L`Enfant celte Bert Appermont - Ensemble à vents de Sherbrooke
Transcription
L`Enfant celte Bert Appermont - Ensemble à vents de Sherbrooke
L’Enfant celte Bert Appermont (1973 - ) Compositeur belge, Bert Appermont a étudié le contrepoint, la fugue, l'orchestration, la direction d’orchestre à vents et l’éducation musicale. Il a également obtenu une maîtrise en conception de musique pour le cinéma et la télévision. Il travaille beaucoup en tant que compositeur, musicien et arrangeur. Il est actuellement professeur à l’École supérieure catholique de Limbourg, en Belgique, et agit comme professeur invité pour différentes organisations. Il est l’auteur de deux comédies musicales et d’une quarantaine d’œuvres pour chœur, orchestre de chambre, orchestre à vents et orchestre symphonique. Il écrit également des chansons populaires, de la musique pour le théâtre et de la musique pour enfants. Il est reconnu pour sa technique virtuose. Appermont maîtrise parfaitement l’instrumentation pour composer des thèmes magnifiques. Plusieurs de ses œuvres sont basées sur des légendes, des mythes ou des thèmes historiques. Ses œuvres ont été jouées à ce jour dans une vingtaine de pays et la quasi-totalité d’entre elles ont été enregistrées sur CD par des orchestres de renom. L’Enfant celte est une composition en trois parties où le monde et la vie des enfants constituent le thème caractéristique. La première partie évoque la créativité libre de l’enfant dans un allegro virtuose et dynamique. La deuxième partie est une calme protestation contre l’indifférence et l’injustice dont sont encore victimes de nombreux enfants. La troisième partie consiste en une danse celte tourbillonnante qui se termine par une grande finale qui loue la beauté de toute chose. Œuvre idéale comme pièce de concert ou pour une compétition, L’Enfant celte est dédiée à tous les enfants. En fonction des circonstances, les parties vocales peuvent être laissées de côté étant donné qu’elles sont toutes doublées par le reste de l’orchestre. Symphonie no 4 – Symphonie de chants (2013) Johan de Meij (1953) Compositeur, chef d’orchestre et tromboniste néerlandais, Johan de Meij a étudié le trombone et la direction d’orchestre au Conservatoire royal de musique de La Haye. Sa réputation comme compositeur et arrangeur est internationale. Sa Symphonie no 1 – Le Seigneur des anneaux – pour orchestre à vents a été sa première œuvre substantielle et lui a valu les critiques les plus élogieuses. Ont suivi, toujours pour orchestre à vents, les symphonies no 2 – La Grosse Pomme (une symphonie de New York), no 3 – Planète Terre, de même que des œuvres plus courtes comme Extreme Make-Over, inspirée de thèmes de Tchaïkovski, et Extreme Beethoven, une relecture de quelques thèmes de Beethoven pour orchestre à vents, lui ont acquis une reconnaissance mondiale. (Toutes les œuvres de Johan de Meij mentionnées ci-dessus – et bien d’autres encore – ont été interprétées par l’Ensemble à vents de Sherbrooke au cours des dernières saisons.) En plus de ses activités comme compositeur et arrangeurs, Johan de Meij poursuite une carrière d’interprète, de chef d’orchestre, de juge de concours et de conférencier. Au trombone et à l’euphonium, il a joué au sein des orchestres et ensembles majeurs des Pays-Bas. Il a dirigé plusieurs des meilleurs orchestres à vents d’Europe, d’Asie, d’Australie et des Amériques, en plus de donner des classes de maître partout dans le monde. La Symphonie no 4 – dite « Symphonie de chants » pour voix solo, chœur d’enfants et orchestre à vents s’inspire d’un ensemble de poèmes allemands du 19e siècle mis en musique (lieder). Les trois premiers mouvements de l’œuvre puisent à la même source que Gustav Mahler dans ses Chants sur la mort des enfants, soit les poèmes du même titre de Friedrich Rückert composés à la suite du décès de ses deux enfants : 1) Ein Jahr ist nun geschwunden (Un an s’est maintenant écoulé) 2) Wenn zur Thür herein (Quand votre chère maman) 3) Wiedersehn (Revoir) La seconde moitié de la symphonie poursuit sur le thème de la mort en faisant appel à un poème d’Heinrich Heine intitulé Deux frères. Les deux derniers chants, Printemps hâtif et Chant de l’Harlequin, d’Hugo von Hofmannsthal, sont une métaphore de la renaissance, de la nouvelle vie et de l’espoir. 4) Zwei Brüder (Deux frères) d’Heinrich Heine 5) Vorfrühling (À la veille du printemps) d’Hugo von Hofmannsthal 6) Liedchen des Harlekin (Le Petit Chant de l’Harlequin) d’Hugo von Hofmannsthal La symphonie a été écrite à la demande de l’Orchestre à vents du sud du Tyrol à l’occasion du Festival Mahler qui se déroule annuellement à Dobiacco en Italie. La première exécution publique de l’œuvre a eu lieu le 24 juillet 2013 à Dobiacco. Voici une traduction libre des différents chants à partir de la version anglaise fournie par l’auteur 1) Ein Jahr ist nun geschwunden 1) Un an s’est maintenant écoulé Ein Jahr ist nun geschwunden, Seit du geschieden bist, Und wie zwei trübe Stunden Gemahnt mich diese Frist. Un an s’est maintenant écoulé, Depuis votre décès, Et comme deux heures sombres Cette période me remémore. Und hättest du gelebet, Mein Kindchen, dieses Jahr, So wär' die Frist entschwebet Ein helles Stundenpaar. Si vous aviez vécu, Mes chers enfants, cette année, Cette période se serait envolée Comme deux heures éclatantes. Nun, seit ich auf der Bahre Dich mußte sehn, mein Kind, Denk' ich, wie wenig Jahre Verliehn dem Menschen sind. Maintenant, depuis que je vous ai vus Sur les planches, mes enfants, Je pense aux quelques années Qui sont accordées à l’être humain. Ob trüber oder heller, Wie Stunden sind sie nur, Ob langsamer, ob schneller, Entschwunden ohne Spur. Qu’elles soient sombres ou claires Ce ne sont que quelques heures, Qui, lentement ou plus rapidement, S’évanouissent sans laisser de trace. Einst wünscht' ich langes Leben, Um lang' dich blühn zu sehn; Nun mag es schnell entschweben, Da ich dich sah vergehn. Jadis j’ai souhaité une longue vie Pour vous voir vous épanouir longtemps; Maintenant, qu’elle passe rapidement, Puisque que je vous ai vus vous éteindre. 2) Wenn zur Thür herein 2) Quand votre chère maman Wenn zur Thür herein Tritt dein Mütterlein Mit der Kerze Schimmer, Ist es mir als immer, Quand votre chère maman Passe la porte, Avec la bougie allumée, Il me semble toujours, Kämst du mit herein, Huschtest hintendrein Als wie sonst in’s Zimmer Que vous entrerez, Voletant derrière elle Comme d’habitude dans la pièce. Träum' ich, bin ich wach, Oder seh' ich schwach Bei dem Licht, dem matten? Rêvé-je ou suis-je éveillé, Ou vois-je à peine À la faible lumière? Du nicht, nur ein Schatten Folgt der Mutter nach. Immer bist du, ach, Noch der Mutter Schatten. Pas vous, une simple ombre Suivant la mère. Toujours êtes-vous, oh!, Encore l’ombre de la mère. Wenn dein Mütterlein Tritt zur Thür herein, Und den Kopf ich drehe, Ihr entgegen sehe, Quand votre chère maman Passe la porte, Et que je tourne la tête, Pour la regarder, Fällt auf ihr Gesicht Erst der Blick mir nicht, Sondern auf die Stelle Näher nach der Schwelle, Sur son visage d’abord Mon regard ne se porte, Plutôt à la place, Juste après le seuil, Dort wo würde dein Lieb Gesichtchen seyn, Wenn du freudenhelle Trätest mit herein Là devrait apparaître Ton doux visage, Éclatant de joie, Si tu devais entrer, Wie sonst, mein Töchterlein, O du, der Vaterzelle Zu schnelle Erlosch'ner Freudenschein! Comme d’habitude, ma petite fille. Oh toi, du monde de ton père Trop vite tu t’es éteinte, lumière de joie! 3) Wiedersehn 3) Revoir Deine Kinder, hier verloren, Wirst du droben wiedersehn; Denn was aus dir ist geboren, Kann dir nicht verloren gehn. Vos enfants, ici perdus, Vous les verrez là-bas, Car ce qui est né de vous, À jamais ne peut se perdre. Daß du einst sie wiedersehest, Dieses kannst du wohl verstehn, Wenn du auch nicht das verstehest, Wie du sie wirst wiedersehn. Qu’à nouveau vous les reverrez, Voilà ce que vous pouvez bien savoir, Même sans comprendre aussi Comment vous les reverrez à nouveau. Nicht als Kinder; oder wolltest Du sie ewig halten klein? Nicht gealtert; oder solltest Du entfremdet ihnen seyn? Non comme des enfants, à moins de Les vouloir éternellement petits? Rien n’a changé; ou étiez-vous sensé En être éloigné? Die hier streitenden Gestalten, Dort wo sie verglichen sind, Wo nicht Mann und Weib sich spalten, Trennt sich auch nicht Greis und Kind. Les formes qui s’opposent ici, Là où elles se comparent, Là ne peuvent se séparer homme et femme, Ni vieillard et enfant. 4) Zwei Brüder 4) Deux frères Oben auf der Bergesspitze Liegt das Schloß in Nacht gehüllt; Doch im Thale leuchten Blitze, Helle Schwerter klirren wild. Sur le sommet de la montagne Se découpe le château dans la nuit; Mais dans la vallée, éclairs de foudre Et lueurs d’épées se heurtent sauvagement. Das sind Brüder, die dort fechten Grimmen Zweikampf, wutentbrannt. Sprich, warum die Brüder rechten Mit dem Schwerte in der Hand? Ce sont les frères qui se battent En sinistre duel, avec rage et furie. Dites-moi, pourquoi se battent-ils L’épée à la main? Gräfin Laura’s Augenfunken Zündeten den Brüderstreit; Beide glühen liebestrunken Für die adlig holde Maid. Les yeux pétillants de la comtesse Laura ont allumé la noise des frères : Tous deux, blêmes, ivres d’amour Pour la noble et jolie dame. Welchem aber von den beiden Wendet sich ihr Herze zu? Kein Ergrübeln kann’s entscheiden, – Schwert heraus, entscheide du! Mais vers lequel des deux Penche son cœur? Nulle rêverie n’en peut déterminer; Alors par l’épée, vous en déciderez! Und sie fechten kühn verwegen, Hieb auf Hiebe niederkracht’s. Hütet Euch, Ihr wilden Degen, Grausig Blendwerk schleichet Nachts. Et ils se battent avec âpreté, Coups sur coups sévissent. Prenez garde, sauvages fines lames, Une terrible illusion se glisse dans la nuit. Wehe! Wehe! blut’ge Brüder! Wehe! Wehe! blut’ges Thal! Beide Kämpfer stürzen nieder, Einer in des andern Stahl. – Malheur! Frères de sang! Malheur! Sanglante vallée! Les deux belligérants tombent, chacun sur l’acier de l’autre. Viel Jahrhunderte verwehen, Viel Geschlechter deckt das Grab; Traurig von des Berges Höhen Schaut das öde Schloß herab. Des siècles ont passé, Des tombes recouvrent les générations; Tristement, des hauteurs de la montagne, Le château déserté baisse les yeux. Aber Nachts, im Thalesgrunde, Wandelt’s heimlich, wunderbar, Wenn da kommt die zwölfte Stunde, Kämpfet dort das Brüderpaar. Mais la nuit, dans le creux de la vallée, Là, secrètement et merveilleusement, Quand arrive la douzième heure, Les deux frères se battent encore. 5) Vorfrühling 5) À la veille du printemps Es läuft der Frühlingswind Durch kahle Alleen, Seltsame Dinge sind In seinem Wehn. Le vent du printemps court Dans les allées sans feuilles D'étranges choses Sont dans son souffle. Er hat sich gewiegt, Wo Weinen war, Und hat sich geschmiegt In zerrüttetes Haar. Il s'est bercé Parmi les larmes Il s'est blotti Dans des chevelures défaites. Er schüttelte nieder Akazienblüten Und kühlte die Glieder, Die atmend glühten. Il a fait choir Les grappes fleuries des acacias Il a rafraîchi les corps Et leur haleine brûlante. Lippen im Lachen Hat er berührt Die weichen und wachen Il a frôlé les lèvres Ouvertes dans leurs rires A couru dans l'herbe Fluren durchspürt. Douce et vive des prés. Er glitt durch die Flöte Als schluchzender Schrei, An dämmernder Röte Flog er vorbei. Dans la flûte il s'est glissé Dans un cri, dans un sanglot, Le rouge du couchant A senti la caresse de son aile. Er flog mit Schweigen Durch flüsternde Zimmer Und löschte im Neigen Der Ampel Schimmer. Sans un bruit il s'est glissé Dans les chambres emplies de murmures En passant il a éteint La lueur des lampes. Es läuft der Frühlingswind Durch kahle Alleen, Seltsame Dinge sind In seinem Wehn. Le vent du printemps court dans les allées sans feuilles D'étranges choses Sont dans son souffle. Durch die glatten Kahlen Alleen Treibt sein Wehn Blasse Schatten. Dans les allées lisses Et dénudées Son souffle chasse Des ombres blêmes Und den Duft, Den er gebracht, Von wo er gekommen Seit gestern Nacht. Et il nous offre son parfum Qu'il apporte du pays D'où il nous est venu, La nuit passée. 6) Liedchen des Harlekin 6) Le petit chant de l’Arlequin Lieben, Hassen, Hoffen, Zagen, Alle Lust und alle Qual, Alles kann ein Herz ertragen Einmal um das andere Mal. Amour, haine, espoir, doute, Tout plaisir, toute peine Tout cela, un cœur peut tolérer Un jour ou pour toujours. Aber weder Lust noch Schmerzen, Abgestorben auch der Pein, Das ist tödlich deinem Herzen, Und so darfst du mir nicht sein! Mais ni le plaisir ni la souffrance, Ni la mort ni les tourments, Tout cela n’est mortel à ton cœur, Et ne peut empêcher ton courage! Mußt dich aus dem Dunkel heben, Wär es auch um neue Qual. Leben mußt du, liebes Leben, Leben noch dies eine Mal! Tu dois te lever à nouveau de la nuit, Ne serait-ce que pour souffrir encore. Tu dois vivre, vie bien aimée, Vivre pour une fois!