Zator - Baobab Center

Transcription

Zator - Baobab Center
Culture & Exchange
Août - 2010
Numéro Spécial
Hommage à Mamadou Diama Tounkara dit Zator
des temoignages inédits de
ses collegues,
ses amis des années 70,
ses etudiants...
des hommages
du conseils d’administration de ACI
A publication Of Africa Consultants International
Interview avec son ami
Rudy Gomis, chanteur
de l’Orchestre Baobab
Editorial
CHER( ES) AMI ( ES) LECTEURS ASALAA MAALEKUM !
R
DEAR FRIENDS, READERS, ASALAA MAALEKUM!
Y
ëgóo, your intercultural magazine, is back.
We haven’t published since the December 11, 2006 edition that featured a heartfelt
homage to Lillian Baer, founder and co-director of ACI on the occasion of her well-deserved
retirement. Four years later we are witnessing
the rebirth of Yëgóo with the death of our dear
colleague, Mamadou Diama Tounkara, known
as Zator to all who were close to him. His passing has inspired us to publish this special edition to pay our respects to him. Though in one
Sans doute, ce numéro paraîtra sous un jour triste,
sense the magazine marks a sad day in our
mais plein de souvenirs et d’émotions pour trois railives, it is also a chance to celebrate Zator’s life
sons :
and record our memories and our fondness
-pour ce qu’il fut pour ses proches et pour le Centre
for Zator:
evoilà Yeggoo, votre magazine culturel dont la
dernière publication date de décembre 2006 :
Numéro 11 dans lequel un hommage émouvant a
été rendu à Lillian Baer, Fondateur et Codirecteur de
ACI qui a quitté pour une retraite bien méritée .Quatre années plustard , nous assistons à la renaissance
de Yeggoo avec le décès de notre collègue Mamadou Diama Tounkara , appelé Zator par ses proches.
Son départ nous a inspiré à éditer ce numéro spécial
pour lui rendre hommage.
Baobab : professeur de langues, ami et fidèle collaborateur,
-pour ceux qui l’ont connu et dont les messages
nous parviennent du monde entier,
-enfin, pour ceux qui ne l’ont pas connu, un rendezvous unique pour découvrir cet homme de culture
aux qualités exceptionnelles.
• for all that he did for his close friends, for his
students and for the Baobab center as a friend,
language teacher and loyal collaborator,
• for those who knew him and helped spread
his joy and ideas across the world,
• and finally, for those who didn’t know him,
a unique opportunity to discover this man of
Cheikh Thomas Faye humor, culture and exceptional qualities
Cheikh Thomas Faye
Traduit par Kelly M Behm
Lewis and Clark 2010
Publié par: Africa Consultants International (ACI)
Directeur de publication Gary Engelberg
Rédacteur en chef : Cheikh Thomas Faye
Conseillers et membres de la rédaction : Cheikh Thomas Faye, Gary Engelberg, Daour Wade,
Diarra Diakhaté.
Infographiste, Design : Diarra Diakhaté
Spécial remerciement à tout le personnel de ACI, ses partenaires (etudiants, professeurs, et
autres collaborateurs)
2
Sommaire
Mot du Directeur
Page 4
Temoignages des collegues de ACI
Page 10
Temoignages des membres
du Conseils d’Administration
Page 8
Interview avec Rudy Gomis
Page 12
Lettre à Zator
Page 15
Temoignages des amis
de 1970
Page 16
Temoignages des étudiants de Zator
Page 17
Temoignages des anciens
collegues de ACI
Page 18
Temoignages des professeurs et Directeurs de programmes
Page 20
Zator en images
Page 23
Temoignages des amis et
collabrateurs de ACI
Page 21
Rêve de Zator
Page 25
3
Mot de Directeur
Réactions à la Disparition de Zator
Gary Engelberg, Directeur de ACI
D’abord
j’ai
été envahi par
une
tristesse
profonde
et
paralysante
d’avoir perdu un
ami et collègue
que
j’ai
tant
aimé et avec qui j’ai collaboré pendant plus
de 40 ans ! Ensuite sont venus les sourires.
Je ne pouvais pas me souvenir de Zator
sans sourire. Les images qui me restent sont
imprégnées de son humour, de sa joie de vivre,
de ses taquineries : Zator en train de danser
spontanément ou réciter des «Tassu» en plein
milieu de notre salle de réception au bureau ;
Zator en train de raconter des blagues autour
du thé dans la cour, après le déjeuner, Zator
en train de taquiner Bébé ou Pascaline…ou de
crier “Noppileen, Ryga new na” quand j’arrivais
au bureau. En effet, c’est lui qui m’avait donné
le surnom de Ryga (Gary à l’envers) il y a des
années, et jusquà’aujourdhui les gens d’une
certaine génération m’appelle Ryga et pas
Gary à cause de Zat. D’ailleurs je n’étais pas
le seul. Zator avait l’habitude de rebaptiser ses
amis: Seydou Dièye était “Miguel”, Ousmane
Sarr, paix à son âme, était “Chambers” et tant
d’autres.
Enfin a émergé un sens de fierté; la réalisation
de combien j’avais été chanceux d’avoir eu le
privilège de partager une partie si importante
de ma vie avec cet homme si doux, si drôle, si
original, si humain…
Je savais que Zator était un ami fidèle, un
enseignant exceptionnel et une personne unique
mais c’est avec sa mort, que j’ai commençé à
comprendre qui était réellement Zator. Quand il
est décédé j’avais la responsabilité, avec Doyen
Sow, de communiquer la nouvelle de sa mort
à nos amis et collègues. Par conséquent, j’ai
reçu les lettres, visites et appels de réactions,
de condoléances et de sympathies.
Mon premier constat était que les gens ont
exprimé leur désarroi profond à la nouvelle
du décès de Zator. Il ne s’agissait pas
de simples formules de politesse tels que
“veuillez accepter mes condoléances les
plus attristées” mais plutôt des expressions
d’un désarroi profond: je suis bouleversé,
pétrifié, je sens un vide profond, je me sens
appauvri… enfin des émotions très fortes
Le deuxième constat était qu’au fur et à
mesure que la nouvelle de sa disparition se
répandait, nous avons commencé à recevoir
des réponses des différentes régions du
Sénégal, des différentes parties des USA et
des quatre coins du monde (Burkina Faso,
Canada, Congo, France, Ghana, Japon,
Jordanie, Niger, Suisse, entre autres…)!
Comme nous avons pu le constater à ses
obsèques, Zator connaissait beaucoup de
monde. Le dernier constat, et peut-être le
plus étonnant était que les réponses venant
des gens qui avaient connu Zator au début
de sa carrière d’instructeur de langues dans
les années 70 étaient exactement pareilles
à ceux qui l’ont connu en 2009 ou 2010 – la
même douleur, la même affection, le même
sens d’une perte profonde…tellement il était
original et chaleureux. Oui, c’était très clair.
Zator avait touché les vies de beaucoup
d’étudiants et amis à travers le monde de
façon profonde, significative et inoubliable
de par sa gentillesse, sa douceur, sa
sagesse, son humanité, et surtout son
humour. Chacun sentait qu’il avait une
relation très personnelle avec Zat.
4
Mot de Directeur
Les gens qui l’avaient rencontré il y a
longtemps de même que ceux qui ‘l’ont connu
pour de courtes périodes ... lui accordait
beaucoup d’importance – ce qui était le
cas car Zator entretenait ses relations, ses
correspondances, et se souvenait de tous
les élèves qu’il avait enseignés au cours
des années….D’ailleurs, il a toujours été
comme ça, depuis le début; ce n’était pas
une fonction d’âge ou de sagesse bien qu’il
se soit certainement amélioré avec l’âge…
mais c’est clair que le jeune Zator avait la
même capacité de marquer les gens en début
de carrière en 1970 qu’en fin de carrière en
2010.
Dans mes moments de calme ou de solitude
quand mes pensées retournent à Zator
comme une colombe qui retrouve son nid,
je me rends compte que Zator a vécu une
vie pleine de sens, une vie bien vécue. Il a
été très aimé. Tant que les personnes qu’il a
touchées seront en vie, il ne sera pas oublié.
Ils continueront à parler de lui en souriant,
en riant et en remerciant le destin qui leur a
permis de croiser son chemin.
ACI REAGIT
Aujourd’hui la salle de classe où Zator avait
l’habitude d’enseigner à ACI porte son nom.
Sa photo sur le mur domine la petite table
où tous ses livres de cours et albums de
souvenir sont restés exactement comme il
les avait laissés.
Les amis de ACI ont reçu un appel à
contributions appelé “Le Rêve de Zator.
Le but: de lever des fonds afin de réaliser
des améliorations dans le programme de
langues de ACI qu’il aurait aimé voir. Car,
comme le disent beaucoup de personnes qui
l’ont connu, y compris ses propres parents,
l’équipe de ACI était sa deuxième famille.
Après plusieurs années de dormance,
notre magazine Yëgóo renait sous forme
électronique
avec ce numéro spécial
consacré à Zator et une galérie de photos de
Zator est maintenant affiché en permanence
sur le site web.
Nous supportons mal l’idée que Zator n’est plus
avec nous et essayons par tous les moyens
de garder son souvenir présent et vivant à
ACI. Je suis triste que les futures générations
d’étudiants à notre centre n’auront pas la
chance d’étudier avec Zator. Au moins nous
pouvons leur faire savoir qu’une personne
extraordinaire est passée par ici.
EPILOGUE
Quelque part en Virginie de l’Ouest, aux USA,
un petit garçon de 4 ans nommé Najee est en
train de jouer. Sa mère de 26 ans qui s’appelle
Krystal est très occupée par ses études pour
son Masters.
Krystal porte le nom de famille de sa mère
décédée l’année dernière, Beverly Wattie.
Mais elle porte aussi le nom de son père,
Mamadou Diama Tounkara dit Zator. Elle
s’appelle Krystal Wattie Tounkara et elle est la
fille de Zator. Nous avons pu retrouver Krystal
avec l’aide des amis aux USA et la mettre en
contact avec la famille de son père.
Peut-être Najee ne le comprend pas encore,
mais un jour il saura que le sang de son
grand père Sénégalais, Zator, un homme
extraordinaire, coule toujours dans ses
veines.
5
A word from the Director
Reactions to Zator’s Passing
Gary Engelberg, Director of ACI
At first I was
filled with a
deep
and
paralyzing
sadness
at
having lost my
much-loved
friend
and
colleague after over 40 years of working
together! Then in spite of myself came the
smiles. I could not think about Zator without
smiling. All of the images of him that remain
are embedded with his humor, his love of life
and his constant teasing and joking : Zator
breaking into a spontaneous dance or tassu
(traditional poetry rapp) in the middle of our
reception area at the office; Zator telling
jokes over tea after lunch in the backyard
of the Baobab Center; Zator teasing Bébé
or Pascaline; or dramatically shouting ”quiet
everyone, Ryga is coming!” as I entered the
office. In fact it was Zator who gave me the
nickname “Ryga” (Gary spelled backwards)
many years ago and to this day, friends from
that period still call me Ryga because of
Zator. And I was not the only one. Zator had
the habit of rebaptizing his friends: Seydou
Dieye was “Miguel”; Ousmane Sarr, may
he rest in peacem was “Chambers” and so
many others.
Finally, I began to feel a sense of pride
emerging. It was based on the growing
realization of how lucky I had been to have
had the privilege of sharing so much of my
life with this gentle, funny, and totally original
human being. I knew that Zator had been a
faithful friend, an exceptional teacher and a
unique person, but it was only with his death
that I began to fully understand who Zator
really was. Right after he died on the morning
of March 14, I was responsible along with
Doyen Sow, for communicating the news
of his death to friends and colleagues. As a
consequence, I received many of the
condolence letters, e-mails, phone calls
and visits that came pouring in. My first
observation was that almost everyone in one
way or another, expressed their deep grief and
disarray at the news of Zator’s death. We were
not simply receiving typical expressions such
as «please accept my sincere condolences»
but rather expressions of deeply felt pain: “I felt
totally confused”, I was “paralyzed with grief”,
“I felt as though I was surrounded by a deep
void”,”I felt impoverished” …all expressions of
profound emotions.
My second observation was that as the news
of Zator’s death began to spread, messages
started pouring in from all over Senegal,
from different parts of the United States and
Canada and from the four corners of the world:
Burkina Faso, Congo, France, Ghana, Japan,
Jordan, Niger, Switzerland to name a few. As
we noticed during Zator’s funeral, many, many
people knew and loved Zator.
The last observation, and perhaps the most
surprising was that responses coming from
people who had known Zator at the beginning
of his career in the seventies were exactly the
same as messages coming in from those who
only met him in 2009 or 2010 – the same pain,
the same expressions of affection, the same
sense of profound loss…It was clear that
Zator had touched the lives of many friends
and students around the world and over the
years in a deep, significant and unforgettable
way through his gentility, his sweetness, his
wisdom and his humanity, and particularly
through his humor. People who had known
him long ago, even those who had known him
for a very short time, never forgot him
6
A word from the Director
because he was so warm and unique. Each
person felt that he had a very personal
relationship with Zator and that he found each
of them to be very important, special people.
Zator was, in fact, meticulous in maintaining
his relationships through frequent phone
calls, letters, cards and gifts and seemed to
remember every single student he had ever
taught at the Baobab Center over the years…
Even more striking was the fact that he had
been that way from the very beginning of
his career. His attraction was not a function
of age, maturity and wisdom, though he
certainly improved with age. No, it was clear
that the young Zator had had exactly the
same capacity to mark the people he met
in 1970 as did the older Zator at the end
of his career in 2010. In my calm and quiet
moments when I sit alone and my thoughts fly
back to Zator like a dove landing in its nest, I
realize that Zator lived a full and meaningful
life, a well-lived life, He was much loved.
As long as those who knew him live, he will
not be forgotten. People will continue to sit
around talking about him, remembering him
and smiling or laughing, thankful that their
destinies had been intertwined with his.
ACI REACTS
Today at ACI, the classroom where Zator
usually taught now carries his name. A large
photo of Zator hangs on the wall overlooking
the small table in the corner where his
personal language manuals, photo albums
and books remain in exactly the same place
that he left them. Friends of ACI have received
a call for contributions to help realize Zator’s
dream (see last page). The goal is to raise
funds to improve ACI’s language program in
ways he would like to have seen. As many
of the relatives and friends who knew him
mentioned during our memorial service for
Zator on April 30, the ACI team was really
Zator’s second family. After several years of
stagnation, ACI’s magazine “Yëgóo will once
again be published – this time in electronic
A gallery of photos of Zator is now permanently
available on ACI’s website. We are all having
a hard time accepting that Zator is no longer
with us and are doing everything in our power
to keep his memory and his presence at ACI
very much alive. I am saddened by the idea
that future generations of students coming
to our center will not have the unforgettable
experience of studying with Zator. The
least we can do is to let them know that an
extraordinary man passed through this center
and left his mark.
EPILOGUE
Somewhere in West Virginia in the USA,
a small four-year old boy named Najee is
playing near his home. His 26 year old mother
Krystal is very busy working on her Master’s
degree. Krystal carries the last name of her
recently deceased mother Beverly Wattie.
And she also has the surname of her father,
Mamadou Diama Tounkara also known as
Zator. Her full name is Krystal Wattie Tounkara
and she is Zator’s daughter. After Zator died,
we were able to find her with the help of old
Peace Corps friends in the US and put her in
contact with her father’s family. It is certainly
true that for the moment, little Najee does not
fully understand what is going on. But one day
he will know that the blood of his Senegalese
grandfather Zator, an extraordinary man, is
flowing in his veins.
7
Témoignages du Conseil d’Administration
C’est avec une très grande detresse que je viens de
lire la nouvelle de la mort de Zator et de me rendre
compte que mon super copain et collègue de longue
date, Zator, n’est plus. Mon coeur se sent lourd, et c’est
avec les larmes aux yeux que je vous écris pour vous
présenter mes condoléances, si loin de vous, mais si
proche dans mon âme.
Avoir passé la plus grande partie de nos vies ensemble, d’une manière ou d’une autre, il y a une part de
moi qui est parti avec lui. La vie est ainsi, et malheuresement nous vivons la mort comme nous meurons
dans la vie. Comme disait Zator souvent, “Je peux le
comprendre...”
… I hardly know what to say about Zator’s passing.
I’ll always remember Zator fondly. He was one of
my Wolof teachers back in 1975 when I first came
to Senegal. He was always a favorite because of his
buoyant manner, his great warmth, his laugh, his
smile. He always made me feel it was a pleasure
for him to see me. I last saw him when we were in
Dakar for the Board meeting. We had time to catch
up a bit. He had gotten to know all of my kids. He
had been their French teacher or Wolof teacher at
one time or another. They will be saddened to hear
the news. Gary, please convey the condolences of
all the Waldsteins to Zator’s family. We are all somewhat poorer without him.
Best to all,
Abe Waldstein
Secretaire, Conseil d’Administraton ACI
Anthropologue. Avocat
Permettez-moi de vous présenter mes sincères condoléances et de me joindre à vous pour prier pour
le repos de l’âme de notre frère Zator. Les nombreux
témoignages à son égard montre la grandeur d’âme
de l’homme. Que Dieu l’accueille dans son paradis.
Amen!!! En union de prière,
Simon Lazarre Badiane
Responsible regional de YMCA
May Zator’s soul rest in peace. You have lost a friend,
colleague and someone who has been in your life
in Senegal from the beginning. What a loss for you
and the rest of the staff. So sorry….. I am thinking
of you and know the days ahead will be so sad.
Lots of love,
Nancy Devine
Présidente du Conseil d’Administration de ACI
Milton, Massachusets, USA
Je vais aller ce matin à la pharmacie pour acheter le
cologne Old Spice, pour que je puisse respirer un peu
des souvenirs que nous partageons, lui et moi, et vous
tous aussi...
Je me joins à vous tous, amis, parents, collègues,
connaissances, dans la douleur qu’est de perdre un
proche. Mais également, le temps est la pour une sourire aussi, pour quelqu’un qui nous a fait tant sourire et
rire, respirer de nouveau après d’autres événements
difficiles. Il a fait parti de nos vies, d’une façon très
large, et laissera un grand vide. Avec mes meilleures
sentiments en attendant de nous embrasser dans un
proche avenir.
Lillian Baer
Ancienne Directrice de ACI
Seattle, Washington, USA
I read your message with indescribable heaviness
of heart. I feel blessed for the gift of Zat’s human
warmth, unique world view and sparkling humor.
He lives on in the thousands whose lives he touched.
Please transmit my sincere condolences to his family
and the team.
Warm regards
George Scharffenberger
Trésorier du Conseil d’Administraiton de ACI
Special Assistant for International Development
Policy and Practice
C’est avec beaucoup de peine que j’apprends le décès
de Zator. Je compte sur Gary pour présenter mes sincères condoléances à toute sa famille ainsi qu’au personnel d’ACI et mes prières pour le repos de son âme.
Je passerai à ACI dès que je serai à Dakar.
Babacar Kanté
Université Gaston Berger, St. Louis
8
Témoignages du Conseil d’Administration
La seule fois depuis des décennies ;
La seule fois que je t’ai aperçu sans voir ton sourire ;
La seule fois que je t’ai vu sans entendre ta voix chaude et amicale ;
La seule fois que je t’ai vu sans voir tes yeux pétillants de gentillesse ;
La seule fois que je t’ai vu sans recevoir ta chaude poignée de main ;
La seule fois que je t’ai vu sans avoir tes compliments ;
La seule fois que je t’ai vu sans recevoir tes bénédictions en partant ;
C’est ce soir là étendu comme l’horizon, tu nous quittais pour toujours ;
Adieu Zator, l’ami, le frère, le collègue ;
Toi qui savais détendre les atmosphères les plus lourdes;
Toi qui savais conseiller avec souplesse sans jamais vexer ;
Toi qui avais toujours le mot juste et consolant pour tous les âges ;
Tu laisses à jamais dans nos cœurs meurtris un vide immense ;
Depuis des décennies, ton seul tort Zator et de ne pas rester encore plus
tard ;
Reposes en paix Zator.
Abdou SARR
Directeur, World Education, Ziguinchor
Membre du Conseil d’Administration de ACI
9
Témoignages des collegues de ACI
Si j’écris,
c’est pour soulager mon coeur,
il y a en moi, tant de douleur,
de ne pouvoir te dire “je t’aime”...
mon amour pour toi, n’a pas de limite,
et à chaque minute,
je pense à toi,
et à tout ce que j’ai vécu à ACI à coté de toi...
je repense à ta voix, à tes tendres gestes,
celles qui me réconfortaient quand j’étais triste,
tout simplement je repense à nos déjeuners,
toi, qui me faisais rire quand j’étais pâle...
Tu étais si spécial, si bon, si agréable…
tu as brisé mon coeur,
en partant ailleurs,
c’est ce qui a tant fait couler mes larmes...
à cet instant, j’ai perdu le goût de vivre
j’aimerai simplement revoir ton sourire,
juste une dernière fois me ferai moins souffrir...
De Dieu nous venons. A lui nous retournons. Puisse le
Tout Miséricordieux accueillir Zator Tounkara au paradis et agréer nos sincères condoléances. Zator était
un modèle de courage et de bravoure. Il a souffert et
même beaucoup souffert depuis un an ... Mais, il n’a
jamais laissé apparaître sa douleur...Il a toujours su
dissimuler sa peine par son entregent, sa chaleur humaine inégalable... Lorsque la semaine dernière nous
avons relevé sa voix cassée, il a égaillé l’assistance en
disant... “j’ai encore avalé de travers”... Repose en Paix
mon Doyen.
Djiby Sow, Coordonnateur
Programme Santé, ACI
Moussa Sall
Assistant Administratif – Programme de Santé
Caseworker pour la Région de Louga
Je ne trouve pas les mots pour partager ma tristesse
et ma douleur ! Je regretterais sa personnalité si attachante, sa culture, sa qualité de présence ! Qu’Allah
l’accueille sur son paradis ! Mes sincères condoléances
à ses familles !
Dr. Fatim Louise Dia
Consultante ACI à Ouagadougou
C’est avec une peine immense et un coeur meurtri
que j’écris ces mots. La faucheuse a encore frappé,
mais cette fois-ci, elle a frappé durement en nous enlevant notre très cher Zator. Zator le Merveilleux, Zator le Philosophe, Zator le Conseiller, Zator l’Elégant,
Zator le généreux, Zator l’Ami tout court; En Zator,
nous perdons un catalyseur. En lui, nous perdons un
homme qui force le respect et l’admiration. En lui,
nous perdons un homme d’une générosité inégalable, d’une humilité et d’une simplicité hors du commun. Avec lui, c’était toujours la bonne humeur. Qui
pouvait rester insensible à la joie de vivre, aux taquineries et aux histoires drôles de notre très cher ami
Zator? Nous avons perdu, oui nous avons perdu un
homme d’une dimension exceptionnelle, un homme
aux qualités humaines rares. Zator, tu es parti, mais
tu resteras toujours dans nos coeurs et dans nos souvenirs. Prions DIEU, le tout puissant Miséricordieux,
dans sa grâce inépuisable, pour qu’il l’accueille dans
son Paradis Eternel et qu’il nous donne la force de
faire face à cette dure réalité. ADIEU L’ARTISTE
Abdoulaye Konaté
Responsable Formation ACI
Je vous écris pour vous adresser mes condoléances les
plus sincères pour la perte immense de cet homme de
Coeur, de bonté, de sagesse, un rassembleur discret
pour le bien être de la Grande Famille de ACI, que le
tout puissant l’accueille dans son paradis et que nous
qui sommes dans ce monde prions chaque jour pour
son repos et que nous surtout jeunes esseyons de copier tous les atouts de cet éducateur hors pair. Massa,
massa, massa....
Diariétou Coly
Receptioniste Baobab 2 bu bees
En disponibilité en France
Paa Zat fut pour nous un père comme on avait
l’habitude de le lui dire. Il fut un homme humble, cultivé, charmant, aimable, genereux, humouriste. Il fut
un homme pure au sens propre du mot, un modele,
un idole qui nous a marqué et qui restera toujours
dans nos coeurs, nos pensées et nos prières. Que le
bon Dieu t’accueille dans son paradis FIRDAWS.
Diarra Diakhaté
Responsable du Centre de Ressources et
d’Information de ACI
10
Témoignages des collegues de ACI
Zéro, un, deux, trois,…… huit jours ! C’est ce qu’il a fallu à
Al Hassane pour se défaire momentanément de l’image
envoutante du Maître, et pondre ces lignes
Tout était enseignement chez le
chaque geste, chaque pensée
« J’ai suivi plusieurs cours de Français, auparavant. Je
comprends plusieurs règles grammaticales. Je peux
lire et comprendre un texte. Mon problème, c’est de
parler. »
Après quelques sessions avec le Maitre, grâce à la
Maître : chaque mot, magie de la maïeutique du Docteur Zator, ils gagnaient tous suffisamment de confiance pour communiquer dans la langue cible.
Or, incompris, il l’a souvent été. De
Zzut !
Retraite, il n’en a point voulu. D’ailleurs, les Prophètes en
ont-ils connu ?
Al hassane n’a pas senti le
Toujours sur la brèche avec la même frénésie. Il aimait Temps passer,
répéter à ses collègues :
Ou s’est-il laissé entraîner par la nostalgie du maitre
Lu la bétt mën la. C’est pourquoi, bien avant l’arrivée de parti pour un voyage sans
ses étudiants, il préparait soigneusement sa salle et son
matériel. Invariablement, il les accueillait au portail du Retour…
Centre, son Univers, pour les installer confortablement,
avant de démarrer son cours.
Huit ,… trois, deux, un, …
Autant, l’imminent pédagogue Américain John Rassias
avait bouleversé la philosophie de l’enseignement en
montrant que le Bon Enseignant n’est pas celui qui a un
gros cerveau rempli de connaissances, mais celui qui a un
gros cœur capable d’aimer et de susciter l’Amour chez son
Elève,
Autant, Zator a su prouver au Monde que le Bon Enseignant est celui qui sait Ecouter et Laisser Parler les apprenants.
Zator ! Jour après jour, mois après mois,
Année après année,
Ton esprit et ton
Oeuvre continueront de guider nos pas, et
Rien n’y fera,
Chaque proverbe, chaque dicton, et chaque citation qui
sortait de la bouche du Maitre, était un élément cataly- Amis pour un jour, Amis pour toujours …
seur qui provoquait immanquablement la cogitation et
l’épanchement verbal chez son interlocuteur.
Sangalkam, le 21 mars, 2010
Combien d’étudiants fraîchement arrivés au Centre Al Hassane Diahaté
Baobab ont décrit leur problème comme suit :
Coordonnateur Programme Langue ACI
11
Interview de Rudy
Rudy Gomis est professeur de langues au Centre Baobab depuis plus de vingt
cinq ans. Il est aussi lead vocal du mythique Orchestre Baobab de Dakar. Il était
un ami puis un compagnon fidèle de Zator pendant
une quarantaine d’années. C’est pourquoi malgré
la douleur et le deuil, il a voulu rendre hommage
au disparu tout en se souvenant avec regrets
des bons moments passés avec son ami Zator.
CHEIKH THOMAS: Rudy Gomis
nanga def ?
RUDY GOMIS: ça va maangi fii
CT: Il y’a trois semaines déjà
depuis que votre ami et collègue
Zator Tounkara, professeur de
langues au centre Baobab ou
ACI vous a quitté des suites
d’une courte maladie: que
ressentez vous à présent ?
Donc naturellement quand on
a vécu avec quelqu’un pendant
autant de temps et qu’un jour
il disparaît on le ressent….
« Silence » C’est comme
quelqu’un disait : « la mort est
misérable » Zator, on ne s’est
pas connu au corps de la paix.
Zator, on a grandi ensemble.
Il habitait à Ouagou- Niayes,
moi à la Cité Douane. Il était un
excellent footballeur, tandis que
moi j’étais un grand supporter de
l’équipe de football de Bopp.
Je me souviens que nous
étions assis côte à côte. Il était
à ma gauche et on nous posait
CT: Après des années passées
au Corps de la Paix à Thies ,
vous avez rejoint le Centre
Baobab avec Lillian, Gary et
les autres n’est ce pas ?
des questions. Nous avons
aussi fait l’école Papa Guèye
Fall ensemble. C’est comme
si nos destins étaient liés. Je
connaissais toute sa famille
comme lui il connaissait tous
mes grands frères. Mais c’est au
Corps de la Paix que nous nous
sommes mieux connus. Parmi
tous les professeurs qui étaient
embauchés par le Corps de la
Paix dans les années 1970, il y’a
Zator, Seydou Diéye et moi qui
sommes restés ensemble. Nous
faisions le même travail en tant
que Coordonateur de Langues.
J’ai beaucoup appris de Zator. Il
est difficile de penser à quelqu’un
comme Zator sans rigoler ni
sourire parce qu’il aimait les
blagues.
RG: Zator et moi avons été
recrutés le même jour, c’est un
RG: Hmm ! Il a laissé un grand
certain Aristide
vide, vous vous
Pereira
qui
rendez compte ?
nous
a
introduit
Depuis 1970
epuis 1970 jusqu’à
au Corps de la
jusqu’à sa mort
sa mort nous
Paix par le biais
nous cheminions
cheminions ensemble de Gary.
ensemble.
D
Il était un excellent
footballeur, tandis que
moi j’étais un grand
supporter de l’équipe
de football de Bopp
CT: Plusieurs générations
d’étudiants sont passées au
Centre Baobab. Comme le
témoignent les messages de
condoléances et de soutien qui
parviennent de partout rendant
hommage à Zator Tounkara.
12
comédien
et
grand
sportif.
L’autre facette
de sa vie est
qu’aussi il aimait
bien
rester
seul. Il aimait
la solitude et
cela
l’inspirait
beaucoup.
Le
Centre
Baobab
était
sa
deuxième
famille.
Son
a b s e n c e
suscitait
des
interrogations
Pour certains il était
voir des inquiétudes
leur professeur, pour
parce que par
d’autres un ami.
l
est
difficile
de
ses temps libres
Que dites –vous à
il faisait rigoler
penser
à
quelqu’un
tous ces gens là ?
comme Zator sans tout le monde.
Zator sait jouer à
RG: Je voudrais dire
rigoler ni sourire
tous les morceaux
à tous ces gens
parce
qu’il
aimait
les
que je chante. Il
là qu’ils ont perdu
m’accompagnait
blagues.
un frère, un père,
déjà lorsque nous
un enseignant ,
étions à l’Ecole
un ami. Il est très
Normale Superieur
difficile d’accepter
de Dakar. Zator était comme la
la disparition de quelqu’un qu’on
rose de Saint Exupéry.
connaît depuis 40 ans. Mais la vie
I
est ainsi faite. Il a consacré toute sa
vie à l’enseignement des langues
et de la culture. C’est-à-dire aider
les peuples à se comprendre et à
s’accepter. Mais pour perpétuer sa
mémoire nous devons continuer
son œuvre. C’est vrai le bureau
de langues a perdu l’un de ses
meilleurs enseignants.
CT: Beaucoup de personnes
décrivent Zator comme un
homme unique et original.
Qu’avait-il de si différent des
autres ? Pourquoi était-il
unique ?
RG: Zator est unique parce qu’il
était un homme de paix doublé
d’une grande humilité. Son
exercice favori était de solutionner
les conflits et les divergences
entre les gens. Il était diplomate
et le « masla » c’est-à-dire la
tolérence et le dialogue était un de
ses leviers. Zator est unique parce
qu’en plus du métier d’enseignant,
il était musicien,
CT: Avec la disparition de Zator,
le Centre Baobab a perdu un
grand maitre n’est ce pas ?
RG: Oui le Centre Baobab a
perdu un collaborateur fidèle. Je
suis sur qu’il avait plusieurs fois
l’opportunité d’aller monnayer
ses talents ailleurs, mais il est
resté. Il était une des pièces
maitresses du dispositif du
bureau de Langues. Il nous
encourageait toujours à aller
dans le bon sens. Il chargeait
nos batteries en quelque
sorte. On ne pourra jamais le
découvrir à fond.
CT: La classe ou il dispensait
ses cours a été baptisée
Kër Zator. C’est un honneur
posthume largement mérité
non ?
RG: Oui, il le mérite et d’ailleurs
le Centre a choisi la journée
du 30 Avril pour lui rendre
hommage. C’est une bonne
chose. En ce qui me concerne,
je sais que je ne pourrais jamais
enseigner dans cette classe…
(pleurs).
Même si le Centre Baobab
était baptisé du nom de Zator,
ce ne serait jamais assez. Je
me demande même est ce que
C’est qelqu’un qui
aimait beaucoup parler
au sujet des anciens
étudiants du centre
je vais continuer à enseigner
sans lui. Zator hmmm c’est
lui qui m’a appris à croquer
la cola. Il adorait créer des
situations inédites; il était
vraiment unique.
13
CT: Quelle était
l’expression
préféré de Zator ?
CT: Avait–il un
vœu qu’il n’a pas
eu le temps de
réaliser ?
et je sais aujourd’hui que sa fille
qui vit aux USA est en contact
avec sa famille. Je me souviens
e vœu le plus cher
que ce jour coincidait avec le
à Zator était de revoir
RG (Silence puis
retour de l’orchestre Baobab,
sa fille. Je suis sûr RG: Je crois que le
rire), Zator parlait
à la suite d’une tournée aux
vœu le plus cher à
souvent en parabole
USA. Il m’a demandé si j’avais
que cela l’aurait
et à chaque fois
rencontré d’anciens étudiants
exhorté à se battre Zator était de revoir
sa fille. Je suis sûr
il avait quelque
du centre Baobab. C’est
davantage dans la vie que cela l’aurait
chose de nouveau.
qelqu’un qui aimait beaucoup
exhorté
à
se
battre
Une citation par ci,
parler au sujet des anciens
davantage dans la
une expression par
étudiants du centre. En vérité
vie. Mais c’est la
là. Son expression
certains d’entres eux l’ont
volonté de Dieu. Il faut apprendre
préférée était « bayileen wax »
beaucoup marqué. A la suite
à faire avec. J’ai l’impression que
ce qui veut dire « arrêtez de
de notre entrevue, je ne me
tout s’écroule autour de moi. Je
parler » ! Mais en fait cette
sentais pas bien. J’étais un
n’arrive pas à réaliser ce qui est
expression voulait dire en
peu triste parceque Zator ne
arrivé. La dernière fois que je
termes codées « réfléchissez
m’avait jamais parlé dans un
suis venu au centre j’en suis sorti
toujours avant de parler ».
air aussi nostalgique. Par la
immédiatement car en vérité je
Dans la culture sénégalaise
suite notre ami et collégue
n’arrive
pas
à
comprendre
ce
qui
cette expression rappelle bien
Sellou Sow que nous appelons
vient de se passer.
une citation française qui dit
tous Doyen m’a
Il faudra du temps
que la parole est d’argent, le
appelé pour me
pour que je puisse
silence est d’or.
dire que Zator
m’adapter.
La
a parlé en
a dernière fois à Just lui
dernière fois à Just
CT: Je voudrais évoquer avec
des termes très
4 You, je chantais 4You , je chantais «yenn bizares. Et voilà
vous une attitude intriguante
«yenn say» c’estde Zator. C’est la chaleur de
que quelques
say» c’est-à-dire « à-dire «parfois»
la main.En d’autres termes
parfois » en wolof. A jours plustard il
en wolof. A un
pourquoi il s’empressait
est parti.C’est
certain
instant un certain instant je ne vraiment triste.
je ne pouvais pouvais plus me retenir
a dernière fois
plus me retenir.
CT: Quel est
qu’on s’est parlé
Les
musiciens
votre dernier
c’était à la suite
ont compris et
mot ?
m’ont fait quitter
de notre dernière
la scène. Je pensais à lui en
RG: Je voudrais une fois de
réunion au centre
interprétant ce morceau.
plus dire à ses collègues et
Baobab
proches que nous avons perdu
CT: Vous qui étiez un de ses
quelqu’un qui, d’une façon ou
plus
proches
collaborateurs,
toujours de serrer la main
d’une autre à marqué notre
quand est ce qu’il vous a parlé
quand il saluait ?
vie. Nous avons tous le devoir
pour la derniere fois ?
de continuer son œuvre. En
RG: Zat avait l’habitude de
d’autres termes nous devons
RG: La dernière fois qu’on s’est
serrer la main je crois que cela
travailler
davantage
pour
parlé c’était à la suite de notre
il l’a appris de ses parents. Il
la compréhension entre les
dernière réunion au Centre
souhaitait toujours qu’on le
peuples en général à travers
Baobab. Il était très préoccupé
salue en le regardant en face.
les langues.
par certaines situations comme
Je crois que pour lui c’était
la crise économique et les
une marque de courtoisie,
Propos recueillis par CTF
incompréhensions dues à de
de respect et de mise en
fausses interprétations culturelles.
confiance de l’autre. Et vous
Je l’ai encouragé à continuer le
savez aussi bien que moi, le
combat. C’est moi qui ai présenté
Centre Baobab est un oasis de
à Zator son ex-épouse qui est
dialogue, de fraternité et de paix
décédée il y a quelques années
ou se retrouvent souvent des
gens qui viennent d’horizons
différents.
L
L
L
14
Lettre à Zator
Cher ami,
Ta disparition tragique le 14 mars dernier, nous laisse un énorme vide que nous ne pourrons combler qu’en gardant
vives et actives les formidables souvenirs que tu nous laisses...Parmi les plus mémorables pour moi je retiens ton excellent don et ton inégalable habilité à nous faire rire, à rester positif et surtout ton dévouement aux relations sociales
que tu tissais et maintenais inlassablement.
Dans cette courte missive, je voudrais partager avec toi et tous les amis quelques souvenirs et vignettes d’une longue
et pacifique compagnonade dont j’ai eu la chance et le plaisir de béneficier :
Le Corps de la Paix à travers Gary Engelberg, est l’institution qui a créé l’occasion pour moi de te rencontrer. Zat, comme
plusieurs d’entre nous je sais que tu adorais le Corps de la Paix et tout ce que les volontaires et le volontariat représentaient. Tu parlais souvent du courage de ces jeunes Américains et de leur esprit de sacrifice. Tu étais touché par le fait
qu’ils laissaient aux USA une vie confortable pour venir habiter dans un village. Quand tu parlais de Magaye Gaye,
Abdou Diouf et des autres volontaires qui parlaient le Wolof avec aise, c’était toujours avec fierté et admiration. C’est
souvent que je t’entendais dire:“sama boy bi ayna de”…. ( Mon jeune volontaire est bien, n’est-ce pas ?). Meme étant
à l’ origine de leur succès linguistique, tu semblais toujours ébahi et impressionneé par leur progrès …surtout après
quelques mois au village.
Zat, te souviens tu que tu étais le “prof de langue” de ma femme Irene qui comme volontaire admin résident à Dakar
avait un petit studio à la Rue Felix Faure. Le studio était le rendez-vous de maintes rencontres et tu étais toujours au
centre de nos activités recréatives. Tu adorais fredonner la guitare qu’un ancien volontaire m’avait donnée et que
j’avais à mon tour fini par te ceder quand Irene et moi partions pour les Etats Unis en Decembre 1975. Je sais combien
la guitar t’était chère. Te souviens tu des «ceebu jen» hebdomadaire qu’Irene offrait aux volontaires visitant Dakar. Les
déjeuners étaient toujours plus animés quand tu étais là.
Felix Faure et toi comme la Sicap Baobabs et toi c’tait toujours la pleine expression de notre passion pour la musique
surtout la musique Afro-cubaine comme seul l’orchestre Baobab savait la jouer. Je sais que tu te souviens que le club
Baobab était notre destination nocturne favorite et Rudy Gomis, Seydou Dieye et les autres amis conviendront avec
moi qu’il n’y avait rien de tel que d’admirer tes pas de danse et ta réponse au rythme endiablé que l’orchestre créait
dans cet environement quasi-mystique de la boite. Ton niveau d’energie était au top surtout après ta noix de cola dont
tu étais si friand. Nous parlons souvent de ton experience aux Etats Unis. Ton séjour avec la famille d’Irene à Boston et
ta visite au centre de formation du Corps de la Paix aux iles vierges qui ont tu m’as dit plusieurs fois marqué ta vie.
Mon cher ami, je te vois encore dans ton inlassable rôle d’éducateur, d’unificateur, de conseiller culturel parmi les profs
de langues, les étudiants et tous ceux que tu percevais comme étant aimables et bons. Je te vois pendant la pause-café
que tu apprécias tant. Je te vois allumer avec anticipation et passion ta cigarette que tu aimais savourer C’était un
plaisir de te voir excercer la profession que tu étais né pour exercer. Je sais qu’à ACI tu avais retrouvé aussi bien les collègues et amis ainsi que la profession qui t’était si justement destiné mais tu avais également trouvé une famille qui t’a
permis de partager et de largement distribuer les valeurs qui nous sont si chères.
Cher ami, comme plusieurs d’entre nous, j’étais profondement touché
d’apprendre que ta fille Krystal Wattie Tounkara vit avec la soeur de Beverly
en West Virginia. Les efforts de R. J Benn pour la “retrouver” nous permettent d’envisager une rencontre eventuelle avec elle. Je me rejouis d’avance
de l’opportunité de la voir et de partager à vive voix certaines des magnifiques expériences que nous avons vécues.
Cher ami, tu me manques terriblement et je sais que tu manques à Rudy,
Gary, Irene, Doyen, Abdou Sarr et tous les amis que je ne peux pas citer ici,
mais j’ai le sourrire aux levres en le disant et cela me reconforte.
Au revoir !
Pape A Gaye
Président and Ceo
Intra Health International
15
Témoignages des Amis de 1970
Earlier this morning Pape called from Paris airport
announcing the very sad news of Zator. Of course,
my thoughts go back to our Peace Corps years with
Zator, you and all the others who have been in and
out of our lives during the last 30+ years. A piece
of our collective hearts has been torn from us. My
thoughts are certainly with all who were so deeply
touched by Zator's gentle self, his wonderful sense
of humor and the very fine music he played. I know
you have a heavy heart losing such a friend, and you
were such a great friend to him - Rega!!! All my best
Irene Gaye
Caroline du Nord, USA
Excerpts from notes from Joyce Neu
Gary Engelberg sent me an email a few minutes ago
saying that Zator Tounkara died this Sunday morning March 14 at Le Dantec hospital in Dakar.
As you all know, Zat played a very important role in
my life while we were volunteers and well beyond
that -- through letter-writing for several years after
I left Senegal and then as a lovely presence in my
memories all these years.
I am stunned and so sad to hear this… I am just
dumbfounded. the world without Zat seems a
strange place…This just seems unreal.
I knew Zat had been very ill in 2007 and early 2008
as I saw him later that year and he talked about being in the hospital. Bless Gary because he saw to it
that Zat had all the medical assistance available.
Zat was feeling much better when I saw him and
seemed quite optimistic. We all had a lovely Sunday at Malcolm’ Versel’s with Malcolm and friends
playing music -- Zat drove me back to my hotel that
evening and we had a very nice time talking. I’m attaching a few photos from that trip.
Gary, you were an amazing friend to Zator all these
years. As someone who was close to Zator at one
time and who always maintained a special place in
my heart for him, I so appreciate your sticking with
him and being such a wonderful support and help
to him. I hope you’re okay and that you will convey my most sincere condolences to his family and
friends.
I will share this with our Peace Corps group (72-74).
To reach other PCVs who knew and loved Zator
Please take care of yourself and thank you again for
sending me this note,
Feeling the world is a bit smaller tonight
With hugs to you all,
Dr, Joyce Neu
Spécialiste en transformation des conflits
Écrivant d’Amman en Jordanie
16
Témoignages des Etudiants de Zator
I am very sorry to hear the news of instructor Zator’s passing. His energy filled the room and he
always found a way to create a special connection with not just his students, but with the entire
ACI community. His kindness, energy, passion
and zest for life radiated from him. My thoughts
are with all of you in this sad time.
Best,
Joseph M. Debiec
Program Coordinator – Asia / Pacific
Exploritas Travel Services
Depuis que tu es parti
Nos matinées sont désespérées
Les pauses café sont insipides
Les couloirs du Centre Baobab sont vides
Nos déjeuners ont perdu le sourire
Depuis que tu es parti
Les journaux sont orphelins
les livres murmurent leur tristesse
les dictionnaires sont en deuil
les écritoires regrettent votre génie de calligraphe
Depuis que tu es parti
Nos après midi sont déserts
Les pluies de sourires ne sont plus au rendezvous
Les séances de thé ont perdu de leur saveur
La tristesse, la surprise et la solitude meublent
nos cœurs
Depuis que tu es parti
On a q’une seule envie, décrocher
Mais le devoir nous pousse à nous accrocher
Votre générosité nous exhorte à continuer
Votre courtoisie nous appelle à la résistance
Depuis que tu es parti
Cher ami, cher collègue et très cher papa zat
Mel et Tapha promettent de se serrer les coudes
Mel and Tapha
Whoever has studied Wolof at ACI’s Baobab Center will remember the characters in our dialogues :
Mel O’Droite, Tapha Ndiaye, Vera Green, and many
others. In the hands of a Master teacher like Zator, Mel and Tapha came to life and roamed the
halls of ACI alongside the students. In fact, they Mel et Tapha
are the students who are in the process of getting
to know and love Senegal and each other.
Mel et Tapha
Tout ceux qui ont étudié le wolof au Centre
Baobab de ACI, vont se souvenir des personnages
dans nos dialogues : Mel O’Droite, Tapha Ndiaye,
Vera Green et beaucoup d’autres. Un enseignant
émerite comme Zator, rendait Mel et Tapha vivant
jusqu’au point où ils semblaient se promener dans
les couloirs de ACI à coté des etudiants. En fait, ces
personnages sont les etudiants entrain de se connaitre, de s’aimer et de connaitre et aimer le Senegal.
17
Témoignages des anciens collegues
I just recieved the news and I am sure
you are all grieving the loss of Zator,
his presence, his charm....a loss for
the entire ACI family. What a legacy
to have touched so many lives and
broadened so many horizons. A
lovely and touching tribute from Abdou Sarr..... Paix à son âme.
Valerie Gueye, MPH
Program Coordinator
Willows Foundation/GHANA
How sad. He was such a kind man.
Toutes mes sincères condoléances à la Famille ACI pour
cette perte. Que la terre lui soit légère et que le Tout Puissant l’accueille dans son Paradis. C’est vraiment TRISTE.
Pa Zat, nous ne cesserons jamais de penser à toi. Nous
avons passé d’agréables moments, des moments de
détente, de joie, de rires, d’échanges, d’études etc....
Nous avons perdu un homme exceptionnel. Qu’Allah le
miséricorde t’accueille dans son Paradis.
AMEN
Celia Schorr
Former Volunteer at ACI
From Seattle, Washington
Mariama Seck Diallo
Former Assistant Study Abroad Coordinator
Writing from St. Louis
C’est avec une grande douleur que j’ai appris le décès
de notre cher Zator. Je présente mes condoléances les
plus attristées à toute la famille et aux amis d’ACI. Je
prie Allah le Tout Puissant de l’accueillir dans son paradis. Amiin. Je suis de tout cœur avec vous dans cette
dure épreuve.
Avec toute ma sympathie.
Mamata Lo
Ancienne Directrice Admin et finances de ACI
It is with great sadness that I write this email. I’m
so sorry to hear of the passing of Zator. I know that
your time together goes way back and that you
shared a dear friendship. His joyous smile will be
greatly missed at the Baobab center.
My sincere condolences,
Arlene Star
Ancienne Volontaire à ACI
Toronto, Canada
Thank you Gary for letting us know. I am devastated.
Josh Moore
Associate Director, Office of International Education
Beloit College
18
Lucys’ tribute to Zator
A Tribute to Papa Zator: Une belle vie ‘très très très bien’
vécue. It’s with deep sadness that I heard this evening that
my French tutor of six months, papa Zator, died in Dakar
this morning. Zator was my tutor for three hours almost
every afternoon between January and July 2009 in Senegal.
While he taught me a lot of French of course, he taught me
so much more. SO much more. I would often say that Zator
was a comedien parading as a French teacher, that every
class was as much a performance of the finest moral comedy theatre as it was a pedagogic exercise.
– The only place to begin to respond to this news is to acknowledge the utter privilege it was to have his one-on-one
instruction for six months. His interminable patience, his
deep insight into humanity, his stunning sense of humour,
his self-respect and dignity, his natural disposition towards
gentleness and sharing, his love of attaya mint tea and
good coffee, his sense of humility, and the absolute sincerity
of his paternal affection for his students and staff of the ACI
Baobab centre, are but just some of his finest attributes.
– You think of Zator and you just smile cause the world was
a better place simply by his presence. That must sound like
a terrible cliché to anyone reading this who did not know
him. But anyone who did know him will know exactly what
I mean.
I
needed good coffee and we’d discussed multiple times how
wonderful it would be to drink good coffee. So as only Zator
would allow, we ‘wagged’ class and took the bus into town in
search of two things – a) good coffee and b) a cafetiere that
would allow us to build a more sustainable daily espresso
regime. We failed in the former and succeeded in the latter,
which started the widely appreciated ACI Baobab espresso
ritual for a couple of months. There were so many little
things in our day, like coffee, that we would share together –
little bags of peanuts, 50 CFA oranges, big fat juicy mangoes,
3 shots of attaya delivered by other male ACI staff who he
considered as his sons, boiled mint lollies sent from his family in France… In many respects, it was via these little things
that he taught me the virtue and joy of sharing.
– Being that Zator was my one-on-one tutor almost every
afternoon for six months straight, we shared a lot of mem- - Most days I would write creative paragraphs to improve my
ories together. So for anyone who cares to read on, I’d just written French. In lieu of simply editing the grammar and
like to share some of the most pointed moments…
correcting the obviously anglicised means of phrasing things,
he would drive me round the bend as he laboured to under- My first class with Zator involved him walking me to the stand what I really meant by this or that. He would make me
immigration office about twenty minutes away to help me explain, re-explain, expand, search for new means to express
start the visa process. Still recovering from jetlag and cul- myself…and then he’d re-write the sentence in authentic
ture shock, and not understanding all that much of what French after he was sure he’d understood what I wanted to
was going on around me, I was frankly quite unsure about say. Eventually I realized he was onto something – language
this old man. He grabbed my arm to keep me safe as we is far too subtle to be just corrected of technical faults. When
crossed the busy streets of Dakar and didn’t say a lot. I was you gain another language, you gain another soul.
not impressed. On the way home, he bought two oranges
from a street seller, one for him, one for me. That broke the - In the decades that Zator has been one of the pillars of the
ice and I realized this old man might be a bit nicer than I ACI Baobab Centre, from it’s Peace Corps inception, Zator has
thought.
gained many many dear friends. I lost count of the number
of times our classes would be peppered with visits from old
– Early on during my séjour in Dakar, I was in a taxi alone at students and colleagues. Every one would tell me just how
2am on my way home from a Saturday night out when I got lucky I was and how fabulously nutty was this Zator, and
stopped by police, hassled and threatened with jail for hav- over the six months I came to attest to this myself.
ing the incorrect identification on me. Monday morning I
explained the ‘histoire’ to Zator and he got mad at me. Like, – So Zator, now that you’re hopefully heading for a place
wait, excuse me…I’m the one who got hassled?! ”LUCY! where the attaya comes on tap and you’ll speak every lanWhy did you not call me??” ”Uh, it was 2am?” “LUCY…you guage there ever was, I hope you’ll forgive me for writing this
have to PROMISE me you will call me… no matter what the in English. You were one member of humanity who seemed
time of day…” That’s when I realized he was more than just to greet every day with a double thumbs up and an equally
a teacher to his students, he was a papa.
cheery and sincere ‘très…très…très bien’. You taught generations the joys of language learning – not just the languages
- One afternoon late May when it was hot and we’d eaten of Senegal, but indeed the languages of life itself. You will be
far too much ceebu jen for lunch we sat down in vain to dearly missed papa Zat.
start class. Half an hour into it, we looked at each other
and it was clear things were just not going to go far that Lucy Ellis’ tribute to Zator
day.
Student from New Zealand
19
Témoignages des professeurs ou Directeurs de
programmes d’études à l’étranger de ACI
Un baobab est tombé
Il y a deux ans mon ami Zator m’écrivait :
«Lif je te salue. Je t’informe aussi que j’ai eu un
malaise mais tout se passe bien alhamdoulilahi.
J’éprouve un grand plaisir de t’écrire et je me
rappelle aussi de notre mémorable visite à Touba,
je pense à tout les étudiants et je les salue. A
bientôt
Je me permets de partager la dernière
correspondance que j’avais reçue de Zator avec
vous parce que je trouve qu’elle résume l’esprit
de l’homme: il avait la joie de vivre et tout ce qu’il
faisait, il s’y mettait avec plaisir. En effet la visite à
touba à laquelle il faisait allusion n’était mémorable
que grâce à son dynamisme et extraordinaire sens
de l’animation.
La nouvelle de la disparition de notre ami et
collègue Mamadou Diama Tounkara m’avait laissé
stupéfait…C’était un véritable coup de massue.
ACI sans Zator pour moi était inimaginable.
Dans un sens il était l’âme du centre Baobab: son
entrain dans les cours, son sens de l’humour, sa
jovialité constante faisaient de lui une présence
qui agrémentait le centre d’une ambiance bon
enfant.
Un Baobab de l’ACI est tombé! Une voix
incomparable s’est tue! Certes le vide que laisse
Zator derrière lui sera difficile à combler mais nous
pouvons nous consoler du fait que les enseignants
surtout de la trempe de Zator ne meurent jamais.
Ils restent immortalisés dans les esprits. Zator nous
lègue un riche héritage: sa vision du monde, son art
de vivre et ses relations avec ses proches resteront
indélébilement gravés dans nos mémoires.
Adieu l’artiste ! Continue ta belle œuvre dans la
terre de nos ancêtres !
Lifongo vetinde
Coordonnateur du Programme
Laurence University
A vous tous et à vous toutes, cher-es Ami-es,
Oui, nous avons perdu une grande partie de nous!
Nous avons perdu un maître irremplaçable de la
Langue et de l'étymologie, un amoureux du savoir
et très généreux d'en donner, de le partager. Je n'ai
pas les mots pour dire ma peine. A vous toutes et à
vous tous qui avaient connu et aimé Zator, mes condoléances. Que Dieu vous accorde longue vie pour
perpétuer la mémoire éternelle de Zator! Paix à son
âme.
Ibrahima Thioub
Professeur d'Histoire
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Université Cheikh Anta Diop
Please accept my condolence to you and to the ACI
family. When you lose someone you love, there is not
much one could say to soothe the pain that you feel,
and there is nothing that one could do to fill the void
left by the person who passed. If there is any comfort
in talking about the person, it lies in remembering
his life and how fully he spent it. Zator was a good
man! Even after we moved from the Baobab Center, I continued to be in touch with him. I saw him
quite regularly, and each time we met I was always
moved by his modesty, his humor and, above all, his
kindheartedness. I know you lost a kind and conscientious employee, who cared a lot about others. But
we all lost a friend, whose behavior is an example
of true and unsophisticated integrity. I pray for you
and for the ACI team to muster all the emotional
strength you need to go through these difficult moments. May Zator’s soul rest in peace!
Blessings,
Serigne Ndiaye, Ph.D.
Resident Director, Dakar Language & Culture
Program
CIEE: Council on International Educational Exchange
Suffolk University—Dakar Campus
20
Témoignages des amis et collaborateurs de ACI
I am so sorry to hear about your and ACI’s great
loss. You are obviously in a state of shock, but I
do hope that you will soon feel able, all of you
at ACI, to overcome this, and to celebrate what
was quite clearly a wonderful life. Diari is very
upset and I am doing my best to console her.
Bien amicalement,
John Crowther-Alwyn
Mari de Diariétou Coly
France
Oh, Gary, How sad! what happened? I’m so
grateful I got to see him in August. Hayib is out
and I just happened to open this (we now have
Internet at home).
Janet Donaghy Soseh
Washington, D.C.
Je suis franchement desolée pour Zator. Il va
sincèrement nous manquer et je m’associe à la
douleur de ACI. Qu’il repose en paix et que Dieu
l’accueille dans son Paradis.
Dr. Christiane Moreira
Congo
Allah SWT a repris celui qu’Il nous avait juste “prêté”,
pour un bout de chemin ensemble, pour partager
l’illusion de la vie ici-bas. Allah SWT ne revenant jamais
sur Sa Promesse, IL nous réunira avec Grand Zator un
jour de félicité, le jour de la vraie vie, dans son Paradis
éternel. Nous y serons tous Insha Allah, de par Sa Miséricorde et en récompense des bonnes oeuvres que
nous aurons accomplies ici-bas. IL n’a fait de nous des
“communautés différentes” que pour nous permettre
de nous reconnaître.
Grand Zator est pour moi la quintessence de la Bonté,
de l’Humilité, de la Tendresse. Je le dis parce qu’il m’a
toujours manifesté tout cela et bien plus...
Réjouis-toi Grand car ce monde-ci est laid et vain ! Nos
prières t’accompagnent pour que “Firdawsi” soit ta demeure éternelle.
Toute ma famille se joint à moi pour vous dire à tous et
à toutes: massaleen, très sincèrement.
Bougouma Fall,Traductrice
Dakar
How very sad, Gary. I know you two have been close
for many, many years. My thoughts are with you and
Zator’s family…
Big hugs,
Joanna Davidson
Professeur d’Anthropologie
Emory University – Atlanta
Actuellement au Sénégal
So sorry to hear. Condolences to all of you at ACI and
to his family. He was a tremendous teacher.
Ellen Folley
Professeur d’anthropologie – chercheur actuellement au Sénégal
Clark University – Massachussets
21
Mot de Daour sur la journée d’hommage à Zator
« Oh, quel farouche bruit fait dans le crépuscule, ce
baobab qui s’abat(1).» Dimanche 14 mars, vendredi
14 mai 2010, voici deux mois jour pour jour que Zator dors du sommeil du juste là bas à Yoff Diamalaye. Mais, «dans la mort, disait l’Abbé Pierre, il y a
beaucoup plus de rencontres que de séparations»
Que d’hommes ou de femmes se sont retrouvés à
la mosquée Ngaraaf de la rue 13X16 de la Médina,
ce lundi 15 mars 2010 pour accompagner celui qu’il
pensait n’être qu’à eux seul(e)s. Des personnes aux visages familiers, connus ou inconnus se tenaient côte à
côte, contemplaient la grande foule, spontanément
venue pour celui qui avait fini sa partie du labeur terrestre. Quinze jours plus tôt, un parterre de femmes
et d’hommes dont des collègues, des parents et
ami(e)s ont rendu un hommage à Mamadou Diama
Tounkara, ce baobab que nous appelions Zator. Cela
s’est passé dans les locaux de la seconde famille de
Zator, ACI (Africa Consultants International) au cœur
d’un quartier au nom symbole de secrets et de mystère, de puissance et d’enracinement, d’hospitalité,
et de solidité, d’utilité et de longévité : Baobabs. En
ce vendredi, 30 avril, 2010, la classe du maître au rez
de chaussée de l’immeuble de ACI Baobab2, porte désormais, le nom de Kër Zator. Ce fut dans un silence
lourd de signification que Médoune, le frère cadet
de Zator a coupé le ruban tricolore aux couleurs du
Sénégal, en présence de plusieurs membres de sa
famille, du directeur de ACI de Gary Engelberg, de
plusieurs de ses collègues et ami(es). Le matin même,
en ce lieu même où il a partagé ce savoir, nous avons
prié pour lui et comme en écho la célèbre phrase de
son prophète Mohamed(saw) résonne : «Allez chercher, le savoir jusqu’en Chine » Son portrait y trône au
milieu des fanions de prestigieuses Clubs Rotary don
des étudiant(e)s qui se sont abreuvés à la fontaine
de ses connaissances et de son savoir. Le groupe
monte au premier niveau de l’immeuble : Dans le
hall et de la salle de conférence de ACI Baobab2, trois panneaux tentent par la magie de la photo et des
nombreux témoignages, parvenus de par le monde,
d’exposer les traces visibles du parcours d’un homme
que nous avons côtoyé, avec qui nous avons partagé
les moments de gaieté, de tristesse, d’inquiétudes ou
d’interrogations et parfois de colère vite évaporée
dans le rire contagieux et réparateur. « Bul ma miin »,
un tube mythique du de la collection retro du Baobab
orchestra de Dakar et les photos d’un destin défilent
jusqu’à la dernière rencontre avec le maître, qui est solennel, un minaret pointe vers le ciel et « Sona » nous
mène à Yoff Mbelelaan où une foule nombreuse en
prières et méditations, a conduit Zator qui y rejoint
beaucoup d’autres grands hommes. Tout semble
terminé aux images de Médoune et de sa sœur Absa
présents dans la cour du Centre Baobab pour une
présentation de leurs condoléances au personnel de
ACI. Et Zator, en sourire, le bras levé en progression
pendant qu’il monte un escalier qui s’élève vers le ciel
et semble nous dire Adieu. Enfin, le texte d’une...
anecdote en Anglais de Lucy, étudiante de ACI, en compagnie de Zator, tous les deux ont le pouce levé (thumbs
up). Lucy qui l’appelait affectueusement « Pazat » comme d’ailleurs certains d’entre nous avait spontanément
crée un site sur le Web (2) dès l’annonce de la disparition de Zator qu’elle a nommé ; « Pazat, une vie très, très,
très bien vécue » La présentation se clôt sur la vue où la
l’image précédente de Zator s’entoure de toutes les autres images déjà vues. L’émotion n’a pas manqué d’en
surprendre plus d’un qui a pris la parole pendant que
dans son esprit il/elle recherchait un mot, une histoire
ou une expression pour témoigner sur l’homme. Zator était entier et ne demandait pas beaucoup sinon
que le respect, la reconnaissance de sa présence qui
s’imposait et bien longtemps après sa venue, l’on sentait encore sa chaleureuse poignée de mains, ses belles
paroles, son regard franc et son rire complice. C’est que
Zator a beaucoup donné et n’attendait dans ce geste du
«am» (prends, tiens), la réciprocité équilibrante, souvent
attendue de l’autre «am» -celui ou celle qui vient de recevoir. Il nous manque déjà Zator, lui qui a su garder ses
ami(e)s pour lesquels Baltasar Gracian Y Morales nous
dit «Il vaut mieux, savoir conserver ses amis que ses biens.» Ce trait caractéristique de l’homme est revenu à
plusieurs reprises dans des témoignages où Zator leur
a donné et nous n’aurions jamais su, si les concernés
n’avaient pas dévoilé ce secret. «Ce que tu gardes dit
un proverbe Soufi, est perdu à jamais. Ce que tu donnes
est à toi pour toujours.» Un portrait de Zator s’est peint
sous les traits d’une personnalité complexe, comme les
pièces d’un puzzle où l’une des plus évidentes était sa
largesse de cœur, sa bonté en un mot. Entre sanglots
étouffés et rire, pleurs et prières, les langues déliées,
aidées par les mémoires encore fraîches ou rafraîchies,
ont livré d’autres facettes de Zator parmi lesquelles, le
groupe a cité pêle-mêle, sa bonne humeur, son sens du
partage, son amour pour les enfants, sa grande sensibilité devant la souffrance de son prochain, sa discrétion, l’immensité de sa culture, sa politesse, sa fidélité en
amitié, son respect de l’autre, l’attachement à sa famille
et en particulier à sa maman, son sens de l’hospitalité,
sa tolérance, son sens artistique, sa grande pédagogie,
sa passion pour l’enseignement, L’absence de Zator
c’est aussi sa présence car pas un seul jour ne s’est passé
depuis qu’il nous a quitté où nous n’avons parlé de lui. Il
est présent dans nos esprits et nos cœurs. Nous l’avons
pleuré et avec le temps, certainement nous comprendrons « qu’Il ne faut pas pleurer pour ce qui n’est plus
mais être heureux pour ce qui a été » Marguerite Yourcenar
(1) Oh! Quel farouche bruit font dans le crépuscule, les chênes qu’on
abat …(Victor Hugo)
(2) Lucy en Afrique : (http://markle.wordpress.com/senegal/
(http://markle.wordpress.com/senegal/))
(3) « La joie fait venir le bonheur, le mécontentement et
l’insatisfaction le font fuir. Un coeur joyeux permet de créer autour
de soi toujours plus de lumière et de renouveau. » Matsumoto
Jitsudo
22
Zator en images
Zator entouré de Doyen et de Souleymane
Zator en pleine discussion avec son etudiant
Zator le mouride
Zator jeune enseignant
Zator le sage
Zator jeune enseignant et ses collegues
Zator et ses collgues enseignants de ACI
23
Zator en images
Zator entrain de disucter avec une etudiante
Zator au mariage de Rokaya Sy
(chef comptable à ACI)
Zator le maitre pedagogue
Zator et ACI une rapport de fidélité et d’engagement
Zator le maitre penseur
Zator, Rudy Gomis et Bouba Diallo
Zator et Doyen Sow
24
Rêve de Zator
Souvent, Zator et moi avions l’habitude de nous asseoir pour parler de nos rêves
concernant ACI, sa seconde famille. En sa qualité d’instructeur émérite de wolof
et français, Zator avait beaucoup d’idées pour la réussite de notre programme de
langues, pour le renforcement du programme, et pour tailler une place de choix au
programme dans un contexte de compétition féroce.
• Il a toujours pensé qu’il était important de créer des opportunités de formation
continue pour notre corps enseignant pour maintenir son enthousiasme et sa
créativité ;
• il a toujours voulu stabiliser la situation des instructeurs en leur assurant des subventions en période creuse ;
• Il disait souvent qu’il nous fallait aussi recruter et former une nouvelle génération d’instructeurs pour assurer l’avenir
du programme ;
• Il voulait que l’on travaille sur la mise à jour de notre matériel de français et de wolof ;
• Il sentait qu’il nous fallait expérimenter diverses manières d’intégrer les nouvelles technologies dans notre
enseignement,
• Il souhaitait vivement que nous mettions en place un fonds pour aider les jeunes étudiants indépendants aux
moyens limités afin de leur permettre de poursuivre le plus longtemps possible leurs études.
Cependant, la situation économique qui a prévalu ces dernières années n’a pas permis de réaliser des surplus pour
mettre en œuvre ces brillantes idées.
Zator est parti brutalement en cette matinée du dimanche 14 mars 2010, et nous pleurons encore cet homme si gentil, si
attentionné, et si amusant. Malgré la tristesse ambiante, on ne peut penser à Zator sans sourire. Pendant ses quarante
années d’enseignement, il a posé son empreinte sur des centaines, voire des milliers d’étudiants. Comme une ancienne
de ACI l’a si bien dit: «Quel héritage que d’avoir influencé autant de vies et d’avoir élargi autant d’horizons!»
En hommage à la vie et à l’œuvre de Zator, la salle de classe où il a souvent enseigné porte aujourd’hui son nom. Sa
photo, son album et le recueil de témoignages à son égard y resteront pour que les générations futures puissent le
connaître. Une cérémonie de souvenir est prévue le 30 avril pour célébrer la vie de notre ami. Aussi, avec l’accord de
sa famille, nous lançons dès à présent un appel qui sera renouvelé à la date du 15 mars de chaque année pour se
souvenir de lui et accompagner ACI dans la réalisation de son rêve. Aidez-nous à faire du rêve de Zator une réalité.
Au Sénégal, vous voudrez bien remplir et imprimer le formulaire en pièce jointe et le déposer avec votre contribution
en espèces ou chèque à l’ordre de Africa Consultants International au Centre Baobab, 509 SICAP Baobab où
l’envoyer à ACI, BP 5270, Dakar-Fann, Senegal.
Vous pouvez aussi envoyer vos contributions à ACI par Carte de Crédit grâce au PayPal.
Aux USA, Envoyez le chèque à notre représentante :
Leita Kaldi Davis
181 Pinehurst Drive
Bradenton FL 34210
Veuillez préciser sur votre chèque ou bordereau d’envoi Pay Pal que votre contribution est pour le «Rêve de
Zator»
ACI est une organisation à but non-lucratif de type 501(c) (3). Aux USA, votre don est déductible de
vos impôts, comme prévu par le règlement du Service des Revenus Internes
(Internal Revenue Service). (Tax ID # 030341924)
25
Africa Consultants International (ACI)
Formulaire de Don
Oui!
Je veux contribuer pour que le «Rêve de Zator» devienne réalité
Nom: ___________________________________________
Adresse: ___________________________________________________________
Ville: ________________________________________ Etat/Province: ______________________ Code Postal: ___________________ Pays: ______________________
Téléphone: ________________ Courriel: ____________________
Ci-jont, ma contribution de: $1000 ____$500 ____$250 ____$100 ____$50 ____$35 ____
Autre $_________ Veillez confirmer la réception de ce don auprès de:
(Courriel ou adresse postale)
ACI’s Mission
To promote cross-cultural understanding
social justice and the health and
well-being of Africa’s people
through effective communication and
transformational training.
Mission de ACI
Promouvoir la comprehension interculturelle,
la justice sociale, la santé et
le bien-etre des peuples africains
à travers une communication efficace et
la formation fransformationnelle.