Programme du soir - Philharmonie Luxembourg
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Programme du soir - Philharmonie Luxembourg
27.05. 2016 20:00 Grand Auditorium Vendredi / Freitag / Friday Fest- & Bienfaisance-Concerten «Side by side» Orchestre Philharmonique du Luxembourg Maxime Tortelier direction Étudiants des Conservatoires du Luxembourg Concert organisé par l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg en coopération avec les Conservatoires du Grand-Duché de Luxembourg Ce concert sera enregistré par radio 100,7 et diffusé le 06.07.2016 dans le cadre de l’émission «Soirée philharmonique». Modeste Moussorgski (1839–1881) Une nuit sur le Mont chauve (Eine Nacht auf dem kahlen Berge) (1866–1867, arr. Nikolaï Rimsky-Korsakov, 1886) 13’ Tableaux d‘une exposition (Bilder einer Ausstellung) (1874, arr. Maurice Ravel, 1922) Promenade (Allegro giusto, nel modo russico; senza allegrezza, ma poco sostenuto) 1. Gnomus (Le Gnome / Der Gnom) (Sempre vivo) Promenade (Moderato comodo e con delicatezza) 2. Il vecchio castello (Le Vieux Château / Das alte Schloss) (Andante molto cantabile e con dolore) Promenade (Moderato non tanto, pesamente) 3. Tuileries. Dispute d‘enfants après jeux (Die Tuilerien. Spielende Kinder im Streit) (Allegretto non troppo, capriccioso) 4. Bydło (Der Ochsenkarren) (Sempre moderato, pesante) Promenade (Tranquillo) 5. Ballet des poussins dans leurs coques / Ballett der Küchlein in ihren Eierschalen) (Scherzino: Vivo, leggiero – Trio) 6. «Samuel» Goldenberg et «Schmuÿle» («Samuel» Goldenberg und «Schmuyle») (Andante) 7. Limoges. Le Marché (La grande nouvelle) (Limoges. Der Marktplatz [Die große Neuigkeit]) (Allegretto vivo, sempre scherzando, attacca:) 2 8. Catacombae Sepulcrum romanum (Les Catacombes. Sépulture romane / Die Katakomben. Römische Gruft) (Largo) – Cum mortuis in lingua mortua (Avec les morts dans une langue morte / Mit den Toten in der Sprache der Toten) (Andante non troppo, con lamento) 9. (La Cabane sur des pattes de poule. Baga-Yaga / Die Hütte auf Hühnerfüßen. Baba-Jaga) (Allegro con brio, feroce – Andante mosso – Allegro molto, attacca:) 10. La Porte des héros [dans l’ancienne capitale de Kiev] [La Grande Porte de Kiev] (Das Heldentor [in der alten Hauptstadt Kiew] [Das große Tor von Kiew]) (Allegro alla breve – Maestoso – Con grandezza) 35’ Sans entracte / ohne Pause 3 «Side by Side» Les étudiants des Conservatoires du Luxembourg aux côtés de l’OPL Que retiennent les jeunes qui apprennent un instrument de leurs années au conservatoire? Un nombre incalculable d’heures solitaires à répéter des doigtés sur des touches ou des cordes, en travaillant sans cesse les mêmes études? Des moments d’enseignement particulièrement inspirants? Certes, tout cela joue un rôle important mais s’ils retiennent une chose, c’est bien celle d’avoir joué sur une scène aux côtés de musiciens d’un orchestre professionnel. Le jeune se retrouve ainsi mêlé à quelque 100 musiciens d’orchestre et la couleur de son instrument devient partie intégrante d’un immense tableau sonore, le tout, en live devant le public de la Philharmonie. Peu importe qu’il veuille faire de la musique son métier ou qu’elle demeure un simple hobby: participer à un projet «Side by Side» constitue une expérience inoubliable pour tout musicien. La collaboration entre l’OPL et les Conservatoires du GrandDuché de Luxembourg propose cette année aux étudiants et jeunes élèves de voir, aux côtés des professionnels de l’OPL et sous la direction de Maxime Tortelier, comment fonctionne le vivre ensemble au sein d’un orchestre et ce lors d’un concert à l’effectif particulièrement fourni. Ce soir, le projet autour des grandes épopées musicales de Moussorgski, Une nuit sur le Mont chauve et Tableaux d’une exposition, qui sont données dans le Grand Auditorium, renoue avec l’expérience des Carmina Burana de Carl Orff ayant permis, l’année passée, à quelque 160 musiciens et chanteurs de Luxembourg de se produire sur la scène de la Philharmonie de Paris, alors tout juste inaugurée. 5 Du Mont chauve à l’Exposition André Lischke Une Nuit sur le Mont chauve de Moussorgski possède une histoire longue et passablement complexe, qui a fourni du travail aux musicologues. Le Mont chauve (Lysa hora) est une colline en Ukraine au sommet de laquelle les sorcières, disait-on, tenaient leur sabbat lors de la nuit de la Saint Jean. Ce fut le titre initial de la pièce, Nuit de la Saint Jean sur le Mont chauve, écrite directement en version orchestrale par Moussorgski en l’espace de deux semaines en juin 1867.Ce devait être chronologiquement le premier poème symphonique russe. II semblerait qu’une première mouture pour piano et orchestre ait existé, mais il n’en subsiste aucune trace. Une lettre de Moussorgski à Rimski-Korsakov du 5 juillet 1867 indique avec précision les épisodes successifs de l’argument: «1) Assemblée des sorcières, leurs commérages et clabaudages; 2) Cortège de Satan; 3) Glorification impie de Satan; 4) Sabbat». Suit une analyse tonale et thématique précise. Pour l’argument, Moussorgski déclare s’être inspiré d’un livre de Khotinski La Sorcellerie, dans lequel est relaté un sabbat de sorcières d’après les déclarations d’une femme du 16e siècle qui avouait avoir eu des relations amoureuses avec Satan et fut brûlée vive. Mal comprise et décriée par les camarades du compositeur, cette version ne fut jamais éditée ni exécutée de son vivant. (Elle s’est conservée cependant, a été publiée au 20e siècle et est parfois exécutée). Par la suite, Moussorgski la réadapta avec chœur dans son opéra inachevé La Foire de Sorotchintsi d’après le récit de Gogol, auquel il travailla épisodiquement au milieu des années 6 Modeste Moussorgski, 1870 1870, et où elle évoquait le cauchemar éthylique d’un jeune homme; c’est là qu’il lui adjoignit le bel épilogue lyrique évoquant le lever du jour. Finalement Rimski-Korsakov reprit en 1886 tout le matériau musical de son ami défunt, tout en le réécrivant assez considérablement, et donna à la partition sa forme définitive qui l’immortalisa. Il s’en explique dans son ouvrage autobiographique Chronique de ma vie musicale: «Je décidai de composer à partir du matériau de Moussorgski une pièce instrumentale, conservant tout ce qu’il y avait de meilleur et de construit chez l’auteur, et rajoutant le moins possible de mon cru. Il fallait créer une forme adaptée aux idées de Moussorgski. Ce fut une tâche difficile que je mis deux ans à réussir convenablement». Dans cette version La Nuit sur le Mont chauve fut jouée, notamment, à Paris en juin 1889 lors des concerts russes de l’Exposition universelle, sous la direction de Rimski-Korsakov. Le vacarme des sorcières est illustré par des piétinements et des glissandi, sur fond desquels retentit un puissant motif aux trombones. Le thème de la danse, qui sera le leitmotiv dominant de 7 l’œuvre, s’apparente assez à une chanson populaire russe. L’apparition de Satan et la montée de la transe, qui s’effectue par vagues successives, précèdent la réexposition. Le vertige de la bacchanale, qui mêle le terrifiant et le burlesque avec un sens très visuel de l’évocation chorégraphique, est interrompu par les cloches de l’aube. L’épilogue reprend en douceur une figure ascendante qui avait été abondamment développée dans la partie principale. L’apaisement marque l’éveil après un cauchemar, et fait naître à la clarinette une mélodie dont le contour anticipe curieusement sur le début du Sacre du printemps de Stravinsky. C’est le lever du jour, dont la sérénité spiritualisée achève de chasser l’effroi des visions nocturnes. Devenue immensément populaire, reprise par le cinéma, Une Nuit sur le Mont chauve même «revue et corrigée» par le peu scrupuleux Rimski-Korsakov, garde bien l’esprit que lui avait conféré Moussorgski, grand visionnaire de la musique tant à travers la scénographie qu’il fait imaginer, que par son intuition de l’évolution du langage musical. *** L’idée des Tableaux d’une Exposition a été inspirée, effectivement, par une exposition commémorative de dessins, croquis et maquettes de l’architecte Victor Hartmann, ami de Moussorgski, organisée en 1874 pour le premier anniversaire de son décès. Les Tableaux furent écrits en moins de trois semaines en juin-juillet 1874, dans un puissant élan de fièvre créatrice. Cette année 1874 fut à divers titres cruciale dans la vie de Moussorgski. La représentation de son opéra Boris Godounov le 27 janvier lui fut un encouragement à la créativité, mais marqua aussi le début de son éloignement par rapport à ses amis du Groupe des Cinq, auprès desquels il n’avait jamais trouvé de parfaite compréhension. Concernant le processus de composition des Tableaux, il écrit dans une lettre au critique d’art Vladimir Stassov: «Hartmann bouillonne comme bouillonnait Boris; les sons et les idées planent dans l’air, je les gobe et m’en goinfre, et c’est à peine si j’ai le temps de griffonner sur le papier. On devine ma personne dans les interludes». Il s’agit de la Promenade «in modo russico», avec sa phrase à onze temps, 9 Le Juif riche par Viktor Hartmann qui sert de lever de rideau puis sépare certaines pièces, se transformant pour s’adapter au caractère de celle qui va suivre. La forme d’ensemble de l’œuvre est comparable dans son principe aux cycles pianistiques de Schumann, succession de pièces brèves constituant une fresque monumentale structurée par un thématisme unificateur. Couramment joués dans leur version originale pour piano, les Tableaux ont donné lieu à de très nombreuses orchestrations (dont celles de Leo Funtek, de Léopold Stokowski, de Vladimir Ashkenazi, la version concerto d’Emile Naoumoff, et même des transcriptions pour orgue), mais aucune ne s’est imposée face celle de Ravel, effectuée en 1922 à la demande du chef d’orchestre Serge Koussevitski. Amoureux de la musique russe, Ravel a eu ainsi l’occasion de lui rendre ce qu’il en avait lui-même reçu. On a souvent observé le décalage qui existe entre les prétextes picturaux et la musique censée les représenter. Moussorgski part volontiers de suggestions anodines, voire de sujets qui semblent même ne pas avoir figuré à l’exposition, pour brosser des images qui correspondent à son univers imaginaire. Après la «Promenade» éclatante, lever de rideau lancé par la trompette, le premier personnage est le portrait inquiétant, quasi 10 démoniaque, du «Gnomus», un gnome claudiquant; le tableau ne représentait qu’un casse-noisette, avec une tête grimaçante! Cette pièce est l’une des plus modernes de par ses harmonies agressives et inattendues. La promenade suivante, chantée en demi-teintes par le cor et les bois, prépare l’évasion dans le rêve nostalgique du «Vecchio castello», chant d’un troubadour, sur fond d’une note obsessionnellement répétée, comme un décompte infini du temps. Au thème dans le grave récité par le basson réplique une mélodie mise en valeur par le timbre poignant du saxophone. Une nouvelle «Promenade» vigoureusement cuivrée à la manière d’une musique de cour évoque la majesté des «Tuileries», avec le contraste qu’apporte la scène d’une dispute d’enfants jouant dans le grand parc parisien, petit scherzo parsemé de courses rapides de notes et d’accents taquins. Sans transition, on arrive dans le monde campagnard avec «Bydlo», chariot polonais tiré par des bœufs, puissants mécanismes vivants au lourd piétinement (cordes graves, basson, contrebasson) au-dessus duquel s’élève une chanson vaillante lancée par le tuba. L’humour fait lui aussi partie intégrante de l’art de Moussorgski: le retour de la «Promenade», totalement renouvelée, partagée entre aigus et graves amorce, avec un curieux «pré-écho» une pièce d’un comique désopilant, tout en pépiements et frémissements trillés, le «Ballet des poussins dans leurs coques», projet de costumes pour une chorégraphie. On change totalement d’univers avec l’opposition psychologiques de deux personnages «Samuel Goldenberg et Schmuyle» (on observera qu’il s’agit d’un même prénom sous deux variantes), scène qui a suggéré à Stassov le sous-titre «Deux Juifs, le riche et le pauvre» – alors que Hartmann n’avait fait qu’esquisser deux portraits de Juifs, l’un coiffé d’un bonnet de fourrure, l’autre tristement recroquevillé dans un coin. Dans cet épisode qui a pour nous de très déplaisants relents d’antisémitisme, Moussorgski semble voir surtout le drame de l’incompréhension et de l’indifférence humaine. Le premier thème, aux cordes à l’unisson, issu d’un authentique chant juif entendu par Moussorgski, donne une sensation d’autorité et de suffisance, à laquelle réplique une plainte lancinante et répétitive à la trompette; les deux thèmes se superposent ensuite, 11 donnant la vision des deux personnages marchant côte à côte, jusqu’à ce que le premier congédie brusquement le second. (Une «Promenade» exactement identique à celle du début figure ensuite dans la version pianistique, mais n’a pas été gardée par Ravel). On passe directement à l’animation populaire du marché de «Limoges», joyeuse et tumultueuse bousculade, pour lequel le compositeur avait imaginé, écrit en français dans son manuscrit, un dialogue comique entre des paysans, à propos de la disparition d’une vache! Le trait final plonge directement le gouffre des «Catacombes» de Paris, que Hartmann avait visitées et où il s’était représenté portant une lanterne; cuivres et bois graves font résonner des accords prolongés, aux sonorités d’orgue. Le frisson d’outre-tombe de «Cum mortuis in lingua mortua», fait entendre une nouvelle variante de la «Promenade» à travers les Catacombes sur fond de trémolos de violons, ponctués de quelques égrènements de harpe. Emblème des peurs enfantines, la «Cabane sur des pattes de poule» décrit la demeure de Baba-Yaga, la sorcière des contes russes; une forme ABA met en mouvement un train d’enfer fantasmagorique qui encadre un volet en demiteintes non moins inquiétant. La course à l’abîme débouche soudain dans la splendeur épique et nationale de «La Grande Porte de Kiev», projet inabouti d’un monument d’architecture, qui conclut cet extraordinaire carnaval d’êtres, d’objets et de visions. Elle reprend des éléments de la «Promenade», rehaussés d’une majesté hiératique, sertis de chorals religieux qui citent des thèmes traditionnels de l’église orthodoxe, et culminant dans des carillonnements qui mobilisent tous les timbres de l’orchestre. On y reconnait aisément des échos de la scène du couronnement de Boris Godounov. La valeur des Tableaux ne tient pas seulement au relief des images qu’ils illustrent mais aussi au modernisme d’un langage qui regarde loin vers le 20e siècle, comme on l’a déjà constaté dans La Nuit sur le Mont chauve. 12 Les Catacombes de Paris par Viktor Hartmann Les juxtapositions harmoniques inattendues, l’art de la dissonance utilisée toujours avec à-propos, ne doivent rien à un quelconque «manque de formation» dont d’aucuns avaient accusé Moussorgski, mais révèlent au contraire à l’analyse une logique sans faille. Outre Ravel, à divers titres, Debussy, Stravinsky, Prokofiev ont reconnu son esprit novateur et lui ont été redevables. 13 Ein Visionär aus St. Petersburg Wieso Modest Mussorgski so oft bearbeitet wurde Matthias Corvin «Mussorgski war ein Künstler, der nicht nur Jahrzehnte vorausblickte, sondern um Jahrhunderte», schrieb der russische Komponist Edison Denissow (1929–1996) über seinen berühmten Vorgänger. Es brauchte lange Zeit, bis die Musikwelt die Modernität Modest Mussorgskis erkannte. Wie kein Zweiter etablierte er aus der Seele des russischen Volksgeistes eine ungemein kantige, rhythmisch kraftvolle und ursprüngliche Tonsprache, die sich von westlicher Romantik gänzlich abwandte. Nach seinem Tod 1881 in St. Petersburg fühlte sich der befreundete Komponist Nikolai Rimski-Korsakow verpflichtet, Mussorgskis Opern und Orchesterwerke neu zu instrumentieren und umzuarbeiten. Diese Versionen gelten als gelungene und einfühlsam gestaltete Hommagen an den Freund und machten Mussorgskis Musik großen Kreisen überhaupt erst bekannt. Doch die ‹Entschärfung› überdeckte im Grunde das Besondere. Was Rimski-Korsakow als «zusammenhanglos», «unsinnig», «ungeschickt» oder «hässlich» in Melodie, Harmonik und Instrumentation empfand, wurde später als bewusster Aufbruch in die expressive Moderne verstanden. Seine Werke schuf der Komponist neben seinem Brotverdienst im Militär- und Staatsdienst relativ unabhängig von seiner Umwelt. Die Freunde verstanden ihn nicht. Mussorgski litt unter der Ignoranz seiner Musikerkollegen, die ihn zwar finanziell unterstützten, aber künstlerisch nicht folgen wollten. Zeitlebens blieb er ein Visionär, dessen musikalische Kraft Maurice Ravel in seiner kongenialen Orchestration der Klaviersuite Bilder einer Ausstellung 1922 neu freilegte. 15 Modest Mussorgski 1881, porträtiert von Ilja Repin Ein teuflischer Spuk Zum Hexensabbat versammeln sich die Hexen auf dem Blocksberg, führen dort infernalische Tänze auf, verbinden sich mit dem Teufel und feiern wilde Orgien. Das bekannteste Datum dieser sagenumwobenen Treffen ist die Walpurgisnacht vor dem 1. Mai. Doch es gab seit dem Mittelalter in Europa noch andere Termine wie die Nacht vor Maria Lichtmess am 2. Februar oder die Johannisnacht vor dem 24. Juni. In Deutschland ist der Brocken im Harz der bekannteste Blocksberg (der Begriff leitet sich vom Ausdruck Block für das Hexenwesen ab). Im russischsprachigen Raum gilt hingegen der «kahle Berg» bei Kiew als teuflischer Versammlungsort. In einem 1866 in St. Petersburg erschienenen Buch über Zauberei und mysteriöse Phänomene der Neuzeit war der Komponist Modest Mussorgski auf dieses Thema gestoßen. Sofort faszinierte ihn die musikalische Umsetzung in einer drastischen und kantigen Ton16 sprache, die er als «russisch und ursprünglich» sowie «heiß und chaotisch» bezeichnete. In diesem Werk hätte er zum ersten Mal «sein eigenes Gesicht gezeigt», meinte er später. Dieses Bekenntnis zu einer realistischen und national-russischen Musik entsprach ganz den Maximen der Künstlergruppe des «Mächtigen Häufleins», die 1862 in St. Petersburg vom Komponisten Milij Balakirew und dem Kritiker Wladimir Stassow gegründet wurde. Die Mitglieder, darunter auch Mussorgski, protestierten gegen den westlich beeinflussten Stil der Konservatorien. Mit seiner Freien Musikschule etablierte Balakirew daher in St. Petersburg ein Gegeninstitut zum 1862 von Anton Rubinstein gegründeten Konservatorium. Für seine zunächst als Johannisnacht auf dem kahlen Berge bezeichnete Orchesterfantasie von 1867 hätte man ihn ohnehin «aus den Konservatorien gejagt», erklärte Mussorgski stolz. Zwei Orchestrationen Diese Urversion blieb jedoch unaufgeführt und ist selten zu hören. Meist, so auch heute, erklingt die fünf Jahre nach Mussorgskis Tod 1886 vom befreundeten Komponisten Nikolai RimskiKorsakow herausgegebene Neubearbeitung als symphonische Dichtung unter dem geänderten Titel Eine Nacht auf dem kahlen Berge. Darin sind viele Schärfen der originalen Instrumentation geglättet. Die Premiere am 27. Oktober 1886 in St. Petersburg markierte jedoch den Startschuss zu einem wahren Siegeszug um die Welt. Die ursprünglich von Mussorgski beabsichtige, collagenhafte Reihung der Themen im Sinne des Programms («Versammlung der Hexen und ihr Geschwätz», «Satans Zug», «Verherrlichung des Satans» und «Hexensabbat») weicht in der späten Fassung dem klaren Formmodell eines Sonatensatzes. Beim international geschulten Rimski-Korsakow ist es eben doch wieder ein westlicher Einfluss, der die schroffe Tonsprache seines Kollegen bändigt und dem Publikums-Geschmack anpasst. Gleichwohl zeigt sich der Bearbeiter als echter Könner seines Fachs und greift neben dem Original auch auf Versionen zurück, die Mussorgski von seinem Werk selbst anfertigte. Auch integriert er Einlagen aus dessen unvollendeter Ballettoper Mlada (1872) und der ebenfalls fragmentarischen Oper Der Jahrmarkt 19 Nikolai Rimski-Korsakow 1893, porträtiert von Ilja Repin von Sorotschinzy (1880). So ist die Glocke, die im von RimskiKorsakow eingefügten langsamen Schlussteil den nahenden Tag und damit das Ende des Spuks ankündigt, dem für Chor und Ballett gedachten «Symphonischen Intermezzo» aus Der Jahrmarkt geschuldet. Die Orchesterfantasie Eine Nacht auf dem kahlen Berge hat also eine sehr abenteuerliche Geschichte hinter sich. Mussorgski trifft Ravel Ganz unterschiedliche Bearbeitungen erlebte auch Modest Mussorgskis 1874 vollendeter Klavierzyklus Bilder einer Ausstellung. Sie reichen von klassischen Orchestrationen über die SynthesizerBearbeitung des Japaners Isao Tomita bis hin zur Rockversion der britischen Gruppe Emerson, Lake & Palmer. Im heutigen Konzert erklingt die Musik in Maurice Ravels berühmter und für viele unübertroffener Instrumentation von 1922, die der russisch-amerikanische Dirigent Sergej Kussewitzky anregte. Sie beweist, wie vielfältig und facettenreich das Original unter den Händen eines französischen Impressionisten erklingen kann. 20 Maurice Ravel, 1926 Das Orchester ist breit aufgefächert, nutzt neuartige Mischklänge und stellt hohe Ansprüche an alle Musiker. Mit Bassklarinette, Kontrafagott, Saxofon, Celesta, Xylophon und weiterer Percussion wie Peitsche und Rassel wird das klassische Instrumentarium erweitert. Doch war die klangliche Breite bereits bei Mussorgski angelegt. Zwar nutzt er lediglich die Tasten des Klaviers, doch an vielen Stellen glaubt man bereits einen Orchesterauszug zu hören. Die Idee zu dieser außergewöhnlichen Suite kam dem russischen Komponisten bei einer Gedenkausstellung für den 1873 verstorbenen russischen Maler und Architekten Viktor Hartmann. Auch dieser gehörte zum Umfeld der oben erwähnten nationalrussischen Künstlergruppe des «Mächtigen Häufleins». Mussorgskis Zyklus 22 wurde direkt von Hartmanns Bildern inspiriert. Für das Kükenballett gibt es ebenso Vorlagen wie für das Eingangstor der Stadt Kiew. Da der Maler um die ganze Welt gereist war, finden sich auch französische Eindrücke aus den Pariser Tuilerien und der Stadt Limoges, luftige ‹französische› Szenen spielender Kinder und schreiender Marktfrauen. Polnisch-jüdische Einflüsse verrät wiederum der Disput vom (reichen) Goldenberg und (armen) Schmuyle – zwei Einzelportraits Hartmanns. Der Komponist wählte für seine Vertonungen einen urtümlichen und virtuosen Klaviersatz. Viele altrussische Elemente sind darin zu finden, doch es gibt auch groteske harmonische Rückungen. Regelwidrigkeiten entfalten ihren eigenen Klangreiz. Plastische Szenen Genau diese anarchistische Modernität beeindruckte die französischen Impressionisten. Durch das Stück führt die wiederkehrende «Promenade». Mit dieser Melodie wird der imaginäre Besucher durch die Bildergalerie geführt. Ihre unregelmäßige Taktart und pentatonisch-antiphonale Struktur sind von orthodoxer Kirchenmusik und volkstümlichem Bauerngesang beeinflusst. Höhepunkt des Zyklus bilden die knorrige Charakterstudie «Der Gnom», das archaisch verzierte Troubadour-Lied «Das Alte Schloss», der sich vorüberwälzende Ochsenkarren «Bydlo» und das bizarre Porträt der in Russland populären Märchenhexe «Baba Yaga», die in einer beweglichen Hütte auf Hühnerfüßen lebt. Bei der musikalischen Umsetzung offenbart sich Mussorgskis Bildgewalt. Die Szenen entstehen geradezu plastisch vor den Augen des Zuhörers. Der tiefsinnigste Abschnitt der Bilder einer Ausstellung führt in die Pariser «Katakomben». Hartmanns entsprechendes Bild zeigt rechts aufgetürmte Totenköpfe. Durch das düstere, nur von einer Laterne beleuchtete Labyrinth schreitet der Maler mit zwei weiteren Besuchern. «Mit den Toten in der Sprache der Toten» ist die Musik lateinisch überschrieben. Nach den kühnen Akkordverbindungen des Anfangs schwebt die verfremdete Promenade-Melodie über raunenden Tremoli. «Der Schöpfergeist des verstorbenen Hartmann leitet mich zu den Schädeln und ruft sie an, sie beginnen von innen sanft 23 zu glühen», beschreibt Mussorgski diese visionäre Stelle. Sie ist seine persönliche Hommage an den verstorbenen Maler. Plädoyer für Russland Der Zyklus mündet schließlich in «Das Große Tor von Kiew». (Große Teile der Ukraine gehörten damals als «Kleinrussland» zum Zarenreich). Dieses Finale ist mehr als nur ein wirkungsvolles Schlussstück. Hymnus und Choral vereinen sich zu einer nationalen Kundgebung. Auf Hartmanns Bildvorlage ist ein Stadttor mit altrussischen Elementen zu sehen. Den Glockenturm ziert ein typisches Zwiebeldach. Es handelt sich übrigens um einen Fantasieentwurf, der nur in der Vorstellung des Malers existierte. Mussorgski macht daraus eine Apotheose seiner Kunstanschauung. Aus dem bescheidenen Aquarell wird ein emphatisches Plädoyer für seine Musik, die nur sich selbst und der russischen Seele verpflichtet ist – Ravels am 3. Mai 1923 in Paris erstmals vorgestellte Orchestration verdeutlicht dies mit mächtigem Glockenklang und riesigem Tamtam-Gong. 24 Orchestre Philharmonique du Luxembourg Gustavo Gimeno Directeur musical Konzertmeister Philippe Koch Haoxing Liang Premiers violons / Erste Violinen Fabian Perdichizzi Nelly Guignard NN Michael Bouvet Irène Chatzisavas Yulia Fedorova Andréa Garnier Silja Geirhardsdottir Jean-Emmanuel Grebet Attila Keresztesi Na Li Darko Milowich Angela Münchow-Rathjen Damien Pardoen Fabienne Welter NN Altos / Bratschen Seconds violons / Zweite Violinen Aleksandr Khramouchin Ilia Laporev Niall Brown Xavier Bacquart Vincent Gérin Sehee Kim Katrin Reutlinger Marie Sapey-Triomphe Karoly Sütö Laurence Vautrin Esther Wohlgemuth Osamu Yaguchi Matthieu Handtschoewercker NN Mihajlo Dudar Sébastien Grébille Quentin Jaussaud Marina Kalisky Valeria Pasternak Jun Qiang 26 Ko Taniguchi Gisela Todd Xavier Vander Linden Rhonda Wilkinson Barbara Witzel NN Ilan Schneider Dagmar Ondracek Kris Landsverk Pascal Anciaux Jean-Marc Apap Olivier Coupé Aram Diulgerian Claire Foehr Bernhard Kaiser Olivier Kauffmann Utz Koester Petar Mladenovic Violoncelles / Violoncelli Contrebasses / Kontrabässe Thierry Gavard Choul-Won Pyun Dariusz Wisniewski Gilles Desmaris Gabriela Fragner André Kieffer Benoît Legot Isabelle Vienne Flûtes / Flöten Kerry Turner Marc Bouchard Patrick Coljon Mark Olson Trompettes / Trompeten Adam Rixer Simon Van Hoecke Isabelle Marois Niels Vind Etienne Plasman Markus Brönnimann Hélène Boulègue Christophe Nussbaumer Trombones / Posaunen Hautbois / Oboen Trombone basse / Bassposaune Vincent Debès Fabrice Mélinon Philippe Gonzalez Anne-Catherine Bouvet-Bitsch Olivier Germani Clarinettes / Klarinetten Olivier Dartevelle Jean-Philippe Vivier Bruno Guignard Emmanuel Chaussade Bassons / Fagotte David Sattler Etienne Buet François Baptiste Stéphane Gautier-Chevreux Cors / Hörner Gilles Héritier Léon Ni Guillaume Lebowski Tuba Csaba Szalay Timbales / Pauken Simon Stierle Benjamin Schäfer Percussions / Schlagzeug Béatrice Daudin Benjamin Schäfer Klaus Brettschneider Harpe / Harfe Catherine Beynon Miklós Nagy Leo Halsdorf 27 Étudiants des Conservatoires du Luxembourg Premiers violons / Erste Violinen Violoncelles / Violoncelli Nadia Ettinger Veronica Ferreira Perdigao Benjamin Kruithof Christophe Mirkes Lucas Pyziak Laurène Schuller Adrien Wald Enya Wunsch Damir Babacic Nicole Berg Mélaine Bommertz Luna Diaz Pierre Fontenelle Pilos Kostas Isabelle Kruithof Valérie Stammet Seconds violons / Zweite Violinen Contrebasses / Kontrabässe Teodora Faraone Emma Fiorucci Lucie Krotil Tamara Rosselet Tonia Schockmel Renée Wirth Pit Ewen Max Serra Jérémie Wenzel Altos / Bratschen Miguel Jiménez François Lallemang Stéphan Luthi Emma Santini Kim Sujin Flûtes / Flöten Yorick De Bruycker Vanessa Lombardi Martine Marx Sally Nickels Tamya Saransig Hautbois / Oboen Félix Turrion Eichler 28 Clarinettes / Klarinetten Percussions / Schlagzeug Susanne Créton Sarah Czech Claire David Michèle Neumann Katharina Pickar Laurent Putz Raphaelle Ribouillault Viola Van der Poel Andrea Christensen Jacques Créton Caroline Garçon Eric Gherardi Maxime Leclet Louis Muller Ben Weiland Joanne Wio Bassons / Fagotte Kevin Massinon Ines Pyziak Célesta / Celesta Jérémy Ney Cors / Hörner Saxophones / Saxophone Lucie Krysatis Damien Muller Gregory Ney Trompettes / Trompeten Stéphanie Barthel Anne-Marie Duhr Charel Krysatis Philippe Neumann Pedro Nogueira de Jesus Michel Speyer Maurice Henri Thomé Trombone basse / Bassposaune Arnaud George Tubas David Daubenfeld Ben Seil 29 Interprètes Biographies Orchestre Philharmonique du Luxembourg Gustavo Gimeno Directeur musical L’Orchestre Philharmonique du Luxembourg (OPL) incarne la vitalité culturelle de ce pays à travers toute l’Europe depuis ses débuts éclatants en 1933 sous l’égide de Radio Luxembourg (RTL). Depuis 1996, l’OPL est missionné par l’État. Il entre en 2005 en résidence à la Philharmonie Luxembourg, une salle parmi les plus prestigieuses d’Europe avec laquelle il forme une seule entité depuis janvier 2012. L’OPL est particulièrement réputé pour l’élégance de sa sonorité. L’acoustique exceptionnelle de la Philharmonie Luxembourg, vantée par les plus grands orchestres, chefs et solistes du monde, les relations de longue date de l’orchestre avec des maisons et festivals de prestige, ainsi que la collaboration intensive de l’orchestre avec des personnalités musicales de premier plan contribuent à cette réputation. C’est ce dont témoigne par exemple la liste impressionnante des prix du disque remportés ces dernières années pour une vingtaine d’enregistrements (Grand Prix Charles Cros, Victoires de la musique classique, Orphée d’Or de l’Académie du Disque Lyrique, Preis der Deutschen Schallplattenkritik, Télérama ffff, Pizzicato Excellentia, IRR Outstanding, BBC Music Choice, ainsi que plusieurs Diapasons d’Or, Chocs du Monde de la Musique, Pizzicato Supersonic, Classica R10, parmi bien d’autres distinctions). La saison 2015/16 est marquée par les débuts de Gustavo Gimeno en tant que huitième directeur musical de l’OPL (après 30 Henri Pensis, Carl Melles, Louis de Froment, Leopold Hager, David Shallon, Bramwell Tovey et Emmanuel Krivine). Outre le répertoire classique et romantique, la musique des 20e et 21e siècles occupe une place importante dans la programmation de l’orchestre: des œuvres d’Olivier Messiaen, Wolfgang Rihm, Helmut Lachenmann, Luciano Berio, Ivo Malec, Hugues Dufourt, Toshio Hosokawa, Klaus Huber, Bernd Alois Zimmermann, Georges Lentz, Philip Glass, Michael Jarrell, Arthur Honegger et bien d’autres, sont régulièrement interprétées par l’orchestre qui a, par ailleurs, enregistré l’intégrale de l’œuvre orchestrale de Iannis Xenakis. Cette diversité se reflète également dans la variété des formats de concerts, tel «Aventure+», et des manifestations auxquelles l’OPL participe: productions lyriques au Grand Théâtre de Luxembourg, ciné-concerts tels que «Live Cinema» avec la Cinémathèque de la Ville de Luxembourg, soirées «Pops at the Phil» avec des stars telles que Patti Austin, Kurt Elling, Ute Lemper, Maurane, Gregory Porter, Dionne Warwick ou Angélique Kidjo, concerts en plein air avec des groupes de jazz ou de rock lors de la Fête de la Musique, etc. On compte parmi les partenaires musiciens de la saison 2015/16, les solistes Pierre-Laurent Aimard, Kit Amstrong, Alena Baeva, Cameron Carpenter, Stefan Dohr, Isabelle Faust, Gilberto Gil, Anja Harteros, Leonidas Kavakos, Johannes Moser, Ann Petersen, Mikhail Pletnev, Menahem Pressler, Vadim Repin, Edicson Ruiz, Frank Peter Zimmermann et Jean-François Zygel ou encore les chefs Pierre Cao, Carl Davis, Leopold Hager, Timothy Henty, Eliahu Inbal, Richard Kaufman, Emmanuel Krivine, Andris Nelsons, Emilio Pomàrico, Adrian Prabava, Jamie Phillips, Roberto Rizzi Brignoli, Case Scaglione, Clemens Schuldt, Lahav Shani, Alexander Shelley, Stefan Soltesz, Maxime Tortelier, Juraj Valčuha, Christian Vásquez et Gast Waltzing. Un répertoire et un public très larges, l’estime de musiciens de très haut vol – à ces points communs de l’OPL avec la Philharmonie Luxembourg, s’en ajoute un autre: l’importance accordée 31 Orchestre Philharmonique du Luxembourg photo: Johann Sebastian Hänel à une médiation musicale innovante, à destination des enfants et adolescents, mais aussi des adultes. Depuis 2003, l’orchestre s’engage par des concerts et des ateliers pour les scolaires, les enfants et les familles, la production de DVD, des concerts dans les écoles et les hôpitaux. Il fait participer des classes à la préparation de concerts d’abonnements et offre également, dans le cadre du cycle «Dating:», la possibilité de découvrir la musique d’orchestre en compagnie de présentateurs de renom tel JeanFrançois Zygel. En accord avec son pays, le Grand-Duché du Luxembourg, l’OPL s’ouvre à l’Europe et sur le monde. L’orchestre avec ses 98 musiciens, issus d’une vingtaine de nations (dont les deux tiers viennent du Luxembourg ou des pays limitrophes: France, Allemagne et Belgique) affirme sa présence dans la Grande Région par un large éventail de concerts et d’activités. Invité régulier de nombreux centres musicaux européens, ainsi qu’en Asie et aux États-Unis, les tournées mèneront l’OPL en France, Allemagne et aux Pays-Bas en 2015/16. Les concerts de l’OPL sont régulièrement retransmis par la radio luxembourgeoise 100,7 et diffusés sur le réseau de l’Union européenne de radio-télévision (UER). L’OPL est subventionné par le Ministère de la Culture du GrandDuché et soutenu par la Ville de Luxembourg. Ses partenaires sont la BGL BNP Paribas, Banque de Luxembourg, CACEIS, Mercedes Benz et POST Luxembourg. Depuis décembre 2012, l’OPL bénéficie de la mise à disposition par BGL BNP Paribas du violoncelle «Le Luxembourgeois» de Matteo Goffriller (1659– 1742). Orchestre Philharmonique du Luxembourg Gustavo Gimeno Chefdirigent Das Orchestre Philharmonique du Luxembourg (OPL) verkörpert als Orchester des Großherzogtums einen sehr lebendigen Teil der kulturellen Tradition seines Landes. Schon seit seinen glanzvollen Anfängen 1933 bei Radio Luxemburg (RTL) ist das 1996 in staatliche Trägerschaft übernommene Orchester eu34 ropaweit präsent. Seit der Eröffnung der Philharmonie Luxembourg 2005, mit der es seit Beginn 2012 eine gemeinsame Einheit bildet, ist das OPL in einem der herausragenden Konzerthäuser Europas beheimatet. Die von den größten Orchestern, Dirigenten und Solisten der Welt geschätzte Akustik seiner Residenz, die lange Verbundenheit mit zahlreichen renommierten Häusern und Festivals sowie die intensive Zusammenarbeit mit herausragenden Musikerpersönlichkeiten haben zum Ruf einer besonders eleganten Klangkultur des OPL beigetragen. Das bezeugt nicht zuletzt die beeindruckende Liste der Auszeichnungen für die über 20 im Laufe der letzten Jahre erschienenen CDs (Grand Prix Charles Cros, Victoires de la musique classique, Orphée d’Or de l’Académie du Disque Lyrique, Preis der Deutschen Schallplattenkritik, Télérama ffff, Pizzicato Excellentia, IRR Outstanding, BBC Music Choice sowie mehrfach Diapason d’Or, Choc du Monde de la Musique, Pizzicato Supersonic, Classica R10 u.v.a.). Die Saison 2015/16 ist geprägt durch den Beginn der Zusammenarbeit mit Gustavo Gimeno als achtem Chefdirigenten des Orchesters (nach Henri Pensis, Carl Melles, Louis de Froment, Leopold Hager, David Shallon, Bramwell Tovey und Emmanuel Krivine). Über das große romantische und klassische Repertoire hinaus setzt sich das OPL intensiv auch mit Musik des 20. und 21. Jahrhunderts auseinander, beispielsweise mit Werken von Iannis Xenakis (Gesamteinspielung der Orchesterwerke), Olivier Messiaen, Wolfgang Rihm, Helmut Lachenmann, Luciano Berio, Ivo Malec, Hugues Dufourt, Toshio Hosokawa, Klaus Huber, Bernd Alois Zimmermann, Georges Lentz, Philip Glass, Michael Jarrell, Arthur Honegger u.v.a. Auch Konzertformate wie «Aventure+», regelmäßige Opernproduktionen am Grand Théâtre de Luxembourg, Filmkonzerte wie «Live Cinema» mit der Cinémathèque de la Ville de Luxembourg, «Pops at the Phil» mit Stars wie Patti Austin, Kurt Elling, Ute Lemper, Gregory Porter, Dionne Warwick, Maurane oder Angélique Kidjo, Open-Air-Auftritte mit Jazzgruppen und Rock37 bands bei der Fête de la Musique u.v.a. zeigen die Vielseitigkeit des OPL. Zu den musikalischen Partnern in der Saison 2015/16 zählen u.a. die Solisten Pierre-Laurent Aimard, Kit Amstrong, Alena Baeva, Cameron Carpenter, Stefan Dohr, Isabelle Faust, Gilberto Gil, Anja Harteros, Leonidas Kavakos, Johannes Moser, Ann Petersen, Mikhail Pletnev, Menahem Pressler, Vadim Repin, Edicson Ruiz, Frank Peter Zimmermann und Jean-François Zygel sowie die Dirigenten Pierre Cao, Carl Davis, Leopold Hager, Timothy Henty, Eliahu Inbal, Richard Kaufman, Emmanuel Krivine, Andris Nelsons, Emilio Pomàrico, Adrian Prabava, Jamie Phillips, Roberto Rizzi Brignoli, Case Scaglione, Clemens Schuldt, Lahav Shani, Alexander Shelley,Stefan Soltesz, Maxime Tortelier, Juraj Valčuha, Christian Vásquez und Gast Waltzing. Neben dem breit gefächerten Repertoire und Publikum sowie der Wertschätzung durch hochkarätige Gastinterpreten gibt es eine weitere Gemeinsamkeit des OPL und der Philharmonie Luxembourg: Innovative Musikvermittlung für Kinder und Jugendliche sowie im Bereich der Erwachsenenbildung nimmt einen hohen Stellenwert ein. Seit 2003 engagiert sich das Orchester in Schul-, Kinder- und Familienkonzerten, Workshops, DVD-Produktionen sowie Konzerten in Schulen und Krankenhäusern, bereitet gemeinsam mit Schulklassen Abonnementkonzerte vor und lädt im Zyklus «Dating:» mit bemerkenswerten Musikvermittlern wie Jean-François Zygel zur Entdeckung der Orchestermusik. Mit seiner Heimat, dem Großherzogtum Luxemburg, teilt das OPL eine sehr europäische und weltoffene Haltung. Das Orchester mit seinen 98 Musikern aus rund 20 Nationen (zwei Drittel stammen aus Luxemburg und seinen Nachbarländern Frankreich, Deutschland und Belgien) ist mit zahlreichen Konzerten und Aktivitäten in der gesamten Großregion präsent. Tourneen führen das OPL darüber hinaus in zahlreiche Musikzentren Europas sowie nach Asien und in die USA; 2015/16 stehen insbesondere Tourneen durch Frankreich, 39 Deutschland und die Niederlande auf dem Programm. Die Konzerte des OPL werden regelmäßig vom luxemburgischen Radio 100,7 übertragen und über das Netzwerk der Europäischen Rundfunkunion (EBU) international ausgestrahlt. Das OPL wird subventioniert vom Kulturministerium des Großherzogtums und erhält weitere Unterstützung von der Stadt Luxemburg. Partner des OPL sind BGL BNP Paribas, Banque de Luxembourg, CACEIS, Mercedes Benz sowie POST Luxembourg. Seit Dezember 2012 stellt BGL BNP Paribas dem OPL dankenswerterweise das Violoncello «Le Luxembourgeois» von Matteo Goffriller (1659–1742) zur Verfügung. Maxime Tortelier direction Le talent du chef d’orchestre Maxime Tortelier, lauréat 2013/14 de la fondation Leverhulme, s’exprime sur la scène musicale internationale depuis qu’il s’est fait remarquer comme jeune chef associé de l’orchestre symphonique de Bournemouth, une formation avec laquelle il se produit régulièrement en concert dans le Sud de l’Angleterre. La critique a salué son «charisme», sa «verve» et son «enthousiasme». Maxime Tortelier fait des débuts remarqués, notamment avec l’Opéra-Orchestre national de Montpellier et l’Orchestre d’Ulster. Ses débuts avec l’Orchestre philharmonique de la BBC le conduit à être réinvité quelques mois plus tard au festival des Proms de la BBC. Parmi les temps forts de cette saison figurent une première invitation par l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et un retour à l’Orchestre national de France, qu’il a déjà dirigé plusieurs fois. Il fait ses débuts en 2009 avec l’Orchestre du Festival de Sofia à l’Accademia Chigiana de Sienne. En 2012, il est demi-finaliste du concours Donatella Flick, et est nommé «meilleur participant» à l’issue d’une master class avec le Baltimore Symphony Orchestra et Marin Alsop. D’autres stages et master classes l’amènent à diriger le Royal Scottish National Orchestra, le Tasmanian Symphony Orchestra ainsi que le BBC Concert Orchestra, et travailler, entre autres, avec David Zinman et Martyn Brabbins. 40 Maxime Tortelier photo: Starlight Photography 41 Pendant ses études de direction d’orchestre dans la classe de Colin Metters à la Royal Academy of Music à Londres, Maxime Tortelier dirige régulièrement les divers ensembles et chanteurs de l’établissement et se perfectionne auprès de chefs invités tels que Leif Segerstam ou George Hurst. Il fait également répéter l’orchestre symphonique de l’Academy pour des concerts de Sir Colin Davis et Sir Simon Rattle. Son Master à l’Academy a reçu le soutien de la Fondation Gordon. Issu d’une famille de musiciens, Maxime étudie le piano dès l’âge de cinq ans. Avant de se lancer dans la direction d’orchestre, il fait des études littéraires, entre à l’École Normale Supérieure de Lyon, enseigne le français à l’université de Harvard et obtient l’agrégation d’anglais. Il est également titulaire d’un Master (DEA) de musicologie à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) – où il a lui-même enseigné – et de plusieurs prix d’écriture au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP). Maxime Tortelier Leitung Seit sich der Preisträger der Leverhulme-Stiftung 2013/14 als Dirigent des Symphonieorchesters von Bournemouth, mit dem er regelmäßig in Südengland zu erleben ist, einen Namen gemacht hat, genießt Maxime Tortelier wachsende Aufmerksamkeit auf dem internationalen Musikmarkt. Die Kritik feiert «Charisma», «Verve» und «Enthusiasmus» des Dirigenten. Überzeugende Debüts absolvierte der Musiker mit dem OpéraOrchestre National de Montpellier und dem Ulster-Orchester. Als Folge seines Debüts beim BBC Philharmonic Orchestra wurde er eingeladen, nur einige Monate später im Rahmen der BBC Proms zu dirigieren. Zu den Höhepunkten der aktuellen Spielzeit gehört neben der Einladung, das OPL zu dirigieren, jene an das Pult des Orchestre National de France, das er bereits einige Male geleitet hat. 2009 debütierte er mit dem Sofia-Festival-Orchester an der Accademia Chigiana Siena. 2012 war er Halbfinalteilnehmer des Donatella-Flick-Wettbewerbs und wurde als «bester Teilnehmer» einer Meisterklasse mit dem Baltimore Symphony Orchestra und Marin Alsop ausge42 zeichnet. Im Rahmen weiterer Praktika und Meisterkurse dirigierte er das Royal Scottish National Orchestra, das Tasmanian Symphony Orchestra ebenso wie das BBC Concert Orchestra und arbeitete u.a. mit David Zinman und Martin Brabbins. Während seines Dirigierstudiums in der Klasse von Colin Metters an der Royal Academy of Music London hatte Maxime Tortelier regelmäßig Gelegenheit, die Ensembles der Einrichtung zu leiten und seine Fähigkeiten in der Zusammenarbeit mit Gastdirigenten wie Leif Segerstam oder George Hurst zu vervollkommnen. Proben des Orchesters leitete er auch für Konzerte von Sir Colin Davis und Sir Simon Rattle. Seine MasterAusbildung an der Academy wurde durch die Gordon Foundation gefördert. Aufgewachsen in einer Musikerfamilie, erhielt Maxime Tortelier fünfjährig ersten Klavierunterricht. Bevor er sich dem Dirigieren zuwandte, absolvierte er ein Literaturwissenschaftsstudium, trat in die École Normale Supérieure de Lyon ein, unterrichtete Französisch in Harvard und erwarb eine Lehrbefähigung für die englische Sprache. Darüber hinaus erwarb Tortelier den Master-Abschluss (DEA) in Musikwissenschaft der École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) – an der er auch lehrte – und absolvierte unterschiedliche Ausbildungsmodule am Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP). 43