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I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S - La Mauvaise Herbe Journal des Paysans de la Drôme Confédération paysanne de la Drôme SOMMAIRE N° 125 - Mars 2015 - 4€ LA VIE DU SYNDICAT pages 2 à 7 ÉDITO Le marchand de sable doit passer Les dernières semaines une nouveauté est apparue dans notre pays : les milices fnsea. Des jeunes gens, campaient depuis des mois sur le site du barrage de Sivens. Des jeunes militants avec un idéal : la protection de la nature. Face à eux 400 personnes avec un autre idéal : produire pour produire, produire à tout prix. Ces jeunes « idéalistes » sont réalistes car il savent que dans ce pays, on construit d'abord et l'on discute ensuite. L'occupation est la seule façon de freiner un projet démesuré. Mais d'autres pensent qu'avec la violence sur les personnes on défend ses intérêts. Le plus inquiétant dans l'histoire est que la gendarmerie a été complaisante avec ces miliciens armés de manches de pioche et autres battes de base-ball. Après la destruction des impôts et de la MSA de Morlaix, où les forces de l'ordre n'ont rien vu, rien su, rien entendu, le sentiment d'impunité est total. Le gouvernement fait preuve d'irresponsabilité quand il ferme les yeux sur la violence et poursuit en justice les auteurs d’actions pacifiques. Et il a aussi fait le choix de l'agriculture « compétitive ». Stéphane le Foll a déclaré récemment : « on sait, pour la production d'un certain nombre d'aliments, qu'on a besoin d'une production suffisamment industrialisée pour qu'elle soit accessible». Bref des paysans riches qui produisent de la nourriture standardisée pour les pauvres et des paysans pauvres qui produisent de la nourriture de qualité pour les riches ! Après ces constats accablants, réjouissons-nous d'avoir avancé dans un certain nombre de dossiers sur lesquels notre syndicat s'est engagé. Nous avons le plaisir de vous annoncer que grâce à votre mobilisation nous avons obtenu un certain nombre de victoires : - le bouclage électronique n'est plus obligatoire pour les animaux nés avant juillet A 2011 s'ils restent sur l'exploitation et les pénalités en cascade ne sont plus à l'ordre du jour. - l'utilisation des plantes sans ordonnance dans nos élevages est aujourd'hui possible. L'alliance avec d'autre structures a été nécessaire, elle a aussi été exemplaire. Le Forum Plantes Libres tenu récemment en a été la vitrine. Seuls face l'industrie pharmaceutique nous sommes insignifiants. - 2015 verra l'application de la nouvelle PAC. Nos espoirs ont étés douchés pour obtenir des paiements identiques pour chaque hectare et chaque département. Mais un grand pas a été acté pour plus de justice, notamment grâce à la convergence des aides (entre départements) et le paiement redistributif (la surprime pour les 52 premiers ha). - Nous sommes le grain de sable qui grippe le rouleau compresseur de l'industrialisation de l'agriculture. Le projet de la ferme des 1000 vaches a été sérieusement amoindri. Le nouveau Comité Départemental remercie tous ceux qui se sont engagés d'une manière ou d'une autre dans tous ces combats. Sans vous, toutes ces avancées n'auraient pas été possibles ! Mais par contre, si l'on n’avance pas, on recule… et s'il est bon de se glisser contre l'oreiller des satisfactions, ne nous endormons pas ! Certains nuages bien sombres arrivent à l'horizon, il ont pour nom le Tafta, la dérégulation de l'économie promis par les adorateurs du Marché. Les partisans de l'industrialisation de l'agriculture ont pour mantra la croissance, la compétitivité, la conquête du marché mondial… Le nouveau CD a appelé le marchand de sable, non pas pour nous endormir mais pour gripper la machine à broyer les petites fermes ! on le chantait à Amiens : on lâche rien ! Vincent Delmas, paysan à Salettes N°93 A INFORMATIONS SYNDICALES AG du 24 février Le Forum Plantes Libres Élections à la MSA La Commission Nationale PPAM PAC 2015 : admissibilité des surfaces QUESTIONS JURIDIQUES N°93 pages 8 et 9 AG du CAJ de la Drôme Taxe sur les paysans meuniers Féminisation de la magistrature INSTALLATION - FONCIER pages 10 et 11 Le Comité Local Installation Transmission Le contrôle des structures LA VIE DES ÉLEVEURS pages 12 à 14 Puçage électronique : la lutte continue Loups : attention, bergers en colère AGRICULTURE PAYSANNE page 15 Réduction des aides à la Bio AGRICULTURE INDUSTRIELLE pages 16 à 18 La culture du béton Biopiraterie : refusons le brevet sur le vivant PORTRAIT DE PAYSAN page 19 Installation de Franck Darret ADEAR DRÔME pages 20 et 21 Les activités hivernales de l’ADEAR Comment transmettre une ferme ? INTERNATIONAL pages 21 et 22 Crise de l’agriculture paysanne en Côte d’Ivoire La Via Campesina soutient les agriculteurs polonais CHAMP LIBRE page 23 FORMATIONS ET ANNONCES pages 23 et 24 - La Mauvaise Herbe - Mars 2015 1 o La vie du Syndicat Assemblée Générale du 24 fevrier sous les conseils avisés d'une ardéchoise pleine d'énergie ! Cette année, l'assemblée générale de la Confédération paysanne de la Drôme s'est tenue à Die. Nous étions une soixantaine : un nombre honorable de participants pour répondre aux objectifs de la journée. Dans un premier temps, nous nous sommes penchés sur le thème de l'assemblée : « L'action syndicale, pourquoi, comment ? De la représentation à la garde à vue... Mille et une façon d'agir dans son syndicat. » L'objectif de cette matinée est de trouver des outils et des actions concrètes pour mieux mobiliser les militants et en plus grand nombre. Pour mettre en route nos réflexions, Fanny Métrat porte-parole de la Confédération paysanne de l'Ardèche (et ancienne salariée de la Confédération paysanne de la Drome !) est venue témoigner du dynamisme syndical de son département. Sa verve chaleureuse a fait du bien à l'assemblée et c'est déjà beaucoup ! Bref, Fanny nous a parlé de « tisser ensemble nos colères et nos énergies ». Très concrètement, le Comité Départemental ardéchois s'est fait accompagner pour mettre en place une nouvelle dynamique sur son territoire : ce qui passe par une nécessité de rassembler des générations différentes, des mondes et des langages différents pour arriver à rassembler. Rassembler sans oublier la notion de plaisir : « plaisir que l'on a à faire notre métier, à se retrouver ensemble et à faire des actions collectives ». Et surtout le grand message de Fanny : se fixer des objectifs atteignables et avoir une cible atteignable ! De ce témoignage, ont suivit des débats qui donnent des pistes de fonctionnement .../... Agenda Samedi 11 avril 22 et 23 avril Solidarité Paysans Congrès de la Confédération paysanne nationale Deux petites pièces de théâtre seront jouées par la troupe du TBG au profit de Solidarité Paysans à la salle des fêtes de Montbouchersur-Jabron : "La bonne soeur a du flair" (comédie en 3 actes de Paule Merle) et "C'est pas permis" (comédie de J.M. Besson). Entrée : 8€, gratuit pour les moins de 14 ans. Contact : Jean Gontard : 04 75 43 20 82, Roger Viarsac : 06 82 39 12 24, Claude Emery : 04 75 90 15 46. 11 avril à Grenoble Grand Banquet Paysan de la Conf Banquet, animations, marché paysan... 10 et 11 avril Ferme à Paris Conf Nationale - Place Stalingrad Mercredi 15 avril à Die Prochain café paysan Venez rencontrer les paysans du Diois et échanger avec Jean Designe (ancien juriste militant), autour d'un verre au Café-théâtre Andarta (56 rue Emile Laurens, à côté de la cathédrale). 2 INFORMATIONS SYNDICALES à St Jean Pied de Port (Pays Basque). Un mini-bus de Rhône-Alpes est prévu. Inscription : Anaïs au 04 75 25 21 72 ou [email protected] Vendredi 1er mai à Boulc Chantier collectif À 9h, chantier collectif en soutien à l'installation d'Eric Testa. On lui filera un coup de main pour du débroussaillage de chemin et de parcelle. Venez avec votre pic-nic et tout outil de débroussaillage. Rdv à 9h à Boulc ou pour les retardataire, directement au hameau de Souvestrière. Réunions décentralisées Le Comité Départemental Le nouveau comité départemental se réunit toutes les 5 semaines à Crest, mais pour mieux connaître et répondre aux problématiques locales, nous souhaitons faire des réunions décentralisées ouvertes à tous nos adhérents : contacteznous et nous viendrons à votre rencontre ! 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars La vie du Syndicat pour l'année à venir : mettre en place des groupes de travail ou des commissions, multiplier les rencontres informelles et festives, mettre en place des réunions territorialisées du CD... Autant de directions qui permettront au CD d'avancer pour l'année à venir. En fin de matinée, Dominique Chatillon, chef du service agriculture de la DDT nous a présenté les nombreuses incertitudes que soulève la mise en place de la nouvelle PAC : incertitude quant aux dates butoir d'ouverture et de fin de dépôt PAC, incertitude sur les règles d'admissibilité pour l'ICHN, les plages de chargement... Des sessions d'appui à la déclaration PAC seront organisées dans différentes villes du territoire, et des réunions d'information sur cette nouvelle PAC ont été mises en place sur le mois de mars. Mme Chatillon a été vivement interpellée par les éleveurs présents sur l'admissibilité ou non du pâturage des landes et des bois et la très certaine réduction drastique des aides aux pâturage. Une grande incertitude plane sur ces attributions et sur les validations faites ou non par l'Europe. Les éleveurs ont rappelé l'importance du pâturage de ces zones dans la lutte contre les incendies et dans le maintien de l'activité du pastoralisme au sens le plus large et de l'activité des éleveurs. Quelle cohérence avec le soutien à l'agroécologie prônée par notre ministre et les discours en faveur du sylvo-pastoralisme ? Privés de ces aides, de nombreux éleveurs seront contraints d'abandonner ou de modifier leurs activités, alors que de grosses exploitations continueront à toucher des centaines de milliers d'euros d'argent public... L'après-midi, a eu lieu la partie statutaire animée par Christine Riba. Entre autre, on pourra se réjouir du démarrage des activités de l'ADEAR (Association pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural). Margot Jobbé duval est venue nous présenter les activités de l'association et le futur recrutement d'un salarié à temps partiel pour animer l'association. Les principales activités (de la représentation institutionnelle... à la rédaction de la Mauvaise Herbe) ont été présentées, ainsi que les temps forts de l'année : les actions pour la liberté de boucler ou non les petits ruminants, le travail au sein du collectif « Plantes Libres » qui a organisé un forum À l'issue de leur première rencontre, le nouveau Comité Départemental se compose comme suit : PORTE-PAROLE : Vincent Delmas Maraîcher installé en EARL (la Grenouille, « parce que la Bio j'y Croa ») à Salettes SECRETAIRE : Christine Riba Paysanne à Cobonne en production de raisins de table, investie au comité national, membre des commissions nationales foncier, fruits et légumes, et climat. TRESORIERE : Clarisse Arnaud Viticultrice à Saillans Jean Louis Meurot : éleveur à Vachères en Quint, membre des commissions nationales loup et sanitaire Christophe Morantin : paysan à Glandage : maraîchage, élevage ovin Sonia Tonnot : paysanne à Bonlieu sur Roubion, associée en GAEC Thomas Levadoux : installation en cours sur la commune d'Autichamp Et bien sûr vous pouvez compter sur Anaïs Hammel, animatrice de la Confédération paysanne Drôme, présente les lundi, mardi et jeudi au local à Crest. Elle répondra avec plaisir à vos interrogations diverses et variées. N'hésitez pas à l'appeler au 04 75 25 21 72. INFORMATIONS SYNDICALES de deux jours pour alerter et informer sur les incohérences de la réglementation sur l'utilisation de préparation à base de plantes, et bien sûr la fête annuelle... La journée s'est terminée par l'élection du nouveau comité départemental. Sébastien Pelurson ne se représente pas au CD . Thomas Levadoux et Sonia Tonnot se proposent pour renforcer l'équipe qui reste en place : Vincent Delmas, Christine Riba, Clarisse Arnaud, Christophe Morantin, Jean-Louis Meurot. Retenons le dynamisme et la capacité de se rassembler sur des projets communs et mobilisateurs de nos voisins ardéchois, ensemble nous pouvons tous œuvrer, chacun à notre manière, au renouveau d'un syndicat fort. Christine Riba et Sonia Tonnot AVIS AUX LECTEURS « La mauvaise herbe » est un journal qui est apprécié, c'est le bilan qui en a été fait lors de l'assemblée générale. Pour continuer à satisfaire ses lecteurs, il serait utile, voire nécessaire, de constituer un comité de rédaction un peu plus conséquent. Qui dit comité de rédaction ne dit pas nécessairement rédaction d'articles à tout va... Non, chacun peut apporter sa pierre à l'édifice : élaboration et organisation du contenu, relecture, mise en page… Si vous souhaitez participer à l'élaboration du journal, n'hésitez surtout pas à téléphoner au local et à vous faire connaître...Vous êtes bienvenus et attendus... - La Mauvaise Herbe - Mars 2015 3 La vie du Syndicat Les plantes médicinales Poursuivre l'action pour la liberté de l'usage Développer et approfondir nos connaissances Les responsables des associations et syndicats du Collectif Plantes Libres ont fait preuve de perspicacité en donnant une suite sur deux jours à la soirée du 4 avril 2014 à Eurre. C'est ainsi que les 23 et 24 janvier, de nombreux éleveurs, des producteurscueilleurs et le public se sont retrouvés à Eurre pour échanger sur leurs pratiques, se poser les questions des évolutions législatives et réglementaires et commencer à tisser les liens d'un réseau. Le premier jour était réservé aux échanges entre professionnels : éleveurs utilisateurs de plantes médicinales, producteurs-cueilleurs, naturopathes… Trois grands axes de discussion étaient proposés dans les ateliers : soins aux plantes, soins aux animaux, soins aux humains. Le deuxième jour répondait aux attentes du public : démonstration de préparations à base de plantes, stands de présentation de plantes et huiles essentielles, librairie. L'après-midi, la conférence de Thierry Thévenin a resitué l'usage des plantes médicinales dans son contexte historique (un trait de civilisation) et quels en sont les enjeux. Pendant ces deux jours, l'abondance des participants, la qualité de leurs interventions et la ferveur qui les animait signaient la dynamique de la défense de la liberté d'utilisation des plantes médicinales. On retiendra trois grands impacts de l'utilisation des plantes médicinales : • L'efficacité des soins La traversée des siècles jusqu'à notre époque dite moderne signe cette efficacité. Elle est suffisamment démonstrative pour constituer une alternative à l'usage des médicaments chimiques de synthèse. • L'autonomie de l'éleveur et du paysan Cette efficacité permet de se passer le plus possible des produits chimiques fabriqués par les compagnies pharmaceutiques. En acquérant des connaissances, en observant les pathologies dans son troupeau, en accumulant de l'expérience et en échangeant avec ses collègues et des vétérinaires, l'éleveur peut pratiquer l'automédication. Tout ceci en contradiction avec les directives réglementaires selon lesquelles toute pratique thérapeutique doit être prescrite par un docteur vétérinaire. • Le respect des consommateurs En soignant les plantes cultivées, les animaux ou les humains avec des plantes médicinales, on évite la persistance de résidus qui sont dotés d'une certaine toxicité même à très faible dose comme le manifestent les perturbateurs endocriniens. Les huiles essentielles ou l'homéopathie permettent de guérir de maladies infectieuses sans avoir recours systématiquement aux antibiotiques. Ce sont des outils précieux dans la recherche d'alternatives à l'usage des antibiotiques. Pour aller plus loin dans ce sens, il est apparu nécessaire de développer les échanges locaux entre éleveurs (c'est le sens de la création d'un site d'échange par internet à l'initiative du Syndicat Caprin de la Drôme) et également avec les producteurs-cueilleurs de plantes. Il faut diffuser les modèles alternatives, les schémas thérapeutiques utilisant les plantes. Mais tout en agissant localement, il faut aussi voir plus loin. Le 4 INFORMATIONS SYNDICALES 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars La vie du Syndicat forum a permis de poser la question des stratégies à mettre en œuvre pour faire évoluer la loi et les réglementations. C'est aussi dans cette direction que les associations et les syndicats du « Collectif Plantes Libres » doivent s'engager pour ne pas revoir demain des éleveurs inquiétés par l'administration et sanctionnés financièrement pour avoir utilisé des plantes pour soigner leurs animaux. Jean-Louis Meurot, éleveur à Vachères-en-Quint Les actes du forum sont disponibles en version électronique ou papier au local de la Conf. Une page internet consacrée au collectif sera bientôt en ligne. TAFTA : Mobilisons-nous contre les accords de libre-échange USA-UE ! Un courrier type d’interpellation des élus (accompagné de quelques documents explicatifs) est à votre disposition, pour que vous le portiez personnellement au maire, adjoint ou membre du conseil municipal de votre commune. Contactez le local sans tarder ! Elections à la Mutualité Sociale Agricole Le 18 mars 2015 les Confédérations Paysannes de l’Ardèche, de la Drôme et de la Loire ont réuni leurs délégués cantonaux à la MSA pour préparer l’Assemblée Générale du 02 avril. Suite aux élections de janvier 2015, la Confédération paysanne a obtenu 33 sièges (9 en Drôme, 10 dans la Loire, 14 en Ardèche) à la MSA Ardèche-Drôme-Loire. Les 21 personnes qui ont participé aux échanges du 18 mars ont décidé de présenter un candidat à l’élection du Conseil d’Administration de notre caisse, ainsi que deux membres par département pour les Comités Départementaux qui sont désignés par le CA de la MSA. Un confédéré au CA représenterait tout juste la proportion des sièges du premier collège obtenu par notre syndicat (10%), rien que de très légitime donc. D’autre part, voici ce que nos élus ont choisi de porter dans un premier temps, lors de cette mandature : - être garant de la qualité des services (réactivité appels, courriers, info individualisée, possibilité d’être reçu sans RDV préalable…) - dénoncer les manques d'infos pour les assurés, courriers contradictoires, erreurs dans les appels de cotisations, incapacité de la MSA à fournir un prévisionnel de cotisations sociales… - demander la transparence et la clarté des informations (notamment courrier postal à tous les paysans sur les nouvelles règles concernant les différents statuts ; explications du montant des cotisations sociales ; envoi d’un dossier explicatif personnalisé en cas de pénalités) - demander un meilleur lien entre MSA et fonds de formation - demander la progressivité des cotisations sociales sur 2 INFORMATIONS SYNDICALES ou 3 ans en cas de changement de statut (cotisants de solidarité actifs), demander les mêmes exonérations de cotisations pour tous les nouveaux installés - contester la politique des entreprises prestataires de service internationales qui ne paient pas les cotisations à la MSA - demander la transparence des notifications en général (retraites, attribution des points RCO gratuits, pension majorée de référence…) - demander de bien expliquer les voies de recours en cas de désaccord de l'assuré(e) - demander la revalorisation des petites retraites Les participants à cette réunion ont également décidé de se retrouver au moins une fois par an pour continuer à réfléchir à la question des droits sociaux et au fonctionnement de la MSA. Clarisse Arnaud, viticultrice à Vercheny Le forfait, le réel, la TVA... La réforme du calcul du forfait se met en place au 1er janvier 2016 : le calcul sera simplifié, avec un système progressif sur quatre ans. Le forfait sera égal à 13 % du chiffre d'affaires (CA) pour les CA inférieurs à 82.000 €. Ainsi, toute entreprise qui crée une valeur ajoutée supérieure à 13 % serait « gagnante » ; dans le cas inverse, elle peut opter pour l'imposition au régime réel. Pour être à la TVA il faut faire un CA supérieur à 46.000 € HT. Auparavant, seules les personnes à la TVA déclaraient leurs recettes (aux impôts), cette obligation est à présent valable pour tous. - La Mauvaise Herbe - Mars 2015 5 La vie du Syndicat 30 janvier 2015 à Bagnolet La jeune commission nationale PPAM(1) s’est réunie Comme le forum Plantes Libres l’a bien montré à tous, ce qui nous fait grincer les dents c’est l’état de la réglementation éloignée de la pratique et de la réalité du terrain. Les petits producteurs de PPAM qui se revendiquent du monde paysan sont présents et complémentaires sur l’ensemble de la filière, de la production à la commercialisation en passant par la veille juridique et réglementaire. C’est une force qui pourrait nous permettre d’être entendus au niveau des instances décisionnelles nationales, ce qui n’est pas encore le cas. Il est ainsi proposé d’organiser une rencontre interstructures au sein de la filière paysanne PPAM. A partir d’un état des lieux des travaux des différents groupes, il s’agirait de mettre en place une stratégie commune et de coordonner les actions au sein de cette filière. Porter les revendications spécifiques par une voie unifiée pourrait permettre d’être entendu. Outre la CP, ont été sollicités le syndicat SIMPLES, l’AFC (association des professionnels de la cueillette de plantes sauvages) et la SICA Biotope des Montagnes. Nous avons par ailleurs évoqué le besoin de formation réglementaire à deux niveaux : un premier niveau de sensibilisation à l’attention des paysans. Une originalité des PPAM est que nos productions peuvent être utilisées par les paysans, qu’ils soient éleveurs, arboriculteurs, maraîchers, etc. Un deuxième niveau plus spécifique à des référents PPAM par exemple, pour transmettre les compétences accumulées par des personnes ressources (militants) autour des nœuds réglementaires spécifiques aux PPAM, qui pourrait être complété par l’intervention de juristes. Concernant FranceAgriMer (FAM), qui finance un certain nombre de projets de la filière via le conseil spécialisé PPAM, son budget a été radicalement perturbé (passant de 90% Ministère de l’Agriculture en 2014 à 25% en 2015). Néanmoins, 3 projets PPAM devraient trouver financement en 2015, à savoir : Une étude BIO de la filière PPAM / projet porté par FAM Une étude sur les besoins technicoéconomiques ; les propositions sont encore les bienvenues ! / portée par SIMPLES Une étude sur les circuits courts pour comprendre quel est le profil des exploitations de type petite ferme / porté par FAM Sur ce dernier sujet la CP a déjà fait des propositions notamment dans la définition d’une petite ferme. L’objectif est d’avoir de la matière face au législateur (quantité d’emploi, diversité culturale, parts de marchés…). Denis Baille souhaite arrêter son mandat au conseil spécialisé PPAM de FAM : un poste est disponible ! Thomas Echantillac, producteur à St Laurent en Royans 1 - PPAM : Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales Aide aux investissements PPAM – FranceAgriMer Le comité spécialisé PPAM de FAM met la priorité aux petits producteurs, profitez-en ! Cette aide cumulable peut indifféremment être demandée par un producteur ou une organisation de producteurs. Le plancher d’investissement est de 2500€ donc accessibles aux petites fermes. Elle vise exclusivement les trois axes suivants : 1. Investissements spécifiques à la production des PPAM 2. Investissements visant l’amélioration des installations de première transformation (séchoir, hachoir… mais pas distillerie !) 3. Investissements lié à la mise en place de systèmes d’analyse de risques et contrôle qualité La subvention couvre 40% du montant HT si l’achat de matériel est compris entre 2 500 € et 20 000 €, 20% entre 20 k€ et 100 k€ et 10% au-delà. Le dossier est simplifié, si vous êtes intéressé contactez directement Suzie Guichard au 01 43 62 10 30 ou [email protected]. Dossier à déposer avant le 1er mai 2015, cette aide sera reconduite en 2016. Cf. site web de FAM, onglet PAM/aide/aide à l’investissement. Le billet de Sandrine Je manque un peu d'inspiration..., je vais donc me contenter de rebondir sur les résultats d' une étude* intéressante que certains n'auront pas eu le temps ou l'occasion de lire ! Pour la désinfection des oreilles au moment du bouclage d'identification : Il s'avère que cette étude démontre une bien meilleurs efficacité (1,5 a 3 fois supérieure) des huiles essentielles comme désinfectant/cicatrisant par rapport aux autres produits fré6 quemment utilisés (comme l'iode ou l'alcool). Les huiles essentielles de thym, lavandin et pour celle qui a eu les meilleurs résultats le Romarin sont donc LA solution pour la désinfection des oreilles mais aussi, bien sûr, de toutes les petites plaies quotidiennes et la désinfection des nombrils puisqu'on est en plein dans les mises bas !... * Étude publiée dans le " Bulletin technique bio des chambres d’agriculture de RhôneAlpes, nov 2014" 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars INFORMATIONS SYNDICALES J d d Dô La vie du Syndicat PAC 2015 Admissibilité des surfaces : de nouvelles inégalités Alors que la PAC 2015 nous a été présentée comme un rééquilibrage en faveur des zones difficiles, la Confédération Paysanne dénonce les arbitrages qui, au contraire, vont totalement à l’encontre de cet objectif. Les surfaces considérées comme « non productives » par le ministère vont être exclues du calcul des aides, ce qui va aboutir inéluctablement à une nouvelle exclusion des petits et moyens paysans en zone difficile (montagne et pentes). Dans la PAC 2015-2020, toutes les surfaces agricoles, excepté les surfaces en vigne en 2013, seront dotées de droits de paiement de base (DPB), de paiement vert (PV) et du paiement redistributif (sur les 52 premiers hectares). Cependant, des règles d’admissibilité vont être appliquées sur base des éléments se trouvant sur ces surfaces. Ces règles s’appliqueront non seulement aux paiements découplés mais également à l’indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN), aux aides à l’agriculture biologique et aux mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC). La France a ainsi proposé d’appliquer de nouvelles règles d’admissibilité des surfaces : • Règle des 100 arbres aux cultures arables et aux cultures pérennes. • Système de prorata aux prairies permanentes, incluant les landes et les parcours. • Référentiel photo horizontal pour les bois pâturés et référentiel photo horizontal pour les ressources fourragères ligneuses. Selon le prorata qui sera affecté aux surfaces, les conséquences pourraient être catastrophiques. Ainsi, les châtaigneraies et chênaies entretenues par des ovins et caprins (et autres animaux d’élevages), sans présence (ou avec moins de 20%) de ressources fourragères sous les arbres (selon le ministère, les glands et châtaignes ne seraient pas reconnues comme ressource fourragère par l’Europe deviendraient « non admissibles » aux aides). Par exemple, dans les Cévennes, s’il y a moins de 20% de ressources fourragères sous les châtaigneraies et chênaies, les surfaces seront exclues des aides. Cela veut dire que certaines fermes en élevage caprins ou ovins dans les zones de montagne et piémont méditerranéennes, pourraient perdre en grande partie voire to- talement leur ICHN. Le ministère a pourtant, sous la pression de la Corse, réintroduit les châtaigneraies et chênaies entretenues par des porcins pour les rendre entièrement 100% éligibles aux aides PAC, alors pourquoi ne pas étendre cette règle à tous les animaux d’élevage ? La revalorisation de l’ICHN, la convergence des DPB et PV, a priori bénéfiques à l’élevage en zone de handicap naturel, ne suffiront pas pour les petites et moyennes fermes à compenser les pertes de surface éligibles liées aux nouvelles règles d’admissibilité, contrairement à ce que nous certifie le ministère ! Pour ces élevages, l’ICHN apporte une part non négligeable du revenu ; l’exclusion d’une grande partie des bois pâturés et des surfaces embroussaillées menacent ces fermes. L’aide à l’agriculture biologique est une aide importante pour les paysans bio. Pour obtenir cette aide, les éleveurs doivent prouver que leurs surfaces agricoles permettent de fournir au moins 50% de l'alimentation de leurs animaux. Il serait donc injuste de baisser leur niveau d’aide en leur appliquant les règles d’admissibilité. Si leur terre était considérée non Le 5 février à Charols et le 6 février à Bésayes, la Conf Drôme organisait deux conférences-débat sur la PAC. Une trentaine de personnes a pu profiter des présentations et des échanges qui s'en sont suivis. productive, ils ne toucheraient pas l’aide. La Confédération Paysanne a interpellé le ministère et les élu-e-s afin de demander un changement de cap urgent sous peine de voir la PAC 2015 continuer le travail de sape qui consiste à éliminer toujours plus de fermes au profit de quelques-uns. La Conf' Rhône-Alpes organise une formation sur la PAC le 4 mai, dans ses locaux à Lyon, avec l'intervention de Caroline Collin (animatrice PAC à la Conf nationale). Matin 1er pilier, après-midi 2ème pilier. Renseignements / inscriptions auprès d'Anaïs au 04 75 25 21 72. Les demandes de la Confédération Paysanne • L’admissibilité totale des surfaces à l’ICHN pour les fermes, principalement sur parcours, jusqu'à 75 hectares. Les règles d’admissibilité auront un lourd impact sur l’ICHN des petites et moyennes fermes, avec une remise en cause de leur viabilité. Une petite ferme de 50 ha, pourrait se retrouver avec des DPB et ICHN sur seulement 17,5 ha (si 35% d’admissibilité) alors qu’elle est actuellement dotée de DPU et d’ICHN et souvent de PHAE sur toute sa surface. La revalorisation des DPB compensera éventuellement à terme plus ou moins la baisse de surface dotée mais la revalorisation de l’ICHN sera bien loin de compenser cette baisse de surface. • L’éligibilité des châtaigneraies et des chênaies valorisées par des animaux d’élevage : Cette éligibilité ne doit pas être limitée aux porcins. Les châtaignes et les glands sont une importante ressource alimentaire pour le troupeau et doit être reconnue pour tous les animaux d’élevage. L’arrêt du pâturage de ces surfaces augmenterait l’embroussaillement et donc les feux de forêt. Il est donc nécessaire de maintenir le pâturage pour l’entretien de ces surfaces sensibles. • La non application des règles d’admissibilité à l’aide à l’agriculture biologique et aux MAEC : ces aides sont liées à des enjeux environnementaux, nous ne pouvons les réduire face au défi agro-écologique auquel est confronté la France ! 3 INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- Mauvaise 2015 2011 La Mauvaise Herbe Herbe - Décembre -33 Mars INFORMATIONS SYNDICALES Décembre 2011 J d d Dô 7 Questions La vie du juridiques Syndicat Assemblée générale du Comité d'Action Juridique de la Drôme Confirmation d'un collectif dynamique Ce lundi 2 février à Eurre, une vingtaine de personnes sont venues malgré la neige pour participer à L'AG du Comité d'Action Juridique de la Drôme. tion électronique. L'assemblée générale est aussi l'occasion d'évoquer les formations qui sont dispensées par nos juristes et dont le programme est diffusé sur notre site internet : Le rapport d'activité nous rappelait que le CAJ tient une permanence juridique une fois par mois, généralement le premier lundi de chaque mois. La matinée de ces journées est consacrée aux rendezvous juridiques. Six à sept bénévoles du CAJ (huit sont élus lors de l'AG), assistés par un des deux salariés juristes embauchés au CAJ régional, reçoivent les personnes qui nous ont sollicitées. Cette année dix permanences ont permis de travailler sur 29 dossiers. Les problèmes rencontrés sont divers comme : • conflits entre propriétaires et fermiers • cession de bail et reprise d'exploitation • préemption pour vente de terres • projets d'installation • problèmes de voisinage, etc... Ce site vous permettra de vous informer sur nos activités en Drôme et en Rhône-Alpes et les nouveautés juridiques récentes. Après la validation des différents rapports, le débat a permis aux personnes présentes ayant sollicité le CAJ, d'exprimer leur ressenti quant à l'importance de notre travail. Le collectif du CAJ est reconduit : • Guy Perret à Erôme, 04 75 03 32 98 • Alain Guidici, Saint Auban sur Ouvèze, 04 75 28 60 08 • Gisèle Duchâteau, Les Pilles, 04 75 26 38 43 • Bruno Clavel, Suze, 04 75 76 45 63 • Bérengère Colomb, Beaufort sur Gervanne, 04 75 41 13 79 • Rémy Laborde, Volvent, 04 75 27 65 44 • Françoise Jean, Barsac, 04 75 21 65 50 • Susanna Pommeranz, Saint Roman, 07 75 21 24 41 Pour certains dossiers, nous sommes allés en procédure au Tribunal Paritaire des Baux Ruraux et à la Cour d'Appel. Les membres du CAJ peuvent assister les personnes lors des audiences des TPBR, remplacer l'avocat en quelque sorte. La différence avec le monde des avocats, c'est que les personnes que nous assistons s'investissent pour résoudre leur problème. Comme à chaque rendez-vous juridique, nous faisons en sorte que ceux qui nous sollicitent participent à la résolution de leurs difficultés, se prennent en charge. Cette façon participative d'appropriation du droit est une règle fondamentale des CAJ. Un travail important a été commencé cette année 2014 avec le collectif des éleveurs drômois à propos de l'obligation d'identifica- www.comite-action-juridique.fr Le numéro pour nous joindre au bureau est le : 04 75 25 10 50. Laissez nous un message, il sera transmis à un membre de l'équipe. Lorsque nous devons rencontrer les personnes qui nous sollicitent, avant un RDV juridique éventuel, il est important que nous soyons accompagnés par un paysan du secteur pour situer au mieux la problématique dans le contexte local. Faites-vous donc connaître, ceci permettra le renforcement de l'équipe. Bruno Clavel, chevrier retraité à Suze « Contingent de mouture » Quelques infos sur l'activité de paysan-meunier Depuis quelques années un meunier à le droit de moudre jusqu'à 35 tonnes de blé tendre sans détenir de droit de mouture appelés « contingent de mouture ». Mais cette dérogation, accordée aux « petits moulins », est assortie de plusieurs obligations : -Déclarer l'existence du moulin en activité à FranceAgriMer. -Déclarer son activité avec un suivi mensuel de l'évolution des stock de céréales et de farine. Cette déclaration compliquée exigée par FranceAgriMer n'est pas du tout adaptée à une activité de transformation à la ferme. -Déclarer aux services des douanes la quantité annuelle de farine produite en vue de faire payer une taxe de 15,20 euros par tonne de farine produite. Devant cette situation pas toujours cohérente d'une région à l'autre, la FNAB, le réseau Semences Paysannes et la Conf' ont décidé de mener une action commune auprès de Bercy, qui est le donneur d'ordre des douanes, pour clarifier la situation juridique, faire évoluer la réglementation et faire cesser les intimidations menées par les douanes, dans l'attente de ces précisions. Il est donc demandé à tout agriculteur ayant une activité de mouture qui serait inquiété par les douanes de ne pas agir individuellement. Il lui est recommandé de se mettre en contact avec l'un des trois organismes mentionnés ci-dessus, afin d'adopter une réaction commune et adaptée à une situation qui risque d'évoluer dans les mois qui viennent. Pour les agriculteurs transformateurs, ces obligations sont révoltantes. Elles le placent au même niveau d'exigence administrative qu'une meunerie industrielle. De plus, cette taxe a été créée pour que l'industrie de la meunerie participe au financement de la MSA. Or en tant qu'agriculteur, la MSA on connaît déjà !!! 8 Jean-Marie Verdet, paysan à Saint Roman Pour plus d'infos contactez Jean-Marie (09 65 10 55 30) ou le local Conf' (04 75 25 21 72) 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars INFORMATIONS SYNDICALES J d d Dô Questions La vie du juridiques Syndicat Féminisation de la magistrature et exception de la hiérarchie Bien qu'elles n'aient eu accès à ce corps de métier qu'en 1946, les femmes ont rapidement investi la profession et sont désormais majoritaires. Le nombre de femmes dans la magistrature entre 1980 et 2012, est passé de 1572 magistrates à plus de 5000, soit une progression de 230%. Les chiffres communiqués lors du colloque des 31 mai et 1er juin 2012 par l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) parlent d'eux mêmes : Pourcentage des femmes dans les métiers de la magistrature : • Greffière : 84,4% • Greffière en chef : 71,1% • Juge : 58,8% en 2010 : juge des enfants (76%), juge d’instance (74%), juge d’application des peines (70%), juge d’instruction (55%). • Juge administratif : 38% • Conseil d’État : 25,7%. Ce chiffre permet de comprendre que le chemin est encore long pour les femmes pour atteindre les postes les plus hauts dans la hiérarchie. Les femmes représentent 75% des magistrats du second grade, premier niveau de la hiérarchie judiciaire. Cependant, elles ne sont que 25% seulement parmi les président(e)s de juridiction. Ainsi la responsabilité des juridictions incombe majoritairement aux hommes (83,4%). Par conséquent, la féminisation des métiers du droit s’estompe devant des difficultés qu'il convient d'identifier. Soucieux de cette contradiction, le 17 février 2014, le groupe de travail du Conseil Supérieur de la magistrature (CSM) a présenté ses préconisations à Christiane Taubira. Ces préconisations visent à améliorer les conditions de travail non seulement des femmes mais aussi des hommes qui composent la magistrature. Elles concernent la mobilité géographique, la formation et l’attractivité de la magistrature. En effet,les magistrats sont astreints à un changement de poste tous les sept ans au moins. Sur ce point, le Conseil recommande d’introduire des mesures d'accompagnement de la mobilité (aides à la recherche de logement, de crèche, d'emploi pour le conjoint, mobilité dans une juridiction voisine), et une prise en compte de la réalité des rapports sociaux, des conditions de la vie familiale, autrement dit, une aide pratique et logistique à la mobilité. Il est indispensable de faire évoluer les conditions de travail au parquet, de les rendre moins contraignantes sur le plan horaire et de renforcer la formation des magistrats, notamment pour «lutter contre les stéréotypes». Enfin, il est également proposé d'«intégrer la diversité des trajectoires et des contraintes dans la valorisation des carrières», c'est-à-dire de se fonder davantage sur «les compétences» que sur «la linéarité» pour les nominations des hommes et des femmes aux fonctions de président de TGI et de premier président de cour d'appel et d'assurer un accès équilibré des deux sexes aux fonctions de prise de décision. Mais soyons 'justes', depuis son arrivée à la Chancellerie, Christiane Taubira a tenté un rééquilibrage des proportions hommes / femmes dans les nominations. Ainsi, les femmes, qui représentaient 21,9% des chefs de cours et de juridiction en 2011, sont désormais 25,4% en 2014. Alors qu'une seule femme avait été nommée procureur général pour les années 2010 et 2011, elles ont été 7 en 2012 et 2013 (sur 70 Premiers Présidents et Procureurs Généraux, chiffres de 2010). Enfin l'avenir étant à la jeunesse : le rapport du groupe de travail CSM recommande de mieux informer les élèves magistrats sur les différents métiers, et d'éviter que les fonctions spécialisées qui mènent aux postes hiérarchiques n'échappent aux femmes qui, lors du dernier concours de l'École nationale de la magistrature, étaient largement majoritaires. Sur les 213 auditeurs de justice de la promotion 2012, 80,28 % sont des femmes. Mais les candidat(e)s qui ont franchi le redoutable premier concours (il y en a quatre, les trois autres sont réservés aux fonctionnaires, aux professionnels du privé ou recrutés sur titres) sont, à 86,93 %, des femmes ! Une question se pose : pourquoi les étudiants, lors de leur orientation en faculté se désintéressent-ils ainsi de ces métiers ? Aujourd’hui, si on peut se féliciter de la féminisation massive de la magistrature, il faut déplorer l'énorme différentiel en ce qui concerne les nominations aux plus hauts postes de la magistrature, dits hors hiérarchie. Enfin citons Cécile Petit, première Avocate Générale de la cour de Cassation et ancienne membre du Conseil Supérieur de la Magistrature : nous avons besoin d'« un pouvoir partagé et pas un pouvoir géré par les hommes pour les hommes ». Virginie Duval, secrétaire générale de l'union syndicale de la magistrature,"savoir s'il y a plus de femmes ou d'hommes ne devrait pas poser question"... "On ne nous demande pas d'être un homme ou une femme" quand on rentre dans une salle d'audience, "mais d'être un magistrat". Céline Roux, jeune juge aux affaires familiales qui se raconte dans un livre « La Juge de trente ans » paru aux Éditions du Seuil en octobre 2014. Gisèle Duchateau Les prochaines permanences du Comité d'Action Juridique de la Drôme auront lieu les lundis 4 mai, 1er juin et 6 juillet. Pour prendre rendez-vous, appelez au 04 75 25 10 50. 3 INFORMATIONS SYNDICALES 2011 Mauvaise Herbe - Décembre INFORMATIONS SYNDICALES- La- La 2015 Mauvaise Herbe - 3 Mars J d d Dô 9 Installation La vie du Syndicat - Foncier Le CLIT Le 4 mars dernier avait lieu une réunion locale du CLIT (Comité Local Installation Transmission) du Pays Diois à Glandage. La Communauté de Commune du Diois, la Chambre d'Agriculture, des représentants des municipalités et des paysans des communes alentour étaient présents pour faire le point sur la question de la transmission des fermes. Si les objectifs sont louables et l'espace ouvert à la discussion, on peut émettre des doutes quant à l'efficacité d'un tel dispositif et à sa légitimité. Le CLIT est un espace co-animé par la Chambre d'agriculture et une communauté de commune dans le but d'agir sur la transmission des fermes, l'installation des jeunes et la gestion du foncier. Pour l'instant, seules deux communautés de communes sont impliquées, celle du Pays de Dieulefit et celle du Diois. Ce comité est ouvert à des élus de la communauté de communes et de la Chambre d’Agriculture, des délégués SAFER, des représentants d’Agribiodrôme et des représentants des principales filières du Diois. Dans le Diois, depuis 2013, les actions du CLIT se sont traduites par : - l'édition d'une plaquette qui présente ce qu'implique l'installation selon la Chambre (point info installation, SAFER, différentes aides,...) ; - le recensement des agriculteurs proches de la retraite ; - un diagnostic, qui met notamment en évidence qu'une centaine d'exploitations ont disparu en 10 ans dans le Diois et que plus de la moitié des chefs d'exploitation ont plus de 50 ans, sur 40 % des surfaces ; - des réunions locales pour présenter l'ensemble de ce travail et échanger avec les communes et les paysans sur cette situation et voir au cas par cas les fermes en situation de transmission. On ne peut pas dire que les objectifs et les actions du CLIT soient inintéressants : tenter d'enrayer la disparition des fermes en impliquant les paysans, les organisations agricoles et les collectivités locales semble aller dans le bon sens. Pour autant, quand on ressort d'une des réunions locales du CLIT (celle de Glandage dans mon cas), on a 10 la nette impression que les fermes n'ont pas fini de disparaître, que les porteurs de projets sont loin d'être installés et qu'une réforme agraire n'est pas pour demain. On partage des constats, on tape sur l'Europe et la SAFER, on est plein de bonnes intentions mais au final on ne voit pas bien ce qu'on peut changer à l'histoire. Ce qui est frappant dans ce genre d'espace, c'est s'interroger sur qui anime la discussion, qui porte le « dispositif ». Les mêmes (du moins en ce qui concerne la Chambre) qui mettent par ailleurs tout en œuvre pour promouvoir l'agriculture industrielle, dissuader l'installation sur de petites structures et favoriser l'agrandissement. C'est sans doute pour cela qu'on a tant de mal à croire aux discours affichés en faveur de la transmission et de l'installation, même si le technicien en charge de l'animation pour la Chambre est certainement sincère dans ses motivations. Quant à la CCD (Communauté de Communes du Diois), son intérêt à maintenir des paysans sur son territoire est bien réel (l'agriculture est la première activité économique et un atout majeur pour le tourisme), mais on se demande quelle capacité d'action elle a vraiment sur ce volet, malgré les financements importants qu'elle peut canaliser (PSADER, LEADER,...). En fait, la Chambre et la CCD sont deux structures qui interviennent au nom des paysans et pour les paysans mais on ne voit pas bien comment les principaux intéressés ont la capacité d'exprimer collectivement leurs positions et de faire valoir leurs intérêts. Les futurs installés et les cédants ne sont pas une force collective unie mais une simple somme d'individus qui font (éventuellement) appel aux services de techniciens et d'intervenants extérieurs. Ce fonctionnement rappelle celui de la plupart des ONG du Nord qui travaillent sur les problématiques paysannes du Sud. Un acteur extérieur, souvent loin des réalités locales, gère des fonds destinés à des actions précises en direction de « bénéficiaires ». Le fait que ces bénéficiaires soient d'abord l'objet d'un diagnostic (participatif, comme il se doit) puis associés aux discussions sur l'attribution des fonds donne l'illusion de processus participatifs. Malheureusement , il n'en est souvent rien car la méthodologie, les objectifs et l'attribution des fonds sont déjà cadrés par les financeurs, et les fameux bénéficiaires assistent à la mise en place d'actions dont ils ne gèrent que ce qui est déjà prévu par le programme. Dans le cas de l'installation et de la transmission, la question est donc de savoir comment, en tant que paysans, reprendre la main sur cette question. Les cédants n'arrivent pas toujours à transmettre ni les jeunes à s'installer, le foncier semble inaccessible et pendant ce temps les paysans disparaissent. C'est de nous, paysans, dont il s'agit, c'est donc à nous de trouver des réponses à ces problèmes. Il nous faudra certainement recourir à des acteurs extérieurs mais c'est à nous de les interpeller et de fixer les modalités d'action, et pas l'inverse. L'ADEAR est peut-être un espace pertinent pour nous aider à avancer concrètement sur ces questions. Il y en a certainement d'autres en fonction des besoins qui apparaissent. La Confédération paysanne travaille déjà dans ce sens (le témoignage d'un cédant et d'une nouvelle installée lors de la réunion du CLIT à Glandage a d'ailleurs montré que la réussite de leur installation ne devait rien au dispositif « officiel » de la Chambre, mais plutôt à la volonté du cédant de transmettre et à l'utilisation de réseaux alternatifs, la Conf en l'occurrence), mais il y encore beaucoup à faire, en s'appuyant notamment davantage sur nos délégués structure. Dans l'idée des CLIT co-animés par une communauté de communes, il faut enfin noter l'intérêt qu'il peut y avoir à 3 INFORMATIONS SYNDICALES 2011 Mauvaise Herbe - Décembre INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- La Décembre 2015 2011 Mauvaise Herbe -33 Mars J J d d d dD ô D ô Installation La vie du Syndicat - Foncier travailler avec les communes. Mais là encore, si les communes ne s'emparent pas des questions agricoles de leur territoire, il ne se passera rien. C'est en tout cas une échelle intéressante pour aborder la question foncière, au centre des problématiques d'installation. Reste à savoir comment l'aborder... Si les CLIT peuvent éventuellement représenter un espace intéressant, il ne faut sans doute pas en attendre grand chose si les paysans eux-mêmes ne prennent pas la question de la transmission et de l'installation en main. Le travail au sein de la Conf continue dans ce sens. C'est aussi un thème dont nous pouvons discuter entre paysans (en cours d'installation, installés, en re- cherche de repreneurs ou à la retraite), confédérés ou non, lors des cafés paysans organisés dans le Diois..... Christophe Morantin, paysan à Glandage Prochain café paysan : mercredi 15 avril à 19h, au Café-théâtre Andarta à Die (56 rue Emile Laurens, à côté de la cathédrale). Contrôle des structures Avec la Loi d'Avenir Agricole, les objectifs du Contrôle des Structure (CDS) ont évolué. Avant, l'installation agricole était « une priorité du CDS ». A présent, cela devient « l'objectif principal ». L'interprétation de ce terme peut tout laisser entendre ! Nous devons donc faire en sorte que cet objectif reste prioritaire en Rhône-Alpes ! A la Conf, au niveau régional, nous avons fait une formation en décembre avec le Comité d'Action Juridique (CAJ) sur les conséquences de la Loi d'Avenir Agricole et Forestière (LAAF) sur le contrôle des structures (CDS) et en février, une journée intense de travail afin de préparer des propositions pour le nouveau Schéma Régional. En effet, le Schéma Départemental des Structures va devenir le Schéma Directeur Régional des Exploitations Agricoles (SDREA). Mais on ne connaît pour l'instant qu'une partie des modalités de la régionalisation : - Nous savons que, pourront donner leur avis, faire des propositions avant son écriture et sa publication par le Préfet de Région : le conseil Régional, la chambre régionale d'agriculture et la COREAMR, instance régionale, où siège la Conf. - Nous savons que le décret sera publié en juin et l'arrêté préfectoral signé avant le 14 octobre 2015. L'entrée en vigueur se fera au 1er janvier 2016. - Si les schémas régionaux sont publiés avant la fusion des régions (l'Auvergne pour nous), peut-être qu'il faudra alors les retravailler après la fusion, ou inversement ! - Grande nouveauté : un arrêté ministériel va créer un « SDREA type » à compléter en région donc un document socle commun !!! Les schémas régionaux fixeront les orientations, les seuils de surface, les priorités, et les critères d'appréciation de la dimension économique et de la viabilité de l'exploitation. C'est pas rien ! Et comme on pourra donner notre avis, autant tenir prêtes nos propositions. INFORMATIONS SYNDICALES Ce qui a été décidé en Rhône Alpes, c'est que chaque Conf' départementale « décortique » son Schéma Départemental, c'est-à-dire liste ce qu'il convient de garder, ce qu'il manque, ce qu'il faut changer et pourquoi. Ensuite - et c'était l'objet de la journée de février - nous avons mis en commun et comparé les schémas de chaque département pour tenter, sur chaque paragraphe, de se mettre d'accord sur les modalités, critères ou priorités qui semblaient être les plus justes, les plus appropriés. Ce n'était pas toujours simple… ! Mais fort intéressant de confronter nos visions. Par exemple, pour l'acquisition d'une parcelle, qui est prioritaire, le jeune qui s'installe ou le paysan qui a besoin de terres après une expropriation ? Est-ce que la capacité ou l'aptitude professionnelle doit être un critère de sous-priorité au sein de la priorité installation ? Des cas de conscience parfois mais lorsque le dossier arrive en CDOA, l'ordre des priorités changera peut-être l'existence de quelqu'un ! Nous avons ainsi rédigé certains critères sur lesquels il y avait accord. D'autres, pour lesquels il y avait divergence sont repartis dans les départements afin qu'ils soient discutés dans les équipes. Et d'autres points qui n'ont pu être traités faute de temps, le seront lors d'une prochaine journée, avec la mise en commun du retour des points litigieux. Encore du pain sur la planche... Il est vraiment important de faire ce travail dans les départements, nous lancerons l'appel aux délégués structure en priorité mais tous les confédérés intéressés sont les bienvenus ! Faites-le savoir à Anaïs (Tél. 04 75 25 21 72 ou [email protected]). Christine Riba, paysanne à Cobonne 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars 11 La vie des éleveurs Puçage Electronique Des avancées mais la lutte continue ! Pendant que s'installe l'usine des 1000 vaches dans la Somme, l'industrialisation de notre métier se poursuit. L'identification électronique obligatoire des chèvres et brebis est une de ces règles absurdes qui conditionne l'accès aux aides, et transforme la pratique même de notre métier. Le 17 décembre 2014, 300 paysan-ne-s de la Confédération Paysanne et des collectifs contre le puçage électronique sont venus dire à Privas leur opposition à cette obligation qui n’a aucune justification. Les moments forts de la mobilisation nationale du 17 décembre 2014 à Privas Remise du diplôme du meilleur soldat contre l’agriculture paysanne : Le départ de la journée a été donné devant les locaux de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Population (DDCSPP, ex-DSV), afin d’interpeller ce service départemental sur le zèle de certains agents qui sont allés jusqu’à menacer des paysans refuseurs d’interdire la vente de leurs fromages !! Arrêt à la Chambre de l’agriculture : La transhumance a fait une halte à la Chambre d’agriculture de l’Ardèche pour demander à ses élu-e-s de défendre réellement les éleveurs menacés par cette législation absurde. Rappelons quand même que cette même chambre d’agriculture a dénoncé cette obligation lors de la session de juin 2013 par le vote d’une motion à l’unanimité. Malheureusement, quand il s’agit de passer de la parole aux actes, les manifestant-e-s ont pu, une nouvelle fois, constater le silence assourdissant des élu-e-s et du directeur, absents bien que prévenus à l’avance. Occupation de la DDT : Afin de faire comprendre à l’administration notre détermination, une quarantaine de paysan-ne-s ont investi pacifiquement la DDT de l’Ardèche en début d’après-midi. L’occupation a été levée en soirée, après que le Ministère soit revenu sur un certain nombre de refus qu’il nous opposait jusque-là. Lors de cette action à la DDT, de nombreux éleveurs et éleveuses présent-e-s ont symboliquement remis une puce électronique provenant de leur élevage pour exprimer leur solidarité envers les paysans refuseurs et poursuivis ! 12 Situation des éleveurs ardéchois Emeline et Valère, éleveurs à Ajoux, ont perdu 8 000 euros d’aide de la PAC (politique agricole commune) pour avoir refusé de pucer leurs chèvres troupeau. D’autre part, la DDCSPP de l’Ardèche a pris, en avril 2014, un arrêté d’interdiction de mouvement d’animaux et un de leur agent a même menacé les éleveurs d’aller jusqu’à l’interdiction de vente de fromage ! Suite à l’action du 17 décembre 2014 : Le Ministère a promis de réexaminer les cas de 2014 en ce qui concerne la suppression des aides de la PAC : Valère et Emeline, accompagnés par le Comité d’Action Juridique de l’Ardèche, ont déposé des recours concernant la suppression de la prime caprine, de l’ICHN végétale et de la PHAE. Le Préfet s’est engagé à retirer l’arrêté d’interdiction de mouvement d’animaux et a exprimé qu’il n’aurait jamais signé un arrêté d’interdiction de vente de fromage et que cette menace, provenant de la propre initiative d’un agent administratif, était totalement farfelue ! 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars INFORMATIONS SYNDICALES J d d Dô La vie des éleveurs Qu’a-t-on obtenu le 17 décembre 2014 ? La fin des pénalités en cascade : Dès 2015, il suffira de faire la preuve d’une traçabilité avec des boucles classiques pour que les animaux d’un troupeau soient comptabilisés. Les éleveurs n’auront donc plus à subir la perte de leurs aides européennes liées à leur chargement animal (ICHN, MAE, aide bio), qui s’ajoutait à la perte de l’aide ovine/caprine. Rétroactivité sur les situations 2014 : le cas des éleveurs sanctionnés en 2014 sera réexaminé (selon les règles en vigueur en 2014 et si les recours ont été déposé dans les délais légaux). Des actions à Vitré et à Cahors ! Fin du zèle ardéchois sur le volet sanitaire Le préfet s’est engagé à retirer l’arrêté d’interdiction de mouvement d’animaux pris à l’encontre de Valère et Emeline et s’est engagé à ne pas prononcer d’interdiction de vente de fromage en cas de non-respect du puçage électronique (étant entendu que la prophylaxie obligatoire est à jour !) Alors que les paysans occupaient la DDT de Privas, d’autres paysans, de la Conf’ et des collectifs contre le puçage, ailleurs en France organisaient également des actions pour amplifier la contestation. A Vitré, 200 paysan-ne-s ont occupé jusqu'en milieu d'après-midi l'usine AllFlex de fabrication de puces électroniques pour l'identification animale (Photo ci-dessus), réclamant une participation de l'entreprise au dédommagement des éleveurs victimes de sanctions. A Cahors, une trentaine de personnes ont symboliquement monté un mur de paille devant l'entrée de la DDT pendant qu'une délégation était reçue en préfecture. Ce qu’il reste à gagner L’action du 17 décembre s’inscrit dans un mouvement de longue haleine puisque les législations régissant l’obligation du puçage électronique sont européennes. Si nous avons obtenu des avancées vis-à-vis du zèle dont le ministère français fait preuve en appliquant cette obligation (sanctions en cascades, sanctions sanitaires…), la fin totale de cette obligation totalement absurde passera forcément par une décision européenne. La lutte continue... Les articles des pages 7, 12 et 13 sont extraits du “Paysan Ardéchois” Conseil de lecture Le bonheur désespérément André Comte-Sponville, Librio « La grande affaire et la seule qu'on doit avoir c'est de vivre heureux », disait Voltaire. André Comte-Sponville dans un petit livre (85 pages) nous donne ce message : nous sommes séparés du bonheur par l'espérance que nous avons à le poursuivre. Ah si je changeais ma voiture que je serais heureux d'en avoir une nouvelle. Ah si je pouvais faire un grand voyage que je serais heureux. Demain, je serai heureux demain. Loin de moi l'idée que le syndicalisme ne sert à rien et que nous avons tout. Mais la sagesse dans la vie de chaque jour serait de vivre pour de bon au lieu d'espérer vivre demain. « Desire ce que tu as » nous dit André Comte-Sponville. Au lieu de toujours attendre, sachons d'abord apprécier le jour qui se lève, les oiseaux qui commencent à faire leur nid, les enfants qui grandissent, la nature qui vit. Nous avons tous bien-sûr des raisons de se plaindre et d'espérer. Certains bien-sûr malheureusement ont des raisons d'être désemparés, malheureux et ne peuvent qu'espérer contre toute espérance… et surtout que nous ne puissions jamais nous exclamer : « Bonheur je ne t'ai connu qu'au bruit que tu fis en partant » ! Jean Gontard INFORMATIONS SYNDICALES 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars 13 La vie des du Syndicat éleveurs Le 29 janvier à Lyon « Loups attention : bergers en colère ! » Nous étions une trentaine d'éleveurs ovins à envahir le hall d'entrée de la DREAL* avec un lot de brebis : manifester à nouveau pour enrayer la détresse des éleveurs et des bergers de façon pacifique mais déterminée. Rendez-vous avait été pris pour l'après-midi avec le préfet de région pour lui transmettre nos revendications immédiates : - l'application des protocoles de destruction des loups qui attaquent les troupeaux y compris dans les parcs naturels nationaux comme celui du Mercantour (Alpes Maritimes – voir encadré ciaprès) - la mise en route d'une étude juridique sur le changement du statut des loups (espèce strictement protégée en vertu de la Convention de Berne et de la directive européenne « Habitats ») En effet, les associations et syndicats professionnels n'ont pas les moyens financiers pour engager une telle étude qui serait un début d'engagement de la part du gouvernement à un changement de statut, préalable indispensable à une élimination des loups prédateurs des troupeaux. Au lieu d'un dialogue, les représentants de l’État nous ont envoyé une escouade de flics de la BAC (Brigade anti criminalité) et des CRS deux fois plus nombreux que nous-mêmes, pour nous virer dehors. Laurent Pinatel, porte-parole de la Cp présent à la manif dit son étonnement en comparant l'action des forces de l'ordre avec ce qui s'était passé à une autre manif beaucoup plus nombreuse le 11 janvier : autre temps, autre mœurs, on s'en souviendra. Evidemment, le préfet de région annula la rencontre prévue pour l'après-midi. Par la suite, la Confédération paysanne, comme beaucoup d'autres organisations professionnelles a refusé de participer au groupe technique sur la protection des troupeaux face à la prédation (réunion du 19 février au ministère de l'agriculture). La cohabitation impossible des éleveurs avec les loups ne se résoudra pas par plus d'argent (balancé dans les élevages pour des mesures de protection peu efficaces) mais par des actions volontaires pour éliminer les prédateurs qui impactent la vie des troupeaux et celle des hommes et femmes qui en prennent soin ! L’État et les pro-loups ne pourront pas acheter notre silence ! Alors que seulement 15 loups ont été tués (on dit élégamment « prélevés ») sur un quota officiel de 24 + 12 (36). Au bilan, des mesures de protection en région Rhône-Alpes : 1 365 000 € engagés en 2014 (359 000 en 2008), 86 % de cette somme sont consacrés au gardiennage renforcé. Nous éleveurs et bergers, nous voulons survivre et vivre de notre métier, nous avons besoin de nos bêtes et de la relation, du lien que nous avons tissé avec elles. Nous voulons retrouver la paix et la sérénité dont elles ont besoin. C'est pourquoi il faut éliminer tous les loups qui nous attaquent. Le pastoralisme en danger En 2014, un berger des Alpes Maritimes a vu son troupeau attaqué par une meute de sept loups au bord d'une barre rocheuse. La fuite des brebis vers la falaise, l'emportant au passage, a failli lui coûter la vie. Plus de vingt animaux ont sauté. C'était la huitième attaque sur ce troupeau cette saison malgré une présence humaine permanente et onze chiens de protection. Dans ce département, 50 % des attaques ont lieu en journée, et 85 % sur des troupeaux ayant mis en place toutes les mesures de protection : berger, chiens de protection, parc de nuit… La situation en France 6810 victimes en 2013 9033 victimes en 2014 Indemnisations : 2 497 362 € pour 2014 (+ 500 000 € par rapport à 2013 !) La situation en Drôme (source : Direction Départementale des Territoires) 77 attaques indemnisables 202 victimes indemnisables Quelques unes des attaques les plus meurtrières en 2014 : • à Espenel le 10 juillet : 3 ovins expertisés, 16 disparus • à Gigors et Lozeron le 4 septembre : 1 ovin expertisé, 8 disparus • à Venterol le 31 mai : 4 ovins expertisés, 17 disparus • au Pegue le 31 août : 1 ovin expertisé, 11 disparus • à Bouvières le 14 septembre : 15 ovins expertisés, 88 disparus • à Valdrôme le 8 juillet : 19 ovins expertisés Jean-Louis Meurot, éleveur à Vachères-en-Quint *DREAL : Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement 14 3 INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- Mauvaise 2015 2011 La Mauvaise Herbe Herbe - Décembre -3 Mars J J d d d dD ô D ô Agriculture paysanne La vie du Syndicat Production biologique Réduction de 25 % des aides Monsieur Le Foll, le patron de l'agroécologie, par ailleurs ministre français de l'agriculture, a décidé une diminution de 25 % des aides au maintien de la bio. Normal, non, pour des gens qui n'achètent pas de pesticides ni d'engrais : ils ont moins de charges de cultures… Il manquait 14 millions pour maintenir les aides de chaque paysan concerné et prendre en compte les nouvelles surfaces éligibles. Il aura fallu une manif de la FNAB* pour que le Ministère trouve le moyen de remplir ses engagements de soutien à l’AB. Mais pour la suite, il est à craindre que les financements annoncés (160 M en moyenne entre 2015 et 2020) ne suffisent pas à maintenir les aides sur des surfaces en augmentation constante. Pour Le Foll, favoriser l'agroécologie ne veut pas dire mettre l'agro-industrie en difficulté. JLM * FNAB : Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique Le billet du maraîcher chers légumes des doryphores et autres chenilles noctuelles qui n'ont qu'une idée en tête : faire disparaître vos salades les unes après les autres ! Et si vous voulez protéger vos tomates des gelées tardives, vous devez positionner des arceaux afin que le voile ne frotte pas sur la tête du jeune plant (en général ça ne lui plaît pas). Le bémol avec cette pratique est la prolifération éventuelle des limaces et des pucerons, bien au chaud et à l'abri de leurs prédateurs. Le jardinier coquin doit donc soulever les voiles pour voir ce qui se passe en dessous ! Quand au recyclage, j'utilise les vieux P17 comme isolant. Bon semis, bonnes plantations et n'oubliez pas de partager vos récoltes, cela fera la joie de vos potes âgés ! Dans ce billet, je vais continuer à faire la promo des agro-fournitures, et je parlerai aujourd'hui du voile de forçage. Ce textile non tissé à base de polymères synthétiques (appelé P17 par les pros) rend de grands services en hiver et surtout au printemps. -En hiver pour protéger vos précieux légumes du froid (gain environ 4°C) -Au printemps pour hâter vos semis et plantations. Je le recommande particulièrement pour les salades, les pommes de terre et les cucurbitacées. En plus du gain thermique, le voile protège vos Vincent Delmas Conseil de lecture Le médicament qui devait sauver l'Afrique ; un scandale pharmaceutique aux colonies Ce livre retrace l'histoire d'un scandale pharmaceutique oublié par l'histoire officielle à la fin des années 1950. La priorité donnée par l'administration coloniale à l'éradication de la « maladie du sommeil » a conduit à la mise au point d'un médicament supposément miraculeux, la « lomidine », censée assurer à la fois la guérison des malades et l'immunisation des populations. Des grandes campagnes de « lomidinisation préventive » de masse se mettent en place dans les colonies françaises, belges et portugaises, avec un standardisation du processus, des gestes, et des convocations systématiques de la population. Or le médicament s'avère peu efficace et même dangereux. Pour autant, les médecins et l'administration coloniale s'obstinent, interprétant les tragédies qui se répètent comme des « accidents occasionnels », alors qu'elles impliquent chaque fois plusieurs dizaines de morts. Ce livre ouvre ainsi une petite fenêtre sur le quotidien des politiques coloniales de modernisation, en révélant leur envers : des logiques raciales (les médecins étaient tout de même conscients des effets secondaires de la lomidine et ne la prescrivaient qu'aux « noirs », au prétexte que les « blancs » étaient d'une certaine manière protégés de la trypanosomiase parce que plus « évolués »), un appareil coercitif, une inefficacité consti- tutive. Ainsi qu'une part de déraison, qui est explicitée et décrite comme une « bêtise coloniale ». J'ai bien aimé cette idée de « bêtise coloniale », qu'on peut étendre plus largement à une « bêtise administrative ». L'entêtement des pouvoirs publics, en dépit de tout bon sens, pour imposer des puces électroniques qui ont fait mille fois la preuve de leur inutilité, pour reconduire des pseudo-plans de verdissement qui n'entament en rien l'augmentation de la consommation de pesticides, pour complexifier à l'envi une politique agricole de subventions qui ne peut qu'aggraver l'érosion du monde agricole, sont autant d'exemples de cette bêtise administrative. Les décideurs se retrouvent pris au piège d'erreurs grossières qu'ils s'obstinent à défendre, voire même à justifier, en s'enfonçant dans une absurdité de plus en plus grande. Si ce livre nous permet de mettre en lumière cette notion de « bêtise », il ne nous dit guère comment lutter contre. Peut-être parce qu'on a guère besoin de livres pour deviner que c'est l'intelligence et l'action collectives qui nous permettent à la fois de dénoncer et de neutraliser cette bêtise. Margot Jobbé duval 3 INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- Mauvaise 2015 2011 La Mauvaise Herbe Herbe - Décembre -33 Mars INFORMATIONS SYNDICALES Décembre 2011 J d d Dô 15 Agriculture La vie du industrielle Syndicat La culture du béton A en croire les journaux, le béton à de beaux jours devant lui. Alors que l’illusion d’une croissance infinie nous entraîne chaque jour un peu plus dans une impasse et que les conséquences sociales, écologiques et économiques de cette spirale devraient nous inciter à plus de prudence, de clairvoyance et de bienveillance vis-à-vis de nos prochains et de notre environnement, les grands projets inutiles continuent de se multiplier et le béton de couler. Face à cet enjeu de préservation du bien commun, des femmes et des hommes de tous âges et de tous horizons se mobilisent un peu partout en France pour stopper le rouleau compresseur des aménageurs et décideurs politiques associés. Ils se battent aussi et surtout pour se réapproprier le droit de participer pleinement aux choix de société, et soulever la question du respect de la démocratie dans la prise de décisions de tels aménagements, décisions souvent obscures et contraires à la loi. Ces femmes et ces hommes que l’on appelle zadistes, luttent pour maintenir une Terre belle et vivante. Ils ont besoin de notre soutien et de notre solidarité car il en va de la responsabilité de chacun. Dans le mur… ou pas loin Alors que doit se tenir le sommet - de l’hypocrisie - sur le réchauffement climatique à Paris l’an prochain, alors que la biodiversité et les ressources en eau sont gravement menacées, alors que l’urbanisation galopante dévore de plus en plus d’espaces agricoles et naturels, alors que les conséquences désastreuses de l’agriculture intensive, chimique et industrielle ne sont plus à démontrer,… les grands projets inutiles continuent de gangrener les territoires et paysages, comme si nous étions conscients d’aller dans le mur mais que nous prenions de l’élan. Un barrage (Sivens), un aéroport (NDDL), une voie ferrovière (Lyon-Turin), des fermes usines par ici, un grand stade (OL Land), quelques Center Parcs par là,… et le tour est joué. On assèche une zone humide, on accélère le réchauffement climatique, on s’asphyxie, on s’intoxique et on épuise un peu plus les énergies fossiles, on détruit l’agriculture paysanne, on ravage des espaces agricoles nourriciers et des zones naturelles indispensables à la préservation des grands équilibres naturels,… Tout ça sous prétexte de faire de la croissance, du pouvoir d’achat, de la consommation, de réduire le chômage, d’être attractifs, compétitifs et parfois même sous couvert d’arguments pseudo écologiques de production d’énergie renouvelable (projet de mégas centrales à biomasse, fermes usines produisant du méthane,…). Mais que nous restera t-il quand nous aurons tout bétonné ? et le cadre enchanteur de cette forêt, composée d’une grande diversité d’espèces et de milieux, et à la fois désolé de constater les dommages qu’elle avait déjà subis. Diviser pour mieux bétonner A Roybon comme ailleurs, les autorités laissent « pourrir » la situation. Les zadistes font ainsi l’objet d’injures, d’intimidations et de menaces de mort de la part des pros Center Parcs. A Sivens, lors de l’évacuation de La ZAD du Testet début mars, il n’y a pas eu de réaction de soutien comme celle qui avait eu lieu à la suite de l’opération César (évacuation de la ZAD de Notre-Damedes-Landes, en automne 2012). Durant la semaine qui a précédé l’évacuation des occupants du chantier par les forces de l’ordre, de véritables milices se sont constituées non seulement pour assiéger les occupants du chantier, les empêchant de se ravitailler, mais Forêt domaniale ou bulle tropicale ? Tout près de chez nous, dans la forêt des Chambarans à Roybon, des militants résistent. Ils résistent contre un projet délirant qui prévoit d’impacter 200 ha de forêt dont 62 ha de zones humides pour créer une bulle tropicale « Aqua Mundo », des cottages et des équipements de loisirs (cf encadré). Outre les conséquences écologiques sur les nappes phréatiques et la ressource en eau, la biodiversité (35 espèces protégées), et l’énergie engloutie (5000 tonnes de bois pour maintenir « Aqua-mundo » à 29°C toute l’année), le Center Parc est un véritable hold-up financier. Sur les 73 M€ de dépenses prévues, 36,5 M€ seront dépensés par les collectivités. Sans compter le cadeau de la commune concernant le prix de vente des terres et les 94 M€ de niche fiscale de l’Etat au titre d’une loi bénéficiant aux Loueurs en Meublés Non Professionnels. Je ne connaissais pas la forêt des Chambarans avant de m’y rendre la première fois pour une marche de soutien en novembre dernier. J’ai à la fois été surpris par la richesse environnementale 16 Vue aérienne des travaux de déforestation de la forêt des Chambarans 3 INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- Mauvaise 2015 2011 La Mauvaise Herbe Herbe - Décembre -3 Mars J J d d d dD ô D ô Agriculture La vie du industrielle Syndicat aussi pour semer la terreur, en détruisant leurs véhicules, leur chapiteau, en saccageant leur cabane radio, etc., sous les yeux des forces de l’ordre passives.¹ La stratégie des «globules blancs » : citoyenneté et solidarité pour préserver le bien commun Ces grands projets inutiles sont élaborés dans le plus grand déni de démocratie et ne servent que l’intérêt d’une minorité. Mais face à ce pillage organisé du bien commun, des citoyens et citoyennes se mobilisent, parfois au péril de leur vie. A l’instar de globules blancs, les zadistes luttent contre un modèle de société malade dont ces aménagements sont les symptômes. Ils luttent pour le bien commun. On peut se réjouir de cet élan mais face au rouleau compresseur qui avance, les zadistes ont besoin de soutien et de solidarité. Cette lutte est l’affaire de toutes et tous. Le chemin est long mais les fleurs finissent toujours par pousser… même dans le béton. Plus d’infos : https://zadroybon.wordpress.com/ http://www.pcscp.org/ Manu Extier, paysan à La Bégude de Mazenc ¹ - http://www.sudouest.fr/2015/03/05/barrage-de-sivens-extreme-tension-et-situationexplosive-1849717-706.php). 3 INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- Mauvaise 2015 2011 La Mauvaise Herbe Herbe - Décembre -33 Mars INFORMATIONS SYNDICALES Décembre 2011 J d d Dô 17 Agriculture industrielle Biopiraterie Refusons le brevet sur le vivant Protégeons nos semences, nos animaux, nos levures et nos ferments de la biopiraterie ! Le 23 février, les militants de la Conf' s'étaient donné rendez-vous au Salon de l'Agriculture pour une déambulation festive et revendicative. Les paysans sélectionnent depuis des millénaires des semences, des animaux et des micro-organismes, outils indispensables au travail agricole. Ce sont aussi les éléments de base de la sécurité et de la diversité alimentaire de tous. Aujourd’hui, dans les territoires d’outremer comme en métropole, une course de vitesse est lancée. Qui sera le plus rapide à caractériser, identifier et cataloguer ces ressources-là, ainsi que les savoirs traditionnels qui les accompagnent ? D’un côté les multinationales veulent accéder à cet énorme trésor. De l’autre, les paysans et les communautés indigènes souhaitent que leur travail et leurs innovations soient considérés et reconnus, mais surtout qu’ils puissent continuer à y avoir accès. Ils exigent que leur outil de travail ne puisse pas être piraté par les multinationales. Actuellement, le cadre réglementaire ne les protège pas suffisamment. Ni le traité international sur les semences, ni la Convention sur la diversité biologique n’assurent à eux seuls à l’agriculteur qui partage sa ressource avec la recherche qu’il ne va pas retrouver un brevet sur un de ses caractères génétiques, moléculaires ou biochimiques. Il serait alors considéré comme le contrefacteur de la semence, des animaux ou des préparations naturelles qu’il a lui-même sélectionnés ! Science-fiction ? Absolument pas ! L’Office européen des brevets accorde de plus en plus de brevets sur des « gènes natifs » (existants à l’état naturel) au moment même où d’immenses bases de données numériques sont mises en place. Banques de données où on retrouve la description des caractères de nos fameuses ressources paysannes, accompagnée de données biochimiques, moléculaires et de savoirs associés. Tout ce qu’il faut à une entreprise pour pouvoir déposer un brevet. Il est temps pour le gouvernement de respecter ses engagements internationaux, en reconnaissant les droits des agriculteurs et des communautés indigènes sur leurs ressources et en les protégeant de la biopiraterie. Six mois après l'entrée en vigueur du protocole de Nagoya, ça doit être le rôle de la Loi biodiversité ! Extrait du tract de la mobilisation de la Conf' nationale Confédération paysanne - 60, avenue Jean Rabot 26400 CREST Tél: 04 75 25 21 72 - [email protected] Directeur de publication: Jean-Louis Meurot - Imprimé au Crestois, 52 rue Sadi Carnot, 26400 Crest, sur papier “FSC Gestion durable des forêts” Ont participé à ce numéro : Clarisse Arnaud, Bruno Clavel, Vincent Delmas, Gisèle Duchateau, Manu Extier, Jean Gontard, Anaïs Hammel, Margot Jobbé duval, Thomas Levadoux, Sandrine Lizaga, Jean-Louis Meurot, Christophe Morantin, Christine Riba, Thomas Siron, Sonia Tonnot, Jean-Marie Verdet, la Conf’Ardèche. 18 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars INFORMATIONS SYNDICALES J d d Dô Portrait La vie dude Syndicat paysan L'installation hors cadre, progressive et diversifiée de Franck Darret Franck DARRET est un paysan installé à Crupies depuis 2007, il est père de quatre enfants, de 5 ans à 21 ans. Il est devenu paysan sur le tard et s’est installé hors cadre familial comme de nombreux paysans drômois. Après des études comptables à Paris, il travaille dans ce domaine pendant un an et demi. Il s’oriente ensuite dans le secteur de l’hygiène et y travaille pendant 8 ans. Il choisit ensuite de créer une entreprise de bâtiment et doit finalement la fermer après 5 ans d’activité à cause d’impayés clients. Après sa rencontre avec Nathalie en 2006, il s’installe dans la Drôme à Bourdeaux. Au fil des rencontres, il s’intéresse, toujours dans le domaine de la construction, à la paille de lavande pour ses qualités comme matériau isolant. Il commence par stocker celle que les producteurs ne souhaitent pas valoriser eux-mêmes et choisit finalement d’en devenir producteur, c’est ainsi qu’il réussit à acquérir trois hectares de terres à Crupies sur lesquelles il plante d’abord un hectare de lavandin puis l’année d’après un hectare supplémentaire et 5000 m² de lavande Maillette. Il devient paysan. Son installation n’a pas été aisée, les 3 premiers hectares qu’il a pu acheter étaient convoités et ses voisins ne voyaient pas d’un très bon œil l’installation de ce parisien « écolo » sur « leur » territoire. Au cours de son parcours (hors aides à l’installation), il a rencontré des difficultés avec certains techniciens de la chambre d’Agriculture qui n’ont pas cru en son projet. Frank a dû se former luimême car son statut de chef de famille l’a empêché de « retourner » aux études pour un BPREA et pour les six mois de stage que la Chambre aurait voulu qu’il réalise. Contrairement à la mauvaise expérience de ses premiers contacts avec la chambre d’Agriculture, le technicien PPAM Pierre Yves Mathonnete et celui en charge des prairies, Jacques Benoit, ont su lui apporter leur expertise et ainsi Afin de pérenniser sa ferme, il a autoconstruit (en grande partie) un bâtiment d’exploitation (Bergerie, stockage fourrage et matériel) d’une grande superficie. Compte tenu des contraintes de son activité, cela s’est étalé sur trois années, bien qu’il ait eu la chance de voir arriver vers lui de l’aide spontanée de différentes personnes. C’est surtout grâce au soutien de sa compagne et de ses enfants que Frank a tenu bon car les moments difficiles ont été nombreux. Son engagement militant n’a pas toujours été aussi important qu’il l’aurait souhaité car il doit assurer le développement de son activité mais aussi prendre soin de sa famille. Il va toujours de l’avant et veut maintenant diversifier encore sa ferme avec la culture de légumineuses : pois chiches, lentilles. Ce qui est en lien direct avec son prochain projet : sur le modèle CUMA (avec au moins quatre collègues paysans) construire deux remorques (avec permis VL) proposant pour l’une du tri, du calibrage et du décorticage (céréales, légumineuses), et pour l’autre un moulin pour moudre les céréales. Ces remorques pourraient ainsi aller de ferme en ferme pour apporter ces techniques aux paysans, dans leurs fermes. C’est un moyen auquel il croit pour faire face à l’industrialisation de notre agriculture, à sa course aux investissements et à l’agrandissement. C’est important pour lui de permettre aux paysans de maîtriser leur filière mais aussi de valoriser au mieux leurs produits tout en restant indépendants. l’aiguiller judicieusement, d’un point de vue technique, dans son installation. Peu à peu, il s’intègre dans le monde paysan et décide de devenir également éleveur de brebis en démarrant avec une vingtaine de brebis la première année. Il cherche à produire de la viande de qualité qui soit vendue à un prix raisonnable pour le consommateur. Il diversifie ensuite sa ferme en produisant du petit épeautre. Il tenait à produire des céréales pour les humains et pas seulement pour ses bêtes. Il est aujourd’hui installé avec 100 brebis allaitantes et a pu étoffer sa ferme avec de nombreux hectares supplémentaires pour le pâturage de se brebis en sous-bois et quelques-uns sur des terres cultivables en commodat, à proximité de sa ferme. Il a de bonnes relations avec d’autres paysans de son environnement et pratique certains échanges. Sa ferme est conduite en Agriculture Biologique, certifiée par VERITAS. Il réfléchit tout de même à se diriger vers le label de l’agriculture biodynamique, DEMETER, qui correspondrait plus à son idéal. Il a aussi développé un gîte sous le label « Accueil paysan » de quatre personnes. Sa production est commercialisée aux visiteurs de son gîte et en magasins bio. Il est présent dans trois magasins du territoire et a des contacts pour proposer ses produits à un nouveau magasin Propos recueillis par à Saillans mais aussi pour un point de Thomas Levadoux, vente d’une plus grande envergure sur en cours d'installation à Autichamp Valence. Par ailleurs, il participe activement à la création d’un magasin de producteur à RémuCet article est co-financé par : zat avec plusieurs de ses collègues, qu’ils ont prévu d’ouvrir au mois de Mai de cette année. 33 Mars 2015 INFORMATIONS INFORMATIONS INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES SYNDICALES SYNDICALES Septembre Septembre2011 2011 2008 2008 La La- Mauvaise Mauvaise Mauvaise Herbe Herbe La Mauvaise Herbe -Septembre ---La Herbe --- Septembre 19 ADEAR Drôme Les activités hivernales de l'Adear de la Drôme L'hiver, c'est le temps des formations, des rencontres pour préparer l'année, discuter de ses pratiques, les faire avancer… Le groupe sur les semences paysannes s'est réuni en janvier avec Agribiodrôme. On y a fait le bilan de la campagne écoulée. Certaines variétés rapportées par Valérie Abatzian, comme les haricots bardet et religieuse, ont définitivement conquis des champs et semblent en passe de devenir « locales » ! D'autres semblent prometteuses, comme le chou-fleur moncallieri en contexte de montagne. Pour continuer à se former techniquement sur la production de semences, trois journées avec Valérie Abatzian sont prévues pour l'automne-hiver 2015. Chacune abordera, pour une ou deux familles de légumes, la planification et l'organisation d'une récolte de semences sélectionnées. Par ailleurs, Sandra Burger et Séverine Tallon sont allées présenter le travail du groupe sur les semences paysannes auprès des élèves de BPREA du CFPPA de Die, au cours d'une journée consacrée à ce sujet (10 mars). Après les trois journées d'échanges avec Scopela1 sur la valorisation des pâturages hétérogènes (à Glandage, Volvent et Gigors-et-Lozeron) en 2014, des éleveurs de Drôme et d'Isère se sont retrouvés en février dernier avec l'Addear d'Isère et Scopela pour faire le point sur leurs circuits de pâturage, les évolutions apportées à ce circuit du fait des journées d'échanges, pour discuter collectivement des pratiques, des difficultés ou des explorations de chacun. La prochaine journée d'échanges aura lieu le vendredi 10 avril chez Laure et Igor Marconnet, à Saint Martin en Vercors. Pour tout renseignement, contacter Cécile, l'animatrice de l'Addear d'Isère, au 09 60 03 50 14. Sur la question de la valorisation de la laine, une première journée, plutôt théorique et portant sur les aspects généraux de la filière textile, avait été organisée avec l'association ATELIER – Laines d'Europe2 et portée par les Civam de la Drôme. En février dernier, une demi-douzaine d'éleveurs se sont retrouvés autour du chantier de tonte chez Danaé et Alex, qui ont repris la ferme d'Armand Barnouin à La Roche-sur-le-Buis. Autour des toisons qui se succédaient sur la table de tri, Jean Rouanet, un matelassier du Tarn spécialiste du tri de la laine, épaulé par les deux tondeuses qui se sont prêtées au jeu de la formation de manière très collaborative, a transmis des bases solides pour évaluer la qualité d'une toison, la trier et la préparer pour la transformation. Reste maintenant pour chacun à réfléchir à ce qu'il souhaite faire, et comment… Vendre à un négociant en maîtrisant mieux son produit ? Engager une transformation, vers quels produits finis (nappe cardée, matelasserie, pelotes, pulls, couvertures…) et avec quels intermédiaires ? Se posera la question de la trésorerie à engager et celle, non moins cruciale, des systèmes de vente… Bref, la réflexion sur ce sujet ne fait que commencer ! Enfin, on manque encore de recul et d'énergies motrices pour faire avancer la réflexion sur des approches alternatives à la sélection « classique » en vigne. Une suggestion serait de faire un point sur la mise en place du système actuel de sélection, exclusivement clonal et essentiellement basé sur une approche sanitaire de la vigne, pour comprendre d'où on vient et ce qui a été laissé en cours de route (notamment en termes de pratiques de culture), en invitant le Réseau Semences Paysannes ou des vignerons qui, ailleurs, se sont engagés dans ce type de démarches. Margot Jobbé duval 1 - Une structure qui accompagne, entre autres, les éleveurs dans leur réflexion sur les choix techniques liés à la conduite des troupeaux au pâturage. 2 - Association Textile Européenne de Liaison d'Innovation d'Echange et de Recherche, elle assure une coordination entre les diverses initiatives locales de valorisation de laines et organise des rencontres, des échanges d'expériences. Les membres de cette association représentent toute la diversité et la complexité de la filière : éleveurs, tondeurs, transformateurs, artistes... Comment transmettre une ferme ? En novembre dernier, avec André Bellon et Michel Terrail, deux militants de longue date de la Confédération paysanne qu'on ne présente plus, nous sommes allés rendre visite à un couple de maraîchers dans la plaine de Romans qui, à l'approche de la retraite, souhaitait transmettre sa ferme. L'idée de cette rencontre, impulsée par André, était de discuter de l'éventualité d'un travail avec l'Adear pour que cette transmission ne se résume pas à une vente. Tous ensemble, on a pris le temps de visiter la ferme. L'organisation de celle-ci, les différentes installations (serres équipées, hangars de stockage, chambre froide, plate-forme de lavage) en font un outil de travail vraiment intéressant. Nous avons aussi discuté des attentes de ce couple par rapport à la transmission, et de leur besoin de vendre la ferme pour mettre un terme à leur activité, tourner la page avec la retraite et partir sur autre chose. De là, comment déboucher sur un accompagnement à la 20 transmission, comment dépasser les modèles classiquement véhiculés sur cette question (ceux qui veulent s'installer n'ont pas les moyens, manquent d'expérience, les banques ne prêtent pas..) ? A nos yeux, cette ferme était non seulement transmissible, mais de plus potentiellement très intéressante : des terrains d'un seul tenant bien exposés, des installations fonctionnelles, dimensionnées pour l'activité, et des centres de commercialisation à deux pas. De plus, le prix demandé nous paraissait assez juste et nous étions déjà en train d'imaginer, sur la route du retour, des solutions pour faciliter une installation (propriété collective, souscriptions de soutien…). De retour à Crest, j'ai appelé la Chambre d'agriculture, pour leur faire part de notre visite, et leur proposer de travailler conjointement pour accompagner cette transmission et l'installation d'un futur maraîcher. Une belle occasion, on ne peut plus concrète, d'associer nos compétences pour favoriser l'installation agricole ! Pour la Chambre, l'affaire ne semblait pas mériter tant d'attention, le point névralgique se situant au niveau des banques et d'un éventuel accord de prêt. En janvier, j'ai rappelé le maraîcher. La vente de la ferme était sur le point d'être signée … pour un projet de ferme équestre (alors que la parcelle voisine est occupée .../... 3 2015 - La Mauvaise Herbe - Mars INFORMATIONS SYNDICALES J d d Dô LaADEAR vie du Syndicat Drôme par un poney-club). Les serres vont être vendues pour pièces, la chambre froide démontée… Bref, c'est une transmission d'activité qui ne se fait pas. Il faut se poser la question des raisons de cet échec. Peut-être fallait-il retourner rendre visite à ce couple ? Prendre plus de temps pour discuter du projet de vente, pour essayer d'envisager l'éventail des solutions possibles pour que l'accord d'une banque ne soit pas le seul critère de décision. Il aurait sûrement fallu éplucher toute notre liste de candidats à l'installation, rappeler chacun, forcer la rencontre… Nous aurions dû aussi solliciter réellement le réseau, c'est-à-dire pas seulement par une annonce internet… Nous nous sommes sentis pris de court par le temps qui a filé trop vite, par le manque de moyens humains dont nous disposons, par l'absence d'intérêt de la part de la Chambre pour travailler ensemble sur ce dossier… Aujourd'hui, la transmission des fermes ne se fait plus exclusivement au sein de la famille. Cela implique une démarche de part et d'autre, des décisions à prendre, des compromis à trouver. Or, ce que nous montre cet exemple, c'est à quel point on se trouve démuni face à cette probléma- tique, qu'on soit structure d'accompagnement ou paysan proche de la retraite. Il nous confirme aussi que ce n'est pas la Chambre d'agriculture qui dispose des outils pertinents pour assurer la transmission des fermes et de l'activité agricole. Parce que cette question nous concerne directement, c'est à nous de nous en saisir et de lui trouver des réponses. Margot Jobbé duval Sur la question de l'installation, Louise Abraham et Margot JD sont intervenues auprès des élèves de BPREA du CFPPA de Bourg-lès-Valence le 13 mars. Les échanges ont porté sur l'accompagnement proposé par l'Adear et la manière dont on envisage la « vivabilité » d'un projet. Le 7 mai, c'est au CFPPA de Die que l’ADEAR est attendue ! International Au pays de “l’émergence” Crise de l’agriculture paysanne et emprise de l’agro-négoce en Côte d’Ivoire Sur les avenues d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, de grands panneaux publicitaires proposent de « gagner des millions en plantant du teck ». Cette alléchante proposition s’adresse à des classes moyennes désireuses de faire fructifier leur épargne et de se constituer un patrimoine familial, un complément de revenu et une petite retraite. Ces « planteurs du dimanche » pratiqueront une agriculture d’absentéistes dont les profits reposeront sur le travail sous-payé de leurs « manœuvres ». Au village, ils sont appelés « les cadres ». Devenus des « investisseurs », ils mettront leur épargne au service des groupes capitalistes qui dominent les filières agroindustrielles mondialisées dans une logique de rentabilité financière. De cette manière, ils participeront ainsi au mirage gouvernemental de « l’émergence » économique de la Côte d’Ivoire. Les « cadres » n’ont certes pas attendu la résolution de la « crise politico-militaire » des années 2000, qui plaça au pouvoir Alassane Ouattara, un ancien directeur adjoint du FMI, pour s’intéresser à la terre agricole. Ils ont commencé à acheter massivement forêts et jachères au milieu des années 2000 pour y faire planter non pas du teck mais de l’hévéa, l’arbre à caoutchouc qui a envahi les paysages forestiers du sud de la Côte d’Ivoire, y concurrençant le palmier à huile. En période de prix élevé du pétrole, le caoutchouc synthétique est onéreux et la sève de l’hévéa est très demandée par les fabricants de pneus. Les « cadres » profitaient (sans méchanceté) d’une triple aubaine : la forte hausse du prix mondial du caoutchouc naturel, qui tripla dans les années 2000, la baisse du prix réel du foncier villageois, possédé en régime « coutumier » (ce qui n’exclut pas les transactions marchandes mais les « enchasse » dans un réseau de relations et d’obligations sociales), la paupérisation des planteurs villageois sur fond de crise de l’économie cacaoyère. De nombreux propriétaires coutumiers étaient en effet disposés à vendre des parcelles, parfois avec l’arrière-pensée qu’ils pourraient les récupérer le moment venu selon la logique que leurs droits fonciers coutumiers s’imposent aux droits concédés par achat/vente. Les « cadres » participèrent à la manne caoutchoutière en fonction de leurs capacité financière et niveau d’information, qui varient fortement entre un haut cadre du Conseil Café Cacao, un gradé de l’armée ou un simple enseignant. Leurs achats vont du lot de 20 hectares à plusieurs centaines d’hectares. Les mieux placés les sécurisent en obtenant des papiers garantis par des autorités, des sous-préfets par exemple. Nouvelle aubaine, les « cadres investisseurs » devraient profiter bientôt de la mise en application de la loi foncière de 1998 3 INFORMATIONS SYNDICALES 2011 Mauvaise Herbe - Décembre INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- La Décembre 2015 2011 Mauvaise Herbe -33 Mars J J d d d dD ô D ô .../... 21 La International vie du Syndicat (ajournée par la « crise politico-militaire »), qui promet d’instaurer la pleine propriété privée de la terre dans les territoires villageois et donc de faire de la terre une marchandise comme une autre, « libérée » des obligations sociales coutumières. En contexte de pression foncière accrue, ce nouveau cadre juridique pourrait provoquer l’aliénation et le déplacement des petits paysans au profit des « planteurs du dimanche ». L’économiste François Ruf (Cirad) prévoit l’apparition de « paysans sans terre » dans les villages les mieux connectés aux centre urbains. La terre, qui restait jusqu’à peu un bien relativement abondant et sans véritable valeur marchande, devient un bien rare et concurrentiel auquel les uns accèdent au détriment des autres. Le boom de l’hévéa accélère ces transformations en intéressant de plus en plus les classes moyennes et dirigeantes urbaines à la propriété foncière. Ce sont pourtant les planteurs villageois qui en furent à l’origine. La culture clonale de l’hévéa, promue par l’Etat et des projets privés dans les années 1980, n’avait pas décollé jusqu’à ce que les paysans de la zone forestière (le tiers sud du pays) s’en emparent au début des années 2000. Ils apprirent les techniques de greffage et rattrapèrent en quelques années la production du secteur industriel (lequel n’y perd pas car il leur achète leurs récoltes). Les paysans réagissaient à la crise de l’économie de plantation cacaoyère causée par la baisse de la productivité liée au vieillissement des vergers, par la baisse du prix réel rétribuant leur travail, et par une forte ponction étatique qui les maintient, selon les mots de François Ruf, « dans un manque chronique de trésorerie ». Le caoutchouc garantissant un revenu mensuel et son prix ne cessant de croître, il leur apparut logiquement comme une alternative au cacao en tant que culture de rente leur permettant de gagner l’argent nécessaire à faire étudier leurs enfants, à se soigner, améliorer leur habitat et s’assurer une petite retraite, faire face aux imprévus, aider leur famille, etc. Comme avec le café et le cacao, ils combinèrent l’hévéa aux cultures vivrières durant la croissance des arbres, qui ne sont productifs qu’au bout de six ans. Les paysans initièrent donc le boom de l’hévéa mais le mouvement les dépassa à cause des conditions structurelles dans lesquelles ils agissent et se débattent pour se maintenir à flot. D’un côté, l’adoption et l’adaptation de la culture d’hévéa par les planteurs paysans, comme ils l’avaient fait avec le café et le cacao dès le début du 20ème siècle, met en évidence leur capacité collective à innover pour surpasser les crises cycliques de telle ou telle culture de rente. De l’autre, les filières dans lesquelles ils s’inscrivent sont dominées en aval par des capitaux commerciaux qui décident en dernier ressort de la part qui leur reviendra. Dans le cas de l’hévéa, il s’agit de la Société Immobilière et Financière de la Côte Africaine (SIFCA), géant de l’agro-industrie Ouest-Africaine fondée et contrôlée par la famille de l’actuel Ministre du Commerce ivoirien (qui en fut le président avant d’entrer au gouvernement) et dirigée par un ex de Michelin, avec laquelle elle est lié par un accord d’alliance stratégique. L’effondrement récent du prix du caoutchouc naturel causé par la baisse de la demande par les fabricants de pneus (la baisse du prix du pétrole rendant le caoutchouc synthétique moins coûteux), affecte plus crucialement le producteur primaire qui dépend de cette petite « rente » pour survivre que le groupe capitaliste proche du pouvoir politique qui gère son panel d’investissements à l’échelle du monde. Avoir attendu six années durant que ses deux ou trois hectares d’hévéa commencent à donner pour voir le prix du caoutchouc baisser tout-à-coup de moitié lui fait grincer les dents. Le paysan ivoirien n’est pas encore pris dans l’engrenage bipolaire à la brésilienne opposant un secteur d’entreprises capitalistes accaparant toute la terre à un vaste secteur de « paysans sans terre » prolétarisés et expulsés des campagnes. Il se trouve dans celui, classique et diaboliquement bien rodé, de l’intégration verticale et de l’auto-exploitation jusqu’à la corde. Thomas Siron La Coordination Européenne Via Campesina soutient les agriculteurs polonais La Coordination Européenne Via Campesina, qui représente 27 organisations paysannes de travailleurs agricoles et de jeunes ruraux dans 16 pays, exprime son soutien aux agriculteurs polonais protestant actuellement pour leurs droits fondamentaux à cultiver leurs terres. Leurs revendications – un environnement sans OGM, le droit de transformer et de vendre directement leurs produits aux consommateurs, et le droit de garder des terres agricoles pour la production et non pour la spéculation – sont des demandes légitimes pour remplir leur mission première : produire de la nourriture de qualité pour les citoyens sans endommager l'environnement. La même lutte pour la souveraineté alimentaire se retrouve partout en Europe et dans le monde. 22 « L'année internationale de l'agriculture familiale », en 2014, a mis en évidence le rôle central que les petites et moyennes fermes jouent pour notre sécurité alimentaire. La communauté internationale a commencé à prendre des mesures dans ce sens et la nouvelle politique agricole européenne a inclus certaines mesures pour assurer un avenir meilleur pour les exploitations familiales. Malheureusement, la plupart des mesures ne sont pas obligatoires et les paysans ont besoin de politiques plus fortes pour les soutenir. En 2012, à la FAO, tous les gouvernements, y compris ceux de l'Europe, ont signé les « Directives volontaires pour une Gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale ». C'est un texte fondamental pour assurer l'utilisation durable des terres pour les paysans, qui devrait d’ores et déjà être mis en oeuvre. Dans un contexte de crise climatique et de crises globales, des mesures positives doivent être prises par tous les gouvernements européens. La Pologne doit donner un avenir durable à son agriculture et à la production alimentaire. Là où les gouvernements refusent de défendre ces principes, les agriculteurs doivent s'unir et se lever ensemble pour eux. 3 INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- Mauvaise 2015 2011 La Mauvaise Herbe Herbe - Décembre -3 Mars J J d d d dD ô D ô Champ libre Petite balade d'un éleveur au salon international de l'agriculture à Paris Le Salon de l'Agriculture (fin février à début mars) est souvent présenté dans la presse et la télévision comme une vitrine de l'agriculture et même le tableau de la « ferme France ». Aujourd'hui, on est loin de l'image bucolique des vaches qui paissent dans les prés et les petits parisiens qui viennent en nombre voir les bêtes retrouvent d'abord l'environnement qui leur est familier : des placards publicitaires énormes des grandes surfaces commerciales et cela dès les couloirs du métro à la Porte de Versailles. En comparaison de la réalité du passé, il y a une dégradation de l'image telle qu'on l'attendait mais il est vrai qu'elle correspond à une réalité de l'agriculture française qui est dominée par le processus d'industrialisation et de financiarisation des activités et des productions. On chercherait en vain des paysans dans cette zone lugubre comme un parking de supermarché. Mais heureusement il y a quelques espaces de fraîcheur dans cette jungle mortifère : des stands de différentes organisations liées avec l'agriculture paysanne et familiale, dont la Confédération paysanne. Une présence significative de la volonté de résistance des paysans face au modèle productiviste et industriel. En marge de ce salon, les militants de la Confédération paysanne ont manifesté contre la piraterie génétique et les brevets sur le vivant dont les entreprises semencières sont à l'origine (voir l'article page 18). En entrant dans le grand hall où se tenaient les stands des syndicats, on tombait directement sur le stand du département de la Drôme (Conseil Général) avec de belles photos évocatrices des paysages dans lesquels nous vivons et avec, comme accroche, l'affirmation « le BIO est dans la Drôme » (présente aussi sur les affiches publicitaires dans les stations de métro). Il y a quelques années on disait « la bio » (sous-entendu la production biologique). Pourquoi diable masculiniser l'abréviation et écrire « le bio » ? Est-ce parce que comme on nous l'a appris à l'école « le masculin l'emporte toujours sur le féminin » ? Ou est-ce parce que l'abréviation se rapporte non plus à la production bio et donc au travail paysan, mais maintenant au marché (des produits) bio ? Il s'agit donc là (et c'est le choix du département LA-DROME) de privilégier la perception commerciale. Il est vrai que dans ce salon, tout autour, il y avait des publicités massives des entreprises agroalimentaires et du grand commerce. N'est-ce pas là le choix des élus politiques du Conseil Général (Départemental aujourd'hui) ? JLM Formations CIVAM 26 - FORMATIONS Tél. 04 26 42 33 97 - Site internet : www.fdcivamdrome.org • Formation perfectionnement débardage en traction animale : 1, 2 et 3 avril - Intervenant Florent Daloz – Lieu : centre Drome - Contact : Perrine • 25 et 26 avril ; De Ferme en Ferme! Contact : Marie Amélie • 19-20 21 mai : Journées nationales de l'accueil social CIVAM et Accueil Paysan Contact : Perrine • 28-29 mai 4 juin : Formation traction animale en PPAM et maraichage - Montoison (26) Contact : Perrine Compagnons de la Terre 09 73 17 99 53 ou 06 84 20 61 46 www.lescompagnonsdelaterre.fr • Formation DEPART 2015 : un module de formation à l'émergence de projet qui permet aux candidats à l'installation de déconstruire leur projet pour reconstruire sur des bases plus solides. Les inscriptions sont d'ores et déjà ouvertes. • 23 mai : Après midi portes ouvertes, qui sera aussi le jour de l'inauguration de la nouvelle boutique... Bulletin d’adhésion à la Confédération paysanne de la Drôme ou Abonnement seul au journal “La Mauvaise Herbe” ! "# $% & ' ( ) $ * +, ' - . / 01 2 3 41 2 5 41 2 - !" $ # $ * +, - . / * $ 67 2 8 ! " $ - = + $ ? 9 9 # ; ' # # : * # > / $ $ < ( ; ! " " ! , @ ' ( ' ; ' :- = & >- ' $ AB ; 5 ( ; ' @ * $ E< > : C1 - @ C* ' - 6BD0 ' J d d d dD ô D ô ' > @ @ ' " 3 ) FC411 3 INFORMATIONS SYNDICALES 2011 INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES- La- Mauvaise Décembre 2015 2011 La Mauvaise Herbe Herbe - Décembre -33 Mars J = :- % - 3 5 # 23 La vie du Syndicat Petites Annonces Vous cherchez à vous installer ou vous avez des terres, une ferme ou des bâtiments à proposer ? Vous êtes intéressé par une annonce ? Contactez la Confédération Paysanne de la Drôme au 04 75 25 21 72 (les lundis, mardis et jeudis) ou par email : [email protected]. Recherche estive 2015 : Bergère, 22 ans d'expérience, recherche une estive 2015 sur la Drôme ou en périphérie. Possède 2 chiens de conduite + véhicule. Contact : 06 87 26 70 10. Recherche boulanger bio : Je suis Florian Baralon, jeune agriculteur, je m'installe actuellement sur la commune de Dommartin (01) sur 5ha, en arboriculture fruitière AB. Mon projet comprend le rachat d'un ancien bâtiment agricole en pizet, que je vais retaper, et qui comprendra un atelier de transformation (pour la fabrication de jus, de compote, de confiture...), qui pourrait accueillir le matériel pour la transformation boulangère, et d'un espace qui peut être aménagé avec un four un pain. Je suis à la recherche d'une personne, sérieuse et motivée, souhaitant s'installer boulanger(ère) bio (cuisson feu de bois), et vente en circuit-court (marché, amap, ruches...). [email protected] - tel : 06 62 16 89 06. Recherche emploi : Future paysanne cherche à travailler dans une ferme pour mettre à profit ses compétences et continuer à se former davantage aux diverses techniques de production avant de se lancer dans son projet. Ferme diversifiée de préférence, agriculture paysanne, toute production végétale et élevage ovin-bovin. Formation ingénieur agro + 3 ans d’expérience (animation ardear et productrice dans un conservatoire de semences paysannes). Toute proposition bienvenue. Envoi CV sur demande. Mobile, disponibilité immédiate. Paysannement Vôtre, Hélène Doremus 06 66 59 30 18 [email protected] Recherche habitation : Nous sommes installés à Die en location en tant que traiteur évènementiel bio depuis bientôt une année. Nous avons aussi développés une activité de caviste ( vins naturels) sur les marchés diois. Nous sommes en recherche d'un lieu pour habiter et travailler dans la Drome. Nous souhaiterions pouvoir établir un véritable partenariat avec des maraichers et/ou éleveurs bio. Nos besoins : une habitation pour 3 personnes et un lieu de stockage (100 m2) pour notre matériel professionnel. Nous sommes prêts à investir pour mener à bien ce projet. Si vous voulez nous contacter : Odile Vincent et Eric Godfroy, 04 75 22 02 25, [email protected] Recherche emploi en maraîchage : Après 3 années fort enrichissantes dans le réseau bio (salariée à la FRAB Champagne -Ardenne), j'ai décidé de franchir le pas et de m'installer en maraîchage. J'ai plusieurs petites expériences en maraîchage mais avant de m'installer, je voudrais faire au moins une saison d'avril à octobre 2015 (ces dates sont flexibles). Les petites fermes bio, avec peu d'investissement, en vente directe et/ou avec une réflexion sur la gestion du temps de travail m'intéressent en particulier. Je suis également motivée pour travailler au sein de fermes diversifiées (maraîchage avec céréales, légumineuses ou petit élevage) et/ou ayant une acti- vité de transformation à la ferme (conserves, restauration). Contact : [email protected] ou 06.35.41.06.44. Aurélie Dumortier Cherche associé(e) Installée, seule, depuis 2 ans sur une petite ferme familiale dans le Nord Isère, près de Vienne, élevage brebis lacaune, 30 gestantes à ce jour, transformation fromagère, sous mention Nature et Progrès, agriculture paysanne, vente directe à la ferme et au marché. Cherche un(e) associé(e) pour partager cette activité et l'enrichir du projet d'une nouvelle personne, avec expérience souhaitée, pour qui l'agriculture est vecteur de lien social, aimer le travail collectif. Contact [email protected] ou par tél. 09 53 51 24 09 Cherche emploi dans exploitation ovine Ouvrière agricole cherche poste salariée dans exploitation ovine, alpage entre avril et septembre. Je vais faire un BPREA ovin lait transformation fromagère en septembre, et je cherche donc une grosse saison ou plusieurs missions de courtes durées en aide berger, agnelage, traite, et/ou transformation fromagère. J'ai de nombreuses expériences en fermes ovines (agnelage, traite, transfo) salariées (autonome sur nombreux postes) et volontaires (woofing en France, Australie et nouvelle- Zélande). Priorité pour travailler en Rhone-Alpes, mais forte mobilité possible si hébergement proposé. Appelez moi pour tous renseignements et toutes propositions au 07 82 16 76 21. À bientôt. Ludivine Berger, de la Loire. Cherche emploi Bonjour, je m'appelle Pierre, 26 ans, suis en reconversion professionnelle et souhaite travailler dans le maraîchage, l'horticulture, la viticulture ou l'apiculture en agriculture biologique. Reviens d'un volontariat de 6 mois en Guinée, vie dans des conditions rudimentaires, cela m'a rendu très débrouillard. Plusieurs expériences de wwoofing (travaux liés aux serres, cueillette sauvage, récolte et nettoyage des légumes, fabrication d'huiles essentielles et hydrolats) et surtout une très, très grande motivation à travailler la terre et le vivant dans le respect de la biodiversité. Je suis optimiste, dynamique et autonome. J'accepte tout type de contrat. Pour me contacter : [email protected] 06.64.03.67.41. N'hésitez pas à me joindre pour tous renseignements sur ma personne ! Cherche éleveurs avec troupeau La Compagnie Nationale du Rhône a entamé une phase d'expérimentation sur ses aménagements de bord de Rhône entre Bourg les Valence et Montélimar. Cette expérimentation vise à entretenir la végétation des berges par le pâturage. Elle recherche donc des candidats éleveurs ayant des brebis et/ou chèvres disponibles pendant les périodes de printemps/été/automne voir hiver (priorité aux périodes de croissance de végétation)... Le troupeau devra être gardé et mise à disposition de filets mobiles par la CNR. L'expérimentation devrait démarrer en 2016, possibilité d'entamer plus tôt éventuellement. Une tournée de terrain sera proposée au printemps, 2015 pour que les éleveurs puissent prendre connaissance du secteur. Contact : karine MARTIN, chargée de l'expérimentation, Terraterre, 06.74.56.15.62 [email protected] et Jean Louis Sarzier, CNR, 04.75.82.79.59 - [email protected] Cherche campement pour scouts Nous sommes une peuplade de 40 louveteauxjeannettes (la tranche d'âge de 8 à 10 ans) des scouts et guides de France, et nous cherchons un lieux de camps pour cet été du 18 au 25 juillet, en plein air pour planter plusieurs tentes et d'un abris de secours en cas de trop grosses difficultés liées a la météo. L'idéal serait un lieu en région Rhône-Alpes, ou pas très loin. Contact : [email protected] Cherche ferme laitière Porteuse de projet cherche à reprendre une ferme laitière (ovin ou caprin) en Drôme de préférence sur le Vercors. BPREA effectué sur 2013, 2014. Expérience bergère 1600 brebis Beaufortain, expérience en transformation brebis laitière. Contact : Sandrine RAY 06 43 16 30 58. Pour cet été (juillet-août), recherche emploi bergère ou transformation. Recherche ferme a louer ou a vendre Bonjour, nous sommes un couple de bergers avec un enfant, à la recherche d'une ferme à louer pour installation brebis, petits animaux, et chevaux sur 26, 04, 05, mais ouverts aux opportunités sud ouest si zone de montagne. Lossibilité achat ou location/vente à voir. Contact : Claire Truchot, 0663233779, [email protected] Intégrer un habitat participatif Nous sommes deux familles avec enfants vivant sur Crest. Après notre rencontre en 2014 et la trouvaille d’un lieu, nous avons fondé un groupe pour un habitat participatif ! Les terres autour du bâti permettront l’installation agricole en AB de Théophane et Thomas (projet caprin fromager et projet de ferme diversifiée avec légumes, poules pondeuses et brebis allaitantes). Aujourd’hui nous avons signé un compromis de vente prévoyant une vente définitive en Décembre 2015 ! Pour les amoureux de la vieille pierre et les autres, il reste deux lots d’habitation (entre 150 et 200 m²) avec un prix d’achat d’environ 90 et 105 000 €uros et de gros travaux de rénovation à prévoir. Une activité agricole complémentaire (petits fruits, miel …) est la bienvenue mais ce n’est pas une condition nécessaire pour intégrer l’habitat participatif. Plus d’infos : http://fermedesbruyeres.over-blog.com Mail : [email protected] Réunion publique prévue le 02 Avril à 20h00 à l’Arrêt Public à Crest, merci de nous appeler : 06 62 06 01 53 Céline, Emilie, Théophane et Thomas. Recherche terrain cultivable Deux associés issus du CFPPA de Die souhaitent créer un jardin thérapeutique à base de maraîchage bio. Cherchons environ 5000m² de terrain cultivable avec accès à l'eau, idéalement dans le Crestois et environs. Contact : Christophe Dauchy et Suzanne Gangloff : 06 63 14 85 29 ou [email protected]