Nouvelle énergie

Transcription

Nouvelle énergie
Nouvelle
énergie
pour la Suisse
Magazine pour les énergies renouvelables
et l’efficacité énergétique
No 2, automne 2011
renouvelable
Walter et Lukas Bettschen :
« Nous investissons
dans notre
avenir. »
page 12/13
Les dix étapes de
la reconversion
page 11
Nouveautés
à tester
et gagner
page 20
1
Editorial
Table des matières
Photos : mise à disp.
THINFAB™
L‘énergie solaire économiquement viable grâce au
silicium en couche mince,
DÈS AUJOURD‘HUI !
Photo couverture : Anna Stüdeli
Annonce
En Suisse, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables nous offrent la possibilité de remplacer progressivement et avantageusement le nucléaire. A l’heure actuelle, c’est le solaire photovoltaïque qui a le plus gros potentiel de production d’électricité renouvelable; ceci pour
plusieurs raisons :
• Les surfaces de toitures bien orientées sont très importantes. En théorie, elles peuvent produire une quantité
d’énergie comparable à la moitié de la consommation
électrique actuelle.
• Grâce à ses barrages d’accumulation, la Suisse dispose
d’une énorme capacité d’ajustement, pour remplacer
l’énergie d’origine solaire, les jours où le soleil ne brille
pas.
• Le photovoltaïque fixé sur les bâtiments est très
bien accepté par la population et ne suscite que très
peu d’oppositions. Les temps de planification et de
construction d’une installation sont très courts.
• Au cours des 10–15 prochaines années, toutes les
projections montrent que le photovoltaïque sera la
manière la moins chère de produire du courant. Les
fabricants de panneaux et de composants prévoient
en effet d’importants gains de productivité et une
amélioration du taux de conversion de la lumière en
électricité. Lorsqu’on sait qu’au cours des 18 dernières
années, le prix de revient du courant photovoltaïque
a baissé de CHF 2.10 à environ CHF 0.40 le KWh, ces
prévisions semblent crédibles.
Swissolar estime qu’un objectif de 20 % d’énergie photovoltaïque peut être atteint en 2025 à condition de prendre
maintenant deux décisions claires. En premier, il s’agit de
planifier la sortie du nucléaire, de manière à donner un
signal fort aux investisseurs. En second, il est nécessaire
de complètement déplafonner le système de rachat à prix
coûtant, de manière à accroitre rapidement le volume des
installations et à faire baisser les prix.
Oerlikon Solar est ravi d‘annoncer le lancement de la nouvelle THINFABTM qui réduit les coûts de fabrication des
modules de silicium en couche mince à la valeur record de 0.50 /Wc, avec une efficacité stabilisée de 10 % et des
performances de 143 Wc. En outre, nous présentons notre nouvelle cellule championne, basée sur la technologie
Micromorph®, qui détient le record du monde en matière de rendement stabilisé avec 11,9 %. Pour en savoir plus sur
notre technologie solaire non toxique et respectueuse de l‘environnement, visitez www.oerlikon.com/solar/thinfab
12 32
Une longueur
d’avance
Le temps des décisions
est venu.
Roger Nordmann, Conseiller national, Parti socialiste Suisse,
Canton de Vaud; Président de Swissolar.
Christian van Singer, Conseiller national, Parti écologiste Suisse,
Canton de Vaud; Porte-parole de Sortir du Nucléaire.
4
Reportage
Ce qu’ils en
pensent
Les coûts de production les moins élevés pour
les modules : 0.50 /Wc, avec une efficacité de
module stabilisée de 10 % à 143 Wc
...et une nouvelle cellule championne offrant
une efficacité stabilisée de 11,9 %
Suisse
renouvelable
Nouveautés
à tester
Vision
Reportage photo
Europe
Forum
Chronique
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Impressum
Mentions légales Editeurs : Association Energie & Transparence
Murbacherstrasse 34, CH-4056 Bâle, [email protected].
A EE Agence des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. Falkenplatz 11, Case postale, CH-3001 Berne, [email protected]
Rédaction : cR Kommunikation AG, Berne
Traduction : sb-traductions
Conception graphique : VischerVettiger, Kommunikation
und Design AG, Leonhardsgraben 34, 4003 Bâle
Impression : Tamedia, Berne
Edition : 2/2011
Commande : vous pouvez commander ce magazine à l’adresse
suivante : Association Energie & Transparence,
Murbacherstrasse 34, 4056 Bâle, [email protected].
Prix unitaire hors frais d’envoi : jusqu’à 500 ex. : CHF 1 –;
501–1000 ex. : CHF –.75; à partir de 1001 ex. : CHF –.50.
Les frais d’envoi sont fonction du poids du colis.
En vertu de la loi du 14 décembre 1978 sur l’énergie atomique, le
canton de Bâle-Ville s’est engagé « à utiliser tous les instruments
juridiques et politiques à sa disposition pour empêcher la construction de nouvelles centrales nucléaires selon le principe de la
fission (…) dans le canton ou dans ses environs ».
Ce magazine a été réalisé grâce à une intervention parlementaire
du Grand Conseil de Bâle-Ville. Il est financé à 75 % par le Fonds
Energie de Bâle-Ville, lui-même alimenté par une taxe locale sur
l’électricité.
3
Suisse renouvelable
Ils ont combattu longtemps pour y parvenir : les « écolos » étaient les premiers à élever la voix; ces mêmes
qui se faisaient du souci pour l’avenir de leurs enfants,
de leurs petits-enfants et des générations suivantes.
Ils ont été rejoints par les habitants qui ne voulaient
pas de centrales nucléaires, ni de déchets radioactifs
près de chez eux. Puis, de plus en plus de citoyens
« normaux » et d’entreprises ont élevé la voix …
La décision a été prise : le chapitre nucléaire qui
a sévi une cinquantaine d’années en Suisse est désormais clos. Voilà la bonne nouvelle; la moins bonne,
c’est qu’il faudra encore attendre plus de 20 ans avant
l’arrêt du dernier réacteur : la centrale nucléaire de
Leibstadt ne sera stoppée et démontée qu’en 2034
« si tout va bien », après 50 ans d’activité.
Ces longs délais relèvent de la théorie. Dans la
pratique, la généralisation des énergies renouvelables et de l’efficience énergétique rendront le courant
nucléaire de plus en plus obsolète.
Mais pour y parvenir, nous devons nous donner
les moyens de cette transition énergétique. Les chiffres sont clairs, même les plus prudents avancés par
l’Agence des énergies renouvelables et de l’efficacité
énergétique (A EE) : jusqu’en 2030, quatre ans avant
la fin de vie techniquement programmée du dernier
réacteur nucléaire, les énergies éoliennes, la biomasse, l’hydraulique et les déchets ménagers apporteront
un supplément de 13 térawattheures (TWh) dans le
mix électrique. Si l’on ne comptabilise que la production des plus grandes centrales, montées sur les
toitures les plus ensoleillées, le photovoltaïque
générera autant de courant, voire plus, que toutes les
autres sources d’énergies renouvelables réunies.
Parallèlement, des mesures destinées à améliorer l’efficacité énergétique permettront d’économiser
14 TWh. Nous arrivons donc à un chiffre d’environ
40 TW. Et, la géothermie de profondeur et les autres
énergies renouvelables du marché énergétique européen auxquelles la Suisse accédera ne sont même pas
encore incluses dans ce calcul. Les 24 TWh fournis par
La Suisse, ce n’est pas l’Espagne. L’argument
répété ad infinitum contre l’expansion du photovoltaïque reste vrai sur le plan géographique, mais
depuis longtemps il ne suffit plus pour discréditer
l’exploitation du solaire en Suisse. En comparaison
bien sûr, le rendement par m2 est généralement plus
élevé en Espagne ou au Sud de l’Europe parce que le
soleil y brille plus souvent et avec plus d’intensité.
Mais le soleil brille aussi en Suisse : il y produit 1100
kilowattheures (kWh) par m² et par an, atteignant
1400 kWh en altitude, ce qui est largement assez
pour assurer la rentabilité d’une centrale solaire. Les
scientifiques et les fabricants de ces installations mènent une véritable course contre la montre pour sans
cesse augmenter le degré d’efficacité des produits,
c’est-à-dire le rendement de la transformation de la
lumière du soleil en courant électrique. Ils vont de
record en record : au début des années 1980, le taux
d’efficacité ne dépassait guère les 8 %, alors qu’on
rencontre aujourd’hui sur le marché, des taux de
20 %. Et ce n’est pas fini.
Parallèlement au rendement croissant de la
production électrique, les centrales solaires sont de
moins en moins chères, grâce à leur fabrication en
série et aux économies de matériaux. Lorsque le volume de l’électricité solaire double dans le monde, les
coûts baissent de 15 à 20 %. Ce phénomène fait du
photovoltaïque une technologie abordable également
rentable pour la Suisse.
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à
Une transition en dix points
Bo
n
C’est un jour historique. Que s’est-il donc passé, ce 25 mai 2011 ?
A première vue, il s’agissait simplement d’une conférence de presse
sous la direction de la Conseillère fédérale Doris Leuthard, mais en
fait, c’est une nouvelle ère qui a commencé : la Suisse sort – par
étapes – du nucléaire et entre dans un avenir fait d’énergies renouvelables. Ce qui pour les uns était déjà une évidence s’est vu
confirmé par une majorité politique : nous avons des alternatives à
l’énergie nucléaire. Parallèlement à l’eau, au vent, à l’énergie
ambiante, à la biomasse et à la géothermie, c’est surtout le
soleil, avec la transformation directe de sa lumière en électricité,
qui contribuera à un approvisionnement propre, sûr et économique.
Le soleil, centrale énergétique
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Laissons entrer
le soleil
les centrales nucléaires suisses peuvent donc simplement être remplacés par des énergies renouvelables
produites en Suisse et par l’économie d’électricité
inutilement gaspillée. Quant aux réserves, nous ne
compterons plus, comme autrefois, sur l’importation
d’électricité atomique française, mais sur celle des
centrales éoliennes et solaires de la Mer du Nord,
d’Espagne ou d’ailleurs.
Photo : mise à disp.
Stefan Batzli et Dr Oliver Wimmer, directeur et vice-directeur de l’A EE Agence
des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique
La reconversion énergétique implique d’abord
de se libérer progressivement du nucléaire et
ensuite des énergies fossiles, en les remplaçant par des sources d’approvisionnement
entièrement renouvelables et efficaces. C’est
une tâche gigantesque, mais réalisable. On ne la
résoudra pas avec des mesures isolées, mais avec
tout un ensemble de mesures qui optimiseront
l’interaction entre la production d’énergie, son
stockage et sa distribution. L’Agence des énergies
renouvelables et de l’efficacité énergétique A EE
a défini les points clés pour réussir cette étape :
dès à présent, changement de cap politique par
le Conseil fédéral et le Parlement, conditionscadres définissant le soutien aux renouvelables
et aux solutions énergétiques efficaces, modernisation et renforcement des infrastructures de
distribution, développement de technologies de
stockage innovantes, marché financier adapté
aux investissements requis, soutien ciblé à
la recherche fondamentale et à la recherche
appliquée, accès non discriminatoire au marché de l’électricité européen, nouveau contrat
de société qui ne pénalise pas excessivement
les générations futures.
Ce « programme en dix points du monde économique pour un approvisionnement
en électricité fondé sur les énergies renouvelable et l’efficacité énergétique » d’ici 2030
indique la voie la plus rapide et avantageuse
vers un avenir énergétique durable. De plus,
il renforce la Suisse et ses entreprises face à
la concurrence sur le marché mondial. Le
programme complet est publié sur le site :
www.aee.ch.
5
Suisse renouvelable
Photo : mise à disp.
Même une cabane a un toit
Les estimations sur le potentiel du photovoltaïque ne tiennent compte que des grandes surfaces de toiture, celles qui présentent une exposition
optimale.
Cependant, le potentiel réel est bien supérieur
à ces évaluations officielles. N’importe quel toit,
n’importe quelle façade exposée toute l’année et dont
l’orientation au sud ne dépasse pas un angle de 45°,
convient à une installation solaire.
Le plus grand risque pris, en décidant de produire
sa propre électricité sur son toit et de la réinjecter dans
le réseau, concerne la fiabilité des conditions-cadres
de la politique de subvention. Les investisseurs institutionnels – nombre d’entre eux avant Fukushima
déjà – recalculent les coûts et les atouts des différents
types d’énergie, fossiles, nucléaires et renouvelables.
Autrefois, les exploitants ne se gênaient pas de faire
porter à la collectivité les risques de construction et
de fonctionnement des centrales nucléaires, en exigeant des garanties d’achat, même à des coûts excédentaires, ou en lui demandant de se porter garante
du « risque résiduel » en cas d’accident.
Ces exploitants voient maintenant le vent tourner.
Swissolar, l’association suisse des professionnels
de l’énergie solaire, publie des chiffres sur la prépondérance que prendront les énergies renouvelables sur
les fossiles et le nucléaire. Selon elle, si chaque personne disposait de 12 m2 et des meilleurs modules
solaires actuellement sur le marché, 20 % des besoins
en électricité de chacun seraient couvertes.
Si chaque année en Suisse, 6 km2 de panneaux
photovoltaïques, dont 3 km2 sur toutes les nouvelles constructions, étaient installées sur les toitures
Lecture conseillée
Qui sait compter compte sur les
renouvelables
Dans son livre intitulé « Libérer la Suisse des énergies fossiles »,
Roger Nordmann, conseiller national, économiste et expert en
énergie montre que les énergies renouvelables sont rentables
pour les particuliers et les entreprises, comme pour l’économie
et la société dans son ensemble. Il explique à l’aide d’exemples très concrets comment la Suisse, grâce à des solutions de
mobilité intelligentes, des bâtiments
bien pensés en termes énergétiques
et des investissements ciblés sur de
nouvelles technologies, peut couvrir
ses besoins en énergie uniquement à
partir de sources renouvelables.
Roger Nordmann : Libérer la Suisse
des énergies fossiles, Lausanne, Suisse,
Éditions Pierre Marcel Favre, 2010,
192 pages
ISBN 978-2-8289-1188-1
Photo : Stahl/Nordmann
Les politiques de subventionnement y font écho. La
rétribution à prix coûtant (RPC) est l’outil financier le
plus efficace pour soutenir le courant issu des énergies renouvelables et réinjecté dans le réseau. Depuis 2011, 10 % de cette compensation est réservée
au photovoltaïque. Vu la diminution du prix des
installations et l’augmentation des bénéfices, les
professionnels du solaire ont accepté une baisse de
18 % en moyenne des tarifs de rétribution des nouvelles implantations, et ceci pour la deuxième fois
consécutive depuis son introduction.
Mais les investissements sont à nouveau bloqués,
en l’absence de déplafonnement de la RPC. Cet embouteillage en matière d’investissements coûte des
milliards de francs ! Si l’on additionne les centrales
solaires déjà autorisées et celles en attente sur la liste
de la RPC, l’on arrive à des chiffres correspondant à
la production annuelle des réacteurs de Mühleberg
et de Beznau I et II. A la différence que le courant
solaire est sûr, bon pour le climat et avantageux.
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La centrale éolienne Juvent au Mont Crosin
Efficace & solaire : sans hypothéquer l’avenir avec
du nucléaire et des émissions de CO2
Origine de
l’électricité 2010
Origine de
l’électricité 2030
... et suffisamment de droits de souscription pour les centrales hydrauliques et le marché de l’électricité.
Fermeture Mühleberg + Beznau 2011/2012, Gösgen 2018, Leibstadt 2025
Production brute 67 TWh
Production brute 86 Twh
(70 Twh après déduction de tous les effets de rendement)
100 000
Participations dans des
centrales nucléaires en France
90 000
Reserve Parc éolien en Mer du Nord
80 000
CH-Participations dans de
l’éolien terrestre en Europe
70 000
CH-Participations dans de
l’éolien offshore en Europe
60 000
Eolien Suisse
50 000
40 000
1.9 % Electricité verte issue des gaz
d’épuration et des ordures
ménagères, du biogaz et du bois
0.1 % Photovoltaïque Suisse
0.1 % Eolien Suisse
0.8 % Importations
Photovoltaïque Suisse
0.1 % Géothermie
Hydraulique
Consommation nationale sans
mesures d’efficience énergétique
10 000
0
1990
2000
2010
2020
2030
Le mix électrique de la Suisse peut entièrement être composé d’électricité verte dans les 20
prochaines années. Les nouvelles énergies garantissent la sécurité de l’approvisionnement
électrique et pallie l’augmentation du prix du pétrole et du gaz. Et un rendement énergétique optimal est bénéfique pour le porte-monnaie. Ce changement créera des opportunités
d’affaire et de nouveaux emplois, et améliorera notre sécurité au quotidien.
6 % CH-Participations
dans de l’éolien
offshore
en Europe
Cogénération fossile
Nucléaire en Suisse
20 000
15 % Stratégie des meilleurs appareils
6 % CH-Participations dans de
l’éolien terrestre
en Europe
Electricité verte issue des gaz
d’épuration et des ordures
ménagères, du biogaz et du bois
30 000
6
3.3 % Cogénération fossile
Consommation nationale avec des
mesures d’efficience énergétique
Les mesures d’efficience
énergétique stabilisent la
consommation d’électricité
56.1 %
Hydraulique
38 % Hydraulique
4 % Eolien Suisse
37.7 %
Nucléaire
25 % Photovoltaïque Suisse
3 % Cogénération fossile
3 % Electricité verte issue des gaz d’épuration et
des ordures ménagères, du biogaz et du bois
Aujourd’hui déjà, la Suisse tire quasi 60 % de son électricité des énergies renouvelables, en particulier de l’hydroélectricité et de la biomasse/
déchets. Les changements pour atteindre les 100 % d’électricité verte sont donc d’autant plus faciles et rapides à réaliser que dans d’autres
pays. Les toits, façades et infrastructures (murs isolants, protections pare-avalanche, etc.) peuvent fournir plus d’électricité que l’ensemble
des centrales nucléaires.
7
Annonce
Maintenir le cap
Serons-nous capable de changer de système énergétique ? Si oui, comment faire, avec une telle diversité des facteurs ? L’argent en est un parmi d’autres
et une chose est certaine : cette conversion aura un
prix. Le retard du renouvellement de l’infrastructure
du réseau n’aide pas à diminuer les coûts. C’est pour
cela qu’ à long terme – selon diverses études scientifiques – le changement vaudrait la peine. En effet, elle
assurerait l’indépendance de la Suisse face aux approvisionnements énergétiques onéreux provenant
de l’étranger. Une fois les centrales multipliées, elles
pourront produire du courant à des tarifs très bas :
moins chers que l’électricité nucléaire et quasi aussi
bon marché que l’énergie hydraulique, si probante.
De plus, chaque centrale nucléaire mise à l’arrêt représente un gain de sécurité pour tous.
Installations solaires : baisse de
coûts au-delà de 50 % depuis 2006
Prix en Euros par Kilowatt produit (maximum)
5.000
4.750
4.500
Prix moyen pour les
clients finaux des
installations déjà mises
en place sur les toits
jusqu’à 100 kWp (hors
impôt sur le chiffre
d’affaires)
4.250
4.000
3.750
3.500
3.250
3.000
2.422
2.750
2.500
2.250
2006
2007
2008
2009
2010
Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2 Q3 Q4 Q1 Q2
Le prix des installations solaires a baissé de plus de la moitié
depuis 2006. L’heure approche où l’électricité provenant du toit
sera plus avantageuse qu’à la prise.
Source : Sondage indépendant et représentatif auprès de 100 installateurs,
réalisé par EuPD-Research, à la demande de BSW-Solar.
8
2011
Une installation solaire combinée d’Ernst Schweizer SA
pendant les finitions
Le soleil :
énergie de l’avenir
L’énergie solaire était à l’origine utilisée pour
chauffer l’eau à usage sanitaire et de chauffage, par un système de capteurs. L’électricité que le soleil pouvait produire (photovoltaïque) était pendant longtemps trop chère
et réservée à quelques créneaux spécifiques
(satellites, télécommunication, etc.). La situation s’est radicalement améliorée à partir de
2005, avec la mise en place de subventions : le
degré d’efficacité des modules a rapidement
augmenté et les capacités industrielles ont été
développées dans le monde entier. Les prix
ont donc baissé et ces deux applications du
solaire sont devenues intéressantes même
pour des propriétaires de maisons individuelles.
On dispose maintenant de solutions combinant deux systèmes d’énergie solaire, qui s’intègrent parfaitement en toiture sans problème de raccord. Une couverture du toit d’une
belle esthétique peut ainsi produire à la fois
de la chaleur et de l’électricité. Sur une toiture
exposée plein sud, les systèmes solaires peuvent même complètement remplacer les tuiles. Le propriétaire d’une maison individuelle
peut disposer d’un set combiné complet : par
exemple 5 m2 de capteurs solaires pour 60 à
70 % de la consommation annuelle d’eau
chaude et des panneaux photovoltaïques
d’une puissance de crête standard de 2.25
kWc, pour environ 50 % de son électricité.
L’entreprise Ernst Schweizer AG compte
parmi les pionnières en matière de systèmes
solaires : elle a produit ses premiers capteurs
en 1978 et maintenant, elle couvre chaque
année une surface d’environ 130 000 m2 avec
ses capteurs et ses systèmes de montage de
modules photovoltaïques. Sous nos latitudes,
cette surface peut produire au total jusqu’à
150 GWh, ce qui correspond aux besoins en
électricité de presque 40 000 ménages.
Photo : mise à disp.
à
Bo
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les mieux adaptées, la moitié du parc nucléaire actuel serait superflu en 2025 déjà. L’intérêt est aussi
financier : arrêtons de dilapider des milliards dans
de futures ruines nucléaires et le soleil nous offrira
l’énergie la plus avantageuse après l’hydraulique. Si
nous voulons produire 20 % de courant solaire d’ici
2025, il nous suffit d’augmenter provisoirement et
progressivement le prix de l’électricité de CHF 0.015
à CHF 0.028 par kWh. Pour une famille, cette augmentation s’élèvera à 5 ou 10 Francs au maximum.
L’argent serait ainsi bien investi, car les dépenses
baisseront à nouveau dès 2025, car les centrales solaires poursuivront leur production pendant 15 ou 20
ans, sans être influencées par l’augmentation du prix
des carburants.
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Neue Chancen
Suisse
renouvelable
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Les énergies fossiles et nucléaires ne sont pas
gratuites non plus, bien au contraire. La seule certitude concerne l’augmentation permanente des prix
du pétrole, du charbon, du gaz et de l’uranium, due à
une demande mondiale croissante face à des réserves
en baisse, à l’instabilité politique de certains pays
fournisseurs, à des standards de sécurité de plus en
plus élevés et à des dépenses opérationnelles difficiles à évaluer aujourd’hui pour le stockage – toujours irrésolu – des déchets radioactifs. Si l’on considère le prix payé par la collectivité jusqu’à ce jour et
ces prochaines années, le calcul comparatif est plutôt
favorable aux énergies renouvelables.
Des modèles établis par l’Université de St. Gall
montrent que le prompt passage vers une économie
énergétique durable dans une ou deux décennies
est plus avantageux au niveau du rendement-risque
qu’une attitude passive. En fait, l’argent n’est pas le
problème principal.
Le changement ne réussira que si l’ensemble de
la collectivité joue le jeu : les politiciens siégeant au
Parlement fédéral, dans les cantons et les communes,
doivent voter les lois et les directives les mieux adaptées, afin de favoriser l’essor des énergies renouvelables; les institutions à tous les niveaux, qui décident
de l’adaptation et de la mise en pratique de ces règlements, par exemple, pour accorder une autorisation
ou établir le cahier des charges d’une construction ;
les tribunaux, consultés en cas de litiges. Sont aussi
interpelées les organisations qui défendent les intérêts divergents de l’économie et de l’environnement,
par exemple. C’est à elles d’équilibrer leurs différents
arguments sur le long terme et de s’accorder sur les
solutions les plus pertinentes.
Sans oublier bien sûr les entreprises et les scientifiques, qui ne peuvent plus se satisfaire d’un status
quo et doivent chercher sans relâche de nouvelles
solutions, encore plus performantes, plus fiables, plus
économiques et attractives.
Le dernier point mais non des moindres concerne
la consommation des particuliers, des entreprises et
du secteur public. En tant qu’électeurs, les consommateurs pèsent lourd sur les objectifs et les échéances
de la transition énergétique. Ce sont eux qui décident
quels produits s’imposent sur le marché lorsqu’ils
installent une centrale photovoltaïque sur leur toit,
assainissent un bâtiment entier ou exigent de l’électricité propre de leur fournisseur régional.
A propos des fournisseurs : bien avant la décision
du Conseil fédéral, de nombreuses villes, comme St.
Gall et Genève, de même que de petites communes,
ont décidé de se passer d’électricité d’origine fossile
et nucléaire. Cette décision les ont obligés à investir
dans les sources d’énergie régionales ou à acheter des
parts dans des centrales nouvellement en construction dans d’autres régions de Suisse ou à l’étranger.
Le tournant énergétique est un véritable contrat
de société, qui relève d’une responsabilité collective
et pas seulement des politiques et des entreprises.
Nous tous, en tant qu’électeurs, consommateurs et
financeurs, posons les jalons de la transition énergétique.
La situation n’a jamais été aussi favorable
qu’aujourd’hui !
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9
Annonce
Suisse renouvelable
Il est possible de se fournir en énergie sûre sans pénaliser les générations futures. Les technologies qui le
permettent sont déjà inventées et de plus en plus intéressantes économiquement. Au centre de cette nouvelle
stratégie, il y a l’électricité propre, un réseau électrique européen et des appareils peu gourmands en énergie.
Voici un descriptif des mesures nécessaires pour que cette stratégie se généralise.
Dr Rudolf Rechsteiner
Les dix étapes
de la reconversion
Focus Energie est une vaste plateforme sur laquelle
des solutions pour un avenir énergétique durable seront
présentées aux consommateurs finaux. Elle sera mise
en place sur les trois grandes foires suisses «HabitatJardin» à Lausanne, «muba» à Bâle et «Züspa» à Zurich.
Cette plateforme donnera la possibilité aux exposants
et sponsors de présenter leurs produits et de communiquer autour des points essentiels de ce sujet brûlant
tant sur le plan politique et économique que social
et touchant tout le monde.
A
Du 10 au 18 mars 2012
2. Relever le plafond !
Des milliers de projets de centrales éoliennes, solaires ou bois-énergie sont bloqués
sur des listes d’attente du gouvernement.
Il faut que le Parlement mette fin à ce
blocage, car les nouvelles techniques sont
compétitives et garantissent une véritable
sécurité énergétique.
Du 13 au 22 avril 2012
Du 21 au 30 Septembre 2012
3. Réseau électrique européen
50 000 nouvelles turbines éoliennes
feront de la mer du Nord la plus grande
centrale au monde. Avec des lignes à courant continu, cette électricité pourra être
distribuée dans toute l’Europe, efficacement et sans pollution électromagnétique.
Vous êtes exposant et intéressé par cette
formidable plateforme?
www.focus-energie.ch
Patronage
10
Partenaires thématique national
1. Classe A pour tout
l’électroménager !
Les appareils vétustes, inefficaces et avec
fonction de veille engendrent un gaspillage
inutile. Le niveau technologique actuel et
des prescriptions de consommation pour
les appareils électroménagers réduisent
d’un tiers la consommation énergétique.
Voilà une bonne nouvelle pour votre portemonnaie.
Partenaires thématiques régionaux
4. Chaque toit, un toit solaire
Des capteurs solaires pour la chaleur et
des cellules photovoltaïques pour l’électricité peuvent produire de l’énergie sur
tous les toits de Suisse. La procédure pour
obtenir les autorisations doit être simplifiée, car le soleil ne nous facture rien.
5. Aménagement des stations de
pompage-turbinage
Les anciens réservoirs saisonniers des
Alpes seront modernisés en véritables
batteries de stockage. Il faut de nouvelles conduites forcées, des pompes et des
turbines supplémentaires, mais très peu
de nouveaux bassins de rétention. Les
barrages actuels sont assez grands pour
les cycles de charge-décharge quotidiens
ou hebdomadaires.
6. Assainir les vieux bâtiments
Le gouvernement va doubler son programme actuel d’assainissement énergétique des bâtiments. En perspective, des
économies financières pour les propriétaires et les locataires.
7. De l’électricité propre
et du biogaz pour
les transports
Les véhicules de l’avenir doivent fonctionner à l’électricité propre et au biogaz synthétique, à l’aide des énergies éoliennes et
solaires. C’est bon un calcul alors que le
prix du pétrole ne cesse d’augmenter.
8. Cogénération chaleur-force
Les grandes centrales thermiques au
gaz naturel ont une double utilisation
de l’énergie fossile, car elles l’emploient
aussi pour produire de l’électricité. Cette
ressource non-renouvelable est mieux
utilisée ainsi, surtout lorsque des pompes
à chaleur permettent de compenser les
émissions de CO2.
9. Remplacer les chaudières
à mazout
Il reste encore des dizaines de milliers de
chaudières à mazout, toutes nocives pour
le climat, à remplacer par des pompes
à chaleur, du chauffage au bois ou des
installations solaires. Une nécessité pour
sécuriser et assainir l’approvisionnement.
10.Des réseaux intelligents
Pilotés par le réseau de distribution
d’électricité « Smart Grid », les chauffeseau et les unités de chauffage et de
refroidissement se mettent en marche au
moment où l’électricité éolienne et
solaire est la plus disponible et donc
moins chère.
11
sa
vo
ir
Le destin a durement frappé Walter et Lukas Bettschen
en 2005, quand des pluies diluviennes ont emporté leur
scierie à Reichenbach. Ces entrepreneurs de l’Oberland bernois ont dû tout reconstruire et en ont profité pour monter la plus grande installation solaire
privée de Suisse sur le toit de leur nouvelle scierie.
Benjamin Gygax
A Reichenbach,
la plus grande exploitation privée de
panneaux solaires
de Suisse alimente
150 à 200 ménages.
Walter Bettschen se souvient du 2 août il y a six ans
comme si c’était hier : « A partir de ce dimanchelà, je suis intervenu en tant que commandant des
pompiers, car il y avait des inondations et il fallait
pomper l’eau hors des caves. » Le lundi soir, du
bois flottant s’était amoncelé dans le lit de la rivière
Chiene, qui avait débordé. « Nous avons dû évacuer
60 maisons, par bateau et par hélicoptère. Si ces crues
s’étaient produites durant la nuit, nous aurions eu des
morts. » Les dégâts étaient seulement d’ordre matériel, mais d’une extrême envergure extrême.
Toute une existence à reconstruire
Le commandant des pompiers n’a pas été épargné non plus. Sa scierie a été emportée, sa maison
dévastée. Bettschen, une entreprise familiale fondée
12
en 1850 est maintenant dirigée par la cinquième
génération. Lukas, le fils de Walter, a dû congédier
34 de ses 60 employés. « C’était vraiment terrible »,
se souvient Walter Bettschen, et Lukas d’ajouter :
« Dans notre famille, on parle encore aujourd’hui de
l’avant-tempête et de l’après-tempête. » Cependant, la
famille ne s’est pas longtemps apitoyée sur son sort.
Elle s’est assise autour d’une table pour en débattre,
envisageant même un éventuel exil au Canada. « Mais
nous avons réalisé que les Bettschen appartenaient à
ce lieu », explique le jeune patron. Nous avons donc
reconstruit notre entreprise. Aujourd’hui, elle emploie à nouveau 40 personnes. Walter et Lukas Bettschen ont même réalisé de nouveaux projets, comme
un hangar pour marché à bestiaux, le bar-restaurant
Steakhouse Stock’s et une centrale photovoltaïque.
Tradition et innovation
Pendant la construction des nouveaux hangars de la
scierie, le contremaître a montré à son chef un article
du journal « Schweizer Bauer », relatant qu’avec des
installations solaires, on pouvait désormais gagner
de l’argent. Plutôt incrédule de prime abord, Walter
Bettschen s’est tourné vers Internet, cherchant à se
renseigner sur les modèles les plus récents. Il a ainsi
découvert la rétribution
à prix coûtant (RPC). « Et
je me suis dit : mais oui,
ça peut être rentable. »
Ils se sont donc penchés
sur les plans, ont noté
une surface en toiture
de 6000 m2 et sont allés
voir les Forces Motrices
Bernoises BKW FMB.
« Nous avons attendu
Lukas Bettschen
longtemps », se sou« Notre installation vient Walter Bettschen, « avant de recesolaire fournit 150
voir une proposition
à 200 ménages en
de leur part. C’était
un projet de 700 m2
électricité. C’est
avec des conditions
plus que ce que nous inacceptables
pour
nous. » Ce pionnier est
avions calculé. »
encore déçu lorsqu’il
y pense. Le manque d’intérêt de BKW est d’autant
plus injustifié que le canton de Berne possède tous
les atouts pour que fleurissent les implantations
solaires : à Berthoud, la Haute école spécialisée bernoise (HESB) pilote depuis des années un laboratoire
de photovoltaïque réputé et forme des ingénieurs à
cette technologie. Elle soutient aussi à Bienne Sputnik Engineering AG, une entreprise spin-off très
prometteuse. Les entreprises pionnières telles que
Sputnik sont nombreuses dans le canton : 3S Swiss
Solar Systems, Jenni Energietechnik, Meyer-Burger. Cette dernière vend ses lignes de production
à des fabricants de cellules solaires dans le monde
entier. D’ailleurs, dans le canton de Berne, une personne planifiant une installation solaire a déjà un
bon point de départ : ici, pas besoin de permis de
construire.
Electricité propre
pour 150 à 200 ménages
La famille Bettschen de Reichenbach a investi 3,5 millions de
francs dans la plus grande centrale photovoltaïque privée de Suisse. La centrale a été raccordée au réseau en août 2009 et grâce à
son exposition optimale sud-ouest, elle produit chaque année
420 000 kWh en moyenne, c’est-à-dire de l’électricité pour 150 à
200 ménages. 1958 modules solaires polycristallins du fabricant
allemand Conergy ont été montés sur six toitures de la scierie
Bettschen, plus précisément sur une surface de 3187 m2. L’installation a une durée de vie de 25 ans au minimum. Les investissements
de la famille Bettschen, ces pionniers du solaire, seront amortis
bien avant cette date.
en ont la confirmation : l’investissement est rentable.
« Dans le Kandertal, le brouillard est rare et nos toits
sont idéalement orientés au sud-ouest. Sur 3200 m2,
notre installation produit même plus d’électricité que
ce que nous avions calculé. », atteste Lukas Bettschen,
qui a d’ailleurs utilisé sa propre installation solaire
comme sujet pour son examen de fin d’études commerciales SEC. « Nous fournissons de l’électricité
propre et renouvelable à 150 à 200 ménages ».
Un potentiel loin d’être épuisé
Ces entrepreneurs innovants ont déjà pensé à augmenter la surface de leur centrale solaire. « Nous
pourrions aisément doubler, voire même tripler « On n’investit pas
la surface », estime Lukas de pareilles somBettschen, « mais ce n’est mes pour le plaisir
pas envisageable. Plus de
10 000 projets sont actuel- uniquement – l’inlement bloqués sur une vestissement doit
liste d’attente, parce que en valoir la peine. »
les fonds de la RPC ont été
réduits. » Si la Suisse veut dit Walter Bettschen.
miser sur les énergies renouvelables et concrétiser la sortie du nucléaire décidée par le Conseil fédéral et le parlement, elle ne doit
pas mettre des bâtons dans les roues de pionniers
tels que Lukas et Walter Bettschen. « Parce que nous
avons besoin d’électricité. Car l’augmentation de la
consommation est aussi un indicateur de croissance
économique », se dit Walter Bettschen.
Une décision d’entreprise
Vu le peu d’intérêt manifesté par BKW, un partenaire
supposé idéal, les Bettschen ont investi 3,5 millions de
francs de leur propre capital et construit eux-mêmes
leur installation solaire : la plus grande centrale photovoltaïque privée de Suisse. D’où leur est venue cette
joie d’innover ? Le patron senior l’explique : « Depuis
toujours, les machines des scieries fonctionnent avec
des roues à eau. Jusqu’en 1965, nous produisions
notre électricité nous-mêmes. C’est la raison pour laquelle nous sommes ouverts à de nouvelles idées. »
Mais on n’investit pas de pareilles sommes pour le
plaisir uniquement – l’investissement doit en valoir
la peine. Deux ans après la mise en service de leur
centrale photovoltaïque, Lukas et Walter Bettschen
Les Bettschen sont
toujours ouverts à
la nouveauté, par
exemple, à la construction de maisons
en bois.
Photos : Anna Stüdeli
« Parce que nous avons
besoin d’électricité »
Bo
n
à
Reportage
13
Ce qu’ils en pensent
Un avenir
sans
nucléaire
Le risque résiduel est devenu
réalité
La décision vient d’être prise pour le
Conseil fédéral et le Conseil national :
dans les 23 prochaines années, la Suisse
sortira pas à pas de l’énergie nucléaire.
Nous avons demandé à des personnalités de
Suisse leur opinion sur ce changement de
cap.
Güvengül Köz Brown
Impossible de chiffrer les
dégâts à long terme
« Construire des centrales
nucléaires était une erreur
dès le début. En lançant cette technologie, les responsables ont oublié d’en évaluer
les conséquences écologiques et sanitaires. Cette
façon de produire de
l’électricité est aléatoire
et dangereuse même sans
catastrophe atomique. C’est
bien facile de prêcher que
l’énergie nucléaire sécurise
notre approvisionnement
en électricité bon marché
lorsque personne ne prend
la responsabilité de stocker
les déchets radioactifs.
Dans ce domaine, impossible de chiffrer concrètement les dégâts à long terme. En décidant de sortir
du nucléaire, notre gouvernement a donc pris la seule
et unique bonne décision. Maintenant, nous pouvons
enfin nous occuper des sources d’énergies alternatives et investir avec des vrais objectifs de recherche.
Déjà aujourd’hui, Bâle n’achète que de l’électricité
d’origine renouvelable. Ce qui est possible chez nous
devrait l’être aussi pour toute la Suisse. Espérons
donc que les promesses des politiciens ne soient pas
des coquilles vides. »
Simon Ramseier batteur et membre du groupe de musiciens
bâlois Lovebugs depuis 1993
Encourager la recherche
dans le domaine des
renouvelables
« Après Fukushima, le Parti
Bourgeois-Démocratique Suisse (PBD) a été le premier parti
bourgeois à se prononcer pour
une sortie du nucléaire ordonnée et qui ne compromette pas
notre développement économique. Nous ne pouvons plus
construire la moindre nouvelle
centrale nucléaire compte tenu
du niveau actuel de nos technologies. Il n’est pourtant pas
question de tourner le dos à l’atome pour nuire au
climat ou à l’indépendance de la Suisse en matière
d’approvisionnement énergétique. Il faut donc amplifier les mesures en faveur de l’efficience énergétique
et surtout adapter le cadre légal, afin de réaliser les
hydrauliques, éoliens et solaires les plus fonctionnels
possibles. Nous ouvrons la voie en encourageant des
tarifs progressifs pour la production et la distribution
de l’énergie, en faisant de la norme Minergie le standard légal des nouvelles constructions, en remplaçant
les chauffages électriques, en créant des incitations en
faveur du solaire thermique, en appuyant la création
d’un système d’échanges d’énergies entre la Suisse
et l’Union européenne, en prélevant un centime de
franc sur l’électricité nucléaire pour le donner à la
recherche sur les énergies renouvelables. »
Hans Grunder, Conseiller d’Etat PBD
« Après le lancement de la bombe
sur Hiroshima, les photos d’horreur de la contamination radioactive avaient contribuées en partie à l’élaboration du Traité sur
la non-prolifération des armes
nucléaires. 41 ans après l’entrée
en vigueur de ce traité, nous sommes à nouveau confrontés à des
photos montrant l’énergie dévastatrice de l’atome. Avec l’accident
des réacteurs de Fukushima, le
risque résiduel est devenu réalité.
Sortir du nucléaire et encourager
les énergies renouvelables est
devenu pour moi incontournable. Nous essayons de contribuer
à ces débats avec la production
d’un documentaire de la réalisatrice Aya Domenig : son grandpère était médecin à l’hôpital de
la Croix Rouge d’Hiroshima lorsque la bombe atomique a explosé
en 1945. Le film retrace la vie de
trois femmes qui, à ce momentlà, étaient infirmières à Hiroshima. Ce qu’elles ont alors vécu a
transformé radicalement leur vie
et leur façon de penser. Maintenant, à la suite de l’accident survenu à la centrale de Fukushima,
elles veulent transmettre leur
témoignage aux nouvelles victimes des radiations. »
Mirjam von Arx,
Productrice/Réalisatrice,
ican films gmbh
14
« L’enjeu de ces prochaines années sera d’examiner toutes les
options pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles
et diminuer nos émissions de
gaz à effet de serre. Le potentiel des énergies renouvelables est encore sous-exploité.
L’énergie hydraulique pourrait
voir sa production augmenter et le développement des
projets de pompage-turbinage pourrait faire de la Suisse un grand accumulateur. Le développement de ces
projets impliquera l’assouplissement et l’accélération
des procédures d’autorisation et une prise de conscience collective de la nécessité d’agir vite lorsqu’il s’agira
d’implanter des éoliennes, des panneaux solaires
ou des lignes à haute tension. Mais attention aux
centrales à gaz combinées, elles rejettent des tonnes de CO2 dans l’atmosphère et rendent notre pays
dépendant de pays fournisseurs de gaz, souvent
politiquement instables. Il s’agira avant tout d’analyser les scénarios énergétiques possibles, en considérant aussi bien la sécurité de l’approvisionnement,
la production, l’efficience écologique que le prix de
l’énergie. »
Hugues Hilpold, Conseiller d’Etat PLR
« Sortie du nucléaire :
J’y crois »
« Evidemment j’y crois, à la sortie du nucléaire. On
n’aurait jamais dû y entrer. Après Hiroshima, Tchernobyl et Fukushima, celui qui n’a toujours pas compris que le dernier moment pour changer de voie,
c’est maintenant, agit comme un criminel. Je m’engage de façon générale pour les énergies renouvelables. Quant à savoir lesquelles sont les meilleures, on
le verra dans la pratique. »
Dimitri, clown
Photo : mise à disp.
Comment garantir
notre sécurité
d’approvisionnement ?
« Je veux voir
des actes »
« Je ne sais pas ce que nous attendons encore. Chaque jour
où nous prolongeons l’énergie
nucléaire, nous mettons en danger la nature et l’homme. En sortir
est pour moi la seule voie possible. Comment pouvons-nous admettre avec tant de désinvolture
des radiations dans le monde ?
Personnellement, j’en ai assez de
toutes ces guerres, famines, épidémies, catastrophes naturelles
et aussi des accidents nucléaires.
Nous devons enfin retrouver nos
liens avec la nature et l’humanité. Notre irresponsabilité met
en danger nos propres vies, mais
aussi les bases vitales des générations futures. Je m’implique
pour un monde sans centrale nucléaire lorsque chez moi, je fais attention à ma consommation d’eau
et d’électricité. Si nous le voulons,
nous pouvons tous apporter
notre contribution à la protection
de l’environnement. En tant que
créatrice de mode, ce n’est pas à
moi de trouver des solutions qui
nous protègent des catastrophes.
Cette tâche revient aux scientifiques, aux physiciens et aux politiciens. Les mots ne suffisent plus,
je veux voir des actes. »
Christa de Carouge,
Créatrice de mode
15
Annonce
Une longueur d’avance
Installation solaire?
Nous avons la solution.
L’électricité solaire
produite en montagne est
plus performante
Si un séjour au sud de l’Europe attire autant de vacanciers, c’est essentiellement à cause de l’intensité
de l’ensoleillement. Les montagnes suisses elles aussi
disposent d’un bel ensoleillement. Une installation
solaire sur une surface d’exposition optimale à Davos
génère environ 40 % d’électricité de plus que la même
à Winterthur. Et la température ambiante moyenne
de Davos est de 6 degrés inférieure à celle de Winterthur. Pour un panneau solaire, une température
de deux degrés inférieure correspond à un surplus
de production de courant électrique d’un pourcent,
comme le prouve la centrale solaire alpine de Davos,
qui atteint ainsi une efficacité de 3 % supérieure à
celle du plateau suisse. Le professeur Häberlin, de la
Haute école spécialisée de Berthoud, a fait des relevés
sur une centrale solaire située à 3454 mètres d’altitude sur le Jungfraujoch, confirmant ce surplus de
production. Avec une production de courant solaire
annuelle de 1407 kWh, une puissance nominale d’un
kilowatt y génère environ deux fois plus de courant
solaire qu’une installation moyenne sur le plateau
suisse, dont les panneaux photovoltaïques sont en
général posés sur les toits. Dans le cas du restaurant
du col du Jungfraujoch, ils sont intégrés à la façade,
parce que l’angle d’exposition est plus favorable à
la production d’électricité en hiver. Une production
d’ailleurs presque égale à celle de l’été. Les régions
montagneuses sont évidemment très sensibles à la
question écologique. Il n’est pas question d’installer
sur chaque versant des parcs solaires de la taille d’un
terrain de football. Mais une interdiction catégorique
aux habitants d’utiliser du courant photovoltaïque en
montagne serait tout aussi stupide.
Les cellules solaires aiment le plein soleil et sont plus efficaces si
elles ne surchauffent pas trop. Ces bonnes conditions se rencontrent
dans les Alpes, sur les remontées mécaniques ou sur les équipements pareavalanche. Les premiers projets pilotes sont en cours
de planification en Suisse.
Prof. Dr. Franz Baumgartner, Professeur en charge des énergies renouvelables et
Coordinateur Energie et Environnement à l’Université de Zurich des Sciences Appliquées (ZHAW) à Winterthur.
Photo cellules photovoltaïques : Bartholet Maschinenbau AG
Le téléski solaire intelligent
La vallée de Safien dans les Grisons a lancé un projet
d’électricité photovoltaïque qui, pour la première
fois au monde, vise l’installation de panneaux solaires
sur un remonte-pente déjà existant. Avec le système
Solar Wings, les modules sont fixés à environ deux
mètres au-dessus du câble porteur du téléski et sur
deux câbles supplémentaires. Tous les modules sont
pivotables et inclinés vers le sud, afin de suivre le
cours du soleil tout au long de la journée. Pour la réalisation de ce projet, l’entreprise Bartholet BMF de
Flums, spécialisée dans la construction de remontées
fi
Les panneaux solaires sont fixés au
remonte-pente, ils sont mobiles et
peuvent ainsi suivre la direction du
soleil.
www.technique-du-batiment.ch
Tobler Technique du Bâtiment SA
Steinackerstrasse 10, 8902 Urdorf
Tél. 044 735 50 00, Fax 044 735 50 10
[email protected]
16
17
Annonces
Une longueur d’avance
Façades Systèmes bois/métal Fenêtres et portes Boîtes aux lettres et éléments normalisés Systèmes d’énergie solaire Conseils et service
Protection contre
les avalanches solaire
D’autres projets, encore au stade initial, mais déjà
évidents, sont entrés dans une phase plus concrète,
en particulier la pose de panneaux solaires sur les
barrières de protection contre les avalanches, dans
la vallée valaisanne de Conches si riche en énergie
ou dans les Grisons à St. Antönien (district de Prättigau-Davos). Energiebüro AG à Zurich, spécialiste de
l’énergie solaire, planifie une puissance potentielle de
360 000 kWh par kilomètre de pare-avalanches sur
le site de St. Antönien. Ceci correspond à la consommation d’environ 100 ménages. A St. Antönien,
12 km de ces barrières peuvent être utilisées pour
installer des cellules solaires ayant 3,5 mégawatts
(MW) de puissance nominale. L’année prochaine
déjà, on pourrait produire le premier courant photovoltaïque en provenance d’un pare-avalanche.
Photo : Bartholet Maschinenbau AG
Régions montagneuses autonomes en
énergies renouvelables
mécaniques, n’a pas couvert les quatre cents mètres
du tracé avec un toit solaire fermé. Seul un cinquième environ de la surface de base a été recouverte
et chaque module posé à quatre mètres de l’autre,
produisant une puissance nominale de 60 kW. Ce
détail a son importance, car il garantit l’intégration
environnementale du projet. Le fait d’installer une
centrale solaire sur un bâtiment déjà existant, le téléski dans ce cas, permet d’éviter une construction supplémentaire en montagne. La majorité des habitants
de Tenna à Safiental ont voté pour ce projet. Ainsi,
le téléski à énergie solaire a pu être construit dès
l’automne.
Le tracé des remontées a l’avantage de s’appuyer sur les piliers fondateurs déjà existants; une
économie de matériel et de travail pour les cellules
grises. Souvent, les régions skiables des Alpes suisses consomment de l’électricité pour leurs canons à
neige. Des installations solaires placées sur le tracé
des téléskis suffiraient souvent à activer les canons
à neige, du moins durant l’entre-saison. L’installation solaire produisant de l’électricité toute l’année
utilisera quant à elle le réseau de transport comme
réservoir.
La conversion énergétique et les lacs
de rétention
Un facteur chance qui dure longtemps.
Les capteurs solaires de Schweizer utilisent la source d’énergie de l’avenir.
Esthétiques, flexibles dans leur utilisation, indépendants d’autres systèmes énergétiques: avec les capteurs solaires de Schweizer, vous
faites le bon choix. Nos capteurs solaires conviennent à tous les styles architecturaux et offrent un excellent rendement énergétique,
ainsi qu’une qualité de tout premier ordre. Plus d’infos sous www.schweizer-metallbau.ch ou au no de téléphone 021 631 15 40.
Ernst Schweizer AG, Metallbau, CH-1024 Ecublens, Téléphone +41 21 631 15 40, [email protected], www.schweizer-metallbau.ch
En Allemagne, les cellules solaires génèrent
aujourd’hui du courant électrique d’une puissance
nominale dépassant 20 000 mégawatts, alors qu’en
Suisse, notre production représente à peine 0.5 %
de ce chiffre ! Les panneaux solaires en service
aujourd’hui en Allemagne produisent presque autant
d’électricité que l’ensemble du parc nucléaire suisse.
Lorsque les vieilles centrales nucléaires seront
fermées, les énergies renouvelables devront obligatoirement les remplacer. Cela exige une révision à la
hausse de la rétribution à prix coûtant (RPC) fixée
pour le photovoltaïque. Après l’hydraulique, parmi
toutes les sources d’énergies renouvelables, les cellules solaires sont celles à avoir le plus important
potentiel pour produire de l’électricité en Suisse.
Une implantation forte en montagne est très avantageuse, car la part de courant fourni, été comme hiver,
y est plus importante que sur le plateau. Le surplus
produit par les toits solaires de la Suisse entière devrait toujours être utilisé avant l’électricité des stations de pompage. Chaque ensoleillement signifie
moins d’eau extraite des lacs de rétention. L’hydroélectricité reste ainsi à notre disposition pour les
jours sans soleil et sécurise l’approvisionnement.
Nous avons pris assez de retard. Il est maintenant
temps de lancer les investissements.
Economiser l‘énergie
n‘est pas un art
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www.isoler-maintenant.ch
;8:?:FD
Solar Wings System :
des cellules
photovoltaïques
prêts à l’emploi sur
un téléski.
La vallée de Conches citée ci-dessus mise totalement sur la large palette des énergies locales. Elle
vient d’ailleurs d’obtenir le prix climatique Zurich
2011, pour le plateau suisse. Dans cette vallée, on
encourage l’utilisation des chaudières à bois déchiqueté dans les bâtiments publics, les centrales de microhydraulique et les véhicules électriques.
Le WWF remercie la
Ernst Schweizer AG
pour son engagement
en faveur du climat.
18
19
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Tendances
énergie
Le développement durable n’est pas qu’un
discours de politiciens. Depuis un certain
temps déjà, ce concept s’est glissé dans
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vous présentons ici quelques-uns de ces
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Sarah Mischler
Photo : mise à disp.
Nouveautés à tester
R
echarger son iPhone et son
iPod au quotidien
Emporter votre iPhone ou votre iPod
même loin des prises électriques est
dorénavant chose possible, avec le chargeur
solaire « Solar Strap ». Ultra léger il recharge
facilement iPhone et iPod au moyen de sa
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aux sacs ou aux vêtements avec une bande
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à la lumière du soleil. Il suffit ensuite de le
brancher sur votre iPhone ou iPod. Le temps
de recharge de la batterie est de 12 heures en
plein soleil, 24 heures si le temps est mitigé et
5 jours en cas de gros nuages. Vous pouvez
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la boutique en ligne de produits écologiques
« rrrevolve.ch ».
K
it d’expériences Energies
renouvelables
Comment la lumière du soleil peut-elle se
transformer en chaleur ? Quelle est la force de l’eau ?
Qu’est-ce qui fait bouger le vent ? Quelle sorte d’énergie provient des plantes ? Des expériences ludiques et
variées vous permettent d’enrichir vos connaissances
sur les sources d’énergie renouvelable les plus connues,
l’hydraulique, l’éolien, le solaire et la biomasse. Le kit
expérimental de la collection Science X : Energies
renouvelables de la marque Ravensburger était le lauréat en 2009 du TOY Innovation Award, dans la catégorie « Connaissance & Apprentissage ». Vous pouvez
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Science X de Ravensburger » sponsorisé par « SpielIdeen.ch ».
W
E
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maintenant aisément possible grâce à une offre très diversifiée de vélos électriques. Les vélos de la marque Dolphin
de Bâle sont parmi les plus performants de Suisse. Ils sont munis d’une batterie lithium-ion d’une tension nominale de 36 volts
et d’une capacité de 20 ampères-heures, qui alimente un moteur
électrique de 500 watts. Avec un niveau d’assistance maximale,
ce moteur peut couvrir une distance de 60 km ou un dénivelé
de 1000 mètres en montagne. Puissant au point de dépasser les
45 km/h, ce vélo électrique est aussi très apprécié à Los Angeles,
où la police municipale LADP s’est équipée du bike bâlois. Vous
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L
umière solaire dans un bocal de conserve
Il existe suffisamment de lampes avec des câbles peu esthétiques et des boutons-poussoirs mal adaptés. Rien de comparable
avec la lampe solaire Sunjar. Pendant la journée, celle-ci capture
les rayons du soleil dans un bocal de conservation et les rediffuse dans
l’obscurité. Ce bocal ordinaire cache une technique solaire raffinée et un
capteur de lumière qui fait briller la lampe : pendant la journée, on expose
la lampe solaire Sunjar, au soleil afin qu’elle se recharge. Dès qu’il fait
sombre, la lampe commence à diffuser la lumière de
son bocal. Etanche, on peut aussi l’utiliser comme
éclairage de jardin. Vous pouvez gagner
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20
L
a voiture de sport électrique
Une voiture électrique n’est pas
nécessairement une petite tortue
écolo peu stylée et Tesla Roadster en
est un bon exemple. Comme un modèle réduit
piloté à distance, cette voiture est équipée
d’un moteur triphasé. Avec ses 288 chevaux,
elle fonce sur les routes à une vitesse de pointe de 201 km/h. Son autonomie est de 340
km et elle peut, d’après le fabricant, se recharger complètement en trois heures et demie.
Elle nécessite 6831 batteries lithium-ion très
performantes, de celles utilisées généralement dans les ordinateurs et téléphones
portables. Un liquide de refroidissement
protège les cellules de ces batteries de la
surchauffe. A bord de cette Tesla, deux
vitesses à choix : la marche avant ou la
marche arrière. Si on lève le pied de la
pédale d’accélération, le frein moteur participe à la recharge des batteries. Vous
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complet, l‘énergie solaire est collectée de manière particulièrement efficace pour le réchauffement d‘eau potable et du
chauffage, même avec un rayonnement diffus. Du collecteur
plat avec réservoir d‘eau chaude intégrée jusqu‘au collecteur
à tubes sous vide de grande puissance, Viessmann offre des
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Que fait Wattson ? C’est un petit appareil qui
ressemble à un radio-réveil, mais avec un
objectif plus ambitieux : la détection des appareils trop
gourmands en énergie. Un électricien le fixe en quelques gestes sur votre compteur et tout de suite, des chiffres rouges bien visibles indiquent votre consommation
électrique en temps réel, soit en watts, soit en francs
suisses (coûts annuels d’électricité). Un éclairage sur la
face avant de l’appareil permet de voir de loin le niveau
de consommation : bleu, vous consommez en-dessous
de la moyenne, violet, vous êtes dans la moyenne et rouge, vous consommez trop. Muni d’une liaison radio, le
petit Wattson fonctionne dans toute la maison et vous
aide à trouver les appareils énergivores et ceux activés
inutilement. Des études ont déjà prouvé que l’usage d’un
Wattson pouvait faire baisser la consommation de 20 %
en moyenne. Vous pouvez gagner un Wattson
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l’exception des collaborateurs et collaboratrices du magazine
« Nouvelle énergie pour la Suisse ». Un tirage au sort désignera les
gagnants. Tout recours juridique est exclu. Les gagnants seront
informés personnellement par écrit. Aucune autre correspondance
ne sera échangée. Les adresses seront exclusivement utilisées par
l’agence A EE.
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21
Une longueur d’avance
On ne badine pas avec l’énergie atomique à
Genève. Non seulement le nucléaire est interdit
dans la Constitution, mais encore la ville est
en bonne voie de réaliser ses ambitions
énergétiques, grâce à un premier plan d’action
2009–2013.
Photo : SIG 2011
Ville visionnaire, Genève
cible 100 % d’énergies
renouvelables et 0 %
d’émissions CO2 en 2050.
Interview avec
André Hurter,
Directeur des Services
Industriels
Genevois (SIG)
Energies solaire, hydraulique,
biomasse; autant de solutions
novatrices appliquées à Genève.
En 1986 Genève a interdit le
nucléaire, est-elle aujourd’hui en
avance sur la Suisse ?
Eurydice Bacca
Oui, d’une certaine manière. Mais sa situation
ne peut être comparée à tout le pays. Genève
ne produit que 25 % de son énergie, alors que
75 % est importé, notamment d’autres cantons
et de France. La Suisse produit 100 % de son
énergie, mais son business modèle fait qu’elle
l’exporte aux heures de pointe et en importe
aux heures creuses.
Photos : Anna Stüdeli
Quel est le mix énergétique de
Genève ?
En 2010 déjà, les efforts de Genève ont été
récompensés. L’European Energy Award Gold (EEA)
honorait son avance sur ses objectifs et le prix « naturemade » la félicitait d’acheter de l’énergie électrique
100 % propre.
Si les partis de gauche et de droite sont alignés
contre le nucléaire et en faveur de l’environnement,
l’attitude verte de Genève ne date pas d’hier, mais de la
fin des années 70. Les résultats sont éloquents : 40 %
de consommations de chauffage en moins et 7 millions de francs économisés par an. Son approche des
performances énergétiques se veut pragmatique : «
sur 800 bâtiments, les 40 qui utilisent 80 % de l’énergie seront rénovés en priorité. Nous allons diviser leur
consommation par deux et répondre aux exigences
du label Minergie, sans déséquilibrer les budgets »,
explique Valérie Cerda, cheffe de l’Energie, en ajoutant : « pour cela, nous sommes à l’affût des solutions
les plus innovantes. »
22
Un complexe immobilier au quai du Seujet illustre
cette volonté. L’air y fait office de carburant depuis
l’assainissement de la ventilation. Installé sur les extractions d’air, le système qui récupère l’énergie redistribue la chaleur, afin de chauffer l’eau sanitaire
du bâtiment ; au bilan, 104 000 litres de mazout en
moins et une réduction des émissions de gaz à effet
de serre de 275 tonnes. Avec une ingéniosité similaire, les Conservatoires et Jardins botaniques tirent
la quasi-totalité de leur énergie du bois et du soleil,
avec une production annuelle de 130 000 kWh pour
148 m2 de panneaux thermiques et photovoltaïques.
En outre, 60 % de l’éclairage municipal est d’origine hydraulique et 40 %, d’origine solaire ou verte.
Cette détermination a produit une invention brevetée : les ampoules LED de 4500 luminaires publics.
« A 1.5 watts, elles offrent une excellente incandescence et sont à 90 % moins gourmandes ! » se réjouit
Rémi Pagani, Directeur du DPT de la Construction et
de l’Aménagement.
L’eau non plus n’est pas en reste. Le volume utilisé par la Ville a
baissé de 30 % depuis 1996. De plus, le Léman participe à l’une des
réalisations les plus novatrices des SIG, « Genève-Lac-Nations ».
Son principe consiste à amener l’eau du lac aux dizaines de milliers d’habitations à travers un réseau d’échange. Les bâtiments sont
rafraîchis et chauffés par le biais de pompes à chaleur. Cette même
eau est ensuite utilisée pour arroser les parcs. Dans la même veine, le
nouveau projet Genève-Lac-Aéroport a été lancé.
Depuis 2010, 80 % de l’alimentation
énergétique des Conservatoire et
Jardins botaniques de Genève est
d’origine renouvelable.
Nous consommons 2800 GWh. L’énergie
hydraulique représente 87 %, le gaz 12.5 % et
0.5 % proviennent des nouvelles énergies renouvelables, comme le solaire ou la biomasse.
Quels nouveaux développements prévoyez-vous de réaliser ?
Les applications du gaz nous intéressent, surtout les centrales chaleur-force. En produisant de l’électricité, leur turbine dégage de la
chaleur réutilisable pour l’eau des ménages.
Nous attendons justement les autorisations
pour construire une telle centrale au Lignon.
Quel est l’état d’esprit des
citoyens face au programme éco21 ?
Les genevois sont très sensibilisés à l’environnement et à leur consommation. Une partie
non négligeable de notre clientèle est d’accord
de payer un peu plus cher pour utiliser des
énergies propres. La campagne « Energivores »
lancée fin 2010 pour encourager les économies d’énergie a connu un véritable succès.
En six mois, 23 000 ménages se sont inscrits à
l’offre Double Eco. Le degré d’engagement de
la population peut aussi être mesuré avec SIG
Vitale Vert, qui représente maintenant 10 %
de nos ventes d’électricité.
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23
Une longueur d’avance
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Vision
Comment réagissent les entreprises face
aux énergies renouvelables ?
à 7. Un industriel achetant à 15 quand des alternatives moins chères sont disponibles est confronté à
un désavantage compétitif. C’est pourquoi nous ne
devons pas laisser le choix de l’énergie aux seuls
impératifs du marché. Il est d’importance capitale
que le rejet du nucléaire ou du charbon vienne de
politiques soutenues par le peuple. Ceci sera aussi
valable en 2014 lorsque le marché électrique sera
totalement ouvert en Suisse.
Elles sont confrontées à des choix difficiles :
aujourd’hui, le prix de l’éolien est de 15 centimes le
kilowatt, le prix de l’électricité hydraulique est de 10
centimes, tandis que le charbon est à 8 et le nucléaire
Photo : mise à disp.
Genève encourage l’installation de
multinationales. Quels seront les besoins de cet essor économique ?
Genève, une ville cosmopolite à l’avenir durable.
Electricité solaire
et hydraulique :
un concept innovant pour des centrales
solaires flottantes
Thomas Nordmann, TNC Consulting
Nos projections se basent sur les plans cantonaux qui prévoient une augmentation d’environ
100 000 habitants à Genève les 20 prochaines années. Cela équivaut grosso modo à 30 000 ménages
consommant 120 GWh. Ces prévisions démographiques sont à priori gérables. C’est à nous de nous
adapter aux besoins de la communauté. Par contre,
si des industries venaient encore s’y ajouter, comme d’importants centres de calcul, les choses se
compliqueraient. Nous mettons donc l’accent sur
les économies d’énergie. Pour les SIG, il n’est pas
question de faire moins, mais de mieux exploiter
ses ressources, qui doivent impérativement être
renouvelables.
La production d’électricité, actuellement d’origine
nucléaire, doit se tourner ces prochaines années
vers des sources d’énergies alternatives. Les progrès
économiques et techniques du photovoltaïque (PV)
peuvent représenter une solution rapide à mettre
en place. Combiner l’hydroélectrique et le courant
solaire est aussi une solution intéressante. De grandes structures photovoltaïques flottant à la surface
de l’eau des lacs de rétention augmenteraient la production électrique de façon conséquente. Ce type de
structure pourrait aussi utiliser le réseau de distribution du lac, simplifiant l’opération et permettant le
stockage à volonté de l’électricité. Il serait ainsi plus
facile de répartir la production entre le jour et la nuit
et entre les saisons.
Annonce
Un énorme potentiel en jachère
D’un point de vue technique, les centrales photovoltaïques flottantes sont réalisables : un flotteur est
rajouté en usine aux autres composants de l’installation et fixé au module. Le montage s’effectue dans
un atelier du barrage. Une fois sur le lieu définitif,
ces unités sont reliées par câblage électrique et connectées au réseau de transport.
Il reste encore quelques aspects à tester :
• Y a-t-il des effets positifs ou négatifs sur l’hydrologie des lacs artificiels ?
• Quelles sont les influences des variations du niveau de l’eau de ces lacs sur l’installation photovoltaïque ?
• En quoi ces centrales solaires peuvent-elles contribuer à garantir la stabilité du réseau ?
Un énorme potentiel sommeille dans les lacs de rétention existants. Allons-nous l’utiliser ou non ? C’est
aussi une question politique. Les ingérences du paysage sont souvent critiquées. Un apport en électricité
supplémentaire d’une telle envergure mérite des études sans a priori, car il se pourrait sur le plan hydrologique, que la nature s’en porte mieux. D’ailleurs, si
nous produisions notre électricité au moyen du soleil
plutôt que du gaz, du charbon ou du nucléaire, les
hommes et la nature en profiteraient aussi.
Un système hybride performant et esthétique.
De structure simple et de petite taille, les modules solaires de Panotron tiennent compte des
exigences architecturales et s’intègrent parfaitement à une toiture. Ils permettent de couvrir les
besoins en électricité et en eau chaude de manière écologique et esthétique. Votre avantage:
les cellules sont intégrées aux tuiles et ne modifient pas l’aspect du toit. Leur montage est simple
et ne requiert pas d’autorisation spéciale. Vous trouverez plus d’informations sur le système
solaire Panotron sur www.panotron.com.
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24
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UNE TOITURE SOLAIRE
PAS COMME LES AUTRES
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Photo : mise à disp.
La Suisse génère aujourd’hui 53 % de son électricité
avec de l’hydraulique. Un résultat qu’elle doit à ses
lacs d’accumulation, qui représentent une surface
de 116 km2, soit 14,6 m2 par habitant ! Si l’on veut
produire 10 % de l’électricité suisse avec du photovoltaïque, il faut 6,3 m2 de capacité installée par habitant. En utilisant toutes les surfaces de tous les lacs de
rétention, on pourrait fabriquer de 10 à 15 % d’électricité en plus.
Défis techniques et politiques
Premières installations
en phase de négociation
TNC étudie et développe depuis 4 ans la possibilité de combiner le photovoltaïque avec de l’hydraulique. Plusieurs publications ont paru à ce sujet et un brevet a été déposé pour la Suisse et pour
l’Europe. TNC est en pourparlers avec plusieurs
services industriels suisses et européens afin de
réaliser la première de ces installations, en France
ou ailleurs en Europe.
Des structures photovoltaïques
flottant à la surface de l’eau peuvent
augmenter la production d’électricité.
25
Reportage photo
3.
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Les huit étapes de
votre installation
photovoltaïque
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Michael Baur, directeur Baur & Co. Bedachungen et Sarah Mischler
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Construire une installation photovoltaïque, c’est investir dans
l’avenir. Regardons ensemble les principales étapes de votre projet
photovoltaïque.
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Installation :
L’installation en elle-même ne prendra que quelques jours, selon sa taille. L’installateur se chargera
aussi du raccordement au réseau public de distribution d’électricité et du contrat d’achat avec le gestionnaire de ce réseau.
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8.
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Une installation photovoltaïque est garantie de
10 à 20 ans. Sa durée de vie moyenne se situe entre
30 et 40 ans. Un peu de pluie ou de neige suffit généralement à la nettoyer. Il est aussi intéressant de
pouvoir suivre son volume de production sur Internet. L’onduleur qui transforme le courant continu
des modules photovoltaïques en courant alternatif
synchronisé avec le réseau, devrait comporter une
connexion Ethernet. Cela vous permettra de suivre
à tout moment l’évolution de la quantité de courant
que vous injectez dans le réseau.
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S
Fonctionnement :
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Au début de votre projet, prenez contact avec
un spécialiste de la toiture et demandez-lui un diagnostic du support de vos panneaux, de son étanchéité
et de la charpente. Souvent, l’acquisition de modules
photovoltaïques offre l’occasion d’améliorer aussi
cette partie du toit. Avec un système d’intégration
en toiture, les modules seront directement encastrés
dans la sous-toiture. Les panneaux peuvent aussi être
posés par surimposition au-dessus d’un toit existant.
Demandez des devis et choisissez bien celui qui correspond à vos attentes.
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Planification :
7.
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Besoin d’un permis de construire ou pas ? Cela
dépend de la politique d’aménagement du territoire
de votre canton. Informez-vous en amont auprès des
services compétents.
6.
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Autorisations :
Démontage d’une ancienne toiture trop vétuste.
Pose d’un isolant moderne et du support de toiture.
Fixation du lattage et de la sous-toiture.
Pose des câbles et montage de l’onduleur.
Raccordement au réseau effectué par un électricien.
Montage des rails porteurs et abergements.
Montage et assemblage des modules photovoltaïques.
Mise en service de l’installation.
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En même temps que la faisabilité, il vous faut
régler la question du budget. Fonds propres, crédit
bancaire ou aides de l’Etat, votre volume budgétaire
détermine en partie la dimension de votre installation. Une surface en toiture d’environ 7 m2 vous
permettra d’atteindre une puissance crête de 1 kilowatt (=1 kWc) et de produire de 900 à 1000 kWh par
an. Si vous déposez votre dossier auprès de Swissgrid, la société nationale pour l’exploitation du réseau, il vous faudra certes remonter la file d’attente,
mais vous pourrez bénéficier ensuite de la rétribution à prix coûtant (RPC). Le montant accordé varie
selon l’année de mise en service de l’installation et
sera versé pendant 25 ans maximum.
1.
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Financement et rendement :
La centrale solaire pas à pas
Le montage d’une centrale solaire
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Vous voulez savoir s’il est possible d’installer
des panneaux photovoltaïques sur vos surfaces disponibles et si oui, de quelle taille ? Trois facteurs
sont déterminants : l’ensoleillement, l’orientation
et l’inclinaison. Une surface plein sud inclinée à 30°
est idéale. Mais une orientation sud-ouest ou sud-est,
ainsi qu’une inclinaison de 25 à 60° n’affecteront que
très peu le volume de votre production d’énergie.
L’essentiel, c’est que vos panneaux solaires ne soient
pas ombragés par une cheminée, une fenêtre, un
arbre ou la maison d’un voisin, car cela réduirait
considérablement votre production.
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Faisabilité :
27
Power aus der Luft
Europe
La Mer du Nord –
la plus grande centrale
électrique du monde
investissements et à partir de la 13ème année, l’éolien maritime est repris au seul prix du marché, sans
garantie de l’Etat. Dès lors, l’éolien fera baisser les
prix de l’électricité en général, car il détrônera l’électricité produite dans des centrales coûteuses comme
les centrales à gaz. Le développement ces prochaines
années de l’énergie offshore dépendra beaucoup de
l’attitude des grands exploitants du nucléaire et du
charbon. Ils ont été nombreux à se procurer par le
passé des autorisations pour construire des parcs éoliens… sans pour autant agir. Les raisons évoquées
pour ces retards sont les coûts élevés ou des financements difficiles à trouver. Les côtes allemandes de
la « Wattenmeer » étant aussi classées réserve naturelle, les parcs éoliens doivent être construites loin
au large. Les fondations posées à 30 ou 45 mètres de
profondeur nécessitent des tests exhaustifs.
A ce jour, la plupart de ces difficultés initiales sont
surmontées. Ayant débloqué des prêts remboursables
L’Allemagne veut déconnecter la dernière centrale nucléaire de son réseau
en 2021. L’Europe veut doubler la part des énergies renouvelables d’ici
à 2020. L’énergie éolienne en provenance de la mer joue un rôle essentiel
dans cette nouvelle politique : plus de 30 000 turbines doivent être installées « offshore » dans la Mer du Nord avant 2030. Tout ceci à condition
que les exploitants du nucléaire et du charbon n’entravent pas le processus, car jusqu’à présent, ils ont toujours boycotté l’énergie éolienne.
chiffrés en milliards d’euros pour les fermes éoliennes maritimes, le gouvernement allemand envisage
également de raccourcir la période de rétribution et
de majorer les tarifs de rachat en conséquence.
Mise en garde d’Eurosolar
Ces mesures suffiront-elles à surmonter les hésitations face à l’éolien maritime ? La question reste
ouverte. Les exploitants des centrales nucléaires et
à charbon n’aiment pas l’éolien. « Tout indique que
leur engagement dans l’offshore restera très modeste,
se réduisant comme ces dernières années à quelques
campagnes de communication et autres effets d’annonce. En effet, développer l’éolien offshore signifie
moins d’heures à pleine charge pour leurs centrales
à combustibles fossiles », écrit Eurosolar, l’association européenne pour la promotion des énergies
renouvelables en Europe.
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Dr Rudolf Rechsteiner
La force du vent en bord de mer
suffit à couvrir toute la consommation d’électricité en Europe.
Les rectangles roses montrent
les zones exploitables pour les
riverains.
Des coûts en baisse
Les turbines offshore coûtent cher tant que les investissements initiaux ne sont pas amortis. Leur rentabilité
est comparable à celle des centrales hydroélectriques.
Une fois le délai d’amortissement dépassé, il ne reste
que les dépenses d’entretien et de fonctionnement,
bien en-dessous de CHF 0.05 le kilowattheure. Le prix
de ce courant est égal à zéro car le vent est gratuit.
Les investissements de départ étant relativement
élevés, l’Allemagne aide les exploitants d’éoliennes
en rétribuant le kilowattheure à 0.15 euros par kilowattheure, sur une durée de 12 ans à partir de la mise
en service. Cette rétribution permet d’amortir les
Photos : mise à disp.
L’éolien maritime a un rendement impressionnant. Le
vent qui souffle sur la mer livre presque 4500 heures
à pleine charge par an, soit trois fois plus d’électricité
que des éoliennes installées à l’intérieur des terres. La
force du vent et sa disponibilité rentabilisent à long
terme les coûts plus élevés occasionnés par le câblage
sous-marin et les fondations.
On sait que les plateformes pétrolières peuvent
résister quasi 40 ans à la dégradation provoquée par
l’eau salée. La durée de vie des turbines éoliennes
modernes devrait être similaire. L’intérieur des
nacelles est étanche pour résister aux embruns et à
la rouille.
Les services industriels bâlois et zürichois négocient leur participation au parc éolien « BARD Offshore 1 ». D’une surface
d’environ 60 km2, le parc se situe à 90 km au nord-ouest de l’île Borkum.
28
29
Annonces
Et oui, les grandes sociétés productrices d’électricité
ont toujours reporté la réalisation des projets éoliens
pour ne pas mettre en danger la rentabilité de leurs
centrales à énergie fossile.
Eurosolar craint ce scénario avec des exploitants
qui persistent à retarder la construction des parcs
offshore, se plaignant de « problèmes » et exigeant
plus d’argent. A trop tarder, ce seront de nouvelles
centrales électriques à charbon qui prendront la place des parcs éoliens, injectant leur courant dans les
nouveaux réseaux nord-sud. « Autant charger le loup
de garder la bergerie, et il ne faudra pas s’étonner si
même l’objectif minimum de 35 % d’énergies renouvelables ne peut pas être atteint. »
Ces craintes sont certainement fondées. Pourtant, il existe quelques bonnes raisons pour rester
optimistes :
• Au moins vingt-cinq nouveaux modèles de turbines offshore arrivent sur le marché et les prix
sont en baisse.
• De nombreuses villes côtières de la Mer du Nord
ont investi dans leurs installations portuaires et
leurs usines afin d’offrir de bonnes infrastructures
à l’éolien. Ces investissements ne seront rentables
que si les parcs maritimes se construisent.
• Des banques, des caisses de pension et des compagnies d’assurance-vie investissent directement
dans ces projets. L’énergie éolienne maritime
s’ouvre à ces nouveaux financeurs et prend de
plus en plus d’indépendance vis-à-vis des grands
producteurs d’électricité.
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Il existe déjà des exemples d’opérations réussies. La
Société SüdWestStrom Kraftwerk, qui regroupe plus
de 50 services industriels municipaux et régionaux,
est propriétaire à 70 % de « BARD Offshore 1 », un parc
éolien allemand de 400 mégawatts. Les Services industriels de Bâle (IWB), ainsi que ceux de Zurich (EWZ)
veulent une participation substantielle dans des projets
similaires et sont en pourparlers. Les centrales nucléaires ne peuvent plus être construites en Allemagne et
les centrales thermiques à charbon seront soumises au
marché d’échange des quotas d’émissions à partir de
2013.
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31
Umwelt Arena :
durable de A à Z
nes à thème. Réparties sur quatre étages et 5000 m2
autour de cette cour intérieure, des expositions
offrent une découverte ludique d’un vaste champ
d’actions environnementales : l’alimentation, les loisirs et les vacances, ainsi que le textile, la mobilité et
la construction de maisons. Une véritable plateforme
pour une sélection d’entreprises et d’organisations
innovantes, qui peuvent présenter ici leurs produits
et expliquer leurs services. Umwelt Arena donne
aussi des informations de fond sur diverses thématiques environnementales.
Visualisation de
l’environnement
Arena, le centre de
compétence pour
l’écologie.
Vivre dans le respect de l’environnement et consommer sans
épuiser les ressources naturelles : ces idées préoccupent de
plus en plus de citoyens. Mais ce n’est pas si simple de trouver
les produits et les services qui correspondent à ces critères.
C’est à ce niveau qu’intervient Umwelt Arena, véritable arène
de l’environnement, un centre de compétences pour l’écologie
qui sera inauguré en 2012. Les visiteurs y trouveront des
réponses détaillées à leurs questions sur la durabilité.
Premier grand chantier sans
émission de CO2
La construction de Umwelt Arena en elle-même
est déjà un exemple de durabilité : c’est le premier
chantier de grande envergure dans le monde à pouvoir attester qu’il a fonctionné sans émettre de CO2.
W.SCHMID AG Generalunternehmung a atteint cet
objectif ambitieux en contrôlant et optimisant l’impact environnemental de chaque aspect qu’il s’agisse
des matériaux, des infrastructures ou des transports.
Pour citer quelques exemples : les déblais d’excavation issus du terrassement ont été emmenés à l’usine à béton voisine et rapportés sur le chantier sous
forme de béton, sans aucun déplacement supplémentaire. La totalité du parc automobile fonctionne au
biogaz (dans ce cas au Kompogas) ou au gaz naturel,
les véhicules de chantier au biodiesel neutre en CO2
(en partie à l’huile de friture usagée). Le toit des cabanes de chantier est muni d’une installation photovoltaïque et on a même installé une éolienne tout en
haut de la grue. Toutes ces mesures et bien d’autres
encore expliquent que les émissions de CO2 ont pu
être réduites à une part infime. L’achat de certificats
énergétiques compense le petit solde restant.
Kathrin Müller Jeanneret
Les technologies et les produits avec un faible impact sur l’environnement s’imposent en masse sur le
marché. Le problème, c’est que les consommateurs
les plus attentifs à l’environnement ne les connaissent pas. Umwelt Arena, qui ouvrira ses portes en
2012 à Spreitenbach (canton d’Argovie), va remédier
à cette situation. Ce lieu sera une véritable plateforme
dédiée au transfert des connaissances et des informations sur les thèmes du développement durable.
Un engagement de toute une vie
La force motrice du projet s’appelle Walter Schmid,
un entrepreneur zurichois du bâtiment. C’est sa
société qui a aussi contruit une partie de l’édifice.
Walter Schmid explore l’écologie depuis trente ans.
Il a réalisé l’une des premières maisons à capteurs
solaires, des pompes à chaleur et des façades solaires.
Il est l’inventeur du Kompogas, un procédé de fermen32
tation sèche pour la fabrication de gaz de compostage à partir d’ordures ménagères. Ce procédé connaît
maintenant un succès à niveau mondial.
Umwelt Arena est une suite logique de son engagement. Il a lui-même expérimenté, accumulé les savoirfaires, testé de nouveaux produits et développé
des applications. Avec Umwelt Arena, Walter Schmid
veut maintenant offrir l’accès aux technologies respectueuses de l’environnement au plus grand public. Il
en est convaincu : qui fait l’expérience et comprend
ces technologies fascinantes, s’engagera en leur
faveur et les utilisera.
Beaucoup de place pour l’information et
les échanges
Au cœur d’Umwelt Arena, une cour intérieure couverte peut accueillir plus de 1500 personnes. Un espace pour des congrès, des événements et des semai-
Photo : mise à disp.
Chauffage et climatisation
géothermique et solaire
Umwelt Arena fonctionnera avec zéro émission de
CO2. Deux systèmes de techniques du bâtiment complémentaires, entièrement actionnés par des énergies
renouvelables, assurent une température intérieure
constante. Un système de conduits souterrains installés sous la dalle de fondation assure l’approvisionnement de base : en hiver, il extrait de la chaleur de la
terre et en été, il refroidit l’eau, tout en emmagasinant
la chaleur de la terre. Pendant les périodes de grande
chaleur, une machine de production de froid par absorption munie de deux grands réservoirs contenant
chacun 70 000 litres d’eau produit de l’eau de refroidissement supplémentaire. Cette machine à absorption utilise l’eau chauffée par les capteurs solaires
pour fabriquer son liquide réfrigérant. Cette technologie, date de près de deux cents ans et est idéale avec
de l’énergie solaire.
L’électricité provient d’une gigantesque installation photovoltaïque intégrée en toiture, la plus grande de ce type en Suisse. Sur une surface de 5300 m2,
elle produira environ 540 000 kWh de courant solaire
chaque année. Cela correspond environ à la consommation annuelle de 120 ménages.
Photo : mise à disp.
Reportage
3 questions à
Adrian Kottmann
Votre société
BE Netz AG conçoit et
installe la centrale
solaire sur Umwelt Arena.
Quelles en sont les
caractéristiques ?
La dimension de cette installation
est phénoménale : 5300 m². Elle
est intégrée au toit et recouvre
entièrement les 33 différents
pans de cette toiture. Ces surfaces
n’étant pas à angle droit, il a fallu
fabriquer des modules sur mesure,
de différentes tailles et de formes
différentes. Pour que ces surfaces orientées dans différentes directions produisent le plus gros
rendement, chacune d’entre elles
a son propre raccordement électrique. En fait, il s’agit de 33 installations indépendantes.
Pourquoi utilise-t-on
aussi des surfaces peu
ensoleillées ?
Parce que le projet architectural l’a
prévu ainsi. C’est aussi très bien
pensé : cette centrale solaire ne
produit pas au total le rendement
maximal possible, mais une très
bonne moyenne répartie sur la
journée entière. Cela correspond
bien mieux aux besoins de ce bâtiment. D’ici quelques années, les
installations standard auront des
modules solaires aussi sur les toits
orientés à l’est, à l’ouest et même
au nord.
Quelle est la part de
l’idéologie dans cette
toiture solaire ? Un tel
investissement est-il
rentable ?
Oui, des installations de cette dimension peuvent déjà produire
du courant solaire pour seulement
CHF –.30, elles ont un fonctionnement commercial. Si l’installation
peut profiter de la rétribution à
prix coûtant (RPC), une quinzaine
d’années suffiront pour amortir le
capital investi.
33
Forum
« Nous sommes pour
les renouvelables »
Stéphanie Abbühl,
Lausanne, 20 ans
Friederike Trauner, Zürich, 44 ans
Il faut que la Suisse soit plus audacieuse dans
le domaine des énergies renouvelables. Nous
devons tout de même penser aux générations
à venir. Toute autre attitude serait périlleuse et
égoïste.
Il ne suffit pas de passer aux renouvelables, nous devons aussi limiter
notre consommation d’énergie. Les
appareils électroniques doivent être
plus performants en terme d’efficacité énergétique.
Les Suisse se positionnent dans le
débat sur l’énergie
Kurt Hartmann, Baden
Baden, 71 ans
Samuel Häfliger, Berne, 25 ans
D’un point de vue écologique, le passage aux énergies
renouvelables est raisonnable. C’est aussi pour la Suisse un moyen de retrouver ses racines. Après tout, notre
pays était pionnier dans le domaine de l’hydraulique.
Edi Medilanski avec
sa fille Zoé, Genève,
39 ans et 2 ans
Ursula Stidwill,
Fällanden, 60 ans
L’accident au Japon ne doit pas
limiter la discussion sur le
remplacement des centrales nucléaires, qui ne représentent que
20 % environ de nos sources
d’énergie. Notre champ d’action
est encore assez large et le passage
aux renouvelables sera moins
douloureux maintenant que si
nous devions faire face à une
vraie pénurie énergétique.
Johannes Hellmann, Berne, 27 ans
Un pays technologiquement avancé comme la
Suisse et possédant de si bonnes universités a
maintenant les meilleurs atouts pour jouer un rôle
de tout premier plan et investir dans les énergies
renouvelables. Il doit oser le pas vers un avenir
renouvelable. Tous les autres choix nous mènent tôt
ou tard vers une impasse.
Je trouve cela terrible que l’on ne
reparle de Tchernobyl que depuis la
catastrophe de Fukushima, alors que les
problèmes n’y sont toujours pas résolus 25
ans après. Si nous voulons éviter des catastrophes nucléaires à l’avenir, nous devons
dire adieu à l’énergie nucléaire et investir
dans les renouvelables.
Photos : Anna Stüdeli / Eurydice Bacca
Contrairement à l’Allemagne, la Suisse ne s’est pas
réveillée à temps sur le marché des renouvelables. Nous
C est
devons réagir au plus vite pour rattraper ce retard. C’est
e, les services du
incompréhensible pour moi qu’en Suisse,
’installation de
patrimoine puissent encore s’opposer à l’installation
nt évoluer.
panneaux solaires. Les mentalités doivent
Xenia Imbach
Dwight Rodrick,
Lausanne, 57 ans
Le Conseil fédéral s’est prononcé pour une sortie du nucléaire
d’ici à 2034. J’espère qu’il pourra
tenir sa promesse.
Theo Gubler, Frauenfeld, 27 ans
Je m’efforce de ne pas trop utiliser les énergies fossiles
et je travaille dans une organisation environnementale.
Pendant mon temps libre, je m’engage aussi pour l’environnement, par exemple au campement antinucléaire de
la Viktoriaplatz à Berne.
Angela Aegerter, Bolligen, 19 ans
J’ai une grande confiance dans l’énergie
hydrauIique. Avec l’école, nous avons visité
la centrale hydroélectrique proche de la
centrale nucléaire de Mühleberg. L’efficacité
de ses turbines m’a fascinée.
Clément Birklé,
Neuchâtel, 23 ans
Actuellement, je suis locataire, mais si je me
construisais une maison un jour, j’installerais
une grande surface de panneaux solaires sur
le toit. Nous devons investir dans les énergies
renouvelables, car elles génèrent aussi de nouveaux emplois.
Miriam Züger,
Ostermundigen, 20 ans
En 2030, La Suisse aura
terminé sa transition énergétique vers le solaire, l’éolien
et l’hydraulique. Les centrales
nucléaires auront été déconnectées du réseau progressivement, afin d’éviter une pénurie
d’électricité.
34
Ralph Haller, Wettswil, 24 ans
Fukushima a montré qu’un accident majeur peut se
produire même dans un pays technologiquement
avancé comme le Japon. On ne peut plus avoir une
confiance aveugle dans les experts. La solution est une
transition par étapes vers les énergies renouvelables.
Heidi et Loris Bee,
Wolfenschiessen,
53 ans et 12 ans
Heidi : La Suisse est le symbolee
même des énergies renouvelables, pensez seulement à l’im-mense force de l’eau dans nos
montagnes. J’espère que dans
leur mentalité, les Suisses évolueront en faveur des énergies
renouvelables.
Loris : Jusqu’à maintenant, il
n’existe aucun lieu de stockagee
pour les déchets radioactifs en
Suisse. Tout près de chez nous,,
le Wellenberg était prévu pour
leur enfouissement. Les énergies
renouvelables ne produisent
pas de déchets dangereux.
Dorothea
a Kipfer
Kipfer,
Affoltern am Albis, 53 ans
Donatella
Del Vecchio,
s
Fribourg, 39 ans
Il est possible de s’engangamatt
ger en faveur du climat
en faisant de petites
économies d’énergie d
dans
notre vie quotidienne.
Mais la reconversion aux
énergies renouvelables
est indispensable et doit
se mettre en place dès
maintenant.
La Suisse étant l’un des pays les plus
riches au monde, elle dispose de capitaux suffisants pour investir dans le
développement des énergies renouvelables. Les deux dernières grandes catastrophes devraient enfin nous ouvrir les
yeux et accélérer la sortie du nucléaire.
Michelle Ligtenberg,
Adliswil, 17 ans
Je souhaite qu’en 2050, la Suisse s’approvisionne en énergie sur la base d’un mix constitué d’eau, de soleil et de vent.
35
Une longueur d’avance
Les institutions politiques de Bâle-Ville ont confié un mandat de prestations clairement défini à leurs Services industriels IWB : non seulement
ils ne peuvent acheter que de l’électricité propre, mais encore ils doivent
la produire eux-mêmes. Toute participation à des centrales fonctionnant au
gaz, au charbon ou au nucléaire est interdite par la loi. Jusqu’en 2015,
IWB investira plus de 300 millions de francs dans des centrales
éoliennes, à bois ou solaires.
Dr Rudolf Rechsteiner
Les Services industriels de Bâle (IWB) ont toujours
été directement contrôlés par le Parlement et par
les habitants. Ces derniers leur interdisent depuis
1978 d’acheter des participations dans des centrales
nucléaires. Depuis 2010, IWB opère en tant qu’entreprise indépendante et peut vendre de l’électricité
dans toute la Suisse. La législation bâloise prescrit
une implication totale de IWB dans l’électricité propre. Jusqu’à présent, celle-ci provenait surtout des
centrales d’accumulation hydrauliques et de l’usine
d’incinération des ordures ménagères du canton.
ron 30 à 35 GWh provenant du Challpass (canton de
Soleure). Ceci correspond aux besoins en électricité
d’à peu près 10 000 ménages. La faisabilité du projet
est en cours d’étude.
Huit nouveaux parcs éoliens en France
En deux ans, IWB a réussi à mettre en place son
propre service de développement pour se diversifier
dans les énergies renouvelables. En cinq ans, la production d’IWB devrait augmenter de 500 millions de
kWh. Des personnes individuelles et des entreprises
situées hors de la zone de desserte de Bâle doivent
aussi pouvoir commander de l’électricité propre, à
des prix concurrentiels.
En mai 2011, IWB a acheté huit parcs éoliens répartis
sur six sites différents en France. Ces sites lui fourniront 123 GWh chaque année. La France dispose
de trois grands régimes de vents différents : Océan
atlantique, Manche et Mer du Nord, Mer Méditerranée. Il est fort peu probable que le vent cesse de souffler dans ces trois régions en même temps. Ainsi, avec
une bonne distribution géographique, le profil de
l’énergie éolienne se rapproche de celui du courant en
continu. Son pic de production situé en hiver, en fait
un formidable complément à l’énergie solaire et hydraulique. Toutefois, si l’électricité venait à manquer
sur certains créneaux horaires, les centrales hydroélectriques à accumulation des Alpes appartenant à
IWB fourniraient le supplément nécessaire.
Courant solaire d’Espagne
Eolien de la Mer du Nord
A Puerto Errado dans le sud de l’Espagne, IWB
participe en collaboration avec l’entreprise Elektra
Baselland (EBL) à hauteur de 12 % dans une centrale
solaire de 30 hectares. Celle-ci est dotée de la nouvelle technologie Fresnel, reconnue pour son application aux miroirs paraboliques. La centrale génère de
l’électricité à l’aide d’une turbine à vapeur, économisant ainsi matériel et eau. Le premier coup de pioche
a été fêté le 23 avril 2010. Dès sa mise en service au
printemps 2012, environ 6 GWh des 50 GWh produits annuellement appartiendront à IWB.
IWB garantit également la sécurité de son approvisionnement en participant au parc offshore allemand
« BARD Offshore 1 ». Les Services bâlois comptent
s’impliquer à 6.25 % dans cette immense centrale
éolienne, s’assurant un approvisionnement de
95 GWh. Le projet est actuellement en phase de
construction et l’électricité des premières éoliennes
installées est déjà commercialisée dans le réseau. La
mise en service complète de cette centrale maritime
est prévue pour fin 2012.
Nouveau service interne
supérieure au prix du marché. Ensuite, ce courant
certifié de provenance renouvelable sera racheté sur
le marché de l’électricité. Dans 10 ou 15 ans, une fois
les coûts d’investissement du parc éolien amortis,
l’électricité en provenance d’Allemagne sera reprise
directement par IWB et vendue en Suisse. Grâce au
système de rétribution, IWB peut s’engager pleinement sur la voie des énergies renouvelables et vendre
son électricité à des tarifs concurrentiels au consommateur final.
100 % renouvelable est possible pour
tous !
Dans peu de temps, la production d’électricité renouvelable des Services industriels bâlois dépassera les
besoins de leur zone desserte. Vu le potentiel naturel
du vent et du soleil en Suisse et hors des frontières,
il n’est vraiment pas sérieux d’évoquer des pénuries
d’électricité.
Il est plus dérangeant qu’en France, les réseaux électriques soient majoritairement réservés au transport
de l’électricité nucléaire. Garantir la sécurité de l’approvisionnement passe par l’aménagement de ces
réseaux et leur ouverture sans discrimination à l’électricité propre. Dans le même sens, il faut relever le
seuil de la rétribution à prix coûtant (RPC) et mettre
fin au blocage sur les énergies éoliennes et solaires,
pour enfin libérer les investissements en Suisse. Les
délais de construction de ces centrales étant courts, la
Suisse a les moyens de s’alimenter entièrement avec
des énergies renouvelables d’ici à 2020. Ceci présuppose évidemment un changement d’attitude rapide
au niveau politique.
Pas de cadeaux
pour les exploitants de centrales
nucléaires !
L’industrie nucléaire a toujours vécu
aux dépens d’autrui.
• La recherche nucléaire est chiffrée à plus de 3 milliards de francs
depuis 1956.
• Les déchets nucléaires doivent être
surveillés durant des milliers d’années. Les coûts sont reportés sur les
générations futures.
• Lors d’accidents graves tels que
celui de Fukushima, seule une
infime partie des dégâts est couverte par des assurances. Le restant
de la charge financière doit être réglée par l’Etat et les habitants. Depuis l’accident nucléaire japonais,
l’exploitant Tepco est au bord de la
faillite.
• Par le biais de prestations appelées « services-système », le lobby
atomique suisse réussit à reporter
la totalité des coûts de ses réserves et du transit par les stations de
pompage sur le compte du consommateur privé. Les exploitants des
centrales éoliennes, solaires et
hydroélectriques n’employant pas
de telles méthodes, ils sont forcément désavantagés !
Photo : ebl
100 % d’électricité
renouvelable : ainsi
investit la ville de Bâle
En Espagne, les Services
industriels de Bâle
investissent dans une
nouvelle sorte
centrale électrique
solaire utilisant des
lentilles de Fresnel.
Cette nouvelle technologie promet des
économies matérielles
et financières.
Des prix concurrentiels
Energie éolienne de Suisse
La construction du parc éolien Juvent dans le Jura
bernois s’est terminée en septembre 2010. Les Services industriels de Bâle IWB participent à 25 % à ce
projet. Aux 9 GWh d’éolien devraient s’ajouter envi36
Comme IWB fait un bon usage des subventions, les
tarifs de son électricité sont bien positionnés face à
la concurrence. Les premières années, IWB vendra le
courant produit par les parcs offshore sur place, car
son injection dans le réseau générera une rétribution
37
Annonce
Chronique
Os de
mammouths et
centrales nucléaires
Illustration : Sarah Weishaupt
Misez sur le
vert
d’Alex Capus, auteur et président de la section d’Olten du parti socialiste
Une chose me turlupine : pourquoi les bonnes idées
produisent-elles si souvent des résultats si peu esthétiques ? On a beau dire que nous allons obtenir l’énergie dont nous avons besoin du soleil, du vent, de l’eau
et de la terre, pour la restituer ensuite aux éléments
sous une forme ou sous une autre. Mais faut-il vraiment que la pompe à chaleur de mon voisin soit plus
laide que le dos de mon frigo ? Et pourquoi l’avoir
fixée n’importe comment à la façade ?
Pour des raisons techniques, me dit-on. Et financières
aussi. La beauté, c’est cher, et l’énergie alternative est
assez chère comme ça. Bon, c’est un argument que je
comprends. Néanmoins, je crains que toute la laideur
que nous produisons aujourd’hui ne pèse lourd sur
nos factures de demain.
C’est comme pour l’isolation thermique. Quand dans
mon quartier je vois une maison disparaître derrière
trente centimètres de polystyrène, cela me choque.
Je ne vois plus les encadrements des fenêtres, des
portes, des pierres d’angle. Pas question que je défigure mon domicile avec une horreur pareille. On
dirait que ces maisons ont une jambe dans le plâtre.
Les façades sont si molles que mes fils pourraient
s’entraîner au tir à l’arc avec. Je vous parie que dans
vingt ans, les ouvriers du bâtiment qui retireront le
polystyrène des murs diront en levant les yeux au ciel
« Eh oui, c’est ainsi qu’on travaillait à l’époque. »
Et que dire de ces plaques à gâteaux photovoltaïques au-dessus des toits de tuile ? Moi,
j’aimerais bien avoir une centrale solaire, mais
pas comme ça ! Si je m’en offre une, je ferais recouvrir mon toit de tuiles solaires. Ca doit déjà
exister, mais sans doute encore à un prix élevé.
Quant aux éoliennes… personnellement, je les
trouve bien belles. En tout cas plus belles que la
pompe à chaleur de mon voisin. Elles ont quelque
chose de majestueux. Comme si elles généraient
du vent au lieu d’en être activées. Pourtant, je préférerais ne pas les avoir devant la fenêtre de mon
salon.
Pourquoi toutes ces bonnes idées sont-elles si
laides lorsqu’elles se concrétisent ? Peut-être parce qu’elles sont nées récemment et qu’il faut donner du temps au temps. Les premiers téléphones
portables ressemblaient à des os de mammouth
et le premier aspirateur à une centrale nucléaire.
Les pompes à chaleur, les éoliennes et le polystyrène présentent au moins un avantage : si on
s’en lasse, on peut s’en débarrasser.
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