Revue 2009 - Yacht Club Classique
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Revue 2009 - Yacht Club Classique
Challenge Classique Atlantique CCA 2009 2 Yacht Club Classique - YCC 2/06/09 13:27:55 CCA_2009_couvertureoli.indd 1 w w w.yac htc lubc lassique.c om Editorial Editorial Naviguez ! Please, sail ! François Frey, pour le Yacht Club Classique François Frey, for the Y.C.C. En ce jour où s’ouvrent la revue et la saison du Challenge Classique Atlantique, quand les développements du Yacht Club Classique se renforcent tous azimuts comme vous le lirez dans nos pages, il m’est apparu nécessaire de vous faire une confidence. Cette confidence est d’autant plus importante que 2009 est une année charnière pour notre institution dans la mesure où les dirigeants fondateurs seront statutairement renouvelés à l’automne prochain. Those days, a new regatta season is opening for the Yacht Club Classique and for all the friends of the Challenge Classique Atlantique, all along the French Atlantic coast. This year is a very special one for us, as many projects are becoming new and pretty realities– as you will read further – and as the leading team of the club will change in November, for the first time of our young history. That’s why I think the moment is right to tell you something very personal and important to me. Malgré la tentation, point de potin croustillant sur telle contrallée de l’histoire du yachting, sur les dessous des œuvres vives de tel canote ou sur les derniers essais malheureux pour réduire le rating d’un autre ! La confidence que je vous propose me vient des anciens qui nous inspirent. Les présidents Jacques Albrecht et Jean-Claude Menu, gênés comme des gamins de l’hommage que nous rendions à travers leurs personnes à la génération des inventeurs de Plymouth - La Rochelle et du premier circuit de régates international organisé de ce côté-ci du monde, semblaient heureux de retrouver dans notre assemblée les prémices d’une communauté de bonheurs qui ne leur était pas étrangère. Car enfin, nulle jauge n’a plus de sens lorsque nous sommes sur l’eau, ferraillant contre celui qui ce jour-là va juste un peu plus vite que nous, nulle régate n’est plus cruciale que la prochaine et nulle archive n’est plus estimable que celle qui reste à découvrir… pour la partager sans réserve ! Hors des contingences du temps, les yachts classiques déclenchent suffisamment de passion pour faire de beaux centenaires – Owl, Tuiga et Lady Trix en intègrent cette année le club respecté. Comme ils suscitent aussi la passion renouvelée de générations d’équipages et de techniciens qui font perdurer et transmettent les arts absolument nécessaires à l’existence du fil ténu qui préserve ces objets de plaisir vaguement inutiles. Alors, pour faire réellement vivre nos bateaux, et pour continuer à enchanter marins des sept mers et passeurs du patrimoine maritime sous toutes ses formes comme pour susciter des vocations d’armateurs et d’équipiers classiques… bon sang, naviguez ! François Frey For once, this important message has nothing to do with a secret information regarding the restoration, the history or the performances of such classic yacht – even if three new centenarians from the club will be celebrated this year : the splendid Tuiga of Fife, Owl of Shepherd and Lady Trix of Mylne. No, what’s in my mind is inspired by our fathers-in-yachting, this strange and very friendly band of people, from both sides of the Channel, who re-invented after World War II the offshore races that still guide our action, such as the famous Plymouth-La Rochelle. When we recently had a party to honour our friends and former Presidents of the Société des Régates Rochelaises, Jacques Albrecht and Jean-Claude Menu, I both realized that they could not understand they were already part of our common history... and that they really felt as happy as kids, to see in our community the same kind of friendly crew they had left, about 40 to 50 years earlier! As a few other artistic and useless objects in a way, classic yachts motivate and develop the strongest passions : the passion of the sailors who maintain and transmit their very original way of sailing and the passion of generations of carpenters and craftsmen who take care of them, finally with the same love. To let this kind of magic going on, classic yachts and their common heritage live, for God’s sake, I simply want to ask you once more... please, sail ! Amitiés salées ! Salty regards ! Identifier les voiliers Classiques Identification of classic boats L’année 2008 des classiques a commencé très fort, puisque le YCC et la FFVoile se sont mis d’accord pour que les organisateurs de régates et surtout les plaisanciers et les spectateurs puissent enfin identifier d’un seul coup d’œil les commodes Louis XV qui régatent, des autres bateaux ! Le moyen le plus simple ? Une identification dédiée placée dans leur grand-voile, une numérotation dédiée aux yachts classiques terminée par un splendide C majuscule… pour Classique, évidemment ! La mise en place de ce dispositif a déjà commencé, et celui-ci sera désormais géré pour la FFVoile par le Yacht Club Classique. Une raison de plus, pour les armateurs qui ne l’auraient pas encore fait, de venir rejoindre la flotte du club « qui ne traîne pas sur les vases » ! Les démarches à suivre à la fin de la revue. Pangur Ban In 2008, both the French Sailing Association and the Yacht Club Classique have joined their efforts to help anyone concerned (regatta organizers, spectators...) identifying the very special classic yachts. The solution has emerged very simply: why then not adding a simple C – for Classic - between FRA and the number of the yacht? Since then, boats from the YCC fleet just need to ask the club for a free reference among the new range of identification numbers. Managed by the club on behalf of the French Sailing Association, that also allows us restoring the old sails numbers, which for some of them had disappeared along the times. And for yachts that were born and first registered on the Clyde... about nothing to change! La fLotte du YCC 2009 The 2009 YCC fleeT YACHT ARCHITECTE AnnéE LOnGUEUR TYPE n° VOILE ActeiA AndreyAle ArtAko Bilou Belle Bryell ii cArpe diem cAtinA Vi chAntAlAuBe christABelle ii christinA ii cutty tou dAuphin Vert dem deil doris eloise ii esquirol ii FAlcon oF Boston GiGhA GriFFon GullVeiG JeAn le Bleu JoshuA Just pure khAyyAm kotAyA krAken ii lA mArsA lAdy trix lornA mArGuerite melissA minAhouet mordicus mowGli nAn orAnA owl pAnGur BAn pAnurGe pAtch petit sAle petite lAnde rose noire ii sABA sAn mArco ii seAGull sequAnA sinBAd tete en Bois thAlAmus tuiGA VAriAG Viken ViolA wi-ki woodstock ZwerVer ii illinGworth JouBert spArkmAn cArter Britton chAnce roy BeltrAmi merle cornu VAn essen nicholson cornu cornu cArter serGent illinGworth VAn de stAdt mylne lemAire sAlAnder serGent knocker ABrAhAnson stephens VernAZZA derVin serGent mylne clArk serGent rhodes GAurAud Brix serGent FiFe mAc Gruer shepherd stephens cornu sunden thor BernArd Alden cornu illinGworth cornu mylne cornu mylne Brix serGent FiFe cArter Bertin FiFe wustrAu cornu stephens 1963 1995 1964 1967 1968 1994 1936 1950 1967 1966 1930 1958 1961 1966 1957 1961 1955 1959 1967 1951 2008 1962 1950 1939 1953 1950 1983 1909 1948 1958 1966 1912 1932 1964 1896 1966 1909 1953 1964 1966 1950 1992 1964 1964 1961 1903 1957 1950 1961 1963 1909 1968 1939 1908 1921 1965 1956 11,30 10,00 12,70 11,30 11,40 7,05 14,20 7,40 12,00 12,80 14,65 16,20 11,30 11,25 13,50 11,80 12,00 7,30 12,45 17,78 sloop mAïcA motoryAcht sloop sloop tinA sloop mAïcA côtre Aurique sloop 8mJi sloop ketch sloop B sloop 8mJi FiFty Bermudien sloop sloop tinA yAwl sloop sloop sloop sloop ketch 12m cr sloop Grondin ketch sloop côtre côtre sloop côtre Aurique sloop Aurique sloop côtre yAwl yAwl Aurique sloop yAwl VArnA sloop 8mcr sloop ketch Aurique yAwl sloop sloop côtre Aurique Goélette Aurique yAwl sloop mAïcA sloop côtre Aurique sloop houAri sloop sloop ketch côtre Aurique15mJi sloop tinA sloop Bermudien côtre Aurique sloop sloop côtre FrA 4188 nc esp 1269 FrA 4335 c 12,10 9,60 18,30 7,30 10,00 11,00 8,76 10,00 11,75 12,50 14,95 7,80 12,20 19,30 12,80 17,00 11,50 9,50 7,70 6,00 16,40 14,05 11,35 9,50 7,50 8,60 11,60 8,00 14,40 23,20 11,00 9,40 12,75 16,00 7,25 17,20 FrA 17 c sui 1 FrA 89 c FrA FrA 1802 c FrA 25 c FrA 4156 c FrA 2019 c FrA 4417 c FrA 1489 c FrA 1588 c 9 FrA 4242 c FrA 194 c FrA 2 c swe 243s FrA 273 c FrA 1953 c FrA 532 c FrA 1983 c FrA 13 c FrA 1948 c FrA 69 c FrA 1912 c FrA 28 c FrA 15 c k8 nc FrA 54 c FrA 1925 c FrA 123 c FrA 6 c FrA 2729 c FrA 2706 c FrA 4034 c FrA 1903 c FrA 1957 c FrA 9 c FrA 61 c FrA 2752 c d3 FrA 4386 c FrA 1939 c nc FrA 33 c ned 1038 Couverture / Cover page: Class Maïca - www.maica.fr © Stéphane Hupin Sommaire SummarY Editorial Identifier les voiliers classiques p1 Editorial Identification of classic boats la flotte du YCC 2009 the 2009 YCC fleet p2 sommaire Rédacteurs, Photographes et Traducteurs summary Writers, Photographs and Translaters p3 Ces Yachts qui naviguent Transat Classique Championnat du monde des 8MJ En Norvège Antigua Classic Regatta De Trégor en Classique these yachts are sailing Transat Classique p4 retour vers nos futurs Survol du Challenge Atlantique 2008 Les centenaires de la saison back to our futures Flight over the CCA 2008 The centenarians of the season p 10 Une courte histoire du Royal Cork Yacht Club p 20 p 60 les résultats du CCa 2008 Résultats du Trophée JC Langlois Résultats de la Coupe Marguerite the CCa 2008 results p 22 la saison 2009 Jauge Classique 2009 Démarche à suivre pour devenir officiellement un yacht classique Régates du CCA : Programme 2009-05-08 p 62 le site du Yacht Club Classique p 63 renaissances et restaurations Rose noire II : courte histoire d’une longue restauration le Challenge Classique atlantique 2009 La Coupe des 2 Phares et la Coupe du Patrimoine p 53 les yacht club du Yacht Club Classique La maison de la Douane p 54 p 24 le coin du charpentier Tout ce que vous voulez savoir sur les vernis p 26 le divan classico vélique p 30 Etre Jury, c’est quoi ? p 32 Histoires de vainqueur Pangur Ban : la saga du Chat Blanc p 34 architecture et yachts classiques Olin Stephens et les yawls p 38 the yacht club of the YCC The old custom house should be our yacht club p 56 Patrimoine vivant Patrimoine quand tu nous tiens la Course des 3 Phares Coupe des 3 phares, le retour aux bons soins des voiles Règl(es d’)âges p 50 the 3 lighthouses race Coupe des Trois Phares : vintage is back A Short History of the Royal Cork Yacht Club p 58 Les plans du vainqueur 2008 : Pangur Ban Challenge Classique atlantique N Olin Stephens and the yawls architecte de yachts classiques Biographie d’Olin J. Stephens 1908 - 2008 p 40 Cinéma et yachts classiques CCA 2009 - Le film p 42 Yachts Classiques et YCC Ports et flottes classiques : accueil et écueils p 44 boire et manger pour naviguer mieux Cambuses et Gourmets Recettes p 46 o 2 - mai 2009 directeur de la Publication : François Frey, Président du Yacht Club Classique YCC rédacteur en Chef : Philippe Payen régie publicitaire : Philippe Lepage traductions/translation : Béatrice de La Patellière - François Frey Jean Jacques Ollu - Philippe Payen ont collaboré à la revue CCa : Claude Harlé, Béatrice de La Patellière, Marie - Ange Frey, Livia Grandi, Bernard Ballanger, Bruno Barbara, Olivier Beau, Dermot Burns, Bertrand Chéret, François Frey, Gérard Friess, Bruce Johnson, Bertrand Kerrand, Gilles et Alain Minos, Jean Jacques Ollu, Christian Pichard, Philippe Payen, Alain Rocca, Jacques Taglang Plans de Pangur ban : François Chevalier Plans de la Maison de la douane : Philippe Lavigne Photos : Odile Boyé Carré, Solenn Kerrand, Agnès Narveaux, Marie Aude Nallard, Soizick de Tilly, Bruno Barbara/CANDELA, Olivier Beau, François Bellat, François Frey, Gérard Friess, Stéphane Hupin, Eric Giraudon, Baptiste Kieken, Pierre Laville, Philippe Lepage, Alain Milbéo, Tim Wright / Photoaction.com impression de la revue : Imprimerie Rochelaise Rue du pont des Salines - BP 197 - 17006 La Rochelle cedex 01 - France Maquette et graphisme : Bleu Citron - www.bleu-citron.fr & Marie Miagkoff Challenge Classique atlantique CCa est la revue du Yacht Club classique Maison de la Douane - Rue de l’Armide - 17000 La Rochelle - France www.yachtclubclassique.com annonceurs : Hennessy - Jean Baptiste Rautureau - Mercedes - Assurance MADER - Conseil Général Charente Maritime - Bouvet Ladubay Ces Yachts qui naviguent - These Yachts are sailing Ces Yachts qui naviguent These Yachts are sailing Transat Classique Transat Classique There had been the very last preparations, the embraces, the warm greetings to the rival boats, who had become friends for the most part, the trips back and forth along the line, the final minutes counted down by the committee boat and then a final blast on the horn from the Abeille Bourbon: the start line was crossed. Jean-Jacques Ollu Il y a eu les tout derniers préparatifs, les embrassades, les chaleureux saluts adressés aux bateaux concurrents, devenus amis pour la plupart, les allers et retours le long de la ligne, les minutes que le bateau comité égrène et puis un dernier coup de corne lancé depuis l’Abeille Bourbon : la ligne est franchie. From the edge of the bay of Douarnenez, twenty four classic yachts had just begun the first transatlantic race exclusively for classic yachts: The Transat Classique Lagassé, after its eponymous sponsor. A south westerly wind gusted at 25 knots, the fleet tacked from side to side along the coast in the direction of the Raz de Sein. Present, notably, were Petite Lande, an exact reconstruction of Kinkajou, an Alden design of 1927, Mistral, a 25 metre lugger, a Herreshof design of 1938, Faïaoahe, a 20 metre neoclassical Bermudian cutter, a Ribadeau-Dumas design, Stiren, a 1959 yawl built by the Pichavant boatyard to a Stephens design and, of course, Khayyam, an Olin Stephens designed 18 metre Bermuda sloop and her vivacious crew. Du fond de la baie de Douarnenez, vingt-quatre yachts classiques viennent de prendre le départ de la première course transatlantique réservée aux yachts classiques : la Transat Classique Lagassé, du nom de son sponsor éponyme. Vent de sud-ouest établi à 25 nœuds, avec rafales, la flotte tire bords sur bords le long de la côte en direction du raz de Sein. Il y a là, notamment Petite Lande, reconstruction à l’identique de Kinkajou, plan Alden de 1927, Mistral, goélette aurique de 25 mètres, plan Herreshof de 1938, Faïaoahe, cotre bermudien de 20 mètres néo-classique, plan RibadeauDumas, Stiren, yawl de 1959 construit par le chantier Pichavant sur plan Stephens et, bien sûr, Khayyam, plan Olin Stephens, sloop bermudien de 18 mètres, et son sémillant équipage. This first stage, windy from the outset, had to take us to Morocco, to Agadir, where the fleet was to meet up before continuing on to St Barts. Michel Vanek at the helm, Bilou-Belle headed at a good pace to the Pointe du Vent when suddenly she sprang a leak. Even with all pumps running and a constant chain of buckets, it was not good. We could Cette première étape, qui s’annonce ventée, not stop it. It was unthinkable for us to sail on to the doit nous conduire au Maroc, à Agadir, où la Raz de Sein until we had been able to deal with it. The flotte a rendez-vous avant de s’élancer vers stubborn hose was finally repaired and the necessary Saint Barth. En baie de Douarnenez, le jour du départ. work was carried out. As dusk fell we were alongside Michel Vanek à la barre, Bilou-Belle file La Vieille. The Bay of Biscay laid before us. We bon train vers la Pointe du Vent lorsqu’une would need almost three days of sailing, with the mainsail reefed in and staysail voie d’eau se déclare. Toutes pompes en marche, noria de seaux, rien n’y set, in constantly rough seas, especially when approaching the continental shelf fait. On ne parvient pas à étaler. Il n’est pas envisageable de nous engager break, to reach Cape Finisterre and, with it, the refreshing Portuguese trade dans le raz de Sein avant d’avoir pu l’affranchir. La durite récalcitrante est winds. Cape St Vincent was passed with our genoa poled out, with winds of 30 enfin repérée et reçoit le traitement qu’elle mérite. Au crépuscule, nous knots and commensurate sea conditions. The strong currents from the North sommes par le travers de la Vieille. Le Golfe de Gascogne s’offre à nous. were with us right up to our approach to the Moroccan coast. In one day, BilouIl nous faudra presque trois jours de navigation, grand voile arrisée et ORC, dans Bell had sailed almost 215 nautical miles! une mer toujours aussi formée, spécialement à l’approche des accores, pour A light breeze was waiting for us in the Bay of Agadir where we came across atteindre le Cap Finistère et, avec lui, les confortables alizés portugais. Le cap our friends on Khayyam and we crossed the finish line as night fell, second in Saint Vincent nous trouve génois tangonné, avec 30 nœuds de vent et la mer qui compensated time. Our Moroccan friends had done things well: the welcome lui est associée. Le fort flux de Nord ne nous quittera pas jusqu’à l’approche des was grand; three ministers attended the prize giving ceremony. côtes marocaines. En un jour, Bilou-Belle aura parcouru près de 215 milles ! Des petits airs nous attendent en Baie d’Agadir où nous croisons nos amis de Khayyam et c’est la nuit tombée que nous franchissons la ligne d’arrivée, deuxième en temps compensé. Nos amis marocains ont bien fait les choses : l’accueil est grandiose ; trois ministres assisteront à la remise des prix. Three months later, all the teams were once more at Agadir, ready to do battle. Our emotional departure on 28 November was accompanied by a light breeze. We headed towards the south of the Canary Islands together with some others, but the majority of the fleet had chosen to go round to the north. Challenge Classique Atlantique 2 Ces Yachts qui naviguent - These Yachts are sailing Trois mois plus tard, tous les équipages sont de retour à Agadir, prêts à en découdre. Émouvant départ le 28 novembre dans les petits airs. Nous faisons route vers le Sud des Canaries accompagnés de quelques-uns, alors que le plus gros de la flotte a choisi de les contourner par le Nord. Portés par notre grand spi jaune, nous nous maintenons à une trentaine de milles de la côte marocaine. C’est là que devraient se trouver les vents les plus favorables. Mal nous en a pris : nous restons encalminés durant de longues heures … Les jours qui suivront nous feront davantage songer à une navigation en Manche durant l’été qu’à une traversée de l’Atlantique par les alizés. Polaires, cirés, pluies incessantes, violents grains, l’un nous surprend sous spi et nous couche, liston dans l’eau. Le plus fort des alizés semble se trouver dans le Sud et nous poursuivons dans cette voie jusqu’au 20e parallèle, avant de tourner notre étrave vers Saint Barth. À l’exception de deux journées de grand calme, le vent ne nous quittera plus et se montrera même parfois enthousiaste : le front pluvio-orageux qui nous barre la route nous cueille avec 45 nœuds de vent durant près de 10 heures. La mer est très forte, nous courons vagues de trois-quarts arrière, grand voile affalée. Et puis, il y a aussi les moments de grâce : cette rencontre improbable et pleine de poésie avec Petite Lande, au milieu de l’Atlantique. Carried by our large yellow spinnaker, we kept at a distance of thirty nautical miles from the Moroccan coast. It was there that the most favourable winds should have been found. But we have misjudged: we were becalmed for a good few hours… The days that followed made us think more of a summer voyage in the English Channel than crossing the Atlantic on the trade winds. Fleeces, oilskins, incessant rain and violent gusts of wind, one of them hit the spinnaker and pulled the boat over to one side, rubbing strake in the water. The strongest of the trade winds seemed to be in the south and we headed that way until we reached the 20th parallel, where we turned the bow towards St Barts. Jolies glissades dans les alizés portugais Apart from two days of extreme calm, the wind deserted us no longer and even seemed enthusiastic at times: the stormy front that blocked our way battered us with winds of 45 knots for almost 10 hours. The sea was very strong, we were making stern quarter waves, mainsail lowered. But there were also moments of respite: the improbable meeting with “Petite Lande”, filled with poetry, in the middle of the Atlantic. Over the course of the days that followed, a correspondence was struck up with Pen Duick, remarkably led by Juliette Hennequin, Faïaoahe and Khayyam, whose crew, tired of sewing up and joining together, threatened to mutiny! After twenty four days at sea, with reserves of water (and rum) almost exhausted, the lights of Au fil des jours, une correspondance s’est St Barts began to take shape in the darkness. instaurée avec Pen Duick, remarquablement It was before dawn that, in jubilation, we menée par Juliette Hennequin, Faïaoahe et Roulis rythmique au milieu de l’Atlantique crossed the finish line. We were ranked third in Khayyam dont l’équipage, lassé de recoudre compensated time. et rabouter, menace de se mutiner ! Après vingt-quatre jours de mer, réserve d’eau (et de rhum) presque épuisée, les With the exception of a broken slide and a batten pocket that had to be repaired, lueurs de Saint Barth se dessinent dans la nuit. Et c’est avant l’aube que, dans we suffered no other damage apart from the start at Douarnenez. la liesse, nous franchirons la ligne d’arrivée. Nous sommes classés 3e en temps compensé. After a happy stay in St Barts, to round off the voyage in great style, we finished À l’exception d’un coulisseau cassé, d’un gousset de latte qu’il a fallu réparer, with a family cruise to Martinique. nous n’aurons pas connu d’autres avaries que celle qui nous a surpris au départ à Douarnenez. Joyeux séjour à Saint Barth et, pour achever ce voyage en beauté, croisière familiale jusqu’en Martinique. Challenge Classique Atlantique 2 Ces Yachts qui naviguent CHAMPIONNAT DU MONDE DE 8M JI EN NORVEGE Antigua Classic Regatta Gilles et Alain Minos Claude Harlé Les frères Gilles et Alain Minos avec Cutty Tou terminent à la 3e place. © Tim Wright / www.photoaction.com Noblesse oblige, c’est le 8M JI Sira, propriété de sa Majesté Harald V et barré par lui-même qui remporte la Coupe Sira devant le finlandais Siija et Cutty Tou. Alouette de Iris Metten, barré par Eckhard Kalier, enlève la victoire en catégorie moderne. Quant à Asago de Kjell Nilson, il s’adjuge la victoire en gréement aurique. Ce Championnat du Monde 2008 des 8 mètres était organisé par le Royal Norvegian Yacht Club au tout début du mois de juillet. Le plan d’eau des régates se situait au sud de l’île de Hanko près de Fredrikstad à une centaine de kilomètres d’Oslo, au sud-est de la Norvège. 25 bateaux étaient au départ, répartis en 4 catégories. 9 nations étaient représentées : Norvège, Canada, Suisse, France, Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Suède et Finlande. Dès les premiers jours, le vent était au rendez-vous. Sud-est 16 à 18 nœuds puis sud-ouest 10 à 15 nœuds avec des nuages qui en disaient long. Du courant, une rivière voisine, des hauts-fonds, du vent, tous les ingrédients pour une belle bagarre ! Après un début de course difficile dans des conditions musclées, Cutty Tou termine la compétition à la 3e place avec seulement 9 points du premier. Deux places de premier et trois places de second dans la dernière manche n’ont pas suffi à effacer la prestation moyenne du 1er jour ! Après avoir participé à la Transat Classique entre Douarnenez, Agadir et Saint Barthélemy, Khayyâm, son skipper Jean Christian Fandeux et des amis d’enfance ont mis le cap sur Antigua. Pour participer à la Classic Yacht Regatta avant de retraverser vers la France. Initialement organisée pour les grands yachts naviguant en charter, cette régate est à la fois une confrontation sportive dans les alizés et un extraordinaire spectacle. Où peut-on ailleurs que dans les eaux antillaises voir se croiser des voiliers de 76 à 135 pieds armés par des équipages aussi professionnels ? La démesure de la survivance des années bat son plein sur l’eau et à terre. Et l’équipage amateur de Khayyâm est entré dans l’Histoire. Et les images d’une belle histoire. Bords à bords : Cutty Tou ( Nicholson design), coque jaune et Catina (Fife design), coque blanche Challenge Classique Atlantique 2 Khayyâm au débridé dans l’alizé Ces Yachts qui naviguent De Tregor en Classique Olivier Beau ... A 2009 DE 2008 ... Ils étaient 38 à régater en Baie de Lannion à l’occasion de la 1 édition de la Trégor Classique du 27 au 29 Juin. Des Aile venues de l’YCIF pour goûter à la navigation en mer, des Cormoran, des Requin et des croiseurs tels que Onyx et Mowgly qui se préparaient à la Transat Classique, Sirius, Anwinn et Raan. ére Fort de ce succès, le Yacht Club de Trébeurden a décidé de renouveler l’expérience du 11 au 13 septembre 2009 en tenant compte des suggestions des concurrents de 2008 : parcours diversifiés pour les deux classes, plus de manches, parcours plus près des côtes. La date a été revue pour mieux s’insérer dans le calendrier des courses sur les deux rives de la Manche et dans celui du CCA. Tout laisse augurer qu’il y aura un beau plateau puisqu’il y a déjà 11 bateaux qui ont manifesté leur intention de participer dont Acteia, Saba et Griffon parmi les habitués des épreuves du CCA. Mais il y aura aussi des Anglais qui viendront Elendil, un Drac sur plan Mauric Samedi, premier jour de régate qui démarre sous un ciel gris, un vent de 15 à 20 nœuds et une mer courte qui rend les bords de près un peu pénibles pour certains. Mais les Aile ouvrent la marche avec une aisance insolente pour des voiliers qu’on dit plutôt adaptés aux eaux calmes. Le ciel se dégage et la dernière manche de la journée est l’occasion de faire sous le soleil et dans les embruns un parcours côtier de Trébeurden à Beg Léguer en passant au large de Locquémeau. Le dimanche, le soleil et le vent sont encore au rendez-vous. Le départ est donné pour un parcours de 20 milles le long des côtes de la baie de Lannion. Dans la classe yachting léger Tam-Tam, Cormoran du YC de St Briac, s’adjuge la première place devant Voyelle, une Aile de l’YCIF. Onix sera en tête des habitables. Le plan Sergent, Mowgli et le Cormoran Lubie Bleue défendre leurs couleurs : il faudra bien se tenir ! On a aussi l’objectif de faire une fête à terre pour le public qui pourra visiter les bateaux sur les pontons et suivre les régates sur un grand écran où seront affichées en temps réel les positions des bateaux et des images prises par des caméras embarquées. Ainsi, cette deuxième édition de la Trégor Classique devrait être, plus encore que la première, une belle rencontre de voiliers classiques sur le magnifique plan d’eau de la baie de Lannion. Un moment de plaisir partagé par tous, régatiers et spectateurs. Un moment de vie maritime intense, dans l’esprit de la belle plaisance. L’envol de la flotte de Cormoran avec Blue Bird et Korrigan Challenge Classique Atlantique 2 Retour vers nos futurs - Back to our futures Survol du Challenge Classique 2008 Flight over the Challenge Classique 2008 Philippe Payen Avec la complicité de François de Mao Ti Toï, de Benoît de Chrisando, de Bertrand de Kraken 2, de Didier de Pangur Ban, de François de Sinbad. Challenge Classique Atlantique 2008 Tout ce que des marins ont vécu et que tant d’autres aimeraient bien connaître. De 1998 à 2008, les régates du Challenge Classique Atlantique ont rassemblé 423 voiliers aux gréements et aux tonnages fort variés. Témoignant de la vitalité du championnat, les 12 épreuves du millésime 2008 furent courues par 75 navires. Ce qui représente environ 400 armateurs, skippers et équipiers à se croiser, se déventer, se mouiller parfois, se hâler toujours pour un résultat personnel inestimable : j’y étais ! Autre constat essentiel pour la propagation de la race vélique classique : la montée en puissance de la parité sur nos coques patrimoniales jusque-là cantonnées à accueillir majoritairement des mâles mal rasés convertis en moines de près salés. Nous embarquons désormais plus de charmantes et efficaces matelotes dans nos cockpits que l’Assemblée Nationale et le Sénat n’exhibent d’élues dans leurs hémicycles respectifs. Enfin, le Challenge Classique 2008 aura été l’année où les triangles véliques bermudiens s’inclinèrent au passage du quadrilatère aurique centenaire. Chapeaux, casquettes, bérets, canotiers, bâchis et bobs bas à l’architecte, au gardien et aux équipiers de l’impériale Viola ! With the friendly complicity for the copy : François from Mao Ti Toï, Benoît from Chrisando, Bertrand from Kraken 2, Didier from Pangur Ban, François from Sinbad. All that sailors lived and that many others dreamed to live. First of all, it seems important to notice than, from 1998 to 2008, the races of the Challenge Classique Atlantique have welcomed 423 classic boats of various rigs and lengths. In 2008, witness of the vitality of the championship, the 12 events of the season were raced by 75 ships. Representing about 400 owners, skippers and crews mainly minded to cross the line first, to rob & catch the wind to each other, to get wet sometimes and to tan always for a unique personal goal: I was there ! There is another important fact dedicated to the propagancy of the classic sailing mankind: the growing of parity aboard our patrimonial hulls which used to embark bad shaved males before they become salted monks. Henceforth, we embark now, more charming and efficient sailor ladies than you can discover sitting in the hemicycles of the french Assemblée and Senat. At last but not least, le CCA 2008 was the year when the bermudian triangle sails bowed before one quadrilateral centenarian gaff rig. Hats, caps and berets off for the architect, the keeper and the crew of the imperial Viola ! Le fan club de Moonbeam à Brest The Moonbeam aficionados in Brest 10 Challenge Classique Atlantique 2 Histoires de vainqueur 08 Challenge Classique Atlantique 2 11 Retour vers nos futurs - Back to our futures 1er au 3 mai La Semaine Classique de La Rochelle The Classic Week in La Rochelle Bon, d’abord, on n’a pas couru le jour de l’ouverture de la chasse au podium ! Du coup, ça s’affairait dans le bassin du Musée Maritime. Avec des séances d’intoxication psychologique. Comme Sinbad qui hisse son nouvel asymétrique black. Tandis que d’autres plongeent sous la flottaison pour traquer l’alguette sournoise briseuse de filets d’eau. Comme ne pas naviguer n’est pas s’endormir, les équipages se retrouvèrent à la fin du jour pour partager les grillades de moules au foin (coutume locale) et les sardines au BBQ (spécialité internationale). Deuxième jour. Au matin, sortie printanière, les uns tirant les autres aux moteurs (déjà) fatigués. Griffon l’admiraler dévot normand priait pour ses soupapes. Belles régates dans les courants et sous le pont de Ré. Et encore deux beaux événements le soir. L’exposition Viola sur France 1 avec l’amicale participation de May Fife McCallum et la remise officielle des clefs du Club house du YCC par Maxime Bono, le député-maire de La Rochelle. Pour les résultats, Lady Trix monta sur le podium et Christina 2 passait la ligne de départ en seconde position derrière Bryell 2. First day. Ok, ok, no race this day because the fast Kyrielle stopped in Saint Gilles Croix de Vie and Pangur Ban got seasick problems in Port Joinville. Not Pangur Ban, her crew, of course. Fraternity of sailors is not only a word, so the crews decided to wait for their two amigos. So, in the Maritime Museum harbour, some crews intended psychological intoxication. Among them, Sinbad hoisted up her new black assymetric. Second day. We locked out for the first regatta of the season among streams and piers of the Ré bridge. Another 2 nice events at night. When Fay Mc Callum Fife opened the Viola exhibition on board of France 1 and when the Mayor of La Rochelle, Maxime Bonnot, officially gave the (big old) key of the future Club House of the YCC. The cute gaff rigged Lady Trix won the regatta. Fiona vague de vitesse - Fiona, speed wave 12 Challenge Classique Atlantique 2 Retour vers nos futurs - Back to our futures Pangur Ban devant les Moutons - Pangur Ban sailing to the Moutons lighthouse 8 au 11 mai La régate du Centenaire à l’île d’Yeu et le Trophée François Sergent The centenarian regatta to Yeu island and the François Sergent Trophy Pour la montée vers Yeu, l’anticyclone s’étale tellement que les vents portants annoncés demeurèrent des effets d’annonce. Que reste-il de nos amures, s’interroge-t-on dans les cockpits classiques. Certains guettent le départ. D’autres s’affairent en cuisine. Quelques uns dorment. Soudain, des risées mutines animent les pennons. Les spis montent tandis qu’un événement d’anthologie se concocte devant les Sables d’Olonne: la ligne de départ invisible à 2 heures du matin ! Noir départ, ligne épique opaque. Ballet de lucioles tricolores en tête de mat, cliquetis des winches dans la nuit, claquement de voiles inconnues. Pas de heurts, que du bonheur. Et c’est parti ! Le vent n’attendait que le coup de canon pour s’éveiller. Il est monté d’un cran et les étraves ont fait leur boulot. Au petit matin nous avions Yeu dans les yeux. Et des poches en dessous. Gros dodos à Port Joinville et belle fête le soir pour célébrer Viola. Yeu le retour. Pied dedans tout dessus au ras de la côte et des parcs ostréicoles suivi d’un long bord de spi jusqu’à La Rochelle. Envolée de Petite Lande sous l’allure de prédilection des goélettes tandis que la fringante vieille dame Viola tient la distance et fait sa belle en tête. Respect. Troisième jour. Le Trophée François Sergent. Départ cagouille au coup de canon mou dans une molle. Avec autant de mou partout, on aurait pu nourrir tous les chats charentais. Ensuite, le vent est monté et on s’est bien amusé. Bryell 2, Kyrielle et Lorna M. ont fait le podium sous l’œil bienveillant de Paule Sergent. The ride to Yeu. We have had a good weather. But no wind. So, we started engines, gastronomy and beverage. The sun gently fell down and stars jumped in the sky. Charente specific nice picture. But quietly, light airs reanimated the fleet. One by one, spinnakers climbed the masts. But this night couldn’t be a normal one. Because the Race Committee created a new way of departure: the invisible line at 2 a.m.! Dark departure, epic one. Top masted tricolor lights ballet, night winches clanks, unknown sails rustling. We hardly understood that the wind had only waited for the signal! It suddenly blew and stems began to work. The fleet runned in the dark night under spinnakers. Deep sleeping in Port Joinville and a party at night to celebrate the old Viola of Fife. 7 au 8 juin Les Jauges Classiques à La Trinité Dans l’air frais du samedi matin la flotte s’ébroue et c’est Kyrielle qui fait le meilleur départ. Très vite, Pen Duick I, Faiaoae, Bryell 2, Lorna et Pangur Ban allongent la foulée. Suivis par toute la flotte titillée par la perspective roborative de la superbe paella annoncée pour la fin de la régate. Le lendemain matin, c’est dans la fraîcheur dominicale que les concurrents guettent les faibles risées. Pangur Ban suit les nuages et gagne la manche. Au final, Bryell 2, Pangur Ban et Orana sont vainqueurs des Jauges Classiques. Back to La Rochelle. Runs along the coast among oyster parks and a direct spi ride. The schooner Petite Lande flew under fisherman. On her bowsprit, Viola, the old lady rules the waves. Best regards. Third day. François Sergent Trophy. Snaily race departure. Then, the wind blows up and everybody had fun. Jauges Classiques regatta in La Trinité In the Saturday morning fresh air, the fleet wake up and the Illingworth sloop Kyrielle passed the line in the best condition. Followed by Pen Duick 1. Every sailor excited by the promise of a gorgeous “paella” at night. Morning after was a light one. Looking for light winds under clouds, Pangur Ban, the Stephens yawl, won the game. And Bryell 2, Pangur Ban, Orana were winners of the Jauges Classiques. 14 et 15 juin Echappée Classique à Quiberon Echappée Classique in Quiberon Challenge Classique Atlantique 2 13 Retour vers nos futurs - Back to our futures 27 au 29 juin Les Rendez-vous de la Belle Plaisance à Bénodet Dans plaisance il y a plaisir et malgré la météo mi-figue mi-raisin, ils sont venus, ils sont tous là. Dites 33 et le compte est bon. Une première régate de mise en jambes où Pangur Ban, après avoir franchi in extremis la ligne sous sa voilure neuve, démontra divinement la parole biblique : les derniers seront les premiers (Saint Marc 10, 28-31). Jésus marcha sur l’eau, Pangur Ban y vola. Cette première régate fut le hors-d’œuvre de l’immanquable rendez-vous de Pors Meilhou où « les langoustines aux yeux bleus s’offrent langoureusement sur leurs couches gluantes de varech humide aux appétits des rudes marins » (Yvonic Glazic, chantre bigouden trop vrai pour l’être). Retour nocturne plein gaz à creuser le courant montant. Le lendemain, samedi, c’est brume sur le plan d’eau. Aïta en profite pour faire le meilleur départ. Pangur Ban, qui prend goût à la victoire, est poursuivi par Kyrielle et Bryell 2. Mouillage déjeuner sous les éoliennes de Penfret et lancement d’un « tout droit » vers Bénodet. Presque tout droit, il y a quand même des balises et des cailloux. Zaleda, Lobelia et Dame Jeanne s’octroient les meilleurs départs tandis que Gullveig arrive en tête. Le lendemain matin, les bulles s’arrondissent dès le départ. Avant que le retour dans l’Odet et la ligne d’arrivée laisse libre cours à un festival de croisements limites et de tribords musclés dont les équipages raffolent : le tribord border line. Deux règles simples en cas de croisement défavorable de type tribord border line. a) Tu vises soigneusement le barreur adverse avec ton étrave tandis que ton équipage, mâchoires serrées, le dévisage avec des regards terribles. c) Tu fais mine, lorsqu’il abat en grand pour éviter d’être coupé en deux, de t’étonner de voir son bateau si proche du tien. Tu le salues avec un grand sourire en lançant « C’est bon, ça passe ! » Belle Plaisance rendez-vous in Benodet Despite the bad meteo, 33 boats came. If you know Benodet, you easily understand why they came. If you don’t know, let’s come once. For the first regatta, Pangur Ban, dressed with new sails, passed the departure the least and arrived the first. The least will be the first as Marc said in the Bible. Jesus walked on the water, Pangur Ban flew ! After this race, the fleet sailed down the Odet river to the famous langoustines rendez-vous at Pors Meilhou. Froggy saturday morning departure and lunch behind Penfret. Then a straight on start back to Benodet. Slaloming rocks and buoys. The finish line becomes a hard festival of crossings. And starboards border line exhibition. a/ you aim personally the opponent helmsman with your stem while your crew, jaws tighted, stare at him with terrible eyes. b/ you pretend, after his boat get off your way quickly, to discover his boat so closed to yours. With a large smile, you shout : how are you, my friend? Normally, in these situations, the show can go on. Normally, if no one breaks each other. La Coupe des 2 phares. The fatal prologue Congratulations to Tête en Bois et Joshua for their ignorancy of regatta rules and mainly idiot regatta sailors principles. Because they won the race with their mind and not muscles and computers. So, it’s really important to criticize the use to forsake a real arbitrator woman, on board a dinghy, closed to an useless buoy. The world knows the chivalrus courtesy of the YCC sailors. This day, each racer salute the lady and enquire about her well-being. And, of course, immediatly forgot the good mark. Car ça finit toujours par passer. Parfois ça casse. On a des exemples et des noms. Mais comme dirait le Président : « Komm, komm, geh loss ! Viens par ici, fout le camp ! » ou encore « On va s’faire un va t’en-venir» 14 au 22 août La Coupe des 2 phares Le prologue fatal Félicitations salées à Tête en Bois et à Joshua, leurs victoires sont celles de l’indépendance du marin de mer face aux diktats de la régate de bouées. Haro sur les autres concurrents qui ont viré la bouée d’avant la bonne. Toutefois, il convient de s’élever contre une pratique qui consiste à abandonner une véritable Arbitre Honoraire de la FFV, sur un canot pneumatique, à proximité d’une bouée inutilisée dans le parcours. On connaît la courtoisie chevaleresque qui règne au YCC. Ce jour-là, chaque plaisancier régatier classique salua la dame avec respect et lui tourna autour en s’enquérant de son bien-être. Il serait utile que le Comité de Course, soucieux de ses petits fanions multicolores et de ses coups de canon bruyants, intègre enfin des valeurs morales. Retour au port - Back to port 14 Challenge Classique Atlantique 2 Retour vers nos futurs - Back to our futures Douarnenez - La Rochelle. Moonbeam et Bryell 2 explosent le record ! Douarnenez - La Rochelle. Moonbeam and Bryell 2 blow up the record La coutume penn sardin veut que la sortie de la baie de Douarnenez s’effectue en 3 ou 4 bords. Ce jour-là, le vent, remontant au nord, autorisa des caps directs sur le raz de Sein. Du coup, Moonbeam alla faire visiter les accores de la longue côte à sa quille. Usually, you leave the large west oriented bay of Douarnenez with 3 or 4 tacks. Derrière le grand Fife, la flotte débridait ses écoutes sous le soleil montant, tournait la Vieille (respectueusement) avant de hisser les spis dans le vent faiblissant. Toujours devant, Moonbeam embouquait le passage du Trouziard, établissait son immense foc ballon et accélérait l’allure droit au sud. La nuit descendait sur la longue course tandis qu’un vent à battre des records s’établissait. Le lendemain, ils furent quelques privilégiés pour accueillir Moonbeam qui explosait le record détenu par Pesa depuis 1998. Pas très loin derrière, Bryell 2 et son équipage de forcenés amélioraient le même record de 10 minutes. La remise des prix fut particulièrement spectaculaire. Pangur Ban reçut le prix de la Coupe des 2 Phares, Moonbeam se voyait attribuer la coupe Bouvet Ladubay du patrimoine maritime et Minahouet, le grand dundee né à Royan en 1912, eut un prix spécial récompensant sa reconstruction. This day, the northwind allowed direct ways to the raz de Sein. So, Moonbeam, the big Fife, made her keel visiting the hills of the long coast. Behind her, the fleet ran under the sun, turned around the Vieille (respectfully) before hoisting spinakers. But Moonbeam, under her wide ballon jib, sailed too fast to be catched. The night fell on the long race whereas a good strong wind - made for records settled. In the next morning, Moonbeam explosed the times of the race. Followed by the “little” Bryell 2 and her frantic crew. Pangur Ban received the Coupe des 2 Phares Cup, Moonbeam The Bouvet Ladubay patromonial Cup and Minahouet – born in 1912 – a special refit Prize. Bryell 2, le départ n’est pas lancé mais l’équipage se concentre déjà Challenge Classique Atlantique 2 15 Retour vers nos futurs - Back to our futures Navigation fluviale sur la Charente - Fluvial sailing to Rochefort 16 Challenge Classique Atlantique 2 Retour vers nos futurs - Back to our futures 26 au 28 juillet Les Voiles de Légende de La Baule The Voiles de Légende in La Baule Au début, il y eut la pluie ; Et à la fin, aussi. Battante, lourde, orageuse. Avec des moustiques. Entre les ondées préalables et celle – énorme - de clôture, le soleil et les thermiques gonflèrent les cœurs et les voiles. Si les heures de navigation furent courtes pour des raisons de marée, elles n’en furent que plus intenses. D’autant plus intenses que le programme des régates débute par « Petit Déjeuner au Club » et termine par « Open Bar au Club ». Entre ces deux moments forts, on va faire un tour de bateau devant la plage. Malgré l’absence de quelques uns qui se remettaient du rythme des 2 Phares, la flotte fut top. On vit s’affronter Viola, Pangur Ban, Bryell 2, Saba, Sinbad, Doris, Lady Trix, Lulu, Pen Duick, Viola, Aile 6, Lady Trix accompagnés par les Dragon, Requin, Soling et Tofinou. On remarqua quelques « officiels » dans les cockpits : Pierre Follenfant, Yves Pajot et Bruno Peyron. Il y eut des lignes franchies trop tôt et des skippers penauds, un départ très chargé où Bryell 2 se fit étouffer (de rage) tour à tour par Saba, Viola et Pen Duick, un bord de louvoyage effectué en ligne droite, des spis en distribil à foisons et Sinbad qui avait ses nerfs de chute. Lady Trix, l’ardente presque centenaire qui titille les bouts dehors sans vergogne, gagne l’épreuve. Suivie de Bryell 2 et de Pangur Ban. Rain, rain, rain. From the first day to the last one. Heavy, stormy one. With mosquitoes. And sometimes pale sun and hot winds. Because of tides, the times for sailing are rather short. But intense. With the specific way of sailing in La Baule. The races begin with an open breakfast and close with an open bar. Hard job to be a sailor, isn’t it ? Between those two periods, you sail in front of the large sandy beach. Some official skippers as Bruno Peyron, Pierre Follenfant and Yves Pajot participated at the race. The old and pretty Lady Trix, almost centenary, won the regatta. With the two ennemies, Bryell 2 and Pangur Ban. The Grek Challenge Grek is not Greek from Greece but the name of the coffee Grinder in gaelic from Brittania. The kitchen ustensil that people used to warm coffee on their stove. But, the main originality of this regatta is that crews can choose the side to turn around the island. Go to West or to East. At departure, the whole fleet saild to the west.Apparently. Except for Lorna who, after her oriental tour, won the race! 23 et 24 août Le Défi Grek Avant de dépeindre l’originalité du Défi Grek, il convient d’apporter une petite précision. D’abord, l’appellation officielle des charmants habitants de Groix est Grésillonne pour les dames et Grésillon pour les messieurs. Le surnom de Grek n’est nullement homérique. Il s’agit juste d’une histoire de cafetière que les îliennes laissaient toujours sur le feu. En brezhoneg, cafetière se dit Grek. Donc le Défi Grek ne se déroule pas en mer ionienne mais autour de l’île de Groix. Avec une particularité débridée : on choisit son sens de giration. Par l’Ouest ou par l’Est. Au coup de canon, toute la flotte part à l’ouest. En apparence du moins. Remontée vers Pen Men puis descente vers les Chats sous spi. Orana est en tête, Juste Pure lui colle au train suivie par Dem Deil, Pangur Ban et Bryell 2. Orana arrive premier en temps réel. Uniquement en temps réel, car, à l’issue d’un tour oriental en solo, Lorna rafle la victoire. Autre victoire, celle de Panurge qui remporte le Trophée Soaz attribué au dernier arrivé du troupeau. Viola, Khayyam, Sinbad, Saba, Griffon et les autres à quelques mètres de la bouée Challenge Classique Atlantique 2 17 Retour vers nos futurs - Back to our futures Régate en famille et dans les petits airs - Family regatta in light airs on board Déventé, touché - Under wind, no wind 13 et 14 septembre 18 Le Trophée Harlé et la Classique du Pavois The Harlé Trophy and the Classique du Pavois L’anticyclone continental s’imposait durablement. L’espérance de beau temps motiva les équipages et 26 yachts se présentèrent. On salua le retour d’anciens comme Rose Noire et sa nouvelle coque blanche. Et l’arrivée de nouveaux venus : Maïca l’helvétique au mat spaghetti, Kotaya, Ninita, Noora, Saint Paul, Bue Island, Jane. Il est 4h30 du matin dans la bassin du Musée Maritime. Les marées n’attendent pas et les moteurs fument dans la nuit pluvieuse. C’est Plaisance mais pas Byzance. Merci pour les cafés croissants très matinaux servis sur France 1. Vive le Yacht Cocooning Club ! Le Trophée Harlé fut l’occasion d’une belle empoignade dès le départ. A deux reprises Lorna et Mao Ti Toï devancent Pangur Ban sur la ligne. Puis la flotte s’étale, les spis se déploient, empannage, bords de près, chassés croisés et l’arrivée en temps réel se joue à quelques secondes entre Maïca et Bryell 2 suivis de près par Viola. Rentrée au bassin des Chalutiers pour accueillir Notre Dame des Flots, annoncer les résultats, remettre les prix et dîner dans l’Encan. Départ le lendemain pour la Classique du Grand Pavois. Chrisando , Sinbad et Kotaya lancent les hostilités. Quelques duels s’organisent sous le soleil. Il semble qu’une partie des équipages ne songe qu’à profiter du beau temps pour un dernier bronzage avant l’hiver. Régate tellement cool que Saba, tribord amure, manqua d’un cheveu d’aborder la Recouvrance de Brest cachée sous son génois. Au classement du CCA, Pangur Ban l’emporte sur Bryell 2. The high pressions were on our masts. And 26 yachts participated. 4.30 a.m. nice morning rain in the Maritim Museum. Engines smoked. Special thanks to our sailing male nurses who prepared black coffe and french buttered croissants. Hourra for the Yacht Cocooning Club! Hard fight on the line between Lorna and Mao Ti Toï. And battle on the arrival between Maïca and Bryell 2. Back to the port museum to welcome Notre Dame des Flots and dine with the songs of a folk band.Hoisted up the John B. Sails! Next morning, the sun is stronger than the wind. And crews seemed to prefer tanning than racing. Very cool regatta, so cool that Saba missed to collide the 42 meters 2 masted Recouvrance, hidden behind her genoa. Pangur Ban wins the race before Bryell 2. Challenge Classique Atlantique 2 Retour vers nos futurs - Back to our futures 4 octobre La Charente classique The Charente classique Désormais ancré dans les mœurs, le départ à la Marseillaise est un concept simple. Les plus rapides partent en dernier afin que tout le monde puisse arriver en même temps. Au programme, c’est mer plate, vent léger et départ vent arrière. Et là, on pige total l’appellation marseillaise. Ligne de départ en solo et vent arrière, c’est comme la pétanque phocéenne : tu tires ou tu pointes. Le spi, on le hisse avant ou après la ligne ? Ce sont donc 22 fiers navires qui prirent des départs interrogatifs dans le froid glacial. C’est donc parti, un bord arrière puis des enchaînements dans la baie qui s’achèvent par des virements sous l’île d’Aix. Son de corne final sur Bonnie Lass pour la dernière régate de la saison 2008. A nous la Charente et la superbe soirée à la Corderie Royale. The rules of the traditional last race of the season are based on a special departure: The Marseillaise. Only understandood by the French but welcome to other nations. The order of departures is calculated on ratings. So, the quickest boat starts the least. Ok? Except that your are quite alone to calculate the good time to pass the line. And this day, you have to choose to hoist the spinnaker before or after the line. Oh, Lord, won’t you buy me a colored TV. Epilogue Pangur Ban et son équipage terminent vainqueur du CCA 2008. La victoire de leur yawl est un très bel hommage à son génial architecte, Olin Stephens. Avant de partir ce 13 septembre 2008, il disait : « aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu dessiner des bateaux rapides ». So, 22 proud classic boats made hot departures in the frozen air. And stop the race under the island of Aix before a Charente streaming 3 hours slalom under sail to Rochefort. Epilogue Pangur Ban and her crew are the winners of the CCA 2008. The victory of their yawl represents a respectfull homage to her genius architect, Mister Olin Stephens. Before his death, on September 13th 2008, he said: « as far as I remember, I always wanted to design fast boats ». Thalamus par beau temps dans l’axe de la Plate et de la Vieille Challenge Classique Atlantique 2 19 Retour vers nos futurs - Back to our futures Les Centenaires de la saison The Centenarians of the season Livia Grandi pour Owl, Gérard Friess pour Lady Trix, Jacques Taglang pour Tuiga Elles sont nées en 1909 - Born in 1909 Owl Owl Plan de Frederic Sheppard construit en 1909 dans le chantier White Brothers à Southampton (UK), Owl est un bateau qui a toujours navigué. Designed by Frederic Sheppard and built in the White Brothers shipyard in Southampton, Owl nevers stopped sailing. Rallongé dans les années ’20 (chantier suivi par l’architecte), volé dans les années ’60, transport de charbon dans les Nouvelles Hébrides et retrouvé démâté en Nouvelle Calédonie, Owl est arrivé en France dans les années ’70. L’actuel armateur en est tombé amoureux lors d’une virée à Saint-Malo avec des amis en 1990. Jumboised in the twenties, stolen in the sixties, discovered without masts in New Caledonia, coal tramper in the New Hebrides, Owl was rebuilt and re launched in 1996. And sailed again from Bretagne to Canaries, West Indies and New York. In 1998, her keel discovered the Meditterranean Sea for the first time. In 2001, Owl won the the firts regatta of the America(s Cup Jubille in Cowes. And now, the old lady sailed from Porto Rotondo, Sardenia. Mis en chantier dans le sud de l’Angleterre, depuis sa remise à l’eau en 1996 Owl a énormément navigué : la Bretagne, les Canaries, les Caraibes, New York. Mais un des moments les plus émouvants ce fut en 1998 : la première fois en Méditerranée ! Quelle émotion de passer le détroit de Gibraltar ! We are happy and proud to be a part of the life of our pretty centenarian lady. Longueur Hors tout : 21,50 m Longueur à la flottaison : 14,20 m Longueur au pont : 16,80 m Tirant d’eau : 2,40 m Largeur : 3,80 m Surface de voile : 170 m² En 2001 Owl participe au Jubilée de la Coupe Amérique à Cowes en remportant la première régate. Depuis il est basé à Porto Rotondo, en Sardaigne. Nous sommes heureux et fiers de faire partie de la vie de cette belle dame des mers aujourd’hui centenaire ! Lady Trix Lady Trix La lady fut dessinée par Alfred Mylne et construite par le chantier Malcom en 1909 pour la jeune demoiselle Howden, fille d’un important client de l’architecte. Le voilier navigua longtemps sur la rivière Clyde en Ecosse, avant de venir s’installer, en 1999, à l’Ile aux Moines dans le Golfe du Morbihan. C’est là que Gérard Friess, équipier sur Viola (Fife 1908), découvrit la coque abandonnée dans un chantier « pareille à un fantôme ». Et qu’il en tomba éperdument amoureux. Il confia Lady Trix au chantier Candela à La Rochelle où Bruno Barbara et Patrick Moreau réalisèrent un fabuleux travail de restauration. « Comme la séduction du Stradivarius sur le virtuose » Designed by Alfred Mylne and built by Malcom shipyard in 1909 for Mrs. Howden, the young daughter of a Mylne big customer, to sail on the Clyde River (Scotland) Lady Trix remained Scottish till 1999 when their last owners decided to bring her in l’Ile aux Moines, in this wonderful & exceptional site of “Le Golfe du Morbihan”. Dimensions Longueur hors-tout : Longueur au pont : Longueur à la flottaison : Maître bau : Tirant d’eau : Surface de voile : 20 Owl 9 m 70 8 m 76 5 m 74 2 m 13 1 m 32 52 m² au près When Gerard Friess , the current owner and usual crew onboard Viola ( Fife 1908), advised by its owner, the Shoe Maker Yvon Rautureau to join the Traditional Sailing World, saw her for the 1st time in Brittany, asleep in a shipyard, like a ghost , waiting wisely for a new Lover, he literally fall in love for her & jumped into this new world, full of enthusiasm & passion. The old Lady was then sent to La Rochelle to spend a full year into the expert hands of Bruno Barbara, his team (Candela Shipyard) & Patrick Moreau to get lovely & passionately restored as a Stradivarius ready to seduce the best Orchestra Maestro… Pen Duick & Lady Trix au combat Challenge Classique Atlantique 2 Retour vers nos futurs - Back to our futures Tuiga Tuiga Actuel porte-drapeau du Yacht Club de Monaco, Tuiga fait partie de la poignée des derniers 15 Mètre J.I. qui naviguent encore de nos jours, sur les 19 construits à l’origine. Il fut construit en 1909 pour l’ami du roi d’Espagne Alphonse XIII, le duc de Medinacelli chez William Fife & Son à Fairlie, afin de donner la réplique au yacht royal également réalisé à partir d’un plan Fife, Hispania. Le duc étant un excellent yachtsman, on raconte que lorsque les deux yachts régataient l’un contre l’autre, Tuiga laissait gagner le yacht royal… Vainqueur du Fastnet en 1935, le bateau a été superbement restauré en 1990 par Fairlie Restoration qui a strictement respecté les plans d’origines. Actually symbol of the Monaco Yacht Club, Tuiga is on the last 15MJI who sailed among the 19 originally built. © C.Borlenghi She was built for the Duke of Mediacelli, a friend of King Alphonse XIII of Spain, by William Fife & Son in Fairlie, for being the sparring partner of King’s yacht, Hispania. Winner of the Fastnet Race in 1935, Tuiga has been perfectly restored by Fairlie Restoration. Tuiga vue du ciel © Philippe Gavin Longueur extrême : 28,70 m Longueur hors-tout : 23,18 m Longueur à la flottaison : 15,68 m Maître bau : 4,3 m Tirant d’eau : 3,0 m Surface de voile : 3 70 m² Tuiga en course Challenge Classique Atlantique 2 21 ‘ Les resultats du CCa 2008 - the CCa 2008 results LeS reSuLtatS du CCa 2008 2008 CCa reSulTS RG YACHT architectes Date Year Classes 1 à 3 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 21 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 33 35 36 37 38 39 40 41 42 43 43 43 46 46 48 48 48 48 52 53 53 53 53 53 53 53 53 53 53 53 53 53 53 53 53 53 pAnGur BAn Bryell ii lornA m orAnA sinBAd kyrielle christinA ii sABA mArGuerite mAo titoi ii chrysAndo tete en Bois khAyyAm pAnurGe ViolA thAlAmus JoshuA sylphide yori iV mAicA eloise 2 doris pAtch GriFFon pen duick VelA lA mArsA woodstock kotAyA lAdy trix Just pure FionA skAl rose noire ii krAken ii rAAn moonBeAm oF FiFe deAm deil pAtriot christABelle ii lulu VoGAn GullVeiG huFF oF hArklow AnGelinA petite lAnde mordicus rhun predou tAlenduic ninitA sAn mArco ii noorA JAne AitA cArpe diem dAme JeAnne ellAd FliBustier kAnthAnA kAtAree loBellA seA scAmp seAGull stiren ZAledA phrynee simmernocht Andromede sAint pAul stephens mAAs clArk mAc Gruer mylne illinGworth VAn essen illinGworth serGent stephens liddstone Brix stephens cornu FiFe serGent knocker humBlot tAlmA BertrAnd illinGworth serGent cArter sunden lemAire FiFe cornu serGent rAynAud VernAZZA mylne ABrAhAnson FiFe rhodes cornu derVin illinGworth FiFe cornu reimers cornu 1948 1964 1948 1959 1950 1964 1966 1964 1958 1969 1937 1961 1939 1964 1908 1964 1962 1968 1948 1964 1957 1968 1966 1967 1898 1960 1983 1965 1953 1909 1950 2005 2006 1964 1950 AAs sAlAnder Fox 1903 1961 1962 1966 1897 1947 1951 1951 Alden Brix 1992 1932 humBlot BurGess cornu 1973 2004 1965 norin roy cornu FiFe cornu 1972 1998 1958 1957 1945 roBB cornu mylne stephens mcGruer cornu 1959 1956 1836 1903 1936 1966 1961 humBlot derVin 1960 rABot - cAilleBotte Semaine Classique Régate du Centenaire Tro Cantarel phée Sergent Les Jauges Classiques Echappée Classique Belle Plaisance Coupe des 2 Phares Voiles de Légende Défi Grek Trophée P. Harlé Classique du Pavois Charente Classique LR LR - Yeu 2008 LR La Trinité Quiberon Bénodet BR-DZ-LR La Baule Groix LR ²LR LR Rochefort DNC 99 95 96 91 98 95 100,25 98 95 97 99 93 96 94 85 110,25 109 104 108 98 99 97 93 92 95 94 87 100,25 99 96 98 100,25 99 95 98 96 92 94 91 84 99 100,25 97 98 95 96 100,25 97 98 93 99 97 98 90 100,25 92 87 93 83 90 83 99 84 95 93 DNC 90 85 88 92 95 86 100,25 92 90 86 DNC 89 DNC 90 92 91 86 96 94 89 94 96 103 94 102 106 97 96 98 93 94 97 98 92 96 91 88 93 86 97 100,25 98 97 89 86 82 89 DNC 84 95 87 DNC 91 DNF 99 87 DNC 96 100,25 94 DNF 84 85 83 84 88 89 85 86 94 91 82 DNC 85 88 87 100,25 92 91 93 91 94 89 85 107 DNC 91 93 88 DNC DNC DNF 83 93 92 90 87 86 95 99 DNF 84 94 90 88 83 DNC NJ NJ NJ NJ NJ NJ NJ DNC NJ NJ DNC 91 99 83 DNC 82 DNC 83 DNC DNC DNF DNF DNF NJ DNC 82 96 95 90 93 85 91 105 99 98 DNC 93 94 100,25 87 84 DNC en Bleu : les yAchts qui pArticipAient cette Année pour lA première Fois Au ccA 22 95 92 92 90 96 100 97 101 88 89 97 97 Challenge Classique atlantique 2 NJ NJ ‘ ‘ Les resultats du CCa 2008 - the CCa 2008 results reSuLtatS du trophee J C LaNgLoiS 2008 1 2 3 4 5 5 5 8 9 10 10 10 10 14 14 16 16 16 19 19 21 21 21 24 25 26 26 26 26 26 YACHT Bryell ii pAnGur BAn doris kyrielle sABA sinBAd lornA m AitA mAo titoi ii ZAledA JoshuA pen duick orAnA VoGAn chrysAndo christinA ii FionA loBellA stiren krAken ii GriFFon khAyyAm VelA ViolA dAme JeAnne eloise 2 pAtch mAGuerite Just pure kotAyA ‘ RG architectes mAAs stephens cArter illinGworth illinGworth mylne clArk norin stephens mAc Gruer knocker FiFe mAc Gruer AAs liddstone VAn essen FiFe cornu stephens derVin lemAire stephens cornu FiFe cornu serGent sunden serGent ABrAhAnson VernAZZA Date Year Semaine Classique Régate du Centenaire Trophée Sergent Les Jauges Classiques Echappée Classique Belle Plaisance Coupe des 2 Phares LR LR - Yeu 2008 LR La Trinité Quiberon Bénodet BR-DZ-LR 7 7 1964 1948 1968 1964 1964 1950 1948 1972 1969 1966 1962 1898 1959 1947 1937 1966 2005 1956 1963 1950 1967 1939 1960 1908 1958 1957 1966 1958 1950 1953 7 4 1 7 4 4 1 7 7 7 4 7 4 7 7 4 7 1 1 Défi Grek Trophée P. Harlé Classique du Pavois La Baule Groix LR ²LR 4 4 7 4 1 7 7 7 7 7 1 Voiles de Légende 4 1 1 4 4 7 7 1 4 4 7 7 4 1 1 4 7 7 1 1 7 4 4 7 7 4 1 1 1 1 1 4 1 1 4 4 1 4 4 4 4 1 1 1 1 1 1 1 1 1 CLaSSemeNt de La Coupe marguerite 2008 Pts RG EqUIPE YACHT Semaine Classique de la voile Coupe des 2 Phares La Rochelle BZ - DZ - LR hollAndAis Bryell ii - christinA ii _ lornA 194,00 311,00 Bik JoshuA - sABA - tete en Bois 181,00 297,00 les stephens khAyyAm - mAo titoi iii - pAnGur BAn 177,00 217,25 4 les serGent eloise ii - lyciA - mArGuerite 179,00 212,00 5 les ecossAis seAGull - sinBAd - ViolA 188,00 505,00 1 478,00 2 394,25 3 391,00 188,00 les les Challenge Classique atlantique 2 23 Aux bons soins des voiles Bertrand Chéret Règl(es d’)âges Je ne peux rien pour qui ne se pose pas de questions. Confucius Voici donc la question de l’ami Jacques : - Je propose… que tu fasses un papier sur les principaux réglages pour aller vite en classique… Qu’en penses-tu ? ça dépend, répondait Fernand (Je parle de Fernand Hervé) On prétend que dans la Grèce antique, les carènes des véloces trières étaient inspirées par les plus jolies pucelles du pays. Plus près de nous, d’autres s’inspirèrent du maquereau : les temps changent. De même ceux qui, par ailleurs, pensent comme Brummell que les canons de l’élégance consistent à se fondre dans le moule de la mode se trompent : nos Classiques ne sont pas classiques, puisque originaux. Le Grand Charles, à qui l’on reprochait son physique répondait : On ne peut ressembler à tout le monde quand on est quelqu’un. Différents, ils ne laissent pas indifférents. On les reconnaît. Hors normes, ils sont singuliers et pluriels par leurs exigences. En conséquence, ils ne supportent pas tous le même traitement. Ils peuvent même réagir viscéralement à certaines des potions magiques de nos sorciers actuels ; signe qu’ils sont bien vivants. Être dans le vent, c’est une obsession de feuille-morte. Jean Guitton. Revenons à la question : que faire pour faire courir vite ces trempés d’histoire ? Comment réactiver leur circulation sans dégrader ce qui fait d’eux des notables ? Je ne vois qu’une seule réponse qui convienne à tous : Les aimer. (C’est l’amour plus que la raison qui les anime, mais je ne vous apprends rien.) Quand on vous voit, on vous aime. Quand on vous aime, vous voit-on ? Jean d’Ormesson. Trop d’admiration, de déférence, ne conduiraient-elles pas à l’indulgence voir à l’ignorance ? Sans amour, il est impossible de comprendre ce qui affecte votre coursier, ses travers intimes. Il faut se raisonner, composer avec son mal être. S’il présente des allergies, vous pouvez hurler, il n’entendra pas, vous pouvez taper du poing, vous serez le seul à avoir mal. Commencez plutôt par l’écouter avec attention, puis avec délicatesse, en le titillant un peu, demandez-lui ce qu’il aime ou refuse. Après, cherchez s’il est opportun de réduire ses points faibles ou de renforcer ses points forts ; toujours avec son accord, bien sûr. On ne règle pas un Stradivarius, on s’accorde avec lui. 24 3 / La percussion Plus le bateau est lourd et plus il est difficile de l’arrêter. Pour passer le clapot il faut une bonne force vive, du poids et de la vitesse (1/2 mV2), d’où la nécessité de sacrifier plus ou moins de cap à la vitesse. Plus le voilier est petit et léger et plus c’est le cas. 4 / La puissance Pour arracher la masse on a besoin d’un moteur puissant. À défaut de surface, on joue sur la cambrure des voiles. Au près, par vent faible, on recherchera des voiles creuses (on ne démarre pas en côte en quatrième). Le voilier bien lancé et suffisamment toilé, on peut tenter d’affiner les voiles pour en réduire la traînée vélique et améliorer le compromis : cap / vitesse. (Sur eau plate et à mesure que le vent monte). Une fois lancé, la masse permet d’entretenir la vitesse, notamment en cultivant le vent apparent. (On évitera tous mouvements intempestifs susceptibles de briser l’élan.) 5 / La forme Roulis Ils sont de la génération « bon rouleur, bon marcheur ». Ils sont tellement en forme qu’ils roulent des mécaniques. Les sections en arc des carènes, pensées pour limiter la surface mouillée, facilitent leurs ronds de jambes, mais leur rythme trop endiablé peut conduire en enfer. Pour limiter l’excès, vous pouvez changer de trajectoire (quitter le plein vent arrière) ou de réglages (Spi moins brassé et plus bridé, ou grande voile légèrement ramenée dans l’axe, avec chute bien tendue) Tangage Paul Valéry trouvait qu’ils picoraient bien la mer. Facilités par leurs extrémités fines, ils tanguent volontiers. Cette balançoire provoque des sautes, du vent apparent, qui vont croissant à mesure qu’on s’élève dans la voilure. Pour s’auto adapter, celle-ci à besoin de vrillage, avec une chute assez libre. Pour garder de la puissance, on maintient plus de volume de bordure qu’on ne ferait sur eau plate dans les mêmes forces de vent. Les choses sont complexes, il ne faut pas les rendre plus compliquées. Restons sur les traits les plus communs de nos estimés compagnons (compagnes, si vous êtes anglais) Leur première caractéristique vient de leur belle constitution : un déplacement forcément majestueux. Ce physique se retrouve à plusieurs niveaux de leur performance. 6 / L’inertie de masse en rotation En ligne, on ne se préoccupe que du déplacement total. En rotation, on doit, de plus, se soucier, des moments d’inertie, c’est-à-dire de la distance des différentes masses constituantes par rapport à leur centre de rotation. Il peut s’agir d’un lacet (changement de direction), du tangage ou du roulis. Plus la masse est éloignée de son axe de rotation et plus, dans un premier temps, elle résiste au déplacement, mais plus elle l’accentue s’il se produit. (Ex. : l’ancre sur l’étrave peut d’abord freiner le tangage avant de l’amplifier). Aptes au tangage, nos Classiques s’accommodent mieux d’un centrage des poids. 1 / L’enfoncement Agissant au cube, une surcharge pondérale agit peu sur l’enfoncement, la surface mouillée et donc la friction de carène. (Une carène sale est beaucoup plus néfaste). Comparés aux voiliers modernes, nos classiques se débrouillent plutôt mieux dans les petits airs que dans la brise. 7 / Le gréement Contrairement aux gréements modernes, il peut être nuisible de le souquer. Les mâts, les coques en bois sont susceptibles d’en souffrir. Plus généralement un peu de jeu permet d’amortir les mouvements parasites subits par la voilure et dont on vient de parler. 2 / L’inertie de masse En route, plus le voiler est lourd et plus il est difficile à lancer. La priorité est de trouver la vitesse cible, la meilleure pour les conditions de vent et de mer du moment, avant d’aller chercher le meilleur cap. Par vent faible, cela conduit à se rapprocher plus ou moins du vent de travers, l’allure la plus raide, avant de chercher le cap cible. (La recette vaut aussi pour le vent arrière) Chaplin ce n’est pas tout à fait la vérité, mais c’est plus beau que la vérité. Michel Serrault Sinbad au débridé, rien n’est horizontal mais c’est beau Le coin du charpentier Tout ce que vous vouliez savoir sur les vernis Bruno Barbara Généralement, lorsque un yacht classique aborde un ponton ou un quai, le badaud sympathisant s’émerveille de la qualité des vernis juste avant de s’inquiéter du temps consacré à leur perfection. Bruno Barbara, ébéniste, charpentier de marine, restaurateur de yachts classiques, skipper, chef d’entreprise et lauréat 2007 du Talent du Bienêtre – récompense dédiée à l’excellence du savoir-faire - nous livre ses réflexions et ses conseils pour réaliser, entretenir et conserver de beaux vernis. Les vernis constituent la vitrine des bois qu’ils protègent et participent ainsi indéniablement à l’éclat de nos voiliers. Pour résister à leurs deux principaux prédateurs, le soleil et l’eau, ils doivent être appliqués avec précaution et en couches multiples. Un entretien suivi et les toiles de protection préserveront ensuite durablement leur aspect. Voici quelques observations destinées à sensibiliser et conseiller l’a (r)mateur dans son approche de ce sujet sensible. Relevé Un généreux lessivage jusqu’aux moindres recoins permettra de chasser toutes les particules déposées et de localiser plus facilement les zones dégradées. L’idéal est de récurer à cette occasion les lattes de teck nu, sur lesquelles la pellicule cotonneuse qui se forme progressivement sous l’action des intempéries favorise les rétentions de poussières. Le brossage et les décapants ravinent le bois, contrairement aux tampons verts utilisés avec un détergeant ménager. Les rétentions d’eau L’eau n’est néfaste que lorsqu’elle reste longtemps prisonnière au contact du vernis. En effet, détrempé en permanence, le film se ramollit, le bois se gorge d’eau, et pour finir le tout se sépare. Un plan de pont et des menuiseries bien conçus prennent soin d’éviter ces situations. Le décollement du vernis peut aussi venir d’une infiltration par un joint décollé entre deux pièces. Peu de solutions dans ce cas si ce n’est de recoller, car dès que les pièces ne forment plus un ensemble homogène, les mouvements ou simplement les variations d’hygrométrie suffisent à laisser passer l’eau. Rappelons qu’à la construction toutes les faces en contact doivent être imprégnées de colle, ou si l’assemblage ne se fait que par liaison mécanique, il est indispensable de peindre ou de vernir les surfaces avant leur assemblage pour garantir la perméabilité des faces entre lesquelles l’eau pourra s’infiltrer. Bois nus Le décapage chimique, salissant et polluant, peut être indispensable pour les surfaces compliquées ou fragiles. Le décapeur thermique, d’utilisation délicate, est d’une bonne aide pour dégrossir la mise à nu sous de fortes épaisseurs. Les bois à nus seront poncés au grain 180, après le 120, voire le 80 selon les essences. Les ponceuses font un travail souvent trop puissant et aveugle dans des mains innocentes, et laissent toujours des traces circulaires qui ne réapparaissent très disgracieusement qu’après 2 ou 3 couches de vernis. Un racloir tranchant, le juste grain sous la cale à poncer appropriée font un travail tout aussi efficace, en silence, toujours dans le sens du fil. Les épaisseurs de vernis dégradé mais aussi la fine couche de bois décoloré doivent être érodées totalement, au risque de voir réapparaître des nuances jaunâtres à l’application. La vérification est facile avec un chiffon imbibé de diluant. 26 Le matériel, le vernis Le choix du matériel utilisé pour la préparation et l’application joue un rôle essentiel dans le plaisir, l’efficacité et la qualité du résultat des opérations. On trouvera dans la gamme professionnelle les grattoirs, abrasifs, pinceaux et vernis à sa convenance. Les produits bi-composants forment dès leur polymérisation un film dur, étanche et peu souple. Son utilisation doit être limitée aux surfaces inertes telles que bois moulés, lamellés collés et contreplaqués, et ne présentant pas le moindre risque d’infiltration d’eau par quelque joint ou perçage. En effet, contrairement aux produits microporeux, ils ne laisseront à l’humidité infiltrée aucune possibilité de s’évacuer, entrainant tâches et pourriture partout ou elle restera emprisonnée. Au contraire, les vernis (et peintures) mono composants resteront plus souples et respirant. Le respect des instructions précisées dans la fiche technique complète demandée au fournisseur du vernis (dilution, temps de séchage, températures, hygrométrie…) donne la garantie du résultat optimum. Le masquage C’est un détail qui n’en est pas un. On se souvient du scotch blanc laissé quelques jours ou quelques semaines de trop autour des peintures, que l’on a passé plus de temps à enlever que passé à tout le reste. Pire encore, certains adhésifs laissent migrer des agents dans les supports sur lesquels ils restent trop longtemps, qui interdisent ensuite le séchage des produits appliqués. On choisira la bande de masquage bien spécifique, au minimum 25mm, voire un confortable 50mm de large, onéreuse certes, qu’on ne laissera jamais plus d’une semaine en extérieur, jusqu’à 3 semaines au sec et à l’ombre. Les surfaces à vernir seront délimitées au départ par ce masquage. Il sera soigneusement positionné et marouflé (pressé vigoureusement au contact du support) sur les surfaces sèches et dépoussiérées, pour éviter les surprises au démasquage. Sans avoir à revenir au bois nu et ses fastidieux décapages et ponçages. La poussière Sur des bois à nu, l’aspiration puis un essuyage général avec un chiffon légèrement imprégné de diluant évitera de relever les pores du bois nu ; sinon un linge humidifié à l’eau est suffisant par la suite. On évitera le papier qui perd ses constituants. L’égrainage Cette opération ne consiste, comme son nom l’indique, qu’à supprimer les impuretés inévitablement accumulées dans le film de produit, ou encore les pores du bois soulevés par les couches d’impression. On en profite pour niveler partiellement les irrégularités laissées par le pinceau. Un abrasif au grain 320 est suffisant, il réduira surtout le risque d’enlever l’épaisseur préalable (le comble !), en particulier sur les arêtes les plus exposées. Le grain 240 convient à l’égrenage d’un film plus ancien avant de nouvelles couches préventives. L’accroche dite « chimique » autorise l’application de plusieurs couches sans ponçages intermédiaires, à condition de ne pas dépasser environ 3 jours entre 2 couches successives. Ainsi, on peut idéalement superposer 3 ou 4 premières couches avant d’avoir à faire le premier égrenage. Support de winch sur Dem Deil À défaut, on doit assurer une accroche dite « mécanique » de la nouvelle couche sur la précédente par un léger ponçage, garantissant l’ancrage du produit dans la surface ainsi « déglacée » ; les produits mono composants autorisent de larges plages d’utilisation au regard de l’hygrométrie et des températures. Mais on peut difficilement réduire les temps de durcissement avant sur couchage ou ponçage autrement que par une bonne ventilation et une température supérieure à 15°C, soit en général 24 h (72 h à 2 semaines pour les coulures !). Le reflet Sinon, la fastidieuse mise à nu de la totalité sera obligatoire, comme c’est si souvent le cas pour tous ceux qui se laissent séduire par la belle allure des trois premières couches, se promettant d’y revenir bientôt, ou trop optimistes sur les qualités d’un produit. Année après année, on progresse dans cet art. Je vous rassure : on finit presque par aimer ça, en tout cas c’est l’incontournable prise de conscience pour savourer à leur juste valeur les bois étincelants de nos espars, superstructures de ponts ou aménagements. A l’application, la bonne gestuelle et le contrôle visuel permanent permettront d’éviter les redoutables manques ou coulures, et d’enlever aussitôt un poil de pinceaux perdu. Il suffit de toujours se positionner pour faire miroiter l’éclairage et ainsi visualiser parfaitement l’état de la surface travaillée. Épaisseur du film En particulier pour les vernis extérieurs, c’est l’épaisseur formée par les couches successives qui offre la protection durable. Érodées progressivement par l’exposition au soleil, 6 à 8 couches avant la saison peuvent suffire, mais il faudra soigneusement retoucher sans tarder les moindres points d’usure ou éclats, et reconstituer à l’automne l’épaisseur perdue pendant l’été. 3 couches épaisses par un beau week-end d’automne, puis au printemps 3 nouvelles plus soignées, on repart tranquille et rutilant pour la saison. On peut ainsi espérer tenir 4 ou 5 ans sans avoir à revenir au bois nu après les fastidieux décapages et ponçages. Les conditions météo Dans la pratique une séance de vernis commence par le bon choix de la période, en particulier si on travaille en extérieur. Des conditions anticycloniques sont idéales, mais en gros, tout temps sec avec vents faibles est favorable. Les tauds de protection Les tauds, toiles de protections amovibles mises en place pendant les périodes d’inactivité, sont la solution radicale contre les rayonnements destructeurs. Partout où c’est possible, l’investissement représenté par leur confection sera vite compensé par la durabilité apportée aux vernis qu’ils recouvrent. Il faut éviter les couleurs foncées, sous lesquelles le bois peut chauffer, se dessécher et faire craquer le vernis. Un tissu perméable laissera le bois respirer, tout en régulant les variations hygrométriques diurnes et saisonnières. Le rinçage De retour au port, le rinçage et l’essuyage des vernis enlèveront les cristaux de sel et autres dépôts calcaires qui rayent et ternissent le brillant. Dernières recommandations Si on termine de vernir trop tard dans l’après midi, la chute de température risque de ternir le vernis encore frais. Une surface trop chaude ou le vent réduisent le temps de viscosité idéale, nécessaire pour raccorder la surface terminée avec la suivante. Au contraire une surface trop froide prolongera excessivement le temps d’évaporation des diluants, favorisant la formation des coulures. Pour limiter les marques d’« attaque » du pinceau, son dernier passage doit partir de la surface la plus fraiche pour s’enlever au-dessus de la surface aux solvants plus évaporés. Rappelons encore que le silicone est le cauchemar des peintres et vernisseurs : répulsif sans antidote, il pollue irrémédiablement les surfaces du bord où il s’est un jour invité. Disséminé par le ponçage ou le nettoyage, il entraînera une infinité de cratères à chaque particule, sournoisement résistantes à tout diluant, chiffon vinaigré ou aspirateur. Conclusion 28 Il faut bien compter une semaine de disponibilité pour une petite « campagne de vernis » destinée à constituer ou superposer une épaisseur suffisante du film protecteur. Le pied de mât de Viola Bordés et Varangues sur Lady Trix le divan classico velique Dr Phil Payne Chapitre utile lorsqu’on découvre que William Fife Junior et Sigmund Freud furent contemporains. William Fife, dessin de Michel Montigné Jusqu’à présent, nul ne s’était risqué à introduire des fondements psychanalytiques dans les raisons personnelles et confidentielles qui mènent un individu à armer et à naviguer sur un bateau dit classique. Essentiellement parce que du temps du neuvage des canotes – il y a 100 ans ou plus ou moins - on n’avait d’autre choix que celui de naviguer sur un désormais dénommé Classique. Rappelons donc que Classique se traduit par : qui à vu le jour lorsque le grand père de l’armateur actuel faisait le jeune homme ou que l’armateur actuel lui-même était encore un galopin. Ce qui introduit déjà des variables dans cette étude concernant les relations âge du capitaine/ âge du navire et état du navire/état du capitaine. Yach’ mad, mon bon Sigmund. La superbe revue CCA paraissant annuellement, nous avons donc pris le temps de nous allonger scientifiquement sur le divan d’une ravissante lady centenaire en bois pour débattre des méthodes spirituelles d’aborder ces lignes. À noter pour l’objectivité de l’étude qu’une tentative analytique hétérosexuelle se déroula sur la couchette dite matrimoniale d’un voilier de course croisière connu pour la constance de son angle de gîte et qu’elle fut déclarée hors sujet (l’analyse, of course). Nous avons délibérément zappé les relations entre l’homme libre, sa chérie, le rat et la mer d’après Charles Baudelaire ainsi que les intrusions liées aux tarets dont la forme phallique et les méfaits intrusifs ont été largement combattus par l’utilisation de produits néfastes à l’environnement et fastes à l’homme. Le panel de volontaires fut établi suivant des critères techniques aussi précis que les motivations qui guident les météorologues dans leurs prévisions estivales. Il ressort de l’étude un certain nombre d’associations et de tendances livrées dans leur jus : • La relation étroite entre le blé et le bois. Il s’avère à l’analyse que si le terme de bois est utilisé dans son contexte flottant, le blé végétal devient sonnant et trébuchant. Certains ont affirmé que, dans la même logique végétarienne, ils utilisaient les transformations alambiquées du raisin, du houblon et de l’orge pour oublier les quantités de blé nécessaires à tremper dans l’eau un morceau de bois vernis. • La confusion oedipienne entre la mère et la mer. Sur un bateau classique • où l’on touche la mer du bois – le père est iroko, acajou, teck et chêne qu’on abat. Une sieste dans un bateau en bois dont le pont fuit s’apparente au retour à l’immersion fœtale. Bonne nuit quand même. • Les relations sexuelles. On connaît la position des missionnaires sur le sujet. Toutefois, la douceur des mouvements pénétrants de la quille longue dans la lame en dit long sur les pulsions libidineuses du plaisir classique. • L’hypnose de la vague. On constate une certaine confusion entre l’hypnose due à l’observation de la mer formée depuis la quiétude d’un dog house vernis et l’apparition corrélative du mal de mer provoquant la contemplation nauséeuse du seau en plastique encore vide. On sait que l’hypnose classique s’avère 30 inopérante lorsque le thérapeute engoncé dans son ciré sent monter en lui des bouffées de chaleur moites. Il convient alors d’utiliser de façon classique, l’hypnose éthylique brutale. • L’hystérie classique. Elle amène n’importe quel sujet sain à déambuler durant des heures le long de quais déserts, pluvieux et battus par les vents pour contempler le vestige pourri d’une épave de yacht plus ou moins centenaire qu’il rêvera longuement de faire renaître. • Voila, c’est fini. Nous remercions les esthètes, Sigmund Freud sybarites,épicuriens et conservateurs du patrimoine participant à l’enquête dont l’intérêt scientifique complémentaire porta sur la dégustation comparative de magnums millésimés, de cubitainers éventés, de malts tourbés, de jaune provençal et d’inconsciences subséquentes. Témoignages Michel Vanek Si l’on regarde aujourd’hui tous les bateaux dans un port de plaisance, ils se ressemblent tous, sont tous en polyester et ont pratiquement tous les mêmes formes. Lorsque notre œil est soudain attiré par la beauté des formes, la qualité des menuiseries et le choix des bois, La richesse de l’accastillage ancien, le gréement original etc, ... Bref cette richesse indémodable qui fait que l’on peut rester à admirer ce bateau en se disant: même s’il est moins confortable et moins rapide, quelle satisfaction et quel honneur de naviguer sur de tels bateaux. Comment définir « le bateau Classique » ? Un bol de nostalgie, une folle envie d’admirer ces belles choses indémodables, tellement bien construites : élégance, travail bien fait, beauté des bois, sans oublier les performances. Voilà ce qui provoque un amour éternel pour les bateaux classiques souvent dessinés par les plus grands architectes du siècle passé. Bien amicalement, Christian Février J’adore autant la voile de l’avenir que celle de tradition. Je ne trouve pas que ce renouveau des bateaux classiques soit du passéisme, c’est avant tout une défense de la mémoire. Et sur le plan de l’image c’est ce qu’il y a de plus fascinant, car ces bateaux ont une gueule, une histoire et leurs équipages sont plein de gens passionnants. Bruno Peyron Ma plus grande surprise fut le plaisir de barre, la simplicité de manoeuvre et l’aisance insolente du passage dans l’eau de cette carène étonnante. Amoureux des Fife comme beaucoup, il semble que ce plan Alfred Mylne (Lady Trix) était un peu en avance sur son époque, comme le montrent les formes arrière, très tendues, qui font planer ce bijou dès les premières vagues. Autre sujet d’étonnement : nos tentatives de porter le foc-ballon par 30 nœuds de vent furent d’une insolence qu’il conviendra de mesurer à l’avenir... Etre « Jury » c’est quoi ? Claude Harlé Pour l’autorité fédérale, dont nous dépendons, nous sommes tous des Arbitres (Comité de Course, Jury, Jaugeurs, auquel fut récemment ajouté un Directeur de Course). Récemment aussi, le mot Jury fut remplacé par Comité de Protestations. Mais après enquête auprès des usagers, comme l’on dit…, le mot « Jury » est revenu aussi vite qu’il avait disparu… On nous désigne pompeusement « le corps arbitral » chacun de nous (chacune, n’oublions pas les femmes…) ayant une mission bien précise : • Le Comité de Course gère les parcours, les départs et arrivées de courses • Le Jury arbitre les différents entre les coureurs dans le respect des règles de course • Le Jaugeur s’assure que le bateau est conforme aux exigences de la « classe » et des organisateurs de l’épreuve. Et, dans les grandes épreuves, le Directeur de Course est LE responsable de son bon déroulement technique. Et quand je dis LE c’est lui qui va en tôle en cas de gros pépin ! Voici brossé un peu à la louche, et pour ne pas lasser le lecteur, nos destinées lorsque nous acceptons de participer à telle ou telle manifestation, quelle qu’en soit la dimension et le prestige. Mais j’ajouterai dès maintenant, que si nous acceptons de participer au « jeu » des coureurs - car jusqu’à preuve du contraire, je considère la régate comme un JEU – c’est que nous avons fait le choix de donner bénévolement de notre temps pour un sport que nous pratiquons et que nous aimons. Car il ne suffit pas d’avoir une connaissance purement livresque pour se croire un bon Arbitre. Si je suis encore aujourd’hui Comité de Course Régional, (enfin je crois), je préfère et j’ai choisi depuis de longues années, le rôle de Jury pour lequel j’ai obtenu assez rapidement, je l’avoue ! (grâce à de très bons maîtres), le titre de Juge National. C’est pas l’bac, que je n’ai jamais eu…. mais ça y ressemble ! Claude Harlé, jury … et navigatrice avant tout ! Hommages respectueux aux Jurys Force est de constater que nos Jurys incarnent les dernières lampées de ce précieux cocktail fait d’un zeste de Dalaï Lama, d’un soupçon de Torquemada et d’une bonne dose de l’incorruptible Eliot Ness. Ces qualificatifs superlatifs s’appliquant bien entendu à la gestion des bananes, des triangles et des côtiers. Le meilleur constat est l’analyse benoîte des conséquences d’une constante nommée « rappel individuel ». Cette pénalité transforme le skipper aguerri en galopin chapardeur de pommes pris la main dans le sac. Tête basse, équipage furieux, le rappelé s’extrait bâbord amure de la meute vociférante tribord pour effectuer son tour de déshonneur sous l’œil amusé du Comité de Course. Et puis, il y a Claude Harlé. Arbitre Honoraire Officielle. L’idéale jury féminin, une main de mère dans un gant pour balourds. 32 Le Comité de Course est, dans la plupart des cas, sur un bateau, étanche ou mouillant, stable ou instable, selon son poids, sa carène et le vent régnant… où s’agitent des pavillons qu’une main ferme propulse de bas en haut, puis de haut en bas… le long des drisses, selon un ordre bien précis et qui normalement doit être compris des navigateurs en quête de succès… Le Jury, c’est, disons vulgairement, le « flic de la mer » lorsqu’il patrouille sur l’eau en suivant la course, et à terre le « punitif » face à une « protestation » exprimée à l’instant de l’incident puis au retour, rédigée sur un imprimé et remis au Jury qui devra pénaliser ou non l’un des deux coureurs, selon une procédure dite celle du « tapis vert » pour faire respecter les règles du jeu (règles de course). La notion « âme et conscience » est à écarter de nos pensées. Comme me disait l’un de mes maîtres : « si tu pars dans le sentiment, tu n’as rien à faire là » ! Et pourtant !!! Après avoir parcouru, depuis plus de 30 ans, tous les espaces maritimes et accompagné les bambins l’écoute entre les dents, puis les adultes, la même écoute entre leurs dents plus affûtées… mais pas toujours plus solides !… j’ai voulu côtoyer d’un peu plus près un univers plein de charme et d’élégance : les Yachts Classiques, ces grandes dames que l’on appelle de noms féminins, ces jolies « choses » faites d’un matériau noble : le bois. Ils m’ont permis de découvrir les courses de haute mer, il y a plus de 40 ans et pour lesquelles j’ai gardé beaucoup Mais j’ai remarqué que « ces marins-là » ceux dont je parle, sont compréhensifs, parce qu’ils sont marins et savent que toute option est bardée d’imprévus, comme d’aller chercher le nuage qui vous fait un pied de nez au dernier moment…. D’aller ramasser un foc en équilibre instable sur le « bout dehors » sortant généreusement de l’étrave. Tout récemment, j’ai reçu un trophée de la Fédération pour honorer mes 40 ans de bons et loyaux services dans le monde de la voile. Je viens donc de passer de Juge National à Juge Honoraire. Que voilà une bonne décision ! penseront certains, plus attachés à l’âge mathématique qu’à l’expérience acquise au fil du temps, ce temps « time » qui dans cette discipline apporte chaque jour autant de modestie que de richesse et de savoir. J’ai troqué la présidence des grandes épreuves pour celle des Yachts classiques sans regrets aucun, parce que c’est là que je trouve, au milieu de vous, la convivialité, la fête, le respect pour ce que je suis et représente. La Maïca helvétique et Bonnie Lass de respect et de communion avec ceux et celles qui les font vivre sur l’eau et à terre ; ceux et celles qui ont reçu, par naissance ou transmission exemplaire, la technique du geste pour savoir anticiper sur une manœuvre dans le respect des autres, parce qu’ils savent qu’une maladresse peut être lourde de conséquence matérielle et parfois physique, sur leur propre bateau ou ceux qui les entourent, leurs « partenaires de jeu », comme il me plaît de le dire… C’est la raison fondamentale de mon attachement à ces bateaux et ceux qui les « montent » comme disait mon grand père à propos des chevaux… C’est d’ailleurs une belle comparaison, élégance, force et fragilité, qui demandent, attention de tous les instants. La mer a ses exigences et l’âge de ces bateaux si joliment conservés, ne le sont que grâce aux heures passées à entretenir, réparer, faire et refaire les gestes que leurs ancêtres ont accomplis avant eux et qu’ils perpétuent amoureusement. Alors que fait un Jury comme moi dans ces courses entre bouées dans la baie de La Rochelle ou pour de long parcours ? Il ne m’a jamais paru indispensable, mais il fait partie des Arbitres désignés pour le bon déroulement d’une épreuve, même la plus simple. La mer ne s’apprend pas dans les livres, elle se vit. Et grâce à cette culture accumulée au fil du temps, on devient apte à comprendre et apprécier une situation météorologique, le comportement d’un équipage dans certaines circonstances, l’opportunité de prendre telle ou telle décision qui ne semble ni opportune, ni évidente pour d’autres. Et je terminerai par cette phrase venue du fond de mes pensées et que j’ai plaisir à transmettre : La mer est le plus beau cadeau de la nature, et le seul endroit où l’on soit maître après Dieu, parce que le châtiment pour la faute commise n’a pas besoin de tribunal pour être jugé. Me sentant dès le début, au « chômage » dans ma fonction, j’essaye, depuis quelques années déjà… d’apporter mon bagage de bourlingueur des mers au profit de toute cette flotte un peu disparate en taille, en compétences, en capacités d’affronter ou non des situations météorologiques difficiles. Avec mon binôme actuel Roland, responsable du Comité de Course, nous ajustons les parcours, nous prenons des options en fonction de la situation sur l’eau tout en respectant le programme. C’est très intéressant de lire sur l’eau et dans le ciel ce qui va se passer et de s’accorder le droit de prendre telle ou telle option. J’appellerai ça l’intervention intelligente qui consiste à faire le meilleur choix pour le plaisir partagé avec les coureurs. Ce n’est pas toujours facile de prendre la bonne décision à cause de la diversité de vitesses des bateaux. On ne réussit pas à tous les coups. Mais c’est un univers que j’aime parce qu’il est différent de certains autres ; ceux dont la « gagne » est l’objectif pour lequel ils s’investissent quel qu’en soit le coût. J’ai parfois entendu exprimer : « ça passe ou ça casse ». C’est un état d’esprit que je ne partage pas. Poser les bouées correctement. Mieux vaut une bonne discussion que des réclamations. Histoires de vainqueur Pangur Ban : La saga du chat blanc Alain Rocca Juillet 1998 Mars 2006 Une bande de potes qui font de la croisière sur le vieux ketch Cornu qu’ils ont magnifiquement retapé décide de s’inscrire à la Coupe des Deux Phares. Départ de Douarnenez, en compagnie de voiliers mythiques comme Pen Duick III, Sereine, Joshua… Deux jours de mer comme on n’ose en rêver, avec ballets de dauphins dans l’étrave, ciel totalement dégagé, mer belle et vent portant, et arrivée au petit jour entre les deux tours de La Rochelle. Cela fait presque deux ans que j’avais repéré l’annonce. Qui ne tente rien n’a rien. Je prends contact avec Peter Koenig. Le voilier est toujours à vendre. Un yawl Stephens de 38 pieds, dans la série des Loki. Construit en 1953 chez Abeking et Rasmussen. Cela me dit quelque chose. Exact : dans un des premiers numéros de la Yachting Classique, il y a un article sur le premier numéro de la série, le fameux Loki. Un plan de course-croisière, avec qui les premiers propriétaires avaient, pour leur première navigation, effectué la traversée de l’Atlantique Nord, à quatre et sans moteur, pour venir glaner quelques coupes de régates chez les Anglais. Enorme. La bande a pris le virus de la régate classique, et ne le quittera plus. Tant et si bien qu’à force de ténacité et en profitant de la prime donnée à l’époque aux voiliers qui faisaient le plus grand nombre de courses, Cantarel –car c’est ainsi que s’appelait le vieux Cornu- réussit à monter sur la troisième marche du podium du Championnat 2000, celui qui avait vu toute la flotte aller taquiner les rosbifs*… C’était bien, mais la bande en voulait plus. Le fidèle croiseur classique est vendu en 2004, avec pleurs et gros pincement au cœur, et commence la quête. Et c’est moi qui m’en charge, ancien propriétaire du Cantarel, et du genre têtu (mon patronyme maternel et breton, Lazennec, signifie « petit âne »). Visites au fond des ports, dépouillement de la presse nautique, heures passées sur Internet, rien ne va. Trop cher, ou pas assez course, ou en trop mauvais état… Assez vite, pourtant, je repère sur le site de Peter Koenig, grand broker de Hambourg, un joli 38 pieds dû au crayon de Stephens, photographié dans le style avec lequel Benjamin Mendlowicz fixe sur la pellicule les voiliers des lacs du Maine. Trop cher, et pourtant la photo est tellement belle qu’elle me reste dans un coin de la tête. Les mois passent, et toujours rien qui ne convienne. Je commence à être accroc. J’apprends par Peter que le voilier est au sec depuis deux ans dans un chantier danois, et sur les photos du dossier, il tape fort… bien sur, il est au-dessus de nos moyens. Mais qui ne tente rien n’a rien. J’embarque Blatrix, le charpentier, Hébert le skipper, et Christian le coq, et le 11 mars, nous débarquons au chantier Walsted à Truro, au sud du Danemark. Je me souviens de l’impression très forte que nous avons tous ressenti, lorsque la coque s’est dévoilée, posée sur ses tins, recouverte d’une bâche bleue, juste devant l’endroit où nous venions de nous garer. Impression suivie de deux jours de bonheur total, à regarder le bateau sous toutes les coutures, dans un froid polaire mais avec un temps magnifique, et dans l’environnement idyllique du chantier de la famille Walsted, au bord de l’eau dans ces paysages de mer Baltique, comme un golfe du Morbihan démultiplié à l’infini. A nous extasier devant l’intelligence du plan de pont, l’ergonomie de l’aménagement intérieur, et la qualité de la construction. Le bateau est en bon état, « dans son jus », ayant conservé l’essentiel de son équipement d’origine. Il est très bien équipé pour la régate, et, mis à part une remise à niveau des pompes et de l’électricité du bord, il semble prêt à repartir. Pour la forme, Peter nous en fait visiter un autre, et nous montre d’autres photos. On pourrait aller les voir, nous dit-il. Inutile. Nous sommes cuits. Dans le retour en voiture vers l’aéroport de Copenhague, nous échafaudons tactiques et stratégie pour faire comprendre aux propriétaires que nous devons être les acheteurs du Pangur Ban, puisque tel est son nom. Les propriétaires sont deux anglais, Nigel et Derrick. Ils ont ramené Pangur Ban par cargo d’Amérique du Nord, où ils l’avaient acheté en 1997, eux aussi tombés sous le charme. Après quelques années de régates sur les côtes du Devon, il étaient montés avec Il y a bien un 8 MCR de Cornu, construit chez Jezequel, qui irait parfaitement. Mais le propriétaire y est tellement attaché qu’il ne peut pas envisager de s’en séparer. Régulièrement, je reviens surfer sur le site de Peter Koenig. Il est toujours là, tirant sur sa bouée… Chantier d’hivernage 34 Challenge Classique Atlantique 2 Histoires de vainqueur nc même… Le problème, c’est que ce ne sont pas des gestes de bienvenue, mais des gens qui veulent nous prévenir que le flot nous entraîne vers le vieux pont ! Et ça dégénère, très vite comme toujours en bateau. L’étai vient s’accrocher dans le haubanage du pont pendant que le cul du bateau monte dans le courant. Je n’arrive pas à y croire. Après 1200 milles de navigation sans problème, venir se prendre le vieux pont du Bono ! Heureusement pour nous, notre bonne étoile veillait. Les mêmes personnes qui nous avaient prévenu se sont précipitées sur le pont, et réussissent à décrocher l’étai. Moteur à fond, Pangur remonte peu à peu face au courant et se dégage. Plus de peur que de mal. Grâce à leur présence d’esprit, Pangur a évité la cata. Pangur Ban découvrir la Baltique. De vrais amateurs, avec qui le courant passe très bien. Ils font un bel effort sur le prix annoncé : à la fin du mois d’avril, je deviens copropriétaire avec Didier Hébert et Benoît Martin - Gousset de Pangur Ban. Nous hésitons un temps à le rapatrier par la route. Mais l’occasion est trop belle. Nous n’allons pas nous priver de l’occasion de prendre en main notre nouveau coursier, et nous décidons de le ramener en Belgique à la voile. Une croisière des îles danoises de la Baltique au port du Bono, cela ne se refuse pas. Mais cela se prépare un minimum. Nous passerons ainsi plusieurs séjours à Truro, au printemps 2006, pour réarmer Pangur Ban, en parallèle avec les quelques travaux de demandés au chantier Walsted. Et le 8 juillet 2006, Didier Hébert et moi quittons les estacades du chantier, cap au sud, avec 1 200 milles devant l’étrave. ça y est. Le bateau est à nous, il flotte dans nos eaux. Nous avons un hiver devant nous pour préparer le Pangur Ban à affronter ses futurs concurrents du CCA 2007. Bien à l’abri sous le hangar du Chantier du Golfe, qui était déjà la base arrière du Cantarel, nous bichonnons le Pangur Ban. Rien d’important : peinture et vernis, vérification de l’armement, et première tentatives pour améliorer l’étanchéité des capots et des boîtes dorades. Quelques jours en Baltique, avant d’emprunter le canal de Kiel et ses mastodontes. Puis l’embouchure de l’Elbe, à quelques milles du chantier Abeking et Rasmussen dans lequel Pangur Ban a été construit en 1953 sous le non de Bikini, pour un anglais du nom de Ecclestone. Un petit passage en mer du Nord devant les îles frisonnes, avant de se glisser dans le réseau de canaux hollandais et de l’Issermer, pour resurgir en Mer du Nord à la hauteur de Nieuport, en Belgique. Les équipages défilent, et peu à peu la Bretagne se rapproche. Pangur Ban embouque le Pas de Calais. Puis, alternant étapes et traversées, Le Havre, Cherbourg, les anglonormandes, Lézardrieux, la pointe de Bretagne… Et, pendant un magnifique week end d’Octobre, poussé par une belle brise de Sud-ouest, Pangur Ban franchit la passe de Port Navalo . Le 22 octobre 2006. Avril 2007 C’est parti. Pangur Ban se présente sur sa première ligne de départ du Challenge Classique 2007. Une première saison de course, en demi-teinte, comme disent les chroniqueurs sportifs. Une carène visiblement très affûtée. Un rating qui ne nous pénalise pas trop. Une vraie faiblesse dans les petits airs. Plus à l’aise au portant que lorsqu’il faut faire du cap… Son allure favorite, c’est le secteur qui va du bon plein bien arrivé au petit largue. Là, c’est une bombe. 1200 milles de croisière durant lesquelles Pangur Ban nous a confirmé ses qualités. Très sûr par tous les temps, rapide, avec un magnifique passage dans l’eau. Sans aucun doute, ce voilier peut faire des merveilles sous réserve de disposer des bras nécessaires et de le régler correctement. Et, cerise sur le gâteau, l’assurance de ne pas passer inaperçu ! Pas une étape durant laquelle, tous âges, nationalités ou sexe confondus, l’équipage n’ait pas reçu de félicitations sincères sur la fière allure de Pangur Ban… Par contre, il mouille. Parce qu’il est bas sur l’eau, déjà, et parce que l’étanchéité des superstructures est… anglaise ! Sur Pangur Ban, ciré obligatoire dès que ça souffle, et celui qui aura laissé son duvet sur la couchette risque fort de dormir dans une serpillière humide. Et pas un pépin. Rien n’a lâché, à part une pompe de cale électrique achetée par moi en promotion au Danemark, et qui n’a tenu que jusqu’à Cherbourg… Nous avons pourtant frôlé la cata : après 1200 milles de navigation impeccable, je me présente devant l’entrée du Port de Bono, voiles ferlées, au moteur, femmes et enfants à bord. Debout dans le cockpit, la barre entre les jambes, je me prépare à faire un premier tour d’inspection pour venir ensuite me placer le long du quai pour désarmer le bateau… Grand beau temps. Le lieu est idyllique. Le roi n’est pas mon cousin. Je vois bien quelques personnes qui font de grands gestes en agitant les bras. Qu’est-ce qu’ils sont gentils, tout de Par contre, nous découvrons que les voiles sont cuites. Parfaites pour le convoyage depuis le Danemark, elles ne sont plus utilisables en régate. Et enfin la manœuvre. Pour nous qui avions l’habitude du fond du peloton sur notre sympathique Cantarel, tout change. Avec Pangur Ban, on peut être devant… Du coup, dès que l’on est derrière, ça énerve ! Et nous découvrons que si la course en père peinard, c’est cool, lorsque l’on navigue sur une bête de race, c’est une autre adrénaline. Tout l’équipage se rappelle avec une larme à l’œil que lors de la première Coupe des Deux Phares en 1998, on ne laissait que le barreur sur le pont à l’heure du dîner, on affalait le spi au coucher du soleil pour aller dormi jusqu’au matin… Sur Pangur Ban, nous découvrons que de laisser dormir un équipier au passage du raz de Sein nous fait perdre deux places parce que le spi n’a pas été renvoyé assez vite… Tout prend ainsi une autre dimension : navigations approximatives, manœuvres imprécises, erreurs tactiques, coque trop sale, se traduisent impitoyablement par le creusement des écarts avec ceux qui nous précèdent… Nous sommes passés sur une autre planète. Sur Cantarel, Christian veillait à un avitaillement soigné qui garantirait à l’équipage des repas trois étoiles. Sur Pangur Ban, menu sandwiches, riz, fruits secs, chasse au poids et écoute légère… Challenge Classique Atlantique 2 35 Histoires de vainqueur Pangur Ban et son équipage finissent tout de même à la cinquième place du championnat. Pas mal, pour un début dans la cour des vrais coureurs : Vainqueur du CCA 2008 Nous avons appris à mieux régler le bateau. Didier Hébert, à force d’heures passées à skipper le Pangur Ban, commence à en maîtriser de mieux en mieux toutes les finesses. Et pour couronner le tout, nous gagnons en rating en ayant remplacé nos vieilles voiles lattées par des voiles sans lattes ! Retour au chantier du Golfe dès l’automne 2007. Cette fois-ci, c’est du sérieux. Pour pouvoir tirer -encore plus- sur la bête, Francois Blatrix reprend toute la structure arrière de la coque. Nous améliorons plein de détails du plan de pont. Et pour donner le maximum du potentiel vélique, commande d’un jeu de voiles tout neuf. Remis à l’eau pour la Semaine du Golfe, le résultat est stupéfiant. Aucun d’entre nous n’aurait pu imaginer l’impact de ces nouvelles voiles et du raidissement de la structure. Dès le début de la saison, la bagarre commence avec les têtes de listes du classement, et en particulier le Bryell d’enfer, skippé par l’un des maîtres équipiers du leader incontesté du Challenge, l’intouchable Kraken. Rien n’est joué jusqu’à l’avant dernière course. Pangur Ban au largue dans la brise devant Belle-Ile 36 Challenge Classique Atlantique 2 histoires de vainqueur Dernier jour du Grand Pavois à La Rochelle, c’est la Coupe Harlé, avant dernière course de la saison. Et une fois de plus, notre bonne étoile s’en mêle. Belle brise, mer plate, et un rapport entre les bords de près et de portant qui nous est très favorable. Nous sommes quatre à bord. Didier, Benoît, et moi, les trois copropriétaires, et le frère de Benoît. Et pour la première fois, nous ne faisons aucune faute. Aucune faute. Allant même jusqu’à gratter dans le dernier bord le Sinbad du Président 200 m avant la ligne ! Bryell est arrivé avant nous, en temps réel, et déclenche sa montre. Mais ce jour là il ne pouvait rien. Nous franchissons la ligne avec quelques secondes d’avance sur notre handicap. C’est joué. Pangur Ban est champion du Challenge 2008. Quelques heures plus tôt, Olin Stephens s’était éteint. A notre manière, Pangur Ban et son équipage lui rendions hommage. * Pangur Bán – le chat blanc - est un poème irlandais, écris au 8e siècle par un moine irlandais à propos de son chat. * Rosbifs : l’un des surnoms donné aux Anglais qui traitent les Français de Froggies. Challenge Classique atlantique 2 37 architecture rchitecture et yachts classiques oLiN StepheNS & the YawLS olin STephenS & The YawlS Bruce Johnson NE sous EstiMEz Pas l’artiMoN doN’t uNdErEstiMatE tHE MizzEN On sait que Rod et Olin furent d’ardents défenseurs du gréement de yawl. En réalité, c’est Rod qui en fut le principal promoteur. Il y a de nombreuses raisons à son engouement mais il semble que l’une des principales fut de pouvoir manœuvrer correctement dans les ports sans utiliser le moteur de ses voiliers. Et la souplesse d’utilisation de ce type de gréement se prête particulièrement au contrôle du bateau. Au port comme en mer. J’ai ajouté à ces lignes l’un de ces croquis que Rod adorait réaliser pour ses différents clients. Celui-ci s’intitule « Combinaisons de voiles pour la navigation océanique ». D’autre part, Rod écrivit un article (septembre 1982) intitulé « Ne sous estimez pas l’artimon » Il y a deux raisons de base d’apprécier les gréements de yawl et de ketch. La première et la plus importante est la possibilité de réduire aisément des surfaces de voiles fractionnées. La seconde réside dans l’adaptation optimale du bateau dans tous les types de vent et de mer. Ce qui est particulièrement utile aussi pour gagner un mouillage étroit ou jeter l’ancre. Mais aussi pour repartir aisément sous voiles. Regarding the use of the yawl rig which was highly favored by Rod and Olin, it was really Rod who pushed the rig type. There are a number of reasons but being Rod, to start with, he liked to handle a boat well in any harbor, and often without an auxiliary engine so the backing of sails and so forth made this easier. The flexibility of the rig is easily understood. I have attached a typical plan that Rod loved to create for various clients entitled « Typical Sail Combinations for Ocean Racing » I also realized that we have a copy of a brief article ( september 1982) by Rod Stephens about the subject, entitled « don’t Underestimate the Mizzen », and who better to tell the story than Rod. There are two basic reasons for considering the yawlor ketch rig. First, and most obvious, is to permit reduction in the size of individual sails which could be difficult to handle because of their size. The second reason is to provide improved control of sail balance over a wide range of wind and sea conditions. Additional reasons include advantages in tight maneuvering under sail and more control when sailing to a restricted anchorage or mooring and when getting under way. Yawl Rig-Typ-Sail 38 Challenge Classique atlantique 2 architecture et yachts classiques Challenge Classique atlantique 2 39 Architecture de yachts classiques Biographie d’ Olin J. Stephens 1908 - 2008 Jacques Taglang « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu dessiner des bateaux rapides, » expliquait l’architecte naval américain Olin J.Stephens à l’occasion de son centième anniversaire, le 13 avril 2008. Et d’ajouter : « Les bateaux les plus agréables à regarder sont les plus faciles à mener ». Rien d’étonnant donc à ce que des yachts comme Pangur Ban, Khayyam l’exZwerver, Zwerver II et Artako, tous membres de la flotte du Yacht Club Classique et présents aux épreuves du CCA soient devenus des classiques ! Découvrant la voile à 12 ans, Olin publie son premier plan à 20 ans. En juillet 1931, Dorade, son yawl remporte la transat en équipage NewportPlymouth et, dans la foulée, le Fastnet ! C’est le 7e dessin du cabinet new-yorkais Sparkman & Stephens fondé le 11 novembre 1929. À leur retour, les Stephens père et fils – Olin et Roderik – ont droit à une tiker tape parade sur Broadway. À 23 ans, Olin garde la tête froide : « Ce fut une expérience, amusante, mais le meilleur fut de rentrer à la maison pour retrouver une vie normale… » Désormais, aucune grande course-croisière ne lui résiste. La transatlantique Newport-Bergen avec Stormy Weather (1935), le Fastnet – dix fois ! – comme avec Zwerver II en 1961 ! En 1969, Morning Cloud s’adjuge la Sydney-Hobart suivi, en 1975, par Kiaola III dont le record tiendra 21 ans. Le terrain de jeu d’Olin s’étend autour du monde lorsque Sayula II, un Swan 65, remporte la première Whitbread 1973-74 imité par Flyer en 1977-1978 ! Dès l’apparition des J Class, en 1930, Olin s’intéressait à l’America’s Cup. « À l’époque je voulais gagner, toujours, intensément, et je suppose que c’est la raison pour laquelle j’y suis souvent parvenu ». Sans compter sa participation dans la victoire de Ranger en 1937 (plan W.S. Burgess), il remportera la Cup à 6 reprises, comme son aîné Herreshoff, ne considérant jamais comme sienne la seconde victoire d’Intrepid en 1970 (vainqueur en 1967) tant Britton Chance l’avait modifié. Olin Stephens à la barre de Ranger en compagnie de Gertrude Vanderbilt. Vers 1937. C’est au début des années 1980 que le « Sorcier de Manhattan » prend sa retraite après avoir signé plus de 2200 plans. Toutefois, jusqu’à sa mort en septembre 2008, il restera présent sur le circuit des régates, suivant avec attention les évolutions de l’America’s Cup comme le développement des yachts classiques. En 1997, Olin montait à bord de Dorade qui venait d’être restauré : « Lorsque je repris la barre (66 ans plus tard !), une même émotion me submergea, comme une vague. » L’émotion d’un éternel jeune homme... Pangur Ban au mouillage au Bono. 40 Challenge Classique Atlantique 2 Architecture de yachts classiques Les boîtes dorade Loki Class « Loki Class » Le document tiré de la revue américaine Yachting, janvier 1953, est une publicité de la firme de Manhattan « Sparkman & Stephens, » plus connue par sa signature S&S. Vainqueur de la Course des Bermudes en Classe C en 1950, le dessin de Loki séduira la clientèle de S&S, à telle point que l’on parlera de la « Loki Class ». Outre la publicité de S&S, deux plans de yawls sont publiés dans ce numéro : Palawan – longueur hors tout 14,40 m (S&S) et Ocean Queen V – longueur hors tout 16,61 m (Philip L. Rhodes) et un important article est consacré à un autre yacht gréé en yawl, Caribee, un plan de Rhodes de 1937 (Longueur hors tout : 17,68 m). Preuve qu’en relançant et en dynamisant ce type de gréement avec Dorade, en 1931, Olin avait fait œuvre de pionnier. Challenge Classique Atlantique 2 41 Cinema & Yachts Classiques Challenge Classique Atlantique 2009 - le film Christian Pichard Citation de Roman Polanski à propos de Pirates : « Tourner un film sur l’eau, c’est l’enfer. J’aurais dû le savoir, depuis Le Couteau dans l’eau. Une fois de plus j’ai eu droit à la phrase rituelle : « On n’a pas vu un temps pareil depuis vingt ans. » Rien n’a été facile, il fallait tourner par des vents de force 8 ou 10 et le bateau était assuré jusqu’aux vents de force 5. Un cargo dont le capitaine voulait voir un galion de près, ça ne lui était jamais arrivé, a heurté et détruit la proue… On a eu des dizaines d’histoires comme ça, tous les ingrédients d’un bon film d’aventures dont nous aurions été les héros. À chaque instant il fallait décider vite, trancher… et savoir dans quelle langue le faire : dans l’équipe il y avait des Français, des Anglais, des Italiens, des Polonais et les Tunisiens qui parlaient uniquement arabe, langue que je ne parle malheureusement pas. C’était Babel, sauf que nous, nous sommes allés jusqu’au bout. » (Polanski par Polanski, Ed. Chêne, 1986) Avec ces caméras de point légères, les membres des équipages, à qui est confié une caméra, filment à leur manière la vie à bord, les événements de la course, la mer, le vent, le soleil, la pluie, les manœuvres, les temps morts, les coups de bourre, les repas, la personnalité de chacun, les coups de gueule, les coups du sort, les rires, les angoisses, les frayeurs, les quarts de jours, les quarts de nuit. La mer et le vent font la loi, la course l’histoire. deux de ces caméras embarqueront sur des bateaux différents à chaque course pour saisir, toute au long de la saison, les caractères, les ambiances, la vie à bord de tous les voiliers. La quatrième caméra demeurera sur le même bateau les 14 épisodes Skipper et acteur durant. Caméra portrait. Un bateau et son skipper. Nous avons choisi Didier, skipper et copropriétaire de Pangur Ban, avec lequel il est arrivé premier au terme de la saison 2008. Cette année, il défend son titre. Didier est à la barre de Pangur Ban depuis seulement trois ans. Un été pour le ramener du Danemark au Bono et deux saisons de courses du Yacht « Challenge Classique Atlantique 2009 » est une série de films Club Classique de La Rochelle. Le couple est maintenant bien soudé, l’homme documentaires, en 14 volets de 10 minutes qui suivent les hommes et les bateaux a appris son voilier, ses qualités et ses défauts, sa meilleure allure, ses limites. lors des courses organisées par le Yacht Club Classique de La Rochelle. L’homme est haut en couleur, attachant, le bateau est racé. Avec ce personnage La saison de courses 2009, organisée par le Yacht Club Classique de La récurant nous créons une histoire dans l’histoire de la saison de course. Rochelle, se décline en 14 manches entre avril et octobre, sur un bassin qui s’étend de La Rochelle à Trébeurden. Les trois caméras enregistreront un son direct, voix et atmosphère, ambiance pour donner plus de corps, d’émotion à l’image lors du montage. Sur la ligne de départ, de 12 à 30 yachts classiques. Ces magnifiques voiliers ont Au montage, le son direct sera utilisé synchrone ou off, pour garder la trame tous été construits pour la course ou la plaisance entre 1896 et 1968. Coques de la scène sur les image de l’action, ponctué par des séquences de musique en bois, ils ont été sauvés et restaurés avec amour dans les règles de l’art, par originale, composée pour cette série. des passionnés. Ils ont leur caractère, leur âme, leurs exigences, leur humeur, leurs caprices. Les 4 sources d’images permettront un montage vif, nerveux, dense, rythmé. Ces voiliers sont une partie de l’histoire de la mer et des hommes. Un pilote a été réalisé en octobre 2008 sur la course Charente Classique. 14 courses… 14 aventures… 14 films vécus de l’intérieur, au plus près de l’action. Bienvenue à bord du film dont les yachts Un premier pilote a été réalisé lors de la régate Les bateaux engagés ont de l’âge, de la bouteille, mais toujours fringants. Les de la Charente Classique (visible sur le site). classiques sont les stars. équipages sont en course, c’est du sérieux… Stratégies, options, calculs. Tout le Initié, produit et financé par Lazennec Producmonde en veut et les équipages se tirent la bourre. La course c’est la course ! tions, www.lazennec.com le documentaire Tous ces voiliers sont de vieilles dames fragiles dont il faut obtenir le maximum Le sujet 2009 est le Challenge Atlantique et est diffusé en 8 épisodes de 10/12 minutes avec douceur, respect. la défense de son titre par le vainqueur 2008 : 4 caméras suivront les voiliers et les marins sur chacune des courses. La première caméra, embarquée à bord d’une vedette rapide à moteur, couvre l’ensemble, l’extérieur, le paysage de la course. Elle passe d’un concurrent à un autre. En plans larges pour décrire l’évolution de la course, visualiser la place des bateaux sur le plan d’eau, découvrir les différentes options. En plans rapprochés pour apprécier l’allure, l’esthétique des voiliers en action, vivre les duels que se livrent les concurrents bord à bord, les manœuvres, les coques, les voiles, les femmes et les hommes. Les 3 autres caméras sont confiées aux équipages de 3 voiliers participants pour donner plus de vie, de nerf, de relief, de sentiments aux films. 42 sur le site du Yacht Club Classique, tout au long de la saison. Les épisodes pouvant être relayés par les diffuseurs TV locaux ou nationaux qui désirent suivre le Challenge. Réalisé par Christian Pichard, les tournages sont effectués à partir d’une caméra embarquée sur une vedette, et de 3 caméras installées pour chaque course à bord de voiliers participant au Challenge. Les 8 épisodes seront ensuite réintégrés dans un film documentaire de 1 h 30, édité en DVD, qui sera disponible pour les fêtes de fin d’année. Challenge Classique Atlantique 2 Comment le chat blanc défendit son titre. De belles images, de grands moments et des voiliers classiques engagés pour le plaisir des acteurs et des spectateurs. Ce film représente une initiative particulièrement originale dans le monde du yachting classique ouvert à toutes et à tous tel que le défend le Yacht Club Classique. Bienvenue à bord du film aux diffuseurs et aux entreprises dont les publics partagent les mêmes images et les mêmes valeurs que celles des équipages du Yacht Club Classique. Histoires de vainqueur Challenge Classique Atlantique 2 43 Renaissances et restaurations Ports et Flottes Classiques : accueil et ecueils François Frey Faciliter l’accueil des classiques qui naviguent tout au long de la saison du CCA : l’affaire et l’intérêt de tous les acteurs ! Le Yacht Club Classique accueille en son sein des bateaux parfois séculaires, issus de la régate et de la course-croisière. Il est le créateur et le promoteur du Challenge Classique Atlantique, un ensemble homogène d’une douzaine d’épreuves du même type qui, organisées depuis 1996 avec les plus prestigieux clubs de la façade atlantique, sont fréquentées chaque année par 80 bateaux environ, pour une moyenne de 25 participants à chaque étape. Nous savons bien les responsables portuaires et municipaux concernés conscients de toutes les dimensions de notre approche du yachting classique : la régate, bien sûr, mais aussi la conservation des objets, des techniques et des usages de cette marine si particulière… et la communication vers tous les publics de la passion que portent ces bateaux historiques ! En effet, l’une des plus marquantes caractéristiques de ces voiliers réside dans leur mobilité devenue légendaire. Malgré l’impossibilité technique pour l’immense majorité d’entre eux de pouvoir être déplacés de site en site sur des remorques, les participants au CCA mettent un point d’honneur à participer à plusieurs régates – parfois toutes, d’ailleurs – afin de contribuer au développement des régates patrimoniales… et à l’animation des sites concernés !... À la différence donc d’autres flottes aux dimensions moins imposantes (Requin, Dragon, voire 6MJI…) qui sont pour leur part transportées par voie routière la veille de la course, puis repartent le soir du dernier jour par le même moyen, les classiques ne peuvent quant à eux généralement arriver que le week-end précédent par convoyage maritime, et repartir du port le week-end suivant, selon la même voie… Si nous ne pouvons prendre en compte cette particularité ancienne – maintenant bien anachronique compte tenu des flottes généralement engagées en course – pour un coût acceptable, seuls les bateaux locaux pourront participer aux 44 régates, ce qui sonnerait la fin des efforts que nous faisons depuis toutes ces années pour créer cette dynamique qui bénéficie à tous aujourd’hui, les ports et leur environnement touristique compris! À l’occasion de l’édition 2009 de notre revue, le YCC publie donc pour la première fois une sorte de carte de synthèse des conditions pratiques d’accueil que réserve chaque port concerné, lors de la venue de la flotte à la régate locale du CCA. Certains ports nous ont déjà entendus sur ce sujet – La Rochelle, Brest, Le Crouesty, Rochefort, Bénodet, Arcachon, Trébeurden… Nous avons par ailleurs pu déjà concrètement avancer sur ce sujet avec Gérard d’Aboville, le Président de la Fondation du Patrimoine Maritime et Fluvial, Patrick Schnepp, le directeur du Musée Maritime de La Rochelle, Patrick Dubois, le Directeur Général de la SAGEMOR et Alain Gautier, le Président de l’Association des Ports de Plaisance de l’Atlantique. C’est ainsi que nous avons sollicité, avec les clubs organisateurs, la collaboration active de chaque port concerné lui proposant bien vouloir inviter gratuitement la flotte des classiques qui participera à la régate locale du CCA, une semaine avant l’épreuve et une semaine après celle-ci, d’une part pour permettre aux armateurs et équipages d’organiser la logistique grâce à laquelle ils seront présents sur leur site, et d’autre part aussi pour permettre au public de profiter pleinement de cette flotte exceptionnelle lors de son passage. D’autres ports, comme celui de Port Joinville, sont restés fidèles à leur désintéressement des problématiques spécifiques de cette flotte. Refusant même de dialoguer sur le sujet, ils privent leur site de belles régates et de belles ambiances portuaires, toujours appréciées du public ! Voici le résultat de ces démarches... Challenge Classique Atlantique 2 Renaissances et restaurations Réduction élégante de fort tirant d’eau épreuve Localisation Dates Accueil portuaire La mise en bouche vers Ars La Classique du Crouesty Semaine du Golfe du Morbihan Ars en Ré 25-26 avril une semaine avant et une semaine après Mouillage forain à La Patache le 25 au soir gratuit Du 11 au 30 mai gratuit Du 11 au 30 mai gratuit Les Jauges Classiques de la Trinité Echappée Classique à Quiberon Rendez-vous de la Belle Plaisance Voiles de Légende La Trinité sur Mer Port Haliguen Bénodet Le Pouliguen 6-7 juin 13-14 juin 26-28 juin 11-13 juillet 2 jours avant et 2 jours après gratuit 11 au 15 juin gratuit 21 juin au 4 juillet pas de réponse du port Coupe des Deux Phares Lorient - La Rochelle 12 - 15 août Au départ à Kernevel : remise de 50% sur le prix moyen, soit 19 euros quelle que soit la taille du bateau Défi du Bar Trégor Classique Trophée Philippe Harlé Classique du Grand Pavois Charente Classique Tour de l’Ile de Ré Trebeurden La Rochelle La Rochelle La Rochelle - Rochefort 29 août 11 au 13 sept. 26 sept. 27 sept. 17 octobre une semaine avant et une semaine après gratuit une semaine avant et une semaine après compris dans l’inscription une semaine avant et une semaine après gratuit une semaine avant et une semaine après gratuit une semaine avant et une semaine après gratuit 16-17 mai Le Crouesty Le Crouesty - Le Bono 21-24 mai Vannes Challenge Classique Atlantique 2 45 Boire, manger pour naviguer mieux Cambuses et Gourmets Béatrice de Saba, Bertrand de Kraken 2, Bertrand d’Acteia, Didier de Fiona, Didier de Pangur Ban, Georges et Michel de Sinbad, Yvon de Viola. Question : que faites-vous au milieu d’une tempête ? Réponse : des pommes de terre grosse louloute. C’est une spécialité pour tempêtes… Gérard Borg, écrivain, navigateur dans Les Tétragonautes Les adresses et les recettes communiquées n’engagent que leurs auteurs qui tiennent à demeurer anonymes mais dont la rédaction se réserve de diffuser les noms si cela s’avérait nécessaire. Ce chapître est bien entendu ouvert à toutes les tables qui souhaitent accueillir spécialement les excellents convives que sont les équipages du Yacht Club Classique. Bars et Restos Au Pouliguen : le Barapon avec Anne et Loïc pour ses uniques crêpes « crousti-moileuses », ses galettes « retour de mer » ou Andouille/fromage/ moutarde. Au Bono : le Petit Mousse au Bono A Locmariaquer : le bar de la cale du Guilvin A Vannes : le Rive gauche à Vannes A La Trinité : le Quai A Saint Goustan : le Chasse marée A La Rochelle : André A Groix : l’Escale, chez Soaz Sur l’Ile de Sein : Chez Annick. Le meilleur ragoût de homard du monde ! A Port Manech : le bistrot de l’écailler ouvert de pâques à septembre. Spécialités marines et 2 plats chauds : Homard frites ou entrecôte frites. Assistance aux bateaux de passage et possibilité de mouillage, belle carte des vins Open bar à suivre Mouillages Les mouillages, suivant la nuit passée, blanche ou sereine, sont d’enfer ou l’enfer. Tout dépend de quel côté on place ses mauvais penchants à rouler d’un bord sur l’autre et à rappeler nerveusement sur la chaîne d’ancre. . Yeu : les Sioux et les Vieilles . Saint Marcouf . Les Evens . Houat : grande plage côte sud et Salus côte sud ouest . Ecosse, Hébrides intérieures : île de Canna, mouillage superbement protégé des vents de suroît avec une vue imprenable sur Mull au sud, et surtout vers Skye, ses falaises et ses montagnes, les Cuillins, qui culminent à plus de 1000 mètres . Landevennec . Ster Wenn à Belle île Sinbad derrière l’île de Canna. 46 Challenge Classique Atlantique 2 Boire, manger pour naviguer mieux Recette Cotriade par Bertrand (pour 6 personnes) Cassolette à la Paimpolaise par Béatrice (pour 4 personnes) Simplissime, rapide, efficace, chic et pas chère. Le marché se fait en fonction de la pêche pour le poisson. Ingrédients • 600 g de poissons sans arêtes (queue de lotte) ou n’importe quel poison pêché du jour (à la mitraillette par exemple) et débité en filets. • 300 g de crevettes décortiquées + fruits de mer si disponibles • 100 g de crème fraîche • 1 boîte de bisque de homard • sel, poivre, échalote, 1 verre de whisky • 1 sauteuse profonde avec couvercle Préparation • faire suer doucement l’échalote (huile d’olive + beurre) dans la sauteuse • rajouter les filets ou queues, laisser dorer gentiment Optionnel : faire flamber avec le whisky • mélanger la bisque de homard + crème fraîche, sel, poivre et verser le mélange sur le poisson. Laisser reprendre l’ébullition • couvrir et faire mijoter doucement 10 minutes (ça ne doit pas bouillir pour préserver les chairs) • ajouter les crevettes et/ou les fruits de mer en fin de cuisson Présentation Servir très chaud avec des pâtes fraîches ou du riz La cotriade est une soupe de poisson du littoral Breton. Comme la bouillabaisse sur les côtes provençales. Jadis, lorsque les bateaux de pêche arrivaient, les pêcheurs triaient les poissons au moment de leur arrivée au port. Les poissons communs étaient mis de côté et les poissons plus nobles (soles, turbots etc...) réservés à la vente. Pendant que les pêcheurs vendaient leurs poissons, les autres membres de leur famille préparaient cette soupe à base de beurre ou de saindoux, d’oignons de pommes de terre et des poissons communs. Ces ingrédients étaient cuits, parfois, directement au port, sur des « cotrets », morceaux de bois sur lesquels on calait un gros chaudron. Ingrédients • 25 grammes de beurre ou de saindoux • 3 gros oignons, 2 belles tomates, 8 pommes de terre pelées • Thym, laurier et autres herbes aromatiques, 1 cuillère à soupe de persil haché • 1 demi-litre de muscadet • 1,5 kg d’un mélange de poissons divers (grondins, rougets si possible, en plus de votre pêche…) • Pain coupé en fines tranches Préparation • Faire revenir les oignons coupés en quartiers dans une grande marmite avec le beurre ou le saindoux. Mouiller avec 2,5 litres d’eau • Ajouter les tomates et les pommes de terre coupées en quartiers, parfumer avec le thym, le laurier et les herbes aromatiques. Porter à ébullition et cuire 15 minutes • Ajouter les poissons détaillés en tronçons avec éventuellement 1 ou 2 têtes de gros poissons (les poissons gras ne doivent pas dépasser le 1/4 du poids total) • Incorporez le demi-litre de muscadet (vous buvez le reste avec les copains) • Poursuivre la cuisson 15 minutes. Présentation Servir la soupe sur le pain coupé en fines tranches, servir à part le poisson et les pommes de terre accompagnés d’une vinaigrette avec le persil haché. Challenge Classique Atlantique 2 47 Boire, manger pour naviguer mieux risotto aux fruits de mer par Michel et Georges (pour 6 personnes) À l’origine, le risotto est une entrée servie en Italie. Ce qui est magique avec le risotto, c’est qu’il se prête à beaucoup de mariages et de fantaisie. Et surtout qu’il est facile à réussir. En fonction des désirs ou des restes à bord, cette recette a l’avantage de pouvoir remplacer les fruits de mers par une multitude d accompagnements tels que lardons, tomates, ou mieux avec des calamars à l’encre que l’on achète en boite recette pour ceux qui se reconnaîtront Sandwiches variés mous humidifiés au préalable à avaler de préférence avec un vieux fond de cubitainer éventé. Ils contiendront tout ce que l’on ne supporte pas à terre : vieux saucisson, morceaux de pneus, escarres de bois, huile de vidange, … ingrédients • 500 g de riz arborio • 500 g de moules, 500 g de palourdes, 250 g de calamars, 250 g de crevettes, • 1 oignon, 1 gousse d’ail, 15 cl d’huile d’olive, 15 cl de vin blanc sec, 1 litre de bouillon de bœuf • 20 g de beurre, 30 g de parmesan fraîchement râpé • Quelques brins de persil, sel, poivre Préparation • Nettoyer les poissons et les coquillages à l’eau salée. • Faire ouvrir les coquillages dans une cocotte avec 1 c. à soupe d’huile d’olive et réserver. • Décortiquer les crevettes et les couper en 4, découper également les calamars en petits morceaux. • Effeuiller et ciseler le persil. • Dans une poêle, faire revenir quelques instants les morceaux de calamars à feu vif dans un peu d’huile afin qu’ils ne rendent pas trop d’eau. Laisser réduire et mouiller avec un peu de vin blanc. • Éplucher l’ail et l’oignon et les hacher finement. • Dans une casserole faire revenir doucement le hachis ail/oignon dans l’huile restante, ajouter le riz. • Bien remuer à la cuillère en bois afin que le riz s’imprègne de gras, puis mouiller avec le vin ajouté en 2 fois sans cesser de tourner jusqu’à celui-ci soit totalement absorbé. • Verser une louche de bouillon, le laisser absorber par le riz, puis en ajouter une 2e sans cesser de remuer. • Continuer à mouiller le risotto au fur et à mesure qu’il absorbe le liquide. • À mi-cuisson, remplacer le bouillon par le fond de cuisson des coquillages et continuer jusqu’à ce que tout soit absorbé. Après 16 min de cuisson environ, le riz sera cuit juste al dente. • Hors du feu, ajouter les fruits de mer, le beurre, le parmesan et le persil. • Saler, poivrer et bien mélanger, délicatement. 48 Recette du ès une nuit apr petit matin it ma pet tin du te ap cet rès Re un e t nu it i rès ap u tin ma n tit sh pe ker ak er e dusha tte ett ce rec re u ne Rec Fair e e fumé reve t s, lardknakis et knakis coupés te er la poël , bean œufs e : nir e :lard œufàs,labean dunirpàeFaire poëls, ak reve fumé et is coupés et éknak fum t shash ns, lard it bea fs, œu : m le k en poë mor la a e ceau à nir x. t r in. après Faire reve en morceaux Faire reLe u n en t excellent et si les vepés ceaux.ctif t ettitille C’es lles. nt nirfume papi uit les cou àen les l’olfa papictif lat mor lles.etC’es et si fume ptitille l’olfa t texce oëleLe elle et si les e pondérale, excllent en morcea : œacti papilles. C’es ufs,fbetanles harg la surc ptentcha ux. et titille l’olf acce ton nt Le fum e glouepte s, lard ipag l’équ rge estomacs ede sur la fu Le fumet m acc é ton glou e ge t uipa k l’éq n de a s kis coupé tille mac les tiesto que. l’olfactif laenavigation sera idylli s estomacs t leion idyllique. s psera la navigat a e l’éale, p ill ponddér e q s . u ip C age glouto ’est excelle la navigati n accepte nt et si le on sera id nt la surch s yllique. arge pond érale, uit tin après une n a m t ti e p u d e Recett et knakis coupés shaker , beans, lard fumé poële : œufs Faire revenir à la les t excellent et si en morceaux. les papilles. C’es et f , cti ale lfa ér l’o nd po lle titi Le fumet nt la surcharge ge glouton accepte ipa qu l’é de s ac estom idyllique. la navigation sera Challenge Classique atlantique 2 Boire, manger pour naviguer mieux ne nuit t knakis coupés cellent et si les harge pondérale, Simplement, … Challenge Classique atlantique 2 49 Renaissances et restaurations ROSE NOIRE II : courte histoire d’une longue restauration Jérôme Leygat, skipper de Rose Noire II Rose Noire II a une histoire extraordinaire. Commandé aux Chantiers Vandernotte à Nantes en 1963, sur un plan d’Eugène Cornu, par Henry Rey (adjoint au maire de Nantes, ministre du Tourisme, Secrétaire d’Etat aux DOM-TOM, membre du Conseil Constitutionnel, organisateur avec André Malraux et Pierre Lefranc de la manifestation du 30 mai 1968 aux Champs-Elysées), ce yawl bermudien mis à l’eau en 1964 part d’abord en Manche « courir l’Anglais » sous le nom de Vindilis (va l’chercher !), trace de nombreux sillages en Bretagne sud avant de partir aux débuts des années 70 en Méditerranée aux mains d’un nouveau propriétaire. En 1980, une association de réinsertion de délinquants le rachète et effectue pendant deux décennies quelques milliers de journées de navigation sur toutes les côtes d’Europe. En 2000, avec le soutien de l’amiral François Bellec et de l’expert du patrimoine maritime Daniel Charles, il est classé monument historique. En 2003 et 2004, deux tempêtes essuyées durement révèlent l’état d’usure du bateau, somme toute normal eu égard à son grand âge (40 ans, aïe!). Il est alors mis à terre aux Chantiers du Guip et laissé en l’état, faute de moyens financiers suffisants pour entreprendre le gros travail de restauration qui s’imposerait. L’objectif de cette association est des plus clairs : « promouvoir le passé maritime de la France et de la Région des Pays de Loire, conserver dans le patrimoine national des bateaux d’intérêt historique et notamment le yawl Rose Noire II, l’un des derniers yachts classiques conçu et construit en Pays de Loire, classé Monument Historique, développer la pratique du nautisme et soutenir des actions sociales et environnementales liées à la mer. » En 2008, l’association maintenant propriétaire du voilier bénéficie du soutien financier d’un mécène principal, le groupe vendéen Boistech et d’autres mécènes de notoriété comme la Fondation du Crédit Agricole, PRB, la DRAC des Pays de Loire, le Conseil Général de Vendée, le port de plaisance de St Gilles Croix de Vie, etc. (plus de 25 à ce jour), sans compter les nombreux adhérents et bénévoles qui n’ont pas compté leurs heures pour finaliser la restauration depuis la mise à l’eau, en mai 2008 (refonte de la tête et de l’emplanture du mât, pose de nouveaux balcons, de chandeliers en inox et de nouvelles filières, pose de balcons de mât, remplacement de tous les haubans, mise en place d’un bas- Quand nous le découvrons fin 2004 à Brest, le coup de foudre est immédiat. Nous en devenons propriétaire au début de l’année 2005. Commence alors au Guip une passionnante première phase de travaux : restauration de la charpente, remplacement des membrures et des bordés atteints par le pourrissement, boulonnage inox de la structure, rivetage à neuf de toute la coque. Au cours de l’été 2006, nous le rapatrions en Vendée pour la finition de la coque (flipotage, vernis, laque), la restauration du pont, la remise à neuf de l’électricité, la reprise de tous les aménagements intérieurs et la restauration du gréement d’origine. Evidemment, le coût des travaux dépassant quelques peu nos prévisions les plus pessimistes, nous créons l’association Rose Noire en 2007, ce qui va nous permettre de faire appel à nombre de soutiens particuliers, de partenaires et de mécènes et d’entrevoir un peu plus sereinement la fin des travaux. La beauté du Yaul au près 50 Challenge Classique Atlantique 2 Renaissances et restaurations étai, d’un faux-étai largable et de ses bastaques, nouvelle peinture de pont et de cockpit antidérapante, rénovation du mât d’artimon, renforcements des taquets en bois, installation d’un dispositif pour ses trois spinnakers, remise en place de son pilote automatique originel, pose d’un guindeau électrique, check-up complet de son nouveau moteur, aménagement marin des menuiseries intérieures, doublement des réservoirs d’eau, etc.) Rose Noire II a pu alors tirer ses premiers bords en toute sécurité lors des régates du Bois de La Chaise, en août dernier, en accueillant son premier équipage âgé de 6 à 66 ans… Premières impressions : ce bateau vénérable (mais 44 ans, est-ce si vieux ?) a bien un potentiel qui ne demande qu’à s’exprimer. Avec ses voiles d’origine (ou presque), nous dépassons par mer belle les 6 nœuds au près serré et les 8 au débridé, et cela encore sans spi (tangon en fabrication). En chantier et sortie de chantier Quelques autres manches courues au Trophée Philippe Harlé et à la Classique du Grand Pavois nous confirmeront ses bonnes dispositions qui promettent… pour cette année 2009. Maintenant que ces grands travaux sont derrière nous, je peux vous affirmer évidemment que la rénovation d’un bateau ancien de qualité n’a rien d’insurmontable, quelque soit son état présent mais c’est surtout parce qu’il porte en lui-même une part de notre patrimoine historique et qu’il n’est donc pas impossible de fédérer quelques énergies autour d’un tel projet, en créant une association par exemple, ce qui vous permettra d’intéresser de nombreux philanthropes amoureux de la belle plaisance, la loi sur le mécénat permettant un dégrèvement d’impôts égal à 60% de la valeur des dons, jusqu’à concurrence de 5 pour 1 000 du chiffre d’affaire (art. 238 bis du code Général des Impôts modifié par la loi du 1er août 2000). Voilà, j’espère que ces quelques informations vous auront un peu fait partager la passion qui a animé chacun des acteurs de ce projet ambitieux pendant les 10 000 heures nécessaires à cette rénovation magistrale, de l’initiateur au réalisateur, en passant par les charpentiers, les menuisiers, les peintres , les mécanos, les conseilleurs et les payeurs, salariés, mécènes ou simplement bénévoles, sans oublier les premiers équipiers intrépides qui n’ont pas craint d’essuyer les plâtres l’été dernier, en compagnie de votre serviteur. Challenge Classique Atlantique 2 51 Renaissances et restaurations Tete en Bois, c’est tout moi ! Philippe Virondel alias Doudou & Philippe Payen place au Musée Maritime… j’adore l’ambiance conviviale qui règne à l’occasion des manifestations. Quelle reconnaissance pour mon travail que de pouvoir dire : « Moi, mon bateau, il est au Musée Maritime ! ». C’est un extrait de ma lettre de motivation pour être agréé sur les quais du Musée Maritime. J’ai été agréé. La participation active aux régates du YCC Première régate. Le Grand Pavois 2001. En 2003, première Coupe des deux phares de Douarnenez à La Rochelle sous canicule. Une quinzaine super avec quelques gueules de bois et une place de 2e lors d’un prologue. Depuis, je n’ai pas manqué une coupe des Deux Phares et chaque année, je suis le plus petit bateau. En 2004, nous n’étions que 6 bateaux à prendre le départ de la coupe des Deux Phares montante entre La Rochelle et Douarnenez. Le coup de vent annoncé ne s’est pas fait attendre. Je me suis dérouté sur Groix, vent plein arrière, grand voile ferlée et foc n°1 devant. Nous étions au-dessus de 10 nœuds ! Esquirol, un plan Illingworth de 11,80 m, étant passé à l’ouest de Sein (par peur du raz) a vu son anémomètre monter à 67 nœuds du côté d’Ar Men ! Autrement dit, on sentait pas le renfermé ! Bilan de l’aventure : un coinceur de poulie violon abîmé, autant dire rien du tout (Tête en Bois est dur au mal !) En 2006, ma première victoire avec le Trophée Sergent et une manche gagnée à la Semaine de la Voile de La Rochelle. En 2007, première semaine du golfe du Morbihan. Un grand moment de bonheur avec une bouteille de rhum sur la tombe de Moitessier au Bono. Tête en Bois le soir, mal au crâne au matin La période de restauration J’achète Tête en Bois en juin 1996 chez le charpentier de marine Daniel Despierre. Le pont est à refaire mais le reste de la coque semble en bien meilleur état que la suite ne le montrera. C’est en juin 2000 que je le mets à l’eau après une balade sur un ber roulant tracté à 5 km/h par un 4X4. Depuis la Sauzaie et le hangar agricole où il a passé près de 4 ans. Quatre années de restauration durant mes temps libres. Remplacement de virures, de barrots, du pont (refait en CTP et latté en iroko). Doublement de membrures et réfection du roof et du cockpit. Hormis l’agrandissement de la table à cartes, je n’ai pas modifié l’intérieur. Ajoutons un calfatage total, le surfaçage de la coque et le changement de toutes les pièces galvanisées par de l’inox (chandeliers, balcon, charnières de safran,…). Une fois sur l’eau, il a fallu le regréer et l’accastiller. Soit près d’un an de plus. Enfin, première sortie d’essai en novembre 2000 ! L’entrée au Musée Maritime Je suis un passionné de « vieux bouts de bois », j’ai fait 6 ans de restauration de meubles anciens avant de me reconvertir dans la construction nautique. Tête en Bois était en très mauvais état quand j’ai commencé le travail mais, pour tout dire, je ne suis pas mécontent du résultat et à ce titre, je pense qu’il aurait sa 52 2008. Premier rassemblement de Brest pour moi. Le mercredi précédent la manifestation, j’ai essuyé un coup de 9 en mer d’Iroise et arrivant de Bénodet, sacrée sensation dans le goulet bord à bord avec Babar et une jonque. Des surfs impressionnants d’autant plus que Tête en Bois était un peu trop toilé mais je ne pouvais plus réduire. Le démarreur ne voulant rien savoir, j’ai fait mon arrivée à la voile sous un grain terrible, dans la nouvelle Marina du Château (heureusement presque vide) dont je ne suis pas mécontent. Tête en Bois, un plan Victor Brix de la série des Mordicus construit en 1961 aux chantiers Glehen à Audierne. L’architecte Victor Brix est le fils de A.Brix, mathématicien et amiral général du tsar Nicolas II. Architecte naval et polyglotte - il parle 13 langues - il émigre en France en 1917, Victor BRIX est architecte naval de formation et parle 13 langues. Il s’installe à Paris et collabore avec les plus grands architectes français de l’époque. Très eclectique, il dessine toutes sortes de bateaux, depuis le Cormoran de 4,5 m jusqu’à Lumberjack, une goelette de 27 m. Mais aussi des bateaux de pêche ou des navires à passagers pour le lac Léman. On a retrouvé dans ses archives des plans de trois mâts et de sous marins. De 1936 à 1957, il est interné en hopital psychiatrique. Ce qui ne l’empêche pas de reprendre ses plans du Mordicus de 1923 (7,50 m) pour créer le Mordicus Viking de 8,15 m comme Tête en Bois. Challenge Classique Atlantique 2 Le Challenge Classique atlantique 2009 La Coupe deS 2 phareS et La Coupe du patrimoiNe Bernard Ballanger 2009, la Coupe des 2 Phares ne franchit aucun raz et fait son spectacle en longeant la côte entre Lorient et les Glenan. Une excellente raison de participer pour les voiliers classiques qui souhaitent naviguer exclusivement sur la côte altantique. Organisée par Le Yacht Club Classique, La Société Nautique de Larmor-Plage, La société Bouvet-Ladubay, et Le Musée Maritime de la Rochelle. La Coupe des Deux Phares 2009 et la Coupe du Patrimoine Maritime Du mercredi 12 au vendredi 14 août : 200 milles nautiques de Lorient à La Rochelle, en virant devant Port Tudy à Groix, en traversant les Glénan et en laissant Belle-Ile à bâbord. Le samedi 15 août : Coupe Bouvet-Ladubay du Patrimoine Maritime. Dans les vieux ports et sur les quais de La Rochelle suivie de la Remise des prix et du dîner des équipages. Challenge Classique atlantique 2 53 Le Yacht Club du Yacht Club Classique - the yacht club of the YCC La NeCeSSite de La maiSoN de La douaNe The old CuSTom houSe Should be our YaChT Club François Frey Chaque yacht club se définit par une ambiance, un équilibre, une couleur et une tonalité qui lui sont propres. Dans l’absolu, tout club pourrait vraisemblablement vivre sans domicile fixe, paraphrasant le vieil adage parlementaire, « là où ses membres sont réunis, se tient… » le yacht club ! et Dieu sait combien les membres de notre yacht club savent se réunir et… se tenir ! Pourtant, dans l’imaginaire collectif des marins de plaisance – des « armateurs au plaisir » – le Yacht Club est bien avant tout un lieu de retrouvailles, un havre de cuirs et de bois, aux parfums de sel mêlé au cigare et à la tourbe… La Rochelle réclamait ce lieu depuis plusieurs décennies. Nous en rêvions depuis l’idée même, préalable à la création du Yacht Club Classique. Le club de nos rêves était au pied des Tours de La Rochelle, comme une survivance d’octroi maritime que n’honoreront plus désormais que quelques survivants de bois, de bronze et de coton d’Egypte, convergeant des sept mers vers leur repère partagé. Le club de nos rêves dormait… et avec l’appui et la confiance de la municipalité de La Rochelle en notre entreprise, il va désormais revivre, dès 2009, l’année de son centenaire ! Toute l’équipe du YCC est désormais – aussi – tendue vers le but de restaurer ce lieu comme elle sait restaurer les bateaux : avec patience, amour, soin du détail… et du partage. Des donateurs privés et des entreprises nous ont déjà rejoints dans cette entreprise… ne vous privez pas de venir leur prêter main forte ! 54 Every yacht club owns its particualr color and atmosphere. So, every yacht club could basically be the changing place where its members met. And we know that meetings represent the main occupations of the YCC members. Otherwise, in the collective imaginary of ”marins de plaisance” which means simply yachtmen or ”ship owners of pleasure boats” (special thanks to François for this bloody french jeu de mots – NdT), the yacht club represents first of all a place to gather in a world of leather, woods, salty and windy sentences, cigars and turb. For many years, La Rochelle has claimed for its own classical yacht club. And we have dreamed about it for a long time, even before the birth of our Yacht Club Classique. We knew that this yacht club was standing close to the towers of La Rochelle. As a survival of old maritim toll house times, full of souvenirs of sails, bronze, Egyptian cotton coming from the seven seas. But, despite our goodwill, the yacht club of our dreams was sleeping. Then, the municipality of La Rochelle trusted and helped our project, in 2008, the year before the centenary of the old Maison de la Douane. So, the YCC team will undetake the restoration in the same way than for its boats: with patience, passion, details and sharing. Some private givers and firms already partcipate.Many thanks to them and welcome to others. Challenge Classique atlantique 2 Le Yacht Club du Yacht Club Classique - the yacht club of the YCC DEVENIR MEMBRE DONATEUR FONDATEUR DU YACHT CLUB DU YCC les donations Personne Physique : 1000 euros Entreprise et Personne Morale : 5000 euros Déduction fiscale des dons : 50% les avantages Mention officielle au sein du yacht club Droit d’accès à vie au club house Mise à disposition du club house (hors frais d’exploitation) pour une soirée annuelle Challenge Classique atlantique 2 55 Patrimoine vivant Patrimoine quand tu nous tiens Le plastique, c’est fantastique, Mais l’acajou, c’est tellement plus doux Patrick SCHNEPP Créateur et conservateur du Musée Maritime de La Rochelle « L’amour porté aux navires est profondément différent de l’amour que ressentent les hommes pour toutes les autres œuvres sorties de leur main parce qu’il n’est pas entaché par l’orgueil de la propriété. » Joseph Conrad Certains bateaux ont une âme. Un jour, une nuit, nul ne s’en souvient, un cerveau dérangé par les zéphyrs malicieux décida d’aller à la mer naviguer pour son seul plaisir. Progressivement, une secte d’illuminés se mit à croître. Et, bord à bord, les bateaux les plus véloces, empruntés aux pirates et aux contrebandiers, engagèrent des courses effrénées. Enfin, au dix-neuvième siècle, ces ébats acharnés générèrent des navires spécifiques et des règles particulières : le yachting était né. Des architectes-charpentiers de navires poussèrent à la perfection l’art de construire ces navires en bois. Ils utilisèrent les plus belles essences, dont, pour certaines, seuls les noms nous sont parvenus. À la même époque, de lourdes fumées commencèrent à souiller les horizons, déchirant les océans et traçant des routes rectilignes au mépris des vents. Les temps de la marine à voile étaient comptés. Une inexorable agonie s’annonçait. Pendant ce temps-là, la secte d’illuminés porta à sa quintessence l’art de la construction navale en « bois d’arbre ». Les adeptes du bel art restèrent les ultimes gardiens de cette pratique millénaire. De sublimes machines à taquiner le vent, d’ultimes chefs-d’œuvre sont nés à cette époque. Un siècle plus tard, les flottes commerciales des grands voiliers et les toiles colorées des essaims de la pêche avaient toutes disparues. Aujourd’hui, il n’en subsiste plus que quelques-uns. En France, au début des années 80, la tardive prise de conscience d’un « patrimoine maritime » conduisit au classement au titre de Monument Historique de « La Duchesse Anne », de « Mad Atao » et du yacht « Winibelle II ». Moonbeam dans ses œuvres 56 Challenge Classique Atlantique 2 Patrimoine vivant C’est à cette époque que les bateaux bois revinrent à l’honneur sous l’appellation de « vieux gréements ». Les premières fêtes de Douarnenez en 1988, puis le grand rassemblement patrimonial de Brest en 1992 apportèrent une brillante et populaire consécration. C’était la grande revanche des bateaux traditionnels de travail. Les yachts étaient tenus à distance par des défenses en pneu et, souvent, par le mépris affiché par des équipages rustiques. Un patrimoine sensible et dispersé se délitait doucement au hasard des ports. Le Dervin familial, le Sergent au passé prestigieux, le Cornu associatif, l’Illingworth au palmarès impressionnant étaient isolés, oubliés dans un archipel de monotone monotypie de plastique… En 1993, le Musée Maritime de La Rochelle lance en Atlantique la première course-croisière ouverte aux yachts classiques : « la coupe des deux phares. » Les amis de Douarnenez acceptent avec enthousiasme l’invitation des Rochelais formulée en ces termes : « nous venons avec des bateaux, vous faites une ligne de départ et nous faisons une ligne d’arrivée à La Rochelle ». Une épreuve magique était née. Le Musée Maritime reçoit cette magnifique flotte sur le bassin des Chalutiers de La Rochelle, à l’ombre du France I et à côté du mythique Joshua. Les talents de François Frey, nouvel arrivant, fin régatier, propriétaire de « Sinbad » et ingénieur digne descendant de Dixen Kemp, pimentèrent le jeu, avec la création de la Jauge Classique. Il convenait aussi de rendre hommage aux propriétaires de bateaux classiques naviguant, de valoriser leur volonté de restauration dans un esprit le plus proche possible de l’état d’origine de leur yacht. Après la préservation du « savoir naviguer », c’était la consécration du « savoir entretenir » et du « savoir restaurer ». C’était aussi une reconnaissance des artisans dont le talent s’exerce dans un esprit d’excellence. C’est dans cet esprit que nous avons créé « La Coupe du Patrimoine », un prix récompensant la préservation active d’un patrimoine d’exception. Le jury, présidé par votre serviteur, regroupe des experts, des journalistes, des architectes navals, des acteurs culturels du patrimoine maritime, des charpentiers de marine. Nous visitons les bateaux, disséquons, examinons, débattons et attribuons. Pas de coupe sans partenaire prestigieux : Bouvet-Ladubay, fameux producteur de vin de Loire associe son nom au prix et monte à bord. Patrice Monmousseau est le complice idéal. Entiché de tradition, soucieux de qualité et de patrimoine culturel, c’est un bonheur pour lui de remettre « la coupe Bouvet Ladubay du patrimoine » dans laquelle, depuis presque une décennie, les équipages vainqueurs baignent leurs lèvres dans le délicieux nectar, tandis que retentit l’hommage « Bouvet, Bouvet, Bouvet bien ! » Liste des navires à qui fut attribuée la prestigieuse COUPE BOUVET-LADUBAY DU PATRIMOINE 2000 - Viola, plan Fife, 1908 & Pesa, plan Max Oertz, 1911 2001 - Owl, plan Shepherd, 1909 2002 - Dauphin vert, plan Cornu, 1958 & Westward of Clynder, plan Mac Gruer, 1959 2003 - Rose noire, plan Cornu, 1954 2004 - Sinbad, plan Mylne, 1950 2005 - Lorna, plan Clark, 1948 2006- Actéia, plan Illigworth, 1963 2007 – Pangur Ban, plan Stephens, 1948 et Mowgli, plan Sergent, 1964 2008 – Moonbeam, plan Fife, 1903 Rejoignant Joseph Conrad, Yvon Rautureau aime à rappeler ainsi la philosophie qui anime les propriétaires de yachts classiques : « Viola ne m’appartient pas. Elle n’a jamais appartenu à qui que ce soit. En fait, et comme les douze autres qui m’ont précédé, je n’en suis que le gardien… ». Challenge Classique Atlantique 2 57 la Course des 3 phares - the t 3 lighthouses race Coupe deS troiS phareS, Le retour... Coupe deS TroiS phareS : vinTage iS baCk François Frey Créée par le Musée Maritime de La Rochelle en des temps immémoriaux, la Coupe des Deux Phares est l’épreuve reine du Challenge Classique Atlantique, la course-matrice qui forgea l’idée de toutes les autres. Au-delà cette épreuvesource pour nous, existe un Everest, né il y a dix années maintenant : la Coupe des Trois Phares. Launched by the Maritime Museum of La Rochelle as classic yachting was just emerging of the Atlantic part of the world, the Coupe des Deux Phares has been until today the reference regatta that inspired all other classic French cruising races since then. Above the Cup, an Everest was born about 10 years ago, called Coupe des Trois Phares. The leading idea of its design had been the ultimate mix between British and French classic sailors, people of the Great and the Small Cornwalls... and people from the South. The first course was an incredible Falmouth to Douarnenez and La Rochelle... that we would have so much more loved if the participants had really come from both sides of the Channel. L’idée qui présida à sa création était le bouillon des cultures, la mixité ultime, entre marins britanniques et français ; entre gens de la Grande et de la Petite Cornouailles, et gens du Sud. Le premier trajet de cette ultime régate off shore fut un superbe Falmouth – Douarnenez – par Eddystone, excusez du peu : Viola et son maître s’en souviennent encore… - pour terminer à La Rochelle. Du grand bonheur… malheureusement pas suffisamment partagé à notre goût, puisque le plateau resta totalement français ! Tens years later, the YCC and friends from Brest, the Royal Cork Yacht Club and those from the Classic Channel Regatta have just started to designing a new Coupe des Trois Phares. Two fleets will be involved: one starting from Cork as the second one will sail from a port of the south west coast of England and then both gather in Brest for an incredible joining feast before heading south to La Rochelle. I even heard Scottish friends were already expected! Dix ans plus tard, pour fêter l’idée et ouvrir nos bras… nous relançons la machine à rêver à l’horizon de la saison 2010. Imaginez le rendez-vous de deux flottes : l’une quittant Cork, et l’autre d’un port du sud ouest de l’Angleterre pour rejoindre Brest par les Scilly, au terme des 260 milles de la première manche. Après avoir fêté les retrouvailles des Celtes et des Saxons, la flotte unifiée filera vers La Rochelle. Welcome on board this new Coupe des Trois Phares, expected in August 2010. Août 2010, le rendez-vous est déjà pris par les Irlandais, les Anglais, les Français et, je l’ai entendu, quelques Écossais en mal d’aventures ! Bienvenue dans notre nouvelle Coupe des Trois Phares. Vue aérienne de Crooshaven 58 Challenge Classique atlantique 2 .. la Course des 3 phares - the 3 lighthouses race uNe Courte hiStoire du roYaL Cork YaCht CLuB a ShorT hiSTorY of The roYal Cork YaChT Club Dermot Burns - Royal Cork Yacht Club Archivist L’idée de naviguer par plaisir naquit aux Pays-Bas au début du 17e siècle. C’est durant cette période que le roi Charles II d’Angleterre, en exil aux Pays-Bas, s’enticha de ce nouveau passe-temps. Charles revint d’exil avec un yacht du nom de Mary qu’il fit naviguer sur la Tamise. don Gui CYC du R C’est ainsi que la plaisance devint un loisir populaire à Cork et que fut créé le « Water Club of the Harbour of Cork ». Connu aujourd’hui sous le nom de Royal Cork Yacht Club. Qui possède le privilège incontestable d’être le plus ancien yacht club du monde. Depuis son origine, le Royal Cork est devenu un club de 2000 membres qui accueille les championnats du monde entier. Les membres du Royal Cork Yacht Club ont le privilège de visiter les nombreux ports de France et, bien sûr, La Rochelle. Basé à Crosshaven, le Royal Cork Yacht Club et la superbe côte sud de l’Irlande ne sont qu’à 2 jours de voile de la France. Alors, n’hésitez pas à nous rendre visite, vous serez bien accueillis. Sometime in the early 1600s, the idea of sailing for private pleasure started to take root in the Netherlands. Later that century, during the Cromwellian years, King Charles II of England was in exile in the Netherlands and while there he became aware of this new and exciting pastime. In 1660 after his restoration to the English crown and return from exile, Charles was presented with a yacht called Mary by the Dutch, which he sailed enthusiastically on the Thames. So the private sailing started become popular in Cork and the “The Water Club of the Harbour of Cork « was founded. It is known today as the Royal Cork Yacht Club and it is the oldest yacht club in the world. Based in the castle on Hawlbowline Island, the membership according to a set of rules known to us today as «The Old Rules». Shortly before 1806 the club moved to the nearby town of Cove as the British Admiralty decided that they had a greater need for Hawlbowline Island than we had. By 1806 the Water Club of the Harbour of Cork had started to refer to itself as the Cork Harbour Water Club. During the 1820s, following the fashion of the few other clubs that had emerged by then, it changed its name to include the word «Yacht» and dropped the word «Water» and became known as the Cork Harbour Yacht Club. Later on that decade it dropped «Harbour» and became the Cork Yacht Club. In 1831 King William IV granted the club the privilege of using the prefix «Royal» and it became known as the Royal Cork Yacht Club. One of the very first sporting heroes, Sir Thomas Lipton, who challenged for the America’s Cup sailing his famous series of yachts called Shamrock was admitted to the club in 1900. Looking forward into the 21st century, the Royal Cork goes from strength to strength, total membership is around 2000, our facilities are unparalleled in Ireland and continue to improve, major World, European & Irish Championships are hosted in the club regularly. Cork Week, which is held every two years, is regarded as Europe’s best fun regatta bar none and attracts contestants from all over the world. Over the years members of the Royal Cork Yacht Club have had the privilege of visiting the many beautiful ports in France including of course La Rochelle. The home of the Royal Cork Yacht Club in Crosshaven and the wonderful south coast of Ireland is less than two days sailing from France, so come and visit us - you will be very welcome. Cruachan sur la Clyde en 1936 Emblème du RCYC Challenge Classique atlantique 2 59 La saison 2009 Jauge CLASSIQUE 2009 En collaboration avec les clubs organisant les épreuves du CCA qui utilisent la Jauge Classique Chers amis, Méfiez-vous ! Cette jauge est injuste, cette jauge ne tient même pas compte de tous les cas particuliers et cette jauge avantage forcément les « autres » bateaux… bref : cette jauge est une jauge, c’est-à-dire le moins mauvais alibi que nous avons su construire pour vous envoyer vous faire rincer sous la pluie, quand le plein été ressemble à décembre, avec l’idée saugrenue de montrer à vos plus petits et plus grands camarades que vous êtes bien meilleurs marins qu’eux ! Cela dit – comme l’ont reconnu lors de leur première réunion les éminents membres du très récent Comité de Jauge Classique – cette jauge se soigne, puisqu’elle se nourrit année après année des précédents résultats de régates, et qu’elle reste forte sur les basiques de son cahier des charges, posé il y a treize ans déjà par un directeur de musée, un comité de course et un armateur, par ailleurs marins, esthètes et surtout amoureux des Classiques, qui s’étaient mis en tête de réunir la flotte de l’Atlantique : a- Transparente et reposant sur l’auto déclaration b - Gratuite et libre d’usage c - Permettant un classement général unifié d’une flotte parfois séculaire et en tout cas toujours fortement hétérogène d - Engageant directement équipages et armateurs à maintenir la flotte au plus proche de l’état d’origine des bateaux, tout en maintenant une position sans dogme sur les apports réels sur le plan de la sécurité, du confort et de la maintenance que peuvent apporter certaines solutions nouvelles e - Capable de se remettre en cause après chaque saison Cette année est charnière à plusieurs titres pour la Jauge Classique : nous resserrons notre collaboration avec la FFVoile sur le sujet des handicaps, et de façon plus large, la création du Comité de Jauge va enrichir et diversifier nos débats en dehors des habituels échanges absconds entre spécialistes – qui ne naviguent pas toujours – pour confronter leurs idées aux opinions des armateurs et régatiers, eux aussi parties prenantes de nos travaux. Nous allons par ailleurs refondre en deux étapes – adaptation basique en 2009, puis site totalement autonome en temps réel pour 2010 – l’interface de calcul et de publication en ligne des certificats de jauge, afin de vous aider à vous réapproprier l’outil et la démarche. Enfin, nous constituons un groupe de Correspondants de la Jauge Classique qui, le long du littoral atlantique, pourront également aider les armateurs, les équipages mais aussi les clubs à mieux comprendre et mieux maîtriser le dispositif. Comme vous le voyez, cette saison s’annonce donc encore pleine de vie du côté de la Jauge Classique, qui montrera même pour la première fois le bout de son nez en Manche lors de la Trégor Classique ! Ça va en faire, des malheureux… Amitiés salées ! Pour le Comité de Jauge Classique, François Frey, Président du Yacht Club Classique La Jauge Classique est la meilleure façon de garder le sourire! 60 Challenge Classique Atlantique 2 La saison 2009 Demarche a suivre pour devenir officiellement un Yacht Classique François Frey Avant de pouvoir arborer le C de Classique dans les voiles, il convient de suivre ce mode d’emploi, très simple et très officiel. Au moment de la demande • L’armateur prend soin de vérifier que le bateau répond aux critères de définition d’un yacht classique tel que reconnu par le Conseil d’Administration du Yacht Club Classique. • L’armateur vérifie que le yacht bat pavillon français. • L’armateur est membre du Yacht Club Classique – catégorie Armateur • L’armateur a établi sur le site dédié un certificat de Jauge Classique selon le dispositif promu et coproduit par le Yacht Club Classique. Ce certificat a été vérifié et validé par le Yacht Club Classique. • L’armateur prend connaissance sur le site Web du Yacht Club Classique des numéros de voiles déjà attribués. Ces numéros figurent par ailleurs sur les certificats de Jauge Classique en ligne. • L’armateur propose au Conseil d’Attribution du Yacht Club Classique un numéro de voile parmi ceux qui ne sont pas encore attribués, sous la forme FRA XXXXX C où XXXXX est un numéro de un à cinq chiffres En priorité, l’armateur cherche à proposer un numéro de voile en regard avec les données historiques du yacht (numéro de voile anciennement attribué au bateau, y compris non français bien sûr, numéro de plan de l’architecte, année de lancement…) Le Conseil d’Administration vérifie que la demande est complète, et statue sur l’attribution de numéro de voile. Le dossier comporte en particulier les éléments suivants : . certificat de jauge validé par le YCC et signé de l’armateur . lettre manuscrite de demande précisant le numéro souhaité . copie de l’acte de francisation . règlement L’armateur et le Conseil d’Administration s’étant mis d’accord sur le numéro, la demande est transmise par le Yacht Club Classique à la Fédération Française de Voile pour examen et validation finale. À la suite de cette validation, la Fédération Française de Voile émet un certificat transmis à l’armateur et en copie au Yacht Club Classique. Les informations sur le numéro de voiles du yacht classique sont ensuite mises en ligne sur le site Web du yacht Club Classique et sur celui de la Fédération Française de Voile. Challenge Classique Atlantique 2 61 ‘ La saison 2009 - the 2009 season regateS du CCa : programme 2009 2009 CCa programme 62 MaNifEstatioN datE 2009 liEu orgaNisatEur La mise en bouche 25 - 26 AVril (hors ccA) - Vers Ars en ré ycc La cLassique Du crouesty 16 - 17 mAi GolFe du morBihAn BAie de quiBeron yccA La semaine Du GoLfe 21 Au 24 mAi GolFe du morBihAn BAie de quiBeron yccA - l A semAine du GolFe Les JauGes cLassiques 6 - 7 Juin l A trinité snt L’échappée cLassique 13 - 14 Juin BAie de quiBeron ycq Le renDez-vous De La beLLe pLaisance 26 Au 28 Juin Bénodet yco Les voiLes De LéGenDe 11 - 13 Juillet BAie de l A BAule yclB La coupe Des Deux phares Dont coupe bouvet-LaDubay Du patrimoine 12 - 14 Août 15 Août Le Défi Du bar 29 Août La tréGor cLassique 11 Au 13 septemBre tréBeurden yct Le trophée phiLippe harLé La cLassique Du pavois 26 septemBre 27 septemBre pertuis chArentAis pertuis chArentAis ycc ycc La charente cLassique 17 octoBre rocheFort ycc lorient - l A rochelle BAssin des chAlutiers tour de l’ile de Challenge Classique atlantique 2 ré ycc - snl mmlr ycc Le site du Yatch Club Classique Le Site du YaCht CLuB CLaSSique Daniel Fouray http://www.yachtclubclassique.com Voici, en quelques mots, les fonctionnalités principales. Au centre de la page d’accueil, le paragraphe a vos écoutes, vous renseigne sur la prochaine régate immédiatement à venir. Vous pourrez accéder aux instructions de courses, à la fiche d’inscriptions et aux détails éventuels de cette course. Le lien en haut à gauche Calendrier vous amène au programme complet du Challenge Classique Atlantique pour l’année. Cette page vous permet de consulter les instructions de course (lorsqu’elles sont mises en ligne, le nom de la régate est en rouge), les résultats et le compte-rendu. Juste au-dessous vous pouvez voir l’actualité qui vous informe sur les événements récents du YCC. • Par le lien album photo YCC vous pouvez visualiser ou ajouter des photos et des commentaires à cet album qui est mis à votre disposition afin de diffuser vos photos personnelles concernant le YCC • Une partie intranet est également accessible aux membres du Yacht Club Classique. Les liens de la colonne de gauche de la page d’accueil vous permettent, entre autre : • inscriptions en ligne : Pour vous inscrire à une ou plusieurs régates du CCA ainsi que vos équipiers • bourse équipiers : Pour vous inscrire ou visualiser les propositions d’embarquement ou les disponibilités d’équipiers éventuels • licences ffv : Pour faire votre demande de licence FFV en ligne par l’intermédiaire de notre responsable licence membre du YCC • Dans la partie Jauge, toutes les informations concernant la Jauge Classique et, dans quelques temps, la possibilité de calculer en ligne, la jauge de votre bateau soit pour des simulations, soit pour obtenir un certificat définitif après vérification par nos jaugeurs officiels • La partie tools box vous offre des informations utiles sur la navigation dans le cadre du YCC • La partie droite de la page d’accueil vous permet, outre les informations du paragraphe YCC qui vous renseignent sur la structure et l’équipe du Yacht Club Classique, d’accéder au chapitre du Patrimoine avec le recueil des chants de marins, un aperçu de notre projet de Club house et Nos Petites Annonces Nautiques où vous trouverez une sélection d’offres de vente faite par nos membres.** • Mais l’élément fondamental du YCC c’est l’inventaire des Yachts Classiques. Grâce à l’interface proposée, vous pouvez faire des recherches multicritères sur un Yacht ou intégrer facilement un nouveau bateau à la base de données. Challenge Classique atlantique 2 63 CCA_2009_couvertureoli.indd 2 2/06/09 13:28:03 Challenge Classique Atlantique CCA 2009 2 Yacht Club Classique - YCC 2/06/09 13:27:55 CCA_2009_couvertureoli.indd 1 w w w.yac htc lubc lassique.c om