Programm (PDF, 475,4 Kio)

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Programm (PDF, 475,4 Kio)
Jazz & beyond / Luxembourg Festival 2014
Lundi / Montag / Monday
24.11.2014 20:00
Grand Auditorium
Herbie Hancock piano
Vinnie Colaiuta drums
James Genus bass
Lionel Loueke guitar
~100’ sans entracte / ohne Pause / without intermission
Dans le cadre de Luxembourg Festival
Herbie Hancock
et le Quartet Jazz
Philippe Gonin
52nd Street
Il est toujours hasardeux de prétendre résumer des décennies
d’histoire en quelques lignes. Le quartette de jazz n’est pas apparu ex nihilo un soir dans une cave enfumée. Il est le processus
d’une longue mutation qui a vu le jazz se focaliser autour de ces
formules à trois, quatre ou cinq musiciens, devenues les archétypes même de ce que l’imaginaire collectif entend aujourd’hui
par petites formations de jazz acoustique.
Pour bien comprendre ce phénomène, il faut évoquer ces lieux
qui furent l’un des creusets du développement du jazz: les clubs.
De ces caves qui devinrent des lieux au nom parfois cultes, émergèrent des artistes, des formations voire un certain type de jazz.
Il faut remonter aux années 1920 et à l’apparition à New York
des speakeasies, lieux peu recommandables nichés dans les soussols des immeubles de Big Apple où l’on se livrait à des trafics
divers – notamment d’alcool, l’époque étant celle de la prohibition. L’un des premiers d’entre eux fut l’Onyx Club qui s’installa
dans la 52e rue. C’est dans ces endroits plus ou moins glauques
que jouèrent assez régulièrement des artistes tels que Art Tatum, Willie «The Lion» Smith… Avec la fin de l’interdiction de
vendre ou consommer de l’alcool, ces lieux purent sortir de l’illégalité. Dès lors des clubs concurrents s’installèrent non loin de
l’Onyx, dans cette fameuse 52nd Street.
C’est en grande partie dans cette rue que tous les changements
importants dans cette musique qu’on appelle «jazz» se firent à
cette époque. Lieux étroits, presque tous aménagés de la même
manière (un bar sur la moitié de la longueur du mur, une estrade
dans le fond, quelques tables…), cette configuration rendait
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Herbie Hancock
(photo: Douglas Kirkland)
presque obligatoire le développement des petites formations. Un
nouveau type d’orchestre, de fait plus réduit que les big bands,
commença à se développer, autour d’une section rythmique
comprenant un bassiste, un batteur, un pianiste – parfois un
guitariste – et deux à trois soufflants. Jusqu’alors, la plupart des
formations de jazz étaient pour l’essentiel des orchestres de type
New Orleans et des Big Bands. Mais les patrons de ces nouveaux
clubs se rendirent compte qu’il pouvaient attirer de la clientèle
autour d’un seul nom de soliste ou d’un(e) chanteur(se). Ce furent ainsi Billie Holiday ou Coleman Hawkins qui tinrent l’affiche accompagnés par une section rythmique réduite. Ce simple
aspect financier – pourquoi payer plus quand on peut avoir le
même résultat pour un investissement moindre? – fut aussi un
facteur déterminant.
Les instruments changèrent même. C’est à cette époque que
s’imposent le saxophone et la trompette. Le trombone et la clarinette, piliers du style New Orleans, disparurent pratiquement de
ces nouvelles formations. C’est là que le jazz moderne, et en par3
ticulier le Be Bop se développèrent, et avec lui, une nouvelle manière d’écrire le jazz et de l’aborder. Sans faire abstraction de tous
les aspects socio-historiques et politiques du phénomène, l’apparition de cette formule instrumentale qu’est le jazz quartet est incontestablement liée à l’histoire de ces lieux.
La formule magique?
Forte de ces évolutions, la formation en quartette est donc devenue sans conteste, avec le trio et le quintet, l’une des formules
emblématiques du jazz moderne. Il suffit de citer les noms des
musiciens de certains des combos les plus renommés pour que
s’éveille dans l’oreille du mélomane, telles des madeleines proustiennes, des résonances mémorielles de sons, d’albums simplement magiques: ce sont Charlie Parker ou Dizzy Gillespie qui,
en quartette ou en quintette, gravent dès le milieu des années
1940 des plages qui firent date dans l’histoire du jazz aux côtés
entre autres du batteur Max Roach ou du jeune Miles Davis.
Si ce dernier eut toujours, dans sa période acoustique, une préférence marquée pour la formule du quintette, il est un quartette
qui va marquer durablement l’histoire du jazz, celui formé autour de John Coltrane par McCoy Tyner, Jimmy Garrison et Elvin Jones. Véritable parangon de la formation parfaite, les quatre
hommes produisent en 1964 l’un des plus beaux disques de jazz
jamais enregistré avec A Love Supreme. D’autres encore, nombreux, utilisèrent la combinaison basse/batterie/piano/sax ou
trompette comme une sorte de formule magique, celle de l’équilibre parfait entre rythme, harmonie et mélodie.
Herbie Hancock et le Quartet de jazz
C’est en quartette qu’Herbie Hancock enregistre son premier album pour Blue Note. Nous sommes en 1963 et Empyrean Isles
est enregistré avec – déjà – Freddie Hubbard à la trompette, Ron
Carter à la basse et (sic) Anthony Williams à la batterie. L’album
recèle quelques perles dont «Cantaloupe Island», souvent relu
par Hancock lui-même mais qui, près de trente années plus tard,
connaîtra une seconde vie et fera dans les années 1990 les beaux
jours du jazz rap avec la superbe version enregistrée par US3
(«Cantaloop (flip fantasia)» usant de samples tirés du titre de
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Hancock sur l’album Hand On The Torch. Le disque fait en réalité appel à la section rythmique dont le pianiste est alors l’un des
membres et qui fit, dans les années 1960, les beaux jours de l’orchestre de Miles Davis (que l’on retrouve, entre autres sur, Sorcerer, Nefertiti, E.S.P et l’indispensable Fille de Kilimanjaro autant
d’albums à (ré)écouter de toute urgence!).
Son second album (qui contient le non moins célèbre «Watermelon Man») se tourne vers une formation plus étoffée, tandis
qu’avec Maiden Voyage Hancock se tourne vers le quintette. Les
formations se succèdent et les albums – notamment ceux la période Warner qui viennent tout juste d’être réédités – regardent
du côté d’un jazz funk parfois plus expérimental.
En 1977, c’est cette fois en trio qu’il enregistre à nouveau avec
deux de ses comparses de la période Miles, Ron Carter et Tony
Williams. L’album est sobrement intitulé Herbie Hancock Trio. En
1981, il revient à la formule à quatre avec le bien nommé Quartet. À nouveau enregistré avec Ron Carter à la basse et Tony Williams à la batterie, c’est le jeune Wynton Marsalis (dix-neuf ans
au compteur!) qui œuvre cette fois-ci à la trompette, se substituant à Freddie Hubbard, parti explorer d’autres horizons, tout
comme Wayne Shorter, qui rejoint Weather Report. Le départ
des deux hommes met fin à une période riche menée en quintette, le fameux (et fabuleux) V.S.O.P que l’on nomme souvent
«le quintette de Miles sans Miles» ce qui n’était guère sympathique pour un Freddie Hubbard, qui sans être Miles n’en devait
pour autant pas être pris pour un second couteau.
Lorsque le pianiste l’engage, Wynton Marsalis dont le nom fera
bientôt date – non sans créer quelques polémiques – dans l’histoire du jazz, n’en est alors qu’au tout début d’une longue carrière qui le verra côtoyer aussi bien le répertoire jazz que classique. Le Quartet livre dans cet album des versions lumineuses de
quelques classiques tels «Well you needn’t», «Round Midnight»
ou «The Sorcerer», auxquels s’ajoutent des compositions originales.
Nous sommes alors, dans la carrière du pianiste, au cœur d’une
décennie qui le voit simultanément revenir à un jazz acoustique
tout en poursuivant ses explorations électriques (entamées avec
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Mwandishi et les Headhunters et dont les aboutissements seront les ahurissantes mais diversement appréciées fusions opérées entre jazz et hip hop avec Future Shock de 1983 et surtout,
car plus abouti sans doute, Sound System qui sort en 1984. Cette
exploration s’achève en 1988 avec Perfect Machine et clôt une trilogie que Frédéric Goaty (Jazzmagazine Jazzman) appelle «futuriste».
Cette dualité du musicien est parfaitement illustrée par ce duo
avec Chick Corea, enregistré en 1974, dans lequel les deux
hommes interprètent «Someday My Prince Will Come». Débutant au piano à quatre mains, les deux hommes vont tour à tour
explorer les sons d’un piano électrique puis de synthétiseurs
avant de revenir tous les deux au piano pour quinze minutes
d’anthologie.
Il n’est dès lors pas étonnant de voir Bertrand Tavernier faire
appel à Herbie Hancock pour enregistrer, aux côtés entre autres
de… Ron Carter et Wayne Shorter, la bande originale de son
film hommage à Bud Powell: Round Midnight.
Ses dernières productions discographiques s’éloignent du quartette classique et montrent un musicien soucieux de multiplier
les collaborations avec des artistes venus d’horizons divers. Possibilities, sorti en 2006, auquel participent Paul Simon, Sting,
Christina Aguilera, Angélique Kidjo, Santana ou encore Annie
Lennox, précède River: The Joni Letters (2007) où se côtoient Leonard Cohen, Norah Jones ou encore Joni Mitchell à laquelle l’album est dédié. The Imagine Project, paru en 2010, est du même
ordre: on y retrouve Pink, Shaka Khan ou The Chieftains…
Les sidemen de la soirée
Mais c’est bien en quartette qu’Herbie Hancock se produit ce
soir. Une formation toutefois un peu singulière puisque c’est aux
côtés de Vinnie Colaiuta (batterie), James Genus (basse) et Lionel Loueke (guitare) que l’on retrouve le pianiste en une formule
sans soufflant mais avec une guitare, rompant ainsi avec la tradition de la formation «type» du quartette jazz.
Quelques mots sur les musiciens qui l’accompagnent ce soir
s’imposent. James Genus est bien connu des spectateurs du Sa8
turday Night Live Band dont il est l’un des piliers. Musicien de
studio, autant à l’aise sur une basse électrique qu’une contrebasse; il a collaboré à de nombreuse formations au nombre desquelles on compte celles dirigées par Horace Silver, Michael
Brecker, Chick Corea mais aussi Daft Punk (pour leur album
phénomène Random Access Memory).
Batteur de jazz fusion, Vinnie Colaiuta fut le batteur de Frank
Zappa entre 1979 et 1981. Il participe à l’enregistrement de l’un
des derniers chefs-d’œuvre du célèbre moustachu, Joe’s Garage. Il
collabore dès lors avec des artistes tels que Joni Mitchell, Sting
ou, plus étonnant, le groupe Megadeth (The System Has Failed,
2004). Aux côtés d’Herbie Hancock depuis son Imagine Project de
2010, il continue de faire preuve d’un certain éclectisme en collaborant en 2013 avec des artistes aussi différents que Joe Satriani sur Unstoppable Momentum et Eddy Mitchell (Héros).
Né en 1973 au Bénin, Lionel Loueke est le benjamin de la bande. Il s’installe dès 1990 en Côte d’Ivoire. Après avoir obtenu diverses bourses pour étudier à Paris (American School of Modern
Music) et au Berklee College of Music, il passe en 2001 avec
succès un concours pour entrer au Thelonious Monk Institute
of Jazz devant un jury composé de Terence Blanchard, Wayne
Shorter et… Herbie Hancock.
Sa musique est teintée de sonorité africaine et il a déjà produit
quelques albums sous son nom (In A Trance, 2005; Mwaliko hautement recommandé! enregistré pour Blue Note en 2010…). Sa
carrière est déjà riche de précieuses rencontres. On le retrouve
notamment auprès du regretté Charlie Haden (Land Of The Sun
en 2004), de Terence Blanchard (pour Bounce en 2003 et Choices
en 2009) ou encore d’Avishai Cohen (After The Big Rain, 2007).
C’est avec Possibilities qu’il débute sa collaboration avec Hancock. Il est également présent en 2007 sur River: The Joni Letters.
Il y aura du groove ce soir et il sera sans doute difficile de résister à l’appel de la danse… et pour ceux qui voudraient connaître
un peu plus encore le pianiste intime, Hancock se livre dans un
ouvrage récemment paru (en anglais), intitulé Possibilities, Herbie
Hancock with Lisa Dickey (Viking).
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Einmal quer durch alle Genres
Herbie Hancock
Franz X.A. Zipperer
Herbie Hancock ist Puristen aller kreativen Lager suspekt – allein das macht ihn schon mal sympathisch. Denn wer sich quer
durch alle musikalischen Genres sicher bewegen kann und nur
die Puristen gegen sich aufbringt, der muss über einen freien
Geist verfügen und sich ständig selbst in Frage stellen. Und über
den Willen zur stetigen Entwicklung und Erneuerung des musikalischen Materials. Das lernt er bei Miles Davis, das gibt er
nicht auf, als er Jazz, Pop und Hiphop zusammenführt, und das
kultiviert er noch weiter, als er bereits 14 Grammys in verschiedenen Kategorien in der Tasche hat. Aber genau diese Haltung
macht Herbie Hancock bis heute zum einflussreichsten lebenden
Jazzpianisten und -komponisten.
Wunderkind und Meister
Am 12. April 1940 in Chicago geboren, setzt Herbie Hancock
sich im Alter von sieben Jahren zum ersten Mal ans Klavier. Bereits mit elf Jahren wird er in die Kategorie Wunderkind einsortiert. Erstes großes Aufhorchen erreicht er durch die Interpretation von Wolfgang Amadeus Mozarts Klavierkonzert N° 5. Der
Klangkörper, der ihn begleitet, ist kein Geringerer als das hoch
angesehene Chicago Symphony Orchestra. Herbie Hancock ist
damals elf Jahre alt. Später studiert er am Grinnell College in
Iowa und verlässt die Einrichtung gleich mit zwei Abschlüssen,
einen in Komposition und einen in Elektrotechnik – eine Kombination, die Auswirkungen auf sein Schaffen hat.
Als er seinen großen Hit Watermelon Man aufnimmt, ist Herbie
Hancock 22 Jahre alt. Jene Komposition sollte ihm zur Eintrittskarte in die Band von Miles Davis werden. Im Mai 1963 holt er
ihn für seine «Seven Steps To Heaven»-Sessions mit ins musikali10
Herbie Hancock
(photo: Douglas Kirkland)
sche Boot. Anschließend wird er festes Mitglied in Miles Davis’
Second Great Quintett, bei dem sich Davis mit neuen, unverbrauchten Talenten umgibt. Dazu gehören der Schlagzeuger
Tony Williams, der Bassist Ron Carter, der Saxophonist Wayne
Shorter und eben Herbie Hancock an den Tasten.
In diesem kreativen Zusammenhang werden die Ohren des Pianisten zum ersten Mal ordentlich durchgepustet. «Miles Davis
ließ sich nie auf etwas festlegen, hörte Jimi Hendrix genauso, wie
er Manitas de Plata, The Cream oder The Rolling Stones lauschte», erinnert sich Herbei Hancock an die prägenden Jahre bei
Miles Davis, «er hat mir auch nie gesagt, was ich spielen sollte,
nie. Aber er hat mich dazu gebracht, nicht seinem Beispiel zu
folgen, sondern meine eigenen Antworten zu finden. So lehrt
ein echter Meister! Miles Davis hat keine Urteile abgegeben. Er
sagte nie: ‹Ich mag dies nicht, ich mag das nicht.› Für mich war
er der King of Cool.»
Seitdem hat sich Herbie Hancock stets auf neue Projekte eingelassen, ist daran gewachsen und hat sich und seine Musik immer wieder neu erfunden. Er taucht in den Hardbop ein, liefert
1966 den Score zu Michelangelo Antoninis Film Blow Up, ist in
den 1970er Jahren dabei, als der Jazz elektrisch wird. Er lässt den
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Funk ordentlich knacken, 1983 gelingt ihm mit Rockit etwas geradezu Revolutionäres. Gemeinsam mit dem einflussreichen DJ
GrandMixer D.ST macht Herbie Hancock den Plattenspieler als
Instrument und die Scratching-Technik populär und lässt Jazz
das Genre Hiphop berühren. Herbei Hancock hat auch kein Problem damit, 1996 das Nirvana-Stück «All Apologies» neu zu interpretieren.
2009 geht Herbie Hancock schließlich mit dem Klassikstar Lang
Lang auf Tournee. Auf diesem skizzierten Weg ist der Pianist
inzwischen selber zum Meister gereift und gibt das an seine
Schüler weiter, was besonders bei Miles Davis gelernt hat.
«Wenn ich meine Erfahrungen weitergebe, ermutige ich jeden,
seinen eigenen Weg zu finden», sagt er, «ich betone es noch mal:
nicht meinen Weg, sondern seinen Weg.»
Musik als Erfahrung ist mächtig
Musik ist für Herbie Hancock auch immer eine politische Angelegenheit. «Ich konnte und kann das nie anders sehen», stellt
er klar, «mit meiner musikalischen Sozialisation gehen stets die
gesellschaftlichen Bewegungen einher. Die gegen die Diskriminierung von Frauen und Afroamerikanern, der Protest gegen
den Vietnam-Krieg bis hin zur «Yes we can»-Kampagne von Barack Obama. Das waren Rahmenbedingungen meiner Musik.
Und das Politische wird auch immer eine Rahmenbedingung
bleiben.»
Herbie Hancock hat folgerichtig immer bereitwillig an Benefizaktionen teilgenommen oder etwa gemeinsam mit Sheryl Crow
und will.i.am die Barack-Obama-Rede «We Are One» vertont.
«Musik ist einfach mächtig», dazu bekennt sich der Tastenmann,
«Lieder rühren an ganz bestimmte Erfahrungen. Jeder kann
selbst entscheiden, ob sie in seinem Leben etwas auslösen. Aber
das Potenzial der Ermutigung und Hoffnung trägt sie immer in
sich.» Dabei hat sich Herbei Hancock auch als Mensch mehr
und mehr gefunden und schätze diesen Fakt sogar als wichtigste Wendung in seinem Leben ein, die auch seine kreative Arbeit
nicht nur beeinflusst, sondern verbessert hat. «Musik hat nichts
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mit B-Dur oder d-moll zu tun, sie ist ein Ausdruck des Lebens,
sie erzählt immer eine Geschichte», gibt er zu Protokoll, «mir
geht es darum, Menschen zu erreichen, die nicht erst meine gesamte Jazzkarriere studieren müssen, nur um meine neueste Platte zu hören. Es ist für mich heute eine der größten Herausforderungen, mit meinen Ausdrucksmöglichkeiten ein großes und demographisch vielfältiges Publikum zu erreichen.»
Herbie Hancok hat Jazz immer auch gelebt; denn er hat seiner
Meinung nach eben all jene Charakteristika, die man braucht,
um ein erfolgreiches Leben zu führen. Nicht materiell erfolgreich, sondern als menschliches Wesen. Wer so denkt, verwundert nicht damit, dass er sich zum Buddhismus bekennt. Ganz
eng mit diesen Gedanken verknüpft Herbie Hancock auch immer die Gedanken über die Zukunft des Jazz. «Ich denke zwar an
die Zukunft der Kultur, der Menschheit – aber auch an die Rolle, die Jazz spielen kann in der kulturellen Entwicklung. Wenn
wir uns nicht weiter ein neues Publikum heranziehen, wird diese
Musik sterben!», weiß er genau, «die Musiker allein können das
nicht am Leben halten. Ich spiele ja nicht nur für mich selbst.
Wir brauchen dazu Publikum. Publikum jeden Alters. So habe
ich auch keinen Grund, Popmusiker nicht in meinen Klangkosmos zu integrieren. Ich kann das einfach. Deshalb denke ich
auch eher darüber nach, wie ich über den Bereich des konventionellen Jazz hinauswachsen kann.»
So hält er sich nach wie vor alle Türen offen, um in die verschiedensten Richtungen arbeiten zu können. Es hilft ihm hörbar,
auch seine Möglichkeiten bis in die Feinheiten weiter auszuloten. Und Herbie Hancock zeigt auch heute immer wieder eindrucksvoll, dass seine schöpferische Goldader auch im Alter von
fast 75 Jahren noch lange nicht erschöpft ist.
Nie ernst und streng
Auch die aktuelle Tourneeformation von Herbie Hancock, bestehend aus Vinnie Colaiuta am Schlagzeug, James Genus am Bass
und Lionel Loueke an der Gitarre, wird es schaffen, Horace Silvers Funkyness und Wynton Kellys unbezähmbaren Swing mit
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dem subtilen Lyrismus von Bill Evans zu verschmelzen. «Das
Konzept dieser Band fußt auf der Auffassung, dass etwas Wunderbares passieren kann, wenn Künstler sich trauen, aus ihrer
Nische auszubrechen», skizziert Herbie Hancock den kreativen
Ansatz, «keiner von uns ist nur ernst und streng. Wir sind offen,
mögen Herausforderungen und probieren gern Neues aus. Und
vor allem, wir wollen Spaß haben.»
Dass die Spielfreude nicht zu kurz kommt, lässt sich schon an
der Besetzungsliste ablesen. Geradezu kongenial ist die Rhythmusgruppe besetzt – mit Schlagzeuger Vinnie Colaiuta, der die
gesamte kreative Spannbreite verkörpert und sowohl bei Frank
Zappa und den Metallern von Megadeth wild trommelte als
auch feinste Klangespinste für Sting entwickelte; mit James Genus,
der das tief notierte Fundament für den Jazztrompeter Dave
Douglas ebenso schuf wie für Branford Marsalis oder Chick
Corea. Zum ursprünglich aus dem westafrikanischen Benin stammenden Lionel Loueke hat Herbie Hancock eine besondere Beziehung, saß er doch in der Jury, als Lionel Loueke für die Zulassung an das Thelonious Monk Institute of Jazz an der University
of Southern California in Los Angeles vorspielte. Ganz egal, was
für eine Gitarre man ihm in die Hand drückt – eine mit Nylonsaiten, eine mit Metallsaiten, eine akustische oder elektrische –,
er entlockt ihnen Klänge, die einfach nur verzaubern. Die Mitmusiker genauso wie das Publikum. Für seine Art, so einfühlsam
zu spielen, erhält Lionel Loueke 2013 den ECHO Jazz in der
Kategorie Internationaler Gitarrist.
Die musikalische Klammer des Abends bilden die rhythmisch
massiv aufgeladene Version des Hancock-Klassikers Watermelon
Man und die überaus rockige Fassung von Rockit. Ansonsten
geht es einmal quer durch alle Genres, von klassischen Jazzklängen über Jazz-Fusion, Funk hin zu afrikanischen und Pop-Rhythmen. Und das ausgestaltet als atemloser Parforceritt. Dass das
Gehörte überaus bemerkenswert ist, darauf lassen die Aussagen
von Besuchern der ersten Konzerte der Tournee schließen, ließen
sie sich doch zur Aussage hinreißen, sie hätten Herbie Hancocks
Musik nicht gehört, sie hätten sie erfahren.
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Interprètes
Biographies
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Herbie Hancock piano
Herbie Hancock is a true icon of modern music. Throughout his
explorations, he has transcended limitations and genres while
maintaining his unmistakable voice. With an illustrious career
spanning five decades and 14 Grammy Awards, including Album of the Year for «River: The Joni Letters», he continues to
amaze audiences across the globe. There are few artists in the
music industry who have had more influence on acoustic and
electronic jazz and R&B than Herbie Hancock. As the immortal
Miles Davis said in his autobiography, «Herbie was the step after Bud Powell and Thelonious Monk, and I haven’t heard anybody yet who has come after him.» Born in Chicago in 1940,
Herbie was a child piano prodigy who performed a Mozart piano
concerto with the Chicago Symphony Orchestra at age 11. He
began playing jazz in high school, initially influenced by Oscar
Peterson and Bill Evans. He also developed a passion for electronics and science, and double-majored in music and electrical
engineering at Grinnell College. In 1960, Herbie was discovered
by trumpeter Donald Byrd. After two years of session work with
Byrd as well as Phil Woods and Oliver Nelson, he signed with
Blue Note as a solo artist. His 1963 debut album, «Takin’ Off»,
was an immediate success, producing the hit Watermelon
Man. In 1963, Miles Davis invited Herbie to join the Miles Davis
Quintet. During his five years with Davis, Herbie and his colleagues Wayne Shorter (tenor sax), Ron Carter (bass), and Tony
Williams (drums) recorded many classics, including ESP, Nefertiti and Sorcerer. Later on, Herbie appeared on Davis’ ground18
Herbie Hancock
(photo: Douglas Kirkland)
breaking «In a Silent Way». Herbie’s own solo career blossomed
on Blue Note, with classic albums including «Maiden Voyage»,
«Empyrean Isles», and «Speak Like a Child». He composed the
score to Michelangelo Antonioni’s 1966 film Blow Up, which led
to a successful career in feature film and television music. After
leaving Davis, Herbie put together a new band called The Headhunters and, in 1973, recorded «Head Hunters». With its cross19
over hit single Chameleon, it became the first jazz album to go
platinum. By mid-decade, Herbie was playing for stadium-sized
crowds all over the world and had no fewer than four albums in
the pop charts at once. In total, Herbie had 11 albums in the
pop charts during the 1970s. His 1970s output inspired and provided samples for generations of hip-hop and dance music artists. Herbie also stayed close to his love of acoustic jazz in the
1970s, recording and performing with VSOP (reuniting him with
his Miles Davis colleagues), and in duet settings with Chick
Corea and Oscar Peterson. In 1980, Herbie introduced the trumpeter Wynton Marsalis to the world as a solo artist, producing
his debut album and touring with him as well. In 1983, a new
pull to the alternative side led Herbie to a series of collaborations with Bill Laswell. The first, «Future Shock», again struck
platinum, and the single Rockit rocked the dance and R&B
charts, winning a Grammy for Best R&B Instrumental. The video of the track won five MTV awards. «Sound System», the follow-up, also received a Grammy in the R&B instrumental category. Herbie won an Oscar in 1986 for scoring the film Round
Midnight, in which he also appeared as an actor. Numerous
television appearances over the years led to two hosting assignments in the 1980s: Rock School on PBS and Showtime’s Coast
To Coast. After an adventurous 1994 project for Mercury Records, «Dis Is Da Drum», he moved to the Verve label, forming
an all-star band to record 1996’s Grammy-winning «The New
Standard». In 1997, an album of duets with Wayne Shorter,
«1+1», was released. The legendary Headhunters reunited in
1998, recording an album for Herbie’s own Verve-distributed imprint, and touring with the Dave Matthews Band. That year also
marked the recording and release of «Gershwin’s World», which
included collaborators Joni Mitchell, Stevie Wonder, Kathleen
Battle, the Orpheus Chamber Orchestra, Wayne Shorter and
Chick Corea. «Gershwin’s World» won three Grammys in 1999,
including Best Traditional Jazz Album and Best R&B Vocal Performance for Stevie Wonder’s «St. Louis Blues». Herbie reunited with Bill Laswell to collaborate with some young hip-hop and
techno artists on 2001’s «Future2Future». He also joined with
Roy Hargrove and Michael Brecker in 2002 to record a live con21
cert album, «Directions In Music: Live at Massey Hall», a tribute
to John Coltrane and Miles Davis. «Possibilities», released in
August 2005, teamed Herbie with many popular artists, such as
Sting, Annie Lennox, John Mayer, Christina Aguilera, Paul Simon, Carlos Santana, Joss Stone and Damien Rice. That year,
he played a number of concert dates with a re-staffed Headhunters, and became the first-ever Artist-In-Residence at the
Tennessee-based festival Bonnaroo. In 2007, Hancock recorded
and released «River: The Joni Letters», a tribute to longtime
friend and collaborator Joni Mitchell featuring Wayne Shorter,
guitarist Lionel Loueke, bassist Dave Holland and drummer Vinnie Colaiuta and co-produced by Larry Klein. He enlisted vocalists Norah Jones, Tina Turner, Corinne Bailey Rae, Luciana Souza, Leonard Cohen and Mitchell herself to perform songs she
wrote or was inspired by. The album received glowing reviews
and was a year-end Top 10 choice for many critics. It also garnered three Grammy Awards, including Album of the Year; Herbie is one of only a handful of jazz musicians ever to receive
that honor. In 2010 Hancock released the critically-acclaimed
CD, «Herbie Hancock’s The Imagine Project,’ winner of two 2011
Grammy Awards for Best Pop Collaboration and Best Improvised Jazz Solo. Utilizing the universal language of music to express its central themes of peace and global responsibility, the
«Imagine» project was recorded around the world and features
a stellar group of musicians including Jeff Beck, Seal, Pink,
Dave Matthews, The Chieftains, Lionel Loueke, Oumou Sangare, Konono #l, Anoushka Shankar, Chaka Khan, Marcus Miller,
Derek Trucks, Susan Tedeschi, Tinariwen, and Ceu. Herbie Hancock also maintains a thriving career outside the performing
stage and recording studio. Recently named by the Los Angeles
Philharmonic as Creative Chair For Jazz, he currently also
serves as Institute Chairman of the Thelonious Monk Institute
of Jazz, the foremost international organization devoted to the
development of jazz performance and education worldwide.
Hancock is also a founder of The International Committee of
Artists for Peace, and was awarded the much esteemed Commandeur des Arts et des Lettres by French Prime Minister Francois Fillon. In July of 2011 Hancock was designated a Unesco
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Goodwill Ambassador by Unesco Director-General Irina Bokova.
Recognizing Herbie Hancock’s «dedication to the promotion of
peace through dialogue, culture and the arts», the Director-General has asked the celebrated jazz musician «to contribute to
Unesco’s efforts to promote mutual understanding among cultures, with a particular emphasis on fostering the emergence of
new and creative ideas amongst youth, to find solutions to global problems, as well as ensuring equal access to the diversity of
artistic expressions». Unesco’s Goodwill Ambassadors are an
outstanding group of celebrity advocates who have generously
accepted to use their talent and status to help focus the world’s
attention on the objectives and aims of Unesco’s work in its
fields of competence: education, culture, science and communication/information. In December of 2013, Hancock was the
recipient of a prestigious Kennedy Center Honor, and in 2014 he
was named the 2014 Norton Professor Of Poetry at Harvard
University, recently completing his lectures series, «The Ethics
Of Jazz», as part of the Charles Eliot Norton Lecture Series for a
period of six weeks. His memoirs, Herbie Hancock: Possibilities, have been published by Viking in the Fall. Now in the fifth
decade of his professional life, Herbie Hancock remains where
he has always been: in the forefront of world culture, technology, business and music. Though one can’t track exactly where
he will go next, he is sure to leave his inimitable imprint wherever he lands.
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Vinnie Colaiuta drums
Vinnie Colaiuta is a highly regarded drummer based in Los Angeles. Originally from Pennsylvania, he began playing drums
as a child and received his first professional drum kit from his
parents at the age of 14. After attending the Berklee College
of Music in Boston for a year, Colaiuta relocated to Los Angeles. His break came in April 1978 at the age of 22, when he auditioned for Frank Zappa, an audition that involved performing
the notoriously difficult piece entitled The Black Page. The audition was successful and Colaiuta went on to work with Zappa
as his principal drummer for studio and live performances. Co-
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laiuta’s performances on Zappacs albums «Tinsel Town Rebellion», «Joe’s Garage» and «Shut Up ’n Play Yer Guitar» are considered by many drummers to be among the most astounding ever recorded. Joe’s Garage was named one of the top-25
drumming performances of all time in a 1993 Modern Drummer
article. After leaving Zappa, Colaiuta went on to work with a
long list of notable rock and pop artists, including Gino Vannelli,
Joni Mitchell, Barbra Streisand, Chaka Khan, and Jeff Beck. He
has also appeared with many notable jazz musicians, including
Chick Corea, Herbie Hancock, and Quincy Jones. In 1990, Colaiuta successfully auditioned for the drum spot in Sting’s touring band in support of his album «The Soul Cages». Colaiuta remained as a member of Sting’s band for the next seven years.
Colaiuta released a self-titled solo recording in 1994, and still
remains one of the most in demand studio musicians playing
on countless albums, film soundtracks, TV and radio jingles. Colaiuta has won over 18 Drummer of the Year awards from Modern Drummer magazine’s annual reader polls. These include 10
awards in the Best Overall category. Colaiuta was inducted into
the Modern Drummer Hall of Fame in 1996. The publication
also cited Colaiuta as being the most important drummer of our
time. More recently, Colaiuta recorded and toured with Faith
Hill, recorded with the thrash metal outfit Megadeth on their
album «The System Has Failed», and has most recently toured
with Sting, Jeff Beck and Herbie Hancock.
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James Genus bass
James Genus is among the world’s most versatile and soughtafter bassists. An accomplished player on both upright and electric bass, his résumé includes performing and recording credits with a wide array of top-shelf artists in the realms of jazz,
pop and beyond. In addition to playing alongside such masters
as Herbie Hancock and Chick Corea, he’s regularly seen and
heard by an audience of millions thanks to his long-running gig
as a member of NBC’s distinguished Saturday Night Live band.
«I think music is music», Genus says. «I try to bring all kinds of
different elements into my playing. If it’s jazz or rock or funk,
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whatever it may be, I’m not giving it a label. I’m playing music.» That eclectic approach has been a lifelong asset for Genus,
a Virginia native who grew up on a diverse diet of funk, rock,
jazz, R&B and pretty much anything that spoke to him. His early
peers on the Virginia scene included such renowned players as
the Wooten brothers and Keith Horne, helping to create a dynamic environment where musical boundaries were irrelevant.
«We liked all kinds of stuff – fusion, straight-ahead jazz, Prince,
pop. I always thought everybody did. It wasn’t until later that I
found out not everyone had that kind of freedom» Genus continued to expand his knowledge and formidable chops as a student at Virgina Commonwealth University. Up to that point, he
had focused almost solely on the electric bass. Because VCU
didn’t offer a degree program for electric, Genus shifted his attention to the upright. Among his greatest musical and personal discoveries during that period was the work of the legendary Miles Davis. «The thing with Miles and his band is that they
were musicians – they weren’t just jazz musicians», he says.
«They didn’t just play the same kind of music. They weren’t confined to any genre or stereotypes. It was about drawing the audience in, not playing over their heads. That really inspired me.»
During the latter part of his studies at VCU, Genus enjoyed the
benefit of studying closely with iconic jazz pianist Ellis Marsalis, who recognized the young bassist’s extraordinary gifts. As
his career took flight, Genus would go on to work with Marsalis’ influential progeny, Branford and Wynton. Genus moved to
New York in 1987, and it didn’t take long for other musicians to
appreciate his earthy groove, melodic ingenuity and chameleonic chops. His growing reputation soon earned him steady work
both onstage and in the studio. Over the past two decades, Genus has been seen and heard alongside luminaries including
Michael Brecker, Dave Douglas, Ravi Coltrane, David Sanborn
and Dianne Reeves, all the while developing and expressing his
own unique aesthetic. Whether playing electric or upright, his
keen musical instincts and supernatural feel take each and every composition to extraordinary places. «Bass can be a support
instrument, but it also has a voice. Whatever music I’m playing,
I feel it’s my job to use my voice to help make it great.»
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Lionel Loueke guitar
Hailed as a «gentle virtuoso» by Jon Pareles of The New York
Times, guitarist/vocalist Lionel Loueke follows up his acclaimed
Blue Note releases «Karibu» and «Mwaliko» with the extraordinary «Heritage». Co-produced by piano great and Blue Note
label mate Robert Glasper, «Heritage» finds Loueke at the
helm of a new lineup with a more electric sound. In addition,
Loueke, long known for his nylon-string acoustic guitar, does
not feature that instrument on «Heritage». He transitions to
steel-string acoustic and electric guitars, joining Glasper, electric bassist Derrick Hodge and drummer Mark Guiliana to create
music full of churning groove and high-intensity improvisation.
Still, Loueke’s gentleness, his gift for poetic melody, remains
in the forefront. A veteran of bands led by Terence Blanchard
and Herbie Hancock, Loueke is bringing jazz into vibrant contact
with the sounds of West Africa, in particular his native Benin.
The title «Heritage» is a direct reference to his personal odyssey. «I have two heritages», Loueke says. «One is from my ancestors from Africa, and that goes through my music, my body,
my soul, every aspect of what I do. But also I have the heritage
from the Occident, from the West, from Europe and the U.S.
I speak English, I speak French, and I have that heritage too. I
called this album ‹Heritage› because I’ve been blessed by all different parts of the world, and most of the songs reflect that.» In
addition to co-producing, Glasper plays piano and Fender Rhodes and contributes two compositions of his own, Tribal Dance
and Bayyinah (he shares credit with Lionel on Hope). «Robert
is a true genius», says Loueke, «and I knew that he’d be the
right person. I like a musician who surprises me all the time.
We’re good friends and we’re both open, and that’s when the
magic happens.» Loueke has performed as a special guest with
the Robert Glasper Trio, and was in fact an original member of
the Robert Glasper Experiment when it first formed. Hodge is
a key member of Glasper’s Experiment band. He and Loueke
also shared the bandstand some years ago as members of Terence Blanchard’s group. But «Heritage» marks the first-ever
playing encounter between Mark Guiliana and the seasoned
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Glasper-Hodge team. «I worked with Mark in Italy playing with
Jason Lindner, and it really flipped me out. I’m lucky enough to
play with the greatest drummers living, but when it comes to
this little cat, man, he’s something else. Very precise and at the
same time very musical.» Starting out on vocals and percussion, Loueke picked up the guitar late, at age 17. After his initial
to exposure to jazz in Benin, he left to attend the National Institute of Art in nearby Ivory Coast. In 1994 he left Africa to pursue
jazz studies at the American School of Modern Music in Paris,
then came to the U.S. on a scholarship to Berklee. From there,
Loueke gained acceptance to the Thelonious Monk Institute
of Jazz, where he encountered his Gilfema bandmates Biolcati, Nemeth, Parlato and other musicians with whom he would
form lasting creative relationships. Praised by his mentor Herbie Hancock as «a musical painter», Loueke combines harmonic
complexity, soaring melody, a deep knowledge of African folk
forms, and conventional and extended guitar techniques to create a warm and evocative sound of his own. His previous Blue
Note release, «Mwaliko», offered a series of searching, intimate
duets with Angelique Kidjo, Richard Bona, Esperanza Spalding
and Marcus Gilmore – artists and allies who continue to have a
profound impact on Loueke’s vision as a bandleader. In addition
to «Karibu» and three previous albums with Gilfema («Gilfema»,
«Virgin Forest», «Gilfema + 2»), Loueke has appeared on Terence Blanchard’s Grammy-nominated «Flow» (2005) and Hancock’s Grammy-winning «River: The Joni Letters» (2008). He
has also toured the world as a member of Hancock’s band and
appeared on recordings by such legends as Jack DeJohnette
(«Sound Travels»), Charlie Haden («Land of the Sun»), Kenny
Barron («The Traveler») and Gonzalo Rubalcaba («XXI Century»).
He has also recorded with Esperanza Spalding («Radio Music
Society»), Gretchen Parlato («In a Dream»), Avishai Cohen («After the Big Rain»), Kendrick Scott («Source») and other leading
peers.
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IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII JAZZ & BEYOND
Prochain concert du cycle «Jazz & beyond»
Nächstes Konzert in der Reihe «Jazz & beyond»
Next concert in the series «Jazz & beyond»
Mercredi / Mittwoch 11.02.2015 20:00
Grand Auditorium
Jazz à la Philharmonie
Stefano Di Battista alto saxophone
Biréli Lagrène guitar
Ernie Hammes trumpet
Sophie Alour saxophone
Ambrose Akinmusire trumpet
Joe Lovano saxophone
Jeff Ballard drums
Eric Legnini piano, direction
Thomas Bramerie double bass
Franck Agulhon drums
IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII LUXEMBOURG FESTIVAL
Prochain événement «Luxembourg Festival» à la Philharmonie
Nächste «Luxembourg Festival»-Veranstaltung in der Philharmonie
Next «Luxembourg Festival» event at the Philharmonie
Mardi / Dienstag 25.11.2014 20:00
Grand Auditorium
Wiener Symphoniker
Philippe Jordan direction
Khatia Buniatishvili piano
Richard Wagner: Tannhäuser: Ouvertüre
Franz Liszt: Klavierkonzert N° 2
Anton Bruckner: Symphonie N° 1
(Linzer Fassung / Version de Linz)
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La plupart des programmes du soir de la Philharmonie sont
disponibles avant chaque concert en version PDF sur le site
www.philharmonie.lu
Die meisten Abendprogramme der Philharmonie finden
Sie schon vor dem jeweiligen Konzert als Web-PDF unter
www.philharmonie.lu
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www.facebook.com/philharmonie
Partenaire officiel:
Partenaire automobile exclusif:
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