2008 à 2011 - Richard Yung, senateur des francais de l`etranger
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2008 à 2011 - Richard Yung, senateur des francais de l`etranger
Compte-rendu de mandat Septembre 2008 à juillet 2011 Côté Français du Monde Déplacements à l’étranger Visite à Madagascar du 1er au 9 octobre 2008 ....................................................................................... 6 Visite à Maurice du 9 au 11 octobre 2008 ............................................................................................ 12 Visite aux Seychelles, les 12 et 13 octobre............................................................................................ 14 Visite au Canada du 23 nov. au 2 déc. 2008 .......................................................................................... 16 Visite à Bamako du 18 au 21 janvier 2009 ............................................................................................ 22 Visite à Ouagadougou du 21 au 23 janvier 2009................................................................................... 26 Visite au sud-est des États-Unis du 18 au 24 février 2009 .................................................................... 29 San Francisco et Bay Area, 5 au 9 avril 2009 ......................................................................................... 34 Visite à Bucarest du 1 au 3 octobre....................................................................................................... 39 Visite à Moscou du 11 au 14 octobre 2009 ........................................................................................... 42 Mission à Madagascar, janvier 2010 ..................................................................................................... 47 Mission à Maurice, janvier 2010 ........................................................................................................... 57 Voyage à Turin, les 11 et 12 février 2010 .............................................................................................. 60 Visite à Hong Kong, du 9 au 12 mai 2010 .............................................................................................. 61 Pékin, du 12 au 15 mai .......................................................................................................................... 63 Visite à Séoul, du 16 au 19 mai 2010 .................................................................................................... 65 Tokyo (19-21 mai 2010)......................................................................................................................... 68 Mission en Haïti (18-22 juillet 2010) ..................................................................................................... 76 Campagne AFE octobre 2010 (Monterrey) ........................................................................................... 83 Campagne AFE octobre 2010 (Philadelphie) ......................................................................................... 85 Campagne AFE octobre 2010 (Boston) ................................................................................................. 86 Mission à Dehli du 7 au 10 novembre 2010 .......................................................................................... 88 Mission à Chennai, Pondichéry et Karikal du 10 au 13 novembre ........................................................ 91 Mission à Rio de Janeiro, du 5 au 8 décembre 2010 ............................................................................. 95 Mission à Curitiba et São Paulo, du 8 au 11 décembre 2010 .............................................................. 100 Mission à Palerme (19 au 21 janvier 2011) ......................................................................................... 104 Visite au Laos (20 au 22 février 2011) ................................................................................................. 106 Visite au Cambodge (22 et 23 février) ................................................................................................. 108 Visite en Thaïlande (23 au 25 février) ................................................................................................. 110 Visite au Japon après le séisme, le tsunami et la catastrophe de Fukushima (20 au 22 avril 2011)... 112 Visite aux Émirats arabes unis du 8 au 11 mai 2011 ........................................................................... 116 Compte rendu de visite à Madagascar (19 au 26 juin 2011)............................................................... 122 Visite à Dublin, 15 et 16 septembre 2008 Jeudi, 18 Septembre 2008 À Dublin, le 15 septembre, invité par notre amie Hélène Conway, j’ai participé à un débat sur la présidence française de l’Union Européenne et la situation politique en France à l’International Institute of European Studies. Le débat a montré le haut niveau d’information de nos hôtes et la nécessité d’une meilleure pédagogie sur les questions européennes auprès de l’opinion publique irlandais. Nous avons ensuite visité le nouveau campus européen qui comprend une section allemande et italienne et une section française dans de nouveaux locaux modernes. C’est un projet tout à fait remarquable qui permet l’intégration partielle des programmes d’enseignement allemand et français. On peut espérer à terme que les élèves pourront préparer les deux diplômes de fin d’études : le baccalauréat et l’Abitur, voire l’Abibac. Nous rencontrons le comité de gestion, qui gère le lycée français (président M. Loïc de Chassey). Un prêt de 3 millions d’euros a été souscrit et une aide de l’AEFE de 0,5 million d’euros a été reçue. La principale incertitude réside dans l’évolution du nombre d’élèves nécessaire pour assurer l’équilibre financier. La situation présente est équilibrée, mais si les départs de Français se multiplient (dû à la crise économique), alors il serait nécessaire de chercher de nouveaux élèves soit dans le primaire-maternelle pour les Irlandais, soit avec des élèves hôtes français venant d’écoles françaises pour parfaire leur anglais. Nous avons rencontré enfin les enseignants sur les problèmes de statut des résidents. Le soir, une rencontre était organisée par la section PS, suivie d’une réunion débat sur la citoyenneté européenne à la maison de l’Europe avec la nouvelle section du PSE. Le mardi 16 septembre, nous commençons par une réunion avec Xavier de Bustos, président des conseillers du commerce extérieur (français) sur la situation économique en Irlande et sur l’implantation des sociétés françaises. M. Patrick Debut, conseiller de coopération et d’action culturelle, me reçoit ensuite en compagnie de M. Christophe Lerouge, attaché scientifique, et Mme Isabelle Etienne, attachée pour le français. Les moyens du SCAC sont faibles (8 personnes, dont 4 expatriés) et un budget de 220 000 euros, certes complété par les sponsors. L’enseignement de la langue française est maintenant à un haut niveau, car un examen de langue vivante est nécessaire pour entrer à l’université. En matière scientifique, une coopération existe entre l’INRA et son équivalent irlandais. Les échanges universitaires se maintiennent à un haut niveau. Mme Claire Bourgeois vient de prendre la responsabilité de l’Alliance française, qui est la 3e en Europe par le nombre d’inscrits (4000) et qui est autofinancée. Elle souhaite développer l’accueil des touts petits (de 1 à 5 ans) en français et relancer les Alliances françaises des autres villes irlandaises. À la mission économique, MM. Philippe Boin, chef de mission, et Marc Debels, conseiller commercial, font le point sur la situation économique et financière de l’Irlande qui est entrée récemment en récession avec une inflation de l’ordre de 4% (voir les notes sur le site de la mission économique). M. Yvan Roe d’Albert offre un déjeuner à la résidence, avec la présence de Mme Roe d’Albert, d’Hélène Conway et de Patrick Debut, où nous faisons le point sur la situation politique après le non au référendum et sur les actions devraient suivre en vue du Conseil européen d’octobre. Il explique également la situation politique (complexe) de l’Irlande. VISITE À MADAGASCAR DU 1ER AU 9 OCTOBRE 2008 Dimanche, 12 Octobre 2008 Mercredi 1er octobre A mon arrivée, je suis accueilli par M. Alain Jouret, Consul général et M. Jean-Daniel Chaoui, président de l’ADFE Madagascar. Alliance française Je rends visite à la nouvelle équipe de l’Alliance française : M. Julien Rakotonaivo, président du conseil d’administration ; M. Jean-Michel Frachet, nouveau directeur et délégué de l’Alliance française, et leurs collaborateurs. Chacun présente son secteur d’activité : il existe une trentaine d’Alliances françaises à Madagascar auxquelles s’ajoutent une vingtaine de CLIC (centre de lecture et d’initiation à la culture) financés par la fondation Hachette (qu’elle en soit ici remerciée). Les fondations Hachette et Trait d’Union financent des achats de livres (avec Adiflor). Les cours sont très demandés et croissent fortement, presque entièrement autofinancés. Nous tenons ensuite une réunion avec les deux associations UFE et ADFE ainsi que le conseiller AFE présent pour évoquer les principaux problèmes qui se posent à la communauté française. Le soir, M. le Consul général offre à sa nouvelle résidence une réception à la communauté française. Jeudi 2 Octobre Le matin séance de travail sur les questions sociales au consulat avec M. Jouret, le docteur Berthezène, nouveau médecin-chef du CMS, Mmes Loppy et Maccario, assistantes sociales et M. Puig chargé de la sécurité des Français. Emma Rambatomanga et Jean-Daniel Chaoui participent. Nous examinons d’abord l’évolution des aides sociales qui restent constantes en valeur, puisque l’allocation est fixée à 128 € par mois depuis de nombreuses années, et en nombre à cause d’une chute brutale à Diego. M. Berthezène fait part de ses projets pour le CMS qui devrait être entièrement refait et nous examinons plusieurs possibilités pour en faire évoluer la structure juridique et financière. Nous menons ensuite un exercice analogue pour ce qui concerne l’ASFOR (formation permanente). Jean Daniel Chaoui, Emma Rambatomanga et moi-même nous tenons ensuite une conférence de presse avec les journaux suivants (les Nouvelles, la Gazette, Midi Madagascar) et quelques chaînes de télévision, conférence centrée sur les communautés françaises à Madagascar et sur ma visite (voir la revue de presse ci-joint). Départ pour Antsirabé où je viens remettre un don de 1500 € l’école Jules Vernes qui est destiné à permettre le développement du sport. Nous rendons visite à Madame Olga Ramalason, maire d’Antsirabé avec qui nous évoquons le développement de sa ville et l’activité de la communauté française. Le soir après nous être entretenus avec les membres de l’ADFE Antsirabé, un dîner rassemble une cinquantaine d’amis à l’hôtel des Thermes. Vendredi 3 octobre Visite à M. Yvan Randiasandratrioniony, nouveau Président du Sénat à qui je transmets un message d’amitié du Président du sénat français. Visite à M. Jacques Sylla président de l’Assemblée nationale avec qui je m’entretiens de sa région (Sainte Marie) et de la situation générale. Soirée amicale offerte par le Cercle Jean Jaurès à Anosy. Samedi 4 octobre Entretiens avec les syndicats d’enseignants (SNIUPP : Olivier Pascal ; UNSA : Jean José Coutar et Mme Vololonaina Ravaoarivelo ; SNES : Guillaume Verdier), les associations de parents d’élèves (Alefap : Yves Peyre ; APELFT : Max Gounon) et les représentants de l’ADFE. Après une présentation de chaque organisation, nous examinons les questions suivantes : L’extension du lycée : le terrain de 7 Ha envisagé route d’Ambohimanga suscite des réserves à cause de son éloignement de la ville, de sa difficulté d’accès et de déplacement des enseignants du lycée actuel. Il est demandé que d’autres solutions soient étudiées lors de l’étude de faisabilité. La prise en charge : en dehors des propositions qui ont déjà été formulées par les associations et les syndicats nationaux (voir la déclaration commune), il est proposé d’assouplir les règles de gestion financières et comptables des établissements, avec une certaine déconcentration des pouvoirs, et de leur permettre de constituer des réserves et des provisions en vue de projets à financer. La commission des bourses : plusieurs remarques ont été formulées sur l’évolution de la commission des bourses. L’accueil téléphonique, qui est externalisé, est parfois sommaire (à caractériser) ; limiter la séance de la commission à une seule journée ne permet pas à ses membres de délibérer convenablement des dossiers. Les contrats locaux : il est proposé de demander à l’AEFE d’inclure un volet social avec des minimaux de protection en matière de retraite, d’assurance maladie et de progression de carrière dans les contrats de conventionnement. Rencontre avec l’Association Française de Solidarité de Tananarive (président : Harry Langlois et trésorier : Patrick Touzeau) L’association a plusieurs activités mais a surtout connu un fort développement du centre aéré pour les enfants français nécessiteux (300 enfants). Elle doit trouver des financements complémentaires aux 10 000€ des entreprises françaises et aux 10 000€ de subvention du consulat. Nous allons rechercher des ONG qui travaillent dans ce domaine. En fin de matinée, l’ADFE offre son pot de rentrée, honoré par la présence de M. le Consul général et avec 150 participants. L’après midi, je reçois les Français qui souhaitent s’entretenir avec moi. Dimanche 5 octobre Transfert à l’île de Sainte-Marie avec Jean-Daniel Chaoui et Emma Rambatomanga ; accueil par M. Jean Jacques Ravello, consul honoraire et par M. Lecomte, représentant de l’ADFE. Nous visitons l’Alliance française (présidente : Mme Denise Précourt,) qui vient d’aménager dans de nouveaux bâtiments à Ambodifototra grâce à une subvention de 160 000€ de l’AF. Elle doit reprendre ses cours de langue mais aussi ouvrir sa bibliothèque et développer des activités culturelles. Elle semble toutefois plus qu’au large et devra trouver de nouvelles sources de revenus si elle veut équilibrer son budget de fonctionnement. Nous rencontrons ensuite la communauté française, plus d’une cinquantaine de personnes réunies à l’invitation de M. le Consul honoraire avec qui, après avoir présenté l’ADFE, nous ouvrons un dialogue sur les questions qui l’intéressent, en particulier la possibilité d’ouvrir une école maternelle et primaire en s’appuyant sur l’Alliance. Le soir, M. le Consul honoraire offre une réception qui nous permet de rencontrer de nombreux compatriotes et de continuer les discussions. Lundi 6 octobre Transfert à Tamatave par bateau à Soaniarana Ivongo – non sans quelques difficultés – et voiture. En début d’après midi, nous sommes reçus par Mme Brassens, consule et chef de chancellerie détachée avec M. Leconte, représentant de l’ADFE à Tamatave. Nous rencontrons les trois responsables de service qui viennent de prendre leurs fonctions. Et tenons une réunion de travail sur les questions d’état-civil, de sécurité et des visas. Nous visitons ensuite l’Alliance française (que je connais déjà, voir compte-rendu visite précédente). Ses responsables et le nouveau directeur (Laurent de Vathaire) souhaitent une aide de la réserve parlementaire pour finir le nouveau bâtiment. Je vais m’y employer. Nous rencontrons ensuite une cinquantaine de Français pour une réunion sur leurs problèmes quotidiens : nous les encourageons à s’organiser autour de l’ADFE. Réception en fin de journée offerte par Mme La Consule à la communauté française. J’assiste, dans la salle de spectacle de l’Alliance française, au ballet de danse contemporaine « espace-temps » créé par Yaya Sarria et Julie Iarisoa. Dîner au Bateau Ivre que tient Christian Fay d’Herbe, toujours amical, et nous honorons sa magnifique collection de rhums arrangés. Mardi 7 octobre Visite au lycée français (proviseure : Mme Dintrans ; directeur du primaire : M. Leandri ; intendante : Mme Collin). C’est un très beau lycée installé sur un parc boisé de 4 Ha acheté en 2002 et qui scolarise de la maternelle au bac environ 950 élèves dont la moitié de français. Il est doté des installations techniques et pédagogiques les plus modernes. Le principal souci est l’évolution des écolages qui ont déjà augmentés fortement et qui vont continuer à le faire au moins jusqu’en 2010. Le taux de remontée est de 10% mais devra passer à 40% pour 2012. Il y a 6 professeurs expatriés, 26 résidents et 76 contrats locaux. Le niveau moyen des écolages est de 750 € par an. Nous tenons ensuite une séance de travail avec les associations de parents d’élèves, l’APE et le comité de gestion (présidente : Mme Ranvriakoto), les syndicats d’enseignants. La discussion porte sur la question des écolages et les structures de gestion de l’école. Nous évoquons aussi la question du manque de cantine et de l’utilisation de l’AMI (la maison de retraite) comme internat ou centre d’hébergement pour de jeunes boursiers. Ce sont des projets que les associations devraient développer. Accueil par Mmes Parla et Farajallah et visite de l’AMI (association maison internat) qui gère la maison de retraite (13 pensionnaires et 3 enfants boursiers) pour 25 places disponibles. Elle dispose d’une subvention de 960 € par pensionnaire. L’AMI mène également des activités sociales : arbre de Noël, parrainages d’enfants nécessiteux, … Il existe un projet de rénovation des chambres du premier étage pour lequel un financement de la réserve parlementaire de 3500 € a été obtenu. Au nom de l’ADFE, j’invite toutes les organisations rencontrées ainsi que les autorités françaises à un déjeuner de travail sur le bord de mer. L’après-midi, nous tenons au Consulat une réunion de travail sur l’action sociale pour la communauté française de Tamatave : nous y abordons la question de la commission (désormais locale) des bourses que certains préféraient voir centralisée à Tana, ainsi que le projet d’une cantine pour l’école française (projet jugé trop complexe) et de l’utilisation de l’AMI comme foyer d’hébergement pour pensionnaires. Il est souligné que dans un certain nombre de cas la bourse d’hébergement (4 millions d’ariary soit 1600 €) est captée par la famille et utilisée à d’autres fins. Il serait donc nécessaire de veiller à ce que ces bourses soient directement versées à l’organisme hébergeant. La discussion porte également sur la grande utilité qu’il y aurait à disposer d’un médecin soit sur un contrat VI comme dans le cas du CMS qui existait précédemment soit sous forme de vacations. Le consulat va étudier cette possibilité. La même nécessité est évoquée pour la fonction d’assistante sociale avec le souhait au moins de voir augmenter les missions sur place des assistantes de Tana. Retour à Tananarive Mercredi 9 octobre Le matin, réunion de travail au Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) avec M. Oquet (Cocac), M. Rabate , son adjoint et M. Pralong, nouveau responsable du réseau AEFE pour Madagascar. Y participent pour l’ADFE : MM. Chaoui et Farines, Mme Rambatomanga. Nous passons en revue les actions de coopération financées par la France, environ 50 millions d’euros en direct (SCAC et AFD), auxquels s’ajoutent les 25 millions de la part française dans le FED et la même chose pour la Banque mondiale. Le SCAC emploie environ 40 assistants techniques qui devraient diminuer à 30 dans les prochaines années. Les projets couvrent un vaste champ : éducation, gouvernance, sécurité, santé, ... Le réseau éducatif français se porte bien avec 13000 élèves et un projet de développement du collège et de l’école D sur un nouveau terrain (voir ci-dessus). La construction sera cofinancée par l’AEFE (baisse des remontées d’un million d’euros par an) et par les parents (aujourd’hui l’écolage moyen est de l’ordre de 1500€ pour un Français et de 3500€ pour un non Français). Visite ensuite de l’école B près du lycée français (directrice : Mme Grandin) avec M. Lust proviseur du lycée, M. Rivière, responsable de la gestion, et les représentants des associations de parents d’élèves (M. Jacky Rakotobe pour l’Alefap et M. Robson, pour une nouvelle association APE-B). La discussion porte sur les activités périscolaires (considérées comme trop chères par certains), sur les travaux à exécuter ces prochaines années. Départ pour Maurice dans la soirée VISITE À MAURICE DU 9 AU 11 OCTOBRE 2008 Mardi, 14 Octobre 2008 Le 9 octobre Jean- Daniel Chaoui, Marcel Misslin, nouveau président de la section ADFE de Maurice, et moi-même commençons notre visite par le Consulat, dirigé par Mme Clivot. Nous tenons une réunion de travail avec les responsables des différents secteurs : état-civil qui est marqué par une forte croissance du nombre de mariages de Français de métropole (700) ; les visas (14000 par an) avec un allègement pour La Réunion et la possibilité d’une suppression du visa Schengen par la Commission européenne. La prise de rendez vous a été déléguée à un « call center » (payant) avec un délai de l’ordre de 24 heures. Nous rencontrons ensuite les membres de la CCPAS. La principale question est celle de l’allocation de solidarité qui a baissé ces dernières années (à cause de la parité roupie-euro) mais qui est frappée par une inflation de 10% par trimestre. Une demande de relèvement sera formulée en ce sens. M. Maillard, ambassadeur, M. Blattes, premier secrétaire et M. Corporeau, COCAC nous présentent ensuite la situation politique et économique générale de Maurice. La majorité actuelle (« l’alliance sociale » dirigée par le Labour du premier ministre Narvin Ramgoolam) est stable ; elle mène une politique libérale (par ex toute la fiscalité est à 15%, pas de droits de succession, …) d’ouverture légèrement teintée de mesures sociales. La crise financière inquiète évidemment les Mauriciens qui dépendent considérablement de l’extérieur pour leurs débouchés et pour le tourisme ; Maurice se tourne sans doute un peu plus qu’avant vers « mother India » mais doit aussi négocier avec la commission européenne sur les grands dossiers économiques. Elle participe aussi à la Commission Océan Indien sans qu’il y ait de véritables réalisations. Notre coopération est surtout orientée vers la coopération universitaire et vers les bourses données pour aller en France. L’après midi, participation à l’émission Controverses sur Radio One avec Finlay Salesse sur les questions de l’expatriation et la situation politique en France. Le soir réception de plusieurs centaines de personnes à la résidence. Le 10 octobre Le matin réunions aux deux lycées (La Bourdonnais et les Mascareignes) auxquelles participent les écoles Paul et Virginie et les écoles du Centre et du Nord : comités de parents, enseignants, élèves. Le principal problème qui est évoqué est celui de l’évolution à venir des écolages. J’explique les différents éléments qui vont entraîner une hausse de l’ordre de 10% par an : le financement inégal de la prise en charge, la transformation des contrats postes de résidents en contrats locaux payés entièrement par les écolages, le financement de l’immobilier, la part patronale de l’assurance retraite,…..S’y ajoute ici une politique salariale qui dépend des décisions gouvernementales pour les fonctionnaires ( 40% d’augmentation pour les 5 prochaines années dans le cadre dit du PRB. Nous rencontrons ensuite les conseillers du commerce extérieur à la Mission économique pour évoquer les différents problèmes auxquels ils sont confrontés (appels d’offres non ouverts, difficulté de recruter du personnel formé, ….) Nous visitons l’Alliance française, créée en 1884 c’est-à-dire la seconde après Paris, qui est bien installée dans de beaux bâtiments avec une bibliothèque de 16 000 références et plusieurs succursales en province. Le Conseil d’administration est présidé par M. Dumazel et son directeur est en même temps directeur du centre culturel. Elle a développé des activités nouvelles (cours en entreprises, ateliers pour enfants, concours de l’AF, …) et s’autofinance à 90%. Elle reçoit une subvention de 30000€ du SCAC qui finance par ailleurs directement sous son autorité des projets pour une enveloppe de 40 000€. L’après midi, rencontres avec les principaux partis politiques de l’île. Le 11 octobre Le matin participation a une réunion publique organisée par l’ADFE au restaurant Imperial Trianon (une vingtaine de personnes) avec débat et informations sur les activités de l’association. Départ pour les Seychelles VISITE AUX SEYCHELLES, LES 12 ET 13 OCTOBRE Jeudi, 16 Octobre 2008 Séjour bref (12 et 13 octobre) dans cette petite république (80000 habitants) au nord de Madagascar composée de plusieurs centaines d’îles. Le pays, après une longue période de socialisme « cubain » quoique mâtiné, dispose d’une bonne politique sociale (accès à la santé, scolarisation,…) s’ouvre aux investisseurs et au développement économique basé sur le tourisme et sur la pêche (une quinzaine de gros thoniers français – de Concarneau - y sont en permanence en pêche auxquels s’ajoutent une vingtaine de senneurs basques). Jean-Daniel Chaoui et moi-même sommes accueillis à la résidence par M. l’ambassadeur Trétout et son épouse. Nous serons accompagnés dans nos rendez-vous par M. Gilles Pommeret, nouveau 1er conseiller. La communauté comprend environ 500 immatriculés auxquels s’ajoutent sans doute 200 non immatriculés. Il y a 30% de binationaux. Il y a très peu d’allocations de solidarité et il n’existe pas de société de bienfaisance. Une dizaine de bourses sont accordées chaque année. La croissance du nombre de mariages entre Français venant de la métropole génère beaucoup de travail (100 par an). Il y a peu de risque migratoire et la suppression des visas Schengen est à l’ordre du jour. Il reste à mettre à jour le plan de sécurité. Nous rendons visite au patron de l’entreprise nationale pétrolière seychelloise – captain Guy Adam – qui place de grands espoirs dans un gisement off shore de plusieurs milliards de barils qui pourrait être exploité par Total. L’Alliance française est présidée par M. Jacques Hodoul, ancien ministre et son nouveau directeur est M. Fabrice Barthelemy. Elle occupe un beau bâtiment avec une belle salle polyvalente et une bibliothèque qui assure aussi la diffusion de la presse française. Son principal problème est d’ordre financier avec la diminution de la subvention du SCAC qui est passée de 1000000€ à 50000€. L’autofinancement représente par les cours représente 100000€. Les autres activités sont des manifestations culturelles qui sont menées soit à la demande du SCAC soit de manière autonome. Nous suggérons quelques possibilités comme des cours spécialisés pour les entreprises et les hôtels et la formation des maîtres seychellois en français (sur le modèle du Persem réunionnais à Madagascar). Un pont élégant permet d’accéder directement à l’école française, dirigée par M. Olivier Marcellet. Elle scolarise 200 élèves dont 35 % de français et 50% de seychellois .Elle est en gestion parentale (président du comité de gestion : M. Broggi) et les écolages sont de 120€ à 210€ par mois. Une extension est en construction. La crainte comme partout est la hausse des écolages pour les prochaines années même si la structure de l’école la protège des principaux facteurs (faible part de résidents, peu de contribution à la retraite des enseignants, taxe Bossière à 2%, ...) Après un déjeuner de travail – les responsables Alliance et école plus M. Dominique Guichard, président de l’UFE) chez Marie Antoinette qui nous permet de rencontrer le ministre des affaires étrangères, l’après-midi nous rendons visite à M. Loustau Lalanne, responsable du tourisme et M. Jean Paul Adam, secrétaire général de la Présidence de la République. Une réunion de relance de l’ADFE permet de rencontrer une quinzaine de sympathisants qui décident de se revoir. Le soir une réception offerte par M et Mme Tretout permet de rassembler une bonne centaine de Français à la résidence (au lieu dit « La Misère »). VISITE AU CANADA DU 23 NOV. AU 2 DÉC. 2008 Jeudi, 04 Décembre 2008 Arrivé le 23 novembre à Vancouver (capitale de la province de la Colombie britannique) où je retrouve Dan Brignoli, notre conseiller AFE élu de la circonscription ouest du Canada avec qui je vais cette tournée en profitant de sa grande connaissance du Canada. M. Alexandre Garcia, consul général de France, nous fait l’honneur et le plaisir de nous héberger à la Résidence de France. 24 novembre Visite de l’école française internationale de Vancouver (EFIV) où nous sommes accueillis par M. Anthony Bulteau, son directeur. Nous rencontrerons M. Boudewijn Neijens, président du de son Conseil d’administration lors du déjeuner. Elle a été créée en 1997 par un groupe de parents. L’école, qui est homologuée par l’ADFE, scolarise les enfants de la maternelle jusqu’à la 6ème selon les programmes français mais est également reconnue par les autorités de la Colombie britannique. Un accord existe avec Sentinel High school pour que les élèves puissent y continuer leur scolarité. Elle compte 130 élèves dont 30% de Français et 13 boursiers. 12 enseignants sont en poste (tous contrats locaux assez mal payés par rapport aux écoles publiques correspondantes) et se trouve proche de s a capacité d’accueil. Elle doit de plus envisager un déménagement en 2010 car le bail se terminera cette année. La question de la taxe spéciale de 2% est soulevée et « passe » mal. Nous nous rendons ensuite au consulat pour y rencontrer les personnels et visiter rapidement les services. M. Jérôme Henry, consul adjoint, gère la chancellerie consulaire avec Mmes Linda Hazarabedian et Patricia Galland- Bélanger pour la communauté française. Il y a 6000 Français inscrits au registre avec une hausse constante depuis 7 ans dont 80% sont binationaux. 4000 sont inscrits sur la liste électorale. Il n’y a pas de difficultés particulières avec la pression migratoire (1200 visas par an) ni pour la communauté française plutôt prospère. Les passeports et les visas biométriques vont être mis en place sous peu. C’est une bonne occasion pour faire la connaissance des représentants élus des Portugais de l’étranger avec qui nous échangeons sur nos systèmes et expériences réciproques. Nous déjeunons ensuite, à l’invitation de M. le Consul général, avec un groupe d’hommes d’affaires français et d’universitaires installés à Vancouver. L’après-midi, rencontre avec les universitaires français en poste au Bureau des affaires francophones et francophiles de l’Université Simon Fraser. L’objectif de cette structure originale qui regroupe deux facultés (lettres et éducation) est de former les maîtres et enseignants de français pour les écoles de la province. Il est dirigé par les Dr Claire Trépanier et Danielle Arcand. L’Alliance française,bien installée dans ses murs, assure son équilibre financier (environ 1 million $) grâce à ses enseignements de la langue française (2000 étudiants et 1200 adhérents à la médiathèque, 25 enseignants sur contrat horaire). Elle reçoit des subventions d’équipement du MAE (circa 10000$ ces trois dernières années). Elle est également active dans le domaine des actions culturelles : accueil de nouveaux migrants, accord avec le centre culturel chinois ; enseignement du français à distance, …. Une partie très importante des élèves vient de la communauté chinoise pour qui l’apprentissage de la seconde langue officielle du Canada est une garantie d’intégration. Le président – sortant- de son conseil d’administration est Jacques Becker qui pourrait voir lui succéder Mme Erica Tao (directrice de ministère). Elle est dirigée par Delphine Coat-Prou. Une réception à la Résidence de France nous permet à Dan Brignoli et à moi-même de nous adresser à une centaine de nos compatriotes. 25 novembre Après un rapide voyage en hydravion (mon premier !) nous sommes à Victoria, sur l’île du même nom, qui est la capitale de la province et donc le siège du gouvernement et du parlement de la province. C’est là qu’est la réalité du pouvoir. Nous rencontrons au déjeuner un groupe de membres de l’Alliance française (Gaynor Clarke et C. Caws) réunis autour de Mme Danielle Thaler, professeur à l’Université de Victoria et animatrice de l’Alliance. Elle représente également Dan Brignoli dans les commissions consulaires. L’après-midi je donne une interview – en français – à la radio CILS FM 10 sur la représentation politique des Français à l’étranger. Le soir dîner avec quelques sympathisants de l’ADFE mais il y clairement encore beaucoup à faire pour avoir un groupe actif et qui soutienne la campagne de Dan. 26 novembre Le matin, nous nous rendons à Calgary où nous sommes accueillis par M. Gérard Carlier, consul général qui a organisé notre séjour. Calgary est la ville la plus importante de l’État de l’Alberta (la capitale étant Edmonton). L’Alberta est riche car c’est le lieu de production du gaz et du pétrole canadien avec des réserves considérables. Le PIB de l’Etat est de 180 millions de dollars canadiens, soit 540000 par habitant. Les entreprises françaises du secteur pétrolier, Total en tête, y sont implantées. La mise en exploitation des sables bitumineux va s’accélérer et sera le moteur de la croissance des prochaines années. Au déjeuner nous rencontrons un groupe d’hommes d’affaires français installés à Calgary ou dans la région avec une prédominance du secteur pétrolier autour de Total. Peu de difficultés spécifiques. L’après-midi à l’Alliance française dirigée par Thomas Chaurin bien installée au premier étage d’un bâtiment historique de centre ville qui abrite une bibliothèque municipale. Elle est autofinancée (sauf pour le poste d’expatrié du directeur) et devra sans doute se relocalisée d’ici quelques années. Elle souhaite le faire avec le soutien de la ville de Calgary. Le lycée Louis Pasteur est dirigé par Benjamin Orillon. Fondé en 1982, c’est un établissement qui répond aux programmes du MAE français et du gouvernement de l’Alberta. Il scolarise 330 élèves (dont 25% de français) de la maternelle à la troisième et permet de suivre une scolarité, après le collège, en anglais ou en français. Son budget de l’ordre de 4 millions $ca est a bondé par une subvention de 1 million du gouvernement provincial. Les frais de scolarité sont entre 8 et 10 000 $ ca et donc élevés pour beaucoup de foyers non expatriés. Plusieurs familles ont dû retirer récemment leurs enfants, ce qui est tout à fait déplorable et souligne la nécessité de changer de politique et d’accroitre les bourses. Nous recevons ensuite le corps enseignant qui nous explique les problèmes de statut administratif et celui du coût des frais de scolarité à l’école. En fin d’après-midi nous offrons une réception à la communauté française dans les locaux de l’Alliance française. Le soir le Centre international de l’Université et le corps diplomatique de l’Alberta offrent un dîner pour célébrer le développement de leurs activités internationales, présidé par l’ancien Président du Sénat fédéral, M. Dan Hays. 27 novembre Transfert à Winnipeg (capitale de la province du Manitoba) où nous recevons la communauté française à l’Alliance française présidée par Mme Jocelyne Hullen. J’y fais une conférence sur la représentation politique des Français à l’étranger pour une quarantaine de nos compatriotes. A cette occasion Dan développe les thèmes qui lui sont chers : inscription sur les listes électorales, développement du travail associatif dans la communauté française, question des écoles françaises. Un « vin +fromage » nous permet ensuite de faire connaissance et de discuter des principaux problèmes que rencontre la communauté. Il semble qu’il y ait des difficultés avec la représentation consulaire locale qui n’assume pas ses responsabilités d’interface avec le consulat général de Toronto. Nous demanderons que celui-ci envoie un fonctionnaire prendre les inscriptions sur les listes électorales d’ici la fin de l’année. Dîner ensuite avec quelques représentants de la communauté française avec l’espoir qu’un groupe Fdm-ADFE soit constitué bientôt. 28 novembre Départ aux aurores et arrivés à Ottawa (capitale fédérale et siège des institutions) dans la matinée. Nous visitons le lycée Paul Claudel dirigé par Joëlle Emorine et nous déjeunons avec le Conseil d’administration composé de représentants des parents, des enseignants et du personnel de soutien. Les principales questions sont les 6% et le risque de déconventionnement, l’avenir des élèves en Amérique du Nord (pour l’accès aux universités). Un gros projet de développement est en cours de construction financé par un emprunt. Nous recevons ensuite les enseignants et les parents d’élèves. L’après-midi, nous avons un entretien avec Alain Vals, délégué de l’Alliance française pour le canada et à cet titre responsable du réseau des 9 établissements avec une concurrence forte du secteur privé pour ce qui est de l’enseignement du français. Les activités culturelles des Alliances représentant environ 90000$ par an financés essentiellement sur fonds propres. A l’invitation de l’Université de Carleton, je prononce une conférence sur la situation économique en Europe et en France. Le moment est particulièrement approprié dans la mesure où le gouvernement canadien vient de rendre public son plan d’action contre la crise qui est pour le moins surprenant puisqu’il s’agit de couper les crédits aux partis politiques, de suspendre le droit de grève, de bloquer les salaires de la fonction publique et les indemnités des parlementaires. Le soir dîner à la Résidence à l’invitation de M. Robert Moulié, ministre-conseiller de l’ambassade et de Mme l’ambassadrice. Une vingtaine de convives représentant différents secteurs d’activité sont invités et expliquent leurs engagements. 29 novembre Rencontre avec les sections PS et ADFE d’Ottawa. Visite du très intéressant musée d’histoire des civilisations organisée par M. Étienne Manuard des services culturels de notre ambassade. 30 novembre Petit déjeuner avec M. François Delattre, notre ambassadeur pour faire le point sur notre tournée et sur la situation politique générale du Canada. Transfert à Toronto, la patrie de Dan .Participation à la soirée de clôture du festival du film européen 1er décembre Nous commençons la journée par la visite de la Toronto French School (TFS), dirigée par John Godfrey (ancien MP fédéral de la circonscription, ministre fédéral, …) et Odile Tephany. L’école, homologuée, offre le cycle de scolarité complet de la maternelle jusqu’au baccalauréat international dans une éducation bilingue. Elle compte 1200 élèves dont 40 français et 44 étrangers tiers. Les frais de scolarité sont de l’ordre de 20000 $ca et emploie 140 enseignants recrutés locaux ainsi que 70 personnels administratif et technique. Une des difficultés rencontrées est le recrutement d’enseignants de français en France : lourdeurs administratives et peut être une résistance retardent l’obtention des visas. Après une entrevue radiophonique avec Radio Canada, nous rencontrons, à l’Alliance française, les hommes d’affaires français de la province de l’Ontario Leur principal souci présent est la situation de la section Toronto de la Chambre de commerce française qui est en conflit avec la direction de la Chambre canadienne située à Montréal. J’en parlerai avec le Ministre Novelli que je rencontre bientôt. Réception ensuite de la communauté française avec 80 participants. 2 décembre Visite du lycée français de Toronto (LFT), établissement conventionné qui compte 340 élèves dont 150 Français, jusqu’au baccalauréat. Les écolages sont entre 12 et 15000 $ca par an. 10% seulement des élèves continuent leurs études en France. Les programmes sont ceux de la France avec quelques aménagements. Le lycée emploie 2 enseignants expatriés, 13 résidents, 7 recrutés locaux et 18 recrutés locaux tiers. Sur un budget total de 4,4 millions de dollars canadiens, 650 000 proviennent de la France. Il n’ y a pas de soutien canadien. M. François Cauchard, le nouveau consul général et qui était précédemment le conseiller diplomatique du Président du Sénat, nous invite à déjeuner. Départ pour Paris VISITE À BAMAKO DU 18 AU 21 JANVIER 2009 Vendredi, 23 Janvier 2009 Accueilli à l’aéroport de Bamako le dimanche soir 18 janvier par M. Patrick Mazounie, consul général et Mme Marie-Hélène Beye conseillère AFE Lundi 19 janvier (tous les déplacements en compagnie de Marie-Hélène Beye) Entretien le matin avec M. Ousmane Diarra président de l’amicale des maliens expulsés (AME : [email protected]) qui nous présente son bureau et les activités de son association : accueil des expulsés, conseil juridique, prise en charge, recherche d’emploi. Évidemment opposés à la signature d’un accord « Hortefeux » avec la France, il craint que la résistance malienne fléchisse. (voir en fin de page le compte-rendu qu'il a fait de cette rencontre). Je rencontre ensuite M. Oumar Ag Haïdara, président du Haut conseil des collectivités territoriales, l’équivalent du Sénat au Mali qui nous parle des projets de réforme constitutionnelle qui instaurerait un Sénat de plein exercice. Puis avec M. Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, président du parti majoritaire avec qui nous évoquons différents sujets. À l’occasion du déjeuner avec M. Michel Reveyrand-de Menthon, ambassadeur de France, et M. Patrice Dejumné, premier conseiller, je fais la connaissance du colonel commandant les forces françaises et du responsable de la coopération policière. Ils nous expliquent les plans de sécurité pour la communauté française et l’action de la police en coopération technique contre le développement du trafic de drogue. L’après-midi M. Hervé Bougault, directeur de l’AFD pour le Mali, expose l’action de son agence dans ce pays, essentiellement orientée vers les prêts (environ 60 millions d’euros en 2009) pour l’éducation, le développement urbain, l’appui au secteur urbain (Bamako). Nous visitons ensuite le centre de formation professionnelle Sabatisso dirigé par Mme Sissoko Djénéba qui comporte une école primaire et un centre de formation pour les jeunes femmes et les jeunes gens (métiers du tissu et de la couture, BTP). Une initiative qu’il faut saluer car elle permet à ces jeunes de se former au Mali et d’y garder leur identité franco-malienne. Le soir réception de la communauté française à l’ambassade. Mardi 20 janvier Le matin Entretien avec M. Patrice Dejumné, premier conseiller avec qui nous parlons longuement du problème touareg dans le Nord. Entretien avec M. Thierry Vielle, conseiller de coopération et d’action culturelle. Il nous explique le regroupement en cours du centre culturel et du SCAC dans un établissement public qui s’appellerait « institut français du Mali ».ainsi que la création de deux alliances franco-maliennes à Mopti et Kayes pour y enseigner le français. Il fait également le point sur la situation des établissements scolaires : lycée Liberté, école des Lutins et « les angelots ». M. Gilles Cressan, conseiller technique pour les projets de co-développement nous présente ses activités dans le cadre du projet « co-développement » géré par le Ministère de l’immigration . Il s’agit d’une aide accordée aux immigrés expulsés ou revenant volontairement : projets économiques (0,6 million d’euros) soutien aux associations de migrants (1 million d’euros) pour des projets collectifs visant les communes (26 projets réalisés) (plafond 45000€) jeunesse (0,3 million d’euros) utilisation de la diaspora (enseignants maliens de France venant enseigner au Mali dans certaines spécialités) Visite rapide du consulat avec M. Patrick Mazounie et présentation de la communauté française du Mali. Rencontre avec l’antenne malienne de l’ANAEM avec M. Stéphane Darmas, son directeur, Mme Marie-Thérèse Leblanc et leurs collaborateurs. Leurs activités couvrent : le soutien à des projets montés par les immigrés de retour (150 projets par an) gérés par des opérateurs techniques (1 à Bamako, 1 à Kayes) le contrat « accueil-intégration » pour les conjoints dans le regroupement familial avec l’évaluation de la connaissance de la langue française (DILF), les cours (40H) de mise à niveau et le test sur la connaissance des valeurs républicaines la visite médicale faite au CMS Tout ce dispositif se met en place à partir du 1 février. Déjeuner offert par Marie-Hélène Beye conseillère AFE au restaurant Le Loft avec les bureaux des sections ADFE et PS L’après-midi, réunion débat avec les sections ADFE et PS avec une cinquantaine de personnes Conférence sur les relations Europe-Afrique au CCF Le soir, le Consul général offre un dîner à une dizaine de chefs d’entreprise français installés au Mali. Mercredi 21 janvier Le matin, visite du lycée Liberté avec le proviseur, M. Ruol, l’intendant M. Nicolas Chambrial, Mme Magali Cazor, proviseur-adjointe. Le lycée compte 1184 élèves, en tassement par rapport aux exercices précédents, dont 53% de Français, 30% de Maliens et 17% de nationalités tierces. Le cycle élémentaire a 444 élèves, 479 au collège et 261 au lycée. La première tranche des travaux d’extension vient d’être terminée (6 classes) financés par l’AEFE et par les fonds propres de l’APE. Visite de l’école des Lutins (directrice : Marianne Sotbar) qui comprend une école maternelle et une école élémentaire sur deux sites différents. L’école maternelle fonctionne bien avec 181 élèves - dont 93 français et 69 boursiers - avec une classe supplémentaire de CP ouverte à la demande des autorités françaises. L’école élémentaire (152 enfants dont 26 français) est dans un bâtiment moderne mais moyennement entretenu ; les activités sportives se déroulent dans la rue heureusement barrée pour l’occasion. Malgré les efforts des maîtres, on peut s’interroger sur les perspectives d’avenir de cette école. Visite du centre médico-social (Maryse Diarra, présidente du Conseil d’administration, Babette Kanati Sidibé, infirmière). La situation du centre a évolué depuis ma dernière visite : il peut désormais soigner tous les citoyens français et non plus les personnes relevant des autorités françaises. Pour cela il dispose de deux médecins vacataires et d’un médecin VI. C’est une bonne formule qui rend de grands services à la communauté française pour un coût modéré (chacun paie la consultation environ 22 €). Il est regrettable que la plupart des centres de même genre aient été progressivement démantelés. Compte-rendu de la recontre avec l'AME (écrit par M. Diarra) L'association malienne des expulsés(AME) est très honorée de la visite effectuée par le sénateur Richard Yung le 19/01/09 dans nos locaux. Ce passage d'une personnalité politique française qui s'implique dans les questions de l'immigration et plus dans les relations France-Europe-Afrique à été l'occasion pour nous d'échanger et d'être éclairés sur des points importants tels que le changement de poste de Hortefeux et la poursuite forcée de la vision du chiffre par son successeur Besson. Mais plus largement sur certains aspects sournois des termes en négociations des accords au regard du nombre de visas octroyés alors qu'il y a un besoin de main d'œuvre dans biens des métiers. Nous avons parlé également des divers soutiens en France et des organisations de solidarité internationale dont certaines sont menacées de restrictions dans leurs activités. La conférence du 20 à donné davantage d'éléments sur les relations entre l'UE et l'Afrique sous le périscope de la présidence française de juillet à décembre. L'exposé du sénateur à retracé le parcours de cette présidence avec ce qui été saillant sur la question de l'immigration et de l'asile. Allant de la directive du retour en passant par Vichy ou le pacte à été signé et en expliquant la tenue du sommet ministériel eurafricain de novembre le communicateur a terminé par les enjeux de l'union méditerranéenne pour poser la question à l'auditoire et aux Africains: si vous voulez discuter et traiter avec une communauté qui a une politique commune ou un état qui négocie au regard de ses intérêts. Car a t'il noté il est tout de même important de souligner le caractère (communautaire) pratique accepté par tous du traitement de la question sur l'asile. Mais il n'en dira pas mieux sur l'immigration ou les points sur la durée de rétention et surtout sur l'interdiction de l'espace durant 5 ans sont porteurs d'atteintes aux droits fondamentaux des personnes. Des questions ont été posées à l'orateur pour approfondir certains points et pour l'essentiel nous retenons que la politique des expulsions sans une approche d'accompagnement idoine ne résoudra pas les problèmes, que les accords et autres programme économiques, de gestion ou de contrôle des flux doivent être élaborés en associant tous les acteurs et communiqués pour que dans l'application chacun y trouve sa participation et son compte afin de donner un réel sans aux relations entre l'Europe et l'Afrique dans un partage de valeurs et de respect. Toutes ces impressions nous réconfortent et nous espérons poursuivre les contacts avec tous ceux et celles qui ont permis la réalisation du séjour de Richard Yung à Bamako. VISITE À OUAGADOUGOU DU 21 AU 23 JANVIER 2009 Lundi, 26 Janvier 2009 Vendredi 21 janvier A mon arrivée à Ouagadougou, je commence par une première rencontre avec les membres de l’ADFB pour faire connaissance et préparer la campagne pour l’AFE ; dîner amical au lodge Karité Bleu Jeudi 22 janvier Le matin, visite du lycée Saint-Exupéry avec le proviseur, M. Didier Leroy-Lusson, et Mme Caroline Bellina, directrice de l’école primaire ainsi que leurs collaborateurs. Nous visitons les deux sites qui regroupent 500 élèves pour le primaire et 550 pour le secondaire. Le projet de reconstruction d’un bâtiment pour le primaire est en bonne voie avec un financement partagé entre l’AEFE et un emprunt bancaire. Nous rencontrons aussi les représentants des parents d’élèves (Mme Corinne Bomans, présidente et M. Jérémie Dumon, trésorier), des enseignants et des élèves pour une discussion générale sur l’avenir du système éducatif français à l’étranger (rapport de la Messuzière) et sur l’évolution du financement des écoles et des écolages. L’ambassadeur, M. François Goldblatt, offre un déjeuner pour une dizaine d’hommes d’affaires français installés au Burkina Faso, dont notre collègue conseiller de l’UFE, Daniel Ricci. Le débat montre que les conditions d’exercice des affaires (quelque soit la nationalité du chef d’entreprise) sont plutôt favorables au BF malgré des tracasseries administratives (impôts et douanes) et la corruption. Le manque de nouveaux entrepreneurs français tient plutôt à l’ignorance du BF et à l’étroitesse du marché intérieur. Visite de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE). C’est une initiative tout à fait originale de créer un établissement de formation d’ingénieurs et recherche dans le domaine de l’eau et de l’environnement en 5 ans après le bac. Selon les règles du Bachelor et Master. L’établissement a véritablement un caractère régional à la fois par les Etats (14) qui participent à son tour de table et par les élèves (550 venant de 20 pays). Le financement courant est assuré par les frais d’écolage (50%), les prestations (25%) et des contrats publics. Le coût de la scolarité est de 7300 € C’est un excellent exemple de formation menée en Afrique pour les Africains, bien adaptée au terrain et évitant les coûts et les risques d’une longue expatriation. En fin d’après-midi, je fais une présentation sur l’avenir des relations Europe-Afrique au centre culturel français (Méliès, directeur : M. Denis Bisson) devant une centaine d’auditeurs. Le soir, dîner à l’ambassade avec Mme Louise Avon, chargée par le MAE d’une mission de redéfinition des sommets franco-africains Vendredi 23 janvier Le matin, entretien de courtoisie avec M. Kamidoua Naboho, premier vice-président de l’assemblée nationale. Entretien avec le consul, M. Gérard Ménard. La communauté française compte 3300 résidents enregistrés dont 1/3 de binationaux. On constate la paupérisation d’une partie de cette population avec quelques allocations de solidarité (4 sur Bobo) et 2 handicapés. 208 bourses sont délivrées alors qu’il y a 500 enfants français à Saint-Exupéry. Service des visas, 10000 demandes annuelles dont 8% sont refusés. Les visas sont délivrés sous 24h. La biométrie est en place depuis 2006 et tous les candidats doivent se présenter en personne. Aucun visa compétences et talents n’a été délivré (règles trop restrictives). 200 visas de regroupement familial et 300 pour études. Entretien avec Mme Lucile Traoré, présidente de l’association des familles franco-burkinabé qui vient en aide aux plus démunis avec une subvention annuelle de 3000€. Visite de l'AFD (MM. Jean-Claude Pirès et Jérémie Dumon) La part des subventions dans le portefeuille du Burkina diminue très vite au profit des prêts . La principale activité économique est le coton (500 000 t. cette année, plutôt bonne récolte mais baisse forte des cours mondiaux). La filiale Proparco réservée au secteur privé est active (projets de micro-crédit, …) Le total des encaissements est de l’ordre de 80 millions d’euros. Déjeuner et visite du centre médical international (CMI) géré par l’AIS. C’est un ex CMS qui a été lâché par le MAE et qui donc fonctionne sur ses ressources propres. Il comprend des salles de consultation (un médecin résident), une salle d’hospitalisation de 2 lits et des bureaux de consultation pour les psychologues et les kinés. L’essentiel est de soutenir une demande pour un médecin VI. Entretien avec la conseillère de coopération et d’action culturelle Mme Jacqueline Lorelle) Le budget de coopération est en diminution sensible et le service devrait disparaître l’an prochain en fusionnant avec le centre culturel. C’est dommage pour les différents projets menés dans le domaine de l’enseignement supérieur, de la justice, de la décentralisation. Entretien avec le président de l’association France-Solidarité (M. Anthony Bergès) qui aide les Français en difficultés avec une subvention annuelle de 500 à 1000€ . Entretien avec les conseillers du commerce extérieur MM. Michel Kahn (Bank of Africa), Patrice Chevalier (projet production), Nicolas de Lesguern (recherche et exploitation minière) viennent parler de la situation économique et des entreprises françaises. Les principales conclusions sont la trop grande importance du secteur informel, le mauvais fonctionnement de l’UMOA et une certaine frilosité de la politique gouvernementale mais avec néanmoins un sentiment optimiste pour l’avenir. Le soir, réception offerte par le consul de France à la communauté française pour une centaine de personnes. VISITE AU SUD-EST DES ÉTATS-UNIS DU 18 AU 24 FÉVRIER 2009 Samedi, 21 Février 2009 Toute la mission se fait avec Christophe Monier, conseiller AFE sortant de la circonscription. Accueilli le 18 février à Atlanta (Géorgie) par M. Philippe Ardanaz, Consul général. Nous participons immédiatement à une réception offerte par le directeur de TV5 US (Patrice Courtaban) pour célébrer un accord de distribution avec ATT U-verse pour la région d’Atlanta. TV5 US se développe bien et équilibre ses comptes depuis plusieurs années. Le 19 février Visite du Consulat général qui couvre les 6 états : l’Alabama, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, la Géorgie, le Mississippi et le Tennessee, et est épaulé de 4 consuls honoraires. Il comprend outre la chancellerie (dirigée par M. Etienne Abobi), un service de coopération et d’action culturelle, un service de presse et la mission économique, rattachée au réseau Ubifrance et dirigée par M. Michel Besson. La communauté française est estimée entre 15 et 20 000 pour 5000 inscrits dont 2000 en Georgie et 1000 en Caroline du Nord. Nous visitons les différents services et faisons une réunion avec l’ensemble des personnels. Visite de la Chambre de commerce franco-américaine (M. Frédéric Mot, directeur). Créée en 1985, elle couvre les 5 Etats du sud-est des États-Unis. Elle a surtout une activité de représentation des entreprises françaises et se finance pour moitié par des « événements sociaux » et pour moitié par des cotisations. Elle tend à voir les grandes entreprises y être moins présentes. Une de ses difficultés est qu’elle ne dispose pas des moyens pour aider les entreprises françaises à s’installer. Le regroupement sur un même site du consulat général, de la mission et de la chambre de commerce permettra à ces deux dernières de coordonner leurs activités. Visite de l’Alliance française à la fois école et centre culturel qui travaille en coopération avec le Goethe Institut. Le principal problème est une stagnation du nombre d’élèves inscrits pour apprendre le français. L’équipe en place parait dynamique et désireuse de développer de nouvelles activités. Déjeuner avec les associations françaises : Atlanta accueil (Mme Camille Blanco), la chambre de commerce franco-américaine (Mme Katia Chatillon), l’Alliance française (Mme Martine Pagès). L’après midi, visite de l’AIS (Atlanta International School, directeur M. Robert Hawley). C’est un établissement privé international dont la section française va de la maternelle au CM2 et suit les programmes de l’Éducation nationale française. Les cours sont bilingues de la maternelle à la 6ème puis en français renforcé de la 6ème à la 3ème avec préparation du baccalauréat international. Le Board de l’école a été choqué de la demande de taxation à 2% par l’AEFE et entend la refuser quitte à se dé-homologuer. Rencontre ensuite avec les directeurs des différentes écoles françaises de la circonscription : école du samedi (président : Marc Mallet, directrice : Claire Sclumberger), association qui offre des cours en français le samedi matin école bilingue de Greenville (directeur : Nicolas Brindel) Le soir, réception offerte par M. le Consul général à la communauté française. Le 20 février au matin, transfert vers Miami Accueil par Laure de Montalembert et Claire Francoulon, responsables de l’ADFE. Nous visitons, avec Mme Martine Johnston du service culturel, les 3 écoles publiques américaines, relevant du district de Dade, qui assurent un enseignement en français (phénomène unique aux Etats-Unis) : Sunset elementary school (directrice : Mme Sarria) scolarise 160 petits Français et 275 francophones dans un double cursus français et américain (un jour sur deux). Compte tenu des restrictions budgétaires particulièrement fortes en Floride dont la fiscalité est particulièrement inadaptée à la période (pas d’impôt sur le revenu, fiscalité essentiellement immobilière durement frappée par la crise avec –50% de valeur), l’école a besoin d’une aide financière (16000$ pour les livres scolaires, 26000$ pour couvrir les salaires des enseignants français qui assurent la tranche horaire après la fin des classes et d’un enseignant VI de plus uniquement pour respecter les termes du MOU). Carver Middle school (directrice Mme Libia Gonzalez) qui scolarise 72 français et 180 francophones de la 6ième à la 8ième avec 7 enseignants français dont un payé par la France qui a besoin d’un financement complémentaire pour la section française et espère un enseignant de plus. La « international studies charter high school », (M. Berner, deux VI enseignants, Mme Hélène Salaün, de l’association des parents FIPA), lycée qui amène les élèves au bac, avec 43 enfants et qui aurait besoin d’un renforcement de l’équipe enseignante d’au moins un VI (il y en a 2 en poste) en plus de l’enseignant français payé par l’école. Le soir réception offerte par M. Vinogradoff, Consul général, à la communauté française. Le 21 février (avec Christophe Monier et les représentantes de l’ADFE) Visite de l’Alliance française, dans un bâtiment relativement nouveau (18 mois) avec MM. Serge Papiernik, président du Conseil, Philippe Timon, directeur et Norbert Duffort, attaché culturel. C’est un projet ambitieux qui vise à regrouper plusieurs entreprises et prestataires de services français (agence de voyages, salon de beauté, librairie, …) ainsi que le centre culturel italien (Institut Dante). Il a connu malheureusement de nombreuses vicissitudes financières, juridiques et administratives qui mettent non seulement le projet mais aussi l’Institut en situation financière précaire voir plus. Plusieurs solutions sont à l’étude pour sortir rapidement de cette situation aggravée par la crise financière et immobilière forte qui frappe la Floride. Je m’efforcerai d'apporter mon aide à ces solutions. Rencontre (fortuite) et discussion avec le vice-président du MODEM aux Etats-Unis. Dîner amical avec les membres de l’ADFE et du PS de Miami. Dimanche 22 départ pour Houston À notre arrivée, nous sommes accueillis à l'aéroport par M. Matthieu Clouvel, consul adjoint, chef de Chancellerie. Lundi 23 février Accompagnés de M. Pierre Grandjouan, consul général et de M. Matthieu Clouvel, nous rencontronsc Houston Accueil (présidente : Mme Sophie Drochon). L’association est très active et compte 400 membres. Nous parlons essentiellement de la question du coût de l’école et des possibilités de scolarisation. Christophe Monier et moi-même leur suggérons de développer un projet FLAM et des classes bilingues dans des écoles publiques américaines. La question de la reconnaissance mutuelle des permis de conduire entre le Texas et la France est également évoquée (dossier en cours suivi par le Consulat). Visite de la toute nouvelle école maternelle « La maternelle » créée par Mme Line Brou (tél. 281 589 74 00) qui offre ses services pour les tous petits de 18 mois à 5 ans. Déjeuner avec la Chambre de Commerce franco américaine avec un débat sur la Propriété intellectuelle (une quinzaine de participants). L’après midi, visite de l’école AWTY qui est l’école francophone de Houston (directeur : M. David Watson, proviseur de la section française : M. Jean Stephan) Nous rencontrons d’abord deux parents d’élèves (Mmes Coquilleau et Hirs) puis après une visite de l’établissement, un groupe d’enseignants. L’école comporte deux sections : une internationale (700 élèves anglophones) et une bilingue français-anglais (460 élèves). Les frais de scolarité sont élevés (18000$ par an plus frais annexes) et l’école est plafonnée dans ses effectifs globaux et français. Elle est gérée par la Mission laïque. Selon l’évolution de la population française à Houston, il semble qu’il y ait trois scénarios possibles : agrandir l’école par l’achat des terrains situés en face (coût 30 millions de dollars) développer un programme FLAM et des filières bilingues dans les écoles américaines créer une école française à partir de la section actuelle Le soir, dîner à la Résidence à l’invitation du consul général, avec M. Patrice Leleu directeur de La baule world investment conference qui est spécialisée sur énergies renouvelables. Mardi 24 février Permanence au Consulat de France pour les Français qui souhaitent nous rencontrer pour évoquer des situations personnelles ou pour les aider dans leurs projets Réunion avec les associations d’anciens combattants (environ 25 membres, président : M. John Toureilles) avec qui nous avons une bonne discussion sur les questions de l’OTAN, de la défense européenne et sur leurs activités. Un de leurs projets est de réunir les anciens combattants des pays alliés qui se trouvent dans la région pour célébrer le 8 mai. Rencontre et discussion avec le personnel du consulat sur la situation budgétaire du MAE, la RGPP, l’évolution des carrières, situation des contrats locaux, ... À midi rencontre buffet avec la communauté scientifique et médicale française, environ une vingtaine d’enseignants chercheurs. Il est décidé de pérenniser ce genre de rencontre dans le cadre d’un « club science » qui pourrait renaître sur la région. Départ pour Paris SAN FRANCISCO ET BAY AREA, 5 AU 9 AVRIL 2009 Jeudi, 09 Avril 2009 Le dimanche 5 avril, Vincent TOINEL, mon assistant parlementaire, et moi-même avons été accueillis par MM. Pierre-François MOURIER, notre consul général à San Francisco, et Edouard MAYORAL, conseiller sortant à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) et candidat à sa propre succession. Le soir, un vin de l’amitié suivi d’un dîner nous ont permis de rencontrer les membres de la section socialiste, dirigée par Mme Gabrielle DURANA, et de la section ADFE, présidée par Mme Yvette CHALOM. Nous avons notamment discuté de la campagne AFE, de la crise économique et financière et de la situation politique française. Plusieurs sympathisants nous ont rejoints au cours de la soirée. La matinée du lundi 6 avril a été consacrée à la visite des deux établissements français d’enseignement installés dans la conurbation de San Francisco : Le lycée français La Pérouse, dirigé par M. Frédéric ARZELIER, a été créé en 1967. Il s’agit d’un établissement conventionné par l’AEFE – le seul aux Etats-Unis avec le lycée Rochambeau de Washington – qui accueille, de la petite section de maternelle à la terminale, 946 élèves (+50% en 4 ans !), dont plus de la moitié sont de nationalité française. Le lycée comprend 3 campus, dont un à Corte Madera (Marine County). Il est géré par un conseil de gestion comprenant notamment 9 parents élus par l’ensemble des parents. Les frais de scolarité vont de 11.350$ à 22.285$ en terminale. L’AEFE demande le versement d’une soulte de 6% sur les écolages, soit 900.000$. Etant donné qu’il y a encore des travaux à financer (250.000$), des emprunts à rembourser et qu’une baisse des effectifs de 4% est anticipée, les écolages vont être augmentés de 8% de la maternelle à la 3ème et de 20% pour le lycée. Au total, le coût de la mesure de prise en charge sera de 500.000$ couverts par une augmentation des frais de scolarité de 500.000$ mais avec un transfert de la charge des familles françaises vers les familles américaines. M. ARZELIER nous a également fait part des difficultés concernant la délivrance des visas aux enseignants et au personnel administratif. Le Lycée international franco américain, a été fondé en 1962. Cet établissement homologué par l’AEFE accueille 950 élèves (de la moyenne section à la terminale), dont 80% ne sont pas francophones. L’école se développe bien grâce aux écolages et aux dons des anciens élèves. Les frais de scolarité vont de 15.870$ à 30.120$. Il n’est pas prévu d’acquitter la taxe de 2%. M. MAYORAL, qui est également le principal du collège, nous a montré le chantier du futur pavillon des arts. Lors de notre visite, nous avons eu le plaisir de rencontrer le célèbre slameur Grand corps malade. Le midi, nous avons déjeuné avec la proviseure du lycée, Mme Jane CAMBLIN, qui nous a notamment présenté son projet de création d’une antenne en Inde du sud. L’après midi, nous avons rendu visite à MM. Bernard DIGEON et Pierre VIDEAU, qui dirigent la Bank of the West. Cette filiale du groupe BNP Paribas est la 5ième banque de Californie et la 25ème banque des Etats-Unis. Elle est présente dans 19 Etats américains (700 agences) en tant que banque de dépôt et commerciale. A Palo Alto, je me suis entretenu avec MM. Jeff CLAVIER (SoftTech VC), Ismael GHALIMI (Intalio), Henri MOISSINAC (Facebook) et Anselm BAIRD SMITH (lala.com). Ces entrepreneurs français ont chacun monté leur start-up dans le domaine des technologies de l’information et de la télécommunication (logiciels d’entreprises, web 2.0, vente de musique en ligne). Ils nous ont expliqué le mode particulier de fonctionnement de l’économie dans la Silicon Valley. A Menlo Park, j’ai visité les locaux de la société Tesla Motors, qui produit une voiture électrique de sport tout à fait remarquable par ses performances (de 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes ; autonomie : 350km ; vitesse maximale : plus de 200km/h) et sa pollution zéro. Yannick ROUX, un ingénieur français, nous a présenté le processus de construction de cette voiture, qui est désormais vendue en Europe. Tesla Motors a déjà pris 500 commandes pour une future berline familiale qui devrait être commercialisée à partir de 2012. Le mardi 7 avril, nous avons visité le bureau local de l’agence UBIFRANCE. Son chef, M. Stéphane ALISSE, anime une équipe d’une quinzaine de personnes, dont quatre volontaires internationaux (VIA). Le bureau de San Francisco est en charge du secteur de l’innovation pour l’ensemble des EtatsUnis et héberge les correspondants des trois autres bureaux d’UBIFRANCE aux Etats-Unis (New-York, Chicago, Atlanta). Après m'être entretenu avec les responsables sectoriels (technologies de l’information et de la communication, agroalimentaire, biens de consommation, biens d’équipement, biotechnologies), nous avons longuement abordé la question des relations entre UBIFRANCE et les chambres de commerce et d'industrie françaises à l'étranger. Une convention quadripartite (DGTPE/UBIFRANCE/ACFCI/UCCIFE) a été signée le 23 avril 2008 afin de clarifier les missions entre les différents acteurs: les chambres de commerce en France sont censées mettre les entreprises françaises en relation avec UBIFRANCE, qui se charge de les aider à mettre un pied sur le marché étranger. Si une entreprise souhaite s’implanter à l'étranger, UBIFRANCE passe le relais à la chambre de commerce et d'industrie française à l’étranger, qui facilite l’implantation locale des entreprises. Les locaux d’UBIFRANCE hébergent également le bureau de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), dont la mission consiste à attirer les entreprises américaines en France. Le bureau de San Francisco est animé par six personnes, dont deux sont en charge des entreprises de la Silicon Valley. Mme Morgane JACQUAT, chargée d’affaires, m’a présenté les activités de l’AFII dans l’ouest américain. A l’université de Berkeley, nous avons visité un incubateur de start-up. Cette structure accompagne, généralement pendant une année, d’anciens étudiants dans leur projet de création d’entreprise. L’incubateur de Berkeley héberge sept sociétés, dont Fruition sciences. Créée en 2007 par MM. Thibaut SCHOLASCH et Sébastien PAYEN, elle a développé un système de capteurs posés sur les pieds de vigne qui permettent aux viticulteurs d’améliorer l’irrigation de leur vignoble et in fine la qualité de leur vin. Le midi, nous avons déjeuné avec MM. Jerome S. ENGEL et David CHARRON, respectivement directeur et directeur adjoint du centre Lester pour l’entreprenariat etl’innovation de l’université de Berkeley. Ils nous ont notamment expliqué que le rôle d’un incubateur de start-up est de créer un environnement permettant d’attirer les investisseurs. L’après-midi, M. SCHOLASCH nous a conduits au domaine viticole de Hartwell, où nous avons été accueillis par M. Benoît TOUQUETTE, un jeune viticulteur français. Cette propriété a été fondée en 1997 par un entrepreneur américain qui a fait fortune dans le secteur de la plomberie. Le mercredi 8 avril, nous avons visité la chambre de commerce et d’industrie franco-américaine de San Francisco, où nous avons été reçus par Mme Carole GRANADE, sa directrice. La chambre comprend 300 membres et organise une cinquantaine d’événements chaque année (conférences de mise en réseau, soirée Beaujolais, déjeuners des femmes, etc.). Elle est complètement autofinancée et aide les entreprises françaises à s’implanter dans la région. La question des relations avec UBIFRANCE reste à préciser même si elles sont en l’occurrence bonnes mais peu actives. Au consulat général de France, M. Jean-Charles LEDOT, chef de chancellerie, a bien voulu nous accueillir. Il nous a fait visiter les services des visas (Mme Sylvie ARDRY), le bureau de l’état-civil (Mme Marie-Aude MARQUES) et le bureau de la nationalité, du notariat et des questions juridiques (M. Anthony BEDOUSSAC). La circonscription consulaire de San Francisco couvre un territoire grand comme sept fois la France (20.000 personnes sont inscrites au registre consulaire). Le consulat général de San Francisco fait partie des 10 postes pilotes expérimentant la délivrance de passeports biométriques (ce nouveau système devrait être mis en service le 21 avril et obligera nos concitoyens à se déplacer deux fois au consulat). Chaque année, 1.200 actes d’état civil sont dressés. Quant au service des visas, il délivre 5.000 titres par an (le consulat général de San Francisco est l’un des 5 postes pilotes délivrant des visas biométriques). Une dizaine de Français sont actuellement incarcérés dans les prisons de la circonscription. L’après-midi, j’ai donné une conférence au centre d’études européennes de l’université de Berkeley sur la réponse européenne à la crise économique et financière mondiale. Une trentaine de personnes (PhD et professeurs) y ont assisté. Le soir, lors d’un dîner offert par le consul général, j’ai rencontré M. Thomas E. HORN (président du comité de coopération entre Paris et San Francisco), M. Patrick PERRIGAULT (avocat, i-shine) et M. Jean-Louis GASSEE (associé-gérant de Allegis Capital, société de capital risque). Le jeudi 9 avril, nous nous sommes rendus à la société Systra, où nous avons été accueillis par M. Dominique RULENS. Cette filiale ingénierie de la SNCF et de la RATP travaille actuellement sur le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse Sacramento – San Diego (1.200 km), dont la mise en service est prévue pour 2020 (premiers appels d’offre : début 2011). Le futur TGV californien devrait relier San Francisco à Los Angeles en seulement 2h38 ! L’ensemble du projet, y compris le matériel roulant, représente un coût estimé à environ 45 milliards de dollars. Deux décisions récentes rendent le projet réaliste : le oui au référendum du 4 novembre dernier sur l’opportunité d’une liaison TGV et le financement fédéral décidé récemment (le plan de relance adopté en janvier prévoit 8 milliards de dollars pour la création de lignes ferroviaires à grande vitesse). Compte tenu de l’expérience et de la modernité de nos réseaux, les chances françaises pour remporter les appels d’offre sont plus que raisonnables malgré la concurrence allemande (Siemens), canadienne (Bombardier), japonaise (Kawasaki) et espagnole (Talgo). VISITE À BUCAREST DU 1 AU 3 OCTOBRE Dimanche, 04 Octobre 2009 Le 1er Octobre Je retrouve à Bucarest Louis Sarrazin, conseiller AFE de la circonscription, avec qui je ferai toutes les visites et rencontres. C’est une aide précieuse car il connaît bien le pays et la communauté, tout comme Jean Yves Leconte, second conseiller AFE qui nous rejoint le 2 Octobre. M. Corentin Vallerey, stagiaire de l’ambassade, a organisé notre visite et nous accompagnera avec beaucoup de gentillesse dans les différents rendez-vous. L’ambassadeur, de France, Henri Paul, avec qui j’ai travaillé il y a une trentaine d’année, a fait une brillante carrière dans le monde culturel. Nous commençons par un entretien avec M. Denis Soriot, le nouveau conseiller de coopération et d’action culturelle qui nous expose la situation : un « grand » dispositif d’assistance technique (6 AT plus 11 lecteurs d’université) (NB : c’est tout de même modeste par rapport aux assistants techniques nous avons connu au Sénégal et en Côte d’Ivoire dans les années 1970 : 10 à 14 000, mais bien sûr, les temps ne sont plus les mêmes) la promotion de la francophonie avec le nombre impressionnant de 2 millions d’apprenants et un bac roumain à mention « français ». Il y a 11000 professeurs d’anglais, 10000 de français puis les autres langues chutent à 2 ou 3000 une coopération universitaire de haut niveau des actions dans le domaine du nucléaire Nous visitons l’Institut français de Bucarest qui enseigne la langue française et assure aussi la programmation des événements culturels français. Il est autofinancé à 35% grâce en autre à un mécénat de l’ordre de 800 000 € par an. L’élaboration d’un projet pour l’Institut est en cours avec le personnel. Au déjeuner, nous rencontrons la communauté française des affaires dans le cadre la CCIFER (Chambre Française de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture en Roumanie), présidée par M. Dan Bedros ainsi que par la mission économique française pour un débat qui porte sur différentes questions d’économie française et roumaine. L’après-midi nous visitons le lycée français Anna de Noailles où nous rencontrons la direction (proviseur M. Michel Lostanlen et ses collaborateurs) avec Mme Lucile Bruand Exner, attachée de coopération éducative, puis les enseignants et le comité parental de gestion (président M. Thierry Souche). Le principal problème est celui de la croissance des effectifs et du manque de place. Un terrain est mis à disposition par le gouvernement roumain mais son accès reste problématique. Le second problème est celui du financement. Le projet sera probablement divisé en deux tranches de 7 ou 8 millions euros qui seraient financées par l’apport initial de l’AEFE de 2 millions, 1 million de réserve et un emprunt garanti par l’ANEF et dont les annuités seraient couvertes par une augmentation des écolages qui dégagerait 1 million par an. La dernière question est celle du statut juridique du comité qui deviendrait une fondation de droit roumain. Le soir réception avec la communauté française à l’Ambassade de France. Le 2 octobre Le matin nous visitons l’OSIM, office de la propriété intellectuelle où je revois avec plaisir mes amis Alexander Strenc et Livio Bulgar ainsi que leur nouveau directeur général, M. Racuciu, pour une discussion sur les questions annuelles de ce domaine. Nous participons ensuite à la CCPAS au Consulat puis à la Commission des Bourses (à noter seulement 9 demandes de prise en charge sur 60 élèves français au lycée). L’après midi, entretien avec Henri Paul, l’ambassadeur, sur la situation politique nouvelle créée par la démission du gouvernement des ministres socialistes et sur les liens spécifiques entre la Roumanie et la France. Ensuite interview à la station locale de RFI sur ce que sont les sénateurs des Français de l’étranger, les conseillers à l’AFE et sur ce que nous faisons. Le soir, dîner avec les amis de l’ADFE. Le 3 octobre Permanence au consulat pour y recevoir les membres de la communauté française qui souhaitent nous rencontrer. Dîner à l’ambassade avec plusieurs membres de l’Académie Roumaine, journalistes et M. Thierry de Montbrial (IFRI) VISITE À MOSCOU DU 11 AU 14 OCTOBRE 2009 Mardi, 20 Octobre 2009 Je fais presque toutes les visites avec Cédric Etlicher, le conseiller de la circonscription à l’Assemblée des Français de l’Étranger (AFE) et qui couvre tous les pays de la CEI (12). Cédric, membre du groupe ADFE, est par ailleurs chef d’entreprise dans le domaine de la distribution de parfums et produits de maison et dans le groupe Yves Rocher. Ayant créé lui-même son propre réseau, il connaît bien les réalités de la Russie et de la région. Je le remercie ainsi que M. Jean Ulric Cillard, consul à Moscou, pour avoir organisé les rendez vous et les rencontres dont il sera question dans cette relation de voyage. Je remercie également M. Jean de Gliniasty, notre ambassadeur, pour l’aide que tous ses services m’ont apporté et pour la réception qu’il a offerte le 12 octobre à la communauté française et qui m’a permis de rencontrer de nombreux compatriotes. L’impression générale que j’ai de la situation politique russe est celle d’un retour vers plusieurs valeurs qui ont hanté son passé tout en se tournant vers la modernisation de l’économie et le rapprochement avec l’Europe. C’est une démarche complexe à appréhender pour nous, presque schizophrénique : la peur de l’encerclement, paradoxale pour un empire avec des frontières aussi longues même si c'est un vieux tropisme (voir politique tsariste au Caucase et en Afghanistan) un nationalisme culturel, militaire fort qui a souffert dans les années 1990 lors de l’effondrement de l’URSS mais qui revient sur le devant de la scène ; se manifeste en autre la volonté de suivre « une voie russe » qui n’a pas à recevoir de leçons de l’Occident l’affirmation d’une Russie grande puissance une centralisation de tous les pouvoirs et dans tous les domaines qui va avec un autoritarisme fort, la place prépondérante des services et des hommes liés à l’appareil répressif ou de force de l’Etat (« aux organes » dit on ici dans une expression doublement savoureuse) le peu d’intérêt de l’opinion en général pour des débats sur la démocratie, les droits de l’homme, les libertés publiques et individuelles qui va de pair avec la répression et les assassinats dont sont victimes les militants de ces causes une corruption très forte à tous les niveaux dans l’appareil d’Etat et dans les entreprises une certaine incapacité à gérer une économie de marché réelle Mais une fois que l’on a dit tout cela, sans doute en forçant le trait, il faut aussi dire que la Russie a fait le choix de l’occident, d’une politique de bon voisinage avec l’Union européenne et que peut naître une Russie nouvelle qui aura effectivement suivit sa voie propre et qui aura construit son propre modèle en particulier pour la modernisation de l’économie. Nous pouvons sans doute l’aider (même si c’est à la marge) en ayant une attitude constructive, respectant la volonté d’autonomie russe mais en bâtissant des relations fortes avec ce voisin si important sur tous les plans. C’est la différence avec les États-Unis pour qui la Russie est un partenaire « seulement » stratégique. Ce n’est pas le cas aujourd’hui où les relations entre l’Union européenne et la Russie sont en eau basse. Chacun se méfie de l’autre, lui renvoie une image négative et lui prête des arrières pensées que ce soit dans la politique énergétique, les questions de justice et de droits de l’homme et plus grave encore dans le domaine de la politique étrangère et dans celui de la défense et de la sécurité. Les relations bilatérales franco-russes sont, semble-t-il, dans une meilleure conjoncture même si notre pays perd des parts de marché sur le plan économique et sur celui de la langue. Lundi 12 octobre Nous débutons la journée par une visite au lycée français Alexandre Dumas avec M. Jean-Luc Goester, Conseiller de coopération et d’action culturelle (dit COCAC dans le jargon du Quai). Nous rencontrons M. Jean Lefebvre, nouveau proviseur, M. Michel Sénéchal son adjoint, déjà rencontré en 2006 Je suis déjà venu début 2006 (voir mon compte-rendu de l’époque). La question prioritaire de l’extension de la capacité d’accueil du lycée était déjà sur la table avec plusieurs possibilités qui étaient alors étudiées. Entre-temps (presque 4 ans donc), il n’y a pas eu de progrès. Le secteur public français n’est pas bien organisé pour mener des projets immobiliers, d’autant que le MAE et avec lui, l’AEFE, est en état d’appauvrissement permanent. A cela s’ajoute la bureaucratie ou la rouerie des pays dits partenaires et le résultat en est le blocage des projets immobiliers. Un terrain a été offert par la mairie de Moscou à Babouchkinski, éloigné du centre ville, mais la localisation s’est heurtée aux parents et enseignants. Ce projet est abandonné, la mairie de Moscou ayant fait savoir qu’elle ne pouvait le financer et l’AEFE n’ayant pas les crédits pour le faire. Il y a donc nécessité à agir d’urgence pour définir une nouvelle solution faute de quoi le lycée sera obligé de limiter les admissions. Je pense personnellement que les parents et les entreprises françaises, en y associant des parents russes francophiles, devront mener le projet. Il y a également et plus urgemment encore, la fermeture en Juin 2010 de l’école russe 12-16, à proximité de l’école française, qui prêtait ses salles de sports. Le risque est non négligeable que nos élèves n’aient pas de salle de sport à la prochaine rentrée. Une discussion avec les enseignants nous permet de faire le point sur leurs problèmes (évolution des rémunérations à la baisse, rotation trop grande) même s’il faut souligner que des progrès ont été faits pour ce qui concerne les conditions d’emploi des contrats locaux (couverture sociale, retraite, ….) Je leur écrirai à ce sujet. Nous sommes ensuite invités à l’inauguration du projet de reboisement financé par la fondation Yves Rocher dirigée par Bruno Leproux (et où travaille Cédric Etlicher) au jardin botanique de l’Université de Moscou, où nous plantons symboliquement plusieurs arbres. L’après midi un entretien avec MM. Alexander Brechalov et Konstantin Petrakov, respectivement vice-président et directeur des relations internationales d’OPORA (all russian organisation of small and medium business), l’équivalent russe de la CGPME. Je suis accompagné de M. Philippe Pégorier, nouveau conseiller commercial. Nous explorons les voies possibles pour aider les PME françaises à pénétrer le marché russe. M. Jean de Gliniasty, notre ambassadeur, me reçoit ensuite pour un briefing sur la situation russe et sur les questions concernant la communauté française. Il me confirme l’abandon du projet de relocalisation de l’école française à Babouchkinski. Un cocktail me permet ensuite de rencontrer de nombreux compatriotes, en particulier dans les entreprises installées en Russie. Un entretien avec la magistrate de liaison me montre que les problèmes de garde voire d’enlèvement d’enfant dans les couples qui se déchirent ne sont pas rares et méritent un travail de fond (voir ce qu’une association comme SOS papa fait pour les enfants franco-japonais). Le soir, dîner avec mon ami Alexander Grigoriev, président de l’Office eurasiatique des brevets. Mardi 13 octobre Visite du consulat avec M. Jean Ulric Cillard, notre Consul et Mme Caroline Gaglione-Guenon, consule adjointe. La saisie des données biométriques pour les passeports se révèle longue : 20 à 30 minutes. De plus l’obligation de deux déplacements (une pour la saisie des données l’autre pour retirer le passeport) est une contrainte lourde pour les Français qui sont éloignés de Moscou. Il serait nécessaire de mettre à disposition des mallettes de saisie permettant de décentraliser celle-ci par exemple par les consuls honoraire (dont le nombre devrait s’accroître vu la taille du pays et les communautés françaises en province). Avec Mme Bobenrieth, nous visitons le service des visas, toujours le premier du monde avec 250 à 300 000 demandes par an (soit une recette de 10 millions d'euros). L’examen des dossiers a été externalisé mais il reste la décision d’accorder ou non le visa (2 à 3% de refus). La solution de bon sens est de rapidement arrêter ce système peu efficace et coûteux en personnel (pour le MAE) mais une décision communautaire est nécessaire puisque nous sommes dans le cadre de Schengen. Entretien avec M. Jean- Luc Goester, responsable non seulement des questions scolaires et universitaires mais de toutes les actions culturelles de coopération, très diversifiées dans un pays aussi important. Nous nous rendons ensuite à l’école maternelle et primaire qui est située dans ce qu’on appelle ici « l’immeuble de France » situé en face de l’ambassade et qui abrite plusieurs services français, nous y avons 21 classes dont 9 maternelles réparties sur plusieurs étages (peu optimum). Une des questions difficiles est celui du manque de terrains de sport et de gymnases. Il a fallu y installer le 1er cycle à cause du manque de place sur le site principal du lycée. Je revois M. le Consul pour un déjeuner avec les chefs d’îlots qui permet de faire le point sur les questions de sécurité de nos résidents français à Moscou. L’après-midi est consacré aux contacts avec certains responsables politiques russes. Je suis accompagné de Cédric Etlicher. A la Douma, entretien avec Tatiana Moskalkova, députée et vice-présidente du comité CEI et des relations avec les Russes de l’étranger. Son parti qui se revendique d’inspiration social démocrate et qui est observateur à l’IS, compte 38 députés à la Douma (sur 450). Elle m’expose les orientations de son parti dans le domaine social qui est probablement le seul domaine dans lequel « Russie juste » se démarque de « Russie unie » de Poutine and Co : Fiscalité sur le revenu plus progressive, aide au pouvoir d’achat des plus démunis. Pour le reste on se prend à accorder foi à l’idée que c’est une création contrôlée par le pouvoir central pour figurer une opposition sage et docile. Ainsi Russie juste a soutenu les candidatures présidentielles de Poutine et Medvedev. Ils en sont du reste mal récompensés puisque lors des élections municipales et régionales du dimanche 11 octobre, ils ont été écartés, sans doute par la fraude, des conseils municipaux des principales villes du pays. Les chances de M. Sergueï Mironov (leader de Russie juste) d’accéder à la présidence sont extrêmement réduites, voir nulles d’autant que Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev vont continuer leur numéro bien rodé de duettistes qui leur permettra de rester au pouvoir pendant plusieurs lustres. Ensuite, visite au Conseil de la Fédération, qui est une sorte de Sénat composé de conseillers certains élus d’autres nommés par des provinces, avec moins de pouvoirs que le Sénat français (cela n’a d’ailleurs pas beaucoup d’importance compte tenu de la centralisation du système de pouvoir russe, « la verticalité » chère à Poutine. J’y rencontre Alexander Podlevov spécialiste de politique étrangère. A mes questions sur la situation en Georgie, il répond par l’affirmation de « l’agression géorgienne contre l’Ossétie du Sud dont les habitants ont demandé la protection russe et qui devrait devenir un État indépendant » (sic). On voit qu’il y a encore du chemin à faire. Il déplore par ailleurs qu’aucun dirigeant du PS français n’ait visité la Russie depuis plus de 20 ans malgré des invitations réitérées. (C’est une situation que je connais bien puisque depuis 1995 les responsables de notre parti n’ont rendu aucune visite à aucun pays significatif en dehors d’Europe). Le narcissisme franco-français n’est pas un vain mot. En quittant le parlement nous visitons la Fondation Russie Juste avec l’ami Boris Guseletov. C’est une fondation d’études et de recherche sur le modèle de la fondation Jean Jaurès avec laquelle elle a des liens d’amitiés. Le soir dîner avec les sections ADFE et PS. Mercredi 14 octobre Petit-déjeuner avec le Club France, forme moscovite de la Chambre de commerce (directeur M. Pavel Chinsky) avec une trentaine de représentants d’entreprises russes ou françaises. J’explique en quoi consiste le travail d’un sénateur des Français à l’étranger et je présente Cédric Etlicher. Suit une séance de questions-réponses sur des sujets relatifs a la vie des Français expatries et aux questions économiques. Nous nous rendons ensuite au Centre culturel français dirigé par Dominique Jambon que j’avais déjà rencontré lors de ma précédente visite. Il est maintenant assisté par Nathalie Lemaire comme secrétaire générale. Nous parlons surtout, avec M. Goester, conseiller culturel, du projet d’institut culturel commun avec l’Allemagne. Une des questions qui restent à trancher est la fore de la participation financière, soit sous forme d’une prise de participation de 7,5 millions euros soit sous forme de loyer. M. le Consul offre ensuite un déjeuner avec les présidents des associations françaises : Moscou accueil, l’APENG (parents d’élèves), la Chambre de commerce française en Russie,… et des responsables de l’ambassade. Je découvre en particulier le CUF (Collège universitaire français, directeur : Guillaume Garreta) qui forme les étudiants des bonnes universités russes au niveau Master 1 en sciences humaines, les meilleurs des étudiants obtenant ensuite des bourses pour poursuivre leurs études (Master 2, thèse, ...) en France dans les Universités partenaires. 500 à 600 étudiants suivent cette formation qui me semble être un travail intelligent pour créer des réseaux d’influence. MISSION À MADAGASCAR, JANVIER 2010 Jeudi, 14 Janvier 2010 4 janvier, Tananarive Entretien avec Jean-Marc Châtaignier, ambassadeur, en compagnie de Jean-Daniel Chaoui, Conseiller à l’AFE et Pascal Farines, président de FDM-Madagascar. Sont évoquées la crise politique qui paralyse le pays depuis plus d’un an, les perspectives de solutions qu’offrent les élections législatives de mars, et les conséquences économiques désastreuses de cette crise à cause du gel des aides internationales (sauf celles de la France) et la fermeture d’entreprises. Entretien avec Alain Jouret, Consul général, qui présente le plan de sécurité des Française et le dispositif de vaccination. Il rappelle que le consulat a déjà perdu une dizaine d’ETP, qu’il devra en rendre encore 20 dans les trois prochaines années, et qu’évidemment on ne peut rendre les mêmes services avec des effectifs réduits. C’est ce qui explique, estime M. Jouret, le déclassement du consulat de Diégo-Suarez en chancellerie détachée, déclassement qui, souligne Jean-Daniel Chaoui, oblige nos compatriotes à venir à Tananarive pour certaines de leurs formalités (CNI, passeport). Les prévisions budgétaires sont aussi à la baisse (10 à 20 %), les crédits d’aide sociale, qui représentent 85 % du budget, étant seuls maintenus. En ce qui concerne les nouveaux locaux du CMS, Paris penche pour un aménagement du parking du consulat, une solution qui présente de nombreux inconvénients alors même qu’une implantation tout à fait convenable est disponible. Déjeuner avec les bureaux du PS et de FDM-Madagascar Réunion de coordination des associations de bienfaisance, avec Alain Jouret, Claude Tournebise (Anciens combattants), Lydia Veidig-Ramandimbisoa (Enfants Français de Madagascar), Sylvain de Comarmond (Association Française de Solidarité de Madagascar), Xavier Desplanques (UFETananarive), Pascal Farines, Jean-Daniel Chaoui (FDM-Madagascar), Rosalinde Nguyen (Vice-consule), Régine Maccario (assistante sociale). Elles présentent leurs activités, et déplorent la baisse des cotisations des entreprises et la faiblesse de leurs fonds propres. FDM souhaite une table ronde annuelle des 13 associations de bienfaisance, afin de coordonner leurs activités et d’assurer plus de transparence dans la distribution des subventions. Table ronde sur la formation professionnelle, avec Alain Jouret, Véronique de Rohan Chabot (conseiller adjoint du SCAC), Christian Pralong (Coordonnateur de l’AEFE à Madagascar), Rosalinde Nguyen, Régine Maccario, Xavier Desplanques, Claude Mac Gaw (représentant Me Ducaud), JeanMichel Frachet (délégué général de l’Alliance Française de Madagascar), Bruno Maris (proviseur adjoint du LFT), Joël Lust (proviseur du LFT), Haingo Randrianarivony (directrice de la formation au CITE), Isabelle Gachie (directrice générale du CITE), Xavier Gronon (vice-président de la FAPEE), Christian Ramampy (FDM-Madagascar), Thierry Allard (président de l’ALEFAP-FCPE), Josiane Delavigne (directeur du centre de formation ASFOR), Lydia Veidig-Ramandimbisoa, Pascal Farines, Jean-Daniel Chaoui. L’Alliance française offre des formations au français, en lien avec une formation professionnelle, à des jeunes défavorisés et désocialisés. Le CITE les aide à définir leur projet professionnel, leur procure une formation courte et des stages. Dans son centre d’Antsirabé, l’ASTOR, en partenariat avec l’AFPA, organise des formations qualifiantes dans le tertiaire et certaines filières techniques. De son côté le LFT fait des formations diplômantes. Alors que les entreprises, recherchent des formations de niveau CAP, dans la vente ou l’hôtellerie, le LFT ne prépare qu’au Bac- pro, et veut développer des formations diplomantes. Le financement de ces formations pourrait de faire d’une part directement par l’AEFE, qui a engagé une réflexion sur ce point, d’autre part par la perception de la taxe d’apprentissage versée par des entreprises françaises. Nous avons là les prémisses d’une politique de formation professionnelle qui sera d’une grande utilité pour nombre de nos jeunes Français qui cherchent leur voie. Je regrette néanmoins le désengagement de la France par rapport à l’ASFOR : nous avons financé tous les investissements (significatifs) en matériel de cette organisation puis développons une politique de formation avec d’autres organismes. Dîner à l’ambassade 5 janvier Réunion au service économique avec Véronique Pasquier, Conseiller économique et commercial, Stéphane Bruno – MADAUTO (Renault/Nissan) groupe Fraise, CCEF (Trésorier) ; Olivier Ribot – LEXEL (Cabinet juridique et fiscal) – CCEF (Président) ; Lionel Levha, TOTAL E&P MADAGASCAR, DG – CCEF ; Jean-Christophe Bégué, Directeur adjoint BushProof Madagascar (creusement de puits) ; Philippe Lame, BFV-Société Générale, PDG ; Jean-François Richard, Directeur exécutif Air France / Madagascar Comores ; Jean-Claude Starczan, Directeur, Imperial Tobacco ; Jacques Poumette, Directeur EMC2 (gestion de personnel et placement) Après un rappel sur une crise politique, puis économique, qui dure depuis un an à Madagascar et un éclairage sur des données économiques officielles très optimistes (croissance de 0,6% en 2009, inflation jugulée à 9,3%, prévisions budgétaires incluant un retour des subventions internationales au 2ème semestre 2010), un tour de table a permis de balayer plusieurs secteurs de l’économie malgache. Les grands projets ont tiré l’économie en 2009 et continuent de le faire, toutefois une baisse se fait sentir depuis septembre. Ceci concerne le secteur bancaire mais aussi nombre de sociétés de conseil. Dans le domaine des ressources humaines/gestion de personnel l’activité a été soutenue en 2009. Les principaux points d’application sont les grands projets, les télécoms et les services. Lors des difficultés économiques la demande en personnel intérimaire s’accroit. Pour les activités de conseil fiscal l’activité a été également tirée par les grands projets. Il faut noter que l’administration malgache a continué de tourner pendant les périodes difficiles. On constate cependant depuis un an une détérioration du climat des affaires : corruption qui s’étend dans la hiérarchie et insécurité judiciaire croissante. Évidemment pas de nouveaux investisseurs important ayant concrétisé pendant cette période. Selon les banques l’activité informelle représente plus de 85% de l’économie. Les programmes en cours (en particulier avec l’AFD) sur l’assistance à ces catégories d’entreprises pour mettre en forme des projets bancables et les faire ainsi entrer dans l’économie moderne sont importants. Il s’agit là du seul vrai potentiel pour l’activité bancaire car par ailleurs il y a fort peu de dossiers qui nécessitent des financements à moyen ou long terme. Le projet Total a suivi cette année un développement normal. Il s’agit pour le moment de faire des sondages pour déterminer la concentration et la taille exacte du gisement. Total dépense de 30 à 35 M$ par an, plus de 2,5 M$ par mois dans cette activité qui va perdurer en 2010. Environ 70 sondages sont effectués par an. En 2011 un pilote de production sera mis en place pour 5 ans et la décision finale sera prise en 2015, elle sera difficile à prendre et très politique. Au total le projet est de 6 à 8 Mds$. La production sera à terme de 100 à 200 000 barils par jour pendant 30 ans. 100$ le baril, 50 à 60% pour l’État. D’ici quelques années, lorsque tous les projets en cours seront en production les revenus de l’État ne poseront plus de problème. Le vrai problème concernant ce projet est l’enjeu environnemental : ceci restera une mine énorme, à ciel ouvert. Plusieurs remarques à ce sujet : Les ONG veulent avant tout faire parler d’elles et ne peuvent tenir la distance. Elles ne feront donc du bruit que dans 5 ans au plus tôt. Total est très conscient de l’enjeu et fera de son mieux pour minimiser les impacts ; toutefois il ne sera pas possible de les éviter complètement. Si Total renonce au projet à cause des questions d’environnement, il sera repris par d’autres (dont certains traiteront la pollution sans scrupule). Les Chinois, les Américains…seront intéressés. Pour le moment ces scénarios sont exclus et les contrats sont bien ficelés. La décision à terme reviendra donc à Total. Pour le secteur du transport aérien 2009 n’a pas été une année catastrophique. Air France a une clientèle plutôt d’affaires qui diminue cependant depuis septembre. Le nombre global de passagers a baissé en 2009 de 25% (120 000 passagers dont 30 000 touristes, en 2008, 160 000 passagers). La compagnie a réduit la fréquence de ses vols à 4 par semaine : 2 passagers et 2 cargos. Les autres compagnies aériennes ont été également très affectées par la baisse des voyageurs car elles sont plus orientées tourisme.100 000 à 150 000 touristes auront choisi la destination cette dernière année (dans le MAP la cible était de 500 000 en 2011). Le fret a bien fonctionné car il a bénéficié des craintes et soubresauts du transport maritime, des nombreux déménagements pour départ définitif, d’une bonne campagne de fruits et légumes. A présent il va souffrir de la suppression de l’AGOA qui représentait 25% du volume. Dans le domaine de l’automobile le marché a chuté au cours de cette année : il a été vendu 2000 voitures neuve en 2009 (seulement 4000 en année courante). Le nombre de voitures d’occasion importées a été d’environ 5000. Il s’agit d’un marché informel et donc impossible à concurrencer. La production de tabac est en progression, elle fait vivre 25 000 personnes. L’État a doublé les prélèvements fiscaux entre 2008 et 2009… le FMI professant la disparition des niches fiscales (les taxes étaient réduites si l’entreprise utilisait plus de 60% de tabac local dans ses productions). Impérial Tobacco devra prendre une décision sur le maintien de la filière à Madagascar. Notons qu’elle procure 10% de ses recettes à l’État 140 000 Mds MGA en 2008, 170 000 Mds MGA en 2009, probablement 200 Mds MGA en 2010 mais la société ne fait plus de bénéfice. Une petite société d’origine anglo-hollandaise, installée depuis 5 ans à Madagascar exécute des forages d’eau ; elle vient du milieu humanitaire. La crise n’avait pas eu d’impact sur son chiffre d’affaires car les sociétés conservent des activités de style « responsabilité sociale » le plus longtemps possible. Depuis septembre cependant un net ralentissement se fait sentir et nombre de projets sont gelés. Les ONG avec lesquels cette société travaille (principalement anglo-saxonnes) sont très critiques et ne comprennent pas bien l’attitude de la France. Leurs positions sont politiques et négatives à l’égard des évènements malgaches. (Merci à Véronique Pasquier pour ce compte-rendu.) Rencontre avec le SCAC : Véronique de Rohan Chabot, Christian Pralong, Jean-Michel Frachet, Alain Monteil (directeur du Centre culturel Albert Camus), Gaylord Giordanino (directeur de Campus France), Joël Lust. La crise politique puis économique a entraîné une baisse des effectifs scolaires, à quoi s’ajoute, pour les 11 établissements conventionnés, une augmentation des taxes (qui n’affecte pas les écoles homologuées). Le Lycée français de Tananarive a perdu 40 élèves, son budget a chuté de 13 %. Les 30 Alliances ont pu maintenir leur niveau, et à part deux cas sensibles aucune n’est menacée de fermeture. Elles sont engagées dans une vaste opération de formation. Le réseau de 21 CLIC, axé sur la lecture, est un point d’appui important à la diffusion de la langue. De son côté le Centre culturel Albert Camus fonctionne, pour un public à 80 % malgache, grâce aux subventions qui complètent les recettes d’adhésion et de billetterie. Il est en outre le coordonnateur des tournées artistiques dans 28 pays d’Afrique de l’est. Campus France résiste à la crise et a orienté 900 étudiants malgaches vers des établissements en France. Déjeuner avec Claude Blévin, second Conseiller Nous faisons le point sur la situation politique malgache à la veille de la rencontre du Groupe Internationale de Contact (GIC) à Addis Abeba. Réunion avec une dizaine d’ONG à l’AFD : Sont présentes : ATD-Quart Monde (Silva Ramos Celine), Médecins du Monde (Thierry Gontier), SCAC Ambassade de France (5 Fanny Lacroix et Jean Chanjon), Handicap International (Abric Celine), Agronome et vétérinaires sans frontières (Gauthier Ricordeau), Bushproof (forages de puits et assainissement) (Jean-Christophe Bégué), L’homme et l’environnement (Mamy Andriananja) L’AFD présente ses activités dans le domaine de la société civile et en direction des ONG. Chaque ONG présente ensuite ses activités. La principale difficulté est la suspension de l’aide par plusieurs bailleurs de fonds internationaux et nationaux qui a pour résultat de bloquer l’avancement des projets en phase finale de préparation et sans doute d’annuler certains d’entre eux. Table ronde sur l’enseignement Y participent les représentants du SNES, du SNUIPP, du président des parents d’élèves ainsi que Xavier Desplanques et Jean Daniel Chaoui, conseillers élus à l’AFE, Philippe Farine de Français du Monde. La discussion porte sur l’évolution des effectifs du Lycée français de Tananarive, sur les rapports avec les écoles conventionnées (y a-t-il concurrence ?), sur l’évolution des postes et sur l’ISVL. Un bilan sera demandé à Mme Descôtes. Cocktail du Consul général 6 janvier Rencontre avec les établissements homologués : Perline Razanamialy (conseillère pédagogique de l’école BIRD), Sahondra Rakotovao (directrice du primaire de La Clairefontaine), Gabrielle Radavadra (chef d’établissement de La Clairefontaine), Mohammed Vally (chef d’établissement de l’école de la Francophonie), Sahondra Rafidinrivo (directrice de l’école Sully), M. Ramananandro (proviseur de l’école de l’Alliance française), Lalaina Andriananantsoa (proviseure adjointe de l’école de l’Alliance française), Mme Rafenoruadana (directrice du primaire de l’école de l’Alliance française). Ces écoles malgaches proposent un programme scolaire français à plus de 6000 élèves, malgaches pour la quasitotalité, qui ne pourraient pas payer les écolages d’une école du réseau AEFE. Elles scolarisent 48% du réseau français, et, en donnant accès à la culture et à la langue française à des enfants malgaches participent au rayonnement de notre pays. Déjeuner offert par le proviseur du Lycée français de Tananarive Conférence au LFT sur « l’UE après l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne », pour plus de 100 lycéens et leurs professeurs. Jean Daniel Chaoui, conseiller AFE, Philippe Farine, président de FdM-Français du Monde et moimême nous tenons une conférence de presse sur ma visite et nos objectifs dans la région. Y participent deux chaînes de télévision et 4 quotidiens. Rencontre avec l’association Khodja (gudgérate), qui regroupe, autour de la mosquée, la communauté indienne de Tananarive, forte de 5000 personnes dont un tiers est français ou francomalgache. L’association, qui compte plus de 2000 membres, repose sur l’entraide ; il est convenu que FDM fera une permanence régulière dans les locaux de l’association Khodja pour informer et aider les concitoyens dans leurs démarches administratives. Dîner avec Edgar Razafindravahy, président de la délégation spéciale, c’est-à-dire maire nommé de la ville de Tananarive, et Vanf Andriamihaja, médiateur de la ville. 7 janvier, Tuléar Rencontre à l’Alliance française avec Mihanta Ramanantsoa, princesse mahafaly et vice-présidente de l’Alliance, qui en évoque les difficultés financières, provenant de la suppression des subventions directes de l’Alliance et de la modicité du tarif des adhésions. Elle s’oriente pour augmenter ses recettes vers une restructuration des cours de langue. Réunion avec la société de bienfaisance, avec sa présidente, Monique Razafimandimby, sa secrétaire, Sénaz Pinéguy Pageot, sa secrétaire adjointe, Sandrine Jamet et son trésorier JeanJacques Aroumougon. Elle a eu peu d’activités les années précédentes mais cette rencontre, au cours de laquelle un local a été trouvé, devrait relancer son activité. Rencontre avec le comité de gestion du collège, avec son président M. Andaraly, son vice-président M. Fritsch, sa trésorière Mme Abidaly et sa trésorière adjointe Mme Mélard. Pour compenser la baisse de 10 % des effectifs, le comité travaille sur plusieurs projets : création d’une classe de toutpetits, création dans un village à 20 km de Tuléar d’une école à classe unique, création d’une classe de seconde qui, à coûts constants, augmenterait le volume des écolages et allègerait l’internat du LFT. Le comité demande par ailleurs une aide pour l’achat d’équipements sportifs. Rencontre avec les enseignants qui défendent pour l’essentiel la création d’une classe de seconde. Cocktail avec la communauté française de Tuléar, 200 personnes présentes autour de Jean-Daniel Chaoui et des responsables locaux de FDM : Jean-Jacques Aroumougon, président, Philippe Bernier, secrétaire, Mdad, trésorier 8 janvier, Tananarive Rencontre avec les directeurs d’Alliances françaises de toute l’île, réunis en séminaire de formation. Ils sont toutes et tous jeunes et enthousiastes et apportent une énergie forte à cette présence politique culturelle française. Je leur exprime tout mon soutien pour le travail remarquable qu’ils font. Les Alliances françaises par leur statut d’associations indépendantes et qui rassemblent des responsables du pays et de la ville sont un outil irremplaçable. Coquetel organisé par FdM-ADFE avec une soixantaine de membres. Le président Pascal Farines trace les épures des actions et des engagements de 2010. 9 janvier, Moramanga Visite de l’Alliance française de cette petite ville sur la route de Tamatave, avec son Président, le général de gendarmerie Jean-Jacques Rabonard, son vice-président Solo Bernard Tsimiarivoay, son secrétaire Vasary Jéry Rakotomavonirina, sa secrétaire adjointe Hanitra Hajamalala, son trésorier Joseph Cécimin. Créée il y a 18 ans, elle a emménagé en 2008 dans de nouveaux locaux qui ne sont hélas pas terminés – il manque le 1er étage, où 5 salles de classes pourraient être installées – ce qui réduit l’offre de cours et donc les recettes. Le fonds livres pour adultes (littérature, encyclopédies) de la bibliothèque a besoin d’être alimenté. Rencontre avec la communauté française dans le bar-restaurant de Gérard Menu, avec une quarantaine de personnes. 11 janvier, Tamatave Visite de la Chancellerie avec Annie Brassens, consule, Yannick Lefay, chargé de l’état-civil et Lydie Vitry responsable des visas et des affaires sociales. La communauté française compte 2300 immatriculés et sans doute 1000 Français non immatriculés. Le principal souci est l’absence de structures de soins qui oblige les malades à aller à La Réunion. Rencontre avec les opérateurs économiques : Didier Barcelo (Réfrigépêche), Renaud Boyer de la Giroday (travaux publics), Christian Corfmat (meubles Bonnet), Gérard Dioré de Périgny (transitaire), Françoise Fortin (Eastern Tours), Christian Fuard (Et. Gallois), Jean-Claude Félix-Gallois (Et. Gallois), Georges Guindo (Peinture), Nazir Kessaria (peintures S2PC), Emmanuel Lopez (travaux publics, restaurant), Eric Santoro (sécurité PRO’TECH), Pascale de la Giraudet (litchis et commerce), Karim Najar (restaurant). La crise politique et économique a frappé les opérateurs français de façon variable, certains secteurs étant durement touchés, comme les travaux publics et le tourisme, d’autres résistant mieux comme la restauration et l’activité portuaire. En outre les coupures d’électricité (5 heures par jour), et donc d’eau, sont très pénalisantes. Visite de l’Alliance française, avec son président Roger Rajaonarivelo et son directeur Laurent de Vathaire, en particulier du nouveau bâtiment en cours d’achèvement pour lequel nous avons obtenu une subvention de 8 000 €. Assemblée générale de FDM-ADFE, avec son président Pascal Raveloson. Réception donnée par Madame la Consule, à laquelle a participé une centaine de personnes. 12 janvier Rencontre au Lycée français du proviseur, Jean-Pierre Govignon, du directeur de l’école, Serge Leandri et de la comptable Catherine Collin. L’évolution très rapide des écolages (à la hausse) est certainement le problème principal avec des taux de 20 à 30 %. Les trois facteurs de régulation possibles sont : (i)- la modulation des taux de remontée (ii)- le nombre de postes de résidents (iii)- le loyer payé pour le terrain à la Foncière des implantations françaises à l’étranger (Bercy). Rencontre avec les APE (Geneviève Farajallah pour l’Amicale des parents d’élèves et Christian Spinazzé pour l’ALEFAP) et les syndicats d’enseignants : Mme Perdereau (SNES), Françoise Thomas (SE-UNSA), Marie Rospars (SNUIPP). Les thèmes précédents sont repris, les syndicats exprimant une opposition à la diminution des emplois de résidents. Nous passons également en revue la question de l’internat, du contrôle des bourses de pension et de la création éventuelle d’une cantine. Ces dossiers déjà évoqués il y a 2 ans n’ont pas avancé et semblent ne pas rencontrer un grand soutien. Visite du site d’Ambatovy de l’entreprise Sherritt (exploitation minière de nickel et de cobalt) qui emploie 13 000 personnes dont 9 000 malgaches et 3000 expatriés de 61 nationalités différentes pour sa construction, et créera une fois terminée 3 500 emplois permanents. L’investissement total est de 5 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires attendu de 1,2 milliards de dollars par an. La mine produira 60 000 tonnes de nickel par an (arrivant en second après la Nouvelle-Calédonie) et 5 000 tonnes de nickel. Une réalisation tout à fait hors pair mais qui doit mieux se faire connaître des habitants des villages concernés, des ONG environnementalistes et du public en général. Rencontre avec le chef de région Alain Mahavimbina, auquel sont transmises les demandes des opérateurs français : amélioration de la distribution d’électricité et décentralisation administrative. MISSION À MAURICE, JANVIER 2010 Lundi, 18 Janvier 2010 13 janvier 2010 Dîner réunionnais avec le Bureau de FdM-l’ADFE autour de son président Nawaz Nujurally et son vice-président Thierry de Comarmond qui participeront ensuite à presque toutes nos visites, ainsi qu’avec de nombreux autres amis. 14 janvier Réunion, à l’école du Centre, avec Yves-Alain Corporeau, COCAC, des chefs d’établissements français (Gérard Tripier, proviseur du lycée des Mascareignes ; Christian Guyomard, proviseur du lycée La Bourdonnais ; Christine Chabaux, principale de l’école du Nord ; Daniel Cofsman, directeur de l’école Paul et Virginie ; Christian Martinez, principal de l’école du Centre), représentants syndicaux (SNES, SNUIPP et personnels recrutés locaux) et associations de parents. L‘ensemble du système fonctionne bien et voit ses effectifs croître régulièrement. Il est nécessaire d’agrandir les établissements, voir d’en créer de nouveaux. La qualité » de l’enseignement reste élevée. Le principal problème est celui de la hausse trop rapide des écolages sous la quadruple pression de la transformation des emplois de résidents en contrats locaux avec la nécessité d’améliorer la rémunération de ceux-ci, de la croissance du taux des remontées, de la part patronale sur les retraites et des effets pervers de la PEC. L’AEFE a déjà été sollicitée pour étaler le calendrier de croissance du taux des remontées Les responsables des écoles ont mis en place une coopération et une coordination des moyens dont un bon exemple est le plan local de formation destiné aux maîtres. Visite du chantier du nouveau Centre culturel à Rose Hill, avec M. Corporeau et Elise Mignot, directrice adjointe. Ce grand bâtiment d’une belle architecture moderne, comporte, sur une surface de 2 200 m2, un amphithéâtre, une médiathèque qui accueillera 30 000 documents et des salles de classe. Les cours seront exclusivement à destination des entreprises. Il emploiera 25 personnes. Une programmation ambitieuse et non limitée au strict culturel est prévue. Déjeuner avec M. Corporeau, Paul Corson, président du Comité de gestion de l’école du Centre, et les chefs d’établissement des écoles homologuées. Visite de l’école Paul et Virginie, charmante école maternelle et primaire (268 élèves) Qui couvre l’ouest et le sud, fondée il y a 7 ans par quatre parents, sans aucune subvention et qui voit ses effectifs augmenter chaque année Visite du Plaza avec Ramalingum Maistry, ancien maire et président du Comité de la Rénovation, qui s’active pour la restauration (estimée à 7 millions d’euros) de cet ancien théâtre construit en 1930. Tout dépendra de l’engagement du gouvernement mauricien pour une opération de sauvegarde de son patrimoine. Entrevue avec l’ambassadeur Jacques Maillard. Nous faisons le point de la situation politique, économique et des relations – particulièrement bonnes- bilatérales entre nos deux pays. Conférence sur le Traité de Lisbonne à la Résidence de l’Ambassadeur avec plusieurs Responsables mauriciens des affaires étrangères et la communauté diplomatique. 15 janvier Interview par notre ami Finley Salesse sur la célèbre Radio One : Jean Daniel Chaoui explique le rôle et l’action d’un conseiller à l’AFE, Thierry de Comarmond, sa pétition pour sauver l’ancien consulat de France et moi-même, ce que nous venons faire dans l’île. Entretiens avec Paul Berenger, président du MMM, puis avec Pravind Jugnauth, président du MSM et son secrétaire général, Nandoo Bodha. Les discussions portent essentiellement sur les élections générales à venir et sur les jeux d’alliance des différents partis. La situation, visiblement, reste complètement ouverte. Déjeuner avec quelques représentants des milieux d’affaires français (Anne Ritter, directrice de BSR Marketing ; Catherine Gris ; Michel Gauthey, directeur de l’AFD ; Me Philippe Ledesma ; Laurent Chabru, adjoint au chef de la Mission économique. Entretien avec Arvin Boolell, ministre des Affaires étrangères qui nous interroge sur la situation à Madagascar et indique la réserve du gouvernement sur les positions de Ravelomanana. Interview au quotidien Le Matinal qui a bien couvert notre visite. Réception à la Résidence de l’ambassadeur avec la communauté française et des personnalités mauriciennes VOYAGE À TURIN, LES 11 ET 12 FÉVRIER 2010 Samedi, 13 Février 2010 Après quelques péripéties dues au mauvais temps et à la neige, j’arrive finalement à Turin où je retrouve Armanda Miranda et Dominique Depriester, conseillers AFE pour l’Italie. Une première rencontre autour de Mme Véronique Vouland-Aneini, Consul général de France, me permet de rencontrer les représentants de plusieurs associations françaises de la région : Mme Agnès Vitellaro, Association des Français du Piémont et de la Vallée d’Aoste ; M. Philippe Chapalain, conseiller du commerce extérieur ; M. Marc Hohenadel, président de l’ADFE. L’après-midi, visite du consulat devenu consulat d’influence c'est-à-dire réduit à un consul, une assistante, un chauffeur et une cuisinière. Tous les actes relatifs à la vie des Français (11000 pour la circonscription) se traitent à Milan. Le consulat envoie des notes diplomatiques sur la situation économique, politique du Piémont et s’efforce de maintenir une présence française dans la capitale de la Savoie. Un appui est apporté par l’Alliance française et par un délégué aux affaires culturelles. Or il y a « une demande de France » importante au Piémont, basée sur les liens historiques, culturels et bien sûr, économiques importants et anciens entre les deux pays. C’est donc un effort important que fait notre Consulat général avec si peu de moyens et dans la grande misère générale du Quai d’Orsay (ce qui n’empêche pas les grands discours). Le soir, causerie à la Brasserie Florentina sur le Traité de Lisbonne et ses conséquences. Le 12 au matin, visite de l’Alliance française (directrice Mme Sandra Troise) relancée depuis quelques mois, à la place d’un centre culturel liquidé comme tout le réseau culturel, et qui a déjà plus de 400 apprenants. Un conseil d’administration qui comprend nombre des grands noms de Turin (Agnelli, Barberis, …) l’aide à se développer et à mettre en action les manifestations culturelles que l’État a abandonnées. Inauguration des nouveaux locaux de l’école et lycée Jean Giono avec M. Jean Rochereau de la Sablière, notre ambassadeur à Rome, et Mme Anne-Marie Descôtes, directrice de l’AEFE. L’établissement, qui est en gestion parentale, scolarise 400 élèves du primaire au baccalauréat. Il développe une filière bilingue anglais-français, langues auxquelles s'ajoute l’italien. Les frais de scolarité sont de 5000 € par an. Une dizaine de bourses sont accordées mais la commission se tient à Milan ce qui ne permet pas un lien fort. Il serait souhaitable de tenir une pré-commission sur place. VISITE À HONG KONG, DU 9 AU 12 MAI 2010 Mardi, 11 Mai 2010 Dimanche 9 mai (journée de l’Europe) M. Christian Ramage, Consul général adjoint et René Aicardi m’accueillent et je retrouve avec plaisir Marc Villard, président de la commission des finances de l’AFE, élu du Vietnam. Ils m’accompagneront pendant toutes les visites et rencontres de cette mission. Le soir un dîner-débat avec nos amis de Français du monde, du PS et sympathisants nous permet de traiter de la crise de l’euro, du nouveau projet économique du PS et de la préparation des législatives (pour lesquelles Marc Villard est candidat aux primaires). Lundi 10 mai (abolition de l’esclavage et souvenir de 1981) J’essaye de suivre l’évolution de la crise de l’euro. La création d’un fonds européen de 500 milliards des pays européens plus 250 du FMI devrait calmer le jeu mais nous avons tardé inutilement. Mme Merkel n’a pas eu raison de tergiverser, du moins si c’était pour des raisons électorales, puisque la coalition Noire-Jaune a été sévèrement battue par l’alliance SPD – verts (les vrais vainqueurs) aux élections de Nord Westphalie, le plus grand des länder allemands. Elle perd la majorité au Bundesrat qui est composé de délégués des länder : ce n’est que moyennement grave car en Allemagne la plupart des grandes décisions se prennent par consensus. Si de cette crise ressort un renforcement de l’action européenne, elle aura été utile. Entretien avec M. Marc Fonbaustier, Consul général à Hong Kong. Il souligne les difficultés que les représentants des partis démocrates rencontrent dans leur souhait de faire progresser la démocratisation de l’élection du chef de l’exécutif comme des députés au Legco. Il y a un accord implicite entre les tycoons de Hong Kong et les responsables de Pékin pour ne rien remettre en cause alors que la classe moyenne souhaite accéder à la liberté d’expression et à une politique de solidarité. Entretien ensuite avec M. Jean-Claude Bernard, chef du service économique du poste et M. Matthieu Lefort, directeur d’Ubifrance. La France se place en bonne position comme exportateur vers Hong Kong (avec un excédent de 2 milliards d’euros par an) et détient des positions fortes dans plusieurs domaines (voir la présentation). En fin de matinée nous visitons la chancellerie consulaire (M. Pierre Pasquereau) et rencontrons les agents qui s’occupent des visas, de l’état-civil et des passeports. La communauté française (environ 12000 personnes et 100 de plus par mois) a en général peu de difficultés sociales (50 bourses, quelques allocations de solidarité). Le principal problème, commun à de nombreux consulats, est que celui-ci enregistre une croissance forte de son activité alors même que le nombre d’agents reste constant. Après un déjeuner offert par M. Pierre Pasquereau, auquel participent le Commandant Hervé Jamet (SCTIP) qui nous parle de ses activités (filières d’immigration, blanchiment, paiements frauduleux) et les collaborateurs de la chancellerie, l’après midi est consacré à notre présence universitaire et culturelle à Hong Kong. Nous visitons, accompagné de M. Gilles Bonnevialle, conseiller culturel, le Centre d’Études Français sur la Chine dirigé par M. Jean-François Huchet, un des 27 centres de recherche du MAE mais qui vient de signer une convention avec le CNRS (au total 10 chercheurs). Il est spécialisé dans des recherches politiques, économiques, sociologiques sur la Chine. Un des problèmes qui se pose est celui de la formation des jeunes chercheurs qui disparait faute de financement et ne prépare donc pas la relève. Nous visitons ensuite l’Alliance française (M. Jean-Pierre Dumont, directeur et ses adjoints). Le soir M. Le Consul général a invité la communauté française à une réception dans sa belle Résidence du Peak. J’y retrouve beaucoup d’amis de tous les milieux. Mardi 11 mai Nous passons toute la matinée au lycée Victor Segalen où nous visitons le nouveau site (le 3ème), ancienne école des Sœurs qui sera refait d’ici à la rentrée 2011 et accueillera alors 500 enfants du primaire. C’est un très beau bâtiment et une fois restauré, il sera à la hauteur des ambitions du lycée. Nous rencontrons ensuite l’équipe de direction (M. Francis Cauet, proviseur) et M. Philippe Garcet, trésorier du Comex (comité parental de gestion). Un déjeuner-débat avec les délégués des élèves de seconde et première nous permet d’aborder de nombreux thèmes en particulier celui de la mise en place des députés et de leur manière d’envisager l’avenir. L’après-midi, permanence au Consulat où, avec René Aicardi, nous recevons nos compatriotes qui le souhaitent. Entretien avec M. Gilles Bonnevialle, conseiller culturel, sur Le French May, grande manifestation culturelle française de Hong Kong, devenue un classique du genre. Nous faisons également le point avec MM. Benoit Gaudin, attaché linguistique, Claude Detrez, attaché scientifique et P. Prashanth, directeur de CampusFrance sur leurs activités respectives. Les restrictions budgétaires successives rendent leur tâche de plus en plus difficile. Le soir au spectacle « Garden of the sage » du French May au City Hall, spectacle de Thierry Pécou bas sur le métissage des cultures chinoise et française. PÉKIN, DU 12 AU 15 MAI Jeudi, 13 Mai 2010 Mercredi 12 mai Arrivé avec Marc Villard en provenance de Hong-Kong. Nous visitons le consulat en compagnie de M. Christian Testot, Premier Conseiller et de Mme Marie-Louise Boulogne, Chef de chancellerie. La communauté compte environ 5800 personnes, plus diversifiée qu’à Hong-Kong. Le service compte 4 agents mais la charge de travail y est proportionnellement plus grande qu’à Hong-Kong car toutes les formalités et démarches avec les autorités chinoises sont plus longues et complexes. Nous tenons ensuite une réunion avec l’ensemble des agents du service des visas (70000 par an) sous la direction de M. Dominique Lépine, Consul adjoint. La fraude aux documents est assez répandue et nécessite une surveillance renforcée. De même pour être sûrs que tous les touristes chinois partis en groupes reviennent, nous employons plusieurs personnes (en poste à l’aéroport) pour le vérifier à la descente de l’avion du retour. Nous sommes le second pays de l’espace Schengen pour le nombre de visas (derrière l’Italie) mais malgré une étude en cours pour rapprocher les procédures, il est peu probable que la coopération communautaire avance beaucoup. Jeudi 13 mai Le matin a été consacré au lycée et à l’école française. En compagnie de M. Christian Testot, Premier Conseiller, nous visitons des classes du lycée sur le site de Chaoyang dirigé par Mme Marie-Christine Schaffhauser, proviseur adjoint. Installé sur deux étages dans un centre de formation chinois, il compte 173 élèves repartis en 9 classes. Il prépare au bac et à ses options internationales. Au lycée nous rencontrons M. Stéphane Sachet, le proviseur qui fait le point sur le projet de construction de nouveau bâtiment. Le terrain et le projet sont clairement définis. Le coût du projet est estimé à 16 millions d’euros (2,7 millions pour l’AEFE, 3,5 millions pour la réserve immobilière de l’école et 10 millions d’emprunt). La durée des travaux devrait être tout compris de l’ordre de 2 ans pour une entrée dans les locaux à la rentrée de 2010. Un déjeuner autour de l’ambassadeur Hervé Ladsous avec les deux conseillers AFE (MM. Gérard Deleens et Francis Nizet) et les représentants de la communauté française nous permet de parler des principaux problèmes : la vie économique; la contrefaçon, l’école, les visas, .... L’après midi nous visitons la société VisasFrance à qui le traitement administratif et financier des dossiers de demande de visa a été externalisé. L’ensemble parait très professionnel tant pour les conditions d’accueil que pour le suivi informatique de la procédure. Je suis surpris toutefois de la quantité de documents et de données qui sont demandés (44), une vraie « usine à gaz » sans doute voulue au niveau communautaire, mais dont on se demande si elle est utile. Je suggère une réflexion en la matière comme sur la possibilité de fédérer l’aspect « délivrance » c’est à dire l’intervention publique, entre les pays de l’espace Schengen. Le coût de tout cela est nul pour la France et de 25 euros pour le demandeur, en sus d’une taxe de 60 à 99 euros selon le type de visa. Enfin nous visitons le site de construction de la nouvelle ambassade de France qui devrait être inaugurée d’ici un an environ. Vendredi 14 mai Petit déjeuner à la Chambre française de commerce et d’industrie en Chine Nous faisons, Marc Villard et moi, une présentation sur l’encouragement à l’exportation et à l’investissement français à l’étranger. Une partie du débat porte sur les relations entre Ubifrance et les CCIFE, plusieurs participants étant favorables à une centralisation des différents dispositifs d’aide sur ces dernières. Visite ensuite au SIPO (office chinois des brevets) où je retrouve le Commissioner Tian Lipu et déjeuner avec les responsables européens de la propriété intellectuelle (MM. Thomas Patchlof, Carlo Pandolfi, Ngo Thiem, Rangeard). L’après midi, réunion des consuls généraux et consuls en poste en Chine : nous parlons de leurs difficultés quotidiennes à gérer les postes avec de moins en moins de moyens. Faut-il maintenir autant de personnel pour les visas ? Faut-il créer des postes régionaux ? Faut-il créer délivrer des passeports avec un nombre important de pages pour ne pas avoir à les renouveler souvent ? .... En soirée nous rencontrons les sections PS et Français du Monde. Samedi 15 mai Toute la matinée, permanence au Consulat pour la communauté française puis départ pour l'aéroport. VISITE À SÉOUL, DU 16 AU 19 MAI 2010 Dimanche, 16 Mai 2010 Marc Villard et moi arrivons le 15 mai à Seoul où nous retrouvons René Aicardi, venu directement de Hong Kong. Mme Géraldine Escales, Consule, nous accueille. La communauté française est de 2000 personnes inscrites, en général dans les affaires et sans grandes difficultés sociales (pas d’allocations de solidarité, 12 bourses, 2 PEC). Le soir même nous sommes invités par Mme Élisabeth Laurin, notre Ambassadrice avec ses chefs de service. La grande question actuelle en Corée est la préparation du G20 qui s’y déroulera en Novembre prochain. Le sommet permet à la Corée de s’affirmer sur le plan international et de structurer une identité internationale plus forte. L’économie est repartie et devrait connaitre une croissance de l’ordre de 5% en 2010. Les débats sur la gouvernance financière y sont donc moins d’actualité qu’ailleurs. Dimanche 16 mai Pierre Ory nous invite au restaurant Saint Ex et, après une visite de la ville, nous retrouvons les amis de Français du Monde -ADFE pour une soirée amicale. Lundi 17 mai La matinée est consacrée à la visite du lycée français de Séoul où nous rencontrons Mme Laure Coudret-Laut, la Conseillère culturelle, M. Thierry Tillement, le Proviseur ainsi que Mme Sabrina Neveux-Guily, présidente du comité de gestion, Mmes Sophie Mabru et Sophie Faujour, parents d’élève et membres du Comité d’établissement. La grande question reste l’agrandissement du lycée. Le maire sortant du district de Seocho, désireux de garder le caractère international de son quartier, a promis un terrain permettant de développer une extension du lycée mais il vient en réélection début juin et donc le projet reste suspendu. Le comité, qui dispose du financement nécessaire, reprendra l’affaire avec le maire nouvellement élu quel qu’il soit. À déjeuner, nous retrouvons le chef de la mission économiqueM. Antoine Chéry et celui d’Ubifrance, M. Marc Fortier avec lesquels nous faisons le point sur l’économie coréenne. L’après-midi, la délégation est reçue par Mme Park Young-sun, vice présidente du groupe d’amitié franco-coréen de l’Assemblée nationale pour une visite de courtoisie. Nous nous rendons ensuite au Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) dirigé par Mme Laure Coudret-Laut. Elle nous présente ses chefs de service : audiovisuel, création artistique, recherche, énergie, langue française ... Nous rencontrons aussi M. Marc Sarrazin délégué général de l’Alliance française. En fin de journée, Mme Élisabeth Laurin a invité une centaine de Français de la communauté à la Résidence où nous pouvons les rencontrer. Mardi 18 mai Le matin le colonel Alain Nass, attaché militaire, et Mme la Consule m’accompagnent pour une visite de la zone démilitarisée (DMZ) et du site de la commission d’armistice à Panmunjon. C’est très impressionnant d’approcher de si près les forces militaires nord coréennes (voir le compte-rendu séparé). Dans l’après midi, Marc Villard et moi même animons un débat sur le dispositif français de soutien au commerce extérieur à la Chambre de commerce française, suivie d’un excellent débat avec une dizaine de jeunes entrepreneurs français installés ici. Le soir, invitation de M. Thierry Berthelot, Premier conseiller dans un restaurant traditionnel coréen. TOKYO (19-21 MAI 2010) Jeudi, 27 Mai 2010 Le 19 mai, René AICARDI et moi-même avons été accueillis à l’aéroport de Narita par le consul de France à Tokyo, M. Philippe MARTIN, et mon assistant parlementaire, M. Vincent TOINEL. Lors d’un déjeuner de travail avec M. MARTIN et M. Emmanuel BESNIER, premier secrétaire, nous avons fait le point sur la situation politique et économique du Japon. Près d’un an après la victoire du Parti démocrate du Japon (PDJ) sur le Parti libéral-démocrate (PLD), au pouvoir depuis plus de 50 ans, force est de constater que l’état de grâce est passé. La cote de popularité du Premier ministre japonais, M. Yukio HATOYAMA, est au plus bas (20%). La nouvelle majorité a renoncé à plusieurs réformes (droit de vote pour les étrangers aux élections locales, abolition de la peine de mort, etc.). L’agenda politique japonais est actuellement dominé par la question de la base américaine de Futenma. Pendant la campagne des législatives, M. Hatoyama s'était engagé à demander le déménagement de cette base située sur l’île d’Okinawa. Après plusieurs mois de tergiversations, M. Hatoyama a été forcé d'admettre qu'il n'avait pas d'alternative, à la grande satisfaction des EtatsUnis, mais au grand dam de la population et des élus locaux, las du bruit et de la criminalité engendrés par la présence américaine. Sur le plan économique, le Japon se remet doucement de la crise après une forte baisse de son PIB en 2009 (-5%). Cependant, la seconde puissance économique mondiale continue d’être confrontée à un niveau élevé de déflation qui s’explique par la chute de la demande, elle-même engendrée par le déclin démographique. Le Japon est également le pays le plus endetté du monde industrialisé (environ 200% du PIB !). Dans ces conditions, les élections sénatoriales qui doivent se tenir au mois de juillet s’annoncent particulièrement difficiles pour le PDJ. L’après-midi, M. MARTIN nous a présenté le service des visas, dont le fonctionnement est assuré par une équipe de trois agents consulaires (+ un agent contractuel pendant l’été). Il délivre environ 6.200 titres par an (visas de court séjour et visas Schengen pour les ressortissants d’Etats tiers ; visas de long séjour pour les ressortissants japonais) et recense moins d’une dizaine de refus de titre par an. Nous avons ensuite visité le nouveau bâtiment de l’ambassade, qui a été inauguré le 18 mars dernier par le ministre des affaires étrangères, M. Bernard KOUCHNER, et notre ambassadeur, M. Philippe FAURE. Ce splendide édifice très lumineux a été conçu par les architectes français PierreMichel DELPEUCH et Dominique CHAVANNE et construit selon des normes haute qualité environnementale (HQE). Il a pour réputation d’être le bâtiment diplomatique le plus résistant en cas de séisme. La sécurité de l’ambassade est assurée par trois gendarmes. La section consulaire de l’ambassade comprend un bureau où nos concitoyens peuvent se faire inscrire sur le registre des Français établis hors de France ou solliciter la délivrance d’un document d’identité (carte nationale d’identité et passeport). Environ 8.000 Français sont actuellement enregistrés dans la circonscription consulaire de Tokyo, dont 20% de binationaux nés au Japon de couples franco-japonais. Cette tendance devrait s’accentuer car la section consulaire enregistre environ 300 mariages binationaux par an (sur 320 mariages). Dans ces conditions, il sera sans doute nécessaire, à l’avenir, de négocier un accord bilatéral afin de permettre la double nationalité (accord Japon/France ou Japon/UE). La section consulaire comprend également un bureau des bourses et de l’aide sociale. Pour la session 2010-2011, le poste a reçu 98 demandes de bourse scolaire et 29 demandes de prise en charge des frais de scolarité (PEC). S’agissant de l’aide sociale, les besoins sont faibles (deux allocations enfant handicapé). Le budget du comité consulaire pour la protection et l’action sociale est en baisse (9.400€ de budget pour 15.000€ demandés au Département). Deux agents sont chargés d’établir les actes d’état civil (521) et les actes notariés (70). M. MARTIN est assisté par Mme Sandra COHEN, vice-consule, qui notamment est chargée de traiter les cas difficiles (non versement de pensions alimentaires, etc.). Enfin, un bureau de traduction est notamment chargé de délivrer les bordereaux de détaxe aux Japonais ayant effectué des achats en France et souhaitant bénéficier du remboursement de la TVA française. Lors de la crise provoquée par le nuage de cendres volcaniques venu d’Islande, près de 1.500 Français bloqués à l’aéroport de Narita ont sollicité l’aide de la section consulaire. Certains ont été hébergés par des Français résidant à Tokyo pendant une ou deux nuits. M. MARTIN m’a également indiqué qu’il était en train d’élaborer un scénario en cas de crise sismique. Il est notamment à la recherche d’un parc dans lequel les ressortissants français ou européens pourraient être accueillis en cas de séisme. Il réfléchit aussi à la possibilité de mettre en place une cellule de crise (accès à l’eau, salle de consultation médicale). Lors d’une réunion de travail à la chancellerie politique de l’ambassade, nous avons abordé la question brûlante des enfants franco-japonais privés de liens avec leur parent français avec M. Christophe PENOT, ministre-conseiller et numéro deux de l’ambassade, M. Rémi LAMBERT, conseiller politique, M. BESNIER, M. MARTIN et M. Thierry CONSIGNY, conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE). Cette réunion m’a permis de préparer l’entretien que j’ai eu le lendemain avec le secrétaire d’Etat à la justice du Japon, M. NAKAMURA. Depuis trois ans, notre ambassade, en liaison avec d’autres représentations diplomatiques, est très impliquée dans ce dossier difficile (on estime à environ 10.000 le nombre d’enfants binationaux au Japon). Grâce aux efforts de nos diplomates, un comité de consultation franco-japonais sur l’enfant au centre d’un conflit parental a été mis en place le 1er décembre dernier. Ce comité a pour but de faciliter les échanges et le partage d’informations et de permettre la transmission des documents (lettres, photos, etc.). Les autorités françaises auraient préféré que ce comité soit plus ambitieux et que les deux ministères de la justice et les associations de parents soient associés à ses travaux. D’après M. PENOT, d’autres initiatives sont aujourd’hui nécessaires afin de trouver une solution à la trentaine de cas concernant des citoyens français. Au mois de mars, M. HATOYAMA avait indiqué à M. KOUCHNER qu’il souhaitait mettre en place une « structure de médiation ». Se pose aussi la question de la ratification de la convention de La Haye sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfant. Le Premier ministre HATOYAMA a indiqué vouloir procéder à cette ratification en 2011. La Cour suprême et le ministère de la justice japonais sont très réservés quant à cette ratification. Outre les obstacles d’ordre culturel (le divorce est considéré comme une chose honteuse au Japon ; il est synonyme d’échec et les pères japonais préfèrent souvent renoncer à leurs droits), la procédure achoppe sur la question des mesures exécutoires (l’entrée en vigueur de la convention supposerait, en dernier recours, l’utilisation des forces de l’ordre). La question des violences domestiques pose également problème. Dans ces conditions, il apparaît nécessaire d’entreprendre un travail de pédagogie car les autorités japonaises ont du mal à accepter que des réformes puissent venir du bas (les grandes réformes juridiques depuis l’occupation américaine ont été mises en place du haut vers le bas). Elles n’apprécient pas non plus d’être soumises à une pression étrangère. Il faut, par exemple, leur expliquer que la convention de La Haye s’appliquerait aussi aux parents japonais qui résident en France (M. PENOT a déjà recensé un cas concret). Il convient également de mobiliser l’opinion publique japonaise. Pour ce faire, cinq associations japonaises ont été approchées. Les associations européennes, américaines et japonaises ont rassemblé leurs forces afin de prendre des initiatives avec des parlementaires japonais (distribution de newsletters au Sénat ; nombreux articles de presse afin d’influencer l’opinion publique et les acteurs publics, etc.). M. CONSIGNY m’a indiqué qu’une initiative législative bipartisane a malheureusement échoué en 2009. Pour ma part, j’ai évoqué l’idée de présenter au Parlement français une proposition de résolution comparable à celle qui a récemment été déposée à la Chambre des représentants américaine. Il conviendrait également de continuer de faire pression sur l’ambassade du Japon à Paris. En outre, j’ai proposé d’organiser un colloque européen à Paris avec des représentants d’associations, des juristes, des pédopsychiatres, etc. Lors du sommet Union européenne/Japon qui s’est tenu le 28 avril dernier, la Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Catherine ASHTON, a refusé d’aborder la question des enfants au centre d’un conflit parental afin de ne pas embarrasser les autorités japonaises alors que la présidence espagnole du Conseil européen souhaitait l’inscrire dans l’agenda des discussions. D’après M. PENOT, « l’Europe a manqué une occasion ». J’ai insisté sur la nécessité de mobiliser mes collègues du Parlement européen. Dans la perspective du rendez-vous avec M. NAKAMURA, M. PENOT m’a transmis la liste des difficultés concrètes auxquelles nos ressortissants font face dans le cadre des procédures de justice qu’ils ont engagées au Japon. L’ambassadeur devrait prochainement transmettre ce document à la ministre de la justice du Japon, Mme Keiko CHIBA. En fin de journée, j’ai rencontré des représentants d’associations françaises au Japon : Mme Florence COSTA-KAGEYAMA (Association des familles franco-japonaises du Japon) M. Etienne BARRAL (ADFE), M. Frédéric MADELAINE (UFE) et M. Jean-Bernard DUMERC (Association des Français du Japon). Ils ont tout d’abord attiré mon attention sur l’impact de la crise économique et financière sur les Français établis au Japon, et plus particulièrement en matière de scolarisation de leurs enfants (une centaine de bourses sont accordées chaque année). Nous avons également abordé la question du déménagement du lycée franco-japonais, qui est synonyme d’une hausse des écolages. Autre sujet de préoccupation pour les familles binationales dont les enfants sont scolarisés au lycée francojaponais : les problèmes de garde pendant les vacances (certaines écoles de quartier refusent de scolariser les élèves du lycée franco-japonais pendant les vacances). Enfin, nous avons évoqué la question des enfants franco-japonais privés de liens avec leur parent français. La journée du 20 mai a débuté par un petit-déjeuner organisé par les conseillers du commerce extérieur (CCE). La section du Japon regroupe 45 représentants de sociétés françaises implantées dans l’archipel nippon. Après une brève présentation de la relation France-Japon par l’ambassadeur, M. Gaël AUSTIN, président de la section, a présenté cinq nouveaux conseillers. M. Christophe GRIGNON, directeur du bureau local de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII), nous a ensuite présenté le partenariat CCE/AFII avant de nous dresser un état des lieux de l’investissement japonais en France en 2009. Le Japon est le 9ième pays investisseur en France et notre pays est la 1ière destination des investissements japonais dans la zone euro (400 filiales ; 62.000 emplois). Les investisseurs japonais se distinguent principalement par leur souci de préserver l’emploi en France. Ils ont également pour qualité appréciable de tenir leurs engagements (quand un accord est signé, il est respecté). Ils vouent aussi un très grand intérêt pour la recherche et l’innovation. L’automobile et l’électronique représentent près des deux tiers des implantations japonaises en France. En 2009, les implantations commerciales ont pris le pas sur les sites de production. Les régions Île-de-France, Nord-Pas-de-Calais et Rhône-Alpes accueillent les deux tiers des investissements japonais en France. En 2009, 24 projets d’implantation ont abouti et 1.824 emplois ont été créés (les activités de services représentent 80% des emplois créés ; en 2009, le secteur de la santé est passé devant celui de l’automobile en termes de création d’emplois). Après un gel en 2009 des projets de développement dans les secteurs de l’automobile, des NTIC, de la chimie et des matériaux, un début de reprise devrait s’opérer en 2010. En outre, des secteurs moins ou pas affectés par la crise (agro-alimentaire, cosmétiques, pharmacie, bureautique, contenus numériques et Internet, énergies renouvelables, distribution/hôtellerie moyen de gamme, etc.) qui avaient pris le relais en 2008-2009 continuent d’être actifs. A noter également : le développement croissant des implantations en Europe sous la forme de partenariats avec des entreprises locales (joint-venture, licences, etc.). Après une présentation des travaux du dernier séminaire des conseillers du commerce extérieur de la région Asie du Nord (23 et 24 avril), M. AUSTIN a procédé à un tour de table conjoncturel. D’après les représentants du secteur bancaire, le Japon ne devrait pas vivre le même scénario que la Grèce car les ménages japonais financent 95% de la dette japonaise et le service de la dette est relativement faible (72%) en raison des taux d’intérêt très bas. S’agissant de la régulation financière et bancaire, les autorités japonaises éprouvent de la « sympathie », mais pas de « connivence » pour les projets européens et américains. Il a été rappelé que la Financial Services Agency (FSA) a été mise en place à la fin des années 1980, à la suite des difficultés rencontrées par le système bancaire japonais et la révélation de liens étroits entre fonctionnaires du ministère des finances et monde bancaire. Le Japon demeure à l’écart de la volatilité des marchés. Les ratios de fonds propres sont relativement bas, mais le Japon s’en accommode. Dans le secteur du luxe, la crise a quelque peu bouleversé les modes de consommation (développement de la « fast fashion »). Pour autant, ce secteur est en train de remonter, notamment en raison de l’arrivée de riches touristes chinois qui ont « peur » des produits contrefaits et préfèrent réaliser leurs achats au Japon. Cependant, le rythme de la reprise varie selon les secteurs et les régions. Le déjeuner offert par SEM. Philippe FAURE a été l’occasion d’échanger avec trois sénateurs japonais membres du parti démocratique du Japon (PDJ) : Mme Hiroe MAKIYAMA, M. Naoki KAZAMA et M. Yukihisa FUJITA. Mme Catherine COLONNA, ancienne ministre déléguée aux affaires européennes et actuelle ambassadrice de France à l’UNESCO, qui était de passage à Tokyo, faisait également partie des convives. Nous avons abordé de nombreux sujets, dont la politique familiale, la base américaine de Futenma et les enfants franco-japonais privés de liens avec leur parent français. L’après-midi, je me suis rendu au ministère de la justice afin de m’entretenir avec M. Tetsuji NAKAMURA, secrétaire d’Etat à la justice, de la question des enfants franco-japonais placés au centre d’un conflit parental. Je lui ai indiqué que ce sujet suscite un intérêt croissant dans l’opinion publique française et que j’ai été saisi par plusieurs pères français qui n’ont pas vu leurs enfants depuis de nombreuses années. Après lui avoir rappelé l’importance que revêt la mise en place du « comité de consultation franco-japonais sur l’enfant au centre d’un conflit parental », je lui ai exprimé mon souhait de voir ce comité élargi à d’autres ministères tels que celui de la justice et aux représentants de la police japonaise. Je lui ai également demandé que ce comité puisse auditionner les associations de parents et mener des actions de médiation entre les parents français et japonais. En outre, je lui ai rappelé l’importance qui s’attache à la ratification par le Japon de la convention de La Haye sur les aspects civils de l’enlèvement international d’enfant. Après m’avoir indiqué que ce dernier sujet relève du ministère japonais des affaires étrangères (le Gaimusho), le secrétaire d’Etat m’a affirmé qu’il n’est pas nécessaire de modifier le code civil japonais préalablement à la ratification de la convention de La Haye. Il m’a également dit ne pas être au courant des déclarations du Premier ministre HATOYAMA concernant la mise en place d’une « structure de médiation ». D’après lui, de nombreux Français qui divorcent d’avec un ressortissant japonais ne connaîtraient pas la législation nippone en matière de droit de la famille. Ils ignoreraient notamment qu’ils peuvent solliciter un droit de visite auprès de la justice japonaise. Le secrétaire d’Etat m’a indiqué la procédure légale à suivre (deux commissaires sont d’abord chargés de la médiation. En cas d’échec de la médiation, on entre dans le cadre d’une procédure judiciaire. Si le père n’a pas pu voir son enfant, il peut saisir le tribunal des affaires familiales, qui peut éventuellement fixer une astreinte). D’après M. NAKAMURA, ce système ne serait pas compris par les étrangers. En réponse, je lui ai mentionné les difficultés concrètes auxquelles les ressortissants français font face dans le cadre des procédures de justice qu’ils ont engagées au Japon. A l’issue de cet entretien décevant, j’ai rencontré Me Yukiko YAMADA, qui est l’une des rares avocates japonaises à s’impliquer dans le dossier des enfants binationaux privés de liens avec l’un de leurs parents. Elle m’a indiqué que l’opinion publique japonaise est de plus en plus sensibilisée sur les questions liées au divorce. Des parents japonais se sont unis pour demander la fin de la garde monoparentale et la mise en place d’un système de garde partagée. Grâce à la pression diplomatique, le gouvernement japonais doit prendre une décision. Plusieurs groupes de travail, dont un au sein du barreau japonais, étudient très sérieusement les conséquences qu’induirait la ratification de la convention de La Haye. Me YAMADA m’a fait part de sa préoccupation quant aux conséquences de la ratification de la convention. De son point de vue, il serait sans doute préférable de ne pas être trop brutal et de ne pas bouleverser du jour au lendemain des règles familiales qui sont le produit d’un long processus historique. Concrètement, la ratification de la convention de La Haye ne devrait pas automatiquement conduire à la mise en place un système de garde alternée. Il vaudrait mieux laisser le choix aux parents : la garde alternée ou un droit de visite pendant un certain nombre d’heures par mois. Me YAMADA m’a également indiqué que l’intérêt supérieur de l’enfant, du point de vue japonais, ne consiste pas à ce que l’enfant voie ses deux parents. Au Japon, la mère occupe une place centrale dans l’éducation de l’enfant alors que le père s’implique généralement peu, même si cela change un peu aujourd’hui. Enfin, Me YAMADA m’a indiqué que le groupe de travail du barreau du Japon organisera un colloque les 20 et 21 juillet prochains sur cette question. Il devrait réunir des avocats, des diplomates, des représentants du ministère de la justice, des représentants d’associations, etc. Le soir, j’ai participé à une conférence-débat organisée par l’ADFE à l’institut culturel francojaponais sur la représentation politique des Français de l’étranger. D’autres sujets ont également été abordés tels que la politique culturelle extérieure ou les enfants franco-japonais privés de liens avec leur parent français. La journée du 21 mai a été consacrée à la visite du lycée franco-japonais de Tokyo. Cet établissement conventionné fondé en 1975 et transformé en fondation scolaire de droit japonais en 2005 accueille 1.020 élèves (-87 élèves depuis le début de la crise économique ; une trentaine de places sont réservées aux enfants de salariés de huit entreprises françaises ; la part des élèves binationaux est de plus en plus importante). Le déménagement du lycée dans le quartier populaire de Takinogawa, en 2012, devrait permettre l’accueil de 2.500 enfants dans 20 ans. Le matin, j’ai visité le futur site du lycée en compagnie de M. PENOT, Mme Lydie BOUREAUCOIGNAC, proviseure, et M. Philippe DUMAS, comptable. Nous étions accompagnés de représentants de la municipalité de Tokyo, qui a réservé le terrain en 2006. Le dossier devrait être validé par le conseil d’administration du 16 juin avant la signature des promesses de vente et le passage devant le conseil municipal de Tokyo (l’ambassade a reçu l’appui du gouverneur de Tokyo, qui, par cette opération, souhaite relancer la vie du quartier de Takinogawa). Le produit de la vente du site de Fujimi couvrira à hauteur de 58% l’achat du nouveau terrain. Les 42% restants – qui correspondent au terrain de sport – seront loués par la fondation à un prix inférieur au prix du marché. Les travaux d’aménagement du site devraient débuter à l’automne prochain. 32 millions d’euros de travaux devraient être nécessaires afin de réaménager les 21.000m² de terrain et les 14.000m² de bâtiment. Ils seront financés grâce à un emprunt à un taux intéressant sur 22 ans (19M€) et à un apport de la fondation (13M€). Les familles binationales sont globalement satisfaites car elles pourront s’installer à proximité du lycée, les loyers étant moins élevés dans le quartier de Takinogawa que dans celui de Fujimi. En revanche, les familles expatriées sont plus partagées car le futur lycée sera éloigné des quartiers dans lesquels résident la plupart d’entre elles. Nous nous sommes ensuite rendus sur le site de Fujimi, où nous avons été rejoints par M. Alexis LAMEK, conseiller culturel. L’équipe pédagogique du lycée est composée de 60 professeurs, dont 5 expatriés (le reste du corps professoral est composé de deux tiers de résidents et d’un tiers de recrutés locaux). En 2007, les personnels vacataires ont vu leur rémunération baisser de 30%. L’établissement comprend quatre classes bilingues (français/anglais) de trente élèves chacune de la moyenne section au CE1 (CE2 à la prochaine rentrée). Les élèves peuvent également intégrer une section européenne à partir de la première. La direction du lycée étudie actuellement la possibilité de mettre en place une classe bilingue français/japonais. Avant la crise, les effectifs augmentaient de 5% par an malgré un contexte très concurrentiel avec les autres écoles internationales. Depuis le début de la crise, certaines familles expatriées sont parties s’installer à Hong Kong et Singapour. L’établissement est financé à hauteur de 40% par l’AEFE et 60% par les parents. Mme BOUREAU-COIGNAC m’a indiqué que cinq élèves ont été placés en garde à vue pendant une trentaine de jours en 2009 pour vol, recel et revente de matériel électronique et falsification de papiers d’identité. Ces élèves ont comparu devant un conseil de discipline et ont été soumis à des mesures éducatives. La proviseure m’a expliqué qu’elle avait dû présenter les excuses officielles du lycée car, au Japon, le chef d’établissement est responsable des enfants jour et nuit. S’agissant des débouchés, 80% des élèves vont étudier en France (le reste va en Amérique du Nord). Le lycée est en train de mettre en place un fichier des anciens élèves. M. LAMEK m’a expliqué que les lycéens ne sont pas formés pour intégrer le système universitaire japonais (la sélection se fait par QCM). Cependant, depuis le début de la crise, l’entrée dans les universités japonaises se fait de plus en plus par dossier. Mme BOUREAU-COIGNAC m’a indiqué que le lycée accueille quelques élèves franco-japonais qui sont privés des liens avec leur parent français. Après avoir rencontré quelques professeurs, je me suis entretenu avec trois représentantes des associations de parents d’élèves : Mme Gaëlle LEGROS (AF-FCPE), Mme Sophie BLIN-AYUSAWA (AFFCPE) et Mme Zina SOULAS (APE). Elles ont notamment attiré mon attention sur le fait que le projet d’ouverture du nouveau site se traduit par une hausse de 15% des écolages sur trois ans. Cette hausse des frais de scolarité est difficilement supportable dans le contexte de crise économique et de désengagement de l’Etat. S’agissant du projet d’ouverture d’une section franco-japonaise, l’AF-FCPE m’a indiqué être plutôt favorable à une répartition 70% français/30% japonais. MISSION EN HAÏTI (18-22 JUILLET 2010) Mercredi, 28 Juillet 2010 Claudine Lepage et moi-même arrivons le dimanche 18 juillet à Port au Prince où nous sommes accueillis par M. Christophe Quentel, premier conseiller, l’ambassadeur, M. Didier Le Bret étant en mission. C’est une visite qui était prévue au mois d’avril mais qui a dû être reportée à la suite des activités du volcan islandais. Après une panne de voiture sur la route de l’aéroport, nous devons changer de véhicule, nous arrivons sur la place centrale de Port au Prince où se trouve un vaste camp de réfugiés de 21000 personnes. Nous sommes arrivés en Haïti. Lundi 19 juillet La journée commence par une réunion de travail avec les chefs de service les premier et second conseillers, MM. Christophe Quentel et Alain Lafargue, le le colonel Espié, commandant la gendarmerie, le consul M. Jean-Pierre Guegan, la responsable adjointe du SCAC, Mme Chantal Roques, le responsable de la Mission économique, M. Bernard Dagouassat qui vient de rouvrir le poste. R.Yung et Cl. Lepage entourés de Ch. Quentel, B. Dagouassat, du colonel Espié et de Ch. Roques Le colonel commande les deux escadrons de gendarmerie mobile qui font partie des forces de maintien de l’ordre de la MINUSTAH (environ 80 hommes). Ils apportent un appui opérationnel à la police haïtienne (14000 hommes) et une formation spécifique à celle-ci. La mission économique aide les entreprises françaises à se positionner favorablement dans les appels d’offres nombreux que l’aide internationale va générer ( 5 milliards $ pour les 3 prochaines années). Il souligne que la gourde (monnaie haïtienne) est stabilisée par rapport au dollar, l’économie étant «dollarisée» à 50%. La mise en œuvre de cette aide a été confiée à une commission intérimaire coprésidée par le président haïtien et Bill Clinton mais qui tarde à se mettre à l’œuvre (6 mois après la catastrophe!) essentiellement pour des raisons bureaucratiques (mise au point du règlement intérieur). Certes la reconstruction d’un pays est une entreprise qui doit être planifiée, concertée, toutes choses qui prennent du temps. La partie humanitaire a été et est toujours conduite avec efficacité (villages de toile, santé, nourriture). Malgré cela on constate un sentiment d’inefficacité, de lenteur qui est mal perçu dans la population. Par ricochet, les nombreuses ONG, souvent composées de personnes engagées et dévouées, sont considérées comme peu actives, ne se souciant pas ou peu des desirata de la population et des élus haïtiens et comme ayant des frais de fonctionnement excessifs (on parle de 30% de frais de gestion). Au total, les choses avancent lentement pour de multiples raisons tenant à la communauté internationale (règles bureaucratiques, volonté de contrôler l’emploi des fonds, volonté de favoriser les entreprises nationales du pays donateur, concertation faible avec les autorités du pays ou de la région….) mais aussi pour des raisons propres à Haïti (gouvernance déficiente, corruption, gestion oligopolistique de l’économie par « 20 » familles, faible esprit d’initiative et d’entreprise, très faible capacité technique,….). Il ya bien sûr des explications à chacune de ces critiques compte-tenu du séisme et de ses conséquences, mais prises ensemble, le résultat est un grand immobilisme et un moral faiblissant de la population. En réalité, ce drame terrible qui a fait 250 000 morts et 500 000 sans abri, n’a fait qu’accentuer fortement une situation politique, économique et sociale qui ne cesse de se dégrader au moins depuis l’accession de Duvalier au pouvoir. Il existe un espoir que le séisme soit un choc suffisamment fort pour que Haïti s’engage dans une voie nouvelle de modernisation économique et sociale et que naisse une « nouvelle »société haïtienne. L’élection présidentielle à venir en novembre pourrait être l’occasion qu’apparaisse un homme neuf, porteur d’une telle espérance. Il nous est apparu cependant que cet espoir était bien mince. Nous visitons ensuite les services consulaires : La chancellerie et service des Français : il ya 1500 français inscrits dont 60% de binationaux. Cependant de nombreux Français venus avec les ONG ne s’inscrivent pas. Le poste dispose de 2,5 ETP pour cette gestion. La communauté est plutôt prospère avec seulement 12 allocations de solidarité versées à des religieux et 27 bourses plus 13 « PEC ». Déjeuner de travail avec M. Christophe Quentel, premier conseiller, M. Jean-Pierre Guégan, consul adjoint, Mme Muriel Fitte-Duval (adjointe de chancellerie) et Mme Marine Cadorel (VP), consacré aux questions d’adoption. Haïti est l’un des rares pays où l’adoption est encore insuffisamment contrôlée bien que les procédures soient extrêmement longues. Les crèches sont le pivot de l’adoption en Haïti. Les enfants adoptables, qui ne sont pas tous orphelins, sont enregistrés dans une crèche sans toujours y vivre, ils demeurent parfois dans leur famille. Les familles françaises qui souhaitent adopter, après avoir obtenu l’agrément et l’inscription au Service de l’adoption internationale, s’adressent à une crèche qui les « apparentent » à un enfant correspondant aux critères qu’ils ont émis. A partir de ce moment la famille française finance la crèche selon différents modèles pour l’entretien de l’enfant et les formalités administratives côté haïtien. En effet un mandataire est nécessaire, directrices de crèches ou avocats, pour obtenir différentes autorisations et enfin le jugement qui attribuera officiellement l’enfant à la famille adoptante. Il n’est pas absurde de penser que certaines directrices de crèche ont intérêt à faire durer les procédures… Une fois le jugement prononcé, l’enfant doit obtenir un passeport haïtien puis un visa des autorités consulaires pour entrer sur le territoire français avec sa nouvelle famille qu’il ne connaît pas toujours. La dernière partie des formalités (qui sont au nombre total de 26) se fait aujourd’hui plus rapidement mais seulement lorsque le jugement a été prononcé. Aujourd’hui les crèches continuent à apparenter des enfants mais il faut savoir que, depuis le 13 janvier 2010 et jusqu’à nouvel ordre, aucun nouveau dossier n’est enregistré au Service d’adoption internationale. En conséquence, aucune attribution d’enfant par une crèche, intervenue après cette date, n’est prise en considération et aucun visa long séjour adoption n’est accordé. Nous visitons l’après midi la crèche Notre Dame de la Nativité et puis celle de Notre Dame des Victoires. La première située dans le sud de Port au Prince bénéficie d’un grand terrain ombragé. Un des bâtiments a été détruit lors du séisme, provoquant la mort d’une trentaine d’enfants, les décombres sont toujours là et tous les corps n’ont pas été retrouvés. Pour abriter les enfants, dont les effectifs sont remontés à une soixantaine depuis janvier la protection civile a installé des bâtiments en contreplaqué. Les enfants âgés de quelques mois à 5/6 ans sont propres, et donnent l’impression d’être bien nourris et vêtus correctement. Un petit groupe formé des plus grands nous accueille par un chant de bienvenue en créole, en français et en anglais. Nous allons voir les plus nombreux des enfants âgés de 2/3ans qui sont tous assis sur une petite chaise et nous paraissent terriblement apathiques. Les nourrices, assez nombreuses s’occupent tant bien que mal des enfants mais aucune activité ne leur est proposée. Tous semblent traumatisés par le séisme. Nous discutons avec la directrice de la crèche, nous rencontrons un papa adoptant qui a perdu un enfant dans le séisme et vient d’en adopter un autre et une maman avec sa fille en cours d’adoption dans les bras. Nous nous rendons dans la deuxième crèche, Notre Dame des Victoires, tenue par une religieuse que l’on sent énergique malgré son grand âge et la maladie. Un des bâtiments a également souffert du séisme, il tient encore debout mais doit être réhabilité. Les enfants, moins nombreux, sont logés dans des locaux assez sombres mais ils sont rieurs et espiègles comme on s’y attend avec des petits enfants de cet âge. Nous visitons ensuite l’Institut Français d’Haïti avec M. Daniel Redet, directeur des cours qui nous montre les bâtiments reconstruits en urgence pour la rentrée et qui permettront d’accueillir 2500 apprenants de français. C’est une réalisation rapide et efficace tout à l’honneur de l’Institut. Mardi 20 juillet La matinée débute tôt avec un entretien avec Mme Magali Combeau-Denis, conseillère spéciale auprès de la Ministre de la Culture et de la Communication à son domicile. Nous sommes accompagnés de Mme Chantal Roques su SCAC. Mme Magali Combeau-Denis nous parle du projet de réhabilitation du site du Ciné-théâtre « Le Triomphe » situé sur le Champ de Mars, la place principale de Port au Prince et qui nécessite un investissement d’environ 10 millions d’euros. Le ministre de la culture Fréderic Mitterrand s’est montré très intéressé lors de sa visite fin juin en Haïti. Mme Magali Combeau-Denis apprécie l’intérêt de Frédéric Mitterrand mais elle insiste cependant sur le fait qu’il s’agit bien d’un projet personnel haïtien. Elle souhaiterait faire du Triomphe un lieu de création, de diffusion culturelle, d’échanges. Elle aimerait également mettre en place rapidement une formation dans le secteur cinématographique. Cette formation pourrait se faire sous l’égide du SCAC avec la Fondation France. Le Président du Sénat, M. Kély Bastien, président du Sénat et le président de la commission des affaires étrangères, M. Wencelas Lambert (élu de Jacmel) nous rendent visite à l’ambassade. M. Bastien espère qu’après les élections de novembre, le nouveau parlement pourra approuver la réforme de la constitution (réforme électorale, création d’une cour constitutionnelle, possibilité de la double nationalité) ainsi que la loi réformant l’adoption qui est essentielle pour la France. Nous déjeunons avec M. Christophe Quentel et M. Gilles Damais de la banque Interaméricaine de développement qui en détaille les activités (premier bailleur de fonds multilatéral avec une enveloppe de 800 millions $ en dons – il n’y a plus de prêts car la dette publique ayant été annulée, Haïti s’est engagé en contrepartie à ne pas de se réendetter). Principaux secteurs : routes, centrales hydro, prévention du risque des eaux avec un système d’alerte avancée en cas de fortes pluies), agriculture (il n’y a aucun financement de la production agricole). L’après midi nous visitons le projet Ayiti Education de M. Joël Gouy qui a mis en place une école normale d’instituteurs et une école d’application. L’école normale accueille 90 futurs instituteurs qui parlent tous un très bon français et seront ainsi en mesure d’enseigner dans cette langue. Lorsque nous arrivons, ils sont rassemblés dans une salle et nous souhaitent la bienvenue par un chœur remarquable. Après les discours d’usage ils prennent congé de nous par un autre chant, magnifique. Ils sont pressés de rentrer chez eux, le jour commence à baisser et l’orage menace. Nous visitons les locaux. Les immeubles ont résisté au séisme et la construction du bâtiment qui n’était pas terminée et continue. C’est le projet d’un homme engagé persévérant qui a su trouver des aides financières auprès d’associations en France, du Conseil général du Maine et Loire, de la ville de Nantes etc. Les enfants de l’école d’application ne sont pas là car ils n’ont pas cours l’après midi. En revanche l’établissement accueille l’après midi les enfants des quartiers avoisinants dont les écoles ont été détruites lors du séisme. Puis nous rencontrons M. Patrick Salles, directeur de l’AFD, active dans les domaines suivants : Développement urbain avec un gros projet sur Jacmel (contrôle de la rivière, gestion des déchets) Microfinances Education : recensement et notation des enseignants Santé ( HIV et protection infantile et maternelle) Agriculture : canaux d’irrigation et retenues d’eaux en montagne Après le séisme, trois nouvelles actions ont été ajoutées dont la réhabilitation de l’hôpital principal de Port au prince (30 millions €). Le soir, dîner avec le colonel commandant de la Légion étrangère commandant les forces militaires de la MINUSTAH, chargés du maintien de l’ordre dans l’île (contingent brésilien, espagnol, italien, népalais, péruvien, bolivien, jordanien) avec les volontaires du service civique (premier contingent depuis leur création par la loi Hirsch) et les volontaires du service militaire adapté (jeunes originaires des DTA qui ont ainsi l’occasion de faire une formation professionnelle). Les jeunes filles que nous rencontrons manifestent un grand enthousiasme pour leur travail et de leur expérience. Le seul point noir réside dans les moyens (elles reçoivent 640 $ par mois dont 200 leur sont retenus pour le logement et la nourriture sur la base militaire). Elles ne disposent pas de voiture pour se déplacer, ce qui est pénalisant dans un pays où il existe peu de moyens de transports publics et où la sécurité commande de ne pas sortir. Mercredi 21 juillet La journée est consacrée à une visite de la ville de Jacmel située au sud de Port au Prince. Nous sommes accompagnés de M. Alain Lafargue. Nous y sommes accueillis par Mme Grazyna Krecka, directrice de l’Alliance française. Aux côtés de Mme Krecka Nous rencontrons le maire, M. Edwin Zenny, forte personnalité d’origine commerçante qui regrette que les projets de coopération pour sa ville tant avec l’AFD qu’avec la ville de Strasbourg, n’avancent pas en raison d’une élaboration sans concertation avec les autorités locales. Il souhaiterait que les fonds lui soient versés directement et qu’il puisse les utiliser selon les besoins locaux. Ceci ne parait guère faisable tant sur le plan des finances publiques que par déontologie. Il réclame par ailleurs plus de décentralisation dans le fonctionnement des institutions haïtiennes et singulièrement les communes. Candidat aux élections sénatoriales, il regrette que rien n’ait été fait depuis la chute des Duvalier! Réunion avec M. Zenny Puis nous visitons l’Alliance française avec sa directrice Mme Grazyna Krecka, très dynamique et pleine de confiance dans l’avenir malgré les difficultés que pose la fragilisation de son beau bâtiment après le tremblement de terre. Elle nous montre les belles maisons fin de siècle à l’époque où Jacmel était une ville prospère avec une riche activité culturelle. Dans les locaux de l'Alliance Française L’après midi, un saut au lycée Alcibiade Pommayrac, institution privée entièrement financée par Mme Roussillon née Seydoux. La MLF s’ occupe du volet pédagogique. L’établissement accueille 800 enfants environ de nationalité haïtienne qui préparent à la fois un bac haïtien et un bac français. Très belle réalisation que nous montre Mme Gehy, directrice générale adjointe. Jeudi 22 juillet Avant le vol de retour, nous visitons le parc de l’ancienne résidence de France (entièrement détruite) avec le colonel Espié et ses adjoints. Les gendarmes mobiles sont installés sous tente, de manière quelque peu précaire dans la chaleur et les moustiques mais seront bientôt regroupés dans une villa voisine (il n’y aura plus qu’un escadron). Nous passons au Lycée Alexandre Dumas situé sur le même terrain que l’ambassade. Aucun bâtiment ne s’est effondré lors du séisme. Cependant le bâtiment du primaire, trop endommagé, doit être reconstruit. Nous sommes dans la phase de démolition et les ouvriers travaillent à la pioche et au marteau piqueur car l’état de la route jusqu’à l’école ne permet pas de faire venir de pelleteuses. Vendredi 23 juillet Retour à Paris CAMPAGNE AFE OCTOBRE 2010 (MONTERREY) Mercredi, 13 Octobre 2010 Monterrey (Nord Mexique), lundi 11 octobre À la suite de l’invalidation des résultats de l’élection de Juin 2009, une élection partielle a lieu sur la circonscription de Mexico (Mexique et pays d’Amérique centrale) pour 3 sièges de conseillers AFE. Nous n’avons pas de conseiller sortant, les 3 étant de droite (UMP et proches). Nous espérons que cette annulation sera la dernière quoique des naturalisations récentes et massives nous laissent craindre des manœuvres frauduleuses. Nous serons sans doute amener à demander une enquête officielle. Mes collègues Monique Cerisier et Claudine Lepage sont déjà venues sur Mexico et le Sud est. François Boucher, président de Français du Monde-ADFE, tête de liste, me demande donc de venir dans le nord du Mexique, région que nous avons quelque peu délaissée ces dernières années. Nous y sommes rejoints par la seconde de liste, Monique Degrenne et son mari Michel Bichot. Nous cherchons surtout à toucher les chefs et responsables d’entreprise ainsi que les principaux animateurs de la communauté française. Le matin, nous visitons la belle Alliance Française, bâtiment des années 1950 mais dont l’architecture tout en courbe, recoins, saillies vieillit bien. Une belle mosaïque de F.Hybert orne le petit jardin, très serein où l’on voudrait pouvoir s’asseoir un soir d’été pour lire Julien Gracq. José Manuel Blanco, directeur des activités culturelles nous accueille très gentiment quoique notre visite ait été inopinée. Il nous renseigne sur cette belle Alliance qui compte 6 à 7000 apprenants par an avec une rentrée tous les deux mois et une soixantaine d’enseignants. Les frais de scolarité sont relativement élevés (pour le Mexique), 200€ pour deux mois, mais cela garantit un haut niveau de qualité et permet une animation culturelle ambitieuse sur Monterrey et la région avec 60 à 70 évènements chaque année, centrés sur la création dans la France contemporaine. L’Alliance Française intervient aussi dans les écoles (plus de 20) et dans les entreprises. Elle avait initié un programme FLAM qui passé sous la responsabilité d’une association privée a périclité. C’est dommage, car ce serait une bonne manière de commencer à construire un cycle scolaire français sur la ville. Le soir réunion à l’hôtel Novotel : une cinquantaine de personnes ont répondu à l’invitation. Plusieurs enseignants, étudiantes et étudiants français, des binationaux, des chefs d’entreprise,… Plusieurs membres de l’association franco-mexicaine dont son président, le professeur Hector Alejandro Gonzalès, sont aussi présents. Après avoir présenté les enjeux des élections du 24 Octobre, un débat s’instaure autour des questions de sécurité, du rôle et de l’action du consul honoraire, sur le programme FLAM, des questions de nationalité,…. Nous suggérons que le Consul général à Mexico soit saisi de la question de la sécurité qui s’est fortement dégradée ces dernières années et que des instructions et conseils soient adressés aux Français de Monterrey. Un contact entre les autorités consulaires et la police de Monterrey paraissent également nécessaires. Au total une réunion encourageante qui permet de renforcer les liens de Français du Monde avec cette communauté et avec les associations locales. CAMPAGNE AFE OCTOBRE 2010 (PHILADELPHIE) Samedi, 16 Octobre 2010 Mercredi 13 octobre Arrivé la veille de Monterrey. Je retrouve Christiane Ciccone, notre tête de liste sur la circonscription. Premier entretien avec M. Peter J.Tucci, Président, et le Board de la French American Chamber of Commerce qui regroupe les entreprises françaises et américaines de Pennsylvanie, du Delaware et New Jersey intéressées par la France. C’est une institution ancienne qui compte 356 membres. Elle travaille surtout avec Ubifrance et des consultants pour aider les entreprises françaises qui veulent s’implanter. Visite de l’Alliance Française (1420 Walnut street, suite 700) et entretien avec Mme Martine Chauvet, directrice. Cette Alliance Française a souffert de la crise et tourne avec 1000 apprenants par an. Elle devrait accroitre son nombre d’élèves et sans doute chercher de nouveaux locaux plus adaptés à la fois aux cours et aux nombreuses activités culturelles qu’elle mène. Avec M. Michael Scullin, Consul honoraire, invitation à déjeuner. Très francophile et impliqué dans la vie de la communauté française. Visite du centre de recherche d’Air Liquide à Newark avec son directeur, M. Shekar Sheetty passionné par son sujet et son entreprise, leader mondial dans les gaz industriels. Il nous parle des projets à venir dans des domaines aussi variés que la médecine, les chips d’ordinateur, les centrales au CO²,… Air Liquide est une très belle réalisation qui poursuit sa croissance avec une stratégie à long terme basée sur l’innovation, loin du bling-bling et des feux de la rampe. Cela nous change ! Le soir, permanence dans le lobby de l’hôtel Loews pour la communauté. Jeudi 14 octobre Entretien avec Mme Pascale Davidson, directrice de l‘école française internationale de Philadelphie (EFIP). C’est une école homologuée créée en 1991 qui compte 310 élèves, de la maternelle à la 3ème. Un tiers des familles sont franco-françaises, un tiers américaines (ou tiers) et un tiers mixtes. L’école est dirigée par un Board et par la directrice. Les frais de scolarité vont de 15 à 20000 $. Il ya 40 à 50 boursiers. Une belle petite école qui porte la culture française dans cette région des États-Unis ! CAMPAGNE AFE OCTOBRE 2010 (BOSTON) Samedi, 16 Octobre 2010 14 octobre Corinne Narassiguin, notre seconde de liste, conseillère AFE et moi, prenons l’avion pour Boston. Dès notre arrivée, nous tenons une réunion publique à l école française de Boston dont la directrice nous accueille aimablement. Débat sur les retraites (en France et aux États-Unis), fiscalité, … beaucoup de questions concrètes sur la législation américaine auxquelles Corinne, devenue experte par la tenue des Webinar sur les retraites, la fiscalité, la protection sociale, sait répondre. (NB : Webinar : consiste à tenir une réunion en temps réel sur le web avec exposé des organisateurs, questions des personnes connectées). Nous dinons ensuite avec un groupe de jeunes chercheurs français en poste dans différentes institutions, surtout dans le domaine de la biochimie et de la pharmacie. 15 octobre Visite à M. Christophe Guilhou, Consul général et à toute son équipe qui nous informe sur la situation de la communauté française (6300 inscrits, sans doute 12000 en réel) pour la circonscription (Maine, Vermont, New Hampshire, Rhode Island, Massachussetts). Parmi les questions en débat : le manque de capacité d’action dans le domaine économique (pas d’Ubifrance, pas d’attaché économique) pour une région dont le PNB est de 550 milliards d’euros et qui intéresse fortement les entreprises françaises ; l’évolution stratégique de l’École internationale qui hésite entre l’affirmation de son caractère français et, au contraire, une intégration dans le système américain comme école internationale ; le développement des activités de prestations de service aux entreprises par la Chambre de commerce française. La directrice Ludivine Sanchez Wolczik, que nous rencontrons à déjeuner, a déjà fortement développé les activités de la chambre et ouvert un groupe « jeunes professionnels ». Mme Anne Miller et M. Antoine Mynard nous exposent leurs actions respectives dans le domaine de la culture, de l’enseignement d’un côté et de la science et innovation de l’autre. À noter l’existence de deux programmes concernant les jeunes entreprises : YEI (young entreprises initiative) qui permet à de jeunes start-up (souvent créées par de jeunes chercheurs français) de s’installer en France et Netva (New England transfer value) qui fonctionne dans l’autre sens. Malheureusement les réductions budgétaires frappent indistinctement les projets d’avenir et créateurs de valeur ajoutée et les autres. La grande misère des consulats doit être une fois de plus constatée, le système ne tenant que par l’engagement des personnes en poste. Nous rendons ensuite visite au French cultural center. C’est une dénomination quelque peu trompeuse puisqu’il ne s’agit aucunement d’un centre culturel (institution publique bien connue de l’action culturelle), mais d’une association qui gère des locaux relativement luxueux et une très belle bibliothèque qui sont en fait occupés par l’Alliance Française. L’ensemble, qui est difficile à saisir, à pour vocation d’enseigner la langue et la culture françaises y compris avec une section pour les tous petits. Elle a aussi une vocation « club » pour « l’aristocratie » bostonienne. À cet égard elle se tient résolument à l’écart des autorités françaises et, plus curieux, des Alliances Françaises. Au déjeuner nous rencontrons plusieurs membres de la chambre de commerce française ainsi que Hervé Seux qui anime le projet FLAM dénommé ici EFGB (école française du greater Boston). Lancé il ya deux ans, il compte 200 élèves et doit encore se développer. Il bénéficie d’une subvention de 20000 € par an. Le soir nous participons à une réunion d’EFGB qui présente son projet pédagogique : réunion très intéressante sur les questions de bilinguisme. Un dîner amical et fraternel rassemble ensuite les membres des sections Français du Monde-ADFE et du PS. MISSION À DEHLI DU 7 AU 10 NOVEMBRE 2010 Mercredi, 10 Novembre 2010 Arrivé le dimanche 7 novembre au soir, je suis accueilli par Mme Martine Festaud, la consule à Dehli. Pascal Chazot, le conseiller de l’AFE, son épouse Anjou et Marc Villard m’accompagneront durant tout le séjour. Lundi 8 novembre Petit-déjeuner avec Pascal Chazot et son épouse, Anjou, Marc Villard et Micheline Janezic présidente de Français du Monde-ADFE à Delhi. Rencontre avec Mme Martine Festaud, consul-adjoint, chef de chancellerie. La communauté française de Dehli compte 1300 inscrits au registre, peu de binationaux, beaucoup dans les milieux d’affaires. Elle rencontre peu de problèmes sociaux (il y a 5 allocations de solidarité 10 bourses). Les difficultés sont surtout l’obtention de visas de travail pour les conjoints. Il y a aussi des Français venus en Inde en pensant que la vie y serait plus facile mais qui se trouvent assez vite en détresse voir en grande détresse. La section consulaire compte 5 titulaires et 5 contrats locaux, ce qui semble suffisant pour la charge de travail (état-civil, visas – 25000-, autres activités). Visite de l’Alliance française avec Mme Myriam Kryger, sa directrice. Beau bâtiment, relativement récent qui permet une programmation culturelle dynamique autour de la salle de spectacles et de la galerie d’art. L’Alliance française a une activité d’enseignement du français (5000 apprenants, 50 enseignants sur contrat). Cette activité permet de financer les actions culturelles menées pour le compte du service culturel de l’ambassade (qui n’a pas de salle et qui a donné son fond de bibliothèque) et qui offre une subvention annuelle de l’ordre de 20.000 €, ou pour son compte propre (avec un sponsoring qui en finance 50%). Rencontre de courtoisie avec M. Jérôme Bonnafont, ambassadeur puis déjeuner avec Olivier Blarel, chercheur au Centre de sciences humaines qui travaille sur les relations Inde-Afghanistan. L’après-midi nous tenons une réunion de travail au SCAC avec M. Max Claudel, son directeur. Le service compte 24 personnes plus 9 de CampusFrance et dispose d’un budget de 4,8 millions d’euros. Il est envisagé de ramener le service dans les locaux de l’ambassade, le beau palais indien actuellement occupé étant alors affecté au lycée mitoyen. Parmi les dossiers en cours, il y a le développement du nombre d’étudiants indiens en France (de 2000 à 4000 pour 2013), la participation à la création du réseau de l’Institut français (un des 13 « tests ») et la mise en place d’un accord-cadre avec l’Alliance française. Puis nous visitons le lycée français de Dehli sous la conduite de M. Stéphane Pollack, directeur du primaire. Petite école d’ambassade qui a beaucoup crû et qui compte 440 élèves jusqu’à la terminale. Elle vient de s’engager dans un projet judicieux et ambitieux de bilinguisme. Nous tenons une réunion avec les représentants des parents, des enseignants, du comité de gestion. Le principal problème est celui de la forme juridique. L’association gestionnaire est une association 1901 de droit français qui passe les contrats de travail (indiens) avec les enseignants et qui gère de facto l’école. Il me parait urgent de chercher la forme juridique la plus appropriée qui permette un fonctionnement parfaitement clair : EGD, charitable fund trust, autre ? Je soulèverai la question auprès de Mme Anne-Marie Descotes et de la FAPEE. Mardi 9 novembre Introduction des journées du réseau qui réunit les consuls généraux, les consuls et consuls honoraires, ainsi que les agents responsables des services culturels. Rencontre ensuite avec Mme Danièle Smadja, chef de mission la délégation de l’Union européenne, qui depuis le 1er janvier a été « lisbonnisée », c’est-à-dire qu’elle est ses collaborateurs assurent la présidence et le secrétariat des réunions mensuelles des chefs de mission (ambassadeurs) des pays membres et des nombreuses réunions thématiques. Elle regrette le peu de lisibilité politique de l’action et de l’aide de l’Union européenne en Inde, pourtant probablement les plus importantes de tous les pays. Elle regrette aussi que l’Inde ne bénéficie pas de la même priorité que la Chine aux yeux des responsables européens. Un accord de libre-échange devrait être signé en décembre prochain. Il couvrira les aspects commerciaux mais aussi l’ensemble des questions de propriété industrielle et intellectuelle. L’Union européenne a mis sur pied le « European Business Technology Center » (EBTC) qi doit aider les PME européennes à s’installer en Inde ou du moins à y trouver des débouchés. (Domaines prioritaires = énergie, environnement, transports, biotechnologie) M. Jérôme Bonnafont, ambassadeur offre un déjeuner à la résidence où il convie les principaux chefs de service de l’ambassade et les élus. Nous continuons la réunion du matin avec un exposé des consuls généraux (Bombay, Calcutta, Bangalore, Pondichéry) sur la situation de leur circonscription et leurs priorités. Cette réunion est suivie par une rencontre avec les milieux économiques autour de M. Jean Leviol, chef des services économiques pour la région. Y participent Mme Asma Aidi (CEO Steria), Mme Delphine Gieux (India group – avocats d’affaires), M. Mathieu Jouve-Villard et M. Jérémy Grasset (Wedge consulting), M. Olivier Chaudet (Lafarge plâtre), M. Patrick Rousseau (Veolia), M. Patrick Manon (directeur d’Ubifrance), M. Yves Guillaume (CEO d’EADS),M. Jacques Coffrant (responsable des Œuvres hospitalières de Ordre de Malte) C’est une l’occasion pour avoir un tableau de l’économie indienne (PNB : 1300 milliards d’euros), population : 1,2 milliard avec une démographie qui reste positive, croissance : 8,5% et inflation 8%). La discussion porte ensuite sur différents sujets : une certaine insécurité juridique qui fait peur pour l’exécution des contrats, le fait de privilégier une approche État par État suivant les investissements à faire, la prise de conscience de la nécessité de défendre les droits de propriété intellectuelle,... Au total, et ce ne sera pas une surprise, un pays difficile, la nécessité de « tenir » plusieurs années, mais à la fin une rentabilité... ! Le soir réception offerte par l’ambassade en l’honneur du flutiste indien (M. Pandit Chaurasia) qui reçoit l’insigne de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. À cette occasion, ce musicien de flûte Bensuri qui vit en Europe (à Rotterdam où il enseigne) une partie de l’année et à Bombay, nous donne un récital de musique traditionnelle avec ses 4 musiciens : sitar, tabla, drums, et seconde flûte. Fin de mission à Dehli ; départ pour Pondichéry. MISSION À CHENNAI, PONDICHÉRY ET KARIKAL DU 10 AU 13 NOVEMBRE Lundi, 15 Novembre 2010 Arrivés le soir du 10 novembre à Chennai, avec Marc Villard ; transfert sur Pondichéry par la route (3h) ; dîner avec la section Français du Monde où nous retrouvons tous nos amis : Velangany Manuel, Ballaramine Bichat, ... Jeudi 11 novembre A 8h30 cérémonie au monument aux morts sur la promenade, le long de la mer, sous une belle pluie de mousson. Revue des différentes (13) associations d’anciens combattants. En fin de matinée nous inaugurons le Foyer du Soldat, maison commune de tous les Pondichériens engagés dans l’armée française et de tous les Pondichériens liés à la France. Cérémonie en présence du gouverneur de l’État de Pondichéry, M. Iqbal Singh, du gouvernement et des élus AFE MM. Tirou Ramatchandirane et Shankar Vajoumouny et de bien d’autres personnalités. La rénovation a été possible grâce à l’aide de la réserve parlementaire (Sénateurs DelPicchia et Yung) et par le travail constant et sérieux du comité présidé par le Consul général et par la coordination des travaux faite par M. Ballaramin Bichat avec autorité et compétence. Nous tenons ensuite une réunion de travail avec les représentants de l’association Français du Monde - ADFE. Le soir réception à la résidence offerte par M. Pierre Fournier, notre Consul général, en présence des autorités locales et de la communauté française. La musique de la police municipale interprète des mazurkas et des valses sur la véranda face au Golfe du Bengale ... Vendredi 12 novembre Déplacement à Karikal, 150 km au sud de Pondichéry Nous tenons une réunion avec quelques Français de Karikal qui ont surtout des dossiers de demande de nationalité. De retour à Pondichéry, réunion d’information avec la communauté française (une cinquantaine de personnes) : questions sur la sécurité sociale, les écolages, ... Samedi 13 novembre En fin de matinée, participation au brunch du Club France créé par Martine Allausène qui regroupe les familles des grandes entreprises françaises (Renault, Michelin) sur Chennai ainsi que des PME. Pas beaucoup d’échos à l’idée d’une petite école française ou d’un programme FLAM. À revoir ... Visite de l’Alliance française avec son nouveau directeur (M. Benoit Olivier). Bien dotée avec deux enseignants expatriés, l’Alliance francçaise a un budget de l’ordre de 300 000 €, entièrement autofinancé. Elle a de beaux locaux, propriété d’un « trust » qui les lui loue pour un loyer modéré. Activités d’enseignement de la langue française, de formation des maîtres (centre de formation Jules Vernes), activités culturelles (cinéma et surtout musique sous toutes ses formes). Il existe une coopération avec les régions Pays de la Loire et Centre (une attachée de coopération). Retour à Paris le dimanche 14 novembre. MISSION À RIO DE JANEIRO, DU 5 AU 8 DÉCEMBRE 2010 Mercredi, 08 Décembre 2010 Dimanche 5 décembre Accueil à la résidence par M. Jean Claude Moyret, notre Consul général qui a organisé mon séjour à Rio. Visite à Petropolis Soirée avec les amis de Français du Monde-ADFE chez Bertrand Rigot-Muller, notre élu à l’AFE. Lundi 6 décembre Visite de la Maison de France, magnifique outil diplomatique située au cœur du Rio historique et qui abrite le Consulat général, la médiathèque, un théâtre, l’Alliance française, Ubifrance et le Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC). Première réunion consacrée à la politique culturelle avec le SCAC, dirigé à Rio par M. Dimitri Ovtchinnikoff avec Mesdames Florence Puech (sciences, techniques et universités), Anne Ricordel (langue française et éducation), Brigitte Veyne (audiovisuel), Marion Loire (bibliothèques et livre) ainsi que le secrétaire général Frédéric Scognamiglio. C’est un outil important (20 collaborateurs) mais qui souffre de la réduction régulière de crédits culturels (par ex. : 20000€ par an pour la promotion de la langue française, 30000€ pour la traduction et l’édition en français) ainsi que des changements fréquents d’orientation et d’organisation. Un travail important du SCAC est donc la recherche de financements par les entreprises au Brésil qui profitent d’une législation de défiscalisation mais la concurrence est rude ! Un des points difficiles est celui des rapports avec les Alliances françaises qui bénéficient de dotations substantielles mais qui ne s’inscrivent pas dans une coopération à moyen terme avec les SCAC. Ensuite, visite au lycée Molière où je rencontre le président de l’association de gestion, M. Michel Oyharçabal, Mme Betourné (membre du conseil d’administration), M. Jean Stephan (proviseur), les représentants des enseignants (résidents) et le président de l’association des parents d’élèves, M. Étienne Vernet. Le président de l’association de gestion évoque les différents problèmes auxquels le lycée est confronté : Impossibilité de se développer dans ses locaux actuels, rigidité de gestion et de réglementation de l’AEFE, perte de rémunération des résidents ayant entrainé des grèves, … Pour y faire face il propose un déconventionnement suivi par un contrat de partenariat avec l’AEFE qui permettrait de mieux payer les enseignants français et d’introduire de la souplesse de gestion. Nous déjeunons avec les professeurs qui expriment leur volonté d’obtenir une réévaluation de leur ISVL suite à l’appréciation du réal contre l’euro mais qui sont hostiles au changement de statut du lycée qui leur ferait perdre leur qualité d’enseignants français et à terme, les avantages statutaires. Le président de l’association des parents d’élèves est clairement hostile au projet dont il craint qu’il n’entraine une baisse de qualité de la pédagogie et une augmentation des écolages. M. Oyarçabal est conscient des résistances voir des oppositions à son projet initial. Il propose de mettre en place, après les vacances de janvier, une commission de travail composée de toutes les parties prenantes pour étudier les différents aspects du problème. Il me semble que la baisse de l ISVL due au taux de change défavorable n’est pas une raison suffisante pour entrainer un changement de statut de l’établissement puisqu’aussi bien, la parité réal-euro peut très bien s’inverser d’ici quelque temps. La structure même de la direction n’est pas satisfaisante. Elle est composée des représentants des entreprises qui ont financé le lycée à son origine il y a 30 ans. Mais elles n’y contribuent plus guère maintenant alors que n’est pas représentée l’AEFE (gros contributeur) et les parents d’élèves n’ont qu’un siège. La règle « le payeur doit être le décideur » n’est pas respectée. Il existe par ailleurs un avant-projet de délocalisation du lycée sur un site lui permettant de s’étendre et le cas échéant, en commun avec le lycée allemand. Ce pourrait être le grand projet fédérateur dont la communauté française a besoin. Le soir, le Consul général invite des représentants de la communauté française à la résidence. Mardi 7 décembre Première visite le matin à la crèche Santa Therezinha, située à Duque de Caxias, et gérée par l’ONG Solidarité France-Brésil (présidente : Véronique Delormel, vice présidente : Françoise Xambeu). Cette ONG aide des crèches communautaires brésiliennes crées par les mères et des volontaires qui offrent un accueil aux enfants de 2 à 12 ans. Elle est financée par des dons des entreprises françaises, brésiliennes et d’autres pays. C’est un travail tout à fait remarquable et je vous recommande de visiter son site Web pour en savoir plus. À Caju ensuite pour une réunion de la société de bienfaisance et une visite du pavillon des retraités. C’est une aile (Pavillon Huguette Fraga) que la SFB occupe dans une maison de retraite brésilienne. Elle a pu récemment la refaire entièrement grâce à un héritage et y dispose donc de 20 lits dans des studios avec salles de bains. 10 lits sont actuellement occupés. Elle reçoit des personnes âgées, parfois malades ou atteintes d’Alzheimer et sous condition de ressources. L’équipe de direction (MM. Raymond Alonso, Jean Claude Bernard) et le jeune directeur général (M. Arnaud Moreau) développent aussi des activités dans le domaine éducatif, en particulier, en soutenant des projets informatiques et Internet. Les ressources de la SFB lui permettent d’être autonome et de ne pas recourir à une aide du Consulat. A l’invitation de M. Moyret et avec nos deux conseillers AFE, déjeuner avec le représentant de la DCNS qui construit 5 sous-marins pour la Marine brésilienne (M. Eric Berthelot), le président de la Société générale et de la chambre de commerce franco-brésilienne (M. François Dossa) et celui des Ciments Lafarge (M. Thierry Métro). Nous y évoquons la question des familles expatriées, de la sécurité, des marchés publics. Le cas spécifique au Brésil de voir les cadres nationaux devenir plus coûteux que des cadres expatriés est souligné. Le système bancaire brésilien est considéré comme un des plus performants et sophistiqués, avec une gestion extrêmement « conservatrice » de la Banque centrale du Brésil. Le nouveau Gouverneur récemment nommé par la présidente élue continuera cette politique. Enfin l’annonce du report à 2011 de la décision sur l’achat des Rafale ne parait pas bon signe. L’après-midi est consacré à une réunion de travail au consulat sur les bourses et l’action sociale avec le vice-consul, M. Jean-Paul Fragoso et ses 3 collaboratrices (Mmes Maryannick Huet, Stéphanie Marciano et Sophie Lesage) et les deux élus AFE (Mme Françoise Lindemann et M. Bertrand RigotMuller). La communauté compte 6624 inscrits et il faut sans doute ajouter 1500 non inscrits. Il y a 55% de binationaux. 196 bourses ont été données pour 2010 ainsi que 30 PEC (NB : ceci veut dire que l’AEFE finance un tiers des écolages). La CCPAS distribue 50 allocations de solidarité vieillesse, dont 23 pour les handicapés. Le niveau (490€) est frappé par l’inflation réelle beaucoup plus forte que le taux nominal pris en compte et par l’évolution du taux de change. En matière d’état-civil, on observe une situation intéressante : des mariages de Français avec des Brésiliennes qui ont pour objet – outre de fonder un couple – d’obtenir le visa de séjour et de travail permanent. Le soir, très belle réception offerte à la Maison de France par la Société générale à ses clients français et brésiliens. Mercredi 8 décembre Le matin visite à l’INPI do Brasil que j’ai bien connu dans une vie professionnelle antérieure et où je rencontre son Président M. Jorge de Paula Costa Avila. Nous faisons un point sur l’évolution de l’activité de l’INPI B et sur le rôle du Brésil – qui se donne traditionnellement celui de porte-parole des pays en développement – dans les négociations internationales dans le domaine de la propriété intellectuelle. Départ pour la ville de Curitiba MISSION À CURITIBA ET SÃO PAULO, DU 8 AU 11 DÉCEMBRE 2010 Lundi, 13 Décembre 2010 Mercredi 8 décembre Départ pour la ville de Curitiba ville où je retrouve Sylvain Itté, Consul général pour les 5 États de la région. C’est une ville de 3 millions d’habitants qui se veut pionnière en matière d’équipements publics et de transports (par ex. le concept de bus-métro en site propre). C’est aussi la capitale de l’État du Parana, en plein développement (PIB : 90 milliards d’euros) et très attractif pour les investissements étrangers et français (communauté de 1500 français). Nous y rencontrons Thierry Guillemot, président de l’Association des familles francophones de Curitiba qui veut développer un projet d’école française qui pourrait prendre la forme de classes bilingues dans une école ou lycée brésilien. Le principal problème reste l’équilibre financier du projet. Visite à l’Alliance française (Mme Laure Gyselink) Elle s’est développée ces dernières années avec actuellement 1400 « apprenants » pour un CA de 1,2 million d’euros (avec une dette fiscale non négligeable). Elle est également active dans le domaine culturel grâce à des partages avec les autres Alliances françaises et du sponsoring local. Les responsables des organismes suivants présentent leurs activités : ECTI (M. Ivo Charvet) : mise à disposition de retraités français pour des actions de courte durée L’association des professeurs de français du Parana La fédération des industries du Parana (M.Carlos Asinelli), Medef de l’État L’Association des anciens boursiers français (M.Marcelo Iwersen) Réunion de travail avec la Chambre de commerce France-Brésil et les responsables des entreprises françaises, brésiliennes ou franco-brésiliennes suivantes : Clerebresil, GVT/Vivendi, Renault, Segula, Soditec, SNR, Treves. Chacun présente l’activité de son entreprise et les difficultés rencontrées : le niveau de formation, la logistique, le niveau de salaire et charges. Le soir installation officielle de la nouvelle consule honoraire, Mme Emilie Dely par M. Le Consul général, et cérémonie d’accueil dans la citoyenneté française à une citoyenne de Curitiba. Jeudi 9 décembre Départ pour São Paulo, capitale économique du Brésil. Déjeuner offert par M. Itté avec les chefs de service du Consulat général (Mme Vinh Faroux, attachée de presse, MM. Marc Peltot, consul général adjoint et Patrick Laurain, chef de chancellerie) ainsi que Bertrand Rigot-Muller, conseiller AFE, qui nous rejoint de Rio de Janeiro. L’après midi, réunion de travail avec le Consul général et son équipe sur les questions sociales. La communauté compte 8600 inscrits en croissance rapide. Le nombre de bourses a diminué de 20% suite à une action de contrôle mais devrait reprendre sa croissance. Il y a aussi 85 allocations de solidarité et une aide 40.000€ à la société de bienfaisance qui gère la maison de retraite mais n’est guère active dans les autres domaines. Nous avons enfin une douzaine de détenus (essentiellement des « mules ») qui doivent être aidés. Réunion ensuite avec les responsables des différents services du Consulat : Le SCAC (M. Jean-Pierre Garino) avec les activités culturelles (M. Joël Girard) et linguistiques (Mme Anouchka de Oliveira), le lycée (M. Philippe Chevallier, proviseur), Ubifrance (M. Marc-Antoine Lopez), le service économique (M. Stéphane Mousset), l’AFII (nouvellement créée , M. François Removille) et le service de presse (Mme Vinh Faroux) Mme Sueli Lartigue, directrice générale de la chambre de commerce France-Brésil nous reçoit et nous explique les activités nombreuses de cette belle chambre de 900 membres avec un service emploi (81 offres et 405 demandes traitées en 2010), un service d’appui aux PME qui veulent prospecter ou s’installer dans la région (offre d’hébergement). Il y a depuis peu un problème pour les VIE à qui le Brésil refuse un visa de travail. Le soir, réception offerte par le Consul général et Mme Itté dans leur résidence de Jardims. J’y rencontre de nombreux français actifs dans la communauté et dans les affaires. Vendredi 10 décembre Visite d’Ubifrance spécialisée dans trois des quatre filières d’Ubifrance : agriculture, infrastructures et transports, mode et habitat. L’agence Ubifrance de Rio de Janeiro s’occupe de l’innovation et de l’énergie. Nous tenons une intéressante réunion de travail animée par M. Marc-Antoine Lopez, le directeur adjoint, avec une quinzaine des jeunes gens responsables des différents secteurs. L’agence de São Paulo développe les activités habituelles : salons, études de marché, répertoires des sociétés françaises, « comment investir à São Paulo », accompagnement, recherche de partenaires, … Elle couvre les frais à 70% moyenne, ce qui laisse 30% à la charge du client. Parmi les idées évoquées : Regroupement d’Ubifrance avec les autres représentations françaises (en particulier AFII) dans une Maison de la France Développement des relations entre la Guyane et l’État frontalier de l’Amapa (par ex une ligne aérienne qui amènerait les passagers du Nord Est du Brésil sur Cayenne pour les vols vers l’Europe) ; trouver un consultant qui représenterait Ubifrance pour le Nordeste Améliorer les relations entre les centres de compétitivité et le Brésil (peu réactifs jusqu’à maintenant) C’est aussi l’occasion de souligner le succès de la politique économique du PT et de Lula qui depuis 8 ans, ont réussi à maintenir une croissance de l’ordre de 8 % par an en maintenant l’inflation (faiblesse habituelle de l’économie brésilienne) à un taux très raisonnable grâce à une politique monétaire et de taux de la Banque centrale très classique. Visite ensuite de l’Alliance française dirigée par M. Maurice Nahory, directeur général. C’est une des toutes premières dans le monde avec 7000 inscrits et 2000 nouveaux chaque année, très active aussi dans le domaine de l’action culturelle à la fois française et franco-brésilienne dirigée par M. YvesClaude Asselain. Une attention particulière est apportée à la gestion prévisionnelle et à la planification budgétaire. Il y a en tout 39 alliances au Brésil (beaucoup plus de sites) et 36000 élèves. Nous déjeunons avec l’équipe de direction du lycée Pasteur (M. Philippe Chevalier, proviseur et son équipe de direction). Le lycée compte 1000 élèves et la demande continue de croitre. Son principal problème est de trouver de la place pour répondre à la demande (même avec des écolages élevés de l’ordre de 7000€ par an).Une première solution a été d’installer une première classe primaire dans la partie brésilienne (mais indépendante) à Mairingue. Il existe aussi des projets d’extension immobilière autour du site actuel. Il y a une volonté d’aller de l’avant des autorités brésiliennes (le maire de São Paulo, Pedro Kassab, est président du comité de direction) et du côté français. Rencontre avec la presse au consulat (France 24, le petit journal, les Echos, R7 du groupe Rico) sur mes impressions du Brésil et beaucoup sur la vie interne du PS. Le soir, dîner offert par M. Jean-Pierre Garino, attaché de coopération et d’action culturelle. Samedi 11 décembre Visite du nouveau site de l’Alliance française dit de Jardins-Trianon, très bien placé où nous retrouvons MM. Nahory et Asselain et Mmes Niegrini et Maria Cecilia qui sont responsables du site. Celui-ci dispose de 20 salles de cours et d’une belle cafeteria. Nous nous rendons ensuite, avec M. Rigot Muller, à la Maison de retraite « Résidence Mère Hilbert » créée en 1969. Nous sommes accueillis par M. Antoine Nahas, président de l’œuvre, son bureau et Mme Sybil Cadier qui assure bénévolement la direction. La Maison prend des pensionnaires français mais aussi brésiliens (15 pensionnaires dont 7 Français et 3 sur allocations de solidarité et dispose de 28 lits en tout) en appliquant ses propres critères de sélection qui ne sont pas toujours ceux du service public que doit appliquer le consulat. Elle se veut autonome y compris dans son financement assuré essentiellement par les dons des entreprises avec néanmoins une aide de la République de 40.000€. Elle assure le maintien dans les lieux même lorsque le financement (coût de la pension : 1500€/mois) n’est plus assuré par le pensionnaire ou par la famille. De ce point de vue c’est une véritable œuvre de bienfaisance. Elle aide également les Français nécessiteux à se doter d’une couverture sociale brésilienne. Il y a sans doute besoin d’un outil de politique sociale complémentaire qui permette d’aider les Français en situation difficile quelles que soient les circonstances qui les amener là. Déjeuner amical chez M. et Mme Peltot avec M. Itté et ses collaborateurs. MISSION À PALERME (19 AU 21 JANVIER 2011) Dimanche, 23 Janvier 2011 Dominique Depriester, conseiller élu à l’AFE pour l’Italie et moi-même arrivons le 19 janvier à Palerme. Jeudi 20 janvier En l’absence du consul honoraire, retenu, nous rendons visite le matin à notre antenne consulaire, via Principe di Belmonte, où nous rencontrons l’agent en charge, M. Philippe Fleury. Il n’est en poste que depuis quelques mois et doit encore prendre la pleine mesure de l’activité consulaire, d’autant qu’il ne travaille qu’à mi-temps. Il est administrativement rattaché au Consulat général (à gestion simplifiée) de Naples pour des raisons qui n’apparaissent pas évidentes puisque toutes les demandes de renseignements et tous les contacts sont adressés directement au consulat de Rome qui apparait comme la vraie tutelle de ce petit poste qui agit essentiellement comme une boite à lettres. Il est vrai que le nombre de pièces d’identité demandées est faible (50 CNI en 5 mois). Les contacts avec les autorités locales (que ce soit la ville, la province ou la région) devraient être créés car c’est là sans doute la vraie valeur ajoutée que le poste peut apporter à la communauté française. Une formation plus poussée au droit électoral, à l’état-civil, aux questions sociales serait également à considérer. La communauté française compte 1500 inscrits (dont 700 pour Palerme), à 60% des épouses françaises et ne compte quasiment aucun entrepreneur. La Sicile semble ignorée des milieux d’affaires français, de la chambre de commerce française en Italie (il est vrai installée à Milan) et du réseau économique. Sans doute une image détériorée, une baisse significative de l’activité touristique, une bureaucratie lourde et inefficace détournent les investisseurs étrangers (et italiens). Mais la Sicile n’est pas la seule région ou le seul pays à connaitre pareille situation et il existe toujours des niches possibles. Un entretien intéressant avec M. Settineri (de nationalité italienne, pur produit de nos lycées français à l’étranger et parfaitement bilingue) qui a créé un cabinet d’études et de conseil économiques confirme cette analyse. La vraie capitale économique de la Sicile est Catane mais même là, il n’y a pas d’entreprises françaises (il ne connait que 6 filiales françaises pour toute la province). La Sicile avec 5 millions d’habitants, représente 11 % de la population italienne pour un PNB régional de 70 milliards d’euros soit 10 % du PNB de l’Italie. Le chômage y est de 20 % en moyenne mais atteint 40 % ou plus pour la jeunesse même diplômée et le mouvement d’immigration a repris. Nous rencontrons ensuite Mme Ida Rampolla, inspectrice (italienne) de français, sur la place du français en Sicile. Elle dirige l’AMOPA (Association des membres des palmes académiques) qui s’efforce de porter le flambeau de notre langue durement atteinte par une réforme – générale – de l’enseignement qui a supprimé la seconde langue vivante. Il ne subsiste donc que l’anglais. L’AMOPA, avec l’aide du poste culturel, organise différentes manifestations autour de la langue et de la culture françaises (« les ambassadeurs du français », un concours du meilleur élève sicilien, ….). Nous recevons ensuite le bureau de l’association française « la maison de France » dirigée par Mme Christiane Neyrinck (Mme Irène Colleto, ancienne agente consulaire l’accompagne). Cette association regroupe tous les Français qui le souhaitent pour des activités sociales et festives. Elle semble très dynamique, ce qui est encourageant dans l’environnement décrit. Elle gère aussi l’association de bienfaisance (subvention de 4000 € du CCPAS). Un des points les plus aigus de la communauté française est la nécessité de se rendre à Rome pour faire établir un passeport biométrique). Nous suggérons que la possibilité d’une tournée consulaire, à partir de Naples ou de Rome, d’un agent disposant de la mallette de saisie soit organisée. Nos interlocuteurs soulignent un problème relatif aux d’informations sur les questions sociales, réglementaires françaises. Dominique Depriester étudiera l’envoi de sa lettre d’information. L’après-midi, nous rencontrons l’équipe du Centre culturel français dirigé par le conseiller culturel (depuis Rome !) et sur place par M. Éric Biagi. Nous rencontrons aussi M. Pascal Corazza, attaché de coopération éducative. Le centre est installé dans un ensemble à vocation culturelle développé par la ville sur d’anciennes friches industrielles. Il occupe un étage dans un bâtiment réhabilité (le Goethe Institut occupe le rez-de-chaussée). Il dispose d’une bibliothèque et offre des cours de langues mais peine à développer cette activité. L’essentiel de ses revenus provient des examens de niveau. Le soir nous animons une réunion d’information pour la communauté française dans la bibliothèque aimablement prêtée par le centre. Une cinquantaine de personnes y assistent et permettent un débat sur les questions de retraite, d’enseignement français à l’étranger, de droits de sécurité sociale. Vendredi 21 janvier La matinée est consacrée à recevoir nos compatriotes individuellement. Nous terminons par une visite passionnante, organisée par M. Corazza, à Mimmo Cuttichio, dernier représentant des marionnettistes siciliens. Il nous fait visiter son atelier peuplé de merveilleuses poupées articulées représentant tous les personnages des chansons de geste et de l’histoire de l’unité italienne et des guerres siciliennes. VISITE AU LAOS (20 AU 22 FÉVRIER 2011) Mercredi, 23 Février 2011 Arrivé à Vientiane le 20 février où je retrouve Marc Villard, conseiller AFE de la circonscription, président de la commission des finances de l’AFE et candidat du PS à l’élection législative dans la 11ème circonscription qui m’accompagnera pendant toute la mission. L’après midi est consacré à une rencontre avec des Français au Centre de Langue Française. Un projet de société de Bienfaisance est évoqué. Le Laos est un pays relativement petit (6 millions d’habitants), enclavé entre le Vietnam, le Cambodge, la Chine mais qui dispose de ressources minières et énergétiques considérables grâce aux pluies importantes dans le Nord. Il a également un potentiel agricole important. Gouverné par un parti communiste partagé entre les PC chinois et nord-vietnamien, il a également instauré une « économie sociale de marché ». Les relations avec la France sont bonnes mais à un niveau modeste sur le plan économique. Le soir, dîner autour de l’ambassadeur, M. François Sénémaud. Lundi 21 février Petit-déjeuner à la Résidence avec l’ambassadeur, M. Jean-Pierre Galland, conseiller culturel et de coopération, M. Éric Ducarois, chef adjoint de chancellerie et M. Marc Villard, pour faire le point sur la situation politique au Laos et sur les questions concernant la communauté française. Celle-ci comprend 1800 inscrits, en croissance rapide depuis 5 ans. Peu de binationaux car la double nationalité n’a pas été autorisée par la partie lao jusqu’à maintenant. Nous visitons ensuite le centre médical français (ancien CMS devenu privé) dirigé par le docteur JeanMarie Hospied. C’est un modèle qui peut être intéressant à condition de pouvoir toucher une population suffisamment importante pour assurer l’équilibre financier (4000 visites par mois à Vientiane). Il offre de plusieurs services médicaux (médecin généraliste, dentiste, psychologue, laboratoire d’analyse) à la communauté, mais les cas les plus graves doivent être traités en Thaïlande (de l’autre côté du Mékong). Nous tenons ensuite une réunion avec les milieux d’affaires et investisseurs français au Laos (les conseillers du commerce extérieur : MM. Viboun Sihachakr, Francis Chagnaud, Jean Pierre Grzelczyk, Alain Daout, Guy Apovy, Remi Berthet ainsi que Mlle Clotilde Honnart) anciennement regroupés au sein de la Chambre de commerce franco-laotienne qui s’est auto-dissoute récemment. L’idée est de créer à la place une chambre de commerce européenne (Eurocham) en commun avec les entreprises allemandes. Affaire à suivre… Il y a peu d’entreprises « françaises » (c.-à-d. détenues par un Français), une trentaine, sans doute parce que le marché est petit, peu solvable et la main d’œuvre peu formée et peu industrieuse. Même les grandes entreprises ne sont pas très présentes, y compris sur les appels d’offres miniers. La crainte est de voir les entreprises chinoises se tailler la part du lion dans ces marchés. L’après midi, visite du Centre de Langue Française (qui s’autofinance à 50% grâce aux cours de français) et entretien avec des enseignants de français (CDD mais évolution défavorable des salaires). Visite du lycée Josué Hoffet (depuis 2007), en vacances scolaires. Lycée conventionné par l’AEFE. Il scolarise près de 380 élèves, de la maternelle à la terminale. Il existe un projet d’extension qui bute pour le moment sur l’achat d’un terrain approprié (qui sera payé par l’AEFE). La construction sera financée par le comité de gestion en partie en autofinancement et en emprunt. Mardi 22 février Départ pour le Cambodge. VISITE AU CAMBODGE (22 ET 23 FÉVRIER) Mercredi, 23 Février 2011 Marc Villard et moi-même arrivons le 22 février du Laos. Nous sommes accueillis par M. Roger Brattin, consul et Mme Laurence Bernardi, premier secrétaire. Puis nous rencontrons Bruno Quillet, président de Français du Monde. L’après-midi, permanence au consulat pour la communauté française. Une dizaine de nos compatriotes viennent nous voir. M. Christian Connan, notre ambassadeur, nous rejoint pour faire un tour d’horizon. Visite rapide de la chancellerie consulaire : 3400 inscrits (et plus probablement 1000 non inscrits). Communauté binationale à 50%, plutôt jeune. Nous rejoignons ensuite la communauté d’affaires pour un café-rencontre à l’hôtel Raffles. La formule, pourtant intéressante, ne trouve pas son public puisque 2 chefs d’entreprise, membres du bureau de la chambre de commerce, sont là ainsi que la jeune directrice. Il est envisagé de reprendre les activités d’Ubifrance qui doit fermer ses opérations sur le Cambodge comme au Laos. La situation économique est meilleure au Cambodge qu’au Laos : le marché est deux fois plus grand, l’ouverture aux pays voisins et à l’ASEAN est plus avancée. Une présence très prédominante de la Chine et une certaine timidité des entreprises ne sont pas très positives. S’y ajoute le retrait de la France de presque toutes ses activités politiques, de coopération, d’enseignement, ... qui est clairement perçu par les Cambodgiens et les poussent à se tourner vers d’autres pays. Le 23 février Visite du lycée français René Descartes Nous sommes reçus par Mme Catherine Mancip, la Conseillère de coopération et d’action culturelle, le comité parental de gestion (Mme Richardson, MM. Prun Phoem, Pierre Kogan), Mme Sylvie Depelch, directrice du primaire et leurs collaborateurs. Le lycée scolarise 650 élèves dont 450 dans le primaire avec 70% d’enfants français dont la moitié de binationaux), 25% d’enfants khmers et 5% de nationalité tierce. L’écolage moyen est de l’ordre de 3000 € par an. Il ya un projet d’extension du lycée jusqu’à 1000 élèves en 2020 qui se ferait en plusieurs tranches dont une première pour le primaire dès la rentrée prochaine. Le coût total est estimé à 2 millions d’euros financés en fonds propres à 450 000 $ et par un emprunt de 1,5 million. Il serait utile que le comité de gestion ait la garantie de l’ANEFE pour ce prêt. Deux questions doivent également, à mon sens, être étudiées : le statut juridique du comité de gestion, aujourd’hui association 1901 de droit français, mais également employeur et ayant une activité financiarisée la propriété des terrains, actuellement à l’Etat français, mais non à l ‘AEFE Nous rencontrons ensuite l’association France Volontaires avec M. Mathieu Bernardi, attaché de coopération où nous sommes accueillis par la responsable nationale, Mme Chinda Peou Déprès. La structure coordonne les 500 volontaires qui sont au Cambodge dans un grand nombre de projets et s’efforce d’assurer un suivi de leur activité et de leur situation personnelle. Il ya là un grand gisement de compétences et d’enthousiasme de notre jeunesse. M. Christian Connan, ambassadeur nous reçoit ensuite à déjeuner. Ceci est une occasion pour nous de rencontrer une dizaine de nos compatriotes engagés dans différents secteurs d’activité (associations, bienfaisance, affaires, ONG, ...) et d’avoir un bon débat avec eux. L’après midi, visite du centre culturel français où nous sommes accueillis par MM. Olivier Planchon, attaché culturel et directeur-adjoint du Centre culturel français et Jérôme Labeur, secrétaire général. C’est un assez grand centre avec 12000 inscriptions (essentiellement des étudiants) par an aux cours de langues, qui s’autofinance à 60%. Il offre dans deux bâtiments agréables tous les services habituels : médiathèque, salle de spectacle, bibliothèque, galerie d’exposition, ... Deux difficultés sont devant le centre : le renouvellement de son bail plutôt favorable et sa transformation en Institut français selon la nouvelle loi sur CultureFrance. Il est de plus sur la liste des 13 Instituts « expérimentaux » qui seront directement rattachés à l’ÉPIC de Paris. Parmi les problèmes à résoudre : le transfert du personnel sur un nouveau statut et le fait que plusieurs des personnels détachés devront décider entre ce transfert et le retour en France, les questions fiscales liées au statut d’ÉPIC, la propriété des différents biens, gestion de nouvelles activités de coopération puisque concomitamment le Service de coopération et d'action culturelle (SCAC) devrait disparaître, le recrutement d’un directeur non fonctionnaire. En même temps, il sera intéressant de voir si le rattachement à CultureFrance apportera une amélioration dans la politique culturelle. Départ pour la Thaïlande. VISITE EN THAÏLANDE (23 AU 25 FÉVRIER) Dimanche, 27 Février 2011 Arrivés le 23 février en provenance de Phnom Penh (lire le compte-rendu de la visite au Cambodge), Marc Villard et moi nous retrouvons Michel Testard et Mme Sophie Renaud, consule. Le 24 février Petit déjeuner avec le Dr Jingjai, Président du conseil et Mme Keefe, directrice générale de l’Alliance française. Ils me font part de la vente du site sur lequel est implantée l’Alliance et du projet d’un financement – engagement de la République – d’un nouveau site et d’un nouveau bâtiment pour l’Alliance française. Je leur donne des noms de personnes à voir lors d’une prochaine mission à Paris pour s’assurer du bon développement de cette affaire. L’Ambassadeur nous invite à une rencontre-déjeuner avec les responsables d’ilots (plus d’une quarantaine) après la réunion de comité de sécurité. La Thaïlande, malgré ses apparences agréables, reste un pays à risques tant pour les événements politiques que pour les catastrophes naturelles. L’après midi, participation au conseil de l’association de bienfaisance en Thaïlande avec, entre autres administrateurs, M. Patrick Auger, président, Thierry Lefèvre, secrétaire général, Mme Sophie Renaud, consule, Mme Delévaud pour l’UFE, M. Daniel Sztanke, pour FdM-ADFE et Michel Testard, conseiller AFE. Le conseil passe en revue une dizaine de cas de Français en difficulté. Puis rencontre avec les milieux d’affaires (Mission économique et chambre de commerce francothaïe présidée par M. Franck Fougère) suivie du pot mensuel « sur le zinc ». La Chambre de commerce représente plus de 250 entreprises dont une soixantaine PME franco-thaïes. Elle développe ses services aux entreprises et anime une bourse à l’emploi (50 placements par an).Nous évoquons les questions fiscales, les investissements étrangers, la formation, ... Le climat est globalement très favorable aux investissements étrangers et la vie économique plutôt facile. Soirée très amicale avec une cinquantaine d’amis de Français du Monde et les deux conseillers AFE, soirée qui me permet de rencontrer de nombreux compatriotes d’origine et d’engagement différents. Le 25 février Visite à la communauté française de Pattaya Réunion organisée par la section Français du Monde - ADFE et la participation du Club Ensemble, avec une quarantaine de participants. Nous discutons des questions fiscales, des pensions, des retraites, des problèmes de visas pour les conjoints et enfants Thais, du manque de Consul Honoraire, etc. Visite et déjeuner au « Bangkok Hospital Pattaya » établissement haut de gamme qui souhaite un accord de prise en charge avec la CFE qui faciliterait les soins pour notre communauté française. Réunion chez l’ami Sztanke avec quelques amis pour faire le point de la visite. Retour à Bangkok et dîner avec l’ambassadeur, M. Gildas Le Lidec, M. Yann Pradeau, premier conseiller et Mme Sophie Renaud, consule. Nous faisons le point des questions qui nous ont été posées par la communauté française pendant notre séjour. D’une façon générale, la situation politique en Thaïlande est plus préoccupante que la situation économique florissante. Un risque de crise sociale et politique existe qui sera d’actualité au moment de la mort du roi, très vénéré. VISITE AU JAPON APRÈS LE SÉISME, LE TSUNAMI ET LA CATASTROPHE DE FUKUSHIMA (20 AU 22 AVRIL 2011) Samedi, 23 Avril 2011 Arrivés à Tokyo en début de soirée le 20 avril, René Aicardi, notre conseiller AFE pour la région, et moi-même sommes accueillis à Narita par M. Philippe Martin, Consul de France qui a organisé notre séjour et nous accompagnera dans la plupart des visites avec beaucoup de compétence et de gentillesse. Nous commençons par un dîner japonais qui regroupe plusieurs associations (Français du MondeADFE, AF-FCPE, Associations familiales) et syndicats et une trentaine de convives. J’explique l’objet de notre visite qui est de rencontrer la communauté, de l’assurer du soutien de la France et de comprendre les difficultés qu’elle peut rencontrer. Chacun explique sa façon de ressentir les choses : retour ou non de la famille et des enfants, avenir du lycée, emploi, crainte du nucléaire et traçabilité alimentaire. J’insiste sur le fait que dans des périodes de crise, la solidarité et la participation à des actions de soutien comme la caravane des chefs français doivent être la règle. René souligne l’action exemplaire à nos yeux de la manière dont l’ambassade et le consulat ont géré cette crise difficile. Le 21 avril, nous commençons la journée par une visite à l’Institut franco-japonais dirigé par M. Robert Lacombe. Le bâtiment ancien (1952) a souffert dans le tremblement de terre. L’idéal serait de pouvoir en construire un nouveau sur le même site, sans doute dans une opération « public-privé » si la conjoncture permet encore ce type d’opération. Nous rencontrons également la représentante du personnel qui s’inquiète de la baisse du nombre d’inscrits. M. Louis-Michel Morris, Ministre conseiller, Chef des Services Économiques pour le Japon et la Corée, nous fait un tableau de la situation économique. Il est probable que la croissance économique sera pour 2011 sera entre -1 % et 0. Un des problèmes majeurs est la fourniture d’énergie et d’électricité puisque 13 centrales sur 54 ont été fermées. Il manquera environ 20% d’électricité cet été (35% est d’origine nucléaire). Sur le plan industriel, le Japon s’est positionné depuis plusieurs années sur la production de produits et composants de haute technicité dont il a le monopole mondial (par ex. certains composants en fibre de carbone, les dérailleurs de vélo, les cuves nucléaires, l’électronique de contrôle des moteurs automobiles, …). Le budget à venir (2011-2012) aura un déficit de 8% malgré des coupures importantes sur les allocations familiales et la baisse des salaires de fonctionnaires. L’endettement public qui est de 200% augmentera du fait du financement de grands travaux de reconstruction à la suite des tremblements de terre et tsunami. M. Christophe Grignon, Directeur de l’AFII (Agence française pour les investissements internationaux) nous fait un tableau des investissements japonais en France. Une trentaine de projets par an sont concrétisés (pour moitié nouveaux, pour moitié accroissement d’existants). 2011 se caractérise par la volonté du Japon de diversifier ses risques dans le domaine de la chimie et de l’automobile. Plusieurs régions françaises sont actives avec parfois leur propre représentation. M. Philippe Bardol, Directeur, complète par l’action de la Mission économique-Ubifrance. La crise ouvre de nouvelles possibilités pour les entreprises françaises (radioprotection, traçabilité alimentaire, gestion des risques industriels, …) alors que les secteurs plus traditionnels comme le luxe, l’hôtellerie, la restauration, les vins et spiritueux souffrent. Le Japon a également la nécessité de restaurer une image extérieure ternie. M. Philippe Faure, notre Ambassadeur nous reçoit ensuite. Il nous explique que 1500 Français environ ont quitté Tokyo très rapidement sur recommandation de leur entreprise (beaucoup d’entreprises n’ont pas ré-ouvert avant plusieurs jours). L’ambassade, elle, a conseillé aux Français qui n’avaient pas de raison impérative de rester de s’éloigner de Tokyo pour quelques jours. Les avions envoyés par Paris quelques jours plus tard ont rapatrié environ 1000 personnes. Sont restés beaucoup de ceux qui n’avaient pas la possibilité de séjourner à l’étranger ou dans un hôtel du sud du Japon. Il y a eu un mouvement limité « accusant » les Français d’avoir « déserté » le Japon à un moment difficile mais il est maintenant semble t il, derrière nous. Il rend hommage au travail de nombreux bénévoles et souligne l’action très engagée de Thierry Consigny, conseiller AFE, auquel nous nous associons avec plaisir. Après un déjeuner à l’ambassade qui regroupe plusieurs associations et conseillers autour de M. Faure et qui est consacré en grande partie au lycée, nous rencontrons MM. Benoît Guidée et François Maizières, Conseiller culturel et Adjoint. Mme Florence Rivière-Bourhis, Conseillère scientifique brosse un tableau de notre coopération scientifique dans certains domaines d’excellence pour le Japon comme la cancérologie, le vieillissement, la robotique. M. Pierre-Yves Cordier, Conseiller nucléaire nous donne des informations sur la catastrophe de Fukushima. Il confirme que les « rolling black outs », les coupures sélectives d’électricité, vont reprendre en juillet avec les chaleurs et l’utilisation de la climatisation. De plus un certain nombre d’installations thermiques classiques (gaz, charbon, fuel) ont été endommagées par le tsunami. Des moyens de production provisoires (turbines à gaz) vont être mis en œuvre mais sans parvenir à satisfaire la demande. Il faudra également mettre en œuvre des réductions d’utilisation d’électricité significatives : cela fera du Japon une économie pilote en ce domaine. De toute évidence TEPCO et le gouvernement n’ont pas su faire face à la crise en ses tous débuts même si par la suite ils ont repris les choses en main. Leur communication a été désastreuse et jeté le doute sur la fiabilité des informations. Enfin il faut se souvenir que sur le plan technique, les centrales de Fukushima ont été conçues il y a 50 ans et datent. Pour l’immédiat, Areva va dans les tous prochains jours commencer le traitement des 40 ou 50 000 tonnes d’eau de refroidissement contaminée qui stagnent sur le sol et le sous sol des trois centrales. Il souligne le rôle actif et positif de l’IRSN français qui a rassuré la communauté en publiant des mesures fiables et des évaluations raisonnées. La collaboration de l’ASN a été semble t il plus délicate à obtenir. Il faudra probablement plusieurs années (5 à 6 ans) pour comprendre l’ensemble des phénomènes qui se sont déroulés et en tirer tous les enseignements. L’opinion publique japonaise est certes beaucoup plus sensibilisés au risque nucléaire mais ne semble pas le rejeter complètement : le débat sur cette question essentielle doit se poursuivre. Nous nous rendons ensuite à la Chambre de Commerce et d'Industrie Française du Japon dirigée par M. Nicolas Bonnardel. La CCIFJ évalue régulièrement le moral et les intentions de ses adhérents au Japon. Elle considère que le Japon devra inventer un nouveau modèle de société à utilisation moins intense d’énergie et peut devenir un laboratoire pour le monde, couplé avec son développement en société « holding » : les capitaux restent au Japon et les usines de production sont décentralisées à travers le monde. Des domaines comme les matériaux de construction, la chaine de traçabilité alimentaire, le e-commerce vont se développer. Enfin un gros effort devra être fait pour restaurer la confiance dans l’économie et l’image du Japon dans les pays européens et en France. Je prendrai contact à cet égard avec l’ambassade du Japon en France. Le soir, en présence de M. le Consul, nous tenons une réunion avec plusieurs associations : l’Association des Français du Japon (M. Yves Alemany), l’Association des familles franco-japonaises du Japon (Florence Costa Kageyama ), M. Thierry Consigny (conseiller AFE, UFE). Malheureusement l’association Français du Monde-ADFE est une nouvelle fois absente. La discussion porte surtout sur le fonctionnement du plan de sécurité. Sur une centaine d’ilotiers potentiels, 75 sont réellement nommés. Mais la violence de la crise fait qu’une partie d’entre eux ont quitté Tokyo pour des raisons tout à fait respectables de sécurité de leurs familles et d’eux-mêmes. Il n’en demeure pas moins qu’il faut faire fonctionner le réseau. Une crise de jour comme celle-ci est beaucoup plus difficile à gérer car les transports en commun sont arrêtés, les voitures ne peuvent plus circuler. Les écoles ont dû garder les enfants souvent jusqu’au lendemain. Le consulat a passé plusieurs jours à rechercher des Français signalés par leurs familles en France mais non déclarés. Il serait utile d’étudier le renforcement du système d’enregistrement (volontaire) ARIANE qui donne au moins une adresse, un mél, un téléphone. Enfin une personne du consulat devrait être dédiée aux contacts et à l’information des ilotiers. Le soir un agréable dîner coréen nous réunit avec le Consul, Mme Emmanuelle Marchand, Premier Secrétaire, Mme Sandra Cohen, Vice-consule, et René Aicardi. Nous faisons le point longuement sur la situation des enfants franco-japonais et sur les possibilités d’une ratification de la convention de La Haye par le Japon. La réunion extraordinaire du comité de suivi franco-japonais qui se tiendra le 28 avril sera à cet égard utile. Nous passons la matinée du vendredi 22 avril au lycée français sur le site de Ryohoku. Rencontre d’abord avec le proviseur M. Michel Sauzet et le proviseur adjoint, M. Guillaume Jublot, qui remplace le proviseur adjoint rentré définitivement en France à la suite du tremblement de terre ainsi que la directrice du primaire (curieusement, ce sont les deux seuls cas). Le lycée a géré la crise en gardant les élèves et en les faisant dormir sur place (il n’y avait plus de moyens de transport). Ré-ouvert le 4 avril, le lycée compte actuellement 557 élèves. Le directeur en espère 600 après la Golden week (après Pâques) et 750 à la rentrée de septembre, c'est-à-dire une diminution de l’ordre de 200 par rapport à la situation précédente (à noter qu’il y a 120 bourses et 60 PEC). Si tel est le cas, 5 classes de primaire et 2 du secondaire seront fermées provisoirement. Le projet du nouveau lycée à ne doit pas être remis en cause puisque le déménagement devrait se faire à la rentrée 2012. Il y a donc maintenant une situation de trésorerie tendue avec un déficit attendu de 2,7 millions d’euros cette année. Ce déficit devrait être couvert par une subvention de l’AEFE et, sans doute, par une contribution des réserves de l’établissement. Il n’est pas prévu d’augmentation des frais de scolarité pour 2011. À moyen terme, si l’on veut atteindre les 1200 élèves prévus, il sera nécessaire de faire venir de nouveaux « publics » au lycée : enfants japonais, européens d’autres pays de l’Union, filière technique (hôtellerie, restauration, création, mode, luxe, …) ainsi que la possibilité d’un internat pour les enfants de famille éloignées de Tokyo. J’ai bien conscience que ceci n’est pas dans la culture pédagogique de l’AEFE qui reste très classique (scolarité d’excellence, baccalauréat avec mention, classes préparatoires), la volonté de l’AEFE se renforçant des angoisses des parents. Ce sera certainement un rude débat entre les parents, l’AEFE, l’Ambassade. A suivre … Je fais ensuite un exposé devant les élèves de terminale sur le métier de sénateur puis nous recevons les associations de parents d’élèves qui souhaitent confirmation de la stabilité des écolages pour la prochaine rentrée et qui mettent en avant l’idée d’une personnalisation du coefficient K. L’après midi, nous rencontrons l’ancienne sénatrice Yoriko Madoka (que j’ai déjà vue à plusieurs reprises au parlement), membre du PD qui est très engagée dans le combat des droits de la femme et sur la question des enfants de couples séparés. Elle anime un réseau considérable (5000 personnes) qui milite pour ces valeurs. Elle souligne l’opposition des féministes à la ratification de la convention de La Haye dans la crainte que celle-ci permette de séparer beaucoup plus facilement la mère de son enfant. La tradition japonaise a été jusque dans les années 60 que ce soit le père qui garde l’enfant en cas de séparation. La pratique actuelle où la garde maternelle est quasi monopolistique est donc vécue comme une victoire des droits de la femme et la convention de La Haye, dans cette perspective, comme une menace contre les mères. Le divorce au Japon n’est pas prononcé par un juge mais un simple « contrat » entre les deux époux, signé et déposé à la mairie (comme le mariage). Il ne comprend pas, ou rarement, les modalités de la séparation : biens communs, enfants, … 8% seulement font appel à un médiateur, et 2% au juge. Nous rencontrons ensuite Mme Nishimura Chinami ancienne vice ministre des affaires étrangères et député de Niigata, influente au sein du PD. Elle insiste elle aussi sur la prévention et la poursuite des violences conjugales, ce qui est une manière de ne pas répondre à la question des enfants « kidnappés »par leur mère japonaise. Elle souhaite un développement de la médiation familiale. Elle pense que la ratification de La Haye est en bonne voie mais prendra du temps car la procédure parlementaire est longue (sic !). Le soir nous organisons une réunion débat à l’ambassade avec une bonne centaine de nos concitoyens : René Aicardi et moi-même expliquons le but de notre visite, les enseignements que nous en tirons puis nous répondons aux nombreuses questions : fiscalité, traçabilité, ilotage, élections à venir, licenciements abusifs, … L’ambassadeur fournit à plusieurs reprises des explications bien utiles sur la position de la France. Dîner de départ avec Thierry Consigny, qui a été particulièrement actif pendant ces récentes difficultés, sa collaboratrice, René et un haut fonctionnaire japonais M. Watanabe qui prépare un projet de loi réformant le code de la famille. Départ pour Paris de l’aéroport d’Haneda, beaucoup plus commode Vous pouvez également lire tous les articles de mon site sur le Japon après le séisme, le tsunami et catastrophe nucléaire en cliquant ici. VISITE AUX ÉMIRATS ARABES UNIS DU 8 AU 11 MAI 2011 Jeudi, 12 Mai 2011 À l’arrivée dans la soirée du 8 à Abou Dhabi, je retrouve Élisabeth Rayer, notre conseillère AFE de la circonscription ainsi quez M. Gilles Bervillé, notre consul. Un peu plus tard, également, Jean Daniel Chaoui, candidat aux législatives sur la 10ème circonscription qui inclut les pays du Golfe persique. Nous ferons toutes les visites ensemble. Lundi 9 mai Petit déjeuner avec M. Alain Azouaou, notre ambassadeur à Abou Dhabi (pour une courte présentation de cette fédération de 7 émirats indépendants voir ici). Participent à la réunion MM. Pierre-Denis Lablanquie, chargé de mission financier, correspondant AFII, un des conseillers de l’ambassade, D. Morisset, attaché d’armement, David Bertolotti, Conseiller de coopération et d’action culturelle, Raphaël Juge, attaché de sécurité intérieure, Gilles Bervillé, consul. Nos relations bilatérales sont excellentes. En témoignent la création d’une base militaire française importante (air, mer, terre) ainsi que le développement d’une Sorbonne d’Abou Dhabi soutenue par nos universités parisiennes. De même la sortie de terre d’un Louvre d’Abou Dhabi va dans ce sens. En matière économique, la concurrence est rude : nous avons perdu l’appel d’offres pour une centrale nucléaire (à ma connaissance à cause du prix mais aussi pour nos divisions internes entre les grandes entreprises françaises concernées). Nos positions restent à peu près constantes sur les grands appels d’offres mais nous reculons globalement. Le gouvernement investit dans des technologies de pointe : énergies renouvelables, économie de la connaissance, nucléaire civil, mais aussi industries lourdes : aluminium, aéronautique, semiconducteur, pétrochimie, … Sur le plan diplomatique, les ÉAU considèrent qu’ils font face à trois risques : L’Iran à la fois sur le plan nucléaire et par sa politique d’ingérence régionale La prédominance amicale mais forte de l’Arabie saoudite Les crises du monde arabe ou musulman : Afghanistan, Palestine, Pakistan, Libye où ils sont engagés militairement La coopération policière fonctionne bien dans les domaines de la drogue et de la lutte anti terroriste. En matière d’enseignement et de culture, une réforme du système national d’enseignement – peu performant- est en cours. Le gouvernement émirati a fait appel, pour le supérieur, à plusieurs universités étrangères (Sorbonne, INSEAD, NYC, Imperial College, …). Dans le secondaire, il n’y a pas d’enseignement d’une seconde langue vivante (donc pas de français). La communauté française compte 6 à 7000 personnes (4200 enregistrés, 2500 sur la liste électorale consulaire) et est composée de jeunes et actifs. La CCPAS n’a qu’un cas, et une centaine bourses sont accordées chaque année (40 PEC). Il y a 10000 demandes de visas par an qu’il est prévu d’externaliser. Le consulat est installé dans une villa peu commode et devenue rapidement trop petite. Il existe plusieurs projets de nouvelle implantation immobilière. Nous visitons ensuite le nouveau campus de la Sorbonne d’Abou Dhabi et sommes reçus par son directeur, le professeur Jean-Yves de Cara. Le projet est entièrement de droit émirati et financé par le gouvernement (en fonctionnement comme en investissement). Les installations sont magnifiques et créent un cadre idéal pour les 600 étudiants (il est prévu de monter à terme à 2000). 30 % des étudiants sont émiratis et il y a 60 nationalités sur le campus. Après une année d’apprentissage de la langue, deux voies sont ouvertes sciences humaines (littérature, histoire de l’art, géographie, …) et sciences humaines (sciences économiques, droit, sciences politiques). Un beau projet qui porte haut les matières où la France a des compétences et qui sert notre langue et notre culture. À l’Alliance française, nous visitons les locaux devenus trop petits pour accueillir tous les étudiants (1200 par an), situation à laquelle s’ajoute le manque cruel de parking (absolument nécessaire dans une ville avec peu de transports en commun). La situation juridique de l’Alliance mérite également d’être revue, le droit local ne permettant pas à des associations (type 1901) de fonctionner. Le regroupement dans l’Institut français nouvellement créé (sous forme d’EPIC) permettrait sans doute de continuer l’activité mais sans le label alliance française et avec le risque de tomber sous les fourches caudines de la RGPP (pas de possibilité de recruter). Mardi 10 mai Le matin visite du lycée Louis Massignon. Nous sommes reçus par le proviseur M. Gérard Aubertel et son équipe de direction. M. David Bertolotti, Conseiller de coopération et d’action culturelle, assiste à la réunion. Le lycée compte actuellement 1500 élèves dont 700 dans le primaire et se voit confronter à une demande forte (1650 pour la prochaine rentrée). Les frais de scolarité vont de 3700 € à 5500 €. Il n’y a qu’une vingtaine de bourses. Le principal problème est de trouver le financement du développement du lycée. Dans les conditions où se trouve actuellement l’AEFE qui est plafonnée en termes d’emplois et ne peut plus emprunter pour financer les constructions, il n’y a guère de solution publique. C’est sans doute l’objectif poursuivi par le gouvernement. Pour le moment, je ne vois pas d’autre solution qu’une initiative privée avec un financement des parents et des entreprises. Resterait le choix d’un opérateur : la MLF ou un autre. Puis visite de l’ (établissement homologué affilié à la Mission laïque française), dirigée par M. Pierre Larzul et Élisabeth Rayer. L’école va jusqu’au collège (840 élèves) et opère la répartition des effectifs en commun avec Massignon. Elle est gérée par l’AFLEC (association franco libanaise pour l’éducation et la culture) avec un appui pédagogique de la MLF. 50% des effectifs sont des recrutés directs. Là encore l’école est confrontée à une demande très forte et devra refuser certaines inscriptions. Elle cherche à s’agrandir en prenant possession d’une école émiratie voisine. Nous déjeunons avec Mme Marion Guth, Chargée de mission financière, Conseillère régionale INPI pour les questions de propriété intellectuelle, M. Anthony Brelet attaché douanier et les représentants des grandes marques : Alexander Liske (Ford) Adulla Hasayen (Nokia) et le représentant de LVMH. Nous faisons le point sur la lutte contre la contrefaçon (voir la note du Trésor de septembre 2010 sur la propriété intellectuelle et la contrefaçon aux Émirats arabes unis). Départ pour El Aïn à 150 km à l’est d’Abou Dhabi, oasis sur la frontière omanaise. C’est une ville en plein essor et plusieurs entreprises françaises s’y installent. Nous visitons notre petite école (annexe de Theodore Monod) dont M. François Trégouët est le directeur. Elle compte actuellement 33 enfants (primaire) et devrait progressivement atteindre la centaine. À l’occasion d’un prochain déménagement (elle est en effet logée dans une villa qui devient inappropriée), elle devrait devenir indépendante. Son avenir dépend de sa capacité à équilibrer ses comptes. Il en est de même pour l’Alliance française, dirigée par Mme Ketty Laurent, installée à l’étage qui compte 200 inscrits. Compte-tenu de la taille de communauté française (35 inscrits et peut être 70 en tout), une réflexion sur l’avenir doit être menée. Mercredi 11 mai Nous partons tôt pour Dubaï sur une autoroute à 6 ou 7 voies, passant devant le site du futur Louvre d’Abu Dhabi, sur l’île des musées qui comprendra de nombreux autres musées. Nous passons devant le circuit de formule 1 et plusieurs stades gigantesques. Dubaï est un gigantesque chantier de construction de tours de bureaux et d’habitations, souvent très belles et originales. Une partie de la rente pétrolière y est investie mas aussi le fruit du commerce qui est la vraie richesse de Dubaï. Par ses ports et par son aéroport, parmi les premiers du monde, elle est devenue une place centrale logistique et de répartition des flux commerciaux entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Ceci fait réfléchir au modèle de développement d’un petit pays (1 million d’habitant) qui, doté d’une ressource pétrolière importante, investit tellement massivement qu’il doit faire venir 7 millions de travailleurs étrangers. C’est une forme de délocalisation mais à domicile. Que penser d’une croissance qui est entièrement « extérieure » par le financement et par les hommes. Quelle identité nationale peut-il rester pour les citoyens du pays ? Et même si cette politique montre la volonté de préparer l’avenir, quelle fierté peuvent-ils en retirer ? Notre première visite est pour le lycée français international, ouvert il y a 8 ans qui compte 1300 élèves dont 180 dans le secondaire. Il est géré par l’AFLEC en liaison avec la Mission laïque française : son proviseur est M. Christophe Troucat. Là aussi une forte croissance est prévue (10% par an) avec près de la moitié d’enfants français. La construction d’une nouvelle aile est programmée sur le site actuel (club Al Nasr) mais qui sera rapidement remplie. Accueil au consulat général de Dubaï par M. Éric Giraud-Telme, le consul général. La communauté a grandi considérablement ces dernières années (12% cette année) et atteint 9000 inscrits (+ 4000). Parmi les nouveaux profils de Français, des jeunes qui cherchent à créer leur entreprise, ce qui est nouveau. Le consulat va déménager dans les tous prochains jours dans une nouvelle implantation mieux adaptée. Il compte 17 employés (dont 7 MAE) .La communauté a globalement peu de difficultés : 70 bourses et quelques allocations de solidarité. Puis au déjeuner, rencontre avec des représentants de notre communauté française : Sylvain Hijazi, conseiller du commerce extérieur, responsable d’Alsthom ; Laurent Rigaud, responsable de l’hôtel JAL tower Dubaï, et président de l’UFE ; la directrice de l’Alliance française, Mme Dominique Chevalier-Wixler, les deux proviseurs, MM. Christophe Troucat et Jean Marion. L’Alliance française compte 2500 inscrits pour l’année. Et cherche à se positionner comme centre français d’activités culturelles. Quoiqu’elle soit dans la même situation de vide juridique que celle d’Abou Dhabi, ceci ne pose pas, semble-t-il, de problème ni pour la gestion ni même pour les développements à venir. Nous visitons ensuite le lycée Georges Pompidou, dirigé par Jean Marion, ancien responsable de l’AEFE pour la région. C’est un bel établissement à l’architecture originale. Le problème principal est celui de la croissance des effectifs et de la nécessité de construire une nouvelle école primaire. Le comité de gestion (Mme Nicole Aroyo et M. Laurent Rigaud) propose un système mixte de donations et d’achat par les entreprises de blocs de plusieurs années pour un élève. Les entreprises garantissent ainsi à leurs agents expatriés ou autres une place à l’école, ce qui devient un élément important de la décision d’expatriation, dans une situation où plusieurs centaines de places manquent pour les enfants français et ayant-droits. La décision sur le montage financier devrait être prise rapidement. Le soir, une réception est offerte par M. l’Ambassadeur à la communauté française Elle me permet de saluer les trois conseillers AFE (Mme Maryse Laurenti (UFE), M. Guy Makki (UFE), Mme Élisabeth Rayer (Français du Monde)) ainsi que de présenter Jean-Daniel Chaoui, notre candidat à l’élection législative sur la 10ème circonscription. Un séjour instructif qui m’a permis de découvrir un pays au modèle économique et sociétal original. J’ai regretté de n’avoir pu – malgré plusieurs demandes –rencontrer aucun chef d’entreprise ni responsable de Chambre de commerce ou de club d’investisseur français, sans doute trop pris ! Plus souciant est le manque de places dans les écoles françaises publiques ou homologuées. La difficulté à mettre en place des solutions alternatives ne permet de voir clairement l’avenir et la crainte que chacun d’entre nous peut avoir, c’est de voir nos enfants français scolarisés dans des établissements anglophones, ce qui l’exact contraire de la politique que nous voudrions suivre. Il y a là un problème politique majeur et qui dépasse les Émirats arabes unis. COMPTE RENDU DE VISITE À MADAGASCAR (19 AU 26 JUIN 2011) Lundi, 27 Juin 2011 Arrivé le 19 juin à Ivato, je suis accueilli par Jean Daniel Chaoui notre conseiller élu pour la région et candidat du PS pour la 10ème circonscription avec qui je ferai l’ensemble de la visite. Le 20, nous partons de bonne heure pour Antalaha, sur la côte nord-est, où nous sommes accueillis par Mme la Consule honoraire (Mme Edwige Amphoux) et par M. Patrick Guerra représentant de M. Chaoui Un déjeuner avec la consule honoraire, la directrice de l’École française d’Antalaha, Mme Ajavon, M. Ajavon, le président de l’Alliance française, M. Patrick Guerra, président de l’APE gestionnaire de l’école et la vice présidente de celle-ci (Mme Gigi).L’école compte 100 élèves répartis en 6 classes dont 42 Français et 24 boursiers. Les frais d’écolage sont de 600€ par an et seront augmentés de 12% en 2011. La principale difficulté vient de ce l’AEFE a supprimé le poste de directrice enseignante mettant ainsi à la charge de l’APE la rémunération du prochain directeur/trice. Certes l’AEFE fait un effort avec une subvention de 40000€ pour 2011-12, 30000€ pour 2012/13 et 20000€ pour 2013/14. Il est clair toutefois que si le coût de ce directeur est de l’ordre de 40000€ par an, il faudrait une augmentation de 20% par an pendant 3 ans pour générer un revenu permettant d’y faire face, en admettant qu’il n’y ait pas de retrait d’enfants. Cela parait difficile à atteindre. Sinon l’AEFE assure un effort de formation pour les instituteurs et pour l’inspection et pour leur encadrement. Les institutrices que nous voyons ensuite estiment être parmi les plus mal payées du réseau des écoles françaises de Madagascar et souhaitent un effort en la matière. C’est une revendication logique quand l’APE recrute en même temps une directrice enseignante à 10 fois leur salaire mais difficile à satisfaire. Après le déjeuner, nous visitons l’Alliance française qui accueille 800 adhérents avec une petite bibliothèque et une salle de télévision recevant les chaines françaises. Nous rencontrons à cette occasion M. Aimé Risy, le maire d’Antalaha, que nous remercions pour mettre les locaux occupés par l’Alliance gratuitement à disposition. Il nous explique également les difficultés de sa commune (près de 100000 habitants avec les villages satellites) : très grande jeunesse (la population double tous les 15 ans), emplois, création d’entreprise, enclavement (problème de la route vers Diégo). Nous rendons également visite au chef de district (préfet). Le soir, M. Leroy, représentant de la maison Fraise, un des grands de la vanille, nous invite avec un nombre de chefs d’entreprise malgaches et français de la région. Nous parlons du cours de la vanille dont la région est le premier producteur mondial avec 1500 tonnes, cours actuellement très bas (20€ le kilogramme) alors qu’il a dans les années les plus spéculatives avoisiné les 400€. Ce n’est pas une bonne chose et les producteurs s’en détournent pour aller vers le cacao, le clou de girofle, le poivre, ... Les paysans producteurs vendent à de grandes maisons qui s’occupent de l’export. Le 21, déplacement à Sambava, située à 80 km au nord) Visite de l’Alliance française dirigée par Camille Clerchon qui compte 600 apprenants. Elle a un budget autofinancé (40 milllions d’ariary) et une petite subvention de 2400€ pour les événements culturels. Elle est logée à l’étroit dans une villa louée et cherche le financement pour mener un projet de réhabilitation du Bazar Be ex halle du marché qui lui est proposé par la mairie. Le budget serait de l’ordre de 30000€. Je vais étudier la possibilité d’une contribution de la réserve parlementaire. Rencontre avec la communauté française à l’hôtel Andreas, magnifiquement situé au bord de la mer. Une trentaine de nos compatriotes sont présents. Retour à Antalaha pour des entretiens individuels (une dizaine). Nous visitons ensuite les entrepôts de la société Fraise pour comprendre le cycle de préparation de la vanille et ses différentes étapes (ouvrage de référence : le Bouriquet !) Puis le soir nous offrons une réception à l’hôtel Palissandre pour la communauté française d’Antalaha. Mercredi 22 juin En chemin nous nous arrêtons pour visiter la cocoteraie gérée par M. Andréas : 5000 hectares qui produisent du coprah, de l’huile de coco et de l’aliment pour bétail. Départ pour Sambava puis Diego Suarez où nous arrivons avec 4h de retard à cause du vol. Nous tenons immédiatement une réunion au lycée avec les parents d’élèves, les enseignants et le collectif. Le projet de fermeture des trois classes de lycée est une catastrophe pour la communauté française de Diego qui est fortement mobilisée (manifestation de plusieurs centaines de personnes le 11 mai). Les arguments pédagogiques et financiers ne tiennent pas par rapport au fait que la fermeture signifie la diminution puis la fin de la communauté française sur Diego. Nous les encourageons à ne pas baisser les bras. Le soir, réception offerte par M. Jean-Michel MANENT, consul qui nous permet de rencontrer une centaine de Français de la région. Jeudi 23 juin Au petit déjeuner, interview avec les journalistes de la Tribune de Diego, jeune hebdomadaire en langue française pour la région Diana. Nous tenons ensuite une réunion avec les chefs d’entreprise français de la région : La Co.Ma.Die (M. Ludovic Varin), aconage, remorquage et manutention, OSO (M.Eric Douheret), crevettes bio filiale du groupe R&O, le Grand hôtel Colbert qui nous offre aimablement sa belle salle de réunion (M. Daniel Lozes), restaurant La Bodega (M. Cyrille Martinez), hôtel Le Lamenda (M. Pascal Vergnaud), hôtel Royal Beach à la baie des Sakalaves (Lucas Chan), M. Akbaraly Mustafa (quincallerie) et M. Ghislain Gaspard (consulting et représentant de la Réunion). Le principal souci actuellement est la mauvaise gestion des vols Air Madagascar (retards, annulations, …) qui désorganise le tourisme et amène des annulations importantes de séjours. Les autres difficultés sont plus classiques : blocage de la situation politique et administrative, faible activité des tours operators français alors que les Italiens ont plusieurs vols directs sur Nosy Bé, … Le responsable de l’Alliance française, Bruno Duparc, nous présente ensuite son organisation. Nous suivons par une réunion avec ONG actives dans la région : la région Picardie et les départements de La Réunion et du Finistère, CIDR, espaces océan indien (Gaston Mananjara, Caroline Solange, Ronan Le Marec). Nous faisons le point sur les nombreux projets en cours : Projets dans le monde scolaire, intercommunalité, aménagement du territoire, assainissement. Déjeuner avec le consul et départ sur Tananarive (3h de retard !) ; diner avec le comité de campagne. Vendredi 24 juin Je passe la matinée à l’ambassade et au consulat. Nous passons en revue, dans un très bon climat de coopération, un certain nombre de dossiers avec Mme Rosalinde Nguyen, consule adjointe et son équipe. Réunion avec M. Philippe Georgeais, conseiller de coopération et toute son équipe, sur la mise en place de l’Institut français et sur l’évolution du système scolaire à Madagascar. L’Institut français se met en place autour de l’ancien centre culturel Albert Camus auquel s’ajoutent les activités de coopération universitaire et CampusFrance. La difficulté vient de ce que l’EPIC parisien « Institut français » est essentiellement à vocation culturelle et n’intègre pas encore les autres activités. Je rends ensuite visite au Conseil d’administration de l’association Enfants Français de Madagascar (président M. Maurice Cocaud) et de l’Association Française de Solidarité de Tananarive que j’ai pu soutenir grâce à la réserve parlementaire. Déjeuner au restaurant Verdot avec Français du MondeADFE puis l’après midi visite à M. Dolin Rasolosoa, président du conseil supérieur de la transition (Sénat). Il nous reçoit avec son bureau et nous explique la difficulté de cette période d’attente qui dure depuis deux ans et demi. Les demandes successives et répétées de la SADEC, chargée de la médiation entre les 4 composantes (Zafy, Ratsiraka, Ravalomanana et Rajoelina) n’aboutissent pas alors que le pays n’a pas de politique ni d’action suivie de l’État. La proposition de M. Rajoelina d’organiser des élections ne peut donc être tenue. Je redis la nécessité d’expliquer cette politique auprès de l’opinion en Europe et en France et de faire le travail de lobbying nécessaire. Le soir réception offerte par M. l’Ambassadeur à la résidence de France pour la communauté française. Samedi 25 juin Interview au journal Midi Madagascar puis réunion avec le collectif Enseignement de Madagascar. Enfin nous tenons la réunion annuelle de Français du Monde -Adfe (plus de 60 participants) autour de grillades.