Le Gaz de schiste (04)
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Le Gaz de schiste (04)
Index d'articles mis à jour le 11 Juillet 2013 Le Gaz de schiste (04) ➫ 01. En Pennsylvanie, des nappes phréatiques polluées par le gaz de schiste - Le Monde, 24.06.2013 ➫ 02. Gaz de schiste : un rapport censuré aux Etats-Unis sous la pression de l’industrie - Basta!, 22.01.2013 ➫ 03. Gaz de schiste, CO2 : silence dans les rangs au BRGM - Le Monde, 24.01.2013 ➫ 04. Delphine Batho met en cause les lobbies économiques - Le Monde, 04.06.2013 ➫ 05. Gaz de schiste : les pays qui l’exploitent et ceux qui s’y refusent Terra Eco, ➫ 06. Gaz de schiste : Où se trouvent les permis annulés par le gouvernement ? - Terra Eco, 14.09.2012 ➫ 07. Gaz de schiste en Pologne : un pétard mouillé ? - Terra Eco, 31.08.2012 ➫ 08. "Gasland Part II": The Fracking Empire Strikes Back - Mother Jones, 08.07.2013 ➫ 09. Gaz de schiste : les propos de Montebourg sèment le trouble dans la majorité - Le Monde, 11.07.2013 ➫ 10. Confirmed: Fracking Triggers Quakes and Seismic Chaos - Mother Jones, 11.07.2013 ➫ 11. Injection-Induced Earthquakes - Sciencemag.org, 11.07.2013 ➫ 12. Josh Fox on Gasland Part 2, the Fracking-Earthquake Link & the Natural Gas Industry’s Use of PSYOPs - Democracy Now!, 12.07.2013 1 LE MONDE 24.06.2013 à 11h10 Par Stéphane Foucart 01. En Pennsylvanie, des nappes phréatiques polluées par le gaz de schiste Publiée dimanche 23 juin dans la revue de l'Académie des sciences américaine, l'étude conduite par le biologiste Robert Jackson, professeur à la Duke University à Durham (Etats-Unis), devrait relancer l'affrontement entre les tenants et les adversaires de l'exploitation du gaz de schiste. Et fournir de nouveaux arguments à ces derniers. De fait, les travaux du chercheur américain mettent en évidence, dans le nord-est de la Pennsylvanie, de fortes teneurs en méthane (CH4) des eaux souterraines prélevées autour des puits de gaz non conventionnel. Cette pollution n'est pas circonscrite aux abords immédiats des gisements : elle concerne les zones situées jusqu'à un kilomètre autour des points de forage. Les scientifiques ont analysé l'eau issue de 141 points de prélèvement dans les nappes phréatiques de cette partie des Appalaches. Environ 80 % des échantillons étudiés montrent des teneurs mesurables de méthane – l'hydrocarbure qui forme l'essentiel du gaz extrait. Loin des puits, les niveaux enregistrés sont généralement faibles. En revanche, à moins d'un kilomètre de la production, les niveaux de contamination sont six fois plus élevés, en moyenne. TENEUR IMPORTANTE EN MÉTHANE Les scientifiques ont cherché d'autres causes possibles à ces teneurs élevées en méthane (composition du sous-sol, topographie) mais le seul paramètre permettant de les expliquer est, selon leur analyse, la présence proche d'un forage. En outre, les auteurs ont examiné la signature isotopique du méthane retrouvé dans les nappes : plus les forages sont proches, plus cette signature est caractéristique du méthane piégé dans les roches profondes. La présence d'hydrocarbures dans les aquifères, lorsqu'elle dépasse un certain seuil, n'est donc pas imputable à des contaminations de bactéries "méthanogènes". Les concentrations de méthane mesurées près des puits ne sont pas anecdotiques. Pour une vingtaine d'échantillons, tous ou presque situés à moins d'un kilomètre des forages, la teneur en méthane excède 10 milligrammes par litre (mg/l), seuil de préoccupation pour les autorités sanitaires américaines. Dans une douzaine de cas, l'hydrocarbure est présent, dans une eau présumée potable, à plus de 28 mg/l – soit le seuil d'"action immédiate", selon la réglementation en vigueur. L'eau la plus contaminée affiche une teneur en méthane de près de 70 mg/l. Si le lien avec l'exploitation du gaz de schiste ne semble pas faire de doute, il n'est pas possible – en l'état – d'incriminer la technique de fracturation hydraulique elle-même. Celle-ci consiste à injecter sous haute pression et à très grande profondeur (plus d'un kilomètre en général) de l'eau mêlée à du 2 sable et à des adjuvants chimiques. Ainsi fracturée, la roche libère les hydrocarbures qu'elle séquestre. RISQUE DE FISSURES DANS LE SOUS-SOL Pour ses adversaires, cette technique présente le risque d'ouvrir de longs réseaux de fissures dans le sous-sol, susceptibles de mettre en relation des réservoirs de gaz et des nappes phréatiques. Sans exclure ce processus assez improbable, les chercheurs américains jugent plus crédibles de mauvaises pratiques de forage : défauts de cimentation des puits, etc. Une telle interprétation des résultats est appuyée par une autre découverte. Les niveaux de contamination des nappes phréatiques ne seraient pas uniquement liés à la distance qui les sépare des puits de gaz de schiste. L'âge de ces derniers semble également jouer un rôle. "Dans nos données, il y a une petite tendance à voir des concentrations de méthane augmenter avec l'âge des puits", écrivent les chercheurs. Deux explications sont proposées pour expliquer ce lien. La première est que les puits vieillissent mal et que leur étanchéité diminue à mesure que le temps passe. Dans ce cas, "les problèmes de potabilité de l'eau pourraient s'accroître au fil des années". La seconde serait que "les pratiques de forage s'améliorent avec le temps". Pour trancher, les auteurs de l'étude appellent à lancer rapidement de nouvelles études. Stéphane Foucart retour à l'index TRANSPARENCE ? PAR SOPHIE CHAPELLE 22 JANVIER 2013 02. Gaz de schiste : un rapport censuré aux Etats-Unis sous la pression de l’industrie L’Agence américaine de protection de l’environnement est sous le feu des critiques, accusée d’avoir censuré un rapport sur les dangers de la fracturation hydraulique. Cette technique, nécessaire à l’extraction des gaz et pétrole de schiste, constituerait bien une menace directe dans l’approvisionnement en eau potable. Les organisations écologistes reprochent à l’Agence américaine d’avoir plié sous la pression de l’industrie. 3 Photo Une : Food and Water Watch L’Agence de Protection Environnementale des Etats-Unis (EPA) a t-elle censuré un rapport mettant en cause la fracturation hydraulique, sous la pression de l’industrie gazière et pétrolière ? C’est ce qu’assure l’agence Associated Press qui s’est procuré le rapport de l’EPA révélant que la fracturation hydraulique, technique nécessaire à l’extraction des gaz et pétrole de schiste, constitue une menace directe dans l’approvisionnement en eau potable. Des bulles dans l’eau, "comme du champagne" L’affaire débute en 2010 à Weatherfod au Texas. La famille Lipsky constate que l’eau "potable" de la maison commence à "faire des bulles comme du champagne". "Au début, l’EPA a estimé la situation si grave qu’elle a émis une ordonnance d’urgence fin 2010 établissant qu’au moins deux propriétaires étaient en danger immédiat du fait d’un puits saturé de méthane inflammable", écrit l’Associated Press (AP). La compagnie Range Resources, propriétaire de plusieurs puits de gaz au Texas, dont l’un situé à moins de deux kilomètres de la maison des Lipsky, est pointée du doigt. L’agence environnementale ordonne à la société de prendre des mesures pour nettoyer leurs puits et fournir de l’eau sûre aux propriétaires affectés. Range Resources menace alors de ne pas prendre part à une étude menée par l’EPA concernant le lien entre la fracturation hydraulique et la contamination de l’eau, ni d’autoriser les scientifiques du gouvernement à accéder à ses sites de forage. Sans explication officielle, l’EPA opère en mars 2012 un revirement en retirant son ordonnance d’urgence et en décidant de mettre fin à la bataille judiciaire. Preuves dissimulées ? L’Agence états-unienne ne rend pas non plus public le rapport commandé quelques mois plus tôt à un scientifique indépendant, Geoffrey Thine. Après avoir fait analyser les échantillons d’eau prélevés dans 32 puits, le chercheur conclut que le gaz présent dans l’eau potable de la famille Lipsky pourrait bien provenir de l’opération de fracturation hydraulique. "Je ne peux pas croire qu’un organisme qui connait la vérité sur quelque chose comme ça, ou dispose de telles preuves, ne les utiliserait pas", a déclaré Lipsky auprès de l’AP. Cet habitant est désormais contraint de payer 1 000 $ par mois pour avoir de l’eau potable acheminée jusqu’à sa maison. Les autorités de l’État ayant déclaré que Range Resources n’était pas responsable, la compagnie a cessé ses opérations de nettoyage des puits. "Il est inadmissible que l’EPA, qui est en charge de la protection des ressources vitales de notre pays, se replie sous la pression de l’industrie gazière et pétrolière, s’insurge la coalition Americans Against Fracking. Cette affaire montre que la fracturation hydraulique ne peut être réglementée de manière sûre quand l’industrie du pétrole et du gaz peut user de son influence considérable pour contourner les règles en sa faveur." La coalition demande l’interdiction de la fracturation hydraulique. En 2012, 200 mesures locales visant à interdire la fracturation ont été prises à travers les États-Unis. Sophie Chapelle @Sophie_Chapelle sur twitter retour à l'index 4 ! 24.01.2013 à 12h38 Par Stéphane Foucart 03. Gaz de schiste, CO2 : silence dans les rangs au BRGM Une grande tension s'est installée entre la presse scientifique française et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), suspecté de censurer ses chercheurs. Sylvestre Huet, président de l'Association des journalistes scientifiques de la presse d'information (AJSPI) , et journaliste à Libération, a adressé, mi-janvier, une protestation écrite à la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, déplorant un "comportement inacceptable du BRGM dans ses relations avec les journalistes". L'affaire a éclaté après que plusieurs membres de l'AJSPI se sont plaints de difficultés à interroger des scientifiques de l'"établissement public spécialiste des applications des sciences de la Terre" sur des sujets comme le gaz de schiste ou le stockage géologique du dioxyde de carbone (CO2). QUESTIONS ÉCRITES En particulier lorsque le projet européen de séquestration de CO2 Ulcos était censé permettre de maintenir en fonctionnement les hauts-fourneaux de Florange (Moselle), plusieurs journalistes demandant des informations techniques se sont vu interdire l'accès aux chercheurs du BRGM. Chose inhabituelle pour un organisme de recherche, le service de presse de ce dernier est assuré par Hill + Knowlton, une agence de relations publiques. D'après des échanges de correspondance rendus publics par l'AJSPI, Hill + Knowlton demande aux journalistes d'envoyer des questions écrites, y compris sur des sujets purement techniques comme le stockage du CO2... En 2011, l'AJSPI voulait organiser une rencontre avec des scientifiques du BRGM sur le thème du gaz de schiste : impossible. Une confirmation d'information sur les ressources aurifères en France ? Impossible. Une réaction de géologues après la condamnation de leurs confrères italiens dans le procès de L'Aquila ? Impossible. Un chercheur de l'institution est joint directement ? Il demande aussitôt au journaliste de passer par Hill + Knowlton, faute de quoi il ne peut s'exprimer, même sans être cité... "La plupart du temps, les relations avec les journalistes se passent bien", répond-on cependant à l'agence. NON-COMMUNICATION Pierre Vassal, directeur de la communication du BRGM, assure que "les chercheurs du BRGM sont libres de s'exprimer, dans le respect des partenariats qui existent avec d'autres structures". Sur nombre de sujets, l'organisme travaille en effet avec des entreprises. Des courriels internes datés du 14 janvier cités par le président de l'AJSPI sur son blog, et que Le Monde a pu consulter, montrent pourtant que la présidence du BRGM assume pleinement sa politique de communication – ou de non-communication. "N'importe quel journaliste ne peut pas joindre n'importe quel chercheur comme cela", précise dans un message interne le président de l'organisme, qui ajoute : "Organisme public ne veut pas dire que l'on est obligé de communiquer au public." 5 Pourtant, selon l'entourage de la ministre Geneviève Fioraso, "le BRGM est soumis aux mêmes règles de communication que les autres organismes publics de recherche". retour à l'index 04.07.2013 à 16h12 • Mis à jour le 04.07.2013 à 16h56 04. Delphine Batho met en cause les lobbies économiques L'ex-ministre de l'écologie Delphine Batho, évincée du gouvernement mardi, a donné une conférence de presse très offensive, jeudi 4 juillet à l'Assemblée nationale, pour expliquer les conditions de son limogeage. Lire : "François Hollande justifie le limogeage de Delphine Batho" Elle a tout d'abord estimé qu'elle n'avait "commis aucune erreur", et qu'"en aucun cas" elle n'avait "manqué à la solidarité gouvernementale" en critiquant le budget et les coupes dans son portefeuille – qui se voit amputer de 7 % de ses crédits, avec 1 093 emplois supprimés. Lire : "Budget de l'écologie : un recul amorcé dès 2011" L'ex-ministre a, au contraire, mis en cause le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui arbitre désormais, estime-t-elle, les budgets "sans discussion directe avec les ministres concernés". "Mon éviction est un message à l'égard de mes collègues : pour leur dire que c'est fini, la collégialité au sein du gouvernement", a-t-elle lancé. Le budget 2014 "marque un tournant par rapport à la volonté de mener à bien la transition écologique. Je n'ai pas accepté cela en silence", a aussi déclaré Mme Batho. "Ce n'était pas hors de notre portée en termes de choix politique." "Ce que je n'accepte pas, ce n'est pas de faire des compromis, c'est le tournant de la rigueur qui ne dit pas son nom et qui prépare la marche au pouvoir de l'extrême droite dans notre pays", a-t-elle encore asséné. Vidéo > http://www.dailymotion.com/video/x11j400_delphine-batho-n-accepte-pas-le-tournant-de-larigueur-qui-ne-dit-pas-son-nom_news CÉDÉ À "CERTAINES FORCES ÉCONOMIQUES" Pour justifier ce "tournant", l'ancienne ministre a ensuite accusé le gouvernement d'avoir cédé à "certaines forces économiques qui n'acceptaient pas le niveau d'ambition que [je] fixais pour la transition énergétique". "Ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête, mais si le gouvernement avait été solidaire, elles n'y seraient pas parvenues", a-t-elle ajouté. 6 En tant que ministre de l'écologie et de l'énergie, Delphine Batho a, en effet, été en première ligne sur les dossiers sensibles du gaz de schiste et de la réduction de la part du nucléaire en France. Elle a dû faire face aux industriels et aux pétroliers, notamment mécontents de la manière dont elle a mené le débat national sur la transition énergétique, dont les conclusions sont attendues le 18 juillet. "Est-il normal que le PDG de Vallourec ait annoncé ma chute prochaine voilà des semaines aux Etats-Unis ? De quelles informations disposait-il pour le savoir ? Comment se fait-il que des conseillers de Matignon disent du mal de moi dans la presse ?" a-t-elle interrogé. L'ancienne ministre faisait référence à Philippe Crouzet, le président du directoire de Vallourec – leader mondial des tubes sans soudure utilisés pour les techniques de forage en conditions extrêmes, ce qui est le cas pour l'exploitation des huiles et gaz de schiste –, dont la femme, Sylvie Hubac, est la directrice de cabinet de François Hollande. Philippe Crouzet n'avait jamais caché, lors de déjeuners de presse "off", son mécontentement pour la politique écologique menée par Mme Batho. Cet industriel a néanmoins démenti avoir expliqué que "Delphine Batho était un vrai désastre" lors de l'un de ses voyages aux Etats-Unis. Lire : "Le 'Batho bashing' des pétroliers et des électriciens "LANCEUSE D'ALERTE" "C'est sur l'écologie que se concentre l'affrontement avec le monde de la finance. Les forces opposées au changement sont puissantes. Le moment est venu de se mobiliser pour y faire face", at-elle alors appelé, revendiquant un statut de "lanceuse d'alerte". "Le temps est venu de reprendre la main du changement, j'appelle la gauche à un sursaut en faveur de l'écologie de l'espoir et des générations futures", a-t-elle ajouté. Interrogée sur la suite de sa carrière, l'ex-ministre PS, qui est également députée des Deux-Sèvres et qui retrouvera son siège dans un mois, a affirmé n'avoir "pas de projet précis". Elle pense néanmoins apporter "son aide et son expérience" à la fondation de Nicolas Hulot. retour à l'index 19.09.2012 ! 05. Gaz de schiste : les pays qui l’exploitent et ceux qui s’y refusent Qui a dit "oui", qui a dit "non" ? Un tour du monde de l'exploitation de ces gaz non conventionnels dans le monde. (Puits d'exploration de gaz de schiste, aux Etats-Unis. Crédit photo : Ecocommish - flickr) 7 Les réserves de gaz de schiste font miroiter aux gouvernants et aux industriels d’énormes ressources. Didier Houssin, directeur des marchés et de la sécurité énergétique à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), rappelait le 7 septembre qu’avec les gaz de schistes "nous disposons de plus de deux cents années de réserves de gaz, contre seulement quarante-cinq années pour le pétrole". Quels sont les pays qui se sont lancés dans l’exploitation de ces gaz ? •Amérique du Nord Les Etats-Unis se sont engouffrés depuis dix ans dans une exploitation à grande échelle des 23 000 milliards de mètres cubes que recèlent leurs sous-sols. L’exploitation des gaz de schiste est largement soutenue par la Maison blanche, cette stratégie permet au pays d’être autosuffisant en gaz depuis 2010. Mais l’opposition à la fracturation hydraulique s’organise dans un pays troué de plusieurs centaines de milliers de puits. Le Vermont est ainsi devenu le premier Etat à interdire cette technique en mai dernier. Cet été, la contre-expertise d’une étude scientifique démontrant l’innocuité de la fracturation hydraulique a fait beaucoup de bruit en révélant les collusions criantes entre les scientifiques et l’industrie pétrolière. Par comparaison, l’exploitation des gaz des schistes au Canada est encore embryonnaire. Les gaz de schiste y font l’objet d’une forte défiance de la population, attisée par la découverte l’année dernière de fuites dans 11 des 31 puits du Québec. Le Parti québécois récemment élu pourrait prochainement décréter un moratoire, promis pendant la campagne. Aujourd’hui, il n’y a pas de régulation fédérale sur l’exploitation des gaz de schiste. Le gouvernement d’Ottawa pourrait néanmoins intervenir à la suite des résultats d’une étude environnementale attendue pour l’année prochaine. • Europe L’étude montrant l’impact environnemental de la fracturation hydraulique publiée le 7 septembre par la Commission européenne étaye les arguments des opposants au gaz de schistes européens. En France, la fracturation hydraulique est interdite depuis juillet 2011 en France. Si le débat sur les gaz de schiste n’est "pas tranché", le gouvernement a éclairci sa position lors de la conférence environnementale des 14-15 septembre en annonçant l’annulation de sept demandes de permis en France. En Grande-Bretagne, le 4 septembre dernier, David Cameron a nommé à la tête du ministère de l’Environnement et de l’Energie deux membres de son parti ouvertement favorable à l’exploitation du gaz de schiste. Au Royaume-Uni, les explorations ont débuté en 2010. Mais, suite à des secousses sismiques causées par la fracturation hydraulique dans le nord de l’Angleterre, l’exploitation du gaz a été suspendue dans l’attente d’études environnementales complémentaires. Même prudence en Allemagne, où, s’il n’y a pas d’interdiction formelle de la fracturation hydraulique, le pays a stoppé tous travaux en attendant les conclusions d’un groupe de travail réunissant scientifiques, industriels et politiques. Une étude publiée la semaine dernière par le ministère de l’Environnement a conclu que la fracturation hydraulique risque de contaminer les nappes phréatiques et réclame une réglementation très stricte. L’Irlande, l’Autriche, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et l’Espagne sont ouverts à l’exploration. 8 Deux moratoires en Europe centrale. Plus à l’est, la Pologne est le pays européen le plus progaz de schiste, dopé par des premières estimations mirobolantes de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (AIE).. Les réserves, qui devaient assurer trois cent ans d’exploitations, ont cependant été revues à la baisse par l’Institut national de géologie, en divisant par dix les milliers de milliards de mètres cubes annoncés. Exxon vient d’ailleurs d’annoncer son retrait de la Pologne, les gisements explorés étant inexploitables. Le gouvernement de Varsovie maintient néanmoins son projet d’une exploitation commerciale en 2014, décidé coûte que coûte à s’affranchir des ressources gazières de son voisin russe. En Europe centrale, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie abriteraient à eux trois environ autant de gisements que la Pologne. La Hongrie est favorable au gaz de schiste avec de nombreux permis d’exploration et d’exploitation accordés depuis 2009. Par contre, 2012 aura marqué un coup d’arrêt en Bulgarie et en Roumanie. En janvier, le gouvernement bulgare a en effet interdit la fracturation hydraulique. En mai, c’est au tour du gouvernement roumain d’imposer un moratoire. Cette décision est intervenue suite à d’importantes protestations publiques contre la fracturation face aux risques sismiques déjà très élevés dans la région. Chevron a suspendu la prospection des gisements de gaz de schiste en Roumanie dès avril 2012. • Afrique Sous la pression de l’industrie pétrolière, le gouvernement sud-africain a levé le 8 septembre le moratoire sur l’exploration des gaz de schiste. Le pays compte produire la moitié de son électricité grâce à ces gaz dont les réserves sont estimées à 14 000 milliards de m3 dans le Karoo. Le moratoire avait été obtenu en 2011 par les environnementalistes et les propriétaires terriens qui arguaient entre autres que cette région semi-aride n’avait pas l’eau nécessaire à la fracturation hydraulique. L’Afrique du Nord possède également des réserves importantes de gaz de schiste sous le Sahara. En juin 2012, Shell a annoncé travailler avec les autorités algérienne et tunisienne en vue d’exploiter ces gisements. En Algérie, un premier puits a été creusé cet été en collaboration avec l’industriel hollandais. Le ministre algérien de l’Energie et des Mines se félicite de l’exploitation d’une ressource qui représenterait quatre fois les réserves conventionnelles actuelles de son pays. Mais des scientifiques s’inquiètent là encore de la pression sur la ressource en eau pour un pays qui couvre juste ses besoins en eau potable. • Asie Les réserves chinoises seraient les plus importantes au monde, estimées à 25 000 milliards de mètres cubes. L’empire du milieu commence pourtant seulement à s’intéresser à cette ressource, son exploitation étant encore très chère par rapport à d’autres ressources, en particulier le charbon. De leurs côtés, les compagnies pétrolières étrangères essaient d’obtenir un assouplissement des restrictions pour les opérateurs étrangers dans le pays. En mars 2012, Shell a sécurisé le premier contrat d’exploitation avec China National Petroleum Corp, le premier groupe énergétique du pays. L’innocuité de la fracturation hydraulique est aujourd’hui indéfendable L’industrie commence à manquer sérieusement d’arguments pour convaincre que la fracturation hydraulique est sans danger sur la santé et l’environnement. Le 7 septembre, la Commission européenne a en effet publié ses conclusions sans appel sur les impacts environnementaux de l’extraction des gaz de schistes. L’étude juge "trop élevés" les risques de contamination des sols et des eaux souterraines, l’appauvrissement des ressources en eau, la pollution de l’air et les pollutions sonores, l’occupation des terres, la perturbation de la biodiversité... Plusieurs députés européens ont réagi aux conclusions de ce rapport. "Il est salutaire de pouvoir mettre en sourdine les arguments erronés, pour ne pas dire mensongers, de l’industrie", se sont félicités les écologistes Michèle Rivasi et Yannick Jadot. Pour Corinne Lepage – du groupe Alliances des libéraux et démocrates –, 9 également vice-présidente de la Commission environnement du Parlement européen : "La Commission européenne n’a maintenant plus le choix et doit impérativement adapter la législation européenne avant que certains Etats ne se lancent dans l’exploitation des gaz de schiste." Par ailleurs, un rapport scientifique américain rassurant sur l’impact environnemental de l’exploitation des gaz de schiste s’est révélé erroné. Publiée en février 2012 par l’Energy Institute de l’université du Texas, l’étude tranchait qu’il n’existait "aucune preuve de contamination des eaux souterraines par la fracturation hydraulique". Une analyse critique publiée fin juillet par une ONG américaine montre les négligences de l’étude et surtout les conflits d’intérêts du directeur adjoint de l’équipe scientifique, membre du conseil de direction d’une société de forage. Pire, 13 des 16 membres du conseil scientifique de l’Energy Institute ont des liens forts avec l’industrie pétrolière. Cette affaire a fait beaucoup de vagues Outre-atlantique, l’étude en question étant largement utilisée par l’industrie pour se dédouaner de toutes pollutions environnementales. Cet article de Magali Reinert a initialement été publié sur Novethic, le média expert du développement durable. SUR LE MÊME SUJET • Gaz de schiste : Où se trouvent les permis annulés par le (...) • L’Afrique du Sud donne son feu vert aux gaz de (...) • Energie : Le bonus-malus expliqué • Deepwater Horizon : "Beaucoup de leçons ont été tirées (...) retour à l'index Vendredi 14 septembre 2012, 18h30 ! 06. Gaz de schiste : Où se trouvent les permis annulés par le gouvernement ? François Hollande l'a promis lors de son discours d'ouverture de la conférence environnementale : sept demandes de permis d'exploration d'hydrocarbures, présumés de schiste, seront rejetées. Le Baromètre de cet article "J’ai demandé à Delphine Batho, ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, de prononcer sans attendre le rejet de sept demandes de permis déposés auprès de l’Etat et qui ont légitimement suscité l’inquiétude dans plusieurs régions", a-t-il déclaré. Ces demandes ne visaient pas "explicitement l’utilisation de la fracturation hydraulique et des gaz de schiste" et "étaient restées en suspens", selon l’entourage du Président, présent à la conférence et cité par Les Echos. "Mais 10 l’analyse qui en a été faite par rapport à la profondeur à laquelle ils souhaitaient aller faisait que ça ne pouvait être que ça, et ils ont été requalifiés", aurait précisé un conseiller. Ces permis se situeraient, toujours selon Les Echos, à Brignoles (Var), Beaumont-de-Lomagne (Tarn-et-Garonne), Montélimar-extension (Drôme et 3 autres départements), Lyon-Annecy (Savoie et 4 autres départements), Montfalcon (Isère), Cahors (Lot et 3 départements) et Valence (Drôme). Ils correspondent sur la carte du ministère de l’Ecologie publiée le 1er janvier 2012 aux localisations suivantes : Sur le site : Cliquez sur les localisations pour voir les détails des permis demandés : Brignoles (1585) : Shuepbach Energy LLC : 6 785 km2 Montélimar-extension (1642) : Total E&P France : 1 859 km2 Lyon-Annecy (1592) : Shuepbach Energy LLC : 3 800 km2 Montfalcon (1646) : BNK Fr : 5 792 km2 Cahors (1624) : 3Legs Oil&Gas : 5 710 km2 Valence (1621) : 3Legs Oil&Ga : 5 801 km2 La demande de permis pour Beaumont-de-Lomagne, sans doute reçue plus tard, n’est pas sur la carte mais apparaît sur le site du gouvernement. La demande là aussi aurait été faite par BNK et concernait 10 405 km2 à en croire le collectif "Non aux gaz de schiste 82". retour à l'index 31-08-2012 11 07. Gaz de schiste en Pologne : un pétard mouillé ? On la voyait déjà comme un nouvel eldorado. Manqué. La Pologne ne semble pas avoir les ressources en gaz de schiste escomptées. Pourtant, le gouvernement continue de s'y engouffrer en rêvant à l'autonomie énergétique. (Crédit photo : Daniel*1977 - flickr) Le rêve, pour une nation, n’est plus ce qu’il était. Il n’a plus la couleur grise des quartiers d’affaires mais la teinte ocre des champs perfusés de puits. Il a toujours, rassurez-vous, l’odeur de l’argent. Et désormais celle, âcre et entêtante, des hydrocarbures de schiste. Grâce à leur exploitation, l’Oncle Sam est devenu le plus gros producteur de gaz au monde en 2009, faisant la nique à son vieil ennemi russe. Aujourd’hui, le gaz de schiste représente même 20% de la ressource américaine en gaz naturel selon le rapport d’un think tank britannique (contre 1% en 2000). Le Canadien Talisman Energy a annoncé le 8 mai qu’il abandonnait la partie en Pologne pour se concentrer sur les gisements américains ou asiatiques. La compagnie n’aurait pas trouvé assez de gaz en sous-sol pour assurer la rentabilité de ses opérations d’exploration. C’est la deuxième fo is en un an qu’un opérateur retire ses billes, menaçant le s c h a n c e s p o u r la Po lo g n e d’accéder à l’autonomie énergétique dont elle rêvait. Fastoche, se dit la Pologne. Son rêve à elle prend forme un jour d’avril 2011 lorsque l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) la hisse au rang d’eldorado. Pas moins de 5 300 milliards de mètres cubes de gaz de schiste dormiraient dans ses entrailles, assure-t-elle alors. Assez pour couvrir la consommation en gaz du pays pendant trois cent ans. Le sang des dirigeants ne fait qu’un tour. Des permis sont distribués à la pelle et les opérateurs affluent des quatre coins du planisphère. Moins d’un an plus tard, c’est la déconfiture. En mars 2012, les calculs de l’Institut national de géologie de Varsovie (PIG) et de l’US Geological Survey ramènent les estimations à une fourchette comprise entre 346 à 768 milliards de m3, soit au mieux 7 fois moins que prévu au plus optimiste. Une trentaine de puits creusés Comment l’EIA a-t-elle pu se tromper pareillement ? "Le bassin polonais paraissait avoir toutes les données géologiques pour abriter beaucoup de gaz de schiste. Mais la seule façon de savoir vraiment, c’est de faire des puits d’exploration", décrypte Roland Vially, géologue à l’Institut Français du pétrole (IFP). Déjà, une trentaine de puits ont été creusés. Il en faudra peut-être une centaine pour se faire une idée juste. Et après ? "Ce n’est pas parce qu’on trouve un mètre cube de gaz qu’on va pouvoir le récupérer, estime Roland Vially. 12 Le taux de récupération va diverger en fonction des caractéristiques géologiques de la zone, du prix du gaz sur les marchés ou des contraintes environnementales. "On ignore encore en Pologne si le gaz de schiste sera rentable ou pas", résume Piotr Spaczynski, associé d’un cabinet d’avocats conseillant les opérateurs sur le sujet. Le couperet est tombé pour Exxon Mobil. Le 18 juin, après avoir puisé deux puits sans trouver de ressources "en quantité commerciales", le pétrolier américain a retiré ses billes. Rêve d’autonomie Le gouvernement ne se décourage pas. "Leur stratégie a toujours été clairement pro-gaz. Ils veulent lancer la production dès 2014. Et même, maintenant que les prévisions ont été revues à la baisse, ils n’ont pas revu leur plan. On dirait qu’ils ne prennent pas en considération les rapports. Ils parlent d’autonomie, de construire des gazoducs pour exporter le gaz ou des usines flottantes de liquéfaction offshore. C’est ridicule", estime Andrzej Szczęśniak, expert polonais en gaz et pétrole. Il faut dire que l’enjeu est de taille. Il s’agit pour la Pologne de gagner en autonomie. Car le pays consomme 14% de son énergie sous forme de gaz dont elle importe près des deux tiers de Russie. Et elle a déjà payé le prix de cette dépendance. En 2009, la Russie a coupé l’arrivée de gaz vers l’Ukraine, percluse de dettes, et privé d’énergie la Pologne et ses voisins. Varsovie voit aussi dans le gaz de schiste un moyen d’alléger sa facture en CO2. En effet, 93% de l’électricité consommée dans le pays vient de centrales à charbon, qui émettent deux fois plus que les centrales à gaz. Bienvenue en Pologne : le pays où tout est moins cher Du coup le pays continue de miser gros. Le gouvernement a d’ores et déjà distribué 120 permis d’exploration à Chevron, Talisman Energy Inc. (TLM), Total… Des permis "qui sont quasiment donnés gratuitement, estime Andrzej Szczęśniak. Ils se monnaient en dizaines de milliers de dollars. Bien en dessous des prix pratiqués aux Etats-Unis." Et pour assurer le succès de sa campagne, le gouvernement s’appuie sur des conférences où l’on distribue des documents (voir l’exemple cidessous) vantant les mérites de la Pologne, royaume des investissements : des royalties bas, un taux faible d’imposition sur les sociétés (19% contre 30% au Royaume-Uni, 31% en Allemagne ou 34% en France). Open publication - Free publishing - More chevron L’écologie ? Et alors ? Pas question de s’arrêter aux questions écologiques. En février, rapportait le Petit Journal, le ministre des Affaires étrangères, en visite à Paris, déclarait : "Les techniques de fracturation des roches sont utilisées depuis cinquante ans. (…) Les dernières études scientifiques que je connais, des EtatsUnis, du Canada ou de Grande-Bretagne, ne confirment pas la propagande sur les dégâts pour l’environnement." "Il y a bien les ONG qui s’opposent à l’exploitation des gaz de schiste, mais leur discours n’est pas soutenu par le gouvernement ou les médias. C’est un mouvement plutôt faible en Pologne", abonde Andrzej Szczęśniak. Avec la fonte soudaine des estimations polonaises, c’est la France qui se retrouve assise sur les plus grosses réserves de l’UE. Virtuellement en tout cas. Car faute de recherches poussées, ces estimations peuvent s’avérer aussi fantaisistes que les prévisions polonaises. "Les chiffres pour la France n’engagent que ceux qui les ont publiés, précise Roland Vially. Il y en a peut-être plus, peutêtre moins. Je ne peux pas en dire plus. De toutes façons, depuis la loi du 11 juillet 2011 [1] , les choses sont en suspens…" [1] La loi du 11 juillet 2011 interdit la fracturation hydraulique pour l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste SUR LE MÊME SUJET • Un expert canadien veut motiver l’Europe contre le lobby (...) 13 • • • Faut-il vraiment faire du compost avec nos ordures (...) A Cherbourg, le chauffage ne manque pas de sel Le marché du carbone n’est pas encore parti en (...) retour à l'index —By Brett Brownell Mon Jul. 8, 2013 3:00 AM PDT 08."Gasland Part II": The Fracking Empire Strikes Back Director Josh Fox explains his expanded investigation into the natural gas industry and responds to President Obama’s climate speech. HBO Movie sequels are typically reserved for superhero franchises (and occasionally Michael Bay). Not scrappy social-issue documentaries. But director Josh Fox's 2010 documentary Gasland, which was nominated for an Academy Award, helped spark such an enormous national interest into the negative impacts of natural gas drilling that he decided to make a sequel. "When we put the first movie out we were astounded," Fox recently told Mother Jones. "We…never figured that 'fracking' would become a household word." Gasland ended with coverage of a June 4, 2009, hearing by the House Energy and Minerals subcommittee that addressed the safety and risks of natural gas drilling. Fox narrates, "The FRAC Act is making its way through Congress, and industry is lobbying hard against it." The FRAC Act called for the removal of hydraulic fracturing's exemption from the Safe Drinking Water Act, and would have implemented federal regulation of the industry. But the bill never received a vote. Gasland Part II premieres tonight on HBO and picks up in the spring of 2010, with Fox touring the Gulf of Mexico by helicopter. Below, oil from BP's exploded Deepwater Horizon rig streams along the surface. Through voiceover, Fox explains how difficult it was to get clearance to fly in the area. "Journalists would call up the FAA to clear flights," he says, "and BP would answer the phone." It's an emotional sequence, which immediately sparks a sense of injustice and opens up the film's broad theme of industry influence on government. 14 Here's the trailer: GASLAND Part II Official Trailer, Premieres Jul... http://www.youtube.com/watch?v=dzx7UXzK_z4&feature=player_embedded Fox spoke to Mother Jones about his films and government policy immediately following President Obama's major June 25 speech on climate change: Mother Jones: What are your initial thoughts on the president's speech and his push to reduce carbon emissions and increase renewables? Josh Fox: It's remarkable to watch the president, with all the weight of his ability to command rhetoric with the bully pulpit behind him, make a clear speech about climate change and why that's so important for us all to focus on. And that is a rather remarkable thing to see. It's enormously powerful. So the emphasis on why climate change is important and why we should focus on it is amazing. It's exactly what we need. However, the plan itself is completely wrong. By supporting fracked gas in the United States on a huge scale, both in terms of converting power plants to natural gas and export, and supporting fracked gas in other countries, he will undo all of the good that he's putting forward in his speech. We know now that fracked gas is the worst fuel you can develop with respect to climate change. The reason is very simple, which is that methane, when it's in the atmosphere, is up to 105 times more potent at warming the climate than CO2 is in a 20-year time frame—in this short window of time that we have now to tackle climate. And what we're looking at now is: in the field, in the recent data that's coming in, up to 9 percent leakage in gas fields in Colorado and Utah. New York City, the transmission system is leaking methane into the atmosphere at a rate of about 3 percent. In Los Angeles, where they both produce and deliver natural gas, we're at a rate of 17 percent leakage. Which means, it's 17 times more powerful than coal. So when you're saying we want less carbon emissions from our power plants and you're not looking at the whole life cycle of greenhouse gas, it's extremely ironic that you're sitting here making a speech about greenhouse gas emissions and advocating the development of a greenhouse gas. Methane: the second most important greenhouse gas in a 100 year time frame and the most important greenhouse gas to control in the 20-year time frame. Watch more of Fox’s response here, via a Skype interview: "Gasland" Director Josh Fox Responds to Obama's... http://youtu.be/V7BTf8zSm2w MJ: What about the mention in the speech that natural gas is "the transitional fuel that can power our economy with less carbon pollution, even as our businesses work to develop and then deploy more of the technology required for the even cleaner economy of the future"? He also made that analogy of taping the breaks before slowing down. JF: We're heard this over and over again. Natural gas is a bridge fuel. But it's not a bridge—it's a gangplank. It's either a bridge in space or a bridge in time. The bridge in time we don't need. We have renewable technology right now. We should not be converting or creating a single new natural gas fire power plant. We can do all of this with the wind and the sun. We should be moving vigorously towards renewable energy. The technology of which is right here right now. 15 I think that what we're seeing is that folks are going to have to make this point very clear to the president: that fracked gas is not the way to go. And that this is a wholehearted embrace of fracked gas in that speech. And I really hate to be Debbie Downer right now, because everyone would love to say, "Yeah, we're finally doing something on climate!" And there are good things in this. Absolutely you have to reduce carbon emissions from coal-fired power plants. That's a no brainer. The question is what do you replace them with? And if you're replacing them with gas, you're not actually creating a better situation with respect to greenhouse gas emissions in the lifecycle as a whole. MJ: Do you know of or do you support any regulations that may actually be beneficial to cleaning up natural gas drilling? JF: Once you've contaminated an aquifer, the contamination is pretty much there to stay. You can't get the volatile organics, the benzenes, the BTEX, you can't get that back out again. It's very difficult to do. So there's no such thing as really remediating aquifers. You can treat the water at the surface, but then you've committed yourself to centuries of water treatment, which is both costly in terms of money and in terms of energy. What I have found out is that in terms of the well failure rate—when you're talking about "Why are these wells leaking?"—well, we know that the cement that is supposed to protect aquifers breaks down and cracks at enormous rates. So 5 percent of these wells leak immediately upon installation, and up to 50 to 60 percent of them start leaking over a 30-year period. So in a couple of decades you have half of the wells that are drilled right now, and you're talking about numbers in the millions of wells drilled, leaking. That's a huge crisis in terms of water contamination. There's no way to fix that problem. MJ: So it's impossible? JF: When you have a place right now, like places I know in Wyoming or Texas or Pennsylvania, where people are being toxically poisoned in their own homes by emissions that could be handled, or where people are suffering the effects of water contamination and need redress and need those companies to be responsible for the destruction of their homes, for the destruction of their lands, for the destruction of their towns, that absolutely has to be done. There are regulations all over the spectrum that have to be done to the existing situation right now. But the only policy that makes sense is a nationwide moratorium: no new fracking, no new fracked wells. MJ: Regarding the film specifically, was there always an intention for the sequel? Even in the back of your mind? JF: No, I don't think so. When we put the first movie out, look, we were astounded. The first movie was essentially intended for my basic, general area. Like a 25-mile radius around my house in the upper Delaware River basin. The fact that it went further than that, the fact it went to 30 countries and has a viewership in the tens of millions, 50 million in all these places, on television, is absolutely astounding. We also never figured that "fracking" would become a household word, that it would become such a huge issue. I think what we saw though is that our worry on this was concurrent with a lot of other people. That when the natural gas industry was knocking on my door, they were knocking on the door of millions of people. And that became something that Americans really needed to focus on. For those people who are going to tune in strictly for the pyrotechnics, we have better and bigger explosions. That's a prerequisite of any sequel. But in terms of this, what we're really monitoring is watching the gas industry light our institutions, light our regulatory agencies, light our democracy on fire. Watch more of Fox's response here, via a Skype interview: 16 Director Josh Fox Explains "Gasland Part II" http://youtu.be/Og76fRjX_6k MJ: There's a scene toward the end of the sequel where one of your sources calls you on the phone and describes an interaction they have with an EPA representative who was told by "higher-ups" to back off of their investigation into water contamination. Can you expand on what you know about that? JF: EPA's a lot of great people. They're a lot of great scientists and their mission is to protect people. It's the Environmental Protection Agency, but it's really a people protection agency. And they're out there trying to do their job and do the science. And the level of depression and dismay and shock among mid-level EPA folks who are out there doing the work, and then to watching policy come in and take away the things that they're trying to do—sometimes I feel like there isn't enough Prozac in the world to make those people feel better about their jobs. They're going out there, they're trying to protect Americans and then time and time and time again they get their knees cut off at the policy level. We're not living in a society that science actually dominates the conversation. We're living in a situation where some science is allowed and a lot of it's about policy. And when your science runs into a policy roadblock, all of a sudden the science starts to disappear. You have a lot of the folks, mid-level EPA, not just calling the residents, saying, "Oh by the way, although the head office said this was all fine: Don't drink your water." A lot of people calling me, saying, "Oh, by the way, Josh, there's a report that you need to know about it's in this office. I couldn't take it with me when I resigned, but you can find out how to shake it loose." A lot of calls like that. MJ: In the first Gasland you show a letter you received in the mail from a natural gas company, which offered to pay nearly $100,000 to lease your land for drilling. But you didn't accept the offer. And you've stood firm against it over these last few years, considering that you could have benefited financially. JF: Absolutely not, I absolutely would have not benefited financially. MJ: Even with the $100,000 offer? JF: If they had drilled across from my house, the property value goes to zero. But there's more than just financial benefits in this world. When you live in a watershed area, in a pristine area, and you could watch this whole place fall apart in front of your eyes, you don't sell your soul for a buck. It's just not the way it works. And when you actually understand what this means, when you understand the thousands of truck trips, the leaking wastewater pits, the pipelines bisecting the woods, the volatile emissions that are going to creep into your window every night, the water contamination when we live off of a natural spring that has been there for 100 years. The costs far outweigh the benefits. Not just to the American people and the person who's near the well, but in the long run. MJ: At the end of the film you have that quote as you're in the halls of Congress, being prevented from filming the hearing, and you say that "they're burning the Constitution as a relic left behind." Where do you stand as an optimist or pessimist considering just how much of a fight you've got? JF: The first line in the first Gasland is: "I'm not a pessimist. I've always had a great deal of faith in people that we won't succumb to frenzy or rage or greed. That we'll figure out a solution without destroying the things that we love." I have not lost that sense. 17 It is an incredibly hopeful experience watching communities come together and actually reassemble democracy. The democracy's been taken away from us. But they're reinventing democracy out there in rural Pennsylvania, in Philadelphia, in Pittsburgh. We had 1,700 people come to our grassroots tour in Pittsburgh. Seventeen hundred people on one night to watch a movie. Unreal. A thousand people in Williamsport, Pennsylvania; 800 people on one night came out in Bethlehem, Pennsylvania. There's something really happening and really moving, and it's exciting and it makes me very optimistic because it is going to be the engine for how we really combat climate change. Which is strong communities. MJ: Do you have it in you to keep pushing your message and continuing for what could be the next few years? JF: Five years went by in the blink of an eye working on this. I don't think this is really about fracking anymore. It's about who we are as a people, and that's something that you can work on for your whole life. It's about our democracy. And it's incredibly inspiring to watch communities rally and people come together. And it's happening on an enormous scale. We're just starting to learn how many people out there who are working on this. There's an anti-fracking organization in every tiny little town throughout the entire southern tier of New York state. What other political issue can you say that that exists about? None. And a fracking organization in every little town across Pennsylvania. It's remarkable to watch and just be a storyteller and a journeyman and watch it and talk to people. It's the next phase of authorship of this country's energy future. It's gonna come from the people. It's not gonna be deus ex machina or Obama ex machina, or science ex machina. It's gonna be the people. It's not going to be a wind energy company that comes in and saves the day. It's going to be the people who figure this out. And I'm watching them figure a lot of stuff out and be very intelligent about how to make climate choices and how to make democracy choices, how to make energy choices. So I have faith in that. And it doesn't get me tired—it gets me really excited. BRETT BROWNELLMultimedia Producer Brett Brownell is the Multimedia Producer at Mother Jones. For more of his stories, click here. RSS | TWITTER IF YOU LIKED THIS, YOU MIGHT ALSO LIKE... ➪ Fracking's Latest Scandal? Earthquakes > Turns out that when a barely regulated industry injects highly pressurized wastewater into faults, things can go terribly wrong. ➪ CHARTS: Republicans and Democrats Treat Fracking Like It's Global Warming > The smarter Americans get on this issue, the dumber they get. Seriously. ➪ How Fracking Causes Earthquakes, the Animated GIF > Hint: It's the wastewater, not the drilling. Check out this awesome, edifying GIF. ➪ Is the Natural Gas Industry Buying Academics? > Authors of pro-fracking studies are coming under fire for their cozy relationships with the fossil fuel industry. ➪ Illinois' New Fracking Regulations Might Not Be So Tough After All > And they're a "starting gun" for industry, one critic warns. retour à l'index 18 Le Monde.fr avec AFP 11.07.2013 à 11h57 • Mis à jour le 11.07.2013 à 12h44 09. Gaz de schiste : les propos de Montebourg sèment le trouble dans la majorité L'exploitation "écologique" du gaz de schiste en France par une compagnie publique avancée par Arnaud Montebourg mardi faisait des remous jeudi dans les rangs du gouvernement et des écologistes. Après le recadrage du nouveau ministre de l'écologie, Philippe Martin, mercredi, qui a répliqué au ministre du redressement productif que "la question d'une exploitation 'écologique' des gaz de schiste ne se pose pas", c'est au tour du ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, de critiquer la position de M. Montebourg, soulignant qu'elle divergeait de l'option gouvernementale. "Ce n'est pas cohérent avec le choix qui a été fait lors de la conférence environnementale", a souligné M. Le Foll sur BFMTV/RMC. Le ministre du redressement productif, qui s'est déjà prononcé par le passé en faveur de l'exploitation du gaz de schiste, "est cohérent avec sa position", mais pour le gouvernement "la cohérence c'est qu'on reste sur la ligne qu'on a définie", a-t-il insisté. "Au problème qui est posé : est ce qu'on peut imaginer faire des forages avec de la fracturation hydraulique dans la Drôme à côté du Vercors aujourd'hui ?" la réponse est "non", a-t-il souligné alors que la France a été le premier pays européen à interdire la fracturation hydraulique en 2011 en raison des risques pour l'environnement. Arnaud Montebourg a estimé mardi "qu'on arrivera avec la technologie dans très peu de temps au gaz de schiste écologique" et émis le souhait que cette ressource soit exploitée par une compagnie publique pour que la "rente" dégagée serve notamment à financer "la mutation écologique". Lire : Arnaud Montebourg veut créer un groupe public pour exploiter le gaz de schiste LEVER L'AMBIGUÏTÉ L'ex-ministre de l'écologie Delphine Batho a demandé pour sa part jeudi sur France Inter au premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de lever "l'ambiguïté permanente" sur les gaz de schiste en évoquant "un désaccord de fond, net et total" sur cette question avec son ancien collègue du gouvernement. "Je pense qu'il n'y a pas d'exploitation propre des gaz de schiste et je pense que la pollution c'est la pollution, alors qu'elle soit publique ou privée, cela reste de la pollution et la nature du capital ne change pas le problème", a asséné l'ancienne députée des Deux-Sèvres qui retrouvera son siège en septembre après son départ du gouvernement. Le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a estimé qu'Arnaud Montebourg était allé "trop vite", tout en excluant son départ du gouvernement. Il a jugé sur Europe 1 que le ministre, non sans une certaine "provocation", avait dit "simplement (...) qu'il ne doit pas y avoir a priori de mise au ban de ce que sont les gaz de schiste". "Quand un ministre dit (...) qu'il y a un fort potentiel pour la France, il dit vrai, et pour autant quand il veut créer une entreprise publique sur cette question, il va trop vite", a nuancé le patron du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Selon lui, "le président de 19 la République a été clair : il n'existe pas de technique qui permette en France de donner des permis d'explorer". "Laissons la recherche se faire", a plaidé le député de Seine-Saint-Denis. "Moi, je ne veux pas que l'on condamne les gaz de schiste" qui "représentent potentiellement un atout pour notre pays. Laissons les industriels nous faire des propositions". Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste Europe Ecologie-Les Verts au Sénat, a estimé de son côté que le ministre du redressement productif était désormais "nuisible" pour l'écologie et le gouvernement. "Montebourg sait que ce n'est pas la position du gouvernement, sait que ce n'est pas la position du président de la République (...) et il en rajoute une couche", a-t-il déclaré sur RFI, évoquant une possible "provocation". "M. Montebourg, il ne lui reste plus que le verbe, parce qu'il vole d'échec en échec, de faillite en faillite, de Florange à Pétroplus, à Goodyear, à Peugeot. Partout où il passe, les emplois disparaissent et il représente un peu quelque part une faillite du verbe", a renchéri le patron des sénateurs écologistes. Qualifiant le ministre de "citoyen bourguignon qui siège au conseil des ministres et qui raconte ce qu'il pense", il a conclu sa charge en estimant que M. Montebourg commençait à "symboliser (...) l'idée d'impuissance de la politique, et lui pour le coup il est quand même très impuissant". retour à l'index —By Kate Sheppard, Jaeah Lee, and Brett Brownell Thu Jul. 11, 2013 11:04 AM PDT 10. Confirmed: Fracking Triggers Quakes and Seismic Chaos More Mother Jones coverage of fracking. 1 Fracking's Latest Scandal? Earthquake Swarms 2 The Surprising Connection Between Food and Fracking 3 Mark Ruffalo, The Fracking Foe 4 WATCH: "It's the Wild F*ing West Out There" 5 Meet Harold Hamm, Oil Tycoon and Romney's Top Energy Advisor 6 The Texas Fracking Billionaire Who's Bankrolling National Politics Major earthquakes thousands of miles away can trigger reflex quakes in areas where fluids have been injected into the ground from fracking and other industrial operations, according to a study published in the journal Science on Thursday. Previous studies, covered in a recent Mother Jones feature from Michael Behar, have shown that injecting fluids into the ground can increase the seismicity of a region. This latest study shows that earthquakes can tip off smaller quakes in far-away areas where fluid has been pumped underground. Fracking waste fluids "kind of act as a pressurized cushion," said a lead author on the study. 20 World map vector: Antun Hirsman/Shutterstock The scientists looked at three big quakes: the Tohuku-oki earthquake in Japan in 2011 (magnitude 9), the Maule in Chile in 201 (an 8.8 magnitude), and the Sumatra in Indonesia in 2012 (an 8.6). They found that, as much as 20 months later, those major quakes triggered smaller ones in places in the Midwestern US where fluids have been pumped underground for energy extraction. "[The fluids] kind of act as a pressurized cushion," lead author Nicholas van der Elst of the LamontDoherty Earth Observatory at Columbia University explained to Mother Jones. "They make it easier for the fault to slide." The finding is not entirely surprising, said van der Elst. Scientists have known for a long time that areas with naturally high subsurface fluid pressures—places like Yellowstone, for example—can see an uptick in seismic activity after a major earthquake even very far away. But this is the first time they've found a link between remote quakes and seismic activity in places where human activity has increased the fluid pressure via underground injections. "It happens in places where fluid pressures are naturally high, so we're not so surprised it happens in places where fluid pressures are artificially high," he said. The study looked specifically at Prague, Oklahoma, which features prominently in Behar's piece. The study links the increased tremors in Prague, which has a number of injection wells nearby, to Chile's February 27, 2010, quake. The study also found that big quakes in Japan and Indonesia triggered quakes in areas of western Texas and southern Colorado with many injection wells. The study is "additional evidence that fluids really are driving the increase in earthquakes at these sites," said van der Elst. 21 22 23 ANIMATED GIF: FRACKED UP? Drillers inject high-pressure fluids into a hydraulic fracturing well, making slight fissures in the shale that release natural gas. The wastewater that flows back up with the gas is then transported to disposal wells, where it is injected deep into porous rock. Scientists now believe that the pressure and lubrication of that wastewater can cause faults to slip and unleash an earthquake. Illustration: Leanne Kroll. Animation: Brett Brownell retour à l'index Science 12 July 2013: Vol. 341 no. 6142 DOI: 10.1126/science.1225942 William L. Ellsworth • REVIEW 11. Injection-Induced Earthquakes Author Affiliations 1. Earthquake Science Center, U.S. Geological Survey, Menlo Park, CA 94025, USA. 24 2. • • • E-mail: [email protected] ABSTRACT STRUCTURED ABSTRACT EDITOR'S SUMMARY Background Human-induced earthquakes have become an important topic of political and scientific discussion, owing to the concern that these events may be responsible for widespread damage and an overall increase in seismicity. It has long been known that impoundment of reservoirs, surface and underground mining, withdrawal of fluids and gas from the subsurface, and injection of fluids into underground formations are capable of inducing earthquakes. In particular, earthquakes caused by injection have become a focal point, as new drilling and well-completion technologies enable the extraction of oil and gas from previously unproductive formations. Earthquakes with magnitude (M) ≥ 3 in the U.S. midcontinent, 1967–2012. After decades of a steady earthquake rate (average of 21 events/year), activity increased starting in 2001 and peaked at 188 earthquakes in 2011. Human-induced earthquakes are suspected to be partially responsible for the increase. Advances Microearthquakes (that is, those with magnitudes below 2) are routinely produced as part of the hydraulic fracturing (or “fracking”) process used to stimulate the production of oil, but the process as currently practiced appears to pose a low risk of inducing destructive earthquakes. More than 100,000 wells have been subjected to fracking in recent years, and the largest induced earthquake was magnitude 3.6, which is too small to pose a serious risk. Yet, wastewater disposal by injection into deep wells poses a higher risk, because this practice can induce larger earthquakes. For example, several of the largest earthquakes in the U.S. midcontinent in 2011 and 2012 may have been triggered by nearby disposal wells. The largest of these was a magnitude 5.6 event in central Oklahoma that destroyed 14 homes and injured two people. The mechanism responsible for inducing these events appears to be the wellunderstood process of weakening a preexisting fault by elevating the fluid pressure. However, only a small fraction of the more than 30,000 wastewater disposal wells appears to be problematic— typically those that dispose of very large volumes of water and/or communicate pressure perturbations directly into basement faults. Outlook Injection-induced earthquakes, such as those that struck in 2011, clearly contribute to the seismic hazard. Quantifying their contribution presents difficult challenges that will require new research into the physics of induced earthquakes and the potential for inducing large-magnitude events. The petroleum industry needs clear requirements for operation, regulators must have a solid scientific 25 basis for those requirements, and the public needs assurance that the regulations are sufficient and are being followed. The current regulatory frameworks for wastewater disposal wells were designed to protect potable water sources from contamination and do not address seismic safety. One consequence is that both the quantity and timeliness of information on injection volumes and pressures reported to regulatory agencies are far from ideal for managing earthquake risk from injection activities. In addition, seismic monitoring capabilities in many of the areas in which wastewater injection activities have increased are not capable of detecting small earthquake activity that may presage larger seismic events. retour à l'index FRIDAY, JULY 12, 2013 12. Josh Fox on Gasland Part 2, the Fracking-Earthquake Link & the Natural Gas Industry’s Use of PSYOPs http://www.democracynow.org/2013/7/12/josh_fox_on_gasland_part_2 26 Scientists are warning that the controversial practice of natural gas hydraulic fracturing, or fracking, may lead to far more powerful earthquakes than previously thought. Fracking injects millions of gallons of water, sand and chemicals deep into the earth in order to break up shale rock and release natural gas. A new study published Thursday in the journal Science by a leading seismology lab warns that pumping water underground can induce dangerous earthquakes, even in regions not otherwise prone to tremors. The new report comes as Academy Award-nominated director Josh Fox has released the sequel to his highly acclaimed documentary "Gasland," which sparked a national discussion on fracking. The new film, "Gasland Part II," exposes how the gas industry and the government’s portrayal of natural gas as a clean and safe alternative to oil is highly suspect. He also discusses how drilling companies have admitted to having several former military psychological operations, or PSYOPs, specialists on staff, applying their skills in Pennsylvania to counter opponents of drilling. "What’s really disappointing about this is that this is a moment when an American president has come forward and spoken about climate change and exhibited his obvious and earnest desire to take on the problem; however, the emphasis on fracked gas makes this plan entirely the wrong plan," says Fox, noting that methane released from fracking sites is more potent than other greenhouse gases. "Moving from coal to fracked gas doesn’t give you any climate benefit at all. So the plan should be about how we’re moving off of fossil fuels and onto alternate energy." TRANSCRIPT This is a rush transcript. Copy may not be in its final form. JUAN GONZÁLEZ: Scientists are warning that the controversial practice of fracking may lead to far more powerful earthquakes than previously thought. Fracking injects millions of gallons of water, sand and chemicals deep into the earth in order to break up shale rock and release natural gas. Now a new study published Thursday in the journal Science by one of the world’s leading seismology labs warns that pumping water underground can induce dangerous earthquakes even in regions not otherwise prone to tremors. The research also reveals that long-term water pumping makes sites more vulnerable to sizable tremors triggered by earthquakes occurring in other parts of the world. AMY GOODMAN: The new report comes as Academy Award-nominated director Josh Fox has released the sequel to his highly acclaimed documentary Gasland that sparked a national discussion on fracking. The new film, Gasland Part II, exposes how the gas industry’s portrayal of natural gas as a clean and safe alternative to oil is highly suspect. It shows that fracked wells inevitably leak over time, and these leaks can then contaminate the environment, sicken residents and exacerbate climate change. This is the film’s trailer. JOSH FOX: My name is Josh Fox. It’s been five years since the first proposal to drill thousands of gas wells came knocking at my door. And with thousands of cases of water contamination, air pollution and health problems across the U.S., it’s not just the numbers that get you dizzy. UNIDENTIFIED: This is where we eat, sleep, live. This is our home. JOSH FOX: There was only one problem: The gas industry denied everything. GAS INDUSTRY SPOKESPERSON: We have found no instance of hydraulic fracturing harming groundwater. JOSH FOX: The war for who was going to tell this story was on. UNIDENTIFIED: They want a street fight out of this. 27 UNIDENTIFIED: Never underestimate the power of money. UNIDENTIFIED: It’s scary when your own government is afraid of a business. UNIDENTIFIED: People complain about the price of gas. Wait 'til you're paying twice that for water. AMY GOODMAN: That was the trailer of Gasland Part II. The film premiered earlier this week on HBO. Josh Fox’s previous documentary, Gasland, was nominated for an Academy Award. Josh Fox, welcome back to Democracy Now! JOSH FOX: Thanks. AMY GOODMAN: What did you find in part two? And start by talking about the significance of this Science journal study in relating earthquakes with fracking. JOSH FOX: Well, first, in terms of earthquakes, which we do cover in the new film because there’s a huge shale play in California, and in fact there’s a Legacy thousand-acre oil field in the center of Los Angeles, which is being drilled and fracked right on top of the Newport-Inglewood fault line—the earthquake study showed that earthquakes far away, you know, on the other side of the planet, could then trigger bigger earthquakes where they have injection well facilities. So, injection well facilities are used for fracking waste. Fracking, you know, creates an enormous amount of wastewater. When they frack the wells with two to nine million gallons per well of fluid and water, that fluid has to come back up and be disposed of somehow. The industry has a huge problem figuring out how to dispose of it, so they inject it back down into the ground. And what the report says is that fault lines are becoming critically stressed by the process of injection wells. It also says that the fracking itself can cause minor earthquakes. JUAN GONZÁLEZ: Josh, your original film has provoked quite a bit of effort to discredit some portions of the film, especially the now-legendary portion of people’s faucets catching fire. Can you talk about the efforts of the industry to discredit your work? JOSH FOX: Well, the oil and gas industry has been attacking the film, the families in the film, the scientists in the film, consistently for the last three years since it came out, and they’re at it again with this new film. It’s extraordinarily disheartening to see that this is their strategy. It’s deny, deny, deny, spread money around, try to influence politicians, spend lots and lots of money in the media to convince Americans that it’s a great idea to drill one to two million new gas wells. Those are the projections. The oil and gas industry has leased more land than the total landmass of California and Florida combined, which means that a lot of those adjacent properties in these 34 states where the drilling campaign is going on are also influenced, so it’s maybe twice that amount of area. It really is shocking that what they’re saying, similar to the way that they attack climate science, that some of these things are a hoax, that they’re not actually true. This is a really blatant attack on the science, on the way that this issue has been reported for the last three-and-a-half years. And they also revealed themselves to be doing some kind of dastardly things in the background without us knowing about it. AMY GOODMAN: Let’s go to Jeremiah Gee—is that how you pronounce his name? JOSH FOX: Sure, yeah. AMY GOODMAN: —in Tioga County, Pennsylvania, explaining what it’s like to live next door to land being leased to Shell Appalachia for gas drilling. JOSH FOX: Contaminants were running off the site onto his property and killing his family’s pond. Under the ground, methane had migrated into their water well. 28 JEREMIAH GEE: Holy cow! AMY GOODMAN: The clip ends with Jeremiah Gee showing how he can light his tap water on fire. JOSH FOX: Yeah. Well, this is very common. The gas migrates from these leaking gas wells into aquifers and then people who are using their groundwater. AMY GOODMAN: Jeremiah Gee here explains the situation with his water supply. JEREMIAH GEE: You know I’ll get a phone call in a few minutes asking why I was up here with a guy with a camera. We were told point blank that the word "freshwater" does not mean what you think it means. Freshwater means fresh to this site. Every bit of water that will be coming here and used in the frack tanks has already been used at a different site. AMY GOODMAN: Josh Fox, talk about how the industry deals with communities. You have an astounding section in Gasland II that has audio of the industry talking to each other, talking about how they’re using military, and talking about how they consider you and the people who are fighting back insurgents. JOSH FOX: Well, this is audio that was recorded by a blogger named Texas Sharon, working for Earthworks, who was at an oil and gas industry conference where they were discussing all the bad PR that they were getting and how to counter it. And what they go on to do is explain how they’re using former PSYOPs officers, psychological operations officers, who were newly coming back from Iraq and Afghanistan, to write local laws, to develop techniques to divide local landowners. That’s Matt Pitzarella from Range Resources talking about that. Chesapeake then goes on to talk about people who are fighting the gas industry, like landowners, like you just saw, Jeremiah Gee, as insurgents. And one of the PR spokespeople for Anadarko, another huge petroleum company, says that what they should actually do is download the counterinsurgency manual, which is a 300-oddpage book about, you know, how to deal with an insurgency in Iraq and Afghanistan. These are terms of war, and it was very, very shocking to see that. But it goes hand in hand with a strategy that’s very overt in the media, which is to buy—you can’t turn on the TV, except for perhaps this show, where you’re not going to see ads from the natural gas industry. And we’re seeing also editorials and these kinds of things on blog posts seeded to do things to try to discredit the very clear science, and in most cases the science that the industry themselves did. This is following the tobacco industry’s playbook. The tobacco industry for decades sponsored bogus science, went out to try to create doubt in the media as to whether or not the cigarettes were harmful to people. And that strategy was developed by a PR firm called Hill & Knowlton. The America’s Natural Gas Alliance hired the same PR firm in 2009, and we’re seeing that same kind of strategy of creating doubt and of creating a false debate in the media over whether or not this drilling contaminates water. JUAN GONZÁLEZ: Well, Josh, let’s—I want to turn to Tom Ridge, the former governor of Pennsylvania, the first secretary of homeland security and an outspoken supporter of the natural gas industry. Ridge says natural gas is a matter of economic security and energy independence. I want to go to a clip of his in an interview on The Colbert Report. TOM RIDGE: Pennsylvania is sitting on top of something I think could be a—could lead a renaissance in America with regard to energy, not only in terms of creating jobs, but making us more secure, less dependent on foreign sources. And so, my job—and I do have a paid job as a consultant with the industry—is to make sure, as Pennsylvania, that we take advantage of that resources—that resource and develop it in a way that’s consistent with workplace safety, with environmentally sound principles, and to help us become—create great jobs in Pennsylvania and become less dependent on foreign sources of fuel. 29 JUAN GONZÁLEZ: The host, Stephen Colbert, then asked Tom Ridge about the phenomena of flaming water. This was Ridge’s response. TOM RIDGE: Whether or not you want to send a billion dollars a day to foreign countries, some of whom were either unstable or unfriendly countries. It’s a matter of whether or not you want a bunch of leaders in a bunch of countries deciding they’re not going to increase their production of oil, which means our gas prices go through the roof. It’s a matter of economic security. It’s a matter of national security. JUAN GONZÁLEZ: That was Tom Ridge, former governor of Pennsylvania and an outspoken supporter of the natural gas industry. JOSH FOX: Well, Tom Ridge had a $900,000 contract to be the chief spokesman for the Marcellus Shale Coalition. At around the same time, we noticed that the Department of Homeland Security, which—of course, Tom Ridge was the first Department of Homeland Security chair—the Pennsylvania Department of Homeland Security started circulating bulletins to law enforcement that listed anti-fracking organizations as possible ecoterrorists, which had no basis in reality. There had never been anything at all violent. These were people doing democratic organizing and organization. But then it was discovered that the Department of Homeland Security was actually circulating those bulletins directly to the Marcellus Shale Coalition and to other gas industry lobbyists and stakeholders. This was a scandal in Pennsylvania, which ended up with the DHS head resigning. But Tom Ridge and a lot of—three Pennsylvania governors in a row—Tom Ridge, Ed Rendell and now Tom Corbett—have heavy ties to the gas industry and go on to advocate for fracking and drilling without disclosing those ties in the media. It’s a situation where, in a report by the Public Accountability Initiative called "Fracking and the Revolving Door in Pennsylvania," they describe as having the regulatory agencies and the democracy itself being taken away from the citizens. And that’s really the journey and the question behind this new film. The film is—you know, the first film features a lot of people lighting their water on fire. This is a film about the natural gas industry lighting our democracy on fire. AMY GOODMAN: And it’s not just the industry. As you point out, I mean, Tom Ridge was former head of homeland security, former governor of Pennsylvania, now paid to speak for the energy industry. But then you have President Obama. Last month, he delivered a major address on global warming and hailed natural gas drilling. Let’s go to a clip. PRESIDENT BARACK OBAMA: Now, even as we’re producing more domestic oil, we’re also producing more cleaner-burning natural gas than any other country on Earth. And again, sometimes there are disputes about natural gas, but let me say this: We should strengthen our position as the top natural gas produce, because in the medium term, at least, it not only can provide safe, cheap power, but it can also help reduce our carbon emissions. AMY GOODMAN: That was President Obama. JOSH FOX: Well, this is President Obama advocating for fracking without ever saying the word "fracking," both domestically, also for export, and around the world in an initiative to promote shale gas and fracking around the world. What’s really disappointing about this is that this is a moment when an American president has come forward and spoken about climate change and exhibited his obvious and earnest desire to take on the problem; however, the emphasis on fracked gas makes this plan entirely the wrong plan. The plan focuses on carbon dioxide, but how we count global warming potential is in carbon dioxide equivalence, and methane, which is leaking out of these sites in very large quantities, is a super greenhouse gas. It’s up to a hundred times more potent than CO2 in the atmosphere, which means if you have more than 1 percent methane leakage, it’s like burning the gas twice. In the field, we’re seeing 7 to 17 percent of total production methane leaking into the 30 atmosphere. Moving from coal to fracked gas doesn’t give you any climate benefit at all. So the plan should be about how we’re moving off of fossil fuels and onto renewable energy, which is what we know can power the planet, as we—with current technology. So, this administration— AMY GOODMAN: What’s stopping that? JOSH FOX: Well, you know, this administration has done a lot of meetings with the natural gas industry. We know that. There is, I think, an undue influence of their promotion of themselves on the policy. And what we’re doing right now is asking President Obama, "Please, meet with the families and the scientists and engineers in the new film. Give us an opportunity to make the case, have equal time." This president’s legacy should not be one of just meeting with the corporations. He should meet with the people who are coming out and are saying—who are emblematic of thousands who are suffering at the hands of this huge drilling campaign. So we’ve submitted those letters to the White House, to the vice president, to the energy secretary, to Valerie Jarrett, and done this in a very public way, appealing to say, "Listen, you can’t go ahead and advocate for fracked gas and try to deal with climate change at the same time. It’s a policy contradiction." JUAN GONZÁLEZ: And speaking of speaking with the people, New York state has—continues to have an ongoing very vocal and extensive popular campaign that has actually been preventing Governor Cuomo from doing what a lot of people think he wants to do, which is go ahead with fracking here. JOSH FOX: New York state did something very unusual that other states didn’t do: They used democracy. They did an environmental impact study, and that environmental impact study has comment periods. And New Yorkers flooded those comment sessions. The latest comment review got 204,000 public comments by New Yorkers. This is unprecedented. The last record for pre-fracking issue on an environmental impact study was a thousand comments. So we’ve seen an unprecedented outpouring of people in New York participating democratically, and that has stopped the most powerful industries on the face of the planet. And it’s still not over, of course. But I think people are seeing the citizens of New York and the way the government in New York has handled it to allow citizen participation as an example, and we can only hope that that is something that inspires people around the world to do the same. AMY GOODMAN: Let’s end in another neck of the woods. This is from Gasland Part II, Lisa Parr of Wise County, Texas, explaining how her family’s health deteriorated after natural gas drilling began around their home. LISA PARR: My daughter looks up. Her rash is all over her face. She has nosebleed. Bob has a nosebleed, burning throat, burning eyes. I had a rash. It covered my scalp. It went through my entire body, literally to the bottoms of my feet. My throat would start swelling. I started gasping for air. I started stuttering. I started stumbling. My face drew up on my left side like I had Bell palsy. AMY GOODMAN: An excerpt from Gasland Part II. It’s premiered on HBO earlier this week. It’s on VOD. Josh Fox’s previous documentary, Gasland, was documented for an Academy Award. Thanks, Josh, for being with us. JOSH FOX: Thanks so much, Amy and Juan. AMY GOODMAN: This is Democracy Now!, democracynow.org, The War and Peace Report. RELATED STORIES : ➫ Leaked EPA Documents Expose Decades-Old Effort to Hide Dangers of Natural Gas Extraction ➫"Gasland" Director Josh Fox Arrested at Congressional Hearing on Natural Gas Fracking 31 TOPICS ➫ Natural Gas & Oil Drilling, ➫ Climate Change, Film, Military GUESTS ➫ Josh Fox, director of Gasland Part II, which premiered on HBO earlier this week. His previous documentary, Gasland, was nominated for an Academy Award. 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