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Téréva et Téréva ex CEB ne font plus qu’un ! Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr FÉVRIER 2014 N° 151 2,€50 Retrouvez des offres complètes en sanitaire, électricité et chauffage réunis dans notre toute nouvelle Agence. TÉRÉVA 12 Rue Auguste Jouchoux 25000 BESANÇON Tél. 03 81 47 06 60 TRAMWAY + CIRCULATION FAUT-IL CRAINDRE LE SCÉNARIO CATASTROPHE ? L’ÉVÉNEMENT en p. 6 et 7 p. 43 CINÉMA Vanessa Guide, l’actrice bisontine qui monte MUNICIPALES p. 2 POLÉMIQUE AU CABINET DU MAIRE La campagne de Fousseret dérape sur Internet HOMME · Jean KAPORAL brut · Basket CONVERSE bordeaux · Blouson SCHOTT gris · Chemise MCS navy · T-shirt F. 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En mars prochain, tremblement de terre politique à Besançon : la droite unie emmenée par le tandem Grosperrin-Gonon fait basculer la ville et prend le pouvoir. En juin, comme un remake de 1998, une France black-blanc-beur unie remporte le Graal au Brésil. Cette deuxième étoile sur le maillot des Bleus emporte la France réconciliée dans un élan de solidarité et redonne la confiance à un pays qui redresse la tête, sort du marasme et retrouve plusieurs points de croissance. En cette fin d’été à Besançon, le tram inauguré - Jean-Louis Fousseret est tout de même invité aux festivités - remporte un succès immédiat et bat des records de fréquentation avec plus de 60 000 usagers par jour. Dans le Nord Franche-Comté, poussé par le succès indéniable du label Made in France, Peugeot retrouve toutes ses couleurs et redevient le principal constructeur français, taillant même des croupières à ses concurrents allemands sur le marché du haut de gamme. L’année 2014 est également celle où, grâce à une politique intelligente mêlant baisse des charges et coups de pouce salariaux, avec un travail de collaboration inédit entre des syndicats constructifs et un patronat à l’écoute, la France redevient un des pays les plus compétitifs du monde. Preuve de ces brillantes performances à l’export, plusieurs pays confirment la commande ferme de dizaines de beaux avions Rafale, apportant au pays pour la première fois depuis quarante ans une balance commerciale positive. Et l’année se termine en beauté pour Besançon par la création de trois mille emplois avec l’arrivée de deux géants de l’horlogerie et du médical qui s’implantent à Témis. Dans les médias, Besançon est encensée par les Jamel, Dubosc et autres Mélissa Theuriau comme la ville où il faut être vu. Tout cela ne serait que délires et fantasmes ? Peut-être. Mais pour qu’au moins quelques-uns de ces faits marquants de 2014 surviennent, il faut commencer par mettre de côté l’éternelle propension des Français au défaitisme et à l’autoflagellation. Bonne année à tous, pleine d’optimisme. I Jean-François Hauser est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : [email protected] S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Cartaud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré : Robin Choulet, Charline Fornari. Régie Publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - ISSN : 1623-7641 Dépôt légal : Janvier 2014 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, Cabinet Carril, J.-C. Sexe Ville de Besançon, V. Guide. MUNICIPALES Bisonteint.net contre bisonpeint.net La campagne de Jean-Louis Fousseret dérape sur Internet Un membre du cabinet du maire jouait-il au blogueur masqué ? Un blog de campagne parodiait le site d’un autre blogueur bien connu de Besançon. Le hic, c’est que le blog usurpateur ne fait que balancer sur la droite municipale. Son auteur a été démasqué, le maire se désolidarise. es Bisontins bien informés qui s’intéressent à la vie politique locale n’ont pas pu passer à côté de ce blog lancé il y a plusieurs années par un internaute souvent perspicace : bisonteint.net. L’auteur de ce blog, pourfendeur de la bien-pensance et mettant souvent le doigt là où ça fait mal, s’est fait plagier il y a quelques semaines par un autre blog en tous points semblables, au titre volontairement proche : “bisonpeint.net”. À l’approche de la campagne des municipales, son auteur jusque-là anonyme promettait dans son blog de “ne pas lâcher le pinceau, même si on me retire l’échelle. Tout sera repeint du sol au plafond de la classe politique locale, sans oublier un recoin !” À l’image de son aîné, le blog du “bisonpeint” est bien ficelé, maniant avec habileté l’humour et l’ironie, et rehaussé de photomontages assez réussis. Problème : de la classe politique locale, le “bisonpeint” n’a fait qu’étriller depuis son lancement en novembre, les membres de l’opposition, ridiculisant la posture de Jacques Grosperrin (surnommé Jack le dépité), Philippe Gonon (Phiphi Centredroit) ou encore Jean-François Humbert (Sénateur Moustache). Pour mieux faire connaître ce blog concurrent, son auteur n’a pas lésiné sur les moyens en achetant des encarts de pub sur Google pour que le “bisonpeint” soit de mieux en mieux référencé sur Internet. Sur les membres de la majorité actuelle, aucun article assassin : le “bisonpeint” a toujours gardé un étrange silence… À tel point que cet achar- L nement contre la droite et cette bienveillance à l’endroit de la gauche a mis la puce à l’oreille au vrai blogueur le Bisonteint qui a réussi à dénouer l’écheveau et fini par percer le mystère de ce blog jumeau en remontant avec minutie l’historique de sa création. L’auteur officiel de ce blog n’est autre, selon le Bisonteint, que Corinne Dollet, épouse de Christophe Dollet, ancien responsable départemental de l’Est Républicain et désormais membre du cabinet de Jean-Louis Fousseret, un de ses plus proches conseillers. En remontant le fil de la conception de ce blog, le vrai Bisonteint est tombé sur l’adresse de Mme Dollet. “Ce genre de méthode est lamentable quand on sait que l’équipe de campagne de Jean-Louis Fousseret a toujours demandé de la transparence” déplore le vrai “Bisonteint”. Corinne Dollet auraitelle agi en solitaire ? PerCorinne sonne ne veut le croire, à part le maire de BesanDollet çon, qui lui, le pense : aurait-elle “Je n’étais pas du tout informé de cette initiaagi en tive et je suis en désacsolitaire ? cord total avec ces principes. Ce blog est un acte militant certainement fait pour me rendre service mais c’est totalement improductif et je déplore cette initiative. Ce n’est pas comme cela que je conçois la campagne. Je veux gagner en défendant mes idées, mes valeurs, mon bilan et mon programme” En haut, le “vrai” blog lancé par le Bisonteint, un citoyen bisontin très au fait de l’actualité politique locale. En bas, son clone anti-droite, le “bisonpeint”. affirme Jean-Louis Fousseret passablement irrité par cet épisode. Des questions restent pour l’instant en suspens : qui a payé ces pubs sur Google, est-ce que ces pubs ont été financées par des fonds publics, combien de personnes ont travaillé sur ce blog depuis son lancement, ces blogueurs masqués l’ont-ils fait sur leur temps de travail sachant que Christophe Dollet fait partie du cabinet du maire de Besançon mais pas de son équipe de campagne officielle ? Une chose est sûre : ces méthodes perfides n’élèvent pas le débat et font certainement une partie du lit des extrêmes. Depuis son entrée en campagne, Jean- Louis Fousseret n’avait cessé de réclamer une campagne propre et sans coups bas. Il n’a peut-être pas assez médité la leçon de l’arroseur arrosé alors qu’en l’espèce, les vrais coups bas viennent de son propre camp. La droite, scandalisée par le procédé, se garde la possibilité d’engager des poursuites judiciaires pour diffamation. D’aucuns évoquent même l’invalidation de la candidature de Jean-Louis Fousseret. Le “bisonpeint” est sans doute une bombe numérique à retardement. La vie politique locale a certes été repeinte, mais d’un goût vraiment douteux… I J.-F.H. RETOUR SUR INFO - BESANÇON La pétition, un moyen pour se faire entendre à Planoise i-décembre, par une affichette, la direction de Colruyt a annoncé que le magasin Supermarché Planoise (ex-Coccinelle) d’Île de France resterait ouvert en 2014. Ce commerce est donc provisoirement tiré d’affaire, mais pour les habitants du quartier qui se sont mobilisés, c’est une petite victoire. Elle a été obtenue grâce à l’implication de Rolande Bellonet qui a lancé une pétition, dès qu’elle a eu connaissance des rumeurs de fermeture du magasin. “Nous avons obtenu 500 signatures !” se félicite-t-elle. Cette pétition, elle est allée la remettre en personne au maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, peu de temps avant les fêtes de fin d’année. Ce magasin devait être remplacé par un commerce hallal, et ça, pour beaucoup d’habitants, il en était hors de question. Car Supermarché Planoise est un maga- M sin généraliste. Il joue un rôle essentiel dans le quartier. “J’ai moi-même été surprise lorsque j’ai fait signer la pétition, que beaucoup de personnes extérieures à Planoise venaient s’approvisionner ici” dit-elle. Depuis quelques mois, de nombreuses pétitions ont été lancées sur ce quartier pour tenter de faire avancer les choses. “Nous devons en passer par là parce que nous ne sommes pas écoutés” déplore Rolande Bellonnet qui reste vigilante. “Allons-nous nous laisser phagocyter sans rien dire ? Certainement pas !” prévenait le texte qui accompagnait la pétition pour la sauvegarde du supermarché. En agissant ainsi, les habitants de Planoise alertent aussi la municipalité sur l’attention plus soutenue qu’ils aimeraient qu’elle porte à ce quartier de 20 000 habitants. I La pétition pour la sauvegarde du magasin Supermarché Planoise a été également mise en ligne. Elle dit “stop à la casse du commerce” au cœur du centre-ville de Besançon Rare, programme composé de 3 immeubles neufs aux prestations de grande qualité autour de belles cours paysagées. > SQUARE SAINT-AMOUR Le charme unique d’un hôtel particulier du XVIIIe siècle inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques rénové avec raffinement. > GRANDE RUE Un programme confidentiel, une vue exceptionnelle sur la boucle du Doubs et la Citadelle. > QUAI VIEIL PICARD PROGRAMMES IMMOBILIERS Avec SMCI, vous faites le choix d’un investissement réussi. Vous bénéficiez d’emplacements de premiers choix, uniques et rares, garants de la valorisation de votre patrimoine. 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Éric Monnin : Cette année à Sotchi, le budget des J.O. est de 36 milliards d’euros, dont 1,4 milliard consacrés à la sécurité. Les Jeux de Vancouver en 2010 avaient coûté 5 milliards d’euros, ceux d’Albertville en 1992, 700 millions… De plus, les Jeux d’hiver n’ont rien d’universels. À Vancouver, ils ont réuni à peine 82 nations pour 2 566 athlètes alors que les Jeux d’été à Londres en 2012 avaient réuni 204 pays et plus de 10 000 sportifs. Bien sûr que nous sommes en plein dans l’ère économique des Jeux. Mais il faut voir ces Jeux de Sotchi comme impliquant quelque chose de beaucoup plus important pour les Russes. Où aura lieu le prochain G8 ? À Sotchi. Et il faut savoir qu’autour de l’enceinte du stade olympique de Sotchi, le parcours d’un prochain Grand Prix de Formule 1 est déjà tracé. La finalité des Jeux est aujourd’hui d’asseoir un renouveau pour le pays organisateur. La Russie qui avait littéralement plongé après la chute du bloc soviétique reviendra dans le concert des nations grâce aux Jeux. Les Jeux sont aujourd’hui énimemment géo-politiques. Lors des Jeux de Pékin en 2008, la Chine a voulu montrer au monde entier qu’elle comptait désormais parmi les grands. Avec les Jeux de Sotchi, la Russie cherche donc à signer son retour parmi les grandes puissances et faire de cette ville balnéaire une future destination jet-set pour le monde entier. L.P.B. : Les “valeurs de l’olympisme”, est-ce que cela a encore un sens ? É.M. : Le Comité International Olympique (C.I.O.) réunit 204 nations, alors que l’O.N.U. en compte 193. Aux Jeux, tous les pays du monde défilent ensemble, c’est là et seulement là qu’on a l’occasion de voir défiler côte à côte la Corée du Nord et la Corée du Sud. L’olympisme est un système qui unit les peuples, c’est là la vraie valeur de l’olympisme aujourd’hui. Les valeurs de l’olympisme au départ, c’était d’essayer de démocratiser la pratique sportive avec pour finalité d’ouvrir l’homme à une certaine idée de l’humanisme tout en ayant un corps développé et sain. Promouvoir cet idéal est toujours d’actualité. L.P.B. : Ce n’est pas pour autant un vecteur de paix ? É.M. : Est-ce le rôle des J.O. de faire avancer la paix ? N’existe-t-il pas pour cela un organisme qui s’appelle l’O.N.U. ou encore la Commission européenne ? L.P.B. : Le bel idéal a tout de même été dévoyé par d’autres valeurs non ? Éric Monnin a reçu en août dernier des mains du président É.M. : Bien sûr et cela, dès 1936 où la politique a du C.I.O. la rarissime médaille Pierre de Coubertin. Des récipiendaires encore en vie, pris le pas sur l’ère idéologique, avec les Jeux de Berlin et de Garmisch-Partenkirschen en Alleil est le seul avec Henry Kissinger. magne. La propagande avait d’ailleurs démarré bien plus tôt, avec les Jeux de 1904 à Saint- L’olympisme, ce n’est pas de la politique. Voir fenêtre pour les J.O. de 2024 mais il ne faudrait Louis dans le Missouri où la soi-disant suprématie 50 000 journalistes débarquer à Pékin en 2008, pas faire les Jeux pour les Jeux. Si c’est à Paris, des hommes blancs avait été mise en avant. Et c’est mieux que laisser la Chine dans son isole- ce doit être dans le cadre d’une réflexion globaon a donc basculé dans l’ère économique à par- ment. Et s’il n’y avait pas les Jeux, à quelle mani- le sur la configuration du Grand Paris. Sinon, tir des années quatre-vingt, avec ses dérives festation publique participerait la Corée du ce serait un gouffre financier inutile. Je suis allé financières. Les J.O. d’Athènes en 2004 qui au Nord ? voir les sites des J.O. d’Athènes. Dix ans après départ devaient coûter 3 milliards les Jeux, les sites olympiques sont en train de d’euros ont finalement coûté 11 mil- L.P.B. : Il faut donc mettre la question des droits de l’Homme tomber en ruine. Leur entretien coûtait 100 milen sourdine ? liards. lions d’euros par an. “Il y a É.M. : Non, mais ne pas y aller ne fait pas avantoujours L.P.B. : Fallait-il boycotter les Jeux de Sot- cer les choses. Et il faut se rendre compte que L.P.B. : Sur le plan sportif, les Jeux de Sotchi s’annoncent chi ? les Jeux dépassent largement le cadre sportif, tout de même comme une belle édition ? quelque É.M. c’est une question d’influence sur la scène mon- É.M. : Un des points positifs de ces Jeux de Sot: Lors d’une intervention sur le chose de site antique d’Olympie, j’avais ren- diale. Nous sommes passés dans la quatrième chi est que pour la première fois de l’histoire de magique contré une volleyeuse américaine révolution technologique, celle de l’information. l’olympisme, il y aura autant d’épreuves fémidans les qui s’était entraînée pendant des Ne pas aller aux Jeux, c’est perdre de sa crédi- nines que masculines. On aura par exemple pour années pour accéder à son rêve de bilité. Dans cette globalisation, tous les pays la première fois du saut à ski féminin. Les Jeux, Jeux.” participer aux Jeux. Et toute sa vie sont désormais liés. Les Jeux de Sotchi ne sont ça reste très particulier pour les athlètes qui s’est arrêtée en décembre 1979 quand d’ailleurs pas une finalité en soi, cette manifes- n’ont pas droit à l’erreur, c’est un rendez-vous les chars russes ont envahi tation fait partie d’un tout. primordial dans la vie d’un athlète. Il y a toul’Afghanistan, ce qui a provoqué le jours quelque chose de magique dans les Jeux. boycott des Etats-Unis pour les J.O. L.P.B. : La France doit-elle à nouveau candidater pour rece- Côtoyer les plus grands dans un village olymde Moscou en 1980. Le fait de prendre voir des prochains J.O. ? pique, déjeuner à côté de Federer ou de Sotoen otage des sportifs qui consacrent É.M. : Si on organise quelque chose en France, il mayor, c’est énorme. Heureusement, la magie tous leurs efforts et parfois leur vie faut que ça s’imbrique dans une dynamique beau- des Jeux existe toujours. I pour défendre les couleurs de leur coup plus large que les Jeux. Il y a peut-être une Propos recueillis par J.-F.H. pays justifient-ils un boycott ? Je ne le crois pas. Dire qu’il faut boycot“De Chamonix à Sotchi, un siècle d’olympisme en hiver” - Éditions Désiris ter les Jeux, c’est juste facile quand Séance de dédicace à la Maison de la Presse de Besançon le 1er février on n’est pas un sportif de haut niveau. BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 TÉMOIGNAGE 5 À la suite d’un cambriolage “Pour moi, c’est comme un viol, un viol de notre intimité” Le 6 novembre, située dans le quartier de l’Helvétie à Besançon, la maison de Marie a été cambriolée. La propriétaire est encore sous le choc. errière les chiffres de un viol de notre intimité. Ça fout la délinquance que en l’air des vies. Je ne souhaite publie l’État, il y a des cela à personne” confie-t-elle victimes qui s’arrangent avec rage. comme elles peuvent avec le pré- Si elle témoigne aujourd’hui, ce judice qu’elles ont subi. Le n’est pas seulement pour attéLa police a relevé 28 impacts au pied-de-biche sur la porte arrière du pavillon qui a été forcée. 6 novembre, le domicile de Marie, nuer sa détresse, mais surtout pour appeler ses situé dans le quartier de concitoyens à fai- nistratives consécutives au factures d’achat qui sont des pas de valeur pécuniaire, mais digne dans mon activité profesl’Helvétie, a été cambriolé. Ce jour-là, en plein après-midi, des “C’est tout re preuve de vigi- sinistre. Ce sont le dépôt de preuves que les assurances exi- une valeur sentimentale forte, sionnelle.” Mais rien n’est comdes petits objets qui faisaient me avant. Marie avoue sa peur, lance. “Il faut que plainte, les dépositions auprès gent.” malfrats se sont introduits dans la maison familiale après s’être une vie qui les gens sachent des services de police “et dans Marie estime à 30 000 euros le partie de l’histoire de la famil- un sentiment qu’elle n’avait à quel point un l’affaire qui me concerne, les poli- montant du vol qu’elle a subi à le et qui ont été emportés alors jamais connu aussi fort. Depuis acharnés sur une porte arrière. bascule.” cambriolage peut ciers ont fait leur travail.” Mais son domicile. Entre les bijoux, qu’ils ne présentaient pas for- l’effraction, la famille s’enferme “Tout a été volé, souillé pleure avoir des consé- il y a aussi toutes les démarches les vêtements, tout le matériel cément d’intérêt. “C’est tout une chez elle par peur d’une nouMarie. C’est comme s’il y avait quences cataclys- à effectuer auprès des assu- informatique, hi-fi, vidéo, un vie qui bascule” se révolte Marie. velle agression. eu un ouragan. Ils ont tout sormiques. C’est trop rances pour espérer être dédom- peu d’argent, des clés de voitu- Âgée d’une cinquantaine Dans la semaine du 6 novembre, ti des placards, visité toutes les dur” dit-elle. À la magé. “Il faut tout justifier par re qu’il faut refaire. Tout est plus d’années, elle essaie de reprendre plusieurs cambriolages ont eu pièces. La chambre de mon fils le dessus, d’épauler le reste de lieu dans le quartier de douleur psycho- des factures. Tout ce qui a été compliqué. a été dévastée. Il n’y a que la cuilogique s’ajoutent volé. Ça n’en finit pas. On se sent Dans ce genre d’histoire, le pré- sa famille qui a été très affec- l’Helvétie. Il s’agirait à chaque sine qui a été épargnée.” Les faits les longues et fas- presque coupable d’avoir été cam- judice moral n’est pas quanti- tée par ce cambriolage. “Le prin- fois des mêmes auteurs qui à ce ont eu lieu il y a deux mois, mais briolé. Si j’ai un conseil à don- fiable comme les photos qui ont cipal pour moi est de protéger jour n’ont pas été interpellés. I tidieuses Marie est encore sous le choc. démarches admi- ner, c’est de conserver toutes ses disparu, des bijoux qui n’avaient mon fils, mon mari, et d’être “Pour moi, c’est comme un viol, T.C. D 5&6 % Le plaisir de vivre en ville 23 avenue Fontaine Argent • 3, 5, 7 et 9 rue Chopard • 25000 Besançon Bureau de vente Résidence Le Montana • 128 rue de Belfort 25000 Besançon 30, rue Denis Papin • B.P. 35 25301 PONTARLIER CEDEX - Tél. 03 81 46 71 87 www.de-giorgi.fr Tél. 03 81 80 63 56 Permanence les mardi, jeudi et vendredi de 15h00 à 18h00 6 L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 TRAMWAY + CIRCULATION : DOIT-ON CRAINDRE LE SCÉNARIO CATASTROPHE ? TRAFIC Les automobilistes bisontins découvrent au fur et à mesure de l’avancée des travaux liés au chantier du tram le sort et les voies qui leur seront réservées. Entre découverte et nouvelles habitudes, de nouvelles façons de circuler se mettent en place, ponctuées par l’arrivée de feux tricolores supplémentaires. Si le tram n’a pas vocation à améliorer la circulation automobile, doit-on s’attendre à des bouchons à répétition comme celui entrevu en fin d’année dernière lors de la mise en phase-test des feux à Chamars ? Si des projections ont été réalisées en matière de report de circulation, l’inconnue demeure. Le service voirie reste néanmoins confiant et promet “davantage de mobilités.” Avec le tram, les feux tricolores fleurissent Besançon passe de 90 à 130 carrefours Conséquence de l’arrivée du tram, 40 nouveaux carrefours à feux sont implantés sur le bitume bisontin. Un coup dur pour la fluidité de la circulation routière. Malgré ce constat, la direction du tramway estime que les conditions de circulation seront bien meilleures en matière de “mobilité”. Mythe ou réalité ? esançon déroule le tapis rouge à “son” tram. Au sens propre comme au figuré. Pas moins de 40 nouveaux carrefours à feux tricolores sont sortis de terre sur les 14,5 km du tracé, portant à 130 le nombre de carrefours contre 90 auparavant. À Dijon par exemple, 80 carrefours sont comptabilisés sur les 18,4 km du tracé. Voilà pour le constat. Ces nouveaux feux rouges destinés à stopper les automobilistes doivent en effet assurer la vitesse commerciale à la ligne et sécuriser le passage. Les conducteurs bisontins seront-ils les grands perdants ? Tous ont en mémoire le fameux “mardi noir” (N.D.L.R. : mardi 9 décembre), date à laquelle certains se sont trouvés “coincés” plus d’une heure dans leur véhicule rue Charles-Nodier, rue de Dole voire à l’est de Besançon. Ce mardi coïncidait avec la mise en place du nouveau système de feux aux carrefours Chamars-Nodier lorsque le tram circulera. “L’affaire” a valu une réunion de crise dans l’après-midi en mairie. Les Bisontins doivent-ils s’attendre à un nouvel événement du genre ? “Non”, à en croire le service voirie de la Ville de Besançon. Selon Daniel Mourot, ce mardi noir est facilement explicable. Il ne s’est d’ailleurs pas répété : “Le nouveau plan de feux a été testé comme si le tram était en circulation alors que toutes les voies de circulation n’étaient pas rouvertes comme la mise à double sens du pont Canot. C’était en plus un mardi, jour de pointe, avec du brouillard, jour de ramassage des ordures. On est très vite arrivés à un phénomène de saturation” relate le spécialiste voirie. À la ville de Besançon ou à la cellule tram, per- Rue Brûlard à Besançon, les feux tricolores ont poussé. Quid de la fluidité de circulation routière ici mais aussi dans l’ensemble de Besançon ? B sonne ne veut pourtant que croire que la circulation automobile “sera pire qu’avant”. “Il y a pour le moment, c’est vrai, une part d’inconnue, admet Pascal Gudefin. Il faut attendre la mise en place des parkings-relais et savoir comment les Bisontins vont changer leurs plans de déplacement pour mesurer le trafic automobile sachant que le tram fera voyager 44 000 personnes. Une chose est sûre : les “Besançon Bisontins vont gagner en mobiliet Nice, une té” dit le directeur du tram. spécificité.” La collectivité n’a pas de chiffres à émettre quant aux flots de circulation lors de la mise en service (lire ci-contre) mais souligne que les automobilistes ont déjà changé certaines de leurs habitudes. C’est le cas à l’est de Besançon où les voitures, plutôt que redescendre la rue de Belfort pour rejoindre Micaud, empruntent le fort Benoît puis Bregille, occasionnant ce que les spécialistes appellent “des reports de mobilités”. Les conducteurs ont-ils vraiment eu le choix ? Pas vraiment. Daniel Mourot à la Ville de Besançon veut toutefois relativiser : “Seulement 1,5 % des rues (soit 7 km) ont été modifiées dans leur sens de circulation comparé à l’avant-tram” dit-il histoire de prouver que la Ville a tout fait pour “préserver” les sens de mobilités. Il n’empêche, Besançon a une particularité héritée de sa géographie : à de nombreuses reprises les voies du tram sont en effet franchies perpendiculairement. “C’est un souhait de la Ville” explique la voirie, pour ne pas cloisonner la ville ou simplement permettre à des riverains de regagner leur domicile. À Strasbourg, ou chez l’éternelle comparaison dijonnaise, les voies du tram sont plus rarement coupées par le passage des voitures. “Besançon, avec Nice, est en effet une spécificité dans ce domaine”, admet la société Égis-rail qui installe les feux tricolores. Actuellement, environ 40 000 véhicules transitent par jour en moyenne dans Besançon, un chiffre qui n’a cessé de croître. C’est d’ailleurs pour cette raison que le tram a été engagé. Mais, en aucun cas dans l’enquête publique il n’a été stipulé que son arrivée coïncidera avec une meilleure organisation de la circulation mais simplement “une meilleure oxygénation.” Dans les faits, une circulation apaisée paraît compliquée, que ce soit au rond-point de Micropolis, rue Brûlard, rue de Belfort… où les nouveaux feux installés freineront la circulation toutes les 10 minutes, ou 5 minutes si vous êtes au centre-ville, temps de passage de chaque rame. Il faudra patienter - finalement - jusqu’au 30 août, date de la mise en service pour savoir qui de l’automobiliste mettra le moins de temps pour rejoindre les Marnières (à l’Est) depuis les Hautsdu-Chazal (à l’ouest). 42 minutes, c’est le temps qu’il faudra à la rame. Record à battre. I E.Ch. La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 CARREFOURS 7 Mise en place du plan des feux Pas plus de 120 secondes à La société Égis-rail a en attendre au feu rouge charge la mise en place des feux tricolores le long de l’axe du tramway. C’est elle qui régule le temps de chaque feu vert ou rouge avec la condition de laisser la priorité au tram. Le laps de temps varie entre les carrefours bisontins. Explications. Les membres de la société Égis peaufinent les derniers détails en matière d’orientation des panneaux ou des feux. ram ou pas tram, vous ne patienterez pas plus de 120 secondes au volant de votre voiture en attendant - sagement - que le feu passe au vert. Cette obligation, la société Égis-rail doit la respecter sur les 64 carrefours (à feux) installés le long de l’axe du tramway. Et selon les cas, c’est parfois une gageure. “Entre chaque feu rouge ou vert, il faut prendre en compte le temps de dégagement lié au fonctionnement général du carrefour. Et il faut prendre en compte le temps de traversée d’un piéton” explique Ludovic Morel, responsable du marché S.L.T. (signalisation lumineuse de trafic) au sein de la société Égis-rail. Avec son équipe d’une vingtaine de personnes, il contrôle les 64 carrefours à feux. Et d’ici le 15 janvier, date de l’arrivée du tram au pied de la gare Viotte, les professionnels ne vont pas chômer. “Il faut tester, insérer les programmes définitifs, avant T Ludovic Morel paramètre les feux tricolores place Flore à Besançon. que le tram arrive” explique le responsable. Muni d’une clé U.S.B. dans laquelle sont stockées des données mathématiques, Ludovic Morel ouvre un coffret électrique place Flore-rue de Belfort pour installer le nouveau plan de feu composé de 5 carrefours. Comme par magie, les feux éteints s’allument. “Ça paraît simple mais il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour réaliser un plan de feux. Il faut minuter les temps. Par exemple, nous avons installé au carrefour du quartier de la Grette un plan de feu spécifique au moment de la sortie des écoliers qui leur donne plus de temps pour passer” dit-il. Quelques voitures habituées à ne plus s’arrêter passent au rouge : “C’est ce qu’on appelle le “temps d’adaptation”, les conducteurs ne sont pas encore habitués. On retrouve ce phénomène dans toutes les villes” émet Ludovic Morel. Le carrefour place Flore fait partie des MODÉLISATION La synthèse de l’impact avant-après tram Secteur Gare Viotte Secteur Micropolis Baisse de 1500 véhicules par jour devant la gare Micropolis déroutant mais fonctionnel La circulation devrait baisser dans ce secteur pronostique une étude. Mais pas le nombre de feux. Le secteur de la gare à l’horizon 2015 devrait connaître une baisse de trafic. l’horizon 2015, l’augmentation de trafic prévisionnelle sur les voiries empruntées par le tramway sur la séquence gare devrait être inférieure à 1 500 véhicules par jour (inférieure à 15 % du trafic actuel)” estime la société ÉgisMobilité qui a réalisé des modélisations une fois que le tram sera en place. Pour l’anecdote, trois nouveaux feux ont été installés dans ce secteur et la voie a été réduite de trois à deux voies. On pourra toujours accéder aux commerces (hôtel et station-service) en franchissant les rails. I “À Malgré quʼil soit à 100 % de sa capacité aux heures de pointe, le carrefour de Micropolis “est bien pensé.” e giratoire de Micropolis a surpris plus d’un automobiliste. Il faut attendre à un premier feu, puis un second, voire un troisième, pour franchir ce giratoire traversé en son centre par le tram. Selon la cellule tramway, ce giratoire, même s’il est complexe “reste la meilleure solution” compte tenu du trafic. Ce dernier fonctionne “actuellement en limite de capacité aux heures de pointe (environ 100 % de capacité utilisée)” dit Égis-Mobilité. I L Le giratoire Micropolis fait craindre des longues files d’attente du fait des nombreux feux. “imposants” carrefours dans le sens où il faut gérer 5 voies. “Un des plus compliqués est celui SaintJacques-Nodier, Droz-Helvétie ou encore celui du boulevard Blum-rue du Muguet (proximité lycée Pergaud). Plus on aug- “Fin mars, mente les phases, moins le les tests temps de feux verts est élevé sachant qu’il faut seront prendre en compte le temps terminés.” de passage d’un piéton qui varie en fonction de la distance du carrefour.” Pas simple sachant qu’il faut absolument réserver la priorité au tram “afin de lui garantir une commercialisation élevée.” Le carrefour de Micropolis nécessite lui aussi de savants calculs. À l’inverse, les carrefours avec seulement une voie de franchissement (exemple de la rue de Belfort-rue Schweitzer) sont plus simples à organiser. D’ici la fin mars, les équipes Égis devront paramétrer l’ensemble des feux situés sur les 14 km du tracé : “les trois quarts des feux le sont déjà. Il faudra qu’à fin mars, que tous les tests aient pu être réalisés grandeur nature” dit Ludovic Morel qui a l’expérience du tram de Dijon, Brest, Strasbourg, Valenciennes, Aubagne et Nice. Pour assurer le fonctionnement, la sécurité et le respect des normes, c’est une société indépendante - E.R.A. - qui se chargera de vérifier les installations. Elle a procédé fin décembre à des premiers contrôles jusqu’à la Grette. Peu de remarques. Cette société juge simplement la sécurité et non l’impact sur le trafic routier. Techniquement, les feux sont au point. Aux automobilistes de lever les yeux. I E.Ch. Zoom L La nuit, à Besançon, les feux seront rouges a Ville de Besançon en a décidé ainsi : la nuit, une fois que le tram ne circulera plus, cʼest-à-dire dʼ1 heure du matin à 5 heures, tous les feux situés le long de lʼaxe du tramway seront au rou- ge. Pas de crainte, vous patienterez peu : lorsque votre véhicule arrivera à proximité du mât, une cellule reconnaîtra la présence du véhicule, laquelle transmettra lʼinformation de passer au vert. I Secteur Chaprais Secteur Chamars Jusqu’à 5000 véhicules de plus par jour La réouverture du pont à double sens redonne du souffle Si le boulevard Blum assurera des reports importants de circulation, la rue de Belfort sera, elle aussi, impactée. L’arrivée du tram aux Chaprais occasionnera des reports de circulation au niveau de la rue de Belfort. ne baisse de 10 000 véhicules par jour dans le secteur des Chaprais (Fontaine-Argent, Carnot) est annoncée par la société Égis-Mobilité qui a cartographié une partie des flux pour le Grand Besançon dans le cadre de la Déclaration d’utilité publique (D.U.P.). Des conséquences sont attendues pour accueillir les flux “sortis” de l’entonnoir des Chaprais : ainsi, le boulevard Blum assurera les reports les plus importants (jusqu’à + 4 000 véhicules par jour). La rue de Belfort, même si l’impact sera très local devrait accueillir 5 000 véhicules de plus par jour. En revanche, “d’autres secteurs gagneront avec une baisse de 2 500 véhicules par jour sur le chemin du Vernois et de moins 1 000 véhicules par jour sur la rue des Cras.” I U Le pont Canot est rouvert dans les deux sens depuis mercredi 8 janvier. À Chamars, la circulation est dans sa phase définitive. epuis mercredi 8 janvier, le pont Canot est rouvert dans les deux sens de circulation avec une conséquence : moins de véhicules qui empruntent le pont Charles-de-Gaulle qui servait jusque-là de déviation aux automobilistes voulant rejoindre le centre depuis la City. À partir du 15 janvier, les automobilistes appréhenderont cette nouvelle phase de carrefours. Un nouveau feu a d’ailleurs été installé en contrebas du pont Charles-de-Gaulle, un autre devant l’hôtel de Police mais aussi sur l’ancien parking Chamars devenu aujourd’hui une voie de circulation à double sens. Dans le quartier Battant, “le lien existant actuellement entre le pont Canot et la route de Dole via le quai Veil-Picard est supprimé. Il concerne près de 1 000 véhicules par jour, mais le report des accès riverains de Veil-Picard sur Arènes compense en partie la baisse des flux” explique Égis-Mobilité. I D Les embouteillages au niveau du pont Charlesde-Gaulle devraient être un lointain souvenir. 8 BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 BATTANT Rencontre Fouad Chelha, ce bout de Maroc au cœur de Battant Avec ses pieds, il maniait à merveille le ballon lorsqu’il jouait au football à l’A.J. Auxerre ou à Neuchâtel-Xamax. Désormais, ce sont les mains de Fouad Chelha qui concoctent des tajines et couscous dans son restaurant situé au cœur de Battant. Le restaurateur, avec d’autres commerçants, veut se battre pour “son” quartier. l le dit ainsi : Le Cosi est “sa troisième mi-temps”, un lieu coloré où la décoration arrivée tout droit du Maroc transporte dans un univers que Fouad a voulu “chaleureux et traditionnel.” Un peu à son image d’ailleurs. Goûter une briouates de poulet en entrée, l’un des sept tajines ou couscous, le tout accompagné de légumes frais et d’épices venues du Maroc, c’est voyager. “Ici, tout I est fait maison… sauf les cacahuètes qui viennent de Carrefour. Et oui, au Maroc on a aussi des grandes surfaces” s’amuse le chef du restaurant et personnage de la vie sportive bisontine. Après avoir quitté les terrains de football et rangé définitivement les crampons après une carrière comme numéro 10 à l’A.J. Auxerre puis dans le club suisse de Neuchâtel-Xamax, et rangé sa tunique d’entraîneur du P.S. Besançon, voilà Fouad Chelha derrière les casseroles, au 1, rue du Petit-Charmont. C’est ici, dans le cœur de Battant que Fouad Chelha a planté le décor, du 100 % Made in Fez. Un quartier auquel il croit : “Oui, on a senti une baisse de fréquentation des visiteurs suite aux travaux du pont Battant mais je ne me plains pas, dit Fouad. Les travaux vont être der- Fouad Chelha dans son restaurant Le Cosi à Besançon. ÉVÉNEMENT Pas de vedette du show-biz Une centaine de milliers d’euros pour l’inauguration du tram La fête aura lieu mais “sans champagne, ni foie gras à gogo.” L’Agglo a décidé de marquer le coup pour l’inauguration du tram sans tomber dans les dépenses somptuaires. Le conseil communautaire s’est prononcé pour une inauguration du tram économique. a date peut encore changer. Mais avec des têtes d’affiche initialement pour l’instant, c’est le 30 août envisagés à la Rodia et à la Malcom2014 qui a été retenu pour be, passent à la trappe. “Non ! Le monl’inauguration du tram. La com- de a changé répète le maire de Besanmunauté d’agglomération du Grand çon. On nous a proposé des grands Besançon souhaite que les habitants spectacles pour l’inauguration à des puissent profiter de cette journée pour centaines de milliers s’approprier le nouveau transport en d’euros. Nous ne voulons commun. “Il y aura également un temps “Cet argent pas d’une fête qui coûfestif à l’échelle de l’intercommunalité terait beaucoup d’argent auquel nous souhaitons associer les ira aux alors qu’il y a 1 million acteurs culturels et associatifs locaux associations de bénéficiaires aux Respar le biais d’un appel à projet” a annontos du Cœur.” Jean-Louis cé Gabriel Baulieu, premier vice-pré- du secteur.” Fousseret veut éviter sident du Grand Besançon, lors du que l’événement vire à dernier Conseil communautaire. l’indécence. “Il n’y aura Si à l’Agglo, tout le monde s’accorde pas de vedette du showpour que l’inauguration du tram soit biz, pas de champagne une fête, il n’est pas question pour son ni de foie gras à gogo, et président Jean-Louis Fousseret d’y ce sera réussi” garantit consacrer une débauche de moyens. l’élu. L’heure est aux économies. Les concerts L’inauguration, avoisi- L nera, selon Jean-Louis Fousseret, une centaine de milliers d’euros. Une somme qui serait près de dix fois inférieure à l’inauguration du tram dans d’autres villes. “Cet argent ira aux associations du secteur” remarque encore JeanLouis Fousseret. Des moyens limités et la volonté de faire pour que les Grand-Bisontins s’approprient le tram pendant une journée : le principe semble avoir fait l’unanimité dans les rangs du conseil communautaire. Philippe Gonon (U.D.I.) s’est félicité du choix de la majorité. “Je ne peux que vous féliciter de cette économie” a lancé l’élu, qui malgré cette remarque, a toutefois préféré s’abstenir au moment du vote du rapport sur l’inauguration du tram. I T.C. rière nous… le pont est rouvert, on sent du mieux.” À 47 ans, après avoir dirigé durant 12 ans la Maison des sports et de l’insertion à Planoise, être intervenu en milieu carcéral où il a su se faire respecter et écouter, le Bisontin de cœur - arrivé à 16 ans de son pays d’origine - espère, avec d’autres, relancer la vie du quartier en insufflant une dynamique au sein de l’association “Fais bouger la Madeleine”, plutôt endormie jusque-là. “Il y a des sujets à évoquer : l’éclairage par exemple de la rue de la Madeleine ou encore ces pavés qui s’arrêtent juste après le pont Battant” dit le restaurateur, jadis surnommé “Tolérance zéro” lorsqu’il aidait les jeunes en réinsertion. La politique, très peu pour lui. Et encore moins un retour dans le milieu du football. Fouad a déjà à s’occuper de son restaurant ouvert depuis 2010. Après avoir entraîné le club de Bregille, Nancray et le P.S. Besançon, Fouad avoue avoir tourné la page faute de temps. “Quand le foot me manque, je regarde Zlatan à la télé” ditil en se marrant, preuve qu’il a tourné la page des terrains verts pour sa passion de la cuisine. Ses heures passées dans son établissement ne sont pas comptées : “Je ne mets pas de montre à mon poignet pour ne pas compter le temps que je passe ici. J’aime ça.” Un travail - ou une pas- “Pavés et sion - débordante au point que le chef éclairage cuisinier doit se fai- de la rue.” re opérer d’une tendinite au pouce. Parfois aidé par son fils aux fourneaux, Fouad Chelha se plaît dans cette vie qui n’est pas si différente de celle où il entraînait des jeunes. Son restaurant est son second terrain de jeu. Celui où la troisième mi-temps est savoureuse, à l’image du personnage et de sa cuisine. À tester. I E.Ch. EN BREF Tigre Saminka, une nouvelle tigresse de Sibérie à la Citadelle de Besançon. Cliff, jeune tigre de Sibérie doté du patrimoine génétique le plus intéressant au niveau européen pour la conservation de cette espèce menacée de disparition, avait rejoint le Muséum de la Citadelle fin 2012. Suite au décès de Laïca, morte de vieillesse en février 2013, l’arrivée d’une nouvelle tigresse de Sibérie auprès du jeune mâle était espérée dès que possible. En provenance du Zoo de Wuppertal, Allemagne, l’heureuse élue est une jeune femelle prénommée Saminka. Bénévolat L’association Carpe Diem R.C.H. lance un appel au bénévolat pour des interventions au sein de la Maison de Vie à Besançon, maison d’accompagnement de la Croix-Rouge française. Une journée de recrutement est organisée jeudi 30 janvier de 8 heures à 12 heures L’association Carpe Diem a développé le projet de création de la Maison de Vie, première maison d’accompagnement pour les personnes en situation de soins palliatifs en France. Renseignements : Bertille Macé au 06 71 22 67 19 ou www.carpediem-rch.fr BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 TÉMOIGNAGE 9 Chargé des relations avec l’extérieur Deux réfugiés syriens partagent leur histoire Contraints de fuir la révolution syrienne, Ibrahim et Nader ont trouvé refuge à Besançon il y a 7 mois. Tous deux liés par le devoir de partager les événements qui se sont déroulés dans leur pays, ils confient leur parcours, entre souvenirs de la lutte contre l’armée syrienne et intégration en Franche-Comté. près les révoltes tunisiennes, libyennes et égyptiennes, c’est en mars 2011 que les manifestations débutent en Syrie. Ibrahim, jeune étudiant en génie civil de 20 ans, est originaire de Salkine à 80 km d’Alep, la principale ville du nord-ouest de la Syrie. À l’Université d’Alep, il est témoin des premières manifestations étudiantes, violemment réprimées par le régime de Bachar al-Assad. Touché par la cause de la révolution, il s’engage pacifiquement dans la lutte, à travers des manifestations au sein de l’Université. Il crée une page Facebook où il divulgue des informations sur les troupes “chabiha” de Salkine, des civils payés par le régime pour identifier et arrêter les révolutionnaires. La page est rapidement fermée par les autorités syriennes mais Ibrahim continue à défier les forces du régime et filme les manifestations. Il contacte les médias et fait diffuser ses vidéos sur Al Jazeera, Alarabia, Orient T.V. et France 24. Pensant que le régime d’Assad est sur le point de tomber, Ibrahim milite à visage découvert à Salkine. Dès lors fiché, il est obligé d’arrêter ses A études car le risque d’être arrêté par un barrage de l’armée syrienne, sur la route d’Alep, est trop grand. Malgré le danger, Ibrahim continue de filmer les événements et crée un journal, “Le Printemps de la Liberté”, ainsi qu’une association, la Coalition de la Jeunesse de Salkine, chargée de nettoyer les villes et fournir de la nourriture aux plus démunis. Mais lorsque l’armée syrienne prend le contrôle de sa ville, il est obligé de se cacher dans la maison de sa tante jusqu’à la reprise de la ville par les révolutionnaires. Il reprend alors ses activités journalistiques et se fait élire “chargé des relations avec l’extérieur” par le Conseil Civil et Révolutionnaire de la ville, où il aide les réfugiés qui se dirigent vers la Turquie. À cause de ses activités, le père d’Ibrahim ne perçoit plus son salaire de professeur de Mathématiques et la famille vit une grande pauvreté. Le 18 janvier 2013, un avion ravage le quartier en lançant des bombes à sous-munitions. Son petit frère, âgé de 10 ans, est touché par une des bombes et se fait amputer d’une jambe. Devant ce drame, sa famille décide de fuir en Turquie. Nader est un professeur de Philosophie de 40 ans et vit à Ladikiya, une petite ville côtière. Comme Bachar al-Assad, Nader est musulman alaouite. Pour autant, il décide de participer à la révolution afin de dénoncer l’injustice du régime. Comme Ibrahim, il se met à envoyer des informations aux médias, tels qu’Al Jazeera et Orient T.V. Arrêté par les autorités, il est emprisonné pendant deux mois. À sa libération, il décide de se cacher. Les “chabiha” brûlent alors sa maison et la justice le condamne à mort. Il rejoint donc le camp des activistes révolutionnaires de Yarmouk. Il participe au mouvement pendant une année mais se retrouve pris entre deux feux. Considéré comme un traître par les partisans de Bachar al-Assad, il est perçu comme un potentiel espion par les révolutionnaires, qui n'oublient pas son appartenance alaouite. Pour sa sécurité, il part à Beyrouth au Liban. En Turquie, Ibrahim demande un visa au Consulat Français. Désireux de terminer ses études en France, il rejoint son cousin à Paris. C’est lui qui lui conseille de s’installer à Besançon. Avec l’aide du C.A.D.A. de Besançon, le Centre d’Accueil des Demandeurs d’Asile, il obtient le statut de réfugié. Il trouve un logement au Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale Julienne Javel et s’inscrit à Pôle Emploi pour bénéficier de cours de français gratuits. Il ne quitte plus son petit dictionnaire arabe-français et se dit prêt à reprendre ses études au mois de septembre. Il se voit dans 10 ans avec une femme et un doctorat. Depuis Beyrouth, Nader se rend à l’ambassade de France ou il n’a aucun problème à obtenir un visa de réfugié d’une validité de 10 ans. Il choisit alors de rejoindre son frère, qui vit à Besançon. Mais Nader n’a plus rien et son frère a des difficultés à l’héberger. S’ensuivent des allers et retours au 114, comme il l’appelle, faisant référence à la mosquée située au 114, rue de Chalezeule. Il dort quelques nuits dehors avant de faire la rencontre d’Ibrahim, qui l’aide à trouver un logement au Centre Julienne Javel. Comme Ibrahim, il s'inscrit à Pôle Emploi, qui le dirige vers l’organisme Poinfore, où il dispose de 300 heures de cours de français. Pour Nader, qui n’a jamais étudié cette langue, pouvoir communiquer à nouveau est une libération. I C.F. Traduction : Nazim Guellal Ibrahim et Nader, installés à Besançon depuis l’année dernière, racontent pourquoi ils ont dû fuir le régime syrien. SOLDES JUSQU’À *Date de début et de fin de soldes selon arrêté préfectoral de votre département durant la période légale des soldes. Sur produits signalés par étiquetage spécial en magasin. BULTEX - EPEDA SIMMONS -TRECA BESANÇON ZAC ACTISUD DUNIL Espace Valentin Centre 10, RUE DU BOIS D’ORLY-AUGNY Face à Carrefour - Tél. 03 81 50 50 80 CÔTÉ ALAIN AFFLELOU - 03 87 38 41 66 10 BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 EN BREF Cyclisme Une Bisontine à la tête de l’équipe de France cycliste féminine. La Bisontine Sandrine Guirronnet est, depuis le 1er janvier, la nouvelle responsable des équipes de France femmes de cyclisme élite et espoirs. Elle occupait depuis sept ans les fonctions de conseillère technique et sportive (C.T.S.) au comité régional de Franche-Comté. Télévision L’émission “Un Dîner Presque Parfait” diffusée sur M6 organisera très prochainement un grand casting à Besançon. Si vous aimez cuisiner, recevoir et partager vos passions, tentez votre chance. Pour peut-être faire partie des futurs candidats de l'émission, envoyez un mail à casting@everlastingprod .be ou contactez Lætitia au 00 41 32 739 60 13. Orientation Le guide régional “Après le Bac 2014” est paru. Cette publication a été diffusée aux élèves de terminale de l'Académie de Besançon en version papier. “Après le Bac 2014” est également téléchargeable sur le site www.onisep.fr/ Mes-infos-regionales /Franche-Comte COMMUNICATION Internet La fibre se déploie, des clients encore timides Plus rapide que l’A.D.S.L., la fibre optique est déployée par Orange à Besançon. Le quartier Saint-Claude et la rue de Vesoul sont servis, soit environ 36 800 logements. Un troisième lot couvrira l’Est bisontin et les Hauts-du-Chazal. Les habitants du Grand Besançon devraient en profiter d’ici 2020. imitri Laurent ne ferait, pour rien au monde, un retour en arrière. Le jeune homme qui demeure rue de Vesoul à Besançon est le premier client de la fibre Orange, un système dix fois plus rapide que l’A.D.S.L. “Pour moi et mes colocataires qui sommes branchés avec deux télés, deux ordinateurs, on n’a plus de coupure. Si je venais à déménager, la fibre serait pour moi un critère de recherche” dit-il. Rue de Vesoul à Besançon et pour 36 800 logements bisontins, les données Internet, les fichiers lourds, les photos, les films ne transitent donc plus par des câbles en cuivre mais par des fils optiques à taille réduite installés par l’opérateur et fournisseur Orange. Le gain est énorme : si vous téléchargiez un film de 700 Mo en A.D.S.L., vous mettiez environ 1 h 33. Avec la fibre, vous ne met- D U O V E RT UR trez plus qu’1 minute et 52 secondes. “Et cela au même prix” rappelle Daniel Bonnet, directeur régional de France Télécom-Orange. La société, bonne communicante, rappelle qu’elle déploie à ses frais ce réseau optique. Derrière ce message, bien huilé, les internautes auraient tout à y gagner. Les entreprises également, la fibre étant également un critère de comBientôt pétitivité. Or, seulement 50 les Hauts- contrats fibre ont été signés du-Chazal par Orange depuis le lanet l’Est. cement, à la mi-2013. Un début timide. L’offre est nouvelle : les clients n’ont pas - encore tous reçu le message. Rappelons qu’Orange met “à disposition” son réseau aux autres fournisseurs Inter- E DE NOTRE NOUVELLE BRASSERIE / SALLE DE SÉMINAIRE Daniel Bonnet, directeur régional d’Orange, présente le déploiement la fibre optique. 51 % des logements à Besançon sont couverts. Fin en 2015. net. Seuls Orange et S.F.R. peuvent pro- de Besançon. Pour le moment, Orange poser de la fibre. Il faudra attendre - un n’est donc pas soumise à des délais de peu - pour Bouygues et Free, sachant travaux et de pénalités de retard. Pour qu’ils ne sont pas encore “technique- les inquiets, la société confirme qu’elle ment” présents sur l’infrastructure fibre s’engage à déployer la fibre aussi bien déployée par Orange localement. à Besançon qu’au Gratteris ou à Avec ces travaux, d’envergure, Besan- Braillans, d’ici 2020. I R.C. avec E.Ch. çon est la première ville de FrancheComté à bénéficier de ce système. 51 % de son territoire est couvert, soit environ 36 800 logements. Un troisième lot couvrira les quartiers des Hauts-duChazal et l’Est de Besançon, soit 18 500 logements supplémentaires d’ici à 2015. Les habitants du Grand Besançon le seront d’ici à 2020. Orange s’y est engaG Il faut appeler le 10 14 gée. De quoi satisfaire le directeur des G 55 300 logements seront couverts à systèmes d’information du Grand BesanBesançon dʼici 2015 çon, Claude Lambey : “C’est une chanG Les immeubles et copropriétés sont ce d’autant que le déploiement ne coûte rien à l’agglomération” rappelle-t-il. équipés en premier. Cʼest gratuit auL’agglo semble être gagnante. Un constat delà de 4 logements toutefois à relativiser car Orange, qui G Pour les pavillons, lʼarrivée de la fibre déploie en zone A.M.I.I. (Appel à maniest payante (une centaine dʼeuros). La festations d’intentions d’investissements) fibre peut passer en aérien ou souterrain) garde la main et n’a pas (encore) signé la convention État-collectivité-opéraGuide fibre sur www.arcep.fr/fibre teur. “Cette signature est à l’étude au niveau régional” rappelle l’agglomération Comment savoir si on peut accéder à la fibre à Besançon ? Le chef vous propose un menu du jour, les suggestions du chef et une carte variée sur laquelle vous trouverez votre bonheur. Nous serons heureux de vous accueillir du lundi au mercredi de 7h à 19h et les jeudi et vendredi de 7h à 23h où vous pourrez vous détendre à nos « after work ». À TÉMIS, 17D rue Alain Savary TÉMIS - 17D rue Alain Savary - 25000 Besançon Tél. 03 81 63 53 46 - Mail. [email protected] BESANÇON MUSIQUE La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 11 Rencontre Le P’tit Gavroche s’empare de Didier Tella Brocanteur à la retraite, Didier Tella sort un C.D. dans lequel il a compilé ses meilleures musiques sorties de son orgue de barbarie. Avec sa gouaille, son style, le Bisontin anime des fêtes. Il prévoit d’égayer les rues. Avis aux nostalgiques. e personnage, peut, en quelques secondes passer du citadin au Titi parisien du XIXème siècle. En quelques minutes, Didier Tella peut enfiler une chemise blanche avec un grand col en V, entourer un foulard rouge autour de son cou, visser sa casquette sur la tête et ainsi se muer en véritable Gavroche. Le voilà donc dans son costume de personnage issu tout droit des Misérables, lui, le retraité brocanteur qui a sillonné les villes et les villages à la recherche d’antiquités. “Si j’ai choisi de jouer de l’orgue de barbarie, c’est vraiment pour m’amuser, rien d’autre. Je voulais retrouver l’ambiance guinguette et ce côté festif que je retrouvais à l’âge de 7 ans chez ma grand-mère” dit-il modestement. Pourtant, l’homme âgé de 57 ans créateur du magasin de brocante le Petit Dénicheur qu’il a depuis cédé, rue Battant, a minutieusement préparé cette “reconversion” en vrai professionnel. Son costume taillé à sa mesure et sa communication sont terminés. En l’espace de quelques mois, Didier a en effet fait de son rêve de gosse un nouveau “job” - sur lequel il n’attend pas pour vivre - en enregistrant un C.D. dans un studio officiel. Une entreprise lui a également réalisé L des cartes de visite, l’a pris en photo. Sa com’ est ficelée. “Je ne fais vraiment pas cela pour un salaire. C’est pour mon plaisir, mon cadeau de retraite mais je voulais que ce soit pro” dit Didier, qui a appris à jouer de l’orgue début 2013. “Pour jouer, il faut la cadence et du tempo. Ce n’est pas très difficile” souffle le candidat qui s’excuse de ne pas pouvoir nous faire écouter un morceau. En effet, Didier attendait une pièce pour réparer un élément défectueux. Il peut animer des soirées, anniversaires, mariages et autres formes de manifestations. “Je ne chante pas, je fredonne. Je cherche un coach vocal” s’amuse le jeune retraité. Avec sa gouaille, il a déjà séduit de nombreuses oreilles. “La première fois que je me suis produit, c’était aux musées des maisons comtoises. On a même fait un son avec Aldebert. C’était fantastique… Les gens ont réclamé que je rejoue. L’orgue de barbarie touche tout le monde, du gamin de 20 ans aux anciens. J’ai pu le mesurer à la fête de la musique.” Didier, avec son orgue, a déjà animé un défilé de mode au Kursaal à Besançon. Il n’exclut pas de se rendre dans les rues, même à Besan- Thiéfaine, Gréco ou Barbelivien dans une çon. “J’aime rencontrer les gens. J’ai mon émission télévisée sur la T.S.R. La malice de confort de vie mais j’aime rendre les gens Gavroche pourrait payer. I E.Ch. gais et joyeux.” Il pourrait se produire avec Didier Tella a profité de la retraite pour apprendre l’orgue de barbarie, passion qu’il va partager en 2014. Renseignements : Didier Tella, orgue de barbarie, le P’tit Gavroche bisontin sort un C.D. : 06 51 21 18 13 12 BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 PATRIMOINE L’origine toujours inconnue Quel avenir pour la Tour de la Pelote ? Le 11 décembre dernier, l’emblématique Tour de la Pelote a été ravagé par un violent incendie, obligeant le restaurant de la Tour à fermer ses portes. L’ampleur des dégâts promet une reconstruction lente et procédurière qui remet gravement en question l’avenir du restaurant. VIDÉO est à 3 heures du matin, le 11 décembre dernier, qu’un incendie s’est déclenché au deuxième étage de la Tour de la Pelote, situé au 41, quai de Strasbourg à Besançon. Les flammes ont rapidement ravagé le bâtiment, classé Monument Historique depuis 1942. La toiture s’est effondrée en seulement 15 minutes et plus d’une vingtaine de pompiers ont dû lutter toute la nuit pour arriver à bout de l’incendie. La tour n’est pas menacée d’effondrement mais le restaurant de la Tour de la Pelote, qui a été aménagé depuis le début des années 1980, a dû fermer ses portes : “L’origine de l’incendie reste inconnue”, déclare Philippe Matarese, propriétaire et gérant du restaurant. “Une réunion avec les experts aura lieu autour du 13 janvier pour comprendre ce qui s’est passé” précise-t-il. En l’état, la salle à l’étage et la toiture sont complètement à reconstruire. La cuisine et la salle du rez-dechaussée n’ont quant à elles pas subi de gros dommages mais l’électricité est évidemment à refaire dans tout le bâtiment. C’est la Direction Régionale des Affaires Culturelles (D.R.A.C.) qui dirigera les travaux de reconstruction de la Tour. Pour le moment, la D.R.A.C. est à l’étude de la situation et recense les pierres utilisables pour reconstruire le bâtiment à l’identique. Les travaux seront pris en charge à égalité entre l’assurance du propriétaire du restaurant, la ville et l’État. Ils C’ Après l’incendie, la tour a rapidement été sécurisée. Du Made in Besançon Une websérie bisontine Des Bisontins ont créé une série diffusée sur Internet intitulée “Dual”. C’est l’histoire d’un garçon sans histoire dont la vie bascule. Déjà 2 200 vues pour chacun des trois épisodes. Le quatrième arrive. es séries du genre “Plus belle la Vie” ou “Joséphine Ange gardien”, très peu pour eux. Et même si ces épisodes cartonnent auprès d’une partie des Français, Charline, Jean-Marc et Yvan ne s’y reconnaissent pas du tout. Plutôt que critiquer, ils ont créé leur propre série nommée “Dual”, du Made in Besançon diffusé sur Internet. Cela s’appelle un websérie. Ces Bisontins qui utilisent les lieux de leur ville pour tourner s’amusent, délirent, mais le résultat est de qualité. Déjà trois épisodes ont été réalisés et mis en ligne. Le prochain, déjà tourné, sera diffusé début janvier. Les internautes semblent accrocher : déjà 2 200 personnes ont visionné chaque épisode mettant en scène, de façon très professionnelle, la vie d’Alex. “Alex, c’est un jeune homme sans histoire dont la vie se trouvera bouleversée lorsqu’il croisera la route d’un généticien au service d’une corporation multinationale. Il va trouver une clé U.S.B. dans la rue. Il va la regarder. À partir de ce moment, sa vie va être bouleversée” explique Jean-Marc BouÉviter querod, le créateur de cetles faux te websérie. raccords. Cette enquête, sous forme d’énigme a pour cadre Besançon. On reconnaît par exemple le square Castan et chaque détail est soigneusement coupé. Les épisodes durent entre 5 et 7 minutes. “On évite les faux raccords, on respecte les règles pour tisse sa toile L Jean-Marc Bouquerod et Charline Bataillard présentent “Dual”, une websérie. qu’après 20 secondes, la personne ne zappe pas. On a même inventé une machine pour réaliser des travellings de qualité. Nous avons été surpris du nombre de vues sur la plate-forme de Besançon.tv. On s’attendait plutôt à 700 que 2 200” explique Jean-Marc Bouquerod, aidé par Yvan Prolac et Charline Bataillard dans la confection de Dual. Yvan joue le rôle d’Alex. Il est aussi le co-scénariste. Charline est l’actrice principale, également coscénariste. S’ils produisent cela de façon bénévole, les cinéastes amateurs sont équipés avec du matériel de professionnel. Mais Jean-Marc Bouquerod n’a pas oublié d’où lui vient cette passion pour la vidéo : “Petit, je prenais le caméscope de papa-maman” dit ce chef d’entreprise qui passe ses heures perdues à monter les images. Une persévérance qui semble payer. En décembre dernier, l’équipe a été sélectionnée avec neuf autres webcréations au Festival Francophone de la web-série qui s’est déroulé à Toulouse. S’ils n’ont récolté aucun prix, ils reviennent avec de l’expérience et des échanges. Vivre de ce modèle ? Les Bisontins ne l’ont pas envisagé même s’ils rappellent que la série “Noob” (qui cartonne sur le Net) a récolté 682 000 euros suite à un appel de fonds auprès de ses fans, permettant au passage à cette websérie (française) de battre le record européen des projets audiovisuels les mieux financés au monde dans le secteur de la finance participative. Souhaitons aux Bisontins la même renommée. Pour le cinquième épisode, Olaf Studio fera appel à une vingtaine de figurants… rétribués par un casse-croûte une fois la séquence tournée. I E.Ch. seront confiés à une entreprise agrémentée et dureront probablement entre deux et trois ans. Les croûtes aux morilles à la crème ou la fricassée de chapon à l’arboisienne proposées au menu de ce restaurant traditionnel ne seront plus d’actualité. “Les Les dégâts employés sont ont suscité encore payés pour une vive le moment mais émotion. on envisage une procédure de licenciement car il y a plusieurs années de travaux”, confie malheureusement le propriétaire. À une année seulement de la retraite, celui-ci est dans l’expectative et l’avenir du restaurant est, quant à lui, remis en question. Au lendemain de l’incendie, les dégâts avaient suscité une vive émotion chez les Bisontins, attachés à cet édifice, l’un des plus anciens de Besançon. En effet, la Tour de la Pelote fut construite en 1546 sous le Gouvernement Communal. Elle est donc bien antérieure aux fortifications de Vauban. Elle fut érigée sur ordre de Charles-Quint, qui souhaitait ainsi faire de Besançon un des boucliers de son vaste empire. Et son nom serait originaire du nom de l’ancien propriétaire du terrain, le Seigneur de Chenecey, qui s’appelait Pierre Pillot. I La Tour avait été édifiée en 1546, bien avant les fortifications Vauban (photo J.C. Sexe - Ville de Besançon). Exceptionnel à BESANÇON EN PLUS DES SOLDES SOLD EN PLUS DES (1) * Avant travaux (2) PROFITEZ DE TOUTES NOS PROMOTIONS SPÉCIALES * * PROFITEZ DE TOUTES NOS PROM * Photo Victoria : Shérif SCOURI Photographies Victoria Silvstedt : Scouri SHERIF * Réf. 853 10 lampes € 1250 et tous les tapis à moitié Prix + 10€ éco-participation = 1260€ Le canapé en cuir et microfibres 3 places avec 2 assises de relaxation manuelle Revêtement présenté en cuir et microfibres. Coloris 1 : cale-reins, côtés, arrière, plates bandes et dessous accoudoirs catégorie B, coloris XX734 Kraft en microfibre 85 % polyester et 15% coton. 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Récépissé déclaration n°après 35/2013-07 prix indiqués tiennent compte TVA de 19,6% susceptible dede passer à 20% pour livraison le 01/01/2014. Les Date tables basses s’entendent hors décoration et lesau lampes sans ampoules ; les têtières, coussins et plaids des du 04/07/2013. de validité : du 09/09 09/11/2013. canapés et fauteuils sont proposés en option (prix sur demande). Réf. 853 EU € J 1250 + 10€ éco-participation = 1260€ JEU Le canapé ensur cuir et microfibres Venez jouer : www.chateau-dax.fr Victoria SILVSTEDT 3 places avec 2 assises de relaxation Offre soumise à conditions. Jeu du 01/07/13 au 01/07/2014. manuelle Revêtement présenté Règlement en cuir et microfibres. 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Magasin de négoce indépendant concessionnaire CHATEAU D’AX - SARL SOFA - BESANÇON au capital de 8 000 € - RCS BESANÇON 483 369 302 ZAC votre de repiquage CHATEAUFARINE BESANÇON Tél. 03 81 52 65 64 votre repiquage Liste des magasins, nouveautés et collections sur : www.chateau-dax.fr www.chateau-dax.fr Soldes_Presse-region.indd 1 04/12/13 11:05 Soldes_Presse-region.indd 1 14 BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 COMMERCE Social Le Carrefour de la diversité Jean-Philippe Puig, gérant de Carrefour Market Besançon aux côtés de ses salariés dont 7 sont issus de l’immigration. Belle leçon. Depuis 1983 qu’il tient son commerce de proximité rue du Chasnot à Besançon, Jean-Philippe Puig a développé un management atypique : il fait confiance à des travailleurs issus de l’immigration. Avec 10 employés, un chiffre d’affaires en hausse, il met le pied à l’étrier à des hommes et des femmes. emroth est Cambodgienne. Lorsqu’elle est arrivée en France, elle ne parlait pas un mot de français et cherchait un travail. S’insérer professionnellement, une gageure. Un organisme de formation et d’insertion de Besançon la recommande auprès de Jean-Philippe Puig, dirigeant de l’enseigne Carrefour Market rue du Chasnot à Besançon. Le chef d’entreprise ne pose pas de questions et franchit le pas : il ouvre les portes de son établissement, conscient qu’il faudra prendre le temps pour former et intégrer cette nouvelle recrue en stage, ne serait-ce que pour faire au départ de la mise en rayon. “Kemroth travaille chez moi depuis 10 ans. Elle est en C.D.I. après avoir remplacé une de mes salariées partie à la retraite. Kemroth réalise 37 % du chiffre d’affaires du magasin” rapporte Jean-Philippe Puig. Son ouverture aux autres, il la tient, sans doute, de son héritage familial. Lui, le petit-fils d’un immigré espagnol a connu les moqueries lorsque son grandpère Damiano gérait (de 1904 à 1967), un magasin de primeurs au 78, Grande rue à Besançon. Son père Michel poursuivra l’aventure en ouvrant un magasin “Unico” aux Clairs-Soleils. Deux générations plus tard, le petit-fils K COMMERCE Puig noue la parole aux actes en donnant une chance à des salariés d’origines emploi malgré une maladie. diverses. La preuve dans les faits : à 60 Turko, d’origine russo-tchétchène, Yasans, Jean-Philippe Puig - qui prépare mina (Maghrébine), Vanessa (Gabolentement mais sûrement son départ naise) composent le reste de la troupe. en retraite - s’apprête à faire Depuis la réfection de son magasin en d’Alekxandra son successeur. La jeune 2013, Jean-Philippe Puig qui est aussi femme d’origine serbe arrivée en Fran- membre du conseil d’administration de ce pour poursuivre ses études est actuel- la C.G.P.M.E. a embauché 3,5 personnes lement le bras droit du gérant qui ne et connaît une progression de son chiffre tarit pas d’éloges à son égard : “Elle a d’affaires. L’activité se porte bien, les connu la guerre dans son pays. Elle est salariés sont récompensés par des primes arrivée avec un Bac pro, a eu son B.T.S. et participations. Les salariés confiren devenant major de promo et je la pré- ment : “C’est une ambiance familiale” pare à reprendre mon magasin.” synthétise Jean-Michel, en poste depuis Au total, sur les 10 employés de ce maga- 28 ans qui part en retraite en juin. Kemsin, “7 sont issus de l’immigration et roth acquiesce : “On m’a donné une chancela donne une ambiance particulière, ce. Quand un nouvel employé arrive, chaleureuse” se réjouit le chef d’entreprise j’essaie de l’aider à s’intégrer” explique qui casse les codes pour assurer une la jeune femme. intégration qui selon lui, se fait en gran- Avec ses moyens, Carrefour Market de partie par le travail. Autre exemple marie des orthodoxes, des musulmans, en date : le cas de Rozana. Arménien- des chrétiens. Belle leçon. Bien sûr, ne, Rozana a fui son pays. Elle a trou- les échecs sont là. Le gérant se souvé un stage. Mise en rayons des pro- vient d’un employé qu’il a dû remerduits, nettoyage, caisse, la femme va cier. Ce dernier ne voulait pas mettre rapidement s’adapter. “J’apprendrai en rayon les boissons alcoolisées ainpar la suite qu’elle était pédiatre dans si que les aliments contenant du porc son pays d’origine” relate le commer- au motif que sa religion l’en empêçant qui a reconduit son emploi tout en chait. Pas de quoi casser la philosol’incitant à reprendre ses études pour phie de Jean-Philippe. I E.Ch. devenir infirmière et lui assuré son Récompense Bruno, chocolatier primé Bruno Grandvoinnet et ses salariés s’activent durant la période de Noël pour préparer les chocolats. Bruno Grandvoinnet fait partie des 150 meilleurs chocolatiers français. Ainsi en a décidé le guide des Croqueurs de chocolat. Une récompense qui n’est pas un aboutissement. Seul le client est juge. ans le laboratoire, les mains des employés travaillent la matière dans une ambiance olfactive chocolatée. Chez Grandvoinnet, comme chez la plupart des maîtres chocolatiers, les douceurs sont préparées sur commande. Ici, pas de stock ni de chocolats confectionnés des semaines à l’avance car le goût et la qualité seraient altérés. Un prin- Pour les cipe que Bruno GrandvoinRestos net tient. Fils de du cœur. pâtissier-chocolatier, il a été sélectionné - en décembre au salon du chocolat à Paris - parmi les 150 meilleurs chocolatiers de France avec D la prestigieuse note de 4 sur 5 par le guide des Croqueurs de chocolat 2014. C’est une ganache au chocolat noir, une ganache au chocolat au lait, un praliné aux amandes et noisettes enrobé de Satilia noir 62 % de cacao et une de ses spécialités, la Dulcey (chocolat blanc cuit au four) qui a séduit le jury. “J’ai pris un chocolat grand cru”, rapporte l’artisan qui se dit heureux de cette récompense même s’il sait que rien n’est acquis. “Ce concours, c’est aussi un test pour se situer. Mais le plus dur des concours est le résultat des clients” dit le chocolatier qui sera présent le 7 février au Dîner gastronomique organisé par les Restos du Cœur au Grand Kursaal à Besançon. I PONT BATTANT Depuis 2008 à Paris Le phénomène des cadenas d'amour arrive à Besançon À peine inauguré, le nouveau pont Battant voit déjà apparaître sur son grillage d'énigmatiques cadenas. D'où vient ce phénomène ? Que signifie-t-il ? Et quelle est la position de la ville de Besançon à ce sujet ? éoul, Prague, Florence, Kiev, Moscou, Berlin ou encore Shanghai, toutes ses villes du monde ont vu apparaître sur leurs ponts des centaines de cadenas. En France, c’est en 2008 sur le pont des Arts à Paris que le phénomène s’est répandu. Les amoureux du monde entier viennent y accrocher des cadenas pour symboliser leur amour puis jettent ensemble la clé dans la Seine en guise de promesse de fidélité. Les origines de cette pratique demeurent mystérieuses. Certains affirment qu’elle est issue du roman d’un écrivain italien où les personnages accrochaient un cadenas à un pont au-dessus du Tibre. D’autres pensent qu’elle provient d’une histoire amoureuse dans la Serbie d’avantguerre où un pont porte désormais le nom de pont de l’amour (Most Ljubavi en serbe). Mais peut-être que l’origine des cadenas d’amour est plus ancienne et proviendrait du temps où les dames portaient des ceintures de chasteté et attendaient leurs croisés de maris. À Besançon, on accueille positivement l’arrivée de ces cadenas, considérée comme une gentille surprise : “Nous sommes plutôt honorés que cette démarche se produise à Besançon. Nous sommes agréablement surpris de l’appropriation par les Bisontins de ce nouveau pont Battant” affirme Alexandra Cordier, du cabinet du maire de Besançon. “On n’y voit aucun problème. Ça ne détériore ni le matériel ni l’esthétique du pont et surtout ça n’empêche pas le garde-corps de protéger les gens” rassure Daniel Mourot, directeur de la voirie à la ville de Besançon. “Mais si dans un an il y a une tonne et demie de cadenas, on en reparlera sûrement” poursuit-il. À Paris, le pont des Arts croule tellement sous les cadenas que la ville s'inquiète de la solidité du pont et procède chaque année au retrait de bon nombre de ces preuves d’amour. Finis donc les cœurs gravés sur les troncs d’arbre, aujourd’hui c’est la résistance de l’acier et l’emprisonnement d’une serrure fermée à clé qui symbolise le romanC.F. tisme de l’amour. I S Les cadenas ont commencé à fleurir après la réouverture du pont Battant. BESANÇON POLITIQUE La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 EN BREF De nouveaux enjeux La nouvelle carte cantonale affaiblit la droite Alors qu’elle était convaincue de pouvoir prendre en 2015 le Conseil général du Doubs, la droite départementale voit ses chances s’amenuiser avec le nouveau découpage cantonal. inalement, Jean-François Longeot, le leader de l’opposition départementale, ne s’attendait pas à autre chose en découvrant la nouvelle carte cantonale. Le découpage élaboré par le ministère de l’Intérieur qui réduit à 19 le nombre de cantons dans le Doubs contre 35 aujourd’hui, et qui a été présenté le 6 janvier par Claude Jeannerot (P.S.) le président du Conseil général Doubs, a un fond “uniquement politique. Cette réforme n’a aucun autre intérêt” s’agace Jean-François Longeot, conseiller général du canton d’Ornans. Il confirme que telles qu’elles ont été définies, les “Je leur nouvelles frontières, plus remets les étendues, de ces circonscriptions électorales, sont ciseaux défavorables à la droite, qui d’or.” voit fondre ses chances de reprendre le Département en 2015. Un exemple : elle perd des sièges avec la fusion des cantons d’Ornans, Amancey, Levier Claude Jeannerot (P.S.), président du Conseil général du Doubs a considéré que cette nouvelle carte cantonale était “équilibrée” lors de sa présentation à la presse le 6 janvier. F et Montbenoît, tous à droite et qui le seraient probablement restés. À l’inverse, “Besançon conserve 6 cantons étendus chacun à quelques communes de la C.A.G.B. ce qui, en l’état, permettrait à la gauche d’avoir déjà douze élus. Je leur remets les ciseaux d’or du découpage !” ironise M. Longeot. Il rappelle au passage que le nombre de conseillers départementaux (c’est ainsi qu’il conviendra de les appeler en 2015) ne baissera pas proportionnellement au nombre de cantons. La réforme des scrutins prévoit que les électeurs élisent des binômes, au non de la parité, dans chaque canton, ce qui portera à 38 le nombre d’élus qui siégeront au Département du Doubs. De même, on en parlera plus de chef-lieu de can- 15 ton mais de bureau centralisateur, et le renouvellement des élus se fera tous les six ans. “Nos concitoyens ne sont pas des imbéciles. Ce tripatouillage politique pourrait jouer des tours à ses auteurs” juge Jean-François Longeot. Il conclut en regardant la nouvelle carte : “Je crois que Claude Jeannerot a décidé de mettre un grand coup de crayon sur les cantons ruraux au profit des cantons urbains.” Une analyse que réfute évidemment l’intéressé. Le président du Conseil général a une tout autre lecture du document. “Selon moi, cette nouvelle carte du redécoupage cantonal est équilibrée sur le plan démographique, géographique et politique. C’est un découpage propre qui ne sacrifie pas la ruralité comme certains auraient pu le redouter. J’ai défendu trois principes : que soient respectés les bassins de vie des communautés de communes et des agglomérations, que les limites cantonales soient respectées et que l’on accepte certaines dérogations comme pour le canton de Frasne-Mouthe qui ne possède que 19 000 habitants” argumente Claude Jeannerot. Le 27 janvier, la nouvelle carte sera présentée au Conseil général lors d’une assemblée plénière. Le débat s’annonce d’ores et déjà houleux. C’est le préfet qui tranchera en dernier lieu. Les élus de droite se réunissent à partir du 12 janvier pour étudier l’opportunité de déposer un recours contre ce projet. I T.C. Conférence Le C.A.C. (Collectif pour des alternatives au capitalisme) organise une conférence-débat le 20 février à 20 heures au Petit Kursaal (Besançon) avec Hervé Kempf, ancien journaliste du Monde, sur le thème : “Pour une écologie radicale. Fin de l’Occident, naissance du monde”. Pour toutes informations supplémentaires : cacbesac@hotmail .com Tourisme Doubs Tourisme vient d’éditer une nouvelle brochure ne regroupant pas moins de 245 adresses d’hébergements locatifs et 55 suggestions de séjours. Destiné en priorité aux touristes, ce catalogue de l’offre du Doubs disponible en réservation, est également l’outil indispensable pour les habitants du Doubs qui accueillent famille et amis. Renseignements : www.doubsreservation.com 16 BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 COMMUNICATION Deux rédacteurs Un blog de quartier à Battant Nouveau venu sur la toile, le blog du quartier Battant est un espace d’information, d’échange et de débat. Il a pour objectif de devenir une véritable agora virtuelle en permettant aux riverains du quartier de s’approprier leur territoire et continuer à lui donner vie. association Tambour Battant, à l’origine d’une gazette du quartier de 2003 à 2006, souhaitait depuis quelque temps redonner aux habitants et aux commerçants de Battant, les moyens d’accéder à une information locale. Sous l’égide d’Étienne Courgey, animateur de l’atelier d’écriture de Tambour Battant et Vincent Abellanet, membre de l’association, une réflexion est née et l’idée d’un blog a émergé : “Le format du blog s’est imposé car il y a moins de pression et une diffusion plus large” explique Vincent Abellanet, faisant référence aux impératifs d’impression d’un journal papier. “Pour l’instant, il n’y a que cinq administrateurs dont deux rédacteurs. Nous avons aussi le soutien du bisonteint (blogueur aux 6 000 lecteurs réguliers) qui est notre “technicien” par rapport au support web. Mais l’idéal serait que tout le monde L’ CONCOURS s’approprie le blog et qu’il devienne un lieu de vie avec de nombreux commentaires et des débats” ajoute Vincent Abellanet, qui voit dans ce blog un beau projet de démocratie participative. Pour les auteurs du projet, il est important pour un quartier de fortifier son identité et de se vivifier. Un quartier tel que celui de Battant, à l’identité marquée par une certaine mixité et une grande richesse culturelle, est assez rare. À l’heure de la mon2 000 dialisation et de son “village global”, visiteurs pourquoi ne pas se après sa réapproprier son espace de vie, son mise en territoire ? C’est ligne. dans cette optique et dans celle d’améliorer la qualité de vie des Bousbots (nom donné aux habi- tants du quartier Battant) que le blog a vu le jour. “C’est une manière de compenser les choses qui se perdent” explique Vincent Abellanet. Informations municipales, agenda de quartier ou pages d’histoire, le contenu du blog du quartier Battant a pour ambition d’informer, promouvoir et divertir ses lecteurs. Grâce au bisonteint, il a bénéficié d’une belle visibilité lors de son démarrage. 2 000 visiteurs ont été dénombrés 24 heures seulement après sa mise en ligne. Pour autant, il peine depuis à attirer les internautes : “On cherche des contributeurs, que ça soit des citoyens, des associations ou des commerces” affirme Vincent Abellanet. “Si au bout d’un an ou deux, il n’y a pas beaucoup de vie sur le blog, on pourrait se lasser” déplore-t-il. Avis aux Bousbots pour profiter de l’espace virtuel qui leur est dédié. I C.F. Les créations des stylistes Un gala pour l’élection de Miss Besançon 2014 Le 21 février, le Grand Kursaal de Besançon accueillera une soirée de gala où une trentaine de jeunes filles concourront pour remporter la couronne de Miss Besançon 2014. haque année depuis cinq ans, le Comité des Fêtes de la ville de Besançon organise la soirée d’élection de Miss Besançon. Au programme de cette édition 2014, une revue de cabaret, un dîner, l’élection de Miss Besançon et de ses deux dauphines ainsi qu’un défilé pour découvrir les nouvelles créations des stylistes locaux. Une soirée de gala qui s’annonce légère, festive et qui semble très prisée puisque le Grand Kursaal affiche d’ores et déjà complet : “Ce qui plaît, c’est qu’on arrive à Besançon à reconstituer un show à la TF1 sans problème” explique Christian Bouillet, président du Comité des Fêtes de la ville de Besan- C Les potentielles futures Miss doivent s’inscrire sur Internet ou par téléphone au 06 16 18 90 97 avant la fin de la première semaine de février. çon. Pour autant, l’extravagance de l’événement ne coûtera rien à la ville puisqu’il est autofinancé par la vente des billets d’entrée. Pour départager les jeunes filles, 11 personnes sont invitées pour constituer le jury. Parmi eux, plusieurs adjoints à la ville, des représentants de la chambre de métiers, des banques de Besançon ou encore de divers commerces seront présents. Ils devront sélectionner les 10 finalistes qui accéderont au deuxième tour. Puis les trois gagnantes seront départagées par les spectateurs et le jury. “Miss Besançon et ses dauphines ne seront pas choisies pour la beauté spécifiquement. C’est plutôt une question de charme et de présentation. Elles doivent surtout être capables de représenter la ville pendant toute une année” précise Christian Bouillet. Toutes les Bisontines préalablement inscrites à l’élection et âgées de 17 à 23 ans pourront donc concourir pour devenir les nouvelles ambassadrices de la ville. Les gagnantes recevront plusieurs cadeaux offerts par les commerçants et suivront diverses manifestations annuelles comme la Fête des Vendanges de Neuchâtel, le passage du Tour de France à Besançon ou encore la prochaine édition de la Foire Comtoise. I C’est pour se réapproprier son espace de vie que ce blog dédié à Battant a vu le jour. Le blog du quartier Battant sur http://battant.net/ Les perles du conseil Les phrases-cultes des élus Conseil communautaire du 19 décembre 2013 Jean-Louis Fousseret, président de l’Agglo, à propos du budget dédié à l’inauguration du tramway : “On nous a proposé un grand spectacle pour des centaines de milliers d’euros. Nous avons rejeté cela. Le monde a changé. Alors qu’1 million de personnes vont aux Restos du cœur, je crois qu’il serait mal venu d’organiser une grande fête qui coûterait beaucoup d’argent.” Philippe Gonon répond au moment du vote du rapport : “Comme vous faites un effort Monsieur le président, sur le budget d’inauguration du tram, nous allons faire également un effort. Nous nous abstenons, et nous ne voterons pas contre.” Et Jean-Louis Fousseret de conclure l’échange : “Il aurait été plus sage de voter pour.” Martine Jeannin à propos de la baisse de 4,2 % de la redevance d’élimination des ordures ménagères par habitant : “Il y a une réduction certes, mais vous prenez des chiffres hors taxes. Or la T.V.A. va augmenter de 7 à 10 %. Avez-vous pensé à cela ?” Jean-Pierre Taillard, vice-président en charge de la gestion des déchets lui répond à propos de l’augmentation de la T.V.A. : “C’est une décision prise par les parlementaires à Paris et qui nous échappe. Le taux de T.V.A. chemine au gré des décisions des parlementaires.” Marie-Noëlle Schoeller à propos de l’enlèvement des poubelles contre le gré des habitants : “Je mets le fichet bleu prévu à cet effet pour signifier que je ne souhaite pas que le bac soit relevé. Les poubelles sont relevées malgré tout car le fichet bleu a été piqué.” Réponse de Jean-Pierre Taillard : “Le problème et que ces fichets sont des éléments amovibles. Si en effet une personne malintentionnée enlève l’étiquette, le particulier est pénalisé. Nous allons imaginer quelque chose qui donne envie de le décoller.” Jean-Louis Fousseret extrapole à propos des déchets : “La difficulté, c’est le ramassage des monstres. Il faudra s’intéresser à cela dans un prochain mandat.” Jean-Louis Fousseret à propos du commerce : “La tendance n’est plus aux grandes surfaces mais aux surfaces plus petites. Elle arrive petitement en France.” Jean-Louis Fousseret à propos du tram et des bus : “Des gens me disent encore, quand il y aura le tram, il n’y aura plus de bus. Je le répète quand il y aura le tram, il y aura encore des bus.” Les conseillers se retirent pour voter le jury de maîtrise d’œuvre qui suivra la création d’une ligne de bus en site propre Université-Rivotte. Le président de l’Agglo prévient avec humour : “Vous allez voter et vous revenez. Vous n’allez pas au casse-croûte tout de suite !” Résultat du vote : 102 bulletins trouvés dans l’urne pour 101 votants. Le vote a malgré tout été déclaré réglementaire et donc validé. L’alimentation électrique du tram se fera par des lignes aériennes. Néanmoins, l’Agglo a tout prévu sur certains secteurs comme le pont Battant pour passer à la super-capacité embarquée qui permet au tram de franchir une distance sans avoir recours à la ligne aérienne. Jean-Louis Fousseret commente : “L’autre mode est le biberonnage, qui permet au tram de charger en quelques secondes beaucoup d’énergie à une station.” BESANÇON 18 La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 LE FEUILLETON DU TRAM La question de l’emploi Le tram et les travailleurs étrangers On connaissait le plombier polonais. Voilà les travailleurs détachés, source de craintes de concurrence déloyale. Vraie concurrence ? Sont-ils présents sur tous les chantiers, notamment celui du tram à Besançon ? L’Inspection du travail du Doubs, va en 2014, cibler ses contrôles pour contrecarrer ce qu’elle appelle “des dérives et dysfonctionnements.” aniel Petitjean, le président de la C.G.P.M.E. du Doubs, est perplexe. Pile au moment où il nous reçoit pour évoquer la question de la concurrence des travailleurs dits “détachés”, ces salariés européens qui peuvent travailler temporairement dans un autre pays de l’Union européenne, le chef d’une société d’équipement de bureau basée à Besançon qu’il est reçoit un mail sans équivoque. Une société d’intérim roumaine lui propose de recruter du personnel qualifié avec l’assurance de payer beaucoup moins cher ce salarié, sans les tracas administratifs. Pourquoi moins cher ? Une directive (datant de 1996) permet - en effet - le détachement de travailleurs, dont les cotisations sociales restent payées dans le pays d’origine. Elles sont, pour certains, les préludes à un dumping salarial. En clair, le salarié “dit” étranger perçoit un salaire d’environ 700 à 900 euros alors que la même tâche effectuée par un Français est payée le double (en salaire brut). De quoi susciter de l’interrogation chez le représentant de la Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises qui se bat face à cette concurrence, qui rappelons-le, n’est pas déloyale d’un point de vue législatif. S’il admet que son domaine d’activité (le commerce) n’est pas concurrencé par cette main-d'œuvre dite “bon marché”, Daniel Petitjean admet que les entreprises de B.T.P. de notre région sont largement plus confrontées à cette concurrence. 44 % des travailleurs détachés sont en effet engagés dans le B.T.P., 17 % dans l’industrie. L’Europe a bien statué (le 9 décembre) D afin de limiter les effets et les abus en multipliant les contrôles. Cela ne convainc pas le Bisontin Daniel Petitjean qui estime qu’elle n’est pas allée assez loin pour atténuer le problème. “Si les dégâts restent limités, le problème n’est pas résolu”, dit-il. Selon la C.G.P.M.E., appuyée par le sénateur du Doubs Claude Jeannerot (P.S.), le “dumping social ne cessera pas tant que la législation autorisera le paiement des cotisations sociales dans le pays d’origine des travailleurs détachés en France.” Sur le chantier du tram à Besançon, des cas de travailleurs détachés ont été répertoriés, notamment des salariés portugais spécialisés dans la pose des pavés. Ils sont intervenus sur la partie ouest et dans le centre-ville pour réaliser la mise en place des pavés et des bordures. Rien d’illégal, encore une fois, mais des questions notamment au sein de l’organisme chargé d’effectuer les De la contrôles sont posées. dissimulation La D.I.R.E.C.C.T.E. (Direction régionale des d’heures de entreprises, de la concurrence, de la travail. consommation, du travail et de l’emploi) espère bien apporter des réponses : “Si en 2013 nous avons été mobilisés sur la sécurité des personnes sur le chantier du tram, nous mènerons en 2014 des actions de contrôle veillant au respect des règles applicables aux entreprises étrangères” Sur le chantier du tram, la pose de pavés a été réalisée (en partie) par une société portugaise. L 1 134 salariés transnationaux dans le Doubs e nombre de déclarations de prestations de services transnationales est également en très forte progression dans notre département : 260 déclarations ont concerné 1 134 salariés en 2012 dans le Doubs. Les secteurs professionnels concernés sont majoritairement le B.T.P. (36 %), le travail temporaire (20 %), le secteur industriel (17 %). La grande majorité des infractions relevées dans le cadre de ces procédures concernent des infractions au travail dissimulé (81 %), même si les infractions relatives aux prêts de main-dʼœuvre sont en augmentation dʼune année sur lʼautre. (Source : plan départemental de lutte contre le travail illégal 2013-2015) lâche Marc Ameil, responsable de l’unité territoriale du Doubs. Avec les quatre agents inspecteurs du travail qu’il dirige, le responsable va donc s’intéresser “aux conditions de travail, de rémunération. Nous ciblerons sur le secteur du B.T.P. et des transporteurs routiers eu égard au fort enjeu social et économique que représente le développement de ces prestations. Dans ce genre de cas, on arrive très souvent dans les dissimulations d’heures et au non-respect des conventions collectives” explique le responsable qui ne cache pas la difficulté, parfois, à constater l’infraction. Face à la complexité de la réglementation relative au détachement et aux montages juridiques en matière de prestations de services transnationales, “des formations initiales et continues aux agents” ont été proposées rappellent les services de l’État. La Police aux frontières (P.A.F.) du Doubs réalise également des contrôles dans le Doubs. Pour l’instant, aucun contrôle n’a été réalisé sur le chantier du tram. I E.Ch. Daniel Petitjean, président de la C.G.P.M.E. 25, opposé aux travailleurs détachés même s’il avoue que les “dégâts sont limités.” DOSSIER La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 19 MUNICIPALES 2014 : LES MAIRES DU GRAND BESANÇON SE POSITIONNENT RÉFORME Le Restaurant Fratelli se mobilise pour l’autisme C’est dans le cadre convivial du restaurant « Fratelli » situé rue Bersot à Besançon, adresse bien connue des Bisontins, qu’Eugène et Eve et leur Eugène Paciullo a ouvert son restaurant en décembre 2010. équipe ont organisé une soirée de VRXWLHQ DX SURÀW GH O·DVVRFLDWLRQ « Nos enfants d’ailleurs ». Cette association de parents d’enfants autistes milite pour la prise en charge de méthodes éducatives adaptées à leurs enfants avec la méthode ABA et organise des formations à destination des parents et professionnelles sur la problématique des apprentissages scolaires. Les très nombreuses personnes présentes ont eu également le plaisir d’écouter le groupe « The Last Boys Band » qui se produisait bénévolement ce soir-là. Pour les communes de moins de 3 500 habitants Le panachage, c’est fini ! À deux mois des élections municipales des 23 et 30 mars, le paysage politique local commence à s’éclaircir. Dans les communes du Grand Besançon, les équipes sortantes ont commencé à afficher leur choix. Dans les communes de plus de 1 000 habitants, de nombreux maires ont décidé de briguer un nouveau mandat mais quelques-uns choisissent de jeter l’éponge. Un élément de taille viendra bouleverser l’organisation du scrutin dans des dizaines de communes situées dans la strate démographique entre 1 000 et 3 500 habitants : l’instauration d’un scrutin de liste et de la parité absolue entre hommes et femmes. Le panachage est terminé pour ces communes de taille moyenne. La Presse Bisontine a fait un tour d’horizon des principales bourgades du Grand Besançon. Alors, repart, repart pas ?… Désormais, le mode de scrutin qui permettait aux électeurs de panacher les listes aux élections municipales ne s’appliquera que dans les communes de moins de 1 000 habitants. Dans les mairies du Grand Besançon qui changent de mode de scrutin, on redoute des couacs. doptée en avril dernier, la réforme du scrutin entrera en vigueur dès les élections municipales de mars (N.D.L.R. : loi relative à l’élection des conseillers départementaux des conseillers municipaux et des conseillers intercommunaux). En fonction des communes, les électeurs vont devoir modifier leurs habitudes de vote. Jusqu’à présent, dans les villages de moins de 3 500 habitants, le système permettait le panachage. Le votant était donc autorisé à mélanger dans son suffrage les noms de deux listes, d’en ajouter et d’en rayer. La réforme ne conserve ce mode de scrutin que dans les communes de moins de 1 000 habitants. Les habitudes de vote seront chamboulées dans les communes qui comptent entre 1 000 et 3 500 habitants et qui doivent adopter le scrutin de liste en vigueur depuis longtemps chez leurs grandes sœurs. Ce changement risque de perturber des électeurs familiarisés à une méthode qui leur conférait le pouvoir jubilatoire de punir une tête jugée indésirable ou d’en flatter une autre. “Pour certains, le panachage servait de défouloir, à tel point que cela en était même méchant. On entendait parfois le coup A de crayon dans l’isoloir. Avec la réforme, ce sera en quelque sorte plus humain” présume un maire du secteur. Petit rappel aux électeurs des communes concernées par la réforme, qui avaient la “gâchette” facile. Dans le scrutin de liste, chaque candidat présente sa liste, respectueuse par ailleurs de la parité, et on vote la liste complète. Si le bulletin est raturé, il sera déclaré nul. Robert Stepourjine, le maire de Pirey redoute l’accumulation de couacs dans son village où jusqu’à présent les électeurs panachaient aux municipales. “Avec la réforme, le prochain vote risque de tourner à la catastrophe. Je m’aperçois que peu de gens ont compris que le panachage était “Le vote désormais interdit dans risque de une commune comme tourner à la Pirey” s’inquiète-t-il. Pour éviter les dérapages, Marcatascel Felt, le maire de Misetrophe.” rey-Salines a prévu “d’informer les électeurs sur le mode d’emplois des élections à venir.” Une méthode partagée par Alain Viennet, le maire de Saône qui considère que “c’est à nous, élus, Les électeurs éliront en même temps les conseillers communautaires qui seront nommés en tant que tels sur la liste. T Réforme d’informer les électeurs” qui n’auront plus besoin de se munir d’un crayon pour entrer dans l’isoloir. Le scrutin de liste ne pose pas seulement des problèmes aux électeurs. Elle en poserait aussi à des candidats et des candidates qui peinent à boucler une liste. Ils buttent sur la parité qui s’impose. Malgré la démarche active dans le Doubs de la députée Barbara Romagnan (P.S.), qui a animé des débats pour pousser les femmes à s’engager en politique, et même si la loi force la culture et les mentalités à évoluer, la partie n’est pas gagnée. “La plus grande difficulté est de parvenir à trouver des femmes prêtes à s’engager. Cette réforme part d’un bon sentiment, sur le fond elle est très bien, mais elle est complexe à appliquer” remarque un autre maire. Que se passera-t-il si dans certaines communes qui changent de mode de scrutin il n’y a pas de liste ? C’est le genre de questions posées par des élus auxquelles les services de l’État répondent régulièrement. “Beaucoup de maires nous appellent. On fait remonter leurs questions au ministère. Les plus fréquentes concernent la parité et la peur de ne pas avoir de candidats” disent les services préfectoraux. Pour l’instant, la loi s’appliquera. Mais selon nos informations, il n’est pas impossible que des aménagements soient décidés en dernier recours pour que les élections municipales se déroulent dans les meilleures conditions. Certains regrettent déjà le panachage. “Il pouvait avoir du bon : la dernière fois à Pirey, on a dénombré 250 noms cités au moins une fois” se souvient Robert Stepourjine d’une voix un brin nostalgique. C’était une forme d’expression de la démocratie aux élections municipales. Décidément, tout fout l’camp… I Pirey, Miserey-Salines, Saône et les autres outes les communes qui ont entre 1 000 et 3 500 habitants vont devoir adopter le scrutin de liste à la représentation proportionnelle. Elles sont nombreuses dans ce cas dans le Grand Besançon. LʼI.N.S.E.E. annonce que désormais le scrutin de liste sʼapplique dans un peu plus de 200 communes en Franche-Comté qui abritent “au total près des deux tiers de la population régionale.” Le panachage reste donc majoritaire sur la région, puisque 1 582 communes de moins de 1 000 habitants conservent ce mode de scrutin, soit près de “neuf communes sur dix regroupant au total 36 % de la population.” I 20 DOSSIER CHALEZEULE La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 AVANNE-AVENEY Raymond Reylé arrête “J’avais annoncé que Maire de Chalezeule c’était le dernier” depuis 1995, Raymond Reylé ne se représente pas. Le mandat s’achève sur une petite polémique, mais les projets ne manquent pas pour son successeur. aymond Reylé, 74 ans, zone industrielle, améliorer ne briguera de quatriè- l’accueil, mais surtout faire me mandat comme mai- pour que les habitants se senre de cette commune de 1 234 tent “bien” à Chalezeule” dithabitants. Une décision qu’il il. n’a jamais cachée à ces conci- Selon l’édile, il laisse une comtoyens. À quelques semaines mune saine financièrement : du passage de flambeau, Ray- “La commune est en bonne sanmond Reylé a fait le point, avec té. Mes successeurs auront des la secrétaire de mairie, pour moyens pour mener des actions récapituler les projets qu’il a qui iront au bénéfice des habipu mener à bien et ceux qui tants.” Après avoir mis en plarestent encore à faire. “Le futur ce parmi les premiers la réformaire devra s’occuper de la me des rythmes scolaires, approuvée par les parents et l’équipe enseignante, Raymond Reylé retient de ce dernier mandat la création de la statue “à la mémoire des femmes oubliées durant la guerre”, une œuvre qui a fait “débat” lors d’un conseil communautaire du Grand Besançon au motif que la subvention allouée (3 000 euros) était malvenue en période de crise. Raymond Reylé dit ne pas comprendre pas cette polémique. I R La primeur aux habitants Jean-Pierre Taillard annonce samedi 11 janvier à ses concitoyens ses intentions de repartir… ou non. ean-Pierre Taillard, maire d’Avanne-Aveney, n’a pas souhaité révéler si oui ou non il repartait pour un nouveau mandat au sein de sa commune. Il l’annonce officiellement samedi 11 janvier, à 11 h 30, lors de ses vœux adressés à ses concitoyens. Maire en exercice depuis trois mandats, JeanPierre Taillard pourrait briguer un quatrième mandat. “Tout est la volonté d’une équipe et pas d’un seul homme” martèle-t-il. Déjà à la précédente élection municipale, la composition avait été “tardive”. Avanne-Aveney et ses 2 400 habitants rentrent dans la réforme : aucun panachage n’est plus autorisé. Les candidatures se font sous la forme de listes bloquées (19 noms pour Avanne-Aveney). S’il se représente, Jean-Pierre Taillard devra faire face à une liste dissidente. Avec lui, le maire pourra présenter son dernier bilan : la réalisation de la base nautique, la nouvelle école, le pôle sportif et ses bâtiments reconstruits, la création de la Z.A.C. avec ses commerces, d’une crèche communale et d’une autre privée, le chauffage et les façades de l’église, la vidéo-protection, la restructuration du périscolaire et des centres de loisirs avec réservation en ligne, l’animation pour les jeunes, la mise sur les rails de la réforme des rythmes scolaires… “le tout sans augmentation d’impôts depuis 2005” dit le maire sortant. I J Raymond Reylé ne se représentera pas. MARCHAUX Brigitte Vionnet Jean-Pierre Taillard joue le suspense Un quatrième mandat pour Jean-Pierre Taillard ? Suspense. NANCRAY Maire pendant 17 ans Jean-Pierre Martin passe la main au cœur” “Avec un pincement Première femme maire de Marchaux, Brigitte Vionnet cède à sa place à une nouvelle équipe pour des raisons personnelles. as de troisième mandat pour Brigitte Vionnet. À 57 ans, la maire de Marchaux estime “qu’il est temps de passer la main” dit-elle. Elle l’a annoncé à ses conseillers en septembre dernier afin que ceux-ci préparent la transition. Une liste d’anciens conseillers municipaux et de nouveaux membres est en passe de se constituer pour reprendre les commandes de ce village de 1 100 habitants situé à l’est de Besançon. “Je me suis investie. Je ne cache pas que c’est avec un pincement au cœur que je quitterai la mairie. Il y a des raisons personnelles à ce choix” explique l’édile qui a réussi à s’imposer comme une femme compétente. “Ce que je peux P Après deux mandats de maire de Marchaux, Brigitte Vionnet arrête (photo archive L.P.B.). entendre de la part des habitants me fait penser que mon statut de femme a été bien vécu.” Avec son équipe, Brigitte Vionnet a réhabilité le centre de secours des pompiers, la voirie, l’assainissement et mis sur les rails la crèche de Chalezeule dans son rôle de présidente du syndicat des com“Mon statut munes de l’est de Besançon. Elle regrette que la Zone de femme d’activités à proximité avec Chaudefontaine et l’autoroute a été bien n’ait pu voir le jour. “C’est domvécu.” mage pour l’emploi, pour l’attractivité, mais on ne peut pas en vouloir à Chaudefontaine qui avait ses raisons. Je ne me suis pas ennuyée. Je laisse des travaux à mes successeurs” conclut-elle. I Élu depuis 24 ans, dont 17 ans à la tête de la commune, le maire de Nancray décide à 64 ans de laisser les rênes de la mairie à une nouvelle équipe. Une femme devrait lui succéder. ean-Pierre Martin dit avoir pris une décision “très difficile, mais sage.” Difficile parce qu’après 24 ans passés en tant qu’adjoint, puis de maire et plus récemment de vice-président de la communauté d’agglomération du Grand Besançon, il aurait été aisé de vouloir embrayer sur un nouveau mandat. Sage, parce qu’il “Ce scrutin estime qu’à 64 ans, c’est le bon de liste moment pour passer la main. est très dangereux.” De son actuelle équipe, 3 adjoints et 4 conseillers municipaux repartent. Et parmi eux, c’est une femme qui devrait prendre la tête de liste en la personne J Jean-Pierre Martin dira adieu à la politique en mars. de Josette Languebien, l’actuelle adjointe chargée des affaires sociales et scolaires. “Je suis ravi que les membres de la future liste se soient mis d’accord sur son nom” note le maire sortant. Une ombre au tableau cependant : le nouveau mode de scrutin qui selon M. Martin relève de l’absurdité pour des communes de la taille de Nancray et ses 1 266 habitants. “Ce scrutin de liste est très dangereux pour nos communes rurales, on est en train de politiser le débat dans nos villages et ce n’est pas bon. En plus, cela n’empêchera pas certaines personnes de continuer à rayer des noms ce qui rendra nul le bulletin de vote. Dans nos communes rurales, les gens se fichent bien de savoir si un maire est de droite ou de gauche, pourvu qu’il fasse bien son travail” commente M. Martin. Jean-Pierre Martin a choisi de cesser toute activité politique, pour “prendre du recul”, notamment en reprenant son bâton de pèlerin sur les chemins de Compostelle où dès septembre il entamera une belle étape entre Cahors et Saint-JeanPied-de-Port. Il y a bien une vie après la politique. I La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 SAÔNE 21 MISEREY-SALINES Une décision réfléchie Alain Viennet prêt pour second mandat, différent Sa liste est bouclée. Alain Viennet aura à ses côtés sept élus de l’équipe sortante. Ils sont réunis sous la bannière “Avançons avec vous.” 43 ans, Alain Viennet, le tent à ses côtés. Tous sont Les trois grands chantiers sont maire de Saône est prêt réunis sous la bannière “Avan- évidemment la construction à repartir pour un second çons avec vous”. Une liste “qui du plateau sportif, le regroumandat. Une décision “lon- va surprendre par sa diversi- pement des écoles et guement réfléchie” dit-il. Ce qui té, qu’il s’agisse de la profes- l’aménagement du centre-bourg l’a poussé à franchir à nouveau sion des candidats ou de leur qui se poursuit. “J’assume mon le pas, “c’est qu’il y a encore âge” annonce le maire sortant bilan et sans rougir. Si nous beaucoup de choses à faire dans qui est disposé à entrer en cam- faisions machine arrière sur la commune et nous en avons pagne pour défendre son bilan. un projet dès qu’on rencontre déjà fait beaucoup. Et puis j’ai Car pendant ces six dernières une contestation, rien ne se envie de continuer” admet Alain années, Alain Viennet a fait ferait. Trop souvent on reproche Viennet. Il a bouclé sa liste sur l’objet de critiques par rapport aux maires de ne pas tenir leurs laquelle figurent sept élus de aux projets importants qu’il a promesses de campagne. Nous la majorité en place qui repar- mené à leur terme à Saône. avons tenu tous nos engagements. C’était un programme ambitieux. Pour le réaliser, je me suis mis à temps complet sur la commune. Je suis maire à 100 %.” S’il est élu, son prochain mandat ne sera pas un mandat d’investissement comme le premier, mais un mandat “d’optimisation des outils qui ont été mis en place. Nous ne resterons pas immobiles.” L’objectif d’Alain Viennet est de continuer à travailler pour rendre la plus grande commune de l’Agglo après Besançon, la plus attractive posAlain Viennet entrera dans le vif de sa campagne avec sible. I À ses colistiers à la fin du mois de janvier. Il a encore des projets Marcel Felt candidat à un troisième mandat Le maire sortant va conduire une liste pour la troisième fois aux élections municipales dans une commune qui a la particularité de ne pas avoir de dettes. n cinq ans, plus de cent nouvelles familles se sont installées à Miserey-Salines. La commune du Grand Besançon a passé la barre des 1 000 habitants et Marcel Felt, le maire sortant, se sent d’attaque pour accompagner le développement du village six ans de plus. À 63 ans, l’élu est candidat à un troisième mandat. 11 des 19 conseillers sortants s’engagent avec lui sur la liste “Miserey Avenir” qu’il conduit. Cela s’est fait naturellement. “Nous sommes une équipe relativement stable. Il n’y a pas eu de discussion pour savoir si nous avions encore envie ou pas de repartir. On a encore beaucoup de projets pour Miserey-Salines et le mandat qui vient va nous permettre de les réaliser. Comme on a l’envie, les moyens, et on espère la confiance des administrés, pourquoi arrêter ?” interroge Marcel Felt. Au programme : des aménagements au centre du village y compris routiers, ainsi que la construction d’un centre multi-accueil. Le maire aborde ce futur avec une certaine sérénité. “Depuis le 1er janvier, la commune de Miserey-Salines n’a plus aucune dette !” se félicite-t-il. Une situation qui donne à Marcel Felt et son équipe “l’envie de poursuivre le travail avec de larges marges de manœuvre.” Un des E Marcel Felt repart avec une partie de son actuelle équipe. atouts prochains qui devrait contribuer à l’essor de Miserey-Salines est la construction de la halte ferroviaire dont les études aboutiront cette année. “En 2015, le train s’arrêtera quinze fois par jour. Ce sera en quelque sorte notre métro” explique Marcel Felt. Une liaison vers Besançon et le tram qui devrait soulager le trafic routier. I BESANCON - CHATEAUFARINE 15 rue Joachim du Bellay (à coté de Château d’Ax) 03.81.55.17.83 DOSSIER 22 SAINT-VIT La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 ÉCOLE-VALENTIN Un troisième mandat ? Pascal Routhier veut rempiler Le maire de Saint-Vit est en train de finaliser sa liste pour tenter de conserver son siège de maire et dans la foulée de président de la communauté de communes du Val Saint-Vitois. près un premier man- Jacquemet, de Thierry Cour- retard à Saint-Vit comme dat de maire en 2001, tois, de Jean-Louis Montri- l’aménagement des zones un second en 2008, Pas- chard ou encore de Daniel d’activité par exemple. Le cal Routhier se verrait bien Girard. “On devrait renouve- “renouvellement de notre patriinstallé dans le fauteuil de mai- ler la moitié des effectifs et la moine” et notamment la rénore pour un troisième mandat. parité n’a pas été un obstacle vation des écoles constitueront Il est en train de peaufiner la du tout, il y a des femmes qui un de principaux projets à composition de sa liste qu’il ont envie de s’investir à Saint- mener pour la nouvelle équidevrait boucler d’ici la fin du Vit dans une liste qui sera ouver- pe. mois de janvier après avoir te et apolitique” note Pascal Si la démarche du maire est réuni autour de son nom 26 co- Routhier. bien affirmée, il reste cepenlistiers. Plusieurs d’entre eux Avec l’actuelle crise financiè- dant une inconnue : aura-t-il ont décidé de le suivre pour un re et des aides publiques qui en face de lui une liste Front nouveau mandat, à l’image de fondent comme neige au soleil, National avec Robert SenneDominique Nicolin, d’Annick certains projets ont pris du rich en tête de liste comme l’avait annoncé le parti de Marine Le Pen ? À ce jour, rien n’est encore confirmé du côté du parti d’extrême droite. Pas d’écho non plus sur une éventuelle autre liste concurrente. De son côté, Pascal Routhier estime que “c’est très bien d’avoir des confrontations d’idées. Ce n’est jamais bon pour un maire de ne pas avoir d’opposition.” I A Pascal Routhier en route pour un troisième mandat de maire. DEVECEY 25 conseillers Pas de deuxième mandat pour Yves Guidat Le maire de Devecey se retire pour raisons personnelles et familiales. Les candidats ne se bousculent pas pour prendre la relève. l l’avait confié aux membres de son équi- démission de la quasi-totalité des adjoints, à pe il y a plusieurs semaines déjà et vient l’exception de M. Guidat, lors du précédent de confirmer la nouvelle à ses concitoyens mandat qui s’est terminé dans la douleur pour à l’occasion des vœux : Yves Guidat ne bri- Michel Bourgeois, son prédécesseur au fauguera pas un second mandat de maire de Deve- teuil de maire. cey. La commune de 1 400 habitants (la popu- Yves Guidat retiendra de cet unique mandat lation ne progresse plus depuis 5 ans) élira essentiellement la réhabilitation du centredonc un nouveau maire en mars. C’est “pour bourg, “une vraie réussite, avec notamment le des raisons personnelles et familiales” qu’Yves parc avec les jeux, qui est très utilisé aux beaux Guidat a choisi de se retirer. “Il n’y a pas beau- jours” dit-il. Plusieurs des conseillers et adjoints coup d’amateurs pour me succéder car tout actuels ont fait part de leur souhait de contidevient de plus en plus compliqué pour gérer nuer. Cependant, Yves Guidat estime qu’il sera une commune de cette taille” note le maire sor- difficile de remplir la nouvelle obligation de la tant un peu dépité. Il faut dire que le poste est parité absolue. Sur 25 conseillers à élire, il fauréputé difficile. On se souvient encore de la dra au moins 12 femmes. Avis aux amatrices. I I Yves Guidat, un mandat et puis s’en va (photo archive L.P.B.). Yves Guyen Le maire se soumet pour la dernière fois au verdict des urnes À 61 ans, Yves Guyen s’apprête à briguer un cinquième mandat d’élu, mais le deuxième en tant que maire. ves Guyen n’est pas un nouveau venu en politique locale. Vice-président de l’Agglo, il a déjà à son actif quatre mandats à École-Valentin dont trois de conseiller municipal et un de maire qu’il achève. À 61 ans, il n’est pas décidé à rendre son tablier. En tout cas, pas maintenant. Il va se soumettre pour la cinquième et dernière fois au verdict des urnes à ÉcoleValentin. “Si je suis élu, ce sera mon deuxième mandat en tant que maire. Mais je reste humble devant la vox populi” dit-il. Yves Guyen a bouclé sa liste de 19 noms, qui respecte évidemment le principe de parité puisque cette commune compte plus de 1 000 habitants. Y PIREY Yves Guyen reste humble devant “la vox populi”. S’il se représente, c’est pour mettre à profit les connaissances et l’expérience qu’il a pu accumuler jusqu’à présent. “Un mandat de maire est très différent de celui d’adjoint ou de conseiller. Un deuxième mandat serait pour moi l’occasion de mettre en pratique tout ce que j’ai appris en tant que maire, et de préparer l’avenir” indique Yves Guyen qui a placé la solida- rité au cœur de son action. Parmi les grands dossiers à finaliser, il y a celui du plan local d’urbanisme dont la révision “va nous permettre d’imaginer l’avenir d’ÉcoleValentin pour les vingt prochaines années.” S’il est élu, ce mandat sera le dernier pour le maire sortant. Il s’arrêterait ensuite en 2020, se gardant de faire “le mandat de trop.” I 19 conseillers Et de cinq pour Robert Stepourjine ? À 69 ans, Robert Stepourjine se verrait bien rempiler pour un cinquième mandat à Pirey. Sa liste est ficelée et sa volonté est intacte. vec 2 024 habitants au dernier recensement, Pirey est une commune en pleine expansion. En dépassant le seuil des 2 000 habitants, elle gagne au passage deux conseillers municipaux de plus. Il faut donc au futur maire réunir 18 autres noms autour du sien. “Je n’ai eu aucun souci à le faire tout en respectant la parité complète. La moitié des conseillers actuels repartent et l’équipe sera rajeunie” se félicite Robert Stepourjine qui a déjà passé 24 ans aux commandes de sa mairie et qui se voit bien entamer un cinquième mandat. “On a déjà fait beaucoup de choses pour cette commune, je me suis dit que je pouvais encore rendre des services dans un mandat où l’intercommunalité va prendre encore plus de place et où les financements pour nos communes sont incertains, d’où l’expérience indispensable que les élus devront avoir.” En 2008, contrairement à 1995 et 2001, aucune liste concurrente n’était venue entraver la démarche A Robert Stepourjine est également un des vice-présidents de la C.A.G.B., chargé de l’habitat. du maire-candidat. S’il est réélu, la mission de Robert Stepourjine sera de “faire vivre le P.L.U. que nous avons approuvé en 2013 et continuer à développer l’habitat. Nous aurons aussi à conforter le milieu associatif qui est une merveille dans cette commune” commente le maire. Pirey comptait à peine 8 associations en 1990, elles sont au nombre de 22 aujourd’hui, avec un nombre global d’adhérents qui dépasse les 1 600. “Une des priorités du prochain mandat sera notamment d’agrandir le centre polyvalent” note le candidat qui souhaite également rester vice-président de la C.A.G.B. chargé de l’habitat comme il l’a été pendant le dernier mandat. I DOSSIER La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 ROCHE-LEZ-BEAUPRÉ 23 Sa liste est prête Stéphane Courbet brigue un second mandat À 45 ans, le maire sortant estime avoir acquis l’expérience suffisante pour poursuivre le travail engagé dans la commune. téphane Courbet ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Le maire sortant de Roche-lezBeaupré affiche clairement son ambition de briguer un second mandat à la tête de cette commune du Grand Besan- S THISE çon qui fait partie de celles dont la population a baissé entre 2008 et 2011 (de 2 070 habitants, elle est passée à 2 029) selon les chiffres publiés par l’I.N.S.E.E. Mais sur les trois dernières années, la tendance démographique serait à nouveau à la Il dit stop hausse. Le maire qui a acquis l’expérience nécessaire à l’exercice de la fonction lors de ce premier mandat estime avoir désormais “la maîtrise de tous les dossiers.” C’est la raison pour laquelle cet artisan de métier âgé de 45 ans souhaite poursuivre le travail entrepris à la tête de la commune. “Parmi les projets engagés, il y a l’assainissement. C’est un chantier phare” estime Stéphane Courbet. L’élu a bouclé sa liste dont la moyenne d’âge est de 46 ans. L’obligation de respecter la parité qui s’impose désormais à toutes les communes de plus de 1 000 habitants ne lui a posé “aucun souci” dit l’élu qui estime avoir une perception juste des attentes des Rochois du fait, notamment, de son métier d’artisan. Ses colistiers ont entre 23 et 68 ans. “Nous sommes six sortants à repartir et il y a 13 nouveaux” précise Stéphane Courbet qui présentera avant la fin du mois sa liste et son programme à la population. I Stéphane Courbet admet ne pas avoir eu de difficultés à constituer une liste respectant la parité. Bernard Moyse sans amertume mais avec un brin de rancœur La polémique née du rejet du plan local d’urbanisme a laissé des traces à Thise où deux camps s’opposent. Bernard Moyse préfère laisser sa place. ernard Moyse n’est pas revenu sur sa décision. Jeudi 2 mai 2013, le maire avait annoncé en conseil de municipalité qu’il ne repartirait pas. Il faut dire qu’un élément, même s’il dit “qu’il n’a pas été déclencheur”, a pesé dans la balance. Il s’agit du Plan local d’urbanisme (P.L.U.) sur lequel le premier magistrat travaillait ardemment (depuis 9 ans) pour le faire adopter. Une partie des conseillers, dont trois adjoints, ont décidé de voter contre rangeant dans les cartons ce dossier, créant de fait une dissidence dans cette commune de 3 250 habitants dotée d’un budget de 5 millions d’euros. Après un mandat, plus un de conseiller muniSon temps cipal, Bernard Moyse ne fera pas campagne à 65 ans. “L’expérience a été enrichissante, elle pour ses m’a permis de mieux connaître les gens, la comtrois petits- mune, la vie citoyenne mais j’estime aussi qu’il ne faut pas cumuler de manière horizontale les enfants. mandats” dit l’édile qui a réalisé (notamment) la rénovation du complexe sportif, de la rue des Égraffeux, de l’assainissement. Il avoue être “tombé de haut” lorsqu’une partie de ses conseillers ont, à son insu, organisé des réunions pour défaire son projet. Il garde une rancœur contre ceux qu’il appelle “les traîtres” mais ne rejette pas l’idée qu’une nouvelle personne de la vie municipale vienne lui demander conseil. Son temps, il le mettra à profit pour ses trois petits-enfants. I B ZAC Chateaufarine BESANÇON 03 81 47 78 78 www.groupegrenard.fr Bernard Moyse laissera ses “opposants” diriger Thise. FORD GROUPE GRENARD 24 RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Humbert-Vienet : règlement de comptes à l’U.M.P. Moyse, médaille de bronze 2014 des maisons innovantes a société bisontine Moyse 3D a été récompensée par une médaille de bronze au challenge 2014 des maisons innovantes organisé par l’Union des maisons françaises à Lisbonne fin novembre dernier. Le projet présenté par le constructeur bisontin était la rénovation d’une maison des années quatre-vingt située à Tallenay, L Avant, après. Le coût de la rénovation s’est élevé à 1 600 euros le mètre carré. une commune du Grand Besançon. “L’objectif principal qui était fixé dans le cahier des charges de ce projet était de réaliser une rénovation à la fois sur le plan thermique, esthétique et l’agrandissement d’une maison devenue obsolète au fil des années. Ce projet est la synthèse d’une réflexion collective où la cohérence des aspects techniques et conceptuels a été en permanence recherchée” indique Fanny Moyse, co-gérante de l’entreprise bisontine. Le projet consistait donc à faire renaître une maison des années quatre-vingt. Cette renaissance est triple. D’abord le confort intérieur avec la reconfiguration des espaces de vie et la création d’un open space permettant de jouer avec la lumière dans des pièces plus spacieuses et plus adaptées aux attentes d’aujourd’hui. La deuxième renaissance a été l’esthétique extérieure avec une modification de l’architecture par un agrandissement qui contraste avec l’existant puis par un jeu de matières et de couleurs en façade. Enfin, la renaissance a été thermique et énergétique avec l’atteinte d’un niveau de performance exceptionnel. Avec ces travaux, la surface du plancher passe de 146 à 187 m2. Le coût global des travaux est de 240 000 euros. I L Jean-François Humbert répond à Michel Vienet, le secrétaire départemental de l’U.M.P. e sénateur du Doubs Jean-Fran- et de ses alliés aux élections muniçois Humbert réagit (tardive- cipales. Elles font seulement le lit ment) à l’article paru dans nos du Front National et de la majorité colonnes il y a deux mois, article sortante. Conseiller régional de selon lequel l’élu membre de l’U.M.P. Franche-Comté de 1986 à 2010, ne tiendrait pas ses engagements sénateur du Doubs depuis 1998, je envers son parti et selon lequel Michel crois avoir fait la preuve de mes Vienet, secrétaire départemental du compétences sur un tout autre termouvement, aurait eu l’amabilité de rain que celui de la médisance. La lui prêter 27 bouteilles de champagne calomnie a deux sources courantes : en 2008. “Alors que les Français les grands intérêts et, pour l’heure, subissent une crise sans précédent, les petites vanités. N’en déplaise à il est, certes, permis à Monsieur Vie- Monsieur Vienet, la vérité est comnet de se soucier de sa cave à vins. me une bulle de son champagne, Pour ma part, je me préoccupe elle remonte toujours à la surface.” davantage des Bisontins” avance M. Humbert termine en disant “je Jean-François Humbert. Il pour- ne dois rien à l’U.M.P. qui n’a pas suit : “Les calomnies répétées dont plus financé ma campagne que je fais l’objet n’assureront certai- Monsieur Vienet ne m’a prêté nement pas la victoire de l’U.M.P. quelque breuvage que ce soit.” I L Le Moutherot : l’ancien maire remet les pendules à l’heure ecteur de La Presse Bisontine, René Generet a été particulièrement sensible à lʼarticle pourtant sympathique que nous consacrions dans notre numéro de décembre aux taxes foncières dans la commune du Moutherot, dont il a été maire entre 1995 et 2008. Dans cet article, il était souligné que la commune du Moutherot avait été une des seules, voire la seule du Grand Besançon à pouvoir se permettre de baisser son taux de taxe foncière grâce à une situation financière désormais assez confortable mais qui avait été beaucoup plus compliquée à gérer par lʼactuel maire qui avait dû faire face à un fort endettement apuré depuis. Lʼactuel maire Valéry Vanlande mettait le fort endettement de la commune en 2008 sur le compte des précédentes équipes municipales qui auraient fait des investissements forestiers hasardeux. “Faux” rétorque René Generet. “À ma prise de fonction en 1995, la commune du Moutherot était en cessation de paiement, même pour les dépenses les plus courantes. Durant la totalité des deux mandats, notre budget était amputé par le remboursement de deux emprunts. Afin de freiner nos dépenses, jʼai accepté une miniindemnité de fonction et jʼai assumé bien des tâches confiées habituellement à un employé communal” se défend lʼancien maire qui accuse son successeur de ne pas connaître les vraies raisons de lʼendettement du village qui est, selon M. Generet, “lʼacquisition dʼune ancienne exploitation par mon prédécesseur au début des années quatredix, ce qui a plombé les comptes.” Et malgré tout, “avec des moyens financiers très faibles, la commune a pu réaliser des équipements comme lʼextension du réseau dʼeau potable avec un réseau surpressé et des bornes incendie, lʼextension et lʼaménagement de la mairie avec création dʼun bureau et sanitaires, lʼélectrification de la chapelle, et jʼen passe” énumère M. Generet qui souhait juste éclairer les propos de son successeur qui affirmait dans nos colonnes quʼil avait dû faire face à une situation financière compliquée en arrivant aux commandes du Moutherot. I LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 CULTURE 25 Demande officielle Gustave Courbet aurait sa place au Panthéon Jean-Louis Simon, président de l’association “Chez Courbet” demande la panthéonisation du peintre ornanais, dont le génie pictural mérite selon lui, la reconnaissance de la Nation. aire entrer Gustave Courbet au Panthéon, JeanLouis Simon en rêve. Cette reconnaissance suprême serait la confirmation officielle de la réhabilitation du peintre ornanais pour laquelle il s’est battu pendant huit ans. Pour l’histoire, Courbet avait une dette envers la France. Rendu coupable d’avoir fait renverser la colonne Vendôme, il a été condamné à la relever à ses propres frais (323 000 francs or en 1871, ce qui correspond à plus d’1 million d’euros). Cet événement obligera le peintre à s’exiler en Suisse, à La Tourde-Peilz. Dès lors, il fera l’objet d’un désamour profond, qui restera dans les mémoires, y compris à Ornans où ses cendres seront transférées dans l’indifférence le 10 juin 1919. Le 16 juin 2011, le ministère de la Justice a confirmé à JeanLouis Simon que Courbet était réhabilité. “Sa mort en 1877 a entraîné l’annulation de la dette pour laquelle il est parti” se félicite encore le président de l’association “Chez Courbet.” Dès lors, il n’y a aucune entrave à ce que le peintre franc-comtois fasse son entrée au Panthéon où reposent les Grands F Hommes. C’est en ce sens que Monsieur Simon a écrit le 25 novembre au président de la République pour demander la panthéonisation de l’artiste, encouragé dans sa démarche par le professeur Yves Sarfati, auteur de travaux sur l’œuvre du peintre. Sa requête tombe à point nommé. On sait que François HolJean-Louis lande a confié à Philippe BélaSimon est val, président du Centre des monuments nationaux, le soin aussi à de lui soumettre une liste de l’initiative personnalités que du “Comité la Patrie pourrait honorer en les fai“Je ne Francsant entrer au fais pas de Panthéon. ActuelComtois pour pronostic.” lement, 71 perl’entrée de sonnages illustres Gustave reposent sous la coupole de ce Courbet au monument, dont Panthéon”. une femme seulement, et un jours pas connue. tière d’Ornans. Son nom seul sans doute pas souhaité être au mulé ma demande au président peintre, Joseph- “Je ne fais pas de pronostic” serait gravé dans le marbre à Panthéon. Je rappelle qu’il avait de la République.” Le 2 décembre, Marie Vien. Fran- déclare Jean-Louis Simon qui Paris. refusé la légion d’honneur consi- le cabinet de François Hollançois Hollande préfère ne pas se réjouir inuti- Alors qu’une telle issue ravirait dérant que l’État était incom- de a répondu par courrier à Jeandevait se pronon- lement sachant que le président les amateurs du peintre, Jean- pétent en matière d’art. Cepen- Louis Simon en lui précisant cer à la fin de Hollande veut privilégier l’entrée Louis Simon estime qu’au regard dant, le Panthéon accueille les qu’il avait pris bonne note de l’année dernière des femmes au Panthéon. Si par de la personnalité de Courbet, personnalités marquantes de son souhait. Il n’y a plus qu’à sur les futurs pan- bonheur Gustave Courbet devait ce dernier n’aurait probable- leur temps. À ce titre, le génie attendre. I T.C. théonisés, dont être panthéonisé, ses cendres ment pas accepté un tel hom- pictural de Courbet a sa place. l’identité n’est tou- resteraient toutefois au cime- mage de la Nation. “Il n’aurait C’est dans cet esprit que j’ai for- ÉCOLE-VALENTIN Jusqu’à 130 000 entrées supplémentaires Trois salles supplémentaires au Mégarama Les travaux d’extension du Mégarama doivent démarrer au printemps et s’achever à la fin de l’année. Le multiplexe comptera bientôt 13 salles. À l’avant des trois nouvelles salles, un espace sera aménagé pour permettre au public de consommer une boisson. (image cabinet d’architecture Carril). e cinéma Mégarama va 500 fauteuils, ce qui portera notre mation complète du hall d’accueil s’étendre à École-Valen- capacité d’accueil à 1 900 places” qui va s’étendre sur le parvis tin. Le permis a été dépo- précise Jean Roy, le directeur actuellement couvert par une sé pour la construction du complexe qui a ouvert ses grande toile amenée à dispade trois nouvelles salles. À ter- portes il y a 14 ans, le raître. La surface du parking me, le multiplexe en comptera 27 décembre 1999. L’opération va s’étirer, l’entrée et la sortie donc 13. “Nous allons ajouter prévoit également la transfor- vont être modifiées pour rendre plus fluide la circulation. Il est prévu que les travaux démarrent au printemps et s’achèvent à la fin de l’année. Pendant toute la durée du chantier, le Mégarama restera ouvert. Après cette transformation, la fréquentation du lieu dédié au 7ème art va croître encore. “Nous enregistrons 500 000 entrées par an. On espère en faire entre 100 000 et 130 000 de plus avec ces trois nouvelles salles” annonce Jean Roy. À ce stade, selon lui, le multiplexe d’École-Valentin aura atteint sa taille adulte et l’offre dans l’agglomération sera pourvue si l’on ajoute les huit salles du centre-ville de Besançon. L’augmentation de la capacité d’accueil va profiter aux cinéphiles. “Il manquait quelques salles sur la ville. Nous allons combler ce manque. Cela va nous permettre de mieux exploiter les films en augmentant leur durée de vie à l’écran et de donner L leur chance à d’autres, ce qu’on ne pouvait pas faire suffisamment jusqu’à présent faute de moyens techniques” poursuit Jean Roy. Le Mégarama investit dans un contexte économique qui reste favorable au cinéma mais qui s’est dégradé en 2013. La fréquentation du multiplexe a reculé de 10 %. Une baisse à nuancer puisqu’elle succède à trois belles années. Jean Roy a deux explications à ce phénomène : “Il y a sans doute un effet crise. La particularité de cette année est qu’il y a eu beaucoup de films de qualité inégale. Il a manqué un grand film populaire comme “Intouchables” ou “Bienvenue chez les Ch’tis.” Si les habitudes des cinéphiles ont changé dans leur façon de consommer le 7ème art, le cinéma reste toujours un but de sortie. Les multiplexes doivent s’adapter pour offrir aux clients le meilleur confort de projection. Les trois nouvelles salles du Mégarama seront équipées du nouveau son d’ambiance Atmos, encore plus enveloppant. Les salles existantes seront progressivement rénovées et modernisées. I 26 LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 VAUX-LES-PRÉS Économie Charité s’exporte et lance un nouveau concept : la location de box congelés L’entreprise Charité s’étend à Vaux-les-Prés, à proximité de l’autoroute, pour réaliser des économies en matière de transport en se recentrant à proximité de ses clients. Elle en profite pour proposer une nouveauté : la location de box réfrigérés. Le site de Saules n’est toutefois pas menacé. entreprise de transports Charité basée à Saules, à proximité de Valdahon, prend une nouvelle direction. Suite au décès soudain de son dirigeant en 2012, la société a connu des doutes et la crise. “Nous avons dû prendre en 2013 des mesures de correction pour renouer avec l’équilibre. 2012 fut une année très difficile” relate Dominique Mainier, l’actuel actionnaire majoritaire qui après la disparition de l’exdirigeant a dû convaincre les financeurs de le suivre. Pas une mince affaire. Aujourd’hui, ces tracas semblent dans le rétroviseur. Charité et ses 35 chauffeurs peuvent à nouveau appuyer sur le champignon dans leur domaine de prédilec- L’ L’entreprise Charité basée à Saules est spécialisée dans la chaîne du froid. Elle construit un entrepôt dans l’agglomération de Besançon. Le futur site de Vaux-lesPrés ouvrira avant l’été prochain. tion, le transport frigorifique : “Début février, nous lançons les travaux de construction d’une plateforme frigorifique sur la zone de l’Échange de Vaux-lesPrés, à proximité de l’autoroute” explique Dominique Mainier. Trois emplois seront créés mi2014 et trois autres en 2015, portant à une cinquantaine le nombre de salariés. “Il y aura une première tranche de travaux qui nous permettra de stocker 1 500 palettes dans un espace frigorifique à environ - 20 °C” explique la société qui s’est associée avec un partenaire local pour financer cet équipement. Charité y stockera les produits congelés qu’elle fait transiter pour de grands groupes agroalimentaires ou pour des grandes surfaces. Et pour la première fois, elle va ouvrir son espace aux professions désireuses de profiter d’un espace de stockage congelé : à l’image des sociétés garde-meubles, le local sera ouvert à des restaurateurs, collectivités, traiteurs qui souhaitent ponctuellement ou plus durablement entreposer des denrées congelées mais qui n’ont pas la place pour le faire. “Nous aurons un système de box. Les prix varieront en fonction des délais” relate Ludivine Guillaume, nouvelle responsable commerciale de l’entreprise. À Vaux-les-Prés, Charité va se diversifier. Elle va, surtout, économiser. C’est en tout cas l’espoir affiché par son représentant : “Nous allons économiser des kilomètres en nous évitant de revenir à vide à Saules. Nos chauf- MISEREY-SALINES Le comité des Fêtes de Guyans-Durnes et « Les Marchands de Bonheur » se mobilisent pour l’autisme. Mise en 2 x 2 voies de la R.N. 57 L’accès au village sera entièrement modifié D’ici deux ans, les automobilistes ne pourront plus entrer dans Miserey-Salines par la route départementale 5. L’accès naturel au village se fera par la rue des Vergers. a mise en 2 x 2 voies de la R.N. 57 entre Devecey et École-Valentin va modifier l’accès au village de Miserey-Salines. Actuellement, les automobilistes en provenance de Besançon sont obligés de couper la R.N. 57 pour s’engager sur la route départementale 5, artère principale par laquelle on entre à Miserey-Salines. Ce carrefour particulièrement dangereux va disparaître. À terme, les voitures qui viennent de Besançon, quitteront la 2 x 2 voies à hauteur d’Expobat. Elles débouleront dans un rond-point qui les renverra dans la rue Ariane 2 en direction de la zone transport de Miserey-Salines. Les usagers pourront gagner le village par la rue des Vergers, ou alors le contourner grâce à une nouvelle route que l’État va créer dans la continuité de celle qui traverse la zone transport. “Nous avons négocié avec l’État la création d’un rond-point entre la rue Ariane 2 et la rue des Vergers” indique Marcel Felt qui se félicite de la collabo- L L e 13 décembre dernier, le comité des Fêtes de Guyans-Durnes organisait un concert en l’église de GuyansDurnes au profit de l’association « Nos enfants d’ailleurs ». Cette association de parents d’enfants autistes milite pour la prise en charge de méthodes éducatives adaptées à leurs enfants avec la méthode ABA et organise des formations à destination des parents et professionnelles sur la probléma- tique des apprentissages scolaires. Plus de 150 personnes des villages du plateau de la Barèche avaient répondu présent et sont venus écouter « Les Marchands de Bonheur » qui se produisaient bénévolement ce soir-là. Ce choeur d’hommes, originaire d’Ornans, a présenté un répertoire de chants de Noël de très grande qualité pendant plus d’1h30. feurs font souvent le trajet Luxeuil-les-Bains-Bretagne.Transiter par Saules les oblige à parcourir 45 km supplémentaires aller, soit 90 km pour l’allerretour, sans compter le temps et les difficultés liées aux conditions météorologiques. On estime l’économie à 100 000 euros par an.” Pour autant, la direction affirme qu’elle ne se séparera pas de son site historique situé à Saules, non loin de la R.N. 57. Elle gardera une partie de ses bureaux et bien sûr de ses entrepôts où sont stockées des denrées alimentaires. C’est aussi un moyen pour elle de ne pas s’éloigner du Haut-Doubs où le transport de produits fromagers et de salaisons demeure important. I E.Ch. ration avec les services de la D.R.E.A.L. Pour l’élu, les futures infrastructures routières sont un bien pour sa commune. “Nous sommes gagnants dans ce projet, car actuellement ce sont 5 000 véhicules par jour qui circulent sur la R.D. 5 et qui passent par le centre du village. À terme, le trafic sera mieux réparti. Tout sera fait pour que des aménagements spécifiques permettent d’accéder aux commerces” ditil. Tout semble ficelé malgré la protestation d’une association qui prône le maintien du R.D. 5 arguant que cette voie existe, qu’il n’est pas utile d’en créer une nouvelle, et qu’un aménagement du carrefour si dangereux est possible. Il est prévu que les travaux démarrent au troisième trimestre voire au quatrième trimestre 2014 et durent deux ans. Par ailleurs, une nouvelle bretelle d’accès sera créée pour permettre aux véhicules qui arrivent de Vesoul de pénétrer dans Miserey-Salines. Cette bretelle découchera sur la rue Ariane 2. I Un rondpoint sera aménagé au carrefour entre la rue des Vergers et la rue Ariane 2. LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 ÉCOLE-VALENTIN EN BREF Une concurrence nouvelle Deux funérariums en projet à École-Valentin L’un se situera près du garage Volvo et l’autre à proximité de la marbrerie Franzi. Le premier est une rénovation d’un bâtiment existant et le second une construction neuve. Dans un an, les deux établissements auront ouvert leurs portes. n 2014, deux funérariums vont s’implanter sur la commune d’École-Valentin. Il s’agit de projets indépendants, portés simultanément par des prestataires privés. S’il y avait un manque en matière de prise en charge des défunts sur ce secteur de l’agglomération de Besançon, il sera bientôt comblé. Les deux dossiers ont de Pompes Funèbres Clouzot devrait être reçu un avis favorable de la part de la la première à ouvrir son funérarium roupréfecture, et la commune te d’Épinal, face au garage Volvo. Dans d’École-Valentin qui n’émet l’ancien bâtiment Écométal qui sera entiè“Nous ne qu’un avis consultatif ne rement rénové, elle va aménager trois s’oppose à aucun d’eux. “C’est salons funéraires avec, par ailleurs, une pouvons la libre concurrence. À par- partie magasin et un espace extérieur pas dire tir du moment ou chaque de verdure d’environ 36 ares. “Le permis projet respecte les normes, de construire sera déposé dans deux non.” nous ne pouvons pas dire semaines. Nous espérons être dans les non” rappelle Yves Guyen, locaux au plus tard au mois de juin” le maire de la commune. annonce Alexandra Collinet, gérante des Installée à Devecey où elle Pompes Funèbres Clouzot en précisant n’a qu’un bureau, l’entreprise que le futur établissement devrait por- Vue du futur funérarium de l’entreprise Tanier. Il sera construit à proximité de la marbrerie Franzi au bord de la R.N. 57. E ter le nom de “Funérarium du Grand Besançon”. Cette société a tablé sur 200 occupations de salon par an. Le deuxième projet, différent du premier à plusieurs titres, se situe à 300 mètres de là à vol d’oiseau, de l’autre côté de la R.N. 57. Bien implantée dans le Jura où elle gère déjà six funérariums, l’entreprise Tanier va construire un bâtiment à côté de la marbrerie Franzi avec laquelle elle “entend travailler en complémentarité dans ce secteur d’activité” précise Joël Delbart, de l’agence Desaules-C.B.R.E. de Besançon qui porte le projet pour le compte de ce prestataire. Ce dernier investit plus d’1 million d’euros dans la construction de ce funérarium qui ouvrira ses portes fin 2014 voire tout début 2015. Construit sur une parcelle de presque 30 ares, avec une l’architecture soignée, l’établissement sera équipé notamment de cinq salons funéraires. Sachant qu’il y a environ 2 000 décès par an sur l’agglomération de Besançon, les Pompes Funèbres Tanier espèrent pourvoir prendre en charge à École-Valentin environ 400 défunts. I T.C. Foucherans Les “A’Musée” du Plateau, groupe théâtral de Foucherans, présente son nouveau spectacle intitulé “La bonnetière de Mémé”, une comédie en quatre actes de Georges Mallet. La pièce sera jouée six fois entre le 15 et le 23 février à la salle polyvalente de Foucherans. Cette année, la troupe comprend huit acteurs des villages de Foucherans, Tarcenay et Trepot. Résrvations au 03 81 86 76 90. Enfants Une enquête réalisée en fin d’année dernière par l’U.D.A.F. du Doubs (Union départementale des associations familiales) auprès de 520 familles révèle que le nombre idéal d’enfants s’établit entre 2 et 3. Par ailleurs, 64 % des Doubiens estiment qu’il existe un écart d’âge parfait entre les enfants d’une même fratrie, compris entre deux et trois ans. Pour les hommes interrogés, l’âge idéal pour devenir père est de 30 ans et pour les femmes il se situe plutôt entre 25 et 30 ans. du 8/01/14 au 11/02/14 SOLDES -30 % -50 % jusqu’à -70 % 81 rue de Vesoul - 25000 BESANÇON B A G A G E S t 27 M A R O Q U I N E R I E t S A C S t A C C E S S O I R E S LE GRAND BESANÇON 28 La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 CULTURE Un ouvrage insolite pour découvrir 59 communes Sous leur plume, ils cachaient 250 lieux extraordinaires Les journalistes Blandine et Philippe Sauter ont sillonné et exploré le Grand Besançon à la recherche de sujets qui les ont conduits dans des lieux insolites. Ils ont rédigé un ouvrage sous la forme d’un dictionnaire, qui, c’est sûr, révélera au lecteur un lieu inattendu. 59 communes à la loupe. landine, elle, retient sa rencontre à Châtillonle-Duc qui lui a fait revivre un épisode de Tintin. Philippe, lui, met en avant le porche - insolite - de l’église de Boussières. Sur les 250 lieux extraordinaires dans le Grand Besançon qu’ils ont repérés, les deux co-auteurs sont comme un vrai couple : ils ne sont pas toujours d’accord. Mais sur le fond, ils se rejoignent. Ensemble dans la vie de tous les jours, Philippe et Blandine Sauter partagent le même métier : celui de journaliste. Et la même passion : la curiosité. Les deux se sont fixé un objectif. Raconter 250 lieux insolites, inattendus, connus ou moins connus, qui sont autant d’anecdotes, d’étapes, ou de sujets B SPORT qu’ils ont traités pour remplir les pages de leur journal. Philippe est journaliste à L’Est Républicain. Blandine est indépendante. À Châtillon-le-Duc, Blandine a - donc - rejoué un épisode de Tintin (page 148) en rencontrant deux personnages insolites qui vouent une passion pour la plongée en scaphanBraillans drier, passion qu’ils font partager à et Nicolas d’autres. Philippe Sarkozy. a retenu Boussières (page 133) pour le symbole que l’église du village transmet, un message de “réconciliation”. “S’il y a trois entrées sous l’avant-porche, ce n’est pas pour décorer, dit Philippe. Cela correspond à une cérémonie religieuse qui avait lieu à Pâques : deux personnes en conflit entraient à la messe, chacune par l’une des deux entrées latérales, et ressortaient ensemble, accompagnées d’un prêtre. Réconciliées.” Pour dénicher ces trouvailles, les Sauter ont ouvert leurs sens. “Nous avons mis six mois, mais ça a parfois viré à l’obsessionnel. Partout où l’on passait, on essayait de se demander s’il y avait un lieu insolite. On a rencontré beaucoup de personnes et de fil en aiguille, on a trouvé au moins un lieu pour chacune des communes du Grand Besançon” dit Blandine. Sur les 59, aucune n’est oubliée de A (Amagney) à V (Vorges-les- Blandine et Philippe Sauter, journalistes, publient non pas un guide touristique mais “un guide des curiosités du Grand Besançon”. Ils sont ici devant l’une des dernières stations-service classées monument historique. Du 4 au 8 février Championnat de France de tir : 15 000 personnes attendues Besançon accueille pour la première fois le championnat de France de tir sportif. 12 000 personnes sont attendues à Micropolis du 4 au 8 février. ix clubs s’étaient portés candidats et c’est finalement Besançon qui a été retenue pour recevoir et organiser les 37 èmes championnats de France de tir sportif, le rendez-vous le plus important de l’année pour les amateurs. 3 000 tireurs auxquels s’ajouteront 3 000 accompagnateurs et officiels, sans compter les 6 000 spectateurs attendus : au moins 12 000 personnes devraient donc fouler les allées de Micropolis entre le 4 et le 8 février. Une manière de mieux faire connaître cette discipline sportive qui fera partie intégrante des J.O. de Sotchi avec les épreuves de biathlon où S le tir a toute sa place. Sur les traces de Philippe Héberlé, premier champion olympique à la carabine à 10 mètres, notre région compte de nombreux champions de la discipline dont les Pontissaliens Émilie Évesque, vice-championne du monde en 2011 et Jérémy Monnier, médaille d’or aux championnats d’Europe en 2009. “Deux épreuves phares sont au programme : la carabine et le pistolet à 10 mètres. Il y aura une discipline étonnante à découvrir : l’arbalète à 18 mètres” note MarieAgathe Leroux, membre de la société de tir de Besançon qui organise l’événement sur place. La société de tir La société de tir de Besançon qui accueille ces championnats est le principal club de la région avec 372 licenciés. de Besançon est née en 2003 de la fusion de quatre clubs qui cohabitaient sur Besançon. “Cette fusion a permis de mutualiser les moyens et les locaux de chacun des clubs. Le nombre de licenciés au sein de notre club ne cesse de croître : de 163 licenciés en 2008, nous sommes passés à 372 aujourd’hui, dont 26 femmes dont les performances sont souvent meilleures que les hommes” sourit-elle. Une quarantaine d’entre eux pratique régulièrement la compétition jusqu’au plan national. L’organisation de ces championnats de France à Besançon peut également donner l’occasion de redresser l’image du tir, une discipline qui souffre encore parfois d’une image de “sport de guerre” qui lui colle à la peau. “Contrairement aux idées reçues, le tir n’est pas un sport violent ni un sport de destruction. Ses performances exigent maîtrise, précision des gestes et doigté. Il nécessite le geste technique le plus fin du sport.” Même s’il est classé sport à risque en raison de l’utilisation d’armes, il n’est pas plus dangereux qu’un autre et les accidents liés à sa pratique restent rarissimes. L’usage des armes fait de ce sport un véritable outil pédagogique de concentration, de souci de la sécurité, de respect de l’autre. Le tir est un des plus anciens sports français, issu des compagnies d’arquebusiers. D’ailleurs, le baron De Coubertin à qui l’on doit la rénovation des Jeux olympiques était un tireur émérite. Il fut sept fois champion de France de tir au pistolet. Ses qualités ont eu une influence déterminante pour la présence du tir sportif aux J.O. Une discipline à découvrir. I Pins). “On avait 270 lieux insolites… mais on a dû faire un choix. Ce ne fut pas simple” témoigne Philippe. Bien sûr, c’est à Besançon qu’il y en a le plus. À Beure, on apprend par exemple que la station-service (notre photo) est classée aux monuments historiques. Il n’en reste que deux de ce type en France. À Montfaucon, c’est un aquarium avec des truites à l’intérieur qui sert de (premier) contrôle en cas de pollution de l’usine de traitement des eaux. À Roche-lez-Beaupré, on apprend qu’une usine (toujours en place) fut la première à découvrir le White-spirit. Une histoire savoureuse - lie Braillans à Nicolas Sarkozy. À Chalezeule, on parle de tennis et de RolandGarros. À vous, pour la suite, d’éveiller votre curiosité en piochant dans cet ouvrage “comme on pioche dans une boîte de chocolat” image la co-auteure. C’est simple à lire. Les deux journalistes ont fait le pari de ne pas illustrer leur livre avec des photos en couleurs : “Cela aurait été plus cher et surtout, cela incite les personnes à se rendre sur place” dit Philippe. Pour - seulement - 12 euros, vous apprendrez quelle vague artificielle de 600 m3 attire des surfeurs du monde entier, qui a dénoncé ses bourreaux nazis à l’aide de simples recettes de cuisine, d’où vient ce fromage qui a la forme de Gouda, quelle est cette ferme où se suivent depuis 500 ans les membres d’une même famille, où la Suisse s’approvisionne en pétrole… Eh oui, tout cela se passe dans le Grand Besançon. I E.Ch. On ne sait pas que la minoterie d’Avanne-Aveney produit des aliments… pour escargots. LE GRAND BESANÇON RECENSEMENT La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 EN BREF Pirey, record de l’Agglo Besançon perd des habitants, l’Agglo en gagne Les plus grandes villes de la région ont tendance à perdre des habitants au profit de leur périphérie. C’est le cas sur le bassin bisontin. Entre 2008 et 2011, la capitale régionale a perdu 1 201 habitants. Sur la même période, l’Agglo en a gagné 1 044. I.N.S.E.E. vient de publier les chiffres officiels de la population communale en vigueur depuis le 1er janvier. Avec 1 173 440 habitants, la Franche-Comté se hisse au 12ème rang des régions où la population progresse (+ 0,39 %) de 2006 à 2011. Le Doubs a une croissance légèrement supérieure à celle des autres départements francs-comtois. En 5 ans, il a gagné 13 000 habitants, ce qui porte sa population à 529 103 personnes. Mais lorsqu’on regarde plus en détail cette évolution, on remarque qu’il y a des disparités d’une commune à l’autre. La tendance nette qui se dégage du travail de l’I.N.S.E.E. est que les grandes agglomérations perdent des habitants au profit de la périphérie. À l’exception d’Audincourt, toutes les villes de plus de 10 000 habitants voient leur 29 Pirey est la seule commune du Grand Besançon à figurer dans le Top 10 des communes du Doubs qui enregistrent la plus forte croissance démographique. L’ population baisser. est passé de 1 684 en 2008 à 2 024 en C’est le cas de Besançon. Entre 2006 2011, soit un gain de 330 âmes en cinq et 2011, la population de la capitale ans. régionale a reculé de 1 201 habitants Pirey est la seule commune du Grand (elle est passée de 117 080 à 115 879) Besançon à figurer en bonne place dans alors que dans le même temps, la popu- ce palmarès. Mais toutes les communes lation de l’Agglo a fait un bond de 1 044 de l’Agglo ne sont pas logées à la même individus pour s’établir à 176 339 per- enseigne. Là encore, les évolutions sont sonnes en 2011. Pour confirmer ce inégales. À Dannemarie-sur-Crète, la constat, dans le Top 10 des communes population progresse de 4,33 %. du Doubs qui ont gagné le plus L’évolution est positive encore à Mamid’habitants sur la période de référence rolle (+ 5,19 %) à Saône (+ 7,21 %) à retenue par l’I.N.S.E.E., il y a Pirey. Montfaucon (+ 3,71 %) ou à Morre Dans cette commune, la démographie (+ 12,45 %). En revanche, le nombre croît de + 19,48 %. Le nombre d’habitants d’habitants recule à Châtillon-le-Duc (- 3,22 %) et plus fortement encore à Gennes (- 6,78 %). L’autre tendance nette que fait apparaître le recensement de l’I.N.S.E.E. concerne le Haut-Doubs. Cinq des dix communes du département qui enregistrent la plus forte croissance démographique se situent sur la bande frontalière. C’est le cas de Morteau (+ 7,39 %) de Maîche (+ 10,63 %) et des GrangesNarboz (+ 47,09 %) dans la périphérie de Pontarlier. L’attractivité économique de la Suisse qui draine la main-d’œuvre frontalière est une explication à cette situation. I Magazine La Région FrancheComté a décidé de diviser par deux le nombre de parutions de son magazine “FrancheComté, le Mag” distribué dans tous les foyers francs-comtois. Économie réalisée : 330 000 euros. Vœux Les vœux 2014 du maire de Besançon à la population se dérouleront mercredi 15 janvier au palais des sports de Besançon à 18 heures Jean-Louis Fousseret remettra ça vendredi 24 janvier, cette fois pour les invités du Grand Besançon. La cérémonie se déroulera à 18 h 30 à Micropolis. Courbet L’exposition consacrée à Hector Hanoteau, un paysagiste ami de Courbet, est visible au musée Courbet à Ornans jusqu’au 21 avril. Hector Hanoteau (1823-1890), peintre paysagiste, fut à son époque un artiste renommé, influent auprès de ses pairs. Une quarantaine d’œuvres invitant à découvrir ou redécouvrir ce peintre aujourd’hui méconnu, qui partageait avec Gustave Courbet un même engouement pour la peinture de paysage, est exposée. SOLDES Selon étiquetage en magasin, pendant la durée légale des soldes BESANÇON ESPACE VALENTIN CENTRE 03 81 53 42 12 - www.espacedudos.com 30 LE GRAND BESANÇON La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 SOCIAL Interrogation Le vieillissement, lettre morte des municipales ? Nouvelle dans le paysage bisontin, la société Senior Compagnie qui aide les personnes âgées et dépendantes a adressé une missive aux candidats à la mairie de Besançon. Elle pointe un isolement grandissant ou des inégalités toujours plus grandes et regrette de n’avoir reçu aucune réponse à ses interrogations. haque jour, dix intervenantes se rendent chez des personnes âgées demeurant à Besançon ou dans son agglomération. Pour les aider, les accompagner, les soulager. Ces professionnels ont fait de leur travail un sacerdoce : venir en soutien aux personnes âges “trop souvent délaissées” à en croire Corinne Boulanger-Schmidt, la présidente de Senior Compagnie, société de services pour les personnes âgées et dépendantes installée depuis mai dernier dans le quartier de Saint-Claude à Besançon. Sa structure, privée, est en opposition avec les structures associatives. Elles font le même travail avec des méthodes différentes. La présidente venue du monde médical s’inquiète de voir que la vieillesse va - encore - passer au second plan des inquiétudes des politiques comme en témoigne la lettre qu’elle a adressée à tous les candidats aux municipales, restée à ce jour sans réponse. C Dans cette dernière, elle rappelle que Besançon a, depuis Jean Minjoz, toujours été reconnue comme la ville qui innove en matière de politique sociale. D’autres élus, à l’instar de Paulette Guinchard, ont œuvré à renforcer les dispositifs d’aide aux personnes âgées (création de l’A.P.A. lorsqu’elle était secrétaire d’État dans le gouvernement Jospin). Ce constat dressé, il était évident de poser le débat en rappelant que “Une les deux présidents, relation François Hollande comme Nicolas Sarkozy, ont apaisée inscrit la problématique du vieillissement et de entre la dépendance comme aînés et un axe majeur de leur famille.” programme. “De Sarkozy à Hollande, six ans de promesses non tenues !” dit Corinne Boulanger-Schmidt qui rappelle que le chef de l’État actuel a instauré une “taxe dépen- dance” de 0,3 % sur les pensions de 8 millions de retraités aisés (la C.A.S.A.). Le produit de cette taxe (environ 600 millions d’euros) servira en 2013 et 2014 à combler “un peu” le déficit de la Sécurité sociale. La présidente en arrive à ces interrogations, adressées aux candidats : quid de la réforme de l’A.P.A., dont dit-elle, “la gestion et les financements sont de plus en plus remis en cause par les Conseils généraux” ? L’A.P.A. doit entre autres redéfinir les modalités d’attribution notamment en direction des plus démunis. Quid de l’assurance privée qui devait se développer ? Quid du recours éventuel sur les successions qui devait être mis en œuvre ? Quid de l’idée d’une C.S.G. qui solliciterait les retraités aisés et la positionnerait au même niveau que celle des salariés actifs ? “Notre enseigne s’emploie au quotidien à répondre à l’ensemble de ces problématiques en s’attachant à rompre l’isolement social des personnes âgées dépendantes et veiller à leur maintien quand les places en établissements sont rares. Nous n’avons eu pour l’instant aucune réponse à notre courrier. Nous espérons au moins pouvoir se rencontrer afin d’évoquer ce sujet” ajoute-t-elle. Si le vieillissement est une des compétences du Département, la présidente pense qu’il serait malvenu de la part des candidats aux municipales d’éluder cette question. Senior compagnie, bénéficiant d’un agrément préfectoral croit en sa ligne de conduite. Elle consiste à changer le regard sur la vieillesse : “La personne âgée est avant tout un individu qu’il faut écouter en déculpabilisant les proches à tra- vers une approche positive de l’aide à domicile. Parfois, il suffit d’une présence, d’une écoute, aller fermer les volets de la maison le soir. Cela permet aussi aux aidants de souffler, car ce sont eux souvent qui sont en burn out. Nos salariés passent du temps à discuter. On essaie de construire une relation apaisée entre les aînés et leur famille.” Plus qu’ailleurs, les mentalités ont - encore - besoin d’évoluer lorsqu’il s’agit d’évoquer la vieillesse. En filigrane, le privé aimerait être considéré sur le même pied d’égalité que l’associatif. Ne serait-ce que pour la T.V.A. Aux candidats de se positionner… I E.Ch. Corinne BoulangerSchmidt, spécialisée dans l’aide à domicile des personnes âgées, a questionné les candidats aux municipales. LES POINTURES DE LA RECHERCHE 32 BESANÇON Sociologie La miraculeuse recherche de Laëtitia Ogorzelec À 31 ans, la sociologue bisontine a reçu le prestigieux prix “Le Monde” pour sa thèse relative à la production sociale des miracles à Lourdes. Il en ressort des vérités jamais publiées. aëtitia Ogorzelec l’avoue volontiers : les mails et les courriers inondant sa boîte à lettres l’ont - parfois - dépassé. Ces réactions font suite à son travail de doctorante sur le sujet “Le miracle et l’enquête”, original mais sensible, réalisé dans le cadre de sa thèse primée en 2013 par le prix “Le Monde de la recherche universitaire”, l’un des plus prestigieux en matière. La chercheuse a réussi à mettre le doigt sur un sujet ultra-sensible opposant deux mondes : d’un côté ceux qui croient dur comme fer au miracle, et de l’autre, les sceptiques. “Je ne suis pas là pour dire s’ils ont existé ou non… même si c’est un objet fascinant à étudier, dit Laëtitia, membre du laboratoire L.A.S.A.-U.F.C. (1). Mon travail de sociologue était de comprendre comment l’expertise a été mise en place par l’Église pour parler de miracle à Lourdes et pourquoi un bureau médical a été mis en place ici et pas ailleurs.” Pour étudier son sujet, Laëtitia Ogorzelec a dû, et su, se faire accepter à Lourdes, dans un lieu où aucun chercheur - et encore moins de jourSa thèse sera nalistes - n’avait pu jusquelà mettre les pieds. Ce lieu, publiée aux ce sont les archives du Presses bureau médical où l’Église universitaires a compilé toutes les déclarations depuis 1858, date de France. de la fameuse vision de Bernadette Soubirous. 7 000 déclarations y sont stockées depuis 1858, 2 000 ont été déclarées “inexplicables” par les médecins et seulement 69 ont été reconnues comme “miraculeuses.” Après deux longues années de tractations et de rencontres, Laëtitia explique comment elle est parvenue à entrer dans ce lieu précieusement gardé par un médecin, nommé par L l’évêque : “On me prenait pour une journaliste. Si j’ai réussi à me faire accepter, c’est après avoir prouvé que j’étais parvenu à mieux connaître le site que certains membres de l’Église. Ils ont compris le but de mon travail” dit-elle modestement. Dans ses mains, elle touche aux dossiers des miraculés. Elle en choisit plusieurs dont celui de Jeanne Frétel, le 52ème miracle (sur 69), l’un des plus originaux. L’Église n’a en effet mis que deux ans pour considérer la guérison de cette malade alors qu’elle a mis 11 ans pour d’autres. “Au départ, on apprend que le miracle est basé sur une “simple” courbe de température. Ça paraît simple. Finalement, en étudiant le dossier, on relève que le bureau médical possède plus de 30 pièces au dossier.” Premier document utilisé par l’Église : le certificat médical de Jeanne Frétel, daté du 10 août 1948, quelques mois avant son arrivée à Lourdes. On y apprend que la malade souffre d’une péritonite tuberculeuse. Elle a subi 7 interventions abdominales. Depuis trois ans, elle est complètement alitée. Son pronostic est très grave, sa maladie jugée “incurable.” La femme malade part de Rennes pour Lourdes. Un cercueil l’accompagne dans son voyage. Elle arrive à Lourdes inconsciente et participe à l’office. Le prêtre lui ouvre la bouche et lui délivre un morceau d’hostie qu’elle a bien du mal à ingérer. L’hostie dans sa bouche, elle revient “miraculeusement” à elle. Mieux, elle a très faim alors qu’elle ne se nourrissait plus. “Ce qui est étonnant dans ce miracle, c’est qu’il se déroule devant du public et devant un prêtre. Des médecins vont l’ausculter.” Pour l’Église, le bureau médical sert de garantie : il doit s’assurer de la permanence de la guérison afin d’être crédible. Bref, l’Église installe plusieurs filtres de contrôle en s’adjoignant les diagnostics de médecins : elle s’assure ainsi de la certitude rétrospective de la maladie, de la réalité de la guérison alléguée et du caractère inexplicable ou non de cette dernière. Laëtitia démontre tout cela. Le mensuel qui vous sort du quotidien Ses recherches ont - aussi - permis à la doc- millions de croyants ou malades. torante de mettre le doigt sur un fait his- Pour avoir “osé” défricher ce sujet visant à torique jusque-là jamais évoqué. Laëtitia expliquer la mise en place d’un contrôle met la main sur l’interrogatoire de Berna- social à Lourdes, la Bisontine est donc récomdette Soubirous interrogée par la police après pensée d’un prix national. C’est d’autant ses apparitions de la Vierge Marie. Cet élé- plus remarquable que cette étude a été réament va - en partie - expliquer pourquoi et lisée sans bourse, l’obligeant à concilier comment Lourdes est devenu un lieu de pèle- études et travail. La voilà récompensée ainrinage : “On se rend compte que c’est l’autorité si que son directeur de thèse, le sociologue politique qui demande à l’Église de prendre Jean-Michel Bessette. Récompense ultime : position sur les événements. Dans les têtes, sa thèse sera publiée aux Presses universila Révolution n’est pas très loin et l’autorité taires de France cette année. Et cela n’a rien s’inquiète de voir des regroupements mas- d’un miracle. Juste le fruit d’un minutieux sifs d’individus qui viennent ici” explique la travail. I E.Ch. doctorante. L’Église freine un peu, veut que la science soit entendue avant de parler de miracle. Elle missionne alors une enquête (1) : Le Laboratoire de Sociologie médicale, prémices du bureau médical. Elle et d’Anthropologie de l’université reconnaît le miracle. Le début d’une longue de Franche-Comté histoire… qui 156 ans plus tard attire des Doctorante au laboratoire de sociologie de Besançon, Laëtitia Ogorzelec a été récompensée pour son travail portant sur la procédure de reconnaissance des miracles à Lourdes. BULLETIN D’ABONNEMENT À renvoyer accompagné de votre règlement à : Publipresse Médias - BP 83 143 - 1 rue de la Brasserie - 25 503 MORTEAU CEDEX 1 an 2 ans (12 numéros) = 27,50€ au lieu de soit 1 numéro gratuit € 2750 Abonnez-vous en ligne sur notre site internet : www.presse-bisontine.fr ou remplissez le bulletin ci-contre : les 12 numéros € au lieu de 30€ 1 numéro GR ATUIT au lieu de 60€ 5250 3 numéros les 24 numéros GRATUITS NOM PRÉNOM ADRESSE CODE POSTAL TÉL 30€ 52,50€ au lieu de 60€ soit 3 numéros gratuits (24 numéros) = VILLE E-MAIL En application de l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, les informations ci-dessus sont indispensables au traitement de votre commande et sont communiquées aux destinataires la traitant. Elles peuvent donner lieu à l’exercise du droit d’accès et de rectification auprès de La Presse Bisontine. Vous pouvez vous opposer à ce que vos nom et adresse soient cédés ultérieurement. Tarifs étrangers et DOM TOM : nous consulter. SANTÉ SANTÉ La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 33 Technologie La Franche-Comté, pionnière en matière de e-santé ? Olivier Leuci est le nouveau directeur d’Emosist-F.C., un groupement de coopération sanitaire visant à moderniser entre autres la télémédecine et les systèmes d’informations de santé en FrancheComté. L’occasion d’évoquer les projets à venir et cette collaboration à l’échelle européenne à laquelle son équipe est conviée. a Franche-Comté, seulement 21 ème région en nombre d’habitants serait, à écouter les professionnels de la santé, l’une des meilleures, sinon la meilleure, en matière de développement de la e-santé sur son territoire. La e-santé, c’est l’outil utilisant les nouvelles technologies (T.I.C.) permettant l’échange d’information et de services en temps réel - tel que le diagnostic à distance - ainsi que la possibilité d’effectuer le suivi à domicile d’un patient. Sur un territoire rural, ce “service” a sa raison d’être. Il doit offrir au patient une équité de soins et assurer aux médecins un meilleur suivi de leurs protégés. Première raison à cette “originalité” franc-comtoise : le groupement de coopération sanitaire (G.C.S.) créé en 2004, l’un des premiers à avoir été créés en France. Ce C.G.S., basé au Hauts-duChazal à Besançon, regroupe les 7 principaux centres de soins de Franche-Comté et a obtenu l’adhésion de la quasi-totalité des établissements de santé de la région. Il est L en partie financé par ces structures ainsi que l’Agence régionale de santé. C’est en Franche-Comté, et ici seulement, qu’un patient atteint d’un problème neurologique admis par exemple à l’hôpital de Pontarlier peut être ausculté à distance par un professeur de l’hôpital de Besançon grâce au système de télémédecine transmettant les images en instantané. Depuis 2001, près de 10 000 télédiagnostics ont été établis en Franche-Comté. Seuls 40 % des patients de Pontarlier ont par exemple été transférés vers Besançon, soit 30 % de moins qu’auparavant, occa4 000 lits sionnant de fait une écogérés par nomie pour l’assurance santé. Un besoin de comEmosist. menter une I.R.M. prise à l’hôpital de Montbéliard par un autre spécialiste du C.H.R.U., c’est aussi possible. C’est ici, et seulement ici, qu’un patient atteint d’un cancer sera traité de la même façon qu’il habite à Roche-lez- Beaupré ou à Mouthe dans le HautDoubs.“Nous avons une prise en charge régionale du cancer qui n’existe nulle part ailleurs grâce à un dossier médical partagé à l’échelle régionale” relate Olivier Leuci, le directeur de ce groupement de coopération sanitaire arrivé en octobre. En clair, le médecin parcourt les hôpitaux et peut, dans chaque établissement, consulter le dossier et accéder aux informations de la personne à soigner. Cela paraît simple mais beaucoup de régions ne sont pas à ce stade. Arrivé de Dijon où il gérait le déploiement des applications informatiques au sein du G.I.P.-Cepage, un éditeur public de solutions informatiques à destination des établissements publics de santé, Olivier Leuci loue le travail réalisé en Franche-Comté ces dernières années. À lui désormais de diriger les 22 salariés qui sont, soit des chefs de projets informaticiens ou encore un médecin hébergeur chargé de l’identité vigilance. La e-santé fait encore peur, notam- ment à des praticiens qui redoutent informaticiens sont réquisitionnés Arrivé en le partage de certains diagnostics. pour éviter une panne réseau. Si Les patients, eux, craignent que l’on l’informatique est un gain de temps, octobre, épie leur santé. Malgré tout, la parfois d’argent, elle reste dépen- Olivier Leuci Franche-Comté demeure pionniè- dante des bugs.Avec 4 000 lits gérés re. Si bien que les voisins prennent et des millions de données héber- dirige note. “Il nous arrive souvent de gées dans deux datacenters (à Besan- Emosist, un répondre à des questions par télé- çon), Emosist n’a pas le droit à groupement phone pour des collègues d’autres l’erreur. régions” rapporte Bruno Guillemin, Autre événement pour le groupe- de coopérachef des projets fonctionnels au sein ment : la coopération avec la Bour- tion sanitaire de l’entité. “Il faut toujours avoir cet- gogne ou l’Alsace pour favoriser le te idée que nous sommes là pour flui- parcours du patient entre les régions. visant à difier le parcours du patient” dit le Les professionnels bisontins vont développer directeur. répondre à une expérimentation sur Force est de constater que deux un axe de travail transalpin. L’objectif la e-santé mondes s’opposent : d’un côté affiché étant de créer une base de en Franchel’hôpital, de l’autre le généraliste. données européenne. Exemple : un Comté. Entre les deux, très peu de liens, touriste allemand ou suisse fait une pour ne pas dire aucun. L’objectif, à chute dans un lieu touristique du terme est de posséder un territoire Haut-Doubs, les médecins pourront de soins numériques. Le G.C.S. sait avoir accès à son dossier et ainsi le faire. Il consisterait à indiquer connaître ses antécédents. Encore via un mail une notification à son une fois, ce n’est que de médecin traitant sur l’état de san- l’expérimentation. Mais avec ces té du patient sortant de l’hôpital. connaissances et son expérience, En 2014, Emosist-F.C. poursuivra Emosist a des atouts à faire valoir. et développera de nouvelles actions. Comme quoi la Franche-Comté a Chaque jour, 24 heures sur 24, ses des longueurs d’avance. I DU 8 JANVIER AU 11 FÉVRIER 2014 *sur articles signalés en magasin BESANÇON Centre Commercial Valentin - (à coté de RocheBobois) www.solea.fr 03 81 88 37 87 34 ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 BESANÇON Des projets de recherche européens Statice innove dans l’infiniment petit La société bisontine Statice est associée à un grand projet européen baptisé “Mammocare”. Elle développe un système d’image guidée en temps réel pour une biopsie du sein. D’autres projets de recherche occupent la P.M.E. bisontine. C Une trentaine d’ingénieurs et de techniciens travaillent au bureau d’études de Statice. SANTÉ ela fait trente-cinq ans que la société Statice, fondée en 1978 par deux ingénieurs du bureau d’études de Lip, fait avancer la science par des applications qu’elle conçoit et produit dans ses locaux de la rue Edison à Besançon. 95 salariés y travaillent, une trentaine dans les bureaux d’études, ingénieurs et techniciens, et une soixantaine d’opérateurs à la production. Les équipes de Statice ont démarré un travail de deux ans dans le cadre du projet européen “Mammocare”. Leur objectif : mettre au point le premier système de biopsie du sein qui donnera une image en temps réel et permettra ainsi un prélèvement précis. Le système mis au point par les ingénieurs bisontins pourra calculer automatiquement la meilleure position de l’aiguille pour effectuer la biopsie. Sur ce projet, Statice est associée à deux autres P.M.E., l’une espagnole, l’autre néerlandaise, et plusieurs instituts de recherche. “Notre métier est de vendre un savoir-faire. Nous travaillons sur ce genre de projets innovants et également pour des grands donneurs d’ordres comme Dassault, la S.N.E.C.M.A., Olympus et d’autres pour qui nous concevons et fabriquons des pièces. Pour Dassault par exemple, nous concevons des capteurs spécifiques destinés à détecter d’éventuels défauts sur des pièces par un procédé ultrason ou électromagnétique. Nous faisons aussi de l’inspection de pièces pour la fusée Ariane” illustre Anne Legain, la responsable export de Statice. Le champ d’application des solutions imaginées au sein de Statice est particulièrement étendu. Parallèlement au projet “Mammocare”, les ingénieurs 9 000 patients sur la région Le Don du Souffle fait respirer L’association franccomtoise qui a son siège à Besançon n’a pas cessé de se développer en quarante ans. Son cœur de métier est de fournir l’assistance respiratoire au domicile des malades, mais pas seulement. n décembre, l’association Don du Souffle a fêté ses quarante ans. Fondée au départ dans le but d’apporter l’oxygène au domicile des malades qui en avaient besoin, elle est devenue au fil des années un prestataire de santé leader en Franche-Comté. “Nous accompagnons près de 9 000 patients sur la région. On effectue quotidiennement plus de 350 visites à domicile” annonce Carmela Marchand, présidente de D.D.S. Assistance, la filiale qui regroupe toutes les activités économiques de l’association franc-comtoise née en 1973. L’assistance respiratoire qui est le service historique du prestataire de santé représente encore 70 % de son activité. D.D.S. installe, suit, contrôle, entretient ce matériel nécessaire à la vie du malade et à son confort. Le Don du Souffle est devenu au fil du temps 13 millions une véritable P.M.E. Elle d’euros de emploie 140 personnes et réalise un chiffre chiffre d’affaires de 13 millions d’affaires. d’euros. L’association dispose de quatre sites sur le territoire : Besançon, le plus important, Chatenois-les-Forges dans le pays de Montbéliard, Lons-Le-Saunier, et maintenant Pontarlier qui vient d’ouvrir ses portes. Ce maillage lui permet de garantir l’efficacité du service de la santé à domicile E Carmela Marchand préside D.D.S. Assistance, la filiale qui regroupe toutes les activités économiques de l’association présidée par le Docteur Fergane. proximité. aux besoins d’une population qui Fort de son savoir-faire dans vieillit” explique Carmela Marchand. l’assistance respiratoire, le presta- D.D.S. Assistance navigue aussi dans taire médico-technique franc-comtois un contexte économique difficile pour a élargi ses activités depuis quelques la santé qui “souffre de la crise.” La années. Il fournit les pompes à insu- Sécurité sociale rembourse moins les line, les pompes à nutrition et se tour- prestations. Malgré tout, le prestane aussi vers la stomathérapie en taire s’adapte à la faveur du malade accompagnant les malades qui ont “sans baisser son niveau de qualité.” subi une stomie. Il le peut car en tant qu’association, Le nouveau service qui prend de il n’a pas les mêmes exigences de renl’ampleur chez D.D.S. Assistance est tabilité qu’un prestataire privé mû le maintien à domicile (M.A.D.) “Dans par le profit. Dans son cas, tous les ce cadre-là, nous mettons à disposi- dividendes sont réinjectés dans la tion des patients tout le matériel de structure qui “n’a jamais reçu de subconfort dont il a besoin tel qu’un lit ventions” précise Carmela Marchand. médicalisé ou un fauteuil roulant.” Ce Par son fonctionnement, le Don du secteur est en croissance. Mis en pla- Souffle a créé un centre de sommeil ce dès 2008, il génère actuellement (Ellipse), un organisme de formation 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. (Form’ed) et mis en œuvre le Comité Pour compléter ce service, Don du d’Étude et de Recherche Scientifique Souffle Assistance vient d’y adosser et Médicale. C’est dans le cadre de ces un S.A.V. mobile “qui a tout le néces- activités que D.D.S. a versé une boursaire pour effectuer les réparations des se de 40 000 euros aux professeurs équipements au domicile du patient. Degano et Capellier pour leurs traNous évoluons et nous nous adaptons vaux. I de Statice ont récemment mis au point une machine destinée à tempérer le beurre de cacao pour aider les chocolatiers à fabriquer un chocolat parfaitement amalgamé. Des Une professionnels, bisontins notammachine ment, utilisent pour déjà cette machine. Autre domai- tempérer le ne de recherche beurre de actuel chez Staticacao. ce : le projet “Viamos” dont l’objectif est de concevoir un appareil de détection du cancer de la peau capable de modéliser le développement des cellules dans les couches inférieures de la peau. Dans ce projet international sont également impliqués l’institut Femto-S.T. et le C.H.U. de Besançon. “Dans chacun des projets auxquels Statice s’associe, nous essayons d’être toujours en amont. Et quand un projet de recherche aboutit à une application concrète, l’idée est de pouvoir assurer en interne la production” ajoute Mme Legain. Pour le projet “Mammocare”, l’objectif est d’aboutir d’ici deux ans à la fabrication d’un prototype de caméra qui soit commercialisable auprès des hôpitaux. Le dénominateur commun de tous ces projets de recherche, c’est le secteur des microtechniques. L’infiniment petit constitue l’A.D.N. de cette entreprise fondée par deux anciens Lip Serge Piranda et Charles Naly - et aujourd’hui dirigée par Benoît Studlé. I J.-F.H. Le domaine des microtechniques appliquées à l’industrie ou au médical, c’est le cœur de métier de cette entreprise qui réalise 9 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. ÉCONOMIE PIREY La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 35 150 salariés À l’occasion de la présentation de la machine Linacut, Christine Jeanney a remis un chèque de 5 000 euros à l’association Archéo Jura Sites qu’elle soutient par une opération de mécénat. Dimeco passe au laser La société dirigée par Christine Jeanney poursuit ses innovations techniques. Dernière née des ateliers de Pirey : la “Linacut”, une machine de découpe laser en continu. Dimeco réalise 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. e la rue FrédéricBataille à Besançon à la rue Gay-Lussac, puis à Pirey, plus de cinquante années se sont écoulées depuis la fondation de Dimeco par Georges Jeanney, un des capitaines d’industrie visionnaires du Grand Besançon. Présidé aujourd’hui par Christine Jeanney, la fille du fondateur, le groupe Dimeco s’attache à garder une longueur d’avance dans le secteur très spécifique du décou- D Laurent Deschamps est le président de Dimeco Alipresse depuis septembre 2004. La première machine “Linacut” conçue et fabriquée chez Dimeco vient de partir chez le client, une entreprise française. page. Plus précisément, Dimeco est le leader mondial des lignes de poinçonnage flexibles à commande numérique à partir de bobines. Le grou- La création pe Dimeco est en 2012 entièrement dédié à la réali- d’une jointsation de biens venture d’équipement et en Inde. d’accessoires pour la transformation des métaux en bobines et en feuilles. Fort de 150 salariés, le groupe basé dans la zone industrielle de Pirey exporte dans 45 pays où il réalise les deux tiers de son chiffre d’affaires global. La société de Pirey vient de passer une étape supplémentaire dans l’innovation en créant “Linacut”, une gamme de machines qui combine la flexibilité de la découpe laser avec la productivité du travail en bobines. “C’est une innovation mondiale se félicite Laurent Deschamps, président de Dimeco Alipresse depuis septembre 2004. C’est la première fois qu’une entreprise réalise une machine capable de combiner l’automatisation et la coordination des mouvements. Avec notre client, nous avons passé un an et demi à développer cette machine qui coûte 1,5 million d’euros.” Ce modèle innovant pourra être décliné sous d’autres formes pour d’autres clients. “On espère en vendre plusieurs par an” ajoute le dirigeant. La première machine “Linacut” sera démontée en ce début d’année et remontée en trois jours chez le client dont le nom ne sera pas dévoilé pour cause de confidentialité. Avec cette nouvelle machine, Dimeco entre dans une nouvelle ère. Après la création en 1957 de la société Dimeco qui s’appelait au départ Établissements Chanard et compagnie, après l’installation en février 1963 du premier comptoir Dimeco rue Frédéric-Bataille, après la construction en février 1965 du premier bâtiment de Dimeco dans la zone de Trépillot, après l’installation en 1972 de l’entreprise sur un terrain de 20 000 m2 acheté à Pirey, après la création de la holding Dimeco en 1976, puis l’achat de plusieurs filiales dont P.S.P. en 1981, d’une entreprise espagnole en 1988, après la création de la société Rotobloc en 1992, après le rachat de la société M.I.B. Hydro en 1998, après l’arrivée à la tête de Dimeco de Laurent Deschamps en 2004 et la création en 2012 d’une joint-venture avec une société indienne dans la région de Bombay, le groupe Dimeco entame en 2014 une nouvelle étape dans son développement. “Ce développement se poursuit dans une ambiance familiale que d’aucuns pourraient qualifier de paternaliste” note Christine Jeanney. En rappelant que Georges Jeanney fut le premier patron du Grand Besançon à instaurer l’intéressement et la participation dans l’entreprise. I J.-F.H. *Selon dates légales des soldes en vigueur et suivant étiquetage en magasin ÉCONOMIE DÉMARCHE La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 37 En Franche-Comté Le Medef est prêt à travailler main dans la main avec l’État L’action menée par le Medef en décembre est assez inédite en Franche-Comté. 16 organisations professionnelles de divers secteurs économiques ont plaidé ensemble, dans le bureau du préfet, la nécessité d’engager des réformes au bénéfice de l’entreprise et de l’emploi. e 6 décembre dernier, le préfet Stéphane Fratacci a reçu les représentants de 16 organisations professionnelles du département du Doubs ou régionales. Cette démarche collective, initiée par le Medef Franche-Comté, avait pour but d’alerter l’État sur “la gravité de L BANQUES Christophe Bossonnet : “Il faut réconcilier la société française avec les entreprises.” la situation économique.” Ainsi, ne marche des entreprises”, en les porte-parole des secteurs du passant par les “changements bâtiment, de l’industrie, des pro- incessants des politiques fessions libérales, des travaux publiques” et “l’image dégradée publics, de la filière bois et de de la France en Europe”, ils ont l’agriculture sont venus expri- mis sur la table ce qu’ils avaient mer ensemble leur ras-le-bol. chacun sur le cœur. Ainsi, ils ont Des problèmes récurrents de tré- énuméré les points qu’il faut sorerie, aux contrôles “nombreux améliorer pour que les entreet divers qui empêchent la bon- prises retrouvent le chemin de +3% Les banques continuent à prêter Malgré la crise et les idées reçues qui en découlent, les banques franc-comtoises n’ont pas cessé d’accorder des emprunts à leurs clients. Le problème vient plus du pouvoir d’achat des clients et de la hausse des prix de l’immobilier. En 2013, les banques franccomtoises ont accordé plus de crédits que l’année précédente. es banques ne jouent plus le jeu, elles ont fermé le robinet des crédits… On entend souvent cette affirmation de clients mécontents de ne pas s’être vu accorder un prêt sur lequel ils comptaient pour réaliser leur projet. Pourtant, les chiffres sont là pour démentir cet a priori. La dernière assemblée géné- “Dans un rale du comité régional contexte des banques qui s’est tenue d’activité le mois dernier a livré les toujours derniers chiffres des banques de la région. Il en ralenti.” ressort que sur les quatre départements francs-comtois, les encours de crédits ont progressé de près de 2 %, contre 0,2 % à l’échelon national. “Cette progression toujours continue des crédits à l’économie s’inscrit dans un contexte d’activité toujours ralenti L et de contraintes réglementaires fortes les hommes et les femmes qui vivent qui s’imposent aux banques et qui ris- dans notre région” ajoute le comité quent de peser sur le financement de régional des banques. À noter qu’au l’économie” commente Alain Grenot, plan national, les prêts à l’habitat ont le président du comité des banques de été particulièrement dynamiques avec Franche-Comté. Au total, ces encours une augmentation de + 3,4 % par rapde crédits en Franche-Comté repré- port à l’année précédente. I sentent 25,7 milliards d’euros. C’est sur les départements du Doubs et du Jura que l’évolution a été la plus marquante avec + 2,14 et + 2,16 %. La région Franche-Comté se distingue notamment en ce qui concerne le crédit aux entreprises avec une progression des encours de crédits de 0,9 %, G 510 agences bancaires contre une baisse de - 1,6 % sur le plan G 5 000 salariés national. Les crédits aux entreprises G 25,7 milliards dʼeuros dʼencours ont atteint en 2013 8,1 milliards d’euros, de crédits (dont 16,8 milliards soit plus de 31 % de l’ensemble des dʼeuros de crédits à lʼhabitat) crédits. Sur la même période, le créG + 1,9% de croissance dit aux particuliers (16,8 milliards des crédits sur un an d’euros) a enregistré en Franche-Comté une progression de + 3 %, “témoi- G 23 milliards dʼeuros de gnant là encore d’une véritable ambidépôts collectés. tion du secteur bancaire d’accompagner Les banques en Franche-Comté la compétitivité et de la création d’emploi. “Tant du point de vue fiscal qu’administratif, ce n’est plus possible” insiste Christophe Bossonnet, président du Medef Doubs et Franche-Comté qui a pris la tête de la délégation. Si ce groupe est déterminé, il n’est pas venu dans le bureau du préfet pour lancer un ultimatum voire une déclaration de guerre, au contraire. “Il y a une situation d’urgence insiste Christophe Bossonnet. Nous sommes prêts à nous battre main dans la main avec l’État pour trouver des solutions” dans un pays où il est nécessaire “de réconcilier enfin les entreprises et l’économie à la société française.” Ce dernier point fait partie des quatre réformes-clés rédigées par le collectif et à engager. Les plus urgentes sont “la baisse de la fiscalité qui pèse sur les entreprises, la baisse du coût du travail et la simplification de la réglementation.”Au vu du contexte, la baisse des dépenses publiques “sans sacrifier l’investissement” apparaît aux yeux de ces organisations professionnelles comme incontournable. Ce serait une des conditions à la réussite de ce vaste chantier. Avant la fin de l’année, il y a eu un peu partout en France des mouvements similaires à celui initié par le Medef auprès des représentants de l’État dans les départements francs-comtois. À la suite du 6 décembre, Sté- phane Fratacci le préfet du Doubs s’était engagé à faire remonter les problématiques soulevées par les entrepreneurs au gouvernement. Après avoir écouté les vœux présidentiels de François “Le préfet Hollande qui a fera tout reconnu que les pour nous impôts étaient devenus “trop lourds”, aider.” et qui a proposé “un pacte de responsabilité” aux entreprises pour l’emploi, avec à la clé une baisse des charges, Christophe Bossonnet pense que le message qu’il portait est passé. Localement, Stéphane Fratacci se serait lui aussi engagé à agir. Il aurait proposé de faire de la Franche-Comté une région test dans la simplification des démarches administratives auxquelles sont soumises les entreprises. “Régionalement, je suis assez optimiste. Je pense que le préfet fera tout pour nous aider” espère le président du Medef Doubs et Franche-Comté. La préfecture n’a pas encore communiqué sur ce dossier. En revanche, les 16 représentants des organisations professionnelles doivent rencontrer de nouveau le représentant de l’État et ses services d’ici la fin du mois. I T.C. EN BREF Braderie Le club Soroptimist International de Besançon organise sa grande braderie les 17, 18 et 19 janvier salle Proudhon au Kursaal de Besançon. Le profit de cette braderie sera attribué à l’association d’insertion des Jardins de Cocagne. Vente de vêtements pour hommes, femmes, enfants, accessoires (sacs, chaussures, etc.) à tous petits prix. Restos Les Restos du Cœur cherchent des bénévoles occasionnels pour la collecte des 7 et 8 mars pour Besançon et sa région. La collecte aura lieu dans les magasins partenaires de Besançon et sa région (Roche-lez-Beaupré, Saint-Vit, Saône…). La collecte est organisée en vacations de 3 ou 4 heures. Cette collecte de produits alimentaires, d’hygiène et aussi de produits pour les bébés permettra aux Restos d’assurer l’intercampagne pour la période d’avril à novembre 2014. Pour devenir bénévole occasionnel, contacter Christian, le responsable de la collecte des Restos au 06 63 49 42 88. 38 ÉCONOMIE FRONTALIERS La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 Payer de la maladie sur la pierre Des frontaliers paieront 10 000 euros d’assurance maladie par an Le système de cotisation à la C.M.U. qui devrait être appliqué aux travailleurs frontaliers après la fin du libre choix de la couverture maladie prendra en compte le revenu imposable et non le salaire brut. Les associations dénoncent une discrimination fiscale. e chant du coq a sonné pour les groupements de frontaliers. Sous l’égide du syndicat national des frontaliers de France, ils avaient finalement décidé de bloquer tous les postes frontières le 10 janvier. Le mouvement se voulait fédérateur puisqu’il associait des associations de frontaliers qui n’étaient pas forcément en bons termes avec les trois organismes de défense habituels que sont l’Amicale des Frontaliers, le Groupement Transfrontalier et le Comité de Défense des Travailleurs Frontaliers (C.D.T.F.). “On n’a absolument rien contre eux. On les encourage. Pour nous, une manifestation se prépare. Ce n’est pas un acte spontané. Ils ont fait le contraire de nous. On a négocié puis manifesté et eux ont fait l’inverse. Je ne les critique pas. Ils ont eu le mérite de faire quelque L chose”, observe Alain Marguet, le président de l’Amicale des Frontaliers. Un président désabusé au possible et franchement mécontent de ne pas avoir été entendu par les instances gouvernementales en charge du dossier. “Les commissaires n’ont jamais tenu compte de nos propositions à hauteur d’un reversement de 100 millions d’euros qui se “Je dois voulait être solimaintenant daire des travailleurs français.” payer Alain Marguet, 2 536 euros Michel Charrat son homologue du Groupar tripement transfronmestre.”.” talier et Jean-Luc Johaneck à la tête du C.D.T.F. auraient pu participer à l’émission “On a tout essayé.” Ils ne comptent plus les déplacements au ministère des Affaires sociales pour des négociations stériles. La décision était déjà actée avant même de se mettre autour de la table. “On conteste également vigoureusement la méthode de calcul qui prend en compte le revenu fiscal et non le salaire brut comme c’est le cas chez les assurés sociaux français. C’est une ineptie.” La nuance est d’importance. “Avec ce système, on va payer de l’assurance-maladie sur des revenus fonciers, sur du capital. C’est honteux de faire ça”, témoigne Didier Renaudin. Son cas préfigure ce qui risque de se passer avec la fin du droit d’option. Ce frontalier avait choisi d’adhérer à la C.M.U. volontaire. Jusqu’il y a peu, il cotisait 770 euros d’assurance-maladie par trimestre. Il y a deux ans, il a choi- si de rabattre son second pilier en France en vue d’acheter une maison. Logiquement et sans broncher, il s’acquitte alors de la taxe à 7,5 % appliquée au transfert de cette rente. “J’ai déclaré ce second pilier en revenu fiscal sur lequel ils ont décidé de percevoir 8 % de C.M.U. Conséquence, je dois maintenant payer 2 536 euros par trimestre. Soit près de 10 000 euros chaque année. Le frontalier sera alors taxé sur la totalité de son revenu. Il va payer de la santé sur la pierre.” La Suisse se frotte déjà les mains à l’idée de se faire rembourser par la Sécu tous les soins prodigués aux frontaliers. Vu le prix des cotisations, ceux-ci ne vont pas se gêner pour faire casquer le système français en maladie comme en accident. Quand on sait le prix d’une hospitalisation en Suisse, il y a matière à s’inquiéter pour le trou de la Sécu. I T.C. BEAUX ARTS cinéma cœur ville CINÉMA Votre L’AMOUR EST UN CRIME PARFAIT ESCLAVE PENDANT 12 ANS À partir du 15 janvier À partir du 22 janvier Alain Marguet dénonce la méthode de calcul de la C.M.U. appliquée aux frontaliers qui seront taxés sur le revenu fiscal et non le salaire brut. au de la GRACE DE MONACO AMERICAN BLUFF LA BELLE ET LA BÊTE À partir du 29 janvier À partir du 5 Février À partir du 12 Février ÉCRANS GÉANTS. SON NUMÉRIQUE. PARKING 1000 PLACES. MARCHE BEAUX ARTS - BESANÇON - Répondeur programme : 0892 696 696 (0,34e TTC/min) BEAUX ARTS www.cinemaspathe.com ÉCONOMIE BANQUE La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 39 Après les crises “La Franche-Comté est une région riche de nombreuses pépites” La directrice générale du Crédit Agricole de Franche-Comté tire le bilan de cinq années de tensions sur les marchés financiers. Malgré les crises successives, la banque régionale a maintenu le cap. L Élisabeth Eychenne, directrice générale du Crédit Agricole de FrancheComté. À ses côtés, Philippe Maire, directeur des crédits et Daniel Parisot, responsable du développement des entreprises. a Presse Bisontine : Les banques franccomtoises ont-elles retrouvé le sourire après cinq années de turbulences ? Élisabeth Eychenne : Le Crédit Agricole de Franche-Comté n’a jamais perdu le sourire… Pourtant en effet, nous avons vécu trois crises ces cinq dernières années. La première est la crise économique de 2008-2009 qui a frappé brutalement l’économie franc-comtoise. Nous avons par exemple le souvenir d’un client du côté de L’Isle-sur-leDoubs qui a perdu 70 % de son activité quasiment du jour au lendemain. Malgré ce ralentissement brutal, nous n’avons pas baissé nos crédits aux entreprises. La deuxième crise qui s’est manifestée en 2010 a été une crise des liquidités des banques dans le monde. Dans les pays anglo-saxons, on fait des crédits sur la base d’une garantie, et non pas comme en France sur la capacité de remboursement de l’emprunteur. Dans ces pays-là, les banques se sont mises à vendre leurs crédits à des investisseurs, d’où les dérives constatées. En France, on a gardé tous nos crédits dans nos bilans et on les a assurés jusqu’au bout. Quand nos clients sont en difficulté, nous leur donnons plus de temps, c’est une des mesures qu’on a mis en œuvre pour amortir les effets de cette crise. Sur le plan mondial, d’un seul coup, les États-Unis se sont mis à retirer tous les fonds qu’ils prêtaient à l’Europe et on s’est retrouvé sur un marché moins liquide. La crise de liquidités a touché toute l’Europe. La conséquence de cette crise de liquidités est que les banques doivent couvrir leurs crédits par de la collecte et ne doivent plus dépendre des marchés à court terme. L.P.B. : C’est d’ailleurs une des directives des experts du comité de Bâle à travers le projet de réglementation “Bâle III” ? E.E. : Oui, et le problème, c’est que dans nos banques nous avons plus de crédit que d’épargne. La solution pour nous sera de collecter plus d’épargne, pas de prêter moins. Nous nous battons pour faire reconnaître nos crédits comme une source de richesse, les valoriser. Dans le même temps, la demande de crédit a été plus faible, ce qui nous donne plus de temps pour nous adapter à ces préconisations du comité de Bâle. Mais pour que ces nouvelles orientations internationales n’aient pas trop d’incidences, il faut qu’à notre échelle toutes les sources de mobilisation de financements soient dédiées au territoire. C’est pourquoi le Crédit Agricole de Franche-Comté est plus que jamais ancré dans son territoire et le restera. L.P.B. : Et la troisième crise ? E.E. : C’est la crise industrielle et économique actuelle qui découle directement de la crise de la dette publique, laquelle a entraîné une politique d’austérité, l’augmentation des impôts, donc la diminution de la capacité de développement des entreprises. En 2008“La Franche2009, la première crise Comté n’a avait été dure pour des entreprises du secteur jamais joué automobile qui n’ont pas la carte du pu passer le cap. Cette troisième crise touche low-cost.” plus les petites entreprises car la traduction la plus forte de cette période a été la fragilisation du pouvoir d’achat des particuliers, donc du commerce. L.P.B. : Les particuliers ont parfois atteint leurs limites budgétaires ? E.E. : Oui, il y a une part de nos clients qui commencent à connaître des difficultés. C’est une partie minoritaire des ménages. En début d’année 2013, 2,48 % des ménages qui ont un crédit chez nous avaient des difficultés pour le rembourser. Cette part est passée à 2,57 % en fin d’année. Même si cette augmentation est relativement faible, nous devons y être très attentifs. La pression sur le pouvoir d’achat des ménages est réelle. Pour le reste, 15 % de nos clients font face mais connaissent une situation plus tendue qui ne leur permet plus d’avoir la consommation qu’ils avaient avant. anticyclique par rapport aux autres régions. Comme elle est très industrielle, elle a été la première à être touchée. Mais c’est une région qui rebondit très vite car ses entreprises ont une étonnante capacité d’adaptation, c’est un tissu de P.M.E. plus souples, plus agiles et plus exportatrices. C’est ce qui nous rend optimistes. Il ne faut pas nier les difficultés mais notre rôle est de capitaliser sur ces forces locales pour recréer la dynamique. La FrancheComté est une vraie terre de pépites car les filières franc-comtoises ont su jouer la qualité. La Franche-Comté n’a jamais joué la carte du low-cost et c’est tant mieux. L.P.B. : On a souvent accusé les banques de serrer la vis en termes de prêts immobiliers par exemple. Vous confirmez cette évolution ? E.E. : Depuis la survenue des différentes crises, nous n’avons jamais changé de politique en matière d’emprunt. Nous n’avons qu’un seul regard : c’est la capacité de nos clients à rembourser. Le vrai problème dans cette affaire n’est pas bancaire, c’est le coût de l’immobilier qui est devenu inaccessible pour certains et notamment pour les primo-accédants. Les prix de l’immobilier ont augmenté beaucoup plus vite que le pouvoir d’achat des ménages, c’est là l’explication. Ce ne sont pas les banquiers qui auraient fermé le robinet du crédit, il ne faut donc pas inverser le sujet. L.P.B. : La preuve en chiffres ? E.E. : En 2012, nous avons accordé 670 millions d’euros de crédits immobiliers. Pour l’année 2013, ce sera 700 millions. Et on reste très présent sur la primo-accession sur laquelle nos marges de progression augmentent. L.P.B. : Dans toutes ces crises, y a-t-il une spé- Sur le prêt à taux zéro par exemple, le Crédit Agricole de Franche-Comté cificité franc-comtoise ? E.E. : La Franche-Comté est un peu a 36 % de parts de marché. Cela n’oc- culte pas le fait que le marché de l’immobilier est difficile car en même temps, face à l’instabilité du contexte, les promoteurs ont arrêté d’engager des projets jusqu’à aboutir à un problème d’offre. Tout cela n’a pas contribué à faire baisser les prix. L.P.B : Qu’en est-il de l’investissement des entreprises franc-comtoises qu’un récent rapport du conseil économique, social et environnemental de Franche-Comté prévoit en baisse pour cette année ? E.E. : En 2013, il est clair que l’investissement productif n’a pas été au rendez-vous. Et ces crises arrivent à un moment particulier en terme de générations des chefs d’entreprise. Il y a beaucoup de transmissions qui devraient se faire en ce moment et qui ne se font pas forcément. De manière générale, dans la plupart des secteurs d’activité, on assiste à une pause dans les investissements, un décalage dans le temps. Il y a tout de même une partie de l’économie franc-comtoise, celle tournée vers l’export, qui est tirée par la reprise mondiale car la reprise “L’invesest bien là. Et l’autre tissement partie de l’économie, tournée vers l’intérieur, productif souffre d’un réel manque n’a pas été de visibilité et de confianau rendez- ce. Il ne faut pas occulter non plus le fait que vous.” nous entrons dans une année électorale qui renforce encore l’attentisme et n’est guère favorable aux investissements. Dans les travaux publics, on arrive à la fin de quelques gros chantiers régionaux et les perspectives sont en effet plus calmes. L.P.B. : Vous avez lancé récemment une campagne de communication pour inciter vos clients à devenir adhérents de la coopérative Crédit Agricole. Quel est l’intérêt d’être sociétaire ? E.E. : Le capital du Crédit Agricole de Franche-Comté est détenu par les sociétaires à travers les parts sociales. Les 180 000 sociétaires du Crédit Agricole en Franche-Comté détiennent le capital de 45 caisses locales. Le développement du Crédit Agricole de Franche-Comté est lié à celui de l’économie franc-comtoise. L’intérêt concret de devenir sociétaire est de représenter les intérêts des clients. L’assemblée générale de chaque caisse locale nomme les administrateurs qui décideront de la politique de la banque dans la région. Et ces assemblées générales sont un thermomètre client extraordinaire, un aiguillon de satisfaction immédiat. Les sociétaires décident également de l’orientation des actions de soutien que la banque développe à destination du milieu associatif ou caritatif. C’est dans les assemblées générales que les caisses locales décident quelles associations le Crédit Agricole soutient. L.P.B. : Quels sont les chiffres-clés du Crédit Agricole de Franche-Comté ? E.E. : Le Crédit Agricole de FrancheComté emploie 1 472 salariés, il compte 570 administrateurs, 488 000 clients et près de 180 000 sociétaires. C’est aussi 8,5 milliards d’euros de crédits accordés, 1 milliard d’euros de fonds propres. Notre résultat annuel devrait être de 60 millions. Sur ce bénéfice, 85 % restent dans l’entreprise et viennent renforcer nos fonds propres et nous donnent les moyens d’investir. Les 15 % restants rémunèrent les parts sociales. Nos sociétaires ont touché en 2013 2,25 % sur le capital placé. I Propos recueillis par J.-F.H. 40 Agenda La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 RENCONTRE - LAURENCE BOUCHET “La démocratie est intimement FABRICE ÉBOUÉ LES FATALS PICARDS L.P.B. : Comment se déroule un Café Philo ? L.B. : Il ne s’agit pas d’une conférence mais d’un échange. Je propose les sujets. Nous en débattons de telle manière à faire de la philosophie en construisant un argumentaire clair. C’est toute la difficulté de l’exercice pour les membres du groupe qui sont amenés à émettre un argument sans être confus. La personne doit également apprendre à se défaire de sa subjectivité qui peut l’amener à se fâcher en réaction aux propos d’un autre membre du groupe. Nous sommes dans une réflexion collective qui va demander à une personne de travailler sur elle-même pour se MER. 26 MARS 2014 SAM. 15 MARS 2014 20h30 BESANÇON 20h30 BRAINANS GRAND KURSAAL MOULIN DE BRAINANS la philosophie dans le management d’entreprise ? L.B. : La philosophie peut apporter dans les équipes une compréhension des problèmes. Elle peut permettre de les identifier, de les nommer. Par exemple, lorsque se pose la question de la reconnaissance au travail, qu’est-ce que cela signifie ? Grâce à la philosophie, on peut apporter des réponses à ces questionslà, et amener les collaborateurs à exprimer leur point de vue. Elle est un outil qui se rapproche du coaching. Il arrive que dans une société, les rapports hiérarchiques soient d’une telle dureté qu’ils sont contre-productifs. Il faut être capable d’y réintroduire le dialogue, le sens, au bénéfice de tout le monde. Les ateliers que je propose aux entreprises s’adressent aux dirigeants qui souhaitent développer leurs compétences managériales de façon innovante, aux salariés au sein d’équipes de travail qui veulent mieux se connaître pour mieux coopérer. Je m’adresse aussi à des salariés qui dans le cadre du comité d’entreprise souhaitent développer des compétences dans la prise de parole et enrichir leur culture générale. Le but est de sortir de la confusion, des mésententes, de l’irrésolution, d’apprendre à écouter, à argumenter, à prendre conscience des problèmes et à envisager des hypothèses de réponses. L.P.B. : Avez-vous un exemple concret ? L.B. : J’ai eu une proposition pour intervenir dans une entreprise agroalimentaire sur la question de la reconnaissance au travail. Beaucoup de salariés ne se sentent pas reconnus dans les entreprises. Mais qu’est-ce que cela veut dire être reconnu ? La reconnaissance n’est pas seulement financière contrairement à ce que l’on croit souvent. Certains attendent juste un bonjour de la part de leur supérieur hiérarchique. Pour d’autres, être reconnu signifie pouvoir monter dans la hiérarchie. La philosophie nous permet d’apporter des réponses argumentées à cette question. MAR. 1 AVRIL 2014 20h00 BESANÇON GRAND KURSAAL Laurence Bouchet : “Mon but est véritablement de démontrer que la philosophie s’adresse à tout le monde.” nale des filières générales… L.B. : La philosophie a été enseignée à l’élite sous la Première République. Le principe était de lui donner un bagage culturel en parcourant le travail des philosophes telle que la théorie des idées chez Platon. Désormais, la philosophie est une discipline enseignée à la masse. Le problème est qu’on a conservé cette forme d’enseignement élitiste qui ne correspond plus du tout au public. Les élèves de terminale pensent que la philosophie se résume à une dissertation au bac alors qu’il y a bien d’autres enjeux que celui-là. Résultat, on se retrouve avec des professeurs de philosophie qui arrivent à intéresser trois élèves sur une classe, ou au pire, qui font cours pour euxmêmes. Le fossé se creuse entre les professeurs qui enseignent la philosophie, qui était une discipline reine, et les élèves. Cela n’a plus de sens. Cette discipline devrait prendre une place beaucoup plus grande à l’école. Elle pourrait être enseignée dès le primaire. Mais il faudrait l’enseigner avec d’autres méthodes. Ses principes seraient d’ailleurs utiles à l’apprentissage d’autres matières car elle permet d’apprendre à argumenter et à réfléchir. La philosophie est plus en vogue dans d’autres pays que dans le nôtre. L.P.B. : À vous écouter, on se dit que la philo- L.P.B. : Tous les élèves, durant leur parcours sophie devrait être enseignée différemment et scolaire, devraient donc être amenés à suivre à un plus large public que les élèves de termi- un enseignement philosophique ? PIERRE PERRET L défaire de tout l’affect que l’on met dans une difficulté qui oblige une personne nos idées. Il y a quelque chose de socra- à écouter l’autre. C’est en s’écoutant que l’on parvient à étayer un argument tique dans la démarche. et des objections. Lorsqu’on accepte de rire de ses propres confusions, il y a L.P.B. : Quel est votre public ? L.B. : Il y a des retraités, des actifs, des quelque chose de porteur qui se propersonnes d’âges différents et de diverses duit. catégories socio-professionnelles. Les gens qui viennent en curieux en géné- L.P.B. : Ceux participent au Café Philo ont-ils la ral, je ne les revois pas. La plupart des parole facile ? participants sont des personnes qui L.B. : L’être humain est méfiant, mais souffrent d’une frustration de parole. j’observe aussi que l’école a fait des D’autres viennent car elles ont dégâts en ne libérant pas suffisamment l’impression d’être passées à côté de la parole. Les élèves ont peur de parler quelque chose en n’ayant pas reçu car ils ont peur de dire des bêtises. On d’enseignement philosophique. Je ren- retrouve ce genre de comportement chez contre aussi des assistantes sociales qui l’adulte. Nous travaillons beaucoup estiment que ce travail les aide au quo- l’oral. Le problème une fois encore est tidien. que dans notre système scolaire, les J’ai très à cœur d’accueillir dans ce Café élèves ne sont pas notés à l’oral, alors Philo des gens qui pensent ne pas avoir que certains d’entre eux seront très perde culture. Ils doivent savoir que lors tinents quelle que soit la matière. La de ces rencontres, tout est remis à plat. maîtrise de l’oral est essentielle dans La seule obligation pour participer est la vie pour apprendre à défendre un de savoir parler. Le but de ces rendez- point de vue, pour apprendre à arguvous n’est pas de venir étaler sa scien- menter, à dépasser son émotion. ce. Si certains ne reviendront jamais, d’autres participent régulièrement car L.P.B. : Dans une société qui fonctionne aussi ils estiment que ces rencontres leur per- avec l’émotion, la philosophie apparaît donc mettent de mieux structurer leur pen- comme un garde-fou… sée. L.B. : La télé et les médias en général jouent sur l’émotion. Notre société est L.P.B. : Il n’est donc pas nécessaire de dispo- dans l’émotion. C’est ce qui me semble ser d’un solide bagage philo- dangereux car cela nous empêche de sophique pour assister ? réfléchir. Les émotions nous enferment L.B. : Au contraire, les gens sur nous-mêmes. Le plus difficile dans “Un outil qui ont une grande cul- ce contexte est d’être capable de prendre qui se ture philosophique sont le recul nécessaire. La philosophie qui rapproche parfois les plus handica- apparaît malheureusement austère pés car ils estiment être dans cet environnement nous y aide. du là pour nous dire tout ce Chacun a son propre système de pencoaching.” qu’ils savent. Une fois sée qui fait par exemple que l’on va encore, ce n’est pas le but s’offusquer d’un mot. Tout mon travail de ces rencontres. Dans est d’amener mon interlocuteur à pences cafés, nous cherchons ser l’impensable. Cela signifie qu’il doit à émettre des arguments être capable de mettre ses émotions de qui puissent être parta- côté. L’outil de la philosophie est la raigés par tous. On peut ne son. On est en mesure de raisonner lorspas être d’accord avec une qu’on parvient à se détacher de nos émoidée qui pourtant fait sens. tions. J’invite par exemple à trouver un argument pour L.P.B. : Vous êtes également auto-entrepredéfendre une idée à neuse, et à ce titre vous êtes amenée à interlaquelle on s’oppose. C’est venir dans les entreprises. Que peut apporter MATTHIEU MENDES a Presse Bisontine : Vous enseigner la philosophie au lycée Xavier-Marmier de Pontarlier. Pour la deuxième année, vous animez un Café Philo. Qu’est ce qui vous a encouragé à sortir la philosophie des murs de l’école ? Laurence Bouchet : Je suis de plus en plus convaincue que la philosophie n’est pas une discipline faite pour passer le bac. Elle peut apporter beaucoup dans la vie, et à tout le monde. Elle est là pour donner du sens à notre existence et pas seulement pour servir de support de dissertation à des élèves de terminale. Ce sens, je le trouve dans l’organisation de ces Cafés Philo auxquels participent une quinzaine de personnes le premier mercredi de chaque mois à Pontarlier. liée à la philosophie” LES GRANDS MOYENS Professeur de philosophie, membre de l’association La Philosophie en pratique et autoentrepreneuse, Laurence Bouchet anime aussi des Cafés Philo à Besançon. Elle libère cette discipline des murs de l’école. JEU. 20 MARS 2014 SAM. 12 AVRIL 2014 20h30 BESANÇON 20h30 BESANÇON GRAND KURSAAL MICROPOLIS Rende z-Vous La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 41 Livre En souvenir de Michel Jacquemin En mai 2009 disparaissait Michel Jacquemin, ancien député du Doubs, président de la chambre de commerce de Besançon, vice-président du Conseil régional de Franche Comte et conseiller municipal de Besançon. Cinq ans après, à l’initiative de proches et d’anciens collaborateurs, paraît un livre en hommage à cette personnalité bisontine dont l’action en faveur de l’agglomération pendant plus de trente ans a été significative sur le plan du développement économique et du rayonnement de la capitale comtoise. L’ouvrage se décompose en deux parties principales. La première partie est consacrée à des entretiens menés à la veille des élections municipales de 1995 dont le député centriste était tête de liste malheureux contre le maire sortant Robert Schwint. La seconde partie présente de nombreux hommages de personnalités locales, nationales et internationales et de proches qui partagent, souvent de façon émouvante leur souvenir de Michel Jacquemin, un homme de passion et d’engagement. L’ouvrage sera disponible et diffusé dans des organisations auxquelles Michel Jacquemin a appartenu et dans certaines associations. L.B. : Ce que je déplore, c’est que la philosophie ne soit pas enseignée dans les filières professionnelles. Or, je ne vois pas pourquoi ces élèves n’auraient pas droit au jugement réfléchi vers lequel on chemine avec cette discipline. Il y a là une aberration. Ce sont des élèves qui, certes, ne sont pas préparés à ces matières littéraires. Ils les rejettent souvent. Beaucoup ont une mauvaise image d’eux-mêmes parce qu’on a fait de ces filières d’enseignement professionnel des voies de garage. Je le regrette. Cela devrait peut-être faire partie des réformes à mener. L.P.B. : En ce début d’année, vous intervenez à nouveau au lycée professionnel Toussaint-Louverture à Pontarlier. Comment ce projet a-t-il abouti et comment se passent les cours ? L.B. : Je reprends l’enseignement à Toussaint-Louverture avec les élèves internes et volontaires. Le conseiller principal d’éducation de cet établissement savait que j’étais intéressée pour enseigner en dehors des filières classiques. Nous nous sommes dit qu’il y avait là une occasion d’ouvrir les jeunes à d’autres perspectives. Mon but est véritablement de démontrer que la philosophie s’adresse à tout le monde quel que soit le milieu socio-professionnel. Elle ne peut pas se cantonner à la terminale générale. La démocratie est intimement liée à la philosophie : savoir raisonner, savoir argumenter, écouter, remettre en question ses propres idées, de se détacher de sa subjectivité. Le point commun entre philosophie et démocratie, est d’argumenter d’un point de vue général. L.P.B. : Qu’est-ce qu’être philosophe ? L.B. : Le philosophe, dans son attitude, est une personne qui est capable d’écouter l’autre, de penser ce que dit l’autre, et de mettre en pratique une idée comme de s’engager. On le voit, il y a donc la théorie d’un côté, mais être philosophe, c’est aussi être capable de prendre position quitte à se tromper. Il faut se réconcilier avec l’envie de critiquer. L.P.B. : Comment allez-vous faire évoluer le Café Philo cette année ? L.B. : Ce que je souhaite, c’est plus travailler sur de l’interprétation de texte. L’idée est de s’ouvrir à toute cette tradition philosophique orientale qui fait réfléchir. C’est un support extérieur qui peut être intéressant pour le groupe. I Propos recueillis par T.C. RENSEIGNEMENTS CAFÉ PHILO : Le premier samedi du mois Brasserie Granvelle à Besançon à 15 h Tél. : 06 10 44 78 69 - Blog : surlefil.over-blog.net Site web : www.la-philosophie-en-pratique.fr/ Michel Jacquemin, un homme de passion et d’engagement Le commander au prix de 10€ à l’adresse suivante : [email protected] Chorale Les péchés de vieillesse de Rossini C’est lorsqu’il décida d’arrêter d’écrire des opéras que le compositeur du Barbier de Séville se mit à composer, pour son seul plaisir et celui de son entourage, un recueil délicieusement nommé “Péchés de vieillesse”. Trois pièces chorales ouvrent ce programme, dont le temps fort est marqué par la présentation de son chef-d’œuvre tardif La Petite Messe solennelle. Musique sacrée ou “sacrée musique”, comme il l’écrira lui-même dans une dédicace au Créateur, l’ouvrage constitue à maints égards le testament musical de celui que l’on surnomma “le cygne de Pesaro”. Les airs et les chœurs qui le composent figurent parmi les plus beaux écrits du XIXème siècle. Avec notamment la mezzosoprano Isabelle Druet pour les servir. C’est cette version agrandie à vingt-quatre chanteurs, piano et accordéon qu’interprète l’Ensemble vocal Aedes, fondé par Mathieu Romano en 2005. Cet ensemble, qui a acquis sa notoriété en promouvant le répertoire choral du XVIème siècle à la création contemporaine, invite ici à une grande fête lyrique. Péchés de vieillesse - Jeudi 6 février - Théâtre de Besançon - Petite messe solennelle - Rossini Mathieu Romano - Ensemble Aedes - Renseignements au 03 81 87 85 85 Danse The Roots, par la compagnie Accrorap Faire dialoguer les différences entre elles… La danse de Kader Attou s’élabore au croisement des influences entre danses hip-hop, kathak ou contemporaine, mime et arts du cirque. Roots, sa nouvelle création, marque le retour du chorégraphe aux racines du hip-hop, qu’il a largement contribué à faire entrer dans l’histoire de la danse. Puisant dans les codes de cette danse généreuse pour revenir sur ses fondements, Kader Attou remonte le temps pour mieux dessiner l’avenir. Sur scène, le chorégraphe cherche à réveiller des états de corps, des sensations, des gestes et des mouvements après avoir fait appel aux souvenirs de chacun pour interroger la danse hip-hop plus de vingt ans après son explosion. Duos, trios et scènes d’ensemble s’enchaînent pour faire ressurgir un passé dont les muscles et la peau ont gardé la mémoire. Mercredi 12 février à 19 heures, jeudi 13 à 20 heures et vendredi 14 à 20 heures Espace, place de l’Europe à Besançon - Réservations au 03 81 87 85 85 Théâtre POINTS DE VENTE INFORMATIONS & RENSEIGNEMENTS : www.ngproductions.fr Ce soir “on purge bébé” à Fontain La troupe de théâtre de Fontain s’apprête à entrer en scène avec deux comédies classiques et enlevées qui traversent le temps sans prendre une ride. L’une est un vaudeville de Georges Feydeau qui a plus de cent ans, mais qui évolue à un rythme effréné. “On purge bébé” aborde avec humour des thèmes d’actualité comme l’enfant-roi, ou le féminisme revendicatif. L’autre, “les Boulingrin”, de Georges Courteline est une œuvre qui ne manque pas non plus de ressort comique. Elle met en scène un pique-assiette qui s’introduit chez un couple pour vivre à son crochet. La troupe jouera ces deux pièces le samedi 11 janvier à Morre à 20 h 30, les 24 et 25 janvier à 20 h 30 et le dimanche 26 janvier à 17 h à la salle des fêtes de Fontain, ainsi que le samedi 1er février à 20 h 30 à Larnod. Mode NG Productions 1 bis rue de la Madeleine 25000 Besançon 03 81 54 20 47 Géant, Carrefour, Forum, Cultura, Fnac, Leclerc, Magasins U, Digitick, Tickenet, … Défilé du renouveau au Petit Kursaal Mercredi 19 février, à 20 h 30, au Petit Kursaal, Élisabeth Bourque gérante de la boutique Elza, spécialisée dans la vente de vêtements féminin d’occasion de qualité, organise son sixième défilé de mode sur le thème du Renouveau. Les tenues seront présentées par ses clientes qui se prêtent au jeu. Élisabeth Bourque a invité les élèves de la talentueuse section couture du lycée Jules-Haag à montrer leurs créations lors de ce spectacle d’1 h 30. Cette année, elle a confié l’organisation du défilé aux étudiants de l’I.U.T. Info-Com. Ce sont les élèves de l’école des métiers d’arts qui maquilleront les mannequins. Miss Franche-Comté sera présente. Boutique Elza à Besançon - Tél. : 09 54 43 44 48 42 AGENDA HISTOIRE La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 Deux historiens locaux Plus de mille ans d’histoire vigneronne François Zosso et Jean-Jacques Pitavy signent un ouvrage remarquablement fouillé et illustré sur l’histoire commune de trois villages de la vallée de la Loue qui ont connu heures de gloire et lent déclin. Jean-Jacques Pitavy (à gauche) et François Zosso co-signent cet ouvrage richement documenté. a collaboration entre les deux hommes devenus des amis avait démarré avec un petit ouvrage que François Zosso, citoyen helvétique qui a élu domicile à Lods, avait consacré à la petite chapelle Saint-Théodule de Lods. Jean-Jacques Pitavy s’était proposé pour fournir des photos. Cette fois, c’est à une formidable plongée dans le temps que les deux complices se sont attelé en remontant le cours de l’histoire jusqu’au Moyen âge. Leur point de départ, c’est la fondation de l’abbaye de Hau- L tepierre en 870 et de siècle en siècle, ils décrivent l’évolution de ces trois villages dont le destin a toujours été étroitement lié à la culture de la vigne, jusqu’en 1815, âge d’or de l’industrie dans cette vallée La vigne a où la Loue appordéfinitait aux usines tivement la force nécessaire pour tourdisparu ner. en 1925. Entre l’activité des moines de Hautepierre qui influencèrent le peuplement de la haute vallée de la Loue jusqu’à l’extraordinaire prospérité de ces villages au XIXème siècle, l’ouvrage brosse en détail la lente évolution de la contrée. Sont racontées notamment la crise qu’a traversée l’abbaye de Hautepierre, et la prise en main de la contrée par les seigneurs du voisinage, puis l’ascension des vignerons devenus peu à peu maîtres de leur vignoble, jusqu’à l’apparition et le développement des forgerons le long de la rivière. Puis ce fut le temps de la Révolution qui a profon- dément divisé les habitants de cette contrée, avant leur réconciliation sous Napoléon, période qui a ouvert la voie aux temps glorieux de l’industrialisation. Après la sortie de ce premier tome qui s’étale jusqu’en 1815, les deux collaborateurs préparent un second volume de cette longue histoire, qui sera consacré aux années 1815 à 1970 avec une nouvelle fois, beaucoup d’archives inédites. “En 1860, Lods comptait 1 400 habitants, 17 commerces et 15 industries. Aujourd’hui, le village ne compte plus que 260 habitants” commente François Zosso. La vigne a quasiment disparu, elle a été victime non Le livre est édité à compte d’auteurs. seulement du phylloxéra mais plus encore de la concurrence des vins du Midi, d’Algérie, d’Espagne et d’Italie et du déclin post-première guerre mondiale faute de main-d’œuvre. La vigne a définitivement disparu en 1925, à part sur quelques arpents dont des passionnés de Vuillafans s’attachent à perpétuer la culture. Quant à l’industrie, elle a également été happée par le vent du progrès, également victime de l’enclavement géographique de la vallée. Reste pour ces trois villages un patrimoine historique exceptionnel que ces deux passionnés ont mis au jour. I J.-F.H. Villages vignerons de la Haute Loue Mouthier, Lods, Vuillafans De François Zosso et Jean-Jacques Pitavy LE PORTRAIT CINÉMA La Presse Bisontine n° 151 - Février 2014 43 La Bisontine qui monte Vanessa Guide crève l’écran L’actrice bisontine poursuit sa percée dans le monde du cinéma français. Après un petit rôle dans le dernier Klapisch, elle apparaît dans le film “Supercondriaque” avec Dany Boon. Sa carrière décolle, mais elle garde les pieds sur terre. omme elle le dit elle-même dans un grand sourire : “Je ne suis pas encore bankable. Pour l’instant, j’accumule les petites scènes et c’est déjà une vraie chance de pouvoir vivre de ce métier. Mais je suis prête pour le grand rôle…” Non, elle ne fait pas encore partie de ces grands noms du cinéma qui rapportent de l’argent ou qui permettent de financer un film rien que sur leur nom. Pourtant, elle avance et fait son chemin Vanessa Guide. Au cinéma, à la télévision, au théâtre, elle est de plus en plus en vue en ce début d’année 2014. Et ses journées sont plutôt chargées. À peine si elle a eu le temps de revenir quelques jours à Besançon pour fêter Noël auprès de sa famille. La série “No C limit” sur TF1 l’a révélée au grand public qui découvre une actrice séduisante, intrigante, parfois même provocante. Au printemps, elle entamera le tournage de la saison 3. Les adeptes de Canal + la connaissent à travers la rubrique “Pendant ce temps” du Grand Journal où elle “J’ai entre apparaît régulièrement. 5 et 50 Ceux de la chaîne Comédie l’apprécient ans” le jeudi soir dans répond l’émission “Enfin te l’actrice. voilà” adaptée d’un concept qui cartonne dans les pays anglosaxons. Ceux qui ne la connaissent pas encore auront l’occasion de la découvrir en février sur France 3 dans le téléfilm “La loi de Barbara” où elle joue aux côtés de Josiane Balasko. En avril, on la verra même donner la réplique en anglais dans un film avec Pierce Brosnan et Emma Thompson. Un peu plus tôt, en février, Vanessa Guide renouera avec ses premières amours dans une pièce de théâtre, “De beaux lendemains”, adaptée d’une pièce de Russel Banks. L’année 2014 pourrait être celle de l’explosion au grand jour de la jolie brune qui dès son plus jeune âge rêvait de comédie. Car tout a commencé à Besançon pour Vanessa il y a près de vingt ans quand, jeune collégienne à VictorHugo, elle découvre le théâtre avec un enseignant à qui elle doit beaucoup, Henri Lampert, son prof de français de l’époque. “C’est lui qui Vanessa Guide est Bisontine. Si ce nom ne vous dit encore rien, son visage pourrait déjà vous être familier. m’a donné la fibre” reconnaît la comédienne. Ce professeur, mais aussi son père, le coiffeur bisontin Bruno Guide. “Quand j’étais toute petite, mon père me lisait des pièces de théâtre en jouant le rôle des personnages.” Son coiffeur de père avait déjà la fibre artistique, il était même pressenti pour intégrer une troupe. Sa mère, elle, était là pour “me remettre les pieds sur terre, mais si j’en suis là aujourd’hui, c’est bien sûr aussi grâce à elle qui m’a apporté tant de choses” dit aujourd’hui Vanessa. Si on a aperçu Vanessa au salon de coiffure paternel, c’est quand elle cherchait encore sa voie. “Je coupais les cheveux de mes copains gratuitement” se souvient-elle. Mais c’est bien au conservatoire de Besançon qu’elle fera ses premières armes au début des années deux mille, avant de plonger dans l’inconnue quelques années plus tard en montant à Paris. “Mes parents m’ont dit : on ne sait pas si ça va marcher pour toi, mais fais-le, tente le coup pour ne pas avoir de regrets. De toute façon, je n’avais pas d’autre idée en tête que d’être comédienne” dit-elle. Les débuts sont évidemment difficiles. “Je n’avais pas d’argent, pas d’amis, je ne connaissais personne dans le métier. Je revenais tous les week-ends sur Besançon.” La rencontre avec une professeur de théâtre, Justine Heynemann qui l’a prise sous son aile au sein de son école de comédie, a été décisive. Après plusieurs mois de cours auprès d’elle, elle dit à Vanessa : “Je ne te prends pas une année de plus, lance-toi !” Bien lui en a pris. Depuis, les choses ne font que s’accélérer pour Vanessa Guide qui voit son agenda se noircir de jour en jour. Petite coquetterie d’actrice : ne lui demandez pas son âge, elle vous répondrait “J’ai entre 5 et 50 ans.” Une manière de prouver à tous les metteurs en scène qu’elle est tout aussi à l’aise dans le rôle d’une adolescente que dans celui d’une femme mûre. Il faut donc plus voir dans cette petite cachotterie une marque de professionnalisme qu’un caprice de comédienne. En ce début d’année 2014, Vanessa Guide est portée par les vents favorables du succès. Travailleuse, accrocheuse et talentueuse, la belle Bisontine ne compte pas lâcher la barre de sitôt. I J.-F.H. Téréva et Téréva ex CEB ne font plus qu’un ! Retrouvez des offres complètes en sanitaire, électricité et chauffage réunis dans notre toute nouvelle Agence. 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