Santé, un droit pour tous - Région Ile-de
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Santé, un droit pour tous - Région Ile-de
CHARLÈNE (PAGE 2) BAILAH (PAGE 2) CHAHNAZ (PAGE 3) JÉRÉMY (PAGE 3) JEAN-FRANÇOIS (PAGE 3) ANNE (PAGE 3) YOËL (PAGE 3) HASSANE (PAGE 6) LE JOURNAL DU CONSEIL RÉGIONAL DÉCROCHAGE SCOLAIRE L’Île-de-France se mobilise, le Québec innove. P. 6 HANDICAP Les travaux se multiplient dans les gares pour les rendre accessibles. P. 10 www.iledefrance.fr Déc. 2012 - Janv. 2013 – N° 44 SANTÉ, UN DROIT POUR TOUS ? Face aux inégalités dans l’accès aux soins, le diagnostic d’un médecin, les remèdes de la Région. PERRINE (PAGE 6) DÉC. 2012 - JANv. 2013 L’ACTUALITÉ © Julie Bourges/picturetank À VOUS LA PAROLE ! Lors de la Nuit blanche, j’ai aimé visiter la Cité de l’architecture. Mon regret : l’absence de programmes dans les gares… ’’ Charlène Puthon, Argenteuil (95) © Julie Bourges/picturetank 2 L’ACTUALITÉ Il faut plus promouvoir les formations en alternance auprès des jeunes. Dans le bâtiment notamment, où l’on recrute. ’’ Bailah Soh, Mantes-la-Jolie (78) 02Portrait d’Hanane Lakhal, de l’association Redresser ensemble le Chêne-Pointu. LOGEMENT Hanane Lakhal met ses talents de juriste au service des habitants de la copropriété la plus dégradée de Clichy-sous-Bois. 03Les week-ends sans limites du passe Navigo. Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens. 05De nouveaux espaces de travail partagés. 05Baromètre des Franciliens. DANS LE MONDE 06Décrochage : les leçons de la « Belle Province ». 06Chassé-croisé : Hassane Kassi Kouyaté est venu du Burkina Faso à Paris ; Perrine Rolland est partie au Royaume-Uni. LE DOSSIER 07 LA SANTÉ, UN DROIT POUR TOUS ? 09Se soigner sans se ruiner à Aubervilliers. 09Trois questions à : Laure Lechatellier, vice-présidente. LES INITIATIVES 10Des gares Transilien de plus en plus accessibles. 11Le BTP prend la mesure du défi écologique. L’HISTOIRE 12Penser le territoire, une véritable épopée. 12C’était le 21 décembre 1985 : les premiers Restos du cœur ouvrent en Île-de-France. LES SORTIES 13Nos rendez-vous culture et loisirs. 13L’île des artistes contemporains, à Chatou. LES TRIBUNES 14Expression des groupes politiques. ALENTOURS 16À l’est, du nouveau… grâce au prolongement du T3 entre la porte d’Ivry et celle de la Chapelle. La combattante du Chêne-Pointu S « urtout, n’oubliez pas la réunion à 18 h 30 ! » Hanane Lakhal connaît presque tous les habitants du Chêne-Pointu, à Clichy-sousBois (93). Et, lorsqu’elle en croise un, il est vite question entre eux de son combat. Membre de l’association Re dresser ensemble le ChênePointu (ARECP) depuis 2008, Hanane est toujours aussi ind ignée par la spirale qui entraîne les 6 000 habitants de l’une des copropriétés les plus dégradées de France. Ce triste record se traduit par des façades délabrées, des halls ouverts aux quatre vents, des parties communes où gam badent les rats et pendent les fils électriques… Construite en 1966, cette résidence semble abandonnée, tout comme sa jumelle, l’Étoile du ChênePointu (1 800 logements au total). « En 2010, dans cette barre, un incendie a fait deux victimes, pointe du doigt Hanane. C’est simple : les habi tants n’en peuvent plus. » Car la dégradation du bâti a fait exploser les charges, chose intenable pour des ménages dont les deux tiers vivent sous le seuil de pauvreté. « La se maine dernière, j’ai reçu une mère de famille au RSA qui ne savait pas comment payer ses 2 000 euros de charges trimes trielles », relate Hanane. Le résultat : la résidence a atteint un passif de quatre millions d’euros en 2011. Marchands de sommeil Chaque jour, jusqu’à 20 personnes se succèdent dans le local où la jeune femme tient ses permanences juridiques. Oreille compatissante, elle est aussi la plume qui négocie les échéanciers auprès du syndic et des juges, sollicite les assu- îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 2008, rappelle-t-elle. Le maire, Olivier Klein, nous soutient. Du coup, les choses bougent. » Lancé par l’État et la Région, un premier plan de sauvegarde a permis, en 2011, d’entamer la réfection des toits terrasses qui prenaient l’eau. Autre chantier imminent : le remplacement de 16 ascenseurs, dont certains à l’arrêt depuis sept ans : « Imaginez un peu le quo tidien d’une mamie qui vit au dixième étage ! » Mais le plus grand espoir repose sur le Depuis l’aide annoncée, le sentiment d’abandon se dissipe. On attend du concret. Membre de Redresser ensemble le Chêne-Pointu depuis 2008, Hanane Lakhal voit son combat sur le point d'aboutir. © Stephan Zaubitzer/Picturetank 04Face-à-face : rances, monte les dossiers d’aide juridictionnelle. « On ne peut pas faire ce boulot sans s’investir à 100 %. Pourtant, au début, je ne pensais pas pouvoir supporter toute cette détresse. » Jusqu’en 2007, Hanane menait une vie paisible d’étudiante à la Sorbonne. Titulaire d’un master « Français langues étrangères » et d’un DEA de littérature, elle cherche à compléter son cursus par une formation juridique. Une amie lui parle du Chêne-Pointu et de l’association. Et c’est parti. Elle vient chaque jour de Paris pour s’initier au droit de l’immo bilier auprès de l’avocat de l’ARECP. D’abord bénévole, elle devient l’unique salariée de l’association. Très vite, son implication dépasse le seul appui juridique aux habitants. Avec les plus motivés, elle tente de mobiliser médias et pouvoirs publics. « Nous en sommes à notre troisième manif depuis protocole signé le 17 septembre par l’État, la Ville et la Région. Travaux d’urgence pour les logements, lancement d’études sur les parties communes, opérations de portage pour racheter des appartements et lutter contre les mar chands de sommeil : c’est bel et bien la requalification globale du quartier qui s’engage. « Le président Hollande était déjà venu pendant sa cam pagne, note Hanane. Aujour d’hui, recevoir la visite de deux ministres, d’un président de Région et d’un préfet est un autre signal fort. Le sentiment d’aban don se dissipe. Maintenant, on attend du concret. » Le concret, ce sont d’abord les ascenseurs. Hanane attend qu’ils soient tous remis en état. « Après je changerai peut-être de job, ditelle. Ce sera sans doute dans le social, là où on peut rendre aux gens leur dignité. » Stéphane Boumendil h http://chene-pointu.org/ L’ACTUALITÉ 3 ’’ tEmPS FORtS JéRémY thiRY-CéSAiRE, VERSAiLLES (78) 93 94 91 ’’ mAiSSE CAP AU NORD SUR LA 14 PRèS DE ChEZ VOUS LeS WeeK-endS SanS LimiteS de naVigo Une chance pour le tourisme et la culture © Dr directeur de l’Office de tourisme de Provins (77). « Le dézonage le week-end est très positif pour Provins. La ville étant éloignée du cœur de l’Île-de-France, la problématique de l’accessibilité est essentielle pour nous. Nous allons d’ailleurs mettre en place un bus qui fera la navette entre la gare et différents lieux de la cité médiévale. » ANNE ROUHIER, YOËL DREUX, directeur de production audiovisuelle à Pantin (93). responsable de l’agenda sorties Citylien de la SNCF. © Dr JEANFRANÇOIS ROBIN, © bruno Fert/picturetank Le premier week-end, 109 176 voyages hors zones ont été effectués par 51 938 abonnés, selon le Stif. Un mois plus tard, le cap des 200 000 trajets était franchi par plus de 95 000 détenteurs de Navigo, soit près de 5 % de l'ensemble. Depuis, jusqu’à début novembre, le nombre de voyages a oscillé entre 200 000 et 220 000, avec des utilisateurs différents d’une semaine à l’autre et donc bien plus nombreux. De quoi laisser entrevoir une vaste marge de progression et susciter l’appétit des lieux touristiques et culturels. « On sait par exemple qu’une exposition à Paris est fréquentée en moyenne par 60 à 80 % de Franciliens, note François Navarro, du Comité régional du tourisme (CRT). Dès lors, tout ce qui facilite l’accès à la culture – et les transports sont un levier indéniable – constitue une chance pour les acteurs du secteur. » Pour y voir clair, ces derniers disposeront au printemps d’un baromètre des loisirs des Franciliens réalisé par le CRT. « En atten dant, nous leur conseillons de faire au maximum la promotion du passe Navigo dézoné le weekend », explique François Navarro. RENAUD ChARLES « Étant bien moins fréquentés le week-end, les trains permettent de profiter au mieux de l’offre de loisirs en Île-de-France. C’est pourquoi nous recensons, dans notre agenda en ligne Citylien, près de 10 000 sorties possibles en transports en commun (musées, festivals, châteaux…). » « Alors qu’avant le prix d’un billet hors zones pouvait constituer un frein pour visiter l’Île-de-France, le dézonage est un vrai coup de pouce pour se déplacer. Cela m’a déjà permis notamment d’aller me promener en forêt de Fontainebleau un dimanche, ce que je n’aurais pas fait auparavant. » (94) FONTENAY-SOUS-BOIS (92) COLOMBES Convivial. Dès l’été prochain, un centre socioculturel intergénérationnel proposera une multitude d’activités dans le quartier des Grèves. (95) © Stephan ZaubitZer/picturetank S 77 PROViNS Ouverte depuis la rentrée à Gennevilliers (92), la Maison de l’apprentissage est un centre de formation des apprentis hors norme. Elle abrite en effet sous un même toit des formations en maintenance des ascenseurs et en propreté industrielle, mais aussi toutes celles de la filière bois, qui étaient menacées de disparition, il y a quelques années encore, faute de moyens. Avant d’être 600 à terme, quelque 400 élèves fréquentent déjà ses espaces pédagogiques et ses lieux de vie mutualisés qui favorisent les échanges. h www.ccip.fr DéZONAGE La semaine finie, les Franciliens sont de plus en plus nombreux à profiter sans compter de leur forfait transports. emaine après semaine, le passe Navigo dézoné le week-end et les jours fériés élargit son cercle d’adeptes. Lancé le 1er septembre, il permet aux abonnés des transports d'Île-de-France de voyager hors du périmètre couvert par leur forfait, sans débourser un centime de plus. Une mesure plébiscitée par plus de 90 % des Franciliens, d’après un sondage Viavoice publié dans ÎledeFrance n° 43. FONtENAY-SOUS-BOiS GENNEVILLIERS, TEMPLE DE L’APPRENTISSAGE © cYruS cornut/picturetank © ratp Jusque-là confinée dans Paris, la ligne 14 du métro (Saint-Lazare – Olympiades) s’apprête à mettre un pied en banlieue. Son prolongement jusqu’à la mairie de Saint-Ouen (93), prévu en 2017, a été déclaré d’utilité publique en octobre par l’autorité organisatrice des transports d’Île-de-France, le Stif. Destiné à désaturer la ligne 13 qui transporte 610 000 voyageurs par jour, ce projet vise aussi à accompagner des secteurs en développement comme le quartier Clichy-Batignolles (17e) et les Docks de Saint-Ouen. Il s’intègre par ailleurs dans le futur réseau du Grand Paris Express. CLiChY-SOUS-BOiS Du grand spectacle ! En plus d’être passé au numérique, le cinéma Le Kosmos a été totalement rénové. Le clou ? Sa somptueuse façade Art déco, d’autant plus haute que le toit a été surélevé. FOSSES Pratique. Le pôle civique, ouvert fin novembre, réunit les services de la mairie, un centre social, une maison de l’emploi, une antenne de l’Assurance-maladie et même une école de danse. (75) PARIS 5E © Marie genel/picturetank ChAhNAZ BOUhADi, COURBEVOiE (92) Les transports ont besoin d’une refonte globale. Pourquoi pas des trains à horaires réguliers ? Ce serait plus pratique. © Julie bourgeS/picturetank © Julie bourgeS/picturetank L’accessibilité, ce n’est pas que de gros équipements, c’est une autre façon de concevoir l’entrée des lieux publics ou les trottoirs. (91) MAISSE Naturellement ! Les coopératives Union bio semences ont fait d’une usine de céréales conventionnelles la première usine de céréales bio d’Île-de-France. (78) TRAPPES Rassurant. Les grillages dégradés seront remplacés à la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines. Et une étude sera menée pour mieux sécuriser le site. Eurêka ! Modernisé avec soin, le musée Curie rend le plus bel hommage à la découvreuse du radium et à la science en général. (77) MEAUX Bien vu ! À la rentrée 2013, un pôle parentalité accueillera enfants et parents près de l’école maternelle Jeanne-d’Albret. (93) (92) PIERREFITTE-SUR-SEINE Géant ! Inauguré en octobre dans le quartier des Poètes, le palais des sports PierreMachon permet de pratiquer escalade, boxe ou encore danse sur plus de 3 000 m². CLAMART Écolo. En début d’année, les habitants du quartier de La Plaine pourront flâner dans un parc paysager avec plan d’eau… alimenté en eau de pluie. îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44 4 L’ACTUALITÉ JEAN-PAUL hUChON C’ESt LANCé LES VRAIS COÛTS DES TRANSPORTS © Stephan ZaubitZer/picturetank Paris 20e. Le Bourget (93). « inVeStiR, c’eSt La FoRce de La RÉgion » Zara Chebili, comptable vivant au Bourget (93), et Stéphane Garin, maquettiste habitant Paris 20e, ont été choisis par l’institut CSA pour rencontrer le président de la Région, Jean-Paul Huchon. Extraits de cet entretien. ZARA CHEBILI : Un lycée est actuellement en construction au Bourget. On attendait cela depuis longtemps ! JEAN-PAUL HUCHON : Oui, pour une de la formation mais aussi des aides nouvelles pour améliorer l’accès au logement, au transport ou encore à la santé. ville, avoir un grand lycée, c’est un ZARA CHEBILI : L’accès à la santé reste atout considérable. Et Le Bourget est un vrai problème. Trouver un médecin vraiment un territoire d’avenir. Il a sans dépassement d’honoraires est déjà une forte vocation touristique, un casse-tête. Du coup, on se prive sur avec le musée de l’Air et de l’Espace. d’autres postes de dépenses… Et il va bénéficier de l’arrivée du T7. JEAN-PAUL HUCHON : En effet, il y a Bien sûr, pour définir le tracé d’une trop d’inégalités dans l’accès aux ligne de transports ou soins. C’est pourquoi construire un lycée, il nous allons aider les faut des années. Mais futurs professionnels à Sans la regardez ce qui se passe s’installer dans les terriaujourd’hui en Île-de- Région, tous les toires où l’offre de santé est insuffisante aujourFrance : sans l’engage- grands chantiers ment de la Région, tous seraient stoppés ! d’hui. Nous soutenons les grands chantiers par ailleurs la création de Jean-Paul Huchon maisons et de centres de seraient stoppés ! STÉPHANE GARIN : Justesanté, une réponse qui ment, comment pouvez-vous apporter fait ses preuves notamment dans les des réponses face à la crise ? quartiers populaires. JEAN-PAUL HUCHON : Notre première STÉPHANE GARIN : Finalement, quelles réponse, c’est le soutien aux investis- métropoles pourraient être des mosements. C’est la force de la Région. dèles en matière de développement ? Par ailleurs, nous menons une action JEAN-PAUL HUCHON : Bien sûr, le volontariste en direction des PME. modèle qui vient à l’esprit, c’est celui Beaucoup d’entre elles n’ont pas des villes scandinaves, et notamment atteint une taille suffisante. Or c’est Stockholm… Mais on peut aussi citer nécessaire, en particulier pour partir Montréal. Et même certaines villes à la conquête de marchés à l’export. asiatiques très intéressantes. Sauf Nous accompagnons leur dévelop- Pékin, où on est en train de construire pement, nous les conseillons, nous un huitième périphérique ! Tous ces soutenons leurs projets d’innovation. modèles, et ces contre-exemples Enfin, nous avons un devoir : protéger nourrissent notre réflexion, d’autant ceux qui sont les victimes de cette que nous venons d’adopter notre crise. Nous mettons en place un vrai nouveau schéma d’aménagement bouclier social, avec le renforcement Île-de-France 2030. îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44 Neuf partenaires européens, dont l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) de la Région Île-de-France, planchent actuellement pour établir le vrai coût des différents modes de transports, en termes de pollution ou de santé. L’initiative s’inscrit dans le programme européen interrégional Interreg IVC. Ces experts ont trois ans pour remettre leur copie. h www.ecotale.eu ; www.iau-idf.fr COUP DE JEUNE Île-de-France 2030 PLACE À LA LOCATION SOLIDAIRE Pas facile de trouver un logement quand on démarre dans la vie ! C’est pourquoi la Région lance Solizen, avec huit associations et organismes spécialisés dans l’aide au logement. Ce dispositif permettra de faciliter l’accueil des 18-30 ans dans le parc privé, à des EN ChiFFRES 2030, c’est l’objectif de la Région dans le cadre de son nouveau schéma directeur. 60 gares sortiront de terre d’ici à 2030 dans la région, ce qui portera leur nombre total à 900. Projet de schéma directeur de la région Île-de-France octobre 2012 Comment vivrons-nous en 2030 ? Dans quel type d’habitat ? Quels seront nos déplacements ? Quelle place occuperont alors les espaces naturels et l’agriculture face à l’urbanisation ? Toutes ces questions sont au cœur du nouveau Schéma directeur de la Région Île-de-France (Sdrif), un document stratégique conçu à l’aune du développement durable. Les élus régionaux ont approuvé ce projet fin octobre. Les semaines et les mois à venir permettront aux Franciliens de le découvrir, d’en débattre et de l’amender. h www.iledefrance.fr (à lire également, page 12, notre article sur l’histoire de la planification en Île-de-France) mOt POUR mOt 1 million de Franciliens 70 000 logements par an jusqu’en L’ÎLE-DE-FRANCE AU FUTUR Défis, projet spatial régional, objectifs Depuis le 26 novembre, la campagne de communication bat son plein pour présenter le conseil régional des jeunes (CRJ). Les candidats qui souhaitent siéger dans cette assemblée ont même une page Facebook à leur disposition. Au total, 140 filles et garçons âgés de 16 à 23 ans seront élus. h www.facebook.com/crj.idf de plus au maximum (et 680 000 au minimum) sont prévus par l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’ici à 2030. prix inférieurs à ceux du marché… grâce à des propriétaires prêts à être solidaires. h www.iledefrance.fr/solizen © rÉgion Île-De-France STÉPHANE GARIN ZARA CHEBILI Imaginée par l’agence Ailleurs exactement, cette nouvelle signature rythme désormais les campagnes de communication de la Région Île-de-France. Elle a été dévoilée cet automne en affichage dans les gares et les centres commerciaux pour sensibiliser les jeunes aux actions en faveur de l’accès au logement, de l’apprentissage et des lycées. h www.iledefrance.fr © Jean-Marc arMani/picturetank FACE-À-FACE « DEMAIN S’INVENTE ICI » EN DiRECt DU CONSEiL RéGiONAL TRANSPORT Pas de bouchons sur la Seine ! « Une entreprise, aujourd’hui, ne peut plus se développer sans tenir compte des enjeux environnementaux », souligne Jean-Paul Mochet, directeur général de Marché Franprix. Depuis août, l’enseigne teste le transport fluvial à Paris, avec le soutien de la Région. « Nous approvisionnons pour l’instant 100 magasins. Chaque jour, les containers sont transportés par barge jusqu’au quai de la Bourdonnais, à Paris 7e, puis par des camions. Moins énergivore, ce mode de livraison est aussi un gage de ponctualité… puisque, bien sûr, il n’y a pas de bouchons sur la Seine. » AGENDA L’ACTUALITÉ 5 LE 6 DÉCEMBRE Journée de restitution, après 26 débats territoriaux, dans le cadre des 3es Assises franciliennes de l’éducation à l’environnement et au développement durable. Hémicycle du conseil régional, 57, rue de Babylone, Paris 7e. www.assises-eedd.org/IDF DU 19 AU 21 DÉCEMBRE Session publique du conseil régional consacrée au budget. 57, rue de Babylone, Paris 7e. Retransmission des débats : www.iledefrance.fr LE 17 JANVIER Lors des Assises de la mobilité, la Région et le Stif remettront les trophées de la mobilité en Île-de-France. Des prix distinguant des initiatives exemplaires en matière de transports et de déplacements dans quatre catégories : espace public, transport collectif, marchandises, management de la mobilité. PARtAGE À Paris notamment, la Région soutient le développement du « coworking ». de nouVeaux eSPaceS PouR LeS « SanS buReau Fixe » BAROMETRE Ç a bouge pour les adeptes des bureaux partagés. La Cantine, premier espace parisien dédié à cette forme de travail, le « coworking », va quitter, mi-2013, ses locaux du passage des Panoramas (Paris 2e) pour s’installer dans le quartier du Sentier (3e). Dans la foulée, sa surface de location disponible passera de 240 m² à 1 500 m², ce qui lui permettra d’accueillir 300 personnes au lieu d’une vingtaine actuellement. Ce déménagement illustre le succès des espaces de travail partagés auprès des jeunes entrepreneurs et des travailleurs indépendants. Et tout particulièrement le succès de la Cantine, que la Région aide depuis l’origine. Après avoir soutenu sa création en janvier 2008, elle finance en effet les travaux liés à sa nouvelle installation. Cela pour une raison simple : le soutien aux espaces de travail collaboratif est une des priorités du plan régional de développement du numérique adopté en septembre 2011. Un coût très abordable En juillet, la Région a d’ailleurs attribué 830 000 euros à 14 projets de télécentres ou espaces de « coworking » dans six départements d’Île-deFrance. Le tout permettant de financer, dans chaque cas, l’installation, l’infrastructure réseau ainsi que l’achat de mobilier... Parmi les avantages du « coworking », il y a la possibilité de louer un espace de travail pour une très courte période à un coût très abordable. Et, souvent, de meilleures conditions de travail et de vie pour ses adeptes. De plus en plus nombreux, ceux-ci pourraient être 11 millions en 2015 selon le Centre d’analyse stratégique… CAROLiNE BOUDEt h http://lacantine.org L’imAGE 95 Stade de France, avenue du Président-Wilson, Saint-Denis (93). GONESSE LE BOURGEt 93 JOSSiGNY DU 25 AU 27 JANVIER Salon de l’apprentissage et de l’alternance de Paris. Parc des expositions, Paris 15e. www.letudiant.fr (rubrique Salons). BAROmètRE 77 C’ESt VOtRE AViS La qualité de l’environnement Êtes-vous satisfait ou non de la qualité de l’environnement en Île-de-France ? Le climat économique Diriez-vous que, en ce moment, l’activité économique en Île-de-France est : La qualité des transports en commun Êtes-vous satisfait des transports en commun en Île-de-France ? L’offre de soins Là où vous vivez, considérez-vous que l’offre de soins est… L’évolution de la prise en charge des questions de santé À vos yeux, ces dernières années, la prise en charge des problèmes de santé en Île-de-France s’est… Très satisfait Assez satisfait Pas vraiment satisfait Pas du tout satisfait Ne se prononce pas 10 % 50 % 28 % 11 % 1% Très dynamique Assez dynamique Pas vraiment dynamique Pas du tout dynamique Ne se prononce pas 5% 38 % 37 % 14 % 6% Très satisfait Assez satisfait Pas vraiment satisfait Pas du tout satisfait Ne se prononce pas 9% 46 % 21 % 12 % 12 % Très satisfaisante Satisfaisante Insuffisante Très insuffisante Ne se prononce pas 16 % 63 % 17 % 3% 1% Nettement améliorée Plutôt améliorée Plutôt dégradée Nettement dégradée Ne se prononce pas 5% 30 % 39 % 13 % 13 % UNE OFFRE DE SOINS SATISFAISANTE MAIS QUI SE DÉGRADE © Stephan ZaubitZer/picturetank Les Franciliens ont une perception positive de l’offre de soins, même s’ils constatent une détérioration de la prise en charge de leurs problèmes de santé. À L’ÉCOUTE DES AVIONS Grâce à une station de mesure ultrasophistiquée installée par Bruitparif sur le toit de leur médiathèque, les habitants de Gonesse, près de Roissy (95), peuvent connaître en temps réel le bruit généré par les avions. Et ils ont des preuves pour mieux le combattre ! h http://rumeur.bruitparif.fr mique « pas dynamique » en Îlede-France, soit une hausse de six points depuis juillet et de huit points depuis mai. Due notamment à un contexte national et international difficile, cette recruQuatre habitants d’Île-de-France descence des inquiétudes peut sur cinq (79 %) jugent satisfaisante devenir préoccupante dans une la qualité de l’offre de soins là où région où le moral économique ils vivent (ils sont même 87 % dans semblait se maintenir. le Val-d’Oise). Pour autant, plus Les autres indicateurs baroméd’un sur deux (52 %) estime que triques sont plus stables, avec une la prise en charge se dégrade, un légère hausse du niveau de satissentiment particulièrement par- faction sur la qualité de l’environtagé par les 50-64 ans (66 %). À nement (60 %, + 3) depuis cet été, l’inverse, 58 % des plus jeunes (18- et une baisse peu significative 24 ans) voient une amélioration. (55 %, - 2) de la satisfaction à Par ailleurs, une l’égard des transports en commun. petite majorité des BONUS WEB Tous les résultats Franciliens (51 %) de notre enquête : mAÏDER ChANGO-BEFFA, jugent désormais www.iledefrance.fr DiRECtRiCE ASSOCiéE DE L’iNStitUt ViAVOiCE l’activité éconoSONdAGe réALISé PAr TéLéPHONe POUr « ÎLe-de-FrANce » dU 10 AU 15 OcTObre 2012 SUr UN écHANTILLON de 1 010 PerSONNeS, rePréSeNTATIF de LA POPULATION FrANcILIeNNe de 18 ANS eT PLUS, SeLON LA méTHOde deS QUOTAS. îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44 6 dans le monde CANADA Le Québec mobilise de tous côtés pour la « diplomation » de ses jeunes. Loin de chez vous les leçons de la « Belle Province » Le chassé-croisé (SYRIE) Metteur en scène, conteur, comédien, musicien, danseur… Hassane Kassi Kouyaté est un artiste complet. Né au Burkina Faso, où il se ressource trois fois par an, le directeur et fondateur de la compagnie « Deux temps trois mouvements » a grandi dans une famille de griots, dépositaires de la tradition orale. Bachelier en 1986, il rejoint son père à Paris – Sotigui Kouyaté, alors comédien chez Peter Brook aux Bouffes du Nord –, et suit des études de commerce. En parallèle, Hassane Kassi Kouyaté sillonne l’Europe en tant que comédien et musicien. Du Japon au Brésil, en passant par l’Algérie, il se produit aujourd’hui dans « 30 pays par an ». Le Burkina Faso est sa « source », mais l’Île-de-France est sa « base ». À Paris 18e, son « village », il aime vivre au carrefour de trois quartiers, « tamoul, sahé lien et bobo ». « Lieu de passage, la région me permet de côtoyer des artistes. Quand j’organise une audi tion, j’ai accès à plus de diversité qu’ailleurs. Ce qui me plaît, c’est d’être ici au cœur de cultures et de populations différentes. » h www.2t3m-theatre.com © Valentine Vermeil/picturetank Un pont vers Jérusalem-Est sur les environnements scolaires (le GRES). Il faut donc que tous les acteurs de la réussite éducative travaillent ensemble. » Un enjeu qui exige la mobilisation de la société civile et des collectivités locales. Ainsi, dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, au sud-est du Québec, le Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire (Crépas) a obtenu le taux le plus bas de décrochage au Québec. La clé de cette réussite ? « On a extrait la problématique des seuls murs de l’école », explique Frédéric Tremblay, conseiller en communication. Le Crépas mène de front des campagnes de Les clés de la réussite sensibilisation, des interventions au Pour cela, la prévention est mise en sein du milieu éducatif, des appels à avant dans les écoles dès le plus jeune projets (pas moins de 500 enseignants âge, avec une grande place accordée y répondent chaque année), et une à l’écrit, à la lecture et au calcul, et ce, semaine est consacrée à la « persévéjusqu’à la fin du lycée. L’approche rance scolaire », autrement dit à l’astouche aussi au contexte de vie de siduité. Car, malgré un recul régulier l’élève, à sa relation avec l’enseidu décrochage, le problème reste gnant, l’établissement, mais crucial au Québec, cette proaussi ses parents, ses vince francophone étant amis… « Personne ne peut la première du Canada Canada intervenir sur tous ces en termes d’abandon Le Saguenayfacteurs simultanément, scolaire. Catherine Sauvat Lac-Saint-Jean souligne Michel Janosz, h À lire sur www.iledefrance.fr, professeur à l’Université un dossier spécial sur de Montréal et directeur le décrochage scolaire. * Source : Statistique Canada. d’un groupe de recherches îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 C’est une première pour une collectivité territoriale française : l’Île-de-France a signé un accord de coopération décentralisée avec Jérusalem-Est. Assorti d’une enveloppe de 300 000 euros par an, il portera sur l’éducation, l’aide à la création d’entreprise ou encore la santé. Avec une priorité donnée aux femmes et aux jeunes. De Fontainebleau (77) à Londres (royaume-uni) (MALI) Des femmes protégées et formées Avec l’aide de la Région, l’Association pour le progrès et la défense des droits des femmes de Bamako héberge 30 Maliennes ayant fui la guerre au nord du pays, en avril, et elle prépare en parallèle leur réinsertion socioprofessionnelle en les formant durant six mois. (AFGHANISTAN) Cartographie participative L’association parisienne Madera (Mission d’aide au développement des économies rurales en Afghanistan) porte un projet original : pour mieux protéger les forêts de l’est de l’Afghanistan, et notamment éviter que le bétail ne vienne se nourrir de leurs bourgeons, elle va faire appel aux populations locales pour les cartographier, de même que les pâturages et les points d’eau. h www.madera-asso.org Perrine Rolland 26 ans © Dr À l’heure où l’Île-de-France a fait du décrochage scolaire l’une de ses grandes causes pour 2012, l’exemple de nos cousins d’Amérique peut être une source d’inspiration. Le Québec, d’ailleurs à l’origine de l’expression, voit le décrochage comme un enjeu majeur de société. Depuis les années 1990, les idées comme les initiatives sont nombreuses, et, même si ce n’est pas autant qu’on le voudrait, la situation s’améliore : le taux de décrochage scolaire des 20-24 ans est ainsi passé de 17,4 % il y a 20 ans à 11,7 % en 2010*. Hassane Kassi Kouyaté 48 ans D’une culture à l’autre (TERRITOIRES PALESTINIENS) Les campagnes de lutte contre le décrochage scolaire se multiplient dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. De BoboDioulasso (Burkina Faso) à Paris © éric Garault/picturetank © renaud philippe/picturetank Des mallettes pour sauver des vies Un soutien régional a permis à l’Union des organisations syriennes de secours d’acheter 130 mallettes médicales. De quoi mieux soigner les victimes de l’armée de Bachar el-Assad trop éloignées des hôpitaux de campagne ou des points médicaux avancés. À moi la City ! À 26 ans, Perrine rêve d’une carrière outre-Manche. Son BTS de tourisme en poche, cette Bellifontaine s’en est donné les moyens en s’établissant à Londres pour perfectionner son anglais. Après 10 mois sur place, elle se dit « séduite » par le cosmopolitisme de la ville et espère désormais y décrocher un emploi, comme beaucoup de ses amis avant elle. La raison : « La mentalité est, ici, moins rigide, la hiérarchie moins stricte, les salariés sont davantage associés aux projets, et, surtout, les compétences valent plus que les diplômes ! » Passionnée par le patrimoine, Perrine le reconnaît cependant, « Londres n’a pas le charme architectural de Fontainebleau ou de Paris. Et, même si les Lon doniens sont courtois, en Île-de-France, je me sens vraiment chez moi ». D’ailleurs, elle compte y revenir un jour : « J’aimerais éduquer mes enfants en France car, ici, cela représente un réel investisse ment. Les transports sont deux fois plus cher qu’en Île-de-France et, pour se loger, il n’y a rien à moins de 740 euros, même pas de chambre en coloc’ ! » LE DOSSIER 7 ALLÔ DOCTEUR ! LA QUESTION DE L’ACCÈS AUX SOINS … MAIS UNE RÉPARTITION INÉGALE SUR LE TERRITOIRE UNE RÉGION BIEN DOTÉE EN MÉDECINS… Accessibilité du territoire à une offre de 5 types de professionnels de santé de premier recours et aux centres de santé* 366 MÉDECINS pour 100 000 habitants 336 318 318 95 e ain uit Aq ce sa Al cdo ue lon ng si La ous ce R an Fr e-d Île s lpe ur .-A ’Az ov d Pr ôte C 93 92 318 313 306 289 283 279 94 78 té m Co ech an Fr ne ag et Br e rs Co sin ou s m Li pe Al eôn s Rh ée én yr -P idi M 278 276 275 269 264 259 e gn go ur Bo ie e- d ss an Ba rm No u- tes ito en Po har C e n rg ve Au e in rra Lo DC -P rd No 259 254 248 242 239 75 77 Très bien pourvu dans les 5 spécialités Relativement bien pourvu dans les 5 spécialités 91 Dans une situation intermédiaire Offre de généralistes et de dentistes relativement bonne, mais sans offre de proximité pour les 3 autres spécialistes * Généralistes libéraux, gynécologues, pédiatres, ophtalmologues et dentistes libéraux. Centres de santé médicaux, dentaires ou polyvalents. ie rd ca Pi re nt Ce - ie te nd au a H rm No gne pa e am nn Ch rde A ire ys Lo Pa e la d Non pourvu ou sans offre de proximité, quelle que soit la spécialité Sources : Urcam ÎDF 2006, traitements IAU île-de-France, Ordre national des médecins Mailles non habitées le diaGnoStiC d’un MédeCin, leS PReSCRiPtionS de la RéGion la Santé, un dRoit PouR touS ? Selon notre sondage*, 52 % des Franciliens considèrent que la prise en charge des problèmes de santé s’est détériorée ces dernières années dans la région. un mal réel qui nécessite des remèdes multiples. S i vous habitez dans les Hauts-de-Seine, inspirez, soufflez : votre espérance de vie est de deux ans plus élevée que celle d’un habitant de Seine-Saint-Denis. Comment rendre plus juste et plus efficace le système de santé ? Comment inciter les professionnels franciliens à exercer ailleurs que dans la capitale ? Comment faire en sorte que les messages de prévention parviennent jusqu’aux publics les plus fragiles ? Face à ces questions, le docteur Didier Ménard, président de la Fédération des maisons de santé d’Île-de-France, dresse un diagnostic plutôt sombre. La Région Île-de-France, elle, établit ses propres prescriptions. 1 – Traitement pour les déserts médicaux Dans les cinq ans à venir, 11 % des médecins généralistes et 14 % des spécialistes franciliens prendront leur retraite. Des départs qui risquent de ne participé à la création de l’un de ces établissements, à Saint-Denis (93). Celui-ci a ouvert ses portes il y a un an, et cinq médecins s’y sont installés. « La nouvelle génération revendique le droit d’avoir une vie à côté de la médecine », souligne Didier Ménard. Pour lui, de telles structures sont appelées à se déployer dans toute la région : « C’est une réponse qui reste minoritaire à ce jour, mais qui n’est plus anecdotique. Les professionnels ne veulent plus d’un exercice solitaire de la médecine. Et les pouvoirs publics appuient désormais ce mouvement. » pas être compensés par l'installation de nouveaux professionnels. Dans les zones rurales de l’Île-deFrance et dans les quartiers populaires, l’accès aux soins de premier recours va se compliquer sérieusement si des solutions innovantes ne sont pas mises en œuvre. La Région va donc lancer des aides pour inciter les professionnels de santé à s'établir dans les territoires les plus touchés par cette pénu- 2 – Des secours pour le droit rie. Il s’agit de faciliter l’installation future des étu- à la santé diants de médecine générale, d’ophtalmologie, de Des médicaments moins remboursés, des gynécologie, de dentisterie et du secteur paramé- mutuelles de plus en plus onéreuses… la médecine dical (infirmiers, kinésithérapeutes, sages-femmes) deviendrait-elle un luxe dans la région ? On estime via une allocation d’études de 700 euros par mois que 30 % de Franciliens auraient renoncé à des versée durant deux ans au maximum, en lien avec soins en 2011. Dans la cité des Francs-Moisins de des collectivités. En contrepartie, le bénéficiaire Saint-Denis, Didier Ménard est confronté au quos’engage à exercer sur place durant tidien à cette réalité. « Ici, la question BONUS WEB trois ans. Autre solution, surtout pour économique est omniprésente. La pluNotre sondage, les quartiers populaires : le développart de mes patients n’a pas de mutuelle. des reportages, des infographies… sur : pement des centres et des maisons de Du coup, certains attendent la fin du www.iledefrance.fr santé. Le docteur Didier Ménard a mois pour se soigner. D’autres ont îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44 © WeDoDAtA 370 8 LE DOSSIER recours à des crédits à la consommation pour l’opération d’un enfant. Et de plus en plus de patients renoncent à des droits. Il est vrai que la Sécurité sociale elle-même est devenue une machine qui fabrique de l’exclusion. Les problèmes administratifs s’accumulent, les indemnités journalières sont parfois versées avec deux mois de retard. On demande à des gens affaiblis d’engager un parcours du combattant de plusieurs mois pour obtenir la Couverture maladie universelle, contrairement à l’esprit initial du législateur ! » De son côté, la Région poursuit ses efforts pour que l’accès aux soins soit à la portée de tous. Alors que 16 % des jeunes vivent en dessous du seuil de pauvreté en Île-de-France, elle a mis en place en 2010 une aide qui permet aux étudiants boursiers d’acquérir une complémentaire santé. Et elle vient de décider d’élargir ce soutien aux apprentis non couverts par leur mutuelle d’entreprise et aux jeunes en insertion inscrits dans un dispositif de formation, du type école de la deuxième chance (voir encadré). 3 – Panser la prévention Aide à la mutuelle Alors qu’aujourd’hui, en France, un tiers des jeunes renoncent à se soigner pour des raisons financières, la Région agit pour qu’il en soit autrement sur son territoire. Afin qu’ils n’aient pas à choisir entre payer le loyer ou régler une consultation chez un généraliste, elle aide, depuis 2010, les étudiants boursiers les jeunes en insertion et les apprentis aussi à souscrire une complémentaire santé : ils se voient accorder jusqu’à 100 euros par an, ce qui leur garantit le remboursement à 100 % des soins courants et des hospitalisations. Une mesure qui répond à un réel besoin, puisque les deux mutuelles étudiantes d’Île-de-France, la LMDE et la Smerep, problèmes qui affectent plus particulièrement l’Île-de-France. C’est le cas des addictions et de la toxicomanie, problématiques plus présentes ici qu’ailleurs. Ou encore de la souffrance psychique ou de l’infection par le VIH. Elle veut également réaffirmer certains droits, comme celui de la contraception et de l’avortement, alors que le nombre de lieux dédiés à l’interruption volontaire de grossesse est passé de 176 à 126 entre 1999 et 2005. Chaque année, la Région prend ainsi en charge une campagne d’information lancée par le Planning familial. « Plus de 70 ethnies passent dans mon cabinet. Alors, bien sûr, les messages de prévention doivent s’adapter. » Pas étonnant, dès lors, que Didier Ménard plaide pour une prévention personnalisée. Mais le médecin va plus loin : « Nous devons nous interroger sur la place du patient dans la prévention. Il doit devenir un expert de sa maladie. Cela suppose de ne plus s’accrocher à la toute-puissance du docteur qui sait ! Nous devons échanger, composer et parfois 4 – Soigner l’environnement négocier le projet thérapeutique. Désormais, l’acte Les inégalités de santé sont alimentées par celles ne s’arrête pas à la prescripqui frappent les populations. tion médicamenteuse. » ComAccès à l’éducation, à une « Nous devons interpeller les ment bâtir de nouveaux alimentation de qualité, aux sports, à un habitat sain : messages de prévention ? élus et les pouvoirs publics Comment faire la promotion tous les Franciliens ne sont face à certaines situations, [...] de la santé auprès de publics pas logés à la même enseigne. devenir des lanceurs d’alerte. » Pour faire vivre le principe parfois très fragiles ? La Dr Didier Ménard Région a choisi de cibler les d’égalité, il faut donc agir sur comptaient déjà plus de 10 000 bénéficiaires en avril. Ce soutien va, dans les mois à venir, être étendu aux jeunes apprentis non couverts par une mutuelle d’entreprise et aux jeunes en insertion inscrits, par exemple, dans les écoles de la deuxième chance. La Région l’a décidé en septembre, dans le cadre de sa nouvelle politique de santé. Pour bénéficier de l’aide régionale à la mutuelle, il faut avoir entre 18 et 26 ans, résider en Île-de-France, et n’être éligible ni à la Couverture maladie universelle complémentaire ni à l’aide de l’État pour l’acquisition d’une complémentaire santé. tous les fronts, en œuvrant à la fois pour améliorer le cadre de vie et l’environnement. La Région en fait sa priorité, en élaborant un plan pour la qualité de l’air, en ouvrant les portes des cantines des lycées à l’alimentation biologique, en luttant contre le saturnisme, en adoptant un plan vélo et en développant les sports-loisirs. Elle plaide enfin pour que la médecine fasse plus de place à des méthodes alternatives, comme la médecine chinoise, l’acupuncture ou l’hypnose. Cette idée fait son chemin : pour preuve, l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) vient de publier un rapport sur les médecines complémentaires. Pour sa part, le docteur Didier Ménard veut que les médecins s’interrogent sur leur place dans cette nouvelle politique de santé-environnement : « Nous avons le devoir d’interpeller les élus et les pouvoirs publics face à certaines situations. Ainsi, quand un patient est atteint d’une insuffisance rénale chronique, sa prise en charge sera très compliquée s’il vit dans un logement insalubre. Nous devons devenir pierre chapdelaine des lanceurs d’alerte. » * Sondage Viavoice à retrouver sur www.iledefrance.fr Médecin généraliste à Saint-Denis, Didier Ménard constate que de plus en plus de patients attendent la fin du mois pour se soigner. îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 © Jéromine Derigny/Argos/Picturetank © Marie Genel/picturetank De nouvelles approches médicales se développent à l’hôpital, comme l’auriculothérapie à l’institut Gustave-Roussy, à Villejuif. LE DOSSIER 9 À Aubervilliers, le centre de santé reçoit 270 patients chaque jour. REPÈRES 2 années d’espérance de vie en plus pour les habitants de Paris, des Yvelines et des Hauts-de-Seine par rapport à ceux de Seine-Saint-Denis, du Val-d’Oise ou de Seine-et-Marne. TROIS QUESTIONS À... Laure Lechatellier vice-présidente de la Région, chargée de l’action sociale, des formations sanitaires et sociales, de la santé et du handicap 100 000 habitants : la densité médicale et paramédicale est bien supérieure en Île-de-France que la moyenne nationale. Un chiffre qui cache toutefois de profondes disparités entre les territoires. 4,5 fois plus de © Éric Garault/picturetank généralistes à Paris qu’en Seine-Saint-Denis : un exemple de l’inégale répartition des professionnels de santé en Île-de-France. centre de santé De la pluridisciplinarité à 2,1 % des Franciliens sont en de handicap, bon marché et de qualité à Aubervilliers. situation contre 2,7 % dans toute « Bien se soigner… sans se ruiner J e viens me faire soigner ici depuis l’ouverture du centre. » Dominique, retraité, sort tout juste de sa séance d’acupuncture au centre municipal de santé (CMS) d’Aubervilliers (93). « Nous n’avons pas de frais à avancer, et les délais d’attente sont moins longs que chez les médecins libéraux. » Médecine générale, neurologie, radiologie, le CMS propose une offre de soins diversifiée, de proximité et à un prix accessible grâce à l’application du tiers payant. Héritier du dispensaire, le centre est bien ancré dans un territoire dont la population est l’une des plus pauvres de France. Et qui, avec 70,6 médecins généralistes pour 100 000 habitants (contre 92 en Île-de-France), fait face à une grave pénurie de professionnels de santé. Pas étonnant, dès lors, que ce CMS soit aussi fréquenté. « Nous avons près de 270 visites par jour », détaille Émilie Saderne, la directrice administrative. En comptant les infirmières, la conseillère conjugale et la psychologue, ils sont 36 praticiens à accueillir les patients. Chacun est salarié par la Ville, payé à l’heure travaillée (35 par semaine) et non à l’acte. « Comme un petit hôpital » La structure permet aussi d’aborder diverses disciplines. « En plus de la gynécologie, j’effectue des heures au centre de planification et d’éducation familiale », explique le docteur Feldmann. « Ici, c’est comme un petit hôpital, il y a une excellente coordination entre les praticiens », s’enthousiasme le docteur Castaldi-Pecot. Une autre facette du métier qui séduit les praticiens. « Beaucoup d’entre eux n’adhèrent plus au modèle libéral, où l’on doit affronter une charge de travail colossale, note Xavier Vuillaume, jeune médecin directeur du centre. Ils sont aussi convaincus de la dimension sociale de la médecine, et recherchent une pratique collective. » En 2014, le lieu fêtera ses 50 ans. D’ici là, des internes de l’Université Paris VI y mèneront, avec ses médecins, des projets de recherche en médecine générale. Jérôme Guedj la France, selon l’étude Insee handicap-santé de 2008. 50 territoires franciliens sont particulièrement touchés par la problématique de la démographie médicale ou paramédicale. 297 centres de santé existent actuellement en Île-de-France. En savoir + • sur www.iledefrance.fr, l’intégralité de notre sondage sur les Franciliens et la santé. • sur www.ors-idf.org, l’étude publiée en septembre par l’Observatoire régional de santé et l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France sur les acteurs locaux face à la problématique de l’accès aux soins. En ligne sur ce site aussi, la carte de la mortalité dans la région. • sur www.aphp.fr, le rapport du Pr Jean-Yves Fagon et du Dr Catherine Viens-Bitker qui détaille les médecines complémentaires pratiquées à l’hôpital. © Marie Genel/Picturetank 405 médecins pour « Santé et qualité de vie sont liées » Peut-on améliorer la santé des Franciliens sans améliorer la qualité de vie en Île-de-France ? Laure Lechatellier : Non. C’est pourquoi nous plaçons l’individu et l’environnement au cœur de notre action, pour construire une politique de santé environnementale. Quand on construit un mur antibruit, on apporte une réponse concrète à la première source de stress en Île-de-France, une nuisance qui cause des troubles du sommeil et une consommation excessive de médicaments. De même, quand la Région soutient des travaux d’isolation thermique des logements, quand elle encourage les pratiques sportives, quand elle introduit le bio dans les cantines des lycées, elle œuvre pour la qualité de vie des Franciliens et leur santé. Mais il y a aussi un problème d’accès aux soins. À tel point que certains renoncent à voir des médecins, notamment pour des questions de coût… Laure Lechatellier : Étant en première ligne pour aménager le territoire, la Région doit peser dans ce débat. Chaque Francilien doit pouvoir bénéficier d’une offre de soins de qualité, de proximité et financièrement accessible. Nous apportons plusieurs réponses, notamment grâce aux centres de santé. Parallèlement, nous incitons les étudiants en médecine et dans le paramédical à s’installer dans les territoires où il manque des professionnels de santé. Dans les zones rurales tout comme dans les banlieues populaires. Face aux différents acteurs qui interviennent dans le champ de la santé, l’État, les départements, les communes, quelle est la place de la Région ? Laure Lechatellier : Nous devons intervenir à trois niveaux. Notre première responsabilité, c’est de penser l’aménagement du territoire. Nous devons aussi agir sur la qualité de vie. Ensuite, nous avons un rôle d’expérimentation et d’innovation. Nous le faisons à travers le soutien que nous allons apporter à la création des maisons de naissance ou au développement des médecines complémentaires. Enfin, nous devons protéger les lanceurs d’alerte. Face aux risques sanitaires et environnementaux, la Région doit assumer un devoir d’information de la population et de transparence. îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 10 LES INITIATIVES Actions LIVRE Les lycéens et apprentis en mode jurés littéraires C’est parti pour le 2e Prix littéraire des lycéens, apprentis et stagiaires de la formation profession nelle. Organisé par la Région, avec la Maison des écrivains et de la littérature, il met en compétition 40 romans, nouvelles, poésies, essais ou albums graphiques. Des livres lus par 40 classes, qui, en plus, rencontreront un auteur et échangeront avec des bibliothécaires ou libraires indépendants. Au final, huit œuvres lauréates seront désignées en mars, lors du Salon du livre. h www.m-e-l.fr/documents/PDF/PRIX2012-2013.pdf Un opérateur HLM qui sollicite le soutien de la Région pour construire des logements peut béné ficier d’une aide supplémentaire s’il prévoit la créa tion d’un jardin collectif d’au moins 200 m². Cette prime finance l’aménagement du terrain, la réali sation des chemins et clôtures, l’installation de récupérateurs d’eau de pluie, des abris, des com posteurs… Elle est par ailleurs conditionnée à l’élaboration d’une charte prévoyant le respect du voisinage, le développement du lien social entre habitants et une gestion écologique du jardin. CITOYENNETÉ Partenaire du Bondy Blog Former aux métiers du journalisme des jeunes Fran ciliens des quartiers populaires, telle est la mission de l’association Bondy Blog. Bénéficiaire d’une aide régionale, son programme École du blog pro pose des ateliers de journalisme ouverts à tous, animés par des journalistes professionnels qui viennent présenter leur métier, et des formations pour préparer les concours d’entrée aux écoles de journalisme. La Région soutient aussi le travail quotidien du Bondy Blog : réalisation de sujets avec, en 2012-2013, la création de deux numéros « papier », organisation de rencontres avec les acteurs de la politique de la Ville, mise en place de partenariats avec les grands médias et les écoles de journalisme… h http://yahoo.bondyblog.fr/ © Hyperolds-MCD NUMÉRIQUE Des seniors 2.0 Grâce à l’association Musiques et cultures digitales, des femmes de plus de 77 ans se retrou vent chaque semaine par petits groupes pour s’ini tier à la création numé rique. Leurs ateliers ont lieu actuellement à Paris, à la Gaîté lyrique, à la Maison des métallos et à la mairie du 10 e. Et, dès janvier, dans quatre lieux de proche banlieue, encore à déterminer. Au menu : utilisation d’Internet, du chat et des réseaux sociaux, mais surtout initia tion à l’art numérique avec la création de contenus originaux grâce à la vidéo et à la photo, avec des artistes comme Albertine Meunier et Julien Levesque. Chaque groupe de seniors constitue alors un gang de personnes âgées, ou gang de « Hype(r)olds », qui investissent deux fois par an l’espace public. h www.hyperolds.com îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 © Laurent Villeret/picturetank LOGEMENT Des jardins au pied des HLM La gare de Drancy est exemplaire en termes d’accessibilité grâce notamment à ses distributeurs de billets de faible hauteur. HANDICAP D’ici à 2020, l’essentiel du réseau Transilien sera adapté aux voyageurs en fauteuil roulant. Des gares plus accessibles L ’accès aux transports en commun d’Île-deFrance pour les personnes à mobilité réduite (PMR) prend forme. D’ici à 2020, 207 gares Transilien SNCF seront accessibles. Elles repré sentent à elles seules 90 % du trafic voyageurs. Prévus dans le cadre de la loi 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les aménagements nécessaires – qui impliquent des chantiers lourds et longs – ont déjà été réalisés dans près de la moitié de ces gares. La Région a, pour sa part, dépensé depuis 2011 plus de 20 millions d’euros pour relever ce défi. La diversité des hauteurs de quais C’est ainsi que Drancy (93) est devenue une référence. Du stationnement devant la gare à la montée dans le train, tout est aux normes. La gare a été dotée de guichets abaissés et de larges portes automatiques, laissant assez d’espace et de temps pour manœuvrer un fauteuil roulant, valider son ticket et ressortir. La passerelle et les deux ascenseurs garantissent un accès au quai en toute autonomie. Pour la montée dans le train, un dernier obstacle subsiste, que l’on surmonte en faisant appel à un agent de la SNCF, dans le cadre d’un service appelé « Accès plus ». Les quais étant passés de 55 à 115 cm, une petite rampe manuelle suffit aujourd’hui à combler le décalage avec la rame. La diversité des hauteurs de quais en Île-de-France est d’ailleurs une spécificité du réseau francilien, qui tient à son histoire même : la coexistence de plusieurs sociétés ferroviaires jusqu’à la création de la SNCF en 1937. Le dispositif profite à tous : « Lors des montées et des descentes, c’est une économie de temps pour tous les usagers et l’assurance d’un train à l’heure », explique Thierry Queau, responsable de la cellule travaux à la SNCF. Des chantiers longs pour ne pas gêner Deux ans auront été nécessaires pour aménager la gare. « Pour ne pas perturber les usagers, nous avons effectué les travaux de nuit, d’où un temps de réalisation forcément plus long », justifie Alain Saillard, directeur du projet En savoir accessibilité des gares à RFF, plus propriétaire des voies et des quais • Au-delà d’« Accès plus » de toutes les gares SNCF. Plusieurs associations ont par ailleurs été proposé par la SNCF, l’autorité appelées à donner leur avis pour des transports que les travaux gênent le moins franciliens, possible les autres voyageurs. le Stif, permet de rejoindre par Ultime étape : le renouvellement la route des trains franciliens, qui per les gares non mettrait aux personnes à mobilité accessibles. réduite de circuler dans les rames Le tout sur en toute autonomie. Jérôme Guedj réservation, 24 heures avant, et pour le prix d’un billet Transilien. Plus d’infos : 0810 767 433. h www. transilien.com h À découvrir en vidéo sur www.iledefrance.fr, un comparatif entre la gare de Drancy et celle d’Enghien-les-Bains, qui ne sera accessible qu’en 2014. LES INITIATIVES 11 dEs QuEstIons, dEs RéponsEs Comment mettre fin aux préjugés sur le secteur du a future Cité régionale de l’environnement, un immeuble de bureaux prévu en 2014 à Pantin (93), sera plus que jamais écologique. Une vocation qui a fait l’objet d’une évaluation très précise sur la base du « barème carbone » de la société BCO2 ingénierie. Contrairement à la réglementation thermique nationale, qui porte uniquement sur l’isolation, l’eau chaude sanitaire, la ventilation et l’éclairage, cette méthode se veut beaucoup plus complète. Elle s’appuie sur des critères bien plus nombreux allant de la localisation géographique au mode de construction, en passant par la consommation totale d’électricité. Pour Laurent Castaignède, son concepteur, « il est désormais insuffisant de ne s’intéresser qu’au chauffage pour juger des performances énergétiques d’ensemble d’un bâtiment. En effet, grâce aux progrès réalisés au fil des années, ce poste est devenu un élément mineur du bilan carbone d’un projet. Il est donc paradoxal que, aujourd’hui, un immeuble de bureaux puisse se voir attribuer le label HQE (Haute qualité environnementale) tout en étant par exemple construit dans l’étalement urbain des métropoles, ce qui génère en proportion de très importants rejets de gaz à effet de serre par les déplacements individuels ». D’où l’intérêt de tenir par les déplacements individuels ». compte de la localisation des projets. En la matière, la Cité régionale de l’environnement se montre exemplaire, puisqu’elle sera desservie entre autres par le métro. h www.jeunesviolences ecoute.fr (rubrique Forum) © stepHan ZaubitZer/picturetank C’Est biENtôt Rendez-vous les 7 et 8 décembre à Nanterre pour le premier forum « Île-de-France 2030 Libération ». Des états généraux pour une révolution verte lEs FoRuMs ÎlE-DE-FRaNcE 2030 R épartis sur 18 mois à partir de décembre, plusieurs grands débats invitent à réfléchir au futur de notre territoire et à la vie des Franciliens à l’horizon 203 0 , sous tous les angles : urbanisme, transport, mobilités géographiques et sociales, cultures, savoirs. Le premier rendez-vous a lieu les 7 et 8 décembre dans un lieu emblématique de l’Île-de-France, le théâtre des Amandiers (photo), à Nanterre (92). Ouvertes à tous et gratuites, ces rencontres sont organisées par la Région en partenariat avec Libération et accueilleront des intervenants issus du milieu politique, universitaire et associatif. Elles font suite à la dif fusion, fin octobre, auprès des Franciliens , d ’un questionnaire élaboré en lien ave c les enjeux du nouve au S chém a directeur de l’Île-de-France. Toutes les discussions seront retransmises sur www.iledefrance2030.fr. L’actualité de ces forums « Île-de-France 2030 Libération » sera couverte par les apprentis de deux écoles de journalisme parisiennes : le Centre de formation des journalistes et l’Institut pratique du journalisme. Les élèves du lycée Suger de Saint-Denis (93), spécialisé dans les métiers de l’image et du son, se chargeront pour leur part de filmer les débats. h 1er Forum « Île-de-France 2030 libération » les 7 et 8 décembre, au théâtre des amandiers, à Nanterre (92). Réservation : 01 46 14 70 99 (12h-19h) www.iledefrance2030.fr Il est paradoxal qu’un immeuble de bureaux puisse se voir attribuer le label HQE tout en étant construit dans l’étalement urbain des métropoles. La prise en compte des enjeux écologiques dans la construction reste, en Île-de-France, un immense défi à relever. Cette exigence ne doit pas seulement être intégrée par les maîtres d’ouvrage lorsqu’ils définissent un programme. Elle doit également passer par la sensibilisation de l’ensemble des professionnels du secteur. C’est la conviction des acteurs de terrain réunis depuis un an au sein des états généraux de la conversion écologique et sociale du territoire francilien. Portant le nom d’Écociliens, cette démarche menée par la Région en vue d’applications concrètes à court et moyen terme a permis de plancher sur l’adaptation de la formation dans les métiers du bâtiment ou encore sur les transports et l’industrie. Ses participants ont pu proposer plusieurs pistes pour révolutionner des pans entiers de l’économie régionale. Pistes qu’ils soumettent aux Franciliens jusqu’à la mi-décembre lors d’ateliers organisés dans chaque département. Leur but ? Confronter les propositions des experts aux réalités du terrain, faire émerger de nouvelles idées d’acteurs locaux et identifier les expériences innovantes. Dès février 2013, il découlera de cette large concertation des préconisations officielles. Preuve que la transition vers une société plus responsable se construit dès maintenant. tank parismetropole.fr lE BTP PREND la MEsuRE Du DéFI écologIQuE L rt on /picture h http://fabrique. un cLIc Et un décLIc Harcèlement téléphonique, maltraitance psychologique, violences familiales… Le forum de Jeunes Violences Écoute permet aux victimes de prendre la parole sur le Web, d’échanger avec des internautes et de recevoir des conseils avisés. éCoCiLiENs Laurent Castaignède, ingénieur conseil climat-énergie, milite pour une autre façon de calculer l’impact environnemental des bâtiments. eL dia s/L e ca unE pLatEfoRmE pouR unE métRopoLE Rassemblant depuis 2009 les collectivités franciliennes pour partager la compréhension des dynamiques urbaines, le syndicat Paris Métropole lance le débat sur la gouvernance du Grand Paris. Une plateforme dédiée à cette question a été créée pour recueillir avis et contributions. bâtiment ? Les transports en Île-de-France sont-ils un frein à l’embauche et à l’emploi ? Les débats se poursuivent jusqu’à la fin janvier 2013 sur le site des Écociliens, dédié à la transition économique, écologique et sociale de la région. Les propositions les plus pertinentes seront dévoilées en février. h www.ecociliens.fr © jea n-L ion vu suR LE WEb RENAuD CHARLEs h www.bco2.fr ; www.ecociliens.fr îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIer 2013 Nº 44 12 L’HISTOIRE En janvier 1974, la ligne de Sceaux est prolongée pour devenir une branche du RER B, comme l’avait recommandé le schéma directeur Sdaurp de 1965. C’était le… 21 décembre 1985 Les premiers Restos du cœur, créés à l’initiative de Coluche, ouvrent leurs por tes en Île-de-France, notamment à Gennevilliers et à Aulnay-sous-Bois… AMÉNAGEMENT Pour éviter le développement urbain anarchique, la planification a, très tôt, été nécessaire en Île-de-France. Penser le territoire, une véritable épopée L utèce, créée en tant que point de franchissement de la Seine et comme étape du réseau routier de l’Empire romain, devient le cœur du royaume franc dès 508 sous Clovis. Adaptation aux réalités géographiques (fertilité des sols, ressources), organisation des activités… À chaque époque, les mêmes enjeux ont guidé l’aménagement du territoire. À la Renaissance, la cartographie permet de mieux représenter ces enjeux. La région capitale est ensuite modelée par les évolutions institutionnelles, par les révolutions, qu’elles soient d’ordre politique ou industriel… Du plan Prost au Sdrif Le tournant du xixe siècle est capital. Avec l’explosion démographique due à l’exode rural, et l’accélération de l’urbanisation, une agglomération hétérogène se dessine : Paris haussmannien dense, banlieue industrielle et réservoir de maind’œuvre, et paysages naturels. Le développement urbain anarchique rend nécessaire la planification de grandes infrastructures. Dès 1932, les plans d’aménagement se succèdent : le plan Prost de 1934 identifie des espaces à préserver, mais ignore les transports collectifs ; en 1960, le Plan d’aménagement et d’organisation générale pour la région parisienne (Padog) vise à limiter l’expansion pavillonnaire de l’entre-deux-guerres ; en 1965, le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme de la région de Paris (Sdaurp) préconise la création de l’aéroport de Roissy (95) et des villes nouvelles Cergy-Pontoise (95), Évry (91), Marne-la-Vallée (77), Saint-Quentin-en-Yvelines (78) et Sénart (77-91) et la mise en place des RER. Depuis le Schéma directeur de la région Île-deFrance (Sdrif) de 1994, priorité à la densification urbaine et aux investissements massifs en transports collectifs. Même s’ils semblent très techniques, ces plans d’aménagement sont essentiels pour améliorer la qualité de vie des habitants. Tout particulièrement dans la région francilienne qui concentre richesses et disparités, et où le projet de Sdrif Île-de-France 2030 est sur le point d’être soumis à enquête publique. julie védie En savoir plus • Le projet de Sdrif Îlede-France 2030 fixe des objectifs à long terme pour la région en matière de logement, de transports, mais aussi d’emploi, d’agriculture… www. iledefrance.fr/ sdrif • D’autres infos sur le site de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-deFrance : www. iau-idf.fr julie védie h www.restosducoeur.org © Michel Gangné/AFP © jean bruchet/IAU ÎDF U ne cantine gratuite pour les plus démunis. C’est ainsi que Coluche présente « une petite idée, comme ça », le 26 septembre 1985 au micro d’Europe 1 : « Si des fois y’a des marques qui sont int éressées par “sponsorer” une cantine gratuite qu’on pourrait commencer par faire à Paris, nous, on est prêt à aider une entreprise comme ça, qui ferait un resto qui aurait comme ambition, au départ, de distribuer 2 000 à 3 000 couverts par jour. » Voilà, l’humoriste venait de lancer les Restos du cœur. Pendant tout l’automne 1985, les bénévoles aff luent. Trouver de l’argent, des locaux, des denrées alimentaires, mobiliser les Français, les médias et les célébrités… Coluche est sur tous les fronts. Le 21 décembre, les premiers Restos du cœur franciliens ouvrent dans la confusion générale à Paris, à Gennevilliers (92), à Aulnay-sous-Bois (93)… Cet hiver-là, plus de 5 000 bénévoles distribuent 8,5 millions de repas. En février 1986, Coluche obtient du Parlement européen l’ouverture des stocks non vendus de la grande distribution pour les donner aux plus démunis. Malgré son décès brutal en juin 1986, une loi à son nom sera votée en décembre 1988, pour que chaque personne donatrice à une association bénéficie d’une réduction d’impôts. Dates clés 1791 Création des départements de la Seine et de la Seine-et-Oise. 1902 Première législation prescrivant une autorisation de bâtir dans les communes de plus de 20 000 habitants. 1953 Loi facilitant l’expropriation pour construire des logements et implanter des activités. îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 1958 Décrets relatifs aux zones à urbaniser par priorité (ZUP) et à la rénovation urbaine. 1976 Le district de la région parisienne devient la Région Île-de-France. de janvier à mars 2013 Débats territoriaux puis enquête publique, avant le vote définitif du Sdrif en décembre 2013. Coluche, entouré de deux bénévoles, inaugure le Resto du cœur de Gennevilliers. LES SORTIES 13 Les Aventuriers Rap, rock, électro, blues, garage ou encore folk se confrontent au cours de huit concerts. Avec le groupe anglais Breton et la Suédoise Frida Hyvönen. Et des Français comme Rover, Isaac Delusion, François & the Atlas Mountains ou We are Enfant Terrible. En prime, un concert électro pour les enfants. h Du 11 au 21 décembre. Espace Gérard-Philipe et salle Jacques-Brel, 94120 Fontenay-sous-Bois. Tél. : 01 49 74 79 10. www.festival-lesaventuriers.com © Philippe Lévy-Stab Jazz au fil de l’Oise La note bleue résonne dans une vingtaine de communes des bords de l’Oise. À travers des artistes comme le duo Danilo Rea, au piano, et Flavio Boltro, à la trompette, le pianiste Pierre de Bethmann ou le guitariste Angelo Debarre (photo), digne ambassadeur des musiques tsigane, manouche et gitane. h Jusqu’au 16 décembre. Dans divers lieux du Val-d’Oise. Tél. : 01 34 48 45 03. www.jafo95.com Suresnes Cités Danse L’événement des Hauts-de-Seine qui donne droit de cité à la danse des cités provoque de nouvelles rencontres entre danse hip-hop et chorégraphie contemporaine. Avec Farid Berki, Serge Aimé Coulibaly, Sonia Duchesne, Karine Saporta ou encore Mourad Merzouki. h Du 12 janvier au 3 février. Théâtre de Suresnes Jean-Vilar, 16, place Stalingrad, 92150 Suresnes. Tél. : 01 46 97 98 10. www.suresnes-cites-danse. com (CINÉMA) Les Écrans documentaires « Territoire et paysage » et « le cinéma en création partagée » sont les deux thèmes de la 16e édition du festival consacré aux documentaires les plus originaux. Au programme : des rencontres, des débats, des découvertes, et même, en clôture, un ciné-concert. h Du 5 au 9 décembre. Espace Jean-Vilar, 1, rue Paul-Signac, 94110 Arcueil. Tél. : 01 46 64 65 93. www. lesecransdocumentaires.org Festival des cinémas différents et expérimentaux Cap à l’est pour découvrir des films très surprenants, venus de Lituanie, de Hongrie et d’ex-Yougoslavie. h Du 11 au 16 décembre. Salle Les Voûtes, 19, rue des Frigos, Paris 13e. Tél. : 09 83 39 09 59. www.cjcinema.org Expositions Rénové et agrandi, le Centre d’art de Chatou réserve encore plus de surprises. L’Île des artistes contemporains © Sébastien Agnetti De 1941 à 1944, la cité de la Muette, à Drancy, fut le principal camp d’internement et de transit des Juifs de France. En 2009, des graffitis de l’époque y sont découverts lors de travaux : des dessins, des messages ou des poèmes qui, restaurés, sont enfin exposés. À noter, en complément, des visites guidées et des conférences. h Jusqu’au 29 mars. Archives départementales de Seine-Saint-Denis, 18, avenue Salvador-Allende, 93000 Bobigny. Tél. : 01 43 93 97 00. http://archives.seine-saintdenis.fr/ (CIRQUE) Wear it like a crown La compagnie suédoise Cirkus Cirkör invite à porter ses peurs et ses échecs avec fierté… comme une couronne ! Dans un univers où jonglage, illusionnisme et lancers de couteaux composent des images d’une beauté stupéfiante ! h Du 18 au 23 décembre. Théâtre de Saint-Quentin-enYvelines, place GeorgesPompidou, 78180 Montignyle-Bretonneux. Tél. : 01 30 96 99 00. www.theatresqy.org Avec le Centre national édition art et images, l’île des Impressionnistes est devenue un haut lieu de la création contemporaine. S itué à Chatou (78) sur l’île des Impressionnistes, là où Renoir, Degas et Monet ont peint les week-ends au bord de l’eau des Parisiens, le Centre national édition art et images (CNEAI) a, pour ses 15 ans, effectué une mue spectaculaire. Rouvert en septembre après travaux, ce centre d’art contemporain est plus beau, plus grand – ce qui lui permet d’exposer davantage de formes d’expression artistique – et beaucoup plus accessible aux handicapés. Ascenseur ou escalier suspendu Jusqu’au 21 décembre, on peut le découvrir au fil d’une expo intitulée « Scénario d’automne : un lieu d’art sans exposition en 10 points de vue ». Le parcours débute sur les berges, par (OPÉRETTE) L’Auberge du Cheval blanc À l’affiche © dr Plus de 180 musiciens d’ici et d’ailleurs célèbrent les musiques d’Afrique en 24 concerts, dont deux à la Maison de la culture de Bobigny : le 7 décembre avec la fanfare Follow Jah, Andy Emler, Guillaume Orti, Ballaké Sissoko (photo) et Surnatural Orchestra, le 8 avec notamment Erol Josué, Moriarty et Christine Salem. h Jusqu’au 24 décembre. À Bonneuil-sur-Marne (94) et dans divers lieux de Paris et de Seine-Saint-Denis. Tél. : 01 47 97 69 99. www.africolor.com Des noms sur des murs Pour débuter l’année en beauté, rendez-vous au bord du lac de Wolfgangsee, dans une auberge où l’empereur François-Joseph tombe à point nommé pour régler les peines de cœur… dans la joie et la bonne humeur. Mise en scène de Jacques Duparc. h Les 12 et 13 janvier. Opéra de Massy, 1, place de France, 91300 Massy. Tél. : 01 60 13 13 13. www.opera-massy.com © Musée d’Art contemporain de Zagreb © Benoît Peverelli Africolor (EXPOSITION) H² 0 Parmi les neuf spectacles à l’affiche du festival de danse hip-hop d’Aulnay-sous-Bois : En filigrane d’Ibrahim Sissoko sur des airs de violoncelle de Jean-Sébastien Bach et MAI, une création de Delphine Caron s’inspirant des haïkus japonais. h Du 12 au 16 décembre. Dans quatre lieux culturels d’Aulnay-sous-Bois (93). Tél. : 01 48 66 49 90. www.festival-h2o.com © conseil général de seine-saint-denis (MUSIQUE) (DANSE) © les écrans documentaires Près de chez vous la Maison flottante des frères Bourroullec et le Musée de rue de Yona Friedman. À l’intérieur, où se trouvent désormais huit salles, les visiteurs sont ensuite plongés dans l’histoire du design avec un film d’Alexandra Midal, puis transportés par l’Architecture mobile de Yona Friedman. Un temps pour l’élévation, juste après, en empruntant un ascenseur ou l’escalier suspendu pour admirer les « Kome », ces œuvres d’art en plusieurs exemplaires du Flamand Jef Geys. Pour finir, au niveau deux, le public est invité à flâner parmi 100 livres et publications d’artistes des années 1960 à nos jours. caroline boudet h Jusqu’au 21 décembre. Île des Impressionnistes, 78400 Chatou. Tél. : 01 39 52 45 35. www.cneai.com Pleins feux sur Boris BuCan Le grand public découvre Boris Bucan en 1983 avec son affiche de L’Oiseau de feu, le ballet de Stravinsky (photo). Inspiré par l’Antiquité, les arts premiers, les styles Art Nouveau et Art déco, ou des artistes comme Munch, Klee et Picasso, l’artiste croate a fait de l’affiche sérigraphiée son support de prédilection, et de la rue son espace d’expression favori. Le Lieu du design présente ses créations à l’occasion d’une célébration en France de la Croatie, à la veille de son entrée dans l’Union européenne. h Jusqu’au 9 janvier. Le Lieu du design, 74, rue du Faubourg-Saint-Antoine, Paris 12e. Tél. : 01 40 41 51 02. www.lelieududesign.com îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 14 LES TRIBUNES POLITIQUES Groupe SOCIALISTE, républicain ET APPARENTÉS © Olivier Pasquiers/le bar floréal L’Île-de-France est la pre- C’est au titre de la lutte contre cette double fracmière région d’Europe par ture que la majorité régionale francilienne agit la qualité et l’offre de soins. dans le domaine de la santé et vient de redéfinir Cette distinction masque les grandes priorités de son action en la matière. cependant de grandes dis- Fait nouveau, la Région dispose désormais en parités en termes d’accès aux l’actuel gouvernement d’un partenaire partisoins et de répartition des culièrement décidé à garantir l’équité dans personnels et des équipe- l’accès aux soins. ments médicaux. C’est cette quête de justice sociale qui a amené En effet, de nombreux Fran- le groupe socialiste à créer une aide à l’acquiPS, rép. et apP. / 64 membres ciliens repoussent dans le sition d’une mutuelle pour les jeunes boursiers Guillaume temps, voire renoncent aux et précaires. Balas soins en raison du dépasse- C’est cet engagement pour davantage d’égalité ment d’honoraires de nombreux praticiens. Les qui pousse la Région à agir aujourd’hui dans la urgences hospitalières sont aujourd’hui satu- lutte contre les « déserts médicaux ». rées car elles donnent accès à En effet, en tant qu’autorité en des soins sans rendez-vous et « Les équipements charge de l’aménagement de sans avance de frais, ou tout médicaux, au même titre l’Île-de-France, la Région doit veiller à une répartition équilisimplement car elles consti- que les transports, les brée des services publics sur son tuent le seul accès à la santé équipements scolaires, dans des territoires où la méde- culturels et sportifs, font territoire. Les équipements cine de proximité a quasiment partie des services publics médicaux, au même titre que auxquels les Franciliens les transports, les équipements disparu. Nous ne pouvons tolérer que doivent pouvoir accéder de scolaires, culturels et sportifs, font partie des services publics certains territoires de la zone manière égale. » dense soient suréquipés quand auxquels les Franciliens doivent d’autres territoires, la Seine-Saint-Denis, la pouvoir accéder de manière égale. Seine-et-Marne et le sud de l’Essonne, sont de Ainsi, en accentuant ses aides à l’installation de centres de santé et de maisons pluridisciplivéritables « déserts médicaux ». Les politiques en matière de santé sont de la naires de santé dans les zones sous-dotées et compétence de l’État. Or l’action gouvernemen- en créant un système de bourse apte à inciter tale mise en œuvre dans ce domaine sous la les étudiants en médecine et en formation saniprésidence de Nicolas Sarkozy n’a fait qu’ac- taire à s’installer dans ces mêmes zones, la centuer ces déséquilibres, dépeçant petit à petit Région se donne donc les moyens de remédier le service public de la santé qui faisait le fleuron aux déséquilibres territoriaux en matière de de notre République. santé. Ainsi, la santé se trouve au cœur d’une fracture La santé fait partie intégrante de nos réflexions sociale et territoriale qui laisse, de fait, au bord en matière d’aménagement et participe de la du chemin les Franciliens les plus démunis et construction d’un territoire équilibré et cohérent. h [email protected] ; www.psidf.com les plus éloignés de la zone dense. FRONT DE GAUCHE – PARTI COMMUNISTE, GAUCHE UNITAIRE ET ALTERNATIVE CITOYENNE Sdrif : pour une Île-de-France solidaire, écologique et citoyenne © nathalie mohadjer/le bar floréal Enfin ! La Région a adopté son projet de Schéma directeur (Sdrif). Face à tous les obstacles, c’est un travail tenace que nous menons « Lutte contre les inégalités, depuis 10 ans pour concevoir l’Île-de-France de 2030. Le Sdrif dessine un projet de société, un destin collectif, un modèle impératif de développement alternatif aux logiques de croissance financière écologique, et au productivisme. Un modèle qui repose sur la lutte contre les réorientation de inégalités, l’impératif écologique, la réorientation du dévelop- l’économie. » pement économique. Sa révision intègre le Grand Paris Express issu des débats publics, prend mieux en compte l’enjeu de la métropole et des interactions entre centre et périphérie. Nous y Fdg / 15 membres avons renforcé les enjeux du développement industriel, des circuits courts et de la Gabriel formation. Massou Il va maintenant être soumis au débat public, que nous voulons large et démocratique, pour que les citoyen-ne-s, leurs associations, leurs syndicats enrichissent encore le Sdrif. Nous en serons pleinement partie prenante. h www.frontdegauche-pcfguac-idf.org îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 EUROPE ÉCOLOGIE – LES VERTS Pas d’OGM dans les cantines des lycées ! Le 27 septembre, la Région a adopté sa nouvelle politique de santé. Pour la première fois, une politique publique de santé place comme préalable de son action la prévention et la lutte contre les maladies de civi lisation : cancers, diabètes, obésité… eelV / 51 membres L’objectif de cette nouvelle politique est de s’attaquer avant tout MOUNIR aux racines des maladies et non SATOURI de se concentrer uniquement sur l’offre de soins. Dans ce contexte, pour éviter d’éventuels risques sanitaires aux jeunes Franciliens, l’ensemble des élus a approuvé la proposition du groupe EELV de privilégier les viandes « sans OGM » dans les cantines des 471 lycées du territoire. Pour garantir cette qualité, les élevages franciliens seront évalués en fonction du nouveau label « nourri sans OGM », mis en place cet été par le Haut Conseil des biotechnologies. Une mission confiée au Centre régional de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire. Les ingrédients d’origine végétale, eux, bénéficient « Pour la santé des depuis 1997 d’une bonne Franciliens, misons traçabilité et les légumes et sur la prévention ! » céréales fournis dans les cantines sont déjà garantis sans organismes génétiquement modifiés. Cette unanimité de vote est plus que symbolique. Elle intervient après la publication de recherches menées par le professeur Séralini et son équipe. Une étude qui a confirmé les craintes de l’opinion publique sur la possible dangerosité des OGM. Depuis la parution de ces résultats, le débat fait rage. La cacophonie qui en résulte montre surtout la force des lobbies et le besoin de nouvelles expertises contradictoires. Cette avancée dans la lutte contre les OGM et le changement de paradigme initié par la politique régionale de santé représente un véritable tournant dans la façon dont nous envisageons la santé dans nos sociétés modernes. Nous reconnaissons enfin que les maladies de ce siècle sont directement liées à notre environnement et à notre mode de vie : sédentarité, malbouffe, pollution de l’air, contact avec certaines molécules chimiques… Par des politiques de prévention, de l’information, la mise en place de programmes dédiés (comme le plan vélo…), la Région agira sur tous ces « déterminants de santé ». Ainsi, l’année prochaine, la lutte contre les perturbateurs endocriniens – comme le bisphénol A – deviendra « Grande cause régionale ». © Nathalie Mohadjer/le bar Floréal L’accès à la santé, un des enjeux de l’aménagement du territoire francilien h Tél. : 01 53 85 69 45. Contact : [email protected] ; http://elus-idf.eelv.fr LES TRIBUNES POLITIQUES 15 prochaine séance plénière du conseil régional Mouvement populaire Nos transports en 2020 : pas de Grand Paris mais des tarifs en hausse de 25 % Les 19, 20 et 21 décembre À l’ordre du jour : le budget 2013. 57, rue de Babylone, Paris 7e. h À suivre en direct sur www.iledefrance.fr La décision de François destinés à faire fonctionner le nouveau Hollande d’attribuer la métro automatique à partir de 2018. Le Stif gestion du Grand Paris va même plus loin puisque 770 millions à Cécile Duflot, la pre- d’euros destinés à assurer la rénovation des mière opposante au pro- lignes existantes ont également disparu. jet, n’augurait rien de Englués dans une gestion calamiteuse des bon. Les craintes ont finances publiques, les socialistes sacrifient laissé place à des certi- les investissements d’avenir. tudes. La double boucle Ils vont même encore plus loin puisque le autou r de Pa r is, les Stif propose d’augmenter de 25 % les tarifs MP / 52 membres liaisons entre le centre des transports d’ici à 2020. Cette hausse valérie de Paris et les aéroports, viendrait s’ajouter à la hausse de près de pécresse les 200 kilomètres de 10 % des tarifs depuis les élections régionales voies nouvelles et les 72 nouvelles gares de 2010. Ainsi, le passe Navigo mensuel zones 1-2, qui coûtait 56,60 euros en 2010, ne se feront pas. Ce réseau de transports révolutionnaire, passerait à près de 80 euros en 2020. Et tout ça sans véritable offre nouvelle voulu par Nicolas Sarkozy et puisque le Grand Paris ne se lancé grâce à la détermination des élus UMP, est mort avant de « Le passe Navigo fera pas. voir le jour. Après des années de 1-2 coûtera Moins de services et des tarifs dégradations des transports, 80 euros en 2020. » qui montent en f lèche : on c’était pourtant la solution à la marche sur la tête. Il est temps galère des RER. La double boucle que la gauche ouvre les yeux et autour de Paris permettait d’offrir aux Fran- prenne les décisions qui s’imposent. Il faut ciliens des parcours plus rapides, plus sûrs, impérativement réduire le train de vie du la possibilité de traverser la région sans conseil régional et mobiliser tous les moyens pour investir et préparer l’avenir de notre nécessairement passer par Paris. La raison de cet abandon : le gouvernement territoire. Ayrault a décidé de ne pas inscrire dans le Avec Nicolas Sarkozy, les élus du Mouvebudget de l’État le milliard d’euros néces- ment populaire avaient inventé, dessiné et saire à la réalisation du réseau. Jean-Paul financé une véritable révolution des Huchon lui-même, malgré un soutien de transports en Île-de-France. Dans l’intérêt façade au Grand Paris, ne fait pas mieux. des Franciliens, ce projet ne doit pas être Le Syndicat des transports d’Île-de-France enterré. (Stif) qu’il préside a, lui aussi, supprimé de h Tél. : 01 53 85 68 05 ; ses perspectives budgétaires les 560 millions www.ump-iledefrance.fr © olivier pasquiers/le bar floréal PARTI RADICAL DE GAUCHE ET MOUVEMENT UNITAIRE PROGRESSISTE OUI AU MARIAGE POUR TOUS © Nathalie Mohadjer/le bar Floréal La multiplication d’appels de maires à ne pas vouloir célébrer de mariages de couples de même sexe, lorsque la loi le permettra, est une grave atteinte aux principes républicains. Aucun dépositaire de l’autorité de la loi ne peut ainsi en altérer l’application et rompre l’égalité des citoyens devant elle. PRG-MUP / 6 membres Arguant de justifications anthropologiques ou religieuses, ces élus Eddie Aït entravent la marche de l’égalité. Le mariage est une institution sociale et non naturelle. Elle doit, et sera, ouverte à tous. Nous appelons donc les élus attachés au respect des prin- « Ouvrir le mariage cipes démocratiques à se et l’adoption rassembler et à revendiquer à tous les couples. » l’égalité des droits. h Contact : [email protected] ; www.prg-mup-idf.fr FRONT DE GAUCHE ET ALTERNATIFS Refusons l’austérité ! union des démocrates et indépendants la région a-t-elle les moyens d’agir ? © nathalie mohadjer/le bar floréal © jean-christophe bardot/Le bar floréal Le gouvernement l’a annoncé : pour 2013, la dotation aux collectivités territoriales serait gelée, comme sous le gouvernement Sarkozy, avant de baisser en 2014. C’est l’austérité imposée aux régions dans le cadre du Traité européen (TSCG). Pourtant les collectivités réalisent 70 % des investissements publics notamFdG et A. / 5 membres ment pour les transports publics, Pascale ce qui soutient l’activité et l’emLe Néouannic ploi. La Région Île-de-France doit refuser cette logique austéritaire et renforcer son rôle de bouclier « Refusons social face à la crise et ses consé- les politiques à quences sociales. Notre groupe sera l’eau de rose ! » intransigeant lors de l’élaboration du budget 2013. h www.frontdegauche-alters.fr Le rapport concernant la nouvelle politique de santé vient d’être voté. « Nous nous Réduire les inégalités territoriales, renforcer la interrogeons sur prévention et améliorer l’offre d’accès aux soins la mise en œuvre sont des priorités que nous partageons. des politiques Nous nous interrogeons cependant sur la mise régionales qui en œuvre des politiques régionales qui sont sont votées. » votées. En cette période de crise, la Région ne dispose pas du budget pour mettre en œuvre une vraie politique de santé. UDI / 15 membres Vouloir mettre en œuvre un « catalogue de mesures » revient à Laurent procéder à un saupoudrage qui se traduit souvent par des effets de LAFON communication mais qui ne produit pas les effets escomptés. À l’heure où nous débattons sur la gouvernance de notre métropole, le groupe UDI s’interroge sur le choix des politiques dont doit se doter la Région. Il est aujourd’hui indispensable de faire des choix afin de pouvoir mettre en œuvre de vraies politiques régionales. h www.udi-iledefrance.fr îLE-DE-FRANCE décembre 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 16 ALENTOURS TRAMWAY En poursuivant son tour de Paris, de la porte d’Ivry à celle de la Chapelle, le T3 offre de nombreuses idées de balades… 93 PORTE DE LA CHAPELLE (18e) 75 SAINT-DENIS 94 IVRY-SUR-SEINE À L’EST, RIEN QUE DU NOUVEAU CARNET DE ROUTE • Tout sur le prolongement du T3 : www.tramway.paris.fr ; sur les œuvres d’art qui jalonnent son parcours : http://demarcheartistique.tramway. paris.fr ; et sur son futur prolongement : www.prolongement-t3porteasnieres.fr • Centre d’art contemporain d’Ivry – le Crédac, la Manufacture des œillets, 25-29, rue Raspail, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél. : 01 49 60 25 06. www.credac.fr Au fil des œuvres d’art Au-delà, le T3 offre une image poétique du transport urbain, avec sur son parcours 15 œuvres d’art créées pour les territoires traversés : les lapins en métal du boulevard Poniatowski (12e), réalisés par Sylvie Auvray avec les élèves chaudronniers du lycée professionnel ChennevièreMalézieux (12e) ; les sculptures de verre lumineuses, aux couleurs changeantes, de Ben Langlands et Nikki Bell, porte de Vincennes (12e) ; L’Étoile du lampadaire de Mark Handforth, qui éclaire d’un éclat rosé la porte de Bagnolet (20e) ; ou encore les bancs en bois ciselés par Bert Theis et des apprentis menuisiers du centre de formation de Noisy-le-Grand (93), au parc de la Butte du Chapeau-Rouge (19e)… Chemins de traverse À ces projets visibles s’ajoute la résidence d’artistes au lycée Paul-Valéry, porte de Montempoivre (12e) : Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen ont fait plancher les élèves d’arts plastiques sur l’art dans l’espace public et la notion de censure. Des productions présentées lors de l’inauguration du tramway. Le tracé offre aussi des chemins de traverse. L’occasion de découvrir qu’Ivry-sur-Seine (94) ne manque pas d’attraits, du Hangar, salle de musiques actuelles, au Crédac, centre d’art contemporain installé dans l’ancienne Manufac- • Marché aux puces de la porte de Montreuil, avenue du Professeur-AndréLemierre, 75020 Paris. Tél. : 01 48 85 93 30. www.paris.fr/marches ture des œillets, un bâtiment industriel en briques, verre et acier, datant de 1913. • Le canal Saint-Denis : À la porte Dorée (12e), la Cité nationale de www.tourisme93.com l’histoire de l’immigration est sans doute (rubrique Loisirs) le plus bel édifice Art déco de Paris. Porte • Le temple de Ganesh, de Montreuil (20e), le marché aux puces 17, rue Pajol, dévoile ses trésors tous les week-ends. Plus 75018 Paris. loin, en descendant à Canal-Saint-Denis, Tél. : 01 40 34 21 89 ou 01 42 09 50 45. on peut marcher au bord de l’eau jusqu’au www.templeganesh.fr Stade de France et découvrir le patrimoine de Saint-Denis (93). Au terminus de la porte de la Chapelle, on arrive dans le quartier indien, ses boutiques de nourriture, de saris, et son temple dédié à Ganesh, le dieu à tête d’éléphant ! Autant de raisons de prendre le T3, d’en descendre, de flâner… En attentendant son pro- En descendant à Canal-Saint-Denis, chain prolongement, on peut marcher au bord de l’eau jusqu’à la porte d’As- jusqu’au Stade de France. nières (17e). JULIE VÉDIE Île-de-France, journal bimestriel du conseil régional, 35, bd des Invalides, 75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85 [email protected] Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Xavier Crouan. Comité éditorial : Jean-Michel Thornary, Xavier Crouan, Maxime des Gayets, Pierre Chapdelaine. Rédacteur en chef : Pierre Chapdelaine. Secrétaire de rédaction : Didier Fil. Journalistes : Caroline Boudet, Renaud Charles, Julie Védie. Ont collaboré à ce numéro : agence Citizen Press : Stéphane Boumendil, Charles Centofanti, Jérôme Guedj, Catherine Sauvat ; La Machine à mots. Couverture : Christel Sasso/Picturetank. Conception : Rampazzo et Associés. Réalisation : Scoop Communication. Impression : Île-de-France est édité à 4 502 093 exemplaires sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN : 1779-4331. Dépôt légal à parution. ÎLE-DE-FRANCE DÉCEMBRE 2012 - JANVIER 2013 Nº 44 © RAFAËL TRAPET/ALEPH/PICTURETANK Ç a y est ! Dès le 15 décembre, le T3 poursuit sa boucle autour de Paris entre les portes d’Ivry (13e) et de la Chapelle (18e). Six ans après sa mise en service entre le pont de Garigliano et la porte d’Ivry, il transportera désormais 283 000 personnes par jour. Pour prolonger le fameux « ruban vert » sur lequel ce tramway semble glisser, 60 000 m² de gazon et 1 500 arbres ont été plantés sur son nouveau tracé de 14,5 km. Avec 11 communes concernées, des correspondances avec 11 lignes de métro, deux lignes de RER (E et C), 44 lignes de bus et 60 stations Vélib’ situées à moins de 300 m des 26 stations, c’est là l’aboutissement d’un projet très attendu pour les transports franciliens. © JEAN-MARC ARMANI/PICTURETANK Marché aux puces, quartier indien, canal et édifices Art déco jalonnent le prolongement du T3. • Cité nationale de l’histoire de l’immigration, 293, avenue Daumesnil, 75012 Paris. Tél. : 01 53 59 58 60. www.histoireimmigration.fr