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Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones Aboriginal Peoples Research and Knowledge Network Red de investigación y de conocimientos relativos a los pueblos indígenas Newsletter Boletín Bulletin Julio-Augusto 2014 July-August 2014 Juillet-Août2014 www.reseaudialog.ca p. 3 DIALOG EN ACTION DIALOG IN ACTION DIALOG EN ACCIÓN p. 23 NOUVELLES D’ICI ET D’AILLEURS NEWS FROM HERE AND ABROAD NOTICIAS DE AQUÍ Y DE ALLÁ p. 30 VEILLE DOCUMENTAIRE DOCUMENTARY WATCH ACTUALIZACIÓN BIBLIOGRÁFICA Contents | Sommaire | Indice DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción ................................................3 Compte rendu d’évènement .................................................................................................................................................6 Recherche étudiante............................................................................................................................................................. 16 Members’ Publications | Publications des membres | Publicaciones de los miembros .................................... 21 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá .....23 Conferences | Colloques | Colloquios ............................................................................................................................. 23 News | Nouvelles | Novedad ........................................................................................................................................ 24 Call for proposals | Appel de propositions | Llamadas de propuestas ................................................................. 25 Exhibits | Expositions | Exposiciones........................................................................................................................... 26 To read | À lire | A leer ................................................................................................................................................... 27 Documentary Watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica ...........................30 Books | Livres | Libros .................................................................................................................................................... 30 Journals and magazines | Périodiques et revues | Periódicos y revistas ................................................................... 40 Newsletters | Bulletins | Boletines .................................................................................................................................... 46 Le Bulletin vous informe des projets de recherche, des publications, des réalisations et des conférences des membres et des partenaires de DIALOG et vous propose un regard sur les événements et les nouveautés du domaine de la recherche relative aux peuples autochtones. The Newsletter keeps you updated on the research projects, publications, activities and conferences of DIALOG members and partners, and profiles events and news in the area of worldwide aboriginal research. El Boletín les informa acerca de los proyectos de investigación, las publicaciones, realizaciones y coloquios de los miembros y socios de DIALOG, y les da noticias sobre los eventos y novedades del medio de la investigación relativa a los pueblos indígenas. ISSN 2291 - 4188 (imprimé) DIALOG - LE RÉSEAU DE RECHERCHE ET DE CONNAISSANCES RELATIVES AUX PEUPLES AUTOCHTONES - est un regroupement interuniversitaire, interinstitutionnel, interdisciplinaire et international qui réunit cent cinquante (150) personnes issues du milieu universitaire et du milieu autochtone. DIALOG vise à mettre en valeur, diffuser et renouveler la recherche relative aux peuples autochtones. DIALOG est subventionné par le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture-FQRSC (Programme des regroupements stratégiques) et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada-CRSH (Programme des Réseaux stratégiques de connaissances). ISSN 2291 - 4176 (en ligne) DIALOG - ABORIGINAL PEOPLES RESEARCH AND KNOWLEDGE NETWORK- is an interuniversity, inter-institutional, cross-disciplinary and international network that brings together one hundred and fifty (150) people from various universities and Aboriginal organizations and communities.These diverse actors share the objectives of promoting, disseminating and renewing research relating to Indigenous peoples. DIALOG is funded by the Fonds québécois de recherche sur la société et la culture-FQRSC (Programme des regroupements stratégiques) and the Social Sciences and Humanities Research Council of Canada SSHRC (Strategic Knowledge Clusters Program). DIALOG - RED DE INVESTIGACIÓN Y DE CONOCIMIENTOS RELATIVOS A LOS PUEBLOS INDÍGENAS - es un agrupamiento interuniversitario, interinstitucional, interdisciplinario e internacional que reúne a más de ciento cincuenta(150) personas del medio universitario y del medio indígena. Todos estos actores comparten el objetivo de valorizar, difundir y actualizar la investigación sobre los pueblos indígenas. DIALOG es subvencionado por el Fonds québécois de recherche sur la société et la culture-FQRSC (Programa de agrupamientos estratégicos) y el Conseil de recherches en sciences humaines du Canada-CRSH (Programa de redes estratégicas de conocimientos). DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción DIALOG obtient une subvention du FRQ-SC afin de poursuivre ses activités en matière de recherche et de mobilisation des connaissances jusqu’en 2020 TITRE DU PROJET : LA RECOMPOSITION DES SAVOIRS ET DES PRATIQUES DE L’ACTION PUBLIQUE EN CONTEXTE AUTOCHTONE Cette subvention a été obtenue dans le cadre du programme des Regroupements stratégiques du Fonds de recherche du Québec – Société et Culture. Elle résulte de la rencontre de vingt-cinq chercheurs/chercheures déjà affiliés au réseau DIALOG et de douze collaborateurs/collaboratrices des milieux autochtones, également affiliés à DIALOG depuis de nombreuses années. Le projet présenté s’articule autour d’une initiative structurante visant la mise sur pied d’une plateforme de connaissances virtuelle et interactive qui permettra de rassembler et de synthétiser les connaissances et les pratiques en matière de politiques publiques autochtones afin d’en assurer la diffusion, le transfert et la transmission en milieu universitaire, en milieu gouvernemental et en milieu autochtone, et de contribuer à une meilleure compréhension et explicitation des enjeux de l’action publique autochtone. Cette nouvelle plateforme de connaissances deviendra le dispositif de médiation privilégié entre chercheurs et partenaires autochtones de DIALOG et contribuera à transformer, de concert avec les milieux autochtones, les pratiques d’intervention pour une plus grande efficacité et une plus grande sécurisation culturelle pour le bénéfice des usagers autochtones. Les principaux objectifs : 1) générer conjointement de nouvelles connaissances sur l’émergence, la portée, les caractéristiques et les retombées des initiatives autochtones en matière de politiques publiques; 2) combiner savoirs scientifiques et savoirs autochtones afin de mieux circonscrire les dynamiques, les orientations, les logiques et les pratiques de l’action publique autochtone; 3) faciliter l’accès, la consultation et l’utilisation des résultats de nos travaux; 4) démultiplier les possibilités de transfert vers les décideurs et concepteurs de politiques publiques (autochtones et non autochtones), les intervenants et la population des usagers autochtones; 5) regrouper au sein d’une même infrastructure électronique les résultats de nos recherches; 6) concevoir une gamme de produits de connaissances issue de ces travaux; 7) relier à l’aide de fonctionnalités électroniques multiples cette gamme de produits de connaissances; 8) allier tradition écrite et tradition orale dans le développement des produits, des outils et des services offerts à partir de cette nouvelle plateforme virtuelle et interactive de connaissances. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 3 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción DIALOG obtient une nouvelle subvention du CRSH TITRE DU PROJET : LE MONDE AUTOCHTONE ET LES DÉFIS DU VIVRE-ENSEMBLE GOUVERNANCE, PLURICULTURALISME ET CITOYENNETÉ : Cette subvention d’une valeur de 2,6M$ a été obtenue dans le cadre du programme des Partenariats de recherche. Elle résulte de la rencontre de trente-huit chercheurs/chercheures déjà affiliés au réseau DIALOG et de seize collaborateurs/ collaboratrices des milieux autochtones, également affiliés à DIALOG depuis de nombreuses années. Ancré à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), ce partenariat regroupe également quatre universités québécoises (Concordia,UQAM,UQAT,Université Laval) et plusieurs organisations autochtones du Québec (Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Femmes autochtones du Québec, Institut Tshakapesh, Conseil tribal Mamuitun) qui travailleront de concert avec des universités et des organisations autochtones du Canada, du Mexique et de la Nouvelle-Zélande. Les partenaires: • • • • • • • • • • • Assemblée des Premières Nations du Québec et Labrador Universidad Nacional Autónoma de México Colegio de Puebla Centre d’amitié autochtone de Lanaudière Centre d’amitié autochtone de La Tuque Centre d’amitié autochtone de Saguenay Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or Centre d’entraide et d’amitié autochtone de Senneterre Centre d’amitié Eenou de Chibougamau Centro de estudios para el desarrollo rural, Mexique Conseil tribal Mamuitun • • • • • • • • • • • • Femmes Autochtones du Québec Institut Tshakapesh National Association of Friendship Centres Ontario Federation of Indian Friendship Centres Groupe international de travail pour les peuples autochtones Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec Te Whanau O Waipareira Trust, New Zealand Université Concordia Université du Québec à Montréal Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue Université Laval University of Alberta Ce projet de partenariat, qui s’échelonnera jusqu’en 2021, se penchera plus particulièrement sur les défis que représentent, pour les Peuples autochtones du Québec et du Canada, l’affirmation culturelle et communautaire ainsi que l’enjeu du « vivre-ensemble » dans le monde d’aujourd’hui. Il vise à : 1) générer de nouvelles connaissances en documentant, à l’aide de méthodologies comparatives et réflexives, les initiatives de reconstruction sociale et de décolonisation mises de l’avant en contexte autochtone; 2) identifier et caractériser les mécanismes de changement et les pratiques de leadership, de gouvernance et de participation citoyenne selon qu’ils sont portés par les jeunes, les femmes, les hommes, les Autochtones des collectivités rurales comme ceux des communautés urbaines; 3) repenser les termes de la rencontre entre Autochtones et non-Autochtones en proposant de revoir les logiques d’action qui sous-tendent la conception des politiques publiques destinées à la population autochtone; et 4) évaluer l’impact social, économique, politique, culturel et territorial de l’émergence d’une société civile autochtone, à l’échelle nationale comme à l’échelle internationale, sur les projets autonomistes et identitaires autochtones. Les participants à ce projet sont des chercheurs de différentes disciplines et de différentes universités québécoises, canadiennes, européennes et mexicaines, d’une part, et des leaders, décideurs, intervenants et intellectuels autochtones d’horizons, de cultures et de provenances diversifiés, d’autre part. Ces personnes travaillent en étroite collaboration depuis plusieurs années et comptent à leur actif de nombreuses réalisations conjointes. Ce partenariat privilégie le croisement des savoirs, la coproduction multisectorielle des connaissances, la recherche partenariale et la recherche de proximité avec les instances et communautés autochtones. Les travaux de recherche entrepris combineront plusieurs approches méthodologiques, qualitatives et quantitatives, et favoriseront la réalisation d’enquêtes ethnographiques, d’études de cas contextualisées, de cartographies sociales et d’analyses interprétatives. Ce partenariat est en mesure de contribuer à la reconnaissance institutionnelle et sociétale des Autochtones en mettant au jour leurs contributions à une société plus juste et équitable. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 4 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción Un nouveau séminaire à l’UQAT July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 5 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción Compte rendu d’évènement CÉLÉBRONS NOTRE HISTOIRE, DESSINONS NOTRE FUTUR UNE CONFÉRENCE ORGANISÉE PAR FEMMES AUTOCHTONES DU QUÉBEC 9-10 NOVEMBRE 2013, LAVAL STÉPHANIE CHIASSON ET MÉLISSA SOKOLOFF, STAGIAIRES DIALOG Les 9 et 10 novembre 2013 se tenait la conférence Célébrons notre histoire, dessinons notre futur, à l’hôtel Sheraton de Laval. Cette conférence s’inscrivait dans le cadre de la 40e Assemblée générale de Femmes autochtones du Québec (FAQ), et lançait les célébrations de 40 ans de luttes. Ces deux jours de présentations et de réflexions permirent de faire le pont entre les premières mobilisations et batailles de l’association et les luttes actuelles des femmes autochtones et de leur famille. Les solutions autochtones entrevues pour régler les problèmes politiques et socioéconomiques auxquels les Autochtones font face ont été mises de l’avant, plutôt que les éternelles solutions politiques proposées par différents acteurs. Nous présenterons ici un compte rendu de la première journée de conférence, qui s’est ouverte par une prière de l’aîné Mike Standup, Mohawk de Kahnawake, et par un mot de bienvenue de Vivianne Michel, présidente de FAQ. Célébrons notre histoire : le parcours de FAQ par ses présidentes Ce fut ensuite au tour de quatre anciennes présidentes de FAQ de venir parler de leur expérience au sein de l’association, traçant ainsi l’histoire de l’organisation et de l’évolution de ses mandats. La première présidente de l’association, Sylvia Watso (1974-1975) nous a fait part de son expérience de travail dans le système d’éducation, notamment auprès de la Commission scolaire crie. Alors qu’elle apprenait le français à travers diverses lectures, Sylvia Watso découvre une phrase : « Il n’y aura ni évolution, ni révolution, tant que les femmes ne s’impliqueront pas. » Cette phrase l’influencera tout au long de son parcours. Collette Boudrias, présidente en 1975, nous a ensuite fait prendre conscience de l’expansion de FAQ depuis les 40 dernières années : la première rencontre de FAQ avait eu lieu dans sa chambre d’hôtel, et elle traduisait au fur et à mesure, par manque de moyens. Aujourd’hui arrière-grand-mère, madame Boudrias remercie toutes les femmes qui ont été actives dans l’association. Elle les encourage à mettre leurs peurs de côté, à s’engager, à s’affirmer et à réaliser leurs rêves. Bibiane Courtois, présidente de 1983 à 1987, se souvient de l’époque où FAQ était situé sur la rue Berri, avec 2 employés et 13 membres actifs. À cette période, les femmes faisaient connaître leurs besoins, surtout en ce qui concerne la Loi sur les Indiens, qui leur retirait leur statut d’Indienne si elles se mariaient avec un non-autochtone. En 1985, le gouvernement fédéral adopta le projet de loi C-31, une bataille gagnée pour July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 les femmes autochtones. Bibiane Courtois souligne l’activisme de l’association, qui a organisé et donné plusieurs conférences, en plus de publier plusieurs mémoires. Madame Courtois se dit fière du travail accompli par les femmes des Premières Nations, et les encourage à transmettre cette volonté à leurs filles et leurs petites-filles. Finalement, la présidente de 2004 à 2010, Ellen Gabriel, a pris la parole. Elle souligne l’importance des alliés dans la lutte, sur le plan local, mais aussi international, ainsi que l’enseignement reçu par les ancêtres. Elle remercie plusieurs collaboratrices de l’époque, sans qui son travail aurait été irréalisable. Elle rappelle aussi les politiques assimilatrices que les gouvernements perpétuent, qui ont fait perdre les langues autochtones, qui ignorent la violence commise envers les femmes, et qui colonisent toujours les territoires traditionnels. Même si madame Gabriel croit qu’elle n’est pas une bonne politicienne à cause de son franc parlé, elle soulève que tout le monde est un leader, que nous sommes puissant comme humains, groupes, et comme femmes. « We should all care, rappelle-t-elle, sinon nos droits seront pris sous nos pieds ». FAQ est l’organisation la plus puissante pour les femmes, à l’échelle de la province et du pays; l’association siège également à l’ONU. Quels nouveaux enjeux politiques pour les femmes autochtones ? Ce panel était composé de Dominique Peschard, président de la Ligue des droits et libertés (LDL), Sheelah McLean, cofondatrice du mouvement Idle No More, Mélissa Mollen Dupuis, cofondatrice de Idle No More Québec, Marie Wilson, commissaire à la Commission de vérité et réconciliation du Canada, et Ghislain Picard, Chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL). Dominique Peschard, président de la LDL1, a d’abord abordé la question suivante : comment le contexte politique actuel met-il en danger la réalisation des droits et libertés de la personne ? En effet, les obstacles concernant les Autochtones ont des fondements plus profonds que leurs origines politiques. S’appuyant sur le Rapport sur l’état des droits de l’homme au Québec et au Canada (de la LDL) paru en juin 2013, il suggère que la LDL va dans le même sens que l’approche holistique autochtone de défense des droits de la personne, en s’opposant à l’exploitation des ressources (par exemple, les gaz de schiste) et en considérant les limites et les dangers pour l’humanité 1 La LDL travaille depuis 50 ans sur les droits de la personne et fait partie de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme 6 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción de ce type d’exploitation. Autochtones comme allochtones sont concernés par la défense des droits de la personne. Selon monsieur Peschard, le gouvernement Harper va à l’encontre du développement des droits de la personne en favorisant les valeurs conservatrices. L’information scientifique est contrôlée par le fédéral, ce qui affecte le droit d’être consulté et informé, ainsi que le droit à la santé et à l’eau. Par ailleurs, le manque d’information de la population et le non-respect du droit à la santé et à l’eau ont aussi été vécus par les populations autochtones depuis des siècles. Sheelah McLean a par la suite donné une présentation intitulée Idle No More, pour la réalisation des droits des peuples autochtones et la protection de l’environnement. Le mouvement Iddle No More, né à Saskatoon, a eu 1 an le 10 novembre 2013, soit le lendemain de la présentation. Le mouvement s’est propagé très rapidement : 4 500 personnes ont à ce jour signé la pétition en appui aux revendications de Theresa Spence, qui a fait une grève de la faim pour réclamer une rencontre avec le premier ministre Stephen Harper. Sheelah McLean a raconté comment son enseignante autochtone l’a inspirée sur la façon de décoloniser par l’éducation et l’action directe non violente. Le racisme, le sexisme et la redistribution des territoires aux Autochtones sont des thèmes abordés par le Idle No More, ainsi que l’autodétermination à travers la souveraineté, la langue et les cérémonies. Mélissa Mollen Dupuis, Innue de la Basse-Côte-Nord vivant à Montréal, poursuit en énumérant les causes pour lesquelles elle a milité : la crise d’Oka, le mouvement Occupy et le « printemps érable2 ». La cofondatrice d’Idle No More Québec puise sa motivation dans le fait de donner la parole à ceux dont on entend peu la voix. Mélissa Mollen Dupuis a ainsi organisé une marche le 21 décembre 2012, lançant le mouvement Idle No More au Québec. Les activités organisées par Idle No More concernaient entre autres le projet de loi C-39 pour la protection de l’eau, et celui de « Charte des valeurs »3 du Parti québécois. Enfin, Mme Mollen rappelle le retrait du logo du « petit Indien » des croustilles Yum Yum en 1990. Elle souligne que : « c’est en acceptant ces petites choses qu’on se fait assimiler ».4 Pour répondre à la question « Quels chemins vers la réconciliation ? », Marie Wilson présente la Commission de vérité et réconciliation comme façon de célébrer notre avenir, d’éduquer et d’apprendre du passé. Le commissaire explique que la souveraineté passe par trois choses : accepter les choses qui ne peuvent pas être changées; changer ce qui peut être changé; avoir la capacité de différencier ces deux positions. La Commission, qui a pour mandant d’examiner les sévices vécus dans les pensionnats autochtones et leurs conséquences, a reçu de nombreux témoignages sur le manque d’habilités parentales des survivants des pensionnats, des problèmes de sexualité, de même qu’une volonté de réaffirmer son identité et sa culture. 2 NDLR : la grève étudiante québécoise du printemps 2012. 3 NDLR : le projet de charte de la laïcité (projet de loi 60). 4 NDLR : la compagnie a par ailleurs réintroduit, dans la contreverse, le logo en novembre 2013, pour une campagne de promotion pour le temps des fêtes. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 Les femmes occupent de plus un rôle primordial dans la réconciliation et dans la reconstruction de la santé. Après avoir reconnu être en territoire mohawk et remercié les chefs mohawks et Femmes autochtones du Québec, Ghislain Picard a souligné la complémentarité des intervenants de ce panel (politique, guérison, social et droits). Il se remémore les années 1990, alors qu’il pensait pouvoir changer le monde; cette attitude a évolué en une acceptation des défis collectifs et des responsabilités. En effet, il a fallu faire des compromis entre ses propres valeurs et celles des autres : dix Nations auront dix façons de voir des choses. Selon lui, la démarche politique doit compléter la démarche sociale. Aujourd’hui, les défis avec les conservateurs sont les mêmes qu’à la fin des années 1990 et du début des années 2000 avec les libéraux. Il souligne enfin les besoins criants en matière d’éducation. Atelier : Leadership des femmes autochtones en politique Le premier atelier auquel nous avons participé, qui portait sur le leadership des femmes autochtones en politique, comprenait trois présentations. Tout d’abord, madame Salomé McKenzie, chef anishnabe de Lac-Simon, a retracé son parcours personnel et professionnel vers la politique. Élue vice-chef en 2009, elle fut la première femme à occuper ce poste à Lac-Simon, tout comme celui subséquent de chef. « Il vente beaucoup plus en haut du mat qu’au socle du drapeau ! », a-t-elle confié. C’est pourquoi elle s’est entourée de personnes compétentes et d’expérience; elle conseille ainsi aux femmes de ne pas avoir peur de consulter au besoin des ressources externes. Enfin, selon elle, être chef ou leader, c’est savoir faire confiance, être à l’écoute des besoins et ne pas compter son temps. Alice Jérôme, Grande Chef algonquine anishnabe de Pikogan, souligne d’abord la patience qu’il faut pour travailler dans les trois langues parlées par la Nation algonquine. Selon elle, « il y a toujours quelqu’un qui croit en toi ». « Croyez en vos enfants et vos petits-enfants », conseille-t-elle. Sa mère, même si elle n’est jamais allée à l’université, a toujours cru en elle. Alice Jérôme est allée à l’ « école de l’univers ». Malgré les obstacles, elle souligne l’importance de toujours garder espoir et d’être proactif : « [n’attends pas que] quelqu’un t’apporte ce que tu cherches : va le chercher ». Pikogan, sa communauté, était ainsi ravagée par la boisson. La vue une petite fille seule sur un balcon, qui criait à sa mère de revenir alors que celle-ci s’intoxiquait dans une automobile, l’a motivée à continuer son action politique. Elle croit beaucoup au potentiel des femmes autochtones. Pour canaliser les critiques, Alice Jérôme conseille par exemple d’écrire des poèmes. La critique doit être perçue comme « un cadeau, une leçon » et rappelle qu’il ne faut pas se laisser intimider par des lois, mais plutôt aider nos chefs pour qu’ils les appliquent. Anne Archambault, Grande Chef des Malécites de Viger, retrace ses débuts en politique en juin 1999, alors que sa communauté risquait d’être sous tutelle, ce qu’elle refusa. Sa mère l’avait éduquée à des relations d’égalité entre hommes et femmes. Malgré l’absence de formation en politique, Anne Archambault 7 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción a négocié une entente de 3,5 millions de dollars avec Pêches et Océans Canada. Elle a dû apprendre le fonctionnement des institutions politiques par la pratique en assistant aux séances de l’Assemblée nationale. Elle put ainsi apprendre qu’un projet de loi fait l’objet de 3 lectures, que la consultation se fait en étapes et que le traitement d’un dossier peut prendre 5 ans. Anne Archambault soulève l’importance de persévérer même s’« il y en a qui ne t’aiment pas » : elle a ainsi dû faire face à de l’intimidation, des menaces de mort et une accusation frauduleuse de trafic de stupéfiants. Elle rappelle finalement l’importance de ne pas trop travailler pour ne pas « tomber », et de travailler en équipe. La période de questions a porté sur les thèmes de l’unité des Nations et sur l’intimidation des femmes entre elles. Atelier : La traite des femmes autochtones Cet atelier fut animé par Louise Dionne, présidente de la Coalition contre la traite humaine interne et internationale (CATHII) et Widia Larivière, coordonnatrice jeunesse de FAQ. Madame Dionne a commencé par une présentation générale de la problématique : la traite est l’exploitation des personnes sous plusieurs formes, comme la servitude pour dettes ou la prostitution. Les victimes sont sous le contrôle d’une autorité (l’État, même); 75 % d’entre elles sont des femmes et des filles, surtout dans les domaines de l’agriculture, du travail domestique, du sexe, et du travail en manufacture. On explique cet abus de pouvoir par la pauvreté, les conflits, les catastrophes naturelles, la persécution, et par la demande (prostitution, tourisme sexuel et travail précaire). Le contexte mondial actuel est idéal pour la traite. En effet, la mondialisation économique néolibérale, les politiques d’immigration restrictives et plusieurs autres facteurs engendrent la prolifération des réseaux criminels. Les trafiquants sont issus de plusieurs milieux comme le crime organisé international ou les gangs de rue; ils peuvent aussi être des membres de la famille élargie ou proche ou des connaissances. Ceux-ci recrutent dans les terminus, les abris-bus, les fêtes, les centres jeunesse, ou encore par l’intermédiaire d’annonces dans les journaux, ou sur internet. Les moyens sont divers : établissement d’un lien affectif, isolement social de la victime, séquestration, vol d’identité, menaces, violence, contraintes, obligation de commettre un délit, etc. Puis Widia Larivière nous a fait part des informations recueillies concernant les femmes autochtones et la traite. La majorité des victimes ont entre 15 et 18 ans, parfois entre 10 et 12 ans. La demande se situe surtout sur les chantiers de la Côte-Nord, comme celui de La Romaine. Les facteurs de risques sont la fréquentation des pensionnats, les abus sexuels, l’inceste, l’itinérance, et une faible estime personnelle. Le recrutement se fait également sur internet, dans les écoles, les centres de jeunes et par des connaissances ou des membres de la famille. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 Atelier : Campagne sur la violence sexuelle L’atelier sur la violence sexuelle était donné par Wanda Gabriel, intervenante sociale, et Josiane Loiselle-Boudreau, coordonnatrice santé de FAQ. Celui-ci débuta par un tour de table au sujet des craintes par rapport aux agressions sexuelles, pour ensuite se concentrer sur la déconstruction des mythes et des préjugés par rapport aux agressions à caractère sexuel. Pour se faire, les animatrices posaient des questions, attendaient les réponses des participantes et présentaient la bonne réponse appuyée par un argumentaire, des exemples concrets et des statistiques. Elles ont ainsi abordé l’âge légal de consentement, les mythes sur l’alcool et la sexualité, les agressions sexuelles et les enfants et la sexualité. Conclusion La journée s’est conclue par un souper-conférence, où quelques personnalités, comme Vivianne Michel, la présidente de FAQ, et Élizabeth Larouche, la ministre déléguée aux Affaires autochtones, se sont adressées aux membres. Celles-ci ont souligné le beau travail effectué par les femmes autochtones dans leur communauté, et les ont encouragées à poursuivre leur implication. CÉLÉBRONS NOTRE HISTOIRE DESSINONS NOTRE FUTUR 9—10 novembre 2013 8h30 - 17h00 Hôtel Sheraton Laval Une conférence organisée par Femmes autochtones du Québec www.faq-qnw.org Avec la parƟcipaƟon Įnancière de : 8 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción Compte rendu d’évènement COLLOQUE GRANDIR :ART, RECHERCHE COLLABORATIVE EN CONTEXTE AUTOCHTONE ET ART-THÉRAPIE SOCIALE 4 AU 6 OCTOBRE 2013, GATINEAU, QUÉBEC MÉLISSA SOKOLOFF, CANDIDATE AU DOCTORAT EN SCIENCES HUMAINES APPLIQUÉES À L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL, STAGIAIRE DIALOG Ce colloque sur l’art-thérapie, organisé par l’Association des artthérapeutes du Québec, la Canadian Art Therapy Association et l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, avait pour but de réunir les professionnels et les organisations de ce domaine afin de dynamiser son développement1. Plusieurs approches existent dans le milieu, avec plus ou moins d’importance accordée respectivement à la psychothérapie ou à l’art, et un large éventail fut représenté lors du colloque. Ce compterendu se penchera d’abord sur la recherche-action collaborative axée sur l’art, avec une discussion sur l’art-thérapie comme discipline d’ancrage, avec une attention particulière au contexte autochtone. Cette première partie débutera avec un résumé de l’affiche que j’ai préparée dans le cadre de mon doctorat et présentée au colloque grâce au réseau DIALOG (voir p.10). Une seconde partie décrira l’affiche plus en profondeur, en portant une attention particulière au contexte autochtone. Enfin, la troisième partie, plus courte, portera sur la présentation de Lise Pelletier, travailleuse sociale et art-thérapeute. Résumé de l’affiche Bases conceptuelles de la rechercheaction collaborative axée sur l’art La recherche basée sur l’art peut faire émerger des émotions liées à l’expression artistique des participants et par conséquent soulever des questions éthiques sur le rôle du ou de la chercheur(e) dans cette démarche. Quelles sont les spécificités des art-thérapeutes dans cette méthode de recherche ? Comment utiliser l’expression artistique pour des fins de coconstruction de connaissances dans un projet de rechercheaction collaborative ? Quelles sont les particularités de ce type de recherche en contexte autochtone ? Cette affiche a pour objectif d’identifier les bases conceptuelles de la rechercheaction collaborative basée sur l’art et de discuter du rôle des artthérapeutes dans ce domaine émergeant de recherche, et ce, en contexte autochtone. L’affiche est organisée autour des trois axes suivants : 1) les concepts éthiques et épistémologiques de la recherche axée sur l’art; 2) la coconstruction de connaissances dans une démarche de recherche-action collaborative; et 3) une brève discussion sur les implications de l’art-thérapie comme discipline d’ancrage du ou de la chercheur(e) en contexte autochtone. Les sujets traités toucheront les arts visuels. Basé sur les travaux de McNiff (1998; 2008) et de Sullivan (2010) en recherche basée sur l’art, et de Moon (2006, 2010) sur l’approche studio, la pratique artistique sera conçue à la fois comme instrument de savoir, afin de communiquer des 1 La profession d’art-thérapeute existe au Québec depuis plus de 30 ans. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 connaissances particulières des participants, et comme autre forme de savoir, lequel est issu du processus artistique luimême. La communication métaverbale sera au coeur de cette démarche, ainsi que la cocréation de sens, ce qui peut aller dans la même direction que la coproduction des connaissances en milieu autochtone. Description de l’affiche Comme vous pouvez le remarquer, le fond de cette affiche est une peinture, une portion de peinture, plus précisemment, que j’avais déjà peint. Je trouvais qu’utiliser de l’art comme support s’imposait pour ce sujet. Le cercle central m’a permis d’illustrer le processus non linéaire de la créativité et de la recherche-action, tout en évoquant la circularité des cosmologies autochtones. Je l’ai séparé en trois pour couvrir les axes de la présentation : 1) les concepts éthiques et épistémologiques; 2) la coproduction des connaissances; et 3) une brève discussion sur les implications de l’art-thérapie comme discipline d’ancrage de la chercheure dans un contexte autochtone. C’est en révisant la littérature sur le sujet que j’ai eu l’idée ensuite d’inscrire les concepts de base du livre Art practice as research [La pratique des arts visuels comme recherche] de Graeme Sullivan (2010) sur la toile de fond, comme support du sujet de l’affiche, au même titre que la peinture. La présentation de cette affiche se fera à travers celle 9 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 10 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción des six éléments que l’on retrouve chez Sullivan, éléments qui caractérisent à la fois son livre et ce type de recherche. D’abord, les idées. La pratique artistique comme recherche fait émerger beaucoup d’idées. Cette forme de recherche est riche en profondeur sur les sujets couverts, elle est complexe avec un nombre de sujets quasi illimité, compliquant la conceptualisation théorique, mais elle est aussi simple en étant visuelle. À première vue, la multitude de couleurs utilisées dans ma peinture peut illustrer la diversité des idées qui peuvent émerger de ce type de recherche. Après observation de l’ensemble de ce début d’affiche, le cercle au centre m’est apparu comme un iris, qui a vue sur l’art, ce que j’ai voulu amplifier ensuite en rajoutant un cercle au centre avec le mot art. Cette image ajoute de la perspective en impliquant celui qui regarde, avec plus de profondeur sur le sujet : en quoi consiste la vision des bases conceptuelles de la recherche-action collaborative axée sur l’art en contexte autochtone ? Ensuite, l’histoire. Selon Sullivan (2010), l’important pour le lecteur est de trouver son propre point de connexion, dans son livre comme dans ce type de recherche, qui est marqué par l’engagement humain et l’appropriation des histoires qui nous parlent et qui parlent pour nous. J’espère que vous trouverez dans cette affiche des points de connexion avec vos propres histoires, ou des histoires qui parlent pour vous. De mon côté, cette affiche me parle et parle pour moi, vers vous : comment l’art-thérapie, ma profession, peut-elle être utilisée comme discipline d’ancrage dans la recherche-action collaborative axée sur l’art ? Mon histoire en contexte autochtone a été stimulée par l’expérience d’un an et demi que j’ai eue à Inukjuak il y a dix ans, et maintenant par mon stage à DIALOG dans un processus d’apprentissage de la recherche collaborative relative aux Autochtones. Mon histoire personnelle, familiale et communautaire m’engage aussi dans cette recherche humaine. Dans la même suite d’idée, je passe maintenant à l’identité. La pratique artistique comme forme de recherche se distingue d’autres types de recherche en se basant sur de l’inconnu afin de critiquer le connu. C’est ce qui la rend créative et critique : les différents points de vue contribuent à produire de nouvelles connaissances. Si j’ai placé le mot « identité » dans ce coin de la peinture, c’est un peu par intuition, parce qu’il allait bien avec la ligne bleue horizontale. Maintenant, je vois qu’avec le bleu clair au-dessus, comme un ciel, cela me fait penser à mes repères au Nunavik. Comme le savoir par l’art se découvre dans la pratique, je m’attends à ce que mes repères soient renouvelés à travers la recherche axée sur l’art, en collaboration avec le milieu autochtone. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 En ce qui concerne l’espace, le livre de Sullivan (2010) est organisé comme le serait un atelier, c’est-à-dire avec des chapitres comme des espaces proposant différentes activités artistiques, mais aussi avec des encadrés et des images, qui mènent vers d’autres sources d’informations, des références et des sites web. Cela illustre le caractère ouvert et changeant de l’espace d’apprentissage de la pratique artistique : le centre d’intérêt de la recherche émerge parfois pendant ou après la pratique de l’art. Le fait d’avoir vu l’iris pendant la réalisation de l’affiche m’a permis de simplifier le sujet en le voyant comme le développement d’une vision. Le centre d’intérêt de l’apprentissage et du transfert des connaissances m’est donc venu pendant la création de l’affiche, avec un esprit d’ouverture envers ce qui émerge lors de la contemplation de celle-ci. Cela nous amène à la structure : malgré l’organisation du livre de Sullivan (2010) en chapitres, le lecteur peut commencer sa lecture n’importe où. De la même manière, la recherche par la pratique artistique comporte des protocoles, des processus et des projets, mais sa propre structure prend forme à travers la pratique. Ce caractère fluide des connaissances permet au savoir de prendre la forme dont la recherche a besoin, ce qui maximise son pouvoir informatif et pratique. Les idées de départ doivent donc être « solides, mais instables ». Dans cette affiche, j’avais les idées principales, qui ont été rédigées sous forme du résumé en introduction. Le choix du médium coulant de l’acrylique illustre littéralement la fluidité de la recherche par la pratique artistique. Ce qui l’illustre dans la pratique de la création est l’idée de l’iris qui a émergé pendant la réalisation de l’affiche. Enfin, la portée de ce type de recherche. Le livre de Sullivan, autant que la pratique artistique comme recherche, touche une étendue de sujets et a une portée internationale. En effet, celleci est élargie avec un site internet comme extension du livre (www.artpracticeasresearch.com). Le mot « portée » est placé sur l’affiche vers le ciel, ou un univers inconnu, et en direction de l’extérieur de l’affiche. Dans le domaine de la recherche collaborative en contexte autochtone, la portée m’apparaît collective. Après réflexion, peut-être qu’une autre direction serait plus appropriée, afin de connoter la portée sociale et locale de la recherche dans la communauté autochtone. Entrons maintenant un peu plus en détail dans ce que constitue cet iris, ou cette vision. Des concepts éthiques et épistémologiques Les droits des images utilisées comme données Moon (2006) recommande d’aborder les œuvres créées en art-thérapie par le client comme des entités autonomes, afin de respecter la rencontre entre l’œuvre, le client et l’artthérapeute. Il illustre le risque de « tuer » symboliquement 11 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción l’image en voulant lui attribuer une explication et cite McNiff (1992) qui la compare à une personne à qui l’on imposerait une parole (voir affiche). Pour la collecte des données, le consentement éclairé des participants doit être obtenu sur l’entretien des œuvres pendant la recherche, leur entreposage et leur restitution (disposal) (Kapitan 2010). Quant à l’exposition artistique, celleci peut être bénéfique en contexte d’art-thérapie auprès de personnes marginalisées, en offrant une expérience qui redonne du pouvoir (Moon 2006). Cependant, des précautions doivent être prises pour protéger les participants de l’exploitation, du sensationnalisme ou de l’abus de pouvoir (Moon 2006). En recherche basée sur l’art, Kapitan (2010) suggère de considérer avec le participant l’impact émotionnel potentiellement indésirable lié à la diffusion publique de son œuvre. L’art, un instrument et une autre forme de savoir Selon Sullivan (2010), l’art dans la recherche en sciences sociales est surtout utilisé comme moyen de décrire des phénomènes, en l’intégrant à des paradigmes existants, plutôt qu’en concevant la pratique de l’art comme un autre paradigme. McNiff (2008) reconnaît les différents paradigmes pouvant être utilisés, mais il voit aussi l’art comme une autre forme de savoir en soit, qui complémente les sciences par sa réponse à l’inattendu. De cette façon, l’art a une place plus centrale dans la recherche, voire plus autonome si l’on reprend la position éthique de Moon (2006) vue plus haut en art-thérapie. Pour faciliter la compréhension des tendances de recherche en art-thérapie, Kapitan (2010) les a illustrées dans un diagramme avec l’axe horizontal des savoirs scientifiques/artistiques, et l’axe vertical des dimensions artistiques/thérapeutiques (voir affiche). Par exemple, dans le quadrant A, nous retrouvons des recherches utilisant des tests d’évaluation, dans le B, des démarches euristiques avec des art-thérapeutes qui étudient leur propre processus artistique, dans le C, des études thérapeutiques avec des données probantes et dans le D, des études qualitatives sur l’expression artistique en contexte thérapeutique. Les deux quadrants qui nous intéressent ici sont donc le B et le D, plus axés sur l’art, tout en gardant en tête qu’il s’agit de gradients où l’art et la science se rencontrent. Le savoir par les arts visuels Selon Sullivan (2010), le savoir par les arts visuels a lieu dans la rencontre de trois paradigmes : l’empirique, l’interprétatif et le critique. Comme on l’a vu plus haut, les recherches en sciences sociales ont tendance à utiliser l’art comme instrument dans ces paradigmes de façon relativement distincte ou avec un accent plus ou moins marqué dans certains d’entre eux. Dans le paradigme empirique, la pensée dans un médium fait référence à la façon artistique dont le savoir objectif est articulé à travers l’art, par exemple par l’intermédiaire de symboles ou de cognitions visuelles. Les œuvres sont vues comme détentrices de vérités sur la société, sur la nature, ou sur la psychologie humaine. Le médium a un rôle dans cette « révélation ». L’attention est portée sur l’œuvre. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 Dans le paradigme interprétatif, la pensée dans un langage s’intéresse à l’herméneutique et à la sémiotique : comment le langage est-il utilisé dans la construction d’histoires ou de sens à travers la parole sur l’art ou le discours ? L’accent est sur le langage et la construction narrative. Les images sont perçues comme des textes qui détiennent des codes culturels qui ont besoin de méthodes dialectiques pour que leur sens soit décodé. L’attention est portée sur l’observateur. Enfin, dans le paradigme critique, la pensée dans un contexte crée des liens entre un contexte particulier et la façon dont celui-ci influence la pensée. Le contexte est composé des personnes, des facteurs situationnels, des caractéristiques physiques et d’autres indices environnementaux et culturels susceptibles d’influencer la pensée. La réalité est située et socialement construite. L’attention est portée sur le contexte. C’est donc dans le dynamisme entre ces trois paradigmes qu’a lieu le savoir par les arts visuels, un peu comme une tresse à trois branches. Il y a un dialogue continu entre l’artiste, l’œuvre créée, l’observateur et le contexte, qui ont chacun un rôle dans la coconstruction du savoir. Ce processus dynamique de coconstruction de connaissances, appelé par Sullivan (2010) la transcognition, a lieu pendant la pratique artistique : le savoir est pratique-théorique. Cela nous amène à la coproduction des connaissances. La coproduction des connaissances La cocréation de sens Selon Bernèche et Plante (2009), l’interprétation des œuvres en art-thérapie est un dialogue créatif : l’œuvre n’est pas abordée de façon objective, mais plutôt comme un sujet. Cette position se rapproche de l’autonomie de l’œuvre présentée plus haut (Moon 2006), dans la mesure où elle est « sujet ». Elle rejoint aussi le paradigme interprétatif (la pensée dans un langage) (Sullivan 2010) puisqu’il s’agit d’interprétation herméneutique et d’intersubjectivité. L’interprétation est cocréée dans la rencontre entre l’œuvre créée par le client, le client et l’artthérapeute. En allant plus loin dans la coconstruction du savoir, la rechercheaction participative basée sur l’art permet de passer de l’interprétation cocréée à la coproduction des connaissances. Spaniol (2005) rappelle que le paradigme de la recherche-action participative aborde des groupes de personnes comme les experts de leurs propres situations de vie, qui détiennent le savoir tacite nécessaire pour apporter un changement qui leur est significatif. Dans sa recherche-action participative lors d’une conférence sur deux jours en santé mentale, Spaniol (2005) a amené des cliniciens et des usagers des services en santé mentale à faire de l’art sur leurs propres expériences des services et sur leurs préoccupations. Au premier jour, en deux heures, trentequatre histoires narratives ont été exprimées. Le niveau de confort et d’authenticité lors de ce partage suggère que l’action de faire de l’art a contribué à effacer les barrières traditionnelles de pouvoir entre les professionnels et les utilisateurs des services. De plus, des participants ont spontanément apporté d’autres œuvres et une exposition s’est improvisée. Bien que 12 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción non planifiée, cette exposition en contexte de recherche illustre l’importance de la coégalité entre chercheurs et participants en vue d’une exposition, et la mise en place de conditions pour tendre vers l’égalité de pouvoir (Spaniol 1990). Mais qu’en est-il en contexte autochtone ? La mobilisation des savoirs Le travail collaboratif avec la communauté en contexte autochtone permet que divers types de savoirs soient reconnus (tacites, expérientiels ou intellectuels) (Abitbol et al. 2012). Cela nécessite d’aller au-delà des frontières traditionnelles de la recherche, à travers un travail réflexif sur ses propres pratiques comme chercheur, tout en respectant le rôle de chacun des acteurs de la recherche. L’une des particularités de la recherche avec les Premières Nations est qu’il faut suivre le Protocole de recherche des Premières Nations du Québec et du Labrador, adopté en 2005 par l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL). Celui-ci « vise à soutenir l’autonomie et la réappropriation de la recherche par les Autochtones » (Abitbol et al. 2012 : 13). Il prône notamment un pouvoir partagé dans les ententes de recherche, l’équité dans les retombées pour la communauté et le respect de la part des chercheurs et des communautés. Les protocoles de recherche peuvent poser des défis tant aux chercheurs qu’aux membres des communautés, mais ils servent avant tout à lutter contre le colonialisme et à assurer des retombées positives pour les communautés. L’art comme rencontre interdisciplinaire Selon Sullivan (2010), l’interdisciplinarité dans la recherche qui utilise l’art en sciences sociales prend place dans le courant interprétatif. Cinq ans plus tôt, il identifiait trois tendances de recherche utilisant l’art : dérivée de la théorie, interprétative et basée sur l’art. Dans l’interprétatif, l’art était abordé comme une représentation culturelle pouvant être analysée dans les courants des sciences sociales comme la sociologie, l’anthropologie visuelle et les cultural studies (Sullivan 2005). La recherche en art-thérapie comme outil d’action sociale intègre quant à elle les aspects socioculturels, historiques, politiques, etc., et demande une réflexivité sur l’art-thérapie comme discipline (Hocoy 2007). En contexte autochtone, ce type de recherche permet d’adopter une vision large en intégrant les savoirs de plusieurs disciplines. collaborative et qui visent l’action (Sullivan 2010), ce qui est cohérent avec la pensée dans un contexte, vue précédemment. En effet, le contexte nous intéresse dans la recherche avec les Autochtones, afin que les retombées soient locales pour la communauté : le savoir coproduit est donc contextualisé, et ce, par une pratique réflexive en cours d’action. Aussi, l’accent sur la pratique de l’art en recherche facilite la réflexivité et la critique (Sullivan 2010). L’analyse est donc interprétative et critique, dans une approche collaborative ancrée dans un contexte. Le savoir qui émerge pendant la pratique de l’art et pendant le déroulement de la recherche dans l’action est aussi considéré en tenant compte de la réflexivité du chercheur. Maintenant, quelle est la spécificité de l’art-thérapie dans ce domaine de recherche ? L’art-thérapie : implications pour la recherche axée sur l’art L’art, le meilleur moyen d’évoquer des sentiments Selon Eisner (2008), la première qualité de l’art en recherche est son caractère évocateur. Même si l’art peut être aussi descriptif, en représentant quelque chose de façon plus littérale, les émotions et l’imagination sont toujours impliquées. Son caractère évocateur permet aux personnes de vivre une situation par l’intermédiaire de l’art. En d’autres termes, cela favorise l’empathie, c’est-à-dire une meilleure compréhension : en effet, les sentiments empathiques peuvent permettre de comprendre profondément ce que d’autres peuvent vivre. D’un point de vue plus radical, c’est dans le domaine des sentiments que les arts fonctionnent le mieux. Eisner (2008) et McNiff (2008) sont d’avis que des habiletés et des techniques artistiques sont nécessaires pour arriver à ce niveau d’expression artistique. Pour contourner ce problème, les chercheurs ont avantage à intégrer dans leur équipe des artistes qui ont une pratique artistique. Cela dit, McNiff (2008) souligne que les participants peuvent avoir des niveaux d’habiletés et de connaissances artistiques variables. Il revient au chercheur d’accompagner les participants à leur niveau. Les artthérapeutes qui pratiquent l’approche studio sont habituellement plus versés dans le monde artistique que psychothérapeutique et ont l’habitude de rejoindre les habiletés artistiques variées de leur clientèle. Nous y reviendrons. Analyse À la lumière de ce qui précède, l’analyse dans la rechercheaction collaborative axée sur l’art en contexte autochtone se situe d’abord dans le courant interprétatif, en tenant compte des interprétations des créateurs, du ou de la chercheur(e), dans une rencontre interdisciplinaire entre l’art-thérapie, l’anthropologie et la sociologie. L’analyse des données artistiques dans le courant interprétatif utilise la dialectique et le constructivisme (Sullivan 2010). Enfin, un aspect éthique à considérer dans ce type de recherche, particulièrement dans le domaine de la santé, est que l’art peut faire émerger chez les participants des émotions potentiellement déstabilisantes (Boydell et al. 2012). L’avantage pour les artthérapeutes dans ce domaine de recherche est qu’ils ont les compétences pour contenir l’expérience émotionnelle qui peut émerger du processus artistique vécu par les participants, tout en ayant assez de connaissances artistiques pour les accompagner. De plus, l’art peut être mis en relation de façon critique avec son auteur, le chercheur et le contexte. Si nous allons plus loin dans la coproduction des connaissances, on se rapproche des pratiques de recherche critiques qui utilisent l’art dans une démarche L’approche studio Dans cette approche de l’art-thérapie, le cadre thérapeutique a lieu dans l’art lui-même, dans un lieu pouvant être ouvert et à des moments possiblement variables. Ceci se différencie du July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 13 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción cadre psychothérapeutique conventionnel défini notamment par un lieu confidentiel stable et une durée constante. L’espace de l’atelier (studio) cherche à favoriser la créativité intime des gens et à garder un lien serré avec l’environnement (Moon 2002). Selon Catherine Moon (2002), la responsabilité sociale qui en découle peut être située à différents niveaux d’activisme, en abordant les clients comme des experts et en reconnaissant le potentiel subversif de l’art-thérapie. En contexte autochtone, le niveau d’activisme de cette approche et l’ouverture à la communauté sont aussi variables. Deux recherches d’étudiantes de maîtrise en art-thérapie utilisaient l’approche studio. L’une a été menée au Centre Waseskun (Lanaudière) dans la nature, et la création a eu lieu dans des espaces ouverts et à des moments variables selon le besoin des participants (Gattermann 1999). L’autre a eu lieu dans un centre d’amitié autochtone en milieu urbain (non identifié) et a intégré une exposition des œuvres d’un participant sur le thème « Meeting Ground », avec une œuvre en particulier comme affirmation politique sur l’environnement (Sherwin 1994). Enfin, une étude professionnelle a utilisé l’approche studio dans un cadre de pratique décolonisante basée sur la communauté (Lu et Yuen 2012). Des femmes autochtones ayant vécu de la violence ont exposé leurs body-map, c’est-à-dire la silhouette de leur corps sur une toile de grand format. Le vernissage a commencé par une prière, et le tambour a accompagné le témoignage des participantes sur leur expérience personnelle entourant leur art. Cette étude montre comment l’art peut favoriser l’empowerment à travers l’action sociale. Enfin, l’approche studio porte une attention particulière au langage relié à la créativité. Bruce Moon (2010) rappelle que la communication via les images est non seulement nonverbale, mais inclut aussi la parole, et en ce sens va au-delà de la parole en étant « métaverbale ». Afin de préserver cette balance entre le verbal et le visuel, Catherine Moon (2002) suggère d’orienter le langage vers l’art plutôt que vers les interprétations psychologiques. En effet, selon ces deux auteurs et plusieurs autres, le modèle médical a eu comme impact de favoriser l’utilisation d’un jargon psychologique en art-thérapie afin de rechercher une reconnaissance professionnelle dans les institutions plutôt que de développer un langage basé sur l’art, propre à l’art-thérapie. En somme, j’espère avoir contribué à identifier les bases conceptuelles de la recherche-action collaborative axée sur l’art en milieu autochtone. J’ai tenté d’aller du plus général au plus précis en me concentrant sur les jonctions entre les paradigmes de l’interprétatif, le critique, la recherche-action collaborative et le savoir basé sur l’art. Maintenant, quelle est la portée de cette affiche, au-delà de la vision proposée dans cette présentation ? Dans quelle mesure l’action sociale peutelle dépasser la création pour que les participants s’approprient les résultats de la recherche, à la différence de la recherchecréation par exemple ? La prochaine partie traite du lien entre l’empowerment et l’art-thérapie sociale. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 Compte rendu de la présentation L’art-thérapie sociale : Enjeux et perspectives, par Lise Pelletier Lise Pelletier a présenté les résultats de son étude de cas de maîtrise en travail social, menée auprès d’un organisme communautaire dont la mission était l’intervention socioartistique. La clientèle était âgée de 16 à 30 ans et vivait une marginalisation causée par la toxicomanie, des problèmes de santé mentale ou de l’itinérance. Son travail portait plus précisément sur l’empowerment, défini par Rappaport (1997, dans Le Bossé 2003 : 32) comme « la capacité des personnes et des communautés à exercer un contrôle sur la définition et la nature des changements qui les concernent ». Cette notion se base sur « la prémisse que les individus et les collectivités ont le droit de participer aux décisions qui les concernent et que les compétences requises par cette participation sont déjà présentes […] ou que le potentiel pour les acquérir existe » (Ninacs 2003). Le but était de documenter l’impact des arts plastiques sur le développement de l’empowerement chez la clientèle de cet organisme, sur le plan individuel, organisationnel et communautaire. Les résultats indiquent que les arts visuels ont agi comme médiateur dans le contact social, puis comme interface entre le jeune et la communauté, ainsi qu’entre l’organisme et la communauté. Aussi, la fonction thérapeutique de l’art n’a pas été reconnue dans le contexte de cette intervention socioartistique. Ce que je retiens particulièrement de la présentation de madame Pelletier est le potentiel de l’art pour dynamiser les participants, par exemple à travers l’exposition. En effet, selon la travailleuse sociale et art-thérapeute, c’est parfois la première occasion où le jeune peut avoir des remarques comme « c’est du beau travail, c’est intéressant ce que tu fais ! ». Selon elle, pour que la personne ait envie de faire un changement dans un organisme, l’effet d’entraînement doit être stimulé. Un certain engrenage est nécessaire : il faut pouvoir amorcer le mouvement pour entrer dans l’action. Ainsi, le regard des autres, par exemple à travers une exposition, permet de reconnaître en soi le changement social, en étant fier de soi puis en se donnant le droit de rêver et d’avoir une autre vie. Ainsi, la pratique artistique permet aux jeunes de se mettre en mouvement, sur le plan de l’empowerment, ce qui est particulièrement intéressant pour cette clientèle qui éprouve généralement des difficultés à s’engager dans le changement. Les jeunes peuvent par exemple découvrir des façons d’agir pour permettre à d’autres de ne pas tomber dans le piège dans lequel ils sont tombés. En conclusion, selon Lise Pelletier, l’art-thérapie sociale doit s’intéresser en priorité à des problématiques ou des situations sociales qui sont à l’origine de l’oppression, de la marginalisation et de l’exclusion. D’une part, l’action sociale est déterminée par la collectivisation, qui permet à des individus de comprendre les causes collectives d’une problématique et par conséquent, de les sortir de la culpabilisation. D’autre part, l’image, l’imaginaire, le langage artistique et le symbolisme contribuent à l’analyse afin de développer une connaissance plus précise des impacts personnels et sociaux de la problématique. De plus, la pratique artistique peut renforcer le pouvoir d’action tout en approfondissant le sens de la démarche en cours. En d’autres 14 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción termes, l’art-thérapie appliquée à un contexte d’action sociale doit agir sur trois niveaux : 1) sur l’individu (dans ce contexte d’étude de cas, ce niveau n’était pas assez approfondi : il y aurait la possibilité d’aller plus loin du point de vue de la guérison d’une partie de soi, particulièrement pour une population marginalisée); 2) sur le groupe, avec l’impact de la collectivisation; et 3) sur la collectivité. LÉVESQUE CAROLE. 2012. La coproduction des connaissances en sciences sociales, in Miriam Fahmy (dir.), L’état du Québec : 290296. Montréal : Boréal. Cette présentation a donc permis de présenter un autre point de vue sur l’utilisation de l’art en recherche, dans un objectif de changement social, tant à un niveau personnel que collectif. MOON BRUCE. 2006. The rights of artworks, in Ethical issues in art therapy: 58-87. Springfield : Charles C. Thomas Publishers. MCNIFF SHAUN. 2008. Art-based research, in J. G. Knowles (dir.), Handbook of the arts in qualitative research: perspectives, methodologies, examples, and issues : 29-40. Los Angeles: Sage. MOON BRUCE. 2010. Art-based group therapy : Theory and practice. Springfield : Charles C. Thomas Publishers. Bibliographie ABITBOL JONATHAN, CATHERINE DELISLE-L’HEUREUX, JAVIER DIAZ, ZOÉ DONTIGNY-CHARRETTE ET AL . 2012. La co-construction des connaissances en context autochtone: modalités, contraintes, perspectives. Compte-rendu du colloque à l’ACFAS, Bulletin DIALOG (Novembre-décembre) : 10-13. http://www. reseaudialog.ca..., Consulté le 2014-08-19. BERNÈCHE RENÉ ET PIERRE PLANTE. 2009. L’art-thérapie: un espace favorable à la résurgence du potentiel créateur, Revue québécoise de psychologie 30(3) : 11-28. BOYDELL K.M., T. VOLPE, S. COX, A. K ATZ ET AL . 2012. Ethical challenges in arts-based health research, The International Journal of The Creative Arts in Interdisciplinary Practice (11): online. http:// www.ijcaip.com, Consulté le 2013-08-15. MOON CATHERINE H. 2002. A relational aesthetic, in Studio Art Therapy.Cultivating the Artist Identity in the Art Therapist : 131-155. Philadelphia : Jessica Kinsley Publisher. NINACS WILLIAM A. 2008. Empowerment et intervention : Développement de la capacité d’agir et de la solidarité. Québec : Presses de l’Université Laval. SPANIOL SUSAN. 2005. An Arts-Based Approach to Participatory Action Research, The Journal of Pedagogy, Pluralism and Practice (3)1 : online. http://www.lesley.edu..., Consulté le 2014-08-19. SPANIOL SUSAN. 1990. Exhibition art by people with mental illness : Process and principles, Art Therapy: Journal of the American Art Therapy Association 7(2) : 70-78. SULLIVAN GRAEME. 2005. Art practice as research: Inquiry in the visual arts. Thousand Oaks : Sage. EISNER ELLIOT. 2008. 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Elle a fait partie de l’équipe des stagiaires DIALOG à l’été et à l’automne 2013. 15 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción Recherche étudiante TERRITOIRES ÉMERGENTS DE CITOYENNETÉ POUR DES JEUNES DES PREMIÈRES NATIONS DU QUÉBEC : CONTRAINTES ET OUVERTURES DE DIALOGUES AUX VOIX/ES MULTIPLES STÉPHANE GUIMONT MARCEAU, CANDIDATE AU DOCTORAT EN GÉOGRAPHIE, UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL Les territoires et les relations sociospatiales liés au vivre-ensemble entre Autochtones et non-autochtones au Québec sont en transformation. Ces bouleversements prennent place dans des lieux de rencontre et sont liés à des processus de subjectivation politique et de citoyenneté. L’expérience de certains participants du Wapikoni mobile, un atelier de formation en création audiovisuelle qui visite les communautés des Premières Nations du Québec, semble s’inscrire dans ces processus. Depuis 2004, le Wapikoni mobile dénombre plus de 2400 participants, 500 courts-métrages et une soixantaine de prix remportés. Les vidéos réalisées par des jeunes des Premières Nations sont projetées dans différents événements au Québec et à l’étranger; des lieux où des participants sont parfois invités à prendre la parole. Cette recherche étudie les pratiques, les relations et les lieux liés à ces actes de parole en personne, afin de dégager les transformations auxquelles ils participent. Elle montre que les parcours de ces personnes sont limités par des contextes politico-économiques locaux, nationaux et globaux, mais qu’ils servent néanmoins à s’approprier des lieux et des relations qui reterritorialisent les espaces de représentation(s) et de visibilité. Ces mutations sont provoquées par la mise en place de dialogues aux voix et aux voies multiples qui participent à la formation de territoires émergents de citoyenneté. Mon projet de recherche étudie des actes de parole et des parcours singuliers, ceux de participants(es) du Wapikoni mobile. Le Wapikoni mobile est un studio ambulant de formation audio et vidéo qui visite les communautés des Premières Nations du Québec. Plus de 2400 jeunes des Premières Nations ont été rejoints par le projet. Ils et elles ont réalisé près de 500 courts-métrages, dont plusieurs circulent dans des événements au Québec ou à l’étranger, où certains ont été primés. Les participants(es) que j’ai suivis(es) prennent donc la parole à travers leurs vidéos et en personne lors de divers événements où ils et elles sont invités(es). L’objectif principal de ma recherche est de comprendre les effets qu’entraînent ces nouveaux parcours de prise de parole, pour les participants(es) eux-mêmes, ainsi que pour les espaces sociopolitiques qu’ils partagent avec Autochtones et nonautochtones1. Bien que les participants(es) s’insèrent dans des contextes tissés de contradictions, ils et elles entraînent des transformations, tant pour eux-mêmes que dans les espaces publics qu’ils et elles fréquentent. En s’attardant aux pratiques et aux relations sociospatiales que les participants et participantes du Wapikoni mobile développent dans de nouveaux lieux, mon questionnement s’intéresse aux changements qui redessinent les contours des espaces sociopolitiques contemporains. 1 J’ai choisi d’utiliser l’expression « non-autochtone » malgré les limites d’une définition par la négative. Le terme « allochtone », privilégié dans certaines publications, est aussi utilisé pour désigner les populations immigrantes et ne me semblait pas convenir pour cette raison. J’inclus donc dans « non-autochtone » toutes les personnes d’origine québécoise, canadienne ou immigrante qui ne s’auto-identifient pas comme Autochtone. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 En tant que Québécoise, j’ai moi-même vécu un processus transformateur à travers ma relation avec des personnes des Premières Nations. Ce cheminement pourrait bien faire partie d’un mouvement plus large de guérison perçu par plusieurs comme un parcours obligatoire au rapprochement entre les peuples (Conradi 2006). Ma recherche participe d’une nécessité de créer de nouveaux espaces de recherche et de relations. Comme le disent des géographes ayant travaillé avec des peuples autochtones, « For each of us, engagement with Indigenous G/geographies has causes us to struggle creatively with our existential and disciplinary presuppositions » (Coombes et al. 2011 : 486). Cette recherche m’a aussi permis de voir que les participants sont engagés dans des processus relationnels de citoyenneté. Ces processus sont toutefois largement dépendants de structures et 16 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción de contextes qui les dépassent et les limitent. Il demeure que les nouveaux parcours que ces personnes empruntent, de même que les actes de paroles qu’elles commettent dans différents lieux, entraînent pour elles la création de nouvelles relations sociospatiales qui sont à la base de processus de subjectivation politique. C’est dans cette position de sujet, en intersubjectivité avec d’autres, qu’ils dessinent de nouveaux territoires de formation de la citoyenneté. Il s’agit donc d’expériences individuelles, mais qui, d’une part, se font en relation aux autres et, d’autre part, participent aux transformations sociales et politiques que vivent les groupes auxquels ces individus se rattachent. Actes de parole et mobilité Les voyages des peuples autochtones bouleversent un cantonnement imposé. Les Premières Nations vivent en effet depuis la colonisation des processus de confinement (Salée 2005, Desbiens et Hirt 2012). Les espaces autochtones ont aussi été colonisés et structurés par un langage et des représentations spatialisés (Smith L. T. 2002). Depuis une quarantaine d’années cependant, ces processus rencontrent une résistance de plus en plus organisée. À travers diverses initiatives, on assiste à une reterritorialisation des géographies imposées, ces « hétérotopies » qui ont participé à la création de l’État national (Comat 2012). Le confinement qui les condamnait à l’espace des réserves ou à des espaces marginaux des villes s’ouvre dorénavant sur d’autres lieux, des lieux féconds associés à de nouveaux territoires identitaires. Le mur de l’invisibilité est percé par toutes sortes d’apparitions qui retissent les réseaux et les relations sociospatiales qui forment les communautés politiques. Les participants du Wapikoni mobile ont ainsi déjoué différents processus d’« invisibilisation », autant internes qu’externes, qui font en sorte que leur prise de parole publique a d’autant plus d’impact. Leur apparition a, sur eux et sur l’Autre, un effet de transgression, de transformation, qui reterritorialise leurs territoires d’appartenance. Wilson et Peters (2005 : 398), qui étudient les lieux et territoires des Autochtones en milieu urbain, notent que les relations tissées entre les espaces autochtones et urbains dérangent les frontières de la différenciation identitaire dichotomique qui structure l’État canadien. Ces relations sociospatiales créent de nouveaux territoires autochtones. Pour ces auteurs, « [t]here is another geography involved here ». L’utilisation des lieux et des discours organise ou réorganise l’espace en fonction des opérateurs. De Certeau (1990 : 56) décrit les impacts des actes de parole, depuis l’appropriation de la langue et du langage d’un système linguistique, à l’implantation d’un interlocuteur (réel ou fictif) avec qui l’on instaure « un contrat relationnel ». Cette relation permet de se positionner et de développer une « présence au monde », bref, de « [se] réaliser, [de] s’approprier, [de] s’inscrire dans des relations, [de] se situer dans le temps » (De Certeau 1990 : 56). Ceux qui posent ces actes développent ainsi une légitimité et cherchent à entrer en contact avec des interlocuteurs sur une nouvelle base plus égalitaire en s’inscrivant dans un lieu et un moment July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 (politiques) donnés. La mise en récit par l’acte de parole forme un « contre-discours » qui peut défier la configuration de l’espace social (Das 2007). Pour Isin (2002) et Rancière (2000), l’être politique se forge au cours d’un parcours complexe et variable érigé de moments d’action où l’être prend conscience de la dimension politique de son existence. Un parcours que cette citation d’une participante du Wapikoni illustre bien : La première fois que j’ai pris la parole, j’avais de la difficulté, mais après j’ai pris le temps de réfléchir à ce que je devais dire et je savais quoi dire. Je me rendais compte que j’avais des choses à dire. Je me rendais compte que j’avais le droit de dire des choses, que j’avais le droit de dénoncer. C’est quand je discute avec des gens que je me rends compte, que je vois les choses. Cela se développe au fur et à mesure. Ces processus sont en outre façonnés par des personnes qui se positionnent comme « ayant des noms », puisque, nous dit encore Rancière, « ceux qui se conduisent comme des êtres ayant des noms et doués de paroles » (2000) s’inscrivent dans l’ordre politique de la cité. Les participants du Wapikoni mobile ont souvent répété qu’ils tiennent à être nommés en fonction de leur identité nationale – Innu, Atikamekw, Anishnabe etc. – plutôt que par des noms vagues et ambigus comme « indien » ou « autochtone ». Certains posent même, comme Rancière, cette reconnaissance comme préalable à tout dialogue. La prise de parole à travers les vidéos demeure teintée par les « slippery complexities » (Smith L. C. 2005 : 10), des pratiques hybrides, sur le terrain desquelles il me semble plus difficile de s’avancer. L’hybridité des vidéos créées par le Wapikoni mobile peut représenter, en elle-même, une relation, mais elle est souvent contestée. En fait, toutes les formes de discours proviennent d’un amalgame des voix qui circulent dans l’espace public (Graham 2004). Ce sont précisément ces voix entremêlées qui forment la trame du dialogue, même si elles véhiculent autant de représentations intégrées et instituées que d’innovations « libératrices » (Cameron 2012). Territoires émergents de citoyenneté Laurent Jérôme, qui travaille avec un groupe de jeunes musiciens atikamekw vivant des expériences semblables à celles des participants du Wapikoni mobile, note que « Leur parcours identitaire s’est réalisé en cours de route, à partir d’une mémoire, d’une histoire et de savoirs atikamekw, et dans les relations avec d’autres groupes et nations autochtones et non autochtones avec lesquels ils ont mesuré différences et convergences » (Jérôme 2009 : 137). Ailleurs, il avance que les différents lieux fréquentés par les jeunes atikamekw qu’il a suivis ne peuvent être dissociés les uns des autres, « puisqu’ils représentent les lieux de l’expérience contemporaine des jeunes dans lesquels ceux-ci s’engagent avec 17 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción plus ou moins de conviction, avec plus ou moins de réussite, avec plus ou moins de désillusions » (Jérôme 2011 : 28). Ils répondent ainsi « au changement par une variété d’aspirations et d’influences qui se façonnent dans un processus complexe d’appropriation de signes, de symboles et de discours que rendent accessibles différents espaces d’échanges » (Jérôme 2011 : 28). C’est dans ce positionnement « avec » ou « contre » les autres que se forge l’être politique, le long d’un parcours complexe et variable érigé de moments politiques où l’être prend conscience de la dimension politique de son existence (Isin 2002). L’être construit alors son jugement et prend conscience des responsabilités qui lui incombent face à ce jugement (Isin 2002). Les processus de formation de la citoyenneté (Marston et Mitchell 2004, Staeheli 2008) - ou des citoyennetés - se forgent dans des espaces horizontaux (Gagné et Neveu 2009) où se tissent des relations horizontales de concitoyenneté (Salaün et Vernaudon 2009). Ces processus représentent avant tout des relations vécues et contextualisées dans le temps et dans l’espace qui s’incarnent dans des institutions et des lieux autant officiels qu’informels (Staeheli 2011). Les relations et trajectoires qui les composent sont multiples, se jouent à différentes échelles et prennent des formes nouvelles et des dimensions multiples. Elles tissent des territoires individuels et collectifs. Les moments politiques que vivent les participants du Wapikoni mobile constituent non seulement des moments de création de l’être politique, mais aussi des espaces de citoyenneté. Les processus de citoyenneté sont liés à des expériences concrètes, incarnées, des différentes formes de citoyenneté - la citoyenneté légale, octroyée par l’État, la citoyenneté culturelle, liée à des institutions, et la nouvelle citoyenneté participative permise par des organisations de la société civile. Ces processus sont multiples, multiscalaires et complexes. Ils se croisent, se chevauchent et s’alimentent en s’arrimant aux territoires de l’expérience de chacun. La citoyenneté est une organisation spatiale, que les participants du Wapikoni mobile contestent en se fabriquant une autre organisation, lieu par lieu. Chemin faisant, ils se positionnent dans des relations de citoyenneté à différentes échelles. Les réseaux auxquels ils participent – plus ou moins activement – font éclater leurs territoires d’appartenance et redessinent les géographies de leur quotidien. Les échelles de leurs citoyennetés se multiplient. La somme des lieux, des pratiques et des relations qui permettent à un individu ou à un groupe d’exprimer sa spécificité et de négocier sa représentation et son développement, dessine un territoire de citoyenneté. Il s’agit d’un territoire d’identification, de confrontation, d’expression, de négociation, d’action et de gouverne qui met en place des relations politiques qui sont produites, et peut-être entretenues, et à travers lesquelles des configurations de pouvoir sont défiées et, peut-être, transformées. Le territoire concerne l’entrelacement des relations entre les individus et les groupes et avec l’espace, et révèle une certaine appropriation – économique, politique, July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 idéologique et autre – de cet espace. Le territoire de citoyenneté est un espace horizontal de dialogue aux voix et aux voies multiples. La citoyenneté émerge ainsi de nouveaux territoires hybrides et simultanés qui peuvent être spontanés ou plus institutionnalisés, mais dont les contours demeurent ouverts et flexibles. D’où l’importance de tracer leurs contours « en pointillés » (Fleury et Houssay-Holzschuch 2012 : 3). Les processus de subjectivation politique et de citoyenneté demeurent difficiles à circonscrire. Plusieurs participants eux-mêmes ne sont pas convaincus d’être engagés dans des processus de formation de la citoyenneté et n’associent pas leurs expériences à la citoyenneté. Pour certains, être vus et entendus, dialoguer, ne représentent pas des objectifs à atteindre. Ils s’expriment néanmoins sur les formes et les effets des processus de citoyenneté sur leurs pratiques, leurs relations et leurs spatialités. Ils fabriquent des processus de citoyenneté à travers des pratiques sociospatiales liées à une conquête de territoires d’expression. L’étude des voix qui s’expriment ainsi peut servir à dévoiler des géographies émergentes, à la fois individuelles et collectives. Les processus individuels et collectifs de reterritorialisation de la citoyenneté ne peuvent cependant occulter les contextes structurels dans lesquels l’individu et le groupe sont ancrés. Cette mise en garde prévient contre l’association trop rapide entre une vision relationnelle de la citoyenneté et l’émancipation politique (Desforges et al. 2005). L’accent sur la citoyenneté vécue ne devrait pas exacerber le processus de séparation de la citoyenneté et de l’État ni mettre à l’écart ses aspects juridiques et politiques. Associer la citoyenneté à la participation individuelle fait reculer les droits individuels et collectifs, particulièrement ceux des marginaux. Pendant que certains élargissent le territoire de leur citoyenneté, d’autres demeurent dans l’exclusion. Même parmi les participants, d’aucuns pourraient rester aussi confinés qu’avant leur participation, voire davantage. Les dialogues peuvent agir dans la perpétuation de relations inégalitaires comme dans l’émancipation du sujet. Ils véhiculent autant de représentations intégrées et instituées, que d’innovations libératrices ou émancipatrices. Des penseurs autochtones et non autochtones se rejoignent pour constater les efforts de la sphère dominante visant à neutraliser les discours autochtones qui la contestent (Alfred 2005, Hokowhitu 2010), un processus illustré par la figure de l’indio permitido de Hale (2004). Un participant anishnabe, Kevin Papatie, utilise l’expression « l’échange devient écart s’il n’est pas équitable » pour souligner que d’entrer en relation comporte des risques pour celui qui part avec un déficit de pouvoir. La relation peut se retourner contre lui et le marginaliser davantage. Il remarque qu’il n’y aura pas de changement significatif pour les Premières Nations si leur parole est prise en considération seulement dans les lieux de dialogue et pas dans les sphères décisionnelles. Les transformations se font, mais elles n’atteignent pas toujours le niveau nécessaire pour une réelle modification des relations de pouvoir. Ses 18 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción paroles font écho à la définition des contre-sphères publiques faibles de Fraser (1997). Si l’intersubjectivité développée par les participants est incontestablement liée à la transformation des rapports sociospatiaux, son impact sur l’organisation des rapports de pouvoir est moins certain. Conclusion Les territoires de formation de la citoyenneté que se forgent les participants du Wapikoni mobile demeurent ambigus et ne peuvent être considérés comme solution à l’exclusion. Le territoire implique une relation avec l’intérieur autant qu’avec l’extérieur qui peut ouvrir autant sur la liberté que sur l’aliénation. La participation citoyenne locale découle non seulement d’une mise au défi de structures d’exclusion, mais aussi de processus néolibéraux visant le renforcement de ces structures. Les espaces fréquentés oscillent entre l’idéal des contre-sphères publiques fortes et des phénomènes comme l’indio permitido. Les structures dans lesquelles ces personnes s’insèrent, à commencer par celles du projet, sont incontournables et influencent les impacts réels de leurs manifestations. La position critique doit sans cesse être négociée à tous les niveaux dans des lieux sociopolitiques communs, et elle ne diminue pas nécessairement les inégalités (Smith L. C. 2012a). Pourtant, retirer toute agencéité aux participants refermerait le piège colonialiste. Plusieurs se taillent une place, en personne ou à travers leurs créations, dans des relations sociospatiales de pouvoir. La part d’autonomie dans leurs actes de parole demeure importante, bien qu’elle varie en fonction des personnes et des événements. Plusieurs associations autochtones mobilisent aussi le concept de citoyenneté pour tenter de modifier les relations inégalitaires qui articulent leur citoyenneté. Le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec (RCAAQ) participe à ce questionnement autour de la citoyenneté autochtone. Pour Édith Cloutier, présidente du RCAAQ, la nouvelle société civile autochtone engagée met de l’avant des manières différentes d’être citoyen, dans de nouveaux lieux d’expression citoyenne qui prennent place au cœur de l’espace public, en dehors des institutions. La nouvelle citoyenneté autochtone s’inscrit dans la « nouvelle modernité » et appelle une refonte de la démocratie telle qu’elle se vit actuellement; elle pousse à « prendre acte des composantes actuelles de l’agenda autochtone citoyen » (Lévesque et Cloutier 2011 : 19). La rencontre, en août 2013, de jeunes représentants du Forum jeunesse des Premières Nations avec l’adjoint parlementaire québécois aux dossiers jeunesse souligne aussi cette agencéité, de même que la recomposition des territoires de citoyenneté qu’elle peut entraîner. Les jeunes autochtones ont répété à maintes reprises leur « volonté de dialoguer », mais de le faire sur des bases plus égalitaires. La jeune artiste innue Natasha Kanapé Fontaine a lancé : « Mettons-nous sur un pied d’égalité, un bon ton de dialogue et partageons ce besoin de reconnaître notre identité et de partager une certaine identité, puisque nous partageons un même territoire au Québec aujourd’hui. » July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 La publication de Shawn Wilson (2008) Research is Ceremony, de même que la récente réédition de celle de Linda Tuhiwai Smith (2012), Decolonizing Methodologies, sont toutes deux illustrées par des traces de pieds, des pas. Ces illustrations soulignent, il me semble, l’importance des lieux et des parcours individuels et collectifs dans la création de nouveaux territoires sociopolitiques qui tiennent compte des relations entre les subjectivités autochtones et non autochtones. Ces parcours sont tissés par des sujets politiques qui reconnaissent l’intersubjectivité de leur posture, ainsi que la multiplicité des voix et des voies citoyennes des deux côtés de la relation. Le défi demeure d’arrimer cette multiplicité. Bibliographie CAMERON EMILIE. 2012. New Geographies of Story and Storytelling, Progress in Human Geography 36 (5) : 573-592. COMAT IOANA. 2012. Sortir de l’invisibilité : comprendre la place de la ville dans les territoires autochtones contemporains sous l’angle juridique, Géographie et cultures 81 : 59-76. CONRADI ALEXA. 2006. Revisiting the Legacy of the Royal Commission on Aboriginal Peoples : A Rethorical Analysis of Healing. Thesis (M.A.) (Communication), Concordia University, Montréal. COOMBES BRAD, NICOLE GOMBAY, JAY T. JOHNSON ET WENDY S. SHAW. 2011. The Challenges of and from Indigenous Geographies, in V. J. J. Del Casino, M. E. Thomas, P. Cloke et R. Panelli (dir.), A Companion to Social Geography : 472-489. Oxford: WileyBlackwell. 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Governance, Cultural Rights and the Politics of Identity in Guatemala, Journal of Latin American Studies 34 (3) : 485-524. 19 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción HALE CHARLES. 2004. Rethinking Indigenous Politics in the Era of the « Indio Permitido », NACLA report on the Americas 38 (2) : 16-21. HOKOWHITU BRENDAN. 2010. Genealogy of Indigenous Resistance, in B. Hokowhitu, N. Kermoal, C. Andersen, A. Petersen et al. (dir.), Indigenous Identity and Resistance : Researching the Diversity of Knowledge : 207-225. Dunedin : Otago University Press. ISIN ENGIN F. 2002. Becoming Political : Genealogies of Citizenship. Minneapolis: University of Minnesota Press. JÉRÔME L AURENT. 2010. Jeunesse, musique et rituels chez les Atikamekw (Haute-Mauricie, Québec) : Ethnographie d’un processus d’affirmations identitaire et culturelle en milieu autochtone. Thèse de doctorat (Anthropologie), Université Laval, Québec. JÉRÔME L AURENT. 2011. 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SERPEREAU ANTONIN. 2011. Pratiques médiatiques alternatives et espaces publics. Le cas du Wapikoni mobile. Thèse de doctorat (Communication), Université du Québec à Montréal et Université Paris 8, Montréal et Paris. SALÉE DANIEL. 2005. Peuples autochtones, racisme et pouvoir d’État en contextes canadien et québécois : éléments pour une ré-analyse, Nouvelles pratiques sociales 17 (2) :54-74. SMITH L AUREL C. 2010. Locating Post-Colonial Technoscience : Through the Lens of Indigenous Video, History and Technology 26 (3) :251-280. SMITH L AUREL C. 2006. Mobilizing Indigenous Video : the Mexican Case, Journal of Latin American Geography 5 (1):113-128. SMITH L AUREL C. 2005. Mediating Indigenous Identity: Video, Advocacy, and Knowledge in Oaxaca, Mexico. Ph.D. Thesis (Geography), University of Kentucky, Lexington. SMITH LINDA TUHIWAI. 2002. Decolonizing Methodologies : Research and Indigenous Peoples. Londres et New York: Zed Books. WILSON K ATHI ET EVELYN J. PETERS. 2005. « You Can Make a Place for It » : Remapping Urban First Nations Spaces of Identity, Environment and Planning D: Society and Space 23 : 395-413. WILSON SHAWN. 2008. Research is Ceremony : Indigenous Research Methods. Black Point : Fernwood. Stéphane Guimont-Marceau est candidate au doctorat en géographie à l’Université de Montréal. Elle travaille sous la direction de la professeure Patricia Martin. Elle a bénéficié d’une bourse d’excellence DIALOG. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 20 DIALOG in action | DIALOG en action n | DIALOG en acción Members’ Publications | Publications des membres | Publicaciones de los miembros USING TREE-RING RECORDS TO CALIBRATE PEAK DETECTION IN FIRE RECONSTRUCTIONS BASED ON SEDIMENTARY CHARCOAL RECORDS BENOÎT BROSSIER, FRANCE ORIS, WALTER FINSINGER, HUGO ASSELIN The Holocene 24 (6), 2014 ET AL. http://hol.sagepub.com/content/24/6/635 We compared fire episodes over the past 150 years reconstructed using charcoal particles retrieved from well-dated sediment deposits from two small lakes in the eastern Canadian boreal forest, with dendrochronological reconstructions of fire events from the corresponding watersheds. Fire scars and age structure of living trees highlighted three fire events (ad 1890, 1941, and 1989). To explore the ability to detect these fire events based on sedimentary charcoal records, we explored the influence of two user-determined parameters of a widely used peakdetection algorithm (the CharAnalysis software): (1) the temporal resolution used to interpolate charcoal series and (2) the width of the smoothing window used to model background noise. The signal-to-noise index (SNI) is often used to evaluate the ability to detect peaks in sedimentary charcoal records, which can be related to fire events. SNI values >3 identify records appropriate for peak detection. Selecting standard settings in paleoecological studies (median temporal resolution of the entire sequence and 500- to 1000-year window width) yielded higher global SNI values but failed to detect most recent fire events. Instead, selecting a shorter reference period (the past ~150 years) to determine the temporal resolution to interpolate the charcoal series and a narrower smoothing window (100 years) best matched the tree-ring data despite lower SNI values (often <3.0). However, Holocene fire history differed markedly when reconstructed using different smoothing window widths (100–150 years vs >300 years). Consequently, we suggest using the smallest window width yielding a SNI >3. Practitioners must not necessarily focus on obtaining the highest possible SNI, usually related to wide smoothing windows. We also suggest that fire history reconstructions should focus on core sections presenting fairly constant sedimentation rates. Alternatively, sediments could be subsampled after age–depth models have been obtained. AÏNOUS DE TOKYO : UNE NOUVELLE GÉOGRAPHIE POLITIQUE AUTOCHTONE AU JAPON? MARK K. WATSON Diversité urbaine 13 (1), 2013 http://www.grdu.umontreal.ca/fr/publications-revue-vol13n1.html Historiquement, au Japon, les mesures politiques concernant les Aïnous ont toujours été restreintes au territoire d’Hokkaidō. Toutefois, en reconnaissant officiellement les Aïnous en tant que peuple autochtone du nord du Japon et de ses environs en 2008, le gouvernement a pris la décision sans précédent – et pourtant souvent négligée – d’inclure les Aïnous résidant hors du territoire d’Hokkaidō dans l’élaboration d’une politique nationale aïnoue. Cet article expose le rôle qu’a joué le mouvement politique aïnou à Tokyo au cours des quatre dernières décennies, dans une campagne visant l’égalité des droits des Aïnous indépendamment de leur lieu de résidence. Il aborde également les politiques trop bien connues qui sous-tendent la reconnaissance du Peuple aïnou ; reconnaissance qui promettait beaucoup plus que ce que le gouvernement n’avait l’intention d’accomplir. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 21 DIALOG in action | DIALOG en action | DIALOG en acción HERENCIA DE LOS EXEMPLA JESUITAS. HOMENAJE A LA OBRA DE DANIÈLE DEHOUVE DOMINIQUE RABY Desacatos: Revista de Antropologia Social 44, 2014 http://www.ciesas.edu.mx/ El 5 de octubre de 2011 se presentó en la unidad Distrito Federal del Centro de Investigaciones y Estudios Superiores en Antropología Social (ciesas) el libro de Danièle Dehouve Relatos de pecados en la evangelización de los indios de México (siglos xvi-xviii), traducido por Josefina Anaya y publicado en 2010 por esta misma casa de estudios en su colección Publicaciones de la Casa Chata. Tuve el honor de participar en el evento con la autora y con David Robichaux (Universidad Iberoamericana), Solange Alberro (El Colegio de México) y Virginia García Acosta (directora general del ciesas). En esa ocasión presenté a manera de homenaje. Un estudio breve de un relato nahua contemporáneo, elaborado a partir de las características de los ejemplos —también llamados exempla o relatos de pecados— jesuitas, tan finamente analizadas en la obra. El presente texto es una versión modificada y ampliada de ese homenaje. INUIT KNOWLEDGE AND USE OF WOOD RESOURCES ON THE WEST COAST OF NUNAVIK, CANADA STÉPHANIE STEELANDT, NAJAT BHIRY, DOMINIQUE MARGUERIE, CAROLINE DESBIENS, MINNIE NAPARTUK ET PIERRE M. DESROSIERS Études/Inuit/Studies 37 (1), 2013 http://www.etudes-inuit-studies.ulaval.ca/article/1279 Driftwood and shrubs are the primary wood resources available in most areas of coastal Nunavik. Today, they are mainly used as fuel for campfires, but historically they were very important for the ancestors of present-day Inuit. This article documents Inuit traditional knowledge about the origin, availability, gathering, and exploitation of wood resources in this region located in the Low Arctic and the Subarctic. Interviews were conducted with 27 Inuit between 60 and 89 years of age in the villages of Ivujivik, Akulivik, Inukjuak, and Umiujaq on the east coast of Hudson Bay. Our data reveal, among other things, that Inuktitut names for pieces of driftwood were based on shape, aspect, colour, and texture. This traditional knowledge was very accurate and highly diverse in the southern villages because of their significant exposure to driftwood. Wood from shrubs (i.e. willows, birches, and alders) was mainly harvested in the fall and used to make fires, mattresses, sleeping mats (alliat), and other objects. According to the participants, driftwood originates in southern Hudson Bay and James Bay and is washed up on the beaches in late summer and the fall. In the far north of Nunavik, where driftwood is small and slender, Inuit used to collect it during the summer from a boat (umiaq or qajaq). Further south, it was gathered during the winter by dogsled LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION PROMOTION DE LA SANTÉ SEXUELLE CHEZ LES JEUNES (TIC) ET LA AUTOCHTONES DU QUÉBEC SERGE DJOSSA ADOUN, BERNARD ROY, NANCY GROS-LOUIS MCHUGH, MARIE-NOËLLE CARON ET MARIE-PIERRE GAGNON Recherches amérindiennes au Québec 43 (2-3), 2013 http://www.recherches-amerindiennes.qc.ca/revueaccueil.html July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 22 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá Conferences | Colloques | Colloquios MONTRÉAL Champs, mondes, scènes au prisme des réseaux Colloque de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF) 7-9 octobre 2014 NEW YORK, NEW YORK World Conference on Indigenous Peoples 22-23 September, 2014 http://wcip2014.org/ CAIRNS, AUSTRALIE QUÉBEC Le savoir qui illumine – Enlightening Knowledge 19e édition du Congrès biennal d’Études Inuit 29 octobre – 1er novembre 2014 http://www.inuksiutiitkatimajiit.org/ National Indigenous Women Conference 13-15 October 2014 http://www.indigenoushealth.net/ indigenouswomenconference.htm SOGNDAL, NORWAY VAL-D’OR Des exemples concrets pour décoloniser la recherche 3e séminaire sur l’éthique de la recherche avec les Peuples autochtones 24-25 septembre 2014 http://uqat.ca/ethiqueautochtone/ OTTAWA Colloque Mobilité(s) Acsalf 14-17 octobre 2014 http://www.acsalf.ca/ 2014 International Adventure Conference 24-26 November 2014 http://adventureconference2014.no/ YAKUTSK, RUSSIE International Research-to-Practice Conference Social and Human Adaptation of the Arctic Regions to Climate Change and Globalization 25-26 November 2014 http://www.uarctic.org/SingleNewsArticle. aspx?m=83&amid=16090 LIMA, PERU De/Colonization in the Americas: Continuity and Change Third Biennial Conference of the International Association of Inter-American Studies 6-8 August, 2014 http://www.interamericanstudies.net/?page_id=4269 July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 23 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Notic Noticias oticias de aquí y de allá Nouvelles ouvelles d’ici et d’ailleurs | News from here and abroad | Noticias Notic de aquí y de allá UN PAS DE PLUS VERS L’UNIFICATION DE LA NATION INNUE http://www.newswire.ca/fr/story/1365373/un-pas-de-plus-vers-l-unification-de-la-nation-innue UASHAT, LE 2 JUIN 2014 - Les Chefs des neuf communautés innues ont tenu un Pré-Sommet de la Nation, au cours duquel ils ont donné suite à leur déclaration du 16 décembre 2013. Cette rencontre leur a permis de réaffirmer leur volonté de travailler ensemble à la mise en place de la gouvernance innue, et l’unicité de leur voix quant aux enjeux principaux que sont l’économie, l’éducation, la culture et la protection du territoire. Ces enjeux seront abordés lors d’un Sommet de la Nation, prévu à l’automne 2014, événement qui concrétisera la fondation du Conseil de la Nation innue. D’ici là, de multiples stratégies de participation citoyenne seront mises en place pour assurer la représentativité du processus. Les Chefs affirment leur volonté d’unir leurs voix et leurs actions, mettant de l’avant leurs valeurs communes – respect, solidarité, famille – et leur identité basée sur un territoire commun, le Nitassinan. Cette volonté s’appuie sur des enjeux communs, qui seront explorés en profondeur en vue du Sommet, notamment : développement économique, financement des services, éducation, culture, santé, environnement, savoirs scientifiques et traditionnels. Le besoin de trouver un équilibre entre le développement et la protection du territoire, base de l’identité commune, est une part essentielle de cette démarche. Cet équilibre passe nécessairement par le respect de nos droits ancestraux. LANCEMENT DU NOUVEAU SITE WEB DU PARTENARIAT INTERNATIONAL DE RECHERCHE SUR L’ÉTAT ET LES CULTURES JURIDIQUES AUTOCHTONES Le partenariat international de recherche sur l’État et les cultures juridiques autochtones lance son nouveau site internet Legitimus à l’adresse http://www.legitimus.ca/. Dès la page d’accueil, il sera possible d’accéder aux nouvelles du site et de les partager sur les médias sociaux. « Je me félicite de notre site Legitimus. Il nous permettra de garder un contact permanent avec nos différents partenaires et le public en général. Vous pouvez enfin suivre de plus près les progrès, les activités et les réalisations des équipes de recherche travaillant au Canada, en Afrique et dans le Pacifique» a indiqué M. Ghislain Otis, directeur du projet et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la diversité juridique et les peuples autochtones. Des renseignements sur les projets des différents groupes de recherches y seront mis en ligne pour consultation. On y retrouvera également des fonctionnalités telles que : • Une rubrique présentant le projet, sa mission et son financement; • Un répertoire des groupes de recherche et leurs projets respectifs; • Un répertoire des publications regroupant l’ensemble des documents téléchargeables sur le site et les activités des membres du projet; et • Une rubrique audiovisuelle. Rappelons que la Chaire de recherche du Canada sur la diversité juridique et les peuples autochtones dont M. Otis est titulaire, a obtenu en 2012 et 2013 plus de 3 millions de dollars du CRSH, de l’AUF et de plusieurs partenaires en vue de réaliser un projet international de partenariat intitulé État et cultures juridiques autochtones : un droit en quête de légitimité. Ce partenariat international de recherche comparative a pour objet de mieux comprendre les conditions de la mise en place, au Canada et ailleurs, de systèmes de droit qui organisent la collaboration des cultures juridiques autochtones et non autochtones afin de contribuer à une gouvernance plus efficace. Le projet regroupe plusieurs chercheurs de calibre international et de plusieurs disciplines et des partenaires non universitaires, dont des partenaires autochtones. Pour obtenir plus d’information, veuillez communiquer avec : Caroline Beaudry Agente en communication Chaire de recherche du Canada sur la diversité juridique et les peuples autochtones Tél: (613) 562-5800, poste 7080 July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 24 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias oticias de aquí y de allá Call for proposals | Appel de propositions | Llamadas de propuestas THE DYNAMICS OF DARKNESS IN THE NORTH: A SCIENTIFIC AND ARTISTIC MULTIDISCIPLINARY INTERNATIONAL EVENT FEBRUARY 26-28, 2015 REYKJAVIK, ICELAND http://icelandicartcenter.is/ The United Nations has declared 2015 the International Year of Light and thus we are curious to explore the infinite choreographies of darkness and light that affect everyday experiences of people inhabiting the North. The aim of this scientific and artistic, multidisciplinary international conference is to bring together different perspectives and to create conversations between different groups of audiences, ranging from students and academics to artists and the general public. Academics, artists, designers and creative entrepreneurs are invited to submit proposals for papers, installations or performances that address the conference theme by September 30th, 2014. Please submit your proposal before September 30th, 2014 with a title and a description of a maximum of 250 words to [email protected], including your professional affiliation and status, postal and email addresses. Proposals for artistic presentations, i.e. performance, installation or the exhibition of visual, sound or digital material, should contain a description of the creative concept and the artist’s intent, in addition to spatial and technological needs. All presentations will be limited to 20 minutes. Proposals should be written in English, which will be the language of the event. Answers will be sent by November 1st, 2014. Participants are responsible for their travel and accommodation costs. A contribution fee of 20 000 ISK (130€, 190$CAD) will be requested for speakers and participants, to cover organization, registration, program, and coffee breaks. This event is co-organized by the Department of Geography and Tourism at the University of Iceland, the International Laboratory for the Multidisciplinary Study of Representations of the North at the Université du Québec à Montreal, and the Iceland Academy of the Arts, in cooperation with the Nordic House in Reykjavík, the Embassy of Canada in Iceland and the Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture québécoises. Deadline: September 30st 2014 SEVENTH ANNUAL MEETING OFNAISA WASHINGTON, DC JUNE 4-6, 2015 http://www.naisa.org/call-for-papers-naisa-2015-washington-dc.html The NAISA Council invites scholars working in Native American and Indigenous Studies to submit proposals for: Individual papers, panel sessions, roundtables, or film screenings. session. Also, someone may organize a panel in which s/he does not have an active role and would be able to present a paper or chair/comment at another time in the program. The Program Committee may recruit panel chairs and commentators from people on successful proposals. All persons working in Native American and Indigenous Studies are invited and encouraged to apply. Proposals are welcome from faculty and students in colleges, universities, and tribal colleges; from community-based scholars and elders; and from professionals working in the field. GO to naisa.org for more information about NAISA. More information about Washington DC 2015 will be available in the coming months. All those accepted to the Program must be a NAISA member and must register for the meeting. Only complete proposals submitted through the online Abstract Collector before the deadline will receive consideration. PLEASE NOTE: The Program Committee limits submissions to one proposed session per person, in order to maximize representation at the meetings. Each person can only be part of one proposal of any kind. The Program Committee reserves the right to disqualify proposals that include individuals who are part of more than one proposal. Someone may however, be proposed to both Chair and present or Chair and comment within one Detailed instructions for submitting proposals will be available on naisa.org by September 1, 2014. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 Deadline: November 3rd 2014 25 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá Exhibits | Expositions | Exposiciones SAVOIR ET SAVOIR-FAIRE Jardin des Premières-Nations, Jardin botanique, Montréal 15 mai – 2 novembre 2014 Venez découvrir la beauté des objets fabriqués et utilisés par les Autochtones du Québec. Vitrine du savoir-faire autochtone, le Jardin des Premières-Nations met en valeur une fascinante collection d’objets contemporains conjuguant le passé au présent en s’inspirant des traditions. L’écorce de bouleau, le frêne noir, les racines d’épinettes et de sapin, la peau de caribou sont utilisés depuis des millénaires par les Premières Nations et les Inuits du Québec. Découvrez l’ingéniosité du design autochtone, la pureté de ses lignes, l’économie des matériaux dans la réalisation de ces multiples objets utilitaires et artistiques. Venez admirer le canot d’écorce, les paniers, le porte-bébé et plusieurs autres créations exposées à même la nature du Jardin botanique. http://calendrier.espacepourlavie.ca/expo-savoirs-et-savoir-faire-au-jardin-despremieres-nations NIKIWIN/RENAISSANCE/REBIRTH Centre d’exposition de Val-d’Or 20 juin au 24 août 2014 L’exposition, Nikiwin / Renaissance / Rebirth sous le commissariat d’Anaïs Janin, parle du travail de femmes artistes autochtones de différentes générations, qui occupent une place particulière au niveau de l’art autochtone du Québec. Artistes majeures de la scène autochtone québécoise actuelle ces artistes poussent le visiteur à réfléchir sur l’identité autochtone et son universalisme. Leurs thématiques sont reliées à l’assimilation culturelle, tout en exprimant une renaissance culturelle. Les techniques choisies expriment l’hybridation et le métissage artistique. Les artistes : Nadia Myre, Algonquine, aborde les thématiques de l’identité et du langage, de la perte et de la reconnexion avec sa culture originelle. Virginia Pésémapéo Bordeleau, métisse Crie, affirme la sensualité autochtone issue du territoire, comme force de vie et de résilience, marquée par le métissage. Glenna Matoush, Ojibwée, Tsunami, 2010, Acrylique sur toile © Virginia parle de la destruction du territoire, et des difficultés sociales présentes dans les Bordeleau communautés. Sonia Robertson, Innue, poursuit l’inscription territoriale, telle que Photo © Denis Gingras conçue par les Premiers Peuples, en se réappropriant chaque espace où elle fait ses installations, poussant le visiteur à se reconnecter avec l’environnement. Eruoma Awashish, Atikamekw, a pour objectif de se réapproprier référents culturels et religieux, Autochtones et non-autochtones, pour créer une œuvre hybride, expression de son identité, où spiritualité et mémoire se côtoient. http://www.expovd.ca/ July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 26 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Not Noticias de aquí y de allá alllá To read | À lire | A leer V O L U M E X L I I I , N OS 2 - 3 , 2 0 1 3 Santé territoriale, indicateurs de santé animale et vision holistique : la sélection des prises et les choix alimentaires chez les Atikamekw de Manawan et d’Obedjiwan Nancy Tanguay, Sylvie de Grosbois et Johanne SaintCharles Femmes autochtones détenues et criminalisation de la pauvreté au Mexique R. Aída Hernández Castillo IsumaTV, la Babel du Grand Nord : religions, images autochtones et médias électroniques Frédéric Laugrand et Galo Luna-Penna Les technologies de l’information et de la communication (TIC) et la promotion de la santé sexuelle chez les jeunes autochtones du Québec M.A. Serge Djossa Adoun, Bernard Roy, Nancy Gros-Louis McHugh, Marie-Noëlle Caron et Marie-Pierre Gagnon Propriétés et territoires autochtones en Nouvelle-France I – Contrôle territorial et reconnaissance de territoires nationaux Michel Morin (Couverture : Gaspé n˚ 6, photo de Bruno Carrière) Recherches amérindiennes au Québec 6742, rue Saint-Denis Montréal, Québec H2S 2S2 • CANADA (514) 277-6178 [email protected] www.recherches-amerindiennes.qc.ca Ce numéro 37,00 $ (plus taxes) + Frais de port 5,00 $ (Canada) 14,00 $ (Étranger) ABONNEMENT POUR UNE ANNÉE 3 numéros (taxes et port inclus) Régulier (à l’étranger) Étudiant Institution (à l’étranger) 75 $ 85 $ 50 $ 100 $ 120 $ DIFFUSION AU CANADA : DIMEDIA Inc. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 L’original de la pétition montagnaise du 8 avril 1847: un document inédit Jacques Frenette NOTE DE RECHERCHE S’affirmer en tant que Nation: la voie diplomatique des Kitigan Zibi Anishnabeg Anny Morissette NOTE DE RECHERCHE Les racines éducationnelles de l’indifférence Emmanuelle Dufour HOMMAGE À LAURENT GIROUARD Textes et témoignages de Caroline Nantel, Claude Chapdelaine, Gérald McKenzie, Sylvie Vincent, Paul Piché, Richard Boivin, Philomène Jourdain, Marc Laberge, Éric Chalifoux… Pointe-du-Buisson, Mandeville, La Martre et autres furetages… en photos DVD Les sept vies de Laurent Girouard, archéologue du Québec Entretien réalisé par Gérald McKenzie 27 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá NEGOTIATING ABORIGINAL PARTICIPATION IN RESEARCH: DILEMMAS AND OPPORTUNITIES Michele Lobo COSMOPOLITAN ENGAGEMENT IN RESEARCHING RACE RELATIONS IN NEW ZEALAND Farida Gozdar In Leila Voloder et Liudmila Kirpitchenko (dir.), Insider Research on Migration and Mobility. International Perspectives on Researcher Positioning. Ashgate 2014 http://www.ashgate.com/isbn/9781409463214 With an increasing proportion of migration and mobility field studies being conducted by migrants and members of ethnic minorities in ‘home’ contexts, the implications of ‘insider research’ are increasingly subject critical scrutiny. Researchers who may share migration experiences or cultural, ethnic, linguistic or religious identities with their participants are exploring the means, ethics and politics of mobilizing ‘insider capital’ for the purpose of gaining access to and representing research participants. Bringing together the latest international scholarship in the sociology and anthropology of migration, this volume explores the complexities, joys and frustrations of conducting ‘insider’ research.The book offers analyses of key methodological, ethical and epistemological challenges faced by migration researchers as they question the ways in which they come to identify with their research topic or their participants. Addressing questions of identity and categorization, ethics and methodology, epistemology and situated knowledge, Insider Research on Migration and Mobility will appeal to scholars across the social sciences with interests in migration, mobilities, diaspora studies and ethnic and racial identities, as well as those interested in qualitative research design and analysis. THE INDIGENOUS WORLD 2014 IWGIA 2014 http://www.iwgia.org/publications/search-pubs?publication_id=671 The 2014 edition contains a comprehensive update on the current situation of indigenous peoples in 73 articles written by indigenous and non-indigenous scholars and activists. The book provides 58 country reports and 15 articles on international processes, reflecting ongoing worldwide human rights violations, especially with regards to indigenous peoples’ land, territories and resources. The reports also reflect indigenous peoples’ path towards the World Conference on Indigenous Peoples, their participation in climate change negotiations, engagement with the Post 2015 Development Agenda, and their local struggles for the implementation of their right to development with free, prior and informed consent, among many other issues of importance in 2013. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 28 News from here and abroad | Nouvelles d’ici et d’ailleurs | Noticias de aquí y de allá DOSSIER: RÉSISTANCES AUTOCHTONES À Babord! numéro 54 2014 http://www.ababord.org/spip.php?article1760 Abénaquis, Cris, Mohawks, Algonquins, Hurons-Wendat, Innus, Atikamekw, Malécites, Naskapis, Micmacs et Inuit. Onze nations sont présentes sur le territoire colonisé qu’on appelle le Québec. Onze nations et autant de langues, de cultures, de traditions et d’histoires. Et pourtant, combien d’entre nous sont capables de les nommer ? Le documentaire Le Peuple invisible de Richard Desjardins et Robert Monderie porte si bien son nom ! Pourtant, le territoire sur lequel nous vivons appartient aux Premières Nations, aux Inuit et aux Métis – À bâbord ! est ainsi produit en territoire mohawk non cédé – et nous exploitons les ressources de ce territoire pour subvenir à nos besoins et en tirer profit. Est-il acceptable que certaines réserves n’aient ni eau ni électricité, alors qu’on les a déplacées pour construire des barrages hydroélectriques ? La solidarité, ça commence toujours par l’écoute et la compréhension ; surtout, il s’agit de ne pas parler « au nom de ». Pour son 54e numéro – eh oui, il en aura fallu du temps – À bâbord ! ouvre ses pages à des récits, projets et luttes autochtones. C’est un grand privilège d’avoir travaillé avec chaque personne qui a collaboré à ce dossier et nous tenons à les remercier encore une fois chaleureusement de leur participation. Puisse ce dossier contribuer à une meilleure connaissance des réalités et des résistances autochtones, à la décolonisation de nos relations et à la création de nouvelles solidarités ! THE SITUATION OF INDIGENOUS PEOPLES IN CANADA James Anaya Report of the Special Rapporteur on the rights of indigenous peoples Geneva, July 2014 In the present report, the Special Rapporteur on the rights of indigenous peoples examines the human rights situation of indigenous peoples in Canada on the basis of research and information gathered from various sources, including during a visit to Canada from 7 to 15 October 2013. The visit was a follow-up to the 2004 visit to and report on Canada by the previous Special Rapporteur (E/CN.4/2005/88/Add.3). During his visit, the Special Rapporteur met with government officials at the federal level, and at the provincial level in six provinces. The relationship of Canada with the indigenous peoples within its borders is governed by a well-developed legal framework and a number of policy initiatives that in many respects are protective of indigenous peoples’ rights. But despite positive steps, daunting challenges remain.The numerous initiatives that have been taken at the federal and provincial/territorial levels to address the problems faced by indigenous peoples have been insufficient.The well-being gap between aboriginal and non-aboriginal people in Canada has not narrowed over the past several years; treaty and aboriginal claims remain persistently unresolved; indigenous women and girls remain vulnerable to abuse; and overall there appear to be high levels of distrust among indigenous peoples towards the government at both the federal and provincial levels. July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 29 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica Books | Livres | Libros LE GÉNOCIDE CULTUREL CAMOUFLÉ DES INDIENS. PARCOURS D’UN RESCAPÉ DES PENSIONNATS AUTOCHTONES ZOOM sur le Québec ZOOM sur le Québec Chantale Potvin Éditions Québec-Livres 2014 En 1876, le gouvernement fédéral adopte la Loi sur les Indiens qui stipule que tous les enfants autochtones tombent sous sa tutelle. Plus tard, en 1920, les jeunes, qui ont entre six et quinze ans, deviennent obligés de résider en pensionnat. Des débordements de toutes sortes s’ensuivent qui auront un impact catastrophique sur les populations indiennes. S’inspirant de nombreux témoignages, l’auteure a créé un personnage qui, dès son jeune âge, est enlevé à sa famille et tenu de grandir dans un de ces pensionnats. Fortement lié à la réalité, ce récit révèle le sort réservé aux Amérindiens pendant tout le XXe siècle tout en portant un regard pénétrant sur leur situation actuelle. Source: http://www.quebec-livres.com/genocide-culturel-camoufle-indiens/chantale-potvin/ livre/9782764020272 FORT GEORGE, BAIE JAMES. UNE ETHNOHISTOIRE DES MARCHANDS DE FOURRURES (CANADIENS, BRITANNIQUES ET FRANÇAIS AU XIXE ET AU DÉBUT DU XXE SIÈCLE) Pierrette Désy Les Classiques des sciences sociales 2014 Source: http://classiques.uqac.ca/contemporains/desy_pierrette/fort_george_baie_James/ fort_george.html MOHAWK INTERRUPTUS: POLITICAL LIFE ACROSS THE BORDERS OF SETTLER STATES ZOOM sur le Québec Audra Simpson Duke University Press 2014 Mohawk Interruptus is a bold challenge to dominant thinking in the fields of Native studies and anthropology. Combining political theory with ethnographic research among the Mohawks of Kahnawà:ke, a reserve community in what is now southwestern Quebec, Audra Simpson examines their struggles to articulate and maintain political sovereignty through centuries of settler colonialism. The Kahnawà:ke Mohawks are part of the Haudenosaunee or Iroquois Confederacy. Like many Iroquois peoples, they insist on the integrity of Haudenosaunee governance and refuse American or Canadian citizenship. Audra Simpson thinks through this politics of refusal, which stands in stark contrast to the politics of cultural recognition.Tracing the implications of refusal, Simpson argues that one sovereign political order can exist nested within a sovereign state, albeit with enormous tension around issues of jurisdiction and legitimacy. Finally, Simpson critiques anthropologists and political scientists, whom, she argues, have too readily accepted the assumption that the colonial project is complete. Belying that notion, Mohawk Interruptus calls for and demonstrates more robust and evenhanded forms of inquiry into indigenous politics in the teeth of settler governance. Source: http://www.dukeupress.edu/Mohawk-Interruptus/ July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 30 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica ANCIENT PATHWAYS, ANCESTRAL KNOWLEDGE Nancy J.Turner McGill-Queen’s University Press 2014 Nancy Turner has studied Indigenous peoples’ knowledge of plants and environments in northwestern North America for over forty years. In Ancient Pathways, Ancestral Knowledge, she integrates her research into a two-volume ethnobotanical tour-de-force. Drawing on information shared by Indigenous botanical experts and collaborators, the ethnographic and historical record, and from linguistics, palaeobotany, archaeology, phytogeography, and other fields, Turner weaves together a complex understanding of the traditions of use and management of plant resources in this vast region. She follows Indigenous inhabitants over time and through space, showing how they actively participated in their environments, managed and cultivated valued plant resources, and maintained key habitats that supported their dynamic cultures for thousands of years, as well as how knowledge was passed on from generation to generation and from one community to another. To understand the values and perspectives that have guided Indigenous ethnobotanical knowledge and practices, Turner looks beyond the details of individual plant species and their uses to determine the overall patterns and processes of their development, application, and adaptation. Source: http://www.mqup.ca/ancient-pathways--ancestral-knowledge-products-9780773543805. php A PREHISTORY OF SOUTH AMERICA. ANCIENT CULTURAL DIVERSITY ON THE LEAST KNOWN CONTINENT Jerry D. Moore University Press of Colorado 2014 A Prehistory of South America is an overview of the ancient and historic native cultures of the entire continent of South America based on the most recent archaeological investigations.This accessible, clearly written text is designed to engage undergraduate and beginning graduate students in anthropology. For more than 12,000 years, South American cultures ranged from mobile hunters and gatherers to rulers and residents of colossal cities. In the process, native South American societies made advancements in agriculture and economic systems and created great works of art—in pottery, textiles, precious metals and stone—that still awe the modern eye. Organized in broad chronological periods, A Prehistory of South America explores these diverse human achievements, emphasizing the many adaptations of peoples from a continent-wide perspective. Moore examines the archaeologies of societies across South America, from the arid deserts of the Pacific coast and the frigid Andean highlands to the humid lowlands of the Amazon Basin and the fjords of Patagonia and beyond. Source: http://www.upcolorado.com/book/3327 July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 31 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica BECOMING INUMMARIK. MEN’S LIVES IN AN INUIT COMMUNITY Peter Collins McGill-Queen’s University Press 2014 Peter Collings presents an accessible, intelligent, humorous, and sensitive account of Inuit men who are no longer youths, but not yet elders. Based on over twenty years of research conducted in Ulukhaktok, Northwest Territories, Becoming Inummarik is a profound and nuanced look at contemporary Inuit life that shows not just what Inuit men do, but who they are. Collings recounts experiences from his immersion in the daily lives of Ulukhaktok’s men - from hunting and sharing meals to playing cards and grocery shopping - to demonstrate how seemingly mundane activities provide revelations about complex issues such as social relationships, status, and maturity. He also reflects on the ethics of immersive anthropological research, the difficulties of balancing professional and personal relationships with informants, and the nature of knowledge in Inuit culture. Becoming Inummarik shows that while Inuit born into a modern society see themselves as different from their parents’ generation, their adherence to traditional ideas about life ensures that they remain fully Inuit even as their community has witnessed drastic upheaval. Source: http://www.mqup.ca/becoming-inummarik-products-9780773543126.php CHEROKEE SISTER:THE COLLECTED WRITINGS OF CATHARINE BROWN, 1818-1823 Catharine Brown. Edited and with an introduction by Theresa Strouth Gaul University of Nebraska Press 2014 Catharine Brown (1800?–1823) became Brainerd Mission School’s first Cherokee convert to Christianity, a missionary teacher, and the first Native American woman whose own writings saw extensive publication in her lifetime. After her death from tuberculosis at age twenty-three, the missionary organization that had educated and later employed Brown commissioned a posthumous biography, Memoir of Catharine Brown, which enjoyed widespread contemporary popularity and praise. In the following decade, her writings, along with those of other educated Cherokees, became highly politicized and were used in debates about the removal of the Cherokees and other tribes to Indian Territory. Although she was once viewed by literary critics as a docile and dominated victim of missionaries who represented the tragic fate of Indians who abandoned their identities, Brown is now being reconsidered as a figure of enduring Cherokee revitalization, survival, adaptability, and leadership. In Cherokee Sister Theresa Strouth Gaul collects all of Brown’s writings, consisting of letters and a diary, some appearing in print for the first time, as well as Brown’s biography and a drama and poems about her.This edition of Brown’s collected works and related materials firmly establishes her place in early nineteenth-century culture and her influence on American perceptions of Native Americans. Source: http://www.nebraskapress.unl.edu/product/Cherokee-Sister,675763.aspx July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 32 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica CHOCTAW RESURGENCE IN MISSISSIPPI. RACE, CLASS, AND NATION BUILDING IN THE JIM CROW SOUTH, 1830-1977 Katherine M. B. Osburn University of Nebraska Press 2014 When the Choctaws were removed from their Mississippi homeland to Indian Territory in 1830, several thousand remained behind, planning to take advantage of Article 14 in the removal treaty, which promised that any Choctaws who wished to remain in Mississippi could apply for allotments of land. When the remaining Choctaws applied for their allotments, however, the government reneged, and the Choctaws were left dispossessed and impoverished.Thus begins the history of the Mississippi Choctaws as a distinct people. Source: http://www.nebraskapress.unl.edu/product/Choctaw-Resurgence-in-Mississippi,675890. aspx FLORAL JOURNEY. NATIVE NORTH AMERICAN BEADWORK Lois S. Dubin UBC Press 2014 Floral Journey: Native North American Beadwork is the compelling story of why Native floral beadwork became both a major means of artistic expression and a symbol of cultural resilience. It is also an important example of how two differing cultures - Native and European - established a common ground of economic and creative exchange. Source:http://www.ubcpress.com/search/title_book.asp?BookID=299174711 FRESHWATER PASSAGES:THE TRADE AND TRAVELS OF PETER POND David Chapin University of Nebraska Press 2014 Peter Pond, a fur trader, explorer, and amateur mapmaker, spent his life ranging much farther afield than Milford, Connecticut, where he was born and died (1740–1807). He traded around the Great Lakes, on the Mississippi and the Minnesota Rivers, and in the Canadian Northwest and is also well known as a partner in Montreal’s North West Company and as mentor to Alexander Mackenzie, who journeyed down the Mackenzie River to the Arctic Sea. Knowing eighteenth-century North America on a scale that few others did, Pond drew some of the earliest maps of western Canada. In this meticulous biography, David Chapin presents Pond’s life as part of a generation of traders who came of age between the Seven Years’ War and the American Revolution. Pond’s encounters with a plethora of distinct Native cultures over the course of his career shaped his life and defined his reputation. Whereas previous studies have caricatured Pond as quarrelsome and explosive, Chapin presents him as an intellectually curious, proud, talented, and ambitious man, living in a world that could often be quite violent. Chapin draws together a wide range of sources and information in presenting a deeper, more multidimensional portrait and understanding of Pond than hitherto has been available. Source: http://www.nebraskapress.unl.edu/product/Freshwater-Passages,675822.aspx July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 33 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica GIFTS FROM THE THUNDER BEINGS. INDIGENOUS ARCHERY AND EUROPEAN FIREARMS IN THE NORTHERN PLAINS AND CENTRAL SUBARCTIC, 1670-1870 Roland Bohr University of Nebraska Press 2014 Gifts from the Thunder Beings examines North American Aboriginal peoples’ use of Indigenous and European distance weapons in big-game hunting and combat. Beyond the capabilities of European weapons, Aboriginal peoples’ ways of adapting and using this technology in combination with Indigenous weaponry contributed greatly to the impact these weapons had on Aboriginal cultures. This gradual transition took place from the beginning of the fur trade in the Hudson’s Bay Company trading territory to the treaty and reserve period that began in Canada in the 1870s. Source: http://www.nebraskapress.unl.edu/product/Gifts-from-the-Thunder-Beings,675841.aspx INDIAN PLAY: INDIGENOUS IDENTITIES AT BACONE COLLEGE Lisa K. Neuman University of Nebraska Press 2014 When Indian University—now Bacone College—opened its doors in Indian Territory (now Oklahoma) in 1880, it was a small Baptist institution designed to train young Native Americans to be teachers and Christian missionaries among their own people and to act as agents of cultural assimilation. From 1927 to 1957, however, Bacone College changed course and pursued a new strategy of emphasizing the Indian identities of its students and projecting often-romanticized images of Indianness to the non-Indian public in its fund-raising campaigns. Money was funneled back into the school as administrators hired Native American faculty who in turn created innovative curricular programs in music and the arts that encouraged their students to explore and develop their Native identities. Through their frequent use of humor and inventive wordplay to reference Indianness—“Indian play”—students articulated the (often contradictory) implications of being educated Indians in mid-twentieth-century America. In this supportive and creative culture, Bacone became an “Indian school,” rather than just another “school for Indians.” Source: http://www.nebraskapress.unl.edu/product/Indian-Play,675769.aspx INDIGENOUS BODIES. REVIEWING, RELOCATING, RECLAIMING Edited by Jacqueline Fear-Segal and Rebecca Tillett Suny Press 2013 This interdisciplinary collection of essays, by both Natives and non-Natives, explores presentations and representations of indigenous bodies in historical and contemporary contexts. Recent decades have seen a wealth of scholarship on the body in a wide range of disciplines. Indigenous Bodies extends this scholarship in exciting new ways, bringing together the disciplinary expertise of Native studies scholars from around the world. The book is particularly concerned with the Native body as a site of persistent fascination, colonial oppression, and indigenous agency, along with the endurance of these legacies within Native communities. At the core of this collection lies a dual commitment to exposing numerous and diverse disempowerments of indigenous peoples, and to recognizing the many ways in which these same people retained and/or reclaimed agency. Issues of reviewing, relocating, and reclaiming bodies are examined in the chapters, which are paired to bring to light juxtapositions and connections and further the transnational development of indigenous studies. Source: http://www.sunypress.edu/p-5807-indigenous-bodies.aspx July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 34 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica INDIGENOUS NETWORKS. MOBILITY, CONNECTIONS AND EXCHANGE Edited by Jane Carey, Jane Lydon Routledge 2014 This edited collection argues for the importance of recovering Indigenous participation within global networks of imperial power and wider histories of “transnational” connections. It takes up a crucial challenge for new imperial and transnational histories: to explore the historical role of colonized and subaltern communities in these processes, and their legacies in the present. Bringing together prominent and emerging scholars who have begun to explore Indigenous networks and “transnational” encounters, and to consider the broader significance of “extra-local” connections, exchanges and mobility for Indigenous peoples, this work engages closely with some of the key historical scholarship on transnationalism and the networks of European imperialism. Chapters deploy a range of analytic scales, including global, regional and intra-Indigenous networks, and methods, including histories of ideas and cultural forms and biography, as well as exploring contemporary legacies. In drawing these perspectives together, this book charts an important new direction in research. Source: http://www.tandfindia.com/books/details/9780415730426/ INDIGENOUS POETICS IN CANADA Edited byNeal McLeod Wilfrid Laurier University Press 2014 Indigenous Poetics in Canada broadens the way in which Indigenous poetry is examined, studied, and discussed in Canada. Breaking from the parameters of traditional English literature studies, this volume embraces a wider sense of poetics, including Indigenous oralities, languages, and understandings of place. Featuring work by academics and poets, the book examines four elements of Indigenous poetics. First, it explores the poetics of memory: collective memory, the persistence of Indigenous poetic consciousness, and the relationships that enable the Indigenous storytelling process. The book then explores the poetics of performance: Indigenous poetics exist both in written form and in relation to an audience.Third, in an examination of the poetics of place and space, the book considers contemporary Indigenous poetry and classical Indigenous narratives. Finally, in a section on the poetics of medicine, contributors articulate the healing and restorative power of Indigenous poetry and narratives. Source: http://nestor.wlu.ca/press/Catalog/mcleod-n.shtml INSIGNIA OF RANK IN THE NAHUA WORLD. FROM THE FIFTEENTH TO THE SEVENTEENTH CENTURY Justyna Olko University Press of Colorado 2014 This significant work reconstructs the repertory of insignia of rank and the contexts and symbolic meanings of their use, along with their original terminology, among the Nahuatl-speaking communities of Mesoamerica from the fifteenth through the seventeenth centuries. Attributes of rank carried profound symbolic meaning, encoding subtle messages about political and social status, ethnic and gender identity, regional origin, individual and community history, and claims to privilege. Olko engages with and builds upon extensive worldwide scholarship and skillfully illuminates this complex topic, creating a vital contribution to the fields of pre-Columbian and colonial Mexican studies. It is the first book to integrate pre- and post-contact perspectives, uniting concepts and epochs usually studied separately. A wealth of illustrations accompanies the contextual analysis and provides essential depth to this critical work. Insignia of Rank in the Nahua World substantially expands and elaborates on the themes of Olko’s Turquoise Diadems and Staffs of Office, originally published in Poland and never released in North America. Source: http://www.upcolorado.com/book/2405 July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 35 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica NATIVE DIASPORAS. INDIGENOUS IDENTITIES AND SETTLER COLONIALISM IN THE AMERICAS Edited by Gregory D. Smithers and Brooke N. Newman University of Nebraska Press 2014 The arrival of European settlers in the Americas disrupted indigenous lifeways, and the effects of colonialism shattered Native communities. Forced migration and human trafficking created a diaspora of cultures, languages, and people. Gregory D. Smithers and Brooke N. Newman have gathered the work of leading scholars, including Bill Anthes, Duane Champagne, Daniel Cobb, Donald Fixico, and Joy Porter, among others, in examining an expansive range of Native peoples and the extent of their influences through reaggregation. These diverse and wide-ranging essays uncover indigenous understandings of self-identification, community, and culture through the speeches, cultural products, intimate relations, and political and legal practices of Native peoples. Source: http://www.nebraskapress.unl.edu/product/Native-Diasporas,675889.aspx NATURAL RESOURCE EXTRACTION AND INDIGENOUS LIVELIHOODS. DEVELOPMENT CHALLENGES IN AN ERA OF GLOBALIZATION Edited by Emma Gilberthorpe and Gavin Hilson Ashgate 2014 This book provides an extended analysis of how resource extraction projects stimulate social, cultural and economic change in indigenous communities. Through a range of case studies, including open cast mining, artisanal mining, logging, deforestation, oil extraction and industrial fishing, the contributors explore the challenges highlighted in global debates on sustainability, Corporate Social Responsibility (CSR), and climate change. The case studies are used to assess whether and how development processes might compete and conflict with the market objectives of multinational corporations and the organizational and moral principles of indigenous communities. Emphasizing the perspectives of directly-affected parties, the authors identify common patterns in the way in which extraction projects are conceptualized, implemented and perceived. The book provides a deeper understanding of the dynamics of the human environments where resource extraction takes place and its consequent impacts on local livelihoods. Its in-depth case studies underscore the need for increased social accountability in the planning and development of natural resource extraction projects. Source: http://www.ashgate.com/default.aspx?page=637&calcTitle=1&isbn=9781409437772 July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 36 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica PAPERS OF THE FORTY-SECOND ALGONQUIAN CONFERENCE Edited by J. Randolph Valentine and Monica Macaulay Suny Press 2014 The papers of the Algonquian Conference have long served as the primary source of peer-reviewed scholarship addressing topics related to the languages and societies of Algonquian peoples. Contributions, which are peer-reviewed submissions presented at the annual conference, represent an assortment of humanities and social science disciplines, including archeology, cultural anthropology, history, ethnohistory, linguistics, literary studies, Native studies, social work, film, and countless others. Both theoretical and descriptive approaches are welcomed, and submissions often provide previously unpublished data from historical and contemporary sources, or novel theoretical insights based on firsthand research.The research is commonly interdisciplinary in scope and the papers are filled with contributions presenting fresh research from a broad array of researchers and writers. These papers are essential reading for those interested in Algonquian world views, cultures, history, and languages. They build bridges among a large international group of people who write in different disciplines. Scholars in linguistics, anthropology, history, education, and other fields are brought together in one vital community, thanks to these publications. Source: http://www.sunypress.edu/p-5936-papers-of-the-forty-second-algo.aspx PETUN TO WYANDOT.THE ONTARIO PETUN IN THE SIXTEENTH CENTURY Charles Garrad University of Ottawa Press and Canadian Museum of History 2014 In Petun to Wyandot, Charles Garrad draws upon five decades of research to tell the turbulent history of the Wyandot tribe, the First Nation once known as the Petun. Beginning with the tribe’s first encounters with French explorer Samuel de Champlain in 1616 and extending to their eventual decline and dispersal, this book offers an account of this people from their own perspective and through the voices of the nations, tribes and individuals that surrounded them.Through a cross-reference of views, including historical testimony from Jesuits priests, European explorers and fur traders, as well as neighbouring tribes and nations, Petun to Wyandot uncovers the Petun way of life by examining their culture, politics, trading arrangements and legends. Perhaps most valuable of all, it provides detailed archaeological evidence from the years of research undertaken by Garrad and his colleagues in the Petun Country, located in the Blue Mountains of Central Ontario. Source: http://www.press.uottawa.ca/petun-to-wyandot July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 37 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica RETURN TO THE LAND OF THE HEADHUNTERS. EDWARD S. CURTIS, THE KWAKWAKA’WAKW, AND THE MAKING OF MODERN CINEMA Brad Evans and Aaron Glass UBC Press 2014 The first silent feature film with an “all Indian” cast and a surviving original orchestral score, Edward Curtis’s 1914 In the Land of the Head Hunters was a landmark of early cinema. Influential but often neglected in historical accounts, this spectacular melodrama was an intercultural product of Curtis’s encounter and collaboration with the Kwakwaka’wakw of British Columbia. In recognition of the film’s centennial, and alongside the release of a restored version, Return to the Land of the Head Hunters brings together leading anthropologists, Native American authorities, artists, musicians, literary scholars, and film historians to reassess the film and its legacy. The volume offers unique Kwakwaka’wakw perspectives on the film, accounts of its production and subsequent circulation, and evaluations of its depictions of cultural practice. Source: http://www.ubcpress.com/search/title_book.asp?BookID=299174789 REVISITING DUTY TO CONSULT ABORIGINAL PEOPLE Dwight G. Newman Purich Publishing 2014 Since the release of The Duty to Consult in 2009, there have been many important developments on the duty, including three major Supreme Court of Canada decisions. Both the Supreme Court and lower courts have grappled with many questions they had not previously answered, and these very attempts have raised yet new questions. Governments, Aboriginal communities, and industry stakeholders have engaged with the duty to consult in new and probably unexpected ways, developing policy statements or practices that build upon the duty to consult, but often use it only as a starting point for different discussions. At the same time, evolving international legal norms have come to engage with the duty to consult in new ways that may have further impact in the future. Professor Newman clarifies the duty to consult as a constitutional duty, offers some approaches to understanding the developing case law at a deeper and more principled level, and suggests possible future directions for the duty to consult in Canadian Aboriginal law.The duty to consult has a fundamental importance for all Canadians, yet misunderstandings of the doctrine remain widespread.This book will help address many of those misunderstandings. Source: http://www.purichpublishing.com/?module=swm_ecommerce&page=product_detail&categ oryID=1&productID=101 July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 38 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica RIEL’S DEFENSE. PERSPECTIVES ON HIS SPEECHES Edited by Hans V. Hansen McGill-Queen’s University Press 2014 In 1885, Louis Riel was charged with high treason, found guilty, and consequently executed for his role in Saskatchewan’s North-West Rebellion. During his trial, the Métis leader gave two speeches, passionately defending the interests of the Métis in western Canada as well as his own life. Riel’s Defence studies these speeches, demonstrating the range of Riel’s political and personal concerns.The first and better known of the two speeches addresses the jury, while Riel’s second speech - rarely reprinted - addresses the court following his guilty verdict. Both orations have been edited, annotated, and reprinted, and are followed by essays from diverse perspectives including philosophy, law, history, political science, religion, and communication studies. Through the course of their inquiry, contributors come to understand more about Riel’s personal character and political thought, as well as his arguments supporting Métis land claims, grievances against the federal government, and his immigration plan for the North-West. Source: http://www.mqup.ca/riel-s-defence-products-9780773543362.php SAVAGE DREAMS. A JOURNEY INTO THE HIDDEN WARS OF THE AMERICAN WEST, Rebecca Solnit University of California Press 2014 In 1851, a war began in what would becomeYosemite National Park, a war against the indigenous inhabitants. A century later–in 1951–and a hundred and fifty miles away, another war began when the U.S. government started setting off nuclear bombs at the Nevada Test Site. It was called a nuclear testing program, but functioned as a war against the land and people of the Great Basin. In this foundational book of landscape theory and environmental thinking, Rebecca Solnit explores our national Eden and Armageddon and offers a pathbreaking history of the west, focusing on the relationship between culture and its implementation as politics. In a new preface, she considers the continuities and changes of these invisible wars in the context of our current climate change crisis, and reveals how the long arm of these histories continue to inspire her writing and hope. Source: http://www.ucpress.edu/book.php?isbn=9780520282285 July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 39 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfi bibliográfic ca Journals and magazines | Périodiques et revues | Periódicos y revistas AGING 6 (5) 2014 http://www.impactaging.com/contents?volumeId=6&issueId=5 Shufeng Chen et al. Short leukocyte telomere length is associated with obesity in American Indians:The strong heart family study Shufeng Chen et al. Short leukocyte telomere length predicts incidence and progression of carotid atherosclerosis in American Indians:The Strong Heart Family Study ALTERNATIVE 10 (2) 2014 http://www.alternative.ac.nz/journal/volume10-issue2 Thomas F. Thornton (Yaan Jiyeet Ghaaxh) and Ishmael Hope (Angaluuk, Khaagwáask’). “Our tears never left this ground”: An appreciation of Tlingit ritual oratory Michelle Johansson. Cultural Crisis in Post-colonial Theatre: John Kneubuhl’s Mele Kanikau: A Pageant Paola A.Torres Slimming, E. Roberto Orellana and Jeiser Suarez Maynas. Structural determinants of indigenous health: A photovoice study in the Peruvian Amazon Juan Marcellus Tauri. Resisting condescending research ethics in Aotearoa New Zealand Ngarewa Hawera and Merilyn Taylor. Researcher-teacher collaboration in Maori medium education David Tokiharu Mayeda, Moeata Keil et al. “You’ve gotta set a precedent”: Maori and Pacific voices on student success in higher education Bindi Bennett. How do light skinned Aboriginal Australians experience racism? Implications for social work AMERICAN ANTHROPOLOGIST 116 (2) 2014 http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/aman.2014.116.issue-2/issuetoc Renée Sylvain. Essentialism and the Indigenous Politics of Recognition in Southern Africa Francesca Merlan. Recent Rituals of Indigenous Recognition in Australia:Welcome to Country Saul L. Hedquist et al. Recording Toponyms to Document the Endangered Hopi Language July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 40 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica AMERICAN INDIAN CULTURE AND RESEARCH JOURNAL 38 (2) 2014 http://aisc.metapress.com/content/v47728652521/?p=312158636c6d44868ad136cdca4be763&pi=0 Tracy Skopek and Andrew Garner. The Disappearing Turnout Gap between Native Americans and Non-Native Americans Brian Joseph Gilley. Joyous Discipline: Native Autonomy and Culturally Conservative TwoSpirit People Larisa K. Miller. Counting Context: C. E. Kelsey’s 1906 Census of Nonreservation Indians in Northern California Michael Ray FitzGerald. American Masculinity in Crisis: Cordell Walker and the Indianized White Hero Michael Taylor. Loss of Voice at Oneida Indian Nation: Traditional Methods of Social Control in a Contemporary Native Community Thomas A. Britten. The State of Nevada v. Eugene Austin: A Tragic Story of Homicide and Incarceration in the American Southwest AMERICAN JOURNAL OF HUMAN BIOLOGY 26 (3) 2014 http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/ajhb.v26.3/issuetoc Ken Batai and Sloan R. Williams. Mitochondrial variation among the aymara and the signatures of population expansion in the central Andes Trina M. Norden-Krichmar, Ian R. Gizer, Ondrej Libiger, Kirk C. Wilhelmsen, Cindy L. Ehlers and Nicholas J. Schork. Correlation analysis of genetic admixture and social identification with body mass index in a Native American Community July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 41 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica AMERICAN JOURNAL OF PUBLIC HEALTH 104 (S3), 2014 http://ajph.aphapublications.org/toc/ajph/104/S3 Takuro Ishikawa et al. A Systematic Review of Community Interventions to Improve Aboriginal Child Passenger Safety James D. Ford et al. Adapting to the Effects of Climate Change on Inuit Health Mary F. Cwik et al. Community-Based Surveillance and Case Management for Suicide Prevention: An American Indian Tribally Initiated System Yvette Roubideaux, Susan V. Karol. Perspectives on Mortality Data From the Indian Health Service Ursula E. Bauer, Marcus Plescia. Addressing Disparities in the Health of American Indian and Alaska Native People:The Importance of Improved Public Health Data Robert N. 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Leading Causes of Death and All-Cause Mortality in American Indians and Alaska Natives Elizabeth Arias, Jiaquan Xu, Melissa A. Jim. Period Life Tables for the Non-Hispanic American Indian and Alaska Native Population, 2007–2009 Charlene A. Wong et al. American Indian and Alaska Native Infant and Pediatric Mortality, United States, 1999–2009 Matthew Berman. Suicide Among Young Alaska Native Men: Community Risk Factors and Alcohol Control Mose A. Herne, Michael L. Bartholomew, Rose L.Weahkee. Suicide Mortality Among American Indians and Alaska Natives, 1999–2009 Michael Landen et al. Alcohol-Attributable Mortality Among American Indians and Alaska Natives in the United States, 1999–2009 Anil Suryaprasad et al. Mortality Caused by Chronic Liver Disease Among American Indians and Alaska Natives in the United States, 1999–2009 Mark Veazie et al. Trends and Disparities in Heart Disease Mortality Among American Indians/Alaska Natives, 1990–2009 Linda J. 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Ovarian and Uterine Cancer Incidence and Mortality in American Indian and Alaska Native Women, United States, 1999–2009 Arica White et al. Breast Cancer Mortality Among American Indian and Alaska Native Women, 1990–2009 Richard M. Hoffman et al. Prostate Cancer Deaths and Incident Cases Among American Indian/ Alaska Native Men, 1999–2009 James E. Cheek et al. Infectious Disease Mortality Among American Indians and Alaska Natives, 1999–2009 Brigg Reilley et al. Death Rates From Human Immunodeficiency Virus and Tuberculosis Among American Indians/Alaska Natives in the United States, 1990–2009 Amy V. Groom et al. Pneumonia and Influenza Mortality Among American Indian and Alaska Native People, 1990–2009 Tierney Murphy et al. Unintentional Injury Mortality Among American Indians and Alaska Natives in the United States, 1990–2009 Nathaniel Cobb, David Espey, Jessica King. Health Behaviors and Risk Factors Among American Indians and Alaska Natives, 2000–2010 Nilka Ríos Burrows et al. 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Confrontations entre le discours, la situation actuelle et les traditions : La place des femmes métisses du Manitoba sur la scène politique autochtone canadienne Mikhaïl Bashkirov. Colonisation, acculturation et métissage. Les Russes en Iakoutie (Sibérie orientale) du XVIIe au XIXe siècle July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 43 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica BMC MEDICAL INFORMATION & DECISION MAKING 14, 2014 http://www.biomedcentral.com/1472-6947/14/34 Natasha E Noble et al. A cross-sectional survey assessing the acceptability and feasibility of selfreport electronic data collection about health risks from patients attending an Aboriginal Community Controlled Health Service CURRENT ANTHROPOLOGY 55 (3) 2014 http://www.jstor.org/stable/10.1086/674542 Lucas Bessire. Rise of Indigenous Hypermarginality: Native Culture as a Neoliberal Politics of Life DECOLONIZATION 3 (1), 2014 http://link.springer.com/journal/10899/30/2/page/1 Jarrett Martineau, Eric Ritskes. Fugitive indigeneity: Reclaiming the terrain of decolonial struggle through Indigenous art Brandy Nalani McDougall. Putting feathers on our words: Kaona as a decolonial aesthetic practice in Hawaiian literature Sandra Collins. Mapurbe: Spiritual Decolonization and the Word in the Chilean Mierdópolis David Winfield Norman. Control mapping: Peter Pitseolak and Zacharias Kunuk on reclaiming Inuit photographic images and imaging Celeste Pedri-Spade. Nametoo: Evidence that he/she is/was present Jenell Navarro. Solarize-ing Native hip-hop: Native feminist land ethics and cultural resistance Susy J. Zepeda. Queer Xicana Indígena cultural production: Remembering through oral and visual storytelling Jade E. Davis. The Catholic schoolgirl & the wet nurse: On the ecology of oppression, trauma and crisis Susan D. Dion, Angela Salamanca. inVISIBILITY: Indigenous in the city - Indigenous artists, Indigenous youth and the project of survivance Rubén Gaztambide-Fernández. Decolonial options and artistic/aestheSic entanglements: An interview with Walter Mignolo Wanda Nanibush. An interview with Rebecca Belmore Jarrett Martineau. An interview with Tania Willard on Beat Nation, Indigenous curation and changing the world through art Jarrett Martineau. An interview with Tom GreyEyes on street art, Honor the Treaties and ‘dreaming a new world into being’ July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 44 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfica DEMOGRAPHY 51 (3) 2014 http://link.springer.com/journal/13524/51/3/page/1 Carolyn A. Liebler, Timothy Ortyl. More Than One Million New American Indians in 2000: Who Are They? 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Barriers and Levers for the Implementation of OCAP™ Jodi Bruhn. Identifying Useful Approaches to the Governance of Indigenous Data July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 45 Documentary watch | Veille documentaire | Actualización bibliográfi bibliográfic ca Newsletter | Bulletins | Boletines INFOLETTRE DU RÉSEAU Juin 2014 http://www.reseaumtlnetwork.com/ SHARED VOICES May 2014 THUNDERBIRD TIMES June 2014 http://thunderbirdtimes.com THE MESSAGE STICK April 2014 http://www.un.org/esa/socdev/unpfii/documents/ message%20stick-april-2014.pdf BULLETIN ÉLECTRONIQUE D’AADNC Juin 2014 http://www.aadnc-aandc.gc.ca/fra/1402585 758890/1402586365384 TE PUWANANGA Summer 2013-2014 http://www.maramatanga.co.nz/news-events/ newsletters July - August | Juillet - Août | Julio -Augusto 2014 46 Partenaires universitaires et autochtones de DIALOG University and Aboriginal partners of DIALOG Socios universitarios e indígenas de DIALOG Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador Femmes Autochtones du Québec inc. Société de développement des Naskapis Centro de Estudios para el Desarrollo Rural, Mexique Edition | Édition | Edición Design | Graphisme | Graphismo Cindy Rojas Édition - Révision Catherine Couturier Laurence Desmarais-Tremblay Rolando Labraña Carole Lévesque Anne-Marie Turcotte Translation Evelyn Lindhorst Institut national de la recherche scientifique Centre - Urbanisation Culture Société 385, Sherbrooke Est, Montréal (Québec) H2X 1E3 Tél. : 514 499-4094 [email protected] www.reseaudialog.ca Observatorio de Derechos de los Pueblos Indígenas, Chili www.reseaudialog.ca