Du Sart ou du cochon ?
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Du Sart ou du cochon ?
N° 324 Février 2009 Prix : 3 € Bulletin mensuel de la Confédération Paysanne Nord Pas de Calais Déposé le 3 février 2009 Du Sart ou du cochon ? Depuis avril 2007, un petit-fils Mullier a créé à Villeneuve d’Ascq une ferme d’un genre nouveau : la Ferme du Sart. L’idée de base du projet : « ...préserver des exploitations agricoles de la construction immobilière par la génération d’un revenu accru... ». Ça semble plein de bon sens mais essayons d’en savoir un peu plus. A son retour des Etats-Unis où il était patron des supermarchés Décathlon , Matthieu Leclercq a ramené dans ses bagages un n o u v e a u « concept ». Une nouvelle forme de distribution de p r o d u i t s alimentaires qui consiste, je cite, à « replacer le meilleur de la distribution moderne dans le c o n t e x t e La Ferme du Sart, c’est 9,2 millions € investis, 1436 m² de surface de vente, plus de 1 000 référen-ces, un parvis de 250 m², un parking de authentique d’une grande surface, 3 000 m² de serre horticole et 8 ha de maraîchage en ferme, à la fois bordure de l’A22 en zone urbaine entre Lille et Roubaix. lieu de production et site de vente qui propose des produits garantis ultrafrais sans concession sur les prix. » Après avoir commencé à travailler en octobre 2006 avec 5 producteurs locaux et commercialiser 200 produits sur 200 m² à cause d’un refus de la Commission Départemental d’Equipement Commercial (CDEC), la S.A.S. Ferme du Sart a pris une autre dimension en 2007. Le refus initial de la CDEC était notamment motivé par la non-présentation de la nature des partenariats engagés avec les producteurs locaux et plus généralement par la non-conformité du projet avec le code de commerce. Depuis, l’article du code de commerce concerné a été modifié par ordonnance et un contrat d’approvisionnement chez les producteurs élaboré avec l’aval de la chambre d’agriculture. Ce projet en gestation depuis 2004 présente désormais les dimensions indiquées sous la photo. 750 000 clients ont fréquenté ce magasin en 2008. Le chiffre encourageant des 15 000 visiteurs annuels du célèbre labyrinthe de maïs « vu à la TV » est déjà loin. 20 producteurs locaux travailleraient aujourd’hui avec cet agri-manager qui a permis l’installation de deux maraîchers sur 8 de ses 15 ha. Après avoir reçu le 16 avril 2008, le trophée de la « meilleure stratégie client 2007 » décerné par l’Université Paris Dauphine malgré l’abandon Etiquette Syndicat 3-5 Lait-Revenu : un incontournable anniversaire La Conf a rencontré… Contribution de la CP au débat sur le RSA Revenu 6 Plan d’urgence (suite) FCO : aide engraissement Aides PAC : Télé-déclaration Sanitaire 7 FCO: défense de tous les éleveurs quels que soient leur choix Solidarité 8-9 Quelle agriculture pour nourrir le monde ? Foncier-installation 10 Avec votre épargne, nous installons des agriculteurs bio 11 Édito 2009 sera ou ne sera pas une année militante ? Annonces ARRAS CTC 12 SYNDICAT pour raisons techniques de la RIFD (identification par radiofréquence), technologie qui devrait permettre, comme le télépéage, de passer en caisse sans voir la tête d’une caissière et sans vider son caddie®, Matthieu Leclercq aurait le projet d’ouvrir un deuxième point de vente de ce type d’ici un an. Selon nos sources, il penserait à créer, sous forme de franchises, une dizaine de points de production-vente autour de la métropole lilloise et à vendre son concept dans l’hexagone. Moustachu indésirable Récemment, José Bové a été empêché de visiter avec une délégation d'élus de Midi-Pyrénées l'ambassade des ÉtatsUnis pour y plaider la cause des producteurs de Roquefort. José Bové a également été expulsé du Cameroun à son arrivé à Yaoundé le 22 janvier 2009. M. Bové se rendait au Cameroun pour soutenir M. Bernard Njonga et neuf autres activistes paysans jugés pour avoir organisé une manifestation illégale dénonçant la corruption endémique qui sévit dans certains départements du ministère de l'agriculture camerounais. Ces mesures visent à criminaliser tous ceux qui s’opposent à la normalisation libérale mondiale. Par delà la reluisante image donnée à cette initiative qui ambitionne de réunir sur un même site propre et sécurisé, tout ce qui tourne autour d’une alimentation de qualité (voir la vidéo de présentation sur http:// www.dailymotion.com/lafermedusart/ video/x73nzp_presentation-la-fermedu-sart_lifestyle), un syndicat paysan comme le nôtre est inévitablement dubitatif lorsqu’il lit « sans concession sur les prix » ou « le meilleur de la distribution moderne » quand on connaît les pratiques des centrales d’achat des groupes Auchan, Décathlon et Cie. Nous le sommes d’autant plus quand on apprend que la SAFER est intervenue dans l’acquisition de 15 ha et du corps de ferme de l’exploitation d’origine. Et nous commençons même à nous méfier lorsqu’on entend que les deux maraîchers installés sur place n’ont pas de baux mais bénéficient d’un prêt à usage alors que l’un des deux a dû investir pour réaliser des productions qui nécessitent du matériel. T hierr y Debon, un des deux maraîchers installés sur le site et qui se présente dans la vidéo visible sur internet affirme pourtant que sans la Ferme du Sart, il n’aurait pas pu s’installer car il n’est pas fils d’agriculteur. Un autre producteur interrogé sur la politique de prix pratiquée par cette enseigne ne se plaint pas. Il affirme que le gérant a conscience que pour se situer dans le haut de ce qu’on trouve dans la grande distribution, il faut de la qualité et que fidéliser les producteurs de bons produits a un prix. Ce producteur pense que Matthieu Leclercq fait bien son métier, qu’il pense à des choses auxquelles « on ne pense pas, nous producteurs ». Par exemple, il parvient à valoriser des produits que nous détruirions au champs comme des pieds de fraise qui ont déjà donné ou des carottes impossibles à arracher mécaniquement avant le gel. Il propose aux clients de venir avec leur bêche et d’emmener gratuitement ce qu’ils ont arraché. C’est intelligent car ce genre d’action associée au parc animalier et aux ballots de paille mis à disposition des enfants, au marché de producteurs ou encore aux jardins familiaux, ça lui permet de se dém arquer et de fidélis er la clientèle. » Alors que les attentes de la société vis-à-vis de l’agriculture ne se limitent plus à la seule production d’une alimentation en quantité suffisante, trop rares sont encore les paysans à l’avoir compris et intégré à leur système. Est-ce trop tard lorsqu’une dynastie commerciale comme la Une certaine idée de l’alternative ? famille Mullier s’en empare ? Non mais ne pas avoir le souci de sa commercialisation alors qu’on a la clientèle sur le pas de sa porte, c’est abandonner l’essentiel de la valeur ajoutée qu’on crée à l’aval. C’est, par conséquent, fragiliser nos exploitations et les rendre toujours moins transmissibles. C’est un cercle vicieux qui s’est engagé après 1945 et dont certains parviennent à sortir. En effet, en ces temps de crise, beaucoup de consommateurs ne sont pas dupes. Ils savent bien que l’authenticité ne s’achète pas et que le principe même de la grande surface est inconciliable avec la création de lien social ou le partage des richesses. Mathieu Glorian Directeur de publication : Hubert Caron ISSN 1148-098 X, titre clé : Solidarité Paysanne (Auberchicourt) N° CPPAP : 0409 G 88873 IPNS Adresse du Journal : Solidarité Paysanne 71bis, Avenue Roger Salengro - 62223 ST LAURENT BLANGY -Tél : 03 21 24 31 53/ Fax : 03 21 24 31 51 Coordination, rédaction, conception et mise en page : Mathieu GLORIAN Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009 Il fallait y penser ! Communiquer est un métier… qui rapporte -2- UN SYNDICAT INCONTOURNABLE ANNIVERSAIRE Dix paysans de la C o n f é d é r a t i o n Paysanne du Nord Pas de Calais accompagnés de 6 camarades nonpaysans ont bloqué, mardi 6 janvier 2009, l'usine Société-LactalisNestlé-Ultra-Frais de Cuincy (proche de Douai, Nord) pendant 4 heures. 4 ans et quelques jours après l'action qui a valu à 7 paysans d'être poursuivis et condamnés Le température glaciale n’a pas refroidi les militants réchauffés grâce aux traditionnels feu de palettes et lait pour vol en réunion le 30 au chocolat. mai 2008, nous tenions à en célébrer l'anniversaire car la situation est toujours aussi inacceptable. Cette manifestation avait également pour objectif de faire entendre à nos concitoyens et notamment à nos élus nos revendications concernant la rémunération du lait (420€/1000 l), la limitation de la production et la reconnaissance de notre représentativité dans l'interprofession. Ces sociétés privées semblent plus que jamais déterminées à faire taire notre révolte. En effet, la procédure en dommages et intérêts initiée par SLNUF pour l'action du 20 décembre 2004 n'est pas encore close et déjà, une autre affaire se dessine. Une plainte aurait été déposée par la société Sécuritas à qui est confiée le gardiennage de cette usine. Un Le blocage de la laiterie de Cuincy a duré 4 heures. vigile en poste derrière Suffisamment longtemps pour expliquer aux journalistes, la première des deux grilles de l'usine que chauffeurs de poids lourds bloqués et salariés de l’usine les raisons de notre présence. nous avons ouverte aurait eu le pied abîmé. Il serait en arrêt de travail pour un mois ! Pourtant aucun n'incident ne s'est produit et le directeur de l'usine était à nos côtés au moment de l'ouverture de la grille. Aucune confirmation de cette plainte ne nous est encore parvenue. Après le procès intenté en 2003 contre Jean-Michel Sauvage par Auchan Arras pour violence sur une caissière lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, la répression du mouvement social bat son plein. M.G. La Conf a rencontré : - le Conseil Général du Nord, en la personne de Patrick Kanner, viceprésident à l’aménagement des territoires le 23 janvier. Antoine Jean, Denis Top et Bernard Coquelle, élus Conf’ à la CDOA, ont pu affirmer de vive voix ce qui différencie notre Projet Agricole Départemental de celui de la FDSEA, à savoir la solidarité entre paysans et la volonté de répondre aux attentes de la société (emploi, qualité, lien social, cadre de vie, environnement, etc.). M. Kanner s’est montré sensible à nos arguments même s’il affirme que le Conseil Général défendra, en CDOA, une position d’homme de gauche qui tient compte du rapport de forces syndicales (sic !) ; - Le DDAF du Nord, Pierrick Huet et le DRAF, Alain Vernède. Le premier a pu nous rassurer un peu à propos du PAD. Ce projet « c o m p o r t e r a d e s outils » (comprendre un système de comparaison entre exploitation pour la redistribution des droits à produire), ce que la FDSEA ne voulait pas initialement. La phrase du jour : « les quotas laitiers, c’est comme les excès de vitesse. Tout le monde est d’accord mais sur le terrain, tout le monde fait des excès ! » Concernant la réforme du parcours à l’installation, le nouveau cadre se précise avec parution des décrets le 10 janvier. Le « PPP » devrait être opérationnel en juin (2009). Attention à la période transitoire... Enfin une ferme école bio dans la région Le lycée agricole public du Nord va convertir l’exploitation agricole du site de Sains du Nord à l’agriculture biologique. Cette structure d’un peu plus de 70ha produit des bovins et ovins viande. Devinette « made in » DRAF Quel sera le nom de l’administration issue de la fusion de la DDAF et de la DDE ? Réponse : la DDT avec un « T » comme territoires. Les écologistes apprécieront... -3- Solidarité Paysanne n°324– n°324– Février 2009 SYNDICAT CONTRIBUTION DE LA CP59/62 AUX DÉBATS SUR LA GÉNÉRALISATION DU REVENU DE SOLIDARITÉ ACTIVE (RSA) Le texte ci-dessous a été remis en main propre à un membre du cabinet de Martin Hirsch lors de la réunion de présentation du RSA au Conseil Général du Pas-de-Calais, à Arras, le 23 janvier 2009. RSA Le Revenu de Solidarité Active est appelé à remplacer le RMI (Revenu Minimum d’Insertion). Ce dernier est entièrement à la charge des départements. Le Nord et le Pas-de-Calais sont parmi les départements ayant le plus de RMI a financer. D’après les propos tenus le 23 janvier 2009 au Conseil Général du Pas-deCalais par les représentants du Haut Commissariat au Solidarités Actives dirigé par Martin Hirsch, le RMI serait rapidement supprimé. Bernard Coquelle représentait la Confédération Paysanne régionale lors de cette « grand messe » où le PS a jugé le plan présenté « pas ambitieux » tout en pointant de nombreuses questions budgétaires. Près de 250 personnes étaient présentes avec une forte représentation de l’URIOPS (Union régionale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux). Programme de restructuration national sucre En plus des aides accordées aux planteurs et aux industriels, un programm e de m esures de diversification de l’économie agricole est mis en œuvre dans les régions concernées par la restructuration. Le Nord-Pas-de-Calais, suite à la fermeture de Marconnelle, se voit alloués 7,6 millions € issus du premier pilier de la PAC. Le dispositif aura la particularité de pouvoir bénéficier à des acteurs économique hors agriculture comme le tourisme. Les mesures seront annoncées en février-mars et les premiers dossiers engagés pour la fin du premier semestre 2009. Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009 Il existe en agriculture un potentiel d’emploi important. Du fait du renchérissement prévisible du prix du pétrole (carburant, engrais, pesticides, emballages, etc.), la relocalisation de l’économie devrait se poursuivre et la production pour une consommation locale de produits alimentaires retrouver tout son sens. Alors que les bassins de production ont eu tendance à se spécialiser depuis plusieurs décennies, on assiste aujourd’hui à l’émergence d’initiatives comme des installations en maraîchage bio, des créations d’AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) ou des installations sur des fermes de polyculture élevage où la maîtrise de la commercialisation des produits et donc la conservation de la valeur ajoutée sont des facteurs de réussite déterminants. De plus, la précarisation croissante du marché du travail encourage de plus en plus de salariés à essayer de créer leur propre activité de travailleur indépendant. Vue leur situation socioprofessionnelle, ces porteurs de projet ont généralement des ressources financières limitées pour se confronter aux premières années. Or ce sont ces premières années qu’il faut réussir à passer pour qu’une création d’entreprise prenne tout son sens ! Pour y parvenir, certains chômeurs peuvent continuer à bénéficier partiellement de leurs indemnités ASSEDIC. D’autres, comme ceux éligibles au RMI doivent se battre pour continuer à en bénéficier et beaucoup ne parviennent pas à l’obtenir. Pourtant, le RMI a été un soutien déterminant pour le démarrage de projets comme ceux cités en exemple ci-après. C’est pourquoi le RSA doit pouvoir, sous certaines conditions, bénéficier aux porteurs de projet d’installation agricole. A la différence de certains syndicats de salariés et des associations de chômeurs, nous ne voyons pas le RSA comme une simple aide au patron mais, puisque nous soutenons des travailleurs indépendants, comme un outil pour accompagner la prise d’autonomie d’un individu et créer de l’activité en milieu rural. Sans un accès au foncier démocratisé, le seul RSA ne pourra devenir un outil adapté à l’agriculture Dans la mesure où ce dispositif sera géré par les départements et que nous soutenons une gestion collective et publique du dispositif, nous souhaitons attirer l’attention de l’Etat et des départements sur la nécessité pour ces derniers de réellement s’investir dans l’accès au foncier agricole des porteurs de projet. En effet, au-delà du maintien d’un revenu pendant la période de démarrage d’une entreprise, la probabilité de parvenir à trouver quelques hectares à cultiver est actuellement très faible pour qui n’a pas des parents agriculteurs. Pourtant, tous les jours, des dizaines d’hectares changent de main et partent à l’agrandissement de structures qui produisent en masse à grand renfort de mécanisation et de déductions fiscales pour une industrie agro-alimentaire de moins en moins employeuse de main d’œuvre. Les départements sont des propriétaires fonciers, notamment membres des Commissions Départementales d’Orientation Agricole, commissions de remembrement et SAFER (Sociétés d’aménagement de l’espace rural). Ils occupent ces fonctions pour promouvoir l’intérêt général dans le cadre de nombreuses opérations d’aménagement du territoire. Trop longtemps dénigrées et laissées de côté, les micro entreprises doivent dorénavant bénéficier d’un soutien renforcé pour accéder au foncier car les très petites, petites et moyennes entreprises constituent une source d’emploi majeure en France et celle qui contribue le plus à la vie des territoires ruraux. Parallèlement à l’attribution du RSA aux créateurs/repreneurs d’activité agricole, il est donc indispensable que les départements, deviennent des bailleurs de foncier agricole. -4- SYNDICAT En contrepartie des soutiens que la collectivité peut apporter aux futurs paysans, il nous semble nécessaire d’imposer, à ceux qui seraient aidés, le passage à la comptabilité TVA. Cette condition est le minimum de transparence que le travailleur indépendant doit avoir envers la collectivité dont il a reçu une aide. Être accompagnés quand on rame. Plus de justice sociale, c’est possible à condition d’aller chercher l’argent là où il s’accumule ! En effet, le régime forfaitaire mais aussi et principalement les montages sociétaires ainsi que de nombreuses autres astuces juridiques et fiscales permettent de faire qu’en France, l’assiette des cotisations sociales ne soit que de 6 Milliards d’euros alors que le revenu de la « ferme France » est de 12 Milliards d’euros ! Beaucoup de richesses échappent ainsi aux contributions sociales privant la collectivité d’importants moyens pour financer des mesures telles que le RSA. Vincent est paysan sur une ferme herbagère de 28 ha dans l’Avesnois. Alors qu’il élevait des vaches allaitantes il y a trois ans, il se trouvait dans une situation financière très mauvaise. Face aux pertes liées à la FCO et aux perspectives de revenu très faible en production de viande sur une petite structure, il a décidé avec son épouse, de se réorienter vers la production-vente directe de produits laitiers frais. Il a donc cessé la production allaitante courant 2006 et acheté des Enfin, notre syndicat agricole souhaite affirmer qu’aujourd’hui, très peu de personnes n’ont pas envie de travailler. Si beaucoup ne travaillent pas, c’est notamment parce qu’on les en dissuade en consacrant trop peu de moyens à leur accompagnement et à la concrétisation de leurs projets. En résumé, afin d’augmenter le nombre de créations/reprises de fermes, nous vous demandons d’agir pour que : les créateurs/repreneurs d’exploitation agricole puissent bénéficier du RSA ; les départements et autres collectivités locales s’investissent plus pour faciliter l’accès des porteurs de projet au foncier. Antoine JEAN et Jean Michel SAUVAGE Porte-parole départementaux Exemples de projets d’installation agricole concrétisés avec l’aide du RMI : Madame X, 38 ans, seule avec un enfant à charge : Reprise d'une petite ferme avec production de vaches allaitantes et grandes cultures (25 ha, une quinzaine de droits VA). Elle était au RMI avant installation. Elle a dû attendre la retraite de sa mère pour permettre son installation, mais avait besoin d'aménager les bâtiments. Ils ont été entièrement financés par des subventions et prêts d'honneur. Rester au RMI environ 2 ans lui a permis d'absorber ces investissements (remboursement des prêts) en ne percevant pas de revenu de l'activité. - Madame Y, 37 ans, seule avec deux enfants : Création d'une ferme équestre pédagogique pour accueil de scolaires, centres aérés, jeunes en difficultés... sur 8 ha. Installation très progressive sans fonds de départ. Le maintien du RMI en première année d'installation lui permet de réinvestir les bénéfices de son activité pour compléter son cheptel tout en développant l'activité d'accueil. Monsieur Z, 25 ans : Création d'une activité de maraichage biologique sur 1,2 ha, entièrement vendu en AMAP. Le maintien du RMI au départ de l'activité lui a permis de « tenir » avant les premières ventes et d'autofinancer une partie des équipements sans mettre en danger l'activité par un endettement élevé (toute petite structure). Source : AVENIR 59/62, Association pour la valorisation économique des nouvelles initiatives rurales, 71bis av. Roger Salengro 62223 SAINT LAURENT BLANGY, 03 21 24 31 52, [email protected] Saint Laurent Blangy, le 24 janvier 2009 -5- chevrettes. Il a demandé et obtenu un petit quota vente directe de 3 000 l en 2007 et a bénéficié d’une nouvelle attribution de 27 000 l en 2008. Valérie et Vincent traient aujourd’hui 7 vaches laitières et 22 chèvres. Ils produisent beurre, crème, fromages blancs et frais ainsi que le sacro-saint fromage à graisser caractéristique de cette région bocagère. Cette réorientation leur a permis de diviser leur endettement par deux en deux ans. Vincent aimerait éponger les ardoises qu’il a chez plusieurs fournisseurs mais les banques ne veulent pas lui consentir d’emprunt pour rééchelonner ses échéances. Le revenu qu’il commence à peine à dégager ne les convainc pas encore. Ce refus associé à la non-obtention de l’ARPAM, aide régionale à la diversification, le font sortir de ses gonds. Comment s’en sortir quand on est paysan en difficulté, qu’on ne veut pas finir « liquidés » et qu’il faut montrer patte blanche pour bénéficier de la moindre aide ? De la même manière, pourquoi rendre inéligibles des petits investissements qui sont les seuls accessibles aux paysans en difficulté ? Grâce à leur opiniâtreté, à l’accompagnement de l’ARCADE et au soutien du conseiller général local, Valérie et Vincent perçoivent enfin le RMI depuis 3 mois malgré les réticences de l’assistante sociale de la MSA. Heureusement, tout n’est pas inaccessible et un petit paysan peut sans trop de difficultés, sur ce genre de territoire, contracter des Mesures Agri Environnementales qui mettront un peu de beurre dans les épinards. M.G. Solidarité Paysanne n°324– n°324– Février 2009 REVENU Fièvre Catarrhale Ovine - Pas-de-Calais AIDE A L’ADAPTATION DE L’ENGRAISSEMENT DE BOVINS DE RACES A VIANDE PLAN D’URGENCE La note de présentation des mesures d’urgence ainsi que le formulaire de demande d’aide sont désormais disponibles auprès de la DDAF 62 (03 21 50 03 03) ou téléchargeables sur h t t p : / / w w w . p a s - d e calais.pref.gouv.fr/themes.php? id_rubrique=1302 La Confédération Paysanne peut également vous les envoyer par courrier sur simple demande (03 21 24 31 53). Dans le Pas-de-Calais, les dossiers doivent être transmis aux établissements de crédit sollicités avant le 6 février (délais déjà dépassé dans le Nord) Les sommes allouées à ce plan iront prioritairement aux éleveurs ovins et bovins puis aux autres éleveurs et autres cultivateurs. La rédaction du formulaire de demande des aides prévues au plan d’urgence a pu laisser penser que les producteurs d’endives étaient exclus des dispositifs, le chiffre d’affaires endives ne devant pas figurer à la ligne maraîchage de ce formulaire. Le chiffre d’affaires « endives » sera intégré dans le chiffre d’affaire de l’exploitation Cependant, il n’en est rien et les endiviers peuvent également faire une demande. Si vous êtes en difficulté et que vous n’entrez pas dans les critères, déposez tout de même un dossier sauf si vous avez déjà bénéficié de 7 500 € d’aides des minimis. Si l’enveloppe n’est pas entièrement consommée, il est possible que les critères d’éligibilité soient assouplis dans un deuxième temps. Chaque dossier fera l’objet d’une attention particulière. Antoine JEAN, porte parole départemental, nous représente au comité de suivi de l’utilisation de ce fond exceptionnel. Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009 En raison des restrictions aux échanges observées en lien avec la FCO, les producteurs bovins en zone réglementée ont été pénalisés dans la commercialisation des broutard(e)s. Afin de limiter le surstockage d’animaux dans les exploitations des zones réglementées qui trouvent difficilement preneurs, il a été décidé d’encourager les engraisseurs qui participent à l’effort de prise en charge de ces animaux et qui dans le même temps contractualisent avec les opérateurs d’aval.. Ce dispositif est accessible aux exploitants agricoles éleveurs engraisseurs de bovins de races à viande : ayant acheté (Indicateur A) pour la période du 3 octobre 2008 au 3 février 2009 au moins 10 bovins originaires de la zone réglementée de races à viande âgés de 5 à 14 mois et faisant l’objet d’un contrat d’engraissement. L’âge des animaux est évalué à la date de l’achat. - et ayant vendu pour abattage (Indicateur B) entre le 1er décembre 2008 et le 31 mars 2009 au moins 10 bovins ayant un poids de carcasse inférieur à 450kg. Les poids retenus sont exprimés en poids de carcasse indiqué par la pesée fiscale. Cette aide intervient sous la forme d’une aide dites « de minimis » accordée par l’Etat et versée par l’Office de l’Élevage et dont le montant maximal est fixé à 90 € par bovin du plus petit indicateur A ou B. Dans le cas où le montant total des demandes dépasserait l’enveloppe globale prévue, un coefficient stabilisateur sera appliqué. Pour mémoire, la réglementation des aides « de minimis » prévoit qu’une exploitation ne peut percevoir plus de 7500€ tous dispositifs confondus sur une période de trois années glissantes. Le formulaire de demande d’aide pourra être téléchargé dès le 15 janvier 2009 à partir du site des services de l’état: http://www.pas-de-calais.pref.gouv.fr, rubrique « Agriculture/ Economie Agricole/ Aides conjoncturelles ». Les factures d’achat, les tickets de pesée et le contrat d’engraissement permettant de vérifier la déclaration seront fournis avec la demande qui doit être déposée au plus tard le 15 avril 2009 à la DDAF du Pas-de-Calais – Service d’Economie Agricole, Cellule FCO – BP 912 – 62022 ARRAS CEDEX. Pour tout renseignement complémentaire, s’adresser à : DDAF du Pas de Calais : 03 21 16 12 40 PAC DDAF Nord et Pas-de-Calais Services d’Economie Agricole ARRAS - LILLE, le 12 janvier 2009 TELE-DECLARATION 2009 En 2008, plus de 2000 agriculteurs de la Région Nord-Pas de Calais ont fait leur déclaration Surfaces ou Prime au maintien du Troupeau de vaches Allaitantes par télé-déclaration. En 2009, s’y ajoute la télé-déclaration de la demande de primes à la brebis qui est ouverte depuis le 7 janvier 2009. Le calendrier pour les dispositifs Surfaces 2009 et PMTVA 2009 reste à préciser. Néanmoins, l’ouverture de la télé-procédure pour la mise à jour du Registre Parcellaire Graphique 2009 aura lieu mi-février. Les agriculteurs qui se connectent à TéléPAC doivent actualiser ou créer leur compte d’accès pour 2009. La procédure a été simplifiée et allégée pour les exploitants qui avaient déjà un compte d’accès TéléPAC en 2008 : il suffit en effet de saisir le code personnel 2009 à l’occasion de la première connexion (code qui figure en haut à gauche du courrier de fin de campagne envoyé lors du paiement des aides surfaces 2008 début décembre ) pour que le compte d’accès soit prolongé sur la campagne 2009, avec maintien du mot de passe. La procédure habituelle d’authentification est maintenue pour les agriculteurs qui n’avaient pas encore créé de compte en 2008 (réponse demandée à plusieurs questions concernant les données personnelles de l’exploitant). L’adresse de connexion est : www.telepac.agriculture.gouv.fr Pour plus de renseignements, contacter : La DDAF du Nord au 03.20.96.42.94 de 9 h à 12 h -6- F.C.O. : Défense de tous les éleveurs quels que soient leur choix de prophylaxie Il est indispensable que la lutte contre la FCO s’inscrive dans un cadre réglementaire collectif, harmonisé au niveau européen, afin que TOUS les éleveurs puissent être traités sur un pied d’égalité : prise en charge des moyens de lutte, indemnisations en cas de perte, etc. - Nous exigeons de l’Etat que conformément à la réglementation en vigueur, une prophylaxie obligatoire soit mise en place le plus tôt possible pour lutter contre la FCO dans les élevages. Cette prophylaxie devra reconnaître 2 méthodes : l’une vaccinale selon une stratégie précise et définie dans le temps, l’autre dite « alternative » à la vaccination. Le choix d’utiliser l’une ou l’autre méthode doit être laissé à l’éleveur. Il convient d’intégrer les éleveurs dans les évaluations. - Nous demandons que la stratégie vaccinale repose sur des critères sanitaires comme le préconise l’AFSSA. - Nous demandons que les méthodes alternatives et l’immunité naturelle acquise soient évaluées - Le coût de la prophylaxie doit être totalement pris en charge par les pouvoirs publics quelques soient les moyens de luttes contre la FCO. - Nous demandons que les animaux morts soient indemnisés à la hauteur de la valeur vénale, et que les pertes induites soient évaluées. - Nous rappelons que la désinsectisation ne doit pas être obligatoire pour l’ensemble des éleveurs (en agriculture biologique ou conventionnelle) car son inefficacité est reconnue et son innocuité n’est pas démontrée. - Nous demandons une dérogation à l’arrêté du 4 novembre 2008 pour permettre la reconnaissance des méthodes alternatives à la vaccination avec un suivi d’élevage par un vétérinaire Nous nous opposons à toute forme de répression (perte de la conditionnalité des aides, procès verbal) des éleveurs en agriculture biologique ou conventionnelle, qui feraient le choix de ne pas vacciner en mettant en place des méthodes alternatives à la vaccination avec un suivi d’élevage par un vétérinaire. • Face à un manque considérable de connaissances, et aux délais nécessairement longs pour approfondir toutes les questions de recherches, • dans la mesure où cette maladie n’est pas contagieuse, ni transmissible à l’homme, • vu que l’efficacité et l’impact (productivité, stérilité, gestation …) des vaccins ne sont pas suffisamment connus (ATU) face à la multiplication des sérotypes présents, les pratiques alternatives suivies par un vétérinaire sont légitimes. Les éleveurs pratiquant ces méthodes doivent avoir accès aux mêmes droits administratifs et juridiques que ceux qui vaccinent : conditionnalité des aides et indemnisation des animaux morts. Confédération Paysanne, 10 janvier 2009 Plan de Modernisation des Bâtiments d’Elevage (PMBE) Un nouvel appel à candidature est lancé pour le dépôt des dossiers de demande de subvention dans le cadre du Plan de Modernisation des Bâtiments d’Elevage (PMBE). D0ate limite de dépôt des dossiers : 16 mars 2009. Subvention de 10 à 32% (10% JA) en fonction des travaux. Formulaire et conditions d’éligibilité sur http://draf.nord-pas-de-calais.agriculture.gouv.fr domaine « Exploitations et productions agricoles ». Ces documents sont également disponibles dans les DDAF, auprès des organismes de services et des conseillers agricoles (GRDA, Contrôle Laitier, Centre de gestion, Association des Eleveurs …) ou au syndicat (03 21 24 31 53) -7- Sanitaire FCO en Nord-Pas-de-Calais En 2006-2007, la maladie a fait beaucoup de dégâts et bien que seule une partie du cheptel bovin-ovin soit vaccinée, les vétér inaires ne constateraient plus de problèmes localement. Aujourd’hui, il est impossible d’attribuer ce « calme » à la vaccination. De même, il est impossible d’affirmer qu’on a observé des effets secondaires dus à la vaccination en région. Affirmer qu’on pourra éradiquer cette maladie est illusoire car un nouveau sérotype va arriver par les Pays-Bas et qu’il en existe 21 autres connus ! La conf’ 59/62 est prête à aider les paysans favorables à une autre approche que « le tout vaccination ». Contactez-nous si c’est votre cas. Antoine JEAN Plan Végétal Environnement Date limite de dépôt des dossiers : 16 mars 2009. Dispositif financé par l’Etat, le Conseil Régional Nord-Pas-de-Calais, l’Union Européenne pour l’ensemble de la Région Nord Pas-de-Calais et l’Agence de l’Eau Artois Picardie pour les zones eau, érosion et zones humides. Le taux de subvention varie selon la zone et le financeur : 40% si votre exploitation est située dans la zone de l’Agence de l’Eau et sous réserve de certaines conditions : - existence d’une démarche collective visant à la protection de l’eau, - réalisation d’un diagnostic visant à connaître les risques de pollution, - implantation d’au moins 100 m de haies. 30 % si vous avez contracté une MAE ( mesure agro-environnementale), financé par le Conseil Régional et/ou l’Etat et le FEADER 20 % dans les autres cas. Un supplément de 10 % est accordé aux jeunes agriculteurs. Notices d’information et formulaires disponibles en ligne sur le site de la DRAAF Nord-Pas-de-Calais : http://draf.nord-pas-decalais.agriculture.gouv.fr, auprès des Chambres d’Agriculture et de vos centres de gestion. Le dispositif d’aide PVE est également éligible sous certaines conditions aux CUMA. Renseignement en DDAF : Nord 03 20 96 41 87 et 03 20 96 41 77 Pas-de-Calais 03 21 50 30 48 Un site à consulter pour mûrir ses choix : www.giezoneverte.com/ Vous y trouverez un dossier spécial FCO Solidarité Paysanne n°324– n°324– Février 2009 Quelle agriculture pour nourrir le monde ? A l'heure où l'on annonce 9 milliards d'êtres humains sur la planète à l'horizon 2050, la question de comment faire pour nourrir le monde est posée. Si la production mondiale actuelle est potentiellement suffisante pour satisfaire les besoins de chacun (c'est l'accès à cette alimentation qui pose problème), comment faire pour faire face à la demande alimentaire à venir ? Notre agriculture a-t-elle vocation à nourrir le monde ? C'est pour débattre de cette vaste question que le CEDAPAS a organisé une ferme ouverte le 8 novembre dernier. A partir de l'exemple d'une ferme du "nord", nous avons essayé de comprendre concrètement les liens entre nos modes de développement agricole et la situation alimentaire mondiale. Et comme l'alimentation, et donc l'agriculture et les politiques qui l'orientent sont l'affaire de tous, des partenaires locaux se sont associés à cette journée : La Confédération Paysanne, Artisans du Monde, ATTAC et le CCFD du Boulonnais. Cette journée s'inscrivait dans le cadre de la campagne Alimen'Terre, campagne organisée tous les ans pour sensibiliser au problème de la faim dans le monde (elle est portée nationalement par le CFSI et coordonnée en région par Cap solidarité ; le CEDAPAS y participe notamment en organisant des visites de fermes sur ce thème pour les élèves des lycées agricoles). intenable pour des millions d'urbains pauvres, la faim et la pauvreté dans le monde touchent encore essentiellement le monde rural : sur 963 millions de personnes qui souffrent de la faim (1 personne sur 6 !), 70 % sont des ruraux, vivant du travail de la terre. Même si l'actualité récente fait un peu oublier la situation alimentaire mondiale, cette année a vu resurgir des émeutes de la faim dans les villes des pays du sud, en Egypte, en Haïti, au Cameroun... liées à la forte augmentation du prix des aliments de base, suite à l'envolée des prix des matières premières agricoles au niveau mondial. Cette actualité dramatique remet l'agriculture au cœur des débats : au niveau mondial, 45 % de la population vit du travail de la terre. Et même si la situation est devenue L’AUTONOMIE : Une condition de la souveraineté alimentaire ! L’autonomie, qui est au cœur de notre projet d'Agriculture Paysanne, c'est la capacité à vivre sans dépendre du pouvoir agro industriel (et n’être qu'un maillon d'un processus de production industrielle). C'est aussi une valeur humaine, qui consiste à être maître de son devenir. Elle implique la responsabilité de nos choix vis-à-vis de notre environnement social, naturel… Faire le choix d’une agriculture plus autonome au Nord, c'est garder plus de valeur ajoutée pour le revenu agricole, et c’est donc permettre à plus de paysans de vivre de leur travail. C'est aussi moins faire pression sur les pays du Sud pour qu'ils nous approvisionnent en matière premières à bas coût comme le soja. L’autonomie, c’est donc aller dans le sens d'une souveraineté alimentaire pour tous, mais c'est aussi une des conditions essentielles pour une souveraineté alimentaire effective: A quoi servirait d'obtenir au niveau international le droit de choisir sa production agricole et alimentaire, celui de choisir ses modes de production, si dans un pays, l'agriculture est complètement dépendante de quelques multinationales pour ses semences, ses intrants, ses techniques… (exemple des OGM) ? Des pratiques plus autonomes c'est aussi un progrès pour l'environnement naturel car l'autonomie repose sur la valorisation des ressources du milieu, elle nécessite donc d'avoir des pratiques respectueuses et adaptées au milieu. Moins d'intrants, c'est moins d'énergie, moins de transport, moins de contribution à l'effet de serre... Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009 -8- Et malgré les objectifs du millénaire pour le développement fixés en 2000 par l'ONU (baisser de moitié d'ici 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde), la situation ne s'améliore pas, le nombre de personnes sousalimentées augmente tous les ans. Photo du GRDR—région de Kaye, Mali La libéralisation accrue des échanges met en concurrence notre agriculture productive et subventionnée avec des systèmes au sud qui ne peuvent bien souvent pas rivaliser avec les nôtres ! Au Burkina Faso par exemple, les vaches laitières produisent plus souvent 110 L de lait par lactation… Comment peuvent-elles être concurrentielles face à nos holsteins sélectionnées et conduites de manière intensive qui peuvent produire jusqu'à 12 000 L par an ! La traite est bien entendu manuelle, et les agriculteurs ne bénéficient d'aucune aide, le conseil agricole est peu développé, et il y a très peu d'infrastructure pour collecter et acheminer le lait. Une politique agricole pour une agriculture durable, au Nord comme au Sud ! De nombreuses fermes de la région, et notamment dans notre réseau d’Agriculture Paysanne, nous montrent des choix concrets de paysans pour mettre en place des alternatives (maîtrise des tailles d’ateliers, systèmes herbagers et recherche d'autonomie en protéines, maîtrise de filières de commercialisation et implication dans le développement local…) qui vont dans le sens d'une agriculture durable. Mais l'orientation de l'agriculture passe aussi et surtout par la mise en place de politiques solidaires qui permettent à tous les pays de se développer et de répondre aux besoins alimentaires de leurs populations. L'échéance du bilan de santé de la PAC fin novembre nous a donné l'occasion de faire le point sur le rôle de notre politique agricole commune sur la situation actuelle, et Solidarité de faire entendre une autre voix pour réaffirmer que des alternatives existent et sont possibles ! On peut produire, transformer, consommer… mais aussi échanger autrement ! Le budget de la PAC est de 50 milliards d'euros : c'est un levier fort pour faire évoluer l'agriculture européenne… à condition de se fixer des objectifs clairs ! : * Mettre la souveraineté alimentaire comme priorité de la politique agricole à Permettre aux pays ou groupes de pays de protéger leurs productions locales par des barrières douanières à Cibler la production européenne sur la satisfaction du marché intérieur, abandonner l’objectif de se placer sur le marché mondial pour les produits de consommation courante * Promouvoir au nord un mode de développement cohérent avec les territoires, encourager une agriculture autonome (orientation par les primes), notamment en protéines, revoir profondément nos systèmes d'élevage * Favoriser l'emploi et le développement local par une répartition plus équitable des aides, en lien avec l'emploi agricole, et encourager les filières locales La PAC a permis dès les années 70 à l'Europe d'atteindre l'autosuffisance alimentaire grâce à l'intervention publique et la protection des frontières. En garantissant un revenu stable aux producteurs, elle a permis l'investissement en agriculture et l'augmentation de la productivité. En tenant compte des erreurs du passé, elle pourrait être un exemple pour des régions du Sud, si on leur laissait l'opportunité de s'organiser et de se protéger ! Jean-Luc Malpaux, Jean-René Gomel, Emeline Gaborieau, CEDAPAS La journée « portes ouvertes » sur une ferme dans le cadre de la campagne AlimenTERRE était préparée et animée par le CEDAPAS en partenariat avec la Confédération Paysanne et 3 associations locales boulonnaises : Artisans du monde, le CCFD, ATTAC. Cet évènement a été l’occasion de croiser et d’échanger sur la mission et le travail de nos associations. Si notre rôle et nos modes d’action sont différents, nous avons pu constater de nombreux points de convergence. En effet, notre analyse des causes de la faim et de malnutrition est la même, c’est bien l’industrialisation de l’agriculture du Nord et les conditions du marché mondial des produits alimentaires qui ruinent les paysans du sud. Chaque association, avec ses compétences propres, a pu illustrer ces mécanismes à partir de l’exemple du marché mondial du lait. Le témoignage d’un producteur laitier et l’expérience des différentes associations ont rendu cet exercice concret et en prise avec des réalités vécues. En conclusion, de l’avis de certains participants, une expérience qu’il serait utile de renouveler pourquoi pas sur d’autres fermes ? -9- Solidarité Paysanne n°324– n°324– Février 2009 Film Avec votre épargne, nous installons d’bios’ agriculteurs FoncierInstallation Constat : 200 fermes disparaissent chaque semaine en France en allant à l’agrandissement ; Plus de 50% des produits bio consommés en France sont importés (forte croissance de la consommation) ; Des jeunes rêvent de s’installer paysan mais ils ne trouvent pas de terre… L’association Terre de Liens Nord-Pas-de-Calais nouvellement créée se propose de répondre à ces problèmes en achetant du foncier et en le mettant à disposition d’agriculteurs en bio. Au cœur de la Bretagne paysanne, deux visions du métier d’éleveur laitier se confrontent. Alors que des Hommes se sont engagés depuis plusieurs années dans une agriculture autonome, durable et performante, le courant majoritaire de la profession reste inscrit dans un modèle de production industriel, fortement dépendant des groupes agricoles et agro-alimentaires… SORTIE LE 18 FEVRIER 2009 Un film documentaire de Matthieu Levain et Olivier Porte 76 minutes Vidéo - Couleur - 16/9 – France - 2008 visa n° 121 239 Contact programmation : Jean-Jacques Rue 06 16 55 28 57 [email protected] Tout va bien ! Le groupe Monsanto a annoncé des résultats historiques. Ses ventes, qui ont atteint 2,6 milliards de dollars, ont également atteint des niveaux records pour l'entreprise. Elles ont été réalisées à hauteur de 1,1 milliard dans les semences et de 1,4 milliard dans les herbicides --avec en vedette le fameux "Roundup"-spécialement conçus pour être utilisés en conjonction avec des cultures OGM. Ces résultats, "de manière typique, reflètent essentiellement l'impact des activités en Amérique latine", a relevé le groupe, qui est très présent chez les grands pays producteurs de soja. Monsanto a notamment noté la très forte demande pour ses désherbants à base de glyphosate au Brésil. Source : AFP, 8/01/09 Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009 Exemple : François Théry est polyculteur bio à Gavrelle (près d’Arras). Un de ses propriétaires veut vendre ses terres. Après 2,5 mois, un appel à l’épargne solidaire et collective lancé avec Terre de Liens parvient à collecter les 18 200 € nécessaires à l’achat de 4,40 ha auprès de 49 personnes et associations. Comment cela fonctionne-t-il ? 1 part = 100 € (75 € pour l’achat et 25 € mis en réserve afin de rembourser les actionnaires qui souhaiteraient se désengager). Remise fiscale après 5 ans d’actionnariat Indexation sur le coût de la vie. Le fermage sert au paiement de certains frais (réparation des bâtiments loués…) 8 fermes ont été acquises en 2007 en France 10 sont en cours d’acquisition ainsi que des terres 197 actionnaires et 1 million d’euros collectés (chiffres déjà dépassés) Pour tout renseignement : Terre de Liens Nord-Pas-de-Calais 93, rue de Paris 59110 LA MADELEINE 03 20 42 95 44 ou [email protected] Bernard Coquelle, paysan confédéré et membre du conseil d’administration de tdl 59/62 Questions à François Théry, paysan dans le Pas-de-Calais et premier bénéficiaire local de l’actions de Terre de Liens : Solidarité Paysanne : François, tu as récemment bénéficié de l’aide de terre de liens, pourquoi l’as-tu sollicité ? François Théry : Un propriétaire voulait vendre 9 ha et j’étais en mesure d’en acheter une partie. Mais ne voulant pas m’endetter, j’ai préféré sollicité cet outil collectif. Acheter en commun comme le fait la foncière terre de liens permet de « sortir » ces hectares du marché immobilier car lorsque je vais céder mon exploitation, personne, ni moi, ni un des actionnaires ne pourra chercher à faire monter les enchères pour la reprise de ces surfaces. et cette initiative amène des gens extérieurs, une majorité de citadins, à s’intéresser aux questions agricoles. De plus, la charte de Terre de Liens est proche du projet de la Confédération paysanne. L’action locale de l’association va s’ajouter au travail fait par la Conf sur l’accès au foncier. Aller à la rencontre des maires de la région permettra probablement de racheter des terres actuellement gérées par les C.C.A.S. S.P. : Au-delà de cet intérêt majeur pour l’installation, quels autres intérêts vois-tu à l’action de Terre de Liens ? F.T. : j’ai récemment participé à des réunions organisées par l’association pour recruter bénévoles et épargnants - 10 - S.P. : Y a-t-il un petit bémol ? F.T. : je trouve que l’articulation de l’association avec la foncière n’est pas évidente. Les associations agissent sur le terrain tandis que le conseil de surveillance de la foncière est élu par les actionnaires lors de l’AG annuelle. Ce système demande, en contrepartie de l’absence de rémunération des épargnants, une très grande transparence sur l’utilisation des fonds investis. Mais c’est toujours que ça que les financiers n’auront pas pour détruire la planète ! Édito 2009 SERA OÙ NE SERA PAS UNE ANNEE MILITANTE ? Meilleurs vœux à tous. Nous démarrons cette année sur de moins bonnes perspective que l’an dernier. En effet après une fin 2007 et début 2008 où les prix agricoles avaient regonflé le moral des paysans le constat est là, les coûts de production ont explosé et les prix ont chuté à grande vitesse. Pour les céréales et le lait, cela semble continuer. Pourtant nous pensons que rien n’est inéluctable, exemple : pour le lait où le diagnostic que nous faisions il y a quelques mois nous donne raison aujourd’hui. Pourquoi avoir poussé les producteurs à produire des quantités supplémentaire alors que le marché ne pouvait les absorber ? Certains se disent « nous avons bien profité de cette aubaine et tant pis pour celui qui n’a pas pu le faire. Tout ce qui est bon à prendre, prenons le sans se poser de questions ». Il faut aussi chercher des responsables et nous les connaissons bien : FNPL et consoeurs qui se trouvent être plutôt des irresponsables qui, une fois de plus, nous mènent dans une impasse pour ne pas dire dans le mur. Sans dédouaner la commission européenne qui, avec la bénédiction de notre ministre de l’agriculture, a décidé d’augmenter les quotas laitiers de 1% par an plus les 2,5% de cette année, autant dire que les quotas sont morts et « vive l’ouverture des vannes ! » Qui résistera à des prix en dessous de 200 euros les 1000 litres comme c’est déjà le cas chez nos voisins belges ? Bio Des mobilisations en perspectives me comme nous l’avons toujours fait de le direz-vous ! C’est ce que nous avons fait en rappeler à ceux qui l’aurait oublié (laiteries, ce début d’année puisque le 6 janvier, nous banques, administrations, etc.). Un outil étions devant chez Lactalis à CUINCY. intéressant pourrait ce mettre en place pour Nous y sommes juste venus rendre les résoudre les problèmes juridiques : le CAJ. cartons vides de notre action de 2004 Une réflexion est engagée depuis plusieurs malgré les -9°C. Peu de producteurs mois au niveau régional pour constituer avaient fait le déplacement trop occupés à des équipes locales sur ce sujet. dégeler les tuyaux sur leur ferme qu’il Le travail ne manque pas nous avons délaisse pourtant d’une certaine manière besoin de tous pour nourrir notre quand ils s’abstiennent de s’engager dans réflexion et agir solidairement ! A. JEAN une défense collective ou dans une réflexion indispensable sur la vulnérabilités de nos systèmes de production incapables de faire face à l’augmentation des coûts de l’énergie et des intrants en général. Nous sommes tous vouée à un avenir incertain et Agriculture biologique : un nouvel chaotique ! identifiant redondant avec Nature et Notre travail syndical est de contester mais Progrès ? aussi de proposer .C’est ce que nous avons Le nouveau cahier des charges européen de fait récemment en élaborant un PAD que l’agriculture biologique vient d’entrer en vigueur nous avons défendu contre celui de la au premier janvier. chambre d’agriculture du NORD très libéral Il est moins exigeant que le précédent sur et qui fait la part belle au « entrepreneurs, certains points . La FNAB considère « que des pratiques plus durables et plus cohérentes que aux agri-managers et aux nantis de tout les minima réglementaires sont en réalité bords ». Rien de solidaire pas grand chose appliquées par l’écrasante majorité des pour l’installation. C’est pour dire que notre agriculteurs bio français». Dans la mesure où département vaut mieux que cela que nous cette fédération souhaite faire prendre sommes allés rencontrer M. KANNER, vice- conscience de ces « plus » aux citoyens , elle président en charge de l’agriculture. Est ce va créer un nouvel identifiant. «Celui-ci se que nous l’avons convaincu ? En tout cas, baserait sur l’indispensable socle européen contrairement aux idées reçues, la Conf’ auquel viendraient s’ajouter dans un premier temps des éléments du cahier des charges fait moins peur que la FDSEA. français abrogé, ainsi que des règles Comme toujours, nous considérons indispensables pour préserver les produits bio prioritaire la défense des paysans bafoués de toute pollution par les OGM», explique la dans leurs droits et nous continuerons Fnab. Cet identifiant «sera aussi le signe d’une SANTÉ C'est une première mondiale. Des chercheurs français indépendants des multinationales agrochimistes ont évalué les dangers de l'un des herbicides les plus vendus au monde. … Bête noire de Monsanto, le biologiste moléculaire de l'université de Caen Gilles-Éric Seralini enfonce le clou en publiant une étude accablante. « Elle montre, dit-il, que l'utilisation sur des cellules de nouveau-nés fraîchement issues de cordons ombilicaux, de formulations de plusieurs Roundup, diluées à des doses infinitésimales (jusqu'à 100 000 fois), provoque la mort en quelques heures des cellules humaines, avec extension aux tissus et aux ADN, pouvant provoquer des maladies chroniques ». Monsanto répond avec un guide des bonnes pratiques du désherbage. On y lit qu'il ne faut pas par exemple pulvériser sous le vent ou trop près des plantes à préserver. Aveu de faiblesse ? « Les autorisations d'utilisation de ces désherbants sont à réviser d'urgence », ajoute Gilles-Eric Séralini. Yannick Boucher, la voix du Nord du 8 janvier 2009 reprise en main par les producteurs des règles qui les concernent et qu’ils souhaitent au plus proche des fondamentaux de l’agriculture biologique. En cela, les bio Français rejoignent leurs collègues anglais, autrichiens, allemands, suisses ou italiens», précise la Fédération. Le débat sur la multiplication des labels et marques va pouvoir être relancé car le fameux « AB à la française » était déjà décrié par les « puristes » adeptes de la démarche Nature & Progrès ! L’Union Européenne et nos ministres des agriculture voudraient-ils une bio à trois vitesses ? Source : Agrafil du vendredi 16 janvier 2009 Paysan(ne)s Nom : ......................................... J’adhère à la Confédération Paysanne (abonnement « Solidarité Paysanne » et « Campagnes Solidaires » compris) J’adhère à la Confédération Paysanne (abonnement « Solidarité Paysanne » compris) Je rencontre des problèmes financiers, mais je souhaite rester adhérent et Supplément volontaire ¨ 90 € ¨ 80 € Adresse : ............................... Prénom : ........................ .…… € ............................................……… ..…… € Téléphone :............…………. Total ……..€ Total 70 € Facture ¨ 28 € Nbr UTH : .......… ¨ 36 € Année de naissance : ………… ……...€ Retraité(e)s, non-paysan(ne)s, ami(e)s de la Conf’ Productions : ……………………………. SAU : .........ha - Quota.:.....………...L Retraité (journaux national et régional) Abonnement « Solidarité Paysanne » (journal régional 11 n°/an) Abonnement « Campagnes Solidaires » (journal national 11 n°/an) Bulletin et chèque à l’ordre de Confédération Paysanne à renvoyer à : Confédération paysanne du Nord-Pas de Calais 71 bis, Avenue Roger Salengro - 62223 St Laurent Blangy / Tél 03 21 24 31 53 - mail: [email protected] - 11 - Solidarité Paysanne n°324– n°324– Février 2009 AGENDA EMPLOI Mardi 4 février, à 19h30 à Tourcoing au cinéma le Fresnoy, 22 rue du Fresnoy En avant première : « Tout compte fait », film documentaire sur les dégâts de la grande distribution tourné en région Renseignements 03 20 28 38 00 Ce documentaire passera sur France 3 le 7 février à 23h00 Jeudi 19 février à 20h30 au Cinéma le Varlin de Grande Synthe « Herbe », film documentaire de Matthieu Levain et Olivier Porte, 2008 Voir encart page 10. URGENT : Paysan Corrèzien recherche salarié pour travailler sur une ferme de 55 ha, en polyculture- élevage, troupeau 160 chèvres en transformation fromagère. Ferme en démarche agriculture durable depuis de nombreuses années ( valorisation de l'herbe, réduction des intrants, pas d'utilisation de phytosanitaires...). Dans un premier temps, le contrat est une fin de CDD de 3 mois, qui pourra être renouvelé pour 1 an avec si affinité une possibilité d'association . Pour tous renseignements complémentaires, contacter : Christian ARNAUD La Gare 19 550 St-Hilaire Foissac 05 55 27 54 88 LIVRE 2009, la fin des mensonges d'État ? Ogm, tout s'explique Christian Vélot, éditions Goutte de Sable Un livre à lire d'urgence, pour comprendre les enjeux du dossier OGM, par l'un des trop rares scientifiques français qui ose dire la vérité. Organismes Géniaux et Merveilleux, Organismes Génétiquement Monstrueux ou Outils Génétiques de Marketing ? FORMATION Mardi 17 février 2009 de 9 à 16h Formation Accueil Paysan : « Le coût de prestation » Évaluer et calculer le coût réel des animations, de l’accueil proposé, avec l’AFIP. Lieu : Maison des Paysans, Saint Laurent Blangy. Date suivante : 24 mars « Rendre ma structure accessible à tous » avec Sébastien Ansel du Conseil Général du Nord Renseignements et inscription : Camille De Bruyne, Accueil Paysan 59/62 Tél. : 03 28 48 09 39 / courriel : [email protected] Mardi 3 mars 2009 Journée Echange AVENIR 59/62 chez Christophe Drieux de 10h à 17h à Broxeele (59) Polyculture, production de fraises et transformation (glaces, confitures...) Matin: Christophe présente sa ferme et son installation / Après-midi: échange entre les participants sur leurs fermes ou leurs projets d'installation Journée ouverte aux personnes ayant un projet d'installation en milieu rural ou déjà installées. Inscription obligatoire auprès d'AVENIR au 03 21 24 31 52 ou [email protected] NAISSANCES Valérie et Vincent Makowka, paysans à Dimont (Avesnois), ont le plaisir de vous annoncer la naissance de Florian. Il est né le 8 décembre 2008 Rosa et Mathieu Glorian (animateur conf’ régionale), ont le plaisir de vous annoncer la naissance de Justin. Il est né le 9 décembre 2008 Solidarité Paysanne n°324n°324-Février 2009 - 12 - Offre d'emploi agriculture paysanne et installation En Nord Pas de Calais Pour résister à l'industrialisation de l'agriculture, permettre d'inventer de nouvelles activités économiques et sociales qui intègrent la production alimentaire, pour que le monde ne devienne pas une marchandise, pour que la terre reste un bien commun, pour nous réapproprier notre alimentation, L'association AVENIR Nord Pas de Calais soutient, fédère et accompagne des personnes qui s'installent sur des petits projets agricoles. L'association s'attache à créer des liens au niveau local entre ses membres. Pour compléter l'équipe salariée (2 animatrices), l'association recherche un(e) animateur(trice) - Vous voulez que le monde aille vers plus de solidarité, et le monde agricole en particulier ? - Vous vous voyez bien animer des groupes, monter des formations, aider à créer un réseau de soutien autour de paysans, de futurs paysans parce qu'à plusieurs c'est quand même mieux... - Vous souhaitez accompagner des personnes dans ce qu'elles ont de précieux, un projet d'installation agricole, même si elles n'ont pas l'esprit d'entreprise chevillé au corps, même si le projet n'est pas très bien ficelé au départ, même sans savoir a priori si le projet sera viable et vivable ? - Vous êtes prêt pour cela à faire avancer avec elles les aspects humains, mais aussi techniques, comptables, financiers… de leur projet ? Ce poste vous intéresse ? Envoyez vite votre lettre de motivation + CV par courrier ou mail avant le 10 février, et si besoin contacteznous au 03 21 24 31 52 (Les entretiens auront lieu les 20 et 21 février) - Le poste est en CDI, à temps plein, à pourvoir dès avril 2009 et basé à Saint Laurent Blangy (Arras, 62) sauf en période d'itinérance – Salaire selon grille de la Confédération Paysanne (1840 € bruts mensuels pour un débutant) AVENIR 59/62 Maison des Paysans 71bis, avenue Roger Salengro 62223 ST LAURENT BLANGY Fax : 03 21 24 31 51