Découvrir un métier : la céramologue, Sarah Grenouilleau

Découverte archéologique au Château de Tiffauges
LE TRAVAIL DES ARCHÉOLOGUES
AU CHÂTEAU DE TIFFAUGES
Fich
t
e Enseignan
Un métier de l’archéologie....
LA CÉR
AMOLO
GUE
Sarah Grenouilleau
27 ans
Métier : Céramologue-doctorante
Formation universitaire :
- Licence Histoire des arts spécialité archéologie, Nantes
- Master histoire et archéologie, Rennes
- Doctorante, Nantes
Loisirs :
Sarah suit des cours de poterie auprès d’une céramiste. Cela lui permet d’avoir
une connaissance fine et pratique de son élément d’étude.
Vidéo à montrer à vos élèves qui présente le métier d’archéologue
de manière ludique : cliquez ici
Parcours professionnel :
Après ses études, Sarah est devenue ingénieure d’études spécialisée dans l’étude des céramiques médiévales à l’université de
Nantes depuis 2 ans. Depuis 2013, elle a commencé une thèse* qui a pour but d’enrichir le corpus des céramiques régionales et
d’apporter de nouvelles données pour mieux comprendre la vie quotidienne des populations médiévales et modernes dans le sud
des Pays de la Loire.
Sarah étudie les céramiques issues des fouilles programmées et des diagnostics archéologiques. Nous pouvons citer les fouilles
des châteaux de Clisson, de Machecoul, de Talmont et de Tiffauges, de l’abbaye de Maillezais, de la 2X2 voies Aizenay/Challans …
Ses missions :
La céramologie est une spécialité de l’archéologie qui consiste à
étudier les céramiques. Son rôle est primordial pour essayer de
dater les sites et comprendre comment fonctionnaient les échanges
commerciaux et la manière de table.
La céramique constitue l’essentiel du mobilier archéologique
découvert en fouille ! Beaucoup de matériel à étudier pour Sarah.
Cela nécessite d’être rigoureux et méthodique.
Recollage de tessons - Fabrice Mandon - Atemporelle.
Sarah récupère les tessons recueillis par ses collègues
archéologues sur le terrain et les étudie ensuite dans
un laboratoire. Elle identifie la pâte et les formes des
poteries. La pâte renseigne sur la provenance et les
formes servent à déterminer la fonction des céramiques.
* thèse sous la direction de Martial Monteil : « La céramique médiévale
et moderne au sud des Pays de la Loire - du Xe au XVIIème siècle :
production, commercialisation et utilisation».
Travail de reconstitution d’un pot - Fabrice Mandon - Atemporelle.
Voici les 4 grandes étapes de son travail, de sa démarche d’analyse :
Quand Sarah reçoit un lot de tessons issu d’une fouille, elle commence par …
Le classement par groupe technique :
•
Les tessons sont triés par type de production ou groupes techniques, c’est-à-dire par type de pâte céramique
(les pâtes fines blanches, les pâtes fines orangées avec glaçure…). Sarah examine les tranches des tessons et détermine
les inclusions (minéraux : quartz, feldspath, mica…) présentes dans l’argile, la couleur de la tranche et des parois,
la présence ou non d’un revêtement (glaçure au plomb, à l’étain, engobe…) et le mode de cuisson.
Il est possible ensuite de déterminer une aire d’origine, voire de rattacher certaines productions à des ateliers
de potier connus.
Clichés d’une production identifiée à Tiffauges (tranche et surface) :
la pâte fine beige avec glaçure (Tif 02c). © ICERAMM
Et le classement par formes :
•
Même avec un tesson très petit, Sarah détermine rapidement si c’est un morceau de la lèvre, du col, de la panse,
de la base ou de l’anse de la poterie.
•
Chaque forme est dessinée à l’aide d’un conformateur (pour prendre le profil de la céramique),
d’un pied à coulisse (pour les mesures) et d’un diamétron (pour mesurer le diamètre de l’ouverture de la poterie).
Tous les détails sont notés : présence de décor, de glaçure, de traces de chauffe…
• Ces formes viennent compléter les typologies établies par les céramologues.
(Une typologie est une sorte de dictionnaire où sont classées par catégories les formes de céramiques.)
Identifier une forme de céramique, c’est repérer dans une typologie le dessin qui correspond au vase ou au tesson
trouvé sur le site.
•
Néanmoins, avec son œil d’expert, Sarah peut déterminer
ses yeux en quelques secondes et identifier sa période chronologique.
quel
type
de
pot
est
sous
La quantification :
•
Les tessons sont comptabilisés par groupes techniques et par formes et répertoriés dans un inventaire. La
quantification montre l’apparition, la prédominance et/ou la disparition d’un groupe technique ou d’une forme à
un moment donné.
Enfin l’exploitation des données :
•
La finalité de son travail, dans le cadre d’une équipe archéologique, est bien de participer à l’établissement
de la chronologie du site fouillé et de compléter les ensembles de références d’une région. Les céramologues,
au fil des découvertes, ont établi des répertoires d’après les formes, les pâtes et les décors des poteries qui constituent
de bons marqueurs chronologiques pour chaque civilisation.
•
Méthode et expertise visuelle font partie du quotidien de Sarah. Une fois classés, les fragments livrent
des informations sur leur provenance, offrent un aperçu sur l’histoire des sociétés et témoignent aussi du niveau
de vie des hommes qui les ont utilisés et des échanges qu’ils ont pu entretenir.
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