2002 - ARHIF - Rapport AVC - Urgentologue
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2002 - ARHIF - Rapport AVC - Urgentologue
République Française AGENCE REGIONALE DE L’HOSPITALISATION D’ILE-DE-FRANCE Rapport du groupe de travail sur les accidents vasculaires cérébraux Octobre 2002 SOMMAIRE INTRODUCTION • Le groupe de travail • Généralités • Objectifs et limites du rapport EVALUATION DES BESOINS • Données épidémiologiques I – Mortalité II – Incidence III – Prévalence IV – Institutionnalisation V – Résumé Références • Données de la science sur la prise en charge des AVC I - Prévention II - Phase aiguë III - Récupération et séquelles • Conclusion et perspectives OFFRE DE SOINS • Court séjour I – Méthodologie II – Pathologies III – Structure des établissements IV – Répartition géographique des établissements V – Commentaires VI - Annexes • Soins de suite ou de réadaptation (SSR) I – Méthodologie II – Répartition régionale des établissements SSR III – Activité pour les AVC IV – Commentaires V - Annexes • Conclusion ADEQUATION ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE z Dysfonctionnements z Propositions d’amélioration CONCLUSION ANNEXES CARTES (Ile-de-France) z Accueil et traitement des urgences : les SAU z Etablissements totalisant au moins 50 séjours “ AVC ” en 1999 (par département) z SROS II : soins de suite et réadaptation (par département) Sommaire ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX INTRODUCTION • LE GROUPE DE TRAVAIL • GÉNÉRALITÉS • OBJECTIFS Sommaire COMPOSITION DU GROUPE DE TRAVAIL EXPERTS - Pr M-G. Bousser, Présidente Neurologie Hôpital Lariboisière, Paris – 75 - Pr P. Azouvi Réadaptation Hôpital R. Poincaré, Garches, 92 - Dr A. Baulon Gérontologie Hôpital Sainte Perrine, Paris - 75 - Dr M. Bray Urgences Centre hospitalier Sud Francilien, Corbeil - 91 - Dr F. Cajfinger Médecine générale Verneuil s/Seine – 78 - Mme M-A. Caillaux Assistante sociale Hôpital R. Poincaré, Garches – 92 - Dr F. Chedru Neurologie Centre hospitalier de Meaux, Meaux – 77 - Pr A. Cohen Cardiologie Hôpital Saint-Antoine, Paris –75 - Dr J-F. Conso DIM - Dr P. David Neurochirurgie Hôpital Bicêtre, Le Kremlin Bicêtre – 94 - Dr T. de Broucker Neurologie CH Saint Denis, Saint Denis – 93 - Dr H. Dechy Neurologie Versailles – 78 Sommaire - Dr Demelle Cardiologie libérale Paris – 75 - Dr D. Guedj Cardiologie libérale Paris – 75 - Mme L. Josse Kinésithérapie Hôpital Avicenne, Bobigny – 93 - Dr P. Lagarde Médecine interne CH de Lagny, Lagny – 77 - Pr C. Marsault Radiologie Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris –75 - Dr K. Milojevic SAMU CH Versailles, Le Chesnay – 78 - Dr P. Niclot Neurologie Hôpital Lariboisière, Paris – 75 - Dr O. Riou Gériatrie Hôpital Casanova, Paris –75 - Mr J-F. Spieler Economie de la santé Hôpital Lariboisière, Paris - 75 - Dr F. Woimant Neurologie Hôpital Lariboisière, Paris – 75 REPRESENTANTS DE L’ARH - Dr N. de Vernejoul, chef de projet DRASSIF - Mme J. Fatgris CRAMIF - Mme A-M. Gomond CRAMIF - Dr S. Torre SMAMIF Sommaire AVEC LA PARTICIPATION DE - Dr H. Henon Neurologue, Lille - Dr V. Olagnier DRASSIF - Dr F. Corrias SMAMIF - Mr B. Bertrand CRAMIF SECRETARIAT - Mme J. Ruffié Hôpital Lariboisière, Paris – 75 - Mme J. Sourdet Hôpital Lariboisière, Paris – 75 - -Mme S. Hello Hôpital Lariboisière, Paris - 75 Sommaire LE GROUPE DE TRAVAIL SUR LES AVC A. Historique Le SROS 1999-2004 arrêté le 23 juillet 1999 a retenu les pathologies cardiaques et vasculaires comme nouveau domaine prioritaire, avec la périnatalogie, la cancérologie et la chirurgie. En juin 1999 a été présenté le rapport du Schéma régional de l’Organisation Sanitaire SROS II, volet cardiologie. Ce schéma a initialement concerné le seul domaine des pathologies cardiaques, essentiellement l’insuffisance coronaire et l’insuffisance cardiaque. L’extension de la réflexion aux autres domaines de la pathologie vasculaire non couverts dans ce rapport initial était annoncée. La prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) a été jugée prioritaire car cette pathologie pose des problèmes majeurs de santé publique en raison de sa fréquence et de sa gravité. Des groupes de travail spécifiques ont donc été mis en place en octobre 1999 dans les domaines non traités initialement, dont les accidents vasculaires cérébraux. Compte tenu de l’ampleur du sujet, le groupe a souhaité scinder son travail en deux parties. Dans un premier temps, il s’est attaché au problème spécifique de la prise en charge des sténoses carotidiennes. Le rapport sur les STENOSES ATHEROSCLEREUSES DE L’ORIGINE DE L’ARTERE CAROTIDE INTERNE CERVICALE ET DE LA BIFURCATION CAROTIDIENNE a été validé par le Comité Technique Régional Cardiovasculaire en décembre 2000. Il est à la disposition des professionnels. D’octobre 2000 à mars 2002, le groupe a préparé le rapport sur les AVC. B. Constitution du groupe Un groupe d’experts pluridisciplinaire réunissant neurologues, médecins de médecine physique et de réadaptation, neuroradiologues, médecins des urgences, médecins du SAMU, cardiologues, gériatres, médecins internistes, médecins généralistes, chirurgiens vasculaires et neurochirurgiens, masseurs-kinésithérapeutes, assistantes sociales, s’est réuni une fois par mois d’octobre 2000 à octobre 2001. La composition de ce groupe a été volontairement diversifiée en terme de catégories juridiques d’établissements et de répartition géographique, associant CHU et CHG, public et privé, avec une répartition géographique la plus large possible à l’intérieur de l’Ile de France. La neurologie vasculaire impliquant des professionnels de spécialités diverses et n’étant pas individualisée en tant que spécialité, il est apparu particulièrement difficile de regrouper l’ensemble des acteurs concernés par la prise en charge des AVC. C. Méthodologie 1. Evaluation des besoins 1.1. Données épidémiologiques Les éléments démographiques reposent sur les données INSERM et celles du recensement INSEE de 1999 (ou sur une extrapolation du recensement de 1990 lorsqu’elles ne sont pas disponibles). Les directions générales de l’INSEE réalisent le recensement général de la population et suivent le mouvement naturel de la population par département et par domicile. Afin de préciser les besoins, le groupe a tenté de définir quelles étaient les données épidémiologiques disponibles en matière de prise en charge des accidents vasculaires cérébraux, dans la région ou plus souvent dans l’hexagone ou dans les pays industrialisés, les chiffres de l’Ile de France étant alors obtenus par extrapolation. En l’absence d’étude épidémiologique française consacrée au sujet, les données scientifiques sont quasi exclusivement constituées d’études américaines ou européennes. Sommaire 1.2. Recherches bibliographiques L’évolution prévisible des techniques médicales et les données actuelles de la science ont été obtenues grâce à l’expertise des membres du groupe. Les sources d’information ont été : -Medline (jusqu’en août 2001) -Cochrane Library -Interrogation des principales revues de Neurologie et Neuroradiologie (Stroke, Neurology, Annals of Neurology, Archives of Neurology, American Journal of Neuroradiology, etc.) et des revues généralistes (New England Journal of Medicine, Lancet, JAMA, British Medical Journal). -Sites web Cardiosource, Centerwatch, et Current Controlled Trial pour les essais en cours. 2. Offre de soins L’analyse de l’activité et des structures de soins repose avant tout sur le PMSI dont certains éléments ont été recoupés avec les données fournies par les établissements et par des enquêtes menées par la Société Française Neuro-Vasculaire. 2.1. PMSI L’étude est menée à partir des fichiers PMSI de l’année 1999 de l’ensemble des établissements de l’Ile de France (à l’exception des hôpitaux militaires et pénitenciaires, des établissements privés non conventionnés et de quelques hôpitaux locaux). Les établissements ont été séparés en 4 catégories principales : -AP-HP : Assistance Publique - Hôpitaux de Paris -Etablissements publics de santé (EPS) -Etablissements PSPH : établissements privés participant au service public hospitalier -Privés : établissements privés à but lucratif • Actes Il n’y a pas d’actes classants dans cette pathologie, en dehors des interventions sur le système vasculaire pré-cérébral (GHM 05) et de la chirurgie des artères carotides (K57), très rarement pratiquées. • Diagnostics Les séjours correspondant à certaines pathologies, repérées par leur diagnostic principal DP, chez les sujets de 16 ans et plus, ont été comptabilisés. -Accidents ischémiques cérébraux transitoires (AIT) et syndromes apparentés (G45) -Affections du système nerveux avec comorbidité associée sévère CMAS (GHM 40) dans le groupe AIT -Affections du système nerveux avec CMAS (GHM 40) dans le groupe sténose des artères carotides -Infarctus cérébral (I63) -Accidents vasculaires cérébraux aigus AVC (G46, I61, I62, I63, I64, I67, I68) Ce regroupement de diagnostics a été définis par le groupe Accidents Vasculaires Cérébraux. -Syndromes vasculaires cérébraux au cours de maladies cérébro-vasculaires Ont été étudiés l’âge et le sexe des patients, leur origine géographique, les modes d’entrée et de sortie de l’établissement, la durée moyenne de séjour ainsi que les actes effectués. Pour chaque groupe de pathologie, ne figurent que les seuls établissements comptant au moins 20 séjours correspondant à ces pathologies. Toutefois, un récapitulatif a été fait sur l’ensemble des établissements avec le nombre de séjours dans chacun des groupes. Les calculs sur la provenance et la destination en cas de transfert ainsi que sur la durée moyenne de séjour et l’âge des patients n’ont été effectués que si les effectifs étaient supérieurs ou égaux à 5 unités. 2.2. Enquête SFNV La Société Française Neuro-Vasculaire (SFNV) a réalisé au mois de Mars 1999 trois enquêtes déclaratives sur la prise en charge des AVC en France. La Société Francophone d’Urgences Médicales, l’Association des Urgentistes de l’Hospitalisation Privée et la Société Française de Rééducation Fonctionnelle, Réadaptation et Médecine Physique y ont été associées. . L’enquête « urgences » est une enquête « un jour donné » effectuée dans les centres d’urgences. Sur les 556 centres avec service d’urgences qui ont été contactés, 345 (62 %) ont répondu : 34 CHU, 205 hôpitaux généraux, 75 établissements privés dont 26 PSPH. Pour l’Ile de France, le taux de réponses était de >65 %. Sommaire . L’enquête « Neurologie » a été réalisée dans les hôpitaux disposant d’un service ou d’une Unité Fonctionnelle de Neurologie, à partir des données PMSI 1998. Sur les 140 unités ainsi contactées, 93 ont répondu (66 %), le taux de réponse en IDF étant légèrement supérieur (73 %). . L’enquête « Rééducation » est une enquête « un jour donné » effectuée dans 258 établissements (135 privés, 123 publics) correspondant à 54 % des établissements contactés (41 % pour l’IDF). Un résumé de ces 3 enquêtes figure en Annexe 1. Les résultats concernant l’Ile de France y ont été privilégiés. D. Avertissement ! Une très abondante littérature concernant les AVC fait référence aux « Stroke Units ». Ce terme générique désigne un ensemble de lits consacrés aux patients ayant un AVC et dont la prise en charge est effectuée par une équipe spécialisée. Il recouvre en fait une grande variété de structures et de modalités organisationnelles qui possèdent des dénominations propres dans la littérature anglosaxone mais qui n’ont pas toutes leur contrepartie en français. Il existe ainsi : 1) Les « Intensive Stroke care unit », généralement situées dans des services de neurologie, de neurochirurgie ou de réanimation neurologique. Certaines disposent de la ventilation assistée. Leur caractéristique principale est d’accueillir les patients dès les premières heures de l’AVC, d’assurer leur surveillance 24 h. sur 24, d’effectuer le bilan étiologique et de mettre en route les traitements tels que la thrombolyse. La durée de séjour est de quelques jours. 2) Les « acute stroke units » sont des structures géographiquement individualisées dédiées à la prise en charge des AVC par une équipe multidisciplinaire spécialisée. Elles peuvent admettre les patients directement ou après un passage en « intensive care ». Elles ont un rôle diagnostique et thérapeutique (traitement aigu et mise en route de la prévention secondaire) et ne gardent les patients que quelques jours. 3) Les « subacute stroke units » aussi dénommées « rehabilitation stroke units » prennent en charge les patients après la phase aiguë. Le séjour est consacré à la rééducation et peut durer des semaines, voire des mois. Ces Stroke Units correspondent aux soins de suite ou de réadaptation. 4) Les « combined acute and rehabilitation stroke units » associent les 2 types de structures et assurent une continuité de soins que ne permet pas la distinction française entre court séjour MCO et soins de suite ou de réadaptation. Toutes ces unités sont regroupées sous le terme de « Stroke Units » qui sera utilisé dans toute la partie consacrée à l’analyse de la littérature, sauf lorsque le type de Stroke Unit y est spécifiquement indiqué. ! Le terme français proposé pour « Stroke Unit » est unité neurovasculaire. La Société Française Neuro-Vasculaire (SFNV) en distingue 2 variétés : 1) Les unités de soins intensifs neuro-vasculaires (USI-NV) dont la structure et les buts sont proches de ceux des intensive care stroke units sans leur être tout à fait superposables. 2) Les unités neuro-vasculaires (UNV), qui fonctionnent en coordination avec les USI-NV sont situées sur le même site et sont gérées par une équipe spécialisée en neurologie vasculaire. Leur fonctionnement est proche de celui des « acute stroke units ». Les dénominations françaises seront utilisées dans les parties de ce document consacrées à l’offre de soins, aux dysfonctionnements et aux propositions. Notons qu’il n’existe pas d’équivalent français des « rehabilitation stroke units ». Le terme « d’unité de rééducation neuro-vasculaire » peut être proposé mais il n’existe pas, à ce jour, de recommandations françaises concernant la création de telles unités. ! La littérature anglo-saxonne fait référence à des « Stroke teams » que l’on peut traduire par « équipes mobiles ». La création de telles équipes n’a pas fait l’objet de recommandations en France. Il existe 2 types de stroke team : - les « acute stroke teams » réunissant médecins et infirmières à même d’assurer une prise en charge experte des AVC dès leur arrivée à l’hôpital, notamment en vue d’une thrombolyse dans les 3 heures. Elles constituent une sorte de « pont » entre les services d’urgence et les stroke units. Sommaire - les « mobile stroke teams » réunissent médecins et infirmières qui se déplacent dans les divers services de l’hôpital et parfois même au domicile pour guider la prise en charge des AVC. La SFNV a publié des recommandations pour la création des unités neuro-vasculaires*. Soulignons dès maintenant que quatre lits de soins de suite ou de réadaptation sont considérés comme nécessaires pour un lit d’USI-NV, et que seule une excellente adéquation entre les capacités de soins aigus et de soins de suite permet une prise en charge optimale des patients victimes d’AVC. * Woimant F et al. Recommandations pour la création d’Unités Neuro-Vasculaires. Rev Neurol (Paris) 2001 ; 157 : 11, 1447-1456 Sommaire GENERALITES A. Les accidents vasculaires cérébraux : un problème considérable de santé publique ! La fréquence, la gravité et le coût des accidents vasculaires cérébraux (AVC) en font un problème de santé publique considérable. Troisième cause de mort après l’infarctus du myocarde et les cancers, les AVC constituent la première cause de handicap acquis chez l’adulte, la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer avec laquelle ils sont fréquemment intriqués et dont ils aggravent les manifestations cliniques) et une cause majeure de dépression tant chez les patients que dans leur entourage. Les estimations effectuées à partir du registre de Dijon (Lemesle 1999) et des registres d’autres pays développés (Hankey 1999, Thorvaldsen 1995) suggèrent que chaque année en France, environ 120 000 personnes sont victimes d’un AVC, dont schématiquement 30 000 vont mourir dans les jours ou mois qui suivent, 60 000 vont garder un handicap de sévérité variable et 30 000 vont récupérer sans séquelles. Parmi les survivants, 50 % vont avoir une dépression dans l’année, 25 % seront déments dans les 5 ans qui suivent et 40 % seulement des actifs reprendront leur travail (Kapelle, 1994, Sacco 1997). ! Compte tenu de leur fréquence et de la gravité de leurs séquelles, les AVC sont parmi les affections les plus coûteuses qui existent. Leur coût est estimé à environ 70 000 dollars US comme coût direct moyen d’un premier AVC jusqu’à la mort dans les pays scandinaves (Asplund 1993), allant jusqu’à 225 000 dollars US si l’on prend en compte la perte de productivité (Taylor 1996).. De plus, le vieillissement de la population laisse envisager une augmentation de coûts hospitaliers de 1,5 % par an (Isard et al.1992 ; Bergman et al 1995). ! L’amélioration de la prise en charge des AVC constitue un impératif majeur de santé publique Encadré 1 : Les AVC : - Première cause de handicap chez l’adulte - Deuxième cause de démence - Troisième cause de mort - Cause majeure de dépression - Coût socio-économique considérable B. L’AVC, une constellation de pathologies L’accident vasculaire cérébral (AVC) est, selon la définition internationale, « un déficit neurologique soudain d’origine vasculaire ». Tout AVC comporte donc d’une part une lésion cérébrale responsable du déficit neurologique, d’autre part une lésion vasculaire sous-jacente, qui est la cause immédiate de l’accident et en explique la soudaineté. Contrairement à ce que pourrait laisser supposer le terme AVC, il ne s’agit pas d’« accidents » mais de complications brutales de maladies chroniques des vaisseaux évoluant souvent depuis des années, voire des décennies. En revanche, les complications vasculaires des traumatismes crâniens (hématomes extra et sous-duraux) sont exclues du champ des AVC ainsi que les lésions cérébrales des arrêts cardiaques, quelle qu’en soit la cause. Le terme d’AVC ne s’applique donc pas à une affection donnée, mais à un ensemble d’affections définies par la nature des lésions cérébrales et vasculaires en cause. Le vaisseau impliqué est presque toujours une artère, qui peut soit se rompre et provoquer une hémorragie, soit s’occlure et entraîner un défaut d’irrigation et d’oxygénation qualifié d’ischémie. Ainsi sont schématiquement définies quatre grandes variétés d’AVC : • L’hémorragie sous-arachnoïdienne (HSA), lorsque le saignement se fait dans les méninges • L’hémorragie cérébrale (HC), lorsque le saignement se produit dans le parenchyme cérébral Sommaire • L’accident ischémique transitoire (AIT) dans lequel le déficit neurologique régresse en moins de 24 heures • L’infarctus cérébral (IC), (encore appelé accident ischémique constitué) caractérisé par la nécrose d’une zone de parenchyme cérébral responsable d’un déficit neurologique qui dure plus de 24 heures. Les fréquences respectives de ces quatre types d’AVC varient selon les régions du globe : dans le pays développés à population caucasienne, les accidents ischémiques sont 4 fois plus fréquents que les accidents hémorragiques : HSA : 5 % , HC : 10-15 % , AIT 10-20 % , IC : 65-70 %. Dans les pays asiatiques, la fréquence des HC est proportionnellement plus élevée. Pour importante qu’elle soit, cette classification des AVC en quatre variétés ne doit pas masquer une réalité beaucoup plus complexe encore : une hémorragie, notamment une HSA, peut se compliquer d’une ischémie cérébrale ; les hémorragies siègent souvent à la fois dans le parenchyme cérébral et les méninges (hémorragie cérébro-méningées) ; certains AIT, en particulier de durée supérieure à une heure, correspondent anatomiquement à de petits infarctus cérébraux ; de nombreux infarctus subissent spontanément une transformation hémorragique d’importance variable. Enfin, certaines maladies artérielles peuvent être responsables à la fois d’accidents hémorragiques et d’accidents ischémiques. Outre ces accidents d’origine artérielle, il existe une cinquième variété d’AVC définie par la présence d’une thrombose au sein du système veineux cérébral, les thromboses veineuses cérébrales (TVC). Elles sont rares, représentant 0,5 à 1% de l’ensemble des AVC. Leurs conséquences au niveau du parenchyme cérébral sont variables, allant de l’œdème à l’hémorragie en passant par tous les degrés de l’ischémie. La complexité des AVC ne s’arrête pas à l’existence de ces 5 catégories et à leur éventuelle interpénétration : au sein même de chacune d’elle, il existe de nombreuses variétés en fonction de la localisation et de la taille de la lésion cérébrale (qui vont conditionner la présentation clinique et le pronostic), et surtout en fonction de la cause de la lésion vasculaire (qui va en grande partie orienter le traitement). Cette diversité concerne essentiellement les infarctus cérébraux dont les causes sont extrêmement nombreuses, dominée par 3 grandes étiologies : l’athérosclérose (20% des infarctus cérébraux), les cardiopathies emboligènes (20%), les maladies des petites artères cérébrales (30%). Viennent ensuite les hémopathies, les dissections et une multitude de causes rares qui représentent environ 5% des causes, puis environ 25 à 40% dont la cause exacte demeure indéterminée (Bogousslavsky 1988, Sacco 1989a). Enfin, bien que ce rapport soit consacré aux AVC, ceux-ci ne résument pas l’ensemble de la pathologie vasculaire cérébrale et les problèmes de prise en charge qu’elle soulève : citons à titre d’exemple les sténoses carotides asymptomatiques et la place, encore débattue, de leur traitement chirurgical. (voir le rapport ARHIF), les malformations vasculaires cérébrales, qui ne se manifestent pas toujours, beaucoup s’en faut, par une hémorragie et dont le dépistage soulève de difficiles problèmes organisationnels et éthiques, certaines maladies des petites artères cérébrales telles que CADASIL, qui peuvent se manifester par une démence progressive sans AVC (Chabriat 1995). Encadré 2 : Les 5 variétés d’AVC : - Hémorragies sous-arachnoïdiennes : 5% - Hémorragies cérébrales : 10-15% - Accidents ischémiques transitoires 10- 20% - Infarctus cérébraux : 65-70 % - Thromboses veineuses cérébrales : 0,5-1% (% dans pays développés à population caucasienne) NB : les AVC ne résument pas la pathologie vasculaire cérébrale Sommaire C. Complexité et difficultés de la prise en charge : une nécessaire spécialisation Ainsi, derrière ce terme « AVC » (« attaque » du langage populaire, « stroke » des anglosaxons), se cache une constellation de situations cliniques, avec deux conséquences majeures au plan de la prise en charge : • La frontière est étroite, au niveau du cerveau, entre l’ischémie et l’hémorragie, puisque l’ischémie devient fréquemment hémorragique et qu’une hémorragie peut se compliquer d’ischémie. Il en résulte une marge de manœuvre étroite au plan thérapeutique : qu’il s’agisse de prévention ou de traitement à la phase aiguë, tout traitement destiné à lutter contre le caillot qui risque d’occlure l’artère ou qui l’occlut déjà comporte un risque de saignement, qui est d’autant plus important que le traitement est puissant. A l’inverse, tout geste chirurgical ou par voie endovasculaire destiné à occlure une malformation vasculaire qui risque de saigner ou qui s’est déjà rompue, comporte un risque d’ischémie cérébrale. • La complexité des AVC rend compte des difficultés de la prise en charge à tous les niveaux de la filière : 1) Avant l’AVC, c’est la multiplicité des cibles de la prévention et des partenaires impliqués tant dans le grand public que dans le système de soins. 2) Au moment de l’AVC, ce sont : - La diversité des symptômes avec lesquels la population n’est pas familiarisée. - La nécessité de reconnaître l’AVC au sein de cette diversité et d’écarter d’autres affections neurologiques qui pourraient donner les mêmes symptômes. - Le recours indispensable à un large plateau technique permettant d’évaluer à la fois le parenchyme cérébral et le système cardiovasculaire. - L’application au cas par cas de mesures thérapeutiques à la fois générales et spécifiques. 3) Après l’AVC (et le plus tôt possible), c’est la rééducation des fonctions altérées : motricité, langage, vision, mémoire, etc. et la prise en charge psychologique du patient et de son entourage, démuni face à cette catastrophe qui va laisser des séquelles dans la majorité des cas. Cette complexité des AVC rend compte de la nécessité d’une prise en charge spécialisée : un AVC – même un infarctus cérébral – ne se traite pas comme un infarctus du myocarde ; un patient qui a une hémiplégie avec aphasie ou négligence ne se rééduque pas comme celui qui a une fracture du col du fémur et, même en matière de prévention, il existe des mesures spécifiques ou plus appropriées aux AVC. Enfin, parmi les AVC eux-mêmes, certains comme les HSA requièrent une prise en charge hautement spécialisée. D. L’AVC : une urgence La fragilité du parenchyme cérébral et la brutalité de l’agression qu’il subit font de l’AVC une urgence extrême. Les données scientifiques actuelles permettent d’affirmer que l’élément clef du pronostic de l’ischémie cérébrale est sa durée et que plus la levée de l’occlusion artérielle est rapide, plus le patient aura de chances de récupérer sans séquelle (« Time is Brain »). On verra que d’autres éléments plaident aussi en faveur d’une prise en charge urgente de l’ensemble des patients victimes d’AVC et pas seulement de ceux qui ont un accident ischémique. Encadré 3 : LES AVC : - Fréquents - Graves - Complexes - Urgents " nécessité d’une prise en charge urgente et spécialisée Sommaire OBJECTIFS ET LIMITES DU RAPPORT A. Objectifs Depuis une vingtaine d’années, la communauté médicale a pris conscience de l’ampleur du problème de santé que représente la pathologie vasculaire cérébrale. Ceci s’est traduit par la création de sociétés consacrées à cette pathologie tant au plan international (International Stroke Society) qu’européenne (European Stroke Conference) ou français (Société Française Neuro-Vasculaire), par le développement de revues scientifiques spécialisées (Stroke, Cerebro-Vascular Diseases…), par la multiplication d’ouvrages consacrés à cette pathologie et par une réflexion sur les aspects organisationnels de la prise en charge de patients ayant un AVC. De très nombreuses revues générales, méta-analyses (Cochrane notamment), et recommandations ont été publiées. L’objectif de ce rapport est de mettre en perspective les données les plus pertinentes de la littérature en matière de prise en charge des AVC avec ce que l’on sait de l’offre de soins en Ile de France, afin de formuler des propositions visant à améliorer l’organisation de cette prise en charge. B. Limites • De nombreux aspects de la pathologie vasculaire cérébrale ne sont pas abordés dans ce rapport, bien que certains soulèvent également d’importants problèmes de prise en charge, en particulier celui, du dépistage des lésions vasculaires asymptomatiques, sporadiques ou familiales. Les AVC ne sont ainsi que la partie émergée de cet iceberg que constitue la pathologie vasculaire cérébrale. • Un autre aspect crucial, celui de la recherche en pathologie vasculaire cérébrale, est hors du champ de ce travail. Disons simplement qu’en France, comme en Angleterre et aux USA, le budget consacré à la recherche est dérisoire (Rothwell 2001). • Au sein même des AVC, le groupe de travail a décidé d’écarter pour des raisons diverses des HSA et les AIT et de se concentrer sur les hémorragies cérébrales et les infarctus cérébraux. 1. Les hémorragies sous-arachnoïdiennes (HSA) Les HSA ont été exclues car l’organisation de leur prise en charge est univoque en Ile de France (ce qui ne veut pas dire qu’elle soit uniforme) : elle est assurée par 6 services de neurochirurgie (Pitié-Salpêtrière, Lariboisière, Beaujon, Henri Mondor, Bicêtre, Sainte-Anne) et, notamment en ce qui concerne les urgences, par la grande garde mise en place il y a 40 ans. Les données PMSI 1998 signalent sur les 5 établissements AP-HP 671 séjours pour HSA soit en moyenne 130 par service. Si l’on admet le même chiffre pour Sainte-Anne dont les données n’étaient pas recueillies au PMSI, environ 800 séjours ont eu lieu en 1998 pour HSA en Ile de France. Un calcul très grossier permet de penser que ce chiffre est proche de ce qui est attendu compte tenu des données épidémiologiques : incidence de 10 à 20/100 000 dans les populations caucasiennes avec une mortalité de 50% avant même l’arrivée à l’hôpital (van Gin 2001), soit pour l’Ile de France 500 à 1000 cas qui devraient arriver vivants à l’hôpital. Cette relative concordance entre les nombres attendus et observés ne doit pas masquer les insuffisances qui persistent dans la prise en charge de cette pathologie. Ainsi, l’expérience récemment acquise au centre d’urgence céphalées de l’hôpital Lariboisière révèle un nombre non négligeable d’HSA qui n’avaient pas été diagnostiquées initialement soit parce que le patient n’avait pas consulté, soit parce que les examens appropriés n’avaient pas été effectués ou l’avaient été trop tard. Ces constatations rejoignent les données publiées : ainsi dans des urgences non spécialisées, le diagnostic d’HSA n’est pas porté dans 23 à 51% des cas (Edlow 2000). Dans une étude multicentrique anglaise portant sur 148 HSA confirmées, 49% seulement des patients ont eu une suspicion clinique d’HSA, ce qui a abouti à un retard majeur dans la réalisation des explorations : 43% des patients ont eu un scanner dans les trois heures suivant leur arrivée dont 3% seulement dans la première heure (Thomson 2001). Ce retard est préjudiciable comme l’ont montré plusieurs études dans lesquelles l’état clinique des patients s’est aggravé avant le diagnostic exact et la prise en charge effective Sommaire (Edlow 2000). La principale cause d’aggravation, souvent mortelle, est la récidive hémoragique dont le risque est maximal dans les premières heures (Roos 2000, Okhuma 2001), soulignant la nécessité absolue d’une orientation d’urgence en neurochirurgie afin de rechercher la présence d’un anévrisme (en cause dans 80 % des cas) et de le traiter par chirurgie ou par voie endovasculaire. Cependant, même lorsque le diagnostic est fait, le traitement médical est souvent inadapté : seulement 26% des patients ont reçu des apports liquidiens, 18% de la nimodipine et 32% des antalgiques (Thomson 2001). Les difficultés diagnostiques que soulève l’HSA et l’efficacité du traitement d’urgence impliquent une éducation du public et des médecins sur la symptomatologie de cette affection et l’organisation de filières pour une prise en charge urgente et spécialisée (on verra que ces 2 implications essentielles s’appliquent à tous les AVC) mais le cas particulier de l’HSA - spécifique par son orientation initiale vers la neurochirurgie – ne sera plus abordé. Encadré 4 : Les hémorragies sous-arachnoïdiennes - 5% des AVC, 50% de décès, un tiers de séquelles - Révélation par une céphalée brutale atroce mais nombreuses formes trompeuses - Rupture d’anévrisme dans 80% des cas - Efficacité du traitement chirurgical ou endovasculaire - Efficacité de la nimodipine est efficace dans la prévention de l’ischémie secondaire # Nécessité d’une prise en charge neurochirurgicale en urgence 2. Les accidents ischémiques transitoires Les AIT sont définis par une perte focale de fonction cérébrale ou oculaire, d’origine ischémique, dont les symptômes régressent sans séquelle en moins de 24 heures (Feinberg 1994)). Véritables signes avant coureur de l’infarctus cérébral, ils en multiplient le risque par 14. Après un AIT, l’incidence de l’infarctus cérébral est de 6 à 8% dans les premiers mois, de 5% par an dans les 3 années suivantes, puis de 3% au delà (Amarenco 1993). L’AIT est aussi un facteur de risque de décès avec un taux moyen de mortalité annuelle multiplié par 3 (6% contre 2% attendus). Les principales causes de décès sont l’infarctus cérébral dans les 6 premiers mois et l’infarctus du myocarde au-delà. A cinq ans le risque cumulé d’infarctus du myocarde et de décès d’origine cardiaque est identique au risque d’infarctus cérébral, mortel on non (Heyman 1984). Les AIT sont fréquents (10 à 20% des AVC) et ils ont effectivement représenté en Ile de France, d’après le PMSI 1999, 3622 séjours. En dépit de leur signification pronostique capitale et de leur grande fréquence, les AIT n’ont pas été retenus en tant que tels dans la suite de ce rapport en raison d’une part de la grande difficulté de leur diagnostic et d’autre part, de la nécessité d’attendre la disparition des symptômes pour les qualifier de « transitoires », ce qui est un non sens dans un climat d’urgence. Le risque d’erreur diagnostique est de l’ordre de 15% pour les neurologues (Kousdtaal 1986) et de 50% pour les médecins urgentistes ou généralistes (Ferro 1996). Les principaux diagnostics différentiels sont les auras migraineuses, les crises d’épilepsie partielles, les vertiges paroxystiques positionnels bénins, les ictus amnésiques, les syncopes et les chutes chez les personnes âgées (Amarenco 1993). Par ailleurs, si le patient arrive dès les toutes premières heures à l’hôpital, rien ne permet de savoir si son déficit sera transitoire ou non. La conduite à tenir est donc celle de tout AVC, le diagnostic d’AIT n’intervenant qu’à posteriori et ayant alors un intérêt majeur pour la prévention secondaire. Il est démontré que le risque d’infarctus cérébral au décours d’un AIT est maximal dans les 48 heures suivantes (Claiborne Jonhston 2000). Ce risque peut être réduit par un traitement préventif spécifique (endarterectomie d’une sténose carotide > 70 % par exemple). La nécessité de reconnaître précocement les AIT afin d’instaurer une prévention adaptée urgente constitue un argument supplémentaire pour une prise en charge urgente et spécialisée de tous les AVC. Sommaire Encadré 5 : Accidents ischémiques transitoires • Fréquents : 10 à 20 % des AVC • 3 622 séjours en Ile de France en 1999 • Diagnostic difficile (erreurs par excès et par défaut) • Signe avant coureur d’infarctus cérébral (risque x 14) : 6–8% la première année puis 5% par an ensuite • Triplement du risque ultérieur de décès (AVC, IDM) • Efficacité d’une prévention secondaire adaptée à l’étiologie # Nécessité d’une prise en charge urgente et spécialisée 3. Les thromboses veineuses cérébrales Les (TVC) n’ont pas fait l’objet d’une étude spécifique en raison de leur rareté (< 1 % des AVC) et de la difficulté à les répertorier, certaines se manifestant non pas par un déficit neurologique soudain mais par une hypertension intracrânienne progressive ou des céphalées isolées. Là encore, les difficultés du diagnostic et la nécessité d’un traitement urgent (Bousser 1997) font des TVC, malgré leur rareté, un des éléments justifiant l’urgence de leur prise en charge. Encadré 6 : Thromboses veineuses cérébrales - Rares : 0,5 à 1 % des AVC, à tous âges - Extrême polymorphisme clinique : évolutif et étiologique - Neuro-imagerie et angiographie nécessaires au diagnostic - Pronostic d’autant meilleur que traitement précoce et adapté #Nécessité d’une prise en charge urgente et spécialisée Le présent rapport envisagera les trois grandes étapes de la prise en charge des AVC, c’est-à-dire avant (la prévention), au moment (la phase aiguë) et après (la récupération et les éventuelles séquelles), d’abord quant aux données de la science, puis quant à l’offre de soins en privilégiant la phase aiguë et ses suites puisqu’il n’existe aucune donnée concernant la façon dont s’effectue en Ile de France (comme d’ailleurs dans l’ensemble de la France) la prévention des AVC. Sommaire REFERENCES 1. Amarenco P et al. Accidents ischémiques transitoires. In : Accidents vasculaires cérébraux. 1 vol. J. Bogousslavsky, MG Bousser, JL Mas Editeurs Doin Paris 1993 2. 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Hémorragies cérébrales B. Infarctus cérébraux 1. Antiplaquettaires 2. Anticoagulants 3. Thrombolytiques 4. Thrombolyse intra-artérielle 5. Agents défibrinants IV. Unités neurovasculaires (« stroke units ») V. Explorations neurologiques et cardiologiques à la phase aiguë III - RECUPERATION ET SEQUELLES I. Rééducation II. Dépression post-AVC III. Démence post-AVC CONCLUSION Sommaire EVALUATION DES BESOINS DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES Sommaire DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES De très nombreuses études ont été consacrées à l’épidémiologie des accidents vasculaires cérébraux (AVC), la plus importante étant l’étude MONICA de l’OMS (Asplund et al 1995, Bonita 1992). Il existe peu d’études françaises en dehors du registre de Dijon (Giroud et al 1991, Lemesle et al 1999) et il n’existe aucune étude spécifique de l’Ile de France. Force est donc pour notre région d’effectuer des estimations à partir des données provenant d’autres régions et pays. L’interprétation de ces données est délicate, notamment en ce qui concerne les évolutions temporelles, en raison des changements intervenus au fil des années dans les outils diagnostiques (apparition du scanner, puis de l’IRM), les pratiques vis à vis de l’hospitalisation, les modes de vie de la population et les modification de prise en charge des facteurs de risque. Par ailleurs, il est essentiel de tenir compte des flux de population car la fréquence des AVC et leur type (hémorragique ou ischémique) varient notablement d’un pays à l’autre et selon l’origine ethnique, sans d’ailleurs que la part des facteurs génétiques et des facteurs d’environnement soit établie (Bonita 1992). Nous nous limiterons dans ce qui suit à quelques données d’épidémiologie générale, les différents types d’AVC et leur répartition ayant été abordés dans l’introduction et les facteurs de risque étant envisagés avec la prévention. I - MORTALITÉ Encadré 7 : Mortalité par AVC - 2ÈME cause de mort dans le monde - en diminution depuis 50 ans - mortalité dans 1er mois : 20-25 % - surmortalité à long terme (X 3) Dans l’étude internationale « Global Burden of diseases study » (Murray 1996), les AVC constituent la 2ème cause de mort dans le monde après l’infarctus du myocarde (et la 3ème si l’on regroupe tous les cancers en une seule entité). Les AVC représentent 10 % des causes de décès dans les pays industrialisés. Les taux de mortalité sont variables d’un pays à l’autre, allant de 63,5/100 000 en Suisse chez les hommes en 1992 à 273,4/100 000 en Russie chez les femmes en 1991 (Sudlow 1997). En France, on estime le taux de décès à 130/100 000 soit 78 000 décès par an pour une population de 60 millions, dont moins de 14 000 en IDF, région où le niveau de mortalité par maladies vasculaires cérébrales est le plus faible, pour une population de 11 millions. Il n’y a pas de différence de taux de décès entre les sexes, mais du fait de leur plus grande longévité, les femmes meurent plus d’AVC (1 sur 6) que les hommes (1 sur 11). La mortalité due aux AVC est en baisse depuis 50 ans dans tous les pays industrialisés (Bonita et al 1990, Mc Govern et al 1992, Brown et al 1996, Bonita 1992, Sarti 2 000) sans que cela puisse s’expliquer entièrement par une baisse d’incidence (voir ci-dessous). Il est probable que cette baisse est due, au moins en partie, aux progrès effectués dans la prise en charge des patients à la phase aiguë mais on ne peut exclure un biais lié à l’identification plus aisée, grâce à la neuro-imagerie, d’infarctus de petite taille et donc de meilleur pronostic. La mortalité dans le premier mois oscille entre 15 et 50 % avec un pic de décès entre le 2ème et le 6ème jour. Elle était en moyenne de 30 % il y a 20 ans et s’établit actuellement à 20-25%. Dans l’année qui suit l’AVC, le taux de décès est de 6,5 % essentiellement par accident cardiaque ou nouvel AVC. Les survivants ont 2 à 5 fois plus de risque de décès que la population générale de même âge. Le taux de survie 5 ans après un AVC varie de 39 % à 60 % (à l’exception d’une étude effectuée à Moscou où le taux de survie n’est que de 28 %). L’excès de risque de décès persiste des années après la survenue de l’AVC (Schmidt et al 2000). Sommaire II - INCIDENCE Encadré 8 : Incidence des AVC - nette diminution au cours des 50 dernières années - stabilisation de l’incidence globale - 2 fois plus élevée chez l’homme - augmente exponentiellement avec l’âge L’incidence des AVC varie selon les pays de 100 à 300/100 000/an. Elle est particulièrement faible à Dijon où le nombre de nouveaux cas était de 80 000 par an dans l’étude de Giroud et al en 1989. Dans toutes les régions, l’incidence est 2 fois plus élevée chez l’homme que chez la femme (Bonita 1992, Wolf 1992, Thorvaldsen et al 1999, Di Carlo et al 2000). Le principal déterminant de l’AVC est l’âge : globalement, l’incidence double par tranche de 10 ans et après 65 ans, elle double par tranche de 5 ans. L’âge moyen de survenue d’un AVC se situe vers 70 ans mais les AVC existent aussi chez l’adulte jeune (5 % des cas surviennent avant 45 ans) et même chez l’enfant. L’AVC est donc le plus souvent une affection du sujet âgé avec toutes les implications que cela comporte : la plus grande longévité des femmes (de l’ordre d’une décennie) explique qu’en dépit d’une incidence plus faible, davantage de femmes que d’hommes décèdent d’AVC, sont handicapées, déprimées ou deviennent démentes après un AVC. Les AVC touchent donc des sujets âgés isolés socialement en nombre croissant. L’isolement des patients entraîne un retard à l’hospitalisation (Wester 1999), et un allongement de la durée de séjour. Après un AVC, les sujets âgés sont également plus dépendants dans la vie quotidienne (Ween 1996). Les études épidémiologiques ont toutes montré que l’incidence des AVC dans leur ensemble, et celle des AVC fatals en particulier, avait diminué entre 1950 et 1980 dans l’ensemble des pays développés (Whisnant 1996, Sarti 2000). Cette diminution est aujourd’hui terminée (Petty 1998, Thorvaldsen 1999). La principale explication en est le vieillissement de la population : l’incidence par tranche d’âge des AVC diminue encore, sans doute grâce à une meilleure prise en charge des facteurs de risque, mais le risque d’AVC augmentant exponentiellement avec l’âge, l’incidence globale reste stable (tableau 1). Dans certains pays, y compris semble-t-il en France, l’incidence des AVC serait même en augmentation, d’environ 3 % par an chez l’homme et 4 % chez la femme (Lemesle 1999). Cette stabilisation, voire augmentation d’incidence (qui intéresse notamment les femmes jeunes) est de constatation trop récente pour être acceptée comme un fait acquis, en raison des biais méthodologiques déjà indiqués ; néanmoins le fait qu’elle soit objectivée simultanément dans plusieurs pays suggère qu’elle est réelle et doit inciter à la vigilance quant au contrôle des facteurs de risque, voire à l’émergence de facteurs de risque nouveaux. Pour la France, on a vu que les estimations effectuées à partir du registre de Dijon (Lemesle 1999) et d’autres registres européens (Thorvaldsen 1999, Di Carlo 2 000, Hankey 1999) aboutissait à un chiffre de 120 000 AVC par an, en se basant sur une incidence de 200/100 000, incluant les premiers AVC et les récidives d’AVC. Cette estimation qui pourrait paraître excessive au vu des seules données dijonnaises est probablement conservatrice si l’on se base sur les données américaines les plus récentes (259/100 000) ou sur les estimations d’Hankey et Warlow (1999) qui aboutissent à une incidence de 240/100 000. Pour l’Ile de France, une incidence de 200/100 000 signifie 22 000 AVC par an. On note une baisse significative de l’incidence par tranche d’âge de 3% par an, sans modification nette de l’incidence annuelle globale . Du fait du vieillissement de la population, reflété par l’élévation de l’âge de survenue de l’AVC durant la période étudiée (+ 3 ans chez l’homme et + 2,2 ans chez la femme), les tranches d’âge > 65 ans et surtout >85 ans prennent un poids déterminant. Sommaire Tableau 1. Influence de l’âge sur l’incidence des AVC : projet Monica (Glostrup, Danemark, 1982-1991). (pour 100 000 personnes) Age Hommes 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84 ≥85 Tous Femmes 35-44 45-54 55-64 65-74 75-84 ≥85 Toutes 1982-83 1984-85 1986-87 1988-89 1990-91 48 176 358 754 1460 1738 211 (192-232) 36 151 357 763 1706 2106 223 (203-245) 27 167 288 832 1518 2677 227 (207-249) 25 141 334 678 1538 2136 221 (201-242) 36 123 314 553 1200 1863 201 (182-221) 36 78 181 514 1504 2189 181 (163-200) 39 75 128 514 1211 3204 182 (165-201) 26 79 179 372 1407 3014 193 (175-213) 31 67 165 367 1255 2423 188 (170-207) 25 71 122 393 1020 2295 176 (159-195) III - PREVALENCE Encadré 9 : Prévalence des AVC - en augmentation récente - plus élevée chez la femme (longévité plus grande) - augmente avec l’âge La prévalence globale est de 4 à 8 pour 1 000 habitants dans les pays occidentaux soit environ 360 000 cas en France. Comme l’incidence, la prévalence augmente exponentiellement avec l’âge. Ainsi dans la tranche d’âge de 65 à 84 ans, la prévalence moyenne dans plusieurs pays d’Europe de l’ouest était de 4,84 % et, après 75 ans, de 7,06 % (Di Carlo et al 2000). La prévalence augmente dans les 2 sexes jusqu’à 89 ans (où elle atteint 9,9 % chez l’homme et 8,3% chez la femme). Au-delà, elle diminue chez les hommes (6,3 %) et se stabilise chez les femmes (8,4 %) (Di Carlo et al 2000). En appliquant à la France le taux de prévalence de 7 % observé après 75 ans, la population atteinte dans cette tranche d’âge est de 315 000 pour 4,5 millions. Ceci suggère que le nombre total d’AVC obtenu plus haut par estimation (360 000) était sous évalué. En Ile de France, sur près de 11 millions de franciliens recensés en 1999, 635 992 personnes sont âgées de 75 ans ou plus, soit 5,81 %, ce qui est moins que pour la France entière (7,70 %). Le nombre de patients ayant fait un AVC en Ile de France dans cette tranche d’âge est donc d’environ 45 000, ce qui suggère un chiffre total d’au moins 50 000. IV – INSTITUTIONNALISATION Les AVC sont la première cause de handicap dans le monde (Bonita 1992, Murray 1996). Dans les suites d’un AVC, deux tiers des patients gardent des séquelles physiques, cognitives ou psychologiques (cf. les chapitres correspondants ci-dessous). Dans une analyse regroupant les données de 4 études européennes (Pays-Bas, Italie, Suède, Autriche (Schmidt et al 2000), le handicap lié aux séquelles multiplie par près de 3 le risque d’être « institutionnalisé » après un AVC. Le pourcentage de personnes institutionnalisées augmente exponentiellement après 75 ans : 30 % des sujets ayant eu un AVC sont institutionnalisés, soit 2 fois plus que ceux qui n’ont pas eu d’AVC (16 %). Le risque est plus élevé chez la femme. Si l’on applique ce chiffre de 30 % à la population de 75 ans ou plus d’Ile de France, ce sont environ 15 000 personnes (en très grande majorité des femmes) institutionnalisées du fait d’un AVC, Sommaire soit probablement un peu plus pour l’ensemble de la population. Les données de la littérature ne permettent pas de savoir quel pourcentage de patients institutionnalisés sont en services de soins de longue durée (SLD ou EHPAD) ou en hébergement pour personnes âgées dépendantes. V – EN RÉSUMÉ Les estimations effectuées à partir des données de Dijon et de l’Europe de l’ouest sont pour les AVC et IDF : nombre/an : 22 000 mortalité dans le premier mois : 5 500 séquelles physiques ou cognitives : 11 000 nombre de patients ayant fait un AVC : 50 000 institutionnalisation : 15 000. Encadré 10 : AVC : données épidémiologiques, tendances évolutives - diminution d e la mortalité - stabilisation, de l’incidence - augmentation de la prévalence (et donc du coût) - augmentation du recours aux structures de soins de longue durée Sommaire RÉFÉRENCES (Epidémiologie) 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. Asplund K. et al. Multinational comparisons of stroke epidemiology. Evaluatin of case ascertainment in the WHO MONICA stroke study. World Health Organization Monitoring Trends and Determinants in Cardiovascular Disease. Stroke 1995 ; 26 : 355-360 Bonita R. et al. International trends in stroke mortality : 1970-1985. Stroke 1990 ; 21 : 989-992. Bonita R. Epidemiology of stroke (see comments). Lancet 1992 ; 339 : 342-344 Broderick JP et al. Incidence rates of stroke in the eighties : the end of the decline in stroke ? Stroke 1989 ; 20 : 577-582 Brown RD. et al. Stroke incidence, prevalence, and survival. 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Stroke 1992 ; 23 : 1551-1555. Programme Régional de Santé : Personnes Agées. Phase I : Etat des lieux ; avril 2001 Recensement INSEE 1999 Sommaire DONNÉES DE LA SCIENCE SUR LA PRISE EN CHARGE DES ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX (AVC) Sommaire DONNÉES DE LA SCIENCE ______ I - PRÉVENTION DES ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX Sommaire I – I – INTRODUCTION La prévention des AVC est justifiée par l’existence de mesures dont l’efficacité est largement démontrée. La prévention est un moyen très efficace pour éviter la mort, le handicap et les souffrances induites par les AVC. La prévention primaire vise à empêcher la survenue d’un premier AVC. Ainsi définie, elle peut concerner des sujets indemnes de tout événement vasculaire comme d’autres ayant déjà fait un autre événement comme par exemple un infarctus du myocarde. Cette éventualité est fréquente puisque l’âge de survenue des AVC est d’environ 10 ans plus élevé que celui de l’infarctus du myocarde et que leurs facteurs de risque sont en partie communs. Environ 20% des AVC ont un antécédent d’infarctus du myocarde. La prévention secondaire vise à empêcher une récidive d’AVC chez les sujets en ayant déjà fait un. Elle vise également à prévenir les événements vasculaires systémiques, qui représentent la cause de 25% des décès des patients survivants à un AVC (Petty 1998). Enfin, elle a comme objectif la prévention des démences post-AVC. Depuis 20 ans, les études épidémiologiques et les essais thérapeutiques se sont multipliés, faisant progresser de manière remarquable nos connaissances dans la prévision du risque d’AVC et sur les moyens de les prévenir. Ces études connaissent néanmoins certaines limites ou particularités méthodologiques : - absence fréquente de distinction entre hémorragie et infarctus, regroupés sous le terme d’AVC (stroke), - absence très fréquente de distinction entre les différentes variétés d’infarctus cérébral (athérosclérose, embolies d’origine cardiaque, maladies des petites artères, etc…) - variation selon les études, et parfois dans le temps, des critères de définition de certains facteurs de risque - regroupement de l’ensemble des événements vasculaires (AVC, infarctus du myocarde, mort vasculaire), pertinent en terme de risque global mais obligeant à des analyses par sous-groupes pour connaître le risque d’AVC - sous représentation du sexe féminin alors que la prévalence des AVC est plus élevées chez la femme que chez l’homme -rareté des études françaises obligeant à extrapoler à partir de données obtenues dans d’autres pays, alors qu’il existe des différences considérables en fonction de l’origine géographique et ethnique, de l’âge et du mode de vie. Certains facteurs de risque ne sont pas modifiables comme l’âge (facteur de risque majeur avec doublement du risque par tranche de 10 ans), le poids et la taille à la naissance, les antécédents familiaux, l’origine ethnique (les sujets d’origine asiatique ou africaine ont un risque accru d’AVC). Les facteurs modifiables sont les plus nombreux et leur addition chez un même sujet a un effet multiplicatif. Ceci explique que chez un sujet donné la prévention des AVC comporte souvent deux types de mesures complémentaires : - La prévention globale, qui vise à réduire certains facteurs de risque potentiellement impliqués dans la majorité voire tous les types d’AVC ; le bénéfice s’étend souvent aux autres pathologies vasculaires. L’exemple type en est la correction de l’hypertension artérielle, qui favorise aussi bien les hémorragies cérébrales que les infarctus et parmi ceux-ci tous les sous-types étiologiques, tout en étant un facteur de risque d’insuffisance cardiaque et de mort vasculaire. Cette prévention globale relève d’une stratégie de « masse ». - La prévention ciblée a pour but la réduction du risque spécifique conféré par un facteur donné : par exemple l’endartérectomie carotidienne réduit le seul risque d’infarctus cérébral en aval de la sténose, mais non celui conféré par d’autres localisations de l’athérosclérose. Cette prévention relève d’une stratégie individuelle. Sommaire I - II - PREVENTION PRIMAIRE A - Prévention globale : facteurs de risque et facteurs protecteurs 1. Hypertension artérielle (HTA) L’HTA est le plus important des facteurs de risque modifiable d’AVC dans les deux sexes et quel que soit l’âge : elle multiplie le risque d’infarctus cérébral par 4 et d’hémorragie par 10 (Sacco 1997). Elle est présente chez 40 à 85 % des patients faisant un infarctus et chez 72 à 81 % de ceux faisant une hémorragie cérébrale (Sacco 1997). La relation précise entre la pression artérielle et le risque d’AVC est discutée, certaines études plaidant pour un modèle linéaire (Mac Mahon 1990) et d’autres pour un modèle à seuil (Port 1999). Le meilleur prédicteur du risque d’AVC est également incertain puisque les quatre paramètres (pression diastolique, systolique, pulsée et moyenne) ont été incriminés dans des études différentes (MacMahon 1990, Domanski 1999). Encadré 11 : Hypertension artérielle et AVC • Principal facteur de risque pour toutes les variétés d’AVC (risque relatif 3 à 10) • risque attribuable important en raison da prévalence élevée • l’HTA est présente dans environ 75 % des HC et 65 % des infarctus cérébraux • augmentation linéaire du risque d’AVC avec la pression artérielle L’efficacité du traitement anti-hypertenseur en prévention des AVC a été démontrée chez des sujets hypertendus (au sens habituel du terme) par de nombreux essais randomisés et confirmée par plusieurs méta-analyses. Dans la méta-analyse faite par Collins (1990) à partir des essais effectués chez des sujets d’âge < 65 ans porteurs d’une HTA diastolique (définie par une PAD > 95 mm Hg), une baisse de la PAD de seulement 5 à 6 mm Hg sur 5 ans s’accompagne d’une diminution de 42 % du nombre d’AVC (p < 0,0001). Une méta-analyse consacrée au traitement de l’hypertension systolique pure du sujet âgé de plus de 60 ans, définie comme une PAS > 160 mm Hg et une PAD < 95 mm Hg, a montré une réduction tout aussi remarquable du risque d’AVC (Staessen 2000). Une autre méta-analyse a confirmé l’efficacité du traitement après 80 ans mais sur un petit nombre de patients (Gueyffier 1999) et une nouvelle étude est en cours spécifiquement consacrée aux sujets de plus de 80 ans (Hyvett). Le bénéfice du traitement sur les différents type d’AVC est mal connu. Dans l’étude SHEP consacrée à l’HTA systolique de sujets de plus de 60 ans, la réduction relative de risque était de 36 % pour l’ensemble des AVC et pour les IC. et de 54 % pour les HC. Au sein des infarctus, le bénéfice était significatif pour le les maladies des petites artères (réduction de 47 %) mais pas pour l’athérosclérose et les embolies d’origine cardiaque, résultat à considérer avec précaution puisqu’il s’agit d’une analyse par sous-groupes sur des effectifs relativement faibles Le niveau optimal de pression artérielle (PA) à atteindre n’est pas connu mais il existe un consensus pour que la PAS soit inférieure à 140 mm Hg et la PAD inférieure à 90 mm Hg (Joint National Committee 1997, Ramsay 1999, WHO Guidelines Subcommittee 1999, ANAES 2000). Pour l’HTA systolique pure, l’étude SHEP indique un bénéfice accru pour une PAS < 150 mmHg. Pour l’HTA diastolique, l’étude HOT a évalué le bénéfice d’une baisse de la PAD à trois niveaux différents : < 90 mm Hg, 85-90 mm Hg et < 80 mm Hg. Il n’existait pas de différence entre ces 3 groupes (Hansson 1999). D’autres résultats incitent à la prudence dans la réduction des chiffres tensionnels : dans l’étude SHEP, où les patients avaient une PAD à l’entrée < 90 mmHg, il a été observé pour toute diminution de 5 mm Hg de la PAD une augmentation significative du risque d’AVC (Somes 1999). Dans une étude de cohorte de plus de 6000 sujets de plus de 55 ans suivis pendant 4 ans, le risque d’AVC augmentait chez les hypertendus traités ayant une PAD < 65 mm Hg de manière significative par rapport à ceux ayant une PAD plus élevée (Voko 1999). Par ailleurs, l’étude d’une cohorte américaine de 11 707 personnes suivies pendant 7,9 ans a montré que l’hypotension orthostatique (chute > 20 mm Hg pour PAS et 10 pour PAD) était un facteur de risque indépendant d’infarctus cérébral : (RR : 2.0 ; 1.2 – 3.2), y compris chez les hypertendus traités Sommaire (Eigenbrodt 2000). En résumé, les objectifs tensionnels scientifiquement fondés dans la population générale sont de 150 mm Hg pour la PAS et 90 mm Hg pour la PAD. Il persiste une inconnue quant à l’intérêt d’une baisse plus marquée de la diastolique, qui pourrait même être délétère pour des valeurs < 65 mm Hg. Le niveau de pression artérielle à atteindre est plus bas chez le diabétique de type 2. Ainsi, l’essai UKPDS a démontré qu’un contrôle strict de la pression artérielle (pression artérielle 144/82 mm Hg) permettait de diminuer de 44 % le risque d’AVC par rapport à un traitement « standard » ( pression artérielle de 154/87 mm Hg) (UKPDS Group 1998 a). Par ailleurs, une analyse en sousgroupe des patients diabétiques inclus dans l’essai HOT a montré que les évènements vasculaires dans leur ensemble (infarctus du myocarde, AVC et mort vasculaire) étaient 2 fois moins fréquents dans le groupe visant une PAD < 80 mm Hg par rapport à celui visant une PAD < 90 mm Hg (Hansson 1999). En présence de facteurs de risque et d’un antécédent vasculaire (infarctus du myocarde, artérite des membres inférieurs principalement) ou d’un diabète, l’administration d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion peut diminuer le risque d’évènements vasculaires de façon plus importante que ce qui serait attendu d’après le seul abaissement des chiffres de PA. C’est ce qu’a montré l’étude HOPE, consacrée à la comparaison ramipril placebo chez 9297 patients de plus de 55 ans ayant un antécédent de maladie artérielle ou de diabète et un autre facteur de risque vasculaire (HOPE Investigators 2000 a-b). A 5 ans, il y avait une diminution significative du critère combiné (infarctus du myocarde, AVC, mort vasculaire), de chacun de ses composants et de la mortalité, la réduction de risque allant de 32 % pour les AVC à 16 % pour la mortalité. Cette réduction, également constatée dans le sous-groupe de 3577 diabétiques, ne peut pas s’expliquer par la seule diminution de 3 mm Hg de pression artérielle observée sous ramipril. Elle suggère que le ramipril possède une action directe au niveau des tissus cibles, indépendante de son effet hypotenseur (Francis 2000). Le choix du médicament antihypertenseur est l’objet de débats. A ce jour, diurétiques et bétabloquants ont l’efficacité la mieux établie par rapport au placebo avec une diminution significative du risque d’AVC, respectivement de 50 % et 30 % dans une méta-analyse de 18 essais (Psaty 1997). Les inhibiteurs calciques ont diminué le risque d’AVC de 42 % au cours d’un essai effectué chez des sujets âgés ayant une HTA systolique pure (Staessen 1997). Il n’existe pas d’étude démontrant l’efficacité des IEC sur le risque d’AVC dans la population générale des sujets hypertendus. En revanche, dans une large catégorie de sujets à haut risque à pression artérielle normale, le ramipril diminue significativement le risque d’AVC (HOPE Investigators 2000 a). De nombreux essais randomisés ont comparé les anti-hypertenseurs entre eux et ont fait l’objet de diverse méta-analyses. La méta-analyse récente des essais publiés depuis 1995 (BPLT trialists collaboration 2000) montre que, par rapport au traitement de référence béta-bloquants / diurétiques, les inhibiteurs calciques diminuent significativement le risque d’AVC : OR 0,87 [0,77 – 0,99], mais augmentent celui de cardiopathie ischémique : OR : 1,12 [1 - 1,26] et que les IEC ne modifient pas significative-ment le risque. Quant à la comparaison entre diurétiques et bêta bloquants, elle ne fait pas apparaître de différence chez le sujet jeune (Mac Mahon 2000) alors qu’après 65 ans les diurétiques ont une efficacité supérieure sur la réduction de la PA et du risque vasculaire ; le risque d’AVC diminué de 39 % sous diurétiques et de 25 % sous bêta bloquants (Messerli 1998). Globalement, il n’y a pas à ce jour de preuve formelle qu’un traitement anti-hypertenseur soit, à niveau tensionnel égal et dans la population générale, supérieur à un autre, que ce soit dans la prévention des AVC, des infarctus cérébraux, d’évènements vasculaires ou de mort vasculaire (BPLT Trialists collaboration 2000). Des différences peuvent cependant exister dans des groupes particuliers. Dans l’état actuel des connaissances, le choix d’un médicament anti-hypertenseur est fonction de l’existence de contreindications, de comorbidités, des effets secondaires potentiels et de l’âge du sujet. Il est à noter que dans l’essai HOT, 30 % de sujets ont eu besoin de 3 médicaments associés pour obtenir une PAD à 90 mm Hg (Hansson 1998), ce qui montre la difficulté à atteindre un objectif tensionnel strict. L’efficacité des mesures hygiéno-diététiques (diminution d’apports en sel, en alcool et en graisse animales, perte du poids, augmentation de l’activité physique, des apports en potassium, fruits et légumes) est démontrée sur l’abaissement des chiffres de PA (Kotchen 1998, Krauss 2000) mais leur bénéfice à long terme sur le risque vasculaire cérébral n’est pas établi.` Sommaire Encadré 12 : Traitement de l’HTA et prévention primaire des AVC • La baisse de PAD de 5 mm Hg sur 5 ans : baisse de 40 % des AVC • Traiter 167 patients ayant une PAD < 110 mm Hg pendant 5 ans évite 1 AVC • Traiter 13 patients ayant une PAD < 115 mm Hg pendant 5 ans évite 1 AVC • Chiffres recommandés : PAS < 140, PAD < 90 mm Hg • En l’absence d’antécédents vasculaires, pas de preuves de la supériorité d’une classe ou d’un médicament En résumé, il ne fait aucun doute que, compte tenu de sa forte prévalence et de la magnitude du risque qu’elle confère, l’HTA constitue la première cible de la prévention des AVC. L’efficacité démontrée des traitements fait de la prise en charge correcte de l’HTA l’objectif prioritaire de toute stratégie de prévention des AVC. 2. Hyperlipidémies Le cholestérol total n’apparaît pas comme un facteur de risque d’AVC, d’après une métaanalyse de 45 études totalisant 450 000 sujets (Prospective Study Collaboration (1995). Ce résultat négatif peut s’expliquer par plusieurs facteurs : L’infarctus cérébral survenant en moyenne 10 ans après l’infarctus du myocarde, les sujets ayant les taux les plus élevés de cholestérol pourraient être décédés auparavant de cardiopathie ischémique. Les études incluses dans la méta-analyse ont pris en compte essentiellement les AVC fatals et ne distinguaient pas les hémorragies des infarctus. Or, certaines études ont trouvé une relation inverse entre le risque d’hémorragie cérébrale et la cholestérolémie, multiplié par 2,57 pour un cholestérol > 2,8 g/l par rapport à < 1,6 g/l (Iso 1989, Benfante 1994). L’élévation du cholestérol total ou du LDL cholestérol pourrait être un facteur de risque de certaines variétés seulement d’infarctus cérébraux, tels que les accidents liés à l’athérosclérose et les lacunes (Hachinski 1996, Elbaz 2000). Le taux de HDL cholestérol est inversement corrélé au risque d’infarctus cérébral fatal, avec un risque relatif de 1,17 (1,02-1,36) pour une baisse de 0,1 g/l (Tanne 1997). La baisse du HDL cholestérol qui accompagne souvent l’élévation des triglycérides constitue un facteur de confusion dans l’étude de la relation entre élévation des triglycérides et AVC. Plusieurs études ont néanmoins montré une augmentation du risque d’infarctus cérébral avec le taux de triglycérides, mais celle-ci est modérée (RR < 1,5) présente seulement chez la femme et limitée aux accidents liés à l’athérosclérose (Wittrup 2000). Encadré 13 : Lipides et AVC • Cholestérol total : augmentation du risque d’infarctus cérébral et peut-être relation inverse avec le risque d’hémorragie cérébrale • HDL cholestérol : facteur de risque d’infarctus cérébral fatal • Triglycérides : facteur de risque indépendant probable mais faible Les essais randomisés consacrés aux hypolipémiants n’ont pas à ce jour objectivé de baisse du risque d’AVC chez les sujets indemnes de tout accident vasculaire. En revanche, dans les trois essais effectués avec la simvastatine et la pravastatine après infarctus du myocarde (4 S 1994, CARE 1998, LIPID 1998) il existe une réduction significative non seulement des récidives d’infarctus du myocarde et de décès, mais aussi du risque d’AVC de 19 à 32 %. Ce résultat est du à la baisse du risque d’infarctus cérébral sans augmentation significative du taux d’hémorragie, bien que la cholestérolémie obtenue ait été relativement basse. Des résultats plus contradictoires ont été observés avec les fibrates après infarctus du myocarde : diminution significative du risque d’infarctus cérébral d’origine athéroscléreuse (Bloomfield 2001) et du nombre d’endarterectomies carotides avec le gemfibrozil Sommaire dans l’essai VAHITS (Bloomfield 1999) mais pas de diminution de risque avec le bezafibrate dans l’essai BIP (BIP Study Group 2000). Les divergences observées entre ces études pourraient s’expliquer par la différence de profils lipidiques des patients inclus. Actuellement, l’indication d’un traitement hypolipémiant repose sur l’existence d’une coronaropathie associée à un taux de LDL cholestérol > 1,2 g/l en privilégiant les statines (pravastatine et simvastatine) d’efficacité démontrée dans la prévention des infarctus du myocarde et en y associant les mesures hygiéno-diététiques habituelles (régime pauvre en graisses saturées et activité physique régulière). L’intérêt des statines dans la prévention primaire de l’infarctus cérébral est limité : il faut traiter 1000 patients pendant 6 ans pour éviter 9 AVC (LIPID Investigators 1998). Comme seulement 15-20% des patients faisant un infarctus cérébral ont un antécédent d’infarctus du myocarde, l’impact prévisible des statines sur l’incidence des infarctus cérébraux est donc relativement faible. Encadré 14 : Hypolipémiants et AVC • Hypercholestérolémie ou cholestérolémie normale isolée : pas de bénéfice • Post-infarctus du myocarde : baisse du risque d’AVC par les statines et le gemfibrozil • Réduction de risque absolue faible : traiter 1000 patients pendant 6 ans évite 9 AVC • Pas d’augmentation démontrée du risque d’hémorragie cérébrale 3. Tabac Longtemps débattu, le rôle favorisant du tabac sur le risque d’AVC a été établi par une métaanalyse de 32 essais qui montre un risque relatif d’AVC de 1,51 (1,45-1,58) et d’infarctus cérébral de 1,9 (Shinton 1989). L’augmentation de risque est particulièrement marquée chez les sujets de moins de 55 ans (RR : 3), chez les femmes, et pour les sténoses carotidiennes : OR 2.81, chez l’homme et 3.07 chez la femme (Fine-Edelstein 1994). Le rôle favorisant du tabac est moins clair en ce qui concerne les accidents hémorragiques (HSA et HC). Dans une étude portant sur des hommes hawaïens d’origine japonaise, le risque d’HC était 2,5 fois plus élevé chez les fumeurs que chez les non fumeurs (Abbott 1986).. Le rôle du tabagisme passif est en cours d’évaluation. Les difficulté de quantification de ce facteur rendent toute conclusion définitive hasardeuse, mais si les résultats préliminaires disponibles se confirment, le risque attribuable du tabagisme serait de 36% en comptabilisant les fumeurs actuels, les anciens fumeurs et les fumeurs passifs (Goldstein 2001). Le bénéfice de l’arrêt du tabac n’a pu être étudié dans des essais randomisés mais il a été mis en évidence par des études de cohortes, tant chez l’homme (Wannamethee 1995) que chez la femme (Kawachi 1993). Par comparaison avec les fumeurs actuels, le risque d’AVC diminue de moitié dans les deux à cinq suivant le sevrage, mais il reste supérieur à celui des non fumeurs : RR : 2,2 (1,1–4,3) (Wannamethee 1995). Le bénéfice de l’arrêt du tabac est maximal chez le hommes hypertendus : un AVC est évité pour 67 hypertendus ayant arrêté de fumer pendant 5 ans (Wannamethee 1995) et il est également démontré pour les sténoses carotides et pour le risque d’HSA. Toutefois, le sevrage tabagique reste difficile en dépit de stratégies multiples (conseils pratiques donnés par un médecin, psychothérapie individuelle ou de groupe, substitutions nicotiniques) (Lancaster 2000). Compte tenu de cette difficulté, du risque induit chez les fumeur passifs et du risque persistant chez les anciens fumeurs, la prévention du tabagisme devrait être prioritaire. Malheureusement, de plus en plus de sujets jeunes et de femmes fument et ce, à un âge de plus en plus précoce, ce qui explique, au moins en partie, la récente remontée de l’incidence des AVC chez la femme jeune. Encadré 15 : Tabac et AVC • Tabagisme actif : facteur de risque établi pour l’infarctus cérébral et l’hémorragie sousarachnoïdienne • Tabagisme passif : facteur de risque probable • Risque attribuable global estimé à 36% • L’arrêt du tabac chez 67 hommes pendant 5 ans évite un AVC Sommaire 4. Diabète Le diabète est un facteur de risque majeur d’infarctus cérébral dont il multiplie la fréquence par un facteur de 2 à 5 (Burchfiel 1994, Wolf 1978, Stegmayr 1995). Le risque d’AVC chez le diabétique est de 1 à 1,5 % par an (Stegmayr 1995, Haffnere 1998). Chez le diabétique les infarctus cérébraux surviennent à un âge plus jeune (en moyenne 3 ans) et sont plus souvent mortels (Jorgensen 1994, Stegmayr 1995). Par ailleurs l’hyperglycémie à la phase aiguë accroît le risque de progression du déficit neurologique et la mortalité (Sacco 1994). La normalisation glycémique diminue le risque de survenue de complications liées à la microangiopathie diabétique (néphropathie, rétinopathie, neuropathie), mais n’a pas d’effet démontré sur la prévention des AVC. Celle-ci repose essentiellement sur le contrôle optimal des facteurs de risque associés, principalement l’HTA (UKPDS group 1998 b), mais aussi le tabac qui double le risque d’évènements vasculaires dans cette population (Grundy 1998) et les hyperlipidémies.. Encadré 16 : Diabète et AVC • Risque d’infarctus cérébral multiplié par 2 à 5 • Survenue à un âge plus jeune, sévérité accrue, pronostic péjoratif • Baisse du risque d’AVC si la pression artérielle est < 135/80 mm Hg • Pas de bénéfice de la normalisation glycémique sur le risque d’AVC 5. Alcool La relation entre consommation d'alcool et risque d'AVC est complexe. Une forte consommation augmente le risque de toutes les variétés d'AVC : HSA, HC et IC, alors qu'une consommation faible serait protectrice vis à vis de l’IC. La relation entre fortes doses d'alcool et AVC est étroite et indiscutable. Ainsi, dans le "Honolulu Heart Program", les risques d'HSA et sont respectivement multipliés par 6 et 4 chez les grands buveurs par rapport aux non-buveurs (Donahue 1986). L'effet favorisant de l’alcool apparaît dès les 24 heures suivant l’ingestion et persiste pendant une semaine (Juvela 1995). La synthèse de 62 études épidémiologiques montre une augmentation linéaire du risque d’HC avec la consommation d'alcool (Camargo 1989). L'augmentation du risque est également constatée pour les IC. Dans une étude cas-témoins, une consommation > 7 verres par jour triplait le risque: OR : 2.96 (1.05-8.29) (Sacco 1999). Ces résultats sont corroborés par une étude de cohorte suivie 5 ans qui a montré que pour une consommation > 50 g/jour il existait une augmentation du risque d'apparition d'une sténose carotidienne proportionnelle à la quantité d'alcool consommée (Kiechl 1998). Comme pour les accidents hémorragiques, un risque immédiat à court terme, s'ajoute au risque à long terme : ainsi, une étude cas-témoins a montré qu'une consommation d'alcool > 40 g dans les 24 heures précédentes ou > 150 g dans la semaine précédente était associée à une augmentation du risque d’IC : RR 4,19 (2,247,81) (Hillborn 1999). Cette augmentation de risque était particulièrement marquée pour les infarctus cardio-emboliques : RR : 4,75 (1,23-18,4). L'augmentation du risque d'AVC avec une forte consommation d'alcool est attestée par la constatation, dans une cohorte d'écossais consommant plus de 5 verres par jour, d'un doublement du risque d'AVC fatals : RR 1,98 (1,09-3,58) (Hart 1999). Le rôle protecteur de l'alcool à faibles doses sur le risque d’IC a été évoqué dans une métaanalyse (Camargo 1989) et étayé depuis lors par d'autres observations : dans la Physician's Health Study, une consommation modérée d'alcool (2 à 4 fois par semaine) diminuait de 25% le risque d'IC par rapport aux sujets abstinents : RR 0,75 (0,58-0,96) (Berger 1999). Dans l'étude de Manhattan, une prise ≤ 2 verres de vin par jour était associée à une risque d’IC de 50% (OR 0,55 ; 0,42-0,72) (Sacco 1999). Le risque d'apparition d'une sténose carotide est également moindre si la consommation est < 50 g/jour (Kiechl 1998). Ces résultats doivent être interprétés avec prudence : • La définition des sujets comme buveurs ou abstinents reposant sur l'interrogatoire, il est possible que le groupe des abstinents comporte d’anciens buveurs ou des sujets niant leur intoxication. • La quantification de la consommation est variable selon les études et les seuils qui définissent les groupes de consommateurs sont arbitraires (Kiechl 1998). Ainsi, le regroupement en une catégorie de Sommaire sujets ayant une consommation aussi différente que 2 verres par jour et moins d'un verre par mois est arbitraire (Hommel 1999). • Pour une consommation identique, les concentrations sanguines d'éthanol peuvent être très différentes selon le métabolisme du sujet (Kiechl 1998). • Même si cette réduction existe, on ne peut exclure qu’elle soit liée à d'autres facteurs (alimentaires, mode de vie). En résumé, il ne fait aucun doute que l'alcool à fortes doses augmente le risque d'AVC. Il est possible mais non prouvé qu'une consommation faible (équivalente à moins de 2 verres de vin par jour et 1 chez la femme ) exerce un effet protecteur. Dans toutes les études , c'est la teneur en alcool qui est le facteur déterminant et il n'y a, à ce jour , aucune preuve de la supériorité d'un alcool sur un autre ou d'un vin sur un autre. Bien qu'aucune étude n'ait évalué l'évolution du risque d'AVC après sevrage alcoolique, la prévention de l'alcoolisme est une mesure évidente dans la stratégie de prévention des AVC, compte-tenu de la fréquence de l’alcoolisme et de l'importance du risque qu'il confère, sans mentionner ses autres effets délétères. Encadré 17 : Alcool et AVC • Facteur de risque pour toutes les variétés d'AVC si consommation régulière > 50 g/j • Risque immédiat pour toutes les variétés d'AVC si consommation aiguë massive • Rôle protecteur incertain d’une consommation ≤ 1-2 verres par jour 6. Obésité Le rôle de l'obésité comme facteur de risque d’IC a été démontré au cours d'études prospectives à la fois chez l'homme (Abbott 1994) et chez la femme (Rexrode 1997) avec un risque relatif voisin de 2. Le rôle d'une augmentation du poids corporel est également démontré : chez la femme, une prise de poids de 11 à 20 kg est associée à un risque relatif de 2,52 (1,80-3,52) (Rexrode 1997). L'excès de risque dû à l'obésité est essentiellement dû aux facteurs de risque associés : hypertension artérielle, diabète, hypercholestérolémie (Rexrode 1997). Bien qu'il n'existe pas d'étude prouvant qu'une baisse de poids diminue le risque d'AVC, cela est vraisemblable puisqu'une baisse de 3,5 kg est suffisante pour abaisser la PA et supprimer un éventuel traitement anti-hypertenseur (Whelton 1998). Une réduction pondérale modérée est également capable de corriger les anomalies du LDL et HDL cholestérol. Compte tenu des difficultés à obtenir une normalisation pondérale durable chez les obèses (Basdevant 1998), il serait souhaitable, de développer des stratégies de prévention de l'obésité (promotion de l'activité physique, diminution des boissons alcoolisées, des aliments riches en graisse, suivi médical du poids corporel, etc.) (Williamson 1999). Encadré 18 : Obésité et AVC • Risque d'infarctus cérébral multiplié par 2, essentiellement du aux facteurs associés • Traitement des facteurs de risque associé plus difficile Tableau 2 : Facteurs de risque (FDR) d’infarctus cérébral et bénéfice des interventions Facteur de risque HTA Risque relatif 4-7 Risque * attribuable 40-70 % Réduction de risque relatif 40 % Remarques Bénéfice obtenu si PAD >90 mmHg ou PAS >160 et après 5 ans de trt Tabac 2 12 % 50 % Bénéfice obtenu après 2-5 ans de sevrage Hypercholestérolémie 2 ? 20 % Bénéfice observé après infarctus du myocarde Diabète 1,8-3 2-5 % Non Bénéfice du trt anti-HTA démontré mais pas celui du contrôle glycémique Alcool 2-4 ? ? Risque démontré si >50 g par jour ou alcoolisation aiguë massive Obésité 1,5 – 2 15-25 % ? Risque surtout du aux autres FDR * : risque approximatif en raison de la variabilité des populations étudiées et de la définition des FDR Sommaire 7. Contraceptifs oraux On estime à 78,5 millions les femmes utilisant les contraceptifs oraux (CO) à travers le monde (United Nations 1999). De nombreuses études ont été consacrées aux relations entre CO et AVC ; elles comportent toutes des biais méthodologiques rendant leur analyse difficile (Bousser 2000). - Il s’agit d’études cas-témoin ou de cohortes qui ne permettent aucune certitude si une relation est établie. - Il existe des variations dans le type d'oestrogène, la voie d'administration, la dose (initialement plus importante qu'actuellement), le type de progestatifs associés - L'évaluation de la prise du traitement n'est pas identique (utilisation actuelle versus utilisation passée ; ou versus jamais d’utilisation). - Enfin, les facteurs de risque associés, notamment l'hypertension artérielle et le tabagisme, ne sont pas toujours pris en compte, de même que les différents types d'AVC. Ces études montrent néanmoins que l'utilisation des CO est associée à une augmentation du risque d'IC, d'autant plus importante que la dose d'oestrogène est élevée (> 50 microg) : il est alors multiplié par 5. Le risque augmente en cas d'âge supérieur à 35 ans ou si la prise de CO est associée à d'autres facteurs de risque. Pour les CO faiblement dosés, le risque reste débattu. Le mauvais contrôle des autres facteurs de risque (HTA et tabagisme notamment) augmente le risque de façon importante '(WHO 1996 a et b). Une méta-analyse récente portant sur 16 études a montré que l'utilisation de CO est associée à une augmentation du risque relatif d’IC de 2,75 (Gillum 2000). Le risque persiste, multiplié par 2 (RR 1,93) pour les pilules faiblement dosées. Néanmoins, le risque absolu est faible : 1 infarctus cérébral supplémentaire pour 24 000 femmes. Les CO sont un facteur de risque démontré des thromboses veineuses cérébrales (RR : 3), particulièrement en association à une thrombophilie congénitale (de Bruijn 1998). Pour les AVC artériels, il n'y a pas de preuve de différence de risque selon le type de CO. Pour les TVC, 2 études récentes incriminent davantage les CO de 3e génération (de Bruijn et al 1998, Martinelli et al 1998). Encadré 19 : Contraceptifs oraux et AVC • Risque relatif d'infarctus cérébral x 2 mais risque attribuable faible (1/34000 femme) • Risque augmenté si taux d'oestrogènes élevé, âge > 35 ans, facteurs de risque associés • Risque relatif de TVC x 3 8. Facteurs protecteurs - Activité physique : une activité physique régulière est associée à une diminution du risque d’IC (Lindenstrom 1993, Kiely 1994, Lee 1998, Evenson 1999,). Cet effet protecteur est d’autant plus important que la durée de l’exercice est prolongée (Sacco 1998) alors que l’intensité de l’effort physique ne semble pas jouer de rôle (Kiely 1994, Wannamethe 1992, Shinton 1994). - Facteurs nutritionnels : ils sont encore peu connus et aucune recommandation pour la population générale ne peut actuellement être retenue. Néanmoins, plusieurs études ont observé que l’augmentation de la consommation de potassium est par contre associée à une diminution du risque d’IC, (Khaw 1987, Ascherio 1998). La consommation de fruits et légumes verts pourrait également entraîner une diminution de risque (Joshipura et al 1999), de même que celles des céréales (Liu 2000). En revanche la prise de vitamine E ou vitamine C n’entraîne pas de diminution du risque d’infarctus cérébral (Ascherio et al 1999). B - Prévention ciblée 1. Les anti-thrombotiques. L’aspirine est le seul anti-thrombotique étudié dans la prévention primaire des infarctus cérébraux. Quatre études prospectives randomisées ont été réalisées chez des sujets sans antécédent vasculaire. Elles ont toutes objectivé une réduction du risque d’infarctus du myocarde sans modification du risque d’AVC. Une méta-analyse récente regroupant ces mêmes essais cliniques et Sommaire une autre concernant des patients diabétiques a confirmé que le risque d’IC n’est pas modifié par l’aspirine à des doses variant de 75 à 650 mg/jour (RR 1,08 [0,95– 1,24] alors que celui d’infarctus du myocarde est significativement diminué : RR = 0,74 (0,68-0,82) (Hart 2000). En revanche, dans une étude récente chez des sujets ayant au moins un facteur de risque vasculaire (Primary Prevention Project 2001) l’aspirine a diminué la fréquence de tous les événements vasculaires : baisse de 33 % du risque d’AVC et de 31 % du risque d’infarctus du myocarde ; cette diminution n’était cependant significative que pour l’ensemble des événements cardiovasculaires : RR : 0.77 (0.62 – 0.95). Comme le risque absolu d’événement vasculaire dans ces différentes études est faible (Patrono 2001), et que par ailleurs il existe une augmentation significative du risque d’hémorragie digestive, non dépendante de la dose (Derry 2000), et une augmentation modeste mais certaine du risque d’hémorragie cérébrale de 0,12% en risque absolu (He 1998), la prescription d’aspirine en prévention primaire chez le sujet sain est très discutée (Barnett 2000). En revanche, elle est raisonnable chez les sujets ayant plusieurs facteurs de risque vasculaire ou une localisation asymptomatique de l’athérosclérose, telle qu’une sténose carotide asymptomatique dont on sait qu’elle s’accompagne d’un risque accru d’infarctus du myocarde. 2. Chirurgie des sténoses athéromateuses Les sténoses carotidiennes asymptomatiques > 60 % confèrent un risque d’infarctus cérébral homolatéral de 2% par an environ. La chirurgie a été trouvée bénéfique dans un essai (ACAS 1995) ; toutefois ce bénéfice est encore discuté ce qui explique qu’un autre essai soit en cours (ACST). Pour les sténoses de degré inférieur, la chirurgie n’a pas d’intérêt. Les sténoses carotidiennes et leur traitement ont fait l’objet d’un rapport séparé (Il est à noter qu’aucun essai thérapeutique contrôlé n’a évalué l’efficacité de la chirurgie dans les autres localisations de l’athérosclérose telles que les sténoses de l’artère vertébrale. Encadré 20 : Chirurgie des sténoses athéromateuses en prévention primaire - bénéfice modeste et place débattues pour les sténoses carotides cervicales - aucune étude pour les autres sténoses 3. Prévention des embolies cérébrales d’origine cardiaque ou aortique Les séries cliniques convergent pour rattacher à une cause cardio-embolique, dominée par la fibrillation auriculaire, 17 à 46 % des accidents ischémiques cérébraux (Caplan 1983, Joubert 1991, Petty 2000). L’objectif de la détection d’une source cardiaque d’embolie est la mise en place d’un traitement adapté, anticoagulant le plus souvent, dont la durée et les modalités restent l’objet de discussions et controverses, liées au faible nombre d’études randomisées et au surcroît de risque hémorragique en particulier cérébral, en particulier chez le sujet âgé. Le tableau 3 liste les principales sources cardiaques d’embolies cérébrales et les indications du traitement anticoagulant, adaptées et modifiées d’après les recommandations de l’ACCP. Sommaire Tableau 3. Sources cardiaques potentielles « majeures » d’embolie cérébrale et indication du traitement anticoagulant (modifié d’après Kapral 1999 et ACCP 2001). Source d’embolie Taux d’évènement emboliques (%) Indication du tt anticoagulant INR Flutter auriculaire 1-12 %/an Patients à risque élevé (SPAF) Patients à risque faible (SPAF) 1-8 %/an + (IA) 0 (aspirine) + (IIC) 2,5 (2-3) 2,5 (2-3) Thrombus OG 1-35 %/an + (IIA) - Thrombus VG 1-10 %/an 2,5 (2-3) Myxome de l’oreillette 30-40 %/an + (IIA) durée limitée 3 mois 0 0 (IC) - + (IIC) + (IC) + (IC) 0 + (IC) 0 2,5 (2-3) 2,5 (2-3) 2,5 (2-3) 2,5 (2-3) - Fibrillation auriculaire Rythme sinusal, OG < 55mm : 8-10 %/an Sténose mitrale OG ≥ 55mm : 10-14 %/an Fibrillation auriculaire: 31 %/an Antécédent embolique: 31-65 %/an Isolée Insuffisance mitrale FA ou antécédent embolique Prolapsus valvulaire mitral 1-2 %/an - Calcifications annulaires mit 1-5 %/an 0 FA ou antécédent embolique + (IC) Mécaniques (sauf cage), position aortique: 1.5%/ + (IC) Prothèses valvulaires Mécaniques (sauf cage) position mitrale: 3 %/an + (IC) Mécaniques (cage ou FdR) + (IIA) et aspirine 0 Bioprothèses, rythme sinusal : 1 %/an Infarctus myocardique récen 1-10%/an + (IIa) 2,5 (2-3) 2,5 (2-3) 2,5 (2-3) 3,0 (2,5-3,5 Endocardite infectieuse 0 (aspirine) - Endocardite et syndrome des ? Endocardite marastique 4-16 %/an + (IC) + (IIC) 2,5 (2-3) 2,5 (2-3) Cardiomyopathie dilatée + (IIB)* 2,5 (2-3)* Athérome de la crosse aortiq Infarctus cérébral : 12 %/an Evènement cardio-vasculaire : 26 %/an ≥ 4 mm + (IIC)** 2,5 (2-3)** Foramen ovale perméable (F Infarctus cérébral : 0,5-2 %/an Anévrisme du septum intera Récidive(s) sous AAP 0 (II) + (IIB) ou fermeture (I 2,5 (2-3) 4%/an 1-4%/an *Pas de recommandations ACCP. **Cette attitude n’est pas recommandée par l’auteur (sauf association à une fibrillation auriculaire) en l’absence d’étude randomisée et du fait des résultats discordants de la littérature qui ne portent que sur des études rétrospectives. AAP : antiagrégants plaquettaires ; Fdr : facteurs de risque ; APL : antiphospholipides Sommaire Encadré 21 : Prévention primaire des embolies cérébrales d’origine cardiaque : - traitement spécifique de la cardiopathie causale - anticoagulants si risque embolique prouvé et élevé - aspirine si risque embolique faible ou anticoagulants contre-indiqués Seule la fibrillation auriculaire sera détaillée car elle est de loin la première cause cardiaque d’embolie cérébrale et car elle est la seule à avoir fait l’objet de grands essais randomisés.`Les études de prévention primaire ont montré une réduction importante du risque d'infarctus cérébral chez les patients traités par anticoagulants oraux avec une INR entre 2 et 3. La réduction du risque atteint 62 % (IC : 48 % à 72 %), avec une réduction du risque absolu de 2.7 % par an, alors que la réduction du risque par l'Aspirine n'est que de 22 % (intervalle de confiance à 95 % : 2 % à 38 %), correspondant à une réduction du risque absolu de 1.5 % par an en prévention primaire. Le traitement anticoagulant est donc plus efficace que l’Aspirine, avec une réduction du risque entre les 2 traitements de 36 % (IC : 14 % à 52 %) (Hart 1999). Le risque d’accident ischémique cérébral global lié à la fibrillation auriculaire est de l’ordre de 5 % par an. Cependant, les modalités de prescription du traitement anticoagulant et de l'aspirine dépendent de la prise en compte de facteurs cliniques et échocardiographiques, qui permettent de stratifier le risque embolique en faible (près de 1 % par an), intermédiaire (2 à 4 % par an) ou élevé (≥ 6 % par an). Les facteurs suivants augmentent le risque embolique : sexe féminin, âge > 75 ans, diabète, antécédents d'insuffisance cardiaque congestive, antécédent d'hypertension artérielle, antécédents thrombo-emboliques artériels, dilatation de l'oreillette gauche, dysfonction systolique ventriculaire gauche, dilatation et réduction de la fonction contractile de l'auricule gauche, présence d'un contraste spontané ou d'un thrombus dans l'auricule ou l'oreillette gauche et présence d'un athérome aortique protrusif ≥ 4 mm dans l'aorte thoracique (SPAF 1992, 1998, Zabalgoitia 1998, Asinger 1999). Les patients présentant au moins un facteur de risque clinique et/ou échographique sont les candidats idéaux pour un traitement anticoagulant au long cours alors que ceux qui n’ont aucun facteur de risque sont justiciables d'un traitement par aspirine voire d’aucun traitement (tableau 4). Encadré 22 : Fibrillation auriculaire et prévention primaire des embolies cérébrales - 1ère cause d’EC d’origine cardiaque - anticoagulants oraux très efficaces (RRR : 62 %) - aspirine moins efficace (RRR : 22 %) - nécessité d’une stratification selon le risque : . d’embolie liée à la cardiopathie . d’hémorragie lié aux anticoagulants. Sommaire Tableau 4 : Fibrillation auriculaire : risque d’infarctus cérébral et thérapeutiques recommandées. Type de fibrillation auriculaire Risque annuel d’infarctus cérébral Thérapeutiques recommandées (Hart 2000) Fibrillation auriculaire isolée* <1% Aspirine / rien Nombre de patients à traiter par AVK à la place de l’aspirine pendant un an pour prévenir un accident ischémique cérébral (Hart 1998) - Faible risque** 1% Aspirine 200 Risque modéré*** (2 à 4 %) 3.5 % AVK > aspirine (intérêt de l’ETO") 70 Haut risque**** (≥ 6 %) 8 % AVK Très haut risque (fibrillation auriculaire avec antécédent d’accident ischémique cérébral) ***** 12 % AVK 20 * Pas de facteurs de haut risque ni d’antécédent d’hypertension artérielle et âge < 60 ans avec échocardiographie normale. ** Pas de facteurs de haut risque ni d’antécédent d’hypertension artérielle. *** Antécédent d’hypertension artérielle. **** Pression artérielle systolique supérieure à 160 mm Hg, dysfonction ventriculaire gauche, femme de plus de 75 ans, antécédent d’infarctus cérébral ou d’accident ischémique transitoire. ***** Prévention secondaire 4. Prévention ciblée des hémorragies cérébrales 4.1. Alcoolisme. La première mesure pour prévenir les hémorragies cérébrales (HC) est la prévention et le traitement de l’alcoolisme, cause importante d’HC (voir supra) 4.2. Malformations vasculaires Les HC ou sous-arachnoïdiennes peuvent être prévenues par le traitement d’une malformation vasculaire (anévrisme artériel, malformation artério-veineuse…) effectué avant la rupture. Cette attitude est envisagée lorsque la malformation est découverte devant une autre symptomatologie (céphalée, crise d’épilepsie). Le risque de survenue d’une hémorragie en présence de l’une de ces malformations étant mal connu et les diverses thérapeutiques envisageables non dénuées de risque, il n’existe pas de consensus sur leur traitement avant la survenue d’une hémorragie en l’absence d’études contrôlées. La question se pose également -avec des problèmes éthiques évidents- à propos du dépistage et du traitement des anévrysmes et des cavernomes dans les formes familiales de ces affections. 4.3. Prévention du risque lié aux traitement anti-thrombotiques Le risque d’HC sous anticoagulants oraux est estimé à 1% par an environ en cas de traitement chronique. Le pronostic péjoratif de ces hémorragies (60% de mortalité) justifie leur prévention. Le premier facteur de risque d’hémorragie est une élévation excessive de l’INR (Cannegieter 1995, Gorter 1999). Il est vraisemblable que d’autres facteurs interviennent : l’âge du sujet (Gorter 1999), une leucoraïose (Gorter 1999) et sans doute la pression artérielle, un alcoolisme associé, un antécédent d’accident vasculaire cérébral. La diversité des populations étudiées rend cependant les études difficilement comparables. Plusieurs mesures pourraient minimiser le risque hémorragique : instauration correcte du traitement (le risque hémorragique étant augmenté dans les premières semaines), maintien du traitement pendant la durée requise, INR cible (par exemple 2,5) au lieu d’une fourchette (2-3), traitement correct d’une hypertension artérielle associée et organisation de cliniques d’anticoagulants. Sommaire Le risque d’HC sous thrombolytiques au cours du traitement de l’infarctus du myocarde est dans les essais randomisés inférieur à 1%. Il est augmenté par la dose (au moins pour le rt-PA), avec des chiffres élevés de pression artérielle, l’âge et le poids corporel. Sa minimisation passe vraisemblablement par l’utilisation de scores prédictifs, permettant d’exclure du traitement les sujets cumulant plusieurs de ces facteurs. La prise d’aspirine au long cours entraîne un faible risque d’hémorragie cérébrale. Dans une méta-analyse de 16 études totalisant plus de 55 000 sujets d’âge moyen 59 ans, l’aspirine était associée à une augmentation significative de 12 hémorragies cérébrales pour 10000 patients traités (IC : 5-20) (He et al 1998). Il n’existe pas de données comparables concernant les sujets âgés, les plus à risque d’hémorragie cérébrale. La prescription de l’aspirine au long cours devrait donc suivre les résultats des essais randomisés et ne pas être banalisée. Encadré 23 : Prévention primaire des hémorragies cérébrales - Prévention et traitement de l’alcoolisme - Dépistage et traitement des malformations vasculaires, pas d’études contrôlées - Indication et utilisation optimales des antithrombotiques. C – Perspectives : nouveaux facteurs de risque et facteurs débattus 1. Nouveaux facteurs de risque L’homocystéine plasmatique : Dans l'étude NHANES III, le risque d’IC augmente avec l’élévation de l’homocystéine plasmatique : OR : 2,3 (IC : 1,2-4,6) pour un taux plasmatique élevé (> 12,1 µmoles/l) par rapport à un taux faible (< 7,4 µmoles/l) (Giles 1998). Dans l'étude de Framingham, le risque relatif d'AVC est de 1,82 (IC : 1,14-2,91) (Bostom 1999). Néanmoins, d’autres études n'ont pas retrouvé cette augmentation de risque et il n'est pas exclu que l'hyperhomocystéinémie soit une conséquence de l'ischémie cérébrale ou de la maladie athéroscléreuse, comme le suggère l'augmentation du taux plasmatique après l'infarctus cérébral (Meiklejohn 2000). Il est établi qu'une supplémentation en folates, vitamines B6 et B12 réduit le taux plasmatique d'homocystéine mais il n'est pas démontré que ceci s'accompagne d'une diminution du risque d'AVC. Des études randomisées sont en cours, tant en prévention primaire que secondaire. L’augmentation de l’épaisseur intima média de la carotide commnune est un facteur prédicteur indépendant du risque d’infarctus cérébral (OLeary 1999). Il s’agit d’un facteur de risque réversible sous traitement par statine ou inhibiteur de l’enzyyme de conversion. Les difficultés de standardisation des mesures et de reproductibilité font que ce n’est pas encore un outil adpté à la pratique quotidienne. D’autres marqueurs sont en cours d’évaluation : L’index de pression bras-cheville, l’étude de la vasoréactivité endothéliale, l’imagerie de la plaque d’athérosclérose pourraient faciliter l’identification des sujets à haut risque vasculaire dépourvus des facteurs de risque classiques (Greenland 2000). 2. L’hormonothérapie substitutive de la ménopause (HTSM) L’HTSM aurait figuré, il y a quelques années encore, parmi les facteurs protecteurs d’AVC mais l’ensemble des données actuellement disponibles ne permet plus d’affirmer cet effet bénéfique. Comme pour les CO, ces données proviennent d’études d’observation et d’études cas-témoins avec les mêmes difficultés méthodologiques : type de traitement, voie d’administration, évaluation de la prise du traitement (Kittner et Bousser 2000). Un autre biais s’ajoute qui est celui de la « femme en bonne santé ». Enfin, les différents types d’AVC ne sont pas toujours individualisés, de même que les facteurs de risque vasculaires. Depuis 1980 et à ce jour, au moins 18 études concernant l’HTSM en population générale et le risque d’AVC ont été publiées. En dehors de l’étude de Framingham retrouvant un risque relatif de 2,6 pour les AIC d’origine athérothrombotique, le risque relatif de stroke parmi les utilisatrices varie entre 0,23 et 1,46 (voir Kittner et Bousser 2000). Une revue détermine un effet nul avec un RR de 0,96 (Grady et al 1992). Dans « Nurses Health Study » (Grodstein et al 1996, Grodstein et al 1995) Sommaire consacrée à 59 337 femmes dont l’âge au moment de l’inclusion était de 30 à 55 ans, l’HTSM est associée à un risque relatif d’IC de 1,4 (1,02 – 1,9) alors que celui d’AVC de tout type est de 1,0 (0,8 – 1,3). Le risque d’événements coronariens est par contre diminué de façon significative, suggérant un effet biologique différent de l’HTSM sur l’infarctus du myocarde et l’infarctus cérébral. Pour la prévention primaire des infarctus cérébraux, mais chez des femmes coronariennes, des données très récentes sont disponibles. L’étude HERS (Simon et al 2001) randomisée en double aveugle a testé l’intérêt d’une association progestérone (medroyoprogestérone 2,5 mg) + œstrogène (0,625 mg) versus placebo chez 2763 femmes ménopausées âgée de moins de 80 ans ayant présenté un infarctus du myocarde ou un angor instable. Après un suivi moyen de 4,1 ans, il n’y avait pas de différence concernant le risque d’infarctus du myocarde ou de décès cardiovasculaire malgré une augmentation significative du risque au cours de la 1ère année. Le risque de thromboses veineuses était significativement plus élevé. Le risque d’IC n’était pas significativement modifié (RR 1,18 [0,85 et 1,67]. En résumé, la place de l’HTSM en prévention primaire reste mal connue. Il n’y a pas de preuve à ce jour d’un bénéfice ou d’un risque certain, que les femmes aient ou n’aient pas d’antécédent cardiaque. La prescription de ce traitement doit donc tenir compte des autres effets, sur l’ostéoporose et le cancer du sein par exemple. Une étude randomisée est en cours (étude WHI) sur 27 000 femmes âgées de 50 à 79 ans avec un suivi prévu de 9 ans. Elle devrait permettre d’apporter une réponse claire quant à l’effet de l’HTSM sur la prévention primaire des AVC (Women’s Health Initiative 1998). I - III – PREVENTION SECONDAIRE A. Prévention globale : facteurs de risque 1. Abaissement de la pression artérielle Le bénéfice du traitement anti-hypertenseur en prévention secondaire des AVC a été moins étudié qu’en prévention primaire. Une méta-analyse sur données individuelles a montré que le traitement réduisait de 28% (IC : 15-39) le risque de récidive d’AVC (INDANA Project Collaborators 1998). L’étude PROGRESS a inclus 6 105 patients, hypertendus ou non, ayant eu un accident ischémique transitoire ou un AVC dans les 5 ans précédents. Ils ont été traités en double insu soit par le perindopril seul ou associé à l’Indapamide soit par le placebo. Après un suivi moyen de 4,1 ans, la PA a baissé sous traitement actif de 9 mm de Hg pour la systolique et de 4 pour la diastolique. Ceci s’est accompagné d’une réduction de 28 % du risque d’AVC (13.8 % sous placebo versus 10 % sous traitement actif, P < 0.0001). Cette réduction était significative pour les 2 grandes variétés d’AVC mais plus importante pour les accidents hémorragiques (50 %) que pour les accidents ischémiques (24 %). Elle était également significative pour les accidents invalidants et non invalidants et que les sujets aient été hypertendus ou normotendus à l’entrée. Le traitement actif a également diminué de manière significative (baisse de 26 %) le risque d’événement vasculaire majeur, y compris les accidents coronariens. Le risque de démence et de troubles cognitifs sévères liés à un nouvel AVC est également significativement diminué. La baisse de PA était plus marquée avec l’association des deux médicaments (12 mm Hg pour la PAS, 5 pour la PAD) et s’accompagnait d’une réduction de risque encore plus importante, de 43 % pour les AVC et de 40 % pour l’ensemble des événements cardiovasculaires majeurs. La tolérance a été bonne dans les deux groupes avec un pourcentage d’arrêt de traitement de 23 % sous traitement actif et 21 % sous placebo. L’étude PROGRESS est ainsi la première à démontrer le bénéfice d’une baisse de la pression artérielle en prévention secondaire des AVC. Elle est aussi la première à démontrer que ce bénéfice s’étend aux sujets normotendus et concerne l’ensemble des événements cardiovasculaires majeurs. Sommaire 2. Autres facteurs de risque Contrairement à celle de la pression artérielle, la modification des autres facteurs de risque n’a pas fait l’objet d’essais thérapeutiques randomisés en prévention secondaire des AVC. Plusieurs études sont en cours pour tester l’efficacité des hypolipémiants après un premier infarctus cérébral. D’autres études sont en cours chez les diabétiques avec des médicaments qui réduisent la résistance à l’insuline, tels que les glitazones. En dépit de l’absence de preuve de bénéfice du traitement des facteurs de risque en prévention secondaire, il est hautement vraisemblable que cette approche est efficace. Elle constitue en pratique une recommandation majeure associant le traitement des maladies favorisantes (HTA, diabète, etc.) à des modifications de styles de vie : arrêt du tabac, arrêt des contraceptifs oraux oestro-progestatifs, modifications diététiques visant à réduire l’obésité, pratique d’une activité physique régulière, consommation faible d’alcool, etc. En ce qui concerne l’HTSM, les résultats de l’étude WEST en prévention secondaire des infarctus cérébraux ont été présentés tout récemment mais ne sont pas encore publiés. Cette étude randomisée en double aveugle comparant 17 beta estradiol et placebo a inclus 652 femmes ménopausées ayant présenté un IC mineur ou un AIT dans les 3 mois précédents. Après un suivi moyen de 2,7 ans, il n’existait pas de différence significative entre les 2 groupes pour le risque d’IC et de décès malgré, à nouveau, une augmentation du risque d’infarctus cérébral à 6 mois (RR 2,58). Malgré cette augmentation initiale du risque, ces résultats sont insuffisants pour considérer l’HTSM comme formellement contre-indiquée après un premier AVC. Encadré 24 : Facteurs de risque et prévention secondaire des AVC - bénéfice prouvé pour l’abaissement de la pression artérielle - bénéfice non étudié (mais vraisemblable) pour les autres facteurs de risque - contraceptifs oraux oestroprogestatifs contre-indiqués - pas de bénéfice et peut-être effet délétère précoce de l’HTSM B. Prévention ciblée 1. Accidents ischémiques cérébraux liés à l’athérosclérose a – Les antiplaquettaires Les antiplaquettaires (AP) constituent une des principales approches thérapeutiques d’efficacité démontrée dans la prévention secondaire des IC. Dans la méta-analyse de l’ATT collaboration regroupant plus de 70 000 patients à haut risque vasculaire, les AP diminuent de 27 % le risque combiné de mortalité vasculaire d’IC et d’IDM. La réduction de risque après AIT ou AIC est de 22 % (ATTC 1994). La plupart des études ont concerné l’aspirine, mais plusieurs études récentes ont aussi montré l’efficacité de 3 autres substances : ticlopidine, clopidogrel et dipyridamole, surtout associé à l’aspirine. (Albers et al 2001) - L’aspirine dans la méta-analyse de l’ATTC diminue de 25 % le risque combiné de mortalité vasculaire, IC et IDM . La réduction de risque n’est que de 13 % dans une mini-meta-analyse consacrée aux 10 études ayant évalué le bénéfice de l’aspirine seule après AIT ou IC mineurs (Algra 1996). Le bénéfice clinique de l’aspirine versus placebo a été montré pour des doses allant de 50 mg à 1,3 g. La comparaison directe de différentes doses quotidiennes d’aspirine n’a pas montré de différence significative du risque de décès vasculaire, AVC ou infarctus du myocarde entre 30 et 283 mg et entre 300 mg et 1,2 g. En ce qui concerne la tolérance, le risque hémorragique n’est pas lié à la dose, existant même à 30 mg. La toxicité gastro-intestinale (ulcère gastrique ou hémorragie digestive) est, par contre, dose-dépendante, augmentant avec la posologie d’aspirine. La prise d’aspirine entraîne une hémorragie digestive pour 100 patients traités pendant 28 mois (Derry 2000). Les doses actuellement recommandées se situent entre 50 et 325 mg/jour. Si l’efficacité de l’aspirine dans la prévention secondaire des infarctus cérébraux et affirmée depuis de nombreuses années, ce n’est que récemment que 2 études (IST et CAST) concernant chacune près de 20 000 patients ont montré l’intérêt de débuter ce traitement dès la phase aiguë de l’infarctus cérébral, pour empêcher les récidives précoces. La méta-analyse de ces essais et de Sommaire l’étude de thrombolyse MAST-I a ainsi montré une diminution de 9 décès ou récidives emboliques cérébrales non fatales pour 1000 patients traités. Encadré 25 : Antiplaquettaires et prévention secondaire des infarctus cérébraux liés à l’athérosclérose - Aspirine : . réduction de 25 % du risque combiné d’IC, IDM, et mort vasculaire . dose recommandée : de 75 à 325 mg . intérêt démontré d’une prévention instaurée dès la phase aiguë . le meilleur rapport coût/efficacité/tolérance - Autres antiplaquettaires d’efficacité modestement supérieure à celle de l’aspirine : Ticlopidine, Clopidogrel, association aspirine (50 mg) + dipyridamole LP 400 mg. - La ticlopidine a été étudiée dans 2 grands essais CATS et TASS. L’étude CATS « Canadian American Ticlopidine Study » a comparé ticlopidine (500 mg) et placebo chez 1072 sujets ayant présenté un IC dans les 4 mois précédents (Gent et a 1989) et a montré une réduction significative de 33 % du risque d’AVC et de 30 % de celui d’IC, d’infarctus du myocarde ou de décès vasculaires. Dans l’étude TASS « Ticlopidine Aspirin Stroke Study », la ticlopidine a été comparée à l’aspirine (1,3 g) chez 3069 patients ayant eu un AIT ou un IC mineur (Hass et al 1989). Dans le groupe sous ticlopidine, le risque d’AVC était diminué de 21 %, celui d’AVC ou de décès de 12 %. Les effets secondaires sont essentiellement des troubles digestifs à type de diarrhées, des manifestations cutanées (prurit, urticaire ou érythème) et surtout un risque de cytopénies graves qui oblige à surveiller l’hémogramme durant les 3 premiers mois du traitement. - Le Clopidogrel, dérivé de la ticlopidine, a été étudié dans « CAPRIE » qui a comparé l’aspirine (325 mg) et le clopidogrel (75 mg) chez près de 20 000 patients ayant présenté un accident artériel : IC, infarctus du myocarde ou artériopathie symptomatique des membres inférieurs (CAPRIE steering committee 1996). Par rapport à l’aspirine, le clopidogrel a entraîné une diminution du critère combiné « IC, infarctus du myocarde et décès vasculaire » de 8,7 % en intention de traitement et de 9,4 % en analyse sous traitement. Le clopidogrel a également entraîné une diminution du risque relatif d’environ 7 %, (mais non significative) pour 3 autres critères prédéfinis - l’association AIC, infarctus du myocarde, amputation et décès vasculaire -, la mortalité vasculaire -, l’association AVC, infarctus du myocarde ou décès. En ce qui concerne les effets secondaires, le risque hémorragique (9,2 %) était identique à celui de l’aspirine. Par contre, les hémorragies digestives (2,66 %) et les ulcères gastriques (1,15 %) étaient plus fréquents sous aspirine, les rashs cutanés (6 %) et les trouble digestifs à type de diarrhée (4,46 %) sous clopidogrel. Le risque leuconeutropénique n’était pas augmenté sous clopidogrel. L’efficacité du clopidogrel s’apparente donc à celle de la ticlopidine, avec une tolérance meilleure et notamment sans le risque d’agranulocytose, mais avec aussi quelques cas de purpura thrombotique thrombopénique . - Le dipyridamole a fait l’objet de plusieurs études où il était toujours inefficace jusqu’à l’ESPS2 « Second European Stroke Prevention Study » . L’aspirine à petites doses (50 mg) le Dipyridamole à fortes doses (400 mg, forme LP) et l’association de ces 2 traitements ont été comparés au placebo chez des patients ayant eu un AIT ou un IC. Cette étude a montré une réduction significative par rapport au placebo des 2 critères principaux : l’association d’AVC et de décès et les AVC. Le risque d’AVC était diminué de 18 % sous aspirine seule, de 16 % sous dipyridamole seul et de 37 % sous l’association aspirine-dipyridamole. La différence était significative versus placebo pour les 3 groupes et en faveur de l’association par rapport à chaque agent utilisé seul. Trois études avaient précédemment comparé l’association aspirine-dipyridamole à l’aspirine seule. Dans ces 3 études où l’aspirine était utilisée à doses fortes (900 mg à 1,3 g) et le dipyridamole à doses plus faibles (150 à 300 mg), le bénéfice de l’association n’avait pas été mis en évidence. Ainsi, outre l’aspirine, 3 antiplaquettaires (ticlopidine, clopidogrel et dipyridamole) ont une efficacité démontrée dans la prévention secondaire des AICLA. Le clopidogrel et l’association aspirine-dipyridamole représentent des alternatives thérapeutiques intéressantes à l’aspirine davantage Sommaire que la ticlopidine en raison de son risque hématologique et que le dipyridamole seule, d’efficacité moindre. Pour chacun d’entre eux, une seule étude a démontré cette efficacité et ceci de façon relativement récente, comparée à celle de l’aspirine vérifiée au cours de plusieurs études et depuis plus de 20 ans. Compte-tenu de son meilleur rapport coût-efficacité-tolérance, l’aspirine reste donc pour beaucoup le traitement de première intention dans cette indication, à la dose la plus habituelle de 100 à 300 mg. b – Les anticoagulants Les anticoagulants oraux (ACO) ont été comparés à l’aspirine dans la prévention secondaire des AICLA sans démontrer de bénéfice. Avec une INR > 3, les ACO sont même délétères, puisque, on l’a vu, l’étude SPIRIT a du être arrêtée prématurément en raison du risque hémorragique accru sous ACO. Dans l’étude WARSS qui visait une INR entre 1,4 et 2,8,(avec une INR observée moyenne de 2.1), aucune différence n’a été constatée entre les ACO et l’aspirine quel que soit le sous-groupe d’infarctus cérébral (AICLA, petites artères, infarctus de cause indéterminée). Il y avait même une tendance à la supériorité de l’aspirine sauf dans le groupe indéterminé (Mohr 2001). Quelques études rétrospectives portant sur de petits effectifs suggèrent une efficacité des ACO dans quelques localisations athéromateuses particulières : athérome aortique avec thrombus mobile (Dressler et al 1998), sténoses intra-crâniennes (Chimowitz et al 1995) tronc basilaire dolichoectasique, mais ces données très fragmentaires demanderaient à être étayées par des essais prospectifs contrôlés. Une autre étude est encore en cours comparant ACO et AP dans la prévention secondaire des AICLA : ESPRIT qui comporte 3 groupes de traitement. (1) AVK (INR entre 2 et 3 (2) association aspirine (50 à 325 mg) et dipyridamole (400 mg) (3) aspirine seule (30 à 325 mg) (Gorter et al 1998). En attendant les résultats de cette étude, il n’y a aucune raison scientifique de recourir aux ACO dans la prévention des AICLA qui reste basée sur les antiplaquettaires. Encadré 26 : Anticoagulants oraux et AICLA - aucune supériorité prouvée par rapport à l’aspirine - délétère si INR > 3 (risque d’hémorragie cérébrale) c – La chirurgie : La seule intervention dont le bénéfice soit prouvé est l’endartérectomie carotidienne sur laquelle nous ne reviendrons pas puisqu ’elle a fait l’objet d’un rapport séparé. En résumé, le bénéfice est majeur et incontesté pour les sténoses symptomatiques ≥ 70 %, la chirurgie évitant un IC homolatéral en 2 ans pour 6 sujets opérés. Le bénéfice est plus inconstant (absent chez la femme et en cas d’évènement qualifiant rétinien) dans les sténoses symptomatiques comprises entre 50 et 69 %, la chirurgie évitant alors un IC homolatéral pour 19 sujets opérés (Nascet). Ces données concernent les sténoses mesurées à l’angiographie selon la méthode NASCET et ne sont valables que si le risque opératoire est < 6 %. Encadré 27 : Chirurgie carotide et prévention secondaire des AICLA Sténoses symptomatiques : bénéfice absolu - majeur si sténose ≥ 70 % - inconstant et faible si sténose entre 50 et 69 % - absent si sténose < 50 % L’angioplastie carotide constitue une alternative possible à l’endartérectomie. Elle est actuellement en évaluation dans plusieurs études randomisées par rapport à la méthode de référence qu’est la chirurgie. En attendant les résultats de ces études, elle n’a pas à être effectuée chez les patients qui peuvent bénéficier d’un geste chirurgical (voir le rapport ARH/IDF) Aucune étude prospective randomisée n’a été consacrée à l’effet préventif des interventions (chirurgie ou angioplastie) chez les patients ayant une sténose – qu’elle soit asymptomatique ou symptomatique – dans le territoire vertébro-basilaire. Sommaire Quant aux anastomoses extra/intra-crâniennes, malgré des bases logiques et des observations spectaculaires, elles n’ont conféré aucun bénéfice significatif dans la seule grande étude qui leur ait été consacrée (EC/IC by-pass study group 1985 ) Encadré 28 : Autres interventions et prévention des AICLA - angioplastie en cours d’étude - territoire vertébro-basilaire : aucune étude - anastomose extra-intra-crânienne : une étude négative En résumé, la prévention des AICLA repose sur le traitement des facteurs de risque vasculaire et les antiplaquettaires auxquels s’ajoute, dans certains cas, la chirurgie carotide. En l’absence d’essais spécifiques, la lutte contre les facteurs de risque et les AP sont également utilisés dans la prévention des IC liés aux maladies des petites artères et de cause indéterminée qui ont été inclus dans les AICLA dans la majorité des études envisagées ci-dessus. 2. Prévention des embolies d’origine cardiaque Quelle que soit la cardiopathie causale, le risque de récidive embolique est plus élevé que celui de première embolie : l’indication des anticoagulants y est donc encore plus forte. Ainsi, dans la fibrillation auriculaire (FA), le risque de récidive est de 12 % par an (tableau 4 supra) et le bénéfice des ACO est majeur (réduction du risque absolu de 8.4 % par an) (EAFT). Le bénéfice de l’aspirine est moindre, (réduction de 2.5 % du risque absolu). Contrairement à la FA, il n’existe pas d’études prospectives randomisées en prévention secondaire des embolies cérébrales provenant des autres cardiopathies emboligènes listées au tableau 1 (sauf pour les prothèses valvulaires. En cas de FOP isolé, le risque embolique étant faible, il existe un consensus en faveur de l’aspirine. En cas d’association FOP et anévrysme du septum, le risque annuel de 4 % justifie probablement le recours aux ACO. En cas d’athérome aortique sévère la présence d'un thrombus aortique mobile reste une indication raisonnable du traitement anticoagulant initial jusqu'à disparition de cet élément mobile, relayé par un traitement anti-agrégant plaquettaire. Ces attitudes purement empiriques devront être confirmées par des études prospectives contrôlées, et confrontées aux données d'histoire naturelle, qui restent encore peu disponibles. 3. Accidents ischémiques cérébraux et anticorps antiphospholipides Il s'agit d'un groupe d'anticorps associé à la survenue de thromboses artérielles (notamment IC) ou veineuses et/ou de fausses couches spontanées à répétition. Le problème majeur dans la recherche de ces anticorps est l'absence de standardisation des tests et de définition exacte du seuil de positivité. Leur présence est ainsi associée à un risque d’IC variable selon les études. Par ailleurs, de multiples biais méthodologiques rendent difficile l'interprétation des résultats : variabilité des critères d'inclusion (patients jeunes, infarctus cérébral de cause inexpliquée, patients sans ou avec autre pathologie associée) et absence ou inadéquation des groupes contrôles. Leur présence est enfin parfois associée à l'existence même de facteurs de risque cardiovasculaires. En dehors d'un syndrome primaire ou secondaire des antiphospholipides, dûment documenté (où l'indication des anticoagulants oraux est recommandée), la conduite à tenir chez un patient qui a un taux élevé d'aPL au décours d'un infarctus cérébral reste discutée. Un taux élevé sur au moins 2 prélèvements séparés de plus de 6 semaines conduit habituellement aussi à la mise sous anticoagulants. L'étude en cours du groupe APASS permettra de savoir si cette attitude est justifiée ou non. Sommaire I - IV - FAISABILITE DE LA PREVENTION L’analyse de la littérature montre donc qu’il existe des mesures très efficaces de prévention. Le problème essentiel qui se pose alors est celui de l’application des résultats des essais randomisés en pratique quotidienne. Encadré 29 : La prévention des AVC en pratique - Il existe des mesures préventives efficaces et des recommandations - La prévention requiert une double stratégie - de masse - individuelle - Les mesures préventives sont sous utilisées 1. Stratégies possibles En terme de santé publique, les stratégies possibles pour contrôler les facteurs de risque et ainsi baisse le risque d’AVC sont de deux ordres : la stratégie de masse vise à réduire dans l’ensemble de la population les facteurs augmentant le risque d’AVC (par exemple, la consommation de sel, le tabagisme) et à promouvoir les facteurs le diminuant. La stratégie des groupes à haut risque, requiert le dépistage et la correction de facteurs de risque spécifiques (comme le diabète ou l’hypertension artérielle). Ces deux approches sont complémentaires. La pratique clinique devrait elle prendre en compte le risque absolu d’AVC tel qu’il peut être calculé à partir d’équations comme celle de Framingham. Il est ainsi possible de calculer son risque individuel : pour un sujet de 60 ans, le risque d’AVC à 10 ans est ainsi de 3% chez l’homme et 1,3% chez la femme ; en présence d’une HTA, il monte respectivement à 8,4% et 3,5% ; si l’on ajoute le tabac à 11% et 7%, le diabète à 17% et 16% et l’infarctus du myocarde à 25% chez l’homme et 22% chez la femme. Ces tables sont limitées parce qu’elles ne peuvent s’appliquer à des sujets différents de ceux chez qui elles ont été évaluées : ainsi les sujets afro-américains ou asiatiques, ont un risque d’AVC mal évalué par la table de Framingham. 2. Recommandations Les recommandations européennes concernant les facteurs de risque sont les suivantes (EUSI 2000)* 1° La mesure de la pression artérielle est un acte essentiel au cours de la visite médicale. La pression artérielle doit être maintenue à des valeurs normales (140/85 mmHg) au moyen de modifications du style de vie et/ou d’un traitement pharmacologique (niveau I) 2° Bien qu’il ne soit pas démontré que le contrôle strict de la glycémie chez le diabétique, ou du niveau de cholestérol diminue le risque d’AVC, il doit être encouragé du fait du bénéfice qu’il apporte en prévention d’autres complications (niveau III). Chez les patients coronariens, le traitement par une statine réduit le risque d’AVC (niveau II). Les statines (pravastatine, simvastatine) doivent être prescrites aux patients qui ont une maladie coronaire et un niveau de cholestérol élevé ou modérément élevé. Le bénéfice des statines concerne probablement les patients atteints d’AVC et qui ont un niveau de cholestérol élevé 3° Il est recommandé d’arrêter de fumer des cigarettes (niveau II) 4° Une consommation excessive d’alcool doit être évitée, mais l’on peut permettre une consommation faible (NT : traduction française de moderate) (niveau II) 5° Une activité physique régulière est recommandée (niveau II) 6° Il n’est pas conseillé d’arrêter un traitement hormonal substitutif de la ménopause, car il (NDT : pourrait) diminuer le risque de maladie coronaire (niveau III). L’effet du traitement hormonal substitutif sur l’incidence des AVC est incertain. * M. Kaste, T. Skyhoj Olsen, J.M. Orgogozo, J. Bogousslavsky, W. Hacke. Organisation des soins, Education, unités de soins neurovasculaires et rééducation. La lettre du Neurologue – Suppl. au n° 3 – Vol V – mars 2001 Sommaire 3. Résultats : la pratique Les études réalisées montrent que le contrôle des facteurs de rique dans la population générale est insuffisant. Même chez les sujets coronariens, l’équilibration de la pression artérielle, l’arrêt du tabac, l’équilibre de la glycémie sont insuffisants. Il est établi que parmi les AVC hypertendus, le contrôle de la PA avant l’AVC était moins bon que chez les hypertendus ne faisant pas d’AVC. Le défaut d’utilisation des anticoagulants chez les sujets en fibrillation auriculaire est également associé à un risque accru d’infarctus cérébral. A titre d’exemple, figurent au tableau 5, les taux observés de prescription de warfarine chez des patients ayant une fibrillation auriculaire et n’ayant pas de contre-indications aux ACO. La sous utilisation de ce qui est pourtant un traitement d’efficacité préventive majeure est évidente. Il est amplement démontré que la situation est identique pou le traitement de l’HTA ou l’utilisation d’aspirine. Quels que soient les déterminants de cet échec, il démontre que l’application des essais randomisés demande à être évaluée précisément dans la pratique quotidienne. Il s’agit là d’une nécessité car l’augmentation des facteurs de risque (tabagisme chez les jeunes, obésité et diabète à l’âge moyen, fibrillation auriculaire et insuffisance cardiaque chez les sujets âgés) pourrait aboutir à une augmentation de l’incidence des AVC dans les prochaines décennies. Des efforts considérables sont nécessaires pour combler le fossé qui sépare les essais thérapeutiques et la pratique quotidienne (« evidence to practice gap »). Tableau 5 : Taux rapportés de prescription de warfarine chez les patients n’ayant pas de contreindication. Référence Albers (1997) Effectif (nombre de patients avec contre indication aux anticoagulants) 171 (60) Prescription de Population warfarine : nombre (%) FA et accident vasculaire cérébral, âge 22 (19.8) moyen 75 ans Antani (1996) 98 FA, âge moyen 76 ans 36 (36.7 %)* Bath (1993) 95 (20) FA, âge 32-100 ans 22 (29.3) Beyth (1996) 189 FA non valvulaire (24) */** Brass (1997) 488 (184) FA, âge ≥ 65 ans, 54 % entre 65 et 74 117 (38.4) ans Gottlieb (1994) 238 (40) FA, âge moyen 69 ans 156 (78.8) Gurwitz (1997) 413 FA, 66 % ≥ 85 ans 130 (31.5) Hendry (1994) 131 (52) FA non valvulaire, âgés de 53 à 95 ans 12 (15.2) Lip (1997) 111 FA, âgés de 50 à 105 ans 27 (22.3) Lip (1994) 170 (49) FA, âgés de 38 à 95 ans 40 (36.0) Munschauer (1997) 651 (42) FA chronique 232 (38.1) O’Connell (1996) 91 (22) FA, âge moyen de 77 ans 14 (24.1) Stafford (1996) 3.1 x 106 consultations FA, âge moyen de 70 ans (32.0)** Sudlow (1998) 207 FA, âge ≥ 65 ans 44 (23) Investigateurs du CQIN 3575 FA, âgés de 19 à 104 ans 852 (23.8) 172 FA, âge moyen de 80 ans 76 (44.1) (1998) Whittle (1997) FA : fibrillation auriculaire. CQIN : Clinical Quality Improvement Network. * Patients dont le traitement anticoagulant est jugé efficace, ** nombre exact de patients non disponible. Sommaire RÉFÉRENCES (PREVENTION) 1. in Atrial Fibrillation [SPAF-III] study). J Am Soc Echocardiogr 1999 ; 12 : 1088-96. 2. Barnett HJM, et al. Aspirin benefit remains exclusive in primary stroke prevention. Arch Neurol 2000 ; 57 : 306-08 3. Basdevant A. Clinique des obésités de l’adulte. Médecine/Sciences1998 ; 14 : 925-34. 4. Bath PM et al. Survey of use of anticoagulation in patients with atrial fibrillation. BMJ 1993 ; 307 : 1045. 5. Benfante R et al. Elevated serum cholesterol is a risk factor for both coronary heart disease and thromboembolic stroke in Hawaiian Japanese men. Implications of shared risk. Stroke 1994 ; 25 Abbott RD et al. Risk of stroke in male cigarette smokers. NEJM. 1986 ; 315 : 717-20 6. Abbott RD, et al. 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L’objectif de ce rapport étant de contribuer à l’amélioration de l’organisation de la prise en charge des AVC en IDF, une place privilégiée sera consacrée aux aspects organisationnels de cette prise en charge, en particulier aux unités spécialisées (stroke units). II – I - PHASE PRE-HOSPITALIERE La première question qui se pose à propos de la prise en charge des AVC est celle de la pertinence de l’hospitalisation par rapport à une prise en charge à domicile qui aurait l’intérêt d’éviter une rupture avec le milieu familial, de permettre une continuité dans les soins notamment dans la rééducation et d’être moins onéreuse (Young 1994). Une telle attitude n’est envisageable que si une équipe mobile spécialisée est en mesure de se déplacer au domicile du patient pour effectuer les soins et les examens nécessaires. Elle ne peut concerner que les patients ayant des AVC de sévérité modérée, ne nécessitant pas un nursing et une surveillance continue. Une étude randomisée a été effectuée à la phase aiguë (AVC < 3 jours) chez 450 patients modérément dépendants (ne requérant pas une nutrition entérale ou, un drainage des urines par exemple), comparant ce type d’organisation à domicile avec une prise en charge hospitalière en Stroke Unit (Kalra 2000). Les résultats sont en faveur de l’hospitalisation puisque le risque de décès ou d’institutionnalisation à un an est significativement moindre dans le groupe hospitalisé (14%) que dans le groupe traité à domicile (24%) (p = 0.03) ; de plus, près de 30% des patients ont du être hospitalisés secondairement. L’hospitalisation en Stroke Unit des AVC est donc indispensable, quelle que soit la gravité de l’AVC. La deuxième question concerne le degré d’urgence de l’hospitalisation. Là aussi, le bénéfice d’une prise en charge spécialisée dès les premières heures est démontré : une prise en charge neurologique avant la 6ème heure est associée à une réduction de la dépendance (Davalos 1995). Ceci soulève la question de la reconnaissance des symptômes par le malade et son entourage. Tableau 6 :Présentations les plus fréquentes de l’AVC. Survenue soudaine de l’un des symptômes suivants : $ Faiblesse, paralysie, engourdissement, perte de la sensibilité, incoordination de la face, du bras ou de la jambe d’un côté du corps. $ Diminution ou perte de la vision d’un œil ou des deux yeux, ou diminution partielle du champ visuel. $ Perte soudaine de la parole, ou difficulté pour parler ou comprendre ce qui est dit, trouble de l’articulation. $ Instabilité de la marche inexpliquée ou chute soudaine, trouble de l’équilibre, maladresse ou difficulté de la marche en particulier en association avec l’un des symptômes précédents. $ Trouble de conscience, stupeur ou coma, confusion ou agitation, crise d’épilepsie (rare). $ Vertige, vision double, perte unilatérale de l’audition (rare), nausée, vomissement, céphalée (surtout si elle est inhabituelle). Sommaire Les enquêtes réalisées dans la population générale montrent un niveau de connaissance sur l’AVC extrêmement faible : moins de 10% de la population identifie une hémiplégie comme un signe d’AVC. Plusieurs études ont montré que cette absence de reconnaissance des symptômes constituait un des éléments du retard à l’hospitalisation. Ainsi dans une étude, 40% des patients hospitalisés pour AVC étaient incapables de citer le moindre symptôme ou signe d’AVC (Kothari 1997). Dans une autre étude, seulement 25% des patients hospitalisés étaient capables d’interpréter correctement leurs symptômes et une majorité d’entre eux les jugeaient modérés et non urgents (Mayer–Reinchenauer 1999). Cette absence de reconnaissance tient à plusieurs facteurs : grande diversité des symptômes, absence fréquence de douleur, altération cognitive entraînant une inconscience du trouble, évolution parfois régressive des symptômes qui incite le patient à rester chez lui « en attendant que ça se passe » (Barsan 1993, Bratina 1995, Fogelholm 1996, Jorgensen 1996,). En revanche, la présence d’une hémiplégie ou d’un coma est habituellement perçue comme grave par l’entourage et justifiant un transfert d’urgence à l’hôpital (Jorgensen 1996, Wester 1999). La non reconnaissance des symptômes initiaux de l’AVC n’est pas le seul facteur qui retarde l’admission ; d’autres facteurs entrent en jeu : la survenue nocturne de l’AVC, l’isolement du patient qui se trouve dans l’incapacité de prévenir quelqu’un, l’appel à un médecin pour une visite à domicile, le recours à un moyen de transport inadapté (Fogelholm 1996, Jorgensen 1996, Broderick 1997). Un antécédent d’AVC ne réduit pas le délai d’hospitalisation : l’éducation de la population devrait non seulement concerner la reconnaissance des symptômes mais aussi sur l’existence de traitements efficaces à effectuer en urgence. Encadré 30 : Phase préhospitalière • Hospitalisation impérative pour tous les AVC, quelle que soit leur gravité • Amélioration du pronostic par une prise en charge spécialisée dès les premières heures • Délais d’hospitalisation trop longs du fait de la méconnaissance des symptômes d’AVC dans la population et de l’absence d’organisation des moyens de transport • Transport médicalisé nécessaire pour une minorité de patients requérant un traitement symptomatique Ces données soulignent l’importance fondamentale d’un travail d’éducation sur les AVC notamment par des campagnes médiatiques dont l’efficacité a été bien démontrée (Alberts et al 1992, Barsan 1993-1994-: éducation du grand public, et particulièrement des sujets à risque, sur les symptômes et signes des AVC et sur la nécessité d’appeler immédiatement le SAMU ou les pompiers (centre 15) : - Education de tous les acteurs de la filière : médecins, ambulanciers, pompiers, pharmaciens, etc, sur la gravité de l’urgence des AVC. - Diffusion aux équipes concernées de la liste des hôpitaux spécialisés dans la prise en charge des AVC. - Formation du personnel d’accueil au SAU pour réduire le délai intra-hospitalier. L’AVC doit être considéré avec le même degré d’urgence que l’infarctus du myocarde bien que contrairement à celui ci, aucun traitement antithrombotique ne puisse être instauré avant l’arrivée à l’hôpital, puisqu’il faut d’abord différencier hémorragie cérébrale (HC) et infarctus cérébral (IC). Il est également contre indiqué de faire baisser la pression artérielle, ceci pouvant être délétère dans certains infarctus cérébraux. Encadré 31 : L’AVC avant l’hôpital • Maintien à domicile déletère • Symptomes mal connus et souvent difficiles à identifier • Traitements antithrombotiques et hypotenseur potentiellement dangereux • Nécessité d’une imagerie cérébrale Sommaire II - II - MESURES GENERALES COMMUNES AUX AVC A. DIAGNOSTIC La prise en charge correcte des AVC suppose que le diagnostic soit établi avec certitude ce qui requiert l’installation brutale de la perte d’une ou plusieurs fonctions cérébrales (motricité et langage, le plus fréquemment). L’hémiplégie et l’aphasie sont ainsi les signes dominants, mais de très nombreux autres déficits peuvent être observés réalisant des tableaux cliniques très variés. Tableau 7 : Signes cliniques les plus communément rencontrés dans les AVC • Hémisphère cérébral gauche (dominant) Aphasie, hémiparésie droite, anesthésie ou diminution de la sensibilité à droite, hémianopsie latérale homonyme droite, déviation spontanée des yeux à gauche, troubles de la lecture, de l’écriture ou du calcul... • Hémisphère cérébral droit (non dominant) Négligence spatiale gauche, anosodiaphorie (indifférence au trouble), anosognosie (négation du trouble), hémiasomatognosie (négation et non reconnaissance de son hémicorps), hémiparésie gauche, anesthésie ou diminution de la sensibilité à gauche, hémianopsie latérale homonyme gauche, déviation spontanée des yeux à droite, extinction sensitive gauche… • Tronc cérébral / cervelet / hémisphère cérébral postérieur Paralysie ou perte de la sensibilité des quatre membres, atteinte des nerfs crâniens, incoordination des membres, ataxie en position debout et de la marche, dysarthrie, excursion des yeux non conjuguée, nystagmus, amnésie, trouble bilatéral du champ visuel. • Petit infarctus profond (hémisphère ou tronc cérébral) Atteinte motrice ou sensitive pure de l’hémicorps. 1. La diversité des symptômes et des signes possibles explique que dès ce stade de la prise en charge, un avis neurologique spécialisé peut aider à réaliser d’emblée les examens pertinents et à éviter ceux qui sont inutiles (Hillen 1996). En effet, de nombreuses affections neurologiques (tumeur, sclérose en plaque, méningo-encéphalite…) ou systémiques (trouble métabolique, prise de toxique…) peuvent mimer l’AVC. Dans un service d’urgence américain, le diagnostic d’AVC a été porté par excès dans environ 19% des cas (Libman 1995) et dans une étude réalisée aux urgences de Besançon dans 23,5% des cas (Moulin 2000). De même le diagnostic d’AIT a été porté par excès dans 31% des cas dans une étude réalisée aux urgences de l’hôpital de Lisbonne (Ferro 1996). Inversement, le diagnostic d’AVC peut rester méconnu aux urgences dans près d’un quart des cas (Moulin 2000). 2. La neuro-imagerie est indispensable au diagnostic de certitude de l’AVC et permet seule de distinguer infarctus cérébral et hémorragie cérébrale. Le scanner cérébral est utilisé dans la majorité des centres. Il permet le diagnostic d’hémorragie cérébrale et parfois celui d’infarctus cérébral si le patient est vu tard (après 24 heures) et que l’accident est relativement étendu. Le scanner est donc insuffisamment performant pour une majorité des patients vus aux urgences : les accidents ischémiques vus précocement (dans les premières heures), les infarctus de petite taille, les infarctus sous-tentoriels De plus, l’interprétation du scanner peut être difficile : dans une étude américaine, 50% seulement des médecins urgentistes ont identifié correctement une hémorragie ou un infarctus cérébral présent au scanner (Schriger 1998). La recherche de signes précoces d’ischémie (dans les 6 premières heures) est très peu reproductible, même pour des spécialistes (Kalafut 2000). Enfin le diagnostic différentiel de nombreuses pathologies cérébrales aiguës ne peut pas être fait au scanner : affections démyélinisantes, tumeur cérébrale infiltrante, encéphalite, etc. L’IRM de diffusion montre immédiatement des anomalies qui permettent un diagnostic de certitude d’accident ischémique cérébral (voir le chapitre consacré aux explorations). Sommaire Encadré 32 : Le diagnostic d’AVC • déficit neurologique focal de début brutal • visualisation de la lésion ischémique ou hémorragique sur l’imagerie cérébrale • 20% d’erreurs par défaut ou par excès pour un non spécialiste disposant du scanner cérébral • réduction du nombre d’erreurs diagnostiques et des délais de traitement par l’expertise neurologique et l’IRM en urgence B. MESURES GENERALES La prise en charge en urgence des AVC implique que, parallèlement à la démarche diagnostique de l’AVC soient appréciée la gravité de l’accident, fonction de la sévérité du déficit neurologique et de l’existence de comorbidité associées. Ainsi les complications de décubitus (maladie veineuse thrombo-embolique, encombrement bronchique, pneumopathie d’inhalation et escarres) sont responsables de 35 à 50 % des décès à la phase aiguë (Silver 1982, Bamford 1990, Johnston 1998), surtout chez le sujet âgé. La mortalité est 2 fois plus élevée après 80 ans qu’avant 65, essentiellement du fait des complications de décubitus, en cause dans 50 % de cas après 80 ans et 25 % avant 65 (Bamford 1990). Il existe des mesures générales qui s’appliquent à tous les AVC et qui constituent la base du traitement à la phase aiguë permettant de diminuer la mortalité et d’améliorer le pronostic (voir les recommandations européennes (EUSI 2000)* 1. Liberté des voies aériennes et fonction respiratoire La grande majorité de patient victimes d’AVC ne requiert ni intubation ni assistance ventilatoire. Ces mesures sont nécessaires chez les patients qui ont des troubles de ventilation de cause curable : compression des centres respiratoires du tronc cérébral par un AVC cérébelleux , pneumopathie d’inhalation sur un AVC de bon pronostic, etc. (Adams 1994, Grotta 1995). La ventilation assistée pour des AVC présentant des troubles de conscience à seule fin de protéger les voies aériennes d’une inhalation n’est pas démontrée comme efficace. Sa réalisation est fréquente aux Etats-Unis où elle concerne 10% des AVC. Elle est beaucoup plus rarement effectuée en France. Certains recommandent chez tout AVC la surveillance continue de la saturation en oxygène (Hacke 1995) ; l’administration d’oxygène (2 à 4 litres/min) par sonde nasale est impérative en cas d’hypoxémie mais n’apporte pas de bénéfice en son absence. 2. La déglutition et les pneumopathies d’inhalation La recherche de troubles de la déglutition, du réflexe nauséeux, d’une dysphonie et l’étude de l’efficacité de la toux sont à effectuer dès l’arrivée du patient, la moitié des pneumopathies d’inhalation survenant dans les 48 premières heures (Davenport 1996). En cas de troubles de la déglutition, tout apport solide ou liquide est proscrit. L’hydratation se fait par voie veineuse et, l’alimentation par sonde nasogastrique. Toute pneumopathie requiert une antibiothérapie par voie veineuse et une kinésithérapie respiratoire. 3. Equilibre hydroélectrolytique et nutrition Il est essentiel d’assurer un bon équilibre hydroélectrolytique (Adams 1994). L’existence d’une hyperosmolarité sanguine est en effet un facteur de mortalité accru à la phase aiguë. L’importance du maintien d’un état nutritionnel correct a longtemps été sous estimée ; il s’agit pourtant d’un élément pronostique important. Dans un essai randomisé effectué chez des sujets hémiplégiques dénutris (albuminémie < 30g/l) avec troubles de déglutition, la mortalité était significativement diminuée chez les patients recevant une nutrition par gastrostomie (12 %) par rapport à ceux recevant une nutrition par sonde naso-gastrique (57 %), (p < 0,05) (Norton 1996). Cette différence pourrait tenir à une correction de la dénutrition initiale ou à une réduction des pneumopathies d’inhalation. * M. Kaste, T. Skyhoj Olsen, J.M. Orgogozo, J. Bogousslavsky, W. Hacke. Organisation des soins,Education, unités de soins neurovasculaires et rééducation. La lettre du Neurologue – Suppl. au n° 3 – Vol V – mars 2001 Sommaire 4. Glycémie Expérimentalement, l’hyperglycémie est associée à une taille plus grande d’infarctus cérébral. Il est démontré qu’un niveau élevé de glycémie à l’admission est associé à un plus mauvais pronostic (Jorgensen 1994). Il n’y a cependant pas d’essai thérapeutique disponible ayant évalué l’effet du contrôle de la glycémie à la phase aigu d’un AVC (de tels essais sont en cours). Néanmoins, il est recommandé de traiter toute hyperglycémie > 10 mmol/l après un AVC. L’hyperglycémie doit être contrôlée par de petites doses d’insuline intra veineuse ; les solutés glucosés sont à éviter à la phase aiguë des AVC. 5. Température corporelle La fièvre est rare dans les premières heures d’un AVC et sa présence oriente vers une cause infectieuse (endocardite par exemple) ou vers une pneumopathie de déglutition précoce. Une fièvre d’origine « centrale » est possible notamment dans les HC mais beaucoup plus fréquemment, une complication infectieuse (urinaire, pulmonaire ou autre) est en cause. Il est démontré que la fièvre augmente la taille de l’infarctus cérébral et influence négativement le pronostic (Reich 1996, Castillo 1998). Il est recommandé de traiter toute hyperthermie > 37°5 par des antipyrétiques et toute infection documentée par antibiotiques (Adams 1994, EUSI 2000). L’intérêt d’un traitement préventif, administré dès l’arrivée du patient, et celui d’une hypothermie (bénéfique au plan expérimental), sont en cours d’évaluation. 6. Pression artérielle (PA) La conduite à tenir vis à vis de la pression artérielle est controversée, ce qu’illustre bien le fait que se mettent en route des essais randomisés visant les uns à monter la PA, les autres à l’abaisser. La plupart des patients ont une PA élevée pendant les premières heures d’un AVC (Powers 1993). Cette élévation est multifactorielle : hypertension pré existante, présence de nausées, vomissements, stress, anxiété, mécanisme compensatoire destiné à maintenir une pression de perfusion correcte en cas d’ischémie cérébrale (Adams 1994). Par ailleurs, les conséquences de variations tensionnelles pourraient différer suivant le type d’accident : en cas d’HC, l’hypertension pourrait théoriquement favoriser la poursuite du saignement (Adams 1994), alors qu’en cas d’ischémie, toute baisse de la PA peut être délétère, provoquant une extension de la zone infarcie (Hacke 2000). Actuellement, il existe un consensus pour ne pas baisser la PA à la phase aiguë des IC, d’autant qu’elle redescend spontanément dans les heures et jours qui suivent chez la majorité des patients (Powers 1993). Chez certains patients, on constate une hypotension. Elle peut être une menace en cas de sténose ou d’occlusion artérielle cérébrale. La cause de cette hypotension est souvent une dépletion volémique. La correction de la volémie est au mieux effectuée par des solutés hypertoniques associés. L’intérêt d’une élévation de pression artérielle par des amines pressives afin d’améliorer le déficit neurologique est en cours d’évaluation . 7. Surveillance cardiaque Elle est indiquée pour plusieurs raisons : 1) 20 à 30 % des IC sont dus à une embolie d’origine cardiaque (cf prévention) et la surveillance peut permettre d’identifier cette cause 2) une cardiopathie est fréquente et source de complications ultérieures. L’insuffisance cardiaque est en effet un facteur de risque démontré de mortalité en phase aiguë (Sacco 1994). 3) Des troubles du rythme cardiaque, des modifications du segment ST et de l’onde T, et une élévation des enzymes cardiaques peuvent être la conséquence de l’AVC (Kaste 1978, Norris 1983) et occasionner des morts subites. 8. Infections urinaires Elles sont fréquentes et se compliquent dans 5 % des cas de septicémie. La recherche d’un globe vésical est systématique, en particulier chez un patient agité ou confus. Une évaluation du résidu post-mictionnel ou du contenu vésical doit être effectuée régulièrement. En cas de rétention, l’acidification des urines et le sondage intermittent diminuent le risque d’infection et permettent d’éviter les antibiotiques. La sonde à demeure, parfois nécessaire est à éviter autant que possible. Sommaire 9. Soins cutanés Les escarres sont dans 21 % des cas lors d’une étude prospective de 311 patients hospitalisés en unité spécialisée (Langhorne 2000 a). Leur prévention relève d’un ensemble de mesure : matelas anti-escarres, surveillance étroite de l’état cutané, changement de position du patient toutes les trois heures et des draps en cas de souillure, cerceau pour éviter le poids des draps, etc. Ces mesures nécessitent un personnel important. 10. Mobilisation précoce Dans plusieurs études randomisées, la mobilisation du patient dès les 24 premières heures était associée à une amélioration pronostic vital et fonctionnel (Ronning 1998, Indredavik 1999). Le bénéfice est probablement lié à la réduction de certaines complications de décubitus (inhalation, escarres, phlébites, rétractions tendineuses et algodystrophies). (voir le chapitre rééducation) Tableau 8 : Mesures générales à la phase aiguë (recommandations européennes) • Assurer la liberté des voies aériennes et donner de l’oxygène en cas d’hypoxémie, même transitoire • Surveiller étroitement l’état neurologique et les fonctions vitales • Surveiller la glycémie et traiter une hyperglycémie > 10 mmol/l • Surveiller la température et traiter une hyperthermie > 37°5 • Détecter et corriger les désordres électrolytiques • Respecter l’hypertension dans les IC sauf comorbidité le requérant (œdème pulmonaire…) • Traiter les infections par antibiothérapie adaptée • Détecter les troubles de déglutition et prévenir les pneumopathies d’inhalation • Mobiliser précocement les patients pour prévenir les complications de décubitus 11 - Thromboses veineuses et embolies pulmonaires Les thromboses veineuses profondes (TVP) et les embolies pulmonaires (EP) sont des complications fréquentes des AVC : le risque de TVP est de 30 % et il augmente avec la sévérité du déficit moteur des membres inférieurs. Les EP sont responsables de 15% des décès (Landi 1992). Plusieurs essais randomisés et une meta-analyse récente (Bath 2000) ont montré l’efficacité de l’héparine et des HBPM dans la prévention de ces complications chez les patients ayant un déficit moteur du membre inférieur. Pour les HBPM, la méta analyse montre une réduction significative du risque de TVP : OR 0,27 (IC : 0,08–0,96) et d’EP symptomatique : OR 0.34 (IC : 0.17–0.69) (Bath 2000). Cet effet préventif a surtout été étudié dans les IC, mais une étude a été effectuée chez des patients ayant une HC et traités dès le 2ème jour avec une diminution du risque d’EP sans aggravation neurologique par rapport aux patient traités plus tardivement (4ème au 10ème jour) (Boeer 1991). L’intensité de la prophylaxie est encore incertaine, mais il existe un consensus en faveur de l’utilisation de HBPM à doses préventives fortes, comme en chirurgie orthopédique (Samama 1997). La durée de la prophylaxie n’a pas pu être déterminée dans les essais randomisés, le traitement n’excédant habituellement pas 15 jours. La prophylaxie est habituellement poursuivie tant que l’immobilisation persiste. En cas de contre indication aux anticoagulants, le consensus recommande la compression pneumatique intermittente et le port de bas de contention (Albers 2001) bien que ceux ci n’aient pas fait la preuve de leur efficacité dans un essai contrôlé (Muir 2000). Encadré 33 : Prévention des thromboses veineuses et embolies pulmonaires dans les AVC • Administration d’héparine ou d’héparine de bas poids moléculaire à dose prophylactique efficace chez les patients immobilisés après un AVC • Risque accru de saignement intracrânien Sommaire • Rapport bénéfice /risque en faveur du traitement si patient immobilisé 12 - Traitement médical des complications neurologiques L’hypertension intracrânienne (HIC) est la principale complication des IC de grande taille et surtout des HC dans lesquelles elle est particulièrement précoce et rapide. C’est la principale cause de décès précoce (Ropper 1984). De nombreuses études ont été consacrées à l’utilisation des anti-œdémateux pour diminuer la pression intracrânienne (PIC) dans les IC et seulement 4 dans les HC. Dans les infarctus, aucun des traitements suivants n’a fait la preuve de son efficacité : mannitol (5 essais randomisés), glycérol (8 essais), corticoïdes (7 essais). Il s’agit souvent d’études anciennes, datant parfois d’avant l’ère du scanner et de méthodologie insuffisante. Plus récemment, l’hyperventilation, les barbituriques et l’hypothermie (Schwab 1996, Schwab 1997) ont été étudiés sans démontrer de véritable efficacité. Dans les hémorragies cérébrales, les corticoïdes (2 essais), le glycérol (1 essai) et l’hémodilution (1 essai) n’ont pas été trouvés supérieurs au placebo. Il n’y a donc aucun argument scientifique en faveur de l’utilisation d’anti-œdémateux à la phase aiguë d’AVC. Malgré cette absence de preuve, l’utilisation du Mannitol, qui permet une réduction rapide de la PIC, se justifie dans les situations d’urgence en particulier après une crise d’épilepsie ou chez les patients qui seront ensuite traités chirurgicalement. Les crises d’épilepsie compliquent environ 5 % des AVC (Shinton 1988, Kilpatrick 1990). Leur relative rareté explique qu’un traitement antiépileptique systématique ne soit pas justifié. En revanche après une crise le risque élevé de récidive justifie un traitement. le traitement d’un état de mal épileptique est impératif du fait de l’aggravation du pronostic vital et fonctionnel qu’il entraîne. Encadré 34 : Complications neurologiques des AVC : recommandations européennes • L’administration préventive d’antiépileptiques lors d’un AVC récent n’est pas recommandé. • L’administration d’antiépileptique est fortement recommandée après une crise pour éviter les récidives. • L’osmothérapie est recommandée chez les patients qui s’aggravent à la suite d’une augmentation de la pression intracranienne ou de signes d’engagement cérébral. 13. Prise en charge psychologique Toutes les mesures thérapeutiques mentionnées ci-dessus, qu’elles soient générales ou neurologique n’ont de sens qu’accompagnées d’une prise en charge psychologique visant à diminuer l’angoisse, le stress et la dépression suscités par la survenue de l’AVC. Cette prise en charge s’adresse au malade et, à son entourage, tant sont graves sur l’environnement familial les conséquences des AVC (voir infra, le chapitre sur la dépression) II - III - TRAITEMENTS SPECIFIQUES A – HÉMORRAGIES CÉRÉBRALES Les HC représentent 10 à 15% des AVC et sont la variété la plus grave, avec un taux de décès dans le premier mois de 35 à 52% et seulement 20% de sujets indépendants à 6 mois (Counsell 1995, Broderick et al 1999). Les facteurs associés à un risque accru de mortalité ou de dépendance après une HC sont la présence de troubles de conscience, la sévérité du déficit neurologique, le volume de l’hématome et l’hémorragie intra-ventriculaire ainsi que la progression du volume de l’hématome au cours des 24 premières heures (Brott 1997, Schwartz 2000, Qureshi 2001). Les causes des HC sont nombreuses, largement dominées par l’hypertension artérielle Sommaire Tableau 9 : Facteurs prédisposants ou causes d’hémorragies cérébrales • Hypertension artérielle (première cause) • Alcoolisme chronique • Troubles de l'hémostase et traitements antithrombotiques • Malformations vasculaires (anévrysmes, malformations AV, cavernomes) • Angiopathie amyloïde • Toxiques (héroïne, amphétamines, cocaïne, phenylpropanolamine, pseudoéphedrine) • Tumeurs cérébrales (gliomes malins, métastases, etc...) • Artérites cérébrales primitives ou secondaires • Moya-Moya • Thromboses veineuses cérébrales • Angiopathie cérébrale du post-partum éphedrine et Le diagnostic d’HC repose sur le scanner ou l’IRM, qui permettent un diagnostic de certitude immédiat. Le diagnostic étiologique nécessite d’autres explorations, dont la réalisation n’est pas codifiée et repose sur l’analyse du contexte de survenue de l’hémorragie, les signes associés, le siège et l’aspect de l’hémorragie. Au cours des 24 premières heures, l’hématome s’expand de plus du tiers de son volume dans au moins 38% des cas (Brott 1997). Cette progression de l'hématome est associée à une détérioration clinique et constitue un facteur de mauvais pronostic (Brott 1997). La poursuite du saignement ne semble pas associée à l’élévation de la pression artérielle mais pourrait l’être dans des études rétrospectives à la présence d’une extravasation (Becker 1999). Une couronne d'oedème périlésionnel apparaît dans les premiers jours, sous la forme d'une hypodensité au scanner autour de l'HC. Du fait de la progression de l'hématome et de la couronne d'oedème périlésionnel, l'hypertension intracrânienne développée par une HC peut persister durant deux semaines. Le traitement de l’HC est essentiellement symptomatique. Il est démontré qu’une prise en charge en Stroke Unit améliore le pronostic vital (Ronning 2001). En cas d’hémorragie par trouble de l’hémostase, sa correction permet d’éviter la poursuite du saignement et semble associée à un meilleur pronostic (Fredricksson 1992). Les stratégies thérapeutiques visent à lutter contre l'hypertension intracrânienne n’ont pas d’efficacité démontrée. Aucune étude randomisée n'a jusqu'à ce jour pu démontrer le bénéfice d'une évacuation chirurgicale en cas d’hématome supra-tentoriel. Les différentes techniques proposées sont l'évacuation par craniotomie à ciel ouvert ou par voie endoscopique sous contrôle stéréotaxique pour les HC supra-tentoriels, et la craniectomie sous-occipitale ou le drainage ventriculaire externe pour les HC infra-tentoriels. Trois revues systématiques des essais randomisés comparant l'évacuation chirurgicale des HC supra-tentoriels par rapport au traitement médical ont été publiées (Hankey 1997, Parsad 1999, Fernandes 2000). Leurs résultats sont comparables avec une augmentation non significative du risque de décès ou dépendance à 6 mois dans le groupe chirurgical : (OR : 1,23; IC: 0,77-1,98). L'analyse séparée des patients opérés par craniotomie ou évacuation endoscopique (une seule étude) ne montre pas de bénéfice significatif de la chirurgie. Plusieurs études ont évalué la faisabilité d’une chirurgie précoce, faite dans les 12 premières heures de l’HC : un essai a randomisé 20 patients entre traitement médical et chirurgical ; les patients du groupe chirurgie ont été opérés à la 8ème heure de l’hémorragie; il n’existait pas de différence entre les deux groupes (Zucarello 1999). Dans un autre essai évaluant chez 35 patients l’évacuation chirurgicale par craniectomie avant la 12ème heure contre le traitement médical, il n’existait pas davantage de différence entre les deux groupes (Morgenstein 1998). La craniectomie a été évaluée par le même groupe dans une délai encore plus bref (< 4 heures) au cours d’une étude ouverte de 11 patients, dans l’espoir qu’une intervention ultraprécoce éviterait les resaignements. L’étude a été arrêtée car 40% des patients opérés ont resaigné en post-opéatoire, un chiffre plus élevé que ce qui est observé lorsque la chirurgie est plus tardive. Il est possible que la combinaison d’une évacuation stéréotaxique avec l'injection locale répétée d'un thrombolytique soit plus efficace et mieux tolérée. Elle a été évaluée chez 12 patients, dans les 48 heures d’un HC supra-tentorielle. La diminution du volum de l’hématome a été Sommaire rapide et n’a été suivie d’un resaignement que dans un cas (8%) (Montes 2000). Compte tenu de ces résultats, l'évacuation chirurgicale d'un hématome supratentoriel est actuellement discutée au cas par cas et elle est plutôt réservée aux sujets jeunes ayant un HC de siège lobaire et s’aggravant cliniquement malgé les mesures symptomatiques. En cas d'hydrocéphalie aiguë consécutive à une hémorragie intraventriculaire, une intervention de dérivation ventriculaire est souvent proposée en raison du pronostic spontané grave (jusqu'à 80% de mortalité) (Coplin 1998). Les résultats de cette chirurgie ne sont pas toujours convaincants, l'étude de Sanzerla (1984) notamment montrait un intérêt de la dérivation ventriculaire pour prolonger la survie mais sans effet sur la mortalité globale. De même l'étude rétrospective de Coplin montre une mortalité hospitalière de 66.7% des hémorragies intraventriculaires liées à l'hypertension artérielle traitées par dérivation ventriculaire. Dans cette même étude, 22 patients ont été traités par une thrombolyse intraventriculaire par urokinase en plus de la dérivation ventriculaire dans le but d'accélérer la résorption de l'hématome. Le critère d'inclusion était basé sur la détérioration neurologique malgré la mise en place d'une dérivation ventriculaire. Alors que la mortalité hospitalière était réduite à 31.8% (6/22) dans le groupe ayant reçu le traitement adjuvant par thrombolyse, il n'y avait pas de bénéfice significatif pour ce qui concerne le critère de jugement combiné "mort ou état végétatif". Comme il ne s'agissait pas de groupes randomisés, il est possible que le groupe ayant reçu le traitement thrombolytique ait un pronostic spontané plus sombre que le groupe non traité par urokinase. Il est à noter qu'une seule complication hémorragique liée à l'utilisation de l'urokinase était rapportée. Pour les hématomes cérébelleux, il existe un consensus en faveur de la chirurgie dans les hématomes compliqués de signes de compression du tronc cérébral ou d’hydrocéphalie bien qu’il n’y ait pas de preuve basée sur des études randomisées (Rieke 1993). Cette évolution défavorable survient dans 75% des cas (Auer et al 1986, Mathew et al 1995). La chirurgie consiste en une évacuation de l’hématome et/ou une dérivation ventriculaire. Dans la série ouverte d’Auer (1986), 9/10 patients opérés par évacuation chirurgicale ont survécu dont 4 sans séquelles alors que 1/2 traités par dérivation ventriculaire externe a survécu avec un handicap résiduel modéré. Plusieurs observations de patients comateux du fait d’une hydrocéphalie par un hématome compressif du cervelet très rapidement améliorés après drainage ventriculaire ont été rapportées (Seelig 1981). La rapidité de la décompensation secondaire dans les hématomes du cervelet justifie la surveillance de ces patients en unité spécialisée de soins intensifs. Encadré 35: Traitement des hémorragies cérébrales (hors malformations vasculaires) • Réduction de la mortalité par une prise en charge en Stroke Unit • Evacuation chirurgicale bénéfique pour les hématomes cérébelleux compressifs • Pas de bénéfice démontré de la chirurgie dans les hématomes sus-tentoriels (essais en cours) • Application des mesures générales communes aux AVC B. INFARCTUS CÉRÉBRAUX A la phase aiguë de l’infarctus cérébral, en plus du traitement symptomatique, trois stratégies thérapeutiques complémentaires peuvent être envisagées : • La reperfusion cérébrale et la prévention des récidives ischémiques par les agents antithrombotiques. • La neuro-protection. • Le traitement des complications cérébrales de l’ischémie et principalement de l’oedème cérébral. Seuls, à ce jour, les agents antithrombotiques ont fait la preuve de leur efficacité dans des études randomisées. Rappelons qu’ils comportent tous un risque d’HC et qu’ils ne peuvent être utilisés qu’après avoir exclus une HC, ce qui souligne d’emblée la nécessité absolue de disposer 24h sur 24 de l’accès à la neuro-imagerie pour prendre en charge les IC. Trois grands types d’anthrombotiques ont Sommaire été étudiés : les antiplaquettaires, les anticoagulants et les thrombolytiques dont on peut rapprocher les agents défibrinants. 1. Anti-thrombotiques 1.1 Anti plaquettaires (aspirine) L’aspirine est le seul anti-plaquettaire étudié à ce jour à la phase aiguë de l’infarctus cérébral dans des essais de phase III. Elle a été testée dans deux essais pragmatiques ayant inclus près de 40 000 patients : les essais CAST et IST L’étude CAST, réalisée en Chine, a porté sur 20 000 patients recevant en double aveugle 160 mg d’aspirine ou un placebo (CAST Collaborative Group 1997). Le traitement était débuté dans les 48 premières heures de l’accident. L’essai a montré une diminution significative de 5 décès pour 1000 patients traités à la fin du traitement (2p=0,04). Il n’existait pas de diminution du nombre de décès ou de dépendance à la sortie de l’hôpital (30,5% sous aspirine contre 31,6% sous placebo, 2p=0,08). Le risque de nouvel AVC sous traitement n’était pas significativement réduit, parce que la baisse significative des récidives d’infarctus cérébral de 5 pour 1000 patients traités (2p=0,01) était compensée par une augmentation de 2 hémorragies cérébrales pour 1000 patients traités. Les hémorragies systémiques graves étaient accrues de 2 pour 1000 patients traités par aspirine (2p=0,02). L’essai IST bâti en plan factoriel et conduit en ouvert, a inclus 20 000 patients (IST Study Group 1997). L’aspirine était évaluée à la posologie de 300 mg contre placebo. Dans les deux groupes, les patients recevaient également soit un placebo, soit de l’héparine sous-cutanée à la posologie de 5000 UI/12h, soit de l’héparine sous-cutanée à la posologie de 12500 UI/12h. Le traitement était débuté dans les 48 heures suivant l’accident. Seulement 67% des patients ont eu un scanner avant l’inclusion. Lorsque les patients recevant de l’aspirine sont comparés à ceux n’en recevant pas, l’essai est négatif : il n’existe ni réduction du nombre de décès à 14 jours ni réduction du nombre de décès ou de dépendance à 6 mois (IST Study Group 1997). Les récidives d’AVC (critère secondaire de l’essai) sont significativement réduites de 9 pour 1000 patients traités (2p < 0,01) du fait d’une baisse de 10 récidives d’IC pour 1000 patients traités (2p < 0,01) et malgré une augmentation de 1 HC pour 1000 patients traités. Il existe un excès d’hémorragies systémiques graves de 5 pour 1000 patients traités, difficile à interpréter puisqu’une partie des patients recevait conjointement de l’héparine. La méta analyse de ces 2 essais (Chen 2000) montre une réduction de la mortalité de 4 pour 1000 patients traités (p=0.05), des décès ou dépendance de 12 ‰ (2p=0.01) et une augmentation significative de 2 pour 1000 du risque d’hémorragie systémique grave (2p<0.001). Ces essais, résolument pragmatiques, prêtent le flan à de nombreuses critiques : - Bénéfice observé seulement dans l’étude CAST, réalisée en Chine (où les sous-types d’IC diffèrent des pays occidentaux) et dans laquelle la faible mortalité (3,6% à 1 mois) suggère un biais de sélection - Evaluation grossière et à des temps différents dans les deux essais de la dépendance - Non prise en compte de 15 à 20% des AVC survenus sous traitement (car non caractérisés comme hémorragique ou ischémique en l’absence de scanner De nouveaux antiplaquettaires (antagonistes des récepteurs GPIIb/IIIa en intraveineux) sont à l’étude. Un essai pilote de recherche de dose a été consacré à l’Abciximab, sans survenue d’HC symptomatique et avec une tendance en faveur du traitement. Encadré 36 : Antiplaquettaires à la phase aigüe des infarctus cérébraux • Bénéfice significatif mais marginal de l’aspirine sur les risques de : - décès et dépendance - récidives précoces d’infarctus cérébral • Anti GPIIb/IIIa par voie veineuse à l’étude 1.2. Anticoagulants : héparines et héparinoides Les essais consacrés aux héparines à la phase aiguë de l’IC sont tous des essais pragmatiques dont aucun n’a démontré de bénéfice du traitement. Sommaire L’étude la plus importante est IST qui a randomisé 20 000 patients en deux groupes « héparine » (consistant en 5000 UI/12h ou 12500 UI/12h par voie sous-cutanée) et « pas d’héparine », sachant que la moitié des patients de chaque groupe recevait 300 mg d’aspirine. Lorsque les groupes « héparine » et « absence d’héparine » sont comparés, il n’existe aucune différence de mortalité à 14 jours (9% contre 9,3%) ou de mortalité ou dépendance à 6 mois (62,9% dans les deux groupes). A 14 jours, il existe une diminution du risque de récidive d’infarctus cérébral sous héparine (2,9% contre 3,8%; 2p=0,005) mais ce bénéfice est annulé par un excès d’hémorragies cérébrales sous traitement (1,2% contre 0,4%) et d’hémorragies systémiques graves. Cet essai a été sévèrement critiqué (Bousser 1997, Devuyst 1999, Chamorro 2001) : - L’étude n’a pas été conduite en aveugle ; - Le scanner n’a été fait que chez 70% des patients; - L’activité anticoagulante n’était pas contrôlée - le recrutement était très hétérogène - Les sous-types d’IC, hétérogènes quant au risque de récidive, n’ont pas été pris en compte. Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) ont été évaluées dans différents essais, avec l’hypothèse qu’elles exposeraient à un moindre risque hémorragique que l’héparine non fractionnée. Une méta-analyse de 11 essais randomisés totalisant 3048 patients a montré qu’il n’existait pas de réduction significative du risque de décès ou de dépendance mais une augmentation dose dépendante du risque d’hémorragies cérébrales et extracérébrales. L’absence de bénéfice des HBPM pour l’ensemble des IC n’exclut pas qu’elles puissent être efficaces dans certains sous groupes : ainsi, dans l’essai TOAST évaluant le danaparoïde sodique, le groupe des infarctus liés à l’athérosclérose recevant le traitement a eu plus fréquemment une évolution favorable orale à trois mois : 68,1% contre 54,7% n’a pas été confirmée par la méta-analyse des HBPM (Bath 2000). Par ailleurs, un essai norvégien non inclus dans la méta-analyse a comparé à l’aspirine la dalteparine administrée à la posologie de 100UI/kg/12h, dans les 30 heures suivant l’infarctus, durant 14 jours, chez 449 patients ayant un infarctus cérébral et une fibrillation auriculaire (Berge 2000). Il n’existait pas de bénéfice sur le critère de jugement principal qui était la réduction des récidives d’infarctus cérébral : 8,5% sous dalteparine contre 7,5% sous aspirine à 14 jours (OR 1,13 ; IC: 0,57-2,24). Ces résultats négatifs ont conduit certains experts à dire que les HBPM, comme l’héparine, ne devraient pas être utilisées à la phase aiguë de l’infarctus cérébral (Swanson 1999, Bath 2000, Sandercock 2001). Cette conclusion est excessive car: d’une part il existe un bénéfice démontré des HBPM et de l’héparine dans la prévention des phlébites et embolies pulmonaires, d’autre part les cardiopathies à haut risque emboligène (infarctus du myocarde récent, rétrécissement mitral rhumatismal, prothèses valvulaires mécaniques) exclues de ces essais restent des indications admises aux anticoagulants, à condition que l’infarctus cérébral soit de taille modérée. Enfin, l’héparine est indiquée dans les dissections artérielles cervicales et les thromboses veineuses cérébrales. Encadré 37 : Héparine, héparines de bas poids moléculaire et infarctus cérébral • A doses préventives : diminution significative des TVP et EP • A fortes doses : augmentation du risque hémorragique cérébral et systémique sans bénéfice clinique • Indications consensuelles: cardiopathies à haut potentiel emboligène, dissections artérielles, thromboses veineuses cérébrales • Nécessité d’explorations spécifiques en Stroke Unit pour confirmer ces diagnostics et instaurer le traitement 1.3. Thrombolyse intraveineuse 1.3.1. Essais randomisés Essayés il y a plus de 20 ans dans l’infarctus cérébral puis abandonnés en raison de leur risque hémorragique, les thrombolytiques ont effectué un retour en force depuis 5 ans en raison de leur efficacité inégalée sur le nombre de patients récupérant sans séquelles, qui en fait le traitement absolument prioritaire aux Etats-Unis et au Canada (Albers 2001). Cette efficacité concerne actuellement essentiellement l’activateur tissulaire du plasminogène (rt-PA) puisque les trois études Sommaire consacrées à la streptokinase (MAST-I group 1995 - MAST-E Study Group 1996, Donnan 1996) ont été arrêtées prématurément du fait d’un excès de mortalité précoce expliqué par un excès d’hémorragies intracrâniennes. Le rt-PA intra veineux (IV) a été étudié récemment dans 4 grandes études randomisées dont une seule, l’étude américaine NINDS est positive. ECASS I a inclus 620 patients traités par rt-PA I-V (1.1 mg/kg) ou placebo dans les 6 heures du début des symptômes (Hacke 1995). La négativité de cette étude (sur les scores de Barthel et de Rankin) a été mise sur le compte d’une dose trop forte de rt-PA et/ou d’un nombre important de violations de protocole avec inclusion de patients ayant un infarctus sévère. ECASS II a inclus 800 patients traités par rt-PA I.V (0,9 mg/kg) ou placebo dans les 6 premières heures (Hacke 1998). Le critère principal était le pourcentage de patients ayant une évolution favorable (échelle de Rankin ≤1) à 3 mois. Celui-ci n’était pas différent selon les groupes: 40,3% avec le rt-PA 36.6% avec le placebo (p = 0,27). En revanche, les HC étaient plus fréquentes sous rt-PA (8-8%) que sous placebo (3.4%). ATLANTIS a également testé le rt-PA à la dose de 9 mg/kg dans les 6 premières heures. A la suite des résultats positifs de l’autre essai américain, l’inclusion a été limitée à une fenêtre de 3 à 5 heures après le début des symptômes (Clarck 1999). L’analyse a porté sur 547 patients traités entre 3 et 5h et n’a pas constaté de supériorité du rt-PA quant au pourcentage de bonne récupération neurologique : 32% versus 34% sous placebo. Le taux d’HC était plus élevé avec le rt-PA (7% vs 1,1%; p <0.001). L’essai du NINDS est à ce jour la seule étude positive d’un thrombolytique à la phase aiguë de l’IC (NINDS Study Group 1995). Après une soigneuse étude de recherche de dose, 624 patients ont été traités par rt-PA I.V (0,9 mg/kg) ou placebo dans les 3 heures du début des symptômes. Dans une première partie de l’étude, l’efficacité à 24 heures étudiée chez 291 patients était la même dans les 2 groupes. Dans une deuxième partie, le bénéfice fonctionnel a été évalué à 3 mois par diverses échelles. Une différence significative en faveur du rt-PA est apparue sur toutes les échelles fonctionnelles OR=1.7 (1.2-2.6) (p=0.008) constatée également dans une analyse post hoc des patients de la 1ere partie de l’étude (tableau 9). Le bénéfice absolu est de 11 à 13% : le nombre de patients guéris est augmenté d’un tiers. Traiter 8 patients permet de guérir un patient de plus par rapport à l’évolution spontanée. Le bénéfice du traitement est plus élevé avant 90 minutes qu’entre 90 et 180 minutes (Marler 2000) et il est conservé un an plus tard (Kwiatowski 1999). Cependant ces résultats remarquables ont été obtenus au prix d’une augmentation significative des HC symptomatiques dont le taux est multiplié par dix (6% contre 0,6% sous placebo). La moitié de ces hémorragies étaient fatales. En revanche, il n’y a pas eu de différence entre les deux groupes concernant les hémorragies systémiques. La mortalité n’était pas augmentée sous rt-PA : 17% sous rtPA et 21% sous placebo (p=0,3). Ce résultat montre que dans ces conditions d’utilisation, l’augmentation du risque de décès par hémorragie due au rt-PA est compensée par une diminution du risque de décès lié à l’infarctus. Plusieurs méta-analyses de ces 4 études ont été effectuées (Wardlaw 1997, 1999) qui confirment que le rt-PA IV donné dans les 3 heures du début des symptômes d’IC augmente significativement le nombre de patients guérissant sans séquelle au prix d’un excès d’HC symptomatique sans changement de la mortalité globale. Si la mort et la dépendance sont regroupées, il y a un bénéfice net du rt-PA dans les 3 heures : OR 0.55 (0.42-0.73) et même dans les 6 heures: OR 0.79 (0.68-0.92). Sommaire Tableau 10. Evolution à trois mois dans la deuxième partie de l’essai NIHSS rt-PA. Echelle Evolution favorable placebo Evolution favorable rt-PA NIHSS 0-1 20% 31% Index de Barthel 95-100 38% 50% Score de Rankin 0-1 26% 39% Glasgow Outcome Scale 1 32% 44% 1.3.2. Faisabilité de la thrombolyse intraveineuse Le bénéfice du rt-PA a conduit à l’octroi rapide d’une autorisation de mise sur le marché aux USA puis au Canada avec des recommandations le mettant en première position des traitements de l’IC (Adams 1996, Albers 2001). L’AMM, toujours en discussion au niveau européen, pourrait être accordée en 2002. En France, la SFNV a publié ses propres recommandations*. De nombreuses études de faisabilité ont été publiées à ce jour.. Dans la majorité d’entre elles, les résultats de l’essai NINDS ont été reproduits à la fois en terme d’efficacité et de risque hémorragique cérébral. Ainsi, sur plus de 2200 patients traités, le taux d’hémorragies cérébrales symptomatiques est de 5,5%.. Une étude fait notablement exception, avec un taux de 15% d’hémorragies cérébrales symptomatiques (Katzan 2000). Elle se distingue des autres par un taux très élevé de violations de protocoles (50%), sans doute du à l’absence de formation des médecins impliqués car dans l’ensemble des études où celle-ci a été mise en place, les violations de protocole sont moins nombreuses (Akins 2000). L’importance du respect de la procédure de traitement est soulignée par deux études où une relation significative a été mise en évidence entre ces violations et la survenue d’une complication hémorragique (Buchan 2000, Lopez-Yunez 2001). Les principales violations au protocole concernent le délai (> 3 H) du traitement, l’utilisation dans les 24 H du traitement, d’ anticoagulants ou d’antiplaquettaires, une PA trop élevée (> 180-110) ou un TP/TCA anormal. La mise à disposition du rt-PA I.V. en Amérique s’est accompagnée de l’organisation de réseaux hospitaliers permettant de traiter les patients à distance d’un centre spécialisé notamment en utilisant la télémédecine. Plusieurs des études de faisabilité ont été réalisées dans des hôpitaux ruraux, travaillant en collaboration avec des centres spécialisés : la thrombolyse était effectuée localement puis le patient transféré en service de neurologie pour la suite du traitement (Chiu 1998, Wang 2000). Dans une étude réalisée dans le sud de l’Ontario, région rurale du Canada, 10% des accidents ischémiques ont pu être thrombolysés dans les délais, (Riopelle 2001). - 1.3.3. Les limites de la thrombolyse Malgré le côté encourageant de ces essais de faisabilité, il existe des limites à l’utilisation de la thrombolyse intra-veineuse sont claires : - le risque d’hémorragie cérébrale (HC) reste élevé . Ses facteurs de risque figurent au tableau 11. Les principaux sont la sévérité du déficit neurologique initial, l’âge élevé et les signes d’ischémie précoce au scanner - le faible pourcentage (2 à 10 %) de patients traités, lié en grande partie aux contraintes d’utilisation, notamment la nécessité de traiter dans les 3 heures. Ceci suppose une arrivée à l’hôpital moins de 2 heures avant le début des symptomes puisqu’il existe un délai incompressible d’une heure entre l’arrivée et le début du traitement (scanner, dosage du fibrinogène et des plaquettes) - nécessité d’une formation médicale spécifique pour limiter les violations du protocole et les risques qu’elles comportent * Larrue V et al. Recommandations pour l’utilisation du traitement thrombolytique intra-veineux dans l’accident ischémique cérébral. Rev Neurol (Paris) 2000 ; 156 : 12, 1178-1185 Sommaire - l’inconnue qui persiste quant à l’efficacité dans tous les sous-groupes étiopathogéniques d’AIC. Certains (Caplan 1997) pensent que ceci est important, dans la mesure où il est possible, et même vraisemblable, que le rapport bénéfice/risque du traitement ne soit pas le même dans les différents groupes, par exemple entre les embolies d’origine cardiaque chez le sujet jeune et les lacunes chez le sujet âgé, ou selon que l’artère est encore occluse ou déjà reperméabilisée. D’autres pensent que cette distinction n’a pas d’importance, l’essai NINDS n’ayant pas montré de différences dans les divers sous-groupes (Lyden 2001). La question reste donc ouverte. - l’inégalité d’accès aux soins, entre les pays où toutes les conditions d’administration peuvent être respectées et ceux où celà est impossible. Tableau 11 : Facteurs de risque d’hémorragie intracrânienne identifiés par analyse multivariée dans les essais de thrombolyse (odds ratio) Etude MAST-E ECASS I Trt SK 1,5M < 6h t-PA 1,1 mg/kg < 6h ECASS II t-PA 0,9mg/kg < 6h NINDS t-PA 0,9 mg/kg < 3h Infarctus hémorragique Hématome intrainfarctus - Ischémie scanner (3,0) Transformation hémorragique symptomatique Ischémie scanner (3,1) Diabète (3,7) Hypovigilance (2,7) Ischémie scanner (3,5) Score neurologique (2,5) Age (1,3) - - Ischémie TDM (2,64) Insuf cardiaque (2,57) PAS (1,02) Age (1,04) Insuf cardiaque (3,71) Ischémie scanner (2,03) Age (1,04) Score NIH (1,6) Ischémie scanner (5,3) Score NIH (1,8) Ischémie scanner (7,8) En conclusion, la thrombolyse intra-veineuse dans l’IC, à défaut d’être la panacée, est une véritable révolution. Elle montre que la clef de la guérison passe par la levée de l’occlusion artérielle. Ceci a radicalement modifié la perception de l’urgence de l’IC (et de l’AVC en général puisque l’HC doit être exclue) et souligne l’importance d’une expertise neurovasculaire, compte-tenu de ses contraintes d’utilisation. Néanmoins, d’autres études sont nécessaires pour mieux stratifier le risque et le bénéfice de ce traitement. De plus, il ne s’agit que d’une première étape, ouvrant la voie à des méthodes de désobstruction artérielle comportant un risque hémorragique moindre, une fenêtre d’utilisation plus longue et des critères d’inclusion moins restrictifs. Encadré 38 : Rt-PA intra-veineux dans l’infarctus cérébral - le traitement le plus efficace sur la guérison (NNT : 8) - risque d’HC symptomatique multiplié par 10 : 6 % - améliore significativement mortalité + dépendance à 3 mois - contraintes extrêmes d’utilisation : < 3 heures - prescription restreinte : environ 5 % 1.4. Thrombolyse intra-artérielle % La pro-urokinase intra-artérielle (pro-UK-TIA) a été étudiée dans 2 essais (PROACT I et II) (Del Zoppo 1998, Furlan 1999) chez des patients ayant une occlusion de l’artère cérébrale moyenne (ACM) documentée à l’angiographie et traités < 6 H après le début des symptômes. La première étude a montré la faisabilité du traitement et l’efficacité sur la recanalisation (58 % vs 14 %). La seconde étude a inclus 181 patients (proUK 121) qui recevaient tous un bolus d’héparine.. Les résultats vont dans le même sens que ceux du rt-PA : efficacité sur la récupération fonctionnelle (Rankin ≤ 2 à 90 jours) (différence absolue de 15% (p = 0.04), augmentation significative des HC symptomatiques et pas de différence sur la mortalité. L’allongement à 6 H de la fenêtre d’administration est un avantage Sommaire majeur par rapport au rt-PA IV mais la nécessité d’une angiographie et le groupe restreint de patients concernés en limitent l’utilisation pratique. Des études sont en cours combinant thrombolyse IV et IA avec des résultats favorables dans un essai pilote (Ernst 2000). % La thrombolyse IA dans le territoire vertébro-basilaire n’a concerné que des cas isolés ou des petits essais en ouvert dans des occlusions du tronc basilaire, avec des récupérations parfois spectaculaires chez le sujet jeune (Hacke 1988, Brandt 1996, de Witte 1997). 1.5. Agents défibrinants L’Ancrod (protease provenant du venin de serpent) est un agent défibrinant étudié dans 2 grandes études STAT (Sherman 2000) et ESTAT. STAT a inclus 500 patients avec un traitement débuté dans les 3 heures mais poursuivi sur 5 jours, la posologie étant ajustée sur le taux de fibrinogène. Les résultats s’apparentent à ceux des thrombolytiques : amélioration significative du pronostic fonctionnel (p < 0.04), pas de différence de mortalité, augmentation des HC (5.2 % vs 2 %, p = 0.06). Ces résultats confirment l’efficacité de la reperfusion précoce, mais l’utilité de l’Ancrod parait moindre que celle du rtPa du fait d’un bénéfice absolu moindre (8 % vs 12 %) et de modalités d’administration plus compliquées. De plus et surtout, l’essai européen ESTAT a été interrompu après une analyse intermédiaire portant sur 673 patients ne faisant apparaître aucun bénéfice. 1.6. Conclusion concernant les antithrombotiques à la phase aiguë des infarctus cérébraux Les essais thérapeutiques consacrés aux antihrombotiques permettent de conclure que : 1 - l’aspirine a un bénéfice marginal mais un risque hémorragique faible et une utilisation potentielle large 2 - l’héparine n’a pour bénéfice démontré que la prévention des TVP et EP 3 - le rtPA IV dans les 3 heures a le bénéfice le plus important, mais un risque hémorragique notable (x 10) et une applicabilité actuellement restreinte (5 % de IC) Encadré 39 : Antithrombotiques à la phase aiguë de l’infarctus cérébral • Aspirine (300 mg) :bénéfice démontré mais marginal Risque hémorragique faible Utilisation large • Héparine : pas de bénéfice démontrésauf prévention des thromboses veineuses et embolies pulmonaires Utilisation restreinte à quelques indications consensuelles • R-TPA IV : bénéfice important si administré avant 3 H Risque d’HC symptomatique x 10 Utilisation restreinte • Pro-Urokinase IA : bénéfice dans occlusions sylviennes < 6 H Utilisation très restreinte ; encore en évaluation • Agents défibrinants : pas d’utilisation 2. Autres traitements de l’infarctus cérébral % Nous ne reviendrons ni sur l’efficacité démontrée des mesures générales ni sur l’échec des antioedemateux. Nous nous limiterons à la neuroprotection et à la chirurgie. 2.1. Neuroprotection L’intérêt d’un traitement neuroprotecteur visant à éviter le passage de la pénombre ischémique à la nécrose a été évalué dans plusieurs dizaines d’essais avec des résultats constamment négatifs, contrastant fortement avec les étude positives réalisées chez l’animal (Dyker 1998). Les inhibiteurs calciques ont été les médicaments les plus évalués. Une méta-analyse de 29 essais totalisant 7665 patients a conclu à leur absence de bénéfice, et ce quel que soit le délai de traitement, la voie d’administration et la classe médicamenteuse utilisée (Horn 2001). Plusieurs raisons peuvent expliquer cet échec des neuroprotecteurs (Dyker 1998) : leur toxicité (effet hypotenseur des antagonistes calciques, effet neurotoxique des anti NMDA) une fenêtre thérapeutique trop longue, une durée du traitement peut-être insuffisante, l’inefficacité possible en cas d’occlusion artérielle persistante et Sommaire surtout l’impossibilité d’apprécier la pénombre ischémique par le scanner. Des études pilotes sont en cours avec l’hypothermie qui est une autre forme de neuroprotection. 2.2 Traitement chirurgical Sa place est très restreinte dans la prise en charge des IC : il concerne certains infarctus oedémateux du cervelet ou du territoire l’artère cérébrale moyenne (ACM). Environ 20 % des infarctus cérébelleux s’accompagnent d’un oedème cérébral responsable d’une compression du tronc cérébral, d’une hydrocéphalie et finalement d’un engagement cérébral fatal (Amarenco 1993). Les infarctus les plus susceptibles d’avoir cette évolution ont un volume au moins égal au tiers d’un hémisphère cérébelleux. Cette détérioration clinique survient le plus souvent entre le deuxième jour et le septième d’évolution (Hornig 1994) mais elle peut être plus précoce, dès le premier jour (Amarenco 1993). L’observation à l’IRM d’un effet de masse sur le tronc cérébral et le quatrième ventricule ou d’une hydrocéphalie sont des critères importants sans toutefois que leur absence permette d’exclure la survenue d’une détérioration clinique ultérieure. De nombreuses études ouvertes ont montré qu’en cas de troubles de conscience la réalisation d’une dérivation ventriculaire ou d’une craniectomie occipitale (Heros 1992, Chen 1992, Jauss 1999) permettait d’éviter l’issue fatale (Sypert 1975). De plus, la récupération neurologique est satisfaisante à condition qu’il n’existe pas de lésions associées du tronc cérébral (Chen 1992, Amarenco 1993). Bien que non fondée sur des essais randomisés, cette attitude est unanimement admise, les seuls points en suspens concernant l’intérêt de la chirurgie en cas de troubles de conscience débutants ou transitoires (Jauss 1999) et le type d’intervention à effectuer (craniectomie sous occipitale et/ou dérivation ventriculaire). Il résulte de ces données que tout patient ayant un infarctus cérébelleux doit être exploré par IRM afin de déterminer la présence d’un effet de masse et qu’en cas d’infarctus étendu ou d’effet de masse identifié une surveillance médicale spécialisée continue 24 heures sur 24 en SU est impérative. Les infarctus sylviens malins sont de volumineux infarctus hémisphériques secondaires à une occlusion de l’ACM ou de la carotide interne et s’accompagnant d’un oedème majeur entraînant la mort dès les premiers jours par engagement et compression du tronc cérébral. Des signes radiologiques prédictifs de cette évolution ont été décrits au scanner (étendue de l’ischémie sylvienne précoce, déplacement > 4 mm de la pineale) (Hacke 1996, Pullicino 1997, von Kummer 1994, 1997) et en IRM de diffusion (volume d’infarctus > 145 cm3 avant la 14e heure) (Oppenheim 2000). Dans des séries historiques, la mortalité de ces infarctus est de 80 % (Hacke 1994). L’hémicraniectomie décompressive (volet osseux hémisphérique étendu associé à une ouverture de la dure-mère) s’accompagne d’une mortalité de 16 à 35 %, (Rengachary 1981, Kondziolka 1988, Rieke 1995, Schwab 1998), les résultats étant meilleurs chez les patients opérés moins de 24 H après l’infarctus (Schwab 1998). Malgré ces résultats, il n’existe pas de consensus quant au bien fondé de cette intervention car : - Les résultats sont inconstants, en particulier après 60 ans (Holtkamp 2001). - Les critères de sélection des patients sont encore imprécis. - La comparaison avec les séries historiques n’est pas valide - La pertinence de cette intervention doit être étayée par des études démontrant qu’une survie sans handicap majeur est possible. En effet,.la perspective d’un handicap important est considérée par certains patients comme équivalente au décès, voire pire (Solomon 1994). Plusieurs études randomisées sont en cours pour évaluer le bénéfice vital et fonctionnel de cette intervention, en sachant qu’elle ne concernerait qu’un nombre restreint d’IC, inférieur à 1%. Sommaire Encadré 40: La chirurgie dans les infarctus cérébraux • Place très restreinte < 1 % des infarctus cérébraux • Infarctus cérébelleux oedémateux Surveillance médicale spécialisée 24h sur 24 nécessaire Intervention si détérioration clinique ou radiologique Pas de consensus sur la méthode : craniectomie et/ou dérivation ventriculaire • Infarctus sylviens oedémateux Surveillance médicale spécialisée 24h sur 24 nécessaire Place de la chirurgie en évaluation II - IV UNITES NEURO-VASCULAIRES (STROKE UNITS) Les premières unités neurovasculaires ont été créées au début des années 1970 et les premières études randomisées montrant leur bénéfice datent du milieu des années 1980 ; puis les études se sont multipliées autorisant la réalisation de méta-analyses qui ont apporté des résultats favorables, très robustes sur le plan statistique (Langhorne 1993, Stroke Units Trialist’Collaboration 1997 a). A - META-ANALYSES Tableau 12 : Bénéfice apporté par les Stroke Units Etudes Nb patients / Essais Critères de jugement Résultats Méta-analyse Langhorne 1993 1586 / 10 essais décès à 3 mois décès à 1 an OR 0,72 (0,56-0,92) OR 0,79 (0,63-0,99) Méta-analyse Langhorne 1997 3249 / 19 essais décès à 1 an décès ou institutionnalisation à 1 an décès / dépendance à 1 an OR 0,83 (0,69-0,98) OR 0,75 (0,65-0,87) OR 0,69 (0,59-0,82) Ronning 1998 802 / 1 essai décès à 10 jours décès à 1 mois décès à 18 mois RR 0,72 (0,59-0,89) RR 0,76 (0,64-0,90) RR 0,88 (0,78-0,98) OR : Odds ratio ; RR : risque relatif 1.Caractéristiques des unités et des patients évalués Les études incluses dans ces méta-analyses concernaient des stroke units définies comme des unités géographiquement dédiées ou des unités mobiles hospitalières (« mobile stroke team »). Leurs caractéristiques de fonctionnement sont la coordination des soins, mise en œuvre par une équipe multidisciplinaire spécialisée (neurologues ou stroke physicians, infirmières, kinésithérapeutes…), soumise à une formation continue grâce à des staffs réguliers. La participation des patients et des familles à la rééducation est une autre caractéristique de ces unités. Les stroke units effectuent les explorations diagnostiques, les traitements médicaux, une rééducation précoce et intensive et mettent en œuvre une prévention secondaire adaptée. Les patients inclus dans les essais avaient des AVC de sévérité variable ; cependant, les IC mineurs et les accidents avec troubles de conscience étaient peu ou pas représentés. La comparaison était effectuée avec une unité de médecine générale ou de gériatrie où les soins habituels étaient administrés sans organisation particulière. Les critères de jugement étaient la Sommaire mortalité, l’institutionnalisation et la dépendance dans la vie quotidienne, 3 mois et un an après l’AVC. 2. Résultats globaux: Une première méta-analyse réunissant 10 essais et 1586 patients a montré une diminution significative de la mortalité à trois mois : (OR 0,72 IC : 0,56-0,92) et à 1 an : OR 0,79 ; IC : 0,630,99) (Langhorne 1993) après hospitalisation en stroke units. Une seconde méta-analyse portant sur 19 essais et 3249 patient a élargi le bénéfice apporté par les stroke units, tout en permettant d’effectuer des analyses par sous-groupes (Stroke Units Trialist’ Collaboration 1997a) : Le bénéfice des SU a été observé sur la mortalité : OR 0,83 (IC : 0,69-0,98), la mortalité ou la dépendance : OR 0,69 (IC : 0,59-0,82) et la mortalité ou l’institutionnalisation : OR 0,75 (IC : 0,65-0,87). Il existe pour tous les types d’AVC et de patients et il est démontré quel que soit le type de stroke unit. Globalement la prise en charge en stroke unit permet d’éviter un décès à un an pour 25 patients traités et un décès ou dépendance pour 20 patients traités (Langhorne P, 1999). Il a été calculé que si, sur un million d’habitants, tous les sujets victimes d’AVC étaient hospitalisés en stroke unit, 107 décès ou états de dépendance seraient évités chaque année (Hankey et Warlow 1999). B. ESSAIS RANDOMISÉS ULTÉRIEURS 1. Le bénéfice des stroke units concerne les AVC ischémiques et hémorragiques La majorité de patients inclus dans les essais étaient des IC mais le bénéfice des STROKE UNITS concerne aussi les HC. Les HSA n’ont pas été incluses dans ces essais en raison de leur prise en charge neurochirurgicale (voir introduction). Ainsi, dans un essai randomisé récent (Ronning 2001) 126 patients avec HC ont été traités en stroke units aiguë ou en médecine. La mortalité à 30 jours était de 39 % en SU contre 63 % en médecine (p = 0.007) et à un an de 52 % et 69 % (p= 0.013). 2. Le bénéfice des SU existe quelle que soit la gravité de l’AVC Les récidives après un IC sont responsables d’une majoration de la dépendance et des décès. Leur prévention est d’autant plus pertinente que les accidents sont mineurs ou qu’il s’agit d’AIT et elle doit être effectuée d’emblée car leur fréquence est maximale dans les premiers jours, aussi bien pour les AIT que pour les IC (Sacco 1989). La prévention secondaire qui requiert l’identification de la cause de l’infarctus, est au mieux effectuée en Stroke Unit. Pour les AVC graves, les résultats obtenus pour les HC et les études d’observation (Jorgensen 2000) montrent également le bénéfice des stroke units. 3. Le bénéfice des stroke units existe quel que soit l’âge du patient Les méta-analyses manquaient de puissance pour établir sans réserve le bénéfice des stroke units chez les sujets les plus âgés. Celui-ci a été confirmé par un essai randomisé finlandais où 243 patients d’âge supérieur à 65 ans (âge moyen 73 ans) ont été inclus. L’hospitalisation en stroke units permettait une diminution de 13% du nombre de patients dépendants (p = 0,01) et de 11% du nombre de patients placés en institution (p = 0,03) par rapport à l’hospitalisation non spécialisée (Kaste 1995). Il n’existait pas de réduction de la mortalité. En revanche, un essai suédois effectué chez 249 sujets de plus de 70 ans (âge moyen 80 ans) n’a pas montré de différence significative sur la survie ou sur l’institutionnalisation, tant à 3 mois qu’à 12 mois (Fagerberg 2000). Ce résultat négatif pourrait cependant s’expliquer par un biais de sélection : les sujets inclus étaient totalement indépendants avant l’AVC et avaient un déficit modéré. De plus, il n’existait pas dans cet essai d’évaluation des récidives d’AVC et de l’efficacité de la prévention secondaire. Malgré ce résultat, l’ensemble des données disponibles indique que les SU diminuent le risque de dépendance ou d’institutionnalisation indépendamment de l’âge. 4. Le bénéfice des stroke units est durable Sommaire Plusieurs études ont montré que le bénéfice observé à 1 an se maintenait sur des périodes de suivi de 5 ans (Indredavik 1997, Lincoln 2000) et 10 ans (Indredavik 1999). Concrètement, 10 ans après l’AVC, les risques de décès, de dépendance dans la vie quotidienne ou d’institutionnalisation sont diminués de moitié (Indredavik 1999). La qualité de vie des patients hospitalisés en SU est significativement améliorée par rapport à celle des patients hospitalisés en médecine générale (Indredavik 1998). 5. Les stroke units confèrent un bénéfice supérieur à celui des équipes mobiles Dans les méta-analyses, le terme de SU désignait à la fois des unités géographiquement dédiées et des équipes mobiles. La comparaison entre ces deux types de structures a été réalisée dans un essai prospectif randomisé ayant inclus 304 AVC vus dans les 72 premières heures, de sévérité moyenne (Kalra 2000). La proportion à 1 an de patients décédés ou institutionnalisés était plus élevée parmi ceux traités par une équipe mobile que parmi ceux admis en stroke units (30% contre 14%, p < 0,001) ; le nombre de patients lourdement dépendants (score de Rankin > 3) était également supérieur de 18% (p < 0,001). Il est vraisemblable que la quantité de rééducation proposée dans une unité géographiquement dédiée a joué un rôle dans la réduction de la dépendance, mais, elle ne suffit pas à expliquer la diminution de mortalité qui est observée dès le troisième mois OR 0,33 (IC 0,14-0,77). La prise en charge médicale (dépistage et traitement des complications) et paramédicale (infirmières) par une équipe spécialisée est en grande partie à l’origine de ce bénéfice. Encadré 41 : bénéfice des stroke units sur mortalité et dépendance - Observé quel que soit l’âge du patient quelle que soit la sévérité de l’AVC - Supérieur à celui des équipes mobiles - Obtenu dès les premiers jours de l’AVC - Maintenu au moins 10 ans après l’AVC - Associé à une amélioration de la qualité de vie C. EXPLICATIONS DU BÉNÉFICE DES STROKE UNITS Les éléments de la prise en charge en stroke units responsables du bénéfice qu’elles confèrent sont essentiels à connaître pour généraliser les résultats obtenus dans les essais randomisés à la pratique quotidienne. La précocité de la prise en charge est essentielle. Une analyse secondaire de la méta-analyse des 19 essais randomisés a montré que la diminution des décès dans les stroke units apparaît entre la première et la quatrième semaine d’hospitalisation et n’augmente plus après ce délai (Stroke Units Trialist’Collaboration 1997b). Un essai norvégien a confirmé ce résultat : 802 patients de plus de 60 ans ont été randomisés dans les 24 premières heures de l’AVC entre stroke units et service non spécialisé. Il existait une diminution de mortalité statistiquement significative dès le 10e jour entre la SU (8,2 %) et l’unité non spécialisée (15,1 %) (p = 0,0019) (Ronning 1998a). Cette différence de mortalité précoce expliquait entièrement le bénéfice sur la mortalité à un an (29,4 % contre 35,4 % p = 0,026) et à 18 mois (34,9 % contre 42 % p = 0,021). Une part essentielle du bénéfice tient à la diminution des complications liées à l’immobilisation. En effet, dans la méta-analyse précitée ni la mortalité directement liée à l’AVC ni la mortalité cardiovasculaire OR 0,72 (IC : 0.43-1.09) ne sont diminuées de manière significative. En revanche, il existe une réduction de près de 40 % des décès dus aux complications de décubitus : OR 0,62 (IC : 0,39-0,97) qui expliquent 30 à 50 % des décès à la phase aiguë des AVC (Silver 1982, Bamford 1990). Deux essais randomisés ont montré une relation directe entre la réduction de la mortalité et la mobilisation précoce des patients, dès les 24 premières heures de l’AVC (Ronning 1998 B, Indredavik 1999). Le traitement médical est un autre élément susceptible d’intervenir dans le bénéfice des stroke units. L’hyperosmolarité sanguine (Ballha 2000), l’hyperthermie (Castillo 1998), l’hyperglycémie (Sacco 1994), l’hypotension artérielle (Jorgensen 1994) sont des facteurs de risque démontrés d’aggravation du déficit neurologique, de dépendance, et de mortalité. Plusieurs essais randomisés ont Sommaire montré que les stroke units corrigeaient de manière significativement plus fréquente ces anomalies (Ronning 1998 b, Indredavik 1999) et que cette correction était associée au bénéfice observé (Indredavik 1999). Il est vraisemblable que là aussi, la précocité d’intervention est déterminante : la valeur pronostique de l’hyperthermie est en effet manifeste pendant les 24 premières heures (Castillo 1998) et l’élévation tensionnelle est protectrice contre le risque de détérioration neurologique dans les 24 premières heures (Jorgensen 1994). La rééducation joue un rôle important. Elle doit être précoce et prolongée comme l’a montré une méta-analyse consacrée exclusivement aux subacute Stroke Units (Langhorne 2000 b). Les risques de décès à un an : OR 0,66 (IC : 0,49-0,88) et de décès ou de dépendance : OR : 0,68 (IC : 0,53-0,86) étaient significativement diminués. Sommaire D - LE BENEFICE DES STROKE UNITS EN DEHORS DES ESSAIS Les essais démontrant le bénéfice des SU ont été réalisés dans les années 1980. Depuis, la prise en charge médicale des AVC a évolué : il est possible que certains traitements potentiellement délétères (anti-hypertenseurs, anticoagulants) soient moins utilisés et que la qualité du nursing et de la kinésithérapie se soit améliorée dans l’ensemble des hôpitaux, réduisant d’autant la différence entre SU et services non spécialisés. Par ailleurs, les patients inclus dans les essais auraient pu être l’objet d’une sélection, les AVC les plus graves étant exclus. Ces objections potentielles ont conduit à vérifier l’efficacité des Stroke Units en pratique quotidienne. La comparaison entre SU et médecine non spécialisée a été faite après ajustement pour les facteurs pronostiques connus (âge, niveau de dépendance antérieur à l’AVC, troubles de conscience…). Un audit national a été réalisé en Suède concernant 14300 AVC hospitalisés durant l’année 1996, correspondant à environ 75 % des AVC pour cette année (Stegmayr 1999). La majorité (60,4 %) ont été hospitalisés en SU. Un bénéfice significatif a été constaté en terme de mortalité, diminuée de 13 % à la fin du séjour (RR 0,87 ; IC : 0,85-0,98) et de 10 % du nombre de patients institutionnalisés (RR 0,90 ; IC : 0,83-0,97). Ce bénéfice est cependant moindre que dans les essais : traiter 1000 patients en SU évite 13 décès, permet un retour au domicile de 35 patients supplémentaires (50 dans les méta-analyses) et évite l’institutionnalisation de 16 patients (10 dans les méta-analyses). Cette étude a également comparé les hôpitaux où plus de 85 % des AVC étaient hospitalisés en médecine (c’est-à-dire ceux dépourvus de SU) et ceux où plus de 85 % des AVC vont en SU. Le bénéfice des SU est alors encore plus important avec une diminution de 28 % des décès (RR 0,72 ; IC : 0,60-0,86) et de 20 % du risque d’institutionnalisation (RR 0,79 ; IC : 0,63-0,99). De façon similaire une étude allemande a montré que les hôpitaux généraux dépourvus de service de neurologie effectuaient une prise en charge très variable et suboptimale des AVC, tant au plan diagnostique que thérapeutique (Handschu 2001). Une étude danoise a comparé le pronostic de 1241 AVC non sélectionnés hospitalisés dans deux hôpitaux différents de la banlieue de Copenhague : 936 patients ont été admis dans un hôpital au sein d’une SU et 305 en service de médecine dans l’autre hôpital (Jorgensen 2000). Il n’existait aucune différence de répartition des différents facteurs pronostiques à l’entrée dans l’étude. Les risques de décès et de décès ou d’institutionnalisation à la fin de l’hospitalisation, à 1 an et à 5 ans étaient réduits pour l’ensemble des patients hospitalisés en SU. Le risque de décès à 5 ans était également significativement diminué en cas d’âge supérieur à 75 ans : OR 0,57 (IC : 0,35-0,95) et de comorbidités : OR 0,53 (IC : 0,31-0,90). Les sujets ayant des troubles de conscience avaient une diminution significative du risque de décès à 1 an mais pas à 5 ans. Cette étude montre donc qu’en pratique quotidienne, la prise en charge en SU est bénéfique pour tous les AVC y compris les plus âgés, ceux porteurs de comorbidités ou de troubles de conscience. Ceci est encore confirmé par une étude espagnole (Davalos 1994) dans laquelle l’évaluation de 721 patients consécutifs durant l’année 1994 a montré que la prise en charge par un neurologue dans les six premières heures était associée à une amélioration du pronostic (p < 0,001). E. L’URGENCE DE LA PRISE EN CHARGE NEURO-VASCULAIRE La question de la précocité de la prise en charge en stroke units n’a pas été abordée en tant que telle dans les essais randomisés et les méta-analyses. Toutefois, de nombreuses études ont objectivé les éléments rendant nécessaire la prise en charge immédiate et spécialisée de l’ensemble des AVC : - Il existe 15 à 20 % d’erreurs initiales quant au diagnostic d’AVC lui même. - Les accidents les plus sévères, qui arrivent le plus rapidement aux urgences (Davalos 1994, Jorgensen 1996), requièrent une évaluation urgente et ciblée car la gravité du déficit neurologique initial est le plus puissant facteur prédictif du pronostic à long terme (Censori 1992, NINDS 1997a). - Dans les accidents ischémiques, 1 - le rt-PA a démontré son efficacité dans les trois heures suivant le début de troubles, ce qui nécessite une structuration de la filière de soins, afin de raccourcir tous les délais de prise en charge hospitalière (NINDS rt-PA Study Group 1997b). 2 - en cas d’accident spontanément régressif, une aggravation survient dans les 24 premières heures chez 16 % des patients et peut être traitée (ou prévenue) par des mesures hémodynamiques spécifiques Sommaire (Alexandrov 2000). les infarctus cérébelleux et sylviens étendus doivent être identifiés et surveillés étroitement pour ne pas laisser passer l’heure d’une intervention décompressive. - Dans les hémorragies cérébrales, une aggravation survient dans 25 % des cas dans les 4 premières heures et dans 40 % des cas dans les 24 premières heures (Brott 1997), pouvant justifier une thérapeutique spécifique (évacuation chirurgicale d’un hématome cérébelleux par exemple). - Le diagnostic d’hémorragie sous-arachnoïdienne aux urgences est suspecté dans seule-ment 50% des cas par les urgentistes et peut être manqué dans 32% des cas environ Le risque de récidive hémorragique étant maximal dans les premières heures et aggravant considérablement le pronostic (van Gijn 2001), tout retard diagnostique est une perte de chance pour le patient. - Les patients présentant une thrombose veineuse cérébrale doivent être traités par anticoagulants en urgence, ce qui nécessite des investigations spécifiques (IRM, angiographie par résonance magnétique, angioscanner hélicoïdal) (Bousser 1999). - Les patients ayant un AIT ont un risque d’infarctus cérébral de10% et d’événement vasculaire de 25% à trois mois mais la moitié des infarctus cérébraux survient dans les 48 heures et la moitié des événements vasculaires dans les 4 jours (Claiborne Johnston 2000). L’identification de ces patients, la mise en œuvre d’un bilan étiologique et d’une prévention adaptée doivent donc être effectués d’emblée. La prévention est particulièrement urgente en cas d’AIT crescendo, correspondant dans 50% des cas à une sténose carotide sévère justiciable d’un traitement chirurgical d’urgence (Roderick 1988). L’efficacité d’une prise en charge diagnostique et thérapeutique immédiate des patients suspects d’AVC est donc bien établie. Cependant, en pratique, elle est difficilement réalisable en raison de l’énorme charge de travail des SAU. Dans une étude française réalisée au CHU de Besançon, le délai entre l’arrivée du patient et son évaluation initiale par les médecins urgentistes était de 68 minutes en moyenne (Moulin 2000). Le délai entre l’appel du neurologue et son arrivée était de 32 minutes en moyenne, ce qui aboutit à un délai d’environ 1 heure 40 pour obtenir un avis spécialisé. Ces délais peuvent être raccourcis par la mise en place d’ « acute stroke team » (AST). Ainsi, dans une enquête américaine portant sur 45 centres, 41 % des AST arrivaient auprès du patient en moins de 5 minutes et 78 % en < 10 minutes (Alberts 1998) ; ces équipes fonctionnaient 24 heures sur 24 dans 98 % des cas. Dans une étude allemande, l’entrainement acquis en 2 ans a permis à l’AST de ramener le délai entre l’arrivée du patient et le début de la thrombolyse de 96 à 73 minutes, permettant d’augmenter le nombre de patients traités de 1.9 à 4.1 par mois (Koennecker 2001). Les AST permettent en outre d’éviter certains gestes potentiellement délétères tels que l’administration d’un hypotenseur ou de solutés hypotoniques effectués respectivement chez 18 % et 66 % des patients arrivant aux urgences de 7 hôpitaux au Texas (Bratina 1995). Les AST constituent donc un complément d’efficacité prouvée aux SU qu’elles ne sauraient cependant remplacer puisque leur rôle se limite aux toutes premières heures de l’AVC. Encadré 42: La prise en charge des AVC dès les premières heures • Améliore le pronostic, quel que soit le type et la gravité de l’AVC • Réalisée au mieux par une «acute stroke team » - lien organique entre SAU et stroke units - raccourcit les délais de diagnostic, - permet de débuter en urgence les traitements - oriente les malades de manière adaptée F. NÉCESSITÉ DE SOINS MÉDICAUX CONTINUS Deux éléments principaux justifient la permanence d’une présence médicale spécialisée : d’une part la nécessité de prendre en charge les patients sans délai; d’autre part la surveillance et les traitements requis pour certains patients : - Les IC traités par thrombolyse (NINDS Study Group 1995). Sommaire - Les IC de mécanisme hémodynamique dont le mauvais pronostic (Bladin 1994) justifie des mesures thérapeutiques spécifiques (Rordorf 1997). - Les sténoses ou occlusions artérielles intracraniennes qui comportent un risque élevé d’aggravation (Alexandrov 2000). - Les infarctus cérébelleux oedémateux et sylviens malins qui peuvent s’aggraver d’une heure à l’autre et justifer un traitement chirurgical. Une telle aggravation n’est prévisible ni sur les données cliniques (Hornig 1994) ni à l’imagerie (Widjicks 2000), d’où la nécessité d’une surveillance constante - Les AVC compliqués de crises d’épilepsie, qui justifient un traitement anticonvulsivant parentéral afin de prévenir un état de mal épileptique. - Les AVC avec comorbidité sévère : infarctus du myocarde ou insuffisance cardiaque notamment, facteurs de risque établis de décès en phase aiguë (Sacco 1994). - Les IC à risque élevé de troubles du rythme ventriculaire, du fait d’une cardiopathie ischémique associée ou d’une localisation particulière (infarctus insulaire). - Les IC avec hyperthermie (Castillo 1998) ou hyperglycémie aiguë (Bruno 1999) pour lesquelles un traitement antipyrétique ou insulinique est indiqué. L’ensemble de ces patients correspond à environ 20-30 % de l’ensemble des AVC vus en phase aiguë (Hacke 1994). Le type de surveillance (monitoring du rythme cardiaque, de la saturométrie, de l’hémodynamique intracrânienne…) et la nécessité de traitements immédiats font que ces patients doivent être hospitalisés dans cette variété particulière de SU aiguë dénommée « intensive stroke care unit » (unité de soins intensifs neuro-vasculaires : USI-NV) (voir supra). Cette proposition fait l’objet d’un consensus tant en Europe (European Ad Hoc Consensus 2000) qu’aux Etats-Unis (Adams 1994) et en France (Société Française de Neurologie Vasculaire 2001). Encadré 43 : AVC et soins médicaux continus • 20 à 30% des AVC à la phase aigue requièrent : - des traitements spécifiques - et/ou une surveillance médicale 24 h sur 24 ces soins sont effectués au mieux en unités de soins intensifs neuro-vasculaires • La place de la ventilation assistée n’a été évaluée que dans des études effectuées monocentriques et rétrospectives. Lorsque ces études ont évalué l’ensemble des AVC recevant une ventilation assistée quelle qu’en soit l’indication, les résultats sont décevants, avec un taux de décès de 57 à 80 % en phase aiguë (Grotta 1995, Gujar 1998). Dans une étude américaine de 510 AVC, 10 % ont été ventilés artificiellement ; parmi ceux-ci 65 % sont décédés et 4 % seulement des survivants étaient indépendants dans la vie quotidienne après 1 an (Mayer 2000). Dans une étude prospective consacrée aux infarctus sylviens vus dans les 6 premières heures, 24 % des patients ont été ventilés (Berrouschot 2000) (dans 90 % des cas pour l’apparition de troubles de conscience et dans 10 % pour une complication cardio-pulmonaire). Plus de 80 % des patients ventilés sont décédés. Les survivants avaient un niveau de dépendance variable : 20 % (4 % des patients ventilés) avaient un score de Rankin ≤ 2. Dans une étude rétrospective consacrée aux infarctus du tronc cérébral, plus de 90 % des patients ventilés sont décédés (Widjicks 1996). Les indications de la ventilation assistée sont les complications potentiellement curables de l’AVC neurologiques (état de mal épileptique) et systémiques (insuffisance cardiaque…) (Widjicks 1997). En cas de troubles de conscience, la ventilation assistée est impérative si un traitement curatif peut être effectué (chirurgie d’un infarctus oedémateux du cervelet par exemple). En l’absence de traitement curatif, son intérêt apparaît limité (Berrouschot 2000). Il est possible que sa place devienne plus importante si certains traitements actuellement en évaluation dans les infarctus sylviens oedémateux (craniectomie, hypothermie) s’avèrent efficaces. La rareté de ce type d’infarctus fait que la ventilation assistée des AVC en phase aiguë peut être organisée par convention avec un service de réanimation polyvalente. Bien qu’exceptionnel, le recours à la réanimation justifie que les USI-NV soient mises en place dans des hôpitaux disposant de lits de réanimation. Encadré 44 : Ventilation assistée des AVC - rarement indiquée à la phase aiguë des AVC Sommaire - indiquée en cas de complication peut se faire en réanimation polyvalente ou neurochirurgicale Sommaire G. DEVENIR APRES LES SOINS CONTINUS Le devenir des 20-30 % de patients nécessitant des soins continus est variable : - passage par une acute stroke unit pour poursuite du bilan, rééducation, mise en place de la prévention secondaire et attente de la possibilité soit d’un retour au domicile soit d’un passage en structure de suite. - passage direct en structure de suite, très rarement possible en France compte-tenu des délais d’admission et de la structure des établissements de suite qui ne permet pas l’hospitalisation de malades non “stabilisés” - sortie rapide au domicile en cas de récupération complète ou de déficit mineur. L’intérêt d’une sortie rapide avec rééducation au domicile d’un déficit même sévère (« early supportive discharge ») a été évaluée dans trois essais thérapeutiques qui ont été soumis à une méta-analyse (Cochrane Library 2000). Par comparaison avec les patients hospitalisés en stroke units, les patients pris en charge au domicile ne présentaient pas d’excès de mortalité, de dépendance ou d’institutionnalisation. Leur séjour hospitalier était raccourci de 9 jours en moyenne. Une étude randomisée récente a même montré la supériorité du retour rapide au domicile quant au nombre de patients indépendants à 6 mois : 65 % contre 52 % pour la SU (p = 0,017) (Indredavik 2000). Cette stratégie nécessite toutefois une équipe spécialisée hospitalière assurant la coordination des soins, un réseau de professionnels disponibles pour assurer au domicile le niveau de rééducation requis pour le patient, un entourage familial coopérant et une situation socio-économique favorable. Encadré 45 : Après l’hospitalisation en “stroke unit” Le bénéfice d’une filière spécialisée est démontré La sortie rapide avec rééducation au domicile est envisageable sous réserve d’une prise en charge par une équipe multidisciplinaire spécialisée H. SPÉCIALISATION DES MÉDECINS EXERÇANT EN STROKE UNITS Les stroke units incluses dans les méta-analyses étaient dirigées par des médecins issus de diverses spécialités : neurologie, gériatrie, rééducation, médecine interne mais ayant comme activité exclusive ou essentielle la prise en charge des AVC(Langhorne 1994). Cette pluralité d’origine s’explique par la diversité des systèmes de santé des pays concernés. Compte tenu de l’importance d’un diagnostic précoce et de la nécessité d’un monitoring neurologique, il paraît hautement souhaitable – et pour certains indispensables - que des neurologues soient impliqués dans les stroke units. K. CONCLUSION Les données de la science démontrent le bénéfice en terme de réduction de mortalité et de dépendance d’une prise en charge en stroke units.` Sommaire REFERENCES PHASE AIGUE 1. Adams HP et al. Guidelines for the management of patients with acute stroke. Stroke 1994 ; 25 : 1901-14. 2. Adams HP et al. Guidelines for thrombolytic therapy for acute stroke : a supplement to the guidelines for the management of patients with acute ischemic stroke. Circulation 1996 ; 94 : 1167-74. Akins PT et al. Can emergency department physicians safely and effectively initiate thrombolysis for acute ischemic stroke , Neurology 2000 ; 55 : 1801-5. Albers GW et al. Antihrombotic and thrombolytic therapy for ischemic stroke. Chest 2001 ; 119 : 300 S – 320 S 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 30. Alberts MJ et al. Acute stroke teams. Results of a national survey. Stroke 1998, 29 : 2318-20. Alexandrov AV et al. 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Sommaire II – V - EXPLORATIONS NEUROLOGIQUES ET CARDIOLOGIQUES A LA PHASE AIGUE DES AVC Tout patient suspect d’AVC doit être soumis à une batterie d’examens afin d’exclure d’autres pathologies, de différencier IC et HC de fournir des éléments pronostiques, de préciser le mécanisme de l’accident et parfois sa cause, d’identifier une comorbidité, de dépister des complications. Les recommandations européennes sont résumées ci-dessous; les textes qui suivent montrent qu’elle sont minimalistes quant à la place, absolument cruciale, de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) qui a profondément modifié la prise en charge des AVC. Nous nous limiterons à la neuro-imagerie cérébrale et artérielle, la neurosonologie et au plateau technique cardiologique. Tableau 13 : Tests diagnostiques à faire en urgence devant un AVC (recommandations européennes) • Scanner cérébral • Electrocardiogramme (ECG) et radiographie thoracique • Examens biologiques : numération sanguine et plaquettaire, taux de prothrombine, INR, TCA, ionogramme, créatininémie, glycémie, protéine C réactive, Vitesse de sédimentation, gaz du sang, en cas de suspicion d’hypoxie, bilan hépatique. • Saturation en oxygène • Ponction lombaire (uniquement en cas de suspicion d’hémorragie méningée lorsque le scanner est négatif) • Echo-doppler et Doppler transcrânien • EEG si une crise d’épilepsie est suspectée • IRM et ARM dans certains cas, angioscanner • IRM de diffusion et de perfusion dans certains cas • Echocardiographie transthoracique et transoesophagienne dans certains cas & A la fois par les délais nécessaires de mise en œuvre de l'imagerie, par l'existence de circuits différents et par les objectifs également différents, il est indispensable de bien distinguer les hémorragies méningées des accidents vasculaires cérébraux. & Pour les hémorragies méningées, la présentation et les circuits de prise en charge sont très différents de ceux des AVC. L'imagerie apporte une importante contribution dans le diagnostic positif, le diagnostic étiologique, la prise en charge thérapeutique et enfin le diagnostic des complications. Aujourd'hui, l'exploration scanographique est l'examen de première intention, permettant de visualiser l'hyperdensité spontanée du sang dans les espaces sous-arachnoïdiens et ce n'est que relativement rarement que l'on est amené à pratiquer une ponction lombaire pour confirmer le diagnostic d'hémorragie méningée. En région Ile de France, les explorations scanographiques diagnostiques sont habituellement réalisées dans l'hôpital d'accueil des patients, avant le transfert en neurochirurgie dans le cadre de la grande garde. Il faut également noter qu'une hémorragie sous-arachnoïdienne datant de quelques jours est très facilement reconnue en imagerie par résonance magnétique, en particulier sur les séquences FLAIR ou les séquences T1. % Le diagnostic étiologique (anévrysme, malformation artérioveineuse…) repose de plus en plus sur les explorations vasculaires non invasives de type angioscanner ou angioIRM. % Les explorations angiographiques ont toute leur place dans la prise en charge thérapeutique et plus particulièrement en neuroradiologie interventionnelle. % Le diagnostic des complications (vasospasme, hydrocéphalie, resaignement …) repose sur différentes méthodes d'imagerie et sont pris en charge dans des protocoles appliqués dans l'ensemble des services de neurochirurgie et de neuroradiologie. Sommaire Les patients présentant une hémorragie méningée non traumatique sont pris en charge essentiellement dans le cadre de la grande garde de neurochirurgie de la région Ile de France, et n’entrent pas dans le cadre des propositions des nouvelles modalités d'imagerie des accidents ischémiques cérébraux. & Concernant les AVC, l'imagerie va aider, voire même permettre, le diagnostic différentiel entre accident ischémique et hémorragie cérébrale. Là encore, nous n'insisterons que sur le chapitre le plus évolutif actuellement et qui représente un potentiel thérapeutique important si le diagnostic est fait en extrême urgence, celui de l'ischémie cérébrale. Un premier chapitre portera sur les modalités d'exploration du parenchyme cérébral, essentiellement dans le cadre des accidents ischémiques. Deux autres chapitres concerneront la recherche de l'étiologie des AVC en envisageant plus particulièrement la place des ultrasons dans l'exploration des carotides et de la pathologie cardiaque. A - MODALITES D’EXAMENS DU PARENCHYME CEREBRAL Nous avons repris les données récentes de la littérature concernant le diagnostic d'accident ischémique aigu au scanner (les derniers articles datent de 1997 et 1998) et, l'apport de l'imagerie de diffusion – perfusion en IRM. De plus, nous avons repris les guidelines publiés sous la direction de The American Heart Association en 1997 dans Stroke, ainsi qu'une revue de l'état de l'art publié par l'Association Canadienne de Radiologie en 1999. Encadré 46 :les objectifs de l'imagerie • Diagnostic positif d'accident ischémique artériel • Diagnostic différentiel - entre ischémie et hémorragie, - avec d’autres affections: thrombophlébite cérébrale, tumeurs, traumatismes… • Visualisation de l'occlusion artérielle • Aide à la recherche de la cause de l'occlusion artérielle • Aide aux choix thérapeutiques en visualisant la pénombre ischémique et en surveillant la vélocimétrie artérielle intracrânienne 1. SCANNER Tous les auteurs rappellent le rôle majeur du scanner pour éliminer un accident hémorragique. Ils rappellent également que le scanner peut montrer, très précocement, dans les premières heures, des signes d'ischémie artérielle. Cependant, tous insistent sur leurs difficultés à être observés et sur le fait que le scanner ne peut pas mettre en évidence des accidents ischémiques de petit volume. De plus, le scanner est particulièrement médiocre, voire mauvais, dans l'exploration des accidents vasculaires vertébro-basilaires. (Tormura et al 1988, Truwit et al 1990, von Kummer et al 1997). Encadré 47 : Le scanner dans les AVC • Permet le diagnostic différentiel entre hémorragie et ischémie. • Peut faire le diagnostic d'œdème cytotoxique précoce, (mais difficile à voir). • Très médiocre dans les explorations de la fosse postérieure. • Faisabilité et intérêt d’études de la perfusion en cours % A l’avenir, le développement des scanners multi-barrettes peut apporter une amélioration importante des angioscanners aussi bien des artères à destinée encéphalique que surtout des artères intracrâniennes. De plus, ces nouveaux scanners peuvent permettre des études de perfusion (Russel 1997). Cependant, dans tous les cas, ces techniques nécessitent une injection d'une quantité importante de produit de contraste iodé, posant des problèmes chez des patients diabétiques ou insuffisants rénaux. Sommaire Enfin, bien que les techniques de mesure de perfusion soient potentiellement de très bonne qualité en scanner, le changement de machine risque de poser des problèmes en terme de délai de la prise en charge des patients. Il apparaît donc plus probable que les mesures de perfusion se développeront plus en urgence au niveau de l'IRM. 2. IRM (et en particulier les séquences de diffusion, perfusion et l'angioIRM en urgence) Aujourd'hui, en particulier dans les guidelines (datant de 1997), cette technique n'est pas recommandée, uniquement à cause des difficultés d'accessibilité dans tous les lieux d'accueil des urgences. Cependant, tous les auteurs insistent sur le fait que c'est la meilleure technique d'imagerie pour le diagnostic positif, et pour choisir les modalités de la prise en charge d'un accident ischémique aigu, puisque la technique de diffusion – perfusion peut montrer à la fois l'infarcissement du parenchyme et la zone de pénombre Warach 1994, 1996, Yuh 1991, Nogushi 1997, Koroshetz 1997, Baird 1997, Rodorf 1998, Sorensen 1996, Bryan 1998, Gonzalez 1999). De plus, l'angioIRM peut mettre en évidence l'occlusion artérielle intracrânienne. Dans le cadre de l'urgence, les séquences T1 et T2 classiques n'apportent pas d'information présentant un intérêt fondamental, puisqu'elles ne peuvent pas répondre correctement aux questions posées à l'imagerie dans le cadre d'un accident ischémique artériel. Par contre, la séquence FLAIR, qui est très pondérée T2, mais avec une annulation du signal du liquide céphalorachidien, peut montrer des signes très précoces en rapport avec un œdème cytotoxique et, de plus, elle révèle un hypersignal intravasculaire en cas de ralentissement circulatoire. Enfin, cette séquence peut aider au diagnostic différentiel entre hémorragie et ischémie. Si les séquences en écho de spin ne permettent pas le diagnostic d'hémorragie, une étude (Radiology 1993) met en évidence une sensibilité de 100% des séquences en écho de gradient pour faire le diagnostic d'hémorragie dès les premières minutes, l'oxyhémoglobine étant quasi immédiatement transformée en déoxyhémoglobine dans un hématome Amas et al 1998, Linfante et al 1999, Bradley 1993). Les séquences de diffusion, avec une constante b égale à 1000, voire supérieure à 1000, sont maintenant disponibles sur toutes les machines du marché et ces séquences ne durent qu'une vingtaine de secondes, pour explorer l'ensemble de l'encéphale. Des progrès sont encore à réaliser, non pas sur les séquences de perfusion elles-mêmes, mais sur les logiciels de traitement afin de pouvoir mieux évaluer la fonction d'entrée artérielle, qui permettra des mesures de volume et de débit sanguin locaux. Aujourd'hui, les logiciels disponibles montrent seulement une courbe en valeur relative, qui permet cependant la superposition des images de diffusion et perfusion et donc de visualiser ce qui est probablement la pénombre ischémique. Enfin, des séquences rapides d'angioIRM en temps de vol permettent l'étude des artères intracrâniennes. La totalité des séquences IRM peut être effectuée en moins de 10 minutes : - fast FLAIR : 3 mn 40 - diffusion : 23 s - perfusion : 1 mn - angioIRM : 2 mn En cas de doute sur un accident hémorragique, il convient de rajouter une séquence en écho de gradient. Différentes études de faisabilité ont montré que l'IRM était réalisable en urgence chez 90% des patients, les 10% restant correspondant aux contre-indications de l'IRM (pacemaker cardiaque…) ou aux patients trop agités pour pouvoir même réaliser une séquence en mode rapide ou, enfin, aux patients nécessitant une surveillance importante du fait de troubles respiratoires ou de troubles de la déglutition. % A l’avenir : L'amélioration des techniques de diffusion, et surtout de perfusion, devraient permettre la catégorisation des patients, en urgence, en superposant ces deux données afin de connaître les bonnes indications des différentes thérapeutiques et en particulier de la thrombolyse. Pour cela, les mesures précises du coefficient apparent de diffusion, aussi bien au niveau de la zone ischémiée, qu’au niveau du parenchyme adjacent (libération de glutamate) associées aux techniques de perfusion et à la visualisation de l'occlusion artérielle éventuelle doivent permettre l'évaluation du parenchyme cérébral Sommaire qui peut être sauvé par la thrombolyse. Il faut aussi insister sur la formation des radiologues concernant ces techniques, tout en sachant qu'elles sont faciles à standardiser et que les logiciels de traitement sont simples à utiliser. Ainsi, au schéma d’explorations actuellement le plus répandu (scanner, parfois suivi d’IRM) va se substituer peu à peu le recours à la seule IRM en urgence. Ceci est déjà actuellement le cas dans les pays où les IRM sont en quantité suffisante avec une accessibilité 24h/24. Encadré 48 – L’IRM dans l’ischémie cérébrale : • Visualise l’ischémie (IRM diffusion) • Permet d’évaluer le pronostic (IRM de diffusion – perfusion) • Différencie ischémie et hémorragie (écho de gradient) • Peut montrer l’occlusion artérielle (angio-IRM) • Intérêt à l’étude pour guider la thrombolyse 3. TEP et SPECT Aujourd'hui, le SPECT manque de résolution spatiale et de plus l'examen est relativement long. La Tomographie à Emission de Positons (TEP)) permet d'accéder aux paramètres de perfusion et de métabolisme (Wise 1983 ; Sette 1989 ; Marchal 1993, 1995 ; Schumann 1998) mais il s’agit d’une technique quasi inaccessible, en particulier en urgence, et qui ne se développera sans doute pas dans ce domaine. B . ULTRASONOGRAPHIE EN URGENCE 1. Intérêt Les arguments conduisant à réaliser une exploration vasculaire en urgence dans la prise en charge des accidents ischémiques cérébraux sont les suivants : • Certaines situations cliniques sont fréquemment en rapport avec une sténose artérielle sévère dont la reconnaissance permet une prise en charge thérapeutique spécifique dès l’admission du patient : AIT crescendo, AIT posturaux, accident ischémique en évolution (Caplan 1976, Rothrock 1988, Bladin 1994). • La présence d’une occlusion artérielle intracrânienne et son siège sont des éléments pronostiques majeurs (Molina 2001) qui vont orienter les décisions thérapeutiques. • Les dissections carotidiennes et vertébrales extra-crâniennes sont une cause fréquente d’accident ischémique chez les sujets d’âge < 50 ans (10 à 20% des cas), Ces accidents ischémiques ont la particularité de succéder dans 80% des cas à des signes cliniques mineurs (céphalées, compression des nerfs crâniens de voisinage) dont la présence doit conduire à déclencher les explorations vasculaires sans délai, l’aggravation clinique étant impossible à prédire sur les seules données cliniques (Biousse 1995). Ces explorations sont particulièrement urgentes, l’infarctus cérébral survenant généralement dans les heures ou jours suivant les premiers symptômes, et ce de manière imprévisible. • Il n’est pas possible de dépister la présence d’une sténose carotide athéroscléreuse sans explorations complémentaires (Mead 1999). En effet, la présentation clinique des accidents ischémiques d’origine athéroscléreuse n’est pas spécifique et la présence d’un souffle cervical est un signe rare et non spécifique, insuffisant pour le diagnostic de ces lésions (Bogousslavsky 1986). Or la présence d’une sténose athéroscléreuse accroît le risque de récidive précoce (Sacco 1989) et justifie des mesures thérapeutiques spécifiques, comme par exemple une chirurgie carotide. Celles ci peuvent être particulièrement urgente en cas d’AIT crescendo (Rothrock 1988). • Au moins 10% des patients ont des causes multiples d’accidents ischémiques cérébraux (Moncayo 2000). Ne pas s’arrêter à une cause apparente mais réaliser rapidement un bilan étiologique complet est indispensable pour mettre en place une prévention adaptée. Les explorations ultrasonores permettent une évaluation atraumatique des vaisseaux cervicaux et intracrâniens au lit du malade. Elles n’ont aucune contre-indication et ne requièrent qu’une coopération minimale. Il s’agit de la seule exploration apportant des informations hémodynamiques précises en temps réel sur la circulation extra et intracrânienne. Pour toutes ces Sommaire raisons, elles sont adaptées au dépistage des sténoses ou occlusions artérielles et constituent l’instrument idéal pour le monitoring de la circulation extra et intracrânienne à la phase aiguë de l’accident ischémique cérébral. Toutefois, quelle que soit la technique utilisée, l’acquisition et l’interprétation des données sont subjectives. La fiabilité de l’exploration est donc largement dépendante de l’expérience de l’opérateur. 2 - . Doppler continu et analyse spectrale Le doppler continu mesure les vitesses circulatoires sur les axes carotidiens et vertébraux. Sur l’axe carotidien, sa sensibilité permet le dépistage d’une sténose > 60-65%, devant une accélération localisée et des modifications du spectre de fréquence (Spencer 1979). Il n’existe cependant pas d’étude d’envergure ayant comparé le doppler continu aux autres méthodes diagnostiques (angiographie notamment). La normalité de l’examen permet d’exclure formellement une sténose carotidienne sévère. L’appréciation du degré de la sténose se fait sur des signes indirects : en cas de sténose > 80%, des signes d’aval (diminution d’amplitude, annulation, inversion de l’artère ophtalmique à l’angle interne de l’œil) et d’amont (élévation des index de résistance sur l’artère carotide primitive) sont observés (Nuzzaci 1999). Dans les dissections carotidiennes, le doppler continu est anormal dans près de 90% des cas (Sturzenegger 1995). Les limites du doppler continu tiennent à plusieurs facteurs 1) Absence de seuils de vitesse validés permettant d’affirmer et de quantifier l’existence d’une sténose 2) Absence de détection des sténoses modérées (inférieures à 60% sur l’axe carotidien) et des sténoses calcifiées 3) Difficulté à affirmer le diagnostic d’occlusion carotidienne. 4) Existence de faux positifs devant une accélération isolée (boucle vasculaire…) 5) Impossibilité d’affirmer la nature de la lésion. Les sténoses de l’ostium vertébral peuvent être identifiées devant une accélération localisée et leur retentissement en aval évalué au triangle de Tilleaux. Il n’existe pas de seuil permettant d’identifier une sténose avec certitude. Un obstacle hémodynamique sur une artère vertébrale au niveau cervical permet de dépister une sténose sévère de l’artère vertébrale intracrânienne ou du tronc basilaire. 3. Echotomographie-doppler pulsé L’échotomographie permet la visualisation en temps réel des parois vasculaires et de leur contenu. Elle permet le diagnostic des plaques et des sténoses athéroscléreuses, en particulier des sténoses modérées < 60% où la vitesse circulatoire est normale. Le doppler pulsé permet d’analyser une fenêtre limitée dont le volume et la profondeur sont délimités par l’explorateur. Il facilite ainsi l’identification des vaisseaux repérés en échographie. L’utilisation d’un codage couleur du flux circulant permet de coupler l’image échographique de la paroi à l’information dynamique sur le flux sanguin. La délimitation de l’interface paroi / sang circulant et l’analyse morphologique des plaques et des sténoses est ainsi améliorée. L’utilisation du doppler énergie permet une meilleure appréciation des sténoses serrées de géométrie complexe que le doppler couleur (Steinke 1997) et facilite le diagnostic de sténose pseudo-occlusive (Furst 1999). Les limites de l’exploration d’une sténose carotidienne athéroscléreuse en échotomographie sont : 1) l’existence de calcifications qui peut conduire à sous-estimer le degré de sténose 2) les bifurcations carotidiennes hautes, difficiles à analyser 3) l’absence de critères vélocimétriques universellement admis pour identifier une sténose carotidienne. En pratique, il est donc nécessaire pour mesurer précisément le degré de sténose d’associer l’écho doppler pulsé à une autre méthode d’exploration non invasive comme l’angiographie par résonance magnétique (Young 1994) ou l’angioscanner hélicoïdal. Le couple échographie / doppler couleur fait le diagnostic d’occlusion carotidienne avec une plus grande fiabilité que le doppler continu. Toutefois, des faux positifs sont possibles et d’autres méthodes d’exploration sont donc souvent requises pour confirmer ce diagnostic. L’échographie peut identifier formellement une dissection carotidienne ou vertébrale cervicale en visualisant directement l’hématome dans la paroi artérielle (Touboul 1987, Sturzenegger 1995). Le recours à d’autres explorations complémentaires, en particulier invasives, peut ainsi être évité dans nombre de cas. Sommaire Encadré 49 : Doppler continu et échotomographie Doppler-pulsé dans les accidents ischémiques cérébraux • Examens atraumatiques • Informations hémodynamiques et morphologiques • Dôppler continu : dépistage en urgence d’une sténose ou occlusion carotidienne • Échotomo-Döppler pulsé : - aide à différencier sténose très serrée et occlusion - précise la nature des lésions : athérome, dissection, thrombose 4. Doppler transcrânien Le doppler pulsé transcrânien permet à l’aide d’une sonde de basse fréquence (2 MHz) d’enregistrer par des fenêtres spécifiques les différentes artères intracrâniennes. Il permet d’évaluer la qualité des suppléances anastomotiques (polygone de Willis) en aval d’une sténose carotidienne en évaluant son retentissement hémodynamique sous la forme d’un amortissement des flux dans l’artère cérébrale moyenne (Kelley 1993, Can 1997, Wilterdinck 1997). Le doppler transcrânien dépiste les sténoses intracrâniennes sous la forme d’une élévation localisée de la vitesse circulatoire. Des critères quantitatifs ont été validés par comparaison avec l’angiographie intra-artérielle pour les sténoses du siphon carotidien, de l’artère cérébrale moyenne et du tronc basilaire (Ley-Pozo 1990). La validité de l’examen pour le diagnostic d’occlusion du tronc basilaire est moindre du fait d’un nombre élevé d’occlusions distales, non accessibles à l’exploration (Brandt 1999). En phase aiguë de l’accident ischémique cérébral, une sténose ou une occlusion artérielle est plus fréquemment identifiée en cas d’aggravation hémodynamique du déficit neurologique (Bladin 1994) ce qui nécessite une surveillance neurologique rapprochée et peut justifier des modifications thérapeutiques spécifiques comme un traitement vasopresseur (Rodorf 1997). Le diagnostic d’occlusion du premier segment de l’artère cérébrale moyenne ou d’occlusions distales multiples des branches de cette artère par doppler transcrânien a été validée de manière prospective par rapport à l’angiographie intra-artérielle (Zanette 1989). Plusieurs études prospectives ont démontré que la présence d’une occlusion artérielle (Toni 1998, Baracchini 2000), son siège proximal (Molina 2001) et sa durée (Ringelstein 1992, Christou 2000) ont une valeur pronostique péjorative, alors qu’une recanalisation précoce a une valeur pronostique favorable (Ringelstein 1992, Toni 1998). Ces observations effectuées sur des accidents ischémiques tout venant ont également été faites chez des patients ayant un déficit neurologique modéré ou régressif : une sténose ou d’une occlusion intracrânienne augmente le risque d’aggravation clinique dans les heures suivantes (Alexandrov 2000). Ces résultats permettent de guider les décisions thérapeutiques et participent à l’orientation des patients ayant des anomalies au doppler transcrânien vers une USI-NV . Dans 10 à 15% des cas, l’absence de fenêtre ne permet pas d’enregistrement. L’adjonction de l’échographie avec doppler couleur et d’agents de contraste intraveineux permet l’observation directe des vaisseaux du polygone de Willis et réduit le nombre d’examens non contributifs à 7% (Gerriets 2000). En sus d’augmenter la sensibilité de l’exploration des vaisseaux intra-crâniens, l’échographie trans-crânienne est particulièrement pertinente pour évaluer le déplacement de la ligne médiane dans les infarctus œdémateux de l’artère cérébrale moyenne (Gerriets 2001). La simplicité de cette surveillance pourrait améliorer la détection d’un effet de masse et permettre un traitement anti-œdémateux plus précoce. Des signaux transitoires de haute intensité (HITS), correspondant à des micro embolies peuvent être détectés à la phase aiguë par un monitoring continu de l’artère cérébrale moyenne. Leur présence est corrélée à l’existence d’une sténose carotide athéroscléreuse (Valton 1998, Kaposzta 1999). Au cours des dissections carotidiennes, leur présence augmente le risque de récurrence et leur persistance permet d’adapter le traitement anti-thrombotique (Molina 2000). Il est possible que leur détection uni ou bilatérale aide au diagnostic étiologique de l’infarctus en orientant vers une source cardiaque ou artérielle d’embolies (Kaposzta 1999). L’étude de la réactivité de la circulation cérébrale repose sur la mesure de l’augmentation des vitesses de l’artère cérébrale moyenne après diverses stimulations (respiration forcée, inhalation de C02, injection d’acétazolamide). Ces méthodes ne sont pas exactement Sommaire comparables entre elles et leurs résultats ne sont pas corrélés aux variations du débit sanguin cérébral (Dahl 1994). Leur place à la phase aiguë de l’infarctus cérébral reste à préciser. La détection de shunt droit-gauche par le doppler transcranien avec contraste a une sensibilité au moins égale à celle de l’échographie cardiaque (Droste 1999) qu’il pourrait donc remplacer dans cette indication. Encadré 50 : Doppler transcrânien et accidents ischémiques cérébraux • dépiste les sténoses et occlusions intra-crâniennes • évalue le retentissement hémodynamique cérébral des sténoses et occlusions des carotides et du tronc basilaire • détecte de signaux de microembolies • permet d’évaluer la vaso-réactivité C. PLACE DE DIVERSES EXPLORATIONS ARTERIELLES DANS LE BILAN ETIOLOGIQUE DES ACCIDENTS ISCHEMIQUES CEREBRAUX Nous avons repris la littérature comparant ces différentes techniques notamment en ce qui concerne la carotide, et parallèlement les recommandations de l'ANAES (anciennement ANDEM) datant de juillet 1997, ainsi que la stratégie diagnostique déjà présentée au SROS Ile de France dans le cadre du groupe de travail pathologie artérielle périphérique. Des biais relativement importants existent, car l'angiographie est presque toujours utilisée comme exploration de référence. L'exploration échodoppler apparaît comme l'examen de base du diagnostic en pratique quotidienne. La stratégie ultérieure dépend des circonstances cliniques et de l'appréciation de l'état du parenchyme cérébral par scanner ou mieux par IRM.Sans rentrer dans le débat entre les références européennes et nord-américaines, l'échodoppler est très performant pour les sténoses très serrées ou très peu serrées. De plus, les ultrasons permettent une assez bonne étude de la plaque elle-même.Pour certaines sténoses à la limite de l'indication chirurgicale, il s'avère souvent nécessaire de réaliser d'autres explorations. L'artériographie présente des risques (1 % d’accidents ischémiques) (Heiserman 1994, ACAS 1995). Bien qu'étant encore souvent l'examen de référence, elle doit donc être remplacée par des techniques moins invasives. Pour l'étude de la bifurcation carotidienne, l'angioscanner (Marro 1998, Leclerc 1995) est sans doute l'exploration la plus précise en complément de l'échographie, mais il nécessite un traitement d'images de grande qualité, une injection de produit de contraste (attention à l'insuffisance rénale, au diabète…) et il ne permet pas une exploration satisfaisante de l'origine des troncs supra-aortiques. L'angioIRM, en particulier en écho de gradient avec injection de gadolinium, permet l'étude de la crosse de l'aorte jusqu'aux siphons carotidiens et un complément d'examen peut permettre également l'étude intracrânienne. (Kim 1998, Leclerc 1998, Krinsky 1998, Calzolari 1997, Slosman 1998). Cependant, il existe encore des images d'artefacts pouvant parfois entraîner une surestimation des sténoses et il ne permet pas à ce jour d’analyser la plaque elle-même. Encadré 51: L’exploration en urgence des carotides: • L'échographie doppler, avec le doppler transcrânien et doppler continu, est l'examen de base du diagnostic. • L'angioscanner permet une bonne étude des bifurcations carotidiennes. • L'angioIRM permet une étude globale de l'origine des troncs supra-aortiques jusqu'en intracrânien, • Les techniques précédentes doivent pouvoir se substituer à l’artériographie diagnostique Sommaire D – EXPLORATIONS CARDIOLOGIQUES % Les études cliniques suggèrent que 6 à 23 % des infarctus cérébraux, tout âge confondu sont d’origine cardiaque (Cardiogenic Brain Embolism 1989). Cependant, en l’absence de critère diagnostique d’embolie à point de départ cardiaque, le diagnostic est le plus souvent établi sur une présomption ; par ailleurs, près de 30 % des patients ayant une cause cardiaque potentielle ont une athérosclérose carotidienne associée (Tableau 14). La reconnaissance d'une source potentielle d'embolie cardiaque est impérative du fait des implications thérapeutiques et pronostiques, globalement plus sévères que celui des accidents ischémiques d'origine non cardio-embolique, du fait d'une morbi-mortalité cardio-vasculaire plus élevée. % Il est commode de classer les sources cardiaques d'embolie en fonction du risque emboligène, en se basant sur la force du lien d'imputabilité et en différenciant les sujets âgés de moins de 45 ans et ceux âgés de plus de 55 ans, en respectant une zone "grise" entre 45 et 55 ans. Les cardiopathies à risque élevé sont la fibrillation auriculaire, la maladie rythmique auriculaire, les prothèses valvulaires et le rétrécissement mitral, l'infarctus aigu du myocarde, la thrombose ventriculaire gauche, les tumeurs des cavités cardiaques gauches, les végétations valvulaires et les cardiomyopathies dilatées. Les sources cardiaques d’embolie à risque modéré sont les calcifications annulaires mitrales, le rétrécissement aortique calcifié, le contraste spontané intra-auriculaire gauche, l'anévrisme du septum inter-auriculaire et le foramen ovale perméable. Enfin, les anomalies cardiaques et vasculaires associées à un risque indéterminé, sont le prolapsus valvulaire mitral, la cardiomyopathie hypertrophique, l'athéro-thrombose aortique et les filaments valvulaires (Cohen 1996). % Une autre classification peut être proposée, basée sur les données les plus récentes concernant le diagnostic des sources potentielles par échocardiographie transœsophagienne, et la description de l'histoire naturelle de ces anomalies cardiaques et aortiques. La distinction de sources cardiaques majeures d'embolie, associées à un risque élevé d'embolie artérielle, d'accident vasculaire ischémique cérébral et d'évènement cardio-vasculaires est en effet pertinente car elle prend en compte les données d'histoire naturelle de ces anomalies morphologiques. Les sources cardiaques mineures d'embolie regroupent le plus souvent les cardiopathies et anomalies qui étaient classées jusque là en cardiopathies à risque faible à modéré et/ou à risque indéterminé. % Parmi les examens disponibles pour identifier une source cardiaque d’embolie, seules l’échocardiographie transthoracique et l’écho-cardiographie transoesophagienne ont fait l’objet de travaux récents. Sommaire Tableau 14. Classification des sources cardiaques d’embolie (SCE) en fonction de leur risque emboligène et en différenciant les sujets jeunes et les sujets âgés. SCE majeures SCE mineures Risque élevé Risque modéré Risque indéterminé ou intermédiaire Fibrillation auriculaire Maladie de l’oreillette Calcifications annulaires mitrales Prolapsus valvulaire mitral Prothèses valvulaires Rétrécissement aortique calcifié Cardiomyopathie hypertrophique Rétrécissement mitral Contraste spontané auriculaire gauche Infarctus du myocarde récent Anévrisme du septum inter-auriculaire Réseau de Chiari ? Thrombus ventriculaire gauche Foramen ovale perméable Filaments valvulaires (strands) Tumeurs des cavités gauches Vulnérabilité auriculaire Végétations Cardiomyopathie dilatée Athérome aortique source cardiaque d’embolie prédominant chez le sujet âgé (≥ 55 ans) source cardiaque d’embolie prédominant chez le sujet jeune (< 50-55 ans) source cardiaque d’embolie trouvée indifféremment chez les sujets jeunes et âgés. Encadré 52 : Examens cardiologiques dans les accidents ischémiques cérébraux (en gras les examens systématiques) • Examen clinique • ECG 12 dérivations • Enregistrement Holter-ECG sur 24 et 48 heures (indépendamment de la surveillance continue dans l’Unité d’accueil des Urgences NeuroVasculaires) • Echocardiographie transthoracique avec épreuve de contraste • Echocardiographie transœsophagienne avec épreuve de contraste • Exploration électrophysiologique à la recherche d’une vulnérabilité auriculaire • Recherche de potentiels tardifs auriculaires 1 - Examen Clinique L’examen clinique à la recherche d’une cardiopathie sous-jacente est systématique. Il constitue un temps important de l’exploration d’un patient adressé pour infarctus cérébral. En effet, la rentabilité diagnostique des différents examens complémentaires est déterminée en partie par la présence d’une cardiopathie sous-jacente, surtout s’il s’agit d’une affection associée à un risque embolique élevé (valvulopathie mitrale, dilatation de l’oreillette gauche, fibrillation auriculaire, infarctus aigu du myocarde, anévrisme ventriculaire gauche, dysfonction systolique ventriculaire gauche sévère, thrombose intra-cavitaire gauche, tumeur cavitaire ou valvulaire gauche, endocardite infectieuse). L’orientation des examens complémentaires est également dépendante de la présence d’une cardiopathie sous-jacente. La description de palpitations précédant l’infarctus cérébral est une indication à répéter les enregistrement Holter-ECG, pour documenter une arythmie auriculaire. La description d’une douleur thoracique d’allure angineuse chez un patient présentant des facteurs de risque vasculaires est une indication à répéter des électrocardiogrammes et des dosages enzymatiques (CPK, CPK-MB, troponines) pour documenter un infarctus du myocarde, avant que Sommaire l’échocardiographie ne caractérise l’asynergie segmentaire, sa taille et son étendue étant des déterminants importants du risque de thrombose, favorisé par la stase cavitaire. 2. Electrocardiogramme 12 dérivations L’électrocardiogramme fait partie de l’examen systématique recueilli dès l’admission du patient, avant la mise en place de la surveillance continue. L’ECG peut détecter certaines anomalies qui peuvent orienter vers la présence d’une cardiopathie sous-jacente : hypertrophie auriculaire gauche ou troubles de la conduction intra-auriculaire en faveur d’une arythmie auriculaire, hypertrophie ventriculaire gauche en faveur d’une hypertension artérielle ancienne, ou d’une hypertrophie ventriculaire gauche primitive ou secondaire, hyper-excitabilité supra-ventriculaire isolée ou soutenue, en faveur d’une arythmie auriculaire soutenue, tachycardie auriculaire, quelque soit sa cause, modification de la repolarisation du segment ST, parfois difficile à interpréter en l’absence de contexte clinique. En effet, les infarctus cérébraux peuvent s’accompagner d’anomalies non spécifiques de la repolarisation, qu’il faut différencier d’une authentique ischémie myocardique par la répétition des tracés électrocardiographiques, et les dosages enzymatiques. 3. Electrocardiogramme longue durée (Holter ECG) L’apport diagnostique de l’enregistrement Holter-ECG a été discuté de longue date. Dans le travail de Tonet (Tonet 1981), 100 patients ayant un infarctus cérébral ou une embolie suspectés ont été explorés par Holter-ECG. Tous les patients étaient en rythme sinusal, l’ECG de surface montrait une hyper-excitabilité ventriculaire dans 4 cas et une hyper-excitabilité supra-ventriculaire dans 4 cas en l’absence de traitement anti-arythmique. L’enregistrement Holter-ECG a été réalisé dans le mois suivant l’infarctus cérébral pour la moitié des patients et au delà pour les autres. Une arythmie cardiaque a été décelée chez 36 patients : 16 avaient plus de 10 extrasystoles auriculaires par heure, 13 des salves de tachycardie supra-ventriculaire, un patient un épisode de fibrillation auriculaire. Aucun des patients n’a présenté de palpitations pendant l’enregistrement. Ces résultats sont à confronter aux enregistrements Holter-ECG effectués chez des patients appariés pour l’âge ; ils ne permettent pas d’établir l’intérêt diagnostique de la prescription d’un enregistrement Holter-ECG en l’absence de symptomatologie évocatrice (palpitations) ou de cardiopathie sous-jacente, cliniquement décelée ou découverte de l’examen échocardiographique. L’indication doit donc être ciblée (palpitations, anomalies électrocardiographiques du rythme cardiaque ou de la conduction) 4. Echocardiographie transthoracique avec épreuve de contraste L’échocardiographie transthoracique (ETT) donne accès à l’étude des fonctions ventriculaires, détecte une thrombose ou une tumeur intra-cardiaque et permet l’appréciation morphologique et fonctionnelle des valvulopathies. Cet examen est indispensable dans l’évaluation d’un infarctus cérébral dont la cause est présumée embolique. Sa rentabilité diagnostique est cependant diversement appréciée, en fonction de la population étudiée (tableau 15). Sommaire Tableau 15 : Méthodologie et résultats synthétiques sur l’apport de l’échocardiographie transthoracique et transœsophagienne dans l’exploration des AVC (Cohen 1996). Auteurs n Pop 1990 72 Méthodologie de l'étude Patients non sélectionnés Hoffmann 1990 84 Pearson 1991 SCE en ETO SCE en ETT (%) (%) 14 4 Epreuve de contraste réalisée ; relecture aveugle et multiple - 20 79 Epreuve de contraste réalisée ; relecture aveugle - 14 Cujec 1991 63 Epreuve de contraste réalisée 41 14 De Belder 1992 131 Epreuve de contraste réalisée ; relecture aveugle 53 27 Shyu 1994 94 Patients non sélectionnés ; relecture aveugle et multiple 4 Jones 1993 135 Patients non sélectionnés ; Epreuve de contraste réalisée 68 - Labovitz 1993 270 Patients non sélectionnés ; Epreuve de contraste réalisée 51 - Comess 1994 145 Patients non sélectionnés ; Epreuve de contraste réalisée 45 - Leung 1993 824 Patients non sélectionnés ; Epreuve de contraste réalisée 49 - SCE : source cardiaque d’embolie ; ETT échocardiographie transthoracique ; ETO échocardiographie transœsophagienne En l’absence de cardiopathie sous-jacente et de fibrillation auriculaire, cet examen n’apporte que peu d’information dans l’exploration des cavités auriculaires, en particulier les auricules et dans l’examen de l’aorte thoracique. De plus, les anomalies morphologiques de petite taille, inférieures à 5 mm, ne sont pas accessibles à une description anatomique précise, source d’erreur diagnostique par excès ou par défaut. Ainsi, cet examen était responsable de la description d’une association entre le prolapsus valvulaire mitral et le risque d’infarctus cérébral, secondairement infirmé, devant le caractère imparfait des critères échocardio-graphiques. Les sources d’embolie décelées par ETT sont en général des végétations valvulaires dans un contexte évocateur, ou un thrombus ventriculaire gauche au cours de l’exploration d’un infarctus du myocarde. La réalisation d’une épreuve de contraste détecte un shunt à l’étage auriculaire, en faveur d’un foramen ovale perméable. Celui-ci est particulièrement fréquent chez les patients ayant un anévrisme du septum interauriculaire (50 à 75 % des anévrismes sont associés à un foramen ovale perméable décelé par échocardiographie de contraste) et un infarctus cérébral de cause indéterminée, en particulier avant l’âge de 50 ans. Dans les études cas-témoins initiales, une association a été trouvée entre la présence d’un foramen ovale perméable et le risque d’infarctus cérébral (Lechat 1988). Cependant, la cloison interauriculaire étant une structure postérieure, proche de l’œsophage, elle est souvent mal explorée par ETT, conduisant à des erreurs par défaut dans le diagnostic d’anévrisme du septum interauriculaire, qui peut être méconnu jusque dans 2/3 des cas. Les limites techniques de l’ETT (voir supra), expliquent la diffusion et l’intérêt croissant pour l’ETO. Les limites de l’ETT avec épreuve de contraste sont connues : moindre sensibilité que l’ETO, moindre faisabilité, sous-estimation de l’incidence de l’anévrisme du septum interauriculaire. Cependant, l’impossibilité de recommander la pratique systématique de l’ETO transœsophagienne, examen semi-invasif et l’indication licite d’une ETT systématique plaident pour la recommandation « raisonnable » de pratiquer l’épreuve de contraste dans le même temps que l’ETT..Ainsi, l’attitude préconisée par les équipes américaines de ne réaliser qu’une ETO, sans l’étape de l’ETT n’est pas logique et ne correspond pas aux habitudes françaises. Sommaire 5. Echocardiographie transœsophagienne avec épreuve de contraste % En utilisant l’œsophage comme fenêtre ultrasonore, les structures postérieures et vasculaires sont accessibles à l’ETO (Cohen 1996). La détection de phénomène de contraste cavitaire est rendue possible grâce à l’utilisation de sondes ultrasonores de haute fréquence. Toutes les études comparant la rentabilité diagnostique de l’ETO et de l’ETT concluent à la supériorité de la première technique, qui multiplie par deux la performance diagnostique. Encadré 53 : Rentabilité de l’échographie transoesophagienne (ETO) versus transthoracique (ETT) dans la détection de sources cardiaques d’embolies cérébrales - performance diagnostique multipliée par 2 - supériorité de l’ETO pour $ athérome de la crosse aortique $ pathologie de la cloison interauriculaire $ thrombus de l’oreillette ou de l’auricule gauche $ contraste spontané % Cette supériorité diagnostique concerne là encore surtout les patients ayant une cardiopathie sous-jacente. Elle est en partie expliquée par une détection de l’athéro-thrombose de la crosse aortique et de l’aorte ascendante (Amarenco 1994) et de la pathologie de la cloison interauriculaire (Cabanes 1993). L’anévrisme du septum interauriculaire est facilement diagnostiqué par l’approche œsophagienne ; de même, l’examen précis de la région de la fosse ovale est rendu possible, permettant d’authentifier la présence d’un foramen ovale perméable. Le tableau 16 résume l’apport de l’ETO dans l’exploration des accidents ischémiques cérébraux. Tableau 16 : Résultats de la littérature sur l’apport de l’échocardiographie trans-œsophagienne dans l’exploration des accidents vasculaires ischémiques cérébraux (Cohen 1996) Echocardiographie transœsophagienne Auteurs Pop 1990 Hoffmann 1990 Pearson 1991 Cujec 1991 De Belder 1992 Shyu 1994 Jones 1993 Labovitz 1993 Comess 1994 Leung 1993 Moyenne pondérée n Age moyen Patients avec FA (%) Antécédents cardiaques (%) Thrombus OG/aur G (%) Contraste spontané (%) ASA (%) FOP ou CIA (%) SCE (%) Athérome Aortique (%) 72 84 79 63 131 94 135 270 145 824 - 60 42 59 63 57 60 67 60 61 63 62 33 14 30 12 22 22 22 12 29 26 26 30 52 38 40 36 37 4 14 5 17 7 17 3 7 8 6 19 14 21 9 24 14 16 26 21 7 3 1 3 15 21 1 5 12 3 21 9 8 14 23 13 12 14 41 53 4 68 51 45 49 53 44 2 0 0 53 4 12 13 12 - 62 18 32 6 17 11 16 46 26 N = 1 887 Moyenne pondérée N = 446 FA : fibrillation auriculaire ; OG : oreillette gauche ; Aur G : auricule gauche ; Asa : anévrisme du septum auriculaire ; FOP : foramen ovale perméable ; CIA : communication interauriculaire ; SCE : source cardiaque d’embolie ; Ao : aortique. Ather : atherome % L’échographie transœsophagienne est cependant une technique semi invasive, du fait de la nécessité d’introduire un endoscope, sous anesthésie locale. Bien que ses indications soient encore discutées, elle paraît licite chez les patients ayant un infarctus cérébral de cause inexpliquée, ou dont la topographie ne peut être expliquée par une lésion artérielle. Par ailleurs, elle donne accès à l’exploration des co-morbidités, particulièrement fréquentes chez les patients de plus de 60 ans, en Sommaire particulier lorsqu’ils présentent une fibrillation auriculaire (FA). En effet, plusieurs études, dont l’étude SPAF III (SPAF III 1998, 1998, Zabalgoitia 1998), ont montré la fréquence de détection des anomalies cardiaques ou vasculaires associées à la FA: thrombus dans l’oreillette ou l’auricule gauches, contraste spontané, dysfonction de l’auricule gauche, calcifications annulaires mitrales mais également athéro-thrombose aortique. Ainsi, la réduction du risque d’infarctus cérébral chez les patients ayant une fibrillation auriculaire, traitée par antivitamines K, est particulièrement marquée dans le groupe de patients ayant une plaque protrusive de l’aorte ascendante ou de la crosse aortique ≥ 4 mm. L’ETO est donc un examen particulièrement utile dans la stratification du risque des patients ayant un infarctus cérébral. Sa réalisation précoce permettait d’augmenter encore sa rentabilité diagnostique, en détectant en particulier les thromboses auriculaires gauches, qui peuvent disparaître en quelques heures à quelques jours après institution du traitement anti-coagulant (Cohen 1996) % L'influence sur le traitement n'a été que peu envisagée. Même s'il apparaît évident que la découverte d'une thrombose intra-cavitaire conduit à la prescription d'un traitement anti-coagulant, il s'agit en fait le plus souvent de patients en fibrillation auriculaire, pour lesquels l'indication avait été retenue dès le diagnostic électrocardiographique de l'arythmie auriculaire. En reprenant l'ensemble des données de la littérature, une modification thérapeutique induite par les données de l'échographie transthoracique est décrite dans 4 à 10 % des cas (Comess 1994, Hata 1993, Lethen 1997, Labovitz 1999). En utilisant l’ETT, une modification du traitement est décrite en fonction de la sélection de la population dans 5 à 20 % des cas. Certaines indications de l’ETO sont consensuelles : échec de l’ETT, cardiopathie sous-jacente suspectée, infarctus cérébral de cause indéterminée, facteurs de risque cardio-vasculaire, accidents ischémiques cérébraux itératifs dans des territoires vasculaires différents. Des propositions plus affinées figurent au tableau 17. 6. Exploration électrophysiologique à la recherche d’une vulnérabilité auriculaire Chez les patients ayant, à l’issue d’une investigation comprenant ETT et ETO, un infarctus cérébral de cause indéterminée, il a été proposé de réaliser une exploration électrophysiologique, à la recherche d’une vulnérabilité auriculaire, marqueur du risque de FA paroxystique. A la suite des travaux initiaux d’Attuel, plusieurs publications ont établi que la vulnérabilité auriculaire était décelée de façon anormalement fréquente chez les patients ayant un infarctus cérébral de cause inexpliquée, en particulier lorsqu’il s’agissait de patients de moins de 50 ans. Un travail récent (Berthet 2000) a montré que le risque d’infarctus cérébral était majoré chez les patients ayant une vulnérabilité auriculaire induite lors de l’exploration électrophysiologique, en particulier lorsqu’ ils présentaient un anévrisme du septum interauriculaire ou un foramen ovale perméable. Il ne paraît cependant pas licite de proposer cette exploration de façon systématique dans les infarctus cérébraux de cause indéterminée. Il reste à démembrer les facteurs de risque associés et déterminer si la vulnérabilité auriculaire est une cause ou une conséquence de l’infarctus cérébral. Des études longitudinales sont indispensables avant de confirmer un éventuel lien d’imputabilité, et aboutir à une recommandation sur la prise en charge thérapeutique, (traitement anti-arythmique et/ou anticoagulant). 7. Electrocardiogramme à haute amplification L’enregistrement de l’électrocardiogramme à haute amplification a été également été proposée par certains auteurs. Gencel 1994 a montré que le moyennage de l’onde P pouvait être un examen de dépistage avec une valeur prédictive négative de 88 % et une valeur prédictive positive pour la présence d’une vulnérabilité auriculaire de 78 %. L’intérêt de cet examen dans l’exploration des infarctus cérébraux reste à évaluer. Sommaire Tableau 17. l’ETO dans les accidents ischémiques cérébraux après ETT avec contraste Source d’embolie Taux d’évènement emboliques (%) ETO* Fibrillation auriculaire 1-12 %/an + (IIb) Flutter auriculaire 1-8 %/an + (IIb) Thrombus OG Thrombus VG Infarctus myocardique récent Myxome de l’oreillette Sténose mitrale 0-35 %/an 1-10 %/an 1-10%/an 30-40 %/an Rythme sinusal: 8-14%/an Fibrillation auriculaire: 31 %/an Antécédent embolique: 31-65 %/an + (I) (III) + (III) + (IIa) + (I) Insuffisance mitrale Prolapsus valvulaire mitral Calcifications annulaires mitrales Prothèses mécaniques (sous traitement anti-coagulant) ? 1-2 %/an Rythme sinusal : 1-5 %/an Position aortique: 1.5%/an Position mitrale: 3 %/an Bioprothèses, rythme sinusal : 1 %/an + (I) III sauf bilan pré-op III + (I) Endocardite infectieuse Endocardite et syndrome des antiphospholipides Endocardite marastique 4%/an ? + (I) + (IIb) 4-16 %/an + (IIb) Cardiomyopathie dilatée 1-4%/an + (IIb) Athérome de la crosse aortique Infarctus cérébral : 12 %/an Evènement cardio-vasculaire ; 26%/an + (IIa) Foramen ovale perméable (FOP) Anévrisme du septum interauriculaire (ASA) Infarctus cérébral : 0,5-2 %/an + (IIa) I : recommandations consensuelles pour une procédure ou une modalité II : recommandations raisonnables pour une procédure ou une modalité ; a : basées sur des études , b : empiriques III : Procédure ou modalité non recommandée Conclusion La proximité et la disponibilité d’un service de Cardiologie sont indispensables au bon fonctionnement d’un centre neurologique prenant en charge les infarctus cérébraux. L’examen clinique et l’ECG doivent être réalisés dès l’admission du patient, pour documenter une source potentielle d’infarctus cérébral. L’ETT avec épreuve de contraste est également indiquée de façon précoce. L’ETO est un examen clef du fait de sa supériorité sur l’ETT pour déceler les sources d’embolies. Ses indications sot encore discutées mais l’ETO est en tout cas indispensable dans les infarctus cérébraux de cause inexpliquée, quelque soit l’âge du patient. Sa réalisation précoce et l’expérience de l’opérateur augmentent sa rentabilité diagnostique. Enfin, les indications de l’exploration électrophysiologique et de l’exploration rythmologique en particulier restent à déterminer. La faible rentabilité de l’enregistrement Holter-ECG, en l’absence de cardiopathie sousjacente. est bien établie. L’exploration électrophysiologique doit être réservée, dans l’état actuel des connaissances, à des sous-groupes de patients très sélectionnés, d’âge jeune, ayant un infarctus cérébral de cause inexpliquée. Cette attitude pourrait être modifiée dans l’avenir, si les études castémoin en cours, et les études de suivi, confirmaient le lien d’imputabilité entre vulnérabilité auriculaire et infarctus cérébral. Sommaire REFERENCES (explorations neurologiques et cardiologiques) 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. Alexandrov et al.. Deterioration following spontaneous improvement. Sonographic findings in patients with acutely resolving symptoms of cerebral ischemia. Stroke 2000 ; 31 : 915-19. Amarenco P et al. Atherosclerotic disease of the aortic arch and the risk of ischemic stroke. N Engl J Med 1994 ; 331 : 1474-9. Atlas S.W et al. Detection of hyperacute parenchymal hemorrhage of the brain. 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L'une d'elles est le relativement faible nombre d'études contrôlées de qualité. La rééducation n'est pas considérée comme une discipline prioritaire par les organismes de recherche et les universités, ni par l'industrie pharmaceutique. Par ailleurs, l'effet de la rééducation ne peut pas se mesurer simplement par la modification d'une fonction clinique ou biologique. Il est nécessaire de prendre en compte des variables plus complexes, telles que l'autonomie, la réinsertion familiale, sociale ou professionnelle, l'adaptation psychologique au handicap, ou encore la qualité de vie. Il est également vraisemblable que l'efficacité d'un traitement rééducatif ne dépende pas uniquement des techniques pratiquées. Des facteurs extrinsèques difficilement contrôlables tels que la motivation du patient et du thérapeute, la qualité de leur relation interpersonnelle, l'environnement familial et social, ou encore les possibilités de compensation financière sont susceptibles d'influer sur le bénéfice thérapeutique. Cette complexité est probablement un des facteurs ayant découragé les acteurs traditionnels de la recherche médicale. Un modèle conceptuel. Malgré ces difficultés, de nombreuses études contrôlées de rééducation ont été publiées depuis une vingtaine d'années. Ces études ont été possibles grâce au développement d'outils d'évaluation validés, basés sur un modèle conceptuel de la rééducation. Il s'agit du modèle proposé dans la Classification Internationale des Déficiences, Incapacités et Handicaps (CIDIH) (OMS, 1988). Il distingue quatre niveaux dans l'expression d'une maladie. La pathologie correspond à la perturbation biologique, anatomique ou physiologique d'un organe ou d'une fonction : - Les déficiences correspondent aux symptômes et signes extériorisés, objectivables par la sémiologie médicale traditionnelle (une hémiplégie, une aphasie). - Les incapacités sont les conséquences fonctionnelles de la maladie, c'est à dire la perte d'autonomie dans la vie quotidienne (par exemple, incapacité à communiquer, à s'habiller, à monter des escaliers). - Le handicap, ou désavantage social, correspond à la perte du rôle social de l'individu; il s'exprime donc au niveau de l'interaction entre le sujet et la société (par exemple, perte de travail, modifications des rôles familiaux). Dans ce cadre conceptuel, le but essentiel de la rééducation est de diminuer les incapacités mais aussi, en partenariat avec les institutions médico-sociales, le handicap (c'est le rôle de la réadaptation). B - PROBLEMES METHODOLOGIQUES La recherche en rééducation pose quelques difficultés méthodologiques spécifiques. 1. Les outils d'évaluation. Il est nécessaire, pour évaluer l'efficacité de la rééducation, d'utiliser des échelles d'incapacités et de handicap. Les plus utilisées pour les activités élémentaires de la vie quotidienne sont l'index de Barthel (Mahoney & Barthel, 1965) ou la Mesure de l'Indépendance Fonctionnelle (MIF). Ces échelles, très utiles à la phase initiale, sont limitées par un effet plafond après quelques mois d'évolution. Des échelles évaluant les actes plus élaborés de la vie quotidienne (faire les courses, prendre les transports en commun, gérer son budget...) sont alors nécessaires si l'on veut mettre en évidence des progrès. Une échelle globale de handicap, telle que l'échelle de Rankin, très utilisée à des visées épidémiologiques, manque de sensibilité pour détecter des progrès fins. De nombreuses autres échelles plus spécifiques ont été proposées, telles que des échelles de communication pour aphasiques (Lincoln, 1982), ou des échelles étudiant le comportement de négligence dans la vie quotidienne (Azouvi et al., 1996), ou encore des échelles de qualité de vie. Il est essentiel de choisir une échelle adaptée au traitement évalué et à la période évolutive. Sommaire 2. L'absence de double aveugle contre placebo. Les études randomisées en double aveugle contre placebo sont le "gold standard" en matière de recherche pharmacologique. Or, cette méthode ne peut s'appliquer à la rééducation. Seule une évaluation en simple aveugle peut-être envisagée, dans laquelle l'examinateur ne connaît pas le groupe auquel appartient le patient. De plus, il est difficile d'imaginer ce que pourrait être un placebo en rééducation. 3 La récupération spontanée Il importe de distinguer ce qui revient à l'intervention thérapeutique de ce qui est lié à la récupération spontanée. Un moyen d'éviter cet écueil est d'étudier les patients à un stade de chronicité (après 6 mois ou un an). Cela a toutefois plusieurs inconvénients. Il est difficile éthiquement de laisser les patients plusieurs mois sans traitement. De plus, ce n'est pas au stade chronique que les rééducations sont réalisées habituellement, et il est possible que l'effet de la rééducation soit plus net précocement. Les résultats obtenus à un stade tardif ne seront donc pas nécessairement transposables à la phase initiale. 4. Effet spécifique ou global Si une rééducation démontre un effet, celui-ci est-il dû à la nature des traitements ou simplement à un effet non spécifique de prise en charge et de stimulation du patient ? Autrement dit, l'important est-il simplement de faire "quelque chose, plutôt que de ne rien faire" ? Cette question est importante d'un point de vue scientifique, mais aussi économique : pourrait-on se contenter de programmes à faible coût par des professionnels peu qualifiés ou des bénévoles entraînés ? 5. La généralisation des acquis C'est un point crucial. Les progrès observés lors des séances de rééducation vont-ils être transférés à des situations et des contextes différents, et seront-ils utiles dans la vie de tous les jours ? Cette question est en particulier importante en rééducation neuropsychologique. Un corollaire est la nécessité de disposer d'outils d'évaluation permettant de mettre en évidence les progrès du patient en dehors du contexte étroit de la séance de rééducation (évaluation "écologique"). 6. Le problème de la boîte noire. Les traitements administrés dans une équipe de rééducation sont très variés. Ils comprennent à la fois un entraînement pour ré-acquérir des compétences, l'utilisation de moyens techniques de compensation (orthèses, prothèses, fauteuils roulants), et aussi une prise en charge psycho-sociale, voire comportementale, familiale, ou encore une assistance médico-légale. La plupart des études ne font pas la part de ces différents aspects, considérant la rééducation comme une "boîte noire" appliquant un traitement global. C - SCHEMAS EXPERIMENTAUX Différents schémas expérimentaux sont utilisables (Seron & De Partz, 1997). 1 - Groupe traité vs non-traité Ce type de méthodologie n'est plus guère employé. Il est difficile, sur un plan éthique, de laisser des patients sans aucun traitement. De plus, si un effet est démontré, il ne sera pas possible de savoir si le bénéfice est dû à la nature du traitement ou à un effet non spécifique de prise en charge. De tels paradigmes ont toutefois été utilisés pour comparer des groupes de patients aphasiques qui pour des raisons pratiques (éloignement du centre, motivation familiale par exemple) pouvaient ou ne pouvaient pas se rendre aux séances de rééducation (Basso et al., 1975). Ces études ont surtout un intérêt descriptif, les biais de sélection étant inévitables. 2 - Comparaison de structures Une variante souvent utilisée consiste à comparer des patients adressés dans un centre de rééducation spécialisé vs un service de médecine générale. D'autres travaux ont comparé la rééducation Sommaire d'aphasiques par des orthophonistes entraînés vs des bénévoles informés ou non sur l'aphasie. Il faut toutefois s'assurer que la répartition a été randomisée. Ces études ont un grand intérêt sur un plan médicoéconomique (quel traitement est le plus efficace et à quel coût ?). Cependant, si elles démontrent une efficacité, elles ne donnent que peu de renseignements sur l'origine de cette efficacité. 3. Comparaison de deux méthodes différentes de rééducation Cette méthode évite les biais des paradigmes précédents. On compare deux groupes de patients, l'un recevant une méthode A, l'autre une méthode B. La répartition randomisée et l'égalité de durée de traitement entre les deux groupes sont des conditions indispensables pour éviter des biais. L'inconvénient est que la motivation des thérapeutes n'est souvent pas identique pour chacune des deux techniques. L'évaluation en aveugle est donc essentielle ici. 4. Les paradigmes temporels La comparaison de deux groupes de patients pose toujours des difficultés liées à la nécessité d'avoir des groupes homogènes de taille suffisante. Les paradigmes temporels permettent de contourner ces difficultés, puisque chaque patient est ici son propre contrôle. Il n'y a qu'un seul groupe, qui passe par plusieurs périodes successives (paradigme AB, ABA, ABAB, ou ABCA, où A= ligne de base, B= un traitement, C= un deuxième traitement). Un biais possible vient de la possibilité d'effet retardé ou rémanent. Ainsi, l'effet d'un traitement appliqué pendant une période donnée peut continuer lors de la période de ligne de base qui suit si le patient continue, consciemment ou non à appliquer ce qu'il a appris lors de la première période. De même, si un traitement appliqué en second paraît plus efficace que le traitement appliqué en premier (B), cela ne signifie pas obligatoirement sa supériorité. Il est possible que son effet soit conditionné par le premier traitement, ou encore il peut s'agir simplement d'un effet de nouveauté. Il faudrait dans l'idéal faire varier l'ordre des périodes selon les patients de façon aléatoire. Une variante est la comparaison de deux groupes, l'un recevant la rééducation précocement, l'autre de façon retardée. Si l'amélioration coïncide dans chaque groupe avec l'introduction du traitement, cela en démontre l'efficacité. 5. Les études de cas uniques Elles sont surtout utilisées en rééducation neuropsychologique, par les partisans d'une approche cognitive (Seron & De Partz, 1997; Wilson, 1987). Les principes sont les suivants : a) Les études qui comparent les différences moyennes entre des groupes de patients ne renseignent pas sur le nombre de patients qui répondent ou ne répondent pas au traitement. b) Des patients ayant des manifestations cliniques en apparence identiques (par exemple une aphasie de Broca, ou un manque du mot) peuvent avoir un déficit sous-jacent différent dans l'architecture cognitive. Il serait illusoire d'espérer traiter de la même façon ces patients. Le premier temps de ce type de traitement est donc une analyse détaillée des déficits, en référence à un modèle théorique modulaire du fonctionnement cognitif. Une fois le "siège" (en terme fonctionnel et non anatomique) du déficit identifié, il faut essayer de trouver des stratégies thérapeutiques. Différents schémas expérimentaux sont possibles. Le plus simple est un schéma de traitement alterné de type ABAB. Une autre méthodologie fait appel aux lignes de base multiples. Il peut s'agir d'une ligne de base multiple selon les comportements (multiple baseline across behaviours). Le principe est de mesurer plusieurs variables, correspondant à des fonctions différentes, certaines traitées spécifiquement (variables "cibles"), d'autres non traitées et n'étant donc pas supposées progresser. L'amélioration des variables cibles sans modification des variables non-cibles témoignerait d'un effet spécifique de la rééducation. Une autre possibilité est une ligne de base multiple selon les patients (multiple baseline across subjects). Il ne s'agit pas réellement d'une méthode de cas unique, mais plutôt d'une méthode utilisable sur des petits groupes (moins de 10 sujets). Le traitement est introduit pour chaque patient successivement avec un décalage temporel. Par exemple, un patient commence le traitement après une ligne de base d'une semaine, un autre patient une semaine plus tard, et ainsi de suite. C'est la durée de la ligne de base qui varie de façon aléatoire entre les patients. L'amélioration est supposée pour chaque sujet coïncider avec le début de la thérapeutique. Le grand intérêt des méthodes de cas uniques est de permettre une étude fine de l'effet du traitement sur différentes variables chez un sujet. Elles ont également l'avantage de s'appuyer sur des bases théoriques Sommaire précises. Un certain nombre de critiques ont toutefois été faites à ces méthodes. La principale concerne la difficulté à généraliser les résultats obtenus sur un patient. 6. Les méta-analyses Un dernier moyen d'étudier l'efficacité de la rééducation, à un niveau cette fois macroscopique, est l'utilisation de méta-analyse. Le principe est d'analyser de façon quantitative plusieurs études en mesurant l'importance des différences entre patients traités et non traités. En effet, les études habituelles comparent les moyennes de deux groupes de patients (traités vs non-traités) au moyen de tests statistiques permettant de dire si la différence entre les deux groupes est significative ou non. Le fait qu'une différence soit significative statistiquement ne renseigne cependant pas sur la signification clinique de l'effet. Une différence minime, sans valeur clinique, peut devenir significative si le nombre de sujets est suffisamment grand. Inversement, une différence importante cliniquement pourra ne pas atteindre la significativité si la taille de l'échantillon est trop faible. Les méta-analyses mesurent pour chaque étude la taille de l'effet (effect size), par la différence des moyennes entre les deux groupes, divisée par la déviation standard moyenne. Un effet de taille 1 signifie que les patients du groupe traité diffèrent en moyenne d'une déviation standard du groupe non-traité. Cette taille de l'effet peut être moyennée sur plusieurs études différentes. Encadré 54: Bénéfice de la rééducation post AVC - difficile à étudier (problèmes méthodologiques) - démontré pour l’hémiplégie, l’aphasie et l’héminégligence - augmenté si rééducation précoce, intensive, prolongée - observé même en cas d’AVC sévère - supérieur dans des unités de rééducation spécialisée (réhabilitation stroke units) D - REEDUCATION DE L'HEMIPLEGIE 1 Résultat d'une méta-analyse Dans une méta-analyse sur 36 essais cliniques, portant sur 3717 patients vasculaires, Ottenbacher & Jannell (1993) ont trouvé un effet de taille moyenne de 0,40, signifiant qu'un patient rééduqué progressait en moyenne mieux que 65 % des patients non traités. L'effet de la rééducation semble donc globalement réel, même s'il est d'une importance modérée. Cet effet était plus important si la rééducation était débutée précocement (corrélation significative entre la taille de l'effet et le délai depuis l'accident vasculaire : r = 0,32). Il était également plus important chez les patients jeunes (corrélation avec l'âge : r = - 0,41). L'effet de la rééducation dépendait aussi du type de variable considérée. Il était plus important sur l'autonomie dans les actes de la vie quotidienne, puis sur les fonctions visuo-perceptives. L'effet était moins important sur les variables motrices et cognitives ou langagières. Un résultat important de ce travail était la constatation d'une différence significative de la taille de l'effet en fonction de la méthodologie de l'essai et du mode de recueil des données. Si le recueil des données était réalisé en aveugle, l'effet était significativement inférieur (0,34) à celui observé en situation non aveugle (0,51). De plus, les essais de type pré expérimental, ne comprenant qu'un seul groupe avec une comparaison avant/ après thérapie, et les essais quasi expérimentaux, ne comportant pas de randomisation des sujets (par exemple comparant deux groupes traités dans deux centres différents), obtenaient des effets significativement plus importants que les essais expérimentaux vrais, basés sur une randomisation des individus. Enfin, une interaction était constatée entre mode de recueil des données et schéma expérimental : en cas de recueil aveugle des données, la taille de l'effet ne dépendait pas du type de protocole utilisé, avec ou sans randomisation des sujets; en revanche, ce protocole devenait important si les données n'étaient pas obtenues en aveugle. On peut supposer que, en l'absence d'un véritable schéma randomisé, un recueil des données en ouvert introduit un biais préférentiel de l'examinateur en faveur du traitement évalué. Cela souligne l'importance du recueil aveugle des données surtout dans un schéma non randomisé. Sommaire 2. Effet des unités de rééducation spécialisées ("rehabilitation stroke unit") Plusieurs travaux ont montré que les patients traités en unités de rééducation spécialisées avaient une meilleure évolution que des patients pris en charge en service non spécialisé. Le bénéfice portait sur une meilleure indépendance dans les actes de la vie quotidienne, une durée de séjour à l'hôpital plus courte et un taux de retour à domicile plus élevé (Kalra et al., 1993). Les premiers résultats obtenus par Kalra et al. (Kalra et al., 1993), suggéraient que l'effet du centre spécialisé soit limité aux cas de gravité modérée. Toutefois, un travail plus récent du même groupe (Kalra & Eade, 1995) a montré que, même en cas d'hémiplégie sévère, un bénéfice pouvait être obtenu dans une unité spécialisée (taux de mortalité plus bas et durée de séjour à l'hôpital plus courte). Cela souligne l'importance de ne pas exclure des programmes de rééducation des patients sur la base d'une atteinte trop sévère. Indredavik et collaborateurs (Indredavik et al., 1998; Indredavik et al., 1999; Indredavik et al., 1997) ont récemment étudié le devenir à long terme (jusqu'à 10 ans) de patients répartis initialement de façon randomisée soit en centre spécialisé soit en médecine générale. Ils ont constaté une différence significative en faveur du centre spécialisé pour la mortalité, le maintien à domicile, l'indépendance pour les activités élémentaires et élaborées de la vie quotidienne, ainsi que pour une échelle de qualité de vie. Dans cette étude, l'effet du centre spécialisé n'était toutefois pas uniquement dû à la rééducation, car celui-ci incluait également la prise en charge à la phase aiguë. Ces données convergent pour suggérer qu'une prise en charge dans une équipe pluridisciplinaire spécialisée et organisée spécifiquement pour la rééducation de l'hémiplégie vasculaire soit supérieure à celle proposée dans une structure non spécialisée. L'origine de cette différence reste discutée. De nombreux facteurs sont susceptibles d'intervenir, tels que la nature des traitements, mieux coordonnés et plus orientés vers la récupération de l'autonomie, une meilleure prévention des complications, une plus forte motivation des thérapeutes, un meilleur soutien psycho-social du patient et de sa famille. 3. Effet de l'intensité du traitement Le rôle de l'intensité du traitement rééducatif est une question peu abordée dans la littérature. Kwakkel et al. (Kwakkel et al., 1997) ont récemment analysé neuf études portant sur 1051 patients dans une méta-analyse sur ce sujet. Un effet modéré mais statistiquement significatif de l'intensité du traitement a été constaté. La taille de l'effet (différence entre traitement intensif et non intensif) était de 0,28 pour les scores d'autonomie dans les actes de la vie quotidienne. Toutefois, les auteurs signalaient plusieurs biais méthodologiques dans certaines des études retenues. Une étude randomisée récente (Kwakkel et al., 1999) a montré qu'un traitement plus intensif focalisé soit sur le membre inférieur soit sur le membre supérieur permettait d'obtenir une efficacité thérapeutique supérieure, spécifique de la fonction particulièrement entraînée. 4. Traitement à domicile Quelques études ont porté sur le traitement à domicile, comparé avec une prise en charge en hôpital de jour. Young & Forster (Young & Forster, 1992), ont réalisé une étude randomisée sur 108 patients, qui a conclu en faveur de la kinésithérapie à domicile. Les patients traités chez eux récupéraient plus souvent les déplacements en dehors du domicile et la capacité à monter les escaliers. D'autres études plus récentes ont également montré qu'une prise en charge organisée à domicile pouvait être efficace, avec toutefois le risque de faire peser sur les proches un fardeau plus important (Anderson et al., 2000). Une étude récente a toutefois conclu en faveur de la prise en charge hospitalière, au moins en phase précoce(Kalra et al., 2000). L'efficacité de la prise en charge à domicile dépend de la possibilité d'apporter à domicile une prise en charge coordonnée multidisciplinaire d'une qualité comparable à celle que peuvent recevoir les patients à l’hôpital Ainsi, Walker et al. ont montré récemment dans une étude randomisée l'intérêt de réaliser une rééducation ergothérapique à domicile (Walker et al., 1999). 5. Date de début de la rééducation Peu d'études ont été consacrées à ce sujet. La méta-analyse d'Ottenbacher et Jannell (Ottenbacher & Jannell, 1993) concluait à une efficacité supérieure si la rééducation est débutée précocement. Une étude contrôlée récente va également dans ce sens (Paolucci et al., 2000). Les auteurs ont montré que les patients débutant la rééducation dans les 20 premiers jours répondaient mieux au traitement que ceux dont la rééducation débutait plus tardivement. Sommaire La question de l'utilité d'une rééducation tardive est parfois posée. Il semble qu'un traitement même tardif puisse entraîner une amélioration. Wade et al. (Wade et al., 1992) ont ainsi réalisé une étude randomisée avec cross-over sur 94 patients soumis durant trois mois à une rééducation spécifique de la marche plus de deux ans après l'accident vasculaire. Le traitement entraîna une amélioration significative de la vitesse de marche. Toutefois, l'effet disparut après l'arrêt du traitement. Cette étude souligne l'importance de la poursuite de la prise en charge, même à un stade tardif. 6. Comparaison de différentes techniques L'efficacité spécifique de la rééducation sur un symptôme déficitaire précis est plus discutée. Sunderland et al. (Sunderland et al., 1994; Sunderland et al., 1992) ont réalisé une étude randomisée sur 132 patients de l'efficacité d'une rééducation intensive précoce ciblée sur le membre supérieur. A six mois, une amélioration significative était constatée chez les patients traités. Malheureusement, cet effet disparaissait sur l'évaluation de suivi à un an. Quelques études ont cherché à comparer entre elles différentes techniques de rééducation. La plupart ont porté sur des groupes de taille modeste, et ont eu des résultats négatifs. Récemment toutefois, certaines techniques spécifiques semblent avoir fait preuve d'une certaine efficacité, tels que le bio-feedback par électromyographie, ou la rééducation de la marche avec support partiel du poids du corps et tapis roulant (Hesse et al., 1995; Visintin et al., 1998). Visitin et al. (Visintin et al., 1998) ont étudié cent patients répartis de façon randomisée en deux groupes, l'un recevant une rééducation de la marche sur tapis roulant avec support partiel du poids du corps, et l'autre sans support du poids du corps. Après un entraînement de 6 semaines, les paramètres de marche étaient significativement supérieurs dans le groupe avec support. L'efficacité se maintenait sur l'évaluation de suivi trois mois plus tard. E - REEDUCATION DE L'APHASIE Plusieurs revues détaillées récentes (Albert, 1998; Joseph, 1998; Robey, 1994; Robey, 1998) convergent pour affirmer l'efficacité de la rééducation de l'aphasie, à condition toutefois que celle-ci soit assez longue (au moins trois mois) et intensive. Wertz et al. (Wertz et al., 1986) ont réalisé une étude contrôlée importante sur un groupe de 121 patients, randomisés en trois groupes : un groupe recevant durant 12 semaines une rééducation orthophonique en milieu hospitalier, un groupe recevant un traitement à domicile par des volontaires entraînés, et un groupe ne recevant pas de traitement durant les 12 premières semaines, puis débutant de façon retardée une rééducation orthophonique hospitalière. Le principal résultat était qu'à douze semaines, le groupe rééduqué par des orthophonistes obtenait une meilleure récupération que le groupe non traité. Le groupe traité tardivement rattrapait son retard, démontrant que le traitement garde son efficacité même s'il est entrepris plus tardivement. Les patients traités par volontaires à domicile ne différaient pas statistiquement des deux autres groupes. Robey (1994) a retenu 21 publications dans une méta-analyse, et a calculé la taille de l'effet dans trois situations : patients non traités, patients traités, et comparaison entre un groupe traité et un groupe non traité. L'amélioration des patients rééduqués en phase précoce était en moyenne deux fois plus importante que celle des patients non traités. En phase tardive (après quatre mois), alors que les patients non traités ne progressaient plus, les patients traités présentaient une amélioration modérée mais significative (taille de l'effet : 0,52). Dans les études ayant comparé des patients traités et non traités, la différence entre les deux groupes était de 0,68 en cas de traitement précoce et de 0,31 en cas de traitement tardif. Ces données confirment bien l'efficacité de la rééducation, surtout à un stade précoce, mais également en phase chronique. Joseph (1998) a souligné l'importance de la durée et de l'intensité du traitement. Dans sa revue, il note que les études ayant proposé des rééducations de une à deux heures par semaine sont quasiment toutes négatives (Lincoln et al., 1984). En cas de durées de rééducation hebdomadaires de 3 à 5 heures ; les résultats sont variables. En revanche, toutes les études comportant au moins 6 heures de rééducation par semaine ont été positives. Une question souvent posée est la comparaison de rééducations par des orthophonistes spécialisées à une prise en charge par des volontaires ayant reçu une brève formation (par exemple des bénévoles, des membres de la famille ou des personnels soignants de moindre qualification). Bien que les données soient parfois contradictoires, plusieurs études ont trouvé un bénéfice pour le traitement par des professionnels (Shewan & Kertesz, 1984). Sommaire F - REEDUCATION DE LA NEGLIGENCE UNILATERALE Le nombre de travaux sur la rééducation de la négligence gauche est moins important. Les revues récentes (Azouvi, 1997; Diller & Riley, 1993; Robertson et al., 1993) suggèrent une efficacité des techniques de ré-entraînement de l'exploration visuelle (Diller & Weinberg, 1977), à condition toutefois que ce traitement soit suffisamment intensif. Les études négatives (Bergego et al., 1997; Robertson et al., 1990) ont utilisé des durées de traitement courtes, alors que les études ayant utilisé un traitement d'au moins vingt heures ont rapporté des résultats positifs (Pizzamiglio et al., 1992; Weinberg et al., 1977; Weinberg et al., 1979). Le principal problème reste le transfert des acquis de la rééducation aux situations de la vie quotidienne. Certains patients apprennent à compenser la négligence dans des situations contrôlées de test ou de rééducation mais continuent à présenter un comportement de négligence dans la vie quotidienne. Ces dissociations pourraient être en rapport avec un déficit spécifique de l'orientation automatique de l'attention, l'orientation volontaire étant relativement préservée (Seron et al., 1989). Les études ayant cherché à évaluer le transfert des acquis ont fourni des résultats contradictoires. Bergego et al. (Bergego et al., 1997) dans une étude utilisant une rééducation informatisée avec un paradigme de ligne de base multiple selon les sujets ont constaté que l'effet était strictement limité aux tâches proches de celles travaillées en rééducation. Des résultats plus encourageants ont été rapportés par un groupe italien (Antonucci et al., 1995; Paolucci et al., 1996) avec des durées de rééducation plus importante (deux mois de traitement). Ces auteurs ont constaté une amélioration parallèle sur une échelle de négligence dans la vie quotidienne, et sur l'autonomie à l'index de Barthel. Toutefois, il est indiscutable que certains patients continuent à présenter malgré la rééducation, une négligence invalidante dans la vie de tous les jours. Dans de telles situations, des stratégies palliatives ont été proposées, telles que l'utilisation d'un appareil émettant à intervalles aléatoires des signaux sonores alertant le sujet et lui signalant la nécessité de regarder du côté gauche (Seron et al., 1989). Dans une étude de cas, ce type de dispositif a été la seule solution permettant à un patient de compenser le comportement de négligence dans la vie quotidienne. Plus récemment, d'autres stratégies de rééducation ont été proposées, basées sur la modulation des afférences sensorielles ou sur des manipulations de l'attention (Beis et al., 1996; Ladavas et al., 1994; Robertson et al., 1995; Rossetti et al., 1998; Wiart et al., 1997). Elles ont l'intérêt de s'appuyer sur des modèles théoriques modernes de la négligence, mais leur intérêt demande à être confirmé sur une plus grande échelle. L'indiçage spatio-moteur est une technique très prometteuse, basée sur l'utilisation des capacités motrices résiduelles de l'hémicorps gauche (Robertson et al., 1992). Cette technique est basée sur la mobilisation volontaire par le patient de son hémicorps controlésionnel. Cette activation permettrait, du fait de l'interaction étroite entre circuits perceptifs et prémoteurs, d'améliorer le traitement des informations visuelles (Rizzolatti & Craighero, 1998). Dans une étude de cas récente, Samuel et al. (Samuel et al., 2000) ont constaté que cette technique améliorait le comportement de négligence dans la vie quotidienne chez deux patients présentant une négligence rebelle aux traitements usuels. G - CONCLUSION En conclusion, on peut admettre que la rééducation des troubles moteurs et cognitifs d'origine vasculaire possède une efficacité incontestable. L'importance de l'effet thérapeutique reste toutefois relativement modérée. Cet effet dépend de plusieurs facteurs, et en particulier de l'intensité et de la durée du traitement, ainsi que de sa précocité. Toutefois, la rééducation reste susceptible d'apporter un bénéfice même en cas de début tardif. Si les traitements paraissent plus efficaces en cas de déficit de gravité modérée, les patients atteints d'un déficit grave bénéficient également de la thérapeutique. Il n'est donc pas justifié de refuser à certains patients l'accès à la rééducation sous le prétexte d'un déficit trop important. De nombreuses questions sont encore en suspens. Quels sont les vrais "principes actifs" dans la boite noire de la rééducation? Une technique est-elle supérieure aux autres ou bien les traitements sont-ils tous équivalents ? Doit-on proposer le même traitement à tous les patients ou bien faudra-t-il adapter les thérapeutiques aux caractéristiques du patient ? Combien de temps poursuivre une rééducation et à quelle intensité ? Voici quelques-unes des questions auxquelles nous aurons à essayer de répondre dans les années qui viennent. Sommaire III - II - LA DEPRESSION POST- ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL (DPAVC) La dépression post-accident vasculaire cérébral (DPAVC) est une complication fréquente et grave des accidents vasculaires cérébraux. Pourtant, cette affection a longtemps été méconnue, puisqu'elle n'a été individualisée qu'à partir des travaux de l'équipe de Robinson à Baltimore, au début des années 80. A – EPIDEMIOLOGIE La fréquence de survenue des DPAVC est discutée, variant selon les études de 21% à 79%. Cette diversité tient en partie à des problèmes méthodologiques, liés au mode de sélection des patients (inclusion ou non de patients présentant un trouble sévère du langage) et aux critères diagnostiques utilisés. L'incidence de la DPAVC est certainement supérieure à celle de la dépression dans une population de contrôle du même âge (aux alentours de 9%), ou chez des patients hospitalisés pour une maladie organique non neurologique. Dans les études du groupe de Robinson (Robinson & Price, 1982; Robinson et al., 1984b; Robinson & Szetela, 1981), l'incidence d'une dépression mineure ou majeure, selon les critères de la DSM-III, était de 44% à la phase aiguë et de 60% six mois après l'accident vasculaire. Ces auteurs ont de plus montré que la DPAVC était durable, puisque, en l'absence de traitement, 95% des patients déprimés lors de la première évaluation l'étaient encore à six mois. Inversement, 29% des patients indemnes de dépression à la phase initiale devenaient déprimés à six mois. Les patients ont enfin été revus deux ans après l'accident vasculaire cérébral, et le taux de dépression était encore très élevé, 27% de patients présentant les critères d'une dépression majeure, et 20% d'une dépression mineure. Un travail plus récent (Herrmann et al., 1998) a montré un taux d'incidence plus faible de la DPAVC. Sur un groupe de patients évalués par deux échelles standardisées, l'échelle de Zung et l'échelle de Montgomery-Asberg (MADRS), 22% à 27% (selon l'échelle utilisée) étaient déprimés à 3 mois, et 21% à 22% à un an (sur un échantillon de 136 sujets). B - PHYSIOPATHOLOGIE La DPAVC résulte vraisemblablement de l'intrication de facteurs organiques "neurogènes" et psychologiques réactionnels. 1. Facteurs favorisants. Plusieurs facteurs ont été trouvés statistiquement associés à la survenue d'une DPAVC. Le rôle de l'âge a été évoqué. Par exemple, Sharpe (Sharpe, 1994) a constaté que l'incidence de la DPAVC était de 9,1% avant 75 ans, et de 29,6% après 75 ans. Selon Robinson, le lien avec l'âge n'existerait toutefois qu'à la phase initiale. L'effet du sexe est plus discuté. Wade et al. (Wade et al., 1987) ont constaté une fréquence de dépression plus élevée chez la femme, mais cet effet ne fut pas confirmé dans une analyse multivariée par Kotila et al. (Kotila et al., 1999). L'existence d'antécédents dépressifs personnels ou familiaux pourrait également être un facteur favorisant, mais Robinson et al. (Robinson et al., 1984b) ont constaté que cet effet n'était significatif que chez les patients présentant une lésion hémisphérique droite. Enfin, la sévérité du déficit moteur et/ ou cognitif serait également un facteur favorisant. Les travaux de Robinson ont montré que la corrélation entre DPAVC et déficit neurologique augmentait avec le temps. Dans l'analyse multivariée de Kotila et al. (Kotila et al., 1999), le score moteur initial était le plus fort facteur prédictif de la survenue d'une dépression à 3 mois. 2. Corrélations anatomo-cliniques. Les corrélations anatomo-cliniques de la DPAVC ont fait couler beaucoup d'encre depuis les travaux de l'équipe de Robinson (Robinson et al., 1984a; Robinson & Szetela, 1981). Ces derniers ont proposé un modèle anatomo-étiopathogénique selon lequel il conviendrait de distinguer deux formes différentes de DPAVC. La forme précoce (< 6 mois) serait essentiellement neurogène. Elle serait associée plus spécifiquement aux lésions de l'hémisphère gauche, surtout dans sa partie antérieure (alors qu'un gradient inverse existerait au sein de l'hémisphère droit). Cette dépression précoce serait en rapport avec une Sommaire réduction du taux de sérotonine sur les récepteurs S2 corticaux. En revanche, la forme tardive de la DPAVC, serait essentiellement réactionnelle. Elle n'aurait pas de support anatomo-clinique particulier, et serait secondaire à la situation de handicap. Toutefois, ce modèle a été remis en question récemment, à la suite de travaux n'ayant pas mis en évidence de corrélation anatomo-clinique claire lorsque tous les facteurs de biais étaient contrôlés (en particulier l'aphasie) (Gainotti et al., 1997; Herrmann et al., 1998; Kotila et al., 1999). La question reste donc débattue aujourd'hui. C - DIAGNOSTIC 1 Symptômes cliniques Le diagnostic de la DPAVC est difficile car les critères diagnostiques habituels de la dépression sont ici d'interprétation difficile. Cette difficulté diagnostique explique vraisemblablement les retards diagnostiques et la sous-évaluation fréquente de cette affection. Certains signes somatiques peuvent faire croire à tort à une dépression, alors qu'ils sont en réalité la conséquence de l'atteinte neurologique (ralentissement, fatigue, difficultés de concentration, labilité de l'humeur avec pleurs spasmodiques). Mais le principal problème est surtout de ne pas méconnaître le diagnostic de dépression, qui peut être masquée par les déficits neurologiques. En cas de lésion de l'hémisphère droit, la tristesse de l'humeur peut être difficile à détecter du fait de l'anosognosie et de l'apparente indifférence du patient, souvent associées à une amimie et une aprosodie. Les plus grandes difficultés se rencontrent chez les patients aphasiques qui ne peuvent exprimer verbalement leur souffrance morale. Chez ces patients, le diagnostic doit être évoqué devant des modifications du comportement telles que des gestes de découragement, une mauvaise participation à la rééducation, une perte de l'appétit, des troubles du sommeil, une irritabilité, un ralentissement global, des pleurs, ou encore une régression inexpliquée de l'autonomie. Ces signes ne sont pas toujours faciles à mettre en évidence, pouvant être rattachés à tort à "de la fatigue", ou à "un manque de motivation". Il faut donc s'attacher à les rechercher systématiquement, auprès du personnel soignant ou de rééducation, ainsi qu'auprès de la famille et des proches du patient. 2 Critères "objectifs" Les critères de la DSM-IV restent la référence en psychiatrie, tout en connaissant les difficultés évoquées plus haut. Il existe par ailleurs de nombreuses échelles quantitatives, dont l'objectif est de suivre l'évolution des symptômes. Certaines d'entre elles ont été validées chez des patients souffrant d'une lésion cérébrale. Il s'agit soit d'échelles d'auto-évaluation (échelle de Zung, Beck Depression Inventory, Echelle Visuelle Analogique), soit d'hétéro-évaluation (les deux plus utilisées ici étant l'échelle de Hamilton et la MADRS). D - PRONOSTIC En l'absence de traitement, la DPAVC n'a pas tendance à s'améliorer spontanément. Nous avons cité plus haut l'étude de Robinson et al. (Robinson & Price, 1982) ayant montré que 95% des patients déprimés à la phase initiale l'étaient encore six mois plus tard en l'absence de traitement. Le risque suicidaire est mal connu dans cette pathologie. Une étude épidémiologique récente a constaté un taux de suicide de 3,6 pour 1000 AVC, ce qui est supérieur à celui de la population générale. Il semble par ailleurs que la DPAVC ait une incidence péjorative sur la récupération fonctionnelle. Andersen et al. (Andersen et al., 1994b) ont montré, sur un groupe de près de 200 patients étudiés cinq ans après l'AVC, que le pourcentage de patients autonomes pour les actes élémentaires de la vie quotidienne ou ayant récupéré la marche était significativement plus faible en cas de DPAVC. La DPAVC a également été trouvée associée à une surmortalité et à une moindre qualité de vie. Ces arguments rendent donc indispensables le traitement de la DPAVC, dès que le diagnostic en a été posé. E - TRAITEMENT Le nombre d'études sur le traitement des DPAVC reste relativement faible. Il semble cependant que, globalement, la DPAVC réponde aux antidépresseurs classiques de la même façon que les dépressions Sommaire "traditionnelles", et que la pharmacothérapie soit souvent efficace. L'adjonction d'un médicament antidépresseur est même parfois proposé à titre de test diagnostic et thérapeutique dans les cas où le diagnostic est hésitant, en particulier chez les patients gravement aphasiques. Parmi les médicaments ayant fait l'objet d'études contrôlées, citons certains tricycliques, la nortryptiline (Motival*) et l'amitryptiline (Laroxyl*), et parmi les antidépresseurs de nouvelle génération la Fluoxetine (Prozac*) (Wiart et al., 2000) et le Citalopram (Seropram*) (Andersen et al., 1994a). Comme dans les dépressions "classiques", le taux de sujets répondeurs semble aux alentours de 70 à 80% quel que soit le médicament. Le choix entre ces médicaments est donc en pratique surtout déterminé par la tolérance clinique. C'est la raison pour laquelle la tendance actuelle favorise en première intention les antidépresseurs de dernière génération, inhibiteurs de la recapture de sérotonine, dont les effets secondaires sont moindres, en particulier sur le plan cardio-vasculaire mais aussi urinaire, chez des patients fragiles et souvent âgés. Si le choix se porte sur les tricycliques, il est recommandé de choisir les produits les moins sédatifs, les moins anticholinergiques, et à demi-vie brève, en utilisant une augmentation progressive des doses. Dans tous les cas, il ne faut pas oublier que les antidépresseurs abaissent le seuil épileptogène. Les autres thérapeutiques antidépressives ont été encore moins étudiées. Certaines études ont constaté que le Methylphenidate (Ritaline*), un psychostimulant, aurait un effet comparable à celui des antidépresseurs, mais plus rapide. Il s'agit toutefois d'études rétrospectives non randomisées et de petite taille, donc à prendre avec précaution. La psychothérapie n'a pas été évaluée par des études contrôlées. Elle est rendue difficile en cas de troubles cognitifs (aphasie, anosognosie). De même, la sismothérapie, parfois utilisée dans les formes graves et chimio-résistantes, n'a pas fait l'objet d'études contrôlées dans cette indication, et est d'usage délicat en cas de risque de crise comitiale. F – CONCLUSION La dépression post-AVC (DPAVC) est une complication fréquente (environ 50% des cas) des accidents vasculaires cérébraux. Son diagnostic est difficile en cas de troubles cognitifs associés (aphasie en particulier). Il faut donc y penser systématiquement et rechercher, auprès de l'entourage et des soignants, les modifications du comportement qui témoigneraient de la survenue d'un syndrome dépressif. Une DPAVC doit impérativement être traitée efficacement, comme toute dépression. Cette règle de bon sens n'est malheureusement pas toujours respectée, la DPAVC restant vraisemblablement encore aujourd'hui sousestimée et sous-traitée. Encadré 55 : la dépression post AVC - fréquente (environ 50 % des cas) et durable - en partie liée à la sévérité du déficit - difficile à diagnostiquer, surtout en cas d’aphasie - aggrave le pronostic vital et fonctionnel de l’AVC - requiert un traitement antidépresseur III – III - DÉMENCE POST-AVC L’association pathologie vasculaire cérébrale – démence est fréquente et se rencontre soit lors du bilan étiologique chez des patients consultants pour un trouble de la mémoire, soit dans le suivi de patients ayant présenté un accident vasculaire cérébral. Le terme de “démence post-AVC” recouvre toute démence diagnostiquée dans les suites d’un AVC, quelque soit sa cause (Pasquier et Leys, 1997). Il existe non pas « une » mais « des démences post-AVC » qui ont fait l’objet de nombreuses recherches au cours des 10 dernières années (Censori et al., 1996; Kokmen et al., 1996; Inzitari et al., 1998; Tatemichi et al., 1990, 1992, 1993, 1994; Loeb et al., 1992; Pohjasvaara et al., 1997, 1998; Hénon et al., sous presse). Sommaire A - EPIDEMIOLOGIE DES DEMENCES POST-AVC 1. Prévalence La prévalence de la démence post-AVC varie en fonction de la population étudiée, des critères utilisés pour porter le diagnostic de démence et de l’intervalle de temps séparant AVC et évaluation neuropsychologique. Dans l’étude de population de Zhu et al. (1998), le risque relatif de démence chez les patients ayant présenté un AVC, comparativement à des sujets contrôles, était de 3,6. Ce risque relatif était encore plus élevé dans l’étude de population de Prencipe et al. (1997) atteignant 5,8. Dans d’autres études menées sur des cohortes de patients hospitalisés pour un AVC, la prévalence oscillait entre 13,6% (Censori et al., 1996) et 31,8% (Pohjasvaara et al., 1997) (tableau 1). 2.Incidence L’étude de Rochester (Kokmen et al., 1996) conduite sur une période de 25 ans est la seule étude de population qui a évalué l’incidence des démences post-AVC; l’incidence cumulée était de 7% à 1 an et atteignait 48% à la fin de la période d’observation de 25 ans; le risque relatif de démence était de 8,8 un an après l’AVC et de 2 à la fin de la période de suivi (Kokmen et al., 1996). D’autres études ont été conduites chez des patients ayant été hospitalisés pour un AVC. L’incidence était 28,5% dans les 3 ans suivant l’AVC dans l’étude de Hénon et al. (sous presse), de 33,3% après 52 mois de suivi avec un risque relatif de 5 comparés à des contrôles dans l’étude de Tatemichi et al. (1994a), et de 32% dans les 5 ans dans l’étude de Bornstein et al. (1996). B - MECANISMES DES DEMENCES POST-AVC 1. Influence des lésions vasculaires De nombreuses données concernant l’influence des lésions vasculaires sont disponibles mais elles sont essentiellement issues d’études portant sur la démence vasculaire et non sur les démences post-AVC. Les lésions cérébrales associées aux démences post-AVC peuvent être des lésions de grande taille, des lésions vasculaires touchant des zones stratégiques, des lésions lacunaires multiples avec anomalies de la substance blanche. Chez les patients ayant de multiples lésions vasculaires de grande taille, la survenue d’une démence dépend essentiellement du volume total (Erkinjuntti et al., 1988), du nombre et de la topographie des lésions (De Reuck et al., 1981). Il n’y a cependant pas de valeur seuil concernant le volume lésionnel pouvant induire une démence chez un individu. Certaines localisations corticales et sous-corticales sont considérées dans la littérature comme pouvant être à l’origine d’une démence. Ces localisations “stratégiques” (gyrus angulaire gauche, localisations temporale inferointerne et frontale interne, thalamus, genou de la capsule interne gauche, noyau caudé) ont été rapportées sous forme de cas ou de petites séries (Benson et al., 1982; Alexander et Freeman, 1984; Ott et Saver 1993; Bhatia et Marsden, 1994; Barth et al., 1995). Cependant, pour ces cas cliniques où étaient utilisés les scanners de première génération, on ne peut exclure la présence d’autres lésions vasculaires pouvant interférer avec le profil neuropsychologique (Godefroy et al., 1994). De plus, chez les sujets âgés chez qui il n’y a pas eu de suivi clinique, des lésions associées de maladie d’Alzheimer ne peuvent être exclues (Pasquier et Leys, 1997; Snowdon et al., 1997; Pasquier et al., 1998). Le concept d’infarctus stratégique devrait être revu en utilisant les nouvelles techniques d’imagerie et un plus long suivi clinique. Otto Binswanger a décrit une maladie caractérisée par une démence, des infarctus récidivants et des anomalies de la substance blanche à l’autopsie (Binswanger, 1894), maladie qui pourrait représenter le stade terminal de l’état lacunaire (Leys et al., 1992; Pantoni et Garcia, 1995). Cependant, l’existence de la maladie de Binswanger en tant qu’étiologie spécifique de démence vasculaire reste sujette à controverse (Pantoni et Garcia, 1995). La plupart des cas d’infarctus lacunaires multiples avec anomalies de la substance blanche en fait sont dus à la lipohyalinose des artères perforantes, conséquence d’une hypertension artérielle chronique (Fisher, 1965; Fisher, 1969). La démence n’est pas constante chez les patients ayant des lacunes multiples. Des maladies dûment identifiées, comme l’angiographie amyloïde ou le CADASIL sont des causes à la fois d’AVC (plus souvent ischémiques qu’hémorragiques) et de démence. CADASIL est ne variété Sommaire particulièrement intéressante de démence vasculaire car d’une part sa fréquence est loin d’être négligeable (plus de 400 familles identifiées dans le monde) et d’autre part son gène est identifié. Il s’agit de Notch 3, gène qui code pour un récepteur transmembranaire dont la partie extracellulaire s’accumule le long de la membrane des cellules musculaires lisses de la paroi des petites artères (Tournier-Lasserve 1993, Joutel et al 1996 ; Joutel et al 2000) 2. Influence de la maladie d’Alzheimer De nombreuses données suggèrent que les liens entre pathologie vasculaire cérébrale et maladie d’Alzheimer sont plus étroits que ne le voudrait le hasard (Pasquier et Leys, 1997). Certaines démences survenant après un AVC ont une installation et une évolution progressive suggérant une étiologie dégénérative (Tatemichi, 1990; Pasquier et al., 1995). Les sujets âgés sans antécédent d’AVC mais avec un déclin cognitif ont un risque augmenté d’AVC (Ferrucci et al., 1996). Les lésions Alzheimer et vasculaires coexistent fréquemment à l’autopsie de cerveau de sujets âgés (Jellinger et al., 1990; Victoroff et al., 1995; Ince et al., 1995). Les patients souffrant de maladie d’Alzheimer ont des modifications de la paroi des vaisseaux, avec une angiopathie amyloïde (Yamada et al., 1987) pouvant entraîner des hémorragies ou des infarctus cérébraux (Ellis et al., 1996; Premkumar et al., 1996), et un épaississement fibrohyalin nonspécifique de la paroi des artères perforantes de petit calibre (Brun et Englund, 1986; Rezek et al., 1987; Leys et al., 1991) pouvant entraîner des lacunes (Fisher, 1969) et des anomalies de la substance blanche (Rezek et al., 1987; Leys et al., 1992). L’existence de facteurs de risque communs à la pathologie vasculaire cérébrale et à la maladie d’Alzheimer pourraient expliquer leur occurrence chez un même patient. A côté de l’âge, l’allèle 4 de l’apolipoprotéine E (Saunders et Roses, 1993; Frisoni et al., 1994; Gerdes, 1994; Terry et al., 1996), dont la présence est associée à un risque augmenté d’infarctus cérébral et de pathologie coronarienne (Gerdes, 1994; Wilson et al., 1994) et probablement également à un risque augmenté de maladie d’Alzheimer (Pedro-Botet et al., 1992; Saunders et Roses, 1993; Frisoni et al., 1994), pourrait être l’un de ces facteurs de risque communs. L’hypertension artérielle, la tabagisme et l’augmentation de l’épaisseur intima-media de la carotide commune sont également des facteurs de risque communs pour les 2 pathologies (Blots et al., 1996; Hofman et al., 1997). 3. Influence des anomalies de substance blanche Les anomalies de substance blanches sont associées aux AVC et aux facteurs de risque vasculaire. Chez les patients, elles sont plus fréquemment observées en cas de démence vasculaire. Elles se rencontrent également chez les patients souffrant de maladie d’Alzheimer, surtout dans les formes à début tardif, même après exclusion des sujets ayant des facteurs de risque vasculaire. Chez les sujets âgés sains, elles sont associées à des troubles neuropsychologiques et comportementaux discrets (Skoog et al., 1996; TarvonenSchröder et al., 1996): les sujets ayant des anomalies de la substance blanche ont des troubles des fonctions exécutives, de l’attention et de la mémoire verbale à long terme (Breteler et al., 1994; DeCarli et al., 1995). Les anomalies de la substance blanche pourraient contribuer à le démence chez les sujets ayant présenté un AVC car elles sont associées à un risque augmenté de récidives (Inzitari et al., 1995) et entraînent des troubles neuropsychologiques pouvant s’additionner aux conséquences de l’AVC et aux conséquences d’éventuelles lésions Alzheimer associées (Leys et al., 1998). Il a d’ailleurs récemment été montré que les patients de plus de 40 ans ayant présenté un AVC avaient un risque augmenté de démence post-AVC avec une incidence de la démence qui augmentait avec la sévérité des anomalies de substance blanche (Hénon et al., sous presse). 4. L’origine multifactorielle des démences post-AVC D’un point de vue clinique, la démence est probablement la conséquence directe des lésions vasculaires: (i) chez les patients jeunes devenant déments dans les suites immédiates d’un ou plusieurs AVC; (ii) quand le médecin est certain que le fonctionnement cognitif du patient était normal avant l’AVC, altéré immédiatement après, sans aggravation voire avec une discrète amélioration avec le temps; (iii) quand les lésions vasculaires ont une topographie stratégique chez un sujet jeune; et (iv) quand une pathologie vasculaire spécifique connue comme entraînant une démence (comme le CADASIL) est prouvée par les données anatomo-pathologiques ou par un marqueur spécifique. De nombreux cas de démences post-AVC sont néanmoins probablement la conséquence de l’effet cumulé des lésions vasculaires, des lésions Alzheimer et des anomalies de la substance blanche. Même Sommaire quand l’effet de chaque type de lésions n’est pas suffisant pour entraîner une démence, l’effet cumulé des différentes lésions peut atteindre le seuil lésionnel requis pour entraîner une démence (Pasquier et Leys, 1997). Quand un AVC, des anomalies de la substance blanche, ou les 2, surviennent chez un patient ayant une maladie d’Alzheimer asymptomatique, la période infraclinique de la maladie d’Alzheimer pourrait être raccourcie (Pasquier et Leys, 1997). Dans l’étude de Snowdown, parmi les 61 patients qui avaient les critères neuropathologiques de maladie d’Alzheimer, ceux qui avaient des infarctus cérébraux avaient un déclin cognitif plus marqué et une prévalence plus élevée de la démence, alors que parmi les 41 patients qui n’avaient pas les critères neuropathologiques de maladie d’Alzheimer, la présence d’infarctus cérébraux n’étaient que faiblement associée à la sévérité du déclin cognitif et à la prévalence de la démence (Snowdon et al., 1997). Les lésions vasculaires pourraient jouer un rôle important dans la présence et la sévérité des symptômes cliniques de maladie d’Alzheimer (Snowdon et al., 1997). Chez les patients inclus dans l’étude SYST-EUR, un effet bénéfique du traitement antihypertenseur sur le risque de déclin cognitif et de maladie d’Alzheimer a été mis en évidence (Forette et al., 1998): le traitement pendant 5 ans de 1000 patients de 60 ans et plus a permis de prévenir 19 cas de démence, démence vasculaire comme maladie d’Alzheimer. Cet effet pourrait être la conséquence d’une réduction de l’incidence des infarctus liée à la réduction des chiffres de pression artérielle, avec donc une réduction de l’incidence des démences vasculaires mais aussi de la maladie d’Alzheimer (Leys et Pasquier, 1999). Enfin, dans certains cas, les démences post-AVC pourraient en fait correspondre à des démences préexistantes non diagnostiquées avant l’AVC (Hénon et al., 1997). C - FACTEURS DE RISQUE DES DEMENCES POST-AVC 1. Caractéristiques du patient L’âge est un facteur de risque de déclin cognitif (House et al., 1990; Downhill et Robinson, 1994) et de démence (Tatemichi et al., 1990, 1992, 1993, 1994a, Andersen et al., 1996, Pohjasvaara et al., 1997, 1998; Barba et al., 2000) post-AVC. Les données concernant l’influence du niveau d’éducation (Downhill et al. 1994; Tatemichi et al., 1990, 1993, 1994a; Pohjasvaara et al., 1997, 1998) et du sexe restent discutées: le risque de démence post-AVC était plus élevé chez les hommes dans l’étude de population de Rochester (Kokmen et al., 1996), plus élevé chez les femmes dans l’étude d’Inzitari et al. (1998), aucune influence du sexe n’était observée dans l’étude de Tatemichi et al. (1990, 1993, 1994a). Les pathologies intercurrentes pouvant être responsables d’hypoxie comme les crises convulsives, les troubles du rythme cardiaque, les décompensations cardiaques ou respiratoires, étaient associées à un risque augmenté de démence post-AVC (Moroney et al., 1996). 2. État fonctionnel pré-AVC L’état fonctionnel pré-AVC a une influence sur le risque de démence post-AVC. Andersen et al. (1996) ont mis en évidence une relation entre score de Barthel pré-AVC et score de Mattis (Mattis, 1976) 6 mois après l’AVC. Dans l’étude de Tatemichi et al. (1990), il existait une relation entre score de Barthel pré-AVC et prévalence de la démence diagnostiquée 7 à 10 jours après l’AVC. Cette relation entre état fonctionnel préexistant à l’AVC et risque de démence post-AVC a été confirmé par Inzitari et al. (1998) qui a mis en évidence une relation entre score de Rankin pré-AVC et prévalence de la démence 1 an après l’AVC. 3. Déclin cognitif préexistant à l’AVC Les troubles cognitifs préexistants à l’AVC sont fréquents. Dans les travaux consacrés à la prévalence et à l’incidence des démences post-AVC (Zhu et al. 1998; Kokmen et al., 1996; Andersen et al. 1996; Tatemichi et al., 1990, 1992; Pohjasvaara et al., 1997, 1998 Inzitari et al., 1998), 6,1% à 12,2% des patients étaient exclus en raison d’une démence préexistante. Dans une étude consacrée aux démences préAVC utilisant un questionnaire standardisé, la prévalence atteignait 16% (Hénon et al., 1996; 1997). Cependant, même si on exclut les patients ayant une démence préexistante, les troubles cognitifs nondémentiels préexistants à l’AVC sont un facteur de risque de démence post-AVC (Barba et al., 2000 ; Hénon et al., sous presse). Sommaire 4. Caractéristiques de l’AVC Le risque et la sévérité des troubles cognitifs survenant après un AVC ne semblent pas influencés par la nature ischémique ou hémorragique de l’AVC (Mori et al., 1994; Hochstenbach et al. 1998, Barba et al., 2000 ; Hénon et al., sous presse). La sévérité de l’AVC joue un rôle, avec un risque augmenté de démence post-AVC en cas de déficit neurologique initial plus sévère (Tatemichi et al., 1993; Pohjasvaara et al., 1998; Inzitari et al., 1998 ; Hénon et al., sous presse) et chez les patients ayant des lésions vasculaires de grande taille (House et al., 1994; Andersen et al., 1996; Censori et al., 1996, Kase et al., 1998). L’influence de la topographie des lésions vasculaires reste quant à elle mal connue, même si une influence de l’hémisphère gauche a été suggéré dans certaines études (Tatemichi et al., 1993 ; Censori et al., 1996; Pohjasvaara et al., 1997 ; 998; Kase et al., 1998). Enfin, l’influence de l’étiologie présumée de l’AV reste également mal connue : dans l’étude de Tatemichi et al. (1990, 1993), la prévalence de la démence postAVC était moins élevée chez les patients ayant présenté un infarctus lacunaire et plus élevée chez les patients ayant présenté un infarctus d’origine athéromateuse ; néanmoins, ces résultats qui portent sur la prévalence doivent être interprétés avec prudence dans la mesure où la mortalité est en général moins élevée chez les patients ayant présenté un infarctus lacunaire. 5. Facteurs de risque vasculaire L’influence limitée des facteurs de risque vasculaire bien connus comme l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie est importante à souligner. Bien que l’hypertension artérielle soit un facteur de risque de démence vasculaire et de maladie d’Alzheimer, l’hypertension artérielle n’est pas un facteur prédictif de démence dans une population de patients ayant présenté un AVC (Skoog et al., 1996). La contribution de l’hypertension artérielle est en effet probablement masquée par sa très forte prévalence dans les populations de patients ayant présenté un AVC. Il est néanmoins intéressant de constater que dans l’étude PROGRESS (2001) de prévention des rechutes d’AVC par un traitement hypotenseur (Perindopril ± indapamide), le groupe traité a une réduction du risque de démence post AVC de 34 % (OR 0.66 ; IC : 0.45-0.97). En revanche, en l’absence de rechute d’AVC, le risque de démence est identique dans le groupe traité et le groupe placebo. L’effet est donc différent de celui observé dans Syst.Eur où le risque de démence d’Alzheimer était diminué en prévention primaire dans le groupe d’hypertendus traités. Le diabète apparaît cependant comme un facteur de risque de démence post-AVC (Censori et al., 1996; Tatemichi et al., 1993 ; Hénon et al., sous presse). De nombreuses études ont montré que les performances neuropsychologiques étaient diminuées chez les sujets en fibrillation auriculaire (Ott et al., 1997; Kilander et al., 1998). L’influence de la fibrillation auriculaire sur le risque de démence post-AVC reste néanmoins controversée : la fibrillation auriculaire est considérée comme un facteur de risque de démence post-AVC dans certaines études (Censori et al., 1996; Moroney et al., 1996; Inzitari et al., 1998; Barba et al., 2000), mais pas dans d’autres (Tatemichi et al., 1990, 1993 ; Hénon et al., sous presse). Dans la population générale, les antécédents d’AVC augmentent le risque de démence (Breteler et al., 1994): dans l’étude de population de Rotterdam (Breteler et al., 1994), la proportion de sujets ayant développé une démence était de 25,6% chez les sujets ayant des antécédents d’AVC contre 13,5% chez les sujets sans antécédent d’AVC. Leur influence sur le risque de démence post-AVC reste discutée, retrouvée par certains auteurs (Tatemichi et al., 1990; 1993; Loeb et al., 1992; Pohjaasvara et al., 1998) et pas par d’autres (Hochstenbach et al., 1998; Barba et al., 2000 ; Hénon et al., sous presse). 6. Récidives d’AVC Dans l’étude de population de Rochester (Kokmen et al., 1996) comme dans les études menées sur des cohortes de population hospitalisés (Pohjaasvara et al., 1998; Inzitari et al., 1998), la survenue de récidives augmente le risque de démence. Cependant, cette influence des récidives pourrait dépendre de l’étiologie de la démence, le risque paraissant augmenté en cas de démence vasculaire et non en cas de démence dégénérative (Tatemichi et al., 1993). De plus, aucune influence des récidives n’a été mise en évidence sur le risque de démence s’installant plus de 3 mois après l’AVC (Moroney et al., 1997). Sommaire 7. Données radiologiques 7.1. Infarctus silencieux Dans la première étude ayant évalué les relations entre démence post-AVC et infarctus silencieux (Tatemichi et al., 1990), la fréquence de la démence augmentait avec le nombre et la taille des infarctus silencieux. La présence d’infarctus silencieux est également apparue comme un facteur prédictif indépendant de démence post-AVC dans l’étude menée à Lille (Hénon et al., sous presse). Seule l’étude de Bornstein et al. (1996) n’a pas mis en évidence de relation entre infarctus silencieux et démence post-AVC, mais il n’y avait pas dans cette étude de critère d’exclusion stricte des démences pré-AVC et l’incidence des démences post-AVC était faible. 7.2. Atrophie cérébrale L’atrophie cérébrale corticale est associée à un risque augmenté de démence post-AVC (Tatemichi et al., 1990; Loeb et al., 1992; Gorelick et al., 1992; Liu et al., 1992 ; Hénon et al., sous presse). L’atrophie temporale interne est plus fréquente chez les patients ayant une démence préexistante à l’AVC (Hénon et al., 1998; Pohjasvaara et al., 1999) mais également observée chez des patients ayant présenté un AVC mais qui n’ont pas de démence préexistante (Hénon et al., 1998). L’hypothèse selon laquelle ces patients auraient un risque augmenté de démence post-AVC est plausible mais reste à démontrer. 7.3. Anomalies de la substance blanche Les anomalies de la substance blanche jouent probablement un rôle dans le développement des démences post-AVC (House et al., 1990; Tatemichi et al., 1990; Andersen et al., 1996; Leys et al., 1998; Pohjasvaara et al., 1999). Andersen et al. (1996) ont montré que le score à l’échelle de Mattis (Mattis, 1976) 6 mois après l’AVC était plus bas chez les patients ayant des anomalies de la substance blanche. Tatemichi et al. (1990) ont montré que la prévalence et l’incidence des démences post-AVC étaient augmentées chez les patients ayant des anomalies de la substance blanche mais les données scanographiques n’étaient disponibles que pour un petit nombre de patients. Cette influence des anomalies de la substance blanche sur le risque de démence post-AVC a été retrouvée dans l’étude menée à Lille (Hénon et al., sous presse), avec cependant un biais possible lié aux effets de l’atrophie cérébrale dont la sévérité est corrélée de manière très étroite à la présence d’anomalies de la substance blanche. Par ailleurs, les anomalies de la substance blanche pouvant elles-mêmes être la conséquence d’une artériolopathie, il est impossible dans ce cas de différencier ce qui revient à la leucoencéphalopathie de ce qui résulte de l’atteinte artérielle. De telles leucoencéphalopathies artériolaires caractérisent le CADASIL, la maladie de Binswanger et certaines variétés d’angiopathie amyloïde. D - ETIOLOGIE DES DEMENCES POST-AVC Peu de données sont disponibles concernant l’étiologie des démences post-AVC. Elles suggèrent néanmoins toutes que les démences post-AVC ne sont pas toujours d’origine vasculaire. Dans l’étude de Rochester (Kokmen et al., 1996), après exclusion des patients ayant une démence préexistante à l’AVC, l’incidence de la maladie d’Alzheimer 1 an après l’AVC était 9 fois supérieure chez les patients ayant présenté un AVC comparés à des contrôles; au-delà de la première année, l’incidence de la maladie d’Alzheimer restait augmentée d’environ 50% chez les patients ayant présenté un AVC. Parmi les patients ayant une démence post-AVC et pour qui les données étaient disponibles dans l’étude menée par l’équipe de New York (Tatemichi et al., 1990), 39% ont reçu le diagnostic de démence en relation avec l’AVC, 36% de maladie d’Alzheimer et 25% d’autre démence, ceci incluant les démences mixtes. Trois études prospectives se sont intéressé à l’étiologie des démences post-AVC: dans l’étude de Tatemichi et al. (1994a), 36% des patients déments après l’AVC recevaient le diagnostic de « maladie d’Alzheimer + AVC » car les troubles de mémoire existaient avant l’AVC, 54% recevaient le diagnostic de démence vasculaire. Dans l’étude de Pohjasvaara et al. (1998), les démences post-AVC étaient considérées comme étant d’origine vasculaire pour 81% des patients déments 3 mois après l’AVC alors qu’une participation dégénérative apparaissait probable pour les 19% restant. Cependant, dans ces études, un biais est possible dû à l’absence de critères stricts d’exclusion des patients ayant une démence préexistante non diagnostiquée. Dans l’étude menée à Lille (Hénon et al., sous presse), 2/3 des démences post-AVC étaient des démences vasculaires et 1/3 des maladies d’Alzheimer, même après exclusion stricte des patients ayant une démence préexistante. Le plus souvent la démence s’installait immédiatement au décours de l’AVC. Aucun cas de maladie d’Alzheimer n’a été diagnostiquée à distance de l’AVC, apportant des arguments en Sommaire faveur de l’hypothèse selon laquelle l’AVC pourrait en fait révéler une maladie d’Alzheimer infraclinique sous-jacente. E - INFLUENCE DE LA DEMENCE POST-AVC SUR LE PRONOSTIC 1. Syndrome confusionnel à la phase aiguë de l’AVC La survenue d’une confusion mentale est fréquente à la phase aiguë des AVC. Dans l’étude menée à Lille (Hénon et al., 1999), un syndrome confusionnel survenait à la phase aiguë chez un quart des patients de plus de 40 ans hospitalisés pour un AVC et la démence préexistante à l’AVC était un facteur prédictif indépendant de confusion mentale en phase aiguë. Un syndrome confusionnel était cependant parfois observé chez des patients sans démence préexistante: l’association confusion mentale-démence post-AVC reste à déterminer. 2. Mortalité Les études de population (Aevarsson et al., 1998; Baldereschi et al., 1999) comme les études menées sur des populations de patients hospitalisés (Roth, 1955) ont montré que les patients déments avaient un risque augmenté de décès, indépendamment des effets de l’âge et de la comorbidité (Aevarsson et al., 1998). Bien que la démence soit fréquente dans les suites d’un AVC, son impact sur le pronostic vital reste mal connu (Woo et al., 1992). Les données disponibles suggèrent cependant que la survenue d’une démence post-AVC est associée à une augmentation du risque de décès. Woo et al. (1992) ont montré que le risque de décès dans les 20 mois suivant l’AVC était augmenté chez les patients ayant un score bas au MMS 3 mois après l’AVC. Tatemichi et al. (1994a) ont montré que le risque de décès était multiplié par 3 chez les patients déments 3 mois après l’AVC, comparés aux patients non-déments, après ajustement sur les variables démographiques, les pathologies cardiaques associées, la sévérité de l’AVC et la survenue de récidives. 3. Récidives d’AVC Le risque de récidives est augmenté chez les patients déments 3 mois après l’AVC, comparés aux patients non-déments (Moroney et al., 1997). Ceci peut en partie s’expliquer par le fait que la démence est le signe d’une pathologie vasculaire plus sévère avec donc un risque augmenté de récidives (Moroney et al., 1997). Néanmoins, une prise en charge moins efficace des patients ayant des troubles cognitifs, et les problèmes d’observance thérapeutique chez ces patients, contribuent probablement également à cette augmentation du risque de récidives (Moroney et al., 1999). Encadré 56: Les démences post AVC - fréquentes (7 à 10 % par an), risque x 5 - multifactorielles (lésions cérébrales, vasculaires, Alzheimer associé .) - aggravent le pronostic vital et fonctionnel de l’AVC` - risque diminué par le traitement préventif des AVC III - IV - RECOMMANDATIONS CONCERNANT LA PRISE EN CHARGE CLINIQUE APRES UN AVC A partir des données de la littérature, l’agence américaine pour la politique des soins et de la recherche (Agency for Health Care Policy and Research) a, en 1995, établi des recommandations concernant la période aiguë, la rééducation et l’institutionnalisation des personnes victimes d’AVC ; ce travail est fondé sur l’analyse de 1900 travaux et publications en langue anglaise recensés entre 1946 et 1994. Au préalable, les auteurs soulignent quatre objectifs : − identifier les patients susceptibles de bénéficier d’une rééducation, − déterminer les modalités, l’intensité et la durée de la rééducation en fonction des malades, Sommaire − déterminer les traitements associés qui vont aider à réduire le handicap ou l’incapacité à effectuer certaines fonctions, − développer et valider des protocoles permettant de suivre la rééducation et la réinsertion. Selon ce rapport, 50% des malades âgés victimes d’AVC ne reçoivent pas la rééducation dont ils auraient besoin, sachant qu’il faut choisir avec soin les patients qui peuvent bénéficier d'une rééducation intensive : en effet, les atteintes mineures ne nécessitent que peu ou pas de rééducation, et, pour des raisons inverses, les atteintes massives ne bénéficient pas non plus de la rééducation. Ainsi, le document final rassemble 67 recommandations spécifiques (AHCPR, 1995). Elles concernent : la définition des malades pouvant bénéficier d’une rééducation, le choix des orientations de soins, la conduite de la rééducation, la réinsertion du malade âgé. De nombreuses recommandations concernent la participation du malade et de sa famille aux prises de décision de soins et de réinsertion. Parmi ces recommandations, seules 34% bénéficient d'un niveau de preuve satisfaisant (A, B ou C) et/ ou d'un consensus d'experts d'au moins 90%. Parmi celles-ci : − 8 % des recommandations sont sous-tendues par un critère d’évidence de niveau A, − 4 % des recommandations sont sous-tendues par un critère d’évidence de niveau B, − 22 % des recommandations sont sous-tendues par un critère d’évidence de niveau C. La liste des recommandations (avec niveau de preuve) figure ci-dessous pour la période de rééducation et d’institutionnalisation. % Période de rééducation 1 - La rééducation doit suivre des principes et méthodes d’apprentissage reconnues et efficaces. (C) 2 - Les malades, leurs familles et autres proches doivent être précisément informés et prévenus afin qu’ils connaissent les causes et les conséquences de l’AVC, ainsi que les objectifs, les modalités et le pronostic de la rééducation afin d’être un support effectif pour le malade. Les membres de la famille et les aidants potentiels doivent recevoir une formation précise dans la connaissance des techniques et la résolution des problèmes devant lesquels ils risquent de se trouver confrontés. (B) 3 - La persistance de l’incontinence urinaire après un AVC doit être évaluée pour déterminer son étiologie et un traitement étiologique spécifique doit être mis en route.(C) 4 - Une prise en charge du transit intestinal doit être prescrite chez les malades souffrant d’une constipation persistante ou d’une incontinence digestive (B) 5 - Les malades souffrant de déficit fonctionnel et qui gardent un minime contrôle des mouvements volontaires du bras ou de la jambe atteinte doivent être encouragés à utiliser ce membre au cours du travail fonctionnel et des exercices qui leurs seront imposés. Ils seront également encouragés au cours de la rééducation à améliorer le contrôle de la force et de la motricité ainsi qu’à réapprendre les perceptions sensitivo-motrices dans le but d’améliorer leurs performances fonctionnelles.(C) 6 - L’apparition de lésions de l’épaule doit être prévenue par un positionnement adapté, la mise en place d’un support et la prévention de tout mouvement et de toute rééducation inopportuns. (C) 7 - Un état dépressif, ou son apparition progressive, doivent être systématiquement recherchés. Le diagnostic de dépression dépend dans un premier temps de l’examen clinique, aidé si nécessaire par l’utilisation d’une échelle de dépression spécifique.(A) Ces différentes recommandations soulignent la pluridisciplinarité de la prise en charge et du suivi du malade âgé victime d’un AVC en unité de Soins de Suite de Gériatrie : médecins (gériatre, rééducateur, neurologue) ainsi que d’une équipe paramédicale spécialisée et efficiente : (kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste, psychologue, psychomo-tricien) : enfin, il doit être possible de faire appel à un spécialiste, notamment un psychiatre ou un urodynamicien. % En institution 1 - Les médecins doivent être attentifs aux effets indésirables de la prise en charge du malade sur le fonctionnement familial et sur la santé de l’aidant. Ils doivent travailler avec le malade et les soignants pour éliminer les aspects négatifs de la situation, favoriser l’analyse des problèmes qui ont une solution et faciliter la réintégration du patient dans ses valeurs familiales et son rôle social. (B) 2 - La prévision des chutes chez le malade ayant survécu à un AVC et retournant en institution passe par la connaissance globale du patient et de ses difficultés, son traitement et la diminution des facteurs Sommaire de risques tant au niveau de son environnement que des modalités de la marche et de la nature de ses déplacements. (C) 3 - Une priorité absolue doit être donnée à la prévention, tant de la récidive d’un nouvel accident que des complications de l’accident qui a eu lieu ainsi qu’à la rigueur de la prise en charge sanitaire globale du survivant de l’AVC lorsqu’il retourne dans sa résidence communautaire. (A) 4 - Les activités de loisirs adaptées doivent être identifiées, encouragées et favorisées (C) Sommaire REFERENCES (récupération et séquelles) 1. Albert, M. L. . Treatment of aphasia. Arch. Neurol., 1998 : 55, 1417-1419. 2. Aevarsson O et al. Seven-year survival rate after 85 years. Arch . Neurol. 1998 ; 55 : 1226-1232. 3. Alexander M et al . Amnesia after anterior communicating artery aneurysm rupture. Neurology 1998 ; 34 : 752-757. 4. Andersen G et al. .Intellectual impairment in the first year following stroke compared to an age-matched population sample. Cerebrovasc. Dis. 1998 ; 6 : 363-369. 5. Andersen, G, Vestergaard, K et al . Effective treatment of post-stroke depression with the selective serotonin reuptake inhibitor citalopram. Stroke 1994a ; 25 : 1099-1104. 6. Andersen, G et al . Incidence of post-stroke depression during the first year in a large unselected stroke population determined using a valid standardized rating scale. Acta Psych. Scand. 1994b ; 90 : 190-195. 7. 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Sommaire EVALUATION DES BESOINS CONCLUSION ET PERSPECTIVES Les AVC constituent la première cause de handicap chez l’adulte, la deuxième cause de démence, la troisième cause de mort, une cause fréquente de dépression et leur coût tant à l’échelon individuel qu’à celui de la société est considérable En Ile de France, bien que la population soit plus jeune que celle du reste de la France, il est peu probable que l’incidence et surtout la prévalence diminuent dans la décennie à venir. En ce qui concerne l’incidence, les deux principaux facteurs qui sont susceptibles de contribuer à son augmentation sont le vieillissement de la population et l’amélioration du pronostic vital des infarctus du myocarde, les coronariens étant une population à haut risque d’AVC. En raison de l’allongement de la durée de vie et de l’amélioration de la survie à court terme après AVC, l’augmentation de prévalence concerne essentiellement des sujets âgés (souvent des femmes), vivant seuls, et ayant gardé un handicap physique ou cognitif incompatible avec un maintien à domicile . En IDF comme dans le reste de la France, l’amélioration de la prise en charge des AVC constitue donc un impératif majeur de santé publique. Cette amélioration est possible compte-tenu des données de la science, tant en matière de prévention que de traitement à la phase aiguë et lors de la récupération. 1 - La seule stratégie pour diminuer la fréquence des AVC est la prévention qui repose sur un certain nombre de mesures d’efficacité scientifiquement établie, dont les plus importantes sont : - le traitement de l’HTA en prévention primaire et secondaire - la prévention et/ou l’arrêt du tabac - les traitements antiplaquettaires dans la prévention secondaire des accidents ischémiques liés à l’athérosclérose (AICLA) - les anticoagulants oraux dans la prévention primaire et secondaire des embolies d’origine cardiaque - l’endartérectomie des sténoses carotides symptomatiques serrées (≥ 70 %) De nouvelles approches préventives sont en cours d’évaluation, telles que l’utilisation de statines, de vitamines ou de nouveaux antithrombotiques. Il est impossible actuellement d’en prévoir l’impact en terme de population. Même s’il s’agissait de mesures très efficaces, le problème persisterait de la sous-utilisation en pratique quotidienne des thérapeutiques d’efficacité démontrée dans les essais cliniques. Ainsi, si l’on appliquait à une très large échelle les mesures d’efficacité actuellement démontrée, on pourrait probablement diminuer de moitié l’incidence des AVC. Or on a vu à quel point ces mesures – même les plus simples et les moins onéreuses – étaient peu ou mal appliquées. 2- A la phase aiguë, la mesure essentielle, car d’efficacité importante et scientifiquement démontrée, est l’hospitalisation d’urgence dans des unités neuro-vasculaires qui permet de répondre au mieux aux impératifs diagnostiques et thérapeutiques requis par les AVC : - diagnostic de l’AVC lui-même, de son type (hémorragie cérébrale ou méningée, infarctus, AIT, TVC) et de son étiologie. Cette étape diagnostique est d’abord clinique puis elle nécessite la réalisation en urgence d’une neuro-imagerie (au mieux IRM avec séquences de diffusionperfusion, à défaut un scanner) et d’explorations artérielles et cardiaques, ultrasonores en particulier - traitement, c’est-à-dire mesures générales et prévention des complications, recours éventuels (et rare) à la chirurgie, utilisation des antithrombotiques : aspirine d’efficacité faible mais applicable à un grand nombre d’AIC, thrombolyse par rt-PA intra-veineux beaucoup plus efficace mais ne s’adressant (actuellement) qu’à un petit nombre de patients en raison notamment de la nécessité de l’administrer moins de 3 heures après le début des symptomes ; % Des changements sont à prévoir dans le diagnostic et le traitement à la phase aiguë : & généralisation de l’utilisation de l’IRM dans toutes ses modalités, permettant de mieux évaluer le pronostic et surtout d’adapter le traitement, Sommaire & désobstruction en urgence de l’artère par diverses méthodes (thrombolyse, antiGP II B III A, méthodes physiques …) chez un nombre de plus en plus élevé de patients, & amélioration des techniques d’exploration cardiaque & administration conjointe de neuroprotecteurs et d’une levée précoce de l’occlusion, % Quels que soient les résultats de ces changements, les données de la science suggèrent qu’il persistera deux invariants : 1 – La faible résistance des neurones à l’ischémie justifiant l’urgence extrême de la prise en charge, condition sine qua non de tout progrès thérapeutique ; 2 – L’efficacité des stroke units (unités neurovasculaires) tant en terme de mortalité que de dépendance et ce quel que soit le type d’AVC. % Les besoins à la phase aiguë sont donc clairs, du moins en théorie : disposer d’un nombre suffisant d’unités neuro-vasculaires pour admettre en urgence tous les AVC et d’un accès au plateau technique de neuro-imagerie et de cardiologie nécessaire au diagnostic étiopathogénique et aux orientations thérapeutiques 3 - Compte-tenu de la fréquence des séquelles, il ne peut y avoir d’amélioration de la prise en charge des AVC sans optimisation des filières de suite tant hospitalières qu’en alternatives à l’hospitalisation. L’efficacité de la rééducation des troubles moteurs et de l’aphasie est démontrée et, à nouveau, elle est plus grande dans des unités de rééducation spécialisée où seront au mieux pris en charge les troubles cognitifs, les troubles sphinctériens, la si fréquente dépression et où sera poursuivie et éventuellement adaptée la stratégie de prévention secondaire. Cette rééducation neurologique spécialisée s’adresse à tous les types d’AVC et à tous les patients quel que soit leur âge. Il est difficile de savoir là encore quel sera l’impact des nouvelles approches thérapeutiques actuellement à l’étude telles que les greffes cérébrales, ou les nouvelles molécules susceptibles d’accélérer la récupération. Il est néanmoins vraisemblable que, comme à la phase aiguë il persistera une double nécessité : la précocité et la spécialisation de la rééducation. 4 - En conclusion, il existe des mesures d’efficacité démontrée pour prévenir les AVC et en améliorer le pronostic à court et à long terme. L’ère du fatalisme et de l’abstention thérapeutique devrait être close face à une pathologie aussi fréquente et sévère. Lors de la survenue d’un AVC, la stratégie «de masse » (c’est à dire applicable à tous les AVC) la plus efficace au plan vital et fonctionnel est la prise en charge en unités neurovasculaires, et la stratégie « ciblée » la plus efficace au plan fonctionnel est la thrombolyse, d’impact toutefois limité en raison notamment de la fenêtre de 3 heures et du risque hémorragique. L’amélioration du pronostic vital et fonctionnel des AVC passe donc par la mise en oeuvre de ces 2 stratégies complémentaires. Elle n’a cependant de sens que si sont développées parallèlement d’une part des stratégie de prévention, d’autre part des structures permettant d’effectuer de façon optimale (en hospitalisation et à domicile) la rééducation et la prise en charge des séquelles. Encadré 57 : Evaluation des besoins pour la prise en charge des AVC • Prévention : efficacité démontrée pour diminuer la fréquence des AVC • Stroke Units (Unités neuro-vasculaires) ' Efficacité démontrée pour diminuer la mortalité et la dépendance ' S’adressent à tous les AVC • Thrombolyse intra-veineuse (rt-PA) ' Efficacité démontrée pour augmenter le nombre de patients récupérant sans séquelles ' S’adresse à un petit nombre d’AVC < 5 % • Rééducation : efficacité démontrée • Efficacité de l’individualisation d’une filière de prise en charge spécialisée Sommaire ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX OFFRE DE SOINS Sommaire OFFRE DE SOINS • COURT SEJOUR I. II. III. IV. V. VI. Méthodologie Pathologies Structure des établissements Caractéristiques des établissements par département Commentaires Annexes (listes 1 et 2) • SOINS DE SUITE OU DE READAPTATION I. II. III. IV. V. Méthodologie Offre de soins globale Offre de soins pour AVC Commentaires Annexes • CONCLUSION Sommaire OFFRE DE SOINS COURT SEJOUR Sommaire I - METHODOLOGIE A – PMSI % A partir des fichiers PMSI/MCO de l’année 1999 de l’ensemble des établissements d’Ile de France ont été recensés chez les sujets de plus de 16 ans les séjours correspondant aux pathologies suivantes, identifiées par les diagnostics principaux : - G 46 : syndromes vasculaires cérébraux au cours des maladies cérébro-vasculaires - I 61 : hémorragie intra-cérébrale - I 62 : autres hémorragies intracrâniennes non traumatiques - I 63 : infarctus cérébral - I 64 : accident vasculaire cérébral, non précisé comme étant hémoragique ou par infarctus - I 67 : autres maladies cérébrovasculaires - I 68 : troubles cérébrovasculaires au cours de maladies classées ailleurs - I 69 : séquelles de maladies cérébrovasculaires Il est à noter que 1 – les RSA codés I 69 ne représentent que 2,92 % du total des RSA 2 – Les codes G 45, I 65 et I 66 n’ont pas été pris en compte car ils ont été analysés dans un précédent travail de l’ARH Ile de France (sténose athéroscléreuse de l’origine de l’artère carotide interne cervicale et de la bifurcation carotidienne validé par le Comité technique régional de cardiologie et des pathologies vasculaires le 6 Décembre 2000). Ces codes correspondent respectivement aux AIT (G 45 : 3622 RSA en 1999) et aux occlusions et sténoses des artères pré-cérébrales et cérébrales (I 65 : 2578 RSA en 1999) % Les établissements ont été séparés en 4 catégories principales : - Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) - Etablissements publics de santé (EPS) - Etablissements Privés participant au service public hospitalier (PSPH) - Etablissements privés à but lucratif (PL) B - Autres sources & Enquêtes réalisées par la société française neuro-vasculaire : trois enquêtes « urgences », « services de neurologie » et « services de rééducation » centrées sur la prise en charge des AVC ont été effectuées (annexe 1). & Chiffres du SAMU 78 concernant les AVC & Données démographiques INSEE 1999 & Données déclaratives provenant de divers services de neurologie II - PATHOLOGIES A - NOMBRE DE SEJOURS (RSA) & Un total de 14 298 RSA a été recensé en Ile de France pour l'année 1999 par le PMSI-MCO. Il peut être discuté de plusieurs points de vue : - RSA ne veut pas dire patient, car un patient peut avoir été comptabilisé plusieurs fois en cas de transfert vers un autre établissement si le diagnostic principal est resté le même. Si on élimine du recensement l'ensemble des séjours ayant compris un transfert en mode d'entrée le chiffre total de RSA est de 12 864 (mode d'entrée : domicile). – mais par ailleurs un certain nombre de patients n'ont probablement pas fait l'objet d'un codage AVC en diagnostic principal pour des raisons diverses. On peut estimer que ces deux sources d'imprécisions se compensent ; les analyses ci-après ont donc utilisés les chiffres globaux de RSA. Si l’on raisonne en terme d’hospitalisation en urgence, il faut ajouter à ce chiffre de 14 298 AVC constitués celui des AIT (3 622) car lorsque le malade arrive en urgence après l'installation des Sommaire symptômes, il est impossible de différencier un AIT d'un AVC. La réflexion en matière d'offre de soins aigus des AVC en Ile de France doit donc se baser sur un chiffre d’au moins 18 000 par an. & Le chiffre d’environ 18 000 AVC par an est inférieur à celui de 22 000 estimé à partir des données épidémiologiques de la littérature. Cette différence s’explique en partie par les AVC non hospitalisés dont le nombre est inconnu. Il existe des patients ayant eu un AVC mineur dont le bilan est intégralement effectué en ambulatoire, comme en témoigne un sondage effectué auprès d’un échantillon de neurologues libéraux d’IDF (annexe 3). Sur une trentaine de malades vus par un neurologue chaque année pour AVC ou AIT, un peu plus de la moitié, les plus bénins, sont explorés en ambulatoire. A l’inverse, des patients âgés mourant à domicile dans les heures ou jours qui suivent leur AVC. En l’absence de chiffres concernant de telles situations, le nombre de 20 000 AVC parait constituer une approximation raisonnable et sera utilisé pour les propositions ultérieures. Il est à noter que ce chiffre est très inférieur à celui de 35 090 dérivé des données de Hankey et Warlow (1999) qui se basent sur 31 900 AVC à prendre en charge par million d’habitants et par an en comptant AVC, AIT et 10 % d’erreurs diagnostiques. Nous y reviendrons car c’est ce dernier chiffre qui a été retenu par la SFNV pour ses recommandations. • Nous envisagerons successivement les caractéristiques des patients et de leurs séjours (14 298 RSA) puis les caractéristiques des établissements les ayant accueillis. La répartition des 14298 RSA par établissement figure à la fin de ce chapitre (liste 1). Dans ce qui suit, l’analyse des caractéristiques des patients et séjours a été effectuée à partir des séjours ayant eu lieu dans les établissements ayant accueilli plus de 50 RSA en 1999. Ces établissements sont au nombre de 59 et ils ont totalisé 12423 RSA, soit 87 % de l’ensemble des RSA. Compte-tenu de ce pourcentage élevé, il est hautement vraisemblable que ces 12423 RSA sont représentatifs de l’ensemble des patients et séjours pour AVC. B - CARACTERISTIQUES GENERALES DES PATIENTS % Age et sexe Tableau 58 AGE ET SEXE DES PATIENTS SUR LES 62 ETABLISSEMENTS AYANT PLUS DE 50 RSA EN 1999 Nb de RSA Nb de RSA hommes nb de RSA femmes 1er quartile hommes 2e quartile hommes 3e quartile hommes 1er quartile femmes 2e quartile femmes 3e quartile femmes 12423 6338 6085 61 71 79 68 79 85 L'analyse des chiffres globaux pour l'Ile de France confirme que les AVC concernent essentiellement les sujets âgés avec une proportion d’hommes et de femmes sensiblement identique. L'âge médian des hommes est de 8 ans plus jeune que celui des femmes. Cette différence s’explique par la plus grande longévité des femmes et par la survenue plus précoce des AVC chez l’homme. % Répartition selon l’âge et le sexe et le département d’hospitalisation TABLEAU 59. Distribution des âges par département d'hospitalisation DEPT 1er quartile hommes 2e quartile hommes 3e quartile hommes 1er quartile femmes 2e quartile femmes 3e quartile femmes 75 58 69 78 65 76 84 77 64 74 80 73 81 87 78 64 73 82 74 81 88 91 60 71 80 71 80 86 92 60 71 79 66 79 86 93 60 70 77 68 77 85 94 63 73 81 67 80 86 95 60 70 78 67 78 85 Sommaire La comparaison des répartitions des groupes d'âges en fonction du département de recensement des RSA montre une différence entre Paris et le reste de l'Ile de France. La population hospitalisée à Paris est légèrement plus jeune que la population hospitalisée dans les autres départements. La répartition selon le sexe varie en fonction des départements : elle est équilibrée dans le 77, le 91, le 92, le 94, et le 95. En revanche, il y a légèrement plus de femmes hospitalisées dans le 78 (sex-ratio 0,85) et inversement plus d'hommes dans le 75 (sex-ratio 1,17) et le 93 (sex-ratio 1,22). % Modes d’entrée des patients La très grande majorité des patients (90.1 %) vient du domicile, sans variation notable de cette proportion d’un département à l’autre. Les autres modes d’hospitalisation sont principalement les transferts et mutations en provenance d’une autre structure MCO. Encadré 58 : Caractéristiques des patients ayant au moins un séjour pour AVC : - sujets âgés - sex ratio proche de 1 - femmes plus âgées d’en moyenne 8 ans - sujets un peu plus jeunes à Paris C - REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES RSA ET FLUX DE PATIENTS Tableau 60 Tableau 61 REPARTITION DE LA POPULATION PAR DEPARTEMENT REPARTITION DES RSA PAR DEPARTEMENT TOTAL 75 4276 31,60% TOTAL 75 2 125 246 19,32% TOTAL 92 1805 13,34% TOTAL 92 1 428 881 12,99% TOTAL 93 1120 8,28% TOTAL 93 1 382 861 12,57% TOTAL 94 1552 11,47% TOTAL 94 1 227 250 11,16% TOTAL 77 1241 9,17% TOTAL 77 1 193 767 10,85% TOTAL 78 1389 10,26% TOTAL 78 1 354 304 12,31% TOTAL 91 1176 8,69% TOTAL 91 1 134 238 10,31% TOTAL 95 973 7,19% TOTAL 95 1 105 464 10,05% TABLEAU 62: croisement des origines géographiques et des départements d'hospitalisation des AVC Département d'hospitalisation ORIGINE GEOGRAPHIQUE DES PATIENTS HOSPITALISES (%) 75 77 78 91 92 93 94 95 55 % 4 3 3 8 9 5 3 10 100% 1 87 % 0 1 0 1 1 0 8 100% 78 5 0 82 % 0 5 0 0 2 6 100% 91 3 2 1 79 1 1 7 0 5 100% 92 12 2 7 2 66 % 2 2 1 6 100% 93 4 3 0 0 2 81 % 3 2 4 100% 94 7 5 1 9 4 8 61 % 1 5 100% 95 1 0 1 0 2 2 0 84 % 8 100% 75 77 hors IDF TOTAL Sommaire TABLEAU 63 : Différentiel entre site d'hospitalisation et domicile par département Département Lieu de domicile 75 2844 4276 77 1405 1241 78 1427 1389 91 1259 1176 92 1723 1805 93 1479 1120 94 1343 1552 95 1064 973 Lieu d'hospitalisation Ces quatre tableaux montrent : - la répartition des RSA en fonction de leur provenance géographique (tableau 60) - la répartition de la population (tableau 61) - la concordance entre l’origine géographique et le lieu d’hospitalisation (tableau 62) - le différentiel en nombre de RSA ente l’origine géographique et le lieu d’hospitalisation (tableau 63). Il apparaît clairement d’une part une inégalité de répartition géographique des sites d’hospitalisation, d’autre part des flux de patients qui se font essentiellement vers Paris. Ainsi, Paris qui représente 19.3 % de la population d’IDF concentre un tiers (31.6 %) des hospitalisations. Parmi celles-ci seules 55 % concernent des patients de Paris, 35 % venant du reste de l’IDF et 10 % d’en dehors de l’IDF. Il existe donc une incontestable “attractivité” de Paris. A l’inverse, les départements 77, 78, 91, 93 et 95 ont un pourcentage d’hospitalisations inférieur de 1 à 4 % à ce que représente leur population en IDF. Les établissements de ces départements prennent en priorité les patients provenant du même département (de 79 % dans les 91 à 87 % dans le 77). Ils ont donc essentiellement un rôle d’établissement de proximité. Les départements 92 et 94 ont une répartition de RSA qui correspond à peu près à celle de leur population mais ils exercent aussi une attractivité notable puisque respectivement 34 % (pour le 92) et 39 % (pour le 94) proviennent d’autres départements. Encadré 59 : Répartition géographique des séjours • Attractivité de Paris - accueille un tiers des séjours - 45 % des séjours viennent d’autres départements • Hospitalisation essentiellement de proximité pour les départements 77, 78, 91, 93, 95 D - MODES D'ARRIVEE AUX URGENCES : ROLE DES SAMU/SMUR Tableau 64. Régulation et intervention du SAMU/SMUR dans les AVC (données SAMU 78) AVC qui échappent à la régulation (estimés à environ 2/3 des AVC) 66% AVC régulés sans SMUR engagé 22% patients initialement laissés sur place (à l’intention d’un médecin libéral) 2% transports d’emblée à l’hôpital (sur avis SAMU, sans SMUR engagé) 20% AVC régulés avec SMUR engagé (et transports systématiques) transports par ambulances simples ou sapeurs-pompiers sans SMUR transports assurés par équipes SMUR vers le service des urgences transports assurés par équipes SMUR directement en service spécialisé 12% 4% 4% 4% Sommaire Tableau 65 : Décisions SAMU/SMUR dans les AVC régulés (données SAMU 78) Décision SAMU SAMU + SMUR Médecine libérale engagée* Transport vers Scanner Transport vers les Urgences Transport en Réanimation Neurochirurgie / Cérébrovasculaire TOTAL destination = secteur hosp. public destination = hors secteur ou privé TOTAL (SMUR non engagé) (22% des AVC) (SMUR engagé) (12% des AVC) Régulé (34% des AVC) 12 % 3% 1% 69 % 24 % 3% 100 % 72 % 25 % 8,5 % 0,5 % 81,5 % 8,5 % 1% 100 % 75 % 16,5 % 88 % 100 % 77 % 11 % * Transport à l’hôpital différé et organisé par le médecin libéral Sur les 18 000 à 20 000 cas annuels d’AVC en Ile de France, 2 000 concernent le département des Yvelines, soit 12,5% des AVC de la région. Le codage exhaustif de l’activité du SAMU 78 permet de connaître la part des AVC sur la totalité de l’activité SAMU-SMUR du département ainsi que les décisions prises concernant la prise en charge de ces patients. L’extrapolation de ces données annuelles à l’ensemble de l’Ile de France paraît acceptable. % On estime que deux tiers des AVC échappent à la régulation du SAMU-Centre 15. Il s’agit vraisemblablement des cas les moins graves (sans détresse vitale). Ils sont le plus souvent hospitalisés après un transport non médicalisé. Les AVC motivant un appel au SAMU-Centre 15 représentent environ 1/3 des AVC. Le SAMU sollicité pour un AVC engage le SMUR environ 1 fois sur 3 : au total seul 1 AVC sur 9 est pris en charge par une équipe SMUR. % Parmi les 34 % d’AVC régulés par le SAMU (tableau 65), le SMUR n’est pas engagé dans la majorité (22 %), mais un transport immédiat non médicalisé a lieu dans 88 % de cas (77 % dans l’hôpital de secteur, 11 % ailleurs). Dans 12 % des cas, un médecin libéral est engagé. Lorsque le SMUR est engagé (12 % des AVC), les AVC les plus graves vont directement en réanimation (24 %), la majorité des autres (69 %) étant dirigés vers les urgences. % Ces données sont concordantes avec les résultats de l’enquête de la SFNV (Annexe 1) dans laquelle, en Ile de France, 15 % des AVC (essentiellement avec troubles de la vigilance) arrivent aux urgences par le SMUR. Les autres (85 %) se répartissent comme suit : ambulance privée : 52 %, propres moyens : 22 %, pompiers : 11 %. Tous les patients sont hospitalisés mais 25 % d’entre eux dans un autre hôpital (11 % pour la France entière). Cette enquête fournit d’autres renseignements (non accessibles par le PMSI) sur la phase préhospitalière : - délai moyen entre les premiers symptomes et l’arrivée aux urgences de 28 heures en IDF (contre 16 pour la France entière), la moitié des patients arrivant dans les 4 premières heures en IDF, contre 3 pour la France entière - 39 % des patients vivent seuls avant l’AVC contre 26 pour la France entière avec des âges moyens respectifs de 74 et 73 ans % L’enquête SFNV et les données du SAMU 78 montrent donc que le délai d’arrivée à l’hôpital demeure long et qu’il existe une absence de structuration des modalités de transport à l’hôpital, ce qui constitue l’un des facteurs essentiels conduisant à ce retard. L’enquête de la SFNV suggère en outre que les délais sont plus longs en IDF que dans les reste de la France. Encadré 60 : L’arrivée aux urgences • Pas de structuration des modalités de transport ' 2 AVC sur 3 échappent à la régulation SAMU ' 1 AVC sur 9 est pris en charge par un SMUR • Long délai d’arrivée ' 50 % arrivent dans les 4 heures (mais délai moyen de 28 H) ' délai plus long en IDF que dans les autres régions Sommaire E - MODES DE SORTIE Tableau 66 : Modes de sortie et transferts sur les 59 établissements (≥50 RSA) MODES DE SORTIE nb de RSA DOMICILE MUTATION DECES TRANSFERT* 11422 6012 757 1530 3120 52,64% 6,63% 13,40% 27,32% REPARTITION DES SORTIES PAR TRANSFERT Transfert Transfert MCO Transfert SSR 3120 1569 1264 Transfert LS 275 27,32 % 13,74 % 11,07 % 2,41 % % Les données du tableau 66 proviennent des chiffres du PMSI 1999 fournis par la CRAMIF. % L’autre source de données est l’enquête « Neurologie » de la SFNV : en IDF, le devenir à court terme des AVC était le suivant : retour à domicile : 63 %, décès : 7 %, transfert en SSR : 19 %, transfert direct en long séjour gériatrie : 3 %, transfert MCO : 8 %. Les chiffres correspondants pour la France entière sont : domicile : 64 %, décès : 9 %, transfert en SSR : 24 %, transfert MCO : 7 %. Il existe donc une homogénéité entre l’IDF et le reste de la France dans le devenir des patients à la fin de la phase aiguë. % Il existe un disparité notable en ce qui concerne les transferts en SSR fournis par l’enquête SFNV (22 à 27 %) et le PMSI (13 %) : cette disparité pourrait s’expliquer par le fait que les patients hospitalisés en Neurologie (seuls recensés par l’enquête SFNV) seraient plus souvent adressés en SSR que les patients hospitalisés en médecine, mais elle s’explique plus probablement par des inexactitudes de codage liées à ce qu’une partie des transferts étiquetés MCO par le PMSI sont en fait des transferts vers des services de réadaptation fonctionnelle : le pourcentage réel de transferts vers des structures de soins de suite et réadaptation fonctionnelle est donc vraisemblablement compris entre 15% (chiffre AP-HP) et 24% (chiffre SFNV-IDF), concernant entre 1650 et 5000 patients par an (cf. partie SSR de l'analyse de l'offre de soins). La vérification des chiffres réels pratiquée à Lariboisière sur une période de 4 semaines a abouti à 23,2 % de transferts vers le SSR et 7 % en MCO alors que les chiffres PMSI correspondant faisaient état de 25,4% de transferts MCO et de seulement 4,8% de transferts SSR en 1998 (rapport sur la prise en charge des AVC à l'AP-HP, groupe de travail DPM-CME, Avril 2000). Le pourcentage de transferts MCO obtenu par le PMSI est donc largement surévalué au détriment des transferts en SSR. Si l’on se base sur le chiffre de 20 % qui parait une approximation raisonnable, ce sont environ 2860 séjours MCO qui se poursuivent par un transfert en SSR. Encadré 61 : Modes de sortie $ domicile 52 à 63 % $ décès 9 à 14 % $ transfert SSR • sous-évalué par le PMSI • de l’ordre de 20 % $ transfert MCO • surévalué par le PMSI • de l’ordre de 7 % Sommaire F - DUREE MOYENNE DE SEJOUR Tableau 67 : Durées moyennes de séjour en fonction du mode de sortie (données PMSI) DMS en fonction du Mode de Sortie TOTAL (sans service de neurologie) TOTAL (avec service de neurologie) Pour l'ensemble Sortie vers le domicile Sortie par décès Sortie par transfert Sortie par transfert vers SSR 14,90 13,16 13,79 17,35 21,16 14,57 11,59 13,22 19,26 21,35 % La durée moyenne de séjour est de près de 15 jours pour l'ensemble des RSA. Elle est moindre de 3 à 4 jours en cas de sortie vers le domicile ou de décès. Elle est par contre allongée de près de 10 jours par rapport à une sortie vers le domicile en cas de sortie par transfert vers un service de SSR % Ces données sont à confronter avec celles de l’enquête SFNV (Annexe 1) : la DMS en IDF comme pour la France entière, est de 10 jours. Elle s’allonge à 22 jours en cas de transfert en SSR (contre 19 pour la France) et à 23 pour le transfert en SSR- gériatrie (contre 20 pour la France): il existe donc à nouveau un allongement de la DMS d’environ 9 jours pour les patients sortant vers un service de SSR par rapport à ceux sortant au domicile. La situation en IDF est à cet égard plus mauvaise que dans le reste de la France avec une fréquente situation de blocage des lits aigus par manque de disponibilité des lits d’aval. Ceci est confirmé par une enquête un jour donné effectuée chaque mois dans le service de neurologie de l’hôpital Lariboisière. : sur l’année 2000, un quart des lits (12 sur 50) étaient en permanence occupés par des patients en attente d’une structure de suite, avec un délai moyen entre la 1e demande et le transfert, de 20 jours. (il est à noter que ce délai a augmenté de 1999 à 2000 et plus encore de 2000 à 2001, témoignant d’une préoccupante aggravation de la situation). Encadré 62 : Durée des séjours pour AVC en Ile de France (PMSI) $ moyenne : 15 jours (si retour au domicile : 12 jours, si transfert SSR : 21 jours) $ en cas de transfert en SSR • séjour allongé de 9 jours par rapport aux séjours avec retour au domicile • délai d’attente plus long en IDF que dans le reste de la France III - STRUCTURE DES ETABLISSEMENTS A - ENSEMBLE DES ETABLISSEMENTS : NOMBRE DE RSA Les 14 298 RSA recensés en Ile de France pour 1999 sont répartis sur plus de 200 établissements. La liste exhaustive des établissements ayant au moins 1 RSA en 1999 figure à la fin de ce chapitre (Liste 1) Le nombre d’établissements totalisant moins de 20 RSA par an est de 106 et 34 établissements totalisent de 20 à 50 RSA/an. Il y a donc 140 établissements à moins de 50 RSA/an. Néanmoins, ces 140 établissements ne correspondent qu’à 13 % des RSA. Il existe donc une grande dispersion d’un petit nombre de patients sur un très grand nombre d’établissements. En revanche, il existe une relative concentration des autres patients puisque 87 % des RSA (12423) proviennent de 59 structures qui accueillent > 50 RSA par an. Il est à noter que les 140 établissements à moins de 50 RSA ne disposent ni de SAU ni de structure de neurologie individualisée. Ces établissements ne seront plus envisagés dans la suite de l’analyse de l’offre de soins qui se concentrera sur les établissements à plus de 50 RSA/an. Sommaire B - ETABLISSEMENTS AYANT EU PLUS DE 50 SEJOURS (RSA) PAR AN (TABLEAU 68) Tableau 68 Département ETABLISSEMENT CATEGORIE urgences nb de RSA IRM Statut 75 HOPITAL PITIE SALPETRIERE* AP-HP SAU 1001 3 75 HOPITAL LARIBOISIERE* AP-HP SAU 977 1 75 CENTRE HOSPITALIER STE ANNE* PSPH 412 1 75 HOPITAL TENON* AP-HP SAU 411 1 75 (2) HOPITAL BICHAT AP-HP SAU 272 1 75 HOPITAL SAINT JOSEPH* PSPH SAU 220 75 HOPITAL SAINT ANTOINE* AP-HP SAU 198 1 75 HOPITAL BOUCICAUT (HEGP) AP-HP SAU 109 1 75 HOPITAL COCHIN AP-HP SAU 108 1 75 FONDATION OPHTALMO ROTHSCHILD* PSPH 105 1 75 HOPITAL SAINT MICHEL PSPH 58 75 HOPITAL HOTEL DIEU AP-HP 75 HOPITAL LEOPOLD BELLAN* PSPH 75 HOPITAL BROUSSAIS (HEGP) AP-HP SAU 50 1 77 CH MEAUX* Public SAU 305 1 77 CH MELUN Public SAU 201 1 77 CH LAGNY-MARNE LA VALLEE Public SAU 197 1 77 CH FONTAINEBLEAU Public UP 150 77 CH PROVINS Public UP 112 77 CH MONTEREAU Public UP 75 77 CH COULOMMIERS Public 78 CH POISSY SAINT-GERMAIN* Public SAU 428 1 78 CH VERSAILLES* Public SAU 294 1 UP 54 53 65 Sommaire 78 CH MANTES-LA-JOLIE* Public 78 CLINIQUE DE LA PORTE VERTE PSPH 78 CH RAMBOUILLET Public SAU 89 78 CH MEULAN Public UP 54 91 (1) CH ORSAY* (+ LONGJUMEAU) Public ** 372 1 91 CH SUD FRANCILIEN (CORBEIL/EVRY) Public SAU 307 1 91 HOPITAL PRIVE DU VAL D'YERRES Privé 91 C H PUBLIC DE JUVISY SUR ORGE Public UP 92 91 CH ARPAJON Public UP 89 91 CH ETAMPES Public UP 74 92 CENTRE MEDICO-CHIRURGICAL FOCH* PSPH SAU 406 1 92 (2) HOPITAL BEAUJON* AP-HP SAU 287 1 92 HOPITAL AMBROISE PARE AP-HP SAU 277 92 HOPITAL ANTOINE BECLERE AP-HP SAU 160 92 HOPITAL LOUIS MOURIER AP-HP UP 133 92 CH NEUILLY COURBEVOIE Public UP 122 92 CASH DE NANTERRE Public SAU 100 92 HOPITAL RAYMOND POINCARE AP-HP UP 98 1 93 CH ST DENIS* Public SAU 257 1 93 CH AULNAY* Public SAU 201 1 93 HOPITAL AVICENNE* AP-HP SAU 196 1 93 CH LE RAINCY-MONTFERMEIL Public SAU 169 1 93 CH MONTREUIL Public SAU 79 1 93 HOPITAL EUROPEEN DE PARIS LA ROSERAIE Privé UP 64 1 93 HOPITAL JEAN VERDIER AP-HP UP 61 1 94 HOPITAL HENRI MONDOR* AP-HP SAU 506 1 * SAU 177 1 170 1 110 1 Sommaire 94 HOPITAL BICETRE* AP-HP SAU 402 94 HOPITAL ST CAMILLE PSPH SAU 183 94 CH VILLENEUVE-ST-GEORGES Public SAU 160 94 CH CRETEIL* Public SAU 139 94 HOPITAL CHARLES FOIX AP-HP 95 CH EAUBONNE MONTMORENCY Public 95 CH ARGENTEUIL* Public 95 CH GONESSE* Public 95 CH PONTOISE* Public 95 CH BEAUMONT Public * SAU AVEC NEUROLOGIE SAU SANS NEUROLOGIE TOTAL 2 1 85 SAU 265 1 SAU 225 1 SAU 217 1 SAU 163 1 UP 79 24 7965 12 4458 12423 (1) Orsay n'est pas SAU mais a formé un syndicat interhospitalier avec le SAU de Longjumeau (2) En 1999, il y avait un service de Neurologie à Beaujon. Il a fermé au profit de Bichat le 1e Septembre 2001 (3) IRM autorisées en date de Mars 2001. L’IRM d’HEGP inclut Broussais et Boucicaut Le tableau 68 concerne uniquement les 59 établissements qui ont eu plus de 50 séjours AVC en 1999. Pour chaque établissement figurent son département, sa catégorie, son statut vis à vis de l’accueil des urgences, le nombre de séjours, l’existence ou non d’un service de neurologie et la présence d’une autorisation d’IRM en Mars 2001. 1 - Catégories Sur les 59 établissements seuls 2 sont privés, totalisant moins de 200 RSA. La quasi totalité des AVC en IDF est donc prise en charge à la phase aiguë dans des établissements publics, dont près de la moitié à l’AP-HP. 2 –Présence d’un SAU Les 59 établissements qui accueillent plus de 50 AVC sont en grande majorité avec SAU : 78 % des séjours (9 736) se font dans des établissements avec SAU. Ce chiffre rapporté à l’ensemble des RSA d’IDF (14 298) indique que 68 % des AVC d’IDF vont dans des établissements avec SAU. Huit des 59 établissements ne sont ni SAU ni UP. Certains comme Sainte-Anne ou Orsay travaillent avec un SAU voisin (respectivement Cochin-HEGP et Longjumeau) et accueillent des malades par transfert de ces SAU. D’autres comme la clinique de la porte verte, Charles Foix et Raymond Poincaré sont essentiellement des structures de suite. Il existe pour ces 3 établissements des problèmes de codage (MCO au lieu de SSR). 3 – Présence d’une structure de neurologie On voit dans le tableau 68 que 24 des 59 établissements (40.6 %) disposent d’un service de neurologie et qu’ils accueillent 7965 (soit 64 %) séjours AVC. Rapporté à l’ensemble des RSA d’IDF (14298), le pourcentage est de 56 %. Toutefois, les séjours AVC ne se font pas tous en neurologie puisque, d’après l’enquête effectuée par le groupe de travail de l’AP-HP, dans les hôpitaux avec service de neurologie, un peu plus du tiers des séjours AVC se fait ailleurs qu’en neurologie. Si l’on admet que 2/3 des séjours sont en neurologie, cela représente 5310 séjours. Ce chiffre, rapporté à l’ensemble des RSA de l’IDF (14 298) indique que seulement 37 % des AVC d’IDF sont hospitalisés Sommaire en neurologie. Ceci pose la question du nombre, de la taille et de l’activité des services de neurologie en Ile de France. Le tableau ci-dessous recense à partir d’une enquête déclarative, les structures hospitalières disposant d'une unité individualisée d'hospitalisation de neurologie (à noter l'absence d'unité d'hospitalisation neurologique dans les structures d'hospitalisation privées non PSPH). Le nombre de lits total est de 993, dont 208 à la Salpêtrière. La taille moyenne des unités de neurologie se situe entre 25 et 35 lits d'hospitalisation complète. Tableau 69. Structures hospitalières disposant d’unité d'hospitalisation de neurologie (enquête déclarative 2001) Département AP-HP CHG PSPH 75 Lariboisière (50) Fondation Rothschild (30) Pitie-Salpêtrière (208) Leopold Bellan (23) Tenon (30) Sainte Anne (50) Saint Antoine (19) Saint Joseph (36) Bichat* 92 Beaujon* (30) Foch (34) 93 Avicenne (30) 94 Bicêtre (50) Henri Mondor (60) Aulnay/Bois (40) Saint Denis (26) Créteil (23) 77 Meaux (35) 78 Poissy/Saint Germain (20) Mantes La Jolie (28) Versailles (28) Corbeil/Evry (23) Orsay (29) Gonesse (30) Pontoise (30) Argenteuil (30) 91 95 *Beaujon a fermé son service de neurologie et Bichat a ouvert le sien le 1e Septembre 2001 avec, à terme, un nombre de lits équivalent. Le domaine d’activité de ces lits est le plus souvent général regroupant l’ensemble de la pathologie neurologique : AVC, démences (dont la maladie d'Alzheimer), maladie de Parkinson et autres maladies neurodégénératives, épilepsies, sclérose en plaques, neuro-oncologie, pertes de connaissance, céphalées, neuropathies périphériques, etc.. Le tableau suivant (service de neurologie CHG Saint-Denis) illustre à la fois cette diversité et la première place (et la place croissante) occupée par les AVC (tableau 70). On voit donc que la capacité actuelle des services de neurologie est incompatible avec la prise en charge de l’ensemble des AVC d’Ile de France. Tableau 70. Exemple de répartition des principaux groupes de pathologies hospitalisées dans un service de neurologie de CHG (Saint-Denis, fichier interne 1997 et PMSI 2000) Groupe de pathologies 1997 % 26.54 2000 % 35** Epilepsies 15 18 Démences 6 14 Sclérose en plaques 9 11 5,5 6 Tumeurs primitives du système nerveux 4 6 Céphalées 3 3 Pathologie vasculaire cérébrale Maladie de parkinson, autres maladies extrapyramidales Sommaire 4 – Présence d’un SAU et d’un service de neurologie Parmi les 24 établissements qui disposent d’un service de neurologie, trois ne sont pas SAU. Ce sont la Fondation Rothschild et Léopold Bellan qui ne sont ni SAU ni UP et Sainte-Anne qui fonctionne en collaboration avec Cochin et l'HEGP. Par ailleurs 13 SAU n'ont pas de structure de neurologie : Saint-Camille, Lagny-Marne-la-Vallée, Melun, Antoine Béclère, Ambroise Paré, Nanterre, Beaujon, Montfermeil-Le Raincy, Montreuil, Rambouillet, Dourdan, Villeneuve St-Georges, Eaubonne-Montmorency. 5 - Présence d’une structure de neurologie vasculaire Trois établissements (tous les 3 dans Paris intra-muros) se sont spécialisés entièrement ou en partie dans la pathologie neurovasculaire, totalisant 29 lits d’USI – NV avec garde sur place : 12 à Lariboisière au sein d’un service de neurologie générale, 9 à la Salpêtrière dans un service spécifiquement dédié à la pathologie vasculaire cérébrale et 8 à Sainte-Anne dans un service de neurologie générale, à proximité d’un service de neurochirurgie mais sans SAU dans l’établissement. On peut remarquer que ces lits représentent 4,5 % des lits de neurologie de l'AP-HP et environ 2,9 % de l'ensemble des lits de neurologie d'Ile de France. Ces 3 établissements totalisent 2390 RSA, soit 16,7 % des RSA d’IDF. A nouveau environ un tiers des RSA se localisent ailleurs que dans les services à orientation vasculaire (neurochirurgie pour les 3 établissements, médecine pour Lariboisière, autres services de neurologie et médecine pour la PitiéSalpêtrière). Ne sont donc actuellement accueillis dans les 3 services spécialisés que 11 à 12 % de l’ensemble des RSA d’IDF et, dans les 29 lits d’USI-NV, 8 à 9 %. Cette situation est en train d’évoluer à l’AP-HP qui depuis 2 ans a fait des AVC une de ses priorités stratégiques. Des USI-NV viennent d’être crées à Tenon et à Bichat et une autre est programmée en 2003 à Henri-Mondor. Encadré 63 : Localisation des séjours AVC en 1999 $ en quasi totalité dans des établissements publics $ pour 87 % dans 59 établissements qui accueillent plus de 50 RSA $ en majorité dans des établissements SAU (78 %) $ pour un peu plus de la moitié (56 %) dans des établissements avec neurologie $ pour un peu plus d’un tiers (37 %) dans les services de neurologie $ pour une minorité (16.7 %) dans des établissements avec unité neuro-vasculaire $ pour 11 à 12 % dans les services disposant d’une unité neuro-vasculaire $ pour 8 % en unité de soins intensifs neuro-vasculaire 6 – Présence d’un plateau d’imagerie neurologie et cardio-vasculaire Les 59 établissements qui totalisent plus de 50 RSA n’ont que 37 IRM atorisées en mars 2001 (les seuls établissements à en avoir 2 étant la Salpêtrière et Bicêtre). Il existe une concordance entre la présence d’une structure de Neurologie et celle d’une IRM, à l’exception de Saint-Joseph, Léopold Bellan et du CH Créteil qui ont un service de Neurologie sans IRM. Plusieurs établissements n’ont ni neurologie ni IRM, tels que Ambroise Paré, Saint-Michel, Fontainebleau … Ils totalisent environ 1600 RSA soit plus de 10 % de l’ensemble des RSA d’IDF. Sommaire 7 – Répartition par âge selon les établissements Tableau 71 Répartition des RSA selon l'âge, le sexe, et la présence d'une unité de neurologie dans les structures avec SAU HOMMES quartiles Sexe FEMMES quartiles Total RSA RSA hommes RSA femmes 1er 2e 3e 1er 2e 3e 22 CH avec + NEUROLOGIE 7378 (GHM40 : 23 %) 3973 (53,8%) 3405 (46,2%) 53,8 64,3 73,3 60,8 72,1 80,1 14 CH sans NEUROLOGIE 2471 (GHM40 : 17 %) 1157 (46,8%) 1314 (53,2%) 63,2 73,3 81,6 73,1 82,0 87,7 La répartition des RSA par groupe d’âge est différente selon que le établissements disposent ou non d’une structure de neurologie. Globalement les patients hospitalisés dans une structure qui possède un SAU et des lits individualisés de neurologie sont plus jeunes de 10 ans par rapport à ceux hospitalisés dans une structure SAU sans neurologie. On retrouve de même une inversion du sex-ratio hommes/femmes qui est >1 dans les SAU avec neurologie et <1 dans les SAU sans neurologie. Ces 2 observations sont probablement liées. Il y a plus de patients présentant une complication ou morbidité associée (GHM 40) dans les SAU avec neurologie (23 %) que dans les SAU sans neurologie (17 %). Une partie de cette différence est possiblement à mettre sur le compte de l'influence de l'activité des services de neurochirurgie dans certains SAU avec neurologie. De la même façon, l’enquête de l’AP-HP et celle de la SFNV montrent toutes deux que, dans les hôpitaux avec neurologie, les patients hospitalisés en neurologie sont de 4 à 10 ans plus jeunes que ceux qui sont hospitalisés en médecine. 8 – Répartition par sévérité selon les établissements La répartition des AVC sévères (GHM 40 complications et comorbidité) est très variable d’un établissement à un autre. Le nombre de GHM 40 par établissement figure à dans la liste à la fin de chapitre. Six établissements ont plus de 40 % de GHM 40 : Lariboisière (41 %), Bichat (50 %), Poissy Saint-Germain (41 %), Aulnay (66 %), Avicenne (40 %), Charles Foix (41 %). Trente huit établissements ont moins de 20 % de GHM 40 et 15 ont un % de GHM 40 compris entre 20 et 39. L’analyse de ces différences de répartition des GHM 40 est très délicate car elle dépend évidemment des habitudes de codage, dont on sait qu’elles sont très différentes d’un établissement à l’autre. On a déjà vu que la présence d’un service de neurologie allait de pair avec un % de GHM 40 plus élevé (23 %) que celui des établissements sans neurologie (17 %). Par ailleurs, il est intéressant de constater que parmi les centres disposant d'une USINV et recevant le plus grand nombre de patients, le GHM40 représente 41% à Lariboisière, 20% à la Salpêtrière, et 8% à Sainte Anne. Ces différences ne s'expliquent pas par la présence d'un service de neurochirurgie puisqu'il est présent sur les trois sites, mais tient peut-être en partie à la situation du centre au sein d'un SAU (présent à la Salpêtrière et à Lariboisière mais seulement dans un hôpital proche (Cochin) pour Saint Anne), et d'autre part à la situation socio-économique de la population du bassin de vie local. Ces mêmes facteurs pourraient aussi rendre compte de la sévérité des RSA de Bichat, Aulnay et Avicenne. D'autres facteurs peuvent aussi entrer en ligne de compte tels que les situations particulières comme l'intérêt affiché de longue date du service de réanimation de Poissy pour les AVC. Encadré 64 : Caractéristiques des patients selon les établissements et les services Grande disparité d’âge et de sévérité : $ âge plus jeune mais sévérité plus grande dans les établissements avec neurologie que sans neurologie $ âge plus jeune mais sévérité moins grande dans les services de neurologie que de médecine Sommaire IV - CARACTERISTIQUES DES ETABLISSEMENTS PAR DEPARTEMENT Les tableaux suivants (72 à 79) rassemblent les établissements par département classés par ordre décroissant de RSA. Le statut SAU ou UP a été indiqué ainsi que la disponibilité d'un plateau technique IRM et que l'existence d'une structure de neurologie individualisée. TABLEAU 72 : Etablissements de Paris (75) totalisant plus de 50 RSA 75 (14 établissements) Nombre de RSA SAU-UP Service NEURO IRM % du total départemental % cumulé 3 22,6% 22,6% HOPITAL PITIE SALPETRIERE 1001 HOPITAL LARIBOISIERE 977 22,0% 44,6% CENTRE HOSPITALIER STE ANNE 412 9,3% 53,9% HOPITAL TENON 411 9,3% 63,2% HOPITAL BICHAT 272 6,1% 69,3% HOPITAL SAINT JOSEPH 220 5,0% 74,3% HOPITAL SAINT ANTOINE 198 4,5% 78,8% HOPITAL BOUCICAUT 109 2,5% 81,3% HOPITAL COCHIN 108 2,4% 83,7% FONDATION OPHTALMO ROTHSCHILD 105 2,4% 86,1% HOPITAL SAINT MICHEL 58 1,3% 87,4% HOPITAL HOTEL DIEU 54 1,2% 88,6% HOPITAL LEOPOLD BELLAN 53 1,2% 89,8% HOPITAL BROUSSAIS 50 1,1% 90,9% ** ** ** ** ** ** ** hôpitaux restructurés HEGP Commentaire : Ces 14 établissements totalisent 90,9 % de l’ensemble des RSA de la ville de Paris. Parmi ceux-ci, 6 établissements ont 200 RSA ou plus, et disposent d'une structure de neurologie ; Saint Joseph ne dispose pas d'IRM, Sainte Anne n'est pas SAU (mais fonctionne en synergie avec les SAU de Cochin et de l’HEGP). Saint-Michel et l’Hôtel-Dieu n’ont ni service de neurologie ni IRM. Broussais, Boucicaut et Laënnec (43 RSA) totalisaient plus de 200 RSA. Ils ont été fermés lors de l’ouverture de l’HEGP qui dispose d’un SAU et d’une IRM mais pas de service de neurologie. Sommaire TABLEAU 73 : Etablissements du 77 totalisant plus de 50 RSA 77 (7 établissements) Nombre de RSA SAU-UP Service NEURO % du total % IRM départe-mental cumulé CH MEAUX 305 23,3% 23,3% CH MELUN 201 15,3% 38,6% CH LAGNY-MARNE LA VALLEE 197 15,0% 53,6% CH FONTAINEBLEAU 150 11,4% 65 % CH PROVINS 112 8,5% 73,5% CH MONTEREAU 75 5,7% 79,2% CH COULOMMIERS 65 5,0% 84,2% Commentaire : ces 7 établissements totalisent 84.2 % des RSA de la Seine et Marne. 3 sites ont environ 200 RSA ou plus représentant 53.6 % de RSA, mais seul Meaux dispose d'une structure de neurologie. Lagny est à proximité géographique de Meaux. Par contre Melun avec 201 RSA ne dispose pas d'unité de neurologie et se trouve isolé au sud du département. TABLEAU 74. Etablissements des Yvelines (78) totalisant plus de 50 RSA Service NEURO % du total % départecumulé mental 78 (6 établissements) Nombre de RSA CH POISSY SAINT-GERMAIN 428 29,2% 29,2% CH VERSAILLES 294 20,0% 49,2% CH MANTES-LA-JOLIE 177 12,1% 61,3% CLINIQUE DE LA PORTE VERTE 170 11,6% 72,9% CH RAMBOUILLET 90 6,1% 79,0% CH MEULAN 54 3,7% 82,7% SAU-UP IRM Commentaire : ces 6 établissements totalisent 82.7 % de RSA des Yvelines. 3 sites ont un nombre de RSA d'environ 200 RSA ou plus, Poissy et Mantes disposent d'une unité de neurologie et Versailles a un projet de service de neurologie autonome à court terme. Le CH de Poissy Saint-Germain accueille à lui seul près de 30 % des RSA du département. La clinique de la Porte Verte est un cas particulier de centre gériatrique ne disposant ni de neurologie ni d'IRM et n'est pas SAU. Sommaire TABLEAU 75 : Etablissements de l’Essonne ( 91) totalisant plus de 50 RSA % du total départemental % cumulé 307 24,4% 24,4% CH LONGJUMEAU 211 16,8% 41,2% CH ORSAY 161 12,8% 54,0% HOPITAL PRIVE DU VAL D'YERRES 110 8,8% 62,8% C H PUBLIC DE JUVISY SUR ORGE 92 7,3% 70,1% CH ARPAJON 89 7,1% 77,2% CH ETAMPES 74 5,9% 83,1% 91 (7 établissements) Nombre de RSA CH SUD-FRANCILIEN (CORBEIL/EVRY) SAU-UP Service NEURO IRM Commentaire : Ces 7 établissements totalisent 83.1 % du total des RSA de l’Essonne. 2 sites (Corbeil/Evry et Longjumeau ont 200 RSA ou plus. Les sites de Longjumeau et d'Orsay (où se trouve un service de neurologie) fonctionnent en syndicat interhospitalier pour le SAU. Les 4 structures qui accueillent le moins grand nombre de RSA n’ont ni neurologie ni IRM. TABLEAU 76 : Etablissements des Hauts de Seine (92) totalisant plus de 50 RSA Service NEURO % du total départemental % cumulé 92 (8 établissements) Nombre de RSA CENTRE MEDICO-CHIRURGICAL FOCH 406 21,7% 21,7% HOPITAL BEAUJON 287 15,4% 37,1% HOPITAL AMBROISE PARE 277 14,8% 51,9% HOPITAL ANTOINE BECLERE 160 8,6% 60,5% HOPITAL LOUIS MOURIER 133 7,1% 67,6% CH NEUILLY COURBEVOIE 122 6,5% 74,1% CASH DE NANTERRE 100 5,4% 79,5% HOPITAL RAYMOND POINCARE 98 5,2% 84,7% SAU-UP IRM Commentaire : Ces 8 établissements accueillent 84.7 % des RSA des Hauts de Seine. 3 établissements ont 200 RSA ou plus. Le service de neurologie de Beaujon a fermé au 1/9/2001 (remplacé au sein du CHU Bichat-Beaujon par l'ouverture d'un service à Bichat). Ambroise Paré ne dispose actuellement ni d'IRM ni d'unité individualisée de neurologie malgré un nombre important d’AVC (277). Une réflexion est engagée par A. Paré, R. Poincaré et Foch pour une structuration de la filière AVC dans ce secteur. Sommaire TABLEAU 77 : Etablissements de Seine Saint-Denis (93) totalisant plus de 50 RSA Service neuro % du total % cumulé départe-mental 93 (7 établissements) Nombre de RSA CH ST DENIS 257 20,7% 20,7% CH AULNAY 201 16,2% 36,9% HOPITAL AVICENNE 196 15,8% 52,7% CH LE RAINCY-MONTFERMEIL 169 13,6% 66,3% CH MONTREUIL 79 6,4% 72,7% HOPITAL EUROPEEN DE PARIS LA ROSERAIE 64 5,2% 77,9% HOPITAL JEAN VERDIER 61 4,9% 82,8% SAU-UP IRM Commentaire : Ces 7 établissements accueillent 82.8 % de RSA de la Seine Saint-Denis. 3 sites (2 CHG et un AP-HP) ont environ 200 RSA ou plus et disposent d'un service de neurologie et d'une IRM. TABLEAU 78 : Etablissements du Val de Marne (94) totalisant plus de 50 RSA 94 (6 établissements) Nombre de RSA SAU-UP Service NEURO IRM % du total % cumulé départe-mental HOPITAL HENRI MONDOR 506 31,0% 31,0% HOPITAL BICETRE 402 24,7% 55,7% HOPITAL ST CAMILLE 183 11,2% 66,9% CH VILLENEUVE-ST-GEORGES 160 9,8% 76,7% CH CRETEIL 139 8,5% 85,2% HOPITAL CHARLES FOIX 85 5,2% 90,4% Commentaire : Ces 6 établissements totalisent 90 .4 % de RSA du Val de Marne. Henri Mondor et Bicêtre ont plus de 200 RSA, un service de neurologie et une IRM. Le CH Créteil (139 RSA) possède des urgences, un service de neurologie et une IRM. L’Hôpital Henri Mondor totalise à lui seul 31 % des RSA du département. L’AP-HP y a prévu l’implantation d’une unité neurovasculaire en 2003. TABLEAU 79 : Etablissements du Val d’Oise (95) totalisant plus de 50 RSA 95 (5 établissements) Nombre de RSA SAU-UP Service NEURO IRM % du total départe% cumulé mental CH EAUBONNE MONTMORENCY 265 24,5% 24,5% CH ARGENTEUIL 225 20,8% 45,3% CH GONESSE 217 20,1% 65,4% CH PONTOISE 163 15,1% 80,5% CH BEAUMONT 79 7,3% 87,8% Sommaire Commentaire : Ces 5 établissements totalisent 87.8 % des RSA du Val d’Oise. La fusion d'Eaubonne et de Montmorency en fait le premier site du 95 en nombre de RSA (24.5 %) mais ce groupe n'a pas d'unité individualisée de neurologie. Le CH de Pontoise dispose de l'ensemble des équipements, (SAU, neurologie et IRM) mais n’a totalisé que 163 RSA en 1999. V – COMMENTAIRES SUR l’OFFRE DE SOINS EN COURS DE SEJOUR A – Une pathologie fréquente et grave Les données du PMSI/MCO de l’année 1999 en Ile de France sont globalement en accord avec les données de la littérature concernant les AVC : pathologie fréquente, grave, touchant essentiellement les sujets âgés des 2 sexes. Il s’agit d’une pathologie fréquente, avec 18 000 séjours pour AVC constitués et AIT, chiffre, on l’a vu, légèrement inférieur à celui de 22 000 estimé d’après les données de la littérature et très inférieur à celui de 31900 obtenu par Hankey et Warlow (1999). Il paraît raisonnable, pour réfléchir sur les besoins en Ile de France, de se baser sur le chiffre de 20 000 auxquels il faut ajouter pour la prise en charge en urgence 10 % d’erreurs diagnostiques (soit 22 000) Il s’agit d’une pathologie grave comme en témoignent la mortalité de 13 %, la fréquence du GHM 40 (20 % en moyenne), le nombre élevé de transferts en SSR (de l’ordre de 20 %) et la longue DMS : 15 jours en moyenne et 21 jours en cas de transfert en SSR. Il s’agit enfin d’une affection du sujet âgé, avec un âge moyen de 70 ans pour les hommes et de 78 ans pour les femmes, le nombre de RSA étant sensiblement identique dans les 2 sexes. 39 % des patients vivent seuls avant l’AVC (contre 26 % pour la France entière) et nécessiteront des soins de suite en cas de handicap résiduel. Notons enfin que, en tenant compte de l’âge, il n’y a pas de différence entre les départements d’Ile de France quant à l’incidence des AVC. Encadré 65 : Les AVC en Ile de France $ fréquents : environ 20 000 accidents constitués et transitoires $ graves en terme de décès et de handicap $ hospitalisations longues, se poursuivant dans un cas sur 5 en structure de suite $ surviennent chez des sujets âgés, vivant souvent seuls B – Une prise en charge éparpillée, hétérogène et le plus souvent non spécialisée La prise en charge des AVC est éparpillée puisque les RSA recensés sont répartis sur plus de 200 établissements dont 140 ont moins de 50 RSA/an. En dépit de cet éparpillement, il existe une relative concentration puisque les 59 structures qui accueillent plus de 50 RSA/an regroupent 87 % des RSA. Un tiers des hospitalisations a lieu dans Paris qui exerce une attractivité sur les départements voisins puisque 35 % des hospitalisations à Paris proviennent d’autres départements de l’Ile de France (et 10 % hors IDF). La prise en charge des AVC est assurée en quasi totalité par des établissements publics, dont près de la moitié à l’AP-HP. La très grande majorité (51/59) des établissements qui accueillent plus de 50 RSA sont SAU ou UP, ce qui paraît indispensable pour une pathologie d’urgence. Ces établissements concentrent 68 % des AVC en Ile de France. En revanche seulement la moitié de ces établissements dispose d’une structure de neurologie et trois d’une USI-NV avec garde 24 H/24. Il en résulte une prise en charge hétérogène et peu spécialisée : environ 56 % des AVC sont hospitalisés dans des établissements avec Sommaire neurologie, 37 % dans un service de neurologie, 12 % dans un des 3 services à orientation neurovasculaire, que l’on peut assimiler à des UNV et de l’ordre de 8 % en USI-NV proprement dite. Les patients non hospitalisés en neurologie sont essentiellement en médecine (médecine interne ou de spécialité). Ils sont plus âgés de 10 ans en moyenne et ont plus souvent une comorbidité associée. La répartition géographique des unités spécialisées est très inégale puisque les 3 USI-NV existantes (Pitié-Salpêtrière, Lariboisière, Sainte-Anne) sont toutes dans Paris intra muros et que les USI-NV en cours de création à l’AP-HP (Tenon – Bichat) le sont également. Une unité est toutefois prévue en 2003 dans le 94 (Henri Mondor). C – Un accès insuffisant au plateau technique Outre le SAU et une structure de neurologie vasculaire, le 3e élément déterminant de la qualité de la prise en charge des AVC est l’accès à l’IRM ; il n’existe actuellement que 37 IRM autorisées pour les 59 établissements à plus de 50 RSA . Plus de 10 % des RSA AVC proviennent d’établissements qui n’ont ni neurologie (sans parler de neurologie vasculaire) ni IRM. D - Des filières mal organisées L’enquête de la SFNV et les données du SAMU 78 montrent que le délai d’arrivée à l’hôpital est long (28 heures en moyenne, - dont 50 % dans les 4 heures - alors qu’il devrait être < 90 minutes pour envisager la thrombolyse intra-veineuse) et que les modalités de transports ne sont pas structurées, le SAMU n’étant sollicité qu’une fois sur 3 et le transport n’étant assuré par le SMUR qu’une fois sur 9. La situation en IDF à cet égard est pire que celle du reste de la France. Après l’AVC, il existe une « stagnation » en MCO des malades nécessitant des soins de suite ou de réadaptation : la DMS pour les 20 % des AVC nécessitant un transfert en Réadaptation est de 22 jours et, pour les transferts en Soins de Suite de 23 jours. Ce délai est supérieur de 3 jours à ce qui est observé pour la France entière. Les données recueillies auprès de certains établissements comme Lariboisière suggèrent que ce dysfonctionnement est allé en s’aggravant de 1999 à 2001. E – Un nombre insuffisant de lits de neurologie et d’unités neurovasculaires En terme de journées d’hospitalisation MCO, les AVC totalisent environ 210 180 journées/an représentant un nombre de lits MCO de 677 avec un taux d’occupation de 85 %. Les services de neurologie d’Ile de France représentent 997 lits et peuvent générer 308 078 journées d’hospitalisation/an. Or ces services (voir supra) doivent prendre en charge l’ensemble de la pathologie neurologique (démences, sclérose en plaques, épilepsie, tumeurs etc …). Dans l’état actuel du nombre de lits, les services de neurologie d’IDF ne peuvent donc pas prendre en charge à la fois les AVC et le reste de la neurologie. Quant aux lits d’unités neuro-vasculaires (29 actuellement), ils ne représentent que 2,9 % du total des lits de neurologie d’IDF (chiffre qui va incessamment passer à 3,9 % avec l’ouverture en cours de Tenon et Bichat) et ils n’assurent la prise en charge que de 8 % des malades. Encadré 66 : La prise en charge des AVC à la phase aiguë en Ile de France $ éparpillée, hétérogène, le plus souvent non spécialisée $ une arrivée trop tardive à l’hôpital avec un SAMU/SMUR peu sollicité $ très peu d’unités neurovasculaires, permettant d’accueillir <10 % des AVC $ un accès limité à l’IRM $ un nombre insuffisant de lits de neurologie $ une longue attente pour les transferts en SSR Sommaire VI - ANNEXES Offre de soins court séjour • LISTE 1 : établissements ayant au moins un RSA en 1999 en Ile de France 750100125 750100042 940100027 780001236 750140014 750100273 920000650 940100043 910110097 770700185 780800256 920100039 920100013 750100232 950013870 930110051 950110015 750150120 950110049 910110055 930110069 770110054 750100091 770170017 930100037 940150014 780110011 780150066 930018486 950110080 910110063 940110042 920100021 770110021 940110018 920100047 920110038 770110070 910300300 750100190 750100166 750150229 920110020 920100054 910805712 780110052 910110014 940100035 950110023 930110036 770000164 910813385 770110013 930300025 930100045 750150195 780002697 750100018 750150146 750100141 780300075 920110079 780110037 HOPITAL PITIE SALPETRIERE HOPITAL LARIBOISIERE HOPITAL HENRI MONDOR CH POISSY SAINT-GERMAIN CENTRE HOSPITALIER STE ANNE HOPITAL TENON CENTRE MEDICO-CHIRURGICAL FOCH HOPITAL BICETRE CH SUD FRANCILIEN (CORBEIL-EVRY) CH MEAUX CH VERSAILLES HOPITAL BEAUJON HOPITAL AMBROISE PARE HOPITAL BICHAT CH EAUBONNE MONTMORENCY CH ST DENIS CH ARGENTEUIL HOPITAL SAINT JOSEPH CH GONESSE CH LONGJUMEAU CH AULNAY CH MELUN HOPITAL SAINT ANTOINE CH LAGNY-MARNE LA VALLEE HOPITAL AVICENNE HOPITAL ST CAMILLE CH MANTES-LA-JOLIE CLINIQUE DE LA PORTE VERTE CH LE RAINCY-MONTFERMEIL CH PONTOISE CH ORSAY CH VILLENEUVE-ST-GEORGES HOPITAL ANTOINE BECLERE CH FONTAINEBLEAU CH CRETEIL HOPITAL LOUIS MOURIER CH NEUILLY COURBEVOIE CH PROVINS HOPITAL PRIVE DU VAL D'YERRES HOPITAL BOUCICAUT HOPITAL COCHIN FONDATION OPHTALMO ROTHSCHILD CASH DE NANTERRE HOPITAL RAYMOND POINCARE C H PUBLIC DE JUVISY SUR ORGE CH RAMBOUILLET CH ARPAJON HOPITAL CHARLES FOIX CH BEAUMONT CH MONTREUIL CH MONTEREAU CH ETAMPES CH COULOMMIERS HOPITAL EUROPEEN DE PARIS LA ROSERAIE HOPITAL JEAN VERDIER HOPITAL SAINT MICHEL CH MEULAN HOPITAL HOTEL DIEU HOPITAL LEOPOLD BELLAN HOPITAL BROUSSAIS CENTRE MEDICAL D'EVECQUEMONT CH SEVRES HOPITAL PLAISIR-GRIGNON 1001 977 506 428 412 411 406 402 307 305 294 287 277 272 265 257 225 220 217 211 201 201 198 197 196 183 177 170 169 163 161 160 160 150 139 133 122 112 110 109 108 105 100 98 92 89 89 85 79 79 75 74 65 64 61 58 54 54 53 50 49 45 43 Sommaire 750100034 940300288 920711223 750301137 920711512 920110061 920000643 940100068 770130052 780300422 910110030 930300645 750150237 750100067 910150028 930300124 910803543 910300060 780130035 750100075 770300176 770130011 930300066 950110064 770300135 750300766 750150138 770790707 750100083 780000436 920300423 950807982 780300414 750300154 770300010 750301145 750150377 750100299 910300144 930300629 930100011 750150104 750801441 950300152 950300277 930300595 940300023 770300093 920300258 950300038 780150017 940300494 780150058 930300413 930300082 910100015 950300244 780300224 930300116 750100208 940100050 920300043 940300411 930300652 930300553 910300219 950300095 910100023 910100031 770150019 HOPITAL LAENNEC CLINIQUE DE L'ORANGERIE CLINIQUE BOIS VERRIERES CLINIQUE ALLERAY-LABROUSTE CLINIQUE DES HAUTS DE SEINE CH ST CLOUD HOPITAL NOTRE-DAME DU PERPETUEL SECOURS HOPITAL PAUL BROUSSE CH NEMOURS HOPITAL PRIVE OUEST PARISIEN CH DOURDAN CENTRE CARDIOLOGIQUE DU NORD HOPITAL DE LA CROIX ST SIMON HOPITAL FERNAND WIDAL CENTRE MEDICO CHIRURGICAL BLIGNY CLINIQUE GALLIENI CENTRE HOSPITALIER PRIVE CLAUDE GALIEN CLINIQUE GERIATRIE LES VALLEES HOPITAL. LOCAL JOUARS-PONCHARTRAIN HOPITAL SAINT LOUIS CLINIQUE LA FRANCILIENNE HOPITAL LOCAL DE BRIE-COMTE-ROBERT CLINIQUE D'AULNAY CH DU VEXIN CLINIQUE LES FONTAINES CLINIQUE G.BIZET HOPITAL NOTRE-DAME DE BON SECOURS CLINIQUE DE TOURNAN HOPITAL ROTHSCHILD CENTRE HOSPITALIER DES COURSES CENTRE CHIRURGICAL DE L'OUEST CLINIQUE CLAUDE BERNARD CENTRE MEDICO-CHIRURGICAL DE L'EUROPE CLINIQUE TURIN CLINIQUE CHANTEREINE CLINIQUE DU MONT LOUIS HOPITAL HENRY DUNANT HOPITAL STE PERINE-LAGACHE CMC OBSTETRICAL D'EVRY CLINIQUE DE LA DHUYS HOPITAL RENE MURET INSTITUT MUTUALISTE MONTSOURIS HOPITAL BROCA CLINIQUE MIRABEAU MONT EAUBONNE HOPITAL PRIVE NORD PARISIEN HOPITAL PRIVE DU VERT GALANT CLINIQUE JULIETTE DE WILS POLYCLINIQUE DE LAGNY CLINIQUE DES FAUVETTES CLINIQUE HELOISE CLINIQUE MEDICALE DE LA MGEN POLYCLINIQUE VILLENEUVE ST GEORGES CENTRE GERIATRIQUE FORESTIER CENTRE MEDICO CHIRURGICAL FRANKLIN CLINIQUE FLOREAL HOPITAL CLEMENCEAU CLINIQUE SAINTE MARIE CENTRE HOSPITALIER PRIVE DES YVELINES HOPITAL PRIVE DE LA SEINE ST DENIS HOPITAL NECKER HOPITAL EMILE ROUX HOPITAL PRIVE D'ANTONY CLINIQUE MARCELIN BERTHELOT CLINIQUE DU BOIS D'AMOUR CLINIQUE DE L'ESTREE CLINIQUE DE MASSY POLYCLINIQUE DU PLATEAU HOPITAL JOFFRE HOPITAL DUPUYTREN CENTRE MEDICAL DE FORCILLES 43 41 41 40 39 39 38 36 36 36 35 35 34 34 33 33 33 31 28 27 27 26 25 24 24 24 24 23 22 21 20 19 19 19 19 18 18 17 17 17 17 17 16 16 16 15 15 15 15 14 14 14 13 13 13 13 13 13 12 12 11 11 11 11 10 10 9 9 9 9 Sommaire 920300936 950100016 780300455 920803798 910300136 770300275 770000222 750300915 940160013 940300163 750150260 750300287 780300406 750150286 910300177 920100062 930300660 950300301 920300753 770300242 920150083 750160012 930300538 910300235 910300326 780300166 750100216 940300031 930300686 750300030 780300430 920150091 940300338 920300597 770300028 940300270 750300071 750150310 750300139 950300350 750100109 950300202 910300045 940300445 950300053 940100019 930300363 910150036 780300273 770300218 750300733 930300165 750301152 930300231 940300452 770300143 920300050 940300601 780300208 770300283 920300415 950300137 750300857 940300379 780300083 940150022 770300192 CENTRE CHIRURGICAL VAL D'OR HOPITAL CHARLES RICHET CENTRE HOSPITALIER DU MONTGARDE CLINIQUE DE LA DEFENSE CLINIQUE DU VAL DE JUINE POLYCLINIQUE DE LA FORET HOPITAL LOCAL DE TOURNAN CLINIQUE INTERNATIONALE PARC MONCEAU INSTITUT GUSTAVE ROUSSY CLINIQUE DE L' HAY LES ROSES HOPITAL DES DIACONESSES CENTRE MEDICO CHIRURGICAL DE VINCI CENTRE MEDICO-CHIRURGICAL PARLY 2 CENTRE CHIR PORTE DE PANTIN CLINIQUE DE L'YVETTE HOPITAL CORENTIN CELTON CLINIQUE SAINT MARTIN CLINIQUE MEDICALE DU PARC CENTRE CHIRURGICAL AMBROISE PARE CLINIQUE LES CHATAIGNIERS HOPITAL FRANCO-BRITANNIQUE INSTITUT CURIE POLYCLINIQUE LES JASMINS CLINIQUE MEDICALE LES CHALOUETTES CLINIQUE PASTEUR CLINIQUE DU MESNIL HOPITAL VAUGIRARD CLINIQUE CHIRURGICALE DE CHAMPIGNY CLINIQUE DU PRE GENTIL CLINIQUE BACHAUMONT CLINIQUE DU VAL FOURRE CENTRE CHIRURGICAL LANNELONGUE CENTRE CHIRURGICAL DE SUCY CLINIQUE DE MEUDON CLINIQUE DE CHELLES HOPITAL PRIVE ARMAND BRILLARD CLINIQUE GEOFFROY ST HILAIRE CENTRE PASTEUR VALLERY RADOT CLINIQUE DE L'ALMA CLINIQUE DU PARISIS HOPITAL TROUSSEAU CLINIQUE CONTI INSTITUT MEDICAL EPIDAURE CLINIQUE DU SUD POLYCLINIQUE D'ORGEMONT HOPITAL ALBERT CHENEVIER CLINIQUE DE NEUILLY SUR MARNE CENTRE HOSPITALIER DE LA CRF CLINIQUE MARIE-THERESE CLINIQUE DE THORIGNY MAISON DE SANTE MOZART CLINIQUE CHIRURGICALE MICHELET CENTRE CHIRURGICAL MARCADET CLINIQUE LES PRESLES POLYCLINIQUE DE DIETETIQUE POLYCLINIQUE SAINT JEAN CENTRE CHIRURGICAL ASNIERES CLINIQUE CHATEAU DE VINCENNES CLINIQUE SAINT LOUIS CLINIQUE CHIRURGICALE DE L'ERMITAGE CLINIQUE LAMBERT CLINIQUE DE LONGPRE MAISON DE SANTE REMUSAT CLINIQUE GASTON METIVET CLINIQUE MEDICALE DE GOUSSONVILLE CH PNEUMOLOGIE CHEVILLY-LARUE CLINIQUE SAINT BRICE TOTAL 14298 9 9 9 8 8 8 8 7 6 6 6 6 5 5 5 5 4 4 4 4 4 4 4 4 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Sommaire • LISTE 2 : Nombre de GHM 40 dans les établissements recevant plus de 50 RSA par an Départeme nt 75 75 75 75 75 75 75 75 75 75 75 75 75 75 77 77 77 77 77 77 77 78 78 78 78 78 78 91 91 91 91 91 91 92 92 92 92 92 92 92 92 93 93 93 93 93 93 93 94 94 94 94 94 94 95 95 95 95 NOM HOPITAL PITIE SALPETRIERE* HOPITAL LARIBOISIERE* CENTRE HOSPITALIER STE ANNE* HOPITAL TENON* HOPITAL BICHAT* HOPITAL SAINT JOSEPH* HOPITAL SAINT ANTOINE* HOPITAL BOUCICAUT (HEGP) HOPITAL COCHIN FONDATION OPHTALMO ROTHSCHILD* HOPITAL SAINT MICHEL HOPITAL HOTEL DIEU HOPITAL LEOPOLD BELLAN* HOPITAL BROUSSAIS (HEGP) CH MEAUX* CH MELUN CH LAGNY-MARNE LA VALLEE CH FONTAINEBLEAU CH PROVINS CH MONTEREAU CH COULOMMIERS CH POISSY SAINT-GERMAIN* CH VERSAILLES* CH MANTES-LA-JOLIE* CLINIQUE DE LA PORTE VERTE CH RAMBOUILLET CH MEULAN CH ORSAY* (+ LONGJUMEAU) CH SUD FRANCILIEN (CORBEIL/EVRY)* HOPITAL PRIVE DU VAL D'YERRES C H PUBLIC DE JUVISY SUR ORGE CH ARPAJON CH ETAMPES CENTRE MEDICO-CHIRURGICAL FOCH* HOPITAL BEAUJON HOPITAL AMBROISE PARE HOPITAL ANTOINE BECLERE HOPITAL LOUIS MOURIER CH NEUILLY COURBEVOIE CASH DE NANTERRE HOPITAL RAYMOND POINCARE CH ST DENIS* CH AULNAY* HOPITAL AVICENNE* CH LE RAINCY-MONTFERMEIL CH MONTREUIL HOPITAL EUROPEEN DE PARIS LA ROSERAIE HOPITAL JEAN VERDIER HOPITAL HENRI MONDOR* HOPITAL BICETRE* HOPITAL ST CAMILLE CH VILLENEUVE-ST-GEORGES CH CRETEIL* HOPITAL CHARLES FOIX CH EAUBONNE MONTMORENCY CH ARGENTEUIL* CH GONESSE* CH PONTOISE* GHM 40 RSA GHM40/total 204 401 32 83 135 53 35 27 20 8 8 8 4 2 42 13 37 11 18 12 5 177 45 28 64 18 4 31 57 12 4 7 8 70 45 33 33 41 11 20 13 62 133 79 34 9 9 10 127 91 20 38 22 35 37 27 21 53 20% 41% 8% 20% 50% 24% 18% 25% 19% 8% 14% 15% 8% 4% 14% 6% 19% 7% 16% 16% 8% 41% 15% 16% 38% 20% 7% 8% 19% 11% 4% 8% 11% 17% 16% 12% 21% 31% 9% 20% 13% 24% 66% 40% 20% 11% 14% 16% 25% 23% 11% 24% 16% 41% 14% 12% 10% 33% Sommaire 95 CH BEAUMONT TOTAL 12 SAU AVEC NEUROLOGIE 1930 SAU SANS NEUROLOGIE 768 2698 15% 23% 17% 21% Sommaire OFFRE DE SOINS SOINS DE SUITE OU DE READAPTATION (SSR) Sommaire I – METHODOLOGIE A – Sources L'objectif de ce travail est de réaliser un état des lieux de l’offre de Soins de Suite ou de Réadaptation (SSR) en Ile de France, centré sur l’identification des lits et places dédiés à la prise en charge des patients ayant subi un accident vasculaire cérébral. Ce travail a été réalisé grâce aux documents fournis par : - La caisse régionale d’assurance maladie d’Ile de France (Direction des Affaires Hospitalières/Direction des Relations avec les Etablissements de santé et service médical de l’assurance maladie d’Ile de France) - La Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales - Le ministère de l’emploi et de la solidarité, secrétariat d’état à la santé - L’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques. Ce travail est basé essentiellement sur les bases de données issues du PMSI, généralisé à tous les établissements pour le MCO et mis en place seulement en 1998 et limité aux établissements sous dotation globale pour le SSR. B – PMSI Nous avons cherché à évaluer l'activité liée à la prise en charge des AVC en services de SSR sur l'Ile-de-France pour les établissements sous dotation globale (80 % des capacités d’hospitalisation) à partir des données PMSI–SSR. Le secteur privé a été exclu de l’analyse car il n’effectue pas de recueil PMSI-SSR. Les données du second semestre 1999 ont été analysées en individualisant l’activité neurologique pour les patients de 16 ans et plus. Elle sont exprimées en nombre de Résumés Hebdomadaires Anonymisés (RHA), c'est à dire le nombre de semaines passées dans un service de SSR du fait d'un AVC, en journées et en séjours. Il n'est pas possible d'extrapoler à partir de ce chiffre le nombre de patients concernés du fait de la construction du PMSI, car les séjours n’ayant pas débuté pendant le semestre sont exclus par définition ; en cas de passage d’une hospitalisation complète à une hospitalisation de jour (6% pour les journées franciliennes), un nouveau séjour est débuté. Dans la base de données PMSI, la recherche a porté en priorité sur le code "hémiplégie", en tant que "manifestation morbide principale" ou en tant que "diagnostic associé significatif". Toutefois, d'autres modes de codage étant possibles pour les AVC, la recherche a été élargie à d'autres codes définis à dire d’experts. • Code "hémiplégie": G 810 hémiplégie flasque, G 811 hémiplégie spastique et G 819 hémiplégie sans autre indication. • Codes plus rarement utilisés en pathologie vasculaire cérébrale: aphasie isolée, .. • Accidents vasculaires du cervelet et du tronc cérébral Ces chiffres permettent de dégager des tendances en période initiale d’utilisation du PMSISSR dans les établissements sous dotation globale. La fiabilité de l’analyse nécessite toutefois qu’il y ait un codage adapté ce qui n'est pas toujours vérifié. Par exemple, la majorité des accidents vasculaires cérébraux en PMSI-SSR sont codés comme “ hémiplégie ” (G 811), or ce code peut également correspondre à une hémiplégie non vasculaire (sclérose en plaques, traumatisme crânien). On peut à partir du nombre de semaines d'hospitalisation (RHA), estimer le nombre de lits consacrés à des AVC en SSR durant la période considérée. Ce calcul ne peut toutefois être considéré que comme une estimation, s'appuyant sur un taux d'occupation des lits en SSR habituellement évalué à 90%. Le calcul a été fait selon la formule suivante : Nombre de lits = Nombre de journées 0,9 X 184 (184 = nombre de jours du 2è semestre 1999) Sommaire La distinction entre établissements de Soins de Suite et établissements de Réadaptation repose sur les autorisations administratives (source : bilan régional de l’offre en Soins de Suite ou de Réadaptation en Ile-de-France – Juin 2000 – ARHIF). Encadré 67 : Offre de soins en SSR pour AVC : difficultés méthodologiques - non exhaustivité - Privé exclu (pas de recueil PMSI-SSR) - Utilisation d’un seul semestre - pas de codage AVC pour PMSI-SSR - part inconnue de la rééducation au domicile II – REPARTITION REGIONALE DES ETABLISSEMENTS A - Terminologie 1 - Les Soins de Suite ou de Réadaptation (SSR) - Le code de santé publique définit les missions des établissements de santé. Dans l’article L 6111-2 (ordonnance n° 2000-548 du 15 juin 2000) il précise que ces établissements dispensent en Soins de Suite ou de Réadaptation un traitement ou une surveillance médicale à des malades requérant des soins continus dans un but de réinsertion. Leur mission (circulaire ministérielle) est de permettre aux personnes soignées : • de réintégrer leur milieu de vie habituel • de réacquérir un niveau d’activité aussi proche que possible de leur niveau habituel • de bénéficier de la plus grande autonomie personnelle professionnelle et sociale. - La nomenclature de codification 1997 (BO-90-13 bis et 91-7 bis), définit la discipline d’équipement (DE) de Soins de Suite ou de Réadaptation. Cette discipline d’équipement comprend les disciplines d’équipement moyen séjour indifférenciés, convalescence, rééducation fonctionnelle et réadaptation. Elle sert à définir les tarifications de l’ensemble des établissements de santé. - Les capacités d’hospitalisation sont soumises à indice. Cet indice de carte sanitaire est en SSR de 1,7 lits pour 1000 habitants avec un sous indice de 1,2 lits pour 1000 habitants en soins de suite et de 0,5 lits pour 1000 habitants en réadaptation . (arrêté de l’ARH du 23 juillet 1999). Les soins de suite ou de réadaptation englobent : - les soins de suite à orientation gériatrique ou polyvalents - la médecine physique et réadaptation 2 - Les établissements de soins de longue durée et le secteur médico-social Les patients ne pouvant pas réintégrer leur domicile sont hébergés en unités de soins de longue durée (sanitaire) ou en établissements médico-sociaux. • Secteur sanitaire Les soins de longue durée sont définis par l’article L 6111.2 (ordonnance n° 2000-548 du 15 juin 2000) pour des personnes n’ayant pas leur autonomie de vie et dont l’état nécessite une surveillance médicale constante et des traitements d’entretien. Ils s’adressent à des patients de plus de 60 ans et l’admission de personnes plus jeunes y est très difficile (dérogation d’âge), avec des conditions d’hospitalisation souvent inadaptées à leur âge. Sommaire • Secteur médico-social ( Trois types de structures accueillent les personnes non autonomes de moins de 60 ans (lois 75-534 et 535 du 30 juin 1975 et circulaire n° 26.6 du 14 février 1986) : − Les maisons d’accueil spécialisées (MAS) financées par l’Assurance Maladie et dont l’admission se fait sur décision de la COTOREP (2ème section), avec l’accord de l’établissement concerné. − Les foyers de vie (ou occupationnels), financés par l’aide sociale départementale et les résidents qui perçoivent en principe l’allocation adulte handicapé (AAH) et l’allocation logement. A la différence des MAS ces personnes ne nécessitent pas des soins constants. L’admission nécessite une orientation COTOREP (2ème section). − Les foyers à double tarification (FDT) financés par l’aide sociale départementale (prix de journée hébergement) et par l’Assurance Maladie (forfait soins comprenant les charges de personnels paramédicales et les médicaments). L’admission est identique à celle des MAS. A partir du 1 Janvier 2002, une réforme de la tarification va concerner tous les Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD). A cette date, la procédure de mise en place de l’Allocation Personnalisée à l’Autonomie (APA) va se traduire par une présentation du coût de séjour selon trois sections tarifaires – soins – dépendance – hébergement – qui devrait permettre une modulation en fonction de l’importance des prestations fonctionnelles (rééducation à poursuivre, orthophonie, psychomotricité …) et/ou soins lourds (trachéotomie, sonde d’alimentation …) Quelles que soient les modifications administratives, la typologie de la population hébergée dans ces structures restera dépendante (GIR 1 et GIR 2). Là aussi, à l’image des soins de suites polyvalents à dominante gériatrique, les unités de Soins de Longue Durée n’ont pas les moyens humains suffisants pour prendre en charge correctement les invalidités spécifiques séquellaires d’AVC. • D’autres modes d’hébergements existent, ils appartiennent au secteur privé, seuls les soins médicaux sont remboursés aux patients sur la base tarifaire de la sécurité sociale. B - Offre globale de Soins de Suite et de Réadaptation en Ile-de France La source des données correspond à la mise à jour de l’inventaire régional de l’offre de soins de suite ou de réadaptation effectué sous l’égide de l’Agence Régionale d’Hospitalisation d’Ile de France (ARHIF septembre 2001). Il s’agit des lits et places autorisés dont certains ne sont pas installés de manière effective. - Lits et places autorisés : 16 294, dans 198 établissements - dont 11 096 lits et 75 places de soins de suite - dont 4 352 lits et 771 places de réadaptation ces chiffres donnent une capacité moyenne de 82 lits autorisés de SSR par établissement (de 66 dans les Hauts-de-Seine à 148 dans le Val-de-Marne). - Lits et places installés : 13 711, dans 168 établissements - dont 9 043 lits et 60 places de soins de suite - dont 3 953 lits et 655 places de réadaptation La population d’Ile de France au 01 janvier 1999 était de 10 952 011 habitants. La comparaison entre les besoins théoriques fixés par l’arrêté du 23 Juillet 1999 (1,7 lits pour 1000 habitants avec un sous-indice de 1,2 lits pour 1000 habitants en soins de suite et de 0,5 pour 1000 habitants en réadaptation) et les capacités autorisées actualisées au 03 août 2001 fait apparaître un déficit en lits et places de Soins de Suite ou de Réadaptation. Sommaire SSR Indice théorique (au 23/7/99) 1,7/1000 hab Besoins théoriques Lits et places autorisés Ecart entre besoins théoriques et autorisations 16 294 2 324 réadaptation 0,5/1000 hab 5 476 5 123 353 soins de suite 1,2/1000 hab 13 142 11 171 1 971 18 618 Lits et places installés 13 711 4 608 ( dont 655 places) 9 103 (dont 60 places) Source : inventaire CRAMIF/DRASSIF septembre 2001 Comparaison des capacités autorisées et des taux d’équipement pour l'ensemble des lits et places de SSR Taux d’équipement régional Dont Soins de Suite Dont Réadaptation 1,49 pour un indice de 1,7 1,02 pour un indice de 1,20 0,47 pour un indice de 0,50 C - Répartition départementale des lits et places de Soins de Suite ou de Réadaptation La répartition géographique en Ile de France de l’offre de lits et places de SSR a été analysée en distinguant trois zones géographiques : • Paris intra muros (75) • la petite couronne : Hauts de Seine (92), Seine Saint- Denis (93) et Val de marne (94) • la grande couronne : Seine et marne (77), Yvelines (78), Essonne (91) et Val d’Oise (95) Tableau 80 : Lits et places autorisés en SSR en Ile de France au 03 août 2001 PARIS Soins de Suite Réadaptation Total SSR Population au 01/01/1999 Lits/places autorisés 1 446 727 2 173 2 125 246 Lits/places installés 801 496 1 297 Petite couronne Soins de suite Réadaptation Total SSR 92- Lits/places autorisés 1 209 651 92-Lits/places installés 799 556 1 355 93- Lits/places autorisés 1 163 303 1 466 93- Lits/places installés 896 176 1 072 94- Lits/places autorisés 1555 821 2 376 94- Lits/places installés 1 350 814 2 154 TOTAL autorisé 3 927 1 775 5 702 TOTAL installé 3 045 1 546 4 581 Population au 1/01/1999 1 428 881 1 382 861 1 227 250 4 038 992 Sommaire Gr couronne Soins de Suite Réadaptation Total SSR 77- Lits/places autorisés 1058 770 1 828 77- Lits/places installés 1 054 806 1 860 78- Lits/places autorisés 1543 734 2 277 78- Lits/places installés 1 373 734 2 107 91- Lits/places autorisés 1750 471 2 221 91- Lits/places installés 1 450 423 1 873 95- Lits/places autorisés 1447 646 2 093 95- Lits/places installés 1 380 603 1 983 TOTAL autorisé 5798 2621 8 419 TOTAL installé 5 257 2 566 7 823 Population au 01/01/1999 1 193 767 1 354 304 1 134 238 1 105 464 4 787 773 % Paris intra muros La capacité en SSR de 2173 lits et places autorisés est répartie sur 29 établissements ce qui représente une moyenne de 75 lits par établissement. C’est l’AP-HP qui a les plus grandes capacités autorisées. Le nombre de lits/places installés est nettement inférieur au nombre autorisé. % Petite couronne Dans les Hauts de Seine (92) la capacité en SSR de 1860 lits et places autorisés est répartie sur 28 établissements ce qui représente une moyenne de 66 lits par établissement. C’est le secteur privé lucratif qui a le plus de capacités autorisées. Dans la Seine Saint Denis (93) la capacité en SSR de 1466 lits et places autorisés est répartie sur 19 établissements ce qui représente une moyenne de 77 lits par établissement. C’est le secteur privé lucratif qui a le plus de capacités autorisées. Dans le Val de Marne (94) la capacité en SSR de 2376 lits et places autorisés est répartie sur 16 établissements ce qui représente une moyenne de 148 lits par établissement. C’est l’AP-HP qui a le plus de capacités autorisées. Le nombre de lits/places installés est nettement inférieur au nombre autorisé, notamment dans le 92 et le 93. % Grande couronne En Seine et Marne (77) la capacité en SSR de 1828 lits et places autorisés est répartie sur 19 établissements ce qui représente une moyenne de 77 lits par établissement. C’est le secteur privé lucratif qui a le plus de capacités. Dans les Yvelines (78) la capacité en SSR de 2277 lits et places autorisés est répartie sur 31 établissements ce qui représente une moyenne de 73 lits par établissement. Ce sont les établissements publics de santé qui ont le plus de capacités. Dans l’Essonne (91) la capacité en SSR de 2221 lits et places autorisés est répartie sur 28 établissements ce qui représente une moyenne de 79 lits par établissement. Ce sont les établissements participants au service public hospitalier qui ont le plus de capacités. Dans le Val D’Oise (95) la capacité en SSR de 2093 lits et places autorisés est répartie sur 25 établissements ce qui représente une moyenne de 84 lits par établissement. Ce sont les établissements publics de santé qui ont le plus de capacités. La différence entre le nombre de lits/places autorisés et installés est nettement inférieur à celui observé pour Paris et la petite couronne. Nous avons également étudié la répartition des lits et places en SSR selon le statut des établissements, classés en 4 catégories juridiques principales(source CRAMIF, avril 2001) - Etablissements de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) Sommaire - Etablissements publics (EPS) - Etablissements participant au service public hospitalier (PSPH) - Etablissements privés lucratifs (PL) Les établissements des armées de par leur statut particulier ne sont pas pris en compte. Ces données figurent en annexe. Sommaire III – ACTIVITE POUR LES AVC A – Pathologies Le nombre de semaines (RHA) en SSR après AVC pour le second semestre 1999 est : • Code "hémiplégie": Nombre de RHA : 16 866 ; Nombre de journées : 96 161 Les hémiplégies représentent 6,3% de l'ensemble des semaines (RHA) en services de SSR d'Ile-deFrance. • Codes plus rarement utilisés en pathologie vasculaire cérébrale : 3 108 RHA ; 15 540 journées • Accidents vasculaires du cervelet et du tronc cérébral : 449 RHA ; 2 514 journées L'activité liée à la prise en charge de pathologies liées ou aggravées par l’hémiplégie ("hémiplégie" étant ici codé comme diagnostic associé) correspond à des patients présentant une hémiplégie mais hospitalisés en SSR pour une autre raison : Nombre de RHA : 3 545 ; Nombre de journées : 20 561 B - Estimation du nombre de lits en SSR consacrés aux AVC Le nombre de lits consacrés à des AVC en SSR, durant la période considérée, a été estimé, en supposant un taux d'occupation des lits en SSR de 90%. - Nombre de lits dédiés à la prise en charge des hémiplégies proprement dites : 580 lits - Nombre de lits dédiés à la prise en charge d'AVC en dehors du code "hémiplégie" (aphasie, accidents du tronc ou du cervelet…) : 105 lits Le nombre total de lits en soins de suite ou de réadaptation (SSR) consacrés durant le 2è semestre 1999 à des patients présentant un AVC peut donc être estimé à 685. Il n’est pas possible de distinguer sur cette base les lites de soins de suite des lits de réadaptation. C - Etablissements prenant en charge des AVC 1 - Répartition géographique % La répartition géographique des RHA correspondant au code "hémiplégie" est la suivante 75 77 78 91 92 93 94 95 RHA hémiplégie 2 449 1 634 1 173 1 966 1 326 2 146 4 206 1 966 Activité (en %) 14,52 9,68 6,95 11,65 7,86 12,73 24,93 11,65 tableau 81 Ces chiffres montrent une disparité importante selon les départements, le 94 à lui seul réalisant environ un quart de l’activité totale pour une population qui représente 11% de l’Ile de France. Le 78 est le département le moins pourvu. L'activité du 92, qui semble faible, est sous-évaluée car la majorité des lits de rééducation de l'Hôpital Raymond Poincaré (Garches, AP-HP) sont classés en court séjour et non en SSR, leur activité n'apparaissant pas ici. En ce qui concerne le 75, l’activité (14,5%) est inférieure à la part que représente la population parisienne au sein de l’Ile de France (19%) alors que l’âge moyen de la population y est plus élevé que dans les autres départements. % Répartition par code géographique de domicile Tableau 82 RHA hémiplégie 75 77 78 91 92 93 94 95 3 770 1 406 1 229 1 433 1 718 2 448 2 349 1 705 Autres 808 Sommaire La comparaison entre la localisation de l'établissement et la localisation du domicile laisse penser qu'un grand nombre de patients sont pris en charge hors de leur département de domicile, notamment à Paris puisque le nombre de RHA correspondant à des patients domiciliés à Paris (3770) est nettement supérieur à celui recensé dans des établissements situés intra muros (2449), soit respectivement 31,6 % et 14,5 %. Par ailleurs, certains patients d’IDF sont en rééducation en dehors de l’IDF. Ainsi, à l’hôpital maritime de Berck qui accueille le plus grand nombre d’AVC de tous les services SSR de l’AP-HP (130 séjours et 1934 RHS en 2000), 62.3 % des patients étaient domiciliés en IDF. Il en est probablement de même des autres services (hors AP-HP) de Berck. Il est vraisemblable que cet éloignement du domicile relève d’une nécessité plus que d’un choix notamment pour les sujets jeunes ayant un AVC très sévère que les services de Berck sont presque seuls à prendre en charge. % Tableau 83 : Répartition du RHA hémiplégie par type d'établissement Etablissements de Réadaptation Etablissements de Soins de Suite (SS) 4 307 25 % Etablissements avec unité de réadaptation et SS 6 653 39 % 5 906 35 % Source inventaire Drassif du 16 octobre 2000 % Répartition du RHA hémiplégie par localisation et type d’établissement Tableau 84 Etablissements de réadaptation 75 77 78 91 92 93 94 95 1 329 529 417 292 39 1 070 - 1 356 Etablissements de Soins de Suite 320 228 492 1 168 990 418 2 619 244 Etablissements avec unité de réadaptation et SS 800 877 264 506 297 658 1 587 366 Source inventaire Drassif du 16 octobre 2000 Dans les établissements avec unité de réadaptation (MPR) et de soins de suite (SS), il n'est possible de connaître la proportion de patients hospitalisés en réadaptation ou en Soins de Suite. Il est donc difficile de savoir comment les AVC se répartissent entre les deux catégories de services. On peut toutefois estimer, selon la connaissance des établissements et le bilan de l’offre de soins, la répartition suivante des AVC entre les catégories SS : 10823 RHA et réadaptation (MPR) : 6043 RHA. % Répartition du RHA hémiplégie par statut d’établissement - 6 787 pour l’AP-HP - 10 079 pour les autres établissements sous dotation globale Les établissements privés ne sont pas inclus puisqu’ils ne renseignent pas le PMSI SSR, mais leur rôle semble modeste. 2 - Répartition du RHA hémiplégie par département Au second semestre 1999, le dénombrement des RHA fait apparaître les éléments suivants : % La prise en charge de la rééducation des patients hémiplégiques dans Paris intra muros représente 15,12 % du total des prises en charge en Ile de France. L’hôpital de la Salpétrière (AP-HP) assure à lui seul 1/3 de ces prises en charges. % La petite couronne assure 42,24 % des prises en charge. Les Hauts de Seine (92) représentent 6,87 % des RHA considérés d’Ile de France. La clinique de la Cité des Fleurs a le plus grand nombre de RHA (43,60% du total des RHA de ce département et 2,99 % du total de l’Ile de France). L'activité de l'Hôpital Raymond Poincaré (AP-HP, Garches) cotée en MCO est sous-estimée ici. Sommaire La Seine Saint Denis (93) représente 12,25 % des RHA, le centre hospitalier de Saint Denis assure le plus grand nombre de prises en charge avec 28,27% des RHA du département et 3,46 % du total de l’Ile de France. Le Val de Marne (94) représente 23,12 % des RHA l’hôpital Albert Chenevier (AP-HP) représente 32,79 % des RHA du département et 7,58 % de l’Ile de France. % La grande couronne assure 42,64 % des prises en charge. La Seine et Marne (77) représente 9,66 % des RHA. Le CRRA de Coubert a le plus grand nombre de RHA du département (31,63 %), soit 3, 05 % de l’Ile de France. Les Yvelines (78) représentent 7,56 % des prises en charge. Le CHI Meulan Les Mureaux totalise 23,29 % des prises en charge du département, soit 1,76 % de l’Ile de France. L’Essonne (91) représente 13,06 % des RHA d’Ile de France. L’hôpital Dupuytren assure 19,70 % de ces RHA pour le département, soit 2,57 % de l’Ile de France. Le Val D’Oise (95) représente 12,36 % des RHA d’Ile de France. Le centre hospitalier du Vexin assure 23,47 % des prises en charge du département, soit 2,90 % de l’Ile de France. En terme de prise en charge de proximité, il y a une discordance entre le faible pourcentage d’accidents vasculaires cérébraux d’Ile de France pouvant être pris en charge en rééducation dans certains départements (92, 93, 78) qui sont pourtant les plus peuplés. Par ailleurs, les lits/places en SSR ne sont pas proportionnés aux nombre de lits MCO accueillant des AVC dans chaque département. Ainsi, Paris intra muros, dont la population est de 19,32% de la population régionale, regroupe 31,60% des lits MCO et seulement 14,52% des lits SSR accueillant des AVC. Encadré 68 : Offre de soins SSR pour AVC : inégalité de répartition géographique - déficit d’offre dans Paris par rapport à la population - 25 % de l’offre SSR est située dans le Val-de-Marne (94) - flux centrifuge des patients hors Ile de France (Berck) - rééducation souvent loin du domicile et de l’hospitalisation en aigu D - Répartition selon le type d'activité Le codage PMSI-SSR permet d'évaluer la nature de l'activité de deux façons. La première concerne le niveau de dépendance des patients, qui donne une idée de la gravité de la pathologie et de la charge de travail du personnel soignant. Celle-ci est évaluée sur une échelle comportant six items (habillage, alimentation, locomotion, continence, comportement et communication). Le score maximal est de 16, un score de12 indiquant une dépendance importante. La deuxième concerne l'intensité et la complexité de la rééducation. On distingue ainsi les patients relevant d'une "Procédures de rééducation réadaptation " (PRR) et ceux relevant d'une "Procédures de rééducation réadaptation complexes" (PRRC). Le nombre d'heures et la diversité des rééducations proposées déterminent le classement dans l'une ou l'autre de ces catégories. Les chiffres issus de l’analyse des accidents vasculaires cérébraux pris en charge en SSR à l’AP-HP pour l’année 2000 nous donnent les résultats suivants : En réadaptation : la part des RHS comportant AVC en diagnostic principal ou associé avec PRR est de 31,2% et avec PRRC de 28,6% En ce qui concerne les soins de suite polyvalents à dominante gériatrique, la part des RHS comportant AVC en diagnostic principal ou associé avec PRR est de 14,6% et avec PRRC de 1,3% Le nombre de RHA correspondant à une activité dite PRR est de 4 872 (28,9 %) dont 1998 (41%) en soins de suite et 2 874 (59%) en MPR, celui correspondant à une activité dite PRRC est de 2 533 (15 %) dont 571 (22,5%) en soins de suite et 1 962 (77,5%) enréadaptation. Ces chiffres sont tous les deux, comme on pouvait s'y attendre, plus élevés dans des services de réadaptation qu'en Soins de Suite, mais ne permettent pas à eux seuls d’obtenir le reflet exact de l’intensité de la rééducation Sommaire pratiquée. Il faut nécessairement tenir compte du temps moyen hebdomadaire de rééducation et de la dépendance. A l’AP-HP (source bilan PMSI-SSR 1999 et 2000), dans les services de soins de suite polyvalents à orientation gériatrique et dans les services de réadaptation, l’analyse des temps hebdomadaires moyens de rééducation individuelle, hors bilans, physiothérapie, réadaptation / réinsertion nous donne les indications suivantes : Réadaptation Soins de suite à dominante gériatrique 1999 2h20 - 9h25 5mn – 2h20 2000 1h55 – 10h00 10mn – 2h10 Le rapport des temps de prise en charge de rééducation va de 1 en soins de suite polyvalents à orientation gériatrique à 4 en réadaptation. Le score de dépendance, marqueur de la lourdeur de l’état du patient, a pour maximum 16. Le chiffre seuil de 12 a été retenu pour classer les patients dans un groupe homogène de journée à dépendance particulière. Le pourcentage des RHS dans les 16 CMC dont le score est supérieur à 12 est: 1999 2000 Réadaptation 29,3 % 27,5 % Soins de suite à dominante gériatrique 35,7 % 39,2 % Ces données montrent bien un profil d'activité très différent entre la réadaptation et les soins de suite. Le score de dépendance des patients tend à être plus élevé en soins de suite. En revanche, l'intensité et la diversité des actes de rééducation sont beaucoup plus importantes en réadaptation. Comme on va le voir, ces différences s'associent, de façon non surprenante, à un profil de patients différent et à une grande inégalité de moyens humains entre les deux types de structures. E – Prise en charge en Réadaptation ou en Soins de Suite polyvalents à dominante gériatrique : données de l'AP-HP Une enquête réalisée à l'AP-HP à partir des données PMSI de 1998 avait permis en 2000 de mieux individualiser la typologie des patients pris en charge dans chacun de ces deux types de structures. Ces données sont résumées sur le tableau 85. Elles font apparaître des différences importantes : Les patients hospitalisés en Soins de Suite sont nettement plus âgés, ont un taux de mortalité plus élevé, un taux de retour à domicile plus faible (35% vs 72%), et, inversement, un taux d'institutionnalisation plus élevé. La prise en charge des AVC est une activité minoritaire dans les services de Soins de Suite polyvalents à dominante gériatrique (12%), alors qu'elle représente une activité centrale des services de réadaptation (60%), tout au moins à l'Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP). La comparaison du temps moyen hebdomadaire de rééducation à l’AP-HP pour les patients ayant un AVC, mentionné dans cette étude, montre la différence de prise en charge liée au nombre et à la qualité des intervenants de rééducation : 142 minutes en gériatrie et 345 minutes en rééducation réadaptation. Il est à noter que les moyens humains disponibles en soins de suites polyvalents à dominante gériatrique sont particulièrement réduits : pour le personnel soignant d’une unité de 30 lits : 2 médecins (1 gériatre, un résident) ; 1,5 kinésithérapeute ; < 0,5 orthophoniste, psychologue, ergothérapeute ; 0,8 cadre infirmier, 5 IDE et 13 aides-soignantes. Sommaire Tableau 85 : Essai de caractérisation des populations hospitalisées en SS à l’AP-HP (chiffres PMSI, 1998) Soins de Suites polyvalents à dominante gériatrique Réadaptation (médecine physique et de réadaptation, MPR) - Age moyen : 80,4 ans - 3272 lits - AVC : 12 % de l’activité - 910 séjours par an (MSI 1998) - DMS : 74,5 jours - Sortie des malades : - domicile : 35,2 % - soins de longue durée : 19,1 % - maison de retraite 12 % - décès 12,8 % - Autres (dont réhospitalisations en aigu) : 20,9 % - Pluripathologie - Prise en charge “ globale ” - Difficultés de communication, démences - Pronostic incertain - “ Tri préalable ” défavorable - Recrutement “ effet circuit ” : services de Médecine - Aval généralement sur place (soins de longue durée) - Age moyen : 58,8 ans - 611 lits (services accueillant les A.V.C.) - AVC : 60 % de l’activité - 680 séjours par an (MSI 1998) - DMS : 84,6 jours - Sortie des malades : - domicile : 71,6 % - soins de longue durée : 1,8 % - maison de retraite 2,6 % - décès 1,4 % - Autres (dont réhospitalisations en aigu) : 22,6 % - Monopathologie - Rééducation spécifique - Bonne coopération - Pronostic favorable à priori - “ tri préalable ” favorable - Recrutement “ effet circuit ” : services de Neurologie - Problème d’aval : les soins de longue durée, institutions médico-sociales Encadré 69 : structures et activités SSR pour AVC à l’AP-HP - AVC : 6,3 % de l’activité totale des services SSR - prise en charge à 60 % en soins de suite à 40 % en réadaptation - pas d’unités dédiées à la rééducation neurovasculaire - peu de patients âgés en réadaptation - monopathologie - retour à domicile 71,6% - patients âgés et plus sévèrement atteints en soins de suite - polypathologie - institutionnalisation fréquente - moins de moyens, moins de rééducation en soins de suite qu’en réadaptation F - Devenir après le service de SSR en cas de retour impossible au domicile a – Personnes de plus de 60 ans Près de 20 % des patients se trouvent dans l’impossibilité de retourner à leur domicile à l’issue de leur séjour en SSR et relèvent d’une hospitalisation définitive en unité de Soins de Longue Durée (SLD). Ces unités hospitalières prennent en charge les malades âgés qui nécessitent de façon continue et quotidienne des soins et une aide à la vie. Le nombre de place limité en SLD est source d’un allongement parfois important des durées d’hospitalisation en SSR et donc aussi en service de court séjour. Actuellement, une enquête faite à l’AP-HP sur 321 dossiers en attente d’entrée dans un service parisien SLD a montré qu’une proportion importante (68 soit 21,2 %) concerne les suites d’AVC. Le délai d’attente est long puisqu’il est en moyenne de plus de 3,7 mois pour les hémiplégies et encore plus long pour les démences vasculaires où il atteint 6,1 mois. b – Personnes de moins de 60 ans Pour cette population, lorsque le retour à domicile est impossible, quelle qu’en soit la raison, il est très difficile de trouver des solutions en raison du manque de place en aval, ces patients n’étant pas pris en SLD. Ceci constitue une cause importante de « blocage » au sortir des services de réadaptation. Sommaire IV - COMMENTAIRES 1 – La méthodologie est imparfaite mais conduit à des résultats concordants % Cette étude présente d’importantes limites méthodologiques • La base de données régionale PMSI n'est pas exhaustive, sa mise en place est récente et elle ne concerne pas l’hospitalisation privée. • L’extrapolation du nombre de malades et de la DMS à partir des RHA conduit inévitablement à de approximations • les données disponibles ne tiennent pas compte du nombre de patients (actuellement inconnu) qui échappent aux filières de rééducation et sont adressés directement à leur domicile, faute de places disponibles dans les structures adaptées. Ceci entraîne vraisemblablement une perte de chance puisqu’il n’existe pas en IDF d’équipes multidisciplinaires spécialisées de rééducation à domicile (rappelons en outre qu’actuellement les structures d’HAD ne prennent pas en charge ces patients). % Ces résultats sont comparables au rapport du Groupe de Travail soins de suite ou de réadaptation en neurologie (décembre 2001) Le présent rapport a utilisé les données PMSI du 2ème semestre 1999 plutôt que de l’année entière car l’expertise acquise par les responsables du codage (3ème semestre de production) fiabilise les données du semestre. Les données de l’année 2002 ont, par contre, été analysées par le Groupe de Travail soins de suite ou de réadaptation en neurologie, en individualisant l’activité neurologique pour les patients de 16 ans et plus. Parmi les 12 catégories les diagnostics d’entrée de la CMC neuro-musculaire (CMC 12) identifiées, les pathologies vasculaires cérébrales représentent 42 365 RHA, soit 40 % des RHA de la CMC 12 (104 939 RHA) et 9% du total des RHA (495 028). Au sein de ces pathologies, les hémiplégies représentent 69 % des RHA, soit 29 232 RHA. Les flux et taux de couverture départementale sont proches de ceux observés pour l’ensemble de la neurologie, avec une situation particulièrement défavorable à Paris et dans les hauts-de-Seine. Ainsi les données 2000, en année pleine, avec une meilleure pratique du codage des établissements mais une moins bonne exhaustivité, donne des résultats voisins malgré une méthodologie un peu différente: $ 16 866 RHA hémiplégie pour le 2ème semestre 1999 (extrapolation année pleine : 33 732) vs 29 232 pour l’année 2000 (exhaustivité inférieure), à partir de la CMC 12. $ 23 968 RHA pathologies vasculaire cérébrale (20 423 RHA hémiplégies, autres et accidents du cervelet et du tronc cérébral +3 545 RHA en diagnostics associés) pour le 2ème semestre 1999 (extrapolation année pleine : 47 936) vs 42 365 pour l’année 2000(exhaustivité inférieure), à partir de la CMC 12. 2 - Les lits SSR consacrés à la réadaptation des AVC sont inadaptés % Le nombre de lits SSR consacrés aux AVC est insuffisant Les AVC représentent 6,3% de l'activité des services de SSR. Une estimation grossière fait apparaître que le nombre lits en Ile-de-France consacrés à la prise en charge en SSR est d'environ 685. Si l’on repart de l’hypothèse de 20 000 AVC par an dont 20 % (4000) requièrent une hospitalisation en SSR de 2 à 3 mois, ce sont de 666 à 1000 lits qui seraient nécessaires, soit un déficit compris entre 0 et 300 lits. % Il n’existe pratiquement pas de lits de réadaptation dédiés à la prise en charge des suites d’AVC (équivalent au “rehabilitation stroke units” de la littérature), la majorité des patients étant pris en charge dans des services de réadaptation polyvalents ou de soins de suite à dominante gériatrique Sommaire dans lesquels les AVC ne représentent qu’une très faible proportion de l’activité. Cinq à sept services ou unités de rééducation à l’AP-HP accueillent aujourd’hui majoritairement (80 %) des AVC (Salpétrière, Avicenne, Fernand Widal, Raymond Poincaré, Charles Foix-Jean Rostand, Albert Chenevier, et hors Ile de France : Berck). Une seule, qui vient d’ouvrir, est strictement réservée à cette prise en charge (Rothschild). D’autres sont prévues à l’AP-HP (Fernand Widal, Charles Richet …). % L’orientation en réadaptation ou en soins de suite dépend des capacités d’accueil des servcies de réadaptation qui n’accueillent actuellement que des sujets jeunes. Environ 60% des hémiplégiques sont actuellement pris en charge en soins de suite et 40% en réadaptation. Or, les soins dispensés sont très différents dans les deux types de structure. La fiabilité de la classification en procédure de rééducation réadaptation simple ou complexe (PRR et PRRC), correspondant à l'association de deux activités de rééducation avec une intensité différente, n'est pas parfaite. Néanmoins, l'intensité de la prise en charge est clairement supérieure dans les services de réadaptation comparativement aux services de soins de suite polyvalents à dominante gériatrique. Les données de l'AP-HP indiquent également une typologie de patients et un devenir après l'hospitalisation très différents (les Soins de Suite accueillant des patients plus âgés, dont le pronostic vital à court terme est moins bon et qui sont moins susceptibles de retourner à leur domicile). % Les chiffres ne rendent pas compte des données qualitatives liés à la lourdeur de la prise en charge des patients. En effet, on peut penser que les patients les moins sévèrement atteints bénéficient le plus souvent d’une orientation adaptée, certains patients posent problème : les patients les plus graves avec des déficits sévères et des complications (troubles de déglutition, troubles sphinctériens, patients porteurs d’une sonde d’alimentation ou d’une trachéotomie, détérioration intellectuelle). Ces patients sont fréquemment refusés par la plupart des services de réadaptation du fait de l’absence de solution d’aval. 3 – L’orientation en soins de suite est limitée par l’accès aux soins de longue durée % Le nombre de lits de SLD nécessaires pour les AVC est élevé. Parmi les 4000 patients pris en charge chaque année en SSR pour AVC, 60 % (2 400) sont pris en charge en soins de suite polyvalents à orientation gériatrique ; parmi ceux-ci, 20% (480) ne relèveront d’une hospitalisation définitive en SLD. Il existe des « blocages » à la sortie du SSR, notamment pour les patients nécessitant un placement en institution ou posant un problème social. Le nombre exact n’en est pas connu mais, on a vu que 21 % des dossiers en attente d’admission dans un service SLD parisien correspondaient à des AVC. La DMS en SLD étant actuellement de 2,5 à 3 ans, on peut estimer le besoin de lits de SLD pour AVC compris entre 1 200 et 1 440. Par ailleurs, certains patients pourraient relever de structures de ville légères qui seraient une alternative à l’hospitalisation en SLD. 4 - L’analyse géographique objective des inégalités importantes de la répartition de l’offre de soins. La répartition de l’offre de soins SSR est inégale selon les départements avec un flux de patients du centre vers la périphérie de l’Ile de France. Ainsi quatre départements ont une capacité d'accueil supérieure au nombre d'hémiplégiques habitant dans ces départements (77-91-95 et 94) sans, pour autant, accueillir de façon préférentielle les patients résidant dans le département. Trois départements ont une capacité d'accueil inférieure au nombre d'hémiplégiques qui y sont domiciliés (75-92-93). Le Val de Marne (94) réalise 25% de l’activité. EN RESUME, ces données suggèrent qu’il existe en Ile de France une carence en nombre de lits dédiés aux accidents vasculaires cérébraux, notamment en réadaptation pour les patients chez lesquels le retour à domicile est possible, mais aussi en soins de suite et en SLD. Il s’y ajoute : Sommaire - une inégalité de répartition géographique des lits de SSR obligeant de nombreux patients à être rééduqués en dehors de leur département d’origine, en particulier en dehors de Paris. - une discrimination selon l’âge, les patients les plus âgés ne bénéficiant souvent pas d’une prise en charge en réadaptation - une insuffisance de l’alternative à l’hospitalisation traditionnelle (HDJ, HAD), tant pour la rééducation que pour la prise en charge au long cours des séquelles. - la nécessité d’améliorer les possibilités de prise en charge d’aval dans le secteur sanitaire et médico-social - la nécessité d’un meilleur fléchage des filières pour la prise en charge des AVC, entre l’aigu, les services de médecine physique et de réadaptation, les services de Soins de Suite polyvalents à orientation gériatrique et les Soins de Longue Durée. Encadré 70 : La prise en charge après AVC en Ile de France - non spécialisée - insuffisance de lits dédiés en réadaptation neurologique - répartition géographique inégale et non cohérente avec celle de la phase aiguë - discrimination « de facto » selon l’âge - implication insuffisante du secteur social - insuffisance des alternatives à l’hospitalisation traditionnelle Sommaire V - Annexe Offre de soins SSR 1 - lits par département PARIS INTRA MUROS AUTORISES 75 AP-HP EPS PSPH PNL PL Total Soins de Suite Réadaptation 708 0 531 22 185 1446 285 0 370 42 30 727 INSTALLES ECART SSR Soins de Suite Réadaptat ion SSR Soins de Suite Réadaptation SSR 993 0 901 64 215 2173 712 0 573 12 0 1297 182 0 256 22 185 645 99 0 72 30 30 231 281 0 328 52 215 876 526 0 275 0 0 801 186 0 298 12 0 496 AP-Hp : Assistance publique-Hôpitaux de Paris ; EPS ; Etablissements publics de Santé ; PSPH : établissements privés Participant au Service Public Hospitalier ; PL : établissements Privés Lucratifs ; PNL : établissements Privés Non Lucratifs PETITE COURONNE AUTORISES 92 AP-HP EPS PSPH PNL PL Total INSTALLES Soins de Réadaptation SSR Soins Suite de Réadapt Suite ation 140 200 340 110 200 289 106 395 200 71 213 219 432 98 219 197 0 197 197 0 370 126 496 194 66 1209 651 1860 799 556 SSR 310 271 317 197 260 1355 ECART Soins de Réadaptation Suite 30 89 115 0 176 410 0 35 0 0 60 95 SSR 30 124 115 0 236 505 AP-Hp : Assistance publique-Hôpitaux de Paris ; EPS ; Etablissements publics de Santé ; PSPH : établissements privés Participant au Service Public Hospitalier ; PL : établissements Privés Lucratifs ; PNL : établissements Privés Non Lucratifs 93 AUTORISES INSTALLES AP-HP EPS PSPH PNL PL Total Soins de Réadaptation SSR Soins Suite de Réadapt Suite ation 243 23 266 220 23 309 110 419 258 73 128 80 208 128 80 48 0 48 48 0 435 90 525 242 0 1163 303 1466 896 176 AP-HP EPS PSPH PNL PL Soins de Réadaptation SSR Soins Suite de Réadapt Suite ation 1032 251 1283 1032 251 195 285 480 185 285 65 95 160 65 95 0 190 190 0 183 263 0 263 68 0 AUTORISES 94 SSR 243 331 208 48 242 1072 ECART Soins de Réadaptation Suite 23 51 0 0 193 267 INSTALLES SSR 1283 470 160 183 68 0 37 0 0 90 127 SSR 23 88 0 0 283 394 ECART Soins de Réadaptation Suite 0 10 0 0 195 0 0 0 7 0 SSR 0 10 0 7 195 Sommaire Total 1555 821 2376 1350 814 2164 205 7 212 Sommaire GRANDE COURONNE AUTORISES 77 INSTALLES AP-HP EPS PSPH PNL PL Total Soins de Réadaptation SSR Soins Suite de Réadapt ation Suite 0 0 0 0 0 344 24 368 344 24 619 446 1065 637 500 30 80 110 30 80 65 220 285 43 202 1058 770 1828 1054 806 AP-HP EPS PSPH PNL PL Total Soins de Réadaptation SSR Soins Suite de Réadap Suite tation 0 0 0 0 0 792 228 1020 780 228 295 157 452 280 157 106 129 235 106 129 350 220 570 207 220 1543 734 2277 1373 734 AP-HP EPS PSPH PNL PL Total Soins de Réadaptation SSR Soins Suite de Réadap Suite tation 544 0 544 539 0 196 75 271 154 75 582 169 751 563 169 80 0 80 80 0 348 227 575 114 179 1750 471 2221 1450 423 AUTORISES 78 AUTORISES 91 95 AP-HP EPS PSPH PNL PL Total AUTORISES SSR 0 368 1137 110 245 1860 ECART Soins de Réadaptation Suite 0 0 -18 0 22 4 INSTALLES SSR 0 1008 437 235 427 2107 539 229 732 80 293 1873 0 12 15 0 143 170 SSR 225 736 391 213 418 1983 0 0 0 0 0 0 SSR 0 12 15 0 143 170 ECART Soins de Réadaptation Suite 5 42 19 0 234 300 INSTALLES Soins de Réadaptation SSR Soins Suite de Réadap Suite tation 225 0 225 225 0 437 324 761 425 311 311 80 391 311 80 106 107 213 106 107 368 135 503 313 105 1447 646 2093 1380 603 0 0 -72 0 40 -32 ECART Soins de Réadaptation Suite INSTALLES SSR 0 0 -54 0 18 -36 SSR 0 0 0 0 48 48 SSR 5 42 19 0 282 348 ECART Soins de Réadaptation Suite 0 12 0 0 55 67 0 13 0 0 30 43 SSR 0 25 0 0 85 110 Sommaire 2 - RHA et journées d’hospitalisation par département et par établissement PARIS INTRA MUROS FINESS 750100125 750100067 750825184 750150146 750801441 750100299 750100216 750150252 750150138 750150344 750000507 750100083 750100232 NOM HOPITAL PITIE-SALPETRIERE HOPITAL FERNAND WIDAL CENTRE READAPT LA CHATAIGNERAIE HOPITAL LEOPOLD BELLAN HOPITAL BROCA HOPITAL STE PERINE LAGACHE HÔPITAL VAUGIRARD CENTRE MEDICAL EDOUARD RIST HOPITAL NOTRE-DAME BON SECOURS HOPITAL PRIVE COGNACQ-JAY CENTRE DE REEDUCATION SAINTE MARIE HOPITAL ROTHSCHILD HOPITAL BICHAT nb de RH nb jours 1063 6609 548 3257 479 1170 250 511 220 1350 212 1384 100 645 44 152 36 190 31 198 15 100 13 74 1 7 PETITE COURONNE FINESS 920150075 920100062 920710654 920100054 920000635 920700044 920110053 920110038 920000593 920300985 920300464 NOM CLINIQUE CITE DES FLEURS HOPITAL CORENTIN CELTON FONDATION ROGUET HOPITAL RAYMOND POINCARE Hopital SUISSE CRF ADAPT ST CLOUD CH DEPARTEMENTAL STELL CHI COURBEVOIE-NEUILLY CH PUTEAUX HOPITAL NORD 92 HOPITAL SAINT-JEAN nb de RH nb jours 597 3836 233 1413 181 795 157 490 50 299 39 243 37 212 34 212 21 107 17 102 3 17 930110051 930100037 930100011 930110069 930700018 930110028 930500012 930420039 CH DE ST-DENIS HOPITAL AVICENNE HOPITAL RENE MURET C.H. ROBERT BALLANGER CENTRE J. MOULIN CENTRE GERIATRIQUE LES ORMES ETAB. DE CURE STE-MARIE MAISON CONVAL. CURE ST-VINCENT 690 516 434 400 220 81 58 41 3544 2987 2809 2365 541 519 361 259 940100019 940100035 940100050 940100076 940000581 940100043 HOPITAL ALBERT CHENEVIER HOPITAL CHARLES FOIX HOPITAL EMILE ROUX HOPITAL JEAN ROSTAND HOPITAL NATIONAL DE ST MAURICE HOPITAL DE BICETRE 1511 871 797 481 357 230 9090 5537 5137 2941 1601 1491 Sommaire 940100068 940110018 940000615 940700040 HOPITAL PAUL BROUSSE CHI DE CRETEIL CH LES MURETS CRFF DE VILLIERS 178 82 79 21 1163 510 481 88 GRANDE COURONNE FINESS 770700011 770700185 770150043 770110070 770300291 770150027 770510030 770170017 770130011 770110013 770150019 770130052 770420024 770000164 770420081 770110021 NOM CRRA DE COUBERT CH DE MEAUX CTRE MEDICAL RESIDENCE DU PARC CH LEON BINET CENTRE READAP GERIATRIQUE CMPA DE NEUFMOUTIERS CRPF DE NANTEAU C.H. LAGNY-MARNE LA VALLEE HOPITAL LOCAL DE BRIE COMTE ROBERT C.H. DE COULOMMIERS CENTRE MEDICAL DE FORCILLES CH DE NEMOURS MAISON DE CONVAL. LE PRIEURE CH DE MONTEREAU MAISON REPOS CONVAL ST-JOSEPH CH DE FONTAINEBLEAU nb de RH nb jours 609 3233 311 1891 263 1561 146 908 112 701 84 389 83 528 82 500 58 373 50 337 47 278 19 104 19 118 18 103 15 104 9 49 780002697 780825816 780110094 780110011 780150017 780110060 780110078 780110037 780150066 780150058 780420022 CHI MEULAN-LES MUREAUX CRF CHATEAU DE RICHEBOURG HOPITAL LE VESINET CH DE MANTES-LA-JOLIE CLINIQUE MEDICALE DE LA M.G.E.N CHI POISSY-ST-GERMAIN CH DE VERSAILLES HOPITAL PLAISIR GRIGNON CLINIQUE DE LA PORTE VERTE CENTRE DE GERIATRIE DENIS FORESTIER MAISON CONVALESCENCE LE TERRIER 351 312 147 133 117 112 95 92 63 49 36 2206 1925 853 840 729 710 561 555 366 296 222 910100031 910100023 910110055 910100015 910700020 910150069 910150028 910150077 910500040 910000678 910811322 910110014 910110030 HOPITAL DUPUYTREN HOPITAL JOFFRE CH DE LONGJUMEAU HOPITAL CLEMENCEAU CENTRE DU CHATEAU CTRE GERIATRIE LES MAGNOLIAS CMC DE BLIGNY CMP VARENNES-JARCY SANATORIUM DES CHEMINOTS CENTRE READAPT. ALBERT CALMETTE LA MARTINIERE CH D'ARPAJON CH DE DOURDAN 513 432 333 323 254 103 96 95 91 71 57 50 41 3285 2869 1961 2102 1403 646 597 508 569 416 358 301 236 Sommaire 910110063 910420017 910150010 910813385 910150036 910150085 CH D'ORSAY MAISON ACCUEIL STE-GENEVIEVE CENTRE HOSPITALIER MANHES CH D'ETAMPES CH DE LA CROIX ROUGE MAISON SANT MED CHEMINOT 35 33 26 21 18 11 192 207 172 130 107 66 950110064 950013870 950150052 950100016 950110015 950110049 950700021 950110023 950100024 950110080 950500033 950420059 950000703 CH DU VEXIN CHI EAUBONNE-MONTMORENCY CMP J. ARNAUD HOPITAL CHARLES RICHET CH VICTOR DUPOUY CH DE GONESSE CRRF LA CHATAIGNERAIE CH FRITSCHI-BEAUMONT LA ROCHE GUYON CH RENE DUBOS CENT. MED. FERNAND BEZANCON MAISON DE CONVAL ST-BRICE HOPITAL LE PARC 578 554 417 208 204 156 154 76 52 39 12 11 1 3495 3244 1912 1342 1262 768 754 477 341 248 74 63 3 Sommaire OFFRE DE SOINS CONCLUSION Il est très difficile d’analyser de façon précise et détaillée l’offre de soins pour les AVC en IDF à partir du PMSI. Ceci est vrai pour la phase aiguë, durant laquelle des séjours et non des patients sont comptés, mais bien plus encore pour les suites : en effet, en SSR l’absence de code spécifique AVC et la comptabilité en résumés hebdomadaires anonymisés (RHA) rendent impossibles l’obtention de données aussi fondamentales que le nombre exact d’AVC pris en charge en SSR, la répartition entre réadaptation et soins de suite et la DMS. De plus, le codage lui même est l’objet d’erreurs telles que le codage « MCO » au lieu de « SSR » d’un pourcentage important de sorties par transfert après la phase aiguë, ou d’aberrations telles que le classement « historique » en court séjour et non en SSR de la majorité de lits de rééducation de l’hôpital Raymond Poincaré à Garches. L’absence non exceptionnelle de données précises oblige à recourir souvent à des approximations qui peuvent être importantes du fait des biais méthodologiques indiqués ci-dessus. Certaines caractéristiques de la prise en charge des AVC en IDF peuvent néanmoins être dégagées : 1 - une très grande prépondérance du secteur public dans la prise en charge A la phase aiguë moins de 3 % des AVC sont pris en charge dans le secteur privé. Après l’AVC le chiffre est inconnu puisque le secteur privé n’effectue pas de recueil PMSI-SSR. Au sein du secteur public, l’AP-HP prend en charge près de la moitié des AVC en phase aiguë et 40 % en SSR. 2 - une grande disparité de répartition géographique selon les départements et entre la phase aiguë et les suites Ainsi, à la phase aiguë, il existe une attractivité de Paris intra muros puisque le 75, dont la population représente 19.3 % de celle de l’IDF, recueille 31.6 % des RSA. C’est l’inverse pour les structures de suite puisque seuls 14.5 % des RHA « hémiplégie » sont recensés dans le 75 alors que 22 % proviennent d’un domicile parisien. Le département 78 est globalement le moins bien pourvu puisque pour une population qui représente 12.3 % de l’IDF, les RSA « aigus » ne représentent que 10,26 % et les RHA « hémiplégie » 6,95 %. En revanche, le département 94 a un pourcentage de RSA (11,47 %) qui correspond à celui de sa population (11,16 %) et un pourcentage des RHA « hémiplégie » nettement supérieur (24.9 %). Il existe donc un flux centripète de patients à la phase aiguë et un flux centrifuge à la phase de rééducation. L’interprétation de ces données est rendue difficile par l’impossibilité de connaître le cheminement des patients derrière les chiffres de séjours et résumés hebdomadaires. Il est ainsi impossible de savoir si les patients originaires d’un département donné et venant à Paris à la phase aiguë retournent dans leur département d’origine pour le SSR. 3 - un nombre très insuffisant de structures spécialisées à toutes les étapes de la prise en charge A la phase aiguë, le nombre global de lits MCO est suffisant, puisque presque tous les patients sont hospitalisés pour leur AVC. En revanche, il existe un déficit majeur en lits spécialisés puisqu’environ 56 % de séjours se font dans un établissement comportant des lits de neurologie, 37 % dans un service de neurologie, 12 % dans un service de neurologie à orientation vasculaire et seulement 8 % en USI-NV. La rareté des unités spécialisées accentue les inégalités de répartition géographique puisque toutes les USI-NV (les 3 existantes et les 2 en cours d’ouverture) sont situées dans Paris intra-muros. Sommaire En SSR, il y a à la fois une insuffisance du nombre de lits autorisés (de 0 à 300) et plus encore installés et une quasi absence de structures dédiées à la réadaptation neurologique et notamment des AVC (une seule unité MPR actuellement en IDF). En SLD il existe également un déficit en lits, plus difficile à chiffrer mais vraisemblablement important eu égard aux blocage à la sortie des soins de suite polyvalents et aux longs délais d’attente pour les admissions pour les AVC et plus encore pour les démences vasculaires. 4 – Une inégalité de prise en charge selon l’âge A la phase aiguë, les patients hospitalisés en médecine sont plus âgés, ont un AVC plus sévère et ont plus de comorbidités associées que ceux qui sont hospitalisés en neurologie. Il en est de même pour les patients dans les suites d’AVC, les patients âgés trouvant difficilement une place en réadaptation MPR alors qu’ils pourraient en bénéficier. Les AVC hospitalisés en soins de suite polyvalents à dominante gériatrique ont moins de personnel spécialisé pour la prise en charge des AVC que les services de neurologie et de réadaptation et ne peuvent assurer une réadaptation neurologique adaptée. 5 - Un grand retard à toutes les étapes de la prise en charge & en urgence : pas d’organisation spécifique des systèmes de transport, délai moyen d’arrivée à l’hôpital de 28 heures, délais à l’intérieur des établissements entre SAU et service spécialisé ; tous ces délais sont délétères pour le patient et constituent un frein à une éventuelle thrombolyse IV qui ne pourrait être que très précoce & durant la phase aiguë : longueur de la DMS du fait des difficultés d’accès au plateau technique, IRM notamment, et surtout en raison de l’attente pour une place en réadaptation ou en SS, la DMS atteignant alors 21 jours & après les soins de suite ou la réadaptation, lorsque le patient ne peut regagner son domicile pour des raisons médicales ou sociales. Les données de l’enquête nationale effectuée par la SFNV indiquent qu’à toutes ces étapes les délais sont plus longs en IDF que dans le reste de la France. En résumé, la prise en charge des AVC en IDF est assurée de façon très prépondérante par le secteur public. Elle est caractérisée par une absence majeure de structuration avec un nombre très faible d’unités neurovasculaires (actuellement 3 et, d’ici fin 2001, 5 unités aiguës et pas de lits identifiés dans les unités de rééducation), des délais anormaux à toutes les étapes de la filière de soins et une répartition géographique incohérence (avec un flux vers Paris à la phase aiguë et hors Paris pour la rééducation). Encadré 71 : Les insuffisances de la prise en charge des AVC en Ile de France - absence de structuration de la filière de prise en charge o entrainant des retards à toutes les étapes o absence de cohérence géographique - à toutes les étapes de la filière (MCO, Réadaptation, SS et SLD) : . carence en nombre de structures spécialisées à la phase aiguë . accueil insuffisant en unité de réadaptation, notamment pour les personnes âgées . carence en SS, HAD et SLD Sommaire ADEQUATION ENTRE L’OFFRE ET LA DEMANDE I - LES DYSFONCTIONNEMENTS II – PROPOSITIONS D’AMÉLIORATION Sommaire DYSFONCTIONNEMENTS En l’absence de données épidémiologiques fiables, le nombre exact d’AVC survenant chaque année en IDF n’est pas connu. D’après le PMSI, le chiffre de 20 000 parait une approximation raisonnable (incluant AVC et AIT) mais était très en deça du chiffre de 35 090 estimé par Hankey et Warlow (1999) d’après une analyse des données de la littérature (incluant AVC, AIT et 10 % d’erreurs diagnostiques). Cette divergence est à garder en mémoire car les recommandations de la SFNV sont basées à l’instar de celles d’autres pays européens sur les chiffres proposés par Hankey et Warlow. Quelque soit le nombre exact, il s’agit d’une pathologie grave (mortalité en aigu de 13 % , GHM 40 : 20 % , transfert en SSR : 20 %), frappant le plus souvent des sujets âgés des deux sexes qui, dans 40 % des cas, vivent seuls. Les données épidémiologiques suggèrent que, pour les années à venir, que la prévalence ira en augmentant en raison d’une part du vieillissement de la population (même s’il est moins marqué en IDF que dans le reste de la France), d’autre part, de la diminution de la mortalité précoce, malgrès la réduction de l’incidence constatée. A- LES PRINCIPAUX DYSFONCTIONNEMENTS La comparaison des données de la science avec ce que l’on sait de la prise en charge des AVC en IDF fait apparaître de graves dysfonctionnements : 1 – Prévention insuffisante L’absence d’action incitative forte en matière de prévention est d’autant plus à déplorer qu’il existe des mesures d’efficacité démontrée, tant en prévention primaire qu’en prévention secondaire, mais qui sont sous-utilisées, telles que le traitement de l’hypertension artérielle, la prévention ou l’arrêt du tabac, ou l’administration ciblée des antithrombotiques. Le problème de la prévention déborde largement du cadre de ce travail et celui de l’Ile de France, mais le groupe a tenu à souligner la carence qui existe en ce domaine. 2 – Carence en structures spécialisées Le très petit nombre de structures spécialisées dans la prise en charge des AVC, (c’est à dire d’unités neurovasculaires UNV) constitue le dysfonctionnement majeur dans la prise en charge des patients victimes d’un AVC. ! Le bénéfice de ces structures en terme de baisse de mortalité et d’amélioration du pronostic fonctionnel des AVC, (réduction de 30 % de la mortalité ou dépendance), est largement établi dans la littérature (essais randomisés et méta-analyses). Il existe quelque soit le type d’AVC, sa sévérité et l’âge du patient. Il concerne toute la filière de prise en charge, en court séjour et dans les suites. ! Actuellement, en Ile de France, il n’existe fin 2001 que 3 USI-NV (toutes dans Paris) totalisant 29 lits et accueillant environ 8 % des AVC, 5 services qui affichent une orientation neurovasculaire et que l’on peut assimiler à des UNV et qui accueillent environ 12 % des AVC et une seule structure de rééducation (de 16 lits actuellement) dédiée aux AVC qui vient d’être créée à l’Hôpital Rothschild. Deux nouvelles USI-NV sont en cours de création (Tenon, Bichat) et une autre est programmée par l’AP-HP en 2003 à Henri Mondor, Créteil (94). ! Le calcul du nombre de lits nécessaires ne peut être que très approximatif, tant en ce qui concerne les USI-NV que les UNV ou les structures de suite d’AVC (réadaptation ou SS). La Société Française NeuroVasculaire a estimé que, pour 100 000 habitants, il fallait 3 lits d’USI-NV (avec une DMS de 3 jours et un coefficient d’occupation de 90 %). Elle a par ailleurs indiqué que, pour chaque lit d’USI-NV, étaient nécessaires en aval 3 à 4 lits d’UNV et 4 lits de structures de suite* Pour les 11 Millions d’habitants de l’Ile de France, ceci correspond à : - pour les USI-NV : 330 lits - pour les UNV : 990 à 1320 lits * Woimant F et al. Recommandations pour la création d’Unités Neuro-Vasculaires. Rev Neurol (Paris) 2001 ; 157 : 11, 1447-1456 Sommaire - pour les SSR 1320 lits. Pour les lits d’USI-NV, le chiffre ainsi obtenu est très proche de celui qui découle de constatations effectuées à l’offre de soins : les 29 lits actuels accueillant 8 % des AVC, 362 lits seraient nécessaires pour tous les AVC. Ce chiffre d’environ 350 lits d’USI-NV obtenu d’après les 2 modes d’estimation ci-dessus est nettement supérieur à celui calculé à partir du nombre de 20 000 AVC que nous avons obtenu d’après le PMSI : 181 lits d’USI-NV pour une DMS de 3 jours et un taux d’occupation de 90 %. En ajoutant les 10 % nécessaires pour les erreurs diagnostiques, le chiffre est de 197, que l’on peut arrondir à 200, ce qui correspond à 600-800 lits d’UNV et 800 lits de SSR (Tableau 86). De la même façon, le chiffre de 1320 lits de SSR est nettement supérieur à la fourchette calculée plus haut (666 à 1000) selon l’hypothèse de 20 000 AVC par an dont 20 % (4000) requièrent une hospitalisation en SSR de 2 à 3 mois. Quelque soit le mode de calcul, il existe une inadéquation importante quant au nombre de lits dédiés à la prise en charge des AVC entre la demande et l’offre, à toutes les étapes de la prise en charge des AVC. Pour l’aigu (actuellement 29 lits spécialisés d’USI-NV), le déficit va donc de 168 (à partir de 197) à 301 (à partir de 330) et pour le SSR (actuellement 685) de 103 (à partir de 788) à 635 (à partir de 1320 (tableau 86), sans que les besoins en réadaptation par rapport au SS ne puissent être déterminés avec précision. %Tableau 86 : Nombre de lits nécessaires pour les AVC en Ile de France Nb estimé d’AVC Nb de patients à prendre en charge (1) USI-NV(2) UNV(3) SSR(4) D’après la SFNV D’après le PMSI 31 900 20 000 35 090 22 000 330 197 990-1320 591-788 1320 788 1 – En tenant compte de 10 % d’erreurs de diagnostic 2 – Avec DMS de 3 jours et taux d’occupation de 90 % 3 – Sur la base de 3 à 4 lits d’UNV pour 1 lit d’USI-NV (recommandations SFNV*) 4 – Sur la base d’un lit de SSR par lit d’UNV (recommandations SFNV*) 3 – Longueur des délais Un troisième dysfonctionnement, qui découle en très grande partie du précédent, est la longueur des délais à toutes les étapes de la prise en charge des AVC. . Les données de la science montrent le bénéfice tant d’une prise en charge en urgence dès les toutes premières heures de l’AVC que d’une rééducation précoce et intensive. . Actuellement, en Ile de France : - les délais entre les premiers symptomes et l’arrivée à l’hôpital sont longs (4 heures pour 50 % mais 28 heures en moyenne), ce qui retarde le diagnostic et le traitement et rend, en particulier, exceptionnellement possible l’administration d’un thrombolytique, - la DMS est longue, même en cas de retour à domicile (12 jours), probablement en partie en raison de difficultés d’accès à l’ensemble du plateau technique, IRM en particulier. - le délai d’attente avant le transfert en SSR est long (DMS 21 jours), soit une majoration de la durée d’hospitalisation d’une dizaine de jours liée à l’attente d’une place en SSR. - Il existe des délais d’attente parfois très longs entre SS et soins de longue durée pour les patients dont les séquelles sont trop importantes pour autoriser un retour au domicile. 4 – Inégalité de répartition géographique Celle-ci concerne aussi bien la phase aiguë que les structures de suite d’AVC (Réadaptation ou SS). Elle est illustrée, à titre d’exemple, par la situation de Paris intra-muros dont la population représente 19,3 % de celle de l’IDF et 22 % des AVC et qui accueille 31,6 % des AVC en aigu mais * Woimant F et al. Recommandations pour la création d’Unités Neuro-Vasculaires. Rev Neurol (Paris) 2001 ; 157 : 11, 1447-1456 Sommaire seulement 14,5 % en période de réadaptation, entraînant donc nécessairement un flux centripète de patients en aigu et centrifuge dans les suites. Il peut arriver qu’un patient du 78 (le moins bien pourvu en SSR) soit hospitalisé dans Paris (où se trouvent actuellement toutes les USI-NV) à la phase aiguë de son AVC et soit contraint d’effectuer sa rééducation dans le 94, qui accueille à lui seul 25 % des RHA « hémiplégie ». La filière de soins est particulièrement incohérente pour les sujets jeunes lourdement handicapés (trachéotomisés, états végétatifs, locked-in syndromes) qu’il est assez souvent nécessaire de transférer en réadaptation à Berck, avec des problèmes inextriquables d’hébergement ultérieur du fait de l’absence de structures dédiées en IDF. 5 – Inégalité de prise en charge selon l’âge Il existe une discrimination « de facto » selon l’âge, qui s’exerce essentiellement au détriment des sujets les plus âgés qui, à la phase aiguë, sont hospitalisés plus souvent en médecine qu’en neurologie et, en phase de rééducation, plus souvent en soins de suite à orientation gériatrique qu’en réadaptation. Or il existe dans les services de médecine interne et de gériatrie une insuffisance encore plus grande qu’en neurologie et en réadaptation en moyens humains adaptés à la prise en charge spécifique des AVC (aides-soignantes, kinésithérapeutes, orthophonistes…). Ceci est d’autant moins acceptable que l’âge à lui seul n’intervient que très peu dans l’amélioration des mesures d’indépendance fonctionnelle lors des programmes de rééducation*. Un deuxième type de discrimination selon l’âge concerne les sujets de moins de 60 ans gardant un handicap trop sévère pour retourner au domicile après la phase de rééducation. Il existe une carence majeure en structures dédiées à ces cas rares, habituellement non admis en SLD. 6 – Insuffisance des alternatives à l’hospitalisation en SSR L’analyse de l’offre de soins pour les suites d’AVC en IDF conduit à constater une carence importante en alternatives à l’hospitalisation complète en SSR (HDJ, HAD). Il n’était pas dans les objectifs de ce rapport d’étudier ce problème, mais il nous a paru essentiel de le soulever compte tenu de la prévalence élevée et croissante des AVC chez les sujets très âgés, dont beaucoup ont un handicap modéré ne justifiant pas une hospitalisation en SLD mais ne permettant pas non plus un retour au domicile notamment pour les personnes vivant seules. Une réflexion est indispensable quant aux types d’organisation de ville à même d’assurer la prise en charge de tels patients En résumé, il n’existe aucune structuration de la prise en charge des AVC en IDF. Ceci est sous-tendu par l’insuffisance quantitative et qualitative en lits dédiés à la prise en charge des AVC, que ce soit en urgence, en post-urgence et dans les suites. Ce dysfonctionnement est d’autant plus à déplorer et à combattre que la prise en charge en unités neuro-vasculaires à toutes les étapes de la filière est la seule à être à la fois efficace au plan vital et fonctionnel et applicable à tous les AVC. Encadré 72 : Principaux dysfonctionnements dans la prise en charge des AVC en Ile de France - Prévention insuffisante - Carence en structures adaptées à toutes les étapes o lits spécialisés d’USI-NV et d’UNV o lits dédiés à la neurologie (principalement AVC) en Réadaptation (MPR) o déficit en SS et SLD o manque d’alternatives à l’hospitalisation en SSR - Longueur des délais - Inégalité de répartition géographique - Absence de filières géographiquement cohérentes * Stephen Bagg, Alicia Paris Pombo, Wilma Hopman. Effect of Age on Functional Outcomes After Strake Rehabilitation. 2002 American Heart Association, Inc Frank Kai-Hoi Sze, Eric Wong, Xiang Yi, Jean Woo. Does Acupuncture Have Additional Value to Standard Poststroke Motor Rehabilitation ? 2002 American Heart Association, Inc Sommaire - Inégalité de prise en charge selon l’âge B- LES PRINCIPALES RAISONS DYSFONCTIONNEMENTS QUI SOUS TENDENT CES Les dysfonctionnements constatés ci-dessus ne sont pas l’apanage de l’Ile de France, même si certains y sont particulièrement sévères. Ils existent également dans d’autres régions et dans d’autres pays car ils sont sous tendus par une profonde méconnaissance du problème des AVC, résultant elle-même de multiples facteurs dont les principaux sont, la complexité de la pathologie, sa gravité, son âge habituel de survenue et la multidisciplinarité qu’impose sa prise en charge (Hommel 2001). 1- La méconnaissance de la maladie est flagrante dans le grand public, qui connaît « l’attaque cérébrale » mais pense que « l’infarctus » concerne toujours le coeur, et qui a parfois entendu parler de « l’hémiplégie » mais sans savoir que la première cause en est l’AVC. La communication sur le sujet est difficile, car même en parlant « d’attaque » au lieu d’ « AVC », il est difficile de faire comprendre que « l’attaque » peut être due soit à une hémorragie cérébrale, soit à un infarctus cérébral et que l’un comme l’autre connaissent de nombreuses causes qui vont souvent requérir des traitements différents. Par ailleurs il existe une infinie variété de symptômes et de signes, associée à une extrême variété de profils évolutifs. On est donc bien loin de la douleur de poitrine qui fait immédiatement craindre l’infarctus du myocarde. 2- La méconnaissance des AVC concerne aussi les professionnels de santé qui ont longtemps sous-estimé l’ampleur du problème de l’AVC et qui ne sont pas au fait des progrès survenus dans leur prévention et leur traitement, même s’il est vrai que nombre de ces progrès sont relativement récents – tels que la démonstration de l’efficacité des « stroke units » ou de la (demande d’AMM actuellement en cours en France). 3- La carence de la communication sur les AVC ne résulte cependant pas que de leur complexité. L’image de celui qui communique n’est pas nette : Dans l’esprit du public, le neurologue s’occupe des « nerfs » et pas des vaisseaux, et, au plus haut niveau scientifique, les AVC ne font traditionnellement pas partie du champ prestigieux des « neurosciences ». D’ailleurs, la prise en charge des AVC, avec ses contraintes liées à l’urgence diffère de la pratique habituelle de la neurologie. De plus, on l’a vu, celle-ci s’est elle-même spécialisée, surtout à Paris, avec des services dédiés à la sclérose en plaques, à l’épilepsie, ou Parkinson etc... La prise en charge des AVC s’est donc souvent effectuée en dehors de la neurologie, en médecine notamment. C’est l’analyse de cette situation qui a conduit à l’émergence, depuis une vingtaine d’année et plus récemment en France, d’une nouvelle discipline, la neurologie vasculaire (stroke neurology) qui se consacre à tous les aspects de la pathologie vasculaire cérébrale. 4- L’efficacité des unités neurovasculaires basée sur les soins dispensés au quotidien par une équipe pluridisciplinaire médicale et paramédicale est un message peu porteur. Ceci devrait changer avec l’arrivée de la thrombolyse dont on a vu qu’elle serait dispensée au mieux dans les USI-NV et dont l’efficacité peut être communiquée par un message simple et valorisant « le médicament qui débouche l’artère », et peut donc sauver le patient. 5- La tranche d’âge principalement concernée par l’AVC (> 65 ans) n’a longtemps pas été une cible prioritaire en matière de santé (Detsky 1990, Welch 1991). Il s’agit là d’un problème d’éthique et de société qui dépasse le cadre de ce rapport. Il ne doit pas occulter le fait que 20 % des patients ont moins de 60 ans et 15 % des victimes d’AVC ont encore une activité professionnelle lorsqu’ils en sont atteints (Hommel 2001). 6- La crainte d’un surcoût dû à une activité vécue comme nouvelle a probablement contribué aux dysfonctionnements identifiés ci-dessus. Cependant, les ressources sont de toutes façons consommées puisque presque tous les patients ayant un AVC sont déjà hospitalisés dans les Sommaire établissements publics (Hommel 2001). De plus, il a été démontré que la prise en charge en unité neurovasculaire était source d’économies, en diminuant la durée de séjour, et surtout en réduisant le handicap résiduel (Hommel 1991, Kalra 1994, Wentworth 1996, Kaste 1998, Langhorne 1999). 7- La prise en charge des AVC implique un partenariat entre de nombreux services (SAU, neurologie, médecins, cardiologie, radiologie, hématologie, rééducation, gériatrie, etc...) et souvent des établissements différents. Cette notion de partenariat inter services et inter-établissements n’est encore que peu développée dans la culture médicale française et continue de se heurter parfois à des résistances culturelles (Hommel 2001). Encadré 73 : Les principales raisons des dysfonctionnements - méconnaissance générale du problème des AVC car • complexité de la maladie • pas de message thérapeutique clair (en l’absence de thrombolyse à la phase aigue) • image confuse des rapports entre neurologue et AVC • affection touchant essentiellement les sujets âgés - crainte d’un surcoût lié à une activité nouvelle - nécessité d’un partenariat entre des spécialités différentes Sommaire PROPOSITIONS D’AMELIORATION Le principal dysfonctionnement objectivé par la comparaison de l’offre et de la demande en matière de prise en charge de l’AVC étant une absence de structuration sous-tendue par une insuffisance quantitative et qualitative en lits dédiés, les propositions d’amélioration seront centrées sur ce thème. Nous ne reviendrons donc pas sur les améliorations requises concernant la prévention et la prise en charge après retour au domicile. A – PHASE AIGUE Les estimations concernant le nombre de lits nécessaires à la prise en charge des AVC à la phase aiguë sont (tableau 86) : - pour les USI-NV de 197 à 330 lits/places - pour les UNV de 591 à 1 320 lits/places Les chiffres les plus bas venant de l’analyse du PMSI, nos propositions se sont essentiellement basées sur ces chiffres (soit 200 lits d’USI-NV et 800 lits d’UNV). Il s’agit donc de propositions minimales, bien en deçà des recommandations de la SFNV. 1 – USI-NV et UNV La prise en charge des AVC à la phase aiguë est au mieux assurée dans les USI-NV et les UNV dont les missions, l’organisation et le fonctionnement ont été définis par la SFNV* et ne seront que brièvement résumés ici. La mise en place de ces USI-NV et UNV au sein de filières structurées constitue la base de toute action visant à améliorer l’organisation de la prise en charge des AVC. 1.1 – USI-NV % L’USI-NV est une structure apte à prendre en charge 24 heures sur 24, d’une part tous les AVC (ou suspicions d’AVC) vus dans le premières heures de façon à confirmer en urgence le diagnostic, déceler les complications immédiates et éventuellement administrer un traitement thrombolytique, d’autre part tous les patients requerrant une surveillance neurologique ou générale permanente du fait de l’instabilité de leur état et/ou de la sévérité de l’AVC (c’est à dire, on l’a vu, 20 % des AVC). Cette double mission d’accueil et de surveillance justifie la présence d’une garde médicale de nuit ou, au minimum, d’une astreinte opérationnelle avec nécessité de parvenir sur le site en moins de 60 minutes (la SFNV recommande la généralisation de la garde dès 2005). % L’USI-NV fonctionne avec une équipe pluridisciplinaire médicale et paramédicale formée à la prise en charge des AVC. Elle doit donc être située dans un établissement disposant soit d’un service de neurologie, soit d’un service de médecine comportant une orientation neurovasculaire. Elle dispose de locaux individualisés dans ces services ou à proximité. Elle peut aussi être intégrée à une USC plus polyvalente. % L’équipement de l’USI-NV comporte les matériels nécessaires à une surveillance cardiaque et tensionnelle continue, un environnement de type USC, et un appareil de doppler continu avec module transcrânien. % L’USI-NV doit disposer d’un accès prioritaire à l’imagerie (scanner, IRM au mieux) 24 heure sur 24, d’un accès rapide (24 heures) à l’échodoppler cervical et à l’échographie cardiaque, à l’unité de réanimation, et à l’UNV. Elle doit disposer aussi (sur place ou par convention) d’un accès en urgence à l’angiographie numérisée, éventuellement interventionnelle, aux services de neurochirurgie, de chirurgie vasculaire, de soins de suite et de réadaptation. * Woimant F et al. Recommandations pour la création d’Unités Neuro-Vasculaires. Rev Neurol (Paris) 2001 ; 157 : 11, 1447-1456 Sommaire Encadré 74 : Caractéristiques des USI-NV & Structure individualisé dédiée aux AVC avec ' 4 à 10 lits + monitoring cardiaque et tensionnel ' Döppler continu et transcrânien ' Garde médicale spécialisée (ou, à défaut astreinte opérationnelle) & Equipe pluridisciplinaire spécialisée, médicale et paramédicale & Accès prioritaire ou rapide aux explorations nécessaires & Prise en charge 24 H/24 des AVC ' Récents (début des symptomes < 4-6 heures) ' Nécessitant une surveillance médicale continue 1.2 – UNV % L’UNV est située sur le même site que l’USI-NV. Elle fonctionne en coordination avec l’USI-NV. Elle accueille les AVC ne nécessitant pas une surveillance médicalisée 24 heures sur 24, c’est-à-dire soit après le séjour en USI-NV, soit directement s’il s’agit d’AC non récents. La SFNV ne précise pas la notion d’AVC « récent », mais, compte-tenu du caractère imprévisible de l’évolution des symptomes dans les premières heures de l’AVC, plus celui-ci a été vu plus tôt (ce qui serait souhaitable), plus l’hospitalisation en USI-NV est justifiée, l’UNV prenant ensuite le relais. % L’UNV doit disposer de locaux individualisés et d’une équipe médicale et paramédicale spécialisée (médecins, infirmières, aide-soignantes, kinésithérapeutes, orthophonistes, psychologues, assistante sociale). Encadré 75 : Caractéristiques de l’UNV Structure individualisée dédiée aux AVC • - située sur le même site que l’USI-NV - 3 à 4 lits par lit d’USI-NV (soit 12 à 40) Equipe pluridisciplinaire, spécialisée, médicale et paramédicale • Prise en charge des AVC • - Non récents ou après l’USI-NV - Ne nécessitant pas de surveillance médicale continue - Avant retour au domicile ou passage en SSR 1.3 – Nombre de lits par USI-NV et UNV % La Société Française NeuroVasculaire SFNV n’indique pas de nombre optimal de lits par unité mais on a vu qu’elle estimait nécessaire d’avoir 3 à 4 lits d’UNV par lit d’USI-NV sur la base de DMS respectives de 9 jours et 3 jours. Cette nécessité de disposer de 3 à 4 fois plus de lits d’UNV sur le même site oblige à ne pas sur-dimensionner les USI-NV. Ainsi, une USI-NV de 8 lits implique une UNV de 24 à 32 lits, ce qui correspond à la totalité des lits actuels des services de neurologie. A l’inverse, descendre au dessous de 4 lits d’USI-NV (soit 12 à 16 lits d’UNV) ne parait guère raisonnable si l’on veut optimiser les moyens. % Le décret réanimation du 5 avril 2002 prévoit les conditions techniques de fonctionnement pour les unités de soins intensifs cardiologiques USIC et les soins continus. Les USINV n’y sont pas explicitement prévues mais elles entrent dans ce cadre. % Une USI-NV de 6 lits avec une UNV de 18 à 24 lits constitue une solution intermédiaire raisonnable permettant d’accueillir avec un taux d’occupation de 90 %, 395 patients si la DMS et de 5 jours et 654 si elle est de 3 jours. Avec une DMS de 9 jours et un taux d’occupation de 90 %, l’UNV correspondante peut accueillir 656 patients si elle est de 18 lits et 875 si elle est de 24 lits. 1.4 – Personnel médical et paramédical nécessaire % Le fonctionnement des USI-NV et UNV repose sur l’existence d’une équipe médicale et paramédicale multidisciplinaire qualifiée, dédiée à la prise en charge des AVC. Le décret Sommaire réanimation du 5 avril 2002 prévoit pour les soins intensifs les personnels médicaux et paramédicaux nécessaires. La SFNV a publié des recommandations concernant la densité de personnel, densité que par la nature même de la pathologie, du handicap qu’elle provoque et des fréquentes co-morbidités ne saurait être inférieure, pour les USI-NV, à celle des USI cardiologiques : présence effective d’une IDE et d’une AS pour 4 patients le jour et pour 8 la nuit. Pour les UNV, la présence effective recommandée par la SFNV est celle d’une IDE et 2 AS pour 10 lits le jour et 20 lits la nuit. % Ainsi, pour une unité de 30 lits comportant 6 lits d’USI-NV et 24 d’UNV, la SFNV recommande - au moins 3 neurologues équivalents temps plein - de jour, la présence effective de 3.9 IDE et 6.3 AS - de nuit, la présence effective de 2 IDE et 3.15 AS - 2 kinésithérapeutes - 1 orthophoniste - 1 neuropsychologue et 1 psychologue - au minimum 1/2 assistante sociale - un secrétariat dédié % La formation en nombre suffisant de médecins et de paramédicaux à la prise en charge des AVC est donc indispensable. Ceci est une gageure à une époque où le nombre d’internes de spécialité va en diminuant, où il devient de plus en plus difficile d’assurer les gardes et où les difficultés de recrutement d’infirmières sont considérables (sans parler de la réduction du temps de travail). La SFNV a créé un DIU neurovasculaire pour former de jeunes médecins (neurologues ou non) à la neurologie vasculaire, mais il faudra plusieurs années pour qu’il y en ait assez pour assumer la responsabilité de diriger une USI-NV, et pour assurer l’ensemble des gardes des USI-NV. Ces contraintes liées à la démographie médicale et infirmière obligent à une progressivité, nécessairement étalée sur plusieurs années, dans la création d’USI-NV et d’UNV. 2 - Caractéristiques des établissements développant un accueil spécialisé des AVC % L’amélioration des la prise en charge des AVC nécessite donc la création d’unités spécialisées (USI-NV et UNV). Compte-tenu des données de la littérature, les établissements où seraient implantées ces unités doivent pouvoir assurer : - L’accueil de tous les patients suspects d’AVC quel que soit leur âge et leur sévérité 24 H/24, 7 jour sur 7 - L’évaluation diagnostique clinique et paraclinique en urgence, ce qui nécessite un médecin neurovasculaire 24 H/24, la disponibilité du scanner ou, mieux, de l’IRM 24 H/24, une surveillance clinique médicalisée de type USC/USI, des explorations cardiaques (ETT, ETO) et vasculaires (échodoppler, ARM) sur site - La mise en route des mesures thérapeutique adaptées au diagnostic et à l’état du patient, comprenant notamment l’adaptation des mesures symptomatiques à chaque cas particulier mais aussi la thrombolyse intraveineuse, la réanimation si nécessaire, etc … - La disponibilité en lits pour l’urgence c’est à dire un dimensionnement suffisant des capacités de la filière AVC: USI-NV, UNV permettant d’assurer la fluidité de l’ensemble du circuit - Le transfert rapide en structures de suite, ce qui implique des filières d’aval organisées % Les établissements répondant à ces impératifs sont les SAU, plus particulièrement ceux disposant d’une IRM et d’une structure individualisée de neurologie. Ces sites accueillent d’ores et déjà un nombre important d’AVC. Il devrait donc leur être plus aisé de proposer une organisation mieux adaptée à la prise en charge de ces patients. % Les centres hospitaliers disposant déjà d’une structure individualisée de neurologie sont probablement les plus disposés à élaborer un projet d’accueil AVC et à déployer les moyens nécessaires. Certains centres ne disposant pas de neurologie structurée peuvent néanmoins élaborer un projet « AVC » sous réserve de la constitution d’une équipe compétente en pathologie neurovasculaire. Sommaire % La prise en charge diagnostique et thérapeutique en urgence ainsi que le nombre important de lits nécessaires au sein d’une filière complète et cohérente impose un nombre et une répartition des établissements qui tienne compte des contraintes démographiques et géographiques. La fréquence de cette pathologie et la nécessité d’une prise en charge précoce imposent un maillage efficace des établissements développant la filière neurovasculaire en Ile de France. Encadré 76 : Caractéristiques des établissements organisant une prise en charge spécialisée des AVC : • SAU, réanimation, cardiologie • Structure de neurologie (ou à défaut de médecine vasculaire) • IRM accessible à l’urgence • Taille suffisante pour accueillir au minimum - 4 lits d’USI-NV - 12 lits d’UNV • Filières d’aval structurées 3– Nombre global de lits pour les AVC en IDF : On a vu que le nombre de lits nécessaires à l’accueil de tous les AVC d’IDF (tableau 86) sur la base de 20 000 AVC serait de 788 à 985 (197 lits d’USI-NV et 591 à 788 lits d’UNV) et que ceci constituait une évaluation minimale, très inférieure aux recommandations de la SFNV. Les AVC occuperaient ainsi la quasi-totalité des 997 lits de neurologie d’IDF alors qu’ils n’en occupent actuellement que 200 à 250, les autres lits étant consacrés à toutes les autres pathologies neurologiques. Il apparaît donc clairement que la capacité actuelle de services de neurologie ne leur permet pas de prendre en charge tous les AVC. Toutefois, le nombre de lits requis existe dans les hôpitaux d’IDF puisque presque tous les AVC sont hospitalisés. Il y a donc une nécessité, pour chaque établissement de répertorier les AVC, de le réorienter, et de les regrouper au sein de structures dédiées. Cette reconfiguration de lits ne peut se faire que dans la durée, en tenant compte de chaque situation locale et surtout de la motivation des équipes. 4 – Nombre d’établissements nécessaires pour accueillir les AVC en IDF Le calcul du nombre d’établissements à même de développer des structures d’USINV et d’INV doit tenir compte des prérequis internes au site (SAU/neurologie/IRM) et de la répartition géographique afin d’assurer une couverture satisfaisante en terme d’accès à l’urgence. Il doit également permettre de satisfaire les besoins exprimés ci-dessus en nombre de lits, selon un dimensionnement gérable pour les établissements. % Une première solution aurait pu être un regroupement massif sur les sites qui accueillent déjà plus de 400 ou 300 RSA. Cependant, à plus de 400 RSA, il y aurait 8 centres dont 4 à Paris mais aucun dans les départements 77, 91, 93 et 95. A plus de 300 RSA, il y aurait 10 centres mais toujours aucun dans les départements 93 et 95. De plus, que ce soit avec 8 ou 10 centres, il faudrait de très grosses USI-NV et UNV capables de prendre en charge près de 2000 patients par an, ce qui, on l’a vu, n’est ni souhaitable ni faisable, les grosses unités actuellement existantes à la Salpêtrière et à Lariboisière en prenant « seulement » 1000 chacune. % Une deuxième solution serait le regroupement sur les 13 centres qui accueillent actuellement plus de 250 RSA et qui disposent d’un service de Neurologie (tableau 87) ; mais là encore, il y aurait une forte inégalité de répartition géographique puisqu’il n’y aurait aucun site dans le 95 et seulement un dans des départements aussi peuplés et vastes que les 77, 91, 92 et 93. De plus, chaque établissement devrait accueillir plus de 1500 AVC/an, ce qui ne serait pas gérable. Sommaire Tableau 87 : Etablissements totalisant plus de 250 RSA Département 2 75 RSA 1 HOPITAL PITIE SALPETRIERE 1001 2 HOPITAL LARIBOISIERE 977 75 3 CENTRE HOSPITALIER STE ANNE 412 75 4 HOPITAL TENON 411 75 5 HOPITAL BICHAT 272 75 6 CH MEAUX 305 77 7 CH POISSY SAINT-GERMAIN 428 78 CH VERSAILLES 294 78 8 CH SUD-FRANCILIEN (CORBEIL+EVRY) 307 91 9 CENTRE MEDICO-CHIRURGICAL FOCH 406 92 HOPITAL BEAUJON 287 92 10 HOPITAL AMBROISE PARE 277 11 CH ST DENIS 257 93 12 HOPITAL HENRI MONDOR 506 94 13 HOPITAL BICETRE 402 94 14 CH EAUBONNE MONTMORENCY 265 TOTAL RSA 6807 SAU-UP Neuro IRM NOM 92 95 Sommaire Une troisième solution plus réaliste serait de se baser sur les 25 sites qui accueillent actuellement près ou plus de 200 RSA (tableau 88) : tous sauf Sainte-Anne sont SAU, tous sauf Saint-Joseph et Ambroise Paré ont une IRM et seuls 5 d’entre eux n’ont pas de Service de Neurologie : Melun, Lagny-Marne La Vallée, Beaujon, Ambroise Paré et Eaubonne-Montmorency. Sur cette base de départ, quelques situations particulières mériteraient d’être évoquées : - Paris intra muros (75). L’HEGP ne figure pas au tableau 88. S’il prend en charge les AVC de Broussais-BoucicautLaennec, il accueillera plus de 200 AVC. La question se posera alors de la création d’USI-NV et d’UNV malgré l’absence de service de neurologie, à moins que les AVC d’HEGP puissent tous être accueillis, avec ceux de Cochin, à l’Hôpital Sainte-Anne, ce qui signifierait un quasi-doublement du nombre d’AVC actuellement hospitalisés dans cet établissement qui, par ailleurs, n’est pas SAU. Le service de neurologie de Saint-Antoine étant très petit (19 lits), il pourrait être envisagé soit de l’agrandir, soit que les AVC soient pris en charge à Tenon qui vient de créer une USI-NV mais dont il faudrait alors augmenter la capacité. - Seine et Marne (77) : compte-tenu de la répartition de la population dans ce département, il parait justifié d’envisager de créer 2 centres, l’un dans le nord et l’autre dans le sud du département . Toutefois, les deux établissements totalisant le plus grand nombre de RSA sont situés dans le nord du département (Meaux et Lagny) où un seul site semble souhaitable. - Yvelines (78) : un constat identique à celui du 77 suggère d’ajouter à Poissy-Saint-Germain et Versailles Mantes la Jolie qui ne figure pas au tableau 90 mais a accueilli en 1999 177 RSA et qui dispose d’un SAU, d’une IRM et d’un service de neurologie. - Essonne (91) : il existe deux établissements qui accueillent plus de 300 AVC et devraient donc doubler leur capacité. Les deux regroupés (Longjumeau + Orsay et le CH Sud Francilien) disposent d’un SAU, d’un service de neurologie et d’une IRM. - Hauts de Seine (92) : La situation dans ce département pose problème puisque seul le CMC Foch possède un service de neurologie et que le nombre d’AVC recensés dans le département dépasse 1500 (tableau 68). Les AVC de Beaujon (qui a fermé son service de neurologie au profit du service de neurologie vasculaire de Bichat) devraient pris en charge à Bichat, mais Foch n’a pas une capacité suffisante pour prendre tous les autres AVC du 92. Une réflexion parait donc nécessaire sur les autres établissements de ce département. - Seine Saint Denis (93) : les 3 établissements (CH Aulnay, CH Saint-Denis et Avicenne) disposent d’un SAU, d’une IRM et de services de neurologie et doivent pouvoir prendre en charge les AVC du département. - Val de Marne (94) : il paraîtrait logique d’organiser rapidement l’accueil des AVC dans les 2 établissements (Bicêtre et Henri Mondor) qui accueillent déjà plus de 400 AVC par an, sont SAU, ont le plateau technique et de « gros » services de neurologie. De plus, le 94 est, on l’a vu, le mieux pourvu en lits de SSR. L’AP-HP a prévu pour 2003 l’ouverture d’une UNV à Henri Mondor. - Val d’Oise (95) ; les établissements d’Argenteuil et Gonesse disposent des prérequis. Eaubonne-Montmorency accueille le plus grand nombre d’AVC du département malgré l’absence de service de neurologie. L’organisation de la prise en charge des AVC dans ce département devrait aussi tenir compte du CH de Pontoise qui ne figure pas au tableau 90 mais a accueilli 163 RSA/AVC en 1999 et dispose d’un SAU, d’une IRM et d’un service de neurologie. Sommaire Tableau 88: Etablissements totalisant près ou plus de 200 RSA/an NOM RSA 1 75 HOPITAL PITIE SALPETRIERE 1001 2 75 HOPITAL LARIBOISIERE 977 3 75 CENTRE HOSPITALIER STE ANNE 412 4 75 HOPITAL TENON 411 5 75 HOPITAL BICHAT 272 6 75 HOPITAL SAINT JOSEPH 220 7 75 HOPITAL SAINT ANTOINE 198 8 77 CH MEAUX 305 9 77 CH MELUN* 201 10 77 CH LAGNY-MARNE LA VALLEE* 197 11 78 CH POISSY SAINT-GERMAIN 428 12 78 CH VERSAILLES 294 13 91 CH SUD-FRANCILIEN (CORBEIL+EVRY) 307 14 91 CH LONGJUMEAU + ORSAY 372 92 CENTRE MEDICO-CHIRURGICAL FOCH 406 16 92 HOPITAL BEAUJON 287 17 92 HOPITAL AMBROISE PARE* 277 18 93 CH ST DENIS 257 19 93 CH AULNAY 201 20 93 HOPITAL AVICENNE 196 21 94 HOPITAL HENRI MONDOR 506 22 94 HOPITAL BICETRE 402 23 95 CH EAUBONNE MONTMORENCY* 265 24 95 CH ARGENTEUIL 225 25 95 CH GONESSE 217 15 TOTAL RSA 8569 SAU-UP NEURO IRM 3 * Sommaire En résumé, sur les 25 établissements du tableau 88, 5 possèdent des unités neuro-vasculaires déjà fonctionnelles ou en cours de création, mais toutes dans Paris intra-muros (Pitié-Salpêtrière, Lariboisière, Saine-Anne, Tenon et Bichat). Si l’on enlève Saint-Antoine et Beaujon pour les raisons citées ci-dessus, ce serait un total de 18 nouvelles unités qu’il faudrait organiser sur l’IDF. Si l’on ajoutait l’HEGP, Mantes la Jolie, Louis Mourier (et/ou Nanterrre) et Pontoise, ce chiffre serait de 22. Une telle structuration requèrerait l’individualisation de 6 nouvelles unités de neurologie (HEGP, Melun, Lagny –Marne la Vallée, Ambroise Paré Eaubonne-Montmorency et Louis Mourier-Nanterre). Cette proposition de 22 nouvelles unités neurovasculaires en IDF répondrait à la nécessité d’un maillage géographique à peu près correct de la région, maillage quasi identique à celui des SAU dont la répartition obéit à des impératifs de rapidité d’accès aux soins. Cette proposition est cependant absolument minimale pour satisfaire le besoin de 200 lits d’USI-NV exprimé ci-dessus. En effet, la création de 22 USI-NV correspondrait à celle de 132 lits sur la base de 6 lits par USI, et à 176 sur la base de 8 lits par unité, qui viendraient s’ajouter aux 29 lits existants (avec des chiffres correspondants pour les UNV de respectivement 18-24 et 24-32). L’application des recommandations de la SFNV aboutirait, elle, à la création de 330 lits d’USI-NV, soit 55 USI de 6 lits ou 41 de 8 lits. 5 – La mise en place des USI-NV et UNV La mise en place des USI-NV et des UNV constitue un vrai projet d’établissement, nécessitant une motivation collective compte-tenu de la redistribution de lits et de moyens qu’elle requiert, de l’augmentation d’activité du SAU et de nombreux autres services qu’elle implique, et de la nécessité que l’établissement structure ses filières d’aval. Cette mise en place ne peut-être que progressive et peut s’envisager schématiquement de plusieurs façons en fonction de l’état des lieux : % Le site dispose déjà d’une USI-NV Il faudra assurer la mise en adéquation des personnels et des moyens ainsi que le développement du rôle éventuel de centre de référence tant en ce qui concerne certaines techniques de prise en charge (neuroradiologie interventionnelle et neurochirurgie notamment) qu’en ce qui concerne les activités de recherche et d’enseignement. Ces unités ont en effet un rôle capital à jouer dans la formation du personnel médical et paramédical des futures unités, dans l’initiation et la coordination de protocoles de recherche, dans la communication vis-à-vis des professionnels de santé et du grand public, et dans la gestion des cas particulièrement difficiles tant au plan diagnostique que thérapeutique. De plus, le trois USI qui fonctionnent actuellement sont situées dans des établissements qui disposent de services de neurochirurgie et de neuro-radiologie interventionnelle. Ils sont donc à même de prendre en charge les rares patients chez lesquels sont envisagés soit une intervention chirurgicale soit un traitement endovasculaire. Ceci s’appliquera de la même façon aux futures USINV situés dans des établissements ayant les mêmes disponibilités, tels que Henri-Mondor, Bicêtre ou Foch. Une régulation médicale du SAMU, avec moyen de transport adapté et admission directe en IRM, après accord des neurologues, se met en place dans certains centres disposant d’une USI-NV avec radiologue de garde en IRM. % Le site dispose d’une structure de neurologie, mais sans USI-NV ni UNV La création d’USINV-UNV doit passer par plusieurs phases : & constitution d’une équipe médicale et paramédicale motivée pour prendre en charge les AVC : des moyens médicaux (PH) et paramédicaux (cadre infirmier, IDE, AS, orthophoniste, kinésithérapeute, psychologue, neuropsychologue, ergothérapeute, assistante sociale) devront être attribués spécifiquement à cette activité nouvelle. Le volume des moyens attribués sera fonction de l’importance numérique du centre en sachant que chaque nouvelle individualisation d’une unité neurovasculaire s’accompagnera de l’augmentation (par concentration locale) de son volume d’activité. & Intervention de cette équipe au SAU et dans les éventuels autres sites d’accueil des AVC. Sommaire &Contractualisation de l’activité neurovasculaire avec l’ensemble des structures extra et intra-hospitalières concernées : SAMU – centre 15, médecins de ville, autres structures de soins accueillant des urgences, SAU, services d’imagerie et d’explorations vasculaires, services de soins de suite et de réadaptation, services sociaux intra et extrahospitaliers, structures de prise en charge à domicile des patients dépendants etc … & Elaboration du projet local d’accueil des AVC avec redistribution de lits vers la structure neurovasculaire en fonction de l’analyse locale de l’activité PMSI-AVC des différents services, et dimensionnement de l’USI-NV et de l’UNV par multiples de la plus petite unité d’hospitalisation homogène (2 lits d’USI-NV + 6 à 8 lits d’UNV) la structure neurovasculaire pourrait être située : - en un site unique USI-NV et UNV, au mieux, dans le service de neurologie, - ou en un site double : USI-NV dans une unité de soins continus, éventuellement partagée avec d’autres disciplines nécessitant un même type d’accueil de pathologies lourdes mais avec exigence de la spécificité de la prise en charge, et UNV dans le service de neurologie. & Mise en adéquation des personnels et des matériels en fonction du décret du 5 avril 2002 relatif aux établissements de santé publics et privés pratiquant la réanimation et modifiant le code de la santé publique et des recommandations des sociétés savantes (SFNV) & Création d’une garde ou initialement d’une astreinte opérationnelle en fonction des capacités locales % Le site ne dispose pas de structure de neurologie : Il est possible d’envisager la création d’une unité neurovasculaire, sous réserve de constituer d’une équipe médico-paramédicale à orientation neurovasculaire et de satisfaire toutes les conditions listées ci-dessus. Néanmoins, il faut être conscient que le simple fait de créer une telle structure au sein d’un SAU conduit nécessairement à l’accueil d’autres pathologies neurologiques requerrant la présence d’une compétence neurologique sur le site. La création d’une unité de neurologie dans les SAU désignés pour accueillir une structure neurovasculaire est donc hautement souhaitable. Les conditions géographiques peuvent néanmoins permettre la création d’une unité neurovasculaire dans un établissement sans unité de neurologie mais avec la collaboration d’un service de neurologie installé dans un site proche et sous réserve d’un fonctionnement conforme aux recommandations. Sommaire B - SOINS DE SUITE OU READAPTATION 1 – Augmentation du nombre de lits On a vu (tableau 86) que le déficit en nombre de lits nécessaires pour les suites d’AVC allait de 103 à 635. Il paraît donc justifié d’augmenter le nombre de lits destinés à accueillir les AVC qui ne peuvent retourner directement au domicile. La proposition de 200 lits de réadaptation supplémentaires parait raisonnable, afin de pouvoir accueillir 60 % des AVC aigus en réadaptation contre 40% actuellement ,selon l’extrapolation des données AP-HP. 2 –Création de lits de réadaptation et amélioration de la prise en charge en soisn de suite %Plusieurs arguments plaident fortement en faveur de la création de lits de réadaptation : a - Il n’existe aucun argument scientifique permettant de penser que les patients les plus âgés ne tirent pas de bénéfice d’une rééducation spécialisée et il existe même des données montrant que l’âge n’intervient que très peu dans l’amélioration de l’indépendance fonctionnelle pendant la rééducation* b - Il serait donc absurde, si l’on augmente la capacité d’accueil pour les patients après la phase aiguë, d’aggraver une situation d’inégalité de fait entre ceux qui auront la chance de bénéficier d’une prise en charge dont l’efficacité a été démontrée et les autres. c - On peut espérer que l’augmentation de l’offre de soins en lits de réadaptation dans les suites d’AVC permette une régulation plus rationnelle de l’orientation des patients après la phase aiguë, permettant à tous les patients susceptibles d’en bénéficier de recevoir une prise en charge adaptée. L’âge ne doit pas être le seul critère d’orientation. Seuls les patients dont le potentiel de récupération est très faible (déments, grands vieillards avec déficit neurologique massif) ou n’étant pas capable de suivre une rééducation intensive (polypathologie, état général précaire, fatigabilité importante…) devraient être orientés de première intention en soins de suite. Les autres devraient être adressés de préférence en réadaptation, quite à être transférés secondairement en soins de suite en l’absence de récupération. % En annexe 2 figurent les recommandations de l’Agency of Health Care Policy and Research (AHCPR, 1995) proposant un schéma décisionnel pour l’orientation du patient après la phase aiguë. Il apparaît que l’âge est certes un élément intervenant dans la décision d’orientation, mais certainement pas le seul. Les autres critères à prendre en considération sont les suivants : • La stabilité de l’état médical • L’existence d’une gêne fonctionnelle • La capacité du patient à faire des apprentissages • La fatigabilité, la possibilité pour le patient de rester assis au fauteuil durant au moins une heure et à participer activement à la rééducation • Le niveau d’autonomie pour les actes élémentaires et plus complexes de la vie quotidienne (préparation des repas, utilisation du téléphone, capacité à se déplacer en dehors du domicile). • La capacité à supporter une rééducation intensive (trois heures ou plus par jour). • La nécessité d’un environnement familial et social permettant d’aider le patient à domicile. 3 – Individualisation d’unités de réadaptation neurologique, accueillant principalement des AVC avec des moyens adaptés * Stephen Bagg, Alicia Paris Pombo, Wilma Hopman. Effect of Age on Functional Outcomes After Strake Rehabilitation. 2002 American Heart Association, Inc Frank Kai-Hoi Sze, Eric Wong, Xiang Yi, Jean Woo. Does Acupuncture Have Additional Value to Standard Poststroke Motor Rehabilitation ? 2002 American Heart Association, Inc Sommaire % S’il est important d’augmenter quantitativement le nombre de lits disponibles pour les suites d’AVC, il est tout aussi important d’améliorer qualitativement la prise en charge. Cela passe par l’individualisation d’unités de réadaptation neurologique accueillant les suites d’AVC, quelque soit leur âge, avec des moyens humains adaptés. En effet, de même que l’efficacité des unités neurovasculaires a été bien démontrée à la phase aiguë, le bénéfice des « rehabilitation stroke unit » a également été largement confirmé. De telles unités offrent une prise en charge pluridisciplinaire permettant de diminuer le handicap séquellaire et la durée d’hospitalisation, et d’augmenter les chances de retour à domicile. % La taille de telles unités pourrait être comprise entre 10 et 15 lits regroupés géographiquement, avec un personnel dédié. Les moyens humains devraient être alignés au minimum sur les recommandations préconisées par la DRASSIF (voir Annexe 1) pour les services de réadaptation polyvalente (en sachant que les services de réadaptation neurologique nécessitent plus de personnel que les services polyvalents). % Ces unités doivent disposer de personnel médical et non médical conformes aux recommandations élaborées par la DRASSIF en 1996. Ces recommandations concernant les services MPR ont prévu des personnels supplémentaires pour la rééducation neurologique. % De telles unités devraient s’intégrer dans une filière de soins organisée avec les services d’aigu, en fonction des secteurs géographiques. % Certaines unités de soins prolongés doivent pouvoir accueillir des AVC très sévères du sujet jeune (locked-in syndromes, patients trachéotomisés) pour lesquels il n’existe que très peu de structures adaptées en IDF. 4 – Amélioration de la répartition géographique L’augmentation du nombre de lits et l’individualisation de lits dédiés doit essayer d’aboutir à une meilleure répartition géographique afin de pouvoir offrir aux patients une prise en charge dans leur département d’origine, ce qui n’est souvent pas le cas actuellement. On a vu en effet que certains départements (94) sont suréquipés alors que d'autres sont sous-dotés en lits de SSR. 5 – Développement d’alternatives à l’hospitalisation traditionnelle L'hospitalisation de nombreux patients est parfois prolongée inutilement en aigu ou en SSR du fait de l'insuffisance d'alternatives à l'hospitalisation traditionnelle (hôpital de jour ou hospitalisation à domicile). S'il existe quelques places d'hôpital de jour de réadaptation dans certains centres, leur nombre est vraisemblablement très insuffisant. Quant à l'hospitalisation à domicile, elle est actuellement quasiment inaccessible pour des suites d'AVC (absence de lits d’HAD de réadaptation). Pourtant, les études menées à l'étranger, en particulier dans les pays scandinaves, montrent qu'une prise en charge coordonnée multidisciplinaire à domicile peut avoir une efficacité comparable à celle de l'hospitalisation traditionnelle, avec un coût bien moindre. Il est difficile de chiffrer précisément aujourd'hui les besoins, mais il nous semble indispensable de développer les possibilités de prise en charge en hôpital de jour et/ou en hospitalisation à domicile pour réadaptation dans les suites d'AVC. Ce type de prise en charge pourrait être coordonnée à partir des unités de réadaptation neuro-vasculaire précédemment évoqués. Elle permettrait de raccourcir les durées de séjour en SSR et d’offrir une prise en charge à la fois efficace et moins couteuse que l’hospitalisation traditionnelle. 6 – Une prise en charge adaptée en soins de suite L’orientation en soins de suite doit concerner avant tous les patients souffrant de polypathologies nécessitant une prise en charge adaptée et les patients dont l’état ne permet pas d’envisager une rééducation intensive. Elle est aujourd’hui souvent une orientation « par défaut », faute de place disponible en réadaptation et est alors vécue par les médecins, les patients, et leurs familles, comme une solution ne donnant pas au patient toutes ses chances. L’AHCPR a édité des Sommaire recommandations sur l’orientation des patients après la période aigue d’un AVC en 1995 qui peuvent aider la prise de décision. L’aval des soins de suite pose un problème crucial, qui explique une grande partie des blocages actuels du système. En effet, la difficulté à trouver des solutions de sortie pour certains patients entraîne un engorgement des services de réadaptation, qui retentit en amont sur les services d'aigu. Ces difficultés sont encore plus criantes pour les patients jeunes et très handicapés (porteurs d'une canule de trachéotomie, locked-in syndromes, états végétatifs…). Trouver une solution de sortie pour ces patients lorsque leurs familles ne peuvent pas les reprendre est d'une extrême difficulté, se traduisant par des durées d'hospitalisation prolongées de nombreux mois, voire années (il n'est pas rare de voir des durées d'hospitalisation atteignant deux ans pour de tels patients). Ces difficultés retentissent également sur les services d'aigu, car les services de SSR connaissant ces problèmes, sont très réticents à prendre en charge ces patients. Une réflexion sur l'aval du SSR pour les patients très handicapés, quelque soit leur âge, est donc indispensable si l'on veut pouvoir améliorer le fonctionnement de l'ensemble de la filière. Encadré 78 : Propositions pour les soins de suite et la réadaptation • Individualisation d’environ 200 lits de réadaptation neurologiques prenant en charge les suites d’AVC • Organisation par unités spécialisés de 10-15 lits - sans sélection sur le seul âge - en filière avec USI-NV et UNV • Développement des soins de suite • Développement des soins de longue durée, y compris pour sujets jeunes • Développement des alternatives à l’hospitalisation (HAD de réadaptation, HDJ, …) Sommaire C - EN CONCLUSION 1) L’amélioration de la prise en charge des patients victimes d’AVC requiert en priorité une structuration de l’ensemble de la filière depuis la phase aiguë jusqu’aux structures de longue durée et médico-sociales lorsqu’elles sont nécessaires. Cette structuration repose sur l’individualisation et le regroupement de lits dédiés à cette pathologie tant en aigu que pour les soins de suite. % La structuration de 22 nouvelles unités aiguës (USI-NV d’une moyenne de 8 lits et UNV d’une moyenne de 24-32 lits) dans les hôpitaux SAU, qui reçoivent déjà près ou plus de 200 AVC possèdent une IRM et un service de neurologie (sauf 6 d’entre eux) constitue une proposition minimale réaliste qui permettrait un maillage efficace de toute l’IDF et contribuerait à diminuer les inégalités d’accès aux soins et les délais anormaux de prise en charge qui existent actuellement. Une telle structuration constitue pour les établissements concernés un vrai projet d’établissement basé sur une motivation collective compte-tenu de la redistribution de lits qu’elle requiert. Elle suppose aussi une mise à niveau en moyens humains, médicaux et non médicaux concernant toutes les composantes de l’équipe multidisciplinaire sur laquelle reposent les unités aiguës. %Pour la structuration des soins après la phase aiguë il est nécessaire que : ! soient individualisés des unités de réadaptation neurologiques prenant en charge les AVC dans les structures de réadaptation dans les suites d’AVC obéissant aux mêmes contraintes de maillage de la région, avec une augmentation du nombre de lits de réadaptation neurologique d’environ 200 et en permettant l’accès à la rééducation post-AVC chez les personnes âgées. ! soient développés les soins de suite et de longue durée pour les patients ne relevant pas de la réadaptation ! soient développées des alternatives à l’hospitalisation traditionnelle, telles que HDJ et HAD de réadaptation ! soient renforcées les possibilités d’accueil en structures médicales ou médico-sociales d’aval pour les personnes, quel que soit leur âge, qui ne peuvent retourner au domicile % Une telle structuration de la filière AVC répond à un double objectif de qualité des soins pour le plus grand nombre et d’utilisation rationnelle des ressources de soins. Ces propositions de structuration restent néanmoins très inférieures à ce qui est recommandé par la SFNV. Elles impliquent par ailleurs la formation du personnel médical et paramédical spécialisé. 2) L’amélioration de la prise en charge des AVC ne peut relever d’une approche purement hospitalière. La prévention et le suivi après le retour au domicile relèvent de la médecine de ville. La rapidité d’arrivée à l’hôpital est fonction du degré d’information des professionnels de santé et surtout du public lui-même. Le secteur social joue un rôle important dans la réinsertion des patients. Les familles assurent une charge considérable lorsque le patient rentre chez lui avec des séquelles définitives. L’AVC implique donc de multiples acteurs au sein et en dehors des établissements hospitaliers. 3) Ceci nous paraît justifier la constitution d’un réseau AVC formalisé dont certaines des missions seraient : & la coordination et la mise en oeuvre de la structuration hospitalière et extra-hospitalière de la filière AVC & l’élaboration de référentiels de bonne pratique (en partenariat avec l’ANAES et les sociétés savantes) & la tenue d’un registre des patients thrombolysés & la collecte et l’analyse des données portant sur l’efficience de la filière et la qualité des soins & la formation des professionnels de santé et du public & l’harmonisation avec les actions conduites dans d’autres régions françaises. Sommaire 4) L’ampleur du travail à accomplir pour structurer la filière AVC et créer un réseau AVC jointe à la durée nécessairement longue dans laquelle s’inscrit cette double démarche justifient la constitution, dans une région de l’importance de l’Ile de France, d’un Groupe de Travail permanent chargé de mettre en application le schéma ainsi proposé pour l’organisation des soins pour les AVC en Ile de France. Sommaire Annexe 1 Recommandations concernant les moyens humains en services de MPR Les recommandations suivantes ont été élaborées à partir d'un document publié par la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales (DRASSIF) en 1996 : Recommandations sur le plateau technique d’une unité de Médecine Physique et de Réadaptation polyvalente en Ile de France. Elles concernent une unité de 30 lits de MPR polyvalente. Il faut toutefois préciser qu'il ne s'agit là que de recommandations, qui sont probablement loin d'être appliquées dans tous les services de MPR recevant des AVC. # Personnel médical Deux équivalents temps plein (ETP) dont au moins un qualifié en MPR (plus un par tranche de 30 lits supplémentaires). Ce chiffre ne comprend pas les internes, ni les consultants externes (psychiatre, neurologue, …) ni les médecins MPR nécessaires pour des missions externes au service, ni les besoins nécessaires pour assurer la continuité des soins (week-end et jours fériés, nuit). # Personnel non médical (effectif réellement présent au chevet du patient) ! Personnel Soignant 1 cadre soignant (1 cadre supérieur au-delà de 30 lits) - De jour, matin et après midi pendant la semaine 2 infirmiers diplômés d’état, 3 aides soignantes, 1 brancardier le matin, 1 agent hospitalier le matin, Pour un service de rééducation neurologique il conviendrait d’ajouter 1 infirmier et 1 aide soignant. - En week-end et jours féries pendant la journée 1 infirmier diplômé d’état 2 aides soignantes 1 agent hospitalier - De nuit 1 infirmier diplômé d’état 1 aide soignante 1 agent hospitalier Pour mémoire : pour obtenir l’effectif réel nécessaire il faut totaliser les équipes de jour et multiplier le chiffre par 1,8 ( pour les équipes de nuit le coefficient multiplicateur est de 2,5). Pour l’ensemble des locaux techniques pendant leur fonctionnement : - Agents hospitaliers ou brancardiers pour l’aide à la manutention des patients ! Rééducateurs 1 cadre masseur-kinésithérapeute à partir de 30 lits Masseurs-Kinésithérapeutes: 1 pour 8 patients 5 jours sur 7 (plus 1 pour 30 lits le samedi et éventuellement le dimanche et les jours fériés) Ergothérapeutes: 1 pour 15 patients 5 jours sur 7 Orthophonistes: 1 pour 10 patients 5 jours sur 7 ! Autres personnels Psychologues : 0,5 ETP Neuro psychologues : 0,5 pour 30 lits 5 jours sur 7 Travailleurs sociaux : 1 pour 30 lits 5 jours sur 7 Secrétaire médicale : 1 pour 30 lits 5 jours sur 7 Autres (diététiciens, pédicures podologues, psychomotriciens, orthoptistes, orthésistes-prothésistes, éducateurs spécialisés, AMP, agents chargés de l'insertion,… ) : en fonction des nécessités des patients et des orientations du service. 1 Sommaire Annexe 2 non Le patient est cliniquement stable Remettre à plus tard la décision de rééducation jusqu’à stabilité clinique. Oui Le patient a-t-il un déficit fonctionnel ? (d’après les recommandations de l’AHCPR, 1995) non Ne nécessite pas de rééducation Oui Le patient est-il capable d’apprendre ? non Soins d’aide avec services adaptés : SS, institution médicalisée, SLD Oui Le patient a-t-il l’endurance pour participer activement à la rééducation pendant une heure au moins ? non Soins de rééducation peu intenses : SS, domicile Oui Prise en charge adaptée à un niveau plus bas : - en service de soins : SS - au domicile : HAD Non Le patient peut-il supporter une rééducation intensive (3 h ou + par jour) ? Aide modérée à totale De quelle aide a besoin le patient pour se mouvoir ou dans ses activités de la vie quotidienne (AVQ) ? indépendant Oui Oui Prise en charge au niveau adapté avec une couverture médicale : - en service de soins : MPR, SS - au domicile : HAD Non Le patient nécessite-il une surveillance médicale ou des soins 24h/24 ? Non Avec une surveillance et un minimum d’aide. Rééducation - en HDJ - au domicile Oui Le patient peut-il faire face aux AVQ y compris repas, téléphone, mobilité. Une rééducation à domicile est-elle possible ? L’aide estelle suffisante au domicile ? Sommaire Annexe 3 J.O. Numéro 82 du 7 Avril 2002 page 6187 Textes généraux Ministère de l'emploi et de la solidarité Décret no 2002-465 du 5 avril 2002 relatif aux établissements de santé publics et privés pratiquant la réanimation et modifiant le code de la santé publique (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) NOR : MESH0220982D Le Premier ministre, Sur le rapport de la ministre de l'emploi et de la solidarité, Vu le code de la santé publique ; Le Conseil d'Etat (section sociale) entendu, Décrète : Art. 1er. - I. - L'article R. 712-2 du code de la santé publique est ainsi modifié : Au I, il est ajouté un 7 ainsi rédigé : « 7. Réanimation ». II. - L'article R. 712-7 du même code est ainsi modifié : 1. Le b du 1 est ainsi rédigé : « b) Pour l'activité de soins visée au 5o du III de l'article R. 712-2 ; » 2. Le a du 3 est ainsi rédigé : « a) Pour la réanimation et les soins de suite et de réadaptation ; » 3. Le c du 3 est ainsi rédigé : « c) Pour les activités de soins énumérées aux 6o à 10o, à l'exception dans le 9o de l'activité obstétrique qui s'apprécie au niveau du secteur sanitaire, et au 12o du III de l'article R. 712-2. » III. - L'article R. 712-48 du même code est ainsi modifié : Au I, il est inséré un d ainsi rédigé : « d) Les installations correspondant à la discipline mentionnée au 7 du I de l'article R. 712-2. » Art. 2. - Au livre VII du code de la santé publique (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat), titre Ier, chapitre II, section IV, est insérée, après l'article R. 71289, une sous-section 3 ainsi rédigée : « Sous-section 3 « Réanimation « Art. R. 712-90. - Les soins de réanimation sont destinés à des patients qui présentent ou sont susceptibles de présenter plusieurs défaillances viscérales aiguës mettant directement en jeu le pronostic vital et impliquant le recours à des méthodes de suppléance. Sommaire « Art. R. 712-91. - L'activité de soins de réanimation est exercée dans les établissements de santé comprenant une ou plusieurs unités organisées à cette fin, pouvant assurer la mise en oeuvre prolongée de techniques spécifiques, l'utilisation de dispositifs médicaux spécialisés ainsi qu'une permanence médicale et paramédicale à la disposition exclusive de l'unité. « Art. R. 712-92. - L'unité de réanimation est organisée : « 1o Dans les établissements publics de santé, en unité fonctionnelle, service, département ou fédération ; « 2o Dans les établissements de santé privés, en unité individualisée. « Art. R. 712-93. - L'unité de réanimation comporte au minimum huit lits. A titre dérogatoire, après analyse des besoins de la population et lorsque l'éloignement de l'établissement pratiquant la réanimation impose des temps de trajets excessifs à une partie significative de la population, le directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation peut fixer cette capacité minimale à six lits. « Art. R. 712-94. - L'autorisation prévue par le 3o de l'article L. 6122-1 nécessaire à un établissement de santé pour exercer l'activité de soins de réanimation mentionnée au b du III de l'article R. 712-2 ne peut lui être accordée que : « a) S'il dispose en hospitalisation complète d'installations de médecine et de chirurgie ou d'installations de chirurgie. Toutefois, à titre dérogatoire, l'autorisation d'exercer l'activité de soins de réanimation peut être délivrée à un établissement de santé ne disposant que d'installations de médecine en hospitalisation complète s'il a conclu avec un ou plusieurs établissements de santé disposant d'installations de chirurgie une convention organisant le transfert des patients dans ces établissements ; « b) S'il comporte au moins une unité de surveillance continue ; « c) S'il est en mesure soit d'accueillir lui-même les patients dans une unité de soins intensifs, soit de les faire transférer dans un établissement disposant d'une telle unité avec lequel il a passé une convention. « Art. R. 712-95. - Les unités de réanimation : « a) Assurent vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année, l'accueil et la prise en charge diagnostique et thérapeutique ainsi que la surveillance des patients visés à l'article R. 712-90 ; « b) Assurent la sécurité et la continuité des soins en organisant le retour et le transfert des patients dans les unités de surveillance continue ou toute autre unité d'hospitalisation complète dès que leur état de santé le permet. A cet effet, les établissements exerçant les activités de réanimation passent des conventions avec d'autres établissements possédant ces unités afin de définir les modalités permettant d'y transférer les patients. » Art. 3. - Les schémas régionaux d'organisation sanitaire en vigueur à la date de la publication du présent décret devront être révisés, en ce qui concerne la réanimation, dans un délai de dix-huit mois à compter de cette date afin de tenir compte des dispositions des articles R. 712-90 à R. 712-95 du code de la santé publique. Art. 4. - Tout établissement souhaitant exercer ou continuer à exercer l'activité de soins de réanimation mentionnée au 6 du III de l'article R. 712-2 du code de la santé publique est tenu de solliciter l'autorisation prévue par le 3o de l'article L. 6122-1 du même code. La première période pendant laquelle les établissements de santé devront déposer des demandes d'autorisation mentionnées à l'article R. 71238 de ce code sera ouverte, par dérogation aux dispositions de l'article R. 712-39 du même code, par arrêté du ministre chargé de la santé au terme du délai prévu à Sommaire l'article 3 ci-dessus pour la révision des schémas régionaux d'organisation sanitaire. Cette période sera de six mois. La date de clôture de cette période fait courir le délai de six mois prévu au troisième alinéa de l'article L. 6122-10 de ce code. Art. 5. - L'autorisation nécessaire pour exercer l'activité de soins de réanimation pourra être accordée à un établissement de santé pratiquant la réanimation à la date d'ouverture de la période prévue à l'article 4 ci-dessus et ne satisfaisant pas encore aux dispositions des articles R. 712-90 à R. 712-95 du code de la santé publique à condition que cet établissement se mette en conformité avec ces dispositions dans un délai de cinq ans à compter de la date de publication du présent décret. Art. 6. - Les unités de réanimation spécialisées en activité médicale ou chirurgicale et rattachées à des services de médecine ou de chirurgie à la date de publication du présent décret pourront obtenir l'autorisation mentionnée à l'article R. 712-94 du code de la santé publique dans les conditions énoncées ci-après : 1o Pour les unités de réanimation spécialisées en activité médicale, seules pourront être autorisées les unités rattachées à un service de médecine agréé pour la formation pratique du diplôme d'études spécialisées de réanimation médicale ; 2o Pour les unités de réanimation spécialisées en activité chirurgicale, seules pourront être autorisées les unités rattachées à un service ou à un département de chirurgie et placées sous la responsabilité d'un médecin répondant aux conditions énumérées au 1o de l'article D. 712-108 du code de la santé publique et désigné avec l'accord conjoint des chefs de service ou de département de chirurgie et d'anesthésie-réanimation concernés. Art. 7. - La ministre de l'emploi et de la solidarité et le ministre délégué à la santé sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait à Paris, le 5 avril 2002. Lionel Jospin Par le Premier ministre : La ministre de l'emploi et de la solidarité, Elisabeth Guigou Le ministre délégué à la santé, Bernard Kouchner Sommaire Décret no 2002-466 du 5 avril 2002 relatif aux conditions techniques de fonctionnement auxquelles doivent satisfaire les établissements de santé pour pratiquer les activités de réanimation, de soins intensifs et de surveillance continue et modifiant le code de la santé publique (troisième partie : Décrets simples) NOR : MESH0220983D Le Premier ministre, Sur le rapport de la ministre de l'emploi et de la solidarité, Vu le code de la santé publique ; Vu le décret no 2002-465 du 5 avril 2002 relatif aux établissements de santé publics et privés pratiquant la réanimation et modifiant le code de la santé publique (deuxième partie : Décrets en Conseil d'Etat) ; Vu l'avis du Comité national de l'organisation sanitaire et sociale en date du 8 février 2001 ; Après avis du Conseil d'Etat (section sociale), Décrète : Art. 1er. - Au livre VII du code de la santé publique (troisième partie : Décrets simples), titre Ier, chapitre II, section III, sont insérées, après l'article D. 712-103, les sous-sections 5 à 7 ainsi rédigées : « Sous-section 5 « Conditions techniques de fonctionnement relatives à la réanimation « Art. D. 712-104. - L'unité de réanimation dispose de locaux distribués en trois zones : « 1o Une zone d'accueil, située en amont de la zone technique et de la zone d'hospitalisation, permettant le contrôle des flux entrants de personnels, de malades, de visiteurs et de matériels ; « 2o Une zone d'hospitalisation ; « 3o Une zone technique de nettoyage, de décontamination et de rangement de matériel. « Art. D. 712-105. - L'unité de réanimation dispose d'une pièce, en son sein ou à proximité immédiate, permettant aux médecins d'assurer la permanence médicale sur place vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année. « Art. D. 712-106. - Dans toute unité de réanimation, la permanence médicale est assurée par au moins un médecin membre de l'équipe médicale dont la composition est définie à l'article D. 712-108. Dans les établissements de santé publics et les établissements privés participant au service public hospitalier, elle peut être assurée en dehors du service de jour par un interne en médecine dans des conditions fixées par arrêté du ministre chargé de la santé. Dans ce cas, un médecin de l'équipe médicale mentionnée à l'article D. 712-108 est placé en astreinte opérationnelle. « Art. D. 712-107. - Le responsable d'une unité de réanimation pour adultes est titulaire, selon l'orientation médicale, chirurgicale ou médico-chirurgicale de l'unité, de l'un des diplômes ou qualifications mentionnés aux 1o et 2o de l'article D. 712108. « Le responsable d'une unité de réanimation pédiatrique est : « - qualifié spécialiste en pédiatrie lorsque l'unité est à orientation médico- Sommaire chirurgicale ou médicale ; « - qualifié spécialiste ou compétent en anesthésie-réanimation ou qualifié spécialiste en anesthésiologie-réanimation chirurgicale lorsque l'unité est à orientation chirurgicale. « Art. D. 712-108. - L'équipe médicale d'une unité de réanimation comprend ; « 1o Un ou plusieurs médecins qualifiés compétents en réanimation ou titulaires du diplôme d'études spécialisées complémentaire de réanimation médicale lorsqu'il s'agit d'une unité à orientation médicale ou médico-chirurgicale ; « 2o Un ou plusieurs médecins qualifiés spécialistes ou compétents en anesthésieréanimation ou qualifiés spécialistes en anesthésiologie-réanimation chirurgicale lorsqu'il s'agit d'une unité à orientation chirurgicale ou médico-chirurgicale ; « 3o Le cas échéant, un ou plusieurs médecins ayant une expérience attestée en réanimation selon des modalités précisées par arrêté du ministre chargé de la santé. « L'équipe médicale d'une unité de réanimation pédiatrique comprend, en outre, un ou plusieurs médecins qualifiés spécialistes en pédiatrie. « Art. D. 712-109. - Sous la responsabilité d'un cadre infirmier, l'équipe paramédicale d'une unité de réanimation comprend au minimum : « - deux infirmiers pour cinq patients ; « - un aide-soignant pour quatre patients. « L'équipe paramédicale d'une unité de réanimation pédiatrique comprend, en outre, au moins une puéricultrice. « Art. D. 712-110. - L'établissement de santé doit être en mesure de faire intervenir en permanence un masseur-kinésithérapeute justifiant d'une expérience attestée en réanimation et doit disposer, en tant que de besoin, d'un psychologue ou d'un psychiatre et de personnel à compétence biomédicale. « Art. D. 712-111. - L'activité de réanimation ne peut être autorisée que si l'établissement de santé dispose sur place vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année : « 1o Des équipements mobiles permettant de réaliser, éventuellement dans les chambres de l'unité de réanimation lorsque les conditions de prise en charge du patient le justifient, des examens de radiologie classique, d'échographie et d'endoscopie bronchique et digestive ; « 2o D'un secteur opératoire organisé de façon à mettre à la disposition de l'unité au moins une salle aseptique et des moyens de surveillance post-interventionnelle répondant aux conditions fixées par les articles D. 712-45 à D. 712-50 ; « 3o De moyens techniques permettant de pratiquer les examens en scanographie, angiographie et imagerie par résonance magnétique ; « 4o D'un laboratoire en mesure de pratiquer des examens de bactériologie, hématologie, biochimie ainsi que ceux relatifs à l'hémostase et aux gaz du sang. « Les établissements ne disposant pas des moyens prévus aux 2o à 4o ci-dessus peuvent passer une convention avec un établissement en disposant. « Lorsque la prestation est assurée par convention, elle doit l'être dans des délais compatibles avec les impératifs de sécurité. « Sous-section 6 « Conditions techniques de fonctionnement relatives aux soins intensifs « Paragraphe 1er « Conditions générales « Art. D. 712-112. - Les soins intensifs sont pratiqués dans les établissements de santé comprenant une ou plusieurs unités organisées pour prendre en charge des patients qui présentent ou sont susceptibles de présenter une défaillance aiguë de l'organe concerné par la spécialité au titre de laquelle ils sont traités mettant Sommaire directement en jeu à court terme leur pronostic vital et impliquant le recours à une méthode de suppléance. « Art. D. 712-113. - Le fonctionnement d'une unité de soins intensifs doit être organisé de façon à ce qu'elle soit en mesure d'assurer la mise en oeuvre prolongée de techniques spécifiques, l'utilisation de dispositifs médicaux spécialisés ainsi qu'une permanence médicale et paramédicale permettant l'accueil des patients et leur prise en charge vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année. « L'unité de soins intensifs doit pouvoir assurer le transfert des patients visés à l'article D. 712-112 vers une unité de surveillance continue ou une unité d'hospitalisation dès que leur état de santé le permet, ou dans une unité de réanimation si leur état le nécessite. « Art. D. 712-114. - L'unité de soins intensifs ne peut fonctionner qu'au sein d'un établissement disposant, selon la nature de la spécialité concernée, d'installations de médecine ou de chirurgie en hospitalisation complète. « Paragraphe 2 « Conditions particulières aux soins intensifs cardiologiques « Art. D. 712-115. - L'unité de soins intensifs cardiologiques est organisée : « 1o Dans les établissements publics de santé, en unité fonctionnelle, service, département ou fédération ; « 2o Dans les établissements de santé privés, en unité individualisée. « Art. D. 712-116. - L'unité de soins intensifs cardiologiques comporte au minimum six lits. Elle ne peut fonctionner que dans un établissement exerçant des activités de cardiologie. « Art. D. 712-117. - Dans toute unité de soins intensifs cardiologiques, la permanence médicale est assurée par au moins un médecin membre de l'équipe médicale définie à l'article D. 712-119. Dans les établissements de santé publics et les établissements privés participant au service public hospitalier, elle peut être assurée, en dehors du service de jour, par un interne en médecine dans des conditions fixées par arrêté du ministre chargé de la santé. Dans ce cas, un médecin de l'équipe médicale mentionnée à l'article D. 712-119 est placé en astreinte opérationnelle. « Art. D. 712-118. - Le responsable de l'unité de soins intensifs cardiologiques est titulaire de l'une des qualifications mentionnées à l'article D. 712-119. « Art. D. 712-119. - L'équipe médicale est composée de médecins qualifiés spécialistes ou compétents en cardiologie et médecine des affections vasculaires ou qualifiés spécialistes en pathologie cardio-vasculaire. « Art. D. 712-120. - Sous la responsabilité d'un cadre infirmier, l'équipe paramédicale de l'unité de soins intensifs cardiologiques comprend : « - de jour, un infirmier et un aide-soignant pour quatre patients ; « - de nuit, au moins un infirmier pour huit patients. « Lorsque, pour huit patients présents la nuit, un seul infirmier est affecté à l'unité, doit être en outre prévue la présence d'un aide-soignant. « Art. D. 712-121. - L'établissement doit être en mesure de faire intervenir en permanence un masseur-kinésithérapeute et doit disposer, en tant que de besoin, d'un psychologue ou d'un psychiatre et de personnel à compétence biomédicale. « Art. D. 712-122. - L'établissement dispose vingt-quatre heures sur vingt-quatre, tous les jours de l'année : « 1o Sur place : « - des moyens techniques permettant de pratiquer les examens de radiologie conventionnelle ; « - d'un écho-doppler avec mode M et sonde transoesophagienne. « 2o Sur place ou par convention avec un autre établissement en disposant : Sommaire « - des moyens techniques permettant de pratiquer des scintigraphies, des examens en scanographie, en imagerie par résonance magnétique et des angiographies pulmonaires et vasculaires ; « - d'un laboratoire en mesure de pratiquer des examens de bactériologie, hématologie, biochimie ainsi que ceux relatifs à l'hémostase et aux gaz du sang. « Lorsque la prestation est assurée par convention, elle doit l'être dans des délais compatibles avec les impératifs de sécurité. « Art. D. 712-123. - L'unité de soins intensifs cardiologiques ainsi que l'unité de médecine de la spécialité à laquelle elle est rattachée doivent avoir accès, vingtquatre heures sur vingt-quatre, au sein de l'établissement d'implantation ou, en dehors de celui-ci par voie de convention, à une salle de coronarographie diagnostique et interventionnelle. « Art. D. 712-124. - L'établissement de santé dans lequel fonctionne une unité de soins intensifs cardiologiques passe une convention précisant les conditions de transfert des patients avec des établissements de santé disposant d'une unité de réanimation. « Sous-section 7 « Conditions techniques de fonctionnement relatives à la surveillance continue « Art. D. 712-125. - La surveillance continue est pratiquée dans les établissements de santé comprenant une ou exceptionnellement plusieurs unités, si la taille de l'établissement le justifie, organisées pour prendre en charge des malades qui nécessitent, en raison de la gravité de leur état, ou du traitement qui leur est appliqué, une observation clinique et biologique répétée et méthodique. « Art. D. 712-126. - L'unité de surveillance continue peut fonctionner dans un établissement de santé ne disposant ni d'unité de réanimation, ni d'unité de soins intensifs s'il a conclu une convention précisant les conditions de transfert des patients avec des établissements disposant d'une unité de réanimation ou de soins intensifs. » Art. 2. - Par dérogation, les médecins chefs de service de réanimation des établissements publics de santé qui, à la date de la publication du présent décret, ne sont pas titulaires des qualifications prévues à l'article D. 712-107 peuvent être maintenus dans leurs fonctions jusqu'à l'expiration de leur mandat en cours. Art. 3. - A titre transitoire, les établissements de santé dont les installations ne satisfont pas, à la date de la publication du présent décret, aux conditions techniques de fonctionnement prévues aux articles D. 712-104 à D. 712-126 du code de la santé publique disposent d'un délai de cinq ans à compter de cette date pour se conformer à ces dispositions. Art. 4. - La ministre de l'emploi et de la solidarité et le ministre délégué à la santé sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française. Fait à Paris, le 5 avril 2002. Lionel Jospin Par le Premier ministre : Sommaire La ministre de l'emploi et de la solidarité, Elisabeth Guigou Le ministre délégué à la santé, Bernard Kouchner Sommaire CONCLUSION I- LES ACCIDENTS VASCULAIRES ET LEUR PRISE EN CHARGE : DONNEES FONDAMENTALES 1 - Les accidents vasculaires cérébraux, un problème considérable de santé publique % La fréquence, la gravité et le coût (individuel et au niveau de la société) des accidents vasculaires cérébraux (AVC) en font un problème de santé publique considérable. Troisième de cause de mort après l’infarctus du myocarde et les cancers, les AVC constituent la première cause de handicap acquis chez l’adulte, la deuxième cause de démence et une cause majeure de dépression tant chez les patients que dans leur entourage. Les estimations effectuées à partir des registres de Dijon et d’autres pays européens suggèrent que chaque année en Ile de France au moins 20 000 personnes sont victimes d’un AVC dont schématiquement 5 000 meurent dans les jours ou semaines qui suivent, 11 000 gardent des séquelles, et 5 000 seront déments dans les 5 années qui suivent. Le nombre d’AVC en Ile de France est d’environ 50 000, dont 15 000 sont en institution en raison des conséquences de l’AVC. Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux obtenus par la Société Française Neuro-Vasculaire dans ses recommandations pour la création d’unités neuro-vasculaires, qui sont de 2 900 par million d’habitants soit 31 900 pour l’Ile de France. % L’âge moyen de survenue des AVC est de 70 ans, avec une incidence 2 fois plus élevée chez l’homme que chez la femme, mais une prévalence plus forte chez la femme en raison de sa longévité plus grande de 10 ans, d’ou le risque d’une véritable épidémie d’AVC chez la femme. Bien qu’en Ile de France la population soit plus jeune que celle du reste de la France, il est vraisemblable que la prévalence aille en augmentant, avec le problèmes soulevés par la prise en charge de sujets âgés handicapés, vivant souvent seuls. % L’amélioration de la prise en charge des AVC constitue donc un impératif majeur de santé publique. L’objectif de notre groupe de travail – et donc du présent rapport – a été de mettre en perspective les données les plus pertinentes de la littérature en matière de prise en charge des AVC avec ce que l’on sait de l’offre de soins en Ile de France afin de formuler les propositions visant à améliorer l’organisation de cette prise en charge dans notre région. 2 - Les accidents vasculaires cérébraux : une constellation de pathologies % Le terme d’AVC ne s’applique pas à une affection donnée, mais à un ensemble d’affections définies par la nature des lésions cérébrales (hémorragie ou ischémie) et vasculaire (rupture ou occlusion) en cause. Il existe ainsi schématiquement 5 variétés d’AVC : les hémorragies sousarachoïdiennes (5 %), les hémorragies cérébrales (10 à 15 %), les accidents ischémiques transitoires (10 à 20 %), les infarctus cérébraux (65 à 70 %) et les thromboses veineuses cérébrales (0,5 à 1 %). % La complexité des AVC ne se limite pas à l’existence de ces 5 catégories : au sein même de chacune d’elles il existe de nombreuses variétés en fonction de la localisation et de la taille de la lésion cérébrale (qui conditionnent la présentation clinique et le pronostic) et surtout en fonction de la cause de la lésion vasculaire qui oriente en grande partie le traitement.. % Parmi les AVC, le groupe de travail a décidé de se concentrer sur les deux variétés les plus fréquentes : les hémorragies cérébrales et les infarctus cérébraux, en écartant délibérément les trois autres variétés : - les hémorragies sous-arachnoïdiennes car l’organisation de leur prise en charge est univoque en Ile de France, assurée par les 6 services de neuro-chirurgie - les accidents ischémiques transitoires (AIT) en raison d’une part de la grande difficulté de leur diagnostic, et d’autre part de la nécessité d’attendre la disparition des symptomes pour pouvoir effectivement les qualifier de transitoires. Ceci est un non sens dans un climat d’urgence, et il est clair Sommaire que les AIT requièrent la même prise en charge d’urgence que les autres AVC. Les AIT ont représenté 3622 séjours en Ile de France en 1999, nombre qui doit être ajouté à celui des accidents constitués pour estimer le nombre total d’AVC à prendre en charge en urgence en Ile de France - les thromboses veineuses cérébrales, en raison de leur rareté et de la difficulté à les répertorier, certaines ne se manifestant pas par un AVC. % Bien que ce rapport soit consacré aux AVC, ceux-ci ne résument pas l’ensemble des problèmes de prise en charge que soulève la pathologie vasculaire cérébrale : citons, à titre d’exemple, les sténoses carotides auxquelles nous avons consacré un précédent rapport, les malformations vasculaires cérébrales dont le dépistage, lorsqu’elles sont asymptomatiques soulève de difficiles problèmes organisationnels et éthiques, et certaines maladies des petites artères cérébrales qui peuvent ne se manifester que par une démence progressive, sans AVC. % Par ailleurs, de nombreux autres aspects n’ont pas été abordés, notamment celui, pourtant essentiel, de la recherche en pathologie vasculaire cérébrale qui ne dispose en France que d’un budget dérisoire. 3 - Les accidents vasculaires cérébraux : une urgence diagnostique et thérapeutique % La fragilité du parenchyme cérébral et la brutalité de l’agression qu’il subit, font de l’AVC une urgence extrême . Ceci est particulièrement vrai pour l’ischémie cérébrale dont le pronostic est fonction de la durée : plus la levée de l’occlusion artérielle responsable est rapide, plus le patient a des chances de récupérer sans séquelle. % L’urgence est diagnostique puisqu’il faut préciser le type d’AVC (hémorragie, infarctus artériel, thrombose veineuse cérébrale etc …) et son étiologie. Ceci repose sur la clinique et sur la réalisation en urgence de diverses explorations cérébrales (dont la principale est l’IRM avec séquences de diffusion-perfusion) et cardio-vasculaires ultrasonores en particulier. % L’urgence est également thérapeutique : - administration d’anti-thrombotiques : aspirine d’efficacité démontrée mais faible, applicable à un grand nombre d’infarctus cérébraux, héparine de moins en moins utilisée (sauf dans quelques indications consensuelles) car d’efficacité non démontrée sauf sur la prévention des phlébites et embolies pulmonaires - prévention des complications, - recours éventuel (mais rare) à la chirurgie … - administration d’un thrombolytique. La thrombolyse (rt-PA intraveineux) constitue une révolution dans le traitement de l’infarctus cérébral car elle est la seule à augmenter d’un tiers le pourcentage de malades qui guérissent sans séquelle. Toutefois, d’une part, elle n’a pas encore en France (et en Europe) d’autorisation de mise sur le marché dans cette indication, d’autre part ses contraintes d’utilisation (moins de 3 heures après le début des symptomes et nombreux critères d’exclusion) en limitent l’utilisation à moins de 5 % des patients. Un des objectifs majeurs de la structuration des soins pour AVC est néanmoins d’augmenter l’accessibilité à la thrombolyse. 4 - La prise en charge des accidents vasculaires cérébraux : une nécessaire spécialisation % L’extrême complexité des AVC rend en partie compte de la méconnaissance dont ils sont l’objet et des difficultés de leur prise en charge à toutes les étapes : - avant l’AVC, c’est la multiplicité des cibles de la prévention et des partenaires impliqués tant dans le grand public que dans le système de soin - au moment de l’AVC, ce sont la diversité des symptomes et la nécessité de reconnaître, au sein de cette diversité, mais néanmoins en extrême urgence, l’AVC et son type avec les implications thérapeutiques envisagées plus haut. - après l’AVC (et le plus tôt possible) c’est la rééducation des fonctions altérées : motricité, langage, vision, mémoire etc … et la prise en charge psychologique du patient et de son entourage. Sommaire % Cette complexité des AVC explique la nécessité d’une prise en charge spécialisée : un AVC – même un infarctus cérébral – ne se traite pas comme un infarctus du myocarde ; un patient qui a une hémiplégie avec une aphasie ou une négligence ne se rééduque pas comme celui qui a une fracture du col du fémur. 5 - La prise en charge des AVC : une filière de soins % La prise en charge des AVC ne se réduit pas au diagnostic et au traitement d’urgence : au décours de l’AVC, que le patient soit retourné au domicile ou qu’il soit en structure de suite, la rééducation neurologique, le traitement d’une éventuelle dépression, la mise en place de la prévention secondaire, la prise en charge des séquelles ou d’une éventuelle démence, sont autant d’éléments tout aussi essentiels et en totale continuité avec la phase aiguë constituant ainsi une véritable filière de soins. % Il ne peut y avoir de bonne prise en charge des AVC sans structuration de cette filière, tant à l’hôpital qu’en alternative à l’hôpital. 6 - L’unité neuro-vasculaire (stroke unit) : structure fondamentale autour de laquelle s’articule la prise en charge % Ensemble des lits dédiés aux AVC et gérée par une équipe multidisciplinaire médicale et paramédicale spécialisée, les unités neuro-vasculaires ont une efficacité scientifiquement démontrée avec une diminution significative de la mortalité et de la dépendance liées aux AVC. Ces unités comportent pour la phase aiguë deux types de structure synergiques et complémentaires : l’USI neurovasculaire (USI-NV) qui s’adresse aux patients vus dans les premières heures et/ou nécessitant une surveillance continue, et l’unité neuro-vasculaire (UNV) qui s’adresse à tous les autres patients selon un ratio d’un lit pour l’USI-NV et 3 ou 4 pour l’UNV. Cet environnement spécialisé permet notamment l’administration dans des conditions optimales de la seule thérapeutique efficace (mais potentiellement dangereuse) qu’est la thrombolyse. % La même spécialisation a démontré son efficacité en matière de rééducation au point qu’ont été développés à l’étranger des rehabilitation stroke unit, c’est-à-dire des unités de rééducation neuro-vasculaire. II- LES CARACTERISTIQUES DE L’OFFRE DE SOINS POUR AVC EN ILE DE FRANCE 1 - Difficultés méthodologiques Il est très difficile d’analyser de façon précise l’offre de soins pour les AVC à partir du PMSI, notamment au niveau des structures de suite en raison du caractère récent du codage en SSR et de son absence de spécificité étiologique. De plus, le nombre de patients victimes d’AVC mais non hospitalisés n’est pas connu. Ces difficultés méthodologiques obligent à recourir à des approximations grossières, telles que la fourchette de 20 000 à 31900 AVC/an en IDF citée plus haut. Certaines grandes caractéristiques de la prise en charge des AVC peuvent néanmoins être dégagées. 2 – Caractéristiques de la prise en charge des AVC en IDF 1 – Absence d’action incitative en matière de prévention Ceci est d’autant plus à déplorer que des progrès remarquables sont intervenus dans ce domaine, avec une réduction du nombre d’AVC qui dépasserait 50 % si les 4 mesures suivantes étaient appliquées : • Dépistage et traitement optimal de l’hypertension artérielle • Prévention du tabagisme • Prise d’aspirine chez les patients ayant une localisation symptomatique de l’athérosclérose (coronaires, artères cérébrales, artères des membres inférieurs) • Anticoagulants oraux dans les cardiopathies à haut risque embolique 2 - Grande prépondérance du secteur public à la phase aiguë Sommaire 97 % des AVC sont pris en charge dans le public à la phase aigue. Après l’AVC, le chiffre est inconnu puisque le secteur privé n’effectue pas de recueil de PMSI – SSR. 3 - Disparité de répartition géographique selon les départements Ceci est illustré par la situation de Paris dont la population représente 19,3 % de celle l’Ile de France et le nombre d’AVC 22 %, mais qui recueille 31,6 % des patients à la phase aiguë contre 14,5 % en soins de suite. Il existe donc un flux centripète de patients à la phase aiguë et centrifuge à la phase de rééducation. 4- Très faible nombre de structures spécialisées Il n’existe actuellement que trois USI-NV qui totalisent 29 lits et ne permettent d’hospitaliser que 8 % de l’ensemble des AVC (2 autres USI-NV sont en en cours de création dans des établissements parisiens de l’AP-HP). En soins de suite, le déficit est moindre quantitativement, mais il est qualitativement important puisque 60 % des patients sont hospitalisés en soins de suite polyvalents et seulement 40% en service de réadaptation. Cette carence quantitative et qualitative retentit particulièrement sur la prise en charge des sujets âgés et aboutit à une inégalité de prise en charge selon l’âge, non justifiée par les données scientifiques concernant les possibilités de récupération fonctionnelle chez les sujets âgés. 5 - Grand retard à toutes les étapes de la prise en charge Ceci et vrai, que ce soit en urgence pour arriver à l’hôpital, durant l’hospitalisation en phase aiguë, (DMS longue, du fait des difficultés d’accès à l’IRM et de l’attente pour transfert en SSR) ou en structures de suite, lorsque le patient ne peut regagner son domicile pour des raisons médicales ou sociales. 6 - Absence de structuration des filières de prise en charge Il n’existe en particulier, pour beaucoup de patients, pas de filière géographiquement cohérente entre l’aigu, les soins de suite et le domicile. 7 – Absence d’organisation des soins à domicile (alternatives aux soins de suite) personnes handicapées nécessitant une rééducation spécialisée. pour En résumé, en Ile de France, l’offre de soins est en grande inadéquation par rapport à la demande à toutes les étapes de la filière de prise en charge des AVC. III- PROPOSITIONS D’AMELIORATION 1 - Développer la prévention La prévention des AVC repose pour l’essentiel sur les mêmes mesures que celles de la pathologie cardio-vasculaire dans son ensemble : traitement des facteurs de risque (hypertension artérielle, tabac, cholestérol etc ) et utilisation raisonnée des antithrombotiques tels qu’antiplaquettaires et anti-coagulants. La mise en place de stratégies incitatives fortes dans le domaine de la prévention est en Ile de France comme en France en général une priorité urgente de santé publique qui dépasse le cadre de ce rapport, mais que nous avons tenu à souligner. 2 – Favoriser la formation, l’information et la communication Un des facteurs majeurs qui sous-tend nombre des dysfonctionnements constatés dans la prise en charge des AVC est la méconnaissance quasi générale dont ils sont l’objet, tant de la part du grand public que des professionnels de santé. Cette méconnaissance est elle-même liée à une carence de formation, d’information et de communication Combler cette carence dépasse largement les missions de l’ARH, mais celle-ci a néanmoins un rôle crucial à jouer au niveau des établissements hospitaliers. Sommaire 3 – Améliorer le recueil des informations et le codage PMSI % Nous avons souligné à toutes les étapes de l’analyse de l’offre de soins les difficultés méthodologiques rencontrées pour connaître avec précision la demande quantitative en matière d’AVC, en particulier après la phase aiguë. Quant aux donnée qualitatives, elles sont quasi inexistantes, hormis la distinction des divers grands type d’AVC (hémorragies cérébrales, hémorragies sous-arachnoïdienne, AIT, infarctus cérébral …) % L’amélioration du recueil d’information suppose notamment - une homogénéisation du codage PMSI des infarctus cérébraux - l’introduction d’un critère de sévérité - la possibilité d’une « traçabilité » du cheminement du patient entre domicile # hôpital # USI-NV # UNV # SSR # domicile - le classement correct des établissements avec suppression du classement MCO de certains SSR. 4 - Structurer l’ensemble de la filière hospitalière et extra-hospitalière de prise en charge a – A la phase aiguë % Créer (essentiellement par redéploiement et sur la base de l’estimation de 20 000 AVC/an) un minimum de 22 unités neurovasculaires qui s’ ajouteront aux 5 unités existantes (3 anciennes et les 2 nouvelles, créées par l’AP-HP à Bichat et Tenon). % Ces 22 unités comprennent des UNV de 24 à 32 lits en moyenne. Elles devraient comporter à terme chacune une USI-NV d’en moyenne 6 lits, sur le même site,. Elles doivent être organisées prioritairement dans les hôpitaux SAU qui reçoivent déjà près de ou plus de 200 AVC, possèdent une IRM et, (sauf 6 d’entre eux), une structure de neurologie ceci permettrait un maillage efficace de toute l’IDF. % Appliquer les normes du décret réanimation du 5 avril 2002 ou les recommandations de la SFNV pour la mise à niveau des moyens humains, médicaux et non médicaux nécessaires pour le fonctionnement de ces unités. Ceci suppose d’une part une augmentation en nombre de personnel concernant toutes les composantes de l’équipe multidisciplinaire, d’autre part la formation de personnel spécialisé concernant là encore tous les postes impliqués. % Réfléchir à tous les moyens à mettre en oeuvre pour que les victimes d’AVC arrivent en extrême urgence à l’hôpital afin de démarrer au plus tôt les traitements et augmenter les chances de récupérer sans séquelles, notamment en administrant la thrombolyse à bon escient à la minorité de malades qui peut en bénéficier dès que l’AMM sera octroyée. b – Après la phase aiguë % Augmenter d’environ 200 lits la capacité d’accueil en réadaptation neurologique, en l’organisant en unités d’une quinzaine de lits spécialisés en neurologie. % Développer les alternatives à l’hospitalisation traditionnelle, notamment HDJ et HAD orientées vers la réadaptation. % Renforcer les possibilités d’accueil en structures médicales ou médico-sociales d’aval pour les personnes – quelque soit leur âge – qui ne peuvent retourner au domicile. c – Tout au long de la filière % Améliorer la cohérence géographique entre le domicile, l’unité neuro-vasculaire et le lieu de réadaptation % Raccourcir les délais à toutes les étapes en les évaluant régulièrement et en testant l’efficacité, sur la rapidité de la prise en charge, de mesures ciblées. Ceci implique à nouveau une information de tous les acteurs concernés : familles, patients, généralistes, SAMU, pompiers, radiologues etc … Sommaire 5– Créer un réseau AVC formalisé : Ce réseau aurait notamment pour mission : % La mise en oeuvre et la coordination de la structuration de la filière % La formation du public et des professionnels de santé % La tenue d’un registre des patients thrombolysés en IDF en collaboration avec les autres partenaires éventuellement impliqués, tels que la Société Française Neurovasculaire ou l’ANAES. % L’harmonisation avec les actions conduites dans d’autres régions 6 – Instaurer un groupe de travail permanent AVC/ARHIF : L’inadéquation majeure que nous avons constatée, d’une part entre l’offre et la demande, d’autre part entre la situation française et celle de ses voisins européens montre que beaucoup reste à faire pour organiser la prise en charge des AVC en IDF. L’ampleur du travail à accomplir et la durée nécessairement longue dans laquelle cette démarche s’inscrit justifie l’instauration d’un groupe de travail permanent chargé de mettre en application le schéma ainsi proposé pour l’organisation des soins pour AVC en Ile de France. Sommaire ANNEXE 1 PRISE EN CHARGE DES ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX EN ILE DE FRANCE. DONNEES DES TROIS ENQUETES NATIONALES. France Woimant - Hôpital Lariboisière - Paris pour le groupe de travail de la Société Française Neuro-Vasculaire : Organisation des structures de soins dans la pathologie neuro-vasculaire. La Société Française Neuro-Vasculaire en association avec la Société Francophone d’Urgences Médicales, l’Association des Urgentistes de l’Hospitalisation Privée et la Société Française de Rééducation Fonctionnelle, de Réadaptation et de Médecine Physique a réalisé, au mois de Mars 1999, trois enquêtes sur la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) en France : enquête dans les services d’urgences, enquête dans les hôpitaux ayant un service de neurologie et enquête dans les services de rééducation - réadaptation fonctionnelle. L’analyse a été effectuée pour la France métropolitaine et pour 5 grandes régions : l’Ile de France, le Sud Est, le Sud Ouest, le Nord Ouest, le Nord Est. METHODOLOGIE $ L’enquête « urgences » est une enquête « jour donné ». Les centres d’urgences ont été sélectionnés à partir de l’annuaire du Rosenwald 1999, et de listings fournis par la Société Francophone d’Urgences Médicales et l’Association des Urgentistes de l’Hospitalisation Privée. Le questionnaire adressé aux chefs de service comportait des items concernant le type d’établissement, le nombre d’urgences et d’AVC reçus le jour donné ; une fiche signalétique devait être remplie pour tout patient souffrant d’un AVC (âge du patient, sexe, mode et délai d’admission, examens réalisés aux urgences, hospitalisation). $ L’enquête « neurologie » s’adressait aux hôpitaux disposant d’un service ou d’une unité fonctionnelle de Neurologie. Le questionnaire a été adressé au chef de service ou d’unité fonctionnelle de neurologie, à partir du répertoire du collège des enseignants en neurologie et du collège national des neurologues des hôpitaux généraux. Les données recueillies concernaient les caractéristiques de l’hôpital en nombre de lits, le nombre d’AVC hospitalisés en 1998 (établi à partir des données MSI), le service d’hospitalisation et le devenir des AVC à la sortie du service de neurologie; ont été retenus pour cette enquête les codes I 63 (accident ischémique constitué), G 45 (accident ischémique transitoire) et I 61 (hémorragie cérébrale). $ L’enquête « rééducation » est une enquête « jour donné ». Elle a été adressée aux chefs de service de rééducation et réadaptation fonctionnelle répertoriés dans l’annuaire des spécialistes de médecine physique et réadaptation des établissements de rééducation réadaptation fonctionnelle. Les items concernaient les caractéristiques de l’établissement, le nombre d’AVC hospitalisés le jour donné, le délai entre la date de survenue de l’AVC et le jour de l’admission dans le service de rééducation. Une seconde partie du questionnaire devait être complétée à partir des rapports d’activité 1998 et concernait le nombre d’AVC hospitalisés en 1998, la durée moyenne de séjour et le devenir au décours du séjour en rééducation. Sommaire ENQUETE URGENCES FRANCE Six cent soixante-dix établissements français ont été contactés. Cent quatorze établissements n’avaient pas ou plus de services d’Urgences. Sur les 556 centres restants, 345 ont répondu (taux de réponses : 62 %) : 239 établissements publics (34 CHU et 205 hôpitaux généraux), et 75 établissements privés (dont 26 participant au service public hospitalier). $ Les établissements privés participent peu à la prise en charge en urgences de AVC. Presque la moitié des centres publiques ont reçu une ou plusieurs urgences le jour donné, et seulement 10 % des établissements privés. $ L’âge moyen des patients adressés aux urgences pour AVC était de 73 ans ; 26 % des patients vivaient seuls avant l’AVC. $ Le délai moyen entre les premiers symptômes et l’arrivée aux urgences était de 16 heures, mais 50 % des patients étaient arrivés au cours des trois premières heures. $ Le scanner cérébral a été effectué dans 80 % des cas aux urgences, avec un délai d’obtention moyen de 3 heures. $ Quatre-vingt dix-huit pour cent des AVC ont été hospitalisés, mais 11 % des patients ont du être dirigés vers d’autres hôpitaux. $ Le premier service d’hospitalisation a été pour 39 % des AVC un service de neurologie (dont 4 % une Unité Neuro-Vasculaire), pour 42 % les urgences porte ou un service de médecine et pour 6 % un service de cardiologie. ILE DE FRANCE, Sur les 114 centres contactés, 74 ont répondu (taux de réponses : 65 %) ; il s’agissait de 41 établissements publics dont 15 hôpitaux de l’AP-HP et de 33 établissements privés. Les principales particularités des AVC adressés aux urgences en Ile de France sont les suivantes : $ 91 % des centres privés n’ont pas reçu d’urgences le jour donné $ 30 AVC ont été vus le jour donné $ âge moyen : 74 ans, $ 39 % des patients vivaient seuls avant l’AVC (nécessitant donc une hospitalisation en soins de suite en cas de persistance d’un handicap), $ délai moyen entre les premiers symptômes et l’arrivée aux urgences : 28 heures, 50 % des patients arrivant dans les 4 premières heures, $ mode d’arrivée aux urgences : − ambulance privée : 52 % − propres moyens : 22 % − SMUR : 15 % (essentiellement les AVC ayant des troubles de la vigilance) − pompiers :11% $ scanner réalisé aux urgences dans 85 % des cas, délai moyen d’obtention 3 heures, $ 100 % des patients sont hospitalisés, 25 % sont dirigés vers un autre hôpital, $ le premier service d’hospitalisation est pour 15 % des patients un service de neurologie (dont 4 % une unité neuro-vasculaire) ; 50 % sont hospitalisés en médecine interne, 24 % aux urgences porte et 2 % en cardiologie. Sommaire ENQUETE « NEUROLOGIE » FRANCE Sur les 155 services ou unités fonctionnelles de Neurologie contactés en France, quinze n’avaient pas d’unité d’hospitalisation de neurologie et n’étaient donc pas concernés par cette enquête ; 93 ont répondu (taux de réponses : 66 %). $ D’après les données MSI de l’année 1998, 56 585 séjours pour AVC ont été recensés dans les hôpitaux français avec service de Neurologie, ayant répondu à l’enquête. Plus de la moitié des séjours étaient motivés par des accidents ischémiques constitués, environ un tiers par des accidents ischémiques transitoires et un sixième par des hémorragies cérébrales. $ Seulement la moitié des AVC étaient hospitalisés en Neurologie. $ L’âge moyen des accidents ischémiques constitués ou transitoires était respectivement de 70 et 67 ans pour les patients hospitalisés dans les services de neurologie, et de 73 et 72 ans pour les patients hospitalisés dans les autres services. $ Soixante pour cent des patients ont regagné leur domicile dans un délai moyen de 10 jours, 24 % ont été dirigés vers des services de soins de suite - rééducation dans un délai moyen de 19 jours, 9 % sont décédés durant l’hospitalisation et 7 % ont été transférés vers d’autres services de soins aigus. ILE DE FRANCE En Ile de France, 33 hôpitaux ont reçu le questionnaire, 3 n’étaient pas concernés, et 22 ont répondu (taux de réponses : 73 %). $ d’après les données MSI 1998, 6 498 AVC ont été recensés dans les hôpitaux ayant répondu $ dans ces hôpitaux ayant un service de neurologie − 70 % des séjours des AIC ont lieu en neurologie − 45 % des séjours des AIT − 44 % des séjours des hémorragies ( la prise en charge neuro-chirurgicale est considérée comme hors neurologie) $ les accidents ischémiques hospitalisés en neurologie sont plus jeunes que ceux hospitalisés dans d’autres services de l’hôpital − AIC 67 ans vs 71 ans − AIT 64 ans vs 71 ans − HIC 68 ans vs 67 ans $ Devenir des AVC − 63 % des AVC regagnent leur domicile ; la durée moyenne d’hospitalisation est de 10 jours (comparable à celle de la France) − 19 % sont dirigés en soins de suite –rééducation ; la DMS est de 22 jours (plus 3 jours par rapport à la France) − 3 % en long séjour (DMS : 23 jours vs 20 jours en France), − 7% décèdent Sommaire ENQUETE « REEDUCATION » FRANCE Sur les 585 centres contactés, 110 n’étaient pas concernés par l’enquête : centres d’appareillage, centres d’accueil pour infirmes moteurs cérébraux …. Deux cent cinquantehuit établissements, 135 privés et 123 publics, ont répondu (taux de réponses : 54 %). $ Le jour donné, 2 197 AVC ont été recensées en rééducation, également répartis dans les deux types de structures (publiques ou privées). $ L’âge moyen des patients était de 65 ans. $ Le délai entre l’AVC et l’admission en rééducation était supérieur à 26 jours pour la moitié des patients. $ D’avis médical, 20 % des patients hospitalisés en lits conventionnels de rééducation auraient pu être pris en charge en hôpital de jour et 18 % étaient en attente de placement. $ D’après les rapports d’activité, − la durée moyenne de séjour était de 55 jours, − 23 % des patients ne pouvaient regagner leur domicile à la fin du séjour de rééducation et devaient être dirigés vers d’autres structures. ILE DE FRANCE 92 questionnaires ont été adressés. Douze étaient sans objet. Trente trois centres ont répondu. $ 240 AVC étaient hospitalisés en service de rééducation, le jour donné $ l’âge moyen des AVC dans les services de rééducation de l’Ile de France était de 61 ans (moins 4 ans par rapport à la France et moins 13 ans par rapport aux AVC se présentant aux urgences en Ile de France) $ le délai entre l’AVC et l’admission en rééducation était supérieur à 38 jours pour la moitié des patients (+ 12 jours par rapport à la France) $ 19 % des AVC étaient en attente de placement et 29 % auraient pu être rééduqués en hôpital de jour $ D’après les rapports d’activité, − la durée moyenne de séjour était de 54 jours − 15 % des patients ne pouvaient regagner leur domicile à la fin du séjour de rééducation EN CONCLUSION. A partir de l’étude épidémiologique réalisée dans la ville de Dijon et l’âge de la population d’Ile de France, on peut estimer le nombre d’AVC à 16 400 par an en Ile de France, soit 45 AVC par jour. Le jour de l’enquête « urgences » en Ile de France, 30 AVC ont été vus aux urgences (64 % des centres d’urgences ayant répondu à l’enquête) . Les données des 3 enquêtes nationales montrent que c’est en Ile de France que: $ les délais entre les premiers symptômes et l’arrivée aux urgences sont les plus longs, $ le nombre de patients souffrant d’AVC et vivant seuls avant l’accident est le plus élevé, $ les transferts inter-hospitaliers sont les plus nombreux, $ le délai d’admission en soins de suite-rééducation est le plus élevé, $ l’âge des AVC admis en rééducation est le plus bas, $ le nombre de patients hospitalisés en rééducation et étant en attente d’autres structures ou pouvant être pris en charge en hôpital de jour est le plus élevé. Sommaire ANNEXE 2 APPORT DE L'IMAGERIE DANS LES QUESTIONS POSEES DEVANT UN ACCIDENT ISCHMIQUE CEREBRAL I. DIAGNOSTIC POSITIF : l'œdème cytotoxique - IRM de diffusion : la chute du coefficient apparent de diffusion apparaît dans les minutes qui suivent l'obstruction artérielle et sa spécificité est proche de 100 %. L'image apparaît sous la forme d'un hypersignal facile à reconnaître et la mesure du coefficient apparent de diffusion en valeur absolue, est également facile. - IRM séquence FLAIR : l'hypersignal de l'œdème cytotoxique apparaît un peu plus tardivement qu'en imagerie de diffusion (de une heure à cinq – six heures). Cette séquence est cependant beaucoup plus sensible que les séquences classiques pondérées T2. - Scanner : dès la sixième heure, le scanner peut reconnaître la dédifférenciation substance blanche – substance grise, en particulier au niveau du ruban cortical insulaire ou à la limite externe du putamen. Cependant, ces signes sont relativement difficiles à reconnaître et lorsqu'ils sont précoces, ils traduisent l'existence d'un volumineux accident ischémique. : l'IRM de diffusion est la technique de choix pour la reconnaissance de l'œdème cytotoxique. CONCLUSION II. L'OBSTRUCTION VASCULAIRE INTRACRANIENNE a) Les acquisitions non-angiographiques : L'hypersignal visible en IRM sur les séquences FLAIR des artères intracrâniennes traduit l'existence soit d'un ralentissement circulatoire, soit de l'obstruction vasculaire. Parfois, le scanner peut reconnaître une hyperdensité spontanée, en particulier au niveau de l'artère cérébrale moyenne, traduisant la présence de l'obstruction vasculaire. b) Les méthodes angiographiques non-invasives : - l'angioIRM 3D TOF intracrânienne : méthode pouvant être réalisée en même temps que les autres séquences d'IRM, elle visualise facilement l'obstruction artérielle. Sommaire - - l'angioscanner : comme la méthode précédente, l'angioscanner peut visualiser l'obstruction artérielle. Cependant, il nécessite l'utilisation d'une injection d'une quantité importante de produit de contraste iodé, d'utilisation délicate chez les patients diabétiques ou insuffisants rénaux. le doppler transcrânien : méthode totalement non-invasive, son utilisation nécessite une fenêtre osseuse de qualité et son interprétation peut être plus délicate que les deux méthodes précédentes. : pouvant être réalisée en même temps que l'IRM de diffusion, l'angioIRM 3D TOF peut montrer l'obstruction vasculaire. CONCLUSION III. IMAGERIE DE LA PENOMBRE ISCHEMIQUE - Les méthodes de médecine nucléaire : ces méthodes, quasi inaccessibles en urgence, ne sont pas aujourd'hui appropriées pour ce chapitre diagnostic. - Superposition de l'imagerie de diffusion et de perfusion en IRM : il s'agit de la méthode la plus simple, avec, de plus, des outils informatiques faciles d'utilisation pour réaliser la superposition entre l'imagerie de diffusion et la perfusion et donc mettre ainsi en évidence la zone de pénombre ischémique. Cependant, l'imagerie de perfusion en IRM nécessite encore aujourd'hui l'utilisation de gadolinium et retardera donc de quelques heures la possibilité de réaliser une angioIRM des troncs supra-aortiques avec gadolinium. CONCLUSION : l'association IRM de diffusion et de perfusion permet la mise en évidence de la pénombre ischémique. IV. DIAGNOSTIC DIFFERENCIEL ENTRE ISCHEMIE ET HEMORRAGIE - scanner : c'est la méthode de choix et la plus facile pour le diagnostic différentiel entre hémorragie et ischémie. - IRM écho de gradient (T2*) : bien que plus difficile à interpréter que le scanner, cette méthode peut être intégrée dans le protocole d'exploration en IRM des patients et, si l'imagerie de diffusion est négative, le scanner peut éventuellement venir le compléter. CONCLUSION intention. : l'IRM est la technique d'exploration du cerveau à réaliser en première Sommaire V. AUTRES DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS - Thrombophlébite : aujourd'hui, la plupart des explorations débutent par l'IRM, qui est positive, avec un diagnostic relativement aisé, après la 48ème heure, en montrant sur les séquences classiques un hypersignal des sinus veineux. De plus, elle peut apprécier le retentissement sur le parenchyme cérébral. Les séquences d'angioIRM (2D TOF) ne sont pas toujours faciles à interpréter en particulier au niveau des sinus transverses et doivent être comparer aux images natives. L'angioscanner est adopté par d'assez nombreuses équipes, surtout dans les premières heures et permet de mieux connaître les thromboses des veines corticales. - Les autres diagnostics différentiels : l'IRM constitue la méthode de choix, du fait de sa très grande sensibilité. VI. RECHERCHE D'UNE CAUSE VASCULAIRE (en particulier sténose carotidienne…) - L'échographie – doppler : c'est la méthode la plus utilisée en première intention. - L'angio-IRM : elle peut permettre aujourd'hui avec les séquences en écho de gradient après injection de gadolinium une bonne étude des troncs supraaortiques. Son temps d'acquisition court (une vingtaine de secondes) peut permettre sa réalisation dès la première exploration du patient. Cependant, la question principale concerne la réalité de l'accident ischémique. Sommaire ANNEXE 3 PRISE EN CHARGE DES AVC PAR LES NEUROLOGUES LIBERAUX D'ILE DE FRANCE Un sondage a été réalisé auprès de 50 neurologues libéraux exerçant la neurologie en cabinet individuel ou de groupe en Ile de France : 25 2 4 1 11 2 3 2 dans le 75 dans le 77 dans le 78 dans le 91 dans le 92 dans le 93 dans le 94 dans le 95 Le questionnaire a été renvoyé par 31 neurologues. AUCUN - DE 5 - DE 10 Nombre d'accidents vasculaires cérébraux ischémiques vus par mois 2 22 7 Nombre d'accidents vasculaires cérébraux hémorragiques vus par mois 14 15 2 8 17 4 PAS DE REPONSE Nombre d'accidents vasculaires cérébraux traités en 1ère intention vus par mois 2 PAS DE REPONSE OUI NON Prise en charge en ambulatoire 1 18 11 Hospitalisation suivant gravité 1 27 3 Hospitalisation systématique 1 7 23 6 25 11 19 17 14 Acceptez-vous de participer à des Unités NeuroVasculaires sous forme de vacations hospitalières existantes ou à créer Acceptez-vous de prendre une astreinte téléphonique à votre cabinet pour conseiller l'urgentiste Pour voir un patient dans les 24 heures 1 Accueil et traitement des Urgences : les SAU Capacité MCO dont Neurologie : ILE-DE-FRANCE Sommaire N N N N N N N Nombre d' habitants au Km² N N N N moins de 50 entre 50 et 100 entre 100 et 150 entre 150 et 200 entre 250 et 400 entre 400 et 700 entre 700 et 1 100 entre 1 100 et 1 800 N N N N N N N N entre 1 800 et 3 000 N N N Lits en Neurologie Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH N N N N N N N N Source : SROS II Urgences (1999-2004) Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés ASNIERES-SUR-SEINE Louis Mourier Hôpital Européen La Roseraie BOIS-COLOMBES AUBERVILLIERS Département : PARIS (75) SAINT-OUEN BOBIGNY LA GARENNE-COLOMBES Avicenne Etablissements totalisant au moins 50 séjours "AVC" en 1999 Beaujon BONDY Jean Verdie CLICHY COURBEVOIE PANTIN NANTERRE Bichat LEVALLOIS-PERRET CH Neuilly-Coubevoie Sommaire PARIS 18ème NOISY-LE-SEC PARIS 17ème PARIS 19ème NEUILLY-SUR-SEINE LE PRE-SAINT-GERVAIS ROMAINVILLE PUTEAUX LES LILAS Lariboisière ROSNY-SOUS-BO PARIS 9ème PARIS 10ème PARIS 8ème SURESNES BAGNOLET PARIS 2ème Tenon Foch MONTREUIL CH Montreuil PARIS 3ème PARIS 1er PARIS 16ème PARIS 11ème PARIS 20ème PARIS 7ème PARIS 4ème Hôtel-Dieu FONTENAY-SOUS-BOIS PARIS 6ème VINCENNES Saint-Antoine PARIS 5ème SAINT-MANDE OUD PARIS 15ème Rothshild La Pitié-Salpétrière PARIS 12ème NOGENT-SUR-MARNE Cochin Port-Royal Ambroise Paré Léopold Bellan BOULOGNE-BILLANCOURT PARIS 14ème PARIS 13ème ISSY-LES-MOULINEAUX VANVES VRES Sainte-Anne St Joseph UP CHARENTON-LE-PONT MALAKOFF SAINT-MAURICE MONTROUGE SAU JOINVILLE-LE-PONT Autres Service Neuro GENTILLY IVRY-SUR-SEINE IRM LE KREMLIN-BICETRE MAISONS-ALFORT ARCUEIL MEUDON Antoine Beclère Bicêtre CHATILLON ALFORTVILLE BAGNEUX CLAMART Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé lucratif SAINT-MAUR CHI Créteil VILLEJUIF CACHAN FONTENAY-AUX-ROSES © Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France 2002 VITRY-SUR-SEINE Département : SEINE-ET-MARNE (77) Etablissements totalisant au moins 50 séjours "AVC" en 1999 Sommaire CH Meaux CH Lagny CH Coulommiers CH Provins CH Melun CH Fontainebleau CH. Montereau UP SAU Autres Service Neuro IRM Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé lucratif © Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France 2002 Département : YVELINES (78) CH. Meulan CH Mantes-la-Jolie Etablissements totalisant au moins 50 séjours "AVC" en 1999 CHI Poissy / Saint-Germain Sommaire CH Versailles CH. Rambouillet UP SAU Autres Service Neuro IRM Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé lucratif © Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France 2002 Département : ESSONNE (91) Etablissements totalisant au moins 50 séjours "AVC" en 1999 CH Orsay CH Longjumeau CH Croix-Rouge CHI Sud Francilien CH Arpajon CH Etampes Sommaire UP SAU Autres Service Neuro IRM Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé lucratif © Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France 2002 EPINAY-SUR-SEINE MAISONS-LAFFITTE CH Aulnay ARGENTEUIL DUGNY CHI Poissy / Saint-Germain Département : HAUTS-DE-SEINE (92) CH Argenteuil SAINT-GERMAIN-EN-LAYE AULNAY-SOUS-BOIS LE BLANC-MESNIL SEV Etablissements totalisant au moins 50 séjours "AVC" en 1999 SARTROUVILLE LE BOURGET VILLENEUVE-LA-GARENNE L'ILE-SAINT-DENIS GENNEVILLIERS SAINT-DENIS LA COURNEUVE LE MESNIL-LE-ROI HOUILLES DRANCY BEZONS CH Saint-Denis COLOMBES LIVRY-G ASNIERES-SUR-SEINE BOIS-COLOMBES CARRIERES-SUR-SEINE MONTESSON AUBERVILLIERS Louis Mourier Sommaire SAINT-OUEN BOBIGNY LA GARENNE-COLOMBES Hôpital Européen La Roseraie Beaujon CLICHY COURBEVOIE CHATOU LES PAVILLONS-SOUS-BOIS Avicenne PANTIN NANTERRE LE RAINCY LEVALLOIS-PERRET LE VESINET Jean Verdier Bichat PARIS 18ème LE PECQ CH Neuilly-Coubevoie NOISY-LE-SEC PARIS 17ème CASH FOURQUEUX PARIS 19ème NEUILLY-SUR-SEINE LE PRE-SAINT-GERVAIS PUTEAUX MAREIL-MARLY LE PORT-MARLY C BONDY VILLEMOMBLE ROMAINVILLE LES LILAS CROISSY-SUR-SEINE Lariboisière PARIS 10ème ROSNY-SOUS-BOIS PARIS 9ème SURESNES PARIS 8ème L'ETANG-LA-VILLE BAGNOLET PARIS 2ème MARLY-LE-ROI RUEIL-MALMAISON BOUGIVAL NEUIL MONTREUIL Foch Tenon PARIS 3ème PARIS 1er LOUVECIENNES PARIS 11ème NEUILLY-PLAISANCE CH Montreuil PARIS 16ème PARIS 20ème PARIS 7ème PARIS 4ème FONTENAY-SOUS-BOIS Hôtel-Dieu PARIS 6ème LA CELLE-SAINT-CLOUD VINCENNES GARCHES NOISY-LE-ROI PARIS 5ème SAINT-CLOUD SAINT-MANDE LE PERREUX-SUR-MARNE Saint-Antoine PARIS 15ème BRY-SUR-MARNE Raymond Poincaré ROCQUENCOURT RothshildPARIS 12ème La Pitié-Salpétrière Cochin Port-Royal Léopold Bellan PARIS 14ème PARIS 13ème Ambroise Paré VAUCRESSON BAILLY LIN BOULOGNE-BILLANCOURT MARNES-LA-COQUETTE LE CHESNAY NOGENT-SUR-MARNE Hôpital Saint-C ISSY-LES-MOULINEAUX VANVES SEVRES VILLE-D'AVRAY NAY-LE-FLEURY CHARENTON-LE-PONT St Joseph Sainte-Anne MALAKOFF SAINT-MAURICE MONTROUGE GENTILLY CHAMPIGNY-SUR-MARNE JOINVILLE-LE-PONT IVRY-SUR-SEINE LE KREMLIN-BICETRE SAINT-CYR-L'ECOLE EUX ARCUEIL VERSAILLES VIROFLAY CHATILLON MEUDON Bicêtre Antoine Beclère FONTENAY-AUX-ROSES Autres VITRY-SUR-SEINE VELIZY-VILLACOUBLAY CHEN UP CHISAU Créteil VILLEJUIF CACHAN CH Versailles SAINT-MAUR-DES-FOSSES ALFORTVILLE BAGNEUX CLAMART LE PLESSIS-ROBINSON Service Neuro BOURG-LA-REINE CRETEIL SCEAUX L'HAY-LES-ROSES GUYANCOURT GNY-LES-HAMEAUX IRM Henri Mondor BUC BONNEUIL-SUR-MARNE CHATENAY-MALABRY CHEVILLY-LARUE JOUY-EN-JOSAS CHOISY-LE-ROI LES LOGES-EN-JOSAS Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé lucratif THIAIS BIEVRES -BRETONNEUX PELLE MAISONS-ALFORT CHAVILLE VALENTON FRESNES ANTONY VERRIERES-LE-BUISSON RUNGIS BOISSY-SAINT-L LIMEIL-BREVANNES TOUSSUS-LE-NOBLE ORLY CHATEAUFORT IGNY SACLAY VAUHALLAN VILLENEUVE-SAINT-GEORGES © Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France 2002 VILLENEUVE-LE-ROI ANDILLY LE THILLAY SAINT-BRICE-SOUS-FORET MARGENCY NAN VAUDHERLAND Département : SEINE-SAINT-DENIS (93) CHIEM MONTMORENCY EAUBONNE Etablissements totalisant au moins 50 séjours "AVC" en 1999 COMPANS ONT SARCELLES SOISY-SOUS-MONTMORENCY GONESSE ARNOUVILLE-LES-GONESSE GROSLAY CH Gonesse MITRY-MORY TREMBLAY-EN-FRANCE OIS DEUIL-LA-BARRE SAINT-GRATIEN ENGHIEN-LES-BAINS MONTMAGNY Sommaire GARGES-LES-GONESSE MESSY GRESSY BONNEUIL-EN-FRANCE PIERREFITTE-SUR-SEINE VILLEPINTE STAINS VILLETANEUSE EPINAY-SUR-SEINE CH Aulnay IL DUGNY CLAYE-SOUILLY AULNAY-SOUS-BOIS LE BLANC-MESNIL VILLEPARISIS SEVRAN LE BOURGET VILLENEUVE-LA-GARENNE L'ILE-SAINT-DENIS GENNEVILLIERS VAUJOURS SAINT-DENIS LA COURNEUVE DRANCY CH Saint-Denis ANNE LIVRY-GARGAN ASNIERES-SUR-SEINE COUBRON COURTRY BOIS-COLOMBES LE PIN AUBERVILLIERS VILLEVAUDE SAINT-OUEN BOBIGNY Hôpital Européen La Roseraie Beaujon LES PAVILLONS-SOUS-BOIS Avicenne CLICHY-SOUS-BOIS CARNETIN BONDY CLICHY MONTFERMEIL RBEVOIE PANTIN LE RAINCY LEVALLOIS-PERRET Bichat Jean Verdier THO CHI Le Raincy - Montfermeil PARIS 18ème Coubevoie BROU-SUR-CHANTEREINE NOISY-LE-SEC PARIS 17ème POMPONNE PARIS 19ème EUILLY-SUR-SEINE VILLEMOMBLE LE PRE-SAINT-GERVAIS GAGNY ROMAINVILLE CHELLES LES LILAS Lariboisière ROSNY-SOUS-BOIS PARIS 9ème PARIS 10ème L PARIS 8ème VAIRES-SUR-MARNE BAGNOLET PARIS 2ème NEUILLY-SUR-MARNE MONTREUIL Tenon PARIS 3ème PARIS 1er CH Montreuil PARIS 16ème PARIS 11ème SAINT-THIBAULT-DES-VIGNES NEUILLY-PLAISANCE GOURNAY-SUR-MARNE UP PARIS 20ème PARIS 4ème CHAMPS-SUR-MARNE FONTENAY-SOUS-BOIS Hôtel-Dieu TORCY PARIS 6ème NOISIEL VINCENNES PARIS 5ème SAINT-MANDE LE PERREUX-SUR-MARNE Saint-Antoine PARIS 15ème NOISY-LE-GRAND NOGENT-SUR-MARNE Etb. Public de Santé LOGNES Hôpital Saint-Camille VILLIERS-SUR-MARNE St Joseph EMERAINVILLE CHARENTON-LE-PONT Sainte-Anne BUSSY-SAINT-MARTIN IRM SY-LES-MOULINEAUX MALAKOFF Service Neuro BRY-SUR-MARNE Rothshild PARIS 12ème La Pitié-Salpétrière Cochin Port-Royal Léopold Bellan PARIS 13ème PARIS 14ème VANVES GOUVERNES SAU Autres PARIS 7ème SAINT-MAURICE JOINVILLE-LE-PONT AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé lucratif COLLEGIEN CHAMPIGNY-SUR-MARNE CROISSY-BEAUBOURG MONTROUGE GENTILLY IVRY-SUR-SEINE LE KREMLIN-BICETRE MAISONS-ALFORT ARCUEIL CHATILLON Bicêtre LE PLESSIS-TREVISE © Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France 2002 VAIRES SUR MARNE BAGNOLET PARIS 2ème NEUILLY-SUR-MARNE MONTREUIL Tenon PARIS 3ème PARIS 1er CH Montreuil RIS 16ème PARIS 11ème NEUILLY-PLAISANCE SAINT-THIBAULT-DES-VIGNES Département : VAL-DE-MARNE (94) GOURNAY-SUR-MARNE PARIS 20ème GOUVERNES PARIS 7ème PARIS 4ème Etablissements totalisant au moins 50 séjours "AVC" en 1999 CHAMPS-SUR-MARNE FONTENAY-SOUS-BOIS Hôtel-Dieu TORCY PARIS 6ème NOISIEL VINCENNES PARIS 5ème BUSSY-SAINT-MARTIN SAINT-MANDE LE PERREUX-SUR-MARNE Saint-Antoine PARIS 15ème BRY-SUR-MARNE Rothshild PARIS 12ème La Pitié-Salpétrière Cochin Port-Royal Léopold Bellan PARIS 13ème PARIS 14ème NOISY-LE-GRAND NOGENT-SUR-MARNE Sommaire LOGNES Hôpital Saint-Camille COLLEGIEN VILLIERS-SUR-MARNE ES-MOULINEAUX VANVES MALAKOFF EMERAINVILLE CHARENTON-LE-PONT Sainte-Anne St Joseph SAINT-MAURICE CHAMPIGNY-SUR-MARNE JOINVILLE-LE-PONT CROISSY-BEAUBOURG MONTROUGE GENTILLY IVRY-SUR-SEINE LE KREMLIN-BICETRE MAISONS-ALFORT LE PLESSIS-TREVISE ARCUEIL CHATILLON Bicêtre eclère SAINT-MAUR-DES-FOSSES ALFORTVILLE PONTCA CHENNEVIERES-SUR-MARNE BAGNEUX VILLEJUIF CHI Créteil CACHAN ROISSY-EN-BRIE PONTAULT-COMBAULT FONTENAY-AUX-ROSES ORMESSON-SUR-MARNE VITRY-SUR-SEINE SIS-ROBINSON BOURG-LA-REINE CRETEIL LA QUEUE-EN-BRIE SCEAUX L'HAY-LES-ROSES Henri Mondor NOISEAU BONNEUIL-SUR-MARNE -MALABRY SUCY-EN-BRIE CHEVILLY-LARUE OZOIR-LA-FERRIERE CHOISY-LE-ROI THIAIS VALENTON FRESNES ANTONY SSON LESIGNY RUNGIS BOISSY-SAINT-LEGER LIMEIL-BREVANNES ORLY MAROLLES-EN-BRIE SANTENY VILLENEUVE-SAINT-GEORGES FEROLLES-ATTILLY VILLENEUVE-LE-ROI WISSOUS CH Villeneuve-Saint-Georges MASSY ABLON-SUR-SEINE PARAY-VIEILLE-POSTE UP VILLECRESNES SERVON YERRES Service Neuro ATHIS-MONS CHILLY-MAZARIN VIGNEUX-SUR-SEINE CHAMPLAN CHEVRY-COSSIGNY SAU Autres CROSNE IRM MANDRES-LES-ROSES MORANGIS PERIGNY BRUNOY Etb. Public de Santé MONTGERON CH Longjumeau LONGJUMEAU JUVISY-SUR-ORGE BOUSSY-SAINT-ANTOINE BRIE-COMTE-ROBERT EPINAY-SOUS-SENART SAVIGNY-SUR-ORGE X-LES-CHARTREUX VARENNES-JARCY AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé lucratif GRISY-SUISNES DRAVEIL QUINCY-SOUS-SENART EPINAY-SUR-ORGE BALLAINVILLIERS VIRY-CHATILLON CH Croix-Rouge (SS) © Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France 2002 Département : VAL-D'OISE (95) Etablissements totalisant au moins 50 séjours "AVC" en 1999 Sommaire CHI Beaumont CH Pontoise CHIEM CH Argenteuil CH Gonesse UP SAU Autres Service Neuro IRM Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé lucratif © Caisse Régionale d'Assurance Maladie d'Ile-de-France 2002 SROS II : Soins de Suite et Réadaptation Bilan des prises en charge "A.V.C" Nombre de journées : 75 - PARIS 102 BICHAT Sommaire PARIS 18 PARIS 19 PARIS 17 2987 PARIS 09 FERNAND WIDAL (LARIBOISIERE) PARIS 10 PARIS 08 PARIS 02 344 Ctre Edouard Rist PARIS 03 PARIS 01 PARIS 20 PARIS 11 PARIS 16 PARIS 07 PARIS 04 225 PARIS 06 HOP COGNACQ JAY PARIS 05 4665 PARIS 15 PARIS 12 750 1372 CR Châtaigneraie Hôp Léopold Bellan 4 926 LA PITIE-SALPETRIERE BROCA 23 PARIS 14 PARIS 13 BROUSSAIS 218 Etb. Public de Santé ROTHSCHILD Hôp ND de Bon Secours 54 CR Sainte-Marie AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé à but non lucratif Etb. Privé à but lucratif Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés SROS II : Soins de Suite et Réadaptation Bilan des prises en charge "A.V.C" Nombre de journées : 77 - SEINE ET MARNE 1180 Sommaire CH de Meaux 387 CH de Lagny 231 1379 CH. de Coulommiers Ctre Médical du Parc Ctre Méd Forcilles 875 156 Ctre Cure Les Lycéens 600 454 621 H. Local de Brie Comte Robert 2335 CH de Provins CRG Coubert CRRA Coubert 23 CH. de Melun 99 101 MECSS Marcel Martin Dom Méd des Roches 654 CH. de Fontainebleau 258 106 CH Montereau Mais Conv Le Prieuré Etb. Public de Santé AP-HP 85 CH de Nemours Etb. PSPH 298 CRF Nanteau-sur-Lunain Etb. Privé à but non lucratif Etb. Privé à but lucratif Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés SROS II : Soins de Suite et Réadaptation Bilan des prises en charge "A.V.C" Nombre de journées : 78 - YVELINES Sommaire 417 2422 CH de Mantes la Jolie CHI de Meulan les Mureaux 672 942 Cli Méd MGEN CHG de St Germain en Laye 773 H. du Vesinet 2 CR Aveugles Récents 1312 285 857 Cli Porte-Verte I.M.E. Richebourg H. Gérontologique Plaisir 681 CH de Versailles 238 Ctre Géria La Verrière 118 Mais Conv Le Terrier 200 Ctre Pédiatrique Bullion Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé à but non lucratif Etb. Privé à but lucratif Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés SROS II : Soins de Suite et Réadaptation Bilan des prises en charge "A.V.C" Nombre de journées : 91 - ESSONNE 279 Mais Santé La Martinière Mais Repos Ste-Genviève CH de Longjumeau 76 Hôp Joffre 508 CH Yerres 1337 277 2068 CH d'Orsay 2974 94 901 CH Croix-Rouge Hôp Privé Les Magniolias Hôp Dupuytren Ctre Cure Varennes-Jarcy Sommaire 309 519 1393 Mais Réadap Le Château - Soisy-sur-Seine Maison Santé Champrosay 58 Hôp Privé F.H. MANHES 493 944 Maison Santé Médicale CMC Bligny 477 CH d'Arpajon 451 CH de Dourdan 1924 Hôp Clémenceau 101 CH d'Etampes Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé à but non lucratif Etb. Privé à but lucratif Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés VILLENEUVE-LA-GARENNE GENNEVILLIERS SROS II : Soins de Suite et Réadaptation 51 Hôp Nord 92 21 Bilan des prises en charge "A.V.C" Nombre de journées : 92 - HAUTS DE SEINE Hôp Saint-Jean COLOMBES BOIS-COLOMBES ASNIERES-SUR-SEINE LA GARENNE-COLOMBES Sommaire CLICHY COURBEVOIE MS Cité desLEVALLOIS-PERRET Fleurs 515 Ctre de Clichy NANTERRE 283 2739 NEUILLY-SUR-SEINE CH Puteaux PUTEAUX 153 440 CH de Neuilly sur Seine CH RUEIL-MALMAISON SURESNES RUEIL-MALMAISON 252 GARCHES 1380 VAUCRESSON CRF Saint-Cloud SAINT-CLOUD RAYMOND-POINCARE BOULOGNE-BILLANCOURT MARNES-LA-COQUETTE ISSY-LES-MOULINEAUX 1471 SEVRES VILLE-D'AVRAY 305 VANVES CORENTIN-CELTON Hôp Privé Suisse MALAKOFF MONTROUGE CHAVILLE CHATILLON MEUDON CLAMART BAGNEUX FONTENAY-AUX-ROSES LE PLESSIS-ROBINSON BOURG-LA-REINE SCEAUX Etb. Public de Santé CHATENAY-MALABRY AP-HP Etb. PSPH ANTONY Etb. Privé à but non lucratif Etb. Privé à but lucratif Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés SROS II : Soins de Suite et Réadaptation Bilan des prises en charge "A.V.C" Nombre de journées : 93 - SEINE SAINT DENIS TREMBLAY-EN-FRANCE Sommaire 179 PIERREFITTE-SUR-SEINE Etab Hosp Sainte-Marie VILLETANEUSE EPINAY-SUR-SEINE VILLEPINTE 2465 DUGNY STAINS CHI Aulnay sous Bois ILE-SAINT-DENIS 3906 AULNAY-SOUS-BOIS 3384 LE BOURGET RENE-MURET LE BLANC-MESNIL CH de St Denis LA COURNEUVE VAUJOURS SEVRAN SAINT-DENIS DRANCY LIVRY-GARGAN COUBRON SAINT-OUEN AUBERVILLIERS LES PAVILLONS-SOUS-BOIS 2980 BOBIGNY CLICHY-SOUS-BOIS 187 AVICENNE Maison Convalescence St-Vincent-de-Paul 605 PANTIN 489 BONDY LE RAINCY Les Ormes Montfermeil MONTFERMEIL MRF Jean-Moulin NOISY-LE-SEC LE PRE-SAINT-GERVAIS VILLEMOMBLE ROMAINVILLE LES LILAS GAGNY ROSNY-SOUS-BOIS 11 Mais Santé Les Floralies BAGNOLET NEUILLY-PLAISANCE GOURNAY-SUR-MARNE MONTREUIL NEUILLY-SUR-MARNE Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH NOISY-LE-GRAND Etb. Privé à but non lucratif Etb. Privé à but lucratif Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés SROS II : Soins de Suite et Réadaptation Bilan des prises en charge "A.V.C" Nombre de journées : 94 - VAL DE MARNE FONTENAY-SOUS-BOIS VINCENNES LE PERREUX-SUR-MARNE SAINT-MANDE BRY-SUR-MARNE Sommaire NOGENT-SUR-MARNE 68 VILLIERS-SUR-MARNE CHARENTON-LE-PONT CRF Villiers-sur-Marne 4001 JOINVILLE-LE-PONT 4761 GENTILLY 1526 IVRY-SUR-SEINE 3692 CHAMPIGNY-SUR-MARNE SAINT-MAURICE Hôp National Saint-Maurice CHARLES-FOIX BICETRE JEAN-ROSTAND LE KREMLIN-BICETRE ARCUEIL LE PLESSIS-TREVISE MAISONS-ALFORT SAINT-MAUR-DES-FOSSES VILLEJUIF ALFORTVILLE CHENNEVIERES-SUR-MARNE 8092 CACHAN 1386 PAUL-BROUSSE ORMESSON-SUR-MARNE ALBERT-CHENEVIER VITRY-SUR-SEINE LA QUEUE-EN-BRIE CRETEIL 191 L'HAY-LES-ROSES BONNEUIL-SUR-MARNE CHI de Creteil NOISEAU 37 610 CH Pneumologie Chevilly la rue CHS Les Murets SUCY-EN-BRIE CHEVILLY-LARUE VALENTON CHOISY-LE-ROI THIAIS FRESNES LIMEIL-BREVANNES RUNGIS BOISSY-SAINT-LEGER ORLY 6425 VILLENEUVE-SAINT-GEORGES MAROLLES-EN-BRIE VILLENEUVE-LE-ROI EMILE-ROUX SANTENY Etb. Public de Santé ABLON-SUR-SEINE VILLECRESNES AP-HP Etb. PSPH MANDRES-LES-ROSES Etb. Privé à but non lucratif PERIGNY Etb. Privé à but lucratif Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés SROS II : Soins de Suite et Réadaptation Bilan des prises en charge "A.V.C" Nombre de journées : 95 - VAL D' OISE Sommaire 3049 CH du Vexin 406 CH Beaumont sur Oise 521 Centre Médical F. Bezancon 422 190 Clin. Méd. Ennery Hop La Roche-Guyon 1957 189 CH de Cergy-Pontoise 1013 53 Ctre Méd J. Arnaud - Bouffemont Mais Repos Maison Blanche 66 CRF Bois de l'Orient - Menucourt 1526 Ctre Thérap de Margency 88 3261 CHARLES RICHET Mais Conv Saint-Brice CHI Eaubonne Montmorency 795 CH de Gonesse Etb. Public de Santé AP-HP Etb. PSPH Etb. Privé à but non lucratif Etb. Privé à but lucratif Agence Régionale de l' Hospitalisation de l' Ile-de-France 2000 © 2000 CRAM Ile-de-France , tous droits réservés
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