Mise en page 1 - Matin Equatorial
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MAtin N°60 du 18 Mars 2015 500F CFA EquAtoriAl Journal d’information et d’analyses. [email protected] / [email protected]. Tel: 07.07.78.28/02.07.50.10 En prévision des élections 2016 Les sages conseils de Mborantsouo A ccusée parfois à tort et travers de faire la part belle au parti au pouvoir, la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mbourantsouo a invité le gouvernement et les acteurs politiques de tout bord, dans l’interview qu’elle a accordé au quotidien L’Union, à jouer leurs partitions dans le respect des «contours de la loi qui organise les élections au Gabon». Dans une interview accordée au quotidien L’Union n° 11781 du lundi 16 mars 2015, la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mbourantsouo, souvent, sinon constamment pointée du doigt par les acteurs politiques, a tenu à laver l’institution qu’elle dirige depuis la création du grief qu’on lui fait toujours au sortir de chaque joute électorale. Notamment celui de tirer la couverture du côté du parti au pouvoir, c’est-à-dire le Parti démocratique gabonais (PDG). «Ce sont ceux qui voient leurs élections annulées ou leurs recours déclarés irrecevables par leur propre faute, pourtant, qui accusent la Cour d’être partiale.» a déclaré Marie Madeleine Mbourantsouo avant de souligner : «Nous n’avons eu de cesse de rappeler aux uns et aux autres qu’une requête ou un recours, c’est d’abord une procédure à respecter en amont. (…) c’est comme le passage obligé. C’est à l’image de la porte qui donne accès à une pièce. Lire en pg.2 Suspension des salaires des fonctionnaires Politique/Woleu-Ntem : Le gouvernement se hâte lentement Le divorce avec l’émergence est-il déjà consommé ? A près avoir brandi maladroitement la menace de suspendre les émoluments des fonctionnaires en grève par le truchement du porte-voix du palais du bord de mer, l’idée de l’exécutif de passer au bâton après la carotte s’effrite chaque jour, un peu plus. La démonstration en a été faite le lundi dernier, à Martine Oulabou, par la cinquantaine des centrales syndicales regroupées au sein de «La Dynamique unitaire». Trente-six jours d’arrêt d’activité au sein de la fonction publique et toujours pas de solution de sortie de crise. Lire en pg.3 O bjet de toutes les attentions et supputations politiques depuis 2009, lorsque l’enfant du pays AMO, ressuscite la fibre ethnique pour être plébiscité dans le pays fang (80% des voies exprimées) à l’occasion du scrutin présidentiel du mois d’août de la même année, le Woleu-Ntem revient au-devant de l’actualité politique. Véritable casse-tête chinois pour l’émergence, qui, au fond, semble, 5 ans plus tard, n’avoir pas cherché à bien cerner la pensée et le raisonnement culturel et politique des nordistes. Lire en pg.4 2 Politique MAtin EquAtoriAl En prévision des élections 2016 L’éditorial de Paul Nzogh Bam L e lourd climat social qui s’est installé au Gabon depuis plus d’un mois commence à susciter le ras-lebol ! Les agents de l’administration publique réunis au sein du bloc « Dynamique unitaire » et le gouvernement du Pr Daniel Ona Ondo réalisentils qu’en ce moment ils donnent le sentiment au peuple qu’ils sont, dans un camp comme dans l’autre, incompétents et égoïstes. « Il n’y a aucun conflit que des gens sages et intelligents ne sauraient conduire à un aboutissement heureux », disait un artiste et homme politique gabonais. La rencontre tenue du 6 au 8 mars dernier à Libreville, qui a suscité beaucoup d’espoir, serait-elle aussi un énième coup d’épée dans l’eau ? Que se passe-t-il donc pour que le gouvernement et les partenaires sociaux n’arrivent pas à trouver de solutions consensuelles au sujet des revendications des agents de l’Etat ? Pourtant, après la remise du rapport sanctionnant les travaux de la commission ad hoc relative au dialogue social d’Angondjé, une commission paritaire composée des membres du gouvernement, des cadres de la présidence de la République et des représentants des organisations syndicales a été mise sur pied. A peuvent ignorer les sérieuses contraintes budgétaires actuellement liées à la baisse des revenus pétroliers. A l’issue de la rencontre, le gouvernement a effectivement annoncé, le mardi 10 mars dernier, le paiement de la PIP du 4e trimestre ; 903 postes budgétaires sur 1500 ont été octroyés à l’Education nationale, pour l’intégration des enseignants du pré-primaire, le reste des dossiers devant faire l’objet d’une étude approfondie avant l’engagement définitif des personnes concernées. Le gouvernement a précisé que la mise en place du nouveau système de rémunération sera effective dès juillet prochain, le cadre juridique devant être redéfini, en accord avec toutes les parties. Entretemps, la PIP sera fidèlement payée aux agents. Cette situation commençant déjà à excéder de nombreux Gabonais qui voient un avenir scolaire de plus en plus improbable pour leurs enfants, le Pr Daniel Ona Ondo a demandé aux partenaires sociaux de « faire preuve de retenue pour la bonne marche des négociations ». En attendant l’arbitrage du président de la République, la reprise des activités était attendue pour le lundi 9 mars dernier sur toute l’étendue du terri- Une interminable bagarre qui lasse ! l’ordre du jour de cette rencontre : la Prime d’incitation à la performance au titre du 4e trimestre, le relèvement de la valeur du point d’indice de 425 à 750 au minimum et 1500 au maximum, l’augmentation du SMIG de 150.000 à 300.000 F CFA maximum, l’intégration de 1500 agents du pré-primaire. Au cours des échanges, le gouvernement a tenu à rappeler qu’il serait injuste de fermer les yeux sur les réformes observées depuis l’accession du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, à la tête du pays. Il s’agit de l’augmentation du SMIG à 150.000 F CFA, l’instauration de la PIP, la revalorisation du point d’indice de 400 à 425, l’augmentation de l’aide à la propriété , le passage de l’indemnité de transport de 17.000 à 35.000 F CFA, et celui de l’allocation de rentrée scolaire de 25.000 à 62.000 F CFA, ainsi que l’augmentation des allocations familiales. Même si le Pacte social s’inscrit dans la lutte contre la précarité, les négociations avec les partenaires sociaux, tout en tenant compte du nouveau système de rémunération, ne toire, surtout dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Et maintenant, pourquoi une telle pollution sociale perdure? Pourquoi ne pas avancer tout en négociant ? Y a-t-il, comme l’affirment plusieurs enseignants, des interlocuteurs « vendus » dont-ils ne veulent pas ? Que manque-t-il aux protagonistes pour mettre en avant les valeurs de fraternité et de patriotisme que nos aînés nous ont inculquées à travers notre hymne national ? Selon toute vraisemblance, l’appel du Premier ministre à l’adresse des grévistes n’a pas rencontré un écho très favorable. Le week-end écoulé, quelques messages ont circulé sur les téléphones portables, exhortant les agents à la reprise du travail par esprit de patriotisme. S’achemine-t-on vers une année blanche, ainsi que le craint l’UNESCO ? En tout cas, si cette crise n’est pas radicalement résolue dans les meilleurs délais, le peuple saura que, au-delà des revendications salariales, il y a anguille sous roche. Le problème serait finalement ailleurs…n N° 60 du mercredi 18 Mars 2015 Marie Madeleine Mbourantsouo tire la sonnette d’alarme Accusée parfois à tort et travers de faire la part belle au parti au pouvoir, la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mbourantsouo a invité le gouvernement et les acteurs politiques de tout bord, dans l’interview qu’elle a accordé au quotidien L’Union, à jouer leurs partitions dans le respect des «contours de la loi qui organise les élections au Gabon». Mo’Mabike ans une interview accordée au quotidien L’Union n° 11781 du lundi 16 mars 2015, la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Madeleine Mbourantsouo, souvent, sinon constamment pointée du doigt par les acteurs politiques, a tenu à laver l’institution qu’elle dirige depuis la création du grief qu’on lui fait toujours au sortir de chaque joute électorale. Notamment celui de tirer la couverture du côté du parti au pouvoir, c’est-àdire le Parti démocratique gabonais (PDG). «Ce sont ceux qui voient leurs élections annulées ou leurs recours déclarés irrecevables par leur propre faute, pourtant, qui accusent la Cour d’être partiale.» a déclaré Marie Madeleine Mbourantsouo avant de souligner : «Nous n’avons eu de cesse de rappeler aux uns et aux autres qu’une requête ou un recours, c’est d’abord une procédure à respecter en amont. (…) c’est comme le passage obligé. C’est à l’image de la porte qui donne accès à une pièce. Le non-respect de cette procédure empêche de facto la Cour d’examiner au fond tout recours. Même si les arguments développés par le requérant pouvaient, de part leur pertinence, susciter l’annulation de l’élection de son contradicteur (…).» Pour éviter que l’institution dont elle a la charge ne soit encore accusée à tort et travers, Marie Madeleine Mbourantsouo a invité le gouvernement, notamment le ministère de l’Intérieur à «exécuter l’autre volet de la biométrie qui consiste à fiabiliser le fichier électoral». «Parce que du contentieux qui vient de se terminer, la Cour aura enregistré un recours qui portait sur la dénonciation de l’état-civil d’une compatriote» a-t-elle expliqué. Sur ce point afférent à l’état-civil, elle a tenu à préciser : «Les questions qui concernent l’état-civil ne sont pas de la compétence de la Cour constitutionnelle, mais de celle des juridictions ordinaires ou des tribunaux de l’ordre judiciaire. Mais ce problème a retenu notre attention parce que, il y a quelques années de cela, lors d’un précédent contentieux, la Cour avait été confrontée à une situation de saisine similaire. Je tiens donc à préciser ici, pour la gouverne de tout le monde, que les compétences de la Cour sont des compétences d’attributions mais pas des compétences générales.» S’attaquant à l’épineuse question de la révision de la liste électorale, Marie Madeleine Mbourantsouo a donné un coup de pied dans la D fourmilière des acteurs politiques qui attendent les derniers instants pour évoquer la révision de celleci, alors que la loi prévoit une révision annuelle. Or en 2014, celle-ci n’a pas eu lieu. «Tous les acteurs politiques, autant qu’ils sont devraient effectivement se saisir maintenant de la question. Mais, au lieu de cela, eux ils attendent tous (quand certains n’auront pas été élus président de la République) venir devant la Cour constitutionnelle pour poser ce problème lié à la liste électorale (…)» s’est indignée la présidente de la Cour. En terminant son propos, Marie Madeleine Mbourantsouo a invité les acteurs politiques à comprendre que «l’élection n’est pas faite à la Cour constitutionnelle (…) l’élection se prépare maintenant par la présence sur le terrain ; l’élection se prépare au niveau de votre représentant dans les différentes commissions électorales et dans les bureaux de vote. Les élections de 2016 c’est maintenant».n Les Librevillois encore victimes des caprices de dame SEEG Depuis quelques semaines, la population de la capitale gabonaise reste, chaque soir, sur le qui-vive et la crainte de subir des interruptions dans la fourniture d’électricité. Celles-ci sont particulièrement récurrentes aux heures de grande écoute. On se demande dans ces conditions à quoi sert la certification ISO 9001, version 2008, qui vient de lui être décernée ? P Hortense De Méka our se justifier par rapport à la récurrence des interruptions de la fourniture d’électricité, les responsables de La Seeg, comme d’habitude d’ailleurs, se contentent d’un communiqué, pour rassurer la clientèle, indiquant par ailleurs que les équipes techniques sont ‘’mobilisées pour remédier à la situation’’. La certification ISO 9001, version 2008, s’inscrit dans un processus global de l’entreprise, conformément au projet ‘’je m’engage’’, notamment au renforcement des compétences, de la transparence et du développement d’une culture de la performance. Le projet, semble-til, ‘’place le client au cœur des préoccupations de l’entreprise et engage le personnel à délivrer un service de qualité irréprochable’’. La Seeg ne mérite pas cette certification, dans la mesure où la qualité du service au public n’est toujours pas garantie, à en juger par la qualité de l’eau qu’elle fournit à la pompe,souvent colorée- et à la fourniture de l’électricité, qui comporte tellement d’aléas que si l’on se trouvait en Europe, le contrat avec Veolia aurait été rompu depuis des lustres. Les observateurs sont nombreux à condamner la légèreté avec laquelle certaines institutions compétentes en matière de certification des entreprises, s’empressent de certifier telle ou telle autre société, dont la défaillance est notoire. C’est à se demander si ces institutions, ellesmêmes, sont sérieuses.n Politique 3 MAtin EquAtoriAl Suspension des salaires des fonctionnaires Le gouvernement se hâte lentement Après avoir brandi maladroitement la menace de suspendre les émoluments des fonctionnaires en grève par le truchement du porte-voix du palais du bord de mer, l’idée de l’exécutif de passer au bâton après la carotte s’effrite chaque jour, un peu plus. La démonstration en a été faite le lundi dernier, à Martine Oulabou, par la cinquantaine des centrales syndicales regroupées au sein de «La Dynamique unitaire». T Mo’Mabike rente-six jours d’arrêt d’activité au sein de la fonction publique et toujours pas de solution de sortie de crise. Le gouvernement et les syndicats regroupés au sein de la Dynamique unitaire se regardent toujours en chiens de faïence. Malgré la pluie diluvienne qui s’est abattue en fin de matinée sur Libreville, les agents publics de l’Etat affiliés à la «Dynamique unitaire» ont choisi, le 16 mars dernier, de se rendre à l’école primaire Martine Oulabou, dans le 2ème arrondissement de Libreville, plutôt que dans leurs administrations respectives, en compagnie des retraités civils et militaires. Objectif : «Se concerter et arrêter une position commune par rapport à la mesure transitoire proposée par les autorités du pays». Comme quoi, plus rien, pas même les intempéries ne peuvent plus les arrêter ou les faire reculer. En effet, après les échecs relatifs des rencontres d’Angondjé et du ministère de la Fonction Un appel à la reprise des cours peu suivi par les enseignants Mo’Mabike L undi dernier, l’atmosphère dans la plupart de des établissements publics et confessionnels n’était pas à la reprise des cours. C’est du moins la conclusion tirée par notre équipe de rédaction qui s’est rendue au lycée d’Etat Paul Indjendjé Gondjout (LEPIG) en passant par le mythique lycée national Léon Mba (LNLM), puis le lycée Technique national Omar Bongo (LTNOB) ainsi que le Collège Bessieux. Certaines classes tenues par les enseignants expatriés, au Lycée d’Etat Paul Indjédjé Gondjout par exemple, ont été vidées par les élèves orphelins d’enseignants, qui se sont opposés à ce que leurs camarades aient cours pendant qu’ils sont abandonnés à eux-mêmes. Dans les établissements primaires publics, à l’exemple de l’école publique des Charbonnages que nous avons visitée lundi dernier, il n’y avait pas l’ombre d’un enseignant. Toutefois, l’appel à la reprise des cours lancé par Fridolin Mve Messa et ses amis de la Dynamique unitaire responsable n’a pas été suivi. Ce qui semble démontrer la popularité de l’autre aile de la dynamique unitaire, dont le modérateur est Jean Rémy Yama.n A la santé, paiement de la PIP rime avec reprise du travail gondjé (CHUA) et à l’Hôpital égypto-gabonais, un service minimum recevait respectiveentré en peu plus tard en ment 10 et 20 malades par grève pour réclamer le jour, du lundi au vendredi. paiement de leur prime Depuis lundi dernier, après d’incitation à la performance que la PIP a été payée, le travail (PIP), le personnel de santé a a repris dans ces centres de repris timidement le travail santé bien que le rythme de dans les différents établisse- croisière n’ait pas encore été ments hospitaliers du pays. atteint. Si au Centre hospitalier univer- C’est une épine de moins pour sitaire de Libreville (CHUL), le le gouvernement de Daniel personnel recevait normale- Ona Ondo, qui risquait d’avoir ment les malades, au Centre sur la conscience la mort de hospitalier universitaire d’An- plusieurs Gabonais.n Mo’Mabike R publique, le gouvernement a mis à profit le week-end du 14 au 15 mars dernier pour tenter de sauver les meubles, en ouvrant d’autres négociations avec les partenaires sociaux. Ces discussions ont porté sur les modalités de reprise du travail en attendant la mise en place du nouveau système de rémunération, prévue pour juillet prochain. Concrètement, la proposition a été la suivante: «Une augmentation de 18% de salaire brut avec suppression de la prime d’incitation à la performance». Toute chose qui contraste avec les menaces d’Alain-Claude Bilie-By-Nzé prononcées à l’une de ses traditionnelles conférences de presse, et l’arrogance d’un gouvernement qui aujourd’hui fait profil bas. Cette bonne volonté perçue comme un «guet-apens» par Mis dos au mur par les syndicats, le gouvernement fait profil bas. certains leaders sociaux a malheureusement été rejetée par les agents grévistes, déterminés à faire aboutir leurs revendications. «Les travailleurs estiment que la proposition du gouvernement est insuffisante pour permettre une reprise normale du travail. De ce fait, la P.I.P est un acquis», a indiqué le modérateur de la Dynamique unitaire, avant d’annoncer la poursuite de la grève lancée le 9 février dernier jusqu’à la hausse des salaires. En présence de certains leaders de la société civile, venus leur apporter du soutien, tels que Marc Ona Essangui de Brainforest, Jean Rémy Yama et ses camarades se sont donné rendez-vous pour le mercredi 18 mars 2015, c’est-à-dire aujourd’hui, pour apprécier les nouvelles propositions du gouvernement de Daniel Ona Ondo, si proposition il y a.n Enseignement Supérieur Les enseignants-chercheurs poursuivent leur mouvement de grève Après plus de deux mois de grève, l’université Omar Bongo n’est pas sortie de l’auberge. La reprise des cours annoncée cette semaine n’aura pas lieu car les enseignants réclament la revalorisation des salaires. dations du porte-parole de la Présidence, Alain Claude Bilie by Nzié et du Premier ministre, l’Université Omar Bongo, qui appelaient à la reprise du les démons de la grève travail le lundi 9 et le mercredi campent nerveusement, 11 mars ? Ce syndicat a botté au point que cela n’émeut plus en touche les menaces de suspersonne dans l’opinion de sa- pension de salaire. voir qu’ils sont à l’arrêt. Dans ’’Nous réaffirmons notre détercette institution devenue le mination de voir aboutir le nouchaudron et haut lieu de veau système de rémunération. contestation intempestive et De ce fait, nous ne reprendrons tous azimuts, l’année blanche pas les cours tant que nos saqu’on tente de conjurer dans laires ne seront pas revus à la l’enseignement primaire et se- hausse, peu importent les consécondaire pourrait être quasi- quences. Ce ne sont pas des mement inévitable. L’engouement naces de coupure de salaires qui et l’enthousiasme manifestés nous feront trembler’’, a déclaré par certains étudiants de re- le président du SNEC, Jean prendre les cours cette semaine Rémi Yama. viennent d’être douchés par la A la revendication de l’augmendécision des enseignants-cher- tation des salaires, s’est greffé cheurs. également le paiement de la En effet, la semaine dernière, prime d’incitation à la perforles enseignants-chercheurs mance (PIP) qu’ils ne perçoiréunis au sein du SNEC ont af- vent pas au motif qu’ils ont la firmé leur adhésion totale et prime d’incitation à la resans réserve à la Dynamique cherche (PIR). unitaire, et par conséquent ont Dans l’opinion publique, on se décidé de poursuivre leur mou- demande et à juste titre d’ailvement de grève jusqu’à la leurs, à quoi sert véritablement mise en œuvre du nouveau sys- encore cette institution univertème de rémunération, tel que sitaire naguère prestigieuse, promis par le gouvernement. mais qui brille aujourd’hui par Quid des menaces et des intimi- le spectacle tragi-comique des AGB A grèves récurrentes et interminables. De fait, l’UOB est en crise permanente et c’est depuis le mois de décembre 2014 que les activités académiques sont en arrêt. Ainsi va l’UOB, enseignants et étudiants se relaient sur le piquet de grève. Pour les apprenants, bourses non perçues, taux d’échec élevé dû à la mauvaise assimilation du système LMD les effarouchent. En revanche, pour les encadreurs, les revendications pécuniaires en rajoutent à la surchauffe. Pis, aujourd’hui, les étudiants sont en errance en raison de la fermeture de la cité universitaire. Situation à la fois pitoyable et scandaleuse pour ce haut lieu du savoir qui tend à se désacraliser par des perturbations qui de toute évidence jettent le discrédit sur le système universitaire de notre pays. Des formations bâclées pour des diplômes véritablement au rabais, il ya lieu de nourrir des appréhensions sur cette jeunesse appelée à prendre la relève dans la gestion des affaires du pays.n N° 60 du mercredi 18 Mars 2015 4 Politique MAtin EquAtoriAl Chronique politique La rupture en toile de fond C eux qui ont suivi les manifestations marquant les 47ans d’existence du Parti démocratique gabonais s’accordent au moins sur une chose : Il y avait comme de la poudre dans l’air, et surtout une ferme volonté de rupture en toile de fond de tout ce qui s’est dit. Les hiérarques du parti, à commencer par Ali Bongo lui-même, se sont assujettis au traditionnel rituel qui a toujours entouré ce genre de manifestation politique. Une approche introspective, mais surtout festive, avec parfois quelques touches affectives, comme cette attention particulière accordée par le Distingué Camarade à 18 dignitaires, choisis à raison de deux par province, invités à partager un repas convivial à la présidence de la République. Ce qui a une nouvelle fois fait penser que le chef de l’Etat, tout en maintenant sa vision pour le Gabon n’entendait pas se passer de la vieille garde de son parti. Une vieille garde qui lui pose quelques problèmes de gestion depuis son accession à la magistrature suprême, du fait de sa mise à l’écart progressive dans la gestion des affaires de l’Etat. Sans que le conflit intergénérationnel ne soit officiellement ouvert, la volonté de faire du Gabon un pays émergent d’ici l’an 2025 se heurte depuis 2009 à la farouche résistance des anciens dignitaires du régime précédent, peu ou pas préparés pour cette épreuve plus que difficile et nouvelle, qu’ils vivent désormais, comme un cauchemar au quotidien. La perte des décennies de gloire sans partage de leur posture antérieure. Dans l’opinion, le sentiment prévaut que Ali Bongo Ondimba, qui se présentait en 2009 comme le candidat de « L’avenir en confiance », soutenu par une jeunesse en effervescence, traverserait sans encombre l’épreuve qui lui cause aujourd’hui quelques soucis, si cette jeunesse, désormais aux avant- postes, s’y trouvaient effectivement en août 2009. Cinq ans après, on retrouve plutôt sur le champ de bataille toujours en ébullition, du fait de la persistance des rancœurs, de la haine et du rejet de l’autre, tout comme de la volonté manifeste de voir tout le monde tout perdre, une bonne partie de vieille garde qui a cette fois décidé de prendre les armes et d’engager le combat contre l’émergence. Voilà qui a redonné vie à une opposition sans âme depuis la dernière présidentielle et, surtout, la dissolution de l’Union nationale, la maladie de Mba Obame et la mort de Pierre Mamboundou. Une photo comparée des deux camps aujourd’hui opposés, surtout depuis la réhabilitation de l’Union nationale et le recrutement, ou le ralliement d’anciens dignitaires de l’ancien parti unique, appelle tout observateur averti à la prudence dans son analyse pour la suite des événements au Gabon, notamment la prochaine présidentielle. Le capital-confiance des Gabonais, insolemment favorable au pouvoir de 2009 à 2012, s’est considérablement réduit depuis lors, du fait non seulement du contexte financier et économique international, mais également du climat politique et social dans le pays, avec au centre l’atmosphère insurrectionnelle au sein du Parti démocratique gabonais depuis les investitures de la présidentielle de 2009. Ici, depuis les dernières législatives pourtant largement remportées par le parti au pouvoir, tout comme les locales et dernièrement les sénatoriales, la contestation ouverte et les démissions fracassantes ou sournoises sont devenues le mode de fonctionnement et d’expression à quelque échelon que ce soit, de cette formation politique. Et à moins d’avoir une autre lecture de certaines interventions lors des manifestations de la semaine dernière, la rupture était toujours en toile de fond et l’affrontement entre les jeunes loups et les caciques, à l’ordre du jour. Question tout de même, à un deux sous : à qui profite ce massacre à moins de deux ans de la présidentielle ?n N° 60 du mercredi 18 Mars 2015 Politique/Woleu-Ntem : le divorce avec l’émergence est-il déjà consommé ? Objet de toutes les attentions et supputations politiques depuis 2009, lorsque l’enfant du pays AMO, ressuscite la fibre ethnique pour être plébiscité dans le pays fang (80% des voies exprimées) à l’occasion du scrutin présidentiel du mois d’août de la même année, le Woleu-Ntem revient au-devant de l’actualité politique. V Jacques Okeng’ éritable casse-tête chinois pour l’émergence, qui, au fond, semble, 5 ans plus tard, n’avoir pas cherché à bien cerner la pensée et le raisonnement culturel et politique des nordistes. La province septentrionale pourrait à l’allure où se dessinent les choses et sans changement majeur de cap de la politique gouvernementale, rester, comme en 2009, un bastion de l’opposition. De Ndong Sima à René Ndemezo’o : à qui le tour demain ? Qui l’aurait cru ? Le «premier» Premier ministre de la « rupture » que le président Ali Bongo Ondimba avait consacré en 2012 en transférant la primature aux Fangs du Nord- au détriment de leur frères de l’Estuaire qui tenaient le poste depuis 1975, et même de l’OgoouéIvindo et du Moyen-Ogooué- est devenu l’un des thuriféraires de ce même régime ? Dans un essai dont le titre en dit long « Quel renouveau pour le Gabon », Raymond Ndong Sima, le fils de Yefè, ne cache pas, à son sens, le constat d’échec clairement posé au regard de son « observation » de la gouvernance économique, sociale et politique du pays depuis 2009. Sauf que depuis lors, aucun cadre politique ou élu PDG du Nord, de la fédération C du canton Kyé, sinon du département du Woleu et du WoleuNtem en général, n’a encore pris son courage à deux mains pour signifier, dans un meeting ou une conférence de presse, que les propos de l’ancien PM et sa démarche actuelle sont à contre-sens de la ligne politique du parti, et qu’en conséquence, il doit remettre son mandat de député PDG en jeu et démissionner. Tout comme, au sein même du parti et de son siège à Louis, personne n’a encore osé demander l’exclusion d’un « néo » camarade qui n’a plus d’affinité élective avec le parti et sa hiérarchie, notamment avec le Distingué camarade. Ce silence assourdissant du coté de Libreville et de Nkoum-Ekiègn (Oyem) en dit long sur l’état actuel du «grand parti des masses ». A cela s’ajoute la sortie avec fracas de l’ancien haut responsable du parti dans le Nord, notamment à Bitam, René Ndemezo’o Obiang. Là aussi, qui l’aurait cru? Ils ne sont pas nombreux à lui tenir tête à Bitam et même au plan national au sein du PDG, en matière politique. Même si une guerre des chefs s’annonce au sein de l’opposition pour 2016, avec ces poids lourds (René, Djidjob, Bengone Nsi, Ping, etc.) et en dépit de l’affaiblissement physique d’AMO, la politique actuelle de la majorité effrite les bases sociologiques historiques de ce régime. En poussant le bouchon aussi loin, il ne serait pas abusif de compter d’autres cadres qui pourraient emprunter la même voie dont Ebooué à Oyem. Le PM Ona Ondo, dont on connait les mémorables passes d’armes avec les émergents depuis son installation au « 2 décembre » en janvier 2014, ne pourrait-il pas aussi être tenté de rejoindre le «front» des ra- dicaux, pour peu qu’il soit débarqué « façon-façon » comme Raymond Ndong Sima ? A Oyem, Bitam ou Mitzic, une grande partie des populations et cadres restés fidèle à la ligne de 2009 n’attend que cela. Un bilan socioéconomique et politique mitigé ? Alors que les réalisations aux plans économique, social et des infrastructures dans le Grand Nord mériteraient d’être considérablement renforcées, c’est toute la stratégie des émergents dans le pays fang, en 5 ans, qui révèle ses insuffisances. Le tir semble être difficile à rectifier à cette allure malgré deux Premiers Ministres, avec en prime un conseil des ministres délocalisé, des journées de concertation économique et des « erreurs casting » peu au fait des attentes profondes des Woleu-ntemois d’en bas (Ona Ondo, Ndong Sima, Mengue m’Egouang, Ngoua Nneme, Rose Allogho Mengara, etc.) en deux ans. Agir avec lucidité pour endiguer le syndrome du Nord Ainsi, il faut a priori au pouvoir émergent une double innovation : changer d’approche d’une part, et d’autre part, débusquer de nouvelles têtes pour porter le flambeau de l’émergence pour maintenir, ne fut-ce qu’à minima, les acquis électoraux enregistrés en 2009, aux législatives de 2011 et locales de 2013. Les discours officiels lors de la célébration du 47e anniversaire du PDG ne sont que l’arbre qui cache la forêt. De plus en plus de cadres (membres du bureau politique, hauts fonctionnaires) et élus montent au créneau, et cela au-delà même du pays fang, pour tirer la sonnette d’alarme sur la maigreur des moyens mis à leur disposition pour mener une stratégie de terrain.n Et si les emblèmes se mettaient à parler... En instituant la journée du drapeau, célébrée le 9 août depuis 2010, le président de la République, Ali Bongo, visait à développer et à consolider l’esprit patriotique du peuple gabonais. Paradoxalement, la bannière, censée symboliser l’âme même du Gabon, semble, dans la plupart des cas et du haut de sa hampe, abandonnée et ignorée de tous aujourd’hui. Emmanuelle Massa D ressé dans les cours des chefs de quartier, des écoles, devant les ministères ou les institutions telles que le Sénat et l’Assemblée nationale, le drapeau symbolise l’âme commune à tous les Gabonais, et permet de les distinguer d’autres personnes. Généralement accompagné de la devise, c'est-à-dire l’idéal ou la ligne de conduite que le peuple s’est arrogée, le drapeau, hissé, est supposé, non seulement donner un regain de fierté, mais également réveiller la mémoire et la conscience du peuple. Une conscience qui semble cependant s’être endormie dans l’esprit des Gabonais et particulièrement de certaines autorités, à l’image des drapeaux flétris qui ornent la capitale, pour ne citer qu’elle. L’emblème arbore de plus en plus, aux abords des bâtiments où il se dresse, des couleurs déteintes lorsque qu’il n’a tout simplement pas perdu un pan de sa robe, tel une muse complètement vidée de sa substance. Mais un spectacle pire encore se déroule devant le Sénat, juste sous les yeux des élus et des représentants étrangers installés en terre gabonaise, qui ne manquent certainement pas d’emprunter le boulevard qui abrite leurs locaux de fonction. L’un des drapeaux levés, entre le Sénat et le ministère des Mines, à côté d’autres complètement défraichis, affiche vert .... bleu. Au milieu, la bande jaune a fait place à un vide total. Et tout ceci, sous les yeux des responsables publics, qui semblent ne pas s’en émouvoir, comme ce fût également le cas à Yaoundé, au Sommet de la CEEAC contre Boko, lorsque le drapeau gabonais, hissé dans le sens opposé, c’est- à-dire bleu-jaune-vert, était resté une journée durant sans que le protocole gabonais présent sur les lieux ne s’en aperçoive. Seuls les journalistes arrivés en fin d’aprèsmidi avaient permis de rectifier le tir. Or, des normes communément connues et acceptées de tous, du moins par la morale et la fierté d’appartenance à un groupe, font qu’un drapeau, emblème national, ne peut être négligemment traité car symbolisant les valeurs et l’identité même de la nation. Par exemple, on sait qu’un drapeau flottant à l’envers indique soit que la base qu’il représente est passée aux mains de l’ennemi, soit qu’elle est en détresse. Mais surtout, il est universellement condamné de laisser flotter un drapeau dégradé, décoloré, sale ou enroulé autour de son mât, par respect pour ce qu’il symbolise. Dans ce contexte, qu’évoque réellement le drapeau gabonais, sinon la conscience patriotique qu’il est supposé raviver en chaque Gabonais pour déterminer la ligne de conduite à tenir ? Surtout en cas de crise où les valeurs Union, Travail et Justice sonnent comme la finalité à laquelle aspirent, instamment, l’ensemble des Gabonais. Il revient aux responsables municipaux particulièrement de redorer les emblèmes nationaux, en poursuivant les efforts entamés, au plus haut niveau de l’Etat, par le président de la République dès son accession à la magistrature suprême. En ce temps de crise où la société gabonaise semble en constante mutation, il est impératif de rappeler aux Gabonais les notions élémentaires de civisme qui continueront à faire d’eux, demain, des citoyens modèles. Le chef de l’Etat y a songé. Aux élus locaux de s’y atteler.n Politique 5 MAtin EquAtoriAl Le Front uni dans l’Abanga-Bigne Comme un couteau dans du beurre Nous prenions l’information au conditionnel alors que nous mettions sous presse dernièrement. Elle a été confirmée. Le Front uni de l’opposition était bel et bien dans le Moyen-Ogooué et plus précisément dans le département de l’Abanga-Bigne. Jacques Okeng’ J ean Ping et les autres ont sillonné le district de Bifoun-Abanga, puis la commune de Ndjolé où l’on pouvait difficilement imaginer la présence d’un parti politique de l’opposition, tant le terrain paraissait acquis à la majorité présidentielle. Les frontistes ont reçu un bon accueil aussi bien de la part des cadres que des populations, ce qui semble indiquer que pas mal d’eau a coulé sous les ponts, et que nombre d’anciens pédégistes ont rejoint l’opposition. Au terme des différents scrutins organisés depuis l’avènement d’Ali Bongo, le PDG et ses alliés se sont toujours taillé la part du lion sur ces terres, malgré le mauvais score enregistré en 2009 par le candidat soutenu par ce parti. Celui-ci dispose, d’ailleurs, des trois sièges de député et des deux postes de sénateurs. Tout comme il contrôle le conseil communal et départemental. C’est aussi, en principe, le parti politique le mieux structuré de par sa présence jusque dans les coins les plus reculés du département, notamment les chantiers forestiers et les villages. Une occupation stratégique des espaces digne du parti communiste chinois, dont se sont toujours inspirés les pères fondateurs et les hiérarques de cette formation politique des années durant, parce que bâtit sur le concept du partiEtat. Nous en étions là jusqu’à ce passage de Ping, Myboto et les autres En quelques heures le Front uni de l’opposition est venu, avec une organisation quelconque et s’appuyant sur quelques cadres locaux ou exerçant ailleurs, mais ayant pignon sur rue dans le département, remettre en cause cette suprématie qui ne reposait finalement sur rien de solide. Le spectre de Mba Obame est revenu hanter les esprits des populations, lesquelles avaient en 2009, voté les yeux fermés pour lui. Dans le district de Bifoun/Abanga, où le feu couve sous la cendre depuis des années entre le député du coin, les populations et les cadres du parti des deux can- tons, le Front n’avait nullement besoin de forcer son talent pour faire carton plein. Preuve de ce climat malsain entre pédégistes, la salve tirée en direction du député lors de l’étape d’Ebel Abanga. Ici, en dehors de Ndong Nguema, le député du 2e siège, l’autre parlementaire à avoir fait les frais n’est autre que le député de Samkita, dont toute la population a fait le déplacement d’Ebel pour faire allégeance au Front. A la manœuvre, la famille d’une ancienne ministre qu’on a retrouvée à l’étape de Ndjolé. A Ndjolé, l’opposition avait un gîte et un cadre tout indiqués pour leur spectacle. L’hôtel d’un dignitaire de la localité. Pendant que Denise Mekam’ne tentait vainement de piloter le boycott depuis Libreville, en occupant la place de l’indépendance par une manifestation sans âme, Ping et compagnie attendaient que les quelques pédégistes recrutés se fatiguent et vident les lieux pour lancer leur machine. Ce sont les mêmes partisans de Mekam’ne qui sont venus grossir les rangs des spectateurs du meeting de l’opposition. Parmi ceux qui ont permis la réussite du séjour de Ping, on dénombrait quelques pédégistes proches de Mme le ministre. Comme disait une brave dame alors que la fête battait son plein à Ebel « le vent soufflé, on a vu le cul de la poule ». A moins de deux ans de la présidentielle, on commence à voir clair dans l’Abanga-Bigne. Ali appréciera. n Education Nationale La reprise des cours à petit trot Le paiement de la PIP a contribué à décrisper l’atmosphère dans le secteur éducatif. Progressivement, la machine se met en branle pour une reprise effective des cours. D AGB epuis quelques jours, les rues et les grands carrefours offrent le spectacle habituel des périodes scolaires: élèves en uniforme, sacs au dos ou en bandoulière, se bousculant pour emprunter un taxi – bus pour se rendre à leurs établissements respectifs. Les embouteillages sur certains axes routiers sont redevenus de ce fait inévitables. Dans les établissements scolaires primaires et secondaires, on semble sortir d’une longue période de léthargie ; l’effervescence semble reprendre ses droits après la l’arrêt prolongé des cours. En début de semaine, ici et là, les activités pédagogiques ont repris droit de cité, au petit trot avant que la vitesse de croisière ne soit véritablement atteinte. Les enseignants ayant perçu la PIP estiment pour la plupart que la revendication essentielle de la longue grève étant satisfaite, il est honnête de reprendre du service. Aux lycées Léon Mba, Paul Idjenjet Gonjout, Nelson Mandela ou d’Application, ainsi que dans les établissements confessionnels, les professeurs ont renoué avec l’ambiance des salles de L’appel à la reprise des cours lancé par la Dynamique unitaire responsable a-t-il été réellement suivi ? classes. La détermination de ces derniers de reprendre le travail a farouchement éconduit les irréductibles de la Dynamique unitaire qui ont tenté de dissuader certains enseignants de reprendre les cours. Si certains établissements primaires traînent encore les pieds, c’est justement à cause du discours radical des responsables de certaines organisaqui syndicales, tions voudraient, avant de reprendre le travail, que tous les points de leur cahier des charges soient satisfaits par le gouvernement, notamment la mise en œuvre immédiate du nouveau système de rémunération. La menace de suspension de salaire brandie par le pouvoir a amené certains agents du secteur éducatif à reprendre le service. Au lycée Paul Emane Eyeghé, l’un des rares établissements publics de la capitale à avoir repris les cours dès mercredi dernier, le proviseur a usé de tact et de fermeté, en enjoignant les enseignants à renouer avec les activités pédagogiques sous peine de se voir sanctionner. Mais au Lycée Jean-Hilaire Aubame Eyéghé, les sirènes de la Dynamique unitaire affectent une reprise effective des cours. Celle-ci est du reste timide, certains enseignants se rendent dans les classes clairsemées ou quasiment vides avec une poignée d’apprenants. « Ces gens de la Dynamique savent sur qui ils comptent pour que leur salaire ne soit pas suspendu. Pour moi, la grève est terminée, même avec trois élèves, je ferais mon cours, j’évite de courir le risque des sanctions car je n’ai pas d’autres revenus en dehors de mon salaire », explique Eudoxie S, enseignante de français. Donc progressivement, la situation pourrait revenir à la normale dans les prochains jours. Sans naturellement éluder les réticences et les atermoiements des enseignants à la solde des jusqu’au-boutistes dont le pouvoir de nuisance est réel et donc susceptible de gripper la machine. Au demeurant, les chevaliers de la craie devraient s’employer en peu de temps pour sauver cette année scolaire hachée en s’investissant davantage et à fond pour inculquer aux apprenants les notions essentielles.n N° 60 du mercredi 18 Mars 2015 6 Société MAtin EquAtoriAl Affaire Opiangah contre Ping Le « Chinois » invisible au tribunal Après avoir versé la modique somme de 200 000 francs CFA à titre de caution, comme le prévoient les dispositions de l’article 263 du Code de procédure pénale, Hervé Patrick Opiangah a vu son affaire contre Jean Ping enrôlée mardi dernier, c’est-à-dire hier. Priscille Obame Aba’a A l’occasion de sa traditionnelle audience correctionnelle ordinaire du mardi, le tribunal de première instance de Libreville n’avait étonnamment qu’une seule affaire inscrite au rôle, celle du ministère public et Hervé Patrick Opiangah contre Jean Ping. Si rien ne mentionnait la ténue de ce procès sur le tableau d’affichage du rôle, sis au hall du palais de justice, la vague déferlante de la brigade antiémeutes qui avait envahi ce lieu interpellait la curiosité des usagers. D’ailleurs, ces derniers étaient soumis à un contrôle drastique à l’entrée. On se serait cru au procès d’un chef de la mafia. A l’appel de l’unique affaire inscrite sur le rôle par le prési- dent de céans, seuls Hervé Patrick Opiangah et son conseil, Me Gisèle Eyui, se sont présentés à la barre. Quant à Jean Ping et son avocat, Me Mfoumane, ils étaient absents de la salle d’audience. Ce qui ne va pas empêcher le président du tribunal de rappeler la nature du délit. «Sieur Jean Ping est poursuivi pour diffamation» at-il déclaré. Prenant la parole, le procureur a rappelé que «cette affaire avait déjà été notifiée au début de ce mois et constituée pour la première fois le 2 mars.» Dès lors, en l’absence de Jean Ping et de son conseil, le tribunal qui a notifié, à toutes les parties, la tenue du procès en date du 17 mars 2015. « Un renvoi ferme pour comparution personnelle de sieur Jean Ping pour le jeudi 26 mars». Les faits. On se rappelle que les conditions dans lesquelles avaient eu lieu les actes de vandalisme perpétrés le 12 janvier, au domicile de Jean Ping, étaient restées assez obscures, voire entourées d’un flou artistique. Autant sur les noms des présumés commanditaires que sur la façon avec laquelle la justice s’était promptement saisie de cette affaire. C’est dans ce flou qu’Hervé Patrick Opiangah avait décidé de porter plainte pour diffamation contre Jean Ping, à qui il reprochait de l’avoir calomnié dans un message posté sur son compte Facebook. L’ancien président de l’Union africaine avait en effet déclaré dans un tweet que HPO était le commanditaire de l’agression dont il a été victime. «Ma sortie de ce jour poursuit un seul objectif : informer l’opinion nationale et internationale Appelé à comparaître devant le juge, Ping, lui semble plutôt se délecter dans les bains de foule. que moi, Hervé Patrick Opiangah, je ne me reconnais pas dans les accusations portées contre ma personne par monsieur Jean Ping», avait déclaré HPO en soulignant que cette défense tient, notamment, de «l’audition par voie d’huissier, de 14 des jeunes gens interpellés par la police judiciaire. Aucun d’entre eux n’a déclaré ni reconnu avoir été envoyé par moi pour aller agresser monsieur Jean Ping».n Economie : Les réseaux mobiles, un secteur en plein essor Le secteur des télécommunications au Gabon a connu diverses mutations qui ont contribué à son développement au cours des dix dernières années : libéralisation du secteur, mise en place du régulateur (ARTEL), introduction sur le marché de nouveaux opérateurs (Libertis, Airtel Gabon, Moov, Azur), octroi de licences… A Pierre Ndoumou ujourd’hui, c’est la course au débit qui embrase ce secteur. Ce dernier apparaît comme l’un des plus dynamiques et concurrentiels (parts de marchés et contrats avec l’Etat et les entreprises) de l’économie gabonaise. Une gouvernance qui devrait faire école pour d’autres secteur ou branches d’activité, en panne de dynamisme et d’attractivité. Les réformes qui ont fait le secteur gabonais des télécoms L’historique de ce secteur permet sans doute de montrer comment il a vite grandi en dix ans, comparé aux trente dernières années. En 1964, le Gabon se dote d’un Office des postes et télécommunications (OPT), avec le statut d’établissement public à caractère Industriel et commercial (EPIC). Plus tard, les Télécommunications internationales du Gabon (TIG) apparaissent en 1971, avant d’être absorbées en 1997 par l’OPT. La grande restructuration du secteur intervient en 2001. Les lois n°0004, 0005 et 006/2001 du 27 juin 2001 réorganisent les secteurs des postes et télécommunications. L’OPT est dissout. De cette opération, naissent deux opérateurs distincts : Gabon Poste (courrier, épargne) et Gabon et Gabon Télécom (téléphone fixe et mobile, internet), avec chacun en ce qui le concerne un régulateur secto- riel : Artel (télécommunication) et ARP (Poste). L’ouverture du secteur à la concurrence se fait avec trois opérateurs : Libertis (Gabon Télécom), Celtel (Airtel) et Telecel (Moov). Avec une près d’une dizaine de distributeurs de fournisseurs d’accès à internet dont les plus connus sont Gabon Telecom, Ipi9, Solsi, l’on compte aujourd’hui des centaines de cyber-cafés dans Libreville, et un marché potentiel ouvert dans la capitale et sous-exploité à l’intérieur du pays. C’est le développement aussi de nouveaux services, comme le transfert d’argent, la microépargne, les ventes de puces des portables. Les chiffres en constante progression Le parc d’abonnées qui représente N° 60 du mercredi 18 Mars 2015 le nombre d’abonnements (un abonné pouvant avoir un ou plusieurs sims d’opérateurs différents) a spectaculairement évolué au Gabon en quelques années seulement. L’on estime ce parc à deux millions d’abonnés pour une population de 1,5 million d’habitants. Dans le monde, l’on compte environ 7,1 milliards de lignes. Le taux de pénétration du mobile dépasse largement les 90% de la population, au dépens du téléphone fixe qui a moins de 3% du marché des télécoms. L’opérateur Airtel caracole en tête depuis longtemps, avec plus de 50% des parts de marchés à lui seul, suivi de Libertis (30%) et Moov (20%). Cette répartition du parc d’abonnés suit la répartition du chiffre d’affaires quasiment dans les mêmes proportions, mais l’opérateur Airtel atteindrait les 60% du CA du secteur téléphonie mobile. C’est l’opérateur dominant. Un secteur qui ne brasse pas moins de 400 milliards de FCFA par an. Mais en termes d’infrastructures, Gabon Télécom est le seul opérateur à disposer d’un point d’atterrissement sur le câble SAT3 WASC (accès à l’international). Economiquement, le secteur des télécommunications et plus généralement de l’économie numérique au Gabon reste encore prometteur. Selon les données de 2011 par exemple, l’on estime que face aux secteurs du pétrole (16,6%), des mines (2%), l’électricité et l’eau (3,2%), le secteur des télécommunications a contribué à hauteur de 4,5% au produit national brut (PNB). En termes d’effectifs d’emplois et de masse salariale, les effectifs des opérateurs ont connu un pic en 2009 (postes permanents et contractuels ou saisonniers). Par exemple en 2010, en matière d’emploi, malgré la faible diminution des effectifs, la masse salariale a augmentée de 15% par rapport à 2009 dans le secteur. Les effectifs du secteur tourneraient autour de 3000 à 4000 emplois directs. Si l’on y ajoute les cyber-cafés, les vendeurs de cartes téléphoniques, le compte tournerait autour de 4000 à 6000 emplois directs et indirects. On voit bien ici que le développement économique et social du Gabon ne se fera pas sans les télécommunications, qui sont à forte valeur ajoutée et susceptibles de jouer un rôle décisif dans la lutte contre le chômage, si des réformes plus audacieuses et des moyens conséquents sont encore injectés pour accroître la part des nationaux à tous les niveaux de ce secteur et pour y attirer de nouveaux investisseurs étrangers. Non en reste, les recettes fiscales dans ce secteur vont connaitre un boom. La course au haut débit, enjeu actuel Dans l’ensemble, il s’agit d’un marché qui se porte bien malgré quelques légères baisses enregistrées au cours des dernières années. La concurrence dans le secteur s’annonce rude entre les opérateurs, grâce aux technologies de pointe de dernière génération : Licence 3G/4G. Les consommateurs gabonais, assez sensiblement, se tournent vers des tablettes et des PC équipés uniquement du Wi-Fi… pour des raisons budgétaires. Mais, les téléphones plus luxueux équipés de toutes les options offrent des services numériques plus adaptés tels que les transferts d’images, de vidéo, de conversations video...c’est aussi avec la 3G/4G la facilité d’accès à des contenus plus longs et plus lourds, comme des documents (échanges et partages), des vidéos, la forte rapidité dans le téléchargement et la navigation. Particuliers et entreprises, et mêmes des administrations y trouvent leur compte. Etudiantes et jeunes ne redoutent plus, de passer des heures à vouloir télécharger des sons, des vidéos ou faire des recherches diverses. Tout va vite ! Question : qui apportera d’ici 2016 la licence 5G?.n MAtin Société 7 EquAtoriAl Société Attention à la PIP qui se généralise et se contamine ! Décidément, on parle tellement de la PIP qu’elle commence à faire des émules ! Le combat des syndicats des travailleurs publics ne risque-t-il pas d’inspirer de plus en plus de compatriotes, hommes et femmes, déterminés à faire également valoir leurs « droits » ? N’Dende A’Ndzik L ’avenir nous dira si les autorités ont eu raison de créer la fameuse Prime d’incitation à la performance (PIP) pour les agents de la Fonction publique, si prompts à revendiquer leurs droits de travailleurs, mais si peu enthousiastes à l’assiduité au boulot. En tout cas, la PIP est en passe de devenir le terme le plus usité et le plus appliqué au Gabon, tant dans l’administration qu’à l’école ou au quartier. Ainsi, un jeune enseignant vacataire à l’Institut des hautes études de management (IHEM) à Libreville, quelque peu contrarié par l’attitude de ses étudiants peu enclins à prendre la parole lorsqu’il les interroge sur des sujets portant sur les finances publiques, a trouvé une formule pédagogique qui semble porter du fruit. Il a décidé d’accorder aux bons apprenants une « Prime d’incitation à la parole » (PIP) qui leur permet d’obtenir de deux à cinq points de plus lorsqu’ils répondent correctement à certaines questions corsées. La nouvelle PIP a créé une telle émulation que les classes tenues par le jeune enseignant se sont retrouvées grouillantes d’un monde devenu tout soudain plus volubile. Si la mesure a aidé plusieurs étudiants à réviser leurs leçons avec plus d’assiduité, améliorant par conséquent leurs notes, de nombreux apprenants ont également commencé à se demander pourquoi les professeurs des autres matières ne leur accorderaient pas cette PIP providentielle. Elle permettrait ainsi à bon nombre d’étudiants de sauver leur tête ! Dans un tout autre contexte, tout le monde connaît les femmes pour leur propension aux cancans. Certaines d’entre elles, à force d’entendre parler de la PIP pour laquelle les syndicats se battent bec et ongles, ont des raisons suffisamment fondées pour se dire qu’elles peuvent, elles aussi, avoir droit à leur PIP. A Akébé-Kinguélé, Belle-Vue, Atong-Abè, Cocotiers, Nombakélé, elles sont des centaines à subir le diktat de leurs époux volages, récalcitrants et égoïstes. N’est-il pas temps pour elles de lancer leur mouvement associatif « Prime d’incitation à la paix » (PIP) dans le foyer ? Les règles à appliquer sont simples et d’une redoutable efficacité : pas de prime pour elles, pas de repas à midi ni de câlins le soir pour leurs maris. Si un jour leur demande de légalisation arrivait sur le bureau du ministre de l’Intérieur, il n’est pas évident que ce dernier se montre prompt à leur délivrer le récépissé provisoire. A la gare routière, à Louis et au bord de mer, les belles de nuit se concerteraient déjà, elles aussi, sur leur ferme détermination à imposer à leurs clients réguliers le paiement d’une PIP, c’est-à-dire une «Prime d’incitation à la prostitution ». Ce « bonus », en dehors du tarif habituel, leur donnerait droit à toutes les petites attentions que les épouses légitimes n’ont pas souvent le temps d’accorder à leurs conjoints. Les professionnelles du sexe estiment, à l’instar des syndicalistes chevronnés, que leur métier comporte tant de risques et de contraintes qu’une prime supplémentaire ne serait pas de trop pour susciter plus de motivation. En ce qui concerne ceux que l’on désigne comme fils et filles à papa, ils n’accepteraient, pour rien au monde, de renoncer à leur PIP. Il s’agit de la « Prime d’incitation à la paresse » que leur octroient leurs fortunés, généreux et laxistes géniteurs. Les enfants des bourgeois, souvent gâtés au-delà du raisonnable par leurs parents, entendent continuer à mordre dans la vie à pleines dents avec l’argent de leurs géniteurs. Plus ils reçoivent des moyens qui leur donnent l’occasion de s’amuser, moins ils ont envie d’apprendre. A quoi bon se donner tant de mal à essayer d’obtenir un diplôme lorsqu’ils savent qu’il existe des établissements scolaires et universitaires qui n’hésiteraient pas à leur délivrer un parchemin avec mention « honorable » ? L’essentiel est de débourser les fonds qui ouvrent toutes les portes ! Attention donc, chers syndicalistes intransigeants ! Votre Prime d’incitation à la performance, réclamée avec tant de véhémence, donne déjà des idées à d’autres catégories de citoyens qui veulent aussi leur PIP. Et comme dit le proverbe : « Quand tu lâches un pet, n’oublie pas que le nez de ton voisin immédiat en accueille les effluves ! »n Jean-Fidèle Otandault reçoit l’onction familiale et ancestrale Suite à sa nomination au mois de décembre dernier, au poste de Directeur général du budget et des finances publiques (DGBFIP), Jean-Fidèle Otandault a reçu le week-end dernier, l’onction familiale et ancestrale au cours d’une cérémonie traditionnelle qui se voulait à la fois sobre et circonspecte. L Mo’Mabike e week-end dernier, au premier campement de la commune d’Akanda, terre de ses aïeux, la famille de Jean Fidèle Otandault s’est donné rendez-vous pour une cérémonie traditionnelle revêtant un enjeu double. D’abord remercier le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba pour la marque de confiance qu’il vient de réitérer à l’endroit de leur fils, ensuite, procéder à la bénédiction de ce dernier dans l’exercice de ses nouvelles fonctions. Cette cérémonie, présidée par le Dr Louis Barrys Ogoula Olingo,, oncle maternel de Jean-Fidèle Otandault, restreinte à la famille proche , s’inscrivait dans le stricte cadre de la tradition africaine. « Nous avons tenu à nous retrouver ce matin pour remercier le président de la République Ali Bongo Ondimba pour avoir nommé notre fils, Jean-Fidèle Otandault, fils de Léontine Ogandja, notre sœur, au stratégique poste de directeur général du budget et des finances publiques. Mais aussi et surtout pour le bénir afin que dans ce nouveau challenge, tout aille pour le mieux, car nous savons que ce ne sera pas facile», a déclaré le Dr Louis Barrys Ogoula Olingo. De par son organisation, cette cérémonie, qui revêtait pour le nouveau promu tous les aspects d’un retour aux sources, s’est déroulée sans anicroche pour Jean-Fidèle Otandault, malgré son long séjour hors du pays. Ainsi lui ont été remis les symboles du pouvoir dont, une torche indigène synonyme de lumière mais aussi de guide avec un rôle protecteur et un chassemouche symbole de stature royale. Le DGBFIP a déclaré se reconnaître dans ce rituel. « Cette coutume ancestrale est cette école dans laquelle j’ai grandi. C’est pourquoi il était important pour moi de revenir ici, sur la terre de mes ancêtres, mes racines, celles qui nous unies avec nos parents enterrés ici», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : «Nous sommes sur la terre de nos aïeux et nous nous acheminons vers le ciel de nos aïeux. Chacun de nous se doit de réfléchir là-dessus et se dire que nous devrons rendre compte de ce que nous avons fait sur leur terre. Raison pour laquelle, nous devons perpétuer la tradition de nos aïeux, c’est-à-dire, la paix, l’amour du prochain et le pardon.» En promettant de continuer d’apporter sa pierre à l’édification d’un Gabon prospère et émergent tel que voulu par le chef de l’Etat, JeanFidèle Otandault a dit avoir du respect pour les traditions et valeurs ancestrales. Car selon lui, rien de grand ne saurait s’accomplir sans cette identité africaine. Ces valeurs africaines, nul doute, il en aura certainement besoin. Au regard des réajustements budgétaires à venir et autres tensions de trésorerie que ne manquera pas de provoquer la chute des recettes pétrolières. Jean-Fidèle Otandault, nommé en décembre dernier à la tête de la Direction générale du budget et des finances publiques se présente comme le premier expert-comptable gabonais inscrit à l’ordre des experts comptables de Paris (France). Il a occupé plusieurs fonctions, dont celle de comptable principal à la Banque générale de commerce de Paris, et cadre financier chez Total en tant que directeur financier à Total Mauritanie et chef de mission dans différents cabinets d’expertise. Il crée son propre cabinet d’expertise comptable «Cabinet Otandault» en 2004, à Evry dans l’Essone en France. En 2011, Il est nommé directeur général du contrôle financier avant la réforme ayant abouti à la création de la Direction générale du Contrôle des ressources et des charges publiques, reversée depuis au sein de la Direction générale du budget et des finances publiques. Élu conseiller municipal dans le 2e arrondissement de Port-Gentil, il est réputé pour sa rigueur et sa discrétion. Depuis décembre 2014, c’est un nouveau chantier qui s’ouvre donc à lui.n N° 60 du mercredi 18 Mars 2015 8 Société MAtin EquAtoriAl Hygiène à Libreville L’insalubrité à l’étalage Les populations librevilloises vivent au quotidien à la merci de nombreux dangers, du fait de l’absence d’hygiène. A quoi s’ajoute l’insalubrité dans les commerces et les étalages, qui vient renforcer l’exposition des Librevillois à de nombreuses pathologies. Paola Boudzanga N ous sommes au quartier des Bas-de-GuéGué, non loin de l’échangeur des Charbonnages. L’endroit, qui sert de lieu de stationnement aux taxis et aux « clandos», jouxte l’étalage d’une « petite » com- Réactions de quelques consommateurs « Que pensez-vous du commerce à l’étalage tel qu’il se fait à Libreville » Lucie: habitante d’Angondjé Ce n’est pas normal qu’on les laisse vendre des marchandises qu’on va consommer à côté de poubelles ou en bordure de route, avec toute cette poussière. Ce n’est pas hygiénique, et même pour eux. Il serait mieux de les caser dans des marchés, et c’est une tâche qui incombe à la mairie. En cas de résistance, le mieux c’est de procéder à des sanctions, et s’il le faut, passer à la phase répressive. Abdoulaye: vendeur de vêtements. Moi je ne trouve pas ça bien. C’est sale, ça a des microbes ; les mouches qui se posent sur les ordures viennent encore se poser sur la nourriture. Ça entraine des maladies ; il faut que la mairie fasse quelque chose. Mais je ne peux pas non plus dire qu’il faut les chasser comme ça, ils se battent pour vivre. On doit plutôt trouver moyen de les mettre dans des marchés. Maman Bernadette, Habitante d’Okala Je trouve que ce n’est pas une bonne chose de vendre de la nourriture à coté de la poubelle ou de la route. C’est la population gabonaise qui est en danger. Parce que le vent qui passe là, c’est le même qui transporte des microbes, et la maladie. On devrait leur demander de trouver d’autres endroits plus sains pour vendre leurs marchandises.n merçante. Par ce temps très ensoleillé –il est tout juste midi- – elle tente de se protéger elle et son étalage, avec un parasol qui a connu de meilleurs jours. Sur un contre-plaqué posé sur un parpaing, elle vend du piment et des poivrons. A 5m de là, sur le même trottoir, s’étale un gros tas d’ordures ménagères et d’autres immondices. Un peu plus loin, ce sont des tomates qui sont étalées sur une fine toile étendue à même le sol, attendant preneurs. Ces cas ne sont malheureusement pas isolés .En dehors des marchés, où les commerçants sont obligés de respecter un minimum de règles d’hygiène, l’on voit un peu partout des marchandises, y compris des denrées alimentaires, installées à même le sol. A la merci des intempé- ries, de la poussière, des bactéries etc. A notre remarque sur les dangers qu’entraînent son activité, ces commerçantes répondent qu’il faut se battre pour vivre, et que ce n’est pas leur faute si les ordures « poussent désormais comme champignons ». Le tort est, selon elles, à mettre sur le compte de la Mairie de Libreville, chargée de la propreté de la ville, mais aussi de réglementer les activités commerciales dans la cité. Cette dernière vient justement de lancer une opération de déguerpissement des commerçants anarchiquement installés, qui s’accompagne de la saisie des marchandises appartenant aux contrevenants. Atteindra-t-elle ses objectifs?n Malgré les efforts consentis par Averda, certaines artères de la capitale croupissent sous les montagnes d’immondices. Elargissement de la Nationale N°1 L’Etat démolit les bâtiments situés sur l’axe PK5-PK12 Les opérations de démolition des bâtiments situés le long de la route PK5-PK12 ont commencé récemment. L’Etat entend élargir cette voie en un axe 2×2 voies. FAIT DIVERS Découverte macabre à AVEA V anessa, 38 ans a été retrouvée morte dans le bistrot qui lui servait de logis. Au quartier Avéa, dans le deuxième arrondissement, précisément au lieu dit « Carrefour des jeunes » sur la ruelle pavée qui relie Rio à Nkembo, l’ange de la mort y avait visiblement élu domicile. En ce lundi funeste, l’ambiance est morose, les visages sont fermés, l’air est empestée d’une odeur nauséabonde. Il est dix- sept heures, la tension monte, les récriminations fusent de partout. Un jeune désabusé lance : « Qu’est- ce qu’on attend pour venir enlever ce corps qui nous pourrit la vie, on a informé les sapeurs-pompiers et les forces de l’ordre» De quoi il retourne ? Vanessa, 38 ans, de nationalité camerounaise, tenancière d’un bar a été découverte morte et en putréfaction avancée dans cet espace où elle menait son activité commerciale. Les témoignages concordants recueillis sur le lieu du drame indiquent que cette femme a été vue pour la dernière fois vendredi soir, avant qu’elle ne ferme son bistrot. Durant tout le week-end, personne ne l’a vue, mais ses clients ne subodoraient nullement sa mort. C’est l’épicier, voisin de la dame qui le premier en cette matinée de lundi MAtin équAtoriAl JOURNAL D’INfORMATION ET D’ANALYSES [email protected] [email protected] Tel: 07.07.78.28/02.07.50.10 N° 60 du mercredi 18 Mars 2015 alerte le voisinage des odeurs pestilentielles et du bourdonnement des mouches au seuil de la porte de ce débit de boissons. C’est alors que les jeunes du quartier défoncent la porte et découvrent l’horreur. Emoi, consternation, l’onde de choc traverse le quartier. La mort de cette femme visiblement très populaire dans ce quartier populeux se propage telle une trainée de poudre. Tous les riverains s’apitoient sur cette disparition aussi brusque que funeste. De quoi elle-t-elle morte ? On indique qu’elle toussait beaucoup. Un sachet de médicaments aurait été trouvé à côté de la dépouille. On a découvert un pot de vomissures liées à la bile, ce qui atteste d’un malaise qui lui a été fatal. Les sapeurs-pompiers et les forces de l’ordre descendus sur le lieu du sinistre, ont transporté la dépouille en deuxième phase de décomposition, devant une foule impressionnante. Compte tenu de l’état de putréfaction avancée, l’escorte à pris la direction du cimetière de Lalala pour procéder à son inhumation. « Vanessa, Vanessa », scandaient des femmes en larmes, voilà une infortunée qui disparaît dans la solitude du combat quotidien.n Directeur de la Publication: Madre NGUIMBY Directeur de la Rédaction: Paul NZOGHBAM Rédacteur en Chef: Roger OKILI Secrétaire de Rédaction: Christian Boudjoud L es soldats du Génie militaire ont entamé l’opération de démolition des maisons empiétant sur la voie dans le cadre du projet d’élargissement de la route PK5-PK12 en 2×2 voies. Ceci se passe sous la supervision des ingénieurs de l’Agence nationale des grands travaux et des infrastructures (ANGTI) et ceux du ministère de l’aménagement du territoire. Elle consiste à démolir les commerces, bâtisses, garages et parkings informels identifiés et numérotés, situés long de la nationale N1. : « Notre travail consiste rien qu’à démolir, regrouper et ramasser les casses, le reste est l’affaire de l’ANGT », a déclaré le lieutenant Pierre Odounga, du Génie militaire, qui supervise les travaux, lequel a ajouté « que depuis le lancement des travaux, nous n’avons pas encore constaté de la résistance venant des populations.» Les occupants des bâtiments concernés avaient pris leurs précautions en libérant en avance les espaces. Conscient des désagréments que cela pourrait avoir sur la circulation, le ministère des Infrastructures dit compter sur le civisme et le sens des responsabilités de tous les riverains et usagers afin de respecter les consignes visant à l'amélioration des conditions de Arthur MBADINGA Comité de Rédaction : Vincent Eyi Roger Okili, Alban Moussavou Jacques Okeng Constantin Toukoule-Mè Jacqueline Mubokianu circulation sur cet axe majeur de Libreville. Le projet de RN1 à 2×2 voies engendre une emprise routière plus importante que la route actuelle. Autrement dit, la future RN1 « mordra » forcément sur les terres se situant de part et d’autre du tracé. Pour éviter que les agriculteurs et exploitants ne soient lésés, l’aménagement foncier est indispensable. Il permet de répartir équitablement l’emprise de la route sur les terres. L’opération, s’il n’y a pas trop d’intempéries, va durer trois mois. Selon le ministère des Infrastructures, le déguerpissement des populations sur l’emprise de la route à plus de 6 mètres prévoit l’extension et l’aménagement de la route existante en 2X2 voies. La route nationale N°1 est l’unique voie d’entrée et de sortie de Libreville. La visite de plusieurs sites a permis d’évaluer l’ampleur des travaux effectués par la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) et ses soustraitants, afin de circonscrire les effets collatéraux liés à la destruction des maisons ciblées. La route étant un facteur de développement, l'aménagement en deux fois deux voies du tronçon PK5-PK12 permettra de fluidifier le déplacement des usagers à toutes les heures du jour et de la nuit.n Infographes: Marcel OLENDEY Zambo Linus Impression: MULTIPRESS: TIRAGE: 5.000 exemplaires Distribution : SOGAPRESS