Catalogue 1 - Baobab Center
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Décembre 2011 December 2011 Culture & Exchange Numéro Spécial Special Edition Des Iles et des Hommes Of Islands and Men Combat Tyson vs Balla Gaye 2 Interview avec Gerard CHENET Les activités culturelles de 2011 A publication of Africa Consultants International Interview avec Diaw Sarr, ancienne habitante de l’île de Gorée Editorial CHER( ES) AMI ( ES) LECTEURS ASALAA MAALEKUM ! 2010 fut certes une année de joies et de tristesses partagé. Nous avons accueilli de nouveaux collègues parmi nous, tandis que d’autres nous ont quitté Nous avons tous été affecté par la disparition brutale de certains de nos illustres collègues. Il s’agit de Zator Tounkara, et de Abe Waldstein respectivement, professeur de langues et membres du conseil d’administration de ACI. C’est pour nous un devoir de perpétuer leur œuvre au service des générations futures. Ainsi va la vie. Rendons grâce à Dieu. Notre cadeau dans ce numéro est une exploration des îles : o L’île comme symbole pour comprendre la situation humaine ; o Les îles du Sénégal et d’ailleurs : rêve de lieu idyllique aux cocotiers, à la mer bleu d’azur et aux sables blancs – façon de chasser la solitude de notre quotidien ? ou lieu de recherche d’isolement, de méditation, de réflexion et de solitude ? o Et pour les insulaires qui y naissent et grandissent – quel impact sur leur sens de communauté, leur développement, leur perception du monde ? Notre première interrogation vous invite à méditer cette citation tirée du poème de John Donne : « No man is an island » Aucun homme n'est une île, complet en soi-même; chaque être humain est une partie du continent, une partie du tout.» - hommage à l’humanité qui nous réunit et qui fait de chacun de nous une partie du « continent ». Ensuite, nous vous proposons une série d’articles et d’interviews pour découvrir les îles et leur relation aux continents, des scènes des îles suivies de témoignages inédits, un carnet de voyage de nos étudiants… Mais aussi, et surtout, la double vie des insulaires entre terre et mer… Ba beneen et bonne lecture Cheikh Thomas Faye Publié par: Africa Consultants International (ACI) Directeur de publication Gary Engelberg Rédacteur en chef : Cheikh Thomas Faye Conseillers et membres de la rédaction : Cheikh Thomas Faye, Gary Engelberg, Daour Wade, Diarra Diakhaté, Papa Mamadou Kassé Infographiste, Design : Diarra Diakhaté, Ibrahima Diallo Nos remerciements à tout le personnel de ACI, ses partenaires (étudiants, professeurs, et autres collaborateurs) 1 Editorial Dear readers, asalaa maalekum! 2010 was a year of shared joy and sorrow. We welcomed many new colleagues while we said goodbye to others. We received students from many continents. Most of them studied African languages and culture and benfited for family homestays organized by the Baobab Center. We were all deeply affected by the difficult loss of two of our long time colleagues, Zator Tounkara and Abe Waldstein, language instructor and member of the board of directors respectively. We are left to continue their work in the service of future generations. Thus is life. We give thanks to God. quote from the poem of John Donne: “No man is an island entire of itself; every man is a piece of the continent, a part of the main” – homage to the humanity that unites us and makes each of us “a part of the continent”. Following, we offer you a series of articles and interviews to discover islands and their relation to continents, scenes of islands followed by personal testimonies, a travel diary of our students… and especially, the double life of islanders between earth and sea Ba beneen (until next time) and happy reading. Translated by Gary Engelberg and Molly Offer-Westort Our gift in this issue is an exploration of islands: - Islands as a symbol for understanding the human condition; - Islands of Senegal and elsewhere: the dream of a paradise graced with coconuts trees, azure seas and white sands – a manner to chase away the solitude of our day-to-day? Or a place to look for isolation, meditation, reflection in solitude? - And for those who were born and raised on islands – what impact is there on their sense of community, their development, their perception of the world? Our first question invites you to meditate on this short 2 Sommaire 4 Interview avec Diaw SARR Nostalgia for Goree 7 Les activités culturelles de 2011 10 Review of major cultural events 2011 Interview avec Gerard CHENET Interview with Gérard CHENET 12 18 24 Les Mangroves de Sokone Mangroves of Sokone Combat Tyson vs Balla Gaye 2 Zator’s dream 25 26 Wrestling: Tyson versus Balla Gaye 2 Le rêve de Zator 11 27 28 30 The Experience Senegal Program© le Programme Experience Senegal© ACI’s Center for Resources and Information Centre de Ressources et d’Information de ACI 32 34 36 37 3 Nostalgie de Gorée Interview de Diaw Sarr, ancienne habitante de l’île de Gorée Située à 4 kilomètres au large de Dakar, à vingt minutes par chaloupe, l'île de Gorée est un des endroits les plus attachants du Sénégal. Etre Goréenne c’est quoi selon vous ? Etre Goréenne, c’est d’abord le fait d’être né là-bas et d’y avoir grandi. Mes frères Saaku, Moustapha et El Hadji qui résident actuellement aux USA et en France sont aussi nés à Gorée et sont toujours Goréens. Nous avons certes des choses en commun comme je l’ai dit précédemment. Par contre beaucoup de choses nous différencient. Par exemple à Dakar ou en ville les gens sont toujours en activité si je ne veux pas dire dispersés. A Gorée, les gens sont de nature calme et très posés. En même temps les gens sont unis, solidaires et restent souvent ensemble. Je ne veux pas dire qu’on ne retrouve pas ces valeurs ailleurs, mais à Gorée on les vit intensément. Tu veux dire qu’à Gorée les gens sont plus solidaires ? Pas forcément, je veux juste dire qu’à Gorée, les gens sont ensemble à l’occasion des cérémonies. Et s’il arrive un malheur à quelqu’un, il peut compter sur les autres. Et cela, on le retrouve rarement à Dakar. En fait je voudrais vraiment insister sur le fait qu’il y a la paix. Et si cela dépendait de moi, je n’aurais jamais quitté Gorée. Peux-tu me parler un peu des citoyens Goréens ? Bien sur qu’il existe des Goréens d’origine. Ce sont les descendants des anciens esclaves ou d’européens qui vivaient dans l’île. Il y’a aussi d’autres Goréens qui sont natifs de parents affectés a un travail dans l’île. Il s’agit du personnel de l’ancienne prison, de la poste, Est-ce parce qu’il existe des choses et de la municipalité. Il y’avait aussi un musée qu’on ne trouve qu’à Gorée et nulle part ailleurs? de la mer et un musée historique voila. Cela n’est pas du tout la principale raison. Pendant combien de temps as-tu vécu à Au contraire la plupart des choses que l’on utilise à Gorée et dont nous avons vraiment Gorée ? Je suis née à Gorée. Ma mère est originaire besoin, nous les achetons soit à Dakar ou à de la Casamance mais elle a passée presque l’intérieur. toute sa vie à Gorée. Mon père Bouna était à Est-ce que c’était difficile pour toi de quitter Gorée ? Gorée parce que son frère était le gérant de la Tu sais Daour, si c’était de mon propre gré, poste de Gorée. Il s’appelait Pape Maguatte je n’aurais jamais quitté cette île. Tu conviens bien avec moi qu’il est toujours difficile de Sarr. quitter un endroit après y avoir vécu une A l’époque où tu étais à Gorée, qu’est ce grande partie de sa vie. Gorée me manque. qui te différenciait alors des gens de la Je suis née à Gorée et quel que soit l’endroit ville ? où je puisse être, je vis et réfléchis comme 4 une Goréenne. D’ailleurs, mes enfants sont souvent à Gorée. Moi-même je m’y rends Aujourd’hui tu ne résides plus là-bas et régulièrement. pourtant tu te sens toujours Goréenne n’est-ce pas ? C’est juste de l’attachement. Sais-tu qu’il est plus facile de vivre à Dakar qu’à Gorée ? A Gorée la vie des gens est réglementée par les allers et retours quotidiens de la chaloupe. Ici à Dakar ce n’est pas le cas. Je te donne un exemple : quelquefois il m’arrivait de venir à Dakar pour une cérémonie ou pour une autre raison. La peur de râter la dernière chaloupe Te rends-tu souvent à Gorée pour voir la me poussait à écourter mes visites. famille et les amis qui sont restés là bas? Bien sûr, j’y vais fréquemment. J’ai des Est-ce que tu ne te sentais pas trop à sœurs qui vivent à Gorée avec leur famille. l’étroit dans l’île ? A l’occasion des scrutins ma famille et moi Il est vrai qu’on peut faire le tour de l’île en allons voter à Gorée. Les gens ont tout fait une trentaine de minutes. Mais tu sais, il y’a pour me dissuader, mais en vain. Pendant plein de choses qu’on peut faire avec les ces événements, à Gorée il n’y a jamais visiteurs. Par exemple : à cinq cent mètres de bousculade au niveau de la chaloupe. Les gens font souvent preuve de discipline Que veut dire «cinq francs» dans l’eau ? et d’amabilité. Les choses sont mieux C’est un jeu qui consistait à demander aux organisées à Gorée qu’à l’intérieur. touristes de jeter une pièce d’argent que nous devions aller chercher au fond de l’eau. Le Dans ce cas pourquoi as-tu quitté Gorée plus rapide d’entre nous arrivait à cueillir la pour venir vivre ici à Yeumbeul? pièce. On interdit ces pratiques maintenant J’ai quitté Gorée pour venir m’installer ici, puisqu’il y’a eu beaucoup d’accidents. Le soir parce que la maison où nous habitions ne on rentrait avec pas mal de sous en poche. nous appartenait pas. A un certain moment de l’arrivée dans l’île, les touristes nous le propriétaire à voulu récupérer son bien et proposaient ce que nous appelions «cinq nous avions décidé de quitter l’île. Et vous francs dans l’eau». Ensuite nous guidions savez, les maisons à Gorée coûtent très les touristes dans les différents endroits de chère. l’île. C’était très bien. 5 J’imagine que la plupart des insulaires savent nager. Effectivement, à Gorée on apprend à nager très jeune. Certains parents interdisent à leurs enfants d’aller à la plage. Mais ils finissent toujours par céder à l’envie de leurs enfants à jouer avec leurs camarades. Es-tu en train de regretter Gorée ? Tu sais Daour, je ne connais que Gorée. Et il y’a la paix là-bas. On nest jamais victime d’agressions ou de tracasseries comme ici. Le seul problème était que la chaloupe arrêtait de fonctionner à minuit. et si on s’attardait en ville on était désespéré. Même l’évacuation des malades posait problème. Seul le service de pilotage de la chaloupe pouvait vous évacuer. Il fallait donc patienter. Je sais que maintenant avec le nouveau maire Augustin Senghor la chaloupe est disponible la plupart du temps. En période de fête elle fonctionne sans arrêt. Comment était organisé le transport des habitants de l’île ? Il y avait des cartes d’abonnement spéciaux pour les habitants de l’île. Deuxièmement, les personnes du 3ème âge ne payaient pas de transport. La carte d’abonnement valait juste 150 francs CFA. Et même les Dakarois qui ont de la famille à Gorée pouvaient bénéficier de cette mesure de réduction Maintenant, je sais que c’est plus chère. . attention. Il savait bien expliquer l’histoire de la Maison des Esclaves de Gorée. Il utilisait, à mon sens, une pédagogie simple pour transmettre ses messages. Penses-tu retourner vivre à Gorée un de ces jours ? Ça c’est mon vœu le plus cher. Si un de mes enfants disposait de moyens, je lui demanderais d’aller acheter une maison à Gorée. Je me souviens à l’époque où les amis de mon frère venait à la maison, nous passions des moments magnifiques ensemble. Notre domicile était très animé. As –tu déjà voyagé dans une ville ou région similaire ou diffèrente de Gorée ? J’ai vécu une partie de ma jeunesse à SaintLouis. Je garde de bons souvenirs de mon séjour là-bas. Je sais que nous avons beaucoup de similitudes avec les Saint Louisiens. La différence est qu’il y a plus d’espace à Saint louis. Mais chez nous à Gorée, nous aimons partager tout avec les autres. C’est quelque chose de très unique. On est éduqué comme ça. Propos recueillis par Daour Wade Assistant : Cheikh Thomas Faye Que pensent les Goréens au sujet de Joseph Ndiaye, le défunt conservateur de la Maison des Esclaves ? Joseph Ndiaye, de son vrai nom Boubacar Ndiaye était quelqu’un de très talentueux. Il était dévoué à la cause Goréene. Il avait un sens très élevé du devoir. C’était un grand parolier à qui tous les visiteurs et les résidents prêtaient 6 Nostalgia for Goree An interview with Diaw Sarr, former inhabitant of the Island of Goree Located 4 kilometers off the coast of Senegal, a 20 minute ferry ride from the Port of Dakar, the Island of Gorée is one of the most endearing sites in Senegal In your opinion, what does it mean to be a Goreen? First of all, it is the fact of having been born on Gorée and having grown up there. My brothers Saaku, Moustapha and El Hadji who currently live in the US and France were born and raised on Gorée as I was, and they remain Goreen. Can you tell me a little bit about the inhabitants of Goree? Well, there are certainly «native» Goreens, the descendants of former slaves or Europeans who lived on the island. There are other Goreens who are natives of the island because there parents were posted to Goree or came to work on the island. They were mostly the personnel of the former prison, the police or the Mayor’s office. There were also those who worked in Goree’s oceanography museum. characteristics with the people of Dakar, but there are a few things that distinguish us from them. For example, in Dakar or in the cities in general, people are always busy and seem to be moving in several directions at once! On Goree, people are naturally calmer and more poised. At the same time they are united, stand together and spend lots of time with each other. I don’t mean to say that you cannot find these characteristics elsewhere, but on Goree it is a fact of life that is experienced intensely by all who live there.. Do you mean to say that there is greater solidarity among Goreens ? Not necessarily. I just mean that on Goree, people come together for various ceremonies. And if someone has a misfortune, he can count on the others. This is less common in Dakar. I just want to insist on how peaceful For how long did it is on Goree. And if it had been up to me, I you live on Goree? would never have left Goree. I was born on Goree. My mother came from Is that because there are things you the Casamance but can find on Goree that you cannot find spent most of her life anywhere else? on Goree. My father That is not at all the case. On the contrary, also lived on Goree everything one uses or needs on Goree is because his brother, purchased in Dakar or in the interior of the Pape Maguatte Sarr, country. was manager of the Post Office. Was it difficult to leave Goree? You know Daour, if it had been up to me, I At the time when never would have left that island. I am sure you lived on Goree, you will agree with me that it is always difficult was there anything that distinguished to leave a place after having spent a large part you from the people who lived in Dakar? of your life there. I miss Goree. I was born on As I said before, we certainly share a lot of Goree and wherever I may be, I live and think 7 like a Goreen. In fact, my children often go tourists proposed what we called « five francs to Goree. I, myself, go there regularly. in the water. » Then when they docked on the island, we would guide them to the interesting Do you travel frequently to Goree to see sites. friends and family that have remained there? What does «five francs in the water» Of course, I go there often. I have sisters mean? who live on Goree with their families. On It was a game where we asked tourists to throw Election Day, my family and I always go a coin in the ocean and we would dive to find to Goree to vote. Everybody has tried, it. The quickest among us always grabbed without success, to convince me not to go the coin! These practices are forbidden now because they fear it might be dangerous. because there were too many accidents. But But during these events on Goree, there in the evening we used to go home with lots of is never any pushing or shoving getting coins in our pockets! It was great fun! on and off the ferry. People are friendly and well-disciplined. Things are better I suppose that most of the people living on organized on Goree than in the interior of the island know how to swim. Right, Goreens learn to swim at a very early the country. age. Certain parents would forbid their children Well then, why in the world did you leave to go to the beach, but they would end up giving Goree to come live here in Yeumbeul? in to their kids’ desires to go and play on the I left Goree to move here because the beach with their friends. house we lived in on Goree did not belong to us. The owner decided, at one point, to Do you miss Goree as we speak? take back his property so we decided to You know Daour; the only place I really know leave the island. You know that houses on is Goree. It is so peaceful there. You are never Goree are very expensive. mugged or hassled the way you are here. The only problem was the ferry that stopped running You no longer live there today, and you at midnight, and if we stayed in Dakar until late nevertheless feel even more Goreen than before, don’t you? It’s just a feeling of deep attachment. Do you know that it is easier to live in Dakar than on Gorée? Life on Goree is based on the rhythms of the daily comings and goings of the ferry. Here in Dakar, you do not have those constraints. For example, I used to come to Dakar from Goree for a ceremony or another reason only to shorten my visit and leave early out of fear of missing the last ferry. Didn’t you ever feel trapped or claustrophobic on the island? It is true that it only takes about thirty minutes to do the tour of the island. But, you know, there are plenty of things to do with visitors. For example, on the ferry at about 500 meters from shore before docking, 8 at night, we were always stressed. Even the evacuation of people who were seriously ill posed a problem. Only the ferry’s pilot service could evacuate you to Dakar. So you had to wait. I know that now with the new Mayor Augustin Senghor, the ferry is more available most of the time. During the holidays, it runs almost non-stop. How was transport organized for the inhabitants of Goree? There were special subscription cards for the inhabitants of the island. Secondly, senior citizens did not pay for transport. The subscription card only cost 150 fcfa! Now, I know it is much more expensive. Even people living in Dakar who had family on Goree could benefit from these reductions. What did the Goreens think of Joseph Ndiaye, the recently deceased curator of the House of Slaves (Maison des Esclaves)? Joseph Ndiaye, whose real name was Boubacar Ndiaye was a very talented man. He was devoted to the promotion of Goree. He has a very strong sense of duty. He was a great orator and all the visitors to the slave house and residents of Goree listened to him attentively. He really knew how to explain the history of Goree’s «Maison des Esclaves». In my opinion, he used an accessible form of pedagogy to transmit his messages. Do you plan on returning to Goree one day to live? That is my most fervent wish. If one of my children had the means, I would ask them to go buy a house on Goree. I remember the good old times when my brother and his friends came to spend the day or the weekend at our house. We spent some unforgettable moments together. Our home was always bursting with life! Have you ever traveled to a city or region that was similar or different to Goree? I spent part of my youth in Saint Louis. I have kept warm memories of my time there. I know that we Goreens have lots in common with the Saint Louisians. The difference is that there is more space in Saint Louis. But at home on Gorée, we like to share everything with others. That is how we were educated… Interview by Daour Wade Assistant : Cheikh Thomas Faye 9 LES GRANDS RENDEZ VOUS CULTURELS 2010-2011 Monument de le Renaissance Africaine Avec ses 52 mètres de hauteur, en bronze et cuivre, elle surplombe la capitale sénégalaise. Inaugurée en grandes pompes, le 3 avril 2010, son coût serait de : 15 Milliards de FCFA Site Web : www.monuraf.com/ Troisième Festival Mondial des Arts Nègres : Après Dakar en 1966 et Lagos en 1977, le Festival est revenu à Dakar du 10 au 31 décembre 2010. C’est dans une grande ferveur que l’Afrique et sa Diaspora ont fêté l’Art Nègre dans toute sa plénitude et sa grandeur. Des expositions de photos, d’œuvres, des séances de danses, de théatre, des projections de films, des colloques, conférences et débats ont été organisés à Dakar, dans les capitales régionales et communautés rurales du Sénégal. On a noté la présence d’illustres invités. Site Web pour visionner un film sur le festival http://www.bworldconnection.tv/index.php/Emissions/FESMAN-2010-Festival-des-ArtsNegres.html Festival International de Jazz de St Louis du Sénégal : La 19eme édition a eu lieu à St Louis du 9 au 12 juin 2011. Ce sont Mina Agossi et Kenny Baron qui ont clôturé ces rendezvous de swing. C’est un prestigieux festival qui a eu l’honneur, dans le passé, d’accueillir le grand Miles Davis. La 20ème édition de ce festival est prévue du 24 au 28 mai 2012. Site Web : www.saintlouisjazz.com Festival Kaay Fecc : Communément appelé festival de toutes les danses, il est organisé tous les deux ans à Dakar. Site Web : www.africandanseeschedule.com Le Roi du Mbalax, Docteur Honoris Causa Au mois de mai 2011, le Roi du Mbalax, Youssou Ndour a reçu la distinction de Docteur Honoris Causa, attribuée par l’Université de Yale (Usa) La distinction lui a été remise dans l’enceinte de la prestigieuse université américaine. Youssou Ndour s’est adressé à un auditoire de 3.000 étudiants pour remercier le choix porté sur sa personne pour cette distinction qui est généralement réservée aux chefs d’état. 10 REVIEW OF THE MAJOR CULTURAL EVENTS OF 2010-2011 Monument to the African Rennaissance This bronze and copper monument, 52 meters in height, dominates the Senegalese capital’s skyline. Inaugurated with great ceremonty on April 3, 2010, the cost of the monument is estimated at 15 billion CFA francs. Web Site : www.monuraf.com/ Third World Festival of Negro Arts : After the first festivals in Dakar in 1966 and in Lagos in 1977, the World Festival of Negro Arts returned to Dakar from December 10-31, 2010. With great enthusiasm Africa and the Diaspora celebrated all the facets and magnificance of Negro Art. Photo exhibits, works of art, dance, theater, film showings, colloquia, conferences and debates were organized in Dakar and in the reqional capitals and rural communities of Senegal. Web site to watch a film about the festival : http://www.bworldconnection.tv/index.php/Emissions/FESMAN-2010Festival-des-Arts-Negres.html The Saint Louis International Festival of Jazz in Senegal The 19th installment of this Festival took place in Saint Louis Senegal from June 9 -12, 2011. Mina Agossi and Kenny Baron closed this gathering of swing. In the past, this prestigious festival had the honor of receiving Miles Davis. The next festival is scheduled for May 24 to 28, 2012. Web site : www.saintlouisjazz.com Kaay Fecc Festival (« Come Dance » Festival). Known as the festival of all dance, Kaay Fecc is organized every two years in Dakar. Web Site Web : www.africandanseeschedule.com THE KING OF MBALAX, DOCTEUR HONORIS CAUSA In May 2011, the King of Mbalax, Youssou Ndour was honored with the title of Docteur Honoris Causa, by Yale University in the US. The honor was discerned on the singer within the prestigious Yale University campus. Youssou Ndour spoke to an audience of 3000 students to thank them for choosing him for this distinction generally reserved for Heads of State. 11 Interview with Gérard CHENET Historian, teacher, actor, musician, sculptor, architect, ecologist, and visionary, Gérard Chenet is now over 80 years-old. Despite his age, Chenet retains a youthful and extraordinary demeanor. Of Haitian origin, he studied political science and African history, culminating with a doctoral thesis on the relationship between Germany and his native Haiti. Starting his career as a history teacher in Guinea, he later left Conakry to come to Senegal in the late 1960s, where he worked as an advisor to the Ministry of Scientific Research in Dakar. He actively participated in the first World Festival of Black Arts (Féstival Mondial des Arts Nègres), an initiative of Senegal’s first president, Leopold Sedar Senghor. At the same time, he acquired a small house in the Lébou fishing village of Toubab Dialao, located approximately 50 kilometers down the coast from Senegal’s capital Dakar, where he gradually created his cultural complex named “Sobo Badé”. There, he indulges in his favorite activities: music, sculpture, and writing. In 2000, he got the idea of creating a retreat center where artists could simultaneously learn different subjects related to art (sculpture, theater, yoga, etc.). This second complex, situated three kilometers from Sobo Badé in the Dialao hills, was named Ndoungouma. Through this passion, he shares with Cheikh Thomas Faye and Daour Wade memories from his youth, his vision of life, the secrets of this magical place called Sobo Badé, and its relationship with the villagers and his projects. THE 1960s Your first experience in Africa was indeed in Guinea? Yes, I spent 4 years teaching African history in Guinea under Sékou Touré You also wrote about Elhaj Omar? That is correct. That was when I was in Guinea I started to write about Elhaj Omar. I taught African history and I was very attracted to this person who reminded me of Haitian characters from the war: our anti-slavery figures like Toussaint Louverture, Jean Jacques, the King Henri Rousseau. Well, the grand Imam Elhaj Omar made a great tour to the east, passing through Al Hazar University in Egypt, Algeria, and Fez in Morocco—all the religious centers of Islam. He was also a character who in some ways dominated the West African environment, by his democratic and liberal doctrine, and by the patriotic sentiments that he professed to liberate Africa. From the beginning of colonization in West Africa to the time of Faidherbe, he brought together many people from Guinea to Mali, Boundou, the banks of the Faleme, through the “Petite Côte”, where he settled for a while to recruit talibés (disciples) to conduct his jihad against the invasion of West Africa by the colonizers. He worked cautiously, starting first by Islamizing surrounding populations. In my opinion, while it is true that these populations I just mentioned already had their own cults and religions, the policy in West Africa at the time required a unifying factor. This unifying factor was Islam, and an Islam as conceived by Elhaj Omar. Also, it seems as though you were an actor in the first World Festival of Black Arts? It is true that I participated in the first World Festival of Black Arts here in Dakar. At the time there was a cultural effervescence in Senegal where people discovered modern art, that is 12 to say a modern form of the art practiced at that time. It was not necessarily a divorce from traditional art forms because it was very much inspired by traditional arts: masks, statues, clothing, and the different bas-relief favored by Senghor. Were you close to President Senghor? Senghor was a very gracious and welcoming man. He welcomed all people and professionals who understood a bit of his thoughts, his doctrine on negritude. He also worked for the betterment of the poor. When he became the president of Senegal, he used all those who wanted to join him. It was the same thing in Guinea after independence when all the technical assistants left. I was a part of that cohort of people who helped Sékou Touré rebuild the country. So, back to Senghor, whenever I had the opportunity to intervene on debates about Negritude, I would receive encouraging messages from President Senghor. That gave me the opportunity to see him, to visit him, and we exchanged correspondence, in particular, access to the writings of the time, poems on Toubab Dialao, and Elhaj Omar. Also, I have a letter from Senghor that I published in one of my editions. To return to the time of Senghor, there was a cultural effervescence in the country that he himself had promoted as a poet with that pithy and so seductive concept that “culture is at the begining and at the end of development”. We cannot think of the development of a country without remembering him, and it was upon his memory that the country is built, a memory of African art, African poetry, and traditional values that have experienced renewed expression. When he spoke of cultural dialogue, it was long before the globalization we are currently experiencing. To what extent do you see history catching up to Senghor’s vision of the future? Senghor had a vision that I could express differently. Senghor spoke about the universality of culture and the validity of this universality. He spoke of the mixing of cultures as an important factor in the reconstruction of well being and development. 13 What do you think of Senegalese culture? When President Diouf was in power, he published a cultural charter. Those around him were supposed to express themselves through this charter. And then the idea of Wolé Soyinka came to me: the tiger does not sing of his tigritude. He leaps upon his prey, and it is expressed in this manner. Each group lives culture in its own manner. Each group lives in the shadow of its neighbors who also have a culture of their own. Culture is made up of memories from childhood. It is what we have lived, that with which we came into the world, our frustrations, our problems. Then, after birth, other illusions are added to what we have known since birth. The illusions distort our vision. These illusions are malfunctions of the spirit. TOUBAB DIALAO And Sobo Badé? Today it is a very popular cultural complex, is it not? Ah! Yes, Sobo Badé is a great place… Let’s begin with how Sobo Badé was named… In our cultural memory, Sobo et Bade are Voodoo gods. Gods of thunder and lightning; the couple commanding light and sound. And I found that calling the place I had constructed by this name was at the same time a sort of cultural guarantee, a memory I was trying to revive through the disciplines that we were already practicing at the time. And I think that you settled in Toubab Dialao circa 1970? Yes, that’s it. Around 1970. It is true that you and your family have spent a lot of time in Toubab Dialao. What ties do you and your family have to the people here? Well, the people in Toubab Dialao consider me like a Dad. Here, they call me Papa Gerard. Everyone is well aware that the moment I moved here many things changed. First I started practicing art and sculpture and many young people came to join me, to practice with me. And it has attracted many people. My friends first, and then a lot of people from the city came to see the first building I constructed here. It was a small, modest house that I built out of recycled materials that I looked for everywhere. You can find everything in this house: straw from African houses, marble, sumptuous wood floors, woodwork, bamboo, etc. I keep the momentum of an ecological vision going for anything I do in construction or building. Thus Sobo Badé became an inescapable tourist attraction. By this time, a lot of people had come here to see the originality and the approach that I had used for this establishment. When did you come up with the idea to move to Ndoungouma? In the year 2000. Since the year 2000. And why? Because of the fresh water spring? Well, since my arrival in Senegal, I had been looking for an ideal, interesting place that allows one to reflect, write, isolate oneself, to practice an artistic discipline. Then I ended up stumbling upon this place Sobo Badé near the village of Toubab Diallo. After having built Sobo Badé, I discovered this space that seduced me. Come with me and see this place we named Ndoungouma, the spring… We are almost next to the spring. The water runs here all year round? Ah yes! There is water all year-round. It has changed a lot. The space was larger. The first thing that I saw when I got here in the year 2000 was a fig tree, a large fig tree, which 14 is still there. There was a large fig tree in the water and at the foot of this tree in the water, a big python. And I told myself, hey, that’s how the myth of the creation of the world began. It’s the serpent in paradise. That gave me a desire, a passion to recreate an environment here that I could share with visitors. Do you spend a lot of time in Ndoungouma? I come here every day to continue working. I also spend a little time on the computer to look for funds that allow me to continue. I would like to make this place a home for artists. This residence should lodge artists and work on their artistic education according to their tastes and needs. I am also creating an ecological swimming pool to make this place an ideal location. How do you find the funds to realize all of these projects? You won’t believe me. I have never had available funds to achieve anything. When I built my little house, I only had a small amount of funds available. It was a modest sum of 500,000 FCFA. First I made a guest room, then another room for rent, and gradually I created all of this. Of course, all of this with the support of my wife, Sylvaine. You see, she is very courageous, and when I opened the space to customers that provided me with a little more money to build all this. To reduce costs, I often supervise the work myself, and with the help of the workers we accomplish a lot. What materials do you use to construct these huts? Here is the material. We used laterite to construct these Nubian vaults. It is an ancient technique practiced by the Nubians since the time of the Pharaohs. It allows for a clean habitat, anti-seismic with good acoustics. It is what I want to continue making: Nubian vaults, a swimming pool, a playground for the children, an artists’ workshop. RHYTHMS AND MALFUNCTION Have you been approached by other African artists for daring to do something different at Sobo Badé and Ndoungouma? Lots of architects have come here. Senegalese and African architects and architects from overseas are stunned and amazed by this place. That’s what always amazed me. I undertook architecture without having the slightest notion about it. This is a manner of speaking: in fact, as a sculptor, I am an architect by profession. Architecture, is a form of sculpture, a way of shaping space. Building a sculpture in stone or in marble involves the same principle, the same approach. The first principle of art is above all else, rhythm. Rhythm is what the metabolism of our bodies is made of. Rhythm is in the human body, in the wind, and in space. It is especially to be found in social relations, in the trees, in the movement of the celestial bodies and the planets that orbit the sun, in our hearts. Our lives are rhythm. All of these rhythms produce an effect when they come together. For example: when you are facing a battery of drums, each rhythm is different. However, overall it creates music and produces harmonious sounds. That is the first principle of art, of life, and that is what 15 I practice. This is what allows me to go from one artistic activity to another. From writing, because the word is sacred, religious books produce the sacred word. It is also a call to rhythm as it is in the verses of the Bible and the Koran and in traditional and ancestral songs that express this concordance of rhythm. And if you had to summarize this approach? I would call this the universal concordance of rhythm. We all depend on this. As living human beings, we depend on the different rhythms of the body, from the rhythms of the brain, to the rhythms of walking, through the organic rhythms. Should a single rhythm fail, it jeopardizes the entire organism, and in this case we find ourselves in the midst of a malfunction. Sickness reaches us because one of these rhythms has failed. That is what I call the universal concordance of rhythm. We need to have all of our rhythms in concordance. And that is why I say that the first principle of the rhythm of art and of life can be called the principle of universal concordance of rhythm. Since you are familiar with ecology, how do you understand what is happening in Japan? You make connections between what is happening in Japan with ecology. You also need to explain to me why there is a relationship between natural disaster and ecology. In light of what I just explained, I might also add that the universal concordance of rhythm is a phenomenon inherent to all existence and concerns all human and physical environments. It’s a terrestrial malfunction that provoked this earthquake followed by a tsunami. There’s a malfunction. Where did this malfunction come from? Human beings are largely responsible for this malfunction. We have always said that the phenomena occurring in Bangladesh, Japan, Haiti, and elsewhere come from the fact that the atmosphere that envelopes the earth is affected by an acute malfunction caused by humans through the spread of toxic gases through the air until they reach the ozone layer. I think that the greater powers should review their policies regarding this subject. The infinitely large is linked with the infinitely small. The tiny atom can affect the infinitely large. There is no animal that attacks the multitude of its kind: it is only human beings who make war while other animals do not. HAITI Do you have any childhood memories that you would like to share with us? Childhood memories? I could say that what is currently happening in Arab countries does not surprise me. It is the Arab spring with youth revolting against the established order. I myself came out of a similar situation. Democracy was gradually installed after a similar youth revolution in Haiti in 1946. Among this group of young students, there was René Dupestre, Jacques Alexis, Girard Boncourt, and myself. Jacques Alexis was killed by the murderous Duvalier, and it was then that we created a newspaper called La Ruche, and in it we expressed our world vision. It was right after the Great War. Haiti knew neither political party nor union, nor freedom of the press; there was one government newspaper and no one was concerned with human rights. 16 It was the gunmen who had the upper hand in Haiti, and we succeeded in generating interest among the youth who rebelled against them. Exactly, let’s talk about Haiti. Haiti has a new president who is an artist, a singer. What are your reactions to this decision? Well, it raises a lot of debate. It is true that Michel Martely is not an intellectual, I mean, a “Sorbonnard”. He is not a man who studied political science. He was chosen to be the president. A lot of people think that it is a calamity that the men who established the old order are no longer in power. I find it quite reasonable that the Haitian people got rid of that old order that was not at all concerned with their aspirations for a better life. You don’t have to be a good clerk to run a country. To build a nation we need a heart that beats in harmony with all the other rhythms of biological and social life. We will see what this choice represents. A man with a passion for artistic expression: singing and music cannot be a source of trouble. He can surround himself with intellectuals. He is a man whose heart beats with the rhythm of the universe. people who built the country with their blood. We built something very original. I love the land of Haiti. It was a good initiative, and a very generous gesture by President Wade. NOTES Do you have any children? Yes, my oldest daughter is named Rachel. She runs the Dambala dance company. You can see it on the web site. The youngest is a teacher and works in Dakar. I also have a daughter who is in Washington and works there. Are your children interested in what you do? When was the last time you were in Haiti? Oh yes! Especially the one that practices Renée Prévale was running his campaign for dance. She is preparing for a dance a second term. I have not been back to Haiti showcase in a few days… since the earthquake. I am sad to see all of the places that I knew and visited as a child that Thank you and until next time It was my pleasure have been destroyed: that is very painful. Do you have any contact with the Haitian students who are currently living in Senegal? The first time was when they arrived here in Dakar at the Meridien President Hotel. The second time was during the commemoration of the “72 hours of Dialao”. They came down here and we discussed a lot; it was very nice. This feeds into President Wade’s generosity of spirit. But I spoke to them of Haiti as a people that founded an idea, a way of doing things, a This interview was conducted by Cheikh Thomas Faye and Daour Wade, and translated from French to English by Katie Grimes and Gary Engelberg for ACI’s Yëgòo Magazine. 17 Interview avec Gérard CHENET Historien, enseignant, auteur, musicien, sculpteur, architecte, écologiste, visionnaire, Gérard Chenet est aujourd’hui âgé de plus de 80 ans. Malgré tout il garde un air de jeunesse et de plénitude extraordinaire. Haïtien d’origine, il a fait des études en sciences politiques sur l’histoire africaine sanctionnées par un doctorat sur les relations entre l’Allemagne et son île natale Haïti. D'abord professeur d'histoire en Guinée, il quitte ce pays pour le Sénégal vers la fin des années 1960 où il travaille comme conseiller au Ministère de la recherche scientifique à Dakar. Il participe activement au premier Festival Mondial des Arts Nègres à l’initiative du président Senghor . En même temps il acquiert une petite maison à Toubab Dialao un village de pêcheurs Lébou situé à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, la capitale Sénégalaise où il crée petit à petit un complexe culturel dénommé Sobo Badé. Là il s’adonne à ses activités favorites que sont la musique, la sculpture et l’écriture. En 2000 Il eu l’idée de créer un centre de retraite où les artistes peuvent en même temps apprendre différentes chose liées au métier de l’art. Il s’agit de la sculpture, du théâtre du yoga etc. Ce centre baptisé Ndoungouma ou le refuge, se trouve à trois kilomètres de Sobo Badé dans les montagnes du Dialao. A travers cet entretient il nous livre ses souvenirs de jeunesses, sa vision de la vie, les secrets de ce lieu baptisé Sobo Badé, ses relations avec les villageois et de ses projets. LES ANNEES SOIXANTE Votre première expérience en Afrique c'était bien en Guinée ? Oui, j’ai passé quatre années à enseigner l’histoire de l’Afrique en Guinée sous SékouTouré . Vous avez aussi écrit sur Elhaj Omar ? C’est bien cela. C’est lorsque j’étais en Guinée que j’ai commencé à écrire sur Elhaj Omar. J’enseignais l’histoire de l’Afrique et j’étais très attiré par ce personnage qui me rappelait les personnages Haïtiens de la guerre. Nos figures anti-esclavagistes comme Toussaint Louverture, Jean Jacques, le roi Henri Rousseau. Eh bien le grand Imam Elhaj Omar avait fait un grand périple en orient, en passant par l’université Al Azhar d’Egypte, l’Algérie et Fès au Maroc ainsi que dans tous les centres religieux de l’Islam. C’était aussi un personnage qui surplombait un peu le milieu Ouest Africain de par sa doctrine qui était démocratique et libérale, par ses sentiments patriotiques qu’il professait pour libérer l’Afrique. Dès le début de la colonisation de l’Afrique de l’ouest au temps de Faidherbe, il a regroupé beaucoup de gens depuis la Guinée en passant par le Mali, le Boundou les rives de la Falémé jusqu’à la Petite Côte où il s’est installé un moment pour recruter des talibés afin de mener son Jihad contre l’invasion de l’Afrique de l’ouest par le colonisateur. Il y est allé prudemment en commençant d’abord par islamiser les populations environnantes. En ce qui me concerne ces populations que je viens de mentionner avaient leurs cultes et leurs religions. Cependant l’édification de la politique de l’Afrique de l’ouest nécessitait à cet époque un facteur d’unité et de rassemblement. Ce facteur d’unité c’était l’Islam et l’Islam tel que l’avait conçu Elhaj Omar. 18 Toubab Dialao et Elhaj Omar. D’ailleurs j’ai une lettre de Senghor que j ai publié sur une de mes rééditions. Pour revenir à Senghor, il y’avait une effervescence culturelle dans le pays qu’il avait lui-même favorisé étant luimême un poète et avec cette formule lapidaire et tellement conquérante que la culture est au commencement et à la fin du développement. On ne peut pas penser pouvoir développer un pays sans faire appel à sa mémoire et c’est sur sa mémoire qu’un pays se construit, et sa mémoire c’était l’art africain, c’était la poésie africaine, c’étaient les valeurs traditionnelles Aussi il parait que vous étiez un des qui ont connu un regain d’expression. acteurs du premier Festival des Arts Négres en 1968 ? Quand il parlait de dialogue des cultures, C’est vrai que j’ai participé au premier c’était bien avant la globalisation qu’on Festival des Arts Nègres ici à Dakar. A cet est en train d’expérimenter. Dans quelle époque il y’avait une effervescence culturelle mesure voyez-vous que l’histoire a rattrapé au Sénégal où les gens découvraient l’art Senghor dans sa vision du futur? moderne, la forme moderne, c'est-à-dire l’art Senghor avait une vision que j’ai pu exprimer qu’ils pratiquaient en ce moment là. C’était autrement. Senghor a parlé de l’universalité de nécessairement non pas un divorce parce la culture et du bien fondé de cette universalité. qu’ils se sont beaucoup inspirés de l’art Il a parlé de métissage des cultures comme ancien, de l’art des masques, des statuts, un facteur assez porteur de reconstruction de des costumes, des différents bas relief bien être et de développement. favorisés par Senghor Que pensez-vous de la culture au Etiez vous un proche du président Sénégal? Senghor ? Senghor était un homme très Quand le président Diouf était au pouvoir, affable et très accueillant. Il accueillait il avait sorti une charte culturelle. Ceux qui toutes les personnes ou professionnels qui l’entouraient devaient s’exprimer à travers comprenaient un peu sa pensée, sa doctrine cette charte. Ainsi me vint l’idée de Wolé sur la négritude et qui œuvrait aussi pour Soyinka : le tigre ne chante pas sa tigritude. l’amélioration du sort des démunis. Lorsqu’il Il bondit sur sa proie et s’exprime de cette est devenu président du Sénégal, il a fait manière. La culture, chaque peuple la vit à appel à tous ceux qui voulaient le rejoindre. sa manière. Chaque peuple la vit en fonction C’était la même chose qu’en Guinée ou après l’indépendance tous les coopérants sont partis. Je suis parti dans cette cohorte de gens pour aider Sékou Touré à refaire le pays. Donc pour revenir à Senghor, à chaque fois que j’ai eu l’occasion d’intervenir dans les débats sur la Négritude, j’ai reçu un message d’encouragement de sa part. Ce qui m’a mis dans l’occasion et l’opportunité de le voir, de le visiter et on a eu à échanger des correspondances particulièrement axès sur les écrits de l’époque, les poèmes sur 19 de celle qui se trouve être la voisine, à l’égard du voisin qui a aussi une culture. La culture, c’est la mémoire de l’enfance. C’est ce que nous avons vécu, ce avec quoi nous sommes venus au monde, nos frustrations, nos problèmes. Puis après la naissance d’autres fantasmes se sont ajoutés à ceux que nous avons connus depuis notre naissance. Les fantasmes déforment notre vision des choses. Les fantasmes sont les dysfonctionnements de l’esprit. TOUBAB DIALAO Et Sobo Badé dans tout cela ? C’est aujourd'hui un complexe culturel très populaire n’est ce pas ? Ah ! Oui Sobo Badé est un endroit formidable. Parlons d’abord des termes de l’appellation de Sobo Badé. Dans notre mémoire culturelle Sobo et Badé ce sont des divinités du Vaudou. Des divinités de l’orage et de l’éclair; le couple son et lumière. Et j’ai trouvé que mettre l’espace que je construisais sous cette appellation était en même temps une sorte de gage culturel, une mémoire que j’essayais de faire revivre à travers les disciplines que nous pratiquions déjà à cette époque matériaux de récupération que je cherchais partout. On peut tout trouver dans cette maison : la paille de la maison Africaine, du marbre, des parquets somptueux, des boiseries, des bambous etc. J’ai continué sur cette lancée à avoir une vision écologique des choses pour tout ce que j’entreprenais comme construction ou bâtiment. C’est ainsi que Sobo Badé est devenu un lieu touristique incontournable. En ce moment beaucoup de gens y viennent pour voir l’originalité et l’approche que j’ai eu de cet établissement. Quand vous est venue l’idée de vous installer ici à Ndoungouma? Et je pense que vous vous êtes installé à C’est en l’an 2000. Depuis l’an 2000 Toubab Dialao vers les années 1970 ? Et pourquoi ? A cause de la source Oui c’est ça, vers les années 1970 d’eau? Il est vrai que vous et votre famille avez Eh bien depuis que je suis au Sénégal, passé beaucoup de temps ici à Toubab je cherchais un lieu privilégié, un endroit Dialao. Quels rapports avez-vous avec les intéressant qui permet de réfléchir, d’écrire, de s’isoler, de pratiquer une discipline populations ? Eh bien je suis considéré par les populations artistique. Et puis j’ai fini par tomber sur ce de Toubab Dialao comme le Papa. Ici on lieu là Sobo Badé prés du village de Toubab m’appelle Papa Gérard. Tout le monde est Dialao. Apres avoir construit Sobo Badé, j’ai bien conscient que c’est à partir du moment où découvert ce coin Ndoungouma qui m’a je me suis installé ici que beaucoup de choses conquit. Venez voir avec moi cette place ont changé. D’abord j’ai commencé à pratiquer que nous avons baptisée la source ... l’art, la sculpture et beaucoup de jeunes sont venus me rejoindre pour pratiquer avec moi. Nous sommes presque à coté de la Et cela à attiré beaucoup de monde. Mes amis Source. L’eau y coule toute l’année ? d’abord et par la suite beaucoup de gens de Ah oui ! Il y’a de l’eau toute l’année. ça a la ville sont venus voir le premier bâtiment beaucoup changé. L’espace était plus grand. modeste que j’avais construit ici. C’était une La première chose que j’ai vu quand je suis petite maison que j’ai construite avec des arrivé ici en l’an 2000, c’était un figuier, un 20 fonds pour réaliser tout cela. Pour réduire les coûts, c’est moi qui dirige souvent les travaux et avec l’aide des ouvriers nous arrivons à réaliser beaucoup de choses. grand figuier, il est encore là. Il y’avait un grand figuier dans l’eau et au pied de ce figuier dans l’eau un grand python. Et je me suis dis mais c’est comme ça qu’à commencé le mythe de la création du monde. C’est le serpent dans le paradis terrestre. Ça m’a passionné de vouloir recréer ici un milieu de bien être que je pourrais partager avec les visiteurs. Vous passez beaucoup de temps ici à Ndoungouma ? Je viens ici tous les jours pour continuer les travaux. En même temps, je reste un peu avec l’ordinateur pour chercher des fonds qui me permettent de continuer. Je voudrais bien faire de cet endroit une résidence d’artistes. Cette résidence doit héberger des artistes et travailler à leur formation artistique selon leur gout et leur besoin. Je suis en même temps en train de créer une piscine écologique pour faire de cet endroit un lieu privilégié pour les artistes. Comment trouvez – vous des fonds pour réaliser tous ces projets ? Vous n’allez pas me croire. Je n’ai jamais eu un fond disponible pour réaliser quoique ce soit. Lorsque je construisais ma petite maison, j’avais juste un petit fond disponible. C’était une modeste somme de cinq cent mille Cfa. Au début j’ai fait une chambre d’amis, puis une autre chambre à louer et petit à petit j’ai crée tout cela. Bien sur avec l’appui de ma femme Sylvaine. Vous voyez, elle est très brave et lorsque j’ai ouvert l’espace à la clientèle, j’ai eu un peu plus de Quels matériaux utilisez-vous pour construire ces cases ? Le matériau c’est ça. C’est de la latérite que nous utilisons pour construire ces voûtes Nubiennes. C’est une technique ancienne pratiqué par les Nubiens depuis le temps des Pharaons. Ça permet d’avoir un habitat propre, antisismique et avec une bonne résonance. C’est ce que je veux continuer à faire : les voûtes Nubiennes, la piscine, une aire de jeux pour enfants, un atelier d’art RYTHMES ET DYSFONCTIONNEMENTS Avez-vous été approché par des artistes africains pour avoir osé faire autre chose à Sobo Badé et Ndoungouma ? Beaucoup d’architectes sont venus ici. Des architectes Sénégalais, Africains, et d’Outre Mer qui sont aussi sidérés et émerveillés par ce lieu, ce qui m’a toujours étonné. J’ai abordé l’architecture sans en connaitre la moindre notion. Afin c’est une manière de parler. Je suis architecte de profession. L’architecture, c’est une sculpture, une façon de modeler l’espace. Edifier une sculpture en pierre ou en marbre ça participait du même principe, de la même approche. Le principe premier de l’art est surtout rythmique. Le rythme étant tout le métabolisme dans notre organisme. Le rythme est dans le corps humain, dans le vent et dans l’espace. Il est surtout dans les rapports sociaux, dans les arbres, dans l’espace sidéral, dans les planètes qui tournent autour du soleil, dans notre cœur. Nous vivons de rythmes. Tous ces rythmes ne produisent d’effet que quand ils sont en concordance. Je vous donne un exemple: lorsque vous êtes en face d’une batterie tambourinaire, chaque rythme est particulier. Cependant l’ensemble forme une musique et émet une sonorité harmonieuse. C’est ça qui est le principe premier de l’art, de la vie et c’est ça que je pratique. C’est ce qui me permet d’aller d’une activité artistique à une autre. A partir de l’écriture, parce que le verbe est sacré, les religions du livre ont produit le 21 verbe sacré. C’est aussi un appel au rythme car c’est dans les versets Coraniques et Bibliques et aussi dans les chansons traditionnelles et ancestraux que s’exprime cette concordance des rythmes. aigue provoqué par l’homme en répandant dans l’atmosphére des gaz toxiques jusqu’à atteindre la couche d’ozone. Je pense que les grandes puissances doivent revoir leur politique en la matière. L’infiniment grand est lié à l’infiniment petit. L’atome peut agir sur Et si vous deviez résumer cette l’infiniment grand. Il n’ya pas un être animal approche? qui s’en prend à la multitude de son espèce. J’appellerais tout cela la concordance L’être humain fait la guerre alors que les universelle des rythmes. Nous dépendons autres animaux ne font pas la guerre. tous de cela. Nous mêmes, êtres humains qui vivons, nous dépendons des différents HAITI rythmes du corps depuis les rythmes Avez-vous des souvenirs de jeunesse que cérébraux jusqu’au rythme de la marche vous aimeriez partager avec nous ? en passant par les rythmes organiques. S’il Des souvenirs de jeunesses ? Je pourrais arrive qu’un seul rythme défaille, cela met dire que ce qui se passe en ce moment dans en péril tout l’organisme. Et dans ce cas les pays arabes ne me surprend guère. C’est nous nous retrouvons en pleine défaillance. le printemps arabe avec des jeunes qui se La maladie nous atteint parcequ’un des révoltent contre l’ordre établit. Cela ne me rythmes a défailli. C’est cela que j’appelle la surprend pas. J’en sors moi-même. C’est concordance universelle des rythmes. Il faut à partir d’une révolution semblable des que tous les rythmes soient en concordance. jeunes d’Haïti en 1946 que la démocratie Et c’est pour ça que je dis que le principe s’est installée petit à petit. Parmi ce groupe premier du rythme de l’art et de la vie peut de jeunes lycéens, il y ’avait René Dupestre, s’appeler le principe de la concordance Jacques Alexis Girard Boncourt et moimême. Jacques Alexis a été emporté par la universelle du rythme. folie meurtrière des Duvalier et nous avions Puisque vous êtes en plein dans l’écologie, à cet époque fondé un journal lycéen appelé comment appréciez vous ce qui se passe la Ruche et dans lequel nous exprimions notre vision du monde. Et c’était tout de suite au Japon ? Vous liez ce qui est en train de se passer après la grande guerre. Haïti ne connaissais au Japon avec l’écologie. Il faudrait que vous ni partie politique, ni syndicat, ni liberté de la m’expliquiez aussi pourquoi il y’a un rapport presse ; Il y’avait un journal du pouvoir et on entre les catastrophes naturelles et l’écologie.A ne se souciait pas du tout des droits humains. la lumière de ce que je viens de vous expliquer, C’était l’homme armé qui avait le haut du je pourrais aussi ajouter que la concordance pavé et nous avions suscité un intérêt parmi universel des rythmes est un phénomène les jeunes qui se sont soulevés contre le immanent de l’existence et qui concerne tout l’environnement humain et matériel. C’est un dysfonctionnement de la terre qui a provoqué ce tremblement de terre suivi d’un Sounami. Il y’a un dysfonctionnement. D’où vient ce dysfonctionnement ? L’être humain est pour beaucoup de ce qui a provoqué ce dysfonctionnement. On a toujours dit que tous ces phénomènes qui se passent au Bengladesh au Japon en Haïti ou ailleurs viennent du fait que l’atmosphère qui enrobe la terre est atteinte par un dysfonctionnement 22 système. Justement et si nous parlions d’Haïti? Haïti a un nouveau président et c’est un artiste, un chanteur. Que vous inspire ce choix? Eh bien ça soulève beaucoup de débats. C’est vrai que Michel Martely n’est pas un intellectuel, je veux dire un «Sorbonnard». Ce n’est pas un homme qui a fait des études politiques. Il a été choisit pour être le président. Beaucoup de gens pensent que c’est une calamité que les hommes qui ont établit l’ordre ancien ne soient pas au pouvoir. Je trouve tout à fait raisonnable que le peuple haïtien se soit débarrassé de cet ordre ancien qui ne s’est pas du tout préoccupé de ses aspirations à une vie meilleure. On n'a pas besoin d’être grand clerc pour diriger un pays. On a besoin d’un cœur qui bat en concordance avec tous les autres rythmes de la vie biologique et sociale pour bâtir un pays. Nous allons voir ce que ça représente. Un homme qui s’éprit de passion pour l’expression artistique : le chant et la musique ne peut être un facteur de trouble. Il peut s’entourer d’intellectuels. C’est un homme dont le cœur bat au rythme de l’univers. bien. Ça participe dans l’esprit très généreux du président Wade. Mais je parlais d’Haïti comme étant une population qui a fondée une idée, une manière, un peuple qui a construit le pays dans le sang. Nous avons construit quelque chose de très originale. J’aime la terre d’Haïti. C’était une bonne initiative et très généreuse du président Wade. Mangez –vous sénégalais ? Dans le passée je le faisais. Mais comme je suis un adepte du yoga aussi j’ai tendance à devenir végétarien. Donc je ne mange pas de chair, aucune viande, même du poulet. Mais par contre, je mange du poisson, des fruits de mer, des légumes et beaucoup de fruits Vous avez des enfants ? Oui ma fille ainée s’appelle Rachel. Elle dirige une compagnie de danse Dambala. Vous pouvez voir cela dans le site web. La plus jeune est institutrice et enseigne à Dakar. J’ai aussi une fille qui est à Washington et qui travaille làbas. Est-ce que vos enfants s’intéressent à ce que vous faites ? Ah oui ! Surtout celle qui pratique la danse. Elle s’apprête d’ailleurs à produire un spectacle de danse dans quelques jours. Quand est ce que vous avez été en Haïti Merci et à bientôt pour la dernière fois ? Il y a à peu près six ans. J’y suis allée à C’est moi qui vous remercie l’époque où Renée Prévale faisait sa Entretien réalisé par campagne pour un deuxième mandat. Je ne Cheikh Thomas Faye suis pas parti à Haïti après le tremblement et Daour Wade de terre. Je suis triste de voir que tous les Yëgòo ACI 2011. endroits que j’ai connus et visités quand j’étais enfant soient détruits. C’est quelque chose de très douloureux. Avez–vous des contacts avec les étudiants haïtiens qui résident actuellement au Sénégal ? La première fois c’était quand ils sont arrivés ici à Dakar au Méridien Président. La deuxième fois c’est lors de la commémoration des 72 heures du Dialao. Ils sont venus ici et nous avons beaucoup échangé. C’était très 23 Les Mangroves de Sokone Sokone est située dans la région de Fatick, à l’ouest du Sénégal. Cette zone est en vérité l’un des plus beaux endroits du Sénégal. La visite à Sokone fut l’une des randonnées les plus enrichissantes de notre programme. Le Centre Baobab a organisé une visite au campement de Fadidi Niombato. Les gens étaient accueillants et très gentils. Presque à l’instant de notre arrivée, nous nous sommes sentis chez nous dans cet espace avec ses magnifiques bungalows qui surplombent le Delta du fleuve Saloum. Au cours de notre première nuit, nous étions invités à une soirée pendant laquelle les villageois nous ont reçus dans la pure tradition Sénégalaise. Nous avons assisté aux chants, danses et séance de lutte. Des habitants des villages environnants sont venus et se sont défoulés pendant la séance de lutte qui devint incontrôlable avant de se transformer en une simple séance de danse. Personne n’a hésité à esquisser un pas de danse et tous ont insisté pour nous faire danser. Je ne crois pas avoir autant rit de ma vie en essayant de danser le mbalax, une danse Sénégalaise qui consiste à faire des mouvements au rythme du tam-tam. Ce n’est vraiment pas une activité pour les timides ! La matinée suivante, le samedi, après un excellent petit déjeuner nous avons quitté le campement pour une journée bien remplie de découvertes : nous avons visité une miellerie où nous avons gouté au miel de la mangrove. Peu de choses en ce traduit par GE et CTF monde sont aussi succulentes que la saveur de ce miel de mangroves ! Pour sûr, si Sokone est célèbre c’est en partie à cause de ces forêts de mangroves qui sont si magnifiques. Nous fîmes une petite promenade pieds nus à travers la boue mouvante de la mangrove pour voir les ruches d’abeilles que les populations y possédent. Nous pataugeâmes encore dans l’eau en cette matinée ensoleillée en compagnie d’adorables petites nuées de crabes colorés. Certains étaient pourpres, d’autres rouges et blancs… Ensuite nous partîmes à un endroit d’où nous embarquâmes dans une pirogue qui nous conduisit à une petite plage située à un kilomètre d’un village appelé Bambou. Bambou est une réserve, une zone interdite aux activités agricoles ou à la pêche ou à toute cueillette des produits de la nature. Nous avons passé l’après midi étendus à l’ombre de la mangrove et sommes partis en kayak en ramant le long du fleuve vers un lagon qui est une réserve fluviale de manatée et autres formes de vie aquatique de Sokone. Bien sûr, Il y avait autant de crabes que nous avions vu dans la matinée : des centaines de crabes dont nous pouvions entendre le bruit des sifflements lorsqu’ ils s’éloignaient au fur et à mesure que nous les approchions. Quand enfin nous sommes retournés à la pirogue pour rentrer il y avait un début de coucher de soleil si splendide que les couleurs m’ont coupé le souffle ! Je n’oublierai jamais ce coucher de soleil. C’était la fin magnifique d’une journée extraordinaire. 24 The Mangroves of Sokone Sokone iis located in the region of Fatick in Western Senegal. This area is truly one of the most beautiful places in Senegal, and was easily one of the most enjoyable experiences of our entire program. ACI arranged for us to visit the Fadidi Niombato campement. Fadidi Niombato was so warm and welcoming, from the second we arrived we felt at home in the little garden of bungalows overlooking the river delta. Our first evening there we were invited to a neighborhood soirée, where all of the local residents welcomed us in true Senegalese fashion: wrestling, dancing and drumming. Everyone in the neighborhood showed up, and the crowd went wild as the wrestling match turned into a dance party. No one was afraid to bust a move, and of course everyone insisted that we couldn’t end the night without trying a little dancing ourselves. I don’t think I’ve ever laughed so hard, trying to imitate Mbalax (a form of Senegalese dance) is definitely not for the faint of heart. The next morning, Saturday, we had a lovely breakfast, and we were off for the day! We visited a honey distillery, where we tasted mangrove honey. Few things in this world are as succulent as mangrove honey! And Sokone is known for its mangrove forests, which are just gorgeous. We then went on a little barefoot walk through the mud into the mangrove grove to see the beehive boxes they kept in there. We found ourselves wading through ankle deep creeks in the morning sun. All the while, we were accompanied by these adorable little colorful crabs that were purple and red and white. After that we went to a dock and got on a boat that took us to a beach that was a mile or so walk from a village called Bambou. Bambou is a preserve, where there is no fishing or farming or nature-reaping of any kind permitted. We spent the afternoon lounging in the shade of the mangrove trees and then went kayaking down the river to a lagoon that is part of Sokone’s manatee and aqua life reserve. And there they were, again, so many crabs! Literally herds of hundreds of crabs skittered away from us wherever we walked. There were so many of them that there was a sort of rushing clicking sound from their collective skittering. When we finally got back on the boat to head back, there was a brilliant sunset starting. The colors were breath taking. I will never forget that sunset; it was the most beautiful ending to the most extraordinary day. By Christine Levis, Kalamazoo College, Sept 2010 25 COMBAT TYSON Vs BALLA GAYE2 L’arène de lutte avec frappe a connu son moment le plus palpitant de l’année avec la rencontre qui a opposé Tyson de l’écurie Boul Falé à Balla Gaye2 de l’écurie du même nom coaché par son homonyme qui fut aussi un grand lutteur. Tout semble opposer les deux lutteurs : l’âge, la taille, le poids, le palmarès, le style et leur région d’origine. Balla Gaye2 a 24 ans, mesure 1,86m, pèse 133kg, originaire de la région de Sédhiou (Casamance) il est le fils de Double Less, un ancien champion de lutte. Il compte 18 victoires et 2 défaites (face à Eumeu Sène et à Issa Pouye) et n’a pas sa langue dans la poche. Tyson, chef de file de l’écurie Boul Falé, a 39 ans, mesure 1,97m, pèse 130kg, et est originaire de la région de Kaolack. Il compte 11 victoires et 5 défaites. Suite à sa défaite contestée face à Bombardier, il revient à la lutte après une pause de 4 ans. Tyson qui tire son nom du boxeur Mike Tyson, arbore une tenue aux couleurs du drapeau Américain pour entrer dans l’arène. Contrairement à Balla Gaye, il a presque toujours un calme olympien. Pour les besoins de ce grand combat, Balla Gaye, la coiffure à la Mohican, s’est vêtu d’un Tshirt portant trois lauriers aux couleurs nationales du Sénégal avec les inscriptions : « J’aime mon pays » Chacun des lutteurs comptent de nombreux Fan clubs à travers le pays. Le dimanche 31 juillet, le face à face entre les deux mastodontes a duré moins d’une minute à la faveur de Balla Gaye2 qui n’a laissé aucune chance à Tyson. Il l’a étreint un moment après lui avoir fait mordre la poussière, question de le consoler. Maintenant il pense à l’avenir : certainement affronter, “l’empereur des arènes” Yékini qui n’a jamais perdu un combat. 26 WRESTLING : TYSON VERSUS BALLA GAYE2 Dakar’s main wrestling arena experienced its most palpitating moment of the year in a match between Tyson from the Boul Falé gyms and Balla Gaye2 from the gym that carries his name. He was coached by his namesake Balla Gaye who was himeself a great wrestler. All the statistics seemed to pit the two wrestlers against each other : age, height, weight, record of wins and losses, style and regions of origin. Balla Gaye2 is 24 years old ; at 1m86 he weighs 133 kg. He comes from the Region of Sedhiou and is the son of Double Less, a former wrestling champion. During his career, Balla Gaye2 has chalked up 18 victories and only 2 defeats (in matches with Emeu Sène and Issa Pouye) and is known as a loud mouth. Tyson, the main wrestler for the Boul Falé gym is now 39 years old, stands 1 meter 97 in height and weighs 130 kg. He comes from the Region of Kaolack. During his career he has accumulated 11 victories and 5 defeats. His return to the arena takes place after a four year absence following his his much-contested defeat by Bombardier. When he enters the ring, Tyson, who is named after the American boxer Mike Tyson, wears an outfit based on the colors of the American flag. In contrast to Balla Gaye2, he is always calm and serene. For this combat, Balla Gaye arrived with a Mohican haircut and a T-shirt with three laurels in the colors of Senegal reading « I love my country.» Each of these wrestlers has many fan clubs across the country. On Sunday, July 31, the confrontation between these two mastodons lasted less than a minute when Balla Gaye2 left Tyson no opening whatsoever to win. A minute after forcing Tyson to bite the dust, Balla hugged the fallen champion to console him. Now Balla’s thoughts have turned to the future which will certainly involve confroning the current emperor of the wrestling arena, Yekini, who has never lost a match. 27 LE RÊVE DE ZATOR L’HISTOIRE DU RÊVE DE ZATOR Le rêve de Zator est un projet que poursuit ACI à la suite de la disparition brutale de cet instructeur de langue chevronné en mars 2010. Il a toujours œuvré pour le renforcement et l’amélioration des programmes de français et de langues nationales ainsi que de nos orientations culturelles. Très engagé dans une des missions de ACI, celle de promouvoir la compréhension interculturelle, Zator rêvait toujours de l’expansion de notre structure en matériel et équipements afin de devenir un centre international leader dans l’éducation internationale. A cet effet, suite à son décès, une levée de fond a été entamée auprès de nos anciens étudiants et partenaires pour faire de son rêve une réalité. La campagne a permis de mobiliser à nos jours plus de $7500. Grâce à cette somme, ACI a acquis des documents pédagogiques et a mis en place une bibliothèque wolof avec l’achat d’ouvrages et l’embauche d’une documentaliste stagiaire. Ces ouvrages seront disponibles pour les instructeurs de langues, les étudiants de la langue wolof et le personnel. Un système est mis en place pour la gestion des prêts. Ce travail de création de bibliothèques de langues va se poursuivre en étendant l’activité aux autres langues nationales du Sénégal enseignées à ACI. Toutes nos pensées vont à notre collègue Mamadou Diama Tounkara dit Zator qui serait extrêmement flatté de voir que son œuvre se poursuivra pour les temps à venir et qu’il peut dormir du sommeil du juste. Zator et moi avions l’habitude de nous asseoir pour parler de nos rêves concernant ACI, sa seconde famille. En sa qualité d’instructeur émérite de wolof et français, Zator avait beaucoup d’idées pour la réussite de notre programme de langues, pour le renforcement du programme, et pour tailler une place de choix au programme dans un contexte de compétition féroce. • Il a toujours pensé qu’il était important de créer des opportunités de formation continue pour notre corps enseignant pour maintenir son enthousiasme et sa créativité ; • il a toujours voulu stabiliser la situation des instructeurs en leur assurant des subventions en période creuse ; • Il disait souvent qu’il nous fallait aussi recruter et former une nouvelle génération d’instructeurs pour assurer l’avenir du programme ; • Il voulait que l’on travaille sur la mise à jour de notre matériel de français et de wolof ; • Il sentait qu’il nous fallait expérimenter diverses manières d’intégrer les nouvelles technologies dans notre enseignement, • Il souhaitait vivement que nous mettions en place un fonds pour aider les jeunes étudiants indépendants aux moyens limités afin de leur permettre de poursuivre le plus longtemps possible leurs études. Cependant, la situation économique qui a prévalu ces dernières années n’a pas permis de réaliser des surplus pour mettre en œuvre ces brillantes idées. Zator est parti brutalement en cette matinée du dimanche 14 mars 2010, et nous pleurons encore cet homme si gentil, si attentionné, et si amusant. Malgré la tristesse ambiante, on ne peut penser à Zator sans sourire. Pendant ses quarante années d’enseignement, il a posé son empreinte sur des centaines, voire des milliers d’étudiants. Comme une ancienne de ACI l’a si bien dit: «Quel héritage 28 que d’avoir influencé autant de vies et d’avoir élargi autant d’horizons!» En hommage à la vie et à l’œuvre de Zator, la salle de classe où il a souvent enseigné porte aujourd’hui son nom. Sa photo, son album et le recueil de témoignages à son égard y resteront pour que les générations futures puissent le connaître. Une cérémonie de souvenir le 30 avril 2010 a célébré la vie de notre ami. Aussi, avec l’accord de sa famille, nous lançons dès à présent un appel qui sera renouvelé à la date du 15 mars de chaque année pour se souvenir de lui et accompagner ACI dans la réalisation de son rêve. Aidez-nous à faire du rêve de Zator une réalité. Au Sénégal, vous voudrez bien remplir et imprimer le formulaire en pièce jointe et le déposer avec votre contribution en espèces ou chèque à l’ordre de Africa Consultants International au Centre Baobab, 509 SICAP Baobab où l’envoyer à ACI, BP 5270, Dakar-Fann, Senegal. Vous pouvez aussi envoyer vos contributions à ACI par Carte de Crédit grâce au PayPal en vous connectant à notre site Web : www.acibaobab.org Aux USA, envoyez le chèque à notre représentante : Leita Kaldi Davis 181 Pinehurst Drive Bradenton FL 34210 Veuillez préciser sur votre chèque ou bordereau d’envoi Pay Pal que votre contribution est pour le «Rêve de Zator» ACI est une organisation à but non-lucratif de type 501(c) (3). Aux USA, votre don est déductible de vos impôts, comme prévu par le règlement du Service des Revenus Internes (Internal Revenue Service). (Tax ID # 030341924 Africa Consultants International (ACI) Formulaire de Don Oui! Je veux contribuer pour que le «Rêve de Zator» devienne réalité Nom: ___________________________________________ Adresse: ___________________________________________________________ Ville: ________________________________________ Etat/Province: ______________________ Code Postal: ___________________ Pays: ______________________ Téléphone: ________________ Courriel: ____________________ Ci-jont, ma contribution de: $1000 ____$500 ____$250 ____$100 ____$50 ____$35 ____ Autre $_________ Veillez confirmer la réception de ce don auprès de: ___________________________________________________________ (Courriel ou adresse postale) 29 ZATOR’S DREAM “Zator’s dream” is a project that ACI pursued after the sudden death of this and dearly love language instructor in March 2010. During his career, he worked tirelessly to improve and strengthen French programs and national language programs and cultural orientations at our Baobab Center. Very committed to our mission to promote intercultural understanding, Zator‘s dream was always to expand our structure in materials and equipment to become a leading center in international education. Following his death, a fundraising campaign was initiated by our alumni and partners to make his dream come true. The campaign has so far helped to mobilize more than $7500. With this sum, ACI has acquired educational documents and has created a Wolof language library with the purchase of books and the hiring of a librarian to manage the collection. These books are available for language instructors, Wolof language students and staff. The work of creating libraries will continue by extending the activity to other national languages of Senegal taught at ACI. All of our thoughts are with Mamadou Diama Tounkara, nicknamed Zator, who can rest in peace and would be very pleased to see that his life’s work will continue for some time to come. many ideas for the success of our language program, namely to strengthen the program and to carve out a place for it in a context of fierce competition. He always thought that it was important to create opportunities for continuing education for our faculty to maintain their enthusiasm and creativity. He always wanted to stabilize the situation of the instructors by providing grants in hard times when classes were few. He often said that we should also recruit and train a new generation of instructors to ensure the future of the program. He wanted us to update our French and Wolof teaching materials. He felt that the task of creating Wolof library could also be extended to other national languages such as Pulaar, Seereer etc. Zator felt that we had to try out various ways to integrate new technologies into our teaching. He strongly wished that we put in place a fund to help young independent students with limited means to enable them to continue their studies as long as possible. However, the economical situation that has prevailed in recent years did not allow us to implement these brilliant ideas. Zator suddenly passed away on the morning of Sunday, March 14, 2010, and we still mourn this sweet, thoughtful and fun loving man. Despite the ambient sadness, one cannot think of Zator without smiling. During his forty years of teaching, he marked the lives of hundreds or even thousands of students. As a former member of ACI so well said: «His legacy has influenced so many lives and has expanded so many horizons!” In tribute to the life and work of Zator, the classroom where he often taught today bears his name. His picture, his album and the collection of testimonies about him will remain there so that future generations will get to know him. A ceremony of remembrance was celebrated in April 30, 2010. Also, with the agreement of his family, we are now launching THE STORY OF ZATOR’S DREAM an appeal which will be renewed on March 15 Zator and I used to sit down to talk about of each year to accompany ACI in his dream. our dreams for ACI, his second family. As a Please, help us make Zator’s Dream come Senior Wolof and French instructor, Zator had true. 30 In Senegal, you can kindly complete and print the attached form and file it with your donation in cash or check to the order of Africa Consultants International at the Baobab Center, 509 SICAP Baobab or send it to ACI, BP 5270, Dakar/Fann, Senegal. You can also send your donation to ACI by credit card through the PayPal by connecting to our Web site: www.acibaobab.org. In the US, please send the check to our representative: Leita Kaldi Davis 181 Pinehurst Drive Bradenton FL 34210 Please specify on your check or pay pal sending slip that your contribution is for the «Zator’s dream.» ACI is a non-profit organization of type 501 (c) (3). In the USA, your donation is tax deductible, as provided for by the resolution of the Internal Revenue Service. (Tax ID # 030341924 Africa Consultants International (ACI) Donation form Yes! I want to donate to make the «Zator’s Dream» come true Name: ___________________________________________ Address: ___________________________________________________________ City: ________________________________________ State/Province: ______________________ Post Code: ___________________ Country: ______________________ Phone: ________________ E-mail: ____________________ Attached is my donation of: $1000 ____$500 ____$250 ____$100 ____$50 ____$35 ____ Other $_________ Please confirm receipt of this donation: ___________________________________________________________ (Email or postal address) 31 A Word About the Experience Senegal Program© Program Director Al Hassane Diahaté Since it opened its doors in 1983, ACI has been working in the field of International Education: teaching languages and providing cultural orientation for foreigners coming to visit or work in Senegal or, in certain cases, for those relocating here. With the increase in requests for our services from individuals and groups, needs have become more sophisticated and varied, which has led us to : Develop special courses to allow foreign students to earn credits from their universities Strengthen and in some cases create partnerships with institutions, NGOs and associations with expertise in the areas of interest to our participants Organize visits to sites and exploratory trips throughout Senegal and the Gambia Organize internships and exchange visits for our students with institutions, NGOs and associations Set up a system of Senegalese family homestays in Dakar and other locations in Senegal The main objective is to allow these foreigners to get to know themselves and Senegal better, to integrate the community here and be able to communicate more effectively with their counterparts and with their Senegalese « families » and friends. Over the years, this has allowed us to participate in the emergence of students, researchers and professionals well placed to influence decision makers in the development of policies that respect the customs and practices of Senegal and Africa in general and are therefore more participatory and effective. This is why we offer the Experience Senegal Program© to students and professionals from the four corners of the world (even Papua New Guinea !) to come learn about local realities with us here in Senegal. 32 The Experience Senegal Program© at ACI’s Baobab Center in Dakar What is The Experience Senegal Program© ? It’s a new concept developed by ACI’s Baobab Center that uses the entire country as a classroom. Why sign up for The Experience Senegal Program© at the Baobab Center? Because ACI’s Baobab Center has been organizing effective language instruction, and innovative Senegalese cross cultural experiences for more than 25 years. ACI’s Baobab Center has long experience and a strong network of reliable partners and resources with expertise in many areas. What do you gain from The Experience Senegal Program©? The program helps newcomers strengthen their language skills and cross-cultural competency and deepen their understanding of Senegal and of themselves. Who can enroll in The Experience Senegal Program©? You can sign up online at our Website: www.baobabcenter.org, as independent learners for individual language courses, excursions and cross-cultural orientations or for an entire Experience Senegal Program© through your university or high school study abroad program. Where does The Experience Senegal Program© take place? At ACI’s Baobab Center in Dakar which offers customized programs – for universities and individuals – and throughout the country. It’s undoubtedly the best place to enter Senegal, meet its people, experience its culture, visit its land and learn French, Wolof or other local languages of interest to you. For more information please contact visit www.baobabcenter.org 33 Un mot sur le Programme « Experience Senegal© » Al Hassane Diahaté Directeur Adjoint Chargé de Programme Depuis ses débuts en 1983, ACI travaille dans le domaine de l’éducation internationale : l’enseignement des langues et la formation culturelle d’étrangers venus visiter le Sénégal ou y travailler et dans certains cas, s’y installer. Avec l’accroissement du nombre d’indépendants et de groupe d’étudiants faisant appel à nos services, les besoins sont devenus plus sophistiqués et plus variés, ce qui nous a amenés à: développer des cours spéciaux pour permettre aux étudiants étrangers d’avoir les unités de valeurs (crédits) requises par leurs universités d’origine renforcer, et parfois créer des rapports de partenariat avec des Institutions, ONGs, et Associations travaillant dans des domaines d’expertise qui intéressent nos clients organiser des visites de sites et des voyages d’exploration à travers le Sénégal et la Gambie organiser pour nos étudiants des séjours auprès des Institutions, ONG, et Associations pour des stages ou des visites d’échanges mettre en place un système de séjour en famille Sénégalaise (home stay) à Dakar et dans d’autres localités du Sénégal. L’objectif principal étant de permettre à ces étrangers de mieux connaître le Sénégal et de mieux se connaître, de s’intégrer dans la communauté et de pouvoir communiquer de manière plus efficace avec leurs homologues, leurs parents ou amis Sénégalais. Ainsi, nous avons pu, au fil des ans, participer à l’émergence d’étudiants, de chercheurs et de professionnels capables d’influencer les décideurs pour la mise en place de politiques respectueuses des us et coutumes des Sénégalais, et de manière plus générale, des Africains, et par conséquent plus participatives et plus efficaces. C’est pourquoi, nous offrons le programme Experience Senegal© aux étudiants et professionnels venant de tous les coins du monde (même la Papouasie Nouvelle-Guinée!) pour vivre le Sénégal avec nous. 34 Le Programme Expérience Sénégal © du Centre Baobab de ACI à Dakar C’est un nouveau concept développé par le Centre Baobab de ACI qui propose d’expérimenter l’ensemble du pays comme une salle de classe. Pourquoi s’inscrire au Programme Expérience Sénégal © du Centre Baobab ? Parce que le Centre Baobab de ACI organise un enseignement de la langue efficace et des expériences culturelles innovantes depuis plus de 25 ans. Le Centre Baobab de ACI a une longue expérience, un solide réseau de partenaires fiables, des personnes ressources dotées d’une grande expertise dans de nombreux domaines. Que gagnez-vous en choisissant le Programme Expérience Sénégal © du Centre Baobab de ACI? Le programme aide les nouveaux apprenants à développer/renforcer leurs compétences en langue et culture, tout en approfondissant leur compréhension du Sénégal. Qui peut s’inscrire au Programme Experience Senegal©? Inscrivez-vous en ligne à notre site Web : www.baobabcenter.org, comme étudiants indépendants pour les cours individuels de langue, aux excursions et sessions d’orientations culturelles ou par l’intermédiaire du programme Etudes à l’étranger de votre université ou lycée. Où se déroule le Programme Experience Senegal©? Au Centre Baobab de ACI à Dakar et à travers le pays avec des programmes personnalisés – pour les universités et les individuels. C’est sans aucun doute le meilleur endroit pour entrer en contact avec le Sénégal, rencontrer ses populations, expérimenter sa culture, voyager à travers le pays et apprendre le français, le Wolof ou toute autre langue locale présentant un intérêt pour vous. Pour plus d’informations veuillez visiter notre site web : www.baobabcenter.org 35 ACI’s Center for Resources and Information (CRI) Reference Documents and Educational Videos and DVDs the ACI’s Baobab Center in Dakar Information Design, Production and Distribution One of ACI’s goals is to improve access to information, skills and technology related to development and health issues. ACI promotes the wider circulation of information through: • Assistance in creating and managing documentation and resource centers • Design, production, dubbing and distribution of films in French, English and national languages • Design, production and distribution of documents and IEC (Information, Education and Communication) materials • Broad distribution and sale of subsidized learning materials • Design of resource documents (e.g. Directories of organizations working in the response to HIV, in Adolescent Reproductive Health, etc.) • Strengthening documentation systems and information exchange • Transforming the results of research into user-friendly documents • Development and management of e-fora for electronic information sharing and discussion ACI Information and Resource Center Created in 1993, ACI’s Information and Resource Center houses a rich and varied collection of print and audio-visual materials on HIV/AIDS, reproductive health and other development-related subjects. The Center includes a lending library with over 250 video and audio cassettes, CDs and DVDs. Films and documents are available in French, English, Wolof and other national languages. The Center is a founding member of the Senegalese and Pan African Network of HIV and AIDS Documentation Centers. Working independently or in collaboration with other partners, ACI has produced and widely disseminated many user-friendly, healthrelated documents, which translate the results of studies or social science research into easily accessible formats that can be used by decision-makers and communities to shape their programs, policies and activities. ACI is a major West African distributor for films on HIV/AIDS and reproductive health. 36 Centre de Ressources et d’Information de ACI (CRI) Documents de Référence, Vidéos et DvD éducatives Système de Production et de Distribution d’Information L’un des objectifs de ACI est d’améliorer l’accès à l’information, aux compétences et aux technologies liées aux questions de développement et de santé. ACI favorise une circulation plus large de l’information à travers : • L’assistance, la création et la gestion de centres de documentation et de ressources • La conception, la production et la distribution de documents en IEC(Information, Education et Communication) • La promotion la production, le doublage et la distribution de films en langues française, anglaise et nationale • L’élargissement du réseau de distribution et de vente de matériel d’apprentissage subventionnés • La promotion des documents ressources ( répertoires d’organismes travaillant dans la réponse au VIH et en santé de la reproduction des adolescents, etc.) • Le renforcement des systèmes de documentation et l’échange d’information • La transformation des résultats de la recherche en documents accessibles à tous • Le développement et la gestion de e-forums de discussion pour un partage de l’information électronique Créé en 1993, le Centre de Ressources et d’Information de ACI (CRI) dispose d’une collection riche et variée de documents imprimés et audiovisuels sur le VIH/sida, la santé de la reproduction et d’autres sujets liés au développement. Le Centre dispose en plus d’une bibliothèque de prêt avec plus de 250 cassettes audio et vidéos, CD et DVD. Les films et les documents sont disponibles en français, anglais, Wolof et autres langues nationales. Le Centre est membre fondateur du Réseau des Centres de Documentation sénégalais et Panafricain de lutte contre le VIH/SIDA. Travaillant de façon indépendante ou en collaboration avec d’autres partenaires, ACI produit et diffuse largement plusieurs documents accessibles, liés à la santé, qui traduisent les résultats d’études ou de recherche en sciences sociales dans des formats faciles à utiliser par les décideurs et les collectivités pour façonner leurs programmes, leurs politiques et leurs activités. ACI est un important distributeur de films sur le VIH/sida et la santé de la reproduction en Afrique de l’ouest. Pour plus d’informations veuillez visiter notre site web : www.acibaobab.org 37 ACI’s Mission To promote cross-cultural understanding social justice and the health and well-being of Africa’s people through effective communication and transformational training. Mission de ACI Promouvoir la compréhension interculturelle, la justice sociale, la santé et le bien-être des peuples africains à travers une communication efficace et la formation transformationnelle. The Baobab Center Africa Consultants International 482 et 509, Sicap Baobab BP 5270 Dakar-Fann, Senegal Tél. 221 33 825 36 37/ 221 33 824 83 38 Fax. 221 33 824 07 41 Email : [email protected] www.acibaobab.org www.baobabcenter.org