Chantons tous son avènement!
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Chantons tous son avènement!
Vol. 41 no 3 Mars 2009 Le Journal www.barreau.qc.ca/journal/ Poste-publication canadienne : 40013642 Conseiller en règlement de différends Une voie d’avenir ? Mélanie Beaudoin, avocate 5 7 Inscription annuelle et paiement de la cotisation En ligne pour un traitement instantané Le nouveau régime québécois des sûretés sur les valeurs mobilières Modifications importantes au Code civil 11 Concours juridique: l’excellence à l’honneur 14 Propriété intellectuelle Démystifier certains aspects » PROGRAMME DU CONGRÈS 2009 – ENCARTÉ – Le droit évolue et l’avenir de la profession exige que les avocats aient plusieurs cordes à leur arc. Parmi celles-ci, le rôle de conseiller en règlement de différends pourrait se tailler la part du lion. Le conseiller en règlement de différends est un concept relativement récent au Canada, précise Me Pierre D. Grenier, avocat en règlement de différends. « Il ne faut pas se le cacher, les avocats règlent 90 % de leurs dossiers », estime Me Miville Tremblay, président du comité de justice participative au Barreau du Québec. Alors pourquoi une spécialisation en règlement de différends ? « Les avocats diront peut-être “On est tous des négociateurs dans l’âme” », indique M e Tremblay. Mais il ajoute qu’il y a des aptitudes, une mentalité et des réflexes qui se développent en faisant du règlement de différends. Quel rôle joue-t-il ? Lorsque des parties à un litige devant les tribunaux ou en arbitrage semblent retranchées dans leur position, la voie parallèle que représente le conseiller en règlement de différends peut s’avérer très intéressante, fait remarquer M e Grenier. Les parties peuvent ainsi engager une personne qualifiée dans le règlement des différends qui les aidera dans le cadre d’une négociation. Ce conseiller, précise M e Tremblay, ne remplace pas l’avocat qui agit pour ses clients. Chacune des parties fera appel à son propre conseiller, les conseillers étant mis en contact afin de négocier dans le meilleur intérêt des parties. L’avocat intervenant à titre de conseiller en règlement de différends jouera donc un rôle complètement distinct, mais travaillera en collaboration avec l’avocat du dossier de litige. Il sera responsable de la gestion de toute communication ou initiative reliée à la résolution négociée du litige, explique pour sa part Me Gordon L. Tarnowsky, avocat en règlement de différends, à Calgary. Le conseiller n’aura aucun acte à poser dans la conduite du litige en soi. Selon Me Grenier, la raison d’être de ces conseillers est de trouver des solutions afin de régler le litige, sans être influencés par leurs considérations pratiques (procédures, interrogatoires, requêtes préliminaires, vacations de toutes sortes, tension entre les parties). Il s’agit d’utiliser des techniques de négociation et des scénarios d’analyse de risque pour tenter de rapprocher les parties, avec des gens dont la position est plus neutre que le procureur de chacune des parties, mentionne M e Grenier. Il signale également que le conseiller en règlement des différends travaillera dans l’intérêt des parties et non sur leur position. De son côté, M e Tremblay explique que la négociation sur positionnement se fera essentiellement sur la base des demandes du client, sans ouverture, alors que la négociation sur intérêt se fera sur la base de ce que les parties peuvent offrir. Cette façon de procéder pourra préserver des relations d’affaires, soutient-il. « C’est arrivé souvent dans ma pratique que le recours à une telle stratégie (l’utilisation d’un conseiller en règlement de différends) ait permis de préserver des relations d’affaires : en réglant le passé, on réglait une partie de l’avenir. Cela a également permis de prolonger des contrats, par exemple », témoigne Me Grenier, spécifiant qu’il existe une grande distinction entre le conseiller en règlement de différends et le médiateur : ce dernier est neutre, il amène les parties à explorer différentes avenues. // SUITE PAGE 3 NOUS PRENONS LE RELAIS ÉLECTRONIQUE POUR VOUS 1.800.668.0668 www.netco.net SERVICES EXCLUSIFS AUX AVOCATS 2 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Conseiller en règlement de différends Une voie d’avenir? SUITE DE LA PAGE 1 d’une négociation et les comportements des parties, Pour Me Tremblay, cet outil ne sera pas accessible à tous : de tenter d’ouvrir des portes et de comprendre une personne payant déjà les frais d’avocats ne pourra les tenants et aboutissants des arguments de l’autre pas nécessairement engager au surplus un conseiller partie pour élargir la voie vers d’autres réflexions chez un conseiller en en règlement de différends. Cet outil sera donc seront des qualités recherchées e intéressant dans des dossiers d’importance. Me Grenier règlement de différends. M Tarnowsky souligne que émet le même constat. « Ça prend des dossiers assez la capacité d’analyse des intérêts des parties en cause importants pour que le client désire investir dans sera primordiale. une équipe de conseillers en règlement de différends. » Apprentissage Par conséquent, les clients des grands cabinets seront M e Tremblay signale que s’il n’y a pas, à l’heure ciblés. « Mais il y a également, en région, des entreprises actuelle, au Québec, de formation spécifique pour susceptibles d’avoir besoin des services des conseillers devenir conseiller en règlement de différends, il existe en règlement de différends. Par exemple, en matière de une panoplie de cours qu’une personne pourra suivre, conflits de travail, lorsque l’importance de l’entreprise notamment en négociation, en arbitrage, en droit visée est telle que la région vit grâce à la présence en collaboratif ou en médiation. Me Grenier souligne pour e son sol de cette entreprise », note M Tremblay. sa part que des formations privées peuvent être Me Tremblay signale que si l’on était plus conscient de données par des spécialistes en négociation et que des la possibilité d’utiliser cet outil, on engagerait peut-être cours en règlement de différends se donnent davantage de conseillers en règlement de différends. maintenant dans certaines universités, comme à D’où l’importance pour l’avocat d’énoncer à ses clients Sherbrooke ou à Harvard, aux États-Unis. le spectre des services disponibles. Dans l’Ouest canadien, la situation semble la même. Pour Me Tarnowsky, si la plupart des litiges peuvent «À ma connaissance, il n’y a pas de formation spécifique faire l’objet de l’intervention d’un conseiller en pour devenir conseiller de règlement de différends, règlement de différends, dans sa pratique, c’est une formation qui donnerait un titre reconnu. généralement dans des litiges commerciaux importants La formation qui peut être suivie par une personne qu’il est retenu à titre de conseiller. De plus, il désirant se spécialiser en règlement de différends en témoigne que cette stratégie sera efficace lorsque sera une de négociation, comme le Harvard Negociation les communications seront relativement rompues entre Project2, par exemple », indique Me Tarnowsky. Il sera les parties d’un litige, lorsqu’il existe des barrières opportun de rester à jour en ce qui a trait aux outils et importantes à la communication. Il note toutefois que techniques utilisés par les médiateurs, ajoute-t-il. l’embauche de conseillers en règlement de différends plus tôt dans le processus pourrait conduire à une Spécialisation résolution plus rapide du litige et, ce faisant, à une Est-il possible d’en arriver à ne faire que du règlement de différends dans le cadre de sa pratique ? Bien qu’à réduction des coûts. l’heure actuelle, il n’y a pas, au Québec, d’avocats se consacrant exclusivement au règlement de différends, « Think outside of the box! » Le conseiller en règlement de différends devra avoir Me Tremblay espère qu’une telle spécialité puisse être certains réflexes, notamment ceux de savoir trouver le reconnue, au même titre, par exemple, que le droit compromis et de creuser les intérêts des parties pour familial ou le droit fiscal. « Même si les avocats font de repérer des points communs qui permettraient d’en la négociation à un moment ou à un autre de leur pratique, tous ne sont pas experts en la matière, d’où arriver à des solutions, mentionne Me Tremblay. l’intérêt de développer l’outil qu’est le conseiller en es M Grenier, Tremblay et Tarnowsky s’entendent tous règlement de différends. » pour dire que certaines personnalités sont plus susceptibles de se qualifier dans le règlement des « À ma connaissance, il n’y a aucun avocat pratiquant différends. « On connaît tous des personnes qui ont exclusivement à titre de conseiller en règlement une facilité à entrevoir ou à créer un règlement et, à de différends, au Canada. C’est toujours une partie l’inverse, d’autres pour qui c’est plus difficile. On peut plus ou moins significative de la pratique », informe comprendre que certaines personnes puissent se Me Tarnowsky. Aux États-Unis, ajoute l’avocat albertain, certaines personnes réussissent à consacrer une partie spécialiser dans ce domaine », souligne Me Tremblay. significative de leur pratique, sinon l’ensemble de leur Entre autres aptitudes, on parle d’empathie, d’écoute, pratique, au conseil en règlement de différends. de techniques de communication, d’ouverture d’esprit, Il mentionne toutefois qu’au Canada, le phénomène est d’imagination. « Communiquer, ce n’est pas que parler : relativement nouveau et n’a pas explosé comme aux il faut aussi savoir écouter, comprendre. Le conseiller États-Unis. Les circonstances en vertu desquelles l’outil doit savoir trouver des solutions originales qui vont est utilisé et la fréquence d’emploi sont en constante non seulement régler le litige, mais peut-être aussi évolution, malgré le fait que l’utilisation d’un conseiller permettre de conserver des relations entre les parties. en règlement de différends demeure marginale et L’aspect psychologique sera également important : constitue l’exception plutôt que la règle. « Le settlement le conseiller doit comprendre la distinction entre counsel est une pratique un peu plus développée et les individus, doit saisir la notion de conflit », explique reconnue aux États-Unis qu’au Canada, ce qui est Me Tremblay. caractéristique : nous sommes souvent quelques pas ce type de développement de la pratique », Me Tremblay souligne également que, pour être un bon derrière dans e conseiller en règlement des différends, « ça prend de souligne M Tarnowsky. Mais il s’agit certainement l’expérience, du vécu ». « Les conseillers en règlement d’une voie d’avenir, selon les trois avocats… de différends seront généralement des avocats plus chevronnés, des gens ayant été formés avec différentes 1 www.usherbrooke.ca/droit/etudes_superieures/prd/ stratégies de négociation », soutient M e Grenier. 2 www.pon.harvard.edu/hnp/ Il ajoute que de pouvoir comprendre tous les éléments Clientèle cible Le Journal Barreau du Québec Juges à la retraite Les juges retraités de la Cour du Québec nommés ci-après ont été autorisés, et ce jusqu’au 31 mai 2009, à exercer les fonctions judiciaires que leur assignera le juge en chef de la Cour du Québec : • • • • • • • • Yvan Mayrand Narcisse Proulx André Sirois Denis Bouchard Nicole Bernier G.-André Gobeil Lucien Roy Jean-Yves Tremblay 3 Mars 2009 Parmi nous *** Me Nadia Rusak (2007) s’est jointe au cabinet Stikeman Elliott au sein du groupe de droit fiscal et terminera prochainement une maîtrise en droit fiscal après son stage au cabinet. M e Michel Rocheleau s’est aussi joint au cabinet au sein du groupe du droit de l’emploi et du travail. *** Me Yves Leduc (1988) est maintenant le vice-président directeur-général de la division Can-Am et opérations après-vente de BRP (Bombardier produits récréatifs). Cette division voit, entre autres, aux activités de développement, de marketing et de vente du véhicule tout-terrain. *** Me Stephen M. Raicek s’est joint au cabinet De Granpré Chait à titre d’associé senior. Son expertise en insolvabilité et son expérience auprès des différentes institutions financières, des entreprises en difficulté et des grands cabinets comptables spécialisés en redressement et en insolvabilité seront mises à contribution au sein du secteur Litige. Me Stephen M. Raicek Me Éric David Me Alexandre Dumas Me Jean-Philippe Turgeon Mes Rino Soucy (1997) et Alexandre Dumas (1999) M es Marie-Claude Néron (2008) et Jean-Philippe ont été nommés associés du cabinet Dunton Rainville Abraham (2008) se sont joints au cabinet Langlois le 1er janvier dernier. Kronström Desjardins après y avoir effectué leur stage, respectivement au bureau de Montréal et à celui de *** Québec. La pratique de Me Néron s’articule autour du Me Daniel Babin (1997) s’est joint à l’équipe de droit droit du travail, alors que M e Abraham se joint à commercial et corporatif du cabinet Dunton Rainville à l’équipe du secteur litige. ses bureaux de Montréal. *** *** M e Jean-Philippe Turgeon (2004) s’est associé au bureau Therrien Couture avocats, s.e.n.c.r.l. en janvier 2009. Il y exerce en litige commercial, bancaire, agroalimentaire, faillite et insolvabilité. Me Yves Leduc Me Jean-Philippe Abraham Me Alexandre Dumas Me Rino Soucy Me Nadia Rusak *** Me Marie-Claude Néron *** *** e M Anne Roland (1980) a pris sa retraite du poste M Éric David (1990) et Violette Leblanc (2005) se de registraire de la Cour suprême du Canada le sont joints à l’équipe du cabinet Belleau Lapointe. er 1 décembre 2008, poste qu’elle occupait depuis 18 ans, e *** M David pratique en litige dans les domaines du après 32 ans de service à la Cour. Elle prévoit mettre à es recours collectif, du droit de la construction, du droit M Steve D. Fontaine (2000) et Frédéric Bénard (2003) de l’énergie et du droit immobilier. Me Leblanc œuvre profit son expérience de gestion des tribunaux à titre se sont joints à l’équipe des procureurs de la couronne de consultante. dans le domaine de la recherche en droit civil du ministère de la Justice de l’Alberta. Ils pratiquent tous et commercial. *** les deux au bureau de St-Paul. M e Élyse Lemay (1988) a été *** *** promue au poste de vice-présidente Me Philippe Kattan s’est joint au adjointe et vice-directrice juridique cabinet Fraser Milner Casgrain à la Financière Sun Life. Dans le s.e.n.c.r.l. au sein de son groupe de cadre de ses nouvelles fonctions, droit commercial à Montréal. M e Lemay assumera la direction du contentieux de l’organisation à Montréal. Me Philippe Kattan Me Élyse Lemay Me Yves Rocheleau Me Stephan H. Trihey Me Frédéric Massé es *** Me Maryse Forget (1994) s’est jointe à l’équipe des conseillers juridiques du ministère de la Justice du Canada à titre de rédactrice législative. Parallèlement, elle continuera d’enseigner la traduction législative aux juristes inscrits au programme de maîtrise en traduction juridique de l’Université d’Ottawa. Me Me Annie Pelletier Me Éric Latulippe *** Mes Édith Brault-Lalanne et François-Nicolas Fleury ont été nommés associés du cabinet Monette Barakett. Ils exercent respectivement au sein des équipes de droit civil et de la construction, et au sein de l’équipe du droit du travail. Me Mélanie Crevier *** *** e Marie-Elisabeth Nadeau-Baribeau (2004) a été M Mélanie Crevier (2007) a été nommée directrice des Affaires juridiques de la société er nommée cadre, le 1 janvier 2009, en commandite Gestion Valeo (propriété intellectuelle, au sein de l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec. licences, brevets, transferts de technologie). À titre d’avocate, elle exerce exclusi*** vement en droit du travail et en droit M es Don Alberga (droit du travail et de l’emploi), administratif (discipline et déonto- Suzanne Courchesne (chef régionale du groupe Droit logie) pour les membres policiers. de la santé), Mathieu Lévesque (membre du groupe Services financiers), Jean-Pierre Michaud (Litige *** commercial) et Stéphane Richer (Litige commercial) e M Jean-Louis Baudouin s’est joint au cabinet Fasken ont été nommés associés du cabinet Borden Ladner Martineau a titre d’associé, au bureau de Montréal. Gervais, à Montréal. Me *** 4 Mars 2009 *** *** Me Geneviève Ouimet (2001) a démarré en janvier dernier son propre cabinet-conseil où elle exerce principalement en droit immobilier, en droit de la copropriété et à titre de médiatrice pour les litiges civils et commerciaux. Nominations à la Cour Cour d’appel du Québec Jacques A. Léger a été nommé juge puîné de la Cour d’appel du Québec, à Montréal. Cour supérieure du Québec Gérard Dugré a été nommé juge de la Cour supérieure du Québec pour le district de Montréal. Juge Gérard Dugré *** Sophie Truesdell-Ménard a été promue au poste de conseillère juridique de Construction Kiewit cie, pour les districts de Ganotec et des Ressources canadiennes. Elle supervisera également les affaires juridiques de l’équipe Kiewit-Parsons, un partenariat sur le projet en partenariat public-privé de l’autoroute 25, qu’elle desservait depuis 15 mois à titre d’administratrice de contrat. Me Me David Héroux (2000), litige civil et commercial, M e Éric Latulippe (2000), conseiller juridique et procureur dans les secteurs du droit administratif, du droit du travail et de la santé et sécurité au travail, et Me Annie Pelletier (1997), litiges civils et commerciaux, ont été nommés associés du cabinet Langlois Kronström Desjardins. Me François-Nicolas Fleury Me Sophie Truesdell-Ménard *** Me Asim Singh (1994) s’est joint au cabinet Alerion de Paris à titre d’associé. Il est chargé d’animer le nouveau service Propriété intellectuelle / droit des médias. Me Édith Brault-Lalanne M es Frédéric Massé, Stephan H. Trihey et Yves Rocheleau ont été nommés associés du cabinet Heenan Blaikie. M e Massé et Trihey pratiquent au bureau de Montréal du cabinet et Me Rocheleau, à celui de Trois-Rivières. Me David Héroux *** Pour nous joindre Un nouvel emploi ou de nouvelles responsabilités… Faites-nous parvenir un court texte (environ 180 caractères, espaces compris, en format Word) ainsi qu’une photo, si désiré, (format JPG et une résolution de 300 dpi) à journaldubarreau@ barreau.qc.ca. Vous devez inscrire « PARMI NOUS » dans l’objet du courriel. Pour obtenir davantage d’information : 514-954-3400, poste 3621. Note : Le Journal se réserve le droit d’adapter les textes reçus en fonction de ses normes éditoriales et rédactionnelles. Faites-nous part de vos commentaires Vous avez aimé un article ? Une chronique ? Un sujet ? Au contraire, vous avez été déçu, ennuyé ou même choqué. Faites-nous-en part en écrivant à [email protected]. Vos commentaires ne seront pas publiés, mais serviront plutôt à orienter la rédaction du Journal. Le Journal Barreau du Québec Inscription annuelle et paiement de la cotisation En ligne pour un traitement instantané Johanne Landry L’an dernier, le Barreau du Québec a introduit des nouveautés : une seule date d’échéance, le 1er avril, pour l’inscription ainsi que le paiement de la cotisation et de l’assurance responsabilité professionnelle du Barreau du Québec; la possibilité de le faire en ligne; ainsi que l’ajout de certaines questions d’ordre démographique. Un succès sur toute la ligne, si bien qu’on poursuit en 2009. Le Barreau du Québec se modernise et utilise de mieux en mieux les possibilités et avantages de la technologie. En 2008, en effet, les obligations professionnelles des membres ont été ramenées à une date d’échéance unique : le 1 er avril. Objectif : faciliter l’inscription annuelle et le paiement de la cotisation pour les avocats et réduire la correspondance et l’échange de documents administratifs. Et pour aller encore plus loin : le faire en ligne et non plus par la poste. Échéance : 1er avril 2009 Depuis le 16 février, le Barreau du Québec a donc ouvert de nouveau le portail afin que ses membres puissent faire leur inscription et leur paiement de cotisation. Sur la page d’accueil du site du Barreau (www.barreau.qc.ca), ils trouveront facilement l’accès vers le module de l’inscription annuelle et du paiement de la cotisation. Tout au long du processus, souligne Me Trudel, que ce soit au sujet de l’inscription ou de la cotisation, il est possible de communiquer avec un employé par courriel ou par téléphone, entre 8 h 30 et 17 h, pour obtenir une réponse à ses questions le jour même. Traitement centralisé Si l’inscription annuelle et le paiement de la cotisation demeurent la responsabilité de chacun des avocats membre du Barreau du Québec, dans certains organismes, ministères et cabinets, l’information quant à la gestion des comptes en fidéicommis est centralisée. Il arrive aussi que certaines organisations paient la cotisation des avocats associés ou employés. Pour ces entreprises, organismes ou cabinets, le Barreau souhaite adapter le portail afin qu’il soit possible pour la personne désignée d’accéder à la facturation de tous les avocats sous sa gouverne et d’acquitter les factures en une seule opération. Cette même personne pourrait également entrer les informations par rapport aux comptes en fidéicommis de tous les avocats du cabinet. Une fois cette information mise à jour, chacun devrait toutefois procéder à la transmission qui demeure son obligation professionnelle. Un projet pilote en ce sens sera donc mis de l’avant durant la période d’inscription 2009 auquel participeront trois cabinets. Ils testeront l’interface Intranet dédiée à cette application et si l’essai est concluant, elle sera Me Nancy J. Trudel offerte à tous les organismes, ministères et cabinets Une amélioration couronnée de succès, informe intéressés l’an prochain. « Nous en ferons l’annonce et Me Nancy J. Trudel, directrice du Service des greffes. la publicité en temps et lieu », informe la directrice du Alors que l’objectif était d’intéresser plus ou moins Service des greffes. 2 500 membres à utiliser le nouveau service en ligne, ils ont été trois fois plus, soit 7 000 à s’en prévaloir, Rapide, efficace… et vert ce qui représente 30 % de l’ensemble des avocats. S’inscrire au Tableau de l’Ordre et payer sa cotisation De ce nombre, 4 000 ont du même coup réglé le paiement en ligne permet certes d’économiser du temps, car les opérations peuvent se faire en dix minutes à peine. de leur cotisation annuelle. De plus, le membre obtient immédiatement un accusé Et comme toute bonne chose peut toujours s’améliorer, de réception qui l’identifie et qui devient la preuve que il y a davantage d’instantanéité cette année, car dès le transfert d’informations et de fonds a été reçu au qu’un membre fait part d’un changement qui modifie Barreau du Québec. Enfin, plus on transige en ligne, sa facture, un déménagement professionnel dans un moins on utilise de papier et d’enveloppes, un geste en autre district par exemple, sa facture est corrigée en faveur de l’environnement que plusieurs apprécient. temps réel. L’an dernier, rappelle Me Trudel, la même opération demandait 48 heures, car elle devait se faire manuellement par des employés. Le Journal Barreau du Québec TABLE DES MATIÈRES Barreau de Montréal ........................................................17 Barreaux de section ...............................................15 et 16 Cause phare .......................................................................30 Dans les associations .......................................................43 D’une couverture à l’autre ..............................................28 Jeune Barreau ....................................................................22 Le latin juridique .................................................................6 Opinion de Me Hébert .....................................................10 Parmi nous............................................................................4 Propos du bâtonnier...........................................................6 Vivre et exercer à l’étranger ...........................................20 Petites annonces ...............................................................46 Entrecroisé .........................................................................45 JuriCarrière................................................................35 à 38 Lois et règlements ............................................................34 Taux d’intérêt ....................................................................45 5 Mars 2009 Propos du bâtonnier Chantons tous son avènement! Je ne pense pas ici au chant de la liturgie de Noël, mais plutôt aux clameurs qui ont accompagné l’élection et, surtout, l’investiture du président Barack Obama. Je pense aux espoirs que ses quelque 66 millions d’électeurs ont mis en lui, aux attentes qu’il suscite auprès de plus de 300 millions d’Américains, de même qu’auprès d’une multitude d’hommes et de femmes parmi les près de sept milliards d’habitants de notre planète. Il est vrai que nos démocraties circonscrivent fortement le pouvoir des élus, pour ne leur en donner bien souvent que l’illusion. Je pense par exemple à ce jeune député originaire d’Alma qui, ses 24 ans bouillant de colère et de frustration, avait quitté la Chambre des communes avec son fauteuil. Ces attitudes attentistes m’inquiètent, et je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la capacité d’un seul homme, fut-il un élu, dusse-t-il être le président des États-Unis, à générer de véritables changements. Quelle peut être l’influence d’un seul homme face au poids d’une administration pléthorique, pérenne et extrêmement décentralisée, forte de plus de 1,8 million d’hommes et de femmes ? Bien sûr, cette question est la même pour tous les élus, mais nous conviendrons qu’elle se pose en des termes encore plus frappants au président des États-Unis. Les cyniques prétendraient que le conseiller municipal d’un village a plus le pouvoir de changer les choses que le président d’une puissance mondiale. Mais comme le disait Barack Obama le jour de son investiture : « What the cynics fail to understand is that the ground has shifted beneath them ». Je me permettrais bien humblement de lui rappeler cette citation de l’académicien d’Oxford Benjamin Jowett : « The way to get things done is not to mind who gets the credit for doing them. » La discipline de parti, de même que les règles et conventions parlementaires sont souvent perçues comme des limites au pouvoir des députés, surtout ceux d’arrière-ban. Mais les accords internationaux leur imposent infiniment plus de contraintes. Il est délicat aujourd’hui d’imposer des normes en matière d’étiquetage des produits ou de taille des tuyaux de plomberie, sous peine d’être accusé d’ériger des entraves au commerce. Difficile de subventionner une industrie qui a des projets de Quel poids sur les épaules de cet homme ! recherche et développement innovateurs. Impossible pour un gouvernement de Et combien de pressions qui arrivent de favoriser une entreprise locale lorsqu’il s’agit de grands chantiers. Cette situation toutes parts. Au lendemain de l’investiture, devient encore plus troublante lorsque les accords sont négociés par des armées de on pouvait lire déjà des ultimatums fonctionnaires sur de très longues périodes de temps. Les élus n’ont pas la capacité « ordonnant » au président Obama de de suivre les détails de ces négociations et se retrouvent devant des faits accomplis fermer Guantanamo, d’interdire certaines qui, dans la réalité, constituent des entraves à la démocratie. pratiques minières, de s’engager pour les Les élus auront toujours la possibilité de mettre un pansement sur une plaie. droits humains, bref de sauver le monde en Mais en fait, ce n’est pas lorsqu’ils agissent que les élus exercent au mieux leur cent jours. À peine achevé le discours pouvoir de générer du changement. Le changement, ils le provoquent par leur appelant la nation à travailler ensemble capacité à inspirer ceux qui les entourent. Paradoxalement, le véritable acteur de pour relever les défis actuels, tous ont paru changement est celui qui donne aux autres le goût de travailler au changement, figés dans l’attente que le Sauveur fasse celui qui leur communique l’envie de s’investir. Et c’est en cela que réside le des miracles. principal défi du président Obama… et aussi sa principale force. Me Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r. 6 Mars 2009 Le bâtonnier du Québec, Me Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r. Le Journal Barreau du Québec Le nouveau régime québécois des sûretés sur les valeurs mobilières Modifications importantes au Code civil Michel Deschamps, avocat Le 1er janvier 2009 entrait en vigueur au Québec la Loi sur le transfert de valeurs mobilières et l’obtention de titres intermédiés1 (LTVM), qui vise notamment à moderniser le droit privé applicable aux transactions sur des valeurs mobilières. Cette loi a aussi modifié le Code civil du Québec pour y introduire un nouveau régime de sûretés sur les valeurs mobilières. Aperçu. Comme on l’a dit, le système de détention directe permet à l’investisseur d’exercer lui-même contre l’émetteur les droits conférés par des valeurs. Dans ce système, une personne a la maîtrise d’une valeur avec certificat lorsque le certificat lui est livré (et endossé, s’il était au nom d’un tiers3). Lorsque la valeur est sans certificat, une personne en acquiert la maîtrise soit en étant inscrite dans les registres de l’émetteur à titre de Nouveaux concepts « détenteur » de cette valeur ou encore en concluant La LTVM accorde une reconnaissance juridique à la avec l’émetteur et le propriétaire inscrit une entente façon dont les valeurs mobilières sont maintenant l’habilitant à exercer les droits de ce dernier4. Cette détenues par les investisseurs, y compris les entente, dont l’origine provient du droit américain, est particuliers. On distingue deux systèmes : la détention appelée « accord de maîtrise » (control agreement). directe et la détention indirecte. Il y a détention directe lorsqu’une personne détient un certificat lui S’agissant de détention indirecte, la maîtrise de valeurs permettant d’exercer les droits afférents à une valeur inscrites à un compte de titres obéit selon la LTVM à mobilière ou encore lorsqu’une personne, sans détenir des règles semblables à celles applicables à la maîtrise de certificat, est inscrite dans les registres de d’une valeur sans certificat. Une personne acquiert la l’émetteur comme titulaire de la valeur. La détention maîtrise des titres concernés soit en étant le titulaire directe se caractérise par une relation juridique directe du compte, soit en concluant un accord de maîtrise 5 entre le titulaire d’une valeur mobilière et l’émetteur avec l’intermédiaire . Par cet accord, cette personne (et non par la présence ou l’absence d’un certificat). acquiert la faculté d’exercer les droits découlant du L’investisseur exerce alors lui-même à l’encontre de compte, comme si elle en était elle-même titulaire. La LTVM prévoit en outre qu’un courtier à qui une l’émetteur les droits conférés par la valeur mobilière. sûreté est accordée sur un compte tenu par lui en a La détention indirecte quant à elle ne comporte pas de automatiquement la maîtrise6. relation apparente entre l’investisseur et l’émetteur. L’investisseur a un compte de titres auprès d’un Constitution de l’hypothèque intermédiaire en valeurs mobilières (p. ex., un Selon le Code civil, une hypothèque mobilière doit être courtier), et la valeur mobilière est créditée à ce constatée par écrit, sauf si elle s’accompagne de compte. L’investisseur exerce alors son droit sur la dépossession; quant à l’hypothèque avec dépossession valeur par l’entremise de l’intermédiaire. (aussi appelée gage), elle n’exige pas d’écrit. La LTVM a modifié le Code civil pour établir que la dépossession Les valeurs mobilières détenues directement sont nécessaire à la constitution d’un gage doit être appelées valeurs avec certificats (le titulaire possédant « matérielle » (physical)7. Il en résulte qu’un gage ne un certificat) ou valeurs sans certificat (le titulaire peut être créé si le créancier n’est pas en mesure de étant inscrit dans les registres de l’émetteur sans qu’un détenir physiquement le bien que l’on voudrait certificat ait été émis). Par contre, si le droit de affecter du gage 8 . Comme une créance n’est pas l’investisseur résulte simplement de l’inscription de susceptible d’appropriation matérielle, elle ne pourra valeurs mobilières à un compte de titres auprès d’un normalement faire l’objet d’un gage, sauf si elle était intermédiaire comme un courtier, ce droit est appelé représentée par un titre négociable. « titre intermédié ». Ces règles s’appliquent également à l’hypothèque des Les règles relatives du nouveau régime de sûretés valeurs mobilières et titres intermédiés, avec certaines sur des titres s’articulent autour de ces catégories : nuances. La plus importante est que la dépossession titres détenus directement (valeurs avec ou sans requise pour créer un gage peut s’opérer non certificats) ou encore titres indirectement détenus seulement par une remise matérielle, mais aussi en (titres intermédiés). procurant au créancier la « maîtrise » des valeurs ou 9 La « maîtrise » (control) est un autre concept important titres concernés . du nouveau régime. Ce terme désigne les exigences à Également, un particulier pourra maintenant sans remplir pour qu’une personne puisse acquérir un droit restriction accorder une hypothèque avec ou sans opposable aux tiers sur une valeur mobilière ou un dépossession sur des placements visés par la LTVM. titre intermédié selon une méthode non généralement reconnue dans le passé. Ces conditions varient selon que la détention est dite directe ou indirecte. La LTVM et ce nouveau régime de sûretés s’inscrivent dans le cadre d’un projet d’harmonisation pancanadien; ce projet s’inspire d’une révision du droit en la matière effectuée en 1994 aux États-Unis. L’adoption de la LTVM a aussi été suivie d’un assouplissement des restrictions applicables à une hypothèque sans dépossession consentie par un particulier2. Le Journal Barreau du Québec Opposabilité aux tiers Une hypothèque portant sur des valeurs mobilières et titres intermédiés visés par la LTVM, comme toute autre hypothèque, peut être rendue opposable aux tiers par une inscription au Registre des droits personnels et réels mobiliers (RDPRM) du Québec. Si un gage a été créé, la dépossession au bénéfice du créancier entraîne aussi une opposabilité aux tiers de ce gage; bien sûr, la dépossession peut ici être matérielle (lorsqu’il s’agit de valeurs avec certificats), mais elle peut également résulter de la maîtrise dans le cas de valeurs sans certificat ou de titres intermédiés. // SUITE PAGE 31 7 Mars 2009 Le programme de formation continue obligatoire suscite de l’intérêt à Québec Louis Baribeau, avocat Le 3 février dernier, la grande salle des assises du Palais de justice de Québec était bondée d’avocats désireux de savoir comment ils auront à gérer leur formation à compter d’avril prochain. « Nous savons que vous êtes nombreux à vous questionner sur le nouveau programme de formation obligatoire, c’est pourquoi le Barreau du Québec a prévu cette rencontre d’information », a déclaré la bâtonnière de Québec Me Chantal Gosselin, à l’ouverture de la conférence. La conférencière était la bâtonnière M e Madeleine Lemieux, membre du Comité d’orientation sur la stratégie de formation des avocats et avocates du Barreau du Québec, accompagnée de Me Judith Sauvé et de Me Anne Lapointe, également membres de ce comité, ainsi que de Me Manon Dulude, responsable du développement de la formation. Avant de répondre aux nombreuses questions des participants, Me Lemieux a expliqué les principes directeurs du nouveau programme. Une obligation de formation Les membres seront tenus de suivre 30 heures de formation sur une période de deux ans. La première de ces périodes commence le 1er avril 2009 et se termine le 31 mars 2011. Ces heures de formation pourront être suivies au complet la première année ou réparties sur deux ans. Ne pas respecter cette obligation entraînera ultimement la radiation de l’avocat du Tableau de l’Ordre. Les avocats sont responsables de gérer leur propre formation Les avocats auront la responsabilité d’identifier leurs besoins de formation, de trouver les formations pertinentes et de s’assurer que le programme de formation qui les intéresse est reconnu par le Barreau en consultant soit le catalogue des formations du Barreau du Québec, soit le site Web du Barreau. Si la formation qui les intéresse n’est pas reconnue, les avocats pourront transmettre au Barreau une demande pour qu’elle le soit. Ce type de demande sera évalué par le Comité d’orientation. Photo : Yan Doublet « Le programme s’applique à tous les membres inscrits au Tableau de l’Ordre du Barreau du Québec, peu importe leur lieu ou leur type de travail », rappelle Me Lemieux. Il n’y a qu’une seule exception : les membres ayant le statut d’avocat à la retraite. Cependant, un membre pourra être dispensé du programme s’il lui est impossible de suivre une formation pour cause de maladie, d’accident, de grossesse ou en raison de circonstances exceptionnelles ou de force majeure. Me Manon Dulude, Me Madeleine Lemieux, Me Judith Sauvé et Me Anne Lapointe Toutes les formations offertes par le service de la formation continue du Barreau pourront être reconnues de même que les formations offertes par d’autres dispensateurs. En plus, le Barreau conclura des partenariats avec des Barreaux de section, associations professionnelles, établissements d’enseignement, etc. pour la diffusion d’activités reconnues dans le cadre du programme. Le mot d’ordre de l’Ordre est « souplesse et partenariat » afin de rendre disponible une offre de formation de qualité et complète à ses membres. Photo : Yan Doublet Par ailleurs, un cabinet, un ministère, une entreprise privée, un organisme, ou autre De plus, les membres devront également déclarer dans leur inscription annuelle les pourra faire reconnaître une formation structurée donnée en milieu de travail. « On heures de formation qu’ils ont suivies. aura la possibilité de faire adopter un plan d’action général pour un an ou deux ans, par exemple », indique Me Judith Sauvé. « Le mot à retenir pour ces formations est Les formations devront être pertinentes e Les formations ne seront reconnues par le Barreau que si elles sont liées à l’exercice “structuré”, ajoute M Madeleine Lemieux. La réunion de quelques minutes le matin pour discuter d’un arrêt n’est pas “structurée”. Il faut qu’il y ait transfert de de la profession d’avocat. « Il n’est pas nécessaire que la formation soit reliée à ma compétences ou de connaissances. » Les fournisseurs de formation devront adresser e spécialité », précise M Anne Lapointe. Par exemple, un avocat criminaliste qui voudrait élargir son champ de pratique pourrait choisir une formation en droit leur demande de reconnaissance au Barreau 30 jours avant le début de leur activité de formation. administratif ou en gestion du temps. L’avocat pourra aussi se voir reconnaître un certain nombre d’heures de formation pour sa participation à une formation comme formateur ou préparateur ou pour la rédaction d’un article ou d’un ouvrage juridique. La conférence sur la formation obligatoire a fait salle comble. // SUITE PAGE 23 8 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Comité de liaison Barreau Commission des lésions professionnelles Un ordre du jour chargé et prometteur Mathieu Lavallée, avocat Demandes de remise, disponibilité des experts, utilisation des visioconférences… Depuis quelque temps, rien n’échappe au Comité de liaison Barreau/Commission des lésions professionnelles. Après avoir vécu une période un peu moins active, le Comité de liaison entre le Barreau du Québec et la Commission des lésions professionnelles a retrouvé l’énergie de la jeunesse. Plusieurs projets sont sur la table à dessin pour les avocats et juges administratifs qui composent le comité. Les résultats finaux sont tous attendus au courant de l’année 2009. Le nœud du problème pour M e Clément, ce sont les demandes formulées à la dernière minute. « Les parties sont convoquées de quatre à cinq mois à l’avance. Si une demande de remise est formulée dans les quatre premières semaines, c’est une lettre à la poste. Par contre, dans les six dernières semaines précédant l’audience, c’est beaucoup plus difficile de fixer un nouveau dossier sur le rôle. » Dans une telle situation, des journées entières sont perdues. Le comité a pour mandat d’identifier les difficultés vécues dans l’administration de la justice devant la Commission, et d’examiner les solutions en conséquence. Dans certains cas, ce scénario pourrait être évité. Par exemple, lorsque les Pour atteindre cet objectif, les membres du comité ont de nombreuses propositions disponibilités des experts sont le motif de la remise, et que le problème est connu sur la table. depuis la réception de l’avis d’audition. Des sujets tels que les demandes de remise, la disponibilité des experts et l’utilisation Au sujet des remises, la solution semble très claire pour Me Blouin. « Il faut une des visioconférences sont discutés. Leur intention est d’adopter des politiques au bonne définition des critères, en prenant en compte des considérations pratiques courant de l’année pour améliorer l’efficacité de ce tribunal administratif. qu’il faut respecter ». D’un côté, il faut tenir compte du rôle du représentant — les avocats n’ont pas l’exclusivité de la représentation devant la Commission — e Selon le président de la composante Barreau du comité, M Denis-Luc Blouin, qui veut bien représenter son client. De l’autre, la Commission veut être la plus de Sherbrooke, la composition du groupe explique en bonne partie les résultats en vue. efficace possible, souligne Me Blouin. « Il n’y a pas de racine majoritaire, patronale, syndicale ou employée, ce qui nous permet d’avoir une bonne crédibilité. Il y a un équilibre. » Selon lui, ils peuvent Environ 18 000 dossiers sont inscrits sur un rôle d’audience, en traitement, en ainsi soulever les bonnes questions au sujet de l’efficacité du tribunal. Aussi, il est conciliation ou en délibéré; 12 000 autres sont en attente. Me Clément estime que la très clair pour M e Blouin et pour M e Jean-François Clément, président de la Commission a « besoin de toutes les plages d’audiences pour que les gens soient Commission, que l’échange d’information doit se faire dans les deux sens. entendus le plus vite possible ». D’autant que près de 10 000 dossiers ont fait l’objet d’une demande de remise l’an dernier. Et seulement 400 ont essuyé un refus… Pour éviter les calendes grecques Selon Me Clément, le cas des demandes de remise constitue un sujet particulièrement important. Il aimerait mettre en place une politique pour le mois d’avril, sinon au courant de l’année. Idéalement, elle ressemblerait à celles existant déjà pour les autres tribunaux administratifs, comme la Commission des relations du travail. Le Journal Barreau du Québec // SUITE PAGE 26 9 Mars 2009 L’opinion de Me Hébert Valeurs mobilières Un pour tous ou tous avec un? Me Jean-C. Hébert, avocat Mise en contexte Une loi sur les valeurs mobilières protège les investisseurs contre les risques d’un commerce non réglementé. Favorisant l’intégrité et l’efficience des marchés financiers, elle accroît la disponibilité des capitaux pour les entreprises. Cette intervention de l’État impose aux émetteurs une obligation de divulgation, sans toutefois contrôler la gouvernance corporative. Voilà pourquoi, face à une décision d’affaires, en apparence raisonnable, les tribunaux ne peuvent substituer leur opinion à celle des administrateurs d’une entreprise. La Cour suprême a reconnu que les juges s’y connaissent moins que les gestionnaires dans ce domaine2. En matière pénale, bien que le sujet soit controversé, il est acquis que la dissuasion générale constitue l’un des objectifs de l’imposition d’une peine. Les organismes de régulation ont compétence pour imposer des ordonnances administratives, des pénalités et des sanctions. À ce niveau, d’indiquer la Cour suprême, il est raisonnable de présumer que la dissuasion générale conserve un rôle légitime puisque les participants aux marchés financiers sont des acteurs rationnels . Fraude financière Créé par le ministre canadien des finances, Jim Flaherty, le Groupe d’experts sur la réglementation de valeurs mobilières a récemment publié ses travaux. Sans grande surprise, le Rapport Hockin épouse la thèse du gouvernement fédéral et recommande la mise en place d’un régulateur unique des marchés financiers. Curieusement, les signataires du Rapport ne font qu’effleurer la question de l’application efficace des lois dans le secteur des valeurs mobilières. Aux intervenants séduits par la robustesse de la justice pénale américaine, le Groupe d’experts suggère de porter attention au projet de réforme structurelle soumis par la Coalition canadienne pour une bonne gouvernance. Qu’en est-il de ce ballon d’essai ? Réforme structurelle Représentant les intérêts des investisseurs institutionnels canadiens, cet organisme explique la timidité de la justice pénale canadienne comme suit : « This weak criminal law deterrence is exacerbated in Canada by the existence of provincial quasi-criminal or “public welfare” securities law enforcement powers, which are often resorted to by securities regulators because of the absence of a robust federal criminal law presence. This is an inappropriate and inadequate “halfway house” and often leads to poor results for serious crimes that are prosecuted using these quasi-criminal provincial statutes. » Comme solution, la Coalition canadienne pour une bonne gouvernance propose la création d’un nouvel organisme canadien bicéphale. Première hypothèse : une seule commission nationale des valeurs mobilières avec pleins pouvoirs : « The enforcement and prosecution 10 Mars 2009 En cet hiver à la mâchoire glaciale, quiconque s’intéresse à la morphologie du régulateur idéal dans le business des valeurs mobilières risque d’attraper le tournis. Le principe de contradiction – tout ce qui est dit peut être contredit – bat son plein. Le gouvernement du Québec se cabre contre l’idée d’un super gendarme canadien. Le débat politique n’émerge pas du vide. Il y a longtemps que le gouvernement fédéral cherche à s’inviter dans l’ordonnancement du marché des capitaux1. La volonté de changement se heurte parfois au mur des situations acquises. Sur fond de querelle constitutionnelle, on assiste à une bonne vieille dispute politique. Tôt ou tard, les juges diront si une commission fédérale des valeurs mobilières peut supplanter ou cohabiter avec treize organismes provinciaux et territoriaux. Pendant que les constitutionnalistes salivent, les gens d’affaires et les investisseurs sont davantage préoccupés par l’application efficace des lois. of administrative rules (securities laws) and criminal laws (Criminal Code of Canada) should be consolidated in one combined national organization that has resources, expertise and people to focus solely on capital markets activities. » Ce premier cas de figure suppose l’élimination des poursuites pénales prises en vertu des lois provinciales et territoriales et la création d’un tribunal fédéral spécial à vocation pénale. Le droit américain s’est développé de façon anarchique quant à l’exigence de la culpabilité morale. En droit européen, on utilise quelques formules pour décrire l’état d’esprit d’un défendeur en référant à l’intention, à la connaissance, à l’insouciance et à la négligence en matière d’appréciation du risque. Le Congrès américain utilise plus d’une centaine de termes pour décrire la culpabilité morale. Dans l’hypothèse d’une structure pluridimensionnelle, la Coalition propose la création d’une Agence nationale des marchés financiers dotée de deux divisions : un tribunal administratif qui veille à l’application des lois provinciales (harmonisées par le biais d’un passeport), et la création d’un tribunal spécial fédéral pour le volet pénal. Dans ce capharnaüm, le régime de responsabilité stricte gagne constamment la faveur du législateur américain. Au Canada, cette norme de culpabilité, axée sur la négligence ou l’absence de diligence raisonnable, devient bancale lorsqu’elle entraîne des peines habituellement réservées aux infractions exigeant une culpabilité morale. Ici, le jupon du ministre Flaherty dépasse. En effet, le modèle proposé par la Coalition est calqué sur une étude réalisée par la professeure Poonam Puri, codirectrice de la recherche du Groupe d’experts Hockin. On prône la création d’une agence canadienne de police des marchés financiers qui serait responsable des enquêtes et des poursuites, tant criminelles que réglementaires. On suggère également la mise sur pied d’un Tribunal canadien d’arbitrage qui remplacerait les organismes provinciaux et territoriaux. En outre, le fait de sanctionner des normes financières, parfois techniques ou imprécises, par de lourdes peines porte atteinte aux principes de justice fondamentale. Actuellement, les organismes de régulation peuvent contraindre un défendeur à s’auto-incriminer, pour ensuite l’accuser et demander l’emprisonnement. Réforme canadienne Dans l’hypothèse d’une éventuelle réforme du cadre juridique canadien en matière de délinquance financière, les auteurs de vrais crimes devraient être poursuivis et Un tel scénario signifie que les organismes actuels de punis. À cet égard, le concept de mens rea agit comme réglementation ne pourraient plus porter des un filtre protecteur. À ce niveau, il est souhaitable accusations pour des infractions quasi criminelles de d’évacuer toute forme de responsabilité stricte. responsabilité stricte. La professeure Puri précise : « On établirait plutôt une distinction claire entre les Du coup, les tribunaux devraient désavouer les peines pour infraction réglementaire, qui visent à poursuites pénales provinciales obliques qui utilisent corriger le marché dans l’avenir, et les peines pour le régime de responsabilité stricte pour obtenir des infraction criminelle, qui seront réservées pour les cas peines caractéristiques du droit criminel. Enfin, pour d’inconduite ou de faute mettant en cause les respecter le principe de proportionnalité, les comportements qui ne sont pas intrinsèquement criminels comportements les plus inacceptables. » devraient faire l’objet uniquement de sanctions civiles et administratives. Illusion américaine En réponse aux scandales financiers survenus au début des années 2000, le Congrès américain adopta hâtivement 1 Dans son budget, le ministre fédéral Jim Flaherty annonçait l’intention la Loi Sarbenes-Oxley. La Loi répressive fut musclée du gouvernement fédéral d’aller de l'avant avec le projet de créer afin de sanctionner plus sévèrement la tricherie sur les une commission canadienne des valeurs mobilières. 2 marchés de capitaux. La fraude financière était ressentie 3 Kerr c. Danier Leather Inc., [2007] 3 R.C.S. 331, par.58 Cartaway Resources Corp. (Re), [2004] 1 R.C.S. 672, par.52 à 56 comme une agression sur le bas de laine des citoyens américains. De nos jours, ce n’est plus seulement l’insécurité physique qui préoccupe l’opinion publique. L’insécurité financière mine la confiance des consommateurs et perturbe l’économie. Jean-Claude Hébert est professeur associé au Département des sciences juridiques de l’UQAM Ces temps-ci, l’escroquerie de Bernard Madoff a l’effet d’un puissant coup de projecteur sur le phénomène [email protected] récurrent de la fraude financière. Cet Arsène Lupin de la finance a démontré les limites de l’effet dissuasif de la loi répressive américaine. De plus, le recours massif au droit criminel pour réguler les activités commerciales et financières comporte un effet pervers. Souvent portés au risque, des entrepreneurs honnêtes peuvent Cet article n’engage modifier leur modus operandi et renoncer à de bonnes que la responsabilité de son auteur. occasions d’affaires. Le Journal Barreau du Québec Concours juridique: l’excellence à l’honneur Anne-Marie Tremblay C’est sous le signe de l’excellence que se déroule chaque année le concours juridique de la Fondation du Barreau du Québec. Aperçu du concours et lauréats de l’année 2008. C’est en 1984 que la Fondation du Barreau du Québec a lancé son tout premier concours juridique. Depuis, des dizaines d’ouvrages se sont vu accorder ce sceau de qualité apposé par l’organisme. « C’est une façon pour la Fondation de souligner la qualité et l’excellence de certains travaux de nature juridique au Québec, indique la directrice de la Fondation, Me Claire Morency. Il est certain que les prix ainsi accordés ne constituent pas un incitatif à la recherche, mais plutôt une forme d’encouragement et de reconnaissance. » Catégorie « Répertoire » : Diane Poitras et Mélanie Vincent Mes Diane Poitras et Mélanie Vincent, avocates à la CSST, ont remporté le prix pour leur ouvrage intitulé Guide pratique sur l’accès et la protection de l’information, vol. I et II. C’est l’Association sur l’accès et la protection de l’information (AAPI) qui a approché Me Poitras pour qu’elle travaille à ce répertoire, maintenant utilisé pour la formation des praticiens. « L’intention de départ était de concevoir un outil extrêmement pratique, puisque ce genre d’outil n’existait pas », indique celle qui Analysés sous la loupe d’un jury composé de juges, d’avocats praticiens et de œuvre dans ce domaine depuis une vingtaine d’années. professeurs œuvrant dans les universités, les travaux récompensés doivent L’avocate a travaillé de concert avec Me Mélanie Vincent pour produire un document apporter un nouvel éclairage sur une question ou un domaine du droit. « Pour destiné aux praticiens qui, dans les faits, sont rarement des juristes. En effet, plusieurs gagner, un ouvrage doit se distinguer, tant par la qualité de l’information qui y est petits organismes ne reçoivent que peu de demandes d’accès à l’information ou de colligée que par sa pertinence », indique la directrice. renseignements personnels par année. En réalité, relate Me Vincent, ce sont souvent « La portée intellectuelle, la qualité de la recherche et l’originalité du sujet des archivistes ou des directeurs qui doivent répondre à ce genre de demande. constituent des facteurs déterminants pour l’attribution des prix. La Fondation n’a Le répertoire contient donc beaucoup d’outils pratiques pour leur venir en aide. aucune obligation d’accorder un prix dans l’une ou l’autre des catégories primées. Il « Nous avons inclus des exemples d’accusés de réception où sont identifiés les faut que la qualité soit au rendez-vous, précise Me Morency. Ainsi, l’auteur qui a éléments que la loi oblige à inclure, des lettres types modulées selon la situation, choisi d’étudier un sujet sous un angle différent qui apporte un éclairage nouveau a etc. », identifie-t-elle. des chances de se démarquer. » C’est l’éditeur du répertoire, Yvon Blais, qui a sélectionné l’ouvrage pour le soumettre Selon le type d’ouvrage présenté (traité, monographie, répertoire, manuscrit au concours juridique. « Je pense qu’un tel concours constitue une belle façon de d’article, etc.) des prix variant entre 5 000 et 10 000 $ sont remis aux auteurs primés. reconnaître le travaile des juristes qui, la plupart du temps, le font en marge de leur Depuis le premier concours, ce sont 226 000 $ qui ont été remis aux lauréats de ce travail », indique M Poitras. C’est le cas d’ailleurs des deux collègues. « Un prix souffle à cet ouvrage concours qui s’adresse aux membres du Barreau du Québec, de la Chambre des comme celui-là permettra certainement de redonner un second e notaires du Québec, de la magistrature ainsi qu’aux professeurs d'université et publié en 2006 et qui a été mis à jour entre-temps, ajoute M Vincent. Pour l’éditeur, étudiants inscrits dans une Faculté de droit. Les gagnants reçoivent leur prix lors de c’est un excellent prétexte pour remettre le livre sous les projecteurs. » l’assemblée annuelle de la Fondation, qui se déroulera cette année le 9 juin prochain. En droite ligne avec sa mission // SUITE PAGE 27 Depuis sa création, la Fondation du Barreau travaille d’arrache-pied pour soutenir la recherche dans le domaine juridique. Chaque année, l’organisme octroie des subventions aux chercheurs. Les travaux appuyés par la Fondation s’avèrent non seulement utiles aux professionnels du droit, mais également aux citoyens. Le concours juridique s’inscrit donc en droite ligne avec cette mission. « Il est important d’assurer aux juristes l’accès à des documents de pointe dans divers sujets, insiste la directrice. Le concours encourage cette qualité. » Depuis sa création, la Fondation du Barreau travaille d’arrache-pied pour soutenir la recherche dans le domaine juridique. De plus, les catégories changent chaque année pour permettre à plusieurs types d’ouvrages d’être récompensés. « Au fil du temps, nous avons diversifié les catégories. Par exemple, depuis 1993, nous offrons la chance à un nouvel auteur de soumettre un texte alors que, pour le concours 2010, les recueils de pratique professionnelle s’ajouteront aux ouvrages de type répertoire », explique la directrice. Lauréats 2008 Catégorie « Traité » : Jean-Maurice Arbour et Me Sophie Lavallée Les deux professeurs à la Faculté de droit de l’Université Laval, Jean-Maurice Arbour et Me Sophie Lavallée, ont raflé les honneurs avec l’ouvrage Droit international de l’environnement. Si le droit environnemental a pris racine dans les années 1970, les ouvrages en français ne pleuvent pas. « Notre ouvrage est le premier au Québec en droit international. Nous sommes des défricheurs, des pionniers », indique M. Arbour. Un manque à gagner qu’il a constaté devant ses auditoires. Ce caractère novateur a certainement plu au jury, indique pour sa part Me Sophie Lavallée. En plus de 800 pages, l’ouvrage traite sous un angle juridique des questions de la biodiversité, des changements climatiques, de la protection de la couche d’ozone, etc. Il pose également un regard critique sur les différentes conventions internationales qui régissent les questions d’environnement. « Ce n’est pas un ouvrage destiné aux avocats, qui fonctionnent plutôt avec de la jurisprudence et du droit interne. Le livre est essentiellement destiné aux étudiants en droit, en sciences politiques, aux journalistes ou même aux députés qui veulent avoir un premier aperçu de ces questions. » Déjà, les deux chercheurs travaillent actuellement sur une nouvelle mouture du livre. Le prix de la Fondation risque donc de leur faciliter la vie. « Pour la deuxième édition, c’est certain que le fait d’avoir remporté le concours juridique nous permettra d’aller chercher des subventions plus facilement. Et, 10 000 $ au Québec, ce n’est pas rien », indique M. Arbour. Toute une fleur pour eux, alors que c'est leur éditeur Yvon Blais qui a soumis leur candidature au concours ! Le Journal Barreau du Québec 11 Mars 2009 Avocats sans frontières, section Québec ASF célèbre la solidarité! Mathieu Lavallée, avocat Le temps d’une soirée, avocats, juges et juristes ont mis la toge de côté et se sont réunis pour une même cause. En montant sur scène ou en venant encourager leurs collègues artistes, ils ont permis à Avocats sans frontières (ASF) de récolter 60 000 $. Avocats sans frontières a tenu le deuxième spectacle de financement de son histoire, le 29 janvier dernier. Près de 40 personnes, dont 19 avocats et un juge, se sont produites sur les planches du Club Soda à Montréal afin d’amasser des fonds. Plus de 360 spectateurs ont contribué à la cause en assistant à l’événement. Selon le directeur général d’ASF, Me Pascal Paradis, la soirée leur a permis d’atteindre le premier objectif fixé par les organisateurs. Plus de 60 000 $ ont été amassés pour les activités de l’organisme. L’édition précédente avait engrangé une somme comparable. Ces fonds leur serviront à poursuivre leur mission de coopération. Notamment, ils pourront développer et mettre en œuvre de nouveaux projets. Me Paradis a tenu à souligner le travail exceptionnel des partenaires et bénévoles sans qui un tel succès n’aurait pas été possible. Pour la prochaine année, ASF continuera d’aider les avocats dans les pays en développement qui défendent les droits humains. De plus, Me Paradis veut mettre sur pied des projets en matière de responsabilité sociale des entreprises. Ces nouvelles interventions ne se dérouleraient pas seulement à l’étranger. Des actions seront également prévues sur la scène locale. Photo : Anthony Rancourt Le directeur général de l’organisation prévoit également retourner dans les états déjà visités lors des dernières missions, dont Haïti et la Colombie. Pour lui, c’est la meilleure façon de s’assurer que leurs actions mènent à des résultats concrets. Cependant, l’objectif de cette soirée va plus loin pour Me Paradis, qui affirme que « c’est aussi pour fêter les valeurs d’Avocats sans frontières et la cause des avocats d’ici ». M e Paradis semblait particulièrement fier d’avoir rassemblé autant de personnes pour cette occasion. En alliant la danse et le chant, le bâtonnier du Québec, Me Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r., a livré l’une des performances mémorables de la soirée. Il a interprété Il n’y a pas d’amour heureux, de Georges Brassens et Danseur de charleston, de Philippe Clay. Faites-vous une loi de DÉMARRER du bon pied! Vous venez d'être assermenté? Où va le financement ? Pour prendre la mesure de l’importance de ce financement, il suffit de regarder ce qu’ils ont pu accomplir depuis le premier spectacle, il y a un an. ASF a organisé pas moins de 13 missions dans différents pays — Haïti, Colombie, Pérou et Nigéria. De plus, ils ont mis sur pied une coalition demandant le rapatriement d’Omar Khadr. Ils ont également réagi en soutien aux avocats et juges pakistanais, en plus d’intervenir lors des Jeux olympiques de Pékin. Aussi, les premiers locaux de l’organisation ont été inaugurés à Québec, et deux employés ont été embauchés dans la dernière année. L’inauguration de la permanence leur a permis d’améliorer l’efficacité de leurs interventions à l’étranger selon leur directeur général. Pour une deuxième année consécutive, la soirée était animée par Me Sébastien Benoît, alors que Mouffe a repris sous son aile la mise en scène. Cette dernière a tout de suite aimé la cause d’ASF, et plus particulièrement la coalition demandant le rapatriement du jeune Khadr. Vous voulez réorienter votre carrière en pratique privée? Démarrer votre propre cabinet vous semble la solution? SERVICE DE DÉMARRAGE GRATUIT POUR INFORMATION Photo : Anthony Rancourt 514 954-3400 ou 1 800 361-8495 poste 3246 Télécopieur : 514 954-3470 Courriel : [email protected] En collaboration avec Le comité d’honneur du spectacle : Mouffe (direction artistique), Claude Désormeaux (producteur délégué), Me J. Michel Doyon, Me Lise Bernier, Me Liette Leduc, Me Francine Lamy, Me Stephen Schenke, Me Pascal Paradis, Me Miguel Baz et Me Réjean Goulet 12 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec De leur côté, Mes Philippe Bélanger et Martin Boodman ont récidivé, à la demande Un événement bien rempli s’annonçait. Le programme rassemblait des pièces générale. Ces derniers sont revenus pour offrir à nouveau Fais tes heures, une musicales de toutes les époques et de tous les genres. Jazz, rock et musique latine se parodie qu’ils ont écrite sur l’air de Sèche tes pleurs de Daniel Bélanger. sont retrouvés sur scène au plus grand plaisir des spectateurs. La soirée fut également l’occasion de découvrir quelques compositions personnelles Un programme bien rempli Parmi les numéros mémorables de la soirée, soulignons celui du bâtonnier du Québec, M e Gérald R. Tremblay, C.M., O.Q., c.r. Son entrée en scène a été marquée rapidement par une pointe d’humour. « Je porte le poids de l’image de la profession », a-t-il lancé d’emblée. Mais, le bâtonnier n’a pas déçu son auditoire. En alliant la danse et le chant, il a interprété Il n’y a pas d’amour heureux, de Georges Brassens et Danseur de charleston, de Philippe Clay. L’énergie de sa performance en a épaté plus d’un dans la salle. Quant à l’image de la profession, l’honneur est sauf ! des artistes parmi les avocats. Me Sophie Marchildon a rédigé les paroles de Couleur de l’âme et It’s Up to You. Elle est venue interpréter ses deux œuvres, accompagnée de sa collègue, Me Rainbow Miller. Mes Patrice Guay et Luc Thibaudeau et deux autres amis se sont également réunis sur scène et ont interprété Come Together, des Beatles, et 1990, de Jean Leloup. Me Pierre-Armand Tremblay les a rejoints in extremis pour compléter le groupe. Le tout s’est terminé en compagnie du groupe Momentum, formé notamment de Mes Pierre M. Chagnon et Luc Thibaudeau. En plus d’assurer la clôture du spectacle, es M Jean Dury et Pierre-Armand Tremblay ont impressionné plusieurs de leurs ils ont pris en charge la soirée dansante qui a suivi. confrères et consœurs en interprétant des succès jazz. Accompagnés de quatre Pour contribuer davantage au financement d’ASF, un encan silencieux fut tenu tout autres amis musiciens, ils ont offert Fly Me to the Moon, de Howard Bart, Autumn au long de la soirée. Plusieurs des groupes ayant offert une performance ont vendu Leaves, de Joseph Kosma, Jacques Prévert et Johny Mercer, et What a Difference a leurs services, les profits étant versés directement à l’ONG. Les plus offrants Day Made, de Maria Mendez Grever. obtenaient la formation musicale achetée pour l’événement de leur choix. D’autres ont plutôt fait revivre certains des mythes du rock. The Doors et Neil Young ont notamment visité le Club Soda grâce à Mes Pierre-Paul Daunais et Benoît Huart. Leur groupe composé de quatre autres artistes a joué Love Me Two Times, Break on Through et Rockin’ in a Free World. Aussi, Mes Peter Kalichman et Marc Gold ont permis à B.B. King et U2 de faire une visite, en interprétant When Love Comes to Town. Photos : Anthony Rancourt La soirée en images Le Journal Barreau du Québec 13 Mars 2009 Propriété intellectuelle Démystifier certains aspects Philippe Samson, avocat Le droit de la propriété intellectuelle est un champ de pratique très particulier où les avocats doivent souvent se spécialiser dans une autre discipline que le droit, comme les sciences ou les arts. Une mauvaise compréhension des particularités et subtilités du droit de la propriété intellectuelle laisse parfois voir des violations de droits qu'on croit à tort posséder ou encore empêche une personne de s’attaquer au véritable problème juridique qui se présente. Par exemple, le concept de la demande de brevet (patent pending) à lui seul est source de bien des fausses prémisses. À la base, une demande de brevet en instance ne confère aucun droit en soi sauf celui de peut-être obtenir un brevet. L’article 42 de la Loi sur les brevets1 stipule que seul un « brevet accordé en vertu de la présente loi contient le titre ou le nom de l’invention avec renvoi au mémoire descriptif et accorde […] le droit, la faculté et le privilège exclusif de fabriquer, construire, exploiter et vendre à d’autres, pour qu’ils l’exploitent, l’objet de l’invention ». Malgré tout, comme le remarque Me Pascal Lauzon, physicien de formation et avocat qui pratique le droit des brevets et le litige en propriété intellectuelle, « dans la pratique, nous sommes souvent confrontés à des mises en demeure agressives ou carrément à des injonctions interlocutoires provisoires fondées sur des allégations de violation d’un brevet. Pourtant, après vérifications, il n’est pas rare que ces prétendus brevets ne soient en fait que des demandes de brevet. En soi, cela illustre une mauvaise compréhension de ce que constitue une demande de brevet (patent pending) ». Qui plus est, même si un produit contient un avis indiquant qu’il est protégé par un brevet dûment délivré, il faut alors vérifier sur quoi porte précisément ce dernier : « Il ne faut pas présumer que tout le produit est protégé, car dans bien des cas, l’étendue du brevet se limite à une composante précise ou à une amélioration », souligne M e Lauzon. Ainsi, en déterminant le monopole protégé, il devient possible de déterminer quels ajustements permettraient de faire un produit concurrent sans contrevenir au brevet. La protection nationale du brevet Le brevet a aussi une portée géographique limitée. En effet, un brevet n’est valide que dans la juridiction du pays qui le délivre. Aussi, lorsqu’on retrouve sur l’emballage des produits un ou plusieurs numéros de brevets, il est probable que ce ne soit en fait que des brevets américains et qu’il n’y ait aucun brevet canadien correspondant : « Le droit américain impose au détenteur d’un brevet une obligation d’indiquer le ou les brevets concernés comme préalable pour obtenir des dommages en cas de reproduction illégale », explique Me Lauzon. Il est essentiel d’entreprendre les démarches nécessaires La véritable portée de la demande de brevet à l'obtention d'un brevet similaire pour chaque pays où La notion selon laquelle un brevet en instance ne l’on désire une protection. Il en résulte que si les confère aucun droit à faire valoir a aussi été confirmée brevets portant sur un produit n’ont pas de corollaire en jurisprudence, notamment dans l’affaire Cactus inscrit dans les registres de l’Office de la propriété Machinery 2 . Dans cette affaire, la Cour fédérale a intellectuelle du Canada (OPIC), aucune protection en refusé d’accorder un effet interlocutoire à une vertu de la Loi sur les brevets n’est accordée, de sorte demande de brevet malgré la prétention que permettre que la ou les inventions visées peuvent être librement à un concurrent de commercialiser le produit ferait exploitées au Canada. perdre la valeur du brevet : « Il n’existe aucun droit de e brevet à protéger tant que le brevet n’a pas été délivré », Selon M Lauzon, cette liberté de copier une invention non brevetée peut être difficile à accepter lorsqu’on a noté le juge Teitelbaum. adopte une approche civiliste au litige : « C’est l’instinct Il est normal qu’on ne puisse accorder une protection de l’article 1457 C.c.Q. qui prévaut. On cherche à quelconque à une demande de brevet. En fait, comment appliquer des notions de gros bon sens et de bonne foi, peut-on savoir au stade préliminaire si la demande vise qui sont pourtant parfois inapplicables dans ce réellement une invention au sens de la loi et sa nature type d’affaire. L’incompréhension peut bloquer exacte le cas échéant ? En effet, comme le remarque des discussions de règlement à l’amiable d’un litige. Me Lauzon, « le droit conféré par l’autorité administrative Dans ce cas, il est souhaitable de faire appel à un est souvent plus restreint que celui revendiqué dans la avocat-conseil, d’autant plus que d’autres aspects de la demande initiale. D’ailleurs, plusieurs éléments de la propriété intellectuelle peuvent être en cause ». demande sont sujets à modifications au cours du processus d’examen de la demande, dont la portée des Un amalgame de droits et de protections revendications. En comparaison, attribuer des droits à En propriété intellectuelle, le brevet n’est effectivement la demande de brevet serait donc un peu comme pas le seul instrument de protection. Plusieurs situations factuelles se rapportent entièrement à d’autres lois et donner un effet législatif à un projet de loi ». d’autres mécanismes d’enregistrement. C’est pourquoi Ainsi, lorsqu’on lit sur un produit ou un emballage les l’OPIC héberge des bases de données distinctes et termes « brevet en instance », c’est tout au plus une autonomes pour les marques de commerce, les droits mise en garde, un avis voulant que si l’invention visée d’auteur, les dessins industriels et la topographie des par la demande de brevet est reproduite, il est possible circuits intégrés. qu’un jour une poursuite soit entamée pour obtenir des redevances rétroactives (non des dommages au sens habituel) et faire cesser les activités économiques se rapportant à l’objet du brevet. 14 Mars 2009 Ainsi, des expressions comme « breveter une marque de commerce » ou « attitrer un copyright à une invention » supposent un chevauchement erroné de droits de propriété intellectuelle qui visent des objets mutuellement exclusifs. En effet, en 2005, la Cour suprême a clairement énoncé qu’il est impossible d’avoir à la fois une marque de commerce et un brevet sur le même objet. Dans cette affaire3, la compagnie commercialisant les célèbres blocs de jeu Lego prétendait erronément que malgré le fait que ses blocs faisaient maintenant partie du domaine public (un brevet est de durée limitée), elle serait devenue détentrice d’une marque de commerce justifiée par la notoriété et l’achalandage acquis autour du bloc comme tel. Par contre, le chevauchement entre le droit d’auteur et les marques de commerce peut être valide : « Un logo ou un personnage, comme Mickey Mouse, peuvent à la fois être une œuvre artistique protégée par le droit d’auteur et une marque de commerce servant à identifier publiquement l'entreprise, ses marchandises ou ses services », illustre Me Lauzon. Dans ce cas, la protection pourrait être éternelle puisqu’une marque de commerce ne s’éteint pas par le seul passage du temps. Bref, peu importe le chemin entrepris, en propriété intellectuelle, il faut savoir s’y retrouver. Brevets et secret commercial Le secret commercial, un mécanisme de protection issu du Code civil du Québec est, lui aussi, régulièrement confondu avec les brevets. Le secret commercial couvre essentiellement des informations commerciales, comme des stratégies, des procédés, des technologies ou encore des listes de clients. Sans brevet, l'invention ne peut être protégée qu’en tant que secret commercial. À partir du moment où l’invention est vendue ou publiée, le secret est dévoilé, permettant ainsi à quiconque d’exploiter cette invention. De plus, le secret commercial n’écarte pas le risque que quelqu'un d'autre réalise l'invention de son côté et obtienne en premier un brevet qui aurait comme effet d’empêcher l’exploitation de ce qui était conservé secrètement. Bref, le secret commercial et le brevet sont des modes alternatifs de protection de propriété intellectuelle. Comme l’explique Me Lauzon, « le secret commercial ne peut qu’être mutuellement exclusif du brevet, car la nature du brevet est justement de rendre public un procédé ou un élément ». En effet, tout document se rapportant à un brevet devient de nature publique 18 mois après son dépôt et, dans le but de favoriser la diffusion des connaissances, est intégré dans une base de données que tout intéressé peut consulter. 1 2 3 Loi sur les brevets, LRC 1985 c. P-4 Cactus Machinery Inc c. Mapro Inc, (1989) 23 CPR (3d) 289 Kirkbi A.G. c. Gestions Ritvik Inc., [2005] 3 R.C.S. 302 Le Journal Barreau du Québec Barreaux de section Arthabaska Laval Québec Profiter de l'hiver lors de la journée sportive Déjeuner-causerie Les avocats de Thetford Mines sont invités à la prochaine journée sportive. Au menu cette année : patin, raquette, ski de fond, glissade, randonnée en carriole. Les conjoints sont les bienvenus. Les invitations seront envoyées par courriel. Le Barreau de Laval et le Jeune Barreau de Laval invitent leurs membres à un déjeuner-causerie présenté par le Comité des femmes dans la profession du Barreau du Québec. À cette occasion, la juge coordonnatrice à la Cour du Québec Lise Gaboury sera conférencière d'honneur. Elle livrera un témoignage sur son parcours d'avocate, de juge, de femme ainsi que sur le cancer du sein. L'évènement se tiendra simultanément dans plusieurs districts judiciaires. Quel est votre avis sur la conciliation travailfamille ? Date : vendredi 13 mars Lieu : Complexe récréo-touristique Domaine La Guadeloupe Coût : activités gratuites, environ 25 $ pour le souper Journée de ski conjointe Le Jeune Barreau d'Arthabaska et le Barreau de la Mauricie organisent conjointement une journée de ski pour leurs membres. Date : vendredi 20 mars Lieu : Le Massif de Petite-Rivière-Saint-François Info : Me Jean-Philippe Anctil, comité des affaires sociales du Jeune Barreau d'Arthabaska, [email protected] Date : lundi 9 mars à midi Lieu : Restaurant Al Gladiatore, 3010, boul. Saint-Martin Ouest, Laval Inscription : Mme Françoise Charbonneau, 450-686-2958 ou [email protected] Le Comité conciliation travail-famille invite les membres du Barreau de Québec à participer nombreux à un sondage en ligne portant sur l'horaire des tribunaux. Le désir de plus en plus évident des avocates et avocats d'avoir un équilibre entre leur vie familiale et professionnelle a poussé le Comité à reprendre ses travaux. Une question semble préoccuper plusieurs confrères et consœurs : l'horaire des tribunaux. Croyez-vous que des changements s'imposent ? Le comité veut connaître votre avis. Pour consulter le sondage, visitez le www.barreau.qc.ca/quebec. Date : Mme Mélanie Gagnon, 418-529-0301, poste 22 ou [email protected] La semaine de la justice à Laval Bedford Les avocats de Laval participeront à la semaine de la Assemblée générale annuelle justice. Il y aura des activités comme les concours Les membres de Québec sont invités à l'Assemblée littéraire et oratoire pour les jeunes, des procès simulés générale annuelle de la section au début du mois de mai. Le nouveau conseil de section entrera en fonction et des consultations juridiques gratuites. à cette occasion. Date : du 30 mars au 2 avril Date : jeudi 7 mai Info : surveillez la diffusion dans le prochain Proforma Formation Longueuil Activité : La commission de l'équité salariale : bilan et prochains défis Animation : Me Louise Marchand, présidente de la Commission de l'équité salariale Date : vendredi 20 mars de 13 h 30 à 16 h 30 Lieu : Hôtel Saint-Martin, Bromont Info : www.barreau.qc.ca/formation Formation en droit criminel et pénal Activité : Aspect pratique de la défense d’un accusé inculpé d’un crime à caractère sexuel Conférenciers : Me Richard Therrien et Me Brigitte Martin Date : vendredi 27 mars de midi à 14 h Lieu : salle 1.19 du Palais de justice de Longueuil Coût : gratuit pour les membres de Longueuil, 20 $ pour les autres sections Outaouais Repas : inclus avec inscription, les participants pourront se servir avant 12 h 30 à la cafétéria du Palais de justice. Dégustation de vins de l'AJBO Inscription : obligatoire, au plus tard deux semaines L’Association du Jeune Barreau de l’Outaouais avant la formation. organise une dégustation de vins et fromages animée Date : vendredi 20 février de 13 h 30 à 16 h 30 par le sommelier Benoit Guy Allaire de l’Académie du Info : 450-468-2609 ou [email protected] vin de l’Outaouais. Il fera découvrir six différents vins et fromages. Date : jeudi 19 mars, 18 h Lieu : Restaurant Le St-Estèphe, Gatineau Tournoi de billard de l'AJBO L'AJBO vous invite à son tournoi de billard. Date : jeudi 2 avril Lieu : Bar le Terminus, 84, rue Jean-Proulx, Gatineau Coût : 20 $ ou 10 $ pour les avocats de 10 ans et moins de pratique Info : Me Terry Cameron, 819-778-6511 ou [email protected] Formation en droit des successions Activité : La liberté de tester égratignée Conférenciers : Me Martin Brisson Date : vendredi 3 avril de midi à 14 h Lieu : salle 1.19 du Palais de justice de Longueuil Coût : gratuit pour les membres de Longueuil, 20 $ pour les autres sections Repas : inclus avec inscription, les participants pourront se servir avant 12 h 30 à la cafétéria du Palais de justice. Inscription : obligatoire, au plus tard deux semaines avant la formation. Info : 450-468-2609 ou [email protected] Mauricie Dîner-rencontre avec la bâtonnière La bâtonnière de la Mauricie Me Jocelyne DuPlessis invite tous les membres de la section à un dîner-rencontre. Il est recommandé d'arriver tôt puisque les places sont limitées. Date : mardi 10 mars à 12 h 30 Lieu : restaurant Four à bois, 329, rue Laviolette, Trois-Rivières Le Journal Barreau du Québec 15 Mars 2009 Barreaux de section Québec (suite) Saguenay – Lac-Saint-Jean Saguenay – Lac-Saint-Jean (suite) Hommage du Lieutenant-gouverneur Rendez-vous avec la justice Dîner-causerie Le Barreau du Saguenay – Lac-Saint-Jean participera à la semaine d'activités dans le cadre des Rendez-vous avec la justice. Il est à la recherche d'avocats bénévoles pour donner de l'information juridique au public et pour participer aux simulations de procès en criminel et en médiation à la Cour des petites créances. Pour souligner la Journée internationale de la femme, les avocats de la section sont invités à un dînercauserie. L'activité est une initiative du Comité sur les femmes dans la profession et est organisée par le Barreau du Saguenay – Lac-Saint-Jean en collaboration avec le Barreau du Québec. Date : du 30 mars au 4 avril Date : lundi, 9 mars, dès midi Info : M e Chantale Girardin, présidente du Jeune Lieu : Holliday Inn de Jonquière Info : Me Nicole Tremblay, secrétaire de la section, Barreau, 418-693-8329, [email protected] 418-545-4580 Assemblée générale annuelle Les membres de la section sont invités à l'Assemblée générale annuelle. Des séances de formation auront lieu le même jour, détails à venir. Date : jeudi 30 avril Lieu : Alma Me Émilie Gagné est entourée de Paul-Arthur Gendreau, j.c.a., administrateur de la province et représentant le Lieutenantgouverneur, et de la bâtonnière de Québec, Me Chantal Gosselin. Visite du bâtonnier du Québec Gérald R. Tremblay Le Barreau de Québec a remis l’Hommage du Lieutenantgouverneur à Me Émilie Gagné lors de son assermentation le 28 novembre dernier. La récipiendaire, Beauceronne d’origine, a complété son baccalauréat en droit en cinq ans tout en travaillant à temps plein comme technicienne juridique. Elle a su maintenir une moyenne universitaire de 3.86 sur 4.33 et est inscrite au Tableau d’honneur de la Faculté de droit. M e Gagné est boursière d’excellence pour sa publication « Biométrie et système d’authentification et d’identification : une atteinte au droit à la vie privée et au droit à l’intégrité ? », parue dans la Revue juridique des étudiants de l’Université Laval. En plus de ses activités académiques, Me Gagné s'engage pour des causes comme Avocats sans frontières et la Maison Revivre. Elle pratique actuellement au sein de l’étude Beauvais Truchon, dans le domaine du droit du travail tout en poursuivant sa maîtrise sur le thème de la protection de la vie privée au travail. 16 Mars 2009 Saint-François Rendez-vous avec la justice Le Barreau de St-François en collaboration avec Éducaloi organise pour la première fois le Camp Aventure en Cour à Sherbrooke. Une vingtaine de jeunes entre 12 et 14 ans auront toute une semaine cet été pour mieux connaître le système judiciaire québécois et les institutions démocratiques. « Les avocats ont à cœur l'engagement social. C'est pourquoi on veut offrir gratuitement aux jeunes ce formidable camp d'éducation citoyenne », déclare Me Lise Gagnon, bâtonnière de Saint-François. Date : du 20 au 24 juillet 2009 Lieu : Sherbrooke Coût : gratuit En octobre dernier, le bâtonnier du Québec Me Gérald R. Tremblay et le bâtonnier du Saguenay – Lac-Saint-Jean Me Claude Desbiens étaient réunis à Chicoutimi afin de souligner le centième anniversaire de naissance d'une grande tante commune, Sœur Anne-Marie St-Gelais, membre de la Congrégation des Sœurs du Bon-Pasteur. Le Journal Barreau du Québec Barreau de Montréal Assemblée générale annuelle et élection du conseil L'assemblée générale annuelle du Barreau de Montréal aura lieu le mercredi 6 mai 2009, à 17 h 30, à la salle Jules-Deschênes (5.15) du Palais de justice de Montréal (1, rue Notre-Dame Est). Un membre qui désire y soumettre une question doit en donner avis écrit au secrétariat du Barreau de Montréal avant 17 h, le 1er avril 2009 pour qu'elle soit portée à l'ordre du jour. Les affaires de la section sont gérées par un Conseil composé de treize membres comprenant quatre dirigeants et neuf conseillers, dont au moins un représentant de l’Association du Jeune Barreau de Montréal, élus par les membres ayant droit de vote. Au moins quatre membres du Conseil doivent être de langue anglaise. Le mandat des membres dont les noms suivent se termine le 6 mai 2009 : • le bâtonnier, Me Stephen Gerard Schenke, • le premier conseiller, Me Nicolas Plourde, • le trésorier, Me Marc Charbonneau, • le secrétaire, Me Mathieu Piché-Messier, • les conseillers, Me Pierre M. Gagnon, Me Michèle Moreau, Me Catherine Pilon et Me Dominique Vézina. • la représentante de l'Association du Jeune Barreau de Montréal, Me Patricia Fourcand. Sont éligibles à un poste au sein du Conseil les avocats en exercice qui ont payé leurs cotisations pour l’année courante conformément au paragraphe 2 de l’article 68 de la Loi sur le Barreau. Le candidat au poste de bâtonnier doit avoir été membre du Conseil dans les Devront être élus cette année : cinq années précédant la date de l’élection. Le candidat au poste de premier conseiller doit avoir été membre Mandat d’un an : • le bâtonnier (francophone cette année, suivant une du Conseil. Les candidats aux postes de secrétaire et tradition qui n'est pas contraignante, mais qui de représentant de l’Association du Jeune Barreau de remonte à 1922, voulant qu'il y ait un bâtonnier de Montréal doivent être membres de l’Association du langue française deux ans de suite et un bâtonnier Jeune Barreau de Montréal. de langue anglaise la troisième année.) La mise en candidature se fait par un bulletin de • le premier conseiller (francophone) présentation indiquant le poste convoité, signé par au • le trésorier (anglophone) moins deux et au plus dix membres de la section. • le secrétaire (anglophone ou francophone) Ce bulletin doit être déposé au secrétariat du Barreau • le représentant de l'Association du Jeune Barreau de de Montréal avant 17 h, le 1er avril 2009. Montréal (francophone) Montréal, le 1er mars 2009 Mandat de deux ans: • quatre conseillers Pour informations : communiquer avec Me Doris Larrivée au 514-866-9392, poste 226 ou [email protected] Le mandat des conseillers mentionnés ci-après se prolonge jusqu'à l'élection de 2010 : Me Manon Des Ormeaux, Me Elizabeth Greene, Me Karen Kear-Jodoin et Me Neil Stein. The English version of the Annual general meeting and election of Council is available at www.barreaudemontreal.qc.ca. English speaking section of The Bar of Montreal Dîner-Conférence du comité des avocates dans la profession Notice of meeting Osez planifier la prochaine étape de votre carrière A meeting of the English Speaking Section of the Bar of Montreal shall be held at the offices of Ian M. Solloway, 770 Sherbrooke Street West, Suite 1700, in Montreal, Quebec, on Monday, March 16, 2009 at 5:30 p.m. to discuss the traditional representation of English Speaking councillors on the Montreal Bar Council and to select one member to fill the position of Treasurer on the Montreal Bar Council, in preparation for the annual election and annual general meeting of the Bar of Montreal to be held on May 6th, 2009 at 5:30 p.m. in the Jules-Deschênes room (5.15) of the Montreal Courthouse. Une carrière est en perpétuel mouvement. Planifier et gérer le changement dans notre vie professionnelle est la responsabilité de chacun d'entre nous, a indiqué Barbara Shore, spécialiste du recrutement juridique. Elle a animé le dîner-conférence « Osez planifier la prochaine étape de votre carrière », organisée par le comité des avocates dans la profession du Barreau de Montréal en janvier. Nomination papers may be obtained from the undersigned at the above address, Même si nous n'amorçons aucun changement dans notre carrière, nous ne sommes tel. (514) 282-9144 and fax (514) 844-7290 and must be filed no later than April 1st, 2009 pas à l'abri des nouvelles technologies, du développement de nouveaux champs de pratique ou bien d'une réorganisation dans notre cabinet. « Il n'en tient qu'à vous at 5:00 p.m. de gérer ce changement dans votre carrière », a déclaré Barbara Shore. Each member is requested to forward to the undersigned $5.00 to defray the cost of the meeting, whether or not you are able to attend. Please confirm your attendance no later Pour lire l'article complet, consultez le site Internet du Barreau de Montréal à l'adresse suivante : www.barreaudemontreal.qc.ca than March 9th, 2009 at (514) 282-9144 #233 or by e-mail to [email protected]. Ian M. Solloway, Chair Committee members: Donald R. Michelin, Gary D.D. Morrison and Robin Schiller. Tournoi annuel de tennis en double Conférence de l’écoComité Conférencière : Mme Chloé Legris, ingénieure 13 mars 2009 – 8 h 30, à la Cour d’appel La 15e édition du tournoi annuel de tennis du Barreau de Montréal se tenait le 30 janvier dernier. À cette occasion, M es Charles André Ashton et Clément Demers (groupe A), Mes Nicolas Joubert-Croteau et Jonathan Lacoste Jobin (groupe B), ainsi que M es Caroline McNicoll et Norman Schwartz (groupe C) ont été couronnés champions. Salon VISEZ DROIT Du lundi 30 mars au jeudi 2 avril 2009, au Complexe Desjardins Dîner-conférence du comité des avocates dans la profession Oser la politique municipale Conférencière : Mme Francine Ruest-Jutras, mairesse de Drummondville 7 avril 2009 – 12 h, au club St-James Merci aux commanditaires du tournoi : l'étude d'huissiers Paquette & Associés, la Compagnie du dossier conjoint, Tennis Canada, le Club de tennis 13, L’Oréal Canada, Valeurs mobilières Desjardins, Lavery De Billy ainsi que Druide informatique (avec de nombreux prix, dont un exemplaire d'Antidote RX, la toute dernière édition de son fameux logiciel d'aide à la rédaction du français). Finale du concours des débats oratoires Thème : Obliger les étudiants à rembourser les coûts reliés à leurs études s’ils quittent le Québec : POUR ou CONTRE ? 29 avril 2009 – 20 h, à la salle Jules-Deschênes (5.15) du Palais de justice Un merci tout particulier aux membres du comité : Me André d'Orsonnens, président, Mes Pierre Chabot, Paul Marcil et Paul-André Mathieu. La prochaine édition se tiendra le vendredi 29 janvier 2010. Soyez de la fête ! Le Journal Barreau du Québec À noter à l’agenda Les gagnants entourés des membres du comité (à l’avant-plan : Mes Jonathan Lacoste Jobin et Nicolas Joubert-Croteau; debout : Mes Charles André Ashton, André d’Orsonnens, Doris Larrivée, Clément Demers, Norman Schwartz et Pierre Chabot; n’apparaît pas sur la photo : Me Caroline McNicoll) Assemblée générale annuelle Remise du Mérite du Barreau de Montréal à Mes Francine Beaumier et André d’Orsonnens 6 mai 2009 – 17 h30, à la Salle Jules-Deschênes (5.15) du Palais de justice 17 Mars 2009 Me Renée Dupuis devient mentor de la Fondation Trudeau En janvier dernier, la Fondation Pierre Elliott Trudeau a nommé dix personnalités canadiennes comme mentors Trudeau. On compte parmi ces dix nouveaux mentors 2009, l’avocate Renée Dupuis. Me Dupuis est auteure et présidente de la Commission des revendications des Indiens, en plus d’être une médiatrice chevronnée engagée dans diverses commissions sur les peuples autochtones. Ces dix mentors seront jumelés pendant 18 mois (la relation se poursuit souvent au-delà de cette période) à 15 talentueux étudiants au doctorat à qui la Fondation a remis une bourse d'études. Ce programme de mentorat de la Fondation est le fruit d'une expérience novatrice qui vise à nouer des liens intellectuels et personnels entre des personnalités canadiennes de renom, fortes d'une expérience concrète des réalités sociales et politiques, et de jeunes doctorants talentueux. Depuis 2004, la Fondation a nommé 48 mentors et investi plus de 1,1 million de dollars pour que les mentors ouvrent aux boursiers les portes de leurs réseaux de politiques publiques. Remise du 13e prix d'excellence Robic Le cabinet Léger Robic Richard a remis le 13 e prix d'excellence Robic – propriété intellectuelle pour l'année 2007-2008 à Laurence Ste-Marie, étudiante en droit à l'Université de Montréal. Elle a obtenu les meilleurs résultats au cours de propriété intellectuelle. Les gens apparaissant sur la photo, dans l'ordre habituel, sont Me Panagiota (Betty) Koutsogiannis, Laurence Ste-Marie, Me Laurent Carrière et Brigitte Lefebvre de l'Université de Montréal. 18 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Le Journal Barreau du Québec 19 Mars 2009 Vivre et exercer à l’étranger La vie parmi les Émiratis Isabelle Laporte Vous êtes-vous déjà demandé à quoi aurait ressemblé votre vie si vous aviez décidé d’exercer le droit à l’étranger ? Pour satisfaire votre curiosité, le Journal du Barreau vous présente une série d’avocats québécois qui sont allés voir ailleurs s’ils y étaient. Ce mois-ci : portrait de Me Hélène Mathieu, avocate et entrepreneure à Dubaï, ainsi que membre du Barreau du Québec. En 1994, Hélène Mathieu vient tout juste d’être reçue au Barreau du Québec quand un ami lui propose un poste de six mois à Dubaï. Plutôt aventureuse, elle accepte, sans trop connaître l’emplacement exact de son nouvel emploi. « C’est seulement après avoir raccroché le téléphone que j’ai consulté un atlas », se rappelle l’avocate. Il faut dire qu’à l’époque, l’émirat, l’un des sept composant les Émirats Arabes Unis, n’était pas aussi connu qu’aujourd’hui. Ces dernières années, dans un souci de diversification économique, Dubaï a tout mis en œuvre pour se tailler une place enviable sur le marché du tourisme de luxe. Qui n’a pas entendu parler du Burj Al-Arab, le seul hôtel sept étoiles du monde, ou du Palmier, complexe résidentiel haut de gamme construit sur une île artificielle ? Les Arabes ont beaucoup de respect pour tout professionnel qui connaît son affaire, sans égard à son sexe, estime la juriste, âgée de 39 ans. D’ailleurs, aux Émirats Arabes Unis, le ministre du Commerce extérieur est une femme. L’an dernier, le pays a nommé sa première femme juge. Et près du quart des membres du Conseil national fédéral (organe législatif des EAU) sont de sexe féminin. Cela dit, à Dubaï, le bateau est déjà parti, souligne M e Mathieu à l’intention de ses collègues qui songeraient à s’expatrier au soleil. Selon elle, il faut regarder du côté d’autres pays en émergence, plus prometteurs. Elle-même est actuellement en pourparlers pour étendre sa pratique au Qatar, à Oman et en Arabie saoudite. Le destin récompense son audace : trois jours après son arrivée, Hélène Mathieu rencontre son futur époux, originaire de Syrie. Puis, en 1997, après un an d’effort, la diplômée de l’Université McGill marque l’histoire en devenant la première Occidentale à obtenir l’autorisation d’ouvrir un cabinet d’avocats à Dubaï. Bel exploit, surtout qu’elle n’avait même pas 30 ans ! Aujourd’hui, son bureau compte six juristes, dont son mari. Attention aux mirages, ajoute-t-elle. Même s’il y a beaucoup d’argent ici, il ne tombe du ciel pour personne. Il faut faire ses preuves et compter un minimum de trois ans avant qu’une affaire devienne rentable. « Alors, quand je rencontre des gens d’affaires qui viennent ici quelques jours, je leur suggère de travailler surtout leur bronzage, s’amuse Me Mathieu. Ils auront plus de chances de repartir avec des résultats ! » « Après 14 ans passés ici, je peux mettre les gens en contact et aider les entreprises étrangères à faire des affaires au Moyen-Orient. C’est un volet très passionnant de mon travail », affirme Me Mathieu. Sa pratique ayant évolué avec le pays, elle réalise des mandats variés : successions, conseils fiscaux, droit de la famille et de l’immigration. La seule exception : le droit criminel. Sinon, la vie d’un expatrié aux Émirats n’exige pas nécessairement une grande adaptation culturelle. « On n’est pas en Iran, donc pas besoin de se voiler », précise Me Mathieu. Certes, se promener en mini-jupe pendant le ramadan serait grossier, mais pas un motif d’emprisonnement ! 20 Mars 2009 En décembre dernier, Me Mathieu et son époux ont accueilli leur deuxième enfant, Karim Alexandre. Sûrement un futur polyglotte, comme sa sœur, qui parle couramment l’arabe, le français et l’anglais, et qui étudie le mandarin dans une école chinoise depuis deux ans déjà. La petite Jana a de qui tenir pour les langues. Sa maman, qui a appris l’arabe par plaisir, le parle aujourd’hui sans accent, tant et si bien que les gens pensent souvent qu’elle vient du Liban ou d’un autre pays arabophone ! « La connaissance de la langue locale m’ouvre des portes, mais en général, on peut très bien se débrouiller juste avec l’anglais et le français », remarque l’entrepreneure. Au milieu des années 1990, la guerre du Koweït était encore fraîche dans l’esprit des gens, et bien peu faisaient de distinction entre les pays du Moyen-Orient. « Des amis m’ont dit que je devrais me voiler et qu’on lapidait les femmes sur la place publique », sourit Me Mathieu. Peu rassurée, elle a été malade tout le long du trajet vers l’aéroport. Il est intéressant de savoir que dans le monde arabe, une bonne partie du travail des avocats s’effectue en coulisse. « Quand on négocie des affaires, c’est très mal vu d’arriver d’emblée avec son conseiller. Ça éveille la méfiance de l’autre partie, explique-t-elle. Il faut absolument éviter de donner l’impression qu’on ne fait pas confiance. » Ironiquement, elle-même et sa fille Jana, 7 ans, adorent le froid. « Quand on passe Noël au Québec, ma fille skie à moins 25 et rit de son grand-père qui trouve qu’on gèle », dit Me Mathieu. Pour elle, le gros avantage du Moyen-Orient est sa luminosité. « C’est ce qui me manquerait le plus si je déménageais ailleurs. » Me Hélène Mathieu « Pour le reste, des machos, il y en a partout. Pour ma part, je considère qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénients à être une femme ici. Par exemple, dans les ministères, je n’attends jamais. Parce que je suis une femme, je peux passer directement au comptoir », ajoute-t-elle. L’été à Dubaï, il fait chaud ! Jusqu’à 50 degrés ! « Même en jouant en soirée, on peut tordre son chandail après une demi-heure de tennis », illustre M e Mathieu. Par contre, l’hiver, la température se maintient autour de 20 degrés. Plutôt confortable ! Couleur locale : • La semaine de travail est du dimanche au jeudi. • Aucun impôt. En revanche, le coût de la vie est élevé. • Un inconvénient : « Quand on veut se rendre quelque part, il faut prendre en considération l’heure et le sens de la circulation », note M e Mathieu. Alors que l’émirat ne comptait que 700 000 habitants en 1995, il en compte aujourd’hui plus de 1,2 million. Le Journal Barreau du Québec Minorités visibles, autochtones et personnes handicapées Des statistiques intéressantes Johanne Landry L’exercice d’inscription annuelle 2008 a fait l’objet d’une première : celle d’y inclure des questions pour connaître le nombre et le profil des membres de trois groupes : minorités visibles, autochtones et personnes handicapées. Une geste innovateur que peu de Barreaux canadiens ou d’ordres professionnels québécois ont posé jusqu’à maintenant. Même s’il s’agissait de questions facultatives et qu’il soit impossible de déterminer quelle proportion des avocats issus des trois communautés ont préféré ne pas y répondre, plusieurs l’ont fait – en toute confidentialité – et les données recueillies ont permis de tracer le portrait assez révélateur de la situation, selon Me Fanie Pelletier, conseillère à l’équité du Barreau du Québec. Ainsi, 751 personnes se sont manifestées comme étant du groupe des minorités visibles, soit 3 % de l’ensemble des membres du Barreau. Selon le recensement 2006 de Statistique Canada, ces personnes représentent 9 % de la population. « On pourrait donc conclure, commente M e Pelletier, que les minorités visibles sont sous-représentées parmi nous. Ce qui confirme une hypothèse que nous avions déjà formulée. Il est toutefois intéressant de dresser un portrait type : des femmes, pour 60 %, moyenne d’âge 36 ans, majoritairement au Barreau de Montréal. » Parmi les minorités visibles, les deux groupes les plus représentés sont les « Nord-Africains ou Arabes » (27 %), ainsi que les « Noirs » (25 %). Les groupes les moins présents dans la communauté des avocats sont les « Latino-Américains » (7 %), ainsi que les « Chinois » (6 %). Il est à noter que les groupes de minorités visibles listés sont les mêmes que ceux utilisés par Statistique Canada afin de permettre les comparaisons. « J’ai été toutefois confortée de constater que les personnes issues des minorités visibles se répartissent dans les différents milieux de travail dans des proportions relativement semblables à l’ensemble des avocats. Une exception notable cependant, seulement 3 % des membres s’étant identifiés « Noirs » travailleraient au sein des cabinets de dix avocats et plus », ajoute Me Pelletier. Soixante-dix-huit personnes se sont inscrites comme étant d’origine autochtone, desquelles on dénombre également une forte proportion de femmes, âge moyen de 40 ans, également présentes dans tous les milieux de travail. À la différence des minorités visibles, on retrouve ces personnes davantage réparties dans les différentes régions du Québec. Enfin, 99 membres du Barreau se sont déclarés comme des personnes handicapées, selon une définition très large qui incluait un handicap visible ou non sans aucun détail sur le type de limitation physique ou autre. « Ce groupe diffère des deux autres, poursuit M e Pelletier, en ce qu’il est davantage composé d’hommes dont la moyenne d’âge est 48 ans et plus intensément présents au gouvernement. » Le Journal Barreau du Québec Coup d’œil sur les groupes minoritaires au sein du Barreau du Québec Ensemble des membres Minorités visibles Autochtones Personnes handicapées 22 575 751 78 99 Proportion de femmes 46 % 60 % 54 % 37 % Âge moyen 44 ans 36 ans 40 ans 48 ans Nombre Milieux de travail (basé sur une classification approximative) À l’emploi du gouvernement 24 % 22 % 23 % 37 % Petits cabinets et solo 30 % 27 % 31 % 23 % Cabinets de 10 avocats et + 13 % 10 % 13 % 9% À l’emploi d’une entreprise 9% 13 % 5% 6% Barreaux de section Montréal 55 % 75 % 31 % 45 % Outaouais Moins de 1% 8% 15 % 21 % Québec 16 % 6% 18 % 11 % Autres 29 % 11 % 36 % 23 % 21 Mars 2009 Jeune Barreau L’art de développer sa clientèle Emmanuelle Gril Développer sa clientèle, c’est bien davantage que de distribuer sa carte professionnelle dans des cocktails ! Voici quelques conseils de pro pour dénicher de nouveaux clients, mais aussi les garder. Le conseil le plus fréquent en matière de développement de la clientèle consiste à réseauter. Ce faisant, on étend son réseau de contacts et on a donc accès à un plus grand nombre de clients potentiels. Adhérer à la Chambre de commerce de sa localité est bien sûr une façon de procéder, mais ce n’est pas la seule. Ainsi, comme l’indique Me Philippe-André Tessier, président de l’Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM), on peut aussi siéger au conseil d’administration d’un organisme sans but lucratif. « C’est l’occasion de se faire voir et de se faire connaître. C’est d’autant plus intéressant que l’on pourra y nouer des liens avec d’autres professionnels, dans un contexte où l’on nous voit à l’œuvre. Ce n’est pas juste un échange de cartes professionnelles, comme cela se fait dans le cadre d’un cocktail. Les autres participants du CA nous voient travailler, le contact établi est donc plus positif. » L'AJBM a d’ailleurs mis sur pied un programme qui permet aux avocats membres de s’engager au sein du conseil d’administration d’un OSBL ou d’être seulement des observateurs s’ils préfèrent cette formule. L’essentiel est de trouver la méthode qui convient à chacun, plutôt que d’investir du temps dans une activité que convient mal à la sa personnalité et qui risque de ne rapporter que de maigres résultats, si résultats il y a ! », ajoute-t-elle. Pour fidéliser ses clients, Me Tardif fait valoir que donner des conférences auprès d’eux peut être une bonne méthode. Elle souligne également que dans les grands cabinets, les jeunes avocats devraient faire un effort tout particulier pour conserver les clients déjà existants du bureau. Il est en effet souvent plus facile de fidéliser une clientèle que d’en développer une nouvelle, surtout compte tenu de l’envergure des clients recherchés par les grandes firmes et de la difficulté d’avoir accès aux hauts dirigeants des entreprises. En renforçant la loyauté du client et en préparant ainsi la relève, on réduit le risque que le cabinet perde un client une fois l’avocat responsable du dossier, parti à la retraite par exemple. « Il est nécessaire d’établir un bon contact et un lien de confiance avec le client, afin que celui-ci ait envie de demeurer avec nous », illustre-t-elle. De plus, le Comité de développement professionnel de l’AJBM organise de nombreuses activités, notamment du « speed réseautage » avec d’autres associations Selon elle, le fait d’être reconnu comme un expert dans son domaine aide également de jeunes professionnels (comptables, conseillers en ressources humaines, etc.). à attirer la clientèle. « Faire des études à l’étranger, rédiger des articles, par exemple, Ce comité supervise également divers programmes de soutien au développement peut contribuer à nous faire connaître. » des affaires conçus pour les jeunes avocats. Plan d’affaires et réseautage Se faire connaître « Pour développer sa clientèle, on peut s’impliquer dans sa communauté, dans sa Chambre de commerce, ou encore au sein de divers comités de son Association du Jeune Barreau, par exemple », conseille Me Dominique Tardif, directrice du bureau de Montréal de ZSA Recrutement Juridique. « Mais surtout, il faut faire ce qu’on aime et y aller selon ses intérêts. Ce n’est pas tout le monde qui est bon dans les cocktails ! Pour sa part, Denyse Thiffault, directrice marketing, développement d’affaires et communications dans un grand cabinet montréalais, estime qu’un client « ça ne s’achète pas, ça se gagne ! ». Mme Thiffault est particulièrement bien placée pour en parler puisqu’elle est l’auteure de l’ouvrage Marketing, communication et développement d’affaires en milieu juridique, paru l’an dernier aux Éditions Yvon Blais. Dans un premier temps, elle conseille aux jeunes avocats de préparer un plan de développement d’affaires. Dans celui-ci, on indique quels sont ses intérêts, ses forces, ses objectifs, le marché visé, la concurrence, etc. Pour être certain de s’y conformer et d’aller dans la bonne direction, elle suggère d’avoir recours à l’expertise d’un confrère expérimenté, à l’interne. Ce dernier pourrait d’ailleurs agir comme mentor ou coach. Par des rencontres régulières, il peut aider à faire le suivi sur l’avancement des démarches, et peut-être donner des conseils judicieux. En ce qui concerne le réseautage, Mme Thiffault remarque que de s’engager auprès d’un organisme peut effectivement contribuer à développer son réseau de relations et créer des occasions. « Mais pour que cela soit véritablement efficace, il est préférable de tenir compte de ses intérêts et de ses goûts personnels », ajoute-t-elle. Ainsi, un avocat passionné de hockey devrait cibler une association sportive. Il aura non seulement du plaisir à s’engager dans les activités de cet organisme, mais ce dernier sera également heureux de s’adjoindre un collaborateur enthousiaste qui connaît déjà le domaine. Elle ajoute qu’il peut aussi être utile de faire une liste de ses contacts : « On en a souvent bien plus qu’on pense. L’idée n’est pas de chercher à vendre ses services, mais plutôt de se faire connaître et de faire circuler son nom. » Ne pas oublier les clients internes Denyse Thiffault souligne que les jeunes avocats qui pratiquent au sein de cabinets privés oublient souvent que leur première source de mandats réside dans leurs confrères et consœurs. « Le développement ne se fait pas seulement à l’externe. Dans les grands cabinets, les collègues de travail sont des “clients internes” qui confient des mandats. De la même façon, dans un contentieux, ce sont les autres départements qui deviennent les clients internes. » Elle explique que c’est la raison pour laquelle il est essentiel de bâtir des relations avec ses confrères, de les écouter et de se faire connaître d’eux. Le réseau interne permettra aussi de développer le réseau de clients externes, par ricochet, au fur et à mesure que le nom et la bonne réputation du jeune avocat circulent. Fidéliser la clientèle Mais une fois que l’on a développé sa clientèle, encore faut-il la conserver ! Pour y parvenir, Mme Thiffault indique qu’au-delà des compétences techniques, l’avocat doit établir un lien de confiance avec ses clients afin que ceux-ci aient envie de demeurer avec lui et de lui confier des mandats. « Il faut créer un échange, un contact humain, et apprendre à développer une véritable “intelligence client”. » Elle entend par là qu’un juriste doit suffisamment connaître son client pour être en mesure de se mettre à sa place, de bien cibler et anticiper ses besoins. Comment y parvenir ? « La base même de la communication est l’écoute. Il faut donc écouter ce que le client a à dire, être attentif à ses problèmes, à ses attentes. On doit véritablement s’intéresser à ses affaires et à son entreprise. » Là encore, par ricochet, un client satisfait en attirera d’autres, en faisant circuler le nom de son procureur auprès de ses connaissances. 22 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Le programme de formation continue obligatoire suscite de l’intérêt à Québec SUITE DE LA PAGE 8 Les demandes de reconnaissance de formation Des participants à la conférence se sont montrés préoccupés par la gestion des demandes de reconnaissance de formation faites par les avocats, pour les activités qui n’ont pas été reconnues à la demande d’un fournisseur. Le Barreau répondra-t-il rapidement ? « Le règlement prévoit un délai de réponse maximal de deux mois, mais le Barreau s’efforcera de répondre le plus rapidement possible », indique Me Dulude. Il est à noter que l’avocat peut faire sa demande de reconnaissance après avoir participé à l’activité de formation, sans toutefois dépasser le dernier jour de la période de référence de deux ans. Me Jacques Frémont reçoit les Palmes académiques de la République de France Autres formations Un membre a demandé si le Barreau reconnaîtra des formations sur l’apprentissage de l’anglais. On ne peut pas présumer actuellement des décisions qui seront prises au cas par cas, mais on peut dire que le Barreau se montrera ouvert d’esprit, a répondu Me Lemieux. Si on a besoin de l’anglais dans le genre de pratique qu’on fait, il vaut la peine d’en faire la demande de reconnaissance au Barreau, si un dispensateur n’a pas déjà fait reconnaître une telle formation. Et les cours universitaires seront-ils reconnus ? Il y a des discussions avec les Facultés de droit à ce sujet, et plusieurs ont proposé d’élaborer des formations spécifiquement pour le programme de formation continue du Barreau, répond Me Manon Dulude. Offre de formation en région Le Barreau offrira-t-il plus de choix de formation en région ? L’offre de formation générale du Barreau sera augmentée et, soit dit en passant, on ne prévoit pas d’augmentation de tarif. Le Comité d’orientation sur la stratégie de formation se préoccupe de l’accessibilité de la formation en région. « On ne veut pas que la formation en dehors de Montréal se résume à des formations sur ordinateur, dit Me Madeleine Lemieux. On veut offrir des activités où les membres pourront interagir avec une personne-ressource. » Pour en savoir plus sur le programme de formation obligatoire, consultez la page Web www.barreau.qc.ca/avocats/formation-continue/obligatoire/index.html. Le professeur Jacques Frémont, ancien doyen de la Faculté de droit et actuel provost et vice-recteur aux affaires académiques de l’Université de Montréal, a reçu les Palmes académiques de la République de France, en janvier dernier, des mains du Consul général de France à Québec, François Alabrune. Me Frémont a été fait Chevalier de cet ordre prestigieux, fondé par Napoléon 1er en 1808, notamment pour son apport remarquable en matière de coopération internationale. Sous son impulsion, la Faculté a participé activement à la formation de juges chinois et à la mise sur pied d’un programme d’études supérieures spécialisées en Liberté de presse en démocratie. Le professeur Frémont agit régulièrement à titre d’expert sur les questions de droits de la personne, de bonne gouvernance et de démocratie auprès de différentes instances. Sur la photo (de gauche à droite) : Mireille Mathieu, vice-rectrice aux relations internationales, Me Jacques Frémont, François Alabrune, consul de France à Québec, Marcel Fournier, professeur de sociologie aussi récipiendaire des Palmes académiques, et le recteur, Luc Vinet. Le Journal Barreau du Québec 23 Mars 2009 Congrès 2009 Des rencontres privilégiées Johanne Landry FAIRE PREUVE DE LEADERSHIP Me Kathleen Weil, ministre de la Justice du Québec, ainsi que Danièle Sauvageau, personnalité du milieu sportif, confirment leur présence le jeudi 28 mai. « C’est une bonne nouvelle », se réjouit Me David R. Collier, président du comité organisateur, parlant de la présence au congrès 2009 de la nouvelle ministre de la Justice depuis décembre dernier, Me Kathleen Weil, qui est également procureure générale du Québec. « Nous sommes heureux, commente Me Collier, de lui donner l’occasion de nous adresser la parole lors des cérémonies d’ouverture, de nous parler de ses objectifs et de dessiner l’année à venir quant aux questions d’intérêt dans le monde juridique. » Sur le plan personnel, ce sera l’occasion d’un retour aux sources, souligne la ministre. « Je reviens me baigner dans le monde juridique après avoir fait plusieurs choses au cours de ma carrière. » Rappelons que Me Weil, en effet, a été, dans le milieu de la philanthropie, présidente et directrice générale de la Fondation du Grand-Montréal ainsi que, dans le milieu de la santé, directrice des relations gouvernementales et du développement des affaires de la Société internationale d’évaluation des technologies de la santé. Quelle est sa vision du leadership ? « J’ai occupé des postes que l’on décrirait associés à l’exercice du leadership. Essentiellement, le leadership, c’est vouloir s’impliquer dans un domaine d’activités pour mener à bien une vision. Dans le cadre de la conférence d’ouverture du congrès du Barreau, je parlerai du leadership en tant que ministre de la Justice. Comment je pourrais être une championne et mener les dossiers qui sont importants pour faire avancer l’accès à la justice. D’ailleurs, depuis que je suis ministre, ce thème d’exercer du leadership revient souvent. Au congrès, ce sera dans un contexte particulier, avec des collègues. » Une championne En 2002, Danièle Sauvageau était entraîneure-chef de l’équipe nationale de hockey féminin du Canada, qui a remporté une médaille d’or aux Jeux olympiques de Salt Lake City. Porte-parole officielle de l’Association canadienne des entraîneurs, elle a aussi fait partie du comité qui a obtenu la présentation des Jeux olympiques d’hiver 2010 à Vancouver/Whistler. Voilà qui est tout à fait en lien avec le thème Faire preuve de leadership, souligne Me Collier. Me Kathleen Weil, ministre de la Justice du Québec Un enthousiasme que la ministre partage. « Je suis emballée, dit-elle. Le congrès du Barreau est un événement attendu dont on me parle beaucoup, et ce sera un honneur pour moi de l’ouvrir cette année. Il s’agit là d’une des rencontres les plus importantes et les plus prestigieuses des acteurs du milieu juridique. » Danièle Sauvageau est également conférencière, très demandée d’ailleurs par des associations professionnelles et des entreprises; elle partage alors ses expériences et explique les éléments clés dans la constitution d’une équipe gagnante, dans la motivation et le succès. « Elle se base sur ses expériences professionnelles pour expliquer comment définir ses objectifs, comment les atteindre et comment travailler en collaboration avec d’autres personnes pour réussir. Nous avons donc pensé que Mme Sauvageau serait une conférencière parfaite pour notre congrès de cette année. Elle fait preuve de passion et d’une capacité d’enthousiasmer la foule. Nous attendons sa présentation avec impatience », commente Me Collier. CONGRÈS ANNUEL Centre Sheraton Montréal, 28, 29 et 30 mai 2009 24 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Bien qu’une grande partie de son parcours se soit fait dans le milieu sportif, Danièle Sauvageau entretient aussi des liens étroits avec le monde juridique. Diplômée de l’Université de Montréal et de l’Académie de police de la GRC, elle est membre du Service de police de la Ville de Montréal depuis 17 ans. L’Université Saint Mary’s lui a également décerné un doctorat honorifique en droit. « Je crois que son message sera pertinent, commente Me Collier, pour les jeunes avocats qui en sont à leurs premières années d’expérience autant que pour ceux qui ont gravi les échelons et qui exercent leur leadership au sein de leur cabinet, et pour les avocats qui participent aux activités communautaires ou politiques, entre autres. Bref, un message de leadership opportun pour tous nos membres et nous avons trouvé, en Mme Sauvageau, la personne qui répond à nos objectifs par rapport à cette conférence d’ouverture. » Ensemble, on peut aller plus loin « Seul on peut aller plus vite, mais ensemble on peut aller plus loin, c’est l’essence du message et du contenu que je livrerai lors de ma présence le 28 mai », dit Danièle Sauvageau. La conférencière considère comme un honneur et un privilège d’avoir été invitée par le Barreau du Québec. « De m’adresser, dit-elle, à des gens qui sont des modèles dans nos communautés. Je pense que nous avons, chacun d’entre-nous, des enjeux professionnels. Les exposer, y réfléchir ensemble, se demander ce qu’un avocat peut faire pour continuer à bien accomplir le travail qu’il fait présentement et chercher des façons ou des pistes pour aller plus loin. » Présence des juges Me David R. Collier, profite de l’occasion pour rappeler que le congrès du Barreau sera aussi l’occasion d’accumuler neuf heures de formation reconnues dans le cadre de la formation continue obligatoire. D’autre part, plusieurs juges participeront ou animeront différents ateliers. Le juge en chef Allan Lufty et le juge Yves de Montigny de la Cour fédérale seront de l’atelier La Cour fédérale démystifiée. Seront également présents le juge en chef J. J. Michel Robert de la Cour d’appel; le juge en chef François Rolland de la Cour supérieure; le juge en chef Guy Gagnon de la Cour du Québec, ainsi que le juge Pierre J. Dalphond de la Comment Danièle Sauvageau définit-elle le leadership ? Cour d’appel. Le juge en chef adjoint de la Cour « À partir du moment où notre succès dépend de supérieure du Québec, André Wéry, participera pour quelqu’un d’autre, lorsqu’on est supporté par les gens sa part à l’atelier sur la courtoisie professionnelle. qui nous entourent, nous sommes en position de e la contribution leadership, répond-elle. Et lorsqu’on est en position de M Collier mentionne également e de deux avocats renommés : M Rémi Bujold et leadership, on représente un modèle. La question qu’il e faut alors se poser, c’est quel genre de modèle je veux M Reynold Langlois, Ad. E, qui participeront à des être, quelle contribution je puis amener. C’est en partie ateliers sur les affaires publiques et le droit. la définition du leadership, et nous sommes tous des « Nous avons mis en place un programme de formation leaders parce que nous sommes tous des modèles pour professionnelle de première classe où chacun trouvera quelqu’un ou pour une communauté. À partir de là, des sujets qui lui sont utiles », fait valoir le président quel rôle pouvons-nous jouer dans nos communautés du comité organisateur du Congrès 2009. pour aller, justement, plus loin ? » La conférencière poursuit : « Le droit me touche et m’attire. Je suis dans la police depuis 24 ans, avec la GRC et le SPVM, enquêteurs et avocats sont des acteurs de la communauté et ils travaillent souvent en étroite collaboration. Ensemble, on peut aller plus loin, fait un lien avec le positionnement de la profession d’avocat, avec les débats, les enjeux et les défis. » Pensez à réserver votre chambre Il est possible de réserver une chambre dès maintenant au Centre Sheraton, au coût de 194 $ (occupation simple ou double, taxes non comprises). Ce tarif est valide jusqu’au 4 mai 2009. Consultez le site Web du Barreau du Québec pour en savoir davantage au sujet du Congrès 2009 : congres.barreau.qc.ca/2009/hebergement.html Pour réserver, téléphoner au 1-800-325-3535 en précisant « Congrès 2009 du Barreau du Québec ». Le Centre Sheraton est situé au 1201, boulevard René-Lévesque Ouest, à Montréal. Mme Danièle Sauvageau Le Journal Barreau du Québec 25 Mars 2009 Comité de liaison Barreau/Commission des lésions professionnelles Un ordre du jour chargé et prometteur SUITE DE LA PAGE 9 Horaires chargés et pénuries Loin des yeux, loin du tribunal Le problème des remises est aussi intimement lié à celui de la disponibilité des experts. Dans un grand nombre de dossiers, les demandes sont formulées parce que l’un ou l’autre des experts ne peut se libérer lors de l’audience. Le comité de liaison veut également s’attaquer à l’utilisation des visioconférences devant la Commission. À l’heure actuelle, elles sont de plus en plus utilisées. Mais pas nécessairement pour les bonnes raisons, selon Me Clément. Normalement, les représentants doivent fournir de nouvelles disponibilités. Bien souvent, les dates proposées sont dans plus d’un an parce que les experts ne sont pas libres avant. Mais la Commission doit normalement rendre une décision pour tout dossier dans un délai variant entre trois et neuf mois après son ouverture. « Pour un tribunal administratif, la célérité, la souplesse et l’efficacité doivent être de mise », souligne Me Clément. La Commission est jusqu’à ce jour le seul tribunal non judiciaire au Québec à être totalement régionalisé. Chacun des 15 districts de la province a un greffe et des juges qui lui sont assignés. Tel n’est pas le cas pour les médecins assesseurs. La visioconférence visait à permettre aux médecins d’assister la Commission à distance. La Commission a rédigé un document interne à l’attention des experts précisant certaines attentes envers eux. Il y est notamment question de la collaboration que ces derniers doivent offrir. Pour Me Clément, lorsqu’aucune date n’est offerte à l’intérieur de six mois, ce n’est pas de la collaboration. « Mais les parties ont tendance à toujours prendre les mêmes plutôt que d’essayer de diversifier », précise-t-il. Cependant, la problématique ne se résume pas à une affaire d’agenda trop chargé. De l’avis de Me Blouin, c’est aussi une question de pénurie. « Il y a une rareté d’experts dans certains champs de spécialités. » Ce dernier croit que la visioconférence peut résoudre en partie cette difficulté. Et d’autres moyens pourraient être envisagés. « Éventuellement, nous allons peut-être en arriver au témoignage préventif. » Pour Me Blouin, la possibilité d’avoir le témoignage de l’expert à l’avance sous forme de transcription sténographique ou d’enregistrement permettrait de régler une partie du problème. Le rôle des experts doit également faire l’objet d’une réflexion pour Me Blouin. « Certains sont encore confrontés entre la fonction de médecin traitant et celle d’expert. » Il ajoute que pour améliorer la qualité, il faudra les former pour qu’ils soient porteurs de leur expertise et pour qu’ils éclairent véritablement le tribunal, plutôt que de le confondre. 26 Mars 2009 La situation est devenue plus délicate, selon les dires de Me Clément, lorsque certains représentants sont devenus « très originaux » dans l’utilisation de la visioconférence. Dans certaines situations, des représentants ont voulu étendre l’utilisation de cette technologie pour éviter de longs et coûteux déplacements aux experts. Considérant les économies de temps et d’argent pour les parties, la Commission n’y voyait aucun problème. Mais dans certains cas, l’audience se tenait dans un district, en compagnie de tous les procureurs. Alors que le client suivait le déroulement par visioconférence dans un autre district. D’autres ont voulu présenter des preuves vidéo de la même façon, même si la clarté visuelle ne peut être garantie. La Commission aimerait mettre en place une politique pour encadrer l’utilisation des visioconférences et éviter certains dérapages. D’autres sujets pourraient également faire l’objet de travaux au courant de l’année selon Me Clément. La mise au rôle de certains types de dossiers est notamment à l’ordre du jour, comme les cas de lésions psychologiques, puisqu’ils exigent beaucoup de temps. Me Blouin pense également aux cas de maladies pulmonaires. Pour ce dernier, faire intervenir un commissaire plus tôt dans ces situations permettrait de gagner du temps devant la Commission. Le Journal Barreau du Québec Concours juridique : l’excellence à l’honneur SUITE DE LA PAGE 11 Catégorie « Manuscrit d’article juridique » : Me Pascal Fréchette Après dix ans de pratique, Me Pascal Fréchette a décidé de quitter la pratique privée pour se consacrer à la recherche. Le prix qu’il a reçu de la Fondation pour son article intitulé La qualification des contrats est donc arrivé à point nommé pour lui ! « Ce sont mes collègues universitaires qui m’ont conseillé de présenter mon texte. Remporter le prix me confirme que j’ai fait le bon choix ! », s’enthousiasme celui qui a entrepris un doctorat et qui est chargé de cours à l’Université de Sherbrooke. Il faut dire que l’article soumis à la Fondation abordait un sujet bien connu, soit celui des contrats, sous un angle moins bien connu, leur qualification. Si le Code civil du Québec établit les critères pour déterminer la nature d’un contrat, plusieurs juristes se fient plutôt à leur instinct lorsqu’ils analysent ce document juridique, indique Me Fréchette. « Un contrat pour la garde d’un animal peut tout aussi bien être classé comme un contrat de dépôt, de louage, de services ou innomé. Pourtant, on ne voit pas le raisonnement qui a mené à ce choix. » Comme il n’existait aucun guide pour déterminer exactement la nature des contrats, le chercheur s’est attelé à la tâche. Son texte, un résumé de son mémoire de maîtrise, tente d’établir un processus en cette matière. « Cela permet d’éviter la confusion dans la détermination de la nature des contrats », conclut Me Fréchette. Le concours juridique en 2009 Les membres de la profession juridique qui désirent participer au concours juridique 2009 ont jusqu’au 1er avril pour soumettre leurs textes. Pour s’inscrire, ils doivent faire parvenir six exemplaires de leur ouvrage au secrétariat de la Fondation. Cette année, les monographies et les traités seront regroupés sous une seule catégorie. Pour se qualifier, les ouvrages devront avoir été publiés en 2007 ou en 2008 et compter 300 pages ou plus. Originalité, rigueur et esprit critique feront partie des critères d’évaluation du jury. La catégorie « Nouvel auteur » récompensera, pour sa part, un professionnel du droit qui en est à sa première publication juridique datée de 2007 ou 2008. Le texte sera évalué, entre autres, selon l’intérêt du sujet, l’originalité et la rigueur dans le traitement ainsi que la qualité et l’originalité. Dans la catégorie « Manuscrit d’article juridique », le texte peut avoir été soumis pour publication, mais ne peut avoir été publié avant le 1er avril 2009. Pour plus de renseignements sur les modalités d’inscription ou sur le concours, il est possible de communiquer avec la Fondation du Barreau au 514-954-3461. De plus, toutes les informations se trouvent sur le site Internet de l’organisme, au www.fondationdubarreau.qc.ca. Le Journal Barreau du Québec 27 Mars 2009 D’une couverture à l’autre Conseils d’un jeune avocat à ses pairs Rollande Parent Me Louis-Thomas Deschênes propose aux jeunes avocats de le suivre sur des sentiers trop peu explorés : au nombre de ceux-là, les principes de l’art de la guerre et la détection du mensonge chez un témoin. Dans L’Apprenti-juriste : Réussir son entrée dans la profession, l’auteur fait d’une pierre deux coups. Il présente les diverses techniques de recherche juridique et explique comment mener l’évaluation d’un litige, les négociations, la rédaction et la plaidoirie. Il propose ensuite théories et concepts tirés des univers de la communication, de la psychologie, voire de la sociologie, qui fournissent au jeune avocat les outils dont il a besoin pour affronter avec brio des collègues plus expérimentés. Cette partie lui tient particulièrement à cœur. « C’est le type d’informations que j’aurais aimé avoir lors de mes études au Barreau. » Les canaux de communication La profonde conviction de M e Deschênes est celle-ci : il existe des outils à l’extérieur du domaine juridique qui peuvent aider les avocats dans leur travail en les faisant sortir intelligemment des sentiers battus tout en leur permettant de gagner des galons auprès de leurs clients. «Si un témoin est visuel, faites-lui décrire ce qu’il a vu; s’il est auditif, ce qu’il a entendu; s’il est kinesthésique, ce qu’il a ressenti. Parlez le même langage que votre témoin », recommande Me Deschênes. « Si vous êtes en train de perdre votre témoin et que vous le savez visuel, sortez des photos; s’il est auditif, lisez un enregistrement ou un écrit à haute voix. Pour le kinesthésique, racontez quelque chose de douloureux ou de triste », renchérit-il. Sa deuxième certitude est que le développement des habiletés nécessaires à l’exercice du droit peut se faire rapidement et compenser le manque d’expérience. De quoi nourrir la confiance des jeunes avocats qui peinent à trouver leur rythme de croisière, à établir leur crédibilité ou simplement à être pris au sérieux. « N’écoutez pas ceux qui vous dénigrent », leur conseille-t-il. Partie d’échecs D’entrée de jeu, l’auteur compare le travail des avocats de litige à une partie d’échecs au cours de laquelle chacun déplace ses pièces pour faire valoir les droits de son client respectif. Ainsi, dans un dossier, quand les deux parties s’affrontent pour conserver des acquis, reprendre son dû ou gagner un trésor, Me Deschênes suggère de puiser dans L’Art de la guerre, de Sun Tzu, où les principes développés 500 ans avant Jésus-Christ pourraient être d’un grand secours. Par exemple, celui portant sur l’importance de connaître son ennemi et de se connaître soi-même. Il ajoute que plus on connaît la partie adverse, l’avocat et son client (caractère, état de leurs finances, objectifs et moyens), meilleures sont les chances de vaincre. Il recommande au jeune avocat de faire le même exercice pour lui-même et son client. Il déplore que cette étape soit généralement négligée. Elle pourrait pourtant être salutaire, ne serait-ce que parce ce qu’elle permet de prendre en compte tous les faits du dossier, surtout ceux qui jouent en sa défaveur. Un avocat averti en vaut deux. Une fois la bataille engagée, Me Deschênes considère que tout l’art de la guerre est de savoir accélérer un dossier ou le ralentir. Il fait remarquer que les bons avocats ralentissent les dossiers difficiles dans l’espoir que le temps amènera des circonstances ou des idées gagnantes. Ces mêmes avocats accélèrent les bons dossiers pour forcer la partie adverse à régler le plus rapidement ou pour obtenir une décision sans laisser la chance à l’autre avocat de trop réfléchir. Il signale que pour savoir s’il faut accélérer ou ralentir un dossier, l’évaluation de départ est primordiale. Sur les traces de Carnegie L’auteur emprunte également à la théorie des trois canaux de communication pour développer des techniques gagnantes au moment des interrogatoires et des contre-interrogatoires. Le témoin visuel, le témoin auditif ou encore le kinesthésique réagissent différemment aux questions. L’avocat cherchera donc à situer le témoin, à identifier à quel groupe il appartient en portant attention à sa tenue vestimentaire, à sa façon de s’exprimer, de bouger, de regarder ou non son interlocuteur. La détection du mensonge Pas moins de huit pages sont consacrées à la détection du mensonge chez un témoin. L’auteur y expose les diverses techniques à connaître et les observations à faire, et signale au départ que mentir demande un effort supplémentaire qui force le témoin à se concentrer. Il en résulte chez certains un changement dans la physionomie, un ralentissement du débit, des hésitations, bégaiements ou des reprises de phrases. M e Dechênes fournit un tableau de ces changements de comportement et de leur signification possible. Il est question du lapsus, du passage d’un langage direct à indirect, de l’augmentation ou de la baisse du ton de la voix, etc. Il divulgue également les façons de mener un interrogatoire afin de tirer avantage des observations faites. « La détection de mensonge ou encore le décodage du langage non verbal sont des outils et des trucs qui marchent, et qui font vraiment de petits miracles. Je suis un autodidacte et ces matières peuvent s’apprendre en quelques mois. » La recherche juridique Les techniques de communication et de psychologie sont des compléments au travail de base de l’avocat, qui repose sur la recherche juridique du dossier à l’étude. À l’heure des banques de données et des moteurs de recherche, l’avocat fraîchement diplômé aura de bonnes chances d’avoir une longueur d’avance sur un collègue plus âgé. Sur une cinquantaine de pages, Me Deschênes multiplie les conseils et les mises en garde en matière de méthode de recherche propre à la science juridique, à la doctrine et à la jurisprudence. Il souligne l’importance d’évaluer et d’analyser en profondeur un dossier pour être ensuite en mesure de le synthétiser. Une recherche juridique solide donne un sentiment de confiance qui peut se communiquer à l’adversaire et l’inciter à régler avant l’audition de la cause. Faire en sorte d’être sûr de sa position, d’être sûr Me Deschênes n’hésite pas à puiser aussi dans l’ouvrage très connu de de soi, de ne rien négliger ou de requérir l’aide du Dale Carnegie, Comment se faire des amis. L’art de réussir dans la vie. Il retient le bibliothécaire pour identifier les documents principe voulant que rien ne sert d’irriter son interlocuteur. D’où sa recommandation pertinents sont autant de gages de succès. d’éviter de placer l’avocat de la partie adverse dans la position d’avoir à dire non. e Comment ? En amorçant les discussions sur les sujets sur lesquels il y a accord. M Deschênes avance que l’étudiant, le stagiaire et le jeune avocat qui maîtrisent les systèmes de classement des différentes banques de données et leurs moteurs de Une habileté qui vaut aussi son pesant d’or dans la vie quotidienne. recherche pourront facilement trouver un emploi rémunérateur. L’Apprenti-juriste : Réussir son entrée dans la profession. Louis-Thomas Deschênes. 2008. Éditions Yvon Blais. 28 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Éducaloi lance la version anglaise du site Carrières en justice Éducaloi lançait, en février dernier, Careers in Justice, une adaptation en langue anglaise de son site Carrières en justice. Ce nouvel outil Web s’adresse aux élèves anglophones du secondaire et vise, de façon ludique et amusante, à les intéresser à 14 carrières du monde de la justice. Le site se veut une source d’information privilégiée sur les carrières en justice pour les jeunes anglophones. Parmi celles-ci : greffier-audiencier, technicien juridique, huissier de justice, sténographe, policier… la justice est loin d’être uniquement l’affaire des avocats, des juges et des notaires ! Le site careersinjustice.qc.ca constitue également un outil d’une grande utilité pour les enseignants du secondaire qui souhaitent intégrer des activités d’orientation professionnelle ou d’éducation citoyenne à leurs cours. D’ailleurs, la section « Education activities » mettra bientôt à leur disposition des ressources pédagogiques en lien avec la justice et les informera sur les conférences et ateliers pratiques qu’offre Éducaloi sur de nombreux sujets. Pour visiter le site, en anglais ou en français : careersinjustice.qc.ca carrieresenjustice.qc.ca Le Journal Barreau du Québec 29 Mars 2009 Cause phare Les recours collectifs en environnement vont-ils se multiplier? Louis Baribeau, avocat L’arrêt Ciment du Saint-Laurent c. Barrette1 instaure l’ère de la responsabilité sans faute pour les troubles de voisinage, facilitant du coup les recours de groupes de citoyens en responsabilité environnementale contre les entreprises industrielles voisines. « Il y a un risque de recrudescence de recours collectifs au Québec dans le domaine de l’environnement », selon Me Marc-André Boutin, un des avocats du Conseil patronal de l’environnement du Québec, qui est intervenu dans ce litige. En effet, les citoyens n’ont plus à prouver que l’entreprise a commis une faute. La Cour suprême du Canada a établi que « la responsabilité pour troubles de voisinage est basée uniquement sur l’ampleur des inconvénients subis par les voisins », indique M e François Fontaine, un des avocats de Ciment du Saint-Laurent en Cour suprême. Il suffit aux citoyens de démontrer que les opérations de l’entreprise leur causent des inconvénients excessifs, c’est-à-dire dépassant la norme de tolérance normale. Quant aux entreprises poursuivies, elles ne peuvent plus se défendre en prétendant qu’elles sont de bons citoyens corporatifs, qu’elles ont respecté les lois ou la réglementation ou qu’elles utilisent les équipements les moins polluants. Aucun comportement fautif Abuser d’un droit implique un comportement particulier empiétant sur le droit d’autres personnes. Ce qui fait dire aux juges LeBel et Deschamps qu’« une dérogation à une norme de comportement est donc inextricablement liée à la notion d’abus de droit », tout comme cette dérogation est requise dans le régime général de responsabilité civile. Ils en concluent que le propriétaire causant des inconvénients excessifs sans avoir un comportement fautif ne peut pas être tenu responsable d’abus de droit. La responsabilité pour troubles de voisinage Le troisième et dernier régime de responsabilité découle de l’article 976 C.c.Q. prévoyant que « les voisins doivent accepter les inconvénients normaux du voisinage qui n’excèdent pas les limites de la tolérance qu’ils se doivent, suivant la nature ou la situation de leurs fonds, ou suivant les usages locaux ». Plusieurs raisons font pencher la Cour suprême en faveur de l’application exclusive de ce régime aux troubles de voisinage. D’abord, ce régime été reconnu par la jurisprudence avant l’adoption de l’article 976 en 1994 dans le nouveau Code civil. Les commentaires du ministre de la Justice lors de la présentation en chambre du nouveau Code expriment son intention de codifier cette jurisprudence à l’article 976. Après 1994, la Cour d’appel du Québec a hésité à reconnaître ce principe de responsabilité sans faute pour les troubles de voisinage, mais la doctrine est majoritairement favorable à cette idée. Ciment du Saint-Laurent a eu la permission de s’installer à Beauport dans la région de Québec vers 1955 en vertu d’une loi spéciale qui l’obligeait à « employer les meilleurs moyens connus pour éliminer les poussières et fumées ». Après le début des opérations de la cimenterie, des résidents du secteur se plaignent de retombées de poussières, de bruit, d’odeurs nauséabondes de soufre, de fumée et de ciment. Ils ne peuvent pas jouir pleinement de leur résidence et ils doivent nettoyer fréquemment leurs voitures, maisons et meubles de jardin. En 1994, deux résidents finissent par intenter un recours Par ailleurs, l’article 976 a été inséré dans le livre sur les biens du Code civil du Québec plutôt que dans le livre sur les obligations, ce qui « confirme une intention collectif en dommages et intérêts contre la cimenterie pour troubles de voisinage. législative de séparer les rapports de voisinage des règles générales relatives aux Le tribunal de première instance ne peut pas reprocher un comportement fautif à obligations et du régime général de la responsabilité civile », écrivent les juges LeBel Ciment du Saint-Laurent. Car l’entreprise respecte la loi spéciale de 1955, ayant et Deschamps. L’article 976 côtoie d’autres dispositions établissant des régimes de investi des millions dans les meilleurs systèmes disponibles pour limiter ses responsabilité sans faute, comme celui qui s’applique au propriétaire subissant des émissions et les ayant maintenus en bon état de fonctionnement comme l’exige la dommages parce qu’il est tenu d’accorder un droit de passage. réglementation. De plus, des tests montrent qu’elle respecte les normes légales d’émissions de contaminants. Le premier juge rejette donc toute responsabilité de De plus, en droit civil français et en common law canadienne, les troubles de l’entreprise selon le régime général de responsabilité civile. Cependant, il ordonne à voisinage sont sujets à un régime de responsabilité fondé sur le dommage subi l’entreprise de casser sa tirelire pour indemniser les résidents lésés en se fondant plutôt que sur la faute. « En dernier lieu, il importe de constater que la sur un régime de responsabilité sans faute spécial pour les troubles de voisinage reconnaissance d’une responsabilité sans faute favorise des objectifs de protection lorsque les voisins subissent des inconvénients excessifs. La cause est portée de l’environnement, font valoir les deux juges. En particulier, cela renforce devant la Cour d’appel du Québec, puis en Cour suprême du Canada, qui confirme l’application du principe pollueur payeur sur lequel la Cour s’est déjà2penchée dans l’affaire Cie pétrolière Impériale ltée. c. Ministre de l’Environnement . la décision et l’approche du juge de première instance. Les juges Deschamps et LeBel concluent : « Le droit civil québécois permet donc de Le régime général de responsabilité reconnaître, en matière de troubles de voisinage, un régime de responsabilité sans Les juges Louis LeBel et Marie Deschamps, qui ont rédigé les motifs unanimes de faute fondé sur l’article 976 C.c.Q. et ce, sans qu’il soit nécessaire de recourir à la la décision de la Cour suprême, passent en revue les différents régimes de notion d’abus de droit ou au régime général de la responsabilité civile ». Selon eux, responsabilité civile pouvant s’appliquer aux troubles de voisinage, en commençant l’article 976 « encadre le résultat de l’acte accompli par le propriétaire plutôt que par le régime général de responsabilité codifié à l’article 1457 C.c.Q. Cette son comportement ». disposition prévoit que « toute personne a le devoir de respecter les règles de conduite qui, suivant les circonstances, les usages ou la loi, s'imposent à elle, de Cette jurisprudence incitera les entreprises à prendre au sérieux les plaintes de leurs manière à ne pas causer de préjudice à autrui ». voisins, par exemple, en prenant l’initiative de mettre sur pied un comité de citoyens pour bien les informer sur ses opérations industrielles, ce qui est une bonne La preuve d’un comportement fautif est essentielle à l’application de ce régime stratégie pour prévenir les litiges environnementaux, selon Me Marc-André Boutin. général de responsabilité civile. La constatation de dommages ou inconvénients, même anormaux, ne suffit pas, selon les deux juges. On ne sait pas comment les tribunaux appliqueront au cas par cas ce principe de responsabilité sans faute. La décision de la Cour suprême n’établit pas de critères Le régime de l’abus de droit pour déterminer ce qui est un inconvénient excessif. « La question des inconvénients Le deuxième régime de responsabilité est l’abus de droit; en l’espèce, il s’agit de excessifs donnera lieu à des discussions sur les faits, souligne M e Jacques l’abus du droit de propriété. Ce régime est codifié à l’article 7 prévoyant que Larochelle, avocats des résidents dans cette affaire. Cette notion est aussi difficile à « aucun droit ne peut être exercé en vue de nuire à autrui ou d'une manière appliquer que la notion de faute. » excessive et déraisonnable, allant ainsi à l'encontre des exigences de la bonne foi ». 1 2 30 Mars 2009 2008 CSC 64. [2003] 2 R.C.S. 624. Le Journal Barreau du Québec Le nouveau régime québécois des sûretés sur les valeurs mobilières Modifications importantes au Code civil SUITE DE LA PAGE 7 3° lorsque la sûreté porte sur des titres intermédiés se trouvant dans un compte de titres, la loi applicable sera celle qui a été désignée par les parties à la convention de compte comme devant régir cette convention; l’absence de désignation déclenchera l’application d’autres règles de la loi applicable. Le rang de l’hypothèque Recours En général, la date d’opposabilité aux tiers d’une hypothèque établit son rang et ce, quel que soit le mode de publicité utilisé (inscription ou dépossession). Selon le Code civil, la dépossession n’entraîne pas automatiquement une superpriorité : une hypothèque publiée par inscription prend rang avant une autre hypothèque subséquemment publiée par dépossession. La LTVM déroge aussi au régime général de l’hypothèque en ce qui a trait aux recours du créancier hypothécaire. Sous le régime général, un créancier hypothécaire ne peut normalement vendre de gré à gré des biens hypothéqués, sans avoir donné le préavis requis par le Code et sans avoir obtenu le délaissement des biens; de plus, ce Droit transitoire pouvoir de vendre de gré à gré n’est accordé que si Lors de changements législatifs semblables, on l’hypothèque porte sur des « biens d’une entreprise ». considère généralement que la validité de la sûreté Le Code civil accorde maintenant des pouvoirs de restera régie par la loi en vigueur au moment de la vente plus étendus au titulaire d’une hypothèque sur constitution de la sûreté alors que son opposabilité aux des titres visés par la LTVM10, même si ceux-ci ne sont tiers et son rang seront régis par la loi en vigueur au moment où ces questions se soulèvent (p. ex., au pas des biens d’une entreprise : moment de la faillite du constituant). La LTVM • si cela a été convenu entre le constituant et le comporte des dispositions visant à atténuer l’effet de créancier, ce dernier peut procéder lui-même à une ces principes sur des sûretés consenties antérieurement. vente, sans être tenu de respecter les exigences Ces règles transitoires ne traitent toutefois pas d’un applicables aux recours hypothécaires; changement de rang pouvant survenir en raison de • les titres hypothéqués doivent cependant être l’entrée en vigueur de la LTVM. Ainsi, un créancier qui négociables sur « une bourse ou les marchés de a obtenu la maîtrise de titres intermédiés prendra rang capitaux » si le créancier n’en avait pas la maîtrise. avant le titulaire d’une hypothèque sans dépossession inscrite avant l’obtention de cette maîtrise et ce, même Loi applicable si l’inscription a eu lieu avant l’entrée en vigueur du Les dispositions résumées précédemment reçoivent nouveau régime. application dans la mesure où le droit québécois régit la situation considérée. 1° le créancier qui a obtenu une dépossession par maîtrise prend rang avant tout autre créancier qui n’a pas la maîtrise; 2° le créancier qui a obtenu une dépossession matérielle sans maîtrise (qui n’est possible que pour des valeurs avec certificats) prend rang avant le créancier qui détient une hypothèque simplement publiée par inscription au RDPRM; 3° le créancier d’une hypothèque sans dépossession devenue opposable aux tiers par inscription au RDPRM prend rang en dernier lieu. L’ordre temporel conserve cependant son importance à l’intérieur d’une même catégorie hiérarchique. Entre deux titulaires d’hypothèques publiées uniquement par inscription, la règle générale du Code civil continuera à recevoir application et celui dont l’hypothèque a été publiée en premier aura priorité. Il serait exceptionnel que deux créanciers aient obtenu la maîtrise; si, malgré tout, une telle situation se produisait, la priorité sera accordée au créancier ayant acquis la maîtrise en premier, sauf que l’on accordera préséance à celui qui a obtenu la maîtrise d’un titre intermédié en devenant titulaire du compte. Les règles de conflits de lois ont pour but d’indiquer la loi qui sera applicable. Au Québec, les règles pertinentes aux sûretés nous réfèrent généralement à la loi de la situation du bien ou à la loi du domicile du constituant11. Il faut maintenant plutôt s’en rapporter aux règles de conflits particulières adoptées par la LTVM pour déterminer la loi régissant des sûretés sur des biens visés par cette loi. Sous réserve de diverses exceptions, ces règles sont les suivantes : 1° lorsque la sûreté porte sur des valeurs avec La LTVM comporte des règles de priorité particulières certificats, la loi applicable sera celle du lieu où se aux intermédiaires. Notamment, si le titulaire d’un trouvent les certificats; compte de titres auprès d’un courtier accorde à ce dernier une hypothèque sur les titres crédités au 2° lorsque la sûreté porte sur des valeurs sans certificat, la loi applicable sera celle de l’État de constitution de compte, l’hypothèque du courtier prendra rang avant l’émetteur ou, le cas échéant, du lieu de son siège toute autre hypothèque grevant les titres, quel que soit social si l’émetteur est constitué en vertu d’une loi le moment où cette autre hypothèque a été publiée. fédérale d’un pays dont le droit des sûretés relève de ses unités territoriales (notamment, le Canada); Avis aux membres Notice for the members Publication préalable des modifications aux Règles des Cours fédérales Pre-publication of Proposed Amendments to the Federal Courts Rules (jugement et procès sommaires) (Summary Judgment and Summary Trial) Je vous informe que les modifications proposées aux Règles des Cours fédérales concernant le jugement et procès sommaires ont été publiées au préalable dans la Partie I de la Gazette du Canada, édition du 24 janvier 2009 : www.canadagazette.gc.ca/partI/ 2008/20090124/html/index-f.html I wish to inform you that the proposed amendments to the Federal Courts Rules regarding summary judgment and summary trial were pre-published in the January 24, 2009 issue of Part I of the Canada Gazette: www.canadagazette.gc.ca/partI/2008/ 20090124/html/index-e.html Vous pouvez présenter des observations au sujet de projets des règles dans les soixante jours suivant la date de la publication au préalable en les adressant à Mme Chantelle Bowers, secrétaire du Comité des règles des Cours fédérales, au 613-995-5063, ou par courrier électronique à [email protected]. You may make representations with respect to the proposed Rules within sixty days following the date of pre-publication by addressing them to Ms. Chantelle Bowers, Secretary to the Federal Courts Rules Committee at 613 995-5063 or by e-mail at [email protected] John D. Richard Juge en chef de la Cour d’appel fédérale Président du Comité des règles des Cours fédérales 26 janvier 2009 John D. Richard Chief Justice of the Federal Court of Appeal Chair, Federal Courts Rules Committee January 26, 2009 Le Journal Barreau du Québec 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 L.Q. 2008, c. 20. Voir le Décret 30-2009 publié le 16 janvier 2009 dans la Gazette Officielle du Québec. LTVM, art. 23. LTVM, art. 24. LTVM, art. 25. LTVM, art. 26. Voir la modification apportée par la LTVM à l’article 2702 C.c.Q. Cette modification écarte l’arrêt Caisse populaire de Val-Brillant c. Blouin, [2003] 1 R.C.S. 666 dans lequel la Cour suprême avait décidé qu’une créance non susceptible d’être détenue physiquement pouvait néanmoins faire l’objet d’un gage en droit québécois; cette conclusion n’est en général plus d’actualité depuis le 1er janvier 2009, sauf si la LTVM s’applique. Art. 2714.1 C.c.Q. Voir le nouvel article 2759 C.c.Q. Art. 3102 et 3105 C.c.Q. Avis de nomination Le Barreau du Québec a le plaisir d’annoncer la nomination de M e Laurent Fafard au poste d’avocat au Service aux membres En plus d’être titulaire d’un baccalauréat en droit de l’Université de Montréal, il termine présentement un diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion et préside l’Association des étudiants au diplôme d’études supérieures de HEC Montréal. Photo : Jacques Pharand La LTVM a modifié ces règles. Le rang des hypothèques portant sur des titres visés par cette loi obéit à une hiérarchie différente : Au cours des années précédentes, il a occupé les fonctions de secrétaire-trésorier au sein de l’Association des étudiants en droit de l’Université de Montréal, d’administrateur de la COOP Droit de l’Université de Montréal et de rédacteur à la Revue québécoise de droit international (RQDI). Me Fafard sera responsable notamment du Service Urgence avocat en plus d’occuper le rôle de secrétaire au sein de différents comités consultatifs du Barreau du Québec. La ligne Urgence avocat permet aux personnes, en cas d'arrestation, de contacter un avocat de sa région 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Ce service est gratuit et les personnes admissibles à l'Aide juridique sont acceptées. 31 Mars 2009 Avis aux membres Notice to members La gestion d’instance en matière civile à la Cour d’appel du Québec Case management in civil matters by the Court of Appeal (Articles 45 à 62 des Règles) (Sections 45 to 62 of the Rules) Voici un rappel concernant la gestion des dossiers d'appel. La procédure suivante s'applique : This is a reminder as to the applicable procedure for the management of cases in appeal. The progress of the file will be determined by: par le juge unique, dans les cas où il accueille une permission d'appeler et pour les appels en matière familiale dont l'inscription est déposée au cours de son affectation à titre de juge unique. Dans les cas qui s’y prêtent, le juge unique recommande la médiation; a judge, in cases where the judge grants leave to appeal, and for appeals in family matters in which the inscription is filed during the time when the judge is assigned to act alone. In appropriate cases, the judge may recommend mediation; par la formation, dans les cas où elle est saisie d'une requête quelle qu'en soit la nature. Dans les cas qui s’y prêtent, la formation recommande la médiation; a panel, in cases when it has before it a motion of any nature. In appropriate cases, the panel may recommend mediation; par le juge en chef ou le juge désigné par lui, dans tous les autres cas. Pour ces pourvois, une proposition sera faite aux avocats (ou à la partie, si elle se représente seule) habituellement dans les 45 jours de la réception de l'inscription en appel. Le juge en chef ou le juge désigné par lui proposera la médiation dans les cas qui s’y prêtent. Il pourra aussi suggérer un cheminement particulier pour le dossier. La procédure suggérée s'appliquera si les parties y agréent ou font défaut de se manifester dans le délai imparti pour donner leur réponse; en cas de désaccord, le juge en chef ou le juge désigné par lui imposera un mode de cheminement de l'affaire après la tenue d'une conférence de gestion par téléphone ou autrement. the Chief Justice or a judge the Chief Justice designates, in all other cases. For these appeals, a proposal will be made to counsel (or to a self-represented party), usually within 45 days from the receipt of the inscription in appeal. In appropriate cases, the Chief Justice or the judge the Chief Justice designates may recommend mediation. Particular management of the appeal may also be recommended, which will apply if the parties agree, or if they fail to reply within the specified time limit. In the event of disagreement, the Chief Justice or the judge the Chief Justice designates may impose a form of management of the case after a conference for that purpose has been held, whether by telephone or otherwise. Sauf pour les appels de jugement interlocutoire ou les cas d'urgence, la date d'audition sera toujours fixée par le greffe qui assurera aussi le suivi du cheminement du dossier. Except for interlocutory appeals or urgent cases, the Registry will establish the date of the hearing and ensure the progress of the file. Il sera loisible à une partie de requérir une gestion particulière de son dossier en adressant au greffe une demande détaillée à cet effet qui sera transmise au juge siégeant seul, à une formation, au juge en chef ou au juge désigné par lui selon le cas. Pour les appels de jugement rendu au terme d'un procès de longue durée où il pourrait être utile d'examiner l'étendue de la transcription des dépositions en première instance, il est recommandé aux avocats de s'adresser au greffe sans délai pour qu'en soit saisi le juge en chef ou le juge désigné par lui. Dans le cadre d'un projet-pilote instauré depuis le mois de septembre 2008, la Cour d'appel contactera automatiquement les parties dont la durée d'audition en première instance a été de dix jours et plus, et ce, afin de procéder à une gestion particulière du dossier. Si les avocats souhaitent bénéficier d'une séance de médiation judiciaire, ils peuvent également faire parvenir au greffe la demande conjointe de médiation dûment complétée. 32 A party that wishes to have particular management of a file should prepare a detailed request to that effect that, according to the circumstances, will be transmitted to a judge, a panel, or the Chief Justice or a judge the Chief Justice designates. For appeals from judgments of cases of long duration where it may be advisable to examine the extent of the transcription of evidence at trial, it is recommended that counsel inform the Registry immediately so that the Chief Justice or the judge designated by the Chief Justice may consider the matter. In the context of a pilot project initiated in September of 2008, the Court will automatically contact parties in cases in which the duration of the hearing was 10 days or more in order to ensure the particular management of the file. In the event counsel wish to participate in a judicial mediation conference, they should do so without delay by transmitting a duly completed joint request to that effect to the Registry. Il est rappelé que la procédure de gestion des dossiers n'exclut aucun recours préliminaire réservé aux parties, en particulier les requêtes pour rejet d'appel. De même, la règle prévoyant la désertion du pourvoi en cas de retard ou défaut de production du mémoire reste en vigueur et sera appliquée. This procedure for the management of cases in appeal does not exclude any preliminary recourse that the parties may invoke; including in particular motions to dismiss appeals. To the same effect, the provisions respecting the desertion of appeals in the event of a time limit not being respected, or the failure to file a factum within the prescribed time limit, remain in effect and will continue to be applied. J.J. Michel Robert Juge en chef du Québec J.J. Michel Robert Chief Justice of Quebec Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Avis aux membres La gestion d’instance en matière criminelle À compter du 1er mars 2009, dans le but de favoriser l'accès à la justice et de Pour tous les dossiers contribuer à l'amélioration de son administration en matière criminelle, les 9. À la conclusion de chaque dossier faisant l’objet d’une gestion d’instance, juges de la Chambre criminelle de la Cour du Québec à Montréal veilleront au le juge désigné remplit un rapport de gestion lequel est remis à la bon déroulement de l'instruction des dossiers pour lesquels ils sont désignés. coordonnatrice adjointe. Ce formulaire sert à évaluer l’efficacité de la gestion d’instance. Trois types de dossiers font l'objet de la gestion d’instance : A. Les dossiers dont la durée d'audition prévue est de trois jours et plus; B. Les dossiers qui, pour des raisons obscures ou inacceptables, semblent circuler dans le système depuis trop longtemps; C. Les dossiers comportant plusieurs chefs d’accusation contre plusieurs accusés représentés par plusieurs avocats. Dossiers de type A 1. 2. 3. 4. Une conférence préparatoire est fixée dans tous les dossiers d'une durée de trois jours et plus devant la juge coordonnatrice adjointe. Les avenues de disposition du dossier ou de facilitation sont explorées. La conférence préparatoire est tenue par la coordonnatrice adjointe ou, dans les dossiers qui l'exigent, reportée pour être tenue par le juge désigné. Les parties sont informées de l’identité du juge désigné et avisées que toutes les requêtes et les demandes non urgentes devront lui être soumises. Le juge désigné assumera, à compter de ce moment, l’entière responsabilité du dossier jusqu’à sa conclusion. Les dossiers faisant l’objet d’une gestion d’instance sont identifiés au nom du juge désigné au moyen d’une étampe. Ainsi, lors d’une mise au rôle devant un autre juge, celui-ci sait que le dossier en est un de gestion d’instance dont un collègue assume la responsabilité. Bien que le juge désigné assume l’entière responsabilité d’un dossier et de la gestion d’instance, ceci n’exclut pas la possibilité qu’en tout temps avant la date du procès, un plaidoyer de culpabilité puisse être enregistré devant un autre juge que le juge désigné. Dossiers de type B 5. Lorsqu’un juge identifie sur son rôle un dossier qui circule dans le système depuis trop longtemps, il en avise la coordonnatrice adjointe ou s’en saisit pour le faire progresser de façon utile. 6. Il peut s'agir, à titre d'exemple, de dossiers reportés à plusieurs reprises en raison de changements d'avocats, de défaillance dans la communication de la preuve, etc. Dossiers de type C 7. Dès l’étape de la comparution ou de l’enquête sur remise en liberté, ces dossiers sont confiés à un juge avec l'objectif de faciliter le suivi du dossier et d’éviter, lorsque la situation le permet, que plusieurs juges en soient saisis. 8. Le juge désigné peut entendre toutes les demandes de remise en liberté, suivre le processus de divulgation de la preuve et gérer la fixation de la date de l’enquête ou du procès. Le Journal Barreau du Québec 10. La gestion d’instance peut se faire en salle d'audience, mais les autres moyens de communication sont à privilégier : conférences téléphoniques, courriels, visioconférences, etc., de façon à ne pas mobiliser plus que nécessaire le temps des avocats et des juges en salle. 11. La gestion d’instance peut inclure, sans que la liste ci-dessous ne soit exhaustive: • La vérification de la disponibilité des témoins et des avocats; • La vérification de la divulgation de la preuve; • La vérification de l’échéancier des requêtes annoncées; • La vérification de l'implication au dossier, d'enfants mineurs ou de témoins vulnérables; • La nomination d'un avocat pour fin de contre-interrogatoire; • La vérification de la liste des admissions; • La vérification de la langue du procès et de la présence des interprètes s'il y a lieu; • L'ajout ou la diminution du temps d’audience; • La fixation d'une date avant la date du début du procès pour entendre une requête dont peut dépendre la suite du dossier; • La tenue d'une audience avant l'enquête préliminaire selon l’article 536.4 (1) afin de déterminer la ou les questions en litige, le nombre de témoins, les admissions ou l’entente entre les avocats avant le début de l’enquête préliminaire; • La détermination de toute question préliminaire (huis clos, interventions, objections au télétémoignage, etc.) avant le début de l'audition des témoins; • La vérification de la disponibilité des salles d'audience à vocation particulière, telles les salles 6.01 et 4.02; • La vérification du besoin, dans le cadre de l'administration de la preuve, de soutien technique et informatique (ordinateurs, lecteurs CD ou DVD, liens internet, équipement de télétémoignage) et de la disponibilité de ces équipements en temps opportun. Élizabeth Corte J.C.Q. Cour du Québec Coordonnatrice adjointe Chambre criminelle et pénale 33 Mars 2009 Lois et règlements Cette rubrique, non exhaustive, est préparée par le Service de recherche et de législation du Barreau du Québec. Pour une version plus complète : www.barreau.qc.ca/chronique/ PROJETS DE RÈGLEMENT AU CANADA LOI Code civil du Québec (1991, c. 64) RÈGLEMENT Règlement modifiant le Règlement sur le registre des droits personnels et réels mobiliers RÉFÉRENCE (2009) 141 G.O. II 23 A (n° 2 A, 09/01/14) ENTRÉE EN VIGUEUR À la date de sa publication à la Gazette officielle du Québec. OBJET Notamment, modifier le Règlement sur le registre des droits personnels et réels mobiliers par le remplacement de l’article 15.02 par le suivant : « 15.02. Les biens sur lesquels une personne physique qui n’exploite pas une entreprise peut consentir une hypothèque mobilière sans dépossession en application de l’article 2683 du Code civil sont les suivants : 1° les biens énumérés à l’article 15.01; 2° les biens précieux au sens de la Loi sur les impôts (L.R.Q., c. I-3); 3° les biens incorporels, notamment les biens qui constituent une forme d’investissement au sens de la Loi sur les valeurs mobilières (L.R.Q., c. V-1.1), les valeurs mobilières et les titres intermédiés visés par la Loi sur le transfert de valeurs mobilières et l’obtention de titres intermédiés (2008, c. 20), les instruments dérivés visés par la Loi sur les instruments dérivés (2008, c. 24), les créances, les droits découlant d’un contrat d’assurance et les droits de propriété intellectuelle, à l’exception, dans tous les cas, des biens constituant un Régime enregistré d’épargne retraite, un Fonds enregistré de revenu de retraite, un Régime enregistré d’épargne études ou un Régime enregistré d’épargne invalidité au sens de la Loi sur les impôts. » PROJETS DE RÈGLEMENTS DU QUÉBEC LOI Code des professions (L.R.Q., c. C-26) RÈGLEMENT Règlement modifiant le Code de déontologie des avocats RÉFÉRENCE (2009) 141 G.O. II 23 (n° 2, 09/01/14) COMMENTAIRES Des renseignements additionnels peuvent être obtenus en s’adressant à Me Claire Moffet, avocate au Service de recherche et législation du Barreau du Québec, 445, boulevard St-Laurent, Montréal (Québec) H2Y 3T8, numéro de téléphone : 514-954-3400, poste 3163 ou au 1-800-361-8495, poste 3163, numéro de télécopieur : 514-954-3463. Toute personne ayant des commentaires à formuler est priée de les transmettre, avant l’expiration de ce délai, au président de l’Office des professions du Québec, 800, place D’Youville, 10e étage, Québec (Québec) G1R 5Z3. Ces commentaires seront communiqués par l’Office au ministre responsable de l’application des lois professionnelles; ils pourront également l’être à l’ordre professionnel qui a adopté le règlement ainsi qu’aux personnes, ministères et organismes intéressés. OBJET Notamment, modifier l’article 3.03.04 du Code de déontologie des avocats par la suppression des mots « illégaux, » et « ou frauduleux » et par l’ajout, après le mot « injuste », du mot « ou »; et par l’ajout, à la fin, de l’alinéa suivant : « L’avocat doit, lorsque le client l’incite à l’accomplissement d’un acte illégal ou frauduleux et après l’avoir avisé du caractère illégal ou frauduleux de l’acte et de son obligation de se retirer du dossier s’il persiste, cesser d’agir pour le client. ». LOI Code des professions (L.R.Q., c. C-26) RÈGLEMENT Règlement modifiant le Code de déontologie des avocats RÉFÉRENCE (2009) 141 G.O. II 24 (n° 2, 09/01/14) COMMENTAIRES Des renseignements additionnels peuvent être obtenus en s’adressant à Me Antoine Garnier, Direction des affaires juridiques, ou à Mme Line Poitras, Direction de la recherche et de l’analyse, Office des professions du Québec, 800, place D’Youville, 10 e étage, Québec (Québec) G1R 5Z3; numéro de téléphone : 418-643-6912 ou 1-800 643-6912; numéro de télécopieur : 418-643-0973; adresse électronique : [email protected]. Toute personne ayant des commentaires à formuler est priée de les transmettre, avant l’expiration de ce délai, au président de l’Office des professions du Québec, 800, place D’Youville, 10e étage, Québec (Québec) G1R 5Z3. Ces commentaires seront communiqués par l’Office au ministre responsable de l’application des lois professionnelles; ils pourront également l’être aux personnes, ministères et organismes intéressés. OBJET Notamment, modifier l’article 4.03.02 du Code de déontologie des avocats par l’ajout, après les mots « membre du comité d’inspection professionnelle », des mots « du directeur du Service de l’inspection professionnelle ou de son adjoint. ». DÉCRETS D'ENTRÉE EN VIGUEUR DU QUÉBEC LOI Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives (2008, c. 11) RÉFÉRENCE (2009) 141 G.O. II 129 A (n ° 4 A, 09/01/14), Décret n° 938-2008 du 1er octobre 2008 portant sur l’entrée en vigueur de la loi OBJET Reporter à une date ultérieure l’entrée en vigueur du paragraphe 2° de l’article 118 et de l’article 120 de la Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives (2008, c. 11), fixée au 31 janvier 2009 par le décret n° 38-2008 du 1er octobre 2008 PROJETS DE LOI DU CANADA TITRE Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif NUMÉRO Projet de loi C-4 PRÉSENTÉ PAR La ministre d’État aux petites entreprises et au tourisme, Madame Diane Ablonczy ÉTAT Première lecture à la Chambre des communes le 28 janvier 2009 34 Mars 2009 OBJET Notamment, établir un cadre pour la régie des organisations à but non lucratif et d’autres personnes morales sans capital-actions et se fonde principalement sur la Loi canadienne sur les sociétés par actions; remplacer la constitution par lettres patentes par la constitution de plein droit en organisation; établir des normes de gestion modernes, notamment en ce qui a trait aux attributions et responsabilités des administrateurs et des dirigeants, aux moyens de défense qui leur sont ouverts, à leur responsabilité en matière financière et à la communication de renseignements; prévoir qu’une organisation a la capacité d’une personne physique et il précise ses pouvoirs, notamment ceux d’acquérir et de vendre des biens, de faire des placements, de contracter des emprunts et d’émettre des titres de créance; établir les droits des membres de l’organisation tels que ceux de voter à une assemblée, de convoquer une assemblée extraordinaire, de présenter une proposition à étudier lors d’une assemblée et d’avoir accès aux registres de l’organisation; fixer des exigences en matière d’examen financier par un expert-comptable et de renseignements à fournir, lesquelles exigences varient selon que l’organisation a recouru à la sollicitation ou non et selon ses revenus annuels; créer un recours pour les membres et autres intéressés dans le cas où l’organisation entrave l’exercice des droits de ses créanciers, administrateurs, dirigeants ou membres, ou se montre injuste à leur égard en leur portant préjudice ou en ne tenant pas compte de leurs intérêts; établir les procédures de fusion, prorogation, liquidation et dissolution de l’organisation et celles relatives à d’autres modifications de structure; moderniser le régime juridique régissant les personnes morales sans capital-actions constituées par loi spéciale du Parlement; prévoir que les personnes morales ayant un capital-actions qui sont constituées par loi spéciale du Parlement et assujetties à la partie IV de la Loi sur les corporations canadiennes ont six mois pour obtenir leur prorogation sous le régime de la Loi canadienne sur les sociétés par actions, à défaut de quoi elles sont dissoutes; apporter des modifications corrélatives à d’autres lois fédérales et prévoir l’abrogation des dispositions de la Loi sur les corporations canadiennes au fur et à mesure que les personnes morales cessent d’être assujetties aux parties de celle-ci. Le Journal Barreau du Québec Juricarrière Le Journal Barreau du Québec 35 Mars 2009 Juricarrière 36 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Juricarrière Le Journal Barreau du Québec 37 Mars 2009 Juricarrière 38 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Le Journal Barreau du Québec 39 Mars 2009 40 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Le Journal Barreau du Québec 41 Mars 2009 42 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Dans les associations Association des avocats de la défense de Montréal (AADM) Journée d’étude annuelle Date : 8 avril 2009 Lieu : Centre Sheraton de Montréal Pour informations et réservations : Mme Lyne Daigle, 514-954-3443 ou 1-800-361-8495, poste 3443, [email protected]. Pour obtenir des renseignements complémentaires sur l’ensemble des activités de l’AADM : www.aadm.ca Association internationale francophone des intervenants auprès des familles séparées (AIFI) Nouveau partenariat Un premier colloque pancanadien sur la justice familiale en français a eu lieu en novembre dernier à Moncton au Nouveau-Brunswick. Cet événement a accueilli plus de 130 participants de toutes les régions du Canada, dont une vingtaine de participants du Québec. Dans le cadre de ce colloque, l’aile québécoise de l’Association internationale francophone des intervenants auprès des familles séparées (AIFI) et la Fédération des associations de juristes d’expression française de common law (FAJEF) en ont profité pour signer une entente formelle de partenariat. Cette entente prévoit, entre autres, le transfert des connaissances et les échanges scientifiques entre leurs membres (intervenants psychosociaux et juridiques); la promotion des modes alternatifs de résolution des conflits, des activités conjointes de formation en droit de la famille et médiation ainsi que l’organisation d’une deuxième édition du colloque pancanadien sur la justice familiale en Me Louise Aucoin, présidente de la FAJEF, et Mme Lorraine Filion, présidente de l’AIFI, lors de la signature de l’entente de partenariat. français, en 2010. Association du Jeune Barreau de Montréal (AJBM) Conférence LegalIT 3.0 Date : 20 et 21 avril 2009 Lieu : Centre Mont-Royal à Montréal (métro Peel) Le plus grand et le plus important rendez-vous de l'année au Canada pour les avocats et autres professionnels du milieu juridique sur l'impact des technologies de l'information et leur potentiel pour le droit. Inscriptions et détails : www.legalit.ca - [email protected] – 514-954-3450 Volet « Vitrine technologique » gratuit. Réservez tôt. Le Journal Barreau du Québec 43 Mars 2009 44 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec TAUX D’INTÉRÊT Article 28 de la Loi sur le ministère du Revenu TAUX RÉFÉRENCE (1992), (1993), (1993), (1993), (1993), (1994), (1994), (1994), (1994), (1995), (1995), (1995), (1995), (1996), (1996), (1996), (1996), (1997), (1997), (1997), (1997), (1998), (1998), (1998), (1998), (1999), (1999), (1999), (1999), (2000), (2000), (2000), (2000), (2001), (2001), (2001), (2001), (2002), (2002), (2002), (2002), (2003), (2003), (2003), (2003), (2004), (2004), (2004), (2004), (2005), (2005), (2005), (2005), (2006), (2006), (2006), (2006), (2007), (2007), (2007), (2007), (2008), (2008), (2008), (2009), G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. G.O. I, 51, 6128 I, 13, 1484 I, 25, 2708 I, 39, 4071 I, 51, 5252 I, 12, 545 I, 25, 969 I, 38, 1436 I, 52, 2009 I, 12, 356 I, 26, 883 I, 39, 1144 I, 52, 1398 I, 13, 323 I, 26, 728 I, 39, 1140 I, 52, 1564 I, 13, 322 I, 27, 769 I, 39, 1446 I, 51, 1683 I, 12, 309 I, 26, 823 I, 39, 1137 I, 51, 1411 I, 12, 274 I, 26, 683 I, 39, 987 I, 52, 1295 I, 12, 291 I, 25, 659 I, 38, 954 I, 52, 1276 I, 13, 374 I, 26, 787 I, 39,1069 I, 52, 1450 I, 13, 382 I, 25, 760 I, 39, 1139 I, 52, 1492 I, 13, 345 I, 26, 706 I, 39, 1027 l, 52, 1320 I, 13, 314 I, 26, 634 I, 39, 961 I, 53, 1322 I, 12, 287 I, 25, 594 I, 38, 834 I, 52, 1113 I, 12, 311 I, 26, 736 I, 39, 1041 I, 51, 1342 I, 12, 303 I, 25, 583 I, 38, 854 I, 51, 1130 I, 12, 241 I, 25, 533 I, 38, 792 I, 51, 1083 10 9 8 8 8 7 9 10 9 11 12 10 10 9 10 9 8 8 8 8 8 9 9 9 10 10 9 9 9 10 10 10 10 10 10 9 8 7 7 7 7 7 8 8 7 7 7 7 7 7 7 7 8 8 9 9 9 9 9 9 9 9 8 8 7 ENTRECROISÉ 19 Le Journal Barreau du Québec % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % % DATE DE MISE EN VIGUEUR Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le Le 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er 1er janvier 1993 avril 1993 juillet 1993 octobre 1993 janvier 1994 avril 1994 juillet 1994 octobre 1994 janvier 1995 avril 1995 juillet 1995 octobre 1995 janvier 1996 avril 1996 juillet 1996 octobre 1996 janvier 1997 avril 1997 juillet 1997 octobre 1997 janvier 1998 avril 1998 juillet 1998 octobre 1998 janvier 1999 avril 1999 juillet 1999 octobre 1999 janvier 2000 avril 2000 juillet 2000 octobre 2000 janvier 2001 avril 2001 juillet 2001 octobre 2001 janvier 2002 avril 2002 juillet 2002 octobre 2002 janvier 2003 avril 2003 juillet 2003 octobre 2003 janvier 2004 avril 2004 juillet 2004 octobre 2004 janvier 2005 avril 2005 juillet 2005 octobre 2005 janvier 2006 avril 2006 juillet 2006 octobre 2006 janvier 2007 avril 2007 juillet 2007 octobre 2007 janvier 2008 avril 2008 juillet 2008 octobre 2008 janvier 2009 Journal du Barreau - Mars 2009 Rédactrice en chef Martine Boivin Journalistes et collaborateurs de la présente édition M e Louis Baribeau, M e Mélanie Beaudoin, Me Michel Deschamps, Pascal Élie, Me Frédéric Gouin, Emmanuelle Gril, M e Jean-Claude Hébert, Isabelle Laporte, Johanne Landry, M e Mathieu Lavallée, Lisa Marie Noël, Rollande Parent, Jacques Pharand, Anthony Rancourt, Alix Renaud, Me Philippe Samson, Anne-Marie Tremblay Révision linguistique et correction d’épreuves Nathalie Savard Tirage : 28 000 exemplaires Le Journal du Barreau est publié 12 fois par an. Publipostage auprès des quelque 21 000 membres du Barreau du Québec et autres représentants de la communauté juridique (magistrats, juristes, professeurs de droit, chercheurs, etc.). Afin d’assurer la protection du public, le Barreau du Québec maximise les liens de confiance entre les avocats et les avocates, le public et l’État. Pour ce faire, le Barreau surveille l’exercice de la profession, soutient les membres dans l’exercice du droit, favorise le sentiment d’appartenance et fait la promotion de la primauté du droit. Les articles n’engagent que la responsabilité de leur auteur. Le Journal du Barreau ne peut être tenu Le Journal de la communauté juridique est responsable des variations de couleur des publié par : publicités. Ces variations incluent ce qu’on Barreau du Québec nomme «hors registre». Il ne peut non plus être Maison du Barreau tenu responsable de la véracité du contenu des 445, boul. Saint-Laurent publicités. Toute reproduction des textes, des Montréal (QC) H2Y 3T8 photos et illustrations est interdite à moins d’autorisation de la rédaction en chef du Journal Directrice des communications du Barreau ainsi que de l’auteur du texte ou du France Bonneau photographe ou de l’illustrateur. La forme masculine désigne, lorsque le contexte s’y Assistante aux communications prête, aussi bien les femmes que les hommes. Virginie Savard [email protected] Changement d’adresse 514-954-3400, poste 3621 Pour les avocats ou 1-800-361-8495, poste 3621 Vous devez faire parvenir vos nouvelles coordonnées par courriel au Tableau de l’Ordre : Mise en page [email protected]. Toucan Services Marketing Les modifications seront alors automatiquement 450-724-1483 faites pour le Journal du Barreau. Pour les autres lecteurs Impression Vous devez envoyer un courriel à : Imprimerie Hebdo-Litho [email protected] en indiquant 514-955-5959 l’ancienne et la nouvelle adresses. Publicité REP Communication Télécopieur : 514-769-9490 Directrice Ghislaine Brunet — [email protected] 514-762-1667, poste 231 Représentante, Montréal Lise Flamand — [email protected] 514-762-1667, poste 235 Représentante, Toronto Diane Bérubé — [email protected] 514-762-1667, poste 232 Offres d’emploi – JuriCarrière Claire Mercier — [email protected] 514-954-3400, poste 3237 1-800-361-8495, poste 3237 ISSN 0833-921X Le Journal du Barreau (Imprimé) ISSN 1913-1879 Le Journal du Barreau (site Web) Poste publication canadienne : 40013642 Retour Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à : Journal du Barreau 445, boul. Saint-Laurent Montréal (QC) H2Y 3T8 www.barreau.qc.ca/journal RECYCLABLE (SOLUTION PAGE 47) 45 Mars 2009 Petites annonces 46 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec Solution Entrecroisé 19 Le Journal Barreau du Québec 47 Mars 2009 48 Mars 2009 Le Journal Barreau du Québec
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