La politique culturelle
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La politique culturelle
N° 127 - 10 avril 2014 La politique culturelle Mensuel culturel et socio-politique Paraît le deuxième jeudi du mois * ACCENT AIGU: Editorial; Printemps des poètes. Culture, politique et pouvoir; Papst Franziskus, der Mann für Lateinamerika; Machtspiel mit de (Aber-)glauben Feuilleton. Carapaces; Fables intemporelles. La Fontaine anticlérical; * LITTÉRATURES: Feuilleton. Krankenhaus Europa; Buchrezension. * CINÉMA: Perspektiven. Chronologie der Filmfestivals in Luxemburg * BEAUX-ARTS: Chroniques parisiennes. Bill Viola; Aktuelle Kulturpolitik. Kein Aufruhr. * MUSIQUES: Interview mit Mischa Maisky * ICI ET AILLEURS: Brief aus Wien. Der Herr Karli geht aufs Klo; Gramma apo tin Ellada. Kennst du das Land; Billet de Crète. Gauch et Glezos; Letter from England. Mysteries; In the air Ten euro t-shirts; Über Preußen und Deutschland (XLVII). Der Untergang der deutschen Juden (2); Vor 70 Jahren (XLVII). Der lange Weg nach Rom; Propos en l’air. Partage (6) * A PROPOS: Hausemers Kulturreisen (64. Etappe). Spanien * RETOUR SUR IMAGE: President Museveni On Gays and Lesbians! By Gado S. 2 Mensuel culturel et socio-politique – n° 127 – 10 avril 2014 Dans cette édition: La pensée du mois: “Une culture est bien morte quand on la défend au lieu de l’inventer.”(Paul Veyne) Sommaire - Editorial Lettre à Marguerite Chère Marguerite, Je vous admire. Vous avez su défendre votre point de vue contre le premier de vos collègues qui, finalement, a cédé, p. 2: Editorial Alvin Sold quitte à ne pas se rallier à vos arguments. Il faut dire que le renvoi à la grotte de Lascaux peut paAccent aigu: raître tiré par les cheveux, car cet endroit mythique surpage 3: Entretien avec Françoise Pirovalli, secrétaire générale du Printemps passe de loin ce que peut imaginer le commun des mortels courants. Comment sauraient-ils, ces accros du multimédes Poètes Luxembourg. “Un feu qui ne doit jamais s’éteindre.” (Ian De Toffoli) dia dévoreur de leurs jours, que le berceau de l’homo sapages 4-5: Culture, politique et pouvoir. (Michel Decker) piens, capable de relations sociales et d’un langage strucpages 6-7: Bergoglio. Papst Franziskus, der Mann für Lateinamerika. turé, d’abstraction et d’introspection, a révélé ses dons artistiques là-bas, en Dordogne, il y a dix-sept mille ans? (Jim Schumann) pages 8-9: Bommeleeër Land. Das Machtspiel mit dem (Aber-)glauben. Quinze mille ans avant notre ère sophistiquée mais en somme barbare, les gens de l’endroit nommé Lascaux vers (Carlo Kass) Littérature: le XVe siècle peignaient et gravaient sur les parois de leur pages 10-11: Feuilleton. Carapaces. (Carla Lucarelli) refuge enfoui des taureaux, des cerfs, des félins, des rhinopage 12: Fables intemporelles. La Fontaine anticlérical (6) (Paul Hemmer) céros et, dans le lieu dit puits, un homme à tête d’oiseau et page 13: Fables intemporelles. La Fontaine anticlérical (7) (Paul Hemmer) au sexe érigé, étendu sous un bison éventré. On se donnait page 14: Feuilleton. Krankenhaus Europa. (Klaus Hardtke) le temps et les moyens de réaliser quelque chose de beau, page 15: Buchrezension. Ich- Paul Klee, schreibt Guy Wagner. des oeuvres destinées à plaire, à raconter, à traverser les temps et les générations. On a découvert, et ce fut par pur (Barbara Höhfeld) Cinéma: hasard, les grottes de Lascaux qu’en 1940, alors que les napages 16-17: Perspektiven. Chronologie der Filmfestivals in Luxemburg. tions les plus civilisées du monde moderne se lançaient dans la plus meurtrière des guerres. (Luc Belling & Yves Steichen) Beaux-Arts: Oui chère Marguerite, l’art, les arts dont vous êtes la dépage 18: Chroniques parisiennes. Bill Viola. (Clotilde Escalle) fenderesse suprême en ce pays épris de sécurité et donc de page 19: Aktuelle Kulturpolitik. Kein Aufruhr. (Jos Weydert) l’argent, ont pris racine en Dordogne et ailleurs, bien avant Musiques: l’Histoire connue et célébrée de l’antiquité européenne, page 20-21: Interview mit Mischa Maisky. “Wirkliche Größe kennt keine méditerranéenne et asiatique. La femme érudite que vous êtes a sans doute obéi à ses réflexes innés lorsque vous Zeit und keine Grenzen” (Alain Steffen) Ici et ailleurs: avez opposé un refus catégorique à la demande de vos page 22: Brief aus Wien. Der Herr Karli geht aufs Klo. (Michèle Thoma) amis Xavier et Pierre. page 23: Gramma apo tin Ellada. Kennst du das Land (Linda Graf) Que ces deux brillants gestionnaires agissent comme page 24-25: Billet de Crète. Gauch et Glezos. Le président et le résistant. leurs pairs ne vous a surpris guère: ils cherchent à réduire les frais de fonctionnement de l’Etat, ce qui est sans doute (Iraklis Galanakis) page 26: Letter from England. Mysteries. (Diana White) nécessaire. Mais comment osaient-ils vous approcher, page 27: In the air. Ten euro t-shirts. (Ariel Wagner) vous la ministre de la Culture, avec l’idée saugrenue de dipage 28: Preußen und Deutschland (47). Der Untergang der deutschen Juden minuer de dix pour cent les budgets alloués aux différents départements? (2). (Tino Ronchail) page 29: Vor 70 Jahren (47). Der lange Weg nach Rom. (Guy Wagner) N’ont-ils pas conscience d’un fait élémentaire: c’est par page 30: Propos en l’air. Partage (6). (Paul Hemmer) sa culture que l’homme se distingue, depuis Lascaux, des autres êtres vivants qui peuplent la planète?! Qu’il faut A propos: page 31: Hausemer’s Kulturreisen (64). Spanien. Txotx! (Georges Hausemer) donc, en bonne logique, promouvoir la marche vers la culRetour sur Image: ture même quand les milieux d’affaires et d’affairistes excipage 32: President Museveni On Gays and Lesbians! By Gado. tés par mille et un experts et conseilleurs tentent d’imposer aux Etats une austérité générale! Ah! grande dame, vous méritez plus que notre reconnaissance; nous vous devons un soutien politique sans faille. Si vous n’aviez pas eu la force d’imposer au chef du gouvernement un plus dix en lieu et place de son moins, de Editeur: Editpress Luxembourg SA nombreuses associations culturelles, regroupant des milCoordination générale: Alvin Sold liers de bénévoles, ne pourraient plus financer leurs activiCoordination technique: Herbert Becker tés, certes modestes par rapport aux prestations des musiCoordination extérieure: ciens, choristes et solistes, danseurs, peintres, sculpteurs, Ian De Toffoli, Nico Reyland écrivains, acteurs et comédiens, mais indispensables dans Couverture: Tageblatt-Archiv une société évoluée. Supplément du Tageblatt du 10 avril Eh! Marguerite, vous aurais-je mal compris? Seriez-vous 2014 une adepte du moins dix, comme les autres? La culture deSite internet: http://www.kulturissimo.lu vrait-elle rentrer dans le rang, sous votre oeil sévère, votre Prochain numéro: le 8 mai 2014 main tenant le stylo à l’encre rouge? Clôture rédactionnelle: 20 avril 2014 Quelle déception, Marguerite. Toute correspondance est à adresser exclusivement Je vous salue poliment, en gardant un espoir: si votre à [email protected] char ministériel faisait un jour un petit tour par Lascaux, Alvin Sold vous nous reviendriez différente. En amie. Impressum: Accent aigu S. 3 Entretien avec Françoise Pirovalli, secrétaire générale du Printemps des Poètes Luxembourg „Un feu qui ne doit jamais s’éteindre“ Ian De Toffoli Ian De Toffoli: On dit toujours, un peu facilement certes, que la poésie est un art qui se vend peu, un art rare, réservé aux élus, et néanmoins, année après année, le Printemps des Poètes, organise des événements d’envergure presque titanesque, s’engage. D’où lui vient cette motivation? Françoise Pirovalli: Je dirais plutôt que la poésie est une petite musique et qu’elle a du mal à se faire entendre d’autant plus que certains qui s’en réclament ne la servent guère. Il y a pourtant tant de magnifiques poètes qui nous font entendre cette „basse continue“ comme la nomme Michel Deguy. Et cette musique n’est ni élitiste, ni fleur bleue. Elle „accompagne la vie et la vie (l’) accompagne“ ajoute le même Deguy. Elle est en effet enracinée dans le réel. Elle touche au plus intime, „parole et provocation silencieuse désespérée de notre être“ dira René Char. Elle s’empare aussi, et avec quelle force, des grandes questions du monde… Mais la poésie, pour se faire entendre, a besoin de relais. Le Printemps des Poètes-Luxembourg (PPL) que nous avons lancé en 2008 avec Jean Portante est aujourd’hui l’un de ces relais. Cette petite structure a pris le nom de l’association française et y a ajouté le nom du pays que nous voudrions inscrire sur la carte des grandes rencontres de poésie. Et le PPL, depuis, a su monter de grands et beaux projets en s’appuyant sur des partenaires, nombreux, dont le CCRN, la Kulturfabrik et la galerie Simoncini qui mettent à disposition leurs structures et le Ministère de la Culture qui lui offre un gros soutien et une petite subvention. En tout cas la motivation est bien là. Et les succès sont encourageants. Ian De Toffoli: Le Printemps des Poètes du Luxembourg a cela de particulier qu’il invite des écrivains, des poètes, de partout, de toute l’Europe, voire d’au-delà même. C’est la fonction de médiateur entre cultures qui est ainsi mise en évidence, ou comment faut-il comprendre cela? Françoise Pirovalli: Luxembourg est un carrefour et a toujours été un pont entre les mondes germanique et francophone. Aujourd’hui c’est un territoire cosmopolite où de très nombreuses populations cohabitent. Nous avons souhaité prendre en compte cette réalité, avons invité les Ambassades et les écoles à nous rejoindre et travaillons dans un beau partenariat à la mise sur pied de la grande manifestation du printemps. Comme vous le mentionnez nous y accueillons des poètes venus d’un peu partout en Europe. Ils s’expriment dans leur langue mais grâce à la traduction le plus grand nombre a accès à leurs textes. L’actualité, comme le Printemps arabe en 2012, nous amène à inviter d’autres grandes voix poétiques „passeur(s) de tout cela qui forme un ordre. Et un ordre insurgé“ dirait René Char. Ce sont des moments rares. Ian De Toffoli: Lequel des nombreux événements organisés te tient particulièrement à cœur? Françoise Pirovalli: „Les grandes rencontres du Printemps“, lancées fin 2012, et qui nous ont permis d’accueillir Gao Xingjian, Anise Koltz et tout récemment Erri De Luca ont une saveur toute particulière pour moi. Elles montrent à l’envi qu’un poète „c’est toujours un pays qui marche“ comme le dit magnifiquement Guy Goffette. Mais la grande manifestation du printemps reste l‘événement phare du PPL. Elle offre de merveilleux échanges entre les lycéens et les poètes, entre le grand public et les poètes, entre les poètes eux-mêmes. Elle est plurielle et festive et fait se conjuguer les arts. Et elle permet de montrer que la poésie s’offre en formes multiples et qu’elle est accessible. Mais comme l’écrit Anise Koltz il faut „la veiller comme un feu qui ne doit jamais s‘éteindre.“ Au programme: trois jours de rencontres, d‘échanges, d‘écoute, de partage, de lectures avec de grandes voix poétiques venues des quatre coins de l’Europe: Ouverture festive le 25 à la Kulturfabrik d’Esch, dès 19h. Grande nuit poétique et jam session le 26 à l’Abbaye de Neumünster, à partir de 20h. Récital à la galerie Simoncini, à Luxembourg, le 27 en matinée, à partir de 11h. Avec tout au long de ces journées une librairie ouverte sur les différents lieux… sans oublier buffets et bars ouverts pendant la manifestation. Accent aigu S. 4 Exceptions culturelles Culture, politique et pouvoir! Le fleuve Oubangui et la forêt équatoriale (sérigraphie de l’artiste Ota Nalezinek en 1984) Michel Decker „Tu avais rendez-vous avec lui, Qui partit dans les montagnes qui jamais ne fit mal, Qui partit dans les montagnes, Et en cinq minutes fut mis en pièces. Sonne la sirène de retour au travail, Beaucoup ne sont pas revenus, Manuel non plus.“ Ce poème de Victor Jara s’appelle „Te recuerdo, Amanda“, un des plus connus. Mais connus par qui, aujourd’hui? Et qui est Victor Jara pour commencer? Qu’est-ce qu’il vient faire dans ce texte sur la culture et la politique culturelle? En parlant de culture, il va de soi qu’on distingue entre la culture individuelle et la culture collective. La culture individuelle est l’ensemble des connaissances qu’une personne a pu acquérir. La culture collective est autre chose. „La culture collective correspond à une unité fixatrice d’identités, un repère de valeurs relié à une histoire, un art parfaitement inséré dans la collectivité; la culture collective n‘évolue que très lentement, sa valeur est au contraire la stabilité figée dans le passé, le rappel à l’Histoire.“ Nous parlons aujourd’hui parfois d’exception culturelle, notamment en ce qui concerne la France, mais pas seulement. Pourquoi pense-t-on à protéger une culture? Peut-elle être menacée? Il semble clair qu’une culture peut être menacée de l’extérieur. Des exemples, il y en a. Par exemple, en pensant à notre enfance, dans les années cinquante du siècle dernier, au village: mon grand-père me prenait à dos de son cheval, cheval qui servait dans l’agriculture et la viticulture. La grande famille de trois générations avait une certaine autarcie alimentaire du fait que les maisons étaient entourées de potagers et de vergers qui fournissaient non seulement fruits et légumes, mais également de magnifiques fleurs. Et les étables contenaient, outre un cheval, une ou deux vaches, des porcs dont les jambons fumésmaison étaient le régal de beaucoup de citadins, des poules et des lapins. Le boulanger du village nous échangeait tous les jours du pain frais contre des tickets et non pas de l’argent, des tickets du boulanger qui étaient l’équivalent du blé lui fourni après la moisson en été. Vous avez compris que nous ne connaissions pas Coca-Cola, mais nous n’en étions pas particulièrement malheureux. Il faut dire qu’on disposait quand même déjà d’une voiture et d’un téléphone. Ces souvenirs me reviennent quand j’entends les appels à l’aide pour le Tibet. Comme réponse à la question de ce que l’on reproche particulièrement à la Chine, on entend souvent que la Chine détruit la culture des Tibétains. Ce qui doit être très dur pour certains Tibétains, mais est-ce que quelqu’un nous a posé la question si nous voulions abandonner complètement notre mode de vie? Cette réflexion n’est pas censée couvrir des crimes commis contre des Tibétains par des Chinois, elle ne concerne que le regret du changement de culture et son analogie. Pouvoir de la culture Nul ne met en doute le pouvoir suggestif des „images qui courent“, donc des films sous toutes ses formes, films de cinéma et de télévision, publicités politiques et commerciales; jusqu’aux téléphones „smart“ et jeux vidéos les images nous assaillent. Et ce pouvoir était parfaitement perçu dès le départ, tel que décrit tout récemment (en 2013) par un chercheur de Harvard University, Ben Urwand, dans son livre „The Collaboration – Hollywood’s Pact with Hitler“1). Il montre comment d’un côté les Nazis autour de Hitler et Goebbels et d’un autre côté la communauté juive aux EtatsUnis étaient parfaitement conscients du Accent aigu pouvoir formateur pour les opinions de ces instruments relativement récents qu‘étaient les films produits alors et surtout à Hollywood. Et l’auteur de révéler une histoire que l’on devrait considérer comme contre nature et qui a durée quand même de 1933 à 1939. Selon l’ouvrage cité, le système de studios à Hollywood a été créé par des immigrants juifs en provenance de l’Europe de l’Est. On y trouve William Fox2) (Fox), Louis B. Mayer (MGM), Adolph Zukor (Paramount), Harry Cohn (Columbia), Carl Laemmle (Universal), Jack et Harry Warner (Warner). Une étude note dans les années 30: „Sur 85 noms engagés dans la production, 53 sont juifs.“ Entre cette industrie de la production cinématographique, la plus importante du monde, et le régime nazi en Allemagne, il y a eu une collaboration intense pendant la période allant de 1933 à 1939. A tel point que le consul de l’Allemagne à Los Angeles, donc à Hollywood, Georg Gyssling, homme de Hitler, avait droit de regard sur les productions des studios de Hollywood et si nécessaire faisait modifier les films qui lui déplaisaient. Les chefs des studios prenaient soin dans leurs films de ni attaquer les nazis ni défendre les juifs. Pourquoi? L’ignorance est à exclure! Le livre „The Collaboration“ cite le cas de Herman J. Mankievicz, scénariste à Hollywood. Juif lui-même, il voulait réaliser dès 1933 un film qui devait montrer le traitement des Juifs par les Allemands avec comme titre „The Mad Dog of Europe“. Mankievicz, l’auteur plus tard du célébrissime „Citizen Kaine“, voulait tirer la sonnette d’alarme. Après de longues péripéties, l’Anti-Defamation League, une organisation juive, a rendu impossible la réalisation du film, même après de sérieuses adaptations. Leur raison était la peur qu’attaquer l’Allemagne allait générer aux Etats-Unis des sentiments antisémites. Une autre raison de poids était fournie par Louis B. Mayer de la MGM lui-même. Il disait que le film „Mad Dog“ n’allait pas être fait: „parce que nous avons des intérêts en Allemagne; je représente l’industrie du film ici à Hollywood; nous avons des échanges là-bas; nous avons des revenus colossaux en Allemagne et, tant que je serai concerné, ce film ne sera par fait.“ Et le film „The Mad Dog of Europe“, vous l’avez deviné, n’a jamais été réalisé. Hitler et Goebbels étaient pleinement satisfaits de l’impact de la production hollywoodienne telle que contrôlée et adaptée par leur homme de terrain, le consul Gyssling. Il faut savoir également que Hitler, Goebbels et leur bande étaient des connaisseurs en matière de cinéma: ils regardaient un ou plusieurs films presque tous les jours. Si, à l’époque, l’impact des images était reconnu si important, qu’en est-il au- S. 5 les marchés qu’une „exception“ peut protéger des acteurs mondiaux en France: revenu des chaînes TV en 2011: ›9 Mrds EUR, cinéma, ›1 Mrd EUR. Il faut noter que le domaine des jeux vidéo est maintenant la première industrie culturelle en France et dans le monde: chiffre d’affaires mondial 66 Mrds EUR en 2013, dont 2,6 Mrds en France. L’exception culturelle est issue de traités commerciaux internationaux, nous venons de le voir. Stop TAFTA! Comment Hollywood et Hitler ont pu cultiver de concert leurs intérêts. jourd’hui? Depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, Hollywood a propagé l‘“American Way of Life“ en Europe tel qu’indiqué ci-dessus en mobilisant les souvenirs d’enfance. Il va sans dire que dans la production hollywoodienne, il y avait et il y a des œuvres magnifiques, des chefs-d‘œuvre, des films critiques, mais également beaucoup de banalités dont l’impact sur les personnes ne peut être qu’un formatage mental et un changement de culture. Et c’est voulu! D’où l’introduction de l‘“exception culturelle“ dans les traités commerciaux bilatéraux conclus au cours des dernières décennies. L‘“exception culturelle“ est un concept en droit international et en politique culturelle. Cet ensemble de dispositions vise à faire de la culture une exception dans les traités internationaux, notamment auprès de l’Organisation mondiale de commerce, mieux connue sous le sigle OMC. Ces dispositions ont pour but de spécifier que les Etats sont souverains et fondés à limiter le libre échange de la culture sur le marché pour soutenir et promouvoir leurs propres artistes, véhicules et porte-parole de la culture. La France a beaucoup insisté sur cette application de l’exception culturelle qui est une dérogation à être soumis de force à un rouleau compresseur de vente libre pour des productions mondiales au moindre prix. Dans un rapport au Sénat français sur le sujet (mai 2013), on peut lire que derrière les règles juridiques qui protègent la diversité culturelle, il y a un sujet industriel et donc des conséquences économiques. Quelques chiffres pour donner une idée sur Il y a actuellement deux grands nouveaux traités commerciaux qui sont en train d‘être négociés voire sont achevés entre l’UE et les USA (en cours) et le Canada (achevé). Beaucoup de gens n’en ont pas entendu parler, d’autres en ont entendu le nom, mais n’ont pas la moindre idée de ce qui se cache derrière. Les acronymes de ces deux traités sont CETA (Comprehensive Economic Trade Agreement) et TAFTA (TransAtlantic Free Trade Area) ou TTIP (Transatlantic Trade & Investment Partnership). L’objectif de ces traités, négociés dans une grande discrétion vis-à-vis des citoyens mais avec l’implication d’autant plus directe et intéressée des grandes sociétés, est d‘éliminer les derniers obstacles envers un marché mondial libéralisé. Cela concerne la culture, mais également l’environnement, la santé, le social. Et le sieur Barroso était très mécontent de l’attachement de la France à son „exception culturelle“ et du fait qu’elle ne veut pas y renoncer dans les nouveaux traités en cours. Afin de pouvoir entamer les négociations avec les USA l’été dernier et dans la plus grande discrétion, les pays de l’UE se sont mis d’accord d’exclure complètement le secteur audiovisuel des discussions. Pour l’instant! Mais, s’il y a intérêt à protéger le domaine de la culture de la concurrence „libre et non biaisée“, c. à d. celle qui profite au plus fort, pourquoi devrait-on lâcher des domaines non moins essentiels comme l’environnement, la santé et le social? Alors, que faire? comme disait Zeus ou était-ce Lénine? Au fond, c’est simple: S’indigner (voir Stéphane Hessel!), s’informer, au delà des bribes d’information distillées par nos dirigeants et ensuite agir, autour de soi et dans les mouvements citoyens qui continuent à défendre notre culture démocratique et humaniste, contre vents et marées. Les mêmes qui voudraient que des poètes comme Victor Jara ne soient pas oubliés, même si les fascistes lui ont écrasé les doigts dans un stade de foot au Chili en 1973 pour qu’il ne puisse plus jamais jouer de la guitare, avant de l’exécuter quand même. 1) „The Collaboration – Hollywood’s Pact with Hitler“, Ben Urwand, Belknap Press of Harvard University Press, 2013 2) W. Fox a perdu le contrôle en 1930 Accent aigu S. 6 Bergoglios Verhältnis zur politischen Macht Papst Franziskus, der Mann für Lateinamerika? Jim Schumann Als am 13. März 2013 über der Sixtinischen Kapelle weißer Rauch aufstieg und das Ergebnis des Konklaves bekannt wurde, war die Überraschung groß: Mit der Wahl des Argentiniers Jorge Mario Bergoglio, dem ersten Südamerikaner, zum neuen Papst hatten die wenigsten gerechnet. Was aber kann Lateinamerika, wenn überhaupt, von Papst Franziskus erwarten? Als Jesuit wurde Bergoglio in einem Orden geprägt, der im 16. Jahrhundert zur Bekämpfung der protestantischen Reformation entstand und für seine innerkirchliche Machtstellung ebenso berühmt ist wie für sein Streben nach weitergehendem politischen Einfluss. Es ist daher nicht überraschend, daß Bergoglio der Politik stets einen zentralen Platz in seinem Wirken einräumte. Bergoglio und das Militär Als am 14. März 1976 die Streitkräfte gegen die amtierende Präsidentin Isabel Peron putschten, begann das dunkelste Kapitel der argentinischen Geschichte: eine Hexenjagd auf tatsächliche und vermeintliche Regimegegner. Die Streit- und Sicherheitskräfte gingen mit grosser Brutalität vor. Über das Land verteilt gab es 340 geheime Haft- und Folterzentren. In diesem Kontext fand auch die Entführung der beiden Jesuiten Orlando Yorio und Francisco Jalics statt. An diesem Fall macht sich die Kritik an Bergoglios Verhalten während der Militärdiktatur maßgeblich fest. Am Morgen des 23. Mai 1976, zwei Monate nach dem Putsch, wurde das Haus der beiden Jesuiten von Mitgliedern der Streitkräfte durchsucht, die beiden Pater wurden eingeschüchtert, misshandelt und verhört. Gegen Mittag wurden sie ohne Haftbefehl mit Handschellen gefesselt und mit Kapuzen über den Köpfen in das berüchtigte Haft- und Folterzentrum von Buenos Aires gebracht – die Mechanikerschule der Marine ESMA. Dort wurden sie weiter verhört und gefoltert und insgesamt fünf Monate in einem dunklen Raum gefan- gen gehalten. Am 23. Oktober 1976 wurde ihnen ein Medikament injiziert, durch das sie das Bewusstsein verloren. Sie kamen schließlich in der Nähe der Ortschaft Canuelas in der Provinz Buenos Aires wieder zu sich. So weit der Urteilstext des ESMAProzesses. Die beiden Pater hatten zuvor gemeinsam mit Mitbrüdern in dem Elendsviertel Rivadavia del Bajo Flores gelebt und sich als Seelsorger in der „Villa“, wie die Armenviertel in Argentinien heißen, betätigt. Das Engagement von Yorio und Jalics stieß in bestimmten gesellschaftlichen (und kirchlichen) Kreisen nicht auf Gegenliebe. Zwar bekräftigte Bergoglio, damals Provinzial der argentinischen Jesuiten, im Vorfeld der Entführung, daß er nichts gegen deren Engagement habe. Gleichwohl berichtete er von dem Druck, der ihretwegen von unterschiedlichen Seiten, innerhalb wie außerhalb des Ordens, auf ihn ausgeübt werde. Immer wieder warfen Kritiker Bergoglio wegen seines Verhaltens im Zusammenhang mit der Entführung seiner beiden Mitbrüder Indifferenz oder sogar Komplizenschaft mit dem Regime vor, ja sogar von einem doppelten Spiel war die Rede. Bergoglio selbst bestreitet die Vorwürfe und hebt im Gegenteil seinen Einsatz für die Freilassung der beiden Jesuiten hervor. Pater Yorio hielt bis zu seinem Tod im Jahr 2000 an den Vorwürfen gegen Bergoglio fest. Pater Jalics hingegen distanzierte sich nach der Papstwahl in zwei öffentlichen Erklärungen von den Vorwürfen gegen Bergoglio. Wie sich die Dinge vor 38 Jahren im Detail abgespielt haben, ist heute nicht mehr abschließend zu klären. Bergoglio: Komplize oder Schweiger? Um das Verhalten Bergoglios besser einordnen zu können, lohnt ein Blick auf die Rolle der katholischen Kirche während der Diktatur. Insgesamt ist es schwierig, von der argentinischen Kirche als Einheit zu sprechen. Innerhalb des Klerus und des Episkopats gab es unterschiedliche Strömungen: Einige wenige Bischöfe setzten sich öffentlich für Menschenrechte ein, viele schwiegen, zahlreiche prominente Bischöfe aber zeigten eine allzu große Nähe zum Regime und begrüßten den Putsch, da die Streitkräfte die Aufgabe übernommen hatten, die Nation von der „Krankheit der marxistischen Subversion“ zu heilen. In diesem kirchlichen Kontext ist Bergoglio ganz sicher nicht jener Gruppe zuzuordnen, die sich öffentlich für Verfolgte und für die Einhaltung der Menschenrechte einsetzte. Eine Komplizenschaft ist ihm aber sicherlich auch nicht vorzuwerfen. Seine Einflussmöglichkeiten in der „Nacion Catolica“ waren denn auch weit geringer als die kirchlicher Würdenträger, wie etwa der Bischöfe. Als Provinzial trug Bergoglio die Verantwortung für die gesamten argentinischen Jesuiten, in deren Reihen sich zahlreiche befreiungstheologisch inspirierte Priester fanden, und es war seine Aufgabe, dafür Sorge zu tragen, daß der Orden nicht in den Ruf geriet, marxistisch unterwandert zu sein. Abgesehen von den persönlichen Interventionen einzelner Bischöfe verurteilte die Kirche das Regime nicht; ihre öffentlichen Erklärungen zu Menschenrechtsfragen blieben allgemein und abstrakt. Einige Priester hielten sich sogar in den Haft- und Folterzentren auf und wohnten Folterungen bei. Vor diesem Hintergrund ist es durchaus bemerkenswert, daß Bergoglio als Provinzial Verfolgte in Ordenshäusern versteckte oder einem jungen Mann, der ihm selbst sehr ähnlich sah, seinen Pass und Priesterkleider lieh, so daß dieser nach Brasilien fliehen konnte. Innerhalb der eher unrühmlichen Rolle der argentinischen Kirche erscheint das Verhalten Bergoglios so doch in einem etwas anderen Licht. Frisch zum Papst gewählt, wurde Bergoglio auch vorgeworfen, sich nicht zu seiner Rolle während der Diktatur geäußert zu haben. Sein Schweigen entspricht allerdings dem Umgang der argentinischen Gesellschaft mit der Vergangenheit. Nach dem Ende der Diktatur im Jahr 1983 fiel es der argentinischen Kirche schwer, wirksame Beiträge zur gesellschaftlichen Aufarbeitung der Regimeverbrechen zu leisten. Auch während der öffentlichen Debatte um eine mögliche Bestrafung der Hauptverantwortlichen wurde den Bischöfen klare Parteinahme für die alten Verbündeten vorgeworfen. Speziell mit der eigenen Rolle während der Diktatur tat sich die Kirche schwer. Sie bemühte sich vorsichtig sich Accent aigu S. 7 von ihrem Verhalten während der Diktatur zu distanzieren, wies aber jegliche institutionelle Verantwortung von sich. Einen neuen Schub erhielten die Debatten um die Rolle der Kirche und die kirchliche Vergangenheitsbewältigung während der Regierungszeit von Nestor Kirchner (2003-2010), mit dem auch Bergoglio ein spannungsreiches Verhältnis pflegte. Kirchner machte die Aufarbeitung der diktatorischen Vergangenheit zu einem Schwerpunkt seiner Regierungspolitik was ihm von unterschiedlichen Seiten den Vorwurf einbrachte, er wolle dieses Thema politisch instrumentalisieren. Im Jahr 2007 wurde der Priester und ehemalige Polizeikaplan Christian von Wernich wegen seiner Beteiligung an Mord, Folterung und Entführung während der Diktatur verurteilt. Die Öffentlichkeit nahm die Entscheidung mit großer Genugtuung auf, stand doch von Wernich emblematisch für die Komplizenschaft bestimmter kirchlicher Kreise mit dem Regime. Die Kirche reagierte zurückhaltend, für viele Argentinier ein weiterer Beleg für einen Mangel an selbstkritischer Auseinandersetzung der Kirche mit der eigenen Vergangenheit. Zu jener Zeit war das Verhältnis zwischen Kirchner und Kardinal Bergoglio äußerst angespannt. Bergoglio, höchster kirchlicher Repräsentant Argentiniens, kritisierte, daß Kirchner durch den massiven Gebrauch präsidentieller Dekrete die Legislative umgehe und zudem die Pressefreiheit einschränke. Auch bezeichnete er Kirchner als Populisten und geißelte dessen unzulängliche Sozialpolitik, die den Bedürfnissen der Armen nicht gerecht werde. Kirchner seinerseits bezeichnete Bergoglio als das „geistige Oberhaupt der politischen Opposition“. Kirchner verkündete, die Kirche gehöre allen und der Teufel trete gelegentlich im Priestergewande auf. Bergoglio hat auch kein Blatt vor den Mund genommen, wann immer er sein Missfallen an der Regierungsweise der argentinischen Präsidentin Cristina Fernandez de Kirchner zum Ausdruck brachte. Er trug aktiv dazu bei, eine Koalition oppositioneller Parteien gegen die überwältigende Macht des „Kirchnerismus“ zu schaffen, die im Parlament, im Rechtswesen und in den Medien Argentiniens stetig stärker wurden. Franziskus im Spannungsfeld seiner Vorgänger Das Verhalten von Jorge Mario Bergoglio ist also durchaus ambivalent: Einerseits AFP PHOTO / ANDREAS SOLARO Bergoglio und „Kirchnerismus“ schleuste er zu Zeiten der Diktatur Verfolgte außer Landes, kritisierte das Regime andererseits aber nie öffentlich. Und während er heute gegen Abtreibung und Homo-Ehe zu Felde zieht, geißelt er zugleich den Neoliberalismus und fordert als Papst Franziskus die Hinwendung der Kirche zu den Armen und Ausgegrenzten. Die Tatsache, daß Franziskus Lateinamerikaner ist, kann den linkspopulistischen Regierungen der Region kaum gefallen nicht allein in Argentinien, sondern auch in Venezuela, Bolivien, Nicaragua, Ecuador und Kuba. Will der Vatikan unter Bergoglio die linkspopulistische Flutwelle zurückdrängen, die während der späten Regierungsjahre des venezolanischen Präsidenten Hugo Chavez in Lateinamerika an Stärke gewann, dann wird Franziskus eine ähnlich enge Beziehung zu Obama entwickeln müssen wie seinerzeit Johannes Paul II. zu Ronald Regan. Papst Franziskus hat das Papstamt in einem Augenblick angetreten, in dem die linkspopulistischen Regierungen, hart getroffen durch Hugo Chavez‘ Tod, verwundbar erscheinen. Jede von ihnen hat natürlich ihre spezifische Identität, ihre eigenen Stärken, doch allen wird der Schutz, den Chavez‘ weltweiter Einfluss ihnen bot, ebenso fehlen wie seine finanzielle Unterstützung. Zudem bilden Katholiken in jedem dieser Länder die überwältigende Mehrheit. So sehr sie sich in ihrem religiösen Eifer unterscheiden, so haben doch alle eine starke emotionale Bindung an den Glauben. Das eröffnet Papst Franziskus beträchtli- che politische Einflussmöglichkeiten. Lateinamerika wird unzweifelhaft zu den politischen Prioritäten von Franziskus gehören. Doch zunächst muß es dem Papst gelingen kurzfristig den „Saustall“ im Vatikan auszumisten und die moralische Autorität der Katholischen Kirche wieder herzustellen. Erst dann wird er vielleicht die Zeit finden seinen politischen Einfluss in der lateinamerikanischen Region anzustreben, ganz ähnlich wie Papst Johannes Paul II. seine Autorität in Mitteleuropa in dem Jahrzehnte nutzte, das mit dem Untergang des Kommunismus endete. Sollte er aber an der „Heimatfront“ scheitern, werden sich die hohen Erwartungen, die Franziskus als Nachfolger von Johannes Paul II. Und Benedikt XVI. geweckt hat, gegen ihn und seine Kirche wenden. Die Frage ist demnach, wie Papst Franziskus seine Erfahrungen aus Lateinamerika auf die Weltkirche anwenden wird. Seine Forderung, daß die Kirche sich an die „Randgebiete“ der Gesellschaft begeben solle, ist in der Pastoral der lateinamerikanischen Kirche schon lange gängige Praxis. Sein Vorgänger Benedikt XVI. propagierte die „Entweltlichung der Kirche“. Es bleibt demnach, auch nach einem Jahr, abzuwarten, ob und wie sich Papst Franziskus in diesem Spannungsfeld behaupten kann zwischen einer Öffnung hin zur Gesellschaft und besonders zu den Marginalisierten, einerseits, und den bei vielen Bischöfen und Kurialen nach wie vor bestehendem Wunsch zur Entweltlichung der Kirche, andererseits. Accent aigu S. 8 Bestimmen Gerüchte und Tabus das Leben im Bommeleeër-Land? Das Machtspiel mit dem (Aber)glauben Carlo Kass Die Hexe legt los: „Du mußt verstehen! Aus Eins mach Zehn, und Zwei lass gehn, und Drei mach gleich, so bist du reich. Verlier die Vier! Aus Fünf und Sechs – so sagt die Hex – mach Sieben und Acht, so ist’s vollbracht. Und Neun ist Eins, und zehn ist keins. Das ist das Hexen-Einmaleins.“ Daraufhin der ungläubige Faust: „Mich dünkt, die Alte spricht im Fieber.“ Der von der Dreifaltigkeit abgefallene Engel Mephisto beruhigt ihn: „Es war die Art zu allen Zeiten, durch Drei und Eins und Eins und Drei Irrtum statt Wahrheit zu verbreiten. Gewöhnlich glaubt der Mensch, wenn er nur Worte hört, es müsse sich dabei doch auch was denken lassen.“ Daraufhin die Hexe: „Die hohe Kraft der Wissenschaft, der ganzen Welt verborgen! Und wer nicht denkt, dem wird sie geschenkt, der hat sie ohne Sorgen.“ Ich kann Giordano Bruno nicht oft genug paraphrasieren: Geh hin und sag einer Blume, Gott hätte dir verraten, wie sie zu blühen hat. Hätte sie die Möglichkeit, sie würde dich vielleicht auslachen, doch in ihrer stummen Güte und Schönheit blüht sie dir nur was vor. In Anbetracht dieser Blume, fällt mir auch noch Victor Hugo ein: „Glauben ist schwer, an nichts zu glauben unmöglich.“ Doch woran soll man in diesem selbstherrlichen Marienland mit der gegenüber den Nachbarn peinlich hohen Kaufkraft und dem absurden Bommeleeër-Prozessmarathon noch glauben? Dreifaltige Herrschaft Welchem Heiligen soll man sich noch anvertrauen? Dem Haderer Hiob oder dem ungläubigen Thomas, der seine Hände in die Male der römischen Nägel und die vom Speer durchstochene Seite des Menschen Jesus legte, um zu glauben? Doch legte der einzige Nicht-Synoptiker Johannes dem inzwischen zum wiederauferstandenen Christus gewordenen Erlöser geflissentlich folgende Worte in den Mund, auf dass diese Skepsis nur ja nicht zur Regel werde: „Selig sind, die nicht sehen und doch glauben.“ Und trotzdem glaubte der Anarchist Thomas nicht an all die Himmelsfahrten. Und eine Himmelfahrt erleben wir tagtäglich im Bommeleeër-Prozess, nachdem Richter, Staatsanwälte, Verteidiger und Nebenkläger in übermenschlicher Anstrengung die gefürchtete „Assoldbunn“ (kommt aus dem französischen „assaut“ wie Sturmangriff) bis zum Ende der Fahnenstange der Kaserne auf Herrenberg hinter sich gebracht haben. Und auf dieser Fahnenstange sitzt der Großherzog, während sich über ihm die transzendentalen Aufhänger der absoluten Macht tummeln. Dieses Martyrium bestand in der Anhörung unzähliger Geschichten hoher Offiziere bis hin zur Teilamnesie eines weißen Prinzen. Der andere, ein eher schwarzer Prinz, dem kurz nach der Attentatsserie seine Thronfolgerechte abhanden kamen, ein mit allen Weihwassern gewaschener globaler Geschäftsmann aus Paris, erinnerte mit seiner Erscheinung sehr stark an Dom Joseph Odon Alardo, den Abt des Clerfer Benediktinerklosters Sankt-Mauritius und SanktMaurus, der die Gerüchte um die „Nachkriegsbombenlegeraffäre“ entzündete, wie ich sie schon einmal in einem KulturissimoFeuilleton *) benannte. Die älteren Leser können sich sicher noch daran erinnern, dass bis in die 60er Jahre hinein die Luxemburger sich die Mäuler über den Clerfer Abt zerrissen, der sich im Krieg mit der gesamtem Klosterkasse voller Goldstücken auf und davon machte. Als cleverer Geschäftsmann in Kutte hatte er die aus Glanfeuil an der Loire über Belgien nach Luxemburg geflüchteten Benediktiner, die sich 1910 auf Kosten der Vicomtesse du Coëtlosquet **) und ihrer einzigen Tochter in Eselborn niederließen, wieder zu Glanz und Gloria gebracht. Und trotz all diesen selbstlosen Wohltaten, die er seiner von privaten und öffentlichen Geldern fürstlich unterstützten Klostergemeinschaft bescherte, will heute niemand sich mehr so richtig an ihn erinnern. Schaut man nämlich die Internetseite der Abtei an, so wird der einstige Vorsteher mit keiner Silbe erwähnt. Es geht nur die Rede vom Luxemburger Pater Joseph Schons, der seine theologischen Studien bei den englischen Benediktinern absolvierte, wo auch die Mutter der Regentin Anna-Maria de Braganza ihren Lebensabend verbrachte. Ihm habe „sein“ Abt bei Kriegsbeginn die Schlüssel übergeben. Wilde Gerüchte Wie bei Jean Nassau und Ben Geiben, die ihre gescheiterten Karrieren im Hause Luxemburg ebenfalls als Geschäftsmänner in Paris krönten, liefen die wildesten Gerüchte um den Abt, doch wurden die nach dem Krieg zaghaft anlaufenden polizeilichen Ermittlungen gegen den raffgierigen Mönch im Keim erstickt. Wie heute im Bommeleeër-Prozess wusste damals niemand, wer seine schützende Hand über den abtrünnigen Gottesmann hielt. Nun, es war das Herrscherhaus mit an der Spitze Großherzogin Charlotte. Denn wie der „Passeur de la Grande-Duchesse“ Colonel Doudot schrieb, war Dom Alardo und sein Mitbruder, der französische Reserveoffizier Prudhommeau, am Tag des deutschen Überfalls (10. Mai 1940) im Zollhäuschen von Rodange auf die Landesfürstin gestoßen und mit ihr und der Kasse weiter nach Frankreich geflüchtet. Laut den Spätschriften des 1923 in Clerf zum Katholizismus bekehrten Literaturnobelpreisträger Halldór Laxness aus Island lebte der Abt später als erfolgreicher Geschäftsmann in Paris. Inzwischen erfuhren wir jedoch von einer charmanten alten Dame mit einem sehr guten Gedächtnis, die ihr ganzes Leben im Haus ihres Vaters, dem damaligen Bürgermeister, gleich unterhalb des Klosters verbrachte, dass Dom Alardo ein Verhältnis mit der adligen Äbtissin eines Klosters im nahen Belgien hatte, wo er den Nonnen jeden Freitag die Beichte abnahm. Gemeinsam entführten sie am 10. Mai 1940 die Laienschwester Marie Stecker, die vom einstigen Bauernhof der Clerfer Klosteranlagen stammte, und eröffneten in einem gottverlorenen Nest in Südfrankreich eine Familienpension. Das junge Mädchen, das auf dem elterlichen Hof mit Gästen umzugehen gelernt hatte, diente ihnen dabei als Magd. Wie die Nachbarin, bei der die Padres auch nach dem Krieg noch ein und aus gingen, weiter zu berichten wusste, klopfte die ehemalige Äbtissin nach dem Tod von Dom Alardo periodisch im Clerfer Kloster an. Sie fuhr in einem „super Auto“ mit livriertem Chauffeur vor und sagte: „Soviel bar auf den Tisch, sonst kommen die Memoiren!“ (sic) Warum sich die Clerfer Benediktiner von Alardos Witwe derart dreist erpressen ließen, war wohl auf ihre Verbindung zum Heiligen Stuhl zurückzuführen. So entnahmen wir der katholischen Zeitung La Croix aus den 30er Jahren einen Brief des damaligen Vatikanstaatssekretärs Eugenio Pacelli, dem späteren Papst Pius XII, der 1935 dem Kloster und seinem Vorsteher Dom Alardo in überschwänglichen Worten zum 25. Jubiläum gratulierte. Er übermittelte auch die Grüße von Papst Pius XI, Achille Ratti: „Le Souverain Pontife est très heureux de savoir que votre abbaye est non seulement un foyer de fervente vie monastique, mais un asile où les dames désireuses de perfection, quoique vivant dans le Accent aigu S. 9 monde, viennent puiser les secrets d’une existence plus conforme à l’Evangile et aux préceptes des maîtres de la vie spirituelle.“ Kreuzzug gegen Norden Nein wie putzig! Ein Asyl also, in dem mondäne Frauen, obwohl sie weiter in der profanen und sündhaften Welt lebten, aus dem geheimen Brunnen des Evangeliums die Gebote ihrer spirituellen Meister, alles natürlich nur gestandene Männer, gleich kellenweise schöpfen durften. Wie gut nur, dass Alardos Vorgänger, Dom Paul Renaudin, sich 1919 schwer krank in die Schweiz zurückzog, um in aller Abgeschiedenheit an der dogmatischen Bestimmung der muttergöttlichen Himmelfahrt zu arbeiten. Er hatte auch die katholische Gegenreformation von Clerf Richtung Skandinavien angekurbelt, die Laxness zum Verhängnis wurde: „L’abbaye est le siège d’une Association de prières pour le retour des peuples du Nord à l’unité de foi catholique.“ 1935 war aber auch das Jahr, in dem Dom Henri Quentin seine irdischen Werkzeuge niederlegte. Er war Zeit seines Lebens ein begnadeter Philologe, der sich mit der Revision der Vulgata und seinem Kommentar zu den Martyrologien um die Wissenschaft hagiografischer Studien verdient gemacht hatte. Eine „Wissenschaft“, die von allen amtierenden Päpsten zwecks Selig- und Heiligsprechungen geschätzt wurde, obwohl dieses Gelaber um die geschundenen Seelen der Christenheit sich aus Gerüchten und Tabus speiste. Nicht zuletzt Quentin war es zu verdanken, dass seinem Chef Alardo im März 1934 als persönliches Privileg vom Papst das lila Käppchen und die „cappa magna“ zugesprochen wurde. Und dies mit folgenden Worte: „Le Saint-Père envoie avec effusion de coeur pour vous même, pour tous vos chers moines et pour vos oeuvres d’apostolat, une très particulière Bénédiction apostolique.“ In der römisch-katholischen Kirche kam dies seit jeher einem Freifahrtschein bis in den Tod gleich. Kein Wunder also, dass nach dem Krieg kein hergelaufener Gendarm oder Richter diesem großen Kirchensohn auch nur ein Haar krümmen durfte. Hatten doch besonders die aus dem revolutionären Frankreich und dem gegen die holländische Krone rebellierenden Belgien hinaus komplimentierten Mönche verstanden, welch geballte Macht Altar, Thron und Schwert darstellten, die sie in Luxemburg genau zu der Zeit vorfanden, in der ihre Laienschwester aus dem Hause Braganza die Weilburger mit der Geburt von fünf Töchtern vom Protestantismus zum Katholizismus bekehrte und damit die Vorherrschaft der Konservativen im Luxemburg des 20. Jahrhunderts begründete. Und besonders das Schwert wussten die nach dem Krieg mit dem von ihnen ge- Dieses Bild vom „Nachkriegsbommeleeër“ Dom Alardo war nur mit viel Geduld und einigem Glück aufzutreiben wohnten Pomp etwas euphemistisch zur christlich-sozialen Partei mutierten Rechtspolitiker immer sehr gut für ihre eigenen Belange einzusetzen. So wurde aus dem unter Druck der Nato zur Kontrolle der Untergrundorganisation „Stay Behind“ geschaffene Geheimdienst schnell die Prätorianergarde der jeweiligen CSV-Premiers, die neben dem Rest der Streitkräfte – anders kann man den Bommeleeër-Prozess nicht analysieren – die Hauptrolle in diesem unwürdigen Spektakel spielen, bei dem es längst nur noch darum geht, wer es nicht gewesen sein darf. Das Spiel begann mit einem noch in der Rente bestens vernetzten Pierre Werner, ward fortgesetzt mit Jacques Santer und Marc Fischbach, um unter Jean-Claude Juncker dann schändlichst zu scheitern, weil ihm Geheimdienst und Generalstaatsanwalt aus dem Ruder liefen. So sitzt der einstige Held von Dublin nun da mit seiner von völkischer Mehrheit abhängigen Krone, während die Hohe Dreifaltigkeit von Thron, Schwert und Altar mit ihrer tausendjährigen Erfahrung all die Gerüchte und Tabus der immer noch von soviel Macht und Pracht verblendeten Untertanen auf einer Arschbacke aussitzt. Und der Chef von Exekutive und Armee küsst weiter den Ring des Erzbischofs. *) Kulturissimo No 68 8. Mai 2008 **) Eine alte bretonische Piratendynastie Littérature S. 10 Feuilleton Carapaces (début) Carla Lucarelli 1. Parfois ça lui arrivait encore, de traquer des filles dans les douches de la piscine, ça lui arrivait encore, mais de moins en moins. De voir où elles en étaient avec leur poitrine, alors que la sienne refusait de poindre. Mais elle ne s’en faisait plus maintenant. L’année précédente, elle avait quatorze ans et était obsédée par ses seins. Sa voisine de banc n’arrivait pas à les maîtriser, changeait de taille de soutien-gorge tous les trois mois. Et elle, calme plat. À la piscine, elle voyait les filles changer de forme, alors qu’elle arrivait juste à changer de coiffure. Maintenant, ça lui était devenu égal. C‘était l’essentiel. Aurait dit sa mère. Qui n’aimait pas trop perdre son temps à discuter de choses qui ne l’intéressaient pas. Elle lui manquait parfois, sa mère, ou plutôt, c‘était l’idée de mère qui lui manquait, parce qu’elle ne pouvait pas dire qu’elle l’avait beaucoup fréquentée. Sa mère travaillait dans une entreprise qui fabriquait et vendait de l’acier. Et le soir, elle était rarement à la maison. Réunions et dîners d’affaires. Son père travaillait à la maison, mais elle ne le voyait pas davantage. Il avait son bureau d’architecture dans une annexe. La seule chose qui les intéressait, c‘était qu’elle soit bonne élève, et de ce côté-là, elle ne posait pas problème. La plupart du temps, elle s’y ennuyait, à l’école. Elle avait deux professeurs dont elle aimait les cours, mais les autres lui paraissaient réciter leur leçon comme s’ils voulaient inculquer aux adolescents la vérité profonde que la vie était d’un ennui abyssal. Genre, autant les y habituer tout de suite. Sa mère disait qu’elle n’aimait pas les professeurs de toute façon. Elle se disait aussi de droite, pensait à droite, votait à droite, c’est ce qu’elle aimait à répéter. Son père se disait alors de gauche, gauche, gauche (il répétait toujours trois fois quand il était énervé). Ça donnait lieu à des disputes féroces les rares fois qu’ils mangeaient ensemble. Ariane ne s’intéressait pas outre mesure à la politique, mais elle n’avait jamais compris en quoi son père différait aussi fondamentalement de sa mère. Ils avaient les mêmes amis, les mêmes loisirs, les mêmes fréquentations, la même marque de voiture. Elle avait fini par se dire que dans leur cas ça devait être comme les préférences pour l’une ou l’autre série télévisée. Peu importait. Ariane Denicourt avait pris une décision. Quelques semaines avant son seizième anniversaire, elle avait décidé de partir. Voilà tout ce qui comptait. Mais qu’est-ce que prendre une décision? Le Petit Robert: „Décision: nom féminin, action de décider, jugement qui apporte une solution, choix du comportement optimal en fonction des informations disponibles.“ Or qu’est-ce qui en nous décide? Je décide, nous décidons. Qui est je? Qui est nous? Quelles strates, sous-strates, soussous-strates? Comment les mettre au jour? Géologie de la décision. Parmi tant de possibles, pourquoi celle-là? Je comme un jeu du hasard. Un insecte, prend-il des décisions? Le pa- pillon? Le cafard? Ou est-ce réservé à l’humain? Comment Ariane a-t-elle pris sa décision? Aristote, dans son Éthique à Nicomaque, commence par délimiter la sphère des actes que l’on fait de plein gré pour les distinguer de ceux que l’on fait contre son gré. De plein gré. Sans contrainte. Librement. Or qu’est-ce qu’être libre sur des rails qui ne desservent pas toutes les gares? Les grandes gares seulement. Ou juste les patelins, avec des vieux à lunettes d’écaille qui attendent sur un banc les trains qui passent pour se remplir encore un peu de mouvement avant de mourir? Je décide de décider qu’il n’est pas en mon pouvoir de décider. Mais si je décide de décider que je ne décide pas, est-ce que toutes Littérature les décisions se valent? Si je laisse agir en moi ce qui agit? Est-ce que je suis libre si je laisse agir ce qui agit en moi? Et une décision qui s’impose, qu’on ne peut pas prendre autrement, est-ce vraiment une décision? Peut-on parler de décision? Dans sa Critique de la raison pratique, Kant distingue la liberté arbitraire et la liberté sensée. Être libre selon Kant, se rendre indépendant de ses propres désirs et reconnaître une norme. La loi du devoir qu’on s’impose pour permettre la vie en société. De beaux au revoir qu’il propose pour ne pas s’entretuer. Ariane n’a pas lu Kant, Ariane se fout de Kant, ce qu’elle veut, ce que tout son être veut, son jeune être adolescent en pleine effervescence, c’est partir. Là, sur-le-champ! Kant a lu Rousseau. Dans le Contrat social, Rousseau tente lui aussi de répondre à la question de la liberté possible. Le même casse-tête depuis des millénaires. Comment font les insectes? (…) 2. „Où est-ce que tu as encore laissé traîner tes espèces d’épingles… comment?... entomologiques? Mais Paul-Henri, je me fous de leur nom! J’en ai marre de tout ce matériel qui traîne partout, si au moins tu le rangeais parfois…” Si elle savait, si elle savait, cette chère Marie-Pierre qui venait de le rabrouer, si elle savait! Un camion d‘épingles qu’elle lui achèterait, avec des pinces en inox, des scalpels, des bocaux de chasse, des camions pleins qu’elle lui achèterait, sa bonne femme, si elle savait, au lieu de rouspéter et de considérer avec condescendance sa carrière de lépidoptériste doublé depuis peu d’un coléoptérologue assidu. Parce que les insectes, la classe la plus vaste du règne animal avec un million d’espèces répertoriées, laisseraient à sa femme bien du temps devant elle! Comme ça ils y arriveraient peut-être, à échapper au pire. Les étaloirs les sauveraient, la cétoine dorée, le scarabée bousier, les hannetons, le lucane cerf-volant, et puis les papilionidés, les piérides et les nymphalidés, que PaulHenri préparait, qu’il disséquait, qu’il plongeait dans l’alcool, ou qu’il épinglait, patiemment, car c’est un travail de patience qu’il faut, et puis les charançons, dont il arrachait les élytres avec la pince, oui, celle que sa femme n’aimait pas voir traîner sur le buffet de la cuisine! Elle en avait de la chance, et elle n’en avait même pas conscience, que l’ordre des coléoptères soit l’ordre des animaux qui rassemble le plus grand nombre d’espèces, un succès de l‘évolution, selon les spécialistes, ce qui a même fait dire au généticien anglais John Burdon Sanderson Holdane que si l’on pouvait conclure à la nature du créateur par l‘étude de sa création, il semblerait que Dieu ait une prédilection évidente pour les étoiles et les coléoptères. S. 11 On pensera maintenant être tombé sur un de ces entomologistes férus, un de ceux qui depuis tout petits chassent les papillons et les insectes à élytres et rapportent à leur mère toutes sortes de bestioles monstrueuses. Et bien non, il y a un an encore, PaulHenri se fichait des scarabées comme de colin-tampon, des papillons, qu’ils soient homoneures ou hétéroneures, comme de l’an quarante, et de la constitution d’une collection entomologique comme de sa première chaussette. C’est le docteur Raboillot qui l’avait transformé en entomologiste amateur, et jusqu’ici, ça lui avait plutôt bien réussi. Quand il était allé le voir un an auparavant, il était midi moins cinq. Il était sur le point de craquer. À midi moins cinq donc, l’année précédente, Paul-Henri était entré chez le docteur Jean-Baptiste Raboillot, spécialiste en psychiatrie, pour une consultation: - Voilà… enfin, je ne sais pas si je peux vous faire confiance, j’hésite un peu… - Je suis médecin, voyons, vous pouvez me faire confiance. - Comprenez-moi, je ne veux pas me retrouver à l’hôpital ou… à l’asile… - Écoutez, je suis psychiatre, je suis là pour vous soigner, mais si vous ne me dites pas quel est votre problème, comment voulez-vous que je fasse quelque chose pour vous? - C’est que, c’est délicat. J’ai… peur. - Tous ceux qui entrent ici ont peur. - J’ai peur que vous me preniez pour un fou. - Si ça peut vous rassurer, vous ne seriez pas le premier fou à avoir passé cette porte. - Oui, mais il y a des fous inoffensifs, et… - Vous voulez dire que vous êtes un fou dangereux? - Je… je ne sais pas, j’en ai un peu peur… - Allons, dites-moi ce qui vous tracasse… - Je… j’ai, comment dire? des impulsions… - Oui? - Des envies irrépressibles… - Oui, c’est la définition de l’impulsion… - Je… comment dire, jusqu’ici, j’ai toujours réussi à ne pas céder à ces impulsions, au prix d’efforts… - Oui… - Mais j’ai peur qu’un jour… la dernière fois, j’ai failli… - Et comment vous avez réussi à…? - Je me suis mis à courir à quatre pattes sur le gazon. - Et…? - Et ma femme m’a demandé si j’avais perdu quelque chose. Mais je n’avais rien perdu. J’essayais juste de ne pas la découper en rondelles. - Je vois. Et ça a commencé quand, ce genre d’impulsions? - Il y a huit mois environ. Il ne manquait plus à Paul-Henri que le quatrième maintenant, l’argus à bande noire ou Celastrina argiolus, pour compléter sa planche. Il était assez content de son travail, et trouvait même une certaine beauté à ces quatre spécimens d’argus qu’il s’apprêtait à fixer en tableau dans sa boîte. Deux des quatre, l’argus bleu ou Polyommatus icarus, magnifique papillon mâle bleu-violet bordé d’un mince filet noir et d’une frange blanche, et l’argus bleu nacré ou Lysandra coridon, bleu-argent avec le même filet noir au bord des ailes, des espèces de lunules noirâtres et une frange blanche, il les avait achetés, comme la plupart de ses plus beaux spécimens, parce que ce qui l’intéressait surtout, c‘était la dissection et la préparation de toutes ces bestioles, non de courir comme un dératé à travers forêts et prairies avec un filet et un bocal pour les attraper. Mais ça, il ne pouvait pas le dire à sa femme, donc, il partait des journées entières dans les environs, journées dont il passait le plus clair à des terrasses de café ou à se promener en plein air en attrapant quelques rares papillons et coléoptères, puis en partant acheter les autres. Il avait trouvé une bonne adresse. Et on lui foutait une paix royale à la maison. Ce matin-là, il s‘était calmé en charcutant une coccinelle et deux scarabées, et maintenant, il se sentait d’un sang-froid assez approprié pour terminer sa planche de lépidoptères. Avec les médicaments de Raboillot et son nouveau passe-temps, il se sentait en sécurité. Les accès de rage suivis de pulsions meurtrières étaient plus espacés et il n’avait qu‘à descendre dans son laboratoire pour que l’envie de disséquer sa femme s’estompe lentement mais sûrement. Par contre, ses séances de thérapie n’avaient pas été concluantes quant à savoir ce qui déclenchait ses crises. Cela aurait été bien plus facile si ces envies bouchères se manifestaient à chaque fois que sa femme le harcelait ou était en colère, mais ce n‘était pas le cas. Un sourire attendri, une caresse sur la tête ou une phrase anodine pouvaient également déclencher la crise. Et pourquoi n’y avait-il que sa femme à susciter de telles pulsions? Cette énigme-là cependant, il avait en fin de compte, faute de l’avoir résolue, fini par la considérer comme un avantage, car si sa femme n’était pas dans les parages, il n‘était pas en danger de réflexe charcutier. Il n’avait donc pas à craindre de tuer quelqu’un d’autre que sa femme. Ce qui au moins confinait le problème à un rayon aux contours gérables. Carapaces est le premier roman de Carla Lucarelli publié en novembre dernier aux éditions Phi. ISBN 9782-87964-204-8. 196 p. Littérature S. 12 Fables intemporelles La Fontaine anticlérical? (6) Paul Hemmer Dans les fables, les piques contre l’église, son dieu et ses représentants sont partout, encore que plus ou moins déguisées selon les textes. Dans „La besace“ (I, 7): © RMN / DR „Nous nous pardonnons tout, et rien aux autres hommes. On se voit d’un autre œil qu’on ne voit son prochain.“ puis: „Le fabricateur souverain nous créa besaciers tous de même manière“. Le créateur, un fabricateur souverain. Cette épithète, sous son apparence poétique, est burlesque et sarcastique, un peu à la manière de „Tonton“ ou „Dieu“ pour Mitterrand dans le „Canard enchaîné“. En passant, nous verrons que La Fontaine est, mutatis mutandis, un vrai Canard enchaîné et parfois même un Charlie Hebdo de son époque. Personnellement, si j’appelais le créateur des croyants „le fabricateur souverain“ ce serait pour me foutre gentiment des croyants et de leur créateur, et pour faire sentir que personnellement je n’y crois pas. * Dans „Simonide préservé par les dieux“ (I, 14) La Fontaine commence par ces vers: „On ne peut trop louer trois sortes de personnes: Les dieux, sa maîtresse et son roi.“ Les dieux, sa maîtresse et son roi! La maîtresse appréciera surement d‘être adressée comme une reine ou une déesse, le roi comme un dieu, mais le roi appréciera-t-il de l’être comme une maîtresse? Et dieu alors? Il est question expressément des dieux en général et non du dieu chrétien en particulier, mais La Fontaine les met dans le même sac, le sac de la mythologie, de la fable, du mensonge, catégorie dont La Fontaine participe à travers la littérature, et il le souligne dès la dédicace du premier recueil à Monseigneur le Dauphin: „Je chante les héros dont Ésope est le père, troupe de qui l’histoire, encore que mensongère, Andrea Mantegna - Le Parnasse Paris, Musée du Louvre contient des vérités qui servent de leçons.“ La littérature est considérée ici comme flagornerie. Et la flagornerie adressée aux dieux est de la même littérature que celle adressée aux puissants et aux femmes. Une façon comme une autre de considérer la religion comme de la littérature, et de mettre la littérature sur le même plan que les mythologies. „On ne peut trop louer trois sortes de personnes: Les dieux, sa maîtresse et son roi.“ Si j‘écrivais une telle phrase se serait pour me foutre gentiment à la fois des dieux, de ma maîtresse et de mon roi, en tout cas pour faire sentir que personne n’est assez sacré pour qu’on ne puisse le tourner en dérision, ou du moins mettre à l‘épreuve son sens de l’humour. La Fontaine continue: „La louange chatouille et gagne les esprits; Les faveurs d’une belle en sont souvent le prix. Voyons comme les dieux l’ont quelquefois payée.“ Remarquons comment La Fontaine mélange les petites histoires d’alcôve, les siennes, nombreuses, et le grand dessein du monde représenté par les dieux. Grand poète, grand bonhomme, qui voit que tout se tient. Tout se paye également, dans une magnifique solidarité universelle. „Voyons comme les dieux l’ont quelquefois payée“, cette louange qui chatouille et gagne les esprits. Simonide le poète est préservé des dieux. La fable devient ainsi „un placet galant invitant les éventuels mécènes à la munificence envers les gens de lettres“ (Marc Fumaroli). La Fontaine termine en disant: „Qu’on ne saurait manquer de louer largement Les dieux et leurs pareils“ c’est à dire les maîtresses et les rois. „Enfin qu’on doit tenir notre art en quelque prix. Les grands se font honneur dès lors qu’ils nous font grâce: Jadis l’Olympe et le Parnasse Étaient frères et bons amis.“ Soulignons ici que la biographie de Jean de la Fontaine par Marc Fumaroli, sous-titrée „le poète et le roi“, est entièrement placée sous le signe de cette opposition, entre l’Olympe et le Parnasse, le pouvoir politique et la poésie. La Fontaine, disciple d’Apollon, attend d’être sponsorisé par les disciples de Zeus. Il n’en sera rien. Contrairement à ses amis il ne sera jamais pensionné par le roi. De son Parnasse, La Fontaine s’arroge aussi une certaine invulnérabilité, un droit à l’impunité. La suite des événements lui prouvera le contraire. Littérature S. 13 Fables intemporelles La Fontaine anticlérical? (7) Paul Hemmer Dans „La mort et le malheureux“ (I, 15) et „La mort et le bûcheron“ (I, 16), point question d’au-delà ni de dieu; les obsessions des croyants sont absentes. „Pourvu qu’en somme je vive, c’est assez, je suis plus que content“ et „Le trépas vient tout guérir; Mais ne bougeons d’où nous sommes. Plutôt souffrir que mourir, C’est la devise des hommes.“ * Dans „Le renard et la cigogne“ (I, 18), un avertissement, une mise en garde, l’annonce d’une revanche possible, d’une vengeance probable: „Trompeurs, c’est à vous que j‘écris: Attendez vous à la pareille“ Cet équilibre entre escrocs et victimes, cette justice immanente, La Fontaine en est conscient, l’admet, et malgré sa bonté naturelle, nous le verrons rétablir lui même cet équilibre en se vengeant, au plus tard dans le livre douzième des fables, des prêtres, ces escrocs à l’au-delà, qui l’ont fait souffrir lors de sa maladie. * Dans „L’enfant et le maître d‘école“ (I, 19) La Fontaine ne décoche ses flèches pas seulement contre „tout babillard, tout censeur, tout pédant,“ maîtres d’école et cléricaux ne faisaient qu’un à l’époque, mais encore contre les théologiens de la divine providence: „Un jeune enfant dans l’eau se laissa choir, en badinant sur les bords de la Seine. Le Ciel permit qu’un saule se trouva Dont le branchage, après Dieu, le sauva.“ Le Ciel, rien de moins, Dieu, la divine providence donc est censée sauver le gosse, et nous sentons que c’est pour s’en foutre ouvertement que La Fontaine fait entrer ici cette notion. Quand il parle de Destin ou de Hasard ou de Fortune, il ne prend pas ce ton ironique. Un peu plus loin La Fontaine enfonce le clou, nous montre que c’est bien après l’engeance bénie du Créateur qu’il en a: „Je blâme ici plus de gens qu’on ne pense. Tout babillard, tout censeur, tout pédant, se peut connaître au discours que j’avance: Chacun des trois fait un peuple fort grand; Le Créateur en a béni l’engeance. En toute affaire ils ne font que songer Aux moyens d’exercer leur langue. Hé mon ami, tire-moi de danger: Tu feras après ta harangue.“ C’est assez clair: il s’agit du peuple fort grand des moralisateurs, engeance bénie du Créateur, des clercs chrétiens. Grandes gueules, quand il s’agit de faire des discours, peu enthousiastes quand il s’agit de mettre la main à la pâte. * Dans le „Conseil tenu par les rats“ (II, 2) le diable fait son apparition: le chat est le diable pour les rats. „Rodilard passait, chez la gent misérable, non pour un chat, mais pour un diable“ Le conseil des rats devient chapitre, leur chef devient Doyen, les allusions sont claires. Il est décidé d’attacher un grelot au cou du chat, mais aucun rat n’est prêt à aller l’attacher. Les belles résolutions non suivies d’effet! „Si bien que sans rien faire on se quitta. J’ai maints chapitres vus, Qui pour néant se sont tenus: Chapitres non de rats, mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines.“ Il ne s’agit plus d’allusions, mais de raillerie très précise. La Fontaine met en pratique sa philosophie, ce que l’on ne peut pas souvent affirmer des croyants, de son époque ou de toujours. Ces hypocrites sont raillés plus d’une fois dans les fables * Dans „L’astrologue qui se laisse tomber dans un puits“ (II, 13) La Fontaine, en prenant pour prétexte la mésaventure d’un astrologue, se moque ouvertement de tous les spéculateurs, secrètement y compris les Rodilard, non pas un chat, mais un diable théologiens, et de la vanité de leur art mensonger: „… Pauvre bête, Tandis qu’à peine à tes pieds tu peux voir, Penses-tu lire au-dessus de ta tête?“ Le sacrilège dans cette fable consistera à mettre sur un plan d’égalité le destin, le hasard, la fortune, le sort et… et la providence divine, chère aux chrétiens: „Qu’est-ce que le hasard parmi l’Antiquité, Et parmi nous la Providence? Or, du hasard il n’est point de science: S’il en était, on aurait tort de l’appeler hasard, ni fortune, ni sort, toutes choses très incertaines.“ Sentons l’ironie dans le commentaire de la providence divine qui suit: „Quant aux volontés souveraines De celui qui fait tout, et rien qu’avec dessein, Qui les sait, que lui seul? Comment lire en son sein?“ Sous prétexte de fustiger les faiseurs d’horoscope, ce sont encore les moralisateurs chrétiens qui sont ici l’objet des railleries et des accusations de La Fontaine. Plutôt que d’accepter la bonne vieille fatalité païenne, les moralisateurs chrétiens, avec leur croyance peu raisonnable, vous gâchent le plaisir de vivre: „À quelle utilité? Pour nous faire éviter des maux inévitables? Nous rendre dans les biens de plaisir incapables? En causant du dégoût pour ces biens prévenus, Les convertir en maux devant qu’ils soient venus? C’est erreur, ou plutôt c’est crime de le croire.“ Littérature S. 14 Feuilleton Krankenhaus Europa Klaus Hardtke Ich mußte mal wieder rein. Durchblutungsprobleme. Mein linker Arm tat höllisch weh., und ich verspürte einen starken Druck auf der Brust. Stents und Bypässe habe ich schon die Menge. Die letzten Nachrichten, die ich zu Hause noch hörte, bevor die Sanitäter mich abholten, befaßten sich mit der Ukraine. Janukowitsch hatte sich nach Rußland abgesetzt. In Rostov am Don gab er eine Pressekonferenz: ich bin der rechtmäßig gewählte Präsident der Ukraine usw. usf. Auf der Krim waren Soldaten aufgetaucht: maskiert und ohne Kennzeichen an ihren Uniformen. In Charkov in der Ost-Ukraine demonstrierte eine pro-russische Menschenmenge. Kiew versetzte ukrainische Truppen in Alarmbereitschaft. Obama warnte Rußland. Die EU mahnte die Einheit der Ukraine und eine Verhandlungslösung an. Ich kam in die „Folterkammer“: ein Zweibettzimmer, wo ich zunächst alleine lag. Ich wurde an alle möglichen Geräte angeschlossen: Sauerstoff, Blutverdünnung. Blutdruckmessung, EKG. So verkabelt lag ich im Bett, und wenn ich mich ein wenig rühren wollte, verhedderten sich die Kabel und eine Schwester mußte mich entflechten. Schwester Timea nahm mir immer Blut ab. Sie schienen im Krankenhaus nicht genug davon kriegen zu können. Ich nannte sie immer meinen Vampir: Ah, da kommt wieder mein Vampir! Sie war blond, hübsch, fröhlich und sehr jung, kaum älter als 20. Die Blutabnahme betrieb sie mit einer Behutsamkeit, als würde sie am offenen Herzen operieren. Sie stammte aus der Slowakei. Eine andere Schwester besorgte mir eine Telefonkarte, mit der ich nicht nur telefonieren, sondern auch an einem kleinen, überm Bett angebrachten Bildschirm fernsehen konnte. Ich schaltete die Nachrichten ein, um mich auf den neuesten Stand in der Ukraine zu bringen. Putin will ein Referendum auf der Krim durchführen lassen: ja oder nein zum Anschluß an Rußland. In Kiew ist eine Übergangsregierung gebildet worden, in der auch Mitglieder der rechtsradikalen Swoboda-Partei Posten erhalten haben. „Ultranationalistischen und faschistischen Putsch“ nennt Putin die ganze Veranstaltung der Ukrainer. Das zweite Bett in meinem Zimmer wurde bald belegt. Einer aus Polen wurde hereingeschoben, dessen breites Gesicht und Schnauzrbart mich ein wenig an Lech Wa- lesa erinnerten. Er war Bauarbeiter und hatte es mit dem Kreuz. Ein ruhiger, eher einsilbiger Typ. Vielleicht konnte er kein oder nur wenig Deutsch. Er blieb nur eine Nacht. Beim Aufwachen sagte er „Guten Morgen“. Als das Frühstück kam, sagte er „Guten Appetit“. Ich verschob meinen Fernseher in seine Richtung, so daß er vom Bett aus mitsehen konnte. Abermals die Ukraine. Neuwahlen sollten im Mai sein. Währenddessen demonstrierten überall auf der Krim ethnische Russen für den Anschluß und einige wenige Ukrainer und Krimtataren für den Verbleib in der Ukraine. Der polnische Bauarbeiter schüttelte verärgert den Kopf. Er wat froh, als die Ärzte während ihrer Visite sagten, daß er aus dem Krankenhaus entlassen sei. Mein nächster Zimmernachbar war ein Rumäne. Ein großer bärtiger Kerl, der klagte, daß er sechs Tage nichts gegessen habe, und überhaupt: sein Magen sei kaputt und er könne den Stuhl nicht halten. Die Schwestern schoben ihm eine Blechschüssel unter den Hintern, für alle Fälle. Seine dünnen Oberschenkel zitterten. Eine Verwaltungslady kam herein, um seine persönlichen Daten aufzunehmen. Adresse? - Keine. Ich lebe auf der Straße. Die Lady verzog spöttisch das Gesicht: das sind genau die Zuwanderer, die wir so lieben, sagte sie mir zugewandt. Der Rumäne sprach kein Deutsch. Er sprach aber erstaunlich gutes Englisch. Ich fragte ihn wieso. Er habe sechs Jahre lang in London gelebt und gearbeitet, sagte er. Das Personal auf der Station schlug sich sprachlich mit ihm herum, so gut es ging. Wo es nicht mehr ging, konnte ich aushelfen. Nach drei Tagen und Nächten wurde ich von allen Geräten und Kabeln befreit und auf eine andere Station verlegt. Man führte noch eine Computertomographie und eine Kernspintomographie durch. Ansonsten konnte ich mich frei bewegen, während die Ärzte alle Untersuchungen auswerteten. Mein neues Zimmer war hell und freundlich. Ich teilte es mit einm Franzosen aus der Nähe von Biarritz, der eine schwere Bronchitis und Lungenentzündung hatte. Er atmete zeitweilig durch eine über Nase und Mund gestülpte und an Sauerstoff angeschlossene Gesichtsmaske. Er las in einem dicken Wälzer mit vielen Anstreichungen in verschiedenen Farben. Eine Geschichte der abendländischen Philosophie. Er kannte sich aus mit Platon und Aristoteles, Seneca und Epikur. Ich fand, er sah aus wie Voltaire, und sagte es ihm. „Ah, Voltaire!“ rief er und war nicht mehr aufzuhalten. Der größte Denker aller Zeiten, der endlich Schluß machte mit der katholischen Barbarei. Eine beeindruckende Figur auf der Station war Schwester Tatjana aus Bulgarien. Sie war so quirlig wie ihr hochgestecktes Haar, das in alle Richtungen in Kringeln herunterfiel. Kompetent und energisch. Nach drei Tagen und Nächten in der Horizontale sah ich nicht mehr besonders frisch aus. Du mußt jetzt duschen, sagte sie, und schubste mich unter die Dusche. Sie wusch mir den Rücken und drückte mir einen Schwamm in die Hand: das Übrige besorgst du selbst. Sie wollte mich rasieren mit einem elekrischen Trockenrasierer, aber der funktionierte nicht. Sie stellte mir Rasierschaum und Wegwerfklingen aufs Waschbecken. Du darfst dich nicht schneiden, sagte sie, mit all dem Blutverdünnungsmittel, das du bekommen hast. Der Ärztetroß kam zur Visite und klärte mich auf über die Ergebnisse der Untersuchung. Ich durfte dann gehen. Zu Hause stellte ich den Fernseher an. Das Ergebnis des Referendums auf der Krim war klar: Anschluß an Rußland. Russisches Militär und eine pro-russische Bürgerwehr hatten für einen ordnungsgemäßen Ablauf der Wahl gesorgt. Der Westen war entschlossen zu Sanktionen gegen Rußland. Amerikanische Kampfflieger wuden nach Polen verlegt. Russische Einheiten besetzten alle ukrainischen Kasernen auf der Krim. Der Rubel wurde als Währung eingeführt. Littérature S. 15 Buchrezension Ich - Paul Klee, schreibt Guy Wagner Barbara Höhfeld Es ist ein Roman, der in der ersten Person das eigene Leben erzählt; es spricht zu uns eine Person, die gewissermaßen bis zu ihrem letzten Atemzug mit uns, ihren Lesern, redet, ja, die ihre ganze Geschichte von diesem letzten Punkt, dem eigenen Tod aus, betrachtet. „Deine Musik aber geht neben mir her, während ich ins Dunkel hinein schreite“, heißt es zum Abschied, das richtet sich an Mozart. Paul Klee war nicht nur ein Maler, er war auch Musiker, spielte Geige und Bratsche. Guy Wagner will aber offensichtlich mehr tun, als Klee zu erzählen, als die letzten Jahre des Malers Klee zu beschreiben. Er habe 2010 ein Bild von ihm entdeckt, das den Titel „nochmals hoffend“ trage und das ihn seither verfolge, berichtet er in seiner „Vorgabe“, die dem Roman vorangesetzt ist, und fährt fort: „Sein ’Blick‘ hat bei mir Ungeahntes ausgelöst und mich zu diesem Buch angeregt.“ Das Buch sei „nicht gedacht als zusätzliche Biografie des Künstlers oder als weitere Werkanalyse, sondern stellt Persönliches zu Klee dar.“ Bietet Klee ihm die Maske, hinter der er sich nun als sich selbst fühlt? Dieser Gedanke liegt nicht so fern, wenn man das Bild betrachtet, um das es hier geht: die Figur besitzt manche Ähnlichkeit mit einer Maske, auch ihre Unerbittlichkeit mit leeren Augen, das Sprechende in der Erstarrung. Paul Klee starb 1940 an einer „diffusen Form der Systemsklerose“, bei der u. a. seine Haut hart und trocken wurde, einer Autoimmun-Krankheit, die man damals nicht zu diagnostizieren vermochte. Seinem Antrag auf Einbürgerung in der Schweiz wurde erst wenige Tage nach seinem Tod entsprochen; bis dahin lebte er in der Schweiz als deutscher Staatsbürger. Das war nicht immer einfach. Glücklicherweise konnte er vom Verkauf seiner Bilder leben. Die Nazis hatten seine Werke unter ihrem Motto „entartete Kunst“ verfemt, hatten ihn als akademischen Lehrer vertrieben und grenzenlos gegen ihn als Künstler gehetzt. Doch die Welt außerhalb des deutschen Reiches wollte noch immer Klee kaufen. Im übrigen gab seine Frau Lily Klavierunterricht. Guy Wagner beginnt seine Ich-Geschichte, mit der er Paul Klee bis zu seinem Tode begleitet, am Tag der „Machtergreifung“ das war der Tag, an dem Hitler in Deutschland zum Reichskanzler ernannt wurde, das war der Höhepunkt der Fackelzüge, von der SA veranstaltet, vor allem in Berlin, aber eben auch in Düsseldorf und Dessau, wo die Klees wohnten. Der Tag, an dem in Deutschland die Krankheit ausbrach, die Guy Wagner als „die braune Pest“ bezeichnet, in Analogie zur mittelalterlichen „Schwarzen Pest“ in Europa. Die unheimlichen Krankheiten spielen eine entscheidende Rolle in diesem Buch, es scheint alles dahin zu führen, und keiner versteht so richtig, was geschieht. Wagner meint, sich zumindest mit der Nazi-Krankheit ein bisschen auszukennen; wenn er Klee aus einem Brief von Februar zitiert mit „Die Akademie regt sich über die Änderungen im Kultusministerium nicht auf. Aber, was versteht unsereiner“, dann ergänzt Wagner mit eigener Hand: „Ist das mir nun ernst gemeint oder ist es bereits Resignation? Ich weiß es nicht und verkrieche mich vorläufig ...“ Ja, seltsam kam es mir vor, fast widersprüchlich, wenn Wagner mit eigenen Worten die Gedanken von Klee fortführt. Klee schreibt: „Lieber nehme ich Ungemach auf mich, als dass ich die tragikomische Figur eines sich um die Gunst der Machthaber Bemühenden darstelle.“ Wenige Zeilen später schreibt Wagners Ich-Klee: „Ich bin eben ein gefährlicher Kulturbolschewist“. Ist wohl ironisch gemeint, aber eben nicht der Ton von Klee – mögen auch andere ihn so bezeichnet haben. Und ist es nicht wohl- feil, von heute aus sich über die Nazis lustig machen zu wollen wie etwa mit dem Satz über Hitlers Mein Kampf: „Sollte der ungemein gefährliche adolfsche Schwachsinn nicht doch eher Mein Krampf heißen?“ Klee hätte derartiges nicht geschrieben, erstens, weil es tatsächlich gefährlich war, sogar in der Schweiz, und zweitens, weil der Witz ein bisschen flach daherkommt. Man müsste doch schon Soziologe sein und den Hitler richtig ernst nehmen, um überhaupt ernsthaft über Mein Kampf zu schreiben. Das interessierte die Künstler nicht, und die Gebildeten auch nicht. Darin versteckt sich einer der Gründe, warum Hitler und seine Partei überhaupt so weit kamen: die Gebildeten nahmen ihn nicht ernst. Eben dieser Gedanke mag Guy Wagner bewogen haben, den Nazis ordentlich Schimpfwörter entgegenzuschleudern: „Kaum ist die Rede verhallt, tauchen die Naziratten aus ihren Kloaken hervor und brüllen …..“ und ähnliches. Die Lektüre des Buches hat mir ungeachtet gewisser sprachlicher Brüche viel Freude gemacht, und das nicht, weil es mir die Nazikriminalität auseinandersetzte, sondern weil ich darin ein Menge über den Künstler Klee erfuhr. Guy Wagner hat sorgfältig recherchiert, mit Liebe zur Kunst geschrieben. So komme ich einem Menschen nahe, der in der Kunst einen besonderen, einen – mit einem heutigen Wort – authentischen Weg gefunden hat, sich bildlich auszudrücken, etwas Einzigartiges schuf. Ein Bild von Klee erkennt der Betrachter sofort, und doch gleicht keines völlig dem andern, unter den Tausenden, die er gemalt hat. Darüber hinaus bringt mir Guy Wagner erzählend die Krankheit des Künstlers nahe, eine unheilbare, ja, damals unbekannte Form einer Autoimmunkrankheit, der System-Sklerose. Fast bis zuletzt schaffte der Maler es, Bilder zu produzieren, ohne irgendwie in seinem Anspruch und im Ergebnis nachzulassen. Das ist es jedenfalls, was ich aus dem Buch, aus Wagners „Ich-Biografie“ herauslese. Was ich nicht gefunden habe, ist das eigentlich „Persönliche zu Klee“, das Guy Wagner, wie er eingangs sagte, zu seiner Reise in das Ich eines anderen veranlasst hatte. Innerhalb des „Ich“ bleibt offenbar kein Raum für Zwei. Könnte es sein, dass die tiefe Einfühlung in den andern, der gegen eine unheilbare Krankheit ankämpfte, den Verfasser selbst stärkt, ihm die Kraft verleiht, dieses Buch zu schreiben, es noch einmal gelingen zu lassen, allen Krankheiten zum Trotz? Darüber schreibt er nicht. Cinéma S. 16 Perspektiv(en) Chronologie der Filmfestivals in Luxemburg Luc Belling & Yves Steichen Mit rund 17.250 Besuchern war auch die diesjährige Ausgabe des Discovery Zone Luxembourg City Film Festival ein großer Erfolg. Während zehn Tagen (28.2 - 9.3.2014) sahen sich somit ca. 12.650 Zuschauer in 130 Vorstellungen insgesamt 47 Lang- und 16 Kurzfilmproduktionen an, ca. 4.600 zusätzliche Besucher nahmen an Ausstellungen, Workshops und weiteren kinematografischen Begegnungen teil, die außerhalb der Kinosäle – bspw. im Cercle Cité und in der Abtei Neumünster – stattfanden. Auch internationale Prominenz war in die diesjährige Ausgabe eingebunden: Neben der Jury Grand Prix, der die französische Schauspielerin Clémence Poésy, die französisch-iranische Regisseurin Emily Atef, die irische Schauspielerin Kate O’Toole, die US-amerikanische Casting-Direktorin Lucinda Syson sowie der Luxemburger Film- und Theaterregisseur Frank Hoffmann angehörten, sorgte u.a. auch die Anwesenheit der Regisseure Michel Gondry und Luc Dardenne für eine Prise Glamour in der Hauptstadt - während Gondry seinen Dokumentarfilm Is the man who is tall happy? in der Cinémathèque vorstellte, leitete Dardenne ebendort ein Filmseminar1. Anlässlich des jüngsten Erfolgs des Discovery Zone Festivals möchte dieser Beitrag in knapper und übersichtlicher Form die historische Entwicklung der Luxemburger Filmfestivals und ihren jeweiligen Organisatoren, Zielsetzungen und thematischen Schwerpunkten seit den späten siebziger Jahren skizzieren; Filmfestivals werden dabei als kulturelle Veranstaltungen verstanden, bei denen während eines definierten Zeitraums unterschiedliche Filmproduktionen (wahlweise mit einem bestimmten gemeinsamen Thema) gezeigt, mitunter auch besprochen, beurteilt und ausgezeichnet werden. Premier Festival du Cinéma (1978) In den späten siebziger Jahren war die Situation in der Luxemburger Kinobranche alarmierend: Die Zuschauerzahlen beweg- ten sich seit Jahren zurück und zahlreiche Kinos hatten den Spielbetrieb bereits eingestellt. So schrieb das Tageblatt im Oktober 1977, „dass speziell in Luxemburg wieder mehr zur Ankurbelung der Kinos gemacht werden muss“2. Tatsächlich hatte der gewerbliche Kinobetrieb noch in den fünfziger Jahren eine Hochkonjunktur erlebt: Aufgrund erschwinglicher Eintrittspreise und populärer Themen zog es viele regelmäßige Besucher in die insgesamt 52 Kinosäle im Großherzogtum - mit einem historischen Rekord von 4.803.151 Besuchern im Jahr 19583. Als Gründe für das anschließend schwindende Interesse der Zuschauer am Kinobesuch gelten zum einen die Konkurrenz durch das Fernsehen, zum anderen die erhöhte Mobilität der Gesellschaft durch die rasante Verbreitung des Automobils, die die Freizeitgestaltung erheblich veränderte. Der Rückgang der Besucherzahlen manifestierte sich seit den sechziger Jahren: Von 2.052.631 Zuschauern im Jahr 1967 fällt die Zahl auf 650.000 Besucher im Jahr 1980. Mit diesem Zuschauerschwund gingen massive Schließungen der Kinohäuser einher: Der Bestand reduzierte sich von 52 (1959) auf ganze 7 Kinos (1980)4. Im Laufe des Jahres 1977 wurde diese krisenhafte Situation in der Kinobranche auch von der Politik zur Kenntnis genommen. Unter dem Impuls von Kulturminister Robert Krieps (LSAP) wurde die Commission d’Aide au Cinéma aus der Taufe gehoben, eine Expertenrunde, die Lösungsvorschläge für die schwächelnde Branche ausarbeiten sollte. Die erste Sitzung fand am 15. Dezember 1977 statt; zu den Teilnehmern gehörten Jean Bernard (Office Catholique du Cinéma), Fernand Bosseler (Wirtschaftsministerium), André Claude (SIP), Fernand Courtois (Commission de Surveillance des Cinémas und Ciné Club 80), Joy Hoffmann (Ciné-Club 80), Fred Junck (Cinémathèque), Éd. Kohl, Roger Manderscheid, Jos Pauly (TV-Regisseur), Nico Simon (CinéClub 80) und Isidore Thill (Betreiber des Cité). Eine der Maßnahmen, die die Commission ausarbeitete, um das populäre Interesse am Kino wieder anzukurbeln, war die Organisation eines Filmfestivals. Das Projekt wurde Krieps wie folgt unterbreitet: „[le but est de] créer un événement cinématographique à Luxembourg, [de] promouvoir le cinéma par une large campagne publici- taire, […] [de] susciter auprès du public, par des avant-premières, la publicité dite de bouche à oreille“. Das erste Luxemburger Filmfestival fand im September 1978 in den Kinos Cité und Europe statt, die Schirmherrschaft übernahmen das Kulturministerium und die Gemeinde der Stadt Luxemburg. Auf dem Programm standen die Vorpremieren von zwanzig internationalen Filmproduktionen, die in den kommenden Wochen und Monaten auch in das reguläre Kinoprogramm aufgenommen wurden. Das Festival wurde mit ca. 6000 Besuchern als großer Erfolg eingestuft, ein Umstand, den auch die Presse unterstrich - ebenso wie die Tatsache, dass die Verantwortlichen des ehrenamtlich geführten Ciné-Club 80 maßgeblich an der Organisation des Festivals beteiligt waren. 1980 und 1981 fanden zwei weitere Ausgaben mit gleichem Konzept statt, bevor das Festival schließlich eingestellt wurde. Ciné-Club 80 und Utopia In den späten siebziger Jahren trat auch der Ciné-Club 80, ein hauptstädtischer Filmclub, dessen Mitglieder sich für die Verbreitung der cinéphilen Kultur engagierten, vermehrt mit Initiativen in Erscheinung, um neue Begeisterung für das Kino zu wecken. Dazu gehörte auch die Organisation von Festivals (die teils im traditionellen Abspielort des Ciné-Club 80, der hauptstädtischen Cinémathèque, und teils in gewerblichen Kinos abgehalten wurden), die sich allerdings mit wechselndem Erfolg - dem filmischen Schaffen bestimmter Nationen widmeten, so zB. die Quinzaine du Cinéma Australien (1980), die Quinzaine du Cinéma Polonais (1980), die Semaine du Cinéma Finlandais (1981) und die Semaine du Cinéma Yougoslave (1982). Zwischen 1982 und 1985 organisierte der CinéClub 80 vier Ausgaben des Festivals des Neuen Deutschen Films; seit 1983 fanden die Vorstellungen teilweise in dem von den Filmclubverantwortlichen neu gegründeten Utopia statt. Veranstaltungen wie die Semaine des Droits de l’Homme (1984), die British Film Season (1985, mit Michael Radford), die Nuit du Film Fantastique Cinéma (1995), die später in die Organisation des beliebten Cinénygma-Festivals münden wird, das Festival du Cinéma Espagnol (1997 bis heute) und das Premier Festival du Film Gay et Lesbien (1999) positionieren das Utopia bis heute als wichtigen Akteur und Austragungsort in der luxemburgischen Festivallandschaft5. DirActors Cut - Luxembourg City International Film Festival 2007 rief die Stadt Luxemburg in Zusammenarbeit mit dem CNA das DirActors Cut - Luxembourg City International Film Festival (später umbenannt in DirActors International Film Festival Luxembourg City) ins Leben. Die Organisatoren wollten ein originelles Konzept entwickeln, das sich gegenüber anderen Filmfestivals abgrenzte, um auch internationale Prominenz nach Luxemburg zu locken. Die Besonderheit des Festivals bestand darin, dass Filme vorgestellt wurden, bei denen die Schauspieler selbst auf dem Regiestuhl Platz nahmen; mit diesem Ansatz erhoffte man sich auch bekannte, internationale Schauspielgrößen dafür zu begeistern, ihre neuesten Regiewerke in Luxemburg vorzustellen. Dabei wurde ein interaktionsorientiertes Verfahren angepeilt, bei dem sich die Gäste bei den Screenings mit dem Publikum über ihre Erfahrungen bzw. Beweggründe für den Wechsel hinter die Kamera unterhielten. Anfangs ging dieser Plan auf, und bekannte SchauspielerInnen wie Sophie Marceau (2007), Martin Walz und Emmanuelle Béart (2008) sowie Carole Bouquet (2009) konnten im Großherzogtum begrüßt werden. Das Festival wurde von 2007 bis 2009 (jeweils Mitte Oktober) ausgetragen, dauerte 4-5 Tage und erhielt aufgrund seines originellen Konzeptes lobende Worte in der Presse.6 Trotz der interessanten Ausrichtung des Festivals und der damit einhergehenden Herausstellung gegenüber anderen europäischen Filmfestivals, stellte sich der kreative Ansatz auf Dauer als eine zu einschränkende Auflage heraus, die eine abwechslungsreiche Programmsetzung verhinderte: Die Organisatoren waren bei der Gestaltung des Festivalprogramms letztlich zu sehr von der Partizipation internationaler Stars abhängig und konnten häufig nur kurzfristig planen, so dass die tatsächliche Qualität der gezeigten Filme hinter dem Verlangen, immer wieder große Stars nach Luxemburg zu locken, nur zweitrangig blieb. 2009 führte man zur Diversifizierung des Programms eine Shortfilm-Nacht ein, in der Kurzfilme von aufstrebenden luxemburgischen Regisseuren gezeigt wurden. Diese Umgestaltung wies aber auch unweigerlich auf die Probleme des Festivals hin, wie in der Presse vermerkt wurde: „Though the short film night is organized as part of S. 17 the DirActors Festival, it does not share the concept of ’Films made by Actors‘ for obvious reasons“7. Discovery Zone 2010 wurde ein neues Konzept ausgearbeitet, das einen langfristigen Erfolg eines luxemburgischen Festivals ermöglichen sollte. Die Verantwortlichen erkannten ihre Fehler bei der Gestaltung des DirActorsFestivals: „Die Bling-Bling Strategie hat uns in eine Sackgasse geführt“ (Claude Bertemes, Cinémathèque)8. Weniger der Wunsch nach internationalen Filmstars, die zwecks Werbung und Präsentation ihrer Filme nach Luxemburg reisten, sondern das elementare Bedürfnis, interessante Filme in einem abwechslungsreichen Programm zu zeigen, legten die Verantwortlichen des 2011 geschaffenen Festivals Discovery Zone fortan als Priorität aus. Damit sich das Discovery Zone als Aushängeschild der luxemburgischen Filmwelt etablieren konnte, konzipierte die Stadt Luxemburg mit Partnern aus dem Bereich des audiovisuellen Sektors (2014 waren dies das CNA, die Cinémathèque, die UTOPIA S.A., der Filmfonds sowie Vereinigungen aus dem Bereich der Kinowelt, wie die LARS [Vereinigung der Regisseure], die ULPA [Vereinigung der Produzenten] und die ALTA [Vereinigung der Techniker]9) ein abwechslungsreiches Programm, das sich aus drei Themenkomplexen zusammensetzt: 1. der offiziellen Auswahl, die von einer renommierten Jury bewertet wird, 2. Dokumentarfilmen sowie 3. einem Programm, das sich nach den Wünschen und Präferenzen der jugendlichen Zuschauer richtet. Damit eine filmische Vielfalt, die sich aus internationalen und luxemburgischen Produktionen zusammensetzte, in den drei hauptstädtischen Kinos Utopolis, Utopia und Cinémathèque geboten werden konnte, wurde die Dauer des Discovery Zone gegenüber des Vorgängerfestivals verdoppelt. Auch das erweiterte Rahmenprogramm mit Ausstellungen und Ateliers trägt maßgeblich dazu bei, jährlich eine Vielzahl an Filminteressierten zu begeistern. Mit ca. 17.250 Besuchern (im Vergleich dazu siedelten sich die Besucherzahlen der Vorgängerfestivals bei 4.500 Zuschauer [2009] bzw. 3.000 Zuschauern [2008] an10) konnte die diesjährige Ausgabe des Discovery Zone eine neue Bestmarke verbuchen und man darf gespannt sein, wie sich diese Erfolgsgeschichte fortsetzt. [Ohne Autor]: Le Discovery Zone semble avoir trouvé son public. In: L’Essentiel (10.3.2014) 2 WEIDES, Fernand: Rettet das Kino! In: Tageblatt (27. 10.1977) 3 LESCH, Paul: Les Trente-Cinq Glorieuses (1927-1962). L‘âge d’or de l’exploitation cinématographique au Luxembourg. In: Lëtzebuer1 ger Kino. Aspects du cinéma luxembourgeois, hg. Jean BACK / Joy HOFFMANN / Viviane THILL / Robert THEISEN. Luxembourg 2005, S. 70-93. 4 Ibidem. 5 LESCH, Paul (unter Mitarbeit von STEICHEN, Yves): D’Stater Kinoen. Eine Kinogeschichte der Stadt Luxemburg. Luxemburg 2013 6 zB. THIEL, Michel: Filmemacher, Popcorn und der Führer-Dani Levy und Catherine Corsini im Utopolis. In: Wort.lu (13.10.2005) (Letzter Aufruf: 25.3.2014) 7 Vgl. http://www.filmreakter.lu/page/ 3/?s=DirActors (Letzter Aufruf: 25.3.2014) 8 STRÖTGEN, Janina: Aus Not soll Tugend werden. In: Tageblatt (29.3.2011) (Letzter Aufruf : 25.3.2014) 9 Vgl. http://www.discoveryzone.lu/fr/posts/ display/1 (Letzter Aufruf : 25.3.2014) 10 Vgl. http://www.filmreakter.lu/filmfestival/ press-diractors/ (Letzter Aufruf: 25.3.2014) Luc Belling (*1985) ist Soziolinguist und befasst sich mit sprachlichen Aspekten des Luxemburgischen in digitalen Medien, Massenmedien sowie allgemein der Popkultur. Momentan promoviert er an der Universität Luxemburg zum Thema der sprachlichen und kommunikativen Variationen des Luxemburgischen auf Facebook. Yves Steichen (*1983) ist Historiker und befasst sich u.a. mit Filmgeschichte. Studium der Geschichte in Luxemburg und Freiburg im Breisgau. Seine Abschlussarbeit behandelt die jüngere Luxemburger Kinogeschichte. Beaux-Arts S. 18 Chroniques parisiennes Bill Viola et ses images incontournables Il est des expositions à la mode, à grand battage médiatique, avant même qu’on les ait vues. Ce sont des événements à part entière, et on en fait trop, juste un peu trop, et la machinerie inverserait presque ses effets, atténuerait les perceptions devant les œuvres, parfois géniales. Oui, trop c’est trop. Et le dispositif mis en place autour de l’exposition consacrée à Bill Viola en est la preuve. Les journalistes ont été conviés de façon presque péremptoire à la conférence de presse qui précédait la visite, avec cette mention sur le carton d’invitation: „fermeture des portes à 10h“. Message ambigu qui laissait supposer que, de toute façon, on n’avait pas le choix, il fallait commencer par la conférence de presse. De la philosophie en produit dérivé Nous étions donc otages d’une manière de procéder qui somme toute pouvait être agréable. En général, j‘évite que l’on me donne à porter la bonne parole, je pense avoir assez de sens critique pour ne pas m’aveugler au mirage d’un discours formaté que les journalistes pourraient répandre, contribuant en cela à une unanimité de la critique. Dans le cas de Bill Viola, on sait que son œuvre, surtout dans ses débuts, est prodigieuse. Alors pourquoi insister? Devrions-nous également idolâtrer l’artiste? Car c’est à peu près ainsi que cela s’est passé. Bill Viola est apparu, accompagné de son épouse, Kira Perov, et du commissaire d’exposition, Jérôme Neutres. Bill Viola n’est pas un grand bavard, ainsi sa femme se fait l’interprète de son œuvre, et le commissaire d’insister sur le génie de Bill Viola, sur la façon dont il écrit et réfléchit tous les jours, au point d’avoir quarante tomes de pensées en réserve. Pitié! Les propos de Bill Viola sont d’une banalité affligeante, mâtinés de principes zen, de vague philosophie, ce qui nous permettra ensuite de trouver toute la pensée zen en librairie, à la sortie de l’exposition, comme finalement un vulgaire produit dérivé. Nous n’avons pratiquement rien appris, sauf que la vie est une roue, et qu’il y a les pas encore nés, et les déjà morts (lumineux, non?). Et comme Bill Viola est devenu un messager, et qu’il lui faut tenir ce rôle, et que nous sommes tous confondus l’épouse de Bill Viola, Kira Perov, de rétorquer: les pièces de Bill Viola peuvent être saisies dans leur entièreté, ou pour quelques images seulement. Mais de toute façon on le dit assez: Bill Viola, c’est génial! Effectivement, ça l’est. Avec quelques réserves parfois, notamment vers la fin, lorsque Bill Viola travaille en résonance avec la peinture. Ce côté „déjà Bill Viola, Ascension, 2000, installation vidéo sonore, 10 minutes, vu“ puisqu’il revisite performeur : Josh Coxx, Bill Viola Studio, Long Beach, Etats-Unis, l’histoire de la peinture, inspiré entre autres par Giotto, d’admiration, lorsqu’un bébé s’agite et crie, ne fait pas le poids, et l’on se prend à rêver il remercie la mère de l’avoir amené – eh de la source, de l’image fondatrice, d’une oui, la vie, la source, enfin tout ça. Les ques- œuvre de Giotto, au lieu d’une vision tions dans la salle sont parfois très françai- convenue, qui s’étire, contaminant le ses – comme dirait Lacan, un éminent psy- temps. La torpeur nous ramène alors à nochanalyste très connu ici… – redondance à tre statut de consommateurs d’images et de laquelle répond par quelques phrases cour- vidéos assez faciles. Mais il s’agit ici de rétes Bill Viola. Au point d’entendre un jour- serves mineures. Car ces images d’apparinaliste dire, fort à propos: entre le gourou tions et de disparitions, ces mirages qui réaméricain et la pédanterie française, que vèlent à eux seuls une quête métaphysique, choisir? Et d’entendre répondre: je préfère ces êtres qui marchent sans discontinuer, le gourou américain. Oui, car la pédanterie ces rêves qui viennent ponctuer la nuit de est sûrement plus insupportable. Enfin li- leurs mystères, ces êtres à demi ensommeilbres, des banalités plein la tête, nous voici lés, comme en extase, sous l’eau, sont aulâchés dans les salles, empêchés dans un tant de morceaux d’infini. Ils participent premier temps de voir véritablement les d’une interrogation et d’une émotion fonimages de Bill Viola, tant notre pensée a été datrices du travail de Bill Viola, à la suite massacrée par ce qu’on appelle communi- d’un accident qui a failli lui coûter la vie cation. J’oubliais: un journaliste lui a de- dans l’enfance, une noyade dont il a été mandé s’il comptait faire des films, comme sauvé in extremis. C’est dans ce flottement le célèbre vidéaste Steve Mc Queen, qui a entre deux mondes, à la lisière du réel et de remporté dernièrement un beau succès l’impalpable que nous nous situons. Alors, américain pour son film, 12 Years a Slave, cette image, devenue si évidente vers la fin un film esthétisant et pauvre, qui ne donne de l’exposition, reprend ici tous ses droits, en rien l’ampleur de son travail d’autrefois. son aura, son pouvoir de fascination, et Heureusement, Bill Viola a répondu par la nous mène au monde, dans ce qu’il a de négative. plus énigmatique. Photo Kira Perov Clotilde Escalle A la lisière du monde Mais enfin qu’en est-il de ses images, si les journalistes ont peu de temps pour les voir vraiment, ceci en partie à cause d’une conférence de presse, mais aussi parce que les durées des vidéos sont assez longues? Et Bill Viola Jusqu’au 21 juillet 2014 au Grand Palais (entrée Champs-Elysées) Renseignements et réservations sur: www.grandpalais.fr Beaux-Arts S. 19 Aktuelle Kulturpolitik Kein Aufruhr! Jos Weydert Das Cover des Katalogs zur Doppelausstellung (28.09.2013-06.01.2014) zeigt ein herausgeschnittenes Element aus einer Collage (60x43,5cm) von George Grosz aus dem Jahr 1932 mit dem Titel „Keep smiling“. In dem Kapitel „Schöpferische Zerstörung Kunst im Widerstand“ wird dem Werk, anderswo beschrieben als „eine Ansammlung von herum irrenden abgetrennten Körperteilen“, die den Betrachter in „einen regelrechten Taumel der Aufmerksamkeit führen“ (S.164), ein politischer Charakter bescheinigt. Es „kann auch als Reaktion auf die Verstümmelungen durch Folter und Krieg verstanden werden, die das öffentliche Leben der Zwischenkriegszeit prägen.“ (S.39) Ob der im Titel liegende Zynismus – das Werk ist ein Jahr vor der Flucht Grosz‘ in die USA entstanden – voll ins Bewusstsein gelangte, sei dahingestellt, immerhin ist geforscht worden. Und da erstaunt es, dass John Heartfield nicht ins Blickfeld geriet. Denn beide, Grosz und Heartfield, sind geschichtlich aneinander gekettet. Ihre Freundschaft war gegenseitig, den Zorn gegen den deutschen Obrigkeitsstaat teilten sie. Wenn Grosz rückblickend über die Jahre 1916/17 schreibt: „Glauben? Haha! An was denn? An die deutsche Schwerindustrie, diese Herren Großverdiener? An unsere geliebten Generäle?“(1), so hat er Heartfield mit eingeschlossen. Beide anglisierten aus Protest gegen den alldeutschen Gruß „Gott strafe England!“ ihre Namen: Georg Gross nannte sich fortan George Grosz (mit kurzem o); Helmut Herzfelde wurde John Heartfield! (Die Polizei lehnte es ab, die Künstlernamen zu registrieren!) Für die Erste Internationale Dada-Messe 1920 in Berlin unter dem Motto: „Dada kämpft auf der Seite des internationalen Proletariats“ schufen beide das Klebebild, das als Titelseite des Katalogs diente. Werner Haftmanns 2-bändiges Standardwerk „Malerei im 20. Jahrhundert. Eine Entwicklungsgeschichte.“ erwähnt Heartfield mit keinem Wort. Das war im Jahr 1954, in der Adenauer-Ära, der an der Erinnerung an einen antifaschistischen Künstler nicht sonderlich gelegen war; dies umso weniger als man hätte Belegmaterial heranschaffen müssen. Das hat sich inzwischen geändert! Von Wieland Herzfelde ist ein 375 Seiten starkes Buch über Leben und Werk des 1968 verstorbenen Bruders erschienen(2); 1972 hat Heartfield Zugang gefunden zur Reihe Hanser(3) und Eckhard Siepmann hat 1977 eine 300-seitige Studie vorgelegt, die allen Ansprüchen an wissenschaftliches Arbeiten gerecht wird.(4) Eine umfassende Bibliographie liegt vor. Dennoch ist man im Deutschland Merkels dort angelangt, wo man schon gewesen ist. Bei dem Hinwegsehen über einen Künstler, den der SPIEGEL 1972(2) noch als „größten visuellen Agitator der deutschen Arbeiterklasse“ bezeichnet hat. Eine Erklärung für die Ausgrenzung Heartfields liefert die Ausstellung nicht! Es kann nur spekuliert werden. Könnte der Grund darin gelegen haben, dass man von einem als selbstverständlich angenommenen und daher nicht eigens zu thematisierenden Unterschied zwischen Collage und Fotomontage ausgegangen ist, die den Monteur Heartfield eo ipso als nicht dazugehörig ausweist! Richard Hiepe hat auf einen Begriffsunterschied hingearbeitet, wenn er der Zersplitterung der Welt und des Werks auf seiten der Collage die auf einheitliche Gesamtwirkung ausgerichtete Montage gegenüberstellt. Mittels heterogener Elemente würde letztlich doch eine „einheitliche, bildhaft verschmolzene Formkomposition hergestellt.“ Sie negiere im Grunde das CollagePrinzip.(5) Das wäre überlegenswert. Nur: Hiepe ist nicht in die Bibliographie aufgenommen worden und Herta Wescher, die dort Platz gefunden hat, trifft in ihrem bahnbrechenden Werk „Die Geschichte der Collage“ (DuMont 1974) keine Unterscheidung. Es geht auch gar nicht um eine ästhetische Grenzziehung, sondern darum, die Vorstellung einer progammatischen Politisierung vom Begriff Collage fernzuhalten. So greift denn die Politik der Ausblendung und des Verschweigens über auf die sechziger und siebziger Jahre in der BRD. Mit Ausnahme von Klaus Staeck, der mit einem(!) im Katalog nicht abgebildeten Werk vertreten ist, werden sämtliche nam- haften Künstler, die in der Montage eine explizit gesellschaftspolitische Praxis sahen, totgeschwiegen(6) und die hochstehende Forschungsliteratur wird ignoriert.(7) Fazit: Die Doppelausstellung ist als ein groß angelegtes ideologisches Unternehmen zu werten. 1) Grosz George, Ein kleines Ja und ein großes Nein. Sein Leben von ihm selbst erzählt. Reinbek, 1974, S.102f. 2) VEB Verlag der Kunst Dresden, 1970 (2.Aufl.) 3) John Heartfield, Krieg im Frieden. Fotomontagen zur Zeit 1930-1938. München 1972 4) Eckard Siepmann, Montage: John Heartfield! Vom Club Dada zur Arbeiter-Illustrierten Zeitung. Elefanten Press Galerie, Berlin (West) 1977 5) Die Fotomontage. Katalogbeitrag zur gleichnamigen Ausstellung, Ingolstadt 1964, ohne Seitenzahl 6) Reiner Diederich/Richard Grübling, Unter die Schere mit den Geiern. POLITISCHE FOTOMONTAGE in der Bundesrepublik und Westberlin. Elefanten Press Galerie, Berlin(West) und Hamburg 1977 7) Herausragend: alternative 122‘ 123, Berlin 1978, mit dem Titel Montage/Avantgarde. Ebenso: Peter Bürger, Theorie der Avantgarde, edition suhrkamp 727, 1974 Musiques S. 20 Interview mit Mischa Maisky, Cellist „Wirkliche Größe kennt keine Zeit und keine Grenzen.“ Alain Steffen kulturissimo: Herr Maisky, wie schätzen Sie persönlich die beiden Cellokonzerte von Dimitri Schostakowitsch ein? Misha Maisky: Schostakowitschs Cellokonzerte sind sicherlich hervorragende Stücke, sie besitzen allerdings nicht die Wichtigkeit und Tiefe wie seine Symphonien beispielsweise. Für uns Cellisten sieht es natürlich anders aus. Für uns sind es die besten Konzerte des 20. Jahrhunderts und bieten dem Solisten unwahrscheinliche Möglichkeiten. Sie sind allerdings sehr verschieden, obwohl nur sieben Jahre zwischen ihrer Entstehung liegen. Das erste wurde 1959 komponiert, das zweite 1966. Ich hatte damals das Glück, bei den Proben zum 2. Konzert mit Rostropowitsch dabei zu sein und seit dieser Zeit faszinieren sie mich. Denn sie sind immer noch sehr aktuell und das, was Schostakowitsch ausdrückt, kann auch die heutige Generation noch sehr leicht nachvollziehen. Aber neben dem musikalischen Inhalt ist jeder Solist an der technischen Herausforderung interessiert. Wir sind Musiker, wir wollen einfach mit diesen Werken gefallen und dem Publikum zugleich zeigen, welch tolle Musik Schostakowitsch doch komponiert hat. „k“: Wie wichtig war das Instrument Cello für Schostakowitsch? M.M.: „Lange vor Rostropowitschs Zeit, der ja später zu seinem bevorzugten Interpreten wurde, hatte Schostakowitsch eine Sonate für Cello und Klavier komponiert. Das war Mitte der dreißiger Jahre. Durch die Bekanntschaft und tiefe Freundschaft zu Rostropowitsch wollte Schostakowitsch aber noch eine weitere Sonate schreiben. Auch sein letztes Werk, die Sonate für Viola und Klavier aus dem Jahre 1975 sollte ursprünglich für Cello geschrieben worden sein. Aber da Rostropowitsch die Sowjetunion 1974 verlassen hatte, nahm er statt des Cellos die Bratsche. Ansonsten spielte das Cello keine sehr große Rolle in Schostakowitschs Kompositionen. Ein sehr frühes Werk aus den zwanziger Jahren nämlich drei Stücke für Cello und Klavier, ist leider verlorengegangen.“ „k“: Sie selbst stammen ja auch aus der ehemaligen Sowjetunion. In wieweit wurden Sie von der sogenannten russischen Schule geprägt? M.M.: „Ich selbst bin in Litauen geboren, was zwar zur damaligen Sowjetunion gehörte und habe in der Sowjetunion studiert. Das stimmt. Aber was ist die russische Schule? Ich glaube, das ist eher ein Klischee, das man sich zurechtgelegt hat, um die eine oder andere Spielweise zu definieren. Ich selbst bin kein sehr großer Freund von festgelegten Normen, Stilen und sogenannten Schulen. Ich sehe mich als einen kosmopoliten Musiker, als ein Weltbürger. Ich lebe zwar in Brüssel, fühle mich aber überall in der Welt sehr wohl. Diese Offenheit den Menschen und der Musik gegenüber verbietet es mir quasi, einer Schule anzugehören oder nur einen Stil zu propagieren. Das alles engt doch ein! Ich bin ein lebendiger Mensch und sauge möglichst viele Einflüsse in mir auf. Nur so kann ich das Musizieren lebendig halten.“ „k“: Aber in ihrer Studienzeit in der Sowjetunion war von dieser Freiheit doch noch nichts zu spüren. M.M.: „Das stimmt, meine russischen Ketten habe ich erst später abgelegt. Als Student wurde ich natürlich von der russischen Schule beeinflusst und heute, wenn ich zurückblicke, ist es schon eine unwahrscheinliche Sache, die Linie eines Oistrach, Kogan, Richter, Rostropowitsch weiterführen zu dürfen. Nachdem ich die Sowjetunion verlassen hatte, studierte ich bei einem weiteren großen russischen Musiker, nämlich Gregor Piatigorsky. Er war unglaublich, ein unglaublicher Künstler, ein unglaublicher Cellist, ein unglaublicher und ein vollendeter Gentleman. Er hatte so viel erlebt und war unwahrscheinlich kultiviert. Und obwohl auch er von dieser russischen Schule herkam, ist er immer offen gegenüber anderen Einflüssen geblieben, was dann auch seine großartige Interpretationskunst erklärt. Mit ihm und mit Rostropowitsch als meinen Lehrern war und bin ich der glücklichste Cellist der Welt. Und ich war der einzige Cellist, der das Privileg hatte, mit beiden zu studieren.“ „k“: Worin unterschieden sie sich denn? M.M.: „Es waren zwei sehr verschiedene Persönlichkeiten, die allerdings auch wieder viel gemeinsam hatten (lacht) Ich war natürlich sehr früh mit Rostropowitsch in Kontakt gekommen und er hat mich sein ganzes leben lang begleitet. Rostropowitsch ist bis heute mein Idol geblieben. Piatigor- sky ist erst später, also in den siebziger Jahren hinzugekommen. Ich war sehr nervös, als ich Piatigorsky zum ersten Mal begegnet bin. Ich wusste nicht, ob ich ihm gerecht werden würde. Aber erstaunlicherweise unterschied er sich nur unwesentlich von Rostropowitsch, so dass ich stilistisch und menschlich sehr gut mit ihm auskam. Beide sprachen auch nie über das Cello-Spiel an sich. Sie sprachen immer über die Musik. Für Piatigorsky und für Rostropowitsch waren die Instrumente nur Vehikel, eine Verlängerung des Musikers, ein Sprachrohr und als solche her zweitrangig. Sie machten keinen großen unterschied zwischen einem Violinisten, einem Pianisten oder einem Cellisten. Für sie war viel wichtiger, was der Interpret aus diesen Instrumenten herausholte und wie er die Botschaft des Komponisten in Klang umwandeln konnte.“ „k“: Aber auch persönlich hatten Sie einen sehr engen Kontakt zu Mstislav Rostropowitsch. M.M: „Ja, Rostropowitsch war eine sehr wichtige Person in meinem Leben. Kurz nachdem mein Vater gestorben war und er es erfuhr, kümmerte er sich wirklich rührend um mich. Er wurde eine Art Vaterersatz, dem ich auch menschlich sehr, sehr viel verdanke. Als ich ihn kurz vor seinem Tod noch einmal besuchte, sagte er mir, dass ich immer wie ein Sohn für ihn gewesen wäre. Wir hatten in der Tat eine sehr tiefe und enge Beziehung. Als ich dann die Sowjetunion verließ und bei Piatigorsky studierte, wurde er in diesem neuen Leben auch eine Art Ersatzvater für mich. Dass er mich quasi als seinen Sohn adoptiere, lag wohl daran, dass er wusste, dass er nicht mehr lange zu leben hatte. Er war krebskrank und spürte das innere Bedürfnis, sein Erbe an mich weiterzugeben. Es war seine letzte Chance, all das Erlebte, all sein Wissen, all seine Erfahrungen an jemanden weiterzugeben, der ihm nicht nur nahestand sondern zugleich auch ein Cellist war. Ich verbrachte vier sehr intensive Monate mit ihm und das war mehr Zeit, als ich mit Rostropowitsch in vier Jahren verbracht hatte. Piatigorsky arbeitete sehr hart mit mir. Ich war quasi jeden Tag bei ihm zu Hause und musste ihm alles vorspielen was ich konnte. Und auch das, was ich nicht konnte. Danach spielten wir dann Schach und aßen zusammen. „k“: Ihre Zeit mit Piatigorsky geht ja Musiques auf die Mitte der siebziger Jahre zurück, auf eine Zeit, wo alte Traditionen hinterfragt wurden und die historische Aufführungspraxis neue Türen öffnete. M.M.: „Wo wir uns wiederum einer Klischeefrage stellen müssen. Müssen wir wirklich alles neu benennen? Müssen wir wirklich sagen, heute beginnt nun ein neuer Interpretationsstil, ab heute machen wir alles anders? Schauen Sie, Vladimir Horowitz wurde zeitlebens als ein romantischer Pianist bezeichnet. Doch was heißt das? Horowitz war ein vollendeter Pianist und er spürte immer dem Wesentlichen in der Musik nach. Ist das romantisch? Dann ist jede Interpretation romantisch, die den Anspruch erhebt, ehrlich zu sein. Oder nehmen Sie Bach. Das war ein Lebemann, der hatte zwanzig Kinder und stand mit beiden Füßen im Leben. Bach, ein Theoretiker und Mathematiker? Das kann ich mir nicht vorstellen. Bach hat sehr lebendige Musik geschrieben. Das Problem mit den Menschen ist, dass sie alles und jeden in eine Schublade stecken wollen. Horowitz: romantisch, Bach: theoretisch, Maisky: russische Schule, Harnoncourt: historische Aufführungspraxis. Das ist doch so simplistisch und sagt überhaupt nichts aus. Bach als einen barocken Komponisten zu beschreiben, ist schon fast eine Frechheit. Seine Musik ist zu universell, um überhaupt in einen festen Rahmen gezwängt zu werden. Wirkliche Größe kennt keine Zeit und keine Grenzen. Wir sollten aufhören, uns in solches schubladenförmiges Denken zu projektieren. Es gibt so viele Möglichkeiten der Interpretation. Und wenn man barocke Musik gut auf historischen Instrumenten spielen kann, dann sollte man es tun. Aber man sollte nicht behaupten, dass dies der einzig wahre Weg sei.“ „k“: Was aber nicht heißt, dass wir alles gut finden müssen. M.M.: „Natürlich nicht. Wir müssen immer kritisch bleiben. Sehen Sie, ich persönlich finde die historische Aufführungspraxis kontraproduktiv, da sie das Visionäre eines Bach einfach verleugnet und weil sie versucht, seine Musik historisch korrekt zu spielen. Es ist vielleicht interessant zu hören, wie das damals geklungen haben muss, es bringt uns aber im eigentlichen Musikverständnis nicht viel weiter. Niemand von uns hat Bach gekannt und wir, die Menschen des 21. Jahrhunderts, können niemals wissen, was genau Bach sich vorgestellt hat. Viel interessanter ist es doch, Bachs Musik als Zukunftsmusik zu betrachten und zu schauen, was sie uns heute zu sagen hat. Verstehen Sie mich bitte nicht falsch. Das Konzept der historischen Aufführungspraxis ist sicherlich begründbar, nur ist die Bezeichnung „historische oder authentische Aufführungspraxis“ irreführend und nicht korrekt. Und man muss auch wissen, das dies nun mal ein Bereich ist, der momentan sehr angesagt ist.“ „k“: In anderen Worten wir müssen S. 21 also sehr vorsichtig mit all diesen Beschreibungen und Bezeichnungen sein. M.M.: „Genau, weil sie nichts anderes sind als Klischees. Große Komponisten und große Interpreten brauchen all diese Bezeichnungen wie klassisch, modern, romantisch nicht, weil sie so viele Facetten besitzen die weit über diese Klischees herausgehen. Beethoven war ein Klassiker, Schubert ein Romantiker. Was sagt das denn wirklich aus? Nichts. Ich sage, es noch einmal. Große Kunst braucht keine Schubladen. (lacht) Aber selbst wie Musiker sind uns da nicht einig. Es gibt die schöne Geschichte, wo die beiden Pianistinnen und sehr unterschiedlichen Bach-Interpretinnen Wanda Landowska und Rosalyn Tureck sich treffen und sich über Bach streiten. Landowska lehnte ja bei Bach das Klavier ab und zog es vor seine Werke auf dem Cembalo zu spielen, ganz im Gegensatz zu Tureck. Am Ende sagt Landowska zu Tureck: „Ok, Du kannst Bach spielen wie Du willst, ich aber spiele wie er es will.“ (lacht) Genau das gleiche hätte eigentlich auch umgekehrt gesagt werden können, da nicht das Instrument sondern die innere Einstel- lung zur Musik wichtig ist. Bach hatte damals nur das Cembalo zur Verfügung, da es keinen Flügel gab. Hätte er aber einen Flügel gehabt, wer sagt uns denn, dass er dann doch das Cembalo vorgezogen hätte. Vielleicht ja, vielleicht nein. Wir werden es nie erfahren. Aber erlauben Sie mir, noch eine kleine Geschichte zu erzählen. Während den Proben zu einem Bach-Oratorium unterbrach der Dirigent Otto Klemperer seinen Sänger Dietrich Fischer-Dieskau und rief: „Fischer, was singen Sie denn da?“ Fischer-Dieskau antwortete: „Wissen Sie, Herr Klemperer, heute Nacht begegnete ich in meinem Traum Johann Sebastian Bach. Und er sagte zu mir. Sie sind der beste Sänger für meine Musik und Sie dürfen es ruhig anders machen.“ Am nächsten Tag kam Klemperer vor den Proben zu Fischer-Dieskau und sagte. „Fischer, heute Nacht habe ich von Johann Sebastian Bach geträumt. Und wissen Sie, was er mir gesagt hat? Dass er Sie überhaupt nicht kennt und Ihnen nie begegnet ist. (lacht) Musik ist niemals gleich. Wir Menschen haben doch immer die Tendenz, alles kompliziert zu machen. Lassen wir die Musik doch einfach nur Musik sein. Lassen wir sie leben!“ Ici et ailleurs S. 22 Brief aus Wien Der Herr Karli geht aufs Klo Michèle Thoma „Ich geh dann mal aufs Klo,“ sagt der Herr, der in der kleinen Runde Herr Karli genannt wird. Gemächlich setzt er sich in Bewegung und trottet Richtung WC. „Der Herr Karli geht aufs Klo,“ schreit eine der beiden betagten Damen der anderen ins Ohr. „Der Karli geht aufs Klo,“ sagt Frau Sabine zu dem Herrn Rado, der neben ihr steht. Das scheint den Herrn Rado nicht übermäßig zu interessieren. Nicht so sehr jedenfalls wie die zahlreichen weiblichen Hinterteile, die sich hier durch die Gegend bewegen, oder bewegt werden. „Wohin geht der Herr Karli, Papa?“ seine Tochter zupft ihn am Hemd. „Aufs Klo geht der Karli, Zorica,“ sagt Frau Sabine. „Aufs Klo.“ Ein wohltemperierter später Nachmittag. Nicht in einer geriatrischen Abteilung. In einem ziemlich gemütlichen, ziemlich überschaubaren Einkaufszentrum. An den sanftfarbenen Sitzgruppen aus Kunststoff, die den diversen Körperformen oder -unförmigkeiten schmeicheln, an den an verschollene Dorfidyllen erinnernden Rundbänken, bewegen sich die Menschen vorbei- in einem steten, aber entspannten Rhythmus. Alles ist gemäßigt, gedämpft, ein bisschen heil. Grimmige Glatzköpfe schimpfen höchstens diskret. Die Bettler_innen, die in der richtigen Welt vor den Supermärkten lauern, sind nicht hier, warum, will man lieber nicht wissen. Hier kann man richtig entspannen, findet Frau Sabine. Sich zu dieser Dame oder jenem Herrn gesellen. Ein bisschen narkotisiert sitzen sie herum, nicken sich zu, holen sich einen Pappbecher mit heißer Schokolade um 60.-. Und plaudern, wie Frau Sabine das nennt. Frau Sabine ist eine der Hauptplauderinnen. Frau Sabine ist eine fesche Jungpensionistin, die jeden Nachmittag in keckem Outfit im Shoppingzentrum auftaucht. Sie lässt sich bei Corina nieder, hört ihren meist etwas traurigen Geschichten zu und wiegt ihr Baby auf ihrem Schoß. Dass sie schon seit längerem ein intensives Gspusi mit Corinas Mann Rado hat, muss Sabine ja nicht unbedingt erwähnen. Dass sie ein falsches Spiel treibe, bestreitet sie. Sie sieht sich eher positiv als System- und Familienerhalterin. Und vielleicht hat sie ja recht. Bei Sabine hat der Herr Karli hingegen keine Chance. Der Herr Karli geht einem Leben nach, das extrem geregelt ist. Von der Nahrungsaufnahme bis zum Klogang wird alles akribisch registriert und den anderen Plauderern serviert. „Der Karli erzählt so fade Geschichten,“ seufzt der Herr Rado immer wieder. Trotzdem verbringt der Herr Rado, der aus Bulgarien stammt und ebenfalls einer geregelten, aber sehr mühsamen Tätigkeit nach geht, seine Feier- abende am liebsten hier. Mit seiner Frau Corina, die aus Rumänien kommt, drei Kindern, und natürlich mit Frau Sabine, die alle tatkräftig unterstützt. Die kleinen Töchter rennen meist gleich ins „Lollypop“. Das ist ein mit bunten Plastikbällen vollgestopfter Raum, in den Kinder gestopft werden, um sich so genannt auszutoben.. Vor dem „Lollypop“ sitzen junge Kopftuchfrauen, aber auch Frau Elfriede und Frau Hertha, beide fitte neunzig. Der Herr Rado begutachtet von Zeit zu Zeit das Angebot an jungen Müttern. Mit großen Kinderaugen hört die schweigsame Frau Gerti, die sich seit einem Schlaganfall nur mit vorsichtigen Schrittchen fort bewegt, dem wollüstigen Gequietsche der im bunten Plastik versinkenden Kindern zu. Nach 16 Uhr gibt es ein Halbpreismenü. Dafür, aber auch wegen dem Plaudern, fährt der Herr Karli durch die halbe Stadt. Den ganzen Tag wühlt er sich wie ein Maulwurf durch die unterirdischen Labyrinthe der Nationalbibliothek und schlichtet Bücher. Wenn er ans Tageslicht kommt, setzt er sich in die Straßenbahn und fährt über den Ring durch mehrere Bezirke zu seinem Halbpreismenü. Dabei müsste der Herr Karli keinesfalls sparen, seit langer Zeit hortet er schon Silberbarren in einem Safe. Wenn die Russen wieder kommen, sagt der Herr Karli. Die neuesten Nachrichten bestätigen ihn in seiner Vorsorge. „Kommt der Günther heute?“ fragt Frau Sabine, die immer die neugierigste ist. Das weiß niemand. Der Herr Günther ist der große Unbekannte. Der Herr Günther verschwindet manchmal Monate lang, so dass alle mit dem Schlimmsten rechnen. Dann taucht er wieder auf, mit seinem Rucksack, der voller Bücher ist, die er sich um ein paar Cent bei einem Altwaren- Tandler holt, und nimmt Platz auf einer der rosenfarbenen Sitzgelegenheiten. Er liest mit so grimmigem Ernst, dass der Verdacht bestehen könnte, er würde sich die Gesamtausgabe Schopenhauer oder mindestens „Das Kapital“ rein ziehen. Kaum je einer würde es wagen, ihn dabei zu stören. Der Herr Günther schließt sich dem Grüppchen nicht an, bezieht aber Postion in unmittelbarer Nähe. Wenn der Herr Günther aufs Klo muss, ist das Grüppchen befugt, den Bücherrucksack zu bewachen. Wenn der Frühling kommt, zieht der Herr Günther mit seinem Bücherrucksack weiter um die Ecke zum Donaukanal. Er sucht sich keinen besonders poetischen Winkel aus, es riecht modrig aus dem Kanal, der Verkehr rauscht über die Autobahnbrücke. Aber unter den Pappeln sitzt der sonnengegerbte Herr Günther Frühling, Sommer und Herbst auf der immer gleichen Bank. Sein Bart wächst, die Haut wird ledern. Der Herr Günther ist vertieft in die endlose Geschichte. Im Einkaufszentrum zieht der Osterhase ein. Ici et ailleurs S. 23 Gramma apo tin Ellada Kennst du das Land wo Narzissen und Mandelbäume blühen? Linda Graf Frühling. In der griechischen Mythologie ist diese Jahreszeit mit ihren aufbrechenden Knospen, Blüten und Düften auf Persephones Beurlaubung aus der Unterwelt zurückzuführen. Die wunderhübsche Persephone war die Tochter Demeters, der Göttin des Anbaus und des Getreides. Nun war es so, dass Hades ganz allein in der Unterwelt vor sich hin dümpelte und sich in seiner Einsamkeit nach einer Gefährtin sehnte. Er ging zu Zeus, dem Vater und absoluten Herrscher über Götter und Menschen, der weltliche und göttliche Angelegenheiten zu regeln pflegte, und klagte ihm sein Leid. Obwohl rechtschaffen, so waren Zeus‘ Beschlüsse doch oft unergründlich und selbst für die weisen Götter nicht immer nachvollziehbar. In Hades‘ Fall erteilte er dem Gott der Unterwelt die Erlaubnis, Demeters Tochter zu kidnappen und ins Reich der Finsternis zu entführen. Eine Entführung mit tragischen Folgen, wie sich kurz darauf herausstellen sollte. Eines schönen Tages spielt Persephone fern von ihrer Mutter in den Wiesen und pflückt Blumen. Krokus, Veilchen, Iris, doch besonders die Narzisse hat es Persephone angetan. Die Erde nämlich bringt die Narzisse unter Zeus‘ und Hades‘ Anweisung als wundervolle Falle für das Mädchen hervor. Sowohl für Götter als auch für Menschen ist die Narzisse ein betörender Anblick, ihre Wurzel treibt einhundert Köpfchen, die Blüten verströmen einen Duft, der Himmel, Erde und Meer zum Lachen bringt. Als die bezauberte Persephone nun beide Hände ausstreckt um nach den Narzissen zu greifen, öffnet sich die Erde und Hades‘ unsterblichen Pferde brechen hervor. Der Herrscher der Unterwelt selbst sitzt auf dem goldenen Wagen, greift nach dem schönen Mädchen und zerrt sie hinab ins Reich der Finsternis. Neun Tage lang sucht Demeter vergeblich nach der geliebten Tochter – ungewaschen, trauerbekleidet – und verlässt schließlich den Olymp. Schmollend schließt sie sich in einen Tempel ein, verflucht ihre Einsamkeit, verflucht den Himmel und die Erde, die keine Früchte, kein Gemüse und keine Blumen mehr hervorbringt. Unter den Menschen herrscht Hungersnot. Demeter verkündet chen, vom Winter Verwittertes wird instand gesetzt. Stühle und Tische gehören raus ins Licht, denn die Kunden kommen mit dem ersten Sonnenstrahl. Am Meer und am Berg vollzieht sich ein geradezu explosionsartiges Wachstum, ein zauberhafter Überfluss! Rundum schaumweiße, violette und gelbe Blumenteppiche, aus denen munter Schafe- und Ziegenköpfe lugen. SchäfUebermütig rennen die Schafe den Weg entlang chen und Kälbchen überall, die KöpfZeus, dass sie von nun an jedes Wachstum chen zum Trinken in die vollen Euter der auf der Erde einstellt, es sei denn, sie kann Muttertiere stoßend, oder munter umherihre Tochter wiedersehen. Um ihren Zorn springend. Noch ist es feucht in den Häuzu mäßigen, muss Zeus klein beigeben. sern, noch werden sie mit einem Holzfeuer Wohl muss Persephone in der Unterwelt eingeheizt. Doch Brennholz ist nun rar, ist bleiben, denn mittlerweile ist sie Hades‘ teuer, und zum Glück wird der Kamin in Ehefrau, doch Zeus gestattet ihr, fortan Bälde geputzt und gescheuert, und kann zwei Drittel des Jahres bei ihrer Mutter De- seine Schönwetterpause einlegen. Wundermeter auf dem Olymp zu verbringen. Deme- schön auch die blühenden Mandelbäume. ter beruhigt sich, segnet die Erde, und das Playa, das Bergdorf mit seinen Steinbauten, Wachstum des Getreides, der Blumen und das in den Fünfzigern von einem BergFrüchte setzt wieder ein. rutsch zerstört wurde, ist buchstäblich mit „Persephone ist zurück aus der Unter- blühenden Mandelbäumen bespickt. Wo welt“, sagt Honig Yiorgos, der sich bestens man hinsieht, rosafarbene und weiße Kroin der griechischen Mythologie auskennt. nen, wie Wattebäusche, da kriegt man Er ist Bienenzüchter und seine abertausend feuchte Augen. Dieses Übermaß an SchönBienen, auf die er wie auf weise Wesen ein- heit geht an die Substanz, kaum auszuhalredet, sind auf das Wachstum von Blumen ten ist das! Sogleich muss man raus aus dem und Büschen auf dem Berg angewiesen. Auto, um sich das Wunder aus der Nähe Der Frühling ist eingekehrt! Es ist nur allzu ansehen. Und sei es des Guten nicht genug, leicht zu verstehen, dass diese Jahreszeit wird man auf einen Schlag vom Duft von mit ihrem irrwitzigen Übermaß an Wachs- Millionen Mandelbaumblüten betört. Ein tum und neuem Leben, mit ihrer an Zauber Duft hier oben am Berg, omnipräsent, von grenzenden Vielfalt von Fauna und Flora einer milden Süße: göttlich! Kein Mensch, auf das Wirken von Göttern zurückzufüh- nicht der beste Parfumhersteller ist dazu ren ist. Denn dies ist eindeutig Zauberwerk: imstande, diese Duftnote zu treffen. Beim Pflanzen, Menschen und Tiere leben auf, es Anblick der herumspringenden Schafe – lacht und quatscht in allen Gassen, in Pale- Hinterläufe hops in die Höh‘–, der Blumenros und in Lefkada setzen die Geräusche teppiche, der summenden Bienen, der von Hammer, Säge und Bohrmaschinen Schmetterlinge in Blumenkelchen, bunt auf ein. Denn Frühling heißt auch Tourismus, bunt, ist es ein Leichtes, an Götter zu glauheißt bitter nötige Geldeinnahmen. Die ben. Wände der Tavernen werden frisch gestriWoher sonst käme diese Schönheit? Ici et ailleurs S. 24 Billet de Crète Gauck et Glezos: Le président et le résistant Iraklis Galanakis Plusieurs endroits de la Grèce ont eu ce triste et douloureux „privilège“, étant donné que la Grèce a été le pays qui a résisté le plus longtemps (290 jours, contre 40 pour le suivant) et a causé ainsi des problèmes aux projets d’Hitler aussi bien en Afrique qu’en Union Soviétique. Durant cette visite, le président allemand a rencontré, entre autres, le président de la République Hellénique Carolos Papoulias, le Vice-président et Ministre des Affaires Etrangères Evanguélos Venizélos, le chef de l’opposition de la gauche radicale Syriza, Alexis Tsipras et le vieux résistant et député Manolis Glézos, ainsi que des survivants et des victimes, et il a dû écouter des discours que les autorités allemandes n’aiment pas entendre. Selon l’allemand Hagen Fleischer, historien, professeur d’histoire contemporaine grecque et européenne à l’université d’Athènes, la Grèce a été le premier pays occidental qui reçut un président allemand après la guerre: Theodor Heuss. Le deuxième qui avait visité la Grèce était Johannes Rau qui, en 2000, s’était rendu à Kalavrita, un des endroits-martyrs du pays. Joachim Gauck est le troisième et le premier à demander pardon au nom de l’Allemagne. Cette visite, selon le professeur Fleischer, allait faire ressurgir en Grèce „la période de l’occupation allemande la plus sanglante et la plus catastrophique dans tous les pays non-slaves y compris la Tchéquie.“ L’historien Mark Mazower écrit dans son ouvrage Dans la Grèce d’Hitler que la Grèce est le pays qui a le plus souffert du joug nazi – après la Russie et la Pologne – et qu’il a subi un pillage systématique de ses ressources. Un des ces tristes exemples est le village d’Epire, Liguiades, situé à proximité de Ionnina, à 400 km au nord-ouest d’Athènes, où Joachim Gauck s’est rendu en compagnie de son homologue Carolos Papoulias. Le 3 octobre 1943, 92 personnes, dont une ma- Photo: OVB Le président allemand Joachim Gauck s’est rendu en Grèce début mars pour une visite officielle des trois jours dans le cadre de ses visites aux pays qui ont connu la barbarie et les atrocités du nazisme durant la IIe Guerre Mondiale. Joachim Gauck avec Manolis Glézos et Alexis Tsipras jorité d’enfants, de femmes et de vieillards, ont été massacrés par les nazis et leurs maisons ont été brûlées, en représailles à des attaques de résistants grecs contre l’armée allemande. Pourtant ces exécutions, sommaires et sauvages comme tant d’autres, ne sont pas connues et ne se trouvent pas dans les livres scolaires allemands. Pourquoi? Parce que, selon M. Fleischer, „les Grecs n’ont pas de lobbies“ et parce que la plus puissante organisation de la résistance au nazisme a été vaincue à la fin de la guerre civile qui a suivi l’occupation allemande. Ce qui signifie que depuis la fin de 1940 et pendant la décennie 1950 des personnes qui ont été les collaborateurs des Allemands participaient au gouvernement grec. En plus, la Grèce, contrairement aux dé- cisions de la Conférence de Paris de février 1946, est le seul pays qui n’ait pas reçu les indemnisations qui y étaient décidées. La presse allemande avait averti le président Gauck. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung écrivait que „le président allemand aurait à affronter des questions désagréables comme: ’Quand l’Allemagne pense-telle rembourser les dettes de l’époque nazie“? Pour le Süddeutsche Zeitung Gauck était en „mission difficile à cause de la crise économique, l’attitude du gouvernement allemand et la question des indemnisations de guerre.“ M. Gauck dans une interview donnée au quotidien Kathimerini publiée la veille de la visite, disait qu’il se rendait en Grèce pour „exprimer aux Grecs le respect et la reconnaissance de l’Allemagne pour les ef- Ici et ailleurs forts fournis en vue de redresser leur pays durement touché par la crise de la dette“ et qu’il voulait „encourager tous les Grecs à poursuivre dans la voie difficile (des réformes structurelles) non pas pour accomplir la volonté de l’Europe, mais dans l’intérêt même de la Grèce“, ajoutant „que l’Allemagne était prête à aider en apportant son expérience“. Il dit encore qu’il allait „s’incliner avec respect devant les victimes qui ont été assassinées par des Allemands“, soulignant que „les Allemands avaient une responsabilité particulière, car ils avaient commis ’une rupture avec la civilisation‘. Qu’il souhaitait reconnaître la culpabilité allemande du point de vue moral et qu’il entendait raviver la conscience du fait que la Grèce avait subi une occupation particulièrement brutale.“ La demande de pardon à Ligiades Au nom de l’Allemagne, Joachim Gauck a fait un mea culpa, plus de 70 ans après les faits. „Avec honte et douleur, je demande pardon au nom de l’Allemagne aux familles des victimes. Je m’incline devant ces victimes d’un crime monstrueux „. Joachim Gauck a essayé d’exprimer, ce que les auteurs de ce crime et beaucoup de responsables politiques d’après-guerre n’ont pas voulu dire: „Ce qui s’est passé, insista-t-il, fut d’une injustice brutale“. En s’adressant à Carolos Papoulias, originaire de la région, qui a participé à l‘âge de 14 ans à la résistance antinazie de 1942 à 1944, il a souligné: „C’est un cadeau que vous me faites et que vous faites à l’Allemagne que de venir avec moi ici“. Cette demande de pardon est insuffisante Lors des déclarations conjointes à l’issue de la rencontre au Palais présidentiel, M. Papoulias a souligné que „la Grèce n’a jamais renoncé à ses réclamations au sujet des dédommagements allemands“, en ajoutant qu’il était „nécessaire de régler cette question en lançant des pourparlers dans les plus brefs délais“. M. Papoulias a qualifié de „paradoxal“ le fait que le peuple grec soit invité à appliquer des mesures douloureuses sans discussion, alors que l’Allemagne refuse de discuter sur ses obligations en suspens depuis la Seconde Guerre mondiale. De son côté, M. Gauck a déclaré que sur ce sujet il ne pouvait pas prendre une position différente de la „position officielle du gouvernement allemand“. Il a toutefois reconnu la „culpabilité morale“ de l’Allemagne à l‘égard des victimes de l’occupation. S. 25 Au cours de son entretien avec M. Gauck, le Vice-PM grec et Ministre des Affaires Étrangères, M. Vénizélos, a dit que les déclarations de M. Papoulias au sujet des dédommagements allemands reflétaient les positions du gouvernement grec, mais aussi de tous les partis politiques du pays. Après la rencontre du président allemand avec le président de Syriza, ce dernier a souligné que la reconnaissance de la dimension morale de la dette était un pas positif, que pourtant, au delà, il y a la dimension matérielle, qui, pour les autres pays a été satisfaite par la même Allemagne, mais reste toujours insatisfaite pour la Grèce, et que le prochain gouvernement de Syriza soumettra une demande officielle auprès du gouvernement de Berlin au sujet des réparations allemandes. Les dettes de l’Allemagne à l‘égard de la Grèce Manolis Glezos, président du Conseil National pour la revendication des dettes de l’Allemagne à la Grèce, a déclaré que celles-ci s‘élevaient à 162 milliards – sans les intérêts. Manolis Glezos est la grande figure de la résistance grecque au nazisme. Le 30 mai 1941, il a osé, avec Apostolos Santas, monter sur le Parthénon pour arracher le drapeau avec la croix gammée qui flottait sur l’Acropole d’Athènes depuis l’occupation nazie. Le Général de Gaulle l’avait qualifié de „Premier résistant de l’Europe“. Il avait été condamné deux fois à la mort par les vainqueurs de la Guerre Civile, mais non exécuté à cause de la mobilisation internationale. Il a passé 16 ans en prison. Lors de la rencontre Gauck-Tsipras, Manolis Glezos, aujourd’hui député de Syriza, était présent. M. Gauck a exprimé son admiration de serrer la main d’un héros et d’un mythe vivant. Selon M. Glézos, la Conférence de Paris de 1946 a fixé ce que chaque pays lésé devait recevoir de l’Allemagne et des pays fascistes alliés aux nazis à l’époque, la Bulgarie et l’Italie. L’Italie et la Bulgarie ont payé leurs dettes à la Grèce, mais non l’Allemagne. Wolfgang Schäuble: La question est réglée Pour Manolis Glezos et le professeur Tassos Iliadakis auteur d’un livre très bien documenté: Les réparations et l’emprunt d’occupation, l’Allemagne doit rembourser entre autre à la Grèce: le pillage des banques grecques, l’emprunt contracté par les forces d’occupation, le pillage de l’or et d’autres pièces précieuses, les antiquités et des œuvres d‘ art volées etc. Selon le Ministre des Finances allemand, il faut s’occuper des réformes comment moderniser l’Etat et non pas d’une question qui selon lui est réglée. Manolis Glézos demande quand elle a été réglée, avec qui, et comment? Selon le professeur de Droit International de l’Université d’Athènes, Stelios Perrakis, „le droit international existe et il concerne tous les Etats. Ce qu’il faut du coté grec, c’est une volonté politique. Heureusement, M. Venizélos a fait ce qui aurait dû être fait depuis longtemps déjà à l’égard du gouvernement allemand, en ce qui concerne la préparation du dossier et de la procédure: „S’il y a une volonté politique, l’Allemagne sera obligée de se mettre à la table des négociations, sinon il y a des Cours compétentes pour en juger, et l’Allemagne sait très bien où se trouve son intérêt.“ M. Glezos est du même avis et il se déclare optimiste après la création d’une commission parlementaire à laquelle participent tous les partis politiques. La visite du président allemand n’a pas donné entière satisfaction aux Grecs, mais elle a permis de révéler une situation et une réalité qui étaient cachées aux peuples européens et surtout allemand, ce qui permettra, espérerons-le, une compréhension meilleure et plus juste des raisons fondamentales de la situation que le peuple grec continue de subir injustement. Ce n’est pas un hasard que Manolis Glezos, ce symbole de la conscience collective grecque qui a fêté son 90ème anniversaire au mois de septembre dernier, a commencé son discours lors de la discussions sur les réparations de guerre allemandes, en disant: „Je prends la parole au nom des compagnons de la résistance antinazie, de tous ceux qui ont été exécutés, des familles exterminées et de leurs villages brûlés, mais aussi au nom d’un millions cinq cent mille chômeurs, des 5.000 personnes qui se sont suicidées à cause de la crise, des enfants, des hommes et femmes qui n’en peuvent plus en raison de cette nouvelle occupation qui nous a été imposée.“ L’unité des partis – malgré le fait que la Nouvelle Démocratie du Premier Ministre Antonis Samaras, membre du Groupe Chrétien-Démocrate, traîne des pieds, – se fait au moins sur ce sujet douloureux, mais oh combien révélateur de la façon dont la Grèce a toujours été traitée, est la condition préalable d’une Grèce qui se respecte, se réveille et réagit pour ses droits élémentaires bafoués par les puissants. Si le président Joachim Gauck a emporté avec lui ce message, sa visite aura été utile pour la Grèce, pour l’Allemagne et pour l’Europe. Sinon ne parlons plus d’une Europe du respect et de l’intérêt mutuels, d’une marche commune, mais d’une Europe d’une marche en arrière au profit des incorrigibles... Et cela est un problème qui ne concerne pas seulement les Grecs. Ici et ailleurs S. 26 Letter from England Mysteries Diana White We all love a mystery of some sort. As long as whatever it is remains mysterious, we are always going to be intrigued and there will always be someone endeavouring to get to the bottom of it, whether it’s one contained within the pages of a book, or a real life mystery. whatever the reasons for its disappearance, they surely won’t have anything to do with psychic phenomena or alien life forms. But some real life mysteries will never be solved. The years go by and the mystery is half forgotten until an anniversary, or similar event, reignites it. Someone will then write a book, make a television programme or a film, and we will relive an event around Photo: Forum.termometropolitico.it I grew up with parents who were addicted to „crimmies“. Back in their days of enjoying detective fiction, the detective, generally a man, would be mild-mannered and mostly gentlemanly. If the detective was female, she was always polite, intuitive and sometimes academic. These stereotypes have changed dramatically over the years and we now have detectives who are the very opposite of those early characters. Whether they are in print, or on film or TV, both male and female detectives are mostly foul-mouthed, angry and problematic, with a range of personal issues that impinge on their professionalism. When it comes to real life mysteries, their enduring attraction seems to thrive on our fascination for the esoteric, the other-worldly and psychic phenomena. And when solutions to real life mysteries are found, they are much more satisfying if they fit in with these beliefs of worlds beyond our understanding: when the answer is mundane, there is a sense of being cheated. Composition of mysteries: (r.) the Cambridge portrait Sudden disappearances, of Marlowe and (l.) the Droeshout engraving of Shakeespecially of a boat or plane, speare always arouse speculation, although initially it is the challenge of finding the answer for the sake of which hangs a festoon of question marks. the relatives and friends that is the primary This year, for example, is the 450th anniconcern. But when these disappearances versary of the birth of two men who have alare not immediately explained, like that of ways aroused intense speculation: William the Marie Celeste, or vessels vanishing wit- Shakespeare (1564-1616) and Christopher hin the Bermuda Triangle, the spirit of mys- Marlowe (1564-1593). Surrounding the tery rears its head with the possibility of un- lives of both these „makers of interludes“ known forces at work; and often it continu- are unknown elements which will almost es to loom even when plausible explanati- certainly never be elucidated, and which ons are found. The latest mystery of this will resurrect those question marks; just as kind is the Malaysian Boeing 777, which li- certainly there will be a spate of solutions, terally vanished into thin air. As I write, the correct or not, which will provoke hotly arwreck appears to have been located; but gued debate. Shakespeare and Marlowe might be contemporaries but whilst Shakespeare is revered around the globe, Marlowe remains relatively obscure. Why exactly he was killed at 29, in that public house brawl in Deptford, London, and whether he was a spy for Elizabeth I are two of the puzzles which may never have satisfactory explanations, just as the „lost“ years of Shakespeare will probably remain lost. To mark the anniversaries, Stratfordupon-Avon will present all Shakespeare’s plays, and the Marlowe Theatre in Canterbury is staging a season of his plays. In addition to the mysteries enveloping the two men’s lives are those concerning their work, and the involvement each may have had with the other’s works; enough questions to make any amateur detective, let alone the academic, very happy. However, much as I enjoy reading Shakespeare, when it comes to mysteries, it is the classic detective story that stimulates my little grey cells, to quote that famous Belgian detective, Hercule Poirot! There is still nothing quite as satisfying as a really good murder- mystery story. So I shall be interested to see how another Marlowe, that classic American sleuth, Philip Marlowe, fares in his reincarnation by writer John Banville. Raymond Chandler’s detective was a far cry from the typical English variety of my parents‘ generation. His ironic coolness and the language of downtown America became as popular over here as in the States. But mysteries of whatever sort rely on something very important to us all: Man’s curiosity. We have an expression over here: „let sleeping dogs Lie,“ but when it comes to mysteries, that is exactly what our inherent curiosity cannot do. It’s the catalyst responsible for all progress in medicine and surgical procedures, without which we should never have the drugs and apparatus that save lives and allow us to grow old reasonably fit and healthy. And our passion for getting to the bottom of puzzles has made scientists, environmentalists and biologists seek out the knowledge that helps them understand the world and its inhabitants. These discoveries, just as much as our love of „crimmies,“ stems from the desire to find answers to questions that intrigue; to delve into regions unexplored and, when it comes to detective stories, worlds perhaps more exciting than the humdrum life most of us lead. The solution to the disappearance of the Malaysian Boeing is bound to emerge, but the truth about Christopher Marlowe’s life and death, or Shakespeare’s lost years will, doubtless, remain tantalizingly obscure. A propos S. 27 In the air „Ten-euro tee-shirts“ Ariel Wagner-Parker The Clean Clothes Campaign, dedicated to improving security and working conditions in the textile industry, has been joined by leading labour rights groups and trades unions worldwide in launching a „Pay Up“ campaign. They are calling on the 27 retailers to contribute to the Rana Plaza Donor Trust Fund, set up to provide compensation for the victims and their families. They hope to have raised the 40 million dollars thought necessary to provide adequate compensation, in time for the anniversary. As I write (mid-March), seven of the 27, including Inditex (owner of Zara) Mango and Primark, have publicly committed to contributing, while at least three further donations have been announced. The Irish retailer Primark has behaved honourably, first offering two million dollars in short term compensation for all workers in the building (including some employed by their competitors), and now pledging a further 10 million. One can only hope Primark’s example will be followed, as before their new offer, the fund stood at a pitiful five million dollars… Rana Plaza was in fact just the most horrendous in a long series of disasters that have turned a spotlight on the unacceptable conditions prevailing in the Bangladeshi textile industry – the second largest worldwide, after China. The industry provides around 80% of the country’s exports and employs some four million people, predominately women. Most textile workers are paid minimal wages for long shifts, often six days a week, in insalubrious and unsafe, if not frankly dangerous conditions. Before Rana Plaza, the all too frequent fires had blazed briefly in the news and burnt out, with the world shaking its head and turning away and the workers going quietly back to their machines. But the death-toll at Dhaka moved minds, and deeds followed. One of the first results was the „Accord on Fire and Building Safety in Bangladesh“, an agreement between international labour organisations, NGOs and clothing retailers, Photo: Foreignpolicyblogs.com A year ago, on 24 April 2013, the ninestorey „Rana Plaza“ building on the outskirts of Dhaka collapsed, burying 1138 textile workers in a pile of rubble and injuring a further 2000, some of whom have since died. „Rana Plaza“ housed a number of factories producing and supplying clothes to 27 global fashion brands, among them „Benetton“, „Mango“, „Primark“ and „Zara“. Victims of Rana Plaza which put them under a legal obligation to maintain minimum safety standards for five years. A first group of companies signed up in May 2013, many others have meanwhile joined. (For various, primarily legal reasons, most US retailers have not, presenting instead their own, less stringent text). By late 2013, some 1.600 Bangladeshi factories about one third of the industry - were covered by the agreement, which states: „The undersigned parties are committed to the goal of a safe and sustainable Bangladeshi Ready-Made Garment industry in which no worker needs to fear fires, building collapses, or other accidents that could be prevented with reasonable health and safety measures.“ Deciding what is „reasonable“ will keep the lawyers busy, but it is a useful basis for action. Rana Plaza seems even to have brought home to the industry itself that something must be done. The spokeswoman for one major exporter admitted: „The industry can’t afford another Rana Plaza and, therefore, manufacturers have started paying much more attention to the safety concerns“. This may be more about self-interest – or a reaction to the government’s plan to increase textile exports in 2014 (to some 64 billion dollars) – than concern for workers‘ welfare, but awareness is the first step on the path of change. No change, of course, happens without upheaval and there have already been grave casualties. In February, western fashion retailers, signatories to the Accord, initiated a series of controls throughout the Bangladeshi textile industry. Dozens of experts in fire-prevention and workplace safety were mandated to inspect factories and make recommendations to improve security. In March, they found serious structural defects in two factories, forcing them to close down. The closure put six thousand workers out of a job. The Unions are demanding damages for the redundant. The industry is asking the retailers, who sent the inspectors, to share the costs. But meanwhile the workers have been deprived of their livelihood. It seems extremely unlikely they’ll have any savings to tide them over while they look for work. What can we, here, do to help? Not a lot, basically. We can sign the on-line „Pay Up“ petition, in the hope the victims of Rana Plaza at least will get some compensation. We can support retailers working to increase workplace safety, even if we know that low wages and long working hours are unlikely to be improved. We all need clothes and most of us are aware that by buying ten-euro tee-shirts we are supporting, or acquiescing in, sweatshop labour. The ethical choice is to reject them in favour of clothes whose price is sufficient to include decent wages (unless, of course, you’re just paying more for the fashion label stuck on a sweat-shop product). This is fine if you have enough money. But many (more and more) people have not, need to buy clothes as cheaply as possible and rely on ten-euro tee-shirts. Ethical choice is a fine thing, if you can afford it. Another instance of the widening gap between rich and poor. Ici et ailleurs S. 28 Über Preußen und Deutschland (XLVII) Der Untergang der deutschen Juden (2) Die in dem Wirtschaftssektor tätigen Juden waren in den ersten Jahren des III. Reichs relativ unbehelligt geblieben. Es gab keinen Druck auf die Unternehmer, da es keine Verordnung gab, die ihnen die Entlassung ihres jüdischen Personals vorschrieb. Das änderte sich aber schnell mit der Arisierung des jüdischen Anteils an der deutschen Wirtschaft, in der die Juden überproportional repräsentiert waren. Jüdische Unternehmen wurden geschlossen. Der „arisierte“ Betrieb wurde von einer deutschen Firma günstig aufgekauft. Tausende deutsche Unternehmer waren an diesen Raubkäufen interessiert. Da ein passendes „Objekt“ nicht immer zu finden war, spezialisierten sich vor allem Banken auf diesen neuen Geschäftsbereich, der hohen Profit versprach. Die Übernahme ermöglichte es deutschen Bänkern, Inhaber von ausgezeichneten Industriebeteilungen zu werden. So teilten sich im März 1939 die Dresdner Bank, die Deutsche Bank und der Kreditanstalt der Deutschen drei jüdisch kontrollierte Banken untereinander auf. Dass die arischen Käufer auf die jüdischen Eigentümmer einen starken Druck ausübten, um den Preis der Objekte zu senken war klar: In der Regel konnten die Juden zum vom Käufer vorgeschlagenen Preis oder überhaupt nicht verkaufen. Die Ministerialbürokratie half mit einem weiteren Schritt zur Senkung des Preisniveaus: Ab dem 26. April 1938 bedurfte ein Kaufvertrag der behördlichen Genehmigung. Zur Gestaltung des Verkaufspreises durfte nur der Betriebswert, nicht der Firmenwert (Handelsmark, Lieferverträge, Ruf usw.) berechnet werden, und die Kaufverträge durften die Zahlung von nicht mehr als zwei Drittel des eigentlichen Werts vorsehen. Ab dem 3. Dezember wollte der Staat auch einen Teil des Profits am jüdischen Eigentums einstreichen: eine „Ausgleichssteuer“ auf der mutmaßlichen Differenz zwischen Kaufpreis und effektivem Wert des Objekts. Im zweiten Halbjahr 1938 vernichteten die Nazis weitere jüdische Einkommensmöglichkeiten: von den insgesamt 62.200 Ärzte im Altreich und in Österreich wurden die 7.300 jüdischen Ärzte total ausgeschaltet. Dasselbe erlebten die jüdischen Rechtsanwälte, nachdem die deutschen Anwälte die Entfernung ihrer jüdischen Kollegen gefordert hatten. Für den 31. Dezember wurden, ohne Ent- pflicht der jüdischen Vermögen erlassen, und kannte somit genau die Vermögensverhältnisse der Juden. Bis zum 1. Januar 1939 wurden die Juden gezwungen ihre letzten kleinen Vermögensreste, ein Stück Land, einige Aktien, oder Kunstwerke praktisch umsonst zu verkaufen. Das tägliche Leben wurde immer schwerer: Benutzungseinschränkungen bei Bahn, Schaulustige vor einem verwüsteten jüdischen Geschäft U-Bahn, Straßenbahnen, Bussen; schädigung, folgende Gewerbe judenfrei Eintrittsverbot in Schwimmbäder, Kinos, gemacht: Bewachungsgewerbe, Auskunf- Theater, Konzertsäle und Museen; Rundteien, Immobilienhandel, Heiratsvermitt- funkgeräte und Schmuck waren ihnen lung, Wandergewerbe. Danach waren alle nicht gestattet; Führerscheine und Telefonjüdischen Einzelhandelsgeschäfte, Ver- anschlüsse wurden entzogen, die Benutsandgeschäfte oder Bestellkontore aufzulö- zung öffentlicher Telefone verboten. Man sen. Sodann wurden die jüdischen Hand- begann mit der Zusammenlegung der Juden werksbetriebe in der Handelsrolle gelöscht. in „Judenhäuser“, die speziell gekennzeichAm 7. November erschoss der 17-jährige net waren. deutsche Jude Herschel Grynszpan den Die Ausgrenzung der Juden wurde durch deutschen Diplomaten Ernst vom Rath in ein Kennzeichnungssystem verstärkt: Auf Paris. Wenige Stunden später brannten in Betreiben der schweizer Behörden, die eine der von Goebbels initiierten „Reichskris- „Überflutung“ ihres Territoriums durch Jutallnacht“ in ganz Deutschland 267 Syna- den befürchteten, wurden ihre Pässe mit gogen und wurden zirka 7.500 jüdische Ge- dem Stempel „J“ versehen; alle seit dem Noschäfte ausgeraubt und zerstört. Etwa 100 vember 1918 gewährten NamensänderunJuden wurden getötet, weitere Hunderte gen wurden widerrufen; jüdische Männer begingen Selbstmord oder starben in den mussten den Zweitnamen Israel, jüdische KZ’s an Misshandlungen. Am 12. Novem- Frauen den Zweitnamen Sara tragen; ab ber verkündete Goering die von der jüdi- dem 1. September 1941 hatten alle Juden ab schen Gemeinde in vier Raten zu zahlende dem 6. Lebensjahr den fest angebrachten Sühneleistung für ein von den Nazis verüb- Judenstern zu tragen. tes Verbrechen: 1 Milliarde Reichsmark. Im Mai 1939 lebten in „GroßdeutschAußerdem mussten sie die Ruinen ihrer land“ noch 214.000 Juden, total verarmt. Gotteshäuser selbst abtragen und die Kos- Den jüdischen Wohlfahrtsverbänden, an ten zur Wiederherstellung ihrer Geschäfte die sich die Juden um Hilfe wenden mussselbst tragen, ohne ihre Versicherungen in ten, wurde die Steuerfreiheit entzogen. Anspruch nehmen zu dürfen. Die notleidenden Juden wurden zu harAnfang Dezember 1938 trat eine Verord- tem Arbeitsdienst verpflichtet, mit mininung in Kraft, die bestimmte, dass: jüdische malsten Lohnzahlungen, ohne Anspruch Gartenbetriebe binnen einer bestimmten auf bezahlten Urlaub, Familien- und KinFrist zu veräußern oder abzuwicklen seien; derzulagen und Lohnfortzahlung im jüdisches land- oder forstwirtschaftliches Krankheitsfall. Jüdische Jugendliche im AlVermögen zu veräußern sei; die gesammten ter von 14-18 Jahren arbeiteten wie die Erjüdischen Aktien, Obligationen und sonsti- wachsenen. ge Wertpapiere in einer Devisenbank zu deDie deutsche Industrie hatte, wie Hitler ponieren seien. Die Ministerialbürokratie schrieb, „einen Freibrief für unbegrenzte hatte schon im April 1938 eine Anmelde- Ausbeutung“. Photo: Google - Bilder Tino Ronchail Ici et ailleurs S. 29 Vor 70 Jahren (XLVII) Der lange Weg nach Rom Guy Wagner Am 9. September 1943 sind britische Kräfte bei Tarent gelandet („Operation Slapstick?), nachdem tags zuvor offiziell bekannt geworden ist, dass Italien kapituliert hat. Die Briten kommen gut voran, die Amerikaner aber sind bei Salerno starken Angriffen der deutschen 10. Armee unter Heinrich von Vietinghoff ausgesetzt. Die Kämpfe dauern bis Anfang Oktober, dann müssen die Deutschen sich zurückziehen, und die Amerikaner können die Häfen von Neapel und Bari besetzen. Die Deutschen bauen daraufhin eine hartnäckige Verteidigung auf. Dabei gelingt es dem Oberbefehlshaber Süd, Albert Kesselring, Hitler zu überzeugen, dass diese Verteidigung möglichst weit im Süden des Landes stattfinden sollte. Zu diesem Zweck wird im November die 14. Armee aufgestellt, deren Hauptanliegen die Verteidigung Roms sein soll. Kesselring wird zum Oberbefehlshaber der Heeresgruppe C ernannt und lässt südlich von Rom mehrere Verteidigungslinien aufbauen, die sich das schwierige Gelände zunutze machen, um den Vorstoß der Alliierten durch das LiriTal nach Rom zu verhindern. Es sind dies die Volturno-Linie, die Barbara-Linie, die Bernhardt-Linie, die besonders hartnäckig umkämpfte Gustav-Linie, danach auch noch die Adolf-Hitler-Linie und die Cäsar-Linie: Erst wenn die alle überwunden sind, ist Rom erreicht. Am 28. Dezember, nach zwei Wochen heftigster Kämpfe bei und in Ortona, gelingt es der 8. Britischen Armee und den Kanadiern, für die dies ihre schwerste Schlacht überhaupt wird, die Gustav-Linie im Osten zu durchbrechen. Die Schlacht erhält den Namen „kleines Stalingrad?. An ein Weiterkommen ist aber wegen des schlechten Wetters nicht zu denken. Ein Überraschungscoup gelingt den Amerikanern, am 22. Januar, als ein Korps der 5. US-Armee von 37.000 Mann eine Landung im Rücken der deutschen Front bei Anzio durchführt („Operation Shingle?), mit dem Ziel, die Gustav-Linie zu überwinden. Doch auch diese Truppen kommen nicht so voran, wie erhofft. Inzwischen hat Mussolini, seinen Schwiegersohn und früheren Außenminister Graf Gian Galeazzo Ciano wegen seines Votums gegen den „Duce? vor Gericht stellen und zum Tode verurteilen lassen. Ciano wird am 11. Januar hingerichtet. Seine Frau Edda kann in die Schweiz flüchten. erhält Die Hindernisse auf dem Weg nach Rom aber kein Asyl und muss vier Monate nach Kriegsende nach Italien zurückkehren. Dort wird sie für ihre Unterstützung des Faschismus zu zwei Jahren Haft verurteilt. Zwischen Januar und Mai 1944 erfolgen an der Gustav-Linie mehrere alliierte Offensiven. Zuerst greifen die Alliierten Cervaro und Monte Trocchio an, schaffen aber keinen Durchbruch. Am 30. Januar erleiden die Amerikaner schwere Verluste, als sie beim Angriff auf die Stadt Cisterna in einen Hinterhalt geraten. Fast zwei Bataillone US-Rangers werden aufgerieben. Am 17. Januar 1944 beginnen die Alliierten ihre Angriffe auf die Stellungen um die Stadt Cassino und den Berg gleichen Namens. Sie kosten auf beiden Seiten zahlreiche Menschenleben. Am 15. Februar erfolgt daraufhin ein Bombenangriff auf den Monte Cassino, der 520 Meter über der Stadt aufragt und auf dessen Gipfel sich ein im Jahre 529 erbautes Benediktinerkloster thront. Die Alliierten vermuten hier eine deutsche Funk- und Aufklärungsstation. Um den Angriff seitens der 2. neuseeländischen Division zu erleichtern, verlangt ihr Kommandeur, General Bernard Freyberg, die massive Bombardierung des Klosters. Es wird am 15. Februar durch 500 Tonnen Spreng- und Brandbomben bis auf die Grundmauern zerstört. Nur die frühmittelalterliche Krypta bleibt unversehrt. Dieser Angriff ist natürlich gefundenes Fressen für die Nazipropaganda. So schreibt das sich in deutscher Hand befindliche Escher Tageblatt anderntags: „Wenn man auch von den britisch-amerikanischen Kriegsverbrechern kein betretenes Schweigen erwartet hätte, so verdient doch vor aller Welt festgehalten zu werden, daß der britische u. amerikanische Nachrichtendienst sich in zahlreichen Meldungen rühmt, das altehrwürdige Kloster Monte Cassino durch Bombenangriffe der Vernichtung preisgegeben zu haben. So melden sie mit verbrecherischem Stolz, daß große Rauchsäulen über dem Kloster aufstiegen und die Erde erschütterte, als die gewaltigen Bomben auf die Abtei selbst fielen. Sie schämen sich auch nicht festzustellen, daß die Beschießung dieses katholischen Heiligtums auf dem Monte Cassino auf alliierter Seite ’sympathische Aufnahme gefunden habe’”. Erst In einer letzten Offensive am 13. Mai gelingt den alliierten Truppen der Durchbruch zwischen dem Bergkloster Monte Cassino und dem Meer, und am 18. Mai schaffen sie es endlich, nach vier Monaten blutiger Gefechte, die etwa 20.000 Soldaten das Leben gekostet haben, die Klosterruine zu erstürmen. Ab nun konzentrierten sie sich auf die Einnahme Roms, das von den Deutschen zur „offenen Stadt“ erklärt wird. Am 4. Juni, zwei Tage vor der Landung der Alliierten in der Normandie, ziehen US-Truppen unter dem Jubel der Bevölkerung in die ewige Stadt ein. Ici et ailleurs S. 30 Propos en l’air Partage? (6) Paul Hemmer Partager la culture? Merci à Steve Jobs pour les nouveaux instruments de culture et de communication. Quand j’entends le mot culture, je sors mon iPad. Merci Jean Yanne. La culture à l’école? Un nouveau Jules Ferry proposerait une loi rendant obligatoire et gratuit l’iPad et la connexion à internet. Dans les cavernes, le chamane faisait tout: l’art, la culture, la technique, la science, le savoir vivre. Plus tard, les églises et les princes en chargeaient des spécialistes. Aujourd’hui la politique doit s’occuper de culture? Vaste problème. Culture de masse? Culture d‘élite? La culture s‘émancipe de plus en plus de la politique. Devons-nous cultiver le divertissement ou le recueillement, l’aveuglement ou la lucidité, le travail ou la contemplation, l’ordre ou le chaos, le réel ou l’imaginaire, la norme ou l’exception? Comment créer le beau, le bon, le vrai? Cela n’est pas programmable. Il faut une recherche permanente. Ce que la politique pourrait faire pour embellir les cités? Par exemple: obliger les collectionneurs privés à montrer périodiquement ou en permanence et gratuitement leurs collections au public. Par exemple: obliger les propriétaires d’immeubles à mettre gratuitement à la disposition du public les rez-de-chaussée afin d’y exposer des œuvres d’art. Par exemple obliger les promoteurs à consacrer un certain pourcentage du prix des immeubles à des œuvres d’art visibles de l’extérieur. Par exemple: obliger l’archevêché à mettre ses églises vides à la disposition de musiciens et de comédiens de rue, du moins par mauvais temps. Ceux qui n’aiment pas l’odeur du tabac, ni celle de la vinasse ou de la bière où iraient-ils se reposer ou se recueillir? etc. etc. Politique, veux-tu faire quelque chose pour la culture? Crée des loisirs. Joseph Bech, le saint homme politique, plutôt que d’acheter le Codex aureus issu du scriptorium d’Echternach, distribua le montant correspondant sous forme de subsides à ses électeurs. La culture, un langage, un système de références qui vous permettra de grimper aux échelons de la société. La culture jargon. Culture spécialiste, signe de reconnaissance entre pairs. Culture folklore. Culture élitiste, folklore de riches. le monde. Merci Boris Vian. Les cultures aussi ont leurs caractères. De la passionnée à l’amorphe, un large éventail. La culture universelle n’est pas possible, mais la culture du respect de l’autre devrait être rendue possible. Vous auriez tout le savoir et tout le savoir faire du monde et n’auriez pas le respect de l’autre, vous ne seriez pas civilisé ni même cultivé. La seule culture qui vaille est celle du savoir-vivre. Même la télé, qui abêtit un peu plus les imbéciles, peut cultiver les intelligents. La culture du privé n’est pas en conflit avec le public si elle comporte l’essentiel: le respect de soi et de l’autre. Culture et civilisation se complètent, s’interpénètrent, se jaugent, se jugent. La ville se trouve urbaine. Souvent je trouve la campagne plus civilisée. La culture nous permettra de regarder d’un œil critique la civilisation. Respecter la culture? Cultiver le respect. Il y a culture et culture et chacune possède son jargon. La culture? Dans les médias, il s’agit le plus souvent de divertissement. Oui, nous devons respecter leurs préjugés ancestraux, ils appellent ça leur culture. Sous les cultures qui nous séparent, la nature qui nous unit. Administrer la culture? Question devant une grande administration: combien de personnes travaillent ici? Réponse: environ un sur trois. Qu’est-ce que la culture? La culture n’est pas la création. L’art est création. Nous aussi nous appelons culture les préjugés de nos ancêtres. Un audit avait confirmé à une importante administration qu’elle devrait pouvoir fonctionner avec un tiers de fonctionnaires en moins. L’audit ne fut jamais publié. Connaître les créations des génies peut cultiver notre propre créativité. C’est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier Depuis que j’aime les taoïstes, j’aime me déculturer (sic), et cultiver mon jardin. A propos S. 31 Hausemers Kulturreisen (64. Etappe): Spanien Foto: Georges Hausemer Txotx! „On egin!“ - So prosten sich die baskischen Apfelwein-Trinker in ihrer Muttersprache zu Georges Hausemer Die Letten haben ihren Balzams, die Finnen trinken angeblich am liebsten Kaffee, auf Madagaskar sprudelt überall Ranonapango, ein Gebräu aus Kochwasser und angebratenem Reis. Und die Basken? Die feiern jedes Jahr das Anstechen des ersten Sidra-Fasses mit viel Tamtam, Trara und gewaltigen Koteletts. Zielort Astigarraga. Das Städtchen liegt nur wenige Kilometer, aber etliche Verkehrsinseln von San Sebastián, der Hauptstadt der baskischen Provinz Gipuzkoa, entfernt. Mitte Januar reisen die meisten Besucher des Ortes sicherheitshalber nicht mit dem eigenen Wagen an, sondern mit dem Bus. Eine urbane Schönheit ist Astigarraga nicht, aber berühmt für seine zahlreichen „sagardotegias“ – so nennen die Einheimischen jene Kellereien, in denen mitten im nordspanischen Winter die bis zum Mai dauernde Apfelwein-Saison eingeläutet wird. Doch bevor es zur Verkostung des neuen Cidre-Jahrgangs kommt, muss mit dem nötigen Ernst eine lange Zeremonie absolviert werden. Die Basken sind nämlich nicht nur ein – mit Verlaub – trinkfestes und essfreudiges, sondern auch ein höchst eigenwilliges Völkchen, das sich selbst, seine Bräuche und Spleens immer wieder eindrucksvoll zu inszenieren versteht. Folglich geht dem Genuss im Weinkeller eine einstündige Pressekonferenz im überfüllten Versammlungssaal des „sagardoetxea“, des lokalen Sidra-Museums, voraus. Ein sehr förmliches Meeting, vollgestopft mit Erläuterungen in baskischer Sprache, von denen nur selten ein paar Satzfetzen ins Kastilische übersetzt werden. Zum Glück bekommen alle Anwesenden ein Schriftdokument mit den wichtigsten Zahlen auf Spanisch ausgehändigt. Darin sind die Details zur aktuellen Produktion nachzulesen: zehn Millionen Liter aus Äpfeln, die zu siebzig Prozent aus den Nachbarprovinzen importiert werden mussten, weil das vergangene Frühjahr in Gipuzkoa allzu verregnet gewesen war. Danach wird auf einem nahen Hügel wie jedes Jahr ein junger Apfelbaum gepflanzt. Dazu steuern, wie die Tradition es verlangt, mehrere „bertsolari“-Sänger improvisierte, dem Anlass spontan angepasste Lieder bei. Schließlich ziehen die Veranstaltungsteilnehmer in eine der rund zwanzig Kellereien von Astigarraga, wo laut Programm und auf die Minute genau um 13:45 Uhr die neue Sidra-Saison beginnt. Zum „sagardo“ isst man Stockfisch und „txoletoia“ Zunächst mit dem Auftritt eines „dantzari“. Der nach alter Sitte weißgekleidete Tänzer trägt rote Schnürsenkel, eine rote Bauchbinde und eine rote ... logo: Baskenmütze; stilvoll erweist er den prominentesten Gästen mit einer „aurresku“-Einlage seine Referenz. Nach höflichem Applaus erschallt beim Anzapfen des ersten Fasses ein ungleich enthusiastischeres „txotx“ (sprich: tschotsch), gefolgt von einem nicht weniger knackigen „gure sagardo berria“, dem baskischen Ausdruck für „unseren frischen Apfelwein“. Für den trübsauren Most stehen die Interessenten geduldig Schlange. In weitem Bogen schießt aus dem Holzfass ein dünner Strahl, den man in leicht gebückter Haltung und nur wenige Sekunden lang auf die dünne Wand seines Glases prasseln lässt. Das ist nämlich das Geheimnis des kostbaren Saftes. Damit er seine Aromen optimal entfalten kann, muss er von hoch oben kommen und lange an der Luft verwirbeln, bevor er auf das Trinkgefäß aufschlägt, das nur so viel aufnehmen sollte, dass es mit zwei, drei kurzen Schlucken geleert werden kann. Erstaunlich, mit welch heiligem Ernst, welch feierlicher Konzentration dieses Ritual ständig wiederholt wird. Aber Sidra ist im Baskenland mehr als bloß eine alkoholische Flüssigkeit, mit der man sich –„on egin“: auf dein Wohl! – zuprostet. Und zwar Ausdruck der, wie gesagt, durchaus speziellen baskischen Identität. Teil des kulinarisch-kulturellen Erbes der Region und ihrer Naturverbundenheit, auf die die Einheimischen nicht nur stolz sind, sondern die zusammen mit dem Idiazabal-Käse, dem Pelota-Spiel und ein paar anderen, politisch unverfänglichen Attraktionen auch touristischen Mehrwert erzeugen sollen. Allmählich betrunken macht das Gesöff trotzdem. Deswegen zählt zum gepflegten „txotx“ stets auch eine zünftige Mahlzeit, bestehend aus saftiger Stockfisch-Tortilla, Bacalao in grüner Sauce und als Hauptgericht einem gegrillten, innen noch rohblutigen Rindskotelett riesigen Ausmaßes, „txuletoia“ genannt. Laut Pressedossier zieht sich der kulinarische Programmpunkt noch bis 18 Uhr hin. Dann wird es Zeit für ein paar Pintxos, der baskischen Variante der spanischen Tapas, unter denen sich die Theken in den Bars von Astigarraga biegen. Wer danach immer noch nicht genug hat, darf sich kurz vor neun erneut in die örtlichen Sidrerias begeben, wo alsbald das Abendessen aufgetischt wird. Zu diesem Zeitpunkt sind wir längst satt, regelrecht bedient und völlig geschafft mit dem Bus zurück nach San Sebastián gefahren. S. 32 Retour sur image Gado’s comment on recent events