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concepteur
Concepteur du
du long
long terme
terme
Mars
février
2014
2013/N°32
/ N° 35
À l’hôpital, la modularité
de la conception est un enjeu majeur
P. 3 : PHILIPPE DOMY
Directeur général du CHRU de Montpellier
Grand angle
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Expertise
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Pour des chantiers
urbains furtifs
P. 14
LA
Championne
européenne
de la croissance !
P. 12
© ANASTASY YARMOLOVICH / THINKSTOCK
Paris-Nord
Villepinte :
la boucle
est bouclée
P. 9
© EGIS / PHILIPPE KAIKATI
D
Nouvelle année,
nouvelle étape.
L’expression est
d’actualité pour Egis,
puisque nos équipes
de Saint-Quentinen-Yvelines s’installent
en ce moment même
dans l’immeuble
START, le nouveau
siège social du
Groupe. Cet ensemble immobilier,
situé en cœur de ville à Guyancourt,
est une vitrine pour Egis.
D’abord parce qu’il est en accord
avec nos convictions en matière de
développement durable. En effet, cette
réhabilitation, située à quelques minutes
à pied des transports en commun, satisfait
les normes les plus exigeantes en termes
de confort au travail et d’environnement.
Ensuite, parce que cet immeuble
ouvre un champ de synergies nouvelles
entre nos différents métiers. Ainsi,
le regroupement au START de près de
900 collaborateurs d’Egis répartis sur
quatre sites s’accompagne de nouveaux
outils. Plateaux dédiés aux grands projets,
espace conférence, business center,
ou encore déploiement de systèmes
collaboratifs et de communication
innovants… Les nouveaux outils,
les nouvelles méthodes de travail que
nous déployons au START, comme dans
nos autres implantations, permettent une
transversalité accrue entre nos équipes,
au service des projets de nos clients.
L’ÉVÉNEMENT
Les concepteurs et
constructeurs du pont
Jacques-Chaban-Delmas
récompensés
BORDEAUX (Gironde) – Une décennie s’est
écoulée entre les premières consultations
et l’attribution, en novembre dernier, du
prix construction du Grand prix national
de l’ingénierie 2013 aux concepteurs et aux
constructeurs du pont Jacques-ChabanDelmas. Dix ans de travail collectif entre
entreprises (GTM, Vinci), ingénieristes (Egis,
Michel Virlogeux) et architectes (Charles et
Thomas Lavigne, Christophe Chéron), pour
la conception-réalisation de l’un des dix
plus grands ponts levants du monde,
inauguré le 18 mars 2013. « Ce prix vient
récompenser un travail dont nous sommes
fiers, explique Jean-Marc Tanis, directeur
général d’Egis Structures & Environnement. L’équipe réunie dès la phase de
concours est habituée à travailler ensemble,
et le principe d’un pont levant est venurapidement dans notre réflexion. Une fois ce cap
fixé, nous nous sommes attachés à rendre
le projet le plus qualitatif possible, du point
de vue de son traitement architectural, de
son fonctionnement comme de sa mise en
sécurité. C’est une très belle réalisation. »
À la fois ouvrage d’art et machine, ce pontlevant est capable, avec ses quatre pylônes
culminant à 77 m, d’élever en moins de
douze minutes sa travée centrale de
2 500 tonnes à 53 m au-dessus de la Garonne,
ouvrant l’accès de l’estuaire aux paquebots
et aux grands voiliers. Il est aussi pour la
communauté urbaine de Bordeaux, porteur
du projet, un nouveau lien entre les quartiers Bacalan et Bastide, en pleine reconversion urbaine. © RICHARD NOURRY
© BRIGITTE CAVANAGH
ÉDITO
Car la confirmation de nos engagements,
le renouvellement de nos pratiques
répondent aux évolutions que nous
constatons sur le terrain. En France, à
l’international, les projets auxquels nous
sommes associés sont de plus en plus
complexes. Par leur taille, leurs contraintes
techniques et urbaines, leur financement
ou leur calendrier, les solutions que
nous apportons passent de plus
en plus souvent par une intégration fine
de plusieurs métiers.
L’année 2013 l’a confirmé, 2014
le précisera encore. Ce travail d’interface
entre les expertises de chacun de
nos collaborateurs, pour contribuer
au meilleur produit possible, est un défi
à relever sans cesse. C’est une nouvelle
étape dans le développement d’Egis
qui s’écrit à partir aujourd’hui.
Une aventure passionnante pour
nos équipes, aux côtés de nos partenaires
et de nos clients, qui, forcément, démarre
sur un simple mot : START.
Nicolas Jachiet
Président-directeur général
Le pont Jacques-Chaban-Delmas peut élever sa travée centrale jusqu’à 53 m au-dessus de la Garonne.
SOMMAIRE
3
12/13 EGIS
L’ENTRETIEN
DANS LE MONDE
avec Philippe Domy, directeur général du CHRU de Montpellier
« L’hôpital est l’un des domaines où le changement
est le plus prégnant et le plus rapide : il faut l’anticiper. »
La Pologne,
championne européenne
de la croissance !
5/11 GRAND ANGLE
Pour des hôpitaux
qui respirent la santé
Le groupement de
commandes, un format
d’avenir pour les tramways
Une station de plus
pour le métro lyonnais
Egis emménage au START
La RN57 aménagée
en voie express
2
Une galerie couverte
pour compléter
Paris-Nord Villepinte
Safir : la navigation
par satellite en Afrique
sub-saharienne franchit
une étape importante
Mesurer l’état réel
du consensus
autour des projets miniers
Piloter les performances
développement durable
d’un projet urbain
Social imprint®,
un complément à l’offre
d’Egis au secteur minier
EXPERTISE
Comment transformer
les chantiers urbains en moments
de vie dans la ville ?
Egis
Direction de la communication
15, avenue du Centre - CS 20538 Guyancourt
78286 Saint-Quentin-en-Yvelines
CEDEX - France
ou par mail
[email protected]
www.egis.fr
15
Egis remporte en Inde
un contrat majeur
au Rajasthan
Une liaison autoroutière
sous haute surveillance
egis contact - mars 2014
14
Si vous souhaitez
recevoir Egis Contact
merci de nous adresser
votre carte de visite :
REGARDS &
CONVICTIONS
La diplomatie économique
par Jacques Maire, directeur
des entreprises et de l’économie
internationale, ministère des Affaires
étrangères
RÉDACTRICE EN CHEF : ISABELLE BOURGUET
RÉDACTRICE EN CHEF ADJOINT : SABINE MENDY
RÉDACTION : YANNICK NODIN - EGIS, AGENCE ROUGE VIF
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION : EGIS
CONCEPTION, RÉALISATION ET FABRICATION :
www.grouperougevif.fr - ROUGE VIF - 23383
CE DOCUMENT EST IMPRIMÉ À 20 200 EXEMPLAIRES SUR
DU PAPIER COCOON 100 % RECYCLÉ DANS UNE ENTREPRISE
CERTIFIÉE IMPRIM’VERT
PHOTO DE COUVERTURE : CHRU DE MONTPELLIER
ILLUSTRATION PAGE 14 : ROUGE VIF
EGIS - S.A. RCS VERSAILLES 70 2027376 - ISSN : 2256-8786
une publication
16
RENCONTRE
Juristes sans frontières
L’ENTRETIEN
PHILIPPE DOMY
© CHRU DE MONTPELLIER
Directeur général du CHRU de Montpellier
À l’hôpital, la modularité
de la conception
est un enjeu majeur
En tant que manager hospitalier
depuis une trentaine d’années,
quelle vision avez-vous de la situation
sanitaire dans notre pays, et des
enjeux qui se posent aux acteurs
de la santé ?
Philippe Domy : Nous disposons d’une offre
de soins d’un excellent niveau, mais qui devra
connaître quelques adaptations. Si elle est
quantitativement suffisante pour les besoins de
la population, elle est inéquitablement répartie
sur le territoire. On note ainsi des zones de
surdimensionnement d’offre, pour la médecine
générale de ville comme l’hospitalisation, et
des zones de sous-dimensionnement. L’un des
grands enjeux que va devoir relever la politique
de santé dans les dix ans à venir va donc être
de remédier à cette inadéquation. C’est essentiel,
pour garantir à tous un égal accès aux soins.
Il appartient donc aux opérateurs de soins et
aux pouvoirs publics d’aménager le dispositif
actuel pour que chaque citoyen, quel que soit
l’endroit où il se trouve, bénéficie de la prise
en charge dont il a besoin.
Le deuxième enjeu est de répondre à la
question : pour quoi faire ? Nous savons déjà
que les années 2015-2025 vont s’accompagner
d’une émergence encore plus forte des maladies
chroniques – les maladies de longue durée telles
que cancer, diabète, dépression, séropositivité.
Cela nécessite de mettre en œuvre une
médecine personnalisée : d’évoluer de notre
médecine “des maladies” vers une médecine
“des malades”, qui prenne davantage en compte
les personnes et les situations cliniques, dans
leur individualité. Cela doit s’organiser dans
le cadre de parcours de soins, qui conduisent
les patients à aller de leur médecin de ville
vers l’hôpital, avant de revenir vers la ville, en
fonction des soins ou actes… Ce qui implique la
coopération de plusieurs métiers, de plusieurs
soignants, mais aussi que le patient soit un
acteur de sa prise en charge.
Par ailleurs, les établissements hospitaliers
vont connaître une évolution forte du
développement de la prise en charge
ambulatoire – qui concerne les interventions
sous anesthésie programmées, permettant la
sortie du patient le jour même – en médecine
comme en chirurgie. L’organisation des
hôpitaux va donc considérablement évoluer.
Comment ces évolutions à venir
peuvent-elles se traduire en terme
patrimonial ?
Ph. D. : L’un des grands enjeux, pour nous, est
de créer des organisations hospitalières de
plain-pied entièrement consacrées à l’ambulatoire, de façon que le patient trouve, en fonction de sa pathologie, la bonne réponse, au plus
près de son entrée dans l’établissement, sans
se perdre dans un dédale d’étages, de couloirs
et de services… Il y a du travail ! Mais c’est
indispensable, car cela contribue à l’efficience
hospitalière. C’est également important pour
les personnels, en évitant que le patient soit
une cause de perturbations pour les services.
L’ambulatoire va aussi impacter les plateaux
techniques, c’est-à-dire l’ensemble des équipements d’un hôpital dédiés à l’investigation
diagnostique et à l’exploration fonctionnelle
et qui bénéficient des technologies de pointe.
Ces plateaux vont connaître une croissance de
leur surface et de leur organisation. En outre,
notre capacité, aujourd’hui, à réaliser des interventions cliniques en parallèle au diagnostic,
va conduire à réduire les durées de séjour des
patients, et donc l’activité hôtelière des établissements de santé. Elle est amenée à diminuer
de 30 à 40 %. De quoi nous permettre de concentrer nos efforts sur ce plateau technique, très
coûteux, dans un contexte d’augmentation du
taux de fréquentation.
Ce mouvement va s’accompagner de davantage
de modularité et de souplesse dans les organisations des surfaces et des volumes. Les conceptions
architecturales doivent en effet obéir aux évolutions biotechnologiques et biomédicales : l’architecture doit se donner
comme dessein de ne
jamais être bloquante
pour les nécessaires
améliorations. On a
trop souvent dû, jusqu’à
une période récente,
développer des technologies nouvelles en
périphérie du plateau
technique, parce que
leur emplacement, et la
place dont elles avaient
besoin, n’avaient pas
été anticipés… Lorsque
l’on conçoit un hôpital,
il faudrait toujours prévoir de la place dans ce
centre de gravité, afin d’éviter que l’organisation
et les évolutions de la prise en charge médicale
soient bloquées par l’architecture.
En d’autres termes,
les établissements ne doivent pas
trop “s’établir”…
Ph. D. : La modularité de la conception est en
effet un enjeu majeur pour les hôpitaux. Hélas,
on n’a pas encore inventé l’hôpital en caoutchouc, qui aurait un plateau technique extensible en son centre, et des espaces modulables !
Mais l’idée est bien là : se doter de structures
mouvantes, non contraignantes. Au début
du XXe siècle, on construisait des hôpitaux
pour qu’ils durent plus de cent ans. À la fin
du XXe, pour plus de cinquante ans. À l’avenir,
on les construira pour trente ans maximum…
Le renouvellement de l’architecture hospitalière et du patrimoine bâti sera beaucoup
plus rapide et beaucoup plus
souple, car fonction d’évolutions scientifiques et organisationnelles de plus en plus
rapides.
Par ailleurs, la taille des
hôpitaux est amenée à
diminuer et nous allons
assister à une accélération
des regroupements entre
établissements. Pourquoi ?
Avec l’évolution des connaissances et des techniques,
les acteurs se spécialisent
de plus en plus, la ressource médicale se fait rare
et chère. Et il faut souvent plusieurs disciplines pour traiter un patient.
L’architecture
doit se donner
comme dessein
de ne jamais être
bloquante pour
les nécessaires
améliorations.
(suite p. 4)
mars 2014 - egis contact
3
© CHRU DE MONTPELLIER
L’ENTRETIEN
L’ingénierie se met
au service d’une
fonctionnalité
biomédicale,
pensée par les
professionnels de
l’hospitalisation,
et soutient
physiquement
notre niveau
d’ambition.
(suite de la p. 3)
Cela implique davantage de coopération et
de coordination entre les professionnels de
santé, via des plateaux techniques regroupant
plusieurs activités et acteurs…Un continuum
qu’il appartient aux établissements hospitaliers d’assurer, avec une architecture et une
organisation très différentes d’aujourd’hui.
L’enjeu est ici de ne pas couper le lien avec la
ville, avec l’environnement immédiat de l’hôpital, et de favoriser le maintien à domicile
des patients : l’accès à l’hôpital devra se faire
en dernier recours.
Reste un problème à résoudre : les prises en
charge sont amenées à devenir toujours plus
coûteuses et l’augmentation des coûts amènera
nécessairement une quête continue de restructurations et de regroupements entre hôpitaux, et vers des organisations plus flexibles
et ambulatoires.
Comment accompagner ces
évolutions, en tant que manager,
dans ce contexte marqué
par les contraintes, notamment
budgétaires ?
Ph. D. : La crise financière et le déficit structurel
de l’Assurance maladie renforcent la contrainte
budgétaire pesant sur l’hôpital, en particulier
lorsqu’il est public. Mais son devoir est de
garantir à la société que tout euro qui y est
dépensé, le sera au mieux : nous devons garantir la qualité de la prise en charge. Comment ?
Par une optimisation des moyens, une quête
de l’efficience, un devoir d’efficacité. Cela exige
un management ambitieux, rigoureux, garantissant que le malade reste au centre des préoccupations. C’est une école de haute exigence
qui nécessite un important effort d’adaptation,
de formation et d’anticipation. Notre rôle est
d’instaurer une veille scientifique et technologique constante, pour anticiper les formes d’organisation optimales. En chirurgie cardiaque,
par exemple, les choses évoluent de manière
fulgurante. Depuis la chirurgie très invasive,
qui imposait plusieurs jours de réanimation et
d’hospitalisation, les techniques chirurgicales
se sont beaucoup améliorées : aujourd’hui, à
Montpellier, nous pratiquons la pose de valve
aortique par voie percutanée, une technique de
pose de prothèses cardiaques sans ouverture
de thorax, qui n’impose que 48 heures d’hospitalisation ! Et nous n’en sommes qu’aux tout
débuts… L’hôpital est l’un des domaines où
le changement est le plus prégnant et le plus
rapide : il faut l’anticiper.
De quelle manière cette notion
a-t-elle été prise en compte dans
l’élaboration du schéma directeur
immobilier du CHRU de Montpellier ?
Quels en sont les objectifs ?
Ph. D. : Notre projet d’établissement comprend
une composante “projet médical et de soins”,
et des “projets supports” comme le social, le
management ou les systèmes d’information.
Le schéma directeur vise à poser le cadre à
la réalisation du projet médical et de soins.
Notre premier schéma directeur architectural
et urbanistique, mis en place pour la période
2013-2017, s’inscrit dans le contexte d’une
restructuration de fond assez exemplaire. Le
CHRU de Montpellier est caractérisé par une
forte dispersion de son plateau technique : il est
réparti sur quatre sites éloignés et comprend
des redondances dans l’organisation. Compte
tenu des enjeux sanitaires actuels, nous avons
décidé, dans ce schéma directeur, d’obéir à une
unité de lieu, de temps et d’action pour l’hospitalisation de courte durée en médecine, chirurgie et obstétrique, et toutes les spécialités qui
y sont liées. Cette unité sera mise en place sur
l’un de nos deux principaux sites : nous allons
créer une cohérence entre l’ensemble des installations existantes et rapatrier les activités
aujourd’hui présentes sur l’autre site.
Tout ceci sera aménagé autour d’un plateau
technique unitaire dont la première opération emblématique est le regroupement, en un
seul lieu, de notre vingtaine de laboratoires de
biologie et anatomo-pathologie. Ceux-ci vont
être réorganisés de fond en comble et le préanalytique – tout ce qui concerne l’analyse biologique en tant que telle, le tri, le repérage et
le conditionnement des prélèvements – sera
commun, ce qui va nous permettre d’automatiser un grand nombre de fonctions, d’obtenir des gains d’efficience considérables, mais
aussi de récupérer de la surface pour le plateau technique. Le concours d’architecture et
d’ingénierie a été ouvert en décembre, l’opération devrait se terminer en 2017. C’est l’une des
plus importantes actuellement menées dans
le domaine de la biologie en France… Ensuite,
nous lancerons la construction d’un bâtiment
de la “femme et de l’enfant”, centralisant des
disciplines jusque-là réparties sur plusieurs
sites, puis le regroupement des urgences ou
la mise en place d’un pôle “locomoteur”, réunissant des services aujourd’hui épars. Nous
allons aussi abandonner l’un de nos sites pour
en faire une opération immobilière dont la
L’hôpital est l’un des
domaines où le changement
est le plus prégnant et le plus
rapide : il faut l’anticiper.
4
egis contact - mars 2014
valorisation en capital constituera un apport
non négligeable pour nos programmes. Nous
avons là un projet complexe, phasé, sur une
quinzaine de sites en activité… qui, au final,
nous conduira à une réduction de surface et
une optimisation du bâtiment. En outre, ce
schéma directeur aura constitué un support de
concertation et de pédagogie intéressant vis-àvis de nos 12 000 personnels, qui ont pu réfléchir et se prononcer sur les différents aspects
du programme.
Quels sont les apports
de l’ingénierie du bâtiment
dans ce type de projet ?
Ph. D. : L’ingénierie se met au service d’une
fonctionnalité biomédicale qui a été pensée
par les professionnels de l’hospitalisation, et
vient soutenir, physiquement, notre niveau
d’ambition. Elle nous aide beaucoup, en nous
faisant bénéficier de ses propres avancées technologiques. Ainsi, dans une optique de développement durable, la perspective, pour un
hôpital comme le nôtre, d’accéder à des bâtiments intelligents, autosuffisants en termes
d’énergie, nous passionne, en particulier parce
que cela nous offre des économies de gestion
et de moyens et nous conduit à mieux nous
concentrer sur nos métiers hospitaliers. Donc,
tout ce qui va nous faire gagner de l’efficience,
au niveau de la conception des bâtiments, de la
rationalité des communications, du rendement
entre surfaces utiles et surfaces dans œuvre, va
concourir à accroître notre propre productivité
et notre efficacité. D’où l’intérêt d’une définition précoce en amont du projet, pour qu’elle
se traduise par des propositions efficaces sur
le terrain. D’autant que dans notre secteur, en
matière de construction, la composante “temps”
est très importante : entre la conception et la
réalisation, les procédures peuvent se révéler longues, et il y a du temps à gagner. De
plus, l’ingénierie peut nous aider à nous doter
d’un domaine bâti qui, à la fois, donne envie
d’entrer aux malades comme aux personnels,
garantisse l’efficacité de son fonctionnement
interne, soit agréable à vivre… et soit un gage
d’efficience des organisations qu’il héberge.
Percevez-vous un changement de
mentalités en matière de politique
énergétique ? Les récentes normes
environnementales sont-elles
perçues comme une contrainte
ou comme un moteur pour les
établissements ?
Ph. D. : Dans un établissement composite
comme le nôtre, la politique énergétique représente d’abord une contrainte car nos capacités
d’investissement sont limitées. Mais en même
temps, elle nous apporte confort, efficacité de
fonctionnement et un bilan énergétique global favorable. Prenons un exemple : sur nos
deux principaux sites, nous allons complètement restructurer la production énergétique.
Ainsi, nous avons déjà stoppé la cogénération sur l’un des sites, et nous nous sommes
PARCOURS
À 63 ans, Philippe Domy
a réalisé un parcours
exemplaire dans le
management hospitalier.
À 29 ans, ce natif du Val d’Oise,
titulaire du diplôme d’études
supérieures en droit public et
du diplôme de l’École nationale
de santé publique (ENSP,
actuelle EHESP) fait ses
premiers pas dans la fonction
publique hospitalière dans
le département du Nord,
à la tête de l’hôpital de Denain,
puis du centre hospitalier (CH)
de Saint-Amand-les-Eaux
par intérim. Il dirige ensuite
les CH de Dourdan, Arpajon,
Compiègne puis, entre 1993
et 1995, les hôpitaux SaintAntoine et Bicêtre (Assistance
publique – hôpitaux de Paris).
Entre 1995 à 2001, il met
en place le nouvel ensemble
hospitalier de Valenciennes
(1 800 lits, 3 500 agents). S’ensuit
une mission de dix ans à la tête
du CHU d’Amiens (1 700 lits,
5 000 agents), où il lancera
la restructuration de quatre
hôpitaux sur un seul site.
En 2000, Philippe Domy reçoit
la distinction de Chevalier
dans l’Ordre des Palmes
académiques. Depuis trois ans,
il est directeur général
du CHRU de Montpellier.
Il ajoute une nouvelle
nomination à sa palette
en février 2013, lorsqu’il est élu
président de la Conférence
nationale des directeurs
généraux des centres
hospitaliers et universitaires.
branchés sur la chaufferie bois de l’université
proche, ce qui diminue nos coûts de production
énergétique et augmente notre performance.
Ainsi, en deux ans, grâce à la revente d’énergie
électrique, l’ensemble de la production énergétique nous a permis de neutraliser les coûts
de chauffage sur l’ensemble de la structure, et
d’obtenir une économie d’exploitation sur le
chauffage hivernal. C’est une avancée considérable ! Pour autant, elle n’est pas suffisante
car la plupart de nos bâtiments sont loin d’être
aux normes de la dernière directive technique
environnementale. Mais nos programmes vont
spontanément dans ce sens. La perspective
de regrouper nos laboratoires, par exemple,
c’est-à-dire d’avoir des activités de très haute
technologie et très consommatrices d’énergie
dans un unique bâtiment dédié qui cumule
toutes les avancées technologiques contemporaines, va représenter un saut qualitatif extrêmement important. Il va certes correspondre
à un coût d’investissement, mais aussi à une
réelle économie d’exploitation. C’est en cela
que cette opération est exemplaire et pédagogique. Elle souligne ce qu’il nous reste à faire…
Nous devons rester dans un mode de conception dynamique, qui s’affranchisse des difficultés pour créer du “mieux”. La contrainte
nous “contraint” à devenir plus intelligents
et plus agiles. ■
GRAND ANGLE
MODERNISATION HOSPITALIÈRE
Pour des hôpitaux
qui respirent la santé
© BRUNET SAUNIER ARCHITECTURE
En 2014, la plupart des établissements de santé devront recueillir et rendre public un indicateur
de mesure de la satisfaction des patients hospitalisés. Une nouveauté qui s’inscrit dans
un contexte de remise en cause des modes de prise en charge et d’organisation des hôpitaux.
Egis accompagne cette mutation, à travers ses actions de conseil ou de maîtrise d’œuvre.
Focus sur ses interventions phares du moment.
Perspective sur le futur centre hospitalier régional de Chambéry, un bâtiment de 671 lits combinant dernières technologies médicales et
économies d’énergie. Conception-réalisation : VINCI (Mandataire) / Brunet Saunier Architecture / Egis.
Plus de 40 sites étudiés en quatre mois
Définir les évolutions nécessaires aux établissements de santé et à l’offre de soins, afin de
répondre au mieux aux besoins sanitaires des
Franciliens : c’est l’objectif affiché par l’Agence
régionale de santé (ARS) Île-de-France dans son
schéma régional d’organisation des soins. Pour
lancer cette démarche, l’ARS devait, au préalable, disposer d’une cartographie de tous les
hôpitaux de son territoire. Elle a donc lancé une
consultation l’an dernier, remportée en partie par Egis. « Nous avions 25 établissements à
auditer, soit une quarantaine de sites, explique
Philippe Picard, architecte programmisteexpert santé à Egis Conseil Bâtiments. Avec
une équipe de plus de dix personnes et une organisation maîtrisée, nous avons, en quatre mois,
élaboré un état des lieux détaillé, mettant en avant
les atouts et les faiblesses patrimoniaux de chaque
site. » Cette phase de diagnostic est achevée.
L’équipe d’Egis doit prochainement élaborer les
potentiels d’amélioration et d’évolution pour
chaque établissement. Des scénarios qui, in fine,
serviront partiellement de base à la réflexion
du schéma directeur immobilier régional de
l’ARS, en parallèle à la définition de ses choix
stratégiques.
Restructurer… sans nuire aux patients
Depuis quelques jours, Jérôme Theve, chef
de projet hospitalier à Egis, et ses collègues,
ont entamé la phase « travaux » du projet
de restructuration-extension de l’hôpital
cardiologique du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Lille, sur lequel
Egis conduit les études techniques. Les marchés de travaux sont en cours de finalisation
et le chantier débutera en avril, pour une
durée de six ans… « C’est un projet important
et complexe : 35 000 m2 réhabilités et 40 000 m2
édifiés, le tout sur huit niveaux, expliquent
Jérôme Theve et Stéphane Goube, directeur délégué d’Egis Bâtiments Nord. Les
travaux se dérouleront en site occupé, de manière
phasée : il s’agit de réaliser une restructuration
progressive, tout en assurant la continuité de
fonctionnement de l’établissement. Lorsqu’un
pan complet des trois niveaux du socle du
bâtiment existant sera en cours de démolition,
des patients continueront d’être opérés à proximité… Le défi est de taille ! » Au final, le CHRU
de Lille disposera d’un hôpital cardiologique
modernisé, intégrant également les services
de pneumologie et de chirurgie thoracique,
rapatriés de l’hôpital Calmette voisin.
Au même moment, à Chambéry, des équipes
s’attellent à l’édification du futur centre hospitalier régional – l’un des rares projets de
construction menés aujourd’hui dans le
domaine. Il s’agit de remplacer l’ancien hôpital,
vieux de 40 ans, par un établissement adapté
aux besoins émergents et aux nouvelles normes.
L’hôpital, habillé de verre sérigraphié, sera organisé en monobloc et composé d’une artère logistique centrale distribuant les services. Il
comptera 671 lits sur une surface de 74 000 m2.
Egis intervient dans le groupement de conception-réalisation piloté par VINCI. « Le futur
bâtiment sera peu élevé mais étalé, explique
Laurent Bauzac, chef de projet à Egis
Bâtiments Rhône-Alpes. Ce chantier est accolé
à l’hôpital existant et se déroule en ville… Les
contraintes sont fortes. Nous avons dû trouver
rapidement des solutions pour l’installation des
réseaux extérieurs, les interfaces de voirie… et
travailler très étroitement avec nos partenaires. »
Laurent Bauzac est fier de présenter les vertus Haute Qualité Environnementale (HQE) du
bâtiment : « Nous avons opté pour des équipements à basse consommation d’énergie, une isolation extérieure de pointe qui minimise les ponts
thermiques, des capteurs solaires qui alimentent
l’eau chaude sanitaire, des pompes à chaleur et
des plafonds rayonnants pour chauffer et rafraîchir les chambres… » Cet hôpital high-tech
devrait accueillir ses premiers patients au
deuxième semestre 2015.
Egis’scope : pour un état des lieux, clés en main
Avant, il y avait le calepin, le stylo et
l’appareil photo. Maintenant, il y a
Egis’scope : une application sur tablette
numérique, récemment créée par Egis.
Cet outil permet d’effectuer, en temps
réel, l’état des lieux immobilier d’un site
lors de la réalisation d’un audit technique,
pour des clients envisageant des travaux,
réhabilitations ou acquisitions. Électricité,
chauffage-ventilation, plomberie, respect
de la réglementation… tous les corps d’état
sont passés au crible par les spécialistes
qui, au fur et à mesure de leur visite, notent
la vétusté, la fonctionnalité, la conformité et
les performances énergétiques de chaque
installation, rédigent des commentaires
et prennent des photos. De quoi alimenter
une cartographie détaillée, afin d’ausculter
un équipement sous toutes les coutures,
d’identifier ses forces et faiblesses, et de
lancer des « alertes » (si l’intégralité du
système de chauffage est à remplacer, par
exemple). Une fois saisies, les données
sont directement envoyées sur un serveur,
où le client peut les consulter et suivre
la progression du diagnostic.
© GETTYIMAGES / BRIANAJACKSON
L
e schéma directeur est un document
stratégique essentiel de la politique
des hôpitaux. Cet outil de pilotage
architectural, technique et financier
définit les grands axes de développement immobilier à court, moyen ou long
terme (sur cinq, dix ou quinze ans). L’objectif ?
Permettre au projet médical de l’établissement
de se réaliser dans un patrimoine existant. Les
contraintes ? Composer avec une stratégie médicale par nature évolutive, puisqu’elle est liée aux
nouvelles pratiques et technologies médicales.
« À l’heure actuelle, les hôpitaux lancent leurs
schémas directeurs pour optimiser leur fonctionnement, explique Bertile Cholley, directrice
déléguée du département stratégie immobilière d’Egis Conseil Bâtiments. Ils s’efforcent de
rationaliser leur patrimoine, afin de se concentrer
sur le soin et sa performance, dans une conjoncture économique complexe. On est donc de moins
en moins dans la construction neuve, et de plus
en plus dans la restructuration, la valorisation et
la mutation de patrimoine. »
mars 2014 - egis contact
5
GRAND ANGLE
FINANCEMENT DES TRANSPORTS URBAINS
MISE EN SERVICE
Le groupement de commandes,
un format d’avenir pour les tramways
Une station
de plus
pour le métro
lyonnais
© MARIO RENZI
Après Brest et Dijon, c’est au tour des agglomérations de
Caen la mer et d’Amiens Métropole de miser sur la mutualisation
en regroupant leurs commandes de matériel roulant pour leurs
projets de tramways. Et de tabler sur d’importantes économies.
© ATELIER VILLES & PAYSAGES
ligne fasse la preuve de niveaux de sécurité
équivalents à des infrastructures existantes
éprouvées, ont amené une standardisation de
fait des fonctionnalités du matériel roulant.
La faisabilité d’un tel partenariat se joue donc
sur d’autres terrains : « Naturellement, il faut que
les calendriers de réalisation des agglomérations
soient proches, mais aussi que celles-ci arrivent
à s’entendre sur les caractéristiques du matériel
roulant communes, et celles qui seront spécifiques
à chacun des projets. Les économies ne peuvent
être significatives que si les porteurs des projets
misent sur une certaine sobriété de l’objet tramway », explique Hervé Miserandini.
Perspective sur le futur tramway amiénois. Le choix de la collectivité : économiser sur l’investissement
en matériel roulant, maintenir la qualité des espaces publics requalifiés.
Concrètement, la commande passera de
dix-huit rames pour le seul projet d’Amiens à
cinquante en y intégrant les besoins des deux
lignes caennaises. Effet attendu : 10 à 20 % d’économies sur l’investissement en matériel roulant.
« Ce sont les ratios observés sur les tramways de
Brest et de Dijon, les premiers à avoir adopté ce
montage, précise Hervé Miserandini, directeur technique de Tramcités (groupement
Egis/Normandie Aménagement), mandataire de la maîtrise d’ouvrage du tramway
de Caen. Tout le monde y gagne. Les maîtres d’ouvrage bien sûr, mais aussi les fabricants, qui rentabilisent leurs études amont et leurs lignes de
production sur des échelles plus importantes. »
Miser sur la sobriété
Un bon sens financier, sans contre-indications
techniques a priori. En effet, les dossiers sécurité des tramways, exigeant que toute nouvelle
Ambiance lumineuse et sonore, couleur des
tissus, des sols, des barres… les éléments de
personnalisation des rames sont forcément
plus restreints avec le groupement de commandes. Une nécessaire contrepartie qui n’a,
semble-t-il, pas refroidi l’intérêt de Caen et
d’Amiens dans le groupement de commandes :
« L’atelier organisé en octobre dernier entre les
élus, les syndicats de transport et les maîtres
d’ouvrage délégués a non seulement validé le
principe de la mutualisation sur le matériel roulant, mais aussi étendu le principe aux prestations intellectuelles telles que le design et les
expertises sécurité… Un groupement sur les
équipements de maintenance est d’ores et déjà
à l’étude », ajoute Béatrice Gasser.
Le groupement de commandes, un montage
d’avenir ? C’est bien possible. « Aujourd’hui, les
projets de nouvelles lignes sortent surtout dans
les agglomérations de taille moyenne, dont les
capacités d’investissement sont limitées, conclut
Béatrice Gasser. Un tel montage nous permet
de rester dans des enveloppes contraintes, sans
rogner sur la qualité des espaces publics requalifiés le long des lignes. »
© VIACITIÉS
L’
union fait la force, paraît-il. Parfois
aussi, elle permet de réaliser des
économies. Pour son projet de mise
en service en 2018 de deux lignes
de tramway fer sur 22 km, Viacités,
syndicat mixte des transports de l’agglomération caennaise, est en mesure de porter un
investissement de 300 millions d’euros. Une
enveloppe serrée compte tenu du projet, amenant Viacités à miser sur une optimisation des
coûts : « Nous attachons une très grande attention
à la maîtrise financière de notre projet, explique
Éric Vève, son président. En signant en juillet 2013 un partenariat avec Amiens Métropole
afin d’acheter ensemble des rames de tramway,
notamment, nous devrions faire des économies
substantielles. » Grouper les commandes des
tramways d’Amiens et de Caen pour en maîtriser les coûts, la question s’est posée un peu
plus tôt : « Nous avons répondu à l’appel d’offres
d’Amiens Métropole pour exercer la maîtrise d’ouvrage déléguée de son projet de tramway traversant l’agglomération du nord au sud sur 10 km.
Dans notre offre, nous avons souligné l’intérêt d’une mutualisation avec le projet de Caen,
sur lequel des collègues d’Egis venaient d’être
désignés maîtres d’ouvrage délégués. Cela a peutêtre fait pencher la balance en notre faveur »,
explique Béatrice Gasser, la directrice du
mandat de maîtrise d’ouvrage du tramway
amiénois à Egis.
ns rapproche
La nouvelle gare d’Oulli
un quart d’heure.
à
is
nna
lyo
e
vill
le centre-
Perspective sur la place du Théâtre à Caen.
Le futur tramway sera très proche de son homologue amiénois par ses spécifications.
OULLINS (Rhône) – Depuis le 11 décembre dernier, la nouvelle station
Gare d’Oullins est mise en service
sur la ligne B du réseau de métro
lyonnais. Pas la plus facile à réaliser, puisqu’il aura fallu prolonger
la ligne existante sur 1,8 km et la
faire passer sous le Rhône. Pas la
moins utile non plus, puisqu’elle
désenclave la commune d’Oullins,
rapprochant ses 26 000 habitants à
moins d’un quart d’heure du centreville de Lyon. Désigné maître
d’œuvre, Egis a assuré la conception
de cette extension de ligne, puis le
suivi technique et financier d’un
chantier porté par le Sytral, Syndicat mixte des transports pour le
Rhône et l’agglomération lyonnaise, et totalisant 222 millions
d’euros d’investissement. Après
plus de quatre ans de travaux, dont
sept mois pour le creusement d’un
tunnel de 1 300 m sous le Rhône, via
un tunnelier monotube à pression
de boue, la ligne B fonctionne donc
de part et d’autre du Rhône. Effets
attendus : 15 500 véhicules en
moins en circulation dans l’agglomération chaque jour, et un point
d’ancrage essentiel pour engager la
mutation du quartier de la Saulaie
à Oullins. SOT
© ANTOINE MERCUSOT
NOUVEAU SIÈGE SOCIAL DU GROUPE
Egis emménage au START
SAINT-QUENTIN-EN-YVELINES – En février,
les 900 collaborateurs des sites de Guyancourt
(Yvelines) s’installent sur un même site, le
START, nouveau siège social du groupe. Ils
sont désormais regroupés sur un site de
28 000 m² de bureaux sur huit niveaux, tout
juste réhabilités après deux ans de travaux
(promoteurs : Icade/Codic).
Ancrée sur l’avenue du Centre, au cœur du
second pôle économique de l’Ouest parisien, la
réalisation, signée par le cabinet d’architectes
Valode & Pistre, marque par son traitement
architectural le caractère emblématique de
Le START, vu du jardin.
6
egis contact - mars 2014
START. « Avec ce nouveau siège social s’ouvre
une nouvelle étape dans la vie du groupe,
se félicite Nicolas Jachiet, Présidentdirecteur général d’Egis. C’est un signe
de vitalité et le gage de nouvelles synergies à
venir entre nos équipes. Le choix de ce bâtiment
pour notre siège social a été aussi guidé par
nos convictions en matière de développement
durable. »
En effet, la réhabilitation, labellisée Bâtiment
basse consommation (BBC), et certifiée Haute
qualité environnementale (HQE), atteint
d’excellentes performances thermiques. © EGIS / DOMINIQUE GODOT
INFRASTRUCTURES ROUTIÈRES
La RN57 aménagée
en voie express
BESANÇON (Doubs) – Et un projet de plus pour les équipes Villes & Transports d’Egis !
Avec la mise à 2x2 voies de la RN57 sur six kilomètres, entre Besançon (Doubs) et la HauteSaône, c’est un nouveau contrat de maîtrise d’œuvre remporté en septembre dernier par
Egis. Et celui-ci a un goût particulier : « Contrairement aux projets autoroutiers, associant fréquemment les acteurs privés aux travaux, la réalisation des aménagements menés sur les routes
nationales dans l’Est de la France est souvent supervisée par les services de l’État, explique Pascal
Minjean, directeur d’activité à la direction Nord-Est des équipes Villes & Transports
d’Egis. Obtenir une maîtrise d’œuvre complète sur ce projet est pour nous une réelle satisfaction, et la reconnaissance d’une crédibilité à mener ce type de projet. »
Études, supervision et contrôle ont donc été attribués par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) Franche-Comté à Egis. Un choix réalisé
pendant l’été, tenant sans doute en partie à ses références sur le territoire : « Effectivement,
Egis assure la conduite des travaux du futur tramway de Besançon. C’est un chantier qui se
déroule bien, malgré sa localisation en centre-ville. Cela a sans doute apporté des éléments
favorables à l’heure d’examiner nos propositions », précise Pascal Minjean.
La commande, totalisant plus de 47 millions d’euros de travaux, dont trois échangeurs
dénivelés, six ouvrages d’art et des requalifications de traversées de villages, se compose
de deux tranches totalisant 6 km. Les premières interventions viseront à fluidifier le trafic
entre le centre de Besançon et sa gare TGV, aux accès aujourd’hui congestionnés aux heures
de pointe (entre 17 000 et 30 000 véhicules par jour). La seconde, conditionnelle, s’inscrit
plus dans un itinéraire routier d’intérêt international entre le Benelux et la Suisse via la
France. Mise en fonctionnement de la première tranche prévue pour le 1er semestre 2017. La RN57 aujourd’hui : une infrastructure vieillissante soumise à un fort trafic.
AIDE À L’EXPLOITATION
Une liaison autoroutière sous haute surveillance
C’
est une traversée d’agglomération
sous haute surveillance. Chaque
jour, plus de 73 000 véhicules
(dans les deux sens de circulation)
empruntent la liaison entre l’E25
Amsterdam-Turin et l’E40 Calais-Kiev, délestant
le centre-ville de Liège (700 000 habitants) du
trafic de transit. La jonction, se faisant en
grande partie sur une 2x2 voies de 12,5 km,
est essentielle au fonctionnement des grands
axes entre le Nord de la France et l’extrême
Est de l’Europe, complétant également l’axe
autoroutier Amsterdam-Milan. L’inconvénient,
depuis son ouverture en juin 2000, est d’avoir
connu un accroissement de près de 70 % de son
trafic journalier.
70 % de trafic en plus depuis 2000
© EGIS / PATRICK COUSSEMAEKER
Souvent à la limite de la congestion, la
traversée fait l’objet de toutes les attentions.
Le moindre incident peut poser des problèmes
de circulation dans toute la ville. Mandaté par
la Société de financement complémentaire des
infrastructures (Sofico), établissement public
créé par le gouvernement wallon et maître
d’ouvrage de cette section autoroutière, Egis
intervient dans sa surveillance et la gestion
de son trafic depuis son ouverture. Le contrat,
attribué via un appel d’offres européen
reconduit tous les trois ans, a été renouvelé
en septembre dernier, confirmant les missions
d’Egis sur la liaison E25/E40 jusqu’en 2016.
Parmi les spécificités de la traversée autoroutière de l’agglomération liégeoise : sa densité
en ouvrages d’art. « Cette section comprend
une succession de voies ouvertes et de tunnels. Nous sommes donc soumis à des dispositions plus rigoureuses que pour une autoroute
classique », explique Isabelle Vandenbrouck,
directeur d’activités Belgique au sein des
équipes Villes & Transports d’Egis. Ainsi,
le seul dernier tronçon de la liaison, long de
3,8 km, comprend deux échangeurs, un double
tunnel (de 1 639 m et 1 511 m de long), un pont
d’une portée centrale de 162 m enjambant la
Meuse, un autre pont haubané, le pont de
l’Observatoire, dessiné par l’architecte espagnol Santiago Calatrava, une tranchée couverte
de 635 m de long creusée sous le quadrilatère
ferroviaire de Kinkempois…
Stratégie sur mesure
Tunnels, trémies, échangeurs…
La liaison est très dense en ouvrages d’art.
Une inondation, un incendie, mais aussi un arrêt
de véhicule comme un accident de personnes,
impliquent, pour les équipes Villes & Transports
d’Egis, la mise en place d’une stratégie sur
mesure, suivant des scénarios définis à l’avance
avec ses partenaires : Région wallonne, Ville
de Liège, services de secours, polices locale et
fédérale, et la protection civile. « Notre mission
est de garantir la mise en sécurité des usagers,
© EGIS / JEAN-FRANÇOIS BIHIN
La Société de financement complémentaire des infrastructures (Sofico) vient de renouveler
son marché de surveillance et de gestion du trafic de la liaison E25/E40 à Liège (Belgique).
Un contrat remporté par Egis, qui voit sa participation reconduite en Wallonie depuis treize ans.
Un enjeu de taille sur cet axe très fréquenté.
Poste de contrôle de la liaison E25/E40, sur laquelle transitent chaque jour plus de 73 000 véhicules.
ajoute Isabelle Vandenbrouck. Nous assurons
une surveillance humaine du trafic, 24 h/24, afin
d’observer et de détecter les incidents. Quatre cent
cinquante équipements dynamiques (barrières,
feux de signalisation, flèches d’affectation des
voies…) nous permettent d’adapter la circulation
en cas d’incident. »
Que le scénario implique une neutralisation de
voie, la fermeture d’un tunnel ou la mise en
place d’une dérivation de trafic, Egis s’attache
à déployer les équipements nécessaires à la mise
en sécurité du site et des usagers, et à assurer
la coordination et la diffusion de l’information
auprès de tous les acteurs. « Pour remplir nos
missions, nous mobilisons notre expertise en
matière d’analyse des incidents de trafic et d’élaboration de solutions, en veillant à vérifier que les
stratégies envisagées répondent bien à la globalité du problème à résoudre. Nous nous appuyons
également sur notre connaissance du comportement des usagers, de l’impact des perturbations
sur le trafic automobile et des évolutions technologiques des moyens de communication. Ceci, dans
une démarche d’amélioration continue basée sur
la collaboration et le retour d’expérience » conclut
Isabelle Vandenbrouck. mars 2014 - egis contact
7
GRAND ANGLE
FRICHES INDUSTRIELLES
Piloter les performances développement
durable d’un projet urbain
Axonométrie aérienne du projet urbain à l’horizon 2020.
Sur ces 20 ha de friches, le maillage viaire définit des îlots mixtes
d’une taille voisine des faubourgs alentours. Le bâti s’articule
autour d’un vaste espace central de 3,3 ha traité en prairie.
Quartier structurant
L’histoire commence il y a deux ans. Élus et
techniciens de la communauté d’agglomération Bourges Plus choisissent la maîtrise
d’œuvre du quartier Lahitolle : « C’est le quartier structurant de l’agglomération pour les dix
prochaines années, explique Patrick Senée,
directeur Innovation et territoire à Bourges
Plus. Lorsque l’armée a libéré une partie du site,
nous avons réfléchi à sa reconquête urbaine. La
volonté de la collectivité, c’est de s’appuyer sur
les structures d’enseignement et les activités
existantes pour y développer un vrai quartier
mixte, intégrant aussi de l’habitat, des équipements, des commerces… Avec, pour chacune de
ces composantes, une attention particulière au
développement durable. Lors de la consultation,
la proposition d’Egis d’appliquer au projet leur
outil Tendem Empreinte® a tout de suite plu
8
egis contact - mars 2014
Parmi les anciennes constructions militaires conservées, le bâtiment 696 (au fond sur la photo)
fera l’objet d’un tranchage pour étirer la prairie centrale et établir des vues sur la cathédrale de Bourges (plan de façade ci-dessus).
ci-dessus)
Les matériaux issus de la déconstruction seront réutilisés au maximum sur le site.
aux techniciens de la collectivité. » Et aux élus,
puisqu’ils ont confié en mai 2012 la maîtrise
d’œuvre du projet Lahitolle à Egis.
Quelques mois plus tard, en octobre, un
comité technique valide les axes de travail
des ateliers prévus par Tendem Empreinte®.
Programmation du quartier Lahitolle, mobilités douces, performances écologiques des
espaces publics, bâtiments économes, ambitions technopolitaines… Leurs intitulés
reflètent à la fois le volontarisme de la collectivité et les enjeux du projet.
mâts d’importation… « Bien entendu, ce sont
des actions qui auraient pu être décidées sans
Tendem Empreinte®, précise Nathalie HubertPerrier, chef de projet à la direction GrandOuest d’Egis France Villes & Transports. Mais
l’intérêt de l’outil, c’est qu’il donne un sens à ces
décisions, en évaluant leur incidence sur l’impact
global du projet, et qu’il évite aussi de laisser de
côté des sujets en route. »
L’autre intérêt, pointé par la maîtrise d’ouvrage,
est pédagogique : « Le projet Lahitolle, associant
le développement des activités technopolitaines
à la réalisation d’un cadre de vie durable, était
dans les cartons de la collectivité depuis des
années, explique Anthony Frison, chargé de
mission développement durable à Bourges
Plus. Ce que l’on constate, c’est qu’avec la mise
en place des ateliers, une culture partagée du
projet a émergé, c’est une véritable plus-value. »
Et une intelligence supplémentaire apportée
au projet urbain. Pour en savoir plus sur la démarche Tendem
Empreinte® développée par Egis :
www.egis.fr/action/imaginer-un-futur-durable
Soixante indicateurs
Cinq axes d’abord, puis une multitude de cibles
pour en améliorer les performances développement durable : « L’équipe de maîtrise d’œuvre,
les élus et les techniciens de Bourges Plus ont
défini ensemble à partir d’avril 2013 plus d’une
soixantaine d’indicateurs pour le quartier,
complète Carine Dumont, chef de projet
Tendem Empreinte® à Egis France Villes &
Transports. Lors des ateliers de travail, réunissant ces acteurs du projet, l’idée a été à chaque
fois de définir des actions concrètes pour faire
progresser le contenu du projet sur ces cibles. Ces
améliorations sont visualisables par des représentations graphiques, et peu à peu, Tendem
Empreinte® devient la porte d’entrée dans le
projet urbain. »
Au fil des ateliers, les actions décidées en précisent les principes. La programmation prévoit
un quartier mixte et évolutif : les réflexions
des techniciens et des élus affinent les modalités de l’usage des surfaces de stationnement,
mutualisées entre habitants, étudiants et salariés, ou de leur réversibilité en parcelles de
logements. Le quartier Lahitolle est appelé
à devenir une vitrine de l’éco-mobilité dans
l’agglomération : l’atelier « Mobilités douces »
propose des services de co-voiturage, une amélioration de l’offre de services en transports
en commun ou bien encore le développement
de liaisons douces (vélo, piétons…). Dans l’atelier « Performances écologiques des espaces
publics », priorité aux économies d’énergies et
à la réduction de l’empreinte carbone avec, par
exemple, le choix de sources LED pour l’éclairage public et de mâts fabriqués en France,
évitant les émissions carbonées liées aux
© EGIS
C’
est par la rue Maurice Roy que
les travaux du futur quartier
Lahitolle à Bourges (Cher) ont
commencé la semaine dernière.
D’un côté des clôtures ajourées,
étudiants et salariés découvrent les nouveaux
accès à l’École nationale supérieure d’ingénieurs (Ensi) de Bourges et à la pépinière d’entreprises. De l’autre, la reconversion de cette
vingtaine d’hectares de friches militaires au
milieu des faubourgs débute, et avec elle la
mise en œuvre des premières actions concrètes
identifiées avec l’outil Tendem Empreinte® sur
ce projet urbain.
Ainsi, les éléments de conduites souterraines
qui s’entassent peu à peu le long du chemin de
chantier alimenteront dans quelques mois des
bassins enterrés, pour une gestion locale des
eaux de pluie et une moindre sollicitation du
réseau d’assainissement de l’agglomération.
En même temps que le réseau hydraulique, le
chantier précisera peu à peu la trame viaire de
ce nouveau morceau de ville, avec des structures de voirie élaborées à partir des matériaux
de déconstruction issus du site, et des enrobés
constitués à 25 % de matériaux recyclés… Des
décisions de bon sens écologique, prises lors
des ateliers de travail prévus par cet outil de
pilotage de la performance développement
durable des projets urbains.
© AG
ENCE
TGT
© AGENCE TGT
En couture de son centre-ville, la communauté d’agglomération Bourges Plus
vient de lancer les travaux de reconversion d’une vingtaine d’hectares de friches militaires
en un quartier de ville mixte. Parmi les spécificités du projet, l’utilisation de l’outil
Tendem Empreinte®, pour en optimiser les performances développement durable.
Ensi
Salle d’armes
Plan d’aménagement de la première phase du projet (Egis/agence TGT/atelier Villes & Paysages).
Cette première tranche de travaux, lancée en janvier 2014, portera notamment sur la construction de bassins enterrés
destinés aux eaux pluviales d’une capacité de 3 200 m2, et sur l’aménagement des principaux espaces publics autour
de la Salle d’armes, et notamment les jardins du Campus reliant la prairie centrale à l’Ensi de Bourges.
SURFACES D’EXPOSITIONS
Une galerie couverte pour compléter
Paris-Nord Villepinte
Livraison imminente pour une extension de galerie reliant trois halls du parc d’expositions
de Paris-Nord Villepinte. Après le hall 7, achevé en 2010, c’est au tour de cette structure
couverte de 4 000 m2 d’être mise en service. Deux réalisations sur lesquelles Egis a fourni
une assistance technique au maître d’ouvrage.
points l’attention du maître d’ouvrage, qui sollicite à son tour le bureau de contrôle du projet et
d’autres experts. »
L’intérêt d’une telle prestation : un regard expert
sur les propositions du maître d’œuvre. « Tout
le monde y gagne, détaille Philippe Kaikati. Il
y a un degré supplémentaire de validation sur les
choix techniques, et ces vérifications évitent que
les sujets détectés ne se transforment en travaux
supplémentaires lors du chantier. » Ainsi, durant
la phase de conception de la galerie, l’ATMO a
pointé les risques inhérents à la découpe de
la toiture tubulaire du hall 6, amputée d’une
partie de son auvent pour être raccordée à la
structure couverte. Avec pour effet une modélisation de la structure et un renforcement de
l’extrémité de l’auvent.
© EGIS / PHILIPPE KAIKATI
L
a boucle est presque bouclée. La basevie est démontée, il n’y a plus que
quelques ouvriers sur le chantier
de la galerie couverte du parc des
expositions de Paris-Nord Villepinte.
À travers sa façade vitrée, deux silhouettes. Il
s’agit de Dominique Robinet, directeur général
de la Société immobilière du Palais des Congrès
(Sipac), et de Philippe Kaikati, architecte de formation et chef de projet au sein des équipes
Conseil Bâtiments d’Egis. Le porteur du projet
valide avec son assistant technique à maîtrise
d’ouvrage (ATMO) les opérations préalables à
la réception d’un chantier en site occupé et aux
délais de réalisation serrés. Livraison imminente : « Avec cette structure couverte de 4 000 m²,
c’est un plan d’aménagement de plus de 30 ans
qui s’achève, se réjouit Dominique Robinet. En
1982, la Sipac avait retenu sur ces 115 hectares
le principe d’une implantation des halls en marguerite. Pour aller d’un hall à l’autre, il a été prévu
un accès par une galerie couverte bordant le parvis central. Au fil des années cependant, de nouvelles surfaces d’exposition ont été construites, et
devaient être reliées entre elles. Le chantier que
nous terminons est le maillon manquant pour
parachever ce parc d’expositions. »
Déambulations protégées du chaud, du froid et des intempéries avec la galerie couverte,
ouvrant l’accès à l’ensemble des halls du parc d’expositions. Au fond, les escaliers menant au hall 7.
Palissage à géométrie variable
Lors du chantier, débuté en mars 2013, d’autres
compétences ont été mobilisées par l’ATMO,
pour appuyer l’idée d’un tunnel provisoire
construit en août pour traverser la galerie,
ouvrant ainsi l’accès du hall 6 aux visiteurs. À
cela, il a fallu ajouter une palissade à géométrie
variable, ne perturbant pas le bon fonctionnement du parc d’expositions, tout en répondant
aux contraintes de stockage et de circulation
du chantier, achevé sans arrêt ni co-activité.
« Avec cette ATMO, nous nous sommes assurés d’une compétence critique supplémentaire
pour favoriser la meilleure réalisation du projet,
conclut Dominique Robinet. Le montant des
travaux sur la galerie s’élève à 14 millions d’euros. Faire appel à ce type de prestations sur des
constructions emblématiques, ce sont des moyens
judicieusement employés. » ■
© EGIS / PHILIPPE KAIKATI
Retour chez Egis à Montreuil. Ici, la Sipac, on
connaît bien. Depuis six ans, les équipes d’Egis
assistent le maître d’ouvrage sur ses chantiers de
Paris-Nord Villepinte. Une collaboration initiée
dès 2008 avec le hall 7, un bâtiment de 36 000 m²
ambitieux, dans son traitement architectural
(Chaix et Morel, architectes) comme ses performances énergétiques, puisqu’il a été le premier
hall d’expositions en France certifié Haute qualité environnementale (HQE). « La mission d’Egis
a débuté lors de l’analyse des offres, puis a suivi
chacune des étapes du projet, jusqu’à aujourd’hui »,
précise Rudolf Etienne, directeur délégué
d’Egis Conseil Bâtiments. Au fil des travaux
sur le hall 7 puis sur la nouvelle galerie reliant
les halls 5, 6 et 7, les expertises spécifiques se
sont succédé : structure béton, charpente métallique, produit verrier, bardage… « Il faut bien
comprendre qu’un ATMO n’est pas un concepteur,
poursuit Rudolf Etienne. Notre avis est uniquement consultatif et consiste à attirer sur certains
Aluminium laqué et verre pour la façade
de cette extension de galerie.
DOMINIQUE
ROBINET
Directeur général
de la Sipac
© EGIS / YANNICK NODIN
Maillon manquant
En additionnant les compétences,
on obtient un meilleur produit
La Société immobilière du Palais des Congrès (Sipac), réalise pour sa filiale Viparis (CCI Paris Île-de-France / Unibail Rodamco) de grands
équipements destinés aux congrès et salons. Viparis est le premier exploitant mondial en termes de surface, avec 650 000 m² répartis sur dix sites
en Île-de-France, parmi lesquels la Porte de Versailles, le Palais des Congrès, le Carrousel du Louvre, Le Bourget, Paris-Nord Villepinte (1er parc
français et 6e parc européen en termes de surface)… En France, ce secteur d’activités des congrès et salons représente près de six milliards
d’euros de PIB (produit intérieur brut).
Pourquoi avoir fait appel
à une assistance technique
à maîtrise d’ouvrage (ATMO)
sur ce projet ?
Pour le comprendre, il faut revenir à
l’une des missions de la Sipac, qui est
de développer de nouvelles surfaces
d’expositions, et d’en assurer la maîtrise
d’ouvrage. Nous opérons sur un marché où
les concurrents sont à Francfort, Hambourg,
Stuttgart, Milan, Barcelone… Pour décider
les exposants à venir en Île-de-France,
nos sites doivent jouer le mieux possible
leur rôle de vitrine parfaitement équipée.
Lorsque nous décidons la construction
d’un nouveau hall avec Viparis, il y a
un intérêt majeur à en soigner la qualité
architecturale et fonctionnelle, et à
travailler avec des équipes de maîtrise
d’œuvre structurées. Seulement, de tels
projets ne sortent pas tous les ans, et
Sipac, disposant d’une équipe réduite, doit
faire appel à des compétences techniques
complémentaires pour mener au mieux
le dialogue avec les maîtres d’œuvre et
les entreprises. Une AMO technique apporte
une valeur ajoutée à ces projets, d’autant
que les halls d’expositions modernes sont
des investissements très conséquents et
des équipements complexes.
à entretenir tout au long du projet, et c’est
tout l’intérêt de l’expertise d’une AMO
et des différents prestataires que nous
sélectionnons.
Pour quelles raisons ?
Derrière l’apparente simplicité des
grands volumes, il y a des contraintes
très spécifiques, comme la qualité
du sol. Celui-ci doit rester parfaitement
plan pendant des décennies, ne pas
se fissurer, tout en endurant des charges
très importantes. Ainsi, chaque mètre
carré du hall 7 supporte une surcharge
de deux tonnes au sol et une charge
roulante de 13 tonnes à l’essieu. S’ajoutent
d’autres éléments techniques : galeries
souterraines et trappes de services capables
d’alimenter les stands en courants forts
et faibles, évacuation des eaux, gestion
technique centralisée des éclairages, de
la climatisation, des occultations, de la
sonorisation, systèmes automatisés de
détection d’incendie…
Les halls d’expositions de Villepinte
– ERP de 1re catégorie – sont aujourd’hui des
bâtiments intelligents et sophistiqués. Pour
les réussir, il y a un esprit critique
Sur ce point, l’apport
des équipes d’Egis a-t-il répondu
à vos attentes ?
Compte tenu du caractère emblématique
du projet, nous attendions des solutions
techniques du meilleur niveau, et donc
une AMO capable de jouer son rôle
d’aiguillon qualitatif. L’expérience d’Egis
sur tous types de bâtiments a été précieuse,
particulièrement pour le hall 7. Sans
se substituer à la maîtrise d’œuvre,
les expertises très spécifiques dont nous
avons bénéficié tout au long du projet
ont permis de mieux réussir chacune de
ses étapes, que ce soit lors de la consultation
des entreprises, des choix techniques
pour les fondations et le dallage du hall,
de l’organisation du chantier de la galerie
en période de salons… En additionnant
les compétences et avec une exigence
constante de haute qualité, on obtient
nécessairement un meilleur produit. mars 2014 - egis contact
9
© ANTON BALAZH
GRAND ANGLE
TRANSPORT AÉRIEN
Safir : la navigation
par satellite en Afrique
sub-saharienne
franchit une étape importante
Le projet Safir, soutenant l’introduction du
système européen de renforcement satellitaire
en Afrique, vient de basculer dans l’opérationnel
avec la création d’un bureau commun
à Dakar chargé de la gestion des programmes
satellitaires en Afrique.
Avec ce projet, baptisé Safir (Satellite navigation services for African region), c’est une
étroite collaboration entre l’Union européenne et l’Afrique, concrétisée par un partenariat stratégique, qui entre dans sa phase
opérationnelle. Pour les porteurs du projet,
il s’agit de répondre à l’intensification attendue du trafic aérien en Afrique : en effet, d’ici
2030, les trafics fret et passagers devraient
chacun croître d’un peu plus de 5 % par an.
© ANNE-LAURE VOGEL
Le bureau commun
a pour vocation de
devenir autonome.
ANNE-LAURE VOGEL,
directrice du projet à Egis Avia
À terme, le déploiement d’EGNOS sur un
espace de 16 millions de kilomètres carrés,
soit 1,5 fois la superficie de l’Europe, accompagnera cette croissance tout en améliorant
la sécurité et l’efficacité du trafic aérien.
Mais pas seulement : « Ce système va fournir
des gains en performances du positionnement
par satellite pour de nombreuses applications.
L’aviation bien sûr, mais aussi les secteurs maritimes, routiers, ferrés, agricoles… La création
de ce bureau commun est la première initiative panafricaine posant les jalons de l’émergence de la navigation par satellite en Afrique »,
explique Cumbi Hugues Ayina Akilotan,
l’un des trois experts principaux pilotant
le projet à l’Asecna (cf. interview ci-contre).
Au terme du contrat, conclu pour deux ans
entre l’ACP et le consortium, le bureau commun
a pour mission de définir les spécifications de
base pour le développement et le déploiement
d’EGNOS en Afrique, et pour le suivi des
différentes phases de sa mise en œuvre. « Nous
devons organiser un certain nombre de sessions
de travail avec les acteurs régionaux, traitant
tous les aspects du développement du système
et des services liés à la navigation par satellite :
missions, responsabilité, gouvernance, certification, applications, fourniture de service,
maintenance… détaille Anne-Laure Vogel,
directrice du projet à Egis Avia. Il s’agit de
renforcer les compétences locales, afin que l’entité
nouvellement créée puisse poursuivre son activité
de manière autonome à l’issue des deux ans de
la mission. »
* Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique,
Comores, Congo, Côte d’Ivoire, France, Gabon,
Guinée Bissau, Guinée Équatoriale, Madagascar,
Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad, Togo.
D’ici 2030, les trafics aériens fret et passagers
devraient chacun croître de 5 % par an en Afrique.
© ASECNA
I
ls sont cinq collaborateurs depuis
décembre 2013. Les cinq premiers du
bureau commun, créé pour préparer le
déploiement en Afrique sub-saharienne
des technologies de navigation par
satellite (GNSS) et, plus particulièrement
d’EGNOS, le système paneuropéen de
renforcement satellitaire. La structure est
hébergée à Dakar dans les locaux mis à
disposition par l’Agence pour la sécurité
de la navigation aérienne en Afrique et à
Madagascar (Asecna), établissement public
gérant l’espace aérien de 18 États membres*.
Elle a été mise en place par le consortium
emmené par l’Asecna, avec Egis, Pildo labs
(partenaire espagnol) et ESSP (European
Satellite Services Provider), et désigné en
janvier 2013 mandataire du projet par le
groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et
du Pacifique (ACP).
Un projet
pour l’Afrique
dans sa globalité.
Quels sont les objectifs
de ce projet ?
Ce projet, dont l’Asecna est partie prenante,
est un projet mené pour l’Afrique dans
sa globalité. Dans cette optique, l’Asecna
attend de Safir de donner une impulsion
forte à la mise en œuvre du GNSS/EGNOS
sur le continent. Le projet a deux objectifs
principaux. Le premier consiste en
la création d’un bureau commun
EGNOS-Afrique appelé JPO (Joint
Programme Office). Cette structure
devrait compter dix collaborateurs d’ici
juin 2014. Le second objectif consiste
en la mise en place de groupes de travail
afin d’adresser les sujets clés liés à
la mise en œuvre d’EGNOS en Afrique.
Deux sessions de travail ont déjà eu lieu
(en mai et décembre 2013), et apporté
des conclusions très encourageantes.
CUMBI HUGUES
AYINA AKILOTAN
Expert principal sur le
projet Safir à l’Asecna
Comment participent les
différentes régions au projet Safir ?
Le projet est mis en œuvre au bénéfice
des pays de l’Afrique sub-saharienne
membres de l’ACP. À ce titre, les différentes
communautés économiques régionales
et leurs États membres sont impliquées
dans le pilotage du projet, mais aussi
dans son financement.
En quoi le partenariat formé
par l’Asecna et Egis constitue-t-il
un facteur de succès pour ce projet ?
Notre partenariat allie la force d’un
acteur majeur africain, leader des
fournisseurs de service de la navigation
aérienne et impliqué de longue date
dans le soutien de l’introduction
du satellitaire en Afrique, avec une
société reconnue dans le domaine
au travers d’une expertise technique
mise au bénéfice d’un grand nombre
d’applications. ACCÈS À L’EAU POTABLE
Au Nord de l’Inde, les travaux sur le futur
réseau d’adduction d’eau potable dans trois
districts du Rajasthan viennent de commencer.
Et avec eux les missions de supervision des
travaux et de contrôle qualité menées par les
équipes d’Egis. Un important projet, portant
sur plus d’un milliard d’euros de travaux, et
concernant près de 15 millions d’habitants :
« C’est une première pour nous dans le domaine
de l’eau en Inde. Jusqu’ici, nous étions positionnés
sur des projets de taille plus modeste », explique
Alban Trouillet, responsable de l’activité
Eau d’Egis en Inde.
Timing serré
La consultation, lancée en juin 2013, portait
sur sept districts du Rajasthan. Le groupement
10
egis contact - mars 2014
Egis et son partenaire local a répondu sur
trois d’entre eux, qu’il a remportés. Les
trois contrats, signés en septembre sur une
enveloppe globale de plus de 20 millions
d’euros, portent sur quatre ans, correspondant
à la durée prévue pour les travaux, étendue
d’une période de garantie de douze mois. Un
calendrier serré, supposant de mettre en face
de la commande d’importants moyens : « Nous
n’en sommes qu’aux premiers tours de roue du
projet, mais sur le terrain sont déjà déployés
une quinzaine d’experts en traitement, en
distribution d’eau, en suivi de construction, en
environnement, etc., qui sont épaulés par une
équipe d’une quarantaine de personnes, précise
Alban Trouillet. Nous adapterons bien entendu
ces effectifs, en nombre et en compétences, à
la montée en puissance du projet. »
Treize usines d’eau potable
Au total, les missions du groupement prévoient, dans le respect du calendrier et la
conformité des travaux, la supervision de
la construction de 13 usines d’eau potable,
610 réservoirs d’eau potable, et 20 900 km de
réseaux de transfert et de distribution…
« Démontrer notre crédibilité en Inde sur cette
échelle de projet dans le domaine de l’eau est
un enjeu de taille pour le groupe, conclut
Alban Trouillet. Ici, les réseaux et les infrastructures ont un fort potentiel de développement. »
Premières conduites au Rajasthan. 20 900 km de
réseaux y seront installés en trois ans.
© RAVINDRA KUMAR SAHAL
Egis remporte en Inde un contrat majeur au Rajasthan
Rendez-vous
MIPIM 2013, à Cannes
Du 11 au 14 mars 2014
MINES
Le MIPIM est le rendez-vous incontournable
des investisseurs internationaux intéressés
Mesurer l’état réel du consensus
autour des projets miniers
Egis enrichit son offre aux opérateurs miniers avec Social imprint®,
un outil d’aide à la décision apportant une visibilité inédite sur
l’acceptation sociale des exploitations minières. Retour sur l’outil
et son fonctionnement avec Catherine Rozier, directeur général
adjoint d’Egis Bdpa.
par les actifs immobiliers. Il fête cette année
ses 25 ans et 4 500 investisseurs d’envergure
internationale y sont attendus. À cette occasion,
le MIPIM se projettera dans le futur en
envisageant les vingt-cinq prochaines années
de l’immobilier international. Egis participe
© GÉRALDINE CHOQUEL
blocage d’une exploitation. Pour les sociétés
concessionnaires, une telle issue est très
coûteuse : elles ont souvent contracté des
prêts importants et levé des fonds en bourse
pour réaliser des investissements colossaux
sur le terrain. Les actionnaires eux-mêmes
sont attentifs à la responsabilité sociétale
des sociétés dans lesquelles ils investissent.
Ces entreprises sont donc très sensibles à
la détérioration de leur performance extrafinancière, et sont à la recherche d’outils
détectant le plus en amont possible la
dégradation du consensus social autour de
leurs concessions.
© EGIS / FRÉDÉRIC BOURDILLA
© GÉRALDINE CHOQUEL
© JULIAN BERTLIN
© EGIS / FRÉDÉRIC BOURDILLAT
régulièrement à cette manifestation.
www.mipim.com
PASSENGER TERMINAL
EXPO & CONFERENCE,
à Barcelone (Espagne)
Du 25 au 27 mars 2014
Passenger Terminal Expo & Conference
accueille toutes les parties prenantes du secteur
C’est très récent en effet, puisque la marque
Social imprint® vient d’être déposée. La
création en 2012 au sein d’Egis d’une business
line dédiée au secteur minier a été l’élément
déclencheur. La business line nous a relayé le
besoin d’accompagnement social des sociétés
minières. En effet, pour tout nouveau projet,
l’attribution des permis d’exploitation et
le co-financement des infrastructures par
la Banque mondiale rendent aujourd’hui
indispensables les études d’impact et les
plans de gestion environnementaux et
sociaux. Les questions environnementales
sont déjà bien traitées. En revanche, les
opérateurs miniers sont en demande d’une
meilleure prise en compte de la dimension
social de leurs projets. C’est ce qui a motivé le
développement d’un outil d’aide à la décision
couvrant ces thématiques.
Pourquoi cette dimension
sociale est-elle aussi importante
dans les projets miniers ?
Les mines sont des exploitations très
particulières. Les projets se situent dans des
zones rurales souvent enclavées. Ils sont un
symbole de richesse au cœur de populations
qui ne le sont pas toujours, et qui subissent
souvent des déplacements involontaires
pouvant bouleverser des équilibres précaires
parfois séculaires. L’acceptation sociale d’un
projet minier est donc difficile et reste
fragile sur la durée. Les conflits et leur
médiatisation peuvent d’ailleurs conduire au
Social imprint® peut être mis
en place à tout moment du
cycle de vie d’un projet minier.
CATHERINE ROZIER,
directeur général adjoint d'Egis Bdpa
© BORIS-YVAN DASSIÉ
Ce début d’année 2014 voit
le lancement d’un nouvel outil
à destination du secteur minier,
Social imprint®…
Comment fonctionne
Social imprint® et quel est son coût
de déploiement ?
L’outil peut être mis en place à tout moment
du cycle de vie d’un projet. Son coût dépend
à la fois du type d’exploitation, du nombre
de communautés impactées, de la densité
de population autour du site, mais aussi du
moment où il est déployé. Si les données
sont collectées au moment des études de
préfaisabilité, le surcoût généré par la
collecte de données nécessaires à Social
imprint® est relativement négligeable.
Dans tous les cas, ces données de terrain
alimentent des indicateurs spécifiques
relatifs à la qualité de vie de la population, la
prospérité économique, la cohésion sociale
et le patrimoine culturel. En croisant les
indicateurs, l’outil mesure l’état réel du
consensus autour du projet, et permet à la
société minière de déclencher une alerte
précoce si un évènement, même d’apparence
anodine, menace son acceptation par les
parties prenantes. Point important : la
définition de ces indicateurs et leur poids
relatif dans l’outil doivent beaucoup à
l’expérience de plus de soixante années
d’Egis en planification et exécution d’actions
de développement rural, notamment sur le
continent africain dont le sous-sol présente
le plus fort potentiel minier au monde. ■
aéroportuaire (aéroports, compagnies aériennes,
fournisseurs…) pour des échanges lors du salon
et des conférences. Egis fait partie des plus
de 3 500 participants qui viennent chaque année
du monde entier.
www.passengerterminal-expo.com
HYDROGAÏA, à Montpellier
Du 21 au 22 mai 2014
Egis participera au salon HydroGaïa,
rendez-vous annuel des professionnels
de la filière Eau dans le Grand Sud.
Pour cette 4e édition, HydroGaïa traite
de la thématique « Les défis de l’eau
en milieu urbain ».
www.hydrogaia-expo.com/2014/
SINGAPORE INTERNATIONAL
WATER WEEK
Social imprint®,
un complément à l’offre d’Egis au secteur minier
Du 1er au 5 Juin 2014
La Semaine internationale de l’eau de Singapour
(SIWW) est une plate-forme mondiale de partage
De 40 à 60 %, c’est la part prise aujourd’hui par les investissements en infrastructures dans le budget global d’un projet minier.
Une proportion qui va grandissant, en raison de la raréfaction des ressources faciles d’accès. Accès routiers, voies ferrées, pipelines,
réseaux d’approvisionnement en eau, en énergie, traitement des déchets, installations portuaires, bâtiments… Les besoins des
projets miniers sont importants et complexes, et permettent à Egis de se positionner en tant que partenaire direct des opérateurs.
et de co-création de solutions novatrices
Son offre en prestations d’ingénierie et de conseil est désormais complétée par l’outil Social imprint® : « L’intérêt de cet outil est de
favoriser l’appropriation psychologique du projet minier par les communautés, explique Anne Morange, directrice de la business
line Mines d’Egis. Un projet minier doit être légitime avant d’être crédible techniquement et financièrement. Social imprint® aide
l’opérateur minier à une compréhension fine du contexte tant institutionnel que socio-économique local, à anticiper les aspirations des
communautés, des autorités publiques et à agir comme un acteur de développement et d’engagement social en intégrant toutes les
parties prenantes dans les différentes phases de son projet. Cet outil accompagne le client dans un management responsable de son
projet jusqu’à la fermeture et la réhabilitation. » de l’industrie de l’eau se réunissent à SIWW
dans le domaine de l’eau. Des intervenants
afin de partager des opportunités d’affaires
et de présenter les dernières technologies.
Egis participera à cet événement.
www.siww.com.sg/
mars 2014 - egis contact
11
EGIS DANS LE MONDE
© ANASTASY YARMOLOVICH / THINKSTOCK
La Pologne, championne
européenne de la croissance !
La Pologne bénéficie de fonds européens substantiels. En 2007, la Commission européenne
lui attribuait une enveloppe de 38 milliards
d’euros au titre du Programme opérationnel
infrastructures et environnement 2007-2013.
Nous sommes dans
le top 5 des sociétés
d’ingénierie
en Pologne et
souhaitons encore
progresser !
Les aides
européennes de ce
pays nous laissent
entrevoir de belles perspectives
de développement.
CEZARY SAGANOWSKI,
directeur général, Egis Poland
Au menu : la construction de 636 km d’autoroutes et 2 219 km de voies express, la
modernisation de 1 566 km de lignes de chemin
de fer, l’agrandissement de huit aéroports… Et
ce n’est pas fini ! « Pour 2014-2020, le Parlement
européen a approuvé un budget de 105 milliards
d’euros, afin que la Pologne poursuive ses efforts en
matière de construction d’infrastructures, notamment routières et ferroviaires, explique Marek
Jagiello, directeur du département design
d’Egis Poland, à Wroclaw. L’Euro de Football
2012 a donné un coup d’accélérateur au développement de nombreux projets. La ville de Wroclaw
a créé, pour l’occasion, une ligne de tramway pour
laquelle nous avons assuré toutes les études. »
© EGIS PROJECTS POLSKA
Un atout : la connaissance du marché
local et de ses acteurs
Nous avons été
pionniers dans
l’exploitation
d’autoroutes en
Pologne, nous
devons maintenant
y développer
les services les plus
innovants pour
les usagers de la route.
KRZYSZTOF BERNATOWICZ,
directeur, Egis Projects Polska
12
egis contact - mars 2014
Egis est présent en Pologne depuis plus de
vingt ans. Le Groupe y a créé deux filiales :
Egis Projects Polska qui s’occupe de montage
de projets et d’exploitation et Egis Poland qui
traite de l’ingénierie. Deux étapes significatives
de la croissance du groupe dans ce pays où
travaillent au total près de 1 000 collaborateurs.
« Ce qui fait notre force, c’est cette présence de
longue date dans ce pays. Cela nous permet
de connaître parfaitement le marché local, ses
besoins, ses contraintes, ses réglementations
et ses acteurs, souligne Cezary Saganowski,
directeur général d’Egis Poland. Combiné à
notre solide expertise technique, c’est un gage
de sérieux et de qualité pour nos clients. » Parmi
les projets emblématiques portés par Egis : la
gestion et la supervision de la construction
de l’autoroute A8 Bypass de Worclaw ;
l’exploitation de 62 km sur l’autoroute A4 entre
Katowice et Cracovie ; l’étude de faisabilité pour
la modernisation de la ligne ferroviaire E65
longue de 650 km ; la modernisation/extension
de la station d’épuration de Radom…
Une carte à jouer
du côté des investisseurs privés
Avec sa croissance économique, sa stabilité
politique, sa main-d’œuvre hautement qualifiée ou encore ses dispositifs fiscaux incitatifs
comme les Zones économiques spéciales (qui
existeront jusqu’en 2026), la Pologne séduit
les investisseurs étrangers qui misent sur le
développement du pays. « C’est une chance pour
nous ! Notre ambition aujourd’hui est de capter
de plus en plus de clients privés, indique Ewa
Brzozowska, directrice générale adjointe
d’Egis Poland. Dans le secteur des centres commerciaux, bien sûr, où nous sommes déjà très
présents, mais pas seulement. Nous regardons
de près les nouvelles technologies, les centres de
logistique et l’industrie. Nous avons travaillé, par
exemple, sur le projet de cyclotron du laboratoire
allemand Eckert & Ziegler. Notre mission, terminée en décembre 2013, concernait uniquement
le bureau de contrôle, mais nous comptons bien
convaincre le client de nous confier une mission
complète pour les autres cyclotrons qu’ils envisagent de réaliser en Pologne. » Notons aussi
qu’Egis Poland vient de débuter une mission
de maîtrise d’œuvre pour un projet de centre
logistique situé au sud du pays. La filiale est
également en phase finale pour un grand projet industriel à Varsovie.
directrice générale adjointe, Egis Poland
projet autoroutier avec ouvrages d’art, autour de
Koweït City. Nous sommes également intervenus
pour la conception d’un viaduc et de 23 stations
avec ascenseurs pour le projet de métro aérien
de Kochi en Inde. Nous en sommes actuellement
à l’étape du permis de construire et du projet
d’exécution. Pour être plus efficaces, nous avons
envoyé une équipe directement sur place. Bien
sûr, au début, il faut prendre ses marques mais
tout se met très vite en place grâce à la culture
commune Egis qui nous anime tous », conclut
Cezary Saganowski. ■
En Pologne… et bien au-delà
Image de marque, expertise design, capacité
à mener des projets dans des temps records :
autant d’atouts qui permettent aux équipes
polonaises d’exporter leur savoir-faire au-delà
des frontières et d’apporter leur soutien aux
autres collaborateurs du groupe sur le marché international. « Récemment, au Koweït, nous
avons réalisé le design de la première phase d’un
Avec sa maind’œuvre qualifiée
et ses dispositifs
attractifs,
la Pologne attire de
nombreux
investisseurs.
Une chance pour
nous qui souhaitons capter de
plus en plus de clients privés.
EWA BRZOZOWSKA,
© EGIS POLAND
Leviers du dynamisme polonais :
les fonds européens
© BORIS-YAVAN DASSIÉ
M
embre de l’Union européenne
depuis 2004, la Pologne est le
seul pays de la zone à ne pas
avoir connu la récession après la
crise de 2008, alors même que les pays les plus
solides l’ont subie de plein fouet. En vingt ans,
la croissance du PIB a atteint 120 % avec une
moyenne de 3,9 % par an et le niveau de vie
des habitants n’a cessé de croître. Malgré un
ralentissement entre 2012 et 2013, les indicateurs sont de nouveau au vert. Certains économistes évoquent une croissance de 3 % en 2014.
Les atouts de la Pologne ? Être le plus « gros »
d’Europe centrale, avec 38 millions d’habitants,
doté d’un fort potentiel de consommation
intérieure le rendant moins dépendant de
ses exportations, et donc, moins exposé aux
risques de contagion de la crise. Ses faiblesses ?
Ses infrastructures. Leur développement est
la condition sine qua non pour que la Pologne
continue à progresser. Un constat bien identifié
par l’État qui lance des investissements colossaux, grâce au soutien de l’Union.
© EGIS POLAND
Depuis le milieu des années 1990, la Pologne affiche un développement
économique soutenu, à faire pâlir bon nombre des pays de l’Union
européenne. Les investisseurs ne s’y trompent pas, ils sont nombreux
aujourd’hui à miser sur ce pays. Pour améliorer sa compétitivité, celui-ci doit
cependant relever un défi de taille : se doter d’infrastructures modernes.
Egis est présent dans le pays depuis une vingtaine d’années et y diversifie
ses activités. Un succès qui devrait perdurer car de belles opportunités
se profilent pour les décennies à venir !
L’organisation
de l’Euro 2012
en Pologne a été
un vrai coup
d’accélérateur
pour la mise
à niveau des
infrastructures
et équipements :
routes, rails, hôtels, stades…
MAREK JAGIELLO,
directeur du département design à Wroclaw,
Egis Poland
Projets phares
À Wroclaw - Nouveau périph’… et nouveau quartier !
Wroclaw est la plus grande ville de l’Ouest de la Pologne, située sur une zone
stratégique du réseau de transport transeuropéen. Au début des années 2000,
un projet d’envergure a été lancé par les autorités départementales afin
d’améliorer le transit routier et la circulation locale : un périphérique de 38 km.
« Nous avons remporté la mission complète de maîtrise d’œuvre sur le
tronçon n° 4, achevé à l’automne 2013, explique Marek Jagiello, directeur
du département design à Wroclaw, Egis Poland. Une étape complexe car,
sur à peine 8 km, il a fallu réaliser 16 ouvrages d’art d’une longueur totale
de 1,7 km ! Par exemple le pont sur le fleuve Oder. Actuellement, nous
assurons la mission de suivi sur le tronçon n° 1 (5 km) dont le chantier
a démarré cet été et devrait se terminer fin 2014. »
© EGIS POLAND
Wroclaw est aussi le berceau de l’architecture moderne en Pologne,
connue pour sa cité résidentielle avant-gardiste bâtie en 1929 par des
contemporains de Le Corbusier. Quatre-vingts ans plus tard, la ville lance la
cité Nouveaux Zerniki, un quartier innovant de 300 ha, 100 % développement
durable : « Nous sommes chargés de la conception des routes (avec
pistes cyclables, aménagements paysagers, parkings) et des réseaux
(électricité, gaz, chauffage, éclairage, eaux usées et pluviales).
Nous avons réfléchi à des solutions de mobilité durables, en proposant
par exemple un système de navettes électriques pour relier le quartier
à la station de tramway voisine. Nous terminons les hypothèses
financières, pour une fin de mission mi-2014 », conclut Marek Jagiello.
Du côté de Lomianki - Un centre commercial voit la vie en grand
Avec 27 hypermarchés, 31 supermarchés et 12 500 collaborateurs,
la Pologne est la première implantation du groupe Auchan en Europe
centrale. Voilà une dizaine d’années qu’Egis travaille avec ce client
pour porter différents projets aux quatre coins du pays.
© EGIS POLAND
Le challenge ? « Les délais, répond sans hésiter Ewa Brzozowska,
Egis Poland. Après être resté plusieurs années en stand-by, le projet
est revenu sur le devant de la scène en 2011, et en deux mois, il a fallu
préparer notamment le permis de construire modificatif !
Cela paraissait presque impossible, mais nous y sommes arrivés
en mobilisant une dizaine de personnes qui ont travaillé 7 j/7.
Un succès salué par Auchan, notre principal client, qui nous a confié
depuis plusieurs missions. »
© EGIS POLAND
Dernier en date, en avril 2013, l’extension du centre commercial
de Lomianki, dans la banlieue de Varsovie, qui avait ouvert
ses portes six mois plus tôt. Le complexe de 42 000 m2 se
compose d’un hypermarché, d’une galerie marchande de près de
100 boutiques, d’un espace restauration et de 1 800 places de
stationnement. À l’avenir, le client envisage d’agrandir la galerie
commerciale et le parking.
Egis a piloté la maîtrise d’œuvre complète de ce projet de construction.
© EGIS POLAND
Dès 2010, Egis a assuré la gestion et la supervision
de la construction de l’autoroute A2 entre Strykow et
Konotopa (dans la banlieue de Varsovie). Situé sur
le principal axe de transport Est-Ouest du pays, dans le
corridor transeuropéen reliant Varsovie à Berlin, ce tronçon
est stratégique pour le développement de l’économie
polonaise. Un axe de 96 km à 2 x 2 voies, avec plusieurs
ouvrages d’art (dont un aqueduc) et dix aires de repos.
Le pays a bénéficié d’un prêt de 500 millions d’euros de la
Banque européenne d’investissement pour sa réalisation.
… à la concession et l’exploitation d’un autre !
Cette fois-ci, direction le tronçon de l’autoroute A2 entre Swiecko (à
la frontière allemande) et Konin ! « Avec 11 000 à 17 000 véhicules
par jour et un volume de 65 000 transactions journalières de
péage, cette opération est pour nous emblématique à plus d’un
titre. Déjà parce qu’elle a été en 1997 la première concession
d’autoroutes attribuée en Pologne, pour une durée de 40 ans,
avec la participation du groupe Egis, évoque Krzysztof
Bernatowicz, directeur d’Egis Projects Polska. Aussi, parce qu’à
l’heure actuelle, c’est notre plus grande exploitation autoroutière
dans le pays : 255 km. »
Celle-ci a démarré en 2002. Il s’agissait déjà d’assurer la gestion du
trafic, la collecte des péages, les patrouilles, l’assistance aux usagers
et la maintenance. « Nous fournissons un niveau de services
conforme aux standards européens, ce qui était une première
en Pologne au démarrage du projet. Et actuellement, des
discussions sont en cours pour la mise en place d’un système de
péage électronique sans arrêt des véhicules », conclut Krzysztof
Bernatowicz.
© AUTOSTRADA EKSPLOATACJA SA
© EGIS POLAND
Autoroute A2 - De la construction d’un tronçon…
mars 2014 - egis contact
13
EXPERTISE
S’il ne peut exister de ville sans chantier, les travaux urbains figurent aux premiers rangs
des nuisances quotidiennes que subissent les citoyens. Un « mal nécessaire » qui nuit
souvent à l’image du maître d’ouvrage. Pour mieux intégrer le chantier au paysage urbain,
Egis s’est engagé dans un programme de recherche. Son nom ? Furet. Son objectif ?
Inventer une approche qui fédère tous les acteurs impliqués autour de nouvelles méthodes
de travail afin d’améliorer la « furtivité » des chantiers.
© CAISSE DES DÉPÔTS
Comment transformer
les chantiers urbains
en moments de vie
dans la ville ?
PAR CHRISTIAN DEURÉ,
directeur commercial Egis France Villes & Transports,
et pilote du projet Furet pour Egis pendant quatre ans.
Quelle est l’idée forte du programme
Furet (Furtivité Urbaine REseaux et
Travaux) ?
Les questions relatives aux nuisances et aux
gênes générées par les travaux urbains sont
généralement abordées au moment où elles
apparaissent, voire au moment où elles sont
perçues comme intolérables par les habitants et
usagers de la ville. La vocation du programme
Furet est de s’extraire de ce raisonnement et de
déployer, dès la phase d’étude, une approche systémique qui considère les contraintes comme
des « entrants » incontournables du projet.
L’idée est de disposer d’un diagnostic des nuisances, celles des sources directes (propres au
projet) et celles des sources indirectes (liées aux
acteurs environnants) qu’elles soient spatiales,
temporelles, quantitatives ou qualitatives, de
façon que les parties prenantes puissent les
inclure dans l’élaboration technique du projet.
Le programme Furet dresse ainsi une liste de
18 nuisances principales (cf. encadré). À partir
de celle-ci, il s’agit d’identifier lesquelles sont
effectives en regard du projet examiné, les classifier puis les prioriser, compte tenu du lieu du
chantier, de la nature des travaux, de la difficulté de trouver des solutions, de celles qui
seront récessives, etc.
14
egis contact - mars 2014
L’IDENTIFICATION DES NUISANCES ET DES GÊNES
Quels autres bénéfices que
l’amélioration du cadre de vie
de l’usager peut-on attendre
de cette démarche ?
La prise en compte des nuisances dès la phase
d’étude et leur insertion dans le cahier des
charges ouvre la voie de l’innovation aux entreprises soumissionnaires qui peuvent proposer
des solutions techniquement nouvelles ou économiquement favorables. Ils sont alors forces de
proposition et on peut sincèrement s’interroger
sur la place que ce critère pourrait prendre dans
l’attribution des marchés. Toujours sur le plan
économique, on peut faire l’hypothèse qu’en
phase travaux, les chantiers, mieux acceptés,
seront moins sujets aux dégradations et aux
actes d’incivilité. Enfin, concernant le maître
d’ouvrage, on sait que la bonne gestion des
nuisances de chantier a une incidence forte
sur la préservation ou la dégradation de son
image et de son rapport avec les habitants du
territoire. Il faut donc réfléchir aux leviers
qu’offre la méthode Furet dans ce domaine et
à la notion même de « furtivité ». Ainsi, au lieu
de voir le chantier comme un élément perturbateur devant se faire le plus discret possible,
ne pourrait-on pas imaginer qu’il soit appréhendé comme un véritable moment de vie
auquel seraient associées des animations éducatives, participatives ou artistiques ? Affaire
à suivre… ■
Quels changements la démarche
Furet implique-t-elle ?
?
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Pollution de l’air
Pollution des eaux
Visuelle
Aspect du chantier
Abords du chantier
Fonctionnement urbain
Perturbation des déplacements (tous modes)
Perturbation des réseaux de transport
Fonctionnement du quartier
Perturbation du stationnement
Perturbation des accès dans la zone
Perturbation des services et activités de proximité
Sécurité publique
Incivisme
Perte de repères, sentiment d’insécurité
Protection des écosystèmes
Protection de la faune
Protection de la flore
Technique
Agression des réseaux
Le projet FURET a également permis de développer pour les maîtres d’ouvrage un système
d’information géographique (SIG) étendu avec des fonctions :
■ de serveur de données géographiques ;
■ qui permettent la visualisation et le filtrage spatial, temporel et qualitatif des chantiers ;
■ qui permettent la coordination des travaux ;
■ sous fond topo Google Map ou tout référentiel géographique local ;
■ basées sur des standards Web et informatiques.
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Pollution, santé publique
UN OUTIL DE GESTION DES CHANTIERS POUR LES MAÎTRES D’OUVRAGE
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Bruit
Vibrations
Odeurs
Poussière
La qualification des nuisances et des gênes
› Inacceptable
› Acceptable sous traitement et mesures appropriées
› Faible : avec peu voire aucun impact
■ La liste d’objectifs pour la maîtrise d’œuvre ;
■ L’incorporation dans la démarche de conception et les revues de projet ;
■ Le contrôle tout au long de la conception (adaptations éventuelles) ;
■ Le suivi de la mise en œuvre.
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Appliquer la méthode Furet dans l’ensemble du
processus de conception et de réalisation des
projets urbains, voire d’en faire un élément central, peut conduire à repenser de manière assez
radicale le travail du concepteur et son approche
FURET : UNE MÉTHODE ET UN OUTIL D’AIDE
À LA DÉCISION POUR LES MAÎTRES D’OUVRAGE
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LE GUIDE
DE LA
CONSTRUCTION
© ROUGE VIF
Au cours des dernières décennies, la ville s’est
densifiée et ce phénomène va encore s’amplifier.
Le chantier est endogène à toute agglomération.
Si les travaux sont toujours faits pour améliorer la vie des habitants, ils sont souvent perçus
comme des « ennemis » pendant la phase de
travaux. Un ennemi que certains citoyens, de
plus en plus nombreux, combattent sur Internet,
notamment via les réseaux sociaux, créant une
situation inédite et peu confortable pour les
maîtres d’ouvrage. Nous devions donc trouver
de nouvelles solutions pour répondre à cette
situation. Nous nous sommes interrogés pour
savoir comment mieux intégrer le chantier à
la ville, en faire un moment à part entière, un
évènement à vivre et à partager dans la vie d’un
quartier. Nous en sommes arrivés au constat que
pour arriver à ce changement de point de vue, il
fallait faire évoluer l’approche et les méthodes
de tous les acteurs concernés : maître d’œuvre,
maître d’ouvrage et entreprises.
du projet. Il ne s’agit plus seulement de s’intéresser au résultat final du chantier mais à la
façon dont il va être produit. Cela oblige également à proscrire le travail en silo, où chacun se
cantonne dans son rôle, au profit d’une relation
partenariale, avec un dialogue renforcé entre
le maître d’œuvre et le maître d’ouvrage. Mais
aussi un engagement et un effort collectifs, compris et acceptés par tous les acteurs intervenant
sur le projet. Un changement de culture pour
les ingénieristes qui doivent sortir du cadre de
leur expertise technique et donner davantage
de place au facteur humain.
MAIS ENCORE...
Qu’est-ce qui a motivé cette
démarche de la part d’Egis ?
La diplomatie économique :
promouvoir nos intérêts
à l’étranger
En 2013, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a visité 56 pays,
très souvent accompagné d’entreprises de toute taille. Il s’agit là
de l’une des faces émergées d’une diplomatie visant aussi bien à renforcer
le rayonnement des entreprises françaises qu’à attirer de nouveaux
investissements vers la France. Retour sur la diplomatie économique
avec Jacques Maire, directeur des entreprises et de l’économie
internationale au Quai d’Orsay.
Qu’est-ce que la diplomatie
économique en quelques mots ?
La diplomatie économique est l’action publique
de promotion de nos intérêts économiques à
l’étranger.
Il peut s’agir du soutien que l’outil diplomatique
peut apporter aux activités économiques de
son pays d’origine. La diplomatie économique
représente aujourd’hui le volet politique,
d’influence et d’intelligence économique du
soutien public de nos entreprises à l’exportation.
Il peut s’agir également des négociations sur
les questions économiques internationales,
qu’il s’agisse de la régulation financière (G20,
FMI, GAFI, Conseil de stabilité financière…) et
commerciale (OMC), ou de gouvernance économique mondiale (G8/G20, OCDE, Banque
mondiale…).
Dans les deux cas, l’objectif de la diplomatie
économique est d’améliorer la compétitivité
de la France, de renforcer le positionnement
des acteurs français à l’étranger, notamment
celui des entreprises, et de participer au
redressement économique du pays en attirant
vers notre pays des investissements étrangers
créateurs d’emplois.
De nouvelles orientations ont été
données par Laurent Fabius l’été
dernier. En quoi consistent-elles ?
La diplomatie économique constitue en effet la
priorité de l’action de Laurent Fabius. Depuis un
an, l’ensemble de notre réseau, c’est-à-dire des
163 ambassades bilatérales, 16 représentations
auprès d’organisations internationales et
82 consulats généraux, a donc été fortement
mobilisé pour apporter aux entreprises tout
l’appui nécessaire. En 2013, Laurent Fabius
a visité 56 pays, très souvent accompagné
d’entreprises françaises de toute taille, dans
de nombreuses régions à forte croissance.
La direction des entreprises et de l’économie
internationale est désormais le point d’entrée
au Quai d’Orsay des acteurs économiques.
Grâce à notre équipe de soixante-dix agents
à Paris et à nos ambassadeurs en région, notre
direction a fortement augmenté ses contacts
au quotidien avec les entreprises, grandes
et petites : nous sommes passés de 400 à 700
entreprises en contact.
L’année dernière, le Quai d’Orsay s’est également
rendu plus accessible à travers de nombreux
événements : Clubs des Ambassadeurs, Clubs
pays, Rencontres Quai d’Orsay entreprises. Cette
manifestation a réuni plus de 700 participants.
La deuxième édition de cet événement se
déroulera le 8 avril prochain.
Des efforts sont-ils portés
sur des zones géographiques
ou des secteurs d’activité
en particulier ?
Pour apporter un appui de haut niveau à nos
entreprises, le ministre des Affaires étrangères
a nommé des représentants spéciaux pour des
partenaires clés (Chine, Balkans, Brésil, Russie,
Japon, Émirats arabes unis, Algérie, Mexique et
Inde). Le directeur commercial international
d’Egis a par exemple accompagné Alain Richard,
représentant spécial pour les Balkans, dans un
déplacement au Kosovo en janvier 2014.
En Chine, Martine Aubry soutient un projet
© PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE / CHRISTELLE ALIX
Grâce à notre équipe de soixante-dix agents à Paris
et à nos ambassadeurs en région, notre direction
a fortement augmenté ses contacts au quotidien
avec les entreprises, grandes et petites.
© TITUS G. PANDI
REGARDS & CONVICTIONS
JACQUES MAIRE,
directeur des entreprises
et de l’économie internationale
au sein du ministère français
des Affaires étrangères.
de ville nouvelle durable franco-chinoise à
Wuhan, qui a vocation à devenir une vitrine
du savoir-faire français en matière de
développement urbain. Des représentants du
groupe Egis ont ainsi été associés à plusieurs
de ses déplacements au cours de l’année 2013.
L’action de Martine Aubry a par exemple
permis la signature, le 28 mai dernier, d’un
accord franco-chinois de coopération en
matière de vaccination contre la grippe aviaire
qui permet le développement sur le marché
chinois de l’entreprise CEVA santé animale.
Parallèlement, en réponse aux demandes
de présidents de région, des ambassadeurs
expérimentés appuient les PME et les ETI de
plusieurs régions françaises dans leurs projets
de développement international.
Certaines filières stratégiques ont depuis
longtemps fait l’objet d’un suivi approfondi
(comme la défense, les énergies, l’aérospatial
ou l’économie numérique). En 2014, le Quai
d’Orsay renforcera son appui en direction de
filières à fort potentiel (sport, santé, chimie
transition énergétique dans le cadre de la
Conférence Paris Climat 2015), et en faveur de
l’attractivité, notamment touristique, du pays.
Quelles actions concrètes
peuvent-elles être menées au service
de l’ingénierie française,
et notamment Egis ?
Tout soutien nécessaire pour dépasser les
difficultés rencontrées par Egis dans son
développement international est envisageable,
qu’il s’agisse d’un problème d’accès au
marché ou d’un besoin d’accès aux décideurs
compétents pour faire connaître l’entreprise,
à l’occasion d’une visite ministérielle ou
présidentielle, par exemple. Le ministère des
Affaires étrangères contribue par ailleurs, aux
côtés des autres administrations concernées,
à promouvoir une offre française intégrée au
service de la ville durable, dont l’ingénierie
est un volet essentiel.
Inversement, quel rôle Egis,
1er groupe français d’ingénierie
intervenant dès l’amont des projets,
peut-il jouer dans l’accroissement
de l’influence française ?
La diplomatie économique au Mexique : les présidents Enrique Peña Nieto et François Hollande accueillent le 6 novembre 2013 le conseil stratégique franco-mexicain
animé côté français par Philippe Faure, représentant spécial pour le Mexique.
Deux principales actions à forte valeur ajoutée
sont possibles : en amont des projets, l’enjeu
est de favoriser des technologies et savoirfaire français.
Par ailleurs, il est essentiel d’adopter une
approche collective à l’étranger. Pour un grand
groupe comme Egis, cela peut se traduire par
l’accompagnement de PME ou d’ETI comme
sous-traitantes ou comme co-contractantes
sur les marchés internationaux. ■
mars 2014 - egis contact
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RENCONTRE
Juristes
sans frontières
© MATHIAS RIDDE
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talent s’exerce pour l’heure au Moyen-Orient
« où les gens ont un mode de négociation fondé
sur le respect de la parole donnée et la confiance
dans les engagements de l’autre. J’apprécie cela,
même si c’est paradoxal pour un juriste, à qui
l’on a plutôt appris la méfiance ! »
Défrichage du background
Encadrer un projet à l’étranger nécessite, en
premier lieu, un important travail de reconnaissance afin d’appréhender le contexte national : réglementation, culture, traditions, risque
politique éventuel… Martial de Rougé, juriste
au siège du groupe, en fait quotidiennement
© EGIS / PAULINE DIMITROV
« Pouvons-nous fixer l’interview la semaine prochaine ? Je suis à l’étranger ces jours-ci et j’ai
un planning de travail chargé. » En cette fin
d’année, Thomas Lopez, responsable juridique, est en déplacement au Qatar. Le reste
du temps, ce juriste de 41 ans travaille sur
le site de Montreuil, en région parisienne. Sa
mission ? Traiter, avec son équipe, l’ensemble
des appels d’offres et consultations sur lesquels le groupe se positionne, et assister les
filiales à l’international dans la passation de
leurs marchés. « Nous devons adapter le droit
au service des activités d’Egis. Sur des projets
généralement très importants, voire colossaux,
et souvent complexes, nous adoptons un travail
en équipe, ce qui permet d’avoir une disponibilité et une interchangeabilité optimales. »
Des projets qui impliquent un accompagnement juridique, à toutes les étapes. Lors de
la préparation de l’offre, les juristes viennent
appuyer les opérationnels pour en étudier
les termes juridiques, poser les conditions
qu’ils jugent indispensables dans l’intérêt
d’Egis et encadrer les clauses clés. Ils interviennent ensuite au moment de la négociation du contrat et des conventions avec les
partenaires et fournisseurs. Une fois ceux-ci
signés, ils peuvent être consultés, en cas de
doute ou de litige avec un client ou un partenaire, sur l’interprétation de clauses… « Nous
devons continuellement nous adapter au temps
du business, qui ne connaît pas de pause. Et
ce, souvent avec plusieurs heures de décalage
horaire ! » souligne Thomas Lopez, dont le
l’expérience. À 35 ans, il travaille sur des contrats
internationaux, avec une expertise en assurance
responsabilité civile et droit de la propriété
intellectuelle. « Nous faisons un gros travail de
défrichage préalable pour analyser la législation
locale et le marché de l’assurance, qui peuvent
impliquer des mécanismes que l’on ne connaît
pas ou des obligations plus ou moins faciles à
respecter. Il faut donc être extrêmement vigilant. »
Autre enjeu : trouver, à chaque fois, des partenaires ou prestataires locaux capables de
répondre au marché, dans les délais impartis. « Lorsque l’on fait du franco-français, au bout
d’un moment, on maîtrise parfaitement le sujet…
Nous, jamais ! C’est nouveau à chaque fois. Il n’y
a pas de routine, et c’est très bien comme ça »
s’enthousiasme Martial de Rougé, qui adore
travailler en anglais et ponctue, ici et là, son
discours de termes british – un réflexe partagé par ses homologues juristes, qui parlent
volontiers de background, de knowledge ou de
warnings…
Une infinité de possibilités
MARTIAL DE ROUGÉ,
juriste
Olivier Bertram, Head of Legal Affairs chez
Egis Projects depuis bientôt sept ans, anime
actuellement un groupe de travail juridique
au sein d’un consortium pour répondre à un
appel d’offres belge. Le projet ? Mettre en place
un système de prélèvement kilométrique pour
les poids lourds, proche de notre écotaxe. Ce qui
lui plaît dans ce métier ? « Mon spectre d’intervention est large : cela va des aspects contractuels au
© EGIS / PAULINE DIMITROV
Pour encadrer les appels d’offres et les marchés sur lesquels il est présent aux quatre
coins du monde, Egis peut compter sur un pool de juristes estampillés « international ».
Des professionnels du droit et des clauses qui traversent les frontières, jonglent avec
les langues et les législations… Voyage au pays des legal affairs.
OLIVIER BERTRAM,
Head of Legal Affairs chez Egis Projects
financement de projet, en passant par le droit des
sociétés. » Ce qui lui plaît moins ? « Devoir composer avec des législations parfois très contraignantes. Dans les pays anglo-saxons, par exemple,
les procédures de consultation sont très lourdes,
tout est extrêmement détaillé. Il n’est pas rare
de travailler dans le cadre d’une documentation
contractuelle de plusieurs milliers de pages. C’est
très chronophage mais la récompense, c’est quand
nous gagnons ! » sourit-il.
Angelica Nechar, juriste franco-brésilienne,
a dû quitter Paris pour Houston. Sa direction a
accepté qu’elle travaille à distance. De son home
office, elle se concentre essentiellement sur des
contrats sud-américains et sa connaissance rapprochée du terrain est un atout : « Par exemple,
je sais qu’au Brésil, ainsi qu’en Colombie ou
Équateur, mieux vaut éviter les tribunaux locaux.
Je peux donc proposer d’introduire, dans les
réponses aux marchés, des solutions alternatives
pour résoudre un conflit, comme l’arbitrage. » Cette
pimpante femme de loi, qui assiste aussi la
direction des acquisitions au Brésil, où Egis
détient déjà trois sociétés, se rend régulièrement dans son pays d’origine : « J’interviens dans
la réalisation des audits des sociétés cibles et valide
les documents contractuels. Si l’on me demande
d’y aller du jour pour le lendemain, je suis toujours
prête à sauter dans l’avion ! » Un état d’esprit,
donc, mais aussi un mode de vie… Car, comme
le souligne Thomas Lopez, « dans ce job, on n’est
jamais sûr de rien. Mais cela rend le quotidien plus
pétillant. Depuis que je travaille à l’international,
je vois les choses avec un grand-angle ! »
THOMAS LOPEZ (à gauche)
ANGELICA NECHAR,
responsable juridique
juriste
egis contact - mars 2014