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'industrie du film évolue ...... .3 et inconvénients de oi de la télévision, de et du film .............. .5 film .............. .6 .............Il Lumière !On tourne ! La télé, la vidéo et le f i l m au service du planning familial Au Nigéria, un clip vidéo de deux chanteurs bien connus demande aux Nigérians de choisir le meilleur moment pour avoir leurs enfants. Au Mexique, le ublic s'esclaffe en voyant, dans un feui leton télévisé à succès, des hommes en état de grossesse. En Turquie, un spot télévisé montre un comédien célèbre qui, jouant le rôle d'un agriculteur, partage sa ferme entre ses sept enfants : chacun reçoit un pot d e terre. A u Zimbabwe, un long métrage raconte l'histoire de Rita, une étudiante qui, devenue enceinte, voit sa vie s'effondrer. Y duquer » ...................17 Turques réagissent à une ampagne télévisée ..........18 "a vidéo est un outil im~ortant DES MATIERES s spectateurs. ....... . 3 tations ..........5 La télévision, la vidéo et le film peuvent donner vie aux messages de planning familial. Ces « médias électroniques visuels » fixent l'attention de leur public qui, une fois acquise, est prêt à apprendre. On commence a s'apercevoir qu'ils peuvent effectivement exercer une influence sur le comportement en matière de planning familial. Ils donnent des résultats particulièrement encourageants quand ils allient au spectacle des thèmes et des messages de planning familial dans le cadre d'une réalisation bien ciblée et de grande qualité qui met en avant les méthodes, les services et les différentes prestations qui offre le planning familial. Par exemple : Au Brésil, la première émission de télévision qui ait été consacrée à la vasectomie a fait augmenter de près de 80 % les vasectomies réalisées dans les dispensaires dont le nom avait été communiqué. En Turquie, une campagne multimédias qui a diffusé à la télévision des spots amusants, des pièces de théâtre, des programmes de motivation et des documentaires semble avoir encouragé les femmes (on estime leur nombre à 240.000) à pratiquer ou à adopter une méthode de contraception moderne. e Aux Philippines, un téléphone rouge que mentionnaient des spots télévisés accompagnant des clips musicaux encourageant la responsabilité sexuelle, a été littéralement submergé d'appels. On peut estimer qu'en moins de six mois le nombre de jeunes correspondants se montait à environ 150.000. Toucher un plus large public Dans les pays en développement, le nombres de récepteurs de télévision a plus que doublé au cours des dix dernières années. II y en a maintenant près de 350 millions, soit un pour 12 habitants, contre un pour 2 habitants dans les pays développés. Le nombre des magnétoscopes augmente encore plus rapidement : il a doublé ou triplé depuis 1984. En Amérique latine, dans les Caraibes et en Asie, il y a un magnétoscope pour sept postes de télévisions. Des salons vidéos - l'équivalent du cinéma pour la télévision - s'ouvrent partout dans le monde en développement. Vu leur emprise croissante, ces médias peuvent exercer globalement une influence importante sur le comportement en matière de planning familial. S'il est vrai que, en théorie, les communications interpersonnelles peuvent avoir un effet de persuasion plus profond, il est également vrai que, dans la pratique, les agents de santé n'ont souvent ni le temps, ni les connaissances, ni les moyens de soutien psychologique qui leur permettraient de s'occuper individuellement de leurs clients. Des enquêtes montrent que la population veut mieux connaître le planning familial et qu'une forte majorité estime pouvoir apprendre grâce à la radio et à la télévision. Recours à des spécialistes Alors que la télévision, le magnétoscope et le film peuvent toucher un très large public, ce sont des médias dont l'utilisation n'est pas facile. Les productions coûtent cher, exigent souvent le concours de techniciens très sollicités, doivent lutter contre la concurrence de productions commerciales, peuvent difficilement trouver des débouchés et risquent de provoquer des controverses. En outre, comme pour tout ce qui touche aux communications, il est indispensable de dresser soigneusement ses plans, d'effectuer des recherches sur le public visé, d'élaborer des messages, de les soumettre à des essais préalables, de concevoir une stratégie de diffusion, d'évaluer les résultats et, surtout, d'établir une coordination avec les services existants. En dernière analyse, l'évaluation n'est pas facile : on voit et on entend tant de choses qu'il peut être difficile de prouver l'existence d'un lien entre les messages des médias et le comportement. Néanmoins, la télévision, la vidéo et le film ont beaucoup à offrir - un contact avec de vastes publics, des médias attrayants et une grande présence sur les écrans capable de s'assurer le concours des plus grandes vedettes et la sponsorisation de grandes entreprises. Comme ces médias touchent de plus en plus de monde, ils deviennent un moyen de plus en plus important de faire du planning familial un terme d'usage courant, une norme collective et un choix individuel informé. 2 Le présent numéro de Population Reports a été élaboré par Cathleen A. Church, M.H.S., avec l'aide de Juditfi Geller. Ward Rinehart, rédacteur en chef, Stephen M. Goldstein, rédacteur associé. Mise en page de Linda D. Sadler. Réalisation de Merridy Gottlieb. La rédaction sera heureuse de recevoir des commentaires et des renseignements complémentaires des lecteurs. La rédaction remercie les personnes suivantes qui ont bien voulu examiner, en totalité ou en partie, le texte du présent numéro : Jane T. Bertrand, Moncef Bouhafa, Jane D. Brown, Patrick L. Coleman, Lany L. Ewing, Carol Forrester, Ronald H. Gray, Robert A. Hatcher, Susan Krenn, Laurie Krieger, Philippe F. Langlois, Susan A. Leibtag, Ronald H. Magarick, Mary Beth Moore, Winthrop B. Morgan, Alice Payne Merritt, Phyllis T. Piotrow, Malcolm Potts, Hugh M. Rigby, José G. Rimon II, Everett M. Rogers, Judith P. Rooks, Judith Çenderowiiz, Arvind Singhal, Steven C. Smith, J. Joseph Speidel, et Katherine Treiman. Popuiation Reports est publié cinq fois par an (mars, mai, septembre, novembre, décembre) au 527 St. Paul Place, Baltimore, Maryland 21202, USA, par le Population Information Program de l'université Johns Hopkins ; il bénéfi. Cie d'une subvention de I'Agence des Etats-Unis pour le développement international (US AlD). Population Reports se donne pour mission de brosser un tableau d'ensemble, exact et fiable, des faits nouveaux importants qui interviennent dans le domaine de la population. Cette publication ne représente pas les vue officielles de I'Universite Johns Hopkins, ni celles de I'Agence des Etats-Unis pour le développement international (US AD). Population Information Program Center for Communication Progranis The lohns Hopkins Schod of Hygienc and Public Health Phyllis T. Pidrow, Ph.D., Directnce, Cenkr for Communication Programs et Popuhtmn Information Progmm Ward Rinehart, Directeur adjoint du Population Information Program, et Rédacteur en chef des Population Reports Pollyanna T. Schroeder, Rédactrice des éditons en langues étrangères des Population Reports Anne W. Compton, Directrice associée et responsable de POPLINE, Services bibltognphiques informatisés José G . Rimon, II, Directeur adjoint, Centcr for Communication Programs et Directeur de projet, Population Communication Services, élaboration de stratégies et de documentation de planning familial. R>puiaîii Reports (USPS 063350) is published fiw times a year ma^, May,September, Nowmber, December) at 527 St, Paul Place, Baltimore, Magand 21202, USA, by the Populaton Information Program of The lohns tlopkins UN. w i i y and 1s supported by the United States Agency for International N l o p m e n t . Second-dass postage paid at Bakimore, Maryland. Pbstmaster to send address &anges to Popuktion Reports, Population Informaton Program, The bhns Hopkins Unmrsity, 527 St. Paul Place, Baltimore, Maryland 21202, USA. POPULATION REPORTS E volution des Spectateurs Chaque jour, il y a dans le monde des millions d'êtres humains qui regardent des images qui se meuvent sur un écran. D u Zimbabwe à Taïwan, on regarde des émissions de télévision, on loue des enregistrements sur magnétoscope ou on va au cinéma. Ces trois médias connaissent, selon les lieux, un essor plus ou moins rapide, mais ils touchent partout un public de plus en plus nombreux. -7= ~71 u , Télévision Recepteurs. O n estime qu'il y a dans le monde 960 millions de récepteurs de télévision, soit un pour cinq personnes (22). O n trouve ces récepteurs dans 600 millions de foyers (chiffre estimatif) et aussi dans toute une série de lieux publics (173). La plupart des récepteurs sont dans des pays développés, o ù il y a un poste de télévision pour deux personnes. Dans les pays en développement, il y a un récepteur pour 12 personnes, mais on s'y réunit souvent en groupe pour regarder la télévision. Dans les régions en développement, c'est en Amérique latine et dans les Caraïbes qu'il y a le plus de récepteurs de télévisions : un pour six habitants. En Asie, Japon excepté, il y en a un pour 13 habitants ;au Proche-Orient et en Afrique du Nord, un pour 8 habitants ; en Afrique, un pour 29 habitants (22). II y a toujours plus de postes de radio que de récepteurs de télévision : plus de 2.000 millions - un par habitant dans les pays développés et un pour cinq habitants dans les pays en développement (22). (Voir Population Reports 1-32, Le planning familial et la radio, septembreoctobre, 1986). Cependant, la télévision voit sa croissance s'accélérer. Dans le monde entier, une centaine de millions de foyers ont acheté leur premier poste de télévision au cours des six dernières années (173). La plus grande partie de cette progression s'est située dans les pays en développement puisque, dans les pays développés, la plupart des foyers en possédaient déjà (voir Tableau 1, p. 4 et Tableau 2, p. 6). Alors que les stations privées doivent obtenir un permis et se plier aux règlements imposés par les pouvoirs publics, elles offrent en général, dans les pays en développement, des programmes plus variés que ceux des télévisions publiques. Comme elles diffusent une publicité payante, elles disposent d'ordinaire d'un budget plus élevé pour acheter des émissions étrangères. C'est pourquoi, les stations privées ont en général un public plus nombreux que les stations drEtat. En Amérique latine, par exemple, la plupart des stations publiques, qui sont d'ailleurs peu nombreuses, ont une faible cote de popularité. De plus en plus, les services publics de radio et de télévision se transforment en organismes parapublics, voire en stations semi-commerciales qui vivent, au moins en partie, de leurs revenus publicitaires. C'est ce qui est en train d'arriver au Ghana, au Nigéria, au Zimbabwe et ailleurs. - Vidéo Magnétoscopes. O n estime qu'il y a dans le monde 190 millions de magnétoscopes - soit approximativement un pour trois foyers dotés de récepteurs de télévision (174). On estime que 200 millions de foyers auront un magnétoscope a la fin de 1990 (162). Dans toutes les régions, le nombre de magnétoscopes augmente plus rapidement que celui des récepteurs de télévision (voir Tableau 1). Le magnétoscope donne aux spectateurs une plus grande maîtrise sur le choix des programmes. Les spectateurs ne se bornent plus à visionner des émissions. En fonction de l'accessibilité de vidéocassettes, ils peuvent regarder ce qu'ils veulent, quand ils veulent et avec qui ils veulent. De Canaux. Au moment o ù le nombre de téléspectateurs augmente, quel est le choix des émissions disponibles ? Le nombre de canaux donne une indication approximative de la diversité des programmes. Dans les régions ou les pays o ù I'Etat est le propriétaire et l'exploitant des stations émettrices, comme c'est le cas dans la plus grande partie du Tiers Monde, sauf en Amérique latine et dans les Caraïbes, le nombre des canaux est limité. Par exemple, en Afrique, seuls le Ghana, le Nigéria, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe ont plus d'un canal. La moitié environ des pays d'Asie n'ont qu'un canal. II y a néanmoins de notables exceptions : la Chine a 48 canaux, I'lndonésie 120 et les Philippines 11 (173). Quand les stations appartiennent au secteur privé, il y a davantage de canaux. En Amérique latine et dans les Caraibes, il y a en moyenne 8 canaux par pays. De même, dans les pays développes, la plupart des stations sont privées et il y a des douzaines de canaux. Néanmoins, beaucoup d'entre eux diffusent les mêmes programmes sur un nombre limité de réseaux commerciaux ou publics. POPULATION REPORTS On trouve maintenant des antennes de télévision sur les toits des maisons non seulement au Yémen mais dans le monde entier. 3 Cependant, la production cinématographique est en recul dans la plupart des pays. Le recul de la production cinématographique s'explique en partie par une évolution mondiale des préférences en matière de films pendant les dix dernières années. Les importations de films occidentaux ont désormais tendance à dominer les écrans des pays en développement, ce qui freine considérablement les industries cinématographiques de ces pays. En 1988, les cinémas indonésiens, par exemple, ont projeté 170 films importés, dont près de la moitié venaient des EtatsUnis ou d'Europe occidentale. Partout, les films américains sont particulièrement prisés (211). 11 existe néanmoins quelques exportateurs régionaux, comme IIEgypte dans le monde arabe, I'lnde en Asie et le Mexique en Amérique latine. Ces pays ont une position dominante dans le commerce cinématographique de leur région et certains de leurs films ont parfois un marché encore plus large. Entrées. Le nombre des entrées au cinéma semble diminuer au fur et à mesure qu'il y a plus de gens qui regardent les films sur vidéocassette ou à la télévision. Cette évolution apparaît clairement dans quelques pays o ù le film a son public le plus nombreux. C'est ainsi que le Japon a enregistré son nombre d'entrées le plus élevé en 1965 et les Etats-Unis en 1955 (167, 172). C'est surtout en Amérique latine que le nombre des entrées a chûté de façon spectaculaire. Au Brésil, elles ont subi une diminution de 18 à 25 % entre 1984 et 1988 (148). 11 se peut néanmoins qu'une partie de ce recul apparent soit dû au fait qu'on fausse les déclarations d'entrées, car celles-ci conditionnent le tarif de location du film (149). Outre leurs nombreux attraits et leurs vastes publics, la télévision, la vidéo et le film ont d'autres avantages qui leur permettent de se mettre au service de la santé. Bien entendu, ces avantages sont contrebalancés par certaines limitations. Les organisations de planning familial doivent mettre sur pied des plans stratégiques qui utilisent les médias, en tenant compte de leurs propres besoins et des moyens dont elles disposent et en équilibrant avantages et limitations. Cette planification fait intervenir des choix importants qui concernent, en particulier, le dosage des médias et des communications interpersonnelles, le choix du média à utiliser et les services à encourager. Avantages O 0 Attrait. Des images qui bougent attirent I'attention. II y a peu de gens qui peuvent passer devant un poste de télévision sans s'arrêter pour regarder. Souvent, on se souvient plus longtemps des images que des messages oraux (30). Fixation des priorités. Les médias appellent I'attention du public sur certaines questions, tout en eu méconnaissant d'autres. Cette fixation des priorités peut exercer une influence sur les décisions du secteur public et du secteur privé en faisant apparaître certains problèmes comme plus importants que d'autres (84,95). POPULATION REPORTS Influence. La télévision, la vidéo et le film ont souvent des publics importants, par exemple les décrdeurs. Ce sont d'ordinaire les riches, parmi lesquels on compte ceux qui détiennent un pouvoir politique et économique, qui sont les premiers à acheter des récepteurs de télévisions et des magnétoscopes. Ils ont l'habitude de recevoir des informations par ces médias et peuvent éventuellement prêter plus d'attention aux messages ainsi transmis qu'à ceux provenant d'autres sources. Si les dirigeants politiques jugent ces messages importants, c'est en partie parce qu'ils savent qu'ils sont vus par un nombreux public (106). O Acceptation. La plupart des spectateurs jugent acceptables les messages de planning familial que diffusent les médias. Quand on a demandé, dans 19 pays, à des femmes en âge de procréer « si elles pouvaient accepter ou non que la radio ou la télévision donne des informations de planning familial », 84 %, en moyenne, ont répondu par l'affirmative. Plus de la moitié de ces femmes regardaient la télévision au moins une fois par semaine (45) (voir Tableau 3, p. 7). O « Amuser = éduquer ». ~ atélévision, la vidéo et le film peuvent éduquer tout en divertissant, comme c'est leur vocation. Tout le monde aime le spectacle et veut être amusé et toutes les cultures se servent de telle ou telle forme de divertissement pour apprendre à vivre en société. « Amuser = éduquer », qui est l'expression retenue pour exprimer cette idée, signifie que, tout en amusant les gens, on peut leur montrer comment ils peuvent améliorer leurs conditions d'existence (voir encadré, p. 17). O n peut glisser des messages de planning familial dans de nombreuses formules de télévision et de vidéo (40, 78,216). O Appel aux sentiments. Les médias peuvent, surtout quand ils amusent, susciter des émotions capables de conduire à des changements de comportement. Les campagnes dans les médias, qui éveillent des sentiments, peuvent jouer un rôle particulièrement important non seulement pour influencer le comportement des individus, mais encore pour faire changer les lois et les politiques. Les sentiments peuvent avoir un caractère négatif (peur, par exemple) ou positif (amour, espoir ou ambitions) (111). En particulier, les appels aux sentiments touchent ceux qui se sentaient déjà concernés et ils peuvent attirer I'attention de personnes que les messages avaient, au début, laissées indifférentes (14). O Exemples. La télévision, la vidéo et le film peuvent offrir des exemples de comportement. Souvent, des personnages de théâtre, de feuilletons et de longs métrages deviennent des modèles qu'il faut soit copier soit éviter (16, 143,186). En outre, en mettant en scène des personnes et des événements, les rnédias peuvent non seulement donner vie à des idées abstraites, comme le planning familial, mais aussi leur donner une valeur affective. Partage des coûts. Des produits de haute qualité susceptibles d'être vendus dans le commerce peuvent permettre aux programmes de planning familial d'économiser de l'argent, voire parfois d'en gagner. Des projets réalisés en Amérique latine, aux Philippines, en Inde et en Turquie ont montré que, lorsque des organisations parviennent à se faire patronner par des sociétés commerciales qui leur font parfois cadeau de temps d'antenne et prennent à leur charge l'impression de docu- . . . . . . . . . . - . . . . Tableau 2 Couverture de la télévision, de la vidéo et du film : nombre d'émetteurs et de récepteurs de télévision, de magnétoscopes et de cinémas dans 69 pays D Emeiteurs télévision' Récepteurs télévisionb Emeiteurs télévision' Récepteurs félévision' Canaux Emetleurs Stations (en milliers) Pour 1000 (en milliers) 1989 1989 1989 1989 habitants 1989 PROCHE-ORIENT E l AFRIQUE DU NORD 10 1 Afghanistan . . . . . 1 Algérie . . . . . . 1 18' 18 Egypte ......... 2 90 90 28 2 478 Iran . . . . . . . . 13 2 13 Irak . . . . . . . . . 8 2 8' Jordanie . . . . . . 20 5 24 Liban . . . . . . . 26 1 61 Maroc . . . . . . . . . . 80 3 119 Arabie sauodite . Soudan . . . . . 1 3 3 17 2 53 Syrie . . . . . . . . . 19 2 19' Tunisie . . . . . . . Turquie . . . . . . . . 2 520 44 Région' . . . . . . . 34 1.515 421 100 1,750 7. O00 5,000 1. 500 850 850 3.O00 3. 000 2. 000 1.250 1.000 9. 750 40. 950 7 70 128 93 83 213 258 117 204 82 103 127 176 120 n.d. 175 1. 120 598 225 85 332 400 1.609 n.d. n.d. n.d. 2. 056 7. 371 n.d. n.d. 71985 201988 11 1985 12 1977 21 1979 101 1988 16 1983 110 n.d. n.d. 1983 n.d. 1985 n.d.1977 37 1985 22 n.d. n.d. 216 143 419' 84 41 100 267 n.d. 56 140 82 576 n.d. AFRIQUE Bénin . . . . . . . Burkina Faso ... Burundi . . . . . . . . . Cameroun . . . . . Côte d'Ivoire . . . . . Ethiopie ......... Ghana . . . . . . . . . Guinée . . . . . . . . Kenya . . . . . . . . Madagascar . . . . . Mozambique ...... Nigéria .... Sénégal . . . . . . . Tanzanie . . . . . . . Zaïre . . . . . . . Zambie . . . . . . Zimbabwe . . . . . . & l& ........ 40 40 5 450 750 100 350 60 300 120 30 8.O00 600 50 1.250 300 350 17.200 9 5 1 42 62 2 24 9 12 10 2 69 83 2 36 37 37 35 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. 22 n.d. 42 n.d. n.d. 277 n.d. n.d. n.d. n.d. 41 1.231 n.d. 1985 n.d. 1981 n.d. 1981 n.d. 1985 n.a. i979 n.d. 1985 2 1981 n.d. 1985 2 1977 n.d. 1974 n.d. 1983 2 1981 n.d.1976 n.d.1981 n.d. 1974 n.d.1976 4 1985 3 n.d. 10 12 7 182' 72 46 7 29 43 31 70 260' 60 34 92 12 55' n.d. PAYS DEVELOPPES Australie . . . . . . . . . 15 714 55 7. 500 France . . . . . . . . 8 105' 82 23. 000 6 3. 745 105 75. 000 Japon . . . . . . . . 49 35. 000 4 939 Royaume-Uni .. Etats-Unis . . . . . . 1.458 8.069 1.458 180.000 USSR . . . . 2 11.O00 121 110.O00 446 410 609 611 724 381 4. 184 8. 391 24. 091 13. 379 58. 865 975 Ca"aux Emetteurs Stalions (en milliers) Pour 1WO (en milliers) 1989 1989 1989 1989 habitants 1989 Pour 1000 habitants Année Nombre AMERIQUE LATINE ET CARAIBES Argentine . . . . 42 348 Bolivie . . . . 28 48 Brésil . . . . . 150 118' Chili . . . . . . . . . 6 174 Colombie . . . . . . 7 60 Costa Rica . . 6 6 Rép dominicaine 7 17 Equateur . . . . . . 11 13 El Salvador . . . 4 5 Guatemala 25' . . . 5 Haïti . . . . 1 3 Honduras . . . . 6 26 Mexique . . . . . . 6 193 Nicaragua . . . . . 1 7 Panama . . . . . 5 25 Paraguay . . . . . . 7 5 Pérou . . . . . . . 8 124 Uruguay .... 26 36 Venezuela . . . 8 58 Région . . . . . . . 337 1,350 . ' ASIE Bangladesh . 1 Chine . . . . . . . 48 Hong Kong ..... 4 Inde . . . . . . 1 Indonésie ... 20 Corée. Rép du . . . 4 Malaisie . . . . 5 Népal ...... 1 Pakisfan . . 1 Philippines . 11 Singapour . . . . . 1 Sri Lanka . . . . . 2 Thaïlande . . 5 Vietnam . . . . . 1 ~ é ~ i *o n. . . . . . . 118 . ' 7 3 O n.d. = non drsponrble "Sources :World Radro and N Handbook (175) et Screen Digest (173). Les définitions des canaux. émetteurs et stations varient beaucoup selon les pays et les sources statistiques et ne sont donc pas nécessairement comparables . En général. on entend par énietteurs les stations principales. les émetteurs. les fraducteurs. les survolteurs et les et faible puissance utilisés pour piihlic . b~ource:British Broadcasting Corporatron (22) d u r c e : Screen Digest (1 74) Sources: Screen Digest (751. 154. 163. 172) et UNESCO (21 7) Won compris les relais à faible puasance 'Y comprrs les anérnas mobiles gLes totaux régionaux englobent des pays ne figurant pas sur la liste h~auf)apon MONDE . . . 1 1 1 1 1 1 7 1 1 1 1 7 1 1 1 1 2 53 1 2 1 32 14 10 15 2 6 37 1 62 1 2 18 8 16 564 1 1 1 12 14 10 7 2 6 1 1 31 1 2 18 8 16 322 Magnétoscupes' Pour IOOO habitants Année Nombre 249 150 196 234 237 3 1987 1987 1989 1987 1987 1988 689 5. 063 1. 912 1.242 22. 738 4. 800 O O O O O ments, elles élargissent la portée du message à peu de frais. (81,130,186,226). Coût-efficacité. Si elles sont bien conçues et de haute qualité, les réalisations de radio, de video et de film peuvent toucher une grande partie du public visé moyennant des dépenses par personne extrêmement modiques. Au Nigéria, on a calculé que les chansons et les vidéocassettes « Wdit for me » (Attends-moi) et « Choices » (Choix) reviennent à 2,2 cents américains par personne en âge de procréer qui a reçu le message (118 ) (voir p. 20). En Turquie, on a estimé le coût à 4 cents américains par femme mariée en âge de procréer touchée par un message de planning familial (226) (voir p. 18). Education. Le magnétoscope, en particulier, est un outil très utile pour former les clients et les dispensateurs (voir encadré, p. 23). Illustration. L'ensemble son-image des films et des vidéocassettes de formation permet de représenter et d'expliquer des messages et des méthodes complexes (104). Facilité de transport. Les projecteurs et magnétoscopes portatifs permettent d'apporter le message à la population, o ù qu'elle se trouve. Les films peuvent être présentés à un public plus nombreux, mais les magnétoscopes et les téléviseurs tombent moins souvent en panne et sont plus faciles à réparer que les projecteurs de films (188). Répétition. O n peut reprojeter les films, les vidéocassettes et les enregistrements de télévision autant de fois qu'on veut. C'est là un avantage quand beaucoup de gens, comme les agents de santé, doivent entendre les mêmes messages mais ne peuvent pas être groupés. De plus, il y a des gens qui ont besoin de voir et d'entendre les messages plusieurs fois. aLimitations Néanmoins, l'utilisation de la télévision, de la vidéo et du film pour des messages de planning familial n'est pas sans poser des problèmes. En effet, les productions destinées à ces médias sont souvent : O Coûteuses. Dans certaines régions, le coût des récepteurs de télévision et des magnétoscopes est un facteur qui réduit leur public. Très souvent, les dépenses de mise en route, les salaires des techniciens, le prix du matériel, du temps d'antenne, de l'entretien, des réparations et de la distribution sont un obstacle à la production. A cause de son coût, la production télévisuelle absorbe souvent la plus grande partie des budgets de communication en planning familial, ne laissant aux autres médias que la portion congrue. Les décisions concernant l'emploi de la télévision ou de la vidéo doivent être prises de façon objective, et non pas simplement parce que ces médias apportent la célébrité et offrent des possibilités de travail exaltantes. Moins accessibles. Le public de la télévision, de la vidéo et du film est moins nombreux que celui de la radio. Les gens qui ont le plus besoin d'informations sur % regardant % avec la télé. chaque Tableau 3 Région et pays Contacts avec la télévision et attitudes à l'égard des messages de planning familial diffusés 1 par les médias selon des enquêtes démographiques et sanitaires concernant les femmes en âge de procréer, 7986-1989 PF = Plannrng familial ND = Non drsponible Note :Les populations des enquêtes se composalent de femmes alors marrées Sgées de 15 à 49 ans sauf, Brésrl et Guatemala - femmes âgées de 15 à 44 ans ;Equateur, Pérou et Botswana - toutes les femmes Sgées de 15 à 49 ans. Source :Enquêtes démographrques et sanitarres (45). POPULATION REPORTS Année télé. semaine AMERIQUE LATINE ET CARAIBES n.d. Bolivie. . . . . . . . . . . . . . . 1989 Brésil. . . . . . . . . . . . . . . 1986 73 Colombie ............ 1986 75 Rép. dominicaine ..... 1986 59 Equateur.. ........... 1987 66 Guatemala ........... 1987 36 Pérou. . . . . . . . . . . . . . . 1986 62 Trinité-et-Tobago.. . . . . 1987 90 51 75 72 65 69 31 61 n.d. AFRIQUE Botswana . . . . . . . . . . . . 1988 Burundi. ............. 1987 Ghana ............... 1988 Mali. ................ 1987 Nigéria, Etat Ondo .... 1986 Sénégal.. ............ 1986 Togo. ................ 1988 Ouganda . . . . . . . . . . . . 1988-89 Zimbabwe ........... 1988 9 3 21 18 13 2 15 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. 16 ASIE Indonésie. . . . . . . . . . . . Sri Lanka.. . . . . . . . . . . . Thaïlande . . . . . . . . . . . . 1987 1987 1987 29 19 49 57 30 63 PROCHE-ORIENT Maroc ............... Tunisie. . . . . . . . . . . . . . . 1987 1988 43 73 44 6 1 Approuvent le PF à la radio ou la télévision % % % sans oui non avis 83 7 O O O le planning familial - les pauvres des villes et les habitants des campagnes - sont souvent ceux qui ont le moins accès à la télévision. Si on multiplie les transmissions par satellite, on améliore l'accès des populations rurales à la télévision, mais à condition qu'elles disposent de récepteurs et puissent avoir accès à l'électricité. Des lecteurs portatifs, des générateurs à essence ou à énergie solaire, et les salons-vidéo et autres lieux de rencontre munis de télévision et de magnétoscope peuvent aussi être utiles. Restreintes. II peut arriver que des décideurs imposent des restrictions aux médias. Souvent, les pouvoirs publics ont la haute main sur la radio et la télévision, ou les surveillent de près. Parfois, la télévision, la vidéo et le film sont examinés de plus près que la radio ou le livre. Les décideurs croient souvent que le public va faire des objections aux messages de planning familial. Or, comme le montrent plusieurs enquêtes, ces craintes pourraient être sans fondement (45) (voir Tableau 3). Les groupes ayant un intérêt particulier pourraient poser un problème plus grave, puisque les journalistes de la radio et de la télévision, tout comme les fonctionnaires, peuvent redouter leurs réactions. O n peut éventuellement contribuer à éviter des objections ultérieures en faisant participer les décideurs à la planification du pro jet et en consultant les groupes d'affinité (99). Techniques. II peut arriver qu'on manque de personnel technique compétent. O n a besoin d'un grand nombre de spécialistes différents pour effectuer les recherches, organiser, réaliser et exécuter une campagne dans les médias, réaliser une émission de télévision ou un film. Si I'on veut être sûr d'obtenir une production de haute qualité, il faut disposer non seulement de directeurs de projet, mais aussi de producteurs, de metteurs en scène, d'acteurs, de techniciens et de scénaristes compétents et pleins de talent. Tributaires des recettes. La réalisation d'un film a toujours été une opération commerciale. II en va de même de la télévision, dans certaines régions, tandis que dans d'autres, les pouvoirs publics commencent à exiger de la télévision qu'elle subvienne à ses propres frais. Le fait que les stations de télévision sont tributaires des recettes publicitaires risque de les amener à ne plus faire cadeau de temps d'antenne et risque aussi d'influer sur la teneur des programmes. De plus, les stations commerciales n'ont guère de raisons d'étendre leur rayon d'écoute au-delà des grands centres urbains, où I'on peut facilement acheter les produits pour lesquels elles font de la publicité (78). 11 faut acheter le temps d'antenne aux stations commerciales et, aux heures de grande écoute - quand le nombre des téléspectateurs est le plus élevé - ce temps d'antenne coûte cher. Beaucoup de pays exigent des stations de télévision qu'elles diffusent gratuitement des « annonces publiques »,mais celles-ci comblent en général des vides, quand personne n'a acheté le temps d'antenne - en d'autres termes quand personne ne regard l a télévision. Unidirectionnelles. L'absence de réaction immédiate peut limiter les changements de comportement que suscitent les messages diffusés par les médias. La télévision et le film, en particulier, n'offrent aux spectateurs guère de possibilités de participation. Beaucoup de grandes émissions ne sont diffusées qu'une seule fois et cette présentation unique tient compte, ni des diffé- O rents rythmes d'acquisition des connaissances, ni des besoins de répétition suivant les individus, ni des questions et des demandes d'éclaircissements (62, 104). La télévision, la vidéo et le film donnent de meilleurs résultats quand les messages sont répétés aussi souvent que possible, et sont associés à d'autres formes de communication. La constitution de groupes de téléspectateurs sous la conduite d'un animateur peut être une formule utile. Longues. II est possible qu'il faille des mois, voire des années, pour organiser des projets de télévision, de vidéo ou de film, effectuer les recherches nécessaires et passer ensuite à la réalisation. Aprés tout ce temps, les messages peuvent être dépassés ou les personnes qui les délivrent peuvent avoir perdu leur popiilarité, ce qui entraîne des délais supplémentaires s'il faut procéder à des révisions. Une préparation soigneuse et des essais préliminaires, quand le projet en est encore à ses débuts, peuvent aider à observer le calendrier et à réduire les retards au minimum. Se rendant compte des possibilités qu'offrent la télévision, la vidéo et le film, un certain nombre d'organisations de planning familial de pays en développement diffusent, en collaboration avec des spécialistes des médias sympathiques à leur cause, des messages de planning familial qui suivent des modes de présentation divers. Souvent, il n'existe aucun document rendant compte de ces efforts ; les évaluations de projet sont encore plus rares. Cependant, dans toutes les régions, les programmes de planning familial se servent de la télévision, de la vidéo etlou du film pour atteindre leurs clients actuels ou futurs. Quand elles existent, les évaluations montrent que ces efforts peuvent exercer un impact positif. Amerique Latine et Caraïbes II y a, en Amérique latine, environ 79 millions d'appareils de télévision ; ce chiffre représente plus d'appareils par personne que dans les autres régions en développement - un récepteur pour six personnes (22). Le choix de canaux est aussi plus varié que dans les autres régions et leur nombre augmente. Le plus grand nombre de récepteurs s'explique par des revenus par personne relativement élevés. S'il y a un plus grand choix de canaux, c'est que les infrastructures d'émission sont la propriété de sociétés commerciales privées, et non pas de I'Etat. La télévision latino-américaine est restée financièrement solide, malgré les graves problèmes économiques que connaît la région (168). Seulement au Venezuela, trois nouvelles chaînes commerciales ont commencé à fonctionner en 1989 (156). Le nombre des magnétoscopes et des vidéocassettes s'accroit rapidement dans la région. II y a en Amérique latine plus de 9,6 millions de magnétoscopes, concentrés dans les deux plus grands pays, le Mexique et le Brésil. Le catalogue des vidéocassettes le plus varié est celui du Venezuela, avec environ 10.000 titres, suivi du Mexique (9.000) et de l'Argentine (6.250). Au Brésil, les ventes des vidéocassettes sont passées de 1,75 million en 1988 à près de 5 millions en 1989 (146,170). POPULATION REPORTS L'essor du magnétoscope explique en partie le déclin des cinémas en Amérique latine. Ces dernières années, les entrées au cinéma ont diminué, bien que le prix du billet soit resté modeste malgré l'inflation rapide. En 1988, l'Argentine, le Brésil, la Colombie et le Mexique ont tous enregistré de 15 à 30 % de recul des entrées par rapport à l'année précédente (148,150,163). Des problèmes économiques contribuent au déclin de la production cinématographique. Le Gouvernement brésilien a cessé d'aider l'industrie du cinéma. En Argentine, l'Institut national du film, que finance une taxe sur les billets d'entrée au cinéma, s'est vu contraint de ramener sa production de 32 films en 1988 à 9 films en 1989, à cause de la réduction des ventes de billets (145, 157). -N Simplemenfe Maria u L'une des premières démonstrations de l'influence que la télévision pouvait exercer sur le comportement a eu lieu au Pérou en 1969. « Simplemente Maria » (Simplement Marie) était une telenovela (feuilleton sentimental télévise's) concernant une jeune femme, Maria, très travailleuse, qui s'était sortie de la misère après avoir appris à se servir d'une machine à coudre Singer. Les ventes de ces machines à coudre ont connu un essor spectaculaire quand, prenant Maria comme modèle, les jeunes Péruviennes se sont mises à la couture. O n a constaté également un accroissement des inscriptions aux classes de couture. Bien que ce résultat ait été inattendu - la telenovela cherchait uniquement à amuser - la leçon était claire : des spectacles à thèmes éducatifs, dont certains acteurs jouaient le rôle de modèle et de source d'inspiration, pouvaient attirer de larges publics, modifier les comportements et se solder par des bénéfices. Singer a sponsorisé l'émission quand elle a été retransmise dans d'autres pays d'Amérique latine. Singer a estimé avoir réa~i;é,.~râceà u ~ i m ~ l e m e nfiaria, te )) plus de 20 millions de dollars de bénéfices en 1977 (137, 181, 184,186). ik Mexique Telenovelas. En 1974, Miguel Sabido, de Televisa, le plus grand réseau commercial de télévision du Mexique, cornmença à réaliser des feuilletons dont le thème était susd'encourager le - des velas comme Simplemente Maria, )) à valeur éducative. Le premier de ces feuilletons, Ven conmigo u (Viens avec moi) encourageait les adultes illettrés à s'inscrire à des cours d'alphabétisation. Chaque épisode (il y en avait 280) a été vu en moyenne par 3,9 millions de téléspectateurs dans la seule ville de Mexico - soit un taux d'audience que de quelle autre émission de l'époque. Plus de 800.000 adultes se sont inscrits à des cours d'alphabétisation durant la période de programmation, soit neuf (ois plus que IIannée précédente (65). Ven conmigo )) a été vendu plus de 15 autres pays de langue espagnole (143). (( (( Sabido a présenté le planning familial aux téléspectateurs .. - dans sa deuxième telenovela, « Acompaname » POPULATION REPORTS (Accompagnes-moi). A peu près 180 épisodes ont été diffusés entre août 1977 et avril 1978. « Acompaiiame » présentait le planning familial comme un moyen d'obtenir l'harmonie familiale. Selon le Bureau de coordination du Programme national de planning familial, plus de 500.000 Mexicains se sont rendus dans des centres de planning familial et ont commencé à pratiquer la contraception durant la période des émissions, soit une augmentation de 32 % par rapport à I'année précédente. Televisa affirme que cette progression s'explique en partie par « Acompaiiame », mais fait suite aussi à une évolution antérieure. Cependant, une étude effectuée par Televisa et portant sur 319 personnes n'a pas constaté de différence significative d'emploi de la contraception entre celles qui regardaient l'émission et celles qui ne le faisaient pas (65) ; il faut néanmoins observer que l'étude présentait quelques failles. Quatre autres telenovelas ont été diffusées, sous des auspices commerciaux, entre 1979 et 1981. Elles encoura- en tête d u hrt parade grâce à l'aide des clips musicaux. geaient un meilleur des enfants, il al ph ab étira^ tien des adultes et le nationalisme, I,éducation sexuelle des jeunes et l'amélioration du rôle des femmes (65). Sabido est en train de réaliser un feuilleton consacré au planning familial et au syndrome d'immuno-déficience acquise (SIDA). « Sangre Joven » (Jeunesang) sera diffusé en 1991 dans plusieurs pays d'Amérique latine et aussi sur les chaînes de langue espagnole des Etats-Unis (181,183). La moyen de faire le Mexique, beaucoup de projets de planning familial s'adressent aux jeunes, En 1986, un projet de caractère a conjugué enregistrements musicaux, radio et télévision. Ce projet était Itaeuvre de Patrick Coleman, Hopkins Universityl ancien directeur de projet de Population Communication Services (JHUIPCS). 11 sait de faire parvenir à la jeunesse du Mexique et de dix pays d'Amérique latine des messages encourageant la sexuelle. Un concours de chansonniers a - cuandoesternos permis de choisir deux jUntos )) ( ~ nous~étions~ensemble) ~ etd fi D~~~~~~ )> (Attends). O n a fait appel à deux jeunes chanteurs bien connus : Tatiana Palacios, une Mexicaine, et Johnny Lozada Correa, de l'ensemble ~oitoricain« Menudo » et on a aussi réaisé des clips vidéo et des spots de télévision. Les enregistrements et les clips ont été envoyés à 9 des stations de radio et de télévision de toute la région, qui les ont souvent diffusés (35, 38). « Cuando estemos juntos » a été diffusé en première par « Siernpre en domingo » (Toujours les dimanches) émission de variétés qui touchait plus de 150 millions de téléspectateurs. (( Detente » est sorti quelques mois plus tard (80). Cuando esternos iuntos » s'est hissé au sommet du hit parade mexicain en six petites semaines et y est resté pendant plus de trois mois. « Detente » a également figuré parmi les « top-10 ». Les deux chansons ont compté parmi les 20 chansons les plus populaires dans les autres pays o ù elles étaient diffusées (37, 80). (( Les jeunes ont compris les messages sociaux des chansons. Par exemple, sur les 2.296 jeunes de 10 à 19 ans qui ont fait I'objet d'une enquête dans quatre zones métropolitaines du Mexique six mois après la campagne, 64 % savaient que le message principal de « Detente » était qu'il fallait attendre pour commencer à avoir des rapports sexuels. Ils discutaient aussi des chansons et de leur message avec leurs amis et leur famille. Plus de la moitié ont déclaré parler des chansons avec des amies ; 32 % en parlaient avec des amis ; et plus d'un tiers avec leur mère. (On n'a pas analysé les données par sexe de la personne interrogée.) O n n'a pas pu analyser l'impact sur le cornportement parce que les centres de traitement que mentionnaient les spots de radio et de télévision et la pochette des disques n'ont pas ventilé leurs clients suivant leur âge et organisme de renvoi (80). La popularité des chansons a fait boule de neige. Au sornmet de sa popularité, « Cuando estemos juntos » était joué plus de 20 fois par jour par diverses stations mexicaines de radio et de télévision. Les chanteurs ont été invités par des émissions de débats télévisés et les médias ont longuement parlé du projet. Tout cela représentait en fait une publicité gratuite pour le message de planning familial. Au total, les chansons, les clips, les spots de télévision et la publicité connexe ont occupé gratuitement plus d'un million d'heures de temps d'antenne. Le disque de Tatiana, qui comportait les deux chansons, s'est vendu à plus d'un demi-million d'exemplaires - ce qui, au Mexique, en fait un best-seller. (Les droits d'auteur des deux chansons ont été remis en don au projet.) Trois ans après la fin du projet, on continuait de jouer la chanson à la radio et, en 1989, plus de 50 % des 1,200 jeunes interrogés à Mexico et à Lima se rappelaient d'eux-mêmes les deux chansons (66). Le projet « Tatiana et Johnny », comme on l'appelle d'ordinaire, a coûté 300.000 dollars. II a été réalisé par une entreprise mexicaine de marketing et de production, Fuentes y Fomento Intercotinentales, avec la collaboration de )HU/ PCS. Le financement a été fourni pas l'Agence des EtatsUnis pour le développement international (US AID) (37, 811. Un deuxième projet musical utilisant des clips n'a pas eu le même impact sur les adolescents d'Amérique latine. hi « Creo en ti' » (J'ai confiance en toi) ni « ~ r e n a» (Arrêtestoi), tous deux chantés par Karina, une Venezuelienne, et Charlie Masso, du groupe « Menudo » n'ont été des succès retentissants. Les personnes interrogées, et notamment les jeunes adolescents, ont été nombreux à ne pas comprendre les messages de « Creo en t i » et de « Frena » et n'ont pas interprété correctement les chansons. Les jeunes ont aussi confondu ces chansons avec d'autres qui contenaient des mots analogues (66). Le tiers seulement des jeunes Mexicains qui ont fait I'objet d'une enquête trois mois après la campagne se rappelaient l'une ou l'autre chanson. Néanmoins, vu l'audience de la radio et de la télévision, ce tiers représente plus d'un million de jeunes. Trois leçons importantes sont à tirer de ce projet : O Les exécutants doivent être crédibles aux yeux du public visé. Beaucoup de jeunes pensaient que Karina et Charlie n'étaient pas les personnes appropriées pour communiquer les messages à transmettre. Beaucoup de jeunes ont estimé mal à propos de faire chanter « Frena » par Charlie, car c'est généralement la jeune femme qui dit « arrêtes-toi », et non pas le jeune homme. II est indispensable de monter une vigoureuse opération de lancement auprès du public et des décideurs. Ni Karina ni Charlie ne se sont occupés de leurs chansons après leur parution et il y a eu très peu de promotion auprès des dirigeants et des responsables de programme de la radio et de la télévision. Les chansons n'ont donc pas été interprétées aussi souvent qu'elles auraient pu l'être. 0 Beaucoup de téléspectateurs ont pensé que la qualité des chansons et des clips n'était pas aussi bonne que celle de la campagne de Tatiana et Johnny. Films commerciaux et comédies télévisées. Pour atteindre les jeunes adultes mexicains, le ministère de la Santé utilise un film commercial et un feuilleton télévisé. « Va de nuez » (Essayons de nouveau) est un long métrage qui met en scène de jeunes couples qui se heurtent à des problèmes ordinaires : stérilité, mort périnatale et grossesse non souhaitée. Le film cherche à encourager les communications au sujet des relations sexuelles et de la procréation (215). Plus de 950.000 personnes ont vu le film en 1988 et 1989, grâce à huit projections publiques organisées par le ministère de la Santé et à la distribution de plus de 2.250 vidéocassettes. Le film fut projeté dans des salles commerciales en 1990 (214). « Las buenas costumbres » (Les bonnes habitudes) est un feuilleton hebdomadaire diffusé en 1988-89 par le réseau de télévision « Imevision » qui appartient à I'Etat. Les mêmes personnages se retrouvaient chaque semaine mais les 26 épisodes abordaient chacun un thème différent de planning familial. Par exemple, un épisode représentait un rêve dans lequel des hommes étaient en état de grossesse - ce qui, tout en amusant le public, donnait à réfléchir sur le rôle des hommes et des femmes (214,215). « Va de nuez » et « Las buenas costumbres » donnent un exemple de la collaboration entre le monde du spectacle et les services de planning familial. Le Ministère de la santé a fourni des conseils techniques et a assuré la coordination des projets, en maintenant d'étroites relations de travail avec les scénaristes, les producteurs et le reste du personnel technique. Le Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) a fourni la moitié du financement du feuilleton télévisé et 70 % de celui du film. Le reste a été apporté par des producteurs privés (215). O n n'a entrepris aucune évaluation. 72 Pérou Spots à la télévision et à la radio. En septembre 1984, le Pérou a commencé, dans le cadre de sa campagne « Alfa- POPULATION REPORTS betizacion Sanitaria » (Alphabétisation sanitaire), à encourager le planning familial, à la télévision et a la radio ainsi que la vaccination et la lutte contre les maladies diarrhéiques. O n a donc réalisé une série de spots, durant jusqu'à une minute et demie, à diffuser à la télévision et à la radio. Les plus mémorables et les plus controversés, étaient les spots de télévision représentant une prolifération de lapins. Le mot de la fin, « souviens-toi des lapins », est devenu une expression populaire ; cependant, certaines personnalités influentes sur le plan politique ont pensé qu'il était méprisant de comparer des hommes à des lapins (63). L'élément vaccination a aidé à porter de 34 % à 47 % la couverture de vaccination complète des enfants de moins de 4 ans. Par contre, l'élément planning familial n'a pas fait augmenter la demande de planning familial, dans les centres publics dans des proportions plus grandes que s'il n'y avait pas eu de campagne. II se peut qu'une partie du problème soit due au fait qu'il n'y avait pas suffisamment de coordination entre les dispensateurs de planning familial. O n n'a pas mesuré les changements des connaissances et des attitudes à l'égard du planning familial. O n ne disposait pas d'assez de données pour évaluer la composante TRO (63). Ce projet a été réalisé par le Ministère péruvien de la santé, avec une assistance technique de I'Academy for Educational Development, sous financement de I'US AID. Animation avec figurines en terre cuite pour la prévention du SIDA. En 1988, le Ministère de la santé a lancé le Proyecto SIDA (Projet SIDA) pour lutter contre cette maladie au Pérou. Un élément du projet était une campagne dans les médias pour faire mieux connaître au public les modes de transmission et les méthodes de prévention du SIDA, condoms compris. Des spots télévisés, réalisés par une agence de publicité, ont eu recours à des figurines en terre cuite, au lieu d'utiliser des acteurs travaillant en direct. Non seulement cette nouvelle technique d'animation a attiré l'attention, mais elle a permis aussi de montrer comment utiliser les condoms, tout en proposant des modifications du comportement sexuel (187). Pour le public, la campagne télévisée a rapidement remplacé les journaux comme principale source d'informations sur le SlDA (108). Selon des enquêtes réalisées avant et après la campagne, elle a surtout servi à corriger des idées fausses concernant la transmission d u virus d'immuno-déficience humaine (VIH) qui cause le SIDA. Par exemple, le pourcentage de gens qui croyaient que la salive était le mode principal de transmission est tombé de 67 à 43. Les ventes de condoms par des colporteurs et les notifications individuelles d'emploi des condoms ont augmenté. II se peut cependant que I'insuifisance des approvisionnements et la suspension des ventes commerciales et des importations de condoms aient freiné I'accroissement de leur emploi. Le Proyecto SlDA a été réalisé par le Programme national de prévention du SIDA, sous les auspices du Ministère de la santé, avec l'aide de JHUIPCS, de l'US AID et du Population Council (108). * Brésil Premier spot de télévision concernant la vasectomie. Deux coeurs animés s'enlacent. . . et font un enfant. Et puis deux autres. Le coeur femme décide que trois suffi- POPULATION REPORTS sent et s'enfuit quand son compagnon s'approche d'elle de nouveau. Le compagnon revient avec une vasectomie - son « acte d'amour » (voir photo, p. 12). Les coeurs s'unissent de nouveau, sans s'inquiéter désormais d'avoir d'autres enfants. O n dit aux téléspectateurs o ù ils doivent aller pour mieux s'informer au sujet de « l'acte d'amour ».Tel est le premier spot télévisé du Brésil qui encourage la vasectomie. Ce spot amusant, a aidé à faire augmenter de 80 %, de 347 à 627 par mois, la moyenne mensuelle des vasectomies réalisées dans les dispensaires pour hommes pour lesquels on faisait ainsi de la publicité dans trois villes brésiliennes. Le nombre de nouveaux clients se rendant dans les dispensaires a augmenté de 97 % et les appels téléphoniques concernant la vasectomie se sont accrus de 174 % (26). A Sio Paulo, par exemple, la campagne a eu un retentissement immédiat. Les appels téléphoniques reçus par le dispensaire sont passés d'une moyenne de 30 par jour avant la campagne à près de 180 par jour dès le début de sa première phase. Le nombre moyen des vasectomies a doublé, passant de 15 à 30 par jour. A la fin juin, le nombre quotidien des appels téléphoniques était tombe à 70 par jour et, durant les quatre mois suivants, il revint peu à peu à son niveau d'avant la campagne. Le nombre des vasectomies a plafonné à 26 par jour après la première phase de la campagne, soit un accroissement de 73 % par rapport au niveau d'avant la campagne (116) (voir Figure 1). O n n'a pas encore analysé les données de la deuxième phase de la campagne. Le spot, qui a reçu, entre autres, la médaille du Lion de bronze au Festival International du Film, à Cannes, en 1990, faisait partie d'un ensemble intégré de médias qui comportait également la radio, la presse et un panneau électronique à Sio Paulo. En outre, la campagne et ses activités connexes ont suscité une publicité gratuite et des articles de presse dont la valeur est estimée à plus de 100.000 dollars - soit le tiers de l'ensemble du budget du projet, qui s'élevait à 300.000 dollars. La campagne a été organisée et coordonnée par « Promoçio de Paternidade Responsavel (PRO-PATER) »,organisation privée de planning familial à but non lucratif, qui est responsable des dispensaires masculins, aidée par JHUIPCS et I'US AID (26). * République dominicaine Le secret quotidien » de Vickiana. En août 1986, I'Asociacion Dominicana « Pro-Bienestar de la Familia (PROFAMILIA) », filiale dominicaine de la Fédération Internationale pour le Planning Familial (IPPF), a diffusé à la télévision un spot publicitaire qui a suscité des controverses. Ce spot présentait Vickiana, chanteuse populaire de la République dominicaine, qui, en chemise de nuit de dentelles, se tenait aux côtés d'un homme portant uniquement une serviette autour des reins. Elle l'embrasse, se tourne vers la caméra et montre au public un contraceptif oral Microgynon - son « secret d'amour quotidien P. Des meneurs d'opinion y compris des responsables religieux, se sont déclarés gênés et le spot, qui n'avait pas fait l'objet d'essais préalables, n'a été diffusé que quelques semaines (69) Et pourtant, le spot télévisé a exercé une influence certaine sur les ventes. Les pharmaciens ont déclaré que, PKOPATEK & Deniron Un spot télévisé brésilien, qui représentart, sous forme de dessin an~mé, des coeurs « homme » et (( femme » (à droite) a remporté plusieurs prix. II a provoqué des appels t é l é p h o n i q u e s e t des visites au centre de vasectomie. Figure 1. Impact de la campagne pour la vasectomie, réalisée par PRO-PATER, Siio Paulo, Brésil Appels téléphoniques 220 200 180 al 160 al 140 120 100 80 $ 604020 - 2 2 = AP&S campagne campagne - .- 1 1 /l lc"s,/ / O , Nov. 1988 I Déc. Jan. 1989 1 Fév. I I Mars I Avril début mai I Juin Juil. Août Sept. fin mai Visites au dispensaires 60 t= O C a P 2 20 1 "nt campagne campagne -A m m 1 I."pg../ - - 5 Z O 1 Nov. 1988 I Déc. Jan. 1989 1 Fév. Mars 1 4 , Avril debut mai I Juin fin mai I Juil. , I Août Sept. Vasectomies 40 n Avant campegne - al C al .-ü - C z @ c "- ô I O 1 1 1 I Nov. 1988 Déc. Jan. 1989 Fév. l Mars l 1 Avril début mai l l Juin fin mai Source :Johns Hopkins UniversityIPopulationCommunication Services (1 17) I I I Juil. Août Sept. quand les femmes demandaient le Microgynon, elles demandaient la « pilule de Vickiana » ou la « pilule de 3,9 pesos », signifiant la nouvelle pilule meilleur marché pour laquelle le spot faisait de la publicité. Des groupes d'expression ont constaté que les utilisatrices de Microgynon voulaient cette marque parce qu'une chanteuse célèbre en faisait de la publicité. Une enquête effectuée parmi 252 utilisatrices de Microgynon trois mois après la diffusion du spot a constaté que 80 % d'entre elles avaient vu la publicité, ou en avait entendu parler, et 60 % avaient commencé à acheter Microgynon après la campagne publicitaire. Environ 34 % des personnes interogées utilisaient pour la première fois des contraceptifs oraux et 53 % avaient adopté Microgynon en remplacement d'une autre marque et étaient d'anciennes utilisatrices qui, après s'être arrêtées, avaient décidé de reprendre la pilule (58, 6 9). Plus tard, la propagande a profité d e l'élan donné par le spot de Vickiana. O n n'a plus diffusé le premier spot mais un deuxième spot s'y référait et les documents de propagande reproduisaient la photo de Vickiana. L'assistance technique à ce projet, qui a commencé après la diffusion du spot controversé, a été fournie par le projet Social Marketing for Change (SOMARC), du Futures Croup, sous financement de l'US AID. * Autres utilisations de la télévision, de la vidéo et du film Un certain nombre d'autres projets ont utilisé o u utilisent actuellement la télévision, la vidéo etlou le film pour encourager le planning familial en Amérique latine et dans les Caraïbes. Cependant, on ne les a pas encore évalués de près. Ces proiets sont : Une série de vidéocassettes élaborées par la Fundacion Mexicana para la Planeacion Familiar AC (MEXFAM), filiale mexicaine de I'IPPF, à I'intention de ses groupes « Gente loven » (Jeunes). Ces vidéos stimulent les discussions sur la contraception et sur la parenté responsable. Le programme a pour but de retarder la procréation jusqu'à 20 ans ou plus tard (11). Des brochures aident l'animateur à diriger les débats (75, 133). Une vidéo, « El ultimo tren » (le dernier train) est une histoire d'amour entre deux adolescents qui ont leurs premiers rapports sexuels. Une autre vidéo récente, « La paloma azul » (le pigeon bleu) est un dessin animé pour jeunes adolescents qui décrit l'évolution physique et sentimentale des jeunes (72,124). POPULATION REPORTS des images qui soient faciles à comprendre. A Future For Our Children, (L'avenir de nos enfants) vidéo de 30 minutes réalisée au Libéria, se sert d'exemples visuels de la vie quotidienne pour prouver les effets qu'une population trop nombreuse exerce sur des services déjà très sollicités. Elle met en scène de jeunes chômeurs en train de flâner dans les rues, un enseignant qui essaie de faire son métier dans une classe trop petite pour le nombre d'élèves et des gens qui vivent entassés dans un logement trop étroit. « A Future For Our Children » a été conçu pour faire prendre conscience des effets de la croissance démographique aux décideurs et au public et pour leur faire connaître les services de planning familial. La vidéo utilise le logiciel RAPID Il, qui établit des projections des effets que la croissance démographique exerce sur les services essentiels ; ce logiciel a été élaboré par le projet << Resources for the Awareness o f Population Impact on Development (RAPID) »,du Futures Group. La vidéocassette a été diffusée cinq fois, aux heures de grande écoute, vers la fin de l'année 1985, à un public estimé à plus d'un million de téléspectateurs. L'Association pour le Planning Familial du Libéria (FPAL) a transféré la vidéo sur film et s'est servie de fourgonettes pour la présenter à des publics ruraux, quelques mois plus tard, dans le cadre de ses activités de mobilisation pour le planning familial (119). La vidéo a été évaluée de plusieurs façons. Après les deux premières diffusions par la télévision nationale, la FPAL a interviewé dans la rue une série de téléspectateurs. Cette évaluation officieuse a constaté que la plupart des gens aimaient la vidéo qui avait appelé leur attention sur les questions de population et sur la nécessité du planning familial (119). Une évaluation plus formelle, mais sans comparaison avant-après, a constaté que la vidéo avait été bien reçue par le grand public, par les décideurs et par les personnalités influentes, avait peutêtre fait mieux prendre conscience du planning familial et avait raffermi les intentions de s'en servir (200). Alors que la plupart des téléspectateurs avaient aimé la vidéo, ils n'en avaient pas tous compris le message. La moitié environ se rappelaient un message de la vidéo. Les téléspectateurs dont le niveau d'instruction était bas avaient eu plus de difficultés à comprendre les messages. II est possible que ces problèmes de compréhension résultaient de la complexité de la langue anglaise utilisée et de l'accent britannique peu familier de I'un des narrateurs (200). La vidéo était l'oeuvre de me de^, Inc., entreprise locale de production pour les médias, sous financement de l'US AID, et avec une assistance technique de JHUIPCS. * Zimbabwe Rita et Richard sont des lycéens. Ils sont amoureux I'un de l'autre. Soudain, Rita voit son monde s'écrouler : elle découvre qu'elle est enceinte. « Conséqences », film produit à Harare, raconte leur histoire. Comme c'est le cas de beaucoup d'adolescentes qui tombent enceintes, cette histoire est bien triste. Les messages du film ont &té élaborés à la suite de groupes d'expression qui ont été organisés dans toute POPULATION REPORTS l'Afrique avec la participation d'adolescents et de leurs parents (194). Plusieurs auteurs africains ont collaboré à un script qui amuse tout en délivrant un message percutant. « Conséquences » est le premier film dramatique réalisé entièrement au Zimbabwe avec une troupe et une équipe du pays. II a été produit à Harare par John Riber, du DSR, avec un financement du Pathfinder Fund et de I'IPPF. Le projet a duré trois ans et a coûté environ 350.000 dollars (193). La présentation du film, à titre d'essai, à 300 adolescents, adultes et dispensateurs de planning familial au Kenya, au Nigéria et au Zimbabwe, a permis de constater que 99 % avaient aimé le film et 98 % déclaraient qu'ils le recommanderaient à leurs amis (46). De même, au Ghana, le public a été pris d'un tel enthousiasme qu'il a insisté pour que le film soit visionné par 2.000 autres habitants de villages (101). Plus de 900 exemplaires ont été distribués dans toute l'Afrique ; le film a été diffusé à maintes reprises à la télévision dans un certain nombre de pays. O n en trouve des copies piratées dans les vidéo clubs, ce qui est une autre indication qu'un film à message social est populaire (192). Des versions de « Conséquences » existent en anglais, français, portugais, swahili et en un certain nombre de dialectes locaux. Les organisations qualifiées peuvent se procurer le film par Ifintermédiaire de DSR (voir encadré, p. 28). Autres émissions de télévision, vidéos et films Beaucoup d'autres projets de planning familial qui se servent de la télévision, de la vidéo et du film sont en chantier ou terminés en Afrique. O n peut citer : Environ 100 épisodes d'un feuilleton kenyan, « Tushauriane »,ont été diffusés entre 1987 et 1989. « Tushaurrane » traite surtout du planning familial mais aussi de différends fonciers, de mariages intertribaux et des différences de cultures urbaine et rurale. Le feuilleton suit de près la méthode de Miguel Sabido. O n a dit à I'époque que c'était « le programme le plus populaire de la télévision kenyane » (7). L'émission a cependant fini par être annulée à cause du manque de fonds, après avoir perdu son soutien politique (7,102,142,181). « La mésaventure » est l'histoire de Gisèle, une jeune étudiante de Brazzaville qui découvre qu'elle est enceinte, et des difficultés qu'elle éprouve à en parler à ses parents et à ses amis. Elle conseille à ses amis de ne pas commettre la même erreur. Cette vidéo de 1989 a été réalisée au Congo par I'IPPF. Elle sera distribuée par l'Union des radios et télévisions nationales d'Afrique (URTNA) pour être retransmise dans toute l'Afrique francophone (68, 83). En mai 1990, I'URTNA a organisé un atelier à l'intention de journalistes de télévision. Un des résultats de cet atelier a été « Afrique : Santé », émission-débat dans laquelle des journalistes africains lancent un appel de fonds pour soutenir les programmes de radio et de télévision qui traitent du planning familial. L'émission comporte aussi huit minutes d'une pièce sur le planning familial mise en scène au cours de l'atelier. « Afrique : Santé » a été diffusé au Sénégal en juin 1990. L'atelier a 21 été financé par l'US AID, avec une assistance technique de JHUIPCS(86). 0 O Les organisations de planning familial qui veulent se servir de la télévision, de la vidéo ou du film ont besoin de savoir comment réaliser un projet de communication et quelles recherches sont à faire ; elles doivent aussi apprendre quelques leçons fondamentales sur la façon dont les médias peuvent influencer le comportement. O n peut représenter le déroulement d'un projet de communication par la lettre « P n. Ce « P » comporte cinq étapes. Ces étapes s'appliquent à tout projet ou moyen de communication, mais sont évoquées ici à propos de la télévision, de la vidéo et du film. CÇ La méthode « P ~ t 0 . 1e :AnaLîjse )) dé &asituation L'étape d'analyse, ou étape de planification, est à la base de toute la méthode « P ». Au cours de cette étape, on étudie le problème, le public et l'environnement des médias. II convient d'examiner les questions suivantes : L'Union des radios et té1 (URLNA) représente les étude des questions de population dans l'optique des j Quel est le problème et qu'est-ce qu'on connait déjà à son sujet ? Existe-t-il une solution réalisable ? Est-ce qu'un projet de communication va aider les gens à tirer parti de cette solution ? Qui est touché par le problème ? Quelles mesures peuvent aider à résoudre le problème ? Il s'agit là en général du public qu'on cherche à atteindre. Les réponses aux questions ci-dessus aideront à définir les buts du projet. Quelle est la meilleure façon de toucher le public visé ? Quelles sont les préférences et les habitudes de ce public en matière de médias ? Existe-t-il des obstacles d'ordre juridïque ou social à l'emploi de la télévision, de la vidéo ou du film pour apporter à ce public des messages de planning familial ? Quels sont les moyens internes et externes dont dispose l'organisation de planning familial, ses propres experts, liens avec des acteurs, sociétés commerciales susceptibles de sponsoriser l'entreprise, moyens de financement, assistance technique, etc. ? A quelles organisations et à quelles personnes peut-on faire appel pour la conception, la réalisation, la distribution et la commercialisation des produits de communication ? Le problème doit être clairement défini afin de préciser ce que peuvent être les solutions et les publics. Par exemple, le problème d'une "faible fréquentation du dispensaire » peut signifier que celui-ci n'attire pas suffisamment de nouveaux clients, que ceux-ci n'y reviennent pas pour des soins de suivi, ou les deux. Ce sont là des problèmes différents qui exigent des stratégies différentes et font intervenir des publics différents. II est donc nécessaire d'avoir une définition plus précise du problème. Une compréhension profonde d u public visé est indispensable pour élaborer un message qui soit efficace. II ours de réalisation au Burkina Faso, au Cameroun, en ôte d'Ivoire, au Ghana, au Kenya, au Nigéria, au Sénét au Zimbabwe. L'URTNA se chargera de distribuer ilms et ces vidéos dans toute l'Afrique (83,209). uthn et échange de matériaux entre pays embres. La Centre d'échange de programmes de Naiourage et coordonne l'échange de programmes membres de I'URTNA. Par exemple, le Centre u6 le film « Conséquences » (voir p. 21)à toutes isations de télévision d'Afrique. Grâce 3 cela, équences » est maintenant le film « made in » qui est le plus vu. A la fin de 1990,l'URTNA va istribuer la vidéo « La mésaventure » aux télévi'Afrique francophone (83, 210). ent de ces activités a été echnique par JHUIPCS. e Demena, Secrétaire Général 22 POPULATION REPORTS ' Des spots et une chanson à la radio et à la télévision, rappelant aux jeunes Jamaïcainsque « Avant de devenir mère, il faut être femme » et « Avant de devenir père, il faut être homme ».Ce reggae, écrit et exécuté pour le Conseil national du planning familial par Gem Myers et les Fab Five, est devenu célèbre parmi les jeunes en 1985 et 1986. Le Conseil a obtenu, pour diffuser les spots, des temps d'antenne, soit gratuits soit à prix réduits, de la (( Jamaica Broadcasting Corporation » et de « Radio Jamaica Limited. » En 1986, une évaluation a constaté que 90 % des répondants se souvenaient du message de planning familial contenu dans la chanson (141). Les pays en développement d'Asie ont un poste de télévision pour 13 personnes. II y a pres de 1.800 émetteurs de télévision (y compris stations principales et stations de relais) dont les signaux sont captés par plus de 210 millions de récepteurs (22, 175) (voir Tableau 2). La Malaisie, les Philippines, la Corée du Sud, Taiwan et la Thaïlande, pays qui ont tous des stations commerciales, ont pres des deux tiers des stations de la région. Dans les autres pays, la plupart des stations relèvent de I'Etat (211). Néanmoins, le nombre des stations commerciales et privées est en train d'augmenter, tandis que beaucoup de stations privées existantes accroissent leur puissance d'émission (166). Les industries de la télévision, de la vidéo et parfois même du film sont en train de prospérer en Asie, souvent grâce à des investissements internationaux ou au soutien de I'Etat. En Inde, des sociétés japonaises intensifient la production en coentreprises de récepteurs de télévision pour satisfaire la demande qui augmente rapidement dans ce pays et aussi pour exporter vers les pays voisins (160). Des sociétés américaines ont l'intention de construire des cinémas en Indonésie, à Singapour, à Taiwan et en Thailande (171). Le gouvernement de la Corée du Sud projette d'investir 39 milliards de dollars, au cours des cinq prochaines années, dans les industries à haute technologie et, en particulier, dans le développement et la fabrication d'appareils de télévision et de magnétoscopes (164). La production et la distribution de magnétoscopes et de vidéocassettes sont en train de s'implanter dans de nombreux pays de la région. AUKPhilippines, par exemple, le nombre de magnétoscopes a presque doublé en cinq ans, passant de 380.000 en 1984 a 750.000 en 1989. Beaucoup de metteurs en scène et de producteurs qui travaillaient presque exclusivement sur film l'ont abandonné au profit de la vidéo (172,217). C'est en Asie qu'on trouve quelques-unes des industries cinématographiques les plus importantes. L'industrie indienne du film est la première au monde, avec 781 films produits en 1989 (154, 158). La Chine, I'lndonésie et les Philippines ont aussi de grosses industries du film. En 1988, la Chine a produit 158 films et I'lndonésie, 82 (147, 153). En 1987, dernière année pour laquelle on dispose de statistiques, 139 films ont été produits aux Philippines, faisant de ce pays le septième producteur mondial (217). POPULATION REPORTS C'est en 1952 que I'lnde a entrepris son programme national de planning familial le premier en date dans le monde. Depuis, elle recourt à divers médias, dont le film et la télévision, pour encourager le planning familial. Par I'intermédiaire de la Division du film du ministère de I'lnformation, de la Radio et de la Télévision, le ministère de la Santé et de la Protection Familiale a produit plus de 270 films de planning familial. Ces films vont depuis des explications détaillées des techniques de stérilisation à l'intention des dispensateurs de planning familial jusqu'à des films visant à motiver le public en présentant les avantages dont bénéficient les familles de 2 ou 3 enfants (76). Au cours des dix dernières années, on a assoupli les restrictions limitant la possession de récepteurs de télévision, on a multiplié les relais par satellite et le gouvernement a installé dans les villages des télévisions communautaires. Disponible actuellement : « LA VIDE0 POU PLANIFICATION FAMILI Pochette No. 13 des Population Comm Services Une vidéo de 26 minutes montrant corn télévision peuvent être employées corn tion, d'éducation et de communication en plannin est à la disposition de certaines organisations qui s occu de planning familial, de santé et de population. La vi existe en anglais, français et espagnol, reprend des é1 de programmes de planning familial rtalisés en A m latine, en Asie, en Afrique et au Proche-Ori Egalement disponibles : FILMS SUR L A PLANIFICATION FAMI Johns Hopkins UniversitylPopulation Communic vices disposent d'un certain nombre de films de organisations de pays en développement qui s'occupe planning familial, de santé et de population peuvent gratuitement ces films, qui peuvent également être a par des établissements commerciaux de pays en d ment et par des organisations publiques et privées développés. Ces films ont été réalisés dans ies annees le Airlie Center, de l'Université George Washington, et fi cés par l'US AID. Pour plus ample informé au sujet du pri de la vidéo, ou pour demander une lis dresse suivante : Media/Material Center Population Communication Services Center for CommunicationPrograms The Johns Hopkins University 527 St. Paul Place Baltimore, MD 2 1202, USA 13 II y a donc maintenant beaucoup d'Indiens qui peuvent regarder la télévision. Premier feuilleton télévisé au service d u développement. Dans les rues de I'lnde septentrionale, les bouti. quiers et les marchands ont fermé tôt leurs magasins pour célébrer les noces de Badki et d'Ashwini, deux des vedettes de télévision les plus populaires. Quelle était la cause de ce remue-ménage ? Un feuilleton télévisé appelé « Hum Log » (Nous, le peuple). C'est le premier feuilleton télévisé de I'lnde qui, au cours de multiples épisodes, se soit mis délibérément au service du développement. De façon amusante mais positive, « Hum Log » plaidait pour l'égalité de la femme, l'harmonie familiale et la réduction du nombre d'enfants. En moyenne, 50 millions de téléspectateurs ont vu chacun des 156 épisodes du feuilleton, qui a occupé l'antenne pendant 17 mois en 1984 et 1985 - marquant ainsi un record pour la télévision indienne (179, 187). « Hum Log » doit beaucoup à David Poindexter, président de Population Communications International, qui a demandé à Miguel Sabido, producteur mexicain de « Telenovelas »,de diriger, à l'intention de journalistes de télévision indiens, un séminaire sur la planification de feuilletons (113). « Hum Log » a été produit par une société indépendante à raison de 6.000 à 12.000 dollars l'épisode ; le financement a été assuré par la publicité. II a été diffusé par Doordarshan, le réseau de télévision de I'Etat (186). Pourquoi « Hum Log » a-t-il attiré un tel public ? Pour deux raisons principales. En premier lieu, la transmission par satellite donnait à la télévision une couverture plus large en Inde : le nombre des téléspectateurs est passé de 30 millions en 1983 à 80 millions en 1987. « Hum Log » a été diffusé durant cette phase d'expansion, à un moment où la télévision était, pour beaucoup, une nouveauté. En second lieu, les personnages de « Hum Log » avaient, aux yeux du public, l'apparence de la réalité, et des millions de téléspectateurs s'identifiaient avec eux. Les téléspectateurs ont envoyé plus de 400.000 lettres, dont beaucoup étaient adressées aux personages, et non aux acteurs ou aux actrices. Un grand nombre d'entre eux s'identifiaient à un ou plusieurs personnages, et beaucoup ont évoqué les questions sociales que posait le feuilleton. Cependant, « Hum Log » n'a eu un succès immédiat. Les 13 premiers épisodes insistaient trop sur le planning familia1 et comportaient des scènes de violence entre maris et femmes dans des dispensaires. Le public ne les a pas aimés. Cette méthode de « vente à tout prix » était contraire aux leçons que Sabido avait apprises au Mexique. En effet, il avait constaté que les premiers épisodes devaient surtout servir à présenter les personnages et le scénario, en adoptant une méthode discrète pour promouvoir le développement. Sous la pression du parlement indien, du ministère de l'Information, de la Radio et de la Télévision, des promoteurs du feuilleton et des téléspectateurs, l'auteur et les producteurs de « Hum Log » ont décidé d'accorder moins d'importance au planning familial pour laisser une place plus grande à d'autres questions sociales. Dans ses épisodes ultérieurs, « Hum Log » a donés apporté un soutien plus subtil au principe d'une réduction du nombre d'enfants (181, 187). Afin d'évaluer l'impact de « Hum Log »,on a effectiié, une fois la série terminée, une enquête auprès de 1.170 téléspectateurs. O n a également analysé 500 lettres de téléspectateurs. Ces deux méthodes ont montré que le public avait aimé I'émission, mais que celle-ci n'avait eu cependant qu'une valeur éducative secondaire (179, 185, 189). Environ 8 % des lettres analysées laissaient supposer un certain changement de comportement. C'est ainsi que certaines lettres disaient que « Hum Log » avait amené leurs signataires à demander de l'aide à des organisations de protection de la femme. Par ailleurs, après que « Hum Log » a mentionné les dons d'organes, on a vu augmenter le nombre des personnes qui voulaient faire éventuellement don de leurs yeux. Aucune mention n'était faite de changements de comportement à l'égard du planning familial. Même s'il est vrai que les auteurs de ces lettres ne représentent pas le téléspectateur moyen, il n'en reste pas moins que, vu l'ampleur du public, un pourcentage de changement, pour réduit qu'il soit, signifie qu'un grand nombre de personnes ont réagi à I'émission. « Hum Log » a été évalué par des chercheurs de la Annenberg School of Communications, université de la Californie du Sud (40,181). Ce feuilleton télévisé a eu aussi d'autres effets. Ce fut la première émission de la télévision indienne à avoir un sponsor commercial. Sa popularité et Ifaugmentation des ventes des nouilles « Maggi 2-Minute Noodles », pour lesquelles ce feuilletons faisait de la publicité, ont convaincu beaucoup d'autres entreprises que la publicité télévisée était payante. II en est résulté un accroissement des feuilletons télévisés de production indienne, tandis que I'industrie indienne du cinéma était encouragée à s'intéresser davantage à la télévision (186). 72 Bangladesh Le film bangladeshi intitulé Amra Dujon met en scène Sazrad Khan et Mrtalr Banerjee, deux stars qui louent le rôle de jeunes mariés qui ont recours au planning familral. 14 Au Bangladesh, le cinéma est l'un des principaux arts du spectacle et les films sont prisés par toutes les classes sociales. Une formule de base se retrouve dans tous les POPULATION REPORTS gande, T-shirts, prix et cartes postales représentant les artistes et contenant le texte des chansons - soit près de six fois le coût direct du projet, qui s'élevait à 250.000 dollars. Une fois le projet achevé, la Philippine Long Distance Company (téléphone interurbain), qui était l'un des sponsors, a donné de l'argent au PCF pour payer les salaires des conseillers qui répondaient au téléphone rouge, ainsi que le temps d'antenne des spots qui faisaient de la publicité pour « Dial-A-Friend, » ce qui a permis de prolonger la ligne rouge pendant six mois (130). films : stars prestigieuses dans les rôles principaux, scénario mélodramatique, musique et danses. II n'est pas difficile d'y glisser des messages de planning familial. Résultat : depuis 1985, plus de 10 millions de gens ont vu « Arnra Dujon » (Tous les deux), histoire de deux jeunes mariés qui décident d'attendre pour avoir des enfants et d'utiliser le planning familial. Le thème principal est celui d'un couple qui doit surmonter les traditions pour discuter du planning familial (47, 126,192). Un film ultérieur, « Sonarnoni » (La perle d'or) retrouve le même couple après la naissance de son premier enfant. Quand celui-ci tombe malade, il le traite par réhydratation orale : l'enfant survit. Les deux films sont l'oeuvre de Alamgir Kabir, décédé depuis lors, et d'une équipe technique composée uniquement de Bangladeshi. Ils ont été produits par John Riber, de Development through SelfReliance Inc. (DSR), avec le soutien de Population Services International, qui dirige aussi le Programme de commercialisation à but social du Bangladesh (47,192). Une enquête portant sur 600 jeunes de 15 à 25 ans vivant dans le Grand Manille et effectuée peu après le lancement de « 1 Still Believe » a révélé que les chansons et leurs messages avaient atteint le public visé. Plus de 90 % Philippines Au printemps 1988, « That Situation » (cette situation), chanson et clip interprétés par une jeune Philippine pratiquement inconnue, nom de Lea Salonga, et par le groupe « Menudo » de réputation internationale était l'une des chansons les plus à la moc du Grand Manille (Metro Manila). Ce qui rendait la chanson différente des autres était son message : ne vas pas trop loin, sans quoi tu te retrouveras dans « cette situation ».Quelques mois plus tard, une autre chanson encourageant la responsabilité sexuelle, « I Still Bel~eve)) (Jecontinue à croire), interprétée par Lea et Charlie Masso, un ancien membre du groupe « Menudo )) connut un succès encore plus grand ,A,,? " cr B 9 $283%'g; Les chansons populaires et les clips musrcaux de Lea et Charlie étaient liés à des spots télévisés qui mentionnaient le téléphone rouge. Des milliers de jeunes Philippins ont téléphoné pour demander des conseils. A.-.-, ( I L S , IJUt. Les deux chansons et les clips qui les accompagnaient, étaient I'oeuvre de la Campagne multimédias pour les jeunes - campagne conçue pour encourager la responsabilité sexuelle parmi les adolescents du Grand Manille. La campagne s'est scindée en deux phases : phase commerciale et phase institutionnelle. La phase commerciale a veillé au succès des chansons et des clips à la radio et à la télévision. La phase institutionnelle a relié les chansons au message de responsabilité sexuelle par l'intermédiaire de la presse et de spots à la radio et à la télévision ; d'un téléphone rouge, appelé « Dial-A-Friend », mentionné par Lea dans les spots télévisés, qui permettait d'obtenir des conseils ; d'une visite d'ëcolès par Lea ; et de concours d'essais et de peinture ouverts aux jeunes. Le projet Center Foundaa été conçu et exécÜté par la populatioi tion (PCF) des Philippines, avec un soutien financier de l'US AID et une assistance technique de JHUIPCS. Un élément novateur du projet était sa stratégie de partage des coûts. Le PCF a négocié au total 1'4 million de dollars de sponsorisation par des sociétés commerciales, y compris des temps d'antenne gratuits ou payants à la radio et à la télévision, la couverture par la presse et par d'autres instruments publicitaires, affiches de propaPOPULATION REPORTS se rappelai'ent les chansons et leurs paroles ; 70 % interprétaient correctement le message ; et plus de 40 % en avaient parlé à leurs amis et à leurs parents. Lequart d'entre eux ont dit avoir recherché des informations sur la contraception (voir Figure 2) (130,178). Le téléphone rouge n'a pas permis de répondre à tous les appels. En effet, plus de 8.200 appels ont été reçus sur quatre lignes téléphoniques pendant les premiers 165 jours de la campagne ; or, on estime, d'après les réponses au questionnaire, qu'environ 150.000 correspondants ont essayé d'obtenir la communication (130). Cette constatation renforce l'idée selon laquelle les dispensateurs de services ne doivent pas sous-estimer I'impact qu'exerce une campagne bien conçue par les médias et qu'ils doivent être prêts à y répondre. Au bout d'un an, on avait reçu 22.285 appels (79). La plupart des interlocuteurs utilisant le téléphone rouge étaient des femmes célibataires âgées de 15 à 24 ans. Les problèmes les plus fréquents concernaient les relations avec les parents, les camarades, les amis et amies le comportement sexuel et enfin l'estime de soi (178). Les conseillers répondant au téléphone rouge renvoyaient leurs correspondants à 22 centres de consultation s'ils estimaient que des avis plus précis étaient nécessaires. 15 Figure 2. Impact de la chanson « I Still Believe », février 1989 100 V) 5 e 80 60 e :: $40 3u $ 20 O Se rappe- Aimaient la Interprétaient Influencés Ont parle Ont recherché laient la chanson correctement par la de la tnformation chanson le message chanson chanson a sur le PF des amrsiparents Dimension de I'bchantillon = 600 sujets PF = Planning familial Source :Rimon (230), Siiayan-Go (178) Campagne visant à susciter la demande. Entre septembre et décembre 1988, Dolores, une mère aux traits fatigués et vieillis, a dit aux téléspectateurs de Manille, de Cebu, d'Iloilo et d'autres villes des Philippines que les femmes ne devraient pas avoir un enfant par an. Et Joseph Estrada, ancienne vedette du cinéma devenu sénateur, a demandé instamment aux couples de pratiquer le planning familial. Pour la première fois, chaque spot se terminait par une liste des méthodes de contraception. Entre temps, Helen Vela, actrice bien connue de la radio et de la télévision, dénonçait, dans une série de spots, les fausses rumeurs qui couraient au sujet de la contraception. Afin d'en obtenir une évaluation, on a ajouté six questions à une enquête d'étude de marché effectuée dans le Grand Manille six mois après la fin de la campagne. Sur 2.900 hommes et femmes enquêtés, 62 % se rappelaient la campagne. Sur ce chiffre, 96 % l'avait vue à la télévision, 45 % en avaient entendu parler à la radio et 14 % en avaient vu la publicité dans des journaux, revues ou documents. Plus de 85 % ont déclaré que le message le plus important qu'ils se rappelaient étaient que les couples devaient planifier leur famille et éviter d'avoir trop d'enfants. Plus de 90 % étaient d'accord pour qu'on donne la liste des méthodes de contraception, malgré les objections des représentants de I'Eglise catholique. Chose plus importante encore, parmi ceux qui avaient conscience de l'existence de la campagne, 58 % avaient I'intention de se rendre dans un centre de planning familial, et 26 % déclaraient qu'ils le feraient certainement. Ce sont les femmes de 18 à 34 ans, cibles principales de la campagne, qui avaient le plus I'intention de se rendre dans un centre. Cependant, on n'a pas mesuré le nombre effectif des visites. La campagne a été financée par l'US AID, par le canal de la Commission de la population des Philippines (POP-COM). Elle a été réalisée par une agence de publicité du pays, Campaigns Inc. pour le compte du PCF, avec une assistance technique de JHUIPCS (35,129, 221). sion, de la vidéo etlou du film dans leurs projets ; cependant, un grand nombre de ces derniers n'ont pas été évalués de près. II s'agit des projets suivants : « Jangan Dulu » (Attends un peu, mon amour), première chanson indonésienne qui encourage le planning familial. Une jeune chanteuse, lrianti Emingpraja, a enregistré la chanson qui fait partie de l'album qu'elle a sorti en 1988. La chanson conseille aux jeunes d'attendre pour se marier et de prendre le temps « d'étudier et de réfléchir ».La chanson a été employée par un spot télévisé de 60 secondes, dont la sonorisation pouvait aussi être diffusée à la radio. L'album s'est vendu à plus de 100.000 exemplaires. « langan Dulu » a coûté 3.000 dollars. Sa production a bénéficié d'un soutien du Comité national de coordination du planning familial d'Indonésie (BKKBN) et du Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) (109). Une émission hebdomadaire de 15 minutes, Population et Planning familial, de la Télévision centrale de Chine. L'émission traite de la politique démographique et de ses bases théoriques et donne des informations sur la grossesse et l'accouchement. Le Centre national de communication et d'éducation en planning familial fournit gratuitement des enregistrements de l'émission aux stations locales aux fins de retransmission (225). La télévision est en voie d'expansion au Proche-Orient et en Afrique du Nord, où il y a actuellement un récepteur pour huit habitants et un total d'environ 41 millions d'appareils. La région a environ 420 stations et leur nombre augmente. Les trois quarts environ de ces stations sont propriété de I'Etat (22). Spots de télévision largement diffusés. Vers le milieu de l'année 1988, les téléspectateurs égyptiens pouvaient voir, par exemple, les spots suivants : La femme : Tu sais que ma mère veut que nous ayons un autre enfant. Le mari : Ecoute, belle-mère ; est-ce qu'on n'éclaircit pas les cotonniers pour laisser entre eux suffisamment de place pour qu'ils puissent pousser correctement ? Les enfants, c'est pareil. II faut espacer leur naissance de deux ou trois ans pour qu'ils puissent grandir en bonne santé. La belle-mère (d'une voix pleine d'ironie) : Et o ù as-tu appris toutes ces belles choses, cher beau-fils ? Le mari : De toi, belle-mère ! (9). Autres films et programmes de télévision Plusieurs autres organisations de planning familial d'Asie se sont servies ou se servent actuellement de la télévi- Ana Zanana, la belle-mère de ce spot télévisé, est devenue célèbre en Egypte. O n la voyait jusqu'à cinq fois par jour, interlocutrice amusante de messages de planning POPULATION REPORTS - au moins un spot. La quasi-totalité 99 % - comprenaient les messages et 70 % pouvaient se rappeler une ou plusieurs phrases des spots (218). familial. La campagne a reçu de la presse un accueil favorable et les journaux se sont mis rapidement à parler du personnage stéréotypé d'Ana Zanana, et à faire des plaisanteries à son égard. Les spots <( d'Ana Zanana » avaient pour vedette une actrice égyptienne bien connue, Sana Younis. Dans son rôle d'Ana Zanana, elle dissipait les faux bruits, corrigeait les informations erronées et encourageait le public à s'adresser aux services appropriés pour obtenir des renseignements sur le planning familial. On a réalisé 14 spots, ayant chacun un message clair et simple. Les séquences du début et de la fin des spots restaient les mêmes pour toute la série. Chaque spot a été diffusé en moyenne une centaine de fois durant l'année. La télévision est un excellent moyen de transmission des messages de planning familial aux publics égyptiens, et notamment aux femmes. Plus de 95 % de la population a accès à la télévision. II y a deux fois plus de femmes qui regardent la télévision que de femmes qui savent lire. Dans les zones rurales, où moins du quart des femmes savent lire, plus des trois quarts ont vu à la télévision des messages de planning familial (195). Les spots « d'Ana Zanana » ont atteint le public égyptien. Une enquête auprès de 1.789 hommes et femmes de diverses régions du pays a constaté qu'ils avaient tous vu Les spots ont été élaborés par le State Information Service (SIS), qui utilise les médias pour faire de la propagande pour le programme national de planning familial. Ils ont été réalisés par le Center for Development Communication (CDC), entreprise éqyptienne de production privée. La Academy for Educational Development (AED) a fourni une assistance technique, avec un soutien financier de l'US AlD et de JHU/PCS. Rmues vidéo pour salles d'attente de dispensaires. Dans les salles d'attente des dispensaires de planning familial, les clients se sentent inquiets, s'ennuient et sont mal à l'aise. Pour profiter du délai d'attente, le projet d'amélioration des services cliniques (projet CSI) de l'Association égyptienne de planning familial a réalisé une « revue vidéo 1). D'une durée de deux heures, chaque vidéo groupe des extraits de programmes de la télévision egyptienne suivis par un vaste public, entrecoupés de spots de planning familial diffusés précédemment, de messages concernant certaines méthodes de planning familial et de spots sur le CSI. La vidéo a été élaborée par CDC pour le CS1 avec un financement de l'US AID et une assistance technique de JHUIPCS. Le principe muser = éduquer h l'oeuvre « Marna Olu m'a dit de venir » Une jeune femme vient pour la première fois dans un dispensaire de planning fanlilial du Nigéria. On lui demande pourquoi elle est là, et elle répond : t< Mama Olu m'a dit de venir S. Marna OEu est une grand-mère, dont le r61e est joué à la télévision par un agent de santé, qui réprimande sa petite fille parce qu'elle a eu trop d'enfants trop vite. La jeune femme qui est venue au dispensaire a vu le spot télévisé et a décidé qu'elle ne voulait pas être comme la petite fille de Mania Olu. Elle a dtkidé de pratiquer le planning familial (1 12). , L'expression << amuser = éduquer >> est désormais très ' eriiployée pour dicrire ce qui s'est passé dans ce dispensaire , nigérian. Une idée, ou un comportement, par exmiple la pratique du planning familial, est représenté ou concrétisé en rccourant à une formule qui divertit (37). Pourquoi amuser ? Parce que c'est une chose : Personnelle. On éveille les sentiments des spectateurs qui partagent les joies, les malheurs et les angoisses des personnages. Populaire. Tout le nionde aime se divertir. Persuasive. On peut encourager les gens à modifier leur comporterrient. Rentable. On peut attirer le soutien commercial indispensable pour payer de bons messages de santé (40). La méthode amuser = éduquer s'appuie sur la théorie de l'apprentissage social définie par Albert Bandura et par d'riutres spécialistes (16). Le riiod2le est un élément impor- POPULATION REPORTS tant de l'apprentissage social : une personne en observe d'autres et prend leur comportement comme modèle. Or, on ne peut pas apprendre un comportement nouveau si on ne suit pas les démonstrations qui en sont faites. Le speetaele attire l'attention et offre des modèles qui font la démonstration d'un nouveau comportement recherché ou, dans le cas de la petite fille de Marna Olu, d'un comportement a éviter. La méthode amuser = éduquer appelle la collaboration d'acteurs, de producteurs, d'écrivains, de nietteurs en scène, de techniciens et de spécialistes de la santé qui doivent travailler de concert pour élaborer des rF produits de haute qualité qui plaisent au public et délivrent en même temps des messages sociaux vigoureux et exacts. Ce n'est pas chose facile. Pour exeTcer l'impact le plus profond, un projet qui fait appel à la méthode amuser = éduquer doit : être original, dramatique et émouvant ; choisir le média qui touche le public visé ; faire appel à des spécialistes compétents et habiles ; rechercher des idées, des texies et des éléments qui doivent faire l'objet d'essais préalables auprès du public vis6 (voir pp. 22-29) ; amuser d'abord et éduquer ensuite ;et attirer le soutien du secteur commercial - soutien financier, promotionnel ou « en nature D, don de temps d'antenne, par exemple (37,48). 17 d'approbation du planning familial et un accroissement de l'emploi de méthodes modernes de contraception (voir Figure 3). Par ailleurs, 63 % des personnes interroguées ont déclaré avoir parlé du planning familial avec leur mari après avoir vu un message de planning familial. Plus de 10 % s'étaient rendues dans un centre de planning familial, et plus de 20 % ont dit qu'clles avaient I'intention de le faire. L'emploi de méthodes modernes s'est intensifié, passant de 39 "/o à 42 %. L'emploi du DIU qui est la principale méthode moderne en Turquie - est passé de 16 % à 22 % (226). La belle-mère comique Ana Zanana, jouée par la célèbre actrice Sana Younis, est devenue un visage familier dans toute I'Egypte grâce aux spots télévisés qui dissipaient les faux bruits concernant le planning familial. La campagne a exercé son impact le plus profond sur les femmes qui avaient de un à cinq ans de scolarité. Dans ce groupe, I'emploi de la contraception est passé de 31 '% à 44 %; il n'a pas changé parmi les femmes sans instruction. Parmi les femmes qui avaient plus de cinq ans de scolarité, il a légèrement augmenté. Une explication de ces différences pourrait être que 55 % des femmes sans éducation disaient n'avoir rien vu de la campagne, contre 82 % des femmes ayant une certaine instruction (116). La campagne a été organisée et exécutée par la Fondation turque pour la santé familiale et le planning familial, qui est un organisme à but non lucratif, avec un soutien de I'US AID et une assistance technique de JHUIPCS. * Turquie O n estime que 240.000 Turques ont commencé à employer des méthodes modernes de contraception ou les ont adoptées en remplacement d'autres méthodes après une intense campagne multimédias réalisée fin 1988 en faveur du planning familial. Entre octobre et décembre, les téléspectateurs turcs ont pu voir plus de cinq heures de programmes de planning familial. Chaque programme a été vu par au moins 20 millions de personnes, soit 55 % des téléspectateurs adultes, dont 6 millions de femmes mariées en âge de procréer représentant plus de 80 % du public visé (207,227). La campagne a réalisé et diffusé, au total, 10 spots amusants et dramatiques, une pièce en trois volets, une documentation et un programme de motivation du planning familial. Les spots ont été télévisés 145 fois, souvent aux heures de grande écoute. Une pièce radiophonique, huit mots de radio, deux affiches, des brochures, des calenet un film d'enseignedriers, une exposition de ment à l'intention des centres de planning familial Sont d'autres éléments de la campagne (207,224,227). La campagne a obtenu l'aide et le soutien des dirigeants ~olitiaueset des médias. Elle a commencé par un colioque'dlune journée groupant plus de 600 dccideurs et journalistes, pour leur faire connaître la campagne et obtenir leur soutien. A cause de ce colloque et en raison de la grande qualité des productions, la radio et télévision turque a fait don du temps d'antenne. La presse a fait une publicité implicite par les articles consacrés à la Campagne. Le temps d'antenne, la couverture de presse et la publicité qui en résultait ont été évalués aux alentours de 2 millions de dollars, soit plus du sextuple du coût du projet (232.000 dollars) (207, 226,227). Des enquêtes préliminaires et rétrospectives, effectuées et février 1989' et portant sur t'lus entre "ptembre de 2.000 femmes mariées îgées de 15 à 44 ans, ont constaté des augmentations sensibles de connaissance et 18 Autres utilisation d e la télévision et de la vidéo L'emploi de la télévision et de la vidéo par des projets de planning familial est en train de s'intensifier au ProcheOrient et en Afrique du Nord. Parmi les projets actuels ou futurs, on peut citer les suivants : Un programme de formation, réalisé par le ministère égyptien de la Santé, qui se sert d'une vidéo de 30 minutes, « Counseling :An Art and A Science )) (la consultation : un art et une science), pour enseigner les techniques de consultation à son personnel clinique. La vidéo suit l'acrostiche BERCER mis au point par )HU/ PCS (voir Population Reports J-35, La consultation fait tout la difference, décembre 1987 et J-3G, Guide de consultation, décembre 1987). La vidéo a été élaborée par le CDC, sous financement de I'US AID et avec une assistance technique de JHUIPCS(205). Figure 3. Impact de la campagne turque mu[timédias d'octobre-décembre 19811 sur les connaissances, les attitudes e t le comportement 5 .ai i+,oo - L - 0 Avant la campagne(ao0t-septembre1980) ; 54 % % 2 40 $ 20 5 O 2 Aprbs in campagne (tdvrier-mars 1989) Ms io , - 1 Avalent connalasance duPF' ü4llnlssaient correctement IePF' Approuvaient vig~ursusemsnt le PF ' Employalent uns methode moderne' Employaient uns methode trsdillonnells FsmmssmarleesenBgedeprocreer ~ : ~ ~ ~: ~ ~ : O ~ ' h ,=" ~ t I I I O n 2.~47pers.avantlacampagne,2.~4~pera.apr~sIscampegne ~Dllfdrencsatatlatlquementsignlflcatlve ÇOUACE Zat(227) POPULATION REPORTS « The Family House. » (La maison familiale), feuilleton commercial « de santé publique » conçu pour être diffusé dans les pays de langue arabe. Parmi les sujets des 15 premiers épisodes figurent l'espacement des naissances, la TRO et la prévention des accidents domestiques. « The Family House » sera produit par le CDC en Egypte, avec un financement de démarrage fourni par le Centre de recherches pour le développement international du Canada et une assistance technique de JHUIPCS.Après ce financement initial, le CDC a l'intention de continuer à produire « The Family House » grâce aux recettes publicitaires. Une série de 11 spots de télévision présentés au public égyptien par le SIS en mars 1990. Sous le nom de « Journal d'un médecin »,chaque spot a pour vedette Karima Mukhtar, une actrice égyptienne bien connue, dans le rôle d'un médecin traitant qui raconte ce qu'elle a entendu dire des utilisatrices du planning familial et de leurs ennuis. Sept spots mentionnent spécifiquement des méthodes de planning familial. Les spots ont été élaborés pour le SIS par le CDC, sous financement de l'US AID et avec une assistance technique de ]HU/ PCS. Dix autres spots qui suivent la même formule de présentation doivent être diffusés vers la fin de l'année 1990 (87,88). Figure 4. Impact de (( ln a Lighter Mood »,à Enugu, état d'Anambra, Nigéria, 1986-1987, de 299 interviews 1 sur l<*pr.qui l * i n i v u n i i.igttiwbd 1 dans les rues 1 sur 299 perionner ~nbrrogbos: Regi~aisn' 1 1 9.r.ppelalsnt k nmiaw d* PF 7 Sur (82 par. qul rugirdalent I i TV 9 i. wrippdilonl i n r u du dl.panulm 7 Almalsnt In Ughter Mood 7 PF = Plannlng famlllal Source :D'aprbs Plotrow et coll. (112). heures par semaine, les vidéocassettes ont beaucoup de spectateurs (174). Cr Nigéria En Afrique, il y a de plus en plus de téléspectateurs, bien qu'il y ait relativement peu d e récepteurs - environ 17,2 millions, soit un par 29 personnes (22). Les appareils de télévision sont à portée de bourse des citadins bourgeois et on trouve souvent des maisons qui ont la télévision, mais pas le téléphone (197). 11 existe environ 300 stations d'émission en Afrique (175). Les émissions de télévision peuvent être captées sur 20 à 80 % des territoires nationaux (131). Utilisation du principe « amuser = éduquer ». Le pouvoir qu'a la télévision de faire venir des clients aux centres de planning familial a été prouvé dans trois villes du Ilorin, Enugu et Ibadan. Dans toutes ces trois Nigéria villes, on s'est servi de la méthode « amuser pour éduquer » afin de développer les annonces par des spots divertissants et pour incorporer des messages de planning familial dans les spectacles qui existaient et qui avaient déjà un vaste public. A Ilorin, cinq spots télévisés ont fait partie d'une campagne multimédias qui, pendant trois ans et demi, a cherché à attirer des clients vers les centres du ministere de la Santé. Le nombre des personnes venant aux centres est passé de 254 en janvier 1984 à 3.545 en mars 1987 soit 13 fois plus. Cet accroissement peut être dû en partie à la campagne et en partie a d'autres facteurs (112). La plupart des pays africains n'ont pas les moyens financiers de produire leurs propres émissions. Le Nigéria et le Cameroun sont parmi les rares pays qui ont acquis une capacité de production qui leur est propre (206). Les programmes des Etats-Unis et d'Europe occidentale sont importés à bas prix, et de plus en plus par satellite. L'Afrique francophone, par exemple, reçoit par satellite, depuis mai 1989, les programmes de la cinquième chaine française (Europe 5). La chaine de spectacles musicaux en vidéo, MTV Europe, a commencé à émettre cinq heures par jour sur le réseau de télévision du Kenya en juin 1990 (89). L'accroissement du nombre des magnétoscopes et de vidéocassettes en Afrique fait une vive concurrence aux émissions nationales de télévision et aux cinémas locaux. Le nombre des magnétoscopes, qui se situe aux alentours de 1'2 million, reste faible ; cependant, il a triplé en cinq ans, ce qui représente, en pourcentage, une augmentation qui atteint presque le quadruple de celle du nombre des récepteurs de télévision (voir Tableau 1). Au Ghana, par exemple, près de 10 % de tous les propriétaires de récepteurs de télévision ont aussi un magnétoscope. Comme les émissions de télévision sont limitées à 39 A Enugu, I'émission populaire de variétés In a Lighter Mood » a comporté 43 épisodes dramatiques évoquant le planning familial. Pendant cette période, le nombre des clients du principal dispensaire d'Enugu est passé de 50 à plus de 120 par mois. Apres le premier mois, 45 % des clients, en moyenne, disaient que l'émission avait motivé leur visite. Une enquête effectuée aux coins des rues a révélé que plus de la moitié des personnes interrogées avaient vu I'émission « ln a Lighter Mood » la veille au soir. Plus des deux tiers d'entre elles pouvaient donner l'adresse du centre qui avait été mentionné (voir Figure 4). Sur la base de « In a Lighter Mood »,un projet analogue a été réalisé à Ibadan. Pendant six mois, à partir d'octobre 1987, des thèmes de planning familial ont été évoqués dans deux émissions de télévision : dans 26 épisodes du « Koko Close », I'émission la plus suivie d'Ibadan, et dans 13 épisodes de « Mulero »,magazine féminin hebdomadaire. O n a également diffusé des spots faisant de la publicité pour les centres de planning familial. Le nombre des nouveaux clients a presque triplé durant la période des émissions. Les clients qui venaient aux centres disaient avoir été motivés par les émissions. Les deux sources de motivation les plus souvent citées étaient - POPULATION REPORTS - (( "Wait for Me" et "Choices" Au Nigéria, plus de la moitié des habitants des villes et près du quart des habitants des campagnes ont entendu les chansons de King SunnyAdé et #Onyeka qui enCoungent le planning le personnel des hdpitaux et des dispensaires (30 %) et la télévision (24 %). Au début, la radio venait en troisième position mais, au cours du second mois de la campagne, elle a été remplacée par les amis, les conjoints et les parents. Ces constatations sont importantes parce que : 1) il est rare que, dans ces enquêtes, les médias soient plus souvent mentionnés que les relations interpersonnelles - peut-ètre parce que, d'ordinaire, les médias ne diffusent que ires peu dtinformations sur le planning familial ; et 2) l'augmentation du nombre de personnes qui viennent aux centres sur les conseils des amis1 conjointsiparents semble indiquer que les émissions de télévision ont peut-être encouragé les communications interpersonnelles (112). Ces trois projets ont tous été mis au point avec un soutien du ministère fédéral de la Santé, des ministères de la Santé des états, ainsi que de la télévision nigériane, sous financement de I'US AID et avec une assistance technique de JHUIPCS. Comme les messages de planning familial ont été ajoutés à des programmes existants, leur coût a été relativement modeste. Le projet « In a Lighter Mood » a coûté 38.297 dollars en deux ans tandis que le projet « MulerolKoko Close »,qui a duré un ans, a coûté 13.606 dollars (112). ' La musique et la prise de conscience. En septembre 1989, Wait For Me » (Atteins-moi) et « Choices », deux chansons de planning familial exécutées par King Sunny Ad6 et Onyeka Onwenu, deux stars du Nigéria, ont fait partie de l'album de King Sunny Adé, « Wait For Me »,qui est sorti à Lagos. Deux vidéos musicales, lancées par une émission populaire de télévision du samedi matin, « Morning Ride », accompagnaient ces chansons, qui ont fait l'objet d'une intense propagande aussi bien parmi les décideurs que parmi le public visé. Les exécutants ont lancé les chansons au cours d'une conférence de presse. King Sunny Adé et Onyeka ont fait une tournée dans les hôpitaux et les dispensaires, poursuivis par les caméras de télévision. La parution de l'album a été saluée par plus de 30 articles de journaux et de revues. 20 Le projet prouve le coûtefficacité de la promotion par les médias. Au total, le projet a coûté 293.400 dollars. Comme les médiaç ont un vaste public, le projet a tauché 46 personnes en âge de procréer par dollar dépensé, soit 2,2 cents par personne (118). Le projet a été exécuté par la Fédération nigériane pour le planning familial, sous financement du ministère fédéral de la Santé du Nigéria et de I'US AID, avec une assistance technique de JHUiPCS. Les deux vedettes ont prêté gratuitement leurs services au projet et King Sunny Adé a fait cadeau des droits d'auteUr des deux chansons à des Quvres Des d,enregistrement ont produit et sociétés diffusé Ifalbumet les vidéocassettes (120). 22 Mali Le projet Koteba )), au Mali, a conjugué la popularité du portée de la télévision. Un théâtre traditionnel et la koteba est une pièce de théâtre traditionnel malien qui sert à exprimer les préoccupat~ons quotidiennes de la population. Ce (( koteba de planning familial Pade, dont les deux femmes se disputent sans cesse et qui a beaucoup d'enfants en bas âge, à son ami qui n'a qu'une femme et moins d'enfants parce qu'il pratique le planning familial. En fin de compte, Pade décide de se servir lui aussi du planning familial et amène ses femmes au centre, o ù on leur apprend les différentes méthodes. Le « koteba » a été diffusé trois fois par la télévision malienne vers la fin de l'année 1987. )) )) ~ é ~ i pas ~devenue ~ immédiatement i ~ ~ populaire, maiselle a néanmoins laissé une impression durable. Environ un an plus tard, IAssociation malienne pour la Protection et la Promotion de la Famille, qui est la filiale de I'IPPF, a fait une enquête auprès de 500 clientes des centres de planning familial. Environ 25 % d'entre elles se rappelaient le « koteba )). Le projet était l'oeuvre conjointe de plusieurs organisations, dont la Radiodiffusion et Télévision du Mali (RTM), l'Institut National des Arts, l'US AID, et JHUIPCS. Comme la RTM a fait cadeau du temps d'antenne et de l'utilisation de son matériel de production, le projet n'a coûté que 3.000 dollars (144). -Cf Libéria II est difficile d'établir des statistiques sur l'impact de la croissance démographique rapide en une langue et par POPULATION REPORTS La vidéo élargit les possibilités de formation et d'enseignement La mise au point d'un matériel de vidéo portatif, bon marché et fücile à utiliser ouvre d'importantes nouvelles possibilités de formation des fournisseurs et de leurs clients. D'ores et déji, les prograinines de planning familial se servent d'un matériel de vidéo pour : a passer des rubans préenregistrés qui expliquent les méthodes de contraception aux clients et les dirigent vers des interventions cliniques ; enseigner aux fournisseurs l'art des consultations ou des méthodes techniques ; élaborer des matériaux pédagogiques en fonction des conditions locales ; a vendre des produits et des services aux clients et présenter des propositions de projets aux organismes bailleurs de fonds ; a fournir des rérictions immédiates concernant la façon dont se sont comportés des stagiaires à l'occasion d'exercices sur les mod5les de rôle ;et doeunienter les réalisations de programmes. Bien qu'elle ne soit pas encore universellement accessible, la vidéo coûte nioins cher que le film, tout en étant plus facile à produire. Les rubans vidéo peuvent être réutilisés et ils n'ont pas besoin d'étre traités. Selon l'usage qu'on veut faire de lri vidéo, les normes de production n'ont pas besoin d'étre aussi exigeantes que celles de la télévision et du film. On n'a guère bcsoin de formation technique pour se servir d'un simple matériel de vidéo ou pour élaborer des vidéos destinées à être diffusées. Les magnétoscopes durent plus que les projecteurs de filin et il est plus facile de trouver des pièces de rechange (1 88). Vidéos de formation en consultation Des vidéocassettes de forniation peuvent aider les dispensateurs de planning familial à améliorer leurs aptitudes à I'enseignement et aux comniunications interpersonnelles. Le Kenya, la Colombie et 1'Egypte (voir p. 18), par exemple, ont élaboré des vidéos de forn~ation.Au Kenya, une vidéo de I'Associatio~ikenyane p u r le planning familial (FPAK) et de l'Association pour la contraception chirurgicale volontaire (AVSC) enseigne les principes de consultation aux nouveaux dispensateurs de planning familial. Cette vidéo, appelée << Courtsefirrg :Hclpirlg People Make Fntnily Plawzirig Clzoices » (La consultation aide à faire un choix en matière de planning familial) met en scène des conseillers, agents de terrain, médecins, infirmikres et patients kenyans qui parlent de leurs expériences. Le Program for Appropriate Technology in Health (PATI-I) a mis le script au point, a supervisé la production et a fait de nombreux essais préliminaires au Kenya (2). La vidéo adapte les modalités de consultation élaborées par JHUIPIP (voir Population Reports, Guide de consultrition, décembre 1987). La vidéo existe en version française et elle est actuellement employée dans un certain nombre de pays africains. En Colo~iibie,une coopirative féminine de film, Cirie Mrqcr, a collaboré avec le Pathfinder Fund pour produire « Culidarl» (Qu;ilité), une vidéo sur la qualité des soins. Cc~lirludse sert de parbdies, de caricriturcs et d'interviews de clientes pour montrer aux dispensateurs de planning faniilial comment améliorer les services et rendre les dispensaires plus confortables. Elle fait ressortir que des clients trait& avec soin ont toutes chances d'avoir moins peur et de réagir positivenicnt au plrinning familial. Plus de 200 exemplaires de Coli(Irlr1ont été distribués à des -projets - et 3 des associations de planninr! familial en Amériaue latine (19). Vidéos de formation technique -- Lcs vidéos de forniation technique à I'intention des praticiens du planning familial donnent -# une démonstration visuelle de ce que le spectateur doit faire. Par excmple, FPAK, AVSC et PATH ont for collaboré 5 la réalisation de << Mittilapnrotoi~~jl Volirnrary Surgicul Conrruccprio~l», film teclinique sur la stérilisation chirurgicale volontaire de 1,1' femme. Ce film doit faire partie d'un programme de formation d'une semaine h l'intention de inédccins et d'infirmières de salle d'optration. La vidéo fait la démonstration des principaux éleriients de l'intervention chirurgicale, mais elle décrit encore comment mettre la patiente à l'aise et la rassurer. Elle convient aussi aux conseillers, aux éducateurs et aux directeurs de prograrilinc. La Fédération Internationale pour le Planning Familial (IPPF) lance une nouvelle sirie de vidéos techniques sur les niéthodes coiitraceptives. La première, « The Iritrut<tcrirle Device » (le DIU) traite de la consultation, du dépistage de contre-indications, des effets secondaires possibles et des complications de l'emploi du DIU, ainsi que des techniques de pose. La vidéo recourt à l'animation pour expliquer l'appareil reproducteur de la femme et la pose du DIU. PATH a souinis la vidéo ii des essais préliminaires au Zimbabwe et au Sierra Leone. Les dispensatcurs de service dc ces deux pays l'ont jugée intéressante, claire et utile. Le Johns I-iopkins Prograni for International Education in Reproductive Mealth (JHPIEGO) a égalenient réalisé une vidéo sur le DIU. Cette vidéo a un caractère plus clinique que celle de 1'IPPE Elle fait la démonstration de la technique « sans toucher » de p s e et de retrait du DIU Copper-T38OA. Les démonstrations se font sur des clientes. La vidéo doit servir à former des médecins, des infirmières et des sagesfemmes. Elle a été réalisLe en Thaïlande par le Centre régional de foriiiation cn santé de la procréation, Département d'obstétrique et de gynécologie, Chulalongkorn University, en collaboration avec JIIPIEGO, et a coûté moins de 10.000 dollars. Elle existe en versions thai et anglaise et sera disponible fin 1990 en versions française et espagnole (92). POPULATION REPORTS -.---.HP . - .* - - -- -- .-- est fondamental d'effectuer des recherches préliminaires sur les intérêts, les attitudes et les activités du public visé, y compris ses préférences et ses habitudes en matière de médias. II faut juger les attitudes du public à l'égard de tel ou tel comportement, savoir, par exemple, s'il est prêt à changer de comportement, quels sont les avantages qu'il perçoit, les obstacles à surmonter et les rumeurs et idées fausses qui courent. Même la langue employée pour parler du planning familial est importante. Afin de réunir ces informations, on a d'ordinaire besoin d'organiser des groupes d'expression et de procéder à des interviews. Un examen de l'environnement des médias révèle les voies que peuvent emprunter les communications. Des obstacles d'ordre juridique ou social peuvent interdire le recours à certains médias ou limiter la teneur des messages. Par exemple, de nombreux pays interdisent la publicité pour les contraceptifs à la télévision, mais ils permettent des émissions de caractère général portant sur le planning familial. Les décideurs des médias hommes politiques, directeurs d'émission, programmateurs de télévision, speakers à la radio, journalistes et autres personnes qui ont le contrôle de l'accès aux médias --doivent intervenir à ce stade. Leur soutien est essentiel parce que ce sont eux qui décident ce qu'on peut montrer. De plus, les moyens dont dispose l'organisation de planning familial pour exécuter un projet de médias doivent faire l'objet d'un examen attentif. Les projets de télévision, de vidéo et de film prennent du temps et coûtent cher. Dispose-t-on du personnel et de l'argent permettant d'exécuter le projet ? Qu'est-ce qui doit être fait par les organisations elles-mêmes et qu'est-ce qui doit l'être en faisant appel à l'extérieur ? Qui doit être responsable ? Quels sont les organismes, les consultants et les sociétés commerciales donatrices auxquels on peut avoir recours pour recevoir une aide ? Qui pourrait fournir des conseils techniques et des installations et services de réalisation ? D'ordinaire, c'est à ce stade qu'on identifie les agences de publicité et les sociétés de production locales. S'il est vrai que des metteurs en scène et des acteurs amateurs appartenant à l'organisation de planning familial peuvent réaliser pour usage intérieur des vidéos de formation non technique, ce sont des spécialistes des médias qui doivent réaliser tout ce qui doit avoir une diffusion plus large- et sans aucun doute tout ce qui s'adresse au public ou aux clients. Enfin, il est important de commencer sans retard la planification de l'évaluation. En effet, I'évaluation est essentielle pour tous les projets, si I'on veut savoir s'ils sont efficaces, si I'on veut identifier les éléments à améliorer et contribuer ainsi à une meilleure planification d u projet suivant. L'évaluation doit commencer dès qu'on a défini pour le projet des objectifs précis et mesurables. Les projets de communication doivent être conçus pour modifier les connaissances, les attitudes ou les pratiques de tel ou tel public ; il faut donc choisir, dès le début, des méthodes d'évaluation qui puissent mesurer ces changements attendus. C'est pourquoi il faut obtenir des données aussi bien avant le commencement d'un projet, pour définir une base d'appréciation et orienter la future planification, qu'une fois le projet terminé. Etape 2 :Conception du projet Au cours de l'étape 2, on choisit les modes de présentation et le média, en se fondant sur les informations obtenues au cours de la première étape. L'étape de conception doit porter essentiellement sur la planification stratégique et sur le développement du thème principal, argument massif du projet. Les questions fondamentales auxquelles cette étape doit trouver une réponse sont : Quels sont les meilleurs messages, les meilleures sources et les meilleurs médias qui permettent d'exercer une influence sur le public visé, et Vu les moyens disponibles, quelle est la meilleure façon de concevoir le projet ? L'élaboration d u message commence en précisant les connaissances, les attitudes et les pratiques qu'il s'agit d'influencer ; il faut trouver quelle influence les communications peuvent avoir sur tel ou tel élément (15). 11 s'agit ensuite de décider quelles informations on doit communiquer au public et comment attirer son intérêt. Les messages qui ont un contenu émotif important ou modéré sont ceux qui sont les plus persuasifs (55). En règle générale, des appels positifs - messages et/ou situations qui soulignent les avantages d'un comportement sain, qui donnent un sentiment d'exercer un contrôle sur soi et qui atténuent l'angoisse ou la peur - ont plus de chances que les messages négatifs de se graver dans la mémoire et de modifier le comportement (55, 74). Les messages de planning familial recourent souvent à la plaisanterie et à la crainte, mais on ne sait pas très bien si ces formules sont efficaces. Dans de nombreux cas, les messages humoristiques n e sont pas compris et n'exercent donc pas sur le comportement une influence aussi grande que les méthodes directes ou dramatiques (50, 55). Au Kenya, des essais préalables de cinq courts métrages de comédie et d'une pièce de théâtre ont constaté que les courts métrages n'étaient pas aussi prisés que la pièce ; qui plus est, les spectateurs n'ont pas trouvé leurs messages clairs (50). Cependant, dans la campagne de vasectomie réalisée au Brésil, la méthode humoristique a certainement motivé de nombreux hommes tandis qu'en Turquie on se souvenait parfaitement des spots amusants (voir p. 12,18). En règle générale, la plaisanterie donne les meilleurs résultats quand le public a déjà certaines notions du sujet (105). Elle peut atténuer la tension et présenter des sujets qui, sans cela, seraient tabous. La peur exerce aussi des effets discutables. Un certain niveau de crainte est utile pour amener les publics à changer de comportement, mais des craintes excessives peuvent conduire à un sentiment de fatalisme ou à ignorer tout simplement les messages (51,74). Dans un spot de télévision, le message doit attirer I'attention et porter spécifiquement sur ce qui préoccupe le public visé. Un spot ne doit pas présenter plus d'une ou de deux idées. Les informations doivent être inédites pour le public, exactes et pertinentes. Les informations importantes doivent être présentées au début ou à la fin d'un spot ou d'un programme, et doivent être répétées aussi souvent que possible ailleurs. Les meilleurs messages disent de façon très précise ce que peut faire le spectateur ou la spectatrice. Par exemple, les spots télévisés de la campagne multimédias pour les jeunes Philippins montraient les numéros de POPULATION REPOIlTS téléphone à appeler pour obtenir des conseils (voir p. 15). Les spots télévisés diffusés avec « In A Lighter Mood », au Nigéria, indiquaient o ù se procurer les contraceptifs (voir p. 19). La campagne du Cercle bleu, en Indonésie, dit qui il faut aller voir pour obtenir des services de planning familial (voir 201, 202). Le fait de donner tous les renseignements nécessaires pour agir, non seulement facilite la réalisation mais encore réduit l'angoisse et intensifie la motivation (27,54). Quel que soit le message, le choix d'une source approprié revêt une importance fondamentale parce que le message est associé à la personne qui le présente (14, 53). Par exemple, les Dominicaines continuent de demander la « pilule de Vickiana »,parce que Vickiana était la chanteuse qu'elles avaient vue lui faire de la publicité à la télévision (voir p. 11). Par contre, si les adolescents mexicains n'ont pas tenu compte de la chanson « Frena )) (Arrête-toi), c'est en partie parce que, à leur avis, un chanteur n'était pas habilité à délivrer ce message. (69, 73) (voir p. 10). Le public doit être à méme de s'identifier avec I'interprête. Le meilleur est en général un interprète c'est-à-dire dont la langue, les valeurs, la persimilaire sonnalité et les caractéristiques sociales sont très proches de celles du public visé, mais qui a plus d'expérience de 1; question et la connaît mieux. En règle générale, plus llnterprête est similaire, plus il est probable que le public I r i accordera sa confiance et suivra ses conseils (135). - Ils médias choisis doivent, bien sûr, être ceux qui ont le ::us de chances d'atteindre le public visé. La télévision, la lidéo et le film ont chacun des avantages et des inconvé,iients qui leur sont propres (voir p. 5-81. Les recherches préliminaires sur les préférences et les habitudes du public en matière de médias, effectuées dans le cadre de la première étape, ainsi que le budget et les objectifs du projet, aident à déterminer le ou les médias à employer. Une fois choisis les messages de base, les sources et les médias, on peut alors élaborer un avant-projet de scénario. II convient de confier la rédaction du scénario à un 'echnicien (scénariste, compositeur ou agence de publi,ité). Ce scénario doit tenir compte de ce que les richerches ont révélé à propos du public visé et doit r:p~ndre à ses préoccupations. A ce stade, l'organisation d: planning familial, les décideur des médias et d'autres personnes doivent examiner le script et proposer des II est beaucoup plus facile de modifier le sc;ipt à ce moment-là que pendant ou après la production- L'essai préliminaire permet, en s'adressant à des représentants du public visé, de voir comment on peut améliorer les premières versions des matériaux. II aide à éviter des erreurs coûteuses en indiquant les problèmes avant le stade de la production définitive et de la distribution. L'essai préliminaire doit fournir une réponse aux questions suivantes : O Est-ce que le message est compris ? Est-ce que la langue du message convient ? Est-ce que la teneur du message retient l'attention des spectateurs ? O Est-ce que les messages sont pertinents compte tenu du public visé ? Est-ce que l'interprète est appropriée et crédible ? O Est-ce que le public aime le spot, le film ou la vidéo ? Est-ce qu'il en parlera à ses amis ? O Est-ce que le spot, le film ou la vidéo offusque ? Pourrait-on y apporter des modifications pour le rendre moins choquant sans pour autant changer le message ? O Qu'est-ce qui ne va pas avec le matériau ? Qu'est-ce qui peut l'améliorer ? On révise les matériaux après l'essai préliminaire et on en fait au moins un autre essai avant la production définitive. II se peut qu'il faille alors réviser les calendriers d'exécution et de travail. L'essai préliminaire des matériaux de télévision, de vidéo et de film se fait de diverses façons. Souvent, on recourt à plusieurs méthodes pour surmonter les limitations d'une intervention. Par exemple, des groupes de discussion de 8 à 10 personnes faisant partie du public visé peuvent con- des messages 2. Etape 3 :Treemier essai du message et 5. Evaluatlon élaboration des matériaux r é t , q e 3 marque le commencement de la production et des' essais des versions préliminaires. II convient ici de dres,Ser un plan de travail, comportant des points de repGre permettant de suivre le déroulement des opération:s. Ce plan doit prévoir l'élaboration des matériaux, les esça is préliminaires, la production, le découpage apr&s la p r o c l ~ ~ teti ~lanpréparation définitive du produit, un plan p r é ~rninaire j de diffusion, dont un calendrier d'émission ou ,in plan de distribution, un calendrier des intervention:, de propagande et un calendrier d'évaluation. po<AJLATION REPORTS 1. Analyse de la situation Le«P» Etapes du projet de communication d'aprés JHU/Population Communication Services (117) $pl, LES LEÇONS DE L'EXPERIENCE Stratégie et planification 1. Fonder les messages sur une étude du public, y compris essais préliminaires. 2. soumettre le produit 5 des essais préliminaires soigneux, réviser et rccommencer les essais. publics difficiles à atteindre, comme les jeunes gens. 11. Exprimer le même thème de façon différente pour conserver l'intérêt des spectateurs. 12. Dire ce qu'on peut faire dès maintenant, par exemple, « Rendez visite au centre de planning familial votre quartier ,,ou « Téléphonez à ce numéro qui répondra à vos questions ». 3. Suivre un schéma établi i l'avance. 13. M~~~~~~ nombre possible de personnes. 19. Travailler avec les médias qui diffusent les nouvcllcs. Ils peuvent en effet donner une couverture positive et faire la publicité à titre gratuit. Etablir des rapports amicaux durables avec les de presse. 20. Diffuser le message aussi souvent que possiblc, aux moments et dans les lieux où le verra le public vise. lieu de parler. une image mémorable peut tenir lieu d'un que des 4. N~ faire la : On peut long vices et des produits qui sont disponibles et prêts. plus longtemps. 21. Conserver le rythme de la propagande afin d'cni~êclicr les réactions de se ralentir. 5. Aiguiller les personnes vers des services ou des dispensateurs connus, si possible. 22. Faire preuve d'originalité, 6. Encourager les scénaristes et les réalisateurs à placer des thèmes et des messages de planning familial dans les séries en cours. 7. Faire une forte propagande auprès du public et des maîtres d'auvre. Obtenir dans toute la mesure du possible la participation de personnalités connues. 8. Rechercher des sponsors commerciaux. Ils peuvent assumer une partie des coûts, fournir ou payer le temps d'antenne, et organiser des manifestations de propagande, y compris leur documentation. Teneur 9. Chaque produit doit contenir un seul message explicite. 10. Rendre les messages spécifiques. Les messages directs donnent les meilleurs résultats, notamment auprès des Qualité 14. Pour être sûr d'une bonne qualité, employer des techniciens compétents et de talent. d'un sens de la scène et d'émotion. Le public doit vibrer avec les personnages et ressentir leur situation. 23. Mettre le spectacle à l'avant-scène 15. S'exprimer par la voix de peret l'éducation à l'arrière-plan. sonnes - porte-paroles, vedettes, acteurs - que le public peut croire et en 24. Dans les fcuilictons, commencer qui il a confiance. 16. Pour que les productions destinées à la radio et à la télévision attirent l'at- par présenter les personnages et par situer l'action, pour donner plus tard Ics messages de planning familial. tention, s'assurer que la qualité de la réalisation répond aux normes des médias, ou les dépasse. 25. Bien dessiner des personnages qui peuvent servir de modEles de rôlc et amener le public à agir. Quantité Evaluation 17. Employer plusieurs médias. Allier télévision, film ou vidéo à la presse, à la radio et aux communications interpersonnelles pour multiplier l'impact. 18. Prévoir une distribution à long terme sur un vaste territoire. Distribuer sous diverses formes - film, magnétoscope familial et enregistrement radio et télEvision - pour toucher le plus grand tribuer à définir les idées des messages, à créer des personnages et à choisir le langage qui convient (44). O n peut alors montrer les canevas visuels ou d'autres matériaux non élaborés à certaines personnes qu'on interroge ensuite ou à qui on demande d e répondre à des questionnaires. (On entend par canevas visuel une série d e photos ou d e dessins représentant c e qui apparaîtra sur l'écran, image par image (30). Enfin, qu'il s'agisse d e la télévision, d e la vidéo ou d u film, on peut montrer un premier montage à des groupes plus nombreux juste avant la production définitive (212). Cessai préliminaire 26 Spectacle et éducation 26. commencer i*évaiuation par la conception du projet. Fixer dès le debut du projet des objectifs qui soient précis, mesurables, convenus, réalistes ct liriiités dans le temps. 27. Recueillir des informations coniparablcs ayant, pendant et après le projet. 28. Evaluer le projct de divcrscs f r i ç ~ ; ~ ~ afin d'en contrOler les résultats. avec des groupes est particulièrement important quan,d la présentation d e l'émission d e télévision ou du film une activité d e groupe, puisque l'essai indiquera c:omment le spectacle sera effectivement vu. Les essais préliminaires des messages et des matéi4iaux doivent s e faire avec les décideurs et aussi avec des re,présentants du public concerné. Leur approbation ou leur désapprobation peut indiquer dans quelle proportic matériau est vu ou, en fait, s'il atteindra jamais son public. Cessai préliminaire sert aussi à présenter le Pr ojet POPULATION REPOI,.ZTS à ses décideurs ; c'est souvent un bon moment pour demander leur soutien (212). projet se déroule normalement et contribue à identifier rapidement les problèmes. Qui procède à l'essai préliminaire ? II faut employer chaque fois que c'est possible des enquêteurs et des animateurs de groupe d'expression qui ont les compétences voulues. Parfois, on recourt à un employé de dispensaire ou à un collègue qui a reçu une certaine formation en communications interpersonnelles ou en interaction de groupe. O n peut recruter aussi des étudiants d'Université pour effectuer les essais préliminaires ; l'expérience les aide à développer leurs talents. La surveillance fait également partie de l'évaluation (voir Etape 5). Par exemple, les données concernant les ventes de billets, l'indice d'écoute, ou les ventes et locations de vidéo peuvent aider à savoir combien de personnes ont vu la production. D'ordinaire, c'est la phase de production qui est la plus courte, mais c'est aussi la plus coûteuse. II convient donc de prévoir chaque étape bien à l'avance de la date de tournage. Les acteurs, les lieux, les accessoires et le matériel technique doivent tous être prêts avant que la production commence. Comme il faut du temps et de l'argent pour recommencer le tournage, il convient de faire beaucoup de prises de vues supplémentaires pour qu'on dispose d'une réserve en cas de besoin. La production définitive et le tirage avant distribution ne doivent se faire qu'après que toutes les modifications aient été effectuées et approuvées. ztape 4 :Exécution et surveillance L'exécution met la conception en œuvre. Les matériaux doivent être prêts à être distribués, la propagande doit être au point et les services de planning familial doivent se tenir prêts à agir. A cette étape, on doit poser les questions suivantes : O A-t-on reçu les matériaux ? O A-t-on élaboré et distribué suffisamment d'éléments de propagande et de soutien (par exemple, affiches, brochures et fiches de dispensaire) ? Peut-on en élaborer et en distribuer d'autres rapidement en cas de besoin ? Est-ce que les décideurs connaissent le calendrier d'exécution ? Est-ce que le personnel d u programme est prêt à répondre à des demandes de renseignements ? Est-ce que les services sont prêts à faire face à la demande prévue ? O A-t-on contacté toutes les organisations participantes (médias, organisations de planning familial, sociétés commerciales uromotrices) ? O Est-ce que les' mécanismes sont en place qui doivent suivre les progrès, identifier les problèmes éventuels et réunir les données qui serviront à l'évaluation ? La période d'exécution doit être aussi longue que possible. O n se rappelle mieux les messages qui sont répétés pendant longtemps et on les applique plus souvent. Très rares sont ceux qui changent de comportement après avoir vu ou entendu un message une seule fois. Jusqu'à un certain point, plus un message devient familier, plus il évoque une réaction positive. Cependant, des contacts trop nombreux avec le même message peuvent en atténuer l'impact (14, 53). Des messages différents portant sur le même thème sont donc meilleurs que des messages identiques répétés à satiété. La surveillance suit l'exécution du proiet. II est important de s'assurer, par exemple, que les spots de télévision passent à l'antenne au moment prévu, en particulier si on achète letemps d'antenne. La surveillance montre si un POPULATION REPORTS Etape 5 :Evaluation L'évaluation doit être conçue pour mesurer les changements qui sont intervenus parmi le public visé et pour comparer ces changements aux objectifs qui avaient été établis au départ. En théorie, I'évaluation peut être de trois ordres, auxquels on donne souvent le nom d'évaluation dynamique, d'évaluation des résultats et d'évaluation de l'impact, mais qu'on peut aussi appeler autrement. Chaque type d'évaluation porte sur un aspect différent du projet. L'évaluation dynamique fournit des informations sur le déroulement du projet. Elle vérifie que les activités du projet ont effectivement eu lieu et elle apprécie leur efficacité. Elle est analogue à la surveillance. L'évaluation dynamique ne dit pas si les messages ont été compris et approuvés, ni si le comportement a changé. Elle fournit une réponse aux questions suivantes : Est-ce que les matériaux ont été produits et distribués ? En quelle quantité ? Quand et combien de fois a-t-on montré le film, la vidéo ou le programme de télévision ? O Combien de personnes faisant partie du public visé l'ont-elles vu ? L'évaluation des résultats fournit une réponse aux questions suivantes : O Est-ce que les matériaux ont été appropriés, compris et aimés par le public visé ? O Quel effet le projet a-t-il eu sur le public visé ? Y a-t-il eu des changements de connaissances, d'attitudes ou de comportement à la suite du projet ? D'ordinaire, on compare les connaissances, les attitudes et le comportement du public avant et après le projet. Alternativement ou, de préférence en supplément, on compare le public à un groupe similaire qui n'a pas vu le programme. La réalisation d'une vidéo o u d'un film efficace exige qu'on suive de près les étapes de planification, de recherches, de conception, d'essai préliminaires, de réalisation, de distribution et de suivi. 27 Une fois terminée I'évaluation d'un projet, il faut en diffuser les résultats. En effet, les leçons apprises peuvent être utiles pour quelqu'un qui a l'intention de réaliser un projet analogue. Le rapport d'évaluation peut aussi justifier le programme auprès des institutions de financement et des décideurs, et les amener à intensifier leur soutien de futurs projets de communication en planning familial (60). Difficultés d'évaluation des communications par les medias II est particulièrement difficile d'évaluer les effets des projets qui font intervenir les médias. Une série de problèmes viennent compliquer ces évaluations ; on peut citer : L'absence d e groupes de comparaison. Les gens reçoivent, à propos du planning familial, beaucoup d'informations - pour et contre - qui proviennent de sources autres qu'un projet de médias. Quand on fait une évaluation, la meilleure façon de tenir compte de cet élément consiste à comparer ceux qui ont eu des contacts avec le projet et ceux qui n'en ont pas eu, avant, pendant et après le projet. Cependant, par définition, les médias touchent une grande partie de la population. II peut donc être difficile de trouver, parmi le public visé, des personnes qui n'ont eu aucun contact. Même quand on n'a pas vu le programme, on peut avoir entendu parler d u planning familial par ceux qui l'ont vu, et avoir subi leur influence. Beaucoup d'évaluations se contentent de comparaisons avant et après les essais, ce qui rend difficile d'exclure d'autres influences. De plus, ces comparaisons de deux termes ne tiennent pas compte des tendances qui existaient auparavant. II est donc difficile de savoir dans quelle mesure le changement est imputable au projet et dans quelle mesure il se serait produit en son absence. Que doit-on mesurer ? Les buts que se donne un programme de planning familial, par exemple une diminution du taux de natalité ou du taux de mortalité maternelle, prennent trop de temps pour atteindre leur buts et ils subissent l'influence de trop d'autres facteurs pour qu'on puisse en rendre clairement responsables les communications par les médias. C'est pourquoi la plupart des évaluations des campagnes de communication cherchent à obtenir des informations sur la base des étapes intermédiaires, par exemple, les demandes d'information, la fréquentation des dispensaires ou l'emploi de contraceptifs. On voit donc que, pour évaluer des projets de communication, il faut bien comprendre les étapes du changement de comportement. Difficultés d'évaluation d e la qualité. Quelle que soit la façon dont on définit I'impact d'un projet de commu- nication, cet impact est souvent fonction de la qualité de la production. Si I'on peut parfois mesurer la qualité technique, on ne peut pas définir de façon objective, sinon en la mesurant par son propre succès, la qualité qui est le fruit du talent, du génie créateur, du raffinement de la propagande, voire d'une bonne gestion. Si un projet n'a guère d'impact, est-ce d û à une qualité médiocre ou à d'autres facteurs ? Et, si I'on soulève la question plus générale.de savoir si les médias peuvent influencer le comportement, comment les évaluateurs peuvent-ils juger si un comportement résiste à I'influence des médias ou encore si telle ou telle entreprise de communication par les médias n'a pas été suffisante ? L'évaluation s'améliore. L'évaluation des interventions de communication est en train de se perfectionner. De plus en plus, on définit les objectifs des projets en termes faciles à mesurer, Par exemple, la fréquentation d'un dispensaire ou le nombre d'appels sur le téléphone rouge. O n se sert de mesures d'évaluation multiples. Par exemple, les projets de JHUIPCS se servent souvent, pour la conception et I'évaluation des recherches, de plusieurs techniques différentes de recherche et de collecte de données. Ces mesures, groupées sous le nom de système de recherche sur I'impact des médias (qui correspond au sigle anglais MIRS), englobent les enquêtes initiales et les enquêtes de suivi utilisant des échantillons de probabilité, l'analyse chronologique des fiches des dispensaires avant, pendant et après l'intervention, et des interviews structurées de petits échantillons de clients, de personnels et de dirigeants communautaires (115,116). Le défi des années 90. O n peut décrire comme suit les objectifs des communications en planning familial, quel que soit le média employé : il s'agit de faire du planning familial une expression du vocabulaire courant, une norme communautaire et un choix informé de l'individu (110). C'est durant les années 60 et 70 qu'ont commencé les communications en planning familial : il s'agissait surt o u t d e faire p r e n d r e conscience d u planning familial - en d'autres termes de faire du planning familial une expression du vocabulaire courant. Pendant les années 80, on a élargi le champ d'action en y ajoutant un autre objectif : faire approuver le phnning familial au point qu'il devienne un comportement approprié aux yeux de la société - en d'autres termes, une norme communautaire. Au cours des années 90, les communications en planning familial ont un dernier défi à relever : il s'agit d'influencer le comportement des gens - c'est-àdire de faire du planning familial un choix informé de I'individu. On commence à peine maintenant à voir les rôles que la télévision, la vidéo et le film peuvent jouer pour relever ce nouveau défi. (Edition française de ce numéro juin 7997) POPULATION REPORTS 29 grwndon thesonjis'Choices'and "LVairfor Me'by KingSunny Ade and Dinesl. Nov. 1989. D. 243. Onyeha Onwenu. 1989.2 p. IUnpublished) 1(>ï. KRCEh DIGEST. hli;or d.siribuors Laort US Tilmrclcaws. k r w n 121. M>PUWION COMMUNICATION SERVICES. IPreliminary data Dt&ni. Feb. 1989. p. 32. fronithe Nilieria music oroicci.lIGraohsl lul. 1990.3 o. IUnaiblishedl 162. SCRCEN DIGEST. hiad-parv:dc.o slstislics rmiew S c m n Digca, 122 I ' O P L ~ I O V R L < E R ~ \ C E O L U E A U ~ P R U I . 1990world~opulat.on Jun. 1990. p. 133. data slretof tne Ibpulat~on Rïlercnce U.reau, Inc. [Postrrl \V.i$hington. 163. SCREEN DIGEST. Pirates and saielliles hi1Mexican cinema. Screen n .r , puii , ioun , 7, p,. Digest, lun. 1989. p. 137. 123. PUSKA. P.. MCALISTCR, A., KISKELA, K., PEKKOLA, I., SMOLAN164. SCREEN DIGEST. 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IICALTII. ~ .., POPLINE Le système automatisé, POPLINE offre des renseignements, sous forme de références bibliographiques et de sommaires, sur tous les aspects du planning familial et de la population. Portant sur le monde entier et mis à jour tous les mois, POPLINE contient plus de 200.000 documents publiés et inédits. POPLINE est gérée par le Population lnformation Program de l'université Johns Hopkins en collaboration avec le Population Index à l'université princeton. La production de POPLINE est principalement financée par l'Agence des Etats-Unis pour le développement international. Toutes les recherches son g r a t u i t e s pour l e s p a y s en développement. Aux Etats-Unis POPLINE est accessible par l'intermédiaire du système MEDLARS de la Bibliothèque national de la médicine, Bethesda, Maryland 20209, USA. Les pays industrialisés peut demander des recherches per le biais du Population lnformation Program. Une redevance peut être exigée de tous les demandeurs. Envoyer les demandes 3 Population lnformation Program Attn: POPLINE The Johns Hopkins University 527 St. Paul Place Baltimore, Maryland 21202, USA (Prière d'écrire en caractères d'imprimerie) SUJETA RECHERCHER OBJET NOM PRENOMS INSTITUTION ADRESSE VILLE CODE POSTAL PAYS Population Reports : numéros disponibles - LES CONTRACEPTIFS ORAUX Série A Pilules faiblement dosées -A-O, Consultations : Les clientes et la pilule LES DISPOSITIFS INTRA-UTERINS -Série B B-4, Le DIU méthode contraceptive appropriée pour beaucoup de femmes -B-5, Nouveau regard sur le DIU , STERlLlSATlON FEMININE Série C GU, Rétablissement de la fécondité après stérilisation féminine -C-9, Minilaparotomie et cailioscopie : sans danger, efficaces et largement employées LOI ET POLITIQUE Série E E-7, Lois et politiques affectant la fécondité : une décenie de changements BARRIERES MECANIQUES ET CHIMIQUES -Série H -H-7, La contraception vaginale : éléments nouveaux PROGRAMMES DE PLANNINC-FAMILIAL Série 1 -1-22, Les sages-femmes traditionnelles et le planning familial 1-23, Films pour programmes de planning familial 1-25, La population et la planification des naissances dans la Képublic de Chine 1-26, Guide des sources d'assistance internationale dans le domaine du planning familial -1-20, Aprés la contraception : dissiper les rumeurs sur la fécondité ultérieure -1-29, Influence de programmes de planning familial sur la fécondité -1-30, Le marketing social des contraceptifs : les leçons de l'expérience -1-31, La recherche operationelle : leçons A tirer sur le plan des orientations et des programmes -A-7, - - - - - - - - -1-32, -1-33, Le planning familial et la radio L'homme dans les programmes de planning familiale -1-34, L'emploi et le planning familial -1-35, La consultation fait toute la différence 1 1-36, Guide de consultation 1-37, Les pharmaciens et le planning familial -1-38, Lumière ! O n tourne ! La téle, la vidéo et le film au service du planning familial CONTRACEPTIFS INJECTABLESET IMPLANTS Série K -K-2, Progestatifs à effet prolongé - promesses et perspectives d'avenir PROBLEMES MONDIAUX DE SANTE Série L 4 , La stérilité et les maladies sexuellement transmissibles : un problème de santé publique -L-G, Le SIDA : Une crise en santé publique L-7, Protection de la vie des mères : La santé maternelle dans la communauté La, L'éducation en matière de SIDA - un début SUlETS SPECIAUX Série M M-2, Stérilisation volontaire : la méthode de contraception la plus employée dans le monde - - - - . - - - -M-5, Enquêtes sur la prévalence de la contraception : une source nouvclle de données sur le planning familial -M-6, L'éducation en matière de population dans les écoles - La la et le développement M-8, Enquêtes sur la fécondité et sur le planning familial : situation actuelle -M-9, La jeunesse des années 1980 : problèmes sociaux et sanitaires - Population lnformation Program, The Johns Hopkins University, 527 St. Paul Place, Baltimore, Maryland 21202, USA Veuillez m'envoyer -exemplaires d e chaque numéro d e Nom Population Reports q u i va paraître. 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