la gestion des déchets
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la gestion des déchets
Magazine Suez Environnement Numéro 04_Février 2010 | P02 USINE DE Recyclage « Bottle to bottle » | P12 éthique et déontologie pour améliorer la performance | | P17 SUEZ ENVIRONNEMENT et LES PAYS du Moyen-Orient | P42 Amadou HAMA Maïga | la gestion des déchets recycler et valoriser 02 _portfolio SUEZ Environnementmagazine N°4 - février 2010 portfolio_ 03 Grâce à son caractère multimodal, le site de Limay recevra, chaque année, 5 000 à 10 000 tonnes de balles plastiques par péniche, soit l’équivalent de 300 à 600 camions. L’usine de Limay promouvoir le recyclage est une volonté EUROPéENNE. l’objectif de valorisation des déchets ménagers s’accroît et La législation encourage une responsabilité plus forte des industriels. En région parisienne, une unité de recyclage D’un nouveau genre pour les bouteilles plastiques et répondant aux exigences européennes les plus strictes, a vu le jour. Enquête. 300 000 tonnes de PET utilisées chaque année pour la production de bouteilles en France. reportage photos : PIERRE-EMMANUEL RASTOIN 04 _portfolio SUEZ Environnementmagazine N°4 - février 2010 portfolio_ 05 01_La livraison par péniche devrait s’effectuer à une fréquence d’une à deux fois tous les quinze jours. 02_Silos permettant le stockage de la matière première. 03_Le temps estimé pour le déchargement des matières premières est de dix heures. 80 01 02 03 L’unité « Bottle to Bottle » de France Plastiques Recyclage, située à Limay (Yvelines), devrait créer à terme 75 à 80 emplois. 06 _portfolio SUEZ Environnementmagazine N°4 - février 2010 portfolio_ 01 01_Le tri optique est automatisé mais il est doublé par un contrôle visuel des opérateurs. 02_L’usine occupe une surface de 40 000 m2. Les balles sont extraites d’une barge fluviale arrivant du centre de tri. Chaque barge transporte 220 tonnes de plastiques, soit l’équivalent de 16 camions. 50 % Dans le futur, les bouteilles en plastique neuves seront composées de 25 à 50 % de matières premières recyclées. 02 07 08 _portfolio SUEZ Environnementmagazine N°4 - février 2010 portfolio_ 01 01_ La bouteille plastique passe par le stade de paillettes avant d’être valorisée en granulés r-PET. 2010 L’objectif de l’usine, à cette échéance, est de traiter 40 000 tonnes de bouteilles plastique pour produire 30 000 tonnes de matière recyclée. 02_Tout au long de la chaîne de valorisation, des contrôles qualité sont effectués... 03_ ... Jusqu’à l’obtention de granulés adaptés à de nouvelles applications alimentaires. 02 03 f rance Plastiques Recyclage (FPR), créée en 2008 par SITA France, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, et le Groupe PAPREC, leader indépendant du recyclage, a inauguré, le 23 juin dernier, sa première unité de recyclage de bouteilles PET (polyéthylène téréphtalate) à Limay. Cet investissement de 40 millions d’euros s’inscrit pleinement dans les résolutions du Grenelle de l’Environnement. Cette nouvelle filière est d’ailleurs une illustration concrète du concept d’économie circulaire, et le site est optimisé pour une gestion durable et responsable des bouteilles en plastique. L’usine permet de produire, au moyen d’un procédé de traitement et de purification, des granulés de PET recyclés (r-PET), issus des bouteilles plastique collectées auprès des particuliers. Petite révolution, ces r-PET ont les mêmes propriétés que la matière première vierge et sont conformes aux exigences sanitaires les plus strictes. En effet, l’Afssa (Agence française Sécurité sanitaire des Aliments) a autorisé leur réemploi dans la fabrication de nouvelles bouteilles, et plus généralement pour le contact alimentaire. Ainsi les bouteilles en plastique neuves pourront être, à l’avenir, composées de 25 à 50 % de matière première recyclée, ce qui explique le nom donné au procédé : « bottle to bottle ». Cet investissement répond à une demande croissante des minéraliers, qui doivent réduire leur empreinte industrielle sur l’environnement et prouver que leurs eaux en bouteille sont des produits écologiquement responsables et les emballages écoconçus. évian Volvic Sources est devenu le premier client de FPR (le contrat portant sur une production proche de 35 % de la capacité de l’usine), concrétisant ainsi ses objectifs environnementaux ambitieux : intégrer progressivement jusqu’à 50 % de r-PET dans ses bouteilles dès 2010 et atteindre la neutralité carbone sur la marque évian en 2011. Cette unité pionnière a également bénéficié de la volonté du SICTOM de l’agglomération parisienne* de développer une filière de recyclage en Île-de-France (les bouteilles valorisées à Limay proviennent des collectes sélectives du Grand Ouest et de l’Île-de-France) et de l’impulsion positive du Port autonome de Paris puisqu’elle est située en son enceinte. Ainsi le site multimodal combine transports ferré, routier et fluvial – tant pour les matières entrantes que sortantes – et minimise de fait sa propre empreinte environnementale. Compte tenu des objectifs ambitieux des clients, le marché est prometteur. Alors que la régénération de bouteilles trouvait principalement des applications dans la production de fibres synthétiques, son élargissement au contact alimentaire représente un potentiel estimé, par les industriels, à 750 000 tonnes en Europe. * Le syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l’agglomération parisienne regroupe 84 communes. 09 _sommaire 02 PORTFOLIO L’usine de Limay Présentation de l’usine de Limay, pionnière du recyclage des bouteilles plastique. 32 © mark power/magnum 12 ENJEUX « Le secteur des déchets est en pleine mutation. » édito_ N°4 - février 2010 éthique et déontologie, valeurs fondamentales et facteurs de performance Décryptage des enjeux pour une bonne collaboration. 16 TALENTS Portrait de Edmund De Veaux, vice-président de United Water en charge des relations publiques, états-Unis Rencontre avec un homme engagé. 17 continents 31 TALENTS Portrait de Stefan Zahn, superviseur au Département bâtiment de Sita Suède Aider les entreprises à gérer leurs déchets. 32 dossier Recycler, traiter, valoriser : les nouveaux enjeux de la gestion des déchets Comment traiter et valoriser les déchets, en accord avec les normes environnementales. 40 INNOVATIONS egrés Bleus : une D nouvelle source de chaleur Récupérer la chaleur des eaux usées. etour sur l’actualité R de SUEZ ENVIRONNEMENT 1 7 Dans les pays du Moyen-Orient 24 À travers le monde 41 repères 27 iNNOVATIONS Amadou Hama Maïga : Mobilisation pour un accès à l’eau au Burkina Faso et au Mali. Citybiose : un éco-calculateur Calculer sa performance environnementale pour orienter ses investissements. 28 LE témoin Benoît Petitprez : gestion des déchets et amélioration de la performance Gestion des déchets et recyclage dans la région de Rambouillet. Livres, films, manifestations : l’actualité verte. 42 vu par Magazine Suez Environnement est une publication de Suez Environnement. 1, rue d’Astorg, 75379 Paris CEDEX 08 - France. Directeur de la publication : Jean-Louis Chaussade. DirecteurS de la rédaction : Frédérique Raoult & Nathalie Parinaud-Gouédard. Rédacteurs en chef : Anne-Christine Béon & Gérald Bonnard Téléphone : 01 58 18 51 57 Fax : 01 58 18 51 68. numéro issn : en cours. COUVERTURE : Site de Limay, France Plastique Recyclage. Photo : Pierre-Emmanuel Rastoin. Conception : 55, rue d’Amsterdam, 75008 Paris. Téléphone : 01 53 32 55 88. Rédaction : Nelly Buffon, Alain Chauveau, Patrick Coupechoux, Frédéric Marcou, Cécile Perrin, Matthieu Perrotin, Fabiola Sustendal. Rédacteur EN CHEF DÉLÉGUÉ : Laure Lapert. Rédacteur EN CHEF DÉLÉGUÉ ADJOINT : Ophélie Fautrel. Ont participé à ce numéro : Laurent Berthier, Catherine Chevauché, Anne Couderc, Anne-Sophie Depoux, Jean-Claude Dessienne, Olivier Grimm, Rich Henning, Adrien Henry, Kara Kennedy, Mathieu de Kervenoael, Muriel Leroy, Khadija Mouhaddab, Anne-Laure Paté, Deb Rizzi, Ann Wulf. Traduction : Pro-fusion. Chef de fabrication : Yann Vaternelle. Tirage : 23 000 exemplaires. IMPRIMEUR : Desbouis Grésil Imprimeur 91230 Montgeron Téléphone : 01 69 83 44 66. Jean-louis Chaussade / Directeur Général de suez environnement “nous avons toujours privilégié une approche partenariale avec des entreprises locales bien implantées” 11 — J’ai souhaité évoquer dans ce numéro la question de la gestion des déchets. C’est une activité qui est au cœur de la nouvelle économie et au cœur de la vie de chacun, mais c’est aussi une activité méconnue, dont on ne perçoit pas toujours le dynamisme, la formidable diversité des métiers et le savoir-faire des femmes et des hommes qui y travaillent. Aujourd’hui, nous souhaitons aller au-delà de notre expertise métiers : trouver et développer des solutions capables de réduire notre impact environnemental et aider nos clients à réduire le leur. Dans ce numéro, nous faisons aussi le point sur notre activité au Moyen-Orient. Les pays de la région du golfe Persique ont connu une croissance économique sans précédent ces dix dernières années. Ils doivent de ce fait répondre à de nombreux défis, comme celui de la croissance démographique avec des villes, telle Doha, qui ont doublé de taille en dix ans. Ces mégapoles, qui s’étendent parfois jusqu’aux portes du désert, obligent à concevoir les services essentiels de manière différente, en particulier l’accès à l’eau. Parce que nous apportons des services publics de proximité et parce que chaque pays a une histoire et une culture qui le rendent unique, nous avons toujours privilégié une approche partenariale avec des entreprises locales bien implantées. C’est ce que nous faisons dans la région depuis près de 60 ans, en accompagnant le développement d’un nombre croissant de pays, notamment en matière de gestion des services d’eau et de propreté, mais également au travers de solutions innovantes de gestion de la ressource, comme le dessalement d’eau de mer ou la réutilisation des eaux usées. Ce document est imprimé sur papier PEFC. 10-31-1444 Je profite également de ce premier numéro de 2010 pour vous présenter, à toutes et à tous, mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année. Imprimé sur du papier provenant de forêts gérées durablement, par un imprimeur certifié Imprim’Vert. Bonne lecture. Pour nous faire part de vos remarques, écrivez-nous : [email protected] Vous pouvez nous retrouver sur : w Web : www.suez-environnement.fr w Blog : www.waterblog.suez-environnement.com/fr/ w Twitter : http://twitter.com/suezenv w YouTube : http://www.youtube.com/user/SUEZenvironnement © GOVIN SOREL 10 12 _enjeux ENJEUX_ SUEZ Environnementmagazine éthique et déontologie facteurs de performance globale de l’entreprisE On les appelle « ethics officers » dans le monde anglo-saxon et déontologues en France... Ce sont des personnes plutôt discrètes car elles traitent de sujets souvent confidentiels : corruption, fraude, harcèlement, espionnage industriel, etc. Mais leur rôle est primordial car si l’éthique touche aux valeurs fondamentales d’un groupe, elle est aussi un facteur important de compétitivité. Entretien. Secrétaire générale et déontologue DE SUEZ ENVIRONNEMENT Quels sont les domaines couverts par l’éthique et la déontologie dans l’entreprise ? On a souvent tendance à réduire l’éthique et la déontologie aux problèmes de corruption, mais elles couvrent bien d’autres champs : problèmes de harcèlement, du travail des enfants et d’éthique personnelle, de la lutte contre la fraude comptable et les malversations financières. Elles peuvent concerner par ailleurs l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise, avec des sujets aussi divers que, par exemple, l’espionnage industriel par les concurrents, ou encore l’application des règles de droit social pour les fournisseurs ou au sein même de l’entreprise. Pourquoi ce sujet est-il primordial pour l’entreprise ? Avec son entrée en Bourse en 2008, SUEZ ENVIRONNEMENT bénéficie d’une visibilité accrue, et ses responsabilités vis-à-vis de ses parties prenantes, notamment en matière de gouvernance, sont importantes. L’éthique est essentielle dans les contrats dans lesquels nous intervenons, elle est la base de toute collaboration “Suez Environnement A FAIT DE l’éthique un axe majeur réussie, avec les fournisseurs comme avec les clients. Suez Environnement a fait de l’éthique un axe majeur d’amélioration de sa performance globale. Quels sont les grands piliers de la politique éthique ? D’AMÉLIORATION DE SA PERFORMANCE GLOBALE” SUEZ avait depuis longtemps mis en place des initiatives dans le domaine de l’éthique. Et il nous a paru logique de nous inspirer des principes établis par GDF SUEZ pour formaliser nos objectifs, tout en prenant en compte les problématiques propres à l’entreprise. Notre politique repose sur trois piliers : une gouvernance constituée du Comité d’éthique et développement durable et du réseau des déontologues ; une charte et des procédures ; des instruments de reporting ou d’alerte. Quels sont les points principaux de la Charte d’éthique de Suez Environnement ? C’est un document d’une dizaine de pages qui reprend les grands principes et l’organisation du Groupe en matière d’éthique qui a été approuvé et endossé par le Comité de Direction et le Comité éxécutif. Notre Charte est fondée sur quatre principes fondamentaux qui guident nos comportements : agir en conformité avec les lois et les réglementations, ancrer une culture d’intégrité, faire preuve de loyauté et d’honnêteté, respecter les autres. Ces quatre principes w © Rafaël Trapet Marie-Ange Debon / 11 14 _enjeux SUEZ Environnementmagazine 15 Quelles peuvent être les conséquences de la corruption pour une entreprise internationale de premier plan comme SUEZ ENVIRONNEMENT ? fondamentaux s’appliquent concrètement aux trois cercles au sein desquels notre entreprise exerce ses activités : le Groupe lui-même (collaborateurs, actionnaires, filiales), le marché (clients, fournisseurs, concurrents), enfin le cercle de l’environnement qui nous entoure dans les pays où nous sommes présents. w Elles peuvent être dévastatrices sur le plan de l’image et de la réputation, notamment auprès des clients, des salariés ou encore des jeunes diplômés qui souhaiteraient rejoindre le Groupe. Au niveau financier aussi, l’entreprise encourt des amendes et des interdictions d’accès à des marchés publics. Enfin, cela peut avoir des conséquences pour les individus, impliqués dans ces affaires, aux niveaux pénal, financier et professionnel (interdiction d’exercice par exemple). Nous avons rejoint le Water Integrity Network (WIN), qui vise à stimuler les initiatives anti-corruption dans le secteur de l’eau au niveau mondial, et nous avons adhéré au Global Compact (Pacte mondial) de l’ONU. Nous refusons par ailleurs de travailler dans certains pays où nous estimons que le risque est trop important. Ces pays ne sont pas forcément les moins bien positionnés dans le classement sur la corruption de Tranparency International. C’est un peu plus compliqué que cela… Pour mieux comprendre, il faut regarder les pays où nous ne sommes pas implantés. Nous sommes très sélectifs sur les zones d’exposition forte où il est très difficile de gérer des contrats. Comment est-elle diffusée aux collaborateurs ? Son déploiement passe obligatoirement par l’implication du management, et nous avons défini les modalités pratiques pour la présenter à l’ensemble des collaborateurs : support papier, électronique, nombre de langues de traduction… La Charte est complétée par des documents plus techniques, plus concrets, plus proches du terrain, sur des thèmes relatifs aux principes à respecter en matière de concurrence ou sur les nouvelles procédures de choix des prestataires de services... Elle est également accompagnée d’un guide explicitant la conduite à tenir dans certains cas concrets : quelles sont les pratiques « loyales » ? Par exemple, dans le cadre d’un appel d’offres, comment traiter le recueil d’information sur la concurrence ? Des formations pourront également être mises en œuvre. La stakeholder session, qui s’est tenue en octobre dernier à Paris, a réuni nos parties prenantes (ONG, élus, spécialistes…) pour leur soumettre les principes de la nouvelle charte et recueillir leurs avis, leurs attentes, notamment sur la manière dont ils nous perçoivent en matière d’éthique. En revanche, en quoi, une politique d’éthique peut-elle être un facteur de performance globale de l’entreprise ? Quel est le rôle du réseau de déontologues et comment ce réseau est-il constitué ? Si vous regardez le parcours des entreprises qui réussissent dans la durée, elles ont en commun d’avoir une culture et des valeurs fortes entraînant une fierté d’appartenance. Chez Suez Environnement, les collaborateurs sont fiers de leur métier, de leurs valeurs et de leur éthique. Cela est important dans les moments de croissance forte et de dynamisme commercial, mais aussi dans les périodes difficiles de crise économique ou de difficulté passagère. Le réseau se compose de 25 à 30 déontologues dans nos différentes filiales et entités juridiques. Le profil du déontologue varie. Sa personnalité compte autant que sa fonction : il peut donc être directeur juridique, DRH, patron opérationnel ou encore directeur du développement durable. Son rôle est d’animer la politique éthique du groupe : transmettre le référentiel, les principes, assurer la formation des managers. Mais aussi de traiter les cas portés à sa connaissance et d’assurer le reporting vis-à-vis de la direction. En fait, il est un correspondant-clé au sein des entités du Groupe. © Rafaël Trapet “Chez Suez Environnement, les collaborateurs sont fiers de leur métier, de leurs valeurs et de leur éthique” également une campagne de sensibilisation interne utilisant des posters, brochures et cartes électroniques. En quoi consiste votre fonction de déontologue ? En tant que déontologue, je participe aux réunions du Conseil d’administration, où je rends compte des activités liées à l’éthique. De plus, je conduis souvent des 3 questions à discussions sur des sujets robert gerber,déontologue concernant l’éthique, lors de la réunion mensuelle des united water (éTATS-UNIS) managers exécutifs de United Water. Mon objectif principal Avez-vous mis en place un Comment mettez-vous programme de formation pour est de m’assurer que nos en pratique la politique les collaborateurs sur la Charte collaborateurs comprennent éthique du Groupe chez bien qu’ils sont responsables d’éthique et les procédures United Water ? de leur conduite et qu’ils ne du Groupe ? Le Conseil d’administration doivent pas tolérer des actes Nous avons utilisé les outils a créé le Comité d’éthique, de formation de e-learning mis contraires à l’éthique. Ils sont composé de managers d’ailleurs encouragés à à disposition par le Groupe. seniors. Ce comité a pour signaler les manquements En avril 2009, le module online mission de mettre en place et à cette règle via un numéro « Éthique et valeurs : la prise de superviser le Programme de téléphone gratuit. de décision éthique » a connu éthique conforme à la Charte un taux de participation de 74 %. d’éthique du Groupe. En tant En 2010, nous présentons que directeur juridique, je suis l’éthique dans le module membre de ce comité avec le d’intégration des nouveaux DRH et le directeur de l’audit collaborateurs. Nous lançons interne. Pour en savoir plus : w www.suez-environnement.fr > Profil> Éthique Quel est le rôle du Comité d’éthique et développement durable ? Suez Environnement est l’un des rares groupes cotés qui, en plus des organes de gouvernance classiques – Comité d’audit, Comité des nominations et des rémunérations, Comité stratégique –, s’est doté, depuis juillet dernier d’un Comité d’éthique et développement durable. Il est actuellement présidé par Guillaume Pépy, président de la SNCF et administrateur indépendant de Suez Environnement. Ce Comité a pour rôle d’impulser des actions sur ces deux thèmes, de donner des orientations, éventuellement de traiter des questions d’éthique. Il s’est déjà réuni à plusieurs reprises et a, en particulier, regardé attentivement les principales orientations de la Charte d’éthique. ENJEUX_ N°4 - février 2010 16 _Talents SUEZ Environnement magazine N°4 - Février 2010 continentS_ 17 Moyen-Orient « Vous êtes l’avenir de cette entreprise ! » C’est sans doute à cause de cette petite phrase qu’Edmund De Veaux est revenu en 2007 chez United Water, après une première expérience de 1995 à 2001. Une phrase prononcée en 1995 par Joseph Simunovich, l’actuel vice-président du Conseil. Preuve que le talent de celui qui allait devenir en 2008 vice-président en charge des relations publiques avait été remarqué. Il faut dire que le parcours d’Edmund De Veaux a quelque chose d’exemplaire. Il a d’abord travaillé pour le gouvernement de l’état du New Jersey. Puis, durant sept ans, en tant que collaborateur de United Water, il a fait le lien entre le gouvernement local et l’entreprise. Si, après une parenthèse de quelques années, il est revenu en 2007, c’est « parce que United Water est une entreprise progressiste. Aujourd’hui, je joue un rôle de lobbyiste auprès des parties prenantes de l’entreprise, tant aux niveaux local que fédéral sur des sujets de réglementation et de législation. Par exemple, si une des parties prenantes ou un officiel du gouvernement ne comprend pas un de nos nouveaux projets, je les rencontre pour leur expliquer notre stratégie dans le détail. La politique publique de United Water permet ainsi de créer une situation gagnant-gagnant avec les consommateurs ». Mais si Edmund De Veaux se sent attaché à United Water, c’est en particulier pour sa politique de développement durable, forte notamment sur le plan social. En 2009, l’équipe dirigeante s’est en effet engagée en signant une charte de la diversité. Le but est d’aider United Water à se positionner comme une entreprise de référence dans l’industrie de l’eau reconnue pour son engagement en matière de diversité et d’intégration. Un point essentiel pour Edmund De Veaux, qui s'est personnellement investi dans diverses organisations qui défendent l’environnement ou encore l’égalité pour tous en matière d’éducation et de santé. « Un jour, ma fille a remarqué : "Dis donc papa, tu aides beaucoup de gens". C’est vrai, et il est important pour moi de partager mes convictions personnelles avec l’entreprise pour laquelle je travaille. » C’est pourquoi il aime partager son enthousiasme avec les enfants issus des minorités en leur répétant : « Il n’y a rien que vous ne puissiez faire. » — Au Moyen-Orient, le développement économique et la forte croissance démographique augmentent considérablement la demande en eau. Or la région manque d’eau douce : les ressources, inférieures à 2 000 m³ par habitant et par an, devraient tomber à moins de 500 m³ d’ici à 2050. Afin de faire face aux défis du développement durable, le Moyen-Orient se tourne aujourd’hui vers les ressources alternatives que sont le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées. SUEZ ENVIRONNEMENT, en tant qu’acteur majeur du secteur de l’eau, est un partenaire essentiel dans la région. En 2008, le chiffre d’affaires du Groupe au Moyen-Orient, notamment à travers ses filiales Safege, Degrémont et Trashco, était de 170 millions d’euros. Pour en savoir plus : w www.unitedwater.com Edmund De Veaux / Vice-président de United Water en charge des Relations Publiques, États-Unis © CORBIS © DR “Il est important pour moi de partager mes convictions personnelles avec l’entreprise pour laquelle je travaille” _continents Moyen-orient SUEZ Environnement magazine 85 % de m3 par an, c'est la capacité de production d'eau traitée par l'usine d'As Samra. continentS_ 19 1 980 mg/l C’est le taux de salinité de l’eau brute traitée par l’usine de Wadi Ma’in. L’eau distribuée à sa sortie affiche un taux de salinité de seulement 150 mg/l, très inférieur au seuil de 250 mg/l recommandé par l’OMS. de réduction d’émissions de méthane et de CO2 par rapport au lagunage grâce au système de désodorisation et de traitement de la pollution de l’air d’As Samra. 100 M Moyen-orient N°4 - Février 2010 325 km de pipelines et 55 puits de 600 mètres permettront d’acheminer l’eau de Disi, dans le désert, vers Amman d’ici à 2014. 01_De 1999 à 2008, la population d’Amman, la capitale jordanienne, est passée de 1,8 million à environ 2,5 millions d’habitants. 01 — La Jordanie est un cas typique du Moyen-Orient, en rassemblant l’ensemble des problématiques liées à l’eau. Située dans l’une des zones les plus arides de la planète avec ses 2,5 millions d’habitants, Amman, la capitale du royaume, est confrontée à une grave pénurie d’eau douce. L’eau en Jordanie est un enjeu primordial pour répondre à la croissance démographique, économique, mais aussi en termes géostratégiques pour l’équilibre et la paix dans la région. Acteur mondial dans les métiers de l’eau, SUEZ ENVIRONNEMENT est présent en Jordanie depuis 1999, notamment au travers d'un contrat de management pour la gestion de la distribution d’eau du Grand Amman. Le Groupe a également réalisé la station d’épuration d’As Samra et l’usine de dessalement de Wadi Ma’In. La Jordanie lance aujourd’hui de nouveaux projets, comme celui de Disi Amman, qui prévoit l’extraction de 100 millions de mètres cubes d’eau dans le désert, et le projet dit « de la Paix », qui devrait relier la mer Rouge à la mer Morte. 01 Amman la plus grande usine d’épuration au Moyen-orient Inaugurée en 2008, l’usine d’As Samra, d’une capacité de 267 000 m3 par jour, traite les eaux usées des 2,5 millions d’habitants du Grand Amman et affiche une autonomie énergétique de 95 % ! Le contrat de 105 millions d’euros sur 22 ans revient à la Samra Plant Company (SPC), créée par SUEZ ENVIRONNEMENT, Infilco Degrémont Inc. et the Morganti Group Inc. à l’horizon 2025, l’usine d'As Samra sera dotée d’une extension qui permettra de traiter les eaux usées de 3,3 millions d’habitants, soit une capacité de 420 000 m3 par jour. AMMAN c UP +12,2 % c’est la croissance estimée du marché de l’eau en Jordanie entre 2007 et 2016, correspondant à une augmentation annuelle de 104 à 330 millions d’euros, selon Global Water Intelligence. Down , © W.Lyons/Abacapress 02 02_L’usine d'As Samra est la première station d'épuration de la région à être quasiment autonome en énergie. © Yann Arthus-Bertrand/CORBIS jordanie / © DR 18 La pénurie d’eau s’aggrave d’année en année, passant de 224 m3 par personne et par an en 1990 à 145 m3 en 2009. Disi, un projet vital pour Amman — Lancé en 2008, un vaste projet de près d’un milliard de dollars (620 millions d’euros) consiste à extraire et à transporter 100 millions de mètres cubes d’eau depuis l’aquifère de Disi, situé en plein désert, jusqu’à Amman, à 325 km. SUEZ ENVIRONNEMENT et ses partenaires prévoient son achèvement en 2014. AMMAN un verre d’eau sur deux vient de l’usine de Wadi Ma’In En 2006, Degrémont a livré l’usine de dessalement de Wadi Ma’In d’une capacité de 128 000 m3 par jour. L’eau brute utilisée pour la production d’eau potable provient de trois sources principales, uniques ressources disponibles dans la région : Wadi Zarqa Ma’In, Zara Springs et Wadi Mujib. Leur taux de salinité atteint 1 980 mg/l. Grâce au procédé d’osmose inverse avec filtration membranaire qui retient plus de 99 % du sel, l’usine assure à Amman près de la moitié de sa production en eau potable. Mais l’une des problématiques du dessalement est son taux de rendement, assez faible. Or, dans la région, il est primordial d’optimiser des ressources rares. Ainsi Degrémont, sur cette usine, a réussi à augmenter le ratio pour arriver à 89 % de taux de conversion. Ce rendement extrêmement important augmente d’autant le volume d’eau distribué à la capitale jordanienne. MOT-CLÉ STRESS HYDRIQUE En dessous de 1 700 m3 par personne et par an, une région est considérée en situation de stress hydrique. Elle est en situation de pénurie d’eau lorsque ses ressources en eau tombent sous le seuil de 1 000 m3 par personne et par an. Selon le ministère de l’Eau et de l’Irrigation de Jordanie, en 2009 la ressource en eau du pays, est de 145 m3 par an et par personne. La problématique de l’eau est un enjeu majeur pour le pays qui met en place des solutions innovantes pour assurer, à 97 % de la population jordanienne, un accès direct à l’eau courante. 20 _continents Moyen-orient SUEZ Environnement magazine N°4 - Février 2010 Moyen-orient continentS_ 101 % JEDDAH EN CHIFFRES 5 513 km C’est la croissance estimée du secteur du dessalement entre 2005 et 2015, qui devrait passer d’une capacité de 30 millions à 62 millions de mètres cubes par jour. de canalisations d’eau potable et 1 400 km de réseaux d'assainissement 1 400 170 000 59 % employés locaux formés foyers connectés aux réseaux MOYEN-ORIENT / 01_Le Moyen-Orient concentre 5 % de la population mondiale, mais ne bénéficie que de 1 % des ressources en eau. Bahreïn Qatar Al Dur 1, la plus grande unité de dessalement par osmose inverse du Moyen-Orient — En août 2008, GDF SUEZ Energy International, associé à Degrémont, a remporté le contrat de construction, de propriété et d’exploitation de l’unité de production d’électricité et de dessalement d’eau de mer Al Dur 1, au royaume de Bahreïn. Dotée d’une capacité de 218 000 mètres cubes d’eau par jour, l’usine fournira de l’eau potable aux 273 000 habitants de la zone de Manama,la capitale du royaume. Cette nouvelle installation au gaz naturel produira en outre 1 234 MW d’électricité. Al Dur 1 devrait être achevée en 2011. Ce contrat représente un montant de 226 millions de dollars. c UP Il est prévu que Degrémont commence début 2010 l'exploitation de la station d'épuration de Doha West au Qatar pour une période de dix ans. Cette installation pourra traiter 135 000 m3 par jour. Elle est constituée d'un traitement biologique conventionnel suivi d'un traitement tertiaire permettant de garantir une très bonne qualité de l'eau traitée en alliant une filtration sur sable à un traitement d'ultrafiltration membranaire. L'eau traitée produite est ensuite utilisée par la municipalité pour l'irrigation des espaces verts ainsi que celle des zones agricoles. Réutiliser les eaux usées de Lusail, la ville nouvelle Degrémont va traiter et recycler les eaux usées de la ville nouvelle de Lusail. Ce vaste projet immobilier résidentiel et commercial de 35 km2 est situé en front de mer. Degrémont a conçu, construit et exploitera pendant dix ans la station d’épuration pour un contrat de 188 millions de dollars. équipée du premier réacteur biologique membranaire dans le Golfe, l’usine traitera 60 000 m3 d’eaux usées par jour, pour une population d'environ 200 000 habitants. Les eaux recyclées permettront notamment la végétalisation de parcelles désertiques. Par ailleurs, ce contrat comporte l'installation d'un réseau de collecte de plus de 10 km afin d'acheminer les eaux usées de la ville nouvelle vers la station d'épuration. 02 / MOYEN-ORIENT 02_Les stations compactes de traitement de l’eau du Grand Bagdad, en Irak, fournissent l’équivalent journalier de la consommation de 400 000 habitants. IRAK 19 stations compactes d’eau potable installées PAR DEGRéMONT à bagdad En 2009, Degrémont Technologies a fourni 19 stations de traitement d’eau potable pour le Grand Bagdad, dans le cadre d'un contrat d’un montant de 20 millions d’euros. Ces UCD® (Unités Compactes Degrémont) de 200 m3 par heure présentent une capacité de production totale de 91 200 m3 par jour, soit l’équivalent de la consommation de 400 000 habitants. En parallèle, Degrémont a signé en décembre 2008 un contrat de 150 millions d’euros pour la conception, l’achat des équipements et la formation des équipes d'exploitation de l’usine de Al Rusafa, qui devrait fournir chaque jour 910 000 m³ d’eau potable. © DR © DR © dr de la capacité nouvellement installée sera de l’osmose inverse. 01 21 arabie saoudite JEDDAH modernise sa gestion de l’eau — à Jeddah, sur les bords de la mer Rouge, 98 % de l’eau consommée provient d’usines de dessalement d'eau de mer. Il faut donc préserver la ressource et éviter les gaspillages pour assurer un approvisionnement en eau satisfaisant pour les 3,5 millions d’habitants. C’est dans ce contexte que SUEZ ENVIRONNEMENT et ACWA Power Development, son partenaire local, ont signé en mai 2008 un contrat de management des services d’eau et d’assainissement de la ville. Ce contrat, premier du genre au Moyen-Orient, s’élève à 61 millions de dollars (38 millions d’euros) sur sept ans. Après un an, les résultats sont déjà là : deux fois plus de fuites réparées, un nouveau centre d’appel et 98 % de clients satisfaits après le pic d’activité du ramadan 2009. Un beau succès quand on sait que Jeddah est la porte d’entrée de La Mecque qui attire chaque année plus de 3 millions de pèlerins ! arabie saoudite Premier ramadan sans pénurie d'eau ! Jeddah consomme traditionnellement plus d’eau lors du ramadan. Jusqu’à présent, il était nécessaire de passer commande dans un centre de distribution pour être livré à domicile par camion-citerne. Pendant le mois de jeûne, l’attente pouvait durer toute la nuit. Dorénavant, les commandes (+ 312 % par rapport à 2008) peuvent être passées auprès d'un centre d'appels qui fonctionne 24h/24 et 7j/7. Le paiement peut être différé, les fuites sont réparées plus vite et les tournées de camion-citerne sont optimisées pour réduire le délai d’attente (environ 3 heures). La prise en charge des demandes à distance a entraîné une baisse de la fréquentation des agences de 80 %. Cette modernisation de la gestion permet aux habitants d'envisager le ramadan avec plus de sérénité ! 22 _continents Moyen-orient SUEZ Environnement magazine Moyen-orient N°4 - Février 2010 15 ans 14 000 MW C’est la capacité de production d’électricité de GDF SUEZ dans la région. 400 000 m par jour, c’est le volume d’eau recyclée et réutilisée géré par GDF SUEZ dans la région. prospection de GNL — GDF SUEZ vient d’acquérir une participation de 60 % sur le Bloc 4, une zone offshore de 3 132 km2 au large du Qatar. Cette acquisition s’inscrit dans la stratégie de croissance des réserves du Groupe. Premier pays exportateur de GNL au monde, le Qatar dispose d’importantes réserves d’hydrocarbures. 2,5 M 01_Al Ezzel au Bahreïn assure une production électrique de 966 MW. © dr © dr de m³ par jour : c’est la capacité de dessalement de GDF SUEZ dans la région. 01 02 GDF SUEZ au Moyen-Orient / Dirk Beeuwsaert / Directeur Général Adjoint de GDF SUEZ en charge de la branche Energie Europe & International © s. DE BOURGIES/Abacapress « Comme les hommes, l’industrie a besoin d’eau pour vivre et d’énergie pour fonctionner. Cette complémentarité des métiers de l’énergie et de l’environnement est particulièrement marquée dans les pays du Moyen-Orient, où la construction d’une centrale de production d’électricité est très souvent couplée à une usine de dessalement d’eau de mer. C’est là aussi que se trouve la valeur ajoutée de notre Groupe : être capable de faire d’une pierre deux coups ! » Arabie Saoudite électricité/ dessalement : lancement du plus grand projet combiné GDF SUEZ a lancé l’exploitation commerciale des premières unités de production d’électricité et de dessalement d’eau de l’IWPP (Independent Water and Power Project) de Marafiq. L’installation offrira une capacité de production d’électricité de 2 750 MW et permettra le dessalement de 800 000 m³ d’eau de mer par jour, devenant ainsi la plus grande unité de ce type au monde. Le rendement exceptionnellement élevé de la production d’eau permettra de couvrir les besoins quotidiens de 5,5 millions de personnes ; tandis que la capacité électrique de la centrale représente environ 10 % de la puissance installée actuelle du pays, laquelle s’élève à 29 000 MW. Cette puissance devrait d’ailleurs être portée à 60 000 MW à l’horizon 2020 pour permettre de répondre à la croissance rapide de la demande en énergie du Royaume. Le projet Marafiq, dont l’investissement total est de 3,4 milliards de dollars, sera entièrement opérationnel courant 2010. 23 Qatar C’est la présence de GDF SUEZ dans la région du Golfe. 3 continentS_ 02_La centrale électrique de Sohar, Oman, permet la production de 586 MW. Elle est couplée à une unité de dessalement d’eau de mer de 6 250 m3/h. GDF Suez au moyen-orient jordanie Services à l'énergie : une étude de site pour la construction de la première centrale nucléaire de Jordanie La Commission jordanienne de l'énergie atomique a attribué à Tractebel Engineering, filiale de GDF SUEZ, un contrat de $12 millions pour procéder à une étude de site de 24 mois. Cette étude devrait couvrir de nombreux aspects comme la santé publique et la sécurité, la stabilité géologique ou encore l'impact environnemental. c Une présence forte et diversifiée UP GDF SUEZ a récupéré sa première cargaison de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de l’usine de liquéfaction Yémen LNG, située à Balhaf, sur la côte est du Yémen. Cette livraison fait suite à l’accord entre GDF SUEZ et Yémen LNG pour l’achat, pendant 20 ans, de 2,55 millions de tonnes de GNL par an. Grâce à sa position géographique à l’Est du Canal de Suez, cette nouvelle source de GNL permettra à GDF SUEZ de desservir les marchés américains, européens et la région Asie-Pacifique. Bagdad IRAK Amman Ras Laffan JORDANIE QATAR Marafiq Golfe Persique Abou Dhabi Al Hidd / Al Ezzel Al Dur Jumeirah Shuweihat II Lusail ARABIE SAOUDITE Jeddah E.A.U Sohar Doha Barka II Al Taweelah A1 Al Manah OMAN Mer Rouge Al Rusail YEMEN Balhaf Eau potable et / ou assainissement Gestion des déchets Usine de réutilisation des eaux usées Centrale électrique et usines de dessalement en construction Exploration & Production de gaz naturel Gaz naturel liquéfié Centrale électrique et usines de dessalement en exploitation Centrale électrique en exploitation Monde _continents MONDE SUEZ Environnement magazine MONDE N°4 - Février 2010 Chine Première usine de traitement des boues dans la province du Jiangsu c UP L’énergie nécessaire à la production et à la livraison de l’eau potable de la nouvelle usine de dessalement de Melbourne en Australie, sera à 100 % renouvelable. Elle proviendra notamment d’un nouveau parc éolien situé dans l’état de Victoria. continentS_ 25 SUEZ ENVIRONNEMENT décroche un contrat pour la conception, la construction et l’exploitation de l’usine de traitement de boues du China-Singapore Suzhou Industrial Park. La partie construction sera prise en charge par Degrémont et générera un chiffre d'affaires d'environ 11 millions d'euros. Grâce à la technologie Innodry 2 de Degrémont, l’usine sera en mesure de traiter 300 tonnes de boues par jour d’ici à la fin 2010. L’exploitation de l’usine génèrera un chiffre d’affaires de 280 millions d’euros sur une durée de 30 ans et sera confiée à SIP Sino French Environmental Technology Co. Ltd., une entreprise partiellement détenue par SUEZ ENVIRONNEMENT. © DR 24 ACTUALITÉS / CHINE Australie états-Unis Le plus important PPP Du monde pour UNE usine de La Californie au top du recyclage des eaux usées dessalement Degrémont a remporté la construction et l'exploitation de la plus importante usine de dessalement d'Australie pour un chiffre d'affaires global de 1,2 milliard d'euros. Ce projet d'usine de dessalement d'eau de mer mené par l'état de Victoria, permettra de répondre à environ un tiers des besoins en eau de l'agglomération de Melbourne dès la fin de l'année 2011. Ce contrat est le plus important projet de partenariat public-privé au monde dans le secteur du dessalement. Il prévoit le financement, la conception, la construction de l'usine d'une capacité de 450 000 m3 d'eau potable par jour et du réseau d'acheminement de l'eau de 85 km, puis l'exploitation de l'usine jusqu'en 2039. Le contrat a été remporté par le consortium AquaSure composé de SUEZ ENVIRONNEMENT/Degrémont, de Thiess et de Macquarie Group, pour un chiffre d'affaires total de 1,2 milliard d'euros sur 30 ans. Pour en savoir plus : w www.degremont.com © dr United Water, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, renouvelle un contrat d’exploitation et de maintenance avec West Basin Municipal Water District. Ce contrat de cinq ans reconductible constitue le plus important programme de recyclage d’eaux usées aux états-Unis. Il doit répondre aux problèmes de sécheresse que connaît la Californie du Sud et limiter les transferts d’eaux, jugés peu fiables. L’usine de recyclage des eaux usées du West Basin s’inscrit dans cette stratégie en produisant quotidiennement 189 millions de litres d’eau. Avec cinq qualités différentes d’eau recyclée, l’usine répond à des besoins liés à des activités commerciales, industrielles et d’irrigation. Le China-Singapore Suzhou Industrial Park s’étend sur 288 km² et accueille environ 610 000 habitants, ainsi que de nombreuses entreprises industrielles. c UP SITA Environmental Solutions (Australie) a été élue meilleure entreprise de gestion des déchets en 2009 par le Frost & Sullivan Asia Pacific Industrial Technologies Award. Son engagement à réduire les déchets et les gaz à effets de serre a été salué. Contrat d'un milliard d'euros à Macao — Macao Water, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, renouvelle son contrat de concession pour la fourniture de services d’eau dans la région administrative spéciale de Macao. Prolongé pour 20 ans, ce contrat permettra à Macao Water de continuer à approvisionner en eau chaque année plus de 540 000 résidents locaux et 27 millions de touristes. Macao Water est détenue à 85 % par Sino-French Holdings, une coentreprise établie entre SUEZ ENVIRONNEMENT et le groupe NWS Holdings de Hong Kong. Down , 66 % de l’eau de la zone côtière de Los Angeles provient d’importations, les autorités souhaitent réduire ce chiffre à 33 % d’ici à 2020, notamment grâce au recyclage. PANAMA Une nouvelle station d’épuration Le groupement Degrémont-Odebrecht a signé avec la Ville de Panama un contrat de conception, de construction et d’exploitation d’une station d’épuration des eaux résiduaires urbaines d'un million équivalent habitants pour assainir la baie de Panama grâce au traitement des effluents avant leur rejet. D’une durée trois ans pour la construction et de quatre ans pour l'exploitation, ce contrat représente un montant de 162 millions d’euros. 26 _continents MONDE espagne Enquête sur les déchets en Europe 56,5 % UP des déchets d'emballages sont recyclés dans l'Union européenne. En moyenne, les déchets d'emballages représentent 5 % de la génération totale de déchets. Entre 35 et 180 euros par habitant et par an, c’est l’écart du coût de traitement des déchets en Europe. 522 kg de déchets municipaux sont produits en moyenne, chaque année, par un citoyen européen. En République tchèque, ce chiffre est de 300 kg et, au Danemark, de 800 kg. Comment calculer au plus près la performance environnementale afin d’orienter au mieux les choix d’investissements ? C’est la question que se posent de plus en plus les maires et les élus lorsqu’il s’agit, par exemple, de mettre en place et d’évaluer un “Plan Climat” pour leurs communes. Avec CityBiose®, Safege, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT, leur fournit l’outil dont ils ont besoin. « Ou plus exactement une prestation de service complète », précise Catherine Chevauché, la responsable du projet pour Safege. En fait, il s’agit de calculer cette performance à partir d’indicateurs concernant trois grands domaines : le climat, la préservation des écosystèmes et le service public. Les indicateurs couvrent les prestations des collectivités que constituent l’eau potable, l’assainissement, la propreté, l’éclairage public, les transports publics et la consommation d’énergie dans les bâtiments. Pour le climat, trois paramètres ont été définis : l’impact sur l’effet de serre, l’efficacité énergétique et la part d’utilisation des énergies renouvelables. Pour la protection des écosystèmes, CityBiose® intègre la consommation et la valorisation des ressources, les consommations évitées, la pression physique et chimique sur l’environnement. Enfin, pour le service public, l’accessibilité, la conformité aux règlements, le coût et la SUEZ ENVIRONNEMENT RENFORCE SES POSITIONS eN ESPAGNE c SUEZ ENVIRONNEMENT réalise trois chantiers de dépollution pour un montant de 100 millions d'euros. Au Royaume-Uni, une friche industrielle de Chesterfield va être réhabilitée. En France, le Parc naturel de la Crau, en Provence, et le plateau des Capucins, à Brest, seront dépollués. innovations_ N°4 - Février 2010 SUEZ Environnement magazine — SUEZ ENVIRONNEMENT, grâce à un accord préliminaire avec CRITERIA CAIXACORP, va prendre le contrôle des activités Eau et Environnement d’Agbar (Aguas de Barcelona), premier opérateur du cycle complet de l'eau en Espagne. Cette transaction s’est faite avec le soutien total du management d’Agbar. ACTUALITÉS / satisfaction des usagers sont pris en compte. Toutes les informations recueillies – dans les rapports des délégataires, auprès des services techniques des collectivités – sont entrées dans un logiciel afin de calculer la performance environnementale. Cet outil permet, en outre, de varier les données et de simuler des changements. Par exemple, quelle sera la performance environnementale si l’on construit un tramway ou si l’on remplace le fuel des bus par du gaz naturel ? CityBiose® a été développé voici un an et demi et il est actuellement expérimenté sur le Grand Dijon. « Cette prestation s’inscrit dans les objectifs du Grenelle de l’Environnement, poursuit Catherine Chevauché, et dans ceux de la Charte environnementale de l’Association des Maires de France. » Pour en savoir plus : w www.safege.fr “CityBiose® aide à la décision pour les missions de service public à l’échelle locale” CityBiose® Lyonnaise des Eaux propose de nouveaux services aux particuliers comme aux professionnels de l'habitat et offre des solutions plus économiques et écologiques. Safege a été retenue, par la Commission européenne pour le contrat cadre européen 2009-2013, en tant que chef de file pour les lots Transport & Infrastructures et Environnement, et en association avec le consortium Transtec pour les lots Développement Rural et Bonne Gouvernance. Ces quatre contrats généreront un chiffre d’affaires global estimé à 40 millions d'euros de prestations de services, représentant plus de 400 missions dans plus de 100 pays. © dr La Commission européenne sélectionne Safege FRANCE Avec Dolce Ô, Lyonnaise des Eaux lance une nouvelle gamme de services à l’habitat Objectif : rendre l’habitat confortable, plus économique et écologique et répondre à la demande des consommateurs qui veulent plus de services personnalisés, une meilleure maîtrise de leur consommation et des solutions respectueuses de l’environnement. Lyonnaise des Eaux propose également des nouveaux services aux professionnels de l’habitat et aux gestionnaires de parcs immobiliers avec la gamme Lyonnaise des Eaux PRO : outils d’alerte et d’analyse, gestion multicompteur, répartition précise des charges, etc. On y trouve également l’alerte fuite, ainsi qu’une série de services additionnels, tels que la décarbonatation, la gestion multifluide ou la récupération de l'eau de pluie. Mesurer la performance environnementale des services publics rse SUEZ ENVIRONNEMENT socialement responsable SUEZ ENVIRONNEMENT rejoint les indices Dow Jones Sustainability World Index et Dow Jones STOXX Sustainability Index, la référence mondiale des investisseurs socialement responsables. Depuis 1999, ces indices évaluent les performances en matière de développement durable des 2 500 premières entreprises mondiales. Seules les 250 les plus performantes deviennent membres de l’indice. Pour SUEZ ENVIRONNEMENT, l’entrée dans ce premier indice extra-financier souligne l’engagement du Groupe en matière de gouvernance et de développement durable. © Jean-Pierre Lescourret/Corbis Union européenne 27 28 _le témoin SUEZ Environnementmagazine LA GESTION DES DÉCHETS AMéLIORER LES PERFORMANCES 01 02 Faut-il encore sensibiliser le public à l’importance du tri sélectif ? Comment la collecte et le recyclage des déchets sont-ils organisés dans la région de Rambouillet ? Le SICTOM1 que je préside agit sur un secteur de 41 communes : 40 dans les Yvelines et une en Eure-et-Loir. Les 90 000 habitants de la région produisent environ 50 000 tonnes de déchets par an. Ils bénéficient d’une collecte à leurs portes des ordures ménagères, des emballages, des journaux et des magazines, ainsi que du verre. Dans deux communes, une collecte en porte-à-porte des végétaux a lieu d’avril à octobre. À cela s’ajoutent plusieurs déchetteries et des points d’apport volontaire installés à la demande des municipalités et selon leurs besoins. Enfin, un service se déplace sur un simple coup de fil pour débarrasser les encombrants et l’électroménager. Quant au traitement et à la valorisation des déchets, ils sont confiés au Sitreva2, qui regroupe quatre syndicats, dont le nôtre. Le verre est expédié aux usines de Saint-Gobain. L’incinération des ordures ménagères produit de l’énergie revendue à EDF et les végétaux servent à faire du compost. Oui, mais pas trop, pour éviter de lasser ! Communiquer afin d’inciter l’usager à adopter des gestes citoyens, c’est inscrit dans nos gènes. Outre l’affichage sur les camions et les conteneurs, nous informons via les journaux municipaux et notre site www.sictomregionrambouillet.com. Nous avons aussi quatre « ambassadeurs du tri », qui font des animations dans les écoles, les centres de loisirs et les galeries marchandes. Lors de campagnes spécifiques, ils jouent les professeurs auprès des personnes qui trient mal leurs déchets. En 2003, le SICTOM enregistrait 1 000 réclamations par mois. Ce chiffre est tombé à 250 en 2008. C’est encourageant. Reste à poursuivre nos efforts au niveau de l’habitat collectif, où l’on rencontre encore des réticences. En plaçant les conteneurs à l’extérieur des immeubles, à la vue de tout le monde, les comportements changent. Il suffit d’étendre ce système qui marche. Est-il possible de mettre en place une politique encore plus incitative ? Aux entreprises privées qui jouent déjà bien le jeu, nous proposons un service payant de collecte sur place en complément de la taxe sur les ordures ménagères. Par ailleurs, nous amenons les habitants à réduire le volume de leurs déchets, en particulier des déchets bio-dégradables, comme les végétaux. C’est pourquoi nous avons déjà w © dr Communiquer auprès du public, réduire le volume des déchets et les recycler au maximum : tels sont les trois axes prioritaires que dégage Benoît Petitprez. © T.Duvivier/Trilogi’c PRÉSIDENT DU SICTOM DE LA RÉGION DE RAMBOUILLET © dr BENOÎT PETITPREZ / 01_Dans la région de Rambouillet, 50 000 tonnes de déchets sont produites par an. 02_Bac de recyclage pour emballages, journaux, cartons, bouteilles, etc. w _le témoin distribué 5 400 composteurs depuis 2003. Enfin, à moyen terme, le Grenelle de l’Environnement a prévu une redevance incitative qui remplacera la taxe sur les ordures ménagères, mais les modalités restent à définir. Il s’agira notamment de mettre en place un système efficace de recouvrement des factures. Comment la gestion des déchets doit-elle évoluer aux niveaux national et international ? 01_Pour sensibiliser les citoyens, petits et grands, des animations sont organisées par le SICTOM sur les tris des déchets. 31 Quel rôle des entreprises comme Suez Environnement peuvent-elles jouer ? Un rôle de communication auprès des usagers, de conseil auprès des collectivités, et d’innovation. Vu qu’elles disposent de chercheurs et d’experts de qualité, elles sont en mesure de proposer des solutions permettant aux communes d’améliorer leurs résultats sur le plan économique et environnemental. À 55 ans, je suis optimiste car la prise de conscience et la recherche ne cessent de progresser. 1 Syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères. Syndicat intercommunal de traitement et de valorisation des déchets. 2 © dr 01 02 talents_ N°4 - février 2010 afin de favoriser le recyclage. Les pays pauvres ont hélas ! d’autres priorités. Pas question de retomber dans les erreurs du passé et d’imposer des modèles qu’ils ne pourraient pas suivre. Je pense que chaque pays doit trouver des solutions adaptées à ses problématiques. © Paul Souders/Corbis Dans des pays très organisés comme la France ou très disciplinés comme l’Allemagne, il faut agir pour réduire les déchets, les recycler au maximum et enrayer les nuisances. Dans notre région, nous nous sommes donc inscrits dans un schéma à long terme d’amélioration des outils SUEZ Environnementmagazine © dr 02_De telles campagnes portent déjà leurs fruits puisque les réclamations pour mauvais tri ont été divisées par quatre en cinq ans. propos de Thomas Forgacs / directeur général de SITA El Beida et SITA Maroc « L’entreprise est présente au Maroc à travers deux structures : SITA El Beida, qui assure la gestion déléguée des déchets pour les collectivités, et SITA Maroc qui s’adresse aux industriels. De plus en plus, nous proposons à ces derniers de récupérer leurs déchets non dangereux (cartons, plastiques ou ferrailles) en vue de les trier et de les expédier vers des filières de valorisation. Certains s’appuient aussi sur SITA pour définir leur politique environnementale, par exemple afin d’obtenir une certification qui les aidera à exporter leurs produits. Pour les marchés municipaux, les standards sont encore loin de ceux des Européens : le tri sélectif n’a pas été mis en place. Cependant, nous nous démarquons de la concurrence par l’innovation et la réactivité. à Oujda, par exemple, nous avons mis en place des balayeuses adaptées au nettoyage des places publiques. à Rabat, notre valeur ajoutée réside dans la valorisation des gravats et des déchets verts. à Casablanca, notre capacité d’adaptation nous permet de gérer différents types d’espaces urbains : médina, quartiers de haut standing, littoral touristique… C’est ainsi que SITA El Beida a doublé son chiffre d’affaires en deux ans ! » Stefan Zahn / superviseur au département Bâtiment, SITA Suède “Nos équipes sont sur les chantiers au quotidien pour récolter et sélectionner les déchets” Aider les acteurs du bâtiment à gérer leurs déchets sur les chantiers de construction afin de bien les trier et les préparer pour le recyclage, c’est la mission principale du Département bâtiment de SITA en Suède. « Nos équipes sont sur les chantiers au quotidien pour récolter et sélectionner les déchets, explique Stefan Zahn, un des superviseurs de ce département. Et nous fournissons à nos clients toutes les données de tri sous forme de rapports statistiques hebdomadaires. » Stefan Zahn est arrivé chez SITA en 2004, en tant que consultant en déchets industriels ; avant cela, il a débuté sa carrière comme agent de collecte. Devenu superviseur en 2006, il sait maintenant que les entreprises de BTP peuvent facilement oublier leurs déchets sur le terrain, et que sa fonction est donc essentielle. « C’est tout de même plus évident aujourd’hui, avec la nouvelle génération qui a entendu parler des problèmes environnementaux et qui se sent plus concernée que ses aînés, avoue-t-il. Désormais, dans chaque entreprise de bâtiment, il y a une personne en charge du développement durable. » Pourtant, sur le terrain, la réalité est parfois tout autre. Il se souvient ainsi d’un contrat gagné après qu’un concurrent ait échoué à remplir ses missions sur un chantier. « Les sous-traitants, particulièrement hostiles, estimaient que le tri prenait bien trop de temps. Mais nous avons tenu bon et, finalement, 95 % des déchets de ce chantier ont été triés. Quant au plus hostile des sous-traitants, c’est en fin de compte celui qui s’est le plus investi dans le tri. » Le défi de Stefan Zahn est donc sans cesse renouvelé : sensibiliser et éduquer les entreprises de BTP sur l’importance du tri et du recyclage. « Il est fondamental de parler la même langue qu’eux, d’utiliser leur vocabulaire pour leur montrer qu’on les comprend et qu’on est proches d’eux, ajoute-t-il. Il faut également être flexibles pour avoir de bonnes relations et, bien sûr, gagner de futurs contrats ! » De nouveaux chantiers, il y en a régulièrement, et son équipe se doit de nouer des relations sur le long terme avec les acteurs du secteur. « Grâce à cette collaboration, les constructeurs peuvent se concentrer sur leur cœur de métier sans penser aux déchets qu’ils génèrent. C’est là notre valeur ajoutée. » Pour en savoir plus : w www.sita.se © DR 30 32 _dossier SUEZ Environnementmagazine dossier_ N°4 - février 2010 33 COLLECTER, TRIER, VALORISER, éLIMINER : les nouveaux enjeux de la gestion des © Pierre-emmanuel rastoin Réglementations, recyclage, valorisation et développement durable : le secteur des déchets est en pleine mutation. déchets 34 _dossier dossier_ SUEZ Environnementmagazine 35 des marchés de plus en plus complexes et prometteurs Organisé en marchés où cohabitent de nombreuses filières, tourné vers la gestion des ressources rares, encadré par des réglementations en constante évolution : le secteur des déchets est en pleine mutation. Pour y faire face, les opérateurs travaillent à réduire la part non valorisable des déchets, dans le respect de l’environnement et à un coût maîtrisé. Une dimension industrielle renforcée Nouvelles exigences réglementaires, importance des volumes de déchets, augmentation du prix des matières premières... Les conditions semblent actuellement réunies pour privilégier les procédés de traitement les plus élaborés et renforcer la dimension industrielle du métier. Déjà, les unités de déconstruction des véhicules en fin de vie, avec leur succession de robots automatisés, offrent le même type de spectacle qu’une chaîne de montage. Pour construire et exploiter les futures installations, il faudra pouvoir mobiliser des investissements importants et des compétences techniques adaptées. Dans ce nouveau contexte, les opérateurs devront non seulement maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, mais aussi être capables d’innover en permanence pour rester présents sur ce marché de plus en plus exigeant. 01 © HARRY GRUYAERT/magnum Il appartient aux États membres de déterminer les moyens adaptés pour appliquer cette politique européenne. Plusieurs types d’instruments sont à leur disposition : instauration de dispositifs financiers incitant à la valorisation, taxation des tonnages éliminés, détermination de standards contraignants, comme l’obligation du tri préalable, etc. 02 03 18,5 millions de tonnes C’est le nombre de déchets traités par SUEZ ENVIRONNEMENT dans le monde, dont 12,5 millions de tonnes sont valorisées. S’adapter aux particularités locales à l’instar de la plupart des pays occidentaux, les pays émergents (Europe centrale et de l’Est, Afrique du Nord, Moyen-Orient, Chine) met01-02_Chaque français produit en moyenne 354 kg/an d’ordures ménagères. Ce chiffre est de 450 kg/an aux états-Unis et de 270 kg/an au Japon. 03_Dans l’Union européenne, 22 % des déchets municipaux sont recyclés, 20 % sont incinérés et 17 % sont compostés. La mise en décharge concerne encore 42 % des déchets municipaux. © mark power/magnum Les ambitions européennes Le cadre réglementaire est un autre élément déterminant de la nature des activités de traitement des déchets et donc des services proposés par les opérateurs. à ce titre, l’Union européenne a joué un rôle précurseur en établissant, dès 1975, un cadre de gestion coordonnée des déchets dans les états membres. Une nouvelle directive a été adoptée en 2008 afin de stimuler l’effort de valorisation. Elle confirme ainsi une hiérarchie des modes de gestion des déchets en recommandant, par ordre de priorité : la prévention, la réutilisation, le recyclage, la valorisation biologique ou énergétique et l’élimination. Elle fixe également des objectifs chiffrés concernant notamment le réemploi et le recyclage des déchets des ménages. Fabrice Rossignol, Directeur Général Adjoint Zone Europe Centrale, Méditerranée, Moyen-Orient © mark power/magnum Dans les pays développés, la prise en charge des déchets a suivi une progression en trois temps. Pendant des centaines d’années, la relative simplicité des activités humaines s’est traduite par des rebuts essentiellement organiques. Par conséquent, les autorités locales se contentaient généralement de les éloigner des lieux d’habitation, dans une logique de salubrité publique. à partir de la seconde moitié du xxe siècle, la préoccupation grandissante pour la préservation de l’environnement a donné lieu à de nouvelles pratiques visant à minimiser les impacts de l’élimination des déchets sur les zones d’habitation. La plupart des pays développés sont désormais entrés dans une troisième ère, dans laquelle l’enjeu est de contribuer à la gestion de ressources devenues rares. L’Europe centrale, un marché stratégique 5,75 millions de teq co2* C’est le volume d’émissions de gaz à effet de serre évitées grâce à l’action de SUEZ ENVIRONNEMENT. * tonnes équivalent CO2 tent en place, petit à petit, en fonction de leur croissance, un marché organisé de la propreté, instaurant une politique volontariste, une réglementation environnementale et une stabilité contractuelle. L’une des conséquences est généralement la mise en place d’une autorité compétente pour le traitement des déchets. Celle-ci peut choisir de déléguer tout ou partie de sa responsabilité à un opérateur privé comme SITA. Les entreprises qui sont responsables des déchets issus de leurs activités ont également cette possibilité. Dans chaque pays, les opérateurs doivent tenir compte des particularités géographiques et culturelles. Les Pays-Bas, par exemple, où le sol se situe fréquemment au-dessous du niveau de la mer, ont choisi de privilégier l’incinération plutôt que l’enfouissement. SITA s’adapte à ces spécificités en confiant le pilotage et la réalisation des projets à des équipes recrutées sur place sous la forme d’une organisation s’apparentant à une confédération d’entreprises locales. « Dans les pays d’Europe centrale, la réglementation évolue notamment sous l’impulsion du droit communautaire. Cette tendance contribue à la sophistication des filières et permet à SITA de faire valoir son expérience et sa maîtrise technologique auprès des donneurs d’ordres, communes ou clients industriels. Par ailleurs, le nombre de sociétés sur le marché devrait progressivement diminuer au profit d’une concentration de l’offre et d’entreprises de plus grande taille. C’est sur ces bases que nous avons développé notre présence en Pologne, République tchèque et Slovaquie, avec un doublement du chiffre d’affaires global au cours des cinq dernières années. L’objectif est de maintenir cette dynamique en investissant dans de nouveaux outils de traitement ou de valorisation. Les pays voisins, comme la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie et la Croatie, offrent également des perspectives prometteuses ! » 36 _dossier SUEZ Environnementmagazine dossier_ N°4 - février 2010 Christophe Cros Directeur Général adjoint de SUEZ ENVIRONNEMENT en charge des activités déchets Europe Comment SITA est-il devenu un leader européen de la gestion globale des déchets ? C. C. : SITA a fêté son 90e anniversaire en 2009. C’est l’occasion de revenir sur son parcours. SITA a d’abord été une entreprise parisienne, dont le premier fait d’armes a consisté à substituer les automobiles aux charrettes à cheval pour l’enlèvement des déchets municipaux. Cette activité de collecte a constitué l’essentiel de son métier jusque dans les années 1970. Le tournant a eu lieu un peu plus tard, avec l’avènement de la problématique de l’élimination des déchets. SITA a alors initié son développement géographique tout en devenant propriétaire et gestionnaire d’unités de traitement. Aujourd’hui, SITA cherche à tirer le maximum du déchet sous forme de matière première secondaire ou d’énergie. Loin de nous prendre au dépourvu, cette évolution de statut nous a donné l’opportunité de développer des compétences et des outils nouveaux. C’est une composante importante de notre développement depuis le début des années 2000 et une présence croissante à l’international. Autre signe des temps : la collecte des déchets municipaux, même si elle reste une activité importante, ne compte plus désormais que pour 10 % du total des prestations que nous réalisons... La part des déchets valorisés ne cesse de progresser. Comment l’expliquez-vous ? C. C. : L’intérêt pour la valorisation des déchets n’est pas né d’hier. Dès le Moyen âge, les chiffonniers pratiquaient une forme de recyclage. Et les premières tentatives pour tirer parti des métaux ou du papier remontent au début du xixe siècle. Mais, effectivement, il y a aujourd’hui une tendance lourde qui pousse à augmenter la proportion de ce qui peut être valorisé. Je vois deux raisons à ce phénomène. D’une part, la montée en puissance de la conscience environnementale, avec en particulier l’inquiétude inspirée par le changement “il y a une tendance lourde qui pousse à augmenter la proportion de ce qui peut être valorisé” © pierre-emmanuel rastoin © mark power/magnum Christophe Cros, Directeur Général adjoint en charge des activités déchets europe, Explique les changements à l’Œuvre pour la valorisation et l’élimination des déchets ainsi que la stratégie déployée par l’entreprise pour tirer parti de cette nouvelle donne. climatique. D’autre part, la raréfaction des matières premières et son corollaire, l’élévation des prix, qui justifient d’exploiter tout le potentiel – notamment énergétique – contenu dans les déchets. Pour ne prendre qu’un exemple, le bois est de plus en plus souvent trié et valorisé : qu’il s’agisse de valorisation biologique, notamment pour créer des composts, ou de valorisation énergétique, lorsqu’il est souillé par des produits chimiques. Le concept « zéro déchet » vous semble-t-il envisageable ? C. C. : à ce jour, aucune filière ne permet de faire disparaître purement et simplement les déchets, ce qui signifie qu’il reste presque toujours un déchet résiduel à gérer en bout de chaîne. Quelques spécialistes, comme SITA, disposent des compétences pour remplir cette dernière fonction. Les conditions d’exercice sont très réglementées et, du moins en Europe, obéissent à trois grands principes : la proximité (les déchets doivent être éliminés là où ils sont produits), la concentration (plutôt que dispersion dans l’espace) et la maîtrise des risques dans la durée. Aujourd’hui, lorsqu’un centre d’enfouissement dont nous avions la responsabilité ferme ses portes, nous assurons son suivi environnemental pendant 30 ans. En France, plus de 25 % des déchets municipaux sont incinérés, alors que cette solution est de plus en plus contestée par le grand public... © FRANCK TOMPS UNE APPROCHE RESPONSABLE, UN EFFORT DE DéVELOPPEMENT PERMANENT 37 La valorisation des déchets est entraînée par une conscience environnementale et la raréfaction des matières premières. C. C : Les pays scandinaves, la Belgique, l’Allemagne ou les Pays-Bas – qui sont par ailleurs très en pointe sur le recyclage – considèrent que l’incinération est une des modalités de valorisation énergétique ; et, à ce titre, parfaitement acceptable. La dernière directive-cadre européenne ne dit d’ailleurs pas autre chose... En France, les réticences envers l’incinération tiennent principalement au fait que les autorités et les exploitants ont tardé à mettre leurs installations aux normes dans les années 1980. La situation est très différente aujourd’hui. Les équipements modernes sont beaucoup plus fiables, performants et propres. Tout le monde peut consulter sur Internet la nature et la quantité des émissions en temps réel. Fondamentalement, je crois nécessaire de maintenir une approche multifilière, car elle permet de raisonner en termes de bilan environnemental global. Prenez les plastiques, qui constituent une part croissante de nos déchets. Certains d’entre eux w 38 _dossier SUEZ Environnementmagazine dossier_ N°4 - février 2010 Gestion des déchets Pour en savoir plus : w www.sita.fr 98 hectares de friche industrielle passent au vert “une approche multifilière permet de raisonner en termes de bilan environnemental global” Pour en savoir plus : w www.suez-environnement.fr > Activités Depuis août 2009, Sainte-Rose est la première commune de Guadeloupe à disposer d’une installation de traitement des déchets. Avec une capacité de stockage de 150 000 tonnes par an dans 42 alvéoles étanches, cette installation reçoit les déchets ménagers et industriels banals du territoire Nord Basse-Terre et de l’ancienne décharge brute de Sainte-Rose, en cours de dépollution. Dès l’ouverture, l’exploitant, SITA Espérance, a mis en place une plateforme de tri afin de diriger les matériaux valorisables vers les filières de recyclage agréées. Ce dispositif sera bientôt secondé par une unité de traitement mécanobiologique qui permettra de valoriser les matières organiques. à la clé, une réduction de 40 % des déchets éliminés. © FRANCK TOMPS Pour en savoir plus : w www.sita.fr Trier mieux pour valoriser plus : deux problématiques essentielles dans la gestion des déchets. En attaquant la dépollution de l’ancien complexe industriel « The Avenue », à Chesterfield (Royaume-Uni), SITA Remediation et ses différents partenaires, réunis en joint-venture, viennent d’inaugurer un chantier exceptionnel. Il s’agit en effet d’un des plus grands projets publics de ce type en Europe. Et la problématique est complexe puisque « The Avenue », voué successivement à l’extraction de charbon puis à la chimie, renferme des hydrocarbures, des métaux lourds, des cyanures, etc. Un vrai défi qui a justifié le développement de techniques de dépollution adéquates. D’ici à 2014, les 98 hectares seront reconvertis et accueilleront alors de nouvelles activités. En Guadeloupe, SITA promeut la gestion intégrée des déchets © mark power/magnum C. C : La majorité des affaires dont il est question relèvent des mêmes circonstances : pour réduire ses coûts, un producteur confie ses déchets à un prestataire peu scrupuleux, qui, au lieu de les éliminer dans les règles, s’en débarrasse n’importe où. Des armes existent contre ce genre de dérives, et il convient de systématiser leur utilisation. La première, c’est la traçabilité, c’est-à-dire l’obligation pour tous les acteurs d’identifier et de faire connaître tous les flux auxquels sont soumis les déchets. Encore faut-il éviter d’accorder le statut de « produit » à des déchets qui n’ont pas encore été transformés : en raison de l’application du principe de libre circulation, ils deviennent alors beaucoup plus difficiles à surveiller. La prochaine réglementation européenne devrait introduire des dispositions restrictives sur ce point. En second lieu, il faut renforcer la mobilisation et la coordination internationale, dans la mesure où une bonne part du trafic de déchets s’effectue de l’Occident vers les pays émergents. Dans les ports, le contrôle des conteneurs à destination de l’Asie et de l’Afrique est aujourd’hui nettement plus fréquent qu’il y a quelques années. J’y vois un signe encourageant. C. C : S’agissant de la collecte, l’un des objectifs est de limiter les désagréments pour les riverains, particulièrement en milieu urbain. Nous cherchons donc à développer des camions électriques et à améliorer l’isolation phonique des bennes et des conteneurs. Nous équipons l’arrière des véhicules de panneaux reliés à un système GPS, afin de pouvoir indiquer le temps d’attente aux automobilistes qui les suivent. Par ailleurs, nous expérimentons la collecte pneumatique, qui consiste à acheminer les déchets directement jusqu’aux centres de tri via un réseau de canalisations sous pression. Cette solution devrait se révéler très adaptée pour les nouveaux quartiers. Le tri fait également l’objet de travaux importants, avec la conception d’un dispositif de détection fine et à grande vitesse des différents types de déchets. évidemment, la valorisation n’est pas en reste. SITA travaille notamment sur le développement de biocarburants à partir de déchets. L’esprit d’innovation est un trait commun à l’ensemble de nos métiers ! © dr La presse se fait régulièrement l’écho de pratiques illégales liées notamment au transport de déchets vers l’étranger. Quel est votre point de vue ? Quels sont les projets engagés par SITA pour améliorer la gestion des déchets ? © DR ne pourraient être recyclés qu’en faisant fonctionner des usines extrêmement énergivores : dans l’état actuel de la technologie, il peut être plus judicieux de les incinérer, y compris du point de vue de l’empreinte écologique. w 39 40 _innovations SUEZ Environnementmagazine repères_ N°4 - février 2010 Livres Cinéma Manifestations HABITAT_NAT_230x300_SP.qxd:annonce Atlas des forêts dans le monde, Protéger, développer, gérer une ressource vitale Laurent Simon, Joël Boulier et Wangari Maathai Éditions Autrement – Avril 2009 Une nouvelle énergie renouvelable : les eaux usées “30 à 50 %, c’est la part des économies réalisées avec Degrés Bleus sur les coûts d’exploitation avant même l’amortissement de l’investissement” coule un liquide caloporteur*, qui alimente une pompe à chaleur. Cette dernière, par un système d’échanges thermo-dynamiques, extrait la chaleur du fluide, multiplie les calories, fait monter la température jusqu’à 65 °C et la transfère directement vers le circuit de chauffage. L’avantage de la technique est d’abord écologique. « L’un de mes clients, explique Mathieu de Kervenoael, a réduit sa consommation de gaz et ses émissions de CO2 par deux. » Ce qui diminuera d’autant sa taxe carbone l’an prochain… En outre, les collectivités ou les bailleurs qui choisissent Degrés Bleus® peuvent bénéficier de subventions du Fonds chaleur renouvelable de l’ADEME, qui oscillent entre 50 et 80 % de l’investissement. Bien sûr, le propriétaire du réseau d’assainissement doit donner son accord pour que les travaux soient effectués – ce qui ne pose pas de problème avec les collectivités qui voient là un moyen de mettre en œuvre leur politique environnementale – et le système ne fonctionne que sur un bassin de population suffisant, au minimum de 10 000 habitants. Enfin, Lyonnaise des Eaux peut proposer à ses clients des solutions de financement et un suivi technique dans la durée. Degrés Bleus® a reçu la signature Edelway, qui certifie les offres vertes de SUEZ ENVIRONNEMENT, puisqu’il répond à deux critères : la baisse des émissions de CO2 et la préservation des ressources naturelles. * Fluide transportant la chaleur entre deux sources de température au minimum. Il y a plus de vingt ans, des tonnes de déchets métalliques et électroniques provenant de pays développés ont été transportés dans une ville chinoise appelée Fengjiang, au sud de Shanghai. Ce documentaire, réalisé par Huaqing Jin, dépeint le quotidien de cette ville, où environ 50 000 travailleurs émigrés fuyant la pauvreté ont rejoint la ville pour former une véritable armée de démantèlement. Ces « soldats verts » décomposent, découpent, morcellent et recyclent près de 2 millions de tonnes de déchets chaque année, avec les moyens les plus rudimentaires. Le film a été présenté lors de la 27e édition du Festival international du film de l’environnement. Pour le commander : w www.environnement-online.com Les guerres du climat, Pourquoi on tue au xxie siècle Harald Welzer Éditions Gallimard – Octobre 2009 © P. Ménard - épeus communication Récemment, une grande ville de la région parisienne a souhaité mettre en place un système de chauffage, pour sa piscine municipale, plus économe et respectueux de l’environnement. Elle a choisi Degrés Bleus®, une offre proposée par Lyonnaise des Eaux, filiale de SUEZ ENVIRONNEMENT. « C’est un système complet de géothermie clés en main », explique Mathieu de Kervenoael, directeur d’affaires énergies nouvelles de l’entreprise. Le principe est simple : on utilise les calories portées par les eaux usées – leur température varie entre 12 et 15 °C – afin de chauffer un bâtiment ou un équipement. Pour cela, on installe à la base intérieure des canalisations d’assainissement un échangeur constitué de deux plaques en inox : la plaque du bas est posée au fond du collecteur et sur celle du dessus circulent les eaux usées. Entre les deux plaques 16/02/09 18:14 Page 1 Métal hurlant Déchets municipaux en Europe, Vers une société européenne Kanari films présente Kanari Films – Laurent Segal du recyclage Association des cités et régions pour le recyclage et la gestion durable des ressources (ACR+) Éditions Victoires – Octobre 2009 DEGrés bleus® 41 Gold Men, résistants pour la Terre Un film documentaire réalisé par Cyril Peyramond D’après l’idée originale et le voyage de Sébastien Viaud Ce documentaire de 90 minutes réalisé par Cyril Peyramond est tiré d’une idée Les guerres de l’eau, originale de Sébastien Viaud, jeune enseignant L’eau au cœur des conflits et photographe. Il a passé un an à parcourir du xxie siècle le monde à la rencontre des Gold Men, Frédéric Lasserre vainqueurs du prix Goldman, considéré et Michel Rocard (préface) comme le Nobel de l’environnement. Éditions Delavilla – Octobre 2009 Le film emprunte les voies du récit d’aventure, du portrait militant, du carnet de voyage à la première personne ou du grand reportage Les pionniers de l’or vert pour plonger au cœur des enjeux humains Dominique Nora et écologiques de notre planète. Gold Men, Éditions Grasset & Fasquelle – résistants pour la Terre, propose une réflexion Octobre 2009 pour notre présent et notre futur. w www.goldmenlefilm.fr le salon de la consommation durable 2>5 avril 09 porte de versailles paris www.planete-durable.com Billets en vente : 0 892 692 694 FNAC Carrefour Géant Magasins U Bon Marché www.fnac.com www.francebillet.com www.carrefourspectacles.com Planète durable 25/03/10 w 28/03/10 Paris, France Organisé sous le haut patronage du ministère du Développement durable, la 3e édition du salon Planète durable exposera des produits alternatifs pour consommer différemment et des mesures concrètes pour agir au niveau écologique. Assemblée générale de SUEZ ENVIRONNEMENT 20/05/10 Paris, France L’assemblée générale sera présidée par Gérard Mestrallet, président du Conseil d’administration et Jean-Louis Chaussade, directeur général, qui feront le bilan de l’année 2009 et proposeront aux actionnaires de se prononcer sur les axes stratégiques pour 2010. Expo biodiversité marine w www.planete-durable.com Exposition universelle 2010 01/05/10 w 31/10/10 Shanghai, Chine Placé sous le signe de l’innovation, de la prospérité et du métissage des cultures, ce grand forum sur le thème « meilleure ville, meilleure vie » prévoit 100 000 millions de visiteurs. w http://fr.expo2010.cn Cité de la réussite : « Tout réinventer » Les 10 et 11/05/10 Paris, France SUEZ ENVIRONNEMENT sera partenaire de ce forum de débats culturels, économiques, scientifiques et politiques qui aura lieu à la Sorbonne. C’est un lieu d’échanges autour de la place de l’homme dans la société, l’avenir de l’économie, les grands défis scientifiques et techniques de demain. w www.citedelareussite.com Exposition Océans de vie 04/2010 Brest, France Dans le cadre de l’Année Internationale de la Biodiversité, Océanopolis lance une grande exposition sur le thème de la biodiversité marine au travers de films, d’animations 3D, de systèmes interactifs et de maquettes. Connaître l’histoire de la biodiversité des océans, comprendre ses mécanismes d’évolution, prendre conscience des menaces et des enjeux pour l’avenir de la planète et de l’homme en particulier, sont quelquesunes des questions auxquelles l’exposition apporte des réponses ludiques et pédagogiques. w www.oceanopolis.com 2010 : Année internationale de la biodiversité w www.cdb.int/2010/welcome/ 42 _vu par w Amadou Hama Maïga / Ingénieur hydraulicien et chercheur SUEZ Environnementmagazine vu par_ N°4 - février 2010 43 Je vis Mobilisation pour un accès à à Ouagadougou, au Burkina Faso, où je codirige l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE). Depuis de nombreuses années, je travaille, en ma qualité d’ingénieur hydraulicien et de chercheur, à améliorer l’accès à l’eau potable pour les populations urbaines les plus pauvres ; une problématique qui ici, en Afrique, est au cœur de la vie quotidienne de millions de citadins. Dans les localités pourvues d’un système d’alimentation en eau potable, le réseau de conduites ne couvre généralement pas tout le périmètre urbain en raison des investissements trop importants que cela nécessiterait. à l’origine du problème, la « déséconomie d’échelle » créée par l’étalement des villes, la faible densité de population et les faibles revenus des habitants. Résultat : environ un tiers de la population de ces localités – les personnes les plus pauvres, évidemment – continue de se rendre à des points d’eau insalubres ou d’acheter l’eau à une borne fontaine exploitée par une société privée, qui revend l’eau de trois à cinq fois plus cher. Face à ce constat, j’ai eu l’idée de créer des Postes de Distributions Collectives d’eau (PDC), une initiative récompensée, en 2009, par le grand prix Eau pour tous de la Fondation SUEZ ENVIRONNEMENT. l’eau © Frans Lemmens/Corbis © dr innovant et équitable Amadou Hama Maïga a obtenu son diplôme d’ingénieur hydraulicien de l’École nationale d’ingénieurs de Bamako (Mali) en 1979. Après un master et un doctorat à l’école polytechnique de Lausanne (Suisse), il rejoint en 1986 l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE) de Ouagadougou, où il est aujourd’hui directeur général adjoint. Il dirige également un laboratoire de recherche sur le contrôle des pollutions et les systèmes de traitement des eaux. Enfin, il contribue à de nombreux programmes internationaux de recherche. Ces PDC sont des bornes fontaines à robinets multiples – généralement une quinzaine – gérées par la compagnie de distribution d’eau et branchées sur le réseau communal à partir d’un ouvrage de maçonnerie et de plomberie installé toutes les quatre ou cinq rues. Chaque robinet de puisage, protégé par un cadenas, est équipé d’un compteur et est attribué à un seul foyer, qui règle directement ses factures auprès de la compagnie à laquelle il est abonné. Depuis 2006, une quarantaine de PDC équipent plusieurs quartiers défavorisés de quatre petites villes : Djibo et Dori, au Burkina Faso, et Bougouni et Mopti, au Mali. Et ça fonctionne ! Dans ces quatre localités, l’accès direct et durable à l’eau potable au tarif normal a révolutionné le quotidien de milliers de personnes. à Mopti, par exemple, il n’y a pas eu d’épidémie de choléra depuis 2007. Cela faisait plus de dix ans que ce n’était pas arrivé ! Résultat, les gens demandent, un peu partout, que des PDC soient construits dans leurs quartiers. Ce qui est économiquement réalisable puisqu’un PDC coûte moins de 3 000 euros et peut desservir directement entre 150 et 200 personnes, soit 15 à 20 familles. Il s’agit donc d’une alternative innovante, rentable et durable. Mais pour que cette demande soit satisfaite à grande échelle en Afrique, il faudrait former des centaines d’ingénieurs hydrauliciens. Ceux-ci sont indispensables au bon fonctionnement des PDC. Les grands groupes, comme SUEZ ENVIRONNEMENT, peuvent donc nous aider, non seulement en faisant la promotion des PDC dans les pays en voie de développement, mais aussi en soutenant localement la formation d’hydrauliciens. La création de Postes de Distributions Collectives d’eau est indispensable pour les quartiers les plus défavorisés d’Afrique.