Mise en page 1 - Matin Equatorial

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Mise en page 1 - Matin Equatorial
MAtin
N°68 du 13 Mai 2015
500F CFA
EquAtoriAl
Journal d’information et d’analyses. www.matinequatorial.com / [email protected]. Tel: 07.07.78.28/02.07.50.10
Célébration du 12 mars en différé à Oyem
Ona Ondo seul
contre tous
I
nvités à se prononcer sur la célébration en différé de l’anniversaire du
PDG ce week-end, à Oyem, les rares
responsables présents lundi après-midi
à la Chambre de commerce de Libreville, ont jugé le moment mal choisi,
quelques jours seulement après l’inhumation d’Amo. Seul, Daniel Ona Ondo n’y
a pas trouvé d’inconvénient. Il y avait à
peine une cinquantaine de militants à la
Chambre de commerce, lundi aprèsmidi, sur invitation du Premier ministre
et membre du comité permanent du Bureau politique, pour parler de la célébration en différé de l’anniversaire du
parti, à Oyem. Contre toute attente, Daniel Ona Ondo a été le premier sur les
lieux et était à deux doigts de faire luimême le protocole. Le communiqué
fixait l’heure de la réunion pour dixsept heures. Bill Dany n’a pas fait attendre ses invités.
Le premier responsable politique du
Woleu-Ntem avait probablement de
bonnes raisons d’avaler une horloge
suisse. Cette célébration en différé des
agapes du parti dans sa propre localité,
commençait à lui donner des maux de
tête et il fallait, cette fois, qu’il montre la
façade après le revers que lui a infligé
Eboué au premier round.
Et Eboué était bien là, une fois encore. Et
pour dire presque la même chose, à savoir, que le moment était mal choisi, la
tension consécutive aux obsèques d’Amo
ne s’étant pas toujours estompée. Du
reste, c’est plutôt Christiane Bitougat
qui, cette fois, a entonné la même rengaine : « Nous aurons du mal à mobiliser
dans le contexte actuel. Amo était notre
frère et à Oyem, toute la ville porte encore
les stigmates du deuil».
Lire en pg.2
Après la mort d’AMO :
Myboto,
le grand perdant
A
De retour d’une randonnée en sorcellerie
Elle rate
son atterrissage
H
ier dans un quartier de
Melen dans les PK, banlieue Est de Libreville,
l’affaire était au menu de
toutes les conversations. Une
dame de nationalité gabonaise,
la quarantaine révolue, le regard perdu et nue comme un
ver, venait d’être sauvagement
passée à tabac pour soupçon
de sorcellerie.
Lire en pg.8
près avoir figuré auprès du président
Omar Bongo durant un
peu plus de deux décennies
comme un des piliers du régime, et géré l’un des budgets
les plus importants de
l’époque, -les routes et les infrastructures (équipements)
- Zacharie Myboto sort du
PDG dont il aura été l’un des
éminents animateurs en
2005, pour rejoindre l’opposition. Il s’est rendu compte,
avant les autres, que malgré
sa proximité avec Omar
Bongo, il ne figurait pas sur la
ligne de succession de ce dernier.
Zac claque donc la porte,
mais ne quitte pas la politique pour autant. Et c’est le
début d’une succession d’affrontements politiques avec
son ancien camp. Ce dernier
le «diabolise», et dans cette
vindicte, le présente comme
celui qui, dans le HautOgooué et au sein du parti, ne
favorisait pas l’ascension politico-administratif
des
jeunes. C’est aussi à lui que
les détournements et malversations financières, et autres
éléphants blancs de son département ministériel sont
attribués.
Déterminé à aller jusqu’au
bout, il répondra du tac au tac
à ses anciens camarades du
gouvernement et du PDG. A
Boniface Asséle, qui a publié
« Incroyable » et… à André
Mba Obame, auteur de « Réponse à une imposture », par
son fameux « J’assume ». Un
ouvrage dans lequel, du reste,
Zac revient sur sa collaboration avec le président Omar
Bongo, ses luttes, réelles ou
supposées, contre la « monarchisation » du pouvoir au
Gabon, du temps où il était au
cœur du pouvoir, etc.n
Lire en pg.3
2 Politique
MAtin
EquAtoriAl
L’éditorial de Paul Nzogh Bam
À
l’issue du 12e sommet des
chefs d’Etat de la Cémac, qui
a eu lieu le 6 mai dernier à Libreville, sous les auspices du président Ali Bongo, plusieurs Gabonais
restaient encore sceptiques sur
l’effectivité de cette organisation
sous-régionale, son impact réel
dans la vie des populations, leur
consommation et le développement de leur pays. Et bien que le
chef de l’Etat se soit fait le chantre
d’une nouvelle impulsion, la mobilisation tant attendue laisse encore
plus d’un sur sa soif, quant à des résultats concrets.
Embourbé dans des crises économiques, sociales et politiques, compliquées par l’action néfaste du
groupe Boko Haram aux frontières
nord du Cameroun, la Cémac est
presqu’à la remorque. Regardée
comme une « affaire de chefs d’Etat
», l’organisation est l’une des rares
en Afrique qui peine à s’affirmer
sur le terrain et à susciter l’intérêt
réel, sinon l’adhésion, de ses populations. Quel est véritablement son
bilan après plus d’une décennie
autour de l’intégration régionale
via, notamment, la libre circulation
des personnes et des biens, les projets structurants comme Air
Cémac, la mise en place d’un marché intérieur incluant la notion de
la diversification économique, ainsi
que la solidarité régionale face aux
problématiques de la stabilité, la
démocratisation, les droits de
l’homme, la protection de l’environnement et la lutte contre le braconnage aux frontières de ses
Etats?
Entre l’émergence plus financière
connage, de vite s’adapter aux réalités des populations pour s’avérer
légitime au yeux des « Centrafricains » et gagner en crédibilité au
niveau continental et international.
Pourtant, tout n’est pas que noir à
son compteur. Au-delà des dissensions sur les questions politiques,
entre dirigeants essentiellement,
(répartition des postes au sein des
grandes institutions,…), on note
par exemple une refonte institutionnelle avec des mises en place
(Cour de Justice, Secrétariat exécutif, Commission interparlementaire) ou des consolidations
(Banque des Etats de l’Afrique centrale et Banque de développement
des Etats de l’Afrique centrale). À
cela s’ajoute la création d’une zone
de libre-échange avec un tarif extérieur commun et des règles communes
en
matière
d’investissement et de concurrence. Mais au-delà de ces institutions, le fonctionnement et la
coopération peinent à suivre. En
ligne de mire, le nationalisme ou le
protectionnisme des pays, la transposition et l’application à géométrie variable des directives Cémac
par les gouvernements, l’absence
de politique de « laissez-passer »
aux frontières.
Dans un contexte où la plupart des
pays doivent affronter en interne des
périodes politiques incertaines d’ici
2016-2017, le rôle politique de l’organisation sous -régionale pour anticiper les crises ou les gérer reste
très peu perceptible par les populations, surtout avec l’exemple de la
RCA. Concernant la lutte contre la
pauvreté, l’exclusion sociale et le
Peut-on encore sauver
la CEMAC de son « coma » ?
qu’économique de la Guinée Equatoriale et la conception du géant camerounais comme celui qui est
capable d’absorber les « petits »
marchés de ses voisins, dont principalement la Guinée-Equatoriale
et le Gabon, le bilan des « réussites
» économiques de la Cémac reste
difficile à établir. Si l’institution a
souvent servi de cadres d’échanges
politiques, le prolongement économique, infrastructurel, social et culturel de cette coopération suscite
bien des débats. Dans le même
temps, d’année en année, les budgets de l’institution augmentent
tandis que les structures spécialisées telles que les écoles sectorielles
(management,
statistiques,…) connaissent, çà et
là, des difficultés pour boucler
leurs fins d’année, payer les
bourses ou s’équiper. Attend-t-on
de l’Union européenne un coup de
pouce pour fixer à la Communauté
un cap innovant qui lui permettra
d’avancer et de rattraper le gap que
des institutions homologues
comme la CEDEAO et l’UEMOA
sont parvenues à créer ?
« Qualifiée d’anti-modèle» de développement dans la sous-région par
certains experts, la Communauté
économique et monétaire de
l’Afrique centrale est contrainte aujourd’hui, face aux menaces
comme le sous-développement, la
pauvreté, le terrorisme et le bra-
chômage, peut-on vraiment énumérer le déroulage des politiques d’inclusion économique et sociale des
populations financées directement
par la Cemac ? En quoi ces populations peuvent-elles se satisfaire d’appartenir à la Cemac ?
Dans la conjoncture actuelle de la
chute du prix du baril de pétrole, il
aurait été souhaitable que la Cémac
visite les chantiers et projets structurants phares des pays de la sousrégion, reçoive les opérateurs
économiques avec leurs gouvernements respectifs et initie des mesures d’appui à des filières
stratégiques qui portent la croissance des pays de la sous-région
dont les potentialités ne manquent
pourtant pas : abondance de ressources naturelles, cours des matières premières structurellement
bien orientés, vaste territoire, pression démographique faible, etc. Sur
la simple comparaison du PIB par
habitant, la Cémac pourrait théoriquement offrir un meilleur niveau
de vie à ses ressortissants (environ
1500 dollars US), comparée à la
zone UEMOA (environ 800 $) ou à la
Communauté d'Afrique de l'Est (500
dollars US). Mais ces chiffres ne sont
qu’un leurre. La volonté commune
de coopérer et de faire résolument
avancer les choses est encore bloquée. La Cémac reste, suivant une
approche macro politique, souverainiste et administrative.n
N° 68 du mercredi 13 Mai 2015
Le 12 Mars en différé à Oyem ce week-end
Daniel Ona Ondo fait
cavalier seul
Invités à se prononcer sur la célébration en différé de l’anniversaire du PDG
ce week-end, à Oyem, les rares responsables présents lundi après-midi à la
Chambre de commerce de Libreville, ont jugé le moment mal choisi, quelques
jours seulement après l’inhumation d’Amo. Seul, Daniel Ona Ondo n’y a pas
trouvé d’inconvénient.
I
Vincent Eyi
l y avait à peine une cinquantaine de militants à la
Chambre de commerce,
lundi après-midi, sur invitation
du Premier ministre et membre du comité permanent du
Bureau politique, pour parler
de la célébration en différé de
l’anniversaire du parti, à Oyem.
Contre toute attente, Daniel
Ona Ondo a été le premier sur
les lieux et était à deux doigts
de faire lui-même le protocole.
Le communiqué fixait l’heure
de la réunion pour dix-sept
heures. Bill Dany n’a pas fait attendre ses invités.
Le premier responsable politique du Woleu-Ntem avait
probablement de bonnes raisons d’avaler une horloge
suisse. Cette célébration en différé des agapes du parti dans sa
propre localité, commençait à
lui donner des maux de tête et
il fallait, cette fois, qu’il montre
la façade après le revers que lui
a infligé Eboué au premier
round.
Et Eboué était bien là, une fois
encore. Et pour dire presque la
même chose, à savoir, que le
moment était mal choisi, la tension consécutive aux obsèques
d’Amo ne s’étant pas toujours
estompée. Du reste, c’est plutôt
Christiane Bitougat qui, cette
fois, a entonné la même rengaine : « Nous aurons du mal à
mobiliser dans le contexte actuel. Amo était notre frère et à
Oyem, toute la ville porte encore
les stigmates du deuil».
Le membre du Bureau politique a insisté sur cet aspect,
estimant que, par décence, on
décalât la date du 16, c’est-àdire le prochain samedi. On sait
en effet que les cadres de l’UN
ont calé leur affaire jusqu’au 22
mai, date de la fin du deuil officiel. Pendant toute cette période, il sera difficile de vaquer
à autre chose et toute manifestation de joie équivaudra à danser sur le cadavre de leur
leader « bien-aimé ».
Voilà pourquoi l’ex amazone
des Bûcherons a proposé que la
fête soit décalée au-delà de
cette date. Et comme pour lui
emboîter le pas, Eboué a préconisé un travail préalable de terrain pour mieux rebondir. Idem
pour François Owono Nguéma
qui, dans une longue intervention, a attiré l’attention du Pre-
mier ministre sur la peur de
l’échec et que pour l’éviter, une
préparation minutieuse s’imposait.
Un autre membre du Bureau
politique, Jean-Martin Ebane, a
même proposé un huis-clos
séance tenante pour une petite
concertation avant de décider
en plénière. Daniel Ona Ondo a
très vite évacué cette éventualité, estimant que la présente
assemblée pouvait valablement délibérer. On voyait déjà
venir Bill Dany, tant l’homme
était décidé à ne plus s’en laisser conter.
Mais alors que le consensus
convergeait inéluctablement
vers un report, le membre du
Comité permanent du Bureau
politique a tranché dans le vif :
« Ce sera bien ce 16 mai, sinon,
on ira de report en report alors
que les autres nous observent ».
Le silence qui a suivi aurait pu
être coupé au couteau. Tout le
monde a compris que le beau
Daniel tenait à sa date, malgré
ce que son entêtement peut
coûter au PDG, à Oyem.
En réalité, le Premier ministre
avait déjà calé son affaire. Il
avait tout juste convié les autres par correction. Depuis le
premier round du débat, il
s’était senti humilié. Et pour
bien faire savoir que c’est plié,
il a ajouté, comme pour faire
peur, que le secrétaire général
du PDG était absent de Libreville pour des raisons de santé
: « Qui va prendre la décision de
reporter à nouveau ? » a-t-il interrogé la maigre assistance.
Donc, Bill Dany s’était déjà entendu avec Faustin Boukoubi
pour célébrer les agapes du
parti ce week-end. Les autres
se le sont tenu pour dit et plus
personne ne bronchera. Et
pour bien montrer la détermination du Premier ministre, il a
demandé au trésorier du jour
de révéler le contenu de la
caisse. Initialement voté à 17
millions, le budget a été ramené à 13 briques. C’est avec
cette somme que les militants
iront faire la fête à Oyem, ce
week-end. Personne n’en garantit le succès.n
Politique 3
MAtin
EquAtoriAl
Après la mort d’AMO :
Myboto, le grand perdant
Après avoir figuré auprès du président Omar Bongo
durant un peu plus de deux décennies comme un des
piliers du régime, et géré l’un des budgets les plus importants de l’époque, -les routes et les infrastructures
(équipements) - Zacharie Myboto sort du PDG dont il
aura été l’un des éminents animateurs en 2005, pour
rejoindre l’opposition.
I
Emmanuelle Massa
l s’est rendu compte,
avant les autres, que malgré sa proximité avec
Omar Bongo, il ne figurait
pas sur la ligne de succession de ce dernier.
Zac claque donc la porte,
mais ne quitte pas la politique pour autant. Et c’est le
début d’une succession d’affrontements politiques avec
son ancien camp. Ce dernier
le «diabolise», et dans cette
vindicte, le présente comme
celui qui, dans le HautOgooué et au sein du parti,
ne favorisait pas l’ascension
politico-administratif des
jeunes. C’est aussi à lui que
les détournements et malversations financières, et
autres éléphants blancs de
son département ministériel sont attribués.
Déterminé à aller jusqu’au
bout, il répondra du tac au
tac à ses anciens camarades
du gouvernement et du
PDG. A Boniface Asséle, qui
a publié « Incroyable » et…
à André Mba Obame, auteur
de « Réponse à une imposture », par son fameux « J’assume ». Un ouvrage dans
lequel, du reste, Zac revient
sur sa collaboration avec le
président Omar Bongo, ses
luttes, réelles ou supposées,
contre la « monarchisation »
du pouvoir au Gabon, du
temps où il était au cœur du
pouvoir, etc.
Il fonde son parti, l’Union
gabonaise pour la démocratie et le développement
(UGDD) et se présente à
l’élection présidentielle de
2005 contre Omar Bongo,
son patron politique durant
23 ans. Si Myboto sort perdant de cette élection, ce
scrutin
confirme néanmoins la rupture entre les
deux familles et les deux
hommes politiques. L’UGDD
s’engage alors dans la
course aux élections locales
et législatives et parvient à
glaner quelques sièges, y
compris localement, dans le
Woleu-Ntem où Myboto bénéficiera
de
quelques
bonnes connexions, tissées
du temps où il était aux TP.
Après la disparition du pré-
sident Omar Bongo et l’élection présidentielle d’août
2009 qui s’en suit, Zacharie
Myboto s’allie avec André
Mba Obame (AMO).
Dans ce « deal », présenté
comme contre nature par
certains, Myboto perd son
parti politique, l’UGDD, et
accepte comme compensation la présidence de l’Union
nationale (UN), formation
politique qu’il crée avec
AMO. Dans le fond, la pièce
maitresse du nouveau parti
est AMO.
Myboto, malgré l’état de
santé de plus en plus préoccupant de l’ancien ministre
de l’Intérieur, n’a cessé de
croire en sa capacité d’arriver au pouvoir en 2016. Durant
ces
absences
prolongées pour raison médicale, aucun coup d’ « Etat
politique » n’est orchestré au
sein du parti, malgré la
fronde de certains leaders
(Ben Moubamba sera écarté
en partie pour avoir tenté de
contester la place d’AMO au
sein de l’UN). Myboto, l’«
ainé », garde bien la maison
en dépit des pressions
qu’exercent les divers courants internes (politiques,
ethniques, ultra-radicaux),
mais aussi et surtout de l’arrivée de nouveaux poids
lourds comme Adiahénot
(ex- SG du PDG en 1990 et
ministre d’Etat sous Omar
Bongo) ou Jean Ping (ex-Directeur de cabinet du PR,
vice- premier ministre et
ministre des Affaires étrangères, et président de la
Commission de l’Union Africaine). En son absence, il
avait continué à entretenir
la flamme militante pour
faire rêver les milliers de militants sur l’avenir radieux
du pays dans l’attente du
«messie », de leur « président» et « secrétaire exécutif», André Mba Obame.
Jusqu’au bout, Myboto aura
tout donné pour faire vivre
l’UN et surtout que l’on était
à moins de vingt mois d’une
élection qui, vu l’ âge de l’intéressé et l’effort financier
qu’ aura représenté la gestion d’un tel mouvement politique , sans cotisations
versées par ses membres et
sans aide de l’Etat, était
jugée capitale.
Malgré les critiques qu’il essuyait, dans le Haut-Ogooué
notamment, Myboto aura
été fier et heureux de cette
alliance avec ce Fang du
Nord, AMO, que ce soit en
scellant l’alliance de la création de l’UN avec lui en 2010,
lors de son simulacre de
prestation de serment de
président de la République
en janvier 2011, ou encore
lorsque ce dernier rentre en
2012 et que les évènements
de Cocotiers éclatent. AMO
aura été de 2009 à 2014, le
cheval sur lequel politiquement, Zacharie Myboto avait
tout misé pour prendre sa
revanche sur le PDG, et le
système Bongo en général.
Mais, avait-il imaginé un seul
instant, dans ses calculs, qu’
un dimanche 12 avril 2015,
il lui reviendrait de lire le
communiqué confirmant au
« peuple du changement » et
à l’opinion nationale et internationale le décès à
Yaoundé, d’AMO, des suites
d’une longue et pénible maladie ? Dans les péripéties
entourant le transfert de la
dépouille mortelle d’AMO
vers Oyem, Zacharie Myboto
va faire un malaise …qui
marque le début d’un nouveau choc politique dans sa
vie.
Myboto « assumera » -t-il dorénavant jusqu’au bout ce
énième « échec » ? Après
avoir perdu avantages et
honneurs en claquant la
porte du système PDG en
2005, après avoir sacrifié
son parti, l’UGDD, au profit
de l’UN avec AMO en 2010,
et après la disparition de ce
denier en 2015, que reste-il
encore politiquement de faisable pour Myboto ?
De même que l’investissement économique comporte
un risque de non rentabilité,
l’investissement politique de
ces dix dernières années
(2005-2015) de Zacharie
Myboto se solde, incontestablement, par un échec. Entre
sa santé financière et physique, le défi d’une « renaissance »politique d’ici 2016
pour le président de l’UN Zacharie Myboto s’avère
presqu’impossible. Ce qui
annonce, au plan personnel
et de sa famille politique, du
moins ce qu’il en reste aujourd’hui après AMO, et dans
la perspective des luttes internes de leadership, des
lendemains incertains. « ZAC
» ira-t-il en « exil » personnel? Prendra-t-il par, sagesse, enfin, une retraite
politique ? A qui pourra-t-il
passer la main ?n
N° 68 du mercredi 13 Mai 2015
4 Politique
MAtin
EquAtoriAl
Chronique politique
Le contagieux syndrome
du « Grand Nord »
P
lus 2016 approche
à pas de géant, plus
l’horizon politique
s’assombrit à la fois pour
la majorité présidentielle
qui a pratiquement déjà
désigné son candidat que
pour l’opposition radicale, toujours à la recherche
de
son
champion.
A suivre le débat en
cours et les comportements des différents acteurs, dans le camp de la
majorité, on en vient à
penser que Ali Bongo
Ondimba gagnerait, pour
des lendemains paisibles
et propices à une victoire
nette en 2016, à discipliner ses troupes, particulièrement au sein de sa
propre formation politique où l’agitation interne
prend
des
proportions inquiétantes
et en appelle à un recadrage.
L’opposition, et plus
spécifiquement l’Union
nationale, l’adversaire le
plus crédible et le plus
redouté du pouvoir,
connaît elle aussi ses
chamailleries. Cette formation politique pourrait même aller à
l’implosion au cas où
l’héritage d’André Mba
Obame, objet de toutes
les spéculations et de
toutes les convoitises, venait à échapper à un ressortissant
du
Septentrion, sa base sociologique.
Le décor ainsi planté appelle à quelques questionnements au regard
du climat qui prévaut
dans les provinces de la
Ngounié et du WoleuNtem, voire de l’Estuaire,
que l’on dit en embuscade depuis que le Septentrion qui lui a ravi la
vedette en matière de
gestion de la Primature,
semble progressivement
tourner le dos à l’Emergence.
En matière d’élection nationale au Gabon, depuis
le retour du pluralisme et
de ses faisceaux de libertés et contraintes démocratiques, avec à la clé le
respect de la chronologie
des scrutins, perdre les
trois provinces citées est
synonyme de défaite assurée pour tout candidat
en lice. Et il en sera ainsi
en 2016.
Dans cette optique, la situation dans le « Grand
Nord » n’étant plus rassurante pour la majorité
actuelle, nombreux sont
les observateurs et analystes politiques qui
scrutent l’agitation que
l’on observe dans les
rangs des hiérarques du
Parti démocratique gabonais dans la province
de la Ngounié, et qui tentent de la décrypter. Ceci
est d’autant plus incompréhensible que les protagonistes n’évoluent
plus masqués, mais opèrent désormais à visage
découvert. Donc au vu et
au su de la hiérarchie nationale de cette formation politique.
Cette option du « laissez-faire » est d’autant
plus surprenante et suspecte, que cette poussée
de guerre de leadership
mobilise désormais des
clans entiers sur l’ensemble de la province, et
se déroule sur fond d’invectives, de contestation
et de division, au moment où justement, le
pouvoir mise grandement sur cette partie de
la République, à laquelle
il accorde un certain
nombre de largesses et
privilèges.
C’est dire que s’il est plus
qu’intéressant pour les
pédégistes d’ergoter sur
l’hypothétique implosion
de l’Union nationale, qui
peine à trouver un successeur à Mba Obame,
voire un
candidat
unique pour 2016, la tendance n’est non plus à
l’assurance tout risque
pour le pouvoir.
Le syndrome du « Grand
Nord » gagne désormais
du terrain avec la rébellion qui couve sous la
cendre dans pratiquement chaque province du
pays, malgré les apparences et surtout la mobilisation de façade
observée lors des manifestations en différé d’un
47e anniversaire qui n’en
finit plus et avec elles ses
divergences.
Comme l’opposition, de
plus en plus dans le
doute et l’incertitude, et
qui ne perçoit plus 2016
en rose, le parti au pouvoir qui n’est plus que
l’ombre de lui-même
dans certaines provinces,
étale de son côté ses limites, et peine de plus en
plus à mettre ses troupes
en ordre de bataille pour
impressionner un adversaire qui n’est plus en
face, mais dans la maison
du père.n
N° 68 du mercredi 13 Mai 2015
Quel sens donner au rétropédalage
du « Général Tonnerre » ?
Au plan juridique le député de Ngouoni ne peut et ne doit faire l’objet d’aucune poursuite
judiciaire ou menace quelconque, car s’étant exprimé dans le contexte de ses charges de
député de la nation. Mais politiquement, il ne peut plus rattraper l’onde de choc qu’il a luimême provoquée la semaine dernière lors de la séance d’interpellation du gouvernement.
A
Alban Moussavou
u cours de celle-ci, il a
dressé un bilan critique
du PSGE, programme
d’action du gouvernement, et du
chef de l’Etat après 6 ans de
mandat. Diversement accueillie
par l’opinion, la reculade Ngari
qui est intervenue quelques
jours plus tard ne convainc personne sur sa sincérité, ce qui est
dit, étant déjà dit. Et elle n’enlève aucun iota à ses propos qui
ont été enregistrés, et circulent
sur les réseaux sociaux.
Au-delà des réactions spontanées, i l faut analyser plus loin.
La question du « bilan » de la
mise en œuvre du PSGE commence à circuler dans les étatsmajors des partis politiques, et
pas seulement dans ceux de
l’opposition radicale, mais aussi
au sein même du PDG (groupes
parlementaires du PDG à l’assemblée nationale ou au sénat,
organes du parti). Même des
«observateurs » comme l’UE
s’intéressent de près aujourd’hui à la question. Entre le
volume des engagements budgétaires du régime entre 2009
et 2014, dettes extérieurs comprises, et le niveau, voire la qualité (pertinence ou efficacité
socioéconomique) des réalisations multisectorielles cumulées
par le pouvoir en 5 ans, il faut
dire que les débats s’annoncent
passionnés, subjectifs, virulents
et houleux au sein du PDG et en
dehors de celui-ci, car ils vont au
fond se résumer aux « individus
» qui ont géré autour du président Ali Bongo et non véritablement sur les enquêtes
économiques et sociales objectives.
Mais c’est aussi la perception
que la grande majorité des Gabonais se font eux-mêmes, six
ans plus tard, de leur pays. Et ce
« regard » du peuple ne considère pas d’emblée pour acquis
le discours officiel, les séminaires, colloques et statistiques
macroéconomiques du gouvernement, mais leur réel vécu.
Pour certains observateurs,
Ngari aura beau s’ excuser, il
vient de rentrer volontairement
ou pas, dans le débat qui va agiter le pays d’ici la fin de l’année,
celui portant sur les acquis économiques, infrastructurels et
sociaux des dernières années.
Si une telle analyse politique, objective
ou pas, venait de l’opposition radicale,
cela aurait pu paraître « légitime ». Du
coup, cela n’aurait même pas fait l’objet
d’analyses et de supputations politiques et journalistes en tous genres.
De même, dit par monsieur tout le
monde, cela n’aurait pas été un évènement politique en soi. Ce n’est donc pas
le fait que cette analyse ait été faite qui
pose tant problème, mais davantage le
fait que cela ait été pensé et dit par…
Idriss Ngari. Et quoi qu’il fasse, cela
pourrait bien créer sa rupture irréversible avec le président de la République, qui n’espérait pas autant de
virulence de la part d’un des « siens ».
En effet, ce n’est donc pas tant le
constat, d’échec partiel, d’invisibilité ou
d’inachèvement du PSGE, six ans après
sa mise en œuvre, qui pose tant problème mais la personne qui soulève
cette question à quelques mois de
l’élection présidentielle. Certaines
sources donnent du crédit à l’hypothèse selon laquelle le Général Idriss
Ngari, ayant été un chef militaire, aurait
des connexions sinon des assurances
au sein du parti et des hommes en
tenue, qui l’auraient incité ou soutenu
à parler ainsi. Serait-il capable, si jamais la situation socio-politique devenait intenable, de chercher lui-même à
passer aux commandes ? En 1990,
alors que le président Omar Bongo
était vacillant face à la fronde populaire
suscitée par Paul Mba Abessole, une
rumeur crédita le général Ngari d’avoir
voulu prendre le contrôle des opérations pour passer lui-même aux affaires . 25 ans plus tard, alors que le
régime est confronté à une fronde sociale et politique, il est l’auteur des «
belles » critiques visant l’émergence …
Venant de celui qui aura été commandant des forces de défense nationale
sous Omar Bongo et qui aura lancé des
opérations militaires qui ont plongé
pays dans la psychose entre 1990 et
1993 (attaques à l’arme lourde des radios de l’opposition Fréquence Libre,
Radio Liberté, opérations Nguéné
contre les immigrants clandestins…),
certains se demandent si l’on doit
craindre le pire pour demain ?
Si le Général Idriss Ngari avait quelque
chose à dire sur le bilan et la manière
dont se comportent certains émergents, parfois en dehors de l’éthique
administrative et politique, les mots
choisis pour le dire ne semblent pas
avoir été bien pesés. Dans ce sens, un
politologue estime qu’il faut lier tout
cela aux conséquences de la mobilisation populaire pro-AMO. Ngary, comme
beaucoup aussi dans la majorité pour
l’émergence et une certaine partie de
l’opinion des Gabonais, estiment dans
le fond que la forte tonalité macroéconomique et infrastructurelle de l’émergence depuis 6 ans a peu intégré les
questions micro- sociales. A telle enseigne qu’il y aurait aujourd’hui une
sorte de ral-le- bol, qui s’exprime depuis un an dans les grèves multisectorielles et sauvages, les affrontements
dans la rue entre étudiants, fonctionnaires, syndicalistes et militants de
l’opposition. Les obsèques d’AMO ayant
été la dernière manifestation en date
où l’opposition, surfant sur ces « inégalités sociales » est parvenue, sans
grands efforts à mobiliser fortement
autour du corps d’AMO, le Général
Ngari , note un politologue, aurait, aurait-il dans cette lecture cherché à attirer l’attention des décideurs, et donc
des émergents, sur la nécessité de reployer l’action politique pour rattraper
ces franges de la population ?
Institué dans les années 1970 alors que
l’opposition minait le régime, le « progressisme démocratique et concerté »
était une approche qui permit de penser, critiquer en interne l’action du gouvernement et le fonctionnement du
PDG, en évitant des débordements.
Ngari, issu de l’ancienne génération,
aurait-il parlé en croyant qu’il était encore au « bon vieux temps » ? D’ici 2016,
il y aura probablement plusieurs
Ngari , et ce quelle que soit leur reculade ensuite. Ce qui laisse certains observateurs penser qu’à cette allure- là,
le PDG court le risque d’un second
chiisme interne d’ici 2016, après celui
de 2009 dont les conséquences continuent encore de se faire sentir sur le
parti des « masses ».
Vers des universités d’été du PDG pour
parler du « bilan a mi- parcours » du
PSGE ?
Pour bon nombre de Gabonais, ce sont
les pressions qui ont contraint le général à la retraite à se renier. Ce qui laisse
penser qu’il y a une révolte qui couve
au sein du PDG, entre ceux qui avaient
été écartés des affaires en 2009, ceux
qui pour faute politique réelle ou supposée ont été casés ces dernières années, et ceux qui voulant entrer dans le
sérail du pouvoir n’ont jamais pu y
franchir la porte (gouvernement, nomination ou la haute fonction publique).
Si l’ouverture d’un débat politique national et inclusif peine à prospérer avec
l’opposition radicale, celui-ci qui
concerne le « bilan » risque fort bien de
s’imposer en interne avant l’élection
présidentielle de 2016. L’argumentaire
du PDG doit effectivement être discuté
et construit face à des Gabonais de plus
en plus éveillés.n
Politique 5
MAtin
EquAtoriAl
Retard de paiement de la PIP du 1er trimestre 2015
Christian Magnagna pris dans l’étau
des frères Ondo
Plus d’un mois après la fin du 1er trimestre 2015, les regards de tous les
fonctionnaires, toujours dans l’attente du paiement de la prime d’incitation à la performance (PIP) de cette période, sont braqués sur Christian
Magnagna, en sa qualité de ministre du Budget.
Mo’Mabike
R
écemment passablement échaudé à l’Assemblée nationale, où il
est par ailleurs attendu pour
défendre le projet de loi de finance rectificative, Christian
Magnagna n’est pas près de
souffler. Les fonctionnaires
sont de plus en plus nombreux à s’interroger sur les
raisons du retard enregistré
dans le paiement de la prime
d’incitation à la performance
(PIP) du 1er trimestre de
cette année, qui aurait dû intervenir depuis un mois, et
dont personne, au gouvernement, ne parle.
PIP, qui se trouvait à l’étroit et
attendait un signe de l’auteur
de ce blocage, c’est-à-dire Bill
Dany, afin qu’il désavoue soit
son injonction du respect de
l’enveloppe de 100 milliards
ou qu’il s’entête et provoque
une levée de boucliers dans
l’administration qui viendrait
revigorer la Dynamique unitaire.
Bill Dany se désavoue
encore, Bill Dany a montré
aux Gabonais qu’il navigue à
vue et se trouve à l’antipode
de «la perle rare» convoitée
par Ali Bongo.
Le Budget et la Fonction publique doivent regarder dans
la même direction
Tout le monde le sait, la mort
programmée de la prime
d’incitation à la performance
par le gouvernement de Daniel Ona Ondo est en marche
et plus personne ne peut l’arrêter, si ce n’est l’égarement
du ministre de la Fonction
publique, Jean-Marie Ogandaga, dans la mise en place
du nouveau système de rémunération attendu pour fin
juillet.
En sa qualité d’exécutant du
budget, le ministre du Budget
devra se rassurer de ce que,
premièrement, le nouveau
système de rémunération
Aux dernières nouvelles et de
sources proches du dossier, le
processus de paiement de la
sera mis en place en fin juillet PIP après le paiement du
prime d’incitation à la perforet, deuxièmement, de ce que deuxième trimestre et donc
mance (PIP) du 1er trimestre
celui-ci ne sera pas rejeté par de prendre les mesures d’ac2015 est enclenché. Ce qui siles partenaires sociaux qui ne compagnement adéquates et
gnifie que le Premier minismanquent pas déjà d’acca- éviter que le paiement de la
tre
est
revenu
sur
son
bler la mouture qui circule ici PIP n’accuse des retards à
La cause du retard
injonction faite au ministre
et là.
l’avenir, si jamais le nouveau
du
Budget
selon
laquelle
l’enCe
travail
en
équipe
permetsystème
de rémunération ne
S’il existe des causes subsiveloppe
ne
devrait
pas
détra
de
signer
définitivement
voit
pas
le jour à la date esdiaires à pareil dysfonctionou non l’acte de décès de la comptée.n
nement,
la
principale passer 100 milliards l’an. Là
explication de ce retard réside dans l’imbroglio entretenu par les frères Ondo,
c’est-à-dire le Premier ministre, Daniel, et le président de La société Averda, entrée récemment en fonction, pour l’assainissement des communes de Librela Commission nationale de la
PIP, Jean Frédéric Ndong ville, d’Owendo et d’Akanda, est entrée de plein- pied, à travers ses conducteurs de camions-benne
Ondo (Jonh Fred).
et leurs assistants, dans le recyclage d’ordures solides , qu’ils revendent ensuite aux collectionComment expliquer en effet
que le premier, conscient de neurs de ferraille, à quelques encablures de la décharge.
ce que la PIP engloutit plus de
Hortense De Méka
40 milliards par trimestre,
instruise le ministre du Budppréciés pour leur abget de ne pas déborder l’ennégation et leur couveloppe de 100 milliards l’an,
rage
dans
la
-soit 10 milliards par trimes- réalisation de leur travail
tre- ?
d’assainissement, de curage
Ce qui est consternant dans de caniveaux et de collecte
cette affaire, c’est que les ré- d’ordures ménagères et ingies financières, pour qu’elles dustrielles, les conducteurs
mettent un terme à leur des camions-benne et boom
grève illimitée qui a fait per- de la société Averda, qui se
dre tant d’argent au pays, ont plaignaient de la modicité
été autorisées-par qui ?- à et du mode de calcul de
avaler désormais 15 milliards leurs revenus , ont très vite
par trimestre, à elles seules. À hérité des mauvaises habinos calculettes. Il ne reste
donc plus que 10 milliards à tudes de leurs devanciers de
et de ‘’Clean
distribuer à tous les autres la Sovog
Africa’’,
en
dépôt
de bilan defonctionnaires, qui, selon les
puis
bientôt
trois
et deux
calculs de la commission préEn effet, depuis l’arrivée sur benne et leurs assistants. de sélection des ordures soans.
sidée par John Fred, dela
décharge de Mindoubé Ceux-ci viennent simple- lides, très lucrative, n’est
vraient
normalement La livraison directe des or- des employés d’Averda, avec ment livrer les produits à
encaisser 27 milliards par tri- dures solides ou ferraille par leurs nouvelles méthodes leurs acquéreurs, moyen- exercée actuellement et exclusivement que par des
mestre. D’où un trou de 17 les conducteurs d’Averda
aux sujets ouest-Africains, de pré-collecte d’ordures et nant de modiques sommes communautés étrangères
milliards par trimestre.
Toute chose qui a occasionné revendeurs prépositionnés encombrants, la sélection allant de 500 à 1000 Francs qui, revendent ces produits
de facto une situation de blo- avant la décharge, cause des objets et matériaux CFA par objet.
aux sociétés indiennes étacage. Le Budget étant pris en déjà un préjudice aux jeunes électro-ménagers se fait Généralement, cet argent blies dans la zone indusétau entre les injonctions du poubelliers gabonais, ac- préalablement, aux lieux de est dépensé sur place, dans
Premier ministre et les mon- tuellement remontés contre ramassage dans les diffé- les débits de boisson qui trielle d’Olam, au PK 31 de
la capitale Gabonaise, à raitants sortis des calculettes de ces chauffeurs qui les pri- rents quartiers, par les jouxtent la décharge.
conducteurs
de
camionsson
de 70 Frs le kg.n
L’activité
de
récupération
et
la Commission nationale de la vent de leur gagne-pain.
Averda déjà dans la danse de la ferraille à Mindoubé
A
N° 68 du mercredi 13 Mai 2015
6 Société
MAtin
EquAtoriAl
PDG/Département de l’Ivindo
Une gestion politico-administrative cahoteuse
La gestion politico-administrative des cadres dans le département de l’Ivindo,
mérite qu’on s’y attarde un peu, à un an de l’élection présidentielle et des législatives de 2016. En effet, cette circonscription administrative constitue le cœur
de la province de l’Ogooué-Ivindo, du fait que la capitale de la province s’y trouve,
mais aussi à cause de son poids démographique.
L
Alberic Ngombet
a gestion politico-administrative qui est actuellement menée par les
représentants du parti au pouvoir dans la province de
l’Ogooué-Ivindo et particulièrement dans le département
de l’Ivindo ne tient pas compte
des orientations du président
de la République, qui prône le
triptyque paix, développement, partage, et invite les responsables politiques à faire
participer toutes les communautés à la construction du
pays.
De ce fait, ce département ressemble à un terrain miné par
de nombreuses bombes à retardement, fabriquées inconsciemment par les frustrations
créées par un ostracisme omniprésent à l’endroit de certaines
communautés. Les
Kwélés sont exclus de tous les
postes de responsabilité, les
Fangs sont farouchement combattus, tandis que les Kota qui
n’appartiennent pas à la famille du « prince » font l’objet
de menaces régulières. Il suffit
de se rendre à Aboye-Mouniandzi ou au district de Makébé-Bakwaka pour s’en
convaincre. C’est un véritable
cocktail Molotov de ressentiments négatifs qui risquent,
lors des prochaines élections
d’exploser au visage du PDG à
Makokou.
Pour bien comprendre la cartographie politique de ce département,
quatre axes
auxquels il faut ajouter la commune de Makokou, intéressent
notre analyse.
L’axe Makokou/Batouala, est
celui qui bénéficie le plus des
investissements en terme d’infrastructures, de postes électifs
de promotions administratives. Il compte en effet un député, deux
sénateurs, un
conseiller spécial du président
de la République et de hauts
responsables au niveau du
parti. C’est aussi l’axe le moins
sûr pour le PDG si on se réfère
à la dernière élection présidentielle. Cet axe gagnerait à être
surveillé et surtout remanié
sur le plan organisationnel,
surtout si Pépin Mongockodji
passe à l’opposition.
L’axe Makokou/Mvady, vivier
électoral traditionnel du parti
au pouvoir, il fait figure de zone
oubliée dans le cadre des investissements structurants.
Depuis 2009, rien ou presque
n’y a été entrepris en matière
d’infrastructure. Pas de nouveau dispensaire, pas de nouvelle école, etc. L’accès à l’eau
et à l’électricité demeure une
chimère. De même, la promotion de ses cadres est un sujet
tabou pour les émergents locaux. Il s’agit d’un axe presque
totalement exclu de la vie de la
nation. Pourtant, les gisements
de fer de Belinga et les réserves aurifères de Minkébé se
trouvent dans cette région.
L’axe Makokou/Bakwaka.
Cet autre vivier du PDG, est
aujourd’hui à l’abandon. Les
hommes que le premier responsable politique de la province y a placés brillent par
leur impopularité. Ce qui explique la démobilisation qui y
est observée actuellement
parmi les militants et sympa-
thisants du parti. Les cadres du
canton Aboye feraient l’objet
des menaces de perte de
postes et poseraient aussi des
conditions quant à leur participation à la politique de
l’Emergence.
L’axe Makokou/Ntsénkélé,
depuis 1990, vote rarement le
PDG malgré les investissements importants qui y ont été
faits. Il est le repère de différentes oppositions qui ont jalonné l’histoire politique de la
province. En 2009, il avait jeté
son dévolu sur le candidat indépendant André Mba Obame.
Peu après, deux de ses ressortissantes ont été promues au
gouvernement, au ministère
de la Santé. L’une comme ministre plein avant d’être remplacée par l’autre comme
ministre déléguée.
La Commune de Makokou, où
l’on retrouve des ressortissants des axes ci-dessus cités,
avec leurs influences respectives. En réalité, la commune
de Makokou obéit aux opinions et positionnements développés par les leaders et
populations issus des axes qui
entourent la ville. Elle fonc-
tionne aujourd’hui en roue
libre, favorisant l’installation
du mieux organisé des partis
politiques de l’opposition ou
de la majorité, parce que la nature a horreur du vide.
Le PDG y a fait un mauvais casting et risque d’en payer les
conséquences en 2016, si le
tir n’est pas rectifié d’ici là.n
Peut-on ramener le département L’exploit de 2009 sera-t-il réédité
de la M’voung ?
dans la Zadié?
Considéré, à travers les résultats de la dernière présidentielle, comme fief de l’opposition, le département de la M’voung pourrait récidiver en 2016, si le
pouvoir ne prend pas en compte d’autres préoccupations exprimées notamment par les cadres.
L
A.N.
es échéances politiques de 2016
pourraient voir se perpétuer le
statu quo si certaines réponses
ne sont pas apportées aux préoccupations qui avaient été exprimées au
chef de l’Etat, à l’occasion du conseil
des ministres délocalisé dans cette
province. En effet, le 29 mars 2011, à
l’étape d’Ovan, le président de la République avait accordé une audience
aux cadres de la contrée, en présence
du Premier ministre de l’époque, Paul
Biyoghé Mba. Au cours de cette rencontre, Ali Bongo Ondimba avait marqué son accord pour la promotion
des cadres à de hauts postes de responsabilité. Ainsi, une liste de douze
personnes de différentes formations
avait été immédiatement remise au
Premier ministre, pour application.
Malheureusement, quatre ans après,
ils ne voient toujours rien venir. Ce
qui fait douter d’un ralliement de
cette partie de l’Ogooué-Ivindo à la
politique de l’Emergence, en dépit du
retour au gouvernement d’un natif du
coin au poste de ministre des Eaux et
Forêts. D’autant que les ministres
qui représentent la province au gouvernement se cherchent encore, et
ont du mal à rassembler. Pourtant
N° 68 du mercredi 13 Mai 2015
tout est encore jouable si on intègre
des cadres de la contrée qui croient
toujours au parti majoritaire dans
l’animation des prochaines campagnes électorales. Il s’agit entre autres d ’Edouard Mboume Mba, cadre
au ministère du Budget ; Samuel
Medziet, du Budget ; Ruben Ndzibe,
de la Marine Marchande ; Laurent
N’Nah ; Laurent Engone Bilong, ancien cadres des Eaux et Forêts ; Jean
Marie Ella Salla,… Cela pourrait réduire le caractère frondeur du département de la M’voung, qui regorge
pourtant des cadres de haut niveau et
d’ universitaires mais non pris en
compte en terme de promotion à de
hautes fonctions de responsabilité
tant dans l’administration que dans
le secteur privé. On se souvient que
lors de la présidentielle de 2009, le
candidat de la majorité avait perdu
face au candidat indépendant André
Mba Obame, alors que l’actuel membre du gouvernement, natif du terroir,
occupait la même fonction à un degré
moindre en qualité de ministre délégué. Même si la route Lalara-Ovan,
qui est un projet porteur, vient d’être
officiellement livrée, il n’en demeure
pas moins qu’un fossé sépare le parti
d’un groupe de cadres déçus par le
non aboutissement du dossier piloté
à l’époque par Biyoghé Mba.n
Pour le PDG et la Majorité républicaine et sociale
pour l’émergence, les derniers développements de
l’actualité dans cette partie de l’Ogooué-Ivindo ne
rassurent pas.
A.N.
L
e vote massif en faveur du
candidat du parti au pouvoir
en 2016, comme ce fut la cas
lors de la dernière présidentielle,
est loin d’être assuré. Des marches
sont organisées pour réclamer
l’électricité, tandis que l’abandon
de la célébration du centenaire de
Mékambo et d’autres frustrations,
sont de plus en plus évoqués.
Le département de la Zadié, qui
avait fait la différence en accordant un meilleur score au candidat
Ali Bongo Ondimba exprime de
plus en plus ouvertement son mécontentement. Marches de protestation et autres mouvements
d’humeur y deviennent récurrents, traduisant la colère des populations déçues. Les motifs
d’insatisfaction sont légion , et
l’annulation des festivités prévues
à l’occasion du centenaire de la
ville de Mekambo agit comme un
catalyseur.
Le parti démocratique gabonais
(PDG), s’il veut regagner le terrain
perdu, doit miser sur des personnes à même de redonner de
l’espoir à une population qui se
sent déçue et désabusée.
Ainsi pour la présidentielle de
2016, s’il y a un responsable qui
peut véritablement jouer les rassembleurs pour amener un maximum d’électeurs à se prononcer en
faveur d’ALI, c’est bien le député
Maxime Ngozo Issondou. Günther,
comme on le désigne dans une
chanson actuellement n°1 au hitparade national, fait l’unanimité
autour de lui, et réussit bien souvent à étouffer des mouvements
de contestation. Il pourrait pour
les besoins de la cause être appuyé
par d’autres élus tels que Marcel
Ngoubadjambo , Jean Firmin Koumazock et Sylvain Momoadjambo.
A ceux-là, il faudra associer des cadres tels que Richard Ekazama,
Franck Hombouahiya, Frédéric
Leckyou, Baudelaire Ngomazokou,
Gérard Meguile, jean Marie Ndékamotsebo,…
La combinaison de tous ces cadres,
avec de nombreux autres pourrait
faire en sorte que le département
de la Zadié et notamment Mekambo réédite l’exploit de 2009 en
votant massivement pour le candidat du parti au pouvoir. Mais, au
regard des mouvements récurrents de protestation contre le
manque d’électricité et d’eau, observés dernièrement, la bataille est
tout sauf gagnée d’avance. n
MAtin
Economie 7
EquAtoriAl
Gabon
Encore des efforts dans la réduction
de la fracture numérique
Dans sa dernière évaluation comptant pour l’année 2015, le «Global Information Technology Report», publié le 15 avril dernier par le Forum économique
mondial (World Economic Forum) a classé le Gabon à la 122e place, sur 143
pays, soit une progression de six places par rapport à 2014 où il se situait à la
128e position.
I
A.M.
l devance, dans la sous région, le Cameroun (136e),
et le Tchad (143esur 143)
dont les notes sont en dessous de 4/7. Le premier pays
africain est l’Ile Maurice avec
sa 45e place mondiale, soit
une note de 4,5/7 ; tandis
que la première place mondiale est occupée par Singapour avec un score de 6/7.
Des bons points, mais…
Si il y a encore beaucoup de
chemin à parcourir, ce qui
compte d’ailleurs aussi dans
les critères de compétitivité
économique, il faut un tant
soit peu se féliciter des efforts fournis par le Gabon,
dans le cadre du volet infrastructures numériques du
PSGE.
Pour classer les 143 pays, le
«Global Information Technology Report» s’appuie sur 4
grands critères, subdivisés
eux-mêmes en 10 sous-catégories et 53 indicateurs. La
sélection est donc très rigoureuse. Les catégories et souscatégories tiennent compte
de l’environnement politique
et celui de la régulation, l’environnement des affaires,
l’innovation, l’accessibilité,
les infrastructures, l’usage
des TIC (individuel, affaires,
administration) et l’impact
des TIC (impact économique,
social et environnemental).
Au regard de ces critères, le
Gabon a occupé plusieurs
rangs sur les 143 pays au
monde évalués : «l’environnement politique et réglementaire» 111e, «entreprises
et l’innovation, environnement» 129e, «infrastructure»
118e, «promotion des TIC par
le gouvernement» 83e, «qualité du système éducatif»
118e, «qualité de gestion des
écoles» 117e, «capacité d’innovation» 125e, «utilisation
d’internet dans les affaires»
126e, «impact des TIC sur
l’accès aux services de base»
121e, «accès internet dans les
écoles» (135e) et, «impact
des TIC sur les nouveaux modèles organisationnels» 138e.
Sur un score allant de 1 à 7,
le Gabon obtient ses trois
plus mauvaises notes au niveau de l’infrastructure
(2,6/7), de l’usage individuel
2,5 sur 7 et de l’impact économique des TIC 2,5/7.
Des scores diversement
appréciés sur la toile
Sur la plupart des réseaux
sociaux, les Gabonais ont diversement commenté ces
chiffres. Deux positions se
distinguent. Ceux qui s’en
tiennent à la lecture purement informative du rapport
et ceux qui en font une lecture politique. Si les premiers notent que le pays
avance petit à petit sur la
voie de la bonne gouvernance et surtout de la réduction
de
la
fracture
numérique, d’autres ont une
lecture plus critique, estimant que le Gabon est toujours parmi les « derniers »
dans le monde. Pour ces derniers, le gouvernement ne
met pas assez de volonté
dans le secteur des NTIC, qui
comme on le voit, est regardé par le monde entier.
En ligne de mire, les coupures intempestives de la
fibre optique depuis les distributeurs d’internet (IPI 9,
Gabon Telecom, SOLSI…) et
qui perturbent les particuliers, les cyber-cafés, l’envoi
d’argent (Poste, Western
Union…) donc l’économie ;
l’inexistence des entreprises
spécialisées en « recherche et
développement » au Gabon,
le non-raccordement de l’ad-
ministration, des entreprises, universités et écoles,
l’absence de centre de données pour héberger les serveurs et applications.n
Des pôles technologiques et aéronautiques en gestation
A la suite du Rwanda, de l’Ouganda et du Kenya, le Gabon devient l’un des pays africains bénéficiaires du
partenariat avec la société AVIC-INTL , l’un des plus grands groupes dans son secteur d’activité au monde.
I
A.M
l s’agit de la construction,
de l’équipement et de la
formation des jeunes
dans des pôles technologiques et aéronautiques, qui
englobent des domaines
aussi variés que le montage
d’aéronefs, la maintenance
(mécanique, électricité…)
des aéronefs, le pilotage et la
logistique.
La société chinoise AVICINTL est l’un des fleurons de
l’industrie aéronautique chinoise. C’est un groupe industriel qui fabrique des
avions civils et militaires
pour le gouvernement chinois. Il soustraite également
pour Airbus et Boeing. Dans
le cadre du renforcement de
la coopération avec l’Afrique
du Sud, il vient de réaliser un
établissement des plus performants en matière de formation de pilotes. C’est dire
à quel point, c’est une opportunité inédite pour le Gabon
de bénéficier, via le ministère du Travail et de la Formation professionnelle, d’un
partenariat avec cette société.
A la différence des universités traditionnelles, les pôles
technologiques sont des incubateurs qui offrent une
formation professionnelle et
de mise à niveau du personnel. Ils mettent à la disposition des étudiants toutes les
technologies nécessaires
pour suivre les cours sur
place et à distance.
Pour le Gabon, trois villes
dont Libreville, Port-Gentil
et Franceville, en raison notamment des flux démographiques et économiques qui
nécessitent le renforcement
sur place de la compétitivité,
ont été choisies pour cette
expérience. Le centre de
Mvengue (Franceville), par
exemple, sera dédié aux métiers de l’aéronautique et de
la maintenance.
L’intérêt de ce partenariat
est double. D’une part, il
entre dans le cadre du
Gabon des services en ce
sens qu’il va permettre au
Gabon de se démarquer
dans la sous-région, en disposant de pôles de formation et de remise à niveau
dans les domaines aéronautiques et technologiques,
mais aussi de renforcer l’offre de formation et de qualification des jeunes Gabonais.
D’autre part, dans le cadre
du Gabon industriel, ce partenariat devrait renforcer la
compétitivité de ces régions
industriellement déjà actives : Port-Gentil avec l’industrie
du
pétrole,
Franceville/Moanda avec
l’industrie du manganèse et
Libreville comme plateforme multisectorielle du
pays pour le développement
des
services
et
des
connexions avec le reste de
la sous-région et le monde.
Le secteur des transports aériens devrait davantage se
développer grâce à ce partenariat et permettre dans le
cadre du Gabon vert de développer des sites touristiques ou de créer d’autres
prestations.n
N° 68 du mercredi 13 Mai 2015
8 Société
MAtin
EquAtoriAl
De retour d’une randonnée en sorcellerie
Elle rate son atterrissage
Hier dans un quartier de Melen dans les PK, banlieue Est de Libreville, l’affaire
était au menu de toutes les conversations. Une jeune dame de nationalité gabonaise, la quarantaine révolue, le regard perdu et nue comme un ver de terre, venait d’être sauvagement passée à tabac pour soupçon de sorcellerie.
Jacques Okeng
midi passé, elle était
toujours l’objet de
toutes les curiosités. Et
pour cause, quelques riverains regroupés non loin du
lieu où se tenait la présumée
«sorcière» qui n’avait toujours
pas recouvré ses esprits, tentaient d’expliquer la présence
de cette dernière en ses lieux
et en pareille tenue.
Celle d’Eve, et surtout pourquoi elle a reçu une mémorable bastille sans qu’elle
n’esquisse un geste de protestation ou de défense. Elle était
simplement, selon les initiés,
absente. Donc non présente
sur les lieux. Son esprit n’y
était pas. Comment a –t-elle
fait pour se retrouver dans
cette position inconfortable
et en plein jour ?
La réponse est toute simple.
La victime appartiendrait à
A
un groupe de randonneurs
en sorcellerie, comme l’on en
trouve à Libreville où ailleurs. Surprise par la levée du
jour, elle aurait tenté un « atterrissage » d’urgence dans
une zone dont elle n’avait pas
la maîtrise. Elle se serait donc
retrouvée sur le toit d’une habitation, qui était loin d’être
son « aérodrome » habituel.
Un fait similaire s’est produit
il y a quelques mois à NzengAyong, dans le 6e arrondissement de Libreville. Un
homme, revenant vraisem-
blablement d’une randonnée
nocturne en sorcellerie avait
été surpris par le jour, qui se
levait. Il avait alors fini
comme la dame sur le toit
d’une habitation. Il fallut à
l’époque l’intervention des
sapeurs-pompiers pour l’en
déloger.
L’infortunée, elle, a été débusquée au petit matin sur un
toit, mais n’a pas eu la même
veine et le même traitement
Risques de pollution à Mindoubé 1 et ses environs
Les riverains du quartier Mindoubé 1, dans le 5ème arrondissement de Libreville,
redoutent depuis quelque temps, une pollution à grande échelle qui, si rien n’est
fait au plus vite, pourrait atteindre le voisinage, c’est-à-dire le 6ème arrondissement et de la commune d’Owendo.
Hortense De Méka
L
es populations du quartier Mindoubé 1, dans le
5ème arrondissement de
la capitale gabonaise, sont exposées ces derniers temps à
une pollution à grande échelle,
à cause des épaisses fumées
causées par l’incinération à
l’air libre, des déchets ménagers et de détritus toxiques de
toute nature.
Sous l’effet des vents, ces fumées très nauséabondes et
toxiques se répandent sur les
quartiers d’habitation, particulièrement dans la zone du PK8, PK-9, PK-10,PK-11,PK-13, et
jusqu’aux confins du PK-18, de
la SNI et de la gare ferroviaire
d’Owendo.
Les effets néfastes de cette pollution sont déjà perceptibles
dans certains foyers, où sur 5
enfants, l’on dénombre 3 ou 4
acas de rhinites, et des irruptions cutanées d’abcès ou des
complications cardio-vasculaires. On note également des
fièvres intermittentes accompagnées de nausées et de vomissements, constatées chez
les jeunes et des adultes de ce
quartier, dépourvu de centre
médical et de structures scolaires de proximité.
Il y a moins d’un an, le ministre
de l’Intérieur Guy Bertrand
Mapangou, flanqué de ses collègues Ernest Mpouho Epigat,(Défense) et
Nelson
Messone(Environnement), et
du maire de Libreville, Rose
Christiane Ossouka Raponda,
tous sécurisés par un détachement des forces de police d’intervention (fopi), étaient venus
prendre la mesure du danger
couru par les populations, et
leur donner l’assurance que les
pouvoirs publics allaient tout
faire pour mettre un terme à
leur calvaire. Depuis, ils n’ont
plus donné de leurs nouvelles.
Les populations, très pieuses,
ne s’en remettent plus qu’à
l’éternel Tout-puissant, qu’ils
vont vénérer tous les dimanches, pour les préserver
MAtin
équAtoriAl
JOURNAL D’INfORMATION ET D’ANALYSES
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N° 68 du mercredi 13 Mai 2015
de tout mal.
Dans leurs conversations quotidiennes, ces populations déclarent qu’elles ne désespèrent
pas de recevoir une visite inopinée du chef de l’Etat, vu l’importance des problèmes qui se
posent à la décharge, l’état sinistré des voiries et les conditions d’existence plus que
précaires des habitants. Le
maire de Libreville, Rose Christiane Ossouka Raponda, qui a
effectué le week-end dernier
une tournée de reconnaissance
dans certaines localités de sa
commune, aurait expressément évité l’étape de Mindoubé et sa décharge,
casse-tête pour les autorités
municipales de Libreville.
Le tristement célèbre quartier
Mindoubé 1 qui doit sa réputation au cimetière éponyme,
compte environ mille cinq cent
âmes à ce jour. Il est mitoyen
du 6ème arrondissement par
la zone de mélèn et de la commune d’Owendo par les quartiers SNI et Akournam.n
Directeur de la Publication:
Madre NGUIMBY
Directeur de la Rédaction:
Paul NZOGHBAM
Rédacteur en Chef:
Roger OKILI
Secrétaire de Rédaction:
que le « sorcier » de Nzeng
Ayong.
Il faut toutefois mettre un
bémol à cette histoire rocambolesque, car le quartier de
Melen abritant l’hôpital psychiatrique de Libreville, une
structure qui n’existe plus
que de nom, il n’est donc pas
impossible que la prétendue
« sorcière » soit sortie tout
droit de cet établissement.n
Attention, accident imminent !
J.O.
L
es usagers de la nationale 1 ne diront pas le
contraire. Il y a comme
un danger permanent juste
après le regroupement de villages « Asseng », encore appelé le PK 68 , depuis que les
Sudistes y ont fait main basse,
sur l’axe Libreville Kango. Un
Arthur MBADINGA
Comité de Rédaction :
Vincent Eyi
Roger Okili, Alban Moussavou
Jacques Okeng
Constantin Toukoule-Mè
Jacqueline Mubokianu
cratère de plus d’un mètre de
diamètre s’est creusé au
cœur même de la chaussée,
obligeant les automobilistes à
se livrer à des manœuvres
très dangereuses de jour
comme de nuit. On attend
certainement qu’il y ait mort
d’homme pour boucher ce
trou de la mort programmée
si rien n’est fait d’ici-là.n
Infographes:
Marcel OLENDEY
Zambo Linus
Impression: MULTIPRESS:
TIRAGE:
5.000 exemplaires
Distribution : SOGAPRESS