Du Sart ou du cochon ?

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Du Sart ou du cochon ?
N° 324
Février 2009
Prix : 3 €
Bulletin mensuel de la
Confédération Paysanne Nord Pas de Calais
Déposé le 3 février 2009
Du Sart ou du cochon ?
Depuis avril 2007, un petit-fils Mullier a créé à Villeneuve d’Ascq une ferme
d’un genre nouveau : la Ferme du Sart. L’idée de base du projet :
« ...préserver des exploitations agricoles de la construction immobilière par
la génération d’un revenu accru... ». Ça semble plein de bon sens mais
essayons d’en savoir un peu plus.
A son retour des
Etats-Unis où il
était patron des
supermarchés
Décathlon
,
Matthieu Leclercq
a ramené dans
ses bagages un
n o u v e a u
« concept ». Une
nouvelle forme de
distribution
de
p r o d u i t s
alimentaires qui
consiste, je cite, à
«
replacer
le
meilleur de la
distribution
moderne dans le
c o n t e x t e La Ferme du Sart, c’est 9,2 millions € investis, 1436 m² de surface de
vente, plus de 1 000 référen-ces, un parvis de 250 m², un parking de
authentique d’une
grande surface, 3 000 m² de serre horticole et 8 ha de maraîchage en
ferme, à la fois bordure de l’A22 en zone urbaine entre Lille et Roubaix.
lieu de production
et site de vente qui propose des produits garantis ultrafrais sans concession sur les
prix. » Après avoir commencé à travailler en octobre 2006 avec 5 producteurs locaux
et commercialiser 200 produits sur 200 m² à cause d’un refus de la Commission
Départemental d’Equipement Commercial (CDEC), la S.A.S. Ferme du Sart a pris une
autre dimension en 2007. Le refus initial de la CDEC était notamment motivé par la
non-présentation de la nature des partenariats engagés avec les producteurs locaux et
plus généralement par la non-conformité du projet avec le code de commerce. Depuis,
l’article du code de commerce concerné a été modifié par ordonnance et un contrat
d’approvisionnement chez les producteurs élaboré avec l’aval de la chambre
d’agriculture. Ce projet en gestation depuis 2004 présente désormais les dimensions
indiquées sous la photo. 750 000 clients ont fréquenté ce magasin en 2008. Le chiffre
encourageant des 15 000 visiteurs annuels du célèbre labyrinthe de maïs « vu à la
TV » est déjà loin. 20 producteurs locaux travailleraient aujourd’hui avec
cet agri-manager qui a permis l’installation de deux maraîchers sur 8 de
ses 15 ha.
Après avoir reçu le 16 avril 2008, le trophée de la « meilleure stratégie
client 2007 » décerné par l’Université Paris Dauphine malgré l’abandon
Etiquette
Syndicat
3-5
Lait-Revenu : un incontournable
anniversaire
La Conf a rencontré…
Contribution de la CP au débat
sur le RSA
Revenu
6
Plan d’urgence (suite)
FCO : aide engraissement
Aides PAC : Télé-déclaration
Sanitaire
7
FCO: défense de tous les éleveurs
quels que soient leur choix
Solidarité
8-9
Quelle agriculture pour nourrir le
monde ?
Foncier-installation
10
Avec votre épargne, nous
installons des agriculteurs bio
11
Édito
2009 sera ou ne sera pas une
année militante ?
Annonces
ARRAS CTC
12
SYNDICAT
pour raisons techniques de la RIFD
(identification par radiofréquence),
technologie qui devrait permettre,
comme le télépéage, de passer en
caisse sans voir la tête d’une caissière
et sans vider son caddie®, Matthieu
Leclercq aurait le projet d’ouvrir un
deuxième point de vente de ce type
d’ici un an. Selon nos sources, il
penserait à créer, sous forme de
franchises, une dizaine de points de
production-vente autour de la
métropole lilloise et à vendre son
concept dans l’hexagone.
Moustachu indésirable
Récemment, José Bové a été empêché
de visiter avec une délégation d'élus de
Midi-Pyrénées l'ambassade des ÉtatsUnis pour y plaider la cause des
producteurs de Roquefort.
José Bové a également été expulsé du
Cameroun à son arrivé à Yaoundé le
22 janvier 2009. M. Bové se rendait au
Cameroun pour soutenir M. Bernard
Njonga et neuf autres activistes
paysans jugés pour avoir organisé une
manifestation illégale dénonçant la
corruption endémique qui sévit dans
certains départements du ministère de
l'agriculture camerounais.
Ces mesures visent à criminaliser tous
ceux qui s’opposent à la normalisation
libérale mondiale.
Par delà la reluisante image donnée à
cette initiative qui ambitionne de réunir
sur un même site propre et sécurisé,
tout ce qui tourne autour d’une
alimentation de qualité (voir la vidéo
de présentation sur http://
www.dailymotion.com/lafermedusart/
video/x73nzp_presentation-la-fermedu-sart_lifestyle), un syndicat paysan
comme le nôtre est inévitablement
dubitatif lorsqu’il lit « sans concession
sur les prix » ou « le meilleur de la
distribution moderne » quand on
connaît les pratiques des centrales
d’achat des groupes Auchan,
Décathlon et Cie. Nous le sommes
d’autant plus quand on apprend que la
SAFER est intervenue dans
l’acquisition de 15 ha et du corps de
ferme de l’exploitation d’origine. Et
nous commençons même à nous
méfier lorsqu’on entend que les deux
maraîchers installés sur place n’ont
pas de baux mais bénéficient d’un prêt
à usage alors que l’un des deux a dû
investir pour réaliser des productions
qui nécessitent du matériel.
T hierr y Debon, un des deux
maraîchers installés sur le site et qui
se présente dans la vidéo visible sur
internet affirme pourtant que sans la
Ferme du Sart, il n’aurait pas pu
s’installer car il n’est pas fils
d’agriculteur. Un autre producteur
interrogé sur la politique de prix
pratiquée par cette enseigne ne se
plaint pas. Il affirme que le gérant a
conscience que pour se situer dans le
haut de ce qu’on trouve dans la
grande distribution, il faut de la qualité
et que fidéliser les producteurs de
bons produits a un prix. Ce producteur
pense que Matthieu Leclercq fait bien
son métier, qu’il pense à des choses
auxquelles « on ne pense pas, nous
producteurs ». Par exemple, il parvient
à valoriser des produits que nous
détruirions au champs comme des
pieds de fraise qui ont déjà donné ou
des carottes impossibles à arracher
mécaniquement avant le gel. Il
propose aux clients de venir avec leur
bêche et d’emmener gratuitement ce
qu’ils ont arraché. C’est intelligent car
ce genre d’action associée au parc
animalier et aux ballots de paille mis à
disposition des enfants, au marché de
producteurs ou encore aux jardins
familiaux, ça lui permet de se
dém arquer et de fidélis er la
clientèle. »
Alors que les attentes de la société
vis-à-vis de l’agriculture ne se limitent
plus à la seule production d’une
alimentation en quantité suffisante,
trop rares sont encore les paysans à
l’avoir compris et intégré à leur
système. Est-ce trop tard lorsqu’une
dynastie commerciale comme la
Une certaine idée de l’alternative ?
famille Mullier s’en empare ?
Non mais ne pas avoir le souci de sa
commercialisation alors qu’on a la
clientèle sur le pas de sa porte, c’est
abandonner l’essentiel de la valeur
ajoutée qu’on crée à l’aval. C’est, par
conséquent, fragiliser nos
exploitations et les rendre toujours
moins transmissibles. C’est un cercle
vicieux qui s’est engagé après 1945 et
dont certains parviennent à sortir. En
effet, en ces temps de crise,
beaucoup de consommateurs ne sont
pas dupes. Ils savent bien que
l’authenticité ne s’achète pas et que le
principe même de la grande surface
est inconciliable avec la création de
lien social ou le partage des
richesses.
Mathieu Glorian
Directeur de publication : Hubert Caron
ISSN 1148-098 X, titre clé : Solidarité
Paysanne (Auberchicourt) N° CPPAP : 0409 G
88873 IPNS
Adresse du Journal : Solidarité Paysanne
71bis, Avenue Roger Salengro - 62223 ST
LAURENT BLANGY -Tél : 03 21 24 31 53/
Fax : 03 21 24 31 51
Coordination, rédaction, conception et
mise en page : Mathieu GLORIAN
Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009
Il fallait y penser ! Communiquer est un métier… qui rapporte
-2-
UN
SYNDICAT
INCONTOURNABLE
ANNIVERSAIRE
Dix paysans de la
C o n f é d é r a t i o n
Paysanne du Nord Pas
de Calais accompagnés
de 6 camarades nonpaysans ont bloqué,
mardi 6 janvier 2009,
l'usine Société-LactalisNestlé-Ultra-Frais
de
Cuincy
(proche
de
Douai, Nord) pendant 4
heures.
4 ans et quelques jours
après l'action qui a valu à
7
paysans
d'être
poursuivis
et
condamnés
Le température glaciale n’a pas refroidi les militants
réchauffés grâce aux traditionnels feu de palettes et lait pour vol en réunion le 30
au chocolat.
mai 2008, nous tenions à
en célébrer l'anniversaire
car la situation est toujours aussi inacceptable.
Cette manifestation avait également pour objectif de faire entendre à nos
concitoyens et notamment à nos élus nos revendications concernant la
rémunération du lait (420€/1000 l), la limitation de la production et la
reconnaissance de notre représentativité dans l'interprofession.
Ces sociétés privées
semblent plus que
jamais déterminées à
faire taire notre révolte.
En effet, la procédure
en
dommages
et
intérêts
initiée par
SLNUF pour l'action du
20 décembre 2004
n'est pas encore close
et déjà, une autre
affaire se dessine. Une
plainte
aurait
été
déposée par la société
Sécuritas à qui est
confiée le gardiennage
de cette usine. Un
Le blocage de la laiterie de Cuincy a duré 4 heures.
vigile en poste derrière
Suffisamment
longtemps pour expliquer aux journalistes,
la première des deux
grilles de l'usine que chauffeurs de poids lourds bloqués et salariés de l’usine
les raisons de notre présence.
nous avons ouverte
aurait eu le pied abîmé.
Il serait en arrêt de travail pour un mois ! Pourtant aucun n'incident ne s'est
produit et le directeur de l'usine était à nos côtés au moment de l'ouverture de la
grille. Aucune confirmation de cette plainte ne nous est encore parvenue.
Après le procès intenté en 2003 contre Jean-Michel Sauvage par Auchan Arras
pour violence sur une caissière lors d'une manifestation contre la réforme des
retraites, la répression du mouvement social bat son plein.
M.G.
La Conf a rencontré :
- le Conseil Général du Nord, en la
personne de Patrick Kanner, viceprésident à l’aménagement des
territoires le 23 janvier. Antoine
Jean, Denis Top et Bernard
Coquelle, élus Conf’ à la CDOA,
ont pu affirmer de vive voix ce qui
différencie notre Projet Agricole
Départemental de celui de la
FDSEA, à savoir la solidarité entre
paysans et la volonté de répondre
aux attentes de la société (emploi,
qualité, lien social, cadre de vie,
environnement, etc.). M. Kanner
s’est montré sensible à nos
arguments même s’il affirme que le
Conseil Général défendra, en
CDOA, une position d’homme de
gauche qui tient compte du rapport
de forces syndicales (sic !) ;
- Le DDAF du Nord, Pierrick Huet et
le DRAF, Alain Vernède. Le
premier a pu nous rassurer un peu
à propos du PAD. Ce projet
«
c o m p o r t e r a
d e s
outils » (comprendre un système
de comparaison entre exploitation
pour la redistribution des droits à
produire), ce que la FDSEA ne
voulait pas initialement. La phrase
du jour : « les quotas laitiers, c’est
comme les excès de vitesse. Tout
le monde est d’accord mais sur le
terrain, tout le monde fait des
excès ! » Concernant la réforme
du parcours à l’installation, le
nouveau cadre se précise avec
parution des décrets le 10 janvier.
Le « PPP » devrait être
opérationnel en juin (2009).
Attention à la période transitoire...
Enfin une ferme école bio dans
la région
Le lycée agricole public du Nord va
convertir l’exploitation agricole du site
de Sains du Nord à l’agriculture
biologique. Cette structure d’un peu
plus de 70ha produit des bovins et
ovins viande.
Devinette « made in » DRAF
Quel sera le nom de l’administration
issue de la fusion de la DDAF et de la
DDE ?
Réponse : la DDT avec un « T »
comme territoires.
Les écologistes apprécieront...
-3-
Solidarité Paysanne n°324–
n°324– Février 2009
SYNDICAT
CONTRIBUTION DE LA CP59/62 AUX DÉBATS SUR LA
GÉNÉRALISATION DU REVENU DE SOLIDARITÉ ACTIVE (RSA)
Le texte ci-dessous a été remis en main propre à un membre du cabinet de
Martin Hirsch lors de la réunion de présentation du RSA au Conseil Général
du Pas-de-Calais, à Arras, le 23 janvier 2009.
RSA
Le Revenu de Solidarité Active est
appelé à remplacer le RMI (Revenu
Minimum d’Insertion).
Ce dernier est entièrement à la
charge des départements. Le Nord et
le Pas-de-Calais sont parmi les
départements ayant le plus de RMI a
financer.
D’après les propos tenus le 23 janvier
2009 au Conseil Général du Pas-deCalais par les représentants du Haut
Commissariat au Solidarités Actives
dirigé par Martin Hirsch, le RMI serait
rapidement supprimé.
Bernard Coquelle représentait la
Confédération Paysanne régionale
lors de cette « grand messe » où le
PS a jugé le plan présenté « pas
ambitieux » tout en pointant de
nombreuses questions budgétaires.
Près de 250 personnes étaient
présentes avec une forte
représentation de l’URIOPS (Union
régionale interfédérale des œuvres et
organismes privés sanitaires et
sociaux).
Programme de restructuration
national sucre
En plus des aides accordées aux
planteurs et aux industriels, un
programm e de m esures de
diversification de l’économie agricole
est mis en œuvre dans les régions
concernées par la restructuration.
Le Nord-Pas-de-Calais, suite à la
fermeture de Marconnelle, se voit
alloués 7,6 millions € issus du premier
pilier de la PAC.
Le dispositif aura la particularité de
pouvoir bénéficier à des acteurs
économique hors agriculture comme
le tourisme.
Les mesures seront annoncées en
février-mars et les premiers dossiers
engagés pour la fin du premier
semestre 2009.
Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009
Il existe en agriculture un potentiel d’emploi important.
Du fait du renchérissement prévisible du prix du pétrole (carburant, engrais,
pesticides, emballages, etc.), la relocalisation de l’économie devrait se poursuivre
et la production pour une consommation locale de produits alimentaires retrouver
tout son sens. Alors que les bassins de production ont eu tendance à se
spécialiser depuis plusieurs décennies, on assiste aujourd’hui à l’émergence
d’initiatives comme des installations en maraîchage bio, des créations d’AMAP
(Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) ou des installations
sur des fermes de polyculture élevage où la maîtrise de la commercialisation des
produits et donc la conservation de la valeur ajoutée sont des facteurs de réussite
déterminants.
De plus, la précarisation croissante du marché du travail encourage de plus en
plus de salariés à essayer de créer leur propre activité de travailleur indépendant.
Vue leur situation socioprofessionnelle, ces porteurs de projet ont généralement
des ressources financières limitées pour se confronter aux premières années. Or
ce sont ces premières années qu’il faut réussir à passer pour qu’une création
d’entreprise prenne tout son sens !
Pour y parvenir, certains chômeurs peuvent continuer à bénéficier partiellement
de leurs indemnités ASSEDIC. D’autres, comme ceux éligibles au RMI doivent se
battre pour continuer à en bénéficier et beaucoup ne parviennent pas à l’obtenir.
Pourtant, le RMI a été un soutien déterminant pour le démarrage de projets
comme ceux cités en exemple ci-après.
C’est pourquoi le RSA doit pouvoir, sous certaines conditions, bénéficier
aux porteurs de projet d’installation agricole. A la différence de certains
syndicats de salariés et des associations de chômeurs, nous ne voyons pas le
RSA comme une simple aide au patron mais, puisque nous soutenons des
travailleurs indépendants, comme un outil pour accompagner la prise d’autonomie
d’un individu et créer de l’activité en milieu rural.
Sans un accès au foncier démocratisé, le seul RSA ne pourra devenir un
outil adapté à l’agriculture
Dans la mesure où ce dispositif sera géré par les départements et que nous
soutenons une gestion collective et publique du dispositif, nous souhaitons attirer
l’attention de l’Etat et des départements sur la nécessité pour ces derniers de
réellement s’investir dans l’accès au foncier agricole des porteurs de projet. En
effet, au-delà du maintien d’un revenu pendant la période de démarrage d’une
entreprise, la probabilité de parvenir à trouver quelques hectares à cultiver est
actuellement très faible pour qui n’a pas des parents agriculteurs. Pourtant, tous
les jours, des dizaines d’hectares changent de main et partent à l’agrandissement
de structures qui produisent en masse à grand renfort de mécanisation et de
déductions fiscales pour une industrie agro-alimentaire de moins en moins
employeuse de main d’œuvre. Les départements sont des propriétaires fonciers,
notamment membres des Commissions Départementales d’Orientation Agricole,
commissions de remembrement et SAFER (Sociétés d’aménagement de l’espace
rural). Ils occupent ces fonctions pour promouvoir l’intérêt général dans le cadre
de nombreuses opérations d’aménagement du territoire. Trop longtemps
dénigrées et laissées de côté, les micro entreprises doivent dorénavant bénéficier
d’un soutien renforcé pour accéder au foncier car les très petites, petites et
moyennes entreprises constituent une source d’emploi majeure en France et celle
qui contribue le plus à la vie des territoires ruraux.
Parallèlement à l’attribution du RSA aux créateurs/repreneurs d’activité
agricole, il est donc indispensable que les départements, deviennent des
bailleurs de foncier agricole.
-4-
SYNDICAT
En contrepartie des soutiens que la collectivité peut apporter aux
futurs paysans, il nous semble nécessaire d’imposer, à ceux qui
seraient aidés, le passage à la comptabilité TVA. Cette condition est le
minimum de transparence que le travailleur indépendant doit avoir envers
la collectivité dont il a reçu une aide.
Être accompagnés
quand on rame.
Plus de justice sociale, c’est possible à condition d’aller chercher
l’argent là où il s’accumule !
En effet, le régime forfaitaire mais aussi et principalement les montages
sociétaires ainsi que de nombreuses autres astuces juridiques et fiscales
permettent de faire qu’en France, l’assiette des cotisations sociales ne soit
que de 6 Milliards d’euros alors que le revenu de la « ferme France » est
de 12 Milliards d’euros ! Beaucoup de richesses échappent ainsi aux
contributions sociales privant la collectivité d’importants moyens pour
financer des mesures telles que le RSA.
Vincent est paysan sur une ferme herbagère
de 28 ha dans l’Avesnois. Alors qu’il élevait
des vaches allaitantes il y a trois ans, il se
trouvait dans une situation financière très
mauvaise. Face aux pertes liées à la FCO et
aux perspectives de revenu très faible en
production de viande sur une petite structure, il
a décidé avec son épouse, de se réorienter
vers la production-vente directe de produits
laitiers frais. Il a donc cessé la production
allaitante courant 2006 et acheté des
Enfin, notre syndicat agricole souhaite affirmer qu’aujourd’hui, très peu de
personnes n’ont pas envie de travailler. Si beaucoup ne travaillent pas,
c’est notamment parce qu’on les en dissuade en consacrant trop peu de
moyens à leur accompagnement et à la concrétisation de leurs projets.
En résumé, afin d’augmenter le nombre de créations/reprises de
fermes, nous vous demandons d’agir pour que :
les créateurs/repreneurs d’exploitation agricole puissent
bénéficier du RSA ;
les
départements
et
autres
collectivités
locales
s’investissent plus pour faciliter l’accès des porteurs de
projet au foncier.
Antoine JEAN et Jean Michel SAUVAGE
Porte-parole départementaux
Exemples de projets d’installation agricole concrétisés avec l’aide du
RMI :
Madame X, 38 ans, seule avec un enfant à charge :
Reprise d'une petite ferme avec production de vaches allaitantes et
grandes cultures (25 ha, une quinzaine de droits VA). Elle était au RMI
avant installation. Elle a dû attendre la retraite de sa mère pour
permettre son installation, mais avait besoin d'aménager les
bâtiments. Ils ont été entièrement financés par des subventions et
prêts d'honneur. Rester au RMI environ 2 ans lui a permis d'absorber
ces investissements (remboursement des prêts) en ne percevant pas
de revenu de l'activité.
- Madame Y, 37 ans, seule avec deux enfants :
Création d'une ferme équestre pédagogique pour accueil de scolaires,
centres aérés, jeunes en difficultés... sur 8 ha. Installation très
progressive sans fonds de départ. Le maintien du RMI en première
année d'installation lui permet de réinvestir les bénéfices de son
activité pour compléter son cheptel tout en développant l'activité
d'accueil.
Monsieur Z, 25 ans :
Création d'une activité de maraichage biologique sur 1,2 ha,
entièrement vendu en AMAP. Le maintien du RMI au départ de
l'activité lui a permis de « tenir » avant les premières ventes et
d'autofinancer une partie des équipements sans mettre en danger
l'activité par un endettement élevé (toute petite structure).
Source : AVENIR 59/62, Association pour la valorisation économique
des nouvelles initiatives rurales, 71bis av. Roger Salengro 62223
SAINT LAURENT BLANGY, 03 21 24 31 52, [email protected]
Saint Laurent Blangy, le 24 janvier 2009
-5-
chevrettes. Il a demandé et obtenu un petit
quota vente directe de 3 000 l en 2007 et a
bénéficié d’une nouvelle attribution de 27 000 l
en 2008. Valérie et Vincent traient aujourd’hui
7 vaches laitières et 22 chèvres. Ils produisent
beurre, crème, fromages blancs et frais ainsi
que le sacro-saint fromage à graisser
caractéristique de cette région bocagère.
Cette réorientation leur a permis de diviser leur
endettement par deux en deux ans. Vincent
aimerait éponger les ardoises qu’il a chez
plusieurs fournisseurs mais les banques ne
veulent pas lui consentir d’emprunt pour
rééchelonner ses échéances. Le revenu qu’il
commence à peine à dégager ne les convainc
pas encore.
Ce refus associé à la non-obtention de
l’ARPAM, aide régionale à la diversification, le
font sortir de ses gonds.
Comment s’en sortir quand on est paysan en
difficulté, qu’on ne veut pas finir « liquidés » et
qu’il faut montrer patte blanche pour bénéficier
de la moindre aide ? De la même manière,
pourquoi rendre inéligibles des petits
investissements qui sont les seuls accessibles
aux paysans en difficulté ?
Grâce à leur opiniâtreté, à l’accompagnement
de l’ARCADE et au soutien du conseiller
général local, Valérie et Vincent perçoivent
enfin le RMI depuis 3 mois malgré les
réticences de l’assistante sociale de la MSA.
Heureusement, tout n’est pas inaccessible et
un petit paysan peut sans trop de difficultés,
sur ce genre de territoire, contracter des
Mesures Agri Environnementales qui mettront
un peu de beurre dans les épinards.
M.G.
Solidarité Paysanne n°324–
n°324– Février 2009
REVENU
Fièvre Catarrhale Ovine - Pas-de-Calais
AIDE A L’ADAPTATION DE L’ENGRAISSEMENT
DE BOVINS DE RACES A VIANDE
PLAN D’URGENCE
La note de présentation des
mesures d’urgence ainsi que le
formulaire de demande d’aide
sont désormais disponibles auprès
de la DDAF 62 (03 21 50 03 03) ou
téléchargeables sur
h t t p : / / w w w . p a s - d e calais.pref.gouv.fr/themes.php?
id_rubrique=1302
La Confédération Paysanne peut
également vous les envoyer par
courrier sur simple demande (03
21 24 31 53).
Dans le Pas-de-Calais, les
dossiers doivent être transmis
aux établissements de crédit
sollicités avant le 6 février
(délais déjà dépassé dans le
Nord)
Les sommes allouées à ce plan iront
prioritairement aux éleveurs ovins et
bovins puis aux autres éleveurs et
autres cultivateurs.
La rédaction du formulaire de
demande des aides prévues au plan
d’urgence a pu laisser penser que
les producteurs d’endives étaient
exclus des dispositifs, le chiffre
d’affaires endives ne devant pas
figurer à la ligne maraîchage de ce
formulaire. Le chiffre d’affaires
« endives » sera intégré dans le
chiffre d’affaire de l’exploitation
Cependant, il n’en est rien et les
endiviers peuvent également faire
une demande.
Si vous êtes en difficulté et que vous
n’entrez pas dans les critères,
déposez tout de même un dossier
sauf si vous avez déjà bénéficié de
7 500 € d’aides des minimis.
Si l’enveloppe n’est pas entièrement
consommée, il est possible que les
critères d’éligibilité soient assouplis
dans un deuxième temps.
Chaque dossier fera l’objet
d’une attention particulière.
Antoine JEAN, porte parole
départemental, nous représente
au comité de suivi de l’utilisation
de ce fond exceptionnel.
Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009
En raison des restrictions aux échanges observées en lien avec la FCO, les
producteurs bovins en zone réglementée ont été pénalisés dans la commercialisation
des broutard(e)s. Afin de limiter le surstockage d’animaux dans les exploitations des
zones réglementées qui trouvent difficilement preneurs, il a été décidé d’encourager
les engraisseurs qui participent à l’effort de prise en charge de ces animaux et qui
dans le même temps contractualisent avec les opérateurs d’aval..
Ce dispositif est accessible aux exploitants agricoles éleveurs engraisseurs de bovins
de races à viande :
ayant acheté (Indicateur A) pour la période du 3 octobre 2008 au 3 février
2009 au moins 10 bovins originaires de la zone réglementée de races à viande âgés
de 5 à 14 mois et faisant l’objet d’un contrat d’engraissement. L’âge des animaux est
évalué à la date de l’achat.
-
et ayant vendu pour abattage (Indicateur B) entre le 1er décembre 2008 et le
31 mars 2009 au moins 10 bovins ayant un poids de carcasse inférieur à 450kg. Les
poids retenus sont exprimés en poids de carcasse indiqué par la pesée fiscale.
Cette aide intervient sous la forme d’une aide dites « de minimis » accordée par l’Etat
et versée par l’Office de l’Élevage et dont le montant maximal est fixé à 90 € par bovin
du plus petit indicateur A ou B. Dans le cas où le montant total des demandes
dépasserait l’enveloppe globale prévue, un coefficient stabilisateur sera appliqué.
Pour mémoire, la réglementation des aides « de minimis » prévoit qu’une exploitation
ne peut percevoir plus de 7500€ tous dispositifs confondus sur une période de trois
années glissantes.
Le formulaire de demande d’aide pourra être téléchargé dès le 15 janvier 2009 à partir
du site des services de l’état: http://www.pas-de-calais.pref.gouv.fr, rubrique
« Agriculture/ Economie Agricole/ Aides conjoncturelles ».
Les factures d’achat, les tickets de pesée et le contrat d’engraissement permettant de
vérifier la déclaration seront fournis avec la demande qui doit être déposée au plus
tard le 15 avril 2009 à la DDAF du Pas-de-Calais
– Service d’Economie Agricole,
Cellule FCO
– BP 912 – 62022 ARRAS CEDEX.
Pour tout renseignement complémentaire, s’adresser à :
DDAF du Pas de Calais : 03 21 16 12 40
PAC
DDAF Nord et Pas-de-Calais
Services d’Economie Agricole
ARRAS - LILLE, le 12 janvier 2009
TELE-DECLARATION 2009
En 2008, plus de 2000 agriculteurs de la Région Nord-Pas de Calais ont fait
leur déclaration Surfaces ou Prime au maintien du Troupeau de vaches
Allaitantes par télé-déclaration.
En 2009, s’y ajoute la télé-déclaration de la demande de primes à la brebis
qui est ouverte depuis le 7 janvier 2009.
Le calendrier pour les dispositifs Surfaces 2009 et PMTVA 2009 reste à
préciser. Néanmoins, l’ouverture de la télé-procédure pour la mise à jour du
Registre Parcellaire Graphique 2009 aura lieu mi-février.
Les agriculteurs qui se connectent à TéléPAC doivent actualiser ou créer leur
compte d’accès pour 2009.
La procédure a été simplifiée et allégée pour les exploitants qui avaient déjà
un compte d’accès TéléPAC en 2008 : il suffit en effet de saisir le code
personnel 2009 à l’occasion de la première connexion (code qui figure en
haut à gauche du courrier de fin de campagne envoyé lors du paiement des
aides surfaces 2008 début décembre ) pour que le compte d’accès soit
prolongé sur la campagne 2009, avec maintien du mot de passe.
La procédure habituelle d’authentification est maintenue pour les agriculteurs
qui n’avaient pas encore créé de compte en 2008 (réponse demandée à
plusieurs questions concernant les données personnelles de l’exploitant).
L’adresse de connexion est : www.telepac.agriculture.gouv.fr
Pour plus de renseignements, contacter :
La DDAF du Nord au 03.20.96.42.94 de 9 h à 12 h
-6-
F.C.O. : Défense de tous les éleveurs quels
que soient leur choix de prophylaxie
Il est indispensable que la lutte contre
la FCO s’inscrive dans un cadre
réglementaire collectif, harmonisé au
niveau européen, afin que TOUS les
éleveurs puissent être traités sur un
pied d’égalité : prise en charge des
moyens de lutte, indemnisations en cas
de perte, etc.
-
Nous exigeons de l’Etat que conformément à la réglementation en vigueur,
une prophylaxie obligatoire soit mise en place le plus tôt possible pour lutter
contre la FCO dans les élevages. Cette prophylaxie devra reconnaître 2
méthodes : l’une vaccinale selon une stratégie précise et définie dans le
temps, l’autre dite « alternative » à la vaccination. Le choix d’utiliser l’une ou
l’autre méthode doit être laissé à l’éleveur. Il convient d’intégrer les éleveurs
dans les évaluations.
-
Nous demandons que la stratégie vaccinale repose sur des critères sanitaires
comme le préconise l’AFSSA.
-
Nous demandons que les méthodes alternatives et l’immunité naturelle
acquise soient évaluées
-
Le coût de la prophylaxie doit être totalement pris en charge par les pouvoirs
publics quelques soient les moyens de luttes contre la FCO.
-
Nous demandons que les animaux morts soient indemnisés à la hauteur de la
valeur vénale, et que les pertes induites soient évaluées.
-
Nous rappelons que la désinsectisation ne doit pas être obligatoire pour
l’ensemble des éleveurs (en agriculture biologique ou conventionnelle) car
son inefficacité est reconnue et son innocuité n’est pas démontrée.
-
Nous demandons une dérogation à l’arrêté du 4 novembre 2008 pour
permettre la reconnaissance des méthodes alternatives à la vaccination avec
un suivi d’élevage par un vétérinaire
Nous nous opposons à toute forme de répression (perte de la conditionnalité
des aides, procès verbal) des éleveurs en agriculture biologique ou conventionnelle,
qui feraient le choix de ne pas vacciner en mettant en place des méthodes alternatives
à la vaccination avec un suivi d’élevage par un vétérinaire.
•
Face à un manque considérable de connaissances, et aux délais nécessairement
longs pour approfondir toutes les questions de recherches,
•
dans la mesure où cette maladie n’est pas contagieuse, ni transmissible à
l’homme,
• vu que l’efficacité et l’impact (productivité, stérilité, gestation …) des vaccins ne
sont pas suffisamment connus (ATU)
face à la multiplication des sérotypes présents,
les pratiques alternatives suivies par un vétérinaire sont légitimes. Les éleveurs
pratiquant ces méthodes doivent avoir accès aux mêmes droits administratifs et
juridiques que ceux qui vaccinent : conditionnalité des aides et indemnisation des
animaux morts.
Confédération Paysanne, 10 janvier 2009
Plan de Modernisation des Bâtiments d’Elevage (PMBE)
Un nouvel appel à candidature est lancé pour le dépôt des dossiers de demande de
subvention dans le cadre du Plan de Modernisation des Bâtiments d’Elevage (PMBE).
D0ate limite de dépôt des dossiers : 16 mars 2009.
Subvention de 10 à 32% (10% JA) en fonction des travaux.
Formulaire et conditions d’éligibilité sur http://draf.nord-pas-de-calais.agriculture.gouv.fr
domaine « Exploitations et productions agricoles ». Ces documents sont également
disponibles dans les DDAF, auprès des organismes de services et des conseillers
agricoles (GRDA, Contrôle Laitier, Centre de gestion, Association des Eleveurs …) ou
au syndicat (03 21 24 31 53)
-7-
Sanitaire
FCO en Nord-Pas-de-Calais
En 2006-2007, la maladie a fait
beaucoup de dégâts et bien que seule
une partie du cheptel bovin-ovin soit
vaccinée,
les
vétér inaires
ne
constateraient plus de problèmes
localement. Aujourd’hui, il est impossible
d’attribuer ce « calme » à la vaccination.
De même, il est impossible d’affirmer
qu’on a observé des effets secondaires
dus à la vaccination en région. Affirmer
qu’on pourra éradiquer cette maladie est
illusoire car un nouveau sérotype va
arriver par les Pays-Bas et qu’il en existe
21 autres connus !
La conf’ 59/62 est prête à aider les
paysans favorables à une autre
approche que « le tout vaccination ».
Contactez-nous si c’est votre cas.
Antoine JEAN
Plan Végétal Environnement
Date limite de dépôt des dossiers : 16 mars
2009.
Dispositif financé par l’Etat, le Conseil
Régional
Nord-Pas-de-Calais,
l’Union
Européenne pour l’ensemble de la Région
Nord Pas-de-Calais et l’Agence de l’Eau
Artois Picardie pour les zones eau, érosion et
zones humides.
Le taux de subvention varie selon la zone et
le financeur :
40% si votre exploitation est située dans la
zone de l’Agence de l’Eau et sous réserve de
certaines conditions :
- existence d’une démarche collective visant
à la protection de l’eau,
- réalisation d’un diagnostic visant à
connaître les risques de pollution,
- implantation d’au moins 100 m de haies.
30 % si vous avez contracté une MAE
( mesure agro-environnementale), financé
par le Conseil Régional et/ou l’Etat et le
FEADER
20 % dans les autres cas.
Un supplément de 10 % est accordé aux
jeunes agriculteurs.
Notices
d’information
et
formulaires
disponibles en ligne sur le site de la DRAAF
Nord-Pas-de-Calais : http://draf.nord-pas-decalais.agriculture.gouv.fr,
auprès
des
Chambres d’Agriculture et de vos centres de
gestion.
Le dispositif d’aide PVE est également
éligible sous certaines conditions aux CUMA.
Renseignement en DDAF :
Nord 03 20 96 41 87 et 03 20 96 41 77
Pas-de-Calais 03 21 50 30 48
Un site à consulter pour mûrir
ses choix :
www.giezoneverte.com/
Vous y trouverez un dossier
spécial FCO
Solidarité Paysanne n°324–
n°324– Février 2009
Quelle agriculture pour nourrir le monde ?
A l'heure où l'on annonce 9 milliards d'êtres humains sur la planète à l'horizon 2050, la question de
comment faire pour nourrir le monde est posée. Si la production mondiale actuelle est potentiellement
suffisante pour satisfaire les besoins de chacun (c'est l'accès à cette alimentation qui pose problème),
comment faire pour faire face à la demande alimentaire à venir ? Notre agriculture a-t-elle vocation à
nourrir le monde ?
C'est pour débattre de cette vaste
question que le CEDAPAS a
organisé une ferme ouverte le 8
novembre dernier. A partir de
l'exemple d'une ferme du "nord",
nous avons essayé de comprendre
concrètement les liens entre nos
modes de développement agricole et
la situation alimentaire mondiale.
Et comme l'alimentation, et donc
l'agriculture et les politiques qui
l'orientent sont l'affaire de tous, des
partenaires locaux se sont associés
à cette journée : La Confédération
Paysanne, Artisans du Monde,
ATTAC et le CCFD du Boulonnais.
Cette journée s'inscrivait dans le
cadre de la campagne Alimen'Terre,
campagne organisée tous les ans
pour sensibiliser au problème de la
faim dans le monde (elle est portée
nationalement par le CFSI et
coordonnée en région par Cap
solidarité ; le CEDAPAS y participe
notamment en organisant des visites
de fermes sur ce thème pour les
élèves des lycées agricoles).
intenable pour des millions d'urbains
pauvres, la faim et la pauvreté dans
le monde touchent encore
essentiellement le monde rural : sur
963 millions de personnes qui
souffrent de la faim (1 personne sur
6 !), 70 % sont des ruraux, vivant du
travail de la terre.
Même si l'actualité récente fait un
peu oublier la situation alimentaire
mondiale, cette année a vu resurgir
des émeutes de la faim dans les
villes des pays du sud, en Egypte,
en Haïti, au Cameroun... liées à la
forte augmentation du prix des
aliments de base, suite à l'envolée
des prix des matières premières
agricoles au niveau mondial.
Cette actualité dramatique remet
l'agriculture au cœur des débats : au
niveau mondial, 45 % de la
population vit du travail de la terre.
Et même si la situation est devenue
L’AUTONOMIE :
Une condition de la souveraineté alimentaire !
L’autonomie, qui est au cœur de notre projet d'Agriculture Paysanne, c'est la
capacité à vivre sans dépendre du pouvoir agro industriel (et n’être qu'un
maillon d'un processus de production industrielle).
C'est aussi une valeur humaine, qui consiste à être maître de son devenir.
Elle implique la responsabilité de nos choix vis-à-vis de notre environnement
social, naturel…
Faire le choix d’une agriculture plus autonome au Nord, c'est garder plus de
valeur ajoutée pour le revenu agricole, et c’est donc permettre à plus de
paysans de vivre de leur travail.
C'est aussi moins faire pression sur les pays du Sud pour qu'ils nous
approvisionnent en matière premières à bas coût comme le soja.
L’autonomie, c’est donc aller dans le sens d'une souveraineté alimentaire
pour tous, mais c'est aussi une des conditions essentielles pour une
souveraineté alimentaire effective: A quoi servirait d'obtenir au niveau
international le droit de choisir sa production agricole et alimentaire, celui de
choisir ses modes de production, si dans un pays, l'agriculture est
complètement dépendante de quelques multinationales pour ses semences,
ses intrants, ses techniques… (exemple des OGM) ?
Des pratiques plus autonomes c'est aussi un progrès pour l'environnement
naturel car l'autonomie repose sur la valorisation des ressources du milieu,
elle nécessite donc d'avoir des pratiques respectueuses et adaptées au
milieu. Moins d'intrants, c'est moins d'énergie, moins de transport, moins de
contribution à l'effet de serre...
Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009
-8-
Et malgré les objectifs du millénaire
pour le développement fixés en 2000
par l'ONU (baisser de moitié d'ici
2015 le nombre de personnes
souffrant de la faim dans le monde),
la situation ne s'améliore pas, le
nombre de personnes sousalimentées augmente tous les ans.
Photo du GRDR—région de Kaye, Mali
La libéralisation accrue des échanges
met en concurrence notre agriculture
productive et subventionnée avec
des systèmes au sud qui ne peuvent
bien souvent pas rivaliser avec les
nôtres !
Au Burkina Faso par exemple, les
vaches laitières produisent plus
souvent 110 L de lait par lactation…
Comment
peuvent-elles
être
concurrentielles face à nos holsteins
sélectionnées et conduites
de
manière
intensive qui peuvent
produire jusqu'à 12 000 L par an !
La traite est bien entendu manuelle,
et les agriculteurs ne bénéficient
d'aucune aide, le conseil agricole est
peu développé, et il y a très peu
d'infrastructure pour collecter et
acheminer le lait.
Une politique agricole pour une agriculture
durable, au Nord comme au Sud !
De nombreuses fermes de la
région, et notamment dans notre
réseau d’Agriculture Paysanne,
nous montrent des choix concrets
de paysans pour mettre en place
des alternatives (maîtrise des
tailles d’ateliers, systèmes
herbagers et recherche
d'autonomie en protéines, maîtrise
de filières de commercialisation et
implication dans le développement
local…) qui vont dans le sens
d'une agriculture durable.
Mais l'orientation de l'agriculture
passe aussi et surtout par la mise
en place de politiques solidaires
qui permettent à
tous les pays de se
développer et de
répondre aux
besoins alimentaires
de leurs populations.
L'échéance du bilan
de santé de la PAC
fin novembre nous a
donné l'occasion de
faire le point sur le
rôle de notre
politique agricole
commune sur la
situation actuelle, et
Solidarité
de faire entendre une autre voix
pour réaffirmer que des
alternatives existent et sont
possibles !
On peut produire, transformer,
consommer… mais aussi
échanger autrement !
Le budget de la PAC est de 50
milliards d'euros : c'est un levier
fort pour faire évoluer l'agriculture
européenne… à condition de se
fixer des objectifs clairs ! :
* Mettre la souveraineté alimentaire comme priorité de la politique agricole
à Permettre aux pays ou groupes de pays de protéger leurs productions locales par des barrières douanières
à Cibler la production européenne sur la satisfaction du marché intérieur, abandonner l’objectif de se placer sur
le marché mondial pour les produits de consommation courante
* Promouvoir au nord un mode de développement cohérent avec les territoires, encourager une
agriculture autonome (orientation par les primes), notamment en protéines, revoir profondément nos systèmes
d'élevage
* Favoriser l'emploi et le développement local par une répartition plus équitable des aides, en lien
avec l'emploi agricole, et encourager les filières locales
La PAC a permis dès les années 70 à l'Europe d'atteindre l'autosuffisance alimentaire grâce à
l'intervention publique et la protection des frontières. En garantissant un revenu stable aux
producteurs, elle a permis l'investissement en agriculture et l'augmentation de la productivité.
En tenant compte des erreurs du passé, elle pourrait être un exemple pour des régions du Sud,
si on leur laissait l'opportunité de s'organiser et de se protéger !
Jean-Luc Malpaux, Jean-René Gomel,
Emeline Gaborieau, CEDAPAS
La journée « portes ouvertes » sur une ferme dans le
cadre de la campagne AlimenTERRE était préparée
et animée par le CEDAPAS en partenariat avec la
Confédération Paysanne et 3 associations locales
boulonnaises : Artisans du monde, le CCFD, ATTAC.
Cet évènement a été l’occasion de croiser et
d’échanger sur la mission et le travail de nos
associations.
Si notre rôle et nos modes d’action sont différents,
nous avons pu constater de nombreux points de
convergence. En effet, notre analyse des causes de la
faim et de malnutrition est la même, c’est bien
l’industrialisation de l’agriculture du Nord et les
conditions du marché mondial des produits
alimentaires qui ruinent les paysans du sud.
Chaque association, avec ses compétences propres,
a pu illustrer ces mécanismes à partir de l’exemple du
marché mondial du lait.
Le témoignage d’un producteur laitier et l’expérience
des différentes associations ont rendu cet exercice
concret et en prise avec des réalités vécues.
En conclusion, de l’avis de certains participants, une
expérience qu’il serait utile de renouveler pourquoi
pas sur d’autres fermes ?
-9-
Solidarité Paysanne n°324–
n°324– Février 2009
Film
Avec votre épargne, nous
installons d’bios’
agriculteurs
FoncierInstallation
Constat :
200 fermes disparaissent chaque semaine en
France en allant à l’agrandissement ;
Plus de 50% des produits bio consommés en France sont importés (forte
croissance de la consommation) ;
Des jeunes rêvent de s’installer paysan mais ils ne trouvent pas de
terre…
L’association Terre de Liens Nord-Pas-de-Calais nouvellement créée se
propose de répondre à ces problèmes en achetant du foncier et en le
mettant à disposition d’agriculteurs en bio.
Au cœur de la Bretagne paysanne,
deux visions du métier d’éleveur
laitier
se confrontent.
Alors que des Hommes se sont
engagés depuis plusieurs années
dans une agriculture autonome,
durable et performante, le courant
majoritaire de la profession reste
inscrit dans un modèle de
production industriel, fortement
dépendant des groupes agricoles et
agro-alimentaires…
SORTIE LE 18 FEVRIER 2009
Un film documentaire de Matthieu
Levain et Olivier Porte
76 minutes Vidéo - Couleur - 16/9 –
France - 2008 visa n° 121 239
Contact programmation : Jean-Jacques
Rue 06 16 55 28 57 [email protected]
Tout va bien !
Le groupe Monsanto a annoncé des
résultats historiques. Ses ventes, qui
ont atteint 2,6 milliards de dollars, ont
également atteint des niveaux records
pour l'entreprise.
Elles ont été réalisées à hauteur de 1,1
milliard dans les semences et de 1,4
milliard dans les herbicides --avec en
vedette le fameux "Roundup"-spécialement conçus pour être utilisés
en conjonction avec des cultures OGM.
Ces résultats, "de manière typique,
reflètent essentiellement l'impact des
activités en Amérique latine", a relevé
le groupe, qui est très présent chez les
grands pays producteurs de soja.
Monsanto a notamment noté la très
forte demande pour ses désherbants à
base de glyphosate au Brésil.
Source : AFP, 8/01/09
Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009
Exemple :
François Théry est polyculteur bio à Gavrelle (près d’Arras). Un de ses
propriétaires veut vendre ses terres. Après 2,5 mois, un appel à l’épargne
solidaire et collective lancé avec Terre de Liens parvient à collecter les 18 200 €
nécessaires à l’achat de 4,40 ha auprès de 49 personnes et associations.
Comment cela fonctionne-t-il ?
1 part = 100 € (75 € pour l’achat et 25 € mis en réserve afin de rembourser les
actionnaires qui souhaiteraient se désengager).
Remise fiscale après 5 ans d’actionnariat Indexation sur le coût de la vie.
Le fermage sert au paiement de certains frais (réparation des bâtiments
loués…)
8 fermes ont été acquises en 2007 en France
10 sont en cours d’acquisition ainsi que des terres
197 actionnaires et 1 million d’euros collectés (chiffres déjà dépassés)
Pour tout renseignement :
Terre de Liens Nord-Pas-de-Calais
93, rue de Paris
59110 LA MADELEINE
03 20 42 95 44 ou
[email protected]
Bernard Coquelle, paysan confédéré
et
membre du conseil d’administration de
tdl 59/62
Questions à François Théry,
paysan dans le Pas-de-Calais
et premier bénéficiaire local
de l’actions de Terre de Liens :
Solidarité Paysanne : François, tu as
récemment bénéficié de l’aide de terre
de liens, pourquoi l’as-tu sollicité ?
François Théry : Un propriétaire
voulait vendre 9 ha et j’étais en
mesure d’en acheter une partie. Mais
ne voulant pas m’endetter, j’ai préféré
sollicité cet outil collectif. Acheter en
commun comme le fait la foncière
terre de liens permet de « sortir » ces
hectares du marché immobilier car
lorsque je vais céder mon exploitation,
personne, ni moi, ni un des
actionnaires ne pourra chercher à
faire monter les enchères pour la
reprise de ces surfaces.
et cette initiative amène des gens
extérieurs, une majorité de citadins, à
s’intéresser aux questions agricoles.
De plus, la charte de Terre de Liens
est proche du projet de la
Confédération paysanne. L’action
locale de l’association va s’ajouter au
travail fait par la Conf sur l’accès au
foncier. Aller à la rencontre des
maires de la région permettra
probablement de racheter des terres
actuellement gérées par les C.C.A.S.
S.P. : Au-delà de cet intérêt majeur
pour l’installation, quels autres intérêts
vois-tu à l’action de Terre de Liens ?
F.T. : j’ai récemment participé à des
réunions organisées par l’association
pour recruter bénévoles et épargnants
- 10 -
S.P. : Y a-t-il un petit bémol ?
F.T. : je trouve que l’articulation de
l’association avec la foncière n’est pas
évidente. Les associations agissent
sur le terrain tandis que le conseil de
surveillance de la foncière est élu par
les actionnaires lors de l’AG annuelle.
Ce système demande, en contrepartie
de l’absence de rémunération des
épargnants, une très grande
transparence sur l’utilisation des fonds
investis. Mais c’est toujours que ça
que les financiers n’auront pas pour
détruire la planète !
Édito
2009 SERA OÙ NE SERA PAS UNE ANNEE MILITANTE ?
Meilleurs vœux à tous. Nous démarrons
cette année sur de moins bonnes
perspective que l’an dernier. En effet après
une fin 2007 et début 2008 où les prix
agricoles avaient regonflé le moral des
paysans le constat est là, les coûts de
production ont explosé et les prix ont chuté
à grande vitesse. Pour les céréales et le
lait, cela semble continuer.
Pourtant nous pensons que rien n’est
inéluctable, exemple : pour le lait où le
diagnostic que nous faisions il y a quelques
mois nous donne raison aujourd’hui.
Pourquoi avoir poussé les producteurs à
produire des quantités supplémentaire alors
que le marché ne pouvait les absorber ?
Certains se disent « nous avons bien profité
de cette aubaine et tant pis pour celui qui
n’a pas pu le faire. Tout ce qui est bon à
prendre, prenons le sans se poser de
questions ». Il faut aussi chercher des
responsables et nous les connaissons
bien : FNPL et consoeurs qui se trouvent
être plutôt des irresponsables qui, une fois
de plus, nous mènent dans une impasse
pour ne pas dire dans le mur. Sans
dédouaner la commission européenne qui,
avec la bénédiction de notre ministre de
l’agriculture, a décidé d’augmenter les
quotas laitiers de 1% par an plus les 2,5%
de cette année, autant dire que les quotas
sont morts et « vive l’ouverture des
vannes ! » Qui résistera à des prix en
dessous de 200 euros les 1000 litres
comme c’est déjà le cas chez nos voisins
belges ?
Bio
Des mobilisations en perspectives me comme nous l’avons toujours fait de le
direz-vous ! C’est ce que nous avons fait en rappeler à ceux qui l’aurait oublié (laiteries,
ce début d’année puisque le 6 janvier, nous banques, administrations, etc.). Un outil
étions devant chez Lactalis à CUINCY. intéressant pourrait ce mettre en place pour
Nous y sommes juste venus rendre les résoudre les problèmes juridiques : le CAJ.
cartons vides de notre action de 2004 Une réflexion est engagée depuis plusieurs
malgré les -9°C. Peu de producteurs mois au niveau régional pour constituer
avaient fait le déplacement trop occupés à des équipes locales sur ce sujet.
dégeler les tuyaux sur leur ferme qu’il Le travail ne manque pas nous avons
délaisse pourtant d’une certaine manière besoin de tous pour nourrir notre
quand ils s’abstiennent de s’engager dans réflexion et agir solidairement !
A. JEAN
une défense collective ou dans une
réflexion indispensable sur la vulnérabilités
de nos systèmes de production incapables
de faire face à l’augmentation des coûts de
l’énergie et des intrants en général. Nous
sommes tous vouée à un avenir incertain et
Agriculture biologique : un nouvel
chaotique !
identifiant redondant avec Nature et
Notre travail syndical est de contester mais Progrès ?
aussi de proposer .C’est ce que nous avons Le nouveau cahier des charges européen de
fait récemment en élaborant un PAD que l’agriculture biologique vient d’entrer en vigueur
nous avons défendu contre celui de la au premier janvier.
chambre d’agriculture du NORD très libéral Il est moins exigeant que le précédent sur
et qui fait la part belle au « entrepreneurs, certains points . La FNAB considère « que des
pratiques plus durables et plus cohérentes que
aux agri-managers et aux nantis de tout les minima réglementaires sont en réalité
bords ». Rien de solidaire pas grand chose appliquées par l’écrasante majorité des
pour l’installation. C’est pour dire que notre agriculteurs bio français». Dans la mesure où
département vaut mieux que cela que nous cette fédération souhaite faire prendre
sommes allés rencontrer M. KANNER, vice- conscience de ces « plus » aux citoyens , elle
président en charge de l’agriculture. Est ce va créer un nouvel identifiant. «Celui-ci se
que nous l’avons convaincu ? En tout cas, baserait sur l’indispensable socle européen
contrairement aux idées reçues, la Conf’ auquel viendraient s’ajouter dans un premier
temps des éléments du cahier des charges
fait moins peur que la FDSEA.
français abrogé, ainsi que des règles
Comme toujours, nous considérons indispensables pour préserver les produits bio
prioritaire la défense des paysans bafoués de toute pollution par les OGM», explique la
dans leurs droits et nous continuerons Fnab. Cet identifiant «sera aussi le signe d’une
SANTÉ
C'est une première mondiale. Des chercheurs français indépendants des
multinationales agrochimistes ont évalué les dangers de l'un des herbicides les
plus vendus au monde.
… Bête noire de Monsanto, le biologiste moléculaire de l'université de Caen Gilles-Éric
Seralini enfonce le clou en publiant une étude accablante. « Elle montre, dit-il, que
l'utilisation sur des cellules de nouveau-nés fraîchement issues de cordons ombilicaux,
de formulations de plusieurs Roundup, diluées à des doses infinitésimales (jusqu'à 100
000 fois), provoque la mort en quelques heures des cellules humaines, avec extension
aux tissus et aux ADN, pouvant provoquer des maladies chroniques ». Monsanto répond
avec un guide des bonnes pratiques du désherbage. On y lit qu'il ne faut pas par
exemple pulvériser sous le vent ou trop près des plantes à préserver. Aveu de faiblesse ?
« Les autorisations d'utilisation de ces désherbants sont à réviser d'urgence », ajoute
Gilles-Eric Séralini.
Yannick Boucher, la voix du Nord du 8 janvier 2009
reprise en main par les producteurs des règles
qui les concernent et qu’ils souhaitent au plus
proche des fondamentaux de l’agriculture
biologique. En cela, les bio Français rejoignent
leurs collègues anglais, autrichiens, allemands,
suisses ou italiens», précise la Fédération.
Le débat sur la multiplication des labels et
marques va pouvoir être relancé car le fameux
« AB à la française » était déjà décrié par les
« puristes » adeptes de la démarche Nature &
Progrès !
L’Union Européenne et nos ministres des
agriculture voudraient-ils une bio à trois
vitesses ?
Source : Agrafil du vendredi 16 janvier 2009
Paysan(ne)s
Nom : .........................................
J’adhère à la Confédération Paysanne (abonnement « Solidarité Paysanne » et
« Campagnes Solidaires » compris)
J’adhère à la Confédération Paysanne (abonnement « Solidarité Paysanne »
compris)
Je rencontre des problèmes financiers, mais je souhaite rester adhérent et
Supplément volontaire
¨
90 €
¨
80 € Adresse : ...............................
Prénom : ........................
.…… € ............................................………
..…… € Téléphone :............………….
Total
……..€
Total
70 €
Facture
¨ 28 € Nbr UTH : .......…
¨ 36 € Année de naissance : …………
……...€
Retraité(e)s, non-paysan(ne)s, ami(e)s de la Conf’
Productions : …………………………….
SAU : .........ha - Quota.:.....………...L
Retraité (journaux national et régional)
Abonnement « Solidarité Paysanne » (journal régional 11 n°/an)
Abonnement « Campagnes Solidaires » (journal national 11 n°/an)
Bulletin et chèque à l’ordre de Confédération Paysanne à renvoyer à : Confédération paysanne du Nord-Pas de Calais
71 bis, Avenue Roger Salengro - 62223 St Laurent Blangy / Tél 03 21 24 31 53 - mail: [email protected]
- 11 -
Solidarité Paysanne n°324–
n°324– Février 2009
AGENDA
EMPLOI
Mardi 4 février, à 19h30 à Tourcoing au cinéma le Fresnoy, 22 rue du Fresnoy
En avant première : « Tout compte fait », film documentaire sur les dégâts de
la grande distribution tourné en région
Renseignements 03 20 28 38 00
Ce documentaire passera sur France 3 le 7 février à 23h00
Jeudi 19 février à 20h30 au Cinéma le Varlin de Grande Synthe
« Herbe », film documentaire de Matthieu Levain et Olivier Porte, 2008
Voir encart page 10.
URGENT : Paysan Corrèzien recherche salarié pour travailler sur une
ferme de 55 ha, en polyculture- élevage, troupeau 160 chèvres en
transformation fromagère. Ferme en démarche agriculture durable depuis
de nombreuses années ( valorisation de l'herbe, réduction des intrants,
pas d'utilisation de phytosanitaires...). Dans un premier temps, le
contrat est une fin de CDD de 3 mois, qui pourra être renouvelé pour 1
an avec si affinité une possibilité d'association .
Pour tous renseignements complémentaires, contacter : Christian ARNAUD
La Gare 19 550 St-Hilaire Foissac 05 55 27 54 88
LIVRE
2009, la fin des mensonges d'État ? Ogm, tout s'explique
Christian Vélot, éditions Goutte de Sable
Un livre à lire d'urgence, pour comprendre les enjeux du dossier OGM, par l'un des trop
rares scientifiques français qui ose dire la vérité.
Organismes Géniaux et Merveilleux, Organismes Génétiquement Monstrueux ou
Outils Génétiques de Marketing ?
FORMATION
Mardi 17 février 2009 de 9 à 16h
Formation Accueil Paysan : « Le coût de prestation »
Évaluer et calculer le coût réel des animations, de l’accueil proposé, avec
l’AFIP. Lieu : Maison des Paysans, Saint Laurent Blangy.
Date suivante : 24 mars « Rendre ma structure accessible à tous » avec
Sébastien Ansel du Conseil Général du Nord
Renseignements et inscription : Camille De Bruyne, Accueil Paysan 59/62
Tél. : 03 28 48 09 39 / courriel : [email protected]
Mardi 3 mars 2009 Journée Echange AVENIR 59/62 chez Christophe
Drieux de 10h à 17h à Broxeele (59)
Polyculture, production de fraises et transformation (glaces, confitures...)
Matin: Christophe présente sa ferme et son installation / Après-midi: échange
entre les participants sur leurs fermes ou leurs projets d'installation
Journée ouverte aux personnes ayant un projet d'installation en milieu rural ou
déjà installées. Inscription obligatoire auprès d'AVENIR au 03 21 24 31 52 ou
[email protected]
NAISSANCES
Valérie et Vincent Makowka, paysans à Dimont (Avesnois), ont le plaisir de vous
annoncer la naissance de Florian. Il est né le 8 décembre 2008
Rosa et Mathieu Glorian (animateur conf’ régionale), ont le plaisir de vous
annoncer la naissance de Justin. Il est né le 9 décembre 2008
Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009
- 12 -
Offre d'emploi agriculture
paysanne et installation
En Nord Pas de Calais
Pour résister à l'industrialisation de
l'agriculture, permettre d'inventer de
nouvelles activités économiques et
sociales qui intègrent la production
alimentaire, pour que le monde ne
devienne pas une marchandise, pour
que la terre reste un bien commun,
pour
nous
réapproprier
notre
alimentation,
L'association AVENIR Nord Pas de
Calais soutient, fédère et accompagne
des personnes qui s'installent sur des
petits projets agricoles. L'association
s'attache à créer des liens au niveau
local entre ses membres.
Pour compléter l'équipe salariée (2
animatrices),
l'association recherche un(e)
animateur(trice)
- Vous voulez que le monde aille vers
plus de solidarité, et le monde
agricole en particulier ?
- Vous vous voyez bien animer des
groupes, monter des formations,
aider à créer un réseau de soutien
autour de paysans, de futurs paysans
parce qu'à plusieurs c'est quand
même mieux...
- Vous souhaitez accompagner des
personnes dans ce qu'elles ont de
précieux, un projet d'installation
agricole, même si elles n'ont pas
l'esprit d'entreprise chevillé au corps,
même si le projet n'est pas très bien
ficelé au départ, même sans savoir a
priori si le projet sera viable et
vivable ?
- Vous êtes prêt pour cela à faire
avancer avec elles les aspects
humains, mais aussi techniques,
comptables, financiers… de leur
projet ?
Ce poste vous intéresse ? Envoyez
vite votre lettre de motivation +
CV par courrier ou mail avant le
10 février, et si besoin contacteznous au 03 21 24 31 52
(Les entretiens auront lieu les 20
et 21 février)
- Le poste est en CDI, à temps plein,
à pourvoir dès avril 2009 et basé à
Saint Laurent Blangy (Arras, 62) sauf
en période d'itinérance
– Salaire selon grille de la
Confédération Paysanne (1840 €
bruts mensuels pour un débutant)
AVENIR 59/62
Maison des Paysans
71bis, avenue Roger Salengro
62223 ST LAURENT BLANGY
Fax : 03 21 24 31 51