Action culturelle en milieu scolaire et musiques actuelles

Transcription

Action culturelle en milieu scolaire et musiques actuelles
Action culturelle en milieu scolaire
et musiques actuelles
Analyse du contexte francilien et éléments de réflexion pour une
intervention des réseaux musiques actuelles
Etude réalisée par Franck Michaut, chargé de mission pour le Rif
Confédération des réseaux départementaux de lieux de musiques actuelles amplifiées en Ile-de-France
Septembre 2007
SOMMAIRE
Introduction
P3
Présentation du RIF et de Peace & Lobe
P6
Partie I : Décryptage de l’organisation institutionnelle et contexte francilien
P12
1. L’éducation artistique : une compétence interministérielle
1.1. Historique
1.2. Place de l’éducation artistique dans les politiques publiques actuelles
1.3. Les acteurs
1.4. Les enseignement et les dispositifs
1.5. Les passerelles avec la politique de la ville
2. La territorialisation de l’action culturelle en milieu scolaire – le contexte francilien
2.1. Les acteurs déconcentrés des ministères de l’Education Nationale et de la Culture
2.2. Les collectivités territoriales
3. Autres partenaires potentiels pour les acteurs musiques actuelles
3.1. La Ligue de l’enseignement
3.2. Les JMF – Jeunesses Musicales de France
3.3. Le FPEA – Forum Permanent pour l’Education Artistique
3.4. Mécénat et fondations
Partie II : Les structures du RIF et le milieu scolaire
P65
1. Positionnement des structures du RIF par rapport au champ scolaire.
2. Difficultés et freins recensés
3. Relations avec les acteurs de l’Education Nationale
4. Organisation interne
5. Financements
6. Les actions développées par les structures du RIF
7. Point de vue et suggestions des structures interrogées sur l’implication possible du RIF et
des réseaux départementaux
8. Les réseaux départementaux
9. Le cas particulier de Chroma/Zebrock
Partie III : Autres actions musiques actuelles repérées en dehors du RIF
P88
1. En Ile-de-France
1.1. Banlieues Bleues (Pantin)
1.2. Blues-sur-Seine (Mantes-la-Jolie)
1.3. Les Lycées amplifiés (Communauté d’Agglomération Melun Val de Seine)
2. Hors Ile-de-France
2.1. PNR musiques actuelles de l’Académie d’Amiens
2.2. Francofolies / PNR chanson francophone de l’Académie de Poitiers
2.3. Réseau R.A.O.U.L
2.4. Le Grand Mix (Tourcoing)
Conclusion
Annexes
P97
P108
2
Introduction
Le RIF (Confédération des réseaux départementaux de musiques actuelles/amplifiées en Ile-deFrance) souhaite s’emparer de la question de l’action culturelle en milieu scolaire1 et compléter
ainsi son action dans un domaine où il intervient déjà en diffusant, sur l’ensemble du territoire
francilien, le spectacle Peace & Lobe traitant des risques auditifs2.
Dans cet objectif, il a mandaté la réalisation de cette étude afin de pouvoir disposer de tous les
éléments permettant d’engager une réflexion, au sein de son réseau et avec ses partenaires, sur
cette thématique.
Si la présence des arts au sein des établissements scolaires reste limitée et fragile, la place
accordée aux musiques actuelles3, elle, touche bien souvent au dérisoire.
Les préjugés qui poursuivent ces musiques semblent encore particulièrement prégnants au sein
de l’Education nationale où certains, notamment parmi ceux chargés de définir et mettre en
oeuvre les politiques interministérielles d’éducation artistique, peinent à y voir autre chose que
des musiques de jeunes, dont l’étude ne recèlerait pas de vertus pédagogiques suffisantes pour
justifier une plus grande place au sein des établissements scolaires.
De plus, le grand renouvellement des professeurs de musique auquel nous assistons actuellement
ne semble pas avoir les effets escomptés en matière d’ouverture musicale, ceux-ci donnant
parfois l’impression de « s’auto-censurer » : même s’ils sont sensibilisés aux musiques actuelles
par leurs goûts et leurs pratiques personnelles, les enseignants hésitent souvent à franchir ce que
Bruno Parmentier-Bernage appelle « la frontière virtuelle de la bonne moralité musicale »4.
Mais les raisons de la faible présence de ces musiques à l’école sont également à chercher au
sein du secteur musiques actuelles lui-même.
D’un point de vue structurel, les acteurs des musiques actuelles, encore peu reconnus et
soutenus par les pouvoirs publics, n’ont bien souvent pas les moyens (humains et financiers) de
s’aventurer hors de leurs activités de base (et notamment la diffusion et la répétition).
A un niveau plus « idéologique », il est évident que pour un secteur qui s’est construit en partie
sur des valeurs d’indépendance et prônant une certaine forme de contre-culture, l’institution
scolaire ne paraissait logiquement pas le terrain de jeu idéal.
Par ailleurs, les acteurs des musiques actuelles, se targuant de travailler sur des esthétiques
« populaires », n’ont pas, à la différence du secteur théâtral, ressenti le besoin impérieux d’ériger
l’action culturelle au rang de priorité afin notamment de s’assurer un public complémentaire.
Pour poursuivre l’analogie avec le secteur théâtral (de loin le plus actif en matière d’action
culturelle dans les écoles), il faut également préciser que les comédiens et metteurs en scène
semblent naturellement plus à l’aise avec la notion de transmission que les artistes musiques
actuelles, souvent autodidactes et surtout concentrés sur leurs projets artistiques, qu’ils doivent
défendre dans le contexte d’une industrie musicale particulièrement concurrentielle.
1
Dans la suite de ce rapport, cette expression sera préférée à l’appellation officielle « éducation artistique et
culturelle », la définition qui en est faite par les ministères concernés (cf p 12) nous semblant trop restrictive. Nous
limiterons donc l’utilisation de cette expression à l’évocation des dispositifs de l’Etat.
2
Le RIF et l’opération Peace & Lobe sont présentés p 6.
3
L’appellation « musiques actuelles », officialisée par le ministère de la Culture, se définit par défaut : elle regroupe
tous les genres autres que les musiques « classiques » et « contemporaines » (autrement dit, les musiques dites
« savantes ») et comprend donc aussi bien les dérivés du rock, que le jazz, les musiques électroniques,
traditionnelles et du monde ou encore le rap. Cette appellation est loin de faire l’unanimité et beaucoup d’acteurs lui
préfèrent celle de « musiques électro-amplifiées », introduite par le sociologue Marc Touché pour désigner « un
ensemble de musiques et de pratiques sociales qui utilisent l’électricité et l’amplification sonore comme éléments
majeurs ».
4
In « Les musiques actuelles à l’école – du negro-spiritual au rap », Ed. Magnard, 2000.
3
Pourtant il parait aujourd’hui souhaitable et nécessaire que le secteur musiques actuelles se
positionne sur cette question, et ce pour plusieurs raisons :
- De manière générale, les lieux de diffusion musiques actuelles semblent confrontés depuis
plusieurs années à une fréquentation incertaine, voire problématique, et ils ne peuvent par
conséquent faire l’économie d’un travail de renouvellement des publics.
- L’enjeu est également de lutter contre le formatage toujours plus important provoqué par la
concentration des médias et de l’industrie du disque, les jeunes (notamment) devant faire face à
un matraquage commercial qui ne leur laisse entrevoir qu’une infime partie du spectre musical,
bien éloignée des artistes et esthétiques défendus par les structures musiques actuelles dont il
est question ici5.
Il faut d’ailleurs signaler que la confusion entre les musiques dont les médias inondent les jeunes
et celles encadrées et diffusées par les lieux de diffusion constitue un obstacle supplémentaire à
une plus large introduction des musiques actuelles à l’école. Beaucoup considèrent (prétextent ?)
en effet que ces musiques imprègnent déjà largement le quotidien des élèves et qu’il serait donc
inutile de les appréhender également en classe. Il nous semble au contraire primordial de ne pas
laisser les enfants et les adolescents « seuls » face à ce flot musical que bien souvent on leur
« impose », de leur fournir des grilles d’écoute et d’analyse, des repères leur permettant de
s’ouvrir à la diversité des musiques dites « actuelles » (qui soit dit en passant, on déjà pour
certaines une histoire vieille de plus d’un siècle).
- L’action culturelle en milieu scolaire rejoint certaines valeurs défendues par le secteur musiques
actuelles – et plus généralement par les mouvements d’éducation populaire dont sont issus
nombre d’acteurs de ce secteur – à commencer par la poursuite de l’objectif de démocratisation
culturelle : alors que les dernières études sur les pratiques culturelles des français confirment que
les politiques culturelles ne touchent qu’une minorité, celle qui détient généralement un capital
socio-éducatif élevé6, quel meilleur endroit que l’école pour lutter contre ce phénomène
d’exclusion culturelle ? Sans imaginer que cela puisse résoudre tous les problèmes, l’action
culturelle en milieu scolaire représente en tout cas un moyen unique pour toucher toute une
classe d’âge en même temps.
Au-delà de l’exclusion culturelle, la présence des disciplines artistiques à l’école est un moyen de
lutter contre l’exclusion tout court : facteur d’enrichissement et d’épanouissement personnel, elle
favorise la prise de conscience de l’enfant/adolescent en ses capacités. Une étude récente7
montre que les élèves en difficulté scolaire parviennent mieux à s’exprimer au sein d’un groupe
lors d’actions culturelles. Dans le meilleur des cas, l’éducation artistique aurait même un impact
bénéfique sur les résultats scolaires (même s’il faut veiller à ne pas réduire la question des arts à
l’école à cette seule dimension « utilitariste »).
- Enfin, l’enjeu est stratégique car l’action culturelle, particulièrement en milieu scolaire, semble
prendre de plus en plus d’importance aux yeux des partenaires institutionnels du secteur culturel
(même si les moyens ne suivent pas toujours les discours comme nous aurons l’occasion de le
constater). Pour ne pas être (encore plus) marginalisés, les acteurs musiques actuelles ont donc
tout intérêt à développer des actions en la matière et à être partie prenante des débats qui
peuvent avoir lieu avec les pouvoirs publics sur cette question, afin de pouvoir réellement
participer à la construction des cadres et dispositifs.
Il paraît donc particulièrement important que le RIF et les réseaux départementaux s’emparent
de cette question en impulsant, accompagnant, valorisant et défendant les initiatives des acteurs
5
A ce sujet, consulter le dernier rapport de l’Observatoire de la musique sur la diversité musicale dans le paysage
radiophonique,
téléchargeable
à
l’adresse
suivante :
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapportspublics/074000405/index.shtml. On peut notamment y constater que, en 2006, 2,7% des oeuvres musicales
diffusées en radio ont représenté 76,1% des diffusions...
6
Voir les différentes « Enquêtes sur les pratiques culturelles des français » réalisées par le ministère de la Culture
depuis 1973.
7
« Le fonctionnement des dispositifs de l'action artistique et culturelle », enquête réalisée par la Direction de
l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère de l’Education nationale, Juillet 2006.
4
de terrain. Car celles-ci existent : l’état des lieux réalisé dans le cadre de cette étude démontre
globalement une réelle prise de conscience de tous ces enjeux par les structures du RIF8. Cellesci sont ainsi nombreuses à investir (ou essayer d’investir) ce champ d’action malgré des
difficultés souvent criantes en termes de moyens humains et financiers, et plus généralement,
malgré un certain manque de reconnaissance des pouvoirs publics.
Afin de permettre à la réflexion de s’engager au sein du RIF, ce rapport se propose :
- de décrypter la politique interministérielle d’éducation artistique, qui peut légitimement paraître
nébuleuse pour les non-initiés,
- de voir, en s’appuyant sur le contexte francilien9, comment cette politique se décline
territorialement et comment les différentes collectivités se positionnent sur cette question, cette
partie se voulant également un “guide méthodologique” à l’attention des acteurs du RIF
souhaitant mettre en place des actions scolaires,
- de recenser les initiatives d’action culturelle en milieu scolaire développées par les structures du
RIF, ainsi que les conditions (partenariats, freins, etc.) dans lesquelles ces initiatives sont
menées,
- enfin d’apporter, en s’appuyant notamment sur les suggestions des acteurs de terrain, des
pistes pour une future intervention du RIF et des réseaux départementaux sur ce créneau.
Précision : La rédaction de ce rapport s’est achevée en Septembre 2007. Certaines informations
mentionnées ici sont donc susceptibles d’avoir évolué depuis.
8
Pour des raisons de commodité, nous emploierons cette expression pour désigner l’ensemble des structures
adhérentes aux différents réseaux départementaux membres du RIF.
9
Le cas particulier de Paris ne sera pas vraiment étudié, le RIF n’y ayant pas d’adhérent pour le moment.
5
Présentation du R.I.F. et de l’opération Peace & Lobe
♦ Le R.I.F. (Réseaux en Ile-de-France)
Créé en 2001, le RIF est une association fédérative régionale ayant pour but de structurer
durablement le secteur des musiques actuelles / amplifiées en Ile-de-France, et d’en favoriser le
développement.
Cette confédération réunit six réseaux départementaux et deux associations départementales
représentant plus d’une centaine d’acteurs musiques actuelles / amplifiées en Ile-de-France : le
Pince-Oreilles (Seine-et-Marne), le CRY pour la musique (Yvelines), Rezonne (Essonne), le
Réseau 92 (Hauts-de-Seine), MAAD 93 et Chroma (Seine St Denis), le réseau Musique 94 (Val de
Marne), le Combo 95 (Val d’Oise).
Au sein du RIF, les réseaux précités entendent développer un espace régional privilégié de
concertation et de réflexion afin de :
- valoriser et harmoniser les initiatives conduites par ses membres dans les différents
départements,
- être un observatoire permanent des lieux et des pratiques, amateurs et professionnelles,
- amener les collectivités territoriales et les services de l’Etat à mettre en œuvre une politique
répondant aux attentes des musiciens, des publics de l’Ile-de-France,
- être un outil de recommandations et de préconisations dans une optique d’aménagement du
territoire,
- agir dans le domaine de la formation professionnelle et de la consolidation des nouveaux
emplois,
- encourager à la constitution de réseaux similaires dans les départements franciliens non
pourvus,
- organiser des échanges artistiques interdépartementaux.
Pour mener à bien ces missions, le RIF est notamment soutenu par :
- le Conseil Régional d’Ile-de-France,
- la Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales,
- la Direction Régionale des Affaires Culturelles,
- la SACEM,
- la Direction Régionale et Départementale de la Jeunesse et des Sports.
Les Contacts du RIF :
Bureau et adresse postale (temporaire) :
RIF – C/o Maison des Réseaux Artistiques et Culturels, 221 rue de Belleville, 75019 Paris
Tél : 09 54 93 18 98 / Mail : [email protected]
www.lerif.org
Les Réseaux Départementaux :
LE COMBO 95
MQ Les Linandes – place des Linandes Beiges - 95000 Cergy
Tel : 01 30 75 00 24 / Mail : [email protected]
LE CRY POUR LA MUSIQUE (78)
28, Rue de Lorraine - 78200 Mantes-La-Jolie
Tel : 01 34 78 77 81 / Mail : [email protected]
6
LE PINCE OREILLES (77)
C/o Espace Pierre Curie - Rue Pierre Curie - 77550 Moissy-Cramayel
Tel : 01 64 13 95 67 / Mail : [email protected]
LE RESEAU 92
C/o Conservatoire H. Dutilleux - Place J. Hunebelle - 92140 Clamart
Tel : 01 47 36 78 23 / Mail : [email protected]
REZONNE (91)
12 rue Louis Armand - 91220 Brétigny sur Orge
Tel : 01 60 85 49 89 / Mail : [email protected]
MAAD 93
C/o Cités Musiques / Métafort - 4 avenue de la Division Leclerc - 93300 Aubervilliers
Tél : 01 43 11 25 02 / Mail : [email protected]
LE RESEAU MUSIQUES 94
C/o Musiques Jeunes 94
Domaine départemental Chérioux – 4 route de Fontainebleau - 94407 Vitry sur Seine
Tel : 01 45 60 57 67 / Mail : [email protected]
CHROMA / ZEBROCK (93)
31 bd. Gambetta - 93130 Noisy-le-Sec
Tél : 01 55 89 00 60 / Mail : [email protected]
Les adhérents des réseaux départementaux :
LE CRY POUR LA MUSIQUE
A.L.C
CAC Geoges Brassens
Espace Jeunesse
La Clé des Champs
La CLEF
Maison Julien Cain
MJC ETC.
MJC Les Terrasses
La Petite Entreprise
Le Sax
l'Estaminet
Service Culturel
Turbulences
L'Usine à Chapeaux
Zic en Herbe
VAM
La Batterie
Service culturel
Service Culturel
Usine à Sons
Atrium
Kontshasso
26
Chevreuse
Mantes la Jolie
Vélizy
Plaisir
Saint Germain en Laye
Louveciennes
La Celle Saint Cloud
Conflans Sainte Honorine
Marly le Roi
Achères
Magny les Hameaux
Limay
Beynes
Rambouillet
Magny les Hameaux
Vernouillet
Guyancourt
Houilles
Les Mureaux
Mantes la Ville
Sartrouville
Voisins-le-Bretonneux
asso
asso
munic
munic
asso
asso
asso
asso
asso
asso
munic
munic
asso
asso
asso
asso
munic
munic
munic
munic
asso
asso
diff / répét/ form
diff / répét / form / enreg
répét
diff / répét / enreg
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diff / répét / enreg / résid
diff / répét / enreg
diff / répét
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répét / form
répét / form
diff / répét / form / enreg
diff / répét
diff / répét / form / enreg
répét
répét / form
diff / répét
7
Ecole municipale de
musique
Café de la Plage
Universailles Musiques
Service Culturel
Beynes
munic
enseig
Maurepas
Versailles
Montigny-le-Bretonneux
munic
asso
munic
diff / répét / form
diff / répét
diff / répét / form
Issy-les-Moulineaux
Nanterre
Nanterre
asso
asso
asso
diff / form
diff / form / enreg
diff / répét / form
Sèvres
Rueil Malmaison
Chaville et Malakoff
Gennevilliers
Saint Cloud
Bagneux
Clamart
Issy les Moulineaux
Chatenay Malabry
Boulogne Billancourt
Sceaux
asso
asso
asso
asso
asso
munic
munic
asso
asso
munic
assso
diff / répét
diff / répét / enreg / form
diff / répét / form / enreg
diff / répét / form / enreg
diff / form
répét / form / enreg
diff / répét / form / enreg
diff / répét / form / enreg
répét / enreg / form
préfig
diff / répét / form / enreg
Colombes
asso
diff / répét / form / enreg
Tousson
Brie Comte Robert
Moissy Cramayel
Savigny le Temple
Savigny le Temple
Pontault Combault
Combs la Ville
Noisiel
asso
asso
asso
asso
munic
asso
asso
asso
diff / répét /
diff / répét / form
diff / répét / form / enreg
diff
diff / répét / form / enreg
diff / form
diff / répét / form
diff / répét / form
Torcy
Livry sur Seine
Brie Comte Robert
Château- Landon
Magny-le-Hongre
Mée sur Seine
Champs-sur-Marne
Chelles
Lognes
Changis sur Marne
munic
asso
asso
asso
asso
asso
asso
munic
asso
asso
diff / form
diff / form
diff
diff / répét
diff / répét / form / enreg
diff / répét / form
diff / répét / form
diff / répét / form / enreg
radio
diff
munic
asso
munic
diff / répét
diff / résid
répét / enreg
LE RESEAU 92
L’Espace Icare
La salle Daniel Féry
La Bassecour/ Musique Pour
Tous
SUM
L'Avant Scène
Musiques Tangentes
Le Tamanoir
ECLA
La Chaufferie
Conservatoire H. Dutilleux
L'Entrepont
La Rotonde
BB Mix
La Caisse Claire / MJC de
Sceaux
Le Caf' Muz
LE PINCE OREILLES
La Tête des Trains
La Fontaine
Les 18 marches
Espace Prévert
L'Empreinte
La Boite de Concerts
L'Oreille Cassée
MJC le Luzard/ Service
culturel
Espace Lino Ventura
Asso Gadgetophone
Asso Koudju
Asso Notown
File7
Le Chaudron
MPT Victor Jara
Les Cuizines
Vallée FM
Asso Kalifuda
LE COMBO 95
L'Observatoire
L'EMB
Les Studios du Chat Perché
15
18
13
Cergy
Sannois
Cergy St Christophe
8
Les Studios de l'Usine
Le Nautilus
Le Forum
La Luciole - MJC d'Herblay
La Cave Dimière
La Cour des Miracles
Influx / Messages Sensitifs
Le Hangar 95
La Ruche
Espace Germinal
REZONNE
Cergy-Pontoise
Jouy le Moutier
Vauréal
Herblay
Argenteuil
Pierrelaye
Cergy
Pontoise
Cergy
Fosses
munic
munic
munic
asso
munic
asso
asso
SARL
asso
asso
diff / répét
diff / répét / enreg
diff / répét
diff / répét
diff / répét / enreg
diff
diff
répét / enreg
diff / actions culturelles
diff
diff / répét / résid / enreg
diff / manag / label /
form
diff / conseils
diff / résid
diff / form
diff / manag
diff / répét / form / enreg
diff / résid
diff / résid
diff / répét / form
diff / résid
diff / résid
répét / manag / label /
form / enreg
diff / répét / conseils
diff / résid
radio
diff / conseils
17
Service Culturel
Association Saskwash
Fleury-Mérogis
Etampes
munic
asso
Association Zones d'Arts
Le Plan
MJC Jacques Tati
Association Trashi Trasho
MJC Boby Lapointe
Centre Culturel Paul Bailliart
Le Rack'Am
MJC Gérard Blotnikas
MJC Théâtre des 3 Vallées
MJC Cyrano
DLF Studio
Palaiseau
Ris Orangis
Orsay
Saclay
Villebon/Yvette
Massy
Brétigny/Orge
Chilly Mazarin
Palaiseau
Gif/Yvette
Draveil
asso
asso
asso
asso
asso
asso
munic
asso
asso
asso
asso
Local'Zique
Le Radazik
Radio Mille Pattes
Association Art & Action
Saulx-les-Chartreux
Ulis
Saulx-les-Chartreux
La Norville
asso
munic
asso
asso
RESEAU MUSIQUES 94
9
MPT Gérard Philippe
Espace Culturel G. Philippe
MJC Louise Michel
Le Forum
Bâtiment Cœur de Ville
Villejuif
Fontenay sous Bois
Fresnes
Boissy-Saint-Léger
Vincennes
asso
munic
asso
munic
munic
Espace Langevin
CMA Youri Gagarine
Espace Dispan de Floran
EDIM
Choisy-le-Roi
Champigny-sur-Marne
L'Haÿ-les-Roses
Cachan
munic
munic
munic
asso
diff / form
diff / répét / form
diff / répét / form
diff / projet de studios
diff / form / projet de
studios
diff / répét / form
diff / répét / form
diff / form
diff / form
asso
asso
EPIC
munic
munic
munic
diff / form
diff
diff / répét / form / enreg
diff / répét / form / enreg
diff / répét / form / enreg
diff / répét / form
MAAD 93
Argo’notes
Café Culturel
Canal 93
Le Cap
Le Deux Pièces Cuisine
L’OMJA
14
Montreuil
Saint-Denis
Bobigny
Aulnay-sous-Bois
Le Blanc Mesnil
Aubervilliers
9
La Pêche
Pôle Musical d’Orgemont
Le Triton
CECB
Association Villes des
Musiques du Monde
Scène Jean-Roger
Caussimon - L'Odéon
Sous-Marin 34
Direction du développement
culturel de Bagnolet
Montreuil
Epinay sur Seine
Les Lilas
Le Bourget
Aubervilliers
asso
munic
asso
asso
asso
diff / répét / form / enreg
diff / répét / form
diff / répét / enreg
diff / répét / form / enreg
diff / actions culturelles
Tremblay-en-France
asso
diff
Saint-Ouen
Bagnolet
asso
munic
diff / répét / form / enreg
diff / répét / enreg
♦ L’opération Peace & Lobe
Peace & Lobe est un spectacle éducatif traitant des risques auditifs. Il est produit et diffusé par le
RIF et est destiné à un public adolescent (13-19 ans), essentiellement via des représentations
organisées en lien avec les établissements scolaires.
Créé en 199810 et lauréat du « Décibel d’Or »11 en 2000, Peace & Lobe a déjà été diffusé près de
250 fois pour un public estimé à environ 25 000 élèves de collèges et lycées franciliens. Il est
soutenu par plusieurs partenaires institutionnels ce qui permet au RIF de le proposer aux
structures souhaitant l’accueillir à un coût peu élevé.
Au-delà d’une simple sortie au spectacle, Peace & Lobe est un dispositif complet proposant aux
professeurs un suivi pédagogique dans le temps afin d’obtenir un meilleur impact auprès des
élèves. Le dispositif Peace & Lobe peut se décomposer en 3 phases :
Phase 1 : La réunion pédagogique (au moins 1 mois avant le spectacle)
La réunion pédagogique doit permettre d’associer les enseignants, les infirmières scolaires et
éventuellement les documentalistes ou conseillers principaux d’éducation à la conception et au
déroulement de l’ensemble des étapes. Cette réunion a pour objet de :
- présenter le programme régional de sensibilisation aux risques auditifs liés à l'écoute et à la
pratique des musiques amplifiées,
- apporter des éléments de connaissance sur les trois thèmes abordés : la relation entre les
évolutions artistiques et technologiques des musiques amplifiées, le fonctionnement de l’oreille et
la prévention des traumatismes liés à l’exposition aux hauts niveaux sonores,
- remettre un dossier pédagogique de l’opération aux professeurs, comportant une « fiche
action » proposant de relier les thèmes abordés par le spectacle aux programmes scolaires et ce
dans plusieurs disciplines ; l’objectif est de favoriser la réalisation d’un travail pédagogique
préalable au spectacle afin de sensibiliser les élèves aux thématiques abordées.
Phase 2 : Le spectacle
Le spectacle s’adresse à des élèves de la quatrième à la terminale, scolarisés dans
l’enseignement général, technologique et professionnel. Il dure 1h30 et se déroule, sur le temps
scolaire (les mardis et jeudis uniquement), dans une salle de concerts adaptée aux musiques
amplifiées.
10
Le spectacle a été créé pour la première fois en 1998 par le Florida (Agen) et le Confort Moderne (Poitiers) ; la
version francilienne a été mise en place en 2001.
11
Remis par le Conseil National du Bruit (organe consultatif placé auprès du ministre de l’Ecologie et du
développement durable), il récompense « une initiative particulièrement réussie constituant une action exemplaire
en matière de lutte contre le bruit ».
10
Il est conduit en situation scénique par un groupe constitué de 4 musiciens et d’un sonorisateur.
Il alterne des moments d’interprétation musicale, de projection vidéo, d’exposés et d’échanges
avec le public. Il se décompose en 4 parties :
- accueil des élèves et de leurs encadrants, présentation des intervenants et du déroulement du
spectacle.
- première partie - l’histoire des musiques amplifiées au travers de 3 paramètres : les évolutions
technologiques des moyens d’écoute et de production de la musique ; le rôle des volumes
sonores dans l’histoire des courants musicaux ; la filiation et les relations entre les différents
courants musicaux.
- deuxième partie - la description du son et des différents éléments de la chaîne de l’électroamplification sonore.
- troisième partie - la physiologie de l’oreille : présentation de l’appareil auditif, de ses limites, et
des différents traumatismes sonores liés à une surexposition.
- quatrième partie - la prévention des risques auditifs : présentation des traumatismes sonores,
les signaux d’alarmes, les comportements à adopter face à un traumatisme sonore, les moyens
de protection qui existent.
- conclusion : réponses aux questions des élèves à la fin du spectacle ; remise d’un CD
compilation12 et d’une paire de bouchons en mousse à chaque participant.
Phase 3 : L’évaluation de l’impact (durant les 2 mois suivant le spectacle)
Le spectacle est suivi de l’évaluation de son impact sur les élèves, grâce à un questionnaire à
remplir en classe, quelques semaines après la représentation, et le retour (si les enseignants le
souhaitent) d’un musicien du groupe intervenant dans le spectacle.
Les objectifs de cette rencontre peuvent être multiples :
- retour sur le contenu du spectacle (fonctionnement de l’oreille, explication des traumatismes
sonores…),
- partage d’expériences sur la manière dont les musiciens, particulièrement exposés aux volumes
sonores, se protègent des traumatismes sonores,
- échange sur le métier d’artiste musicien.
Parallèlement, un audiomètre peut être mis à disposition des infirmières scolaires afin de tester
l’audition des élèves. Du matériel pédagogique complémentaire (ouvrages, plaquettes, cassettes
vidéo, CD ROM…) peut être prêté aux enseignants qui souhaitent approfondir le sujet.
L’opération Peace & Lobe s’inscrit dans un travail global du RIF autour des risques auditifs et de
la gestion sonore, au niveau régional et au niveau national : réalisation d’affiches et de tracts
préventifs pour les lieux de diffusion et de répétition, mise à disposition gratuite de bouchons en
mousse, information sur les protections auditives adaptées à la pratique musicale, information
sur le cadre législatif (décret de décembre 1998), formation des salariés des lieux musicaux sur
ce sujet…
Contact au sein du RIF :
Jean-Marie Séné
Tel : 06 87 78 82 59 - Mail : [email protected]
12
Ce CD propose des morceaux de 20 artistes différents qui illustrent les courants "majeurs" de l’histoire des
musiques amplifiées. Le livret du CD présente les artistes en question ainsi que les courants dans lesquels on peut
les classer. Les traumatismes sonores et les messages de prévention sont aussi exposés dans ce livret afin de
rappeler les objectifs de prévention du dispositif.
11
Partie I : Décryptage de l’organisation institutionnelle et contexte francilien
1.
L’éducation artistique : une compétence interministérielle
1.1. Définition
La terminologie employée par l’Etat pour caractériser la présence des arts à l’école a mis du
temps à se stabiliser.
L’expression « éducation artistique et culturelle », apparue pour la première fois dans un décret
de 1986, s’est imposée mais elle ne fait pas l’unanimité, notamment au sein de l’Education
Nationale, où certains dénoncent l’amalgame qu’elle induirait entre les disciplines artistiques
enseignées en classe et les activités artistiques complémentaires qui peuvent être proposées aux
élèves.
En 2003, une circulaire interministérielle13 proposait ainsi d’adopter l’expression « enseignements
artistiques et action culturelle » précisant que cela permettrait de « marquer clairement la
hiérarchie et la corrélation entre ce qui est central, fondateur et propre à l’éducation nationale :
les enseignements et ce qui vient les compléter : l’action culturelle ».
Pourtant dès 2005, une autre circulaire14 est venue officialiser de nouveau la formule « éducation
artistique et culturelle » comme dénomination englobant l’ensemble des processus et dispositifs
par lesquels la formation de l’élève s’effectue.
Ces hésitations sémantiques ne sont pas anecdotiques ; elles renvoient en réalité à une tension
permanente au sein de l’Education Nationale entre ce qui est de la responsabilité du système
éducatif (les enseignements, l’apprentissage des savoirs) et ce qui est parfois considéré comme
hors champ de l’Education Nationale et donc plutôt de la responsabilité des structures culturelles
(l’action culturelle, la formation de la sensibilité). Ce « conflit » entre enseignements
fondamentaux et ouverture vers le monde extérieur, entre rationalité et sensibilité, est très
ancien comme nous aurons l’occasion de le développer dans l’historique, mais il semble que
même aujourd’hui la cohabitation de ces deux volets de l’éducation artistique ne soit pas encore
totalement acceptée par tous les acteurs, et notamment par une frange quelque peu
conservatrice au sein de l’Education Nationale.
Une autre problématique posée par l’expression « éducation artistique et culturelle » est la
confusion entre le temps scolaire et le hors-temps scolaire. La dénomination retenue doit-elle
s’entendre au sens large ou bien se limite-t-elle exclusivement au temps passé au sein de
l’établissement scolaire ? Là encore, ce n’est pas juste une question de détail car beaucoup
d’acteurs militent pour une vision globale de l’éducation artistique, qui prenne en compte la
totalité du temps de vie de l’enfant et du jeune adulte, et qui ne soit pas pensée dans une
relation quasi-exclusive avec l’Education Nationale, comme c’est encore largement le cas
actuellement malgré le rattachement en 2002 de la Direction de la Jeunesse au sein du ministère
de l’Education Nationale.
Néanmoins, l’expression « éducation artistique et culturelle » s’est aujourd’hui imposée. Elle est
définie dans les différents textes y faisant référence par la coexistence et l’interaction de trois
pôles :
- une pratique artistique qui met en jeu le corps et la sensibilité,
- une approche culturelle réunissant les savoirs sur les œuvres du patrimoine et la découverte de
la création contemporaine,
- des techniques et des méthodes à maîtriser.
13
La circulaire n° 2003-173 du 22 octobre 2003, signée des ministres Luc Ferry et Xavier Darcos.
La circulaire relative aux Orientations sur la politique d’éducation artistique et culturelle des ministères de
l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche et de la culture et de la communication.
14
12
De notre point de vue, au-delà des « querelles » internes à l’Education Nationale, l’expression
« éducation artistique et culturelle » présente surtout l’inconvénient commun à quasiment toutes
les appellations imposées par l’institution, à savoir le risque de se confondre avec les dispositifs
initiés et encadrés par l’Etat et de se limiter à ceux-ci, laissant en l’occurrence dans l’ombre tout
un pan de l’action culturelle à l’école.
Par conséquent, même si l’expression éducation artistique est aujourd’hui très largement
répandue, y compris au sein du milieu culturel, nous préférerons dans la suite de ce rapport ne
l’utiliser que pour évoquer les dispositifs gérés par les deux ministères de l’Education Nationale et
de la Culture (classes à PAC, ateliers artistiques, etc.).
1.2. Historique
Retracer l’historique de la prise en considération de la place des arts à l’école nous paraît
essentiel car :
- les positions des acteurs actuels, qu’ils soient favorables ou non à l’ouverture des
établissements aux pratiques artistiques, découlent de logiques qui se sont construites
progressivement au fil du temps, particulièrement depuis le 19ème siècle ; la retranscription de
l’évolution des débats sur cette question permet donc de mieux comprendre pourquoi, au-delà
des contraintes budgétaires, la place des arts au sein de l’Education Nationale reste limitée et
fragile.
- on entend souvent dire que dans l’Education Nationale « rien ne disparaît, tout s’accumule » et
force est de constater que cette maxime se vérifie assez régulièrement en matière d’éducation
artistique et culturelle. ; il semble donc important de resituer la période et le contexte
(notamment politique) dans lesquels sont apparus les différents acteurs et dispositifs encore
d’actualité afin de mieux comprendre les conditions dans lesquelles ils se trouvent aujourd’hui.
♦ Les racines des rapports conflictuels entre l’art et l’école
De la Révolution à la IIIème République, on assiste à une constante selon André Roux : celle
« d’une éducation pour la nation et non par la nation »15.
C’est la conception utilitariste de l’école : elle doit avant tout former les futurs citoyens, leur
apprendre la vie telle qu’elle est, afin d’établir l’ordre et la cohésion sociale. L’art, qui entraîne un
détachement de soi, un regard extérieur, est soupçonné d’entraver la naissance du citoyen.
Cette conception rationaliste de l’école, couplée à l’idée que l’art doit rester dans le domaine de la
sphère privée, explique que pendant très longtemps la question de la présence des disciplines
artistiques à l’école a été quasi-ignorée.
Si Jules Ferry a largement contribué à cet état de fait, il faut toutefois souligner que c’est sous
son ministère de l’Instruction Publique qu’ont été introduits en 1879 le dessin et la musique dans
les programmes officiels de l’école primaire même si la place qui leur était accordée était minime.
♦ La lente ouverture de l’école
Alors que le Front Populaire avait commencé à bouger un peu les lignes avec la création d’un
grand ministère de la Vie Culturelle accordant une place primordiale au lien entre l’Education
Nationale et l’éducation populaire dans une optique de démocratisation culturelle, l’ouverture de
l’école aux disciplines artistiques va connaître un coup d’arrêt en 1959 avec la nomination
d’André Malraux au ministère des Affaires Culturelles.
15
In « L’éducation artistique : une ambition impossible », DEA de Science de l’Education (cité par « Les Cahiers
d’Education et Devenir » n°8 – Décembre 2006).
13
Autrefois rassemblées dans un seul ministère, le ministère de l’Instruction et des Belles Lettres,
l’Education nationale et la Culture sont scindées en deux ministères distincts avec la création de
ce ministère des Affaires culturelles.
La mission essentielle de celui-ci consistant à « rendre accessibles les œuvres capitales de
l’humanité, et d’abord de la France, au plus grand nombre possible de français », on pouvait
légitimement s’attendre à ce que l’éducation artistique y joue un rôle prépondérant. Pourtant, la
question des arts à l’école ne constituera jamais un des axes majeurs de la politique de Malraux,
bien au contraire, celui-ci considérant que l’art ne peut s’imposer à l’individu que grâce à une
confrontation directe avec les oeuvres, et non par le biais d’un apprentissage. Malraux va par
conséquent tout faire pour s’affranchir de la tutelle du ministère de l’Education Nationale,
provoquant une fracture entre les mondes de l’Education et de la Culture (mais aussi de
l’éducation populaire dont Malraux se méfiait énormément).
Suite à cette scission, le rapprochement entre les deux ministères va s’avérer très laborieux.
Il va dans un premier temps prendre la forme d’une commission mixte interministérielle créée en
1964 à l’initiative du compositeur Marcel Landowski. Nommé directeur de la Musique en 1966,
celui-ci va mettre en place le « Plan de dix ans pour l’organisation des structures musicales
françaises » qui va notamment se traduire par des mesures en direction du public
scolaire comme l’instauration des classes à horaire aménagé ou la création des conseillers
pédagogiques en éducation musicale (en 1975).
De son côté, le ministère de l’Education Nationale met en place en 1969 le « tiers temps
pédagogique » à l’école élémentaire16 (un tiers du temps scolaire doit être consacré aux
disciplines d’éveil et d’éducation physique) puis, en 1973, le « 10% pédagogique » dans le
secondaire17 (10 % de l’horaire scolaire peut être consacré à des activités éducatives choisies
librement par les enseignants).
En 1975, le ministère de l’Education nationale met en place une Mission d’action culturelle en
milieu scolaire. Cette mission, qui fonctionnera jusqu’en 1986, est chargée d’assurer la liaison
entre l’Education nationale et les partenaires concernés par l’action culturelle. Dotée de moyens
financiers, elle constitue avec les enseignants volontaires un « laboratoire d’idées et de projets »
qui aidera au développement de nombreuses actions de terrain.
Les Projets d’activités éducatives et culturelles (PACTE) sont lancés dans le second degré en
1979. Succédant aux « 10% pédagogique », ils sont construits autour d’un thème directeur et
ouverts aux intervenants extérieurs expérimentant des méthodes pédagogiques différentes.
Les PACTE sont à leur tour remplacés en 1981 par les Projets d’action éducative (PAE) qui seront
étendus en 1984 aux écoles primaires. Les PAE, qui concernent tous les domaines artistiques et
culturels, vont connaître un succès important et favoriser l’ouverture des établissements scolaires
aux partenaires culturels extérieurs.
A partir de 1982 le doublement des crédits du ministère de la Culture permet d’assurer un certain
nombre d’actions conjointes des deux ministères concernés. La Direction du développement
culturel (DDC), nouvellement créée, est à l’origine de l’accord ministère de la Culture-ministère
de l’Education nationale de 1983 qui marque le début du partenariat entre les deux ministères et
la mise en place progressive de toute une série d’initiatives conjointes dont notamment :
- la création des classes culturelles18 (concernant à l’origine uniquement le patrimoine),
- le lancement en 1983 des 200 premiers ateliers d’arts plastiques en collège, qui s’ouvriront à
partir de 1987 à de multiples domaines et deviendront les « ateliers de pratiques artistiques »19,
- la mise en place de programmes conjoints de formation d’enseignants et la création des CFMI20
pour garantir la qualité des intervenants à l’école.
16
17
18
19
Ecole élémentaire : du CP au CM2 – plus de précisions sur l’organisation de la scolarité en annexe.
Second degré : du collège au lycée.
Cf p 29.
Cf p 28.
14
En 1986 le ministère de l’Education nationale crée la Mission de réflexion et de proposition sur les
enseignements artistiques. Le travail de cette mission, présidée à nouveau par Marcel Landowski,
aboutit à la promulgation de la loi 88-20 du 6 janvier 1988. Cette loi d’intentions générales
s’appuie sur les réalisations expérimentées sur le terrain depuis une dizaine d’années pour définir
les grandes lignes d’une politique de développement des enseignements artistiques :
- la loi institue les enseignements artistiques comme « une composante indispensable de la
formation générale »,
- elle assure à tous les jeunes, à l’école et au collège, une éducation artistique en arts plastiques
et éducation musicale, ainsi qu’à d’autres disciplines de manière optionnelle,
- elle valide le principe d’action culturelle en milieu scolaire et, pour ce faire, le recours aux
professionnels de la culture.
Depuis vingt ans, un seul décret d’application, celui qui concerne les intervenants extérieurs, a
été publié, ce qui amène certains observateurs à affirmer que cette loi n’a jamais réellement été
appliquée.
Après la réélection de François Mitterrand, le partenariat entre les deux ministères s’intensifie et
donnera lieu à toute une série d’initiatives et notamment :
- le lancement par le Centre national de la cinématographie de l’opération « Collège au cinéma »,
avec le concours financier des départements,
- la création de programmes de sensibilisation dans le domaine de la danse (« Danse à l’école»)
et du théâtre (« L’art d’être spectateur »),
- le développement de « services éducatifs » dans les institutions culturelles, avec la mise à
disposition de personnels de l’Education nationale.
En 1992, Jack Lang devient pour un an ministre de l’Education nationale et de la Culture.
Disposant de crédits importants, il mettra en place des « dispositifs d’excellence » qui ne
concerneront qu’un petit pourcentage de la classe d’âge considérée. Les actions menées furent
néanmoins nombreuses, aidées par un mouvement de déconcentration au bénéfice des Directions
régionales des affaires culturelles et une forte implication des collectivités grâce notamment à la
création de deux concepts territoriaux : les jumelages et les plans locaux d’éducation artistique.
Au lendemain des élections législatives de mars 1993, les deux ministères retrouvent leur
indépendance lors de la formation du nouveau gouvernement dirigé par Edouard Balladur mais
n’en continuent pas moins leur collaboration avec la signature d’un protocole interministériel
(Education nationale, Culture et Francophonie, Enseignement supérieur et Recherche, Jeunesse
et Sports) relatif aux enseignements artistiques.
♦ Le Plan de 5 ans pour les arts et la culture à l’école (2000)
En mars 2000, Jack Lang, redevenu ministre de l’Education nationale, recrée une « Mission de
l’éducation artistique et de l’action culturelle », la précédente ayant été dissoute en juillet 1997.
Dans la foulée, avec Catherine Tasca, nouvelle ministre de la Culture et de la Communication, ils
annoncent le lancement d’un programme ambitieux doté de moyens sans précédent dans
l’histoire de ces administrations : c’est le fameux « Plan de 5 ans pour les arts et la culture à
l’école ».
Le plan de cinq ans vise trois grands objectifs :
- généraliser les apprentissages artistiques et culturels,
- diversifier les pratiques artistiques,
- assurer la continuité de l’éducation artistique, de la maternelle au lycée.
20
Centre de formation des musiciens intervenants – Cf p 24.
15
Pour introduire au sein des classes des projets artistiques se déroulant sur une année scolaire et
assurer la généralisation des pratiques artistiques, la solution retenue sera la classe à projet
artistique et culturel (classe à PAC)21 mesure phare du Plan de cinq ans.
Pour l’application territoriale du Plan, Jack Lang décide de s’appuyer sur le réseau du Centre
national de documentation pédagogique (CNDP) réparti sur l’ensemble du territoire, coordonnant
une trentaine de centres régionaux et une centaine de centres départementaux. Le CNDP
deviendra en 2002 le Service pour la culture, les éditions et les ressources pour l’Education
nationale (SCEREN)22 et se verra donc confier une mission d’animation culturelle.
Par ailleurs, des Pôles Nationaux de ressources (PNR) sont créés pour favoriser le développement
de certaines thématiques (dont les musiques actuelles concernées par deux PNR23) par une
activité d’édition/documentation et de formation des enseignants et acteurs culturels.
Dans ce Plan, les musiques actuelles étaient censées bénéficier d’une attention particulière, les
ministres souhaitant « les voir intégrer les établissements scolaires au même titre que les autres
genres musicaux et les autres arts ».
Elles faisaient ainsi l’objet d’un volet spécifique articulé autour de 3 objectifs :
- réduire les écarts esthétiques entre enseignants et élèves en ce qui concerne l'enseignement
obligatoire,
- favoriser, dans le cadre des classes à PAC, la collaboration entre les établissements scolaires et
les artistes les plus contemporains ainsi que les centres de ressources de proximité,
- favoriser l'utilisation par les enseignants des outils de l'informatique musicale.
Pour accompagner les enseignants dans cette évolution, le Plan prévoyait de leur fournir chaque
année des outils afin de les tenir au courant de l’actualité musicale et des réalités du secteur
professionnel musiques actuelles. Il mentionnait également la création de comités de pilotage
spécifiques.
Autant de déclarations d’intention qui n’ont que très peu abouti à des réalisations concrètes.
Citons toutefois l’action des deux PNR musiques actuelles (avec notamment les programmes
« Les Enfants de la zique » et « Chroniques lycéennes ») ou encore la co-organisation par la
Mission de l’éducation artistique et de l’action culturelle et la Fédurok des « Rencontres de
Mâcon », séminaire de travail et de réflexion réunissant professionnels des musiques actuelles et
personnels de l’Education Nationale24.
Au lendemain des élections présidentielles et législatives de 2002, de nouveaux ministres
succèdent aux promoteurs de ce Plan alors appliqué depuis deux ans.
Les principales mesures du Plan de 5 ans ne sont pas officiellement remises en cause mais celuici est sérieusement mis à mal par des coupes budgétaires importantes (près de 20 millions
d’euros dès l’année 2003 en ce qui concerne la politique d’éducation artistique du ministère de
l’Education Nationale).
♦ Le Plan de relance de l’éducation artistique et culturelle (2005)
Début 2005, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture et de la communication, et
François Fillon, ministre de l’Education nationale, ont présenté un plan de relance comprenant les
orientations suivantes :
- Développer les stratégies partenariales
21
Cf p 27.
Cf p 21.
23
Le PNR « musiques actuelles » de l’Académie d’Amiens et le PNR « chanson francophone» de l’Académie de
Poitiers ; les réalisations de ces deux pôles sont présentées respectivement p 92 et 93 ; Les PNR ont été remplacés
récemment par les PREAC (cf p 22).
24
Les actes de ce séminaire sont téléchargeables sur le site internet d’Opale, à l’adresse suivante :
http://www.culture-proximite.org/article.php3?id_article=59
22
16
Le plan précise que les services déconcentrés de l'État doivent mettre en place des partenariats
avec les collectivités territoriales. Chaque région et chaque académie sont censées bénéficier d'un
groupe de pilotage en matière d'éducation artistique et culturelle réunissant, à l'initiative des
recteurs et des directeurs régionaux des affaires culturelles, tous les partenaires concernés. Un
Haut conseil de l'éducation artistique et culturelle25, investi d'une triple mission d'analyse
prospective, de proposition et d'évaluation, a par ailleurs été institué pour assister les ministres
dans la définition et la mise en oeuvre des programmes d'action.
- Mieux former les responsables de l'éducation artistique et culturelle et notamment les
enseignants avec des accords de coopération entre les Directions régionales des affaires
culturelles (DRAC) et les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) sur les
dominantes « arts et culture ».
- Mobiliser les établissements culturels
Selon ce plan de relance, l'attribution de subventions de fonctionnement aux établissements
culturels devrait désormais être subordonnée à la production d'une action éducative.
Le renforcement des missions d'action éducative des structures culturelles doit également se
traduire par « une aide des DRAC à la création d'emplois de professionnels de la médiation
culturelle dans les services éducatifs et services des publics des institutions culturelles, ainsi qu’à
l'augmentation du volume des crédits consacrés au financement des interventions dans le champ
éducatif. La mise en place de services des publics communs à plusieurs structures culturelles
peut également, dans les agglomérations, les communautés de communes ou les bassins de
formation, aider à mettre en relation ces structures avec les établissements scolaires ».
- Favoriser l’action culturelle en milieu universitaire
Le plan de relance précise que les DRAC soutiendront les structures culturelles engagées dans la
collaboration avec les universités, pour développer les pratiques artistiques et culturelles des
étudiants, associer des artistes et des professionnels de la culture à leur parcours universitaire ou
encore encourager des projets de recherche et de création associant enseignants-chercheurs et
artistes ou professionnels de la culture.
Contrairement à ce que son appellation pouvait laisser imaginer, ce plan de relance ne s’est pas
accompagné d’une augmentation des crédits consacrés à l’éducation artistique par les ministères
de la Culture et de l’Education nationale (crédits pourtant sérieusement amputés suite au
changement de majorité de 2002).
Cela explique certainement en partie que les orientations choisies par le plan de relance aient
connu peu de réalisations concrètes : les conventions entre les DRAC et les collectivités sur ce
sujet n’ont que très peu progressé, les comités de pilotages académiques et départementaux
sont loin de s’être généralisés et la place consacrée aux disciplines artistiques dans la formation
des enseignants (notamment pour le premier degré) restent du domaine de l’accessoire.
Ce relatif statu quo engendré par un plan dit de « relance » constitue peut-être une des raisons
qui ont poussé les deux ministres concernés à organiser en janvier 2007 un séminaire de
mobilisation des cadres de l’éducation nationale et des directeurs régionaux des affaires
culturelles.
♦ L’éducation artistique et culturelle et le nouveau gouvernement
La campagne pour les élections présidentielles de 2007 n’a pas dérogé à la règle qui fait de
l’éducation artistique un sujet a priori consensuel : dans la très modeste place accordée à la
culture dans cette campagne, la question des arts à l’école s’est taillée une part de choix. De
Nicolas Sarkozy à Ségolène Royal en passant par François Bayrou (pour ne citer que les trois
principaux candidats), la quasi-totalité des interventions sur la question ont placé l’éducation
artistique au rang de priorité (sans toutefois rentrer dans le détail et proposer des mesures
concrètes).
25
Cf p 21.
17
Pourtant, au-delà du consensus un peu mou sur l’importance des arts à l’école, certaines
différences apparaissaient à la lecture des discours, interviews, communiqués des différents
candidats.
A cet égard, l’analyse des réponses apportées par ces derniers au questionnaire du FPEA26 est
assez éloquente. Là où Ségolène Royal et François Bayrou se déclaraient, avec plus ou moins de
conviction, enclins à réactiver le Plan Lang-Tasca, les réponses de Nicolas Sarkozy semblaient
plus ambiguës. Il annonçait notamment que les « familles [pourront] choisir d’envoyer leurs
enfants dans un établissement scolaire proposant un mi-temps culturel », proposition assez
éloignée de l’idée de démocratisation culturelle par la généralisation de l’éducation artistique. Son
insistance à voir dans l’enseignement de l’histoire de l’art le remède miracle et sa critique répétée
du relativisme culturel pouvaient également laisser les observateurs (et particulièrement ceux
concernés par le secteur musiques actuelles) quelque peu dubitatifs et inquiets.
Pourtant, depuis son élection, Nicolas Sarkozy l’a répété à de multiples reprises : l’éducation
artistique et culturelle est bien une cause prioritaire à ses yeux. Il l’a d’ailleurs très officiellement
notifié aux deux ministres concernés – Christine Albanel pour la Culture et Xavier Darcos pour
l’Education Nationale – dans leurs lettres de mission respectives, déclarant notamment à la
ministre de la Culture : « [La démocratisation culturelle] a globalement échoué parce qu’elle ne
s’est appuyée ni sur l’école, ni sur les médias […] Nous souhaitons qu’avec le ministre de
l’Education Nationale, vous fassiez de l’éducation artistique et culturelle une priorité de votre
action en faisant tomber pour cela la barrière qui s’est progressivement dressée entre le monde
éducatif et le monde de la culture du fait de la séparation des deux ministères. »
A l’occasion de leurs différents discours, les deux ministres sont même parfois allés plus loin,
annonçant par exemple l’objectif de « passer très vite à la généralisation de l’éducation artistique
et culturelle, [d’]en faire un droit pour tous » (Christine Albanel lors de la conférence de presse
de la Fête de la musique le 14 juin 2007).
Christine Albanel et Xavier Darcos ont d’ailleurs confié à Eric Gross27 une mission d'étude et de
propositions « pour assurer la généralisation de l'éducation artistique et culturelle »28.
Au-delà de ces belles déclarations d’intention (qui ont déjà le mérite d’exister même s’il faut
garder à l’esprit que depuis trente ans les grands discours ont été légion sans forcément se
traduire concrètement sur le terrain), il est difficile au moment de la rédaction de ce rapport
d’avoir une idée précise des mesures que les deux ministres vont mettre en place pour tenir ces
« promesses ».
A la lumière de leurs premières interventions publiques, on peut toutefois distinguer quelques
grandes tendances :
- l’instauration d’un enseignement obligatoire de l’histoire de l’art, souvent évoquée par Nicolas
Sarkozy durant la campagne présidentielle, semble bien au programme du ministère de
l’Education Nationale.
- en matière musicale, les établissements d’enseignement spécialisé semblent être le principal
vecteur choisi pour développer les pratiques artistiques à l’école ; l’augmentation du nombre de
classes à horaires aménagés musiques29 (CHAM) a notamment été évoquée par les deux
ministres.
- un des objectifs semble également de poursuivre l’effort du Plan de Relance de 2005 en matière
de partenariat entre les établissements scolaires et le secteur culturel, avec le souhait formulé
par Xavier Darcos que « d’ici cinq ans, tous les établissements scolaires aient noué un partenariat
suivi avec une institution culturelle » (remarquons que le terme d’institution pose question :
l’effort portera-t-il essentiellement sur les établissements publics gérés par le ministère de la
Culture ?).
26
Forum Permanent pour l’Education Artistique - cf p 61.
Inspecteur général de l’Education Nationale et ancien conseiller pour la Culture à Matignon de juin 2005 à avril
2007.
28
Le rapport d’Eric Gross, paru après la rédaction de notre étude, est téléchargeable à l’adresse suivante :
http://media.education.gouv.fr/file/2007/63/7/rapport-Gross-arts-et-culture_21637.pdf
29
Cf p 27.
27
18
- enfin, la question du renforcement de la formation des enseignants et des intervenants a
également été évoquée par les deux ministres.
Nous nous garderons bien entendu de juger ici une politique avant même qu’elle n’ait été
réellement dévoilée.
Tout juste pouvons-nous nous permettre d’afficher un certain scepticisme car, si l’éducation
artistique est donc une priorité affichée par le nouveau gouvernement, les pistes avancées par les
deux ministres ne sont pas forcément des plus encourageantes pour le secteur musiques
actuelles : histoire de l’art et des grandes œuvres de l’esprit, renforcement du rôle des
établissements d’enseignement spécialisé, augmentation des CHAM, mobilisation des grandes
institution culturelles…le schéma qui semble se dessiner paraît assez « classique », voire
conservateur.
---------------------------------------------------------------En guise de conclusion de cet historique, une citation du rapport interministériel « L’éducation
aux arts et à la culture » de 2003 nous semble particulièrement appropriée : «les nombreuses
déclarations et nombreux dispositifs témoignent que l’éducation artistique ne cesse d’être une
priorité mais le rappel qui en est régulièrement fait depuis une trentaine d’années laisse
soupçonner la modestie des avancées ».
1.3. Les acteurs
♦ Administration centrale du ministère de l’Education nationale
La question de l’éducation artistique implique au sein du ministère de l’Education nationale de
nombreuses directions, sous-directions et bureaux. Cette fragmentation n’est d’ailleurs pas sans
poser de problèmes, même s’il faut préciser que le Ministère a connu en 2006 une refonte de son
organisation administrative dans le but de la simplifier.
Signalons tout d’abord que le cabinet du nouveau ministre, Xavier Darcos, comporte une
conseillère technique à l’éducation artistique et culturelle, Tifenn Martinot-Lagarde.
Au sein de l’administration centrale, si plusieurs directions sont donc parties prenantes de la mise
en œuvre de la politique d’éducation artistique, c’est essentiellement la Direction des
Enseignements Scolaires (DESCO) qui est concernée, avec notamment le Bureau du contenu des
enseignements (à la Sous-direction des écoles, des collèges et des lycées généraux et
technologiques) et le bureau des actions éducatives culturelles et sportives (au sein de la sousdirection de l’orientation, de l’adaptation scolaire et des actions éducatives). Ce dernier participe
à la définition et à la coordination de la politique nationale et attribue les aides auxquelles
peuvent prétendre les « associations qui prolongent l’action de l’enseignement public »30.
La séparation de ces deux bureaux est critiquée par nombre d’observateurs qui considèrent que,
étant donnée la spécificité du sujet, il serait plus pertinent de créer un bureau spécifique qui
serait en charge des enseignements artistiques aussi bien que des dispositifs transversaux et
complémentaires31.
30
Pour obtenir ce « label », il faut effectuer une demande d’agrément auprès des services du Rectorat concerné.
C’était notamment l’une des recommandations du rapport interministériel « L’éducation aux arts et à la culture »
publié en 2003.
31
19
A l’Inspection Générale de l’Education Nationale (IGEN), un groupe spécifique – le Groupe des
enseignements artistiques – gère les corps d’inspection territoriaux, observe, évalue, contrôle et
participe à de nombreux groupes et commissions de travail. En ce qui concerne la musique, deux
inspecteurs sont actuellement en place : Vincent Maestracci (également Doyen de ce groupe) et
Jacques Taddei.
Il faut souligner que Vincent Maestracci semble particulièrement sensible à l’ouverture de l’école
aux courants musicaux « actuels » et qu’il est d’ailleurs à l’origine de la présence d’œuvres de
Jimmy Hendrix au programme du baccalauréat musique 2006 et 2007, considérant que « une
œuvre comme Purple Haze d’Hendrix appartient à notre patrimoine, par sa qualité mais aussi par
ce qu’elle dit de son époque » et que, face au flot musical dans lequel sont plongés les élèves « il
est important que nous développions leur esprit critique et qu’ils puissent disposer des outils pour
éclairer leur écoute ; les professeurs, eux aussi, y gagnent »32.
La politique décidée et impulsée par l’administration centrale est ensuite mise en œuvre sur le
territoire par les Rectorats (échelon académique) et les inspections académiques (échelon
départemental) comme nous aurons l’occasion de l’illustrer lors du décryptage du contexte
francilien.
En matière budgétaire, il est délicat de déterminer quelle part du budget global du ministère de
l’Education nationale est réellement dévolue à l’éducation artistique et culturelle. La difficulté
tient principalement au fait que cet axe ne dépend pas d’un bureau unique au sein du ministère,
et qu’il n’y pas de synthèse effectuée concernant l’ensemble des crédits alloués.
De plus, contrairement au ministère de la Culture, celui de l’Education Nationale n’a pas prévu
dans le cadre de la LOLF33 de programme ni d’action spécifique à l’éducation artistique et
culturelle, celle-ci étant envisagée de façon transversale aux différents programmes.
♦ Administration centrale du ministère de la Culture
Si l’on schématise, alors que le ministère de l’Education nationale a sous sa coupe les
établissements scolaires et donc la responsabilité des enseignements, le ministère de la Culture,
lui, doit réguler l’offre culturelle et son implication dans les politiques d’éducation artistique et
culturelle.
Il joue donc le rôle d’expert en validant la qualité et la pertinence des interventions en milieu
scolaire des acteurs culturels mais il a surtout à sa charge la mobilisation de ces derniers. Pour
cela, n’ayant sous sa tutelle qu’un petit nombre d’établissements publics, le ministère se doit de
développer des stratégies partenariales avec les collectivités territoriales et « subordonner
l’attribution de subventions de fonctionnement aux acteurs culturels à la production d’une action
éducative »34, cette politique étant mise en œuvre par les services déconcentrés du ministère,
c’est à dire les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC).
Au sein de l’administration centrale, deux directions sont concernées :
- la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles (DMDTS) avec le Bureau
de l’éducation et des pratiques artistiques et culturelles (qui dispose d’un responsable de
l’éducation artistique : Daniel Véron),
- la Délégation au développement et aux affaires internationales (DDAI) avec le Département de
l’éducation, des formations, des enseignements et des métiers, qui conçoit, en coordination avec
l’Education Nationale, la politique ministérielle en matière d’éducation artistique et culturelle.
32
33
34
Extraits d’une interview de Vincent Maestracci pour le quotidien Le Monde (édition du 19 avril 2007).
Loi organique relative aux lois de finances du premier août 2001.
Plan de relance des arts et de la culture à l’école (2005).
20
L’administration centrale définit donc la politique générale et coordonne son application par les
DRAC mais elle est également amenée à subventionner certains acteurs de l’éducation
artistique : associations nationales, acteurs culturels à l’université, PREAC35, organismes de
formation…
En 2006, plus de 4 millions d’euros ont ainsi été engagés directement par l’administration
centrale pour des aides ou pour le pilotage d’actions nationales (et notamment le programme
« Ecoles, collèges et lycéens au cinéma » qui mobilise plus d’un million d’euros).
On remarquera que, en 2005, seuls trois organismes oeuvrant spécifiquement sur le champ
musical ont été subventionnés par les services centraux du ministère de la Culture36 : Les
Jeunesses Musicales de France37 (760 000 euros) et Enfance et musique (130 000 euros) au titre
des associations nationales d’éducation artistique ; le CFMI38 de Lyon (38 250 euros) au titre des
PNR.
Mais la majeure partie des crédits consacrés par le ministère de la culture à l’éducation artistique
sont des crédits déconcentrés puisque près de 28 millions d’euros sont destinés à l’action des
DRAC en la matière.
Celles-ci, en plus des subventions accordées aux structures culturelles participent, en liaison avec
les Rectorats, au financement des dispositifs interministériels de l’éducation artistique tels que les
classes à PAC ou les ateliers artistiques (nous aurons l’occasion de revenir sur le fonctionnement
des DRAC sur cette question lors de la présentation du contexte francilien).
♦ Le réseau Scérén
Placé sous la tutelle du ministère de l'Éducation nationale, le réseau SCEREN (Service pour la
culture, les éditions et les ressources pour l’Education nationale) s'articule autour du Centre
national de documentation pédagogique (CNDP) qui pilote 31 centres régionaux (CRDP), euxmêmes chargés d'animer les centres départementaux (CDDP).
Ce réseau a vocation à répondre aux besoins des acteurs et des usagers du système éducatif, en
proposant un accueil, en offrant de la documentation, des éditions, des animations pédagogiques
et de l’expertise en ingénierie éducative.
Le plan de cinq ans pour les arts à l’école de 200039, a fait du CNDP un acteur central de la
politique d’éducation artistique. En plus de sa mission première d’édition et de documentation, le
CNDP s’est également emparé d’autres sujets tels que l’animation pédagogique ou encore la
formation continue, ce qui ajoute un peu plus à la confusion et n’est pas toujours vu d’un très
bon œil par les services des Rectorats.
Le CNDP/Sceren est donc doté d’un département Arts et Culture, comprenant un service Musique,
dirigé par Henri De Rohan et dont les principales missions sont les suivantes :
- Edition / documentation
Affirmer que les musiques actuelles sont peu
vidéos du Scéren est un euphémisme. En
actuelles, on citera la parution annuelle de
tendance plutôt « patrimoniale ») distribué
collèges40.
représentées au sein du catalogue d’ouvrages et de
dehors des réalisations des deux PNR musiques
« Fête de la musique », livre-cd de chansons (de
gratuitement aux enseignants des écoles et des
35
Pôles régionaux d’éducation artistique et culturelle, qui ont succédé aux PNR – cf page suivante.
Source : « Bilan de la mise en œuvre du plan de relance de l’éducation artistique et culturelle en 2005 –
DRAC/Administration centrale », réalisé par le Département de l’éducation, des formations, des enseignements et
des métiers.
37
Cf p 60.
38
Centre de formation des musiciens intervenants – cf page 24.
39
Cf p 15.
40
Ce dispositif doit « fusionner » prochainement avec le livre-cd « Les Enfants de la zique », développé par les
Francofolies de la Rochelle en lien avec le CRDP de Poitiers.
36
21
Si les responsables du département « Arts et culture » du Scéren m’ont confirmé que les
musiques actuelles n’étaient clairement pas une priorité à court et moyen terme, deux collections
actuelles pourraient toutefois donner lieu à une collaboration avec le secteur musiques actuelles :
la collection « Ecoute d’une œuvre » (sur l’éducation à l’écoute) et une nouvelle collection
explorant les liens entre les courants musicaux et d’autres disciplines artistiques.
Dans l’optique d’une production d’outils et de documents ressources, le Scéren devrait
théoriquement être le partenaire privilégié du RIF mais celui-ci et les structures qu’il représente
rencontreront peut-être un écho plus favorable auprès des CDDP qui, s’ils font partie du réseau
Scéren, peuvent dans les faits s’affranchir quelque peu des directives nationales du CNDP grâce à
une certaine autonomie financière (due au fait qu’ils sont en général financés également par les
Conseils généraux). Leurs moyens semblent néanmoins de plus en plus limités.
- Facilitation des partenariats
Le réseau Scéren propose notamment aux enseignants une carte des ressources culturelles
locales, disponible sur le site internet du CNDP41. On peut constater sans surprise que les
structures du RIF (et plus généralement les acteurs musiques actuelles) sont dans l’ensemble
assez mal référencées. Le RIF aurait donc tout intérêt à se rapprocher du réseau Scéren au moins
dans l’optique de combler ce manque d’informations, sachant, comme nous pourrons le constater
dans la partie II, qu’un des principaux obstacles à la mise en place de projets musiques actuelles
à l’école réside dans la méconnaissance de ce secteur par les enseignants.
- Expertise et valorisation pour les projets des chartes de développement choral42
- Financement et participation au pilotage des PREAC (ex-PNR)
- Formation continue des enseignants et acteurs culturels
- Expertise, impulsion, conception et évaluation de projets artistiques transversaux
♦ Les Pôles de ressources pour l'éducation artistique et culturelle (PREAC)
Définis par une circulaire interministérielle d’avril 2007, les PREAC succèdent aux Pôles Nationaux
de Ressources (PNR).
Ces PREAC pourront, soit prendre la suite des anciens PNR dans un cadre rénové, soit être créés
en fonction de nouveaux besoins identifiés. Ils ont pour vocation de fournir des ressources et des
outils pour le développement de l’éducation artistique et culturelle, dans toutes ses dimensions et
sur tous les domaines concernés.
Ils accompagnent ce développement selon deux axes principaux :
- la structuration, l’édition et la diffusion des ressources pédagogiques, documentaires ou
didactiques,
- l’organisation d’actions de formation répondant aux besoins exprimés par les différents
partenaires.
Placés sous la responsabilité du Recteur et du Directeur régional des affaires culturelles et, le cas
échéant, des responsables des collectivités territoriales, ils sont en grande partie financés par le
CNDP.
Ils doivent associer au minimum trois partenaires : une structure culturelle, un Institut de
formation des maîtres (IUFM) et un Centre régional de documentation pédagogique (CRDP).
41
42
www.cndp.fr – rubrique « Education artistique et culturelle »
Cf p 30.
22
Les PREAC sont constitués autour d’une thématique forte (arts visuels, design, danse, musique,
théâtre, patrimoines et architecture, littérature, etc.).
Ils peuvent se voir confier une responsabilité nationale, soit de façon ponctuelle en tant
qu’opérateur privilégié d’une action spécifique d’accompagnement de la politique éducative, soit
de façon plus pérenne au regard de leur expertise dans un domaine particulier.
Il semble toutefois que l’une des caractéristiques de cette réforme réside dans la diminution du
potentiel de rayonnement national qui caractérisait les PNR. Les PREAC semblent plutôt destinés
à jouer un rôle de proximité.
On peut dès lors s’interroger sur la poursuite, à terme, de certaines opérations nationales
menées jusqu’à maintenant par des PNR (et notamment « Les Chroniques lycéennes », opération
développée par le PNR musiques actuelles de l’Académie d’Amiens43).
♦ Haut Conseil à l’éducation artistique et culturelle (HCEAC)
Présidé conjointement par le ministre de la Culture et le ministre de l’Education nationale, le
HCEAC doit assumer le rôle d’intermédiaire et de lieu d’échanges entre ses deux ministères de
tutelle et contribuer ainsi à rendre leur collaboration (historiquement compliquée comme nous
avons pu le constater précédemment) plus aisée.
Institué par le décret n°2005-1289 du 17 octobre 2005, le HCEAC remplace le Haut Comité des
enseignements artistiques, créé en 1988 et qui ne s’était réuni que quatre fois. Celui-ci étant
jugé trop lourd dans son fonctionnement, et ne prenant en compte que partiellement le champ
couvert par la notion d'éducation artistique et culturelle, les ministères concernés ont décidé :
- d’élargir ses compétences puisque des « enseignements artistiques » nous sommes passés à
« l'éducation artistique et culturelle »,
- de réviser sa composition, en diminuant en particulier le nombre de membres, dans un souci
d’efficacité,
- de faire évoluer sa mission vers un rôle de conseil chargé d’une tâche de réflexion, de
proposition et de communication/valorisation.
Il comprend dix-neuf membres, nommés pour une période de trois ans, dont quatre
représentants de l’Etat, trois représentants des collectivités territoriales et douze personnalités
qualifiées, son vice-président étant le compositeur et violoniste de jazz Didier Lockwood.
La lettre de mission du 19 octobre 2005, cosignée par les deux ministres concernés, fixe quatre
principales orientations au HCEAC :
1) Prendre appui sur les états des lieux auxquels procèdent régulièrement les deux
administrations pour proposer des initiatives et des orientations nouvelles.
2) Examiner les conditions de mise en œuvre d’une véritable politique éducative territoriale pour
les arts et la culture, impliquant tous les acteurs concernés : Etat, collectivités territoriales,
monde associatif, artistes et professionnels.
3) Considérer la qualité de la vie culturelle des étudiants des Grandes écoles, des Universités et
des établissements d’enseignement supérieurs dépendant du Ministère de la Culture. Il s’agit
également d’étudier la place que peut occuper l'éducation artistique et culturelle dans la
formation initiale et continue des enseignants du premier et du second degré ainsi que des cadres
de l'Education nationale. Une réflexion doit par ailleurs être engagée sur la formation des artistes
et des professionnels de la culture aux démarches pédagogiques.
4) Apprécier l’importance croissante de nouveaux vecteurs culturels et leur rôle dans l’édification
des valeurs et de l’imaginaire privilégiés par la jeunesse.
43
Voir présentation p 92.
23
Pour répondre à ses missions, le Haut Conseil se réunit une fois par mois en séance plénière sur
un thème relatif à l’actualité de l’éducation artistique et culturelle. Ces séances sont ouvertes par
une ou plusieurs auditions de personnalités qui peuvent influer sur la place de l’éducation
artistique, le Haut Conseil se définissant comme « un forum permanent entre la société civile
éclairée et l’Etat ».
Il doit remettre chaque année au Gouvernement un rapport, constitué par une synthèse de ses
auditions, un état des lieux et une série de propositions.
Son premier rapport44, rendu public le 28 mars 2007, comporte notamment les propositions
suivantes :
- En matière de formation, généraliser dans les IUFM45 les parrainages d’artistes et les modules
de sensibilisation aux partenariats avec les institutions culturelles/collectivités territoriales et
mettre en place une politique régulière de formation initiale et continue des personnels
d’encadrement et de direction de l’Education Nationale.
- Développer un observatoire des « bonnes pratiques » : identifier, grâce aux comités régionaux
de pilotage, les meilleures initiatives en matière d’éducation artistique, mettre en place un label
de reconnaissance et récompenser les lauréats par un prix remis par le Premier Ministre.
- Identifier et réserver dans chaque école et établissement des espaces dédiés aux arts et à la
culture utilisables en temps scolaire et hors temps scolaire.
- Organiser un séminaire national annuel sur le partenariat qui concernerait tous les acteurs
associés dans la promotion des arts et de la culture à l’école et hors l’école.
♦ Les musiciens intervenants en milieu scolaire
Sous l’appellation « musiciens intervenants en milieu scolaire » on regroupe en général les
« Dumistes » (ayant obtenu le DUMI - diplôme universitaire de musicien intervenant) mais
également un grand nombre de musiciens non diplômés qui interviennent de manière similaire au
sein des établissements scolaires (en fait essentiellement dans les établissements du premier
degré).
Le DUMI est délivré après deux années de formation (environ 1500 heures) par des centres de
formation de musiciens intervenant (CFMI). Créés sous double tutelle (Education nationale et
Culture) par la circulaire du 25 juin 1984 et confirmés par la loi de 1988 sur les enseignements
artistiques, ils sont implantés dans neuf universités (dont l’Université d’Orsay en Ile-de-France).
Ces centres recrutent sur tests dans un vivier de personnes ayant le baccalauréat (ou
équivalent), une solide formation musicale de base et deux années d’études (musicales ou
autres) ou deux années de pratique professionnelle.
La formation dispensée lors de la préparation du DUMI peut différer sensiblement d’un CFMI à
l’autre. De manière générale, les CFMI sont ouverts la musique contemporaine, mais assez peu
sur les musiques dites « actuelles » (à l’exception des musiques traditionnelles et du Jazz).
Ceci dit, la formation insiste sur les pratiques collectives et l’interactivité dans l’enseignement de
la musique, rejoignant ainsi certaines « valeurs » pédagogiques défendues par le secteur
musiques actuelles.
L’ouverture musicale des CFMI tient également au recrutement puisque la plupart des Centres
acceptent de plus en plus de musiciens non diplômés et aux parcours artistiques parfois peu
« classiques » (même si cette souplesse dans le recrutement est apparemment l’objet d’une lutte
permanente avec le ministère de la Culture).
On estime qu’il y a aujourd’hui près de 4000 musiciens intervenants en milieu scolaire en France,
dont environ 1800 Dumistes.
44
Téléchargeable à l’adresse suivante :
www.education.arts.culture.fr/images/documents/Rapport_annuel_2006_HCEAC.pdf
45
Instituts Universitaires de Formation des Maîtres.
24
Ils interviennent essentiellement auprès des écoles (même s’ils peuvent être amenés à toucher
d’autres publics), où ils assument deux missions selon un référentiel de compétences défini par le
Conseil des CFMI : une mission éducative et une mission de développement culturel, en faisant
notamment le lien avec les autres acteurs présents sur le territoire46.
Ils sont le plus souvent employés par les communes et rattachés aux établissements
d’enseignement spécialisé dont celles-ci ont la tutelle ; théoriquement, ils peuvent toutefois être
employés par une association (ou rattachée à celle-ci).
Malgré les retours a priori très positifs des enseignants travaillant en collaboration avec des
Dumistes ou assimilés, ceux-ci ne sont pas toujours très bien perçus au sein de l’Education
Nationale, où certains cadres demeurent sceptiques – pour ne pas dire hostiles – à l’idée de faire
intervenir en classe et sur le temps de l’enseignement des personnes extérieures au giron de
l’Education Nationale.
Il est ainsi avéré que certaines inspections académiques tendent à limiter l’intervention des
Dumistes, en terme de volume horaire et de publics concernés (école maternelle exclue
systématiquement, cycle 3 privilégié47), sous prétexte d’éviter la multiplication des intervenants
dans les classes.
1.4. Les enseignements et les dispositifs
Dans son état actuel, l’éducation artistique et culturelle encadrée par les ministères de
l’Education nationale et de la Culture résulte de l’articulation entre trois composantes :
– les enseignements artistiques proprement dits ; obligatoires, optionnels, facultatifs, ils sont
cadrés par des programmes officiels, disposent d’horaires précis et sont sanctionnés par des
examens donnant lieu à attribution de diplômes.
– les dispositifs transversaux ; ils comprennent les classes à projet artistique et culturel (classes
à PAC) à tous les niveaux de la section scolaire, les itinéraires de découverte (IDD) en collège, les
projets personnels à caractère professionnel (PPCP) en lycée professionnel, les travaux
personnels encadrés (TPE) en lycée général et technologique, etc.
– les activités complémentaires ; elles comprennent les ateliers artistiques dans une douzaine de
domaines, les chorales et les ensembles instrumentaux, les classes culturelles (patrimoine par
exemple), les opérations liées à l’architecture, à la poésie, au cinéma (École et cinéma, Collège
au cinéma, Lycéen et cinéma), etc.
On peut ajouter à cet ensemble un nouveau dispositif qui peut éventuellement concerner le
secteur culturel : l’option “Découverte professionnelle” en classe de troisième. Prenant la forme
d’un module de trois heures hebdomadaires, elle vise à faire découvrir aux élèves un large panel
de métiers et d’activités professionnelles ainsi que les possibilités de formation qui y sont
associées. En contact étroit avec l’univers des métiers étudiés, la démarche doit s’appuyer sur
des activités combinant l’acquisition des connaissances et le développement des compétences
visées : recherche d’informations, analyse de documents, situations pratiques et actives…
Les enseignements artistiques, arts plastiques (ou visuels) et éducation musicale, concernent
tous les élèves lors de la scolarité obligatoire (école primaire et collège). En revanche, les
dispositifs transversaux et surtout les activités complémentaires, non obligatoires, ne touchent
qu’une part relativement réduite du public scolaire.
De manière générale, il faut souligner une certaine tendance à l’accumulation des dispositifs,
chaque nouveau programme ministériel semblant vouloir laisser sa « trace » sans forcément
prendre en compte l’existant. Cela contribue à une certaine confusion, d’autant que de
46
A titre d’exemple, voir la présentation de la collaboration entre les Dumistes de la ville de Massy et le Centre
culturel Paul Bailliart p 82.
47
Cycle 3 : du CE2 au CM2 - plus de précisions sur l’organisation de la scolarité en annexe.
25
nombreuses collectivités territoriales développent parallèlement leurs propres programmes
d’éducation artistique (nous le constaterons lors de la partie consacrée au contexte francilien).
De plus, les crédits « éducation artistique » des ministères de la Culture et de l’Education
nationale ne suivent pas l’inflation des dispositifs et ceux-ci sont donc de plus en plus difficiles à
financer pour les établissements scolaires.
♦ Les enseignements artistiques
De la maternelle au collège, les enseignements artistiques s’inscrivent dans la formation
obligatoire via l’éducation musicale et les arts visuels (qui deviennent arts plastiques au collège).
Au lycée l’enseignement artistique devient optionnel, avec sept disciplines proposées (dont la
musique).
A l’école primaire, arts visuels et éducation musicale visent à développer la sensibilité,
l’imagination et la créativité ainsi que la connaissance d’œuvres significatives. Depuis la rentrée
2002, ils se partagent trois heures hebdomadaires au lieu de deux. Il semble toutefois, d’après
des témoignages concordants, que ces trois heures d’enseignements artistiques sont largement
sous-exploitées, notamment dans les villes où les enseignants (dont la formation artistique
initiale demeure assez légère en la matière) ne peuvent se faire épauler par des professionnels
(et notamment les musiciens intervenants48 en ce qui concerne l’éducation musicale).
En 1995, un rapport sur la situation des enseignements obligatoires à l’école élémentaire tirait
déjà les conclusions suivantes : « les enseignements sont obligatoires, mais ne sont pas assurés
à cent pour cent, selon la loi », la raison avancée tenant « tout autant à la pression que
l’instituteur sent s’exercer sur lui quant aux apprentissages fondamentaux qu’à un sentiment
d’incompétence […] Plutôt rares sont les cas où l’on voit assurer d’une manière équivalente les
deux enseignements, il semble que l’éducation musicale soit la moins pratiquée».
L’éducation musicale est centrée sur le chant choral et le développement de l’écoute. Une dizaine
de chants sont étudiés chaque année. Un document d’application des programmes donne la liste
des oeuvres de référence « afin de favoriser la constitution d’un patrimoine culturel commun.
Cette liste est composée d’une centaine d’oeuvres choisies parmi les catégories suivantes » :
- contes et récits musicaux ;
- musiques du monde ;
- musiques savantes à dominante européenne ;
- musiques électroacoustiques et électroniques ;
- jazz ;
- musiques de films.
De nombreux courants musiques actuelles ne sont donc pas représentés au sein de cette liste
d’œuvres de référence, même si un petit paragraphe de ce document précise que « ces
références n'invalident pas la place à faire à l'écoute de musiques amplifiées enregistrées ».
Au collège, de la sixième à la troisième, tous les élèves bénéficient d’une heure d’arts plastiques
et d’une heure d’éducation musicale dans leur emploi du temps, dispensées par un corps
d’enseignants spécialisés.
Poursuivant la formation proposée à l’école, l’enseignement musical hebdomadaire doit permettre
de « développer la sensibilité esthétique des élèves, d’affiner leur capacité d’expression artistique
et de leur donner des repères culturels ».
Pratiques vocales et instrumentales, écoute (découverte, analyse, comparaison), création
(recherches vocales et instrumentales, travaux assistés par informatique) doivent en être les
supports privilégiés.
L’approche d’une pratique instrumentale se fait en utilisant la flûte à bec et les percussions.
48
Cf p 24.
26
A partir du lycée, exception faite des lycées professionnels, les disciplines artistiques procèdent
d’un choix de l’élève.
Pour tous les élèves des séries générales et technologiques, un enseignement facultatif de 3
heures hebdomadaires enrichit le tronc commun de la série d’origine : l’option « arts » (qui
propose les disciplines suivantes : arts plastiques, cinéma et audiovisuel, danse, histoire des arts,
musique, théâtre). Parmi les élèves de la voie générale et technologique, 7 à 8% choisissent de
suivre cet enseignement. A noter que la présence d’un partenaire artistique, engagé dans un
véritable processus de création, et reconnu par la DRAC, est obligatoire pour les options cinéma,
audiovisuel, danse et théâtre mais pas pour la musique et les arts plastiques.
Dans les séries littéraires, il est proposé les mêmes disciplines en enseignements de
détermination (seconde) et de spécialité (première et terminale). Ces disciplines sont enseignées
à raison de 5 heures par semaine et sont créditées d’un coefficient 6 au baccalauréat (option
« lourde »).
Dans les lycées professionnels en CAP, BEP et baccalauréat professionnel un enseignement
général est obligatoire en arts appliqués et cultures artistiques (CAP), en éducation esthétique
(BEP) et éducation artistique et arts appliqués (bac professionnel).
Des options, arts du son, arts visuels, patrimoines ou spectacle vivant y sont aussi proposées à
raison de deux heures hebdomadaires.
Par ailleurs, il existe une série technologique « Technique de la musique et de la danse » (TMD),
qui est proposée en partenariat avec un conservatoire et qui concerne les élèves instrumentistes
ou danseurs qui envisagent une carrière de musicien ou de danseur professionnel. Dans cette
série, en ce qui concerne le volet musical, 9 à 10 heures hebdomadaires se partagent entre
technique, interprétation, histoire et analyse de la musique, techniques du son et musique
d’ensemble.
Signalons qu’il existe également un brevet de technicien « Métiers de la musique » (BTMM),
formation de trois ans après la 3ème qui comprend un enseignement général d’histoire de la
musique et de critique d’œuvres enregistrées (5 heures) et, selon les niveaux, de 6 à 10 heures
d’enseignement de technique musicale et de pratiques chorales et instrumentales49.
Après le baccalauréat, la musique et plus généralement le champ des arts et de la culture sont
souvent proposés sous forme d’options, dans les classes préparatoires aux grandes écoles ou au
sein de la voie universitaire (avec en particulier toutes les filières de médiation culturelle).
La voie professionnelle non universitaire peut également concerner la musique et les arts du
spectacle. Citons notamment le diplôme de métier d’art (DMA, niveau IV) « régie lumières et
son » ou le brevet de technicien supérieur (BTS, niveau III) « audiovisuel » (image, son,
administration et production de spectacles…), les écoles préparant à ces diplômes pouvant
constituer des partenaires assez naturels pour les structures musiques actuelles.
Enfin, il faut savoir que, dans certaines écoles (à partir du CE1) et certains collèges, un
enseignement musical renforcé est proposé aux enfants qui manifestent une motivation
particulière pour la musique, via des classes dites « à horaires aménagés musique »
(CHAM).
Ces classes sont à dominante instrumentale ou vocale et reposent sur un partenariat entre un
établissement spécialisé d’enseignement de la musique et un établissement scolaire.
Après le collège, les élèves qui souhaitent continuer à mener de front le lycée et le conservatoire
et qui envisagent de placer la musique au coeur de leur future activité professionnelle, peuvent
s’inscrire dans la série “Techniques de la musique et de la danse” de la voie technologique.
49
Dans l’optique de futurs partenariats, la liste des lycées franciliens proposant ces différents types d’enseignement
musical est proposée en annexe.
27
♦ Les classes à projet artistique et culturelle (classes à PAC)
Les classes à projet artistique et culturel sont construites autour de trois principes d’action :
- établir des passerelles entre un domaine artistique et culturel et d’autres domaines de
connaissance,
- associer des enseignants et des artistes/acteurs culturels dans une approche commune,
- donner lieu, dans la mesure du possible, à une restitution (qui peut prendre des formes très
diverses).
Les classes à PAC sont inscrites dans le temps scolaire, concernent une classe entière et ne sont
pas assimilables aux activités facultatives. Leur thème est laissé à l’initiative de l’enseignant
porteur du projet, sous contrôle du chef d’établissement, mais il doit être en partie déterminé par
l’environnement et le projet culturel de l’établissement dans lequel les classes à PAC doivent être
inscrites50.
Le projet se déroule sur tout ou partie de l’année avec une équipe constituée d'un ou plusieurs
enseignants dont le travail en classe est complété par des interventions d’artistes et/ou d’acteurs
culturels, de préférence sélectionnés parmi les ressources naturelles de proximité. Ces
interventions sont comprises entre 8 et 15 heures sur l’année.
Les classes à PAC ont été mises en place dans le cadre du plan de cinq ans proposé par Catherine
Tasca et Jack Lang en décembre 200051. Elles concernaient initialement l’école primaire et les
lycées professionnels, et de façon expérimentale, les collèges et lycées d’enseignement général
et technologique mais elles ont connu un succès important dans le secondaire, notamment au
collège.
Dispositif phare du plan de cinq ans, elles ont été mises à mal par les réductions budgétaires lors
de l’alternance politique de 2002. Même s’il est de plus en plus difficile pour les établissements
scolaires d’obtenir des crédits pour les financer, elles restent toutefois d’actualité et sont toujours
citées dans les discours et circulaires du ministère de l’Education Nationale.
Elles sont théoriquement financées par des subventions accordées aux établissements scolaires
par les cellules culturelles des Rectorats (pour les collèges et lycées) et des Inspections
académiques (pour les établissements du premier degré). Il faut toutefois préciser que la
situation évolue actuellement vers des subventions globales accordées aux établissements
scolaires, sans transiter par ces cellules culturelles52.
Dans tous les cas, un financement complémentaire des collectivités territoriales ou des structures
culturelles partenaires est bien souvent nécessaire.
♦ Les ateliers artistiques
Sous la terminologie ateliers artistiques (AA), on regroupe désormais les anciens ateliers de
pratiques artistiques des collèges (APA) et ateliers d’expression artistique des lycées (AEA). Ils
existent dans douze domaines (dont la musique) et sont construits autour d’un projet annuel
élaboré par une équipe d’enseignants, de partenaires extérieurs et d’élèves. Ce projet est lui
même inscrit dans le projet d’établissement. Les ateliers sont destinés aux élèves volontaires,
hors temps scolaire (souvent le mercredi après-midi). Ils proposent une offre modulable de 72
heures par année, soit deux heures par semaine.
Un artiste ou un professionnel culturel, en équipe avec un enseignant, fait découvrir un domaine
de la création à un groupe d’élèves. L’artiste doit faire partager aux élèves les étapes de la
création artistique contemporaine. Il ne s’agit pas pour eux de réaliser une œuvre mais
d’approcher concrètement le processus de la création.
L’atelier est ouvert pour la durée d’une année scolaire. Il est renouvelable après évaluation.
50
La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école du 23 avril 2005 oblige désormais les établissements
scolaires à intégrer une dimension artistique et culturelle au sein de leur projet d’établissement.
51
Cf Historique.
52
Plus de précisions p 37.
28
Le coût des ateliers artistiques est pris en charge par les Rectorats et les DRAC (ces dernières
étant également censées « valider » les intervenants extérieurs).
♦ Les classes culturelles
Les classes culturelles, mises en place en 1985 pour le patrimoine puis progressivement étendues
aux autres disciplines, appliquent aux domaines artistiques et culturels les principes de la
pédagogie active mis en oeuvre dans les classes de découverte : la classe se déplace avec son
enseignant pendant une semaine pour travailler avec une structure culturelle. Elles doivent
constituer l’événement fédérateur d’un projet conduit tout au long de l’année.
Ce dispositif concerne principalement les écoles élémentaires. Il est théoriquement subventionné
à part égale par les DRAC et les Inspections académiques mais de plus en plus de classes voient
le jour grâce au financement des collectivités, des parents ou des coopératives scolaires.
♦ Travaux personnels encadrés (TPE)
Les TPE sont obligatoires en classe de première et sont évalués au baccalauréat sous forme
d'épreuve anticipée.
En lien avec les programmes, ils offrent aux élèves l'occasion de développer des capacités
d'autonomie et d'initiative dans la conduite de leur travail en vue d'aboutir à une réalisation
concrète.
Sur un sujet dont ils ont délimité les contours en accord avec leurs professeurs, les élèves
élaborent en groupe, une production individuelle ou collective à partir de ressources
documentaires variées.
Au cours des différentes étapes de la recherche et de la production du TPE, les enseignants
suivent les élèves dans leur progression, et vérifient la pertinence des informations sélectionnées
par rapport au sujet choisi.
Les TPE doivent croiser au moins deux disciplines.
♦ Les itinéraires de découverte (IDD)
Mis en place en 2002, les IDD concernent les classes de 5ème et de 4ème.
Temps d'enseignement obligatoire, les IDD visent à « une meilleure appropriation des
programmes en favorisant une implication plus grande des élèves grâce aux choix qui leur sont
proposés, et au développement de stratégies pédagogiques plus efficaces comme l'apprentissage
de l'autonomie ».
Obligatoirement ancrés sur les programmes, les IDD ont vocation à mobiliser deux disciplines de
référence, auxquelles une autre peut éventuellement être associée en vue d’apporter une
contribution à la réalisation du projet.
Il s’agit de faire travailler les élèves sur un projet lié à l’une des quatre thématiques proposées :
- la nature et le corps humain,
- les arts et les humanités,
- les langues et les civilisations,
- la création et les techniques.
Deux heures hebdomadaires doivent y être consacrées.
♦ Les projets interétablissements
Un « projet interétablissements » est un ensemble de projets artistiques et culturels différents
qui s’adressent à des classes appartenant à plusieurs établissements scolaires, et fédérés autour
29
d’un objet commun. Il est proposé conjointement par la DAAC53 du rectorat et une structure
culturelle, en liaison avec la Cellule culturelle de l’Inspection académique. Le lien fédérateur du
projet peut être de nature territoriale ou thématique.
Un projet interétablissements, tout en laissant à chaque classe son originalité propre, répond aux
caractéristiques communes suivantes :
- Il s’adresse à des classes entières et se déroule majoritairement sur le temps scolaire.
- Il amène les élèves à sortir : la fréquentation du lieu culturel partenaire (et éventuellement
d’autres lieux associés), le plus souvent hors temps scolaire, est une partie constitutive du projet.
- Il est conçu conjointement par les services de l’éducation nationale et la structure partenaire,
qui élaborent un cahier des charges précisant le cadre général du projet.
- L’unité du projet repose sur : le partenariat des différentes classes avec un même
établissement culturel ; l’adhésion des équipes au même cahier des charges ; l’existence
d’événements fédérateurs tels que : réunions de lancement et réunions de bilan rassemblant
enseignants et intervenants ; temps de formation pour le groupe des enseignants et/ou des
intervenants engagés dans le projet ; manifestation réunissant en fin de parcours les travaux des
différentes classes (exposition, enregistrement, publication, performance…).
Les interventions artistiques sont financées grâce à une subvention du Rectorat concerné.
En Ile-de-France, ce type de dispositif est privilégié par le Rectorat de Créteil. Etant donné leur
vocation fédératrice, les projets interétablissements pourraient constituer un cadre adapté à une
éventuelle future action du RIF ou des réseaux départementaux.
♦ Les chartes de développement du chant choral / chartes de développement des
pratiques artistiques et culturelles
Les chartes de développement du chant choral ne sont pas à proprement parler un dispositif mais
un cadre permettant la coordination des ressources locales et la coordination des moyens.
Mises en place en 2001, elles ont vocation à permettre d’avancer vers une généralisation de la
pratique vocale et chorale de l’enfant dès le premier degré.
Le contenu de ces chartes s’articule autour de quatre axes :
- la formation des enseignants,
- la mise en place de projets en direction des scolaires,
- le travail des musiciens intervenants,
- la réalisation d’outils pédagogiques et la valorisation des actions.
Elles précisent également la façon dont les signataires s’investissent, notamment financièrement.
Les signataires de ces chartes sont :
- le Recteur,
- l’Inspecteur d’Académie,
- le Directeur régional des affaires culturelles,
- le Directeur du CRDP,
- le Président du Conseil général ou de l’association départementale (type ADDM ou ADIAM).
Les Universités, IUFM, CFMI, communes, établissements d’enseignement spécialisé et d’autres
associations culturelles agréées par les ministères concernés ou les collectivités sont également
invités à participer à l’élaboration et la mise en œuvre de ces chartes.
En Ile-de-France, des chartes de développement du champ choral sont actives dans les
départements des Yvelines, du Val d’Oise, de l’Essonne, du Val de Marne et de Seine-Saint-Denis.
53
Délégation académique à l’action culturelle – cf p 37.
30
Le champ des musiques actuelles est a priori très peu concerné par ces chartes même si
certaines d’entres elles peuvent éventuellement faire preuve d’une certaine souplesse et ouvrir
vers des projets liés à la chanson « actuelle ».
Cependant, une circulaire récente54 mentionne l’ouverture possible de ces chartes vers d’autres
disciplines artistiques. Parmi celles-ci, seuls le théâtre, la danse ou le cinéma sont expressément
cités mais il m’a été confirmé par le Département Arts et Culture du CNDP que cette circulaire
pouvait permettre, en théorie, la création de chartes spécifiquement musiques actuelles.
♦ L’accompagnement éducatif
Annoncée par la circulaire de préparation de la rentrée 2007, la mise en place de
l’accompagnement éducatif dans les collèges de l’éducation prioritaire55 (la généralisation à
l’ensemble des collèges étant planifiée pour 2008) est une des premières mesures du nouveau
ministre de l’Education Nationale.
D’une durée indicative de 2 heures, cet accompagnement sera organisé tout au long de l’année
en fin de journée après la classe, quatre jours par semaine.
Il s’agit « d’assurer en toute équité à chaque élève, quel que soit son milieu familial,
l’encadrement de son travail personnel, l’épanouissement par la pratique du sport et l’ouverture
au monde de l’art et de la culture, conditions nécessaires au bon déroulement de sa scolarité. Ce
dispositif contribuera ainsi à l’égalité des chances entre tous les élèves ».
Cet accompagnement est proposé aux élèves volontaires de tous les niveaux d’enseignement,
avec une priorité donnée aux élèves de 6ème. Il doit concerner, sans être limitatif, trois domaines
éducatifs présentés par la circulaire comme « également essentiels à un parcours de réussite » :
- l’aide aux devoirs et aux leçons,
- la pratique sportive,
- la pratique artistique et culturelle.
La circulaire précise également que le concours des collectivités territoriales et des associations
« sera particulièrement recherché, notamment dans tous les cas où leurs interventions,
traditionnellement importantes, constituent un apport très apprécié ».
A court terme, ce dispositif peut constituer une vraie opportunité pour les structures désireuses
de travailler avec les établissements scolaires puisque, s’il a débuté en Septembre 2007 de
manière expérimentale et quelque peu laborieusement, le budget 2008 de l’Education Nationale
lui consacrera pas moins de 140 millions d’euros (reste à voir si les activités culturelles ne
pâtiront pas, comme souvent, de la concurrence du sport).
1.5. Les passerelles avec les politiques de la Ville et de la Jeunesse
Un des regrets souvent exprimés au sujet de l’éducation artistique et culturelle tient au fait
qu’elle se concentre dans une relation quasi-exclusive avec l’Education Nationale, ne prenant en
compte que les temps scolaires et périscolaires56.
Pourtant, certains contrats cadres et dispositifs spécifiques, développés le plus souvent avec le
partenariat de la Délégation interministérielle à la ville et apparemment sous-exploités,
permettent d’inclure l’éducation artistique dans une politique globale mettant en cohérence les
différents temps de vie de l'enfant/adolescent.
Cela concerne majoritairement les zones définies par la politique d’éducation prioritaire dont nous
allons rappeler les dernières évolutions57.
54
Circulaire n° 2007-086 du 10 avril 2007.
Voir page suivante.
56
Le temps périscolaire représente ce qu’il y a immédiatement avant ou après l'école, c'est à dire : la période
d'accueil avant la classe, le temps de la restauration à l'école, les études ou les activités après la classe, le mercredi
après-midi.
55
31
♦ L’éducation prioritaire
L’éducation prioritaire concerne les élèves des écoles et collèges (exceptionnellement des lycées)
qui se situent dans des secteurs urbains ou plus rarement ruraux défavorisés.
Les zones d'éducation prioritaire (ZEP), créées en 1981, avaient pour objectif de contribuer à
corriger les inégalités sociales par le renforcement sélectif de l'action éducative dans les milieux
sociaux où le taux d'échec scolaire est le plus élevé. Elles ont connu divers plans de relance —
notamment en 1998 avec la mise en place des réseaux d'éducation prioritaire (REP).
Au regard des conclusions de plusieurs rapports qui préconisaient de revoir la carte des ZEP pour
concentrer les moyens sur les situations les plus difficiles, le ministère de l'Éducation nationale a
présenté en février 2006 un nouveau plan de relance de l'Éducation prioritaire. Ce plan concerne
tous les établissements scolaires « classés ZEP», mais distingue trois niveaux d'action selon le
degré de difficultés scolaires et sociales des élèves accueillis dans ces établissements :
- Le niveau EP1 concerne des écoles et collèges qui accueillent les élèves confrontés aux plus
grandes difficultés scolaires et sociales.
- Le niveau EP2 regroupe les établissements caractérisés par une plus grande mixité sociale que
les EP1, et naturellement destinés à rester dans l'éducation prioritaire.
- Le niveau EP3 concerne des collèges appelés à sortir progressivement de l'éducation prioritaire,
sur un délai de trois ans, si les conditions sont remplies.
Au niveau EP1, 249 réseaux « ambition réussite » se structurent autour des collèges labellisés «
ambition réussite ». Les autres réseaux (niveau EP2 et EP3) sont appelés réseaux de «réussite
scolaire ».
Les réseaux passent avec les autorités académiques des contrats qui se substituent aux contrats
de réussite scolaire : contrats « ambition réussite » pour les réseaux ambition réussite et
contrats « d'objectifs scolaires » pour les réseaux de réussite scolaire.
La politique de relance de l'éducation prioritaire, pilotée par un délégué national à l'éducation
prioritaire, repose sur toute une série de mesures, notamment l'ouverture de l'opération « Ecole
ouverte »58 pendant les vacances, une meilleure implication des parents dans le suivi scolaire de
leurs enfants, la stabilisation des équipes enseignantes par des dispositifs d'encouragement…
Le premier objectif assigné aux 249 collèges et 1 600 écoles « ambition réussite » est d'apporter
une aide supplémentaire, significative et personnalisée, aux élèves en difficulté. Cela passe
notamment par le programme de réussite éducative (voir ci-dessous), intégrant des activités
culturelles.
De manière plus générale, les établissements scolaires classés dans ces réseaux sont, en théorie,
prioritaires dans l’attribution par les ministères de l’Education nationale et de la Culture des aides
liées aux dispositifs d’éducation artistique.
Contacts : Il existe des coordonnateurs REP dans chaque circonscription concernée ; contacter les
Inspections académiques pour obtenir leurs coordonnées.
♦ Programme de réussite éducative (PRE)
Le PRE, défini par le plan de cohésion sociale de 2005, concerne donc en priorité les enfants et
adolescents scolarisés dans un établissement relevant de l’éducation prioritaire (ou habitant en
zone urbaine sensible).
57
Pour plus d’informations sur les dispositifs présentés dans cette partie, consulter la très complète base de
données en ligne de l’INJEP qui recense l’ensemble des dispositifs nationaux et organismes publics concernant les
jeunes en France : http://galaxiejeunesse.injep.fr.
58
Voir page suivante.
32
Ce programme vise à donner leur chance aux enfants et aux adolescents ne bénéficiant pas d'un
environnement social, familial et culturel favorable à leur réussite. Il a pour objectif
d'accompagner dès la petite enfance des enfants et des adolescents présentant des signes de
fragilité et des retards scolaires en cherchant à prendre en compte la globalité de leur
environnement.
La loi incite à la mobilisation ou à la création d'une « structure juridique support » dédiée à la
réussite éducative : caisse des écoles aux compétences élargies, groupement d'intérêt public
(GIP), établissement public local d'enseignement (EPLE) ou établissement public local de
coopération éducative (EPLCE) ou toute autre structure juridique adaptée dotée d'une
comptabilité publique. La structure juridique support doit favoriser — sur la base d'un projet
éducatif local — une mise en cohérence de tous les dispositifs concourant à la réussite éducative
qui existent sur le territoire communal ou intercommunal.
Cette politique de soutien personnalisé passe par un accompagnement adapté à chaque situation
familiale, inscrit dans la durée, avec des objectifs de résultats, notamment scolaires : des équipes
pluridisciplinaires de soutien (appelées aussi équipes de réussite éducative — ERE) réunissent,
autour d'un coordonnateur, des professionnels à temps plein, des associations agréées, des
vacataires de différentes spécialités (enseignants, éducateurs, animateurs, travailleurs sociaux,
psychologues,
pédopsychiatres,
intervenants
sportifs
et
culturels…).
Un soutien financier peut être apporté à des internats de réussite éducative qui peuvent être
labellisés. S'agissant dans la majorité des cas d'établissements existants, le financement porte
sur un soutien direct aux familles et sur la mise en œuvre de projets éducatifs, sportifs et
culturels développés au sein de l'internat hors temps scolaire.
Contact : Délégation interministérielle à la ville (DIV) / Cohésion sociale.
♦ L’école ouverte
Lancée en 1991, cette opération interministérielle consiste à ouvrir les collèges et les lycées
pendant les vacances scolaires, ainsi que des mercredis et samedis durant l'année scolaire, pour
accueillir des enfants et des jeunes de milieux socialement défavorisés, qui ne partent pas ou peu
en vacances.
L'opération s'applique, dans l'ensemble des régions et des académies, en priorité aux
établissements du second degré actuellement classés sur le territoire de l'éducation prioritaire, en
zones urbaines sensibles et en établissements sensibles.
Un programme d'activités à visée éducative, scolaires, culturelles, sportives et de loisirs est
proposé. L'opération vise ainsi à aider les jeunes à modifier leur représentation de l'école et
contribuer à leur réussite scolaire et à leur insertion sociale.
Il faut néanmoins préciser que les activités artistiques semblent globalement peiner à trouver
leur place au sein de ce dispositif, en comparaison avec les activités sportives, largement
majoritaires.
Contact : Ministère de l'Éducation nationale / Direction générale de l'enseignement scolaire
(DGESCO) – Conseils généraux
♦ Dispositifs relais (classes et ateliers relais)
Les dispositifs relais (classes et ateliers) constituent deux modalités temporaires de scolarisation
obligatoire pour des jeunes en voie de marginalisation scolaire et sociale. Les objectifs qui leur
sont assignés — socialisation, remotivation et réinvestissement dans les apprentissages —
doivent permettre au jeune repéré comme « entré dans un processus de rejet de l'institution
scolaire » de reconstruire une image positive de lui-même et d'élaborer un projet de formation.
Un dispositif relais est rattaché administrativement à un établissement scolaire et placé sous la
responsabilité du chef d'établissement. Il accueille des élèves provenant de plusieurs
établissements scolaires, selon une répartition par zone ou par bassin de formation. Le projet
33
pédagogique et éducatif du dispositif relais, actualisé à chaque session, est élaboré en
concertation avec les établissements d'origine des élèves et doit s'insérer dans le projet de
l'établissement de rattachement.
Les classes relais dont la durée d'accueil peut varier de quelques semaines à plusieurs mois, sans
toutefois excéder une année scolaire, font essentiellement appel à un partenariat relevant de la
Protection judiciaire de la jeunesse.
Les ateliers relais eux ont une durée d'accueil de quatre semaines renouvelables trois fois et ils
font appel à des associations agréées complémentaires de l'enseignement public au niveau
national et académique, ainsi qu'aux fondations reconnues d'utilité publique. Les activités
culturelles peuvent tout à fait s’insérer dans le programme des ateliers relais.
Un groupe académique de pilotage des dispositifs relais réunit les inspecteurs d'académie,
directeurs des services départementaux de l'Éducation nationale, le correspondant académique
« dispositif relais », des personnels d'inspection et d'orientation, le médecin ou l'assistant social
conseiller technique du recteur, le directeur régional de la Protection judiciaire de la jeunesse
ainsi que, selon leur implication, les partenaires associés : collectivités territoriales, associations.
Contact : Ministère de la Justice / Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) /
Bureau des méthodes et de l'action éducative
♦ Programme « Favoriser l’intégration républicaine par l’accès à la culture »
Ce dispositif, « réponse » de la Délégation interministérielle à la politique de la ville à la crise des
banlieues de 2005, a été mis en place en 2006 pour « mobiliser, en particulier pour les jeunes,
des compétences artistiques et culturelles au cœur de territoires prioritaires de la politique de la
ville ».
Dans les six départements où sont désignés des préfets délégués à l'égalité des chances (dont
trois en Ile-de-France : Seine-Saint-Denis, Essonne et Val d’Oise), 4 millions d’euros ont été
débloqués pour soutenir, sur l’année 2006, des projets favorisant la diversité culturelle dans les
quartiers difficiles.
Quatre types d’actions (concernant l’ensemble des disciplines artistiques et culturelles) étaient
envisagés :
- favoriser l'accès aux équipements culturels par la mise en place de partenariats avec des
associations ou structures locales au plus près des populations ;
- développer des projets favorisant la connaissance de l'histoire et de la mémoire, ainsi que la
diversité culturelle,
- développer des actions d'éducation artistique et culturelle en particulier vis à vis des jeunes
issus des quartiers sensibles
- développer, les interventions des écoles d'architecture dans l'accompagnement des projets
urbains.
La pérennisation de ce programme, impulsé dans l’urgence mais qui était censé s’inscrire dans la
durée, reste assez hypothétique.
Contact : Préfectures pour les trois départements concernés.
♦ Contrat éducatif local (CEL)
Le CEL a pour objectif de favoriser l'épanouissement de l'enfant et du jeune par le
développement d'actions éducatives complémentaires à celles de l'école et de la famille. À
l'échelle d'une ou plusieurs communes regroupées, ce dispositif mobilise tous les partenaires et
les acteurs éducatifs (administrations et établissements de l'État, collectivités territoriales,
associations sportives, éducatives, culturelles, et de parents et organismes sociaux) autour de la
définition d'un projet éducatif global local qui doit mettre en cohérence les différents temps de vie
de l'enfant et du jeune.
34
Le CEL a vocation à fixer l'organisation des activités périscolaires et extrascolaires, et à indiquer
le cadre juridique dans lequel elles s'inscrivent. Le contrat d'une durée de trois ans, passé entre
la commune ou le groupement de communes et l'État, associe les ministères chargés de la
Jeunesse et des sports, de l'Education nationale, de la Ville et de la Culture, et programme les
activités.
Le CEL est l'aboutissement d'un projet éducatif global au niveau local (diagnostic partagé,
définition des objectifs éducatifs, mise en œuvre des actions et évaluation) et doit donc
rechercher une articulation avec les projets d'écoles, d'établissements et des réseaux de
l'éducation, les programmes d'actions des Comités d'éducation à la santé et à la citoyenneté
(CESC), l'opération École ouverte, et les autres dispositifs contractuels existants (Contrat enfance
et jeunesse, Contrat local d'accompagnement à la scolarité, Ville, vie, vacances, contrat urbain de
cohésion sociale [CUCS]…).
Parmi les champs d'intervention privilégiés par la circulaire de 2000 figurent la musique et le
chant choral.
♦ Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS)
Depuis le 1er janvier 2007, les « Contrats urbains de cohésion sociale » signés entre l'État et les
communes ont pris la suite des Contrats de ville. Ils concernent les communes dans lesquelles se
trouvent un ou plusieurs territoires en difficulté dont la liste est établie par arrêté du ministre de
l'Emploi, du Logement et de la Cohésion sociale.
Le CUCS, signé entre l'État, le maire et l'agglomération (en associant le Département et la
Région), est un contrat de 3 ans reconductible. Il définit les priorités d'actions pour des quartiers
et des publics prioritaires, en matière de développement social et urbain, et regroupe l'ensemble
des programmes et des contrats existants sur ces champs (Programme de réussite éducative,
Contrat éducatif local (CEL), Contrat local de sécurité (CLS), Contrat local d'accompagnement à la
scolarité (CLAS), Ville, vie, vacances (VVV), École ouverte...).
Parmi les cinq champs définis par l’Etat comme prioritaires figure « l’action éducative », via
notamment des activités culturelles.
Le Contrat urbain de cohésion sociale fait l'objet de conventions pluriannuelles de financement
entre l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSÉ), l'État et les
collectivités locales.
Contact : Préfecture de Région et Délégation interministérielle à la Ville / Politique territoriale et
rénovation urbaine.
2. La territorialisation de l’action culturelle en milieu scolaire – le contexte francilien
En matière d’éducation artistique, les discours et circulaires de ces dernières années insistent
invariablement sur l’importance de la notion de partenariat et sur l’objectif d’associer les
collectivités territoriales aux politiques interministérielles.
Dans l’optique du mouvement de décentralisation, cet « appel » aux collectivités est logique,
d’autant plus que celles-ci ont la tutelle de nombreuses structures culturelles. De plus, les
ministères de l’Education Nationale et de la Culture affichent l’éducation artistique et culturelle
comme une priorité sans toutefois lui consacrer d’augmentation budgétaire ; ils sont donc dans
l’obligation de trouver des partenaires pour co-financer les programmes existants.
Mais cet objectif partenarial affiché est aussi une forme de réponse à l’une des critiques les plus
récurrentes concernant la politique d’éducation artistique et culturelle menée par l’Etat : le fait
35
qu’elle ne tienne pas suffisamment compte des initiatives développées par les services des
collectivités territoriales alors même que celles-ci en sont devenues les principaux financeurs.
Depuis le milieu des années 1980, les lois de décentralisation ont en effet conféré aux
collectivités des compétences toujours plus importantes en matière d’éducation et de culture,
comme nous aurons l’occasion de le détailler plus loin.
De nombreuses collectivités s’y sont appuyées pour développer, initier et soutenir des projets en
matière d’éducation artistique. Or ces initiatives n’ont jamais réellement été intégrées aux
différents programmes interministériels.
C’était d’ailleurs pour beaucoup le point faible du Plan Lang/Tasca de 2000 : avoir sous-estimé
l’importance du travail des collectivités dans l’objectif (affiché par le Plan) d’une généralisation de
l’éducation artistique et culturelle. Comme souvent, ce programme a plus considéré les
collectivités comme un « guichet » que comme un véritable partenaire puisqu’il leur a
essentiellement été demandé de compléter les crédits dégagés par l’Etat, notamment pour le
dispositif des classes à PAC. On peut estimer que celui-ci, qui a certes fait ses preuves, a permis
à certaines collectivités de s’emparer d’un sujet qu’elles ne savaient pas trop comment aborder.
Mais on peut aussi penser que, pour participer au financement des classes à PAC, compte tenu du
fait que leurs moyens ne sont pas illimités, de nombreuses collectivités ont été amenées à
réaffecter des budgets auparavant alloués à la mise en place d’autres actions éducatives. Ou
encore que certaines ont préféré ne pas participer au dispositif interministériel pour poursuivre
leur propre politique.
Cette absence de concertation provoque ainsi une certaine confusion puisque, à la profusion de
dispositifs portés par les ministères de l’Education Nationale et de la Culture, se rajoutent ceux
portés par les collectivités territoriales.
Il semble donc important que s’instaure un partenariat réel, qui porte sur l’élaboration même des
dispositifs et qui prenne en compte le rôle primordial joué par les collectivités, une équation
délicate à résoudre pour l’Etat qui doit prendre acte des effets de la décentralisation (et
notamment du fait que les collectivités sont devenues les principaux financeurs de l’éducation
artistique) tout en « conservant la main ». Car sans sa régulation, un risque guette l’éducation
artistique : celui de devenir une cause locale, en proie aux inégalités territoriales.
Nous présenterons dans cette partie, à partir de l’exemple de la région Ile de France,
l’organisation et les modes d’intervention des différents acteurs territoriaux, l’objectif étant de
fournir au RIF et aux structures qu’il représente le maximum d’éléments sur les partenariats et
les soutiens envisageables en matière de projets liés à l’éducation artistique sur le territoire
francilien.
2.1. Le pilotage territorial des ministères de l’Education Nationale et de la Culture
2.1.1. Les services déconcentrés du ministère de l’Education Nationale
♦ Au niveau académique : les Rectorats
L’académie est la circonscription administrative de l’Education Nationale. Il en existe 30 en
France dont trois en Ile-de-France : les académies de Créteil (regroupant les département de
Seine-Saint-Denis, Seine-et-Marne et Val de Marne), de Versailles (Essonne, Yvelines, Val d’Oise
et Hauts-de-Seine) et de Paris.
Nommé par décret du Président de la République, le recteur représente le ministre de l’Education
Nationale au niveau de l’académie.
Il a sous sa responsabilité l’ensemble du service public de l’éducation dans l’académie, de la
maternelle à l’université, et exerce aussi des compétences dans le domaine de l’enseignement
privé sous contrat avec l’Etat.
36
Placés sous la responsabilité du secrétaire général d’académie, les services administratifs
académiques constituent ce que l’on appelle le Rectorat. Leur organisation, qui relève de la
compétence du recteur, peut varier d’une académie à l’autre.
La question des arts à l’école y est en règle générale traitée par une Délégation académique à
l’éducation artistique et à l’action culturelle (DAAC).
Celle-ci a pour mission de favoriser la mise en relation des établissements scolaires du second
degré avec des organismes culturels, artistiques et scientifiques.
Elle participe également, en lien avec les IA-IPR59 musique et arts plastiques, à l’intégration de
stages relatifs aux disciplines artistiques et à l’action culturelle dans le Plan académique de
formation dédié aux personnels de l’Education nationale et notamment aux enseignants.
Les DAAC ont surtout en charge la gestion des crédits déconcentrés destinés à financer les
dispositifs de l’éducation artistique dans le second degré (essentiellement les classes à PAC et les
ateliers artistiques) et leur reversement aux établissements scolaires par des subventions
fléchées. Mais cette compétence est progressivement remise en cause par l’application de la LOLF
(loi organique relative aux lois de finances). Entrée en vigueur en 2002, celle-ci a enclenché un
processus de transformation radicale des règles budgétaires et comptables de l'État, en
découpant son budget général en un nombre limité de « missions » (se décomposant en
« programmes » qui eux-mêmes aboutissent à des « actions »), les moyens étant ainsi alloués
en vue d'une action précise alors qu’auparavant, chaque ministère/service recevait une somme
globale. Une des conséquences, pour le sujet qui nous concerne ici, est que les établissements
scolaires sont désormais censés recevoir directement une subvention globale pour faire face à
leurs besoins et actions, notamment en matière d’éducation artistique. A terme, les crédits ne
transiteront donc plus par l’interface de la DAAC et de ses subventions.
Ce mouvement est progressif et nous sommes actuellement dans une situation transitoire où
certains Rectorats, où le Recteur a insisté pour conserver des crédits dédiés à l’éducation
artistique, peuvent poursuivre une véritable politique en la matière tandis que d’autres se sont
retrouvés quasiment privés de moyens.
Ce contraste est particulièrement sensible en Ile-de-France, avec d’un côté le Rectorat de
Versailles qui a pu conserver un budget relativement conséquent (300 000 euros60) et de l’autre
le Rectorat de Créteil qui a vu sa marge de manœuvre se réduire très sensiblement dès l’année
scolaire passée (80 000 euros61).
L’avenir des DAAC est donc assez flou : sans leviers financiers, leur rôle de coordination risque
d’être beaucoup plus difficile à faire valoir.
Au-delà du devenir des cellules culturelles des Rectorats, on peut légitimement être inquiet quant
à la place accordée à l’éducation artistique au sein des établissements scolaires suite à cette
nouvelle donne : les responsables d’établissements, qui ont désormais la charge de répartir
l’enveloppe globale qui leur est accordée, n’auront-ils pas tendance à faire des arbitrages
budgétaires défavorables aux projets d’éducation artistique ? Se pose également le problème de
la poursuite du partenariat avec les collectivités qui, assimilant la progressive dilution du rôle de
régulation des DAAC à un retrait de l’Etat, peuvent rechigner à poursuivre leur collaboration
financière sur les dispositifs d’éducation artistique.
De manière plus optimiste, on peut aussi se ranger au discours officiel de l’Education Nationale et
estimer que cette évolution va permettre d’impliquer de manière plus importante les
responsables d’établissements et d’envisager ainsi des projets artistiques plus « rayonnants » et
impliquant plus d’élèves, comparativement à l’ancien mode de fonctionnement où la plupart des
actions semblaient portées par des professeurs plutôt isolés, se débrouillant souvent eux-mêmes
pour obtenir des financements.
Toujours est-il que les personnels des DAAC restent des interlocuteurs importants pour les
acteurs culturels souhaitant développer un projet d’éducation artistique. Au-delà de leur rôle de
59
60
61
Inspecteur d’académie – Inspecteur pédagogique régional – voir page suivante.
Source : DAAC de l’Académie de Versailles.
Source : DAAC de l’Académie de Créteil.
37
« subventionneur » qu’elles assument donc difficilement depuis l’introduction de la LOLF, ces
structures conservent un potentiel non négligeable pour valoriser, auprès des établissements
scolaires, des projets et des acteurs, et pour faciliter la rencontre entre enseignants et
professionnels du secteur culturel.
En ce qui concerne les deux disciplines artistiques enseignées de manière obligatoire au collège
(musique et arts plastiques), les DAAC doivent « cohabiter » (parfois difficilement) avec les IAIPR de ces disciplines qui, bien qu’étant théoriquement sous l'autorité du recteur d'académie,
sont en lien direct avec l'Inspection générale de l'éducation nationale (I.G.E.N.).
Les IA-IPR musique interviennent essentiellement au niveau de l’enseignement avec des missions
d’impulsion, d’inspection et d’évaluation auprès des professeurs d’éducation musicale. Mais il leur
est également confiée une mission d’animation qui peut les amener à promouvoir des actions
culturelles au sein des établissements scolaires (voire à accompagner leur mise en place).
En liaison directe avec les professeurs d’éducation musicale, qu’ils réunissent en général plusieurs
fois par an, les IA-IPR peuvent constituer des relais privilégiés pour le RIF et les réseaux
départementaux dans l’optique de favoriser une meilleure connaissance réciproque entre acteurs
du secteur musiques actuelles et professeurs de musique.
Le Rectorat de Versailles
Comme nous avons eu l’occasion de le préciser, la DAAC de l’Académie de Versailles a pour
l’instant plutôt bien « résisté » aux conséquences de l’instauration de la LOLF. Même si son
budget actuel (300 000 euros) n’est en rien comparable à celui dont elle disposait lors du
lancement du plan Lang-Tasca (autour d’un million d’euros), il lui permet de poursuivre une
politique de financement des projets d’éducation artistique.
Préférant soutenir le maximum de projets - quitte à leur donner relativement peu - la DAAC de
Versailles a utilisé son budget pour accompagner 482 actions (ateliers artistiques ou classes à
PAC) en 2006/200762.
Sur ces 482 projets, seuls 46 concernaient spécifiquement la musique ; et sur les 46 projets
musicaux seuls 8 avaient trait aux musiques actuelles (6 en lien avec des structures du RIF et 2
avec l’ADIAM 95).
En ce qui concerne le Plan Académique de formation 2007/2008, un stage relatif aux musiques
actuelles est proposé aux enseignants (quel que soit leur discipline).
Ce stage de trois jours, dont le programme ne précise pas avec quel lieu partenaire il sera
organisé, a pour objectif de « mieux connaître les composantes des musiques actuelles, en
partenariat avec des établissements culturels et des artistes ». Pour cela, il est prévu un « travail
en atelier permettant une confrontation active avec les pratiques d'artistes (musicien, auteur,
compositeur) engagés dans un processus de création ».
Contacts DAAC :
- Délégué académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle
Alain MOGET - 01 39 23 63 70 - [email protected]
- Responsables Musique, Théâtre, Danse, Arts du cirque et de la rue
Hélène LAJOURNADE - 01 39 23 63 64 - [email protected]
Marianne CALVAYRAC - 01 39 23 63 63 - [email protected]
Contacts IA-IPR éducation musicale :
- IA-IPR musique en charge des départements 91 et 92
Valérie MOREL - [email protected]
62
La liste de tous les projets soutenus est disponible à l’adresse : www.ac-versailles.fr/arts/dispositifs/AST-AAPAC%202006-2007.pdf
38
- IA-IPR musique en charge des départements 78 et 95
Laurent FICHET - [email protected]
Le Rectorat de Créteil
Contrairement à celle du Rectorat de Versailles, la DAAC de Créteil a déjà particulièrement
souffert des conséquences de la LOLF.
Avec un budget divisé par dix depuis 2000, la DAAC ne peut désormais soutenir qu’un nombre
limité de projets, insistant sur les projets interétablissements63 (dont un avec le festival de jazz
Banlieues Bleues).
Le Rectorat de Créteil poursuit en revanche sa politique de mise à disposition de « professeurs
relais ».
Une trentaine de professeurs travaillent ainsi auprès des services éducatifs ou relations publiques
de structures partenaires (qui ne sont pas obligatoirement localisées dans l’Académie de Créteil).
Leur mission est à la fois :
- d’aider les enseignants à mettre en place des projets pédagogiques, en partenariat avec
l’établissement culturel auquel ils sont rattachés et en liaison avec la DAAC,
- d’assurer auprès des enseignants un travail d’information concernant la structure culturelle
auprès de laquelle ils sont installés,
- de concevoir des documents et matériels pédagogiques à destination soit des professeurs soit
des élèves,
- de participer à des actions de formation continue dans le cadre académique,
- de participer à l’évaluation des actions du service éducatif dans lequel s’inscrit leur travail.
Ils sont nommés pour une année scolaire, cette nomination étant renouvelable pour une durée
maximale de six ans en fonction de l’évaluation annuelle de leur travail et des priorités de la
DAAC.
Six professeurs relais travaillent dans des structures dédiées à la musique : deux à l’Opéra
Bastille, un à la Cité de la musique, un à l’Orchestre National d’Ile-de-France, un à la Muse en
Circuit et un à Chroma/Zebrock.
La DAAC a également mis en place, pour chacun des domaines culturels, un groupe de réflexion
et de propositions qui est censé réunir enseignants et partenaires culturels.
Toutfois, le groupe « musique » n’est semble-t-il plus vraiment opérationnel. Il devrait
théoriquement être réactivé prochainement.
Enfin, signalons que le Plan Académique de formation 2007/2008 propose notamment :
- un stage autour du jazz en partenariat avec Banlieues Bleues,
- un stage sur les musiques du monde à la Cité de la Musique.
Contacts DAAC :
- Déléguée académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle
Brigitte VAUCHER – 01 57 02 66 61 – [email protected]
- Conseillère Musique et Danse
Amélie MARTIN – 01 57 02 66 59 - [email protected]
Contacts IA-IPR éducation musicale :
Régine JULIEN – 01 57 02 68 48 – [email protected]
A noter qu’un deuxième IA-IPR musique devrait prochainement être intégré au Rectorat de
Créteil.
63
Cf p 29.
39
♦ Au niveau départemental: les Inspections académiques
L’inspecteur d’académie, directeur des services départementaux de l’Education Nationale (IA –
DSDEN) représente le Recteur au niveau départemental.
Il est assisté d’Inspecteurs de l’Education Nationale (IEN) chargés chacun d’une circonscription
pour l’enseignement du premier degré.
Chaque Inspection académique dispose d’une cellule d’action culturelle (ou au moins d’un
référent). Leur influence, ainsi que leurs missions, peuvent toutefois être très variables.
A l’image des Rectorats pour le second degré, les Inspections académiques développent un
système d’appel à projets artistiques et culturels débouchant sur des subventions fléchées aux
établissements scolaires du premier degré, mais les moyens dégagés pour ces projets sont très
variables d’une Inspection académique à l’autre.
Il faut préciser également que ces cellules d’action culturelle ne se cantonnent en général pas au
premier degré et jouent aussi un rôle d’interface entre les acteurs culturels et les collèges/lycées.
D’après le Plan de relance de 2005, les Inspections académiques sont d’ailleurs censées mettre
en place des comités départementaux de pilotage de l’éducation artistique et culturelle réunissant
tous les partenaires concernés. En Ile de France, il semblerait que seule l’Inspection académique
de l’Essonne ait pour l’instant instauré un tel groupe de concertation et de réflexion, sa première
réunion ayant eu lieu en mars 2007 (précisons au passage qu’aucune structure musiques
actuelles n’y a apparemment été associée).
La question artistique (et notamment musicale) est également traitée au sein des circonscriptions
par le biais de Conseillers pédagogiques spécialisés. Créés à la fin des années 1970 pour
soutenir le développement des activités d’éveil artistiques sur le modèle de ce qui existait depuis
quelques années pour l’éducation physique et sportive, ils restent toutefois peu nombreux en
regard du nombre d’enseignants et sont de fait affectés à plusieurs circonscriptions : on
comptabilisait ainsi 233 CPEM (conseillers pédagogiques spécialisés en éducation musicale) en
2006/2007 contre plus de 1000 pour l’EPS.
Les missions de ces conseillers pédagogiques ont essentiellement trait à la formation
(contributions au plan départemental de formation continue, animations pédagogiques en
circonscription, aides et conseils dans la classe et l’école, participation possible à la formation
initiale) et à la coordination des actions et du partenariat (analyse des besoins, inventaire des
ressources, mises en relation des divers acteurs).
Placés sous l’autorité des IA-DSDEN et des IEN, ils sont censés avoir un rôle d’impulsion et
d’incitation, en faisant le lien entre les enseignants et les partenaires culturels.
Enfin, il faut ajouter que, au-delà de trois interventions d’un partenaire extérieur en classe, les
établissements scolaires du premier degré doivent effectuer une demande d’agrément auprès de
l’Inspection Académique.
Contacts au sein des Inspections Académiques :
- Inspection Académique de Seine-et-Marne
Cellule d'action pédagogique et culturelle (CAPEC)
Jean CAPILLON - 01 64 41 30 77 - [email protected]
Gabrielle GROSCLAUDE – 01 64 41 27 30
- Inspection Académique de Seine-Saint-Denis
Mission départementale d'animation pédagogique (MIDAP)
Marie-Christine HEBRARD - 01 41 60 51 26
Mission Enseignement artistique et action culturelle
Christine LABASSE – 01 41 60 51 13
- Inspection Académique du Val-de-Marne
Cellule d'expertise pédagogique éducative et culturelle (CEPEC)
40
Hélène KACZMAREK - 01 45 17 62 55 – [email protected]
- Inspection Académique des Yvelines
Chargé de mission affaires culturelles
Fabrice FAJEAU – 01 39 23 61 08 - [email protected]
- Inspection Académique de l’Essonne
Chargée de mission Action culturelle
Isabelle SIGNORET – 01 69 47 83 30 - [email protected]
- Inspection académique des Hauts-de-Seine
Chargée de mission Action culturelle
Dominique LACROIX (Mme) – 01 40 97 34 34 – [email protected]
- Inspection Académique du Val d’Oise
Action culturelle & Pédagogique Second degré
Dominique ROUPPILLARD - 01 30 75 57 98 – [email protected]
Coordinatrice du groupe départemental action culturelle
Michèle FONTAINE - 01 39 90 22 32
2.1.2. La Direction régionale des affaires culturelles (DRAC)
d’Ile-de-France
Au sein de la DRAC Ile-de-France, la question de l’éducation artistique est essentiellement traitée
par le Service développement et action territoriale (SDAT).
Les modes d’interventions de celui-ci sont les suivants :
- Rémunération des artistes intervenant dans les enseignements artistiques obligatoires ou
facultatifs au lycée (à l’exception de la musique puisqu’il existe un corps d’enseignants spécialisés
géré par l’Education Nationale).
- Co-financement des ateliers artistiques (quasi-exclusivement pour des établissements scolaires
du second degré) : auparavant, la DRAC intervenait à hauteur de 50%, l’autre moitié étant prise
en charge par les Rectorats. Les conséquences de l’application de la LOLF, qui ont déjà largement
amputé le budget de la DAAC de l’Académie de Créteil, ont changé la donne et en 2006/2007,
pour le financement des ateliers artistiques de cette académie, les contributions réciproques
étaient de : 50% pour la DRAC, 25% pour le Rectorat, 25% pour les établissements scolaires. Ce
désengagement forcé des DAAC devrait se poursuivre et la DRAC va se retrouver dans une
situation délicate puisqu’elle n’aura plus un interlocuteur unique (le Rectorat) pour l’ensemble des
ateliers artistiques. On se dirige ainsi à l’avenir vers des conventions liant établissement scolaire
et structure culturelle sous le contrôle de la DRAC.
- Co-financement des dispositifs « école ouverte »64.
- Participation occasionnelle à des actions de formation destinées aux enseignants (en revanche
la DRAC Ile-de-France ne met pas en place de formation pour les artistes/acteurs culturels).
- Subventions spécifiques – de manière apparemment très exceptionnelle - à des structures
culturelles pour des projets pédagogiques particulièrement innovants (en complément des
subventions de fonctionnement éventuellement accordées à ces structures).
En ce qui concerne l’objectif de « développement des stratégies partenariales » avec les
collectivités assigné aux DRAC par le Plan de Relance de 2005, on peut constater qu’il est encore
loin d’être rempli : la DRAC Ile-de-France, à l’instar de la plupart de ses homologues, n’est en
général pas associée aux politiques d’éducation artistique développées par les Conseils généraux
ou par le Conseil Régional.
64
Cf p 33.
41
L’autre mission essentielle confiée aux DRAC par le Plan de Relance consistait en la mobilisation
des acteurs culturels, censée se concrétiser par « une aide des DRAC à la création d'emplois de
professionnels de la médiation culturelle […] ainsi qu’à l'augmentation du volume des crédits
consacrés au financement des interventions dans le champ éducatif ».
Or, même si les conventions passées par le service Spectacle vivant de la DRAC avec les
structures culturelles intègrent théoriquement toutes une clause d’action culturelle, il semble que
la DRAC Ile-de-France n’ait pas eu les moyens de répondre aux injonctions du Plan de Relance.
Il faut en effet savoir que la DRAC Ile-de-France est actuellement engagée dans un plan de 3 ans
destiné à résorber la dette, ce qui se concrétise par un gel des crédits et quelques coupes
budgétaires (notamment au niveau du SDAT ce qui semble confirmer ce que dénoncent beaucoup
d’observateurs au niveau national, à savoir que l’éducation artistique est devenue une variable
d’ajustement au sein des DRAC).
Contacts au sein du SDAT :
- Conseiller en charge de : Seine-et-Marne, académie de Créteil
Jean-Marc Dos Santos - [email protected]
- Conseillère en charge de : Yvelines, Hauts-de-Seine, académie de Versailles
Agnès Nordmann - [email protected]
- Conseillère en charge de : Essonne, Relations
décentralisation, EPCC, opération Ecole ouverte
Nicole Cantagrel - [email protected]
avec
les
autres
services
de
l'Etat,
- Conseillère en charge de : Val-de-Marne, culture handicap, actions en milieu hospitalier et
carcéral, développement européen et international, fonds européens
Emmanuelle Schweig - [email protected]
- Conseillère en charge de : Seine-Saint-Denis, Val d'Oise
Isabelle Lazzarini - [email protected]
Contacts au sein du service Spectacle Vivant :
- Chef du service musique et danse
Hervé Corriges - [email protected]
2.2. Les collectivités territoriales
Au milieu des années 1980, les lois de décentralisation ont transféré des compétences de l’Etat
en matière scolaire vers les collectivités territoriales.
Depuis 1986, les communes assurent, notamment, le fonctionnement des locaux des écoles
maternelles et élémentaires tandis que les départements et les régions ont respectivement la
charge du fonctionnement des collèges et des lycées.
Ces compétences, ne concernent pas l’aspect pédagogique qui reste à la charge de l’Etat et les
collectivités ne peuvent donc pas intervenir dans les projets d’établissement qui relèvent de la
seule responsabilité de l’Éducation nationale.
Cependant, l’article L.216-1 du code de l’éducation prévoit que « les communes, départements et
régions peuvent organiser, dans les établissements scolaires, pendant leurs heures d’ouverture et
avec l’accord des conseils et autorités responsables de leur fonctionnement, des activités
éducatives, sportives et culturelles complémentaires. Ces activités sont facultatives et ne peuvent
42
se substituer, ni porter atteinte aux activités d’enseignement et de formation fixées par l’État. Les
communes, départements et régions en supportent la charge financière. Des agents de l’État,
dont la rémunération leur incombe, peuvent être mis à leur disposition ».
Les collectivités territoriales ont diversement exploité cette possibilité mais, de manière générale,
on peut affirmer qu’elles sont devenues des acteurs incontournables de l’action artistique en
milieu scolaire.
Nous présenterons dans cette partie les voies choisies par le Conseil Régional d’Ile de France et
les Conseils généraux pour intervenir sur cette question.
Il serait bien entendu impossible d’en faire de même pour toutes les communes franciliennes
mais il faut savoir qu’elles sont très nombreuses à soutenir voire mettre en place des actions
éducatives, au sein des écoles maternelles et élémentaires dont elles ont la charge mais aussi,
plus rarement, dans les collèges et lycées situés sur leur territoire.
En matière musicale, les communes interviennent notamment via l’embauche de musiciens
intervenants en milieu scolaire65.
Avant de rentrer dans la présentation des dispositifs mis en place par les collectivités, soulignons
que les aides accordées par ces dernières, à l’instar des subventions du ministère de l’Education
nationale, sont en très grande majorité destinées aux établissements scolaires et non aux
structures culturelles qui les accompagnent dans leurs projets. Il nous semble cependant
important que les structures souhaitant développer des actions en direction des scolaires aient
connaissance de ces dispositifs, et ce d’autant plus que le personnel des établissements scolaires
n’est pas forcément informé de l’ensemble de ces possibilités.
2.2.1. Le Conseil Régional
♦ Unité lycée - Direction des politiques éducatives et de l'équipement / Service Vie lycéenne
Le Conseil Régional a mis en place le dispositif d’aide aux projets « Projet Lycée – Innovation
éducative ».
L’objectif de ce programme est d’encourager les équipes éducatives des lycées franciliens à
développer des initiatives « originales », concernant un large panel de domaines tels que la
citoyenneté, la lutte contre la violence, le respect de l’environnement, la lutte contre les
discriminations, l’éducation à la santé, et donc l’éducation artistique, technique, scientifique ou
sportive66.
Les projets sont susceptibles d’être accompagnés financièrement par le Conseil Régional (avec un
plafond de 10 000 euros par établissement et par année scolaire) à condition de respecter les
critères suivants :
- concerner une opération qui favorise, en totalité ou en partie, l’apprentissage de la citoyenneté
des jeunes,
- proposer une démarche présentant un caractère innovant,
- émaner d’un lycée pouvant soit conduire seul son projet, soit le mener en partenariat avec un
organisme,
- limiter la demande d’aide financière à une partie du budget : l’aide est plafonnée à 80 %
maximum du budget.
Les types de dépenses qui pourront être pris en compte pour l’octroi d’une subvention sont à titre
d’exemple :
- l’organisation de manifestations (forums, colloques, …),
- l’étude, la recherche (enquêtes, dossiers, séminaires...),
65
Cf p 24.
La brochure du dispositif Innovation éducative, présentant à titre d’exemple certaines actions soutenues par le
passé, est téléchargeable à l’adresse suivante : www.iledefrance.fr/uploads/tx_base/projetlycebrochure2007.pdf
66
43
- la création ou la réalisation de documents autour des projets (ouvrages, expositions, spectacles,
livres, CD, DVD...),
- les interventions extérieures indispensables à la réalisation du projet et appréciées selon le type
et le montant de l’intervention à la lecture des devis,
- les déplacements lorsque ceux-ci constituent une condition de la réalisation et de la réussite du
projet.
Les dossiers sont examinés par un comité régional de validation composé de conseillers
régionaux, de représentants des rectorats, de fédérations de parents d’élèves et de chefs
d’établissement. A noter que trois comités sont mis en place chaque année (septembre,
novembre et janvier), organisation qui permet une certaine souplesse en termes de calendrier et
qui est peut-être plus adaptée à la participation d’une structure musiques actuelles que les
dispositifs classiques exigeant un dossier de candidature dès la fin de l’année précédente.
Sur la saison 2006/2007, 209 projets ont été soutenus par le Conseil Régional, pour un montant
global de 663 572 euros.
♦ Direction culture, tourisme, sport, loisirs
- Permanence artistique
La Direction de la culture gère depuis plusieurs années le dispositif « Permanence artistique »
qui a vocation à « soutenir des projets porteurs d’un partenariat défini dans le temps, élaborés
avec un ou des artistes, réunis ou non dans une structure, et visant à transformer les pratiques
artistiques afin de susciter de nouveaux modes de rencontre entre les populations et les
œuvres ».
Initialement pensé pour les structure théâtrales, le champ des bénéficiaires a été élargi ces
dernières années et les structures musiques actuelles peuvent désormais en faire partie. En Juin
2007, 11 structures du RIF sont intégrées à ce dispositif. De manière plus globale, 146
conventions de permanence artistique ont été signées entre 2005 et mars 2007, ce qui, selon la
Région, représente « 215 créations ou reprises de spectacles et 177 résidences de création ».
Si la création est donc largement mise en avant dans le cadre de ce dispositif, son appropriation
par les publics et les populations (notamment scolaires) fait également partie des objectifs
affichés, tout comme le soutien à l’emploi artistique et de médiation, ce qui a permis en partie la
création de certains postes liés à l’action culturelle au sein des structures du RIF comme nous
aurons l’occasion de le constater dans la deuxième partie de ce rapport.
- Chèque culture
Le chèque culture, qui a pour objectif de faciliter l’accès des jeunes à la culture, par des
réductions sur les prix des places et des actions culturelles, s’adresse aux lycéens, apprentis et
jeunes de moins de 25 ans suivis par une mission locale ou en formation dans un organisme
financé par la Région Ile-de-France. Il leur propose, pour un montant de 15 euros, l’achat d’un
chéquier de huit chèques utilisables auprès d’un large panel d’acteurs culturels partenaires du
dispositif67 : 2 chèques Scènes pour le spectacle vivant, 1 chèque Cinéma, 1 chèque Livre, 1
chèque exposition (+ 1 chèque invité) et 1 chèque patrimoine (+ 1 chèque invité).
Mais ce dispositif s’adresse aussi aux personnes amenées à encadrer des jeunes (et notamment
les professeurs de lycée), qui peuvent alors acheter de manière collective des chéquiers pour une
classe ou pour un groupe. C’est ce cas de figure qui nous intéresse tout particulièrement dans le
cadre de cette étude car les sorties de groupes peuvent s’accompagner d’actions culturelles
financées ou co-financées par le Conseil Régional : rencontre avec les équipes artistiques ou
techniques, visite des lieux, ateliers de pratique, présentation du spectacle en classe…Ces actions
de sensibilisation peuvent être proposées « clés en main » aux enseignants ou bien être l’objet
d’une construction entre ces derniers et le lieu d’accueil, avec la médiation de l’équipe du
« Chèque culture ».
67
Le Conseil Régional rembourse à ces lieux partenaires les places achetées par les jeunes avec le Chèque culture.
44
Celle-ci semble d’ailleurs désireuse de développer des actions culturelles avec les structures
musiques actuelles car à l’heure actuelle, si ces structures sont assez nombreuses à être
partenaire de l’opération Chèque culture68 sur le volet diffusion, quasiment aucune n’intervient
sur le volet action culturelle.
Le principe du chèque culture n’est pas vraiment adapté aux structures du RIF (principalement
parce que, leurs tarifs d’entrée aux spectacles étant relativement bas, les publics bénéficiaires
préfèrent conserver leurs chèques « scènes » pour des événements plus onéreux) mais la
possibilité d’un travail avec les scolaires pourrait représenter une approche plus profitable.
Signalons également, même s’il n’y pas de lien avec le secteur musiques actuelles, que les
services culturels de la Région pilotent les opérations « ApprentiScènes » (création et
représentation d’un spectacle théâtral par des apprentis franciliens ayant bénéficié en amont de
l’accompagnement de scénaristes et metteurs en scène) ou « Lycéens et apprentis au
cinéma » (qui se donne comme objectif de « permettre aux lycéens et apprentis franciliens de
voir au moins trois films de qualité en salle de cinéma pendant l’année scolaire »).
♦ Arcadi (Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile-de-France)
Arcadi est un établissement public de coopération culturelle créé par la Région Ile-de-France et
l'État (Direction régionale des affaires culturelles). Ses missions affichées sont :
- offrir un service d’information et de conseil aux acteurs de la vie artistique et culturelle
francilienne,
- soutenir la création et favoriser la diffusion des œuvres,
- aider au développement de l’action et de l’éducation artistiques.
En ce qui concerne les musiques actuelles, Arcadi accompagne les jeunes artistes dans le courant
chanson française69 avec trois programmes qui se veulent complémentaires : le soutien à la
création via la co-production, l’aide à la diffusion et l’accompagnement des actions
artistiques.
Concernant ce dernier volet, Arcadi se propose donc, après examen des demandes par un comité
consultatif trimestriel, composé de personnalités qualifiées (artiste, directeur de lieu, journaliste),
de soutenir les actions réalisées avec des artistes en accompagnement de leur programmation,
soit dans le cadre d’une création, soit dans un accueil en diffusion. Les actions en question
peuvent tout à fait être à destination d’un public scolaire d’autant que, comme nous l’avons vu,
l’éducation artistique figure parmi les priorités affichées par Arcadi. En 2006, 13 « actions
artistiques » ont ainsi été menées avec le soutien d’Arcadi.
Toutefois, le budget consacré par Arcadi au soutien de ces actions artistiques apparaît limité en
comparaison des sommes dépensées pour le volet création et, dans une moindre mesure, pour le
volet diffusion. Ainsi en 2006, pour le dispositif « Chanson », Arcadi a engagé 148 794 euros pour
le soutien à la création, 57 700 euros pour la diffusion et 31 551 euros pour les actions
artistiques70.
En ce qui concerne les autres disciplines artistiques couvertes par Arcadi (danse, opéra, cinéma
et théâtre notamment), les modalités d’intervention en matière d’éducation artistique se
rapprochent du dispositif « Chanson ».
On peut cependant citer le projet « Opéra au lycée », fruit d’un partenariat entre les Rectorats et
ARCADI, qui propose aux lycées une série de rencontres pendant le temps scolaire autour d'un
spectacle d'opéra diffusé dans un théâtre proche de l’établissement scolaire. L’objectif est de
permettre aux lycéens d’appréhender concrètement une démarche artistique et le processus
d’élaboration d’une production, par un stage de création.
68
18 structures du RIF étaient ainsi partenaires de cette opération lors de la saison 2006/2007.
Le champ esthétique concerné par l’aide d’Arcadi tend aujourd’hui à s’ouvrir à d’autres courants des musiques
actuelles même si la chanson reste le noyau dur des projets accompagnés.
70
Source : Rapport d’activité 2006 d’Arcadi.
69
45
Enfin, il faut signaler qu’Arcadi est membre du FPEA71 et l’un des signataires du « Manifeste
d’intérêt général pour une politique d’éducation artistique durable et concertée ».
♦ Ariam Ile-de-France
Créée en 1975, l'ARIAM72 Ile-de-France est un centre régional de ressources et d'actions
musicales, associé à la politique culturelle de la Région Ile-de-France et en partenariat avec
l’État.
Son objectif essentiel est de favoriser la pratique musicale en amateur par :
- le développement d’un centre de ressources au service des musiciens amateurs et de leurs
formateurs,
- des rencontres annuelles autour de la création et des pratiques musicales,
- des formations des professionnels qui accompagnent les amateurs.
L’ARIAM Ile-de-France n’affiche donc pas de mission particulière sur le champ de l’action
culturelle en milieu scolaire. Cependant, elle peut être amenée ponctuellement à intervenir sur
cette question, notamment dans le cadre de ses journées de formation/information mais aussi
par le biais des commandes musicales ou encore via son pôle chant choral.
En matière de formation et d’information, l’ARIAM organisera, en collaboration avec le CFMI73
d’Orsay, deux journées de préparation au concours externe du CNFPT d'assistant spécialisé
« musicien intervenant en milieu scolaire »74 (3 et 6 septembre 2007).
Sur le même sujet, l’ARIAM a organisé durant la saison 2006/2007 une rencontre traitant de « la
place du musicien intervenant dans les politiques culturelles des villes », en partenariat avec le
CFMI d’Orsay, l’AMI (Association des Musiciens Intervenants) et la FNCC (Fédération Nationale
des Collectivités pour la Culture).
---------------------------------------------------------------Enfin, pour être complet sur l’intervention du Conseil Régional sur le champ scolaire, il faut
ajouter que le Festival d’Ile de France et l’Orchestre National d’Ile de France, deux émanations de
la politique culturelle du Conseil Régional, ont également pour mission de mettre en place des
actions pédagogiques et de médiation.
Ces deux organismes ne traitent pas les musiques actuelles (ou alors à la marge, avec
notamment la semaine « Factory » dans le cadre du Festival d’Ile de France), à l’inverse du
festival « Rock en seine ». Mais celui-ci ne s’est pour l’instant pas vraiment positionné sur la
question de l’action culturelle même si un partenariat a été conclu en 2007 avec l’association
Chroma pour intégrer quelques jeunes groupes franciliens programmés durant le festival dans le
volet lycée de l’opération Zebrock au bahut75.
L’action de Chroma en direction des lycées d’Ile de France, qui est encore dans une phase
d’expérimentation, devrait d’ailleurs prendre de l’ampleur dans les années à venir, avec sans
doute un soutien financier revu à la hausse de la part du Conseil Régional.
2.2.2. Les Conseils généraux
Tous les Conseils généraux franciliens76 se sont emparés, de manière plus ou moins volontaire,
de la question de l’action culturelle en milieu scolaire. Les interventions des Conseils généraux
concernent essentiellement les collèges, dont ils ont la compétence, mais certains dispositifs mis
71
72
73
74
75
76
Forum Permanent pour l’Education Artistique – cf p 61.
Association Régionale d’Information et d’Action Musicale.
Centre de formation des musiciens intervenants – cf p 24.
Détails de la formation sur le site de l’ARIAM : www.ariam-idf.com (rubrique Formation continue)
Cf p 85.
Le cas de Paris n’a pas été étudié.
46
en place débordent parfois sur le 1er degré et les lycées, voire les établissements d’enseignement
supérieur.
En termes d’organisation, on retrouve la dualité rencontrée au niveau ministériel entre Direction
de l’Education (ou des Collèges selon l’appellation) et Direction de la Culture, à côté desquelles se
positionnent parfois, mais plutôt rarement, les services de la Jeunesse. Si dans certains Conseils
généraux, une complémentarité et une véritable collaboration semblent être de mise entre les
services sur cette question, on remarque de manière générale un certain flou autour de
l’articulation entre les interventions des uns et des autres, voire une certaine incompréhension
entre services, les équipes culturelles de certains Conseils généraux se montrant parfois
sceptiques à l’encontre d’actions éducatives dont le contenu peut être éloigné de leurs critères en
matière de « qualité artistique ».
Il faut également signaler l’existence dans cinq départements d’associations départementales de
développement de la musique et de la danse77 dépendant des Conseils généraux : Act’art 77 pour
la Seine-et-Marne, l’ADIAM 7878 pour les Yvelines, l’ARTEL 9179 pour l’Essonne, l’ADIAM 94 pour
le Val de Marne et l’ADIAM 95 pour le Val d’Oise. Ces cinq associations peuvent être amenées à
mettre en place des actions destinées aux scolaires mais en général de manière ponctuelle et
sans lien évident avec la politique des services culturels et éducatifs de leur tutelle. Il faut
toutefois souligner la forte implication de l’ADIAM 95 sur ce champ, avec notamment son
programme musiques amplifiées « 999 – l’envers du décor » sur lequel nous aurons l’occasion de
revenir.
a. Conseil général de Seine-et-Marne (77)
♦ Direction Education, Jeunesse et Sports
La Direction Education, Jeunesse et Sports met en place un dispositif « d’aide aux projets
pédagogiques et innovants dans les collèges ».
Il consiste en l’octroi d’une aide financière aux collèges développant des projets pédagogiques
liés à une ou plusieurs des cinq priorités de la politique départementale :
- la sécurité routière,
- le développement culturel, artistique et patrimonial,
- la prévention des conduites à risque dans le domaine de la santé,
- la citoyenneté,
- l’éducation au développement durable.
Pour bénéficier de cette aide, les projets doivent respecter certains critères :
- être intégrés dans le projet d’établissement du collège,
- concerner tous les élèves d’une classe ou d’un regroupement de classes,
- ne pas bénéficier d’une aide de l’Etat (l’aide du département n’est donc pas cumulable avec le
soutien financier de l’Education Nationale via les dispositifs classes à PAC ou ateliers artistiques
notamment),
- prévoir obligatoirement une participation du collège de 20% minimum, seuil pouvant être
minoré si d’autres partenaires, en dehors de l’Etat, complètent le plan de financement initial.
L’aide accordée est plafonnée à 700 euros par projet ; elle peut être majorée de 150 euros si
plusieurs établissements scolaires ou plusieurs divisions d’un même collège sont concernées, et
77
Les premières associations départementales de développement de la musique et de la danse (ADDM, ADIM,
ADIAM…) ont été créées à l'initiative de l'Etat il y a plus de trente ans. Tout en conservant un lien avec le ministère
de la Culture, elles sont aujourd’hui des outils au service des Conseils généraux. Certaines se sont ouvertes à
d’autres domaines du spectacle vivant et des arts.
78
La dissolution de l’ADIAM 78 a été actée pour la fin de l’année 2007 ; les missions qu’elle remplissait pourraient
être intégrées au sein d’une Direction de la culture renforcée.
79
Association née de la fusion récente entre l’ADIAM 91 et Acte 91.
47
de 150 euros supplémentaires si elles concernent des classes à profil particulier (SEGPA, classes
relais…).
A noter que, au maximum, deux projets peuvent être aidés par année et par collège, à
l’exception des collèges classés en ZEP ou en zone très rurale qui peuvent déposer jusqu’à 3
projets.
Il faut également souligner que le Conseil général a lancé en mars 2006 les Rencontres de la
jeunesse, large consultation des 13-25 ans portant sur plusieurs thèmes : l’emploi, les loisirs, le
transport, le logement, la formation, la santé et la citoyenneté. Une quarantaine de rencontres
thématiques a été organisée et des questionnaires ont été distribués et mis en ligne pour
recueillir les sentiments des jeunes seine-et-marnais. Au final, l’analyse des 11 000
questionnaires retournés (dont 57% par des collégiens, 25% par des lycéens et 7% par des
étudiants) a permis de dégager plusieurs constats et notamment la forte demande des jeunes (et
surtout les scolaires) en matière d’équipements culturels.
Lors de la clôture des Rencontres de la jeunesse, la 10 mars 2007, le Conseil général a annoncé
une série de « nouvelles orientations pour la jeunesse » dont :
- la création d’un « pass loisirs » spécial jeunes pour faciliter l’accès à la culture et aux loisirs,
- le soutien aux évènements organisés par ou pour les jeunes,
- le soutien aux associations ou groupes artistiques,
- le développement du dispositif école ouverte.
Le dispositif national « école ouverte »80 est actuellement soutenu par le Conseil général de
Seine-et-Marne via une aide aux transports. Il permet d’accueillir chaque année – hors période
scolaire – près de 2000 collégiens du département. Durant les grandes vacances scolaires 2007,
10 collèges seine-et-marnais ont participé à l’opération81.
♦ Direction des Affaires Culturelles
La Direction des Affaires Culturelles n’intervient pas directement en matière d’action culturelle en
direction des scolaires. Cette dimension fait toutefois partie la plupart du temps des objectifs qui
sont attribués aux structures culturelles lors du conventionnement avec le Conseil général (y
compris certaines structures musiques actuelles puisque un dispositif spécifique de
conventionnement avec les acteurs musiques actuelles a été mis en place).
♦ Act’art 77
Act’art 77 ne dispose pas d’un dispositif spécifiquement destiné au travail avec les scolaires.
Cette question peut néanmoins être traitée par le biais de résidences.
Ainsi, en 2006, une résidence du groupe de chanson « Mes souliers sont rouges » a été organisée
en zone rurale, avec la collaboration de l’association Notown (membre du réseau « Pince
Oreilles »).
L’objectif de cette résidence était de commencer un travail de structuration sur une zone
dépourvue d’équipements musiques actuelles, en proposant un programme complet qui dépassait
le cadre de la simple diffusion pour tenter d’aller à la rencontre des populations locales,
notamment scolaires.
Le groupe est intervenu dans les écoles pour mener des ateliers d’écriture, des temps de
découverte et de manipulation des instruments et des mini-concerts.
En parallèle, Yann Biville (chargé de mission musiques actuelles d’Act’art) a réalisé des
interventions au sein des établissements scolaires du second degré sur l’histoire de la chanson.
80
81
Voir présentation de ce dispositif p 33.
La liste des collèges participants est disponible sur le site du Conseil général : www.cg77.fr (rubrique Jeunesse).
48
b. Conseil général des Yvelines (78)
♦ Direction de l’Enseignement, de la Culture et des Sports
Les services des affaires culturelles et des collèges sont regroupés au sein de la Direction de
l’enseignement, de la culture et des sports.
Celle-ci s’appuie sur les « institutions » qui lui sont rattachées pour mettre en place des ateliers
pédagogiques à destination des élèves et personnels des établissements scolaires (écoles,
collèges et lycées) mais aucun ne concerne le champ musical : découverte de documents anciens
aux Archives départementales ; ateliers thématiques au Musée Départemental « Le Prieuré » ;
sensibilisation aux littératures jeunesse pour les bibliothécaires à la Bibliothèque
Départementale ; expositions et ateliers d’initiation à l’archéologie par le Service Archéologique
départemental.
Le Conseil général a également mis en place en 2002 l’opération « Collège et Patrimoine »,
dispositif d’aide financière destiné à favoriser la rencontre et la collaboration entre les collèges et
les lieux de patrimoine.
Par ailleurs, le Conseil général propose une « aide aux déplacements de groupes pour les
spectacles musicaux et théâtraux », qui permet aux établissements scolaires (entre autres
bénéficiaires) de se faire rembourser à hauteur de 50% les frais de déplacements en autocar82.
Enfin, en ce qui concerne le hors-temps scolaire, signalons que le Conseil général coordonne
depuis 2006 l’opération « Yvelines Campus », programme d’activités (sportives et culturelles
notamment) destinées aux adolescents durant les vacances scolaires. Même si le sport se taille la
part du lion, on y retrouve également des ateliers de percussions ou de slam par exemple83.
♦ ADIAM 78
Comme précisé précédemment, l’ADIAM 78 va disparaître en tant qu’association dans les mois à
venir pour être intégrée au sein d’un service culturel renforcé.
En matière d’action culturelle en direction des scolaires, l’ADIAM 78 intervenait jusqu’ici de
manière ponctuelle, dans le cadre du festival Jeux d’Orgues, lors d’opérations de formation et de
diffusion des chorales de collège ou, en ce qui concerne les musiques actuelles, par le biais de
résidences.
A ce sujet, mentionnons la coordination de la résidence du groupe Orange Street en 2006 qui a
permis de mettre en place « Odyssée Jamaïque », spectacle pédagogique sur l’histoire des
musiques jamaïcaines destiné notamment aux collégiens. Après des périodes de création au Sax
(Achères) et à La Clef (Saint-Germain-en-Laye), l’ADIAM 78 a financé plusieurs diffusions de ce
spectacle dans des salles yvelinoises et réalisé un dossier pédagogique à l’attention des
professeurs de collèges.
Toujours en matière de musiques actuelles, on peut citer le dispositif « aide aux projets », qui
permettait d’accompagner les acteurs de terrain dans le développement de projets liés à la
pratique amateur mais également, de manière plus exceptionnelle, au travail avec les scolaires.
82
83
Contact : service des affaires culturelles – 01 39 07 70 65
Plus d’informations sur www.yvelines-campus.fr
49
c. Conseil général de l’Essonne (91)
♦ Direction des Collèges / Service Vie éducative
Le service Vie éducative pilote un dispositif d’aide aux collèges pour la mise en place
d’actions éducatives. Le champ est assez large et comprend donc les actions culturelles et
artistiques.
Pour pouvoir rentrer dans ce dispositif, les projets doivent :
- s’inscrire dans le projet d’établissement du collège en question,
- concerner au moins une classe entière,
- ne pas exclure d’élèves pour des raisons financières.
L’aide apportée par le Conseil général s’élève à 20 euros par élève et peut venir en complément
de financements de l’Education Nationale de type classe à PAC.
♦ Direction de la Culture / Service Action culturelle
Depuis septembre 2000, la Direction de la culture met en place des chartes de développement
culturel qui ont vocation à permettre au Conseil général d’accompagner les communes et
intercommunalités dans la réalisation de leurs projets, principalement dans le domaine du
spectacle vivant, mais aussi dans ceux du patrimoine, de la lecture publique ou encore de l’art
contemporain. Dans le cadre de ces chartes, une attention particulière est portée aux initiatives
permettant l’accès du plus grand nombre à la culture et proposant des actions
d’accompagnement et de sensibilisation des publics par les artistes, notamment en milieu
scolaire, les 15-25 ans étant la cible privilégiée.
Ces chartes sont signées pour 3 ans, avec un avenant chaque saison après évaluation, et
peuvent être reconduites. Depuis 2000, 85 communes ont bénéficié de ce dispositif et, en 2006,
40 étaient concernées84 pour un budget global de 870 000 euros, le Département intervenant de
manière générale à hauteur de 50%.
Par ailleurs, dans le cadre du schéma départemental de l’enseignement de la musique, le Conseil
général mène actuellement une réflexion sur le lien entre structures d’enseignement et
établissements scolaires, réflexion à laquelle la Direction de la culture souhaite apparemment
associer le réseau musiques actuelles Rezonne.
Enfin, en dehors du champ musical, signalons que le Conseil général soutient l’opération
nationale « Collège au cinéma ».
♦ ADIAM 91
En ce qui concerne les musiques actuelles, l’ADIAM 91 (qui va donc fusionner avec ACTE 91 pour
donner naissance à une nouvelle association, ARTEL 91) a développé deux projets en partie
destinés aux scolaires lors de la saison 2006/2007.
Tout d’abord, suite à la création du spectacle pédagogique « TTS : Trouve ton style » autour de
l’utilisation de la voix dans les musiques actuelles (diffusé dans le cadre du cycle de conférences
musicales «Musiques d’aujourd’hui : que sais-je ? »), l’ADIAM 91 proposait aux collèges ou lycées
du département des interventions des trois chanteurs à l’origine du spectacle. Le contenu des
ateliers était adaptable, l’ADIAM 91 proposant les modules suivants :
- découverte des différentes esthétiques des musiques actuelles et utilisation de la voix dans
chacune de ces musiques,
- approche de la technique vocale,
- le rythme et le « flow » dans le hip-hop et le slam.
84
La liste des communes signataires d’une charte de développement culturel et un exemple de cette charte sont
disponibles en annexe.
50
Ces interventions, financées intégralement par l’ADIAM 91, pouvaient avoir lieu hors ou en temps
scolaire.
Par ailleurs, l’ADIAM 91 a coordonné sur l’année 2006/2007 une résidence de Spoke
Orchestra, collectif composé de trois slameurs et d’un musicien/« metteur en son ».
Outre les périodes de création et de diffusion prévues, la résidence devait permettre la mise en
place d’ateliers pédagogiques menés par les quatre membres de Spoke Orchestra autour de
l’écriture, de l’interprétation et de la mise en son.
Ces ateliers étaient notamment proposés aux collèges et lycées du département, hors temps
scolaire, en partenariat avec les lieux d’accueil de la résidence, à savoir le Plan (Ris-Orangis) et le
Rack’am (Brétigny-sur-Orge).
Enfin, précisons que l’action culturelle, notamment en milieu scolaire, devrait devenir un axe
prioritaire de la future association, en profitant des réseaux développés par Acte 91, très actif sur
ce créneau.
d. Conseil général des Hauts-de-Seine (92)
Le Conseil général des Hauts-de-Seine semble avoir fait une priorité de la question de l’action
éducative « complémentaire à l’enseignement scolaire ».
Réunies au sein d’un même pôle ("Education, Sport et Culture"), les trois Directions de l'action
scolaire, de la culture et du sport collaborent pour élaborer un programme d’actions regroupées
au sein d’un Guide pédagogique édité chaque année85.
♦ Direction des Actions éducatives
En lien, notamment, avec la Direction de la culture, la Direction des actions éducatives coordonne
plusieurs dispositifs censés permettre d’irriguer les collèges en actions éducatives.
Dans son « Guide pédagogique », le Conseil général précise que le volume de ces actions « a été
multiplié par six en quatre ans », le Département offrant « 63 260 places pour 72 000 élèves
dans les dispositifs éducatifs, c’est-à-dire presque une place par élève si aucun collégien ne
bénéficiait de deux dispositifs en même temps ».
- Classes relais
Dans le cadre de ce dispositif national86, Le Conseil général finance des intervenants en vacation
(27 euros bruts de l’heure) dans la limite de 200 heures pour des actions spécifiques non prises
en charge par l’Education nationale.
Une subvention de 1524 euros est allouée à l’établissement d’accueil de la classe relais au titre
des crédits pédagogiques.
- Ateliers pédagogiques
Il s’agit de remédier aux difficultés rencontrées par l’élève (de la 6ème à la 3ème) dans ses
apprentissages et dans l’univers scolaire, par une pédagogie active, autour d’un projet et au sein
d’un petit groupe, sur la démarche du volontariat.
Les collèges qui souhaitent bénéficier d’une subvention pour mettre en place un atelier
pédagogique doivent respecter un cahier des charges qui fixe notamment les thématiques
envisageables : cinéma et vidéo, formation du citoyen, lettres et langues, méthodologie, une
passion pour un métier, sciences et technologies. Au sein de cette liste de thématiques, limitative
et contraignante, ne figure pas les activités musicales. Toutefois, certaines thématiques –
85
Le guide pédagogique 2006/2007 est téléchargeable à l’adresse suivante : http://education.hauts-deseine.net/Ressources/pdf/edupro/guide%20pedagogique2.pdf
86
Voir présentation de ce dispositif p 33.
51
notamment lettres et langues – peuvent certainement être abordées via un projet lié à la
musique.
Ces ateliers doivent être organisés en dehors du temps scolaire.
- SIEL (Soutien aux Initiatives Educatives locales)
Le dispositif SIEL permet aux collèges de mener des projets éducatifs en partenariat avec des
acteurs extérieurs.
C’est un programme souple et ouvert à des thématiques très diverses : la prévention, l’éducation
à l’image et aux nouveaux média, la sensibilisation au développement durable, la citoyenneté,
l’expression artistique…
Les projets peuvent concerner une ou plusieurs classes ou un groupe d’élèves. Ils peuvent être
réalisés sur temps scolaire ou hors temps scolaire, à l’intérieur ou à l’extérieur de l’établissement.
La subvention du Département peut s’élever à 10 000 euros par projet (les collèges peuvent
déposer 2 projets par année, 3 pour ceux comptant plus de 750 élèves).
Seule l’intervention du partenaire extérieur (voire l’achat de petit matériel) est finançable. En
2006/2007, 107 projets ont été soutenus.
Ce dispositif, qui est réservé aux projets montés avec des partenaires locaux, semble donc tout à
fait adapté à la collaboration entre un collège et une structure musiques actuelles du Réseau 92.
A titre d’exemple, sur la saison 2006/2007, un projet « Motiver la maîtrise de la langue par la
pratique du slam » a été mis en place par un collège et une association de slam.
- Voyages d’études
Ce dispositif, qui a concerné 131 classes en 2006/2007, a vocation à permettre aux collèges
d’organiser des voyages à caractère culturel, historique et/ou linguistique. Ces voyages doivent
être en lien direct avec les programmes scolaires et concerner un groupe de 15 à 50 élèves
maximum. La subvention du Conseil général doit contribuer à abaisser le coût des voyages pour
les familles. Un même collège ne peut demander que deux subventions voyages d’études par
année.
- PREMIS (Plan pour la Réussite à l’Ecole et une Meilleure Insertion Sociale)
Ce dispositif est destiné aux élèves en difficulté scolaire ou présentant un comportement inadapté
à la scolarisation dans le secondaire (agitation, papillonnage, inhibition…). Il fonctionne selon le
principe du détour pédagogique : l’élève redécouvre indirectement le sens du travail scolaire
grâce à une nouvelle approche.
Sur proposition de l’équipe enseignante du collège, chaque élève qui le souhaite s’engage par
écrit dans un contrat qui met en jeu deux dispositifs complémentaires : la participation à un
atelier, et le suivi par un tuteur (enseignant, surveillant, agent d’entretien ou personnel
administratif).
Les ateliers PREMIS bénéficient d’une dotation de fonctionnement de 465 euros par atelier.
Je n’ai malheureusement pas réussi à obtenir de plus amples informations sur ce dispositif et
notamment sur le contenu des ateliers et les modalités de leur réalisation (partenariat avec des
acteurs extérieurs ?).
♦ Direction de la Culture
La Direction de la Culture pilote le festival de chanson « Chorus des Hauts-des-Seine », qui
propose des concerts dans différentes salles du département.
Depuis quelques années, un volet jeune public, « Chorus des enfants », est venu se greffer à la
programmation. Lors de la dernière édition (2006), une vingtaine de spectacles de chanson a été
52
proposée aux enfants du département, notamment lors de diffusions scolaires87. Les
représentations scolaires du spectacle de l’artiste Tartine Reverdy ont été précédées par des
rencontres avec l’artiste et des ateliers de sensibilisation pour 4 classes d’écoles élémentaires (en
partenariat avec l’Inspection Académique par le biais des Conseillers Pédagogiques). Cette
démarche pédagogique devrait être reconduite lors de la prochaine édition.
Par ailleurs, la Direction de la culture met en place plusieurs programmes spécifiquement
consacrés aux scolaires mais aucun qui puisse concerner les musiques actuelles. Citons
notamment :
- Jeux de scène
Jeux de Scène est une opération de découverte du théâtre pour les collégiens des Hauts-deSeine : diffusion, financée en partie par le Conseil général, d’une cinquantaine de spectacles
(théâtre, marionnette, opéra, danse) dans des théâtres partenaires et animations pédagogiques
réalisées par un ou plusieurs membres de l’équipe artistique de la production sont offertes par le
département.
- Collège au cinéma
Le Conseil général intervient financièrement à hauteur de 230 000 euros annuels dans ce
dispositif à vocation nationale.
- Ateliers cinéma / vidéo
En complément de « Collège au cinéma », la Direction de la culture soutient des ateliers
hebdomadaires visant à sensibiliser les élèves (uniquement 4ème et 3ème) à l’analyse filmique,
l’écriture de scénario, la constitution de story-board, l’histoire du cinéma, les techniques de
réalisation (doublage, effets spéciaux, cascades etc), les métiers du cinéma.
Le Conseil général valide les projets et intervient dans le financement de l’enseignant, de
l’intervenant professionnel et d’une part du matériel vidéo.
- Danse côté cour
Danse côté cour est un dispositif à l’année qui propose aux professeurs et à leurs élèves de vivre
un parcours chorégraphique avec une compagnie de danse.
Le Conseil général intervient financièrement conjointement avec l’Education Nationale (crédits
classes à PAC ou ateliers artistiques) et les lieux d’accueil.
- Plan du chant choral
En partenariat avec les Ministères de l’Education nationale et de la Culture, le Département des
Hauts-de-Seine soutient depuis plusieurs années son effort pour le développement du Chant
choral à l’école et au collège, grâce à la mise en place de deux plans : un plan de formation au
chant choral pour les enseignants et un plan d’aide aux projets des chorales (des aides aux
projets individuels pour le primaire et le secondaire, et une coordination des chorales scolaires du
département aboutissant au Chœur des collèges des Hauts-de-Seine).
Une réflexion est actuellement en cours avec l’Inspection Académique pour la mise en place d’une
charte départementale de chant choral.
Enfin, il faut signaler que le Conseil général des Hauts-de-Seine souhaite engager une réflexion
globale autour de l’évaluation des dispositifs mis en place, ce qui s’est matérialisé pour l’instant
par une recherche-action sur le dispositif PREMIS, confiée à l’Institut de Recherche en économie
de l’Education de l’Université de Dijon.
87
La programmation du « Chorus des enfants » 2006 est disponible à l’adresse suivante : http://www.hauts-deseine.net/chorus/chorusdesenfants.php
53
e. Conseil général de Seine-Saint-Denis (93)
♦ Direction des Collèges et des Actions pour la formation
La Direction des collèges finance des actions et des initiatives éducatives censées concourir « au
développement et au bien-être, individuel et collectif, des collégiens ». Depuis 2003, une dotation
spécifique d’accompagnement (335 000 euros en 2006) est mise en place pour favoriser le
développement de ces projets pédagogiques, qui peuvent concerner la culture, les sciences ou
encore les activités sportives. Chaque collège se voit ainsi attribuer 4 euros par élève et par an.
Je n’ai malheureusement pas pu obtenir plus d’informations sur ce dispositif.
Le Conseil général subventionne également les foyers socio-éducatifs des collèges88.
♦ Direction du Patrimoine, de la Culture et du Sport
Le service culturel du Conseil général de Seine-Saint-Denis s’appuie sur un réseau d’une
vingtaine d’acteurs culturels associatifs (toutes disciplines confondues), qu’il subventionne pour
irriguer le département en actions culturelles à destination des scolaires et principalement des
collégiens.
En ce qui concerne les musiques actuelles, Banlieues Bleues pour le jazz et Chroma pour la
chanson (via l’opération « Zebrock au Bahut ») sont missionnées pour développer un travail
départemental en direction des scolaires. A noter que « Zebrock au bahut » a été créée au début
des années 1990 par la « Mission rock » du Conseil général avant de se développer sous une
forme associative. Nous aurons l’occasion de présenter plus en détail ces deux acteurs dans la
suite de ce rapport.
Le bureau de l’action culturelle éducative, qui dispose de deux chargés de missions pour animer
ce réseau, édite une plaquette des actions éducatives qui présente ces partenaires et leur
intervention dans la sphère scolaire.
Par ailleurs, le Conseil général de Seine-Saint-Denis a engagé une réflexion sur la question de
l’évaluation. Cette démarche s’est concrétisée par la commande d’une étude au laboratoire de
recherche ESCOL-ESSI de l’Université de Paris 8 Saint-Denis avec l’objectif de mieux comprendre
les mécanismes en œuvre dans les démarches éducatives menées par les partenaires du Conseil
général dans les établissements scolaires et d’en accroître l’efficacité en apportant aux porteurs
de projets un outil de pilotage et d’évaluation de leurs actions89.
f. Conseil général du Val de Marne (94)
♦ Direction de l’Enseignement
Si le Conseil général du Val de Marne semble avoir une politique volontariste en faveur du sport à
l’école et plus particulièrement au collège, il n’a pas mis en place de dispositif d’aide aux projets
éducatifs culturels portés par les établissements scolaires.
En revanche, il a créé récemment un Conseil général des collégiens : à l’automne 2005, les
collégiens (5ème et 4ème) val-de-marnais des 104 collèges publics et de 5 collèges privés sous
contrat ont élu pour deux ans leurs représentants. 210 conseillers généraux collégiens siègent
ainsi au sein de 6 commissions : Solidarité / Culture / Un garçon, une fille / Environnement,
cadre de vie / Discriminations, mémoire et histoire / Solidarités et relations internationales.
88
Le Foyer Socio Educatif d’un collège est une structure associative qui postule un partage des pouvoirs entre
élèves et adultes, différent de celui du fonctionnement habituel des établissements. Il est notamment chargé de
gérer les activités périscolaires dans les collèges.
89
Il est possible de se procurer une synthèse de cette étude, ainsi que la plaquette des actions éducatives du
Conseil général, auprès du bureau de l’action culturelle et éducative du Service de la culture : 01 43 93 85 45.
54
Les premières propositions d’actions de ces commissions ont été votées le 29 janvier 2007, leur
mise en œuvre a débuté sur le premier semestre 2007 et se poursuivra sur l’année scolaire
2007/2008.
La commission Culture a décidé de porter son action sur la valorisation, au sein des
établissements scolaires, des pratiques culturelles des collégiens. A cette fin, trois « scènes
ouvertes collégiennes » (dont deux se sont déroulées dans des structures du RIF90) se sont
tenues au début du mois de juin 2007. Elles ont concerné 16 collèges du département, la
commission souhaitant que ce dispositif soit proposé à l’ensemble des autres établissements
scolaires du Val-de-Marne en 2007/2008. Ces scènes ouvertes ont accueilli des ateliers de
musique, de danse, de théâtre, mais aussi des comédies musicales, du cirque, des spectacles de
marionnettes, etc. Le public était composé exclusivement de collégiens (et de leurs
accompagnateurs) issus des établissements impliqués.
A noter que le réseau Musiques 94, membre du RIF, a été associé à cette opération par le Service
de l’Enseignement et des Collèges et a joué un rôle en matière de conseil et d’organisation
logistique et technique.
Les scènes ouvertes, ainsi que les ateliers préparatifs menés en amont, ont été financés
intégralement par le Conseil général du Val de Marne.
Par ailleurs, le Conseil général participe depuis 1999 au dispositif des classes et ateliers
relais91 avec des subventions à hauteur de 6860 euros lors de l’ouverture d’une classe ou d’un
atelier, puis 3049 euros chaque année. Il accorde également chaque année une subvention de
fonctionnement aux collèges inscrits dans le dispositif national Ecole ouverte92.
Enfin, le Service de l’enseignement et des collèges gère les subventions attribuées aux Foyers
Socio-educatifs93 de plus de 80 collèges du département.
♦ Direction de la Culture
La Direction de la Culture intègre la question de l’action culturelle dans les conventions avec les
structures culturelles soutenues par le Département (notamment dans le dispositif d’aide à la
création).
Elle met également les équipements départementaux et ceux de certains partenaires
conventionnés à disposition des collégiens pour des initiatives et des actions éducatives portant
sur : la danse, la littérature, l’archéologie, l’art contemporain, le cinéma, la science…mais rien sur
la musique.
♦ Festi’Val de Marne
Le Conseil général organise depuis 1986 le Festi’Val de Marne, dédié à la chanson française. Le
festival comporte aujourd’hui un volet jeune public, « Le Refrain des gamins »94, qui ne comporte
a priori pas d’actions pédagogiques complémentaires à la diffusion des spectacles.
♦ L’ADIAM 94
L’ADIAM 94, en partenariat avec l’association Musiques Jeunes 94, coordonne et finance la
diffusion du spectacle Peace & Lobe95 dans le département.
90
Le Forum (Boissy-Saint-Léger) et la Maison Pour Tous Gérard Philippe (Villejuif)
Cf p 33.
92
Cf p 33.
93
Voir note n° 88 (page précédente).
94
La programmation jeune public de l’édition 2007 est disponible à l’adresse suivante :
http://www.festivaldemarne.org/07proggamins.html
95
Cf p 10.
91
55
Par ailleurs, l’ADIAM, en lien avec l’Inspection académique et la DRAC notamment, coordonne
l’application de la « Charte de développement de la pratique vocale et chorale en Val de
Marne »96, qui permet d’accompagner chaque année plusieurs projets développés par des acteurs
locaux autour du chant.
Ce dispositif, relativement souple, peut éventuellement concerner la chanson. Ainsi, en
2006/2007, un des projets accompagnés par cette charte - l’opération « Chant/Sons » menée par
l’EDIM (école de musique spécialisée dans le Jazz et les musiques actuelles à Cachan) – reposait
sur l’exploitation de grandes chansons des répertoires français et étranger auprès de classes
élémentaires, avec notamment comme objectif d’amener à la découverte de processus musicaux
liés au rythme et à l’improvisation.
g. Conseil général du Val d’Oise (95)
♦ Direction de l’éducation et du sport / Service des actions éducatives
Le service des actions éducatives coordonne un ensemble de dispositifs proposés chaque année
aux collèges. Ces dispositifs concernent les domaines suivants : culture, sciences, informatique,
sport, accompagnement à la citoyenneté, orientation, liens entre collèges et familles…
Ces actions étaient présentées jusqu’en 2006 dans un guide papier intitulé «Guide des actions
éducatives à destination des collégiens du Val d’Oise ». Celui-ci a été remplacé par un site
internet spécifique inauguré en mai 2007 : http://actions-educatives.valdoise.fr.
Dans chaque domaine, ce site liste donc des ateliers/actions auxquels les collèges peuvent
s’inscrire, avec le contenu prédéfini et un choix plus ou moins large d’intervenants.
En ce qui concerne la culture, les actions envisageables sont :
- Théâtre au collège, l’opération phare puisque sur les 128 ateliers culturels annoncés par le
Conseil général sur la saison 2006/2007, 98 rentraient dans ce cadre.
- Ateliers d’écriture,
- Ateliers conte,
- Parlons les langues européennes,
- Histoire et patrimoine,
- Collège au cinéma,
- Collaborations avec les établissements artistiques : dans le cadre du schéma
départemental de l’enseignement artistique, le Conseil général souhaite s’inscrire dans une
démarche de développement des partenariats entre les structures culturelles et les
établissements scolaires, et plus spécifiquement entre les écoles de musique et les collèges ; en
lien avec la Direction de l’Action Culturelle, la Direction de l’Education et du Sport propose donc
aux collèges de monter des projets avec un certain nombre de structures repérées (1
Conservatoire Régional, 1 Conservatoire départemental, 1 Conservatoire intercommunal et 7
Conservatoires communaux), ces projets pouvant, s’ils sont retenus, faire l’objet d’une
participation du Conseil général à hauteur de 3000 euros.
Si les musiques actuelles ne sont donc pas expressément citées dans les actions envisageables, il
faut toutefois souligner que le spectacle Peace & Lobe était présent dans la version papier du
guide des actions éducatives, sa diffusion étant prise en charge à 50% par le Conseil général
(l’autre moitié étant à la charge du lieu d’accueil)97.
De plus, le service des actions éducatives a mis en place un autre dispositif intitulé « Aide aux
projets spécifiques » permettant de soutenir des projets ne rentrant pas dans les « cases »
listées ci-dessus.
Les collèges peuvent faire une (ou plusieurs) demande(s) s’ils respectent les critères suivants :
96
97
Le principe de ces chartes est présenté p 30.
Le spectacle Odyssée Jamaïque (cf p 49) pourrait prochainement bénéficier des mêmes conditions.
56
- le projet concerné doit être en lien direct avec le projet d’établissement,
- il doit occasionner la participation d’un ou plusieurs partenaires locaux, extérieurs au collège.
- le budget prévisionnel doit prévoir d’autres sources de financement.
La subvention du Conseil général pour les projets retenus (une centaine par année) a pour
plafond 3000 euros par collège et par année.
Ce dispositif semble tout à fait mobilisable pour des projets menés en partenariat avec une
structure du Combo 95.
Par ailleurs, le Conseil général intervient dans l’opération « Ecole ouverte »98 en proposant des
actions éducatives pour accompagner les établissements dans la mise en place de cette opération
(ateliers scientifiques, animations sportives, culturelles, etc). A partir de l’année scolaire
2007/2008, le Conseil général envisage de renforcer son action pour encourager un plus grand
nombre de collèges à s’inscrire dans ce projet partenarial.
♦ Direction de l’Action culturelle
La Direction de la culture peut être amenée à collaborer à certains dispositifs coordonnés par le
Service des Actions éducatives, notamment dans l’organisation de « Collège au cinéma » ou
l’incitation au développement de partenariats entre établissements scolaires et établissements
d’enseignement spécialisés.
♦ ADIAM 95
L’ADIAM 95 développe depuis deux ans un dispositif ambitieux qui se donne pour objectif de
sensibiliser les élèves et professeurs de collèges à l’histoire des musiques actuelles.
Ce programme, intitulé « 999 – l’envers du décor », propose à chaque classe participant au
dispositif :
- 8 heures d’intervention en classe – par Fabrice Hubert (chargé de mission musiques actuelles à
l’ADIAM 95) et Bastien Cantillon (journaliste et musicien) – pour présenter les principales
esthétiques qui composent les musiques actuelles avec de nombreux extraits sonores et vidéos.
L’objectif consiste également à replacer ces courants musicaux dans un contexte politique et
sociologique, et à mettre en évidence les passerelles avec d’autres disciplines artistiques.
- 3 heures de sortie scolaire dans une salle de spectacles à la rencontre d’artistes et du personnel
des lieux. L’ADIAM 95 a ainsi conclu un partenariat avec l’EMB (Sannois) et le Forum (Vauréal)
afin que ces deux structures accueillent, lors de périodes de résidence, les classes participant à
l’opération. Ces sorties doivent permettre un échange avec les professionnels sur les métiers
(programmateur, ingénieurs son et lumières, responsable communication), un petit concert privé
des artistes en résidence et un temps de rencontre avec ces derniers.
- 1 heure en classe pour la diffusion du film édité par le SNEP « Les 1001 métiers de la
musique »99 suivie d’un débat.
Dans le cadre de ce projet, l’ADIAM 95 s’est également associé au Rectorat de Versailles pour
mettre en place un module de formation aux musiques actuelles à l’attention des professeurs de
collèges.
Enfin, un partenariat avec le CFMI d’Orsay100 - autour d’un module spécifique pour les musiciens
intervenants – était en projet au moment de la rédaction de ce rapport.
98
Voir présentation de ce dispositif p 33.
Ce court documentaire est visible sur le site www.promusicfrance.com, site développé par les professionnels du
disque pour promouvoir le « téléchargement légal ».
100
Centre de formation pour musiciens intervenants – cf p 24.
99
57
3. Autres partenaires potentiels pour les acteurs musiques actuelles
3.1. La Ligue de l’Enseignement
La Ligue de l'enseignement est un mouvement d’éducation populaire créée en 1866 par Jean
Macé, soucieux de permettre à tous d'accéder à l'éducation et à la culture.
Aujourd'hui, la Ligue de l'enseignement rassemble 33 000 associations à travers la France,
fédérées par 102 fédérations départementales, 22 unions régionales et l’organe central, la
Confédération Générale des œuvres laïques.
La ligue se fixe comme objectif de « permettre à chacun d’accéder à l’éducation et à la culture,
d’exercer pleinement sa citoyenneté et de contribuer à la construction d’une société plus juste,
plus libre et plus solidaire ».
Pour cela, la Ligue de l’enseignement, joue un rôle d’accompagnement des politiques publiques
tout en développant des projets autonomes. Grâce notamment à des conventionnements avec les
ministères de l’Education Nationale, de la Culture et de la Jeunesse, elle intervient,
essentiellement auprès d’un public jeune, dans les domaines de l’éducation, la culture, l’action
sociale, le sport, la formation, les loisirs et les vacances…
En matière culturelle, chaque fédération départementale, grâce à son réseau d’associations,
développe un projet culturel en partenariat avec les services déconcentrés de l’Etat, les
collectivités et les institutions culturelles. Ces actions prennent la forme d’ateliers de pratiques
artistiques en amateur, de classes culturelles ou artistiques, de diffusion du spectacle vivant et du
cinéma, de résidences d’artistes et d'écrivains, d’actions de formation, ou de participation à des
opérations nationales de sensibilisation.
Historiquement, la Ligue de l’enseignement s’est surtout concentrée sur le livre et l’écriture. Elle
a progressivement investi les champs du cinéma et du spectacle vivant, avec pour ce dernier un
travail particulier autour du chant, du théâtre amateur, de la danse et des arts du cirque.
Globalement, la Ligue reste peu active sur le volet musique et notamment sur les esthétiques
musiques actuelles.
Pour compléter et fédérer les initiatives locales, La Ligue de l’enseignement met en place des
opérations et dispositifs nationaux. On peut notamment mentionner :
♦ l’opération « Demain en France – chantier d’expression »
En 2006, la Ligue de l’enseignement, via une coordination des fédérations départementales, a
lancé un « chantier national d’expression artistique et publique de la jeunesse », forme de
réponse aux « violences urbaines » de 2005101.
Concrètement, il était proposé au réseau associatif de la Ligue (mais aussi à d’autres partenaires
éventuels dans une démarche d’ouverture) de susciter et de coordonner des projets destinés à
favoriser l’expression, sous diverses formes artistiques, de jeunes de 12 à 20 ans réunis au sein
d’une structure culturelle, d’un collège ou encore d’un lycée, idéalement en lien avec un artiste.
En guise de déclencheur, les fédérations départementales pouvaient faire circuler des « caisses
d’arts » constituées d’œuvres réalisées par un réseau national d’artistes associés, d’un guide
d’animation, de ressources diverses…
Des aides au projet pouvaient être apportées pour favoriser la présence d’artistes au service des
projets réalisés par les jeunes.
La première phase de ce projet s’est conclue début juin 2007 par la présentation nationale de
« traces » rendant compte des parcours vécus par les groupes impliqués, l’objectif étant de
valoriser autant le résultat que les questionnements, les expérimentations, les conditions de
réalisation…
101
Un dossier de présentation de cette opération est disponible à l’adresse suivante :
www.laligue.org/ligue/articles/pdf/515-1.pdf
58
♦ Prix de l'innovation éducative
Initiative conjointe de la Ligue de l'enseignement et de l'association "Pour l'école", les prix de
l'innovation éducative sont destinés à distinguer et à valoriser des actions innovantes dans les
domaines pédagogique et éducatif conduites par des équipes d'établissements ou de groupes
d'établissements du premier ou du second degré.
Ces prix, décernés chaque année, permettent aux équipes éducatives primées de :
- présenter leurs actions par des représentants lors du salon de l'éducation,
- recevoir une allocation d'un montant de 1500 € pour le développement de leurs projets102.
♦ Spectacles en recommandé
C'est un outil de mutualisation pour le repérage, la diffusion, et l’accompagnement de projets au
service des réseaux de diffusion de la Ligue de l’enseignement.
Le centre de ressource « Spectacles en Recommandé », dans sa dimension nationale comme
dans son fonctionnement décentralisé, effectue un travail de repérage dans la création jeune
public d'aujourd'hui, de développement de projets locaux, de formation des acteurs de terrain.
Chaque année, une semaine nationale « Spectacles en Recommandé » présente certains
spectacles repérés, permettant ainsi à la fois de porter un regard sur la création et de faire naître
des partenariats dans la durée avec les compagnies programmées.
♦ L’Ecole du spectateur
Les réseaux de diffusion de la Ligue s'accordent, dans le cadre d'une Charte du spectacle vivant
jeune public, pour garantir les conditions d'une école du spectateur, en terme de programmation
artistique, de médiation culturelle et d'éducation artistique.
A travers "l'école du spectateur", la Ligue de l'enseignement s'engage à mettre en place des
temps d'échanges et de formation permettant la construction du regard critique des enfants, des
jeunes et des adultes.
La Ligue de l’enseignement organise régulièrement des séjours de formation et de sensibilisation
à destination de ses cadres, des pratiquants amateurs de théâtre ou de publics jeunes.
La Ligue de l’enseignement est par ailleurs missionnée pour l’organisation chaque année du Salon
de l’Education. L’Espace des Arts du Salon, et plus généralement tous les espaces de rencontres,
table-rondes et débats, pourraient être adaptés à une opération de « communication » du RIF
concernant ses projets actuels et futurs en direction des scolaires. L’édition 2007 risque d’arriver
un peu tôt dans la réflexion du RIF et il semble préférable d’imaginer un partenariat à ce sujet
avec la Ligue de l’enseignement pour 2008.
Disposant d’une véritable expertise en matière d’actions éducatives et d’un contact privilégié avec
le monde de l’Education Nationale mais souffrant d’une certaine méconnaissance du secteur
musiques actuelles, la Ligue de l’enseignement apparaît donc comme un partenaire « naturel »
pour les acteurs du RIF. On peut d’ailleurs souligner que, localement, des contacts sont déjà
noués, notamment dans le Val d’Oise entre le Combo 95 et la Fédération départementale de la
Ligue103.
3.2. Les JMF – Jeunesses Musicales de France
Les Jeunesses Musicales de France, association reconnue d'utilité publique et agréée «jeunesse et
éducation populaire », existent depuis plus de 60 ans.
102
103
La fiche de candidature est disponible à l’adresse suivante : www.laligue.org/ligue/articles/pdf/2071-2.pdf
La Liste des délégués culturels franciliens de la Ligue de l’enseignement est disponible en annexe.
59
Soutenues par les ministères de la Culture et de l’Education Nationale (mais aussi par le CNV,
l’ADAMI, le FCM, la Sacem et la Spedidam), les JMF sont avant tout un réseau de diffusion de
spectacles. Alors qu’à leurs débuts les JMF travaillaient surtout en partenariat avec les grosses
institutions culturelles pour faciliter l’accès des étudiants aux spectacles, l’association se
concentre désormais sur la création et la diffusion de concerts en direction des élèves du primaire
et du secondaire, en s’ouvrant progressivement à d’autres courants musicaux que la musique
classique.
Les JMF cherchent aujourd’hui à se démarquer d’une formule de « spectacle pédagogique » jugée
un peu rigide et privilégient une vraie expérience de concert, estimant que le travail pédagogique
doit être fait en amont dans les classes, notamment grâce aux dossiers fournis aux enseignants
par l’association. C’est en effet une des particularités des JMF : pour chaque spectacle inscrit
dans le catalogue, un effort important est consacré à la réalisation de supports pédagogiques,
élaborés notamment par des conseillers pédagogiques mis à disposition de l’association par
l’Education Nationale104.
Les JMF essaient d’aller plus loin et de rendre possible la rencontre entre les classes et les
artistes, voire la réalisation d’ateliers. Limitées par des problèmes organisationnels et de
financement, ces expériences restent assez rares. On citera toutefois la collaboration intéressante
avec le Réseau Aquitain des Musiques Actuelles (RAMA) : depuis deux ans, les JMF et le RAMA
s’associent pour organiser un parcours dans les lycées de la région accompagnés d’un
groupe/artiste (Olivia Ruiz l’an passé, Eiffel cette année) qui va à la rencontre des classes de
lycéens l’après-midi avant de jouer le soir dans une salle du réseau, avec en première partie un
groupe lycéen amateur ayant bénéficié d’un accompagnement du RAMA. Cette opération est
financée quasi-essentiellement par le Conseil Régional d’Aquitaine.
En termes d’organisation, les JMF disposent d’un organe central, l’Union nationale des JMF, dont
la mission est d’assurer la direction artistique du dispositif, la réalisation des productions
scéniques programmées et la coordination des tournées, et d’une vingtaine de délégations
régionales, chapeautant elles-mêmes des subdivisions locales. Ces délégations (320 au total),
composées encore en grande partie de bénévoles (même si un mouvement de
professionnalisation a été enclenché pour surmonter l’essoufflement du bénévolat), réalisent le
travail de terrain nécessaire pour permettre la diffusion des spectacles des JMF dans des salles
partenaires105.
En Ile-de-France, il existe seulement 12 délégations, ce qui est jugé comme largement insuffisant
étant donné la densité de population et donc d’établissements scolaires. C’est pourquoi les JMF
ont de plus en plus tendance à contracter directement avec les salles de spectacles ou opérateurs
culturels, mettant en place des conventions (souvent triennales) qui concernent en général
essentiellement la diffusion des spectacles mais qui peuvent aussi porter sur la création de ceuxci. Avec plus de vingt nouveaux spectacles chaque année, les JMF ont en effet un grand besoin de
lieux pour créer, répéter et rôder les productions. C’est dans cette optique que les JMF ont conclu
un partenariat avec le Sax (Achères) l’an passé106.
De manière générale, les JMF cherchent à développer une politique de coproduction, et on citera
notamment leur partenariat avec le festival « Les Francos junior », pendant jeune public des
« Francofolies de la Rochelle ».
Enfin, les JMF produisent annuellement le festival Mino qui a pour ambition de devenir le grand
rendez-vous de la création musicale pour le jeune public.
Au total, les JMF assurent chaque année la diffusion de 40 spectacles, représentant plus de 2000
représentations et 550 000 jeunes spectateurs.
104
La liste des spectacles proposés ainsi que les dossiers pédagogiques sont consultables sur le site des JMF :
www.lesjmf.org
105
Les JMF estiment à 400 salles leur réseau de lieux de diffusion partenaires.
106
Cf p 77.
60
3.3. Le FPEA – Forum Permanent pour l’Education Artistique
Le FPEA a été créé suite à une réunion organisée le 15 décembre 2004 par l’ANRAT107, en
collaboration avec le Théâtre du Rond Point et de nombreuses organisations, pour rendre public
un « Appel pour une présence régulière des arts et des artistes à l’école ».
La grande mobilisation des acteurs culturels, mais aussi des enseignants, artistes, éducateurs,
autour de cet Appel a fait (re)naître l’envie de disposer d’un organisme fédératif exclusivement
dédié à la défense de l’éducation artistique.
Le FPEA est fort aujourd’hui de près de 50 membres, associations, structures culturelles,
syndicats d’enseignants et d’artistes, syndicats d’employeurs, fédérations de parents d’élèves, de
collectivités territoriales…Citons notamment l’ANRAT, Arcadi108, le SYNDEAC (Syndicat National
des Entreprises Artistiques et Culturelles), l’ADF (Assemblée des Départements de France), la
FNCC (Fédération Nationale des Collectivités pour la Culture), la Ligue de l’enseignement109, le
SNAM-CGT (Union nationale des syndicats d’artistes musiciens de France), la FFMJC (Fédération
Française des MJC) ou encore le SYNAVI (Syndicat National des Arts Vivants).
Ce forum se donne pour but :
- la vigilance sur l'état des politiques publiques et leur mise en œuvre,
- l'état des lieux permanent des projets et initiatives émanant du terrain,
- l'explication des objectifs et des engagements du FPEA auprès du grand public,
- les propositions concrètes à formuler auprès des acteurs et à mettre en oeuvre dans les réseaux
représentés.
La première action concrète du FPEA fut de rédiger, faire voter et publier le «Manifeste d'intérêt
général pour une politique d'éducation artistique durable et concertée»110, texte rendu public lors
du festival d’Avignon en Juillet 2006.
Ce Manifeste dénonce « la discontinuité de l'action de l'État au gré des alternances
démocratiques », « les écarts entre les paroles et les actes » et « l'érosion des budgets consacrés
à l’éducation artistique ».
Il affirme que l'éducation artistique contribue à « la construction et à l'épanouissement de chaque
individu tout en créant du lien social et politique ».
Il exige que l'éducation artistique soit « au coeur d'un projet national d'éducation garanti par des
politiques publiques », avec « des mesures de péréquation permettant de tendre vers l'égalité
des territoires ».
Il insiste sur l’importance du développement de recherches sur l’évaluation et de la mise en
œuvre d’une réelle politique de formation (en direction des enseignants mais aussi des artistes).
Par ailleurs, durant la campagne présidentielle, le FPEA a interpellé les candidats en leur
adressant un questionnaire concernant l’éducation artistique et culturelle des jeunes, l’objectif
étant de faire connaître, avant les élections, les propositions des candidats et des partis politiques
qu’ils représentent aux acteurs de terrain (enseignants /artistes / responsables culturels et
éducatifs).
Le 15 mars 2007 au Théâtre national de la Colline à Paris, les réponses aux questionnaires ont
été rendues publiques, en présence des candidats ou de leurs représentants qui étaient invités à
défendre et étayer leurs propositions, répondre aux questions et échanger avec les porteurs de
projet et des personnalités du monde de l’éducation, des arts et de la culture111.
107
Association Nationale de Recherche et d’Action théâtrale.
Cf p 45.
109
Cf p 58.
110
Le Manifeste de 2006, ainsi que l’Appel de 2004, sont disponibles en annexe.
111
Les réponses écrites des candidats à l’élection présidentielle au questionnaire de la FPEA sont consultables à
l’adresse suivante : http://www.laligue.org/ligue/articles/pdf/2337-3.pdf. Une synthèse, réalisée par la Ligue de
l’enseignement, de la réunion publique du 15 mars est disponible en annexe.
108
61
3.4. Mécénat et fondations
Mécénat et musiques actuelles n’ont pas toujours fait bon ménage, les acteurs de terrain ne
voyant pas forcément d’un bon œil l’intrusion d’entrepreneurs privés dans leur secteur et les
fondations ayant en général des inclinaisons artistiques vers des disciplines et esthétiques jugées
plus nobles que le rock…
Toutefois, de plus en plus de fondations s’ouvrent aux musiques actuelles et la prise en compte
de l’action culturelle par les structures de notre secteur pourraient accélérer cette ouverture.
En effet, les fondations semblent afficher un intérêt toujours plus prononcé pour les questions du
lien social créé par les projets soutenus, du travail avec les populations locales, des démarches
éducatives et citoyennes. Cette évolution est encore plus évidente depuis 2005 et la « crise des
banlieues ».
De plus, le mécénat se développe fortement depuis la loi du 1er aout 2003 rendant plus aisées les
modalités de création d’une fondation.
Il existe aujourd’hui plusieurs centaines de fondations d’entreprises et il n’est bien sûr pas
question ici de toutes les présenter.
Nous allons juste, à titre d’illustration, en citer quelques-unes qui, par les priorités qu’elles se
fixent et/ou les projets qu’elles ont soutenus par le passé, nous semblent pouvoir devenir des
partenaires potentiels pour les projets d’action culturelle des acteurs musiques actuelles112. Mais
cette liste est loin d’être exhaustive et nous conseillons vivement aux structures intéressées de
réaliser une recherche plus approfondie113.
♦ RATP « Fondation d’entreprise pour la citoyenneté »
La Fondation RATP se donne comme objectif de soutenir des actions menées prioritairement en
direction de jeunes en difficultés et en particulier autour de trois thèmes : l’apprentissage de la
citoyenneté, les liens intergénérationnels, l’accès à la culture.
Les projets doivent se dérouler en Ile de France (de préférence dans une zone desservie par la
RATP) et s’inscrire dans la durée.
Parmi les projets soutenus ces dernières années :
Tendanse (Bondy, 93) - Réalisation d'un spectacle de danse, théâtre, musique et cirque avec 40
jeunes de 2 collèges et des centres de loisirs de la ville.
http://www.ratp.fr/fondation
♦ Mission Mécénat « Solidarité urbaine » de la Caisse des Dépôts et Consignations
L’action de mécénat de la Caisse des Dépôts consiste à accompagner des démarches culturelles
qui se déroulent dans les quartiers d’habitat social. Ces actions culturelles de proximité peuvent
être des microprojets qui se déroulent en région ou des projets en réseau qui se développent à
l’échelle d’un territoire plus vaste.
Les projets doivent a priori se dérouler dans des zones urbaines, considérées comme prioritaires.
Deux objectifs sont recherchés :
- l’insertion sociale des jeunes : La Caisse des Dépôts accompagne des actions culturelles qui
proposent des ateliers de pratiques artistiques destinés aux jeunes (6-12 ans, adolescents,
jeunes adultes), menés dans la durée, sous l’encadrement d’artistes professionnels. Ce travail
112
Liste établie en partie grâce à une étude publiée par Opale en juin 2005 : « Repérage de 20 fondations
d’entreprises pouvant intervenir en faveur d’associations culturelles de proximité ».
113
A ce sujet, consulter le site de l’ADMICAL (Association pour le Développement du Mécénat Industriel et
Commercial) : www.admical.asso.fr ou encore la page de la mission mécénat du ministère de la Culture.
62
débouche sur la production d’une « œuvre » (spectacle, CD, vidéo,…) qui doit être montrée à un
large public.
- le renforcement du lien social au sein d’un quartier d’habitat social : il s’agit d’accompagner des
animations de quartiers qui proposent des ateliers de pratiques artistiques destinés aux habitants
des quartiers d’habitat social (tous âges confondus), menés dans la durée, sous l’encadrement
d’artistes professionnels.
Il est précisé que « toutes les disciplines artistiques peuvent être concernées : la danse, les
musiques actuelles, les musiques du monde, les arts de la rue, les médias, les arts plastiques, le
théâtre… ».
La Mission mécénat de la Caisse des Dépôts finance près de 200 projets par an pour des aides
financières qui vont généralement de 1.500 à 15.000 euros.
Parmi les projets soutenus ces dernières années :
Le comité de mécénat de juillet 2007 a retenu un projet de l’association les Petits riens qui
développe, dans le XIXème arrondissement de Paris, un programme de sensibilisation à l’écoute
et à la pratique de la musique auprès de jeunes collégiens.
http://www.caissedesdepots.fr/spip.php?article68
♦ Fondation Carrefour Solidarité
La Fondation Carrefour solidarité s’inscrit dans la lutte contre l’exclusion, soutenant des projets
dans les domaines de l’éducation et de l’insertion sociale et professionnelle.
Les projets culturels peuvent être donc être aidés en tant qu’outil pour une finalité d’insertion
sociale en direction des publics les moins favorisés.
Les projets soutenus doivent se dérouler dans l’environnement géographique d’un magasin
Carrefour.
A noter qu’un projet développé par la structure La Pêche à Montreuil (membre du réseau MAAD
93) a été soutenu par la Fondation Carrefour il y a quelques années.
http://www1.carrefour.fr/minisites/solidarite
♦ Fondation France Telecom
Un des axes de mécénat de la Fondation France Télécom concerne « la culture, à travers la
pratique collective de la musique vocale ».
Elle soutient des projets musicaux vocaux interprétés avec des professionnels dans les
répertoires classiques, jazz et les musiques du monde. Parmi les opérations soutenues peuvent
figurer les actions sociales et pédagogiques.
Il faut préciser que la fondation France Telecom est très sollicitée et soutient surtout des
structures de taille et de rayonnement relativement importants.
Parmi les projets soutenus ces dernières années :
Actions musicales dans les établissements scolaires du festival Banlieues Bleues (93).
Actions d'animation et de sensibilisation dans les établissements scolaires du festival Blues sur
Seine (78).
http://www.francetelecom.com/fr/groupe/mecenat
63
♦ Fondation Auchan pour la Jeunesse
La Fondation Auchan agit dans trois domaines dont l'animation de quartiers défavorisés ou de
zones rurales.
La priorité est donnée aux opérations situées à proximité d'un hypermarché permettant la
participation et l'implication des salariés de l'entreprise à leur réalisation.
Parmi les projets soutenus ces dernières années :
Comédie "écolo-musicale" de sensibilisation à l'environnement, à destination des élèves d'écoles
situés dans des quartiers défavorisés ou en zone rurale.
http://www.auchan.fr/imgUpload/000/017/031/170311.pdf
♦ Fondation Gaz de France - Solidarité
Pour prévenir l’exclusion, favoriser l’insertion, former à la citoyenneté, la Fondation Gaz de
France-Solidarité aide des associations qui proposent des ateliers d'expression et de création
«innovants par leur méthode et leur contenu », en priorité dans « les cités et les communes
rurales isolées ».
http://www.gazdefrance.com/FR/D/179/solidarite.html
♦ Nuage France
La Fondation Nuage soutient les associations culturelles intervenant dans les quartiers sensibles
d’Île-de-France, touchant des adolescents entre 12 et 20 ans, et proposant une activité de
création artistique, avec une « pédagogie citoyenne, valorisante, développant confiance en soi et
respect des autres ».
Les projets soutenus doivent permettre d’offrir aux jeunes « un véritable moyen d'expression » et
de mettre en avant le travail effectué (confrontation directe ou indirecte à un public) pour le
valoriser.
www.nuage-france.org
64
Partie II : Les structures du RIF et le milieu scolaire
Comme précisé en introduction, l’objectif de cette partie ne consiste pas à réaliser un véritable
état des lieux quantitatif et statistique de l’intervention sur le champ scolaire des structures
représentées par les réseaux départementaux et le RIF.
De manière très pragmatique, le délai initialement imparti à cette étude et le fait qu’un recueil
d’informations plus générales était déjà en cours au sein du RIF rendaient impossibles le recours
à un questionnaire détaillé et le traitement des données obtenues.
Par ailleurs, la réponse à la question posée (quelles pistes le RIF et les réseaux pourraient
envisager pour s’emparer de manière pertinente et efficace de la question des scolaires ?)
exigeait une méthode plus qualitative qui permette dans la mesure du possible d’aller au delà des
chiffres bruts, d’avoir plus de précisions sur le contenu des actions menées, sur les conditions
dans lesquelles celles-ci sont réalisées, sur les partenaires, les freins…
La méthode initialement retenue consistait donc à réaliser des entretiens avec les directeurs
et/ou les personnes ayant en charge ces actions au sein de certaines structures repérées à
l’avance comme les plus dynamiques sur le champ scolaire tout en essayant de comprendre, en
étudiant si nécessaire un autre « panel » de structures, les freins et les obstacles à la mise en
place de telles actions.
Mais cette méthode s’est rapidement révélée très difficile à appliquer : ni le RIF ni les réseaux
départementaux n’étaient en mesure de jouer réellement le rôle de filtre, la question des
scolaires n’ayant jamais vraiment fait l’objet d’un travail d’observation sur ces territoires.
De plus, il a été jugé préférable, quitte à rallonger la durée de cette étude, de tenter d’avoir une
démarche exhaustive afin de recueillir le point de vue de chaque adhérent et de mieux saisir la
complexité de la question.
Ainsi, il a été réalisé auprès de toutes les structures du RIF (à l’exception de trois structures qu’il
a été impossible de joindre114) un entretien par téléphone et, lorsque les actions menées
paraissaient particulièrement significatives et donc difficilement communicables lors d’un simple
entretien téléphonique, je me suis déplacé afin de rencontrer les porteurs de projets115.
S’il a été délicat de respecter scrupuleusement une trame d’entretien très précise, ces derniers
avaient vocation à apporter des éléments de réponse aux interrogations suivantes :
- Les structures du RIF ont-elles développé en 2006/2007 des actions en direction des scolaires
sur le champ des musiques actuelles ? Si oui, lesquelles ? Si non, essayer de comprendre les
freins.
- Quelles sont leurs relations avec les établissements scolaires et les services déconcentrés de
l’Education Nationale (Rectorats / Inspections Académiques) ?
- Comment les actions menées ont-elles été financées ?
- Quelle organisation est mise en place en interne pour développer ce volet ? (et notamment :
existe-t-il un poste entièrement ou partiellement dédié à celui-ci ?)
- Quelles sont les difficultés rencontrées ?
- Comment se positionnent les structures interrogées par rapport à l’hypothèse d’une intervention
du RIF et des réseaux départementaux sur cette question ?
114
Il s’agit de : Notown (Auxy/77), Vallée FM (Lognes/77) et Quid Novi (Louvres/95) ; par ailleurs, le cas des
structures suivantes n’a pu être pris en compte étant donné que celles-ci n’avaient pas encore adhéré aux réseaux
départementaux au moment de la réalisation de cette étude : l’Espace Icare (Issy-les-Moulineaux/92), le Sousmarin 34 (Saint-Ouen/93), l’association Ville des musiques du monde (Aubervilliers/93), l’Odéon (Trembaly-enFrance/93), la Direction du développement culturel de Bagnolet (93), l’Edim (Cachan/94), l’Espace Dispan de Floran
(Lhaÿ-les-Roses/94).
115
La liste des entretiens réalisés « in situ » est disponible en annexe.
65
Au final, ce travail s’est rapproché d’une démarche d’état des lieux et, s’il n’a pas la prétention de
dresser un tableau chiffré et statistique de la situation des structures du RIF sur le champ
scolaire, il permet tout de même de mettre en évidence quelques grandes tendances.
La synthèse qui suit couplera donc l’analyse chiffrée des réponses obtenues pour chacun des axes
de la grille d’entretiens à l’étude de quelques cas permettant d’illustrer de manière plus concrète
certaines actions menées par les structures du RIF.
1. Positionnement des structures du RIF116 par rapport au champ scolaire.
Si l’on se fie aux réponses apportées lors des différents entretiens, 66 structures du RIF ont
mené des actions en direction d’un public scolaire sur la saison 2006/2007. Sur ces 66 structures,
11 ont développé des projets dont aucun n’avait à priori de lien avec le secteur musiques
actuelles (autres disciplines artistiques, accompagnement scolaire…). Parmi les 55 structures
restantes, 17 structures n’ont mené que des actions liées aux musiques actuelles tandis que les
38 autres ont mis en place à la fois des projets concernant les musiques actuelles et des projets
sur d’autres esthétiques/disciplines.
Ces chiffres permettent de mettre à mal le constat souvent énoncé d’un secteur très peu impliqué
sur le champ scolaire.
Il parait toutefois nécessaire de les nuancer immédiatement.
Tout d’abord, beaucoup des projets recensés concernent les élèves des écoles primaires
(maternelles et élémentaires). Or, la plupart de ces projets (éveil musical, ateliers de découverte
d’un instrument, programmation jeune public…) peuvent difficilement être catégorisés dans un
style musical bien précis, et ça n’aurait d’ailleurs le plus souvent aucun sens.
Ensuite, sur les 55 structures ayant mené des actions musiques actuelles en direction d’un public
scolaire, on peut estimer, au regard des précisions apportées lors des entretiens, qu’une
quinzaine de structures ont sur ce champ une activité que l’on peut qualifier de très peu
impliquante : mise à disposition des studios de répétition ou de la salle de spectacles pour des
projets de classe et/ou accueil d’actions telles que Peace & Lobe ou Zebrock au bahut117.
Ce premier tri permet de dégager une quarantaine de structures mais force est de constater que
ce groupe est loin d’être homogène et que pour la plupart de ces structures l’axe scolaire reste
secondaire.
Il est délicat de dresser une liste des structures les plus dynamiques : les actions menées sont
tellement diverses qu’il faudrait avant tout s’entendre sur des critères précis pour en juger.
Signalons simplement qu’une dizaine de structures paraissent avoir fait du champ scolaire un de
leurs axes majeurs (sur le volet musiques actuelles s’entend car, encore une fois, certaines
structures – notamment les MJC et les services culturels – sont très actifs sur d’autres
esthétiques/disciplines).
Au regard des plus de 110 structures représentées par le RIF, cette liste peut sembler assez
restreinte. Elle n’est toutefois probablement pas exhaustive : les limites de la méthode de recueil
d’informations (simple entretien, en général avec une seule personne, sans que les structures
aient eu le temps en amont de faire un réel inventaire de leurs actions sur ce champ) peuvent
laisser penser qu’un certain nombre d’actions ont été occultées.
Mais au delà des chiffres, ce qui est marquant, c’est la façon dont l’intervention sur le champ
scolaire est perçue : un quasi-consensus se dégage autour de l’intérêt et de la pertinence d’un
travail sur cet axe.
Ainsi, moins d’une dizaine de structures ont précisé lors des entretiens qu’elles considéraient que
ce travail ne faisait pas partie de leurs missions.
116
Il s’agit en fait des 114 structures « de terrain » adhérentes des réseaux départementaux, ces derniers étant
étudiés séparément.
117
Ces deux opérations sont présentées respectivement p 10 et p 85.
66
Parmi les structures n’ayant pas mené de projets avec les scolaires sur la saison 2006/2007, 19
ont fait part de leur ambition d’investir ce champ à moyen terme. Certaines ont même déclaré
avoir des projets pour la saison 2007/2008.
Chez les structures déjà impliquées (à un degré ou à un autre), le constat est le même : la
grande majorité aimeraient faire plus que ce qu’elles développent actuellement.
Se dessine donc l’image d’un secteur francilien très conscient des enjeux du travail avec le milieu
scolaire, beaucoup plus mobilisé qu’on pourrait l’imaginer et qui dégage une certaine frustration
de ne pouvoir s’impliquer d’avantage.
Il s’agit donc maintenant d’étudier les différents facteurs empêchant les structures du RIF d’être
aussi actives qu’elles le souhaiteraient.
2. Difficultés et freins recensés
Durant les entretiens, les structures interrogées ont eu l’occasion de dresser la liste des facteurs
qui, soit les amènent à ne pas intervenir du tout sur le champ scolaire, soit contraignent leur
intervention.
Pour les structures ne menant aucune « action musiques actuelles » en direction des scolaires
Parmi ces structures :
- seulement 7 ont répondu que ce n’était pas leur créneau/mission.
- une dizaine de structures considèrent que ce n’est pas une mission prioritaire et qu’elles
préfèrent se concentrer sur leurs activités de base mais n’excluent pas d’investir ce champ à
moyen terme.
Les autres structures ont mis en avant diverses raisons pour expliquer leur non-implication
(sachant que plusieurs raisons ont en général été invoquées par chaque structure) :
♦ Le manque de temps et de personnel est la raison la plus fréquemment avancée (21 structures
y ont ainsi fait référence). Seuls quelques rares lieux ont précisé qu’au-delà de la question de la
taille de l’équipe se pose le problème des compétences. Cette faible considération apportée aux
compétences spécifiques nécessaires pour ce type d’actions peut étonner, tout comme le fait que
seules 3 structures aient précisé qu’elles ne savaient pas comment s’y prendre.
♦ 8 structures ont expliqué leur non-intervention par l’existence d’acteur(s) culturel(s) déjà en
charge des projets musicaux avec les scolaires sur leur ville. Mais on constate que dans la très
grande majorité des cas, ces acteurs voisins (souvent des écoles de musique) n’interviennent pas
sur le champ des musiques actuelles. Cela pourrait laisser penser qu’il y a d’autre raisons à
l’absence d’actions musiques actuelles sur le créneau scolaire et que les structures du RIF dans
ce cas de figure sont plutôt à ranger avec celles déclarant que « ce n’est pas leur mission ».
Cependant, au regard des entretiens, il semble en réalité que la plupart de ces structures
regrettent leur mise à l’écart et le fait de ne pas être missionnées sur cet axe par leurs
tutelles/subventionneurs.
D’ailleurs, dans le même ordre d’idées, 2 structures ont mis en avant le « barrage » des élus de
leur commune.
♦ Le manque de moyens financiers n’a été évoqué qu’à 7 reprises, ce qui peut également étonner
quand on sait que les structures liées au secteur musiques actuelles restent aujourd’hui encore
peu soutenues et subventionnées.
♦ Le reste des freins/obstacles avancées par les structures ne développant pas d’actions
musiques actuelles en direction des scolaires concerne plus spécifiquement les relations avec les
établissements scolaires et plus généralement les services de l’Education Nationale.
67
Nous aurons l’occasion de revenir plus en détail sur la façon dont les structures du RIF
appréhendent ces relations lors de la partie suivante (3. Relations avec les acteurs de l’Education
Nationale).
Pour les structures menant des « actions musiques actuelles » en direction des scolaires
Les difficultés évoquées par ces structures tiennent là encore beaucoup aux relations avec les
établissements scolaires comme nous pourrons le constater plus loin.
Parmi les autres difficultés évoquées par ces structures, le manque de personnel arrive
également en tête.
La difficulté à trouver des intervenants compétents ou des artistes motivés pour ce type d’actions
est également assez fréquemment soulignée.
Le manque de moyens, finalement peu mis en avant lors de ces entretiens, arrive ensuite.
Enfin on peut également noter que certaines structures ont insisté sur l’absence de compétences
en matière de pédagogie pour ce type de public.
3. Relations avec les acteurs de l’Education Nationale
Tout d’abord, on peut remarquer que les actions développées autour des musiques actuelles par
les structures du RIF concernent :
- le 1er degré (écoles maternelles et élémentaires) pour 22 structures.
- les collèges pour 17 structures.
- les lycées pour 11 structures.
- l’enseignement supérieur pour 2 structures.
A noter également que seules 3 structures disent avoir travaillé cette année avec le triptyque 1er
degré/collèges/lycées.
Cette prédominance du 1er degré peut étonner lorsque l’on sait que les structures musiques
actuelles ont en général plus d’accointances avec le public adolescents/jeunes adultes. On peut
légitimement remettre quelque peu en cause ce résultat étant donné que, comme nous l’avons
vu précédemment, faire une catégorisation par genre musical des actions menées avec le 1er
degré peut s’avérer très délicat étant donné que les projets portent souvent sur une initiation
musicale assez large ou une programmation jeune public qui n’est pas spécifique aux musiques
actuelles.
Ceci dit, on peut aussi trouver quelques explications assez logiques à ce résultat :
- de manière très basique, il y a plus d’écoles élémentaires que de collèges et de lycées.
- le 1er degré est du ressort des villes ; or un nombre conséquent de structures du RIF sont
municipales ou largement subventionnés par la commune sur laquelle elles sont installées.
- la programmation Jeune Public (lorsqu’elle comporte un volet de séances scolaires) a été prise
en compte dans la liste des actions menées ; or ces programmations sont très majoritairement
destinées à un public âgé de moins de 10 ans.
Mais finalement, cette « hiérarchie » établie suite aux entretiens peut surtout être considérée
comme symptomatique des difficultés rencontrées par les structures lorsqu’il s’agit de travailler
avec les collèges et les lycées.
En effet, si les relations avec les établissements scolaires étaient bien entendu au cœur des
entretiens, c’est surtout en termes de difficultés et de freins qu’elles ont été évoquées (et
majoritairement pour les collèges et lycées), comme nous avons eu l’occasion de l’introduire dans
la partie précédente.
Pour les structures ne menant pas d’actions scolaires en matière de musiques actuelles, la
difficulté de nouer des relations avec les établissements scolaires a été avancée par 15 structures
pour expliquer leur non-intervention sur ce champ.
68
La plupart de ces structures précisent qu’elles ont essayé de démarcher les établissements
scolaires mais en vain. Cela semble surtout vrai pour les collèges/lycées, où le poids de la
hiérarchie et le possible « barrage » effectué par la direction ont été souvent mentionnés, l’accès
aux écoles élémentaires paraissant plus facile.
Au delà de la difficulté à nouer des contacts, 3 structures ont même évoqué des relation quasiconflictuelles, dues selon elles à une peur, voire un certain mépris, du secteur musiques
actuelles.
Enfin, une structure parle d’un fonctionnement trop rigide des établissements scolaires.
En règle générale, le fonctionnement même des établissements scolaires ou des services du
ministère de l’Education Nationale n’a pas vraiment été mis cause par ces structures, ce qui peut
s’expliquer par le fait que celles-ci n’ont pas passé la première étape de la tentative de prise de
contacts.
De manière tout à fait logique, les structures menant déjà des actions en direction des scolaires
sur le champ des musiques actuelles font état de complications plus pointues dans leur
collaboration avec le secteur de l’Education Nationale.
Ainsi, si l’évocation de la difficulté à établir des contacts solides au sein des établissements
scolaires revient à nouveau, les personnes interrogées mentionnent également la frilosité et le
manque d’implication des enseignants (tout particulièrement dans les collèges et les lycées, où
les professeurs n’auraient pas le même rapport à la ville que les instituteurs qui y sont en général
logés), ainsi que le fonctionnement trop rigide des établissements scolaires et notamment
l’incompatibilité entre les calendriers respectifs des structures musiques actuelles et des
établissements scolaires.
Dans une moindre mesure, sont également dénoncés : l’organisation opaque des services de
l’Education Nationale, la forte rotation qui y régnerait, les contraintes en matière de sortie des
élèves (notamment liées à la mise en place du plan Vigipirate) et le cadre trop rigide et restrictif
des dispositifs de type classe à PAC / ateliers artistiques118.
Il ne s’agit pas de noircir le tableau : un certain nombre de structures semblent avoir des
rapports tout à fait fructueux avec les établissements scolaires. Mais cette « charge » contre ces
derniers est partagée par un nombre suffisamment important d’acteurs pour être vraiment
significative. Elle peut paraître sévère mais au delà de la critique, ce « cahier de doléances » est
surtout révélateur de l’incompréhension et de la méfiance réciproques entre les structures
musiques actuelles et les établissements scolaires.
En ce qui concerne les relations avec les services déconcentrés du Ministère de l’Education
Nationale que sont les Rectorats et les Inspections Académiques, le constat est également très
net : la très grande majorité des structures du RIF semble n’avoir aucun contact avec ces
services.
Ainsi, seules 4 structures disent être en contacts réguliers avec le Rectorat de leur Académie
et/ou l’Inspection Académique (en général par le truchement du CPEM119) - dont une sur d’autres
disciplines que la musique - tandis que 7 autres font état de contacts occasionnels.
En ce qui concerne les dispositifs suivis et financés en partie par les Rectorats ou les Inspections
Académiques (c’est à dire essentiellement les classes à PAC et ateliers artistiques), 8 structures
du RIF y ont été impliquées en 2006/2007 et seulement 6 projets concernaient les musiques
actuelles120.
118
Voir présentation de ces deux dispositifs p 27 et 28.
Conseillers pédagogiques d’éducation musicale - voir présentation p 40.
120
Recensement effectué d’après les réponses obtenues lors des entretiens avec les structures du RIF car certaines
cellules culturelles des Rectorats et des Inspections académiques n’ont pas souhaité nous communiquer la liste des
projets soutenus.
119
69
4. Organisation interne
Comme nous l’avons vu, la question du manque de personnel a été avancée par un grand
nombre de structures lors des entretiens lorsqu’il s’est agi de présenter les freins/obstacles à
l’intervention sur le champ scolaire.
Il est donc assez logique de constater que peu de structures disposent d’un poste dédié au moins
partiellement aux actions en lien avec les scolaires.
Même s’il ne s’agit pas de comparer l’incomparable, il faut savoir que les théâtres subventionnés
ont bien souvent un service dédié exclusivement aux « actions éducatives ».
Dans la grande majorité des structures du RIF, la polyvalence prévaut sur cette question. Face à
la diversité des cas de figure, on ne peut pas faire ressortir un schéma organisationnel commun à
l’ensemble des structures. Pour simplifier, disons que l’impulsion est en général donnée par le
directeur, qui gère également souvent les rapports « officiels » avec les établissements scolaires.
Ensuite, le suivi des actions est à la charge du programmateur/responsable musiques actuelles de
la structure, mais aussi parfois du chargé de communication.
S’il est souhaitable de conserver l’implication de l’ensemble de l’équipe sur ces projets, la
présence d’un référent compétent semble néanmoins être une des conditions primordiales pour
développer l’axe scolaire.
Au moment de rédiger ce rapport, 7 structures du RIF disposent d’un poste dédié exclusivement
ou largement aux actions en direction des scolaires 121 :
- l’Espace Prévert (Savigny-le-Temple / 77) - responsable jeune public : Sonia Bevalot.
- Les Cuizines (Chelles / 77) - chargée d’action culturelle : Maud Gasset.
- File 7 (Magny-le-Hongre / 77) - chargé d’action culturelle : Jean-Baptiste Jobard.
- Le Plan (Ris-Orangis / 91) - coordinateur de l’action culturelle : Stéphane Loubet.
- Musiques Tangentes (Chaville / 92) - coordinatrice pédagogique : Anouchka Feigelson.
- Le Cap (Aulnay-sous-Bois / 93) - responsable des actions pédagogiques : Carole de la
Reberdière).
- DDC / Pôle musique d’Argenteuil (95) - coordinatrice des projets éducatifs musicaux : Alice
Dumur.
Il semble que la tendance soit à la création de ce type de postes puisque deux de ceux listés cidessus ont été mis en place en 2007 (au Plan et à File 7) ; de plus, au moins deux autres
structures ont planifié (notamment grâce au dispositif de Permanence Artistique122 mis en place
par le Conseil Régional d’Ile de France) la création d’un poste en partie dédié à l’action
culturelle : l’Usine à Chapeaux (Rambouillet/78) et l’EMB (Sannois/95).
Par ailleurs, il manque à cette liste le Tamanoir (Gennevilliers/92) qui disposait d’un tel poste il y
a encore peu de temps. Mais la personne qui l’occupait ayant été promue à la Direction du lieu, le
poste est actuellement vacant, en attendant une réorganisation interne.
Il pourrait également sembler pertinent d’ajouter à cette liste :
- certains programmateurs jeune public dont les postes comportent parfois une part d’action
culturelle en lien avec les spectacles proposés (notamment au Sax [Achères/78] et au Centre
Culturel Paul Bailliart [Massy/91]),
- certains coordinateurs de projet à qui est parfois dévolue l’action en direction des scolaires au
sein de certaines structures (Canal 93 [Bobigny/93] et La Pêche [Montreuil/93] notamment)
même si ça ne représente qu’une petite partie de leurs responsabilités.
121
122
A titre d’exemple, certaines fiches de poste sont disponibles en annexe.
Cf p 44.
70
Il faut aussi remarquer que certaines structures municipales (le Deux Pièces Cuisine [BlancMesnil/93], l’Espace Gérard Philippe [Fontenay-sous-Bois/94], l’Observatoire [Cergy/95]
notamment) bénéficient de la médiation du service enseignement/éducation de leur municipalité.
Enfin, signalons une initiative qui fait écho aux lacunes en matière de pédagogie évoquées par
certaines structures lors des entretiens (cf 2. Difficultés et freins recensés) : l’EMB a fait appel à
un professeur de collège, avec qui des liens étaient déjà noués, pour intervenir en tant que
bénévole auprès de l’équipe afin de creuser la dimension pédagogique des projets destinés aux
scolaires.
5. Financement
Nous l’avons vu, la problématique du budget a finalement été assez peu mise en avant lors des
différents entretiens. Pourtant on peut constater que les structures du RIF sont peu soutenues
pour remplir cette mission.
Bien sûr, et comme pour d’autres champs d’intervention, les cas de figure sont très différents
selon les structures.
Ainsi, les acteurs municipaux ont en règle générale moins de difficultés à financer leurs actions en
direction des scolaires. C’est d’autant plus vrai pour le premier degré, puisque c’est une
compétence municipale, mais on remarque que de nombreuses villes impliquées sur des projets
d’actions artistiques en primaire n’hésitent pas à coordonner et financer également des actions à
destination des collégiens ou des lycéens.
Il faut cependant nuancer ce constat puisque, comme nous avons pu le voir précédemment,
certaines structures municipales du RIF se retrouvent exclues du volet scolaire, soit parce que la
ville considère que la mission est déjà assumée par l’école de musique, soit parce que les élus
et/ou techniciens n’ont pas une grande estime pour le secteur musiques actuelles.
A noter que, parmi les structures non-municipales, 6 ont déclaré des financements spécifiques de
leur ville sur les actions scolaires en matière de musiques actuelles.
Les autres financeurs cités sur la saison 2006/2007 (spécifiquement sur les projets et non sur des
subventions globales accordées à l’année) 123 :
- Conseils généraux pour 1 structure du 78 (dans le cadre d’une résidence jazz), 1 structure du
91 (dans le cadre de la programmation jeune public), 2 structures du 92 et 1 structure du 95.
- Associations départementales (type Adiam) : 2 structures dans le 78 (sur un dispositif d’aide
aux projets), 2 structures dans le 95 (pour l’accueil de l’action « 999 – l’envers du décor »124).
- Rectorats et Inspections académiques125 : 6 structures.
- Conseil Régional : aucun projet musical porté par une structure du RIF n’a été subventionné
spécifiquement par la Région Ile de France mais il faut souligner que le dispositif « permanence
artistique » a permis de mettre sur pied des résidences débouchant sur des actions scolaires et
surtout de financer en partie certains postes d’actions culturelles (File 7 et en prévision pour EMB
et Usine à Chapeaux).
- DMDTS pour 1 structure du 91 (sur le dispositif de résidences musiques actuelles).
- ARCADI pour 1 structure du 91 (sur le dispositif de résidences chanson).
- SACEM pour 1 structure du 91.
- Communautés d’agglomération pour 2 structures du 78.
- Crédits politique de la ville (Etat) pour 2 structures du 78, 1 du 91 et 1 du 93.
123
Ces informations restent très indicatives du fait de la manière dont elles ont été recueillies : « en direct » pour la
plupart lors des entretiens sans qu’une recherche précise ait pu être faite en amont par la structure interrogée.
124
Cf p 57.
125
Rappelons que les crédits des services déconcentrés de l’Education nationale sont, sauf rares exceptions, alloués
aux établissements scolaires et non aux structures culturelles partenaires.
71
Même si on ne peut tirer de conclusions définitives de ces données certainement très partielles, il
apparaît que les structures du RIF peinent à se faire accompagner financièrement sur ce type de
projets.
Dans la majorité des cas, elles doivent faire sans financement spécifique et donc, pour
développer des actions en direction des scolaires, composer avec leur budget « habituel ». Celuici étant déjà largement mobilisé par leurs activités de base (diffusion, répétition,
accompagnement des musiciens locaux…), la mise en place d’actions éducatives ambitieuses
devient donc particulièrement compliquée.
6. Les actions développées par les structures du RIF
Plutôt que de dresser un inventaire, il s’agit ici d’essayer de mieux comprendre le type d’actions
scolaires concernant les musiques actuelles développées durant la saison 2006/2007 par les
structures du RIF.
Même si l’exercice est délicat étant donné la grande variété des projets menés, nous avons tenté
d’établir des grandes catégories permettant de couvrir l’ensemble des modes d’intervention
rencontrées lors de cette enquête. Ces catégories ne sont pas forcément étanches, un même
projet pouvant rassembler plusieurs formes d’intervention. Quelques-unes de ces catégories
seront illustrées par la présentation plus détaillée de certaines actions sur lesquelles il nous a
paru intéressant, pour diverses raisons (originalité, représentativité, exemplarité...), d’apporter
un éclairage particulier.
♦ Ateliers de pratique
- Ateliers d’éveil musical / rythmique
Le Cap (Aulnay-sous-Bois/93) : ateliers d’initiation musicale pour 5 classes d’écoles maternelles
et élémentaires.
Musiques Tangentes (Chaville/92) : différents ateliers d’éveil musical - voir encadré ci-dessous.
Il nous a paru intéressant d’isoler ce type d’ateliers car les structures interrogées ont été
nombreuses à faire part de leur embarras face à un public très jeune (maternelle jusqu’à CM pour
simplifier) : comment travailler avec eux ? avec quels outils pédagogiques ?
A titre d’exemple, et en plus de la présentation ci-dessous des ateliers d’éveil rythmique de
Musiques Tangentes, on pourra également consulter en annexe le projet développé par l’ARA
(Roubaix) en matière d’exploration sonore.
Il faut également souligner que des structures comme l’Espace Prévert (Savigny-le-Temple/77)
et, à nouveau, Musiques Tangente mènent en parallèle des ateliers en direction de crèches,
halte-garderie de centres sociaux, etc.
Musiques Tangentes (Malakoff et Chaville / 92) – organisation d’ateliers d’éveil
rythmique
Musiques Tangentes est une école de musique « alternative » qui existe depuis 1979.
L’intervention en milieu scolaire a très vite constitué un axe central du projet et aujourd’hui une
vingtaine d’intervenants se déplacent régulièrement pour mener des ateliers, essentiellement en
crèche et en écoles primaires (la structure est notamment en contrat avec la Direction des
affaires scolaires de la ville de Paris pour plus de 25 ateliers hebdomadaires dans le temps
périscolaire). Trois modules, souples et adaptables, sont proposés : Jazz en cœur, Approche
gestuelle du théâtre et Eveil rythmique.
72
Concernant l’atelier d’éveil rythmique (qui s’adresse de préférence aux enfants âgés d’au moins 6
ans, par groupe de 15 maximum), Musiques Tangentes a mis au point sa propre méthode qui se
pratique en atelier. Il ne s’agit pas d’apprendre le solfège mais d’étudier différents rythmes à
l’aide d’instruments.
Deux axes sont développés tout au long de l’année : la coordination motrice, d’une part, et la
notion du temps qui s’écoule et son découpage, d’autre part. Pour cela, le travail est organisé
autour de divers jeux de frappe avec des instruments de percussions. Pour compléter la
formation, quelques chansons sont étudiées dans lesquelles l’enfant doit trouver le tempo et
replacer des phrases rythmiques étudiées auparavant.
Très rapidement, après l’étude de différentes phases rythmiques, les enfants jouent des
polyrythmies et se retrouvent en situation d’orchestre ; au dernier trimestre, l’atelier peut
interpréter une rythmique et se produire dans le cadre d’une fête d’école.
L’objectif final est de faire en sorte que les enfants disposent d’une base sérieuse et puissent se
diriger vers la pratique d’un instrument.
Les principaux instruments enseignés/pratiqués : tambourins, claves, maracas, triangles, agogos,
quiros, pandeiros…
A noter que Musiques Tangentes essaie également de mettre chaque année en place des
formations pour ses intervenants : en 2006/2007, ils ont ainsi organisé deux modules autour de
la musique pour petite enfance et de la Batucada pour enfants.
- Ateliers d’écriture chanson/slam
File 7 (Magny-le-Hongre/77) : ateliers de création de chanson menés par l’artiste Mr No auprès
de 5 écoles élémentaires.
La Clé des Champs (Plaisir/78) : atelier slam pour une classe de Segpa126 (à l’année).
L’Usine à Chapeaux (Rambouillet/78) : atelier slam pour une classe de collège lors d’une
résidence de l’artiste MGM (10 séances).
Le Centre culturel Paul Bailliart (Massy/91) : atelier slam/rap pour une classe expérimentale
(transition entre 3ème et Bac professionnel ) dans le cadre d’une résidence du groupe Kalash (1
semaine complète d’immersion au sein des locaux de la structure). A noter également le travail
plus large effectué autour de la chanson dans le cadre des « Primeurs à l’école » (voir encadré
plus loin).
Le Tamanoir (Gennevilliers/92) : un atelier écriture/MAO/beatbox pour une classe de 3ème (à
l’année) ; une classe à PAC autour du chant et de l’écriture pour 8 élèves d’une classe particulière
(primo-arrivants présentant des problèmes à l’écrit) ; un atelier écriture/chant/initiation
musicale/MAO pour une classe de 6ème – voir encadré ci-dessous.
Canal 93 (Bobigny/93) : ateliers d’écriture (mais menés par les enseignants) pour des classes de
primaires, collèges et lycées dans le cadre d’un projet autour du slam développé en partenariat
avec Le Louvre à l’occasion de la résidence de l’écrivain Toni Morisson.
L’Espace Gérard Philippe (Fontenay-sous-Bois/94) : ateliers slam dans une classe de LEP
(hebdomadaire, sur un trimestre).
Le 2 Pièces cuisine (Le Blanc-Mesnil/93) : ateliers divers (écriture, réalisation de clip…) dans le
cadre d’une collaboration à un atelier relais127 ; ateliers d’écriture réguliers avec les artistes en
résidence.
126
Sections d'enseignement général et professionnel adapté ; accueillent des élèves présentant des difficultés
scolaires graves et durables.
127
Voir présentation du dispositif p 33.
73
Le Forum de Vauréal (95) : atelier d’écriture auprès de classes de primaires en amont du festival
« Blues et Harmonica ».
Les ateliers d’écriture liés à la musique sont depuis longtemps privilégiés par les enseignants car
ils permettent d’envisager l’écriture de manière ludique et dans une perspective de création. On
remarquera une tendance lourde ces dernières années : le slam se substitue progressivement à
la chanson dans ce type de projets.
Lorsque les ateliers sont plus spécifiquement chanson, l’enseignement du chant peut être
développé en parallèle. Lorsqu’ils sont plutôt slam ou rap (même si ce dernier genre musical
peine à se faire une place à l’école), ils sont souvent couplés avec une activité de conception
musicale via des ateliers MAO128 plus rarement avec des ateliers sur le human beatbox129 ou le
scratch130.
La plupart des ateliers listés ci-dessus ont débouché sur un enregistrement et/ou une restitution
sur scène.
Le Tamanoir (Gennevilliers/92) – Projet annuel d’écriture et de composition de
chanson avec une classe de 6ème
Le Tamanoir a développé un partenariat durant toute la saison scolaire 2006/2007 avec une
classe de 6ème faisant partie des classes à projet « Les 6ème à mon rythme ». A ce titre, elle
intégrait 4 élèves repérés en très grande difficulté par les enseignants de CM2. Ces élèves ont
bénéficié d’un professeur de mathématiques et de lettres différents de ceux de leur classe et ont
ainsi passé 9 heures ½ par semaine « écartés » de leur groupe-classe. Pour éviter une trop
grande marginalisation de ces enfants, il leur était proposé de vivre une expérience intense et
valorisante avec leurs camarades, en lien avec le Tamanoir.
Le projet consistait à accompagner cette classe dans l’écriture et la composition d’une chanson,
l’apprentissage de son interprétation (voix et instruments), l’initiation à la sonorisation et à la
mise en lumière de la salle de spectacles, la réalisation d’un cd (pochette, enregistrement,
photos…) et in fine la prestation sur scène.
Pour cela, une première rencontre avec les élèves a eu lieu au Tamanoir en novembre 2006. Ils
ont assisté au filage d’un spectacle, échangé avec les artistes et découvert les tâches qu’ils
auraient à assumer pendant l’année.
En janvier, la classe a assisté à un deuxième filage et les professeurs de chant et de pratique
instrumentale du Tamanoir se sont rendus au collège afin d’y faire une petite représentation et
commencer l’écriture de la chanson avec les élèves et les professeurs de français de la classe.
Ils y sont retournés en février pour démarrer la composition de la musique.
En Mars, la classe a passé une semaine entière au Tamanoir afin de finaliser la chanson, le cd et
préparer le spectacle. Celui-ci a eu lieu à la fin de cette semaine « d’immersion », devant les
parents et professeurs de la classe.
- Ateliers de pratique instrumentale et MAO
Le Sax (Achères/78) : atelier de « sensibilisation » (1 journée) aux percussions pour des
primaires dans le cadre d’une résidence d’Adama Dramé.
Service culturel de Limay (78) : atelier de djembé dans un collège (sur le temps périscolaire).
128
129
130
Musique Assistée par ordinateur.
Imitation vocale d’instruments de musiques (principalement de percussions) et de boîtes à rythmes.
Procédé consistant à faire tourner à la main un disque vinyle de façon à produire un effet spécial.
74
La Clé des champs (Plaisir/78) : atelier percussions pour une classe de CM2 (1 fois toutes les 2
semaines).
OMJA (Aubervilliers/93) : ateliers bi-hebdomadaires de percussions africaines et brésiliennes pour
2 collèges (sur le temps périscolaire).
Hangar 95 (Pontoise/95) : atelier hebdomadaire de guitare au sein d’une école élémentaire.
Pôle musique Argenteuil (95) : projet percussions pour des classes d’écoles élémentaires – voir
encadré ci-dessous.
Le 2 Pièces cuisine (Le Blanc-Mesnil/93) : atelier d’initiation à la MAO sur le temps périscolaire ;
travail avec une classe de collège autour d’arrangement de morceaux musicaux réalisés par
l’artiste Ignatus.
On constate que les percussions restent le moyen privilégié de faire jouer ensemble un public en
grande partie non musicien.
La plupart de ces ateliers se déroulent sur l’année et donnent lieu là-encore à des restitutions
publiques.
Direction du développement culturel de la ville d’Argenteuil (pôle Spectacle Vivant) –
Projet d’initiation aux percussions
La ville d’Argenteuil a fait il y a quelques années le constat suivant : malgré une offre de
spectacles accrue et diversifiée, certains quartiers de la ville continuaient d’être caractérisés par
une forme « d’exclusion culturelle ». Pour tenter d’y remédier, la ville, en partenariat avec l’Ecole
Nationale de Musique et de Danse, a mis en place un programme important d’actions culturelles
avec notamment 3 projets menés exclusivement avec des établissements scolaires en ZEP : la
Maîtrise d’Argenteuil (création de chorales regroupant des élèves des écoles primaires et des
collèges de la ville), Danse à l’école et le projet Percussions.
Le projet percussions se déroule sur un cycle de 3 ans, suivant des élèves du CE2 au CM2. Il
consiste en des ateliers d’initiation aux percussions traditionnelles/du monde ainsi que des cours
de Formation Musicale, dispensés par les professeurs de l’ENMD.
A noter que la ville a également mis en place un prêt de djembé à chaque élève afin qu’il puisse
développer une pratique individuelle.
Les objectifs de ce projet consistent à :
- acquérir les bases d’une pratique des percussions traditionnelles ;
- contribuer à la construction de la personnalité de l’enfant, en travaillant sur l'écoute et la
concentration, la reproduction des sons, le sens du rythme, la motricité, l’improvisation, sans
oublier le plaisir pur de jouer, dans un nouveau champ disciplinaire créatif ;
- permettre le réinvestissement de ces acquisitions dans des compétences transversales et ainsi
participer chez certains à l’amélioration des résultats scolaires ;
- apprendre le respect des consignes musicales et disciplinaires avec une conscience de soi, de
l’autre, du groupe ;
- lier la pratique des percussions à la découverte d’autres pays, d’autres cultures.
Cette initiation aux percussions traditionnelles est conçue sur un cycle de trois ans :
- en 2005/2006, pour 2 classes de CE2 dans chacune des 2 écoles concernées : 1h30
hebdomadaire de pratique du djembé et de Formation Musicale (FM) en demi groupe + 1h
mensuelle de djembé en ensemble.
- en 2006/2007, pour 2 classes de CM1 dans chacune des 2 écoles : 1h30 hebdomadaire de
pratique du djembé et de FM en demi groupe + 1h30 mensuelle de djembé en ensemble.
- en 2007/2008, pour 2 classes de CM2 dans chacune des deux écoles : 1h30 hebdomadaire de
pratique du djembé et de FM en demi groupe + 1h30 djembé en ensemble deux fois par mois.
75
Des concerts de fin d’année et des restitutions intermédiaires (au sein des écoles et pour un
public scolaire) sont également organisés chaque saison.
A la fin de ce cycle de trois ans, ce sont de nouveaux CE2 qui entrent dans cet enseignement,
jusqu’au CM2.
Suite à un accord avec l’ENMD, après avoir effectué ce cycle de trois ans, les élèves sont
considérés comme ayant acquis un niveau correspondant à la fin de 2ème année du premier cycle
de l’ENMD et peuvent donc s’inscrire en 2ème cycle.
- Atelier d’initiation aux musiques actuelles
MJC Le Luzard (Noiziel/77) : découverte de l’équipement (studios – MAO – salle de concert),
initiation à l’utilisation du matériel et enregistrement de chansons pour des groupes d’élèves
d’une école élémentaire (atelier hebdomadaire sur le temps de la pause déjeuner).
♦ Concerts/spectacles
- Concerts de groupes lycéens
Les Cuizines (Chelles/77) : festival interlycéen – voir encadré ci-dessous.
Le Radazik (Les Ulis/91) : concert de musiciens lycéens chaque année.
Le Caf’muz (Colombes/92) : scène ouverte pour des groupes lycéens (mais aucun lien avec les
services du lycée)
On peut également préciser que certaines structures accueillent
matériel + conseil) des concerts professionnels/festivals organisés
notamment File 7 (Magny-le-Hongre/77) pour un festival organisé
de la faculté de Marne-la-Vallée ou la MJC de Palaiseau pour un
socio-éducatif d’un lycée.
(mise à
par des
par des
festival
disposition locaux et
associations d’élèves,
étudiants de l’annexe
organisé par le foyer
Les Cuizines (Chelles/77) – organisation d’un festival inter-lycéen
En 2005 et 2006, la structure a co-organisé un tremplin au sein d’un lycée de la ville.
Deux constats principaux ont été tirés :
- la faible qualité artistique et surtout l’inexpérience de la scène des groupes participants,
- le fait que seuls 2 lycées de la ville participaient à cette opération alors que la ville en compte 4.
Pour l’édition 2007, il a donc été décidé d’ouvrir le dispositif en impliquant tous les lycées
chellois, de proposer des formations aux groupes retenus suivie d’une première expérience
scénique aux Cuizines en amont du tremplin.
Après avoir présenté le projet aux responsables des différents lycées et affiné ce dernier avec
eux, un appel à candidature a été lancé en janvier suivi de la sélection d’un groupe par lycée
pour participer aux formations (jury : membres de l’équipe des Cuizines et de l’association locale
Evènemenchelles, co-organisatrice).
En mars et avril 2007 des formations ont été mises en place pour les groupes retenus : rencontre
avec Vianney Marzin (coordinateur du réseau Pince Oreilles) pour une présentation du secteur
des musiques actuelles + une demi-journée de formation pour se familiariser à la gestion du son
sur scène + 4 heures de répétition accompagnées d’un professionnel pour apprendre à répéter un
set dans des conditions optimales.
76
Un mois avant le tremplin, les 5 groupes accompagnés se sont produits sur scène lors d’un
concert organisé aux Cuizines.
A noter que le reste des groupes devant se produire sur scène a également bénéficié d’une miniformation à la gestion du son sur scène.
Lors du tremplin au sein du lycée, les 5 groupes accompagnés ont bénéficié d’une place
privilégiée (temps de jeu plus important).
Pour l’édition 2008, la structure envisage un accompagnement plus complet et destiné à plus de
groupes.
- Concerts au sein des établissements scolaires
Les Cuizines (Chelles/77) : festival interlycéen – voir encadré ci-dessus.
Usine à chapeaux (Rambouillet/78) : organisation d’un concert d’un artiste professionnel au sein
du lycée dans le cadre du festival « Chanso’tone ».
Deux Pièces cuisines (Le Blanc Mesnil/93) : expérimentation lors de la saison 2006/2007 de
concerts, au sein d’écoles élémentaires, de groupes locaux accompagnés par la structure.
Ce type d’action semble assez largement souhaité par les structures mais les projets réalisés sont
rares car compliqués à monter (contraintes techniques, coût, réticences des établissements
scolaires).
- Création de spectacles destinés à un public jeune/scolaire
Le Sax (Achères/78) : partenariat avec les JMF – voir encadré ci-dessous.
Argo’notes (Montreuil/93) : concerts pédagogiques (création ou adaptation de spectacles tout
public, en général dans le cadre de résidences) pour des classes de primaires, collèges et lycées.
Dans un autre ordre d’idées, on peut également citer l’ALC (Chevreuse/78) qui intervient, en
collaboration avec la bibliothèque municipale, pour mettre en musique des contes destinés à être
présentés dans les écoles maternelles et élémentaires de la ville.
Par ailleurs, il faut noter que de nombreux projets d’ateliers menés avec des classes se concluent
par un spectacle / restitution publique proposé(e) notamment à un public scolaire.
Le Sax (Achères/78) – partenariat avec les Jeunesses Musicales de France pour la
création et la présentation de spectacles Jeune Public
Les JMF131 diffusent des spectacles musicaux destinés au jeune public et aux scolaires. Chaque
année, ils s’engagent dans la création de certains de ces spectacles, en production ou
coproduction. Cela nécessite de nombreuses séances de répétition, de créations de plans
d’éclairages et de filages, et les JMF sont donc à la recherche de lieu(x) pour finaliser ces
spectacles.
Suite à une première collaboration dans le cadre de la création du spectacle « Odyssée
Jamaïque », le Sax et les JMF ont mis en place un partenariat sur la saison 2006/2007 pour
l’organisation de ces séances de travail.
Du 18 septembre au 10 octobre 2006, le Sax a ainsi accueilli en résidence 11 spectacles des JMF,
mettant à disposition salle, matériel et techniciens. En échange, Le Sax a pu présenter 8 de ces
spectacles à des enfants des établissements scolaires des environs, lors de répétitions générales
publiques « test ». Au final, 1600 spectateurs ont pu assister gratuitement à ces « premières ».
131
Jeunesses Musicales de France – cf p 60.
77
Il faut également noter que le Sax envisage pour les années à venir de mettre en place un
système de réperage/auditions pour accompagner les artistes souhaitant développer un projet
pédagogique.
- Programmation Jeune Public
Les lieux proposant une programmation jeune public comportant des spectacles musicaux et des
séances scolaire sont les suivants :
L’Espace Prévert (Savigny-le-Temple/77)
MPT Victor Jara (Champs-sur-Marne/77)
CAC Georges Brassens (Mantes-la-Jolie/78)
Le Sax (Achères/78)
L’Estaminet (Magny-les-Hameaux/78) - uniquement musique, avec notamment un festival de la
chanson jeune public.
Service culturel de Houilles (78) - cette année aucun spectacle musical mais c’est inhabituel.
Service culturel de Fleury (91)
MJC Jacques Tati (Orsay/91)
Centre culturel Paul Bailliart (Massy/91)
Le Tamanoir (Gennevilliers/92)
Argo’notes (Montreuil/93)
MJC Louise Michel (Fresnes/94)
Espace Gérard Philippe (Fontenay-sous-Bois/94) - programmation faite par le service culturel.
Le Forum (Boissy-St-Leger/94)
CMA Youri Gagarine (Champigny-sur-Marne) - programmation faite par le service culturel.
L’Observatoire (Cergy/95) - programmation faite par le service culturel.
L’EMB (Sannois/95) - uniquement musique.
Pôle musique Argenteuil (95)
Au sein de ces programmations jeune public, la musique se taille rarement la part du lion. De
plus, elle est en général traitée sous l’angle de la musique classique, de la chanson, du jazz et
des musiques du monde/traditionnelles. Un grand pan des musiques actuelles/amplifiées est donc
absent de ces programmations.
Par ailleurs, les spectacles proposés sont, à une majorité écrasante, destinés à des enfants de
moins de 10 ans.
Ces constats expliquent probablement en partie le fort intérêt porté par les structures du RIF à
des projets comme Peace & Lobe et Odyssée Jamaïque qui, en plus d’ouvrir sur des esthétiques
inhabituelles pour des spectacles scolaires, sont conçues pour un public de collégiens, voire de
lycéens.
Enfin, on peut également noter que seules quelques rares programmations sont accompagnées
de préparation en amont au sein des classes (rencontres avec les artistes, ateliers…). La
collaboration avec les établissements scolaires se limite en règle générale à l’envoi des dossiers
pédagogiques (lorsqu’ils existent) préparés par les compagnies/artistes et éventuellement à un
court échange avec les artistes à la fin du spectacle.
78
- Diffusion du spectacle pédagogique « Peace & Lobe »132
Sur la saison 2006/2007, 18 lieux ont accueilli ce spectacle dont la diffusion en Ile de France est
coordonnée par le RIF :
File 7 (Magny le Hongre/77), les Cuizines (Chelles/77),
La Clef (St-Germain-en-Laye/78), le CAC G. Brassens (Mantes-la-Jolie/78), la MJC Etc. (La Celle
St Cloud/78), le Sax (Achères/78), l’Usine à Chapeaux (Rambouillet/78),
Le Rack’Am (Brétigny-sur-Orge/91), la MJC Cyrano (Gif sur Yvette/91), le Plan (Ris-Orangis/91),
le Service culturel de Fleury-Mérogis (91),
Le Tamanoir (Gennevilliers/92), la Basse Cour (Nanterre/92),
Le Cap (Aulnay sous Bois/93),
La MJC Louis Michel (Fresnes/94),
L’Observatoire (Cergy/95), le Forum (Vauréal/95), l’EMB (Sannois/95).
♦ Actions de sensibilisation : rencontres avec les artistes / répétitions ouvertes /
visites et présentation des lieux
Le Sax (Achères/78) : visite des locaux et présentation de la structure pour les établissements
scolaires de la ville à différents moments de la saison.
Estaminet (Magny-les-Hameaux/78) : visite des locaux en amont des spectacles et remise à
chaque élève d’un petit support pédagogique explicitant le fonctionnement de la structure.
Centre Culturel Paul Bailliart (Massy/91) : rencontre avec les artistes et certains membres de
l’équipe lors de l’opération « Les Primeurs à l’école » (voir encadré plus loin).
Le Tamanoir (Gennevilliers/92) : accueil régulier d’élèves pendant les filages des spectacles
programmés au Tamanoir.
L’Entrepont (Issy-les-Moulineaux/92) : chaque saison, visite des locaux et présentation de la
structure pour les établissements scolaires (dans le cadre d’un projet regroupant l’ensemble des
équipements culture/jeunesse de la ville).
Canal 93 (Bobigny/93) : accueil lors de certains filages, interview des artistes par les élèves.
Deux Pièces Cuisine (Le Blanc-Mesnil/93) : visites interactives et présentation de la structure
pour des primaires et des collégiens lors de diverses opérations (conférence de sensibilisation aux
risques auditifs, journées dédiées au développement durable et à l’alternative culturelle, accueil
des classes participant à « Zebrock au bahut »…).
EMB (Sannois/95) : dans le cadre de résidences, accueil des élèves lors de filages de spectacles,
rencontres (voire interview) avec les artistes, présentation de la structure et du secteur musiques
actuelles (avec remise d’un dossier – consultable en annexe).
Forum Vauréal (95) : dans le cadre de résidences, accueil des élèves lors de filages de
spectacles, rencontres avec les artistes, présentation de la structure et du secteur musiques
actuelles.
♦ Expositions en lien avec le thème de la musique
Les Cuizines (Chelles/77) : chaque année, exposition sur un thème musical couplée à des
concerts acoustiques (cette année sur Jimmy Hendrix afin de rebondir sur le sujet du bac
musique).
132
Cf présentation p 10.
79
ALC (Chevreuse/78) : exposition sur les instruments du monde pour 400 élèves d’écoles
maternelle et élémentaire, avec ateliers d’initiation.
CAC G.Brassens (Mantes-la-Jolie/78) : exposition sur les métiers de la musique – voir encadré cidessous.
ECLA (Saint-Cloud/92) : exposition sur les percussions pour 15 classes d’écoles maternelles et
élémentaires, avec des ateliers d’initiation et de danse.
Centre d’Action Culturelle Georges Brassens (Mantes-la-Jolie/78) – Exposition sur les
métiers de la musique
Durant la saison 2005/2006, le CAC G.Brassens a réalisé une exposition sur les « Les métiers qui
accompagnent la pratique des musiques actuelles ».
L’objectif consiste à informer, sensibiliser et orienter les publics (notamment scolaires) sur ces
métiers (missions, compétences, formations…) et in fine à proposer une vue d’ensemble de la
structuration du secteur musiques actuelles.
Sur 12 panneaux 80x120cm, l’exposition présente ainsi : les métiers techniques, les métiers de
l’artisanat musical, les métiers artistiques, les métiers de l’administration et de la communication,
les métiers de la création, de la production et de la diffusion, les métiers de l’enseignement.
A ce jour, l’exposition a été réservée et présentée par une quinzaine de collèges (la plupart dans
le cadre d’un partenariat avec le festival Blues-sur-Seine133) et deux lycées. Dans 2 de ces
établissements, Joël Le Crosnier et Eric Guillamaud (respectivement directeur et directeur-adjoint
de la structure) sont intervenus pour commenter et enrichir l’exposition.
A noter que l’exposition n’est pas destinée qu’aux établissements scolaires mais aussi aux salles
de musiques actuelles, MJC, centres sociaux, salons/forums étudiants…
Cette exposition a été conçue en interne, la réalisation graphique et l’impression des panneaux
bénéficiant du soutien financier de la Communauté d’Agglomération de Mantes-en-Yvelines, du
Conseil général des Yvelines (via l’ADIAM 78) et de la Direction Régionale Jeunesse et Sports.
En projet pour les saisons 2007/2008 et 2008/2009 :
- réécriture de certains panneaux.
- réalisation d’un dossier pédagogique permettant de compléter et accompagner l’exposition,
- en lien avec le dossier pédagogique, développement d’ateliers pouvant renter dans le cadre de
projets de classe.
La première version de l’exposition est consultable sur le site du CAC G.Brassens :
www.cacgeorgesbrassens.com (rubriques « Le CAC » puis « Les Lieux » puis « PIM – Point
Information Musique »).
♦ Formations de techniciens
Le Plan (Ris-Orangis/91) : accueil, depuis plusieurs années, de nombreuses séances de formation
pour l’ECM, école parisienne formant des ingénieurs du son.
L’Entrepont (Issy-les-Moulineaux/92) : organisation de modules de formation à la sonorisation
pour les élèves d’un lycée technique.
133
Cf p 90.
80
♦ Formation de formateurs / intervenants
Le Plan (Ris-Orangis/91) : collaboration à un module de formation aux cultures hip-hop et
musiques électroniques pour les élèves du CFMI134 d’Orsay – voir l’encadré ci-dessous.
Musiques Tangentes (Chaville/92) : organisation de formations régulières pour leurs intervenants
scolaires/petite enfance ; cette année : « batucada pour enfants » et « musique pour petite
enfance ».
Le Plan (Ris-Orangis/91) – accueil d’une formation CFMI
Par l’intermédiaire de Yann Tandero, intervenant musiques actuelles au CFMI d’Orsay et alors
Directeur du Conservatoire Intercommunal du Val d’Essonne, le Plan et le CFMI se sont associés
pour la mise en place d’un module d’initiation aux musiques électroniques et Hip-Hop. Les
étudiants du CFMI (20 personnes) ont ainsi pu bénéficier, dans le cadre d’une scène
professionnelle, de 5 jours de formation mêlant approche artistique et expérimentation
technique.
Le programme de cette formation était le suivant :
- Lundi 19/03
La culture musicale Hip Hop et Electro avec Yann Tendero.
- Mardi 20/03
Matin : atelier Dj'ing avec Franco Manara (DJ).
Après-midi : improvisation des élèves avec le DJ.
- Mercredi 21/03
Module de sensibilisation à la sonorisation avec Georges Moya (Ingénieur son Le Plan).
- Jeudi 22/03
Matin : atelier Rap avec des intervenants de l’association Art Syndrom (en demi groupes).
Après-midi : atelier DJ’ing et beat-box avec des intervenants de l’association Art Syndrom (en
demi groupes).
- Vendredi 23/03
Matin : La culture Hip Hop avec Yann Tendero.
Après-midi : Bilan et échanges.
Cette expérience, semble-t-il très bien vécue aussi bien au niveau de l’équipe du Plan que du
point de vue des étudiants, pourrait être reconduite en 2007/2008.
Une collaboration de ce genre est très intéressante car elle permet de sensibiliser les musiciens
intervenants - qui peuvent devenir des relais essentiels pour le travail avec les établissements
scolaires du 1er degré - au fonctionnement d’un lieu de musiques actuelles et à des esthétiques
assez éloignées en général de leur parcours de musiciens et du contenu de leur apprentissage au
sein du CFMI.
♦ Formation d’enseignants
Forum de Vauréal (95) : accueil d’un module de formation aux musiques actuelles pour les
enseignants mis en place par l’ADIAM 95 dans le cadre du projet « 999, l’envers du décor »135.
♦ Mise à disposition de locaux / matériel
Plusieurs structures du RIF interviennent régulièrement en tant que support technique lors
d’actions portées par les établissements scolaires. Sollicités par les enseignants, les structures
134
135
Centre de Formation des Musiciens Intervenants – cf p 24.
Cf p 57.
81
mettent à leur disposition locaux et matériel voire dans certains cas des membres de leur
personnel.
La plupart du temps, les structures apportent leur potentiel technique et leur expertise en
matière d’enregistrement mais les demandes peuvent aussi concerner la salle de spectacles pour
des répétitions ou restitutions publiques.
Dans ce type de partenariats, les structures n’interviennent que très rarement dans la conception
et le contenu des projets, ils sont uniquement sollicités en tant que soutien logistique.
Précisons enfin que dans la quasi-totalité des cas repérés lors des entretiens, la mise à
disposition des locaux et du matériel se fait à titre gracieux, seule une structure ayant mentionné
un système de location.
Lors de la saison 2006/2007, les structures étant intervenues sur cet axe sont les suivantes :
MPT V.Jara (Champs-sur-Marne/77), File 7 (Magny-le-Hongre/77), ALC (Chevreuse/78),
Estaminet (Magny-les-Hameaux/78), Service Musiques Amplifiées de Montigny-le-Bretonneux
(78), MJC Palaiseau (91), DLF Studios (Draveil/91), La Chaufferie (Bagneux/92), Canal 93
(Bobigny/93), OMJA (Aubervilliers/93), La Pêche (Montreuil/93), Pôle musical d’Orgemont (93),
CMA Y.Gagarine (Champigny-sur-Marne), Espace Langevin (Choisy-le-Roy).
On peut également signaler une autre démarche, plus rare, choisie par la MJC de Palaiseau et le
Radazik : ces deux structures ont conclu un partenariat avec des lycées voisins de leur
équipement, partenariat visant à réserver leur local de répétition pour les groupes lycéens à
certains créneaux horaires.
♦ Projets « inclassables »
L’Entrepont (Issy-les-Moulineaux/92) : collaboration à une expérience pilote d’aménagement des
programmes pour une classe de 6ème (voir encadré ci-dessous).
Centre Culturel Paul Bailliart (Massy/91) : partenariat avec les musiciens intervenants de la ville
dans le cadre d’un projet lié à la chanson pour des élèves de primaire (voir encadré ci-dessous).
L’Entrepont (Issy-les-Moulineaux/92) – collaboration
d’aménagement des programmes pour une classe de 6ème
à
une
expérience
pilote
Depuis l’année scolaire 2005/2006, la Ville d’Issy-les-Moulineaux, le collège La Paix, l’association
Clavim (dont dépend l’Entrepont) et le Rectorat de Versailles s’associent pour développer une
expérience pilote visant à faire bénéficier une classe de 6ème d’un programme aménagé autour
notamment d’un renforcement des activités artistiques.
Sur la saison 2006/2007, une classe de 19 élèves a ainsi eu un emploi du temps partagé entre :
- le matin : programme scolaire « classique ».
- l’après-midi : musique (60h), théâtre (60h), arts plastiques (30h), citoyenneté / culture
générale (30h).
Les élèves ont par ailleurs été confrontés à l’exercice de la scène trois fois dans l’année : une fois
devant leurs parents et professeurs, une autre devant un public majoritairement scolaire et la
dernière devant un public lambda.
Ils ont également participé à des sorties de découverte en théâtre et en musique les vendredis et
samedis soirs.
L’activité musique a été accueillie et pilotée par l’Entrepont qui a mis ses locaux et une
intervenante à disposition des élèves. Le contenu des interventions (qui se déroulaient en demi
groupe) s’articulait autour de deux axes : une approche technique et harmonique d’une part, et
une approche vocale d’autre part, l’objectif n’étant pas d’en faire des musiciens mais de leur
permettre rapidement de s’exprimer collectivement.
82
Le bilan de cette année est mitigé : si les résultats en termes d’expression artistique et de
développement personnel des enfants sont très satisfaisants, voire surprenants, les résultats
scolaires le sont moins. L’an prochain, un suivi sera donc mis en place pour consolider
l’autonomie des élèves dans leur parcours au collège.
Ce projet est financé par la Ville d’Issy-les-Moulineaux, le Conseil général des Hauts de Seine et
l’Etat dans le cadre de l’avenant financier du contrat local de sécurité.
Centre Culturel Paul Bailliart (Massy/91) / Equipe des musiciens intervenants136 de
Massy – Les Primeurs à l’école.
Ce projet, qui fait suite à une première collaboration la saison passée entre le CC P.Bailliart et les
musiciens intervenants de la ville de Massy, a pour objectif de faire découvrir la chanson
française « actuelle » aux élèves de 7 classes des écoles élémentaires de la ville, en lien avec les
programmes d’enseignement de celles-ci (écriture, géographie, éducation civique…).
Les actions menées :
- travail hebdomadaire des enseignants et intervenants musicaux dans les sept classes
concernées, chaque classe ayant choisi un axe spécifique à développer durant l’année : le travail
scénique, l’écriture de chansons, le rapport texte-musique, le travail sur l’image…
- concerts en classe / balances / rencontres avec des artistes programmés et/ou en résidence
et/ou liés au CC P.Bailliart (Florent Richard, Donzella, Map, Franck Monnet, Kalash, Renan Luce…)
- ateliers d’écriture avec un artiste.
- séances d’écoute en partenariat avec la médiathèque de Massy.
- classe culturelle à La Rochelle137 : dans le cadre des classes transplantées de la ville, deux
classes ont pu partir une semaine à La Rochelle pour découvrir les coulisses du festival Les
Francofolies (rencontres avec l’équipe du festival, des artistes, ateliers d’écriture, de
scratching…) ; ce partenariat s’est mis en place suite à la formation « Le chantier des Profs »138
que certains des musiciens intervenants avaient suivi l’an passé ; c’est la première fois que Les
Francofolies accueillaient ainsi des classes pendant une semaine et l’expérience a depuis été
renouvelée avec des classes de La Rochelle.
- création d’un blog qui a vocation à servir d’outil pédagogique.
- festival « Les Primeurs à l’école » (pendant scolaire du festival de chanson du CC P.Bailliart :
« Les Primeurs de Massy ») : rencontres avec les programmateurs et techniciens du CC
P.Bailliart, restitution des travaux effectués tout au long de l’année, concert de Franck Monnet…
Ce projet est piloté, en lien avec le CC P.Bailliart, par 4 membres de l’équipe des
Dumistes/musiciens intervenants de Massy, rattachés à l’Ecole de musique de la ville. Pour les
besoins de cette opération, Armelle Bigot, musicienne intervenante et coordinatrice du projet, a
été détachée une heure par semaine auprès du CC P.Bailliart cette saison.
Enfin, même si cela ne concerne que très peu les musiques actuelles, précisons que le service
culturel des Mureaux (via le Centre des arts) et le Conservatoire de Clamart mettent en place des
classes à horaires aménagés musicales (CHAM)139.
136
Cf p 24.
A titre d’exemple de la manière d’évaluer une action éducative en faisant le lien avec les programmes scolaires,
le bilan de ce séjour, effectué par l’équipe des musiciens intervenants, est disponible en annexe.
138
Cf p 94.
139
Cf p 27.
137
83
De manière plus inattendue (car les structures musiques actuelles sont rarement associées à ces
dispositifs), Canal 93 a entamé un partenariat avec un conservatoire voisin pour intervenir sur
certains modules d’une CHAM.
7. Point de vue et suggestions des structures interrogées sur l’implication possible
du RIF et des réseaux départementaux
L’intérêt prononcé des structures du RIF pour l’action en milieu scolaire, constaté tout au long de
cette partie, s’est confirmé lorsque les entretiens ont abordé l’hypothèse d’une implication plus
forte du RIF (et des réseaux départementaux) sur cette question.
Cette hypothèse est apparue comme légitime pour la quasi-totalité des structures interrogées,
beaucoup se montrant même particulièrement enthousiastes à cette idée.
Il était aussi demandé aux structures sous quelle(s) forme(s) ils envisageaient l’éventuelle
intervention du RIF. Malgré le fait que cette question ait été posée de manière un peu
« abrupte » pendant les entretiens, les réponses ont été nombreuses. Nous aurons l’occasion de
revenir sur certaines d’entre elles lors de la conclusion de ce rapport, mais nous pouvons ici en
rapporter les grandes lignes.
Deux grands types de réponses, pas nécessairement opposés peuvent être dégagés :
- agir auprès de l’Education Nationale (et plus généralement des institutions) pour que les lieux
de musiques actuelles soient légitimés et mieux référencés sur cette question.
Plusieurs pistes ont été envisagées : réalisation de supports de communication commun à
destination de l’Education Nationale, organisation de rencontres régulières avec les services de
l’Education Nationale et d’autres partenaires, collaboration avec les chercheurs de l’Education
Nationale, formation d’enseignants…
- mettre en place un projet fédérateur.
Deux types d’arguments prévalaient pour les structures ayant fait une réponse dans ce sens :
pour certains, intégrer un dispositif régional ou départemental leur permettrait d’asseoir la
légitimité de leur lieu auprès de l’Education Nationale, de leur ouvrir les portes des
établissements scolaires ; pour les autres, il s’agit avant tout de pouvoir bénéficier d’un projet
« clés en main » car ils n’ont pas les moyens d’investir eux-mêmes ce champ.
En ce qui concerne le contenu possible de cette action fédératrice, c’est l’option du spectacle
pédagogique qui s’est dégagée assez nettement (il a ainsi souvent été faite référence à « des
actions de type Peace & Lobe ou Odyssée Jamaïque ») ; la mise en place d’ateliers ou de
conférences thématiques, l’accompagnement et la diffusion des groupes lycéens et la
coordination de résidences fédératrices ont également été citées.
Soulignons toutefois que quelques rares structures ont affiché un certain scepticisme par rapport
à l’idée d’un projet porté et coordonné par le RIF ou les réseaux départementaux, considérant :
soit que les réseaux n’ont pas à être opérateurs ; soit que des acteurs comme les ADIAMs ont
plus de légitimité à intervenir sur ce champ ; soit que ce type de projet ne peut être porté que
par les acteurs de terrain en prenant en compte les problématiques locales.
En dehors de ces deux grandes catégories de propositions, on peut signaler que quelques
structures ont insisté sur la mutualisation et l’échange d’expériences/contacts qui pourraient être
centralisés par le RIF. D’autres ont mis en avant la nécessité de repérer et former des
intervenants. Enfin, seules 2 structures ont envisagé que le rôle du RIF pouvait consister à leur
trouver de nouveaux financements.
84
8. Les réseaux départementaux
A l’heure actuelle, aucun des 7 réseaux départementaux membres du RIF (le cas de Chroma
étant étudié spécifiquement plus loin) n’a réellement fait de la question des scolaires un axe
d’intervention.
Sur la saison 2006/2007, seul le Réseau Musiques 94 a été associé à une action en direction d’un
public scolaire : sollicité par le Service Enseignement du Conseil Général du Val de Marne, il est
intervenu en tant que conseil et soutien logistique pour l’organisation de l’opération « Scènes
ouvertes collégiennes »140.
Si l’on observe les actions passées, pour les réseaux les plus anciens, on trouve trace de
quelques initiatives en direction des scolaires, la plus significative étant la mise en place et la
diffusion, par le CRY, du spectacle Peace & Lobe (avant que le projet ne soit confié au RIF).
Le CRY a également collaboré avec le Rectorat de Versailles pour l’organisation d’un stage de
formation continue à l’attention des enseignants (il y a une dizaine d’années), ainsi que pour la
mise en place d’ateliers de pratique artistique au sein d’un lycée (de 2001 à 2004). Enfin, le CRY
a aussi collaboré avec le CFMI141 d’Orsay pour la mise en place de courts modules de formation
aux musiques actuelles durant 3 années consécutives, sans réussir à dépasser le stade de la
sensibilisation pour déboucher sur quelque chose de réellement constructif et consistant.
Le Pince Oreilles a également été sollicité par le Rectorat de Créteil il y a quelques années afin de
participer à l’organisation d’un stage « d’ouverture aux musiques actuelles » pour les
enseignants142.
Ces expériences n’ont pas été renouvelées et ces deux réseaux n’ont depuis plus de contact avec
les services de l’Education Nationale.
Le Réseau 92, quant à lui, a développé de 1997 à 2000 une opération intitulée « Les Lycéens en
cavale »143, qui consistait à accompagner, former et diffuser (dans le cadre de tremplins au sein
des salles du réseau) des groupes musicaux de lycéens.
On peut d’ailleurs souligner que Rezonne a envisagé de mettre en place une opération similaire
sur la saison 2007/2008, avant de finalement opter pour un programme d’accompagnement de
groupes plus ouvert en terme de public bénéficiaire.
Les réseaux départementaux franciliens n’ont donc pas encore réellement investi le champ
scolaire. Mais, à l’instar de ceux réalisés avec les structures « de terrain », les entretiens avec les
réseaux ont révélé une conscience aiguë de l’intérêt à travailler sur ce public particulier et un état
d’esprit plutôt favorable concernant l’hypothèse d’une implication du RIF et des réseaux sur cette
question, même si les avis divergent sur les moyens à employer (avec notamment une
interrogation essentielle : faut-il mettre en place un nouveau dispositif piloté par le RIF, avec le
risque que les réseaux départementaux – notamment les plus jeunes – et les acteurs de terrain
ne puissent réellement s’y impliquer, ou bien faut-il se limiter à accompagner les actions menées
par les structures et à défendre celles-ci auprès des institutions ?).
9. Le cas particulier de Chroma/Zebrock
Dans le paysage musiques actuelles francilien (et même national), l’association Chroma constitue
un cas unique et exceptionnel, celui d’une structure qui s’est construite autour d’un axe
pédagogique dirigé vers le public scolaire.
Créée au début des années 1990 par la mission rock du Conseil Général de Seine-Saint-Denis,
l’opération Zebrock au Bahut se développe depuis 1996 dans le cadre d’une structure associative,
Chroma, qui mène également un dispositif d’accompagnement des groupes amateurs, gère un
site internet ressource - qui a vocation à soutenir les acteurs de la scène musicale du
140
141
142
143
cf p 55.
Centre de formation des musiciens intervenants - cf p 24.
Le contenu de ce stage est disponible en annexe.
Une présentation plus complète de cette action est disponible en annexe.
85
département - et organise régulièrement des colloques/rencontres sur des thèmes liés aux
musiques actuelles.
La première édition de Zebrock au Bahut était centrée sur l’organisation de concerts d’artistes
professionnels dans les établissements scolaires.
Dès 1993, l’opération se transforme en véritable parcours musical impliquant les collégiens de
Seine-Saint-Denis en leur proposant d’écrire des articles, des exposés et plus tard des chroniques
de chanson, en lien avec un thème renouvelé chaque année.
Aujourd’hui, Zebrock au Bahut s’articule autour de deux volets :
le travail avec les collégiens
C’est le volet historique et cela reste le cœur de Zebrock au Bahut.
Chaque année, l’opération est construite autour d’un thème de travail (« Villes en vie » en
2006/2007, « Bizarre, bizarre » en 2005/2006) qui est illustré par une vingtaine de chansons
sélectionnées dans des univers musicaux variés et à des époques différentes. Ces chansons sont
regroupées dans un cd accompagné d’un livret présentant les paroles des chansons ainsi que des
éléments historiques et culturels en lien avec le thème central.
A titre d’exemple, l’édition de cette année compilait des titres de Serge Reggiani, Anis, Alain
Souchon, Doc Gyneco, Grand Corps Malade, Katerine, Dick Annegarn ou encore Véronique
Sanson.
A partir de ce « matériel », chaque classe participant à l’opération doit réaliser durant l’année
scolaire un webzine regroupant des chroniques de chansons choisies dans le livret, des
reportages, des parodies de chansons…Les professeurs sont accompagnés dans leur travail par
un guide pédagogique qui leur est distribué et des outils disponibles en ligne sur le site internet
de l’opération144. Ces ressources pédagogiques sont réalisées avec le concours d’un professeurrelais mis à disposition de Chroma par le Rectorat de Créteil.
Le projet, qui se déroule sur plusieurs mois, est rythmé par plusieurs temps forts :
- une conférence sur la chanson et de manière plus générale l’univers des musiques actuelles,
- des interventions en classe par Edgard Garcia (directeur de Chroma) et Patrick Winzelle
(journaliste et musicien), enrichies par la venue régulière d’artistes dans les collèges,
- des visites au sein des lieux de musiques actuelles du département de Seine-Saint-Denis (voire
d’autres départements) permettant aux élèves d’assister à une répétition, d’échanger avec les
artistes et l’équipe du lieu,
- un grand concert final (en 2007 c’était le groupe MAP qui était programmé) réunissant toutes
les classes mobilisées par l’opération, avec remise de prix pour les meilleurs travaux.
Le travail en direction des lycéens
En partenariat avec le Conseil Régional d’Ile de France et le festival Rock en Seine, l’association
Chroma a mis en place cette année un dispositif s’adressant spécifiquement aux lycées d’Ile de
France.
Des expériences avec des lycéens avaient déjà été menées par le passé mais les contraintes liées
aux programmes et la spécificité du public ont conduit Chroma à développer une nouvelle
formule, intitulée « Scènes d’hier, scènes d’aujourd’hui ».
Le module « Scène d’hier » propose aux élèves de se pencher sur les patrimoines musicaux de
leur ville, et plus généralement de la région Ile de France, et de raconter par des articles, photos,
vidéos, des aventures de groupes locaux ou encore l’histoire d’un lieu de concert.
Ce travail est précédé par une conférence sur l’histoire des musiques actuelles.
Le module « Scène d’aujourd’hui » propose aux élèves de rédiger des chroniques sur les jeunes
groupes franciliens programmés au festival Rock en Seine. De Janvier à Mai, les classes ont pu
travailler avec le support d’un cd et d’un guide pédagogique, le travail en classe étant complété
par des conférences, écoutes commentées, rencontres avec les groupes et concerts privés.
144
http://www.zebrockaubahut.net
86
L’édition 2006/2007 de Zebrock au Bahut a concerné 42 classes de collèges145 (dont 40 de SeineSaint-Denis) et 12 classes de lycées franciliens.
L’opération, gratuite pour les établissements scolaires, est financée largement par le Conseil
Général de Seine-Saint-Denis, et dans une moindre mesure par le Conseil Régional d’Ile de
France, la Mission Ville de la Préfecture de Seine-Saint-Denis, le Rectorat de Créteil et le Fonds
d’Action Sacem.
145
Il faut préciser que c’était une année particulière ; habituellement, l’opération mobilise une soixantaine de
classes de collèges.
87
Partie III : Autres actions musiques actuelles repérées en dehors du RIF
Cette partie a vocation à présenter succinctement quelques projets d’envergure développés en
direction des scolaires sur le champ musiques actuelles, qu’ils prennent place sur le territoire
francilien ou non.
Nous ne pouvons bien entendu prétendre à une quelconque exhaustivité, l’objectif étant avant
tout d’illustrer par un petit nombre d’exemples significatifs la façon dont d’autres acteurs que
ceux du RIF se sont positionnés sur cette question.
1. En Ile-de-France
1.1. Banlieues Bleues (Pantin)
Banlieues Bleues est un festival de jazz créé en 1984, qui se déroule en mars/avril dans plusieurs
villes de Seine-Saint-Denis. Depuis 2006, c’est également un lieu puisque l’équipe a investi « la
Dynamo », une ancienne fabrique de Pantin réaménagée en lieu de répétition et de diffusion
dédié au jazz et, de manière plus générale, aux musiques improvisées.
L’action culturelle est au cœur du projet de Banlieues Bleues. Démarré en 1989 avec des
répétitions d’artistes ouvertes au scolaire, ce travail en direction des publics s’est lentement mais
progressivement développé jusqu’en 1998. L’édition marque alors un tournant pour Banlieues
Bleues puisque le festival est missionné par le Conseil général et le ministère de la Culture pour
développer des ateliers musicaux dans tout le département, avec comme aboutissement un défilé
dans Saint-Denis, en marge de la coupe du monde de football. L’opération est jugée très réussie,
Banlieues Bleues assoit sa légitimité sur ce terrain et les moyens alloués par ses partenaires pour
les actions culturelles augmentent sensiblement.
Aujourd’hui, le pôle « actions musicales » occupe une place essentielle au sein du projet de
Banlieues Bleues, que ce soit en termes de budget, d’équipe ou d’image.
L’expression « actions musicales » utilisée par la structure recouvre tous les projets favorisant la
rencontre entre les artistes programmés (dans le cadre du festival mais aussi désormais dans le
cadre du travail à l’année au sein de la Dynamo) et les habitants de Seine-Saint-Denis, par le
biais des établissements scolaires (qui ont pris une place prépondérante dans le volet « actions
musicales ») mais aussi des écoles de musiques, maisons de quartier, centres sociaux,
bibliothèques, lieux de pratique divers…
En 2005, l’équipe de Banlieues Bleues a éprouvé le besoin de « rationaliser » les actions
musicales, de définir un cahier des charges et d’affiner la nomenclature afin de mieux rendre
compte des différents types de projets proposés.
Il en est ressorti huit catégories d’actions, définies comme suit :
- les résidences
Un musicien invité dans le festival conçoit et dirige un projet de création dont les protagonistes
sont des amateurs. Si le directeur artistique ne réside pas en France (ce qui est souvent le cas),
le répertoire - qui fournira la matière artistique de cette création - est transmis par des musiciens
habitant en Ile-de-France.
Le processus d’apprentissage débute en janvier, lorsque ces derniers se rendent dans des
établissements scolaires, maisons de quartier ou écoles de musique. Ces ateliers de travail sont
hebdomadaires et s’achèvent au moment du festival.
C’est lors de sa venue en Seine-Saint-Denis que le directeur musical du projet accompagné de
ses musiciens, dirige des répétitions finales appelées « résidence finale ». Le processus de travail
s’intensifie et s’achève par un spectacle/concert, présenté dans des conditions professionnelles
devant un large public.
88
- les projets éditoriaux
Banlieues Bleues développe chaque année avec des scolaires un journal (Secteur Jazz) et une
émission radiophonique en partenariat avec France Musiques (émission « Les Hauts Parleurs »).
- les ateliers de pratique et de découverte
Ces ateliers visent à initier des non musiciens à la pratique musicale ou faire découvrir un univers
musical nouveau à des musiciens amateurs.
Ils prennent différentes formes, impliquent une ou plusieurs séances de travail et leur contenu
concerne toutes sortes d’esthétiques et d’univers musicaux.
- les concerts-rencontres
Des concerts de moins d’une heure, suivis d’un temps d’échange avec le public, organisés dans
des lieux qui ne sont habituellement pas dévolus à la musique : établissements scolaires,
bibliothèques, maisons de retraite, etc.
- les master-class
Elles sont destinées à approfondir la pratique musicale d’amateurs de jazz et de musiques
improvisées aux côtés d’un musicien reconnu.
- les conférences musicales
Un musicien explore avec un public averti un thème lié au jazz ou aux diverses musiques
présentées dans le cadre du festival.
- les rencontres en partenariat avec l’association Chroma
Des rencontres sont organisées dans le cadre du dispositif Zebrock au bahut146 dans les collèges
de Seine-Saint-Denis et permettent à des classes entières de dialoguer et d’échanger avec un
musicien invité par Banlieues Bleues.
- les répétitions commentées
Des musiciens commentent, tout au long d’une répétition, le travail qu’ils sont en train
d’effectuer.
Deux membres de l’équipe de Banlieues Bleues sont affectés à l’année à ce volet « actions
musicales » ; une autre personne, au poste transversal, y intervient ponctuellement ; durant la
période de réalisation de ces actions (de janvier à juin en règle générale), une secrétaire et un ou
deux régisseurs sont engagés spécifiquement sur ce volet.
En termes de financement, le Conseil Général de Seine Saint-Denis est de loin le premier
partenaire institutionnel, la DRAC Ile de France et le Conseil Régional intervenant également. Par
ailleurs, une des particularités de l’association « Banlieues Bleues » réside dans le fait que ce sont
les villes partenaires qui en sont membres. A ce titre, elles financent le projet par leur adhésion,
celle-ci consistant en fait en « l’achat » de concert(s) ou d’action(s) musicale(s). Plusieurs types
d’adhésion sont envisageables, le module de base regroupant au moins un concert et une action
musicale. Si les villes partenaires restent surtout intéressées par l’aspect diffusion, elles semblent
de plus en plus sensibles au volet « actions musicales », ayant pu constater l’impact de ces
projets sur leur population. Il faut noter que ce sont en général les villes qui ciblent les structures
qui vont être concernées par les actions musicales même si l’équipe de Banlieues Bleues peut
« orienter » certains choix. La liste des villes partenaires évolue chaque année mais de manière
marginale147.
Enfin, l’Académie de Créteil intervient en intégrant certaines « actions musicales » dans les
dispositifs ateliers artistiques et classes à PAC.
146
Cf p 85.
Pour l’édition 2007, les villes partenaires étaient : Le Blanc-Mesnil, Bobigny, Tremblay-en-France, Pantin,
Aubervilliers, La Courneuve, Bagnolet, Saint-Ouen, Clichy-sous-Bois, Stains, Epinay-sur-Seine, Bondy, Pierrefittesur-Seine, Saint-Denis et Montreuil-sous-Bois.
147
89
Lors de l’édition 2006, le volet scolaire des actions musicales a concerné 16 collèges, 5 lycées et
une université. Parmi les lieux de pratique associés à ces actions, on peut citer le Deux-PiècesCuisine (Blanc-Mesnil) et Canal 93 (Bobigny), tous deux membres du réseau musiques actuelles
MAAD 93.
1.2. Blues-sur-Seine (Mantes-la-Jolie)
Comme son nom l’indique, Blues-sur-Seine est un festival consacré au blues (et plus largement à
des courants musicaux à l’origine ou issus du blues tels que les musiques africaines, le gospel, la
soul, le rock, etc).
Créé en 1999 par le Centre d’Action Culturelle Georges Brassens de Mantes-la-Jolie (lieu membre
du CRY pour la Musique), le festival est porté depuis 2003 par une structure juridique propre
(sous forme associative). Il se déroule chaque année en novembre sur plus de 20 communes
partenaires et dure une quinzaine de jours.
L’axe pédagogique et éducatif a dès la première édition occupé une place centrale dans le projet
du festival et représente aujourd’hui un tiers du budget global de l’opération.
Lors de l’édition 2006, le travail en direction du public scolaire s’est décomposé de la manière
suivante :
- 19 ateliers d’initiation musicale auprès de 535 élèves d’écoles élémentaires (11 ateliers chant et
8 ateliers harmonica),
- 12 rencontres musicales avec des artistes programmés menées au sein de collèges et lycées,
- 15 représentations pour des élèves du premier degré,
- 12 rencontres et « mini-spectacles » pour des élèves du premier degré, grâce au principe d’une
« roulotte-spectacle » se déplaçant d’école en école,
- 5 concerts pour des élèves du second degré au sein des établissements scolaires,
- 2 expositions mises à disposition des collèges et lycées (une sur « Les métiers qui
accompagnent la pratique de musiques actuelles »148, l’autre sur « L’univers du blues »).
En 2005, un dossier pédagogique, encore exploité aujourd’hui, a été réalisé149. Pour le rédiger,
l’équipe du festival, avec le concours de l’Inspection Académique des Yvelines, a mis en place un
groupe de travail réunissant des enseignants de divers degrés et de diverses matières, l’objectif
étant d’obtenir une légitimité pédagogique mais aussi de mobiliser les enseignants autour du
festival.
L’équipe du festival aimerait aller plus loin et mettre en place un outil directement applicable
dans le travail en classe (fiches séquences par matière). La possibilité de bénéficier du concours
d’enseignants rémunérés par des heures supplémentaires est actuellement en négociation.
En dehors de cette participation (pour l’instant uniquement d’ordre « logistique ») à la réalisation
d’outils pédagogiques, l’Education Nationale n’intervient pas financièrement pour soutenir les
actions mises en place avec les scolaires. La situation pourrait évoluer prochainement étant
donné qu’une convention entre l’Inspection Académique et la Communauté d’Agglomération de
Mantes-en-Yvelines a été signée en 2007. Mais ces conventions ne concernent en général que
des dispositifs de type classe à PAC, ce qui ne correspond a priori pas aux actions
plus ponctuelles menées dans le cadre du festival. Tout l’enjeu sera alors de voir s’il est possible
d’intégrer à cette convention des dispositifs plus « légers ».
Il faut signaler que le volet action culturelle ne se limite pas au public scolaire. De nombreuses
actions de médiation sont ainsi développées en direction de publics spécifiques : concerts,
ateliers et rencontres musicales au sein de structures sanitaires et sociales et en milieu carcéral ;
actions d’insertion professionnelle ; rencontres musicales dans des bibliothèques et librairies ;
148
149
Cf p 79.
Ce dossier est téléchargeable sur le site du festival : www.blues-sur-seine.com (rubrique « Espace pro »)
90
représentations pour les centres de loisirs ; master-class avec les écoles de musique présentes
sur la communauté d’agglomération ; salon d’instruments…
Les actions culturelles du festival sont financées par :
- les villes partenaires qui prennent en charge une partie des frais des ateliers,
- la DRAC Ile-de-France via le service du développement et de l’action territoriale (SDAT),
- une réaffectation des subventions/aides globales des principaux partenaires (CAMY, Conseil
général des Yvelines, Conseil Régional, Fondation France Telecom…).
1.3. Les Lycées amplifiés (Communauté d’Agglomération Melun Val de Seine)
Dès sa création en 2002, la communauté d’agglomération Melun Val de Seine a choisi de mettre
en œuvre sa compétence optionnelle en matière de culture en se concentrant sur la musique.
Sur le champ des musiques actuelles, un coordinateur a été engagé en 2003 pour réaliser un état
des lieux et s’y appuyer pour bâtir une politique.
« Les lycées amplifiés » est l’un des dispositifs développés suite à cet état des lieux150.
Mise en place en 2005, l’opération regroupe désormais :
- des conférences-débats en classe
Animées par Emmanuel Magnant, le coordinateur musiques actuelles de la Communauté
d’Agglomération, ces conférences ont pour objectif de faire découvrir aux lycéens l’histoire et la
généalogie des musiques actuelles, de 1900 à nos jours, en les replaçant dans leur contexte
social, politique, économique...
Sur la saison 2006/2007, 9 classes de 3 lycées de l’agglomération ont accueilli une conférence
dans le temps scolaire.
L’objectif pour les années à venir est de rendre ces interventions plus nombreuses et plus
souples, de faire en sorte qu’elles s’adaptent à la demande de chaque lycée : leur nombre pourra
varier en fonction des besoins, elles pourront porter sur des notions d’ordre général ou plus
spécifiques, s’adresser à une assistance nombreuse ou à un petit groupe...
- des concerts au sein des lycées
Dans les trois lycées partenaires, un petit concert de percussions avec les membres du groupe
seine-et-marnais Fundé a été organisé. Les lycéens pouvaient ensuite échanger avec les
musiciens.
- La prévention des risques auditifs
Toutes les classes ayant accueilli une conférence ont eu l’opportunité d’assister à une
représentation du spectacle pédagogique Peace & Lobe151 réalisée cette fois-ci au sein d’une salle
de diffusion locale.
Dès l’an prochain, ce dispositif sera probablement complété par l’organisation de concerts de
groupes lycéens, qui feraient alors le lien avec une autre opération développée par la
Communauté d’Agglomération - « Amplifiés ! » - dont l’objectif est d’offrir aux groupes locaux
des possibilités de monter sur scène.
Le dispositif « Lycées Amplifiés » est financé intégralement par la Communauté d’Agglomération.
Il n’y a pour l’instant aucun contact avec les services déconcentrés de l’Education Nationale
(Inspection académique/Rectorat).
150
Le CA Melun Val de Seine met également en place des modules de formation pour les groupes locaux, des
opérations de type « scènes ouvertes » et un fanzine, l’Amplificateur, ayant vocation à valoriser la scène locale.
151
Cf p 10.
91
2. Hors Ile-de-France
2.1. PNR musiques actuelles de l’Académie d’Amiens
Précisons d’abord que les PNR (Pôles Nationaux de Ressources), reposant sur le partenariat entre
un CRDP, une DRAC, une structure culturelle et un IUFM, ont été mis à mal par une circulaire
d’avril 2007. Ils seront remplacés par la création de PREAC (Pôles régionaux d’éducation
artistique et culturelle)152.
Il n’est donc pas assuré que les actions présentées ci-dessous se poursuivent dans les années à
venir, en tout cas sous leur forme actuelle.
♦ Les Chroniques lycéennes
Cette opération est à priori disponible pour l’ensemble des lycées du territoire national (voire
même pour quelques établissements situés à l’étranger) mais une priorité est donnée aux lycées
des académies d’Amiens, Poitiers et Nantes.
En début d’année scolaire, une compilation de la « nouvelle scène francophone »153 est envoyée
aux lycées partenaires (environ 300 classes participent chaque année à l’opération).
Il est demandé à chaque élève ou groupe d’élèves de rédiger la chronique d’une ou plusieurs
chansons, l’objectif affiché étant de « sensibiliser les élèves à une forme d’expression musicale et
textuelle, tout en mettant en avant la qualité artistique, la représentation du spectre de la
nouvelle scène francophone et l’actualité musicale ».
Pour accompagner le travail d’écriture et d’argumentation des élèves, des outils et documents
pédagogiques sont mis à leur disposition sur le site du CRDP d’Amiens154. Par ailleurs, des
rencontres avec les artistes sélectionnés sont organisées dans certains établissements porteurs
de projets «phares», donnant lieu à un échange sur le métier d’artiste, des interviews voire des
ateliers.
Les 50 meilleures chroniques sont publiées chaque année fin mai dans un numéro spécial de la
revue Les Inrockuptibles.
En parallèle, les élèves participants sont invités à voter pour leurs titres préférés, l’artiste ayant
reçu le plus de suffrages se voyant remettre le « Prix Charles Cros des Lycéens de la nouvelle
chanson francophone ».
♦ Production de ressources sur les musiques actuelles
Le site internet du PNR propose aux enseignants un ensemble de ressources sur les musiques
actuelles et les secteurs d’activité qui y sont liés.
On y trouve notamment un décryptage des différents courants musicaux, présentés de manière
assez originale par le prisme de certains artistes et albums clés155. Cette exploration des
musiques actuelles propose ainsi des chroniques de Louis Chretiennot156 agrémentées d’extraits
audio, une présentation du contexte historique dans lequel se sont développées ces musiques (à
noter que cette partie a été confiée à une enseignante en histoire) mais aussi des interviews
imaginaires du « gratin du rock’n’roll dans son nouveau lieu de résidence : les Enfers » !
Le site internet propose également des fiches sur les métiers propres au secteur musiques
actuelles ou encore les coordonnées d’associations et de groupes locaux.
152
Cf p 22.
A titre d’exemple, la compilation 2006/2007 contenait des titres de Joseph d’Anvers, Ariane Moffat, Abd al Malik,
Armand Melies ou encore Dominique A.
154
http://crdp.ac-amiens.fr/internotes
155
http://crdp.ac-amiens.fr/internotes/regard/index.html
156
Responsable du département musiques actuelles à l’ENM de Villeurbanne.
153
92
Cette production de ressources sur internet a été enrichie par l’édition d’un double DVD en 2006.
Intitulé « Regards sur les musiques actuelles », il propose 8h de vidéo présentant 12 des
courants principaux des musiques actuelles à travers un clip (une musique originale reprenant les
bases de ce style), une mise en perspective historique et musicologique et l’interview d'un artiste
français emblématique du style en question.
Ce DVD a été réalisé grâce au soutien du Conseil Régional de Picardie et de l’aide à la diffusion de
l’IRMA157 (en plus des financements engagés par le CRDP d’Amiens).
D’autres DVD étaient censés venir compléter ce premier volume mais des problèmes de
financement n’ont pas permis de concrétiser cette démarche de collection.
♦ Organisation de journées de découverte de l’univers des musiques actuelles à
l’attention des lycéens de Picardie
En collaboration avec le réseau musiques actuelles picard le PATCH et avec le financement du
Conseil Régional de Picardie, Philippe Jelmoni (coordinateur du PNR) a mis en place un dispositif
d’intervention au sein des lycées de la Région.
S’appuyant sur une réflexion commune avec les enseignants, ce dispositif se donne pour objectif
de faire connaître aux lycéens de la région la réalité des musiques actuelles tant au niveau de
leur histoire que de leurs expressions les plus contemporaines, ainsi que de présenter la réalité
des lieux de diffusions et d’accompagnement des pratiques.
La journée proposée aux lycées partenaires fonctionne sur le principe du volontariat (les élèves
ne sont pas obligés d’y assister). Elle se décompose comme suit :
- Atelier pédagogique n°1 : présentation historique des esthétiques musiques actuelles enrichie
par l’écoute de certains titres emblématiques et l’exploitation du DVD « Regards sur les musiques
actuelles » ; courte sensibilisation aux risques auditifs.
- Atelier pédagogique n°2 : Présentation des acteurs du réseau musiques actuelles de Picardie et
de leur fonctionnement par le biais d’un jeu de rôle « Organiser un concert »158.
- Rencontre avec un artiste régional.
- Petit concert au sein du lycée.
En trois ans, ce dispositif a déjà permis l’intervention dans une centaine de lycées et les
organisateurs avancent qu’un quart de ces établissements partenaires ont par la suite développé
des projets avec les structures musiques actuelles locales.
2.2. Francofolies / PNR chanson francophone de l’Académie de Poitiers
♦ Les Enfants de la zique
Les Francofolies et le PNR éditent annuellement un cd et un livret ayant vocation à accompagner
les enseignants dans leur découverte et leur approche en classe du répertoire de la chanson.
Le cd, d’une durée d’environ 30 minutes, adopte la forme d’une émission de radio. Jean-Louis
Foulquier159 y présente une dizaine de titres du répertoire de la chanson française toutes périodes
confondues. Comme dans l’opération « Zebrock au bahut »160, les chansons sont sélectionnées en
cohérence avec un thème servant de fil rouge161.
157
Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles.
Trame de l’atelier disponible en annexe.
159
Fondateur des Francofolies
160
Cf p 85.
161
Le thème de l’édition 2006/2007 était « Nomade » et les artistes sélectionnés : Georges Brassens, Sinsemilia,
Michel Rivard, Jean-Guy Coulange, Mon côté Punk, Camille, Batlik, Véronique Pestel, Bernard Lavilliers et Loïc
Lantoine.
158
93
Le cd est donc accompagné d’un livret pédagogique qui, en plus des paroles et partitions des
chansons, fournit des pistes aux enseignants pour envisager différentes possibilités d’aborder un
cours ou une séquence sur ces morceaux. Le livret est réalisé avec le concours d’auteurs venant
d’horizons très divers. A titre d’exemple, pour l’édition 2006/2007, le rédacteur en chef Gérard
Authelain (auteur, spécialiste de la chanson pour le jeune public mais aussi fondateur du CFMI de
Lyon) a réuni des personnes telles que Philippe Barbot (journaliste à Télérama), Gaby Bizien
(Responsable des Musiques Actuelles à l’Association Régionale Domaine Musiques du Nord-Pas de
Calais), Philippe Régnier (musicien), Jean Claude Demari (journaliste à Chorus – Les Cahiers de
la Chanson) mais aussi des enseignants et conseillers pédagogiques en éducation musicale pour
s’assurer de la pertinence des écrits par rapport au public « ciblé ».
Quand au comité de pilotage, il réunit André Cayot (Conseiller pour les musiques actuelles à la
DMDTS), Vincent Maestracci (Inspecteur général de l’Education Nationale) ou encore Henri De
Rohan (Responsable du département « Arts et culture » du réseau Sceren162).
Le kit pédagogique, édité à 200 000 exemplaires, est proposé gracieusement à l’ensemble des
enseignants de France, sur demande.
Il faut signaler qu’il existe un certain flou sur la façon dont cette opération va se poursuivre. En
effet, les ministères de l’Education nationale et de la Culture ont décidé, pour des raisons de
cohérence (et certainement d’économie !), de « fusionner » le guide des Enfants de la Zique avec
une autre parution annuelle du réseau Sceren, le Livret Fête de la musique (qui présentait
également des chansons à l’attention des enseignants mais dans une démarche plus patrimoniale
et dans l’objectif affiché de faire chanter les élèves, ce qui n’est pas le cas des Enfants de la
Zique).
♦ Le chantier des profs
Cette formation nationale a pour originalité d’être une formation « mixte », qui ambitionne de
réunir les personnels de l’Education Nationale et du milieu culturel souhaitant s’investir dans des
projets d’action culturelle autour de la chanson francophone. Le stage a pour objectif de fournir
aux participants les informations et pistes nécessaires à la conception, à la mise en œuvre et à
l’évaluation des projets.
Théoriquement, les participants doivent s’inscrire en binôme composé d’une personne de
l’Education Nationale (enseignants mais aussi CPEM163, conseillers DAAC164, professeurs en
IUFM165…) et d’une personne provenant du champ culturel (chargés d’action culturelle au sein
d’une structure ou d’une collectivité, musiciens intervenant, responsables de salles…). Ils doivent
proposer ensemble les grandes lignes d’un avant-projet au moment de leur inscription, le stage
étant censé permettre de travailler concrètement à l’élaboration de leur projet commun.
Cette formation se déroule chaque année en janvier et dure quatre jours. En 2007, le contenu se
développait autour de quatre thèmes :
- comment faire découvrir le répertoire de la chanson en classe (écouter),
- comment révéler la sensibilité du jeune public par la démarche artistique (créer),
- comment faire découvrir la réalité d’un univers artistique et culturel,
- élaborer un projet d’action culturelle.
De manière délibérée, le Chantier des profs se déroule en même temps que l’une des sessions du
Chantier des Francos, dont l’objectif est d’accompagner la création en chanson et musiques
actuelles en proposant des sessions de travail (autour du chant, de la scène, du son…) à des
artistes démarrant leur carrière. Des passerelles sont mises en place entre les deux « chantiers »
162
163
164
165
Cf p 21.
Conseillers pédagogiques en éducation musicale – cf p 40.
Délégation académique à l’action culturelle – cf p 37.
Institut universitaire de formation des maîtres.
94
et les stagiaires sont donc amenés à rencontrer les artistes et les professionnels du secteur
musical, à observer les séances de formation, voire à imaginer des projets ensemble.
♦ Création d’un spectacle Jeune Public
Depuis trois ans, les Francofolies s’associent aux JMF166 pour la création et la diffusion chaque
année d’un spectacle de chanson destiné au jeune public et réalisé par un jeune artiste
(idéalement soutenu par le Chantier des Francos).
Le spectacle créé est notamment proposé dans le cadre des « Francofolies junior », volet jeune
public du festival mis en place en 2006.
2.3. Réseau R.A.O.U.L (Nord-Pas-de-Calais)
Le réseau R.A.O.U.L, fédération de structures musiques actuelles du Nord-Pas-de-Calais, a
développé, en partenariat avec cinq de ses adhérents167, l’opération Zic au collège de décembre
2006 à mars 2007.
Le réseau, qui n’avait auparavant jamais travaillé avec les scolaires, a mis en place ce dispositif
suite à un appel à projets de la Préfecture du Nord-Pas-de-Calais pour le programme « Favoriser
l’intégration républicaine par l’accès à la culture »168.
L’objectif principal visé par « Zic au collège » est d’aller à la rencontre des collégiens pour leur
faire connaître le fonctionnement réel du secteur d’activité des musiques actuelles et le travail
mené au sein des structures dédiées à ces musiques.
L’opération « Zic au collège » se décompose en trois types d’intervention :
- présentation de l’histoire des courants musicaux et du secteur des musiques actuelles
Souhaitant éviter l’écueil du discours didactique, ce module a vocation à donner un éclairage
historique et sociologique qui permette de situer les différents genres musicaux dans leur
contexte. En partant des musiques qui touchent aujourd’hui les jeunes (hip-hop, r’n’b, métal…),
cette intervention remonte à la source des influences de leurs artistes favoris, et ouvre des pistes
pour qu'ils puissent ensuite se bâtir leur propre culture musicale.
- ateliers pratiques
L’objectif consiste à familiariser les collégiens à la pratique des musiques actuelles à travers
l’initiation à différents instruments et méthodes de création. Ce module a été réalisé en
association avec le parcours thématique de découverte de l’ARA169.
Trois courts ateliers ont été mis en place : initiation aux rythmes et percussions du monde ;
initiation à l’informatique musicale ; atelier d’écriture.
- familiarisation à la diffusion des musiques actuelles
Ce module se déroule au sein d’un équipement professionnel dédié aux musiques actuelles,
membre du réseau R.A.O.U.L.
Il propose d’abord aux collégiens la découverte du fonctionnement d’un lieu de diffusion avec une
présentation de l’équipement par son directeur et une visite technique assurée par le régisseur.
Après cette présentation, une intervention réalisée par un manager de groupes vise à décrypter
l’environnement des artistes musiques actuelles : les concerts (lieux de diffusion, associations,
tourneurs, tournées, contrats...), le disque (auto-production, maisons de disques, droits d’auteur,
édition), et la sensibilisation aux risques auditifs.
Les élèves ont ensuite l’opportunité de rencontrer des artistes programmés dans la salle
accueillant le module et d’échanger avec eux.
166
167
168
169
Jeunesses Musicales de France – cf p 60.
Le Grand Mix (Tourcoing), la Cave aux poètes (Roubaix), l’ARA (Roubaix), l’Abattoir (Lillers), le Baladin (Torcy).
Plus de précisions sur ce programme p 34.
Autour des Rythmes Actuels - Ecole associative de musiques actuelles à Roubaix.
95
Enfin, ils assistent aux balances des artistes et découvrent ainsi leur univers musical et une
préfiguration de leur spectacle live.
Même si l’opération a du être montée relativement vite du fait des délais très courts imposés par
l’appel à projets de la Préfecture, le bilan global est satisfaisant aussi bien du point de vue du
réseau et des structures culturelles partenaires que, semble-t-il, de celui des enseignants.
Le réseau R.A.O.U.L souhaiterait pouvoir étendre ce dispositif à un plus grand nombre
d’établissements scolaires (seuls quatre collèges ont été associés cette année) et de structures
culturelles partenaires.
Toutefois, la pérennisation du programme « Favoriser l’intégration républicaine par l’accès à la
culture » ne semble pas être assurée et le réseau R.A.O.U.L n’était pas sûr, au moment où ces
informations ont été recueillies, de pouvoir donner une suite à cette action en 2008.
2.4. Le Grand Mix (Tourcoing)
Depuis l’ouverture du lieu en 1997/1998, l’action en direction des scolaires est inscrite comme un
des axes majeurs du projet global du Grand Mix.
Cette dimension est notamment traitée par l’organisation chaque saison de résidences d’artistes
essentiellement dédiées à la réalisation d’un projet scolaire.
Après avoir surtout insisté sur le jazz et les musiques du monde, le Grand Mix a décidé d’ouvrir
ces résidences à d’autres esthétiques des musiques actuelles/amplifiées, tout en élargissant
l’action aux collégiens (alors que le Grand Mix travaillait jusqu’à lors essentiellement avec des
écoles primaires).
Sur la saison 2006/2007, quatre résidences ont ainsi été mises en place en parallèle pour sept
établissements scolaires (2 collèges, 1 institut spécialisé et 4 écoles élémentaires) avec les
artistes suivants : Laetitia Sheriff, Mami Chan Band, Boris Gronemberger et Versari.
L’objectif final de ces résidences consistait à réaliser, de l’écriture des chansons jusqu’à la
conception de la pochette, un mini-album pour chaque classe impliquée dans le projet. Pour cela,
un plasticien/graphiste et un ingénieur du son ont été associés au travail des artistes musiciens
auprès des élèves.
Ce projet a mêlé des ateliers d’écriture de chanson et de conception visuelle au Grand Mix
(prolongés par un travail en classe avec les enseignants concernés), des concerts scolaires, des
rencontres informelles avec les artistes, des temps de découverte des instruments, des séances
d’enregistrement…
Le Grand Mix aborde également la question des scolaires dans le cadre de résidences plus
« classiques » (associant temps de création et action culturelle), de rencontres/répétitions
publiques avec les artistes programmés et de sa participation à l’opération « Zic au collège »
coordonnée par le réseau Raoul (voir ci-dessus).
96
Conclusion : quelques pistes à creuser pour le RIF
Après avoir, dans les précédentes parties, décrypté l’organisation de la « filière » éducation
artistique et analysé les réalités de l’intervention dans ce domaine des lieux représentés par le
RIF, nous sommes à même de mieux cerner de quelle(s) manière(s) le RIF et les réseaux
départementaux peuvent s’inscrire dans ce contexte général.
Malgré le travail imposant mené par des acteurs historiques tels que Chroma/Zebrock, l’ambition
de certains projets émergents (« 999 – l’envers du décor » de l’Adiam 95170) et la multiplication
des actions plus ou moins ambitieuses des structures de terrain (qu’elles fassent partie du RIF ou
non), le secteur musiques actuelles francilien est encore au stade des balbutiements en matière
d’intervention scolaire, et le constat peut sans nul doute être étendu au niveau national. Les
pistes à creuser pour le RIF sont donc multiples.
Il n’en demeure pas moins que l’inscription du RIF sur cet axe se devra de prendre en compte
l’existant et de ne pas négliger la concertation (voire la collaboration) avec certains acteurs,
notamment ceux qui ambitionnent un rayonnement départemental ou régional.
Avant de répertorier les différentes voies que pourraient prendre le RIF pour s’emparer de la
question des scolaires, il nous semble primordial de préciser que ces propositions ne doivent être
envisagées que comme des pistes de réflexion ayant vocation à être creusées et débattues au
sein du RIF. Cette précision est d’autant plus importante que les structures du RIF interrogées
dans le cadre de cette étude ont fait part, en plus d’un intérêt très prononcé pour la question,
d’une réelle volonté de participer et d’être associées à la réflexion.
1/ Mutualisation
Comme nous avons pu le constater lors de l’analyse des entretiens réalisés avec les structures du
RIF, une des tendances observées réside dans la création ou l’aménagement de postes dédiés au
moins partiellement à l’action culturelle.
Ces postes restent encore très rares mais il semble judicieux de les accompagner et de les mettre
en relation. En effet, les entretiens réalisés ont mis en lumière le relatif isolement ressenti par les
personnes en charge de ce type de projets. Si le RIF et les réseaux départementaux ont favorisé
une approche concertée et collective de nombreux enjeux liés au secteur des musiques actuelles
(diffusion, accompagnement des pratiques amateurs, etc.), l’action culturelle est pour l’instant
restée plutôt en marge et il semble nécessaire d’y remédier.
La première étape pourrait être la création d’une liste de diffusion internet (à l’instar de celle
mise en place par la Fédurok) afin de relier entre eux les chargés d’action culturelle mais aussi
d’autres personnes pouvant être considérées comme des référents au sein de leur structure sur
ces questions.
Cette liste de diffusion (qu’il serait plus pertinent de consacrer à l’action culturelle de manière
générale plutôt que de la circonscrire au seul axe scolaire) permettrait de présenter les actions
menées, d’échanger des contacts et des connaissances, de débattre sur les difficultés
rencontrées, de faire naître des envies de collaboration entre structures…
La mutualisation pourrait dans un second temps être renforcée par l’organisation de temps de
rencontre et d’échange réguliers sur le thème de l’action culturelle171. Ces rencontres pourraient
170
Cf p 57.
A ce sujet, signalons que le Pince Oreilles, lors de son séminaire en Juillet 2006 avait mis en place un atelier sur
l’action culturelle. Le compte-rendu de cet atelier est disponible en annexe.
171
97
notamment constituer le cadre de sessions de sensibilisation/formation, comme nous le
développerons plus loin.
2/ « Lobbying » et co-construction avec les institutions
La place très réduite occupée par les musiques actuelles dans les établissements scolaires tient
certainement autant aux préjugés qui accompagnent encore fréquemment la perception de notre
secteur par les institutions qu’à l’absence, jusqu’à maintenant, d’une véritable prise de position
des acteurs musiques actuelles sur ce sujet.
En ne se positionnant jamais réellement sur la question des scolaires, en mettant peu ou pas en
évidence les initiatives et les difficultés des acteurs de terrain, les organismes représentatifs du
secteur musiques actuelles – dont le RIF – ont donné l’image d’un milieu peu mobilisé sur ce
créneau, laissant le lobbying (et dans le meilleur des cas la co-construction avec les institutions)
à d’autres esthétiques et d’autres disciplines artistiques.
Ainsi, force est de constater que les différents ouvrages, études, colloques ou rencontres traitant
de l’éducation artistique concernent essentiellement le théâtre et dans une moindre mesure la
danse, le cinéma, le chant choral, l’opéra…mais quasiment jamais les musiques actuelles.
L’exemple récent le plus frappant : conformément à une circulaire interministérielle de 2005,
l’Inspection Académique de l’Essonne a organisé il y a quelques mois la première réunion du
comité de pilotage départemental pour l’éducation artistique. Ces comités sont censés regrouper
institutions (Rectorat, Inspection Académique, DRAC, Conseil Général et/ou associations
départementales) et structures culturelles, afin de mieux encadrer et coordonner l’éducation
artistique à l’échelle des départements. Or il semble que, pour cette première réunion,
l’Inspection Académique n’ait pas cru bon d’inviter des structures représentant le champ des
musiques actuelles. Cet exemple est révélateur du peu de considération accordée à notre secteur
dans la sphère de l’Education Nationale mais aussi du fait que les structures et réseaux musiques
actuelles n’ont pas encore su s’imposer comme des interlocuteurs incontournables.
En matière d’éducation artistique, il me semble donc que le RIF et les réseaux départementaux
se doivent de porter la voix du secteur musiques actuelles en Ile de France, de défendre sa
légitimité sur ces questions - et la nécessité de le soutenir - auprès des différentes institutions
(les ministères de l’Education Nationale et de la Culture, le Conseil Régional, les Conseils
généraux…).
Dans cette optique, trois démarches me semblent être particulièrement intéressantes à
envisager :
♦ Demander une audience auprès du Haut Conseil à l’éducation artistique et culturelle
– HCEAC 172
Le HCEAC s’est vu confier par les ministères de l’Education Nationale et de la Culture une mission
d’observation et de préconisations sur la question de l’éducation artistique au sens large. Pour ce
faire, il réalise régulièrement des auditions de personnalités impliquées sur cette question, se
présentant comme un « forum permanent entre la société civile éclairée et l’Etat »173. Il parait
donc tout à fait intéressant pour le RIF de demander à être reçu pour sensibiliser les membres du
HCEAC à la situation du secteur musiques actuelles.
Etant donné que le HCEAC n’organise qu’un nombre limité d’auditions chaque année, il semble
peu probable qu’il accepte l’idée d’une rencontre uniquement avec le RIF, certainement pas
suffisamment représentatif du secteur musiques actuelles au plan national. Il serait donc
judicieux de fédérer autour de la démarche du RIF d’autres acteurs du secteur et de les inviter à
venir défendre leurs actions et leurs points de vue devant le Haut Conseil : certains pôles
172
173
Cf présentation p 23.
In « Rapport annuel 2006 du HCEAC ».
98
régionaux, la Fédurok (qui a également entamé un travail d’observation sur la question de
l’action culturelle, notamment en milieu scolaire), quelques SMAC174 particulièrement investies
sur cette question…
Je tiens à préciser que j’ai été amené dans le cadre de ce travail à contacter certains membres du
HCEAC et que ceux-ci se sont déclarés très intéressés par la présente étude et les suites que le
RIF lui donnerait.
♦ Intégrer le Forum Permanent pour l’Education Artistique - FPEA175
Cet organisme regroupe plus de 50 structures/fédérations, mais aucune qui puisse réellement
représenter le secteur musiques actuelles.
Or, si le FPEA a vocation à défendre l’éducation artistique de manière globale, au delà des
frontières disciplinaires, il est malgré tout assez logique que son argumentation et ses
propositions soient plus ou moins consciemment influencés par la nature de ses adhérents.
Le RIF aurait donc tout intérêt à rejoindre le FPEA avec le triple objectif :
1/ de défendre l’éducation artistique au sein d’un organe fédérateur et reconnu.
2/ de profiter de l’expérience en la matière des structures composant le FPEA.
3/ de faire en sorte que les enjeux spécifiques du secteur musiques actuelles soient aussi pris en
compte dans le travail de « lobbying » d’organismes tels que la FPEA.
♦ Sensibiliser les institutions à la question de l’emploi
Nous avons déjà eu l’occasion de le signaler : les postes dédiés à l’action culturelle sont rares au
sein des structures représentées par le RIF.
Pourtant, l’existence de tels postes est bien sûr un levier majeur, et souvent indispensable, pour
développer et pérenniser l’action culturelle, ce que les entretiens avec les structures du RIF ont
confirmé puisque parmi les freins les plus récurrents qui y étaient recensés figuraient le manque
de personnel et l’absence de médiation.
Ces postes sont donc encore relativement marginaux mais nous avons également pu constater
que la tendance est à leur création lorsque des possibilités de financement s’offrent aux
structures.
Le RIF pourrait donc mettre en avant cette question de l’emploi dans ses relations avec ses
partenaires institutionnels, et notamment le Conseil Régional d’Ile de France dont les dispositifs
« permanence artistique » ou « emplois tremplins » pourraient permettre de financer en partie
ces postes.
Concernant le Ministère de la Culture, la circulaire interministérielle de relance de l’éducation
artistique et culturelle en 2005 était éloquente : « Le renforcement des missions d'action
éducative des structures culturelles doit également se traduire par une aide des DRAC à la
création d'emplois de professionnels de la médiation culturelle […] ». Malheureusement, même
s’il faudra mettre la DRAC Ile de France et son ministère de tutelle face à leurs obligations, il y a
relativement peu d’espoir de voir ces recommandations se concrétiser, la DRAC n’ayant pas les
moyens d’honorer ces belles promesses. Seuls quelques postes au sein de musées ont été créés
grâce à son soutien financier.
A l’échelle départementale, les Conseils généraux pourraient également être sensibilisés à cette
problématique par les réseaux départementaux.
Etant donné les difficultés historiques et récurrentes que rencontrent les lieux de musiques
actuelles pour être subventionnés au fonctionnement (et souvent subventionnés tout court !), ce
combat n’est certes pas gagné d’avance. Ceci dit, l’éducation artistique et culturelle est une
priorité affichée (mais pas franchement assumée certes) des ministères de l’Education nationale
et de la Culture. C’est aussi un des modes d’intervention culturelle que les collectivités
174
Scènes de Musiques Actuelles – « label » du ministère de la Culture créé en 1996 pour les lieux de petite et
moyenne capacité.
175
Cf p 61.
99
territoriales semblent de plus en plus privilégier, sur fond de lien social à renouer, de
développement de la citoyenneté et de lutte contre l’exclusion culturelle.
Bien sûr les villes - et de plus en plus les intercommunalités - restent certainement le maillon
central pour la création de tels postes. Mais l’action culturelle en milieu scolaire semble bénéficier
d’un tel consensus parmi les politiques actuellement qu’il n’est pas utopique d’espérer convaincre
d’autres partenaires de l’intérêt majeur qu’il y aurait à permettre la création de postes consacrés
à ces projets.
Enfin, si les possibilités de financement restent très limitées, on peut aussi imaginer, sur
certaines zones du moins, la création de postes communs à plusieurs structures du RIF.
3/ Favoriser une meilleure connaissance réciproque des structures du RIF et des
acteurs de l’Education Nationale
C’est le gros point noir révélé par les entretiens avec les structures du RIF : celles-ci peinent
énormément à rentrer en contact avec les établissements scolaires et se plaignent de ne pas
apparaître comme « légitimes », de ne pas être « référencés ».
Si la création de postes dédiés à l’action culturelle peut contribuer à combler ce fossé, le RIF a
également un rôle à jouer dans la sensibilisation des acteurs de l’Education Nationale au secteur
musiques actuelles.
La première étape consisterait à mon sens à se rapprocher des délégations culturelles des
Rectorats et Inspections Académiques (et de tous les acteurs « territoriaux » qui y sont rattachés
tels que les CPEM176 ou les IA-IPR177).
Au sein des Académies de Créteil et de Versailles, les personnels de ces services rencontrés dans
le cadre de ce travail ont dans l’ensemble montré une connaissance très approximative du
secteur musiques actuelles. Très rares ont été ceux qui connaissaient l’existence du RIF ou même
du réseau départemental présent sur leur territoire. Rares également ceux qui pouvaient citer ne
serait-ce que trois structures adhérentes du réseau départemental concerné.
Il faut bien avoir conscience que les personnes présentes à ces postes ont en général un profil et
un parcours plutôt marqué par le théâtre ou la musique classique et contemporaine (lorsqu’il
s’agit de postes spécifiquement dédiés à l’éducation musicale). De fait, au mieux ils n’ont qu’une
vision très floue du secteur musiques actuelles, au pire ils en ont un a priori défavorable.
Encore une fois, je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas ici de blâmer ces services et leur personnel.
Si elle peut attrister, leur relative indifférence à l’égard de notre secteur tient aussi au fait que
celui-ci ne les a encore que très peu sollicités, en tout cas de manière collective.
D’ailleurs, quel que soit leur degré de connaissance du secteur musiques actuelles, les personnes
rencontrées dans ces services m’ont en majorité fait part de leur intérêt quant à la démarche du
RIF sur la question des scolaires, certains, paraissant même tout à fait disposés à envisager à
court ou moyen terme des actions en partenariat.
Certes, il n’y a plus beaucoup à attendre de ces structures en matière de financement de projets
(et ce sera encore plus vrai d’ici quelques temps lorsque les conséquence de la LOLF auront
généralisé le transfert des crédits destinés à l’éducation artistique directement vers les
établissements scolaires178).
Toutefois, les délégations à l’action culturelle des Rectorats et Inspections académiques restent
des partenaires précieux :
- par leurs contacts avec les enseignants et responsables d’établissements scolaires, ils peuvent
faciliter les relations entre ces derniers et les structures culturelles et sont à même de relayer
largement l’information auprès des enseignants (dans cette optique, signalons que les IA-IPR
176
177
178
Conseiller pédagogique d’Education Musicale – cf p 40.
Inspecteur d’Académie – Inspecteur Pédagogique Régional – cf p 38.
Cf p 37.
100
musique sont des relais privilégiés : en liaison directe avec les enseignants d’éducation musicale,
ils organisent plusieurs fois par an des temps de réunion et d’échange avec ces derniers qui
peuvent être l’occasion de présenter les structures musiques actuelles désireuses d’investir le
champ scolaire).
- par leur validation et leurs recommandations, ils peuvent légitimer et crédibiliser les projets et
les acteurs.
La deuxième étape consisterait à agir localement sur le rapprochement entre les établissements
scolaires et les structures du RIF souhaitant s’investir sur cet axe.
Avec le concours des Inspections académiques, les réseaux départementaux pourraient ainsi
mettre en place des temps de rencontre entre enseignants/directeurs d’établissements et
porteurs de projets, à l’échelon départemental ou, pour plus d’efficacité et l’assurance d’une
mobilisation plus importante des enseignants, sur des territoires plus ciblés géographiquement.
Ces rencontres pourraient associer visites d’un ou plusieurs lieux, présentation succincte du
secteur musiques actuelles et mise en lumière des projets éducatifs et du potentiel en la matière
des structures du RIF présentes sur le territoire en question.
Le RIF pourrait également se positionner sur la question de la formation des enseignants, en
proposant des modules portant spécifiquement sur les musiques actuelles. Celles-ci sont en effet
pour l’instant largement absentes de la formation initiale comme continue des enseignants.
Ces modules devraient alors être développés en partenariat avec les Rectorats et les Inspections
académiques en ce qui concerne la formation continue, et les IUFM179 et les universités préparant
au CAPES180 musique pour ce qui est de la formation initiale.
Parallèlement à la sensibilisation des acteurs de l’Education Nationale au secteur musiques
actuelles, il s’agit aussi d’apporter aux structures du RIF une meilleure information sur le
fonctionnement (parfois compliqué à appréhender pour les « non-initiés ») de l’Education
Nationale.
Des courtes sessions de formation/sensibilisation pourraient ainsi être proposées aux directeurs
et porteurs de projets des structures du RIF. Elles pourraient être organisées en collaboration
avec la Ligue de l’enseignement181, qui dispose d’une grande expertise en la matière et dont les
responsables rencontrés pour les besoins de cette étude se sont montrés particulièrement
intéressés par la démarche du RIF. Cela pourrait constituer la première étape d’une collaboration
plus ambitieuse avec un partenaire qui peut s’avérer très précieux sur la question de l’action
culturelle de manière générale.
Enfin, il pourrait être intéressant de creuser l’idée d’une formation mixte, réunissant enseignants
et porteurs de projets des structures du RIF, à l’instar de celle proposée par le Chantier des
Profs182.
Une telle option assurerait une dimension plus concrète aux démarches visant à créer ou
renforcer le lien entre les établissements scolaires et les structures du RIF.
4/ Repérage et formation d’intervenants
L’intervention pédagogique en direction d’un public scolaire (à fortiori s’il s’agit d’élèves du
premier degré) requiert des compétences et une démarche particulières. Lors des entretiens,
certaines structures ont ainsi fait part de leurs difficultés à trouver des intervenants compétents
pour ce type de public.
Le RIF aurait la possibilité d’y remédier en faisant jouer la mutualisation évoquée plus haut, en
facilitant la transmission d’informations et de contacts entre les adhérents des réseaux.
179
180
181
182
Instituts Universitaires de Formation des Maîtres.
Certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement du second degré.
Cf présentation p 58.
Cf présentation p 94.
101
Mais le RIF et les réseaux pourraient éventuellement aller plus loin en constituant, formant et
coordonnant un « pool » d’intervenants, à la manière de ce qui a pu être développé par les
réseaux départementaux et notamment le CRY pour la musique lorsqu’il s’est agi de développer
des modules de formation spécifiques pour les groupes amateurs locaux.
Si le RIF s’engage dans cette voie, il pourrait notamment s’appuyer sur l’expertise de Musiques
Tangentes, association qui dispose désormais d’un important réseau « d’intervenants scolaires »
pour qui elle organise régulièrement des formations.
Sans lien direct avec l’activité des structures (mais avec des répercussions qui peuvent très
fructueuses comme le démontre l’exemple des Primeurs à l’école183), le RIF pourrait également
proposer des modules de formation aux musiques actuelles dans le cadre des formations
dispensées par les CFMI184. Les musiciens formés dans ces écoles pour intervenir par la suite
dans les écoles élémentaires (dumistes) ont dans l’ensemble un profil qui demeure assez
classique. Certains des neuf CFMI nationaux intègrent la chanson, les musiques du monde, les
musiques traditionnelles, etc. mais de manière générale les musiques amplifiées restent à la
marge.
Le RIF (en collaboration avec l’ARIAM Ile de France ?), aurait donc tout intérêt à construire avec
le CFMI d’Orsay (le seul sur le territoire francilien) un module consacré aux musiques
actuelles/amplifiées, module qui pourrait s’intégrer dans le programme de formation initiale ou
dans des sessions de formation continue organisées régulièrement (dans ce second cas, les
associations de musiciens intervenants, et notamment l’AMI185, pourraient être associées à ce
travail).
Toutefois, il semble que la prochaine version du projet « 999 – l’envers du décor» de l’Adiam 95
comprendra justement un partenariat avec le CFMI d’Orsay. Il s’agira donc d’étudier quelle est la
nature de ce partenariat s’il se confirme, afin de juger de l’utilité d’une intervention du RIF dans
ce contexte.
5/ Expertise pédagogique et production de ressources
La production centralisée de ressources est certainement l’une des voies les plus pertinentes à
suivre pour le RIF s’il souhaite s’emparer de la question des scolaires, et c’est d’ailleurs le souhait
de certaines structures interrogées dans le cadre de cette étude.
Une des options les plus simples à envisager consisterait à réaliser un dossier pédagogique sur le
secteur musiques actuelles qui pourrait être remis aux élèves participant à des actions
développées par des structure du RIF (mais qui aurait également l’intérêt de pouvoir contribuer
au « démarchage » des acteurs de l’Education Nationale).
Ce dossier comprendrait une présentation des différents courants composant les musiques
actuelles et un aperçu des réalités du secteur. Les adhérents des différents réseaux
départementaux pourraient le compléter en détaillant leur équipement et leur projet sur le champ
des musiques actuelles.
La constitution de ce dossier pourrait entre autres s’appuyer sur l’expérience de structures
comme l’EMB ou l’Estaminet qui ont déjà conçu des dossiers de ce type (disponibles en annexe).
Mais il paraît judicieux d’aller plus loin afin d’apporter une expertise pédagogique - qui fait parfois
défaut aux structures du RIF selon les dires de certaines d’entres elles - et afin d’installer
durablement la légitimité du secteur musiques actuelles dans l’univers scolaire.
Sans aller jusqu’à réaliser un cahier des charges trop contraignant et qui ne rendrait pas compte
de la diversité des actions possibles, le RIF pourrait piloter un travail destiné à produire une
« matière-cadre » sur les musiques actuelles et le champ scolaire, qui expliquerait comment
celles-ci peuvent trouver leur place dans les programmes de l’Education Nationale, en proposant
183
184
185
cf p 82.
Centre de formation des musiciens intervenants - cf p 24.
Association des musiciens intervenants d’Ile-de-France - http://aminova.blog4ever.com
102
différentes séquences pédagogiques selon le niveau et la matière enseignée (musique bien sûr
mais aussi français, histoire, technologie, etc.).
Pour un tel projet, le RIF aurait peut-être la possibilité de se faire épauler par un ou plusieurs
enseignant(s) mis à disposition par l’Education Nationale (comme cela a été le cas pour la
réalisation du dossier pédagogique du festival Blues-sur-Seine par exemple).
Ce travail pourrait être proposé au réseau Sceren186 afin qu’il soit édité par leurs soins et inscrit à
leur catalogue (même si la conjoncture actuelle rend cette dernière hypothèse quelque peu
improbable…).
Dans l’absolu, ce travail pourrait même constituer la matière première d’un numéro de la série
« Textes et documents pour la classe » (TDC), série qui propose tous les quinze jours un dossier
pluridisciplinaire en art, littérature, histoire, géographie, éducation civique ou sciences187.
Cette production de ressources gagnerait à trouver un prolongement sur internet avec la
réalisation d’un site dédié à la présentation pédagogique du secteur musiques actuelles.
Idéalement, on peut imaginer que ce site devienne une plate-forme interactive où les projets
scolaires portés par les structures du RIF trouveraient un écho voire une extension (les sites
internet ou blogs pouvant constituer d’excellents outils pédagogiques dans le cadre de projets de
classe). Une collaboration avec le CRDP d’Amiens qui a développé un site pédagogique sur les
musiques actuelles188 pourrait alors être envisagée.
Enfin, il semble intéressant que le RIF se rapproche des services des ministères de l’Education
Nationale et de la Culture afin de réfléchir à une grille d’évaluation commune des différents
projets menés.
La notion d’évaluation en matière d’éducation artistique est délicate à manier et cette étape est
souvent négligée ou limitée à des critères quantitatifs.
Pourtant, il semble crucial que les acteurs du RIF s’emparent de cette question, pour développer
la qualité des actions menées et asseoir la légitimité de celles-ci aux yeux de l’institution, mais
aussi pour que le secteur musiques actuelles puisse faire entendre sa voix dans la réflexion qui
commence actuellement à agiter le milieu de l’éducation artistique189 et éviter ainsi de se faire
imposer – comme souvent – un cadre peu ou pas adapté à ses réalités.
6/ Pistes pour un projet fédérateur
Un grand nombre de structures ont soumis la proposition d’un projet fédérateur porté et
coordonné par le RIF. C’est notamment le cas des acteurs qui n’ont pas les moyens (humains
et/ou financiers) de développer par eux-mêmes un travail en direction des scolaires et qui voient
dans un projet « clés en main » (pour utiliser une expression qui est fréquemment revenue lors
des entretiens) l’opportunité de pouvoir tout de même s’inscrire dans une dynamique globale et
d’en profiter pour nouer de premiers contacts avec les établissements scolaires.
Dans un autre ordre d’idée, certaines structures se rallient à cette proposition dans l’espoir qu’un
projet mené à l’échelle régionale joue le rôle de « label » en légitimant les structures et en
facilitant leurs relations avec l’Education Nationale.
Nous allons présenter ci-dessous quelques projets envisageables, en nous appuyant notamment
sur les propositions faites par les structures du RIF lors des entretiens.
186
Cf p 21.
A titre d’exemple, le sommaire détaillé d’un n° de 2004 - sur le thème des « Musiques de la ville » - est
consultable à l’adresse suivante : http://www.cndp.fr/revuetdc/som875.asp.
188
http://crdp.ac-amiens.fr/internotes/ - cf présentation de l’action gloable du CRDP d’Amiens p 91.
189
A ce sujet, consulter notamment la synthèse du « Symposium européen sur la recherche en matière d’évaluation
des effets de l’éducation artistique sur les enfants et les jeunes » qui s’est déroulé en janvier 2007 au Centre
Pompidou : http://www.centrepompidou.fr/pdf/symposium/sessioncloture/syntheseJMLauret.pdf
187
103
♦ Création de spectacles pédagogiques destinés à un public scolaire
Comme nous l’avons vu dans la deuxième partie de ce rapport, c’est la proposition qui a reçu le
plus de « suffrages ».
C’est aussi celle qui pourrait faire le plus débat, à l’image de ce qui a pu se passer lors de la mise
en place du projet Peace & Lobe190 : le RIF a-t-il vocation à produire un spectacle, même
pédagogique ?
Il est évident que cela ne rentre a priori pas dans ses attributions premières. Mais aujourd’hui
l’importance et la pertinence d’une opération comme Peace & Lobe est quasi-unanimement
saluée ; or, tout le monde s’entend pour dire que seul le RIF pouvait coordonner un tel projet à
l’échelon régional.
Par conséquent, si la proposition d’un nouveau spectacle pédagogique porté par le RIF méritera
d’être largement discutée et débattue, l’idée ne me semble pas incongrue et, surtout, elle répond
à un véritable manque.
En effet, ce n’est pas un hasard si les structures du RIF interrogées ont souvent cité en exemple
Peace & Lobe ou Odyssée Jamaïque191. Au delà de leurs qualités intrinsèques, ces projets
possèdent deux caractéristiques essentielles :
1/ ils permettent d’aborder des champs esthétiques rarement couverts par une programmation
Jeune Public qui ne s’aventure qu’épisodiquement au-delà des frontières de la chanson et des
musiques du monde192.
2/ ils sont destinés à un public de collégiens/lycéens
Nous l’avons vu, les programmations Jeune Public s’adressent quasi-exclusivement à des enfants
âgés de moins de 10 ans. Pour les classes d’âge supérieures, l’offre est à peu près inexistante,
partant du principe que le public adolescent n’est pas spécifique et qu’il est donc à même d’être
concerné par les programmations « tout public » des équipements culturels. Hypothèse qui,
confrontée à la réalité, se révèle plus qu’optimiste, y compris pour les lieux de musiques
actuelles193. Des spectacles comme Peace & Lobe ou Odyssée Jamaïque permettent d’offrir leur
première expérience de concert à la plupart des élèves qui y assistent, et ils permettent
également aux salles qui les accueillent de prendre contact avec ce public si difficile à toucher
dans le cadre de leur programmation « classique ».
Si le RIF s’engage dans la production et/ou la diffusion d’un nouveau spectacle, il me semblerait
donc judicieux de cibler un public de collégiens (voire de lycéens) et de privilégier une approche
qui permette l’exploration de genres musicaux peu présents dans le milieu scolaire (musiques
électroniques, rap, rock, métal, etc.). Il faudrait également veiller à rendre possible la
préparation du spectacle en amont dans les classes, étape qui fait souvent défaut dans ce type
d’actions.
Pour la réalisation d’un tel projet, un partenariat avec les Jeunesses Musicales de France194
semble tout à fait envisageable (à l’image des co-productions régulières JMF / Francofolies).
En ce qui concerne la programmation Jeune Public, signalons également que le RIF pourrait
mettre en place un outil (liste de diffusion ?) permettant de mettre en relation les différents
190
Cf p 10.
Cf p 49.
192
Sur ce thème, lire l’excellente étude de Gérard Authelain « Musiques actuelles et Jeune Public », réalisée pour le
compte de la DMDTS en 2006 et téléchargeable à l’adresse suivante :
www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/authelain/rapport-authelain2006.pdf
193
Les rares études réalisées sur ce sujet mettent à mal l’idée largement répandue de spectacles musiques
actuelles attirant surtout un public « jeune ». Ainsi, une enquête du Groupe d’études sur les musiques amplifiées
(GEMA), parue en 1998, constatait que l’âge moyen des spectateurs tournait autour de 25 ans et que trois-quarts
d’entre eux avaient entre 20 et 30 ans.
194
Cf p 60.
191
104
programmateurs et pouvant éventuellement, comme suggéré par quelques-unes des personnes
interrogées, déboucher sur l’achat groupé de spectacles dans l’objectif d’amoindrir les coûts.
♦ Série de conférences sur le secteur musiques actuelles
Certaines structures mettent déjà en place des temps de sensibilisation au secteur, notamment
dans le cadre de résidences (rencontres avec les artistes, le programmateur et le directeur du
lieu…). Le Deux Pièces Cuisine ou l’EMB par exemple accueillent même plusieurs fois par an des
scolaires (entre autres) pour des présentations du secteur et du fonctionnement du lieu.
Le RIF pourrait s’appuyer ces initiatives, les fédérer et les enrichir en repérant des intervenants
(voire en formant certains salariés des structures) et en coordonnant des séries de conférences à
l’attention d’un public scolaire (de la manière la plus interactive possible étant donné le public
visé), portant sur des thèmes variés et à même de coller aux programmes de diverses matières
enseignées : les différents courants des musiques actuelles ; l’équipement et le matériel
technique ; le son et la prévention des risques ; l’économie solidaire ; les métiers de la musique ;
la création d’une association musiques actuelles (à l’image de l’expérience très intéressante
menée par le réseau picard Le Patch195).
Plusieurs modèles pourraient être proposés : sur une journée complète ou une demi-journée ;
plusieurs thèmes abordés ou focalisation sur un sujet en particulier ; modules spécifiques pour le
premier degré le cas échéant…
Ces conférences seraient éventuellement complétées par l’intervention de l’équipe du lieu
d’accueil et la rencontre avec des artistes programmés ou en résidence (répétition publique voire
petit concert privé).
Ce projet pourrait également se prolonger en classe par des interventions ou des ateliers.
Mais il faut garder à l’esprit que cet axe constitue le cœur des projets portés par des acteurs tels
que Chroma/Zebrock, l’Adiam 95 ou encore la Communauté d’agglomération de Melun Val-deSeine. Une concertation serait donc nécessaire afin de déterminer quel créneau encore sousexploité le RIF pourrait investir, voire envisager la collaboration avec les acteurs cités ci-dessus
pour donner à ces projets une dimension régionale et favoriser une plus grande appropriation de
ces actions par les structures du RIF partenaires.
♦ Réalisation d’un journal départemental ou régional rédigé par les élèves
Le RIF et les réseaux départementaux pourraient coordonner l’édition d’une publication annuelle
regroupant des écrits de collégiens et/ou lycéens franciliens, sur le modèle de Secteur Jazz, lié
aux actions musicales de Banlieues Bleues, de « Zebrock au bahut » ou encore de l’opération
Chroniques lycéennes196, portée par le CRDP d’Amiens (avec qui un partenariat pourrait alors être
envisagé même si la réforme récente des PNR197 ne permet pas à l’heure actuelle d’avoir de
certitude sur le maintien de cette opération).
Il pourrait ainsi être proposé aux collèges et lycées d’Ile de France de mobiliser certaines de leurs
classes pour réaliser des chroniques d’albums mais aussi des interviews d’artistes et des
reportages divers, l’idée étant de faire bénéficier les classes concernées de visites des lieux de
musiques actuelles, de rencontres avec les artistes, éventuellement de concerts privés, etc.
Concernant les artistes « sélectionnés », il pourrait être judicieux de mettre l’accent sur des
groupes issus de la région parisienne afin de faire le lien avec la mission d’accompagnement de la
scène locale assumée par les réseaux et leurs adhérents.
Ce projet aurait par ailleurs l’avantage de pouvoir s’adapter aux actions déjà développées de
manière autonome par les structures du RIF (telles que celles recensées dans la deuxième partie
195
196
197
Voir la présentation de la méthode d’intervention du PATCH en annexe.
Cf p 92.
Cf p 22.
105
de ce rapport), en intégrant des reportages réalisés par les élèves sur celles-ci au sein de la
publication finale, ce qui permettrait de mettre en valeur et de fédérer l’existant.
Là encore, il serait envisageable de solliciter le réseau Sceren pour l’édition de ce document.
Dans le même ordre d’idées, le partenariat avec des médias locaux autour de la réalisation
d’émission de radio et/ou de télévision par des élèves constitue également une piste intéressante
à creuser pour le RIF.
Pour des raisons pratiques (et notamment de transport d’élèves pour l’enregistrement des
émissions), un travail à l’échelle départementale parait plus approprié, et ce d’autant plus que les
réseaux départementaux entretiennent déjà des relations plus ou moins étroites avec les médias
locaux (sans même parler du cas particulier de Rezonne et du Pince Oreilles qui, avec Radio Mille
Pattes et Vallée FM, ont des stations de radio parmi leurs adhérents198).
Si un travail au niveau régional est néanmoins privilégié, il serait alors intéressant de solliciter
une station telle que Radio Néo, dont la philosophie de défrichage et de découverte pourrait
rejoindre l’esprit de ce projet.
♦ Concerts/Festival de groupes lycéens/collégiens
A l’image de ce qu’organisent déjà certaines structures (se référer notamment à l’initiative des
Cuizines), le RIF pourrait coordonner la diffusion de groupes lycéens (voire collégiens) qui
bénéficieraient en amont de courtes sessions de formation type « approche du son sur scène » ou
« accompagnement en répétition », désormais très courantes au sein du réseau.
Ces concerts, liés par une dynamique « festivalière », pourraient se dérouler à la fois au sein des
structures et à l’intérieur des établissements scolaires. Les concerts réalisés au sein des
établissements impliquent des coûts de location relativement importants mais qui diminueraient
sensiblement dans l’hypothèse d’une coordination permettant l’organisation de plusieurs concerts
successifs sur un même territoire.
On s’éloigne ici de la notion d’action culturelle à proprement parler. Mais un tel projet, outre
l’importante visibilité permise, aurait l’avantage de développer un lien fort entre les élèves des
établissements scolaires et les lieux de diffusion partenaires, tout en reposant sur le « cœur de
métier » de la plupart des structures du RIF (diffusion et accompagnement de la pratique
amateur).
Un partenariat avec le Conseil Régional d’Ile de France serait peut-être envisageable – si le projet
se focalise sur les lycées – car on ne serait alors pas très éloigné des caractéristiques d’un
dispositif comme « Apprenti’Scènes »199, piloté par la Région.
♦ Enfin, précisons que cette liste de pistes pour un projet fédérateur n’est pas exhaustive et que
la coordination du RIF et des réseaux départementaux pourrait également s’exercer sur d’autres
projets comme par exemple la circulation d’une exposition liée au secteur musiques actuelles
(comme par exemple celle du Centre d’Action Culturelle G.Brassens consacrée aux « Métiers qui
accompagnent la pratique de musiques actuelles »200 ou celle du Pince Oreille « Le Son des
amplis »201) ou encore la visite par des scolaires de la collection liée aux musiques
électro-amplifiées gérée par Marc Touché au sein du Musée des Arts et Traditions
Populaires.
______________________________________
198
Signalons à ce sujet que Les Cuizines (Chelles/77) et Vallée FM réfléchissent actuellement à une collaboration
autour d’un projet de « club radio » au sein d’un établissement scolaire.
199
Cf p 45.
200
Cf p 79.
201
Pour plus d’informations sur cette exposition : http://pinceoreilles.free.fr/dossier_Son_des_Amplis.pdf
106
La plupart des pistes développées ci-dessus impliquent un budget conséquent. Pour certaines,
cela représente également une charge de travail probablement impossible à assumer pour le RIF
et les réseaux départementaux dans leur configuration actuelle.
Le développement d’un axe « scolaire » au sein du RIF passe donc certainement par une politique
partenariale affirmée.
Il passera aussi et surtout par une dynamique de co-construction avec les différentes structures
représentées par le RIF. Car l’enseignement majeur de cette étude réside bien dans l’intérêt
affiché par ces acteurs pour le champ scolaire (et l’action culturelle de manière générale), et leur
volonté de participer à la réflexion, d’être force de propositions.
107
ANNEXES
- Liste des entretiens réalisés
- Sources documentaires et numériques
- L’organisation de la scolarité en France
- Lycées franciliens proposant un enseignement musical
- Conseil général de l’Essonne : exemple de charte de développement culturel
- Conseil général de l’Essonne : liste des communes signataires d’une charte de développement
culturel en 2007
- ANRAT :L’appel de 2004 pour la présence régulière des arts et des artistes à l’école
- FPEA : manifeste d’intérêt général pour une politique d’éducation artistique durable et concertée
- FPEA : Synthèse des réponses du questionnaire de la FPEA aux candidats à l’élection
présidentielle.
- Ligue de l’enseignement : liste des délégués franciliens
- Exemples de fiches de poste « chargé d’action culturelle » au sein des structures du RIF
- Pince Oreilles (77) – partenariat avec le Rectorat de Créteil pour l’organisation d’un stage
d’ouverture aux musiques actuelles (2003)
- Réseau 92 – Opération « Lycéens en Cavale » (1997-2000)
- EMB (Sannois) : Dossier pédagogique remis aux élèves
- Musiciens intervenants de Massy (91) - Bilan général de la classe de découverte à La Rochelle
- ARA – Exemple d’ateliers à destination de la petite enfance
- Réseau Le Patch (Picardie) : Trame des interventions en classe lors des « journées musiques
actuelles au lycée »
- Plaquette de la session 2007 du stage « Le Chantier des profs »
- Présentation des actions en milieu scolaire menées par le Théâtre de Saint Quentin en Yvelines +
Convention de Jumelage avec un lycée.
D’autres éléments permettant de compléter cette étude seront disponibles début 2008 sur le site
internet du RIF : www.lerif.org
Liste des entretiens réalisés (hors entretiens téléphoniques)
Je tiens à remercier très sincèrement toutes les personnes citées ci-dessous pour le temps qu’elles
ont bien voulu m’accorder dans le cadre de cette étude.
♦ Structures du RIF
Dellya Ombade et Nicolas Acquaviva – coordinatrice et responsable information du Réseau 92.
Thierry Duval et Mickael Loucas – directeur et responsable information du CRY.
Vianney Marzin – coordinateur du Pince-Oreilles.
Thibaut Krzewina – coordinateur de Rézonne.
El-Hadji Dabo – coordinateur musiques actuelles du Réseau Musiques 94.
Céline Coutable – directrice du Combo 95.
Edgar Garcia – directeur de Chroma/Zebrock.
Vincent Rulot et Caroline Dronneau – directeur et coordinatrice de programmation de La Clef
(Saint-Germain-en-Laye).
Christian Maugein, Patricia Montel et François Beaudenon – directeur, responsable jeune public et
responsable programmation/communication au Centre Culturel Paul Bailliart (Massy).
Arnaud Monnier – co-directeur de l’EMB (Sannois).
Georges Silvestre – directeur de l’Estaminet (Magny-les-Hameaux).
Joël Le Crosnier et Eric Guillamaud – directeur et directeur adjoint du Centre d’Action Culturelle
Georges Brassens (Mantes-la-Jolie).
Jérôme Vannier, Marc Bouchet et Frédéric Lamandé – directeur, directeur adjoint et responsable
jeune public du Sax (Achères).
Anouchka Feigelson – coordinatrice pédagogique de Musiques Tangentes (Chaville).
Jean Sutter – co-directeur d’Influx (Cergy).
Jean-Baptiste Jobard – chargé d’action culturelle à File 7 (Magny-le-Hongre).
Marino Crespino – directeur de l’Entrepont (Issy-les-Moulineaux).
Emmanuelle Segura – Responsable des ateliers à Canal 93 (Bobigny).
Maryvonne Wuillemin – directrice de l’ECLA/Cadrabulle (Saint-Cloud).
♦ Education Nationale
Hélène Lajournade et Marianne Calvayrac – responsable théâtre, danse, arts du cirque et musique
à la Délégation académique à l’action culturelle (DAAC) du Rectorat de Versailles.
Amélie Martin – conseillère musique et danse à la DAAC du Rectorat Créteil.
Hélène Kaczmarek – conseillère Arts et Culture à la Cellule pour l’expertise pédagogique éducative
et culturelle de l’Inspection Académique du Val de Marne.
Bruno Bireau – inspecteur de l’éducation nationale (IEN) de l’Inspection Académique du Val de
Marne.
Dominique Lacroix - chargée de mission action culturelle à l’Inspection Académique des Hautsde-Seine.
Isabelle Signoret - chargée de mission action culturelle à l’Inspection Académique de
l’Essonne.
Fabrice Fajeau – chargé de mission action culturelle à l’Inspection Académique des Yvelines.
Laurent Fichet – IA IPR musique de l’Académie de Versailles.
Henri De Rohan – responsable musique au département Arts et Culture du CNDP.
Philippe Jelmoni – coordinateur du PNR musiques actuelles de l’Académie d’Amiens.
Gaëlle Collet – enseignante au Lycée Henri Poincaré (Palaiseau).
Michel Bocage Marchand - enseignant/directeur à l’Ecole primaire Jean Moulin (Chevreuse)
109
♦ Ministère de la Culture
Anne-Claire Rocton et Isabelle Lazzarini – conseillère musique et conseillère à l’action territoriale à
la DRAC Ile-de-France.
Daniel Véron - chargé de mission pour l’éducation artistique et culturelle à la Direction de la
Musique de la Danse du Théâtre et des Spectacles.
♦ Associations Départementales/Régionales
Agnès Vallée – responsable des actions à l’ADIAM 94.
Thibaut Losson – chargé de mission musiques actuelles à l’ADIAM 91.
Yann Biville - chargé de mission musiques actuelles à Act’art 77.
Fabrice Hubert - chargé de mission musiques actuelles à l’ADIAM 95.
Denis Cuniot, Vincent Gaugain et Arnaud Vernet – sous-directeur, conseiller artistique hip-hop et
conseiller artistique musiques actuelles à l’ARIAM Ile-de-France.
♦ Autres structures
Valérie Bouba – directrice du festival Blues-sur-Seine.
Sébastien Campos – membre du groupe Orange Street.
Emmanuel Magnant – chargé de mission musiques actuelles à la Communauté d’Agglomération
de Melun Val de Seine.
Stéphanie Touré – responsable des actions musicales à Banlieues Bleues.
Magali Cabrol – chargée de relations publiques de la Scène Nationale de Saint-Quentin en
Yvelines.
Gérard Authelain – fondateur du Centre de formation de musiciens intervenants (CFMI) de Lyon,
auteur du rapport « Musiques actuelles et jeune public » (2006) pour la DMDTS et collaborateur
des « Enfants de la zique » et du « Chantier des profs ».
Armelle Bigot – musicienne intervenante pour la ville de Massy.
Cyril Seassau – chargé de mission culture à la Ligue de l’enseignement.
Arnaud Réveillon et Yann Valle – chargé de mission au service artistique et coordinateur réseau
des JMF (Jeunesses Musicales de France).
110
Sources documentaires et numériques
♦ Sélection documentaire
La mise en oeuvre de l’éducation artistique et culturelle dans l’enseignement primaire, rapport de
l’Inspection Générale de l’Education nationale, 2007.
Rapport annuel du Haut Conseil à l’éducation artistique et culturelle, 2006.
Musiques actuelles et jeune public, Gérard Authelain pour la DMDTS Ministère de la Culture, 2006.
Action culturelle, action éducative des établissements publics du ministère de la Culture et de la
Communication - Bilan 2005, Synthèse réalisée par le DEFEM (département de l’éducation, des
formations des enseignements et des métiers) de la DDAI (délégation au développement et aux
affaires internationales) du ministère de la Culture, 2006.
Le bilan de la mise en oeuvre du plan de relance de l’éducation artistique et culturelle en 2005
(Drac et administration centrale du ministère de la Culture), document réalisé par le DEFEM de la
DDAI du ministère de la Culture, 2006.
L’Art à l’école : cause locale ou nationale ?, synthèse de la rencontre de mai 2006 proposée par le
Master Projets Culturels dans l’Espace Public et le Master Sciences et Techniques et l’Exposition de
l’Université Paris I – Panthéon Sorbonne.
Dossier Education artistique et culturelle, réalisé par la mairie du 18ème arrondissement de Paris,
2006.
Les pôles nationaux de ressources - Évaluation qualitative, analyse et propositions, rapport de
Jean-René MARCHAND, Pascal CHARVET, Anita WEBER, Jean GEOFFROY pour les Inspections
générales de l’Education nationale et de la Culture, 2005.
Rapport d’information sur la politique des pouvoirs publics dans le domaine de l’éducation et de la
formation artistiques, Muriel MARLAND-MILITELLO (députée) pour la Commission des affaires
culturelles, familiales et sociales, 2005.
Education artistique et culturelle, actions exemplaires 2003, document réalisé par document
réalisé par le DEFEM de la DDAI du ministère de la Culture, 2004.
L'enseignement des disciplines artistiques à l’école, rapport de Jean-Marcel BICHAT pour le compte
du Conseil Economique et Social, 2004.
L’éducation aux arts et à la culture, rapport de Christine JUPPE-LEBLOND, Anne CHIFFERT, Gérard
LESAGE, Marie-Madeleine KRYNEN pour les inspections générales de l’Education nationale et de la
Culture, 2003.
Une école élitaire pour tous, Jack LANG, Folio Gallimard, 2003.
Document d'accompagnement pour Le plan de cinq ans pour les arts et la culture de la maternelle
à l'enseignement supérieur, 2002, SCEREN (CNDP).
L’éducation artistique : un nouvel enjeu pour les collectivités territoriales, actes du séminaire
d’Angers, 2002.
Les musiques actuelles dans le Plan de 5 ans pour le développement des arts et de la culture à
l’école, Actes des Rencontres de Mâcon, 2001.
L’Ombre du Zèbre – n° Janvier 2001, Domaine Musiques.
L’ouverture de l‘école aux partenariats, Dirigé par Dominique SENORE, INRP, 2001.
Les musiques actuelles à l'école : du negro-spiritual au rap, Bruno PARMENTIER-BERNAGE,
Magnard, 2000.
111
La culture au secours de l’école : pour une pédagogie renouvelée. Claire MONFÉRIER,
L’Harmattan, 1999.
La place des enseignements artistiques dans la réussite des élèves, rapport de l’inspection
générale de l’éducation nationale, 1999.
Une éducation artistique pour tous ?, Philippe PUJAS et Jean UNGARO, Erès, 1999.
La musique dans l’école de Jules Ferry à nos jours, Michèle ALTEN, Editions EAP, 1995.
Comment la musique vient aux enfants / Une anthropologie de l'enseignement musical, Antoine
HENNION, Anthropos, 1988.
♦ Ressources en ligne
Portail interministériel consacré à l’éducation artistique et culturelle :
www.education.arts.culture.fr
Site de l’Education nationale consacré à l’éducation artistique et culturelle :
www.artsculture.education.fr
Site du Ministère de la Culture consacré à l’éducation artistique et culturelle :
www.educart.culture.gouv.fr
Site de l’Académie de Créteil
www.ac-creteil.fr
Portail éducation musicale de l’Académie de Créteil
www.ac-creteil.fr/musique/welcome.html
Site de l’Académie de Versailles
www.ac-versailles.fr
Portail éducation musicale de l’Académie de Versailles
www.educamus.ac-versailles.fr
Portail action culturelle de l’Académie de Versailles
www.ac-versailles.fr/arts/
Site du CFMI d’Orsay
www.cfmi.u-psud.fr/index.php
Blog de l’Association des Musiciens Intervenants d’Ile de France (AMI)
http://aminova.blog4ever.com
Site de la ligue de l’enseignement
www.laligue.org/ligue/index.html
Blog du Forum Permanent pour l’Education Artistique (FPEA)
http://fpea.over-blog.com
Site des Jeunesses Musicales de France (JMF)
www.lesjmf.org
Site de l’ex-PNR musiques actuelles de l’Académie d’Amiens
http://crdp.ac-amiens.fr/internotes/
Site de l’opération « Les enfants de la zique »
www.francofolies.fr/cms/rubrique-18-les_enfants_de_la_zique.html
Site de l’opération « Zebrock au bahut »
www.zebrockaubahut.net
112
Organisation de la scolarité en France
♦ L’école maternelle
Originalité du système français, l'école maternelle accueille les enfants avant la scolarité
obligatoire qui débute à 6 ans. Elle est le plus souvent organisée en petite, moyenne et grande
section, en fonction de l'âge des enfants.
En France, un tiers des enfants de 2 ans et la quasi-totalité des enfants de 3 à 5 ans sont
scolarisés en maternelle. Elle est le lieu de la première éducation hors de la famille pour la très
grande majorité des enfants.
Cette école est aujourd'hui considérée comme une part normale du cursus des élèves. Les enfants
y développent leurs facultés fondamentales, perfectionnent leur langage et commencent à
découvrir l'univers de l'écrit, celui des nombres et d'autres domaines d'apprentissage. Permettre
de vivre une première expérience scolaire réussie est l'objectif majeur de l'école maternelle.
Le programme de l'école maternelle est divisé en 5 domaines d'activité :
- le langage au coeur des apprentissages,
- vivre ensemble,
- agir et s'exprimer avec son corps,
- découvrir le monde,
- la sensibilité, l'imagination, la création.
♦ L’école élémentaire (communément appelée primaire)
Mixte, gratuite si elle est publique, l'école élémentaire accueille les enfants de 6 à 11 ans.
Les programmes sont nationaux et obligatoires pour tous les professeurs et tous les élèves.
Depuis 1990, les compétences attendues des élèves sont fixées par cycle. Des outils d'évaluation
sont fournis aux enseignants qui disposent ainsi de références nationales.
Deux grands axes structurent l'enseignement primaire :
- la maîtrise du langage et de la langue française,
- l'éducation civique.
Dès le cycle 2202 (apprentissages fondamentaux) apparaissent les langues étrangères ou
régionales, les mathématiques, les activités de découverte du monde, l'éducation artistique (arts
visuels et éducation musicale) et l'éducation physique et sportive.
Au cycle 3203 se dégagent de manière plus précise la littérature, l'histoire et la géographie, les
sciences expérimentales et la technologie.
L'école élémentaire doit prendre en compte la pluralité et la diversité des aptitudes de chaque
élève. A côté du raisonnement et de la réflexion intellectuelle, le sens de l'observation, le goût de
l'expérimentation, la sensibilité, les capacités motrices et l'imagination créatrice sont censés être
développés.
♦ Le Collège
Le collège est l'établissement de niveau secondaire qui accueille tous les élèves à l'issue de l'école
élémentaire. Il permet de scolariser tous les élèves dans un cadre unique.
Les enseignements au collège sont structurés en disciplines : français, mathématiques, histoiregéographie, éducation civique, sciences de la vie et de la terre, technologie, arts plastiques,
éducation musicale, éducation physique et sportive. Les objectifs sont fixés par des programmes
nationaux.
202
203
De la grande section de maternelle au CE1.
Du CE2 au CM2.
113
Les quatre années (6e - 5e - 4e - 3e) de la scolarité obligatoire au collège sont organisées en trois
cycles.
6e : le cycle d'adaptation
L'objectif est de consolider les acquis de l'école primaire et d'initier les élèves aux méthodes de
travail du collège. Une attention particulière est portée à l'accueil des élèves et à l'aide au travail
personnel. Une évaluation nationale du niveau des élèves est organisée à l'entrée en 6e.
En 6e les élèves choisissent une première langue vivante étrangère.
5e et 4e : le cycle central
L'objectif est de permettre aux élèves d'approfondir "leurs savoirs et savoir-faire". Ce cycle est
caractérisé par la cohérence des enseignements sur les deux années et l'enrichissement progressif
du parcours par des options facultatives. Une attention particulière est portée au cours de ce cycle
aux difficultés scolaires et à l'éducation à l'orientation.
En 5e débute l'enseignement de physique-chimie. Les collégiens peuvent suivre facultativement un
enseignement de langue ancienne (latin).
En 4e les élèves choisissent une seconde langue vivante étrangère ou régionale
3e : le cycle d'orientation
Il permet de compléter les acquisitions du collège et de préparer aux formations générales,
technologiques et professionnelles.
En 3e, les élèves poursuivent l'apprentissage des langues vivantes étudiées en classe de 4e.
Ils peuvent aussi choisir, à titre facultatif, une langue ancienne (grec), une deuxième
langue vivante (régionale ou étrangère) ou le module de découverte professionnelle de 3 heures
hebdomadaires.
A la fin de l'année de 3e, les élèves passent le diplôme national du brevet et peuvent s'orienter
vers :
- soit une classe de seconde en lycée général et technologique,
- soit une classe de seconde professionnelle ou une première année de préparation au certificat
d'aptitude professionnelle (C.A.P.) en lycée professionnel.
Le socle commun de connaissances et de compétences
Disposition majeure de la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'École du 23 avril
2005, le socle commun de connaissances et de compétences fixe les repères culturels et civiques
qui constituent le contenu de l'enseignement obligatoire. Pour la première fois depuis les lois
scolaires de Jules Ferry, en 1882, la République indique le contenu impératif de la scolarité
obligatoire en définissant les sept compétences que les élèves doivent maîtriser à l'issue de celleci :
- la maîtrise de la langue française,
- la pratique d'une langue vivante étrangère,
- les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique,
- la maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la communication,
- la culture humaniste,
- les compétences sociales et civiques,
- l'autonomie et l'esprit d'initiative.
Chacune de ces grandes compétences est conçue comme une combinaison de connaissances
fondamentales, de capacités à les mettre en oeuvre dans des situations variées et aussi d'attitudes
indispensables tout au long de la vie.
Afin d'évaluer la maîtrise progressive du socle commun par les élèves, trois paliers sont prévus :
- le premier, en fin de CE1, correspond notamment à l'acquisition de la lecture courante et de
l'écriture,
- le deuxième, au terme de l'école primaire, mesure en particulier l'acquisition des règles
fondamentales de la grammaire, du calcul élémentaire et des quatre opérations,
- enfin, le brevet des collèges atteste de la maîtrise des sept compétences du socle.
114
Le socle commun rentre en application à la rentrée de l’année scolaire 2007/2008 et les
programmes comporteront dorénavant des repères annuels permettant aux élèves de situer leur
progression dans l'acquisition du socle.
Au-delà de la place « naturelle » qu’elle peut trouver au sein de la compétence « culture
humaniste », l’éducation artistique fait l’objet d’une petite mention précisant que « les pratiques
scolaires artistiques, culturelles et sportives contribuent pleinement [à l’acquisition du socle] ».
♦ Le lycée d'enseignement général et technologique
La voie générale conduit les bacheliers vers des études longues. Elle comprend trois séries :
économique et sociale (E.S.), littéraire (L) et scientifique (S). Grâce à un enseignement optionnel
en première et à un enseignement de spécialité en terminale, une spécialité est choisie par les
élèves, au sein de chaque section :
- en série L : lettres classiques / lettres et langues / lettres et arts / lettres et mathématiques.
- en série E.S. : mathématiques / sciences économiques et sociales / langues.
- en série S : mathématiques / physique-chimie / sciences de la vie et de la terre / technologie
industrielle.
La voie technologique prépare les élèves à poursuivre des études supérieures technologiques en 2
ans et plus. Le baccalauréat technologique comporte 8 catégories :
- S.T.L. : sciences et technologies de laboratoire
- S.T.I. : sciences et technologies industrielles
- S.M.S. : sciences médico-sociales
- S.T.G. : sciences et technologies de la gestion
- T.M.D. : techniques de la musique et de la danse
- Hôtellerie
- S.T.A.V. : sciences et technologies de l'agronomie et du vivant.
La voie générale et technologique comprend trois classes : la seconde, la première et la terminale.
Le choix entre voie générale et voie technologique s'effectue à la fin de l'année de seconde. A la
fin de l'année de terminale a lieu l'examen du baccalauréat, premier diplôme de l'enseignement
supérieur. L'examen comporte aussi des épreuves anticipées en fin de première.
La classe de seconde : le cycle de détermination
Les enseignements en classe de seconde comprennent des enseignements communs à tous les
élèves et des enseignements dits de "détermination" ou options. Elle a pour fonction de préparer
au choix d'une des séries de première, vers la voie générale ou vers la voie technologique. Il
existe également des classes de seconde préparant aux brevets de technicien (B.T) et aux
baccalauréats technologiques spécifiques (hôtellerie et techniques de la musique et de la danse).
La première et la terminale : le cycle terminal
Les élèves de première et terminale générale suivent des enseignements communs, des
enseignements optionnels ou de spécialité. Ils peuvent aussi suivre des enseignements facultatifs.
En séries technologiques, l'enseignement comprend des disciplines générales et des disciplines
technologiques caractéristiques de chaque baccalauréat.
♦ Le lycée professionnel
Le lycée professionnel prépare les jeunes qu'il accueille à acquérir une première qualification
professionnelle qui leur permet soit de poursuivre des études, soit de s'insérer dans la vie active.
A l'issue de la classe de 3e, les élèves qui entrent en lycée professionnel peuvent préparer ou bien
un certificat d'aptitude professionnelle (C.A.P) ou bien un brevet d'études professionnelles
(B.E.P).
Il existe 215 spécialités de C.A.P. Elles donnent accès à un métier précis, en tant qu'ouvrier ou
employé qualifié, et ont pour principal objectif une entrée directe dans la vie professionnelle.
115
Les formations qui conduisent au B.E.P dispensent une formation plus générale que les C.A.P afin
de faciliter la poursuite d'études. Il existe environ 50 spécialités de B.E.P. Après obtention de son
diplôme, l'élève peut préparer le baccalauréat professionnel en 2 ans, entrer en 1ère d'adaptation
pour préparer un baccalauréat technologique en 2 ans ou suivre une formation complémentaire
(mention complémentaire) en 1 an.
♦ Les lycées des métiers
Les établissements ayant reçu le label « lycée des métiers » proposent des formations autour d'un
ensemble cohérent de métiers, et constituent une voie d'excellence pouvant mener jusqu'au
niveau bac + 3. Ils réunissent plusieurs types de formations : formation scolaire initiale, formation
en apprentissage, formation continue et validation des acquis de l'expérience. Ils préparent à une
gamme diverse de diplômes et de titres technologiques et professionnels : C.A.P, B.E.P,
baccalauréat professionnel, baccalauréat technologique, mention complémentaire, B.T.S, licence
professionnelle. Ils développent des relations étroites avec le monde professionnel et les
partenaires locaux204.
♦ L’enseignement supérieur
L'enseignement supérieur français intègre dans ses cursus de formation de nombreuses
possibilités de progression et de réorientation.
Les formations courtes
Les formations courtes, deux années d'études après le baccalauréat, concernent les secteurs des
affaires, de l'industrie ou des services. Les cursus intègrent toujours des stages en entreprises et
permettent une entrée directe sur le marché du travail.
Ces formations préparent aux diplômes suivants :
- le diplôme universitaire de technologie (D.U.T.), dans 24 spécialités du secteur de la production
ou des services, est préparé dans 115 Instituts Universitaires de technologie, dans les universités,
- le brevet de technicien supérieur (B.T.S.), préparé en section de technicien supérieur dans un
lycée, avec 88 spécialités sont proposées dans les secteurs de l'hôtellerie, de l'industrie, de la
santé, des arts appliqués, de la gestion et de l'agriculture.
Les formations longues
Il existe en France deux grands types d'établissements permettant de suivre des études
supérieures longues : les universités et les écoles spécialisées.
Les universités françaises sont des établissements publics. Elles reçoivent les étudiants titulaires
du baccalauréat français ou du diplôme étranger permettant l'accès aux études universitaires du
pays d'origine. Elles offrent des formations fondamentales, des formations technologiques ou à
finalité professionnelle.
Conformément à l'organisation européenne des études, les formations longues sont organisées en
trois niveaux successifs, qui permettent d'obtenir 3 diplômes nationaux :
- la licence, préparée en 6 semestres
2 filières sont possibles : la licence, qui est une formation générale, et la licence professionnelle,
qui est une formation professionnelle.
- le master, préparé en 4 semestres après la licence
2 filières sont possibles : le master recherche, qui permet de suivre ensuite un doctorat, et le
master professionnel, qui prépare à un métier précis et permet une entrée immédiate sur le
marché du travail.
- le doctorat, préparé en 6 semestres après le master
204
Signalons l’existence en Ile-de-France de deux lycées des métiers développant une thématique liée au secteur
culturel :
- le Lycée Jules Verne de Sartrouville (78) - lycée des métiers de l’artisanat d’art dans les professions du spectacle,
- le Lycée Le Gué à Tresmes de Congis-sur-Thérouanne (77) - lycée des métiers des arts et du design.
116
Ce troisième niveau est consacré à un travail de recherche. Le diplôme de doctorat est obtenu
après soutenance d'une thèse.
Les écoles supérieures sont des établissements sélectifs publics ou privés dont l'enseignement
prépare à des pratiques professionnelles spécialisées, par exemple dans les domaines des sciences
de l'ingénieur, de l'architecture, du commerce et de la gestion, ou encore de la traduction, de
l'interprétariat, du journalisme.
Parmi les écoles supérieures, les "grandes écoles" constituent une particularité française : ce sont
des établissements très sélectifs qui accueillent beaucoup moins d'étudiants que les universités.
Les "grandes écoles" forment des ingénieurs et des managers de haut niveau, mais aussi des
spécialistes de l'art, des lettres et des sciences humaines.
Les formations au sein des grandes écoles et des écoles spécialisées s'effectuent généralement en
5 ans, incluant deux années de préparation initiale, soit au sein de l'établissement lui-même, soit
dans des établissements secondaires. Ces écoles permettent le plus souvent d'obtenir un diplôme
de niveau bac + 5 conférant à leur titulaire le grade de master à l'issue de la scolarité.
L'alternance consiste à préparer un diplôme en alternant les périodes de formation théorique
dans une école ou à l'université, et les périodes de formation pratique dans une entreprise.
Ce type de formation, qui permet d'acquérir à la fois des compétences et de l'expérience
professionnelle, est en progression constante dans l'enseignement supérieur.
L'alternance permet de préparer des diplômes de niveau bac + 2, comme le brevet de technicien
supérieur (B.T.S.), ou des diplômes bac + 3 ou bac + 5. Des dizaines d'universités et de grandes
écoles proposent en effet la possibilité d'acquérir un diplôme d'ingénieur ou un master par la voie
de l'alternance.
♦ Le Centre de formation d’apprentis (CFA)
Les apprentis reçoivent, dans les centres de formation d'apprentis, une formation générale et
technique qui complète la formation reçue dans les entreprises.
L'apprentissage permet de préparer les diplômes professionnels et technologiques de l'éducation
nationale : certificat d'aptitude professionnelle (C.A.P.), brevet d'études professionnelles (B.E.P.),
bac professionnel, brevet de technicien supérieur (B.T.S.), licence professionnelle.
La formation pratique de l'apprenti se fait principalement dans l'entreprise, la formation théorique
étant assurée par le C.F.A. Selon les diplômes préparés, le temps de formation en C.F.A varie de
400 à 675 heures minimum par année. La formation suppose donc une articulation étroite entre
les deux lieux où l'apprenti acquiert des compétences professionnelles.
Les C.F.A. sont créés par convention avec les régions ou avec l'État et les collectivités locales, les
chambres de commerce, de métiers ou d'agriculture, les entreprises et les établissements
d'enseignement public ou privé.
117
Lycées franciliens proposant un enseignement musical205
L: Section à option de détermination (option lourde ou obligatoire)
Opt. ter. : Option facultative en classe de terminale seulement.
TMD/F11: Préparation du baccalauréat de technicien de la musique / Technique de la musique et
de la danse.
BT : Préparation du brevet de technicien "métiers de la musique"
Type
d'établissement
205
Département
Enseignement
musical
Nom
Ville
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE (privé)
ST CHARLES
ATHIS MONS
ESSONNE
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
FRANCOISJOSEPH TALMA
BRUNOY
ESSONNE
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
JEAN BAPTISTE
COROT
SAVIGNY SUR
ORGE
ESSONNE
L, OpTer
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
LAKANAL
SCEAUX
HAUTS-DE-SEINE OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
JEAN-PIERRE
VERNANT
SEVRES
HAUTS-DE-SEINE BT, OpTer
LYCEE GENERAL
FRANCOIS 1ER
FONTAINEBLEAU
SEINE-ETMARNE
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
JACQUES AMYOT
MELUN
SEINE-ETMARNE
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
HENRI WALLON
AUBERVILLIERS
SEINE-SAINTDENIS
TMD
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
ALBERT
SCHWEITZER
LE RAINCY
SEINE-SAINTDENIS
L, OpTer.
LYCEE POLYVALENT
PAUL ROBERT
LES LILAS
SEINE-SAINTDENIS
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
JEAN JAURES
MONTREUIL
SEINE-SAINTDENIS
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
CLEMENCEAU
VILLEMOMBLE
SEINE-SAINTDENIS
OpTer
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
CAMILLE SAINTSAENS
DEUIL LA BARRE
VAL D'OISE
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
VAN GOGH
ERMON
VAL D'OISE
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
MONTESQUIEU
HERBLAY
VAL D'OISE
OpTer.
L, OpTer.
(source : educnet.education.fr)
118
LYCEE POLYVALENT
LOUISE MICHEL
CHAMPIGNY SUR
MARNE
VAL-DE-MARNE
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
CHAMPLAIN
CHENNEVIERES
SUR MARNE
VAL-DE-MARNE
OPTer
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
EUGENE
DELACROIX
MAISONS ALFORT
VAL-DE-MARNE
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
MARCELIN
BERTHELOT
SAINT MAUR DES
FOSSES
VAL-DE-MARNE
OpTer
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
GUILLAUME
APOLLINAIRE
THIAIS
VAL-DE-MARNE
L, TMD
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
HECTOR BERLIOZ
VINCENNES
VAL-DE-MARNE
OpTer
LYCEE POLYVALENT
LES PIERRES
VIVES
CARRIERES SUR
SEINE
YVELINES
L, OpTer, BEP
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
PIERRE
CORNEILLE
LA CELLE ST
CLOUD
YVELINES
OpTer.
LYCEE POLYVALENT
CONDORCET
LIMAY
YVELINES
OpTer.
LYCEE GEN.ET
TECHNOL.Privé
L'ERMITAGE
MAISONS LAFFITTE YVELINES
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
LES SEPT MARES
MAUREPAS
YVELINES
L, OpTer
LYCEE GENERAL
INTERNATIONAL
ST GERMAIN EN
LAYE
YVELINES
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE (privé)
NOTRE DAME
VERNEUIL SUR
SEINE
YVELINES
OpTer.
LYCEE GENERAL
HOCHE
VERSAILLES
YVELINES
OpTer.
LYCEE GENERAL ET
TECHNOLOGIQUE
LA BRUYERE
VERSAILLES
YVELINES
L, OpTer., TMD
LYCEE POLYVALENT
SONIA DELAUNAY
VILLEPREUX
YVELINES
OpTer.
119
Conseil Général de l’Essonne – Exemple de Charte de Développement
Culturel
CONVENTION DE CHARTE DE DEVELOPPEMENT CULTUREL ENTRE
LE DEPARTEMENT DE L’ESSONNE
ET
LA COMMUNE DE X……….
VU la délibération du Conseil général 2004-A-4 du 1er avril 2004 lui donnant délégation pour
l'attribution des crédits de subvention inscrits aux articles des comptes 204 : subventions
d'équipement versées, 657 : subventions de fonctionnement et 674 : subventions exceptionnelles
du budget départemental, et le cas échéant, approbation des conventions correspondantes et de
leurs avenants, quand le Conseil général n'y a pas procédé lui-même,
Vu la délibération du Conseil général 2003-06-0010 du 24 juin 2003 actualisant le dispositif des
chartes de développement culturel et adoptant les nouvelles mesures pour les centres culturels et
les pôles culturels.
Entre les soussignés :
-
Le Conseil général de l’Essonne représenté par son Président, Michel Berson, ou un de ses
représentants et ci-après désigné le Département.
ET
-
La commune de X……… représentée par son Maire, Ci-après nommé le bénéficiaire,
Il est convenu et arrêté ce qui suit :
ARTICLE 1 : Objet de la convention
La présente convention a pour objet de définir les modalités de partenariat entre le Département
et la commune de X……… sur l’axe de développement culturel qu’elle souhaite mettre en œuvre au
cours des deux prochaines saisons.
ARTICLE 2 : Les projets
Les projets, détaillés ci-après, font l’objet du soutien départemental au titre de la charte de
développement culturel.
1. AXE N°1 : Consolider le développement des pratiques
organisant des échanges avec des artistes professionnels
Résultats attendus :
–
–
–
artistiques
amateurs
en
Liens avec les équipements culturels du territoire (liens possibles à
développer durant la saison entre les ateliers proposés et la salle de
spectacle et la bibliothèque de la commune)
Encadrement artistique (qualité de l’encadrement proposé par la
commune)
Inscription dans le réseau (pour le projet musique actuelle, il s’agit de
détailler les partenaires extérieurs qui sont partie prenante de ce projet)
Action N°1 : Atelier théâtre et littérature
Mise en place d’un atelier de théâtre autour des textes de l’Oulipo avec le théâtre de l’Eveil et
Michel Abecassis pour les comédiens du « Ballet Théâtre», une association locale de pratique
artistique. Une rencontre sera organisée à la bibliothèque avec un auteur oulipien et les
120
participants de l’atelier pourront assister au spectacle du Théâtre de l’Eveil diffusé par la ville : «
Pièces détachées».
Action N° 2 : Stage de danse contemporaine
C’est un atelier de 6h mené par la compagnie Pascoli auprès des danseurs amateurs (adolescents
et adultes) du « Ballet Théâtre sur la Colline ». Il sera accompagné de la diffusion du spectacle de
la compagnie « Le roi se meurt et la basse court ».
Action 3 : Rencontres autour du théâtre classique
Les adolescents suivant des cours de théâtre avec l’association du Ballet Théâtre rencontreront
l’équipe artistique du Théâtre du Conte Amer pour un atelier autour de la mise en voix des textes
classiques et de l’alexandrin. Cet atelier sera proposé au moment de la diffusion à X… du «
Tartuffe » de Molière par le Théâtre du Conte Amer.
Action 4 : Aide au développement des groupes amateurs de musiques actuelles.
Accompagnement des jeunes musiciens amateurs de X….. pour leur structuration en association
(le groupe « Sans bagage ») et mise en place d’un stage de 5 jours sur la sonorisation et
l’amplification des musiques actuelles encadré par Thierry Barjonnet, Ingénieur du son du Studio
Safran.
2. AXE N°2 : Sensibiliser le public scolaire à la création contemporaine au travers de
rencontres et de stages avec des artistes en création
Résultats attendus :
–
Elargissement des publics (la ville s’engage à construire des indicateurs
de fréquentation permettant d’évaluer les évolutions des taux de
fréquentation de ses manifestations)
Action N°1 : Ecriture théâtrale : du texte à la mise en scène
C’est un atelier mené par le Théâtre du Conte Amer auprès d’élèves de seconde du lycée René
Cassin dans le cadre d’un cours de lettres. Cet atelier a pour objectif de révéler la modernité du
texte de Molière, tout en analysant sa théâtralité. Un regard particulier sera porté sur les
alexandrins tant pour leurs propriétés littéraires que théâtrales.
Action N° 2 : Interventions théâtre
24 heures d’intervention auprès des élèves en option théâtre d’un lycée sur le thème du « Théâtre
contemporain et théâtre classique : les écritures » seront proposées. Ces interventions, menées
par le « Théâtre de l’Eveil » et le « Théâtre du Conte Amer », porteront sur « Le Tartuffe » de
Molière et sur « Pièces Détachées » de Michel Abécassis, crée à partir de textes de l’Oulipo.
Action N° 3 : Atelier musique et arts plastiques au collège
Une classe de 5ième du collège de X…….. mènera durant l’année scolaire un projet artistique
mêlant arts plastiques et musiques à partir du travail de Catherine Nyeki, plasticienne et
musicienne. Son œuvre numérique interactive, « Mµ Herbier » servira de point de départ à ce
projet. Plusieurs autres artistes présents durant la saison interviendront pour accompagner ce
projet (La compagnie Alihosa, la compagnie Daru) qui donnera lieu à une restitution sous la forme
d’une exposition musicale. L’objectif de ce travail est également de faire venir ces élèves aux
différents spectacles des artistes qu’ils rencontreront.
Action N° 4 : Atelier clowns
Dans le cadre du projet autour du clown contemporain mené en partenariat avec le théâtre Y,
scène conventionnée, des ateliers seront mis en place pour « trouver son clown ». Ils seront
animés par Stéphanie Djoudi. Un atelier artistique (15h) sera mené dans une classe de l’école
élémentaire de X…. Un stage (20h) sera proposé aux adolescents du service jeunesse. Un weekend d’initiation pour ados et adultes sera également proposé à l’ensemble de la population.
121
Une restitution de ces ateliers aura lieu le 4 mai au théâtre Y. Par ailleurs, le public de ces ateliers
pourra assister aux représentations de BP Zoom à X…et de « Licedei » à Y….
Action N° 5 : Présence/s
« Présence/s » est une création chorégraphique, musicale et vidéo proposée par la compagnie du
chorégraphe François Laroche Valière sur la base de rencontres avec le public dans une forme à mi
chemin de la performance, de la conférence et de la répétition publique. Il s’agit d’une forme
originale de sensibilisation à la création contemporaine. La matière artistique présentée à cette
occasion est celle du projet « 2 avenues » dont le second volet a été diffusé à X….et dont le
troisième volet sera présenté à Y… en 2007.
3. AXE N°3 : Proposer une offre culturelle et artistique innovante par la diffusion de
créations contemporaines
Résultats attendus :
–
–
Une diffusion régulière de spectacle à X…. (nombre de représentations et
fréquentation)
Mise en valeur du territoire à partir de la présence artistique
(implantation épisodique d’artistes sur la commune)
Action N°1 : Diffusion de « Pièces détachées »
Cette pièce montée par Michel Abécassis et le « Théâtre de l’Eveil » est construite à partir de
textes de l’ « OUvroir de LItérrature POtentielle », l’OULIPO, et sera diffusée le 19 janvier 2007.
Action N° 2 : Diffusion du spectacle « Le roi se meurt et la basse court »
Spectacle de la compagnie Pascoli sur le thème du pouvoir, cette pièce chorégraphique propose
une danse contemporaine énergique accompagnée par un travail de lumières et de vidéos de
grande qualité et présente cependant de nombreuses « entrées » pour un spectateur néophyte.
Elle est diffusée le 03 février 2007.
Action N°3 : Exposition d’arts visuels
Le premier projet s’est construit autour du travail du photographe Ernesto Timor intitulé « jardins
ouverts/jardins secrets » que le public pourra découvrir à plusieurs reprises durant la saison, par
le biais notamment d’une exposition en septembre 06, de cartes postales, d’illustrations sur les
supports de communication et de projections photographiques en extérieur.
Le second projet est l’accueil de l’exposition « Mµ Herbier» pendant un mois en avril 07, la
plasticienne Catherine Nyeki, conceptrice de cette œuvre multimédia interactive sera présente
pour la faire découvrir au public.
Action N°4 : Diffusion de « BP Zoom »
Le Duo de « BP Zoom » est un spectacle hilarant qui a déjà séduit un public nombreux à travers le
monde. Il sera diffusé à X… le 05 mai 2007.
4. AXE N°4 : S’ouvrir à de nouveaux publics ou à des publics spécifiques
Résultats attendus :
–
Elargissement et diversification des publics
Action N°1 : Projet « Contes » à la médiathèque
La médiathèque de X…. met en place cette saison un projet avec la conteuse Isabelle Cardon. Il
s’articule autour de la diffusion de trois spectacles de contes durant l’année et d’une formation en
direction des adultes. Par le biais d’un art traditionnel qui attire un public important, l’objectif est
d’élargir le public de la médiathèque en s’ouvrant aux « non lecteurs » et de créer un lien entre le
public de la médiathèque et celui du spectacle vivant pour l’inciter à découvrir les autres
propositions de la ville dans ce domaine.
122
Action N° 2 : Développement d’un plan de communication
Afin de conquérir de nouveaux publics, la ville a souhaité mieux faire connaître les actions
culturelles et la programmation des spectacles. Elle a décidé de construire des supports de
communication en adéquation avec la qualité et le caractère professionnel des projets artistiques
proposés afin de toucher un public plus large et plus nombreux. Pour la première fois elle a fait
appel à un graphiste professionnel.
Bertrand Sampeur (alias Ernesto Timor) a réalisé la plaquette de saison à partir de ses
photographies, une charte graphique pour les « flyers » et les affiches, des encarts pour les
bulletins municipaux et des cartes postales de rappel des prochaines dates à diffuser dans le
courant de la saison.
ARTICLE 3 : Le financement
AXE N°1 : Consolider le développement des pratiques
organisant des échanges avec des artistes professionnels
artistiques
amateurs
en
Action N°1 : Atelier théâtre et littérature
Coût global prévisionnel
600 €
Participation de la commune
300 €
Participation du Département
300 €
Action N°2 : Stage de danse contemporaine
Coût global prévisionnel
600 €
Participation de la commune
300 €
Participation du Département
300 €
Action N°3 : Rencontre autour du théâtre classique
Coût global prévisionnel
600 €
Participation de la commune
300 €
Participation du Département
300 €
Action N°4 : Aide au développement des groupes amateurs de musiques actuelles
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du Département
1 600 €
800 €
800 €
AXE N°2 : Sensibiliser le jeune public à la création contemporaine au travers de
rencontres et de stages avec des artistes en création
Action N°1 : Ecriture théâtrale : du texte à la mise en scène
Coût global prévisionnel
1 000 €
Participation de la commune
500 €
Participation du département
500 €
Action N°2 : Interventions théâtre
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du département
2 000 €
1 000 €
1 000 €
123
Action N°3 : Atelier musique et arts plastiques au collège Albert Camus
Coût global prévisionnel
2 000 €
Participation de la commune
1 000 €
Participation du département
1 000 €
Action N°4 : Atelier clowns
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du département
4 500 €
2 250 €
2 000 €
Action N°5 : Présence/s
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du département
2 000 €
1 000 €
1 000 €
AXE N°3 : Proposer une offre culturelle et artistique innovante par la diffusion de
créations contemporaines
Action N°1 : Diffusion de « Pièces détachées »
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du département
5 000 €
2 500 €
2 500 €
Action N°2 : Diffusion du spectacle « Le roi se meurt »
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du département
8 000 €
4 000 €
4 000 €
Action N°3 : Exposition d’arts visuels
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du département
3 300 €
1 650 €
1 600 €
Action N°4 : Diffusion de “BP Zoom”
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du département
4 000 €
2 000 €
2 000 €
AXE N°4 : S’ouvrir à de nouveaux publics ou à des publics spécifiques
Action N°1 : Projet « contes » à la médiathèque
Coût global prévisionnel
Participation de la commune
Participation du département
4 000 €
2 000 €
1 700 €
Action N°2 : Développement d’un plan de communication
Coût global prévisionnel
7 000 €
Participation de la commune
3 500 €
Participation du département
3 000 €
La commune de X… s’engage à intervenir financièrement au minimum à hauteur de 23 100€
(vingt-trois mille cent euros), pour la réalisation du programme d’actions défini à l’article 2,
conformément à la répartition mentionnée plus haut.
Dans ce cadre, le Département s’engage à verser la subvention de 22 000 € (vingt-deux milles
euros) à la commune.
124
ARTICLE 4 : Les modalités de versement de la subvention
Le versement de la subvention s’effectuera en deux fois : un premier acompte de 70% après la
signature de la convention et sa transmission au contrôle de légalité, et le solde après évaluation
des actions et projets mentionnés à l’article 2 et selon les modalités définies à l’article 6.
ARTICLE 5 : La durée de la convention
…………
ARTICLE 6 : Suivi, bilan et évaluation
Le comité local de suivi de charte, constitué de représentants de la collectivité locale, des porteurs
de projets ou encore des partenaires du secteur associatif, éducatif ou social et des représentants
du Département, assure le suivi et l’évaluation des actions et projets de la présente convention.
Une réunion du comité local de suivi de charte à mi-saison sera organisée courant février.
Une réunion de bilan en fin de saison, et dans tous les cas avant le 1er juillet de la saison en cours,
est organisée par les services départementaux conjointement avec ceux de la commune. Elle
réunira l’ensemble du comité local de suivi de charte.
Pour ce faire, la commune s’engage à adresser un pré-bilan sommaire d’activités aux services
départementaux au moins une semaine avant la date de la réunion de bilan.
Enfin, au plus tard 15 jours après la réunion de bilan, un bilan d’activités définitif de la saison en
cours (actions réalisées et budgets de réalisation) sera transmis par la commune aux services
départementaux.
Si des actions devaient se dérouler postérieurement à la réunion de bilan, le pré-bilan sommaire
d’activités et le bilan d’activités définitif devront les faire apparaître en précisant leur état
d’avancement (copies des contrats signés, éléments budgétaires, programme définitif).
ARTICLE 7 : La communication
Le bénéficiaire devra apposer en bonne place le logo du Conseil général de l’Essonne d’une taille
suffisante permettant une lecture aisée des mentions écrites du logo sur tout type de support et la
mention : « avec le soutien du Conseil général de l’Essonne », sur tous les documents
d’information et de promotion (tracts, affichettes, affiches, plaquettes, etc.) qu’il édite.
La charte graphique du Conseil général doit être scrupuleusement respectée dans toutes ses
indications (références des couleurs pantone et quadri, éléments noirs et tramés).
Un exemple de chaque support devra être communiqué aux directions de la communication et de
la de la culture du Département. Le soutien du Conseil général de l’Essonne devra être clairement
annoncé dans tous les communiqués de presse, dossiers de presse, conférences de presse, encarts
publicitaires, sur le site Internet et lors des annonces publiques, relatifs aux activités ou
manifestations organisées par le bénéficiaire.
La présence visible de la signalétique départementale lors des événements publics organisés par le
bénéficiaire et dans chaque lieu de manifestation est impérative.
Le Conseil général fournira les supports nécessaires à cette signalétique (de type, calicots,
banderoles, stickers, etc.).
ARTICLE 8 : Clauses résolutoires
………………
ARTICLE 9 : Litige
…………………..
Fait à Evry en cinq exemplaires originaux, le
125
Conseil général de l’Essonne – Liste des communes signataires d’une Charte
de développement culturel en 2006/2007
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JANVRY
AVRAINVILLE
GOMETZ-LE-CHATEL
MEREVILLE
PRUNAY, … (4 communes)
VERT-LE-PETIT
BRIIS-SOUS-FORGES
LA NORVILLE
VILLIERS-LE-BÂCLE
FLEURY-MÉROGIS
MARCOUSSIS
EPINAY-SOUS-SENART
ITTEVILLE
BURES-SUR-YVETTE
FORGES-LES-BAINS
CHILLY-MAZARIN
FONTENAY-LES-BRIIS
LEUDEVILLE
LEUVILLE-SUR-ORGE
DOURDAN
ST GERMAIN-LES-ARPAJON
BREUILLET
ST GERMAIN-LES-CORBEIL
VILLEBON-SUR-YVETTE
MORSANG-SUR-ORGE
GIF-SUR-YVETTE
PALAISEAU
SOISY-SUR-SEINE
PORTES DE L'ESSONNE
ST MICHEL-SUR-ORGE
STE GENEVIEVE-DES-BOIS
BRUNOY
VIRY-CHÂTILLON
VERRIÈRES-LE-BUISSON
ÉVRY
CORBEIL-ESSONNES
ST VRAIN
LES ULIS
ETAMPOIS
BRUYERES-LE-CHÂTEL
EVRY-CENTRE ESSONNE
126
ANRAT – Appel pour la présence régulière des arts et des artistes à l’école
(2004)
L’éducation artistique et culturelle à l’école fait aujourd’hui l’objet d’un consensus tout à la fois très
large et très superficiel.
L’apparente unanimité des intentions et des déclarations masque en fait des réalités qui relèguent
très concrètement cette question au rang d’éternel vœu pieux.
D’une part, l’Éducation nationale ne paraît toujours pas désireuse de se doter véritablement des
moyens et de la structuration nécessaires pour que soit mise en oeuvre une éducation artistique et
culturelle destinée à terme à tous les élèves, alors que ses vertus pédagogiques et formatrices
sont désormais reconnues par tous comme fondamentales.
Et d’autre part, les artistes qui souhaitent participer de façon partenariale, aux côtés des
enseignants, aux projets, aux activités ou aux enseignements artistiques se voient refuser par les
organismes sociaux la reconnaissance de la nature artistique de leurs interventions, ce qui, à très
court terme, condamne un partenariat qui n’a de sens qu’avec les artistes professionnels.
Enfin, et c’est sans doute le point essentiel, on continue d’opposer, de manière implicite et parfois
même explicitement, activités artistiques et culturelles et « apprentissages fondamentaux » de
l’école, centrés - à juste titre - sur les savoirs et les notions à acquérir, alors qu’en réalité, elles en
constituent l’un des meilleurs chemins d’accès.
C’est pourquoi nous appelons sur ces questions à une large prise de conscience et à un débat
public.
Il est temps de sortir des ambiguïtés et des politiques qui font alterner périodes d’encouragement
et de soutien et périodes d’indifférence ou d’abandon, qui découragent les énergies et confinent
l’éducation artistique dans un rôle subalterne qui la dénature.
Nous demandons :
- Que, dans le principe et dans les faits, soit inscrit dans la nouvelle loi d’orientation de l’éducation
nationale 2005/2015 actuellement en préparation, le droit à une pratique artistique et culturelle
pour tous les élèves, de l’école primaire à l’université, sur la base du partenariat entre les
enseignants et les artistes.
- Que soient garantis les moyens financiers et humains ainsi que la formation initiale et continuée
des partenaires, nécessaires à la mise en oeuvre de ce droit fondamental.
- Que soit reconnue, par l’UNEDIC et les autres « partenaires sociaux » la nature artistique du
travail des artistes intervenant dans le cadre scolaire. L’essentiel est l’objet du contrat :
« prestation artistique » et non : « enseignement ». Il s’agit de bien qualifier « d’activité
artistique » l’intervention partenariale à l’école. (En ce qui concerne les artistes intermittents du
spectacle, s’il fallait en rester de façon provisoire au système des quotas d’heures, nous
demandons que soient prises en compte un minimum de 120 heures, jusqu’à concurrence de 169
heures, sur les 507 heures actuellement requises pour donner accès à l’ouverture des droits de ces
artistes à l’assurance-chômage).
- Que soit inscrite dans les « cahiers des charges » et les « recommandations officielles » la
nécessité de mettre en place, pour chaque établissement scolaire un « projet artistique et
culturel » et pour chaque structure culturelle un authentique « projet éducatif ».
- Que soit mise en place une structure conjointe de travail entre les deux ministères pour
impulser, coordonner, évaluer l’ensemble des actions d’éducation artistique et culturelle sur tout le
territoire.
127
PREMIERS SIGNATAIRES Robert Abirached, Philippe Avron, François Bon, Christian Chabaud,
Jacques Doillon, Eric Favey, Stéphane Fiévet, Jean-Claude Grumberg, Cécile Ladjali, Jean-Claude
Lallias, Jacques Lassalle, Francesca Lattuada, Ariane Mnouchkine, Claude Mollard, Philippe Meirieu,
Denis Podalydès, Jack Ralite, Robin Renucci, Jean-Michel Ribes, Jacques Rigaud, Emmanuel
Serafini, Bernard Stiegler, Bertrand Tavernier, Philippe Torreton, Gilberte Tsaï, Michel Vinaver,
Emmanuel Wallon, Claude Yersin.
ANRAT : Association nationale de Recherche et d’action Théâtrale
Etats Généraux de la Culture
Ligue de l’Enseignement
PEEP : Fédération des Parents d’Elèves de l’Enseignement Public
FCPE : Fédération des conseils de parents d’élèves des écoles publiques
FNCC : Fédération des Collectivités territoriales pour la Culture
SACD : Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques SYNDÉAC : Syndicat national des
entreprises artistiques et culturelles
SYNAVI : Syndicat National des Arts Vivants
SNUIPP : Syndicat National Unitaire des Instituteurs, professeurs des écoles et PEGC
SFA : Syndicat Français des Artistes-interprètes
OCCE : Office Central de la Coopération à l’Ecole
APAD : association des Professeurs d’Art Dramatique
ARTA : Association de Recherche des traditions de l’Acteur
ATEJ : Association du Théâtre pour l’Enfance et la Jeunesse Biennale du Théâtre Jeune Public
CNAC : Centre national des arts du Cirque
Danse au cœur
Danse sur cour
EAT : Ecrivains associés du Théâtre
Entrée de jeu
IIM : Institut International de la marionnette
MGI : Maison du Geste et de l’Image
L’oizeau rare
Scène(s) d’enfance et d’ailleurs
THÉMAA : association nationale des Théâtres de marionnettes et des arts associés.
128
nous
ENSEIGNANTS, ÉDUCATEURS, ARTISTES, PARENTS,CITOYENS,
PROFESSIONNELS ET MILITANTS DE L'ÉDUCATION, DES ARTS
ET DE LA CULTURE PRENONS ENSEMBLE L'INITIATIVE D'UN
MANIFESTE
D’INTÉRÊT GÉNÉRAL
POUR UNE POLITIQUE
D’EDUCATION
ARTISTIQUE
DURABLE ET
CONCERTÉE
À L'APPROCHE D'ÉCHÉANCES ÉLECTORALES MAJEURES
nous DÉNONÇONS uuLa discontinuité de l'action de l'État au gré des alternances
démocratiques
uuL'érosion actuelle des budgets de l'État consacrés aux arts et à la culture dans leur dimen-
sion éducative uuLes écarts entre les paroles et les actes.
FACE À UNE VISION RÉDUCTRICE ET NORMALISATRICE DE LA RÉUSSITE SCOLAIRE,
nous VOULONS que l'éducation de nos enfants réconcilie et valorise
toutes les formes d'intelligence.
FACE AUX ASSAUTS QUOTIDIENS DE LA MARCHANDISATION,
nous VOULONS que nos enfants apprennent à distinguer une œuvre d'un produit.
DANS UNE SOCIÉTÉ DU DIVERTISSEMENT ET DE LA MÉDIATISATION,
nous VOULONS que nos enfants aient toujours le choix des arts et de la culture.
DANS UNE SOCIÉTÉ FRAGMENTÉE,
nous VOULONS que la diversité des esthétiques et
des pratiques soit une chance et une arme contre les déterminismes.
nous AFFIRMONS
QUE LE CHANTIER
DE L'ÉDUCATION ARTISTIQUE
DOIT ÊTRE UNE
PRIORITÉ
NATIONALE
DE QUELLE ÉDUCATION
ARTISTIQUE PARLONS-nous ?
Devant les phénomènes de mode et d'affichage d'un apparent consensus,
nous éprouvons le besoin de définir à nouveau l'éducation artistique.
nous AFFIRMONS
qu'elle conjugue
trois expériences qui se nourrissent mutuellement :
uuLa fréquentation des œuvres. Cette
pratique culturelle doit pouvoir se développer dans la
régularité et la durée, organiser la rencontre équilibrée du patrimoine et des arts contemporains.
Abordée avec ou sans préalable, toujours suivie
d'échanges, elle est soutenue par un accompagnement, une médiation.
uuLa pratique d'un art. De la sensibilisation à l'atelier régulier ou soutenu, la pratique artistique en amateur doit permettre de se confronter individuellement et collectivement à un processus de
création.
uuLa rencontre avec des profes-
sionnels. La fréquentation d'artistes, de techniciens et d'artisans des métiers artistiques doit permettre la transmission de connaissances, de savoirs
et de techniques, et doit contribuer à se représenter
leur place et leur fonction dans la vie sociale, économique et politique.
nous AFFIRMONS
qu'elle conjugue
nécessairement un projet pédagogique, un projet
artistique et un projet culturel dans un cadre éducatif
partagé. Sa mise en œuvre concerne tous les professionnels et les acteurs des métiers de l'éducation, des
arts et de la culture comme tous les responsables et
les élus des politiques publiques de l'État et des collectivités territoriales.
La dynamique de projet permet de vivre une expérience humaine et collective fondée sur un engagement de réalisation, de transmission et de partage.
Cette traversée et cette gestion des incertitudes est
formatrice en soi.
La dynamique de partenariat, dans le respect des singularités de chaque partenaire, garantit :
n Le croisement des expériences,
n Les transversalités entre des champs et des disciplines,
n La complémentarité des compétences et des
expertises.
De fait, l'éducation artistique diffère de l'enseignement artistique (1) comme de l'action culturelle(2).
(1)L’enseignement artistique apprend une technique artistique à travers des codes précis (musicaux, picturaux, géométriques, linguistiques, chorégraphiques,
etc.) et des connaissances historiques et culturelles dans un champ donné.
(2)L’action culturelle est une action d’accompagnement et de formation des publics afin d’élargir l’accès à l’œuvre d’art.
CE DONT nous
SOMMES CONVAINCUS
L'éducation artistique contribue à la construction et à l'épanouissement de
chaque individu tout en créant du lien social et politique. Un foisonnement
d'expériences, de la maternelle à l'université, mais aussi dans le champ
social, a fait la preuve des apports fondamentaux de l'éducation artistique
à la construction de l'individu.
L'ÉDUCATION ARTISTIQUE PERMET
À CHACUN DE :
uuDévelopper
son intelligence sensible et
uuSe connaître soi-même et se définir dans sa
singularité.
uuAccéder au sens, à l'imaginaire, au symbolique.
L'ÉDUCATION ARTISTIQUE EST DONC
UN DES MOYENS DE CONSTRUIRE
UNE SOCIÉTÉ QUI :
diate et primaire.
uuExercer son expression, son jugement critique
et esthétique.
uuComprendre le monde à travers ses représentations, découvrir d'autres cultures.
uuDévelopper l'écoute, la réceptivité et le respect des autres.
uuApprendre les valeurs de la coopération
plutôt que celles de la compétition.
à tous un destin commun dans la
République, et place la laïcité au cœur de ses valeurs.
uuDonne sa chance à chacun quelle que soit son
origine sociale et culturelle.
uuNe stigmatise ni ne courtise la jeunesse, mais accueille et encourage son expression.
uuPromeut une culture démocratique, ouverte
sur la diversité, le partage de sens et la solidarité, une
culture d'intérêt général pour rééquilibrer les logiques exclusivement mercantiles.
créative.
uuEnrichir sa pensée, ses connaissances.
uuÉlargir sa sensibilité, dépasser l'émotion immé-
uuOffre
CE QUE
nous VOULONS
PARCE QUE
l'éducation artistique n’est toujours pas accessible
à tous, nous exigeons qu’elle soit
au cœur d'un projet national
d'éducation garanti par les politiques publiques.
Les enfants et adolescents en âge d'être scolarisés et
les jeunes en formation doivent être les acteurs et
les bénéficiaires prioritaires de l'éducation artistique.
PARCE QU'elle
est fréquentée
par tous et s'adresse à tous,
l'École doit promouvoir et garantir l'éducation artistique.
L'École est le premier établissement artistique et culturel, dès lors qu'elle est ouverte sur son territoire et
s'inscrit dans une dynamique partagée de projet et
de partenariat.
NOUS DEMANDONS QUE
:
n Le système éducatif français soit fondé sur le développement des diverses formes d'intelligence (cognitive, spéculative, sensible, sociale, coopérative…)
n L'inscription de l'éducation artistique et culturelle
dans le socle commun des connaissances et compétences pour tous les jeunes de la Nation soit traduite
en termes de moyens et de mise en œuvre.
n Les projets d'école et d'établissement intègrent
cette nouvelle mission.
PARCE QUE l'éducation artistique n'est pas accessible à tous,
nous exigeons qu'elle soit au cœur
des projets territoriaux garanti
par des politiques publiques.
La démocratisation des arts et de la culture doit
continuer de progresser dans une dynamique de
démocratie culturelle fondée sur la participation
active des habitants d'un territoire à la vie culturelle
et artistique.
CET OBJECTIF IMPLIQUE
:
n La multiplication des partenariats entre artistes,
établissements culturels, scolaires, éducatifs, et
structures de jeunesse et de loisir.
n Une harmonisation et une prise en compte des
temps de travail, de loisir et d'éducation en terme de
continuité.
n Des mesures de soutien et d'accompagnement
des pratiques artistiques en amateur en lien avec les
établissements artistiques et culturels.
n Des mesures de péréquation permettant de tendre vers l'égalité des territoires.
n La création d'instances de coordination départe-
mentale et régionale permettant la dynamisation et le
pilotage de projets partenariaux de territoire.
Une telle ambition mérite qu'une dynamique nationale, relayée par les services déconcentrés de l'État,
en partenariat avec les collectivités territoriales,
repose sur une implication concertée des politiques
de la culture, de l'éducation, de la ville, de la jeunesse
et de la vie associative.
PARCE
QU’il faut garantir la
place de l'artiste dans les projets
d'éducation artistique.
IL EST TEMPS d'admettre que lorsque des artis-
tes ou des techniciens des métiers artistiques interviennent dans un projet d'éducation artistique, ils le
font à titre professionnel, au nom de leur expérience.
IL EST TEMPS de reconnaître que cet acte professionnel repose sur deux dimensions majeures :
l'accompagnement d'un travail de création, la transmission d'un art.
IL EST DONC URGENT que les différentes
réglementations soient mises à jour et harmonisées
pour s'adapter à cette priorité politique qu'est l'éducation artistique.
PARCE QU’une éducation artistique durable doit pouvoir s'appuyer sur des actions simples à
tous les niveaux de décision.
PÉRENNITÉ DES POLITIQUES
PUBLIQUES
Les politiques publiques, de l'État et des collectivités
territoriales, doivent nous permettre de travailler
dans la durée.
L'éducation artistique s'appuie sur des moments partagés entre artistes, enseignants, éducateurs et
acteurs culturels qui ont aussi besoin de se connaître
pour trouver le juste équilibre de leur collaboration.
Elle transforme le rapport au monde et aux autres par
une lente maturation dont les effets ne sont perceptibles qu'à long terme.
DÉVELOPPEMENT DE
RECHERCHES SUR L'ÉVALUATION
DE L'ÉDUCATION ARTISTIQUE
De nombreux témoignages ont mis en évidence les
apports positifs de l'éducation artistique. Nous avons
besoin d'outils d'évaluation pertinents, qui
uuu
uuu tiennent compte d'aspects quantitatifs et qualita-
tifs grâce à des modalités multiples :
uuÉvaluation
croisée.
Elle n'appartient
pas aux seuls enseignants, mais doit faire l'objet d'un
travail conjoint avec les professionnels des arts et de
la culture. L'évaluation peut porter sur les connaissances, les savoir-faire, les attitudes, et chacun peut y
contribuer selon ses compétences.
uuÉvaluation
analytique globale
et/ou sensible. Le travail artistique ne peut
en aucun cas être enfermé dans des schémas figés.
L'évaluation de l'éducation artistique doit s'appuyer
aussi sur l'analyse de la perception, et faire émerger le
parcours effectué autant que la seule acquisition de
savoirs.
FORMATION
Les professions communément impliquées dans
l'éducation artistique sont :
n Les partenaires artistiques (artistes, directeurs de
structures…)
n Les partenaires éducatifs (enseignants, directeurs
d'établissements…)
n Les partenaires jeunesse (animateurs…)
Chacune de ces professions doit pouvoir trouver dans
sa formation initiale et continue une prise en compte
de l'éducation artistique comme une part normale de
son activité professionnelle.
Il est indispensable que la formation de tous les
acteurs du champ de la sensibilisation aux arts comporte obligatoirement une dimension d'éducation
artistique et de dynamique de projet.
L'éducation artistique met en présence des artistes,
des éducateurs, des enseignants ou des animateurs
qui doivent bénéficier de formations communes pour
optimiser leur partenariat.
nous
ENSEIGNANTS, ÉDUCATEURS, ARTISTES,
PARENTS, CITOYENS, PROFESSIONNELS
ET MILITANTS DE L'ÉDUCATION,
DES ARTS ET DE LA CULTURE.
À l'initiative du Forum Permanent pour l'Éducation Artistique,
ce texte est approuvé à ce jour par :
ANRAT, APAD, ARCADI, ARIA, ATEJ, Biennale Théâtre Jeunes
Publics/Lyon, CEMEA, danse sur cour, EAT, EN JEU, FCPE, FFMJC,
Kyrnéa-un été au ciné-cinéville, Ligue de l’enseignement,
Les Enfants de cinéma, L’oiZeau rare, La Maison des écrivains,
Le Grand Bleu, OCCE, PEEP, Association POINT ART, Scène(s)
d’enfance et d’ailleurs, SE-UNSA, SI.EN-UNSA Education, SNUipp/FSU,
SYNDEAC, Théâtre de l’Ephémère, UNSA-Education.
Synthèse des réponses au questionnaire du FPEA adressé aux candidats à
l’élection Présidentielle de 2007
Le 15 mars dernier, au Théâtre national de la Colline à Paris, Le Forum permanent pour l’éducation
artistique (FPEA), collectif d’associations, syndicats, structures artistiques… a invité les candidats à
l’élection présidentielle à s’exprimer sur le thème de l’éducation artistique. Seule Dominique
Voynet s’était déplacée en personne, mais les représentants des candidats de l’UDF, de l’UMP, du
PS et de la Gauche populaire antilibérale ont répondu présents. Soumis à un questionnaire
préalable, ils ont remis leur copie et défendu leurs propositions lors d’un débat public. Si un
consensus semble exister sur la nécessité de l’éducation artistique, les intentions sont souvent
restées lettre morte dans la pratique politique. Les réponses des candidats étaient donc attendues
avec intérêt.
Les moyens financiers ?
La majorité des candidats déplore les coups d’arrêts budgétaires successifs portés aux
programmes sur l’éducation artistique. Le plan Lang-Tasca lancé par les socialistes en 2000, qui
avait mis en place les classes à PAC (projet artistique et culturel) avait ainsi été arrêté lors de
l’alternance en 2002 et remplacé par un plan de relance en 2005. Le PS et les Verts s’engagent
donc à retrouver le niveau de financement de 2002 dés la rentrée prochaine. Le PS créera « une
action éducation et enseignement artistique et culturel » dans le cadre de la LOLF. L’UDF veut
éviter « toute promesse inconsidérée » et souhaite pérenniser les financements puis les
augmenter dans le cadre d’une loi de programmation sur plusieurs années. Même méthode pour
Marie-George Buffet qui souhaite à terme porter le budget de l’Education nationale à 7% du PIB et
refinancer les classes à PAC. De son côté, l’UMP promet que « les établissements qui choisissent
de consacrer leur projet à l’éducation culturelle et artistique recevront les moyens nécessaires »,
sans toutefois évoquer une hausse des budgets.
La généralisation de l’éducation artistique à tous les élèves et étudiants ?
Objectif partagé et chantier à long terme, que celui de la généralisation de l’éducation artistique.
De nombreux candidats souhaitent ainsi laisser du temps à la réflexion. Dominique
Voynet souhaite une action dès 2007 pour les écoles primaires et le collège, mais trois ans
«d’expérimentations et de concertations » pour les lycées et universités. Dès 2008, Nicolas
Sarkozy souhaite que les étudiants des universités et des grandes écoles puissent également avoir
accès à une offre de formation culturelle et artistique et en garantir l’accès aux élèves handicapés,
en offrant des équipements adaptés. François Bayrou propose de faire le bilan des réussites de
toutes les initiatives locales pour établir un plan sur plusieurs années et des partenariats avec les
acteurs extérieurs à l’école. Il veut l’inscription obligatoire de la dimension artistique dans les
projets d’établissement et envisage la création de lycées artistiques. Cinq ans, c’est le délai que se
donnent Marie-George Buffet et Ségolène Royal pour généraliser l’éducation artistique. Le PS
entend procéder à des démarches participatives réunissant tous les acteurs du projet.
Pilotage, cadre institutionnel et décentralisation ?
La mise en place de l’éducation artistique dépendant de la coordination du ministère de l’éducation
nationale et du ministère de la culture et de la communication, les candidats entendent poursuivre
ce partenariat. L’intensifier pour la Gauche antilibérale qui souhaite de plus une réforme de la
fiscalité des collectivités territoriales afin de financer les actions. De même pour l’UDF qui souhaite
créer une mission interministérielle à cet effet, et en région, des groupements d’intérêt public
(GIP) ou des établissements publics de coopération culturelle (EPCC) et des pôles de ressources.
Le PS souhaite quant à lui une instance nationale de pilotage, dépendant du ministère de
l’éducation nationale. Corriger les inégalités entre les territoires, c’est l’objectif affiché de l’UMP qui
souhaite organiser une concertation.
Même objectif pour le PS qui souhaite s’appuyer sur les partenariats avec les collectivités
territoriales. Les Verts quant à eux proposent la création de « Conférences régionales de la culture
», inscrites dans une loi organique : « des lieux de débats permettant de dégager des
financements complémentaires ».
Synthèse des réponses au questionnaire du FPEA adressé aux candidats à
l’élection Présidentielle de 2007
Le 15 mars dernier, au Théâtre national de la Colline à Paris, Le Forum permanent pour l’éducation
artistique (FPEA), collectif d’associations, syndicats, structures artistiques… a invité les candidats à
l’élection présidentielle à s’exprimer sur le thème de l’éducation artistique. Seule Dominique
Voynet s’était déplacée en personne, mais les représentants des candidats de l’UDF, de l’UMP, du
PS et de la Gauche populaire antilibérale ont répondu présents. Soumis à un questionnaire
préalable, ils ont remis leur copie et défendu leurs propositions lors d’un débat public. Si un
consensus semble exister sur la nécessité de l’éducation artistique, les intentions sont souvent
restées lettre morte dans la pratique politique. Les réponses des candidats étaient donc attendues
avec intérêt.
Les moyens financiers ?
La majorité des candidats déplore les coups d’arrêts budgétaires successifs portés aux
programmes sur l’éducation artistique. Le plan Lang-Tasca lancé par les socialistes en 2000, qui
avait mis en place les classes à PAC (projet artistique et culturel) avait ainsi été arrêté lors de
l’alternance en 2002 et remplacé par un plan de relance en 2005. Le PS et les Verts s’engagent
donc à retrouver le niveau de financement de 2002 dés la rentrée prochaine. Le PS créera « une
action éducation et enseignement artistique et culturel » dans le cadre de la LOLF. L’UDF veut
éviter « toute promesse inconsidérée » et souhaite pérenniser les financements puis les
augmenter dans le cadre d’une loi de programmation sur plusieurs années. Même méthode pour
Marie-George Buffet qui souhaite à terme porter le budget de l’Education nationale à 7% du PIB et
refinancer les classes à PAC. De son côté, l’UMP promet que « les établissements qui choisissent
de consacrer leur projet à l’éducation culturelle et artistique recevront les moyens nécessaires »,
sans toutefois évoquer une hausse des budgets.
La généralisation de l’éducation artistique à tous les élèves et étudiants ?
Objectif partagé et chantier à long terme, que celui de la généralisation de l’éducation artistique.
De nombreux candidats souhaitent ainsi laisser du temps à la réflexion. Dominique
Voynet souhaite une action dès 2007 pour les écoles primaires et le collège, mais trois ans
«d’expérimentations et de concertations » pour les lycées et universités. Dès 2008, Nicolas
Sarkozy souhaite que les étudiants des universités et des grandes écoles puissent également avoir
accès à une offre de formation culturelle et artistique et en garantir l’accès aux élèves handicapés,
en offrant des équipements adaptés. François Bayrou propose de faire le bilan des réussites de
toutes les initiatives locales pour établir un plan sur plusieurs années et des partenariats avec les
acteurs extérieurs à l’école. Il veut l’inscription obligatoire de la dimension artistique dans les
projets d’établissement et envisage la création de lycées artistiques. Cinq ans, c’est le délai que se
donnent Marie-George Buffet et Ségolène Royal pour généraliser l’éducation artistique. Le PS
entend procéder à des démarches participatives réunissant tous les acteurs du projet.
Pilotage, cadre institutionnel et décentralisation ?
La mise en place de l’éducation artistique dépendant de la coordination du ministère de l’éducation
nationale et du ministère de la culture et de la communication, les candidats entendent poursuivre
ce partenariat. L’intensifier pour la Gauche antilibérale qui souhaite de plus une réforme de la
fiscalité des collectivités territoriales afin de financer les actions. De même pour l’UDF qui souhaite
créer une mission interministérielle à cet effet, et en région, des groupements d’intérêt public
(GIP) ou des établissements publics de coopération culturelle (EPCC) et des pôles de ressources.
Le PS souhaite quant à lui une instance nationale de pilotage, dépendant du ministère de
l’éducation nationale. Corriger les inégalités entre les territoires, c’est l’objectif affiché de l’UMP qui
souhaite organiser une concertation.
Même objectif pour le PS qui souhaite s’appuyer sur les partenariats avec les collectivités
territoriales. Les Verts quant à eux proposent la création de « Conférences régionales de la culture
», inscrites dans une loi organique : « des lieux de débats permettant de dégager des
financements complémentaires ».
134
Ligue de l’enseignement – Liste des délégués franciliens
♦ Seine-et-Marne
Michèle ROLLIN
FOCEL
Impasse du château - La Rochette Village
77008 MELUN CEDEX
01-69-36-08-12 / 01-69-36-08-10
[email protected]
♦ Yvelines
Isabelle GAHERY - Muriel AMOUROUX
FEDERATION DES YVELINES
18 boulevard Saint-antoine BP 77
78156 LE CHESNAY CEDEX
01-39-23-82-95 / 01-30-54-10-32
[email protected]
♦ Essonne
Carl GUDEL
FEDERATION DE L'ESSONNE
8 allée Stéphane Mallarmé BP 58
91002 Evry cedex
01-69-36-08-10 / 01-69-96-08-12
[email protected]
♦ Hauts de Seine
Guillaume LETERRIER
FEDERATION DES HAUTS DE SEINE
101 - 111 avenue Jules Quentin
92000 NANTERRE
01-41-87-02-00 / 01-41-84-02-09
♦ Seine-Saint-Denis
Robert TURGIS
FEDERATION DE LA SEINE-ST-DENIS
119 rue Pierre Semard
93000 BOBIGNY
01-48-96-25-28 / 01-48-32-34-99
[email protected]
♦ Val-de-Marne
Françoise LE GOIC - Gérard PRIGENT
FEDERATION DU VAL DE MARNE
Espace Condorcet 88 - rue Marcel Bourdarias BP 81
94142 ALFORTVILLE CEDEX
01-43-53-80-08 / 01-43-75-77-06
[email protected]
♦ Val d’Oise
Eric FORTI
FEDERATION DU VAL D'OISE
2-4 rue berthelot
95300 PONTOISE
01-30-31-26-98 / 01-30-31-08-11
[email protected]
135
Exemples de fiches de poste « chargé d’action culturelle » au sein des
structures du RIF
♦ FILE 7 (Magny-le-Hongre) – Chargé(e) de l’action culturelle
Fonctions premières sous l’autorité du directeur :
- Relations privilégiées avec les acteurs éducatifs, culturels et sociaux territoriaux (Médiathèques,
Education Nationale, école de musiques, MJC, centres sociaux, centre handicapé, pénitentiaire,
hospitalier).
- Créations de synergies entres les acteurs.
- Mise en œuvre de projets avec ces acteurs, en créant un lien privilégié entre des publics et les
artistes.
- Proposition de projets d’actions culturelles lors des résidences d’artistes.
- Missions transversales (projets entre Club’in, studios, diffusion et artistes ou associations locales).
- Rédaction des documents pédagogiques relatifs aux projets.
- Préparation des dossiers de demande de subventions (DRAC, FSE,…).
Fonctions secondaires:
- Participation aux concerts (accueil public).
Profil :
Le candidat devra posséder :
- Formation universitaire (Bac+3 ou équivalent).
- Un sens de l’organisation et de l’initiative.
- Une large ouverture d’esprit.
- Une bonne approche relationnelle.
- Aisance rédactionnelle.
Le sens du travail en équipe, une grande disponibilité et un intérêt pour le spectacle vivant sont
indispensables.
♦ LE PLAN (Ris-Orangis) - Coordinateur de l’Action culturelle
Le Coordinateur de l’Action culturelle aura en charge :
- Le développement des actions d’éducation artistiques et culturelles et mettre en place des projets avec
les institutions locales (ateliers, projets de diffusion, rencontres d’artistes, actions de sensibilisation
dans les établissements…) en direction des publics scolaires, mais aussi des conservatoires ou école de
musique essonniens, notamment dans la perspective de leur plein fonctionnement une fois le Plan
transformé en Plan 2.
- Le développement de la sensibilisation aux musiques actuelles et l’appropriation du lieu en favorisant
la venue de publics éloignés de ces pratiques culturelles, individuellement ou en groupes avec un
encadrement, par le biais de partenariats avec des associations, des services jeunesse municipaux, des
MJC etc… notamment à l’occasion de la programmation d’artistes locaux eux-mêmes issus des quartiers,
- L’accueil et le tissage des liens avec les jeunes essonniens en associant de plus en plus régulièrement
de jeunes bénévoles au travail du Plan,
- De favoriser l’accessibilité tarifaire en développant notamment le nombre des abonnements annuels,
et les prix réduits ainsi que la gratuité pour certaines catégories de spectateurs les plus démunies,
Il devra :
Mettre en place et réactualiser régulièrement un état de lieux des différentes actions, acteurs ou
partenaires de l’action culturelle sur le territoire national, en identifiant :
- tous les acteurs éducatifs, culturels et sociaux territoriaux : Associations locales, Médiathèques,
Education Nationale, école de musiques, MJC, centres sociaux, centre handicapé, pénitentiaire,
hospitalier…
136
- le type d’actions culturelles existantes, en prenant contact avec les :
salles et autres structures de Musiques actuelles (réseau FEDUROK…)
Organismes ou associations oeuvrant déjà en Ile de France sur le terrain de
l’action culturelle
- les partenaires financeurs – directement liés ou pas aux secteur des musiques actuelles - de ce type
d’actions
Elaborer et mettre en œuvre une stratégie globale d’action culturelle et en assurer le suivi :
- Création de relations privilégiées avec les acteurs
- Création d’une synergie entre ces acteurs
- Mise en œuvre de projets avec ces acteurs, en créant un lien privilégié entre des publics et les
artistes.
- Proposition de projets d’actions culturelles parallèles au projet artistique global du PLAN (diffusion,
accompagnement d’artistes, résidences, répétitions ateliers) et en lien avec les artistes ou associations
locales.
- Organisation de la logistique des actions et accueil des acteurs lorsque celles-ci ont lieu.
- Préparation des dossiers de demande de subventions (DRAC, FSE,…) en lien avec l’administratrice
- Suivi de la bonne communication des actions menées vis à vis du public, des acteurs, des institutions
et des médias en lien avec la responsable de communication
- Rédaction des documents pédagogiques relatifs aux projets
♦ LES CUIZINES (Chelles) - Animateur espace club et studios en charge de l’action culturelle
Elaboration, réalisation, suivi d’activités socio-éducatives et socio-culturelles ponctuelles
et/ou régulières principalement avec le public jeune (16 à 25 ans) dans le cadre du projet des
Cuizines.
Conditions particulières
d'exercice du métier
Selon les spécificités
liées à la pratique des
différentes activités.
Contraintes horaires
- Semaine de base du
mardi au samedi
- Env. 50 soirées
(studios) par an
(jusqu’à 00h30)
- Env. 30 soirées
(concerts) par an
(jusqu’à 02h00)
- Env. 30 samedis par
an
- Temps de travail
annualisé
Activités principales
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Nom spécialité
Spécialité dans
certaines disciplines
Planification et organisation d'un cycle
d'activités en fonction des besoins du groupe.
Préparation, animation, évaluation d'une
séance ou d'un cycle d'activités.
Mise en oeuvre de situations pédagogiques
d'apprentissage.
Pratique et démonstration d'une ou plusieurs
activités ou disciplines.
Application et contrôle des règles de sécurité
dans les activités.
Accueil du public musicien (répétition) et/ou
non-musicien et animation de l’espace club.
Participation au conseil de maison
Contribution à l’implication des jeunes dans
les activités de l’équipement
Participation au projet global de la direction
jeunesse
Suivi budgétaire d’activité
Evaluation des projets mis en place
Tenue des statistiques de l’équipement
Travail partenarial notamment avec les
lycées et les associations
Gestion quotidienne du bar
Activités spécifiques
Participation à des opérations de promotion des
Cuizines
Champs de compétences
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Utiliser les techniques et appliquer la
législation de l'animation
Animer et dynamiser un groupe
Organiser des activités de loisir
Contrôler la sécurité des personnes
Mise à jour des connaissances
Communiquer avec le public
Gérer des conflits
Gérer un budget
Participation à l’alimentation des outils
de suivi et de contrôle (indicateurs et
tableaux de bord)
APTITUDES SPECIFIQUES
• Disponibilité
• Bonne connaissance du public 16-25
ans
• Capacités d’adaptation
• Capacités relationnelles
Compétences spécifiques
Techniques liées aux musiques actuelles
et en particulier à l’activité répétition.
137
Pince-Oreilles (77) – partenariat avec le Rectorat de Créteil
l’organisation d’un stage d’ouverture aux musiques actuelles (2003)
pour
"Enjeux et mise en perspective des musiques actuelles" (17,18, et 19 novembre 2003)
Partenariat entre le réseau Pince Oreilles et le Rectorat de Créteil.
Objectif :
Stage d’ouverture aux musiques actuelles, destiné aux enseignants de l'académie de Créteil. Une
vingtaine de professeurs ont participé à cette formation.
Suivi du Projet :
Vianney MARZIN pour le Pince Oreilles,
et Stanislas MOREL pour le rectorat de Créteil.
Programme :
♦ Lundi 17 nov. 2003 - à la Cité de la Musique :
Atelier "Histoire des musiques actuelles".
Animation par Louis CHRETIENNOT, responsable du département Musiques amplifiées de
l'Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne, musicien, compositeur, pédagogue).
♦ Mardi 18 nov. 2003 - à File 7 :
Présentation d’action : "Atelier Poésie urbaine".
- Intervention de DGIZ, rappeur intervenant au Café Musique Le Tamanoir (Gennevilliers - 92)
dans le cadre d'ateliers "Poésie Urbaine" ayant pour but de favoriser l'expression individuelle et
le développement de la créativité des participants, autour des pratiques artistiques que sont
l'écriture "rap" et le Slam (poésie orale).
- Intervention de Josette MARTY, conseillère pédagogique en éducation musicale ayant mené
des actions culturelles avec des rappeurs.
Visite de l'équipement culturel
♦ Mercredi 19 novembre - à File 7 :
Présentation d’action : "Les Chroniques lycéennes".
Intervention de Philippe JELMONI, responsable du Pôle Régional de ressources musiques actuelles
d'Amiens et du projet "Chroniques lycéennes".
Table ronde autour des problématiques de partenariats entre les lieux de diffusion de
musiques actuelles et l'Education Nationale.
Animation par Morgan JOUVENET (sociologue étudiant les cultures musicales et professionnelles du
rap et des musiques électroniques), avec Olivier GALAN (Directeur de File 7), Charles BIRCHLER
(Directeur de la MJC de Combs-la-Vile/L’Oreille Cassée) et Vianney MARZIN (Coordinateur du
réseau Pince Oreilles).
138
Réseau 92 – Opération « Lycéens en Cavale » (1997-2000)
Document de présentation de l’époque
Les actions lycéennes du Réseau 92 :
L’action du Réseau 92 en direction des lycéens est le résultat d’une réflexion, apportée par ses
membres, sur la découverte et le développement de jeunes talents des Hauts de seine.
Les lycées constituent, à cet égard, un terrain privilégié d’action.
L’objectif est double et s’adresse :
aux Groupes : en valorisant la pratique des groupes amateurs par un soutien et un
suivi structurant.
aux Publics : en favorisant la fréquentation des spectacles et la découverte des
groupes les plus proches.
Le Réseau 92 développe son action :
en impliquant des lycées et des organisations lycéennes.
en développant les Lycéens en cavale.
en formant techniquement les groupes sélectionnés.
en informant, toute l’année, les publics de l’actualité des groupes dans Sons en
Cavale.
Ce soutien vise à accompagner deux groupes dans leur pratique musicale. Le programme permet
aux musiciens d’intégrer les moyens de progresser dans un cadre amateur.
Ce programme, leur apporte :
Un cadre de travail nécessaire à l’évolution de leur pratique musicale :
répétition, enregistrement, scène.
Les éléments de compréhension de leurs interlocuteurs : techniciens,
organisateurs.
Les outils de communication : biographie, compilation.
La connaissance des réglementations en vigueur.
Les Lycéens en Cavale : Le Tremplin.
Depuis 1997, le Réseau 92 organise les Lycéens en cavale, un tremplin qui offre chaque
année, à plus de 20 groupes du département, la possibilité de se produire au moins une fois sur
scène, dans des conditions professionnelles. Un prix est remis aux groupes dont le travail est le
plus abouti.
La sélection des groupes comportera plusieurs phases :
-
-
en décembre, un appel à candidature sera lancé dans les lycées des Hauts de
seine grâce au soutien des rassemblements lycéens (fanzines, collectifs de
musiciens, associations culturelles). Une première sélection se fera à partir de
démos.
5 soirées lycéennes en janvier et février, seront organisées dans 5 salles du
Réseau 92 : l’Avant Scène (Rueil), le Cadran Omnibus (Colombes), l’Ecla (St
Cloud), le Fahrenheit (Issy les Moulineaux) & le Tamanoir (Gennevilliers).
Chaque soirée accueillera 4 groupes en moyenne. A l’issu de ces concerts, 8
groupes seront sélectionnées pour les demi-finales.
139
Les lycées seront partie prenante des demi-finales en diffusant l’information, en installant une prévente et en organisant le transport des élèves supporters.
Les demi-finales, dont :
l’une (4 groupes) se déroulera le 14 mars au Cadran omnibus. Ce concert
complétera la programmation du festival Son Urbain et participera aux
événements Chorus des Hauts de Seine.
l’autre se déroulera en juin et présentera les 4 groupes sélectionnés restants.
Les 2 groupes finalistes se produiront en octobre avec une tête d’affiche.
Ces deux groupes, sélectionnés pour leurs qualités musicales pourront suivre un cycle de
formations réparties durant la saison 1999 – 2000.
Le Soutien aux groupes lycéens : La Formation
Dans le cadre de son action en direction des groupes lycéens, le Réseau 92 complète, cette année,
son intervention par un volet formation. Ce volet de formation se présente comme le
prolongement du soutien apporté aux groupes sélectionnés par le tremplin Les Lycéens en Cavale.
Les deux groupes finalistes du tremplin pourront bénéficier d’un cycle de formations destiné à
structurer leur pratique amateur.
Ces formations concernent les domaines suivant :
La répétition en groupe : une formation de huit séances de trois heures réparties
sur trois mois. Les groupes pourront y apprendre à trouver un son, mettre en place une section
rythmique, à placer les voix et concevoir l’arrangement d’un morceau. Des intervenants
spécifiques apporteront leurs compétences en fonction du thème abordé, en tenant compte du
niveau et des attentes particulières du groupe. Ce module peut prendre en compte l’utilisation des
nouvelles technologies si le genre musical l’impose.
La scène : ces 4 séances de trois heures d’initiation porteront sur l’attitude
scénique du groupe, son contact avec le public et les conditions techniques de la scène.
L’aspect juridique : deux journées pour les deux groupes, destinés à aborder le
cadre de réglementation régissant le spectacle, le fonctionnement des droits d’auteur, les types de
contrats…Ces deux journées permettront de prendre connaissance des grandes lignes des lois
concernant la pratique des groupes, de trouver une réponse aux questions particulières et de
connaître les documents et institutions à consulter pour une information complémentaire.
La communication : des représentants de chaque groupe pourront apprendre et
concevoir les outils propres à faire connaître leur groupe : plaquette et dossier de presse,
fichier…Quatre séances sur deux mois seront consacrées à cette activité.
Ces formations se dérouleront, à partir de septembre, sur l’ensemble de l’année scolaire en
fonction de leurs disponibilités et du travail au lycée.
Ce cycle de formation permettra aux musiciens de pratiquer leur musique dans les meilleurs
conditions et d’évoluer dans un cadre amateur.
140
EMB
salle de concerts
et
r é s i d e n c e s
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L’EMB - Espace Michel Berger - est une scène de musiques actuelles de jauge modulable
[de 190 à 500 places], située à Sannois dans le Val d’Oise (95).
L’EMB est géré par l’association A.D.A.M.E dans le cadre d’un contrat de délégation de
service public, conventionné avec la Ville de Sannois, propriétaire de l’équipement.
L’activité du lieu s’articule autour de deux missions majeures, la diffusion de concerts et la
mise à disposition de la scène en journée.
Qu’appelle t-on Musiques Actuelles ?
L’expression « Musiques Actuelles » a pour vocation d’englober à la fois, les musiques
caractérisées par un usage systématique de l’amplification, dites « Musiques Amplifiées »
(rock, hip-hop, reggae, électro...) ainsi que le jazz, la chanson et les musiques dites
traditionnelles. Les musiques actuelles constituent une pluralité de familles musicales,
dont l’histoire et les références les rattachent à un socle commun dans lequel elles se
reconnaissent. Aujourd’hui, du fait de leur capacité constante de renouvellement et, par
conséquent, de l’émergence de multiples formes musicales hybrides, le paysage de ces
musiques recèle des formes riches et complexes, qui se manifestent par l’invention
continuelle de nouveaux genres et de nouvelles dénominations.
Par commodité sémantique, l’ensemble des acteurs impliqués dans ce secteur ont pris
l’habitude de regrouper les musiques actuelles en quatre familles plus ou moins
perméables et connaissent de multiples formes de croisement, d’hybridation et de fusion :
-
-
les musiques amplifiées, elles mêmes divisées en trois sous-familles :
• Le rock, blues, pop, fusion, métal, indus, hardcore, punk…
• Le Hip Hop, R’n’B, ska, reggae, ragga, dub, funk…
• Les musiques électroniques.
le jazz et les musiques improvisées,
les musiques traditionnelles et les musiques du monde,
la chanson en tant que genre, même si la forme chantée est commune à une
grande partie des familles musicales concernées,
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L’EMB : UN LIEU DE DIFFUSION DE MUSIQUES ACTUELLES
L’activité principale de la salle est la programmation hebdomadaire [ou bihebdomadaire] de
concerts de musiques actuelles. [Ceux-ci cohabitent ponctuellement avec d’autres formes
d’expression artistique : Spectacles musicaux jeune public ayant pour mission principale de
participer à l’éveil artistique des enfants / Expositions de peintures ou photos de jeunes artistes
valdoisiens / Spectacles théâtraux - musicaux ou non - dans le cadre du Festival Théâtral du Val
d’Oise].
Cette programmation, singulière et toujours éclectique, tend à balayer le plus largement possible le
champ des musiques actuelles, accordant une place essentielle aux nouvelles tendances
musicales. Le seul critère de programmation étant la qualité artistique du projet, toutes sortes
d’artistes, à différents stades de leurs carrières s’y côtoient : têtes d’affiches nationales ou
internationales, artistes en phase de reconnaissance ou formations déjà reconnues dans des
tendances pointues et/ou moins fédératrices, jeunes talents…
Cette programmation défricheuse, initiée dès l’origine, est prédominante dans l’identité du lieu.
Fort de celle-ci, l’EMB s’appuie sur la confiance qu’il a acquis auprès du public pour lui proposer
de s’éloigner des sentiers balisés, sans jamais se départir d’une politique tarifaire basse visant à
permettre à
tous l’accès à cette forme d’expression artistique.
Oscillant entre 40 et 50 concerts par saison, l’EMB a reçu à l’heure actuelle plus de 600 formations
différentes, dont la grande majorité de la nouvelle scène française de notoriété aujourd’hui
nationale.
Chaque saison, l’EMB accueille plus de 13000 spectateurs avec une moyenne de fréquentation
par date de plus de 70%.
Grâce à sa politique de fidélisation, l’EMB revendique chaque saison plus de 200 détenteurs
d’une carte d’adhésion (pour les Sannoisiens) ou d’un forfait de 6 concerts.
Quelques références : Horace Andy ; Camille ; Ceux Qui Marchent Debout ; Johnny Clarke ;
Dionysos ; Dominique A ; Eiffel ; Ez3kiel ; F.F.F ; Tiken Jah Fakoly ; Fishbone ; Les Hurlements
d'Léo ; Louise Attaque ; Mickey 3D ; Mister Gang ; Paris Combo ; Patrice ; Le Peuple de l’Herbe ;
Sanseverino ; Sergent Garcia ; The Skatalites ; Troublemakers ; Erik Truffaz ; Tryo ; Les Wampas ;
Zebda ; Raul Paz ; Pauline Croze ; Roy Ayers ; Macéo Parker ; Emilie Simon ; The Gladiators …
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L’ EMB : UN LIEU DE CREATION ET D’ACCOMPAGNEMENT
Ayant la conviction que le rôle d’une scène de musiques actuelles est aussi de favoriser l’aide à la pratique scénique de
ce champ artistique, l’équipe de l’EMB a développé, depuis 1998, la répétition en conditions de scène, dans ce lieu qui,
de par sa configuration s’y prête parfaitement. Le projet s’est ensuite ouvert aux résidences proprement dites, puis à
l’accompagnement d’artistes en développement.
I.
La répétition en conditions de scène (préparation de tournées)
L’EMB tient à se positionner en tant que collaborateur (voire partenaire) des structures de productions et de tournées
désireuses d’assurer la préparation d’un spectacle dans des conditions d’accueil optimum.
Les prestations de l’EMB, dans la majorité des cas, sont liées à une représentation du spectacle accueilli.
Répondant à une forte demande, cette activité tourne à plein régime faisant de la salle un véritable lieu quotidien de
création et de travail pour les artistes et techniciens. Tous types d’artistes sont accueillis dans ce cadre.
Quelques références : Têtes Raides, Amadou et Mariam, Saian Supa Crew, Feist, Pauline Croze, Camille,
Pleymo, Aqme, Julien Lourau, Paris Combo, TTC, Sanséverino, Louis Chedid, Jean Louis Murat, Java …
II.
L'accompagnement d'artiste
Chaque saison, deux ou trois projets font l’objet d’une mobilisation plus importante de l’EMB afin
d’accompagner les artistes sur les différents aspects de leurs démarches de professionnalisation.
Les artistes accompagnés ont un accès privilégié à la scène de l’EMB afin de faire évoluer leur spectacle et
de consolider leurs équipes artistiques et techniques ; Différents intervenants (artistes, techniciens, coach,
…) sont sollicités pour conseiller et orienter les projets.
L’EMB sensibilise ces artistes au fonctionnement du secteur professionnel de la musique (les contrats de la
musique, technique de promotion d’un projet) et les accompagne dans leur choix de développement
(recherche de partenaires professionnels : label, distributeur, éditeur, tourneur…).
Enfin, l’EMB s’investit dans la recherche d’aides financières pour les projets qu’il défend. Cette activité est
notamment soutenue par le Ministère de la Culture (Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des
spectacles).
Quelques références : Anis, Nosfell, Les Ogres de Barback, TéTé, K2R Riddim, Batlik, Hopper, Fancy,
Flox, Sammy Decoster …
III.
L’accompagnement des groupes amateurs issus de la scène locale
Cette activité fait partie des missions de l’EMB inscrites dans le cadre d’un conventionnement de projet
signé avec la Drac Ile-de-France et le Conseil Général du Val d’Oise. Cette mission est également soutenue
par l’ADIAM 95. L’accueil de formations amateurs fait l’objet d’un encadrement technique plus accentué et
est associé à des modules de formations pris en charge par les réseaux franciliens auxquels adhère l’EMB
(Combo 95, RIF).
Quelques références : Flying Pooh, Boni Fate, Twage, Dirge, Full Screen, Mhybris…
IV.
Les résidences d’artistes
Cette activité soutient la création d’un nouveau répertoire lié à un nouveau spectacle. Depuis plusieurs
années, l’EMB collabore avec l’Ecole de musique de Sannois, à travers un travail dans lequel les élèves de
la section « Chœur » de l’école mènent un projet de création vocale avec l’artiste en résidence.
Quelques références : K2R Riddim, Dierdre Dubois (Ekova), Nicolas Repac, Ben Ricour.
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LES METIERS DE LA MUSIQUE
1. Musicien
2. Professeur de musique
3. Le son et ses métiers
Dans le spectacle vivant
•
Ingénieur du son
Bien que l'
expression soit passée dans le langage courant, il n'
existe pas à proprement parler de diplôme
d'
ingénieur dans le domaine du son. Il s'
agit en réalité d'
un titre qui désigne le responsable de la chaîne de la
prise de son et de la fabrication d'
un enregistrement diffusé en direct ou sur un support.
•
Technicien ou assistant son
Il seconde souvent l'
ingénieur du son dans la préparation des séances d'
enregistrement ou dans la mise en
place des équipements.
•
Régisseur son
Utilisé dans le secteur du théâtre et plus généralement dans le spectacle vivant, il est le responsable général de
la sonorisation d'
une salle. Chargé de la préparation et de la mise en place des moyens nécessaires à la
réalisation sonore d'
un spectacle, on le retrouve souvent à la console. Il règle les effets sonores pendant la
représentation et est responsable de la gestion et de l'
entretien du matériel. Un technicien console ou un
assistant son peuvent le seconder lors du mixage et de la balance.
•
Sonorisateur
Il prépare, en étroite collaboration avec le régisseur son, l'
installation du matériel et l'
acoustique de la salle.
•
Illustrateur musical/créateur de bande-son
Il est responsable ou créateur de la bande-son accompagnant un spectacle vivant.
Dans le cinéma et l'audiovisuel
•
Chef opérateur du son / preneur de son
Sous la direction du réalisateur et assisté d'
un perchman, il assure en direct la prise du son et le
travaille en le corrigeant et en le filtrant.
•
Mixage / postsynchronisation / postproduction
C'
est l'
étape durant laquelle le matériel sonore du tournage est retravaillé et monté avec les images.
•
Bruiteur
Il fabrique mécaniquement ou électroniquement les sons nécessaires à la postsynchronisation des
produits audiovisuels.
•
Sound designer
ll est responsable du choix ou de la création de la bande-son d'
une production audiovisuelle (spots
publicitaires, émissions de télévision, jeux vidéo, etc.).
•
Designer sonore
Il est responsable de l'
esthétique sonore des objets industriels (ouverture de briquets, de portes de
voitures, etc.)
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L'acoustique
•
Sonorisateur d'espaces publics
Technicien mettant en œuvre et exploitant un système de sonorisation, de renforcement sonore, il
peut opérer en "intérieur" comme en "extérieur", sur des installations fixes ou mobiles. Son statut
professionnel peut être salarié, intermittent, prestataire indépendant.
•
Acousticien architectural
Son rôle est d'
étudier les conditions acoustiques d'
un environnement et de participer au choix des
matériaux d'
un bâtiment ou d'
une structure afin d'
apporter à l'
usager un maximum de confort sonore.
•
L'acoustique musicale
Domaine vaste et multidisciplinaire, l'
acoustique musicale s'
intéresse à la physique des instruments
de musique et leur facture, à la voix chantée, à la perception des sons instrumentaux et de la
musique, au geste et au jeu instrumental, à l'
acoustique des salles et la mise en espace des sons,
aux dispositifs électroacoustiques pour capter, transformer et restituer les sons, aux algorithmes et
dispositifs pour l'
analyse et la synthèse des sons musicaux
La facture instrumentale
Lutherie, facture instrumentale, réparation et vente.
4. L'administration de la culture
Les établissements culturels
•
Directeur
À la fois gestionnaire, négociateur, directeur artistique, homme d'
organisation et de management, il
a notamment une mission de programmation des spectacles ou événements qu'
il souhaite présenter
dans sa structure. Son expérience, sa connaissance du milieu artistique, ses réseaux relationnels et
une bonne connaissance des publics comptent pour beaucoup dans sa capacité à gérer un
établissement.
•
Administrateur
Il est le responsable administratif et financier de la structure : un lieu culturel, une compagnie, un
ensemble musical... Ses tâches sont multiples et s'
articulent autour de la gestion juridique,
financière et comptable, l'
encadrement du personnel, l'
établissement des contrats de travail avec les
artistes, la recherche de subventions et de partenariats privés ou institutionnels et les relations avec
les tutelles.
•
Chargé de production
Homme-orchestre de la création du spectacle dont il est responsable, il assure la coordination du
projet, a en charge la gestion des budgets, recherche des partenaires, établit un calendrier et
négocie les contrats avec les artistes
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L’entreprise culturelle
•
Producteur-entrepreneur de spectacles
Installé à son compte ou chef d'
entreprise, le producteur passe contrat avec un artiste ou un groupe
pour créer un spectacle. Il coordonne l'
ensemble sur un plan financier, technique et humain : contact
avec partenaires, choix des lieux et de l'
équipe technique, gestion du planning, organisation de la
promotion, billetterie, etc. Cette profession est soumise à l'
obtention d'
une licence d'
entrepreneur de
spectacles délivrée par le ministère du Travail. Le producteur assume souvent une fonction de
tourneur.
•
Tourneur
Chargé de diffusion dans le secteur public, tourneur dans le privé, sa mission est de vendre les
spectacles et d'
organiser les tournées. Il gère les plannings, négocie les contrats de vente avec les
directeurs des salles, les directeurs des affaires culturelles des villes et les responsables de
festivals, et recrute les équipes techniques.
•
Agent artistique
La profession d’agent artistique est strictement réglementée et s’applique à ceux qui reçoivent au
cours d’une même année civile mandat de plus de deux artistes du spectacle de leur procurer des
engagements. L'
agent artistique gère la carrière des artistes et leur trouve des employeurs
potentiels moyennant une rémunération au pourcentage (en général 10%). Représentant légal, sa
fonction est avant tout celle d'
un négociateur. Il s’occupe notamment des contrats, des plannings et
des relations avec la presse. Ce métier s'
exerce sous le statut de travailleur indépendant et
nécessite l'
obtention d'
une licence d'
agent artistique.
•
Manager d’artiste
Le rôle du manager est proche de celui de l’agent artistique : il conseille et accompagne les artistes
dans l’orientation, la gestion et la promotion de leur carrière artistique. Il diffère en revanche pour la
question du placement des artistes, son statut et son mode de rémunération
5. Les métiers du disque
De l'édition à la diffusion : le circuit du disque
•
l'
édition
•
l'
enregistrement et le mixage
•
la fabrication
•
la distribution
Vous pouvez retrouver toutes ces informations et les formations proposées sur le lien suivant :
www.mediatheque.cite-musique.fr/
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LES METIERS DE LA SCENE
ADMINISTRATION / PRODUCTION
COMMUNICATION / RELATIONS
PUBLIQUES
TECHNIQUE
CADRES
1
2
Directeur
Administrateur
rien
rien
rien
rien
3 - Directeur de service
rien
Directeur de la communication et des
relations publiques, Secrétaire général
Directeur technique
4 - Responsable de
secteur(s)
Conseiller technique, chef-comptable,
assistant de direction, directeur de projet,
conseiller artistique, administrateur de
productions
Formateur, animateur, responsable du
secteur de l'
information, des relations
avec le public, attaché de presse
Régisseur général
TECHNICIENS / AGENTS DE MAITRISE
1 - Chef de service
Secrétaire de direction, Comptable principal
Chargé de diffusion
Régisseur principal, réalisateur
costumes, maquillages, coiffures,
perruques, son, lumière, pyrotehcnique
2 - Technicien
hautement qualifié
Attaché de production
Attaché à l'
accueil, à l'
information, aux
relations avec le public, à l'
animation,
graphiste
Régisseur scène, lumière, son, audiovisuel, régisseur de production, , peintredécorateur, chef machiniste
Documentaliste, maquettiste PAO
Dessinateur DAO/CAO, constructeurmachiniste, opérateur projectionniste,
électricien
3 - Chef d'
équipe,
technicien qualifié,
rien
personnel bénéficiant
d'
une habilitation
spécifique
EMPLOYES / OUVRIERS
1
Comptable, secrétaire
Caissier-hôte(esse) d'
accueil
Perruquier, couturier, maquilleur,
coiffeur, habilleur, chapelier, artificier,
ouvrier professionnel, machiniste,
cintrier, opérateur son
2
Secrétaire comptable, secrétaire sténodactylo, aide-comptable, caissier, agent
informatique, standardiste
Hôtesse d'
accueil
Chauffeur-coursier, accessoiriste
3
Opérateur de saisie, employé de
bureau
Contrôleur, hôtesse de salle,
employé de routage, employé de
bar
Employé de nettoyage, gardien,
manutentionnaire, employé
polyvalent
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REFERENCES ET RENSEIGNEMENTS
EMB
www.emb-sannois.org
ADIAM 95
www.valdoise.fr
Cité de la musique – Références métiers
www.mediatheque.cite-musique.fr/
IRMA - Références bibliographiques
www.irma.asso.fr
CNV – Centre de ressources national
www.cnv.fr
COMBO 95 – Réseau départemental des lieux de musiques actuelles
www.combo95.org
R.I.F – Réseau régional IDF des lieux de musiques actuelles
www.lerif.org
FEDUROK – Réseau national des lieux de musiques actuelles
www.la-fedurok.org
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Musiciens intervenants de Massy (91) - Bilan général de la classe de
découverte à La Rochelle (CM1 – CM2 d’une école primaire - 10 au 20 janvier 2007)
Par :
Mr Duburque, Mme Montagnac, Pierre Thomas, Armelle Bigot
[…]
7. Bilan musical détaillé
Durant cette classe transplantée, les enfants ont été capables :
- d’interpréter plusieurs chansons de mémoire et avec expression ( Dick Annegarn, « les
Tchèques » ; Dionysos, « Song for a Jedi », Raphaël, « Caravane » ; Renan Luce, « Lacrymal
Circus », Têtes Raides et Bombes 2Bal, « Méfie toi », Claire Dit Terzi, « Mal aux yeux »)
- la notion d’interprétation a vraiment été expérimentée grâce au travail fait avec Prohom (« que
dit la chanson ? comment lui donner un goût ? ») . Un travail corporel y a été associé. La place
du public dans l’interprétation a été réfléchie : doit-on le convaincre, le rallier ; l’impressionner, lui
donner envie d’être comme nous, l’apitoyer, l’attendrir, le choquer?
- Un travail scénique concernant l’entrée et la sortie ainsi que la disposition sur scène (en lignes
ou en arc de cercle) a été fait. Les élèves ont compris l’importance de leur attitude sur scène (ils
ont été filmés en séance de travail et se sont vus) : positionnement du corps, regard,
concentration …Cela leur a permis de comprendre la part d’artistique qu’un musicien devait
mettre dans un concert
- L’esprit critique a été développé lors de cette séance de travail avec Prohom car certaines
chansons retenues étaient très citoyennes quant à l’avenir du peuple tchèque, ou les choix à faire
dans une vie … L’intervenant a sans cesse sollicité le public (soit les CM1, soit les CM2) pour qu’il
donne son avis sur le message transmis ou son interprétation.
- la confrontation avec un public a considérablement fait avancer les classes : filage devant le
personnel du centre d’hébergement puis « concert » devant Prohom et deux personnes des
Francofolies. Riches de ces expériences, les élèves ont souhaité plusieurs fois dans la semaine se
produire au réfectoire ou ailleurs pour proposer leurs reprises ou des chansons inventées …
- d’accompagner des chansons de façon simple (corps, instruments)
Quelques enfants, suite à des séances de percussions corporelles et d’écriture de chanson, ont
inventé leur chanson et l’ont accompagnée de percussions corporelles et tambours sur cadre. Les
enfants sont tentés d'y associer des mouvements corporels.
- de repérer quelques éléments musicaux et de les mémoriser lors d’auditions musicales
Lors de séances d’écoute, les enfants ont trouvé de nombreuses informations sur le caractère des
chansons, leurs tempi, instrumentation, spécificités...
Leur écoute a été si fine durant les temps d’écoute active et passive (musique durant les trajets de
car) qu’ils connaissaient par cœur lors du filage , les refrains de chansons des artistes du Chantier
des Francos , sans jamais les avoir apprises.
- d’acquérir du vocabulaire musical et artistique et d’y faire correspondre des définitions
pertinentes en visitant les différents lieux de spectacle de La Rochelle , ou en suivant
des conférences de présentation de l'historique des Francofolies et sur les différents"
métiers satellites" du festival.
festival, concert, spectacle, scène, fosse d’orchestre, côté cour, côté jardin, dossier de presse,
tourneur, manager, distributeur, ingénieur du son, ingénieur lumières, coach scénique, maquette,
production, auto production, intermittents, jauge, console, accréditation, conducteur (déroulement
d’une émission radio), gélatine (cache de couleur mis sur les projecteurs), scratch, battle, mixette,
fadder, cut, vinyl ,etc …
- de reproduire des cycles de percussions
simultanément un ressenti de la pulsation
corporelles
complexes,
en
ayant
150
- de créer un texte et une mélodie pour inventer une chanson : tout en ayant conscience de
sa structure (couplet/refrain, rimes ? introduction ? pont ? quelle répartition des voix ? solo-tutti ?)
- de manipuler un matériel technique inconnu et d’en tirer des séquences musicales
L’expérience du scratching a permis aux élèves d’améliorer leur motricité fine et leur coordination
ainsi que leur écoute musicale pour placer leurs effets à des moments opportuns (deux techniques
de scractch leur ont été apprises : le babyscratch et le cut).
- de réinvestir les acquisitions musicales antérieures pour faire des liens entre les
différentes informations récoltées durant ce séjour
Ils savent à présent ce qu’est exactement un festival, comment s’organise celui des Francofolies
(programmation / production), par qui et quand il a été inventé , quels sont ses enjeux artistiques
et financiers, quels métiers gravitent autour des artistes, à quelle évolution de carrière peut
espérer un artiste, en quoi les Francofolies aident les jeunes artistes, à quoi sert précisément le
Chantier des francos, etc …
- d’observer le travail d’artistes et de les rencontrer (développement de la sensibilité, de
l’esprit esthétique et de l’esprit critique)
Les enfants ont assisté à une séance de travail scénique de Florian Mona et Alee et les Nouveaux
Nés, qui devaient mettre au point leur filage pour la fin de semaine : Prohom a fait le même travail
avec ces artistes qu’avec les enfants en début de semaine. Ils ont pu ainsi remarquer, en tant
qu’observateurs et non plus acteurs quelles difficultés avaient les artistes et comment ils y
remédiaient. Ils se sont également rendus compte du travail et de la fatigue que cela pouvait
représenter, ainsi que des doutes et perturbations que pouvaient avoir ces musiciens.
Le filage pendant lequel deux des quatre artistes ont spécialement joué pour les élèves a été un
moment particulièrement fort musicalement, émotionnellement et humainement.
Conclusion :
Au vu des apports pédagogiques, culturels et artistiques, l’ensemble de l’équipe (les enseignants
et les intervenants) est extrêmement satisfait du séjour et du projet.
Cette classe de découverte a permis de redynamiser le projet des « Primeurs à l’école ». Une date
de séjour plus tardive serait bénéfique à une meilleure préparation musicale des enfants.
151
ARA – Exemple d’ateliers à destination de la petite enfance
Cette action s’inscrit dans une démarche globale d’éveil musical mise en place par l’ARA
depuis fin 2004.
Elle s’articule autour de deux grands axes :
-
Des interventions avec les enfants,
Un travail de sensibilisation de l’équipe enseignante.
1) Interventions avec les enfants
Il ne s’agit pas de mener un travail musical inscrit dans une esthétique fixée au préalable
mais de favoriser l’expérimentation sonore (en lien ou non avec un texte).
Trois grands objectifs se dessinent :
•
L’exploration sonore (passant par une collecte d’objets hétéroclites : objets du quotidien,
instruments…) et manipulation : un travail sur la variété des modes de jeu, le contrôle gestuel
et l’appréciation du son.
•
Le développement d’un imaginaire musical : associer des séquences sonores à des états
affectifs, des moments de la journée, des mouvements plastiques.
•
L’organisation : s’organiser entre enfants en vue d’une production, organiser des parties
musicales entre elles, varier et élaborer des idées musicales.
L’utilisation de matériel de traitement et d’enregistrement du son (amplification, effets,
échantillonnage…), outre son aspect éducatif dans le champ culturel des musiques populaires, permet
un décentrage essentiel de l’attention, du geste vers le son.
2) Travail de Sensibilisation de l’équipe enseignante
Les enseignants des classes maternelles et primaires font régulièrement le constat que, par manque
de connaissances et de formation, ils ont du mal à mener une activité musicale dans les classes, que ce
soit de manière régulière ou dans le cade de projets (PAC, projet d’école…).
Souvent, la solution réside dans le recours à des interventions de personnes extérieures,
spécialistes de la discipline, qui se substituent pour un temps à l’enseignant. La difficulté, dans ce cas,
est de pérenniser une activité musicale, une fois l’action terminée.
L’ARA se propose d’intervenir sur cet axe avec les objectifs suivants :
•
Accompagner et qualifier les demandes enseignantes dans le cadre de leur projet.
•
Sensibiliser les équipes à la démarche et décomplexer des attitudes de crainte face à une
discipline souvent jugée trop « technique ».
•
Pérenniser une activité musicale hors intervention extérieure.
Les objectifs sont divers :
identifier un geste à un son
trier les objets par matière
Reconnaître en fonction de la matière, le timbre de l’objet.
Manipuler les objets sans frapper.
Reconnaître et faire un son (long/court/doux/fort/aigu/grave)
Verbaliser les gestes trouvés lors des phases d’exploration (frotter / gratter / secouer / faire
tourner / faire rouler / taper).
Les finalités sont :
S’initier à une pratique musicale.
Prendre du plaisir à faire du bruit puis de la musique.
Apprendre à faire des sons de différentes manières.
Développer son « oreille, son écoute.
Découvrir la musique
Stimuler l’imagination
Inventer des sons
Faire de la musique.
152
Réseau le PATCH (Picardie): Trame des interventions en classe lors des
« Journées découvertes des musiques actuelles » (en partenariat avec
CRDP Amiens)
Objectifs et thèmes généraux
1 / Découverte de l’offre culturelle locale
Sensibiliser les jeunes aux acteurs locaux (lieux de diffusion, formation, accompagnement mais
aussi groupes locaux), en particulier dans les établissements en milieu rural, où les jeunes
souffrent d’un manque d’information et ne perçoivent que peu d’initiatives émergées de leurs
territoires.
2 / Découverte d’un secteur et de ses métiers
Un des objectifs consiste à « démystifier » le secteur des musiques actuelles que les jeunes ne
considèrent en général qu’au travers des médias de masse (TV, Radios FM) et leur permettre
d’entrevoir les nombreuses compétences et la variété des métiers qui composent le secteur.
3 / Education civique
Le secteur des musiques actuelles étant largement représenté par le tissu associatif, cette
intervention est l’occasion d’initier les élèves sur le fonctionnement d’une association et de
rappeler quelques repères importants sur les collectivités territoriales qui les subventionnent.
4 / Développement d’un projet : Emancipation et citoyenneté
Emanciper et responsabiliser les jeunes en partant de leur propre culture.
A travers la découverte du montage d’un projet « musiques actuelles » (organisation d’un concert
par une association), il s’agit d’offrir aux élèves la possibilité de prendre conscience de leurs
aptitudes et des possibilités d’action qu’ils peuvent développer aux contacts les uns des autres.
Approche pédagogique
Eviter le cours magistral, privilégier l’échange.
Etablir un langage dynamique, simple et passionné avec les élèves.
Impliquer les élèves sur les bases d’un certain nombre de codes culturels qui leur sont
propres.
Poser les conditions d’un jeu de rôle avec la création d’une association imaginaire qui est un
des fils conducteurs de l’intervention.
Matériels nécessaires
Lecteur CD
CD de groupes locaux
Biographies, fiches techniques, dossiers de presse
Fiches musiques actuelles
Affiches de concert
Plaquettes de programmation des lieux, brochures d’informations
--------------------------------------------------Présentation et entrée en matière
Dès le début de l’intervention, il est important de bien préciser qu'il ne s'agit pas d'un cours mais
d'un échange. Il faut en effet chercher à mettre les élèves au centre de l’intervention / débat.
Le temps de rencontre peut ainsi débuter avec :
- Un recensement des musiciens dans la classe.
- Un rapide sondage sur leurs goûts musicaux.
- Un rapide sondage sur les lieux fréquentés par les élèves (salles de concerts, les lieux de
répétitions, discothèques…)
153
Dans un second temps, il s’agira, autour d’une brève présentation du réseau, d’effectuer un tour
d’horizon du paysage des musiques actuelles en Picardie se déclinant en plusieurs catégories de
structures (distribution de plaquettes de programmation ou de présentation des lieux) :
- Les lieux assurant diffusion des pratiques musicales
- Les structures d’enseignement, d’accompagnement,
- Les lieux généralistes incluant une programmation musiques actuelles,
- Les associations organisatrices de concert, porteuses de festival…
- Etc.
Afin de les faire participer activement, il s’agit de leur proposer un mode d’intervention où les
élèves sont « acteurs » et non pas seulement récepteurs des informations données par
l’intervenant.
Il s’agit donc de créer pendant le « cours » un « espace temps » par la création imaginaire d’une
association, un peu à la manière d’un jeu de rôle.
I. Création « imaginaire » d’une association avec les élèves
Connaissent-ils une ou des associations culturelles ?
Si oui : les élèves peuvent développer leurs propres exemples.
Si non : établir un parallèle avec des associations bien connues oeuvrant dans d’autres
secteurs d’activités.
Expliquer brièvement la nature et les caractéristiques d’une association.
Préciser que de nombreuses associations trouvent dans l’organisation de concerts le moyen
d’animer la vie locale. A défaut de concerts de musiques actuelles réguliers, organisés par des
structures professionnelles, ce sont le plus souvent ces amateurs bénévoles qui prennent en
charge cette responsabilité. Ils défendent des choix artistiques non conventionnels, soutenant
souvent des artistes émergents.
Création d’une association
Pour leur permettre de s’approprier le « jeu », il est important de leur demander de trouver le
nom de leur association : « X »
Une fois celui-ci trouvé, l’intervenant explique que la création d’une association est en général
motivée par l’envie de promouvoir ou de soutenir une cause, défendre des intérêts communs ou
généraux, une activité, une culture etc… et que cela peut s’exprimer de plusieurs manière.
En l’occurrence, l’objet étant de soutenir et promouvoir les musiques actuelles sur leur territoire,
l’association « X » décide d’organiser un concert.
Les points essentiels de la création d’une association à reprendre succinctement :
Les formalités de déclaration : préfecture, journal officiel…
La rédaction des statuts et le projet objet de votre association.
(A ce niveau, l’intervenant doit favoriser l’effet de groupe et faire appel à leur conscience
citoyenne / objectifs : savoirs faire organisationnels, apprentissage participatif et constitution d’un
groupe autour d’un projet commun).
Désignation du bureau et du conseil d’administration parmi les élèves
S’il s’agit d’expliquer le fonctionnement d’une association, la désignation d’un bureau fictif et d’un
conseil d’administration fictif n’a pas d’autre utilité que de favoriser l’immersion dans le « jeu ».
154
Réalisation du dossier de subvention de l’association
A qui s’adresse-t-on ?
Expliquer les différents niveaux de collectivités territoriales :
Commune : s’adresser à la Mairie
Département : s’adresser au Conseil Général
Région : s’adresser au Conseil Régional
Etat : DRAC (service en région de l’Etat déconcentré)
Parler des communautés de communes, de l’Europe…
Préciser qu’il faut envoyer les statuts de l’association, une présentation de l’association, le projet
de l’association, mais qu’il faut également réaliser un budget prévisionnel.
Qu’est-ce donc qu’un budget prévisionnel ?
Prévoir les dépenses et les recettes que générera le projet de l’association = montrer un budget
prévisionnel type.
Jeu de questions : Alors quelles sont les choses qui occasionneront des frais pour un
concert d’après vous ?
(Laisser répondre durant 5 minutes, noter leurs réponses et reprendre chaque points dans la
partie suivante « organisation d’un concert »…)
II. Organisation du concert
A l'aide de la fiche "organiser un concert" comme trame principale, il faut reprendre les
différentes étapes nécessaires à l'organisation d'un évènement.
Dans le même temps, il est possible de reprendre avec eux les métiers que l’on trouve au sein
d'une salle de concert (son, lumière, communication, programmation...). Il est donc très utile de
prendre avec vous une copie des fiches métiers.
La salle de concert
De plus en plus de salles proposent un service de location. Noter qu’il coûte cher et qu’il faudra
rentabiliser l’investissement.
Si vous souhaitez organiser un concert dans votre commune, prenez contact avec le ou la
responsable du service culturel et présentez lui votre projet (bien rédigé et réaliste). La mairie
pourra alors peut-être vous céder gracieusement une salle municipale, voire vous aider
financièrement. Faîtes la démarche bien en amont, les salles communales sont souvent très
prisées par les associations locales.
L’installation technique
Un bon concert ne saurait se passer d’un bon son et de belles lumières. Pour ce faire, il est
conseillé de faire appel à des professionnels à même d’étudier les caractéristiques de la salle que
vous utiliserez. Ils vous proposeront alors le matériel adéquat avec une mise à disposition d’un
ingénieur du son ou/et lumières sachant l’utiliser. De nombreuses entreprises de location de sono
et lumières sont implantées en Picardie.
De quels professionnels peut-il s’agir ?
Présenter les métiers de : Régisseur général, Régisseur son, Technicien ou assistant
son, Régisseur lumière…
155
La Programmation du concert
Avec la présentation du métier de programmateur, il est possible de faire une mise en
situation et d’aborder de nombreux sujets. (Eventuellement rappeler qu’ils sont souvent en
relation directe avec les groupes, les managers des groupes et/ou les tourneurs).
Leur expliquer ce que reçoit le programmateur :
Biographie
La biographie est l’élément permettant aux organisateurs, aux publics potentiels de situer le style
de musique, le parcours musical, les propos des chansons…
Dossier de presse
Ce document répertorie les principaux articles de presse qui mettent en valeur le groupe, son
actualité, ses concerts, ses sorties d’album. Il n’est pas pertinent de mettre tous les articles (fête
de la musique…).
Fiche technique
La fiche technique permet aux organisateurs de concerts de vérifier la compatibilité du spectacle
avec les moyens techniques mis en oeuvre. Ensuite, cette même fiche technique sert aux
techniciens de la salle à « préparer » le terrain le jour de l’arrivée du groupe. Elle est donc remise
au régisseur de la salle, et aux techniciens plateau, à la régie retour et façade.
... et bien sur la démo, le CD, la maquette…
C'est pour un groupe le premier enregistrement réalisé. A peine en boîte, cet enregistrement va
permettre de démarcher des dates, des articles, des aides diverses etc. Pour les personnes qui
l'auront sous le coude ou la platine, il deviendra rapidement une carte de visite.
Mise en situation du métier de programmateur
1/ L’intervenant et la classe sont "programmateurs" d'une salle et ils doivent faire une
programmation d’un au moins 3 groupes pour le concert de l’association « X ».
2/ Ils ont à leur disposition un lecteur CD, des bios/dossiers de presse et bien sûr une dizaine de
démo de style de musique différent (des groupes locaux de préférence).
3/ Faire des écoutes des CD en leur demandant leur avis sur les groupes: Si vous étiez
programmateur, est-ce que vous prendriez ce groupe ? Oui, non pourquoi? Doit-on tenir compte
de ses propres goûts, de ceux du public...etc.
La SACEM : Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musiques
En général, ils ont tous entendu parler de la SACEM mais ne savent pas à quoi cela
correspond.
Après leur avoir donner la définition, il est plus simple de leur expliquer en partant de
situations quotidiennes qui les touchent directement.
L’emploi des artistes
Une loi de 1969 affirme la présomption de salariat sur scène. Si celui-ci se produit sans contrat ni
fiche de paie, sa prestation est considéré comme travail au noir et l’organisation est sanctionné
comme le prévoit la loi.
Présenter les contrats de cession / contrats d’engagement…
La communication
C’est une étape indispensable pour informer le public et lui donner envie d’assister au concert. Il
vaut mieux y penser plusieurs mois à l’avance pour la préparer sereinement et de façon
pertinente.
Si le « bouche à oreille » reste l’outil de communication de base, il risque de s’avérer insuffisant
s’il n’est accompagné de démarches complémentaires.
Comment feriez-vous ?
Présenter les médias :
156
-
Presse écrite
Radio
TV
Web
Les assurances
Il est obligatoire de souscrire une assurance Responsable Civile Organisateur (RCO) couvrant les
dégâts occasionnés à la salle, aux biens confiés et les dommages aux personnes.
Les services de sécurité
La qualité d’un service de sécurité est un élément déterminant de la réussite d’un spectacle. C’est
à l’organisateur de choisir un service de sécurité, détenteur d’une autorisation administrative,
adapté au contexte du concert (lieu, public…).
Les forces vives de l’association
Les contributions de bénévoles sont très fréquentes dans le fonctionnement des structures
associatives gérant des équipements. Le travail du bénévole concerne en général la préparation
(affichage, promotion) ou le suivi des concerts (cuisiner des plats pour les musiciens, entrée des
concerts, accueil des artistes, service d’ordre).
Le bénévolat peut être une composante essentielle du dynamisme du lieu, et représenter pour
certains une expérience voire un tremplin professionnel.
L’accueil
Le jour du concert, vérifier l’état du lieu de diffusion pour y effectuer d’éventuels aménagements
afin d’optimiser l’accueil des artistes. Veillez à respecter les demandes particulières des groupes,
conformément à ce qui est inscrit sur la fiche technique. Enfin, assurez-vous que toutes les
conditions sont réunies pour que le public puisse jouir pleinement du spectacle et éventuellement
étancher sa soif au comptoir d’un bar approvisionné et tenu selon les règles.
Après le concert
Restez vigilant, ranger et nettoyez soigneusement les lieux. Il est préférable de laisser une bonne
image de soi. Il sera alors plus facile de convaincre une mairie de renouveler l’expérience.
III. Les Risques auditifs
Faire le questionnaire sur les risques auditifs avec la classe et faire passer le dépliant
Agi–Son.
La dernière partie sera consacrée aux questions diverses des élèves
Leur donner des affiches de concert
---------------------------------------------------------------
Contacts du réseau "Le PATCH" (Réseau des lieux musiques actuelles en Picardie) :
Romain Holmière - Coordinateur
8, avenue de Bourgogne - BP 802 - 60 008 Beauvais
Tél: 03 44 10 30 81 Fax: 03 44 10 30 88
Email : [email protected] / Site web : www.le-patch.net
157
STAGE
NATIONAL DU
PÔLE NATIONAL
DE
RESSOURCES CHANSON
FRANCOPHONE
Le
Chantier
des
Profs
Élaborer des projets d’Action Culturelle
Le Chantier
des Profs
e
7 Edition
Du 16 au 19
janvier 2007
à La Rochelle
Organisateurs et partenaires du stage :
Francofolies / Enfants de la Zique
CRDP Poitou-Charentes / CDDP de Charente-Maritime
Rectorat de l’Académie de Poitiers (DAAC)
IUFM Poitou-Charentes
Inspection académique de la Charente-Maritime
DRAC Poitou-Charentes
Crédit photos : Eric Vernazobres
CDDP de Charente-Maritime
Céline LANGEVIN, chargée de projet
84 rue de Bel-Air
17028 La Rochelle Cedex 1
Tél. : 05 46 00 34 60 / Fax. 05 46 00 34 62
[email protected]
FRANCOFOLIES SAS
FRANCOFOLIES SAS
Renseignements et inscriptions :
OBJECTIFS DU STAGE :
Elaborer un projet d’action culturelle : méthodologie,
ressources, partenariat
Cette formation nationale a pour ambition de mettre en relation
les personnels de l’Education Nationale et de la Culture
souhaitant s’investir dans des projets d’Action Culturelle autour
de la chanson francophone.
Le stage a pour objectif de fournir aux participants les
informations et pistes nécessaires à la conception, la mise en
œuvre et à l’évaluation de projets.
• Témoignages
• Travail en ateliers sur les projets des participants
• Ressources / Partenariats / Procédures et dispositifs /
Financements des projets
DEUX ACTIONS FORTES
Les participants s’inscrivent sous forme de binôme composé
d’une personne de l’Education Nationale et d’une personne
issue d’une structure culturelle.
Ils doivent proposer ensemble les grandes lignes d’un
avant-projet au moment de leur pré-inscription.
Le Chantier des profs s’appuie sur 2 actions menées par les
Francofolies tout au long de l’année :
• les Enfants de la Zique, opération qui propose, par
l’édition annuelle d’un livret/cd, d’accompagner les
enseignants dans leur découverte et l’approche du
répertoire de la chanson avec leurs élèves.
Gérard Authelain, rédacteur en chef du livret, est un
intervenant clef de la formation. Il propose notamment des
prolongements à sa démarche développée dans les livrets.
Le stage permettra de travailler concrètement à l’élaboration
des projets des participants en intégrant les différents apports
théoriques et pratiques du stage.
PROPOSITIONS DE TRAVAIL :
• le Chantier des Francos dont l’objectif est d’accompagner
la nouvelle création chanson et musiques actuelles en
proposant des sessions de travail (autour du chant, de la scène,
du son..) à des groupes en démarrage. Certains comme Prohom,
Pauline Croze, Nicolas Jules ou Cali ont eu l’occasion d’être
présentés dans des éditions précédentes des Enfants de la Zique.
4 thèmes seront explorés pour appuyer les projets des
participants :
Savoir écouter ou comment faire découvrir le répertoire de
la chanson en classe
• Histoire/panorama de la chanson,
• Exploration de chansons.
Le Chantier des Profs se déroule en même temps que l’une des
sessions du Chantier des Francos. Rencontres avec les artistes,
observation du travail scénique, rencontre avec des professionnels
du secteur musical sont donc également au programme.
Créer ou comment révéler la sensibilité du jeune public
par la démarche artistique
• Ateliers d’écriture / création / pratique musicale autour de la
chanson francophone, adaptés aux projets envisagés.
• Observation et échanges autour du travail scénique des
artistes du Chantier des Francos.
• Rencontre avec un professionnel du secteur musical
(Lilian Goldstein, responsable du service musiques actuelles à
la SACEM, en 2004, Pierre Yves Romano, tourneur, en 2005…),
• Rencontre avec un artiste et échanges autour de son parcours,
de sa création (Prohom en 2006),
• Interventions du réalisateur scénique du Chantier des
Francos.
Ils collaborent régulièrement avec le PNR :
• Gérard Authelain, rédacteur en chef du livret “Enfants de la
Crédit photos : Eric Vernazobres
Comment faire découvrir la réalité d’un univers artistique
et culturel
LES INTERVENANTS
STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE • ELABORER DES PROJETS D’ACTION CULTURELLE
Zique”, ex-directeur du CFMI de Lyon et auteur de nombreux
ouvrages sur la chanson
• Serge Beyer, Rédacteur en chef du gratuit “Sur la même
longueur d’onde”
• Philippe Albaret, réalisateur scénique intervenant sur
les Chantiers des Francos…
1
LIEU
La Rochelle
Le Chantier
des Profs
e
HORAIRES (à titre indicatif sous réserve de modifications)
7 Edition
Mardi 16 janvier 2007 : 10h00/12h30 . 14h00/18h00
Mercredi 17 janvier 2007 : 9h00/12h30 . 14h00/18h00
Jeudi 18 janvier 2007 : 9h00/12h30 . 14h00/18h30
Vendredi 19 janvier 2007 : 9h00/12h30 . 14h00/17h00
18h00/20h00 : Filage du Chantier des Francos (facultatif )
Une rencontre professionnelle sera également proposée en
soirée, ainsi qu’un apéritif pour les participants au Chantier des
profs et Chantier des Francos (dates et horaires à confirmer).
PUBLICS
CONCERNÉS
: 30
PERSONNES
• Education nationale : CPEM, Conseillers pédagogiques
généralistes, Professeurs en IUFM, conseillers DAAC, IPR,
Professeurs en éducation musicale et professeurs de
français.
• Culture : chargés de médiation culturelle dans les
collectivités territoriales, les structures culturelles,
responsables de salles, musiciens intervenants des écoles de
musique et conservatoires.
M ODALITÉS
D ’ INSCRIPTION
• Constituer un binôme comprenant 1 personne “Education
Nationale” et 1 personne “Culture” puis établir un avantprojet en suivant la fiche jointe page 3.
pédagogique à vos supérieurs hiérarchiques (Recteur,
DAAC ou IPR, Inspecteur d’académie pour l’Education
Nationale).
• Validation de la candidature par le PNR au plus tard pour le
13 octobre 2006
• Inscription définitive auprès de votre académie (service de la
formation continue) ou organisme pour une prise en charge
financière de votre déplacement à La Rochelle avec
délivrance d’un ordre de mission.
Crédit photos : Eric Vernazobres
• Faire parvenir sa candidature au PNR avec l’avant-projet au
plus tard pour le 22 septembre 2006.
• Votre candidature sera ensuite présentée pour validation
STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE • ELABORER DES PROJETS D’ACTION CULTURELLE
2
FICHE-PROJET
DESCRIPTIF DU PROJET
:. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nom(s) personne(s) Education Nationale :
(30 lignes maximum)
1/ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
...........................................................................
2/ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
...........................................................................
...........................................................................
Nom(s) personne(s) Culture :
1/ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2/ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Fonction : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
...........................................................................
...........................................................................
...........................................................................
Responsable du groupe à contacter :
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Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Courriel : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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OBJECTIFS DU PROJET
(5 lignes maximum)
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Le Chantier
des
Profs
e
7 Edition
STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE • ELABORER DES PROJETS D’ACTION CULTURELLE
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3
F ICHE
CANDIDATURE
À RETOURNER
CDDP de Charente-Maritime
84 rue de Bel-Air
17028 la Rochelle Cedex 1
Tél. 05 46 00 34 60
Fax. 05 46 00 34 62
[email protected]
PERSONNELS DE L’ÉDUCATION NATIONALE &
PERSONNELS DES STRUCTURES CULTURELLES
N° de dispositif : 06 A 0130120
N° de module : 12581
au plus tard pour le 22 septembre 2006 accompagnée de
votre fiche-projet
Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
A IDE
AU MONTAGE DU PROJET
Délégation Académique à l’Education Artistique et à
l’Action Culturelle
Profession . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Employeur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Rectorat de Poitiers
Adresse professionnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Sylvia Besnault • [email protected]
05 49 54 79 90
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Les Francofolies
Emilie Yakich • [email protected]
05 46 28 28 28
Liste de structures culturelles, salles pouvant être associées à
votre projet…
Tél : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
I NFORMATIONS
Couriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
PRATIQUES
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/
HOTELS
Adresse personnelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
CDDP17
Céline Langevin . [email protected]
05 46 00 34 60
...........................................................................
...........................................................................
Tél : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Couriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Le Chantier
des
Profs
e
Validation(s) du(es) supérieur(s) hiérarchique(s)
7 Edition
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STAGE NATIONAL DU PÔLE NATIONAL DE RESSOURCES CHANSON FRANCOPHONE • ELABORER DES PROJETS D’ACTION CULTURELLE
4
Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines et l’éducation artistique et
culturelle
En partenariat avec l’Inspection Académique des Yvelines, le Rectorat de l’Académie de Versailles
et la Direction Régionale des Affaires Culturelles Ile-de-France, le Théâtre de Saint-Quentin-enYvelines/ Scène nationale développe une politique éducative ouverte sur les arts du spectacle
vivant en sensibilisant et en initiant les jeunes spectateurs aux codes de la création artistique
contemporaine.
Ce travail d’accompagnement s’inscrit dans une perspective d’éducation artistique aux dimensions
à la fois culturelles (expression critique et exploration intime des réalités du monde) et esthétiques
(découverte d’un art et d’un langage artistique).
Pour mener à bien ses missions de démocratisation culturelle et de formation des publics, le
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines entretient une relation de proximité avec les établissements
scolaires et développe un partenariat de projets en excluant toute logique de prestations de
services ou de dispositifs "clés en main",. Des artistes s’associent à des enseignants pour
favoriser la rencontre avec le spectacle vivant dans un souci constant d’échange et d’exigence, en
privilégiant l’intelligence critique et l’éducation citoyenne.
♦ Le partenariat avec l’Education nationale
Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines est un partenaire privilégié de l’Education Nationale. Il
participe activement aux dispositifs d’Education Artistique et Culturelle en conformité avec les
orientations académiques et nationales.
En 2006/2007, le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines est le partenaire artistique et culturel de
17 classes à Projet Artistique et Culturel dans le 1er degré et 10 projets dans le 2nd degré (classes
à projet artistique et culturel et ateliers artistiques). Ces projets concernent 7 circonscriptions :
Montigny, Trappes, Le Mesnil Saint Denis, Chevreuse, Mantes I, Beynes et Plaisir.
♦ Les projets
À partir de l’offre artistique de la Scène nationale et en fonction des objectifs pédagogiques
spécifiques inscrits dans le projet, l’enseignant ou l’équipe éducative, en lien avec le Théâtre de
Saint-Quentin-en-Yvelines, élabore un projet. Ce dernier déterminera la nature, la forme, la durée,
les objectifs d’un partenariat artistique qui s’appuie en même temps et complémentairement sur la
fréquentation préparée et suivie des oeuvres et sur des formes pratiques de réalisation et
d’appropriation par les élèves.
Suivant les projets, on retrouve différents dispositifs qui ont pour ambition commune de favoriser
une approche sensible de la création contemporaine en posant la question du rapport à l’œuvre :
- Les ateliers de pratique (théâtrale, musicale et chorégraphique)
Lieu de l’expérimentation concrète et de l’appropriation, les ateliers permettent aux élèves de
comprendre ce qu’est un processus de création. Ils favorisent une plus grande réceptivité des
spectacles et forment le regard des jeunes spectateurs.
- Les rencontres avec les artistes.
Elles permettent d’aiguiser sensibilité et esprit critique, de tisser la relation enfant-adulte et
artiste-spectateur dans le dialogue et le partage des émotions.
Entendre les équipes artistiques, les interroger pour mieux comprendre et apprécier leur
démarche, pour mieux en goûter leur sens et leur profondeur.
- Les répétitions ouvertes.
Assister à une répétition c’est suivre, en témoin privilégié, une équipe artistique au travail et ainsi
approcher au plus près la réalité du processus de création d’un spectacle.
- Les visites du théâtre
Pour découvrir l’envers du décor, le rôle de la technique dans les spectacles et le potentiel du
Théâtre, il est proposé aux élèves une visite autour des pôles principaux de la technique : son,
lumière, machinerie…ainsi qu’une approche des métiers techniques, artistiques et de médiation,
indispensables à l’élaboration et à la diffusion d’un spectacle.
La visite a lieu de préférence lorsque les élèves ont assisté à un spectacle. Celui-ci sera l’élément
référent.
- La restitution
Elle fait partie intégrante du projet. Il s’agit d’une réalisation, d’une production « à hauteur
d’élèves ».
Elle revêt de multiples formes selon la nature du projet:
- présentation d’une petite forme artistique (théâtre, danse, musique, cirque) ;
- présentation de travaux en arts plastiques réalisés à partir de tout ce qui aura été
expérimenté, découvert durant le projet ;
- production d’écrits issus d’ateliers d’écriture ;
- un journal de bord…
Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines propose 2 temps de restitution :
sur le temps scolaire : rencontre des classes à PAC dans le cadre de l’opération Rencontres
initiée par l’IA 78 au mois de mai.
sur un week-end : à l’initiative du Théâtre, les classes volontaires participent à un temps
festif, une sorte de journées portes ouvertes avec l’ensemble des publics ayant pris part à
des ateliers (public individuel adulte, étudiants…). Les familles et l’ensemble des publics de
la Scène nationale sont conviés.
♦ L’accompagnement des enseignants
Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines s’engage également fortement dans la formation des
enseignants. Il est le partenaire artistique et culturel de nombreux stages à destination des
enseignants du 1er et du 2nd degré.
Dans le cadre du Plan Départemental de Formation des enseignants 2006/2007, la Scène nationale
est associée à 3 stages :
- Un stage Musique intitulé « Musique, Création artistique et partenariat culturel » », en
partenariat ave le Festival d’Automne ;
- Un stage théâtre autour de la création théâtrale contemporaine à destination du jeune public, en
partenariat avec le Centre Dramatique National de Sartrouville ;
- Un stage danse en partenariat avec le Prisme d’Elancourt .
En partenariat avec le Rectorat de l’Académie de Versailles, le Théâtre propose dans le cadre du
Plan Académique de Formation un stage intitulé Travail Théâtral : Dramaturgies à l’œuvre.
En outre, afin de favoriser et d’accompagner le développement de l’éducation artistique à l’école,
l’Inspection Académique des Yvelines met à disposition du Théâtre un enseignant sur une demijournér par semaine. Celui-ci travaille notamment à l’élaboration de documents pédagogiques et à
la conception de formations à destination des enseignants.
164
Exemple de convention de jumelage entre uns structure culturelle (le
Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines) et un établissement scolaire
Convention de Jumelage
ENTRE
LE THÉÂTRE DE SAINT-QUENTIN- EN- YVELINES / SCÈNE NATIONALE
Place Georges Pompidou
BP 317-Montigny-le-Bretonneux
78054 Saint Quentin Yvelines Cedex
N° SIRET : 390 787 828 00016
APE : 923 D
N° LICENCES : 780 340- 780 345- 780 352
Tél. : 01 30 96 99 30
Représenté par Madame Véronique BARCELO, Secrétaire Générale et Directrice par intérim.
ET
LE LYCÉE EMILIE DE BRETEUIL
3, rue du Canal
78180 Montigny-le-Bretonneux
Tél. : 01 30 57 11 33
Représenté par Madame Françoise Gautier, Proviseur.
Préambule :
Depuis de nombreuses années, le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines / Scène nationale et le
Lycée Emilie de Breteuil entretiennent d’étroites relations. Ils collaborent notamment dans le cadre
de nombreux projets partenariaux inscrits dans les dispositifs conjoints Ministère de la Culture Ministère de l’Education Nationale.
Afin de mettre en cohérence les initiatives existantes, de les inscrire dans la durée et de favoriser
le rayonnement des pratiques artistiques et culturelles dans l’ensemble de l’établissement, les deux
structures ont décidé de mettre en place une convention de jumelage.
Pour mettre en œuvre les principes généraux fixés dans le cadre de cette convention de jumelage,
le Lycée Emilie de Breteuil et le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines s’engagent à élaborer
chaque année un certain nombre de projets spécifiques qui donneront lieu à un ou plusieurs
avenants annuels.
Objet :
La convention de jumelage porte sur :
-
Une ouverture sur l’environnement culturel des élèves ;
L’accès aux formes contemporaines du spectacle vivant ;
La découverte de la diversité et de la complémentarité des expressions artistiques par une
approche à la fois critique et pratique ;
La diversification des actions de partenariat ;
L’inscription du partenariat dans la durée et dans un projet d’ensemble cohérent ;
La mise en place d’une concertation régulière des différents partenaires impliqués dans le
jumelage.
165
Contenu du jumelage :
-
L’accès aux formes contemporaines du spectacle vivant :
Information régulière faite aux enseignants et aux élèves sur la programmation (diffusion
de programmes, de journaux, présentation de la saison à l’ensemble de l’équipe pédagogique,
éducative et administrative…) ;
Priorité pour les enseignants lors de l’ouverture des abonnements scolaires (dans la limite
des places disponibles) ;
Conditions tarifaires privilégiées pour l’ensemble du personnel du Lycée (enseignants et
personnel non enseignant), les élèves et leurs parents ;
Mise en place d’une politique d’invitation sur certains spectacles ou manifestations de la
saison.
-
La découverte de la diversité et de la complémentarité des expressions artistiques :
Accueil de propositions artistiques dans les murs du Lycée (installation plastique, petite
forme théâtrale...) ;
Participation des élèves à des propositions artistiques de la saison ;
Mise en place de rencontres avec des équipes artistiques ou des professionnels du secteur
culturel et artistique invités à s’exprimer sur leur métier ainsi que sur leur pratique créatrice ;
Accueil en résidence dans les murs du Lycée d’un artiste ou d’une équipe artistique ;
Mise en place de projets dans le cadre des dispositifs conjoints Ministère de la Culture Ministère de l’Education Nationale ou hors de ce cadre : aide au montage de projets, mise en
œuvre, suivi et évaluation ;
Constitution d’un lieu-ressource au sein du Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines destiné à
proposer des documents d’accompagnement aux enseignants du Lycée.
Modalités pratiques :
-
Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines / Scène nationale appliquera le tarif réduit "groupe"
pour le personnel du Lycée et les parents d’élèves. Les élèves pourront bénéficier du tarif
réduit "Scolaire" (places individuelles ou abonnements) ;
-
En ce qui concerne les ateliers, interventions ou manifestations diverses évoquées ci-dessus, le
Lycée s’assure des locaux dont il dispose. Le Théâtre s’assure des locaux dont il dispose ou
auxquels il fait appel.
Modalités financières :
Chaque projet mis en œuvre dans le cadre de cette convention fera l’objet d’une estimation
budgétaire dont les partenaires s’engagent à étudier ensemble la faisabilité.
Modalités d’exécution du jumelage :
Le Lycée Emilie de Breteuil s’engage à
-
-
prendre les dispositions utiles et nécessaires à l’accueil des interventions, ateliers ou
manifestations diverses évoquées ci-dessus sans préjudice pour les élèves à l’intérieur
comme à l’extérieur du lycée ;
inscrire cette convention comme axe fort du projet d’établissement du Lycée Emilie de
Breteuil.
Le Lycée désigne comme interlocuteur du Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines - Scène nationale
Madame Françoise Gautier, proviseure du Lycée.
Pour mener à bien la convention, Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines / Scène nationale
s’engage à
166
-
assurer le lien entre le Lycée Emilie de Breteuil , les compagnies invitées, les divers
intervenants et le Théâtre ;
suivre l’ensemble des actions ou manifestations s’intégrant dans la convention ;
fournir toute documentation artistique nécessaire au travail qu’implique la convention
de partenariat ;
inscrire cette convention de jumelage comme axe fort du projet de la Scène nationale.
Le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines / Scène nationale désigne pour interlocuteur du Lycée
Emilie de Breteuil Magali CABROL, chargée du Secteur Educatif.
Suivi et évolution du jumelage :
Un comité de pilotage suivra le jumelage et son évolution. Il est constitué du Proviseur du Lycée
Emilie de Breteuil et du Directeur du Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines / Scène nationale, ainsi
que de quatre membres désignés par chacune des deux parties, deux parmi les personnels du
lycée et deux parmi les personnels du théâtre, dont un, éventuellement, parmi les artistes associés
au théâtre. Le comité peut associer à ses travaux, s’il le souhaite, une ou plusieurs personnes
concernées par le jumelage. Le Recteur de l’Académie de Versailles ou son représentant,
l’Inspecteur d’Académie des Yvelines ou son représentant, le Directeur Régional des Affaires
Culturelles d’Ile de France ou son représentant, et le Président de l’Agglomération de SaintQuentin-en-Yvelines ou son représentant seront conviés à y participer.
De plus le Lycée Emilie de Breteuil et le Théâtre de Saint- Saint-Quentin-en-Yvelines / Scène
nationale se rencontreront régulièrement pour évaluer le partenariat.
Durée de la convention :
La présente convention est établie pour une durée de trois ans à compter du jour de sa signature,
renouvelable chaque année par tacite reconduction. Elle s'exécutera conformément aux
dispositions énoncées et aux textes réglementaires. Elle pourra être dénoncée annuellement à la
demande de l’une ou l’autre des parties, ou reconduite après chaque période de trois ans. Dans
tous les cas, la décision n’interviendra qu’après consultation du comité de pilotage.
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