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gosti fer play gosti fer play Le Parc de Clères Placer l’art au cœur de la nature Pour les quatre-vingt-dix ans du Parc botanique et animalier de Clères, le département de Seine-Maritime ouvre ses portes aux personnages étonnants de Jean-Yves Goi qui propose au visiteur une autre façon d’appréhender ce remarquable lieu de patrimoine. De nouveaux habitants aux allures d’elfes ou de faunes surgissent au détour des chemins ombragés ou semblent jaillir du fond de la rivière. La sensibilité de l’artie donne à ces sculptures de pierre ou de métal une impression mêlée de force et d’émotion, voire de malice, qui surprend le promeneur. Offrir un site patrimonial comme lieu d’expression aux arties permet une nouvelle perception de leurs œuvres. A Clères, les sculptures de Goi prennent vie et s’intègrent si parfaitement dans le parc qu’il semble qu’elles ont toujours été là. La symbiose e parfaite. Les œuvres d’art et le parc ne font plus qu’un. Intitulée « Fer play », cette exposition vient rendre, à la manière de l’artie, un hommage au fondateur du Parc, Jean Delacour, ornithologue de renommée internationale qui façonna ce domaine en 1919. Nul doute que l’amateur d’art qu’il était aurait été touché par cette connivence parfaite entre ces sculptures et ce parc qu’il aimait tant. Didier Marie Président du Département de Seine-Maritime Sans amour et sans haine, je ne sais pourquoi mon cœur a tant de peine. Verlaine Quand je me présente aux gens, j’annonce toujours que je suis un sculpteur avec toutes les images d’Epinal que cela comporte... J’chuis aujourd’hui, dans mes deux mains, un caus à l’envers. Doigts aimantés. Bois ou métal, toutes mes échardes plantées, figées… m’aiment pas mal. Saoul rire. Aujourd’hui... Ne pas penser au beaujolais nouveau, ne pas penser au beaujolais nouveau. Merde trop tard ! Quand je vois mes bouts de tôle, je me demande souvent, comment faire du champagne avec de la vinasse ? Tous les jours je décherche L’espoir fait vivre et le désespoir fait dévivre. Trop de métier, trop de sophiication dans le gee, ramollissent la pensée et le sentiment et éloignent de l’essence des choses. Ce matin, en allumant le poêle, je me demandais pourquoi je n’avais pas choisi le bois comme matériau ? En hiver, doit bien y avoir des avantages non ? Demain sera une autre sculpture. Taille diree. Je ne peux concevoir la sculpture qu’en taille diree (c’e-à-dire sans modèle). D’après mon fils Antonin, la taille diree, c’e quand on s’en va rapidement ! A partir de là, on peut considérer que j’ai pratiqué la taille diree dès l’adolescence… Quand plus tard, j’écrirai mon livre traitant de la sculpture, « La taille de pierre expliquée aux personnes âgées », il ne faudra pas que j’oublie de parler de la deinée clownesque d’une vie de sculpteur. Sculpter, c’e laisser… du temps passé. Lui : « Vous mettez des gants quand vous travaillez la pierre ? » Moi : « Non, je ne prends jamais de gants avec la sculpture ! » Le radeau ivre… (Larguer les amères) Je ne sais d’où vient cette idée reçue que les sculpteurs sont obligatoirement de bons bricoleurs ? Sculpter, c’e un peu comme jouer à la roulette. Quand on en finit une, on se dit que ce n’e pas si grave. Demain on se refera ! Aussi loin que je puisse remonter dans ma mémoire, les vêpres ont toujours été difficiles à vivre pour moi. Quand tout s’assombrit… l’atelier recherche un peu d’étincelles, le sculpteur travaille à l’aveuglette et saoule de coups de marteaux ses peurs d’abandon. Rien n’y fait, la nuit tombe. Un jour, un inconnu a poussé la porte de l’atelier pour voir… Sculpteur ça intrigue toujours. Au bout de quelques muettes éternités, il e reparti, me disant jue qu’il était venu voir des sculptures et qu’en fait il avait entendu ma mélancolie… … Plus tard, quand je me retrouve de nouveau seul, commence une autre vie plus monacale. Ma solitude s’entoure alors de mes compagnons du silence. « L’homme qui rouillait aux oreilles des cheveux. - ça veut rien dire ? - Ouais... je sais ! » L’art c’e dégueulasse. La vie vous donne un talent qui n’e pas à la hauteur de vos ambitions. Après, vous êtes bien obligé de faire avec. Goi, plaichienchien à sa mémère. Je détee l’aquarelle, enfin c’e ce que je croyais avant l’inondation de l’atelier. J’ai compris des choses et j’ai retravaillé des sculptures que je pensais terminées… Perçant plus profondément leurs yeux ! Leur donner un autre regard sur la vie. Il fallait bien enlever ces larmes de poussière pour mieux comprendre, non ? Cet ouvrage e publié par le Département de Seine-Maritime dans le cadre de l’exposition « Fer play » présentant les œuvres de Jean-Yves GOSTI du 20 juin au 11 oobre 2009 dans les jardins du château du Parc de Clères. Cette exposition e produite par le Département de Seine-Maritime et organisée par le Parc de Clères. L’EXPOSITION Comité d’honneur Didier MARIE, Président du Département de Seine-Maritime Dominique CHAUVEL, Vice-présidente du Département de Seine-Maritime en charge de la culture et du patrimoine Comité d’organisation Isabelle MARAVAL, Direrice des sites et musées Benoît PROUST, Direeur adjoint des sites et musées Commissariat de l’exposition Paul ASTOLFI Administration juridique et financière Anne DIJON Mise en situation paysagée Thierry HAY Promotion et communication Adeline BOINET, assiée de Sara HOUIS Réalisation technique Emmanuel LECOURT, Chriophe LEFRANCOIS et l’équipe technique du Parc de Clères LE CATALOGUE Remerciements de l’artie : « Tout d’abord, je voudrais saluer M. Paul Aolfi qui a eu la lumineuse idée de m’inviter au parc de Clères. Un grand merci pour ton accueil, ta volonté et ta disponibilité sans lesquels cette exposition n’aurait pu être possible (un merci particulier à Anne pour votre patience et vos mail reés sans réponse de ma part !). Un grand merci aux jardiniers du parc pour leur coup de main, leur humour et leur gentillesse. Merci à Luc et à son « louchet ». A Pierre Demeure pour ses photos in ou out situ, à Caroline Vidal, ma graphie attitrée, et à Armelle, ma chérie, sans oublier la galerie Besseiche à Paris et Genève. Merci à Clément, 13 ans, et Antonin, 10 ans, pour ces 23 années d’éternité… Publication Le Département de Seine-Maritime Le Parc de Clères Coordination Paul ASTOLFI Conception graphique et mise en page Caroline VIDAL Crédits photographiques Pierre DEMEURE, dans le cadre d’une résidence artiique au Parc de Clères Impression Imprimerie Départementale biographie J’ai toujours considéré les CV en général comme autant de médailles sur la poitrine d’un militaire (à quoi bon pour un réformé…). 1976 : Rencontre de Robert Loubet mon prof de dessin d’art au lycée technique. « T’es pas fait pour l’usine, t’es un artie…». Deux ans après, il me fait rentrer à l’essai à Olivier-de-Serres pour une année (seul coup de pion de ma carrière). J’y reerai 5 ans. 1978 : La première fois, c’était fin juillet, avec Fleurance… 1980 : Rencontre du sculpteur Jean Zabukovec (membre du jury, lors de mon diplôme de créateur à l’Ensaama). On va boire un coup, je sympathise de suite avec lui. 1984 : Je rate mon diplôme d’études supérieures d’art (bof !). Dans le même temps, inquiet de mon avenir dans les arts, mon père ouvrier-chaudronnier, reçoit à ma place, une lettre des Beaux-Arts de Paris m’annonçant que je suis refusé avec un 5/20 (tant mieux). 1986 : Après deux ans de galère, je me demande sérieusement ce que je vais faire de ma vie. Un mois après, j’achète en Belgique mes premiers blocs de marbre noir. Voyage en Thaïlande avec Miss Fisch. 1987 : Miss Fisch me quitte et je me fane durant toute une année. Delphine me passe la conception et la réalisation de l’expo « Tout en carton » à La Villette à Paris (sans cette commande, je sombrais corps et âme, merci encore). Je rentre comme sculpteur à la galerie E à la Baille où je rencontre mon pote le peintre Gilles Pennaneac’h. J’expose aussi à Reims chez Claude et Andrée. 1998 : Rencontre d’Alain Prillard qui, par son exemple, me montre la vie que je veux vivre. Le 18 oobre, première expo personnelle à la Baille. J’y rencontre Loulou avec qui je (re)vis, et en un weekend je fais fortune !!! Tous mes potes de l’époque crèvent la dalle. J’organise des repas cassoulet en boîte et champagne dans mon minuscule atelier. Je flambe… 1989 : La veille de mon départ pour deux mois aux States avec Loulou, je rencontre Marie- Eudes… chez qui j’emménage à mon retour. Dans ce grand appartement parisien, je joue au grand sculpteur parisien (petit con va !). Je change de vie et je perds beaucoup de mes ami(e)s de bohème… Je regretterai toujours ces années de jeunesse avec cette petite maison/atelier au fond du jardin (snif ). 1990 : Les expos s’enchaînent et le succès e au rendez-vous. On se retrouve un peu par hasard en Centrafrique à l’invitation de Trian. On se retrouve un peu plus par hasard à la chasse avec les pygmées. 1994 : Ingrid part, je meurs ! Dans le même temps, je rencontre Claire de Clermont-Ferrand. On s’aime comme on peut... 1995 : Avril tombe enceinte (fin des coucheries). Je deviens un homme de devoir ! On vit dans une cité du neuf-trois, très grand appartement de la ville. 1996 : Clément arrive (pleurs de joie). Commencement d’une série d’expos chez Pierre et Lisette Alibert, place des Vosges. Le succès revient… Paradoxalement, je deviens seul. 1999 : Avril met au monde notre deuxième fils, Antonin (bonheur parfait). Claudine me présente Cédric, qui me fait découvrir le mouvement Cobra. Et me voilà devenu petit-fils de Cobra dans sa galerie d’Anvers. 2000 : Je vais au cinéma voir « American Beauty », je prends une année sabbatique. Symposium de sculptures à Kaiserslautern, en Allemagne. 2002 : J’achète avec Avril une maison dans une ville bon chic bon genre et je deviens bobo (bourgeois /bohème). 2003 : J’habille Avril de mon nom. Inondation à l’atelier, je me mets à l’aquarelle ! Début de la série des muses rouges. Je souffre de plus en plus de solitude, même entouré. 2006 : A 46 ans, je peux enfin répondre à cette queion : alors, Beatles ou Stones ? Lennon, évidemment. 2007 : Je perds mon âme, je perds ma dame. 2008 : Au reaurant en bas de chez elle. - Tu penses à quoi Jean-Yves ? - Je me demandais comment j’allais faire pour t’embrasser. Tu es tellement plus grande que moi. - Mais c’e vexant ce que tu me dis. Je m’essuie les lèvres, je pose ma serviette, me lève et l’embrasse sur la bouche. Armelle débarque dans ma vie du haut de son 1,83 m ! 2009 : Je lui ferais bien une petite à ma grande. Expositions 2007 : - Shanghai avec la galerie Slotine, Paris - galerie Hans Persoon, Hollande - galerie Eric Baudet, le Havre - « Biz’art biz’art », Jura - galerie Van der Planken, Anvers, PAN Amerdam et Washington Art Fair 1992 : Suite à la première Guerre du Golfe, je fais faillite. Rencontre de Claudine et Maurice du Havre, sorte de mécènes, merci. 2008 : - galerie le Troisième Œil, Bordeaux - galerie Lisette Alibert, Paris - galerie ReoVerso, Luxembourg - galerie MDZ, Knokke, Belgique - galerie Anna Tschopp, Marseille - galerie Eric Dumont, Troyes - galerie Slotine, Paris - galerie Art pluriel, Lyon 1993 : Ingrid arrive dans ma vie, elle a 22 ans et m’insuffle l’innocence de la vie. Rayon de soleil, je quitte tout. La maison récemment achetée et toute cette imagerie du sculpteur arrivé. Je vis avec elle à l’atelier dans un minimum de confort. Beaux souvenirs quand j’y repense. 2009 : - galerie Eclat d’art, Colmar - galerie Besseiche, Paris et Genève - Louvain, Belgique avec la galerie Alibert, Paris - Parc de Clères, Haute-Normandie - galerie Van Der Planken, Anvers, PAN Amerdam 1991 : Année noire, Marie-Eudes perd notre fils et mon père décède. J’achète un grand atelier (trop petit aujourd’hui), qui deviendra vite un lieu de fêtes. Photographies © Pierre Demeure : 1ère de couverture et pages 4, 6, 7, 8, 9, 14, 15, 20, 22, 23, 24, 28, 29, 30, 31, 32, 33, 36, 37 (photo 3), 38, 39, 40 (photo 1), 41, 46 (photos 1 et 2) et 48 ; © Jean-Yves Gosti : toutes les autres images. n° ISBN: 978 2 902093 71 7