Pourquoi choisir une VNI à fuite et comment la régler
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Pourquoi choisir une VNI à fuite et comment la régler
VNI à fuites Pourquoi ? Comment la régler ? Dr Nathalie Embriaco Dr Stéphane -Yannis Donati Réanimation polyvalente - USC Hôpital Ste Musse Toulon VNI et fuites Fuites parasites, non voulues ≠ Fuites intentionnelles Fuites parasites au niveau de l’interface (ou du circuit) • A éviter au maximum mais obligatoires en VNI au niveau de l’interface… • Moindre efficacité de la ventilation • Désynchronisation patient-machine • Conjonctivites/Kératites (fuites vers les yeux) • Donc source d’inconfort et d’échec Fuites intentionnelles • Orifices sur le masque (interface à fuite intégrée) ou sur le coude de ventilation ou sur un raccord spécifique • Expiration par cette fuite • Fuites à l’inspiration compensées par l’accélération de la turbine du ventilateur (+/- fuites parasites aussi) • Fuites sur le masque parfois calibrées au ventilateur (si de même marque…) • Type de masque (nasal, facial) parfois à renseigner sur ventilateur • PEP obligatoire en VNI à fuites, permet le rinçage du CO2 Avantages • Réduction espace mort - pas de réinhalation de CO2 • Meilleure synchronisation patient-machine (compensation des fuites parasites) • Meilleur confort ventilatoire (absence de valve sur le circuit expiratoire) • Moins de bruit pour le patient et son entourage… • Circuit monobranche sans valve : plus léger et plus simple (moins de source d’erreur pour éducation thérapeutique) • Plus large choix d’interfaces Contraintes • • • • Nécessité interface adaptée ou raccord à fuite Mode ventilatoire à deux niveaux de pression (PI + PEP) Réglage PEP ≥ 4 cmH2O Ventilateurs à turbine : ventilateurs de domicile ou hospitaliers spécifiques (V60 /Trilogy - Philips-Respironics ) Trilogy™ V60 ™ (Philips-Respironics) (Philips-Respironics) Contraintes • Apport d’O2, niveaux de pression et pente de pressurisation moins importants sur ventilateurs de domicile • Diminution efficacité dans le maintien de la PI si fuites intentionnelles importantes (> 40l/mn pour PI à 14 cmH2O) Indications VNI à fuites • IRC en états stables • Décompensations modérées • Décompensations en voie d’amélioration (en relai précoce du ventilateur de réanimation) Relai d’autant plus précoce que le patient est déjà équipé et habitué… • Place des ventilateurs hospitaliers permettant la VNI à fuites ? Interfaces à fuites intentionnelles Masques faciaux FX Quattro™ (Resmed) Masques nasaux Quattro™ (Resmed) Comfortgel blue™ (Respironics) Utopia (Teleflex) Interfaces à fuites intentionnelles Masques buccaux Masque facial intégral ou full face Masque bucco-narinaire Oracle (Fisher Paykel) Hybrid (Teleflex) Fitlife Total full face (Respironics) Interfaces étanches • A utiliser exclusivement avec circuit à valve déportée ou intégrée au ventilateur Masques nasaux Ultra Mirage nasal NV (Resmed) Masques faciaux PerformaTrak™ (Respironics) Interface mixtes • Coude de ventilation interchangeable • Coude à fuite transparent : fuites sur le raccord • Coude étanche bleu FlexiFit (Fisher Paykel) Performax ou Fitlife Total full face (Respironics) Raccord à fuites sur circuit Valve de Whisper Swivel • Fuite intentionnelle sur le raccord • Permet d’utiliser n’importe quel type d’interface étanche • Retour toujours possible sur circuit à valve avec la même interface Ne pas confondre • Fuites intentionnelles et Valve anti-asphyxie • Valve anti-asphyxie possible sur un masque étanche Raccord masque Quattro™ (Resmed) Flexifit™ (Fischer Paykel) NovaStar™ (Dräger) Circuit pour VNI à valve intégrée Circuit double branche : branches inspiratoire, et expiratoire vers valve expiratoire intégrée au ventilateur Circuit pour VNI à valve déportée Valve expiratoire déportée et proximale + Tuyau de commande de la valve permettant de plaquer une membrane à chaque inspiration (Valve auto-pilotée) Circuit pour VNI à fuite Circuit monobranche inspiratoire simple Ventilateurs à turbine VPAP IV/ S9 ST (Resmed)) Vivo 50 (Breas Medical) Vivo 50 Phases du cycle Pente de pressurisation maximale (temps de montée en pression minimal) sans inconfort Pression 20 (cmH2O) Consigne PI ou AI (PI – PE) Efficacité ventilatoire, diminution FR, gazométrie 15 - 10 5- PEP ≥ 4 cmH2O en VNI à fuites Cyclage ou Fin de I ou Trigger expiratoire adapté selon le profil ventilatoire obstructif ou restrictif 0- Temps Déclenchement ou Trigger inspiratoire Le plus sensible sans autodéclenchement (penser aussi aux fuites !) Comment régler ? Réglages de départ • PI pour AI 8-10 cmH2O (AI = PI – PE) • PE ou PEP ≥ 4 cmH20 à régler ensuite en fct des efforts de déclenchement • Pente maximale (temps de montée en pression minimal) • Trigger inspiratoire ou Trig I le plus sensible • Trigger expiratoire ou Fin de I ou cyclage à 50% • Timax en cas de fuites parasites (1,5 à 2 secondes) • FR de sécurité 0 / Vt cible 0 • O2 pour SpO2 88-92% • Humidification systématique avec humidificateur chauffant réglé en fct du confort du patient PEP pour faciliter le déclenchement Vrai pour l’obstructif Lutte contre la PEEPi ou hyperinflation dynamique Trigger expiratoire ou Cyclage • Trigger expiratoire élevé chez l’obstructif • Trigger expiratoire bas chez le restrictif Comment régler avec le patient Synchronisation patient – ventilateur Est-ce que c’est dur de faire venir l’air ? (déclenchement) Réglage du trigger inspiratoire, de la PEP et de la pente Est-ce que la machine part toute seule ? (autodéclenchements) Réglage du trigger inspiratoire, de la PEP, gestion des fuites parasites Est-ce que l’air vient trop fort ? (pente, consigne) Réglage de la pente de montée en pression et de l’AI Quand ça souffle est ce que c’est trop long ? (cyclage) Réglage du trigger expiratoire ou fin de I et du Timax 3 Ateliers • Atelier 1 : Reconnaître matériel pour VNI à fuite et montage : interfaces, raccords, circuits, valves de fuite – Pièges à éviter • Atelier 2 : choix et mise en place d’une interface – Rôle du soignant, rôle du patient • Atelier 3 : Réglages d’une VNI à fuite – Réglages des paramètres et recherche de la synchronisation patient-ventilateur IRCO • Échec de l’oxygénothérapie • + un signe clinique : asthénie, dyspnée, céphalées matinales • + un critère gazométrique : – PaCO2 ≥ 55 mmHg – PaCO2 entre 50 et 54 mmHg avec désaturations nocturnes (Sa02 ≤ 88% pendant au moins 5mn consécutives sous O2 ≥ 2l/mn) – PaCO2 entre 50 et 54 mmHg avec au moins 2 décompensations hypercapniques sur un an nécessitant l’hospitalisation IRCR • Un signe clinique : fatigue, dyspnée, céphalées matinales • + un critère gazométrique ou spiromètrique (EFR) : – PaCO2 ≥ 45 mmHg – désaturations nocturnes (Sa02 ≤ 88% pendant au moins 5mn consécutives) – pour les maladies neuromusculaires progressives : • force inspiratoire maximale Pimax < 60 % de la théorique • capacité vitale forcée < 50% de la théorique (< 20% Myopathies, < 50% SLA)