Rapport d`activité 2010

Transcription

Rapport d`activité 2010
Rapport d’activité
2010
3
Avant-propos
du président-directeur
du musée du Louvre
2010 a été une année riche et
dynamique. Le Louvre a égalé le
record de fréquentation atteint en 2009,
avec 8,5 millions de visiteurs, avec
un taux d’ouverture des salles de 90 %
(il était de 75 % il y a 10 ans) et un taux
de satisfaction des visiteurs qui a
encore progressé, dépassant les 97 %.
À ces publics, il serait juste d’ajouter
les 11,6 millions d’internautes qui sont
autant de visiteurs virtuels.
Les collections se sont enrichies
de 72 œuvres nouvelles, dont deux
trésors nationaux : Un dais pour le trône
de Charles VII ainsi que Les Trois Grâces
de Lucas Cranach, pour l’acquisition
duquel nous avons lancé une souscription nationale qui a suscité dans
le grand public une mobilisation
exceptionnelle.
C’est en juillet que les salles,
rénovées et reconfigurées, de la Vénus
de Milo ont été inaugurées, préfigurant
ainsi une nouvelle présentation
des salles des Antiquités étrusques
et romaines.
Le Louvre, maison des artistes vivants,
a accueilli Patrice Chéreau comme
Grand Invité et inauguré deux
nouveaux décors pérennes : les vitraux
de François Morellet et le plafond
de Cy Twombly.
Henri Loyrette,
président-directeur
du musée du Louvre
La programmation 2010 a été
particulièrement dynamique, avec
trois grandes expositions dans le hall
Napoléon : « Sainte Russie – L’art
russe, des origines à Pierre le Grand »,
« Routes d’Arabie – Archéologie et
histoire du royaume d’Arabie
saoudite » et « L’Antiquité rêvée –
Innovations et résistances au
XVIIIe siècle », auxquelles vient
s’ajouter la douzaine d’expositions
présentées salles Richelieu, salle de la
Chapelle ou dans les salles du musée.
Cette exceptionnelle vitalité
rayonne bien au-delà de nos murs et
même de nos frontières. Les succès
du Louvre en région et à l’international
sont là pour en témoigner : on évoquera
les quatorze expositions organisées
hors les murs, la poursuite et l’extension
de nos chantiers de fouilles et de
nos coopérations internationales qui
viennent rappeler la vocation
universelle du Louvre, soucieux de
se présenter dans le vaste monde sous
son meilleur jour, d’exalter la richesse
de ses collections et le savoir-faire
de ses équipes.
4
5
Sommaire
2Avant-propos
du président-directeur du musée du Louvre
Le Louvre remercie ses mécènes
10 Le Louvre en chiffres et en images
6
1. L’accueil des publics
18
La fréquentation du musée
du Louvre
25
L’accueil du public
2. L’offre culturelle
3. La politique
scientifique
32 Les
38
expositions
temporaires
74
es manifestations
L
artistiques et culturelles
’enrichissement des
L
collections
78
es instruments d’étude
L
des collections
44 Les
activités
avec intervenants
46 Les
partenariats
pédagogiques et les
formations professionnelles
50
Les publications
56 Les
productions
audiovisuelles et les
éditions multimédias
82 L’action
scientifique
86 Département
des
Antiquités égyptiennes
90 Département
des
Antiquités grecques,
étrusques et romaines
94 Département
des
Antiquités orientales
60 Les
98 Département
66 L a
102 Département
des Arts
106 Département
des Objets
outils multimédias et
d’aide à la visite
communication du
Louvre dans les médias
graphiques
des Arts
de l’Islam
d’art
110 Département
des Peintures
114 Département
des Sculptures
118 Musée
national
Eugène-Delacroix
122 Service
du Récolement
des dépôts antiques et
des arts de l’Islam
126 Délégation
à la
Conservation préventive et
à la Coordination des régies
130 L a
recherche sur les
publics et les pratiques
culturelles
4. Le rayonnement
national et
international
du Louvre
138
5. De nouveaux
projets stratégiques
6. La vie
de l’établissement
152 Les
166 Le
nouvelles salles
du département des Arts
de l’Islam
’ouverture du Louvre
L
sur la France
Paris et les régions
Le Louvre-Lens
154
156 L’installation
de
décors pérennes d’art
contemporain au sein
du palais
140 L’ouverture
du Louvre
sur le monde
Le Louvre Abou Dabi
158 Le
réaménagement des
galeries de la Vénus de
Milo et de la Melpomène
Les coopérations
scientifiques et culturelles
148 L a
politique de dépôt
es nouvelles salles du
L
mobilier du XVIIIe siècle
160
Le projet Pyramide
162 Le
Centre national
de conservation,
de restauration et de
recherches patrimoniales
en Ile-de-France
Louvre et ses agents
172 Le
pilotage financier
et juridique du musée
du Louvre
178 Le
soutien des mécènes
et partenaires du musée
du Louvre
182 Le
fonds de dotation
184 L a
valorisation du domaine
national du Louvre
190 L a
modernisation
des outils informatiques
et la sécurité des
systèmes d’information
Annexes
194 Liste
des expositions
196 Publications
2010
de la direction de
la Production culturelle
198 Les
repères
chronologiques des
grands travaux du Louvre
depuis 1981
200 Les
délibérations du
Conseil d’administration
du musée du Louvre
en 2010
6
7
Votre générosité
au cœur de nos projets
Le musée du louvre
remercie ses mécènes
Nouveaux espaces
dédiés aux arts de l’islam
.........................
Contributeurs d’État
. SA MAJESTÉ LE ROI
MOHAMMED VI DU MAROC
....
. SON ALTESSE CHEIKH SABAH
AL-AHMAD AL-JABER
AL-SABAH, ÉMIR DU KOWEÏT,
AU NOM DE L’ÉTAT DU
KOWEÏT
. SA MAJESTÉ LE SULTAN
QABOUS BIN SAÏD AL-SAÏD,
SULTAN D’OMAN,
ET LE PEUPLE OMANAIS
. LA RÉPUBLIQUE
D’AZERBAÏDJAN
....
Aménagement
des galeries autour
de la Vénus de Milo
.........................
. NIPPON TELEVISION
NETWORK
. CAD CENTER
Restauration de la
Victoire de Samothrace
.........................
. NIPPON TELEVISION
NETWORK
. F. MARC LADREIT DE
LACHARRIERE (FIMALAC)
. BANK OF AMERICA MERRILL
LYNCH ART CONSERVATION
PROGRAMME
. M. HUBERT
GUERRAND-HERMES
. M. ET MME BERNARD
VERGNES
. PPR
. M. JEAN-LOUIS REMILLEUX
. M. DANIEL THIERRY
. MME FLORENCE FESNEAU
Rénovation de la mise
en lumière des façades
du palais du Louvre
.........................
. TOSHIBA CORPORATION
....
. ALL NIPPON AIRWAYS
Donateurs
. SON ALTESSE ROYALE LE
PRINCE ALWALEED BIN TALAL
BIN ABDULAZIZ ALSAUD
....
. FONDATION TOTAL
. LAFARGE
. FONDATION ORANGE
. M. FRÉDÉRIC JOUSSET
. MARAZZI GROUP
. THE SAMUEL H. KRESS
FOUNDATION
Aménagement des salles
d’Orient méditerranéen
dans l’Empire romain
.........................
. BOUYGUES CONSTRUCTION
. JT INTERNATIONAL
Léonard de Vinci, Tête de jeune
homme aux cheveux bouclés
Nouvelles salles
dédiées aux objets d’art
du XVIIIe siècle
.........................
. MONTRES BREGUET S.A.
. AMERICAN FRIENDS OF THE
LOUVRE
. JACQUES GARCIA
....
Et les membres du Cercle
Cressent, présidé par
Mme François Pinault, dont :
. M. MICHEL DAVID WEILL
. FONDATION GILBERT ET
ROSEMARIE CHAGOURY
. FONDATION STAVROS S.
NIARCHOS
. FONDATIONS EDMOND DE
ROTHSCHILD
. MME PAULA CUSSI
Louvre-Lens
.........................
. CRÉDIT AGRICOLE NORD
DE FRANCE
. VEOLIA ENVIRONNEMENT
. AUCHAN
. NEXANS
. ORANGE
. CAISSE DES DÉPÔTS
. CAISSE D’ÉPARGNE
NORD FRANCE EUROPE
. CRÉDIT DU NORD
. CCI GRAND LILLE
. GROUPE MAISONS ET CITES
. CRÉDIT MUTUEL
NORD EUROPE
. GROUPE SIA
8
9
....
Dons et acquisitions
d’œuvres
.........................
Dons
.
.
.
.
.
.
M. ANTOINE BEAL
M. GEORGES PÉBEREAU
M. EMMANUELE PANTANELLA
M. CLAUDE SÈRE
M. PIERRE JOURDAN-BARRY
M. ET MME RENÉ
DEVILLE-CAVELIN
. M. GUY LADRIÈRE
. M. ET MME GUY MOTAIS
DE NARBONNE
Acquisitions d’œuvres
Les Trois Grâces de Lucas cranach
l’Ancien
. MAZARS
. FONDATION GANDUR
POUR L’ART
. PYLÔNES
. PRIMAUDIT INTERNATIONAL
. SCOR SE
. LABORATOIRE LUIS GODINHO
. HUGAU GESTION
. ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
. STVA
. LE CONSEIL
D’ADMINISTRATION DE LA
SOCIÉTÉ DES AMIS DU
LOUVRE
. M. ET MME LIONEL ET
ARIANE SAUVAGE
. M. PHILIPPE FORESTIER
. M. DIDIER COIGNY
. M. ÉRIC DE HAYNIN DE BRY
. M. FRANÇOIS HEMMELMANN
. M. JACQUES GARAÏALDE
ET LE GÉNÉREUX SOUTIEN DE
PLUS DE 7 000 DONATEURS
La Société des Amis
du Louvre
.
.
.
.
M. ET MME ERIC FREYMOND
PEARL LAM
MR. AND MRS. ROBERT LEE
SAN K. J. LEE AND
JULES BRASSNER
. DIANE NAEGELE
. JUAN ANTONIO PEREZ SIMON
. MIMI R. SONG
. MR. AND MRS. KERRY
STOKES
. JOHN AND BECCA CASON
THRASH
. BRUNO WANG
. TAN SRI DATO’ DR. FRANCIS
. YEOH SOCK PING
. GREGORY AND REGINA
WEINGARTEN
. FEDERICO SADA GONZALEZ
AND LILIANA MELO DE SADA
Le Cercle des Jeunes
Mécènes
.
.
.
.
.
.
.
.
........................
MAYBACH
LARRY AND MICKEY BEYER
JACK CORWIN
GABRIELLE DE KUYPER
OSCAR DE LEON
HARRY AND LINDA FATH
MR. AND MRS. CHRISTOPHER
FORBES
Membres amis
. ASSOCIÉS EN FINANCE
. BUCCELLATI
. CABINET PIERRE BONNEFOI
S.A.
. CHAMPAGNE A. ROBERT
. CLIMESPACE
. COFINLUXE
. JEK INFORMATIQUE ET
SERVICES
. MCI FRANCE
. NASCO KARAOGLAN
. NOMINATION
. POTEL ET CHABOT
. SETEC ORGANISATION
. STUDIO DEMARQUE
.........................
. VAN CLEEF & ARPELS
Le Cercle des Mécènes
Le Cercle Louvre
Entreprises
.........................
Membres fondateurs
et associés
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
DELOITTE
ENI
ERNST & YOUNG
ESCALATE RETAIL
FONDATION TOTAL
GRANT THORNTON
JT INTERNATIONAL
L’ORÉAL
MCKINSEY & COMPANY
NIPPON TELEVISION
NETWORK
. IPSEN
....
Membres partenaires
Le Cercle International
HÔTEL SPA
. SAMSUNG
. SNCF
. UNION DE BANQUES ARABES
ET FRANÇAISES
. WEBHELP
....
. ALLEN & OVERY LLP
. ALTARES
. COMMERZBANK, AG,
SUCCURSALE DE PARIS
. HÔTEL FOUQUET’S
BARRIÈRE, PARIS
. HÔTEL LE BRISTOL
. LAFARGE
. ROTHSCHILD & CIE BANQUE
. SAINT JAMES ALBANY PARIS
Mécènes de la saison 2010
.........................
Expositions
.
.
.
.
.
.
.
.
.
ENI
LOUIS VUITTON
FONDATION TOTAL
GDF SUEZ
GAZPROM
AL RUBAIYAT
DAI NIPPON PRINTING
ARJOWIGGINS - SEQUANA
HENDERSON LAND
DEVELOPMENT
. AIR CHINA
. IPSEN
. DELOITTE
. LAFARGE
. KONICA MINOLTA
. CULTURESFRANCE
. PACIFIC CENTURY PREMIUM
DEVELOPMENT SERVICES
. PAUL Y. ENGINEERING GROUP
. PAUL Y. GENERAL
CONTRACTORS
. CHINA RESOURCES
CONSTRUCTION COMPANY
. CHINA STATE CONSTRUCTION
ENGINEERING (HONG KONG)
....
Art contemporain –
Création et installation
Programmation culturelle,
conférences et concerts
.
.
.
.
PIERRE BERGÉ
LOUIS VUITTON
LABORATOIRES SEPTODONT
FONDATION SAFRAN POUR
LA MUSIQUE
....
Développement des publics
. THE ANNENBERG
FOUNDATION
. CAISSE D’ÉPARGNE
ÎLE-DE-FRANCE
. AGON SHU
. SUMITOMO LIFE INSURANCE
. CANSON
. FONDATION RATP
. AMBASSADE DE CHINE
. MUTUELLE INTÉGRANCE
....
Internet et multimédia
. CANSON
. KOREAN AIR
. ACCENTURE
. DAI NIPPON PRINTING
. ALTRAN
. HEADLINK PARTNERS
. VIVAKI COMMUNICATIONS
. VIVENDI
. TERRA FOUNDATION
FOR AMERICAN ART
. THE HENRY LUCE
FOUNDATION
. JCB INTERNATIONAL
. SHISEIDO
....
Projets scientifiques
. MR. BARRY LAM AND
QUANTA CULTURE AND
EDUCATION FOUNDATION
. FURUSIYA ART FOUNDATION
. M. FRÉDÉRIC JOUSSET
. FONDATION COSTOPOULOS
. MUSÉE D’ART MERCIAN
KARUIZAWA
. M. ET MME HUGUES LEPIC
. M. PIERRE MORIN
. M. JEAN-PHILIPPE
HOTTINGUER
. COMPAGNIE
DE SAINT GOBAIN
. SOTHEBY’S FRANCE
. FONDATION SIMONE ET
CINO DEL DUCA
. SPGP – SOCIÉTÉ PRIVÉE
DE GESTION DE PATRIMOINE
. FONDATION JANET WOLFSON
DE BOTTON
. GAGOSIAN GALLERY
. BROAD ART FOUNDATION
. THE CHARLES ENGELHARD
FOUNDATION
. ANONYME
. MR. AND MRS. J. TOMILSON
HILL
American Friends
of the Louvre
.........................
AFL Life Member
. MARK PIGOTT – THE MARK
PIGOTT LECTURE AND
RESEARCH FUND
....
Corporate Founders
.
.
.
.
AIR FRANCE
NATIXIS US CIB
SOTHEBY’S
...
Chairman’s circle
. GENIE ADRIANO POULOS
. EDUARDO ARAÚJO
. HANK AND VICTORIA
BJORKLUND
. MAX BLUMBERG
. VICTORIA CUMMOCK
. HENRI DE CASTRIES
. CHARLES DE CROISSET
. MR. AND MRS. FRANK
DELAPE
. ROBERT DE ROTHSCHILD
. FRANCIS FINLAY
. CYNTHIA FRIEDMAN
. MR. AND MRS. PATRICK A.
GERSCHEL
. MR. AND MRS. M. ANTHONY
GREENE
. RONALD S. HAFT
. KATHERINE HAYS AND AARON
MILLER
. GREGORY AND MARGARET
HEDBERG
. MR. AND MRS. CHARLES
HEILBRONN
. MR. AND MRS. J. TOMILSON
HILL
. SARAH MEEKER JENSEN
. ROBERT A. JETMUNDSEN
. DR. SABRINA KAY
. MARC LADREIT DE
LACHARRIÈRE
. CHARLENE C. AND TOM
F. MARSH
. CARL AND YURIE
PASCARELLA
. GREG AND LYSA ROHAN
. JANE GREGORY AND REED
RUBIN
. DAVID SADROFF
. MR. AND MRS. BERNARD
SHAW
. PAMELA SMART
. JOHN AND JULIE THORNTON
. MR. AND MRS. GUY
WILDENSTEIN
. DIANE B. WILSEY
. MRS. HENRY WELDON
La Société des Amis
du Musée
Eugène-Delacroix
10
11
Le palais
La pyramide
Cour Napoléon
3 000
603
70
21
34
28 000
mètres
de façades (longueur totale,
cours comprises).
68 600
 m²
de salles d’exposition.
403
14,5
pièces.
 km
de salles et de couloirs.
losanges.
de surface.
50
triangles de verre.
pompes
alimentent en eau
les 7 bassins.
mètres de hauteur.
650 000
mètres
de largeur à la base.
de grès et de granit.
95
105
tonnes d’acier.
tonnes
d’aluminium.
Vue du pavillon Richelieu
depuis le hall Napoléon
 m²
Cour Napoléon, les jets d’eau
pavés
12
13
Le public
8,5
 millions
de visiteurs en 2010
Les collections
35 000
œuvres
exposées, sur les quelque
460 000 (dont 196 000 œuvres
graphiques) que conserve le
musée.
2 000
œuvres environ
prêtées chaque année à d’autres
institutions.
38 %
de jeunes
de moins de 26 ans.
8
départements :
Antiquités orientales ;
Antiquités égyptiennes ;
Antiquités grecques, étrusques
et romaines ; Arts de l’Islam ;
Objets d’art ; Sculptures ;
Peintures ; Arts graphiques ;
et le musée national
Eugène-Delacroix.
Département des Peintures,
aile Denon
67 %
10,7
étrangers.
de visiteurs
 millions
Plus de
de visites sur le site Internet
du musée, www.louvre.fr,
en 2010.
Public devant Le Radeau de la
Méduse de Théodore Géricault,
département des Peintures
14
15
L’établissement public
2 100
personnes
environ travaillent au Louvre,
dont
65
8
Fréquentation
des expositions
temporaires
263 308
personnes ont visité
« Sainte Russie – L’art
russe, des origines à Pierre
le Grand ».
108 342
personnes ont visité
« L’Antiquité rêvée –
Innovations et résistances
au XVIIIe siècle ».
97 976
personnes ont visité
« Routes d’Arabie –
Archéologie et histoire du
royaume d’Arabie saoudite ».
conservateurs,
directeurs de
départements scientifiques,
150
personnels
de conservation,
1 200
agents
de surveillance.
48
Une brigade de
sapeurs-pompiers de Paris
24 heures sur 24.
Exposition temporaire
« Sainte Russie – L’art russe,
des origines à Pierre le Grand »,
5 mars 2010-24 mai 2010
16
17
1. L’accueil des publics
Nouvelle présentation des salles
consacrées à l’art grec classique
et hellénistique, département
des Antiquités grecques, étrusques
et romaines
18
1. L’accueil des publics
La fréquentation
du musée du Louvre
En 2010, le musée du Louvre a attiré un public nombreux et varié. Cependant,
l’origine géographique des visiteurs connaît une évolution notable : les touristes
d’Amérique latine et d’Asie sont de plus en plus nombreux.
8,5 millions de visiteurs
Pour la troisième année consécutive, la fréquentation du musée du Louvre
approche les 8,5 millions de visiteurs. Les collections permanentes ont accueilli
7,9 millions de personnes, et les trois expositions temporaires du hall Napoléon
ont été fréquentées par 419 000 visiteurs.
La fréquentation de l’auditorium a légèrement progressé en 2010, grâce,
entre autres, au succès des manifestations organisées dans le cadre de la programmation « Les visages et les corps », conçue avec Patrice Chéreau, Grand Invité
du Louvre.
Le musée national Eugène-Delacroix a connu quant à lui un niveau d’affluence record en raison du succès de l’exposition « Une passion pour Delacroix :
la collection Karen B. Cohen », mais aussi d’un bon niveau de fréquentation tout
au long de l’année.
Le succès des collections permanentes
Ce succès traduit une augmentation du nombre de visiteurs venus de l’étranger,
augmentation cependant contrastée selon le pays d’origine du public. La fréquentation de visiteurs en provenance d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest
reste en berne, alors que celle des visiteurs originaires d’Amérique latine, d’Asie
ou d’Australie retrouve et parfois dépasse le niveau qui était le sien avant la crise
économique et financière.
La fréquentation nationale a connu pour sa part une baisse par rapport
au niveau, élevé, de 2009, et a retrouvé celui de l’année 2008. Les expositions
temporaires, majoritairement fréquentées par un public national, ont en effet
enregistré une baisse de fréquentation, en raison notamment d’un nombre plus
faible de jours d’ouverture au public des espaces d’exposition du hall Napoléon.
Néanmoins, le public français s’est toujours autant rendu dans les collections permanentes. Les visiteurs de province visitent de plus en plus le musée
du Louvre, et ce de manière régulière depuis trois ans.
Visite scolaire, « Le Louvre
avec ma classe », salle de la Joconde,
département des Peintures
19
1. L’accueil des publics – La fréquentation du musée du Louvre
20
Caractéristiques du public
21
Nombre de visites en 2010
1
2008
2009
2010
Fréquentation totale
8 461 000
8 435 000
8 413 000
dont collections permanentes
7 744 000
7 659 000
7 859 000
612 000
663 000
419 000
dont auditorium
66 000
66 000
67 000
dont musée national Eugène-Delacroix
39 000
47 000
68 000
dont expositions temporaires du hall Napoléon
Âge
2 %
60 ans et +
12 %
– 18 ans
20 %
46 à 59 ans
16 %
31 à 45 ans
22 %
Activité
Autres
inactifs
18 à 25 ans
18 %
26 à 30 ans
12 %
Retraités
Actifs
en emploi
9 %
52 %
Élèves
20 %
Étudiants
15 %
Répartition par titres d’accès
Billets
de la fréquentation en 2010
50 %
12 %
38 %
Collections permanentes
49 %
12 %
39 %
Expositions temporaires du hall Napoléon 51 %
30 %
19 %
Auditorium
64 %
-
36 %
Musée national Eugène-Delacroix
49 %
19 %
32 %
2 %
Genre
France
33 %
Étranger
67 %
Exonérations
et gratuité
Fréquentation totale
En recherche
d’emploi
Origine géographique du public
Pass et cartes d’abonnement
Hommes
45 %
Femmes
55 %
1
Collections permanentes et
expositions temporaires, hors
auditorium et musée national
Eugène-Delacroix.
Pyramide du Louvre,
cour Napoléon
1. L’accueil des publics – La fréquentation du musée du Louvre
22
D’où viennent les visiteurs
des collections
permanentes ?
De nouveaux visiteurs
Depuis plusieurs années, l’origine géographique
des visiteurs du musée du Louvre s’est significativement modifiée : d’une part pour des raisons structurelles liées aux nouveaux flux touristiques en
provenance des pays émergents, d’autre part à cause
de la crise économique. Celle-ci a eu de fortes
conséquences sur la fréquentation des visiteurs
d’Europe de l’Ouest et du Nord, ainsi que
d’Amérique du Nord.
En revanche, l’affluence des visiteurs originaires
d’Amérique latine et d’Asie a très fortement
augmenté ces dernières années.
Fréquentation selon les régions
et pays de résidence1
Autres pays
d’Europe
(hors UE)
127 000
2 %
Autres pays
d’Asie
et d’Océanie
7 %
Fréquentation touristique
et crise économique
La fréquentation de ces nouveaux visiteurs a bien
résisté à la crise économique : après une baisse en
2009, sa progression a repris cette année. À l’inverse,
les touristes « traditionnels » provenant de l’Union
européenne (Italie, Allemagne, Royaume-Uni et
Espagne notamment) et des États-Unis ont vu leur
fréquentation baisser largement depuis 2007.
Autres pays
d’Amérique
latine
et du Sud
329 000
Mexique 112 000
Les visiteurs de l’exposition
« Routes d’Arabie –
Archéologie et histoire du
royaume d’Arabie saoudite »
Sans surprise, le public de proximité
reste majoritaire
100 000 personnes ont visité l’exposition d’été,
du 16 juillet au 27 septembre 2010. Le public
de proximité était majoritaire, comme on le constate
systématiquement dans les enquêtes menées auprès
du public des expositions du hall Napoléon, avec
36 % de visiteurs parisiens et 26 % de visiteurs
résidant en Ile-de-France. Néanmoins, la période
estivale a nettement influé sur l’origine géographique du public : les visiteurs étaient 24 % à venir
de l’étranger, et 14 % à venir de province.
dont Paris 578 000
5 %
France
1 829 000
9 %
27 %
dont Ile-de-France
(hors Paris) 507 000
7 %
dont autres régions
744 000
Autres pays
de l’UE 585 000
Afrique 135 000
23
11 %
8 %
2 %
2 %
2 %
2 %
3 %
Canada 135 000
Russie 144 000
États-Unis
649 000
Chine 219 000
10 %
Espagne
231 000
3 %
Royaume-Uni
231 000
Japon
241 000 Allemagne
Australie
257 000
321 000
3 %
1
Ces estimations de
fréquentation sont réalisées sur
la base de l’enquête Baromètre
des Publics du Louvre qui
interroge chaque année environ
9 000 visiteurs des collections
permanentes âgés de 11 ans
et plus. Les visiteurs en
groupes scolaires ne sont pas
interrogés.
4 %
Brésil
412 000
Italie
337 000
6 %
4 % 5 % 5 %
Exposition temporaire « Routes
d’Arabie – Archéologie et histoire
du royaume d’Arabie saoudite »,
16 juillet 2010-27 septembre 2010
Une modification des résultats habituels
Cette part de vacanciers a modifié les résultats
habituels. Ainsi, les hommes (54 %) ont été plus
nombreux que les femmes à se rendre à l’exposition.
De même, le public de visiteurs hors Ile-de-France
a fait baisser la proportion des fidèles du Louvre
(65 % de visiteurs ont déclaré être déjà venus au
cours des douze derniers mois au musée du Louvre,
contre 75 % en moyenne habituellement).
Un public satisfait
La mise en scène de l’exposition, la qualité
des œuvres ainsi que les connaissances acquises ont
contribué à satisfaire le public. Près de 50 %
des visiteurs ont estimé que l’exposition leur a
permis de modifier « tout à fait » ou « un peu » leur
vision de l’Arabie saoudite. La proportion de ceux
dont la vision de l’Arabie saoudite a « tout à fait
changé » atteint même 35 % parmi les visiteurs peu
familiers ou peu avertis du thème de l’exposition.
1. L’accueil des publics
24
25
Les modalités d’accueil
du public
Le musée du Louvre, ouvert au public tous les jours de 9 h à 18 h, sauf le mardi
et certains jours fériés, propose de nombreux services destinés à faciliter son accès
et sa visite. L’année 2010 a vu se développer d’importants projets en termes
d’accueil du public, notamment en faveur des familles et du public handicapé.
L’accessibilité au musée
Les agents de la direction de l’Accueil, de la Surveillance et de la Vente sont
des acteurs essentiels de l’accueil et de la sécurité des visiteurs, ainsi que de la
protection des œuvres, du palais et de ses installations.
En 2010, la conjugaison de leurs efforts a permis d’accueillir et de garantir
la sécurité des 8,5 millions de visiteurs du musée, expositions temporaires incluses,
ainsi que des spectateurs des manifestations de l’auditorium.
Le renouvellement de la maquette du Plan / Information et le fait d’en avoir
édité une version en Russe ainsi que la mise en exploitation du nouveau logiciel
de vente de billetterie permet aujourd’hui de proposer un meilleur service
à nos visiteurs.
97 % des espaces de présentation des collections permanentes (90 % si l’on
tient compte des zones fermées pour cause de chantiers) et la totalité des espaces
dédiés aux expositions temporaires ont pu être ouverts au public durant un
nombre d’heures d’ouverture annuel des espaces s’élevant à 3 266 heures. 77 visites
commentées du jardin des Tuileries ont rassemblé 1 111 visiteurs.
Cette année a également été marquée par le renouvellement des marchés
de prêt d’écouteurs pour les participants aux visites-conférences, de celui de
surveillance des espaces extérieurs et d’accueil, et par le suivi du renouvellement
des systèmes centraux de détection intrusion.
Les visites
exceptionnelles
29
visites privilèges
ont été organisées pour
l’exposition « Routes
d’Arabie – Archéologie
et histoire du royaume
d’Arabie saoudite ».
photo accueil Public
Banque d’information
sous la pyramide
47
visites privilèges
ont été organisées
pour l’exposition
« Sainte Russie –
L’art russe, des origines
à Pierre le Grand ».
352
accueils ou
visites ont été effectués
le mardi, ce qui représente une progression
de 11 % par rapport à
2009.
L’offre de cartes
5 500
porteurs
de cartes Louvre
professionnels.
55 700
membres faisaient partie
de la Société des Amis
du Louvre à la fin de
l’année 2010.
1. L’accueil des publics – L es modalités d’accueil du public
26
27
Les différents types de public
Le musée du Louvre tend à répondre toujours davantage aux attentes de son
public afin que celui-ci retire une satisfaction globale de sa visite. Son ambition
est grande : s’attacher à accueillir un public vaste et général et s’adapter à tous
les publics spécifiques. Pour ce faire, le musée mène des actions d’amélioration de
l’accueil du visiteur et de son confort tout en travaillant à faciliter son orientation.
Le musée propose :
– des rendez-vous spécifiques lors des Nocturnes du vendredi pour le public jeune,
– un accueil sur mesure pour les groupes autonomes,
– des infrastructures personnalisées pour le public handicapé,
– des rencontres particulières avec les publics et les relais du champ social,
– une offre nouvelle destinée aux familles,
– des visites « privilèges » pour les personnalités qui souhaitent se rendre
au musée. Ces visites, les jours d’ouverture du musée, sont payantes,
à l’exception de celles qui sont destinées aux chefs d’État, ministres en exercice
et ambassadeurs accrédités en France,
– des visites le mardi. Les visiteurs du mardi ne sont pas autorisés à visiter
le musée seuls et doivent donc obligatoirement être accompagnés par les responsables du Louvre qui ont organisé leur visite.
La satisfaction du public
Malgré la forte fréquentation observée cette année encore, le musée parvient
à offrir aux visiteurs un service de qualité, tant au niveau de l’accueil qu’en termes
d’apport culturel, comme en témoigne la progression des indices de satisfaction.
Satisfaction du public
2009
2009
2010
2010
Indice de
satisfaction
dont « très satisfait »
Indice de
satisfaction
dont « très
satisfait »
Satisfaction globale liée à la visite
97 %
65 %
98 %
70 %
Satisfaction liée à la qualité de l’accueil
97 %
69 %
97 %
70 %
Satisfaction liée au confort de la visite
93 %
51 %
92 %
50 %
Satisfaction liée à l’apport culturel
93 %
62 %
94 %
68 %
Satisfaction liée à l’orientation
86 %
51 %
87 %
52 %
Taux d’ouverture
des salles 97 %
310
jours
d’ouverture
103
nocturnes
L’accueil du public
handicapé
Le schéma directeur d’accessibilité
pour les usagers
Les résultats du diagnostic « usagers » ont été
présentés à la préfecture de police en juillet 2010.
Le montant des travaux est estimé à 15 millions
d’euros.
Ce diagnostic, hors espaces d’attente
sécurisés, a été envoyé à la préfecture en décembre,
et les travaux suivants ont été lancés au cours
de l’année :
­­­­– Mise en place de sièges assis-debout dont le design
a été spécifiquement créé pour le musée du Louvre.
Une centaine d’entre eux devraient être installés
d’ici à juin 2011. Ces travaux ont bénéficié en 2010
de crédits du plan de relance « État exemplaire 2 ».
­­­­– Les travaux de mise en accessibilité de vingt-huit
blocs sanitaires publics. Ces travaux ont bénéficié
en 2010 de crédits du plan de relance « État
exemplaire 2 ».
­­­­– Le choix des matériaux pour la rénovation du sol
de cheminement des appartements Napoléon III
du musée a été fait après trois semaines de test.
Les travaux devraient commencer en 2011.
Deux études de faisabilité pour la mise
aux normes de l’appartement d’Eugène Delacroix
(acquisition d’un appartement en rez-de-chaussée
en décembre 2010 par le musée Eugène-Delacroix)
et pour la création de sanitaires accessibles au café
Marly au musée du Louvre ont par ailleurs été
engagées en 2010.
La mission Culture et Handicap
Le Louvre, en tant que membre de la Réunion
des établissements culturels pour l’accessibilité
(RECA), a participé activement pour la sixième
année consécutive aux groupes de travail de la
mission Culture et Handicap. Le RECA rassemble
de nombreux établissements nationaux et permet
l’échange de bonnes pratiques visant à améliorer
l’accueil des personnes handicapées.
Le Louvre est notamment pilote du groupe de
travail « Nouvelles technologies », qui a produit
cette année un cahier des charges de préconisations
pour la réalisation d’un visioguide et d’un guide
audiodescriptif. Il participe également aux groupes
« Promotion des offres culturelles », « Emploi des
personnes handicapées » et « Accueil des visiteurs
handicapés mentaux ».
Atelier « Papiers collés »
Les Rencontres du handicap mental,
cognitif et psychique
En septembre 2010, a été lancée la quatrième saison
des Rencontres du handicap mental cognitif et
psychique. Près de 900 institutions et professionnels
spécialisés en Ile-de-France (centres d’accueil
thérapeutiques, hôpitaux de jour, classes d’intégration scolaire et unités pédagogiques d’intégration,
associations…) ont été invités à découvrir l’offre
du musée du Louvre à destination des visiteurs
en situation de handicap mental, de difficultés
d’apprentissage ou encore de soutien psychologique.
Chaque trimestre, un programme d’activités
gratuites (visites-conférences, présentation
des expositions, rencontres avec nos intervenants
d’ateliers, préparation des visites autonomes)
est proposé à ces relais afin de les familiariser avec
le musée et de les aider à concevoir leurs projets
à partir des collections du Louvre et d’une offre
culturelle adaptée à leurs publics. L’impact de
ces Rencontres sur la fréquentation du musée
par les personnes en situation de handicap mental
ou psychique n’est pas négligeable : les relais ayant
assisté à ces sessions de sensibilisation réservent
ensuite des visites autonomes ou des activités avec
les intervenants du musée.
Chaque trimestre, un programme spécial
accompagné d’un bulletin permettant l’inscription
au programme et l’adhésion conjointe à la carte
Louvre professionnels est adressé aux relais inscrits.
Une lettre d’information électronique trimestrielle
complète les outils d’information à destination de
ces relais.
Rencontres du
handicap mental,
cognitif et physique
100
relais
Plus de
se sont inscrits aux
Rencontres pour
la saison 2010-2011.
28
1. L’accueil des publics – L es modalités d’accueil du public
29
Des cartes Louvre adaptées
aux différents publics
Le lancement de la
carte Louvre familles
En octobre 2010, pour compléter son offre de
programmes de fidélisation, le musée a créé la carte
Louvre familles. Proposée à 80 €, elle permet à deux
adultes et trois enfants de fréquenter librement et
simplement les collections permanentes du musée,
de bénéficier d’avantages pour certaines séances
à l’auditorium ainsi qu’à certains ateliers éducatifs.
Chaque famille se voit remettre des outils d’aide à
la visite en famille : publications, parcours enfants…
Entretien avec Yara Blanc,
service de la Fidélisation des publics, direction du
Développement et du Mécénat
Ce nouveau programme consacre le rôle éducatif
de la cellule familiale et vient compléter le dispositif
déjà existant composé des cartes suivantes :
­­– La carte Louvre jeunes est un programme
de fidélisation destiné aux jeunes de moins
de 30 ans. Son prix : 15 € pour les moins de 26 ans,
et 30 € pour les 26-29 ans. Depuis la saison 20092010, la carte Louvre jeunes est parrainée par
la Société des Amis du Louvre. En 2010, près
de 10 000 cartes ont été vendues, dont un tiers
au 26-29 ans. Cette tranche d’âge permet presque
de compenser les désaffections des moins de 26 ans,
qui bénéficient depuis 18 mois de la gratuité d’accès
aux collections permanentes.
­­– La carte Louvre professionnels est destinée aux
personnes susceptibles de faire partager ce qu’offre
le musée du Louvre, et d’y emmener des groupes,
comme les enseignants et les formateurs,
les étudiants en arts de plus de 26 ans, les professionnels des arts et de la culture, les encadrants
de publics handicapés, ceux du champ social…
Son prix : 30 € pour un an, et 55 € pour deux ans.
Le nombre d’adhérents à la carte Louvre professionnels est stable.
­­– L’adhésion à la Société des Amis du Louvre, gérée
par l’association loi 1901 reconnue d’utilité
publique, permet à toute personne au-delà de 31 ans
de bénéficier d’un accès libre et gratuit aux collections permanentes et aux expositions temporaires.
Son prix : 60 € par personne.
Pourquoi une carte pour
les familles au Louvre ?
Le Louvre considère la famille
comme un lieu privilégié de
transmission du savoir, qui vient
compléter le rôle éducatif
de l’école. Le musée a souhaité
accompagner les parents dans
cette mission en créant un lien
durable. C’est ainsi le premier
musée en France à proposer
une carte d’adhésion aux familles.
L’espace adhésion
Ateliers en famille dans le jardin
des Tuileries : « Mouvement sculpté,
mouvement dansé »
L’offre du Louvre destinée aux
familles est riche et souvent
méconnue : ateliers, visites,
parcours, manifestations à l’auditorium, éditions… La carte Louvre
familles met en valeur l’ensemble
de cette offre et permet un accès
facilité aux adhérents (accès
coupe-file et illimité, information
en avant-première, réductions et
gratuité, réservation prioritaire…).
Lancée en octobre 2010 et
entièrement financée par la Caisse
d’Épargne Ile-de-France, la carte
Louvre familles a une identité
forte et contribue au renouvellement de l’image du musée,
notamment auprès d’un public
de proximité qui n’a pas pour
habitude de venir au Louvre avec
des enfants.
L’analyse de la satisfaction de nos
adhérents, de leur expérience au
sein du musée ou de leur usage
de la carte et de ses avantages
donne des indicateurs précieux
qui nous permettront de mieux
répondre aux attentes des familles
et ainsi d’améliorer l’offre de
la carte.
Quels sont les objectifs
de la carte Louvre familles ?
Il s’agit de favoriser la pratique
culturelle des familles et
de susciter leur intérêt pour le
Louvre, ses collections et l’histoire
de l’art en général. Pour cela,
la carte Louvre familles répond
d’abord aux attentes des familles
en termes d’accès, d’accueil
ou de confort afin que leurs visites
se passent dans les meilleures
conditions. Mais elle a également
pour ambition d’accompagner
les adultes dans leur découverte
du musée avec des enfants.
Conseils, idées de visites,
astuces, anecdotes et outils d’aide
à la visite (guide, parcours pour
les enfants) sont remis ou
communiqués aux familles tout
au long de leur année d’adhésion.
30
31
2. L’offre culturelle
Formation pour les enseignants dans les salles
de Peintures françaises
32
2. L’of fre culturelle
33
Les expositions temporaires
La vie du musée est rythmée par ses expositions temporaires. La programmation
dense et diversifiée de l’année 2010 a été conçue pour attirer un public national
et international. en mettant notamment à l’honneur des civilisations peu présentes
dans les collections du musée, des personnalités fortes de la scène culturelle
contemporaine et le XVIIIe siècle français.
France-Russie
2010 fut tout d’abord l’Année croisée France-Russie, qui prit au musée du Louvre
la forme de deux événements majeurs. Dans un premier temps, l’exposition « Sainte
Russie – L’art russe, des origines à Pierre le Grand » a proposé une découverte de
l’histoire de l’art russe ancien.
Ce large panorama fut complété à l’automne par une présentation de la
création contemporaine intitulée « Contrepoint, l’art contemporain russe – De l’icône
à l’avant-garde en passant par le musée ». Une quinzaine d’artistes (parmi lesquels
les Kabakov, Alexeï Kallima, Valery Koshlyakov, Vadim Zakharov, Alexander
Brodsky…) ont exposé dans les espaces du Louvre médiéval peintures, sculptures,
dessins, photographies, vidéos et performances revisitant la tradition artistique russe.
Faire découvrir des civilisations méconnues
Outre la présentation de l’art slave, le Louvre a organisé deux expositions
archéologiques rares.
« Méroé – Un empire sur le Nil » a dévoilé la majesté et l’originalité
de la civilisation antique de l’actuel Soudan. En parallèle, « Routes d’Arabie –
Archéologie et histoire du royaume d’Arabie saoudite » a proposé un périple en
plein cœur de ce pays. Cette exposition, fruit d’une collaboration scientifique entre
le Louvre et le Haut Comité du tourisme et de l’archéologie saoudien, a présenté
une sélection de 300 œuvres.
3
expositions
temporaires et
419 000 visiteurs ont
été accueillis dans
le hall Napoléon.
Exposition temporaire « L’art
contemporain russe – De l’icône
à l’avant-garde en passant par le
musée ». Alexeï Kallima, Veuillez nous
excuser, pour des raisons techniques
l’exposition est repoussée
15
expositions
temporaires ont été
présentées dans
les espaces dédiés,
mais également dans
les salles du musée.
34
2. L’of fre culturelle – Les expositions temporaires
La saison XVIIIe au Louvre
Cette programmation a exploré les différents aspects de cette période de grands
changements dans une culture européenne marquée par l’esprit des Lumières
et le retour à l’antique.
« Musées de papier – L’Antiquité en livres, 1600-1800 » a abordé la question
des images de l’art antique contenues dans les imposants recueils figurés d’antiquités.
« Le Louvre au temps des Lumières (1750-1792) » est revenu sur le musée
à cette période, à la fois creuset de réflexion sur les enjeux d’une société en mutation
et lieu de vie au cœur de Paris et du monde des arts.
« L’Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle » a clôturé
cette saison en mettant en lumière, à travers 150 œuvres majeures, les différentes
expériences ayant renouvelé les formes et les thèmes artistiques de l’Europe
du XVIIIe siècle.
En marge de la programmation
Le Louvre a invité l’artiste sud-africain William Kentridge.
Grand Invité du Louvre à l’automne, Patrice Chéreau a proposé une
programmation intitulée « Les visages et les corps » faite d’expositions et de spectacle
vivant. Celle-ci a été conçue comme une œuvre unique. « Les visages et les corps »,
« Derrière les images » et le diaporama de Nan Goldin Scopophilia ont scandé l’intervention du metteur en scène dans les espaces du musée.
Enfin, les salles d’actualité des Arts graphiques ont mis à l’honneur les
collections Motais de Narbonne, Toussaint Dubreuil (premier peintre d’Henri IV),
Watteau et Luca Cambiaso, tandis que s’est tenue une exposition sur Paestum,
l’un des principaux centres de production de vases à figures rouges de l’Italie
méridionale du IVe siècle.
35
Sainte Russie –
L’art russe, des origines
à Pierre le Grand
Une collaboration étroite
avec les institutions russes
Événement majeur de l’Année croisée FranceRussie 2010, cette exposition s’est tenue du 5 mars
au 24 mai 2010 dans le hall Napoléon. Elle a
présenté un ensemble exceptionnel de 400 œuvres
jamais réunies en France et a ainsi proposé
une découverte de l’histoire de l’art russe du IXe
au XVIIIe siècle.
Exceptionnelle à plusieurs titres, cette
exposition fut le fruit d’une collaboration étroite
et généreuse avec les institutions russes.
Le propos scientifique, porté par le département
des Objets d’art, fut relayé auprès des 24 établissements patrimoniaux russes afin de permettre
au Louvre d’emprunter nombre d’œuvres insignes
jamais exposées en France, et parfois même jamais
sorties de Russie.
Le parcours de l’exposition
Débutant avec l’apparition des « Russes »
dans l’histoire latine, byzantine et arabe, l’exposition
évoquait ensuite les premières conversions et
le célèbre « baptême » du prince Vladimir en 988,
à la suite duquel la Russie devint définitivement
chrétienne.
Était ensuite présenté le premier épanouissement de l’art chrétien dans les principautés
russes des XIe et XIIe siècles, entre prépondérance
byzantine et tentation de l’Occident latin.
Après la coupure introduite au XIIIe siècle
par l’invasion et la domination mongole, les grands
centres de la Russie médiévale ont vu renaître
l’art chrétien dans toute sa splendeur, accompagné
par un dynamisme monastique sans précédent.
Cette période était illustrée notamment par
la célèbre icône du musée historique de Moscou
représentant Boris et Gleb, figures légendaires
de l’hagiographie russe.
Au XVIe siècle, Moscou inaugura sous
les règnes de Basile III et Ivan IV le Terrible
un nouvel âge d’or de l’art russe. La fin du parcours
de l’exposition présentait, après le « temps des
troubles », les conflits et renouveaux qui émergèrent
au XVIIe siècle et annoncèrent les changements
politiques et esthétiques radicaux imposés par
Pierre le Grand.
Le prêt exceptionnel accordé par la Galerie
Tretiakov de l’oklad de La Trinité d’Andreï
Roublev, œuvre emblématique de l’art russe, a
parfait le parcours d’exposition par la présentation.
263 308
personnes ont visité
l’exposition « Sainte
Russie – L’art russe,
des origines à Pierre
le Grand ».
Exposition temporaire
« Sainte Russie –
L’art russe, des origines
à Pierre le Grand »,
5 mars 2010-24 mai 2010
2. L’of fre culturelle – Les expositions temporaires
36
37
William Kentridge
au Louvre
Méroé – Un empire
sur le Nil
William Kentridge
L’exposition consacrée au royaume de Méroé fut
présentée dans le cadre d’un accord de coopération
entre le musée du Louvre et la National
Corporation for Antiquites and Museums du
Soudan. Elle s’est tenue du 26 mars au 6 septembre
2010, dans l’aile Richelieu.
L’exposition revenait sur la civilisation qui
s’épanouit au sud de la confluence du Nil et de
l’Atbara entre le IIIe siècle avant J.-C. et le IVe siècle
après J.-C. à travers une sélection de 250 objets
du musée national de Khartoum. Sélection
augmentée de prêts de nombreux musées – British
Museum, World Museum et Garstang Museum of
Archaeology de Liverpool, Rijksmuseum van
Oudheden de Leyde, Staatliches Museum
Agyptischer Kunst de Munich, Agyptisches
Museum und Papyrussammlung de Berlin, musée
d’Histoire naturelle et musée départemental Dobrée
de Nantes… Quelques œuvres du département
des Antiquités égyptiennes du Louvre ont complété
cet ensemble.
Contemporain de la domination grecque
puis romaine sur l’Égypte, l’empire de Méroé
se développa en empruntant à ces trois grandes
civilisations des caractéristiques politiques, culturelles ou religieuses, tout en conservant une essence
originale africaine. L’un de ses traits emblématiques
reste le rôle majeur dévolu à ses reines. L’invention
d’une écriture combinant deux systèmes graphiques
– cursif et hiéroglyphique – témoigne d’une
capacité créatrice assimilant des éléments exogènes.
Les découvertes archéologiques et les
travaux scientifiques effectués durant les dernières
décennies ont enrichi la connaissance de la culture
méroïtique. Aussi est-ce ce nouveau regard sur
une civilisation brillante encore trop peu connue
du public que le Louvre entendait présenter.
De nationalité sud-africaine, cet artiste de
renommée internationale est essentiellement connu
pour ses films d’animation composés de dessins au
fusain. Parallèlement à l’exposition monographique
que lui consacrait le Jeu de Paume, le Louvre
l’a invité à dialoguer avec les collections du musée
et à concevoir une œuvre pour le Louvre.
Du 1er juillet au 30 août 2010, l’exposition s’est
déroulée dans la salle 33 des Arts graphiques, ainsi
que dans la salle 26 des Antiquités égyptiennes.
Une minutieuse sélection de dessins
Ayant travaillé dès 2004 sur le thème de l’Égypte
ancienne à l’occasion de l’élaboration de la mise
en scène pour l’opéra de La Flûte enchantée,
William Kentridge a naturellement orienté
son intervention au Louvre vers le département
des Antiquités égyptiennes et l’évocation
de l’Égypte dans les collections du musée.
Une sélection de dessins de l’artiste fut exposée
aux côtés de dessins de la collection d’arts
graphiques du musée. De Pisanello à Le Brun, en
passant par Delacroix et les orientalistes, les dessins
retenus par Kentridge, autant pour leur iconographie lorsqu’elle faisait écho à ses propres dessins
que pour leur force, présentaient ainsi pyramides,
sphinx, chats et surtout transformations du chat
en lion…
1.
Projections et performances
Le mur du lit à baldaquin de Louis XIV, dans la
salle 26 du département des Antiquités égyptiennes,
a accueilli la projection de sept films courts conçus
comme des carnets de notes. Le lieu a conféré
à l’image un statut onirique, transformant cet écrin
rouge et or en un petit théâtre baroque.
Parallèlement à son intervention dans les salles,
l’artiste a réalisé une performance musicale
à l’auditorium du musée, Telegrams from the Nose,
une œuvre scénique créée avec le compositeur
français François Sarhan.
Forte de ces présentations simultanées
et complémentaires au Jeu de Paume et au Louvre,
cette première rétrospective de l’artiste à Paris
a remporté un vif succès critique et public.
La présence de Kentridge a constitué un événement
majeur de l’année 2010.
2.
1.
2.
1. Exposition temporaire « William
Kentridge. Carnets d’’Égypte »,
salle d’actualité des Arts graphiques,
1er juillet 2010-31 août 2010
2. Almost himself, encre indienne
sur feuilles trouvées
Exposition temporaire « Méroé –
Un empire sur le Nil » :
1. Statue d’un roi archer
2. Les pyramides de la nécropole
royale, nord de Méroé
38
2. L’of fre culturelle
39
Les manifestations
artistiques et culturelles
L’auditorium a cette année encore proposé une programmation pluridisciplinaire
et exigeante. La variété des thèmes, des approches ou encore des époques abordés
fait entre autres le succès de cette salle qui a vu le nombre de ses manifestations
et sa fréquentation augmenter.
Une programmation pluridisciplinaire
Le début de l’année a été largement consacré à la redécouverte de la musique
baroque durant la seconde moitié du XXe siècle. Films, conférences, concerts
et musique filmée furent présentés par les acteurs de cette redécouverte
(William Christie, Jordi Savall, René Jacobs et tant d’autres).
L’auditorium a aussi donné une large place à la saison russe avec un cycle
de concerts autour de Boris Berezovsky, un cycle de films sur les grandes maisons
d’Opéra que sont le Bolchoï et le théâtre Mariinski, un colloque sur le patrimoine
architectural des grandes églises russes et un programme de cinéma consacré
à Andreï Tarkovski.
Les Journées internationales du film sur l’art, rendez-vous annuel désormais
incontournable pour le musée, redonnent au cinéma son statut d’art à part entière,
en écho à tous les autres arts présents au Louvre.
L’art contemporain a également eu toute sa place, et l’on a pu voir une
performance de Jan Fabre dans la galerie Daru sur le personnage contesté
de Mesrine, un diaporama original de Nan Goldin, mais aussi les créations
d’une pléiade d’artistes : William Kentridge, Guy de Cointet, Ilya et Emilia Kabakov,
François Morellet, Cy Twombly, Joseph Kosuth et Michel Paysant.
L’auditorium
et les manifestations
culturelles
Fréquentation
213
Manifestation « Le Louvre
invite Patrice Chéreau » :
D’autres visages et d’autres
corps de Thierry Thieu Niang
séances ont
été programmées,
contre 191 en 2009.
À celles-ci, il faut ajouter
20 séances extra-muros :
dans les salles du
musée, principalement
dans le cadre de la
programmation
« Le Louvre invite Patrice
Chéreau », et sous
la pyramide pour la fête
de la Musique.
59 539
spectateurs ont assisté
aux manifestations
qui ont eu lieu en salle,
et 6 334 spectateurs
à celles qui se sont
déroulées dans
le musée. En outre,
les conférences
pédagogiques drainent
chaque année environ
1 500 personnes.
100 %
Le remplissage
des manifestations hors
les murs est optimal
(100 %), et le taux
de remplissage total
des manifestations
s’établit à 69 %.
Budget de production
1,4 million
d’euros de dépenses
de production.
680 000
euros de mécénat dédié
et affecté.
520 000
euros de recettes
propres, soit un taux
de couverture des
dépenses de production
s’élevant à 84 %.
40
2. L’of fre culturelle – Les manifestations artistiques et culturelles
De nombreux colloques et conférences
Parmi les programmations accueillant un public des plus nombreux figurent
les conférences et colloques en histoire de l’art, muséographie et architecture,
ainsi que les concerts classiques. Cet ensemble représente environ la moitié
de la programmation 2010. Le XVIIIe siècle a été à l’honneur à la fin de l’année
avec un cycle, intitulé « Libertés, libertins », qui a mis en évidence l’influence
méconnue du siècle des Lumières sur le cinéma.
La « Chaire du Louvre », tenue par François Bœspflug, a proposé une traversée
de l’imaginaire du divin d’inspiration chrétienne dans l’art européen, notamment
au Moyen Âge et à la Renaissance.
Enfin, le programme « Viens lire au Louvre » a connu sa quatrième édition.
Les élèves issus d’établissements en zone d’éducation prioritaire sont venus sur
la scène de l’auditorium lire ou réciter les textes qu’ils avaient préparés tout au long
de l’année scolaire autour du thème « inventaire pour mémoire ».
Les cartes blanches
Le Grand Invité, Patrice Chéreau, représente l’événement de la fin de l’année.
La création de deux pièces de théâtre dans le salon Denon, Rêve d’automne
de Jon Fosse et La Nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, a marqué la vie
du musée de par sa qualité et sa pertinence et l’adéquation de la proposition artistique
avec la salle de Peintures où elle se déroulait.
La carte blanche proposée à la chanteuse Camille a transformé les « Duos
éphémères » en 5 soirées où le public, très jeune, est monté sur la scène pour danser
avec elle, après la projection des films muets. Ce fut un fort moment d’échange
et de découverte du musée pour la plupart des spectateurs.
41
Patrice Chéreau,
Grand Invité
du Louvre
Entretien avec
Sébastien Allard,
conservateur en chef
Qu’est-ce que
le « Grand Invité » ?
Cette programmation a été
souhaitée par Henri Loyrette.
Avec Patrice Chéreau, un metteur
en scène et cinéaste répondait
pour la première fois à l’invitation.
Ce fut l’occasion d’une rencontre,
presque d’une confrontation, plus
intime, entre lui et le musée du
Louvre, qu’enfant il avait l’habitude
de parcourir avec son père peintre.
Patrice Chéreau a décidé d’articuler l’abondante programmation
qu’il a conçue (presque un
événement chaque soir, en plus
de l’accrochage de peintures et
des photographies de Nan Goldin)
autour du thème et de l’exposition
« Les visages et les corps ».
Pilotées par l’auditorium, toutes
les créations dont le musée fut
le théâtre devaient se répondre
pour former une sorte d’œuvre
d’art totale.
Le projet – dont l’exposition,
voulue au cœur des salles permanentes, constituait le noyau stable
– a ainsi pris une ampleur exceptionnelle. Avec cette exposition,
qui faisait entre autres se rencontrer un Philippe de Champaigne
et un Picasso ou encore un
Courbet et un Salomon de Bray,
Patrice Chéreau souhaitait raconter
des histoires aux contours flous
afin de permettre au spectateur
d’y projeter sa subjectivité et
de l’amener à créer sa propre
narration. La scénographie fluide
de Richard Peduzzi servait magistralement ce projet où le corps
du spectateur se confrontait avec
tous ceux qui étaient exposés
sur les murs (d’où la volonté d’un
accrochage très bas).
Comment cette manifestation
exceptionnelle a-t-elle participé
cette année au développement
du musée ?
L’apport principal de l’invitation
faite à Patrice Chéreau a été
d’ordre artistique. Le résultat
a dépassé nos espérances.
Le musée a été, non seulement le
lieu, mais la matière même d’une
création majeure, polymorphe,
qui marquera durablement tous
ceux qui y ont participé. Comment
revoir comme avant les salles
espagnoles après l’extraordinaire
déambulation de Waltraud Meier ?
Un tel résultat n’a été possible
qu’en raison de l’investissement
personnel, quotidien et intense
de Patrice Chéreau, qui a
considéré cette invitation avec
le plus grand sérieux, comme
un moment exceptionnel qui lui
était offert. Mais aussi parce qu’il
a compris que le musée, c’était
les œuvres bien évidemment,
mais aussi, un lieu, une histoire,
un palais, une architecture,
une immensité avec laquelle
il fallait jouer…
Quel a été l’impact d’une telle
programmation sur le public ?
Ce projet a permis la venue de
visiteurs nouveaux : plus jeunes,
amateurs de théâtre ou de cinéma,
qui pouvaient un peu déambuler
avant ou après les spectacles
dans les salles. L’apport vis-à-vis
du public a donc aussi été très
important.
Qu’a apporté cette collaboration aux équipes du musée ?
Pour nous qui y travaillons
quotidiennement, le regard
extérieur, si fin, si subtil, qu’a porté
le Grand Invité sur le Louvre,
et sa vision puissante du lieu
devraient nous rappeler toujours le
caractère extraordinaire de ce
musée. Patrice Chéreau
a su casser les cloisonnements
et les lourdeurs inhérents à une
aussi grande structure, et fédérer
non seulement les énergies,
mais surtout les personnalités,
grâce à sa compétence, à ses
attentes et à ses désirs autour
d’un projet dont il est le grand
ordonnateur, mais que chacun,
avec les autres, a pu s’approprier.
1.
Manifestation « Le Louvre invite
Patrice Chéreau » :
1. Patrice Chéreau, Coma, sous
la direction de Thierry Thieû Niang
2. D’autres visages et d’autres corps
de Thierry Thieu Niang
2.
2. L’of fre culturelle – Les manifestations artistiques et culturelles
42
43
Les Nocturnes du vendredi
Poursuite d’une programmation
spécifique en direction des jeunes
de moins de 26 ans
L’année 2010 a permis de consolider et d’approfondir les actions du Louvre en direction des jeunes
de moins de 26 ans. Tout au long de la saison,
des rendez-vous réguliers leur ont été proposés
le vendredi soir afin de leur faire découvrir
ou redécouvrir, de façon originale et conviviale,
les collections permanentes du musée, dont l’accès
est gratuit pour les 18-25 ans.
Les rendez-vous réguliers au sein
des collections permanentes que sont les soirées
exceptionnelles et les « Jeunes ont la parole »
sont l’occasion de créer une ambiance inhabituelle
dans le musée et d’y faire évoluer les jeunes selon
un programme qu’ils composent librement à partir
de propositions du Louvre.
Les soirées exceptionnelles
1.
Elles invitent des artistes à créer un événement
témoignant de leur vision du Louvre. Il s’agit de
faire parcourir au visiteur un musée métamorphosé
par une démarche artistique et de partager
un moment singulier et éphémère.
De saison en saison, la programmation
des soirées exceptionnelles tisse des liens avec
différents acteurs du paysage culturel.
Les différentes propositions associent à
une programmation artistique une dimension
éducative forte :
– théâtre : « Fulgurances » (12 février 2010),
en partenariat avec l’École internationale
Jacques-Lecoq ;
– danse : « Mouvements pétrifiés » (26 mars 2010),
en partenariat avec le Théâtre national de Chaillot,
le Conservatoire de Paris, le Centre chorégraphique
national de Roubaix Nord - Pas-de-Calais et avec
la collaboration de l’Atelier de Paris ;
« D’autres visages, d’autres corps » (26 et 27 novembre
2010), en partenariat avec la Maison du théâtre et
de la danse d’Épinay-sur-Seine, la comédie de
Valence, et avec la participation du Lycée Auffray,
BTS Tourisme ;
– musique / théâtre : « Accords et frottements »
(28 mai 2010), en partenariat avec le Théâtre
de la Ville et le Conservatoire de Paris.
Enfin, le service Éducation a disposé pour
la saison 2009-2010 d’une évaluation qualitative
mise en place en coopération avec le service Études
et Recherche. L’objectif général de l’étude était
de décrire et d’analyser les publics, les logiques
d’usage et les modes de réception des soirées
exceptionnelles. Les résultats de cette étude ont
conduit la direction de la Politique des publics
et de l’Éducation artistique à élaborer une refonte
du concept des Nocturnes afin de tenter d’attirer
de nouveaux publics.
3.
5 000
visiteurs
environ participent
à chaque soirée
exceptionnelle.
2.
Nocturne exceptionnelle :
1. « Mouvements pétrifiés », avec les
danseurs du Centre chorégraphique
national de Roubaix – Nord-Pas de
Calais. En partenariat avec le Théâtre
national de Chaillot, le Conservatoire
de paris-CNSMDP
2. Manifestation « Les jeunes ont
la parole »
3. Soirée exceptionnelle « Accords et
frottements », en partenariat avec le
Théâtre de la Ville et le conservatoire
de Paris-CNSMDP
44
2. L’of fre culturelle
45
Les activités
avec intervenants
Le service des Ateliers et des Visites-conférences propose tout au long de l’année des
activités déclinées en visites, ateliers, parcours, contes et promenades architecturales
pour tous les publics. Près de 172 000 personnes s’y sont inscrites.
L’offre culturelle pour les individuels
689 ateliers en une séance sont proposés (dont 424 pour les enfants, 107 pour
les familles et 158 pour les adultes), ainsi que 1 110 visites-conférences (dont 138
pour les familles, 19 pour les handicapés et 953 pour les adultes). 188 activités en
cycles de deux à cinq séances se répartissent entre 92 ateliers et 96 visites-conférences.
Le taux de remplissage de ces activités est en moyenne de 70 %.
Pour mieux répondre aux attentes des familles, le musée propose davantage
d’ateliers, dont le taux de remplissage est de plus de 80 %.
Les visites découvertes en français ont atteint 73 % de remplissage grâce
à une communication directe dans les files d’attente.
Les activités pour les groupes
Depuis le mois de septembre, dans le cadre du projet Billetterie, plus de 50 % des activités
sont programmées à l’avance. Un calendrier des ateliers et des visites-conférences
est désormais accessible aux groupes. Cependant, une offre à la carte reste ouverte.
Des rencontres singulières dans les salles
« Petite université populaire de la danse » : deux chercheuses en danse ont évoqué
l’histoire des représentations du corps en mouvement en recourant à l’analyse
d’œuvres chorégraphiques, à l’histoire et à la philosophie. Ces rendez-vous
ont enrichi un cycle de conférences sur la danse animé par l’université de Paris-VIII
au Théâtre national de Chaillot.
« Chaillot-nomades » : au fil d’un parcours dans les collections du musée, un
artiste accompagné d’un conférencier a pu présenter les œuvres de son choix.
Quatre rencontres entre les commissaires d’exposition et plusieurs artistes invités ont
eu lieu autour des expositions d’On Lab, « Sainte Russie – L’art russe, des origines
à Pierre le Grand », « Contrepoint, l’art contemporain russe – De l’icône à l’avantgarde en passant par le musée » et « L’Antiquité rêvée – Innovations et résistances
au XVIIIe siècle», et de l’artiste Michel Paysant.
Atelier enfants :
« Le visage et ses expressions »,
cours Puget, Sculptures françaises
8 472
activités
sont proposées au
public.
5 978
groupes,
majoritairement
scolaires, ont réservé
une activité en 2010
(993 en ateliers et 4 985
en visites-conférences).
46
2. L’of fre culturelle
47
Les partenariats pédagogiques
et les formations
L’année 2010 a permis de consolider et d’approfondir les actions du Louvre
en direction du monde scolaire. Celles-ci répondent à trois axes prioritaires :
le développement d’une politique de partenariats éducatifs avec des établissements
scolaires et universitaires, une offre renforcée de formations à destination
des enseignants, éducateurs et responsables de projets pédagogiques, et la production
de ressources éducatives.
Les partenariats pédagogiques
En 2010, le musée du Louvre a pris en compte les nouveaux enjeux du monde éducatif :
– l’introduction d’un enseignement obligatoire d’histoire des arts dans le premier
puis le second degré,
– le renforcement de la place de l’éducation artistique et culturelle dans les missions
des établissements publics.
Le double objectif a donc été d’impliquer prioritairement les élèves
et les familles éloignés des pratiques culturelles par le biais de partenariats engagés
avec les réseaux éducatifs, ainsi que d’accompagner les projets pédagogiques
de qualité ayant des effectifs modestes.
Grâce à des conventions académiques de partenariat liant le Louvre et les rectorats
de Paris et de Versailles, ces nombreux partenariats concernent tout le champ du
premier et second degré, ainsi que de l’enseignement supérieur.
Plusieurs partenariats avec l’enseignement supérieur s’inscrivent dans le cadre
du programme « Les jeunes ont la parole ».
Ces partenaires sont :
– l’École du Louvre,
– le CNSMDP (Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris),
– l’AUP (American University of Paris),
– le lycée Évariste-Galois, BTS audiovisuel,
– le lycée Auffray, BTS tourisme,
60
établissements
partenaires et environ
2 800 élèves ont été
impliqués dans des
projets en accompagnement pédagogique.
Formation pour les enseignants :
« La perspective », salon Carré,
Peintures italiennes
8
soirées se sont
déroulées dans les
collections permanentes
et 10 établissements
supérieurs ont été
partenaires du
programme, soit près de
400 étudiants. Les
étudiants de 4 de ces
établissements ont suivi
le module de formation
proposé par le Louvre.
10
 stages
de sensibilisation au
musée, à ses collections
et à la médiation ont été
dispensés à environ 300
relais du champ social.
43
sessions
de formations ont été
proposées à des enseignants individuels.
2. L’of fre culturelle – Les partenariats pédagogiques et les formations
48
49
Les partenariats en faveur
du monde pénitentiaire
– l’université Paris-I, UFR arts et histoire,
– l’université Paris-X-Nanterre,
– l’université Paris-IV, UFR histoire,
– l’ICP (Institut catholique de Paris),
– l’Icart (Institut supérieur des carrières artistiques).
Dans le cadre international d’une réflexion sur les enjeux sociaux des partenariats pédagogiques du Louvre, une intervention a eu lieu à la Fondation J. Kanagawa
(Japon) en février 2010.
Les enjeux
Dans le cadre de la politique du musée en direction
des publics « empêchés » et selon les grandes
orientations définies au niveau ministériel par
les protocoles d’accord culture-justice, des
partenariats pédagogiques visent à faire découvrir
aux personnes détenues la vie, l’histoire et
les collections du musée. Ils ont aussi pour ambition
de sensibiliser les personnels pénitentiaires aux
enjeux de l’intervention culturelle dans ce milieu.
Les formations
Le nombre de formations destinées aux relais du champ social a augmenté de 50 %
par rapport à 2009. Ces stages visent à préparer une visite encadrée ou autonome
au Louvre pour un groupe d’enfants, d’adolescents ou d’adultes nécessitant un
accompagnement spécifique. Une étude concernant cette offre de formation a été
commandée à la Junior Consulting de Sciences politiques de Paris en novembre 2010.
Certaines formations pédagogiques, dont la nouvelle formation créée dans le
cadre de l’introduction de l’enseignement de l’histoire des arts au lycée, sont destinées
spécifiquement aux enseignants et cadres de l’éducation. Celle-ci développe,
en partant des œuvres, des notions d’histoire de l’art et propose des situations pédagogiques interdisciplinaires adaptées au musée.
Le musée propose également une formation à la lecture de l’image par
les publics déficients visuels (en partenariat avec la Cité des sciences et de l’industrie et
l’Institut national supérieur de formation et de recherche pour l’éducation des jeunes
handicapés et les enseignements adaptés [INS HEA]) : ce stage se déroule sur deux
journées réparties entre la Villette et le Louvre et aborde l’apprentissage de la lecture
de dessins en relief pour une compréhension des codes visuels qui les régissent.
Comment ?
À la maison d’arrêt de la Santé, chacune des
deux rencontres organisées autour de l’exposition
« Méroé – Un empire sur le Nil » a rassemblé
une quinzaine de détenus. Deux cycles d’ateliers
ont permis à une trentaine de prisonniers de s’initier
à l’écriture des hiéroglyphes. Enfin, 5 personnes
ont pu se rendre au musée dans le cadre
d’une permission de sortie.
L’année 2010 fut l’occasion de lancer
un projet inédit à la maison centrale de Poissy.
Un atelier d’écriture en lien avec les peintures
du Louvre a pu voir le jour, tout comme
la réalisation d’une exposition des reproductions
de celles-ci dans la cour de la prison, de janvier
à avril 2011. Une équipe de 10 personnes a
ainsi procédé à une sélection d’œuvres, puis, sous
la conduite d’un écrivain et d’un architecte
scénographe, a travaillé à la conception de l’exposition et de son catalogue.
Les séminaires
1 et 2 avril : un séminaire national sur les partenariats culture-école organisé
par l’Institut national du patrimoine a eu lieu. Le service Éducation du Louvre
s’en est vu confier la conception.
18 mai : intervention du service Éducation dans le cadre du séminaire sur
les partenariats culture-école organisé par la Direction des affaires culturelles PACA
et le rectorat d’Aix-Marseille au musée départemental Arles antique.
25 au 25 août : intervention du service Éducation dans le cadre du stage
national de formation de formateurs en histoire des arts à l’Institut national d’histoire
de l’art organisé par le ministère de l’Éducation nationale.
1.
er
75
 prestations
de formations pour
des groupes ont été
organisées, à la
demande d’IUFM ou
de délégations académiques à l’éducation
artistique et culturelle,
en direction d’enseignants et de conseillers
pédagogiques.
2 325 enseignants et
cadres de l’éducation
ont participé à l’ensemble de ces sessions
de formations continues.
3.
6
journées
de formation ont été
proposées aux
personnels pénitentiaires
en 2010. Elles ont
accueilli 86 participants.
4
stages de formation
sur la médiation tactile
accompagnant l’itinérance de la Galerie
tactile ont été réalisés
en Chine et en Équateur.
2.
1. et 2. Exposition « Au-delà des murs » 3. Simulation prévisionnelle de
à la maison centrale de Poissy
l’exposition réalisée par Philippe Maffre,
architecte-scénographe
50
2. L’of fre culturelle
51
Publications
Fidèles à leur mission de service public, les éditions du musée du Louvre participent
depuis 1988 à l’une des vocations principales du musée, c’est-à-dire la diffusion
de la connaissance sur les collections, patrimoine universel qui couvre huit mille ans
d’histoire. En 2010, le service des Éditions a publié 42 livres, dont 19 publications
scientifiques et 23 autres ouvrages.
Un catalogue riche et varié
Les manifestations liées aux activités de la mission Art contemporain et
de la direction de l’Auditorium ont été accompagnées d’ouvrages qui feront date
et garderont la mémoire de ces événements. Parmi ceux-ci, le passionnant ouvrage
de Patrice Chéreau Les Visages et les Corps, dont la vente est à la hauteur de la réussite
de la programmation.
Parmi les ouvrages grand public ou jeunesse sortis en 2010, notons la parution
d’un Louvre pour les Nuls, dont la collection célèbre est éditée chez First Éditions.
De plus, sont parus le premier manga des éditions du Louvre, du réputé
mangaka Araki, édité d’abord en français, en couleurs et avec une couverture
cartonnée rigide, et un ouvrage pour les enfants consacré aux princes et aux
princesses du Louvre.
L’opération « Le Louvre invite la bande dessinée » s’est poursuivie en 2010,
puisque l’exposition présentée avec succès au Louvre et au musée de la Bande
dessinée d’Angoulême en 2009 et en 2010 s’est prolongée au Japon, à Kyoto et
Yokohama.
9 400
catalogues
de l’exposition « Sainte
Russie – L’art russe des
origines à Pierre
le Grand », ainsi que sa
déclinaison sous forme
d’album, ont été vendus
à la fin de l’exposition.
6 500
catalogues
de l’exposition « Méroé
– Un empire sur le Nil »
ont été achetés. Deux
tirages de 4 500
puis 3 000 exemplaires
se sont succédé.
3 520
exemplaires du livre de Patrice
Chéreau Les Visages
et les Corps ont été
vendus, ainsi que
3 000
manuels
d’histoire des arts.
Ouvrage d’art
55
catalogues
d’exposition, hors art
contemporain, ont été
publiés en langue
française, 8 versions
en anglais, 2 en italien,
1 en espagnol, 1 en
portugais et 1 en arabe.
31
publications
scientifiques –
catalogues sommaires
et raisonnés, histoire
des collections
et fouilles françaises
à l’étranger – ont vu
le jour, hors actes de
colloques et collection
« Solo ».
52
2. L’of fre culturelle – Les publications
Enfin, l’édition d’un grand nombre d’ouvrages scientifiques a été poursuivie
ou entamée en 2010. Dix catalogues d’exposition, dont une version en anglais
et une en arabe, un catalogue raisonné, un cycle de conférences, quatre titres
de la collection « Solo », deux titres de la collection « Cabinet des dessins »
et un ouvrage hors collection ont été publiés.
Un « feuillet » a été réalisé en français, ce qui porte à 342 le nombre de titres
publiés dans cette collection de documents d’aide à la visite mis à la disposition des
visiteurs dans les salles du musée. Sept « feuillets » ont été traduits en langues étrangères pour la collection des écoles du Nord.
53
Catalogues d’exposition
Les éditions en langues étrangères
Le service des Éditions du musée du Louvre a largement contribué à l’édition
en langue anglaise du catalogue de l’exposition « Franz Xaver Messerschmidt (17361783) », pour la Neue Galerie de New York.
Parmi les défis relevés, il faut noter la publication en langues arabe et anglaise,
en plus de la version française, du catalogue Routes d’Arabie, accompagnant
l’exposition éponyme de l’été.
Sur les 21 titres de la collection « Cabinet des dessins », qui met en valeur
le fonds d’arts graphiques du musée et dont les parutions accompagnent généralement un accrochage, 12 ont été traduits en anglais et 10 en italien.
Une politique de coédition
Le musée du Louvre poursuit une politique systématique de coédition dans le respect
de la « circulaire Jospin » sur l’édition publique. Portée par une équipe de huit
personnes, cette politique permet, tout en assurant un haut degré de qualité scientifique et esthétique, de bien contrôler le coût des ouvrages, d’en circonscrire
les prix de vente et d’assurer une très large diffusion auprès de publics variés grâce
au remarquable travail assuré par les réseaux de vente des coéditeurs. Le musée
du Louvre travaille avec 53 coéditeurs, dont 49 privés.
WILLIAM
KENTRIDGE
CARNETS D’EGYPTE
54
2. L’of fre culturelle – Les publications
« Histoire des arts avec le Louvre »
Le premier ouvrage, Histoire des arts avec le Louvre,
est un ouvrage de référence composé d’un livre
de 360 pages et d’un CD-Rom regroupant
55 œuvres à projeter pour aborder toutes
les périodes et tous les courants artistiques.
Conçu par le service Éducation, rédigé par des
historiens d’art et des enseignants, notamment ceux
qui sont détachés ou mis à disposition au musée
du Louvre, il propose une diversité d’approches.
L’introduction
de l’histoire
des arts à l’école
Entretien avec Frédérique
Leseur,
chef du service Éducation,
direction des Publics et de la
Politique éducative et artistique
« Découvrir des chefs-d’œuvre du Louvre »
Le second ouvrage fait partie d’une mallette
intitulée Découvrir des chefs-d’œuvre du Louvre.
Celle-ci contient un guide de l’enseignant,
10 posters, 4 séries de 30 cartes illustrées d’œuvres
du Louvre, et un CD-Rom comprenant toutes les
ressources visuelles et textuelles nécessaires aux
activités décrites dans le guide de l’enseignant. Ces
mallettes sont des outils de médiation hors les murs
qui s’adressent aux enseignants. Elles donnent
à concevoir des séquences d’enseignement d’histoire
des arts.
La collection, coéditée avec les éditions
Hatier et le soutien de la Fondation Annenberg,
sera composée de deux autres numéros : « L’art
et son temps » et « L’art et ses lieux ». Les enseignants peuvent trouver dans ces ouvrages les outils
nécessaires pour aborder des notions propres
à l’histoire des arts, commenter des œuvres,
expliquer les liens entre arts et société, comprendre
les techniques et contextes de création, mener
des activités codisciplinaires avec les élèves…
Votre service conduit
la politique d’éducation
artistique et culturelle
du musée du Louvre ; quelle en est la mission ?
Ce service représente l’ensemble
des actions éducatives et culturelles destinées aux jeunes
publics, dans le cadre scolaire et
universitaire, périscolaire ou
associatif. Ces propositions
s’adressent aussi bien aux
groupes de jeunes qu’aux enseignants, éducateurs et relais.
Il s’agit de l’une des missions
majeures du ministère de la
Culture et de la Communication et
de ses établissements publics.
Quelles sont les grandes
orientations du Louvre
en matière d’éducation
artistique et culturelle ?
Le Louvre bâtit sa politique
d’éducation artistique et culturelle
selon trois axes : les partenariats
avec les établissements d’enseignement, une offre fournie et
diversifiée de formations, et une
politique éditoriale pour partager
largement savoirs, supports
documentaires et iconographiques
adaptés aux pratiques éducatives
et aux démarches pédagogiques.
Après trois ans et demi, la revue Grande Galerie, le
Journal du Louvre a trouvé sa place et s’est stabilisée :
en termes d’abonnements, de vente au numéro,
de publicité et de dépenses. Elle dispose aujourd’hui
d’un lectorat fidèle, dont l’indice de satisfaction
de 8,8 / 10 2 est très supérieur à la moyenne des publications françaises. Le grand intérêt et le fort attachement des personnels du musée à Grande Galerie
se sont confirmés en 2010.
De nombreuses opérations de partenariat
ont été conduites, notamment avec la Société des
Amis du Louvre qui offre désormais à ses adhérents
un abonnement couplé à Grande Galerie. Ce partenariat procure à la revue en moyenne 500 nouveaux
abonnés par trimestre. Un premier numéro hors-série
consacré aux 10 ans d’acquisitions de la Société des
Amis du Louvre en faveur du musée a été publié en
2010.
La ligne éditoriale du journal s’est légèrement
déplacée, avec succès, vers une formule plus
« magazine » en proposant par exemple de nombreux
reportages (les secrets de la restauration de la Vénus
de Milo), portraits et entretiens, et en mettant en avant
les grandes expositions du Louvre. Ces nouveautés
ont permis d’améliorer les ventes en kiosques.
2
Mesuré lors d’une étude menée en 2010 auprès
de plus de 2 000 abonnés.
Quels ont été les projets
les plus significatifs de
cette politique en 2010 ?
Cette année, nous avons tout
particulièrement mis l’accent sur
les publications destinées aux
enseignants, de l’école primaire au
lycée, qui doivent mettre en œuvre
le nouvel enseignement d’histoire
des arts. L’ouvrage Histoire des
arts avec le Louvre et les mallettes
pédagogiques pour les classes de
l’école élémentaire ont été créés
pour eux.
Dans le domaine des publications
en ligne, nous avons finalisé cette
année les scénarios des modules
Grande Galerie Le Journal du Louvre — sept. / oct. / nov. 2010 — n° 13 L’exposition de la rentrée France 1500 — Dossier 50 nouvelles acquisitions du Louvre à la loupe — D’Ingres à Delacroix Visite des décors du palais à l’époque romantique
L’année 2010 a été marquée par la publication
de deux ouvrages destinés à l’éducation des arts
en milieu scolaire, en lien avec la direction
de la Politique des publics et de l’Éducation artistique du musée. Ces deux ouvrages ont été coédités
avec l’éditeur scolaire Hatier, dont la réputation
n’est plus à faire dans le domaine des sciences
humaines, lettres classiques et modernes. Le service
des Éditions a apporté son savoir-faire en matière
éditoriale pour mener à bien ces deux projets
d’envergure, qui s’inscrivent dans le cadre des
directives du ministère de l’Éducation nationale.
Le succès remporté par ces ouvrages témoigne
de l’attente des enseignants et de l’aura du Louvre,
musée universel et incontournable pour sensibiliser
les scolaires au monde de l’art.
Grande Galerie,
le Journal du Louvre
Méroé Un empire sur le Nil — Anniversaire Le Louvre d’Henri IV, palais des artistes — Exposition événement Les trésors de la Sainte Russie
Deux projets d’envergure
À partir de 350 chefs-d’œuvre du Louvre,
l’ouvrage reprend les thèmes préconisés par
les programmes scolaires : art et pouvoir, art
et mythe, art et beauté, art et religion…
L’ouvrage s’adresse à tous les enseignants,
sans culture artistique spécifique, devant enseigner
l’histoire des arts à l’école, au collège ou au lycée.
Il peut aussi intéresser un public plus large
d’éducateurs.
mars / avril / mai 2010
Grande Galerie Le Journal du Louvre — mars / avril / mai 2010 — n° 11
Enseigner l’histoire
des arts à l’école,
au collège et au lycée
55
n° 11
Le Journal du Louvre
Méroé
Un empire sur le Nil
Anniversaire
Le Louvre d’Henri IV,
palais des artistes
Exposition événement
Les trésors de
la Sainte Russie
sept. / oct. / nov. 2010
n° 13
Le Journal du Louvre
L’exposition de la rentrée
France 1500
Entretien exclusif
avec Jacques Le Goff
Dossier
50 nouvelles
acquisitions
du Louvre à la loupe
D’Ingres à Delacroix
Visite des décors
du palais à l’époque
romantique
GG13_Cover BAT.indd 1
éducatifs, disponibles prochainement sur www.louvre.fr, et avons
activement contribué à l’alimentation du portail ministériel d’histoire
des arts.
En termes de formation des
enseignants, nous proposons
désormais trois nouveaux stages
« histoire des arts» pour l’école,
le collège et le lycée.
Un rendez-vous fort ambitieux
a été initié avec l’académie de
Versailles, le Théâtre de l’Odéon
et la Maison des écrivains. Il s’agit
d’un atelier d’écriture annuel
qui se déroule dans ces deux
institutions culturelles sous la
02/08/10 09:47
houlette d’auteurs afin d’initier
les participants à l’écriture créative
et critique à partir et sur des
œuvres.
La « Petite université populaire
de la danse » au Louvre, conçue
avec le Théâtre national de Chaillot
et l’université Paris-VIII, met
en évidence combien le regard
des historiens du corps et de la
chorégraphie enrichit et complète
notre regard, et invite à de
nouvelles approches des œuvres
avec les jeunes publics.
56
2. L’of fre culturelle
57
Les productions audiovisuelles
et les éditions multimédias
Production et télévision
En 2010, La Vie cachée des œuvres, une nouvelle série télévisée coproduite avec Arte
et consacrée à l’histoire de l’art, est entrée en production pour cinq épisodes. Ce
programme qui utilise des archives filmées des séminaires d’étude du département
des Peintures est exemplaire dans la mesure où il marie exigences scientifiques
et nécessité de transmission au grand public. Deux épisodes sont déjà produits :
« Rembrandt » et « Watteau », et les scénarios des trois autres sont validés et auront
pour sujet Léonard de Vinci, Poussin et Raphaël.
« Au royaume de Méroé : Mouweis, une ville sous le sable », documentaire
de 52 minutes réalisé par Stan Neumann et Catherine Adda, a également été livré.
Ce film, issu du fonds d’archives audiovisuelles de deux des campagnes de fouilles
du département des Antiquités égyptiennes au Soudan, a rassemblé 210 000 spectateurs lors de sa première diffusion jeudi 8 avril 2010 sur France 5 dans l’émission
« Un soir au musée ». Le service Production audiovisuelle, Cinéma et Éditions
multimédias a également produit deux films courts diffusés dans le parcours de
l’exposition, l’un consacré à la localisation géographique de Mouweis, l’autre aux
gestes des archéologues.
La politique de production des fonds d’archives audiovisuelles et leur
exploitation dans des films documentaires se sont poursuivies avec le département
des Peintures et la création du département des Arts de l’Islam et du Louvre-Lens.
« Les Lumières de l’Islam », documentaire réalisé par Valéry Gaillard et coproduit
par le musée et les Films d’Ici, ont trouvé en France 5 leur diffuseur, ce qui rendra
possible le financement du film. « La Main tendue », réalisée par Richard Copans,
sera coproduite par la chaîne culturelle européenne Arte.
Diffusion
et rayonnement
des films du Louvre
2 580
projections ont eu lieu dans
la salle audiovisuelle
nord sous la pyramide.
Photographie du tournage
du documentaire Sainte MarieMadeleine : la belle Allemande
de Martin Fraudeau, les Films
du Louvre
60 000
locations annuelles
en moyenne de films
documentaires édités
en DVD, lesquels
constituent un corpus
qui touche environ
100 établissements
de prêt.
135
 millions
de foyers francophones
et francophiles ont
pu regarder Au royaume
de Méroé : Mouweis,
une ville sous le sable,
rediffusé sur 5 continents et dans 125 pays
par TV5 Monde.
58
2. L’of fre culturelle – Les productions audiovisuelles et les éditions multimédias
59
Les films du Louvre
récompensés
Les éditions multimédias
Le Louvre a enrichi la collection de DVD « Regard sur le Louvre »,
en coédition avec les Ateliers Diffusion Audiovisuelle (ADAV) depuis 2006.
Ces films documentaires sont destinés aux médiathèques, aux bibliothèques
de prêt et aux établissements scolaires.
Deux nouveaux volumes sont parus en 2010 : Les Étrusques, un voyage interrompu
et Au royaume de Méroé : Mouweis, une ville sous le sable.
Le catalogue et les conditions sont disponibles sur www.adav-assoc.com
La diffusion des films et leur rayonnement
La promotion des films du Louvre s’est poursuivie sur les réseaux sociaux avec
le groupe « Les films du Louvre » sur Facebook, et la diffusion d’extraits du catalogue
du musée (68 en tout depuis la création de la chaîne du Louvre en 2009)
sur Dailymotion et Youtube. À la fin de l’année 2010, le nombre de visionnages
s’élevait à 60 398.
La diffusion quotidienne des films du Louvre dans la salle audiovisuelle nord
sous la pyramide est un enjeu important pour la présentation des films au sein
du musée. En 2010, le programme fut consultable dans le Trimestriel, dans L’Officiel
des spectacles, dans la revue Grande Galerie, sur les affiches du musée, dans la presse
spécialisée, ainsi que sur le site Internet du Louvre.
Cette diffusion culturelle a été complétée par la mise à disposition des films
du catalogue à la médiathèque, au CALAO (Collectif action des personnels du
Louvre pour l’animation et l’organisation des loisirs), dans les centres de documentation des départements et par le biais de partenariats institutionnels avec l’École du
Louvre, le musée des Beaux-Arts de Bruxelles, les Amis des musées d’Île-de-France,
le musée Denon et l’assemblée générale des Amis du Louvre.
L’exploitation commerciale des films via des mandats de distribution
professionnels internationaux sur les réseaux hertziens, satellites, câblés et numériques terrestres mondiaux touche en moyenne 10 millions de téléspectateurs par an.
Les ventes des coéditions DVD, malgré la chute du marché, sont encore
appréciables en 2010 grâce, entre autres, à la collection « Architectures » et aux films
B… comme Babylone et Visage.
Les films les plus récents du Louvre ont reçu
d’importantes récompenses dans les festivals
internationaux en 2010 :
– Quand les Égyptiens naviguaient sur la mer Rouge,
de Stéphane Begoin : Grand Prix du 10e Festival
du film d’archéologie d’Amiens, Prix du public
de Cinéarchéo au Festival international du film
d’archéologie de Kiel, Grand Prix du jury aux
8es Rencontres internationales du film d’archéologie
d’Athènes, Prix du public lors de l’Archaeology
Channel International – Film and Video Festival
aux États-Unis.
– Visage, de Tsaï Ming-liang : Asian Film Award
à Hong Kong pour la direction artistique,
les décors et les costumes.
– 4 semaines.Louvre.arte.TV, coproduction Arte
Web / musée du Louvre : Prix innovation culture
2010 (CLIC France).
1.
3.
2.
1. Affiche du film Visage,
de Tsaï Ming-liang
2. DVD Sur les traces de la reine
Hatchepsout. Quand les Égyptiens
navigaient sur la mer Rouge,
de Stéphane Bégoin
3. Extrait du film Sur les traces de
la reine Hatchepsout. Quand les
Égyptiens navigaient sur la mer
Rouge, de Stéphane Bégoin
60
2. L’of fre culturelle
61
Les outils multimédias
et d’aide à la visite
L’activité du service Multimédia du musée du Louvre a été marquée par plusieurs
projets innovants dans les trois domaines d’intervention qui lui sont propres : le Web,
la mobilité et la médiation in situ. D’autre part, le musée continue de développer
ses outils d’aide à la visite à l’intention de tous les publics.
La mobilité
En mars 2010, le musée a publié une nouvelle version de son application « Musée
du Louvre » pour iPhone et iPod Touch. Aujourd’hui téléchargée par près
de 3 millions d’internautes, cette application propose désormais deux fois plus
d’œuvres à contempler et à explorer en détail. Elle se compose aussi de nouveaux
espaces à visiter, de notices plus longues pour approfondir ses connaissances
et de plans généraux pour déambuler dans les salles du musée.
La médiation in situ
Fruit d’une collaboration entre Dai Nippon Printing (DNP) et le musée du Louvre,
le projet Museum Lab propose dans son espace dédié de Gotanda (Tokyo) une
rencontre privilégiée avec les œuvres provenant des collections du Louvre à travers
un parcours intégrant divers angles d’approche présentés sous la forme de contenus
multimédias originaux. En 2010, le musée du Louvre a organisé dans le cadre de ce
projet les deux événements multimédias suivant :
– L’installation « Une rencontre avec La Vierge au lapin de Titien » a proposé pour
la première fois aux publics du musée d’expérimenter des dispositifs multimédias
développés au Japon. Ceux-ci proposent par exemple d’entrer virtuellement dans
le tableau pour en comprendre la composition.
– En octobre 2010, une dizaine de dispositifs multimédias permettaient notamment
de découvrir les procédés de fabrication d’une sélection de porcelaines de Sèvres
offertes par les rois de France à des souverains d’Europe au XVIIIe siècle.
Fréquentation des sites
Internet du musée du
Louvre
9 %
de progression
de la fréquentation
du portail www.louvre.fr
par rapport à 2009.
Guide multimédia, visite
dans la salle des Cariatides
50 %
de progression de la fréquentation
du site Internet du projet
du Louvre-Lens par
rapport à 2009. Celle-ci
doit beaucoup à l’actualité très forte du projet
en 2010.
123 268
personnes ont visité
le site du musée national
Eugène-Delacroix.
Fréquentation
de la médiathèque
+ 21%
par rapport à 2009,
soit 4 316 visiteurs.
+ 46 %
Augmentation du
nombre d’enfants.
98 %
de jours
d’ouverture au public par
rapport aux jours ouvrés
de la médiathèque.
2. L’of fre culturelle – Les outils multimédias et d’aide à la visite
62
Le Web
En décembre 2010, le musée du Louvre a pu mettre en ligne son site participatif
« Communauté Louvre », conçu et développé dans le cadre d’un partenariat d’innovation avec Orange. Cette plate-forme gratuite et ouverte à tous, accessible via
l’adresse http://communaute.louvre.fr, permet plusieurs niveaux de participation.
Il est possible d’y créer et de publier des contenus autoproduits, de taguer les œuvres
du Louvre et de participer à un projet d’indexation « spontanée », tout comme
d’échanger au sein de groupes de discussion. Cette mise à l’essai permettra de déterminer quelle forme prendra la « Communauté Louvre » sur le site Internet www.
louvre.fr, dont le musée prépare la refonte.
63
Les nouvelles
technologies
au service de la
médiation culturelle
Entretien avec Agnès Alfandari,
chef du service Multimédia,
direction de la Production
culturelle
Quelle place tient
le multimédia au Louvre ?
Une place croissante ! Internet
est aujourd’hui le premier médium
de communication dans le monde,
il semble donc en effet primordial
pour un musée de s’en servir.
Il en va de même pour les offres
mobiles. Le Louvre souhaite
demeurer un lieu vivant, en phase
avec son temps. Ces nouveaux
usages font partie intégrante
Multimédia : Louvre-DNP
Museum Lab, Tokyo
de notre politique de médiation,
bien qu’ils ne remplacent pas
pour autant les autres formes
de dialogue avec le public.
Cette politique de complémentarité s’illustre très bien dans nos
projets de médiation multimédia
dans les salles, où des dispositifs
numériques viennent compléter
l’information présentée sur les
panneaux.
En 2010, la fréquentation du portail
www.louvre.fr a été de
11 600 000 visites, soit environ
32 000 par jour. Ce site Internet
est le médium qui nous permet de
nous adresser à tous nos publics :
le primo-visiteur, majoritairement
étranger, qui a besoin de trouver
rapidement et simplement
les informations essentielles
à sa visite ; le public plus régulier
en recherche de contenus
plus fournis sur les œuvres ;
les scolaires ; les familles qui
attendent une offre spécifique…
Quels sont les nouveaux défis
à relever ?
Notre ambition est de créer
du lien, de faire en sorte que
consulter www.louvre.fr devienne
un réflexe pour ceux qui
s’intéressent au Louvre, et plus
largement à l’histoire de l’art et
aux musées. Nous voulons donner
la parole à nos visiteurs, écouter
leurs demandes et leurs besoins,
et nous y adapter. Il est aussi
important pour nous de parler aux
plus jeunes, car ils sont nos futurs
visiteurs.
Un des enjeux importants me
semble être la légitimité des
institutions de transmission.
Le Web a fait émerger des
pratiques nouvelles, notamment
la création d’une production de
savoirs, ou la contribution
à celle-ci, par qui veut. Tout le
monde peut prendre la parole. Si
les institutions se ferment à cette
évolution, elles seront en rupture.
Enfin, j’insisterai sur l’enjeu
de la démocratisation : si les
musées accueillent un public
toujours plus nombreux, ils ont
tendance à s’adresser un peu
toujours aux mêmes personnes.
Le Web et la mobilité peuvent
nous aider à atteindre de
nouveaux publics, à faire entrer
l’art dans le quotidien.
Applications « Louvre » pour Iphone
64
2. L’of fre culturelle – Les outils multimédias et d’aide à la visite
La médiathèque
En 2010, la médiathèque a poursuivi ses expériences documentaires et sa rencontre
avec le grand public. Dans la perspective de la création du centre de ressources prévu
dans le cadre du projet Pyramide, cet outil d’aide à la visite est en pleine
métamorphose.
Une rencontre avec Yvan Pommaux, auteur de la bande dessinée Angelot du lac
sur le thème de la chevalerie, ainsi qu’une exposition-rencontre au cours d’un
week-end « familles » avec Olivier Charpentier, illustrateur de L’Odyssée d’Omer,
ont été organisées.
Le métier de
médiathécaire
Entretien avec Agnès
Marconnet et
Jean-François Carbonero
L’équipe des médiathécaires
Quelles sont les spécificités
du métier de médiathécaire
au musée du Louvre ?
Les métiers de la documentation
à la médiathèque du Louvre
(médiathécaire et assistant
technique) participent à la mise
en valeur des ressources du
musée, de sa production éditoriale
et documentaire et permettent
de rendre le musée plus familier.
Ils s’exercent dans trois espaces
documentaires : la médiathèque,
le café-documentaire Starbucks
et le centre de documentation
Marengo de la direction de
la Politique des publics et de
l’Éducation artistique.
Les missions de l’équipe
de la médiathèque consistent
à accueillir, informer et conseiller
les différents publics, mettre
à disposition une documentation
variée afin d’aider à connaître
et à comprendre les collections,
l’histoire du musée, son actualité
et plus largement l’histoire de l’art,
puis à créer des outils de
médiation et d’information
sur le fonctionnement et l’actualité
de la médiathèque.
À cet effet, les missions
de l’équipe ont été réorganisées
en quatre pôles correspondant
aux fonctions essentielles de la
documentation : système d’information, production documentaire,
médiation, travail technique.
Quelles ont été les principales
activités de la médiathèque
en 2010 ?
À l’écoute de ses publics, l’équipe
veille constamment à ajuster
et à améliorer sa politique documentaire : aménagement
d’espaces spéciaux dans la salle
de consultation (espace Jeunesse,
pôle multimédia, espace de
consultation, espace studieux) ;
enrichissement des catalogues
de la médiathèque et du centre
Marengo (livres, revues, films,
conférences de l’auditorium,
CD-Rom) ; création de produits
documentaires (quatre gammes
déclinées pour quatre publics :
les 4-6 ans, les 6-12 ans,
les adultes et les familles) ;
offre gratuite de pochettes
documentaires aux visiteurs
(plus de 300 cette année) ;
création de documents permettant
de mieux comprendre la médiathèque et ses outils (mode
d’emploi, affiches) ; amélioration
du portail de ressources Archimed
(sélection de sites, DVD-Rom,
production documentaire et
catalogue de la médiathèque)…
Chaque année, les nouveautés
sont multiples.
La salle de consultation
de la médiathèque est donc
un lieu d’expérimentation
de ces démarches documentaires
et de médiation à l’intention
de notre nouveau public
de familles, en constante augmentation. C’est un espace vivant de
partage documentaire et humain,
où les événements se multiplient :
rencontres avec des auteurs,
ouvertures le week-end dans le
cadre des opérations « familles »...
L’intérêt de cette démarche est
de privilégier l’échange, la relation
du groupe qui visite le musée
avec la médiathèque, ainsi que
celle de coéducation entre les
membres de la famille, chacun
étant tour à tour le transmetteur.
65
La Galerie tactile
Situé au sein des collections de sculptures italiennes,
cet espace adapté aux publics handicapés et ouvert
à tous offre une expérience sensorielle singulière.
Ainsi, les visiteurs découvrent par le toucher
des moulages d’œuvres réalisés en résine ou
en plâtre par les ateliers de la Réunion des musées
nationaux. Ces moulages sont accompagnés de
cartels en braille en gros caractères et d’échantillons
de matériaux véritables.
Le visiteur handicapé et son accompagnateur ont accès gratuitement aux collections permanentes du musée du Louvre et à la Galerie tactile.
Des visites-conférences sont proposées à tous
et en particulier aux publics handicapés, et un guide
multimédia, à la location, propose des commentaires audiodescriptifs.
Après « Les animaux et le pouvoir »,
le musée du Louvre ouvrira en mai 2011 sa nouvelle
Galerie tactile sur le thème de l’enfance.
L’itinérance des expositions tactiles
« D’après l’antique » a fait une halte à Quito
(Équateur) et « Le mouvement sculpté »
a été présenté dans différentes villes de Chine
(Wuhan, Pékin, Hong Kong).
Si le public déficient visuel reste le destinataire prioritaire de ces expositions, l’objectif
est de faire connaître à un large public des chefsd’œuvre dont les originaux sont trop fragiles
pour être déplacés. L’ambition est aussi de créer
un dialogue interculturel par l’ajout de moulages
d’œuvres appartenant aux collections des musées
partenaires.
Cette collaboration initie un partage
de la réflexion sur l’accessibilité, la médiation vers
le public handicapé et la pédagogie liée au moulage
grâce aux sessions de formations proposées.
1. et 2. Atelier familles
« Toucher pour voir » :
« Les animaux symboles
du pouvoir »
2.
1.
Plus de
160 000
visiteurs se sont pressés
aux expositions tactiles
itinérantes en 2010.
66
2. L’of fre culturelle
67
La communication
du Louvre dans les médias
Expositions, fréquentation, acquisitions, publications… l’actualité et la vie du musée
intéressent toujours autant les médias. En 2010, les expositions « Méroé – Un empire
sur le Nil » et « Sainte Russie – L’art russe, des origines à Pierre le Grand », mais aussi
la carte blanche à Patrice Chéreau ou la campagne « Tous mécènes ! » ont particulièrement attiré leur attention.
Les grandes expositions 2010
Les manifestations de l’année 2010 ont toutes été portées par des partenariats médias
solides et, pour certaines, dynamisées par des voyages de presse. Seize expositions
ont été programmées (dont une au musée national Eugène-Delacroix). Le Louvre
a connu quatre temps forts dans la couverture médiatique des expositions et des
événements.
L’année s’est ouverte avec l’exposition « Méroé – Un empire sur le Nil », qui
a rencontré un grand succès, tant auprès des médias que du public. Un voyage
de presse avait été organisé en amont pour expliquer à la presse l’intérêt de cette
exposition. Les grandes chaînes de télévision (TF1, France 2, France 5, M6 et
France 24) se sont passionnées pour cet événement, qui a également fait l’objet
de pleines pages dans plusieurs grands quotidiens, comme Le Parisien et Le Monde.
Autre exposition remarquée : « Routes d’Arabie – Archéologie et histoire
du royaume d’Arabie saoudite ». Pour la première fois, le patrimoine d’Arabie
saoudite voyageait hors de son pays d’origine pour être présenté au Louvre. Malgré
22
communiqués
et dossiers de presse,
3 points presse,
et 5 opérations de
relations publiques ont
été élaborés dans le
cadre de la communication institutionnelle du
musée.
Interview dans la galerie Médicis
30
articles environ
sont parus sur le
lancement en octobre de
la carte Louvre familles.
Les deux week-ends
« familles » ont fait l’objet
d’une dizaine d’articles
chacun, principalement
sur Internet.
23
retombées presse
sur le lancement de la
mallette pédagogique et
de l’ouvrage Histoire des
arts avec le Louvre.
40
sujets environ
ont été réalisés grâce
à l’ensemble des envois
d’ouvrages ainsi qu’à
la diffusion de communiqués, notamment
à l’occasion du Salon
du livre et des fêtes de
fin d’année.
20
articles sur
Internet environ
sur la mise en ligne
de la plate-forme
« Communauté Louvre ».
68
2. L’of fre culturelle – La communication du Louvre dans les médias
une inauguration en pleine période estivale, les journalistes ont été au rendez-vous
et se sont montrés curieux. Les presses arabophone et anglophone à destination
du monde arabe ont saisi cette occasion pour publier des pages spéciales sur
l’exposition et l’engagement du musée du Louvre. De manière générale, tous ont
retenu l’extraordinaire richesse de l’art préislamique de la péninsule Arabique.
Dans le cadre de l’Année croisée France-Russie, l’exposition patrimoniale
« Sainte Russie – L’art russe, des origines à Pierre le Grand » et son pendant contemporain « Contrepoint, l’art contemporain russe. De l’icône à l’avant-garde en passant
par le musée » ont bénéficié d’un excellent relais dans la presse. La première a suscité
un intérêt considérable dans tous les médias, du plus spécialisé au plus généraliste,
couvrant notamment tous les supports nationaux et internationaux de premier plan.
Elle a été soutenue par France Info, France Culture, le magazine GEO et La Tribune.
La seconde a, quant à elle, été portée par un voyage de presse à Moscou. Celui-ci
a permis aux journalistes présents (Le Monde, Beaux-Arts Magazine, Le Journal des
Arts, les Inrockuptibles, Art Actuel, Madame Figaro) de soutenir le projet et son contenu
dès son démarrage, dans la tourmente médiatique provoquée par la « censure »
d’une œuvre présentée dans l’exposition. Plusieurs partenariats médias ont permis
de soutenir cette exposition : France Culture, Paris Première et Metro.
L’année s’est terminée avec l’ouverture de l’exposition « L’Antiquité rêvée –
Innovations et résistances au XVIIIe siècle », dont le sujet complexe et scientifique
a nécessité un travail d’explication et de vulgarisation auprès des journalistes afin
de toucher aussi le grand public. L’exposition a connu un beau succès auprès
de la presse avec près de 200 sujets. Les interviews des commissaires généraux dans
des supports tels que Paris Match et Point de vue ont permis de sensibiliser un large
public à la richesse du sujet. Les partenariats médias, avec Le Figaro par exemple, ont
été particulièrement positifs. La communication a ainsi contribué à la reconnaissance
de la qualité scientifique, esthétique et pédagogique de cette exposition.
Les décors pérennes
L’inscription permanente d’œuvres du XXIe siècle dans le décor et l’architecture
du palais est un geste fort de la nouvelle politique du Louvre en matière d’art
contemporain. En 2010, le musée a inauguré deux nouveaux décors pérennes :
Revue de presse
24
revues de presse
ont été réalisées
(une tous les 15 jours,
sauf en été).
2 678
articles
concernant le musée
sont parus, dont 1 278
sur les expositions,
1 096 sur la vie
du musée et 304 sur
les autres activités.
245
articles
sur l’exposition
« Sainte Russie –
L’art russe, des origines
à Pierre le Grand »,
109 sur « Méroé –
Un empire sur le Nil » et
87 sur « Routes d’Arabie
– Archéologie et histoire
du royaume d’Arabie
saoudite ».
384
articles ont
porté sur l’art contemporain au musée. La carte
blanche à Patrice
Chéreau a quant à elle
été traitée 133 fois.
1 540
alertes
de télévision et de radio
ont cité le Louvre.
69
les vitraux de François Morellet pour l’escalier Lefuel à la fin du mois de janvier
et le plafond peint de Cy Twombly pour la salle des Bronzes au mois d’avril.
La médiatisation de ces deux décors a constitué un axe important de la communication de l’année 2010. Si les vitraux de François Morellet ont été salués par une presse
plutôt nationale (Le Monde, Le Figaro, La Croix, Le Nouvel Obs, Télérama…),
le retentissement à l’étranger de l’intervention de Cy Twombly a été particulièrement
important, signe de la dimension exceptionnelle de ce projet, qui a fait par exemple
la couverture d’une revue aussi prestigieuse qu’Apollo.
Patrice Chéreau, Grand Invité de l’automne 2010
La carte blanche donnée à Patrice Chéreau intitulée « Le Louvre invite Patrice
Chéreau. Les visages et les corps » a constitué un des temps forts de l’année. La force
et la diversité de la programmation ont permis de toucher des médias nombreux
et variés et d’ouvrir des perspectives nouvelles dans le champ de la presse
(journalistes théâtre, danse…). L’événement a donc pu bénéficier d’une forte visibilité
dans l’ensemble des médias (presse écrite, radio, télévision et Web) et a institutionnalisé le rendez-vous annuel du Grand Invité.
La vie des collections et les grands projets
Afin de valoriser les collections, la direction de la Communication s’est attachée
à multiplier les sujets médiatiques mettant en valeur la richesse des différents départements du musée. À titre d’exemple, deux épisodes de l’émission de vulgarisation
scientifique « C’est pas sorcier », sur France 3, ainsi que quatre sujets diffusés lors
du journal télévisé de France 3, durant le mois d’août, ont fait la part belle au musée
et à ses collections permanentes.
Trois acquisitions ont fait l’objet d’une communication plus spécifique en 2010 :
– Le Reniement de saint Pierre par Le Nain : la présentation officielle le 14 janvier en
présence d’une centaine d’invités a été relayée par la presse,
– Un dais pour le trône de Charles VII : la présentation officielle a eu lieu le
16 septembre en présence d’environ 150 invités. Cette acquisition a fait l’objet d’une
dizaine de sujets dans les médias ;
Les principales
actualités traitées par
les médias en 2010 (en
nombre de sujets) :
– Les Trois Grâces : 171 – le Louvre-Lens : 297
– le Louvre Abou Dabi :
121
– la réouverture des
salles des Antiquités
grecques : 54
– les acquisitions
(Un dais pour le trône
de Charles VII et
Le Reniement de saint
Pierre par Le Nain) : 45
– le mécénat : 34
– les 10 ans du pavillon
des Sessions : 25
– les restitutions : 78
18
papiers concernaient directement
Henri Loyrette,
président-directeur
du musée du Louvre.
Gestion des contacts
et de l’iconographie
Tournages
et prises de vues
1 527
350
contacts
ont été créés sur la base
de données Marguerite.
3 437 ont été modifiés.
80
organismes
tels que le New York
Times, The Herald
Tribune, GEO ou Junior
Mag se sont tournés
vers le service de
Communication du
musée pour obtenir de la
documentation
iconographique.
tournages
organisés et gérés
par la direction
de la Communication
durant l’année 2010.
70
2. L’of fre culturelle – La communication du Louvre dans les médias
- Les Trois Grâces de Lucas Cranach : cette acquisition a été très fortement médiatisée
par le biais d’un appel à souscription publique.
S’agissant des grands projets, la direction de la Communication a particulièrement mis en avant le futur département des Arts de l’Islam. Le 30 juin, un point
presse a permis de présenter à une vingtaine de journalistes l’avancée du chantier.
Par ailleurs, les nouvelles salles d’Art grec classique et hellénistique, inaugurées
le 7 juillet autour de la Vénus de Milo restaurée, ont reçu un bel accueil médiatique.
Le succès médiatique des actions du Louvre en faveur
des jeunes et des publics handicapés
Le rôle éducatif du musée a été mis en valeur grâce à différents événements
et manifestations bien relayés par la presse :
– « Viens lire au Louvre », un programme pédagogique à destination d’établissements
scolaires en zone d’éducation prioritaire, le 10 juin ;
– le lancement de la mallette pédagogique et de l’ouvrage de référence Histoire
des arts avec le Louvre, en coédition avec Hatier, lors d’un petit déjeuner de presse
le 9 septembre ;
– les Nocturnes du vendredi, qui ont quant à elles remporté un franc succès grâce,
entre autres, au partenariat média avec Le Mouv’, et à la couverture des soirées
par différents supports (La Croix, France Inter, Le Figaro, Elle, Studyrama…).
Tout au long de l’année, la presse a été sensibilisée aux actions menées en
faveur des personnes en situation de handicap. Plusieurs longs sujets ont ainsi été
l’occasion de les faire connaître, notamment sur France 5 dans « Le magazine de
la santé » et sur France 2 dans « C’est au programme ».
Les médias ont également suivi la semaine de la Femme, du 8 au 23 mars,
à laquelle étaient invités les publics du champ social.
Les éditions et le multimédia
Tout au long de l’année, la presse s’est intéressée aux actualités des éditions du
Louvre.
Le lancement du Louvre pour les Nuls, coédité avec First Éditions, a donné
lieu à une soirée au café Richelieu le 14 avril, en présence d’une centaine d’invités.
Les radios et les télévisions se sont particulièrement intéressées à cette parution.
En 2010, trois actualités multimédias ont fait l’objet d’actions de communication :
– la nouvelle version de l’application « Musée du Louvre » dans le cadre du
lancement de Proxima Mobile, le portail des services aux citoyens sur téléphone
mobile ;
– la septième présentation à Tokyo du dispositif Museum Lab ;
– le lancement de la « Communauté Louvre » en partenariat avec Orange.
71
L’acquisition par le Louvre
des « Trois Grâces »
de Lucas Cranach
L’appel aux dons
À la suite de l’appel aux dons lancé le 15 novembre
2010, le musée du Louvre a pu acquérir Les Trois
Grâces de Lucas Cranach, peintre de la Renaissance
allemande.
Étonnant de perfection et remarquable par
son état de conservation, ce tableau peint en 1531
a été classé « trésor national ». Statut laissant
au Louvre une période de trente mois pour réunir
les 4 millions d’euros nécessaires à son acquisition.
En novembre 2010, les trois quarts de cette
somme étaient déjà trouvés. La générosité
de 7 000 donateurs individuels, de deux entreprises
mécènes et d’une vingtaine de PME a permis
de réunir la somme désirée. Bien que la campagne
d’appel aux dons se soit étendue jusqu’au 31 janvier
2011, le montant fut atteint en un mois seulement.
Un fort succès médiatique
En 2010, de grands quotidiens nationaux ont diffusé
l’appel aux dons lancé par le musée. Le Monde,
Le Figaro et Les Échos ont inséré l’appel à trois
et quatre reprises dans leurs éditions de novembre
et de décembre.
La couverture de l’événement par la presse
nationale démontre l’intérêt porté par le public
au musée, ainsi qu’à l’œuvre de Cranach : l’appel
aux dons du musée mais aussi tout le déroulement
de la campagne ont été suivis à partir de
novembre 2010 par de nombreux quotidiens
nationaux, régionaux, des hebdomadaires, ainsi que
sur Internet. Durant le mois de novembre, l’appel
aux dons fut diffusé à 15 reprises par des quotidiens
régionaux. Au total, 31 programmes de télévision ou
de radio ont évoqué le sujet (France 2, Canal +, M6,
France 24, Europe 1, France Info, BFM…).
Cette acquisition par le Louvre a également
eu une portée internationale non négligeable.
La presse étrangère a elle aussi couvert l’événement.
Par exemple, l’annonce de la fin de campagne
fut publiée à 12 reprises dans la presse étrangère
au mois de décembre 2010.
Du 2 mars au 4 avril 2011, le tableau a été
présenté dans une salle dédiée au sein du musée,
dans laquelle seront inscrits tous les noms des
donateurs.
1. Nouvelle acquisition :
Lucas Cranach l’Ancien,
Les Trois Grâces
2. Henri Loyrette, président-directeur du
musée du Louvre, Philippe Castagnac,
Co-CEO du Groupe et PDG de Mazars
en France, et Frédéric Mitterrand,
ministre de la Culture et de la
Communication, lors de la présentation
officielle des Trois Grâces de Lucas
Cranach l’Ancien le 1er mars 2011.
1.
2.
72
73
3. La politique scientifique
Atelier de marbrerie.
Laboratoire du Centre
de recherche et de restauration
des musées de France
74
3. La politique scientifique
75
L’enrichissement
des collections
Au cours de l’année 2010, 72 nouvelles œuvres sont venues enrichir les collections
conservées par six des huit départements patrimoniaux du musée du Louvre, ainsi
que par la section Histoire du Louvre et le musée national Eugène-Delacroix.
Le budget d’acquisition
Les excellents résultats de fréquentation ont permis cette année de disposer
d’un budget d’acquisition de 7,7 millions d’euros, ce qui correspond à 20 % des
recettes de droit d’entrée aux collections permanentes. À ces crédits propres
du Louvre se sont ajoutés les apports financiers du Fonds du patrimoine, du mécénat
d’entreprises pour l’acquisition de trésors nationaux et des très généreux dons
et libéralités consentis notamment par la Société des Amis du Louvre.
Des enrichissements exceptionnels
Pour un montant total de 20,3 millions d’euros, des enrichissements exceptionnels
ont été réalisés, parmi lesquels il convient de signaler tout particulièrement :
– l’achat d’Un dais pour le trône de Charles VII, éblouissante tapisserie inédite
du grand maître du XVe siècle Jacob de Littemont classée « trésor national »,
– le don par la Société des Amis du Louvre, avec la participation des descendants
d’Eudoxe Marcille, de deux admirables natures mortes peintes par Jean-Siméon
Chardin pour le salon de musique du château de Bellevue : Les Attributs de la musique
civile et Les Attributs de la musique guerrière.
En France aussi bien que sur les grandes places internationales, l’année 2010
a également été marquée par une série mémorable de succès en ventes publiques.
Ceux-ci ont permis l’entrée dans les collections de pièces remarquables.
– Pour le département des Sculptures : Phryné sortant du bain de Joseph Chinard,
le modèle de la Minerve de Guillaume Coustou destiné au grand portail de la façade
de l’hôtel des Invalides, et une paire d’exceptionnels gisants espagnols du XVe siècle.
– Pour le département des Arts graphiques, un ensemble singulièrement important
et varié d’œuvres est venu enrichir les collections, parmi lesquelles : Diane et Actéon,
dessin à la plume et encre brune rehaussé de gouache par Francesco Primaticcio, une
feuille de Théodore Géricault représentant Diane chasseresse (recto) et deux chevaux
(verso), ou encore l’étonnant dessin Taches-Planètes de Victor Hugo.
41
acquisitions
onéreuses ont été faites.
30
libéralités ont été
accueillies dans les
collections du musée
(dons de manuels
consentis par des
particuliers, par la
Société des Amis
du Louvre ou la Société
des Amis du musée
Eugène-Delacroix, legs
ou œuvres offertes sous
réserve d’usufruit par
des collectionneurs).
1
œuvre est entrée
par dation.
Nouvelle acquisition : Un dais pour
le trône de Charles VII représentant
deux anges tenant une couronne,
tapisserie royale de Jacob de
Littemont classée « trésor national »
3. La politique scientifique – L’enrichissement des collections
76
77
Le rêve de Diderot
– Pour le département des Objets d’art : de précieuses pièces historiques comme
la coupe d’orfèvrerie offerte par le duc d’Orléans aux courses de Goodwood, la paire
de flambeaux en filigrane d’argent du XVIIe siècle, ou la paire de miroirs monumentaux en bois doré sculptés par Jean-Antoine Cuenot et provenant de la chambre
d’apparat du duc de Buckingham ont fait leur entrée dans les collections.
– Pour le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines : un très rare
ensemble de trois panneaux de mosaïques gallo-romaines exhumées en 1881 à Vienne
et classées « monuments historiques ».
Évolution des crédits d’acquisition
Budget prévisionnel annuel (en Ke)
8 000
7 000
6 422
6 916
7 245
7 202
7 296
« …revoir ces ouvrages lorsque
le temps les aura peints… »
Réaliser ce vœu formé par Diderot est aujourd’hui
possible grâce aux Amis du Louvre et aux descendants d’Eudoxe Marcille, dont la générosité
a permis l’entrée dans les collections nationales de
deux exceptionnelles natures mortes de JeanSiméon Chardin. Ces œuvres constituent non
seulement l’acquisition majeure de 2010, estimée à
10 millions d’euros, mais sans doute l’un des enrichissements des collections les plus importants de
ces dernières années.
Typologie des enrichissements en nombre
(n° d’inventaire)
7 670
6 588
30
6 000
24
5 000
4 000
17
3 000
2 000
1 000
1
0
2 004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Libéralités
(dont Chardin***)
Répartition des enrichissements
par département en nombre (total : 72)
Achats en vente
publique
Achats négociés
Dation
(dont 1 TN* + 1 OIPM**)
Répartition des enrichissements
par département en valeur (20 331 Ke)
12 010
30
6 271
10
8
Arts
Peintures
graphiques
7
7
Sculptures Objets
d’art
Islam
6
Delacroix
Répartition des enrichissements
en valeur (Total : 20 331 Ke)
4
AGER
1 142
Peintures
Objets
d’art
550
Don d’argent
SAL (TN* + Chardin***)
7 050
33 %
31 %
* Trésor national.
** Œuvre d’intérêt patrimonial majeur.
*** Les Attributs de la musique civile et Les Attributs de la musique militaire.
Delacroix
0 %
À titre gratuit
(dont Chardin***)
France
6 221
69 %
17
AGER
Dations
85
0 %
67 %
164
Répartition des enrichissements
en valeur (Ke) et en %
Dation
85
À titre
onéreux
(dontÉtranger
Chardin***)
14 025
177
Sculptures Arts
Islam
graphiques
Mécénat
(TN*)
425
2 %
35 %
Libéralités
(dont Chardin***)
6 221
31 %
Crédits Louvre
5 750
28 %
Fonds du
patrimoine
800
4 %
Nouvelles acquisitions :
Les Instruments de la musique civile
et Les Instruments de la musique
militaire, toiles signées et datées
en bas à gauche : « Chardin 1767 »
Les découvrant au Salon de 1767, Diderot s’enthousiasma pour ces deux admirables « natures mortes
appartenant au roi et commandées pour le château
de Bellevue » dont il célèbre, avec exaltation, les
qualités dans la page que lui inspire le talent
singulier du peintre.
Comme au XVIIIe siècle, la « magie
à faire désespérer… » qui émane de ces deux toiles,
l’équilibre de leur construction, la subtile audace
des coloris, la somptueuse harmonie des matières
nous fascinent aujourd’hui. La profondeur du
clair-obscur, l’éblouissante maîtrise des contrastes
et la perfection de l’exécution sont captivantes.
C’est à un artiste au sommet de son art,
qui signe là son ultime commande royale et ses
dernières œuvres de grand format, qu’est confié
le soin de décorer le salon de musique du château
de Bellevue, où, après Mme de Pompadour, résident
les filles de Louis XV. Chantournées à l’origine pour
s’adapter aux dessus-de-portes, les toiles forment
pendants et, à travers les instruments respectifs
de « la musique civile »1 et de « la musique
militaire »2, évoquent deux formations de la
musique royale : la Musique de la chambre du roi
et la Musique de la Grande Écurie. Restées à
Bellevue jusqu’à la Révolution, elles sont vendues
comme biens nationaux le 12 avril 1795 et disparaissent jusqu’en 1853, année où le grand collectionneur
François Marcille et son fils Eudoxe les acquièrent à
la vente après le décès du portraitiste Sébastien
Rouillard pour la somme de 1 650 francs.
Préservées par la famille au fil des générations, ces toiles historiques du grand maître français
de la nature morte que le public des galeries
nationales du Grand Palais avait pu admirer
lors des rétrospectives Chardin de 1979 et 1999
sont désormais offertes aux visiteurs du Louvre
grâce à la généreuse compréhension des descendants d’Eudoxe Marcille et au mécénat de la Société
des Amis du Louvre.
1
Tambourin de Provence,
pardessus de viole, flûte
traversière en buis, tambourin
à sonnailles et grelots, vielle
à roue, clarinette et cor.
2
Trompette, timbales, basson,
hautbois, paire de cymbales.
78
3. La politique scientifique
79
Les instruments
d’étude des collections
2010 représente la deuxième phase de refonte des systèmes de gestion des collections.
Cette gestion est rendue possible grâce à deux principaux outils : les bases Imaginum
et Atlas, qui sont régulièrement alimentées en photographies d’œuvres et de la vie
du Louvre.
Le plan de numérisation rétrospective des fonds
photographiques
2010 est la troisième année du marché de numérisation conclu avec la société
TRIBVN. 6 762 documents ont été numérisés, avec valorisation notable des fonds
des 3 départements archéologiques.
Les bases de données Imaginum et Atlas
La croissance d’Imaginum est continue et stable. La photothèque en ligne du musée
totalise 97 000 images. La part de photos d’œuvres représente plus de 80 %, soit un
nombre de 82 000 photos. Cette photothèque répond de mieux en mieux aux besoins
du musée et est un outil pleinement intégré dans les habitudes documentaires.
Ainsi, le téléchargement observe une hausse de 60 %.
L’objectif de terminer l’illustration de la base Atlas a été revu en cours d’année :
le travail a finalement porté en parallèle sur l’illustration des cartels encore sans
image et le renouvellement des images obsolètes. Il reste 12 % de cartels non illustrés.
Le double objectif – fin de l’illustration d’Atlas et remplacement des images obsolètes
– est reconduit sur 2011 et 2012.
L’enrichissement des
bases de données
18 000
nouvelles photos ont été
intégrées à Imaginum et
3 300
à Atlas.
Photographie du tournage
de Germain Pilon ou le désir
enfoui de Paule Muxel
et Bertrand de Solliers,
les Films du Louvre
images
Outils de la recherche
76 %
Taux de couverture
photographique des
collections.
7 235
œuvres
photographiées dans
l’année.
80
3. La politique scientifique – Les instruments d’étude des collections
Les campagnes photographiques et la commercialisation
925 photos ont été commercialisées en 2010.
La commercialisation, assurée en direct par le service Images et Ressources
documentaires, relève d’une logique de diffusion pour la promotion du rayonnement
scientifique et intellectuel du musée plus que d’une logique commerciale. La délégation de cette activité à un prestataire fait l’objet d’une renégociation avec la RMN.
Le service Images et Ressources documentaires gère aussi les négociations
des droits d’auteur relatifs aux œuvres contemporaines présentées au Louvre.
Une convention pour les utilisations multimédias a été établie avec la société de droits
d’auteur française, l’ADAGP (Société des auteurs dans les arts graphiques et
plastiques) ; les utilisations éditoriales font l’objet de déclarations et de facturations
centralisées par le service Images.
La recherche iconographique
Dossiers de plus en plus complexes, droits de plus en plus variés et transversalité
accrue des besoins caractérisent l’évolution du travail de recherche iconographique.
Pour les éditions, le service a traité l’iconographie de 22 publications,
dont 10 catalogues d’exposition, pour un total de 3 866 images commandées.
Pour le service Internet et Multimédia, le travail d’illustration a porté
sur 6 dossiers : 5 thèmes classiques et l’application Ipad d’Apple – avec un total
de 776 clichés. Le dossier multimédia Islam porte sur un volume estimatif de
800 images.
Pour le service Architecture, Muséographie et Signalétique et la direction
de la Politique des publics et de l’Éducation artistique, 8 dossiers reprenant les
expositions en cours ont été établis, totalisant 150 images réutilisées ou commandées
spécifiquement.
Campagnes
photographiques
10 752
photos
ont été produites en
2010 pour l’ensemble
des collections et des
activités.
La refonte des systèmes de gestion des collections :
Muséum Plus
Le projet Refonte des systèmes de gestion des collections concerne tous les
départements (hors Arts graphiques) et plusieurs autres directions ou services.
Son objectif, pluriannuel, est de mettre en place un outil informatique transversal
couvrant tous les aspects de la gestion des collections. Il remplacera les différentes
applications et bases de données de gestion des collections aujourd’hui en voie d’obsolescence. Ce projet implique que les données des différentes bases qui alimenteront
le futur logiciel soient harmonisées et nettoyées. Ce travail s’est accentué en 2010 pour
les données des deux départements pilotes (Peintures et Antiquités égyptiennes).
Recherche
iconographique
5 760
images
ont été commandées
et négociées sur l’année.
400 000
œuvres ont une notice
informatisée.
88%
Taux d’informatisation
des collections.
81
Base de données Imaginum
Taux de chargement par département
Photos 2010
2009
Antiquités égyptiennes
Antiquités grecques,
étrusques et romaines
Antiquités orientales
Antiquités de l’Islam
Arts graphiques
Peintures
Sculptures
Objets d’art
Divers : œuvres
Autres
Total
Total
base
7 075
5 459
21 359
2 184
2 387
144
2 356
648
1 354
287
53
1 409
17 897
906
2 423
1 569
1 914
5
3 660
1 204
145
1 884
19 169
6 377
7 315
15 949
9 206
1 410
17 375
2 910
640
15 289
97 830
2010
2009
Œuvres
13 224
8 218
dont haute définition
dont basse définition
3 215
10 009
3 530
4 688
Autres thèmes
8 290
6 076
dont haute définition
dont basse définition
1 663
6 627
1 090
4 986
Total
21 514
14 294
dont haute définition
dont basse définition
4 878
16 636
4 620
9 676
Base de données Atlas
2010
2009
Total cartels créés ou mis à jour
Total images intégrées
Total salles mises à jour
1 586
3 301
63
1 102
1 249
59
Téléchargement
Les bases de données Imaginum et Atlas
82
3. La politique scientifique
83
L’action scientifique
L’étude scientifique des collections est une des missions fondamentales du musée.
Elle irrigue toutes les activités du Louvre et mobilise un grand nombre de ses agents.
L’activité de recherche au Louvre
La recherche au musée du Louvre couvre de nombreux champs d’étude : civilisations,
artistes, courants artistiques, techniques, histoires des collections et des collectionneurs, histoire du domaine (architecture et jardin), la préservation et la conservation
des œuvres et des bâtiments ou encore l’étude du public et de son comportement.
Certaines de ces recherches ont des résultats immédiatement visibles – nouvelle
muséographie, expositions, publication d’un catalogue raisonné ou d’une monographie –, d’autres, comme la restauration spectaculaire d’une œuvre ou d’un lieu,
peuvent même avoir un retentissement médiatique très fort. Mais la plupart contribuent à faire avancer pas à pas la connaissance.
Créer une typologie des nombreux projets de recherche qui ont vu le jour
ou se sont achevés en 2010 est complexe tant les sujets sont liés à la spécificité de nos
collections. Cependant, se dessinent deux grandes orientations.
La première a pour objectif de caractériser une technique, d’identifier un peintre,
un atelier ou un centre de création : ce qui a été réalisé autour de Raphaël,
du mobilier Boulle, des terres cuites et de la taille des sculptures de la Renaissance
italienne, de la technique du lustre métallique, de la dorure sur céramique glaçurée,
de la production des céramiques de l’Espagne arabe dans les arts de l’Islam
ou des tablettes cunéiformes.
Le personnel scientifique des départements a contribué
à la publication de
41
catalogues
d’exposition,
1
17
catalogue raisonné,
Expositions
1 900
prêts
d’œuvres ont été
accordés dont
972
28
à l’étranger.
commissariats
d’exposition ont
été assurés par
les conservateurs
des départements,
dont 5 à l’étranger.
Extrait de L’Ombre et la Main
de Laurence Garret, les Films
du Louvre
Direction scientifique
de catalogues
d’exposition
La direction scientifique
de 19 catalogues
d’exposition, dont 5 à
l’étranger, a été assurée
par des conservateurs
du Louvre.
actes de
colloque, et a rédigé
133 articles et notes.
3. La politique scientifique – L’action scientifique
84
La seconde, de recenser et publier un corpus (même si ce type d’étude a,
à bien des égards, à voir avec les activités de recherche citées précédemment).
Ce travail a été fait pour les émaux méridionaux, les marques de collections en arts
graphiques, les œuvres d’art américaines conservées sur le territoire français (base
La Fayette), les sculptures souabes gothiques tardives, la correspondance de Delacroix
ou la verrerie antique conservée au Louvre ainsi que pour les collections mises
au jour lors de fouilles anciennes comme à Arslan Tash (les ivoires). La réédition
du premier guide écrit par Champollion participe de cette même problématique.
Les fouilles et les prospections archéologiques
Les missions de fouilles ou de prospections archéologiques auxquelles participe
le musée ressortissent à la recherche archéologique au sens large tout en gardant
leur spécificité muséale. À Saqqara (Égypte), Baouit (Égypte) et Myrina (Turquie),
les équipes du musée réétudient les lieux et contextes d’où proviennent certaines
œuvres de nos collections. À Tulul-el Far (Syrie), Mouweis (Soudan) et Paykend
(Ouzbékistan), elles contribuent à l’avancée des recherches et des connaissances
sur l’histoire chronologique, sociale et culturelle des civilisations étudiées. Enfin,
à Merenptah (Égypte), la compréhension du décor d’un vaste tombeau royal autant
que sa conservation et présentation in situ constituent l’enjeu de cette mission.
Interventions
(conférences,
colloques ou congrès)
hors Louvre :
Les projets de recherche transversaux
Certains services et délégations du musée mènent, quant à eux, des projets
de recherche transversaux. Le service Études et Recherches de la direction de la
Politique des publics et de l’Éducation artistique procède à de nombreuses études sur
le comportement du public dans ses pratiques réelles et virtuelles et sur ses attentes en
matière de médiation et d’aide à la visite. La délégation de la Conservation préventive
et de la Coordination des régies, qui participe à la veille sanitaire des collections patrimoniales, suit certaines restaurations-conservations et les chantiers en cours afin
d’en limiter les effets néfastes sur les œuvres. Le service du Récolement des dépôts
antiques et des arts de l’Islam met en place, entre autres, le pilotage transversal
du récolement des dépôts du Louvre dans les autres musées nationaux.
3
journées d’étude ont
été organisées.
81
conférences ont
été données en France.
47
conférences ont
été données à l’étranger.
Recherche 231
Enrichissement
documentaire
programmes
de recherches sont en
cours, dont 54 donnent
lieu à des analyses en
laboratoire.
4 000
7
62 650
campagnes de
fouilles sont en cours.
ouvrages
et périodiques.
Récolement décennal
œuvres
ont été récolées en
2010.
24 %
Taux d’avancement du
récolement décennal.
Restauration
2 046
œuvres
ont été restaurées en
2010.
3
chantiers des
collections sont en
cours.
85
Le conseil scientifique du Louvre
Le musée à souhaiter affirmer son statut de centre de recherche en mettant
en place un conseil scientifique constitué de membres imminents de la recherche
en archéologie et histoire de l’art issus des universités et des musées nationaux
et internationaux ainsi que d’acteurs du musée. Le rôle de ce conseil est multiple :
s’interroger sur l’équilibre entre les différents champs de recherche couverts par
le musée ; faire des recommandations au sujet des principaux projets ; suggérer
des sujets dans des domaines moins étudiés ; susciter des réflexions transversales ;
mettre l’accent sur les domaines d’excellence du musée, son originalité et sa réactivité
par rapport aux grandes découvertes et orientations des disciplines qui y sont
représentées ; examiner les méthodes du Louvre et leur adéquation aux meilleures
pratiques, la qualité de ses réseaux et partenariats ; réfléchir sur les moyens
de diffusion (choix des supports, qualité des communications). La première rencontre
aura lieu en mars 2011.
Le métier de régisseur
et le récolement
décennal
Entretien avec Aline FrançoisColin et Martine Depagniat,
régie des Œuvres et des Prêts,
coordination des Expositions
hors les murs
Quelles sont les spécificités
de votre métier ?
Sous la responsabilité scientifique
du directeur de département et
des conservateurs, les régisseurs
prennent en charge la gestion
matérielle des collections –
notamment dans le cadre d’opérations de récolement et de suivi
administratif des collections –,
l’organisation et la gestion
des réserves, ainsi que la mise
en place d’outils informatiques
de localisation et de gestion.
Par ailleurs, la régie coordonne
les mouvements des œuvres pour
les collections permanentes,
mais également dans le cadre
des prêts à l’extérieur. Il s’agit
alors à la fois autant d’un suivi
administratif que de la coordination technique et matérielle en
lien avec les différents interlocuteurs (conservateurs, restaurateurs, ateliers du Louvre,
transporteurs…).
Notre travail s’intègre pleinement
aux activités de développement
du musée du Louvre et participe
au rayonnement de ses collections
aussi bien dans ses murs que sur
le plan national ou international.
En effet, la régie est associée
à la fois aux événements exceptionnels, comme « Le Louvre invite
Patrice Chéreau », aux projets
d’exposition au Louvre,
et à l’actualité scientifique.
Enfin, les prêts des départements
pour des expositions en France,
en Europe, aux États-Unis
ou en Asie, sont gérés par la régie,
que cela concerne ponctuellement
quelques œuvres, ou qu’il s’agisse
d’expositions « exportées ».
Nous participons par ailleurs
pleinement à la préparation du
projet du musée du Louvre-Lens,
en collaborant étroitement
avec l’équipe de préfiguration.
En quoi consiste le récolement
décennal ?
Cela consiste à vérifier, sur pièce
et sur place, à partir d’un bien
ou de son numéro d’inventaire,
la présence du bien dans
les collections, sa localisation,
son état de conservation,
son marquage, sa conformité
avec l’inscription à l’inventaire
ainsi que, le cas échéant, avec
les différentes sources documentaires, archives, dossiers d’œuvre,
catalogue…
Ce récolement est obligatoire
au moins une fois tous les dix ans.
Celui qui est en cours devra
s’achever en juin 2014.
Chaque campagne de récolement
fait l’objet d’un procès-verbal,
systématiquement conservé par
le musée et annexé au plan de
récolement décennal. Une copie
est adressée au ministre de la
Culture et de la Communication.
3. La politique scientifique – L’action scientifique
86
Département des Antiquités égyptiennes
L’année 2010 fut marquée par un ambitieux programme d’expositions dont la plus
visible, « Méroé – Un empire sur le Nil », a accueilli 450 000 visiteurs.
87
Les expositions
« Méroé – Un empire sur le Nil » s’est tenue dans l’espace Richelieu du 24 mars au
25 juin 2010. Constituée essentiellement de prêts du musée de Khartoum, cette exposition a réuni près de 200 œuvres évoquant l’originalité et la puissance de l’empire
de Méroé. À ce titre, elle illustre la qualité des relations de coopération scientifique
et culturelle établies entre la France et le Soudan, et plus particulièrement entre
le musée du Louvre et le musée national de Khartoum, tant au niveau des prêts
d’œuvres que dans la restauration et la documentation des œuvres soudanaises.
Domaines dans lesquels le département s’est continuellement investi durant toute
la durée de préparation de l’exposition.
L’année 2010 a également marqué la première étape de l’itinérance de l’exposition « Une autre Égypte : collections coptes du musée du Louvre » au musée Tessé
du Mans.
La restauration, la conservation et le récolement
Le programme de restauration et de conservation préventive s’est poursuivi activement tout au long de l’année. Au total, 164 œuvres ont été restaurées, dont 47 par
les deux restauratrices internes au département. À ces restaurations s’ajoutent celles
qui ont été réalisées dans le cadre de l’exposition « Méroé – Un empire sur le Nil »
ainsi que le reconditionnement et remontage des 35 papyrus des collections. Il faut
enfin compter une dizaine d’analyses en laboratoire.
L’année 2010 a notamment été marquée par le succès de l’appel aux dons
individuels en ligne pour la restauration du sarcophage de Tanetchedmout (plus
de 20 000 € collectés).
Le plan de récolement décennal du département a été transmis à la Direction
des musées de France. Dans l’attente de la mise en place de Muséum Plus, la future
base de gestion des collections, une base de données File Maker spécifique a été mise
en place, sur laquelle sont enregistrées les fiches de récolement. En 2010, 3 400 œuvres
ont été récolées.
Le service d’Étude et de Documentation
Le service d’Étude et de Documentation compte un conservateur en chef, huit
documentalistes scientifiques, un gestionnaire photos et images numériques,
deux ingénieurs d’études et un photographe. La section copte compte quant à elle
trois documentalistes scientifiques. Le rôle de ce service est essentiel dans l’activité
du département : étude des collections, dépouillements, récolement, veille sur
le marché de l’art, diffusion des savoirs sur les collections, préparation d’expositions
et de publications…
Toutes sections confondues, 2 035 prises de vues ont été réalisées (plus
de 900 œuvres), ainsi que 26 plans, cartes et dessins.
La bibliothèque de proximité du département a acquis 130 ouvrages et
26 périodiques, et reçu 262 dons. 56 ouvrages ont été déposés à la Bibliothèque
centrale des musées nationaux. La bibliothèque, forte de la qualité de son fonds
égyptologique, a accueilli environ 250 lecteurs et chercheurs.
Le temple
88
3. La politique scientifique – L’action scientifique
89
Muséum Plus
Étant l’un des deux départements pilotes dans cette opération, le département
des Antiquités égyptiennes a contribué activement à la poursuite de la mise en place
de Muséum Plus. Grâce à un travail considérable de préparation, une première
version de la base a été validée, en étroite collaboration avec le service Informatique
du musée, et devrait être disponible sur un certain nombre de postes du département
en juin 2011.
La régie du département des Antiquités égyptiennes
La régie s’est fortement investie durant l’année 2010 : près de 400 œuvres au total ont
été prêtées, dont 300 en France (hors dépôts, et hors exposition « Méroé – Un empire
sur le Nil », qui a mobilisé ce service de décembre 2009 à septembre 2010) ; les mouvements d’environ 890 œuvres au départ et à l’arrivée des expositions ont été organisés ;
800 mouvements d’œuvres ont été saisis dans la base Pharaon. La régie a aussi
répondu à 90 demandes de travaux et s’est chargée des outils informatiques de
gestion des collections.
L’année 2010 a permis la reprise des grands chantiers de fouilles archéologiques
du département conduits à l’étranger : les fouilles de Saqqara, Merenptah et Baouit
en Égypte, sans oublier le chantier prometteur de Mouweis au Soudan qui ne s’était
pas interrompu.
2.
1. et 2. Sarcophage
Tanetchedmout avant
restauration
1.
3.
3. Fouille d’un four de
briquetiers sous des niveaux
d’habitat méroïtique, chantier
de Mouweis
90
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Département des Antiquités grecques,
étrusques et romaines
L’année 2010 a été marquée par l’aboutissement de plusieurs projets d’aménagements
muséographiques importants. Commencé en 1997 par l’ouverture de la galerie
de la Grèce préclassique, le redéploiement des collections d’art grec conçu dans
le cadre du projet Grand Louvre s’est achevé par l’ouverture des salles d’Art grec
classique et hellénistique inaugurées le 6 juillet 2010.
91
Le chantier Campana
Le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines (DAGER), avec
l’aide de la délégation de la Conservation préventive et de la coordination des Régies
(DCPCR), a commencé en 2010 un ambitieux chantier des collections : le chantier
Campana. Programmé sur deux ans, il permettra, en vue de la réouverture au public
des salles d’études de la galerie, de transférer les figurines en terre cuite et la
céramique étrusque (12 500 objets) des salles d’études de la galerie Campana dans
la réserve enterrée dite « Napoléon ». Ce déménagement est aussi l’occasion d’établir
un bilan sanitaire de la collection, de procéder aux premières étapes du récolement
de ces objets et de les reconditionner dans la perspective de leur évacuation en
urgence. Le département s’est particulièrement impliqué dans le Plan de prévention
des risques d’inondation (PPRI) du musée en préparant au cours du deuxième
semestre 2010 un exercice d’évacuation des œuvres.
Les acquisitions, la restauration et le récolement
Les collections du département se sont enrichies grâce au don d’un ensemble
de bronzes provenant de la collection Bessoneau (Angers), mais aussi à l’acquisition
en vente publique en décembre 2010 de trois panneaux de mosaïques.
Le programme de restauration du département a porté sur 176 œuvres et compte
plusieurs opérations pluriannuelles. L’année 2010 a vu l’achèvement de la campagne
de restauration importante, débutée il y a plusieurs années, des objets redéployés dans
les nouvelles salles d’Art grec classique et hellénistique, avec comme point d’orgue
la spectaculaire restauration de la Vénus de Milo. Commencée en 2004 pour sauver
les grands moulages à remonter, la campagne de restauration en cours pour
la gypsothèque du musée du Louvre à Versailles a connu une étape décisive avec
la restauration et le remontage des reliefs dits « de la Geste de Trajan ».
Le département a également procédé à la restauration du lot important des
mosaïques d’Antioche et des objets sélectionnés pour les trois grandes expositions
prévues en 2011.
L’ensemble de l’équipe du département est fortement mobilisé pour atteindre
les objectifs fixés en matière de récolement décennal. 9 007 œuvres ont été récolées.
Le taux d’avancement des AGER, après deux ans de campagne de récolement,
est de 32 %. Il permet d’espérer achever ce premier récolement décennal en 2014.
Le service d’Études et de Documentation
Le personnel de documentation a poursuivi en 2010 la politique de rationalisation
des ressources documentaires organisée selon trois axes :
– le récolement de la bibliothèque de proximité en vue du transfert d’une partie
de son fonds vers l’Institut national d’histoire de l’art,
– l’indexation des photographies des œuvres,
– le programme d’informatisation des collections (1 787 nouvelles fiches d’œuvres
informatisées).
La bibliothèque a commencé un important travail de restitution des emprunts à la
Bibliothèque centrale des musées nationaux et d’identification des doublons. En juin,
la totalité des livres empruntés par les AGER était d’environ 1 530.
Salles d’Art grec classique
et hellénistique
92
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Les expositions et les publications
En 2010, le département des AGER a prêté 288 œuvres et a assumé le commissariat
de 2 expositions : « Paestum – Archéologie d’une cité », du 1er décembre 2010 au
30 mai 2011, et « Tanagras. Des figurines pour la vie et l’éternité » à la Fondation
Bancaja de Valence (Espagne) du 30 mars 2010 au 7 juillet 2010.
Sont parues trois publications : un ouvrage de vulgarisation, La Grèce au Louvre, écrit
par Jean-Luc Martinez à l’occasion de l’inauguration des nouvelles salles d’Art grec,
et deux ouvrages scientifiques, Les Lécythes attiques à figures noires, par MarieChristine Villanueva Puig, et Les Verres antiques du musée du Louvre, troisième tome
du catalogue raisonnée établi par Véronique Arveiller-Dulong et Marie-Dominique
Nenna.
Le DAGER hors du Louvre
Le département des AGER a souhaité renforcer son action territoriale par la création
d’un réseau des musées français d’archéologie classique tout en poursuivant
l’animation du réseau des musées français de moulages.
Le DAGER a participé au rayonnement du Louvre par son action internationale.
Conformément à la convention signée entre les deux musées en novembre 2009,
l’équipe scientifique du département a établi le bilan sanitaire des collections
lapidaires du musée du Bardo à Tunis au cours de trois missions, et prépare la
publication d’un catalogue des sculptures romaines du Bardo.
Dans le cadre de son projet de prospection archéologique à Myrina (Turquie),
le département a organisé un colloque au Centre culturel d’Izmir les 20 et 21 mai
2010 (Turquie) et présenté, avec les géomorphologues des universités d’Aix-enProvence et d’Izmir, les premiers résultats d’une mission effectuée sur le terrain
et portant sur l’évolution des paysages naturels de ce site.
93
Les nouvelles salles
d’Art grec classique
et hellénistique
Entretien avec Jean-Luc
Martinez, directeur du département des Antiquités grecques,
étrusques et romaines
Comment décririez-vous cette
actualité ?
Ces « nouvelles salles d’Art grec
classique et hellénistique » s’inscrivent dans un plan
de réaménagement de l’art grec
commencé en 1997 par
l’ouverture de la galerie de la
Grèce préclassique à l’entresol.
Il s’agissait donc de poursuivre
ce parcours malgré un changement de niveau et un cadre
très différent, puisque ces salles
occupent les anciens appartements d’hiver de la reine mère.
Pour respecter ces deux
contraintes – s’inscrire dans la
continuité des salles de l’entresol
et respecter la logique architecturale de ces appartements –,
nous avons choisi de proposer au
sein d’une période chronologique
homogène (de la construction
du Parthénon à la conquête de
la Grèce par Rome, soit de 450
à 30 avant J.-C.) deux parcours
thématiques – l’un géographique,
l’autre mythologique – qui prétendent répondre aux attentes
principales du public. En effet,
afin de créer de véritables salles
d’archéologie en présentant
du matériel issu de contexte
connu, s’est très vite imposé
un classement géographique
des salles. Cela a permis de
présenter autrement les collections du musée et de rendre
visible l’immense et long travail
de l’équipe scientifique du département qui vise à recontextualiser
les objets arrivés au musée au
XIXe siècle. Enfin, ce projet a
été rendu possible par l’investissement des équipes du musée,
puisqu’il a été entièrement conçu
et réalisé en interne. C’est aussi
une chance pour le Louvre que
de disposer de compétences –
je pense notamment aux ateliers
qui ont réalisé les montages et
procédé à l’installation des œuvres
– et un gage d’avenir puisque
l’entretien de ces salles est confié
à ceux qui les ont créées.
Que vont apporter ces
nouvelles salles au musée
du Louvre ?
Nous créons des salles de musée
pour que le public, le plus large
possible, rencontre dans un cadre
parfois contraignant des œuvres
d’art. Notre métier consiste
à favoriser cette rencontre
par tous les moyens. J’espère
donc que ces nouvelles salles
permettront au large public
venu voir la Vénus de Milo
de redécouvrir l’art grec. Avec 60
à 70 % des visiteurs qui viennent
la voir, le musée du Louvre
a la chance de pouvoir toucher
des millions de visiteurs.
Il est donc le premier musée d’art
grec du monde. C’est une grande
responsabilité pour nous mais
aussi une chance merveilleuse
de faire apprécier cet art. Pour le
public spécialisé enfin, et particulièrement pour nos collègues,
nous espérons rendre visible
la recherche sur les collections,
car beaucoup d’informations et
d’objets mis à la disposition du
public dans ces salles sont le fruit
d’une recherche en grande partie
inédite.
La Grèce au Louvre,
Jean-Luc Martinez, en
coédition avec Somogy
La Vénus d’Arles
94
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Département des Antiquités orientales
« Routes d’Arabie – Archéologie et histoire du royaume d’Arabie saoudite »
a marqué l’année 2010, qui a également vu se dérouler la quatrième campagne
de fouilles en Syrie.
95
Les expositions
« Routes d’Arabie – Archéologie et histoire du royaume d’Arabie saoudite »
s’est déroulée du 16 juillet au 27 septembre 2010. Elle constitue la première grande
exposition consacrée au passé du royaume d’Arabie saoudite. Une sélection d’environ
300 œuvres présentées selon un parcours archéologique et culturel allant de la
Préhistoire à l’aube des Temps modernes a offert un panorama inédit des différentes
cultures qui se sont succédé dans la péninsule Arabique.
Un choix de photographies prises par les révérends-prêtres Jaussen et Savignac
lors de leurs trois expéditions dans la région du Hijâz entre 1907 et 1910 a accompagné cet événement dans la salle d’Actualité du département.
La recherche, la restauration et le récolement
Le département a continué ses programmes de restauration et de recherche
concernant notamment les tablettes cunéiformes en terre crue et cuite et les ivoires
d’origine syrienne. Au total, plus de 140 œuvres ont été restaurées.
Il faut aussi mentionner le remontage du panneau appartenant à la Frise
des archers de Suse, la première campagne de restauration de la céramique peinte
de Suse I, l’ensemble du mithraeum de Sidon dans le cadre du projet Orient méditerranéen (OMER), ou encore la restauration de la statue d’Ebih-il, l’intendant de
la ville de Mari.
Le département a procédé à la mise en place de nouvelles modalités de travail
pour répondre aux moyens (personnel, informatique) et aux enjeux (importance
et variété de la collection) liés au récolement décennal. Le choix a été fait d’utiliser
la base informatique Mistral, déjà en usage comme base de données documentaire.
Muni de ce nouvel outil, le département s’est fixé trois axes d’action :
– intégrer dans cette base les résultats des opérations de récolement menées
de 2006 à fin 2010,
– récoler les salles qui vont fermer pendant deux ans durant les travaux
des escaliers du passage Marengo,
– commencer le récolement des collections de la réserve de Flore, numériquement très importantes.
Au total, 25 campagnes du récolement ont été menées.
Les campagnes de fouilles
En Syrie, dans le cadre de coopérations, le département a continué le programme
de fouilles à Tulul el-Far, dans les environs de Damas, commencé en automne 2007.
La coopération avec ce pays porte aussi sur les restaurations d’œuvres qui proviennent des anciennes fouilles françaises. Les restaurations vont de pair avec
les recherches sur les objets conservés dans les musées de Damas et d’Alep. À Alep,
les travaux ont été poursuivis sur un lot exceptionnel d’ivoires assyriens (Arslan
Tash). Le programme bilatéral élaboré entre le gouvernement français et la Syrie
consiste à dresser un état des lieux et à proposer une vision d’avenir pour l’ensemble
du réseau des musées syriens.
Taureaux androcéphales ailés
de la cour Khorsabad
96
3. La politique scientifique – L’action scientifique
97
Le service d’Étude et de Documentation
Le travail de l’équipe de documentation participe à l’amélioration des moyens
de recherche. Le fonds des dossiers d’œuvres compte environ 9 000 dossiers régulièrement suivis et enrichis par le dépouillement d’ouvrages scientifiques de référence,
les rapports de restauration et l’historique des mouvements. En 2010, 400 nouveaux
dossiers ont été créés et 905 dossiers existants ont été alimentés ou mis à jour.
En parallèle, l’informatisation des collections progresse. Sur plus de
78 000 œuvres référencées dans la base Shamash, 32 534 notices sont détaillées. En
2010, 1 972 nouveaux objets ont été analysés et 2 756 anciennes notices mises à jour.
En 2010, le centre de documentation du département s’est enrichi de
533 ouvrages. Les 45 titres de périodiques ont été suivis : 48 numéros sont entrés
dans nos fonds par acquisition et 35 par don. Les permanences en salle de documentation ont permis d’accueillir une quarantaine de chercheurs et de nombreux
étudiants, dont certains plusieurs fois.
La couverture photographique des collections progresse : 740 œuvres ont
été photographiées (348 par l’agence de la RMN et 392 par des photographes
indépendants). La couverture numérique des salles devrait être finalisée en 2011.
La documentation photographique des réserves a notablement progressé
dans le cadre du récolement décennal et du futur programme Muséum Plus.
55 800 fichiers numériques sont stockés sur l’espace serveur du département
(hors Imaginum). Le fonds de 7 200 dessins archéologiques s’est enrichi cette année
de 290 nouveaux dessins.
La régie
La régie d’œuvres a participé au récolement décennal et a exécuté un travail
de conditionnement et d’entretien des salles et des réserves. Les verres antiques
et les stèles puniques ont été reconditionnés. Les régisseurs ont géré les déplacements
d’œuvres pour une vingtaine de chercheurs qui ont visité le département pour
travailler sur nos objets. La préparation du chantier de construction de deux escaliers
dans le passage Marengo a marqué aussi l’activité de la régie d’œuvres. Les régisseurs
ont également assuré les mouvements d’œuvres liés aux campagnes photographiques
et de restauration. 55 œuvres ont été prêtées pour trois expositions à l’étranger –
à Essen, Jérusalem, Genève, et une en France, à la BNF. Un dépôt est arrivé à
son terme : celui de la statue d’Ur-Ningirsu de Lagash (vers 2100 av. J.-C.). Selon
la convention avec le Metropolitan Museum de New York, propriétaire de la tête
de la statue, la sculpture complète sera exposée dans nos salles pendant quatre ans.
Remontage et restauration
d’un panneau appartenant
à la Frise des archers du palais
de Darius, roi des Perses
(522-480 av. J.-C.)
1.
1. Tablette cunéiforme en terre, Syrie
2. Plaque décorée d’une scène
égyptisante, Syrie
2.
98
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Département des Arts graphiques
En 2010, le département des Arts graphiques a participé à l’importante exposition « L’Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle ».
Parmi les grands rendez-vous de l’année figure aussi la huitième réunion
des conservateurs de collections publiques d’arts graphiques en France.
99
Les expositions
Le département des Arts graphiques a activement contribué à l’exposition
« L’Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle ».
Trois expositions ont également été présentées dans les salles Mollien : « Toussaint
Dubreuil – Premier peintre d’Henri IV », « De la Renaissance au romantisme –
Cinq ans d’acquisitions de dessins » et « Luca Cambiaso – Maître de l’école génoise
(1550-1620) ».
Une exposition présentant une centaine de gravures d’Antoine Watteau,
principalement issues de la collection Edmond de Rothschild, a été présentée dans
les salles Sully : « Antoine Watteau et l’art de l’estampe ».
Dans la salle d’actualité, une exposition sur les marques de collections
a été présentée, ainsi qu’une autre sur Jean-Baptiste Marie Pierre.
Les prêts et la restauration
En 2010, le département a prêté 593 œuvres à des institutions extérieures tandis
que 400 œuvres ont été accrochées dans les expositions organisées par les Arts
graphiques ainsi que par d’autres départements. Toutes les œuvres prêtées ont fait
l’objet d’interventions de conservation préventive à l’atelier de restauration du
département.
L’atelier de restauration a restauré 4 cartons de Charles Le Brun, a remonté
dans de nouveaux albums factices les recueils de Costumes de fêtes et mascarades
de Louis XIV de la collection Edmond de Rothschild, et a conçu en coopération avec
l’atelier d’encadrement du musée du Louvre un nouveau système de protection
des pastels.
Le service d’Étude et de Documentation
La documentation du département des Arts graphiques s’emploie à réunir une
information aussi complète que possible sur les dessins anciens. Cette année,
735 visiteurs sont venus consulter le fonds.
Elle a eu en charge l’organisation du récolement décennal 2004-2014. En 2010,
29 967 faces dessinées ont été récolées. Les procès-verbaux de chaque campagne
et le procès-verbal général pour l’année 2010 ont été établis.
Au sein de la collection Edmond de Rothschild, le classement et l’enrichissement des dossiers (fiches techniques et photographies) ont été poursuivis.
Des recherches de provenance et d’identification de marques de collections ont été
menées ainsi que le dépouillement des catalogues de vente des acquisitions du baron
Edmond de Rothschild.
Les campagnes photographiques et les tournages
En 2010, différentes opérations ont été menées :
– la couverture photographique pour l’illustration de l’inventaire informatisé
du département et pour le site Internet (550 dessins en album petit format de l’école
française ont été photographiés),
Cabinet des dessins :
salle de consultation
3. La politique scientifique – L’action scientifique
101
– la couverture photographique pour l’illustration de catalogues d’exposition, pour
la recherche, la documentation et les nouvelles acquisitions du département
(1 727 prises de vues).
– 114 dessins français du Louvre ont été photographiés pour le catalogue de la collection Pierre Jean Mariette,
– des photographies de l’album de Canini au musée de Beaux-Arts d’Orléans ont
été faites pour illustrer une borne audiovisuelle,
– 5 tournages de chaînes de télévision ont été organisés en vue de documentaires sur
Eugène Delacroix, Édouard Manet, Raphaël, Edgar Degas, et pour le numéro
de l’émission « C’est pas sorcier » consacré au musée du Louvre.
Les bases de données
L’ensemble des données destinées à être reversées dans le champ « Collection
Everhard Jabach » de l’inventaire informatisé a reçu sa forme définitive et a été saisi
dans un fichier unifié. Le personnel scientifique de la documentation, en collaboration avec le service Informatique, a entrepris la préparation à la mise en ligne de cette
nouvelle version, prévue pour 2012.
Antoine Watteau
et l’art de l’estampe
Exposition du 8 juillet
Le Cabinet des dessins
En 2010, 1 806 visiteurs ont été recensés, soit 2 % de moins qu’en 2009. Cette légère
diminution tient au nombre moins important de séminaires par rapport à l’année
précédente. Le nombre de visiteurs individuels a augmenté de 20 %.
Les préposés coordonnent l’ensemble des opérations de mouvement des œuvres
et assurent, en liaison avec la conservation, la maintenance de la collection et sa
communication au public.
La chalcographie du musée du Louvre
La chalcographie du Louvre comprend 12 000 planches. Les tirages sont réalisés
par l’atelier de la chalcographie (hors site) et mis en vente au sein de la Boutique
de la chalcographie.
au 11 octobre 2010
www.louvre.fr
Bernard Baron (Paris, 1696 ?- Londres, 1762 ?) d’après Watteau, Les Deux Cousines Collection Edmond de Rothschild, Département des Arts Graphiques, musée du Louvre © 2009 Musée du Louvre / Angèle Dequier
100
1.
1. Exposition temporaire :
« Antoine Watteau et l’art de l’estampe »,
8 juillet – 11 octobre 2010
2. Accrochage Jean-Baptiste Marie
Pierre, dessin du musée du Louvre,
1er septembre-23 novembre 2010 :
Composition ornementale avec les
armoiries du sculpteur René Frémin
3. Christoffer Wilhelm Eckersberg,
Vue de l’église de la Trinité
et de l’observatoire de Copenhague
L’accueil de réunions professionnelles
Le département des Arts graphiques a organisé le 10 décembre 2010 la huitième
réunion des conservateurs de collections publiques d’arts graphiques en France.
Celle-ci a rassemblé 40 conservateurs.
De plus, comme chaque année, le département a accueilli des invités avant
l’ouverture du Salon du dessin. Le 18 mars, 135 professionnels, collectionneurs
et amateurs ont pu consulter dans la salle de consultation du département environ
35 dessins choisis sur le thème des marques de collections de donateurs.
L’accueil des stagiaires
Le département a accueilli 62 étudiants pour des stages courts.
3.
2.
102
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Département des Arts de l’Islam
En 2010, le département des Arts de l’Islam (DAI) a poursuivi les réunions
de finalisation de la muséographie de ses futurs espaces, dont l’ouverture est
prévue en 2012. En parallèle, il a travaillé sur les publications et à l’établissement de scénarios pour le multimédia.
103
La restauration et la recherche
La restauration a mobilisé les moyens humains et financiers du département
et de la direction de la Maîtrise d’ouvrage. La phase de restauration de l’ensemble
lapidaire dit « porche mamelouk », a débuté en 2010 en vue de son remontage dans
les nouveaux espaces en 2011.
Sur le front des projets de recherche, une journée d’étude a été organisée
dans le cadre du projet Dorai (Décors dorés dans les arts de l’Islam), et une autre,
sur la céramique lustrée, au Centre de recherche et de restauration des musées
de France (C2RMF). Le département a participé au premier atelier du réseau de
collections d’arts islamiques européen (Remai). Enfin, une table ronde internationale
sur le Grand Khorasan organisée par le département s’est tenue en fin d’année.
Le service d’Étude et de Documentation
La documentation du département des Arts de l’Islam s’est attachée à mettre
en œuvre les projets fixés lors de l’état des lieux des ressources documentaires réalisé
en 2009. Le classement et la typologie des dossiers ont été normés, et la salle
de documentation entièrement réaménagée. Les dossiers d’œuvres ont été enrichis
en donnant la priorité aux œuvres sélectionnées pour les futurs espaces
muséographiques.
Afin de parfaire la documentation autour des futures œuvres muséographiques, 500 notices de la base de gestion des collections ont été enrichies, notamment
par une bibliographie complétée et mise à jour. La base Simurgh a fait l’objet
d’évolutions afin d’anticiper son reversement dans Muséum Plus. Première phase
d’un travail d’harmonisation des données, un thesaurus sur les techniques de
céramique a été réalisé en fonction des travaux de recherche du département.
La documentation générale et de comparaison du DAI a également été
réorganisée en 2010.
La nouvelle classification du fonds de la bibliothèque élaborée en 2009 a été
mise en œuvre par la recotation physique et informatique de près de 3 000 ouvrages.
En parallèle, le bibliothécaire a développé très sensiblement les acquisitions :
547 ouvrages ont été acquis par le DAI, contre 363 en 2009, avec un don important
de la bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou.
La photothèque a pu être réaménagée, le DAI ayant bénéficié de l’achat
d’un mobilier adapté à la conservation des supports fragiles. Le travail de la documentaliste chargée du fonds photographique a été essentiellement consacré
à la coordination éditoriale de l’iconographie de l’important ouvrage prévu
pour l’ouverture des nouveaux espaces. 245 des 624 prises de vues réalisées concernent des objets qui figureront dans cette publication.
Art du livre : miniature, enluminure,
Affrontement entre deux armées
104
3. La politique scientifique – L’action scientifique
105
Les montages à blanc
L’activité de la régie a été marquée par la préparation et la planification des montages
à blanc des vitrines des futurs espaces. Les réserves ont été réaménagées en espace
de travail afin de faciliter la mise en place des montages à blanc et le stockage
des œuvres.
Ces montages ont permis de valider définitivement les choix muséographiques
ainsi que les modes de présentation des œuvres. À l’issue de chacun d’eux, les vitrines
ont été prises en photo, puis systématiquement reconditionnées. Afin d’anticiper
l’installation de la collection dans les futurs espaces, les œuvres ont été rangées et
regroupées par unités muséographiques, puis stockées dans les réserves. Cet aménagement permettra un transfert optimal des œuvres lors du déménagement vers
les nouvelles salles. Toutes ces informations ont été intégrées dans la base de gestion
des collections Simurgh.
L’intégralité des photos des vitrines a été retravaillée par le régisseur sur
le logiciel Photoshop afin que les numéros d’inventaire apparaissent lisiblement
sur chacune des œuvres et que la réalisation des stockages soit facilitée.
67 vitrines, soit près de 2 000 œuvres, ont été montées et validées entre les mois
de janvier et décembre 2010.
1.
Quelques œuvres phares des collections
des arts de l’Islam :
1. Portrait de Fath Ali Shah, vers 1805
2. Pyxide au nom d’al-Mughira,
968 ap. J.-C.
3. Muhammad Charif Musavvir, Muhammad
Murâd Samarqandi (marges)
Le Lecteur, vers 1600-1630
3.
2.
106
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Département des Objets d’art
En 2010, le département des Objets d’art a suivi le chantier des salles du Mobilier
XVIIIe siècle. Parmi les nouvelles acquisitions, celle d’Un dais pour le trône
de Charles VII est à souligner.
107
Le chantier des collections du XVIIIe siècle
Au cours de l’année 2010, les séances de travail organisées avec l’architecte Michel
Goutal, le scénographe Jacques Garcia, la direction de la Maîtrise d’ouvrage
et celle de la Politique des publics et de l’Éducation artistique ont permis
de préciser l’implantation des period rooms et la répartition des sections thématiques
dans les futures salles.
La restauration et la conservation préventive
Pour les collections XVIIIe, les campagnes de constats ont porté sur les lambris
et le mobilier de bois doré, les meubles de marqueterie Boulle et les bronzes
d’ameublement, les garnitures de siège ainsi que la collection de boîtes en or.
Tous les éléments de mobilier ont été traités dans des bulles d’anoxie.
Par ailleurs, 15 œuvres ont été restaurées, dont la tapisserie du trône
de Charles VII, le portrait émaillé de Jean Fouquet, des émaux vénitiens et des pièces
d’orfèvrerie du XIXe siècle.
Les acquisitions et le récolement
Un dais pour le trône de Charles VII est une œuvre exceptionnelle classée « trésor
national », acquise grâce au soutien de la Société des Amis du Louvre et au Fonds
du patrimoine.
Des achats en vente publique ont permis l’entrée dans les collections d’une
paire de grands miroirs néoclassiques anglais venant du château de Stowe
(Angleterre), ainsi que des pièces d’orfèvrerie (flambeaux en filigrane d’argent de
la fin du XVIIe siècle, coupe des courses de Goodwood offerte par le duc d’Orléans
en 1841). Au total, le département s’est enrichi de 9 objets : 8 achats (dont 5 qui ont
été réalisés en vente publique) et 1 don de M. Claude Sère.
Le déménagement de plus de 4 000 œuvres conservées précédemment dans
les salles du Mobilier XVIIIe siècle et dans la réserve de la Californie s’est poursuivi
vers des réserves provisoires internes (Puget, Mollien) ou des réserves externalisées
(plaine Saint-Denis, Montreuil).
1 200 œuvres ont pu être récolées dans le cadre du plan de récolement décennal.
16 œuvres déposées ont été récolées au musée national du château de Malmaison.
20 nouveaux dépôts ont été effectués en France.
L’objet de la saison et les Joyaux de la Couronne
La salle d’actualité a accueilli 3 présentations liées à l’acquisition de 3 ivoires
médiévaux de l’ancienne collection Montesquiou-Fézensac, le dépôt au Louvre d’une
chapelle d’orfèvrerie parisienne du XVIIe siècle et un hommage au collectionneur
Charles Sauvageot (choix d’ivoires).
Une sélection des bijoux de la Couronne est présentée de façon temporaire
dans une vitrine sécurisée installée salle 74, dans l’attente d’une nouvelle installation
prévue en 2012.
Vitrine de la salle Adolphe de Rothschild
3. La politique scientifique – L’action scientifique
108
109
Les expositions
Dans l’espace sous la pyramide, l’exposition « Sainte Russie – L’art russe, des origines
à Pierre le Grand », qui s’est tenue du 5 mars au 2 mai 2010 et à laquelle le département a participé, est la première manifestation que le Louvre ait consacrée à l’art
russe ancien.
À l’étranger, la septième présentation du programme Museum Lab :
« Diplomatie et porcelaines de Sèvres : prestige et art de vivre à la française au
XVIIIe siècle », en partenariat avec Dai Nippon Printing, a été inaugurée
en octobre 2010 à Tokyo. Cette présentation intégrait deux dispositifs multimédias
originaux sur la technique de fabrication de la porcelaine tendre et sur le « service
à la française ».
Le département a également participé à des expositions transversales organisées
dans le cadre de coopérations internationales, telle que « France 1500, entre Moyen Âge
et Renaissance » au Grand Palais et « Treasures of Heaven » au musée de Cleveland
(États-Unis).
La régie des mouvements a géré 204 prêts d’œuvres : 113 en France et 91
à l’étranger.
1.
1. Présentation d’œuvre, hommage
au collectionneur Charles Sauvageot :
Gérard Van Opstal, Amours défendant
une femme contre deux centaures
2. Nouvelle acquisition : François
Durand, d’après Jean-Baptiste-Jules
Klagmann, Coupe Goodwood du duc
d’Orléans
3. Le Service encyclopédique de
la manufacture de Sèvre,
Anne Dion-Tenenbaum, collection
« Solo », en coédition avec Somogy
Les publications
Les ivoires de la Renaissance et des Temps modernes ont fait l’objet pour la première
fois d’un catalogue raisonné établi par Philippe Malgouyres comprenant 300 œuvres
datant de la fin du XVe siècle au milieu du XIXe siècle. Anne Dion-Tenenbaum
a publié, avec la collaboration de Tamara Préaud, un ouvrage de la collection « Solo »
consacré au Service encyclopédique de la manufacture de Sèvres datant du Premier
Empire et généreusement offert au musée par Hugues Lepic.
Le service d’Étude et de Documentation
Ce service a accueilli 230 chercheurs et 17 stagiaires. La régie a également accueilli
3 stagiaires. 171 nouveaux ouvrages ont enrichi la bibliothèque de proximité et
14 volumes ont fait l’objet de reliures.
Les 50 journées de travail prévues avec l’agence photographique de la Réunion
des musées nationaux ont permis de faire 1 178 prises de vues de 227 œuvres. D’autre
part, 5 campagnes photographiques ont été organisées avec deux photographes sous
contrat : 212 prises de vues pour 118 objets.
3.
2.
110
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Département des Peintures
« L’Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle » a tenu une place
importante dans l’actualité du département. L’année a aussi été marquée par
la préparation et le lancement de restaurations d’œuvres majeures comme la Vénus
du Pardo de Titien, la Sainte Anne de Léonard de Vinci, La Croix de Giotto.
111
Les expositions
Les temps forts de l’année ont été « L’Antiquité rêvée – Innovations et résistances
au XVIIIe siècle » au Louvre, « Turner et ses peintres » et « France 1500, entre Moyen
Âge et Renaissance » au Grand Palais. Mais aussi « Les visages et les corps »
conçus par le Grand Invité du Louvre Patrice Chéreau.
Le département a poursuivi la préparation des expositions suivantes : « Nature
et idéal : le paysage à Rome, 1600-1650 – Carrache, Poussin, le Lorrain… » (Grand
Palais, 2011), « Rembrandt et la figure du Christ » (Louvre, 2011), et des futures
expositions sur la Sainte Anne de Léonard de Vinci, Raphaël (Louvre, 2011) et Giotto
(Louvre 2012). Hors les murs : « Méditerranées » (Japon, 2013, musée du Louvre),
« Peintures de genres, scène de la vie quotidienne » (Japon, 2014).
Les journées d’étude consacrées à Raphaël, à l’automne 2010, ont été une
réussite, et la préparation des prochaines journées consacrées à Jean Cousin (2011)
et Goya (2012) se poursuit.
Les bases de données
Le catalogue en ligne La Fayette sur l’art des États-Unis dans les collections
publiques françaises (1620-1940), dont la mise en ligne remonte à 2006, a connu
une campagne d’actualisation.
Le réseau de recherche sur la peinture française et flamande du XVIe siècle
a beaucoup avancé, et un mécénat va permettre au projet de se concrétiser dès 2011.
Enfin, Gracia, un programme de recherche équivalent consacré à l’art d’Espagne
et d’Amérique latine a été initié à la suite de l’arrivée du conservateur en charge
de ces collections.
Étant l’un des deux départements pilotes de l’opération Muséum Plus,
le département des Peintures a contribué activement à la mise en place de la future
base de gestion des collections. Toutes les données de priorité 1 – les bases GPO
et dépôts – ont été basculées.
Les acquisitions, les restaurations et le récolement
Le département des Peintures s’est enrichi de 8 tableaux. Cinq sont des achats (dont
4 ont été réalisés en vente publique) et 3 des dons (dont 1 sous réserve d’usufruit).
Le programme de restauration et de conservation préventive s’est poursuivi
avec la préparation et le lancement des restaurations de la Vénus du Pardo de Titien,
de la Sainte Anne de Léonard de Vinci et de La Croix de Giotto. De plus, 39 restaurations ont été terminées.
Le récolement des dépôts s’est poursuivi tout au long de l’année. 65 peintures
ont été récolées. De plus, le département a effectué 11 nouveaux dépôts en France et
à l’étranger et a mis fin à 19 dépôts.
Galerie Médicis,
peintures des écoles du Nord
3. La politique scientifique – L’action scientifique
113
Le service d’Étude et de Documentation
Ce service compte onze agents, dont huit documentalistes scientifiques. Il a accueilli
4 040 chercheurs et 22 stagiaires. Il a notamment procédé à l’intégration dans
les dossiers d’œuvres de 291 fiches au titre de justificatifs de prêt à 85 expositions,
ainsi qu’au dépouillement de 20 périodiques et de catalogues de ventes provenant
de 50 maisons de ventes.
Le classement des fonds existants a permis les dons de 126 cartons
de documents à 3 autres institutions (musée d’Orsay, musée de Grenoble,
CNRS-Université de Lille 3), et de 20 cartons de documents à 4 autres départements
de conservation du musée du Louvre.
D’autre part, l’agence photographique de la RMN a mis à la disposition
du département 20 journées au cours desquelles 412 prises de vues ont été réalisées,
et a remis 291 tirages en noir et blanc, 396 tirages en couleurs et 396 clichés
numériques sur CD-Rom.
Pour la bibliothèque de proximité, ont été répertoriés dans l’inventaire,
puis catalogués dans la base Malet, 1 223 nouveaux ouvrages, auxquels se sont ajoutés
350 titres du fonds ancien qui n’avaient pas encore été pris en compte.
81 volumes, dont certains relèvent de séries continues de périodiques, ont fait l’objet
de reliures. Enfin, 777 ouvrages et 1 176 numéros de périodiques ont été donnés
à des musées français.
exposition
du 2 décembre 2010
au 14 février 2011
Henry Füssli, Le Cauchemar, 1782, Detroit, Institut of Arts © The Bridgeman Art Library. Conception graphique : les designers anonymes / Musée du Louvre. Conseil artistique : Pierre Bernard. Impression : Caractère 2010.
112
150 œuvres emblématiques
du néo-classicisme
et de ses contre-courants
en Europe
l’Antiquité rêvée
Innovations et résistances
au XVIIIe siècle
www.louvre.fr
1.
La régie
La régie des œuvres et des prêts compte trois régisseurs, deux régisseurs assistants,
une gestionnaire et un préposé à la réserve Carrousel. En 2010, l’équipe de la régie
a accueilli 3 stagiaires.
L’année 2010 a été marquée par la préparation de grands chantiers, notamment
celui de la construction de deux escaliers monumentaux dans le passage Marengo.
Dans le prolongement des travaux du Grand Louvre, deux œuvres de dimensions
exceptionnelles ont fait l’objet d’une programmation d’intervention. Il s’agit
de la restauration de la coupole de Callet et du plafond dit « Scajario » : ces deux
œuvres seront présentées dans les futures salles du Mobilier de XVIIIe siècle
du département des Objets d’art. Les journées d’études consacrées à Raphaël ont
nécessité le décrochage des œuvres de l’artiste et permis leur examen. Enfin, 202 prêts
d’œuvres ont été accordés (124 en France et 78 à l’étranger).
1. Exposition temporaire : « L’Antiquité
rêvée. Innovations et résistances
au XVIIIe siècle », 2 décembre 201014 février 2011. Johann Heinrich
Füssli, Le Cauchemar, Detroit Institut
of Art
2. Léonard de Vinci, La Vierge,
l’enfant Jésus et sainte Anne
(avant restauration)
2.
114
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Département des Sculptures
Cette année encore, les expositions présentées ont mis en jeu la politique de restauration, la préparation scientifique, l’écriture de textes et la régie du département des
Sculptures. Celui-ci s’est enrichi de 8 œuvres, dont 7 achats et 1 don.
115
Les expositions
« L’Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle » au Louvre et
« Napoléon et le Louvre » hors les murs ont été inaugurées.
Au Grand Palais, « France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance » fut un grand
succès scientifique et public. Hors du Louvre, l’exposition du Liebieghaus de
Francfort et du musée Fabre de Montpellier, « Jean-Antoine Houdon – La sculpture
sensible », a permis d’étudier les techniques de la sculpture du XVIIIe siècle.
S’est poursuivie la préparation des expositions suivantes : « Franz Xaver
Messerschmidt », présentée à New York en 2010, la « Cité interdite de Pékin ».
« La sculpture florentine du Quattrocento » et « Sculptures souabes des XVe et
XVIe siècles », assorties de programmes scientifiques, sont en cours d’élaboration.
Outre la participation à l’élaboration de la galerie du Temps, le département
travaille sur deux expositions pour le Louvre-Lens : « Renaissance » et « Le temps
à l’œuvre. La perception du temps ».
Des journées d’étude sont en préparation avec le Centre de recherche
et de restauration des musées de France, une sur les terres cuites de la Renaissance
(2011), l’autre sur les bronzes français (2012) avec la collaboration de l’université
de Yale et du J. Paul Getty Museum, qui poursuivent les campagnes d’analyses.
Les bases de données
La Sculpture souabe, catalogue informatisé des collections publiques françaises
dans le cadre du réseau de recherche sur la sculpture médiévale, permet à l’ensemble
des conservateurs français de dialoguer et de mettre en place des catalogues collectifs.
Une base de données du fonds photographique des sculptures des antiquaires
G.-J. et L. Demotte a été créée en collaboration avec le Metropolitan Museum
de New York. Elle permet de mesurer l’ampleur d’une activité de négoce d’art qui
a fourni principalement les collections privées et les musées américains, mais aussi
les musées français, dont le Louvre.
Un programme de recherche sur le musée des Monuments français
d’Alexandre Lenoir (1795-1815) a été créé en 2010 avec l’Institut national d’histoire
de l’art. Le catalogue des sculptures de ce musée disparu, mais dont le Louvre
est l’un des grands héritiers, a été entrepris.
Le département a également préparé la mise en place de Muséum Plus,
la future base de gestion des collections.
Gregor Erhart, Sainte MarieMadeleine, salle des Sculptures
d’Europe du Nord
116
3. La politique scientifique – L’action scientifique
117
Les acquisitions, les restaurations et le récolement
Le département a fait 7 achats, dont un couple de gisants et Phryné sortant du bain
de Joseph Chinard, et a reçu un don, La Vierge à l’Enfant, œuvre du début du XVIe
siècle.
Le programme de restauration s’est poursuivi autour des expositions « Maître de
Naumburg », « France 1500, entre Moyen Âge et Renaissance », « L’Antiquité rêvée
– Innovations et résistances au XVIIIe siècle». Au total 72 œuvres des collections du
département ont été restaurées et 32 ont bénéficié d’une intervention de conservation
préventive.
Le récolement s’est poursuivi, avec les 1 298 objets de la réserve Napoléon III
et les 92 colonnes de la réserve Saint-Germain-l’Auxerrois. Des dépôts ont été récolés
au parc de Saint-Cloud, au musée de la Marine et au musée de la Musique.
Le département a mis en dépôt une tête médiévale à Avignon, deux statues
des Tuileries au château de Sceaux, et une statue de Keller au château de Versailles.
Le service de d’Étude et de Documentation
La documentation compte six agents et a accueilli 416 chercheurs et 16 stagiaires.
Le travail de classement des dossiers documentaires s’est poursuivi ainsi que
le dépouillement systématique des périodiques et catalogues de ventes.
L’agence photographique de la RMN a effectué 11 journées de prises
de vues (pour 27 œuvres, 87 tirages en couleurs et clichés numériques sur CD-Rom
ont été remis).
Pour la bibliothèque de proximité, 270 nouveaux ouvrages ont été répertoriés
dans l’inventaire, puis catalogués dans la base Malet, et 5 volumes ont été reliés.
2.
La régie
Constituée d’un régisseur et d’un régisseur assistant, elle a accueilli 2 stagiaires
et accordé 118 prêts d’œuvres (75 en France pour 18 établissements,
et 43 à l’étranger pour 13 établissements). Les restaurations et photographies
d’œuvres prêtées aux expositions ont entraîné d’importants mouvements. La réserve
Marly, équipée en racks, a été intégralement réorganisée.
Nouvelles acquisitions :
1. Joseph Chinard, Phryné sortant
du bain
2. Enfant Jésus (après restauration),
Malines
3. Guillaume Coustou, Minerve
1.
3.
118
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Musée national Eugène-Delacroix
L’année 2010 a vu la mise en place de nouvelles perspectives de développement
très prometteuses pour le musée Eugène-Delacroix, qui devraient pouvoir trouver
leur accomplissement lors du cent cinquantenaire de la mort de l’artiste en 2013.
La signature, le 15 décembre 2010, de l’acte d’acquisition d’un local de 33 m2 situé
au rez-de-chaussée de l’immeuble représente l’événement marquant de l’année.
119
« Une passion pour Delacroix – La collection Karen B. Cohen »
Cette exposition a remporté un franc succès. Elle présentait pour la première fois
au public un magnifique ensemble d’une centaine de dessins et d’esquisses de l’artiste
réunis depuis trente ans par la collectionneuse américaine Karen B. Cohen.
L’essentiel est promis en don au Metropolitan Museum de New York, sous réserve
d’usufruit, mais il était intéressant de présenter ces œuvres préparatoires dans
les lieux mêmes où la plupart d’entre elles figuraient encore à la mort du peintre.
Le parti a été de les mettre en relation avec des pièces issues des collections du Louvre
ou d’autres institutions françaises.
Au-delà du succès de l’exposition, sa forte couverture par les médias a permis
de mieux faire connaître l’endroit et d’en accroître la fréquentation. Cette collaboration exceptionnelle avec une grande institution américaine a également permis
d’asseoir la réputation des lieux en vue d’autres prêts internationaux.
Les publications
L’exposition « Une passion pour Delacroix – La collection Karen B. Cohen »
a bénéficié d’un catalogue scientifique auquel ont notamment contribué Colta Ives
(Metropolitan Museum) et Barthélémy Jobert (université de Paris-Sorbonne).
Au chapitre des publications scientifiques qui animent un véritable réseau Delacroix,
il convient de saluer la livraison du Bulletin des Amis du musée national EugèneDelacroix. Entièrement financé par la Société des Amis, ce huitième numéro
de 88 pages comprend 8 articles de fond, complétés par des chroniques (acquisitions,
comptes rendus, brèves, vie du musée).
L’équipe du musée a continué à œuvrer, en collaboration avec l’université
de Paris-IV-Sorbonne et grâce au soutien financier de l’Agence nationale pour la
recherche, à la vaste entreprise qu’est la publication en ligne de la correspondance
générale de Delacroix. Les transcriptions effectuées durant l’année ont permis
de tenir l’objectif d’une mise en ligne partielle de la base www.correspondancedelacroix.fr durant l’hiver. Elle est désormais accessible à partir des sites du musée
Eugène-Delacroix et de Paris-IV-Sorbonne. Cette étape capitale a été l’occasion de
tester et de valider le programme conçu pour ce projet. Son ergonomie s’est révélée
concluante et a été récompensée par l’obtention du label Accessiweb (accessibilité
aux malvoyants). Aux 240 lettres déjà entrées seront bientôt ajoutées une centaine
de nouvelles lettres. Cet enrichissement progressif de la base autorisera bientôt
à entreprendre une campagne de communication à ce sujet.
L’activité multimédia
Parallèlement à cette entreprise scientifique, l’activité multimédia n’a pas négligé
une diffusion orientée vers un plus large public, tant à travers le site officiel www.
musee-delacroix.fr, dont les rubriques ont été alimentées et mises à jour régulièrement, que par l’entremise de Facebook. La page Facebook du musée a rassemblé plus
de 8 000 « fans », ce qui place le musée au dixième rang des sites d’institutions culturelles françaises, après celui de l’Opéra de Paris et devant celui du Quai Branly.
Musée national Eugène-Delacroix :
l’atelier du peintre vu de l’intérieur
et de l’extérieur
3. La politique scientifique – L’action scientifique
121
Les activités culturelles
L’organisation de conférences et de concerts de qualité a été poursuivie dans l’atelier
du peintre. Compte tenu de l’amitié de l’artiste pour Frédéric Chopin, 4 concerts ont
été programmés en lien avec les célébrations du bicentenaire de la naissance
du compositeur. Grâce aux conseils de Martine Kaufmann, musicologue et productrice à France Musique, l’accent a été mis sur un répertoire plus rarement donné,
notamment des pièces vocales ou pour cordes. De même, les œuvres pour piano
plus attendues ont été jouées sur un pianino Pleyel ancien (récital de Pierre Goy).
À côté de ces animations exceptionnelles, dans la tradition du XIXe siècle, l’atelier
de l’artiste a également servi de cadre à des ateliers de dessin pour le jeune public
et pour le public adulte. La programmation de ces derniers a été étendue à la moitié
des mardis de l’année.
Les acquisitions et le récolement
La première tranche du récolement décennal, planifié sur trois années, a porté
sur les peintures, les sculptures et les dessins, soit un tiers de l’ensemble des pièces
conservées au musée.
Du côté des acquisitions, après l’effort important consenti l’année précédente
pour faire entrer les émouvants portraits de Delacroix par Thales Fielding
et de Fielding par Eugène Delacroix, le budget d’acquisition du musée du Louvre
n’a pas été sollicité. La générosité de quelques donateurs et surtout le soutien constant
de la Société des Amis du musée Eugène-Delacroix ont permis l’acquisition d’une
dizaine de dessins et d’estampes d’un grand intérêt pour la connaissance de l’artiste et
indispensables au renouvellement périodique de l’accrochage thématique des salles.
On signalera particulièrement la grande lithographie de Nadar, dite « le Panthéon
Nadar », et une fort belle aquarelle d’après un cavalier médiéval datant du séjour
de Delacroix à Londres en 1825.
1.
Une exposition au musée Delacroix
du 16 décembre 2009 au 5 avril 2010
www.musee-delacroix.fr
Des perspectives prometteuses
Le succès public de l’ensemble des activités mentionnées a certainement contribué
à justifier l’événement le plus marquant de l’année écoulée : la signature,
le 15 décembre 2010, de l’acte d’acquisition d’un local de 33 m2 situé au rez-dechaussée de l’immeuble. L’installation de l’espace d’accueil et de billetterie-vestiaire
au niveau de la cour permettra d’installer un ascenseur et d’améliorer la visibilité du
musée comme la gestion des flux. L’espace libéré au premier étage par le déplacement
de l’accueil permettra d’y transférer la bibliothèque-centre de documentation, offrant
la possibilité inespérée d’intégrer dans le circuit de visite la pièce qu’elle occupe
actuellement, à savoir l’ancienne salle à manger de l’artiste.
Une passion pour
La collection
Karen B.Cohen
Delacroix
affiche_Cohen_400x600_BAT.indd 1
2.
Eugène Delacroix, Cheval sauvage terrassé par un tigre, c.1828. New York, collection Karen B. Cohen, promis en don au Metropolitan Museum of Art, New York, en l’honneur d’Alexandre P. Rosenberg. © Collection Karen B.Cohen. Conception graphique : les designers anonymes / Musée du Louvre. Conseil artistique : Pierre Bernard. Impression : Stipa 2009.
120
3/12/09 16:28:25
1. Nouvelle acquisition :
Félix Tournachon, dit Nadar,
Panthéon Nadar
2. Exposition temporaire :
« Un passion pour Delacroix –
La collection Karen B. Cohen. »,
16 décembre 2009–5 avril 2010
122
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Service du Récolement des dépôts
antiques et des arts de l’Islam
En 2010, le service du Récolement des dépôts a vu ses missions se développer. En plus
du récolement des dépôts antiques et des arts de l’Islam en région et à l’étranger,
il met en place le pilotage transversal du récolement des dépôts du Louvre dans les
autres musées nationaux. Il est également chargé de proposer une nouvelle politique
des dépôts en fonction d’un bilan de récolement.
123
Le récolement des dépôts en région et à l’étranger
Le récolement des dépôts antiques et des arts de l’Islam (SRDAI) en région
et à l’étranger (près de 20 000 œuvres), qui a commencé en 1996, est une activité tout
à fait particulière dans le travail scientifique du musée. En effet, la notion de récolement renvoie généralement à un exercice plutôt comptable et technique de constatation de la présence ou de l’absence des œuvres en fonction d’un inventaire. L’histoire
de la formation des collections nationales et la spécificité française d’une politique
culturelle, quasi constante depuis Napoléon 1er, de distribution de ce patrimoine
national en région placent le Louvre au cœur d’une histoire dont nous reconstituons
progressivement les éléments. Le récolement est donc l’occasion d’identifier précisément les collections qui ont été distribuées, d’en établir une sorte d’inventaire rétrospectif et d’étudier d’un point de vue scientifique et historique ces collections mal
connues.
Ce travail s’organise par pays et par villes à l’étranger, par régions, par villes
et par institutions muséales en France. La compétence spécifique développée par
le SRDAI est la connaissance précise des fonds documentaires historiques conservés
et exploitables pour ce type de recherche. Ceci permet de mener une étude documentaire complète des œuvres envoyées par le Louvre dans chaque ville depuis
le XIXe siècle. Ces informations permettent ensuite d’organiser des campagnes
de récolement dans les différentes villes pour procéder à l’identification, à l’étude
archéologique et de conservation, et faire des photographies de chaque œuvre.
Ces différentes informations documentaires et matérielles nous amènent
à constituer une fiche complète (informations administratives, historiques, archéologiques, constats d’état et photos) intégrée dans la base de données du récolement
des dépôts antiques et des arts de l’Islam (base Pico).
Il est important de rappeler que 90 % du travail de récolement a été effectué,
ce qui représente aujourd’hui près de 18 500 œuvres récolées et étudiées. En 2010,
les villes de Belfort, Boulogne-sur-Mer, Châlons-en-Champagne, Reims, Troyes
et Nantes ont été traitées. L’étude archéologique des objets de Nantes est encore
en cours. Le récolement des dépôts à Lyon a commencé et sera poursuivi en 2011
et 2012.
Le post-récolement
À l’issue de ce récolement, une phase dite de « post-récolement » suppose une série
d’opérations spécifiques. Il s’agit d’abord de coordonner avec le service des Musées
de France les transferts de propriété des dépôts antérieurs à 1910. Ce travail s’effectue
en fonction des tableaux de transferts que chaque récoleur constitue par ville à la fin
d’une mission. Ce tableau précise les œuvres juridiquement transférables en fonction
du mode d’acquisition, ou non transférables. Il met en évidence une troisième
catégorie d’œuvres dont il convient d’approfondir les recherches sur le mode
d’acquisition.
Statue de Diane en marbre, n° 113 de
la liste d’envoi à Lyon de la collection
Campana, réserve lapidaire du musée
de la Civilisation gallo-romaine de
Lyon-Fourvière
124
3. La politique scientifique – L’action scientifique
125
En 2010, les villes de Tours, Auxonne, Châteaudun, Évreux, Dijon
et Bagnols-sur-Cèze ont été traitées. Enfin, la transmission des données de récolement à la Commission de récolement des dépôts d’œuvres d’art, en particulier
des œuvres non vues, est réalisée régulièrement.
Le pilotage du récolement dans les musées nationaux
L’enjeu principal de cette opération de récolement est de clarifier l’ensemble
des mouvements d’œuvres du Louvre vers les autres musées nationaux depuis
la création du Museum central des Arts. Une première phase du travail a consisté
à établir la liste de tous les mouvements de collections qui ont pu se faire du Louvre
vers chaque musée national et à rassembler les documents d’archives concernant
chacune de ces situations.
Aujourd’hui, on estime à 22 500 les œuvres concernées par ces mouvements
de collections des départements du Louvre vers l’ensemble des musées nationaux.
Cette recherche documentaire se fait avec les différents départements du Louvre.
Un calendrier prévisionnel de récolement in situ jusqu’en 2014 a été établi en accord
avec les différents musées.
1.
2.
Le bilan du récolement pour une nouvelle politique de dépôts
Lors de la phase finale du récolement en région et à l’étranger, il s’agit d’établir un
bilan précis de ce récolement, en particulier en fonction des critères de conservation
et de valorisation de ces collections dans les institutions dépositaires actuelles,
pour réfléchir au devenir de ces collections dans le cadre d’une nouvelle politique de
dépôts adaptée aux réalités scientifiques et culturelles actuelles des musées. Ce bilan
est terminé pour les collections archéologiques et islamiques. Il est en cours de
finalisation pour les autres départements.
1. et 2. Paquet d’étoffes provenant
des fouilles d’Albert Gayet à Antinoé
et détail d’une enveloppe originale
protégeant ces étoffes, réserve du
musée historique des Tissus de Lyon
3.
4.
3. Céramiques de la collection
Campana, centre de documentation
du musée Saint-Rémi de Reims
4. Réserve du musée Boucher
de Perthes d’Abbeville
126
3. La politique scientifique – L’action scientifique
Délégation à la Conservation préventive
et à la Coordination des régies
Au cours de l’année 2010, la délégation à la Conservation préventive et à
la Coordination des régies a poursuivi son action visant à élaborer une politique
de conservation préventive pour le musée. Dans ce cadre, elle intervient
au niveau stratégique et opérationnel.
127
Une aide aux grands projets du Louvre
Elle a en premier lieu apporté son conseil lors de toutes les étapes qui ont jalonné
la préparation et la réalisation des grands projets de l’établissement afin de les inscrire
dans la politique du musée.
Dans le cadre de la préparation des chantiers du Louvre-Lens, des Arts
de l’Islam ou encore de l’Orient méditerranéen, elle examine les grandes orientations
des projets, mais apporte également son expertise lors des réflexions préalables
sur les avant-projets détaillés ou de la rédaction des cahiers des charges (vitrines,
matériaux et climatisation, par exemple).
Les études et les recherches
L’ensemble de ces missions, tout comme celles plus quotidiennes et opérationnelles,
ne peuvent être conduites sans des études et recherches menées en partenariat avec
les établissements suivants :
– le laboratoire du musée de la Musique (projet de conservation des matériaux
du patrimoine culturel),
– le laboratoire de la BNF (groupe de travail inter-institutions sur la veille sanitaire
des collections),
– le Laboratoire de recherches des Monuments historiques (infestations et
micro-organismes),
– le Centre de recherche et de restauration des musées de France (infestations, climat,
polluants, vitrines, matériaux),
– le Centre interrégional de conservation du patrimoine (veille sanitaire),
– le Muséum national d’histoire naturelle (infestations),
– le Centre scientifique et technique du bâtiment (polluants et micro-organismes),
– le laboratoire d’acoustique de l’université du Mans.
Dans le cadre du percement des escaliers du passage Marengo, le laboratoire
d’acoustique du Mans et la Junior Entreprise qui en dépend ont été sollicités pour
aider à la définition puis au dimensionnement de systèmes antivibratoires adaptés.
Les ingénieurs ont aussi élaboré le protocole d’enregistrement et de surveillance
du chantier à partir d’un seuil théorique à ne pas dépasser. Ces systèmes de
surveillance seront mis en place sur et autour des collections qui n’auront pas pu
être déplacées du fait de leur poids, de leur encombrement ou de leur mode de
présentation.
L’accueil de deux stagiaires (de la Haute École de conservation-restauration
ARC à la Chaux-de-Fonds en Suisse, et du master II en conservation préventive,
à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne) a également permis de réaliser des études
pour des espaces dans et hors les murs.
La délégation a en outre organisé une journée d’étude au Louvre, dans le cadre
d’un groupe de travail sur les infestations biologiques, réunissant différentes institu-
Chantier des collections de la salle Campana :
intervention d’un conservateur-restaurateur
128
129
tions patrimoniales voisines. Plusieurs thèmes ont été abordés : la reconnaissance
des points d’entrée des insectes, la mise en place de plans de veille sanitaire concernant les insectes, la pertinence de l’installation de pièges lumineux, les traitements
par anoxie dynamique effectués au Louvre dans le cadre d’un marché public.
Les chantiers des collections et les commissions de restauration
La délégation à la Conservation préventive et à la Coordination accompagne
également les départements dans la préparation, l’organisation et la réalisation
de chantiers des collections, qui prennent place dans une politique à long terme
de conservation des collections.
Du mois d’octobre 2010 au mois de juin 2011 se déroule un chantier mené
en collaboration avec le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines,
dans les trois salles d’études de la galerie Campana, actuellement fermées au public.
Il a pour objectif de réaliser un bilan sanitaire des collections, de procéder à des interventions de conservation curative, de reconditionner les objets en respectant les séries
et collections, d’optimiser le rangement du mobilier pour éviter la perte de place
et la multiplication du mobilier en réserve, et afin de permettre, grâce à un mobilier
conçu à cette fin, l’évacuation des collections en un maximum de 72 heures dans
le cadre du Plan de prévention contre les risques d’inondation. Entre octobre 2010
et juin 2011, seront traités près de 13 300 objets en terre cuite grecs, étrusques et
romains.
Elle a également assuré l’organisation de 3 commissions de restauration.
Constituée de 10 membres institutionnels et de 16 personnalités reconnues dans
le domaine de la conservation-restauration (historiens de l’art, archéologues
et restaurateurs), elle donne un avis consultatif sur les restaurations proposées
par les départements, ou en cours de réalisation. Dix œuvres ont été présentées,
parmi lesquelles la Vénus de Milo (avant sa réinstallation dans la galerie de la
Melpomène), le Christ Courajod, les bas-reliefs de la fontaine des Innocents
de Jean Goujon, la Vénus du Pardo de Titien ou encore le papyrus médical acquis
par le département des Antiquités égyptiennes en 2007. Certaines d’entre elles
font l’objet d’une deuxième, voire d’une troisième présentation, afin de permettre
aux membres de la commission de suivre les différentes étapes de la restauration
et de confirmer les avis préalablement donnés.
1.
2.
Les collections
Dépôts 41 000
œuvres
en dépôt au
31 décembre 2010.
3.
1. État de conservation des tessons
avant reconditionnement.
2. Les étapes du chantier :
- constat d’état,
- diagnostic, puis préconisation,
- petites intervention, consolidation,
- reconditionnement pour optimiser
les conditions de conservation
3. Anoxie : traitement de désinfection
avant transfert dans les réserves.
22 500
dont
œuvres en dépôt dans
des musées nationaux
18 500
et
œuvres en dépôt dans
des musées territoriaux
et à l'étranger
130
3. La politique scientifique
La recherche sur les publics
et les pratiques culturelles
Quatre projets de recherche ont été conduits par le service Études et Recherche
de la direction de la Politique des publics et de l’Éducation artistique. Trois d’entre
eux ont été finalisés.
Le partenariat Louvre – HEC Paris
Une partie des recherches menées par le service porte sur les pratiques « virtuelles »
du Louvre. L’articulation du territoire « réel » du musée avec son territoire « virtuel »,
incarné en grande partie par son site Internet, devient une question de première
importance pour le développement des musées. Cette recherche vise à analyser
les rapports de complémentarité et / ou de substitution éventuelle qui peuvent exister
entre la visite physique du musée et la visite de son site Internet.
Trois segments de publics sont ainsi étudiés :
– les visiteurs « complets » qui effectuent les deux types de visites et pour lesquels
il s’agira de comprendre la nature du lien entre visites physiques et visites virtuelles,
– les « exclusifs physiques »,
– les « exclusifs virtuels ».
La méthodologie de la recherche est à la fois qualitative (29 entretiens et une réunion
de groupe centrés sur les usages et les représentations) et quantitative (un questionnaire in situ adressé à 537 répondants visiteurs du Louvre, en plusieurs langues,
et un questionnaire en ligne adressé à 5 495 internautes du site www.louvre.fr,
dans les mêmes langues).
Les premiers résultats, issus de l’approche qualitative, permettent, entre autres,
d’explorer le positionnement du musée d’art dans les attitudes et les pratiques culturelles des répondants, et les variables déterminant celles-ci.
Les résultats de la phase quantitative, actuellement en cours d’analyse, permettront de pondérer les tendances observées dans la phase qualitative, ainsi que de
développer une échelle multi-item sur les relations réel / virtuel et les déterminants
individuels des variations de cette échelle.
Vue aérienne de la pyramide
et des bassins, cour Napoléon
131
132
3. La politique scientifique – La recherche sur les publics et les pratiques culturelles
Le partenariat Louvre – Centre d’économie de la Sorbonne
Le musée du Louvre et le Centre d’économie de la Sorbonne (université Paris-I
Sorbonne) ont coordonné et assuré la direction scientifique d’un groupement d’analyse
politique financé par l’Union européenne portant sur l’état des relations entre les
musées et leurs territoires en Europe. La recherche visait à comprendre les évolutions,
les espaces de convergence ou de divergence en matière de développement soutenable
des musées, les attentes mutuelles et les enjeux que musées et municipalités peuvent
aujourd’hui partager en matière de gouvernance et de développement. L’analyse
de l’état de ces relations souligne les synergies et les différences relatives aux missions
des musées et aux attentes mutuelles des deux partenaires. La recherche ouvre la voie
à la question des innovations qui peuvent permettre aux musées de renforcer leur rôle
de levier de créativité culturelle, sociale et économique au sein de leurs territoires.
Le partenariat Louvre – Laboratoire Culture et Communication
(Centre Norbert-Elias, université d’Avignon et des Pays
de Vaucluse)
Une recherche sur les médiations des savoirs et les aides à la visite a été initiée en 2007
avec le laboratoire Culture et Communication. Plusieurs volets de recherche
explorent et consolident, de façon itérative, les connaissances sur les formes
et les structures de la médiation, la compréhension des significations des messages
culturels, leurs usages et leurs modes de réception par les publics.
Un volet réalisé en 2010 à la demande du département des Antiquités grecques,
étrusques et romaines et du service Éducation de la direction de la Politique des
publics et de l’Éducation artistique visait à consolider les connaissances sur les dispositifs textuels proposés au public et sur leur réception dans le contexte particulier des
espaces muséographiques des nouvelles salles d’Art grec classique et hellénistique.
133
Le partenariat Louvre – Laboratoire LiftLab (Suisse) –
Société BitCarrier (Espagne)
Le partenariat de recherche noué entre le Louvre, la société mécène BitCarrier
et l’agence de recherche LiftLab a permis de tester un dispositif innovant de captage
des flux des visiteurs au sein des espaces muséographiques. Dix appareils, munis
de batteries ayant une autonomie de dix jours et capables de capter les signaux
Bluetooth émis par les téléphones mobiles des visiteurs, ont été disposés à des points
clés d’un parcours allant du hall d’accueil à la Grande Galerie et à la salle de la Vénus
de Milo. Chaque téléphone mobile détecté était identifié de façon unique par un code
numérique crypté respectant l’anonymat du visiteur.
Il a ainsi été possible, par analyse statistique, de cerner les parcours individuels
(un même téléphone étant capté à différents points du musée), les boucles (visiteurs
repassant près d’un même capteur), les flux (proportion des visiteurs s’engageant
sur telle partie du parcours), ou encore la durée des trajets ou des stationnements,
et les effets de l’affluence sur les stratégies de déplacements des visiteurs.
134
135
4. Le rayonnement national
et international du Louvre
Projet du musée du Louvre Abou Dabi
4. Le rayonnement national et international du Louvre
137
L’ouverture du Louvre
sur la France
Les conservateurs du musée ne travaillent pas exclusivement pour des expositions
qui ont lieu au Louvre. Forte d’une exceptionnelle collection et d’agents qualifiés,
l’institution mène depuis quelques décennies déjà une politique de coopération
avec d’autres établissements français.
À Paris
Le musée du Louvre et la Réunion des musées nationaux ont présenté aux Galeries
nationales du Grand Palais « Turner et ses peintres », du 24 février au 24 mai 2010.
Cette exposition, organisée avec la Tate Gallery et le Musée national du Prado, a
recueilli un vaste succès.
En région
La fermeture des salles Coptes est l’occasion pour le département des Antiquités
égyptiennes de faire découvrir cette partie moins connue de ses collections.
En 2009, le musée de Tessé du Mans a inauguré une itinérance présentant
« Une autre Égypte – Collections coptes du Louvre ». Elle s’est poursuivie en 2010
au musée de Millau et des Grands Causses ainsi qu’au musée du Pays de Sarrebourg.
Après une présentation dans les salles du musée, les planches originales des
bandes dessinées coéditées par le musée du Louvre et Futuropolis ont été exposées
au musée d’Angoulême à l’occasion du Festival international de la bande dessinée.
Le musée du Louvre s’est également engagé avec la ville d’Autun dans une
coopération scientifique et pédagogique liée au projet de rénovation et d’extension
du musée Rolin. Cette convention de partenariat permettra de favoriser la réalisation
d’expositions-dossiers et le développement d’actions culturelles et pédagogiques.
20 000
Projet du musée du Louvre-Lens
visiteurs environ ont
pu découvrir en dehors
du Louvre l’histoire
des Coptes et les
événements les plus
importants de l’histoire
de l’Égypte, de l’époque
romaine à l’époque
moderne, à travers
quelque 180 objets.
24
articles de presse
en 2010 ont eu pour
sujet les expositions
hors les murs en France
du musée du Louvre.
138
4. Le rayonnement national et international du Louvre ­
– L’ouverture du Louvre sur la France
Le Louvre-Lens :
un projet au cœur
de la politique de
décentralisation du Louvre
Engagé en 2004, ce projet qui se traduira par
l’ouverture fin 2012 d’un Louvre « hors les murs »
dans la ville de Lens s’inscrit, avec celui du Centre
Georges-Pompidou à Metz, dans la politique
de décentralisation et de démocratisation culturelle
voulue par le ministère de la Culture et de la
Communication.
Au sein du Louvre, une équipe projet
Une équipe projet Louvre-Lens a été constituée
au sein du musée en 2006. Renforcée au début
de l’année 2010, elle a atteint un effectif d’environ
12 personnes, qui sera maintenu jusqu’à la montée
en charge de la future structure de gestion du
Louvre-Lens. L’équipe dédiée, qui représente plus
de 100 personnes au total, s’appuie sur l’ensemble
des compétences internes, chaque direction
du musée du Louvre étant impliquée dans la mise
en œuvre du projet en fonction des besoins.
Le projet architectural,
paysager et muséographique
Sous la conduite de Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa
du prestigieux cabinet Sanaa, lauréat du prix
Pritzker en mai 2010, les travaux ont démarré en
décembre 2009.
Fin 2010, l’ensemble des terrassements
et des fondations a été achevé, ainsi que le gros
œuvre de l’infrastructure (sous-sol). Les élévations
Louvre-Lens,
un an de chantier
Entretien avec Anne-Sophie
Caron, collaborateur scientifique
délégation Louvre-Lens
Quelles ont été les avancées
du chantier en 2010 ?
Le chantier du Louvre-Lens
a commencé à la fin de
l’année 2009 avec l’installation
des entreprises. Au début de
l’année 2010, a débuté le terrassement : 170 000 mètres3 de terre
ont été excavés et stockés sur
étaient pour leur part en cours. Le volume
du bâtiment devient perceptible. Les travaux
d’assainissement du parc, ainsi que le mur
de clôture ont également démarré.
Le programme scientifique et culturel
a été intégralement finalisé au 1er semestre 2010,
en même temps que les programmes détaillés sur
la médiation culturelle. Le second semestre 2010
a permis l’aboutissement des études d’avant-projet
sommaire de la muséographie du Louvre-Lens
(incluant tous les espaces, notamment la galerie
du Temps).
Le programme en art contemporain
est déterminé. Des recherches de financements
ont été initiées.
Le chantier des collections et mouvements
des œuvres a été lancé en 2010 dans ses aspects
organisationnels (pilotage, grande phase, macroplanning). L’inventaire des œuvres à restaurer en
partance pour Lens a été effectué et présenté à
la commission de restauration spéciale Louvre-Lens
le 21 janvier 2011. Ces restaurations seront réalisées
dans le courant de l’année 2011.
La naissance effective
du musée du Louvre-Lens
La concertation pour l’élaboration des statuts
s’est terminée durant l’été 2010. D’un commun
accord, les collectivités territoriales, le Louvre et
l’État ont choisi de créer un établissement public
de coopération culturelle (EPCC) à caractère
administratif. Il reviendra au Louvre de définir
le projet scientifique et culturel du Louvre-Lens
et aux collectivités d’arrêter les conditions de sa mise
en œuvre en termes de moyens et d’organisation.
le site. Il était impressionnant
de voir ces grands trous et ces
immenses plans de terre.
Pour mener à bien les travaux tout
en préservant la végétation
et dans le but de disposer de
grands arbres dans le futur parc, il
a fallu abattre les arbres malades,
puis tailler et protéger les autres.
Enfin, ce fut au tour des fondations, avec la création de plusieurs
dizaines de pieux destinés à
assurer la stabilité des bâtiments,
dont les contours se sont peu
à peu dessinés.
Le reste de l’année a été consacré
aux gros œuvres. Ce chantier
vient de s’achever. Aujourd’hui,
les poutres des deux principaux
bâtiments ont été posées,
et le bâtiment de l’administration a
déjà sa toiture et ses fenêtres. On
y commence donc l’aménagement
intérieur.
Selon moi, le tournant de l’année
a eu lieu en mai 2010 avec la Nuit
des musées, pour laquelle un
belvédère a été créé aux abords
du chantier. Les groupes en visite
organisée, mais aussi les individuels, peuvent désormais observer
le chantier tous les samedis et
dimanches à 15 h. Ce parcours
remporte un franc succès.
139
Le premier conseil d’administration du LouvreLens s’est tenu en février 2011. À cette occasion,
le logo du Louvre-Lens a été présenté.
Les premiers recrutements pris en charge
par la région Nord-Pas de Calais ont commencé.
Le Louvre-Lens devrait pour sa part lancer ses
premiers recrutements avant l’été 2011.
Le Louvre a par ailleurs continué à accompagner la région Nord-Pas de Calais dans
la détermination des conditions de fonctionnement
du futur musée.
En partenariat avec les collectivités locales,
le Louvre a aussi contribué aux politiques de
développement des publics et de communication
et stratégie marketing.
Le mécénat
Le développement et la recherche de mécénat
se sont poursuivis en 2010 : pour cette seule année,
6 nouvelles conventions de mécénat ont été signées
pour la somme de 4,4 millions d’euros, permettant
ainsi de recueillir en cumul un total de 7,6 millions
d’euros. 4 autres conventions sont en cours
de préparation (pour un montant de 2,7 millions
d’euros).
Les actions en faveur du Louvre-Lens
ont notamment pris les formes suivantes :
– un cycle de conférences de l’École du Louvre,
– l’accueil au Louvre de toutes les classes de CM2
de Lens,
– des partenariats avec l’Éducation nationale,
– « La route du Louvre » : un marathon
et des randonnées pédestres organisés annuellement
en mai,
– « Le Louvre en Sang et Or » : en septembre 2010,
au sein du stade Félix-Bollaert, des bâches
de très grandes dimensions reproduisant des détails
d’œuvres du Louvre et portant les couleurs de
la ville et de son club de football ont été déployées.
Elles seront présentes pendant toute la saison,
– deux expositions à Béthune, dans le cadre
de l’opération Béthune 2011 : capitale régionale
de la culture.
Le site Internet du projet Louvre-Lens
(www.louvrelens.fr), créé et géré par le musée
du Louvre, permet de mieux faire connaître
le Louvre-Lens en France et à l’étranger.
Les actions d’appropriation
Ouverte en décembre 2009, la Maison du projet,
à proximité immédiate du chantier du LouvreLens, a pour vocation de présenter le projet
au public et d’incarner la préfiguration du LouvreLens. Près de 20 000 visiteurs ont été accueillis
en 2010.
De quelle manière participezvous au projet du Louvre-Lens ?
J’occupe une fonction transversale : en 2010, j’ai réalisé une
étude sur la mémoire du site,
aussi bien au niveau historique
que géographique, car le LouvreLens est situé sur un ancien
carreau de mine. Ce travail
s’est fondé sur la recherche
documentaire et la collecte
de témoignages.
Le reste de mes missions est lié
à l’appropriation du projet par
la population locale. Je travaille
essentiellement à la Maison
du projet en relation avec l’équipe
qui l’anime pour concevoir l’accueil
des visiteurs et l’élaboration
de la programmation culturelle.
Il me revient donc de suivre
le travail de communication
(journal de la maison du projet,
brochures…), ainsi que les
relations avec les partenaires
locaux. J’administre enfin le site
internet www.louvrelens.fr.
À la fin de l’année 2010,
déjà 20 000 personnes avaient
visité la Maison du projet.
4. Le rayonnement national et international du Louvre
L’ouverture du Louvre
sur le monde
Le Louvre a participé à de nombreuses manifestations internationales en 2010.
Les 11 expositions organisées à l’étranger ont attiré plus d’un demi-million de
visiteurs à travers le monde.
L’Europe
Une exposition entièrement dévolue à l’art de la terre cuite en Grèce antique,
en particulier autour des figurines appelées « tanagras », s’est tenue au printemps
à la Fondation Bancaja de Valence, en Espagne. Le commissariat fut assuré
par le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines.
L’itinérance de l’exposition « Routes d’Arabie – Archéologie et histoire du
royaume d’Arabie saoudite » a inauguré un partenariat pluriannuel entre le Louvre
et la Fondation La Caixa, acteur culturel majeur
en Espagne. Issue d’un double commissariat des départements des Antiquités
orientales et des Arts de l’Islam, cette exposition a permis de présenter les collections
méconnues et inédites des musées d’Arabie saoudite aux visiteurs de Barcelone,
après avoir conquis le public du Louvre.
En Italie, le public milanais s’est pressé au Palazzo Marino pour voir
La Femme au miroir de Titien.
Dans le cadre de l’Année croisée France-Russie 2010, le Louvre a présenté
deux expositions ambitieuses à Moscou. Sous le commissariat du département
des Sculptures, quatre des huit départements, mais également onze musées nationaux
et collections particulières françaises ont participé à l’exposition « Napoléon
et le Louvre » au Musée historique d’État. Le propos était de mettre en lumière
la carrière politique et militaire de Napoléon, son influence sur la vie artistique et
les enjeux de sa politique culturelle au Louvre.
Le département des Arts graphiques a parallèlement présenté à la Galerie
Tretiakov une superbe sélection de dessins du XVIe au XXe siècle présentant
les voyages sur plusieurs continents d’artistes de nationalités diverses.
Exposition « Napoléon et le Louvre »
au Musée historique d’État de Moscou
141
142
4. Le rayonnement national et international du Louvre ­
– L’ouverture du Louvre sur le monde
L’Asie
Le Japon a accueilli le projet du Louvre consacré à la bande dessinée, « Le Louvre
invite la bande dessinée ». La présentation de planches originales a séduit mangakas
et autres amateurs du 9e art, au musée international du Manga, à Kyoto, puis au
BankART de Yokohama.
L’exposition consacrée aux « Chefs-d’œuvre de la Renaissance italienne du
musée du Louvre : la collection Edmond de Rotschild », présentée à la China
Academy of Art, a permis de diffuser auprès du grand public une sélection de dessins
et de gravures de la très belle collection Edmond de Rothschild du Louvre, et de
dialoguer avec le public d’étudiants en art.
Grâce à l’action conjuguée du département des Sculptures et de la direction
de la Politique des publics et de l’Éducation artistique, les visiteurs de Wuhan, Pékin
et Hong Kong ont pu faire l’expérience d’une approche sensorielle nouvelle de la
sculpture, avec les moulages de la Galerie tactile consacrée au « Mouvement sculpté ».
143
Expositions du Louvre
hors les murs 2010 (hors France)
6
7
2
3
4
L’Amérique du Sud
L’itinérance de la seconde Galerie tactile, « D’après l’antique » a sollicité le sens tactile
du public, malvoyant ou non, au Centre culturel de l’université catholique d’Équateur, à Quito.
5
8
1
40 000
190 000
11
100 000
visiteurs se sont rendus
à la Fondation Bancaja
de Valence pour l’exposition consacrée à l’art de
la terre cuite.
expositions hors
les murs ont été organisées à l’étranger.
personnes ont pu
admirer le chef-d’œuvre
La Femme au miroir de
Titien à Milan.
personnes ont visité les
expositions « Voyager et
dessiner » et « Napoléon
et le Louvre ».
140 000
visiteurs ont découvert
les Galeries tactiles en
Chine.
82
articles de presse
traitant des expositions
hors les murs sont
parus.
1
D’après l’Antique,
centre culturel de
l’université catholique
d’Équateur – Quito
2
Tanagras,
à la Fondation
Bancaja de Valence,
Espagne
3
Routes d’Arabie –
Archéologie et histoire
du royaume d'Arabie
saoudite
Fondation La Caixa,
Barcelone
4
« La Femme au miroir »
de Titien, Palazzo
Marino, Milan
5
Chefs-d’œuvre
de la Renaissance
italienne du musée
du Louvre,
China Academy of Art
6
Napoléon et le
Louvre, Musée
historique d’État, et
Voyager et dessiner,
Galerie Tretiakov,
Moscou
7
Le Louvre invite
la bande dessinée,
musée international
du Mangaà Kyoto
et BankART
à Yokohama, Japon
8
Mouvement
sculpté, Wuhan,
Pékin, Hong Kong
Campagne de fouilles
en Syrie et en Égypte
et aussi coopérations
en Ouzbékistan,
Arabie saoudite,
Iran, Tunisie, Lituanie,
Chine, au Soudan,
au Maroc, au Japon,
à Chypre, Abou Dabi…
4. Le rayonnement national et international du Louvre ­
– L’ouverture du Louvre sur le monde
144
Le Louvre Abou Dabi
L’accord intergouvernemental signé le 6 mars 2007
entre la France et les Émirats arabes unis initie
la création d’un nouveau musée singulier qui
portera pendant trente ans le nom du Louvre,
symbole de l’excellence muséale et de l’ambition
universelle de la culture. Musée émirati associant
le nom du Louvre et le dynamisme d’une nation
neuve, le Louvre Abou Dabi acquerra progressivement son autonomie. Cette coopération mutuelle
exceptionnelle favorise le dialogue des cultures
et des civilisations entre l’Orient et l’Occident.
Elle constitue un moyen exceptionnel de porter
les valeurs universelles et humanistes de la France.
Un projet entré dans sa phase
de conception opérationnelle
La première étape du projet scientifique et culturel
conçu par la direction scientifique de l’Agence
France-Muséums (AFM) a été remise en avril 2008
au gouvernement émirati, après validation du
conseil scientifique présidé par Henri Loyrette.
Depuis, en lien étroit avec le musée du Louvre
et les musées partenaires, une nouvelle version
a été remise fin 2009, puis en 2010. Cette version,
contractuelle, engage les deux partenaires.
Elle valorise la conception singulière du futur
musée en articulant des hypothèses de prêts
Projet architectural du musée
du Louvre Abou Dabi
des collections publiques françaises avec des projets
d’acquisitions. Préalablement validée par le conseil
scientifique de l’AFM, elle sera suivie par deux
versions complémentaires en 2011 et 2012.
La liste de prêts des collections françaises
sera transmise à Abou Dabi à la fin de l’année 2011
pour l’année d’ouverture.
Les travaux de viabilisation du terrain où
sera construit le Louvre Abou Dabi ont été achevés
fin 2010 avec la pose de 5 200 pieux de soutènement.
A été construit sur l’emplacement du futur musée,
un prototype représentant en grandeur nature
un centième du dôme définitif. Il permet des essais
de lumière à l’intérieur du bâtiment et des études
de matériaux à l’extérieur, notamment en lien avec
les effets de réverbération.
Une implication plus grande du musée du
Louvre et des musées partenaires
Le travail entrepris par l’AFM, en lien étroit avec
les établissements actionnaires, le Louvre au
premier chef, a été salué par les partenaires émiriens
et a permis d’honorer les différentes étapes du
calendrier prévisionnel.
La politique d’acquisitions commencée en
2009 s’est poursuivie en 2010. La collection du futur
Louvre Abou Dabi comptait, à la fin 2010, 53 œuvres
dont 19 ont été présentées à l’occasion de leur
exposition à Abou Dabi en mai 2009. Le processus
145
d’acquisition se construit en lien avec les grands
départements scientifiques des musées français.
L’association des musées partenaires au projet
de création et de conception du musée s’est
renforcée avec la constitution de groupes de travail
coordonnés par l’AFM et portant sur les sujets
majeurs du futur musée : politique éditoriale et
audiovisuelle, auditorium, fiches de poste, gestion
des collections, musée des enfants, commandes
contemporaines, politique commerciale, mécénat
et sponsoring, formation…
Les équipes du musée du Louvre ont été
associées à l’ensemble de ces groupes de travail,
qui se prolongeront pour la plupart en 2011.
En parallèle, la mission de coordination
du musée du Louvre s’est renforcée depuis l’été
2010. Cette coordination s’est accompagnée
d’une restructuration de l’AFM ; le Louvre étant
étroitement associé à la gouvernance du projet de
création du Louvre Abou Dabi.
Par son ampleur et sa pérennité (le nom
du Louvre est engagé pour trente ans), ce projet
engage de façon inédite et exceptionnelle la France
et l’ensemble des musées français. Sa conception
et sa mise en œuvre associent, par le biais de l’AFM,
les grandes institutions nationales derrière le nom
du Louvre et exigent une implication constante
de la présidence et des équipes du musée, garant
du projet.
Projet architectural du musée
du Louvre Abou Dabi,
vue des espaces intérieurs
La création de la structure du musée
et les programmes de formation
Les discussions portant sur la création de la
structure administrative du futur musée associant
Abou Dabi et la France ont débuté à l’automne
2010. Elles se poursuivront en 2011 pour permettre
la création de la structure du musée en 2012.
Cette création permettra de mettre en œuvre les
recrutements, en lien avec l’engagement des équipes
de l’AFM et des musées français, ainsi qu’au regard
du programme de formation spécifique à concevoir.
En 2010, sous l’égide du Louvre et d’AFM,
et dans le cadre de la création du Louvre Abou
Dabi, un master professionnel métiers des musées,
codiplômé par l’École du Louvre et Paris-IV
Sorbonne, a été ouvert à Paris Sorbonne-Abou
Dabi. Ce master inédit, alliant enseignements
académiques et expériences pratiques (un stage
de douze semaines aura lieu en France au cours
de la deuxième année d’études), accueille onze
étudiantes depuis octobre 2010.
Des programmes de formation spécifiques
sont en cours d’élaboration, associant autour d’AFM
le musée du Louvre, l’École du Louvre et l’Institut
national du patrimoine. Ils permettront de mettre
en œuvre le transfert de compétences prévu par
l’accord intergouvernemental.
146
4. Le rayonnement national et international du Louvre ­
– L’ouverture du Louvre sur le monde
Les coopérations
scientifiques et culturelles
Conformément à la vocation universelle qui
lui incombe depuis sa création en 1793, le musée
du Louvre s’efforce de répondre au défi de la
mondialisation en menant une action internationale
soutenue et diversifiée qui contribue au rayonnement culturel de la France.
Cette ambition se traduit par l’organisation
d’expositions un peu partout dans le monde (sur
le continent américain, en Asie, au Proche-Orient
ou en Australie), mais aussi par la signature
de conventions de coopérations scientifiques et
culturelles avec de nouveaux pays (dont certaines,
comme dans le cas du Louvre Abou Dabi, sont
d’une envergure et d’une ampleur sans précédent).
Par ailleurs, le musée s’efforce de poursuivre
ses partenariats plus anciens.
L’action internationale du Louvre
est étroitement liée aux collections que le musée
possède. Il s’agit de renouveler ou de renforcer
des partenariats avec les pays d’où les œuvres sont
issues, ou de s’ouvrir à des terres nouvelles comme
l’art des Amériques, l’art slave et d’Asie centrale.
Depuis quelques années, le Louvre s’attache ainsi
à combler ces manques, que ce soit à travers
sa politique d’acquisitions et d’expositions ou encore
par le biais d’accords de coopérations culturelles
et scientifiques.
Le bilan de l’année 2010 montre que
le Louvre a poursuivi ou mis en place des partenariats avec plus de 70 pays au cours des cinq
dernières années. Ces coopérations concernent tous
les domaines de compétences du Louvre tels que
la formation, la conservation, la muséographie,
les expositions ou encore la recherche.
147
Le Louvre poursuit parallèlement
son programme de relance
de chantiers de fouilles archéologiques
En Syrie, le chantier de fouilles sur le site de Tulul
El’Far, prévu par l’accord de partenariat signé
en décembre 2006, s’est poursuivi en 2010, tout
comme les campagnes de restauration d’œuvres.
Aussi, le Louvre a aidé les autorités syriennes
à définir une stratégie globale de rénovation
de leur système muséal. Un rapport a été remis
en mars 2010.
En Égypte, le Louvre participe activement
à plusieurs chantiers de fouilles : Saqqara, Deir
el-Medineh, Baouit (copte) et un tombeau royal
dans la Vallée des Rois. Le musée d’Art islamique
du Caire, dont la rénovation fut entreprise avec
l’expertise du Louvre, a été inauguré.
De nouvelles coopérations ont été engagées :
– avec l’Ouzbékistan : signature de la convention
de fouilles sur le site de Paykend (première saison
prévue au printemps 2011) ;
– avec l’Arabie saoudite : dans le cadre de l’accord
de 2004, organisation durant l’été 2010 de l’exposition « Routes d’Arabie – Archéologie et histoire du
royaume d’Arabie saoudite », sous le haut patronage
du roi d’Arabie saoudite et du président de la
République française ;
– avec l’Iran : organisation au Louvre,
en décembre 2010, d’un colloque archéologique
sur le Haut-Khorasan ;
– avec la Chine : renouvellement de la convention
avec la Cité interdite en novembre 2010 ;
– avec le Soudan : dans le cadre de la convention,
poursuite du chantier de fouilles et organisation
en 2010 d’une exposition sur Méroé ;
– avec la Tunisie : mise en place de l’accord de 2009
(mission de formation prévue courant 2011) ;
– avec le Maroc : élaboration du protocole
de coopération (en cours de discussion) ;
– avec Chypre : mission en avril 2010 en vue
de l’organisation au Louvre d’une exposition
sur la Chypre médiévale prévue en 2012 ;
– avec la Lituanie : septembre 2010, mission
exploratoire ;
– avec les Émirats arabes unis (projet Louvre Abou
Dabi) : poursuite de la coopération entre la France
et les Émirats arabes unis, suivant l’accord gouvernemental signé en mars 2007 ;
– avec le Japon : poursuite de l’accord Museum Lab
engagé par le Louvre en octobre 2006 et renouvelé
en 2009.
Chantier de fouilles à Saqqara (égypte)
148
4. Le rayonnement national et international du Louvre
La politique de dépôt
Dès l’origine du musée, le Louvre a régulièrement envoyé des œuvres dans diverses
institutions en France : musées, universités, monuments… Il est devenu l’un
des principaux acteurs de la politique d’État en matière de distribution du patrimoine
jusqu’au début du XXe siècle.
Le Louvre compte aujourd’hui près de 41 000 œuvres en dépôt dans plus d’une
centaine de lieux en France.
Durant le XXe siècle, cette politique territoriale de dépôt fut beaucoup moins
importante sur un plan quantitatif, mais s’est caractérisée par une collaboration
étroite entre conservateurs du Louvre et conservateurs des musées en région pour
valoriser de manière pertinente et complémentaire les collections régionales.
Aujourd’hui, dans le cadre du bilan du récolement des 41 000 œuvres déposées,
une réflexion est engagée pour une nouvelle politique de dépôt adaptée aux enjeux
muséaux des années à venir.
À l’étranger, la vocation de ces dépôts répond à des objectifs légèrement différents. Il existe des œuvres déposées dans différentes institutions françaises à l’étranger
(ambassades, consulats, lycées français). Ce type de dépôts n’est plus encouragé.
En revanche, les dépôts faits dans les musées étrangers sont la plupart du temps
le résultat d’une réelle collaboration scientifique et permettent, par exemple, le
rapprochement de deux œuvres d’un même ensemble (artistique ou archéologique)
que les aléas de l’histoire de la constitution des collections avaient séparées dans
différents musées dans le monde.
Chantier de la salle Campana, récolement
149
150
151
5. De nouveaux
projets stratégiques
Projet architectural des nouvelles
salles du département
des Arts de l’Islam
5. De nouveaux projets stratégiques
152
Les nouvelles salles
du département
des Arts de l’Islam
La création du nouveau département des Arts
de l’Islam a été annoncée par Jacques Chirac,
président de la République, dans son discours
de Troyes le 14 octobre 2002 : « L’ouverture
au musée du Louvre d’un nouveau département,
un département des Arts de l’Islam, confortera
la vocation universelle de la prestigieuse institution
qu’est le Louvre. »
Les collections
1.
La création des nouveaux espaces muséographiques
consacrés aux arts de l’Islam s’appuie sur la réunion
de la collection du département des Arts de l’Islam
et du dépôt de près de 3 000 pièces du musée des
Arts décoratifs pour constituer l’une des premières
collections au monde vouées aux arts de l’Islam.
La collection du Louvre, avec 14 000 pièces,
est comparable en richesse et en qualité à celles
du Metropolitan Museum de New York et du V&A
de Londres. Couvrant le champ culturel de
la civilisation islamique dans toute son envergure
géographique et chronologique (du VIIIe au
XIXe siècle), elle permet par sa diversité de montrer
la variété des styles et des sources d’inspiration des
créateurs de l’Islam.
Le projet architectural
et muséographique « La cour Visconti ne sera pas couverte et demeurera
visible ». Tel est le parti pris architectural affirmé
par les architectes chargés de ce projet.
À la suite du concours international d’architecture et d’ingénierie pour la création des espaces
muséographiques et techniques du département des
Arts de l’Islam lancé en 2004, le jury a sélectionné
parmi les 52 candidatures enregistrées le projet de
l’Italien Mario Bellini et du Français Rudy Ricciotti,
alliés au muséographe Renaud Piérard et au bureau
d’études BERIM. Ce projet présentait la plus
grande originalité tout en respectant les façades
historiques de la cour Visconti. Les espaces muséographiques s’y déploieront sur deux niveaux, l’un
en rez-de-chaussée et l’autre en sous-sol, au-dessus
des espaces techniques. Le tout sera recouvert d’un
« voile lumineux, nuage ou tapis volant dans l’esprit
de la poétique de l’Islam ».
2.
1. Vue de la toiture métallique
2. Rez-de-chaussée bas, vue intérieure
153
La médiation culturelle
La direction de la Production culturelle, la direction
du Développement et du Mécénat et la direction de
la Politique des publics et de l’Éducation artistique
ont élaboré, sur la base d’une collaboration avec
l’équipe scientifique en charge du projet, le plan de
médiation des futurs espaces. Avant l’ouverture des
nouvelles salles, le Louvre doit mettre en œuvre une
riche programmation culturelle autour du département et développer des projets de coopération,
d’échanges et d’expositions avec les pays de l’Islam.
Le calendrier du chantier
Après la désignation des premières entreprises
en 2008, les travaux ont débuté en janvier 2009.
Consacrés au renforcement des fondations de la
cour Visconti par injection de béton sous pression
à 400 bars, puis au dévoiement le long du quai
François-Mitterrand de la galerie technique passant
sous la cour, ces travaux préparatoires ont permis
d’engager, fin 2009, les démolitions et les premières
passes de terrassement, qui se sont poursuivies
jusqu’à la mi-2010. Le second semestre de cette
même année a vu s’édifier l’ensemble de la structure
des planchers des futurs espaces. Depuis le début
de l’année et jusqu’à l’été 2011, le fameux voile
couvrant l’ouvrage sera réalisé. La fin de l’année
2011 sera consacrée aux travaux techniques
d’aménagement intérieur.
L’inauguration des nouveaux espaces est
prévue en 2012.
Le coût et les financements
Le projet, d’un montant global de 98,5 millions
d’euros et financé par l’État à hauteur de 20 millions
d’euros, a également été rendu possible grâce à
plusieurs mécénats, dont certains sont exceptionnels.
154
5. De nouveaux projets stratégiques
Les nouvelles salles
du Mobilier XVIIIe siècle
La rénovation des salles du Mobilier XVIIIe siècle
s’inscrit dans le prolongement des travaux
du Grand Louvre. Les collections de mobilier
du XVIIIe siècle offrent un large panorama de la
décoration intérieure, de l’artisanat et du commerce
d’art, principalement français, de la fin du règne
de Louis XIV à la Révolution.
Le projet architectural,
muséographique et technique
Le projet porte sur la restauration et l’aménagement
muséographique d’un espace d’environ 2 500 m²
au premier étage de l’aile Sully nord. Il est conduit
par l’architecte en chef des Monuments historiques
(ACMH) assisté par le bureau d’études techniques
SLH pour les travaux liés au corps d’état fluides
et structures.
Le projet architectural doit tenir compte
à la fois des contraintes patrimoniales propres
au palais et des spécificités d’une collection d’œuvres
aux dimensions très hétérogènes.
En ce qui concerne la muséographie,
l’ACMH mettra en œuvre le schéma de positionnement de la collection et les grandes orientations
de la décoration définies par le décorateur et architecte Jacques Garcia dans le cadre d’un mécénat
de compétences.
L’enjeu du projet de rénovation est d’assurer
la sécurité des collections et des visiteurs mais aussi
de faire connaître à un public très large une collection exceptionnelle. Il s’articule autour de deux
chantiers principaux :
– la restauration des salles du Mobilier XVIIIe siècle :
une partie des salles des Objets d’art du XVIIIe siècle
est fermée au public depuis février 2005,
– la restauration des menuiseries de façade : il s’agit
de restaurer toutes les menuiseries extérieures
des fenêtres des espaces concernés par le projet,
dans un souci d’entretien, d’isolation et de conservation du palais.
155
Les études de maîtrise d’œuvre se sont
achevées à la fin de l’année 2010 avec la remise
du projet architectural et technique par l’ACMH.
La finalisation du dossier de consultation
des entreprises permettra de lancer les marchés
de travaux en 2011.
Le chantier des collections
Le déménagement des collections préalable
au lancement du chantier s’est poursuivi tout
au long de l’année 2010 par la location de réserves
externes temporaires. À la fin du premier
semestre 2011, les collections présentées dans
les salles du Conseil d’État encore ouvertes
au public seront également déménagées dans
ces réserves externes.
En parallèle, le chantier des collections a
porté sur la restauration de 5 ensembles de boiseries
historiques destinés à être remontés dans les salles
sous forme de period-rooms et de 2 plafonds peints.
Au cours de l’année 2010, ces 5 ensembles
de boiseries provenant des hôtels de Villemaré,
Luynes et du Bas-de-Montargis ont été transférés
vers des ateliers de restauration, dont le travail doit
s’achever à l’automne 2012 avant le remontage dans
les nouvelles salles. De même, la restauration de
la toile peinte attribuée à l’artiste italien Giovanni
Scajario a débuté à la fin de l’année 2010 pour
s’achever à l’automne 2012.
L’ouverture des espaces est prévue pour
le premier trimestre 2013.
Le coût
Le budget total de l’opération, financée
par le mécénat, est estimé à environ 25,5 millions
d’euros, en incluant le chantier des collections,
la restauration et la repose de deux plafonds peints,
ainsi que les prestations liées à l’accompagnement
du public.
André-Charles Boulle, armoire (détail)
156
5. De nouveaux projets stratégiques
157
L’installation
de décors pérennes
d’art contemporain
au sein du palais
Deux projets d’installation de décors pérennes d’art
contemporain au sein du palais ont été inaugurés en
2010 : l’œuvre de François Morellet dans l’escalier
Lefuel de l’aile Richelieu et celle de Cy Twombly au
plafond de la salle des Bronzes.
L’œuvre de François Morellet
Installée de manière pérenne dans l’escalier Lefuel
de l’aile Richelieu, cette création est composée
de onze vitraux, dont huit bénéficient d’un rétro­
éclairage. La mise en lumière de l’escalier historique
et l’installation d’un éclairage de sécurité ont été
réalisées afin d’améliorer les conditions d’accueil
du public.
Le projet d’installation a été lancé en 2008.
Les travaux ont été menés en 2009, et l’inauguration
a eu lieu en janvier 2010.
Le Louvre a bénéficié d’un mécénat de
GDF Suez.
L’œuvre de Cy Twombly
Cette œuvre a tout d’abord été reproduite
en atelier au début de l’année 2009. Le marouflage
de la toile, composée de onze lés formant
une surface totale de 400 m², a été terminé en
février 2010. Après le démontage des échafaudages
et la remise en place des collections, le nouveau
plafond de la salle des Bronzes des Antiquités
grecques, étrusques et romaines a été inauguré
le 23 mars 2010.
Cette installation a été réalisée grâce à la
générosité de la Fondation Janet Wolfson de Botton
et au soutien de la Gagosian Gallery de Londres.
François Morellet : L’Esprit d’escalier, escalier Lefuel
Détail du plafond
Cy Twombly, The Ceiling, salle des Bronzes
158
5. De nouveaux projets stratégiques
159
Le réaménagement
des galeries de
la Vénus de Milo
et de la Melpomène
Cet espace fut entièrement réaménagé par
l’architecte Jean-François-Léonard Fontaine afin
d’y disposer une galerie des Antiques à la place
des appartements de la reine qui s’y trouvaient
depuis le XVIe siècle.
Le projet muséographique a été conçu
en interne en 2008. Les travaux ont démarré en
avril 2009 dans la galerie sud et en novembre 2009
dans la galerie nord. Après la restauration
des marbres rouges sous maîtrise d’œuvre de
l’architecte en chef des Monuments historiques,
les travaux se sont poursuivis en 2010, et le retour
des collections a débuté en mai.
Dans sa nouvelle salle, la plus grande du
secteur (214 m2), la Vénus de Milo est entourée de
certains des fragments découverts en même temps
qu’elle. La galerie nord propose, selon un parcours
géographique, un voyage dans le monde grec depuis
l’époque du Parthénon jusqu’à la conquête de la
Grèce par Rome. La galerie sud présente, selon
un parcours thématique consacré aux dieux et héros
de la mythologie, des répliques romaines de chefsd’œuvre disparus de la sculpture grecque classique.
Ce nouvel aménagement a bénéficié
des mécénats de la société japonaise NTV
et de la société Cad Center. L’inauguration a eu lieu
le 5 juillet 2010 et l’ouverture au public le 7.
L’atelier de marbrerie
Entretien avec Jean Buard,
chef de l’atelier de marbrerie
Qu’est-ce que l’atelier
de marbrerie du musée
du Louvre ?
Au Louvre, l’atelier de marbrerie
est composé de dix personnes
capables de jongler entre toutes
La Vénus de Milo retrouve l’emplacement
qu’elle occupa de 1821 à 1848
les tâches demandées. La plupart
d’entre nous ont une formation
de tailleur de pierre et ont appris
quelques techniques de restauration au sein même du musée,
avec toutes les spécificités qui
y sont liées. Chacun est impliqué
et passionné par cette activité,
qui comporte une dimension
physique, mais aussi intellectuelle.
C’est un système unique en
son genre où il est plaisant de
travailler.
L’atelier collabore essentiellement
avec le département des
Antiquités grecques étrusques
et romaines et le département des
Sculptures. Il est aussi en contact
avec celui des Antiquités égyptiennes, des Antiquités orientales,
ainsi que des Arts de l’Islam et
Vue des nouvelles salles d’Art grec classique et hellénistique
des Objets d’art. Nous intervenons un peu partout.
70 % des missions consistent
en des opérations de bardage :
déplacements d’œuvres pour
les expositions temporaires, pour
des photographies, un récolement
ou encore du rangement.
Pour ce faire, nous utilisons des
techniques bien spécifiques
et travaillons à l’aide d’appareils
élévateurs, de palettes en bois,
de caisses de transport…
Nous n’avons pas le droit à l’erreur.
Chaque sculpture nécessite
la mobilisation de quatre à six
personnes. Pour moi, et compte
tenu du nombre de déplacements
opérés chaque année, le bardage
est devenu un véritable travail
de conservation préventive.
Il nous incombe aussi de procéder
à certaines restaurations et au
nettoyage des œuvres. Ce travail
inclut le montage de celles-ci. Il
s’agit de faire tenir les statues sur
leur socle, fabriqué en collaboration avec la métallerie. Afin que
la sculpture ne touche jamais le
métal, nous sommes chargés de
fabriquer des semelles en résine.
Chaque restauration demande
une réflexion approfondie. C’est
un travail passionnant. Tout est
calculé, centimètre par centimètre.
Enfin, le nettoyage comporte lui
aussi différentes techniques : eau,
poudre, vapeur… Il peut durer un
jour, comme plusieurs semaines.
Chaque œuvre d’art demande une
action personnalisée. Notre métier
vise la perfection.
Quels ont été selon vous
les projets marquants
de l’année 2010 ?
Le réaménagement des nouvelles
salles d’Art grec classique et
hellénistique m’a particulièrement
marqué. L’atelier de marbrerie
est toujours fier d’être le seul
à déplacer la Vénus de Milo.
L’aménagement de ces salles a
demandé une grande implication,
pendant plusieurs mois. Il a fallu
déplacer certaines œuvres
à l’atelier pour des travaux, mais
aussi en réserve. Les salles
entières ont été vidées. Nous
étions directement en contact
avec les conservateurs, et plus
particulièrement avec Jean-Luc
Martinez. Le résultat a pour nous
été extraordinaire, notamment
grâce à la confiance qu’il nous
a manifestée.
Faire tenir chaque statue, mais
aussi étudier le positionnement,
au millimètre près, de chacune
d’entre elles a constitué un travail
extrêmement minutieux. On
ne s’imagine pas la précision et
l’harmonisation que requiert
chaque disposition. Il n’est par
exemple pas simple de déplacer
à plusieurs reprises une stèle
de cinq cents kilos…
160
5. De nouveaux projets stratégiques
Le projet Pyramide
Inaugurée en 1989, la pyramide construite par
Ieoh Ming Pei a été conçue pour recevoir
de 3,5 à 4 millions de visiteurs, or la fréquentation
du musée en constante augmentation ne permet
plus aux espaces situés sous la pyramide d’assurer
des conditions satisfaisantes d’accueil du public
et de travail pour les agents. Ce projet intègre
désormais la contrainte d’une fréquentation
pouvant atteindre environ 12 millions de visiteurs
annuels.
La nouvelle organisation des espaces
L’année 2010 a permis de finaliser les études
de programmation des différents espaces du projet
et d’engager les procédures de sélection des
concepteurs.
Le projet Pyramide consiste à redonner au
hall Napoléon une vocation strictement d’accueil,
d’information et de médiation en le libérant des
principales fonctions logistiques que représentent
les caisses. Celles-ci seront réimplantées en amont,
aux abords de la pyramide, dans un agencement et
à une échelle à même de satisfaire les besoins actuels
et futurs.
161
Le projet prévoit également l’aménagement
d’un nouvel accueil des groupes dans le hall
Charles V et la création de nouveaux espaces
réservés à l’information du public et à la médiation
culturelle dans une logique d’irrigation de
l’ensemble des espaces muséographiques depuis
la pyramide.
Le hall Napoléon constituera le lieu d’introduction
et d’immersion dans l’univers du Louvre
en donnant les premières clés aux visiteurs pour
comprendre le musée et engager leur visite.
Les points d’accueil relais, situés dans les espaces
muséographiques, offriront aux visiteurs
une déclinaison des informations dispensées sous la
pyramide pour poursuivre leur visite, se réorienter
ou, localement, mieux appréhender les collections
environnantes.
Le centre de ressources, aménagé dans les espaces
de l’actuel accueil des groupes, permettra au public
fidèle ou à fidéliser d’engager une démarche
d’approfondissement.
La modernisation et la simplification
de la billetterie
Le projet Pyramide comprend également un vaste
chantier de modernisation et de simplification de
sa billetterie, en particulier la mise en place d’un
logiciel unique, d’une plate-forme professionnelle
de vente en ligne et d’impression à la maison, d’un
contrôle informatisé du droit d’entrée et d’un centre
de contact téléphonique avec numéro unique.
Cette nouvelle organisation redonnera ainsi
à la fonction d’accueil une importance cohérente
par rapport à l’ampleur du site et des collections
et offrira au public des espaces d’accueil non
seulement adaptés à la fréquentation mais aussi des
relais de médiation, d’éducation et de transmission
des savoirs.
Un projet impliquant l’ensemble du Louvre
Le projet Pyramide comporte des dimensions
organisationnelles et sociales qui changent
le rapport du musée à son public. Celles-ci visent
également l’amélioration des conditions de travail
des agents.
sous la pyramide, points d’accueil relais, centre
de ressources) ;
– finaliser les prestations de relevés (levés topographiques, diagnostic structurel et technique
des existants) complétant la programmation
technique, architecturale et fonctionnelle ;
– conduire les procédures de sélection des équipes
de maîtrise d’œuvre et de conception design
et multimédia des espaces ;
– poursuivre le déploiement du nouveau logiciel
de vente pour les ventes sur place et la réservation
des groupes ;
– conduire les études d’adaptation des postes
de contrôle des billets afin d’accueillir les équipements nécessaires au contrôle informatisé des billets,
un préalable à la mise en œuvre de la vente en ligne.
De 2011 à la mi-2013 sont prévues les études
de conception architecturale, fonctionnelle et
technique. Les travaux s’étendront de la mi-2013
à 2015.
Le calendrier
L’année 2010 a été mise à profit pour :
– finaliser la programmation des espaces logistiques
(billetterie, vestiaires, bureaux, stockage,
sanitaires…) et des espaces de médiation (espace
Le coût
Le montant total de l’opération est évalué
à 67 millions d’euros.
La nouvelle organistion
des espaces
Pouvez-vous décrire
le projet de modernisation
de la billetterie ?
Stations d'accueil
Richelieu
Accueil
des groupes
Auditorium
Restaurant
Stations d'accueil
Sully
Médiation
Librairie
Centre de
ressources
Billeterie des
Individuels
Stations d'accueil
Denon
Billeterie des Individuels au niveau bas
Bureaux en mezzanine
Services, vestiaires
et espaces logistiques
Espace adhésion
et offre culturelle et commerciale
Entretien avec Andrea Fabro,
chef du service d’Exploitation
de la billetterie
La modernisation de la billetterie
est une entreprise ambitieuse qui
s’inscrit dans le projet Pyramide.
La plate-forme billetterie du
musée du Louvre était composée
d’éléments hétérogènes
(systèmes différents pour le droit
d’entrée général, pour l’auditorium ; deux générations de distributeurs automatiques…), ce qui
rendait l’exploitation fragile et
complexe et ne permettait pas
d’effectuer simplement tous
les comptes rendus de l’activité
de vente du musée.
Le projet de refonte du système
billetterie a donc cherché
à remédier à ces difficultés en
tenant compte du développement
des nouvelles technologies
dans ce domaine spécifique et
en implantant une seule solution
informatique centralisée. Il nous a
donc fallu reconsidérer l’ensemble
du processus de vente et
de l’organisation du musée.
Le nouveau processus de la
billetterie, combiné à une évolution
des métiers de la vente, permet
aujourd’hui de proposer un
meilleur service à nos visiteurs.
Quels sont les objectifs
de ce projet ?
Le chantier Billetterie place le
public au cœur des préoccupations
du musée avec comme objectif
principal le meilleur accueil des
visiteurs. Il vise également à
améliorer les conditions de travail
des agents du Louvre et à
optimiser les ressources propres.
L’alliance des nouvelles technologies et d’une refonte des
systèmes permet aujourd’hui
d’envisager une amélioration très
sensible du confort de visite. Cela
permet notamment de simplifier
les étapes d’achat et la préparation
de sa visite ; une diminution des
files d’attente ; une meilleure
répartition des publics dans
l’espace et dans le temps ; une
simplification des relations avec
le musée ainsi qu’une meilleure
visibilité de l’offre culturelle,
jusque sur le site Internet du
musée.
La modernisation de la billetterie a
plus généralement permis d’optimiser les ressources du musée
tout en augmentant l’attractivité
de l’offre, en développant les
partenariats et en sécurisant les
systèmes.
162
5. De nouveaux projets stratégiques
Le Centre national
de conservation,
de restauration et de
recherches patrimoniales
en Ile-de-France
L’année 2010 a été marquée par l’élaboration du
projet de service et du préprogramme du Centre
national de conservation, de restauration et
de recherches patrimoniales en Ile-de-France
(CNCRRP) qui doit voir le jour à Cergy-Pontoise.
Ce centre aura pour mission de mettre en sécurité
les collections des plus grands musées parisiens
des bords de Seine.
Le projet de service
Le projet de service a été finalisé début mai 2010.
Celui-ci s’appuie sur les propositions du scientifique
Jean-Pierre Dalbéra, ainsi que sur les discussions
menées par Vincent Pomarède avec le ministère
de la Culture et de la Communication et les établissements partenaires.
Il dresse un court diagnostic des politiques
culturelles de conservation, de restauration et de
recherches patrimoniales en France, et définit quels
pourraient être l’apport et les missions de ce centre.
Il propose également une organisation de celui-ci en
sept pôles fonctionnels : Conservation, Restauration,
Recherche et Études scientifiques, Formation,
Information et Ressources documentaires,
Médiation, Fonctions supports et Administration.
Parmi ces sept pôles, deux sont particulièrement suivis par la délégation à la Conservation
préventive et à la Coordination des régies
(DCPCR) : le pôle Conservation et le pôle
Restauration.
163
Les études de programmation
Le musée du Louvre a confié la mission de programmation du CNCRRP à un groupement pluridisciplinaire, dont Setec Organisation est le mandataire.
Cette équipe projet, dirigée et organisée par
la direction de la Maîtrise d’ouvrage, intègre aussi
la DCPCR.
En parallèle, le Louvre maintient un
dialogue avec les institutions partenaires1. De plus,
la recherche d’expériences comparables au niveau
national et international a favorisé la mise en place
d’un réseau propice aux échanges dans des
domaines aussi variés que le climat, la sécurité,
la sûreté, le mobilier, la restauration, la régie…
La conduite des études de programmation
démarrées en octobre 2009 s’est organisée autour
de groupes de travail et de comités thématiques.
Le préprogramme, finalisé en mai 2010, se décline
selon deux hypothèses :
– un programme de base d’environ 70 000 m2 utiles,
– un programme élargi d’environ 110 000 m2 utiles,
Les discussions avec le ministère
de la Culture et de la Communication
Fin mai 2010, le Louvre a remis le projet de service
et le préprogramme au ministère de la Culture et
de la Communication et aux établissements
partenaires.
Tout au long du second semestre 2010, le
Louvre a étudié, en concertation avec le ministère,
les pistes d’optimisation des surfaces et des coûts
ainsi que le déroulement de l’opération.
En juin 2010, le ministère a constitué un groupe
de travail tripartite ministère de la Culture et de
la Communication/CNRS/université de CergyPontoise, en concertation avec le ministère de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche,
afin d’approfondir le volet scientifique du projet
et de réfléchir aux orientations d’une politique
scientifique interministérielle sur le patrimoine.
Ce groupe de travail a remis un rapport d’étape
en décembre 2010.
Les études associées
Le Louvre a également conduit en 2010 un certain
nombre d’études en lien avec la programmation
du centre :
– étude des procédures d’urbanisme,
– études géotechniques,
– préparation de la procédure d’évaluation préalable
dans l’hypothèse d’un partenariat public-privé,
– étude de réalisations similaires en France ou à
l’étranger.
Enfin, le Louvre a apporté son assistance à la
Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise
afin de lancer un certain nombre d’études en lien
avec le CNCRRP :
– études de programmation approfondie du pôle
Médiation Convention, que les collectivités locales
se sont engagées à financer et à construire,
– études de projet urbain,
– études d’un projet de Cité des métiers du
patrimoine.
Le Louvre a également piloté un certain nombre
de réflexions associées :
– les montages opérationnels et financiers,
– la future structure d’exploitation,
– les orientations architecturales et les principes
constructifs,
– le profil environnemental.
1
Musée Picasso, musée des
Arts décoratifs, musée d’Orsay
et de l’Orangerie, musée national d’Art moderne, musée du
Quai Branly, École nationale supérieure des beaux-arts, Institut
national du patrimoine, Réunion
des musées nationaux, Centre
de recherche et de restauration des musées de France,
Laboratoire de recherche des
Monuments historiques, Centre
de recherche sur la conservation des collections.
Victoire de Myrina, figurine féminine
en terre cuite après conditionnement
sur un plateau de manipulation
164
165
6. La vie de l’établissement
Exposition temporaire,
accrochage d’œuvres
166
6. La vie de l’établissement
Le Louvre et ses agents
En 2010, le Louvre a poursuivi sa politique en faveur de ses employés. Projet social,
politique de prévention, protocole handicap, autant d’actions qui font du musée
du Louvre une institution toujours très convoitée.
La poursuite des actions prévues par le troisième projet social
L’année 2010 correspond à la deuxième année de mise en œuvre du troisième projet
social de l’établissement, centré sur la question du développement durable. Ce projet
vise également à améliorer les conditions de travail et le quotidien des personnels
dans leur environnement professionnel.
Suite à la signature de la charte d’adhésion au Club développement durable
des établissements et entreprises publics (CDDEP) le 2 septembre 2010, le musée
du Louvre a confirmé sa volonté de mener une politique forte en faveur
du développement durable. Les actions clés réalisées dans ce domaine en 2010
comprennent notamment la réalisation du bilan carbone des activités du musée,
la réduction du parc automobile, la formation aux achats publics durables…
Toutes ces actions se poursuivront dans le cadre d’un plan élaboré à partir
des conclusions du bilan carbone.
L’évolution de l’emploi au musée du Louvre
La politique de maîtrise de l’emploi public amorcée en 2009 s’est poursuivie en 2010,
conformément aux instructions données par les ministères de tutelle dans le cadre
de la révision générale des politiques publiques (RGPP).
L’année 2010 a confirmé d’une part que le Louvre demeure très attractif sur
le marché du travail. Le nombre de candidatures reçues et traitées par le service
Recrutement et Mobilité a été encore très important.
D’autre part, elle a montré que les agents du musée restent attachés à l’établissement, comme en atteste le pourcentage faible et stable de turnover. Cet indicateur
qui permet de mesurer l’ampleur des mouvements de personnel varie en effet
en fonction de facteurs tels que la satisfaction au travail, la politique de rémunération
pratiquée et la capacité de fidélisation.
Exposition temporaire,
installation d’œuvres
167
168
169
6. La vie de l’établissement – Le Louvre et ses agents
La poursuite des actions en faveur de l’emploi des travailleurs
handicapés
La mise en œuvre du protocole d’accord en faveur de l’emploi des travailleurs
handicapés, définie en 2009 comme une des priorités du musée du Louvre, a été
poursuivie en 2010. La convention avec le Fonds pour l’insertion des personnes
handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP), signée en décembre 2009, a permis
le cofinancement d’actions telles que les aménagements de postes, l’organisation
de formations et d’une journée de sensibilisation, ainsi que la publication d’un guide
des personnels en situation de handicap.
Une convention pour une aide exceptionnelle dans le but de favoriser l’accessibilité à l’environnement professionnel des personnels en situation de handicap a
également été signée avec le FIPHFP. Elle permet de financer des travaux à hauteur
de 300 000 €.
Le service de la Communication interne, outre le maintien de ses activités
habituelles, a activement participé à la conception de la première journée annuelle
du Handicap et a assuré la coordination éditoriale ainsi que la production graphique
du guide des personnels en situation de handicap, édité en novembre 2010.
Emploi et recrutement
Le plafond d’emploi :
2 068
équivalents
temps plein travaillés
ouverts au budget, soit
douze de moins qu’en
2009 supprimés dans
le cadre de la maîtrise
de l’emploi public.
2 030
équivalents
temps plein travaillés en
moyenne sur 2010, soit
un taux de vacance de
1,83 %.
La santé au travail et la politique de prévention
L’équipe se consacrant dorénavant exclusivement à la santé des personnels de l’établissement, à la suite de la restructuration des activités du service Médical, est constituée d’un médecin de prévention, de trois infirmières et d’une secrétaire médicale.
La médecine de prévention a pour vocation d’éviter toute altération de la santé
physique et psychique des agents du fait du travail. Dans ce cadre, l’action de santé
au travail a principalement porté en 2010 sur la prévention du risque chimique, des
87
Sur les
postes
inscrits hors plafond
d’emploi au budget
primitif de l’établissement (soit 10 de moins
qu’en 2009), 76 sont
pourvus en 2010.
96
agents ont été
recrutés en 2010
(39 contractuels et
57 titulaires), dont
8 agents reconnus
travailleurs handicapés.
Ce chiffre représente
une baisse de 13 %
par rapport à celui
des recrutements
effectués en 2009.
6 %
4 492
de turnover.
candidatures, dont 37 %
de candidatures spontanées, ont été traitées
par le service
Recrutement et Mobilité.
588
stagiaires ont
été accueillis en 2010 au
sein de l’établissement,
ce qui représente un
accroissement notable
de 29 % depuis l’année
2008. La durée moyenne
de ces stages a été de
44 jours.
troubles musculo-squelettiques liés au travail sur écran, des risques psychosociaux
ainsi que des conduites addictives. La lutte contre le tabagisme sur le lieu de travail
restant un enjeu de santé publique majeur, le service Médical propose un programme
d’aide au sevrage tabagique depuis 2006.
La réflexion sur la prévention et l’analyse des accidents du travail s’est
également poursuivie.
L’organisation des relations sociales
Le dialogue social constructif qui caractérise les relations entre la direction du musée
du Louvre et les organisations syndicales représentatives au sein de l’établissement
s’est poursuivi en 2010 malgré un contexte général difficile, notamment durant le
dernier trimestre de l’année.
2010 fut l’année du renouvellement des représentants du personnel aux
instances (commission technique paritaire et comité hygiène et sécurité). Ont été élus
des représentants de la CGT, de Sud-Culture solidaires et de Force ouvrière.
Le fait marquant de ces élections est la disparition de la CFDT en tant qu’organisation syndicale représentative au musée du Louvre.
En 2010, le musée n’a connu aucune journée de fermeture totale au public
malgré quelques perturbations telles que des ouvertures retardées provoquées
par le mouvement de grève nationale contre la réforme des retraites en octobre
et novembre.
Prévention et analyse
des accidents du
travail
131
dossiers
d’accidents du travail ont
été traités en 2010 par
le service de la Gestion
du personnel et analysés
par le service Médical.
Instances et
commissions
3
réunions du comité
technique paritaire (CTP),
3
du comité hygiène
et sécurité (CHS),
2
de la commission
restaurant
1
et
de la commission
habillement se sont
déroulées en 2010.
1
réunion de la
commission consultative
paritaire concernant les
contractuels sur emplois
s’est également tenue.
170
171
6. La vie de l’établissement – Le Louvre et ses agents
La formation des agents
du musée et
la politique métiers
Élément essentiel de la politique de professionnalisation et de gestion des compétences au sein
du musée, les actions de formation et d’analyse
des métiers se sont prolongées en 2010.
Dans la perspective de l’édition d’un répertoire
des métiers, des fiches descriptives ont été formalisées en interne. Des enrichissements ont par ailleurs
été apportés aux descriptifs de fonction
(38 nouveaux profils, dont 7 fonctions nouvelles
rattachées aux missions de pilotage et de support).
Le bilan de formation présente quant
à lui une baisse sensible du nombre de stagiaires.
Des travaux ont été menés tout au long de l’année
sur les outils et processus pour rendre encore
plus lisibles les formations accessibles selon
les activités exercées mais aussi, par « ricochet »,
les modalités à suivre pour bénéficier d’une
formation sans lien direct avec la fonction de chacun.
Certaines actions, commencées en 2009, sont
arrivées à leur terme en 2010, notamment celles qui
concernaient l’initiation à la conservation
préventive.
De nouvelles actions de formation, en conformité
avec les grandes orientations stratégiques décidées
par la direction de l’établissement, ont été mises
en œuvre en 2010 :
– la mise en place du parcours marketing a pour
objectif d’accompagner les équipes de la direction
du Mécénat dans l’élaboration d’une stratégie
marketing interne qui permettra de développer
le réseau mécénat, et donc les ressources propres ;
– dans le domaine du renforcement de la prévention
des risques professionnels, une formation concernant les agents susceptibles d’être confrontés à des
risques chimiques dans l’exercice de leur métier
a été conçue en étroite collaboration avec la chargée
de mission hygiène et sécurité.
Les actions menées par le service Intérieur
de la direction des Ressources humaines et du
Développement social (DRHDS) visant à optimiser
les moyens de fonctionnement et à rationaliser
les dépenses ont permis de réaliser d’importantes
économies en 2010.
Ce service a repris au 1er janvier 2010 la gestion
de la restauration collective. Afin d’améliorer
la qualité de l’offre alimentaire proposée aux agents,
le service a procédé aux actions suivantes :
– la refonte des tarifs du marché (baisse de la
tarification au 1er juillet 2010),
– le développement de contrôles qualité
et d’hygiène,
– un chantier relatif à la mise en place d’une
nouvelle offre qualitative dont les résultats apparaîtront en 2011,
– l’introduction progressive d’aliments bio dans
l’offre du restaurant.
D’importants travaux de rénovation du restaurant
du personnel ont été entrepris en octobre 2010 afin
d’améliorer l’accueil des utilisateurs :
– réaménagement de la zone de distribution
et des caisses afin de mieux organiser les flux,
– renouvellement des installations en cuisine et mise
en place d’un nouveau système de réfrigération,
– rénovation de l’architecture de la distribution
électrique,
– rénovation des murs, des sols et des banques
d’assaisonnement dans la salle à manger.
Rationalisation
des dépenses de
fonctionnement
courant
Actions de formation
2 854
1 153
stagiaires
et
agents
ont été formés en 2010.
Ces chiffres représentent une moyenne de
2 jours de formation par
stagiaire, et de 4 jours
de formation par agent.
La poursuite de la politique
d’optimisation des moyens
de fonctionnement
196 133
 euros
d’économies réalisées.
Répartition des actions de formation
Stagiaires
Formations inter-entreprises
Formations internes
Domaines de formation
Concours
Développement personnel
(dont bilans professionnels)
Formations générales
Gestion-Droit
Hygiène et sécurité
Informatique
Langues
Management
Métiers de la culture
Post-recrutement
Total
Nombre
jours
Coût
16 %
84 %
28 %
72 %
31 %
69 %
Nombre
jours
Total
jours
Stagiaires
Stagiaires
166
58
3 %
1 %
319
18
11 %
1 %
897
18 %
303
6 %
392
8 %
476
9 %
1 222
24 %
212
4 %
1 032
20 %
362
7 %
5 120
468
117
188
345
529
103
562
205
2 854
16 %
4 %
7 %
12 %
19 %
4 %
20 %
7 %
Des baisses de :
– 11 % pour la téléphonie
fixe et mobile,
– 18 % pour la prestation
relative à la gestion
du courrier interne et
externe,
– 10 % pour le mobilier
de bureau,
– 19 % pour les fournitures courantes
de bureau,
– 8 % pour l’achat
de papier.
172
6. La vie de l’établissement
Le pilotage financier et juridique
du musée du Louvre
Le pilotage budgétaire et la sécurisation juridique du musée ont été sensiblement
améliorés en 2010 grâce à l’optimisation de la politique d’achats, en particulier via les
marchés publics, au renforcement des outils de reporting infra-annuels, et à l’amélioration du suivi des déterminants de la dépense dans un contexte budgétaire contraint.
Le maintien d’un haut niveau de ressources propres
Le pilotage financier et le maintien, malgré la conjoncture économique, d’un haut
niveau de ressources propres (fréquentation des collections permanentes, mécénat,
recettes du domaine) ont permis de ramener le déficit budgétaire initial à un niveau
proche de l’équilibre.
Les travaux suivants ont été réalisés :
– la détermination des clés de répartition et du système d’information pour le projet
de comptabilité analytique,
– la mise à niveau des outils informatiques budgétaires et comptables au profit
de l’ensemble des utilisateurs du musée,
– plusieurs actions de fiabilisation des données financières en partenariat avec l’agence
comptable.
De nouveaux outils pour améliorer la sécurité juridique
des engagements du musée
La sous-direction des Affaires juridiques a développé de nouveaux outils qui doivent
être mis à la disposition des différentes directions. Ont notamment été réalisés
et mis à jour un certain nombre de contrats types ainsi que des notes d’information
juridiques.
Le service de la Commande publique a, avec ce même objectif, réalisé un guide
des marchés en procédure adaptée. Cet outil pédagogique constitue une aide à la
passation des marchés de montants supérieurs à 20 000 €, et inférieurs à 90 000 €.
Il comporte des conseils pour les avis d’appel public à la concurrence, la description
de la procédure à suivre ainsi que des modèles de documents (lettres de rejet, avis
d’attribution, clauses types…).
Quentin Metsys, Le Peseur d’or et sa femme (détail)
173
174
175
6. La vie de l’établissement – Le pilotage financier et juridique du musée du Louvre
La gestion d’une contrathèque de l’établissement est désormais assurée par
l’unité documentaire de la sous-direction des Affaires juridiques.
La mise en œuvre du plan triennal de l’achat durable a continué à être assurée.
Le bilan de l’exécution des clauses sociales dans les marchés avec la Maison de
l’emploi de Paris a été satisfaisant.
Une nouvelle identification des segments d’achats du musée a été réalisée. Cette
refonte de la nomenclature a permis de procéder à une réduction et à une simplification du nombre de clés d’enregistrement des marchés et à la détermination de libellés
plus explicites et fédérateurs d’achats afin de gagner en optimisation économique, en
contrôle du respect des seuils de procédure de passation des marchés, en contrôle des
habilitations des directions, et afin d’améliorer la sécurisation de la chaîne de dépense.
Des ateliers de travail avec les principales directions acheteuses du musée ont permis
l’aboutissement de ce projet.
Le renouvellement de gros marchés de maintenance et d’exploitation du musée
(nettoyage, surveillance, maintenance des installations de climatisation, des ascenseurs et escaliers mécaniques) a également permis de réaliser des économies.
Le service du Pilotage interne
En 2010, la direction Financière et Juridique s’est restructurée : le service du Pilotage
interne a été créé dans un souci d’optimisation de la performance. Il rassemble
les activités du contrôle de gestion et celles du contrôle interne, et favorise ainsi une
meilleure synergie.
Outre le perfectionnement des outils de pilotage, la fiabilisation des indicateurs
de performance, de leurs périmètres et modalités de calcul, ainsi que la formalisation
des modes opératoires, le contrôle de gestion pilote, dans le cadre du chantier
Billetterie, le développement d’un infocentre.
Celui-ci permet de :
– fiabiliser et homogénéiser toutes les données de fréquentation,
– automatiser la production des états de reporting,
– raccourcir les délais d’obtention des données.
Le contrôle interne a quant à lui poursuivi la démarche processus-procédures :
finalisation des procédures relatives à la gestion des espaces et de la logistique,
lancement d’un dialogue compétitif pour la mise en place d’un outil BPM (Business
Process Management). Parallèlement, le diagnostic du dispositif de contrôle interne
a débouché sur une cartographie des risques hiérarchisés identifiant les principales
zones de vigilance, et sur la proposition d’axes d’amélioration.
Le budget du musée
En 2010, les recettes du musée se sont élevées à
233 millions d’euros : 203 millions d’euros
de fonctionnement et 30 millions d’investissement.
Les dépenses ont atteint 231 millions
d’euros : 108 millions d’euros de personnel,
84 millions d’euros de fonctionnement et 39 millions
d’investissement.
Le solde brut est donc de 2 millions d’euros
en 2010, à partir duquel il faut effectuer des
retraitements statutaires et techniques. Il s’agit
notamment des recettes consacrées aux acquisitions
d’œuvres (20 % de la billetterie des collections
permanentes) ou des recettes en particulier
de mécénat finançant des projets spécifiques. Ces
recettes sont mises en réserves pour des dépenses
s’étalant sur plusieurs exercices ultérieurs.
Les recettes
Le montant total des recettes s’élève à 233 millions
d’euros répartis comme suit :
Répartition des ressources propres en 2010 Billetterie
41 M€ 43 %
Mécénat*
25 M€ 26 %
Domanial** 12 M€ 12 %
Recettes liées aux collections
- dont activités éducatives et culturelles
- dont auditorium
- dont autres recettes liées aux collections
6 M€
2 M€
1 M€
3 M€
6 %
2 %
1 %
3 %
Autres
- dont produits financiers
- dont restaurant du personnel
- dont Agence France-Muséums
- dont autres produits exceptionnels et financiers
12 M€ 13 %
4 M€ 4 %
1 M€ 1 %
4 M€ 4 %
4 M€ 4 %
Total recettes propres
97 M€ 100 %
* Mécénat : les principaux mécénats versés en 2010
s’élèvent à 8,3 millions d’euros pour les acquisitions
d’œuvres, 6,9 millions d’euros pour les grands
projets muséographiques (dont 5,56 millions pour
les projets Arts de l’Islam et Mobilier XVIIIe),
2,3 millions d’euros consacrés aux expositions
du Louvre, et 1,6 million d’euros pour les activités
éducatives et culturelles et leur promotion.
** Domanial : ces recettes sont liées aux locations
ponctuelles d’espace ainsi qu’aux occupants
commerciaux et institutionnels du musée.
Origine des ressources Quote-part*
3 %
8 M d
Ressources
propres
41 %
97 M d
*Quote-part : il s’agit d’un
retraitement comptable lié aux
reprises d’amortissements et
de provisions sur les investissements subventionnés par l’État.
Subventions
56 %
128 M d
176
Les dépenses
Le montant total des dépenses s’élève à 231 millions
d’euros répartis comme suit :
39 M d
17 M d
Fonctionnement
29 %
Au-delà des dépenses du personnel et de la dotation
aux amortissements, les dépenses de fonctionnement et d’investissement sont ventilées en axes
analytiques stratégiques :
Répartition par axes
Investissement
17 %
Amortissement 8 %
177
6. La vie de l’établissement – Le pilotage financier et juridique du musée du Louvre
Personnel
46 %
108 M d
67 M d
Les dépenses de personnel sont essentiellement
composées de la masse salariale, de la rémunération
des pompiers et de l’action sociale.
En 2010, le musée du Louvre a employé en
moyenne 2 111 personnes (dont emplois sous
plafond, hors plafond et titulaires mis à disposition).
Axe culturel
Mission : améliorer l’accessibilité
pour les publics
- dont expositions temporaires
- dont activités éducatives et culturelles
- dont activités éditoriales
- dont activités de l’auditorium
Montant
en 2010
16 M€
4 M€
2 M€
4 M€
2 M€
Axe scientifique
16 M€
Mission : développer la politique
scientifique du Louvre et assurer
son rayonnement scientifique et culturel
- dont restaurations
2 M€
- dont acquisitions d’œuvres
12 M€
- dont conservation préventive
1 M€
- dont fouilles à l’étranger et recherches
0,4 M€
Axe patrimonial
Mission : développer la protection
et la mise en valeur du patrimoine
- dont travaux d’entretien ou
d’aménagement palais et jardins
- dont modernisation des équipements
de sûreté et de sécurité
- dont équipements techniques
- dont consommation de fluide et d’énergie
- dont grands chantiers muséographiques
La généralisation
de l’approche en
déterminants de la dépense,
et la justification au premier
euro face à une contrainte
budgétaire accrue
61 M€
16 M€
10 M€
5 M€
12 M€
14 M€
Axe fonctions supports
13 M€
Mission : poursuivre la modernisation
des ressources humaines
et l’optimisation des moyens
- dont charges d’immeubles
5 M€
- dont logistique
3 M€
- dont fonctionnement des services
1 M€
- dont fonctions support, réseau et équipements
informatiques
2 M€
En 2010, la sous-direction des Affaires financières,
en liaison avec les directions et départements
opérationnels, a complété et perfectionné le suivi
des déterminants de la dépense, ainsi que la justification au premier euro permettant d’élaborer
les budgets prévisionnels avec plus de précision, et
d’en optimiser le suivi infra-annuel, via notamment
les reportings mensuels.
La typologie des dépenses
Les dépenses sont classées en trois grandes catégories :
– Les grands projets d’investissement comportant
généralement des marchés d’études préalables,
de maîtrise d’œuvre, de prestations intellectuelles
diverses et de travaux. Les opérations sont
désormais suivies en coût final estimé, c’est-à-dire
qu’est intégré un taux d’aléas et de révision de prix
prévisionnel permettant d’établir un coût global à
la date de livraison.
– Les dépenses de fonctionnement assises sur des
marchés pluriannuels, dont le déterminant financier
principal est la révision de prix annuelle.
– Les dépenses de fonctionnement qui peuvent être
décomposées en déterminants physiques (volume)
et déterminants financiers (prix).
Une économie notable
sur les dépenses de fonctionnement
Des progrès ont été réalisés dans tous les champs
d’intervention et d’action du Louvre : les fluides
(électricité, eau glacée, eau chaude…), les restaurations d’œuvres (programmation envisagée avec
nombre d’œuvres planifiées et coût unitaire estimé),
les éditions (suivi par ouvrage), les missions
(nombre et coût par zone géographique), la logistique (dotation d’habillement, copieurs, téléphonie,
marché de restauration collective…), les études
(nombre et coût), les manifestations culturelles
(nombre et coût moyen).
S’agissant des expositions temporaires, bien
que leur périmètre soit toujours spécifique (quantité
et qualité des œuvres présentées, choix scénographiques…), les coûts sont ventilés entre transport et
assurance, signalétique, aménagement des espaces,
dépenses de promotion et de communication, ainsi
que surveillance des espaces.
178
6. La vie de l’établissement
179
Le soutien des mécènes
et partenaires du musée
du Louvre
Au total, le mécénat a collecté en 2010 31,4 millions d’euros. Mais, une fois retranchés
aux sommes collectées en 2009 et en 2010 la donation du roi du Maroc pour les Arts
de l’Islam et le mécénat d’œuvres d’art, c’est la somme de 22,7 millions d’euros qui
doit être comparée aux 21,4 millions d’euros réunis l’année précédente. Une légère
progression se dessine donc, qui reflète le sentiment général d’une sortie de crise.
Le succès remarquable de la campagne « Tous mécènes ! »
Au terme de cette campagne d’appel aux dons, 1,2 million d’euros ont ainsi pu être
réunis grâce aux donateurs individuels, complétant les sommes récoltées auprès
d’entreprises et de fondations.
Deux mécènes majeurs pour un Grand Invité hors norme
Pierre Bergé a été le mécène principal de la programmation « Le Louvre invite
Patrice Chéreau », également soutenue par le mécénat de Louis Vuitton Malletier.
De nombreux mécènes pour les expositions temporaires
L’exposition « Sainte Russie – L’art russe, des origines à Pierre le Grand » a bénéficié
des mécénats de la Fondation Total, de GDF-Suez et de GazProm.
« Routes d’Arabie – Archéologie et histoire du royaume d’Arabie saoudite »
a également été financée par la Fondation Total, et par l’entreprise saoudienne
Al Rubaiyat.
« Méroé – Un empire sur le Nil » a été organisée grâce au soutien de Deloitte,
Lafarge et Ipsen.
Enfin, l’entreprise italienne Eni s’est associée, dans le cadre de son partenariat
pluriannuel avec le Louvre, à l’exposition « L’Antiquité rêvée – Innovations et
résistances au XVIIIe siècle » et a permis à plus de 190 000 personnes de découvrir
au Palazzo Marino de Milan La Femme au miroir de Titien.
Campagne d’appel
aux dons pour
« Les Trois Grâces »
de Lucas Cranach
7 200
donateurs
ont répondu à l’appel
lancé par le musée du
Louvre.
34
entreprises, et
plus particulièrement le
cabinet d’audit Mazars,
ont apporté plus de
2,2 millions d’euros.
Soirée privée du Cercle Louvre Entreprises
dans la salle des Cariatides
6. La vie de l’établissement – Le soutien des mécènes et partenaires du musée du Louvre
180
181
Les cercles de mécènes « généralistes »
Contrairement à l’année précédente, le Cercle Louvre Entreprises a enregistré des
résultats en forte hausse.
Plusieurs membres du Cercle se sont par ailleurs engagés dans d’autres projets.
JT International a ainsi financé la restauration de mosaïques romaines pour le département des Antiquités grecques, étrusques et romaines, et Ipsen s’est associé à celle
d’un papyrus médical pour le département des Antiquités égyptiennes.
Lancé en janvier 2009 en liaison étroite avec la Société des Amis du Louvre, le
Cercle des Mécènes, réunissant des amateurs et collectionneurs désireux de participer
à la vie du musée, a attiré en 2010 une trentaine de membres actifs. Ces adhésions
ont permis de mener à bien la restauration de deux frises en stuc et d’une vasque
de fontaine mamelouke.
Le Cercle des Jeunes Mécènes a permis quant à lui de financer l’ultime étape
de restauration des huit tableaux de Frans Post, une partie du diaporama de
Nan Goldin, ainsi que de soutenir un programme pédagogique en liaison avec
l’association Frateli.
Lancé conjointement en 2008 avec les American Friends of the Louvre, le
Cercle International du Louvre a permis de contribuer au financement de la future
installation de la mosaïque de Qabr Hiram.
Enfin, le Cercle Cressent a poursuivi sa campagne de collecte de fonds en
faveur de la rénovation des salles d’Objets d’art du XVIIIe siècle. Les American
Friends of the Louvre, qui contribuent également activement à ce projet, ont réuni
environ la moitié des 4 millions d’euros qu’ils se sont engagés à financer.
Un regain significatif
du mécénat en provenance
du Japon
La reconduction du partenariat avec Dai Nippon
Printing prévoit quatre nouvelles présentations de
Museum Lab à Tokyo au cours des trois prochaines
années, mais aussi leur reprise ultérieure dans les
salles du Louvre
Nippon Television Network s’est engagé
à financer l’essentiel des coûts de restauration de la
Victoire de Samothrace. Cette opération se déroulera
en 2013 et bénéficiera également du soutien de
Fimalac (Financière Marc Ladreit de Lacharrière)
et de Bank of America-Merril Lynch.
Toshiba a signé un accord avec le musée
portant sur la rénovation de la mise en lumière
de la cour Napoléon, de la cour Carrée ainsi que
de la pyramide du Louvre.
Parmi les autres mécénats provenant
d’entreprises japonaises peuvent également être
évoquées la reconduction du mécénat de Sumitomo
en faveur de projets pédagogiques, celle de Konica
Minolta pour l’exposition « Luca Cambiaso –
Maître de l’école génoise (1550-1620) » et de All
Nippon Airways.
De nouveaux mécènes pour le Louvre-Lens
L’année a également été fructueuse pour le mécénat du futur musée du Louvre-Lens.
Les engagements des entreprises se sont concrétisés par la signature de plusieurs
conventions, notamment celle du Crédit Agricole, qui s’est engagé pour soutenir
la construction de la galerie du Temps. Des conventions ont également été signées
avec la Caisse des dépôts, la Caisse d’Épargne ou encore le Crédit du Nord et le
Crédit Mutuel Nord Europe.
Cercle Louvre
Entreprises
Cercle International
du Louvre
40
18
adhérents.
660 000
 
membres.
Cercle Cressent
3,8
 millions d’euros
de promesses de dons
recueillies, notamment
auprès de 45 membres
actifs et fidèles.
1.
euros générés.
2.
1. Museum Lab au musée du Louvre :
« Entrer dans l’œuvre »
2. Museum Lab à Tokyo : « La Vierge
au lapin, une poésie sacrée »
182
6. La vie de l’établissement
183
Le fonds de dotation
Le musée du Louvre a créé à la fin de l’année 2009 un fonds de dotation.
Celui-ci a pour objectif de constituer progressivement des financements réguliers
sur le très long terme, dans une logique de solidarité intergénérationnelle.
Une source de financement supplémentaire
Ces nouveaux financements résulteront de la capitalisation des dons et autres apports
faits au fonds de dotation. Conformément au principe de « non consomptibilité »,
la dotation sera conservée dans la durée, tandis que les produits financiers générés
par cette dotation seront prélevés pour financer : des investissements majeurs comme
l’amélioration des infrastructures de conservation et de restauration des œuvres ;
le réaménagement de salles ou la rénovation du jardin des Tuileries ; des projets
scientifiques spécifiques décidés par le musée en accord avec des grands donateurs.
Un fonctionnement effectif qui a débuté en 2010
Le fonctionnement effectif du fonds de dotation a débuté au premier trimestre 2010
avec : la création d’une structure de gestion financière et administrative opérationnelle, la sélection d’un commissaire aux comptes et la mise en œuvre de procédures
de contrôle ; la mise en place d’un comité d’investissement comprenant cinq personnalités qualifiées ; et la réception d’un premier abondement de 120 millions d’euros
issus de la redevance d’Abou Dabi au musée du Louvre.
Lors de ce premier exercice, le conseil d’administration du fonds de dotation s’est
réuni trois fois. Il a délibéré, en particulier sur la formalisation d’une règle de prélèvement annuel et sur la définition d’une politique d’investissement en adéquation
avec la finalité économique du fonds de dotation. La politique d’investissement vise à
dégager des revenus annuels réguliers tout en préservant, avec un niveau de probabilité élevé, la valeur historique de la dotation sur un horizon de moyen terme.
Le choix a été fait de déléguer à des sociétés de gestion spécialisées, françaises ou non,
la gestion effective des différentes catégories d’actifs qui constituent le portefeuille
du fonds de dotation. Les premiers investissements à long terme sont intervenus en
septembre.
En parallèle, des premières discussions ont été engagées avec des mécènes français
ou étrangers qui souhaitent accompagner le musée sur le long terme, en élargissant
les ressources financières de son fonds de dotation.
1
2
1
Les membres du comité
d’investissement sont :
Véronique Weill, le professeur
Bertrand Jacquillat, Edouard
Carmignac, Ramon de Oliveira
et Antoine de Salins.
La cour Napoléon et la pyramide
2
Les administrateurs du fonds
de dotation du musée du
Louvre sont : Henri Loyrette
(président du conseil d’administration du fonds de dotation et
président-directeur du musée),
Victoria B. Bjorkllund, Catherine
Sueur (administratrice générale
adjointe du musée), Hervé
Barbaret (administrateur général
du musée), Jean Bonna
et Henri de Castries.
184
6. La vie de l’établissement
185
La valorisation du domaine
national du Louvre
Afin de mettre en avant la beauté du palais, du jardin et des collections, l’engagement
du Louvre est constant. En 2010, de nombreux travaux ont été effectués afin de
répondre aux attentes qualitatives des visiteurs : maintenance, restauration, sécurité…
La préservation et la valorisation du domaine du Louvre
Maintenance des espaces, restauration du palais, mise en valeur du jardin, gestion
des risques : les agents du Louvre mettent tout en œuvre pour entretenir et protéger
le palais et le jardin des Tuileries.
La maintenance des espaces
Des économies d’énergie ont été réalisées en 2010 grâce à plusieurs réglages et à
des modifications de consignes.
La réglementation a imposé la destruction des installations contenant du
polychlorobiphényle, un produit polluant, avant la fin de l’année 2010.
L’obsolescence de certains matériels contribuant à la sûreté de fonctionnement
des alimentations électriques de l’établissement a été constatée grâce à un audit
interne. Une quinzaine d’alimentations statiques ininterruptibles (ASI) et de
chargeurs ont été remplacés au second semestre.
La centrale de production d’air comprimé du musée étant devenue obsolète,
des travaux de rénovation ont été engagés en fin d’année. L’air comprimé est
entre autres destiné à assurer le relevage des eaux-vannes et des eaux pluviales par
des aéroprojecteurs et l’humidification de l’air des salles d’exposition.
Les plaintes relatives aux toilettes constituant le quatrième poste de mécontentement des visiteurs, une campagne de changement des sèche-mains dans les sanitaires publics a été lancée.
Maintenance
des espaces
13 %
de baisse
de consommation
d’énergie par rapport
à 2006.
8
transformateurs
contenant du polychlorobiphényle ont été
remplacés. Ces travaux
ont bénéficié du plan
de relance « État
exemplaire 2 ».
110
Jardin des Tuileries,
entretien des massifs de fleurs
sèche-mains
seront remplacés avant
juin 2011 dans les
sanitaires publics
du musée.
4
tronçons des murs
de la voie de desserte
interne ont été peints.
6. La vie de l’établissement – La valorisation du domaine national du Louvre
186
La restauration du palais
Les travaux de consolidation de l’ensemble de la charpente de la Petite Galerie, dans
la galerie d’Apollon, et de restauration des corps de bâtiments situés en périphérie
de la cour du Sphinx ont débuté en septembre 2010 après plusieurs mois d’installation
de chantier.
Afin de définir les techniques de nettoyage à mettre en œuvre pour traiter
les façades du palais, des essais ont été réalisés en 2009 et finalisés en janvier 2010.
Les résultats de ces essais ainsi que le vieillissement des échantillons de pierre traités
permettront à terme de choisir la meilleure méthode à employer pour une rénovation
d’ampleur.
L’objet de l’opération Référentiel patrimonial est de mettre à niveau les
informations de la base documentaire et de constituer une gestion électronique
des documents.
Le marché de géomètres a été notifié en janvier 2010, et la majorité des relevés
ont été effectués au cours de l’année.
La mise en valeur du jardin des Tuileries
Un plan de gestion du jardin demandé par le ministère de la Culture et de la
Communication ainsi qu’un schéma directeur engagé avec l’architecte en chef
des Monuments historiques ont été initiés.
Afin de conserver la mémoire historique du domaine du Louvre, trois arcades
de l’ancien palais seront remontées dans le musée et le jardin des Tuileries. Il s’agit
187
de deux arcades Philibert Delorme – l’une, provenant de l’hôtel de Fleury, sera
installée dans la cour Marly ; l’autre, actuellement démontée et conservée dans la
réserve lapidaire du jardin des Tuileries, sera remontée dans ce jardin – et de l’arcade
Jean Bullart, également conservée dans cette réserve. Ces travaux ont commencé en
automne et ont bénéficié de crédits du plan de relance « État exemplaire 2 ».
L’aire de jeu pour enfants du jardin des Tuileries étant vétuste, sa rénovation a
été décidée en 2006. Les travaux, commencés en novembre 2009, se sont poursuivis au
premier semestre 2010, et l’inauguration a eu lieu le 6 juillet 2010, après replantation
des arbres du bosquet. La mairie du 1er arrondissement a participé au financement
de cette opération.
Les bassins des Tuileries sont alimentés gratuitement en eau non potable. Afin
d’économiser cette ressource, des travaux de mise en place d’une station de recyclage
des trois bassins ronds doivent être réalisés. Les marchés de travaux ont été notifiés en
décembre 2010 et les travaux commenceront en 2011, en parallèle de fouilles réalisées
à la demande de la direction régionale des Affaires culturelles (Drac).
Six cents nouveaux sièges ont été commandés en septembre 2010 sur la base
d’un nouveau prototype plus robuste permettant de s’adapter aux utilisateurs du
jardin des Tuileries.
La gestion des risques
Le schéma directeur incendie est un projet pluriannuel dont la finalité est l’amélioration de la protection des œuvres, des personnes et contre l’incendie du palais. Dans
ce cadre, plusieurs travaux et études ont été réalisés, comme l’installation de portes
historiques coupe-feu dans la rotonde d’Apollon.
Le Louvre continue à organiser le plan de prévention contre l’inondation et
de sauvegarde des œuvres grâce, entre autres, à des exercices d’évacuation des
œuvres, à la création d’un comité interne de sécurité ou encore à la livraison d’un
système d’alerte de masse permettant de prévenir les volontaires en cas de crise.
La préservation et la valorisation des collections
Parmi les missions qui lui sont confiées, la délégation à la Conservation préventive
et à la Coordination des régies (DCPCR) s’attache à identifier et à limiter les risques
auxquels sont exposées les collections, dans et hors les murs. Elle propose également
la mise en place de moyens de contrôle et d’analyse pour la conservation préventive
des collections.
La sécurité des collections
En collaboration avec les départements concernés et la sous-direction Technique,
Bâtiment et Muséographie, la DCPCR a apporté son expertise dans les domaines
suivants :
­– surveillance du climat,
­– surveillance de la lumière,
­– veille sanitaire,
­– analyse des polluants gazeux,
Le jardin des Tuileries, le Grand Carré,
petit bassin rond
6. La vie de l’établissement – La valorisation du domaine national du Louvre
188
189
Les locations d’espaces
et les activités concédées
–­ prévention des risques liés aux vibrations,
­– conseil sur le choix des matériaux et du mobilier de présentation et de mise en
réserve,
­– conseil sur les vitrines.
2010 : une année de reprise
pour les manifestations privées
L’année 2010 a connu une augmentation des manifestations privées, malgré une économie
encore fragile et un planning contraignant, lié à
une programmation culturelle originale.
Le jardin des Tuileries maintient des recettes
stables privilégiant les occupations récurrentes.
Le chiffre d’affaires total généré en 2010 est
de 3,4 millions d’euros, dont 1,5 million d’euros au
titre des espaces du jardin des Tuileries. Ce montant
inclut les revenus engendrés par la mise à disposition de la cour Carrée pour l’organisation de la
Foire internationale d’art contemporain.
Les tournages et prises de vues organisés
dans les collections du musée et sur le domaine ont
généré 200 000 euros de recettes. L’année 2010 a fait
la part belle aux tournages de films de fiction avec
4 projets accueillis au sein des collections du musée.
Elle a complété sa mission de préservation des collections par le pilotage de deux
marchés (dépoussiérage des œuvres et des décors intérieurs du musée du Louvre,
traitement par anoxie dynamique), l’organisation de formations dans le domaine
de la conservation préventive et la réorganisation des mouvements d’œuvres à l’aire
de livraison.
En ce qui concerne les travaux de mise en sûreté du musée, après la création
d’un pôle de Commandement central, la mise à niveau des équipements d’intrusion
s’est poursuivie. Il s’agit de changer les centrales de pilotage des capteurs de détection
de mouvement volumétriques afin d’alerter, à l’aide d’un nouveau superviseur
graphique, les agents des postes de contrôle en cas d’éventuelles intrusions.
La nécessité de modifier des cartes électroniques d’accès a été abordée en
avril 2010, et des mises au point du logiciel ont été nécessaires.
Les travaux muséographiques
Les travaux suivants ont, entre autres, été réalisés :
– nouvelle présentation de la mosaïque de Belloni et réaménagement de la salle 77,
dans l’aile Denon,
– mise en place d’une vitrine spéciale de bijoux en salle 74,
– fabrication et pose de la vitrine Sainte Catherine,
– installation sur un socle en béton d’une sculpture monumentale en bronze
de Willem de Kooning, Standing Figure, dans le jardin des Tuileries.
Le projet dit « de la stylothèque » a eu pour objet le conditionnement pour
examen, le transfert et le stockage d’une collection d’éléments lapidaires en marbre
et granit ainsi que d’éléments en fonte de toutes dimensions.
À cause de la canicule de 2006, certains bijoux et bronzes de la salle des Bronzes
ont été endommagés. Les conservateurs ont alors demandé la climatisation de celle-ci.
Après analyse, seules les deux réserves de la salle ont été climatisées.
Les diverses activités concédées
Le service de la valorisation du domaine vise
à optimiser l’offre commerciale afin de répondre
aux attentes et besoins de ses visiteurs et de dégager
des ressources propres en veillant au respect des
exigences culturelles et historiques du lieu.
Les 18 conventions commerciales, les
15 conventions institutionnelles et les 2 délégations
de service public gérées par le service de la
Valorisation du domaine ont généré 9,4 millions
d’euros de recettes au titre de l’année 2010, soit
une baisse de 8,43 % par rapport à l’année 2009
expliquée principalement par les travaux réalisés
dans le cadre de la restructuration des espaces
de restauration du palais.
Le suivi de la qualité des prestations est
assuré grâce à l’Observatoire de la consommation,
qui permet de mesurer la satisfaction des visiteurs
sur le domaine, et par la mise en place des contrôles
qualité-hygiène-sécurité.
Dans le jardin du Carrousel, l’offre renouvelée de restauration à emporter a été mise en place,
et des négociations ont été menées en vue de l’exploitation, prévue pour avril 2011 ; de sanitaires
dans le jardin des Tuileries.
À la suite des mises en concurrence
préparées fin 2010, la convention du café Marly
sera renouvelée en mai 2011, un nouveau kiosque
de vente de glaces s’installera près du bassin
octogonal du jardin des Tuileries et l’exploitation
de la librairie située dans le jardin des Tuileries
sera gérée par un nouveau prestataire.
1.
3.
Travaux
muséographiques
1
pilier en granit
monumental a été
déplacé dans la salle
Henri IV.
1
borne multimédia a
été installée en salle 45,
dite « salle Pompadour »
36
115
vitrines
historiques des salles
Charles X du département des Antiquités
égyptiennes ont retrouvé
leurs œuvres en
janvier 2010. Leur
rénovation avait eu lieu
au second semestre
2009.
2.
1. et 2. Soirée privée
dans le jardin des Tuileries
3. Tournage d’un film publicitaire
dans le jardin des Tuileries
manifestations
ont été organisées
au titre des différentes
familles d’événements.
Ce chiffre intègre
les 53 manifestations
organisées en contrepartie d’actes de parrainage ou de mécénat
et les 11 manifestations
organisées par le musée
au profit de ses différentes familles de
mécènes.
9
manifestations
privées ont été organisées au musée national
Eugène-Delacroix, dont
4 au profit de mécènes.
190
6. La vie de l’établissement
La modernisation des outils
informatiques et la sécurité
des systèmes d’information
Le service Informatique (SI) est en charge des systèmes d’information du musée du
Louvre. Outre la modernisation et le maintien en condition opérationnelle du parc
informatique et des infrastructures techniques, le SI a conduit en 2010 de nombreux
projets dans les différents domaines d’activité de l’établissement.
Le projet Billetterie
Sous-ensemble du projet Pyramide, ce projet propose d’une part une réorganisation
des processus de vente de l’offre culturelle, d’autre part une modernisation et une
rationalisation des systèmes informatiques de billetterie.
L’année 2010 a été marquée par la mise en place du nouveau système de vente
du droit d’entrée, de gestion du planning des conférenciers, de vente de prestations
pour les groupes et d’activités pour les individuels, ainsi que par le début des travaux
sur l’infocentre Billetterie.
191
Les infrastructures réseau et le parc informatique
Le parc informatique et les infrastructures réseau et serveurs ont été modernisés
et maintenus à un niveau élevé de disponibilité. L’utilisation de technologies
modernes, comme la virtualisation des serveurs, et le déploiement des VLAN
(réseaux locaux virtuels) ont largement contribué aux bons résultats.
Le marché d’hébergement des sites Internet du musée et la fourniture d’accès
sécurisé à Internet ont été relancés en 2010. Ils contribueront fortement à la mise
en ligne, prévue en 2011, du nouveau site Internet louvre.fr.
La révision de la politique de sécurité des systèmes d’information a été initiée
fin 2010, dans le cadre général de la commission interne de sécurité.
Parc informatique
Délais de résolution
des problèmes
Type de matériel
UC
Matériel concerné
350
Objectif 2010
50 %
Quantité à remplacer
175
Quantité remplacée
192
% objectif effectué 110 %
Assistance aux utilisateurs du musée
La modernisation des outils de gestion
De nombreux projets ont été conduits ou poursuivis dans le domaine des ressources
humaines et des finances :
– la poursuite des évolutions sur les infocentres Finances et Ressources humaines,
– la mise en œuvre du module formation dans le Système informatique de gestion
des ressources humaines (HR Access),
– le développement du module recrutement,
– l’évolution du logiciel de gestion du temps,
– l’évolution de l’intranet du musée,
– l’évolution du système de gestion des frais de déplacement,
– le lancement du projet de BPM (Business Process Management) et de la procédure
de dialogue compétitif visant le choix d’une solution,
– la poursuite du projet de comptabilité analytique.
L’objectif dans ce domaine a été dépassé et 2010
confirme la tendance des dernières années.
La durée moyenne et le nombre des appels à l’assistance sont en baisse, tout comme le nombre d’intervention, ce qui témoigne d’une part de la bonne
santé du parc informatique et de la stabilité
des logiciels installés, d’autre part de la progression
de la compétence des utilisateurs. Le délai moyen
de résolution est inférieur à 4 heures.
Infrastructures réseau
Principaux indicateurs
de performance :
60 %
Taux de déploiement
des VLAN.
2009
2010
58 min
49 min
Pourcentage des problèmes 93,74 %
résolus en moins de 1 journée
98,04 %
Délais de résolution moyens
Pourcentage des problèmes résolus en plus de 1 journée
6,26 %
1,96 %
Nombre d’appels moyens
par jour
2009
2010
Quantité d’appels
28,77
24,28
3 h 51 min
3 h 14 min
8 min
7 min
Nombre d’interventions
Année
Nombre d’interventions
Variation
2006
7 407
+ 7 %
2007
8 288
+ 12 %
2008
8 152
– 2 %
2009
7 248
– 11 %
2010
6 244
– 14 %
Temps de téléphone par jour
Durée moyenne des appels
99,95 %
Taux de disponibilité
des ressources réseau.
99,80 %
Taux de disponibilité
des serveurs.
21
nouveaux
serveurs, dont
19 virtuels
et 2 physiques.
32
équipements
réseaux installés
(23 remplacements
et 9 nouveaux
équipements).
Parc informatique
1 400
ordinateurs.
50 %
des ordinateurs de plus de 4 ans
ont été remplacés afin
de conserver un parc
à jour avec un bon
niveau de performance.
6 244
interventions.
192
193
Annexes
194
Annexes
Liste des expositions
Hall Napoléon
5 mars 2010 - 24 mai 2010
« Sainte Russie – L’art russe, des origines à Pierre le Grand »
Commissaire : Jannic Durand et Dorota Giovannoni
16 juillet 2010 - 27 septembre 2010
« Route d’Arabie – Archéologie et histoire du royaume d’Arabie saoudite »
Commissaires : Béatrice André-Salvini - Françoise Demange - Sophie Makariou - Carine Juvin
2 décembre 2010 - 14 février 2011
« L’Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle »
Commissariat Général : Henri Loyrette - Marc Fumaroli
Commissaires : Guillaume Faroult - Christophe Leribault - Guilhem Scherf
Aile Richelieu, entresol
26 mars 2010 - 6 septembre 2010
« Méroé – Un empire sur le Nil »
Commissariat général : Guillemette Andreu-Lanoë
Commissaires : Michel Baud - Aminata Sacko
Aile Sully, 1er étage, salle de la Chapelle
25 septembre 2010 - 3 janvier 2011
« Musées de papier – L’Antiquité en livres, 1600-1800 »
Commissaire : Elizabeth Décultot
Aile Sully, 2e étage, salles 20-23
25 mars 2010 - 21 juin 2010
« La collection Motais de Narbonne. Tableaux français et italiens des XVIIe et XVIIIe siècles »
Commissaire : Stéphane Loire
8 juillet 2010 - 11 octobre 2010
« Antoine Watteau et l’art de l’estampe »
Commissaires : Marie-Catherine Sahut - Pascal Torrès-Guardiola
11 novembre 2010 - 7 février 2011
« Le Louvre au temps des lumières (1750-1792) »
Commissaire : Guillaume Fonkenell
195
Aile Sully, 2e étage, salle Restout
4 novembre 2010 - 31 janvier 2011
Le Grand Invité
« Le Louvre invite Patrice Chéreau. Les visages et les corps »
Aile Denon, 1er étage, salles Mollien (salles 9 et 10)
25 mars 2010 - 21 juin 2010
« Toussaint Dubreuil – Premier peintre d’Henri IV »
Commissaire : Dominique Cordellier
7 juillet 2010 - 11 octobre 2010
« De la Renaissance au romantisme. Cinq ans d’acquisitions de dessins »
Commissaire : Dominique Cordellier
11 novembre 2010 - 7 février 2011
« Luca Cambiaso – Maître de l’école génoise (1550-1620) »
Commissaire : Federica Mancini
Aile Denon, 1er étage, salle d’actualité du département
des Arts graphiques, salle 33
1er juillet 2010 - 31 août 2010
« William Kentridge – Carnets d’Égypte »
Commissaire : Marie-Laure Bernadac
Louvre Médiéval (Fossés, salle de la Maquette et Donjon) et jardin des Tuileries
14 octobre 2010 - 31 janvier 2011
« Contrepoint, l’art contemporain russe – De l’icône à l’avant-garde en passant par le musée »,
Commissaire : Marie-Laure Bernadac
196
Annexes
Publications 2010
de la direction de la
Production culturelle
Catalogues d’exposition (hors art contemporain)
Sainte Russie – L’art russe des origines à Pierre le Grand, coédition Somogy / musée du Louvre,
11 000 exemplaires, 49 €, mars 2010.
Antoine Watteau et l’art de l’estampe, coédition Le Passage / musée du Louvre,
2 500 exemplaires, 28 €, juillet 2010.
La Collection Motais de Narbonne – Tableaux français et italiens des XVIIe et XVIIIe siècles, coédition Somogy /
musée du Louvre, 1 800 exemplaires, 22 €, mars 2010.
Routes d’Arabie, version française, coédition Somogy / musée du Louvre, 5 500 exemplaires, 45 €, juillet 2010.
Routes d’Arabie, version anglaise, coédition Somogy / musée du Louvre, 6 000 exemplaires, 45 €, juillet 2010.
Routes d’Arabie, version arabe, coédition Somogy / musée du Louvre, 5 500 exemplaires, 45 €, juillet 2010.
Méroé – Un empire sur le Nil, coédition Officina Libraria / musée du Louvre, 4 500 + 3 000 exemplaires, 39 €,
mars 2010.
Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle, coédition Gallimard / musée du Louvre,
12 000 exemplaires, 45 €, novembre, 2010.
Musées de papier – L’Antiquité en livres 1600-1800, coédition Gourcuff Gradenigo / musée du Louvre, 3 000
exemplaires, 26 €, septembre 2010.
Albums d’exposition
Routes d’Arabie, coédition Somogy / musée du Louvre, 10 000 exemplaires, 8 €, juillet 2010.
Sainte Russie, coédition Somogy / musée du Louvre, 30 000 exemplaires, 8 €, mars 2010.
Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle, version française, coédition Gallimard /
musée du Louvre, 18 000 exemplaires, 8 €, novembre 2010.
Antiquité rêvée – Innovations et résistances au XVIIIe siècle, version italienne, coédition Gallimard /
musée du Louvre, 3 500 exemplaires, 8 €, novembre 2010.
Publications scientifiques, actes des colloques et divers
Ivoires du musée du Louvre du XVe au XIXe siècle, coédition Gourcuff Gradenigo / musée du Louvre,
1 600 exemplaires, 49 €, septembre 2010.
Le Dieu des peintres et des sculpteurs – L’invisible incarné (coll. « La Chaire du Louvre »), coédition Hazan /
musée du Louvre, 1 250 + 700 exemplaires, 25 €, avril 2010.
Jean-Baptiste Camille Corot – Souvenir de Mortefontaine (coll. « Solo »), coédition Somogy / musée du Louvre,
2 000 exemplaires, 9,50 €, juin 2010.
La Princesse de Bactriane (coll. « Solo »), coédition Somogy / musée du Louvre, 2 000 exemplaires, 9,50 €,
juin 2010.
Jean-Baptiste Pigalle – Voltaire nu (coll. « Solo »), coédition Somogy / musée du Louvre, 2 000 exemplaires,
9,50 €, octobre 2010.
Le Service encyclopédique de la manufacture de Sèvres (coll. « Solo »), coédition Somogy / musée du Louvre,
2 000 exemplaires, 9,50 €, novembre 2010.
Toussaint Dubreuil (coll. « Cabinet des dessins »), coédition 5 Continents / musée du Louvre, 1 500 exemplaires,
20 €, mars 2010.
Luca Cambiaso (coll. « Cabinet des dessins »), coédition 5 Continents / musée du Louvre, 1 500 exemplaires,
20 €, juin 2010.
2000-2010 - Dix ans d’acquisitions, coédition TTM Éditions-Grande Galerie Le journal du Louvre, 12 €,
décembre 2010.
197
Ouvrages destinés à la jeunesse et à la bande-dessinée
Rohan au Louvre, coédition Futuropolis / Shueisha / musée du Louvre, 12 000 + 5 500 exemplaires, 19,50 €, avril
2010.
Princes et princesses du Louvre, coédition Actes Sud Junior / musée du Louvre, 4 000 exemplaires, 12 €,
octobre 2010.
Ouvrages éducatifs
Histoire des arts avec le Louvre, coédition Hatier / musée du Louvre, 5 000 exemplaires, 49 €, août 2010.
Découvrir des chefs-d’œuvre du Louvre, coédition Hatier / musée du Louvre, 2 500 exemplaires, 99 €,
mai 2010.
Auditorium, art contemporain, manifestations et expositions
Cy Twombly – Un plafond pour le Louvre / The Ceiling, coédition Éditions du Regard / musée du Louvre,
2 000 exemplaires, 29 €, mars 2010.
Joseph Kosuth – ‘Ni apparence ni illusion’, coédition MER / musée du Louvre, 1 500, 49 €, mars 2010.
Arbre des voyelles de Giuseppe Penone, coédition Beaux-arts de Paris / musée du Louvre,
2 000 exemplaires, 24 €, janvier 2010.
Contrepoint russe, coédition TTM Éditions / musée du Louvre, 2 000 exemplaires, 13 €, octobre 2010.
Carnets d’Égypte – William Kentridge, coédition Dilecta / musée du Louvre, 1 000 exemplaires, 20 €,
novembre 2010.
Carnets d’Égypte – William Kentridge, version anglaise, coédition Dilecta / musée du Louvre, 500 exemplaires,
20 €, novembre 2010.
Les Visages et les Corps, coédition Skira Flammarion / musée du Louvre, 5 000 exemplaires, 32 €, novembre
2010.
Publications gratuites
Catalogue des publications, addenda, 2009-2010, mars 2010.
1 « feuillet » en français, 7 « feuillets » traduits en 5 langues.
Ouvrages grand public
La Grèce au Louvre, coédition Somogy / musée du Louvre, 5 000 exemplaires, 19,50 €, juillet 2010.
Le Louvre pour les Nuls, coédition First Éditions / musée du Louvre, 8 000 exemplaires, 22,90 €, avril 2010.
Petit pan de mur jaune, coédition Skira Flammarion / musée du Louvre, 3 500 exemplaires, 24,90 €,
septembre 2010.
Almaniak 2011, coédition Éditions 365 / musée du Louvre, 22 000 exemplaires, 12,90 €, mai 2010.
Grande galerie le journal du Louvre
Grande Galerie, le Journal du Louvre 11, TTM Éditions, 30 000 exemplaires, 7,50 €, mars 2010.
Grande Galerie le Journal du Louvre 12, TTM Éditions, 30 000 exemplaires, 7,50 €, juin 2010.
Grande Galerie le Journal du Louvre 13, TTM Éditions, 30 000 exemplaires, 7,50 € septembre 2010.
Grande Galerie le Journal du Louvre 14, TTM Éditions, 30 000 exemplaires, 7,50 € décembre 2010.
198
Annexes
Les repères chronologiques
des grands travaux
du Louvre depuis 1981
Septembre 1981
François Mitterrand, président de la République, annonce la réalisation du Grand Louvre et le déplacement des
services du ministère des Finances.
Juillet 1983
Désignation de Ieoh Ming Pei comme architecte du Grand Louvre.
Novembre 1983
Début des fouilles archéologiques.
Décembre 1985
Achèvement de l’aménagement des fossés Philippe Auguste.
25 juin 1986
Ouverture au public de la cour Carrée restaurée.
Novembre 1987
Mise en service du souterrain Lemonnier.
14 octobre 1988
Inauguration et ouverture au public de la cour Napoléon.
30 mars 1989
Inauguration et ouverture au public de l’accueil sous la pyramide.
Juillet 1989
Fin du déménagement du ministère des Finances de l’aile nord du palais et démarrage du chantier de l’aile
Richelieu.
1991
Début des travaux de rénovation du jardin des Tuileries
18 décembre 1992
Ouverture de 39 nouvelles salles présentant la peinture française des XVIIIe et XIXe siècles – 2e étage de
l’aile Sully.
Octobre 1993
Fin des restaurations des toitures et façades autour de la cour Napoléon.
Ouverture des parcs de stationnement et de la gare des cars de tourisme.
Novembre 1993
Ouverture de la galerie commerciale Le Carrousel du Louvre.
18 novembre 1993
Inauguration de l’aile Richelieu, à l’occasion du bicentenaire de la création du musée par la Convention en 1793.
199
18 octobre 1994
Inauguration des salles de Sculptures étrangères.
1995 – 1997
Réaménagement des salles des Antiquités égyptiennes pharaoniques, romaines et coptes.
Achèvement du circuit des antiquités orientales dans la cour Carrée (Perse, Levant, Arabie).
Nouvelle présentation des collections du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines :
- galerie de la Grèce préclassique,
- aménagement de la salle des Bronzes antiques (effectué par le musée du Louvre lui-même),
- salle des Verres antiques,
- salle de l’Argenterie romaine,
- réaménagement de la galerie Daru haut,
- réaménagement de la galerie Campana,
- présentation des terres cuites grecques dans quatre salles du musée Charles X.
Achèvement du circuit du département des Peintures :
- climatisation du salon Carré, de la Grande Galerie et de la salle des Sept Mètres,
- nouvelle présentation de la salle des Sept Mètres.
1996 – 1998
Aménagement de l’École du Louvre et des ateliers de restauration des musées de France.
Restauration du palais côté quai et autour des jardins du Carrousel.
Réaménagement des jardins du Carrousel et des Tuileries.
Reconstruction de la passerelle Solférino.
1998 – 1999
Création de la seconde entrée du musée porte des Lions.
Réaménagement des ex-salles Rubens et Van Dyck et des Petits Cabinets pour la fin du circuit des peintures
italiennes et du circuit espagnol.
Réaménagement des salles Percier-Fontaine et Duchâtel (par le musée du Louvre lui-même)
Aménagement des salles des Objets d’art du XIXe siècle dans l’aile Rohan.
1999 - 2003
Ouverture de l’antenne du musée du Quai Branly dans le pavillon des Sessions
Aménagement des salles de Peintures des écoles internationales dans l’aile Rohan (XVIIIe et XIXe siècles)
Déménagement des conservations des Peintures et des Arts graphiques dans le pavillon de Flore.
Aménagement des bureaux de la conservation des objets d’art dans Rohan et programmation des trois
départements antiques dans l’aile Denon.
Amélioration de la présentation du Code de Hammurabi dans la salle 3 de l’aile Richelieu.
Réalisation de la salle d’actualité du département des Arts graphiques dans le pavillon de Flore.
2000 – 2005
Réaménagement de la salle du Manège.
Réaménagement de la salle des États.
Restauration de la galerie d’Apollon.
Réaménagement de la Galerie tactile des sculptures.
Réalisation du chantier de gros œuvre du circuit de la Méditerranée orientale autour de la cour Visconti.
2004 – 2012
Le Louvre-Lens.
Nouvelle présentation de la Vénus de Milo.
Création de nouvelles salles consacrées aux Arts de l’Islam dans la cour Visconti.
Aménagement des nouvelles salles du Mobilier du XVIIIe siècle.
Élaboration du schéma directeur du projet Pyramide.
Réalisation de trois décors contemporains pérennes.
Démarrage du projet de centre de recherche et de réserve.
200
Annexes
Les délibérations du Conseil
d’administration du musée
du Louvre en 2010
201
AH 9 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la convention
d’occupation et d’exploitation du domaine public passée avec Eliance musées pour la vente à emporter
située dans le jardin du Carrousel.
Cette délibération recueille 15 voix favorables et 3 abstentions.
AH 10 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve l’avenant à
la convention avec CALAO (association des personnels du musée du Louvre).
Cette délibération recueille l’unanimité du conseil d’administration.
AH 11 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve les
modalités de rémunération des agents titulaires détachés sur contrat.
Séance du vendredi 26 mars 2010
18 membres votants.
AH 1 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve :
– le bilan de l’ordonnateur sur l’évolution de l’exercice du budget 2009 et du fonds de roulement de gestion ;
– le compte financier du musée du Louvre de l’année 2009 ;
– le montant de 210 873 609 € en rectification de la décision modificative n° 3.
Cette délibération recueille 15 voix favorables et 3 votes contre.
AH 2 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la décision
modificative n° 1 se rapportant au budget 2010. Après DM1
– le montant du chapitre personnel reste inchangé à 103 261 382 €;
– les dépenses de fonctionnement hors personnel sont portées de 84 829 045 € à 91 382 919 € ;
– les dépenses d’investissement sont portées de 58 380 992 € à 64 725 448 €.
Cette délibération recueille 15 voix favorables, une abstention et 2 votes contre.
AH 3 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre adopte la modification
des statuts du fonds de dotation du musée du Louvre.
Cette délibération recueille 15 voix favorables et 3 votes contre.
AH 4 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve
l’organigramme du musée du Louvre.
Cette délibération recueille 15 voix favorables, 2 abstentions et 1 vote contre.
AH 5 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve le
renoncement à la dotation d’un bien immobilier, en faveur de la maire de Châlons-en-Champagne.
Cette délibération recueille 15 voix favorables et 3 abstentions.
AH 6 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve :
– la cession de marques semi-figuratives par la RMN au Louvre ;
– la licence de marques à la RMN ;
– l’avenant à l’autorisation d’occupation et d’exploitation des espaces commerciaux.
Cette délibération recueille 15 voix favorables et 3 abstentions.
AH 7 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la convention
relative à l’organisation des expositions temporaires aux Galeries nationales du Grand Palais.
Cette délibération recueille 15 voix favorables et 3 abstentions.
AH 8 : Le Conseil d’administration de l’Établissement public du musée du Louvre approuve l’avenant n° 3
à la délégation de service public et les tarifs de prestation à la location des audioguides.
– en ce qu’il prolonge la durée d’exécution de celle-ci de douze mois, pour des motifs d’intérêt général ;
– en ce qu’il instaure le principe de la vente du guide multimédia aux caisses du musée et aux distributeurs
automatiques jusqu’à la fin de la DSP.
Cette délibération recueille 15 voix favorables et 3 abstentions.
Cette délibération recueille l’unanimité du conseil d’administration.
AH 12 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la fixation
des taux de remboursement des frais de repas et d’hébergement en application du décret N° 2006-781
du 3 juillet 2006.
Cette délibération recueille l’unanimité du conseil d’administration.
AH 13 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve les
prestations d’action sociale en faveur des travailleurs handicapés. En l’espèce, pourra être accordée une
aide au transport d’une valeur maximale de 140 € par jour.
Cette délibération recueille l’unanimité du conseil d’administration.
Séance du vendredi 25 juin 2010
(19 membres votants).
AI 2 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la décision
modificative n° 2 se rapportant au budget 2010. Après DM2 :
– le montant du chapitre personnel s’établit à 103 044 520 € ;
– les dépenses de fonctionnement hors personnel sont portées à 91 621 306 € ;s
– les dépenses d’investissement sont ramenées à 58 560 507 €.
Cette délibération recueille 16 votes favorables et 3 votes défavorables.
AI 3 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve le rapport
d’activité 2009.
Cette délibération recueille 16 votes favorables et 3 abstentions.
AI 4 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la
modification de grille tarifaire.
Cette délibération recueille 16 votes favorables et 3 votes défavorables.
AI 5 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve l’acquisition
du bien immobilier destiné au musée national Eugène-Delacroix.
Cette délibération recueille 19 votes favorables.
AI 6 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la
modification du règlement des cours, jardins, passages et péristyles du domaine national du Louvre et
des Tuileries.
Cette délibération recueille 16 votes favorables et 3 abstentions.
AI 7 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la convention
avec la RMN concernant la boutique en ligne.
Cette délibération recueille 16 votes favorables et 3 abstentions.
202
Annexes
203
AI 8 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve
les contreparties patrimoniales du mécénat au Louvre.
AJ 8 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve l’acquisition
d’un bien immobilier pour le musée national Eugène-Delacroix.
Cette délibération recueille 16 votes favorables et 3 votes défavorables.
Cette délibération recueille l’unanimité des voix.
AI 9 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve
son règlement intérieur.
AJ 9 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la convention
avec CALAO.
Cette délibération recueille 19 votes favorables.
Cette délibération recueille 16 voix favorables, 0 défavorable et 3 abstentions.
AI 10 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve les
admissions en non-valeur.
AJ 10 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre avalise les admissions
en non-valeur.
Cette délibération recueille 19 votes favorables.
Cette délibération recueille l’unanimité des voix.
Séance du vendredi 26 novembre 2010
AJ 11 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre avalise la demande de
décharge de responsabilité et de remise gracieuse de l’agent comptable (déficits de l’année 2009)
Cette délibération recueille l‘unanimité des voix.
(19 membres votants).
AJ 1 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve
la décision modificative nº 3.
AJ 12 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la décision
de création d’un département des Arts de Byzance et des Chrétientés d’Orient.
Cette délibération recueille 17 voix favorables et 2 abstentions.
Cette délibération recueille 16 votes favorables et 3 votes défavorables.
Après DM3 :
– le montant du chapitre personnel s’établit à 103 007 920 € ;
– les dépenses de fonctionnement hors personnel sont portées à 94 563 830 € ;
– les dépenses d’investissement sont ramenées à 54 686 811 €.
Décembre 2010 – Consultation écrite
AJ 2 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve
le budget 2011.
AK 1 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve la
désignation de M. Augustin Romanet de Beaune en qualité de personnalité qualifiée au Conseil
d’administration de l’établissement public de coopération « Musée du Louvre-Lens ».
Montant des 3 enveloppes limitatives
BP2011
Dépenses de personnel
105 109 394,00
Dépenses de fonctionnement
84 011 197,00
Dépenses d’investissement
69 081 828,00
18 membres votants.
Cette délibération recueille 16 voix favorables et 2 abstentions.
Pour information, le plafond d’emplois en ETPT* voté par le Parlement pour l’année 2011 est le suivant :
Plafond d’ETPT : 2052.
* Équivalents temps plein travaillés.
Cette délibération recueille 15 voix favorables, 3 défavorables et 1 abstention.
AJ 3 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve
la révision des tarifs pour 2011.
Cette délibération recueille 15 voix favorables, 3 défavorables et 1 abstention.
AJ 4 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre reconnaît le caractère
éligible au financement par le fonds de dotation du musée du Louvre des projets liés au monde iranien.
Cette délibération recueille 17 voix favorables et 2 abstentions.
AJ 5 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve
les statuts du Louvre-Lens.
Cette délibération recueille l’unanimité des votes.
AJ 6 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre désigne Aline SyllaWalbaum pour siéger au conseil d’administration de l’EPCC Louvre-Lens.
Cette délibération recueille 17 voix favorables et 2 abstentions.
AJ 7 : Le Conseil d’administration de l’établissement public du musée du Louvre approuve l’attribution
des domaines suivants :
­– à la société SA Marly pour l’exploitation du lieu de restauration de l’aile Richelieu ;
­– à la société Horeto pour l’exploitation du glacier du jardin des Tuileries ;
­– à l’association Jardins, Jardin pour l’organisation de la manifestation relative à l’art du jardin.
Cette délibération recueille 16 voix favorables et 3 abstentions.
Musée du Louvre, mai 2011.
Directeur de la publication : Henri Loyrette, président-directeur.
Coordination éditoriale : Danielle Pintor, Prune Pont-Benoit, Benoît Albertini.
Correction : Dorothée Thirion-Freiche.
Conception graphique : Corinne Geney et Julie Richard, musée du Louvre.
Conseil artistique : Pierre Bernard.
Crédits photographiques Couverture : François Morellet : L’esprit d’escalier
(détail) Angèle Dequier / Musée du Louvre ; p. 3 : Didier Plowy / Musée du
Louvre ; p. 7 : Daniel Chenot / Musée du Louvre ; p. 10 : Olivier Berrand / Musée
du Louvre ; p. 12 : Angèle Dequier / Musée du Louvre; p. 13 : Michel
Chassat / Musée du Louvre ; p. 14 : Angèle Dequier / Musée du Louvre ;
p. 16 : Angèle Dequier / Musée du Louvre ; p. 18 : Georges Poncet / Musée du
Louvre ; p. 21 : François Violet ; p. 23 : Affiche Designers Anonymes, Antoine
Mongodin / Musée du Louvre ; p. 27 : Jérôme Deya / Musée du Louvre ;
p. 28 : Antoine Mongodin / Musée du Louvre ; p. 29 : Antoine Mongodin / Musée
du Louvre, Florence Brochoire / Musée du Louvre ; p. 30 : Florence
Brochoire / Musée du Louvre ; p. 32 : Nicolas Dhervillers / Musée du Louvre ;
p. 35 : Angèle Dequier / Musée du Louvre ; p. 36 : 1. Antoine Mongodin / Musée
du Louvre 2. Courtesy the artist and Marina Goodman Gallery ;
p. 37 : 1. Khartoum (Soudan), musée national ; 2. Michel Baud / Musée du
Louvre ; p. 38 et p. 41 : Pascal Victor / Art Comart ; p. 42 : 1. Sophie VignalouCottard / musée du Louvre, 2. C. Raynaud de Lage ; p. 43 : Nina Contini Melisle ;
p. 45 : Florence Brochoire / Musée du Louvre, p. 46 : Angèle Dequier / Musée
du Louvre ; p. 49 : DPA droits réservés ; p. 51 : Michel Chassat / Musée du
Louvre ; p. 54 : Antoine Mongodin / Musée du Louvre ; p. 57 : Michel
Chassat / Musée du Louvre ; p. 61 : Florence Brochoire / Musée du Louvre ;
p. 62 : Photo DNP / Louvre-DNP Museum Lab, Tokyo ; p. 63 : Antoine
Mongodin / musée du Louvre / Mastery international Pictures ;
p.64 : Antoine Mongodin / musée du Louvre / Mastery international Pictures ;
p.65 : Angèle Dequier / musée du Louvre ; p.67 : Antoine Mongodin / musée
du Louvre ; p. 71 : 1. Martine Beck-Coppola / musée du Louvre, 2. Antoine
Mongodin / musée du Louvre ; p. 72-73 : Pierre Philibert / musée du Louvre ;
p. 75 : Harry Bréjat / musée du Louvre , p. 77 : Martine Beck-Coppola / musée
du Louvre ; p. 85 : Antoine Mongodin / musée du Louvre ; p. 86 : Angèle
Dequier / Musée du Louvre ; p. 89 : 1., 2. Hélène Guichard, 3. Aurélie Schenk ;
p. 90 : Stéphane Olivier / Artephoto ; p. 93 Angèle Dequier / musée du Louvre ;
p. 94 Christina Vervitsioti / Musée du Louvre ; p. 97 : Musée du Louvre ;
p. 98 : Pierre Philibert / Musée du Louvre ; p. 101 : 3. Thierry Le Mage / RMN ;
p.102 : Claire Tabbagh / Collections Numériques / Musée du Louvre ;
p.105 : R.M.N./ H. Lewandowski ; R. Chipault / Musée du Louvre ;
p.106 : Musée du Louvre ; p.108 : 1. Pierre Philibert / Musée du Louvre, 2. Harry
Bréjat / Musée du Louvre ; p.110 : Angèle Dequier / Musée du Louvre ;
p.113 : 1. Affiche Designers Anonymes, Detroit Institut of Art / The Bridgeman
Library ; 2. Angèle Dequier / Musée du Louvre ; p.114 : Angèle Dequier / Musée
du Louvre ; p.117 : 1. Sophie Guillot / musée du Louvre ; 2., 3. Harry
Bréjat / Musée du Louvre ; p.118 : Angèle Dequier / musée du Louvre ;
p.121Harry Bréjat / Musée du Louvre ; p.128 : Yann Arthus-Bertrand / ALTITUDE
/ Musée du Louvre ; p. 110 Ateliers Jean Nouvel ; p. 112 : Kazuyo Sejima et
Ryue Nishizawa / SANAA, Tim Culbert et Celia Imrey / IMREY CULBERT,
Catherine MOSBACH ; p. 116 : D.R ; p.120 et 121 Ateliers Jean Nouvel ;
p.123 : Mission du Louvre à Saqqara / Christian Décamps ; p. 124 : ?????? ;
p. 126-128 : Mario Bellini / Rudy Ricciotti ; p. 131 : Christiane de Nicolay Mazery /
Christina Venitsioti ; p. 133 : 1. Angèle Dequier / Musée du Louvre ; ADAGP 2011,
2. Antoine Mongodin / musée du Louvre ; 3. Angèle Dequier / Musée du
Louvre ; p. 134-135 : 1. Antoine Mongodin / musée du Louvre ; 2. et 3. Angèle
Dequier / musée du Louvre ; p. 140-142 : Antoine Mongodin / musée du Louvre ;
p. 148 : Erich Lessing / Musée du Louvre ; p. 154 : Stéphane Olivier/Artephoto ;
p.157 : 1. Pierre Ballif / Musée du Louvre 2. Louvre-DNP Museum Lab, Tokyo ;
p.158 : Leoh Ming Pei / Charlie Abad ; p.160 : Myr Muratet / musée du Louvre ;
p.162 : Christophe Fouin / Musée du Louvre ; p.165 : 1. et 3. Sté JAULIN S.A.,
2. Pierre Philibert / Musée du Louvre.
204
www.louvre.fr