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JOURNAL D’EBEN-HÉZER LAUSANNE – NUMÉRO 16 – MAI 2012 Hommage Daisy Voici quelques extraits de la lettre écrite pour Daisy, lors de la fête organisée pour son départ. Bien chère Daisy, C’est donc bien vrai ? vous fermez boutique? Vous mettez la clé sous le paillasson? Nous nous sentons tous un peu orphelins… Des lieux de rencontre, il en existe beaucoup : le troquet du coin, l’épicerie du village, le salon où l’on cause, le banc public, l’arbre à palabres en Afrique. A Eben, dans votre bureau, Daisy, nous avions tout en un… Quel plaisir de vous voir, fidèle au poste, toujours souriante, derrière tout le bazar que gentiment vous vendiez pour les autres. Vous trôniez, telle la caissière du grand café, derrière les pots de confiture, les conserves de légumes du jardin, les livres et CD de toute espèce. J’aimais passer du temps devant votre vitrine et y lire les annonces, les potins, les avis de décès, les mariages… Daisy, vous êtes une belle personne, au propre comme au figuré. Toujours pimpante à votre guichet, vous étiez la gentillesse et la serviabilité en personne. Toujours disponible pour chacun, même lorsqu’on vous demandait parfois des choses saugrenues. Vous étiez toujours à l’écoute de chacun et ce n’est pas peu dire car parfois, il fallait une demiheure pour écouter certains problèmes. Comme une magicienne, vous saviez vous dépatouiller de tout et toujours avec un grand sourire. Vous disiez : «R evenez demain, on verra ce qu’on peut faire ! » Et le lendemain, les problèmes s’étaient envolés… en guettant parfois son sourire charmeur… Parlant de personnalités que vous aimiez, n’oublions pas le skieur des Bugnenets. Ah ! comme vous en étiez fière, de votre Didier… Qui sait, entre retraités de la région, vous pourriez peut-être lui demander qu’il vous apprenne à skier, puisque, maintenant, il aura du temps… Quelle fine psychologue ! Daisy ! quel joli prénom. Je l’aime depuis toujours. Est-ce pour la femme de Donald ? Peut-être. Et puis, Daisy veut dire « marguerite » en anglais. Donc, Daisy, vous faites fort en vous appelant Daisy Racine. Quoi de mieux ancré dans la terre et dans la vie qu’une marguerite et ses racines. Vous étiez toujours au top. Habillée, coiffée, maquillée... sport chic, la carte de visite de l’institution. Toujours élégante, même dans votre jeans, moulant, bien coupé… Toute l’équipe de celles qui font des régimes, dont je fais partie par période, ont bien souvent envié votre taille de guêpe… D’ailleurs, le beau Georges Clooney qui trônait contre la paroi ne s’y était pas trompé. Vous trottiniez toute la journée Vous avez été très courageuse, forçant notre admiration. Les deuils ne vous ont pas épargnée, ces dernières années, et vous avez fait front. Votre courage nous a beaucoup touchés. Daisy, vous avez encore de belles années devant vous. De nouvelles pages à écrire, à dessiner, de nouvelles rencontres, tout en gardant vos amis. Prononcer votre nom à Eben amène de grands sourires sur les visages. Vous étiez aimée et vous le resterez toujours. Vous avez une place de choix dans nos cœurs. Revenez nous voir, chère Daisy ! On vous attend de pied ferme. Bonne retraite et bon vent ! Marie Henchoz Une admission surprenante... page 5 U un sport à découvrir... pages 12-13 Un départ à la retraite émouvant... Der Sommaire Edito Comme le temps passe vite par Bruno Wägli Le Puck numéro 16 Mai 2012 1 Adresse de rédaction, correspondance : Présentation L’Atelier Art-Vif par Nicole Luquin 2-3 Portrait Tina Trentino 4 Témoignage Le 11.11.11, à 11 h 11 5 Sport L’équipe de foot d’Eben-Hézer par Aristide et Antonio 6-7 Portrait Françoise Matossi 8-9 Dessin à détacher par Pierrette Bertola 10-11 Découverte Le Rafroball par Cathleen Cain et Bernadette Trudeau 12-13 Présentation Le groupe VAS (Vie affective et sexuelle) 14-15 Bilan Groupe de parole VAS 16 Culture Ma carrière au théâtre par Lucien Baud 17 Portrait Stéphanie Pasquier et Thierry Favre Centre de Loisirs Fondation Eben-Hézer Eben-Hézer Lausanne Ch. de Rovéréaz 18 1012 Lausanne Tél. 021 651 02 65 Fax 021 651 02 07 www.eben-hezer.ch Ont collaboré à ce numéro Brüno Wägli Tina Trentino Claudine Bonnet Sylvain Lafaille Aristide Trancoso Antonio Valenzuela Françoise Matossi Cathleen Cain Bernadette Trudeau Le groupe VAS Lucien Baud Stéphanie Pasquier Thierry Favre Fred Houriet Corine Berthoud Daisy Racine Marie Henchoz Groupe de rédaction Sandrine Zaugg Renata Baptista Danièle Allaz José Albiol André Gex Sylvie Crosset-Perrotin Nicole Luquin Yvette Caffaro 18-19 e-mail Interview La maison de Fred Hommage Daisy 20-21 Der [email protected] Mise en page et impression Edito Comme le temps passe vite Redoutable exercice que celui de rédiger cet éditorial. Entre le moment où j’ai été sollicité et celui où j’ai (enfin) pris le temps de m’y mettre, le temps a filé à grande vitesse et je n’ai guère pris le temps de réfléchir à mon texte. Le temps. Voilà mon point de départ. Cela fait maintenant six mois que j’ai rejoint Eben-Hézer Lausanne, et franchement, il me faut des occasions comme celle qui m’est donnée aujourd’hui de saisir la plume (ou plutôt le clavier), pour me permettre de prendre conscience du temps qui s’écoule. En effet, le temps passe vite à Eben-Hézer Lausanne, preuve, s’il était nécessaire d’en fournir une, que l’on ne s’y embête pas. Ce constat, je le dois notamment au temps nécessaire à faire connaissance, à ne pas mélanger les prénoms, les noms, à me rappeler que telle personne habite dans tel groupe et non pas dans tel autre, que tel groupe se situe dans ce bâtiment et pas dans cet autre, que l’équipe est constituée de personnes bien précises… Bref, un véritable exercice de salubrité pour mes neurones parfois engourdis. Mais surtout, et c’est le point qui me touche plus particulièrement, je voudrais souligner l’accueil dont j’ai pu bénéficier. Tant à la Maison Julie Hoffmann, durant mes premiers mois d’activité, qu’à la Prairie depuis le mois de novembre 2011, j’ai eu le plaisir de rencontrer énormément de gentillesse. Présenté de cette manière, mon constat pourrait paraître quelque peu simpliste. Mais dans notre 1 société, la gentillesse, et cela sans mièvrerie aucune, me paraît être une valeur essentielle. Cette gentillesse que j’ai la chance de constater chaque jour, demande elle aussi du temps. Le temps de s’arrêter, d’écouter, de partager, de rire, et parfois de pleurer. Bien sûr, je ne tombe pas dans l’angélisme, chaque journée apporte son lot de questions, de difficultés, et également de moments de partage durant lesquels cette gentillesse, cette attention portée aux autres, nous soutiennent et nous permettent d’avancer. Dans une institution de la taille d’Eben-Hézer Lausanne, le temps est souvent perçu comme une denrée rare. Ne l’oublions pas: l’être humain a toujours considéré ce qui était rare comme étant précieux. Donc j’ose le raccourci : si le temps est rare, c’est qu’il est précieux. Je me réjouis de pouvoir partager avec vous toutes et vous tous le plus possible de ces moments, courts ou plus longs, durant lesquels nous pouvons nous sentir riches du temps à notre disposition, riches de la rencontre. Bruno Wägli Présentation L’atelier Art-Vif Un mur peint, des pots de peinture, des pinceaux, des colles, des feuilles de toutes les couleurs et de toutes les tailles, des outils pour travailler la terre, de la farine et du sel (pour la pâte à sel), de la pâte à bois, un bac à sable, du plâtre, des sachets contenant des bandes de plâtre, des livres, des magazines, des crayons, des stylos, des feutres, des néocolors, des boîtes avec quelques noms de résidents, des dossiers pleins à craquer de dessins, de peintures, de collages, de cahiers, de coloriages, de mandalas... Vous voilà à Art-Vif, espace de liberté de créer! L’atelier existe depuis 1991. Ouvert les mardis, mercredis et jeudis, de 8 h 45 à 11 h 45 et de 14 h à 17 h 30, il accueille 31 résidents une ou deux fois par semaine. Chacun d’eux vient à l’atelier selon un horaire adapté à ses besoins et à ses capacités. Les durées varient entre une demi-heure et trois heures. C’est dans la maison de La Prairie, entre les appuis scolaires et l’atelier Zodiak, que se trouve l’atelier Art-Vif. Celui-ci est un atelier d’activités thérapeutiques. Il fait partie du service psychopédagogique. Art-Vif collabore avec l’atx, situé dans le bâtiment des Chavannes. Nous sommes trois animatrices pour les deux ateliers : Martine Pillionnel, Nathalie Perrin et moimême. Nous nous rencontrons régulièrement et avons des objectifs communs quant aux deux ateliers thérapeutiques. Que fait-on à Art-Vif ? Les résidents viennent peindre, bricoler, dessiner, coller, découper, modeler, lire, écrire, etc. C’est un espace où une trentaine de résidents viennent s’exprimer de manière créative. P. : « Soleils ! Un, deux, quatre ! » P. vient à l’atelier deux fois par semaine. Elle arrive accompagnée d’un éducateur. Elle a sa propre boîte de néocolors, et gare à son courroux si vous essayez de lui en emprunter un pour l’utiliser ! Elle apprécie particulièrement dessiner et colorier. Elle aime 2 aussi «discuter » avec les autres. Elle pousse parfois les affaires du monsieur assis face à elle, cherchant la bagarre ou essayant juste d’avoir encore plus de place. Elle aime le contact, que celui-ci soit autour de la rigolade ou des conflits. Elle vient à l’atelier pour le plaisir. Elle représente souvent des soleils. Son tracé est tremblotant, ce qui donne l’impression que ses soleils vibrent. Elle repart toujours avec son dessin en disant « c’est pour dans ta chambre», sous-entendu pour sa chambre à elle. Les dessins sont empilés en haut de son armoire. J. : « Je travaille, peinture et animaux ! » Tout est déjà installé avant son arrivée. Toujours la première dans l’atelier, elle s’installe un moment sur le canapé. Elle demande chaque fois que je lui mette le même CD de musique. Il s’agit d’un moment pour elle, un moment où, en apparence, elle ne fait rien. Après quelques minutes, elle se lève et va s’installer. Elle observe les autres qui sont arrivés entretemps. Parfois, elle émet des sons ou elle chantonne, tout dépend de son humeur. Puis elle se met au «travail ». Des « aaah » viennent ponctuer son moment créatif, et elle m’appelle pour que je lui fasse un retour rassurant sur sa création. Elle représente des animaux. Vient ensuite le moment du « séchage» de la peinture. Elle reste assise à regarder son dessin sécher. Une fois celui-ci sec, elle se lève Un espace Où l’on peut donner forme A son univers et, dans cet univers, A son histoire. L’œuvre devient légende Et la légende se met à l’œuvre. Concevoir pour se concevoir. Et, si l’histoire est née dans un univers inconcevable Ou que l’inconcevable survient dans l’histoire, Se concevoir encore. Un espace où est privilégié la banalité dans ce qu’elle a de plus humain Et ce qui nous singularise. L’heure zéro n’existe pas S. Heughebaert et va nettoyer et ranger le matériel utilisé. Elle se rassoit, observe son dessin. Elle tourne la feuille et y inscrit sa signature de manière régulière et imposante. A ce moment-là je m’installe près d’elle, je prends son dessin et le lui montre à distance. Elle me parle de l’animal, elle me dit ce qu’il fait. J’inscris chaque mot qu’elle dit. Le dessin reste sur la table, elle sait que je le mettrai dans son dossier qui contient déjà toutes ses autres créations. Certains recherchent le plaisir, plaisir de toucher la matière, de dessiner des formes, de colorier des mandalas, de raconter des histoires… – Qu’est-ce que tu fais à Art-Vif ? A.: « Le sable, je raconte des histoires de sable. » A. a été attirée par le bac à sable qui était posé sur mon bureau. Elle a d’abord touché la matière, laissant les grains de sable lui caresser la peau, filer entre ses doigts. Puis elle m’a demandé de raconter une histoire. Avec un bout de papier bleu découpé et de petits bouts de bois sur lesquels j’ai dessiné des yeux, elle a raconté sa première histoire de sable. Depuis une année, elle s’est constituée une mallette pleine de personnages qu’elle a créés avec de la pâte à sel et avec de la pâte à bois. Chaque semaine, elle me raconte une nouvelle histoire. Elle me montre avec ses personnages ce qui lui arrive, elle m’emmène dans son quotidien tout en exprimant les émotions qui l’anime. Elle développe aussi sa créativité: un crayon devient une cigarette, une perle devient un trésor. – Qu’est-ce que tu fais à Art-Vif ? C. : « Du dessin, le cahier, la liberté. » Art-Vif est un lieu de liberté d’expression, expression de soi, de ses besoins, de ses angoisses, de ses contradictions, expression de plaisir et de ses souhaits. Chaque résident est impliqué dans ce qu’il crée. Je reste près de chacun d’eux, essayant de les accompagner au mieux pour qu’ils puissent être satisfaits de ce qu’ils sont venus chercher en ce lieu : pour certains la beauté esthétique, pour d’autres le plaisir de faire, de poser des couleurs, de dessiner ou encore pour écrire ce qui leur pèse, ce qu’ils ne comprennent pas, écrire pour les autres et /ou pour soi-même. 3 – Qu’est-ce que ça fait de venir à l’atelier ? Selon M. : « Ça détend. » Selon B. : « Que j’aime bien. » Et selon M. : « Pour dessiner et détendre. C’est me détendre pour moi. » L’atelier Art-Vif est donc bien un lieu reposant. Il s’agit d’un lieu où l’expression créatrice permet de créer et de se créer. Les résidents sont surpris de ce qu’ils sont capables de faire et d’exprimer, car la création terminée dépasse souvent les attentes de son auteur, soit par sa beauté, soit de par son sens ou de par ce qu’elle révèle enfin. En tant qu’animatrice de cet atelier, j’accompagne la personne dans son processus de création. Au sein d’Art-Vif, je suis le témoin du cheminement de chaque participant. Parfois, je prends des photos, afin de pouvoir montrer ce chemin, car souvent, en réalisant une création, on oublie toutes les erreurs, tous les changements, tous les doutes, toutes les adaptations... on ne voit plus que la création terminée. Par les photos les résidents en deviennent aussi témoins. Nicole Luquin Portrait Tina Trentino Bonjour, je m’appelle Tina Trentino, j’ai 36 ans et je vis sur le groupe Akène depuis plusieurs années déjà. Je pars en balade tous les jeudis avec Daniel Ravet. Nous sommes un groupe de huit personnes. La plupart du temps, nous partons dans la forêt et certaines fois, dans les vignes. Une des promenades que nous faisons dans les vignes est très difficile pour moi. Il faut dire qu’il y a une grande montée. Je n’aime pas les montées. J’ai beaucoup de difficultés, car j’ai un problème aux poumons et je suis vite à bout de souffle. Mais lorsque j’arrive en haut et que j’ai repris mon souffle, je suis très contente et fière de moi. Quand nous sommes en forêt, Thomas s’amuse à mettre des branches au milieu du chemin, il faut toujours regarder si elles ne sont pas trop grosses, car elles pourraient provoquer un accident. Mais on a beau lui dire, il ne peut pas s’en empêcher. Je préfère aller me balader l’été lorsqu’il fait très chaud, car j’aime le soleil. Je me réjouis toujours de pouvoir aller me balader, et lorsqu’il n’y a pas la balade, je suis déçue. Quand j’ai commencé cette activité, je ne parlais pas beaucoup, parce que 4 j’avais peur de m’exprimer. Maintenant, je parle plus facilement car je me sens plus à l’aise. Certaines fois, Thomas me fait des câlins et je n’aime pas ça. Je trouve qu’il est trop collant. J’aime bien, lorsqu’on finit la balade, prendre un petit goûter, et quand il n’y en a pas, je suis inquiète. J’ai choisi une image d’été parce que j’aime le soleil et la chaleur. Elle me fait aussi penser à mes vacances en Sicile avec ma cousine et ma tante. Témoignage Le 11.11.11, à 11 h 11... Moi, Claudine Bonnet, j’ai été admise à La Prairie, à Drakkar. Je suis très contente d’être ici. Je fais une nouvelle vie avec plein de connaissances et d’activités. J’avais besoin d’habiter en dehors de la maison familiale. C’était ce que je voulais depuis longtemps. Mon frère m’a soutenue dans cette démarche de venir vivre dans une institution. Maintenant, je me sens plus libre et surtout moins stressée qu’avant. J’habite en appartement avec Cécile et Maryline, avec qui je m’entends bien. On se donne des conseils mutuellement. Les éducateurs de Drakkar sont sympas et gentils. Ils me donnent des conseils sur ma vie ici. J’aime faire du tissage, la cuisine avec Daniel Ravet, bricoler à l’Art Vif, suivre des cours d’informatique et aller à la piscine. Je fais d’ailleurs des compétitions. J’aime beaucoup la compagnie. Je me réjouis de partir en vacances au mois d’août avec le groupe Drakkar. On va du côté de Barcelone ! Je suis une personne très sensible et courageuse. Mon papa est malheureusement malade et vit dans un EMS. Je vais le voir tous les quinze jours. J’ai aussi une chienne, un berger allemand, qui a 11 ans, et qui vit chez ma bellemaman. Là aussi, je suis un peu 5 triste, car ma chienne ne va pas tant bien. Elle m’a donné beaucoup d’affection, en particulier quand j’étais seule à la maison. J’aime beaucoup la vie et l’amitié! J’aime rigoler avec les uns et les autres. Je ne connais pas encore tout le monde dans cette grande institution, mais j’espère pouvoir rencontrer toutes ces personnes. Mes salutations amicales. Propos recueillis par Sylvain Lafaille Sport L’équipe de foot d’Eben-Hézer Cela fait presque vingt ans que Aristide Trancoso et Antonio Valenzuela s’occupent, dorlotent, bichonnent mais surtout coachent et sont très fiers de leur équipe de Foot Sporting Eben-Hézer. Les entraînements ont lieu tous les mercredis à 17 heures au terrain du COFOP à Vennes. L’équipe d’Eben-Hézer participe au tournoi du Championnat romand en salle. Il faut gagner le tournoi trois ans de suite pour pouvoir conserver la coupe, exploit que notre équipe a pu réaliser l’année passée ; malheureusement, cette année, le sporting d’Eben-Hézer a perdu la finale, qui a eu lieu à Genève, 2 à 1 contre l’équipe des Schtroumpfs. Les prochains matchs de ce tournoi de la Coupe romande, auront lieu : l samedi 28 avril à Bernex- Genève l samedi 12 mai à la Blécherette à Lausanne l du vendredi 25 au dimanche 27 mai Tournoi européen de foot 2012 l samedi 9 juin à Vidy Lausanne l samedi 16 juin Tournoi de clôture à Etoy La coupe est donc repartie à Genève. Mais c’est sûr, notre équipe va mettre toute son énergie pour la regagner lors du tournoi de l’année prochaine. Quelques nouveaux joueurs ont rejoint l’équipe qui est en super forme pour attaquer ces prochains matchs. Vous êtes les bienvenus pour assister et surtout encourager cette magnifique équipe. La Coupe romande en extérieur à 11 joueurs a débuté, le premier match a été joué à Vidy, et notre équipe a fait 3 à 3 contre l’Elan. 6 Les coachs Aristide et Antonio 7 Portrait Françoise Matossi Pour mon tout premier article dans le Puck, j’ai choisi de vous parler de Françoise Matossi, dernière venue dans le groupe Hélios où je sévis depuis quelques mois. Pourquoi est-elle venue à Hélios? Parce qu’Hélios est le dieu de la mythologie grecque qui mène le char du soleil, et que les cheveux et le sourire flamboyants de Françoise s’accordaient parfaitement avec l’image du soleil. Françoise est arrivée à EbenHézer le 7 mars 2012. Elle nous arrive de « Beau-Site », un EMS lausannois. Le 25 mai prochain, elle fêtera ses 57 ans et, soit dit en passant, à cette occasion, elle souhaiterait manger un gâteau au chocolat. Vous ne la connaissez pas encore vraiment, n’est-ce pas ? Ou l’avezvous aperçue au tournant d’un couloir ? Peut-être que vous ne voyez même pas de qui je parle. Alors voilà... Françoise est une jolie dame qui se déplace le plus souvent en chaise roulante, mais parfois aussi en tintebin... je vous entends déjà dire qu’il y en a quelques-unes qui correspondent à la description. Chut ! Ne soyez donc pas impatients ! Notre Françoise est unique : elle a des beaux cheveux roux, de superbes yeux clairs qui, lorsqu’elle sourit, s’allument comme par magie. Aucune confusion possible avec une autre dame ! Au sujet de ses cheveux, elle m’a dit un jour, dans le secret de la douche, qu’elle ne les teignait pas. Comment ça, à 57 ans on ne se teint pas les cheveux ? M’enfin, mais c’est le monde à l’envers ! Vous ne trouvez pas ça scandaleux ? Et nous autres alors, on n’y a pas droit, à des cheveux éternellement jeunes ? Sachez, pour la petite histoire, qu’il n’y a pas que les cheveux, chez Françoise, qui ont atteint l’éternelle jeunesse : il y a son 8 sourire, sa peau, ses yeux, sa ténacité, son humour et sa verve. En fait, je ne vous ai pas dit... vous savez qui c’est son ou sa référent(e) ? Devinez ! Je vous laisse réfléchir un moment. La chambre de Françoise est petite, mais très accueillante. En plus d’un lit et une armoire réglementaires, il y a un mini-salon: fauteuil, repose-pieds, télévision. En dessus de son lit trône un magnifique tableau que sa famille lui a offert pour son cinquantième anniversaire. Elle l’a choisi parce qu’il y a des oiseaux dessus, me dit-elle. Ce tableau est bleu, bleu, bleu, il est tellement bleu que je peux m’imaginer que c’est la fenêtre qui est là et que décidément, nous ne sommes pas à Lausanne. Entrer chez Françoise, c’est déjà un peu voyager ! Comme je vous le disais plus haut, Françoise nous arrive d’un EMS lausannois. Elle dit sans détours : « Beau-Site c’est pour les vieux... déjeuner au lit, diner dans la chambre, souper au lit». A l’entendre, je me suis dit que le repos c’est fatigant à la longue, surtout quand on n’est pas vieux! « J’ai fait quinze jours de stage ici, je suis retournée à Beau-Site et comme ça allait, bien alors, je suis revenue. Je vais dans la chambre regarder la télévision après le dîner. Tout le monde est content, tout le monde est gentil avec moi. » Je vérifie : « Moi aussi je suis gentille ? » « Oui, toi aussi ». Ouf, parfois, j’ai aussi besoin qu’on me le dise ! Le tissage et le tricot, Françoise connaît et aime : elle a d’ailleurs confectionné une couverture magnifique. Toutefois, en ce moment, elle se concentre sur sa nouvelle activité : la Musardière. Elle y a déjà réalisé une fleur pour son papa et un collier pour une de ses nièces. Comme Françoise est une bavarde, elle invite souvent sa nouvelle amie, Irène, dans sa chambre pour papoter entre dames. J’ai demandé à Irène ce qu’elle aimait le plus chez Françoise : son rire, m’a-t-elle répondu. Et Françoise qu’est-ce qu’elle aime chez Irène ? Sa générosité (celle-ci lui aurait déjà promis une carte pour son anniversaire... le 25 mai). Alors, vous avez trouvé le(a) référent(e)? Oui, l’autre rouquin d’Hélios, Guiseppe Occhipinti, ça étonnera qui ? (Si vous ne savez pas qui est Guiseppe, faites-moi signe et je vous ferai un petit article sur lui). Pour finir, un petit mot à Françoise : « Chère Françoise, soyez la bienvenue à Eben-Hézer ! Je vous souhaite d’y trouver de quoi embellir votre existence, et j’espère que vous continuerez à nous apporter, pendant de longues années, votre bonne humeur et votre lumière ! » 9 to r Be la tte e r r e Pi Découverte Le Rafroball Cathleen, ma voisine et amie, fait partie d’une équipe de rafroball. Quand elle m’a parlé de cela, je n’avais aucune idée de quoi il s’agissait. Elle était étonnée qu’il n’y ait pas une ou plusieurs équipes à Eben-Hézer. Aussi, de même qu’elle l’a fait avec moi, elle a eu envie de vous décrire en quoi consiste ce sport ouvert à tous, et c’est réellement tous, aussi différents que nous puissions être, sans aucune restriction. Voici quelques éléments qui vous permettront de vous faire une petite idée de ce sport qui existe depuis 1999. C’est un jeu de balles mêlant des règles de handball, football et basketball. Il y a cinq joueurs par équipe, dont un gardien. Les joueurs doivent mettre la balle dans le but adverse pour obtenir un point. La durée d’un match est de deux fois quinze minutes. Une des particularités de ce jeu est que l’équipe se compose de personnes en situation de handicap, mental, physique, sensoriel et de personnes « valides » appelées « piétons ». l Les personnes « valides », ou piétons, ont l’obligation de jouer en chaise roulante. 12 Les personnes en situation de handicap léger ont le choix de jouer debout ou en chaise roulante. l Les personnes en chaise roulante sont autonomes sur le terrain. l Les personnes en situation de handicap lourd (difficultés motrices, sensorielles, physiques ou autres) ne leur permettant pas l’autonomie nécessaire ont la possibilité de se faire aider par une personne nommée «moteur». Le moteur n’est là que pour aider le joueur. Il ne peut être actif dans le même sens que les autres joueurs. l Voici ce que Cathleen m’a répondu quand je lui ai demandé ce qui lui plaisait dans ce sport: J’apprécie le fait que chacun soit vraiment bienvenu, quel que soit son niveau de compétence. Ainsi chacun est reconnu dans ses capacités. Chacun peut contribuer. J’ai joué pendant dix-huit ans dans une équipe de basketball en chaise roulante et étais membre de l’équipe féminine américaine. J’ai ainsi une bonne appréciation de ce que sont les sports d’équipe. Il y a dans la vie des choses plus importantes que de se déplacer de façon synchronisée pour atteindre son but. Ce sont le fait de bien communiquer et d’utiliser les compétences de chacun pour amener le groupe là où il veut aller. L’élément central de ce sport est le fairplay. Il y a deux ligues, l’une est « sport », plus compétitive et l’autre est fun (qui veut dire « pour le plaisir »). Il y a environ onze équipes en Suisse, à Sierre, Lausanne, Châtel-St-Denis, Payerne et Fribourg. Même si la plupart d’entre nous ont envie de gagner, la chose la plus importante est que chacun participe. Quand j’ai commencé à jouer, je n’évaluais pas bien l’importance de la personne « moteur ». Mais avec le temps, je vois que cette personne est un élément de défense important ainsi qu’un puissant partenaire stratégique. Il y a dans une équipe une personne aveugle qui marche, mais elle joue en chaise roulante avec l’assistance d’une personne « moteur ». Dans chaque équipe, il y a plusieurs piétons. Plus ils sont débutants dans l’utilisation d’une chaise roulante, plus ils sont désavantagés. Apprendre à manœuvrer une chaise roulante est un défi pour les piétons. Dans une société où les gens en situation de handicap ne sont pas souvent vus ou sont exclus, je suis ravie d’avoir trouvé un groupe qui peut pratiquer son sport et loisir dans des complexes sportifs généralement réservés aux plus « capables » d’entre nous. Il y aura un tournoi amical adressé à toute personne novice souhaitant découvrir le Rafroball dans un esprit d’équipe et de fairplay samedi 9 juin 2012, de 13 10 h à 16 h à la Halle des Fêtes de Payerne. Pour s’enregistrer 079 509 73 44 Pour toute information, voir site Rafroball.ch ou Rafro Veveyse à Châtel-St-Denis [email protected] Cathleen Cain et Bernadette Trudeau Présentation Le groupe VAS C’est un groupe de discussion, d’écoute, de conseils… Qui fait partie du groupe VAS ? Réjane: Catherine: Maïté: Stéphanie: Eliane: Jean-Claude : André : Anastasia: 021 654 63 81 021 651 02 66 021 651 02 75 021 653 59 07 021 657 02 35 021 654 63 58 021 651 02 65 021 654 63 52 Vous pouvez aussi demander à vos éducateurs, parents, maîtres d’atelier, amis, tuteurs de vous aider à nous contacter. (Vie affective et sexuelle) De quoi peut-on parler dans ce groupe ? D’AMOUR l C’est quoi sortir avec quelqu’un ? l C’est quoi une relation amoureuse ? l Comment c’est d’être seul ? l Comment peut-on rencontrer quelqu’un ? DE SEXE l C’est quoi faire l’amour ? l Comment on se protège ? l Les préservatifs, la pilule, ça sert à quoi ? DE DÉSIR l C’est quoi draguer ? l Comment on sait si l’autre a envie ou pas ? DES PROBLÈMES l Comment on apprend à dire si on n’a pas envie ? l Aucune peur n’est bête, comment on peut arriver à en parler ? l Qu’est-ce qu’on fait si on nous force à faire quelque chose qu’on ne veut pas ? DES DIFFÉRENCES l Entre les filles et les garçons ? l Si on est une fille et qu’on aime les filles ? l Si on est un garçon et qu’on aime les garçons ? DES SUJETS DE CONVERSATION l l l l l Faire des enfants Etre homosexuel Les parents Les sorties Le mariage ... et tout ce dont vous auriez envie de parler... 14 Quelques règles : l l l l Ce qu’on dit reste entre nous. On appelle ça la vie privée, ou l’intimité. On peut parler à une ou plusieurs personnes du groupe, on peut choisir. On peut le faire par écrit si c’est trop difficile de parler. On peut venir à plusieurs. Alors, peut-être, à bientôt ! Le groupe VAS 15 Bilan Groupe de parole VAS Le Groupe de parole VAS s’est tenu de mars 2010 à juin 2011 à raison d’une séance de deux heures (1 h 30 avec les résidents + 30 min. de préparation) par mois le mercredi après-midi de 15 h à 16 h 30. Une préparation préalable a été nécessaire avant chaque séance. Nombre de participants Cinq externes et 5 résidents sur 27 intéressés. Une sélection s’est avérée nécessaire par les membres du Groupe de ressource. Les psychologues ont été consultés. Les parents ont été informés et invités à une rencontre préalable. Les séances ont été animées à partir des questions des résidents ou des thèmes proposés par les animateurs (Jean-Claude, Stéphanie, Catherine). Le matériel didactique « Des femmes et des hommes » utilisé propose différents sujets à travailler : l Compétences sociales (comment entrer en relation avec d’autres résidents) l Abus sexuel l Contraception l Anatomie du corps l Désaccord dans le couple l Rupture du couple l Estime de soi l Savoir dire non, oser dire oui et vice-versa l etc. 16 Techniques pédagogiques utilisées l Jeux de rôles l Photo-langage l Relaxation (hypnose) l Séquences de DVD l Déguisements l Démonstration de mise en place de préservatifs Observations l Peu d’absences l Personnes contentes de venir l Gérer la prise de parole (ceux qui parlent beaucoup, ceux qui ne parlent pas) l Confidentialité respectée par les participants l Pas d’interpellations des groupes ou des parents l Difficulté de jouer les jeux de rôles (manque de distance, fonction symbolique limitée) Conclusion A reprendre en 2012. Séances d’information avec apéro et le film «Choix amoureux» et sélection avant la fin 2011. Animateurs 2012 Mayté, Eliane et André Culture Ma carrière au théâtre J’ai commencé le théâtre en 1984. C’était la toute première représentation du Centre de loisirs. Au début, il n’y avait pas la même équipe que maintenant, mais Jef, lui, était déjà là. Nous avons commencé le théâtre en même temps. La première pièce, en 1984, a eu lieu à la Grande salle de Chailly. Dès la seconde, toutes les représentations ont eu lieu à la Grande salle d’Epalinges. J’ai joué beaucoup de rôles, comme par exemple, le cyclope dans « L’aventure d’Ulysse », l’ogre dans « Le Chat Botté », le policier dans « Mary Poppins », ou encore le père de famille dans « Salade russe ». En 2015, je ferai ma dernière apparition sur scène pour ensuite prendre ma retraite. Lucien Baud 17 Portrait Stéphanie Pasquier et Thierry Favre Je m’appelle Thierry Favre et j’ai 42 ans. J’ai grandi et fait mes écoles à Yverdonles-Bains. J’ai quitté cette ville pour vivre à Lausanne en 2008. J’habite à l’avenue des Boveresses 84, à 1010 Lausanne. Je travaille à l’atelier recyclage et je m’y sens à l’aise, car j’aime bien trier les pièces. J’ai rencontré ma copine au Foyer Rhapsodie. Elle s’appelle Stéphanie. Je la trouve très belle et sympa. On ne se voit pas beaucoup. On est tristes tous les deux. C’est que j’ai beaucoup de choses à faire : l’entraînement de foot le mardi, le jeudi, parfois, je soupe à la maison. Les seuls moments où on se voit, c’est au repas de midi. C’est elle qui décide quand elle veut manger avec moi. Je m’ennuie d’elle. Je n’arrive même pas à dormir tellement je pense à elle tout le temps. Je suis né à Lausanne le 20 décembre 1968. J’ai une sœur qui s’appelle Sylvie et qui a 46 ans et une sœur cadette, Karin qui a 39 ans. On s’entendait bien et s’entend toujours bien. Mes parents ont divorcé en 1969. Ma maman s’est remariée en 1970 avec Monsieur John Addor. Il était très gentil avec moi. D’ailleurs, c’est lui qui m’a élevé, car mon père avait des soucis d’argent et est même allé en prison. Il est mort en 2009 d’un cancer du foie. Juste avant de mourir, il a dit à ma mère une jolie phrase : « Thierry, c’est mon fils». J’ai fait du sport : du judo, du cheval, de la gym et du foot. J’ai malheureusement dû tout arrêter car j’ai eu une blessure au genou. L’école, ça a bien été, j’ai bien aimé les activités proposées : l’atelier de bois, la cuisine, apprendre à lire et écrire. Nous avons fait les mêmes choses que les enfants normaux, sauf que nous étions plus lents. Le mercredi, après la gym, j’avais les travaux manuels. J’ai fabriqué, par exemple, une lampe en bois, ça m’a pris beaucoup de temps. Je l’ai offerte à ma marraine. J’ai également fait un jeu de baby-foot à poser sur une table, que j’ai donné à mon neveu. J’ai fait un stage à la commune en tant qu’aide-jardinier. Sam, mon chien en peluche Je m’appelle Stéphanie Pasquier. Durant mon enfance, j’ai grandi à Morges. Ma maman s’appelle Michelle et mon papa Bernard. J’ai un frère, Julien, qui a 31 ans. Avant d’être à Eben-Hézer, j’étais à l’Elan à Lausanne. J’ai fait de la rythmique de l’âge de 2 ans jusqu’à quatre ans. J’étais assez bonne et souple. J’ai aussi fait de la natation, du patinage artistique : j’aimais bien faire des acrobaties. Et maintenant, je fais de la compétition de natation dans l’équipe d’Eben-Hézer. J’ai gagné des médailles d’or, suis contente. SAM, mon ami en peluche, est un chien. Je me le suis acheté, car je le trouvais beau. Il possède sa propre famille: sa fille Samia et son fils Sami. Sa femme Miel, je ne l’ai pas et j’aimerais bien l’avoir, mais c’est impossible car elle n’est plus en stock. Il est chou, grand et il a une bonne bouille. Il ressemble au lapin câlin, ses yeux sont si doux quand on le regarde. 18 Il est très gentil avec moi et grâce à lui, je fais de beaux rêves. Sam est âgé d’une année. Je m’amuse avec lui dans ma chambre et je l’emmène aussi chez mes parents pour jouer. Je le tape quand je ne vais pas bien et je le serre dans mes bras pour lui faire des câlins. Je lui fais aussi des bisous. Je lui prépare à manger des pizzas aux carottes et de la purée. Et pour le dessert, ce sont des fruits. Pour ne pas qu’il grossisse, je lui fais faire du sport : des galipettes. Il occupe une place importante dans mon lit. 19 Interview La maison de Fred L’idée de cet article est née de l’envie de faire collaborer l’atelier Art Vif avec les Appuis scolaires d’une part, et d’ autre part, celle de faire découvrir le travail de Fred Houriet et plus précisément «Sa maison ». En effet, ce qu’il crée lorsqu’il se trouve à L’Art Vif suscite beaucoup d’intérêt et de questions, les gens se disant très impressionnés. L’idée était aussi de valoriser Fred autant que Corine Berthoud qui vient à « l’école » comme elle dit et qui s’est improvisée journaliste pour l’occasion. Le moment s’est vraiment bien passé, chacun ayant eu énormément de plaisir. Fred fréquente donc l’atelier depuis quelques années avec pour habitude de dessiner les plans des lieux, maisons ou appartements qu’il connaît, avec plein de détails, tel un véritable architecte. Chose incroyable, il a appris à le faire tout seul ! Un jour lui est venue l’idée de monter un de ses dessins en 3D, pour en faire une maquette à la manière d’un professionnel. Pour ce faire, il a décidé de commencer en choisissant une maison dans laquelle il avait de nombreux souvenirs, une maison qu’il avait connue. C’est ainsi que l’aventure de « Sa maison » a débuté. A noter que son rêve est de gagner au loto pour s’acheter une maison, justement, grande, comprenant plusieurs pièces et qu’il pourrait habiter seul ! 20 Voici les réponses de Fred aux questions de Corine : 1) Qu’est-ce que cette maison représente pour toi ? Un lieu où je me sentais très bien. 2) Existe-t-elle vraiment ? Elle existe oui, elle existe vraiment. J’ai même des photos pour le prouver. 3) Qui y a vécu ? Mon oncle et ma tante ont habité dans cette maison avec mes deux cousines et mon cousin. J’y allais souvent, des fois pour dormir. Je dormais dans la chambre de mon cousin. 4) Comment as-tu fait la maison ? En quelle matière ? J’ai fait la maison en carton et en plâtre. J’ai fait donc cette maison avec du carton et du plâtre. 5) Les différentes étapes (construction – conception – création) Les plans. J’ai fait les plans. Après les plans, le carton. Découpage. Après le découpage du carton, j’ai mis des étages, les murs, les parquets et le carrelage. Et après, j’ai commencé le plâtre. 6) Depuis combien de temps travailles-tu sur cette maison ? Plus d’une année. Depuis décembre 2010. 7) Celle que tu crées correspond-elle réellement à la vraie maison ? Oui, elle correspond vraiment à la vraie maison. Au niveau de la forme, des pièces. Ouais, j’ai été fidèle à la maison. Il manque le balcon et le toit. 8) Qu’est-ce que tu aimes dans le fait de faire cette maison ? Ce que j’aime dans le fait de faire cette maison ? J’suis un passionné de l’architecture. Poser des questions aux gens, aux gens que je connais. Je leur demande dans quoi ils habitent, combien de pièces ils ont, dans quel quartier c’est. Je vais aussi visiter parfois des maisons et des appartements vides. J’ai aussi des plans de maisons et d’appartements faits par des architectes. J’ai appris tout seul à faire les plans des maisons et des appart’ que je connais. 9) Qu’est-ce que cela te fait de la voir et de la créer ? Du bien ! Elle est belle ! Je n’imaginais pas, au début, de pouvoir faire quelque chose comme ça, d’aussi bien. Je suis vraiment très impressionné par le fait que j’aie pu la créer, et que j’aie pris le temps pour la faire. Il est là, le plaisir! 10) Aurais-tu quelque chose que tu aimerais ajouter, Fred? Que je l’aime parce qu’elle a des combles habitables! 21 JOURNAL D’EBEN-HÉZER LAUSANNE – NUMÉRO 16 – MAI 2012 Hommage Daisy Voici quelques extraits de la lettre écrite pour Daisy, lors de la fête organisée pour son départ. Bien chère Daisy, C’est donc bien vrai ? vous fermez boutique? Vous mettez la clé sous le paillasson? Nous nous sentons tous un peu orphelins… Des lieux de rencontre, il en existe beaucoup : le troquet du coin, l’épicerie du village, le salon où l’on cause, le banc public, l’arbre à palabres en Afrique. A Eben, dans votre bureau, Daisy, nous avions tout en un… Quel plaisir de vous voir, fidèle au poste, toujours souriante, derrière tout le bazar que gentiment vous vendiez pour les autres. Vous trôniez, telle la caissière du grand café, derrière les pots de confiture, les conserves de légumes du jardin, les livres et CD de toute espèce. J’aimais passer du temps devant votre vitrine et y lire les annonces, les potins, les avis de décès, les mariages… Daisy, vous êtes une belle personne, au propre comme au figuré. Toujours pimpante à votre guichet, vous étiez la gentillesse et la serviabilité en personne. Toujours disponible pour chacun, même lorsqu’on vous demandait parfois des choses saugrenues. Vous étiez toujours à l’écoute de chacun et ce n’est pas peu dire car parfois, il fallait une demiheure pour écouter certains problèmes. Comme une magicienne, vous saviez vous dépatouiller de tout et toujours avec un grand sourire. Vous disiez : «R evenez demain, on verra ce qu’on peut faire ! » Et le lendemain, les problèmes s’étaient envolés… en guettant parfois son sourire charmeur… Parlant de personnalités que vous aimiez, n’oublions pas le skieur des Bugnenets. Ah ! comme vous en étiez fière, de votre Didier… Qui sait, entre retraités de la région, vous pourriez peut-être lui demander qu’il vous apprenne à skier, puisque, maintenant, il aura du temps… Quelle fine psychologue ! Daisy ! quel joli prénom. Je l’aime depuis toujours. Est-ce pour la femme de Donald ? Peut-être. Et puis, Daisy veut dire « marguerite » en anglais. Donc, Daisy, vous faites fort en vous appelant Daisy Racine. Quoi de mieux ancré dans la terre et dans la vie qu’une marguerite et ses racines. Vous étiez toujours au top. Habillée, coiffée, maquillée... sport chic, la carte de visite de l’institution. Toujours élégante, même dans votre jeans, moulant, bien coupé… Toute l’équipe de celles qui font des régimes, dont je fais partie par période, ont bien souvent envié votre taille de guêpe… D’ailleurs, le beau Georges Clooney qui trônait contre la paroi ne s’y était pas trompé. Vous trottiniez toute la journée Vous avez été très courageuse, forçant notre admiration. Les deuils ne vous ont pas épargnée, ces dernières années, et vous avez fait front. Votre courage nous a beaucoup touchés. Daisy, vous avez encore de belles années devant vous. De nouvelles pages à écrire, à dessiner, de nouvelles rencontres, tout en gardant vos amis. Prononcer votre nom à Eben amène de grands sourires sur les visages. Vous étiez aimée et vous le resterez toujours. Vous avez une place de choix dans nos cœurs. Revenez nous voir, chère Daisy ! On vous attend de pied ferme. Bonne retraite et bon vent ! Marie Henchoz Une admission surprenante... page 5 U un sport à découvrir... pages 12-13 Un départ à la retraite émouvant... Der