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Présentation du numéro_Contents of this
Présentation du numéro/ Contents of this issue
The Winter-Spring 2015 issue of the journal carries six articles : three in French and
three in English. The Francophone contributions are all from French authors this time
around. Olivier Zajec starts off with a comparison of the uses of the Wechselwirkung
concept in the works of Carl von Clausewitz and Georg Simmel, and draws interesting
conclusions therefrom for conflict termination theory as well as practice, and more
generally for the study of international relations. The second article, penned by Adrien
Schu, reviews three recent Western, notably French, interventions (Libya, Mali, Central
African Republic) and determines that they followed the “Afghan” and “hit-and-transfer”
models. Laurence Saint-Gilles signs the third, which deals with US public diplomacy
over the 1948-2008 period : she concludes that while the “Global War on Terror” was
offered by the Bush Administration as a continuation of Cold War practice, it
fundamentally differs from it in many ways.
The first Anglophone contribution is by West Point professor Remi M. Hajjar ; it
examines the mission and role of US military advisors to friendly foreign forces on recent
theatres of operations (Iraq, Afghanistan), and concludes that their second-tier status is
dysfunctional and damages effectiveness : in terms of status and talent allocation, the lack
of institutional recognition negatively affects a function that political and military leaders
nonetheless consistently tout as of critical importance today. The second, authored by
Ze’ev Drory, broaches the issue of the rise of religion and growing influence of rabbis in
the Israel Defence Force, and their impact on its operational autonomy, organizational
culture and military professionalism. The last article’s author, Gunwoo Kim, hails from
South Korea. He probes the respective role of the three (international, regional, local)
levels of United Nations peacekeeping operations in the success or failure of such UN
peace efforts, and comes to the conclusion that the deciding influence is that exercised by
the regional level : commitment to peace on the part of neighbouring States proves to be the
critical variable in all eleven cases examined.
The “Classics” section presents (in French) four policy-driven social science studies
following the engineering model (including one example of “counter-engineering”),
conducted and published in the United States during the 1950s and 1960s : the Fighter
Project (Egbert et al., 1957) ; a study of the factors which affected the racial desegregation
process in the US military (Bogart, 1955-1969) ; the famed RAND Report R-266 on the
selection and use of US strategic air bases around the world (Wohlstetter et al., 1954) ;
and the proposals advanced by psychologist Morton Deutsch in 1962 to put an end to the
East-West stand-off and prevent a third world war.
The book reviews that round out the issue include three critical appraisals (in
English) : one, by Terry Babcock-Lumish, of the collective volume edited by James E.
Parco and David A. Levy, Evolution of Government Policy towards Homosexuality in the
US Military : The Rise and Fall of DADT ; a second, by Morten Brænder, of Joseph
Soeters, Patricia Shields and Sebastian Rietjens’ Handbook of Research Methods in
Military Studies ; the third one, by Eitan Shamir, reviews Lotta and Peter Tillberg’s
2011 volume on Swedish peacekeeping experiences from the mission commander’s
perspective. Finally, a review essay by Martine Cuttier (in French) completes the issue : it
bears on three recent French publications that focus on Operation Serval (Mali, 2013),
namely the volume authored by Jean-Christophe Notin and the two-part study produced
by Saint-Cyr’s Synopsis research group of experts in and out of uniform.
Happy reading !
Le premier numéro de la revue pour 2015 comporte six articles, entre lesquels
l’équilibre linguistique est préservé. Les trois articles francophones sont tous ici d’auteurs
français. Le premier, signé d’Olivier Zajec, compare l’usage que font Carl von Clausewitz
et Georg Simmel de la notion (intraduisible) de Wechselwirkung, et en tire des conclusions
pour la théorie comme pour la pratique des sorties de conflit, plus généralement pour
l’étude des relations internationales. Le second, dû à Adrien Schu, passe en revue les
interventions occidentales (notamment françaises) récentes en Libye, au Mali et en
Centrafrique, pour tenter de déterminer à quel modèle elles se conforment : elles ont suivi,
précise-t-il, les modèles “afghan” et “hit-and-transfer”. Laurence Saint-Gilles signe le
troisième, consacré à la diplomatie publique américaine entre 1948 et 2008, où elle
montre que même si la “Guerre mondiale contre le terrorisme” de l’Administration Bush a
pu être présentée comme un prolongement de la diplomatie publique de la Guerre froide,
elle en diffère néanmoins fondamentalement par bien des aspects.
La première contribution anglophone nous vient de West Point, où enseigne son
auteur, Remi Hajjar ; elle examine la mission et le rôle des conseillers militaires
américains auprès de forces étrangères amies sur les théâtres d’opérations récents (Irak,
Afghanistan), et conclut que la condition qui est leur est faite est dysfonctionnelle et nuit à
l’efficacité : l’absence de reconnaissance institutionnelle retentit, en termes de statut
symbolique et (donc) de recrutement, sur une fonction dont responsables politiques et
hiérarques militaires se plaisent pourtant à souligner l’importance critique aujourd’hui.
La seconde, signée de Ze’ev Drory, traite des effets sur l’autonomie opérationnelle, la
culture et le professionnalisme militaires de la montée en puissance de la religion et de
l’influence des rabbins au sein de l’armée israélienne. Le dernier article, en provenance
de Corée du Sud, a pour auteur Gunwoo Kim. Il traite du rôle respectif des niveaux
international, régional et local d’action dans le succès ou l’échec des opérations de
maintien de la paix des Nations Unies, et conclut que l’influence la plus déterminante est
celle du niveau régional : l’engagement en faveur de la paix des pays voisins s’avère être
la variable critique dans les onze opérations examinées.
La rubrique “Classiques” présente quatre travaux d’ingénierie (dont un cas de
“contre-ingénierie”) menés aux États-Unis dans les années 1950 et 1960 : le Fighter
Project (Egbert et al., 1957) ; l’étude des facteurs qui ont présidé à la déségrégation
raciale de l’armée américaine (Bogart, 1955-1969) ; le célèbre rapport R-266 de la Rand
Corporation (Wohlstetter et al., 1954) sur l’implantation des bases de bombardiers
stratégiques américains de par le monde ; enfin, les propositions avancées en 1962 par le
psychologue Morton Deutsch pour sortir de la Guerre froide et prévenir une troisième
guerre mondiale nucléaire.
Pour finir, les critiques d’ouvrages du présent numéro recensent (en anglais) trois
livres anglophones : sous la plume de Terry Babcock-Lumish, le volume collectif dirigé
par James Parco et David Levy sur l’évolution de la doctrine américaine en matière
d’homosexualité dans les armées ; sous celle de Morten Brænder, le manuel de
méthodologie de la recherche dans le champ militaire, de Joseph Soeters, Patricia Shields
et Sebastian Rietjens ; enfin, sous la signature d’Eitan Shamir, l’ouvrage de Lotta et
Peter Tillberg, qui traite de l’expérience suédoise en matière de maintien de la paix, du
point de vue des chefs de mission. Le numéro se clôt par le court essai critique, en
français, de Martine Cuttier, à propos de travaux récemment parus en France sur
l’Opération Serval (Mali, 2013) : ceux de Jean-Christophe Notin, et de Synopsis, groupe
d’experts civils et militaires du Centre de recherche de Saint-Cyr-Coëtquidan.
Bonne lecture !