La Asociación de Maestros e Inves gadores de Francés de México
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La Asociación de Maestros e Inves gadores de Francés de México
CHEMINS ACTUELS No 70 Octobre 2008 Sommaire Comité Éditorial Présidente Julia G. Villegas Villarreal Coordina�on Yvonne Cansigno Gu�érrez 3 Éditorial 5 Message de la Présidente 6 La Asociación de Maestros e Inves�gadores de Francés de México 2008-2010 8 Vie de l’AMIFRAM. Décembre 2007-2008 Collaboratrice et compilatrice Lucía Tomasini Bassols Revue mexicaine d’actualité pédagogique, académique et de diffusion de la langue française et des cultures francophones au Mexique. CHEMINS ACTUELS est éditée par l’Asociación de Maestros e Inves�gadores de Francés de México (AMIFRAM). Río Nazas 43, Col. Cuauhtémoc, CP 06500, México DF Tel/Fax 5566-0777 al 80 ext. 154 [email protected] [email protected] h�p://amifram.blogspot.com Distribu�on gratuite pour les membres de l’AMIFRAM. La revue est envoyée aux associa�ons de professeurs de français d’Amerique La�ne et à des ins�tu�ons partenaires. Dessin et Produc�on nopase. Eugenia Herrera et Israel Ayala T/F 2166.3332 [email protected] Tirage: 500 exemplaires XIV Congrès de l’AMIFRAM 11 Un aperçu historique de L’AMIFRAM. 1970-2008 par Olga Demay 16 Historia de la Universidad Michoacana par Silvia Figueroa Zamudio 19 El escudo de la UMSNH par Silvia Figueroa Zamudio 25 El exconvento de San Juan Bau�sta Tiripe�o par Igor Cerda Farías 29 Un peu sur l’Alliance Française de Morelia par María de los Angeles López Didac�que 30 Appren�ssage Collabora�f Assisté par Ordinateur (ACAO) : une voie prome�euse dans la classe de FLE par Adelina Velázquez Herrera 36 Quelques réflexions sur l’évalua�on en langue: comment faire mieux ? par Patrick Riba 43 Pas ques�on de confondre l’oral avec l’écrit ! Interview à Claude Germain par Lucía Tomasini Bassols 51 Didier-Ha�er Recherche 52 Un cadre théorique pour penser l’accompagnement de la produc�on d’écrits en français langue étrangère en contexte universitaire par Olivier Dezu�er et Yvonne Cansigno 58 Le projet CECA Mexique : présenta�on, bilan et perspec�ves par Haydée Silva Li�érature 64 La novela negra en Francia. Siglos ���� y ����� par Claudia Ruiz García 70 Entre poesía y polí�ca: Una vida par Laura López Morales 73 Jean-Marie G. Le Clézio par José Armando Estrada Parra Livres 76 Francofonía, hispanofonía y lusofonía : migración, mes�zaje y creación par Patrick Dahlet 82 Le jeu en classe de langue par Béatrice Blin 84 Jean-Marie Gustave Le Clézio, Prix Nobel de Li�érature 2008 85 Hache�e Livre Actualités et faits divers 86 Seconde Réunion Na�onale des Centres d’Enseignement de Langues des Ins�tu�ons d’Éduca�on Supérieure du Mexique à Mérida 19 et 20 mai 2008 par Ma Eugenia Herrera Lima 89 Nomina�on de Serge Rouselle à l’Agence universitaire de la Francophonie 90 Nomina�on de Pierre Cuq, à la Présidence de la FIPF 91 Rencontre à l’AMIFRAM avec Emmanuel Capdepont, A�aché de Coopéra�on Educa�ve à l’Ambassade de France 93 Québec en fête reçoit les par�cipants au XIIe Congrès Mondial de la FIPF par Ociel Flores Flores 97 Synthèse du XIIe Congrès Mondial de la FIPF - Québec, juillet 2008 par Denise Lussier et Monique Lebrun 105 Déclara�on de Québec, 25 juillet 2008 107 Concours “Fotonovela con powerpoint” Rostros de la francofonía 2008 Informa�on fournie par Frantz Siddi-Ami 109 Bain Linguis�que à Guanajuato par Pascal Bomy 113 Ouverture du Centre d’Appren�ssage Interac�f de Langues Étrangères (CAILE ) à l’UAM-Azcapotzalco Departamento de Humanidades y Coordinación de Lenguas Extranjeras 115 SEDIFRALE 2010 Éditorial Chers Collègues, L a revue Chemins Actuels, fondée et soutenue par l’Associa�on de Professeurs et chercheurs de Français au Mexique (AMIFRAM A.C) depuis sa créa�on, paraît habituellement une ou deux fois par année. Elle s’adresse par�culièrement aux enseignants de FLE au Mexique, aux chercheurs et chercheuses et aux pédagogues d’ autres réseaux d’enseignement de langues étrangères. Elle cherche, notamment, à faire connaître des expériences d’appren�ssage, à annoncer les ac�vités scolaires et culturelles proposées dans le milieu de l’éduca�on, à diffuser les résultats des projets de recherche et à partager la vie associa�ve en province et à l’étranger, dans les pays francophones. C’est aussi une revue ancrée dans les expériences et les pra�ques quo�diennes des enseignants, qui suggère des pistes de réflexion et d’ac�on. Enfin, Chemins Actuels veut con�nuer à contribuer au développement d’une iden�té professionnelle des enseignants de FLE et du personnel d’encadrement intervenant dans la vie pédagogique. Elle voudrait s�muler l’établissement de liens entre les enseignants de FLE et leurs partenaires, et toutes les ins�tu�ons chargées de promouvoir et de valoriser l’enseignement du FLE dans le monde en�er. De même, Chemins Actuels a toujours bénéficié de la par�cipa�on des maisons d’édi�on à travers la publicité des nouvelles méthodes d’appren�ssage parues sur le marché, informant des tendances Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 actuelles dans les pra�ques pédagogiques et didac�ques. Avec le présent numéro de Chemins Actuels (70) - que nous présentons aujourd’hui pour la 1ère fois en version électronique-, nous sommes conscients de marquer une nouvelle étape dans la vie éditoriale de notre revue. Ce nouveau format, qui répond à part en�ère aux nouveaux besoins de tous aussi bien en informa�que qu’en pédagogie, nous permet d’intégrer le monde des nouvelles technologies d’un pied solide et moderne, d’actualiser la présenta�on de la revue et de la situer au niveau des grandes revues électroniques sur le réseau interna�onal. Le défi a été relevé par Chemins Actuels : à vous, chers Collègues, de la soutenir par vos commentaires, vos collabora�ons, vos apports ! Afin de compléter ce�e étape importante de modernisa�on technologique, le bureau de l’AMIFRAM a entrepris la créa�on d’un site web. Cet espace virtuel perme�ra à l’Associa�on, entre autres choses, d’assurer l’envoi et la récep�on des informa�ons d’une manière dynamique et dans des délais presqu’instantanés, et, dans une perspec�ve plus large, de renforcer les liens éditoriaux avec d’autres publica�ons, soit au niveau na�onal, soit de l’étranger. Dans le présent numéro, vous trouverez des informa�ons générales, des réflexions théoriques, des pra�ques de classe, une interview, des actualités et faits divers, entre autres thèmes d’intérêt, afin de promouvoir la diffusion de pra�ques didac�ques, de contribuer à assurer une place à 3 la pédagogie et à favoriser l’innova�on à l’enseignement du FLE à tous les niveaux éduca�fs. Parmi les diverses rubriques qui conforment le présent numéro : Vie de l’AMIFRAM, Didac�que, Recherche, Li�érature, Livres, une place spéciale est consacrée au XIV Congrès Na�onal de l’AMIFRAM « Langues et développement : perspec�ves en français », qui se �endra à l’Université Michoacana de San Nicolas de Hidalgo du 6 au 8 novembre 2008 à Morelia, Michoacán. Enfin, au nom du Comité éditorial et au mien propre, je remercie tous ceux qui ont collaboré dans ce numéro et, qui, par là, ont élargi les possibilités Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 de compter avec une revue alimentée de sources na�onales et interna�onales, de réflexions et d’échanges pédagogiques per�nents et s�mulants. Je voudrais également remercier la collabora�on, l’aide précieuse et le sou�en dévoué de Lucia Tomasini, élément médullaire du comité éditorial. Bien cordialement Yvonne Cansigno Gu�érrez Coordinatrice éditoriale de Chemins Actuels 4 Message de la Présidente Chers Collègues et amis, C ’est un grand honneur et un grand plaisir pour moi que de présider à nouveau notre Associa�on, en ce moment crucial où elle reprend de l’élan et entreprend de nombreuses ac�ons. Il est important de signaler pour la bonne marche et le pres�ge de l’AMIFRAM, que tous les problèmes légaux et financiers ont été réglés. Quant au travail réalisé depuis l’installa�on du nouveau Bureau, en janvier 2008 , j’aimerais faire men�on du grand éventail d’ac�vités réalisées dans différents domaines : • Journée pédagogique à Pátzcuaro, Michoacán, en avril, avec la par�cipa�on de 54 professeurs de différents niveaux d’enseignement et les interven�ons de spécialistes d’ins�tu�ons aussi bien privées que publiques. • Bain linguis�que à Cuevas, Guanajuato, auquel ont assisté des étudiants de Français Langue Etrangère en provenance des Centres d’Enseignement de tout le Mexique • Collabora�on pour la réalisa�on de la mission de M. Rodrigo Olivencia en avril et M. Claude Germain en septembre. • Par�cipa�on à différents forums et colloques, aussi bien na�onaux qu’interna�onaux, comme le Congrès de la FIPF en juillet à Québec. • Visites à plusieurs ins�tu�ons d’Educa�on Supérieure dans le but de les inviter à rejoindre l’Associa�on ; nous avons été reçus, par exemple, à l’Université de Puebla (BUAP), de Tlaxcala (UAT), d’Hidalgo (UAH) et de Veracruz (UAV). Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 • Appui au projet académique des Écoles secondaires du Ministère de l’Educa�on (SEP) • Organisa�on de notre congrès biannuel qui aura lieu à Morelia, Michoacán, du 6 au 8 novembre dans le cadre et avec l’appui de l’Université Michoacana de San Nicolás de Hidalgo. Le �tre est Langues et développement : perspec�ves en français, et les grands axes proposés sont : - Quelles poli�ques en langues pour la croissance ? - Appropia�on et enseignement des langues au Mexique : un regard sur les recherches en cours. - Expériences, innova�ons et coopéra�on. - Nous aurons le grand plaisir de compter avec la présence et les interven�ons de spécialistes na�onaux et interna�onaux, qui donneront des conférences et ateliers divers. Il ne me reste qu’à remercier très chaleureusement les membres du Bureau et des différentes commissions, dont le travail, l’appui et la collabora�on ont permis la réalisa�on de toutes les ac�vités. Je vous invite très cordialement à par�ciper à nos ac�ons et en par�culier à notre prochain congrès, ainsi qu’a appuyer et soutenir l’Associa�on qui n’a de sens qu’à travers et pour ses membres. Très amicalement Julia Villegas Présidente de l’AMIFRAM 5 La Asociación de Maestros e Inves�gadores de Francés de México 2008-2010 Mesa direc�va 2008-2010 Julia Villegas, Presidenta • Rosario Chávez, Vicepresidenta • Geneviève Brunet , Tesorera • Patricia Toussaint , Vicetesorera • Alfredo Galán, Secretario • Alicia Mendoza, Vicesecretaria L a Asociación de Maestros e Inves�gadores de Francés de México, A.C. (AMIFRAM) existe desde 1970 y agrupa a profesores de Francés Lengua Extranjera y estudiantes en formación de todo el país, de ins�tuciones de todos los niveles del sistema educa�vo, de ins�tuciones públicas y privadas. Su obje�vo principal es promover, intensificar, difundir y consolidar la enseñanza de la lengua y culturas de expresión francesa. Culturales • Par�cipar en diferentes manifestaciones Sociales • Conocer y convivir con los docentes nacionales y extranjeros del medio, en un ambiente muy agradable • Par�cipar en excursiones, celebraciones, cocteles, etc. Comisiones Ventajas de ser miembro de la AMIFRAM: Académicas • Par�cipar en diversas ac�vidades (cursos, talleres, coloquios, seminarios, congresos nacionales, con�nentales e internacionales etc.) como ponente y/o asistente • Asis�r a conferencias sustentadas por expertos internacionales • Expresar e intercambiar experiencias pedagógicas en diversos foros • Ser candidato a becas otorgadas por Francia y por Quebec • Publicar en la revista “Chemins Actuels” • Inves�gar • Colaborar en diversas tareas (organización, coordinación, difusión) Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Laura López Morales Educación superior Elsa López del Hierro Centros de enseñanza de lenguas extranjeras DF y comité temá�co del XIV Congreso de la AMIFRAM, 6,7 y 8 de noviembre del 2008 en la Universidad Michoacana de San Nicolás de Hidalgo Pablo Ledesma Educación media superior Alicia Mendoza Educación media básica Lucía Cámara Provincia Margarita Hierro Jubilados Noëlle Groult Ac�vidades académicas 6 Sandra Fuentes Comunicación Yvonne Cansigno Revista Haydée Silva Proyecto de inves�gación Culture d’enseignement, culture d’appren�ssage, CECA; enlace con la Asociación Internacional de Estudios Quebequenses, AIEQ Raphaël Elie Si�o web Jacques Morin, Lourdes Álvarez, Buenaventura Rubio, Guillermina Pichardo y Raphaël Elie Representantes del interior del país Made Garza Oficina de la AMIFRAM en el IFAL Programa ¡BORRÓN Y CUENTA NUEVA! Durante el año 2008, la inscripción y la anualidad se integran: $350 para los profesores, $200 para los estudiantes Sólo si se quiere conservar la an�güedad, se pagan los años no co�zados Cuotas especiales para ins�tuciones educa�vas CONTACTAR A LA AMIFRAM [email protected] [email protected] [email protected] Inscripciones Ser profesor o alumno en formación, pagar inscripción y anualidad Comunicarse con Geneviève Brunet [email protected] Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 ENTERARSE DE LOS PROGRAMAS DE LA AMIFRAM h�p://amifram.blogspot.com 7 Vie de l’AMIFRAM Décembre 2007-2008 Ac�vités pédagogiques adressées aux Professeurs Journées pédagogiques à Patzcuaro: dans le Centre de Coopéra�on Régional pour l’Educa�on des Adultes en Amérique La�ne et les Caraïbes. Dates: 11, 12 et 13 avril 2008. Durée: 20 heures. Par�cipa�on: 54 Assistants. Thème: “Au sujet de la compréhension de lecture” Exposants: Carlos Gabriel García Estrada, Rodrigo Morales Argüello, Juan Palacios Malpica (Faculté d’Etudes Supérieures d’Acatlan, Centre d’Enseignement de Langues, Département de Français, UNAM). María Luisa Quaglia, (Centre de Linguis�que Hispanique, Ins�tuto de Inves�gaciones Filológicas, UNAM). Yolanda Ortega Rizzo, (ENEP de l’UNAM), CELE, Ins�tuto Italiano de Cultura). Lucía Cámara, (CELE UNAM, IFAL). Béatrice Blin, (CELE UNAM, IFAL). Jean-Thierry Le Bougnec (Alliance Française de Paris) Didier. Marie Mestre, Clé Interna�onal. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Conférence du Professeur Rodrigo Olivencia Date: 29 avril 2008, à l’Alliance Française de Polanco. Durée : 3 heures Thème : “L’Interculturel en classe de langue” Collabora�on de l’Associa�on Interna�onale des Etudes Québécoises (AIEQ), de l’AMIFRAM, et de la Fédéra�on des Alliances Françaises au Mexique. 8 Forma�on “Ateliers pédagogiques” par le Dr. Claude Germain Date: 3 septembre, à l’Alliance Française de Polanco Durée: 4 heures Thème: Conférence magistrale: “ Les stratégies d’enseignement de la communica�on orale” Dates: 4 septembre, à la FES Acatlán, et le 2 septembre à Guadalajara. Durée: 4 heures Thème: Conférence magistrale: “La didac�que du Français Langue Étrangère: La perspec�ve québécoise” (90 assistants) Collabora�on de l’Associa�on Interna�onale des Études Québécoises (AIEQ), de la Déléga�on Générale du Québec au Mexique, de l’Université de Guadalajara, de l’Alliance Française de Guadalajara, de l’AMIFRAM, de la Fédéra�on des Alliances Françaises au Mexique, du Centre Culturel et de Coopéra�on de l’Ambassade de France, de l’Ins�tut Français d’Amérique La�ne et de la Faculté d’Études Supérieures d’Acatlán de l’UNAM. Collabora�on de l’Associa�on Interna�onale des Études Québécoises (AIEQ), de la Déléga�on Générale du Québec au Mexique, de l’Université de Guadalajara, de l’Alliance Française de Guadalajara, de l’AMIFRAM, de la Fédéra�on des Alliances Françaises au Mexique, du Centre Culturel et de Coopéra�on de l’Ambassade de France, de l’Ins�tut Français d’Amérique La�ne et de la Faculté d’Études Supérieures d’Acatlán de l’UNAM. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 9 Ac�vités par les étudiants BAIN LINGUISTIQUE à Cuevas, Guanajuato. Dates: 23-25 mai 2008. Durée: 20 heures 117 par�cipants 20 professeurs Plusieurs ateliers très dynamiques et construc�fs, présenta�on des travaux réalisés par les étudiants et leurs assesseurs, évalua�on et remise des a�esta�ons. Ac�vités culturelles et sociales. Ac�vités adressées aux étudiants en forma�on professorale Collabora�on avec le Ministère de l’Educa�on Na�onale (SEP) Assemblées 15 Décembre 2007: Elec�on de la Maestra Julia Genoveva Villegas Villarreal en tant que Présidente de l’AMIFRAM, pour deux ans. Prise du poste: 19 janvier 2008, à l’IFAL. Le 8 mars: La Présidente présente le Programme de l’AMIFRAM pour 2008 à 2010. 1) Deuxième assemblée 2) Assemblée récente De plus par�cipa�on à 1) 2º Réunion Na�onale des Centres d’Enseignement de Langues Etrangères : 19, 20 mai 2008 à Mérida, Yucatan. 2) VIII Réunion Na�onale des Licences de Français au Mexique. 16 et 17 octobre 2008, Université Autonome de Nuevo León, Monterrey. 3) Colloque, 30 et 31 d’octobre 08, Université de Mexicali Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Visites aux Professeurs de Français dans leurs Ins�tu�ons, à l’intérieur de la République Mexicaine, dans le but de mo�ver leur réintégra�on à l’AMIFRAM Université de Querétaro, Université Autonome d’Aguascalientes, Université Autonome de Tlaxcala, Université Autonome Digne d’Honneur de Puebla, Université Autonome d’Hidalgo, Université de Veracruz. 10 XIV Congrès de l’AMIFRAM Un aperçu historique de L’AMIFRAM 1970-2008 par Olga Demay1 P aris est souvent décrit comme un vaisseau ba�u par les flots, mais qui ne sombre pas. Fluctuat nec mergitur. De même, face à toutes les difficultés qui se sont succédées au long de ses trente-huit ans d’existence, l’Associación de Maestros de Lengua Francesa de México, A.C., aujourd’hui AMIFRAM, comme toutes les associa�ons bénévoles d’ailleurs, se trouve parfois au creux de la vague, parfois en haut. Grâce au courage et au dévouement de la plupart des bureaux successifs et des membres qui par�cipent ac�vement, ainsi qu’à l’ami�é et la confiance que nous ont manifestées des personnes et des ins�tu�ons mexicaines et francophones, nous avons aussi connu des moments de superbes réalisa�ons et de grande joie. Fondée en 1970 para Rose Marie Durán Gili, dans le but de réunir les professeurs de l’École Na�onale Préparatoire de l’UNAM, l’associa�on s’est rapidement étendue à d’autres ins�tu�ons, sous l’impulsion de Rose Marie même qui a convoqué autour d’elle : Ignacio Álvarez Silva, Eva Ruiz Pérez, Raúl Cadena Rivero, Clément Merger †, Marie-France Rogel, Jean Denecker, Silvia Lino, Jacques Garcin †, Olga Lemberger et Olga Demay. Puis chaque deux ans, une nouvelle équipe s’est cons�tuée pour proposer et mener à bien les ac�ons qui donneraient vie aux objec�fs de l’associa�on, qui sont fondamentalement de créer et de maintenir des liens entre les professeurs de français et de ceux-ci avec les ins�tu�ons na�onales et interna�onales en rapport avec la langue française et Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 les cultures francophones, favoriser la diffusion de celles-ci et appuyer la forma�on con�nue. Postérieurement on reconnut l’importance de donner aux chercheurs des possibilités de se connaître et de s’exprimer. Chaque président(e) et son équipe a laissé une empreinte différente dans l’associa�on, selon sa personnalité et sa propre forma�on, plus ou moins dynamique, plus ou moins ouverte, mais en général tous ont essayé de lui apporter le meilleur de leurs possibilités.2 Sans compter le grand appui que Marie Adeath, Huri Saavedra et Olga Demay reçurent de leurs époux ainsi que Pablo Ledezma et Ramón Ramos de leurs épouses. Mais l’associa�on ce n’est pas seulement son Bureau, c’est tous ses membres, qui ont par�cipé avec leur talent, leurs ini�a�ves, souvent leur enthousiasme. Parfois nous sommes nombreux à partager les ac�vités, d’autres l’associa�on est plutôt Présidente de l’AMIFRAM (1983-1986). Les Bureaux successifs ont été présidés par : 1970-72 : Rose Marie Durán ; 1972-74 : Mme Jolivet de Servin ; 1975-76 : Marie Adeath de Azuz †; 1977-78 : Moïse Dorcé ; 79-80 : Ignacio Álvarez Silva ; 1981-82 : Olga Demay de Cárdenas ; 1983-86 : Huri Saavedra † (réélue) ; 1987-88 : Amelia García Elizalde † ; 1989-90: Laura López Morales ; 1991-94 : Julia Villegas Villareal (réélue) ; 1995-96 : Gloria Ramírez del Río ; 1997-1999: Rosa María Durán ; 2000-2001 : José Luis Costa ; 2001-2002 : Cecilia Méndez Nájera; 2003-04 : Pablo Ledezma ; 2005-06 : Ramón Ramos Estrada. 2008-09 La nouvelle présidente, après un creux d’une année, est à nouveau Julia Villegas Villareal. 1 2 11 XIV Congrès de l’AMIFRAM délaissée. Mais finalement nous nous retrouvons tous aux grands rassemblements que représentent ses congrès. Car l’associa�on est la source de beaucoup d’ac�ons u�les, intéressantes, parfois amusantes, en tout cas enrichissantes pour les professeurs et les chercheurs qui sou�ennent le combat pour l’enseignement du français au Mexique. L’AMIFRAM a eu la chance de compter sur la collabora�on de nombreuses ins�tu�ons na�onales, de la capitale et de la province, et des représenta�ons officielles de pays francophones, très par�culièrement la France et le Québec. Nous pouvons dire que d’une certaine façon l’AMIFRAM est également un appui pour l’accomplissement des missions de ces représenta�ons. L’une des missions de l’AMIFRAM est aussi d’assurer la par�cipa�on de professeurs mexicains lors du déroulement de réunions telles que les congrès de la FIPF ou les SÉDIFRALE. Et également, d’établir les contacts nécessaires avec les autorités de la SEP ou des universités afin de défendre les intérêts des professeurs face aux décisions contraires à l’enseignement de la langue française, ou à obtenir des autorisa�ons d’absence leur perme�ant d’assister aux ac�vités de forma�on de l’Associa�on. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 QUELLES ONT ÉTÉ LES DIVERSES ACTIVITÉS MENÉES PAR L’AMLFM, DEVENUE PAR LA SUITE AMIFRAM Et d’abord, pourquoi AMIFRAM ? Bien sûr parce que c’est plus facile à prononcer que AMLFM. Mais aussi parce que AMIFRAM con�ent le mot AMI, et que le I incorpore Inves�gador. Et ce sont là deux concepts qui nous �ennent à cœur. Une longue et riche existence de 38 ans ne se raconte pas facilement. Je men�onnerai cependant de façon très succincte certaines des ac�vités réalisées. ACTIVITÉS DE FORMATION • Organisa�on de stages, généralement en collabora�on avec les services pédagogiques de l’Ambassade de France, l’IFAL, les Alliances et les Centres de langue universitaires du Mexique, des�nés soit à un certain niveau d’enseignants, à un point précis de didac�que du français, ou à des sujets concernant l’enseignement de la langue en général. • Bains linguis�ques organisés en province afin de faciliter leur accès aux professeurs exerçant en dehors de la zone métropolitaine, et favorisant une convivialité enrichissante. • Obten�on de bourses pour des stages de forma�on en France ou au Québec. Par�cipa�on au recrutement et à la sélec�on des candidats. • Accords avec diverses ins�tu�ons éduca�ves na�onales pour que les membres de l’Associa�on puissent suivre des ac�ons de forma�on adressées en principe au personnel de ces ins�tu�ons. 12 XIV Congrès de l’AMIFRAM • Au cours des années 80 et 90, organisa�on de 18 Boîtes magiques, pour les professeurs d’écoles secondaires, qui ont mis ainsi en commun leurs idées et leurs expériences. ACTIVITÉS DE DIFFUSION • Journées culturelles et séries de conférences, soit dans la zone métropolitaine, soit en province. • Lancement de plusieurs grands concours na�onaux, des�nés à promouvoir un véritable dialogue entre les cultures du monde francophone et la culture mexicaine, tels que les trois « Rayon de soleil », entre autres. • Dans les années 70, sou�en d’une chorale, « Les trouvères » qui eut même des présenta�ons au Palais des Beaux-Arts, à la télévision et à Querétaro. • Profitant de la réalisa�on des Congrès, organisa�on de journées ou d’une semaine culturelle en vue d’a�eindre un plus large public par des séances de cinéma, des manifesta�ons li�éraires, des exposi�ons, des conférences, etc. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 ACTIVITÉS PONCTUELLES Certaines ac�ons ponctuelles surgies au hasard de rencontres fortuites ou d’un contexte précis méritent d’être retenues et pourraient servir d’exemples pour l’avenir : • L’organisa�on en 1980 d’un « Mois culturel québécois », en collabora�on avec l’ENP – UNAM, l’École Normale Supérieure de Mexico et l’Université de San Luis Potosi. Suivie d’un stage de trois semaines pour professeurs québécois d’espagnol, assuré par des professeurs de l’ENSM, plus des ac�vités culturelles organisées par l’ENP. • Un stage de deux jours à Popopark, animé par le promoteur d’un groupe d’anima�on musicales à voca�on pédagogique et le BAL de l’Ambassade de France. • La créa�on du groupe ARTIFRAM, réunissant des professeurs-ar�stes en vue de faciliter la diffusion de leurs œuvres. • La par�cipa�on à l’organisa�on des FrancoRallyes, des�nés aux étudiants de français. • En 2004, l’AMIFRAM a par�cipé à la créa�on d’une nouvelle associa�on, l’API, réunissant quatre associa�ons de professeurs enseignant les langues allemande, française, italienne et portugaise. 13 XIV Congrès de l’AMIFRAM PUBLICATIONS LES CONGRÈS Si l’on veut établir et maintenir des liens il faut pouvoir communiquer. Le meilleur moyen est un document écrit, sur papier ou par internet, que l’on peut recevoir partout où l’on habite et que l’on peut conserver et relire. La plus importante est sans aucun doute la revue CHEMINS ACTUELS. À ses débuts un simple bulle�n. En 1979, le bulle�n prend une nouvelle forme, avec par�cipa�on interins�tu�onnelle et apport de publicités et de dons qui lui donne une certaine autonomie. Les numéros 14 à 44 sont de pe�te taille. À par�r du n° 45 la publica�on s’agrandit et prend le format que nous lui connaissons aujourd’hui. Des collabora�ons très variées y sont publiées : celles de nos collègues et de personnalités souvent reconnues mondialement, surtout dans les domaines de la pédagogie, la linguis�que et la li�érature. Des étudiants nous ont offert leurs créa�ons. Des dossiers ont été consacrés à l’Afrique francophone, au Québec, au Bicentenaire de la Révolu�on française, à la poésie, à la défense de l’enseignement du français au Mexique, etc. Le numéro 68, sous l’impulsion d’Yvonne Cansigno, a été préparé en union avec un groupe de recherche universitaire de l’UAM Azcapotzalco. Parmi les responsables de la revue nous devons men�onner les présidents respec�fs des bureaux successifs ainsi que les coordinateurs Clément Merger, Olga Demay, Gérard Rocherieux, Monique Auvinet, Pierre Morel, Susana Moctezuma Hoffay, Alejandra Avalos, Hortensia Sánchez Ventre, Martha Beltrán, Lucía Tomasini et Yvonne Cansigno. Mais les revues n’apparaissent que deux fois par an tout au plus. Il faut donc prévoir des communica�ons plus agiles perme�ant de faire connaître à temps les ac�ons prévues dans l’immédiat. Ce fut le rôle du bulle�n Interamifram. Puis dernièrement sous un format très a�rayant Les Nouvelles Fraîches . Le fleuron des missions de l’AMIFRAM ce sont ses congrès. Treize congrès se sont tenus depuis 1981. Comme tous ces genres de rencontre ils cons�tuent l’accès aux nouveautés, aux expériences réussies, à l’écoute des personnalités ayant acquis pres�ge dans les domaines pédagogiques ou culturels, ou bien à se faire entendre par les collègues. Ce sont des lieux propices aux rencontres et au rétablissement des contacts oubliés ou perdus. Ils perme�ent également de connaître des régions diverses et de profiter de leurs charmes et de leurs spécialités ar�s�ques ou culinaires. En effet, afin de se rapprocher de la province, il a été décidé de tenir chacun des congrès dans une ville différente. Le premier a été reçu par l’École Normale de Morelia, avec une par�cipa�on de 150 professeurs et plusieurs invités spéciaux. Le dernier à Guadalajara avec une assistance d’environ 600 personnes.3 Il est important de souligner que le Congrès de Morelia a été précédé par les SEDIFRALE, fondées précisément par un membre de l’AMIFRAM, Margarita Magaña, sous les auspices de l’AUPELF (Associa�on des Universités par�ellement ou en�èrement de langue française). Ce�e première version a eu lieu à Mérida, Yuc. et a compté sur la collabora�on de plusieurs membres de l’Associa�on. C’est également au cours du Congrès de Jalapa qu’est née légalement la COPALC, (Commission pour l’Amérique la�ne et la Caraïbe, de la Fédéra�on Interna�onale des Professeurs de Français (FIPF)) dont notre présidente Huri Saavedra fut nommée Déléguée �tulaire pour le Mexique et la Caraïbe. À ce propos il faut également souligner que la fondatrice de notre associa�on, Rose Marie Durán Gili, a rempli les fonc�ons de Vice-Présidente de la FIPF pour les pays non-francophones, de 1984 à 1988. En 1980 elle avait déjà représenté le Mexique auprès de la FIPF à Sèvres. En raison de ses ac�vités 3 Villes où se sont tenus nos Congrès : 1981-Morelia ; 1983Tuxtla-Gu�érrez ; 1985-Jalapa ; 1987-Querétaro ; 1989- Zacatecas ; 1991-Puebla ; 1993-Mexico ; 1995- Aguascalientes ; 1997-Guanajuato ; 1999-Tlaxcala ; 2002-capulco ; 2004- Cuernavaca ; 2006-Guadalajara, 2008-Morelia. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 14 XIV Congrès de l’AMIFRAM au bénéfice de la langue française et des cultures francophones elle a été nommée aux trois niveaux des Palmes académiques. Elle est donc aujourd’hui commandeur des Palmes Académiques. Malgré toute notre bonne volonté, l’année 2007 s’est située au fond de la vague. Il y a eu tout d’abord un retard pour convoquer aux élec�ons du Bureau 2007-2008. Cependant, une magnifique équipe, sous la présidence d’Haydée Silva, a présenté sa candidature. L’excellence du programme élaboré a fait que l’assemblée électorale a voté en sa faveur. Malheureusement, la méconnaissance de nouvelles règles plus exigeantes pour les associa�ons a empêché de rendre officielle l’élec�on. Une nouvelle élec�on a donc dû être organisée. Haydée Silva ayant re�ré sa candidature, en raison de ses nombreuses ac�vités et du temps perdu à essayer de résoudre l’élec�on antérieure, c’est Julia Villegas Villareal qui a pris la relève. Elle est également accompagnée d’une équipe dynamique qui doit redonner son rythme à l’Associa�on. Nous sommes maintenant à la veille de son XIVème congrès, qui se �endra de nouveau à Morelia, Mich. C’est de bon augure, le premier ayant été un vrai succès dont tous ceux qui y par�cipèrent se souviennent avec plaisir et, peut-être, avec nostalgie. Nous espérons que les professeurs, les chercheurs, les futurs enseignants et les amis de la langue française et des cultures francophones, viendront nombreux, et surtout désireux de redonner à l’associa�on l’élan nécessaire pour qu’elle Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 ne cesse de contribuer à la diffusion du français dans toutes ses modalités. J’espère que cet aperçu sommaire du parcours de l’AMIFRAM sera une invita�on à faire par�e de façon ac�ve d’une associa�on créée au bénéfice des professeurs de français du Mexique et à leur mission d’enseignant, de chercheur et de diffuseur de richesses mul�culturelles. Nous espérons également que l’associa�on con�nuera à bénéficier de la bonne volonté et de l’ami�é de tant de personnes qui, sans être professeurs de français ou responsables de la diffusion de la langue, lui ont prêté main-forte pour l’aider à résoudre les nombreux problèmes qui pouvaient surgir et ont mème collaboré de façon désintéressée à ses travaux. Au nom de l’AMIFRAM, je voudrais rendre hommage à trois présidentes, malheureusement décédées, qui ont laissé une trace fondamentale dans l’évolu�on de l’Associa�on : MARIE ADEATH de AZUZ, HURI SAAVEDRA et AMELIA GARCÍA ELIZALDE. 15 XIV Congrès de l’AMIFRAM L’Université, la ville de Morelia et ses habitants, ouvrent leurs portes pour vous donner la bienvenue au XIVe Congrès Na�onal de l’AMIFRAM ! Historia de la Universidad Michoacana1 par Silvia Figueroa Zamudio L a Universidad Michoacana de San Nicolás de Hidalgo, es en la actualidad la ins�tución de educación superior de mayor tradición en el estado de Michoacán. Sus antecedentes históricos se remontan a 1540, año en que don Vasco de Quiroga fundara en la ciudad de Pátzcuaro el Colegio de San Nicolás Obispo, con el propósito de formar sacerdotes que lo auxiliaran en la evangelización de los naturales del vasto territorio bajo su jurisdicción. Vasco de Quiroga mostró, a lo largo de su ges�ón episcopal, especial preocupación por consolidar la naciente ins�tución educa�va; gracias a sus negociaciones, Carlos I de España expidió una Cédula Real el 1o. de mayo de 1543, en la que aceptaba asumir el patronazgo del colegio, con lo que a par�r de esa fecha pasaba a ser el Real Colegio de San Nicolás Obispo. En 1566 una Ejecutoría Real dispuso que el Cabildo Eclesiás�co ejerciera a nombre del monarca español, la administración del plantel quiroguiano. Frente a las exigencias de la Iglesia postriden�na, de dar una nueva orientación a la formación de sacerdotes, el Cabildo resolvió en 1574, entregar responsabilidad académica a la ameritada Orden de los Jesuitas. En 1580 con el cambio de la residencia episcopal de Pátzcuaro a Valladolid, San Nicolás también fue trasladado fusionado al Colegio de San Miguel Guayangareo. La nueva sede catedralicia representó un gran avance para el fortalecimiento del obispado de Michoacán, no obstante la formación de sacerdotes seguía sin responder a los reclamos del Con- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 cilio Triden�no, ampliamente reafirmados durante el III Concilio Provincial Mexicano de 1585. Para resolver esta situación el cuarto obispo de Michoacán, fray Alonso Guerra, se empeñó a par�r de 1590, en conver�r al colegio en un Seminario Triden�no. Esta inicia�va encontró férrea oposición en el seno del Cabildo Eclesiás�co, por considerar que de aceptar la propuesta se contravendrían los obje�vos que dieron vida al plantel. A la muerte del obispo Guerra, tocó al sucesor fray Domingo de Ulloa recibir el 17 de octubre de 1601 la bula de Clemente VIII, que ordenaba establecer un Seminario Conciliar aprovechando la infraestructura de San Nicolás. La reacción del Cabildo no se hizo esperar y en abierto desacato emprendió por la vía jurídica, una enérgica defensa que envolvió a las autoridades civiles y eclesiás�cas de la Nueva España en un enfrentamiento que habría de prolongarse hasta el año de 1610, cuando el Papa Paulo V revocó la orden de su antecesor. No obstante, el Colegio de San Nicolás mantuvo durante ese �empo sus ac�vidades con regularidad sin incorporar cambios trascendentales en sus aulas, donde se enseñaba lo indispensable para atender los servicios religiosos de los españoles y evangelizar a los indígenas. Preocupada como estaba la sociedad vallisoletana en consolidarse, poco se interesaba en que sus ins�tuciones educa�vas alcanzaran el desarrollo de las europeas; debió ser necesaria la afirmación del 1 h�p://www.umich.mx/acerca/historiaUMSNH.html 16 XIV Congrès de l’AMIFRAM proyecto colonial para que los criollos sin�eran la necesidad de igualar sus conocimientos a los de los claustros españoles. En consecuencia, a fines del siglo XVII el Colegio de San Nicolás sufrió una profunda reforma en su reglamento y cons�tuciones, que sirvió de base para la modificación al plan de estudios de principios del siglo XVIII, en el que entre otras cosas se incluyeron las asignaturas de Filoso�a, Teología Escolás�ca y Moral. Un Real Decreto del 23 de noviembre de 1797, concedió a San Nicolás el privilegio de incorporar las cátedras de Derecho Civil y Derecho Canónico a su estructura. Al comenzar el siglo XIX, podemos afirmar que el plantel atravesaba por los momentos más sólidos de su existencia y todo parecía indicar que se lanzaba a una carrera ascendente dentro del mundo intelectual novohispano. Sin embargo, las consecuencias del movimiento de independencia acaudillado por un selecto grupo de maestros y alumnos nicolaitas, entre los que podemos mencionar a Miguel Hidalgo y Cos�lla, José Ma. Morelos, José Sixto Verduzco, José Ma. Izazaga e Ignacio López Rayón, llevaron al gobierno virreinal a clausurarlo. Una vez consumada la independencia de México, la principal preocupación del nuevo gobierno se centró en la reorganización nacional con base en un nuevo proyecto, que contemplaba por primera vez en este suelo, a la educación dentro de las áreas prioritarias. De esta manera, las medidas tendientes a la reapertura del plantel se iniciaron durante la década de los años veinte, tras una larga y penosa negociación entre la Iglesia y el Estado, el Cabildo Eclesiás�co cedió, el 21 de octubre de 1845, a la Junta Subdirectora de Estudios de Michoacán el Patronato del plantel. Con esta base legal, el gobernador Melchor Ocampo procedió a su reapertura el 17 de enero de 1847, dándole el nombre de Primi�vo y Nacional Colegio de San Nicolás de Hidalgo, con ello se inició una nueva etapa en la vida de la ins�tución. En la segunda mitad del siglo XIX, la química, la �sica, la cosmogra�a, las matemá�cas y la biología irrumpieron en las aulas nicolaitas; laboratorios y bibliotecas se enriquecieron con importantes adquisiciones realizadas por el gobierno michoacano Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 en países europeos, al �empo que su patrimonio se engrandecía con donaciones que le hacía el ejecu�vo estatal provenientes de los bienes secularizados a los templos y conventos michoacanos. Los aires de renovación que por esos años inundaron la en�dad fue ron portadores de bases sólidas, para la creación de una universidad en nuestro estado. Este proyecto se consolidó al triunfo de la Revolución Mexicana, cuando a escasos días de tomar posesión del gobierno de Michoacán, el ingeniero Pascual Or�z Rubio tomó la inicia�va en sus manos, logrando establecer la Universidad Michoacana de San Nicolás de Hidalgo el 15 de octubre de 1917, formada con el Colegio de San Nicolás de Hidalgo, las Escuelas de Artes y Oficios, la Industrial y Comercial para Señoritas, Superior de Comercio y Administración, Normal para profesores, Normal para profesoras, Medicina y Jurisprudencia, además de la Biblioteca Pública, el Museo Michoacano, el de la Independencia y el Observatorio Meteorológico del estado.Como integrantes del primer Consejo 17 XIV Congrès de l’AMIFRAM Universitario, se nombró a los directores de cada uno de los planteles y como rector al ingeniero Agus�n Aragón, quien a pocos días renunció a su cargo por no aceptar la protesta cons�tucional a que lo obligaban los miembros del Congreso. Frente a este contra�empo la naciente ins�tución quedó a la deriva, hasta que en 1918 fue designado el doctor Alberto Oviedo Mota como encargado de iniciar las ac�vidades universitarias. Al año siguiente, el Congreso nombró rector al profesor José Jara Peregrina y dictó además las primeras medidas tendientes a consolidar a la universidad, de ellas destacan la Ley Cons�tu�va y la creación de la primera par�da presupuestal que le permi�ó subsanar las necesidades más apremiantes. En 1920, según la opinión del gobernador Francisco J. Múgica, la universidad con�nuaba “como un grupo de escuelas, que marchaban inde- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 pendientes unas de otras”. Para remediar esta situación, el general Múgica modificó la Ley Cons�tu�va y nombró nuevas autoridades, la rectoría la ocupó Ignacio Chávez, joven médico michoacano recién egresado de la Escuela de Medicina de la Universidad Nacional y que traía muy fresco ese modelo de universidad. Durante su ges�ón se llevaron a cabo profundas reformas académicas y administra�vas, que incluyeron las modificaciones a los planes y programas de estudio de todas las escuelas, resultando la de medicina la más favorecida, al incorporar a su planta docente a una pléyade de médicos michoacanos compañeros del nuevo rector, de ellos baste mencionar a Salvador González Herrejón, Adolfo Arreguín Vidales, Manuel Mar�nez Báez y el propio Ignacio Chávez quienes dieron un giro total a la enseñanza médica en Michoacán. 18 XIV Congrès de l’AMIFRAM El escudo de la UMSNH1 par Silvia Figueroa Zamudio 1 . Los orígenes El uso del escudo sirve para representar simbólicamente un Estado, una ins�tución, una agrupación, una familia, etc. La serie de figuras naturales o caprichosas usadas por los contendientes en las batallas o torneos, pronto se convir�eron en dis�n�vos hereditarios que sirvieron para diferenciar a un clan familiar de otro, y para acreditar las hazañas guerreras, profesiones o advocaciones religiosas de su predilección.2 En sus orígenes, la mayoría de estos escudos, no fue sancionada por ninguna autoridad; posteriormente, su uso prolongado permi�ó registrarlos en los “armoriales” reales con el fin de ob- h�p://www.umich.mx/acerca/escudo.html Véase: MUÑOZ ALTEA, Fernando. Blasones y apellidos. México, Porrúa, 1987, p. XVII 1 2 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 19 XIV Congrès de l’AMIFRAM tener las cer�ficaciones e instancias de partes correspondientes.3 Se dice que en España los reyes casi nunca intervinieron en la heráldica, salvo para premiar a los descubridores y conquistadores de América; a éstos les permi�eron proponer su propio dis�n�vo. Mención especial merecen aquellos que ya tenían armas familiares, a quienes el rey permi�a que se les agregase alguna pieza; esto lo hacían en virtud de determinados servicios realizados, lo que significaba una muy alta dis�nción personal. 4 Seguramente que este fue el caso del licenciado Vasco de Quiroga primer Obispo de Michoacán y fundador del Colegio de San Nicolás Obispo. La ins�tución educa�va que abrió sus puertas en Pátzcuaro, fue el origen de la Universidad Michoacana, quien durante los primeros años en la Nueva España conservó el escudo de la familia Quiroga según lo demuestra Juan José Moreno, su primer biógrafo, en el libro Fragmentos de la vida y virtudes de don Vasco de Quiroga publicado en 1766,5 y en cuyo prólogo el autor manifiesta su preocupación ante la escasez de no�cias que sobre Quiroga dejó Gil González, biógrafo de los obispos de Indias. El licenciado Moreno en su afán de “enmendar algunos tropiezos”, como señala en el prólogo, se de�ene en describir en detalle el escudo con el que el Obispo Quiroga selló el acta de erección del obispado de Michoacán, resguardada en el Archivo de Idem,. Ibid. p. XVIII 5 Fragmentos de la vida y virtudes del V Illmo. y Rmo. Sr. Dr. D. Vasco de Quiroga, primer obispo de la Santa Iglesia Cathedral de Michoacán, y fundador del Real y Primi�vo Colegio de S. Nicolás Obispo de Valladolid. México, Iraprenta del Real y mas an�guo Colegio de S. lldefonso, 1766. En 1965, el gobierno del Estado de Michoacán en el marco de la conmemoración del IV centenario de la muerte del Obispo Vasco de Quiroga reeditó la obra, bajo el siguiente �tulo: Don Vasco de Quiroga. Primer Obispo de Michoacán, con presentación y notas de Jorge Diez González de Cosio. En 1998, el Centro de Estudios de la Cultura Nicolaita y el Ins�tuto de Inves�gaciones Históricas, ambas dependencias de la Universidad Michoacana unieron esfuerzos para sacar a luz un facsímil de la obra, con el nombre de Fragmentos de la vida y virtudes de don Vasco de Quiroga, con presentación de Ricardo León Alanís. Siendo esta úl�ma la que se u�liza en el presente ensayo. la Sala de Cabildo de la Catedral vallisoletana y que él tuvo a la vista.6 En esa detallada descripción Moreno afirma que se trataba de “... un escudo atravesado de la parte de arriba para abajo de cinco palos, o barras, y todos los cuatro lados atados, según la heráldica en dos puntos por cada lado. Los nobiliarios añaden, que �ene orladura de oro, el campo verde, y las barras blancas.”7 El licenciado Moreno no se atrevió a interpretar dicho escudo, por considerar que no era justo caer en ilusiones arbitrarias ya que bastaba con saber “que este era su escudo heredado, y que a él añadió el �mbre de las ínfulas episcopales”.8 Con base en este tes�monio ahora sabemos que Vasco de Quiroga conservó en la Nueva España, al menos durante los primeros años, el escudo familiar sobre el que el autor portugués Gaspar Alvarez, recoge una tradición que repiten todos los nobiliarios principales; según ésta, en 715 un caballero de la familia defendió con estacas calzadas de hierro la entrada de los moros a Galicia, por el valle de Quiroga. Por esta razón, los Quiroga las tomaron por emblema poniendo cinco estacas de plata en campo verde, conocido en la heráldica como de sinople.9 Como vemos esta descripción coincide plenamente con la hecha por Moreno en 1766. 3 4 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Se trata de una copia de la bula de erección de la diócesis de Michoacán expedida por paulo IH el 8 de agosto de 1536, validada al calce con la firma y sello del Obispo Quiroga. El documento se conserva en la Catedral de Morelia, lamentablemente el sello de placa sobre cera roja ha desaparecido, dejando apenas huella. 7 Véase: MORENO, Juan José. Fragmentos de la vida y virtudes de don Vasco de Quiroga. Edición facsimilar. Morelia Universidad Michoacana de San Nicolás de Hidalgo, 1998, pp. 2-3 8 Idem. p . 3 9 MUÑOZ ALTEA, Fernando. Op. cit., p. 317 6 20 XIV Congrès de l’AMIFRAM En este sen�do es conveniente destacar que el biógrafo de Quiroga ya denuncia la existencia de otro escudo atribuido al Obispo y señala: “He hecho de este escudo descripción menuda, por dis�nguirlo de otro, que vulgarmente se piensa ser del Señor Quiroga, y no es.” 10 En efecto, en 1977 el historiador Benedict Warren publicó11 un dibujo del sello usado por Quiroga, tomado de una impresión de cera de un documento del obispo y que se encuentra en el Archivo General de Indias en Sevilla, España. Este hallazgo no deja duda de la confusión sufrida por el propio Juan José Moreno, en tomo al escudo de armas del primer Obispo de Michoacán; ya que si bien no podemos dudar de la auten�cidad del que nos describe, si podemos adelantar que seguramente don Vasco de Quiroga obtuvo el privilegio, en el ejercicio de su ministerio, de usar armas cargadas;12 esto explica la permanencia del emblema familiar en uno de los cuarteles de su escudo personal. El escudo que conocemos de Vasco de Quiroga es del �po “español moderno” cuartelado en cruz, o sea, dividido en cuatro partes, cada una con diferentes ideogra�as. En el primer cuartel están seis dados blancos puestos en dos palos, cargado cada uno de seis MORENO, Juan José. Op. Cit., p. 3 WARREN, Benedict. Vasco de Quiroga y sus hospitalespueblo de Santa Fe. Morelia, Universidad Michoacana, 1977. 12 Las que llevan una pieza o figura, agregada por merced o premio de algún hecho. 10 11 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 puntos negros;13 en el segundo, se encuentran cinco estacas, emblema par�cular en la heráldica del nombre y apellido Quiroga,14 cuyo origen como ya dijimos proviene de Galicia en España; en el tercer cuartel se repiten las cinco estacas cargadas con una marca un poco por debajo de la mitad, de significado dudoso para nosotros; en el cuartel cuarto están dos pequeños montes sumados de un árbol, que bien puede ser un olivo, cuya interpretación podría ser que Quiroga era propietario, por merced real, de dos cerillos dedicados a este cul�vo.15 Es de destacar que en los cuatro puntos del escudo aparecen los extremos de una Cruz de Malta. Timbrando el escudo, es decir arriba y al centro, hay un sombrero episcopal puesto de frente y para equilibrar los elementos gráficos que en él aparecen, se orló con las ínfulas episcopales.16 Todos estos elementos se encuentran encerrados en un doble círculo que con�ene la siguiente inscripción la�na: D.V.Q. DEI. ET. AP.S. GRA.I. EPS. MACHUACANENSIS, cuya traducción es la siguiente: Don Vasco de Quiroga por la gracia de Dios y de la sede apostólica Obispo de Michoacán.17 Arriba en el centro, está una Cruz de la Orden de Malta.18 Corresponde a la descripción que se hace en la heráldica del apellido Macías, como vemos a con�nuación: en campo de gules, (rojo) seis dados de plata puestos en dos palos, cargado cada uno de seis puntos negros. Este apellido también es de origen gallego, después se afincó en Zamora, León y Cas�lla. 14 Tanto Benedict Warren como Francisco Miranda, ambos especialistas en temas Quiroguianos, coinciden en señalar que el Obispo Vasco de Quiroga heredó el apellido por línea materna. 15 En 1552, Vasco de Quiroga recibió, por merced real, dos cerrillos baldíos para el cul�vo de olivos, para el aceite necesario para el cuidado de los enfermos del hospital y el consumo de los colegiales de San Nicolás. Véase: MIRANDA GODINEZ, Francisco. Don Vasco de Quiroga y su Colegio de San Nicolás. Morelia, Universidad Michoacana, 1990, p. 209. 16 Cada una de las dos cintas anchas que penden por la parte posterior de la mitra episcopal. 17 Agradezco a don Pascual Guzmán de Alba del Archivo del Cabildo Catedralicio de Morelia, esta traducción. 18 La Inclita y Soberana Orden de San Juan de Jerusalén comúnmente llamada de Malta, fue fundada en Jerusalén en 13 21 XIV Congrès de l’AMIFRAM 2. El escudo de Quiroga en el siglo XVIII No podemos precisar cuándo, ni por qué ni por quién se transformó el escudo, ya que cuando empiezan a hacerse retratos del Obispo, durante el siglo XVIII, su escudo aparece bastante modificado,19 En estos retratos, aparece siempre el escudo de Quiroga pero ya bastante modificado; los extremos de la Cruz de Malta que asomaban por debajo de la tarja desaparecen para aparecer transformada en una cruz ancorada en el segundo cuartel, el árbol del cuartel cuarto toma las caracterís�cas de un ciprés y las bulas que envuelven el conjunto aparecen balanceadas, cuatro intermedias y una en cada una de sus puntas. 20 Los dados del primer cuartel aparecen de color blanco sobre fondo rojo, la cruz del cuartel segundo está dorada sobre fondo verde; las estacas del tercer cuartel aparecen doradas sobre fondo verde y en el cuartel cuarto aparece el ciprés verde sobre fondo rojo.21 1048, por unos ricos y piadosos mercaderes procedentes de la república marí�ma italiana de Arnalfi, quienes condolidos por la triste situación de los cris�anos pales�nos obtuvieron la autorización del califa de Egipto para establecer una hospedería-hospital en honor a la Virgen María y de San Juan Bau�sta, des�nada a dar albergue a los peregrinos. Años después, algunos caballeros que habían sido asis�dos y curados en ese lugar cons�tuyeron la hermandad de “Hospitalarios de San Juan de Jerusalén”, inisma que en 1113 recibió del Papa Pascual Il la bula “Piae Postula�o”. Desde los primeros años la Orden tuvo representantes y hermanos en Espafia. En 1187, los “hospitalarios” fueron expulsados de Jerusalén teniendo que vivir en varios países. En 1530 el emperador Carlos V, les cedió las islas de Malta, Gozo y Trípoli, instalados en la primera de éstas los caballeros cambiaron su nombre por el de “Caballeros de Malta”. MUÑOZ ALTEA, Fernando. Op. cit; p.XLIX. 19 Al respecto véase: ESCOBAR OLMEDO, Armando. “El escudo de Don Vasco”, en: Acento. Semanario de Cultura. NO 165. Morelia, 14 de marzo de 1996, pp. 8 y 9 20 SÁNCHEZ REYNA, Ramón. “Origen del emblema nicolaita”, en: Que hacer Nicolaita. Revista trimestral de la asociación de ex-alumnos nicolaitas, A.C. No 5. Morelia, enero-marzo de 1997. s/p 21 Véase: ESCOBAR OLMEDO, Armando. Op. cit., p. 8 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 3. Se adopta como escudo oficial del Colegio Primi�vo y Nacional de San Nicolás de Hidalgo Como es de sobra conocido, el Colegio de San Nicolás Obispo fue clausurado durante la guerra de independencia de México; cas�go que le fue impuesto porque en sus aulas se formaron los iniciadores del movimiento. Se reabrió hasta 1847 con el nombre de Colegio de San Nicolás de Hidalgo, gracias al empeño de un reducido grupo de ilustrados michoacanos encabezados por el entonces gobernador del Estado, don Melchor Ocampo. En esta segunda etapa de la vida del Colegio, sus impulsores se preocuparon por incluir en el reglamento del plantel,22 la obligación de honrar la memoria de Vasco de Quiroga, el fundador, leyendo un día a la semana durante la comida un capítulo de la biogra�a23 escrita por Juan José Moreno, y de 22 Archivo Histórico de la Universidad Michoacana, AHUM. Libro de Actas de la Junta Subdirectora de Estudios. Acta del 22 de mayo de 1846. 23 Ibíd. Acta del 21 de julio de 1846. El 7 de febrero de 1846 la Junta Subdirectora de Estudios de Michoacán acordó reformar las Cons�tuciones del establecimiento, para lo que comisionó al doctor Juan Manuel González Urueña, quien presentó un proyecto de Cons�tuciones y reglamento el 30 de marzo de ese año, mismo que fue aprobado en lo general el 20 de mayo. 22 XIV Congrès de l’AMIFRAM llevar una presilla de listón con las armas de Quiroga cosida en la casaca; el color del listón variaba de acuerdo a los estudios que realizaba el alumno: morado para los gramá�cos, azul claro para los filósofos, amarillo anaranjado para los médicos, verde para los juristas y blanca para los teólogos.24 Es justo mencionar que el escudo que se usó fue una variante, ya que es inevitable reparar que para el siglo XIX, se encuentra sustancialmente reformado. Si bien la tarja, aparece bastante más simple, se conserva cuartelada en cruz y �mbrada con el sombrero episcopal. Los elementos de los cuarteles son, en el primer cuartel seis dados blancos, en dos palos; en el segundo cuartel, una cruz griega; en el tercer cuartel, cinco barras y en el cuarto, un solo monte sumado de un ciprés, ligeramente inclinado a la izquierda.25 Arriba y al centro del escudo hay un sombrero episcopal de frente, orlado con las ínfulas episcopales. Todo lo anterior encerrado en un doble ovalo que reza: COLEGIO PRIMITIVO Y NACIONAL DE S. NICOLÁS DE HIDALGO. En 1863, al caer Morelia en manos de las tropas que apoyaban el establecimiento del régimen imperialista, el Colegio de San Nicolás sufre una nueva clausura, siendo posible su reapertura con la restauración de la república en 1867. Este largo período de inestabilidad polí�ca dejó en ruinas el edificio, por lo que el gobierno aprueba una par�da especial para su reconstrucción. La obra se prolongó hasta 1881, año en que los nicolaitas regresan a su plantel, dando inicio a una etapa de profundas reformas académicas y administra�vas. Dentro de estas reformas el escudo también fue rediseñado. La tarja adquirió un aspecto apergaminado de bordes simétricos, que convergen en una “Punta de Lanza”, que no es otra cosa más que una es�lización o interpretación de la flor de lis.26 Se conservaron los cuatro cuarteles. En el primero Véase: FIGUEROA ZAMUDIO, Silvia. El Colegio de San Nicolás. Bienes y Cuentas, 1847. Morelia, Universidad Michoacana, 1998, p. 39 25 Al ciprés se le ha considerado símbolo de oración. 26 “La punta de lanza” se usó principalmente en cenefas decora�vas. 24 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 aparecen los seis dados blancos en dos palos; en el segundo una cruz florenzada; en el tercero, cinco clavas27 y en el cuarto, un monte sumado de un ciprés ligeramente inclinado a la izquierda. Arriba y al centro permanece el sombrero episcopal transformado ya en sombrero de ala ancha de donde salen las ínfulas episcopales que envuelven la tarja. Todo ello encerrado en un doble círculo entre. los que perdura la leyenda: COLEGIO PRIMITIVO Y NACIONAL DE S. NICOLÁS DE HIDALGO. 4. La Universidad Michoacana de San Nicolás de Hidalgo y su escudo En 1917, al fundarse la Universidad Michoacana de San Nicolás de Hidalgo, la nueva ins�tución adopta el escudo del Colegio, con el que sella los papeles oficiales hasta 1919. De ahí en adelante, se sus�tuye la inscripción anterior por la de UNIVERSIDAD MICHOACANA DE SAN NICOLÁS DE HIDALGO. MORELIA. Situación fácil de explicar ya que es hasta ese año, en que la ins�tución inicia sus ac�vidades académicas, con regularidad. En 1921, siendo rector el doctor Ignacio Chávez el escudo sufre una sustancial transformación con la que se perfeccionan los bordes de la tarja, que permanece dividida en cuatro cuarteles. En el cuartel primero, aparecen los seis dados dispuestos en 27 Se dice que representan las clavas de Hércules, símbolo de esfuerzo y lucha. 23 XIV Congrès de l’AMIFRAM dos palos, en el primer par se aprecia uno y cuatro puntos, en el segundo dos y cinco y en el tercero tres y seis; en el segundo cuartel, está la cruz florenzada; en el tercero, aparecen las cinco clavas y en el inferior izquierdo, un monte sumado de un ciprés en posición recta, rematando en la parte inferior con la “Punta de lanza”. Arriba y al frente se conserva el sombrero episcopal de ala ancha y las ínfulas episcopales abrazando la tarja y dando equilibrio a los elementos gráficos. El círculo doble toma aire y se abre para transfórmarse en un listón, sostenido por dos antorchas encendidas que lleva impresa la siguiente inscripción: UNIVERSIDAD MICHOACANA DE SAN NICOLÁS DE HIDALGO. Rematan por la parte inferior dos ramas cruzadas, una de laurel y la otra de Olivo.28 Al respecto el doctor Chávez señala que dio ese escudo a la naciente Universidad, par�endo del blasón familiar, acuartelado, de su ilustre fundador, don “ tradición nicolaita interpreta los elementos de su escudo, de la siguiente manera: Dados a la armonía bajo la sombra de la cruz, unidosfraternalmente hacia la luz del saber y la enseñanza, en la paz y la victoria. 28 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Vasco de Quiroga, al que sólo agregó la orla que lo corona y donde se lee el nombre de la Universidad y dos antorchas encendidas que la sos�enen, la de la ciencia y la de la cultura humanís�ca29 Es necesario destacar, que si bien el doctor Chávez hace esta somera descripción de nuestro escudo, nada dice con respecto a los colores, los que según hemos visto fueron el rojo, verde, blanco y dorado. Este escudo se conservó por largo �empo, no siendo sino hasta los años sesenta que se deformó el tercer cuartel transformando las cinco clavas en otras tantas figuras que semejan bolos de boliche. Otra modificación digna de mencionar es la que sufrió recientemente la “Punta de Lanza” que divide el escudo donde se aprecian las iniciales SR, colocadas ahí por una mano atrevida y que seguramente por descuido se está u�lizando en algunas dependencias universitarias. Vale la pena, hacer un llamado al H. Consejo Universitario para que acuerde sobre los elementos que en defini�va deben conformar el escudo de la ins�tución, así como su uso. 29 Chávez, Ignacio. Discurso pronunciado en el auditorio Samuel Ramos, el 1o de mayo de 1976, en la ceremonia conmentora�va del CX12VII ar�versario de la fundación de la Escuela de Medicina de Morelia. Véase: Ignacio Chávez. Morelia, Universidad Michoacana, 1993,p.351. 24 XIV Congrès de l’AMIFRAM El exconvento de San Juan Bau�sta Tiripe�o1 par Igor Cerda Farías T iripe�o, pueblo que hunde sus raíces en sus aproximadamente 650 años de vida, significa en idioma p’urhepecha literalmente “lugar de Oro”, en alusión al significado simbólico-religioso que tenía para los indígenas el oro como sinónimo de belleza o para referirse a lo divino. Cuenta la Relación de Michoacán que durante el reinado de Tariacuri, sus sobrinos Hirepan y Tangaxoan conquistaron Tiripe�o y su región hacia mediados del siglo XIV, siendo desde entonces una población más de las que componían el Reino de Michoacán , que tenía su capital en Tzintzuntzan. La conquista de Michoacán por los españoles en el año de 1522 significó el fin de una época no sólo para Tiripe�o, sino para Michoacán entero, pues todo el territorio dominado se repar�ó entre los principales conquistadores en forma de encomiendas. El primer encomendero de Tiripe�o fue Hernán Cortés, pero en 1529 el pueblo fue cedido al contador Real Rodrigo de Albornoz, quien a su vez lo perdería y quedaría en forma defini�va en poder del conquistador Juan de Alvarado. En mayo de 1537 , los religiosos agus�nos decidieron iniciar la evangelización de la Tierra Caliente, situación que aprovechó Alvarado para pedir por medio del Virrey Antonio de Mendoza que los misioneros agus�nos pasaran a evangelizar los territorios de su encomienda de Tiripe�o, pues llegaban cerca de la Tierra Caliente y él les ayudaría en la edificación de la iglesia y el convento. Para esta misión Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 evangelizadora fueron nombrados los padres fray Juan de San Román y fray Diego de Chávez y Alvarado, éste úl�mo , sobrino del encomendero. De esta manera salieron los religiosos de México el 22 de mayo y arribaron al pueblo el 12 de junio de des 1537. Desde ese día, y gracias al apoyo del encomendero y a la buena disposición de los indígenas, los frailes iniciaron el trabajo de enseñar en estas �erras la palabra del evangelio cris�ano. Los padres San Román y Chávez comenzaron su labor evangelizadora trazando, construyendo y planeando el pueblo y la construcción de un convento 1 h�p://www.umich.mx/difusioncultural/�ripe�o/index.html 25 XIV Congrès de l’AMIFRAM que les sirviera de centro doctrinal. Su primera edificación fue una choza de adobe a manera de iglesia donde se guardaba el San�simo Sacramento, y tras la construcción de esta obra, se dieron a la tarea de enseñar la doctrina a la vez que ellos aprendían el idioma de los naturales. De esta manera , y tras un largo proceso educa�vo, los primeros bau�zos se realizaron el 2 de febrero de 1538, día de la Virgen de la Candelaria. Igual que muchos de los pueblos fundados o reorganizados por frailes , la planeación del nuevo pueblo de Tiripe�o corrió a cargo de los religiosos, pero como caso poco común, éstos auxiliados por un grupo de oficiales españoles que residían en México y que habían sido traídos por el encomendero. Éstos llegaron al pueblo el mismo año de 1537, y adiestraron a los indígenas y los mismos frailes en los trabajos de cantería y herrería para las grandes construcciones que ahí se realizaban. De esta manera, los frailes dispusieron que el nuevo asentamiento para el pueblo, que antes se encontraba disperso en la ladera del cerro del águila , se ubicara sobre un terreno más plano, trazado a la manera española con calles , plazas, lotes para las nuevas casas y agua potable. En cuanto a las obras del conjunto conventual, sabemos que la primera construcción que tuvo la función de convento consis�a en una casa de adobe con varios cuartos a manera de celdas. Posteriormente se inició la construcción de un convento de dos pisos, con un pa�o central a manera de claus- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 tro y construido todo de piedra basál�ca y cantera., Los cronistas mencionan que en la planta baja se encontraban sólo cinco accesorias: general de estudios, despensa, refectorio, cocina y una sala llamada de Profundis. En la planta alta había catorce o dieciséis celdas, cada una de aproximadamente cuatro varas por lado. Este convento estaba techado por una cubierta de manera que seguramente sostenía un tejado a una y dos aguas. De ese primer convento quedan sólo algunos restos y no forman parte del edificio que ha sobrevivido a los embates del �empo. A par�r del año 1543, el padre Diego de Chávez comenzó a edificar un nuevo convento más grande, cómodo y a su entero gusto, pues el primero lo había edificado el padre San Román . Este nuevo convento constaba solamente de dos salones con bóveda de cañón , sobre los que edificó el dormitorio, alterando la portería el primero convento para construir las escaleras de acceso a la planta alta. El convento representa una completa innovación en cuanto a la tradición construc�va de conventos se refiere , no sólo entre la orden Agus�na, sino también en toda la Nueva España, pues el carecer de un pa�o central generaba un modelo arquitectónico completamente nuevo que no respetaba los patrones tradicionales. La construcción de este convento se terminó en una fecha posterior a 1553. Tiripe�o fue uno de los pocos pueblos en el cual todas las obras , urbanas y arquitectónicas , se culminaron en un sólo periodo construc�vo, lo que nos indica el auge que experimentaba el pueblo en el primer siglo de la dominación española. El templo de Tiripe�o comenzó a edificarse a mediados de 1538, casi un año después de que los frailes llegaran al pueblo y se terminó hacia 1548. Este edificio fue construido con una planta sencilla, de una sola nave con el ábside en forma trapezoidal. 26 XIV Congrès de l’AMIFRAM Las crónicas mencionan que la fachada del templo era una de las más hermosas que se habían construido no sólo en el obispado de Michoacán, sino en la Nueva España entera. La techumbre, de media �jera, era a base de madera sobre la que descansaba una cubierta de teja a dos aguas. Un techo aparente los cons�tuía una elaborada y bien trabajada cubierta de madera , toda un forma de delicados y coloridos artesones, que hacían de este templo un templo único en la Nueva España. En el interior de la iglesia se levantan dos corredores de arcos torales que servían como división para los fieles tratando de dar una apariencia basilical, quizá con la idea de imitar las basílicas de los primeros siglos del cris�anismo. Este templo no sobrevivió al �empo, pues en el año de 1640, cuando uno de los indios iba a llamar a mai�nes, la antorcha que se iluminaba prendió la estructura de madera del coro, destruyéndose para siempre la referida grandeza, Con este incendio el fastuoso templo de Tiripe�o perdió su decoración, su fachada y hasta sus dimensiones reedificándose con más austeridad, tal como lo vemos en la actualidad. Esta reconstrucción terminó hacia 1650, más nunca pudo igualarse a la que había consumido el fuego. En el interior del templo se encontraba un altar privilegiado, llamado así desde el año de 1562, en que por Bula Papal obtuvo la merced de que cada vez que se dijera una misa se liberaba a un alma del Purgatorio . Además, en este templo reposan los restos del encomendero Juan de Alvarado, muerto Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 en 1551; Fray Diego de Chávez, Obispo electo de Michoacán que murió esperando las bulas de su consagración en 1573; y fray Juan de Utrera, quien falleció siendo Prior en 1585. En el mes de noviembre de 1540 se realizó el capítulo provincial de los agus�nos en la ciudad de México, y dentro de las resoluciones tomadas allí, se decidió crear un centro de estudios mayores de Artes y Teología . Por esos años, Tiripe�o tenía fama dentro de la orden por ser un modelo a seguir en lo que se refería a la fundación de un pueblo y la evangelización de los naturales, sin contar con lo rápido que había sido la edificación completa del convento. Como el pueblo y la comunidad de Tiripe�o resultaban un magnífico ejemplo de la labor que deberían desarrollar los frailes, se eligió como sede del primer centro de estudios agus�nos en el Nuevo Mundo. Los estudios que se impar�eron en Tiripe�o a par�r de 1540-1541 poseían las caracterís�cas de la enseñanza que se impar�a en las universidades españolas . La enseñanza de las Artes se basaba en enseñar y explicar las siete disciplinas libres del Trivium (Gramá�ca, Lógica o Dialéc�ca y Retórica y el Cuadrivium (Geometría, Aritmé�ca, Astronomía y Música) Como se observa, los frailes recibían una educación que comprendía el estudio de la naturaleza y del ser humano. Además, se estudiaban las obras de San Agus�n, Santo Tomás de Aquino y San Alberto Magno, entre otros. Durante el mismo capítulo en que se eligió a Tiripe�o como colegio de estudios mayores, se realizó la elección del maestro que sería el Lector de Artes y Teología, siendo designado por sus altas cualidades el maestro fray Alonso de la Vera Cruz. El colegio de Tiripe�o obtuvo su fama en buena parte por la presencia de fray Alonso de la Vera Cruz, considerado el hombre más sabio de la Nueva España. Los estudios con�nuaron en este pueblo a lo largo del siglo XVI; pero con el paso del �empo fueron trasladados a otros conventos como el de Valladolid, Querétaro o Yuriria. La labor de los frailes agus�nos no se limitaba al aspecto meramente espiritual, pues apoyados por el encomendero, también se preocuparon por llevar a los indios de Tiripe�o el conocimiento de técnicas artesanales para que trabajaran todos los 27 XIV Congrès de l’AMIFRAM materiales a la manera española e indígena. De esta manera, los indios de Tiripe�o aprendieron oficios como cerrajeros, sastres, pintores, tallistas y canteros, entre otros. El dominio de estos oficios, sumados a los tradicionales del pueblo p´urhepecha , le permi�eron a Tiripe�o situarse como uno de los principales centros artesanales de Michoacán. La doctrina y convento de Tiripe�o permanecieron bajo la administración de los frailes de San Agus�n por un periodo de 265 años, pero en el año de 1802, poco antes del fin del periodo colonial, la doctrina fue entregada al clero secular dentro de un proceso de secularización que había iniciado en la segunda mitad del siglo XVIII. La Provincia Agus�na de Michoacán se resis�a a entregar el pueblo de Tiripe�o por considerar a esta casa de religiosos como el convento madre de la provincia. Sin embargo, las necesidades económicas y el hecho que Tiripe�o había decaído de manera importante, obligaron a los agus�nos a permutar a este convento por el de Yuriria, que poseía grandes haciendas. A par�r de entonces, el edificio fue cayendo en un lento pero progresivo olvido y deterioro. En el año de 1940 , el presidente Lázaro Cárdenas dispuso la restauración del edificio del ex convento y lo incorporó al patrimonio del a Universidad Michoacana de San Nicolás de Hidalgo, quien durante los siguientes años permi�ó el funcionamiento de las escuelas primaria y secundaria del pueblo. No sería sino hasta 1990, cuando una vez más la Universidad Michoacana restauró el edificio y lo consideró para que funcionara como un centro de cultura e inves�gación en el campo de las ciencias sociales . Desde ese momento, el edificio del ex convento alberga al Centro de Documentos Históricos Microfilmados , que cuenta con una gran can�- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 dad de documentos procedentes en su mayoría del Archivo General de Indias Sevilla, aunque también cuenta con documentos procedentes del Archivo General, de la Nación , el Archivo Histórico Municipal de Pátzcuaro y de la Na�e Lee Benson Library de la Universidad de Aus�n, Texas Este repositorio documental puede ser consultado de manera pública, y se cuenta con personal altamente calificado para la realización de transcripciones paleográficas y reproducción de documentos microfilmados en papel o en formato digital. Además de las ac�vidades académicas , este espacio desarrolla otra de sus funciones sustan�vas : la extensión universitaria, que entre otras cosas , implica la vinculación sociedad-universidad a través de la importación y realización de seminarios, talleres, cursos, obras de teatro, exposiciones ar�s�cas, venta de publicaciones universitarias y conciertos , que �enen el obje�vo de llevar la cultura a toda los habitantes de este pueblo y de otras poblaciones circunvecinas. Esta dependencia cuenta, además , con el servicio de transferencia de videos (en formato VHS) de los sistemas europeo y asiá�co al americano. Gracias a la magnificencia de sus espacios, la tranquilidad que emana y lo espacioso de sus salas, el edificio es requerido para sede de congresos y eventos académicos nacionales e internacionales. Además , cuenta con servicio de visitas guiadas , asesoría histórica a las comunidades indígenas y rurales, biblioteca, fotocopias, sala y equipo para la consulta del fondo documental. 28 XIV Congrès de l’AMIFRAM L’Alliance Française de Morelia vous donne aussi la bienvenue dans le cadre du XIV Congrès de l’AMIFRAM Un peu sur l’Alliance Française de Morelia par María de los Angeles López1 V ers 1945 plusieurs représentants des Français à Morelia, ont eu l’inquiétude de donner des cours de langue et de culture françaises. C’est ainsi qu’en 1948 M. Théophile Jaubert Reynaud, Mme. Alber�ne Margaillan, avec M. Porfirio Mar�nez, reçoivent dans la belle ville de Morelia, des représentants de la mission culturelle française, dans le but de fonder une Alliance Française, qui naît justement ce�e année-là : il y a déjà plus d’un demi siècle ! En 2005, elle qui�e le centre-ville pour s’installer à Mariano Monterde No. 37 dans le quar�er Chapultepec Norte. Une technologie au jour, des ou�ls didac�ques, des cours de grande qualité, une équipe de professeurs qui se prépare en con�nue, et une bonne ambiance, voilà l’Alliance Française de Morelia ! Depuis 1997 elle devient Centre de Passa�on des examens interna�onaux tels que les DELF et les DALF, et à par�r de 2005 ob�ent le RVO (Reconocimiento de Validez Oficial). L’Alliance Française de Morelia a évolué afin de s’adapter aux besoins du marché. Elle propose des : Ac�vités pédagogiques internes : • Cours privés • Tutorats sur rendez-vous • Ateliers de li�érature • Ateliers de cuisine française • Cours d’espagnol pour étrangers • Cours de Français Express pour voyageurs • Cours d’été pour enfants • Cours de forma�on FLE pour professeurs Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Ac�vités culturelles : • Fes�val de la Gastronomie • Fes�val de la Tarte • Fes�val de la Musique • Concours de déguisements de personnages français • Concours de composi�ons li�éraires • Concours de « piñatas » • Ciné-club • Vendredis Culinaires 60 ans de bonnes et de mauvaises expériences, de joies et de regrets, d’appren�ssages, dans le cadre d’un foyer d’ami�és, rencontres, surprises et passion par la langue et la culture françaises ! 1 Directrice de l’Alliance Française de Morelia. 29 Didac�que Appren�ssage Collabora�f Assisté par Ordinateur (ACAO) : une voie prome�euse dans la classe de FLE par Adelina Velázquez Herrera1 Introduc�on L e propos fondamental de cet ar�cle est de réfléchir à l’intérêt de l’Appren�ssage Collabora�f Assisté par Ordinateur (ACAO) dans le cadre de la didac�que du FLE, ainsi que de fournir quelques pistes d’applica�ons pédagogiques dans ce domaine de recherche. Notre contribu�on est divisée en deux grandes par�es. Dans la première, nous définissons le domaine de l’ACAO en présentant brièvement ses spécificités essen�elles et nous abordons les types principaux de collabora�on dans le contexte de ce champ disciplinaire. Dans la deuxième par�e, nous présentons des proposi�ons concrètes d’ac�vités pédagogiques pour la classe de FLE dans le cadre de l’ACAO. Le champ de l’ACAO L’Appren�ssage Collabora�f Assisté par Ordinateur (traduc�on de l’anglais Computer-Supported Collabora�ve Learning : CSCL), domaine de recherche rela�vement nouveau en didac�que des langues en général et en didac�que du FLE en par�culier, cons�tue à l’heure actuelle, pour les spécialistes, un champ scien�fique complet, bien répertorié dans le contexte anglophone et assez prome�eur dans les divers milieux éduca�fs francophones. Fondements de l’ACAO D’après certains auteurs, deux domaines principaux de recherche ont contribué de manière significa�ve au développement de l’ACAO : l’appren�ssage coopéra�f, largement prisé dans le domaine de l’éduca�on depuis le début du XXème siècle et le travail collabora�f assisté par ordinateur (traduc�on de l’anglais Computer-Supported Collabora�ve Work : CSCW), exploité à l’origine dans le domaine de l’entreprise moderne (Henri et Lundgren-Cayrol, 2001 ; Leh�nen et al., 1998). Globalement, le principe fondamental prôné par l’appren�ssage coopéra�f est basé sur le fait que la résolu�on de problèmes en groupe a des effets posi�fs sur l’appren�ssage. Quant au travail collabora�f, l’accent est mis par�culierèment sur le constat selon lequel le travail en groupe facilite les tâches et favorise en conséquence l’améliora�on des produits ou des services. L’ACAO s’intéresse par�culièrement aux différents systèmes informa�ques en tant que moyens de sou�en à l’interac�on sociale et aux processus de l’appren�ssage collabora�f. Professeur et Coordinatrice de la Licence de Français à l’Université Autonome de Querétaro. 1 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 30 Didac�que Spécificités de l’ACAO Le but principal de l’ACAO est la collabora�on à par�r de la résolu�on en commun de problèmes ou de la réalisa�on de projets collec�fs (par exemple, l’élabora�on collec�ve d’un texte). L’emploi d’un logiciel élaboré expressément à l’usage pédagogique dans des contextes de collabora�on est également caractéris�que de l’ACAO (Mangenot, 2001; Crinon et al., 2002). À défaut de logiciel spécifique soutenant la collabora�on, des ou�ls non dédiés peuvent être employés dans un contexte d’ACAO à condi�on qu’une situa�on problème soit abordée ou qu’un projet collec�f soit créé. L’ACAO peut par ailleurs avoir lieu selon les diverses formes concernant la disposi�on des ordinateurs. Les deux modalités générales d’ACAO signalées par les spécialistes dans le domaine de l’éduca�on sont la collabora�on autour d’un ordinateur et la collabora�on par le biais d’ordinateurs (Leh�nen et al., 1998). Concernant le premier cas, les apprenants, travaillant en situa�on présen�elle, sont amenés à collaborer soit de façon explicite à par�r d’un logiciel spécifique, soit à par�r d’une applica�on non spécifique à la collabora�on. Par rapport au deuxième cas, ils sont appelés à collaborer en réseau local ou à travers le réseau Internet. Les ou�ls employés concernant ce�e deuxième modalité peuvent être des logiciels conçus spécialement pour la collabora�on ou des applica�ons générales de communica�on à distance. En didac�que de langues, F. Mangenot reprend ces modalités et décrit les différentes formes d’ACAO pra�quées, réunies dans trois modèles principaux, à savoir la collabora�on à deux ou à plusieurs devant un ordinateur, la collabora�on à par�r d’Intranet et la collabora�on à travers l’Internet (2001). Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Collabora�on à deux ou à plusieurs devant un ordinateur Par rapport à l’u�lisa�on de logiciels spécifiques encourageant la communica�on, cas peu fréquent, Mangenot (2001) signale que le but principal dans ce�e modalité est d’inciter les u�lisateurs à parler et à interagir entre eux suite au visionnement d’un document. Ils sont amenés à raconter ce qu’ils ont vu, à exprimer ce qu’ils en pensent, à en reconstruire le sens ensemble. Les groupes sont formés de 3 à 5 apprenants censés être autonomes. Le système exige en plus un disposi�f bien défini. En ce qui concerne l’u�lisa�on de logiciels non spécifiques, les spécialistes se concentrent fondamentalement sur la ques�on concernant le type d’applica�on employée dans les contextes collabora�fs. Ils remarquent que la dimension collabora�ve est influencée considérablement par la nature du logiciel u�lisé. L’enseignant visant la mise en œuvre de l’appren�ssage collabora�f est convié ainsi à tenir compte des différentes possibilités des logiciels. Parmi les produits non dédiés à la collabora�on (tutoriels, logiciels de simula�on, traitement de texte), les chercheurs avancent, à par�r des diverses expérimenta�ons, que les cédéroms grand public simulant des situa�ons réelles ou fic�ves (enquêtes policières par exemple) ou les ou�ls ouverts à part en�ère (traitement de texte) perme�raient le développement des capacités communica�ves et interac�ves et des situa�ons de collabora�on plus aisément que les logiciels trop fermés (tutoriels). Pour ce qui est du traitement de texte en par�culier, plusieurs auteurs considèrent cet ou�l comme un bon moyen de favoriser les échanges langagiers et les interac�ons sociales entre les apprenants. Les effets vis-à-vis des produc�ons écrites, au niveau de la qualité des textes et au niveau du nombre des révisions accomplies (structure des phrases, cohérence textuelle, choix narra�fs) seraient également posi�fs. 31 Didac�que Collabora�on à par�r d’Internet Collabora�on à par�r d’Intranet Les ou�ls mis en œuvre dans des ac�vités de collabora�on à par�r de réseaux locaux sont spécialement conçus pour des échanges et des tâches collec�ves. Il s’agit de logiciels intégrant plusieurs fonc�ons encourageant les apprenants à u�liser la langue étrangère qu’ils étudient d’une façon originale et plus intense : les textes de chacun peuvent être lus autant par l’enseignant que par l’ensemble des apprenants, les interac�ons à distance rendent possible une expression plus libre de soi et perme�ent des par�cipa�ons mieux distribuées et des produc�ons de meilleure qualité. En suivant les expériences rapportées par les chercheurs (Mangenot, 2001 ; Crinon et al., 2002), ce type de systèmes, tout en soutenant la collabora�on, peuvent par ailleurs produire des changements dans le contexte de la classe de langue qu’il faut considérer : remise en ques�on du contrôle exercé par l’enseignant, exposi�on à des phrases gramma�calement incorrectes, éventuellement manque de cohérence et de con�nuité dans les discussions. L’efficacité des fonc�onnalités de ce genre de logiciels semble ainsi se situer au niveau de leur intégra�on aux interac�ons quo�diennes de la classe, en tant que complément ou appui pédagogique et non pas en tant qu’ou�l unique de communica�on ou ou�l de remplacement. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Le réseau Internet offre des possibilités mul�ples de collabora�on tant dans le cadre des systèmes in-forma�ques dédiés que dans celui des situa�ons pédagogiques u�lisant les ressources et les ou�ls d’Internet sans logiciel spécifique. La condi�on essen�elle pour la mise en œuvre de disposi�fs d’appren�ssage collabora�f est, comme il a déjà été remarqué, l’existence d’un projet commun à réaliser ou d’une situa�on problème à résoudre conjointement. En ce qui concerne les systèmes informa�ques ad hoc, les auteurs font souvent référence au projet européen Simulab, dont le but principal est la reproduc�on de la simula�on globale en ligne (Mangenot, 2001 ; Crinon et. al., 2002). Les poten�alités du système u�lisé et la structura�on spécifique du projet perme�ent de me�re en place une collabora�on concrète entre pairs de na�onalités différentes communiquant, s’échangeant des informa�ons et publiant sur Internet. Vis-à-vis des expérimenta�ons s’appuyant sur Internet mais sans u�liser de logiciel spécifique, les chercheurs pointent également des ac�vités diverses d’écriture collec�ve. C’est à travers la planifica�on de scénarios pédagogiques, de projets bien encadrés et de tâches bien définies et per�nentes que la collabora�on peut avoir lieu dans les contextes d’appren�ssage. Les orienta�ons des recherches semblent se diriger par�culièremen tvers les implica�ons de l’élabora�on commune d’objets textuels sur les ac�vités réflexives des apprenants d’une part, et sur l’interac�on entre ceux-ci d’autre part. 32 Didac�que L’ACAO : une alterna�ve en didac�que des langues L’ACAO et la classe de FLE : quelques proposi�ons didac�ques Les réflexions qui précèdent nous laissent constater que l’ACAO cons�tue un domaine authen�que et prome�eur pour les divers contextes éduca�fs en général et pour l’enseignement / appren�ssage des langues en par�culier. Les spécialistes avancent en effet que ce champ offre des possibilités diverses pour le réaménagement de la dynamique de la classe et des cadres nouveaux pour l’acquisi�on et la pra�que des langues ainsi que pour le déploiement des interac�ons sociales. L’écriture collec�ve représente un des aspects spécialement analysés par les chercheurs. En ce qui concerne la dimension cogni�ve de l’appren�ssage, les perspec�ves sur lesquelles se penchent les expérimenta�ons concernant l’u�lisa�on des ou�ls informa�ques se rapportent en général à la quan�té et à la qualité des produc�ons écrites (nombre plus élevé de phrases, longueur des interven�ons, complexité syntaxique des phrases, variété d’actes de langage u�lisés, opéra�ons de répé��on ou de réformula�on, etc.). Pour ce qui est de la dimension sociale de l’écriture, les aspects qui intéressent par�culièrement les chercheurs se réfèrent de façon globale aux effets de l’élabora�on d’un objet textuel en commun à par�r de l’ordinateur sur l’appren�ssage même et sur les échanges au sein des communautés d’apprenants (structura�on des interac�ons et des négocia�ons entre pairs, acquisi�on de méta connaissances grâce aux apports des pairs, coconstruc�on des connaissances à par�r de la mutualisa�on entre apprenants). Les études actuelles dans le cadre de l’ACAO sont orientées ainsi vers une réflexion sur le caractère double du langage : la dimension cogni�ve et la dimension communica�ve. Dans ce�e op�que, l’enseignant est appelé à construire des situa�ons d’appren�ssage perme�ant aux apprenants d’interagir dans des communautés au sein desquelles les projets en commun contribuent à la co-construc�on des connaissances et spécialement à l’appropria�on de la langue étrangère. Dans le cadre de l’ACAO, les tâches et les projets mis en œuvre en didac�que des langues sont mul�ples. Dans notre contribu�on, nous nous limitons à présenter de façon globale quelques pistes visant à déclencher l’intérêt et la mo�va�on des enseignants de FLE à réaliser des ac�vités collec�ves en u�lisant des ou�ls informa�ques et des ressources Internet dans des contextes d’appren�ssage divers. Pour la présenta�on de ces applica�ons pédagogiques, nous suivons la typologie de Pierre Seguin (1997) qui décrit en détail plusieurs tâches et projets collabora�fs intégrant les technologies de l’informa�on et de la communica�on dans des disciplines diverses. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 La course au trésor Il s’agit d’un jeu de type exploratoire dans lequel, à par�r d’indices ou de pistes, les apprenants doivent localiser sur un ou plusieurs sites ou sur l’ensemble du réseau, des éléments d’informa�on dans le délai le plus court. Ce type de démarche permet aux apprenants de savoir explorer des ressources spécifiques et de travailler en collabora�on. Le succès d’une chasse au trésor repose sur la clarté et la précision des étapes qui balisent l’ac�vité : annonce du projet, précision des règles du jeu (date et heure du début de la course, durée, nombre de par�cipants, forme de réponses exigée, adresse de livraison, récompenses et leur mode d’a�ribu�on, etc.), élabora�on et diffusion du document contenant les ques�ons (généralement sous forme de ques�onnaire), enfin corrigé des réponses et publica�on des résultats. La créa�on collec�ve Dans ce type de projet, plusieurs apprenants par�cipent à la produc�on d’une œuvre ar�s�que ou li�éraire (un dessin, une bande dessinée, un poème, 33 Didac�que un roman…). Les intervenants complètent peu à peu l’œuvre collec�ve en échangeant les versions successives. La réalisa�on de ce�e ac�vité peut présenter deux modalités : la créa�on de l’œuvre sous forme coopéra�ve (chaque par�cipant est appelé successivement à enrichir l’oeuvre en ajoutant librement sa contribu�on sans discussion avec les autres) ou sous forme collabora�ve (les intervenants interagissent con�nuellement en par�cipant en commun à chaque étape de la créa�on, au choix du sujet et à sa forme finale). Le degré d’implica�on, d’interac�on et de par�cipa�on dans ce type d’ac�vité est donc déterminé autant par son encadrement pédagogique que par la nature du lien de communica�on établi entre les apprenants. Le défi ou le concours Le défit met en compé��on deux apprenants ou deux groupes pour l’accomplissement d’une tâche. L’apprenant ou les groupes, normalement par le truchement de l’enseignant, peuvent lancer un défi amical à un autre apprenant ou à d’autres classes. Ce�e sorte d’ac�vité aide à mo�ver les apprenants ou à entretenir leur intérêt envers les contenus des cours et envers les interac�ons avec leurs pairs. Selon les défis, les gagnants peuvent être non seulement les plus rapides, mais ceux dont le travail est le plus exhaus�f ou ceux ayant démontré une meilleure compréhension ou une meilleure intégra�on de l’ac�vité. Les équipes peuvent être cons�tuées par des membres tant homogènes qu’hétérogènes et le concours peut s’organiser entre des apprenants appartenant à une même classe ou à un même établissement ou apparte- nant à des classes de différents établissements, régions ou pays. La simula�on Il s’agit ici de la recréa�on collec�ve d’une situa�on perme�ant aux apprenants de vivre des sensa�ons, de prendre des décisions ou d’apprendre certains comportements. Ce�e applica�on permet de recons�tuer virtuellement, dans une classe ou plusieurs classes, dans un établissement ou plusieurs établissements des ac�ons, des événements ou des décors propres à des situa�ons de la vie réelle : une mission spa�ale, un événement historique, une interven�on en laboratoire ou en clinique, un entre�en professionnel, une scène quo�dienne, etc. La réussite d’une simula�on �ent spécialement au réalisme et à la per�nence de la situa�on recréée ; ce sont le contexte pédagogique et les possibilités matérielles de l’établissement qu’il faut considérer en premier avant d’envisager une simula�on. Le jeu éduca�f collec�f Pour ce�e applica�on, les apprenants par�cipent à la créa�on d’un environnement ludique à travers les réseaux leur perme�ant d’accroître leurs connaissances. Ce�e ac�vité, bien intégrée dans une démarche d’appren�ssage exigeante, ne doit pas se limiter au développement des réflexes des sujets, mais elle doit viser surtout la mo�va�on, l’implica�on et la socialisa�on des par�cipants. Les jeux d’aventures, les missions et les jeux de mots sont représenta�fs de ce�e catégorie. Il est enfin à remarquer que ce�e ac�vité n’est pas la seule à être caractérisée par l’aspect ludique. Les modèles tels que la course au trésor, la simula�on, le défi ou la simula�on, décrits précédemment comportent eux aussi ce caractère ludique. L’engagement social Dans ce�e ac�vité, les apprenants par�cipent de façon concrète à une ac�on sociale visant à améliorer ou à transformer une réalité. Deux dimensions fondamentales définissent ce�e applica�on : l’interven�on et la prise de posi�on de Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 34 Didac�que l’apprenant dans un débat ou une probléma�que sociale et le respect, de la part de l’enseignant, des engagements de l’apprenant. Ce�e ac�vité contribue non seulement à la communica�on et à la mutualisa�on dans les communautés virtuelles, mais aussi aide au développement du sens de responsabilité civique des apprenants. Les probléma�ques qui peuvent servir d’encadrement à ce�e applica�on sont les causes écologiques (difficultés environnementales, catastrophes naturelles), les causes humanitaires (conflits sociaux, guerres civiles, maladies, famines) ou les causes poli�ques (élec�ons municipales ou présiden�elles). Conclusions Dans les applica�ons précédentes, l’élément essen�el est l’accomplissement collec�f de travaux dans lesquels par�cipent des apprenants ou des groupes d’apprenants résidant aussi bien dans la même ville ou dans le même pays que dans d’autres pays. Les liens créés entre les par�cipants à par�r du travail collabora�f cons�tuent un support pour la construc�on des connaissances, pour la pra�que de la langue française, pour l’interac�on et donc pour la socialisa�on. Voilà les buts de l’ACAO. Il est enfin important de rappeler que la planifica�on des tâches et des projets (défini�on des objec�fs, des disposi�fs, des supports didac�ques ...) et la prise en compte des profils des apprenants sont des condi�ons indispensables pour réussir la mise en oeuvre des applica�ons pédagogiques proposées. C’est aux enseignants d’adapter les orienta�ons fournies ici à chaque contexte d’enseignement / appren�ssage du FLE. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Références bibliographiques Crinon, Jacques, Mangenot, François et Georget, Patrice, 2002 : “Communica�on écrite, collabora�on et appren�ssages”, in Psychologie des appren�ssages et mul�média, Denis Legros et Jacques Crinon, dirs., Paris, Armand Colin, pp. 63-83. Henri, France et Karin, Lundgren-Cayrol, 2001 : Appren�ssage collabora�f à distance. Pour comprendre et concevoir les environnements d’appren�ssage virtuels, Presses de l’Université du Québec, 181 p. Leh�nen, Erno, Kai, Hakkarainen, Lasse, Lipponen, Marjaana, Rahikainen et Hanni, Muukonen, 1998: Computer supported collabora�ve learning: A review, Helsinki, en ligne: h�p://suivi.kas.utu.fi/papers/clnet/clnetreport. html Lipponen, Lasse, 2002: Exploring founda�ons for computer-supported collabora�ve learning, Helsinki, en ligne: h�p:www.helsinki.fi/ science/ networkedlearning/texts/lipponen 2002.pdf Mangenot, François, 2001 : “Appren�ssages collabora�fs assistés par ordinateur appliqués aux langues”, in Interac�vité, interac�ons et mul�média, No�ons en ques�ons nº 5, 2001, Robert Bouchard et François Mangenot, dirs., Lyon, ENS Edi�ons, pp. 105-115. Séguin, Pierre (1997), Internet : une technologie pour l’appren�ssage, Canada, en ligne : h�p:// www.colvir.net/pedagogie/ 35 Didac�que Quelques réflexions sur l’évalua�on en langue: comment faire mieux ? par Patrick Riba1 1. Il n’y a pas de quoi se gausser O n a�ribue bien à tort au mathéma�cien Gauss (Carl Friedrich Gauß, 1777-1855) la volonté d’avoir modélisé le monde dans une répar��on sta�s�que des choses et des êtres, et l’histoire, toujours ingrate quand elle qui�e le champ de l’épistémologue, ne lui rend pas grâce qui ne re�ent de lui que sa fameuse courbe. Ce mathéma�cien et physicien né à Brunswick, Allemagne, en 1777, a en effet joué un rôle fondamental dans le développement des mathéma�ques, de la géométrie euclidienne, de l’algèbre, de l’op�que, de la géodésie (le gauss est aujourd’hui une unité de mesure des champs magné�ques) et de l’op�que. Mais c’est en 1823 qu’il publia sa fameuse Theoria combina�onis observa�onum erroribus minimis obnoxiae consacrée à la sta�s�que et à la distribu�on normale des probabilités qui apparaissent fréquemment, en relevant que cellesci se basaient surun double principe de densité (dérivée de la fonc�on de distribu�on de la probabilité) et de propriétés mathéma�ques (espérance mathéma�que, coefficient de symétrie, etc.). Exemple de courbe de Gauss Le monde de l’éduca�on, les enseignants, nousmêmes, u�lisons beaucoup ce concept cartésien dans les classements explicites ou non que nous faisons de nos étudiants. Nombre d’apprenants Echelle de nota�on : note minimale note maximale Directeur des cours, Centre culturel et de coopéra�on - Ins�tut français d’Amérique la�ne (IFAL), Ambassade de France au Mexique, [email protected] 1 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 36 Didac�que Il semble en effet naturel d’es�mer que sur un groupe d’individus donnés un pe�t nombre se révèle incapable d’a�eindre les objec�fs annoncés, qu’une grande majorité y parvienne moyennement, et que seule une pe�te minorité puisse réussir parfaitement. On peut toutefois se poser des ques�ons sur le caractère naturel d’un tel postulat qui, pour résumer, classerait l’humanité en un pe�t groupe d’incapables, une majorité médiocre et une pe�te minorité d’élite, et l’on doit s’en poser sur les conséquences sociales qu’il véhicule en termes d’égalité, de mobilité et de valorisa�on des individus. Ramenée à l’échelle de notre salle de classe, ce�e approche théorique repose sur une volonté de classement des individus les uns par rapport aux autres dans ce qu’il est convenu d’appeler l’évalua�on norma�ve. De fait, la sélec�on de l’excellence est l’une des fonc�ons du système scolaire qui doit iden�fier et préparer les élites de la na�on, ses cadres, scien�fiques, éducateurs et dirigeants. C’est celle que le système applique dès qu’il met en place la règle du numerus clausus pour sélec�onner les impétrants à des postes en nombre limité, à l’université ou à une « grande école », voire à une forma�on rémunérée. Elle n’est pas sans poser de problèmes, théoriques d’une part puisque le rapport aux 3 par�es constatées de la répar��on gaussienne renvoie toujours à des groupes limités (et Rosenthal – in Nimier, 2006 – a démontré le souci des enseignants de retrouver systéma�quement ces 3 groupes d’individus alors même que le groupe total aurait été cons�tué d’étudiants issus euxmêmes de 3 groupes « excellents » de 3 classes différentes), moraux d’autre part, car la sélec�on de l’excellence n’est pas la seule fonc�on de l’école qui doit également faire entrer la société dans une démarche de démocra�sa�on du savoir. L’évalua�on assume alors de nouvelles fonc�ons de régula�on, régula�on des appren�ssages, des enseignements et des systèmes éduca�fs eux-mêmes, et la seule comparaison des individus les uns par rapport aux autres ne suffit plus. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 2. Des évolu�ons notables Les docimologues (l’histoire française re�ent, sans doute à tort le nom de Piéron comme fondateur de ce courant) ont depuis longtemps iden�fié des biais qui perver�ssent la prétendue objec�vité de l’évalua�on et rendent inconsistantes les notes en tant que mesure de la performance des élèves (la fa�gue qui nous rend plus « gen�ls » ou plus « sévères » à mesure que nous corrigeons un stock de copies, l’effet « gou�e d’eau » qui nous rend intolérants à une même erreur entendue plusieurs fois de suite, l’effet de halo qui nous rend sensibles aux charmes non linguis�ques d’un candidat, etc.). Les sociologues, d’autre part, nous alertent depuis longtemps sur les effets des curricula cachées, celles du mé�er d’apprenant et des rapports à la norme. Bourdieu et Passeron ont ainsi démontré dans diverses études (1964, 1970) le côté bourgeois d’une culture humaniste qui convient aux enfants qui en sont les héri�ers, mais qui déconcerte et défavorise celles et ceux qui viennent de classes sociales plus défavorisées. Les didac�ciens des langues, enfin, se sont peu à peu centrés sur une approche par objec�fs programmés qui met en évidence la no�on de compétence et son corolaire la performance. Comme le rappelle Rosen (in Beacco, Bouquet, Porquier, 2004 :17), Chomsky est l’un des premiers à avoir proposé un déplacement des préoccupa�ons du linguiste, abandonnant l’étude centrale de la langue pour s’intéresser au locuteur : « L’objet premier de la linguis�que est un locuteur idéal, appartenant à une communauté linguis�que homogène, qui connaît parfaitement sa langue, et qui, lorsqu’il applique en une performance effec�ve sa connaissance de la langue, n’est pas affecté par des condi�ons gramma�calement non per�nentes, telles que la limita�on de mémoire, distrac�ons, déplacement d’intérêt ou d’a�en�on, erreurs (fortuites ou caractéris�ques. (…) Nous établissons donc une dis�nc�on fondamentale entre la compétence (la connaissance que le locuteur-auditeur a de sa langue) et la performance (l’emploi effec�f de la langue dans des situa�ons concrètes) ». 37 Didac�que Pour Chomsky « la compétence d’un sujet parlant français est donc l’ensemble des possibilités qui lui sont données de construire et de reconnaître l’infinité des phrases gramma�calement correctes, d’interpréter celles d’entre elles qui sont douées de sens, de déceler les phrases ambiguës, de sen�r que certaines phrases, éventuellement très différentes par le son, ont cependant une forte similitude gramma�cale, et que d’autres, proches phoné�quement, sont gramma�calement très dissemblables » (Ducrot, Todorov, 1972 :158). Ce�e no�on sera précisée par l’approche pragma�que, issue des travaux de philosophes du langage tels que Aus�n ou Grice qui conceptualisèrent le concept d’actes de langage (u�lisa�on du langage comme une ac�on, et non plus seulement comme un message) et des actes de parole (l’énoncé effec�vement réalisé par un locuteur déterminé dans une situa�on donnée) développant l’idée que le langage dans la communica�on n’a pas principalement une fonc�on descrip�ve mais une fonc�on ac�onnelle. Puis Hymes élabora une approche fonc�onnelle de la communica�on bientôt complétée par les travaux de Bernstein sur les codes, de Halliday sur la syntaxe fonc�onnelle ou de Labov en sociolinguis�que, qui, sur la base de son étude sur la stra�fica�on sociale de l’anglais parlé à New York, établit une référence méthodologique qui lui permit d’iden�fier des phénomènes d’insécurité linguis�que, ou d’hypercorrec�on, me�ant en évidence les rapports de force sociaux que le langage représente et véhicule. Goffman, et avec lui les ethnolinguis�ques, allaient compléter ce�e approche en développant à travers l’étude des conversa�ons une analyse des implicites sociaux et l’émergence d’une grammaire des conversa�ons et de l’analyse interac�onnelle. Charaudeau dira en résumé (2000 :36) : « il nous faut désormais tenir compte d’une compétence pragma�que qui nous oblige à regarder les faits de langage comme des actes tournés non point vers le monde pour en rendre compte (théorie représenta�onnelle) mais vers l’autre, pour le me�re en posi�on d’avoir à penser et à faire (théorie ac�onnelle) ». Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Threshold Level (Trim, Ek, 1975) cons�tuera en ce sens la première manifesta�on de ce�e approche communica�ve qui inspire largement le format actuel des « référen�els pour le français » du Conseil de l’Europe. Les actes de parole y sont analysés en contenus proposi�onnels appelés no�ons et en rôles illocu�fs appelés fonc�ons. « Dans son essence, le modèle est très simple, parce qu’il analyse le comportement langagier en deux composantes seulement : la réalisa�on d’inten�ons énoncia�ves et l’expression de (ou la référence à des) no�ons. Ce qu’on fait en se servant du langage peut être décrit comme la verbalisa�on de certaines inten�ons. Au moyen de la langue, on affirme, on pose des ques�ons, on donne des ordres, on fait des remontrances, on persuade, on présente des excuses, etc. En réalisant de telles inten�ons, on exprimer certaines no�ons où l’on s’y réfère. On veut, par exemple, s’excuser d’être en retard, d’être en retard à une récep�on, d’être en retard à la récep�on qui a eu lieu hier, etc. » (Van Ek 1977 :5). On peut donc construire un catalogue d’objec�fs qui con�ennent les composantes suivantes : • les situa�ons dans lesquelles on se sert de la langue étrangère ; • les ac�vités langagières dans lesquelles s’engagera l’apprenant ; • les inten�ons énoncia�ves que l’apprenant réalisera ; • ce dont l’apprenant sera capable en ce qui concerne chaque sujet à traiter ; • les no�ons générales que l’apprenant pourra manier ; • les no�ons spécifiques que l’apprenant pourra manier ; • les formes linguis�ques dont l’apprenant pourra se servir ; • le degré de maîtrise que l’apprenant pourra a�eindre. Van Ek, 1979 :105) Ce�e approche théorique redonne au sujet actant sa véritable place et n’est pas sans conséquence sur les méthodes évalua�ves anglo-saxonnes de l’époque. Le sujet reprend une place ac�ve dans le processus évalua�f. Qui parle à qui ? Dans quels 38 Didac�que buts ? Peut-on se contenter d’évaluer les aspects linguis�ques même s’ils sont plus faciles à isoler ?... Le même Van Ek (1973 in Bolton, 1987 :37) définit « la démarche nécessaire pour rendre les objec�fs opératoires : fixer 1. le contenu de ce qu’il faut apprendre ; 2. le comportement qu’on a�end du bon élève ; 3. les circonstances dans lesquelles ce comportement aura à se manifester ; 4. le critère d’acceptabilité de la performance ». Morrow (1979) fut l’un des premiers à souligner la nécessité d’évaluer la performance dans des situa�ons quo�diennes quand il affirma que les tests de langage devaient refléter les usages suivants du langage (in Brown, Hudson, 2002: 20) : 1. le langage est u�lisé en interac�on ; 2. l’interac�on est généralement non prédic�ble; 3. le langage a un contexte ; 4. le langage est u�lisé dans un contexte ; 5. il doit y avoir un besoin pour évaluer une performance ; 6. le langage est authen�que et non simplifié ; 7. le succès du langage est basé sur des comportements.2 Canale et Swain (1980) proposèrent une modélisa�on encore largement u�lisée dans les tests de langues pour évaluer la compétence langagiè re qu’ils décomposent en trois par�es : • Compétence gramma�cale • Compétence sociolinguis�que • Compétence stratégique Mais c’est Bachman (1990 :87) qui présenta la vision la plus homogène du concept d’habileté langagière de communica�on : LANGUAGE COMPETENCE ORGANIZATIONAL COMPETENCE PRAGMATIC COMPETENCE GRAMMATICAL COMPETENCE TEXTUAL COMPETENCE ILLOCUTIONARY COMPETENCE SOCIOLINGUISTIC COMPETENCE Voc Morph Synt Phon/graph cohes Rhet. Org Ideat. Manip Heur Imag Sensit. Sensit. Sensit. Cultural Functs. Components of language competence, in Fundamental Considera�ons in Language Tes�ng, Lyle Bachman, figure 4.2, 1990:87 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 39 Didac�que 3. Un long chemin reste à parcourir C’est donc désormais la compétence individuelle qui est prise en compte pour l’évalua�on, indépendamment du groupe classe ou de toute autre comparaison. Ce�e descrip�on du langage en une succession de traits latents présente pour l’évaluateur de nombreux avantages dans la mesure où elle met en évidence des éléments observables à condi�on de les spécifier selon les niveaux à a�eindre. Le Cadre s’inspirera largement de ce�e théorie pour l’appliquer à un contexte de test avec une vision plus ac�onnelle « dans le sens défini par Charaudeau, l’op�on majeure est de considérer qu’il n’y a pas là superposi�on ou juxtaposi�on de compétences toujours dis�nctes, mais bien existence d’une compétence plurielle, complexe, voire composite et hétérogène, qui inclut des compétences singulières, voire par�elles, mais qui est une en tant que répertoire disponible pour l’acteur social concerné » (Coste, Moore et Zarate (1998 :12), in Rosen (op ibid. : 21). Il reste que si les systèmes éduca�fs et les centres de langues développent aujourd’hui presque tous une approche basée sur un développement individuel de la compétence en langue, l’absence d’une théorie des tests adaptée aux nouvelles Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 finalités de l’évalua�on se fait encore sen�r, et l’évalua�on des apprenants n’est pas toujours ni valide, ni fiable. Or, si l’évalua�on peut être entendue comme un message ou un facteur mo�va�onnel, elle est aussi une mesure sur la base de laquelle sera rendu un jugement aux conséquences sociales importantes. « La mesure est l’opéra�on qui permet de passer de l’espace con�nu du Réel à l’espace discret du Connu » (Perdijon, 2004 :2). Une mesure n’a de sens que si elle est consensuelle ment acceptée. « Il ne saurait exister de vie sociale sans consensus sur une commune mesure » (Perdijon, op ibid :1). Lorsque je prends une règle pour évaluer la longueur d’un segment donné, le résultat de mon opéra�on résulte en une quan�fica�on sur une échelle donnée et s’exprime par un nombre. Ce nombre, ce�e valeur, n’a de sens que s’il/elle, est accepté(e) par tous ; cela signifie que l’unité de mesure choisie ainsi que l’ou�l qui en découle doivent consensuels. Cela signifie également que le résultat obtenu est discriminant et qu’il me permet d’inférer une prise de décision. J’effectue donc une opéra�on valide puisque je mesure ce que je prétends mesurer, à savoir en l’occurrence la dimension dudit segment d’une extrémité à l’autre, dans sa plus grande valeur, et l’informa�on recueillie me permet d’es�mer par exemple la possibilité de ranger ou non un livre dans une bibliothèque. C’est également une opéra�on fiable puisqu’elle peut être répétée autant de fois qu’on le souhaite par autant de personnes possibles, et que l’on ob�endra toujours le même résultat. Ce sont ces deux qualités, validité et fiabilité, qui confèrent à la mesure sa valeur sociale. La démocra�sa�on de l’enseignement/appren�ssage des langues et leur impact en termes de mobilité sociale et géographique nous imposent aujourd’hui plus que jamais une a�tude éthique et juste qui ne peut plus ignorer ces deux concepts. Les cer�ficateurs interna�onaux se dotent de méthodes chaque jour plus performantes pour les garan�r (cf. par exemple www.alte.org), mais dans notre classe, dans notre ins�tu�on, au quo�dien nous ne pouvons les u�liser. Nous avons cependant à notre disposi�on un 40 Didac�que certain nombre de moyens simples pour rendre notre approche plus éthique. 1. La simple énoncia�on des objec�fs programma�ques ne suffit pas et doit être intégrée dans un document collec�f de l’équipe enseignante qui explicite les fondements théoriques et les modèles u�lisés (perspec�ve ac�onnelle…). Ce�e curricula, qui explicite les choix théoriques des différents éléments systémiques composant l’acte d’enseignement appren�ssage (finalités, concepts théoriques, objec�fs, méthodes, moyens…) est fondamental car on ne peut évaluer ce que l’on veut évaluer que si l’on est capable de l’expliciter. 2. L’évalua�on des performances des apprenants ne peut être du ressort individuel de l’enseignant. Il doit travailler en équipe et s’assurer du respect collec�f de standards d’évalua�on. Une même produc�on écrite et orale devrait ainsi toujours obtenir la même note, quel que soit l’évaluateur. 3. L’évalua�on des performances des apprenants doit se faire dans le plus grand respect de leur intégrité et pour leur plus grand bénéfice. Une charte établissant les procédures d’évalua�on et de nota�on devrait ainsi garan�r l’u�lisa�on de l’évalua�on au profit de chaque apprenant : explicita�on préalable des critères d’évalua�on, droit à l’erreur et à la remédia�on pour l’apprenant, nota�on valorisante, évalua�on argumentée, droit d’appel de la note, etc. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 4. Évaluer, ça s’apprend En s’ingéniant à trouver la note vraie par une série de calculs pondérateurs, les docimologues français ont mis en évidence des biais induits de l’évalua�on, définissant ainsi les prémices du champ de la fiabilité. Mais cet apport était dévoyé par le concept même de véridicité absolue qu’ils prétendaient défendre, et ce pour plusieurs raisons. La première fut rapidement perçue par la communauté enseignante et elle explique sans doute le rejet global de la docimologie par les enseignants. Les traitements sta�s�ques imposés aux nota�ons des enseignants relevaient du principe de l’étalonnage inspiré de la métrologie. En se préoccupant davantage du comment évaluer plutôt que du quoi évaluer, les docimologues imposèrent des calculs aussi complexes que vains pour a�eindre une nota�on objec�ve dont tout le monde pressentait la vacuité. Ce faisant, ils réduisaient également l’évalua�on à une simple mesure où les concepts de constance et de mobilité prenaient une place prépondérante. L’enseignant devenait ainsi une sorte de métreur/géomètre soumis à des procédures « scien�fisantes » qu’il subissait sans en être véritablement par�e prenante. La mise en évidence par la sociologie de l’impact de reproduc�bilité du système scolaire conduisit, en pleine contesta�on étudiante, à la recherche de formes alterna�ves d’enseignement où l’évalua�on aurait été amenée à disparaître, et les apports de la docimologie furent vite relégués au rang des méthodes à oublier. De nouveaux concepts apparurent qui rendaient encore plus complexe toute recherche en évalua�on, en par�culier avec le passage progressif de la transmission de savoirs à la construc�on de compétences qui accompagna un changement apparent du statut de l’enseignant. Il s’ensuivit une profonde modifica�on des rela�ons de pouvoirs entre maître et élève dont l’évalua�on était sou vent le nœud modal. La situa�on aujourd’hui reste paradoxale. L’évalua�on joue, quoi qu’on en dise, un rôle toujours aussi prépondérant dans la vie éduca�ve. Mais si l’école sélec�onne encore et toujours, explicitement et/ou implicitement, elle tente aussi de ré- 41 Didac�que guler son propre fonc�onnement, d’orienter et de remédier. Ainsi, au comment et au quoi évaluer, l’évaluateur doit ajouter le pourquoi. En reprenant les concepts de « validité » et de « fiabilité » nous ne nous inscrivons plus dans les traces à moi�é effacées des docimologues, et nous n’aspirons pas à donner à l’enseignant les méthodes quan�ta�ves qui assureront la qualité globale du système d’évalua�on qu’il propose, car l’évalua�on en langue n’est pas une simple mesure. Nous les invitons à avoir une réflexion collec�ve et systémique qui devrait perme�re une mise en cohérence générale du système au-delà de ses effets directs sur la qualité du processus évalua�f lui-même. Mais si l’on peut donc louer ce�e recherche de jus�ce et d’équité, comment d’ailleurs ne pas la louer, on peut aussi en craindre les conséquences, et nous rappellerons à �tre de conclusion provisoire que s’il est bon de n’évaluer que ce que l’on a enseigné, il est sans doute beaucoup moins bon de n’enseigner que ce que l’on va évaluer. Références bibliographiques Bachmann, Lindenfeld, Simonin, Langage et communica�ons sociales, LAL, Ha�er-Credif, Paris, 1981 Bachman, L.F., Fundamental Considera�ons in Language Tes�ng, Oxford University Press, Oxford, 1990 Béacco, Bouquet, Porquier, niveau B2 pour le français, un référen�el, Didier, Paris, 2004 Béacco, Bouquet, Porquier, niveau B2, textes et références, Didier, Paris, 2004 Béacco, Porquier, niveau A1 pour le français, un référen�el, Didier, Paris, 2007 Béacco, Lepage, Porquier, Riba, niveau A2 pour le français, un référen�el, Didier, Paris, 2008 Bourdieu, P., Passeron, J.C., les héri�ers, Edi�on de Minuit, Paris, 1964 Bourdieu, P., Passeron, J.C., la reproduc�on, Edi�ons de Minuit, Paris, 1970 Brown, G., Listening to Spoken English, Longman, Harlow, 1990 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Canale M, Swain M, Theorical Bases of Communica�ve Approaches to Second Language and Tes�ng, Applied Linguis�cs, vol 1, n°1, 1980 Charaudeau, P, de la compétence sociale de communica�on aux compétences de discours », in Didac�que des langues romanes, L Collès et Al (dir), De Boeck-Duculot, Bruxelles, 2000 Coste, Moore, Zarate, compétence plurilingue et pluriculturelle, Le français dans le monde n° spécial recherches et applica�on « appren�ssage et usage des langues dans le cadre européen, Paris, 1998 Ducrot, O, Todorov, T, dic�onnaire encyclopédique des sciences du langage, Essais coll, éd du Seuil, Paris, 1972 Morrow, K, Communica�ve language tes�ng : revolu�on or evolu�on ? in Brumfit & Johson (eds) The Communica�ve Approach to Language Teaching. Oxford University Press, 1979 Perdijon, J, la Mesure, histoire, science et philosophie, Dunod, Paris, 2004 Rosen, Evelyne, étude rela�ve à la répar��on des compétences et des exposants linguis�ques, in Beacco, Bouquet, Porquier, « niveau B2 pour le français, textes et références » Didier, Paris, 2004 Van Ek, J.A., The Threshold level, Conseil de l’Europe, Strasbourg, 1975. 42 Didac�que Pas ques�on de confondre l’oral avec l’écrit ! Interview par Lucía Tomasini Bassols (LTB)1 Entre�en avec Monsieur Claude GERMAIN (CG)2, en tournée académique au Mexique du 1er au 6 septembre 2008 grâce à l’appui généreux de l’Associa�on Interna�onale d’Études Québécoises, la Fédéra�on des Alliances Françaises du Mexique, la Déléga�on Générale du Québec au Mexique, les Universités de Guadalajara et Autónoma de Nuevo León, la FES-Acatlán et l’AMIFRAM . Cet entre�en a eu lieu le 5 septembre 2008 dans les locaux de l’AMIFRAM à Mexico. CG: Je vous remercie de l’invita�on. Je vous avoue que je suis très touché et très heureux de pouvoir y par�ciper. Claude Germain LTB: Bonjour, c’est un honneur pour moi de rencontrer un spécialiste en Didac�que des langues de renommée interna�onale comme vous, et c’est d’autant plus agréable et important pour l’AMIFRAM – qui est une associa�on de professeurs et de chercheurs de FLE au Mexique – de vous avoir ici parmi nous. Je vous remercie donc chaleuresement de nous accorder quelques minutes afin de prendre connaissance de vos plus récentes réfle-xions autour de la Didac�que du FLE. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 LTB: J’aimerais commencer par vous dire que j’ai eu la plaisante occasion, il y a quelque temps, de consulter votre livre Évolu�on de l’enseignement des langues: 5 000 ans d’histoire. C’est un ouvrage qui fait par�e d’une bibliographie de base que m’a proposée ma directrice de thèse – Mme Maguy Pothier, de l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Le livre est en effet un vaste historique de l’enseignement des langues étrangères, très complet et très intéressant, qui analyse les principaux courants méthodologiques et qui s’arrête à l’approche axée sur la compréhension. Depuis, d’autres hypothèses méthodologiques ont surgi, certaines approches se sont développées, il y a eu Professeur-chercheuse de FLE à l’UAM-A et doctorante au Laboratoire de Recherche sur le Langage (LRL) de l’Université Blaise Pascal-Clermont 2, France. 2 Spécialiste en Didac�que des langues et professeur émérite de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). 1 43 Didac�que des modifica�ons, des changements, des progrès. Quel serait, M. Germain, à votre avis, le chemin parcouru par la Didac�que des LE depuis 1993 jusqu’à nos jours? Comment vo-yezvous ce parcours? CG: C’est une importante ques�on, mais en même temps, compte tenu de ma propre évolu�on, je ne suis pas certain que je compléterais ce volume en suivant la même orienta�on. Si j’avais à le me�re à jour, je me�rais beaucoup plus l’accent sur le renouvellement des pra�ques pédagogiques des salles de classe et je me�rais peut-être moins l’accent sur les approches ou les méthodes, qui se ressemblent toutes jusqu’à un certain point, pour m’a�arder plutôt aux façons d’enseigner à communiquer aux étudiants. De plus, il faut bien dire que pour l’ensemble du Canada, les classes d’immersion ne représentent que 15% des élèves qui apprennent le français. Cela signifie que 85% des élèves apprennent le français au Canada dans le cadre de ce que l’on appelle le français de base, c’est-à-dire à raison de trente minutes par jour environ : c’est la méthode au compte-gou�es. Alors, pour en venir à la ques�on, ma collègue et moi avons voulu améliorer le français de base, c’est-à-dire la façon d’apprendre de 85% des élèves, car le français de base n’est pas du tout efficace, alors que l’immersion donne des résultats très posi�fs. LTB: D’accord. Vous men�onnez justement les approches, les méthodologies, peut-on aujourd’hui encore parler de français intensif versus français d’immersion? Le français intensif vise à améliorer le français de base pendant 5 mois, chez des élèves âgés de 11 ou 12 ans. Une fois que les élèves ont fait cinq mois de français intensif, à la fin de l’année scolaire la plupart joignent les rangs de l’immersion tardive là où ce�e op�on est offerte, car ils se sentent très confiants en français. Ce qu’on appelle immersion tardive, ce sont les classes d’immersion qui débutent en 7e année (élèves de 13 ans). Jusqu’ici, le français intensif a contribué à augmenter de 30% à 35% le nombre d’élèves qui optent pour l’immersion tardive. Il y a donc une rela�on entre les deux, qui est extrêmement posi�ve. Il s’agit donc de deux régimes pédagogiques tout à fait différents et complémentaires. CG: Le français intensif, tel que conçu et défini par ma collègue, Mme Joan Ne�en (de Memorial University of Newfoundland) et moi-même, est une expérience que nous menons au Canada depuis dix ans. Le français intensif est très différent de l’immersion car ces deux régimes pédagogiques s’adressent à des publics très dfférents. En immersion, les élèves apprennent la langue en même temps que les ma�ères scolaires, comme les mathéma�ques, les sciences, les sciences humaines, etc. LTB: Tout à fait, et justement, pour aller un pe�t peu plus loin dans le thème, tout au long de votre parcours de réflexion et de recherche autour de la Didac�que des LE, une des théma�ques qui revient le plus souvent dans vos travaux est celle de la probléma�que de la mise en place de stratégies d’enseignement de la communica�on dans le cadre du français intensif. Quelle est à l’heure actuelle la situa�on du français intensif au Canada et quelles en sont les perspec�ves? LTB: Si je me souviens bien, vous avez écrit un ar�cle paru dans la revue de l’AQEFLS [Associa�on québécoise des enseignants de français langue seconde], et qui parle justement de l’évolu�on des méthodes des 25 dernières années… CG: Oui, en effet, mais c’était dans le contexte québécois relié au contexte canadien. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 44 Didac�que CG: Pour nous, le concept d’intensité est extrêmement important. Autrefois, on croyait que seul le nombre d’heures était important pour apprendre une langue. Un nombre d’heures, c’est une nécessité mais ce n’est pas du tout suffisant. Il faut que les heures soient intensives quand on débute l’appren�ssage d’une langue. Par exemple, si vous offrez 300 heures d’appren�ssage au compte-gou�es, pendant 3 ans, à raison d’une centaine d’heures par année, cela ne donne pra�quement rien. Par contre, si vous offrez ces 300 heures en les répar�ssant de manière intensive sur les cinq premiers mois d’une année scolaire, vous pouvez réussir à faire communiquer les élèves, tant à l’oral qu’à l’écrit. Ce sont les heures intensives qui comptent, dans la mesure où on porte une a�en�on par�culière aux stratégies d’enseignement u�lisées au cours de ces 300 heures intensives. On ne peut plus enseigner de la même façon qu’on enseignait dans une approche au comptegou�es, à raison de 30 minutes par jour. Il faut changer les stratégies d’enseignement. Et c’est ce que nous faisons. De plus, nous avons fait beaucoup de tes�ng : l’oral, la lecture, l’écriture. Nous avons aussi examiné de près, par des observa�ons systéma�ques de salles de classes, différentes façons d’enseigner. Et avec le temps, nous n’avons retenu que les stratégies d’enseignement efficaces, qui donnent des résultats. Par exemple, on a fait des études comparées d’une même professeure de langue qui enseigne de deux manières différentes. Et les résultats sont époustouflants quand on recourt à des façons d’enseigner qui respectent certains principes que nous avons mis au point. C’est pour cela que j’insiste beaucoup plus sur la variable humaine de l’appren�ssage que sur la variable matériel, manuel, etc. LTB : Et vous avez effectué vos expériences avec des élèves de 10-11-12 ans… Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 CG : Avec des élèves plus âgés aussi, parce qu’on les teste au cours des années scolaires qui suivent le français intensif. Je parcours le Canada avec ma collègue Joan Ne�en en visitant des classes, non seulement de français intensif mais de post-français intensif, c’est-à-dire de la 7e, de la 8e, de la 9e et même de la 10e année scolaire. Avec l’aide d’enseignants expérimentés, nous avons rédigé des guides pédagogiques pour tous ces niveaux, des guides que nous donnons (nous ne vendons rien) aux ministères de l’Éduca�on des différentes provinces ainsi que des territoires, qui en font des copies des�nées aux personnes qui suivent le stage de forma�on. Parce qu’il faut que les profs apprennent ce qu’ils peuvent faire pendant trois heures, à chaque jour, pendant cinq mois. Il faut qu’ils apprennent comment enseigner la langue en tant que véritable moyen de communica�on, surtout s’ils sont habitués à enseigner dans des pe�tes périodes de 30 minutes par jour. C’est pourquoi ils doivent suivre un stage de 5 jours, au cours duquel on distribue nos guides pédagogiques. LTB: Monsieur Germain, dans votre ar�cle Facteurs de développement de l’autonomie langagière, de 2005, qui est d’ailleurs un ar�cle écrit en collabora�on avec Joan Ne�en, vous parlez d’autonomie langagière comme point de départ pour a�eindre l’autonomie générale, en passant par l’autonomie de l’appren�ssage. Donc, quelle place et quel rôle accordez-vous aux NT dans le contexte d’autonomie langagière? 45 Didac�que CG : Je leur accorde une place assez grande aux niveaux avancés surtout. Pour les niveaux débutants et intermédiaires, en ce qui concerne l’oral, je suis plutôt scep�que, parce que ce que l’on trouve le plus souvent sur internet, ce sont des exercices écrits. Pour notre part, nous faisons une dis�nc�on très ne�e entre l’oral et l’écrit. Par exemple, en français intensif et en post-français intensif, nous ne proposons jamais d’exercices à trous, de Vrai ou Faux, des blancs à remplir, des dialogues à apprendre par cœur. Or, sur internet, c’est surtout cela que l’on trouve : des exercices fondés sur l’écrit, en vue de faire apprendre l’oral ! Pour nous, écrire consiste avant tout à écrire un texte qui se suit, à rédiger des paragraphes, des idées qui s’enchaînent, à écrire au sujet de choses dont on a déjà parlé. De plus, si on analyse les fondements théoriques sous-jacents aux exercices que l’on propose sur internet, on constate qu’il s’agit d’un recul sur le plan des concep�ons psychologiques. C’est un retour en force du behavorisme ! Alors qu’on pensait avoir fait un pas en avant avec le cogni�visme et le construc�visme, on est retombé rapidement dans le behavorisme. Il y a donc un recul, de ce point de vue, et ce n’est pas très encourageant. C’est bien, la technologie dans l’enseignement des langues, mais, il faut en examiner les fondements théoriques. Alors, avec ce qui est le plus souvent proposé sur internet, comment créer le lien avec ce que l’on fait en classe ? Cela est extrêmement difficile. Comme nous l’avions écrit dans notre ar�cle, pour l’oral, il faut surtout créer des groupes de discussion mais, avec des vrais débutants, de quoi allons-nous parler ? Il faut a�endre que les élèves a�eignent un certain niveau où, effec�vement, ils peuvent parler avec une certaine spontanéité. À l’écrit, si l’élève peut échanger un vrai message avec d’autres élèves, cela est excellent. Cela peut se faire facilement par courrier électronique, par toutes sortes de moyens qu’offre l’internet. C’est cela que j’encourage. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Alors tout ceci revient à dire : à l’oral, oui aux technologies, mais dans certaines condi�ons pour pouvoir vraiment interagir. À l’écrit, oui, mais dans certaines condi�ons pour pouvoir aussi vraiment interagir et non simplement faire des ‘exercices’. Il n’est donc pas facile de trouver des sites qui répondent à ces exigences. C’est pourquoi j’encourage un emploi ‘sélec�f’ des NT. LTB : En ce qui concerne l’éduca�on à distance, alors ? CG : Pour de vrais débutants en langue, comme je le disais dans ma conférence de ce ma�n, compte tenu de la concep�on architradi�onnelle sousjacente aux manuels et aux exercices proposés sur internet, je demeure scep�que. Pour ma part, quand je parle de communica�on, je parle de communica�on authen�que, avec des gens, et là, c’est beaucoup plus difficile à distance. Quoiqu’on puisse par�ciper à des groupes de discussion, il est clair que pour les débutants, il faut que ce soit préparé sur le plan langagier. Pour moi, tout est dans la prépara�on à ces conversa�ons à distance. C’est pour cela que je dis : oui, mais pour un certain niveau ; je suis plutôt pessimiste quant à l’appren�ssage de l’oral par des débutants avec les NT. Il faut un bon niveau de développement langagier pour avoir des échanges et interagir avec d’autres personnes. 46 Didac�que Quand je visite des salles de classe, je veux que l’élève puisse savoir se débrouiller, consulter internet, chercher dans un dic�onnaire, s’adresser à quelqu’un quand il est seul, sans l’appui du prof. Pour moi, c’est cela l’autonomie. LTB: Vous venez de men�onner quelques-uns des points abordés au cours de la forma�on que vous avez animée à Guadalajara ; ainsi, pour tous vos lecteurs de ce numéro de Chemins Actuels, quels seraient les grands traits des stratégies d’enseignement de la communica�on orale que vous recommanderiez? LTB: J’aimerais que vous disiez un mot sur l’autonomie, sur ce que vous entendez par appren�ssage autonome… CG: En gros, on veut que l’élève ou l’étudiant se débrouille tout seul à un moment donné. Avec des enfants de 10-12 ans, on veut qu’ils puissent communiquer sans qu’il y ait un professeur à côté d’eux. Alors, il faut qu’ils puissent con�nuer à apprendre, apprendre à apprendre, con�nuer seuls. Pour cela, il faut qu’ils atteignent une certaine forme d’autonomie. Dans une conférence que j’ai donnée il y a deux ans au Japon sur l’autonomie et la technologie, j’ai fait allusion au fait que plusieurs chercheurs affirment que l’un des principaux mérites de la technologie est de rendre l’étudiant autonome. Pour ma part, je pense que c’est tout à fait le contraire qui se produit : si l’élève est déjà autonome, il peut facilement recourir aux technologies ; sinon, il abandonne ! Le recours à la technologie individuelle présuppose un bon degré d’autonomie. Il faut que l’étudiant soit assez autonomie pour pouvoir dire : « moi, j’ai le courage de poursuivre seul mon appren�ssage ». Mais, cela demande une grande autonomie. Autrement, la personne va abandonner son appren�ssage. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 CG : Au cours des forma�ons que je viens de donner, j’ai mis l’accent sur l’oral mais, je signale que le français intensif est une approche axée sur la li�éra�e et que nous nous intéressons également à la lecture et à l’écriture. Quoi qu’il en soit, à l’oral, il s’agit de développer une compétence implicite, c’est-à-dire une grammaire interne, que l’apprenant doit construire dans sa tête de manière non consciente. On ne fait pas apprendre à communiquer oralement en faisant apprendre explicitement les règles d’une grammaire externe (ou d’un manuel). Cela est tout à fait inu�le. Ce qu’on vise, c’est de faire construire une grammaire dans la tête de l’élève. Et comment peut-on construire ce�e grammaire sans que l’élève en soit conscient ? Les fondements neurolinguis�ques du français intensif nous apprennent qu’un savoir ne peut pas se transformer en habileté (ici, notre référence de base est The Neurolinguis�c Theory of Bilingualism, de Michel Paradis, 2004). Quand on débute l’appren�ssage de la langue par des règles de grammaire, il s’agit d’un savoir. Mais, contrairement à ce qu’on pense, les exercices ne transforment pas ce savoir en habileté. Je pense qu’il y a des façons plus efficaces : il suffit de développer directement l’habileté à communiquer, sans passer par le savoir. Ce que nous cherchons, ce sont des façons pour l’élève de développer sa grammaire interne (sa compétence implicite), c’est-à-dire construire des 47 Didac�que liens entre tous les éléments de la langue qu’il apprend, sans qu’il en soit conscient. Nous, dans nos stages d’été de forma�on des enseignants, c’est ce que nous prônons. J’avoue que nous sommes très direc�fs dans nos stages ; par exemple, on interdit d’enseigner : « Qu’estce que c’est ? C’est… ». Pourquoi ? Parce que ce n’est pas de la communica�on ! Ce n’est pas du descrip�f que l’on veut, mais du communica�f. Si j’ai besoin d’un mot spécifique de vocabulaire, l’élève dit, par exemple : « Dans mon sac d’école, il y a une règle et un cahier ». Cela n’a l’air de rien mais, en procédant de ce�e manière, il faut comprendre qu’en anglais, there is / there are devient, en français, il y a, qu’il faut apprendre à l’élève à u�liser dans des phrases. Si l’élève a besoin d’un mot qu’il ne connaît pas, il pose la ques�on au milieu de sa phrase : « Dans mon sac d’école, il y a… Comment dit-on ruler ? », on lui fournit alors le mot mais on exige que l’élève reproduise la phrase en�ère dans laquelle il u�lise son nouveau mot sinon, il s’agit d’un savoir, et non d’une habileté. De plus, nous interdisons de faire commencer une leçon ou une unité par une ques�on, comme le font habituellement tous les enseignants. Pourquoi ? Parce que cela ne peut que me�re l’élève en situa�on d’échec. Comment pourrait-il répondre alors qu’il est précisément en train d’apprendre la langue ? C’est pourquoi nous procédons à l’inverse : on commence toujours une unité pédagogique nouvelle par… une réponse. On ne pose jamais une ques�on à un élève sans d’abord lui avoir donné un modèle de la réponse. C’est notre première stratégie d’enseignement, que nous appelons : la modélisa�on. On donne le modèle d’une ou deux phrases nouvelles, que l’élève va reproduire en l’adaptant à sa situa�on. Ce n’est pas du behavorisme. Il va reproduire les phrases modélisées en les adaptant à sa propre situa�on. Toute notre programma�on est fondée sur l’intérêt de l’élève. Quand nous écrivons nos guides, nous demandons toujours la collabora�on de professeurs de langue qui connaissent très bien les élèves de tel ou tel âge, afin de savoir de quoi parlent ces élèves, ce qui intéresse, par exemple, des élèves de 11 ans, de 12 ans, et ainsi de suite. Et nous construisons nos thèmes à par�r de cela. Car, si vous voulez faire parler quelqu’un – comme vous le faites avec moi en ce moment! –, faites-le parler de son monde et de luimême. C’est ce que nous faisons avec les élèves. On leur demande ce qu’ils aiment, ce qu’ils mangent, on les fait parler de leur famille, de leurs passe-temps, de leurs intérêts, autant les garçons que les filles. Il est donc impossible de recourir à un manuel car tous les manuels que nous connaissons sont centrés sur des objec�fs langagiers alors qu’il nous faut par�r des intérêts véritables des élèves. Nous faisons donc travailler les élèves en interac�on, à par�r de modèles, et notre stratégie consiste à poser des ques�ons à l’élève pour que, dans ses réponses, il réemploie les structures-modèles (temps verbaux, syntaxe, discours direct, indirect, etc.) sans s’en rendre compte ! Puis, on vérifie l’écoute des élèves en leur reposant des ques�ons sur ce que les autres élèves ont dit, et ainsi de suite. Le plus difficile est d’habituer le professeur à écouter ce que les élèves disent. Dans l’enseignement tradi�onnel, le prof n’a pas vrai- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 48 Didac�que ment l’habitude d’écouter a�en�vement les réponses des élèves : on pose une ques�on et l’élève répond ce qu’il est censé répondre, mais cela n’a aucun intérêt par�culier. Pour enseigner à communiquer, nous croyons qu’il est important que le professeur écoute les réponses authen�ques des élèves et qu’il pose à son tour des ques�ons, quelques minutes plus tard, sur ce que les autres élèves viennent de dire. De plus, au cours de la phrase orale de l’enseignement, il est interdit d’écrire au tableau ! Pas ques�on de confondre l’oral avec l’écrit ! On peut u�liser des illustra�ons ou des images, mais pas d’écrit (linéaire). Cela confond l’élève, surtout l’élève plus faible ! On a des règles un peu strictes, certes, mais elles fonc�onnent. Cela a été testé. LTB: Je pense que vous avez abordé tout au long de cet entre�en, dans une certaine mesure, le thème de la didac�que du FLE au Québec. Pourtant, j’aimerais quand même vous demander quelle est, à votre avis, la perspec�ve québécoise de la didac�que du FLE? CG : De fait, en préparant ma conférence, la semaine dernière, je me suis précisément demandé quelle était ce�e perspec�ve québécoise. Quel est le statut de la didac�que du FLE au Québec ? C’est à peu près tout ce que je viens de vous dire mais, en même temps, c’est aussi plus que cela parce que, dans ma conférence de ce ma�n, je dénonçais l’absence de développement de la didac�que des langues, qui est complètement sclérosée à cause du lourd poids de la tradi�on. seulement écrites) : le la�n et le grec ! Qu’estce qu’on a fait ? On a suivi ces mêmes méthodologies pour l’enseignement des langues vivantes, alors qu’il s’agissait de méthodologies développées pour l’appren�ssage de langues écrites. Et on a transposé cela à l’oral. C’était le seul modèle dont on disposait! Il n’est donc pas étonnant qu’on ait pensé qu’il fallait faire apprendre la grammaire pour faire apprendre l’oral, ou qu’il fallait faire faire des exercices écrits pour faire apprendre l’oral. Or, les grammaires ont été ‘inventées’ pour faire apprendre à… écrire une langue que l’on parle déjà ! On oublie cela quand on enseigne l’oral à par�r de l’écrit. La didac�que des langues ne repose que sur une tradi�on qui est rarement mise en cause. Ce qui manque à la didac�que des langues, ce sont de solides fondements théoriques. Pour ne pas conclure sur une note trop pessimiste, disons qu’il y a de l’espoir quand on se réfère aux fondements neurolinguis�ques du bilinguisme, comme on le fait en français intensif, comme nous l’avons montré dans l’exemple que j’ai donné plus tôt. En par�culier, les fondements neurolinguis�ques du bilinguisme nous montrent qu’un savoir ne peut pas se transformer en habileté. Pour l’oral, c’est une compétence implicite, une grammaire interne qu’il faut développer dans la tête de l’élève, de manière non consciente. On en revient à ce que je vous disais il y a quelques minutes. La didac�que des langues n’a pas de fondements théoriques solides, et je dirais même qu’elle n’a pas de fondements théoriques du tout, parce que, à la Renaissance, quand les langues vivantes ont commencé à être enseignées, le seul modèle auquel on pouvait se référer était celui de l’enseignement des langues qui étaient devenues mortes (c’est-à-dire Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 49 Didac�que La référence à la théorie de Paradis est un exemple de fondement théorique. Il y en a d’autres, évidemment. Je pense ici à Vygotsky et à Cummins, par exemple, qui servent également de fondements théoriques au français intensif. Avec des auteurs comme Paradis, Vygotsky et Cummins, on peut me�re en cause la tradi�on. Alors, la perspec�ve québécoise…. En tout cas, en tant que Québécois, je vous dis où j’en suis en ce moment : dans ma propre évolu�on, je remets en cause la didac�que des langues dans son état actuel. Je con�nue à penser qu’elle ne repose que sur la tradi�on et qu’on ne met pas suffisamment en cause ce�e tradi�on. C’est pourquoi elle pié�ne. LTB: …On parle des langues étrangères… On parle du français, mais aussi de l’anglais ? De l’espagnol ? CG: Oh ! Oui ! Au Canada, mis à part le français et l’anglais, l’espagnol est la langue qui est la plus enseignée. Mais, là encore, c’est la même chose : des manuels d’anglais, j’en ai examiné quelques-uns et c’est la même chose. Pour l’espagnol, cela m’étonnerait que ce soit différent, mais je ne sais pas, je n’ai pas étudié les manuels d’espagnol et je n’ai pas visité de salles de classes d’espagnol…. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 LTB: Bon, finalement, vous repartez après une tournée de présenta�ons et de rencontres avec des professeurs et des chercheurs de FLE du Mexique. Quel est, Monsieur Germain, le sen�ment qui vous accompagne de retour chez-vous ? Quelles impressions vous frappent le plus ? CG : Un grand dynamisme ! J’ai été frappé ici non seulement par l’accueil chaleureux qui m’a été réservé, je dois le dire, mais également par le dynamisme des gens que j’ai rencontrés. Les gens ont écouté à chaque fois avec énormément d’intérêt. Ils voulaient toujours en savoir plus, ils posaient des ques�ons extrêmement importantes, précises, qui me montraient qu’ils avaient bien suivi ce que je disais. Je sens beaucoup de dynamisme et une grande ouverture, aussi. Les gens sont prêts à essayer d’autres stratégies. J’ai bien aimé ces deux a�tudes, cela a été très agréable pour moi. LTB : Je vous remercie pour le temps que vous nous avez accordé et j’espère avoir à nouveau l’occasion de vous rencontrer. CG : C’est moi qui vous remercie pour les ques�ons très per�nentes que vous m’avez posées. Je remercie en par�culier l’AMIFRAM et vous assure qu’il me ferait grandement plaisir de revenir. 50 Didac�que Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 51 Recherche Un cadre théorique pour penser l’accompagnement de la produc�on d’écrits en français langue étrangère en contexte universitaire par Olivier Dezu�er1 et Yvonne Cansigno2 D epuis quelques années, dans le cadre de la mondialisa�on et del’intensifica�on des échanges de personnes et de biens, la part occupée par l’appren�ssage des langues étrangères dans la plupart des programmes de forma�on universitaire, tant dans le domaine des sciences humaines que des sciences exactes, s’est considérablement accrue. Nombreuses sont aujourd’hui les universités et écoles supérieures qui se dotent de poli�ques de développement linguis�que ambi�euses et qui exigent de la part de leurs étudiants la connaissance de deux langues étrangères. Dans ce contexte, les modules de forma�on aux langues se sont mul�pliés selon des formules pédagogiques diversifiées ainsi que les séjours de forma�on et stages dans des ins�tu�ons à l’étranger. Plusieurs programmes organisent même désormais une par�e de leur cursus dans une deuxième langue. Étant donné la place tradi�onnelle occupée par l’écrit dans la forma�on universitaire, la forma�on aux langues étrangères proposée inclut souvent des objec�fs en lien avec la maîtrise de la produc�on d’écrits en langue étrangère. C’est ce�e compétence qui re�ent notre a�en�on dans le cadre d’un projet de recherche conjoint mené entre deux équipes d’enseignants chercheurs, l’une basée au Québec et l’autre au Mexique3. Le projet vise à mieux comprendre les facteurs d’engagement des étudiants universitaires dans les ac�vités d’écriture en français langue étrangère, en tenant compte de deux contextes différents d’enseignement-appren�ssage : un contexte allophone pour les étudiants Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 mexicains qui apprennent le français dans des ins�tu�ons universitaires de Mexico et un contexte francophone pour les étudiants étrangers inscrits dans différents programmes à l’Université de Sherbrooke et qui suivent des cours de français écrit au sein du Centre de langues de la Faculté des le�res et sciences humaines de ce�e université. Les travaux menés depuis une vingtaine d’années dans le domaine de la didac�que de l’écriture en langue maternelle et en langue seconde ou étrangère ont permis de mieux comprendre les processus mis en œuvre par les scripteurs confrontés à différentes situa�ons d’écriture, et de mieux iden�fier les types d’interven�ons didac�ques qui favorisent l’engagement et la réussite des apprenants dans ces situa�ons. Dans les lignes qui suivent, nous présentons une par�e du cadre théorique qui sou�ent notre réflexion et qui a servi à construire un ques�onnaire visant à recueillir des données auprès de groupes Professeur agrégé au Département de pédagogie de la Faculté d’éduca�on de l’Université de Sherbrooke au Québec. 2 Professeur et chercheuse de FLE, Coordinatrice de Langues Étrangères à l’Université Autonome Metropolitaine Azcapotzalco. 3 Ce�e recherche à laquelle par�cipent pour le Mexique : Yvonne Cansigno, Ociel Flores (UAM-Azcaptozalco) et Haydée Silva (UNAM) et pour le Québec : Olivier Dezu�er, Françoise Bleys et Vicky Poirier (Université de Sherbrooke) bénéficie, pour les années 2007 à 2009, de l’appui du Ministère des rela�ons interna�onales du Québec et du Service des rela�ons extérieures du gouvernement mexicain. 1 52 Recherche d’étudiants dans les deux contextes précités au sujet de leur rapport à l’écriture en langue première et en français langue étrangère, ainsi que de leur dynamique mo�va�onnelle. Une fois ces données collectées et traitées, nous travaillerons à la concep�on et à l’expérimenta�on d’ac�vités et de modules de forma�on à la produc�on d’écrits en contexte universitaire, fondés sur les travaux récents en didac�que des langues et sur les déclara�ons des étudiants qui ont rempli le ques�onnaire. Le cadre théorique est composé de trois éléments : le premier concerne la compétence scripturale et le rapport à l’écriture, le deuxième touche aux dimensions cogni�ves et métacogni�ves de l’écriture en langue première et en langue étrangère et le troisième se rapporte à la dynamique de la mo�va�on en contexte d’appren�ssage d’une langue étrangère. Dans cet ar�cle, seuls les deux premiers éléments seront présentés. Pour élaborer notre cadre théorique, nous avons effectué une revue systéma�que des écrits en lien avec ces trois thèmes, publiés en français et en anglais depuis 1995 et recensés dans les principales bases de données suivantes : Francis, Science Direct, Web of Science, SocIndex, Research educa�on complete, Caim et Repère. L’examen des écrits a été complété par une analyse systéma�que de la table des ma�ères de la revue Journal of second language wri�ng. Au total, soixante-dix ar�cles portant sur les dimensions cogni�ves et affec�ves de l’appren�ssage des langues étrangères en contexte universitaire ont été sélec�onnés. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 1. La compétence scripturale et le rapport à l’écriture Actuellement, de manière assez généralisée dans le contexte scolaire, l’appren�ssage de l’écriture va de pair avec la maîtrise progressive d’un ensemble de composantes d’ordre linguis�que (orthographe, syntaxe, lexique), discursif (grammaire du texte), communica�f et métacogni�f. Cet appren�ssage est orienté vers la produc�on de textes au sens large retenu par le Conseil de l’Europe pour le Cadre européen de référence pour les langues à savoir « toute séquence discursive écrite inscrite dans un domaine par�culier et donnant lieu, comme objet ou comme visée, comme produit ou comme processus, à ac�vité langagière au cours de la réalisa�on d’une tâche » (Conseil de l’Europe, 2000 : ). Les différentes dimensions impliquées dans l’ac�vité d’écriture sont rangées par la plupart des auteurs, selon Barbier (2003), en deux groupes dis�ncts de connaissances : les connaissances métalinguis�ques, théma�ques et rhétoriques d’une part, cons�tuant l’exper�se générale en produc�on d’écrits acquise normalement dans la langue première, et les connaissances linguis�ques d’autre part, qui déterminent le niveau de réalisa�on dans la langue seconde ou étrangère. L’ensemble de ces connaissances nécessitent un appren�ssage explicite et en situa�on. La didac�que de l’écriture, telle qu’elle est pensée aujourd’hui, incite les enseignants à travailler avec leurs apprenants autant les aspects communica�fs et norma�fs de l’écrit que les processus mis en œuvre dans l’acte scriptural ainsi que les stratégies d’ordre métacogni�f qui perme�ent au scripteur de gérer les différentes situa�ons d’écriture et de produire des textes appropriés. Mul�dimensionnelle, la compétence scripturale se caractérise aussi par deux autres par�cularités : sa variabilité et son extensivité. Ce�e compétence se développant surtout dans des situa�ons variées, chaque individu ne manifeste pas le même niveau de maîtrise des différentes formes d’écrits reliées à ces situa�ons. Un individu réputé bon scripteur peut très bien éprouver de la difficulté à rédiger une forme de texte avec laquelle il est moins familiari- 53 Recherche sé. Les étudiants universitaires, par exemple, sont souvent confrontés à des difficultés liées à l’écriture d’écrits formels exigés par l’ins�tu�on comme des rapports de stage ou de recherche, qu’ils ont eu peu l’occasion de pra�quer avant leur entrée dans les études supérieures. Par ailleurs, et l’exemple précédent peut en faire foi, la compétence scripturale n’est pas figée mais doit plutôt être considérée comme en développement con�nuel. À condi�on de bénéficier d’un accompagnement adéquat leur perme�ant de « s’acculturer » aux nouvelles formes d’écriture évoquées, les étudiants en ques�on vont élargir leur répertoire d’écrits démontrant qu’on n’a en quelque sorte jamais fini d’apprendre à écrire. Les travaux francophones les plus récents dans le champ de la didac�que de l’écriture, puisant aux sources de la psychologie sociale, ont également mis en évidence le fait que l’écriture, au même �tre que d’autres ac�vités humaines, s’accompagne d’un certain nombre de représenta�ons dont certaines peuvent faciliter « le passage à l’écriture » (Delamo�e et al., 2000) et d’autres y faire obstacle. Pour cerner la rela�on qu’établit un scripteur avec l’écriture, Barré-de Miniac a proposé la no�on de « rapport à l’écriture », définie de la sorte : « Le rapport à l’écriture sert à désigner l’ensemble des rela�ons nouées avec l’écriture, c’est-à-dire les images, représenta�ons, concep�ons, a�entes et jugements qu’un sujet se forge au contact de l’écriture elle-même et d’autres u�lisateurs de celle-ci » (Barré-de Miniac, 1997 : 12). Delcambre et Reuter pour leur part es�ment que s’intéresser au rapport à l’écriture consiste à envisager celle-ci « selon le sens qu’elle prend pour le sujet singulier qui écrit, dans le contexte singulier de la tâche d’écriture où il est engagé et dans l’histoire singulière qui est la sienne, même si une par�e de ce sens et de ce�e histoire est socialement construite » (Delcambre et Reuter, 2002 : 2). Dans le contexte qui nous intéresse, il est dès lors possible de considérer que les étudiants ont construit et con�nuent à construire un rapport à l’écriture à plusieurs niveaux : l’écriture en tant que mode général de communica�on, les par�cularités de l’écriture dans leur langue maternelle, celles de l’écriture en langue étrangère en général et en français comme langue étrangère Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 en par�culier ; tous ces rapports sont en grande par�e reliés les uns aux autres. Vue dans une perspec�ve large, la compétence scripturale, qui inclut ces mul�ples rapports à l’écriture, peut être vue, à la suite de Reuter (1996), comme se construisant à la jonc�on d’une part de représenta�ons, d’inves�ssements, de valeurs et d’autre part de pra�ques ou de performances qui associent savoirs et savoirs-faire, ces deux pôles s’influençant mutuellement. En nous basant sur la vision de la compétence scripturale décrite ci-dessus, le travail de réflexion que nous menons au sein de notre projet de recherche et les pistes d’interven�on que nous entendons développer sont fondées sur les deux hypothèses suivantes : • la compétence scripturale ne peut se développer pleinement en langue première comme en langue seconde ou étrangère qu’à condi�on qu’un travail explicite soit réalisé à la fois sur le pôle des représenta�ons et sur celui des pra�ques ; • le rapport à l’écriture construit dans la langue première exerce une influence a priori sur le rapport à l’écriture en langue seconde ou étrangère. La prise en compte de ces deux hypothèses, en contexte d’enseignement-appren�ssage, suppose d’être au clair avec ce qui relie et ce qui dis�ngue du point de vue cogni�f et métacogni�f l’acte d’écriture en langue première et en langue étrangère. 54 Recherche 2. Les dimensions cogni�ve et métacogni�ve de l’écriture en langue première et en langue étrangère Grâce aux travaux menés dans le champ de la psychologie cogni�ve, on comprend mieux désormais la complexité de l’acte d’écriture. Pour accéder aux processus cogni�fs impliqués dans la rédac�on de textes, la majorité des chercheurs u�lisent les protocoles verbaux concomitants ou simultanés : au cours d’une tâche d’écriture prescrite, les rédacteurs sont appelés à « penser à voix haute », à verbaliser leurs pensées. La verbalisa�on peut aussi se faire de façon consécu�ve et différée, soit une fois le texte écrit. Dans ce cas, on a recours à une entrevue soutenue par une capta�on vidéo du scripteur au travail durant la tâche d’écriture. D’autres chercheurs appliquent le paradigme de la double tâche. Les par�cipants effectuent alors deux tâches à la fois. La tâche principale consiste à produire un texte et la tâche secondaire (mémoriser des chiffres par exemple) est choisie selon la quan�té de mémoire de travail qu’elle requiert. Grâce à ce second procédé méthodologique, il est possible de connaître quelles ressources de la mémoire de travail sont requises dans la produc�on d’un texte en langue première ou en langue étrangère (Barbier, 2003). Le modèle de référence le plus connu pour éclairer le processus d’écriture est celui élaboré ini�alement par les chercheurs américains Hayes et Flower, selon la technique des protocoles verbaux, et popularisé en français par Claudine GarciaDebanc (1986). Ces travaux ont permis d’élaborer un modèle général qui regroupe les différentes opéra�ons qui entrent en ligne de compte dans l’ac�vité d’écriture, à savoir les opéra�ons liées à la planifica�on, la mise en texte et la révision. Tous les auteurs recensés s’entendent sur le fait que l’écriture en L2 est généralement plus coûteuse cogni�vement que l’écriture en L1 (Barbier, 1998 ; Wang et Wen, 2002 ; Zimmerman, 2000). Le nombre de mots produits par unité de temps est moins élevé en L2 et les pauses y sont plus fréquentes tout comme les interrup�ons dans le processus de transcrip�on, ce qui rend la rédac�on moins fluide (Barbier, 2003; De Larios et al., 2006). La révision Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 des produc�ons écrites serait aussi plus longue et plus fas�dieuse en L2 (New, 1999). Lors de la rédac�on en L2, la mémoire de travail est souvent surchargée (Barbier, 2003 et 1998), ce qui oblige les scripteurs à se concentrer sur quelques aspects du processus d’écriture, dont le plus souvent les aspects formels, associés aux processus de « bas niveau ». Ces éléments d’ordre lexical, orthographique ou syntaxique ne sont pas suffisamment automa�sés et demandent dès lors une plus grande mobilisa�on de la mémoire de travail. Les processus de « haut niveau » (organisa�on du texte, adéqua�on à la situa�on de communica�on...) sont par conséquent relégués au second plan ce qui rend les textes produits en L2 de moins bonne qualité que les textes produits en L1. Ceci s’explique aussi par le fait que la phase de planifica�on est souvent négligée en L2, le scripteur ayant tendance à concentrer d’emblée son a�en�on sur des unités minimales sans prendre le temps de prévoir une organisa�on générale de son discours. Wang et Wen (2002) ont élaboré un modèle qui permet de conceptualiser l’importance de l’u�lisa�on de la langue maternelle dans le processus d’écriture en L2. Selon les résultats de leur recherche effectuée auprès d’un groupe d’étudiantes universitaires inscrites dans un programme d’anglais langue étrangère à l’université de Nanjing, celles-ci avaient toujours recours à leur langue maternelle pour trouver les idées et les organiser. Ces apprenantes se basaient fortement sur les connaissances rhétoriques acquises en L1 pour construire leurs textes en L 2. Barbier (2003) fait état de plusieurs autres recherches qui confirment que les adultes écrivant en L2 s’appuient beaucoup sur leurs compétences en L1, par�culièrement des compétences d’ordre stratégique qui concernent l’élabora�on des objec�fs de la tâche, l’organisa�on des idées, le contrôle et l’évalua�on des performances. Ceci renforce l’idée d’un bagage « de compétences rédac�onnelles générales pouvant être mises en œuvre quelle que soit la langue u�lisée » (Barbier, 2003 : 10), une idée ini�alement proposée par Cummins (1980) qui a émis l’hypothèse d’une compétence sous-jacente commune (common underlying proficiency) aux différentes langues apprises. 55 Recherche Toutefois, pour que des compétences rédac�onnelles puissent être transférées de la L1 à la L2, un niveau minimal de compétences linguis�ques doit être acquis tant en L1 qu’en L2 (Cornaire et Raymond, 1999). Selon la synthèse effectuée par Barbier, « l’interdépendance entre compétences rédac�onnelles et maîtrise linguis�que est aujourd’hui largement partagée » (Barbier, 2003 : 10). Il est établi que les connaissances lexicales et syntaxiques cons�tuent l’élément clé qui limite ou favorise le transfert des compétences générales. Il nous paraît néanmoins, qu’au delà des posi�ons des chercheurs qui ont trouvé à théoriser le champ de la didac�que et de la pédagogie, la posture de l’enseignant, telle que nous l’envisageons, découle du par�-pris en faveur de l’apprenant. Notre réflexion pouvant concerner aussi bien en L1 et en L 2, quelque soit le niveau de forma�on. Elle a pour prémisse la nécessité de faire émerger le sujet dans la situa�on d’appren�ssage (au sujet qui construit le sens dans son appren�ssage). Pour parvenir à cela, l’enseignant est celui qui doit proposer « une culture de l’écrit dans le disposi�f de lecture, écriture, discussion, relecture, réécriture» (Delamonte, Gippet, Jorro, Penloup, 2000 : 3). Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Conclusion La recension des travaux que nous avons effectuée confirme que la produc�on d’écrits tant en langue première qu’en langue étrangère est une opéra�on cogni�ve complexe et exigeante à laquelle sont a�achées une série de représenta�ons et de pra�ques qui exercent une influence sur la façon dont les étudiants construisent leur rapport à l’écriture. Le développement de la compétence scripturale ne peut se faire sans prendre en compte ce rapport, qui évolue dans le temps, et peut se « colorer » de façon différente d’une langue à l’autre, d’une situa�on d’écriture à l’autre. Les travaux des chercheurs au croisement de la psychologie cogni�ve et de la linguis�que tendent à accréditer l’hypothèse de l’existence de compétences rédac�onnelles génériques qui peuvent être transférées d’une langue à l’autre, à condi�on qu’une base de connaissances lexicales et syntaxiques soit disponible. S’il est indispensable de disposer de ce�e base de connaissances pour apprendre à produire des écrits en L2, il apparaît tout aussi u�le de relier ces connaissances à des pra�ques d’écriture diversifiées et de fonder cet appren�ssage sur des stratégies déjà acquises en L1, ce qui suppose de travailler de façon explicite les différentes dimensions de la compétence scripturale dont la dimension métacogni�ve. Nous nous sommes également inspirés de ces travaux de recherche pour concevoir et con�nuer la suite de notre projet conjoint entre deux universités sensibilisées aux mul�ples difficultés de faire rédiger en classe des réponses cohérentes et gramma�calement correctes, de développer des compétences qui perme�ent d’entrer dans la culture de l’écrit. Et bien que l’écriture occupe une place indispensable dans nos échanges, dans notre vie académique, professionnelle et quo�dienne, il s’agit, en tant qu’enseignant-spécialiste, de nous me�re en situa�on et en fonc�on des circonstances, des mo�va�ons et des besoins de l’apprenant et prendre une part de ce�e mission d’accultura�on. 56 Recherche Bibliographie Barbier, M.-L. (2003). Écrire en L2 : Bilan et perspec�ves des recherches. Arob@se, vol. 1-2, 621. Barbier, M.-L. (1998). Rédac�on en langue première et en langue seconde : comparaison de la ges�on des processus et des ressources cogni�ves. Psychologie française, 43 (4), 361-370. Barré de Miniac, C. (1997). La famille, l’école et l’écriture. Paris, INRP, coll. « Textes et documents de recherche ». Conseil DE L’Europe. (2001). Cadre européen commun de référence pour les langues : apprendre, enseigner, évaluer, Paris, Didier, 190 p. Delamo�e R., Gippet F., Jorro A., Penloup M-C. (2000), Passages de l’écriture un défi pour les apprenants et les formateurs, Paris , 224 pp. De Larios, J.-R., Manchon, R.-M., et Murphy, L. (2006). Genera�ng text in na�ve and foreign language wri�ng : a temporal analysis of problemsolving formula�on processes. Modern Language Journal, 90 (1), 100-114. Delcambre, I. et Reuter, Y. (2002). Texte de présenta�on. Pra�ques, 113-114, 2-6. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Cornaire, C.; Raymond, P.-M. (1999). La produc�on écrite, Paris, Clé interna�onal. Cummins, J. (1980). The cross-lingual dimensions of language proficiency : implica�ons for bilingual educa�on ans the op�mal age ques�on. TESOL Quaterly, 14, 175-187. Delamo�e, R., Gippet, F., Jorro, A., Penloup, M.-L. (2000). Passages à l’écriture. Un défi pour les apprenants et les formateurs. Paris : Presses universitaires de France. Garcia-Debanc, C. (1986). « Processus rédac�onnels et pédagogie de l’écriture », Pra�ques, 49. Jacquard, Albert. (2007). Écrire et faire écrire , Paris, de Boeck, New, E. (1999). Computer-aided wri�ng in french as foreign language : a qualita�ve and quan�ta�ve look at the process of revision. Modern Language Journal, 83 (1), 80-97. Reuter, Y. (1996). Enseigner et apprendre à écrire. Paris, ESF Wang, W. et Wen, Q. (2002). L1 use in the L2 composing process : an exploratory study of 16 chinese EFL writers. Journal of Second Language Wri�ng, 11 (3), 225-246. Zimmerman, R. (2000). L2 wri�ng : subprocesses, a model of formula�ng and empirical findings. Learning and Instruc�on, 10 (1), 73-99. 57 Recherche Le projet CECA Mexique : présenta�on, bilan et perspec�ves par Haydée Silva1 1. Origine et caractéris�ques du projet CECA L e projet interna�onal « Langue française, diversité culturelle et linguis�que : cultures d’enseignement, cultures d’appren�ssage », mieux connu sous le nom de projet CECA, est né de la collabora�on entre l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) et la Fédéra�on Interna�onale des Professeurs de Français (FIPF), qui ont décidé de le placer sous la tutelle scien�fique du Centre de Recherches et d’Applica�ons Pédagogiques en Langues (CRAPEL) de l’Université de Nancy. Une trentaine d’équipes ont répondu à l’appel lancé fin 2006 pour déterminer, au-delà des grands principes didac�ques en vogue, quelles sont les modalités locales, collec�ves et individuelles, d’appropria�on de la langue française (qu’il s’agisse de FLE ou de FLS) et quels sont les traits constants de ces modalités, au-delà des représenta�ons et des comportements singuliers. Vingt équipes qui représentent autant de pays ont été ainsi sélec�onnées2. Professeur à la Faculté de Philosophie et Le�res de l’UNAM. L’Argen�ne (sous la direc�on d’A. Sibaldi), le Brésil (H. de Albuquerque), la Bulgarie (J. Gueorgui), le Burkina Faso (Y. Ouedraogo), le Burundi (M. Mazunya), le Canada (D. Moore), l’Espagne (J. Suso), la France (F. Davin), le Gabon (J.-A. Pambou), l’Indonésie (M. Sudarwoto), le Kazakhstan (C. Faizova), le Liban (W. Berry), le Maroc (L. Messaoudi), le Mexique (H. Silva), l’Ouganda (T. Ogavu), la Roumanie (S. M. Ardeleanu), la Russie (O. Goliandina), la Tunisie (M. Ennaifar), l’Ukraine (B. Dikarev) et le Vietnam (M. Nguyen Van Dung) 1 2 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Le projet CECA est organisé autour d’un protocole commun élaboré par le CRAPEL, auquel chaque équipe a apporté les ajustements qu’elle a jugé per�nents et nécessaires. Quatre étapes ont été prévues : il s’agissait en premier lieu de recueillir un certain nombre de données ; en second lieu, de les soume�re à une analyse cri�que afin de rendre une première étude interpréta�ve. En troisième lieu, ces résultats ont commencé à faire l’objet d’un échange entre des équipes issues d’horizons divers. Les premiers résultats du projet ont été présentés à Québec en juillet 2008, dans le cadre du XII Congrès mondial de la FIPF. En 2008-2009, ces études préliminaires devront être retravaillées à la lumière des réac�ons obtenues et donneront lieu en quatrième et dernier lieu à une seconde analyse beaucoup plus fine. Le protocole CECA est fondé sur trois principes méthodologiques. D’abord, la no�on de « culture » est prise dans un sens large qui intègre l’ensemble des composantes matérielles et immatérielles de la situa�on d‘enseignement/appren�ssage observée. Ensuite, les équipes ont privilégié le recueil de produc�ons, l’observa�on de pra�ques, de comportements et d‘ou�ls u�lisés, plutôt que les discours officiels sur les pra�ques. Il convient de souligner que ce�e recherche cherche à dresser un état des lieux et n’a donc nulle visée évalua�ve. Finalement, on part du principe que l’interpréta�on des pra�ques et des comportements doit être le fait de personnes qui connaissent le contexte local et qui disposent de compétences en anthropologie et en didac�que. 58 Recherche 2. Bilan du projet CECA Mexique Dans le protocole, il était conseillé d’inclure trois écoles ou lycées (publics ou privés), différenciés selon divers critères3. Il fallait ensuite choisir une classe située en deuxième année d’appren�ssage du français. Les données ont été recueillies de diverses manières : par observa�on directe, par le biais de ques�onnaires et grâce à des enregistrements. En effet, dans chacune des classes retenues, six séances animées par le même enseignant ont été filmées, même si seules les deux dernières séances ont été analysées en détail. Pour réaliser aussi bien l’observa�on de classe que l’analyse des données, les équipes CECA ont suivi un script ar�culé autour des six thèmes suivants: 1. Données globales et spécifiques d’enquête. 2. Langues u�lisées à l’école et à l’extérieur de l’école, ainsi que pendant les séances filmées. 3. Répar��on oral/écrit. 4. Représenta�ons sur le rôle de l’enseignant et le rôle de l’élève. 5. Étude des manuels. 6. Pra�ques d’appren�ssage et pra�ques d’enseignement. La synthèse de ces différents points devait abou�r à une ethnographie de la salle de classe, et donc à une descrip�on des cultures d’appren�ssage et d’enseignement en vigueur. 3 Établissements socio-culturellement favorisés ou défavorisés ; situés dans une grande ville ou à la campagne : avec des élèves plurilingues ou monolingues. Au Mexique, les séances de cours ont été enregistrées dans quatre établissements, dont deux publics et deux privés : Escuela Simón Bolívar à Atlixco (Puebla), Universidad del Valle de México campus Guadalajara norte dans le Jalisco, Escuela Nacional Preparatoria plantel 7 à Mexico (D.F.) et Colegio Hispano Anglo Francés à Xalapa (Veracruz). Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 À nos yeux, le bilan global du projet CECA reste très posi�f. Tout d’abord, nous restons convaincus de la per�nence du protocole proposé, auquel nous avons apporté certains ajustements pour tenir compte de notre contexte local. Les données recueillies cons�tuent un corpus riche et unique, à par�r duquel s’ouvrent de nombreuses pistes de recherche, dont nous allons donner quelques exemples. Ce projet nous a permis de me�re en place un chan�er scien�fique qui, à court, moyen et long terme, devrait enrichir le domaine du FLE au Mexique et ailleurs dans le monde. L’équipe CECA Mexique était composée de onze membres, ra�achés à six ins�tu�ons différentes4. Bilingue et biculturelle, l’équipe réunit également des chercheurs confirmés, de jeunes chercheurs et une étudiante. Malgré quelques difficultés budgétaires5, de communica�on et d’organisa�on, nous avons eu le plaisir de constater que le travail de l’équipe mexicaine –recueilli en décembre 2007 dans une synthèse de 85 pages plus trois annexes– a été reconnu par le comité scien�fique pour sa qualité et son sérieux6. À notre sens, le projet CECA nous a permis d’abou�r moins à des résultats défini�fs qu’à l’iden�fica�on de nombreuses pistes de recherche, qui restent à creuser. Parmi les principales théma�ques à approfondir, nous citerons par exemple la 4 Haydée Silva, responsable du projet (Universidad Nacional Autónoma de México) ; Vincent Summo et Stéphanie Voisin (Benemérita Universidad Autónoma de Puebla) ; Béatrice Blin (UNAM et Ins�tut Français d’Amérique La�ne) ; Yvonne Cansigno (Universidad Autónoma Metropolitana-Azcapotzalco) ; Anne-Catherine Didier et Salomé Gómez (Universidad de Guadalajara) ; Mónica Alarcón, Magdalena Hernández et Ángel Landa (Universidad Veracruzana), avec le sou�en d’Aylin Ramos, étudiante en service social (UNAM) ainsi que de Rosa María Durán (UNAM) et Françoise Chambeu (Ambassade de France), que nous remercions vivement. 5 Nous avons reçu le sou�en décisif de l’Ambassade de France grâce à Patrick Dahlet, que nous remercions vivement. 6 La responsable de l’équipe mexicaine a ainsi été invitée à animer en juin 2006 un séminaire de recherche à São Paulo, afin de soutenir l’équipe CECA Brésil dans la réalisa�on de leur propre synthèse. 59 Recherche ques�on des langues en présence ; l’écart flagrant entre discours et pra�ques ; la rela�on probléma�que entre profil des enseignants et cadre professionnel ; les contradic�ons entre représenta�ons rela�ves à chacun des acteurs de la scène pédagogique et rôles effec�vement observés dans la classe ; ou encore l’exploita�on ou plutôt l’absence d’exploita�on des manuels. 2.1. Les langues en présence La ques�on des langues en présence s’avère par�culièrement intéressante dans un pays comme le Mexique, qui occupe la 8e place mondiale quant à la diversité culturelle et où une centaine de langues indigènes seraient parlées. Pourtant, l’espagnol –première langue de scolarisa�on– est considéré comme la langue-culture perme�ant d’accéder à la réussite sociale, tandis que la langue étrangère le plus souvent enseignée reste très majoritairement l’anglais (90 à 95% selon le niveau d’enseignement). De nombreuses écoles privées et quelques écoles publiques proposent néanmoins à leurs élèves la possibilité d’étudier une deuxième langue étrangère, et le choix se porte le plus souvent sur le français. D’après des données recueillies en 2006 par l’Ambassade de France au Mexique, environ 180 000 jeunes ou adultes –dont 25 000 lycéens– apprendraient le français, encadrés par 1200 enseignants. D’après l’enquête que nous avons réalisée, aucun des apprenants observés ne déclare u�liser une langue indigène, malgré la rela�ve diversité des publics concernés par notre projet. Sans oublier de probléma�ser l’écart entre pra�ques déclarées et pra�ques réelles, il serait sans doute intéressant de déterminer dans quelle mesure la langue française parvient à toucher les locuteurs de langues indigènes. Les ques�onnaires appliqués je�ent aussi des résultats significa�fs et parfois ina�endus par rapport aux langues u�lisées (parlées, apprises, côtoyées…) dans les domaines personnel, public et éduca�onnel. Ce point est développé dans ce même dossier par Béatrice Blin. Pour sa part, Anne- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Catherine Didier travaille à par�r des enregistrements de classe pour proposer sa réflexion autour de l’alternance codique, c’est-à-dire du passage d’une langue à l’autre en cours de séance. Il conviendra sans doute de me�re en contraste ces études avec celles concernant d’autres réalités socioculturelles à travers le monde. 2.2. L’écart entre discours et pra�ques Une première approxima�on aux discours officiels et aux contenus des programmes, confrontée aux discours individuels recueillis et aux pra�ques observées, met en évidence l’écart flagrant entre hypothèses méthodologiques préconisées, supports u�lisés et pra�ques de classe effec�ves. Dans ce sens, il convient de savoir qu’à l’excep�on de l’Escuela Nacional Preparatoria, aucun des établissements observés ne disposait d’un programme officiel en FLE. Chacun d’entre eux possède néanmoins un modèle éduca�f aux aspira�ons fort ambi�euses mais parfois floues et surtout rela�vement méconnues. Malgré une forte présence des nouvelles échelles de cer�fica�on du DELF, les orienta�ons méthodologiques actuelles, recueillies dans le Cadre européen commun de référence, sont peu présentes au quo�dien. De plus, les quatre programmes étudiés présentent de sérieuses inconsistances méthodologiques et devront sans doute faire l’objet d’une étude spécifique, où il faudra me�re en perspec�ve l’absence de textes officiels régissant l’enseignement des langues dans le pays. 60 Recherche 2.3. Un cadre professionnel difficile Les éléments rela�fs au profil des quatre enseignantes, à leurs condi�ons de travail et à l’éclatement des équipes disciplinaires semblent confirmer qu’il reste beaucoup à faire pour fournir aux professeurs de FLE un cadre professionnel propice à l’épanouissement personnel et à l’ar�cula�on réelle entre enseignement et recherche, et ce malgré des condi�ons matérielles plutôt sa�sfaisantes –du moins comparées à celles d’autres pays et dont nous avons pu prendre connaissance grâce au projet CECA. En effet, sans grande surprise, les données d’enquête révèlent des condi�ons de travail très précaires pour les enseignants de langue, embauchés en contrat à durée déterminée, avec peu de presta�ons sociales et des charges horaires très importantes, aussi bien dans le public que dans le privé. Pourtant, contrairement aux idées reçues, les quatre enseignantes observées ont une forma�on universitaire spécialisée et suivent régulièrement des stages de forma�on con�nue, surtout dans les grandes villes. Il reste donc de nombreux défis académiques, administra�fs et ins�tu�onnels à relever afin de valoriser le mé�er d’enseignant en général et celui d’enseignant de langue en par�culier. Notre équipe de recherche souhaite, à terme, développer la réflexion autour de ces différents aspects. Les premiers résultats rela�fs aux représenta�ons pointent également la place centrale qu’occupe l’affec�vité dans la percep�on de l’enseignement et de l’appren�ssage. Ce�e piste de recherche, mise en rela�on avec une culture na�onale, gagnerait sans doute à être explorée. 2.5. Le rôle des manuels Les ques�onnaires appliqués et les observa�ons réalisées perme�ent de commencer à probléma�ser le rôle des manuels. En effet, nous avons été étonnés du peu de place accordé aux manuels pendant les cours, malgré les discours recueillis à leur sujet, qui ne semblent pas correspondre aux pra�ques observées. Cela peut tenir à la période d’observa�on (mai 2007), proche de la fin d’année scolaire et consacrée donc aux révisions. Nous devrons réaliser une étude plus poussée afin de déterminer si la rela�ve désaffec�on par rapport aux manuels était un fait ponctuel ou reflète au contraire une tendance généralisée. 2.4. L’évolu�on des représenta�ons L’interpréta�on des données sur les représenta�ons et les pra�ques de classe, recueillies à travers de ques�onnaires auxquels ont répondu enseignants et apprenants, souligne la prégnance de la figure du professeur comme détenteur du savoir et, partant, de l’apprenant comme récepteur des connaissances. Pourtant, une analyse plus fine permet déjà de repérer des fissures dans ce modèle, et il conviendrait donc de compléter et de nuancer les résultats. Les pra�ques de classe observées, très diversifiées, démentent elle aussi ce�e image conven�onnelle. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 61 Recherche 3. Perspec�ves Il conviendra sans doute de me�re en contraste ces premiers résultats avec d’autres réalités socioculturelles à travers le monde. Ce�e étape, amorcée lors du XII congrès interna�onal de la FIPF (juillet 2008), ne fait que commencer. Nous a�endons en ce moment le retour de notre synthèse avec les commentaires de l’équipe tunisienne, et nous recevrons sans doute bientôt la réac�on de l’équipe vietnamienne face à notre lecture cri�que de leur synthèse. Le début de cet échange interna�onal a mis en évidence de fortes divergences non seulement entre les cultures d’enseignement et les cultures d’appren�ssage de chacun des pays concernés, mais aussi entre cultures de recherche, qui pourraient ultérieurement faire l’objet d’une riche réflexion. Notre équipe a d’ores et déjà par�cipé à plusieurs colloques et congrès na�onaux et interna�onaux ; nous con�nuerons à y présenter au fur et à mesure les avancées obtenues. Les études interpréta�ves finales pourraient donner lieu à une ou plusieurs publica�ons, tandis que les pistes de travail ouvertes et men�onnées plus haut devraient aussi mener dans certains cas à la paru�on d’ar�cles spécialisés. Par ailleurs, une meilleure connaissance du contexte local devrait perme�re de songer bientôt à des réalisa�ons diverses visant à accorder les proposi�ons méthodologiques aux pra�ques d’en- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 seignement existantes dans les établissements mexicains, en fonc�on des cultures d’enseignement et d’appren�ssage mises en évidence. Nous comptons obtenir à nouveau dans ce�e tâche le sou�en de l’AMIFRAM. D’ores et déjà, notre par�cipa�on à ce projet nous a permis de renforcer les liens de coopéra�on interuniversitaire, singulièrement importants dans un contexte de consolida�on du réseau na�onal des licences de français et de développement de la mobilité. À par�r de ce�e expérience, les membres de l’équipe ont mis en route d’autres projets de collabora�on dans le domaine du FLE, ce qui laisse entrevoir la consolida�on d’un réseau de recherche na�onal et l’émergence d’un réseau interna�onal. Bref, à travers le projet CECA nous espérons contribuer à favoriser la coopéra�on et la solidarité interins�tu�onnelle ; à enrichir l’enseignement supérieur et la recherche ; à valoriser le rôle des associa�ons ; et à par�ciper plus ac�vement au développement de la didac�que du français langue étrangère. 62 Li�érature Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 63 Li�érature La novela negra en Francia Siglos ���� y ����� par Claudia Ruiz García1 A l intentar explorar aquello que entendemos como los antecedentes directos de la novela negra francesa del siglo ���, nos encontramos con una vasta producción de textos que nos sorprenden. Así, en estas líneas, me gustaría abordar dos momentos, el siglo ���� y el �����, o si queremos llamarlos más bien el periodo del Clasicismo y de la Ilustración, con todos los riesgos que conlleva en este terreno y en muchos otros el empleo de tales términos, para hablar de algunas obras que introducen en sus relatos una serie de elementos que escapan al entendimiento de cualquier ser humano. En primer lugar, quisiera referirme a las Histoires tragiques que recogen, durante el siglo ����, la crónica judicial o la nota roja del momento, pero que no persiguen únicamente limitarse a ser un reporte policiaco sino más bien se preocupan por aparecer como obras literarias. En una buena parte de estos textos se integran acontecimientos que se quiere hacer pasar como verídicos, a pesar de los rasgos increíbles que rodean al relato de las diferentes historias. Entre los autores de éstas quisiera destacar la figura de François de Rosset. En la historia de la literatura francesa, este nombre está asociado al de Miguel de Cervantes Saavedra, pues fue él quien se encargó de traducir al francés la segunda parte de El Quijote de la Mancha así como sus Novelas ejemplares2. Sin embargo, no es como traductor que nos interesa mencionarlo aquí, sino como autor de historias, que aparecían en los periódicos, que se distribuían a un público muy amplio gracias Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 a los buhoneros, que recorrían las calles de ciudades y pueblos incitando a los lectores a conocer: “crimes passionnels, des possessions diaboliques, des actes de vengeance, des amours incestueuses ou contre nature, des trahisons, des parricidas, des fratricidas, des infan�cidas, des crimes poli�ques, des actes de folie, des accidents mortels, etc.”3 . En una de sus historias �tulada “D’un démon qui apparaît en forme de demoiselle au lieutenant du chevalier du guet de la ville de Lyon. De leur accointance charnelle et de la fin malheureuse qui en succéda”, allí Rosset retoma otro viejo relato que había leído en un periódico y que ilustra perfectamente lo que Max Milner dice a propósito de la creencia del príncipe de las �nieblas en la mentalidad de le época. Avant de devenir un personnage li�éraire, le diable a été un personnage réel. Du moins l’a-t-on cru tel, à peu près universellement. Jusqu’à la fin du XVIIe siècle, son existence, son pouvoir, la possibilité de ses manifesta�ons n’ont été mis en doute que par quelques rares esprits forts.4 Professeur à la Faculté de Philosophie et Le�res de l’UNAM . Maurice Bardon, Don Quicho�e en France, p. 28. 3 Maurice Lever, Romanciers du Grand Siècle, p. 77. 4 Max Milner, Le diable dans la li�érature française. De Cazo�e à Baudelaire (1772-1861), p. 19. 1 2 64 Li�érature François de Rosset, al inicio de su relato, se enfurece contra esos espíritus incrédulos a quienes no se les puede convencer de la aparición de demonios. Para ellos, los fenómenos que llamamos sobre-naturales, no son más que el producto de falsas visiones o de los átomos -entendamos éstos como elementos indivisibles dotados de movimiento. De esta forma, Rosset ataca frontalmente a los par�darios de la filoso�a atomista, a los materialistas, a los ateos y epicúreos, que quieren que todo suceda como producto de la casualidad, y para quienes no hay ni buenos ni malos espíritus. Este autor se dirige a las personas que creen en la existencia de fenómenos que escapan a la razón, pues junto con él han sido: … enseignés en une meilleure école et [savent], par le témoignage que les Saintes Écritures en rendent, que les bons et les mauvais anges apparaissent aux hommes selon qu’il plaît à Dieu […]. Ils prennent des corps composés de ce que plus ils désirent, [ou bien] ils se me�ent dans les charognes des morts qu’ils font mouvoir et marcher, leur influant pour un temps une espèce de propriété et d’agilité5. Es importante hacer resaltar el papel que la Iglesia Católica desempeñó al fomentar la existencia de estos demonios para, de esta forma, lograr reafirmar su poder. La proliferación de procesos de posesión de fuerzas satánicas de la época debe entenderse como una estrategia u�lizada por la Iglesia del Papa, a par�r del Concilio de Trento, para reposicionarse, después del debilitamiento que padeció a raíz de la Reforma. Para aquélla, el diablo opera por intermediario de sus agentes que se apropian de múl�ples apariencias tales como: En la historia de Rosset el diablo se viste de mujer. Se trata de una doncella que camina por la noche, acompañada por un lacayo que lleva una pequeña linterna para guiarlos en medio de las �nieblas. Un teniente se acerca y le propone resguardarla hasta su casa. Al llegar a ella, éste le ofrece cualquier servicio de protección a cambio de un favor carnal. Al principio ella se niega ofendida, pero después consiente a su pe�ción, con la condición de recordar que le ha prome�do ser discreto y preservar su honor. Una vez que el teniente La Jacquière goza de la doncella, le pide otro servicio: compar�r ese placer con dos amigos suyos con quienes existe un pacto de dividir entre ellos cualquier experiencia placentera. Ella se indigna, y después de varias súplicas cede a esta solicitud. Así, los tres se deleitan con la doncella y al terminar ella les pregunta si saben con quién han disfrutado plenamente. Responden que tal vez con la mujer más bella y refinada de la región. Entonces los desengaña diciéndoles: _ Je veux me découvrir à vous et vous faire paraître qui je suis. Ce disant, elle hausse sa robe et sa co�e et leur fait voir la plus terrible, la plus vilaine, la plus puante et la plus infecte charogne du monde. Et au même instant, il se fait comme un coup de tonnerre. Nos hommes tombent à terre comme morts. La maison disparaît et [il] n’en reste que les masures d’un vieil logis découvert, plein de fumier et ordures.7. Incubes et succubes, esprits de la terre, des eaux, de l’air ou du feu: gnomes, ondins, sylphes et salamandres, ceux-ci étant mis eux-mêmes à la disposi�on des sorciers et sorcières, cabalistes, alchimistes, devins ou astrologues, toujours soupçonnés et parfois formellement accusés d’avoir conclu un pacte avec les puissances6. Nouvelles françaises du XVIIe siècle, p.p. 64-65. Jean Fabre, “Jean Potocki, Cazo�e et le roman noir” en Idées sur le roman de Madame de Lafaye�e au Marquis de Sade, p. 236. 5 6 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 7 Op. cit. p. 71. 65 Li�érature El relato comienza con un comentario de orden sentencial que persigue convencer al lector de la u�lidad de la historia y de su veracidad por increíble que parezca. A lo largo de la misma el narrador interviene constantemente para recordarnos lo que puede suceder cuando el hombre pisotea las leyes civiles, morales y religiosas. Por úl�mo, concluye insis�endo en el carácter edificante del texto, pues los cuentos por más crueles que sean, reivindican su voluntad moralizadora. En la historia que hemos referido « la métamorphose symbolise la terreur du mal vénérien qui fait de la femme la messagère de Satan, selon un thème d’origine médiévale »8. Sin embargo, no queremos aquí hacer el recuento del tratamiento de este tópico desde sus orígenes hasta los siglos que nos ocupan. Nos interesa más bien detenernos al siglo ���� para insis�r en la profusión y la variedad de obras de este género, anónimas o de autor tales como Jean-Pierre Camus, Jean Bap�ste Du Pront, Marie de Gournay, Grenaille, Vérité Habanc, Jean d’Intras, Isaac de Laffemas, Joseph de La Mothe, Claude Malingre, Nicolas de Parival, Jean Prévost y François de Rosset. Todos ellos, a lo largo del siglo, atrajeron a un gran público con sus relatos e impusieron el gusto por historias impregnadas de sensaciones fuertes y marcadas por una cierta predilección por la perversión. Habría entonces que preguntarse si este gusto se mantuvo durante el siglo �����. Lever, Op. cit, p. 81. Cf. Jean Delumeau, La peur en Occident, XIV-XVIIIe siècle, capítulo 10 « Les agents de Satan : la femme », p.p. 305-345. 8 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 A primera vista, podría pensarse que las preocupaciones de este siglo son otras y que los espíritus del mal, bajo la óp�ca del pensamiento ilustrado, no pueden verse desde la misma perspec�va, como la vieron sus antecesores. Sin embargo, historiadores como Paul Hazard, Max Milner, Jean Fabre, Jean Marie Goulemot, Michel Delon y muchos otros, se han encargado de destruir esta visión simplista del siglo y han insis�do en verlo y estudiarlo desde todas sus aristas. Razón y verdad, han sido siempre los términos que hemos u�lizado para definir las preocupaciones y conquistas del hombre ilustrado. Nada más opuesto a lo que impregna la novela negra en donde lo que predomina más bien son las diferentes manifestaciones y formas de lo irracional. Sin embargo, al revisar en detalle este periodo no podemos menospreciar o ignorar la aparición y desarrollo de sociedades secretas, la importancia que ciertos grupos dieron a la teoso�a, la supervivencia de algunas supers�ciones9 que permiten reconocer que durante el úl�mo momento del Viejo Régimen una buena parte del imaginario colec�vo man�ene aún viva una serie de prác�cas de orden irracional que nutren algunas producciones literarias. Aquí cabrían algunos textos, que no forzosamente se analizan y estudian como novela negra. Citemos por ejemplo, la Religieuse de Diderot, que la crí�ca francesa asocia raramente con esta tradición y no obstante en ella hay ciertos rasgos como la adolescente perseguida por la autoridad paterna y religiosa, la hos�lidad del convento, cierta perversidad y ero�smo que impregnan el relato que podría conectarlo con algunas caracterís�cas de este género. Otro caso, sería el de “Eugénie de Franval” del Marqués de Sade. En esta historia, como muchas otras tomadas de Les crimes de l‘amour, se integran Milner al respecto advierte lo siguiente: « Lorsque D. Mornet, par exemple, à la suite d’un large dépouillement des catalogues des bibliothèques privées entre 1750 et 1780, s’étonne du nombre d’ouvrages sur la magie, la démonomanie et les sciences occultes qu’il a rencontrés et lorsqu’il en conclut que les marquis, les avocats, les maîtres de comptes, les médecins à qui appartenaient ces bibliothèques « croyaient au diable maléfique et dispensateur de grandeurs humaines », il ne prend garde qu’un certain nombre de ces ouvrages sont précisément des�nés à détromper les crédules », Op. cit., p. 20. 9 66 Li�érature elementos que están consolidados en el gusto de la época tales como los cas�llos inhabitados, los torturadores y verdugos, los gemidos y ruidos inexplicables y no por ello leemos estos textos como novelas negras. Al lado de esta producción, que sólo encaja de manera indirecta y marginal con este �po de novela, se encuentran muchas obras sa�ricas que introducen la figura del diablo como Le diable boiteux de Lesage, Le diable Hermite, ou Aventures d’ Astaroth banni des Enfers, Le diable confondu, ou le sot Astaroth, Le diable Cosmopolite, ou Les aventures de Astaroth dans diverses régions du monde10. No obstante, casi en el úl�mo tercio del siglo, en 1772, aparece un texto que se excluye de este grupo porque no intenta limitarse únicamente a hacer la caricatura de los diferentes rostros del diablo. Se trata de la novela de Jacques Cazo�e, Le diable amoureux. Este texto inaugura otra tradición, porque como lo señala a�nadamente Milner se trata de: Une manière toute personnelle d’introduire le merveilleux dans la fic�on en donnant aux événements les plus étranges une sorte de cohérence et de nécessité qui n’est pas en�èrement d’ordre psychologique, ni allégorique, ni symbolique, ni onirique, mais qui se situe à la fois sur ces différents plans, avec une exquise ambiguïté.11. Si durante el siglo anterior lo sobrenatural quedó confinado en Les Histoires trragiques, hacia 1670, el abad de Villars escribió una novela, Le Comte de Gabalis, que buscaba ser una sá�ra de las doctrinas ocul�stas. Este texto, de manera indirecta, pro- Milner, Op. cit., p. 65. Ibid. p. 67. Sin Embargo Alessandri Trascia� ma�za esta afirmación advier�endo que si Cazo�e inaugura un género literaria nuevo, lo hace pero sólo de manera indirecta “perchè il dubbio che il protagonista-narratore (e con lui il le�ore) sperimenta non verte sulla realtà o irrealtà della presenza demoniaca nella storia, bensì sulla bontà o malvagità di tale presenza. Insomma, l’incertezza c’è ancora destabilizzazione percep�va dei confini tra realtà e immaginazione, ma fluidità dei confini tra Bene e Male. Non a caso l’eroina è un’affascinante diavolessa contemporáneamente sedu�ce e sedo�a, statuariamente os�le all’uomo eppure capace di amare. En Jacques Cazo�e: tra meraviglioso orientale e le origini del fantas�co. 10 11 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 veyó a Cazo�e algunos elementos para su Diable amoureux. Pero también la vida de Jacques Cazo�e estuvo rodeada de acontecimientos extraordinarios. Una bruja de las An�llas, donde trabajó en su juventud, le reveló el don de la clarividencia y posteriormente al lado de los Iluminados aprendió a llegar a estados de transe. Además dentro de este círculo conoció el esoterismo occidental y se impregnó tanto de éste que llegó a predecir desgracias de los adeptos que asis�an a estos grupos de iniciados, como la de la duquesa de Gramont a quien le va�cinó que moriría en el cadalso sin poder recibir el sacramento de la confesión y que el único que gozaría de esa prerroga�va sería el rey. Finalmente, no se sabe si realmente así sucedió, pues uno de los tes�gos oculares de esta conversación, lo publicó hasta 1806 dejando un misterio sobre esta posible profecía. Lo que sí se sabe es que Cazo�e murió guillo�nado por permanecer fiel a la monarquía12. Su Diable amoureux cuenta la historia de un joven que decide, junto con dos amigos, invocar al diablo. Al inicio del relato, Alvare se dirige a sus compañeros, diciéndoles: « Vous commandez aux esprits, […]; je veux, comme vous, être en commerce avec eux: je le veux, je le veux »13. Así, se le aparece primero una cabeza de camello, que después se transforma en perro y por úl�mo en mujer. La firme determinación del personaje por convivir con el es12 13 En Dic�onnaire des Le�res Françaises. Le XVIII siècle. Jacques Cazo�e, Op. cit., p. 317. 67 Li�érature píritu del mal podría entenderse como una reivindicación del hombre de su ejercicio de la libertad, que de manera deliberada, lo lleva a cometer un error (o si queremos llamarlo un pecado) por el simple hecho de poder hacerlo. A par�r de ese momento, Alvare jugará con el peligro encarnado en esta criatura enigmá�ca, �ránica y sumisa. Lo novedoso de este texto reside en lo que Jean Fabre llama “la gageure tenue et gagnée”14. Para este crí�co la gran diferencia de lo que sucedía comúnmente con Les Histoires tragiques reside en que en este texto no es a espaldas de la víc�ma que opera esta vez el espíritu del mal, sino con su total consen�miento. Habíamos visto que el teniente La Jacquière, junto con sus amigos, habían poseído a la doncella, dejándose llevar por sus ape�tos carnales, sin saber que tenían contacto con el diablo. En el caso de Alvare, la revelación no se realiza después de la posesión, sino antes de ella. En varios momentos el entusiasmo lo sorprende y por instantes se olvida que es él mismo el único responsable de una serie de placeres que se procura: « J’étais [dice] ému jusqu’au fond du coeur et j’oubliais presque que j’étais le créateur du charme qui me ravissait »15. Su paula�no enamoramiento llega a tal grado que decide presentar a Bionde�a (El diablo) a su madre, como la mujer con quien ha decidido casarse. Esta situación sorprende a cualquier lec tor, porque es imposible unirse por 14 15 Fabre, Op. cit, p. 253. Cazo�e, Op. cit, p. 323. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 las leyes civiles y en par�cular por las religiosas con el espíritu del mal. En camino a casa de su progenitora se de�enen porque han sido invitados a una boda y se les ofrece, creyéndolos marido y mujer, una habitación para pasar la noche. Es interesante la conversación que entablan antes de consumir su unión. Asis�mos a una situación límite donde el personaje, consciente del riesgo decide confesar su amor y adoración al diablo. En un arranque de exaltación le dice: “Mon cher Béelzébuth, je t’adore”16, confesión que lo coloca de inmediato bajo la dominación de los poderes del mal. Ella le pide entonces no quebrantar jamás el lazo que los une, para consolidar mejor la sociedad que han formado. Si en una buena parte del texto la imagen que nos presentan del diablo no es tan negra, como siempre se nos ha hecho creer, de repente, se produce un giro en la historia. Alvare explica: On ne me donne pas le temps de réfléchir sur ce�e harangue singulière: un coup de sifflet très aigu part à côté de moi. A l’instant l’obscurité qui m’environne se dissipe: la corniche qui surmonte le lambris de la chambre s’est toute chargée de gros limaçons: leurs cornes, qu’ils font mouvoir vivement et en manière de bascule, sont devenus des jets de lumière phosphorique, dont l’éclat et l’effet redoublent par l’agita�on et l’allongement. 16 Ibid., 370. 68 Li�érature Presque ébloui par ce�e illumina�on subite, je je�e les yeux à côté de moi ; au lieu d’une figure ravissante, que vois-je ? Ô ciel ! c’est l’effroyable tête de chameau. Elle ar�cule d’une voix de tonnerre ce ténébreux Che vuoi qui m’avait tant épouvanté dans la gro�e, part d’un éclat de rire humain plus effrayant encore, �re une langue démesurée …17 Llegamos casi al final del relato, muy similar al de l’Histoire Tragique de François de Rosset, sin embargo la par�cularidad de Le diable amoureux consiste en el entrecruzamiento de las fronteras entre la realidad y la irrealidad o el sueño. Si en la historia del teniente La Jacquière, el personaje moría cas�gado por la ira divina, al apartarse del camino de la mesura, en la de Cazo�e todo sucede de otra forma. Alvare parece despertar de un largo sueño, y se le informa que la mujer, que creen que es su esposa, acaba de solicitar una mula y ha decidido aprovechar la frescura de la mañana para marcharse y que tal vez lo espere en algún pueblo que él reencontrará más tarde en su camino. Se pregunta entonces sorprendido: « Dormirais-je? Ai-je dormi? Serais-je assez heureux pour que tout n’eût été qu’un songe? ». 18. Esta manera de confundir al lector se conver�rá en el siglo XIX en un rasgo frecuente de muchos autores que no sólo perseguirán inquietarlo sino desorientarlo, al grado de que éste no sepa discernir sobre lo verdadero o lo falso del relato. De hecho nunca se sabe dónde comienza lo sobrenatural y dónde termina lo natural, nunca se conoce la úl�ma palabra. A veces incluso lo natural engloba lo sobrenatural y lo legi�ma, como en el caso de alucinaciones, de locura, etc. De esta forma, durante la primera mitad del siglo XIX se colocará, en una posición privilegiada, a la figura del Príncipe de las Tinieblas quien invadirá, bajo mil formas, a los relatos de la época. La lista es inagotable, baste sólo con citar Le Monstre de Mlle Bodin, Méphistophélès de Lesguillon, La mort d’Azaël de Dugat, Le Maréchal de Raiz de Hippolyte Bonnellier, las Mémoires d’une diablesse de Ferdinand Gibory y otros tantos 17 18 que quedaron eclipsados por los grandes autores de cuento y novela negra durante el siglo XIX y a quienes habría que rescatar del olvido. Bibliogra�a citada Bardon, Maurice, Don Quicho�e en France, Ginebra, Slatkine Reprints, 1974. Cazo�e, Jacques, Le Diable amoureux, París, Gallimard, 1965. Delumeau, jean, La peur en Occident. XIVe-XVIIIe siècles, París, Fayard, 1978. Dic�onnaire des Le�res françaises. Le XVIIIe siècle, París, Fayard, 1995. Fabre, Jean, Idées sur le roman. De Madame de Lafaye�e au Marquis de Sade, París, Kliencksieck, 1979. Lever, Maurice, Romanciers du Grand Siècle, París, Fayard, 1996. Milner, Max, Le diable dans la li�érature française. De Ca-zo�e à Baudelaire. 1772-1861, París, José Cor�, 2007. Nouvelles françaises du XVIIe siècle, Québec, Édi�ons les 400 coups, 2005. Trascia�, Alessandro, Tra il meraviglioso orientale et le origini del fantas�co, Pisa, Università degli Studi di Pisa, 1999. Ibid., 371. Ibid., 372. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 69 Li�érature Entre poesía y polí�ca: Una vida par Laura López Morales1 Aimé Césaire (26/VI/1913 - 17/IV/2008) E n opinión de André Breton, el Cuaderno de un retorno al país natal (1939) inaugura el movimiento lírico más importante del siglo XX. Que la Negritud haya logrado o no cristalizar sus ideales esté�cos, polí�cos y sociales, sigue siendo materia de controversia; pero lo que no admite discusión es el papel decisivo de Aimé Césaire en la toma de conciencia de la iden�dad del pueblo an�llano ni la incues�onable hondura de sus escritos. Césaire nació en la Mar�nica en 1913, colonia a la sazón y actualmente departamento francés, donde terminó sus estudios secundarios. Dado que en esos años, en la isla no exis�a establecimiento de enseñanza superior para con�nuar su educación, gracias a una beca Césaire se traslada a París y en 1931 se inscribe en el Liceo Louis-le-Grand. Poco después, ingresa a la pres�giada Escuela Normal Superior donde concluye brillantemente su formación. De esa época data su amistad con el senegalés Léopold Sédar Senghor, compañero en la causa de la Negritud. En su larga vida, Aimé Césaire asumió con igual convicción y entrega la creación literaria y la militancia polí�ca. El poeta, dramaturgo y ensayista supo conciliar la ac�vidad intelectual con el ejercicio de las responsabilidades que, como diputado y alcalde, consideró ineludibles en un afán de congruencia entre sus ideales y la praxis. Este des�no Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 empieza a perfilarse desde su juventud, durante la estancia en París donde en 1934, junto con un grupo de estudiantes an�llanos y africanos, par�cipa en la fundación de la revista L’Étudiant noir. En realidad esta publicación cons�tuye un eslabón en la cadena de manifestaciones que ya venían produciéndose, primero en los E.U. con el llamado “Renacimiento negro”, y luego en Francia con la aparición en 1931 de La Revue du Monde noir y, en 1932, de otra revista Légi�me Défense, todas por desgracia de vida por demás e�mera. Aunque no detallaré los antecedentes que explican las expresiones de esta juventud proveniente de las posesiones coloniales, a decir verdad la revisión y revaloración de la imagen de África remontaban a finales del siglo XIX,2 así que durante la entre-guerra del XX el terreno estaba más o menos abonado para la eclosión de tales manifestaciones. Para muchos, el Cuaderno…, publicado en 1939, habría bastado solo para que Césaire ocupara un lugar de primer orden en las letras en francés y, por supuesto, en la literatura universal. Su convicción de que el combate cultural es tan importante como Professeur à la Faculté de Philosophie et Le�res de l’UNAM. Coordinatrice de la Cathèdre extraordinaire “Roland Barthes” et co-coordinatrice de la Cathèdre Margaret Atwood et Gabrielle Roy, de Canada 2 Los etnólogos Léo Frobenius (1873-1938) y Maurice Delafosse (1870-1926) jugaron un papel capital al estudiar los grandes imperios desaparecidos y afirmar que el con�nente africano era “civilizado hasta la médula de los huesos” (Condé 1978:9). 1 70 Li�érature la lucha polí�ca por la afirmación de una iden�dad, se expresó, como ya dijimos, en otros registros además del polí�co: la poesía, el teatro y el ensayo reiteran su postura, su denuncia, sus reivindicaciones, siempre dueño de una lengua rica, precisa e implacable. Entre 1935, en que empieza a redactar el Cahier… y 1991, año de publicación de su úl�mo poemario �tulado Moi laminaire, Césaire escribe otros cuatro: Les armes miraculeuses (1946), Soleil cou coupé (1948), Ferrements (1960) y Cadastre (1961). Les siguen cuatro piezas teatrales: Et les chiens se taisent (1946), La tragédie du roi Christophe (1963), Une saison au Congo (1963) y Une tempête (1969) ; pero contemporáneamente a esta producción diríamos literaria en la que habría que incluir algunos prefacios, su pluma se aplica a otros escritos de enorme trascendencia: en 1950 el explosivo Discours sur le colonialisme, seis años más tarde la Le�re à Maurice Thorez y en 1962 la monumental biogra�a de Toussaint Louverture, personaje emblemá�co de la lucha libertaria en las An�llas. Para una vida tan larga podría suponerse que la obra cesairiana no es muy abundante. Sin embargo bien sabemos que, en materia de pensamiento crea�vo y de ideales é�cos, la verdadera dimensión de una obra no se mide por kilos de papel, sino por la profundidad de la huella que dejan, por el impacto y el alcance de su mensaje. Y desde esa perspec�va la impronta de Césaire es sin duda imperecedera. En el terreno de la polí�ca, Césaire encaró muchas responsabilidades, en momentos di�ciles y Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 trascendentes, como cuando, en 1946, siendo diputado ante la Asamblea Nacional francesa peleó por la autonomía de su isla, pero sólo consiguió el cambio de estatuto de TOM a DOM. Sus detractores mucho �empo le reprocharon lo que consideraban una debilidad o incluso una suerte de traición. En todo caso, tanto en su calidad de diputado como posteriormente de alcalde de Fort-de-France, todos concuerdan en reconocer que se esmeró en mejorar la condición de los más desfavorecidos, en construir escuelas, viviendas, carreteras, servicios médicos, en llevar a las zonas más apartadas electricidad, agua, drenaje… en fin, en hacer lo que estaba a su alcance por dignificar el entorno material de quienes históricamente estaban confinados al olvido o a condiciones de vida infrahumanas: los nietos y bisnietos de la esclavitud. No faltó quien viera en lo anterior más bien una ac�tud de condescendencia con la metrópoli, en tacharlo de asimilacionista; en fin, hasta de cómplice porque, a cambio de subvenciones y prestaciones sociales, propiciaba una vergonzosa dependencia para la isla, en un momento en que los vientos emancipadores empezaban a soplar en las posesiones coloniales de las potencias europeas. El novelista y también poeta Ernest Pépin, refiriéndose al cambio de estatuto de territorio por el de departamento, dice: …que el contexto de la pos-guerra imponía esa opción, que correspondía a las aspiraciones profundas del pueblo. Y acaso, en su fuero interior, [Césaire] estaba pensando en los derrumbes de las independencias africanas y en las convulsiones sanguinarias de la dic- 71 Li�érature tadura “noirista” de François Duvalier. Cabría imaginarse que estaba al acecho de un viento de rebeldía colec�va, un verdadero empuje popular, un gesto de la historia que nunca llegó. El radicalismo de los escritos se conver�a, en la Asamblea nacional en exigencia de jus�cia social, en “postulación irritada de fraternidad”, en brasas de un humanismo verdadero. ¡Más que un guerrero era un abogado! […] Esta ambigüedad entre la pureza deslumbrante de la palabra y los compromisos de la acción desconcertó a más de uno. Les pareció que a la estatua literaria le faltaba el pedestal necesario a los hombres de estado. En realidad, lo que faltaba era la fe en la violencia, las certezas sectarias, esa pasión bárbara, ese sen�do “inflado” del ego que mueve a los perfectos “libertadores” del pueblo. En todo caso, con el paso de los años, dentro y fuera de la isla, es decir ajena a las coyunturas de la polí�ca local, su obra escrita fue cobrando las dimensiones que le corresponden, por lo que propios y extraños reconocen la impagable deuda que los liga a él. Quisiera cerrar esta apretada introducción a una obra que ofrece un vasto y variado espectro de focos de interés, con una nota tal vez menos conocida acerca la vida de Césaire. En el Cuaderno… el poeta que denuncia los abusos e injus�cias come�dos contra los oprimidos, que se conduele por sus sufrimientos, que invita a… Par�r. Como hay hombres-hiena y hombres-pantera, yo seré un hombre-judío, un hombre-cafre, un hombre-hindú-de-Calcuta Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 El Césaire que no olvida a la porción de trabajadores procedentes de la India, embarcados en Calcuta como los africanos en Goré, obedece a recuerdos entrañables de su infancia. En efecto, la nodriza que tuvo en su infancia, en la plantación Eyma de Basse-Pointe, era de origen tamul, como muchos habitantes de la región. Cuando niño, el poeta aprendió de ella canciones en tamul que seguiría recordando hasta la vejez; el cariño y la ternura de su “Da” siguió inspirando al poeta una gra�tud que, en ausencia de ella, expresaba con asiduidad a la familia Gamess, también de origen indio, vecina los Césaire durante su infancia. Todavía más, en 2003 con mo�vo de la conmemoración del 150 aniversario de la llegada de peones indios a la Mar�nica, Césaire, en su calidad de alcalde honorario, inauguró un busto de Gandhi en el Bd. Gral. de Gaulle. Además de reivindicar sus raíces africanas, al parecer Césaire llevaba, por línea materna, sangre india en sus venas. Así lo afirma su biógrafa Enry Lony quien, en 2005, regaló al poeta un ejemplar de su árbol genealógico para sustentar esta parte de su filiación. Al evocar la diversidad que define la iden�dad de la isla, su intención es reclamar la misma dignidad para todos. Cada pueblo por pequeño que sea Ocupa un lugar en el frente Y por ello, en defini�va, cuenta Con una parte, así sea ínfima De la esperanza humana. 72 Li�érature Jean-Marie G. Le Clézio par José Armando Estrada Parra1 H ay circunstancias en que la emoción se convierte en autén�co entusiasmo, que en su sen�do original, significa contemplar el Universo y saberse parte de él. Tal como si los objetos, los planetas, las galaxias y los seres humanos, a decir de Leibnitz, tuvieran su lugar exacto. Es entonces, cuando comenzamos en realidad a amar. Pero, para acceder a esos estratos, es indispensable el faro luminoso de quienes tras recorrer el camino, nos indican las falsas veredas, los espejismos, en fin, las ilusiones que desvían. Seres cuyo vigor magne�za todo lo que tocan, transforma los metales de herrumbre en oro; aquellos que, palabra tras palabra cincelan el texto literario para presentarlo como una pieza única, incanjeable. Esa es la impresión que me provoca la persistente repe�ción de algunos párrafos, como: “Belleza de la mujer. Belleza que no se en�ende al principio, que desconcierta, que inquieta. Belleza tan milagrosa y unánime que parece un señuelo... La belleza de las mujeres indias es luminosa, viene, no del interior, sino de toda la profundidad del cuerpo... La belleza india no se nota. No busca notarse. No es desdén ni provocación. No se mide con fealdad alguna, no se transfigura, no se idealiza. Está allí, solamente, triunfal, viviente...” Lo veo niño, en su natal Niza, frente al mar, sin aspavientos ni arrebatos, contempla�vo, con el polvillo de la arena y el viento en el rostro, en el principio imaginario del viaje que él deja vivir a Bernal Díaz del Cas�llo, en 1517 y que habría de realizar, en busca del origen, de su origen negado y descu- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Herón Pérez, Yvonne Cansigno, Jean-Marie G. Le Clézio, 1996 Escritor, pedagogo y miembro del Seminario de Cultura Mexicana. 1 73 Li�érature bierto a pesar de los contra�empos de edades, razas y con�nentes. Idealizado y soñador, cuando describe el mundo indiano: “¿Es la naturaleza misma del país (México), �erra de volcanes, de desiertos, de altas mesetas tan próximas del cielo y del sol, �erra de junglas exuberantes, de planicies, de precipicios, de cañones y de valles profundos? La virginidad de la naturaleza en este Nuevo Mundo –respecto a la an�güedad de las �erras de Europa, formadas por el hombre, some�das a su abuso, a veces hasta la esterilidad– es sin duda el principio mismo de ese sueño.” O como explica la Dra. Yvonne Cansigno: “Así pues, si sólo a través del mundo indio es como se puede comprender lo que pasa en el moderno, entonces el indio es considerado como el depositario de una sabiduría que puede permi�r el regreso a la armonía con el mundo.” En la cultura francesa, mi amado Rousseau va y viene como un péndulo perfecto, para arrebatar la mirada de Le Clézio frente al paisaje jamás concebido allá, en Europa, y que debe por designio habitar “le bon sauvage”. América tenía y �ene sus propios ritmos, sus contradicciones, pero Jean-Marie, mira esta geogra�a con ojos inmaculados de totalización y descubre esa belleza hoy mancillada, semidestruida, para exaltarla y hacerla quintaesencia. Es la misma reacción que aparece Pawana, frente al espectáculo atroz del asesinato de las ballenas; Jean-Marie cuyo humanismo abraza todo lo viviente, llora, se despedaza ante la crueldad de sus congéneres, contra los cetáceos, confiados e indefensos. Pero es que Le Clézio no cabe en sí mismo, se desplaza, surca con�nentes, parece adaptado ya a una realidad que él mismo ha escogido, y reemprende el viaje. Allí escribe, se recrea, rescata documentos maravillosos y cuando todo indica que Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 por fin la impronta sedentaria va a dominar, un llamado interno, la voz viva de la perfección lo hace con�nuar el interminable camino de los que buscan salvar a la humanidad. La voz purépecha que dicta la Relación de Michoacán, es la misma de los mayas en el Chilam-Balam y es también el lamento augusto e impotente de las ballenas grises en el mar de California. Pedro Cuinierángari salva del olvido a su cultura; el narrador del Chilam-Balam en Tres Ciudades Santas, desea encontrar la palabra perdida. “Pensamos que Tres Ciudades Santas –con�núa la Dra. Cansigno– aspira a encontrar la tríada presente en Chancah, Tixcacal y Chun Pom, son �erras bendecidas, puras y perfectas que poseen una significación religiosa, una historia y un sabor acumulado a lo largo de los siglos.” Como Le Clézio guarda un amor profundo por lo prehispánico, quiere entablar un diálogo con los europeos, para demostrar con documentos y no en la simple teoría, que exis�eron pueblos perfectos, en comunión absoluta con la naturaleza y con sus dioses, aunque él mismo reconozca que prac�caban sacrificios humanos como ofrendas. En Angahuan, allá, frente al volcán Paricu�n, quizá en el si�o en el que el Dr. Atl pintaba sus portentosos cuadros, Jean-Marie con la misma mirada contempla�va de niño –que nunca ha perdido– iba ideando esa leyenda que nos heredaron los petámu� y que tradujera con amor sin par Fray Jerónimo de Alcalá en 1540; es decir, en los mismos �empos en que Vasco de Quiroga salvaba de la barbarie 74 Li�érature de los conquistadores a los indios ingenuos y nostálgicos, que aparecían en los pa�os de las iglesias, famélicos y suplicantes. “Desde el prefacio de la Relación de Michoacán –con�núa la Dra. Cansigno–, Le Clézio explica la unión entre los hombres, con héroes mí�cos ligados a los dioses y la realidad descrita en el conjunto de ritos de esplendor simbólico en donde lo sagrado se manifiesta siempre como una imagen real y autén�ca.” Desde 1971 en Haï, publicado en Francia, comienza ese idilio con lo indígena como un inmenso reproche a la deshumanización del viejo con�nente y la constante mención del término armonía, valor ansiado en una sociedad neuró�ca y codiciosa que, por otra parte ya había emprendido una terrible destrucción de la naturaleza, con las dos guerras mundiales y las subsecuentes, en dis�ntos territorios. “Es que la experiencia de los hombres está incluida en la experiencia del universo. La verdadera carne, el interior de la cámara, el lenguaje del alma, era esa realidad llena de signos incomprensibles, con todas sus flores, sus hojas, sus pieles, sus guijarros y sus huellas de pasos.” Declara en autor en Haï. Le Clézio llega al extremo de desconocer su origen europeo y su propia imagen ante el espejo: “No sé muy bien como es posible, pero así es, soy un Indio. No lo sabía antes de haber encontrado a los Indios en México y en Panamá. Ahora lo sé. No soy quizás muy buen Indio. No se cul�var el maíz, ni ta- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 llar una piragua. El peyote, el mezcal, la chicha mas�cada no �enen mucho efecto para mí. Pero para todo lo demás, la manera de caminar, de hablar, de amar, de tener miedo, puedo decirlo así: Cuando encontré esos pueblos Indios, yo que no creía tener especialmente familia, fue como si de pronto hubiera conocido miles de hermanas, de hermanos y de esposas.” Es tal su amor por el mundo indígena que pude observarse que lamenta no ser un campesino, un hombre que mete con regularidad sus manos en la �erra, la barbecha con una coa, la siembra con el cereal de América, para seguir con sus ojos todo el proceso temporal del crecimiento de las plantas, hasta la aparición de las pequeñas mazorcas que después habrán de conver�rse en fruto incomparable y alimento de las familias desde el origen de los �empos. En ello hay una especie de reclamo, una negación de la evidencia, un anhelar lo que no es ni puede ser, para superponerlo a lo que consta para todos. Es el hombre culto que por fin, deja de sobresaltar a Europa como con�nente generador, para irse a las planicies, a los valles, a los volcanes americanos y en un arrebato muy indígena, hacerse uno con ellos. En este mes de octubre del año 2008, Jean-Marie G. Le Clézio acaba de obtener la mayor dis�nción literaria de Europa y del mundo, el premio Nobel de Literatura, pero es el Indio que lleva dentro, quien habrá de recibir tan ilustre galardón en nombre de todos los que habitamos y amamos al Nuevo Con�nente. 75 Livres Francofonía, hispanofonía y lusofonía : migración, mes�zaje y creación par Patrick Dahlet1 E sta antología se inscribe en la con�nuidad del coloquio “Francofonía, hispanofonía y lusofonía: migración, mes�zaje y creación” celebrado en la Facultad de Ciencias Polí�cas y Sociales de la unam los días 12 y 13 de marzo de 2008, con el propósito de entender más cabalmente la dialéc�ca de las migraciones, que se halla en permanente tensión, como memoria y dinámica, entre la violencia �sica o simbólica de la aculturación y la invención de concordias y de integraciones inéditas capaces de superarla. Inicia�va conjunta de la Facultad y de la Embajada de Francia en México, el encuentro no hubiera podido realizarse sin la par�cipación conceptual y logís�ca, durante múl�ples reuniones preparatorias, de la Delegación General de Québec en México, coordinadora del Fes�val de la Francofonía 2008 en la Ciudad de México, así como de las representaciones diplomá�cas de Angola, de Argelia, de Canadá, de Hai� y de Suiza, y de la Alianza Francesa, el Ins�tuto Camões, el Centro de Estudios Brasileños, el Centro de Lenguas Novena Hipona y la Unión La�na. Habida cuenta del buen éxito alcanzado, en contacto con un público de más de doscientas personas, hubiera sido deplorable que ninguna publicación viniese a dar tes�monio de ese encuentro mul�dimensional. Máxime cuando rebasó los límites preestablecidos de un coloquio académico, alternando las intervenciones de responsables y de actores de las polí�cas migratorias, de universitarios posicionados en los confines de ámbitos disciplinarios Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 diversos (antropología, ciencias polí�cas y del lenguaje, literatura comparada) y de ar�stas (escritor, dramaturgo y cineastas), sensibles a las fricciones de quienes no comparten ni las mismas lenguas ni los mismos valores, con un espectáculo dramá�co, proyecciones de películas y documentales y una exposición de carteles estudian�les. Ante un entramado reflexivo por demás intrincado y la ampliación crea�va del horizonte coloquial, no era posible ni per�nente conformarse con seguir la costumbre de retomar en una publicación A�aché de Coopéra�on Educa�ve de l’Ambassade de France au Mexique (2005-2008). 1 76 Livres únicamente los textos de las dos plenarias de inauguración (“Migración, mes�zaje y género en América La�na: de las Malinches y cau�vas a las chicanas”, conferencia dictada por Capucine Boidin, del iheal / París III Sorbona) y de clausura (“Migración y transculturalidad”, dictada por Carolina Sánchez García, de la unam) así como de las ponencias presentadas en las cinco mesas redondas que escudriñaron la complejidad del proceso migratorio y de sus (re)construcciones iden�tarias, refiriéndose sucesivamente a los temas siguientes: “Inmigración y emigración: flujos y polí�cas”, “Entre integración y asimilación: la cues�ón de las iden�dades”, “Acogida e integración lingüís�ca”, “El imaginario y la realidad del retorno”, “Migración, mes�zaje y creación ar�s�ca”. Lo que habrá de ser leído o visto aquí no son pues las actas del coloquio, en la acepción usual del término, sino más bien improntas de los movimientos de pensamiento y de mirada de especialistas y de estudiantes que, allende la diversidad de sus perspec�vas y recursos, están sujetos a la tentación y al afán de prestar oídos a las figuras –a la vez deseables e imposibles, convenientes y reales, siempre intensas y desconcertantes, en todo caso– de la migración y del mes�zaje, su alter ego. Por ende, este volumen reúne sólo porciones breves y fragmentos escogidos de los textos presentados al público, seleccionados y declinados así con la autorización de sus autores, a los que agradecemos sinceramente haber aceptado plegarse a las reglas del juego, terriblemente frustrante en la medida que implicaba recortar de manera drás�ca, heterogénea y fluctuante su decir. Queremos pensar que las reducciones aplicadas no impedirán captar los puntos esenciales de los cues�onamientos, observaciones y respuestas que subyacen en todas las intervenciones, según proporciones diversas, y en función de las tesis, del ámbito de ac�vidad, así como de la subje�vidad geolingüís�ca y cultural del país de origen y de la historia individual: • ¿Cuáles son las responsabilidades de los estados que generan y acogen la inmigración, y cuáles los compromisos que les corresponden, en términos legisla�vos, educa�vos y sociales, respecto de la integración profesional, civil y cultural de sus migrantes? Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 • ¿Qué papel desempeña el factor lingüís�co en la elección del país receptor? Inversamente, ¿qué formas y funciones debe asumir la implementación del aprendizaje de la lengua del país receptor? ¿Qué si�o cabe asignarle a las lenguas y culturas de origen de los migrantes? ¿Cómo ar�cular las polí�cas de aprendizaje lingüís�co, de acceso al empleo y de lucha contra la discriminación? • Considerando que no existe historia sin mes�zaje, ni mes�zaje transparente o inocente, ¿en qué condiciones ha surgido y ha sido formulada la cues�ón mes�za en las Américas? ¿Por cuáles representaciones y experiencias, polí�cas y simbólicas, de descubrimiento del Otro y de su potencial de cambio se halla regida? • ¿Cuáles son las estrategias iden�tarias de diferenciación, resistencia y acercamiento que adoptan las poblaciones migrantes, ingeniándoselas como pueden, para vivir estos cambios? ¿Qué repercusiones cabe atribuir a este respecto a la agudeza del imaginario del anhelado y tan a menudo postergado retorno al país natal, y cómo permi�r a través de la inmigración y del mes�zaje un enriquecimiento recíproco y equilibrado que resulte benéfico tanto para el país receptor como para la comunidad de origen de los migrantes? • Y, finalmente, ¿es posible concebir los flujos migratorios desde una perspec�va de consolidación tanto de las solidaridades internas, dentro de cada uno de los espacios neoculturales en cues�ón, como de sus interacciones globales recíprocas? Sin embargo, es preciso puntualizar algo de lo que el lector habrá de percatarse de todos modos muy rápidamente: esta publicación, que no estaba prevista en un principio, nace del deslumbramiento de los organizadores y del público ante la calidad conceptual y la belleza polifónica de los carteles creados por toda una generación de estudiantes en torno a las representaciones comparadas de la inmigración en las prensas francófona, hispanófona y lusófona, en el marco de un concurso cuyos dos galardonados fueron premiados con un viaje a Francia otorgado por nuestra Embajada y la Alian77 Livres za Francesa. Dichos carteles cons�tuyen la matriz de este volumen, pues en ellos se concreta la reflexión de todos los ponentes sobre las aperturas y los abismos del mes�zaje y de la inmigración, y en ellos convergen las generaciones para tomar conciencia de las tensiones y de las esperanzas para las quelas migraciones son los espacios de llamamiento y de atracción. En efecto, lo que más impacta al mirar por vez primera todos los carteles imaginados por los estudiantes es la inteligencia y la sensibilidad con la que expresan las razones, las estructuras o los efectos de la representación de los movimientos migratorios en los ar�culos de las prensas francófona, hispanófona y lusófona, seleccionados con gran �no. Los carteles toman el pulso de los estereo�pos, las ideas preconcebidas u originales y las frases infa�gablemente repe�das o inéditas acerca del extranjero, tan semejante y tan diferente, que llega a un país del que no es pero en el que habrá de estar: reacción de los nacionales ante poblaciones a las que ven como una amenaza dada la tranquilizadora familiaridad de sus propias apariencias; incomprensión y retractación iden�taria de los migrantes; o, por el contrario, ac�vación de crea�vidad formal, de sabidurías inéditas y de cooperaciones interculturales, con un trasfondo de abolición de todos los muros �sicos o mentales. El potencial explica�vo de los ar�culos no sólo es captado y condensado en unas cuantas fórmulas clave, sino también explorado y hasta trascendido, gracias al juego combinatorio del diseño gráfico y de la imagen, que transforma el sen�do más allá de la información de par�da, logrando brindar al material periodís�co primi�vo –sin nunca deformarlo– una riqueza contextualizada a menudo insospechada. Si bien asumen diversas formas, todas las producciones que aquí se ofrecen van a contracorriente de muchos juicios de sen�do común usualmente admi�dos en torno a la inmigración. De esa manera, el peligro que representan todos los razonamientos sordamente ansiosos acerca de la explosión de las inmigraciones queda subrayado sin aspavientos. Por el contrario, impresiona la gravedad y la sensación de urgencia que presidió la composición de los carteles, en un intento por contrarrestar la Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 potencia de la banalización e inclusive del olvido de las nuevas (des)orientaciones del fenómeno migratorio. Todos ellos, aun los más crí�cos o desencantados, son actos de fe. La esperanza está presente en las palabras y las imágenes que los es�lizan, cuya dicha por venir –temiblemente previsible puede resultar glacial, o que lucen extrañamente generosos en cuanto a formas de complementariedades por inventar. Sólo nos resta invitar a palpar sus trazados y a paladear sus sabores y sus enfoques, en medio de los textos en cuyo entorno se despliegan. En conjunto, conforman un pequeño libro capaz de generar grandes conmociones A con�nuación se mencionan los alumnos galardonados : Primer Premio Tania María Carrillo Granje Sociología, ���� Segundo Premio Marco Antonio Muñoz Sánchez Gabriela Cerna Mar�nez Diseño, ���� Tercer Premio Silvia A. Reza Cisneros Ciencias Polí�cas, ���� 78 Livres Primer Premio Tania María Carrillo Granje Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 79 Livres Segundo Premio Marco Antonio Muñoz Sánchez / Gabriela Cerna Mar�nez Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 80 Livres Tercer Premio Silvia A. Reza Cisneros Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 81 Livres Le jeu en classe de langue par Béatrice Blin1 Le jeu en classe de langue, Haydée Silva. 2008, CLE interna�onal I l n’est plus possible de parler de jeu en classe de français langue étrangère au Mexique sans men�onner le nom d’Haydée Silva. En effet, nous connaissons tous son travail et sa créa�vité. Nous sommes nombreux à avoir eu le plaisir d’assister à un de ses ateliers sur le jeu en classe de langue ou de lire un de ses ar�cles sur le même thème. Aujourd’hui, elle nous offre le résultat de ses recherches et de sa mise en pra�que sous la forme d’un livre in�tulé Le jeu en classe de langue. Cet ouvrage, paru chez CLE Interna�onal dans la collec�on Techniques et pra�ques de classe, est composé de deux par�es qui présentent le jeu sous des aspects riches et divers. La première par�e, cons�tuée de trois chapitres, aborde la no�on de jeu sous trois modalités différentes. Tout d’abord, H. Silva probléma�se la ques�on du jeu en classe de langue. Ensuite, elle nous fait découvrir une mul�tude de supports de jeu qui vont du noyau de cerise au jeu de société en passant par « Monsieur Jaune », le célèbre canard en plas�que. Enfin, elle propose des procédures qui perme�ent de créer une atmosphère propice au jeu. À ce�e occasion, elle aborde une ques�on délicate qui apparaît dès que l’on introduit le jeu dans la salle de classe : la ges�on de la compé��on et de la tricherie. Quand on joue, il y a presque toujours des gagnants et des perdants. Ainsi, H. Silva clôt Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 la première par�e de son ouvrage par une liste de gages physiques mais aussi langagiers et linguis�ques que les enseignants pourront u�liser pour conclure les séquences de jeu. La deuxième par�e renferme vingt proposi�ons de jeu. Il s’agit de matrices et non de jeux par�culiers. En effet, en bonne didac�cienne, H. Silva sait que les contextes éduca�fs sont variés et que chaque groupe d’apprenants est différent. Ainsi, les fiches proposent aux enseignants, d’une part, des ac�vi1 Professeur de FLE à l’IFAL et au CELE-UNAM. 82 Livres tés ludiques exploitables de manière immédiate et, d’autre part, des pistes pour transformer ces mêmes ac�vités en fonc�on du contexte éduca�f et des objec�fs fixés. Chaque fiche con�ent les informa�ons suivantes : ac�vité(s) langagière(s) visée(s), compétence(s) générale(s) ou langagière(s) sollicitée(s), niveau de langue conseillé, matériel requis, effec�f possible, disposi�f de travail, durée moyenne d’une par�e, but du jeu, démarche mais aussi, et surtout, des sugges�ons et des variantes qui aide- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 ront les enseignants à adapter l’ac�vité en fonc�on de leur contexte pédagogique. Bref, un livre que nous avons beaucoup aimé et qui nous a tout par�culièrement séduite, par la rigueur méthodologique de la démarche et par le lien établi entre théorie et pra�que. Le lecteur/enseignant/u�lisateur prendra sans aucun doute du plaisir à proposer aux apprenants des ac�vités ludiques qui s’inscrivent dans une démarche pédagogique cohérente. 83 Livres Jean-Marie Gustave Le Clézio, Prix Nobel de Li�érature 2008 J ean-Marie Gustave Le Clézio, né à Nice en 1940 , devient célèbre avec la publica�on de son premier ouvrage Le procès-verbal en 1963. Sa présence commence à assurer une place dans la li�érature française par l’a�ribu�on du prix Théophraste Renaudot. Depuis cet événement, il a publié plus de trente livres: romans, essais, nouvelles, deux traduc�ons de mythologie indienne, ainsi que d’innombrables préfaces et ar�cles et quelques contribu�ons à des ouvrages collec�fs. En 1980, Le Clézio reçoit le prix Paul Morand, pour la totalité de son œuvre, notamment Désert (1980). Plus tard, en 1994, il va être élu le plus grand écrivain vivant de langue française. Et finalement, après toute une brillante trajectoire li�éraire, le prix Nobel de li�érature 2008 a été a�ribué à l’écrivain français Jean-Marie Gustave Le Clézio pour son oeuvre “de la rupture”, a annoncé, jeudi 9 octobre, l’Académie suédoise. L’Académie a fait ce choix d’un “écrivain de la rupture, de l’aventure poé�que et de l’extase sensuelle, l’explorateur d’une humanité au-delà et en-dessous de la civilisa�on régnante”. El indio y la indianidad en la obra de Jean-Marie Gustave Le Clézio es el resultado de las puntuales búsquedas y análisis de la inves�gadora Yvonne Cansigno Gu�érrez, movida por la importancia que el gran novelista e inves�gador francés, Jean-Marie Gustave Le Clézio, concede a la figura del indio en su obra literaria: ocho libros de un total de treinta �enen como temá�ca la cues�ón india y como escenario principal a México, empezando por Haï, Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 libro aparecido en 1971. La autora formula la hipótesis de que la obra lecleziana �ene como origen y centro al indio en la medida en que su manera de caminar, de hablar, de amar, de tener miedo y de vivir, impregna el sistema de simbolizaciones que con tanto éxito ha puesto a funcionar Le Clézio en su obra novelís�ca. El indio y la indianidad en la obra de Jean-Marie Gustave Le Clézio consta de dos partes. La primera de ellas �ene el propósito de analizar la imagen del indio en relación con las diferentes fuentes empleadas por el novelista francés: un indio idealizado. La segunda parte muestra cómo este indio parece encontrarse plasmado en el conjunto de la obra no mexicana de Le Clézio. 84 Hachette Livre – Difusora Larousse – Londres 247, 5º piso, Col. Juárez, 06 600 México,D.F Tels: (55) 11 02 13 39; (55) 11 02 13 35 ; Fax (55) 11 02 13 36 E- mail: [email protected] ; [email protected] Pour découvrir, échanger, s’amuser , s’informer. 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Dernier volume de notre collection, Alter Ego 4 vise l'acquisition des compétences décrites dans le niveau B2 du CECR . Il apporte des outils techniques pour réaliser des tâches universitaires ou préparer un examen d’entrée aux grandes écoles françaises. L’apprentissage s’articule autour de 2 axes : la vie au quotidien et point de vue sur...permettent d’aborder à la fois l’aspect fonctionnel de la langue tout en intégrant sa dimension culturelle. Actualités et faits divers Seconde Réunion Na�onale des Centres d’Enseignement de Langues des Ins�tu�ons d’Educa�on Supérieure du Mexique à Mérida les 19 et 20 mai 2008 par Ma Eugenia Herrera Lima1 L es 19 et 20 mai derniers s’est tenue, à l’Hôtel Fiesta Americana de Mérida, la Seconde Réunion Na�onale des Centres d’Enseignement de Langues des Ins�tu�ons d’Educa�on Suprieure du Mexique, ini�a�ve conjointe du Centre d’Enseignement de Langues Etrangères (CELE) de la ���� et de l’Ambassade de France au Mexique. 126 responsables de poli�ques éduca�ves et professionnels de l’appren�ssage des langues, représentant 36 ins�tu�ons (universités autonomes, universités technologiques, écoles normales et universités privées) et 23 Etats de la République, ont par�cipé à ce�e rencontre. On a pu noté par ailleurs la présence de représentants d’organisa�ons interna�onales et mul�latérales telles que l’Agence Universitaire de la Francophonie (auf), l’Organisa�on Interna�onale de la Franco-phonie (OIF) et l’Union la�ne. La Dra. Estela Morales Campo, Coordinatrice des Humanités de la unam, la Dra. María Eugenia Herrera Lima, Directrice du cele de la ����, l’Ing. Hugo Moreno Sánchez, Directeur des Rela�ons Extérieures de la Coordina�on générale des Universités Technologiques, le Dr Bertrand de Har�ngh, Conseiller de Coopéra�on et d’Ac�on culturelle de l’Ambassade de France et le Dr Patrick Dahlet, A�aché de Coopéra�on Educa�ve de l’Ambassade de France ont inauguré ce�e manifesta�on, dont l’objec�f principal était de créer le réseau mexicain des centres d’enseignement de langues des ins�tu�ons d’éduca�on supérieure. De fait, les statuts Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 de ce réseau ont été adoptés par l’Assemblée avec beaucoup d’enthousiasme. La mise en marche de REDMEXCELIES (Réseau Mexicain des Centres d’Enseignement de Langues des Ins�tu�ons d’Educa�on Supérieure) perme�ra d’étendre, de diversifier et d’harmoniser l’offre supérieure et ma�ère de langues étrangères, et de ce�e manière, contribuera à valoriser l’acquisi�on de compétences plurilingues pour l’inser�on professionnelle des étudiants. Les ins�tu�ons membres y gagneront en qualité comme en rayonnement, na�onal et interna�onal. Le grand succès de cet événement traduit la volonté des responsables et spécialistes de l’éduca�on linguis�que réunis de contribuer d’une manière volontaire à la promo�on de la diversité linguis�que et culturelle, à travers le partage des langes, et au développement interna�onal de l’éduca�on mexicaine puisque ce réseau sera invité à intégrer prochainement le futur Forum Mondial des Centres Universitaires de Langues. 1 Directrice du CELE de l’ UNAM 86 Actualités et faits divers Ins�tu�ons par�cipantes • ���� – ���� • ���� - ���� • ���� - Centro Peninsular en Humanidades y Ciencias Sociales en Mérida • ���� ��� Acatlán – Centro de Enseñanza de Idiomas • ��� Iztapalapa • ��� Xochimilco • ��� Azcapotzalco • ��� Unidad Santo Tomás Centro de Lenguas Extranjeras • Escuela Normal de A�zapán de Zaragoza • Escuela Normal de Amecameca – Centro Regional de Enseñanza de Lenguas Extranjeras • Escuela Normal Superior del Estado de México • Escuela Normal de Atlacomulco – Centro Regional de Lenguas Extranjeras • Departamento de Educación Normal • Universidad Autónoma de Nuevo León – Facultad de Filoso�a y Letras y Centro de Estudios y Cer�ficación de Lenguas Extranjeras • Universidad Autónoma de Aguascalientes • Universidad de Guadalajara – Coordinación General de Cooperación e Internacionalización et ����� • Universidad Autónoma de Chihuahua – Centro de Idiomas de la Dirección Académica • Universidad Autónoma de Guerrero – Centro de Lenguas Extranjeras de Iguala • Universidad Autónoma de Chiapas – Escuela de Lenguas • Universidad Veracruzana – Centro de Idiomas Córdoba, Facultad de Idiomas y Centros de Idiomas y de Autoacceso • Universidad Michoacana San Nicolás de Hidalgo Morelia – Departamento de Idiomas • Universidad Autónoma del Estado de México – Centro de Enseñanza de Lenguas y Centro Internacional de Lengua y Cultura • Universidad Autónoma de Sonora – Departamento de Lenguas Extranjeras • Universidad Autónoma de Yucatán, Mérida • Universidad Autónoma de Querétaro – Facultad de Lenguas y Letras • Universidad de Quintana Roo – Centro de Enseñanza de Idiomas • Universidad Autónoma de Tlaxcala – Centro de Lenguas • Benemérita Universidad Autónoma de Puebla – Facultad de Lenguas • Universidad Autónoma del Estado de Hidalgo – Centro de Autoaprendizaje de Idiomas y Dirección de Servicios Académicos • Universidad Autónoma de Baja California – Facultad de idiomas • Universidad Autónoma de Sinaloa, Culiacán – Centro de Estudio de idiomas • Universidad Autónoma de Baja California Sur – Departamento de Lenguas Extranjeras • Universidad Tecnológica de Tabasco • Ins�tuto Tecnológico Superior de Puerto Vallarta – Dirección General de Ins�tutos Tecnológicos Descentralizados • Ins�tuto de Formación para el Trabajo – Coordinación de Lenguas Extranjeras, Guadalajara • Universidad Anáhuac Mayab Campus Mérida – Centro de Lenguas • Universidad Cristobal Colón • Universidad del Valle de México • Universidad La Salle, A.C. - Centro de Idiomas • Ins�tuto Tecnológico y de Estudios Superiores de Occidente, (ITESO), Guadalajara • Universidad Autónoma de Barcelona – Ins�tuto de Ciencias de la Educación • Unión La�na • AMIFRAM • Federación de Alianzas Francesas de México – Oficina Pedagógica • Ins�tuto Camoes • Alianza Francesa Mérida • Ins�tuto Francés de América La�na • Université de Franche Comté – Centre de Linguis�que Appliquée de Besançon • Agencia Universitaria de la Francofonía • Secretaría de Educación de Jalisco Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 87 Actualités et faits divers Pendant ces deux journées, une réflexion sur les attentes et les contribu�ons du Réseau en a souligné l’importance pour les différents aspects de la pra�que éduca�ve dans le domaine des langues étrangères, parmi lesquels les suivants ont été mis en avant : • La capitalisa�on des expériences • La consolida�on de l’enseignement • L’ar�cula�on des plans et des programmes d’études • La consolida�on des proposi�ons pédagogiques conjointes • L’échange d’informa�on sur les meilleures pra�ques, le développement et la mise en oeuvre d’approches innovatrices dans l’enseignement des langues • La créa�on de cadres de référence appliqués à la réalité mexicaine • La standardisa�on des cer�fica�ons et des niveaux de maîtrise des langues • La créa�on de projets de recherche dans le Réseau aux niveaux na�onal et interna�onal • La recherche sur le développement du curriculum, la forma�on de professeurs, l’évalua�on et les aspects per�nents de la Linguis�que appliquée. Objec�f Devenir un espace de discussion, de réflexion et de prise de décisions autour des ques�ons impliquées dans l’enseignement des langues. Le fil conducteur est la reconnaissance et le respect de la diversité linguis�que et culturelle, depuis une perspec�ve locale, régionale et globale. Tout cela afin de sa�sfaire les besoins d’appren�ssage des langues, notamment pour nos élèves de l’éduca�on supérieure, en leur perme�ant de compléter leur forma�on afin de pouvoir répondre de façon plus appropriée aux exigences du monde actuel. Les ac�ons concrètes mises au point sont les suivantes: Organisa�on du Conseil d’Administra�on Mme María Eugenia Herrera Lima Directrice du CELE de l’UNAM , Présidente M. Juan Rivas Mora Directeur de la Forma�on en Langues Étrangères de l’IPN, Secrétaire Mme María Cris�na Hernández Morales Coordinatrice du CEL, FES Acatlán, ����, Vice-Secrétaire Mme María Teresa Calderón Rosas Chef du Département de Langues Étrangères , ���-Iztapalapa, Trésorière M. David G. Toledo Sarracino Directeur de la Faculté de Langues de l’UABC pour la Basse-Californie, Vice-Trésorier Mme Pilar Bonilla Fernández Coordinatrice du Centre de Langues Étrangères de la BUAP, Suppléante Mme Fa�ma Suárez Baeza Responsable de la Sec�on de Français de la Coordina�on de Langues de l’UADY, Suppléante Mme Judith Mar�nez Hernández Chef du Département d’Informa�que du CELE� UNAM, suppléante technique • Proposi�on et approba�on des Statuts • Présenta�on de la concep�on de la page internet par laquelle se développeront les rela�ons futures entre les ins�tu�ons h�p://www.cele.unam.mx/redmexcelies/ Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 88 Communiqué Pour diffusion immédiate Nomination de Serge Rousselle à titre de directeur du Bureau des Amériques de l’Agence universitaire de la Francophonie Montréal, le 16 juillet 2008. L’Agence universitaire de la Francophonie est heureuse d’annoncer la nomination de Serge Rousselle à la tête de son Bureau des Amériques situé à Montréal. M. er Rousselle a pris ses fonctions le 1 juillet 2008 pour un mandat de deux ans. Il succède à John A. Zee qui a terminé son mandat le 30 avril 2008. Originaire de Tracadie-Sheila au Nouveau-Brunswick, Serge Rousselle est détenteur de baccalauréats en science politique et en droit de l’Université d’Ottawa, d’une maîtrise en droit de l’Université de Cambridge et d’un doctorat en droit de l’Université McGill. Depuis 1992, M. Rousselle est professeur à la Faculté de droit de l’Université de Moncton. Il en a été le doyen de 2000 à 2004. Ses domaines de spécialisation sont les droits linguistiques, autochtones et environnementaux. Au cours de sa carrière, M. Rousselle a été invité dans plusieurs facultés de droit notamment des universités de la Nouvelle Calédonie, de Corte, d’Aix-Marseille, de Paris XI et de Limoges. Très actif au niveau des services à la collectivité, il a été, entre autres, président du Conseil des doyens et des doyennes des facultés de droit du Canada et président de l’Association des juristes d’expression française du Nouveau-Brunswick (AJEFNB). Au fil des ans, il a reçu de nombreuses distinctions, dont le prix France-Acadie pour son livre Éducation et droits collectifs co-rédigé avec Rodrigue Landry et le prix du Juriste de l’année 2002 décerné par l’AJEFNB pour sa contribution exceptionnelle à l’avancement des droits linguistiques au Nouveau-Brunswick. Installé sur le campus de l’Université de Montréal depuis 1987, le Bureau des Amériques est l’un des neuf bureaux régionaux de l’AUF, un opérateur de la Francophonie institutionnelle pour l’enseignement supérieur et la recherche. Le Bureau des Amériques anime un réseau de 47 établissements d’enseignement supérieur et 4 réseaux institutionnels répartis en Amérique du Nord et en Amérique latine. -30Source : Nathalie Richard Chargée de projet/promotion et communication Bureau des Amériques Agence universitaire de la Francophonie Tél. : 514-343-7241, poste 1937 [email protected] www.auf.org Fédéra�on Interna�onale des Professeurs de Français (FIPF) Actualités et faits divers Rencontre à l’AMIFRAM avec Emmanuel Capdepont, A�aché de Coopéra�on Educa�ve à l’Ambassade de France1 I l est arrivé au Mexique le premier septembre dernier. Mais ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve sur le sol mexicain. Il a été coopérant au début des années quatre-vingts, à l’Ambassade de France. Il a de fidèles ami�és mexicaines depuis ce�e époque. Par la suite, il a eu le plaisir de revenir au Mexique à l’occasion des SEDIFRALE de Puebla, en 1999, pour partager des réflexions sur les poli�ques linguis�ques et le marché des langues étrangères en Amérique du Sud . En ce qui concerne ses origines, il est Français par son père et Italien par sa mère. Il se dit un « produit » du mul�linguisme européen : à la maison, il a été élevé en français. Mais la langue maternelle de son père était l’occitan et celle de sa mère, le padouan. Les études (et la vie) aidant, il est devenu spécialiste en espagnol (cas�llan)… Allez comprendre quelque chose ! Et le voici, A�aché de coopéra�on éduca�ve l’Ambassade de France, une fonc�on qui le permet d’œuvrer aux côtés des professeurs de français du Mexique à la promo�on et à la diffusion de la langue de Molière et de Le Clézio, le prix Nobel de li�érature 2008. (Mais n’oubliez pas que le français est également la langue prix Nobel de Médecine décerné ce�e année aux Professeurs Luc Montagnier et Françoise Barré – Sinoussi, de l’Ins�tut Pasteur, pour leurs travaux sur le virus du SIDA) ! Il a vécu dans plusieurs pays la�no-américains, dont le Mexique et le Chili. Et il a effectué des voyages et des missions, à diverses reprises, en Espagne et dans la plupart des pays du con�nent. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Il est le résultat d’un parcours plutôt atypique dans le monde de l’éduca�on. Sa première spécialisa�on a concerné les domaines de la li�érature et de la didac�que de la langue maternelle. Il a donc été un temps professeur de li�érature et de français… avant de découvrir l’univers de la linguis�que « appliquée » et de la didac�que des langues étrangères. Hispanisant, il s’est éloigné des premières amours li�éraires pour devenir spécialiste d’espagnol, comme l’on dit en France, en même temps qu’il s’inves�ssait dans le champ de l’enseignement du français aux étrangers. Son expérience acquise sur le terrain de la coopéra�on interna�onale, de la conduite de projets et du pilotage des poli�ques éduca�ves l’a finalement conduit à entrer dans le corps des personnels d’encadrement du ministère de l’Educa�on na�onale. Si bien qu’aujourd’hui, en France, il a le grade d’Inspecteur de l’Educa�on na�onale. Vaste programme ! Dans un premier temps, il s’a�ache à connaître et à comprendre ce qu’ont fait ses prédécesseurs et ce que font, un peu partout, les équipes pédagogiques en place à travers le pays dans un paysage ins�tu�onnel aussi riche que foisonnant où se côtoient établissements d’enseignement supérieur, établissements culturels de l’Alliance française, établissements scolaires mexicains et franco-mexicains…sans oublier l’IFAL. Il est Synthèse élaborée par le Comité Éditorial de Chemins Actuels, octobre 2008. 1 91 Actualités et faits divers in�mement convaincu de la nécessité de développer des poli�ques éduca�ves favorables au mul�linguisme. C’est une exigence pour la préserva�on de la diversité culturelle, pour l’essor d’un monde mul�polaire et pour une meilleure compréhension entre les individus et les peuples. Le français, dans ce cadre, possède des atouts précieux. Il allie l’héritage de l’Humanisme de la Renaissance et des Lumières aux accents de la modernité démocra�que. Langue li�éraire, langue d’un certain art de vivre, le français est également un puissant vecteur d’accès aux sciences et aux technologies les plus avancées, et une langue professionnelle par�culièrement appréciée dans les secteurs du tourisme, des rela�ons interna�onales, de la communica�on, des forma�ons technologiques... Il connaît l’AMIFRAM depuis longtemps… va se retrouver prochainement au XIVème Congrès de l’Associa�on, à Morelia qu’il connaît bien puisqu’il a assisté au PREMIER CONGRÈS de l’AMIFRAM, justement effectué à Morelia dans les années 80 ! Emmanuel Capdepont voudrait bien transme�re un message aux professeurs et chercheurs de FLE au Mexique : Je vous invite au Congrès de Morelia. J’aurai alors l’occasion de présenter les axes et les objec�fs de la coopéra�on en faveur du français au Mexique et de présenter les ini�a�ves de la coopéra�on française en faveur des professeurs et chercheurs de français du Mexique. Mais d’ores et déjà sachez que la France connaît les réussites et les difficultés des professeurs et chercheurs de français du pays, de même qu’elle sait apprécier à leur juste valeur l’engagement et le dévouement dont ils savent faire preuve au service de l’enseignement du français, de la promo�on du mul�linguisme, du renforcement des liens d’ami�é et de coopéra�on entre le Mexique et la France et de l’ouverture du Mexique sur le monde et, plus par�culièrement, sur le monde francophone et sur l’Europe. Les professeurs et chercheurs de français du Mexique doivent être conscients que le français est un bel instrument pour relever les défis du développement et les exigences de notre temps. Ils doivent avoir la convic�on qu’en exerçant leur mé�er, ils sont u�les, u�les à leur pays ainsi qu’à leurs élèves et étudiants. Et quand on est convaincu de sa propre u�lité, l’avenir fourmille de possibles ! Nous sommes au XXIème siècle et ce siècle ne fait que commencer ! Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 92 Actualités et faits divers Québec en fête reçoit les par�cipants au XIIe Congrès Mondial de la FIPF par Ociel Flores Flores1 L e XIIe. Congrès Mondial de la Fédéra�on Interna�onale des Professeurs de Français (FIPF) a eu lieu du 20 au 26 juillet à Québec. Il a réuni près de 1300 assistants de nombreux pays dans le Centre des Congrès de Québec, un espace moderne à deux pas de l’enceinte qui entoure la vielle ville avec ses mo-numents anciens et le superbe Château Frontenac. La ville de Québec était bien préparée pour recevoir les par�cipants dans l’ambiance fes�ve de la célébra�on de son 400e anniversaire. La preuve : le concert de Paul Mc Cartney avec lequel elle a accueilli les visiteurs sur Les plaines d’Abraham, grand espace aménagé pour les concerts des grands stars, à quelques kilomètres de la vieille ville. Le �tre du congrès, «Faire vivre les iden�tés francophones », exprimait le but de la rencontre : réunir les parlants d’une langue mul�culturelle dont la présence s’accroît sur tous les con�nents. Dans ce sens, le discours d’inaugura�on de M. Abdou Diouf, Secrétaire Général de la Francophonie a été clair lorsqu’il a caractérisé le français comme «une langue intégrale : une langue de culture et d’échanges interna�onaux, une langue moderne? ». Mme. Marguerite Hardy, Présidente du Conseil d’Administra�on et M. Dario Pagel, Président de la FIPF, ont aussi adressé des discours chaleureux. Une semaine d’ac�vités intenses entrecoupées par des repas servis dans le salon des banquets ou, pour ceux qui préféraient parcourir la ville, dans les nombreux restaurants où l’on a pu déguster les Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 plats tradi�onnels, arrosés avec des bières typiques comme la Blanche de Chambly ou du iced wine. Séminaires, tables rondes, plénières, ateliers, ont mis en mouvement un groupe bouillant de professeurs et chercheurs qui se sont déplacés parfois des milliers de kilomètres pour exposer leurs découvertes. Mais, il n’a pas été seulement ques�on de travail ; le programme culturel a offert de magnifiques concerts : poésie et jazz, la chanson québécoise, danses et musique africaines. La déléga�on mexicaine a été nombreuse : 25 par�cipants de dix ins�tu�ons d’éduca�on. Professeur-chercheur de FLE et Coordinateur du GILA à l’Université Autonome Metropolitaine Azcapotzalco à Mexico. 1 93 Actualités et faits divers À la tête, Julia Villegas, présidente de notre associa�on et Patrick Dahlet de l’Ambassade France au Mexique. Le Congrès Mondial, qui réunit des intervenants arrivés des quatre coins de la planète, est l’occasion non seulement de renforcer des contacts dans une atmosphère professionnelle, mais aussi de revoir Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 des collègues et des amis que la distance sépare pour des longues périodes. Le succès de cet événement majeur pour les spécialistes du français et des cultures francophones fait déjà rêver à la prochaine rencontre: après Paris 2000, Atlanta 2004 et Québec 2008, rendezvous à Durban en 2012! 94 Actualités et faits divers Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 95 Actualités et faits divers Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 96 Actualités et faits divers Synthèse du XIIe Congrès Mondial de la FIPF - Québec, juillet 2008 par Denise Lussier1 et Monique Lebrun2 Introduc�on non seulement par le biais de l’appren�ssage de sa langue ou de son histoire mais bien par la compréhension de sa langue et de son histoire. • Pour la France, l’enseignement du français dans le monde repose sur trois priorités : L e congrès avait pour thème ‘Faire vivre les iden�tés francophones’. Les sous-thèmes portaient sur les enjeux, pour ne pas dire les défis, qui vont perme�re de faire rayonner la culture d’expression française dans la francophonie et promouvoir le dialogue entre langues et cultures dans le contexte de la mondialisa�on. Les enjeux retenus sont d’ordre sociopoli�que, culturel et li�éraire, pédagogique et didac�-que, technologique. 1) Défendre le plurilinguisme - Appren�ssage d’au moins une 2e langue étrangère - Développement de l’enseignement bilingue - Protec�on des pays membres de la francophonie 2) Défendre le français comme langue de travail et langue de la diploma�e 3) Conquérir de nouveaux espaces francophones, de nouveaux publics Enjeux sociopoli�ques • Le français semble en progression, mais il y a recul dans certaines ins�tu�ons dont l’ONU et les ins�tu�ons européennes. • Faire la promo�on du français à travers le monde non seulement comme une langue de communica�on mais comme une langue de travail. • Au Canada, la dualité linguis�que semble prendre un nouveau tournant et se situer dans un paradigme différent. Maintenant, apprendre les deux langues officielles (Français langue seconde et Anglais, langue seconde) est considéré comme un pont vers le monde et une ouverture à l’appren�ssage d’une 3e langue. • Pour développer la vitalité ethnolinguis�que d’une na�on, il faut susciter l’ouverture à l’Autre Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 • Protéger le français dans les lieux publics en offrant des repères linguis�ques forts. • Développer une déontologie de la langue. • Accompagner les Poli�ques linguis�ques par une poli�que européenne de la langue qui repose dur trois mots-clés : comprendre, parler et traduire. • Impossible concevoir le français sans la France (mais le poids démographique = tendance à la centralisa�on). 1 2 Chercheuse à l’Université McGill Chercheuse à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) 97 Actualités et faits divers • Considérer l’impact de la dimension sociale et ins�tu�onnelle du bilinguisme : - Aménagement linguis�que qui complète les pra�ques individuelles • Nécessité de penser la langue comme une pra�que sociale impliquant des dimensions affec�ves et iden�taires. • Faire vivre aux élèves des pra�ques concrètes de communica�on pour faire de la langue un vecteur iden�taire. • Aller jusqu’à promouvoir un �tre de circula�on pour les intellectuels, les ar�stes de la francophonie via la créa�on d’un visa francophone. • La langue française est en partage. Elle n’appar�ent plus seulement à la France. La diversité linguis�que et culturelle s’impose à la Francophonie. • On ne connaît bien sa langue que lorsque l’on en maîtrise une autre. • Ne plus élargir la francophonie mais l’approfondir. • Apporter des réponses spécifiques à des aires culturelles différentes ; les approches et le matériel didac�que étant trop peu adaptés et par�cularisés aux contextes des différents pays. • Pour l’OIF, accompagner les réformes des systèmes éduca�fs de l’enseignement du français. • Veille et bilan-photographie rela�f à la situa�on du français. • Adopter un vade-mecum sur l’u�lisa�on du français dans les organisa�ons interna�onales avec l’engagement des pays membres à respec- Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 ter le texte et à ne plus laisser s’installer un monolinguisme de fait dans ces organisa�ons. • Se donner une Cellule d’observa�on du français avec pour fonc�on d’observer l’évolu�on de la situa�on de la langue française dans les organisa�ons interna�onales pour définir des stratégies et éclairer les décisions en ma�ère de poli�ques linguis�ques et de programma�on de la Francophonie. • Créer un partenariat structuré avec les opérateurs : AUF et ses réseaux, les organismes na�onaux et les réseaux spécialisés, professionnels ou théma�ques (Alliances françaises, TV5, FIPF…). La Francophonie ins�tu�onnelle ne semble pas s’intéresser au mondes de l’enseignement du FLM dans le primaire et le secondaire en Europe. • Les enseignants demeurent les parents pauvres des poli�ques ins�tu�onnelles tout en étant les véritables figures clés du français dans le monde. • L’accord cadre signé entre l’OIF et la FIPF doit perme�re de combler les lacunes du volet éduca�f de l’OIF et d’offrir les moyens à la FIPF de me�re sur pied, des programmes et des projets perme�ant de dynamiser le réseau associa�f et de développer les forma�ons à court et moyen terme. • Il y a toute une représenta�on du français à reconstruire. • Il faut se débarrasser du mythe de la pureté de la langue. 98 Actualités et faits divers • Lier les capacités organisa�onnelles et les moyens de l’AUF aux exper�ses scien�fiques du CRAPEL et à celles de la FIPF dans différents pays. • Il est intéressant d’avoir des regards croisés de différents pays sur un même corpus. • Le français est une langue d’usage public qui permet d’établir la cohésion sociale. • Le rôle de l’État est essen�el pour établir une solide poli�que linguis�que, résorber les inégalités et établir la ‘paix linguis�que’. • Les 2 pôles majeurs de francisa�on et d’intégra�on sont l’école et le travail. • Les francophones doivent s’interroger sur les rapports qu’ils désirent établir entre eux s’ils veulent que le français con�nue à faire par�e des grandes langues de communica�on interna�onale. • Le français doit être perçu comme u�le au triple plan interna�onal, na�onal et local. • L’État doit me�re de l’avant des poli�ques linguis�ques qui valorisent le rôle de l’usager de la langue. Enjeux sociaux et sociolinguis�ques • Il faut : - présenter le français comme une langue moderne. - me�re sur pied une étude portant sur les représenta�ons de la langue française chez les jeunes. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 - privilégier la diversité culturelle. La valorisa�on du français passe par le plurilinguisme. • Les francophones doivent élaborer une stratégie de la varia�on linguis�que qui - s’ar�cule autour d’un noyau central - assure l’intercompréhension entre francophones (limite à la varia�on) • La norme est plurielle, d’un pays francophone à l’autre, mais le noyau dur (morphologie, syntaxe et lexique) est stable, d’où le terme ‘modula�ons na�onales du français’. • Les francophones ne sont pas tous sereins face à la varia�on linguis�que mais le dialogue permet l’ouverture. Il faut répandre la culture de la varia�on linguis�que, renseigner les gens sur ses mécanismes pour éviter les jugements de valeur. • L’enseignant de français est un acteur essen�el dans la lu�e contre les préjugés. • Les moyens modernes de communica�on (films, télé..) sont les garan�es que les diverses normes du français n’abou�ssent pas au frac�onnement de la langue française. Enjeux pédagogiques et didac�ques • Le français doit rester une langue de scolarisa�on et de forma�on. • Il faut non seulement favoriser le dialogue interculturel mais le dépasser en prônant des interven�ons directes, i. e. compenser : - la méconnaissance et l’ig-norance par une meilleure informa�on, forma�on ini�ale et éduca�on ; - les préjugés par le recours au dialogue interculturel ; - les conflits de valeurs par la négocia�on et la média�on ; - les intérêts divergents par la délibéra�on citoyenne ; - la discrimina�on et les conflits de droits par l’arbitrage ; - le souci du bien commun par la construc�on d’une nouvelle éthique du vivre-ensemble. 99 Actualités et faits divers • Mul�plier les instruments de référence pour l’enseignement du français tel que le CECR - le CECR : un instrument pour réaliser une éduca�on plurilingue et une approche ra�onnelle, mais la no�on de tâche y est floue. • Il faut l’ac�ver par des projets. • Importance de l’approche par compétences (APC) car elle conduit à des ac�vités réalistes. • Se servir de la li�érature de jeunesse pour construire les iden�tés francophones. • Travailler les valeurs citoyennes dans la construc�on des iden�tés francophones. • Voir les enseignants comme des passeurs culturels. • Trois contextes sont à considérer : celui du FLM, FLS et FLE. • Importance de la mo�va�on dans les 3 FL et surtout pour les adultes du FLE et FLS. • En FLM, il convient de favoriser la pédagogie du projet. • Veiller à ce que le français ne devienne pas une sorte de patois avec l’évolu�on du plurilinguisme. • Actualiser sur un site Internet l’élabora�on d’une anthologie francophone. • Expliquer aux élèves la vitalité et l’expansion réelle du français sur cinq con�nents car ceux-ci sont très sensibles à l’u�lité réelle de l’appren�ssage du français. • Ne pas voir que le rôle u�litaire de la langue mais miser sur la mo�va�on culturelle. • Le texte li�éraire étant porteur de culture, il devrait être priorisé mais à condi�on de l’assor�r à une pédagogie de type par�cipa�f et respectueuse des représenta�ons culturelles des apprenants. • L’enseignant doit aider l’élève à construire son iden�té de francophone à travers le dialogue interculturel et surtout à travers les li�ératures francophones, qui ne nécessitent pas le passage par la traduc�on. • Nécessité de trouver de nouvelles voies pour promouvoir des situa�ons plurilingues dans les classes de langue. Ce�e démarche peut passer par le conte et u�liser des modules d’un didac�ciel en ligne. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 • Repenser l’approche didac�que avec les élèves des communautés culturelles. • Choisir comme norme le français standard, mais aussi prendre en compte la varia�on linguis�que de la francophonie. • Les professeurs doivent lu�er contre les préjugés rela�fs à certaines variétés de français d’où l’importance de bien les former. • Il faut lu�er contre l’obsession de la faute ( ne pas condamner le texto). Enjeux culturels, interculturels et li�éraires • Les enseignants sont des passeurs de civilisa�on. • Faire vivre la francophonie, c’est faire vivre la diversité du monde. - Défaire le concept que le français est une langue difficile. - Apprendre une langue c’est découvrir l’Autre, son histoire, sa mémoire, ses rêves, c’est renoncer à diaboliser l’Autre. - Tenir un discours sur la diversité culturelle. • L’affirma�on francophone n’est pas un repli mais une mémoire et un projet de société à défendre. • Il faut dépasser un simple dialogue et aller vers des prises de posi�on (suivies de mises en œuvre) qui doivent interpeler tous les éducateurs de la francophonie. 100 Actualités et faits divers • Il est tout aussi important de se donner un Cadre commun de référence de la compétence de communica�on interculturelle que d’un Cadre européen commun de référence. • Le droit au français devrait être équivalent à avoir un environnement sain. • Dans l’enseignement des langues- cultures, il faut dis�nguer la logique de l’écoute (cultures orales) et la logique formelle de l’écrit ( cultures de l’écrit). • Le français n’est pas seulement une langueculture. C’est aussi une langue-travail. • Le français est le pilier de la culture publique québécoise. • Le Québec veut conjuguer l’affirma�on culturelle du français et le respect de la diversité culturelle et linguis�que. Enjeux technologiques • Se donner un ou�l à l’interna�onal grâce à une nouvelle force telle que les technologies. • Se donner une ouverture sur le monde par la mise en place d’un portail des�né à toute la francophonie. • Le numérique devrait cons�tuer une force de frappe de la francophonie. • Défendre l’idée que le français est la langue de la modernité qui s’approprie les TIC. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 • La réalité : une u�lisa�on décevante des TIC et seulement par une minorité d’enseignants. Ques�ons soulevées : - Les TIC contribuent-elles à l’acquisi�on, au développement et au main�en de compétences et de savoirs fondamentaux ? - Viennent-elles enrichir, rehausser, approfondir les appren�ssages qui se réalisent dans la forma�on et la profession enseignante ? - Favorisent-elles réellement la persévérance et la réussite des futurs élèves ? - Par�cipent-elles à l’acquisi�on, au développement et au main�en des compétences pédagogiques des formateurs ? • Favoriser les forma�ons technologiques à distance pour les pays du Sud. • Urgence de former des enseignants à toutes les ressources disponibles sur Internet. • Nécessité d’adapter les ou�ls technologiques à des milieux socio-culturellement diversifiés si on veut en assurer l’impact. • Explorer les nouvelles configura�ons communica�ves de l’Internet et travailler sur les cybergenres et les cyberdiscours. 101 Actualités et faits divers Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 102 Actualités et faits divers Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 103 Actualités et faits divers Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 104 Actualités et faits divers Déclara�on de Québec, 25 juillet 20081 R éunis à Québec du 20 au 26 juillet 2008 à l’occasion du XIIème congrès mondial de la Fédéra�on interna�onale des professeurs de français, les congressistes ont discuté de la théma�que ‘Faire vivre les iden�tés francophones’. Les prises de posi�on suivantes ont été définies dans les grandes conférences et les tables-rondes. 1) La quête de l’iden�té francophone passe par une reconnaissance de la diversité à la fois linguis�que et culturelle. En effet, au plan linguis�que, la francophonie a une ‘langue en partage’, mais, au plan culturel, elle a de fortes caractéris�ques dis�nc�ves. L’accepta�on des varia�ons régionales du français s’impose dans une francophonie diversifiée. 2) Le français n’est pas seulement une langueculture, c’est aussi une langue-ou�l (langue de travail et langue de communica�on) en prise sur le marché du travail et les grands enjeux de la mondialisa�on. 3) La francophonie ins�tu�onnelle, par ses poli�ques d’aménagement, cons�tue le pilier de la francophonie linguis�que et culturelle. Par ses prises de posi�on et ses combats, elle assure la visibilité interna�onale du français. 4) Les liens entre le plurilinguisme et la survivance du français, tant au niveau interna�onal qu’en Europe, ont été mis de l’avant afin de contrer un certain monolinguisme envahissant. 5) L’apport des nouvelles technologies de l’informa�on et de la communica�on (NTIC) à l’appren�ssage des langues–cultures est encore probléma�que et mérite d’être davantage développé. Conséquemment, suite à ces prises de posi�ons officielles, la Fédéra�on interna�onale des professeurs de français considère qu’il lui faut relever les défis ou enjeux qui suivent. Au niveau de l’enseignant : 1) Renforcer l’appren�ssage du français standard dans tous les pays de la francophonie, tout en s’ouvrant à la varia�on linguis�que, par�culièrement à la varia�on lexicale, ce qui suppose de : - travailler sur la flexibilité des représenta�ons rela�ves aux variétés du français ; - privilégier une norme plurielle et une a�tude prudente face aux jugements de valeur. 2) Ne jamais dissocier l’appren�ssage de la langue de celui de la culture dans ses dimensions affec�ves et iden�taires, par divers moyens et des situa�ons appropriées d’appren�ssage. Par exemple : - en choisissant des textes et ou�ls didac�ques riches culturellement ; - en perme�ant à l’élève de s’exprimer, selon 1 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 FIPF, 2008. 105 Actualités et faits divers ses propres usages linguis�ques et a priori culturels ; - en planifiant des situa�ons d’appren�ssage où les échanges entre pairs sont sollicités tant à l’oral qu’à l’écrit. 3) Présenter le français comme une langue moderne qui évolue et en démontrer les divers usages en lien avec le marché du travail, surtout dans les filières techniques et qualifiantes. Au niveau associa�f : 1) Les associa�ons professionnelles au niveau na�onal se doivent de sensibiliser les autorités officielles à la nécessité de créer des programmes et des ou�ls sensibles à la diversité linguis�que et culturelle. 2) La FIPF, par le biais de ses associa�ons professionnelles, se doit - d’interpeller les ‘poli�ques’ de la francophonie ins�tu�onnelle afin qu’ils s’intéressent davantage au Français langue maternelle (FLM) et qu’ils défendent de façon plus affirmée les aspects culturels de la francophonie ; - de valoriser le travail de l’enseignant de FLM, FLS et FLE comme agent et passeur de culture ; - d’assurer le perfec�onnement des enseignants concernant - les nouvelles technologies de l’informa�on comme accès à la modernité ; Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 - les approches culturelles innovantes en FLM, FLE et FLS. 3) La FIPF, par le biais de ses Commissions (CFLM, CEO, CAN, COPALC, APFA-OI, CAP, CECO, CMA), se doit - d’entreprendre une étude sur les avantages du plurilinguisme ‘à l’européenne’ pour les autres pays francophones hors de l’Europe ; - de me�re en place un portail francophone, de concert avec l’OIF, et d’en promouvoir l’u�lisa�on par des stratégies ciblées, entre autres pour les pays du Sud ; - de se donner un Cadre commun de référence de la compétence de communica�on interculturelle ayant même valeur que le Cadre européen commun de référence afin de respecter la diversité. Au niveau poli�que : 1) Promouvoir la libre circula�on des enseignants, des intellectuels, des écrivains et des ar�stes de la francophonie en me�ant en place un visa francophone. 2) Adopter un cadre de référence sur l’u�lisa�on du français dans les organisa�ons interna�onales avec l’engagement des pays membres à en respecter le texte et à ne pas laisser s’installer un monolinguisme de fait dans ces organisa�ons. 106 Actualités et faits divers Concours “Fotonovela con powerpoint” Rostros de la francofonía 20081 D ans le cadre du fes�val Rostros de la francofonía 2008, dont le thème pour ce�e année était le cinéma, l’Ambassade de France au Mexique a décidé d’organiser un concours, des�né aux étudiants de 18 à 25 ans des licences de français et des centres universitaires de langue, in�tulé “Realizar une fotonovela en francés con powerpoint”. Il s’agissait pour les étudiants de réaliser un roman-photo de 10 vigne�es maximum à l’aide du logiciel PowerPoint. Le sujet du roman-photo était laissé à l’inspira�on des étudiants, de même que le type de matériaux u�lisé (photos, objets, dessins...). Le roman-photo devait comporter des bulles de pensée et de dialogue et des indica�ons spa�o-temporelles. La date limite de remise des produc�ons était fixée au 2 mai 2008. L’engouement pour ce concours a été énorme puisque 101 fotonovelas ont été envoyées de la part d’étudiants provenant de 20 ins�tu�ons différentes. On peut toutefois regre�er la faible par�cipa�on des étudiants en licences de français. Le jury, composé de représentants du Service de Coopéra�on Linguis�que et Educa�ve de l’Ambassade de France, à l’ini�a�ve de ce projet, a tenu à dis�nguer les produc�ons qui se démarquaient par l’originalité du thème, la cohérence narra�ve et l’esthé�que de la photo. L’adéqua�on entre l’image et le texte et le niveau de français ont aussi été des facteurs décisifs dans le choix du jury. 25 años? ¿Tienes entre 18 y ra fotográfica ¿Tienes una cáma un digital y acceso a sabes un poco computador? ¿Te es ganarte un de francés y quier ¡Haz tu propia viaje a Francia? werPoint! fotonovela con Po Para participar, ver el reglamento y conocer los premios: www.fle.upn.mx Concurso de Fotonovelas con PowerPoint Trois étudiants ont été récompensés dans la catégorie “licences de français”: - 1er prix: Rodrigo Olmedo Yúdico Becerril de la Universidad Nacional Autónoma de México - 2e prix: Tania Elizabeth Rodríguez Zárate de la Universidad Nacional Autónoma de México - 3e prix: Alma Angelina Jacobo Valencia de la Universidad de Guadalajara Dans la catégorie “centres de langues”, les prix ont été a�ribués à - 1er prix: Mónica Adriana González González de la Universidad Autónoma de Querétaro - 2e prix: Ana Emilia Felker Centeno y Alejandro Dayan Saldívar Chávez de la Universidad Nacional Autónoma de México Inorma�on fournie par Frantz Siddi-Ami, Agregado de Cooperación para el Francés de la Embajada de Francia en México. 1 Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 107 Actualités et faits divers - 3e prix: Jesús Sánchez Pita de la Universidad Nacional Autónoma de México (Coapa) Enfin, des men�ons d’honneur ont été décernées à Héctor Manuel Rodríguez Figueroa de la Universidad Autónoma de Aguascalientes, Laura Paola Millán González de la Universidad del Valle de México et Martha Guadalupe Quiroz González de l’Ins�tuto Politécnico Nacional. Toutes les produc�ons primées sont visibles sur le site www.fle.upn.mx. Les gagnants de chaque catégorie se sont vu offrir un voyage en France durant l’été 2008, trans- port interna�onal compris. Au programme: découverte d’une ville française, ac�vités culturelles et spor�ves et bien sûr pra�que du français au sein d’un groupe de jeunes issus de différents pays. Les étudiants en 2e et 3e posi�ons gagnent eux aussi un séjour en France, transport non inclus. Les étudiants dis�ngués par une men�on d’honneur ob�ennent un lot de DVD. L’Ambassade de France �ent à remercier les directeurs des centres et des facultés de langues et les professeurs de français pour la diffusion du concours auprès de leurs élèves et à féliciter tous les par�cipants pour la qualité de leur produc�on! 1er prix: Mónica Adriana González González de la Universidad Autónoma de Querétaro 1er prix: Rodrigo Olmedo Yúdico Becerril de la Universidad Nacional Autónoma de México Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 108 Actualités et faits divers Bain Linguis�que à Guanajuato par Pascal Bomy1 A près de longues années d’interrup�on, et avec l’appui de Céline Careto, coordinatrice du Département de Français de l’Université de Guanajuato, l’AMIFRAM organisa les 23, 24 et 25 mai 2008 un bain linguis�que à l’hôtel Hacienda del Marqués situé dans le village de Cuevas, à quelques kilomètres de Guanajuato, dans l’État de Guanajuato. Le principe du bain linguis�que est de réunir dans un espace défini et pendant un temps défini apprenants et formateurs de la langue française dans le but de communiquer et de réaliser différents ateliers et ac�vités exclusivement en français. 117 étudiants de français (dont une demi-douzaine d’étudiantes de Licenciatura en Enseñanza del Francés) en provenance des Universités Autonomes d’Aguascalientes, de Guadalajara, de Guanajuato, de Querétaro, de León et de la FES Acatlán de l’UNAM, répondirent avec enthousiasme à l’invita�on de l’AMIFRAM. À leur arrivée à l’hôtel, ils se rendirent dans la principale salle de conférence pour y écouter le message de bienvenue des organisateurs et y découvrir le programme du week-end. La dizaine de formateurs présents - Martha Balderas, Pascal Bomy et Claudia San�bañez de l’Université Autonome d’Aguascalientes ; Marie Mestre et Pierre Man�llau de CLE Interna�onal ; Mar�ne Presseq et Morgane Michel de l’Alliance Française d’Irapuato ; Raphaël Elie de l’Université de Colima ; Frantz Sidi-Ami, a�aché de Coopéra�on pour le Français à l’Ambassade de France du Mexique – proposèrent 7 ateliers de différentes natures Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 auxquels les apprenants choisirent de par�ciper selon leurs goûts personnels ou besoins spécifiques. Deux ateliers (« Ritmimots » et « Jeux ») étaient principalement axés sur la prononcia�on du français à travers le jeu et le rythme, deux autres (« Musique » et « le Français en rythme ») sur l’appren�ssage du français par le biais de la musique. Un atelier (« Cinémoi ») perme�ait de découvrir et de travailler sur le thème du cinéma français, un autre (« Créer un CD Roman ») proposait de créer un roman-photo. Enfin, l’atelier « La France mul�culturelle » donnait l’occasion de connaître la France et les Français sous un angle différent. 1 Professeur à l’Université Autonome d’Aguascalientes. 109 Actualités et faits divers Les apprenants eurent la possibilité de par�ciper lors à 3 ateliers différents d’une durée de 3 heures chacun et aux ateliers « Créer un CD Roman » et « La France mul�culturelle » d’une durée totale de 9 heures respec�vement (répar�es en 3 sessions de 3 heures). Les organisateurs de l’événement – Julia Villegas (Présidente de l’AMIFRAM), Bruno Mègre, Laura López Morales, Virginia Mar�nez, Geneviève Brunet, Rosario Chávez, Sandra Fuentes et Alfredo Galán – planifièrent avec professionnalisme et une grande précision le déroule-ment des différentes ac�vités. Lors des repas et des pauses entre les ateliers, apprenants et formateurs eurent également l’occasion de mieux se connaître, de discuter sur des thèmes de toute nature dans une ambiance toujours conviviale et décontractée. De plus, deux sor�es nocturnes à la ville de Guanajuato permirent aux étudiants qui ne connaissaient pas ce�e superbe cité coloniale d’admirer son architecture, la beauté de ses places et de découvrir le « dynamisme culturel » de ses bars et discothèques. Un sub�l mélange qui sembla ravir la majorité des par�cipants qui eurent toujours une a�tude posi�ve et ouverte. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 Le fait que les étudiants aux origines géographiques diverses s’intègrent sans problème, a permis à l’intégralité des groupes de par�ciper aux ateliers efficacement et avec mo�va�on tout le long du week-end. L’objec�f premier du bain linguis�que a ainsi été a�eint et les organisateurs peuvent se féliciter face à ce�e évidente réussite. Ce�e expérience a révélé l’intérêt de réunir des personnes aux intérêts communs dans un contexte hors classe ins�tu�onnelle. La dimension pragma�que de la langue mise en pra�que, son u�lisa�on pour créer, chanter et déba�re permit de se faire plaisir, en français. Finalement, on apprend bien qu’en faisant dans l’op�que d’un appren�ssage significa�f. L’exercice semble avoir apporté aux apprenants, mais aussi aux formateurs, une mo�va�on supplémentaire pour con�nuer à apprendre et à enseigner le français. Le feed-back des acteurs du bain linguis�que à Cuevas Guanajuato laisse penser que la majorité d’entre eux serait prête à renouveler l’expérience. Ce type d’événements gagnerait aussi à se généraliser au Mexique pour qu’un maximum de par�cipants puisse en profiter et en �rer des enseignements, par�culièrement posi�fs et s�mulants. Reste uniquement à fixer la prochaine date et éventuellement le lieu: pourquoi pas Morelia, Querétaro ou Zacatecas ? 110 Actualités et faits divers Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 111 Actualités et faits divers Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 112 Actualités et faits divers Ouverture du Centre d’Appren�ssage Interac�f de Langues Étrangères ( CAILE ) à l’UAM-Azcapotzalco Departamento de Humanidades y Coordinación de Lenguas Extranjeras U n nouvel espace de convergence technologique et de pédagogie innovatrice a été mis en place à l’Université Autonome Metropolitaine – campus Azcapotzalco le 20 octobre dernier. En effet, le Département de Sciences Humaines et la Coordina�on de Langues Etrangères de la DCSH, ont donné rendez-vous à plus d’une centaine d’académiciens, chercheurs, professeurs de fle, étudiants et amis de la francophonie, afin d’inaugurer le nouveau Centre d’Appren�ssage Interac�f de Langues Etrangères (CAILE), dans le cadre du renouvellement de ses installa�ons. À ce�e occasion, les autorités ont encouragé la communauté universitaire à redoubler les efforts, tout en soulignant l’importance de moderniser l’enseignement et l’appren�ssage des langues étrangères dans le contexte na�onal et interna�onal. Ce nouvel espace, ouvert aux apprenants et enseignants de LE, perme�ra des échanges didac�ques, facilitera l’appren�ssage des langues étrangères au moyen de la technologie de pointe et favorisera l’établissement de réseaux avec d’autres ins�tu�ons du pays et de l’étranger. Félicita�ons à tous ceux qui ont par�cipé à la structura�on de ce projet éduca�f ! Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 El CAILE es un espacio innovador de aprendizaje de lenguas extranjeras diseñado académicamente por el Departamento de Humanidades y la Coordinación de Lenguas Extranjeras de la División de Ciencias Sociales y Humanidades de la ���-Azcapotzalco. En él se fomentará el uso de nuevas tecnologías 113 Actualités et faits divers y la aplicación de métodos de enseñanza de vanguardia. Se buscará aprovechar y potencializar los recursos técnicos y tecnológicos novedosos de integración, conservación y administración de acervos, fondos y catálogos de materiales mul�media, paquetes didác�cos, paquetes computacionales, guías didác�cas y guías de estudio, entre otros. El CAILE �ene un sen�do de aprendizaje integral cuyo fin principal es que sus usuarios alcancen un desarrollo óp�mo de las habilidades comunica�vas en lenguas extranjeras. Alcances y beneficios • Se diversificará y op�mizará el servicio que el Centro de Recursos de la Coordinación de Lenguas Extrajeras ofrece a la comunidad de la Unidad Azapotzalco. • Se propiciará una mayor y mejor atención a alumnos de licenciatura y posgrado en dos modalidades: presencial y autoacceso. • Se garan�zará el incremento, administración y aprovechamiento de diversos materiales con obje�vos específicos para el aprendizaje de lenguas extranjeras. • Se potencializará el trabajo co�diano de los usuarios del Centro de Recursos. • Se establecerán redes, enlaces y vínculos con otros ámbitos ins�tucionales y académicos que ofrecen recursos mul�media en campos especializados de la enseñanza de lenguas extranjeras. Dichas redes ampliarán el horizonte y expecta�va de los usuarios en términos de posibilidades de adquirir y u�lizar recursos que coadyuven a su proceso de aprendizaje. Obje�vos • Diseñar y desarrollar nuevas formas de aprendizaje de las lenguas extranjeras. • Establecer, fomentar e incen�var el uso, con fines didác�cos, de diversos e innovadores recursos tecnológicos en la comunicación de lenguas extranjeras. • Contribuir a la formación profesional y universitaria de la comunidad estudian�l mediante el aprendizaje de una o varias lenguas extranjeras. • Cumplir metas del plan estratégico de la enseñanza de lenguas extranjeras de la Unidad Azcapotzalco, para sa�sfacer las necesidades y demandas de la comunidad de la Unidad Azcapotzalco en el aprendizaje de lenguas extranjeras. Chemins Actuels No. 70 • Octobre 2008 114
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