N°54 décembre

LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
N° 54 Décembre 2008
COTXET INFOS
Edito
Sommaire
2008 aura été une année très riche en événements variés pour toutes
les équipes de l'Association. Il m'est difficile de les passer ici tous en
revue. Je souhaite évoquer deux d'entre eux qui ont une importance
particulière.
Tout d'abord, rendons hommage au fondateur de l'Association Jean
Cotxet, Pierre Brisse qui nous a quittés cet automne (cf.article en
p.4). Sans cette volonté farouche de vouloir créer et innover au bénéfice de l'enfance en difficulté, nous ne pourrions mener aujourd'hui
les activités diverses qui ont été mises en place. Il a toujours suivi
avec attention l'évolution de l'Association, qui fêtera ses 50 ans l'année prochaine, et je suis sûr qu'il pouvait être fier du chemin parcouru au fil de toutes ces années.
Cette année est aussi marquée par l'accueil d'un nouvel établissement
au sein de l'Association. Ce développement externe intervient en
réponse aux sollicitations de nos partenaires. Nous accueillons désormais la Maison d'Enfants du Sacré Cœur dont nous vous présentons
les grandes lignes en p. 2. Cette arrivée constitue une opportunité
d'enrichir les activités existantes de l'Association par un nouveau projet dont nous vous reparlerons en détail prochainement.
Bien entendu, en cette fin d'année, je tiens à vous souhaiter, ainsi qu'à
vos familles, d'excellentes fêtes de fin d'année.
Claude Chevrier.
Président
2008 s’en va ... vive 2009!
Merci aux 25
enfants qui
ont participé
au concours
de dessin
pour la carte
de voeux de
l’Association.
Le jury a
désigné celui
d’Amandine,
10 ans (foyer
de Neauphle
le château).
Page 1.
Edito
Voeux 2009
Pages 2, 3 et 5.
Actu sites
Maison d’Enfants du Sacré
Coeur, Atelier Scolaire 94,
Neauphe-le-château, Rue de
Lancry, la Journée Sportive
de l’AJC.
Page 4
Hommage à Pierre Brisse
Pages 6 à 10
Ressources
Synthèse du 5ème Carrefour
Page 10 à 12.
Entre nous
- Les nouveaux venus à l’AJC
depuis juin 2008.
- Liste des correspondants et
du comité de rédaction.
Infos rédaction
En raison d’un surcroît
d’activités en fin d’été,
le numéro de septembre
n’a pas pu paraître. La
rédaction de Cotxet
Infos vous présente ses
excuses en souhaitant
que ce numéro de
décembre soit un lien
utile d’infos avant l’année nouvelle...
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
Actu sites
Atelier scolaire 94
A la rentrée scolaire 2007, une
nouvelle équipe, sous la responsabilité de Mohand Hamidouche,
a ouvert les portes d'un atelier
scolaire renouvelé. Des changements organisationnels et pédagogiques ont été mis en place.
Deux maîtres mots : innovation
et création. Au-delà des activités
fondamentales comme l'accompagnement et le soutien scolaire,
des animations, spectacles
vivants et créations sont développés. Un objectif prioritaire : placer le jeune comme acteur de sa
formation intellectuelle ; l'amener à plus de responsabilités et
initiatives personnelles.
Pour réussir sa mission, la structure s'est dotée d'outils de travail
modernes, tels des ordinateurs et
de la vidéo, pour être à jour avec
son temps et surtout permettre la
réussite des jeunes accueillis. En
septembre 2008, Silvio Chevalin
Pocrain a pris la succession de
Mohand Hamidouche qui est
aujourd'hui directeur adjoint de
la Maison d'Enfants du Sacré
Coeur.
Enfin, une journée Portes
Ouvertes a été organisée le 10
décembre pour permettre aux
partenaires multiples de rencontrer les équipes qui présentent à
cette occasion leur mode de
fonctionnement. Cette journée
s’est préparée en collaboration
avec les foyers de Nogent et du
Perreux qui ont fourni notamment tous les éléments d'une
logistique bien rôdée pour la
réception.
2
N° 54 Décembre 2008
Maison d'Enfants du Sacré Cœur
Cet établissement est situé au 12, rue Saint Rustique sur la Butte de
Montmartre (pour la petite histoire, c'est la plus vieille rue de la butte,
vieille de neuf siècles !). Il dispose de locaux situés dans plusieurs bâtiments disposés en U agrémenté d'un jardin dans cette propriété
louée à une congrégation religieuse.
La Maison accueille en internat complet, 60 enfants et adolescents
de 6 à 17 ans, confiés par des magistrats pour enfants et par les services de l'Aide Sociale à l'Enfance. L'accueil des fratries est privilégié sur des groupes verticaux.
Les enfants, répartis en 6 groupes de 10, sont encadrés par une
équipe de vingt quatre éducateurs et de six maîtresses de maison.
L'équipe administrative est composée de deux agents d'accueil et
d'une secrétaire ainsi que de deux comptables qui règlent notamment les factures et préparent l'argent de poche des jeunes.
Une équipe de services généraux comprend un ouvrier d'entretien,
deux cuisiniers et un économe pour la gestion des stocks.
Une infirmière dispense les soins au quotidien, guérit les «petits
bobos» et prête une oreille attentive aux joies et aux souffrances des
enfants.
Deux psychologues écoutent les enfants et les adolescents ; elles
orientent également vers des
lieux soignants à long terme.
Pour soutenir et gérer l'ensemble des acteurs de la prise en
charge, une équipe de direction
anime des réunions, organise et
contribue au «mieux-être».
Il convient d'ajouter le travail
avec les familles des enfants qui
se déploie par un accueil lors
des sorties et retours, des entretiens et des rencontres ponctuelles.
Tous les jeunes sont scolarisés dans des écoles, des collèges ou des
lycées de l'arrondissement, ce qui représente une vingtaine d'établissements scolaires.
Après reprise par l'Association Jean-Cotxet, le projet de l'établissement ramènera l’accueil “classique” en internat à 48 enfants répartis
en 4 groupes de 12. En outre, seront mis en place en 2010 d’une
part, un accueil partagé pour 15 à 20 jeunes, et d’autre part dans
des locaux indépendants, l’accueil de deux groupes de 7 adolescents, garçons et filles en grande difficulté et en rupture dans leur
vie sociale.
Un local sera réservé pour un accueil familial. Les parents des
enfants pourront y séjourner le week-end ou des mères avec enfants
pourront y trouver un temps de stabilisation.
Ce site offre un cadre de vie parisien pour quelques années à des
jeunes ayant un parcours de vie chaotique.
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
Rue de Lancry.
Neauphle-le-château.
Fin juin 2008, l'architecte J.
Laplane adressait cet e-mail «on
peut le mettre au frais» (le champagne !)… cela ne fut pas fait…
Mais cela annonçait, qu'après de
nombreuses péripéties, le permis
de construire concernant la Rue
de Lancry était enfin accordé.
Depuis septembre, les corps de
métiers sont au travail : démolition jusqu'à l'os de la structure
de l'immeuble puis reconstruction qui, aujourd'hui, a déjà bien
avancé pour espérer que les
délais seront tenus…
L'ascenseur est en place, le nouvel escalier presque achevé, le
changement des vitres et des
fenêtres en cours de finition, les
cloisonnements et le chauffage
très avancés. Au mois de janvier
viendra le choix des couleurs,
des sols …etc. Alors rendez-vous
en septembre 2009 pour l'inauguration, et cette fois-ci, le champagne sera mis au frais pour de
vrai !
16 septembre 2008 : inauguration officielle des nouveaux
locaux du foyer éducatif. Pierre
Surdeau, son directeur, relate
l'événement.
Le soleil était avec nous…
Après trois années de travaux,
l'inauguration du foyer éducatif
avait enfin lieu. Tout le personnel était mobilisé depuis un certain temps. Nous étions prêts…
Les pelouses avaient retrouvé
leur verdoiement… Les locaux
étaient aménagés… La seule
chose sur laquelle nous ne pouvions agir, c'était le temps… Une
semaine avant le jour fatidique,
je consultais à intervalles réguliers le site de météo France…
Actu sites
N°54 Décembre 2008
Non sans appréhension pour ne
rien vous cacher..
Eh bien, même le soleil a choisi
son camp !.. Ce qui nous a permis d'accueillir tout le monde
dans des conditions optimales.
Président, administrateurs,
direction générale,
directeurs, personnel
du siège, partenaires,
le maire, la gendarmerie…Et j'en oublie
sûrement…Après les
discours d'usage et
les nombreux échanges, un buffet royal
attendait les invités…
Honneur lui fût
fait…Quelques photos alignées çà et là
mettaient en évidence
les conditions auxquelles nous fûmes parfois
confrontés… Et que nous avons
bravement surmontées…
15h30, fin des festivités… 16h00,
tout était plié, rangé… Avec un
sentiment de satisfaction, partagé
par l'ensemble du personnel…
Les retours des différents participants ont confirmé nos impressions.Qu'ils soient tous remerciés
de leur participation active !
Journée Sportive :
Retour sur cet événement bisannuel de l'AJC.
Pour sa deuxième édition, cette journée sportive a pris une ampleur qu'il faut souligner.
Elle a été organisée au stade annexe du Stade de France, lieu emblématique du sport.
Vécu d'un de ses participants.
Mercredi 25 juin, 10h00.
Sous un magnifique soleil, j'approche du stade de France. Sur la pelouse
du stade annexe, des adultes et des enfants s'agitent. La journée sportive
a commencé. Les hauts parleurs annoncent le prochain match : le foyer
de Thiais contre celui de l'Ourcq.
Je croise Glaudy sur les gradins. Il a 16 ans et vient de terminer son
match. C'est la première fois qu'il participe à la fête sportive. Il m'explique que «cette journée permet de faire connaissance avec des gens de
l'Association qu'on ne connaît pas.»
Un peu plus loin, Angélique, 13 ans et placée à la Courneuve me dit aimer venir à la journée sportive car il y a des
bonbons et de la barbe à papa. Angélique est au stand maquillage et arbore sur son visage les couleurs du drapeau
espagnol, ainsi que celles du drapeau fabriqué pour représenter le foyer.
Effectivement, parmi les nombreuses tenues présentes se distinguent des tee-shirts aux couleurs des établissements.
Les adolescents des Amandiers Belleville m'expliquent qu'ils s'entraînent sur le terrain du quartier Porte de la
Chapelle depuis 3 mois, tous les soirs après les cours. (suite p. 5)
3
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
N°54 Décembre 2008
Hommage à Pierre Brisse
Président - fondateur de l'Association
Le 4 octobre, Pierre Brisse nous quittait. Juge des enfants au tribunal de la Seine en 1953, il
fut nommé président de ce même tribunal en 1958 succédant à Jean Cotxet, magistrat aux fortes convictions sociales, disparu brutalement.
Fin 1958, une ordonnance était promulguée qui prévoyait entre autres des mesures d'assistance éducative telles que des placements dans des établissements «appropriés». Un an après,
le ministre de la Justice diffusait une circulaire relative à la création d'associations d'action
éducative qui seraient habilitées à créer et gérer des établissements et services.
Le président Brisse et son prédécesseur jugeaient inefficace toute mesure judiciaire non suivie
d'une solution adaptée. Il saisit cette opportunité et créa - seul - «l'Association d'Action
Educative de la Seine» dont les statuts furent déposés le 25 juin 1959.
Le magistrat Pierre Brisse se consacra à cette oeuvre nouvelle pour laquelle, à cette époque,
aucun modèle n'existait.
Dès lors, il constitua un groupe de personnalités (magistrats, hauts fonctionnaires, dirigeants
de collectivités publiques) qui acceptèrent de s'engager à ses côtés. Il s'adjoignit également une
cellule de réflexion et de direction dont Madame Larbaud, précédemment responsable d'une
consultation d'orientation éducative, laquelle lui apporta un précieux concours.
Les difficultés de la conjoncture économique du moment rendaient très aléatoire la recherche
de personnel et de locaux mais était heureusement compensée par l'enthousiasme de Pierre
Brisse et de son entourage. C'est ainsi que très rapidement, le siège social, la consultation
d'orientation éducative et un foyer furent installés dans un petit immeuble rue Montmartre.
L'organisation de l'Association et son mode de fonctionnement ayant été définis et un minimum de trésorerie constitué, le développement de l'Association se poursuivit. C'est ainsi que
de 1959 à 1973, année où Pierre Brisse a souhaité transmettre ses responsabilités, l'Association
comprenait 7 foyers, 2 services de milieu ouvert, 1 consultation d'orientation éducative, 1 service de placement familial, 1 camp de vacances en Savoie, ce qui représentait la prise en
charge de 1396 jeunes, la gestion étant assurée par 224 personnes.
Pour mettre en lumière le souci constant «des enfants» de Pierre Brisse, il suffit de le citer
«…les enfants, ils ont été le seul but de l'Association, leur vie a-t-elle été modifiée à la suite de
leur passage dans nos foyers ou services ?.. nul ne le sait vraiment et c'est regrettable…».
A travers ce court survol des débuts de l'Association, nous tentons de percevoir l'action de
Pierre Brisse, homme de grande sensibilité, intègre et rigoureux qui dut assumer pendant cette
période bien des difficultés. En 1963, à la demande de sa hiérarchie, il abandonna la présidence de l'Association tout en poursuivant son engagement comme secrétaire général aux
côtés du nouveau président M. Benedetti. En cette circonstance, Pierre Brisse souhaita que
l'Association porte à l'avenir le nom de son prédécesseur «Jean Cotxet» afin que l'institution
garde un lien avec ses origines judiciaires.
Le prochain cinquantenaire de l'Association permettra de porter un éclairage plus approfondi
sur cette période de «pionniers» et sur son fondateur Pierre Brisse qui a su allier à sa fonction
de magistrat un désir d'œuvrer activement au bénéfice des jeunes en difficulté.
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
N°54 Décembre 2008
Actu sites (suite)
La Journée sportive - suite.
Sur le terrain, les matchs se
succèdent. Tous participent,
jeunes, éducateurs mais aussi
chefs de service, psychologues…
A l'écart de la pelouse, d'autres matches se disputent.
Avec des plus petits et toujours arbitrés par des jeunes
de la ligue de football de
Paris. Ted a 6 ans et vient du
foyer de Neauphle-le-château.
Il vient de gagner le match et
sert la main de ses adversaires
avec fierté. Les arbitres m'expliquent que leur présence
permet aux jeunes de faire
confiance à l'arbitre qui est
professionnel et qui connaît
les règles. Ted ajoute «on joue
comme à la télé, c'est pour de
vrai.» Tout est dit !
Une éducatrice du service
d'AEMO accompagne trois
jeunes filles. Deux sont suivies en AEMO et une en
IOE. Après une course de
tres jeunes qui ont les mêmes
difficultés qu'eux et puis cela
leur permet de voir les éducateurs autrement que comme
des représentants de la justice.»
Je quitte le stade avec le sentiment qu'en effet le sport unit
et réunit. Tous transpirent à
grosses gouttes mais gardent
le sourire aux lèvres.
relais autour de plots et de
cerceaux, l'éducatrice m'explique que cette journée permet
aux jeunes de voir les éducateurs autrement que lors de
rendez-vous formels. «Les
adolescents rencontrent d'au-
Rendez-vous en 2010 pour la
revanche.
détente en attendant le prochain
match...et autre activité...
5
Ressources
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
N° 54 Décembre 2008
5ème édition du Carrefour de l’AJC : un succès !
Pour cette nouvelle édition, le Carrefour de l'Association Jean Cotxet s'est tenu le 20
novembre dernier dans les locaux de l'IRTS de Montrouge. Plus de 300 personnes
ont assisté à la journée de réflexion et participé aux quatre ateliers qui étaient proposés. Dans un premier amphi, se tenaient les ateliers sur les thèmes «Santé» et «Fin
de prise en charge et séparation», et en simultané, dans un autre amphi, étaient présentés les ateliers sur «Accompagnement à la sexualité» et «Vers l'autonomie». Ce
dispositif a été renouvelé l'après-midi offrant ainsi la possibilité aux participants de
suivre les quatre ateliers sur la journée.
En fin d'après-midi, Jean-Christophe Panas, directeur général adjoint de l'IRTS
Montrouge, «fil rouge» de ce carrefour, a avancé une synthèse des 4 ateliers, articulant les thèmes de réflexion entre eux. Jean Pineau a clos ce 5ème Carrefour, en
remerciant tous les participants qui ont, durant de longs mois, œuvré pour que cet
événement soit une réussite… Une fois encore, cette rencontre a rempli sa mission :
apporter des réflexions sur le travail effectué auprès des jeunes et permettre aux
professionnels de l'Association, quelle que soit leur fonction, de se retrouver et
d'échanger. Ci-après Synthèse des quatre grands thèmes.
Atelier Santé
Les travaux du groupe préparatoire se sont fondés sur des
rapports internes et externes à
l'Association. En complément,
un questionnaire a été administré auprès des travailleurs
sociaux et des assistantes familiales volontaires des établissements des membres du groupe
de travail.
Le sujet des troubles de la
santé est douloureux, voire
tabou. Il provoque un malaise
chez les adultes, tant à l'école
qu'auprès des partenaires, particulièrement dans le cas des
addictions.
Pourtant tabac, cannabis, fascination des écrans, et surtout
alcool sont des addictions qui
croissent avec l'âge. Il est
essentiel d'adapter le discours
de l'adulte au développement
6
mental et à la maturité du
jeune, en le ciblant sur des
conséquences à court terme.
L'adulte projette son angoisse
sur le jeune. Celui-ci banalise
souvent le danger, car sa perception du long terme, et donc
du risque, ne se constitue que
progressivement ainsi que certaines études semblent le
confirmer sur le plan neurologique : cet ensemble de fac-
teurs génère de l'incompréhension.
Les recherches menées et les
témoignages, graves ou drôles,
spontanés ou réfléchis, des
enfants de Bièvres et des ados
de Thiais, ont fait prendre
conscience de l'impact du dialogue qui se trouve au centre
de la relation éducative, et tout
particulièrement dans ce
domaine sensible de la santé.
Par exemple, une jeune fille
interviewée, a dit qu'elle préférait souvent se confier au veilleur de nuit plutôt qu'à un travailleur social. Ceci met en
lumière l'importance de chacun quelle que soit sa fonction
dans l'établissement. De plus,
le travailleur social devrait
peut-être de temps en temps
"mettre en veilleuse" sa fonction éducative, qui peut être
prise par le jeune comme le
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
Ressources
N° 54 Décembre 2008
5ème édition du Carrefour de l’AJC
rappel à la loi de type injonction parentale, pour l'écouter
et privilégier la prévention.
Ces constats ont conduit à
poser de nombreuses questions :
- La réflexion pluridisciplinaire est-elle suffisamment
orientée vers la santé ?
- La formation des professionnels est-elle bien adaptée ?
- Les positions et représentations institutionnelles et personnelles sont-elles claires ?
- L'exemple est-il suffisamment donné par l'adulte ?
- Les frontières entre secret
professionnel, confidentialité
et partage des informations
sont-elles tracées ?
- Y a-t-il cohérence des interventions extérieures et internes, notamment pour choisir
un type de prise en charge
quand plusieurs troubles sont
Groupe préparatoire :
Claire Barrier, Michel Freund,
Antoine Molleron, Romain
Sarrazin, Abdel Segueni, Patrick
Toulorge, Catherine Vermeulen.
Alain Griffond et Catherine
Deneuve ont apporté leurs conseils
ainsi que le docteur Jacques
Fortineau qui intervient dans le
film.
associés ?
- Peut-on trouver suffisamment de partenaires extérieurs
et/ou de places dans les structures existantes ?
- Les règles, les obligations
concernant la santé sont-elles
bien connues de tous ?
- Des interdictions claires et
des mises en application existent-elles dans les établissements et services ?
- Un suivi précis de la santé du
jeune est-il organisé (comme
cela existe par exemple sur PC
depuis 8 ans au SAF 75) ?
Cette étude préparatoire a été
passionnante et le groupe souhaite vivement qu'elle ait une
suite : par exemple, dans le
cadre d'une recherche au
niveau de l'association ?
En attendant restons zen et
reprenons les propos d'un des
enfants du film, c'est si rafraîchissant :
Question :"Comment se senton quand on prend de la drogue ?" Réponse :"On a la vue
qui se trouble…"
Question : "Que doit-on
faire?" Réponse : "Euh…on
achète des lunettes !”
Atelier
Vers l'autonomie
Pour aborder ce thème, les
participants sont allés à la rencontre des jeunes et des professionnels (dans les foyers et
familles d'accueil) pour se
connaître, découvrir le métier
des collègues et voir comment
chacun abordait et travaillait
l'autonomie avec et pour les
jeunes.
L'autonomie, tout le monde en
parle. Dans les établissements
de l'Association, ce concept est
au centre des préoccupations,
des discours, des projets institutionnels. Globalement on
sait de quoi il s'agit, mais il est
Groupe préparatoire :
Malika Amellal, Jean-Luc Bauche,
Nabia Belakhdar, Romaine Bicak,
Fatma Bouadla, , Soraya Boulaine,
Nadine Davidoff, Dalila Djedidi,
Nafissa Ferhat, Meriem Hamiche,
Naïma Hamoudi, Nadine
Haralambidis, Salima Landais,
Patrick Lapèze, Catherine Lescaut,
Rébiha Mama, Juliette Petit-Gats,
Josette Pézieu, Ahmoum Tehari, Laziza
Zoubire.
7
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
Ressources
N° 54 Décembre 2008
5ème édition du Carrefour de l’AJC
difficile de s'accorder sur une
définition générale.
Les jeunes qui ont témoigné
dans le film ont montré leur
difficulté à s’habituer à vivre
en collectivité tout en apprenant à se détacher du groupe
pour devenir autonome. Pour
eux, vivre seul est aussi compliqué que d'aller vers les
autres.
Selon l'enquête menée auprès
de
jeunes
majeurs
de
l'Association, filles et garçons
ne partagent pas tout à fait les
mêmes points de vue. Les filles
pensent qu'il faut d'abord
accepter son passé, puis être
insérées professionnellement.
Les garçons estiment que c'est
avant tout avoir un métier et
réussir ses études.
Philippe Mérieux, chercheur
en éducation, propose une
réflexion intéressante : l'autonomie résulte d'un apprentissage à la capacité de se
conduire soi-même. Elle met
Tout au long de la journée, des buffets étaient proposés pour suivre le
sythme cadencé des ateliers.
8
Une organisation optimisée.
L'IRTS Montrouge a accueilli le 5ème Carrefour de
l'Association JeanCotxet cette année.
A l'accueil, les participants, après
avoir reçu badge,
stylo personnalisé
aux couleurs de
l'association et proune cravate verte était le signe distinctif choisi
gramme
de la
par le groupe d'organisation. Ils furent ainsi
Journée, ont été
bien identifiés.
accueillis autour
d'un petit-déjeuner. Du début à la fin, Aissatou, Awa et
Omar, jeunes suivis en prévention spécialisée, se sont
révélés très professionnels pour assurer l'accueil, la tenue
du vestiaire et le coin café…aidés de quelques éducateurs.
Un généreux buffet a été proposé au déjeuner et a permis
aux participants de se rencontrer et de discuter sur les
thèmes abordés.
Tout au long de la journée, les participants ont pu bénéficier du cadre sympathique de l'espace réservé, très agréablement décoré par le groupe d'organisation. La musique
était également au rendez-vous, plus particulièrement à
l'apéritif, sur un air de rock, distillé par le groupe CAPTAIN STORM. Les participants ont pu se délecter de
mises en bouches préparées par les cuisiniers et maîtresses
de maison de l'association, formule toujours très appréciée: qu'ils en soient ici remerciés.
en jeu trois dimensions : des
compétences précises de l'éducateur, des valeurs que l'on
cherche à promouvoir et une
capacité d'appréciation du
niveau de développement du
jeune.
S'agissant des compétences
mises en jeu, elles sont diversifiées et nécessitent d'être
apportées par un réseau de
partenaires. Tout le monde
peut contribuer à l'autonomie
mais personne ne peut promouvoir cette autonomie dans
tous les domaines, seul. Le
développement des réseaux
prend ici toute sa légitimité.
Les valeurs doivent être explicites, partagées par tous les
acteurs et vécues par les jeunes
en harmonie avec ce qu'ils
vivent.
Quant à l'appréciation du
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
N° 54 Décembre 2008
Ressources
5ème édition du Carrefour de l’AJC
niveau de développement «on
vit en société» il convient de
mettre le jeune en situation
quand il est prêt, de le
confronter à la réalité, de
jalonner son parcours, de faire
avec lui des bilans d'étapes en
le soutenant dans son apprentissage.
les foyers ont présenté leurs activités. Ici,
celles des Accueils de Seine Saint Denis.
En résumé, l'autonomie n'est
pas un don. Elle se construit
dans la rencontre, avec des
éducateurs en capacité d'articuler dans leurs préoccupations une meilleure définition
de leurs domaines de compétences, une plus grande lucidité sur les valeurs qu'ils veulent promouvoir et un meilleur
discernement du niveau de
développement du jeune et des
apprentissages qui lui permettront de progresser.
Atelier
Fin de prise en charge
et séparation
Cet atelier s'est intéressé aux
pratiques des différentes pri-
ses en charge lors des départs
de manière générale. Le
groupe de travail s'est particulièrement penché sur la transformation des liens qu'engendrent ces moments.
Quels sont les impacts sur les
parcours des jeunes, sur le
maintien ou non des liens avec
les structures accueillantes ?
Le champ d'observation est
vaste lorsqu'on considère à la
fois les modes opératoires préparant une fin de prise en
charge, ceux qui s'effectuent
lors du départ en lui-même, et
ceux, plus informels, observés
au-delà du mandat.
Les pratiques varient selon les
services et les acteurs concernés et selon l'orientation du
jeune (départ définitif vers
une autonomie, ou vers une
autre structure par exemple).
Comment les jeunes sont-ils
préparés à leur départ ?
Le sujet a été abordé sous
trois angles différents :
•Les pratiques institutionnelles formelles et informelles.
•La séparation du point de
vue des professionnels.
•Les établissements et serviGroupe préparatoire :
Marc Bréaud, Anne Charrier,
Débora Fajnwaks-Sada, Danièle
Feriani, Pascal Grotto, Nathalie
Guimard,Juliette Petit-Gats,
Nadia Poncin, Richard Ziade.
ces comme lieux de mémoire
et traces de passage pour les
jeunes ayant été accueillis.
Lors des échanges avec les
participants à l'atelier, il est
apparu que certaines questions étaient récurrentes.
Des films pour complèter
les débats.
Au-delà des travaux d'études
préparatoires, chaque atelier a
étayé son discours avec la réalisation d'un film qui a notamment donné la parole aux jeunes dans chacun des domaines.
Pour les ateliers «Santé» et «Fin
de prise en charge - séparation», ils ont été réalisés par
Sylvère Deglane et Odile Gras
pour les thèmes «Vers l'autonomie» et «L'accompagnement à
la sexualité».
Atelier
Accompagnement
à la sexualité
«Souvent un malaise s’installe
lorsque les professionnels sont
interrogés sur la manière dont ils
accompagnent les jeunes dans
leur vie affective et sexuelle.
Beaucoup déclarent être désarmés, ne pas être suffisamment
compétents ou encore ne se sentent pas légitimes.»
Ce sujet est une question sensible.
Comment accompagner des
enfants, des adolescents et parfois
des jeunes majeurs dans leur
sexualité ? Comment les amener
à construire leur propre identité
d’homme et de femme ? Avec
ces deux questions surgissent nos
représentations, nos ressentis,
9
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
Carrefour (fin)
Atelier
Accompagnement
à la sexualité (suite)
tout ce que nous admettons
et tout ce que nous refusons de voir de l’intimité de
l’autre.
La diversité de ce groupe a
conduit à de nombreux
échanges. Tous les professionnels sont confrontés à
ce sujet dans leur activité,
mais il n’apparaît pas
comme une interrogation
première dans nos structures. Pour étayer les
réflexions, Sandrine
Keiflin, conseillère conjugale et familiale et conseillère en psycho-sexologie,
est venue redire combien il
est important d’être à l’aise
pour l’aborder. Rester
humble face à ce que l’on
peut entendre, supporter et
soutenir la parole d’un
jeune.
Ceci nécessite deux approches: tout d’abord s’autoriser à en parler en équipe,
mais aussi pouvoir réfléchir
autour de formations, à
l’accompagnement qui est
effectué. Le principe de
précaution subsiste mais la
prise de risque, de s’autoriser à être soi tout en restant professionnel, est
nécessaire afin de ne pas
apporter à ces jeunes une
réponse évasive et stigmatisante sur un sujet aussi
déterminant.
Le risque de mal faire peut
être pris. C’est vrai. Mais
ne pas en parler peut être
tout aussi dommageable.
En avoir conscience permet de réfléchir aux
moyens qui peuvent être
donnés pour répondre de la
façon la plus adaptée.
Groupe préparatoire :
Lauriane Allibe, Guy
Baillon, Nafissa Ferhat,
Claire de Gatellier, Patrick
Gibeau,Clara Gonzalez,
Florence Lopez-Bernabé,
Nadine Lyon-Caen, Céline
Pillet, Brigitte Rouchy.
10
Entre nous
N° 54 Décembre 2008
Bienvenue à :
Amandiers-Belleville
BAI Tapé, faisant fonction de surveillant de nuit (transf. CDD en
CDI)
DIALLO Mansour, faisant fonction de surveillant de nuit
Bièvres
DESPALLE Anouk, apprentie éducatrice spécialisée
ROMANO Jessica, éducatrice spécialisée (obtention diplôme)
Dispositif Educatif Seine Saint Denis
Accueils de Seine Saint-Denis
BOURCIER Gérard, médecin psychiatre
Le GALL Véronique, faisant fonction d'éducatrice spécialisée
SIOAE 93/RP
MARTIN Cécile, faisant fonction de monitrice-éducatrice
Etablissement Jenner
FLAVIEN Jean-Christophe, apprenti éducateur spécialisé
GEILER Bénédicte, éducatrice spécialisée
LEMPREUX Marc, chef de service éducatif (promotion et mutation)
Garches
MONEREAU Peggy, éducatrice spécialisée
La Varenne
BASILEU Tatiana, éducatrice spécialisée
BERGEN Candice, apprentie éducatrice spécialisée
BURILLER Matthieu, faisant fonction de moniteur-éducateur
COUTURIER Anne, médecin psychiatre
DESPHELIPON Patrick, faisant fonction de surveillant de
nuit
GAULIER Marie-Laure, maîtresse de maison
KANOUTE Adjirata, monitrice-éducatrice
TANGUY Gwenaëlle, faisant fonction de monitrice-éducatrice
Maisons et appartements éducatifs du Val d'Oise
AIT MOHAND Farid, faisant fonction de moniteur éducateur
BAMOSA Martin, faisant fonction de moniteur-éducateur
(transf. CDD en CDI)
BOURGNINAUD Jean-Christophe, faisant fonction de moniteuréducateur
EL-KHERCHI Nadia, éducatrice spécialisée (obtention diplôme)
GRIEUX Stéphanie, éducatrice spécialisée (obtention diplôme)
TULOTTA Sandrine, éducatrice spécialisée (obtention diplôme)
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
N° 54 Décembre 2008
Entre nous
Neauphle-le-château
ABDERRAZAK Majid, faisant fonction de surveillant de nuit
COCHIN Benoît, éducateur spécialisé (obtention diplôme ES)
Ourcq
DUMOULIN Benoît, apprenti éducateur spécialisé
LA MARRA Caroline, éducatrice spécialisée
LAURENT Maud-Elodie, cuisinière OP2 (promotion)
Palaiseau
TOSETTI Alain, cuisinier
Services de Milieux Ouverts Parisiens
Prévention spécialisée - AED
GREFF Laura, éducatrice spécialisée
GUERBAA Hichem, faisant fonction d'éducateur spécialisé
SIOE - AEMO 75
MAHJOUB Arnaud, animateur (mutation)
Saint-Maur
CHAPUS Sylvain, apprenti assistant de gestion
PHIPPS Pascale, éducatrice spécialisée
Siège social
YAZICI Fatih, apprenti contrôleur de gestion
Thiais
AUDAIRE Alban, faisant fonction de moniteur-éducateur
DAGNET Pierre, faisant fonction de moniteur-éducateur
DECOURT Daphné, éducatrice spécialisée
DUVIVIER Zoé, éducatrice spécialisée
GARCIA Marie-Alice, faisant fonction de monitrice-éducatrice
MEAUME Jean-Philippe, éducateur spécialisé
RACHMANINOFF Nastassia, éducatrice spécialisée
Unité d'Accueil Familial (SAF 75 - SAF 93)
BIRZYNE Leïla, assistante familiale
HEBERT Stéphane, éducateur spécialisé
MARTINI Christine, assistante familiale
PELLON Yvanne, comptable 1ère classe (promotion)
FAUGERE Alain, chef de service éducatif
11
LE JOURNAL DE TOUS CEUX QUI FONT L’ASSOCIATION JEAN COTXET
Entre nous
Unité d’Accueil d’Urgence
CHEVALIN-POCRAIN Sylvio, directeur-adjoint
DAU du Val de Marne
AZIEZ Corinne, éducatrice spécialisée
BACHA Karim, faisant fonction de surveillant de nuit
DJOUDI Aurore, apprentie éducatrice spécialisée
ISAAC GDOURA Sarah, apprentie monitrice-éducatrice
LABADI Ali, faisant fonction de surveillant de nuit
LAMOTHE Julie, monitrice-éducatrice
SINE Fatou, secrétaire administrative
TOSS ZULEMARO Cécilia, éducatrice spécialisée
SAHP Croix-Nivert
ABOU RAHIM Fouad, faisant fonction de surveillant de
nuit
BA Nafissatou, surveillant de nuit
KERVICHE Charlène, éducatrice spécialisée
MENIL Stéphane, faisant fonction de surveillant de nuit
Villiers
BELBOUCHE Abdelatif, directeur adjoint
FASSEY Christophe, éducateur spécialisé (obtention
diplôme)
JEAN FRANCOIS Nina, éducatrice spécialisée
LOPEZ Jonathan, faisant fonction de moniteur-éducateur
PARETS TAIEB Fouzia, éducatrice spécialisée
PATRICIO RAMOS Filoména, maîtresse de maison
RHENY Rebecca, animatrice
VAILLANT Pauline, éducatrice spécialisée
N° 54 Décembre 2008
Correspondants
Accueils de Seine Saint Denis :
Patrick TOULORGE
Amandiers-Belleville :
Patrick GIBEAU
Bièvres :
Sarah BAYE
DAU du Val de Marne :
Youssoufi ALI
Garches :
Michel DUMONT
La Varenne :
Eddy FEKRACHE
Maisons et appartements éducatifs du Val d’Oise :
Laëtitia DEBAUSSE
Ourcq :
Mnad AIT OUARAB
SAHP-Croix-Nivert :
Jean-Luc DOMENECH
Saint-Maur :
Andrinka BARDIN
Services de Milieux Ouverts
Parisiens :
Marie-Thérèse GIRAUD
Siège social :
Séverine RANDOLFI
SIOAE 93-Réparation pénale :
Badiallo BOUGUEON
SIOE - AEMO 75 :
Romain SARRAZIN
Thiais :
Jemmye JOPHE
Unité d’Accueil Familial
(SAF 75 - SAF 93) :
Céline PILLET
COTXET INFOS
52, rue Madame 75006 Paris •
tel : 01 45 49 63 80 •
fax : 01 45 48 84 90 •
email : [email protected]
Association pour la protection et l’éducation
de l’enfance et de l’adolescence inadaptées.
12
Villiers :
Sylvie THOMAS
Comité de rédaction :
Andrinka Bardin, Odile
Faussemagne, Michel Freund,
Josette Pézieu.