Pomme de terre hebdo

Pomme
de terre
hebdo
LE JOURNAL DE LA POMME DE TERRE- n° 1108 - 15 janvier 2016
Conservation
Les conséquences d’un automne
2015 particulièrement doux
À découvrir
2
Conservation
Météo : des conséquences
sur de nombreux paramètres
de la conservation
Communication collective
3
Retour de la publicité TV
cet hiver 2016
Marchés
4
Consolidation de la reprise
dossier du mois
Alors que l’hiver 2015-2016 a débuté officiellement depuis le 22 décembre, les conditions
particulières de l’environnement des quatre
premiers mois post-récolte vont avoir des
répercussions plus ou moins marquées sur
plusieurs paramètres de la conservation des
tubercules.
A
près un été marqué par une période
prolongée chaude et sèche, les températures automnales rencontrées de
manière générale depuis la mise en conservation des pommes de terre sont restées très
douces. Ces conditions météorologiques particulières qui commencent à devenir récurrentes depuis plusieurs années sont à mettre
en relation avec le réchauffement climatique
global qui se fait de plus en plus sentir depuis
une vingtaine d’années. A l’échelle annuelle
nationale, on constate ainsi sur cette période
une fréquence nettement accrue de températures moyennes plus chaudes que la normale
1981-2010 (figure 1).
En dehors de la douceur ambiante des températures moyennes et des températures
maximales qui contribuent à réchauffer l’inté-
rieur de tous les bâtiments même si une isolation performante en limite les effets, il est
intéressant d’observer le comportement des
températures minimales.
Un nombre d’heures réduit disponible
pour la ventilation des tas
A chaque fois qu’elles sont inférieures à la
température des tubercules, elles rendent en
effet possible une ventilation froide dans les
tas régulés avec l’introduction de l’air extérieur. L’examen du comportement en 2015,
par rapport à la moyenne sur vingt ans d’un
indicateur thermique construit sur la zone
Nord-France, qui regroupe très majoritairement ce type d’installations, souligne les
grandes difficultés qu’il y a pu avoir à ventiler efficacement durant les trois premières
semaines de novembre, mais aussi pendant
la majeure partie du mois de décembre
(figure 2, p. 2). Ces températures minimales, jusqu’à plus de 8 °C supérieures à la
moyenne ont également rendu difficile, si ce
n’est impossible, la descente puis le maintien
des tas ventilés à la température de consigne
souhaitée. n
Fig. 1 : Ecart à la normale 1981-2010 des températures moyennes depuis 1900 pour l’indicateur thermique national français
3
Pdt précoce
Pdt extra précoce
Programmes
d’Investissements d’avenir
Il est encore temps de déposer des
dossiers, les informations sont dans le
dossier du mois
En savoir plus sur cnipt.fr
014 (est.)
Pomme
de terre
hebdo
2015 (prev.)
TM normale (°C)
2
1
0
-1
-2
-3
1900 1903 1906 1909 1912 1915 1918 1921 1924 1927 1930 1933 1936 1939 1942 1945 1948 1951 1954 1957 1960 1963 1966 1969 1972 1975 1978 1981 1984 1987 1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014
n°1108 – 15 janvier 2016
le journal de la pomme de terre
© M. Martin – ARVALIS
Météo : des conséquences sur de
nombreux paramètres de la conservation
C
Le paramétrage
de la ventilation doit
s’adapter à l’évolution
des conditions
extérieures.
es conditions particulières ont déjà eu
et vont avoir des répercussions sur la
conservation des tubercules de cette campagne, principalement pour les tas uniquement ventilés avec l’air extérieur, mais également pour les stockages réfrigérés. On peut
notamment citer :
- des difficultés de séchage et le développement de pourritures du fait de l’impossibilité
d’introduire un air plus froid que le tas capable
de piéger l’humidité en circulant entre les tubercules. Cette difficulté fut plus prégnante pour
les tubercules récoltés très froids et humides
durant le refroidissement de la mi-octobre ;
- un repos végétatif écourté et des difficultés
de maîtrise de la germination par le maintien,
trop élevé en température des tas, complété par
un surcroît d’hygrométrie dans l’enceinte du
stockage ;
- une déshydratation accrue des tubercules
sains par l’accroissement nécessaire des heures
de ventilation pour chercher à tenir la température de consigne ou sécher des tubercules
vitreux, y compris pour les bâtiments réfrigérés
qui vont voir augmenter sensiblement leur facture d’électricité, mais auront au moins pu bénéficier d’un froid artificiel disponible à façon ;
- une incubation amplifiée des tubercules, qui
pourrait accélérer l’apparition d’un sucrage de
sénescence sur les variétés de transformation
les plus sensibles à ce phénomène, d’autant plus
que les phases prolongées sans introduction
d’air neuf dans le tas ont provoqué des phases
d’accumulation excessive de CO2 dans les tas.
Des précautions pour le reste
de la conservation et la mise en marché
En l’absence de groupe froid permettant de
contrôler à volonté la température et indiFig. 2 : Evolution d’octobre à décembre 2015 sur le Nord-France de la température minimale par rapport à la moyenne des vingt dernières années
16
14
12
°C
Tmini moyenne 20 ans
Tmini
10
8
6
4
2
0
-2
2
Octobre
Novembre
Décembre
rectement l’hygrométrie dans le stockage,
les conditions de conservation sont dépendantes de l’environnement extérieur. Cependant, le bon paramétrage des équipements
de régulation doit permettre de chercher
à faire au mieux, même si les températures
hivernales demeuraient plus douces qu’à
l’accoutumée. Dans cette circonstance, il est
préférable de réduire le différentiel de température minimale permettant la ventilation
sur une valeur faible à très faible de 0,5 °C
à 1 °C par exemple, de façon à profiter au
mieux des quelques heures froides disponibles pour ventiler. A condition d’inféoder
aussi le déclenchement de la ventilation à
l’existence d’une hygrométrie très élevée de
l’air extérieur (HR >95 %), le nombre d’heures
ventilées sera accru sans trop déshydrater
les tubercules (seule augmentera malheureusement la facture d’électricité…). En cas
de retour d’un refroidissement prolongé, le
différentiel pourra être à nouveau augmenté
entre 2 et 2,5 °C pour limiter le nombre
d’heures ventilées en prenant soin de garder
une consigne élevée pour l’hygrométrie.
La forte pression germinative incite à être
vigilant dans la recirculation interne de l’air
dans le bâtiment, de façon à ne pas laisser
apparaître de points chauds dans le stockage. La surveillance doit être également
renforcée pour déclencher suffisamment tôt,
un traitement anti-germinatif supplémentaire. A noter ici que parmi les solutions antigerminatives homologuées, c’est l’huile de
menthe qui possède le meilleur effet pour
nécroser rapidement les germes en cours de
croissance à condition de respecter une dose
minimale de 40 à 50 ml/t.
Cette pression germinative active doit aussi
être intégrée dans le délai déstockage-mise
en marché, mais aussi sur le temps de présence des produits en rayon, pour éviter toute
désillusion sur des tubercules sans traitement
anti-germinatif ou traités au plus juste.
Ce phénomène couplé à une incubation plus
forte augure d’une tubérisation vraisemblablement accrue des plants, en particulier pour
ceux n’ayant pas bénéficié d’un séjour suffisamment long en chambre froide. Il conviendra également d’être vigilant de planter en sol
suffisamment réchauffé pour éviter le risque
éventuel de boulage. n
Michel Martin, Arvalis-Institut du végétal
: Pour les internautes, cliquez sur les liens pour en savoir plus
Pomme
de terre
hebdo
n°1108 – 15 janvier 2016
le journal de la pomme de terre
Communication collective
Retour de la publicité TV cet hiver 2016
A
Les 25 et 26 janvier
Congrès de l’UNPT
Arras (Pas-de-Calais)
producteursdepommesdeterre.org
Le 27 janvier
Journée technique nationale
de la pomme de terre
Paris
www.arvalis-infos.fr
© CNIPT
près un lancement puissant début 2015
et une nouvelle diffusion en replay cet
automne, la communication générique sur
les pommes de terre revient en force en février 2016. Signée “Chaque pomme de terre
s’exprime à sa manière”, elle met en avant la
segmentation culinaire, en explicitant les trois
grandes familles de pommes de terre et leurs
usages.
Le film publicitaire “Le Duel” revient sur les
écrans du 7 au 27 février, en format 20 sec. et
10 sec. Ciblant prioritairement les 25-49 ans,
le plan média 100 % TV permet d’allier visibilité et puissance, grâce à une présence uniquement après 20 h, sur France Télévisions
(écrans réservés aux collectives) et sur des
chaînes puissantes et affinitaires de la TNT
(D8, W9, TMC, NT1, D17, 6ter, HD1, Numéro23
et TVBreizh). Ce dispositif permettra de toucher en moyenne 5,2 fois 75 % des 25-49 ans,
soit un total de 75 millions de contacts.
Afin de renforcer le temps fort hivernal, en
relais de la campagne publicitaire, un nouveau jeu-concours est organisé sur le site
recette-pomme-de-terre.com, du 1er février
au 13 mars 2016. Intitulé “Recettes Devinettes”, ce jeu s’articule autour de la segmentation culinaire par les usages. Dans un temps
agenda
Du 3 au 5 février
Fruit Logistica
> Nouvelle diffusion de la publicité en TV,
du 7 au 27 février 2016.
limité, les internautes devront identifier des
recettes à partir de visuels, puis choisir le type
de pommes de terre le plus adapté à la réalisation de chaque recette. Un tirage au sort hebdomadaire rythmera le jeu, qui sera annoncé
en digital (site Internet et page Facebook)
ainsi que dans les points de vente, grâce à des
stickers et une communication sur les bandes
des emballages pour les opérateurs participant à l’opération.
Durant cette période aura aussi lieu le
Salon International de l’Agriculture, où les
pommes de terre seront présentes pour la
troisième année consécutive… plus d’infos prochainement dans Pomme de terre Hebdo ! n
Carole Blandin, CNIPT
Berlin (Allemagne)
www.fruitlogistica.de
Du 27 février au 6 mars
Salon international
de l’agriculture
Paris (France)
www.salon-agriculture.com
Du 26 au 28 avril
Medfel
Perpignan (Pyrénées-Orientales)
www.medfel.com
Les 9 et 10 juin
Congrès de Fedepom
Beaune (Côte-d’Or)
www.fedepom.fr
En bref…
Production
Programme chargé
pour le 13e Congrès de l’UNPT
Le prochain Congrès de l’UNPT se tiendra du
lundi 25 au mardi 26 janvier à Arras (Pas-deCalais). Cette année, le thème retenu mettra
l’accent sur ”les producteurs de pommes de
terre, des acteurs économiques responsables en région”. De nombreux intervenants sont d’ores et déjà prévus pour
débattre du sujet, notamment des producteurs, des responsables politiques et syndicaux de la région. Sont attendus également,
des leaders professionnels comme le président de la FNSEA Xavier Beulin, ou des élus
comme Xavier Bertrand, le nouveau président du Conseil régional Nord-Pas-deCalais/Picardie. Le programme détaillé et
toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site producteursdepommesdeterre.org, rubrique Congrès.
Pomme
de terre
hebdo
Business France
8e guide de l’agroalimentaire
Business France, l’Agence
nationale au service de
l’internationalisation
de l’économie française, vient de publier
un guide pratique intitulé ”Agroalimentaire,
où exporter en 2016 ?”.
Au sommaire, un panorama global des échanges agroalimentaires identifiant les segments porteurs et
prometteurs, 38 fiches pays et 12 fiches
produits dont une accordée aux légumes
et à la pomme de terre. On peut y lire que
cette dernière reste un produit difficile à
valoriser à l’export, mais que des leviers
existent, notamment en continuant à
commercialiser des pommes de terre de
qualité sur l’Europe de l’Est où elles se dif-
férencient de l’approvisionnement local,
et en développant des produits pratiques,
prêts à consommer pour recruter une
clientèle plus jeune. 164 pages, téléchargeable gratuitement sur businessfrance.fr
Etats-Unis
La production européenne
attendue à la hausse
Le USA Potato Business Summit, organisé
par les groupements de producteurs américains et canadiens, s’est tenu dans la ville de
Las Vegas cette semaine. Les discussions ont
porté sur la production en Europe, laquelle
devrait continuer à se concentrer dans les
5 principaux pays producteurs, Belgique,
Allemagne, France, Pays-Bas, Grande-Bretagne. A moyen terme, cette production a
été estimée en hausse par les participants,
à 26,5 millions de tonnes pour 2016, contre
25,2 millions de tonnes l’année dernière.
: Pour les internautes, cliquez sur les liens pour en savoir plus
3
n°1108 – 15 janvier 2016
le journal de la pomme de terre
LES MARCHÉS PHYSIQUES
Cotations France (RNM)
En €/tonne
Consolidation de la reprise
Dans notre dernier commentaire de marché,
nous posions la question de savoir si la reprise
d’activité qui se dessinait était passagère (réassortiments après les fêtes) ou si elle allait se
prolonger. C’est la seconde hypothèse qui est
la bonne. Les volumes commercialisés ont
progressé dans tous les secteurs : sur le marché intérieur du frais avec une mise en avant
du produit, et l’espoir d’une stimulation de la
demande des consommateurs avec l’arrivée
du froid ; à l’exportation où les courants
semblent se consolider à destination de
l’Espagne, de l’Italie (où la concurrence reste
rude avec l’Allemagne) et un peu vers les pays
de l’Est. Les transformateurs aussi, sont aux
achats ; la remise en route de l’usine de Clareboute provoque une accélération de la
demande de l’industrie belge. Les premiers
contrats entre producteurs français et industriels s’établissent sur la base de 100/105 €/t,
départ champ. Cette consolidation du volume
de transactions se traduit cependant par une
tendance générale plus ferme sans mouvements excessifs des prix.
Marché français-Stade expédition - 4 janvier
Variétés de consommation courantes
Bintje Bassin Nord non lavée cat. II 40-75 mm filet 25 kg
Div. var. cons France lavée cat. I 40-75 mm filet 10 kg
Agata France lavée cat. I 50-75 mm carton 12,5 kg
180 (=)
286 (V)
550 (=)
Variétés à chair ferme
Charlotte France lavée cat. I + 35 mm carton 12,5 kg
620 (=)
620 (=)
Rouge France lavée cat. I + 35mm filet 2,5 kg
Marché français Bio-Stade expédition – 4 janvier
Chair ferme France biologique
Chair normale France biologique
990 (T)
990 (T)
Export-Stade expédition - 4 janvier
Agata France lavable cat. I 40-70 mm sac 1 tonne
Div. var. cons France lavable cat. I 40-70 mm sac 1 tonne
Div. var. cons France non lavée cat. II 50-75 mm sac 20 kg
Rouge France non lavée cat. II 50-75 mm sac 20 kg
–
–
160 (T)
140 (=)
N.B. : entre parenthèses, la tendance du marché.
Rungis - 4 janvier
Industrie - 4 janvier
Charlotte France cat. I carton 12,5 kg
Div. var. cons France lavée cat. I 40-70 mm sac 10 kg
Div. var. cons France non lavée cat. I 40-70 mm sac 10 kg
400 (=)
800 (=)
350 (=)
Bintje Bassin Nord non lavée + 35 mm fritable
Div. var. cons. Bassin Nord non lavée,
tout venant 35 mm et + fritable
Cotations marchés étrangers
Destination industrie frites : tout-venant, vrac, fritable, départ, 40 mm +
Export : tout-venant, vrac, départ, qualité export, 40 mm +
Belgique (Fiwap/PCA) - 11 janvier
115-160 (=)
135-220 (=)
Grande-Bretagne (Cours BPC) - 4 janvier
Prix moyen production
90-100 (=)
200,03 €
LES MARCHÉS À TERME
4
05/01/16
06/01/16
07/01/16
08/01/16
11/01/16
147
162
143
148
168
143 150
168
144 152
172 148 157
177
149
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Editeur CNIPT
43-45 rue de Naples
75008 Paris
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Fax : 01 44 69 42 11
Directeur de publication :
Florence Rossillion
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Abonnement 1 an : 53 €
Impression-Routage :
Rivet Presse Edition
24, rue Claude-Henri Gorceix
87022 Limoges Cedex 9
Eurex Francfort (€/t) Bintje, Agria et var. apparentées pour transfo, 40 mm, min 60 % 50 mm +
Avril 2016
Juin 2016
Avril 2017
-
En €/tonne
Cotation VTA (Verenigde Telers Akkerbouw) - 4 janvier
Bintje tout venant 35 mm + fritable vrac
95 (T)
Conception graphique :
Aymeric Ferry
Dépôt légal : à parution
ISSN n° 0991-3351
Pomme
de terre
hebdo