Francophonie 19

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Francophonie 19
N°19 septembre 2013
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édito
7ème éDITION DES JEUX
DE LA FRANCOPHONIE
Sommaire N°19 SEPTEMBRE 2013
PLACE AUX JEUNES
TALENTS
SPORTIFS
ET CULTURELS !
P.2 ABDOU DIOUF Place aux jeunes talents
P.4 MIGUEL BONNEFOY Ecrire un pays
P.5 MAGATTE WADE Trois cultures
P.6 ANNIE GASNIER Pierre-Emerick Aubameyang
P.7 DAME CLEMENCE Une « parfumeuse »
P.8 ALIMOU SOW Un blog francophone
11
9
NICOLAS
FRAISSINET
Chanter français
GRAND CORPS
MALADE
« Ta famille »
10
MAHAMAN
LAWAN SERIBA
Les Jeux 2013
L
a VIIème édition des Jeux de la Francophonie,
événement rassembleur de la jeunesse francophone, se tiendra en France, à Nice, du 7
au 15 septembre 2013. Les valeurs qu’elle
professe - solidarité, diversité et dialogue sont celles de la Francophonie toute
entière, bannière sous laquelle se
signale l’humanisme qui est le nôtre, réponse
offerte à notre époque troublée. Au travers de compétitions
sportives et de concours culturels en épreuves individuelles
ou par équipes, ces Jeux placés sous l'égide de l'Organisation internationale de la Francophonie rapprochent, tous les
4 ans, 3000 jeunes qui sont la promesse de notre avenir.
2 Francophonie /septembre 2013 La solidarité internationale est l’énoncé mobilisateur de
ce grand événement. Au sein des pays membres de la
Francophonie, ces jeux offrent l’opportunité d’une mobilisation dont l’impulsion s’appelle l’enthousiasme, l’inspiration, le talent, l’ambition et l’excellence. Aussi, j’invite les
professionnels du monde des arts à venir rencontrer, à
Nice, les jeunes talents artistiques sélectionnés, dans le
cadre des Jeux, car nous voulons fortement encourager
leur émergence sur la scène artistique internationale.
Il s’agit aussi pour nous de contribuer à la préparation
de la relève sportive francophone afin qu’elle accède à
des évènements sportifs qui consacrent un succès, une
carrière. Nice, dont les magnifiques infrastructures nous
accueillent, contribuera fortement au renom des Jeux de
la Francophonie dont les résultats des compétitions sont
enregistrés et publiés et les épreuves sportives, régies par
les règlements des fédérations internationales, intégrées
à leurs calendriers.
Les Jeux, c’est aussi l’occasion de renforcer les liens
entre les pays de la francophonie et le pays hôte.
La France leur a légué, avec sa langue et sa culture,
une certaine idée d’elle-même qui fonde en citoyenneté l’identité francophone. Cette année, les Jeux de la
Francophonie ont une marraine et un parrain, c’est une
première : Madame Adèle Safi Kagarabi, présidente de
la Coordination nationale de la marche mondiale des
femmes, qui lutte contre les viols, les persécutions sur
les femmes et la terreur menée par les groupes armés
au Congo et Monsieur Christophe Lemaître, champion
d’Europe et de France de sprint.
A la fois culturels et sportifs, les Jeux de la Francophonie,
c’est aussi une façon toute conviviale de donner sa
mesure à cette langue française revivifiée à chacune de
nos retrouvailles. En choisissant Nice pour cette VIIème édition qui s’annonce, la Francophonie a renforcé ses priorités, fondées sur le respect de la parité hommes-femmes
et de l’équité des chances entre les participants. L’intérêt
de nos pays pour le sport paralympique pourra être aussi
démontré. Pour la première fois, une compétition d’athlétisme handisport figurera, stade Charles Ehrmann, à Nice,
au programme officiel des jeux.
Abdou DIOUF
Secrétaire général de l’Organisation
internationale de la Francophonie.
P.12 ISMAEL NZOUETOM I-Dispo
P.13 NICOLAS SERRES FrancsJeux
P.14 MATHIEU LIPPE Conteur au Québec
P.15 KENZA BENNIS L’E-commerce
16
CAROLINE
HATEM
Parler
français
17
JOHANN-CHRISTOF
LAUBISCH
Un rappeur berlinois
P.18 KARIM SY Vision d’entrepreneur
P.19 ADELINE ROCHE Marathonienne
P.20 BRèVES DE BAC
septembre 2013 / Francophonie 3
« JE SUIS ISSUE DE TROIS CULTURES … »
leur temps à des initiatives linguistiques et littéraires
dans les forums et les foires, portant, au-delà des
conventions, un discours fraternel et accueillant. Les
professeurs expatriés se permettent des digressions
dans leurs salles de classe pour exposer à de jeunes
Français qui n’ont jamais vécu en France les valeurs
d’un pays dont ils ne gardent aucun souvenir. En
résulte alors un phénomène : la francophonie se laisse
doucement conquérir par une francophilie secrète et
brûlante, où l’on séduit davantage par l’imaginaire collectif français que par sa langue.
UN VéNéZUELIEN
FRANCOPHONE
I
l n’est pas rare qu’on puisse confondre francophonie
et francophilie dans un pays où le français est le privilège de certains. Au Vénézuela, ceux qui ont accès
au rayonnement de la langue française ne sont pas
ceux qui vivent dans l’ombre, abandonnés dans les
bidonvilles et dans les quartiers populaires, et qui
ne connaissent de la France que le nom. L’Alliance
française, l’Institut Ruge, le lycée Colegio Francia
et l’Ambassade de France offrent un éventail large
pour une petite partie de la population. Toutefois, ils
essayent encore d’opposer certaines politiques face
à cet élitisme. Les directeurs d’Alliances françaises se
battent sans cesse pour rendre à la langue cette universalité qui devrait lui revenir, en concédant des bourses
ou en constituant des ateliers en dehors des centres
d’apprentissage. Les diplomates en poste donnent de
4 Francophonie /septembre 2013 Les langues évoluent comme les hommes : par la
découverte des frontières de soi-même. Aussi loin
qu’on puisse chercher, le français a été à la fois butin
de guerre et outil diplomatique, il a servi la poésie
comme il a servi les révolutions, il a défendu l’alexandrin et le pamphlet avec la même véhémence, en
somme, il a su être l’instrument des expressions les
plus hautes mais aussi des plus petites folies. Voilà
pourquoi il n’est pas étrange de voir comment, dans
les pays non francophones où la langue française n’est
pas apprise à l’école, elle doit se parer d’une idée de
la France, à l’image de sa culture, de ses racines et de
ses héritages.
On me demande souvent : « Si votre langue maternelle
est l’espagnol, pourquoi écrivez-vous en français ?». Je
ne parviens jamais à répondre avec la franchise qu’on
attend. Je ne le sais pas moi-même. Mais je peux dire
qu’on n’écrit pas seulement avec une langue, on écrit
avec un pays tout entier. Et c’est parce que je suis un
francophile que je peux alors, dedans comme dehors,
me permettre la liberté d’être également un francophone.
Miguel BONNEFOY
Premier prix du Prix du Jeune Ecrivain 2013,
lauréat du Grand Prix des Dix Mots, lauréat du
concours de la Sorbonne Nouvelle, avant de publier
"Quand on enferma le labyrinthe dans le Minotaure"
(edizione del Giano, Rome, 2009) et "Naufrages"
(éditions Quespire, Paris, 2011).
C
hacune a joué un rôle
essentiel dans la formation de mon identité, en
tant que personne et en
tant qu'entrepreneure. J’ai
passé mon enfance au
Sénégal, j'ai été éduquée en France et j'ai
lancé ma carrière professionnelle aux EtatsUnis. Je conduis mes affaires en wolof, français
et anglais. Peu de temps après ma naissance,
mes parents sont partis travailler en Europe.
Moi je suis restée auprès de ma grand-mère
qui m’a élevée dans notre petite communauté
villageoise traditionnelle. D’aussi loin que je
me souvienne, je me réveillais chaque matin
pour trouver mon “clan”, un groupe de petits
garçons qui m’attendaient dans la cour pour
que je les conduise. Nous partions le matin et
passions toute la journée à jouer, chasser et
pêcher aux alentours. J'ai découvert que j'étais
une dirigeante naturelle, qui menait toujours
l'activité du groupe, trouvant toujours de nouvelles aventures dans lesquelles embarquer
tout le monde.
Mes parents m’ont incité à les rejoindre en
Europe, en Allemagne à l'époque, mais deux
ans après mon arrivée, nous avons déménagé
en France. J'ai fréquenté le Lycée de Chartres,
à l’ombre de la vieille Cathédrale qui dominait
notre école. Je me suis retrouvée plongée
dans la grandeur de la culture française. Mes
parents dans le secteur de l'hôtellerie de luxe
et le fait de fréquenter une école dans une ville
aussi bourgeoise m’ont beaucoup appris sur
la culture française, sa cuisine et ses mœurs.
Lors de mes études en école de commerce,
j’ai eu l'occasion de me rendre aux États-Unis
dans le cadre d’un programme d'échange qui
m'a menée à Columbus, dans l'Indiana. Autant
j'avais adoré découvrir la culture française,
autant je fus éblouie par l'abondance et la
variété de la culture américaine. Je pouvais à
peine croire que les adolescents américains,
toutes classes sociales confondues, étaient
propriétaires de leur voiture, à l’âge de 16
ans, les enfants des classes ouvrières conduisaient leur propre voiture pour se rendre au
McDonald’s ou au cinéma. Chacun avait sa
propre chambre et bien que la culture n'était
pas très sophistiquée, elle avait son propre
charme dans sa non-prétention. Mais après
avoir passé un an dans l'Indiana, je suis
tombée amoureuse d’un entrepreneur français
qui venait de démarrer une société. J'ai quitté
l’Indiana pour le rejoindre et nous marier. C’est
ainsi que je suis aussi tombée amoureuse de
San Francisco. Pendant quelques années nous
avons vécu là tout en travaillant dans la Silicon
Valley, ce qui nous a permis de profiter de la
sophistication cosmopolite de San Francisco
en même temps que de l'atmosphère intense
de la Silicon Valley. J'ai travaillé comme chasseuse de tête dans une société de recrutement
specialisée dans la finance, avec pour principaux clients les startup des technologies nouvelles comme Google et Netflix, quand elles n’
étaient encore que de jeunes entreprises avec
juste une poignée d'employés. J'ai attrapé le
virus entrepreneurial au fur et à mesure que je
voyais ces petites structures croître, devenant
progressivement des forces majeures dans
leur domaine et dans le monde.
De retour au Sénégal avec mon mari pour de
petites vacances, j’ai constaté que la boisson
de l'hospitalité traditionnelle, le Bissap (faite
à partir de fleurs d'hibiscus), avait été remplacée par Coca-Cola et Fanta. J'étais outrée
par cette attitude et je me suis rendue compte
que les élites sénégalaises ne respecteraient
leur propre culture qu’une fois qu'elle serait
respectée dans des endroits comme les USA.
J'ai donc décidé de créer une entreprise pour
produire et fabriquer des boissons à base de
recettes traditionnelles. Ce projet a été une
expérience d'apprentissage fantastique. A un
moment, nos produits Adina ont été portés
au niveau national par Whole Foods Market,
Wegmans et d'autres grands distributeurs.
Nous avons recueilli plus de 30 millions de
dollars de capital sur une période de 6 ans et
notre conseil d'administration incluait l’ancien
Directeur du Directoire de PepsiCo, le fondateur de SoBe, un ancien dirigeant de Peet’s
Coffee et le fondateur d’Odwalla. Mais en
même temps que le succès, les origines
culturelles du projet ont commencé à se diluer
- la marque dérivait peu à peu loin de mon
concept original, car j’avais perdu le contrôle
de ma société.
Il y a 5 ans, j'ai quitté Adina pour démarrer
Tiossan afin de créer une représentation plus
authentique de mes racines car je suis le produit de trois cultures : sénégalaise, française
et américaine. J'ai utilisé des recettes autochtones inspirées par les soins du corps élaborés
par les tradipraticiens au cours des siècles et
faits à partir d'ingrédients locaux. Pour parfumer nos produits, j'ai cherché auprès des parfumeurs de Grasse et j’ai découvert un «nez»
artisanal qui s'est spécialisé dans la création
de parfums sur mesure. Enfin, j'ai identifié
l’un des chimistes “verts” les plus avancés
des Etats-Unis qui m’a aidée à développer
des produits sûrs, stables et aux textures des
plus onctueuses, réalisés strictement à base
d’ingrédients sains et naturels. Le résultat est
une gamme de produits qui représente un parfait mélange de mes trois cultures: la sagesse
et le savoir-faire ancestral du Sénégal, l'artisanat traditionnel de la France et l'innovation
de pointe des États-Unis. Mais ceci n’est que
le début car je prévois toute une marque de
style de vie pour les femmes cosmopolites (et
les hommes plus tard). Et tout comme lorsque
j’étais petite, j’emmènerai alors ma nouvelle
"tribu" avec moi pour lui faire découvrir les plus
beaux hôtels, la cuisine la plus exquise, et les
sites culturels les plus pittoresques de Dakar,
Paris et San Francisco.
Magatte WADE
septembre 2013 / Francophonie 5
DAME CLéMENCE*
Remise du Prix
du meilleur
joueur africain
de Ligue1 par
Marie-Christine
Saragosse,
PDG de France
Médias Monde
et Leslye Foé.
PIERRE-EMERICK AUBAMEYANG :
L'AVENIR LUI SOURIT ...
S
a coupe de cheveux est presque aussi
célèbre que ses buts... Pierre-Emerick
Aubameyang s'amusait de son statut de
star du championnat de France. Il pouvait
porter le masque de Spiderman pour fêter
un but, danser au vestiaire pour commémorer une victoire avec ses coéquipiers, et poser fièrement
devant son Aston Martin verte… comme les couleurs
de son club.
Sa dernière saison à Saint-Etienne a permis au franco-gabonais "PEA" de peaufiner son talent, et de se
vendre cher à un club allemand. Il a terminé deuxième
au classement des buteurs de la Ligue 1, derrière un
« certain » Zlatan Ibrahimovic. Bien plus jeune, ce
buteur doué et facétieux peut donc rêver de hisser
encore plus le niveau de son jeu ces prochaines saisons. En cette année 2013, il a logiquement remporté
le Prix Marc-Vivien Foé RFI-F24, qui distingue le meilleur joueur africain de la Ligue 1.
Sa carrière a pour cadre l'Europe : formé au Milan AC,
avant de progresser comme professionnel dans plusieurs clubs de France, Dijon, Lille, Monaco et « Sainté ».
6 Francophonie /septembre 2013 Mais son coeur l’a lié au continent africain.
Pierre Emerick est né à Laval en 1989, au hasard des
choix de son papa... le footballeur gabonais Pierre
Aubame, dont trois de ses fils ont suivi son sillage.
Et PEA, après avoir joué en équipe de France Espoirs,
a choisi de porter le maillot jaune de la sélection à
Libreville. "Un choix qui m'a paru logique, et que je
ne regretterais jamais, car mon père était international
gabonais et mes fréres, Willy et Catilina, aussi".
Le public du contient africain a eu le plaisir de l’admirer
durant la Coupe d'Afrique des Nations 2012, disputée
entre le Gabon et la Guinée Equatoriale. A la mi-juin, il
a inscrit un triplé, trois fois sur penalty, contre le Niger.
Et il est devenu la vedette des Panthères du Gabon.
Les jeunes Gabonais aiment copier ses coiffures et
ses vêtements ou ses tennis faits sur mesure et où ne
manquent ni strass, ni couleurs fluo… Et que Pierre
Emerick porte avec une décontraction toute étudiée !
RFI- Annie GASNIER
Clémence Barbier, vous êtes Française et au départ
professeure de maths/physique. Votre parcours vous
a conduit de Lyon à Bombay, puis au Laos et enfin au
Vietnam. Qu'est-ce qui vous a amené à opter pour
une carrière loin de votre pays d'origine ? A l’origine, je suis ingénieure-chimiste et je suis devenue
professeure de math/physique/chimie par défaut parce
qu’au bout d’un moment, il faut manger. Quand j'ai
trouvé une opportunité pour partir et sortir de l’Education
nationale, sclérosante pour moi, j’ai sauté sur l’occasion.
Je pense qu’il y avait une double motivation pour cette
fuite : d’une part la frustration de ne pas trouver ma
place professionnellement en France et d’autre part,
j’étais insatisfaite de ma vie d’enseignante en collège et
j’éprouvais des difficultés à intégrer le milieu
professionnel que je
souhaitais. Enfin, j’étais
attirée par l'ailleurs,
en particulier l'Asie :
une promesse d'une vie
riche en émotions, une
curiosité pour d'autres
possibles.
C'est en Inde que
vous avez découvert
l'aromathérapie et vous `
ne l'avez plus quittée
jusqu'à en faire votre métier.
Comment devient-on
entrepreneure dans un
pays étranger ?
En Inde, j’ai effectivement
découvert l’aromathérapie et
le bonheur de travailler avec
des essences naturelles. Mais
je rêvais déjà de faire des parfums depuis longtemps, d‘où
ma formation de chimiste. Ce
n'est que quelques années
plus tard, au Vietnam, que j'ai
décidé de devenir entrepreneure pour m'offrir le métier
que personne ne voulait me
donner. Au Vietnam, c’était
possible d'avoir cette folie d'entreprendre. En France,
c’etait impossible. Je ne dis pas qu'au Vietnam, c’était
facile, mais c’était possible.
Comment percevez-vous l'Asie, vous y
travaillez et en même temps vous enseignez le français
à l'école internationale d’Hanoï. Etrangère toujours
ou intégrée localement ?
étrangère toujours et j’aime ça. Etre étrangère vous
donne la liberté d'être vous-même. Vous n’avez à subir
ni les pressions sociales et familiales de votre propre
pays, ni celles de votre pays d'accueil, parce que vous
êtes « l’éTRANGèRE ». Je ne cherche pas particulièrement à être intégrée, même si
je suis heureuse de développer de
belles relations d'amitiés, de travail,
de voisinage, d'échanges culturels
avec les Vietnamiens ou même avec
d’autres expatriés de la communauté internationale. En Asie, je me
sens en sécurité, je peux vaquer à
n’importe quelle heure du jour ou
de la nuit sans être physiquement
inquiétée. A plusieurs reprises, mes
collaborateurs, mes voisins m’ont
montré qu’ils se souciaient de moi.
J’aime l’Asie pour les expériences
qu’elle m’offre, ses histoires, ses
bruits, ses couleurs, ses saveurs,
ses odeurs... Je suis tour à tour
surprise, incrédule, horrifiée, fascinée, séduite. Que ce soit en Inde,
au Laos ou au Vietnam, la vie est
dans la rue. Les gens mangent,
jouent, travaillent, parlent, se
lavent, dorment dans la rue. Avec
toute cette vie autour de moi, je
me sens vivante. J‘aime cette
jeunesse pleine d’énergie qui
croit en son futur. J’aime l’Asie
pour la liberté, les possibilités,
la sécurité et l’enchantement
qu’elle m’offre.
Entretien Vicky SOMMET
*www.dameclemence.com
Radio foot internationale
septembre 2013 / Francophonie 7
« POURQUOI CHANTEZ-VOUS EN FRANÇAIS ? »
«E
st-ce que cela ne serait pas plus facile
de faire connaître votre musique dans
le monde si vous écriviez en anglais ? »
Voilà une question que l’on me pose
fréquemment comme s’il s’agissait d’une
étonnante singularité. Cela m’est pourtant toujours
apparu comme une évidence. UN GUINéEN, LAURéAT
DU PRIX DU « MEILLEUR BLOG
FRANCOPHONE »
J
e m’appelle Alimou Sow, je suis blogueur guinéen de 32 ans et chargé de communication
de mon état. Mon blog, Ma Guinée Plurielle,
appartient au réseau Mondoblog de Radio
France Internationale. Le 7 mai 2013, j’ai
remporté le Prix du Meilleur blog francophone
des Best of Blogs (Bobs) de la radio internationale allemande Deutsche Welle. Le 18 juin dernier, j’ai reçu mon
certificat à Bonn en, Allemagne, en marge du Global
Media Forum.
J’ai créé Ma Guinée Plurielle en octobre 2010 à
Conakry, la capitale guinéenne où je vis. C’était à la
faveur de la première édition du concours Mondoblog
de l’émission l’Atelier des médias de RFI. La plateforme
réunit aujourd’hui plus de 230 jeunes blogueurs francophones qui ont réussi à former une communauté très
dynamique et particulièrement audible sur Internet.
Sur mon blog, dont la devise est : « Un clic sur les réalités socioculturelles de la Guinée dans sa diversité »,
je traite justement, et quasi exclusivement, des sujets
sociaux sous un angle décalé. J’aborde des problématiques sociales avec un regard personnel que j’essaie
d’élargir. L’un des traits caractéristiques de mes posts,
c’est qu’ils sont toujours trempés dans une forte dose
d’humour et parfois d’autodérision. J’aime sourire et
faire sourire. Mes lecteurs y ont trouvé un « style » qui
plait à lire, d’après les nombreux retours que je reçois.
J’aime aussi la langue française que j’ai apprise à
l’école et qui constitue pour moi une passerelle pour
atteindre d’autres univers. Je trouve qu’elle est très
proche du Poular, ma langue maternelle. Remporter
ce Prix dans cette langue et, grâce à elle, est un grand
motif de satisfaction et de fierté pour moi qui suis né
et ai grandi au village. C’est pour moi une chance de
vivre dans un pays, la Guinée, faisant partie de ce
grand espace qu’est la francophonie dont le socle est
le français en partage.
Je suis né francophone. Mon enfance en Suisse fut
pourtant baignée de plusieurs langues. Leurs mélodies
devinrent pour moi rapidement reconnaissables et
passionnantes. Des musiques aux accents singuliers,
avec pour chacune, des règles et solfèges différents.
Mon goût pour l’étranger a toujours été d’autant plus
grand que ma langue maternelle restait un réel point
d’ancrage, un repère, comme un parasol familial planté
dans le sable d’une plage. Les enfants osent s’en
éloigner aussi loin que possible, tant qu’ils ne perdent
pas de vue le chemin du retour.
Les textes de mes chansons sont des besoins d’expression, des urgences de dire. Depuis mes premières
scènes, j’ai ressenti l’envie d’assumer pleinement
ce que je proposais au public ; jouer de la musique,
mais ne pas jouer des émotions sans les vivre avec
sincérité. Ma langue maternelle reste pour moi un
moyen authentique de revivre une chanson, à
chaque interprétation, sans me cacher derrière
une forme confortable, qui pourrait m’éloigner
de son sens. J’explorerai peut-être un jour d’autres langues en musique, mais le français reste invariablement
l’une de mes plus profondes raisons de chanter.
Participer aux Jeux de la Francophonie fut pour moi
une expérience d’une richesse exceptionnelle, et une
belle ouverture sur le monde. Mes concerts m’ont par
la suite permis de faire voyager mon piano à travers plusieurs pays du monde - Suisse, France, Belgique, Italie,
Espagne, Grèce, Liban, Québec, Canada, Sénégal,
Chine – et de partager ma culture d’origine avec celles
que je découvrais, mélanger ma langue à celles que
l’on me traduisait. Vivre également parfois d’étranges
retrouvailles au bout du monde avec des inconnus
dont le seul lien avec moi était la Francophonie, un
amour partagé pour cette racine commune. Comme si
au beau milieu de Babel et ses mille langages, certains
heureux avaient malgré tout gardé l’envie de célébrer
leur ressemblance de cœur.
Nicolas FRAISSINET
Alimou SOW
“ Mondoblog” sur rfi.fr
8 Francophonie /septembre 2013 septembre 2013 / Francophonie 9
« Ta famille »
JEUX DE LA FRANCOPHONIE 2013
Mahaman Lawan Seriba, vous êtes Directeur
du Comité international d’organisation des Jeux. Après
le Maroc, Madagascar, le Canada, le Niger et le Liban,
cette 7ème édition proposera des disciplines
nouvelles. Lesquelles ?
Nous restons sur le concept original, un équilibre
sport et culture. Nous avons supprimé la boxe,
rajouté la lutte libre et la lutte africaine et Nice a
proposé le cyclisme sur route pour aller à la découverte de son arrière-pays. Pour la culture, nous
avons mis en place les marionnettes géantes, le
hip-hop et la jonglerie. Nous avons aussi abordé le
volet nouvelles technologies avec un concours de
création numérique. Nous avons enfin modifié les
limites d’âge pour que ces Jeux restent un tremplin
pour les jeunes, 18-35 ans pour la culture et 18-25
ans pour les disciplines sportives.
Une grande place est laissée à la présence de sports
féminins, là aussi est-ce une volonté affichée ?
Nous avons prôné un équilibre hommes-femmes
avec par exemple cette année le basket féminin ou
la lutte africaine pour les femmes. En Afrique, ce
sport est très prisé car il porte une identité culturelle, une symbolique qui s’exprime par la danse et
la chanson. Je l’ai moi-même beaucoup pratiqué :
pour l’épreuve du CAPES, j’avais choisi la lutte africaine et j’ai écrit et réalisé des films documentaires
sur ce sport. A Niamey, lors des Jeux de 2005, le
Niger avait présenté la lutte en animation et elle
avait remporté un grand succès.
10 Francophonie /septembre 2013 Cette rencontre accueillera des candidats de l’espace
francophone dans sa totalité ?
Nous attendons les représentants de 56 pays
et il y a bien entendu plus de candidats sportifs
que culturels. Ce seront des Jeux modernes et
écologiques avec une cérémonie d’ouverture sur
la Promenade des Anglais, face à la Méditerranée,
retransmise par les télévisions des 5 continents.
Cette rencontre est consacrée à la jeunesse,
est-ce l’avenir de la Francophonie ?
Ce sera la fête de la langue française et surtout la
possibilité d’exprimer une solidarité et une diversité
qui caractérise la francophonie. Dorénavant, l’OIF
accompagnera ces jeunes et suivra, avec l’aide
des Etats concernés, le développement de leurs
carrières. Beaucoup de sportifs et d’artistes ont été
révélés grâce aux Jeux et nous voulons amplifier ce
mouvement pour qu’ils soient accueillis par tous
les festivals francophones ou les grandes réunions.
Il reste encore des progrès à faire, en particulier
pour la détection de jeunes talents dans leur pays
d’origine, une question que nous renvoyons aux
différents ministères car ce sont des Jeux intergouvernementaux et le site de l’OIF seul ne suffit pas
toujours à faire passer l’information car c’est bien
l’élite que nous souhaitons atteindre dans toutes les
disciplines représentées.
Entretien Vicky SOMMET
Il était une fois une famille très
ancienne/Si tu comprends ces
mots, cette famille est la tienne
Laisse-moi te présenter tous tes
frères et sœurs/ Ton livret de famille
est d’une belle épaisseur.
Ta famille est présente aux quatre
coins de la terre/Au-delà des
nations, sans trouble identitaire/
Sur tous les continents, son chemin
s’est tracé/Tu es de cette famille si
tu parles en français.
Ce n’sont pas les liens du sang qui
nous réunissent/Mais cette langue
commune qui nous rend si complice/Elle enjambe les mers et rapproche les êtres/Elle fait de nous
des frères et se fout du paraître.
Quand le jour se retire, quel que
soit l’horizon/A Oran, à Québec, à
Dakar ou Marseille / Cet instant qui
s’étire porte alors le même nom/
Notre famille l’appelle ‘le coucher
du soleil’.
Et puis lorsqu’un enfant a besoin
de sa mère/A Tunis, à Bruxelles,
Bamako ou Tanger/Quel que soit
son pays il a les mêmes repères/
C’est quand il dit ‘maman’ qu’il
éloigne le danger.
Ce sont bien tous ces mots et
toutes ces expressions/Qui font
partie de nous, qu’on défend,
qu’on partage/Ce patrimoine commun qu’on chante à l’unisson/Notre
famille possède un bien bel héritage.
Il était une fois une famille très
moderne/Outrepassant les normes,
elle ne cesse d’évoluer/Argot,
patois, verlan, populaire ou mondaine/Notre langue se sent libre, on
la laisse s’envoler.
Car cette langue est plus belle
quand elle prend des couleurs
Qu’elle prend des libertés sur la
prononciation/Un accent qui fredonne, c’est un bouquet de fleurs
Le Français est plus riche de toutes
ses variations.
Dans tel ou tel accent, on entend le
soleil/Ou au contraire le vent et le
froid d’une saison/On sent même
les épices, les odeurs se réveillent
Les accents par eux-mêmes nous
racontent leur région.
Notre langue est vivante, les inventions fourmillent/Elle peut se transformer selon les directions/Si notre
langue commune est notre nom de
famille/Chacun de nos accents est
alors un prénom.
Notre langue est actrice de l’Histoire
de la terre/Elle suit les mutations et
les révolutions/Lors du Printemps
arabe, personne ne l’a fait taire
Elle servira l’Afrique dans sa douce
ascension.
Il était une fois une famille très
ancienne/Si tu comprends ces
mots, cette famille est la tienne
Laisse-moi te présenter tous tes
frères et tes sœurs/Ton livret de
famille est d’une belle épaisseur.
Si tu gueules en français quand tu
es en colère/Si tu parles en français
pour séduire une fille /Si tu rêves en
français quand ton cœur s’accélère
Viens vite m’embrasser je te présente ta famille.
Je te présente ta famille, je te présente ta famille, je te présente ta
famille …
Grand Corps Malade
Avec l'aimable autorisation
d'Anouche Productions
Si tu gueules en français quand tu
es en colère/Si tu parles en français
pour séduire une fille/Si tu rêves en
français quand ton cœur s’accélère/Viens vite m’embrasser je te
présente ta famille.
Je te présente ta famille, je te présente ta famille, je te présente ta
famille...
septembre 2013 / Francophonie 11
QU’EST-CE QUE I-DISPO ?
I-DISPO est une entreprise internationale née à Paris
en juillet 2010. Nous avons développé une plateforme
innovante qui met dans la poche de tous, une assistante personnelle virtuelle qui réalise vos souhaits et vos
envies d’une simple demande. Organiser un voyage,
prendre rendez-vous avec un médecin en urgence,
dénicher une promo pour un article que vous souhaitez
acheter, se faire recommander puis réserver un restaurant… Vous demandez, et votre assistante personnelle
baptisée Sara s’occupe de tout. Sara est joignable
24h/24, 7j/7 en mode « chat ». Vous formulez votre
demande par écrit, via mail, Facebook ou application
mobile. Son rôle est de vous aider à gérer votre quotidien en lui déléguant toutes vos tâches chronophages
et rébarbatives.
J’ai quitté le Cameroun en 2002 après un DUT. J’ai
obtenu une bourse d’excellence de la Francophonie
pour intégrer une École d’Ingénieur en France. J’ai
ensuite travaillé dans différentes entreprises de conseil
et édition de logiciels, dont 3 ans chez Microsoft de
2007 à 2010. En 2009, je suis lauréat du Prix National
de la Stratégie et décide de trouver une idée pour être
à mon propre compte. En Octobre 2010, je quitte
Microsoft pour créer I-DISPO accompagné de 4 associés d’origine et de profils divers et complémentaires.
Notre start-up I-DISPO a reçu un investissement d’1
million de dollars fin 2012 pour accélérer son développement ! Nous comptons parmi nos investisseurs
quelques grands noms de l’Internet français : Xavier
Niel (fondateur de Free), Jacques-Antoine Granjon
(fondateur de vente-privée.com), ainsi que quelques
grandes figures africaines telles qu’Albert Kouinche
(Président fondateur d’Express Union) ou Georges
Wega (Directeur général d’UBA Cameroun). Cette levée
de fonds va nous permettre d’accélérer la commercialisation et l’internationalisation du service et d’autre part
de recruter de nouveaux ingénieurs. Nous avons choisi
de donner la priorité au marché américain et africain
en plus de l’Europe de l’Ouest qui est notre marché
d’origine.
Sara est déployée en Europe de l’Ouest (France,
Belgique, Luxembourg, Suisse, Angleterre) ainsi qu’en
Afrique de l’Ouest où nous avons une véritable pertinence, en raison du faible taux d’accès à Internet.
C’est aussi pour cette raison qu’en Afrique, Sara est
joignable par téléphone. Un homme d’affaires sera ainsi
capable de commander un billet d’avion, réserver un
hôtel, un taxi à l’arrivée, un restaurant pour le soir en
un seul SMS ou coup de fil à Sara.
Aux jeunes entrepreneurs qui voudraient se lancer
dans l’entrepreneuriat, je leur dirais qu’il ne faut pas se
mettre de limites, de barrières. Et voici des mots à garder en tête : travail, ambition, audace et persévérance.
Sachez que sur 98 portes qui se ferment, les 2 qui
s’ouvrent pourront mener à la réussite de votre projet.
Ismaël NZOUETOM
FRANCSJEUX,
PREMIER MEDIA
FRANCOPHONE SUR
LE MOUVEMENT SPORTIF
L
’idée de créer le site Internet FrancsJeux.com
est née d’un constat : l’information sportive dite
« institutionnelle », consacrée aux Fédérations,
aux candidatures et à l’organisation des grands
évènements internationaux, est dominée par
les médias anglo-saxons. La francophonie y était peu
traitée, l’actualité toujours couverte en anglais. Un
comble dans un domaine, le sport, où certaines des
compétitions les plus illustres (Jeux olympiques, Coupe
du Monde de football, Tour de France…) ont été imaginées et inventées par des francophones.
Cette lacune, FrancsJeux s’est employé à la combler
depuis sa création, en février 2013. Un journaliste, Alain
Mercier, et deux spécialistes de la communication sportive institutionnelle, Vanessa Verron et Nicolas Serres,
ont mis en commun leurs connaissances du mouvement
sportif, leur passion pour l’olympisme et leur énergie. Le
résultat : un site Internet où se côtoient sujets de fond
et brèves, analyses et décryptages, interviews et infos.
Avec un découpage en trois rubriques : institutions, candidatures et évènements.
Dénominateur commun à l’ensemble des sujets traités : le français. A la différence des autres sites présents sur le secteur (Insidethegames, Aroundtherings,
GamesBids…), FrancsJeux.com est exclusivement francophone. Dans la forme, puisqu’il est écrit seulement
en version française, mais également sur le fond. Sans
négliger la moindre institution ou évènement, nous
accordons un traitement plus large aux acteurs du mouvement francophone, qu’ils soient africains, canadiens,
belges, suisses ou français.
En huit mois de présence sur la toile, FrancsJeux a
notamment couvert les candidatures pour les Jeux
olympiques de 2020 et la présidence du CIO, l’actualité
des Jeux de Sotchi, l’Assemblée générale de l’ACNOA,
la préparation du Mondial de tennis de table en France et
des Jeux de la Francophonie, le Tour de France, la FIFA,
les Mondiaux d’athlétisme à Moscou… Le site fêtera en
février 2014, à l’occasion des Jeux d’hiver, son premier
anniversaire. Un moment que son équipe a choisi pour
lui faire franchir un nouveau palier, avec un contenu
encore plus riche et plus fourni.
Alain MERCIER
Rédacteur en chef www.FrancsJeux.com
Vanessa
Verron et
Nicolas
Serres
12 Francophonie /septembre 2013 septembre 2013 / Francophonie 13
« …ET LA LANGUE
FRANçAISE DISPARAÎTRA… »
0
…Voilà ce que me dit cet homme avec un sourire moqueur. Il est
assis à la table d’à côté. Je suis au café Temporel à Québec. Devant
moi s’étale mes documents sur la langue française car je prépare une
conférence sur la Défense de la langue française en Amérique que je
vais offrir le lendemain. Sa phrase quelque peu provocatrice me choque
quand même un peu.
Il faut dire que depuis une dizaine d’années, j’ai l’honneur de parcourir la
belle francophonie pour offrir des spectacles de chansons, de contes et de
poésies. Et ce qui fait ma particularité d’artiste, c’est une certaine aptitude
à jouer avec les mots et à tortiller la langue pour en révéler ses charmes.
Évidemment, la matière brute de mon entreprise, c’est la langue française.
Si elle disparaît, ma vie, telle qu’elle est, disparait aussi…
« N’est-ce pas légèrement pessimiste comme constat ? » lançai-je donc
curieux de sa réponse. Voilà ce qu’il m’a répondu : « Évidemment, je dis ça
un peu pour attirer ton attention… Mais dans l’absolu, c’est la nature des
choses d’apparaître et de disparaître constamment ; les nuages se modifient
sans cesse, la nuit succède au jour, pour chaque instant qui naît il y en a un
qui meurt … ce n’est pas pessimiste, c’est la réalité… on prévoit même la
disparition du soleil d’ici 9 milliard d’années… Je ne dis pas que la langue
française va disparaître d’ici 40-50-100 ans, en fait je n’en ai aucune idée !
Mais dans vingt mille ans qu’en sera-t-il ? J’observe qu’il n’y a pas beaucoup de monde qui parle le latin, le grec ancien, le sanskrit, le sumérien,
l’araméen. Je te dis ça le Poète, seulement pour te dire que lorsqu’on a
pleinement conscience que les choses que l’on aime vont se dissoudre dans
le temps, il n’y a qu’une seule solution pour leur donner de l’éternité : les
SAVOURER ! ».
DONNER VIE à UNE OASIS
SUR UN TERRAIN ARIDE
J
’ai quitté mon Maroc natal
pour une nouvelle vie en
France à 11 ans, un âge
charnière où on se pose
beaucoup de questions sur
soi mais où j’ai aussi dû m’en poser
sur mon environnement qui avait
changé du tout au tout.
Je voulais comprendre le retard
économique et de développement
du Maroc et j'aimais à réfléchir
à des leviers pour le rattraper.
Je me suis donc prise de
passion pour l’économie
et la politique. Au cours
de mes études en école
de commerce, je me suis
essayée à la diplomatie
puis au financement de
projets public privé. Mon
échange universitaire à
Shanghai a achevé de
me convaincre que
l'entrepreneuriat était
ma voie pour avoir un
impact.
en démissionnant et en créant une
structure sans savoir ce que j'allais
en faire.
En 2011, alors que l'e-commerce était
quasi inexistant, avec 91 000 dirhams
en poche, le virage de l'internet était
tout tracé. J'ai pensé que je pouvais pallier l'intensité capitalistique
d'un projet innovant en me positionnant en tant que pionnier dans l'ecommerce et dans une niche à fort
potentiel que le projet même pouvait
littéralement transformer.
Face au manque d'expérience des
professionnels des nouvelles technologies et à une industrie cosmétique
locale peu structurée et inerte dans
un contexte de morosité économique, il m'a fallu plus d'un an
pour trouver enfin les clefs pour
adapter le projet innovant aux spécificités locales et aller de l'avant.
Pendant cette longue période,
j'ai vécu bien des traversées
du désert où je me disais que
je n’étais pas en phase avec
mon époque et ces parties
du monde où on laisse en
plan 95% de sa population. Cependant, mon histoire et les chiffres du marché, démontrant la pertinence et l'efficacité de
mon projet, me donnent
la force de croire qu'il est
de mon devoir de trouver
des ponts entre mon rêve
et la réalité.
Bien que je continue de trouver ces propos quelque peu audacieux, je suis
d’accord que la meilleure manière de défendre la langue française, c’est de
la savourer ! De la savourer et de la rendre vivante en la parlant avec les couleurs et la diversité des sonorités dont elle s’est teintée au fil des pays où elle
se fait adopter. Pour moi savourer la langue, c’est la lire, la dire, la chanter,
la poétiser, l’écouter et par-dessus tout la marcher ! Oui la marcher ! Je
crois que la langue, peu importe celle que l’on parle, est un chemin
qui mène par-delà les mots. Là où se trouve le langage universel
du silence. Et si la langue s’enracine dans ce silence du cœur
alors les idées se déploieront dans le ramage du temps sans
contrainte. Voilà pourquoi j’aime cette Francophonie qui met
en avant des valeurs éternelles de paix et d’unité dans
la diversité. Car si elle porte, célèbre, révèle et même
devient ces valeurs éternelles, la langue française
en quelque sorte ne disparaîtra pas…
Kenza BENNIS Mathieu LIPPE
14 Francophonie
14 Francophonie
/septembre
/septembre
2013 2013 J'ai donc déposé mes valises à
Casablanca. J'y ai d'abord travaillé en capital investissement pour
découvrir la qualité du tissu entrepreneurial et identifier des opportunités,
puis en finance immobilière à la suite
d'une première tentative avortée.
Au bout d'une année, j'ai récidivé
www.bloomingbox.net
septembre 2013 / Francophonie 15
“SHALOM, SALAM, SALUT !”
L
PARLER FRANçAIS
Q
ue le mot francophone est faible, qu’il
ne dit rien ! Il ne dit rien de ma langue.
La langue de France est ma langue.
Elle est un territoire, une histoire, des
peuples, elle est Europe, chevriers
suisses, Chamanes, Croisés, elle a
voyagé jusqu'au Liban, apprise par des moines, des
écoliers, des domestiques. Par mes ancêtres. Je l’ai
apprise. A présent, elle est ma pensée, comme l’arabe,
l'anglais, ou l'arménien, j’ai des pensées, une vie. Et la
vie est poésie, faite de mots, souvent français.
Mais quand je les lis, quand je lis Jaccottet, Aragon, « et
quand nous sommes remontés vers l'aube crue, /c'est
un spectre que tu guidais de rue en rue, / (...) On ne sait
pas ce que l'on trouvera là-bas pour vous étreindre”1,
quand chaque syllabe taille un lieu neuf, quand chaque
image me prend vers un lieu, un temps, ceux d'un
voyage incessant, « Comment vous regarder sans voir
vos destinées/ Fiancés de la terre et promis des douleurs/ La veilleuse vous fait de la couleur des pleurs, /
Vous bougez vaguement vos jambes condamnées »2,
quand la musique de ma terre qui s’étend de Aqaba,
au Mont-Carmel, à Mossoul, quand la mer implacable
nous recouvre et revient encore, sans mesure avec
le pire de nos peines, quand terre et mer sont l’onde
même, le souffle et la voix de ces mots, ils ne sont plus
langue, contagion, insémination, mais l’ombre même
qui donne à voir, « La pluie les a soudés semble-t-il l’un
à l’autre »3, c’est avec tous les mots, les vents de Wadi el
Karm, des Hautes-Alpes, avec toutes les musiques, du
Cap-Vert, du Pakistan, avec toutes mes grand-mères,
toutes les rues, d’Alep à Istanbul, que je parle cette
langue, qui n’est pas française, je ne suis pas franco16 Francophonie /septembre 2013 phone, ces mots sont yeux, bouche, ces mots, comme
le corps, sont les étoiles qui montrent un ciel – c’est
à dire qu’ils révèlent – ils sont poésie propre, ils sont
moi-même.
Quand nous créons, au Liban, nous décidons: "Et je
le ferai en arabe - ou en français, une version bilingue,
sur-titrages, pour que tout le monde comprenne- il est
douloureux de se dire, si on écrit en français, que ceux
qui ne connaissent pas cette langue ne sauront rien de
notre œuvre. J'ai écrit en français en insistant sur une
édition bilingue. Notre cinéma parle libanais. Sur scène,
j'ai joué en français, une pièce de Koulsy Lamko4, et
sur scène j'ai dansé sur un texte libanais, et nous pensons à nos publics, qui viendra ? Et l'affiche, en quelle
langue? Mais on n'oublie pas la musique sous-jacente,
les sonorités, l'histoire, c'est ce délai, cette inconscience, l'espace entre un corps, un regard et les mots,
c'est la signature d'un peuple, c'est par là que l'on se
comprend réellement, nous comprenons d'abord la
musique : sous chaque langue, notre musique - et tous
les mots lui appartiennent.
Caroline HATEM
Comédienne, danseuse et auteure.
1 Philippe Jaccottet, L’Effraie et autres poésies,
Gallimard, Paris, 1953.
2 Louis Aragon, Le Roman inachevé, Gallimard, Paris, 1956.
es rappeurs allemands qui riment dans une
autre langue ne sont pas nombreux. Avec
une mère allemande et un père francais,
je suis né avec le multiculturalisme dans
le sang. Rappeur et comédien. “J‘ai des
amis italiens, polonais ou africains, toujours entre russes, israelis et palestiniens/
Respect ce qui définit toute religion/ peu importe d‘où
tu viens si tu te comportes comme un homme/ Je te
passe le salam, mon frère ma soeur ...” est l‘extrait
de mon titre “Shalom, Salam, Salut”, un des morceaux
de mon premier album “Le produit de Berlin”. C‘est le
rappeur français le moins politique qui m‘a poussé à
écrire un morceau sur mes origines et Berlin, ma ville
de naissance. Booba, fils d’une mère française et d’un
père sénégalais, dans “Rats des villes” qui tourne surtout
autour de l‘égotripe, prononce une phrase simple qui
décrit toute une philosophie et un mode de vie : “On dit
bonjour à tout le monde, shalom, salam, salut”.
Dans les années 70, le mouvement hip-hop est devenu
le représentant de la musique urbaine, un témoin de
l’injustice sociale des Noirs américains. Il vient des
banlieues composées d’immigrés qui forment une nouvelle société multiculturelle. La seule manière pour eux
d‘exprimer une opinion ou de recevoir le respect qu’ils
méritent, c‘est à travers le rap. Tout en restant inspiré
par les rappeurs des Etats-Unis, le rap français élabore
sa propre personnalité, oscillant entre revendications
sociopolitiques, messages positifs ou festifs et tentation
commerciale. Le rap francais est unique au monde :
très poétique au travers de la langue et très engagé
politiquement avec le verlan, l‘argot ou les codes mixtes.
Des rappeurs comme Médine, Youssoupha, Sinik ou
Kery James essaient de combattre, par la musique, les
préjugés dont ils font l’objet.
d‘expression. Toutes les cultures se côtoyaient, allemande, française, turque, arabe, anglaise, ce qui comptait, c’était la personnalité de chacun et pas ses origines.
“... je me définis par mon caractère/ Trop exceptionnel
pour faire un boulot de merde/J’ai tout donné, tout
sacrifié pour mon mic et mon stylo/ J’étais mauvais à
l‘école sauf les cours de théâtre et philo/ ”.(extrait de
« Qui suis-je »). Le stylo a remplacé la bombe de peinture, l‘écriture en français était non seulement plus facile
et, comparée à l‘allemand, plus poétique. Mon nouvel
opus me tient à cœur car il reflète en 13 titres toute ma
vie et mon chemin en tant qu‘artiste.
Beaucoup d‘Allemands écoutent et aiment le rap français, ça les incite même à apprendre la langue. “Être
Allemand“ ou “être Français” n‘a rien avoir avec la
défense des valeurs d‘un pays mais c’est être ouvert
au monde, aux autres cultures pour pouvoir mieux les
comprendre. Comme Médine chantait dans “Made-In” :
“Au-delà des règles qui définissent les normes /Par-delà
les frontières dessinées par les Hommes/Ce n'sont pas
les lois qui dictent ce que nous sommes/ Refuse les
ordres d'être à l'image qu'on te donne: Le Monde est
en toi, le monde est en toi”.
Johann-Christof LAUBISCH «Le First»
C’est au lycée francais de Berlin en 2006 que «j‘ai
passé» mon Bac L et l‘Abitur allemand. Mon beau-père,
ancien attaché culturel de la RDA et de la France, me
faisait écouter des chanteurs tels que Jacques Brel et
découvrir la littérature francaise avec Jean-Paul Sartre et
Albert Camus. J‘ai connu le monde du hip-hop plus tard,
après les cours, grâce au graffiti, mon premier moyen
3 Jacques Brel, Orly, in Les Marquises, Barclay, Paris, 1977.
4 Koulsy Lamko, Tout bas...Si bas, Mise en scène
Joanna Andraos et Wissam Koteit, Théâtre Shams,
Beyrouth, Décembre 2012.
septembre 2013 / Francophonie 17
FRANCOPHONE ET
SPORTIVE DE NAISSANCE
N
VISION D’UN
ENTREPRENEUR
POUR LA
FRANCOPHONIE
S
enghor ne se trompait pas en disant que
« le métissage est l’avenir de l’Homme ». Né en
1971 à Sarcelles d’une mère chrétienne libanaise
et d’un père musulman, malien d’origine sénégalaise, mon ADN est fondamentalement universel.
Avec des parents travaillant dans des organismes
internationaux, notre vie s’est partagée entre l’Afrique (Mali,
Côte d’Ivoire et Ethiopie, notamment) et la France, ce qui fera de
moi un membre de la « civilisation de l’universel ». Ma culture
francophone verra véritablement le jour lorsqu’à 16 ans, je suis
allé poursuivre mes études au Québec en sciences pures et
appliquées au Petit Séminaire de Québec puis en génie logiciel à
l’Ecole Polytechnique de Montréal. J’ai découvert une francophonie
plurielle et militante, un pays de brassage linguistique et culturel,
à la frontière du géant américain. A Polytechnique, j’ai pris goût
à l’entrepreneuriat lors d’un cours « Entrepreneuriat et l’ingénieur »
délivré par Roger Blais, connu pour sa contribution exceptionnelle
pour l’avancée de l’innovation et l’entrepreneuriat au Québec.
Jokkolabs, c’est la synthèse de 20 ans d’entrepreneuriat entre
l’Afrique de l’Ouest, l’Europe, le Moyen-Orient et le Canada.
C’est une initiative privée à but non lucratif, un écosystème de
l’innovation ouvert pour la transformation sociale basée sur une
communauté organique d’entrepreneurs en ligne et un réseau
d’espace de travail collaboratif. Le premier a ouvert en 2010
à Dakar et on en compte aujourd’hui 5 qui sont autogérés : au
Sénégal mais aussi en France, au Mali et au Burkina Faso. Dans un
monde en crise, il est important de recentrer l’Homme au centre de
l’économie, transformer l’économie mondiale face aux défis démographiques et écologiques en faisant appel à l’innovation et à une
rupture dans nos manières de penser, d’entreprendre, de travailler
et de vivre ensemble !
La crise financière de 2008 est clairement un rappel à l’ordre et il
devient urgent de prendre la mesure de l’enjeu. Cette communauté
de destin peut faire de la francophonie un espace d’opportunité
18 Francophonie /septembre 2013 et d’innovation pour le futur. En effet, le partage d’une langue
commune est un vecteur important de cohésion, un lien entre les
pays propice aux échanges d’affaires comme j’ai pu le constater
tout au long de mon parcours professionnel de Dakar à Brasov,
en passant par Beyrouth, Tunis ou Moncton. La francophonie des
institutions doit faire sa mue et devenir celle d’une communauté plurielle, un nouveau modèle de « croissance inclusive
et écologique». Il importe de s’inspirer des travaux de Dany
Rodrick (Harvard) pour « tout à la fois mettre en place des états
développementalistes et non prédateurs, et garantir une stabilité
de l’environnement économique permettant l’émergence d’une
classe d’entrepreneurs ».
La francophonie dispose d’une riche expérience de la mise
en pratique de ces principes coopératifs qui ne cessent de se
réinventer pour un bien-être économique et social : que ce soit
les Caisses Desjardins (depuis 1900), les premières organisations de microcrédit en Afrique, les SCOP en France ou encore la
monnaie complémentaire inter-entreprises WIR (depuis 1934) en
Suisse. Jokkolabs se veut être un nouvel espace coopératif pour
partager les connaissances et stimuler la créativité et l’innovation
dans tous les domaines par l’usage des technologies. Notre plateforme en ligne et physique sert de pépinière à l’incubation de
nouvelles entreprises avec de nouveaux modèles économiques,
parfois hybrides, de l’entreprise sociale ; certaines restent en ligne
et d’autres migreront vers le marché ou vers des secteurs à but non
lucratif. Senghor ne se trompait pas quand il disait que " l'avenir du
monde n'est pas ce qui doit arriver, il n'est même pas ce qui doit
inévitablement se produire, il est ce que l'ensemble des hommes
veulent faire ». La question est : qu’est ce nous voulons faire de
la francophonie ?
Karim SY Fondateur de Jokkolabs, Ashoka Fellow 2012
Membre des «Climate Reality leadership corps».
ée en 1984 à
Roanne (Loire),
g y m n a s t e
depuis
mon
plus jeune âge,
je découvre la
course à pied à l’âge de 10
ans et décide rapidement de
me consacrer pleinement à
cette passion, notamment
en intégrant l’AS Roanne
(devenu le Club Athlétique du
Roannais).
A partir de la catégorie cadette,
j’obtiens plusieurs titres de
championne de France ainsi
que des podiums sur 3000,
5000 m, 10 kms, semi-marathon, marathon et en crosscountry, ce qui m’a permis
d’intégrer l’Equipe de France
à plusieurs reprises (13 sélections). J’ai alors eu la chance
de découvrir plusieurs pays et
de rencontrer des personnes
extraordinaires. Une fierté de
porter les couleurs de son
pays et de le représenter dans
des championnats !
En 2009, j’ai la chance
d’être qualifiée pour participer au marathon des
Jeux de la Francophonie à
Beyrouth. Un moment fort de
ma carrière athlétique et de
ma vie car ce fut synonyme
d’une expérience inoubliable,
de rencontres sublimes, de
convivialité, de partages, de
joie. En résumé, une grande
fête magique et mémorable !
Tous les participants des différents sports et concours
culturels partagent des
valeurs communes et la
même langue, le français,
comme moyen d’expression.
Que ce soit notre langue
maternelle, langue officielle,
langue d’usage, ou langue
d’enseignement, le français
est à l’honneur. Une langue
et une passion pour fédérer.
Ma passion pour ce sport
« l’Athlétisme », école de la
vie à mes yeux, de par les
valeurs qu’il véhicule telles
que le dépassement de soi, la
combativité, le courage, le respect…, demeure à jamais et
fait partie intégrante de ma vie.
Pour l’avenir, j’aimerai, les
baskets aux pieds et les
yeux grands ouverts, découvrir encore une multitude de
belles choses à travers le
monde. Et j’espère à nouveau représenter la France
lors d’un évènement international, sur ma discipline de
prédilection, le marathon.
Vive le Sport, vive le français
et que Nice 2013 soit une
belle fête !
Adeline ROCHE
Direction DE LA Communication  OIF-Isabelle Finkelstein F2M-Françoise Hollman Rédaction en chef  Vicky Sommet
CRéDITS-PHOTO Donna Patrick Lazic/ OIF/ Tiossan/ RFI/ Clémence/ A.Thanassekos/ Corinne Gilliéron/
DR/ Laurence Labats/ 39 seconds/ Ali Peker/ Jokkolabs/ Zazoosh Media/ Photodisc/ Fotolia. CONTACT  [email protected]
RéALISATION  Didier Gustin IMPRESSION  éOLE La Station graphique - 93165 Noisy-le-Grand cedex
septembre 2013 / Francophonie 19
BRèVES DE BAC *
Le sommet des montagnes réunionnaises se nomme le Python des neiges, car y vit un énorme serpent.
Le kougelhof est le plus haut sommet autrichien avec ses 3742 mètres.
Les Zastèques et les Zincas vivaient en Amérique du Sud.
La décolonisation qui veut dire la fin des colonies a surtout fait plaisir aux enfants qui n’aiment pas trop
y aller pendant les vacances.
La Corée est une dictature avec son cruel président King Kong.
La bave de l’escargot est utilisée comme crème de beauté par certains peuples au Chili, mais
comme les Chiliens sont moches ce n’est pas certain que c’est efficace.
Les gardes du Vatican sont Suisses car le pape a des comptes secrets suisses et c’est plus facile pour les payer.
Les grands océans ont pour noms : Atlantique, Pacifique, Article.
Grâce à Gorbatchev on put commencer la désalinisation de l’Union soviétique.
Le Sahara est plein d’essence et de diesel.
Les avions ont largué les bombes atomiques sur Hirochima et Mangasaki.
A l’époque ça se bataillait ferme entre l’Orient musulman et l’oxydant chrétien.
L’espace Schengen est une région de la Chine où on fabrique des tee-shirts.
La marine suisse est spécialisée dans les bateaux-mouches.
Les Japonais exportent de plus en plus leurs fast-foods où on peut déguster des tsunamis.
Les habitants des pôles sont les Inouis.
On distingue plusieurs territoires d’outremer. Les Dom, domaines d’outremer,
les Tom, territoires d’outremer, les Pom, possessions d’outremer.
Et …. Le monument de Paris le plus ancien est la tour Eiffel qui servait à voir les ennemis de loin.
* Extraits de Brèves de copies de Bac paru aux éd. Chiflet & Cie.