L`architecture de la ville
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L`architecture de la ville
L’imagination du scientifique et la rigueur du poète L’architecture de la ville ALDO ROSSI Une trajectoire singulière de transferts culturels de part et d’autre de l’Atlantique. Aldo Rossi (1931-1997) Théoricien, philosophe, artiste, enseignant et architecte milanais qui professait à l’Université d’Harvard Aldo Rossi, né à le 3 mai 1931à Milan, est considéré comme le plus grand théoricien de l’architecture de la deuxième moitié du 20ème siècle. En 1959, il est diplômé de l’Ecole polytechnique de Milan. Dès 1955, il collabore à Casabella Continuita, revue critique dont il est rédacteur jusqu'en 1964. Son traité théorique l’Architecture de la ville (l’Architettura della città) publié en 1966 devient rapidement une référence internationale. Ce traité théorique invite à considérer la ville comme une œuvre d'art, un artefact chargé de valeurs symboliques, le lieu d'une mémoire collective. En 1970, il remporte le concours pour la chaire de Caractères des édifices à Palerme et il obtient la chaire de Composition architecturale à l'Ecole polytechnique de Milan. En 1971, il remporte le 1er prix du concours pour le Cimetière de San Cataldo à Modena (avec Gianni Braghieri). De 1972 à 1975, il est professeur de design à l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich. En 1975, il enseigne la Composition architecturale à l'Iuav (Institut universitaire d'architecture de Venise). Aldo Rossi (1931-1997) Théoricien, philosophe, artiste, enseignant et architecte milanais qui professait à l’Université d’Harvard En 1976, il commence à enseigner aux États-Unis, d'abord à la Cornell University d'Ithaca et ensuite à la Cooper Union de New York. Il donne de nombreux cours dans les principales universités américaines. En 1980, il est invité comme professeur de design à la Yale University et il donne un cycle de conférences en Amérique latine. Son autobiographie scientifique est publiée au MIT Press en 1981. A partir de1983, il est professeur à Harvard. Aldo Rossi remporte le Pritzker Price en 1990. En 1991, il remporte l'Aia Honor Award (The American Institute of Architects). En 1992, il remporte « The Thomas Jefferson Foundation Medal in Architecture». En 1996, il est nommé membre honoraire de l'American Academy of Arts and Letters (AAAL) de New York. Le 4 septembre 1997, il meurt à Milan, suite à un accident de la route. L’esprit de l’enseignement du Maître reste vivant aujourd’hui à travers le travail poursuivi au sein de l’atelier d’architecture de Milan par ses quatre collaborateurs, Marco Brandolisio, Giovanni da Pozzo, Massimo Scheurer et Michele Tadini : Studio di Architettura ARAssociati. L’architecture, cette " création humaine " qui donne une réalisation à la ville, une forme poétique au réel. Pier Paolo Pasolini La première langue des hommes est l'action de l'homme dans la réalité. Les hommes font des petits poèmes d'action. Et tous ces poèmes modifient un peu la réalité. La réalité physique de ce qui nous entoure, l'architecture, est la mémoire construite de l'action humaine. L'édifice est l'élément premier sur lequel se greffe la vie. Aldo Rossi Une œuvre qui dialogue avec le théâtre, la littérature, le cinéma, et qui s’inscrit pleinement dans son époque. Les années 1970 : Pasolini e… La Forma della città Pasolini… La Forme de la cité Auteur-réalisateur : Pier Paolo Pasolini, Paolo Brunatto 1973 - 16 mm - Couleur - Italie - VO - 15' Image : Pier Paolo Pasolini Avec : Pier Paolo Pasolini, Ninetto Davoli Production : RAI Cette route que nous parcourons, avec cette chaussée disjointe et antique, ce n’est presque rien, c’est une humble chose, on ne peut certes pas la comparer aux grandes œuvres d’art du patrimoine italien ; pourtant, à mon avis, cette route de rien du tout, si humble, il faut la défendre avec le même acharnement, la même bonne volonté, la même rigueur avec laquelle on défend les plus grandes œuvres d’art, tout comme le patrimoine de la poésie populaire, anonyme, devrait être défendu au même titre qu’une poésie de Pétrarque ou de Dante, idem pour la fin de cette route, l’antique porte de la ville de Orte, ça aussi ce n’est presque rien, tu vois ce sont de simples murs, des bastions aux couleurs grises, en réalité, personne ne serait prêt à défendre cette chose, la rage au ventre, et c’est justement ce que j’ai choisi de défendre, quand je dis que j’ai choisi de faire une émission sur la forme d’une ville, la structure d’une ville, le profil d’une ville, c’est justement ça que j’entendais, je veux défendre quelque chose qui n’est pas sanctionné, qui n’est pas codifié, que personne ne défend, quelque chose qui est l’œuvre pour ainsi dire du peuple, de toute l’histoire du peuple d’une ville, d’une infinité d’hommes sans nom, qui ont œuvré à l’intérieur d’une époque, quelque chose qui a ensuite trouvé son aboutissement le plus absolu dans les œuvres d’art d’auteurs, et c’est cette sensibilité qui fait défaut, quand tout le monde est d’accord pour défendre une œuvre d’art, un monument, la façade d’une église, un campanile, un pont, des ruines dont la valeur est à présent établie, mais personne ne se rend compte en revanche que ce qu’il faut défendre, c’est justement ce passé anonyme, ce passé sans nom, ce passé populaire. Les années 1970 : LA TENDENZA Aldo Rossi est le chef de file d’un groupe d’architectes italiens, La Tendenza. Ce mouvement est une critique du fonctionnalisme du Mouvement Moderne, et en particulier du point de vue exclusivement esthétique incarné par le Style International. Cette critique rejette la notion canonique de « la forme suit la fonction », en faisant appel à la raison pour avancer des propositions différentes sur le caractère du projet et sur l’étude de la forme. La Tendenza développe l’idée qu’il existe une spécificité de l’architecture qui lui permettrait d’être considérée comme une discipline autonome. Elle se tourne vers la complexité du phénomène urbain et tente de comprendre la manière dont les formes architecturales ont répondu aux changements à l'intérieur d' événements historiques. Ces problématiques sont contemporaines de celles développées en France par des philosophes qui investissent des champs disciplinaires tels que l’histoire, la psychanalyse, le politique ; des philosophes qui analysent les conditions de production des savoirs et les pratiques qu’ils mettent en acte ; des philosophes dont la singularité est de construire des concepts au contact de l’art plutôt que de l’université. Les années 1980 : LES POSTMODERNES Les postmodernes retiennent l’idée que la manière dont les hommes disposent des choses ou organisent la société s’explique par la façon dont ils les conçoivent. Toutes les œuvres humaines sont le fruit d’une activité mentale. Il existe donc une actualisation des idées dans la réalité, inscrite dans une tradition historique, et dans laquelle s’ancrent des pratiques collectives. Les années 2000 : LA FRENCH THEORY Pendant qu’en France, cette pensée transversale des années 80 est mise hors jeu par le cloisonnement des disciplines, cette même pensée connaît un élan et une vitalité extraordinaire en Amérique, et c’est aujourd’hui sous le nom de " French Theory " qu’elle fait retour sur le lieu même de sa création. Cette réception nord-américaine, qui s'intéresse à la richesse et la diversité des cultures, fait ainsi retour sur l’œuvre d’Aldo Rossi en révélant la radicalité et l’intelligence de son regard sur la ville. LES TRANSFERTS A propos des constructions d’Aldo Rossi aux USA, les Américains ont écrit qu’ils avaient dû attendre un Italien pour comprendre la grandeur de l’Amérique. A propos de la construction des concepts de la philosophie française, nous avons dû attendre les Américains pour en comprendre la vitalité. Durant le printemps 2007 , Michael Hays dirige une séminaire intitulé The Architectural Imaginary : Experimental Architecture of the 1970s C’est à travers la French theory saisie par les Américains que l’œuvre d’Aldo Rossi est vue de manière neuve et éclairante : une lecture des faits urbains générative d’un processus dynamique de production de formes, un acte langagier structuré et porté par une tradition. LA FRENCH THEORY Jacques Derrida - Roland Barthes – Jacques Lacan Michel Foucault - Gilles Deleuze - Jean-François Lyotard LES PERSONNAGES CONCEPTUELS Le concept clef de ce moment philosophique, c'est la notion d'image de la pensée. Foucault : Les formations historiques La question n’est plus celle du composé humain, mais celle des forces composantes de l’homme, qui sont celles de la vie, du travail et du langage. Deleuze : Le désir comme force positive créatrice Le désir est un processus de création, qui construit un agencement et produit du réel. Lacan : Le langage et les chaînes signifiantes L’inconscient est structuré comme un langage. Derrida : L’écriture comme fonction Par la grâce du trait, la vérité s’ordonne, conformément à la loi et à la logique. Barthes : Le style s’élève à partir d’un souvenir enfermé dans le corps de l’écrivain. Ses références sont au niveau d’une biographie personnelle, et non d’une Histoire. Lyotard : Le figural, le mode esthétique de la pensée pour accéder à la visibilité de l’objet du discours. Il n’y a pas de lieu unique pour la pensée, ce qu’affirmait déjà Nicolas de Cues en 1440 dans De docta ignorantia (de la docte ignorance). Ces concepts opèrent un déplacement au niveau de l’homologie entre langage et architecture : Du verbe à l'acte. LE LANGAGE ARCHITECTURAL L'architecture, comme un tout, est structurée comme un langage. Le modèle linguistique de l'énonciation analyse une œuvre en terme de vocabulaire architectural, comme l'expression d'un individu. La sémiotique s’attache à montrer comment les codes et les conventions de l’architecture permettent aux objets de produire une signification dans un espace commun. Cette dimension du langage, comme activité symbolique qui cimente la réalité, est présente dans l'architecture, qui est constitutive de l'humanité au même titre que le langage. LA MEMOIRE ET L' HISTOIRE La structure est le dépôt d'une durée. L’histoire est la mémoire collective de la ville. Un voyage à travers une histoire collective, qui engage des pratiques linguistiques, corporelles et sociales, c'est différent d'une histoire qui valorise des individualités et des discours du savoir. Tous les objets dont nous faisons l’expérience sont des trajectoires historiques. L’architecture, c'est ce qui nous enracine et permet à nos institutions de s'inscrire dans le temps et la durée. Les monuments ne sont plus des objets de dévotion archéologique, mais ils deviennent moteurs de la dynamique de la ville et de sa morphologie en tant qu’éléments permanents constitutifs de l’architecture de la ville. Ce sont eux qui donnent une signification à la vie de la ville. LA LOGIQUE DU DESIR " L'outil architectural devient le véhicule qui favorise un événement que nous souhaitons, indépendamment du fait qu'il survienne ou non ; et dans ce désir de l'événement, il y a quelque chose de progressif. " Comme nous le rappelle Françoise Choay dans son livre intitulé Alberti – Humaniste, architecte paru en 2007, l’architecte est le passeur du désir d’un individu ou d’une communauté. Il œuvre dans le cadre d’une discipline et d’une pratique, qui s'inscrit dans une tradition : le désir du projet d'autonomie de l'architecture comme discipline scientifique, car la science est un moyen d'agir sur la réalité. L' INTENTION ESTHETIQUE La valeur de l'architecture la plus profonde est celle d'une "chose humaine", qui donne forme à la réalité et transforme la matière en fonction d'une conception esthétique. Cette force de l'imagination est une fonction entre le corps et l'esprit, et c'est une relation entre l'analyse et la créativité : apprendre à regarder la ville, et traduire cette expérience ordinaire. La ville est une écriture : c'est la transformation des souvenirs sous forme d'images, l'image du moment vécu. QUAND LA LIGNE DEVIENT ÉCRITURE : UNE PENSÉE DES FORMES Voir la réalité comme une fiction qui, en retour, devient l'outil avec lequel se construisent de nouvelles réalités. « Chaque dessin évoque un souvenir, une discussion, une situation particulière, chaque dessin a constitué, et constitue, une grande leçon d’architecture, chaque dessin représente une heure, un jour de ces splendides années, et referme une multitudes de souvenirs. » Giovanni da Pozzo, Une ville heureuse LA SCÈNE FIXE DES VICISSITUDES HUMAINES La ville est vécue et rêvée, c'est un paysage à la fois réel et imaginaire. L'émotion esthétique est indissociable du travail de la mémoire fondé sur les lieux et les images. Pour Aldo Rossi, observer est un faire, et percevoir signifie créer une unité, saisir une multiplicité de détails dans l’unité d’une image. Toutes ses problématiques sont traversées par la question de l’image urbaine, de son architecture. Cette image se charge de valeurs de tout le territoire vécu et construit par l’homme. « Dans beaucoup de projets, nous voyons concrétisé l’un de ses concepts les plus poétiques : Les distances invisibles sont pour nous l’architecture du passé et du présent ; mais surtout du futur... J’ai justement sous les yeux un dessin de la Schützenstrasse, et je souris en revoyant Aldo en train de colorier en bleu intense ce ciel, qui s’étale sur le dessin et domine Berlin, ce ciel ...parcouru par des anges. » Massimo Scheurer, Anges et architecture UN PARCOURS SCIENTIFIQUE " Sans doute, l'observation des choses a-t-elle constitué l'essentiel de mon éducation formelle ; puis, l'observation s'est transformée en mémoire des choses, choses observées disposées comme des outils bien rangés. Un inventaire entre imagination et mémoire, qui participe à leur déformation ou, d'une certaine manière, à leur évolution. " L’ ARCHITECTURE, SCIENCE AUTONOME L'enseignement Le projet représente le moment fondateur de toute architecture. Il est le moment du faire, et il est un début de certitude pour ce que nous sommes en train de faire... Sans le désir, il se peut qu'il n'y ait plus de certitude, et que l'imagination elle-même devienne une marchandise. Les œuvres L’architecture est inhérente à la formation de la civilisation. Elle constitue un phénomène permanent, universel et nécessaire dont les critères stables sont la création d’un environnement plus propice à la vie et l’intention esthétique. Les principes de la discipline, en tant que fondateurs, n’ont pas d’histoire, ils sont fixes et immuables ; mais les solutions concrètes aux problèmes concrets, sont constamment différents. " Les plus grands produits de l'architecture sont moins des œuvres individuelles que des œuvres sociales; plutôt l'enfantement des peuples en travail que le jet des hommes de génie; le dépôt que laisse une nation; les entassements que font les siècles; le résidu des évaporations successives de la société humaine; en un mot, des espèces de formations." Victor Hugo - Notre-Dame de Paris cité par Aldo Rossi dans l'architecture de la ville. L'écriture d'Aldo Rossi puise ses fondements dans la culture française. - René Daumal et Le Mont Analogue. - Raymond Roussel et Comment j'ai écrit certains de mes livres. - Claude Lévi-Strauss et la pensée structuraliste. - Paul Vidal de la Blache et l'École française de géographie. - Etienne-Louis Boullée, architecte visionnaire des Lumières et l'architecture parlante. - Quatremère de Quincy et l'idée de Type. L'approche nord-américaine de Rossi : On ne lit pas une œuvre, on la pratique. LE LITTERAIRE ET L' ESTHETIQUE DE L' ECRITURE SOUS CONTRAINTE Comment j’ai écrit certains de mes livres Raymond Roussel 1935 Le mont analogue René Daumal 1952 LE LITTERAIRE ET L' ESTHETIQUE DE L' ECRITURE SOUS CONTRAINTE La littérature est un processus et non pas un but, une production et non pas une expression. C'est au croisement de la littérature et des mathématiques que Rossi va trouver son processus d'écriture formelle, chez des écrivains qui utilisent des structures et contraintes mathématiques sous l'angle des opérations et non des contenus. Le recours aux opérations mathématiques dans une poétique ouvre un champ de possibilités qui possède sa propre structure. Topologie et analogie dans Le mont analogue : Roman d'aventures alpines, non euclidiennes et symboliquement authentiques. Processus et mécanismes d'écriture dans Comment j'ai écrit certains de mes livres. CLAUDE LÉVI-STRAUSS ET LA PENSÉE STRUCTURALISTE CLAUDE LÉVI-STRAUSS ET LA PENSÉE STRUCTURALISTE La ville comme œuvre d'art Claude Lévi-Strauss remarque que la ville a ceci de plus que les autres œuvres d'art, qu'elle s'inscrit entre l'élément naturel et l'élément artificiel. Elle est à la fois objet de nature et sujet de culture, la "chose humaine" par excellence. C'est à travers une conception de la nature des faits collectifs que la question de la ville comme œuvre d'art a été posée de façon claire et scientifique. Il s'agit de ramener l'étude d'une culture à ses invariants de structure : la permanence des faits urbains. La ville comme horizon des instincts sociaux de notre humanité La civilisation vient de la richesse des diversités qui se croisent et co-existent. "Chose humaine" par excellence, la ville et sa région sont un "immense réceptacle de labeur". Cette approche géographique, Aldo Rossi la tient de l'école de géographie française, fondée par Paul Vidal de la Blache. S'y retrouve le désir du projet de l'autonomie de la géographie comme discipline scientifique. L' ÉCOLE FRANÇAISE DE GÉOGRAPHIE : GÉNIE DU LIEU ET ŒUVRE HUMAINE L' ÉCOLE FRANÇAISE DE GÉOGRAPHIE : GÉNIE DU LIEU ET ŒUVRE HUMAINE Paul Vidal de la Blache (1845-1918) fonde la géographie humaine comme science, en cherchant à la doter de méthodes (en particulier l’observation sur le terrain) et de problématiques propres. Pour écrire son " Tableau de la Géographie française " il parcourt tout le pays, note tout ce qu’il observe dans des carnets. Il s'intéresse aux aspects humains et politiques, à la géologie, aux transports et à l’histoire. Il est le premier à relier tous ces domaines dans une approche plutôt qualitative, essentiellement narrative voire descriptive, celle des paysages. L' ÉCOLE FRANÇAISE DE GÉOGRAPHIE : GÉNIE DU LIEU ET ŒUVRE HUMAINE La notion de "génie du lieu" : elle est toujours liée à un lieu précis, c'est-à-dire à un lieu, un événement et une forme dans la ville. Qui plus est, l'héritage vidalien qu'est sa géographie humaine repose sur une symbiose originale : l'homme comme être social agissant dans des milieux, évoluant dans des genres de vie et fabriquant des paysages. Paul Vidal de La Blache réussit ainsi à combiner matière et esprit. Cette convergence de données pluridisciplinaire, Aldo Rossi l'applique à son étude des faits urbains concrets situés dans leur contexte géographique : Analyse de cas, monographie de villes et "géographie de sa propre expérience". L'ARCHITECTURE VISIONNAIRE DU SIÈCLE DES LUMIÈRES ETIENNE-LOUIS BOULLÉE (1728-1799) ANTOINE CHRYSOSTOME QUATREMÈRE DE QUINCY (1755 - 1849) ETIENNE-LOUIS BOULLÉE ET LE PROJET THEORIQUE En 1967, Aldo Rossi traduit " Architecture, Essai sur l'art " de Etienne-Louis Boullée. Dans son introduction, Rossi nous donne une nouvelle définition du mot RATIONALISME : "Boullée est un architecte rationaliste, dit Aldo Rossi, au sens où, ayant construit un système logique d'architecture, il se propose de vérifier continuellement avec ses divers projets les principales assertions , et la rationalité du projet consiste à adhérer à un tel système." Boullée, contrairement à ses contemporains, ne considère plus l'architecte comme un bâtisseur. Pour établir l'architecture comme art et lui donner son autonomie, Boullée va travailler sur sa nature profonde, et poser l'architecture comme un "art de concevoir", élaborant son propre corpus doctrinal. ETIENNE-LOUIS BOULLÉE ET L'ARCHITECTURE PARLANTE Comme Etienne-Louis Boullée, Aldo Rossi fut longtemps classé dans la catégorie "peintre architecte". En effet, ce sont des œuvres qui bouleversent les idées reçues, les catégories historiques et les références courantes. Et lorsqu'il s'agit d'écouter une œuvre d'art, d'en saisir la beauté et la poésie, le commentaire historique autant qu'universitaire s'en trouve débordé. Boullée fait de son architecture une parole adressée au citoyen, ses monuments expriment des relations civiques et collectives, il place l'homme dans un espace qui a une fonction d’éducation dans la cité. Il invente l'architecture parlante, à travers les œuvres construites et dessinées. Chez lui, la notion de monument se charge d'une pensée collective, et son esthétique est celle du langage architectural. ETIENNE-LOUIS BOULLÉE ET L'ARCHITECTURE PARLANTE Boullée enregistre ses sensations pour les transformer en événements formels. Une architecture qui mélange formes et sensations, une architecture dans laquelle les ombres et la lumière deviennent matériaux de construction. L'ARCHITECTURE PARLANTE et la question de l'enseignement : dessiner une leçon à partir de l'expérience. « Je me souviens de l’enthousiasme avec lequel nous commencions l’étude d’un projet après avoir vu le dessin, de la recherche, à l’intérieur de celui-ci, de tous les éléments qui pouvaient permettre la compréhension de l’idée architecturale dans le but de garantir, à travers la réalisation technique, l’idée du Maître.» Michele Tadini, Dessins et souvenirs ANTOINE CHRYSOSTOME QUATREMÈRE DE QUINCY Antoine Quatremère de Quincy (1755 - 1849) Critique d'art, archéologue, philosophe, académicien et homme politique français. Quatremère de Quincy est à l'origine des concepts fondamentaux de la théorie moderne de l'architecture comme langage. Il découvre les relations fondamentales entre des traditions culturelles différentes et établit une théorie universelle valide capable de produire une grande diversité de formes et un développement social et collectif : typologie et morphologie. Quatremère de Quincy par David L' IDÉE DE TYPE Une définition magistrale du type et du modèle : " Le mot type présente moins l'image d'une chose à copier où à imiter parfaitement, que l'idée d'un élément qui doit lui-même servir de règle au modèle (...). Le modèle, entendu dans l’exécution pratique de l’art est un objet qu’on doit répéter tel qu’il est; le type est au contraire un objet d’après lequel chacun peut concevoir les ouvrages qui ne se ressembleraient pas entre eux... Aussi voyons nous que toutes les inventions humaines, en dépit des changements postérieurs, ont conservé toujours visible, toujours sensible au sentiment et à la raison, leur principe élémentaire. C’est comme une sorte de noyau autour duquel se sont agrégés, et auquel se sont coordonnés par la suite les développements et les variations dont l’objet était susceptible. " Une définition de la forme : " J’entends la forme comme un signe précis qui se place dans la réalité et constitue la mesure d’un processus de transformation dans le temps. Dans ce sens, la forme architecturale est quelque chose de clos et d’achevé, encore une fois étroitement liée à un énoncé logique. " L’universalité du type et le caractère singulier d’une variété locale. La maison de lumière : The Lighthouse Le Saint-Laurent Le Maine Toronto Galveston Vassivière Alcabre Breda Camminghaburen Rotterdam..... La maison de lumière : Théâtre et Monument Toronto, Lac Ontario : Lighthouse Theatre, 1987-89 Galveston, Texas : Arche Monumentale, 1987-90 QUATREMÈRE ET L' INSTRUMENTALISATION DU MUSÉE Steven Adams, chercheur à l'université de Hertfordshire, dans un article publié en 2004, nous donne une nouvelle lecture des : Lettres à Miranda sur le déplacement des monuments de l'art de l'Italie. Il s'agit du célèbre essai publié anonymement par Quatremère de Quincy au milieu de l'été 1796 pendant qu'il est en fuite, et qui intervient dans le débat sur l'enlèvement des objets d'art en Italie par les armées napoléoniennes. Les sept lettres sont adressées au général Francesco de Miranda et correspondent probablement à un échange de courrier réel mais dont la partie rédigée par Miranda n'a pu être retrouvée. Le général Francisco de Miranda (1750-1816) Révolutionnaire vénézuélien, rencontra Thomas Jefferson en Amérique, la grande Catherine en Russie, participa à la Révolution française, vécut à Londres et combattit pour l'indépendance des colonies espagnoles en Amérique latine. Francisco de Miranda en prison à Cádiz en 1816 par Arturo Michelena (1863 - 1898) L' INSTRUMENTALISATION DU MUSÉE Dans ses lettres à Miranda, Quatremère livre ses craintes quand à l'instrumentalisation du musée. Quatremère nous rappelle que l'art est la marque de la sensibilité culturelle, sociale et géographique qui lui a donné naissance. Les œuvres doivent être vues dans le contexte dans lequel elles ont été originellement produites, et qui leur donne toute leur signification et leur valeur. Les arts, insiste-t-il, doivent être guidés par un but social. En arrachant les œuvres d'art de leur contexte d'origine pour les exposer dans un musée, elles perdent leur "partie morale". Elles sont remplacées par la fétichisation de l'artiste et la conception de l'objet d'art moderne, esthétique et inaccessible, dont la seule "valeur" est le prix. La capacité de l'art à incarner la "connaissance humaine", cette notion de "totalité", Quatremère la retrouve dans le monde antique, monde dans lequel les arts existaient dans un état de plénitude sociale, esthétique et culturelle. Situées dans leur contexte originel, les œuvres conservent ce qu'il qualifie de "fécondité" et de "force magique". " J'ai toujours un rêve de grande architecture civile ; non la concordance des discordes, mais la ville qui est belle en raison de la richesse et de la variété qu'elle contient. Je crois en la ville du futur pour cette raison. C'est le lieu où les fragments de quelque chose autrefois brisé sont recomposés. " Aldo Rossi Aldo Rossi Sommaire Une œuvre qui dialogue avec le théâtre, la littérature, le cinéma, et qui s'inscrit pleinement dans son époque. Les années 1970 : Les années 1970 : Les années 1980 : Les années 2000 : Pasolini e… La Forma della città LA TENDENZA LES POSTMODERNES LA FRENCH THEORY LES TRANSFERTS LES PERSONNAGES CONCEPTUELS LA MEMOIRE ET L' HISTOIRE LA LOGIQUE DU DESIR L' INTENTION ESTHETIQUE L'architecture, cette "création humaine" qui donne une réalisation à la ville, une forme poétique au réel. QUAND LA LIGNE DEVIENT ECRITURE : UNE PENSEE DES FORMES LA SCENE FIXE DES VICISSITUDES HUMAINES UN PARCOURS SCIENTIFIQUE L’ ARCHITECTURE, SCIENCE AUTONOME L' écriture d'Aldo Rossi puise ses fondements dans la culture française. - LE LITTERAIRE ET L' ESTHETIQUE DE L' ECRITURE SOUS CONTRAINTE - CLAUDE LÉVI-STRAUSS ET LA PENSÉE STRUCTURALISTE - L' ÉCOLE FRANÇAISE DE GÉOGRAPHIE : GÉNIE DU LIEU ET ŒUVRE HUMAINE - L' ARCHITECTURE VISIONNAIRE DU SIÈCLE DES LUMIÈRES ETIENNE-LOUIS BOULLÉE (1728-1799) : LE PROJET THEORIQUE L' ARCHITECTURE PARLANTE ANTOINE CHRYSOSTOME QUATREMÈRE DE QUINCY (1755 - 1849) : L' IDÉE DE TYPE L' INSTRUMENTALISATION DU MUSÉE L'approche nord-américaine d' Aldo Rossi : on ne lit pas une œuvre, on la pratique. Aldo Rossi Drawings and Paintings Teatrino, mano del santo e ombre 1978 Sezioni urbane 1984 The Modena Cemetery 1971 Aldo Rossi : inediti la cupola 1988 Modena con pesce 1982 Teatro 1979 Dicatum Carolo 1989 Lighthouses &Towers N.Y. 1980 La speranza teatrino scientifico 1979 Teatro Del Mondo Composition 1979 Costruzioni nell'acqua 1981 Teatrino scientifico con Gallaratese e altri edifici 1978 Bonnefanten Museum Maastricht 1991 Untitled 1981 Aldo Rossi Bibliographie Ecrits : Monographies : Aldo Rossi Une architecture pour les musées Traduit de l'italien par Catherine Peyre. Ce texte, inédit en français, a été rédigé dans le cadre du séminaire de théorie du projet architectural tenu à l'institut d'Architecture de Venise en 1964-65, et publié dans "teoria della progettazione architectonica" par Dedalo, Bari, 1968. L'architecture d'Aujourd'hui- spécial Aldo Rossi - Paris, juin 1989 Aldo Rossi Buildings and Projects Compiled and Edited by Peter Arnell and Ted Bickford Introduction by Vincent Scully Postscript by Rafael Moneo Project Descriptions by Mason Andrews Rizzoli, New York 1985 Aldo Rossi L'architecture de la ville Traduction par Françoise Brun 1981 L'Equerre, Paris, pour la version française. L’architettura della città, Marsilio, Padova 1966 Aldo Rossi Introduzione a E.-L. Boullée, Architettura: saggio sull’arte Marsilio, Padova 1967 Aldo Rossi autobiographie scientifique Traduit de l'italien par Catherine Peyre Parenthèses, Marseille, 1988 Autobiografia scientifica, Pratiche, Parma 1990 A Scientific Autobiography Translated by Lawrence Venuti Cambridge :The MIT Press 1981 Catalogue : Aldo Rossi in America: 1976 to 1979 Preface by Peter Eisenman Introduction by Aldo Rossi Published by the Institute for Architectural and Urban Studies New-York, 1979 Aldo Rossi Drawings and Paintings Edited by Morris Adjmi and Giovanni Bertolotto Essay by Carter Ratcliff with Texts by Morris Adjmin, Giovanni Bertolotto and Stefanie Lew Princeton Architectural Press, New York 1993 Aldo Rossi : dessins 1990 - 1997 Les dessins d'Aldo Rossi "Chère architecture !" - Paolo Portoghesi dessins 1990-1997 - Textes de Marco Brandolisio Une Ville heureuse - Giovanni da Pozzo Anges et architecture - Massimo Scheurer Dessins et souvenirs - Michele Tadini ACTES SUD \ MOTTA 1999 Aldo Rossi The Life and Works of an Architect The material presented in this book was collected and organized by Sissi Castellano with the assistance of Marco Brandolisio, Giovanni da Pozzo, Massimo Scheurer, Michele Tadini and Elisabetta Annovi from Studio Aldo Rossi. A few profound things - Arduino Cantàfora Autobiographical notes on my training,etc. - Aldo Rossi edited by Alberto Ferlenga Könemann, Cologne 2001 Aldo Rossi Bibliographie en ligne http://meaning.boxwith.com/projects/making-meaning-memory This work is a reconfigured and condensed version of my 2002 master’s thesis: Meaning Building: Aldo Rossi and the Practice of Memory. by Jeremy John Beaudry, BFA Thesis Presented to the Faculty of the Graduate School of The University of Texas at Austin in Partial Fulfillment of the Requirements for the Degree of Master of Science in Architectural Studies The University of Texas at Austin - December 2002 http://www.pritzkerprize.com/rossi.htm Aldo Rossi Pritzker Architecture Prize Laureat 1990 Contents of this Page: ...about Aldo Rossi Photo Gallery Citation from the Pritzker Jury Aldo Rossi's Acceptance Speech Aldo Rossi's Architecture of Recollection: The Silence of Things Repeated or Stated for Eternity by Kurt W. Forster. http://www.worldandi.com/specialreport/1988/april/Sa13546.htm Kenneth Powell Aldo Rossi: Recomposing the Past in Cities of the Future The World & I Online, Washington THE ARTS Issue Date : 4 / 1988 Kenneth Powell is an architecture writer for the London Daily Telegraph. The World & I Online 3600 New York Ave. NE Washington, DC 20002 http://isites.harvard.edu/icb/icb.do?keyword=k14128&pageid=icb.page64098 Harvard University - Graduate School of Design K. Michael Hays : The Architectural Imaginary: Experimental Architecture of the 1970s Harvard Design School: 3305 - Spring 2007 Analogue_Notes.pdf Rafael Moneo translated by Angela Giral "Aldo Rossi: The Idea of Architecture and the Modena Cemetery". Oppositions, nº 5, 1976, and in S.D. (Japanese magazine), March 1978. 1974 "La Idea de Arquitectra en Rossi y el Cementerio de Módena". Monografía nº 4, E.T.S.A. de Barcelona, 1974. Oppositions, the journal of the New York-based Institute for Architecture and Urban Studies (IAUS). The Architectural Imaginary: Experimental Architecture of the 1970s Harvard Design School: 3305 Spring 2007 Moneo_Modena_Cemetery.pdf Aldo Rossi Philosophie-art Etienne-Louis Boullée par Philippe Madec Fernand Hazan, Paris - 1986 Raymond Roussel Comment j'ai écrit certains de mes livres L'Imaginaire-Gallimard, Paris - 1995 Henri Bergson Matière et mémoire PUF, Paris - 1914 L'évolution créatrice PUF, Paris - 1946 René Daumal Le Mont Analogue L'Imaginaire-Gallimard, Paris - 1981 Gilles Deleuze Foucault Les Editions de Minuit, Paris - 2004 Gilles Deleuze et Félix Guattari Qu'est-ce que la philosophie ? Les Editions de Minuit, Paris - 2005 Pasolini e… La Forma della città (Pasolini… La Forme de la cité) Auteur-realisateur : Pier Paolo Pasolini, Paolo Brunatto 1973 - 16 mm - Couleur - Italie - VO - 15' Image : Pier Paolo Pasolini - Avec : Pier Paolo Pasolini, Ninetto Davoli Production : RAI Claude Lévi-Strauss Race et histoire Unesco - 1952 Coll. "Médiations", ed. Gonthier, Paris - 1961 Michel Foucault L'ordre du discours Editions Gallimard, Paris - 2004 Roland Barthes Le degré zéro de l'écriture Editions du Seuil, Paris - 1972 Jean-François Lyotard Sur la constitution du temps par la couleur dans les oeuvres récentes d'Albert Ayme Edition Traversière, Paris et Jean-François Lyotard - 1981 Aldo Rossi Philosophie en ligne Steven Adams, University of Hertfordshire, England http://sitem.herts.ac.uk/artdes_research/papers/wpades/vol3/saabs.html Quatremere de Quincy and the instrumentality of the museum - 2004 La voix de Gilles Deleuze en ligne - paris8 http://www.univ-paris8.fr/deleuze/article.php3?id_article=29 Cours sur le cinéma : image-temps, image-mouvement - 1981-82-83 Université du Québec à Chicoutimi http://classiques.uqac.ca/classiques/Peirce_Charles_Sanders/logique_de_la_science/logique_de_la_science.html Une édition électronique réalisée à partir de l'article de Charles-Sanders Peirce (1839-1914), “ La logique de la science ” (1879), Article publié dans la Revue philosophique de la France et de l'étranger, décembre 1878-janvier 1879. Une édition numérique réalisée par M. Alain Blachair, de l'Académie Nancy-Metz. http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/philo/textesph/default.htm#peirce Ecole Normale Supérieure, rue d'Ulm, Paris http://www.diffusion.ens.fr/en/index.php?res=conf&idconf=813 Colloque Qu’est-ce qui est réel ? - 2005 Organised by: Claude Debru (ENS), Giuseppe Longo (CNRS) et Thierry Paul (ENS) Qu’est-ce qu’une théorie réaliste de la perception ? by Jocelyn Benoist (univ. Paris I) Aldo Rossi Philosophie en ligne France Culture : Les chemins de la connaissance http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/nouveau_prog/connaissance/alacarte.php Muséum d’Histoire Naturelle L’Evolution en Questions - 2007 Darwin, le matérialisme et la science Patrick Tort, professeur détaché au Muséum • Directeur de l’Institut Charles Darwin International Collège International de Philosophie, rue Descartes, Paris Séminaires 2008 Jean-Paul Jouary : L'art d'être humain. Pourquoi l'art paléolithique ? Catherine Darbo-Peschanski : La théorie de l'acte chez les Grecs anciens. Barbara Formis : Esthétique de l'ordinaire : gestes, corps, expériences Le collège de la Cité Cité des sciences et de l’industrie Où va la ville ? - 2008 La condition urbaine à l'heure de la mondialisation Olivier Mongin philosophe, directeur de la revue Esprit France Culture : Les sentiers de la création http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/nouveau_prog/creation/alacarte.php LES BELLES CAPTIVES Contemporaines Lundi c'est théorie-saison 3 - 2008 Fresh Théorie : Images de la pensée Une discussion avec Mark Alizart, Catherine Malabou et Dork Zabunyan France Culture : Les vendredis de la philosophie Montaigne: raison et imagination - 2008 Par François Noudelmann Invités : Philippe Desan. professeur à l'Université de Chicago Lawrence D. Kritzman. professeur à l’Université de Dartmouth, auteur d’un livre en anglais sur Montaigne et l’imagination Bernard Seve. professeur d'esthétique et de philosophie de l'art à l'Université Lille-S. Sabine KRAUS Architecte d.p.l.g. Résidence 24, Appt.611 23, rue du Faubourg Boutonnet 34090 MONTPELLIER FRANCE Tél : 04 67 54 96 69 06 19 90 29 31 Email : [email protected] Portfolio : http://geometries.org