Volume 1

Transcription

Volume 1
LA REVUE DES 50 ANS DE L’APDEQ
VOL. 1
La naissance et le
déploiement d’un réseau
« Aux commissaires
industriels, les
Québécois doivent une
fière chandelle. »
Cahier spécial LES AFFAIRES, 23 septembre 1989
Chers membres,
vous avez entre les mains l’une des premières actions destinées à mobiliser membres et partenaires de
l'APDEQ afin de souligner notre 50e anniversaire à sa juste mesure! La revue commémorative Cinquante
paraîtra en 2 volumes, divisés selon les grandes périodes de l'Association, soit les années ACIQ et
APDEQ. Il était incontournable d'aborder les 50 prochaines années sans avoir fait un clin d'œil aux 50
dernières, et lorsque viendra le moment de tourner ces pages d'histoire, en octobre prochain, nous
aurons donc eu la chance d'en relire ses grands moments.
Dans la présente édition, le comité 50e vous convie à un voyage dans l'histoire de l'Association. Voyage
de découverte pour les uns, de souvenirs pour les autres, mais dans tous les cas, dans un esprit de
continuité et d'évolution.
Pour ma part, vous décrire en détail les années d'existence de notre Association serait mentir quand je
n'ai même pas encore atteint cet âge vénérable. En 1990, à ma sortie de l'université, je goûtais à un
métier que je connaissais peu, celui d'agent de développement. Je savais dès lors qu'une structure en
développement économique était en place et que bien d'autres individus avant moi avaient tracé des
chemins droits et solides en termes de soutien aux entreprises au Québec. Le relire dans ces pages me
l'a confirmé.
Cette année, fêtons ensemble les développeurs économiques qui ont permis au Québec et à ses
entreprises de se positionner sur l'échiquier local, régional ou même mondial; fêtons ce que deviendra le
Québec entrepreneurial, et ce, à cause de professionnels qui continueront à s'investir dans l'un des plus
beaux métiers au monde : professionnel en développement économique. Je vous invite à demeurer à
l'affût des actions et événements spéciaux qui seront au programme cette année, et également de la
parution du prochain volume de Cinquante, en mai.
Luc Arvisais
Directeur général, CLD
Shawinigan
Président 2000-2002
Pierre Dagenais
Directeur du secteur
manifacturier, SDE Sherbrooke
Président 1991-1992
Daniel Dicaire
Directeur général, DESTL
Récipiendaire de l’Assiette
d’argent 2000
Stéphane Lalande
Directeur général, CLD des
Pays-d’en-Haut
Président actuel (2007)
Gilbert Leblanc
Commissaire industriel et
directeur, Pôle industriel, Laval
Technopole
Président du Congrès 2009
Gilles Léonard
Directeur, développement des
affaires, Investissement Québec
Représentant Partenaires
Francine Loignon
Service aux membres, ACIQ et
APDEQ de 1974 - 2003
Stéphane Lalande
Natalie Quirion
COLLABORATEURS
Guy D. Champagne
Pierre Dagenais
Bertrand Goulet
Stéphane Lalande
Francine Loignon
Réal Patry
Claude Piché
Guy Saint-Pierre
2 | CINQUANTE
RÉDACTEURS
CORRECTEURS
CONCEPTEURS
Alexandra Emond
Patrice Gagnon
Viviane Leblanc
Pour nous joindre :
APDEQ
189, rue Tupper, bureau 203-B
C. P. 297
Magog (Québec) J1X 2W8
Tel. 819 868-9778 / 1 800 361-8470
Télec. 819 868-9907
[email protected]
apdeq.qc.ca
Directrice, Service aux entreprises et
administration, Parc technologique du
Québec Métropolitain
Récipiendaire du prix Francine
Loignon-Lamarche 2008
Laurent Thauvette
Commissaire en développement
économique,
CLD Gatineau
Récipiendaire de l’Assiette
d’argent
1
24 septembre
1959
5
1972
1980
1982
1987
1987
Naissance de l’Association
des Commissaires Industriels du Québec
2
3
4
5
P. 5
Le ministère de l’Industrie et du Commerce lance le premier
Programme d’aide à la consolidation des commissariats industriels
P. 6
Le ministère signe l’entente cadre Canada-Québec
sur les parcs industriels
P. 12
Lancement du programme de formation professionnelle de l’ACIQ
P.11
Création de la fondation Horace-Boivin
P.6
Signature du protocole d’entente entre l’ACIQ et
l’Association Canadienne de développement industriel
*Légendes des photos en page 10
6
En 1979, l’ACIQ avait vingt ans et j’en avais
trente-trois. Détenteur d’une formation en
géographie économique de l’Université de
Sherbrooke et doté d’une bien modeste expérience
professionnelle de quelques années, dont quatre à
titre de « commissaire industriel » au Canadien
Pacifique puis à l’Office d’expansion économique de
la Communauté urbaine de Montréal, j’achevais mon
mandat à la présidence de l’ACIQ. C’est le souci
d’établir plus solidement notre association et de
favoriser un véritable statut professionnel aux
commissaires industriels qui m’avait amené à
m’impliquer dans l’ACIQ, d’abord comme membre
du conseil d’administration et responsable du comité
de formation professionnelle, puis comme président.
En effet, 1979 était encore l’époque des pionniers (et
de quelques pionnières) du développement
économique au Québec. Et développement
économique signifiait alors développement
industriel. Les grandes entreprises de services
publics, dont les chemins de fer, faisaient
d’importants efforts de promotion de leurs services
et des terrains adjacents à leurs voies, souvent dans
les premiers parcs industriels du Québec. Avec
Hydro-Québec et le ministère québécois de
l’Industrie et du Commerce, ces grandes entreprises
formaient, depuis le tout début de l’ACIQ, le noyau
dur et « solvable » de notre membership. C’était
l’époque des « visites de paroisse » annuelles des
commissaires industriels et de leurs officiers de
conseil d’administration pour recueillir les
contributions des entreprises locales. Dans de telles
circonstances, il ne faut pas se surprendre que la
profession ait été souvent perçue comme une
vocation missionnaire plutôt qu’une entreprise de
développement des PME locales. Chaque nouveau
président de l’ACIQ faisait aussi son pèlerinage
annuel à Québec pour convaincre le (ou la) ministre
de l’Industrie et du Commerce de reconduire les
contributions de son ministère aux commissariats
industriels locaux ainsi qu’à l’ACIQ. Comme
plusieurs des organismes qui la composaient, notre
Association professionnelle connaissait alors des
conditions financières difficiles. C’est ainsi qu’avec
l’accord de mes patrons de la Communauté urbaine
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de Montréal, l’Office de l’expansion économique a
accueilli pendant quelques années le siège social et le
secrétariat de l’ACIQ. Devenu voisin de bureau de
l’ACIQ, je pouvais consacrer plus de temps aux
affaires de notre Association, notamment à l’égard du
statut professionnel des commissaires industriels – et
je souhaite saluer ici la constance et le dévouement de
Francine Loignon, l’âme de notre secrétariat et
véritable pilier de l’ACIQ.
comme concurrentes en matière de développement
économique régional.
Claude Piché, en 1989
Si la question d’une formation adaptée à la nouvelle
fonction de commissaire industriel commence à
trouver réponse avec la participation d’institutions
régionales très proactives, la reconnaissance
professionnelle du commissaire industriel était loin
d’être acquise. Au Québec, c’est l’Ordre des
Professions qui encadre l’établissement d’une
nouvelle catégorie professionnelle. Les démarches
que j’ai entreprises au nom de l’ACIQ ont été
cordialement accueillies, mais il est vite apparu
inopportun de soumettre une petite association
professionnelle de quelques centaines de membres
aux exigences et aux rigueurs d’une nouvelle
corporation professionnelle. Dans ce contexte, il
paraissait intéressant de retenir la possibilité que les
membres de l’ACIQ adhèrent en bloc à la
Corporation des Administrateurs agréés (Adm.A).
Cette éventualité a été examinée attentivement par
l’Adm.A et l’ACIQ et aurait pu constituer un jalon
important dans l’établissement de notre profession.
Une assemblée générale extraordinaire de l’ACIQ
convoquée pour en conclure a résolu dans le sens
contraire. Manque de préparation? Prématurité du
concept pour une fonction en émergence? Crainte
d’une assimilation dans le giron des Administrateurs
agréés? On aurait pu épiloguer longuement sur cet
épisode de notre vie associative. Nous avons plutôt
tourné la page et continué à travailler à la formation
professionnelle de nos membres.
Il est certainement normal qu’une profession
naissante, comme l’était la fonction de commissaire
industriel au Québec il y a maintenant cinquante ans,
ait eu du mal à être reconnue. À cette époque, les
pratiques professionnelles variaient tout autant que les
caractéristiques et les besoins des collectivités alors
qu’on débat encore de la priorité à accorder à la
prospection
d’investissements
vis-à-vis
de
l’accompagnement des PME locales. Même les
ministères et les grandes agences gouvernementales
hésitent parfois, dans la mise en place de leurs
programmes, entre ces approches encore perçues
Nos succès et nos efforts nous ont valu une
véritable reconnaissance professionnelle dans nos
milieux respectifs et l’établissement de structures
solides, financées par l’État et les milieux locaux.
Cette reconnaissance traduit la confiance de nos
concitoyens envers notre compétence et notre
détermination à servir le mieux-être et le devenir de
nos collectivités respectives, voilà une mission à la
fois lourde de sens et de responsabilités, mais aussi
porteuse de tant de satisfaction pour les
professionnel(le)s du développement économique
du Québec. Saluons ensemble les cinquante ans de
l’APDEQ!
« À l’exemple de Granby et de son maire à cette époque, monsieur Horace Boivin, plusieurs villes
et collectivités s’étaient dotées ou étaient encore en voie d’établir un commissariat industriel. Le
financement et la dotation professionnelle de ces nouvelles entités étaient souvent précaires. Des
gens de bonne foi, mais ne disposant pas nécessairement d’une formation pertinente s’efforçaient,
avec des budgets souvent trop modestes, de stimuler le développement de leur collectivité. »
- Claude Piché, membre de l’ACIQ et président en 1979
Le ministère de l’Industrie et du Commerce adoptait, en 1972, le premier programme d’aide à la consolidation des
commissariats industriels, visant à « aider financièrement et techniquement les commissariats industriels d’agglomération
ayant un potentiel industriel et commercial certain et désirant susciter sur leur territoire la mise sur pied et la croissance
d’activités créatrices d’emplois ». L’APDEQ a réussi à retracer monsieur Guy Saint-Pierre, ministre du MIC à ce moment.
Monsieur Saint-Pierre, rappelez-nous le contexte du développement économique et les attentes de votre
ministère envers les commissaires industriels :
Quelque temps avant la création du programme d’aide aux commissariats industriels, le gouvernement s’était doté de
certains outils de développement économique, dont la SDI, afin de susciter l’implantation d’entreprises au Québec. Mais
pour prolonger l’action du ministère, pour aider les municipalités dans la structuration de leurs conditions d’accueil, il fallait
des spécialistes qui connaissaient bien leur région et qui seraient aptes à bien conseiller et accompagner les investisseurs.
Des gens compétents, connaissant bien les forces et les faiblesses de leur milieu, et ce, partout dans la province. Lorsque
de nouvelles entreprises souhaitaient s’établir ici, il nous apparaissait important qu’il y ait des endroits autres que Montréal
et Québec pour les accueillir et que des gens soient responsables de mettre en valeur les qualités de chaque endroit.
À votre avis, quel élément à le plus marqué le développement économique au cours des 30 dernières années ?
Un élément qui a marqué le développement économique au Québec au cours des 30 dernières années? La mondialisation
des marchés, assurément. Et la rapidité avec laquelle les choses changent.
À droite : Guy St-Pierre reçoit MM
Doyle et Virthe, en 1973.
Source : http://bilan.usherb.ca
Ci-contre : Le ministre visite les
installations de la compagnie Manzini
Motors Ltd de St-Bruno en 1974.
Source : http://bilan.usherb.ca
5 | CINQUANTE
Réal Patry, président 1987 - 1989
- Reconduction du programme des commissariats industriels
- Ententes ACIQ - EDAC pour la reconnaissance du titre
- Partenariat ACIQ - Rhone-Alpes
Les années 1986 à 1988 furent certainement des années clés pour l’ACIQ en ce sens ou un bon nombre d’ententes furent
conclues, et j’en suis d’autant plus conscient et fier que j’étais à ce moment le premier président élu par vote universel de
notre Association. Pour ma part, le moment le plus important de mon mandat de 1987 fut sans doute la reconduction du
Programme d’aide aux commissariats industriels pour une période de 3 ans ferme. Reconnu pour mon franc parlé et mon
tutoiement amical, mais incorrigible… ce qui agaçait mes amis plus protocolaires…., j’étais tout de même parvenu à
convaincre le ministre de l’époque – M. Daniel Johnson – de considérer une entente à plus long terme. À ce moment,
comme les ententes prises entre le gouvernement et l’Association étaient reconduites une année à la fois, nous perdions
beaucoup de temps en procédures inutiles. Moins d’une semaine avant l’ouverture de notre congrès, le programme s’est
vu accorder une somme de 14 millions de dollars, un montant non négligeable encore aujourd’hui.
Un autre moment qui a encore des effets positifs aujourd’hui consiste en l’accord conclu entre l’Association Canadienne
de Développement Économique (EDAC) et l’ACIQ pour la reconnaissance du titre de développeur économique (Ec.D.).
Je me souviens qu’à ce moment que quelques commissaires industriels avaient été sollicités pour s’occuper du
développement économique dans quelques villes de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick et une des conditions était d’être
reconnu Ec.D. par l’EDAC. De là est donc née l’idée d’une unité au niveau du titre et de sa reconnaissance partout au
Canada, entente signée début 1988 à l’UQAM.
Signature de l’entente
pour la reconnaissance du titre
Enfin, en octobre 1988, la région Rhône-Alpes en France prenait pignon sur rue à Montréal, dans les bureaux de l’ACIQ. Représentant 8 départements, le
pied-à-terre de la France en territoire canadien solidifiait ainsi les liens entre la France et le Québec à travers notre Association, facilitait les transferts de
technologies et l’établissement des PME pour les deux partis et en prime, apportait un petit revenu supplémentaire à l’ACIQ. Il va de soit que je ressens une
immense fierté en regard de tout ce qui a été accompli au cours de cette période, une fierté que je partage avec un conseil d’administration très impliqué et
exceptionnel avec lequel j’ai eu la chance de collaborer. Sur ce, je souhaite longue vie au développement économique du Québec et à l’APDEQ, à laquelle je
reconnais une valeur inestimable, tout en souhaitant la présence d’au moins un membre par CLD, car pour moi, cela constitue une nécessité pour tout organisme
professionnel exerçant dans notre milieu.
Pierre Dagenais, président 1991 - 1992
Ententes Canada-Québec
Parc Industriel de Granby
6 | CINQUANTE
Définitivement, l’arrivée de l’Entente-cadre Canada-Québec de développement pour le Québec (1974-1984) et l’Entente
auxiliaire Canada-Québec sur les infrastructures industrielles (1974-1978) furent 2 éléments d’importance. En effet,
l’année 1974 constitue un autre tournant pour les développeurs économiques qu’on appelait, à cette époque,
commissaires industriels. Ces ententes-cadres furent des outils souples permettant aux deux niveaux de gouvernement
de s’entendre sur des projets à fort potentiel de développement. Même si le développement des régions en difficulté
demeure un objectif avoué, les orientations de développement ne sont plus dirigées en ce sens, mais plutôt vers le
développement des secteurs économiques à meilleur potentiel. La quote-part du gouvernement fédéral variait d’un projet
et d’une province à l’autre; au Québec, elle était de 60 % pour la plupart des ententes. Les objectifs de ces ententes étaient
très diversifiés. On retrouve des projets reliés à l’assainissement des eaux, aux infrastructures industrielles, aux
équipements publics, au développement touristique, etc. Le Québec a développé une démarche qui lui est propre en
faisant une large place aux acteurs régionaux. C’est à cette époque que presque toutes les villes et régions du Québec se
sont dotées de parcs industriels dont les infrastructures (rues, égouts, aqueducs, etc.) furent payées à 60 % par le fédéral
et 40 % par le provincial, la Ville n’ayant qu’à investir dans le terrain. Ces ententes furent l’un des plus beaux outils de
développement mis à notre disposition.
Question de se rappeler, pour certains, et de découvrir, pour d’autres, nous vous offrons l’ACIQ en photos. Comme nous
n’avions malheureusement pas la description de tous ces éléments d’archives, vous remarquerez que l’information
fournie est parfois incomplète. L’APDEQ s’en excuse et vous invite, par le fait même, à nous communiquer si vous êtes
en mesure de mettre des mots sur les évènements et des noms sur les visages non-indentifiés.
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Photo 1 - Congrès de 1969, se déroulant à l’Hôtel La Baron. Photo 2 - Congrès ayant pour thème : “Le développement économique, on s’y implique!” Photo 3 - 3 conférenciers
ou invités à un congrès avec Olivier Joly. Photo 4 - Congrès (année indéterminée) avec à l’avant-plan, monsieur Horace Boivin. Photo 5 - Symposium de 1974. Photo 6 - de gauche
à droite : Guy Hébert, un commissaire de Matane, Réal Patry, non-identifié, probablement un représentant fédéral, Jean-Jacques Cardinal, Pierre Deland, Daniel Dicaire, Gilles
Roy, Laurent Thauvette, Lise Brouilette, Olivier Joly, Yves Dallaire, Germain Simard, non-identifié, représentant provincial, Alain Trudel.
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7 | CINQUANTE
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Photo 1 - Discussion entre commissaires, probablement lors d’un congrès.
Photo 2 - Années 1986 - 1988. De gauche à droite. en 2 rangées : Non-identifié,
non-identifié, Lise Brouillette, Pierre Bélanger, Germain Simard, représentante
du MIC, membre du C.A., Raymond Gervais, René Thivierge, Guy. G. Réhaume,
Pierre Deland, Monsieur Bouffard, Alain Trudel, Yves Dallaire, Réal Patry,
Laurent Thauvette, Francine Loignon-Lamarche, Gérald Guindon, non-identifié.
Photo 3 - Table d’honneur d’un congrès.
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Photo 1 - Un peu de social entre différents commissaires lors du congrès de 1976. À l’extrême gauche, Gérald Brassard, président de l’ACIQ. À l’extrême droite, Edgar Bergeron.
Photo 2 - Années 1986 - 1988. De gauche à droite. en 2 rangées : Laurent Thauvette, Guy D. Champagne, Francine Loignon-Lamarche, Raymond Gervais, Yves Dallaire, Lise
Brouilllette et Olivier Joly. Photo 3 - Tout le monde bien concentré, au congrès de 1976, ayant pour thème “Le rayonnement économique des grands centres urbains”.
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Photo 1 - Table d’honneur du congrès de 1986. Photo 2 - 23e congrès de l’ACIQ, en 1982.
P. 3 : Photo 1 - Une partie du comité organisateur du congrès 1987. Photo 2 - Gratien Lavoie et Bertrand Goulet au congrès 1982. Photo 3 - Pierre Dagenais, Réal Patry, Gérald
Guidon et Francine Loignon au congrès 1987. Photo 4 - René Levesque et Bertrand Goulet à la table d'honneur du congrès 1982. Photo 5 - Plusieurs commissaires industriels
avec la gagnante du concours « Commissaire industriel d'un jour », se déroulant dans les écoles primaires. Photo 6 - Seconde partie du comité organisateur du congrès 1987.
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10 | CINQUANTE
ondation Horace-Boivin
Membre de l’ACIQ depuis 1973, puis membre du conseil
d’administration pendant 5 ans, je fus élu président de l’association en
1985. Cette période s’inscrivait dans la relance économique qui suivit
la quasi-récession des années 81-82. C’était l’époque d’une nouvelle
effervescence industrielle qui incita chaque région du Québec à se
démarquer dans des secteurs d’activités industrielles qui lui étaient
propres. C’était également la période des grappes industrielles avec
Gérald Tremblay. Pour répondre à ces nouvelles attentes, chaque
région se devait de soutenir ses entreprises dans l’acquisition de
nouvelles connaissances et technologies, et dans le développement
de leurs nouveaux produits et des nouveaux marchés.
Cette nouvelle donnée inspira un certain nombre d’administrateurs de
Par Guy Champagne,
président fondateur
l’ACIQ dans la recherche de nouveaux moyens qui faciliteraient
l’accès des commissaires industriels à de la formation plus poussée répondant mieux à ces nouveaux
besoins. Avec Gérald Guindon, commissaire industriel d’Acton Vale, Gilles Lavoie, représentant du MIC
à l’ACIQ, Jacques Finet d’Hydro-Québec, Gilles Roy du Groupe Mallette (devenu depuis Samson, Bélair,
Deloitte) et moi-même président de l’ACIQ, naquit l’idée d’une Fondation. La fondation était destinée à
soutenir prioritairement les commissaires industriels dont la Corporation de développement économique
était située en région ou ne disposant pas de ressources financières suffisantes pour assumer seule tous
les coûts inhérents à ces activités de formation. Notre objectif étant de récolter 1 M$ sur 10 ans, nous
nous mîmes à la recherche de généreux mécènes ayant foi dans le développement industriel des régions
du Québec. Déjà Gilles Roy et Jacques Finet faisaient appel à leur talent de représentants auprès de
leurs sociétés respectives (le Groupe Mallette et Hydro-Québec), pour les convaincre de devenir les
membres fondateurs de cette fondation.
Il importait alors de donner à notre projet un nom qui pouvait lui assurer une grande crédibilité auprès des
contributeurs majeurs que nous désirions solliciter. Granbyen d’adoption, je connaissais personnellement
Horace Boivin qui était et est encore considéré comme le pionnier et le premier modèle au Québec du
commissaire industriel. Je n’eus aucune difficulté à le convaincre de nous prêter son nom pour en coiffer
notre nouvelle Fondation. Et c’est ainsi que grâce au dynamisme et à la foi de bâtisseurs de l’époque, au
soutien technique de Francine Loignon Lamarche, nous avons su convaincre d’abord le Groupe Mallette
(Gilles Roy), Hydro-Québec (Jacques Finet), la compagnie d’assurance les Coopérants (Pierre Schooner) et la Banque Nationale (Roland Robichaud).
C’est grâce à ces dirigeants de quatre grands fournisseurs de services qui croyaient dans le rôle
important joué par les commissaires industriels, dans le développement industriel des régions, que la
Fondation Horace Boivin vit le jour. Depuis 23 ans cette dernière a permis d’offrir une formation plus
poussée et plus spécialisée pour de nombreux commissaires industriels provenant de tous les coins du
Québec et, à cette fin, la mise en place de cours de formation de calibre universitaire.
Ci-haut et ci-contre, Horace Boivin
11 | CINQUANTE
Le développement économique est un concept multiforme et fuyant. Comment
donc développer les connaissances et évaluer le mérite de celles et ceux par qui
il prend forme? Ce n’est pas l’affaire d’un seul gouvernement, encore moins
d’un seul ministre, d’un maire, d’un commissaire industriel ou d’une seule autre
personne, quelle que soit sa profession.
Le développement économique est d’abord et avant tout le résultat d’un consensus, de la vision partagée de toute une communauté. Le développement
économique est le produit d’un état d’esprit des gens d’un milieu. Comment
donc à la fois provoquer cet état d’esprit propre au développement d’un milieu
et faire en sorte qu’il se maintienne?
Rivière-du-Loup
Par Bertrand Goulet, membre de l’ACIQ de 1981 à 2005
La création des premiers commissariats industriels ou la mise en place de différents organismes dont le mandat est d’intervenir directement au chapitre du développement d’un milieu est
probablement le meilleur instrument de réponse à cette question. Pour arriver à la création de
ces structures, on a recruté des hommes et des femmes qui y ont consacré tout leur temps. On
a en quelque sorte, en incubateur, mis au monde une race nouvelle d’intervenants qu’on a
baptisés commissaires industriels, agents de développement économique et ultérieurement
professionnels du développement économique. Ces personnes désignées, enracinées dans
leur milieu, possédaient des formations et des expériences extrêmement variées, mais elles
avaient en commun un atout déterminant : celui de l’appartenance et de la connaissance de leur
communauté. Les communautés qui les formaient étaient par ailleurs disparates. De l’une à
l’autre, rares étaient celles qui se ressemblaient. On se rappellera qu’à l’époque, aucune formation spécifique liée au travail d’un commissaire industriel n’était offerte par les institutions
d’enseignement supérieur.
Voilà ce qui a alors motivé les dirigeants de l’ACIQ à organiser des rencontres annuelles
destinées d’abord à tous ceux et celles qui, au cours de la dernière année, avaient été nommés
commissaires industriels ou agent de développement. Ces rencontres avaient un triple objectif:
celui de former, d’informer et favoriser le partage des connaissances. Le commissaire industriel
ayant à intervenir à plusieurs chapitres, il fallait s’assurer qu’il connaisse les rudiments de
chacun des volets d’intervention qu’il avait à toucher. Afin d’illustrer, mentionnons :
- l’animation, la promotion, l’information, la formation (aux gens d’affaires);
- l’aide à l’entreprise et aux investisseurs (plans d’affaires, financement);
- la prospection des investissements (locaux et étrangers);
- l’implantation et le transfert d’entreprises;
- la coordination de dossiers régionaux.
Lors des premières sessions de formation, chacun de ces thèmes était abordé par des gens
d’expérience et le vécu sur le terrain était communiqué aux nouveaux du réseau. Si ces cours
ont perduré, c’est qu’ils étaient fondés sur des assises gagnantes :
- les témoignages des gens du réseau et le soutien apporté aux nouveaux;
- l’encadrement professionnel des gens du Cégep de Rivière-du-Loup;
- l’implication de l’UQAM;
- et surtout et non la moindre, l’implication d’un représentant du MIC.
12 | CINQUANTE
Photo 1 - Bertrand Goulet recevant son prix de Commissaire
industriel de l’année, en 1987, en compagnie de M. Charles
Beaulieu, sous-ministre du MIC.
Photo 2 - Des commissaires industriels, en 1984.
Le représentant du MIC, à qui je tiens à rendre hommage, est l’une des personnes les plus extraordinaires qu’il m’a été donné de côtoyer au cours de ma carrière et celle qui a le plus significativement
contribué à m’organiser alors que je débutais à titre de commissaire industriel. Je crois pouvoir affirmer
que nous sommes nombreux à partager notre reconnaissance à l’endroit de cette personne d’exception.
Le savoir, le savoir-faire et surtout le savoir être de ce représentant du MIC, sa générosité doublée d’une
simplicité hors du commun sont autant de qualités qui ont donné une énorme notoriété aux cours offerts
à Rivière-du-Loup. Son engagement comme premier coordonnateur, rôle qu’il a assumé avec brio
pendant de nombreuses années, a certes contribué au succès de ces cours.
Cette personne c’est monsieur Louis-André Lévesque appelé familièrement par les participants GrosLou ou Le Major, quel homme extraordinaire! Il a été la source de certaines anecdotes qui me reviennent
à l’esprit et que j’aimerais partager. Je vais me limiter toutefois à une seule d’entre elles, et non, je ne
parlerai pas de ses chandails aux couleurs que les participants n’ont certainement jamais oubliés!
Nous savons que la fonction de commissaire industriel amenait les
titulaires du poste à participer, assez souvent, à des activités sociales
pour ne pas dire mondaines. Il arrivait que lors de ces activités,
l’occasion de trinquer fût au menu. Un commissaire industriel se devait
d’être réservé, image oblige…! Le Major connaissait les dangers de ces
occasions et lors du cours d’insertion, il se faisait un devoir de nous
mettre en garde contre cette menace! Pour monsieur Lévesque, la
modération avait meilleur goût.
Or, pour passer son message, il n’avait pas besoin de chercher des
exemples bien loin. En effet, chaque année, il s’en trouvait toujours un
qui se croyait en vacances loin des siens et qui en profitait pour trinquer
un peu plus que sa capacité d’absorption le lui permettait. Il faut dire que
le site enchanteur de Rivière-du-Loup contribuait parfois à un petit
laisser-aller. Le plus drôle, c’est que cela arrivait presque toujours le
premier soir. L’exemple était tout trouvé pour la première heure du
lendemain matin et veillez me croire, le Major attendait l’heureux fêtard,
avec une brique et un fanal. Le pauvre gars, parce que c’était toujours
un gars, se faisait sermonner, mais pas à peu près, et ce, devant tout le
groupe. Veuillez me croire, la leçon portait fruit pour tous et jamais par
la suite, le Major n’a été dans l’obligation d’intervenir au cours de la
semaine. Il fallait attendre à l’année suivante avec un nouvel initié…! M.
Lévesque c’était en plus un exceptionnel pédagogue!
- Bertrand Goulet
Au premier cours offert une fois l’an à Rivière-du-Loup, se sont ajoutés les cours dispensés annuellement
par l’UQAM, sur une période de trois ans, le tout doublé de trois années d’expérience menait à l’obtention
du titre « d’Agent certifié en développement économique » ou « Economic Developer », aujourd’hui
appelé D.Éc. Cette certification a mené à la signature d’ententes avec diverses associations
canadiennes et américaines concernant la reconnaissance des acquis. La recherche de l’excellence
passe souvent par de grands visionnaires. Nous aurons eu la chance d’avoir notre lot à l’ACIQ et à
l’APDEQ. De l’histoire encore relativement récente des commissariats industriels et de leurs successeurs, on pourrait en dire long. Je préfère laisser parler leurs merveilleuses réalisations….
Bon cinquantième anniversaire !
13 | CINQUANTE
L’histoire de notre association et du développement économique
au Québec s’est écrite par des hommes et des femmes habités
d’un esprit entrepreneurial et de qualités de chefs et de bâtisseurs
indiscutables. Au fil des ans, différents outils furent mis en place
pour reconnaître et saluer le travail exceptionnel de ces gens.
D’une part, L’Assiette d’argent (Devenu par la suite le prix
Francine-Loignon-Lamarche), est décernée annuellement depuis 1978,
à un ou des membres, en reconnaissance de leur implication au sein de
l’ACIQ et de l’APDEQ. D’autre part, le titre de Commissaire industriel
de l’année (devenu Professionnel de l’année puis Précurseur en
développement économique de l’année) souligne les réalisations hors
du commun de ses membres depuis 1982. Par ailleurs, pour assurer le
développement et la croissance de l’association, des centaines de
membres ont généreusement participé à son conseil d’administration,
dont 26, entre 1959 et 1993, au titre de président(e).
L’APDEQ félicite et remercie chaleureusement chacun d’entre eux pour
leur contribution à l’essor économique de leur association, de leur
région et du Québec
Commissaires
de l’année
Georgette Georviev
Commissaire industrielle
Conseil économique
Alma et Lac Saint-Jean
Guy Desrosiers,
Commissaire de l’année 1983
Guy Desrosiers
Commissaire industriel
Corporation de promotion industrielle
Saint-Hyacinthe
Benoit Marquis
Commissaire industriel
Commission industrielle de Mirabel-Sud
Saint-Eustache
Claude Piché
Commissaire industriel
Commission d’initiative et de développement
économique de Montréal (CIDEM)
Daniel Dicaire
Commissaire industriel
Corporation de développement économique
Valleyfield
Bertrand Goulet
Commissaire industriel
Conseil économique Chaudière-Laporte inc.
Bernières
Pierre Bélanger
Commissaire industriel
Société de développement économique de Groulx
Sainte-Thérèse
Assiettes d’argent
Marcel J. Rhéaume
Jacques Girard
Louis H. Houdet
Roch Malo
Olivier Joly
Pierre Dagenais
Directeur général
Société de développement économique
Drummondville
Gilles Léonard
Gilles Lavoie
Claude J. Blais
Ghislain l. Girard
Maurice Massé
Jacques Lefebvre
Benoit Cloutier
Georgette Georgiev
Jean-Yves Papineau
Jean-Guy Caron
Marcel Bussières
Raymond Gosselin
Pierre Dagenais
Andé J. Legault
Réal Gariépy
Gratien Lavoie
Jean Lafrenière
Guy D. Champagne
Réal Patry
Gérald Brassard
Herbert Derick
Jean Labonté
Horace P. Boivin
Guy D. Desrosiers
Bertrand Goulet
Laurent Thauvette
Laurent Thauvette,
Assiette d’argent 1993
Richard Marcotte
Directeur général
Société régionale de développement économique
Terrebonne
Mario de Tilly
commissaire industriel et directeur général
Corporation de développement économique
Soral-Tracy et régions
Richard Beaudoin
Commissaire industriel et directeur général
Commissariat industriel Montérégien
Saint-Césaire
Jean-Maurice Savard
Commissaire Industriel
CODEKAM
La Pocatière
Présidents
J. Alfred Laflamme
Commissariat industriel
Hull
Claude Godin
Commissariat industriel
Roberval
Wallie Lavigne
Shawinigan & Power Corp.
Shawinigan
Gratien Lavoie
Communauté économique régionale
Chibougameau
Paul M. Gervais
Commission industrielle
Sherbrooke
Pierre Dagenais
Corporation de développement économique
Sorel
Réal Gariépy
Commissariat industriel
Laval
Guy D. Champagne
Les consultants S.B.C.S
Montréal
Jean Perreault
Hydro-Québec
Montréal
Réal Patry
Société de développement industriel
Sherbrooke
Roch Malo
Commissariat industriel
Joliette
Yves Dallaire
Corporation de développement économique
Victoriaville
Angré J. Legault
Canadien National
Montréal
Lise Brouillette
Conseil de promotion économique
Bécancour
Jean-Yves Papineau
Commissariat industriel
Lachute
Pierre Dagenais
Société de développement économique
Drummondville
Claude J. Blais
Gendron Lefebvre inc.
Laval
Serge Coté
Conseil d’expansion économique
Lachute
Maurice Masse
Canadien National
Montréal
Jean-Maurice Savard
Corporation de développement économique
La Pocatière
Raymond Dufour
Communauté Urbaine de Québec
Québec
Gérald Brassard
Commission industrielle Richmond et
Société d’expansion économique Saguenay
Claude Piché
Office de l’expansion économique de la CUM
Montréal
Normand Bégin
Société d’Aménagement de l’Outaouais
Hull
J. Alfred Laflamme,
premier président 1959
Lise Brouillette, première
femme présidente 1990
Jean Lafrènière
Commission industrielle
Terrebonne
Ne manquez pas les années 1994 à 2009
dans le prochain volume de CINQUANTE
15 | CINQUANTE
- Le microprogramme universitaire
- L’arrivée des CLD
- Le 50e congrès
Et beaucoup plus !