Rapport patrimoine - Saint
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Rapport patrimoine - Saint
RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL COMMUNE DE SAINT-LOUIS Financement AFD FAISABILITE SECTORIELLE – PATRIMOINE Etude de faisabilité et étude d’impact environnemental et social du projet de développement touristique de la Région de Saint-Louis Novembre 2010 Direction de la composante patrimoine Jean-Marc NATALI – URBANIS 188 Allée de l’Amérique latine 30900 Nîmes France Direction de l’étude : François LAURENT et Joseph TOMATIS Coordination à St-Louis : Mouhamed DIOP Autres experts impliqués dans l’élaboration du présent document Papa Ahmed KEITA Laurent BIOT la u s a n n e av. de montchoisi 21 1006 lausanne t 021 619 90 90 f 021 619 90 99 [email protected] RESUME EXECUTIF Objectifs stratégiques : Le mécanisme opérationnel futur doit permettre de répondre à plusieurs objectifs : > Contribuer à un meilleur habitat des occupants, > Contribuer à l’image touristique de Saint Louis par la valorisation de son patrimoine d’intérêt mondial, > Permettre que la réhabilitation du bâti soit en conformité avec le PSMV, > Favoriser un certain développement économique, qu’il soit commercial ou touristique, > Contribuer à l’emploi et à la qualification de jeunes dans le domaine du bâtiment et lutter contre la pauvreté. Constat : > L’île de Saint Louis, qui est couverte par le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) et la Zone centrale du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, est répartie à parité entre les propriétés publiques et privées. > L’île dispose d’un Système d’information géographique performant, réalisé par la coopération avec Lille Métropole, avec une fiche d’analyse de chacune de 1 344 Unités architecturales. La base est gérée par la Maison du Patrimoine qui sensibilise habitants, propriétaires et élus, sur le patrimoine. > Les besoins de réhabilitation pour les Unités architecturales privées de l’île de Saint Louis couvrant le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) sont considérables : sur 704 unités, 411, soit 59 % sont en Etat moyen, mauvais ou péril. > L’intérêt architectural, exceptionnel ou grand, est concentré sur un nombre réduit d’unités architecturales, 71 Unités pour les parcelles privées. > L’enquête sur l’évolution du bâti réalisé durant la présente mission indique que l’état du bâti s’est détérioré significativement entre 2003 et 2010,près de la moitié de l’échantillon s’est dégradé, alors que 15% s’est améliorées grâce à des investissements privés et à l’action de l’association PMS. Enjeux opérationnels : > L’action pour appuyer la réhabilitation du patrimoine privé, doit être ciblée, d’une part sur les Unités architecturales à intérêt exceptionnel ou grand, qui sont en état moyen, mauvais ou en péril, (Axe A : 65 Unités architecturales privées) et d’autre part sur les Façades et toitures de séquences urbaines déterminées, avec un architectural grand et moyen, cohérentes avec le projet touristique (Axe B : 116 Unités architecturales privées). St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé i > Il est proposé un dispositif d’opération programmée d’amélioration de la Sécurité, du Tourisme et de Patrimoine (OPA-STP) qui s’appuie sur la législation en vigueur, avec 5 supports : - une enquête foncière et sociale - une opération programmée qui subventionne fortement les travaux sur le gros oeuvre, les toitures, la sécurité et les réseaux, dans le cadre de contrat de partenariat avec chaque famille propriétaire, afin de s’assurer de la protection des occupants, de la formation de jeunes sur le chantier et de respect du patrimoine - une prescription de travaux de façades - un volet sur les bâtiments en péril - une opération de rénovation urbaine, dans un second temps sur une dizaine d’immeubles > L’enquête foncière et sociale a montré le bon accueil de la population à la réhabilitation de son patrimoine et l’impasse financière et juridique actuelle des familles. Une telle enquête, unités par unités, serait réalisée pendant la première année de l’OPA-STP . > Le taux de financement des familles pour la réhabilitation devrait être fonction de leurs revenus, avec un taux de subvention compris entre 50 et 90% des travaux sur l’HT. Sur la base d’un taux moyen estimé à 80%, compte tenu de la pauvreté constatée, le cout global des subventions à apporter est de l’ordre de 2,6 Millions d’euros, soit 1 690 Milliards de Francs CFA. > Les autres volets de l’OPA-STP sont l’appui à l’enregistrement au livre foncier, le relogement, la mise en place d’un prêt pour le confort intérieur, la sensibilisation des entreprises et le contrat jeune pour la réhabilitation du patrimoine. Le cout de ces volets est de l’ordre de 0,5 Millions d’euros, soit 325 Millions de Francs CFA. > Un tel projet doit bénéficier d’une ingénierie de conduite de projet, avec une équipe de suivi animation complète, et intégrée dans la Maison du Patrimoine de l’Agence de Développement Communale. > L’équipe serait constituée de 9 personnes, dont une partie est déjà présente sur site. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé ii Décisions à prendre : > Valider l’ensemble du dispositif de ciblage des Axes A et B et de financement. > Déterminer quel sera l’organisme financeur par lequel transiteront les fonds de financement des propriétaires, sachant que les dossiers seront montés par les propriétaires avec l’aide technique et juridique de la maison du patrimoine. > Si possible passer un protocole avec le ministère de la Culture pour déterminer les modalités d’intervention de l’architecte mandaté de son bureau spécialisé pour donner en Amont ses avis et conseils aux propriétaires et à la maison du patrimoine. > Soumettre à délibération du conseil municipal le dispositif de l’OPA-STP et le contrat type de partenariat avec chaque propriétaire. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé iii SOMMAIRE RESUME EXECUTIF I SOMMAIRE IV LISTE DES PLANCHES, TABLEAUX ET FIGURES VI 1. INTRODUCTION 1 1.1 Etude de faisabilité du projet de développement touristique de la Région de Saint-Louis 1 1.2 Contexte et objectifs 1 1.3 Différentes étapes et livrables de la présente étude 2 2. CADRAGE PREALABLE DU PATRIMOINE BATI PRIVE 2.1 Périmètre d’étude et d’intervention considéré 4 4 2.2 Structure de la propriété sur l’île 5 2.3 Etat général du bâti et intérêt architectural 7 2.4 Evolution récente de l’état du patrimoine 2.5 Etat du marché du logement 9 13 3. SCENARIO D’INTERVENTION SUR L’HABITAT PRIVE DANS LE PERIMETRE PATRIMOINE MONDIAL SECTEUR SAUVEGARDE 15 3.1 Nécessité d’une stratégie d’intervention et d’un ciblage 15 3.2 Calibrage du scénario d’intervention et de ses objectifs 17 4. CALIBRAGE DES COUTS DE REHABILITATION 21 4.1 Méthodologie utilisée pour les ratios de coûts 21 4.2 Bordereau des prix utilisé 23 4.3 Ratios de prix de réhabilitation au m2 pour les axes A et B 24 4.4 Calibrage des coûts globaux de la réhabilitation et maquette financière de l’axe A 25 4.5 Calibrage des coûts globaux de la réhabilitation et maquette financière de l’axe B 27 4.6 Maquette financière des deux axes formant l’opération programmée 29 5. UN DISPOSITIF D’ENSEMBLE AVEC CINQ SUPPORTS 30 5.1 Préambule 30 5.2 L’Opération Programmée d’Amélioration Sécurité Tourisme Patrimoine (OPA-STP) 31 5.3 L’enquête foncière et sociale : 1ère année de l’OPASTP 34 5.4 La prescription de travaux de façades, après deux ans d’information 40 5.5 Le volet Péril : mise en œuvre progressive 42 5.6 La préparation d’une opération de rénovation urbaine sur quelques unités architecturales 45 St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé iv 6. AUTRES ASPECTS DE L’OPERATION DE REHABILITATION DE L’ILE 48 6.1 Le volet patrimoine public 48 6.2 Le volet confort intérieur 48 6.3 Le volet social et appui au relogement 50 6.4 Le volet insertion / formation des jeunes 50 6.5 Le volet qualification des entreprises 52 6.6 Le volet fiscalité 53 7. LES MODALITES DE SUIVI ET D’ANIMATION DE L’OPASTP 57 7.1 Les missions de suivi animation 57 7.2 Positionnement et composition de l’équipe de suivianimation au sein de la Maison du Patrimoine 59 8. PROCESSUS D’INSTRUCTION DES AUTORISATIONS DE CONSTRUIRE 63 8.1 Etat des lieux 63 8.2 Une vigilance du bureau du patrimoine sur les chantiers 64 8.3 Les améliorations proposées dans le cadre de l’OPA-STP 65 9. DEFINITION DU PROCESSUS D’INSTRUCTION ET DE PAIEMENT DES AIDES A L’AMELIORATION DU PATRIMOINE 66 9 . 1 L e s o u t i l s d e b as e d e l ’ O P A - S T P 66 9.2 Le contrat de partenariat pour chaque Unité architecturale 66 9.3 Le circuit d’instruction 67 9.4 Le circuit de paiement 67 9.5 Le solde du dossier 68 9.6 L’instance de contrôle 68 10. PLANNING D’ENSEMBLE 69 11. BUDGET D’ENSEMBLE (EXPRIME EN EUROS PUIS EN FCFA) 70 12. CONCLUSION 72 13. ANNEXES 73 St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé v LISTE DES PLANCHES, TABLEAUX ET FIGURES Planche 1 : Plan du PSMV : Classification des immeubles et des espaces publics ................................................................... 6 Planche 2 : Axe A : Evolution de l’état du bâti (2005-2010) ................... 19 Planche 3 : Axe B : Séquences urbaines à fort potentiel touristique .......... 20 Tableau 1 : Structure de la propriété sur l’île ........................................... 5 Tableau 2 : Type de propriétés des UA sur l’île......................................... 7 Tableau 3 : Etat général du bâti sur l’île .................................................. 7 Tableau 4 : Etat de la propriété privée ..................................................... 8 Tableau 5 : Intérêt architectural et état des UA privées de l’île .................. 9 Tableau 6 : Evolution de l’état des immeubles de grand intérêt architectural (2003-2010).................................................... 9 Tableau 7 : Répartition des UA selon leur intérêt architectural et selon leur état actuel .......................................................... 17 Tableau 8 : Ratios de coût de réhabilitation au m2 selon différents niveaux d’intervention ........................................................ 24 Tableau 9 : Taux de subventionnement des immeubles (cible A) .............. 26 Tableau 10 : Maquette financière de l’axe A ............................................ 27 Tableau 11 : Estimation du coût de l’Axe B (réhabilitation toiturefaçades-sécurité) ............................................................... 28 Tableau 12 : Maquette financière globale (Axes A et B) ............................ 29 Tableau 13 : Tableau d’échantillonnage .................................................. 35 Figure 1 : Organigramme de l’équipe de suivi-animation de l’OPA-STP ...61 Figure 2 : Calendrier prévisionnel de l’OPA-STP ................................... 69 Planche photos 1 : Evolution positive des UA entre 2003 et 2010 ............... 10 Planche photos 2 : Evolution positive des UA entre 2003 et 2010 ............... 11 Planche photos 3 : Différentes formes d’altération ...................................... 12 St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé vi 1. INTRODUCTION 1.1 Etude de faisabilité du projet de développement touristique de la Région de Saint-Louis Le Groupement URBAPLAN-DETENTE-COFREPECHE-INGESAHEL a remporté l’appel d’offre international lancé par la Commune de Saint-Louis en octobre 2009, relatif à « l’étude de faisabilité et étude d’impact environnemental et social du projet de développement touristique de la Région de Saint-Louis ». Le contrat de ce marché a été signé par les différentes parties prenantes au cours du mois d’août 2010 et les prestations techniques du Groupement ont démarré à cette date. Cette étude, financée par l’Agence française de développement (AFD), prépare un futur programme de développement, susceptible de faire l’objet d’un prêt d’environ 14 millions d’euros à l’Etat du Sénégal et de différentes subventions pour un montant de près de 2 millions d’euros. 1.2 Contexte et objectifs Ancienne capitale coloniale de l’Afrique de l’Ouest, Saint-Louis est une agglomération qui est à la recherche d’une nouvelle dynamique de développement, depuis que le rayonnement politique, économique et culturel de Dakar l’a progressivement éclipsée. Comptant plus de 200.000 habitants, la ville est actuellement confrontée à de nombreuses contraintes : caractère excentré et enclavé au nord du pays, dynamisme économique entravé par la crise de son principal secteur d’activités (pêche), cadre urbain particulièrement dégradé, site naturel menacé et contraignant, ... Néanmoins, la ville de Saint-Louis renferme également de réelles potentialités encore largement sous-exploitées, notamment dans le domaine touristique. Combinée à d’autres atouts régionaux, et pour autant que son enclavement soit atténué et que ses atouts patrimoniaux soient préservés et valorisés, la ville de Saint-Louis devrait à terme pouvoir devenir une véritable destination touristique. La présente étude a pour objectif de vérifier la faisabilité d’un programme de développement de la ville de Saint-Louis, comprenant des actions dans un spectre large de domaines : tourisme, urbanisme, patrimoine, pêche et environnement. Articulé autour d’une porte d’entrée touristique, ces différentes actions doivent permettre à la ville de se doter d’un véritable programme de développement local. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 1 1.3 Différentes étapes et livrables de la présente étude 1.3.1 Objectifs et importance des présentes faisabilités sectorielles Les faisabilités sectorielles sont des livrables qui, à la demande du Groupement, ont été rajoutés lors de la négociation du contrat, en juillet-août 2010. L’étude impliquant près de vingt experts, travaillant sur une trentaine d’actions, le Groupement, fort de son expérience d’études similaires, a recommandé que la Commune de Saint-Louis et l’Agence française de développement puissent disposer aussi rapidement que possible de premiers éléments de faisabilité. Ces faisabilités sectorielles portent sur : > Tourisme > Urbanisme et espaces publics > Patrimoine > Pêche > Déchets solides Plutôt que d’attendre que chacune des équipes ait achevé son travail initial de faisabilité - pour l’agréger ensuite dans un rapport intermédiaire de faisabilité (opération qui aurait pris plus de 5 mois et qui n’aurait pas permis la mission de supervision de l’AFD à fin novembre 2010, et par conséquent une instruction du projet par le comité de financement de l’AFD début 2011) - le Groupement a proposé de remettre des faisabilités sectorielles. Ces documents rendent compte de l’avancement du travail et permettent au comité technique et au bailleur de se prononcer sur les orientations et actions sectorielles proposées par le Groupement pour ladite composante. De ce fait, ces rapports retracent l’avancement du travail de nos équipes sectorielles et n’ont pas, par essence, vocation à être validés. Ils font naturellement l’objet d’observations et de commentaires du comité technique et du bailleur, qui alimenteront la suite du travail du Groupement. Ce dernier, intégrera ces observations et corrections dans son livrable suivant, à savoir le rapport intermédiaire de faisabilité. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 2 1.3.2 Autres livrables de l’étude Les autres livrables qui seront remis au cours de l’avancement de l’étude sont : 1. Rapport intermédiaire de faisabilité : Suite aux faisabilités sectorielles précitées, le Groupement remettra un rapport intermédiaire de faisabilité, qui abordera l’ensemble du futur programme de manière transversale, en articulant les composantes les unes par rapport aux autres, en décrivant les montages financiers et institutionnels et leurs cadres logiques, en précisant des échéanciers et des chemins critiques et en intégrant une composante renforcement des capacités institutionnelles. La majorité de ces éléments aura été préalablement discutée pendant la mission de supervision de fin novembre 2010. Ce rapport intermédiaire de faisabilité devra permette à l’équipe de projet de l’AFD de disposer de tous les éléments nécessaires à l’instruction du projet par son comité de financement. Ce rapport sera soumis au comité technique, dont les observations et corrections seront intégrées dans le rapport final. 2. Rapport provisoire d‘ESS et PGCS : Comme évoqué dans la proposition du Groupement, ce type d’études et de plans de gestion se font sur la base d’études techniques détaillées. Or, la présente étude de faisabilité ne livrera pas de documents ayant ce niveau de détail. Par conséquent, il convient encore de préciser les éléments nécessaires, en matière d’impact environnemental et social, pour instruire le futur programme. 3. Rapport final de l’étude Ce rapport clôt l’étude et synthétisera tous les éléments abordés au cours de cette dernière. Ce document devra faire l’objet d’une approbation par le comité technique. A priori, il sera finalisé après instruction du financement par le bailleur. 1.3.3 Commentaires sur les termes de référence Les termes de référence ayant été élaborés il y a plus de deux ans, en concertation avec l’ancienne équipe municipale, il est apparu nécessaire de revoir quelques aspects de la présente étude. Certaines priorités actuelles de la Municipalité ont ainsi pu être mieux prises en compte, alors que la préoccupation du Groupement de faire à terme de Saint-Louis une véritable destination touristique a également pu être intégrée. Cette contrainte a pu être surmontée grâce à l’interprétation intelligente de leurs missions que se sont faites les différentes parties prenantes. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 3 2. CADRAGE PREALABLE DU PATRIMOINE BATI PRIVE 2.1 Périmètre d’étude et d’intervention considéré Le périmètre d’étude est celui de l’ile de Saint Louis. Il correspond à la Zone du Patrimoine Mondial (Zone PM) déterminée par l’UNESCO lors de l’inscription du site sur la liste du patrimoine mondial, officialisée le 20 décembre 2000. Cette zone PM couvre l’ensemble de la superficie de l’île Saint Louis, berges et quais compris, ainsi que le pont Faidherbe. Cette Zone du Patrimoine Mondial correspond en totalité au secteur sauvegardé dont le périmètre et le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) ont été approuvés par décret présidentiel le 30 Juin 2008. Ce décret présidentiel a été l’aboutissement de sept années de travail d’un grand nombre d’architectes, d’étudiants en architecture et de techniciens. Il a été réalisé à la demande du gouvernement du Sénégal par l’UNESCO/ Centre du patrimoine Mondial, dans le cadre de la convention France-UNESCO. La pierre angulaire du PSMV est sans doute la base de données établie dans le cadre de la coopération avec Lille Métropole Communauté Urbaine, réalisée par l’école d’architecture de Lille, des étudiants Sénégalais et des techniciens de la Ville de Saint Louis, sous la direction de Madame Suzanne Hirschi, entre 2002 et 2005. Cette base de données, nommée SIN’DAR et qui établit un état des lieux architectural et urbain, pour chacune des 1344 unités architecturales de l’ile, est un travail de grande qualité que nous utiliserons régulièrement. Cette base de données est actuellement gérée par la Maison du Patrimoine, dispositif communal dépendant de la Direction de la planification et du patrimoine de l’Agence de développement communal (ADC). Comme l’indique le décret présidentiel, le secteur sauvegardé qui correspond à la Zone PM, est « principalement une zone d’habitat ancien, bâtie suivant un plan régulier en damiers, articulée autour de la place Faidherbe et de la Gouvernance. Dans cette même zone se trouve implanté un certain nombre d’édifices datant de l’époque coloniale …. ». L’ile fait approximativement 350 mètres de large d’Est en Ouest, sur 2 300 mètres de long (Nord-Sud). Sa superficie est d’environ 72 hectares. Elle comporte 1 344 unités architecturales (parcelles). Dans le périmètre du PSMV, 13 bâtiments sont inscrits en tant que monuments historiques et relèvent de la protection de l’Etat (Loi du 25 janvier 1971) et non directement du PSMV (la liste figure en annexes). Le présent rapport vise à proposer une méthode, une stratégie et la meilleure allocation possible des moyens financiers que l’AFD envisage d’affecter au projet, St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 4 en ce qui concerne la réhabilitation du patrimoine privé de l’île Saint Louis, en cohérence avec un projet de développement touristique global. En effet, le secteur sauvegardé et son PSMV qui constituent une quintessence de la connaissance sur le patrimoine bâti, n’étaient pas destinés à proposer des moyens opérationnels pour la réhabilitation, ou le maintien en état, du patrimoine bâti existant, mais la gestion durable du site est une exigence du classement à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est pourquoi notre rapport s’intéresse à la structure de la propriété sur l’île, à l’évolution de l’état du bâti et du marché du logement avant d’élaborer les éléments d’une stratégie d’intervention, puis de calibrage de cette intervention. 2.2 Structure de la propriété sur l’île La propriété de l’île est répartie presque à parité entre la propriété privée et la propriété publique. Tableau 1 : Structure de la propriété sur l’île Désignation Total des UA de l’ile Saint Louis (secteur PM) Statut privé Propriété communale Propriété de l’Etat Propriété de l’Etat Français Propriété Militaire Nombre (en %) 1 344 704 52% 11 536 40% 8 85 Source : SIN’DAR/ Maison du Patrimoine Cette parité est plutôt exceptionnelle dans un tissu urbain assez dense. Elle résulte de l’histoire de Saint Louis et des différents rôles de capitale administrative qu’elle a joués. Elle indique qu’une réhabilitation d’ensemble ne pourra se réaliser qu’en agissant sur deux volets : le secteur privé et le secteur public. Le présent rapport traite, principalement, du bâti privé, la question du bâti public y sera cependant évoquée. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 5 Page 22 Planche 1 Ville Saint-Louis du Sénégal Echelle : 1/2000 Avertissement : Ce plan de sauvegarde a été réalisé à la demande du Gouvernement du Sénégal par l’UNESCO/Centre du patrimoine mondial, dans le cadre de la Convention France-UNESCO. Sur une base de travail élaborée par Xavier Ricou (architecte DPLG, France), ce document a été adapté et complété par Elisabeth Blanc (architecte DPLG, France), Alain Coulon (architecte-urbaniste de l’Etat, France), Suzanne Hirschi (architecte DPLG, France), Chéhrazade Nafa (architecte DPLG, France), Marie-Noël Tournoux (chargée de mission Convention France-UNESCO), Delphine Deleneuville et Clément Verfaillie (étudiants architectes). Les auteurs de ce document souhaitent attirer l’attention du lecteur sur le caractère provisoire de son FRQWHQXTXLQ·DSDVHQFRUHIDLWO·REMHWG·XQHYDOLGDWLRQRIÀFLHOOH(QRXWUHOHVLGpHVRXOHVRSLQLRQVH[SULPpHVQ·HQJDJHQWTX·HX[PrPHVHWHQDXFXQ cas l’UNESCO, le Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique Classé ou la Mairie de Saint-Louis. Novembre 2006 &ODVVLÀFDWLRQGHVLPPHXEOHVHWGHVHVSDFHVOLEUHV Vol. 2 Règlement Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur Site inscrit sur la liste du patrimoine mondial Ile Saint-Louis du Sénégal Si l’on se place selon la qualité architecturale des biens, le tableau suivant nous indique que si la propriété publique est dominante pour les 33 immeubles à intérêt architectural exceptionnel (27/33), c’est la propriété privée qui domine pour les immeubles de grand intérêt architectural (103/155). La réhabilitation du patrimoine sera donc majoritairement sous la responsabilité des propriétaires privés. Tableau 2 : Type de propriétés des UA sur l’île Type de propriétés Total des UA de l’ile Saint Louis (secteur PM) Statut privé Propriété communale Propriété de l’Etat Propriété de l’Etat Français Propriété Militaire Nombre d’UA Intérêt Intérêt architectural architectural exceptionnel grand 1 344 33 155 704 6 103 11 2 1 536 21 43 8 1 1 85 3 7 % 67% Source : SIN’DAR/ Maison du Patrimoine 2.3 Etat général du bâti et intérêt architectural Les données de SIN’DAR qui ont servi de base à l’élaboration du PSMV, mesurent l’intérêt architectural selon le tableau suivant : Tableau 3 : Etat général du bâti sur l’île Intérêt architectural de l’Unité exceptionnel Nombre 33 Sous-total et % grand 155 188 parcelles soit 14% moyen 439 Soit 33% aucun 659 Sans objet Total 58 1344 Soit 53% 100% Source : SIN’DAR/ Maison du Patrimoine L’intérêt architectural est donc concentré sur 188 parcelles, soit 14% du total. Ceci indique que la qualité des immeubles est assez concentrée sur l’île, au centre, au nord du centre, puis dispersée vers le sud (voir carte). Nous sommes donc dans un cas ou la proportion de bâtiments ayant un intérêt architectural est St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 7 déjà assez faible : 53% des parcelles n’ont déjà aucun intérêt architectural, 33% n’ont qu’un intérêt architectural moyen. Tout ceci converge pour indiquer que le patrimoine est déjà minoritaire dans le tissu urbain existant. Le peu qui existe est donc à protéger et à réhabiliter efficacement faute de quoi le volet patrimonial de l’habitat s’amoindrira et son aspect culturel et touristique aussi. L’état du bâti privé sur l’île de Saint Louis est globalement très moyen, près du tiers (31%) des bâtiments privés sont dans un mauvais état ou en péril, comme l’indique le tableau suivant : Tableau 4 : Etat de la propriété privée Etat de la propriété privée Nb d’unités architecturales % Bon état 261 37% Moyen Etat 198 28% Mauvais état 165 24% Péril 48 7% Total 704 100% Source : SIN’DAR/ Maison du Patrimoine Cet état globalement très moyen est confirmé par le cumul des rubriques, péril, mauvais état et état moyen qui atteint 59% des propriétés privées. L’état du bâti privé, classé selon la qualité architecturale nous permet de cerner que 42 parcelles privées, qui ont un intérêt architectural « exceptionnel ou grand » sont dans un mauvais état ou en péril. Le nombre passe à 71 parcelles si l’on intègre les parcelles en état moyen. Les bâtiments avec un intérêt architectural exceptionnel ou grand sont sensiblement plus dégradés que les autres bâtiments. 86 parcelles supplémentaires, de qualité architecturale moyenne, sont, elles aussi, en mauvais état ou en péril. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 8 Tableau 5 : Intérêt architectural et état des UA privées de l’île Bâti privé : Total Intérêt architectural de l’Unité Exceptionnel Bon état (1) Etat moyen (2) Mauvais état (3) En péril (4) Etat mauvais et en péril (3+4) Total moyen, mauvais état et en péril (3+4+5) 6 2 1 1 2 4 Grand 103 36 29 25 13 67 Moyen 240 90 64 65 21 Aucun 329 133 104 74 12 261 198 165 48 Sans objet 86 26 Total 704 Source : SIN’DAR/ Maison du Patrimoine Ces différents éléments nous serviront à établir une stratégie ciblée sur le patrimoine, après comparaison de l’évolution récente de l’état du patrimoine d’intérêt « exceptionnel ou grand » entre 2002/2005 et 2010. 2.4 Evolution récente de l’état du patrimoine Dans le cadre de la présente mission, afin d’étayer notre réflexion dans le choix de la stratégie adéquate, les architectes de l’équipe ont réalisé un état comparatif du bâti. Cet état compare, le bâti privé ayant un intérêt architectural exceptionnel ou grand et dont l’état initial était moyen, mauvais ou en péril entre 2003 et 2010. Nous avons indiqué 2003 par simplification, tout en sachant que l’enquête initiale s’est réalisée entre 2002 et 2005 et la seconde en 2010. Pour les 4 unités architecturales dont l’intérêt est exceptionnel, on constate que leur état est stable sur la période considérée. Une est en état moyen (Ecole primaire Léontine Gracian), une est en mauvais état (les châteaux d’eau), deux sont en péril (dont les entrepôts Tour Maurel et Prom). Aucune n’a changé de catégorie sur la période. Pour les 67 unités architecturales privées « grand intérêt architectural » le résultat de l’état comparatif 2003/2010 figure dans le tableau suivant : Tableau 6 : Evolution de l’état des immeubles de grand intérêt architectural (2003-2010) Etat des immeubles à En grand intérêt architectural 2003 En Solde Etat en Etat stable 2010 2003/2010 amélioration Etat en détérioration Perte du grand intérêt architectural Moyen 29 28 -1 9 11 8 2 Mauvais 25 16 -9 2 4 10 1 En péril 13 17 +4 0 2 14 3 Total 67 61 -6 11 17 32 6 Source : SIN’DAR et Urbaplan St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 9 ST-LOUIS : PATRIMOINE PRIVE AXE A : exemples d’amélioration Globalement le patrimoine privé de l’île de Saint-Louis subit année après année des outrages le plus souvent irréversibles. Dans l’échantillon Axe A, certaines unités architecturales ont cependant enregistré des améliorations de la qualité de leur bâti. Ces réhabilitations ont été faites à l’initiative de leurs propriétaires ou ont été portées par des associations s’étant donné pour vocation de préserver le patrimoine de l’île (à l’instar des activités de l’association PMS (Patrimoine Métiers Solidarité). UA Nf0804 (2005) grand intérêt architectural _ mauvais état UA Nf0804 (2010) grand intérêt architectural _ état moyen UA Nd0402 (2005) grand intérêt architectural _ mauvais état UA Nd0402 (2010) grand intérêt architectural _ état moyen UA Ne1707 (2005) grand intérêt architectural _ état moyen UA Ne1707 (2010) grand intérêt architectural _ état moyen ST-LOUIS : PATRIMOINE PRIVE AXE A : exemples de détérioration Le patrimoine privé de Saint-Louis connaît une détérioration particulièrement rapide et malheureusement irréversible. De nombreuses unités architecturales de l’Axe A ont connu au cours de 5-7 ans des altérations de différentes natures. L’état des superstructures de certaines UA sont profondément endommagées et font qu’elles figurent désormais dans la catégorie « en péril », car menaçant ruine. Trop souvent, les unités architecturales ayant fait l’objet de rénovation, parfois fort onéreuse, l’ont été sans le moindre souci de préserver les caractéristiques architecturales d’époque (style, volumétrie, matériau, …). UA Sb1403 (2005) grand intérêt architectural, état moyen UA Sb 1403 (2010) grand intérêt architectural, mauvais état UA Ne0604 (2005) grand intérêt architectural, mauvais état UA Ne0604 (2010) grand intérêt architectural, en péril UA Sb0805 (2005) grand intérêt architectural, état moyen UA Sb0805 (2010) plus aucun intérêt architectural ST-LOUIS : PATRIMOINE PRIVE AXE A : exemples de détérioration Au vu de l’état de dégradation d’une partie du patrimoine privé de l’île, l’opération programmée d’amélioration Sécurité-Tourisme-Patrimoine (OPA-STP) se justifie pleinement, même si les montants devant y être alloués sont relativement élevés. Les commentaires suivants permettent de cerner la tendance actuelle à la dégradation, malgré les efforts accomplis : > Le stock des immeubles privés à grand intérêt architectural en état moyen, mauvais ou péril était de 67 unités en 2003, il passe à 61 unités en 2010, par la perte d’intérêt architectural de 6 unités. Il s’agit de 6 maisons transformées ou effondrées. > Sur les 61 unités restantes comme ayant un grand intérêt architectural en 2010 on constate que sur les 7 dernières années : - 11 se sont améliorées - 17 sont stables - 32 se sont détériorées, soit la moitié de l’effectif de ce groupe > Le groupe des immeubles en mauvais état, diminue, hélas, au profit du groupe « en péril » qui augmente significativement (4 nouveaux et 3 disparitions). Le groupe « péril » voit 14 immeubles se dégrader davantage sur la période (14/17). > Point d’optimisme : les améliorations apportées à 9 unités des immeubles en état initial moyen, soit un tiers de l’effectif initial. Il est donc possible d’indiquer, que si la tendance actuelle se poursuivait à un tel rythme, la détérioration du bâti privé risquerait d’être significative sur le volet patrimoine bâti du classement au titre du patrimoine Mondial. Il faut par contre confirmer que, dès que des moyens, mêmes minimes, ont été déployés, ils ont rencontré un bon accueil des propriétaires et des habitants. Il en a ainsi été pour le fonds d’aide expérimental mis en place par l’UNESCO pour de petites réhabilitations et des investissements productifs de lutte contre la pauvreté. L’évaluation mandatée par la convention France/UNESCO en a fait un bilan très positif en conseillant une hausse des moyens financiers et d’accompagnement social et économique (E. Robert – Déc. 2006). 2.5 Etat du marché du logement Il ne rentrait pas dans nos moyens d’investigation de réaliser une étude du marché du logement. Il est cependant important de noter qu’il existe une forte tension sur le marché du logement, notamment dans le secteur du locatif. Il s’avère difficile pour les actifs de trouver un logement locatif sur Saint louis. La recherche peut durer plusieurs mois et les candidats à la location sont souvent amenés à se loger loin du centre. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 13 Il existe un marché pour des logements de chambres dans les maisons de l’île. Le prix de location pour le marché local est de l’ordre de 15 000 Francs CFA par mois (23 euros) pour une chambre dans une maison en état moyen, montant pouvant doubler si la chambre et le bâtiment sont en bon état. Ce marché peut concerner des fonctionnaires, en poste pour quelques temps, ou des étudiants. Il est complémentaire du marché de l’hébergement touristique, étudié par ailleurs. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 14 3. SCENARIO D’INTERVENTION SUR L’HABITAT PRIVE DANS LE PERIMETRE PATRIMOINE MONDIAL SECTEUR SAUVEGARDE Le Secteur Sauvegardé et son Plan de sauvegarde et de mise en valeur n’ont pas prévu, en tant que tel, de mécanisme opérationnel pour la réhabilitation des bâtiments et de l’habitat. Le mécanisme opérationnel futur doit permettre de répondre à plusieurs objectifs : > contribuer à un meilleur habitat des occupants, > contribuer à l’image touristique de Saint Louis par la valorisation de son patrimoine d’intérêt mondial, > permettre que la réhabilitation du bâti soit en conformité avec le PSMV, > favoriser un certain développement économique, qu’il soit commercial ou touristique, > contribuer à l’emploi et à la qualification de jeunes dans le domaine du bâtiment et lutter contre la pauvreté. 3.1 Nécessité d’une stratégie d’intervention et d’un ciblage L’ampleur des besoins constatés pour les unités architecturales privées de l’île de Saint louis est considérable : sur 704 unités, 411, soit 59 % sont en état moyen, mauvais état ou Péril. Une intervention généralisée, quel que soit l’intérêt architectural du bâtiment, n’est pas envisageable pour des raisons budgétaires, si l’on souhaite que l’appui public envisagé ait un véritable effet de levier. Une intervention non ciblée, serait par ailleurs difficilement admissible en terme de justification de l’aide publique, tant les besoins en amélioration de l’habitat privé peuvent être partagés ailleurs à Saint Louis et au Sénégal. Le ciblage de l’opération sur les immeubles à grand ou très grand architectural permettra de limiter le risque de la dispersion des moyens financiers, techniques et humains apportés en accompagnement. Le second risque à éviter dans une opération de réhabilitation / revitalisation urbaine est celui de la non lisibilité. Cette expression indique que, pour être crédible, efficace et durable, une action de réhabilitation se doit d’être visible d’un maximum d’acteurs et d’utilisateurs de la Ville : les habitants, les acteurs économiques, les élus et leurs électeurs et dans le cas de Saint Louis, les touristes. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 15 Le fait de cibler l’action de réhabilitation sur un nombre réduit d’immeubles à intérêt architectural fort, peut être un risque de non lisibilité urbaine, puisque ces immeubles seront répartis sur l’ensemble de l’île Saint Louis. C’est pourquoi nous avons identifié des « séquences urbaines », cohérentes avec les cheminements touristiques majeurs de l’île, sur lesquels seront réalisées des réhabilitations de type «façades, toitures et sécurité » de manière la plus systématique possible. Ces réhabilitations concernent donc aussi bien la mise en sécurité des immeubles, tant du point de vue de la sécurité des passants que celle des occupants que la mise hors d’eau des bâtiments. Sur cette base d’intervention sur un bâtiment sain, il sera procédé à la remise en état des façades. En résumé, il est proposé une stratégie d’intervention sur l’habitat privé de l’île de Saint Louis, organisée selon deux axes : > Axe A : réhabiliter complètement les immeubles à intérêt architectural grand ou exceptionnel du secteur sauvegardé qui sont en état moyen, mauvais ou en Péril > Axe B : viser à la réhabilitation systématique, de type « façades, toitures et sécurité » sur des séquences urbaines, cohérentes avec le projet touristique. Cette stratégie d’intervention permettrait de stopper la tendance à la dégradation du patrimoine bâti d’intérêt architectural exceptionnel ou grand, telle que nous l’avons constatée sur la période 2003/2010. En ce sens cette stratégie correspond à certaines exigences du classement du site au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Il conviendra, de plus, de proposer des modalités d’intervention qui permettent d’atteindre les autres objectifs de l’opération : > permettre que la réhabilitation du bâti soit en conformité avec le PSMV, > favoriser un certain développement économique qu’il soit commercial, ou touristique > contribuer à l’emploi et à la qualification de jeunes dans le domaine du bâtiment et lutter ainsi contre la pauvreté. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 16 3.2 Calibrage du scénario d’intervention et de ses objectifs 3.2.1 Axe A : Immeubles à intérêt architectural grand ou exceptionnel Axe A : réhabiliter complètement les immeubles à intérêt architectural grand ou exceptionnel du secteur sauvegardé qui sont en état moyen, mauvais ou en péril. Cet axe regroupe, en 2010, 65 Immeubles ainsi répartis : Tableau 7 : Répartition des UA selon leur intérêt architectural et selon leur état actuel Bâti privé : Intérêt architectural de l’Unité Total Bon état Etat moyen Mauvais Etat Péril Etat Moyen mauvais et péril 6 2 1 1 2 4 103 36 29 25 13 67 exceptionnel grand Total Axe A 2003 71 Total Axe A 2010 65 Une cartographie des unités architecturales de l’axe A est présentée ci-après. Une estimation des coûts de réhabilitation a été réalisée afin de proposer une maquette financière du dispositif. (cf. infra). 3.2.2 Axe B : Immeubles sur séquences à fort potentiel touristique Axe B : viser à la réhabilitation systématique, de type « façades, toitures et sécurité » sur des séquences urbaines, cohérentes avec le projet touristique. Les séquences urbaines proposées sur la carte « des séquences urbaines à fort potentiel touristique » ont été établies en articulation avec les itinéraires touristiques du syndicat d’initiative et la carte des unités architecturales exceptionnelles ou grandes. L’itinéraire proposé, chemine du Nord au Sud de l’île, en s’attardant dans la partie centrale. Il regroupe au total 612 unités architecturales, publiques et privées, dont 248 sont sans intérêt architectural ou vides. Si l’on exclut les immeubles de la cible A, la cible B, composée des immeubles des séquences urbaines à intérêt architectural exceptionnel, grand et moyen, compte un effectif maximum de : > 144 unités architecturales publiques, > 179 unités architecturales privées. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 17 Compte tenu de l’état du bâti, les tableaux précédents nous indiquent qu’environ 35% des unités architecturales sont en bon état pour les bâtiments privés. On utilisera provisoirement le même taux pour les bâtiments publics. On considère que les bâtiments en bon état n’ont pas besoin d’intervention en façades, toitures ou sécurité. Ce qui aboutit au potentiel réel de la cible B sur les séquences urbaines à fort potentiel touristique : > 94 unités architecturales publiques, > 116 unités architecturales privées. Une estimation des coûts de réhabilitation a été réalisée pour les UA privées, afin de proposer une maquette financière du dispositif. (cf. infra). St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 18 Sc1 505 Sb14 Sc1 404 Sb1 403 05 01 09 Sb13 Sb13 Sd1 212 Sa091 Sc1 204 1 4 Sa090 Sa090 3 Sb10 03 05 Sb10 Sa070 Sc090 4 4 Sa06 08 Sc090 3 Sa06 05 05 Sb08 Sc08 03 Sb0 803 Sd07 08 Sa04 04 Sc060 2 Sb050 4 Sd04 07 Sc030 2 Sa010 Sb0 302 6 1 Sd030 Se030 2 Sa010 3 Sd0101 Ca 01 03 Na0101 Na0102 Nc0102 Nb0101 Ne0201 Na0202 Ne0211 Na0303 Nb0303 Na0401 Ne0304 Na0402 Nc0504 Na0503 Nd0402 Nc0502 Nc0503 Nb0502 Nd0 601 Nb0603 Nd0 606 Ne0604 Na0701 Nb0 706 Ne0607 Nb0 Nb0 702 703 Ne0709 Nd0 906 Ne0 907 Nd1003 Nd1101 Na1205 Ne1707 Nf0804 Nd1704 Nf1006 état 2010 état 2005 200m LEGENDE 100m ECHELLE 1:8’000 Septembre 2010 1056-patrimoine-150910 immeuble ancien détruit reconstruction sans intérêt architectural en péril mauvais état état moyen bon état (bâtiment rénové) unité architecturale à grand intérêt architectural en péril mauvais état état moyen unité architecturale à intérêt architectural exceptionel 0 EVOLUTION DE L’ETAT DU BATI PATRIMOINE PRIVE PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DE LA REGION DE SAINT-LOUIS PATRIMOINE COMMUNE DE SAINT LOUIS REPUBLIQUE DU SENEGAL Octobre 2010 0 200m ECHELLE 1:8000 1056-office de tourisme, musée et poste-181010 propriété privée, terrain vide (dent creuse) (17 UA) propriété publique, aucun interêt architectural (125 UA) propriété privée, intrêt architectural moyen (141 UA) propriété privée, grand interêt architectural (35 UA) propriété privée, interêt architectural exceptionnel (3 UA) propriété publique, terrain vide (dent creuse) (15 UA) propriété publique, aucun interêt architectural (91 UA) propriété publique, intrêt architectural moyen (87 UA) propriété publique, grand interêt architectural (41 UA) propriété publique, interêt architectural exceptionnel (16UA) propriété également présente dans la cible A (41 UA) séquences urbaines à fort potentiel touristique LEGENDE 100m SEQUENCES URBAINES A FORT POTENTIEL TOURISTIQUE URBANISME-ESPACE PUBLIC PROGRAMME DE DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE DE LA REGION DE SAINT-LOUIS PATRIMOINE COMMUNE DE SAINT LOUIS REPUBLIQUE DU SENEGAL 4. CALIBRAGE DES COUTS DE REHABILITATION 4.1 Méthodologie utilisée pour les ratios de coûts Le calibrage des coûts de réhabilitation a été réalisé pour chacun des deux axes préconisés. La difficulté principale était la détermination de ratios de coûts qui correspondent à la fois au marché local de Saint-Louis et à une réhabilitation durable du patrimoine, conforme au PSMV, pour une amélioration du confort de vie des occupants. Dans cet objectif, il a été fait appel à un architecte francophone, qui achevait une mission de deux ans auprès de la Maison du Patrimoine, dans le cadre du partenariat avec Lille Métropole. Cet architecte a ainsi développé une double expertise : celles des prix de la réhabilitation à Saint Louis et celle des techniques de réhabilitation elles-mêmes. Cette expertise a été complétée par un dialogue avec des artisans concernés par des chantiers récents de réhabilitation de qualité pour des propriétaires privés sur l’île. Il a ainsi été construit un bordereau de prix type, qui permettre au maître de l’ouvrage de se situer dans la perspective d’un chantier de réhabilitation durable que nous qualifierons ainsi : > les études préalables, en architecture et en structure sont réalisées par des professionnels compétents en réhabilitation, > les autorisations et les taxes nécessaires sont assumées, > le chantier est correctement préparé et sécurisé, > la stabilité de l’ouvrage est mise en œuvre, > les travaux de façades sont réalisés à la chaux, > les travaux de toiture assurent une véritable étanchéité, > le bâtiment est mis hors d’eau (toiture), hors d’air (fenêtres), > les réseaux sont remis en ordre dans les parties communes, > le prix alloué autorise l’entreprise à garantir et assurer la formation du chef de chantier et d’un ou plusieurs jeunes apprentis sur le chantier, en alternance avec un cursus de formation, > le prix alloué autorise un temps passé pour le suivi de la qualité et de la conformité du chantier par une autorité locale changée de cette mission (Maison du Patrimoine/ ADC). St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 21 Les prix indiqués ne comprennent pas : > Le coût de l’accompagnement public à la réhabilitation (conseils, accompagnement technique et social, suivi de la qualité et de la conformité). Ce coût est estimé par ailleurs. > Les travaux de second œuvre sur le bâti et les logements, en dehors des parties communes. Les travaux de second œuvre concernent la plomberie, les sanitaires, l’électricité, les cloisonnements intérieurs, les peintures, les sols. Il est proposé de ne pas les inclure dans les coûts subventionnables pour les raisons suivantes : > lorsqu’ils sont réalisés à partir de réseaux communs aux normes et dans un bâtiment « hors d’eau, hors d’air », ils peuvent l’être avec moins de contraintes et sans risque pour le patrimoine, > ils se réalisent souvent, à Saint Louis, en auto réhabilitation, qui est un aspect économiquement important mais difficilement gérable dans le cas de financements publics, > cette optique permet au présent programme de se centrer sur le patrimoine et son effet durable, avec des taux de financement importants sur le gros œuvre, la sécurisation et les façades. > des conditions seront introduites dans le programme pour que les conditions d’habitat des occupants actuels soient améliorées par les propriétaires, subventionnés pour le gros œuvre. Par contre, pour ces travaux de second œuvre, une approche de type micro-crédit ou cautionnement collectif sera abordée dans ce rapport (Point 5-2 - le confort intérieur). St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 22 4.2 Bordereau des prix utilisé Ainsi, en fonction des éléments présentés dans la méthodologie ci dessus, il a été utilisé le bordereau de prix suivant. Les prix unitaires sont différents selon l’état de l’unité architecturale. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 23 4.3 Ratios de prix de réhabilitation au m2 pour les axes A et B Le bordereau de prix ci dessus a été testé d’une part sur des chantiers de réhabilitation réalisés récemment à Saint louis, d’autre part sur un échantillon d’immeubles dans les différentes situations d’état du bâti. Ces premières estimations ont été discutées avec des entreprises de Saint Louis intervenant en réhabilitation. Il est cependant évident que ces ratios de calibrage ne prétendent pas d’estimer de manière fiable la réhabilitation de tel ou tel bâtiment, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’intérêt architectural avec des éléments particuliers de patrimoine. Ils doivent donc être utilisés avec précaution et dans leur rôle de calibrage général de l’opération. Tableau 8 : Ratios de coût de réhabilitation au m2 selon différents niveaux d’intervention Les prix du tableau ci-dessus sont HT. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 24 4.4 Calibrage des coûts globaux de la réhabilitation et maquette financière de l’axe A Afin de déterminer le coût de la réhabilitation globale des unités architecturales concernées de l’axe A il a été établi une estimation des surfaces concernées. Pour l’axe A, les surfaces à réhabiliter ont été calculées, bâtiment après bâtiment. La liste des immeubles et leur superficie à réhabiliter figure en annexe. Le total des surfaces à réhabiliter est d’environ 20 000 M2 pour cet axe. Compte tenu des ratios établis ci-dessus et de l’état du bâti constaté, il est possible de déterminer le coût global de réhabilitation des unités architecturales de l’axe A par leurs propriétaires, soit environ 1,6 milliard de CFA (2,5 Millions d’Euros). Sur cette base il est possible d’établir la maquette financière de l’opération. Cette maquette financière qui indique les budgets publics à réserver, est ellemême construite en appliquant deux hypothèses qui concernent : le taux de réussite de l’opération et son taux de subventionnement. 4.4.1 Le taux de réussite de l’opération Il dépend de la cible, de ce qui lui est demandé, et du temps affecté à l’opération. Dans le cas de Saint Louis, les cibles à convaincre sont des propriétaires dont le statut lui-même sera difficile à identifier et à cerner. Mais nous le verrons plus loin, les Saint Louisiens accueillent favorablement l’éventualité de l’opération pour leur patrimoine. Il faudra donc du temps pour identifier les copropriétaires et les convaincre. C’est pourquoi la durée de l’opération doit être assez longue, par expérience, 5 années est une bonne échéance. Eventuellement 3 ans prolongeables 3 ans en fonction d’une évaluation intermédiaire. Ainsi, sur les 71 immeubles de la cible A, un taux de réussite de l’opération de 65%, serait, d’après notre expérience, plausible, si l’opération se déroule dans de bonnes conditions d’appui aux propriétaires, soit un objectif de réussite de 46 Unités architecturales. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 25 4.4.2 Le taux de subventionnement de l’opération. Il doit être construit en évitant les effets d’opportunité et d’enrichissement sans cause. Il doit aussi respecter certains principes d’équité, de façon à ce qu’une famille propriétaire mais sans ressources, puisse être davantage aidée qu’une famille avec des revenus confortables. Cette distinction selon les revenus est relativement aisée dans certains pays d’Europe, mais elle l’est beaucoup moins au Sénégal. C’est pourquoi il sera proposé de distinguer 4 classes de richesse des familles propriétaires et occupantes, d’une classe A (très démunie) à une classe D (aisée). En fonction de ce classement, dont les modalités nécessiteront une concertation locale et une utilisation de référentiels internationaux existants, il est proposé des taux de subventionnement importants, dans la mesure ou seuls les travaux de gros œuvre (sécurité, structure, toiture, façades, réseaux communs) sont subventionnés. Le second œuvre restant à charge des propriétaires. De plus, par sécurité, les taux de subventions s’appliqueront à des montants de travaux plafonnés au M2. On obtiendrait alors un taux de subventionnement selon le tableau ci après Tableau 9 : Taux de subventionnement des immeubles (cible A) Taux de subventionnement des immeubles de Taux proposé Taux moyen retenu la cible A selon le niveau de richesse des propour maquette priétaires A- Très faible 90 % B- Faible 80% C- Moyen 70 % D- Aisé 50% X Dans la mesure où les propriétaires volontaires ainsi que leurs niveaux de revenus ne sont pas connus, la maquette financière a été établie en considérant que le taux moyen de subventionnement serait de 80%. Les subventions seront attribuées dans le cadre d’un règlement général, adopté par délibération des instances communales et dans le cadre de contrats passés entre le programme et les propriétaires, définissant les engagements de chaque partie, et un planning. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 26 4.4.3 Maquette financière de l’axe A La maquette financière de l’axe A est celle d’une enveloppe budgétaire d’environ 1 Milliard de Francs CFA (environ, 1,5 Millions d’Euros) ; Tableau 10 : Maquette financière de l’axe A Les prix mentionnés dans le tableau ci-dessus sont HT. 4.5 Calibrage des coûts globaux de la réhabilitation et maquette financière de l’axe B La méthode utilisée par l’axe B est identique à celle de l’axe A. Cependant les surfaces n’ont pas été calculées bâtiment par bâtiment, mais avec une moyenne de 150 M2 par Unités. La répartition de l’état du bâti (Moyen, mauvais, très mauvais) des 116 unités architecturales de cet axe B, a été réalisée selon les mêmes proportions que dans la base de données SIN’ Dar pour l’habitat privé. Enfin il existe une différence dans l’hypothèse du taux de réussite sur 5 ans, qui passe à 80%, alors que cette hypothèse est à 65% pour l’axe A. En effet, la cible B est moins ambitieuse sur les travaux subventionnés, (façades/ toitures) et inclut les immeubles en moyen état situés sur les séquences urbaines prioritaires. Dans la mesure où ces immeubles sont déjà en état moyen avec un St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 27 intérêt architectural grand, on peut faire l’hypothèse que le volontariat des propriétaires sera plus facile à mobiliser. Le taux de réussite de 80% des unités architecturales privées reste, cependant, assez optimiste sur 5 ans et devra être accompagné d’une certaine dose d’obligations dans le cadre d’une campagne de ravalement et d’une véritable politique de communication. (Voir infra). Le tableau ci dessous indique, pour l’axe B, une maquette financière d’un montant de 700 Millions de CFA H.T. (soit environ 1,1 Millions d’Euros H.T.). Tableau 11 : Estimation du coût de l’Axe B (réhabilitation toiturefaçades-sécurité) Eta t du B â ti Mo ye n trè s ma uva i s R a ti o / To ta l 150 m2 Uni té s a rc hi te c tura l e Ratio € /M2 bâti Ratio FCFA/M2 bâti Nombre d'UA privées des séquences urbaines Estimation Nombre d'UA selon état du bâti Estimation cout de l'intervention € Estimation cout de l'intervention CFA Ma uva i s 80 100 150 52.000 65.000 97.500 48% 40% 12% 116 56 46 14 116 313.200 1.677.360 668.160 696.000 434.304.000 452.400.000 Nombre initial Unités architecturales de la cible - Axe B Taux de réussite en 5 ans Nombre objectif du programme en unités archtecturales Taux de subventionnement 203.580.000 1.090.284.000 116 80% 93 80% Ma que tte fi na nc i è re de l 'a xe B Estimation cout programme Axe B en € Estimation cout programme Axe B en CFA 1.073.510 697.781.760 Les prix mentionnés dans le tableau ci-dessus sont HT. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 28 4.6 Maquette financière des deux axes formant l’opération programmée En synthèse, la maquette financière de l’opération quant aux besoins en financement publics pour la réhabilitation figure dans le tableau suivant : Tableau 12 : Maquette financière globale (Axes A et B) TOTAL GÉNÉRAL AXE A Nombre 46 Nombre d'Unites arc hitecturales réhabilités totalement Nombre de m2 estimés Prix Euros Prix CFA TOTAL GÉNÉRAL AXE B 12.913 1.523.891 990.529.150 Nombre 93 Nombre d'Unites arc hitecturales réhabilités en facades et toitures Nombre de m2 estimés Prix Euros Prix CFA TOTAL GÉNÉRAL AXES A+B 13.950 1.073.510 697.781.500 Nombre Nombre d'Unites arc hitecturales d'interêt architec tural "exceptionnel ou grand" concernées par une réhabilitation Nombre de m2 estimés Prix Euros Prix CFA 139 26.863 2.597.401 1.688.310.650 Les prix mentionnés dans le tableau ci-dessus sont HT. Ces chiffres n’intègrent pas les dispositifs d’appui dont il est question ci après. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 29 5. UN DISPOSITIF D’ENSEMBLE AVEC CINQ SUPPORTS 5.1 Préambule Il est proposé un dispositif d’ensemble qui s’appuie sur la législation en vigueur. En effet, le code de l’urbanisme du Sénégal comprend les outils qui permettent d’agir sur tous les niveaux envisageables pour l’opération programmée : santé, tourisme et patrimoine (OPA-STP) proposée. La législation en vigueur est, de plus, assez récente : > la partie législative du code de l’Urbanisme a été codifiée - loi n° 2008-43 du 20 août 2008, > la partie réglementaire du code de l’urbanisme a été approuvée et codifiée par décrets successifs dont le dernier en date est du 30 décembre 2009. Cette législation permet d’envisager un dispositif avec 5 supports : 1. Une enquête foncière et sociale sur 70 unités architecturales prioritaires (Axe A et péril), puis sur les 116 unités architecturales de l’axe B 2. Une Opération Programmée d’Amélioration de la Sécurité, du Tourisme et du Patrimoine (OPA-STP) et son dispositif d’appui et de conseil aux propriétaires, habitants et professionnels. L’OPA-STP soutient financièrement les propriétaires volontaires qui réhabilitent conformément au PSMV, dans le cadre d’un contrat qui protège les droits des occupants et favorise la qualification et l’emploi. Le dispositif d’appui et de conseil fait partie de l’OPA-STP et se situe dans la Maison du Patrimoine (ADC). Il inclut un dispositif d’appui aux techniques de réhabilitations, à l’emploi et à la formation des jeunes et le soutien à une filière métier du patrimoine (ferronnerie, charpente, maçonnerie). 3. Une prescription des travaux de façades sur les séquences urbaines prioritaires, accompagnant les subventions possibles de l’OPA-STP. 4. Un volet péril, où la commune peut être financée par l’OPA-ST pour avancer les travaux, puis les répercuter sur les propriétaires ou récupérer les montants lors de la cession du bien, le tout sur un nombre très progressif d’immeubles. 5. Une opération de rénovation urbaine pour certains des immeubles de l’axe A, qui après enquête foncière et analyse, n’auraient aucune chance de pouvoir être réhabilités par leurs propriétaires dans le cadre de la seule opération programmée. Dans ce cas, limité en nombre, un opérateur réalise l’acquisition et restauration, puis la revente. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 30 Nous détaillerons le contenu et l’organisation de chacun de ces supports, mais il est utile de souligner ici que la mise en ouvre de ces supports peut s’enclencher progressivement et sans délai. Ainsi : 1. L’enquête foncière et d’occupation pourrait se réaliser durant la première année de l’OPA-STP, 2. L’OPA-STP pourrait démarrer dès la signature de la convention d’OPA, ainsi que la constitution de l’équipe d’appui et de conseils aux propriétaires et occupants, au sein de la Maison du Patrimoine, 3. La prescription de travaux de façade pourrait intervenir après 2 années d’information, 4. La mise en œuvre du volet péril a déjà commencé par une identification lors de l’enquête prévue au point 1 et pourrait se concrétiser par la préparation, puis la réalisation d’une ou deux interventions de travaux d’office, avec une maîtrise d’ouvrage des travaux par la commune, 5. La rénovation urbaine s’enclencherait après deux années d’étude sur le foncier et de choix d’un opérateur. 5.2 L’Opération Programmée d’Amélioration Sécurité Tourisme Patrimoine (OPA-STP) 5.2.1 La composition de l’OPA-STP Il s’agit d’un outil juridique simple constitué : > D’une convention d’opération passée entre l’organisme qui détient les fonds (en provenance de l’AFD) et la Commune, qui définit les objectifs quantitatifs, qualitatifs et les sommes réservées à l’opération. La convention précise le cahier des charges que doit respecter l’opérateur (la MDP/ADC) tant pour les missions d’assistance et de conseil aux propriétaires, que pour l’animation du milieu professionnel, que pour les résidents et leur relogement. La convention d’opération prévoit le financement du dispositif d’appui sur toute la durée de l’opération (5 ans, ou deux fois 3 ans). Elle indique aussi les processus d’évaluation. > D’un règlement des aides approuvé par les parties. > D’une liste des unités architecturales faisant partie de l’opération, avec une localisation sur le PSMV, tant pour l’axe A, que pour l’axe B. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 31 L’OPA-STP ne modifie pas les processus d’instruction des autorisations de construire tels que prévus dans le code de l’Urbanisme pour les secteurs sauvegardés. Elle peut proposer un lieu d’accueil et de suivi pour que les architectes représentants le Ministère de la Culture puissent émettre leurs avis, après une concertation locale sur le terrain, la plus régulière possible. La maison du patrimoine à vocation a être un lieu d’accueil unique et mutualisé pour les différents acteurs de l’instruction. 5.2.2 La convergence avec les textes en vigueur Comme indiqué plus haut, l’OPA-STP conforte et met en œuvre les termes du code de l’Urbanisme prévu par le législateur. Ainsi le code de l’Urbanisme indique, Article 25 : A compter de la délimitation du périmètre à rénover: Tout propriétaire qui entreprend des travaux entrant dans le cadre d'une opération de rénovation peut bénéficier d'une subvention dont le montant et les conditions d'obtention seront précisés par décret, ou des facilités de prêts spéciaux à la construction. La construction d'un bâtiment neuf ou l'aménagement d'un bâtiment existant dans le cadre d'une opération de rénovation urbaine ou de droit dans les conditions fixées par le Code général des Impôts, aux avantages fiscaux en faveur des propriétaires d'immeubles rénovés. Par ailleurs le décret n" 2001-1064 du 11 décembre 2007, relatif à l’élaboration d'un Plan de sauvegarde et de mise en valeur du site de Saint-Louis prévoyant dans son article 4 que « propriétaires d’immeubles compris dans le plan de réno- vation ordonné par l’article 2, peuvent bénéficier de l’assistance gratuites des services spécialisés de l’Etat pour la mise en forme des plans relatifs aux construction à édifier ou a rénover ». L’OPA-STP devrait permettre de répondre à deux aspects inclus dans ces textes : > les subventions > l’assistance gratuite 5.2.3 La définition de l’organisme financeur L’organisme financeur est celui qui est le réceptacle des fonds alloués par l’AFD au Sénégal, soit pour la totalité du programme de développement touristique soit pour l’OPA-STP. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 32 La commune est cosignataire de la convention d’OPA-STP. C’est elle qui encadre l’opérateur technique ; la Maison du Patrimoine, dépendante de l’ADC, pouvant être considérée comme une quasi régie. La commune est l’organe qui va instruire les dossiers de financements des aides, sur les aspects techniques, financiers et sociaux, par l’intermédiaire de la Maison du Patrimoine. Celle-ci va créer ses formulaires d’instruction en conformité avec le règlement des aides, qui aura été validé par l’organisme financeur. L’instruction des dossiers des aides doit être entièrement localisée sur la commune de Saint Louis, qui en est responsable. Une instance technique de contrôle externe à la MDP et à la Ville, de type « architecte/ ingénieur/ bureau de contrôle technique et financier », donnera un avis conforme sur le dossier d’aides : > préalablement à la validation de l’aide accordée par le Maire (ou son conseil municipal) et de la convention passée avec le propriétaire, puis : > lors du paiement de la première avance, en fonction de l’avancement constaté sur le chantier > lors de la réception du chantier, > lors du paiement du solde, en conformité avec les différents aspects de la convention passée avec le propriétaire. Une fois le dossier d’aides validé par le Conseil Municipal et par l’instance de contrôle, le paiement est demandé par étapes à l’organisme financeur qui règle directement les entreprises (ce qui est plus fiable). L’organisme financeur peut être, > soit une banque, qui a signé avec l’Etat, ou l’AFD, un mandat de gestion et de conformité. > soit un organisme central de l’Etat ou une agence d’exécution. > soit le représentant local du trésor public Dans les deux cas l’organisme financeur devra être indépendant de la Commune de Saint Louis et avoir pour tâche de s’assurer de la conformité du dossier, sur ses propres deniers. On peut imaginer que ce soit celui qui missionne l’instance technique de contrôle. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 33 5.3 L’enquête foncière et sociale : 1ère année de l’OPA-STP Il est précisé que l’enquête préconisée n’est pas un préalable à l’OPA-STP mais constitue une mission de l’équipe d’appui durant la première année. Elle permet aux instances de pilotage de l’OPA de cerner les situations foncières et sociale, immeuble par immeuble, dès le début de l’opération et ainsi de cibler les efforts opérationnels dans des directions adéquates. Ainsi, rien ne servirait à poursuivre des efforts d’information sur les techniques de réhabilitation pour des copropriétés considérées comme totalement bloquées d’un point de vue juridique et successoral. Afin de produire un diagnostic spécifique pour la présente mission, nous avons sélectionné un échantillon représentatif de 10 unités architecturales de l’Axe A et réalisé un pré-diagnostic en terme foncier et social, afin d’examiner la faisabilité socio-économique du programme. Cette mission a été réalisée en septembre et octobre 2010, par l’un des experts Sénégalais de notre équipe. Ses principales conclusions figurent ci dessous. Elles complètent les enseignements d’autres missions antérieures que nous évoquerons, afin de définir le cahier des charges de l’enquête foncière et sociale. 5.3.1 Méthode et résultats de l’enquête foncière et sociale menée lors de la présente mission La méthode utilisée : Sur un échantillon de 10 immeubles de l’Axe A il s’agissait d’enquêter sur les points suivants : > qui habite/ modalités contractuelles d’occupation, > qui possède, > les formes de la propriété, > les coordonnées des interlocuteurs significatifs pour enquête, > le diagnostic sur le volontariat (contact ou réunion avec propriétaire), > le diagnostic sur le besoin en relogement, > l’intérêt pour une valorisation touristique ou locative, > la stratégie des interlocuteurs vis a vis d’une réhabilitation aidée, > la préparation d’une approche opérationnelle de la richesse des propriétaires, et d’une classification, même ultrasimple, qui nous permette de moduler les subventions de réhabilitation aux propriétaires de maison patrimoniales, (indice de richesse) et la tester sur les 10 immeubles de l’enquête. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 34 Echantillonnage des immeubles enquêtes : La cible de l’OPA-STP est la suivante > Cible A 1 : immeubles privés – état péril ou mauvais intérêt architectural exceptionnel ou grand > Cible A2 : immeubles privés – état moyen intérêt architectural exceptionnel Le tableau d’échantillonnage ci-dessous correspond avec le cible A. Tableau 13 : Type Bâti privé Tableau d’échantillonnage Nord Nord Sud Sud Total Intérêt Intérêt Intérêt Intérêt architectural architectural architectural architectural exceptionnel grand exceptionnel grand Etat bâti péril 0 1 1 2 Mauvais 1 2 1 5 Si existe 2 1 Moyen Total 3 10 Les résultats de l’enquête : Les enquêtes réalisées ont permis de constater quelques points communs : > un attachement fort à ces propriétés, considérées comme un patrimoine collectif de la famille > des situations de propriété familiale en copropriété, souvent complexe, mais avec des propriétaires assez identifiables et accessibles. Il n’y a pas de déshérence généralisée. Il y a dispersion des propriétaires généralisée > de très faibles revenus pour les habitants des logements, qui sont souvent des ayants droits ou des parents des héritiers propriétaires. Il est très courant qu’aucun loyer ne soit payé. Les seuls revenus des propriétaires sont ceux des locations des chambres indépendantes (15 000 CFA par chambre et par mois) et ceux des commerces ou des ateliers (de 20 à 30 000 CFA par mois). > Des besoins en relogement durant les travaux qui seront significatifs, sans être démesurés. Les biens sont rarement vacants, ils sont souvent sous-utilisés pour des raisons de mauvais état, ce qui pourra créer du relogement dès les premières opérations. Un appui et un budget pour les relogements seront proposés pour le programme, notamment au démarrage. > Des revenus très faibles pour les propriétaires eux-mêmes. Dans notre échantillon de 10 unités architecturales, une seule des familles propriétaires pourrait assumer normalement les coûts de réhabilitation du bien. Ces biens étant historiques et patrimoniaux, ils restent propriété de la famille le plus longtemps pos- St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 35 sible ; ils ont donc souvent des propriétaires âgés. Les capacités d’investissement et d’emprunt sont donc fréquemment quasi nulles. > Un très bon accueil du programme de réhabilitation, à propos duquel environ la moitié de l’échantillon a déjà entendu parler. Sur les 10 familles de l’échantillon, une seule a émis des réserves sur sa participation au programme, dans un contexte d’une famille ayant des relations conflictuelles. Pour toutes les autres familles propriétaires l’opportunité de financement extérieur se conjugue avec leur vision patrimoniale de leur bien. A titre d’illustrations de cette synthèse trois des 10 guides d’entretiens sont annexés au présent rapport : > Celle de l’unité Na1205 est celle logeant et appartenant à des familles ayant des revenus très modestes > Celle de l’unité ND 1704 qui est un bien assez vaste propriété d’une famille peu aisée, volontaire pour le programme et avec qui un contrat de développement pourrait être établi. > Celle de l’unité SB1303 qui illustre la situation d’une famille aisée qui pourrait réhabiliter son bien. Cette enquête a confirmé notre hypothèse de travail selon laquelle une enquête qualitative permettait de définir des catégories de revenus des propriétaires, qui pourra s’appliquer à un taux d’aides. 5.3.2 Résultats des autres enquêtes relatives au foncier L’étude foncière, réalisée en 2003 par Géocad Consult, pour le partenariat Lille Métropole avec Saint Louis, sous la maîtrise d’œuvre déléguée de l’ADC, reste pour l’essentiel toujours valide. Cette étude décrit le régime foncier sénégalais, que nous avons reproduit en annexe. De plus, une enquête avait été réalisée, lors de cette étude, pour analyser de manière approfondie la propriété d’environ 50 parcelles sur quatre ilots tests. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 36 Cette enquête avait utilisé la méthode suivante, recherchant : a) Au niveau du cadastre - les éléments techniques relatifs aux titres fonciers (plans avec distances, superficies et coordonnées des sommets) qui ont été intégrés dans les plans d'état des lieux des îlots (voir annexes ). b) Au niveau de la conservation foncière - les états de droits réels, documents officiels certifiant la propriété des titres fonciers et les charges qui les grèvent - les éléments de transcription des terrains dits du code civil. c) Sur le site (au niveau des occupants et des notables du quartier) - les noms des propriétaires ou de leurs héritiers. » L'examen des différents éléments ci-dessus a conduit Géocad à préconiser pour chaque propriété, le mode de régularisation foncière adéquate. L’étude constatait que les terrains immatriculés constituaient environ la moitié des parcelles. L’autre moitié étant constituée de parcelles non immatriculées qui sont tombées dans le domaine national. Ces statistiques confortent les données de la base SIN’ DAR, selon laquelle 48% des unités architecturales de l’île ont un statut et un usage public. L’étude constatait que pour les propriétés privées qui avaient été immatriculées avant ou après l’indépendance, environ la moitié n’avaient pas réglé leur succession, c’est à dire n’avaient pas fait inscrire le nom des héritiers vivants au niveau de la conservation des hypothèques. Cette régularisation de l’inscription des héritiers au livre foncier ne peut être faite que lorsque la succession est réglée, c’est à dire lorsque un notaire est intervenu et que les éventuels droits de succession ont été payés. Enfin l’inscription au livre foncier elle-même, génère des droits et taxes, que bon nombre de successions préfèrent éviter de payer. Les conclusions de l’étude étaient très claires : « Cette étude a permis de montrer qu'il est possible de dresser la situation juridique de toutes les maisons et parcelles sises dans l’île, d'identifier les propriétaires et leurs ayants droit le cas échéant, et de prendre en charge le cas des propriétaires et ayants droit absents ou inconnus. » L’étude préconisait que pour démarrer la réhabilitation d’un bien, il soit préalablement clarifié l’inscription des propriétaires au livre foncier, ce qui est possible dans le cadre de la législation actuelle. Elle indiquait, que pour favoriser le processus de réhabilitation de l’île, les propriétaires devraient être aidés dans cette inscription au registre foncier, soit par un St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 37 financement adapté et des conseils gratuits, soit par une défiscalisation de l’inscription au livre foncier. 5.3.3 Préconisations pour enquête foncière et sociale à mener lors de la première année de l’OPA-STP Compte tenu des études antérieures et de notre enquête, compte tenu du fait que l’action de l’OPA-STP est très ciblée, il est proposé que la première année de l’OPA permette de mener une enquête par unité architecturale. Cette enquête ciblera d’une part l’axe A (65 unités architecturales en 2010) et d’autre part 5 UA faisant partie des immeubles considérés comme étant en péril et si possible sur l’axe B. (selon repérage déjà réalisé par la Maison du Patrimoine). Elle sera réalisée pour ces 70 unités sur 12 mois sous la responsabilité de la Maison du Patrimoine, selon un cadre type. Elle intégrera les données de l’état de propriété et celle de l’état d’occupation des logements et des locaux. Elle permettra d’identifier les interlocuteurs de la collectivité pour chaque unité et de préparer la mise en ordre juridique des propriétés souhaitant s’inscrire dans le programme de réhabilitation. L’enquête permettra par ailleurs, de manière la plus objective possible, d’indiquer dans quelle catégorie de revenu se situent les copropriétaires effectifs. Ce cycle de production de l’enquête foncière et sociale pour une unité architecturale devrait être contenue dans le délai de deux mois. A la fin de ce cycle, les techniciens chargés de cette mission à la maison du patrimoine, éventuellement aidés par des juristes ou notaires et architectes externes devraient être en mesure de proposer à l’instance de pilotage une stratégie du programme vis à vis de l’unité architecturale. On peut d’ailleurs imaginer une base de données sociale et foncière couplée avec SIN’DAR. Un classement en 4 catégories pourrait être opéré par l’instance de pilotage : a) Unités architecturales pouvant adhérer au programme : volontariat des pro- priétaires et situation juridique claire, b) Unités architecturales ne pouvant pas encore adhérer au programme : volon- tariat des propriétaires et situation juridique à éclaircir – délai pour éclaircissement, St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 38 c) Unités architecturales incertaines quant au fait d’adhérer au programme : volontariat des propriétaires incertain et/ou situation juridique à éclaircir – conditions et délai pour éclaircissements, d) Unités architecturales ne pouvant probablement pas adhérer au programme : pas de volontariat des propriétaires ou absence de propriétaires et situation juridique bloquée mise en route préparation pour rénovation urbaine De même cette première année permettra de dresser une méthodologie pour permettre le classement des familles propriétaires par typologie de revenus. A ce titre, pour dresser la méthode de classement, une collaboration pourrait être nouée avec l’Université basée à Saint Louis. La seconde année donnera lieu à une vague d’enquêtes similaires sur l’axe B, qui comprend 119 unités architecturales, mais pour une intervention plus légère. L’enquête sera plus légère et les contacts noués sur la base du volontariat permettront d’avancer plus facilement sur le sujet. L’objectif est que l’équipe de suivi-animation dispose d’une base de données actualisée et informatisée des propriétaires de toutes les unités architecturales ciblées dans les deux premières années de l’OPA-STP. La convergence avec les textes en vigueur : L’enquête foncière et sociale ci-dessus décrite relève du volontariat et de l’utilisation de données cadastrales et hypothécaires publiques. Elle n’est pas en contradiction avec les textes en vigueur. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 39 5.4 La prescription de travaux de façades, après deux ans d’information L’action sur les façades/toitures/sécurité, préconisée sur des séquences urbaines prioritaires et sur les immeubles de qualité architecturale certaine mais dans un état moyen ou mauvais, verrait se succéder deux phases pendant l’OPA-STP : 5.4.1 Phase 1 : Incitatives : Information des propriétaires et des habitants, conseils gratuits et subventions de l’OPA-STP Une phase 1, purement incitative pendant les deux premières années : information des propriétaires et des habitants, conseils gratuits et subventions de l’OPASTP si les travaux sont en conformité avec le PSMV. Cette phase donnerait aussi le temps à la MDP de réaliser l’enquête sociale et foncière et de constituer la base de données de propriétaires. Durant cette phase les méthodes de travail utilisées s’inspireront des acquis de l’association PMS (Patrimoine Métiers Solidarité) d’ONG françaises, qui, depuis 2005, ont réussi la prouesse de réhabiliter entièrement une dizaine de façades, avec des interventions de qualification du milieu professionnel. Exemple de chantier façades/toitures réalisé par l’association PMS rue Blaise Diagne- en 2007 St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 40 5.4.2 Phase 2 : Prescriptions de travaux, sur injonction des services de la ville Une phase 2 qui comprendrait des prescriptions de travaux, sur injonction des services de la ville (Maison du Patrimoine). Cette phase est, d’après notre analyse, rendue possible par l’article 80 du Code de l’urbanisme qui indique dans son alinéa 2 : Article 80 : … /… Le ravalement peut être prescrit dans le cas où les façades présentent un caractère inesthétique et vétuste. … /… Toutefois, cet article figurant dans une section du code de l’urbanisme sur les immeubles menaçant ruine, il conviendra d’en vérifier la réelle portée juridique. Quoiqu’il en soit, cette phase d’injonction officielle et de prescription de travaux, assortie d’un conseil technique et de subventions assez fortes nous semble très utile pour mobiliser les propriétaires. C’est aussi une méthode pour que chacun ait été officiellement informé de ses droits et devoirs sur le patrimoine commun de Saint Louis, et de l’humanité. C’est la Maison du Patrimoine qui sera chargée de la mise en œuvre de ce volet. En cas de non réponse à cette injonction et selon les résultats obtenus, la commune pourra décider de faire passer un nombre réduit d’immeubles, particulièrement, dans le volet « opération de rénovation urbaine » décrit ci après. La convergence avec les textes en vigueur : La prescription de travaux pour les façades est prévue par l’article 80 du code de l’Urbanisme. Il conviendra d’en vérifier la portée. Peut être sera-t-il utile de faire la partie législative par une partie réglementaire du code, si nécessaire. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 41 5.5 Le volet Péril : mise en œuvre progressive 5.5.1 Résultats des travaux antérieurs relatifs au péril La mise en œuvre de mécanismes d’intervention pour éviter l’effondrement d’immeubles de grande qualité architecturale préoccupe légitimement les protecteurs du patrimoine bâti de Saint Louis. Il s’agit de travaux de confortement de l’existant, la réhabilitation du bâtiment n’intervenant que dans un second temps. Dans cette optique le Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique Classé a fait réaliser, en 2007 une actualisation d’une première liste d’identification des bâtiments en périls, réalisée en 2005. L’originalité de la liste initiale est qu’elle avait été réalisée par une « commission périls » présidée par l’architecte conseil du site auprès de l’UNESCO. Le rapport de 2007, indique : La mise en place d’une « commission périls » Une "Commission Périls", présidée par l'architecte Conseil de l'Unesco a été mise en place en 2005. Il conviendra de réactiver cette commission afin de lui faire état de l’avancement du dossier ainsi que des actions à mener. Elle se compose de deux sous-commissions ou groupes de travail : Une sous-commission chargée des problèmes fonciers, composée : > de la Direction du Cadastre, > de la Direction des Domaines, > de l'Agence de Développement Communal. Une sous-commission chargée des problèmes techniques, composée : > des Services Techniques Municipaux, > de la Direction Régionale de l'Urbanisme, > de l'Agence de Développement Communal, > du Partenariat avec Saint Louis et sa Région, > du CRDS (Bureau du Patrimoine et stagiaires EAL). La Commission Périls avait, dans un premier temps, défini une liste de bâtiments, menaçant la sécurité publique et devant faire l’objet d’une action prioritaire. C’est à partir du croisement de deux premières listes (une dressée par le CRDS et la Direction Régionale de l'Urbanisme, l’autre dressée par l'école d'architecture de Lille) qu’a été définie cette première sélection de 34 bâtiments. Dès lors, les deux sous-commissions ont travaillé sur des problèmes spécifiques. La sous-commission chargée des problèmes fonciers s'est attachée à vérifier le St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 42 statut foncier des bâtiments identifiés afin d'éliminer les contradictions existant sur ce point entre les deux listes évoquées. La sous-commission chargée des questions techniques, quant à elle, a effectué un travail de terrain afin d’affiner la première sélection sur la base de l’état actuel des bâtiments prédéfinis. L’identification de 17 bâtiments Au final, ce travail a permis d'identifier sans ambiguïté 17 édifices menaçant de manière Imminente la sécurité publique et sur lesquels des mesures doivent être prises sans aucun délai. La sous-commission technique s'est ensuite attachée à élaborer des devis correspondant aux mesures d'urgences à prendre sur ces 17 premiers bâtiments. Le travail de remise à jour a consisté à comparer la situation de 2005 à celle de décembre 2007 et à réévaluer les travaux à entreprendre. Le même rapport indique que des obstacles persistants à la réalisation des travaux que sont, d’une part le statut foncier et l’occupation et, d’autre part, le manque d’une volonté politique. Un état de la propriété à semble-t-il été réalisé par bâtiment. Un descriptif et un chiffrage technique des travaux ont été réalisés et un budget pour les frais de relogement indispensables a été prévu. Ainsi, pour la réalisation de la stabilisation de 13 bâtiments en périls, un budget de 20 millions de FCFA a été calculé, soit un ratio d’environ 1 500 000 FCFA par immeuble (2 400 euros). Finalement, on peut dire que la seule pièce manquante du dispositif était et reste le financement. La maquette financière prévoyait une répartition à 75% de l’Etat (Ministère de la Culture) et 25% Commune de Saint Louis. Il semble qu’il n’y ait pas eu de financement mis en place. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 43 5.5.2 Préconisations relatives au péril Nous préconisons le lancement d’une phase 1 dès le démarrage de l’OPA-STP, dont les actions sur les immeubles menaçant ruine, ou en péril formeraient le volet Sécurité. La phase 1 : Elle se défini ainsi : > utilisation des études déjà réalisées, réactivation de la Commission Périls, > réalisation de travaux de confortements de deux ou trois immeubles privés après injonction de travaux faite aux propriétaires. Maîtrise d’ouvrage de la Commune, maîtrise d’œuvre architecte de la MDP, travaux par entreprises, financement par OPA-STP > étude et mise en œuvre des possibilités éventuelles de récupération des coûts de travaux auprès de propriétaires ou par inscription des coûts aux Hypothèques. La phase 2 : Au vu du bilan réalisé sur la réalisation des travaux sur 2 ou 3 bâtiments de la phase 1 il sera possible pour la troisième année de l’opération d’élargir le processus : > par une seconde vague de travaux sur des bâtiments privés par la Commune, qui tiendra compte des enseignements de la phase 1, > par un programme de l’Etat sur les monuments historiques et ses propres propriétés menaçant ruine, > par une inscription éventuelle de certains bâtiments dans le programme de rénovation urbaine décrit ci-après. La convergence avec les textes en vigueur : La démarche décrite pour le volet péril s’appuie sur une législation existante dans le code de l’Urbanisme, qui concerne les constructions menaçant ruine (Art 80). L’article R215 du code prévoit une exemption d’autorisation administrative préalable pour les travaux urgents à caractère conservatoire prescrits lorsqu’ils menacent ruine ou la sécurité des habitants. Enfin, le décret présidentiel N°2008-694 portant application du plan de sauvegarde et de mise en valeur de Saint-Louis introduit les arrêtés de péril du Maire assortis d’un avis de l’architecte de l’Etat invité à assister à l’expertise. Il y a donc convergence entre la démarche sur les immeubles en péril et les textes en vigueur. (en annexe) St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 44 Extrait du code de l'Urbanisme Section 3.- Sanctions relatives aux constructions menaçant ruine / Article 80 : L'autorité administrative compétente pourra prescrire la réparation ou la démolition des murs, bâtiments ou édifices quelconques lorsqu'ils menacent ruine et qu'ils pourraient, par leur effondrement compromettre la sécurité, ou lorsque d'une façon générale, ils n'offrent pas les garanties de solidité. Le ravalement peut être prescrit dans le cas où les façades présentent un caractère inesthétique et vétuste. Si après mise en demeure, un propriétaire ne répare pas ou ne démolit pas une construction menaçant ruine, il sera passible d'une amende de 100.000 à 10.000.000 de francs. Un décret précisera, en tant que de besoin, les modalités d'application de ces dispositions relatives aux constructions menaçant ruine. Toutefois, les démolitions d'immeubles classés monuments historiques ou situés dans un secteur sauvegardé présentant un intérêt touristique ou historique sont soumises à autorisation administrative préalable délivrée par le Ministre chargé des Monuments et Sites historiques ou, le cas échéant, du Ministre chargé du Tourisme. Le manquement à cette obligation est puni conformément à la législation en vigueur sur les sites et monuments historiques. L'autorisation de démolir ne peut être refusée lorsque la démolition est le seul moyen de mettre fin à la ruine de l'immeuble. 5.6 La préparation d’une opération de rénovation urbaine sur quelques unités architecturales La crédibilité d’une opération de réhabilitation urbaine basée sur le volontariat des propriétaires réside dans le fait, pour la collectivité, de disposer d’une « arme de dissuasion » qui est la faculté d’expropriation ou de substitution aux propriétaires, à leurs frais. Toutefois, comme dans le domaine militaire, cette arme est à utiliser avec précaution, car les opérations de rénovation urbaine dans des secteurs historiques protégés sont toujours largement déficitaires pour ceux qui les entreprennent. En effet les contraintes de coûts de réhabilitation à l’identique sans création de surface supplémentaire, de relogement, de réalisation de chantiers par la puissance publique ont, partout en Europe, généré des déficits d’aménagement et de réhabilitation pour les opérateurs publics. Ces déficits ont été financés par l’Etat et par les collectivités locales. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 45 Dans certains cas, comme en France, ils ont également été pris en charge par des mécanismes d’allègements d’impôts, ce qui revient à dire qu’ils ont été pris en charge, indirectement, par la puissance publique. Le bénéfice général de ces opérations de réhabilitation et de rénovation réside, pour l’Etat, dans le fait de maintenir le patrimoine culturel commun et proposer une image touristique forte. C’est le cas de toutes les capitales historiques européennes et cela pourrait être le cas pour Saint Louis. Ainsi, pour que l’OPA-STP marche, il est préconisé de préparer les modalités d’une opération de rénovation urbaine sur quelques unités architecturales identifiées, durant les deux premières années de l’OPA-STP, comme ne pouvant pas être réalisée par leurs propriétaires privés initiaux. Le volume de l’opération de rénovation urbaine (ORU) devrait se limiter à une dizaine d’unités architecturales, tant pour des raisons budgétaires, que pour des raisons d’image de l’opération globale de réhabilitation, qui devrait rester en majorité l’affaire des propriétaires et des habitants de Saint Louis. La convergence avec les textes en vigueur : D’après notre première analyse, à confirmer par les autorités nationales, le secteur sauvegardé de Saint Louis, grâce à son PSMV approuvé par décret présidentiel, dispose déjà des éléments juridiques constituant une opération de rénovation urbaine (ORU) telle que décrite par les articles 19 à 33 du code de l’Urbanisme. La partie réglementaire du code traite des opérations de rénovation urbaine, puis les secteurs sauvegardés dans ses articles R 82 à R 113. L’intérêt de considérer le secteur sauvegardé comme une opération de rénovation urbaine spécifique est que le dispositif de rénovation urbaine prévu par le code de l’Urbanisme organise les modalités de l’intervention publique. De plus, des garanties sont apportées aux droits des propriétaires et des occupants, habitants et commerçants. Le dispositif prévoit un droit de préemption, un droit de délaissement, une convention de participation avec les propriétaires volontaires, un droit d’expropriation avec les propriétaires non volontaires. Le code prévoit la possibilité de réalisation en régie (par l’Etat ou une Commune) et la possibilité de créer un opérateur doté d’un capital égal à au moins 25% du bilan de l’opération. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 46 5.6.1 Une préparation nécessaire de l’opération de rénovation urbaine (ORU) Les deux premières années de l’OPA-STP permettront de mettre au point l’opération de rénovation urbaine spécifique du secteur sauvegardé. Les travaux de l’enquête foncière et sociale permettront de déterminer la dizaine d’unités architecturales constituant l’ORU. Une veille foncière sur les déclarations de vente, prévue au code de l’Urbanisme dans les zones de rénovation sera réalisée. Une réflexion sur la détermination de l’organisme opérateur pourra s’enclencher. Par expérience sur ce sujet, nous pouvons proposer les réflexions suivantes : > les opérations de rénovation urbaine en quartiers anciens, dans le cadre d’un PSMV sont structurellement déficitaires et coûteuses, > l’opération de Saint Louis sera de taille assez réduite ; il n’y a donc pas lieu de vouloir monter un régime de concession au privé pour un programme réduit et déficitaire, > pour les opérations en quartiers anciens, il est actuellement préféré, en France, le montage de sociétés publiques locales d’aménagement ( SPLA ) dont le capital est à 100% public, de préférence à des sociétés d’économie mixte dont le capital est compris entre 50 et 80%. Par simplicité et par efficience nous suggérons donc que soit montée pour Saint Louis, soit une Société Publique Locale à 100% public soit une Fondation à capitaux ou à dotation initiale publique. Compte tenu des ratios calculés pour l’Axe A, si l’objectif de l’ORU est de réhabiliter 10 unités architecturales, le budget global de l’intervention serait de l’ordre de 260.000.000 FCFA (soit 400.000 Euros). Le capital à trouver serait donc de l’ordre de 65.000.000 FCFA soit 100.000 euros. Le solde pourrait être apporté dans le cadre de l’OPA-STP, l’opérateur étant considérée comme un propriétaire subventionné par l’OPA. Le dispositif limiterait le rôle de l’opérateur à ses aspects juridiques (expropriation recyclage/cession) et de maître d’ouvrage (réalisation des travaux). L’assistance au maître d’ouvrage pourra être confiée, par convention, à la Maison du Patrimoine, tout comme le suivi des relogements. Quoi qu’il en soit, nous rappelons que l’opération de rénovation urbaine n’est pas un préalable au lancement de l’OPA-STP. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 47 6. AUTRES ASPECTS DE L’OPERATION DE REHABILITATION DE L’ILE 6.1 Le volet patrimoine public Nous avons vu plus haut que les propriétés publiques représentent 48% des propriétés de l’île de Saint Louis. 632 unités architecturales sont des propriétés publiques, 74 unités architecturales, soit près de 12% des bâtiments, sont de qualité architecturale exceptionnelle ou grande. L’Etat a, de plus, la responsabilité de 13 monuments historiques classés (voir liste en annexe). Ainsi, il semble naturel de penser que si un programme de réhabilitation sur l’habitat privé se développe, l’Etat Sénégalais enclenche de son coté un programme de réhabilitation de ses bâtiments publics. Dans le cadre d’un partenariat public privé, la caserne Rogniat Nord a été transformée en hôtel, grâce à un bail de longue durée. La réhabilitation de la caserne du Rogniat Sud fait partie d’un programme de coopération avec l’Espagne qui associe travaux de réhabilitations et formation professionnelle de jeunes sénégalais et d’entreprises du secteur du bâtiment. Il conviendrait que l’Etat Sénégalais puisse indiquer ses priorités de réhabilitation pour les cinq prochaines années afin qu’une synergie s’instaure entre secteur privé et secteur public. 6.2 Le volet confort intérieur Il a été proposé que l’OPA-STP s’attache a aider massivement les Saint Louisiens à réhabiliter le gros œuvre, les toitures, les réseaux et les façades des unités bâties ayant un intérêt architectural fort et se trouvant en mauvais ou très mauvais état. Pour autant, la question du confort intérieur et le second œuvre comme l’électricité, les sanitaires, la cuisine, les cloisonnements, la peinture, ne seront pas financés par les subventions de l’OPA-STP. Le financement de ce volet restera principalement à charge des propriétaires. Par rapport au gros œuvre, le volet second œuvre est nettement moins coûteux. Trois scénarios sont envisageables pour résoudre cette question : > soit on indique que les propriétaires devront, pour pouvoir toucher les subventions de l’OPA-STP, s’engager à fournir une habitabilité minimale à tous leurs occupants. Ce qui équivaut à dire que le contrat de partenariat à passer avec chaque propriétaire, définira les obligations de chaque réhabilitation, et indique- St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 48 ra les loyers de sortie maximum, compte tenu des aménagements intérieurs pris en charge par le propriétaire. > soit on crée de toute pièce une « prime à l’amélioration intérieur de l’habitat » sur le périmètre de l’île Saint Louis. Le processus de suivi est assez simple, mais on se contente d’un constat initial de carence et d’une visite de conformité après travaux. On peut alors utiliser les mêmes critères de richesse des propriétaires pour ne verser cette prime qu’aux catégories à faible revenu. > soit on considère que l’amélioration intérieure de l’habitat génère immédiatement un confort et une plus value perceptible, avec des hausses de loyers contrôlées. Le surplus de revenus ainsi généré permettant le remboursement d’un prêt auprès d’un organisme bancaire spécialisé ou une caisse mutuelle. Le rôle de l’opération (OPA-STP) est alors de proposer un accès au prêt pour le plus grand nombre : c’est à dire à proposer un cautionnement qui permette aux plus démunis et aux plus âgés de réaliser des emprunts d’un montant modeste mais ciblés sur l’amélioration intérieure de l’habitat. Le dispositif à mettre en place sur ce volet relève d’un projet de micro finance à mettre au point. Pour notre part, nous privilégions le troisième scénario et l’option micro finance pour l’amélioration intérieure de l’habitat. Compte tenu qu’il concernera la dernière phase des chantiers des unités architecturales à réhabiliter, les solutions techniques de ce volet ne devront être au point qu’au début de la troisième année de l’opération. Nous proposons de réserver à ce volet un budget de principe, de 65 millions de FCFA soit 100.000 euros, qui laisse une marge de manœuvre pour créer une action efficace sur le sujet. Les enquêtes sociales et foncières de la première année permettront de mieux cerner l’ampleur du besoin et fourniront des éléments permettant de proposer des solutions adaptées. Un tel sujet pourrait être l’un des thèmes de travail avec la coopération décentralisée. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 49 6.3 Le volet social et appui au relogement L’OPA-STP devra veiller à ne pas générer de déplacement des occupants en place, pour ceux qui ont une occupation régulière des lieux. Là encore, la première année d’enquêtes sociales et foncières permettra de déterminer un état des lieux de l’occupation de chaque unité architecturale ciblée. Le rôle du chargé de mission social de l’équipe de suivi animation sera : > de décrire les engagements du propriétaire pour le maintien dans les lieux, le relogement sur place ou le relogement après travaux des occupants en occupation régulière > d’accompagner les familles dans la recherche de solutions adaptées de relogement temporaire ou définitif, s’il y a lieu. A ce titre le budget de l’opération prévoira un budget spécifique au relogement. > la prise en charge pourra concerner : l’aide à la recherche de logement, l’aide au coût de déménagement, à un différentiel de loyer durant deux ans. Une enveloppe de 100 relogements à 200 euros d’aides au relogement, soit 20 000 euros sont à prévoir sur la totalité du programme (13 Millions de F CFA). A toutes fins utiles, nous détaillons en annexe deux solutions permettant à l’OPASTP de générer elle-même un parc de relogement temporaire ou définitif. 6.4 Le volet insertion / formation des jeunes La coopération espagnole mène depuis plusieurs années un processus de formation d’une cinquantaine de jeunes par la création d’une filière métier du patrimoine (ferronnerie, charpenterie, maçonnerie). Le processus de formation des « élèves –travailleurs » s’appuie sur le chantier école du Rogniat-Sud. L’association Française PMS qui a réussi la réhabilitation d’une dizaine de façades/toitures depuis 5 années, a aussi fait le lien avec ces jeunes en formation, notamment à l’occasion de la venue d’artisans français très qualifiés sur les chantiers. L’OPA-STP ne peut prétendre, à elle seule, être un outil de formation des jeunes, tant la question est difficile à aborder. Elle pourra systématiquement ouvrir les chantiers à des visites de jeunes en formation, mais les chantiers de propriétaires privés ne pourront pas être utilisés comme St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 50 des « chantier écoles » pour des élèves en formation. Le chantier école doit en effet avoir comme préoccupation première la formation des élèves et cela n’est guère compatible avec les plannings des chantiers, la responsabilité de chacun, la coordination d’ensemble. Par contre, l’OPA-STP pourra offrir deux opportunités aux jeunes en formation : > la création d’un chantier école, piloté par un organisme de formation ou la chambre de métiers, sur un bâtiment communal ou public, ayant des enjeux patrimoniaux de base. L’OPA-STP apportera les financements du pilotage et des matériaux. L’objectif est qu’il existe un chantier pilote, de petite taille, pendant toute la durée de l’opération, ceci permettrait donc de réaliser plusieurs petits chantiers pilotes successivement. > l’introduction dans les contrats, entre les propriétaires et la Maison du Patrimoine, à l’occasion de la contractualisation des subventions, d’une clause obligeant les entreprises à respecter certaines règles. L’une des règles sera d’avoir un certain quota de jeunes en formation à minima du début à la fin du chantier. Cette contrainte n’est réaliste que s’il existe à Saint Louis même des cycles de formation initiale ou professionnelle des jeunes dans les métiers du patrimoine (ferronnerie, charpenterie, maçonnerie). Il est possible d’envisager que l’OPA STP dégage une partie d’une prime « jeunes en formation » sur chaque chantier, en partenariat avec d’autres instances. Cette prime serait versée directement aux entreprises pendant la durée prévue du chantier, en justifiant de la reverser intégralement aux jeunes. Nos pensons qu’une telle prime exceptionnelle ne serait pas trop coûteuse et valoriserait les jeunes et leurs formations. Une prime « Jeunes pour la réhabilitation du patrimoine de Saint Louis » serait à prévoir sur les 139 chantiers à réaliser en 5 ans. Si trois jeunes passent en formation sur chaque chantier pendant 9 mois en moyenne on obtient un besoin de 3 753 mois à financer. Si cette allocation est de 20 000 F CFA (30 euros), par mois et par jeune, le budget global serait de 75 Millions de F CFA, (environ 50 000 euros) sur l’ensemble de l’opération. Ainsi, que cette idée soit mise en œuvre ou non, la formation des jeunes dans les métiers du patrimoine passera avant tout par les entreprises et la qualification des entreprises. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 51 6.5 Le volet qualification des entreprises La qualification des entreprises locales du bâtiment est toujours un enjeu majeur et difficile des opérations de réhabilitation du patrimoine bâti ancien. En effet, le secteur du bâtiment est un secteur peu perméable à la formation et aux changements des comportements professionnels. Ce sont donc les habitudes qui gouvernent la réalisation des chantiers, et celles ci n’ont pas été acquises pour respecter le patrimoine bâti ancien. Par exemple, en France comme au Sénégal, le ciment à été utilisé de manière inadéquate pour les façades pendant plus de cinquante ans, la chaux a repris sa place progressivement depuis 20 ans. C’est ce que l’on constate à Saint Louis, mais aussi partout dans le monde tant qu’une culture de la réhabilitation n’a pas été créée dans les entreprises ellesmêmes. La qualification des entreprises passe donc par : > un cycle de sensibilisation des entreprises et des propriétaires, > un cycle de qualification des entreprises et des maîtres d’œuvre, > un label patrimoine. Rappelons que la force de l’OPA-STP est qu’elle génère un marché de travaux qui n’existerait pas sans elle. Ce marché est à minima de 2 Milliard de F CFA (5 Millions d’euros). Il concernera des chantiers petits ou moyens, échelonnés dans le temps et donc adaptés aux PME du secteur, avec peu de capitaux propres. Les subventions apportées par L’OPA permettent d’offrir des prix qui intègrent certaines contraintes dans le déroulement du chantier et une sécurité par un paiement direct. Avec les propriétaires et les habitants, les entreprises sont donc le troisième interlocuteur de l’opération. La chambre de métiers sera un partenaire important sur ce sujet. Pour ce volet, la première année de l’OPA-STP pourrait être consacrée à l’identification des entreprises prêtes à s’engager dans un premier cycle de sensibilisation au patrimoine de Saint Louis. 5 thématiques techniques pourraient être présentées sur l’année par l’architecte de la Maison du Patrimoine ou d’autres formateurs. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 52 Un cycle de qualification pourrait être engagé la seconde année avec une huitaine de jours de formation sur des points plus techniques et précis. De même la formation devrait comprendre la présentation des devis et la présentation des modalités de subventionnement des propriétaires et de paiement direct des entreprises par financeur, sous le contrôle de la Maison du Patrimoine. Enfin le cycle sensibilisation plus qualification s’achèverait par une labellisation par la Maison du Patrimoine ou une autre instance, éventuellement à l’occasion du déroulement / contrôle d’un chantier mené par l’entreprise. Cette labellisation permettrait de figurer sur la liste d’artisans diffusés par la Md P aux propriétaires, sans pour autant rendre ce label obligatoire pour les entreprises. 6.6 Le volet fiscalité Le volet fiscal existe déjà au Sénégal pour les rénovations, nous en rappellerons les termes, puis analyserons le rôle déterminant qu’à eu la fiscalité pour les secteurs sauvegardés français, avec ses avantages et inconvénients. Enfin nous préconiserons quelques pistes pour secteur sauvegardé de Saint Louis en la matière. 6.6.1 La fiscalité de la réhabilitation au Sénégal Le code général des impôts1 prévoit : Article 172: des réductions d'impôt pour investissement en ce qui concerne les travaux réalisés dans les zones de rénovation. Ces réductions d’impôts, significatives, sont décrites à l’article 177. Les investissements réalisés sont déductibles à hauteur de 50% des travaux dans l’année, dans la limite de 50% des bénéficies de l’année. Article 218: les immeubles ou portions d'immeubles ayants faits l'objet d'une « reconstruction » ne sont imposables à la contribution foncière des propriétaires des bâtis qu'à la sixième année suivant celle de leur achèvement. Article 655 : le droit de mutation à titre onéreux est réduit à 50% pour les acquisitions de terrains nus ou de bâtiments et leurs dépendances non bâtis situés à Gorée et à Saint-Louis. 1 Les décrets d’application du CGI n’ont pu être consulté – des vérifications restent nécessaires St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 53 Ainsi on constate que le législateur n’a pas oublié d’agir en la matière. D’après notre analyse Saint Louis peut être considérée comme une zone de rénovation au titre du code de l’Urbanisme et se trouve concernée par l’article 172 (vérification en cours du montant des réductions d’impôts). Grâce à l’article 218, les immeubles ayant fait l’objet d’une rénovation sont exemptés de la contribution foncière des propriétés bâties pendant 15 ans, ce qui est significatif (vérification en cours des décrets concernant les réductions d’impôts). Les droits de mutation sont réduits de 50%, ce qui peut faciliter les transactions pour favoriser la réhabilitation. En effet les droits de mutation qui sont de 10%, de la valeur de la transaction, passent alors à 5% A notre connaissance, il n’y pas de mesure particulière en ce qui concerne les frais de succession, les frais d’enregistrement, d’inscription au registre foncier et de publicité foncière pour les propriétés du secteur sauvegardé. 6.6.2 La fiscalité des secteurs sauvegardés français : avantages et inconvénients Bien plus que par les opérations programmées et leurs subventions, les secteurs sauvegardés français se sont réhabilités grâce à des modalités fiscales très intéressantes et puissantes pour les investisseurs. Ces modalités fiscales ont été mises en place dès la création des secteurs sauvegardés, en 1962 par André Malraux, alors Ministre de la Culture. Cet avantage fiscal « Malraux » est resté presque inchangé pendant plus de 40 ans. Il est aujourd’hui plafonné dans le cadre de la politique de diminution des niches fiscales opérée par l’Etat Français. Cet avantage consistait à permettre à un investisseur qui réhabilitait un immeuble dans sa totalité, en respectant les prescriptions de l’architecte des bâtiments de France et le PSMV, de déduire de ses impôts, les déficits de l’opération locative, sans limitation de montant et sur plusieurs années. A la clef, le bien était payé à un prix supérieur au marché local, ce qui permettait une réhabilitation de qualité. Ces logements devaient obligatoirement être loués pendant 9 ans. Il n’y avait donc pas de rentabilité locative, mais un déficit, couvert par une réduction d’impôts. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 54 In fine, la rentabilité de l’opération, qui a existé dans de nombreux cas dans les grandes villes, se retrouvait lors de la revente du bien. Ce système a provoqué une appétence de personnes fortement imposées, comme des hommes d’affaires et des professions libérales, qui ont fait appel à des sociétés spécialisées dans la réhabilitation qui leur vendaient le processus de réhabilitation, clefs en main. Depuis une dizaine d’années, les secteurs sauvegardés restant à réhabiliter se trouvant dans des villes plus petites et avec un marché locatif moins fort, la défiscalisation Malraux et les aides des OPAH se sont cumulées. En effet des Sem s’étaient lancées dans ces opérations et restaient avec des programmes invendus, les aides des OPAH ont ainsi complété les avantages fiscaux « Malraux ». En 2010, il reste possible de déduire de son impôt 40% du montant des travaux réalisés en secteurs sauvegardés, avec divers plafonds, mais le montant de 20 000 euros par an est couramment pratiqué. Les avantages du système français : > les réductions d’impôts étaient telles qu’elles ont attiré des investisseurs de tout le territoire. Les immeubles se sont effectivement réhabilités avec la qualité souhaitée, > le système a été stable pendant 40 ans et a permis le montage de ces opérations par des professionnels pour gérer les aspects fonciers et architecturaux. > le contrôle des architectes des bâtiments de France, dont le visa était indispensable sur chaque, a permis de maintenir, dans l’ensemble, la qualité des réhabilitations, > In fine, cela confère au patrimoine français au travers de ses centres historiques, un avantage touristique évident (le Marais à paris, le Vieux Lyon, Bordeaux, le Vieux Nice, Bourges) Les inconvénients du système français > le fait d’obliger à la location des immeubles a induit un marché uniquement locatif, qui a diminué la diversité des centres entre locataires et propriétaires occupants, au détriment de ces derniers. > Dans certaines villes il n’a été produit que de petits logements pour étudiants, marché très peu stable et les familles n’ont pas été relogées, > Le système s’est avéré coûteux pour l’Etat mais il a été activement soutenu par les maires concernés, ce qui explique sa longévité, St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 55 > Il a fortement accéléré la mutation des propriétaires, les propriétaires initiaux n’étant pas suffisamment riches pour investir et bénéficier des réductions d’impôts. > Les propriétaires occupants leurs logements n’ont pas été aidés par ce système, alors que les contraintes du secteur sauvegardé leur impose, à eux aussi, des surcoûts réels à la réhabilitation In fine, le système des avantages Malraux a eu, en France, plus d’avantages que d’inconvénients, notamment pour les communes et leur tourisme. 6.6.3 Quelles propositions fiscales pour le secteur sauvegardé de Saint Louis En fonction des éléments d’information restant à recueillir sur ce volet nous indiquerons si des propositions d’évolution de la fiscalité actuelle sont nécessaires. Un premier point reste le coût de la régularisation des successions en cours, pour aboutir à une inscription des titres de propriétés en bonne et due forme pour les immeubles qui bénéficieront des aides de l’OPA-STP. Ce coût pourrait être pris en charge par le programme, au moins en partie et / ou de manière forfaitaire pour les catégories sociales les plus pauvres. Ce forfait pourrait s’appliquer soit aux frais de notaires soit aux droits et taxes afférentes. D’après les enquêtes réalisées en 2003/2004 sur le foncier, environ la moitié des unités architecturales sont concernées par cette nécessité de régularisation foncière. Une ligne budgétaire intégrera cette hypothèse. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 56 7. LES MODALITES DE SUIVI ET D’ANIMATION DE L’OPA-STP 7.1 Les missions de suivi animation Les missions de suivi animation de l’Opération Programmée d’Amélioration de la Sécurité, du Tourisme et du Patrimoine (OPA-STP) concerneront plusieurs volets : 7.1.1 Volet technique et architectural Ce volet comprend : > le conseil architectural et technique auprès des propriétaires tout au long du processus de réhabilitation > l’organisation de l’instruction technique, sur place des demandes d’autorisation de construire > le suivi de l’avancement des chantiers de réhabilitation des propriétaires et la certification des travaux faits > la maîtrise d’œuvre des travaux sur les bâtiments en péril ou menaçant ruine > la sensibilisation technique des professionnels du secteur du bâtiment 7.1.2 Volet social Ce volet comprend : > l’appui au relogement et l’accompagnement social des habitants > les enquêtes auprès des habitants > l’accompagnement du relogement et la gestion des aides éventuelles au relogement temporaire > le suivi des relogements temporaires contractualisés avec les propriétaires et la vérification du relogement définitif effectif. 7.1.3 Volet foncier et juridique Ce volet était antérieurement dénommé MOUS (Maîtrise d’œuvre Urbaine et Social) > l’enquête foncière et sociale > l’appui juridique sur les volets fonciers et copropriétés tant pour la commune que pour les propriétaires > le montage de produits financiers adaptés pour la réalisation des travaux sur le second œuvre > la conception et la mise en œuvre des contrats de partenariat avec chaque propriétaire et leur suivi > le suivi des déclarations de vente et éventuelles préemptions St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 57 7.1.4 Volet économique et tourisme Ce volet comprend : > le lien avec les chambres consulaires et les organismes de formations à l’occasion de chaque chantier > le conseil aux propriétaires en cas de projet d’hébergement touristique > le lien avec le syndicat d’initiative lors du déroulement de l’opération > le lien de l’opération avec toutes les autres manifestations, pour y présenter le patrimoine. 7.1.5 Volet administratif et financier Ce volet comprend : > l’aide au montage des dossiers administratifs et techniques de subvention des travaux > la présentation des dossiers au conseil municipal et à l’organisme financeur > l’appui des services régionaux et centraux de l’Etat pour l’instruction des autorisations de construire en application du PSMV > l’application du règlement municipal des aides 7.1.6 Volet communication /pédagogie Ce volet comprend : > l’information des habitants et des propriétaires et des conseils de quartier > la communication sur le patrimoine et sa réhabilitation et sur le projet d’ensemble > la gestion et l’actualisation de la base de données SIN’DAR. > l’information des élus et du conseil municipal > les actions éducatives avec les écoles sur le patrimoine. 7.1.7 Volet coordination – animation de l’opération Ce volet comprend : > la coordination des instances municipales régionales et nationales pour l’instruction des autorisations de construire / réhabiliter > la coordination des instances municipales et de l’organisme financeur pour l’instruction des dossiers d’aides et leur passage au conseil municipal > l’animation de la Commission Périls > la réalisation d’un bilan annuel de l’opération et alimentation d’un tableau de bord. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 58 7.1.8 Volet relation avec la coopération internationale et l’UNESCO Ce volet comprend : > La gestion des relations et des opportunités entre l’OPA-STP et les différentes missions de coopération internationale et/ou Bilatérale > La production d’informations sur le déroulement de l’opération à destination finale de l’UNESCO, de ses instances de suivi et d’évaluation, de la convention France / UNESCO Les missions de suivi-animation sont à prévoir sur les 5 années de l’opération elle-même. De plus, ces missions sont à prévoir, de manière allégée, sur une durée de 2 ans après la fin de l’engagement de subventions pour veiller au bon déroulement des chantiers et à la clôture des dossiers. 7.2 Positionnement et composition de l’équipe de suivianimation au sein de la Maison du Patrimoine 7.2.1 Statut de la Maison du patrimoine La question peut être posée de la manière suivante : La maison du Patrimoine : Agence de l’Amélioration du Patrimoine Mondial à Saint Louis ou projet au sein de l’Agence de Développement Communal L’étude de faisabilité d’une Maison du Patrimoine à Saint Louis, réalisée par le Groupe Exel (Dakar) en octobre 2004, dans le cadre de la coopération avec Lille Métropole Communauté Urbaine préconisait que la Maison du Patrimoine adopte la forme d’une Agence, qui est juridiquement, une Unité Autonome des Services Municipaux. Une Agence dispose d’une personnalité morale et s’administre librement, sous la responsabilité d’un conseil d’administration constitué d’élus de la commune, de personnes morales associées et présidé par le Maire. Un directeur général dirige et manage son équipe dans le but d’en atteindre les objectifs, il réalise un rapport annuel à son conseil d’administration. L’étude précitée proposait la création d’un comité stratégique de l’Agence, avec un rôle consultatif pour tout ce qui a trait à l’ensemble des missions du projet. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 59 Ce comité stratégique doit, à notre avis, toujours s’envisager avec une composition assez large afin qu’il puisse être un lieu de concertation et d’échanges entre services. Proposition d’un Comité stratégique pour le programme de réhabilitation de l’île de Saint Louis : il serait composé des partenaires suivants. > Service technique Municipal > Service technique représentant le ministre chargé du patrimoine architectural et urbain (culture) > Service technique représentant le ministre chargé de la planification > Service technique représentant le ministre chargé de l’urbanisme > Service technique représentant le ministre chargé de l’habitat > Service technique représentant le ministre chargé de l'environnement > Service technique représentant le ministre chargé des domaines > Centre de recherche et de documentation du Sénégal > Agence régionale de Développement > Partenariat avec Saint-Louis et sa région > Coopération espagnole sur la réhabilitation des monuments historiques et la formation professionnelle. 7.2.2 . Utilité d’un protocole avec le Ministère de la Culture Par ailleurs il était souligné l’importance, pour la maison du patrimoine, de signer un protocole avec le Ministère de la Culture du Sénégal, afin de déterminer les modalités de collaboration sur le projet de réhabilitation du secteur sauvegardé de Saint Louis. Qu’il soit, ou non, constitué une Maison du Patrimoine de Saint Louis, ou que le programme de réhabilitation l’OPA-STP soit inclus dans l’Agence de Développement Communale existante, la signature d’un protocole avec le Ministère de la culture devrait être concomitante avec le lancement de l’OPA-STP. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 60 7.2.3 La composition de l’équipe de suivi-animation de l’OPA- STP Ce qui caractérise l’équipe est son caractère opérationnel et sa pluridisciplinarité. Le contexte de Saint Louis, est celui du manque de savoir faire sur le terrain, en matière de réhabilitation, et le rôle de l’équipe se rapprochera souvent d’un conseil technique avant et pendant le chantier, sans pour autant se substituer aux propriétaires. L’équipe ne doit donc pas être trop administrative pour répondre aux besoins en réhabilitation. Nous préconisons le schéma suivant : Figure 1 : Organigramme de l’équipe de suivi-animation de l’OPA-STP L’équipe de suivi animation est organisée pour apporter aux propriétaires et habitants un maximum de conseils techniques, économiques et juridiques. Elle intègre l’aspect relogement et accompagnement social des habitants, appelée MOUS, Maîtrise d’œuvre Urbaine et Sociale dans les termes de références. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 61 Elle regroupe 9 postes, non compris la direction générale ni l’instance technique de contrôle. Ce sont les chargés de mission technique et économique qui établissent avec les propriétaires les conventions de partenariat pour la réhabilitation de chaque unité architecturale. Ces chargés de mission se répartissent les unités architecturales à réhabiliter. La première année, ils participent activement à l’enquête foncière et sociale, dont ils assurent le rendu, bâtiment par bâtiment. Pendant toute la durée de l’opération ils s’appuient sur différents intervenants transversaux (architecte, animation professionnelle, conseillère en économie familiale, chargé de mission juridique et foncier) pour faire avancer la réhabilitation de chaque bâtiment dans le respect du droit et des occupants. L’instance technique de contrôle, est plutôt missionnée par l’organisme financeur et vient contrôler sur site et par sondage dans les dossiers la régularité des dossiers et des travaux menés. Le budget annuel de l’équipe de suivi animation qui prend en compte les qualifications et les postes nécessaires, est présenté en annexe. En première estimation, le coût de l’équipe de suivi animation pour l’ensemble de l’OPA-STP de Saint Louis du Sénégal est de l’ordre de 65.000.000 FCFA soit 100.000 euros, par an. Relevons également que la Maison du Patrimoine pourra intégrer de nouveaux locaux. Ces derniers seront aménagés dans un bâtiment datant de la milieu du XIXème siècle, sis rue Cornier, qui sera intégralement réhabilité dans le cadre du présent programme. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 62 8. PROCESSUS D’INSTRUCTION DES AUTORISATIONS DE CONSTRUIRE 8.1 Etat des lieux Les autorisations de construire du secteur sauvegardé sont précisées dans le décret présidentielle du 30 juin 2008, portant application du PSMV . Nous rappellerons ici son article 3 sur les autorisations administratives « Dans le périmètre du PSMV, tous les travaux de nature à modifier l'état des parcelles publiques ou privées, bâties ou non bâties, sont soumis à autorisation. Ces autorisations sont délivrées par le Service en charge de l’instruction des demandes de permis de construire et autres actes d'urbanisme, au nom des autorités locales, après avis conforme du Bureau d'Architecture et des Monuments Historiques, dûment approuvé par la Direction du patrimoine culturel. » L’article R-109 du code de l’Urbanisme précise les délais d’instruction des services centraux du ministère de la Culture, en charge de l’architecture des secteurs sauvegardés. Article R 109. Après approbation par décret du plan de sauvegarde, les demandes d’autorisation de construire concernant les immeubles compris dans le secteur sauvegardé sont soumises aux services du Ministère chargé de l’Architecture des secteurs sauvegardés qui donnent, dans le délai d’un mois, leur avis sur la conformité du projet avec les dispositions du plan de sauvegarde. Si l’avis est défavorable ou s’il comporte des conditions, l’autorisation de construire est soit refusée, soit assortie de ces conditions. Dans le cadre du processus de décentralisation en cours, c’est le Maire qui délivre l’autorisation de construire, celle ci ne devenant exécutoire qu’après approbation du représentant de l’Etat (Art R- 197). Pour Saint Louis, la commune ne disposant pas des ressources et des services compétents en matière d’instruction des autorisations de construire, ce sont les services régionaux du Ministère en charge de l’Urbanisme qui réalisent l’instruction des dossiers. Les autorisations demandées dans un secteur sauvegardé étant considérées comme non ordinaires (Art-200) le délai de réponse est au maximum de quarante jours, une fois les dossiers complets. Comme indiqués dans l’arrêté présidentiel et dans l’article R109 du code de l’Urbanisme, chaque autorisation demandée dans le périmètre du PSMV doit recevoir un avis conforme du BAMH du Ministère, approuvé par la Direction des Affaires Culturelles. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 63 Cet avis est sensé être délivré dans le délai d’un mois, qui semble s’ajouter au délai de 40 jours. D’après nos interlocuteurs, le problème est le suivant: > depuis plusieurs années il semble que le poste d’architecte conseil du Bureau d'Architecture et des Monuments Historiques nait pas été pourvu. > Ceci empêcherait Saint-Louis de disposer d’un interlocuteur architecte qui connaisse le site et qui puisse se prononcer dans les délais > Surtout l’absence d’interlocuteur qui puisse venir régulièrement sur le terrain, ne permet pas de mettre en place un processus de travail entre techniciens ou les dossiers de réhabilitations soient concertés très en amont. In fine, ce manque de présence sur le terrain, couplée avec une décision toujours centralisée, dans une culture ou les autorisations de construire ne sont pas encore entrées pleinement dans les mœurs, fait que la tentation est grande pour les propriétaires qui veulent faire des travaux, de ne déposer aucune demande. 8.2 Une vigilance du bureau du patrimoine sur les chantiers Face à ces pratiques, la maison du patrimoine a développé une grande vigilance qui se traduit notamment par une revue (annuelle) des chantiers en cours sur l’île. Cette revue donne lieu à un rapport exhaustif avec photos qui analyse la conformité des travaux par rapport à la législation en vigueur. Ainsi en 2008, 58 chantiers étaient constatés sur le terrain, pour des travaux allant de l restauration de façade à la construction d’un immeuble neuf. Sur ces 58 chantiers: > 9 étaient en règle > 12 étaient en cours de régularisation suite à l’intervention de l’équipe de la MdP sur le terrain > 17 étaient sans autorisation avec des chantiers arrêtés ou en cours > 10 étaient des travaux sans autorisation et terminés > 2 étaient des travaux autorisés mais non conformes à l’autorisation > 9 avaient reçu des sommations du Maire d’arrêter le chantier ou des convocations pour se mettre en règle. La vigilance porte donc ses fruits. Elle permet de changer petit à petit les mentalités. Le chemin reste encore long à parcourir. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 64 Pour information, en France, 20% au moins des travaux qui devraient être soumis à autorisations dans les secteurs sauvegardés, ne donnent lieu à aucune demande, notamment sur les changements de fenêtre, 50 ans après leur création. L’existence de sommations du Maire, montre que la commune joue son rôle de vigilance de terrain. 8.3 Les améliorations proposées dans le cadre de l’OPA-STP L’OPA-STP va entrainer une augmentation du nombre de demandes d’autorisations. Chacune d’entre elle devra être approuvée explicitement par l’architecte du BAMH. L’OPA-STP n’a pas vocation à modifier le processus d’instruction. Elle a pour souhait de voir une concertation locale se mettre en place dès le début des projets, avant que les dossiers d’autorisations de construire et de demandes de subventions ne soient montés. La pratique d’une concertation, sur le terrain entre : > les propriétaires, leurs maitres d’œuvre, leurs entreprises pour les façades ; > la Maison du Patrimoine représentant la Commune > et l’architecte du BAMH est donc hautement souhaitable. Cette concertation sur le terrain ne sera possible que si le poste l’architecte est pourvu et dispose de directives de concertations et des moyens logistiques pour se rendre sur place, au moins deux fois par mois. Compte tenu de l’ampleur de la tâche et d’un certain rattrapage, le rythme de 4 jours par mois serait souhaitable les deux premières années. Ainsi, les dossiers d’autorisation déposés, pourraient avoir été élaborés suite à un échange et non dans un processus de confrontation ou de logique purement administrative, dans lequel le grand perdant est toujours le patrimoine bâti lui-même, surtout lorsqu’il est déjà en péril. L’OPA-STP, en renforçant le dispositif local de la Maison du Patrimoine, en donnant à l’architecte du BAMH des interlocuteurs techniques qui pourront préparer les journées de visites sur le terrain et suivre les décisions, devrait être une opportunité à saisir par le Ministère de la Culture. Les engagements logistiques de chacun et les modes de fonctionnement prévus gagneraient à être formalisés dans un protocole de travail entre le BAMH et la Commune de Saint Louis St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 65 9. DEFINITION DU PROCESSUS D’INSTRUCTION ET DE PAIEMENT DES AIDES A L’AMELIORATION DU PATRIMOINE 9.1 Les outils de base de l’OPA-STP Il s’agit des outils suivants, que l’opération va utiliser durant toute sa durée : > le PSMV > une liste d’unités architecturales pour l’axe A > une liste d’unités architecturales pour l’axe B > un règlement des aides, qui définisse les taux de subvention et les plafonds de subvention au M2 habitables, voté par le conseil municipal. > un protocole d’enquête sociale et foncière qui permette de définir le niveau de richesse des propriétaires, voté par le conseil municipal, > des formulaires de demandes de subvention > un logiciel d’instruction des aides, ayant une fonction base de données, si possible en lien avec SIN’DAR > une convention d’opération programmée, passée entre la Commune et l’organisme financeur, qui indique les montants financiers réservés à l’opération, les règles d’utilisation des fonds et les modalités de travail de l’instance technique de contrôle. 9.2 Le contrat de partenariat pour chaque Unité architecturale L’ambition de l’opération programmée sur le patrimoine bâti privé de Saint Louis est de répondre à plusieurs objectifs, déjà cités : > contribuer à un meilleur habitat des occupants > contribuer à l’image touristique de Saint Louis par la valorisation de son patrimoine d’intérêt mondial > permettre que la réhabilitation du bâti soit en conformité avec le PSMV > favoriser un certain développement économique qu’il soit commercial, ou touristique > contribuer à l’emploi et à la qualification de jeunes dans le domaine du bâtiment et lutter contre la pauvreté Or nous avons vu que chaque bâtiment à son histoire patrimoniale, mais aussi son histoire sociologique et familiale. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 66 Ces objectifs ne seront atteint que si, pour chaque opération, il est défini un contrat de partenariat avec les propriétaires qui décline, de manière adaptée à chaque cas, ces différents objectifs. C’est ce contrat de partenariat qui définira les engagements de chacun : > de l’OPA-STP en matière d’aides > du ou des propriétaires sur tous les aspects de l’opération : relogement, loyers de sortie, création d’activités, choix d’entreprises sensibilisées ou labélisées avec un quota de jeunes en qualification, engagement de réaliser des travaux d’amélioration du confort. Chaque contrat de partenariat ne pourra pas répondre à tous les objectifs, mais par exemple à 2/3 d’entre eux, sur des données mesurables. Dans la mesure où les taux de subventions proposés sont très importants, il nous semble que ces contrats de partenariat sont plausibles. Ils resteront simples dans leur forme, grâce à une trame type, validée en conseil municipal. Dans la mesure ou ces contrats seront peu nombreux, 139 sur 5 ans, nous proposons qu’ils soient validés par le conseil municipal ou une commission municipale ad hoc, ou par le conseil des élus de l’ADC. Ce mode de gouvernance de l’OPASTP devrait permettre de s’assurer d’une bonne transparence de l’utilisation des fonds. 9.3 Le circuit d’instruction Le circuit d’instruction est donc entièrement local. L’organisme financeur se devant d’avoir une représentation locale, décisionnaire. La subvention est accordée sous réserve que l’autorisation de construire le soit. 9.4 Le circuit de paiement Les paiements sont réalisés progressivement directement aux entreprises, sur validation des factures par le propriétaire et contrôle sur place par la MDP qui transmet son visa à l’organisme financeur. Le propriétaire doit justifier du paiement de sa propre quote-part, avant versement par l’OPA-STP d’une nouvelle fraction de l’aide. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 67 Les versements des aides sont l’occasion pour la MDP de contrôler les autres termes du contrat de partenariat avec les propriétaires. Chaque demande de versement donne lieu à la transmission par la MDP d’une fiche de suivi des différents objectifs du contrat de partenariat 9.5 Le solde du dossier Le dossier est soldé sur la base d’une visite de l’architecte de l’architecte de la MDP, éventuellement avec un avis de l’architecte du BAMH. Le solde représente au moins 20% du total. Le chantier doit être achevé dans les deux ans de l’attribution de l’aide. 9.6 L’instance de contrôle L’organisme financeur est responsable de la bonne utilisation des fonds qu’il verse. Il nomme, soit en son sein, soit avec un prestataire, une instance de contrôle. Celle ci réalise, au moins une fois par an, un audit de conformité et transmet son projet de rapport au maire pour avis avant toute décision de l’organisme financeur St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 68 10. PLANNING D’ENSEMBLE Calendrier prévisionnel de l’OPA-STP CALENDRIER de l'OPA -Sé curité-To urisme -Pa trimoine de Saint Lo uis du Sé nég al (OPA-STP) année 7 année 6 année 5 année 3 année 2 année 1 Pha se s e t tâ ches Année année 4 Figure 2 : Signature de la convention d'OPA -STP Mise en place de l'équipe de suivi animation Enquête foncière et sociale sur les unités architecturales de l'Axe A Enquête foncière et sociale sur les unités architecturales de l'Axe B Signature des conventions de partenariat avec les propriétaires Mise au point projet micro- finance du volet confort intérieur Création de 4 à 10 logements pour relogement temporaire Sensibilisation-qualification-labellisation des entreprises Suivi et solde des dossiers de subventions Prescription des travaux de façades Travaux sur immeubles en peril: phase 1 et 2 Programme Etat sur Batiment public et Monuments historiques Préparation dune opération de rénovation urbaine sur 10 unités architecturales Réalisation dune opération de rénovation urbaine sur 10 unités architecturales Evaluation et bilan de la convention d'OPA -STP Au cours de la mission d’évaluation de l’AFD (fin novembre 2010), il conviendra de vérifier si ce planning est compatible avec l’échéancier d’instruction du programme prévu par l’AFD. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 69 Ville Cycle de sensibilisation et de qualification des entreprises Coût global HT 400.000 € 120.000 € 36.000 € Coût global HT 20.000 € 75.060 € Ville Ville Ville Mise au point logiciel de gestion d'opération en lien avec SIN DAR Mise au point dispositif micro finance sur volet confort interieur Ingénierie interne Ville de Saint Louis: services technique, secrétatariat, marchés publics, finaces St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé Tota l dépe nse s So us tota l 4 : Ingé nierie e t co nduite de projet organisme financeur organisme financeur Appui techique in intinere auprès ADC et evaluation de l'opération Frais de gestion organisme Financeur (3%) 70.000 € organisme financeur Instance technique de contrôle 70 106.541 € 15.000 € 10.000 € 100.000 € 100.000 € 500.000 € Ville Coût global HT 900.000 € Ville Coût HT par unités 30.000 € 50.000 € 1.500.000 € Coût HT par unités 40.000 € 12.000 € 12.000 € Coût HT par unités 1.000 € 30 € 1.375.000 € 23.000 € 500 € 2.000 € 35.000 € 500 € 14.785 € 1.375.000 € Equipe de suvi-animation allégée (2 ans ) pour solde des dossiers. Nombre d'unités Coût global HT 41.576 € 1.912.500 € Coût HT par unités Pro gra mme e t co ût Equipe de suvi-animation technique, juridique et sociale (5 ans ) Ingé nierie et c onduite de pro je t Maître d'ouvrage 30 Programme Etat sur Propriétés publiques du PSMV So us tota l 3 : Eta t Ba timents public s 30 Ministère de la culture Nombre d'unités Ministère de la culture Maître d'ouvrage 10 Programme Etat sur Monuments Historiques publics du PSMV Eta t Bâtime ts public s So us tota l 2 : ré ha bilitation co erc itive Programme de Rénovation Urbaine sur Unités Architecturales ciblées Opérateur public 3 10 Phase 2 péril : Travaux confortement ou réhabilitation Ville de Saint Louis Nombre d'unités 20 278 Ville de Saint Phase 1 péril : Travaux confortement ou réhabilitation Louis Réhabilitation co erc itive Maître d'ouvrage Chambre de métiers? So us tota l 1 : ré ha bilitation privée incitative Propriétaires privés Volet confort intérieur:cautionnement /appui micro finance des propriétaires privés Prime contrat jeune pour la réhabilitation du patrimoine ( 9 mois) 139 46 Appui au relogement Ville 93 70 46 Fonds d'appui à l'enregistrement au livre foncier et au Propriétaires règlement des successions privés Propriétaires privés Nombre d'unités Propriétaires privés Rehabilitation Gros œuvre/toitures/façades/sécurité des Unités architecturales axe A Maître d'ouvrage Rehabilitation toitures/façades/sécurité des Unités architecturales axe B Réhabilitation incitative Diffé rente s ac tio ns de l'OPA-STP Co ût e t Plan de finance me nt prévisio nnel 0% 0% 0% 0% 0% 0% 0% Taux TVA 18% 18% Taux TVA 18% 18% 18% Taux TVA 0% 0% 18% 0% 0% 18% 18% Taux TVA 11. BUDGET D’ENSEMBLE (EXPRIME EN EUROS PUIS EN FCFA) Etat/ Culture 45.036 € 162.250 € 23.000 € 17.500 € 1.298.000 € 1.805.400 € 28.320 € 8.496 € Etat/ Culture 1.770.000 € Etat/ Culture 0 € 2.963.216 € 4.683.191 € 2.236.100 € 15.000 € 100.000 € 70.000 € 100.000 € 500.000 € 10.044.431 € 0 € 0 € 0 € 94.400 € 94.400 € 0 € 0 € 0 € 30.024 € 0 € 20.000 € 10.000 € 10.000 € 111.900 € 0 € AFD/Organism Entreprises Coopératio Autres opérateurs/ e financeur du Batiment n à arbitrer 891.541 € 0 € Etat/ Culture 0 € 0 € 0 € Etat / Urbanisme 17.500 € AFD/Organism Entreprises Coopératio Autres opérateurs/ e financeur du Batiment n à arbitrer 430.464 € 283.200 € 901.541 € 0 € Ville 33.984 € 113.280 € 106.541 € Propriétaires privés 10.000 € 10.000 € AFD/Organism Entreprises Coopératio Autres opérateurs/ e financeur du Batiment n à arbitrer 106.541 € Pour mémoire 15.000 € 10.000 € 100.000 € 70.000 € 100.000 € 500.000 € Coût global TTC 0 € 2.832.000 € Etat / Urbanisme 2.832.000 € 0 € Ville 1.062.000 € 0 € Propriétaires privés 1.062.000 € 1.770.000 € Coût global TTC 131.216 € 0 € Etat / Urbanisme 656.080 € 0 € Ville 94.400 € 0 € Propriétaires privés 472.000 € 141.600 € 42.480 € Coût global TTC 30.024 € 30.024 € 17.500 € AFD/Organism Entreprises Coopératio Autres opérateurs/ e financeur du Batiment n à arbitrer 0 € 3.361.186 € 0 € Etat / Urbanisme 5.654.810 € 0 € Ville 10.000 € 2.236.100 € 1.460.250 € 324.500 € 451.350 € Propriétaires privés Fina nc ement du TTC 20.000 € 75.060 € 1.622.500 € 23.000 € 35.000 € 1.622.500 € 2.256.750 € Coût global TTC Ve rsio n e n EUROS 46 Appui au relogement 69.890.000 Ville Ville Ville organisme financeur Mise au point logiciel de gestion d'opération en lien avec SIN DAR Mise au point dispositif micro finance sur volet confort interieur Ingénierie interne Ville de Saint Louis: services technique, secrétatariat, marchés publics, finaces St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé Tota l dépense s So us to tal 4 : Ingé nierie e t co nduite de projet Frais de gestion organisme Financeur (3%) Pour mémoire 45.920.000 71 69.890.000 9.840.000 6.560.000 65.600.000 organisme financeur Instance technique de contrôle Appui techique in intinere auprès ADC et evaluation de l'opération 0 0 0 0 0 702.323.000 5.696.152.000 0 0 0 Propriétaires privés Propriétaires privés Propriétaires privés 702.323.000 193.383.000 212.896.000 296.044.000 Propriétaires privés Ville Ville Ville Ville 0 0 0 0 0 Ve rsio n e n FCFA (a rrondi) 591.390.000 9.840.000 6.560.000 65.600.000 45.920.000 65.600.000 327.980.000 Coût global TTC organisme financeur 0 0 Taux TVA 65.600.000 327.980.000 Coût global HT 1.857.792.000 696.672.000 1.161.120.000 Coût global TTC 430.360.000 309.630.000 92.870.000 27.860.000 Coût global TTC 2.816.610.000 13.200.000 5.560.000 214.870.000 15.180.000 23.100.000 1.064.480.000 1.480.220.000 Coût global TTC Ville Coût HT par unités 0 0 Taux TVA 18% 18% 18% Taux TVA 0% 0% 18% 0% 0% 18% 18% Taux TVA Ville Nombre d'unités 590.400.000 984.000.000 Coût global HT 262.400.000 78.700.000 23.610.000 Coût global HT 13.200.000 5.560.000 182.090.000 15.180.000 23.100.000 902.100.000 1.254.420.000 Coût global HT Equipe de suvi-animation allégée (2 ans ) pour solde des dossiers. Ingé nierie e t c onduite de pro je t 19.680.000 32.800.000 Coût HT par unités 26.240.000 7.870.000 7.870.000 Coût HT par unités 660.000 20.000 1.310.000 330.000 330.000 9.700.000 27.270.000 Coût HT par unités Prog ramme et c oût (FCFA) / a rrondi Equipe de suvi-animation technique, juridique et sociale (5 ans ) Maître d'ouvrage Ministère de la culture Programme Etat sur Propriétés publiques du PSMV So us to tal 3 : Eta t Ba timents public s 30 30 Ministère de la culture Maître d'ouvrage Programme Etat sur Monuments Historiques publics du PSMV Eta t Bâ timets public s So us to tal 2 : ré ha bilitation co erc itive Nombre d'unités 10 Programme de Rénovation Urbaine sur Unités Architecturales ciblées Opérateur public 3 10 Ville de Saint Louis Phase 1 péril : Travaux confortement ou réhabilitation Ville de Saint Phase 2 péril : Travaux confortement ou réhabilitation Louis Réhabilita tion co erc itive 20 Nombre d'unités Ville Cycle de sensibilisation et de qualification des entreprises 278 Maître d'ouvrage Chambre de métiers? Prime contrat jeune pour la réhabilitation du patrimoine ( 9 mois) So us to tal 1 : ré ha bilitation privée incitative Propriétaires privés Volet confort intérieur:cautionnement /appui micro finance des propriétaires privés 139 70 Fonds d'appui à l'enregistrement au livre foncier et au Propriétaires règlement des successions privés Ville 93 Propriétaires privés 46 Propriétaires privés Nombre d'unités Rehabilitation Gros œuvre/toitures/façades/sécurité des Unités architecturales axe A Maître d'ouvrage Rehabilitation toitures/façades/sécurité des Unités architecturales axe B Réhabilita tion incitative Diffé rentes ac tio ns de l'OPA-STP Co ût e t Pla n de finance me nt prévisio nnel 0 0 Etat / Urbanisme 0 Etat / Urbanisme 0 Etat / Urbanisme 0 Etat / Urbanisme 86.072.000 61.926.000 18.574.000 2.224.000 Entreprises du Batiment 0 0 584.830.000 69.890.000 9.840.000 65.600.000 45.920.000 65.600.000 327.980.000 AFD/Organisme financeur AFD/Organisme financeur 282.362.000 185.778.000 74.296.000 22.288.000 AFD/Organisme financeur 0 Entreprises du Batiment 0 Entreprises du Batiment 0 Entreprises du Batiment 6.560.000 6.560.000 Coopération 0 Coopération 0 Coopération 6.600.000 6.600.000 Coopération 1.943.864.000 2.961.105.000 2.224.000 13.160.000 Etat/ Culture 1.857.792.000 696.672.000 1.161.120.000 Etat/ Culture 6.600.000 3.336.000 21.487.000 15.180.000 11.550.000 851.584.000 1.184.176.000 AFD/Organisme financeur 0 2.093.913.000 2.224.000 5.572.000 Etat/ Culture Etat/ Culture Fina nc ement du TTC (FCFA) / a rrondi 73.476.000 0 Autres opérateurs/ à arbitrer 0 Autres opérateurs/ à arbitrer 61.926.000 61.926.000 Autres opérateurs/ à arbitrer 11.550.000 11.550.000 Autres opérateurs/ à arbitrer 12. CONCLUSION Les besoins en réhabilitation à Saint Louis, pour sauvegarder le patrimoine et améliorer la sécurité et l’habitat des occupants sont importants sans être inaccessibles. Le dispositif proposé d’une OPA –Sécurité –Tourisme et Patrimoine permettrait la réhabilitation d’environ 150 unités architecturales selon deus axes de priorité. >-l’axe A concerne les unîtes de grande qualité architecturale en mauvais état ou en péril >-l’axe B concerne les unités architecturales de grand et moyen intérêt et avec un état moyen, mauvais et en péril situés sur des séquences urbaines à fort potentiel touristique La réhabilitation de ces deux axes sortirait Saint-Louis de son déclin patrimonial qui perdure, malgré les efforts accomplis et certaines réussites de réhabilitation privée ou associative. La réhabilitation du bâti, en gros œuvre, serait accompagnée d’actions pour le relogement, pour la qualification des entreprises et pour l’insertion de jeunes. Cette réhabilitation ne pourra démarrer qu’après une enquête foncière et sociale unité par unité. Le dispositif OPA-STP pourrait être renforcé par un dispositif plus coercitif en matière de façades, de péril, de rénovation urbaine mais sur des échelles assez réduites. Au delà de l’appui auprès des propriétaires, un effort significatif sera à trouver de la part de l’Etat Sénégalais, puisque la moitié des bâtiments de l’ile sont des bâtiments publics. L’OPA-STP ne nécessite pas de changement législatif. L’opération s’inscrit dans la politique de décentralisation en cours. Il appelle à une régulation des processus de conseil et de travail avec le Ministère de la Culture, pour qui le site, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, est nécessairement un enjeu. Pour les actions relevant de la composante « patrimoine privé », le présent document se donne comme ambition de fournir tous les éléments de décision nécessaires en vue de la mission de supervision de fin novembre 2010. Fait à Saint-Louis, Lausanne et Paris, novembre 2010 St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 72 13. ANNEXE 1 : TROIS EXEMPLES D’ENQUETES 2010 SUR LE VOLONTARIAT DES PROPRIETAIRES 13.1 Echantillon retenu Les trois cellules dont les enquêtes sont retranscrites ci-dessous sont : > Celle de l’unité Na1205 logeant et appartenant à des familles ayant des revenus très modestes > Celle de l’unité ND 1704 bien assez vaste, propriété d’une famille peu aisée, volontaire pour le programme et avec qui un contrat de développement pourrait être établi. > Celle de l’unité ND1003 qui illustre la situation d’une famille aisée qui pourrait réhabiliter son bien. 13.2 Enquêtes patrimoine auprès de familles propriétaires : Unité architecturale Na 1205 > Situation géographique : Nord de l’île à Saint-Louis, 3, Rue Mage (ancienne Rue du Nord). TF1631. Surface : 167 m² > Situation d’occupation : La maison est habitée par les propriétaires. L’un des frères propriétaires est décédé mais sa famille vit encore dans la maison et à la charge de l’autre frère. > Propriétaires : La propriété appartient à deux frères qui l’ont hérité de leur père. > Interlocuteur significatif pour l’enquête : Monsieur Amadou Moctar BA. > Forme de la propriété : Elle se présente comme une maison à étage (R+1) en U avec un balcon style colonial du XXème siècle. Les constructions sont en dur et enduites au ciment. Le toit en pente est couvert de tuiles. Son état à la date de l’enquête est présenté comme « moyen ». Elle est classée « édifice domestique » dans la base de données 2005. Les constructions sont datées entre 1856 et 1908 et dans la rubrique « intérêt architectural Grand ». D’après la vue ancienne, la maison possédait un toit terrasse. > Adhésion à une stratégie de réhabilitation aidée : Les propriétaires envisa- geaient déjà de faire quelques réparations dans la maison. Ce serait alors pour eux une opportunité de participer à un programme de réhabilitation. Car malgré leur volonté et l’intérêt qu’ils portent à la sauvegarde de ce patrimoine, les propriétaires n’auront pas les moyens nécessaires pour une bonne réhabilitation de la maison. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 73 > Diagnostic sur le volontariat : L’ambition affichée de cette famille est de voir leur patrimoine restauré. La volonté de réhabiliter la maison est réelle. Malgré leurs maigres revenus, les propriétaires ont maintenu les constructions qui disent-ils ont une valeur esthétique indéniable. > Besoin en relogement : La propriété est actuellement habitée par une famille de quinze (15) personnes toutes de la famille des propriétaires. > Intérêt pour une valorisation touristique ou locative : Les propriétaires pencheraient plutôt pour une valorisation touristique. Plusieurs fois, des touristes sont venus observer et photographier le bâtiment, ses formes, son balcon et son escalier. Aussi, cela a toujours été une volonté de leur père de préserver cette maison. Une autre raison relève de la taille de la famille que le frère encore en vie est dans l’obligation de totalement prendre en charge. Déménager une si grande famille serait difficilement envisageable. > Revenus familiaux : L’un des propriétaires est à la retraite avec une pension ne couvrant pas les charges de cette famille nombreuse qu’il porte à bout de bras. Donc une capacité d’endettement quasi nulle. Aucun de ses enfants ne travaille actuellement. Le seul revenu complémentaire est assuré par l’un des fils qui encadre des écoliers dans la maison. > Principaux enseignements : Les propriétaires accepteraient d’être volontaires dans un programme de réhabilitation. Cependant, un capital à constituer comme participation à l’effort de réhabilitation n’est pas chose évidente malgré la volonté des propriétaires constitués d’un retraité et d’héritiers encore jeunes. En effet, les revenus familiaux et l’âge des propriétaires n’offrent aucune possibilité d’endettement auprès d’une institution financière. Comme proposition, la famille attendrait du programme une assistance qui lui permettrait d’envisager la réhabilitation. Le risque que les propriétaires voudraient éviter, c’est de s’engager et de ne pouvoir honorer cet engagement. Ils ne peuvent s’engager sur quelque stratégie de valorisation locative à cause d’une famille nombreuse et déjà à l’étroit. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 74 13.3 Enquêtes patrimoine auprès de familles propriétaires : Unité architecturale Nd 1704 : IA moyen > Situation géographique : Nord de l’île à Saint-Louis, Rue de France x Rue Khalifa Ababacar Sy. Titre Foncier 128. Surface : 651 m² > Situation d’occupation : L’un des propriétaires habite la maison avec sa famille. Il loge aussi la famille de son frère décédé. Deux locataires vivent dans la maison dont l’un tient un commerce de détail. > Propriétaires : Cinq frères et cinq sœurs sont les propriétaires légitimes de la maison qu’ils ont héritée de leur père. Cependant, ils sont tous décédés sauf celui qui vit dans la maison et qui est le chef de famille. Le nombre d’héritiers s’en trouve alors démultiplié car les enfants des défunts deviennent automatiquement propriétaires. > Interlocuteur significatif pour l’enquête : Monsieur El hadj Abdourahmane Thioune. > Forme de la propriété : Edifice domestique, la maison est en étage en forme de I avec commerce dont les murs sont en briques et agglos de ciment enduites au ciment. La typologie d’origine est une construction basse. Elle est constituée d’une cour et d’une galerie. Son état à la date de l’enquête est présenté comme « moyen ». La maison est un édifice domestique daté entre 1908 et 1954. Son intérêt architectural est jugé Grand. La maison est intéressante car on voit l’évolution des styles architecturaux au cours de la première moitié du XXème siècle. > Adhésion à une stratégie de réhabilitation aidée : Bien que famille nombreuse et difficile à reloger ailleurs, la famille accorde un intérêt particulier à un tel programme. La famille est très sensible à la sauvegarde de ce patrimoine qui est un legs d’un chef religieux. D’ailleurs, la maison abrite annuellement des chants religieux pour perpétuer les actions du défunt père. Cela montre déjà l’intérêt de la famille à voir cette maison réhabilitée. > Diagnostic sur le volontariat : La famille se réjouit d’une telle opportunité. Elle sait qu’un tel appui extérieur est une aubaine. L’ enthousiasme est alors grand pour la famille qui trouve à travers ce programme la possibilité de conserver un legs qu’elle aurait beaucoup de mal à entretenir. > Besoin en relogement : La propriété est actuellement habitée par une famille d’une trentaine de personnes, un locataire seul et un boutiquier dont l’activité devra être prise en charge. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 75 > Intérêt pour une valorisation touristique ou locative : Les propriétaires seraient pour une valorisation touristique. Une valorisation locative serait difficilement envisageable d’autant que la famille est très nombreuse et ne dispose que de cette maison qui est par ailleurs l’une des plus grandes de l’île sur le plan de la superficie. > Revenus familiaux : Le propriétaire vivant est un ancien ouvrier menuisier à la retraite. Il est vieux et ne dispose que de revenus faibles et irréguliers. En plus de sa famille, il gère celle de son frère et ne peut compter que sur la mosquée qu’il entretient et où il sert aussi de muezzin. Les revenus locatifs de la boutique sont accumulés et reversés au budget des chants religieux annuels qu’organise la famille. Ce revenu s’élève à 360 000 FCFA annuels soit 30 000 FCFA par mois. > Principaux enseignements : Un intérêt est certes noté chez cette famille mais l’idée d’une quelconque participation n’est pas évidente. En effet, les revenus familiaux ne le permettraient pas et vu le nombre de propriétaires, une discussion avec le groupe ne sera pas chose aisée. Etant une famille pas très aisée, sa participation sera certainement déduite de la location une fois la réhabilitation terminée et la maison mise en valeur si elle devait s’engager dans un tel programme. Les modalités d’une telle démarche seraient à discuter entre les différentes parties prenantes. 13.4 Enquêtes patrimoine auprès de familles propriétaires : Unité architecturale Nd 1003 > Situation géographique : Nord de l’île à Saint-Louis, Rue de France x Rue Pierre Loti. TF628. Surface : 151 m² > Situation d’occupation : La maison est habitée par les neveux de la propriétaire. Cette dernière n’a jamais voulu louer la maison. Elle l’a laissé à ses deux neveux qui occupent le rez-de-chaussée. L’étage est occupé par un ancien locataire qui y a encore gardé ses affaires mais n’y vient que sporadiquement. > Propriétaires : La propriété est privée et appartient à Madame Ndeye Dieynaba Mbodj, désormais seule propriétaire après qu’elle ait désintéressé ses frères et sœurs enclin à vendre la maison pour des raisons économiques. > Interlocuteur significatif pour l’enquête : Monsieur Ousmane Seck, neveu de la propriétaire. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 76 > Forme de la propriété : Edifice domestique à étage construit entre 1856 et 1908. L’état de la maison est jugé moyen par la base de 2005 mais d’un grand intérêt architectural. Elle se présente en L. Les constructions sont en briques enduites au ciment avec un toit en pente et couvert de fibrociment. Parmi les éléments remarquables, un balcon d’origine de style colonial du XIXème siècle, un escalier extérieur en ciment, une cour et un porche. > Adhésion à une stratégie de réhabilitation aidée : Les 1ères discussions ont été menées avec M. Ousmane Seck répondant au nom de la dame Ndeye Dieynaba Mbodj. Lors du 2ème entretien, M. Seck nous a rendu compte de son entretien avec la propriétaire qui a manifesté un grand intérêt par rapport au programme. En effet, la réhabilitation de cette maison a toujours été chez elle une préoccupation. C’est pourquoi elle n’a jamais voulu la vendre ou la louer bien qu’elle soit installée à Dakar depuis longtemps. Elle est très sensible à l’architecture coloniale qui lui rappelle son enfance dans l’île mais aussi et surtout qu’elle tient la maison de ses parents qui y ont toujours montré un fort attachement. > Diagnostic sur le volontariat : L’entretien avait été mené sous réserve d’un compte rendu qui serait fait à la propriétaire par Monsieur Seck car cette dernière était en voyage aux Etats-Unis. De leurs différents entretiens, la dame avait depuis longtemps émis l’idée d’une réhabilitation pour que ses enfants étudiants à l’étranger puissent y effectuer chaque fois qu’ils rentrent au pays, une sorte de pèlerinage dans la demeure de leurs grands parents. Si aujourd’hui une politique de réhabilitation était envisagée, elle ne pourrait que s’en réjouir. Cependant, sa participation à l’opération sera surtout fonction du coût. > Besoin en relogement : La propriété est actuellement habitée par les deux neveux de propriétaire. L’un d’eux vit avec sa femme et son enfant, soit quatre personnes à prendre en charge. Le locataire occupant l’étage vit ailleurs et n’y passe que de temps en temps. > Intérêt pour une valorisation touristique ou locative : La propriétaire serait intéressée par une valorisation touristique sous forme de maison d’hôte, ce qui ne priverait pas ses enfants de logis quand ils y passent pour des vacances. > Revenus familiaux : La famille apparemment n’est pas dans le besoin. La propriétaire vit à Dakar et ses enfants à l’extérieur. Elle peut être classée dans la catégorie « famille aisée ». > Principaux enseignements : Les discussions ont permis de noter un intérêt chez la propriétaire de voir son patrimoine réhabilité. Une réhabilitation aidée lui permettrait de conserver et de rentabiliser la maison car la famille actuellement supporte un coût d’entretien sans habiter la maison. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 77 14. ANNEXE 2 : RESUME DU REGIME FONCIER SENEGALAIS Extrait du document suivant : > Titre : Gestion durable du patrimoine Mondial pour la réduction de la Pauvretéprojet pilote de saint- louis -ETUDE FONCIÈRE- RAPPORT FINAL – AOUT 2003> Consultant : Geocad Consult Sicap Liberté 5 n°5342/G Dakar > Maître d'œuvre: Partenariat avec Saint Louis et sa région > Maître d'œuvre délégué: Agence de développement communal II / REGIME FONCIER SENEGALAIS Il s'agit ici du rappel du cadre juridique, notamment une présentation du régime foncier afin de faciliter la lisibilité de la situation foncière de l'île. on distinguera 3 périodes: II.1 Période pré-coloniale (avant 1659) : Les terres étaient gérées selon la coutume. On accède à la terre par le droit de hache, c'est à dire la personne qui défrichait la terre en était le possesseur. Il y avait alors une superposition de deux droits : > un droit de caractère seigneurial comportant un droit d'attribution et droit de percevoir des redevances dites dïmes, exercés par un chef coutumier appelé "LAMANE" possesseur sur droit de hache. > un droit d'usage exercé par l'occupant effectif, simple détenteur précaire pouvant être soumis au paiement de redevance. II.2 Période coloniale (de 1659 à 1960) : L'option du législateur colonial fût claire : l'introduction de la propriété privée. Ainsi le régime dit du code civil fut promulgué le 05 Novembre 1830. Régime fondé sur le droit de propriété selon le code civil français, essentiellement en zones urbaines. Le régime est dit aussi régime de la "transcription" car tous les droits étaient transcrits dans les registres des hypothèques pour mieux sécuriser les investissements coloniaux. Face aux contestations des autochtones il fut introduit le régime de l'immatriculation foncière ou des livres fonciers, inspiré du système « Torrens » alors en vigueur en Australie. Par un décret du 30 Avril 1900 complété par les du 24-07-1906 et du 26-071932 qui assuraient une publicité de la propriété et des droits et par voie de conséquence la sécurité des transactions. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 78 On procédait à l'inscription des droits au livre foncier. Ainsi ce régime est dit aussi régime de l'inscription. Il était organisé un système de constatation des droits coutumiers, première étape de la transformation du droit coutumier en droit réel inscrit au livre foncier. Ce système est organisé entre autre par les décrets du 20 Mai 1955 et 10 Septembre 1956. II.3 Accession du Sénégal à l’Indépendance (en 1960) Deux textes majeurs marquent encore cette période : 1. Loi sur le domaine national : Afin de mobiliser rapidement et à moindre frais les terres nécessaires au plan de développement économique, le législateur sénégalais a promulgué en 1964 la loi sur le domaine national. Ce domaine national comprend toutes les terres non classées dans le domaine public ou non immatriculées à la date d'entrée en vigueur de la loi, c'est à dire en définitif la quasi totalité des terres à vocation agricole, pastorale ou forestière. Tous les anciens pouvoirs coutumiers sont transférés à l'Etat seul habilité à requérir l'immatriculation des dépendances du domaine national. Il est prévu un délai de 2 ans, pour faire passer les terrains sous le régime du code civil au régime de l'immatriculation, par simple demande . Passé ce délai, les terrains non immatriculés passaient sous le régime du domaine national. La régularisation des terrains dépendant du domaine national ne peut plus se faire que par immatriculation au nom de l'Etat. Ainsi la gestion relève du code du domaine de l'état notamment de son domaine privé. 2. Le code du domaine de l'état : Le domaine de l'Etat, régi par la loi 76.66 du 2/07/1976 comprend : a. Le domaine public de l'Etat : Il est constitué par le domaine public artificiel (routes, rues ect) et le domaine public naturel (domaine public maritime, domaine public fluvial ). Le domaine public maritime est constitué d’une bande de 100 mètres à partir des plus hautes marées. Le domaine public fluvial est une bande de 25 mètres à partir des plus hautes eaux avant débordement. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 79 L'Etat ne dispose pas d'un droit de propriété sur le domaine public qui est inaliénable et imprescriptible, mais en assure la gestion par la délivrance d'autorisation d'occuper, de permission de voiries, et d'autorisation d'exploitation. b. Le domaine privé de l'Etat Les modes usuels d'administration du domaine privé de l'Etat, définis par les articles 37 à 40 de la loi portant code du domaine de l'Etat, sont désormais représentés par l'autorisation d'occuper le bail ordinaire, le bail emphytéotique, la concession du droit de superficie et la vente : - L'autorisation d'occuper : Elle est accordée à titre précaire et révocable. Son bénéficiaire ne peut réaliser sur le terrain domanial que des installations légères et démontables et à l'expiration du délai imparti doit libérer le terrain. Elle n'engendre pas de droit réel. - Le bail ordinaire : Il est réserve aux investissements à usage agricole, industriel ou commercial, de même qu'à la construction de bâtiments à usage mixte ou à usage agricole. Il confère au preneur un droit de jouissance qui ne peut excéder 18 ans. Lorsqu'il a été conclu pour une durée excédant trois années, il doit, pour être opposable au tiers, être mentionné au livre foncier. Il s'ensuit, que le droit découlant au profit du preneur, restera un droit personnel et conservera sa nature mobilière. Il peut des lors, être affecté à titre de sûreté dans les conditions prévues pour les biens meubles et être donné en gage conformément à l'article 854 du code des obligations civiles et commerciales. - Le bail emphytéotique : Il est réserve aux mêmes usages que le bail ordinaire. Il confère au preneur un droit réel pour une durée de 18 ans minimum et 50 ans au maximum, susceptible d'hypothèque. - Le droit de superficie : C'est un mode d'attribution qui doit faire l'objet d'un contrat spécifique qui engendre un droit réel susceptible d'hypothèque. - La vente : Elle constitue un mode exceptionnel de gestion du domaine privé immobilier de l'Etat. Elle doit être autorisée par une loi, sauf en qui concerne les ventes effectuées au profit de la SNHLM ( Société Nationale des Habitations à Loyer Moderne ) et de la SICAP ( Société Immobilière du Cap Vert ) qui sont autorisées par décret. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 80 Ainsi les lois suivantes ont été promulguées : > Loi n°87.11 du 21/02/1987 autorisant la vente des terrains domaniaux à usage d'habitation situes dans les zones urbaines. > Loi n°94.64 du 22/07/1994 autorisant la vente des terrains domaniaux à usage industriel ou commercial pour permettre aux entreprises d'avoir plus de garantie pour leurs investissements. > Loi n°95.12 du 07/04/1995 autorisant la vente des hôtels et réceptifs touristiques. > La Loi n°96.07 du 22/03/1996 portant transfert de compétence de l'Etat aux collectivités locales a modifié certains modes de gestion du domaine de l'Etat: - pour le domaine public naturel le transfert est effectif. - le domaine public artificiel est géré par l'Etat à l'exception de la voirie non classée située dans le périmètre communal. - pour le domaine privé, l'accès est facilité par l'affectation ou la cession aux collectivités locales. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 81 15. ANNEXE 3 : ARTICLE19 A 33 DU CODE DE L’URBANISME Il s’agit de la partie réglementaire du Code traitant des opérations de rénovation urbaine (ORU) TITRE IV. - LES OPERATIONS D’AMENAGEMENT Article 19 : Les zones spéciales d’aménagement visées à l’article 13 peuvent prendre la forme : * de rénovation urbaine ; * de remembrement ; * d’aménagement concerté. Elles feront l’objet d’un plan d’urbanisme de détails. La création d’une zone spéciale peut entraîner selon les cas : 1 l’immatriculation obligatoire au nom de l’Etat des terrains du domaine national compris dans la zone ; 2 l’acquisition éventuelle des terrains ne constituant pas de dépendance du domaine national. Chapitre premier.- La rénovation urbaine Article 20 : La rénovation urbaine est une opération qui consiste : * en l’aménagement d’anciens centres urbains dégradés, de quartiers vétustes ou insalubres, de constructions anarchiques ; * en la restauration ou le rétablissement du caractère initial d’une zone présentant un intérêt d’ordre historique, esthétique ou culturel. Dans ce cas, elle obéit en sus aux dispositions prévues à cet effet par la législation sur la préservation des immeubles et sites à caractère historique et culturel. Son but est de leur restituer une structure et une architecture répondant aux critères d’hygiène, de salubrité et d’esthétique et d’assurer une utilisation et une organisation plus rationnelle de l’espace. Article 21 : Les opérations de rénovation urbaine comprennent : * l’acquisition éventuelle des immeubles compris dans le périmètre à rénover, les démolitions nécessaires et la mise en état du sol, la restauration d’immeuble, l’édification de nouvelles constructions, l’aménagement des espaces nécessaires St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 82 à la voirie et aux équipements collectifs, l’attribution des terrains aux constructeurs ; * le relogement éventuel et, ou, l’indemnisation des anciens propriétaires ou locataires. Article 22 : L’opération de rénovation fait l’objet d’un plan directeur d’urbanisme de détails et d’un plan de rénovation dans les conditions fixées par la partie réglementaire du présent Code. Elle peut être réalisée dans le cadre d’une zone d’aménagement concerté. Article 23 : Le Ministre chargé de l’Urbanisme prend l’initiative de l’opération de rénovation. L’Etat peut soit procéder lui-même à la rénovation soit en confier la réalisation totale ou partielle à une collectivité publique ou à un organisme public ou privé spécialement désigné à cet effet. Article 24 : Pendant la période d’élaboration des plans de rénovation, les mesures de sauvegarde édictées à l’article 12 peuvent être instituées dans les zones à rénover. Article 25 : A compter de la délimitation du périmètre à rénover : Tout propriétaire qui entreprend des travaux entrant dans le cadre d’une opération de rénovation peut bénéficier d’une subvention dont le montant et les conditions d’obtention seront précisés par décret, ou des facilités de prêts spéciaux à la construction. La construction d’un bâtiment neuf ou l’aménagement d’un bâtiment existant dans le cadre d’une opération de rénovation urbaine ou de droit dans les conditions fixées par le Code général des Impôts, aux avantages fiscaux en faveur des propriétaires d’immeubles rénovés. Article 26 : Tout propriétaire d’immeuble ou de droits réels immobiliers à qui l’autorisation de vendre a été refusée, peut mettre en demeure la personne morale chargée de l’opération ou celle qui en a pris l’initiative, d’acquérir son bien à un prix fixé à l’amiable ou à défaut par la juridiction compétente en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 83 Dans un délai de six mois à compter de ladite demande, la personne morale visée à l’alinéa précédent doit faire connaître sa décision d’accepter ou de refuser cette offre. Dans tous les cas, la durée des transactions entre le propriétaire et la personne morale ne peut excéder deux ans à compter de la date de notification de l’offre d’acquisition. En cas de refus de l’offre d’acquisition ou d’absence de réponse dans le délai de six mois, le bien cesse d’être soumis à l’autorisation préalable de vente. Article 27 : Les personnes physiques ou morales qui acceptent de participer à l’opération de rénovation peuvent soit réaliser elles-mêmes les travaux conformément aux dispositions du plan de rénovation soit les confier à l’organisme aménageur. Les personnes physiques ou morales acceptant de participer à l’opération lorsqu’elles cèdent leurs droits, obtiennent, en contrepartie de la cession de ces droits, une créance sur l’Etat ou l’organisme chargé de la rénovation. Les contestations relatives au montant de ladite créance sont réglées comme en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique. L’acceptation des mineurs, interdits, présumés absents et autres incapables peut être donnée dans les mêmes conditions qu’en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique. Quand les droits dont il s’agit sont grevés d’hypothèques ou d’autres droits réels autres que des servitudes, l’acceptation ne peut être effectuée qu’avec le consentement de ceux qui en sont titulaires dans les conditions fixées par un décret en tant que de besoin. Article 28 : Sont expropriées, les personnes qui ne peuvent ou n’acceptent pas de participer à l’opération ou qui, étant d’accord n’ont pas souscrit à la convention de participation dont l’objet et les modalités seront définis dans la partie réglementaire du présent Code. Celles qui au cours de la procédure d’expropriation remplissent les conditions de participation peuvent demander et obtenir le bénéfice de la participation sauf à régler leur quote part des frais déjà engagés. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 84 Article 29 : Les personnes participant à l’opération peuvent se constituer en une association chargée de se présenter auprès de l’Etat ou de l’organisme chargé de la rénovation, conformément à l’article 811 du Code des Obligations civiles et commerciales. Cette association est tenue informée des décisions prises par l’Etat ou l’organisme chargé de la rénovation en ce qui concerne ses membres et peut demander communication de toutes pièces utiles. Elle doit notamment être appelée à donner son avis sur les conditions dans lesquelles les biens donnés en emploi seront évalués et répartis entre ses membres. Article 30 : Les locataires des locaux frappés par la rénovation et appartenant aux catégories définies par l’article 568 du Code des Obligations civiles et commerciales que leur bail soit à durée déterminée ou indéterminée reçoivent, à la requête du maître de l’ouvrage, un préavis de six mois pour reprise aux fins de démolition et de reconstruction portant sur les parties de l’immeuble concerné par l’opération. Le préavis délivré par acte extra-judiciaire doit, à peine de nullité, indiquer : 1. la référence complète de la décision de rénovation ; 2. la nature et la description des travaux projetés ; 3. le nom, le cas échéant, de l’architecte et de l’entrepreneur suivant et exécutant les travaux ; 4. l’engagement du maître de l’ouvrage de ne pas faire occuper les lieux, à quelque titre que ce soit, sauf pour gardiennage du chantier, depuis le déguerpissement du locataire jusqu’à la réception de l’immeuble reconstruit, sous peine de verser audit locataire une indemnité forfaitaire égale à vingt quatre mensualités de loyer calculées au dernier taux payé, en cas de manquement. Article 31 : Les propriétaires de fonds de commerce exerçant une activité commerciale, industrielle ou artisanale dans les immeubles entrant dans les catégories définies par l’article 584 du Code des Obligations civiles et commerciales et qui doivent être acquis, en vue de la démolition dans le cadre d’une opération de rénovation certaine, reçoivent, à la requête du maître de l’ouvrage, un préavis de six mois pour reprise aux fins de démolition et de reconstruction portant sur les parties de l’immeuble concerné par l’opération. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 85 Le préavis, délivré par acte extra-judiciaire doit, à peine de nullité, indiquer : 1. la référence de la décision de rénovation ; 2. la nature et la description des travaux projetés ; 3. le nom, le cas échéant, de l’architecte et de l’entreprise suivant et exécutant les travaux ; 4. s’il est, ou non prévu dans l’immeuble reconstruit, l’aménagement de locaux pour l’exercice de la même activité avec, dans l’affirmative, l’engagement d’offrir à bail, par priorité, lesdits locaux aux propriétaires des fonds, cette offre étant accompagnée : 5. d’une description détaillée des lieux ; 6. de l’engagement de commencer les travaux dans les six mois suivant le déguerpissement du propriétaire du fonds et de les poursuivre dans un délai normal reconnu, en tant que de besoin, à dire d’expert désigné par le juge des référés à la requête de tout intéressé ; 7. l’engagement de ne pas faire occuper les lieux, à quelque titre que ce soit, sauf pour gardiennage du chantier, depuis le déguerpissement du propriétaire du fonds jusqu’à la réception de l’immeuble reconstruit ; 8. la reproduction intégrale du présent article. Dans un délai de soixante jours suivant la notification du préavis, le propriétaire du fonds doit, à peine de déchéance du droit à l’indemnité représentative de fonds et, le cas échéant, du droit de priorité pour la prise à bail des locaux reconstruits, notifier par acte extra-judiciaire au maître de l’ouvrage : 1. une attestation de l’inspecteur des Impôts du lieu de situation de l’immeuble indiquant le montant des bénéfices nets déclarés à ses services par le propriétaire au titre de son fonds de commerce pour les deux exercices précédant l’année en cours ou le taux d’évaluation forfaitaire retenu pour cette même période lorsque ledit propriétaire est soumis à ce régime. Si les bénéfices réels ou forfaitaires déclarés sont réalisés par une entreprise qui exerce son activité dans plusieurs locaux différents dont certains seulement font l’objet de l’opération de rénovation, une expertise dégagera la part des bénéfices imputables au local en cause ; 2. la justification du coût des constructions et aménagements qu’il a effectués dans l’immeuble avec l’autorisation du bailleur, lorsque, locataire à usage commercial il ne peut produire l’attestation prévue au paragraphe 1er ; 3. son acceptation ou son refus de prendre à bail les locaux rénovés lorsque la proposition lui en a été faite ; 4. son nouveau domicile ou à défaut son domicile élu dans la ville où est situé le fonds. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 86 Lorsqu’aucun local n’a été proposé à bail au propriétaire du fonds ou quand ce propriétaire a refusé la proposition qui lui était faite, il lui est dû une indemnité représentative de fonds égale aux montants cumulés des deux dernières années de bénéfices réels ou forfaitaires déclarés. Le locataire évincé lorsqu’il n’a pas pu produire l’attestation visée au paragraphe 1er de l’alinéa 3 a droit à une indemnité égale au taux justifié des constructions et aménagements qu’il a effectués avec l’autorisation du bailleur quand aucun local ne lui a été proposé à bail dans l’immeuble rénové ou s’il a décliné cette proposition. L’indemnisation des commerçants, industriels et artisans, afférente à l’activité qu’ils exercent dans un immeuble acquis en vue de sa démolition dans le cadre d’une opération de rénovation urbaine doit intervenir avant l’acte portant transfert de propriété. Lorsque le propriétaire du fonds est propriétaire de l’immeuble frappé de rénovation, l’indemnité représentative de fonds se cumule avec l’indemnité d’expropriation afférente à l’immeuble. Le propriétaire du fonds doit évacuer les lieux à l’expiration du préavis fixé sans qu’aucun délai de grâce puisse lui être octroyé, avec toutefois la possibilité de s’y maintenir jusqu’au versement de l’indemnité représentative de fonds et jusqu’à la notification du commencement des travaux de démolition. A défaut par le maître de l’ouvrage, soit de remplir l’engagement de ne pas faire occuper les lieux avant l’achèvement des travaux, soit d’une quelconque des obligations prévues au paragraphe 4.b de l’alinéa 2 ou faute par lui d’avoir réalisé la promesse d’un bail dans l’immeuble rénové quand elle a été acceptée, le propriétaire du fonds évincé a droit à une indemnité représentative de fonds calculée dans les conditions indiquées aux alinéas 4 ou 5 selon le cas, majorée de moitié, outre les intérêts de droit ou matière commerciale à compter de son départ des lieux. Article 32 : Les propriétaires, locataires, ou occupants réguliers d’immeubles visés par l’opération ne peuvent s’opposer à la visite des lieux par un homme de l’art spécialement habilité à cet effet. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 87 Article 33 : Les dispositions antérieures à la présente loi restent en vigueur dans les zones ou les opérations de rénovation ont déjà été entreprises. Elles sont complétées par celles de la présente loi applicable à compter du jour de sa date d’entrée en vigueur. La partie réglementaire du présent Code précisera les conditions d’application des dispositions ci-dessus relatives à l’opération de rénovation urbaine. Article 80 : L’autorité administrative compétente pourra prescrire la réparation ou la démolition des murs, bâtiments ou édifices quelconques lorsqu’ils menacent ruine et qu’ils pourraient, par leur effondrement compromettre la sécurité, ou lorsque d’une façon générale, ils n’offrent pas les garanties de solidité. Le ravalement peut être prescrit dans le cas où les façades présentent un caractère inesthétique et vétuste. Si après mise en demeure, un propriétaire ne répare pas ou ne démolit pas une construction menaçant ruine, il sera passible d’une amende de 100.000 à 10.000.000 de francs. Un décret précisera, en tant que de besoin, les modalités d’application de ces dispositions relatives aux constructions menaçant ruine. Toutefois, les démolitions d’immeubles classés monuments historiques ou situés dans un secteur sauvegardé présentant un intérêt touristique ou historique sont soumises à autorisation administrative préalable délivrée par le Ministre chargé des Monuments et Sites historiques ou, le cas échéant, du Ministre chargé du Tourisme. Le manquement à cette obligation est puni conformément à la législation en vigueur sur les sites et monuments historiques. L’autorisation de démolir ne peut être refusée lorsque la démolition est le seul moyen de mettre fin à la ruine de l’immeuble. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 88 16. ANNEXE 4 : ARTICLES R 82 A R 113 DU CODE DE L’URBANISME : Il s’agit de la partie réglementaire du Code traitant des opérations de rénovation urbaine et des secteurs sauvegardés Chapitre II. - Rénovation et Restructuration Section I. - Rénovation urbaine. Article R 82. Un décret institue le secteur concerné en zone de rénovation urbaine, prescrit l’élaboration d’un Plan d’urbanisme de détails et d’un Plan de Rénovation urbaine. Il prescrit, conformément à l’article 10 de la loi n° 2008-43 du 20 août 2008 portant partie législative du présent code, les mesures de sauvegarde nécessaires. Article R 83. Le Plan de rénovation urbaine est élaboré par l’Etat ou la commune concernée. Il est approuvé par arrêté conjoint des Ministres chargés de l’Urbanisme et des Domaines. L’arrêté délimite le périmètre de rénovation, fixe les conditions générales de la réalisation de l’opération, établit la liste des bâtiments à rénover ou à restaurer et désigne le Maître d’Ouvrage délégué. Article R 84. L’Etat ou la commune peut confier convention les opérations de rénovation urbaine à des organismes publics, parapublics ou privés d’aménagement et de construction dont le capital social est égal au moins à vingt cinq pour cent du coût des travaux et présenter des garanties suffisantes. Cette convention est approuvée conformément au Code des Marchés publics. Le contrôle de d’exécution de la convention est assuré au nom de l’Etat ou de la commune par le Maître d’ouvrage délégué. Article R 85. L’Etat, la commune ou l’organisme à qui il est confié la réalisation de l’opération de rénovation urbaine, est chargé notamment : > de mettre au point, conformément au Plan d’Urbanisme de Détails et au Plan de Rénovation, le programme général d’équipement collectif, le programme des travaux à réaliser dans les immeubles à restaurer, le programme de construction et d’en organiser la réalisation ; > d’acquérir, s’il y a lieu par voie d’expropriation pour cause d’utilité publique les bâtiments et les terrains nécessaires à la réalisation des équipements collectifs, les immeubles dont la démolition ou la remise en état est nécessaire et dont les propriétaires ne participent pas à l’opération ; St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 89 > de procéder à la réinstallation des propriétaires dont le déplacement est nécessaire ; > d’effectuer, s’il y a lieu, les démolitions nécessaires et la remise en état des sols ; > de réaliser le cas échéant tout ou partie du programme d’équipement collectif. Article R 86. Un arrêté conjoint des Ministres chargés de l’Urbanisme et des Domaines approuve le programme des travaux à réaliser pour chaque bâtiment à édifier ou restaurer. L’approbation du programme des travaux ne peut intervenir avant que le Plan d’urbanisme de détails et le Plan de Rénovation ne soient approuvés et rendus exécutoires. Article R 87. La convention passée avec l’organisme chargé de la rénovation indique notamment l’importance et la nature des constructions susceptibles d’être édifiées des équipements collectifs à prévoir ainsi que les conditions dans lesquelles doit être assurée l’opération de réinstallation. Elle comporte en annexe un cahier des charges et un état prévisionnel des dépenses et recettes de l’opération. Article R 88. L’Etat ou la Commune doit mettre en demeure les propriétaires de bâtiments à démolir ou à remettre en état, à prendre connaissance du dossier de rénovation dans les bureaux de la Commune, la Communauté rurale ou l’organisme chargé de la rénovation et de faire connaître dans un délai de trois mois, s’ils acceptent ou non de participer à l’opération. Ce dossier comprend notamment les plans, devis descriptifs et estimatifs des travaux, copies des décrets, arrêtés et convention visés aux articles précédents. Article R 89. La mise en demeure visée à l’article R 88 est faite par lettre recommandée avec accusé de réception. Si le destinataire ne la reçoit pas ou si, l’ayant reçue, il ne fait pas connaître sa décision dans le délai de trois mois, la mise en demeure est adressée pour son compte, au curateur aux successions et biens vacants qui est chargé de ses intérêts dans toutes les circonstances prévues au présent Code, comme en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique. Le curateur aux successions et biens vacants doit faire connaître sa décision dans le délai de deux mois. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 90 Article R 90. A défaut de réponse dans les délais indiqués ci-dessus, l’offre de participation est considérée comme ayant été rejetée. Article R 91. Un contrat de participation est passé après la prise de l’arrêté visé à l’article R 86 par l’Etat, la commune ou l’organisme chargé de la rénovation avec les propriétaires intéressés. Le contrat précise si les propriétaires décident de réaliser euxmêmes sur leurs immeubles, les travaux décrits par ledit arrêté, ou d’en confier la réalisation à la collectivité concernée ou à l’organisme chargé de la rénovation. Article R 92. Les contrats de participation sont approuvés pour le compte de l’Etat par le représentant de l’Etat et par le Maire pour le compte de la commune. Article R 93. Les contrats de participation doivent prévoir, dans le cas où l’opération doit être abandonnée en tout ou partie, les modalités selon lesquelles, l’Etat, la Commune ou l’organisme chargé de la rénovation pourra se libérer envers les bénéficiaires de la créance citée à l’article 94 et suivants. Article R 94. En vue notamment de sa réévaluation éventuelle à l’issue de l’opération, la créance visée à l’article 27 alinéa 2 de la loi n° 2008-43 du 20 août 2008 portant partie législative du présent code, est exprimée sous forme d’une équivalence en carré d’une surface bâtie de référence, déterminée par le représentant de l’Etat, après étude par les services des Ministres chargés des domaines et de l’urbanisme. Elle est représentée par un titre qui revêt la forme nominative et porte intérêt à dater du jour de la prise de possession de l’immeuble par la commune ou l’organisme chargé de la rénovation, à un taux fixé le cas échéant, par arrêté du Ministre chargé des Finances. Ce taux est égal au taux d’escompte majoré d’un point. Lorsque la créance se transforme en un droit de propriété sur un immeuble bâti, elle cesse de porter intérêt au jour de l’entrée en jouissance de ce bâtiment. Article R 95. La créance est éteinte, à concurrence de son montant éventuellement réévalué, par la remise à son titulaire, au choix de ce dernier et en fonction des disponibilités : > soit d’un droit de propriété sur des immeubles de même nature construits dans le périmètre de l’opération par l’Etat ou l’organisme chargé de la rénovation ; St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 91 > soit d’actions ou de parts d’une société de construction ou d’aménagement existante ou à constituer à la demande des intéressés ; > soit d’un terrain sur lequel le propriétaire intéressé, seul ou en groupe avec d’autres propriétaires de l’îlot, construira dans les délais et conditions qui lui seront impartis un des immeubles prévus au programme de reconstruction. Les contestations relatives à l’estimation des droits attributions au bénéficiaire de la créance sont réglées comme en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique. Article R 96. Un décret pris sur rapport conjoint du Ministre chargé de l’Urbanisme et du Ministre chargé des domaines, précisera en tant que de besoin, les conditions d’application des dispositions ci-dessus relatives au contrat de participation. Article R 97. Les propriétaires de fonds de commerce exerçant une activité commerciale, industrielle ou artisanale dans les immeubles qui doivent être démolis dans le cadre l’opération de rénovation, ont un droit de priorité pour l’attribution de locaux de même nature. Lorsqu’aucun local n’a pu être proposé à bail ou quand ces derniers ont refusé la proposition qui leur est faite, il leur est dû une indemnité représentative de fonds dans les conditions indiquées par l’article 31 de la loi n° 2008-43 du 20 août 2008 portant partie législative du présent décret code. Section II. - La Restructuration et la Régularisation foncière. Article R 98. La restructuration et la régularisation foncière sont des opérations d’urbanisme effectuées dans les quartiers non lotis des zones à rénovation urbaine. Ces opérations, ainsi que leurs modalités de mise en œuvre, sont définies dans le décret n° 91-748 du 29 juillet 1991. Le plan de restructuration est soumis à l’avis du conseil municipal ou rural concerné et à celui du comité régional ou départemental d’urbanisme, d’habitat et de cadre de vie. Article R 99. Le Plan de restructuration est approuvé par arrêté du Ministre chargé de l’Urbanisme. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 92 Chapitre III. Secteurs sauvegardes et restauration immobilière. Section I. - Section sauvegardés. Article R 100. Des secteurs dits secteurs sauvegardés lorsque ceux-ci présentent un caractère historique, écologique, culturel ou de nature à justifier la conservation, peuvent être créés par décret si le plan d’urbanisme ne l’a pas déjà prévu. La création des secteurs sauvegardés peut être proposée par la commission supérieure des secteurs sauvegardés visée à l’article R 21 ou par les conseils municipaux ou ruraux intéressés. Article R 101. Un décret délimite le secteur, prescrit l’établissement du plan de sauvegarde, institue, conformément aux dispositions de l’article 10 de la loi n° 2008-43 du 20 août 2008 portant partie législative du présent Code, les mesures de sauvegarde nécessaires. Ce décret vaut mise en révision de tout ou partie des plans d’urbanisme en vigueur qui s’appliquent au secteur concerné. Article R 102. A compter de la délimitation du secteur sauvegardé jusqu’à l’approbation par décret du plan de sauvegarde, les demandes d’autorisation de construire concernant les immeubles situés dans le secteur sont soumises à l’avis du service du Ministère chargé de l’architecture des secteurs sauvegardés. Ce service fait connaître son avis dans le délai d’un mois. Si le service chargé de l’architecture des secteurs sauvegardés estime que l’autorisation de construire doit être soumise à l’observation de certaines conditions, l’autorisation de construire est délivrée en énonçant les prescriptions auxquelles le pétitionnaire doit se conformer. Les travaux ayant pour effet de modifier l’état des immeubles et pour lesquels l’autorisation de construire n’est pas exigée, sont soumis à l’autorisation préalable de l’autorité chargée de délivrer l’autorisation de construire. Les demandes d’autorisation préalable sont instruites dans les conditions indiquées à l’alinéa 1 et à l’alinéa 2 du présent article. Article R 103. L’instruction du plan de sauvegarde est conduite sous l’autorité du représentant de l’Etat ou de la collectivité sur le Territoire duquel est situé le secteur à sauvegarder. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 93 Article R 104. L’instruction et l’approbation du plan de sauvegarde se font dans les mêmes conditions que celles prévues pour les plans d’urbanisme de détails. Article R 105. Après avis de la commission supérieure des secteurs sauvegardés, le plan éventuellement modifié pour tenir compte des avis émis, est approuvé par décret. Article R 106. Toute démolition d’immeubles compris dans un secteur sauvegardé est soumise à autorisation administrative préalable délivrée par le Ministre chargé de l’Urbanisme, après accord du Ministre chargé des Monuments et Sites histoires, conformément à l’article 79, à l’alinéa 5 de la loi n° 2008-43 du 20 août 2008 portant partie législative du présent Code. Article R 107. Le plan de sauvegarde comprend : > le rapport de présentation qui indique notamment les conditions dans lesquelles les préoccupations d’environnement sont prises en compte ; > les documents graphiques qui indiquent et font apparaître notamment les prescriptions architecturales selon lesquelles est assurée la conservation des immeubles et du cadre urbain dans lequel se trouvent les immeubles bâti qui ne doivent pas faire l’objet de démolition et de modification ; > le règlement qui fixe les règles et servitudes d’utilisation du sol. Article R 108. Le plan de sauvegarde, approuvé par décret, remplace tout ou partie du plan d’urbanisme en vigueur qui s’applique au secteur concerné et, particulièrement, aux immeubles classés ou inscrits sur la liste des monuments historiques et celui des fouilles et découvertes et compris dans le périmètre du secteur sauvegardé. Les travaux prévus au plan et concernant les édifices classés ou inscrits sur la liste des monuments historiques sont exécutés conformément aux règles en vigueur pour la conservation des monuments historiques. Article R 109. Après approbation par décret du plan de sauvegarde, les demandes d’autorisation de construire concernant les immeubles compris dans le secteur sauvegardé sont soumises aux services du Ministère chargé de l’Architecture des secteurs sauvegardés qui donnent, dans le délai d’un mois, leur avis sur la conformité du projet avec les dispositions du plan de sauvegarde. Si l’avis est défavorable ou s’il comporte des conditions, l’autorisation de construire est soit refusée, soit assortie de ces conditions. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 94 Article R 110. En cas de difficulté sur la portée des dispositions contenues dans le plan de sauvegarde, les services du Ministère chargé de l’Architecture des secteurs sauvegardés sont consultés. Article R 111. La modification du plan de sauvegarde a lieu dans les formes prescrites pour son établissement. Il n’y a pas lieu de procéder à une nouvelle enquête, lorsque les modifications sont de faible importance. Section II. - La restauration immobilière. Article R 112. Les demandes d’autorisation de construire concernant les immeubles à restaurer sont soumises aux services des Ministères chargés de l’Architecture et des Monuments historiques qui donnent leurs avis dans le détail d’un mois. Si l’avis est défavorable ou s’il comporte des réserves, l’autorisation de construire est soit refusée, soit assortie à ces réserves. Article R 113. Les travaux de restauration sont réalisés conformément aux règles en vigueur pour la préservation des immeubles présentant un intérêt historique esthétique ou culturel, notamment la loi n° 71-12 du 25 janvier 1971 fixant le régime des monuments historiques et son décret d’application n° 73-746 du 8 août 1973 ainsi que toute règlementation subséquente. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 95 17. ANNEXE 5 : LISTE DES SITES ET MONUMENTS HISTORIQUES CLASSÉS Cette liste est établie sur la base de : > Arrêté du 17 novembre 1975 > Arrêté du 27 mars 2003 Quartier Nord : > Grande Mosquée du Nord, > Propriété privée n°18 et 20 de la rue Aynina Fall, > Etablissement Maurel et Prom, > Palais de Justice, > Hôtel du Commandant d’Armes, > Grue à vapeur de 20 tonnes, > Quai Roume, > Pointe nord, Quartier Centre : > Centre historique, > Pont Faidherbe, > Hôtel du Gouvernement, > Assemblée Régionale, > Rognat Sud et Rognat Nord, Quartier Sud : > Cathédrale, > Hôpital, St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 96 18. ANNEXE 6 : LISTE DES UA APPARTENANT À L’AXE A N° de l'UA Type Quartier Na 0101 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Blaise Diagne Rue du Général De Gaulle Na 0102 Maison avec commerce Bir Ndar Rue A. H. L. Guillabert Rue Blaise Diagne Na 0401 Maison avec commerce Bir Ndar Rue S. N. Tall Rue Blaise Diagne Nb 0101 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Blaise Diagne Rue du Général De Gaulle Nc 0102 Maison avec commerce Bir Ndar Rue K. Ababcar SY Ne 0304 Maison Bir Ndar Rue S. N. Tall Na 0503 Hôtel Maison Rose Bir Ndar Rue Potin Quai Roume Nb 0502 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Paul Holle Rue A. S. M. Parsine Nc 0504 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Potin Rue A. S. M. Parsine Sa 0904 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue Alioune M. Sall Sd 0708 Maison Kertian Rue Ribet Se 0306 Trésor Public Kertian Rue Porquet Rue Navarin Sc 0302 Maison avec commerce Kertian Rue Duret Rue Ibrahima Sarr Sc 0803 Maison Kertian Rue Ribet Rue Blaise Dumont Sb 0805 Maison avec commerce Kertian Rue Ribet Rue Me Babacar Sèye Sb 1301 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue A. N. Dugay Clédor Rue Blaise Dumont Sb 1309 Maison avec commerce Bopp Ndar Sindoné Rue A. N. Dugay Clédor Rue Me Babacar Sèye Sa 0103 Presbytère et salle paroissiale Kertian Rue Victor Scoëlcher Rue Me Babacar Sèye Sb 1403 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue A. N. Dugay Clédor Rue Blaise Dumont Sa 0605 Commerce Kertian Rue Cornier Quai Jay Ne 0907 Maison Bir Ndar Rue Flamand Nd 0601 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Paul Holle Rue de France Nd 1003 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Pierre Loti Rue de France Nb 0603 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Aynina Fall Rue A. S. M. Parsine Nb 0702 Maison avec commerce Bir Ndar Rue A. S. M. Parsine Na 0701 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Aynina Fall Na 1205 Maison Bir Ndar Rue Mage Nd 1704 Maison avec commerce Bopp Ndar Loddo Rue Dubuc Rue de France Ne 1707 Baraque(s) Bopp Ndar Loddo Rue Servant Rue de France Ca 0103 Ecole Primaire Gracian Centre Rue E. Coluche Léontine St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé Adresse Rue Blaise Diagne 97 N° de l'UA Type Quartier Ne 0211 Maison Bir Ndar Rue A. H. L. Guillabert Na 0402 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Potin Rue Blaise Diagne Nc 0502 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Paul Holle Rue K. Ababacar Sy Nc 0503 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Paul Holle Rue A. S. M. Parsine Nd 0402 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Potin Rue de France Sd 0302 Maison avec commerce Kertian Rue Duret Rue Navarin Sd 0407 Maison avec commerce Kertian Rue Chassagniol Rue Ibrahima Sarr Sa 0704 Maison avec commerce Kertian Rue Ribet Sa 0903 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue A. M. Sall Sa 0911 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue Bancal Sc 0602 Maison avec commerce Kertian Rue Thévenot Rue Ibrahima Sarr Sc 0904 Maison Kertian Rue Repentigny Rue Blaise Dumont Sc 1404 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue A. N. Dugay Clédor Rue Blaise Dumont Sc 1505 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue Maguèye Sarr Rue Blaise Dumont Sb 0302 Maison Kertian Rue Duret Rue Blaise Dumont Sb 1003 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue Repentigny Rue Blaise Dumont Sb 1005 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue Repentigny Rue Me Babacar Sèye Ne 0604 Maison Bir Ndar Rue Aynina Fall Boulevard Giraud Nd 0606 Maison avec commerce Bir Ndar Rue K. Ababcar SY Nd 0906 Maison avec commerce Bir Ndar Rue K. Ababcar SY Nb 0703 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Boufflers Rue A. S. M. Parsine Nd 1101 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Pierre Loti Rue de France Nf 0804 Maison avec commerce Bopp Ndar Loddo Rue Servant Rue Adanson Nf 1006 Maison Bopp Ndar Loddo Sb 0504 Maison avec commerce Kertian Rue Thévenot Rue Me Babacar Sèye Na 0303 Entrepôt, Prom Bir Ndar Rue Blanchot Quai Roume Ne 0607 Maison Bir Ndar Rue Aynina Fall Ne 0709 Château d'Eau Bir Ndar Rue Aynina Fall Na 0202 Maison Bir Ndar Rue Blanchot Quai Roume Nb 0303 Maison avec commerce Bir Ndar Rue S. N. Tall Rue Blaise Diagne Tour Maurel et St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé Adresse Rue Me Babacar Sèye 98 N° de l'UA Nom Quartier Ne 0201 Maison Bir Ndar Rue A. H. L. Guillabert Sd 1212 Maison avec commerce Bopp Ndar Sindoné Rue Ibrahima Sarr Sd 0101 Maison avec commerce Kertian Rue Victor Schoëlcher Rue Navarin Sc 0903 Maison Kertian Rue Ribet Rue Ibrahima Sarr Sc 1204 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue Bancal Rue Ibrahima Sarr Sb 0803 Maison Kertian Rue Cornier Rue Blaise Dumont Sa 0101 District Santé Kertian Rue Duret Rue Me Babacar Sèye Sb 1405 Maison Bopp Ndar Sindoné Rue A. N. Dugay Clédor Rue Me Babacar Sèye Sa 0404 Maison Kertian Rue Bourmeistrier Quai Jay Sa 0608 Maison Kertian Rue Ribet Nb 0706 Maison avec commerce Bir Ndar Rue Aynina Fall Sanitaire-Poste de St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé Adresse Boulevard Giraud Rue Blaise Diagne 99 19. ANNEXE 7 : POSSIBILITÉS PERMETTANT À L’OPA- STP DE GÉNÉRER ELLE-MÊME UN PARC DE RELOGEMENT TEMPORAIRES Pour cela deux solutions sont envisageables : 1. Un droit contractuel de priorité de l’OPA-STP pour le relogement Lors des conventions de partenariat établies avec les propriétaires, et lorsque des logements sont nouvellement réhabilités alors qu’ils étaient initialement inoccupés, l’OPA-STP bénéficiera d’un droit de priorité pour ces logements. Ce mécanisme permettra de disposer d’une offre de logements locatifs, qui peuvent soit être du relogement définitif, soit être du relogement temporaire. L’intérêt de ce processus est que l’OPA-STP n’a pas à assurer elle-même la gestion d’un patrimoine locatif. L’autre intérêt est que ce sont les habitants eux – même qui choisissent, de fait, s'il s'agit d’un relogement temporaire ou définitif. Les opérateurs ont en effet constaté que, bien souvent, la famille relogée, ne souhaitent plus bouger et que le retour au logement initial n’est plus souhaité. 2. Une dizaine de logements consacrés au relogement temporaire L’autre hypothèse est qu’il soit constitué, à l’occasion de l’OPA-STP, un patrimoine de quelques logements, destinés au relogement temporaire des habitants durant les travaux de réhabilitation. Ce patrimoine serait compris entre 4 et 10 logements. Il est proposé d’identifier une ou deux des 650 propriétés publiques qui se prêteraient à une transformation en logements avec des coûts de réhabilitation raisonnable, qui pourraient être pises en charge dans les mêmes conditions que les unités architecturales ciblées dans l’OPA-STP. Nous proposons que la propriété ou le bail longue durée des ces logements soit au bénéfice de la Commune. Nous préconisons que le gestionnaire des logements ne soit ni la Commune, ni l’OPA-STP, dont ce n’est pas le métier et dont les organisations ne savent pas gérer des logements en direct. Il s’agirait de confier la gestion locative, soit à un professionnel immobilier, soit à une association locale ayant une action en faveur du logement. L’OPA-STP bénéficierait alors un droit d’attribution complet sur les logements ainsi réhabilités, pour du relogement temporaire, charge au gestionnaire d’en assurer le caractère temporaire durant toute l’OPA. St-Louis : Faisabilité sectorielle patrimoine privé 100