cig`art 24 - Cigart.ch
Transcription
cig`art 24 - Cigart.ch
GASTRONOMIE Dominique Gauthier au Beau-Rivage de Genève musique, il la compose derrière un piano, les tableaux, il les dessine dans les assiettes. Au bord du lac Léman, le Chat Botté, restaurant du Beau-Rivage, l'hôtel mythique des Genevois, offre plus de 140 ans d'histoire. De quoi émerveiller les hôtes les plus prestigieux. En cuisine, Dominique Gauthier fait des prodiges. Il est originaire de la CôteSaint-André, en Isère, région natale du compositeur Hector Berlioz et terre d'accueil du peintre Johan Barthold Jongkind. La 54 Son jardin personnel L’inspirateur du chef s’appelle Daniel Gauthier, qui fut chef à la Côte-Saint-André. Mais c’est en famille qu’il a fait son apprentissage de la nature, du jardin, des légumes, des escargots comme des champignons. Puis, son oncle eut la bonne idée de le planter devant des casseroles dès l’âge de douze ans. Il ne s’en est jamais remis. Très jeune, il a voyagé dans les plus grandes maisons, Jo Rostand à Antibes, Fernand Point à Vienne, Georges Blanc à Vonnas, le Royal Gray à l’époque de Jacques Chibois à Cannes. En 1992, il arrive à Genève au Chat Botté, après avoir occupé différents postes de chef de partie. Sous-chef de cuisine, il 55 devient en 2001 le capitaine du navire. En 2004, l’Académie Internationale de la gastronomie le nomme «Chef de l’Avenir» et le guide GaultMillau «Cuisinier romand de l'année». Ce passionné tendre est un perfectionniste des saveurs. Il aime les produits simples et a le génie de les sublimer. Discret, tout en retenue, il cultive une certaine simplicité qui se traduit dans ses créations, à la fois classiques et contemporaines. Aquitaine et Provence Désormais, la clientèle fidèle aime retrouver ses entrées et ses plats phares comme les Langoustines du Cap rôties en kadaïf, vinaigrette aux agrumes, chiffonnade de basilic; Les gigotins de grenouilles de Vallorbe en tempura, pousses d'épinards et émulsion d’ail doux. On vient déguster son exceptionnel Foie gras de canard des Landes troussé, poêlé en tranches épaisses, servi avec des olives noires confites. Le luxe de l'Aquitaine aux saveurs de Provence ! Autre délice: le Quasi de veau de Simmental cuit vapeur, pistaches torréfiées, crème de Polenta. D’une subtile finesse. Chaque semaine, Dominique Gauthier se rend chez 56 son ami, le maraîcher Pierre Rossiaud, à Veigy dans la banlieue de Genève, pour choisir ensemble les salades sauvages, la roquette, les betteraves, les feuilles de moutarde (riches en vitamine C), les fleurs de courgettes, les fleurs comestibles, les herbes et les tomates. Les notes sucrées prolongent ce festival gourmand: le nouveau et talentueux chef pâtissier Jérôme Burgard aime les contrastes et les valeurs sûres, à l’image de ce moelleux servi avec une boule de glace vanille posée sur une meringue tendre. Des cours pour tous dans la cuisine L'envers du décor n'est pas secret: il est une invitation pour les plus curieux. Ses connaissances, Dominique Gauthier les partage, régulièrement en organisant de véritables ateliers de cuisine au sein même de l’établissement. Les participants repartent avec une précieuse recette qu'ils pourront exécuter chez eux pour épater leurs invités. Et puis, pour voir travailler toute la brigade dans sa nouvelle cuisine, rien de tel que de réserver la table du chef, endroit privilégié. Provence, selon les recettes qu'il a mises au point. Abricots-vanille, griottes au vinaigre balsamique, écorces d'orange aux éclats de chocolat, figues au pain d'épice, fraises à la menthe, et la petite dernière: pêches jaunes à la violette. À découvrir aussi, les fameuses olives noires confites au gingembre, une révélation pour accompagner foie gras, poissons ou fromage de chèvre selon l'inspiration. En toute intimité, choyé comme des amis de la famille, vous profitez du ballet des cuisiniers en savourant la cuisine du chef secondé d'Armel Bedouet, Bruno Marchal, ainsi que Vincent Dellerba chef de banquet. Les saveurs du Chat Botté à la maison Pour retrouver certaines saveurs de l'établissement, pour se faire un petitdéjeuner comme dans un palace, il faut absolument découvrir les confitures que le chef fait réaliser au Moulin de Calanquet en Cet été au Chat Botté Partir en vacances sans bouger de Genève, ce sont les sensations éprouvées sur la terrasse de l'établissement, confortablement 57 installé face au lac. Idéal pour découvrir la carte d'été. Le homard s'encanaille avec le tourteau, la tomate et l'aubergine se disputent la mozzarella, la langoustine épouse l'avocat et le thon flirte avec la ratatouille. Côté poissons, le bar et la sole vous emmènent à l'Ile d'Yeu, le barbue à Roscoff, le rouget à Audierne, la daurade aux Açores. Pour ce qui est des viandes, le voyage n'est pas moins intéressant : le veau du Simmental, l'agneau des Adrets ou la pintade du pays bressan sont associés aux saveurs de l'été. L'accueil chaleureux du directeur du restaurant, Pascal Brault, et son équipe sauront sans aucun doute vous faire passer un moment inoubliable. soirées inoubliables, un Horizontal tasting 1947, un millésime qui entre dans la légende des grands vins de bordeaux du siècle passé. La cave du Beau-Rivage, avec plus de 1000 références, est une des plus prestigieuses de Suisse, entretenue par les propriétaires de l’hôtel pendant cinq générations. Le chef sommelier Jean-Christophe Olivier a le conseil juste et sait proposer ses découvertes personnelles, ce qui change des bordeaux, très réputés à Genève. Côté champagne, Deutz reste la marque phare depuis 25 ans au sein de l’hôtel. Si vous êtes un passionné, retenez les dates du 06 et 13 décembre prochain. Suite à un Vertical tasting Cheval Blanc 2007, le BeauRivage, vous propose cette année deux Catherine André Valencien L’homme aux clés d’or Un mot sur le concierge : Aldo Giacomello. Plus qu'un simple concierge, il est le gardien attentionné de l'établissement depuis plus de quarante ans. Il est l'homme de confiance, le lien entre tous, le complice aussi bien du chef que de la clientèle, le maillon indispensable qui fait toute la différence. L'homme aux clés d'or, c'est la référence mondiale de l'accueil et, comme le dit Aldo, ceci est le résultat d'une amitié, car ici on vous traite comme une star mais on vous reçoit comme un ami. Beau-Rivage Genève 13, quai du Mont-Blanc 1201 Genève Tél. +41 (0)22 716 66 66 www.beau-rivage.ch Dominique Gauthier ivan Rivier directeur Général, Aldo Giacomello chef concierge Jean-Christophe Ollivier chef sommelier GASTRONOMIE Hôtel Le Bristol une terrasse d’été en plein Paris Eric Frechon frôle le génie quand il réinvente la tête de veau, la poitrine de cochon ou l’anguille des Sargasses. Service exceptionnel dans le plus grand jardin de palace de Paris. Qualité, légèreté, gaieté. Nous voilà bien à l’hôtel Le Bristol. Un parfum de vacances à Paris. Dès le retour des beaux jours, il faut goûter à la terrasse fleurie, bordée de grands géraniums, égayée par de beaux pigeons ramiers peu farouches. Et surtout, se mettre 60 au diapason de la cuisine d’Éric Frechon, sans nul doute, le futur trois étoiles de 2009. Belle consécration. En attendant, le chef normand, si heureux de glorifier avec inventivité les produits du terroir dans une nouvelle cuisine, a reçu en mars dernier les insignes de la Légion d’honneur des mains de Nicolas Sarkozy, qui a parlé de sa « détermination à éduquer les papilles ». Voici sans attendre ce que nous avons tant aimé de la carte d’été. À commencer, en ouverture, par le petit « millefeuille de foie gras bordé d’anguille fumée », la « sucette de thon mariné au citron et au gingembre, avec une émulsion au wasabi », et une « tomate mozarelle, gelée de basilic » (qui explose en bouche). Oeufs, cochon, chocolat et glaces Pour suivre, sa spécialité de trois « ?ufs de poule et petits pois au chorizo, écume de fleurs de capucine », servis dans des coquilles en trompe l’œil (en porcelaine). D’une splendide délicatesse. Rien de tel ensuite qu’un Chateauneuf du Pape «Boisrenard» 2001, blanc suave du Domaine Coulon, pour attaquer la poitrine de cochon (autre spécialité), grillée et posée sur un petit barbecue fumant qui termine la cuisson. Bien croquant et tendre à la fois (couteau Lagiole de circonstance). On raffole des pains «maison» signés Wesley Tulwa (sarrasin, olive, tradition, levain…). Ne ratez pas les desserts inouïs du chef pâtissier Laurent Jeannin, rompu aux Hôtel Le Bristol 112, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris Tél. +33 (0)1 53 43 43 00 www.lebristolparis.com tables des palaces, comme le «Précieux chocolat Nyangbo (cru du Ghana), cacao liquide et fine tuile croustillante», ou son «parfait glacé au zeste de citron vert, framboises dans leur jus». Encore de la légèreté ! On attend avec impatience le chariot de glaces créé pour le jardin. Que dire d’un service discret et impeccable dirigé par l’irremplaçable Raphaël Courant? Il est l’expression même du Bristol, le palace de Paris le plus élégant et qui ose proposer des soins relaxants signés Bastien Gonzalez, le «virtuose du pied», qui masse et répare, sur demande. Gilles Brochard 61 GASTRONOMIE David Sauvignet au Beau-Rivage Palace de Lausanne L’un des plus beaux palaces de Suisse perpétue la tradition d’un bien-être et d’une gourmandise d’exception. Portrait de « La Rotonde », le restaurant en vue de Lausanne. Lausanne, apparemment ville trop tranquille, est le point de ralliement des langueurs de 62 l’été. Le côté dodu du Beau-RivagePalace, dans le quartier d’Ouchy, avec sa large rotonde, ses terrasses avec vue sur le port et le lac Léman, son jardin bordé de cyprès et de palmiers, ses larges banquettes, ses restaurants variés et son personnel discret, jamais au garde à vous, vous rassasie de bonheur. Une impression fugace. Une sensation forte de villégiature immuable. Le Beau-Rivage Palace ou la Suisse paisible et joyeuse. Alors, quand on apprend que le restaurant «La Rotonde» et le bar anglais au charme suranné disparaîtront dans quelques mois pour céder la place à une nouvelle géographie, on se prend à frémir. À douter même. On a hâte de savoir la suite. Mais la direction vous rassure vite : tout sera encore plus beau, mieux adapté à la clientèle qui aime toujours être surprise. Certes, mais nous pensions seulement que le Beau-Rivage Palace restait immuable dans sa forme actuelle. Alors… Un chef inventif au parcours sans faute La cuisine, justement, voilà bien le temps fort du palace. On vient de toute la Suisse et d’ailleurs pour la découvrir à chaque saison. On sent bien que toute l’équipe de salle, française en majorité, cordiale et spontanée, se met facilement en quatre pour réaliser les désirs du client. Riche, colorée, ambitieuse, voluptueuse, la cuisine de David Sauvignet vaut le détour. Le chef, en place depuis 2007, a remporté l’hiver dernier le 41e prix Taittinger, un des grands concours de cuisine internationale. À 32 ans, son palmarès est déjà ambitieux: il a commencé à «La table des Frères Ibardoure» à Biarritz, puis s’est frotté à «La Palme d’Or» du Martinez, à Cannes ou encore à « L’Auberge du Père Bise » à Talloires. En 200, il rejoignait le Beau-Rivage Palace comme chef de partie. Puis, après un passage au «Pont de Brent» de Gérard Rabaey (3 étoiles), il revenait à «La Rotonde» comme second, avant sa nomination comme chef. David Savignet David Sauvignet propose un menu «Jubilé», un menu «Dégustation» et un menu «Affaires», tout en déclinant le bar de ligne, le carpaccio de homard, le mignon de veau et la tarte à la mûroise comme s’il voulait échapper aux produits du terroir suisse. Deux caves avec 700 références de bouteilles Réservé, travailleur, le chef aime avant tout «faire plaisir au client». L’assiette (griffée Raynaud) est donc belle, travaillée comme un tableau. Comment ne pas se laisser séduire par ses amuse-bouche, brandade de cabillaud aux piquillos et velouté d’asperges blanches avec sa pensée jaune, par son entrée royale : l’«œuf cocotte aux asperges en émulsion de morilles, mouillette de foie gras», d’une subtilité rare? Le Jurançon blanc 2005 de chez Moulat forme un accord idéal. Il faut 63 calamaretti et vierge de crustacés». Expression d’une grande variété de créations, à la fois méditerranéenne ou purement italienne. Laurent Boulanger Jean Garrigues reconnaître le grand talent de Tony Decarpentrie, chef sommelier aux 700 références et 75.000 bouteilles, fier des deux caves de l’hôtel (une principale, l’autre de vieillissement) comme on peut l’être d’un trésor. Depuis avril 2004, cet expert de 39 ans a été à bonne école: il a collaboré pendant six ans avec Éric Mancio, chez Guy Savoy, mais aussi avec Olivier Poussier, meilleur sommelier du monde. Excellent choix aussi de ce chardonnay du canton de Vaud («Noblesse») qui se marie avec le subtil «dos de bar de ligne aux morilles» déjà cité, servi avec des « petits pois en émulsion d’ail de l’ours.». Pour suivre, la «côte de veau du Simmental en croûte de foin d’alpage» est présentée et découpée en salle. Tradition oblige. Tendreté de la chair, délicatesse des alliances. Mais il faudrait citer également le «mignon de thon rouge au lard de Colonnata», la «papillote d’omble chevalier aux petits légumes en infusion de limette», comme une allusion au lac, ou encore les «langoustines à la plancha, timbales de Quand la nuit commence à poindre, on se surprend à songer que Paul Bowles, Noël Coward, Somerset Maugham, Georges Simenon, et Albert Cohen, en bonne compagnie, venaient au Beau-Rivage Palace pour y vivre des moments gourmands où trouver l’inspiration. Nous pourrions reprendre à notre compte la phrase écrite un jour par un critique gastronomique, tombé sous le charme de l’établissement: «Dans ce palace au luxe hésitant entre deux siècles». Un mot suffirait ainsi à qualifier la grâce indémodable du BeauRivage Palace d’Ouchy: «rétro-moderne». Gilles Brochard Beau-Rivage Palace Place du Port, 17 – 1006 Lausanne-Ouchy Tél. +41 (0)21 613 33 33 Restaurant « La Rotonde » www.beaurivagepalace.ch Tony Dacarpentrie chef sommelier Hôtel d’Angleterre Atmosphère rétro au Windows Philippe Audonnet Dans un nouveau décor lumineux et réinventé façon années 1930, le Windows apparaît aujourd’hui comme rétro-moderne. 66 Déjà dix ans que le chef Philippe Audonnet officie à l’Hôtel d’Angleterre, au charme victorien. Dix ans d’application et de recherche culinaire pour que chaque saison soit une fête au restaurant Windows. Son ambition ? « Que la carte corresponde à l’assiette ». Il faut saluer la précision des termes employés, ligne par ligne dans l’énoncé de chaque création, pour que le client puisse vérifier à la lettre le contenu de chaque plat cuisiné. Ce solide Charentais pâtissier avant d’être cuisinier -, qui aimait enfant mettre la main à la pâte avec sa grandmère maternelle, est un perfectionniste. Il a retenu de ses passages, du Vieux logis (Relais et Châteaux en Dordogne) aux cuisines de M. Vergé, de Taillevent à l’Hôtel Ritz à Paris, des stages chez Guy Savoy ou chez Gaston Lenôtre, un vrai goût pour les produits sucrés et salés, dans leur authenticité la plus rayonnante. À Genève, Philippe Audonnet aime faire le marché de Rive, travailler en collaboration avec la famille Chapuis pour obtenir les meilleures carottes, tomates et salades, ou sélectionner ses fromages à la fromagerie Bruand, salers, livarot, tomme de Rougemont, une douzaine en général -, présentés en salle sur une grande ardoise posée sur un chariot. Car au Windows, rien n’est laissé au hasard. Philippe Audonnet donne toute sa mesure au contenu comme au contenant. Il aime la transparence et la légèreté. Deux notions que l’on retrouve dans l’assiette et dans le ravissant décor de la salle à manger, redessiné en janvier dernier : miroirs recouverts de drapés ou de dessins de caricaturistes fin de siècle encadrés, deux lustres en cristal de Murano, banquettes en cuir capitonné et fauteuils assortis couleur chocolat noir avec des patines et des rayures argent, blanc et gris. Cette atmosphère d’alcôve, suavement rétro, est idéale pour déguster la cuisine du chef. On ne résiste pas à la trilogie d’oeufs en brouillade (caviar, saumon fumé, gambas) servie avec des mouillettes au parmesan et des chips de légumes ; au duo de foie gras de canard, en dès ou poché au vin d’épices. Le rouget de roche est cuisiné aux sucs de bouillabaisse 67 comme une peinture. « J’aurais dû faire les Beaux Arts », confie t-il sous un sourire. La carte des « Sels du monde », pas moins de sept références, proposées dans des flacons sur un chariot, est une idée formidable ! Au choix, le sel Viking de Norvège, savant mélange d’oignon grillé, de curry et de poivre, donnant un goût fumé appétissant ; ou le sel de Palm Island, dans l’archipel d’Hawaï, appelé « lave noire », de la couleur des roches qui sont ajoutées à l’eau de mer des bassins. (subtile technique mise au point par le chef), plat exquis tout en légèreté? On aime le chapelet de gnocchis au fromage de chèvre et tomates confites et ce trait de tapenade séchée que l’on suit à la trace. Belle assiette blanche et carrée (la même que chez Feran Adria) pour le saumon sauvage cuisiné au poivre citronné, beurre de carotte battu, avec une poêlée de tomates et de jeunes poireaux au citron confit. Du grand art ! Le chef compose ses assiettes In fine, les délicieux sorbets, glaces (à la minute) et desserts de Jérémy Cros, prolongent la créativité colorée du chef. Nous décernons 4 étoiles au sorbet poivron-fruits rouges et une mention spéciale au bâtonnet de meringue au citron de Menton façon vacherin, sorbet au thé fleuri et glace (fenouil, thym, citron et laurier). On attend avec impatience les accords fromages et thés que le chef concocte secrètement avec la boutique Betjeman and Barton de Carouge. En attendant, laissez-vous prendre par la carte des infusions : « Conte de fées », « Le Relax green », « Tisane coquine »…. Gilles Brochard Hôtel d’Angleterre Restaurant « Windows » 17, Quai du Mont-Blanc – 1201 Genève Tél. +41 (0)22 906 55 55 www.redcarnationhotels.com Ouvert tous les jours. 68 HÔTELLERIE Royal Mougins Golf resort Luxe, golf et sérénité Aménagées par la décoratrice Michela Fabbri qui, de Paris à Glasgow, redonne à l’architecture intérieure des notes contemporaines sans fioritures, les suites séduisent par leur design sobre et fonctionnel. Du chêne, des parois coulissantes en cuir vieilli, un éclairage aménagé, un équipement high-tech de pointe, une terrasse de 25 m2: voilà tous les atouts de cet établissement quatre étoiles. On connaissait déjà, depuis 1993, l’exceptionnel terrain de golf de Mougins avec ses 18 trous répartis sur 6000 m2. Désormais, il faut compter avec le tout nouvel hôtel «Royal Mougins Golf resort» dont les 29 suites, soit 50 m2 chacune environ, ont une vue imprenable sur ce golf privé. L’accès pour les amateurs y est donc privilégié. Les clients de l’hôtel (sous réserve d’un handicap 28 pour les hommes et 32 pour les femmes) bénéficient d’un tarif préférentiel. 70 Mais ce havre de paix ne serait pas complet sans l’expression poétique d’un spa, (espace de remise en forme et centre de soins) installé au c?ur d’un jardin asiatique. Tout y résonne avec tranquillité, simplicité et sérénité. De la balnéothérapie à la microdermabrasion, en passant par l’Iyashidôme et toutes sortes de soins du visage et du corps, ce spa revendique les lignes «Comfort Zone» et «La Colline». Provence oblige: le spa est niché dans une véritable bastide en pierres sèches, reliée au bassin de la piscine, au solarium comme au centre de soins par une élégante verrière qui laisse filtrer les rayons du soleil. Natalie Cadsky Royal Mougins Golf resort 424, avenue du Roi 06250 Mougins, France Tél. +33 (0)4 92 92 49 69 www.royalmougins.fr GASTRONOMIE Patrice Mièvre Le Vallon à Conches l’ancienne caisse enregistreuse donne le la, tandis que des peintures anciennes, des cochons en faïence et autres babioles exquises nous font nous sentir chez nous, les pantoufles en moins. Ambiance bistrot à l’ancienne C’est sous l’œil bienveillant du grand Monsieur Paul (Bocuse), immortalisé dans son cadre de bois, que nous nous attablons avec ce sentiment très agréable d’être ailleurs. Le Vallon est bien plus qu’un restaurant au charme campagnard, c’est un voyage au cœur de l’ambiance si tendrement désuète des bistrots lyonnais. Trônant sur le comptoir (magistral par ailleurs), 72 Quelques notes lyonnaises dans une partition aux saveurs du monde Daniel Huvet a fait du Vallon le meilleur bistrot lyonnais de la région genevoise. Aujourd’hui, le chef Patrice Mièvre, natif d’Annecy, perpétue avec le talent qui est le sien le renom de cette table où quenelles et boudins blancs côtoient désormais une large palette de saveurs du monde. Parmi les entrées, le carpaccio de thon rouge de Méditerranée sur caviar d’aubergines fait figure de vedette. Côté mer, les produits nobles sont à la fête. Panaché de poissons à la «Plancha» délicatement parfumés à l’huile d’olive, crevettes sauvages rôties au piment d’Espelette ou loup de ligne grillé font le bonheur des gourmets qui ne s’y trompent pas devant tant de fraîcheur. Côté terre, le cœur de filet de boeuf de Simmenthal grillé aux légumes est un must. Avant la touche finale, un biscuit coulant au chocolat noir, un classique certes… mais quel classique! Avec plus de 160 références et un choix de flacons genevois très généreux, la carte des vins est à l’image de la cuisine de Patrice Mièvre, une invitation à la découverte. Car là est son vrai talent, celui de ne pas se fermer de portes, laissant libre cours à l’imagination qu’un seul terroir ne saurait combler. Un paradis de verdure Dehors, c’est un autre lieu, une autre ambiance. Voilée de vigne, la terrasse se déploie à l’arrière pour quelques privilégiés qui, le temps d’un repas, se retrouvent dans un paradis de verdure, loin des clameurs de la ville. Une parenthèse enchantée. Sandrine Véron Restaurant du Vallon Route de Florissant 182 1231 Conches - Genève Tél. +41 (0)22 347 11 04 www.levallon.ch Fermé le samedi et le dimanche GASTRONOMIE Arnaud Visinoni Au Parc des Eaux Vives à Genève et feutré se prête à merveille à la contemplation de tableaux gastronomiques éblouissants. Plat après plat, le trait est pur, les saveurs ciselées et délicates. Jusqu’à la dernière touche, chic et choc, un instant de pure gaieté culinaire : le dessert. L’assiette est devant nous, et nous, nous sommes ailleurs. Injustice de ces fabuleuses patisseries qui par leur seule présence nous empêchent de prendre la cuillère et de les dévorer. Car une œuvre se contemple. Longuement. Moment de pure tentation à la table du chef patissier Arnaud Visinoni. Récit… L’art et la manière Un dîner au restaurant du Parc des Eaux Vives est toujours un moment privilégié tant la cuisine est d’exception. Le cadre contemporain, élégant 74 Ainsi se fit le destin La patisserie, Arnaud Visinoni n’est pas tombé dedans tout petit. Les hasards de la vie l’ont fait croiser la route de Jean-Paul Jeunet et ce qui aurait dû être une punition s’est transformé en révélation. Après avoir fait ses gammes auprès de Jeunet, au Château de la Chèvre d’Or et au Bristol, il quitte la France pour Genève et s’installe au piano du restaurant du Parc des Eaux-Vives. Un bonheur pour le chef patissier qui ne tarit pas d’éloges sur sa brigade. Mises en couleur Moderne et design mais surtout pas révolutionnaire, la patisserie d’Arnaud Visinoni est toute en formes et en couleurs, géométriques pour les premières, vives et fashion pour les secondes. Tout est matière à jouer, superposer, revisiter… transcender. Et le chef ne s’en prive pas. Il manie les rouges et les verts vifs avec la même dextérité qu’un artiste peintre, les ronds et les carrés avec force brio architectural. Et que dire des saveurs? Le snicker revisité et sa poire confite, céleste pré-dessert, est un doux moment de régression. Mais pas le temps de s’attendrir, c’est déjà une explosion de gouts et de textures avec le remarquable «Tout framboise». Chocolat au lait, biscuit aux amandes fraiches, gelée de framboises pépin, crème chantilly… ça croustille, ça fond, ça glisse, la tête nous tourne devant tant de plaisir. Ce moment béni aurait pu clôturer le repas mais non, le chariot de mignardises arrive, guilleret, et nous emporte au pays des «candy». Caramels, nougats et autre guimauves, sucettes et crèmes glacées nous font de l’œil après le café. Douces tentations qui nous laissent sans voix ! Sandrine Véron Restaurant du Parc des Eaux Vives 82, quai Gustave Ador 1211 Genève 6 Tél. +41 (0)22 849 75 75 www.parcdeseauxvives.ch 76