L`influence de Vatican II à la Maigrauge

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L`influence de Vatican II à la Maigrauge
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L’influence du Concile Vatican II à la Maigrauge
Die Auswirkungen des Konzils Vatikanum II in der Maigrauge
Chers amis, liebe Freundinnen und Freunde,
Notre Comité m’a demandé de vous parler des changements que le Concile Vatican II a suscités
dans notre communauté. Pourquoi ? Parce que ma présence à la Maigrauge coïncide avec les 50 ans
depuis le Concile. Je suis donc témoin de toute une transformation multiple et considérable de notre
vie à la Maigrauge.
Ich bin am 3.September 1963 als Postulantin in unser Kloster eingetreten, 2 Monate nach dem
Tod von Papst Johannes dem XXIII., kurz nach der Inthronisation von Papst Paul dem VI., also in der
Zeit zwischen den beiden ersten Konzilssessionen. Was in Rom geschah und diskutiert wurde, hörten
wir denn damals auch regelmässig aus Zeitungsberichten, die während den Mahlzeiten vorgelesen
wurden.
Pendant les 5 ans de ma formation monastique entre 1963 et 1968, j’ai senti très fort qu’un
changement de mentalité était en train de s’opérer. A Fribourg, on percevait même un
bouillonnement, deux camps se sont formés, le camp des progressistes et le camp des
traditionnalistes. Au noviciat, nous posions des questions que les générations précédentes n’avaient
pas osé formuler. En moi-même aussi s’est formée peu à peu une conviction : Oui, il faut changer
pour transmettre l’Evangile dans toute sa force et sa pureté, mais sans rejeter les trésors de la
tradition que nous avons reçus. Au contraire explorer ses sources encore trop peu connues.
Wenn ich die Wandlung der Mentalitäten beschreiben soll, die sich damals in der Kirche und im
Kloster vollzog, kommt mir ein Bild entgegen.
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J’aimerais décrire ce changement de mentalité à l’aide d’une image, l’image du voile que nous
portions à la Maigrauge, celui d’avant le Concile et celui d’après le Concile. Lors de ma prise d’habit,
le 18 mai 1964, j’ai, moi aussi, reçu ce voile. Il était très grand, amidonné, raide. Il formait une espèce
de tunnel dont les parois nous empêchaient de voir ce qui se passait à gauche et à droite. Il était bon
pour le recueillement intérieur, mais pas pour la communication avec les autres. Pour les regarder, il
fallait se tourner à 45°.
1964 durfte ich das Zisterzienserinnenkleid empfangen. Dazu gehörte auch ein Schleier, in dem
mir nicht sehr wohl war. Er war eine grosse, hervorstehende Haube, die unsere Augen vor Neugier
schützten, uns aber auch hinderte, einander frei anzuschauen. Anlässlich meiner feierlichen Profess
1968, nach Konzilsschluss bekamen wir alle, einen neuen leichteren Schleier ohne Scheuklappen.
Wir erlebten so am eigenen Leib eine Öffnung.
Entre les années 1964 et 1968, année de ma Profession solennelle, j’ai même servi de
mannequin pour différents modèles de voile plus léger, plus souple qui ne demandait plus cette
gymnastique. Physiquement, nous sentions une ouverture.
Nous avons donc commencé à alléger le poids d’une tradition figée tout en ne jetant pas le voile
signe de la consécration à Dieu de notre féminité. Vivre l’essentiel, nous dépouiller de ce qui pouvait
obscurcir ou ridiculiser notre belle vie monastique, ce fut l’objectif de tous les changements.
Changements dans plusieurs domaines, comme nous allons voir.
Changements liturgiques et architecturaux
Was gleichzeitig alle sehnlichst wünschten, das war, aktiver an der heiligen Messe teilnehmen zu
können. Da sich das Chorgestühl damals auf einer Empore befand, die nach dem Reformkonzil von
Trient im Jahr 1610 ins Kirchenschiff eingebaut wurde, konnten nur die vordersten Schwestern auf
den Altar sehen . Auch der Priester in weiter Ferne konnte uns kaum erblicken. Man musste sich mit
hören und lesen der Texte begnügen. Alles wurde vom Priester auf lateinisch rezitiert oder gesungen,
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auch die Lesungen, die wir im Missale mitlasen. Die wenigen Gläubigen, die an Gottesdiensten
teilnahmen, waren völlig unsichtbar für uns und wir für sie. Es war auch nicht möglich, miteinander
zu singen. Sie befanden sic h unter der Empore verborgen.
Selon l’enseignement du Concile, il s’agissait de rendre accessible et compréhensible la
célébration de la liturgie et de faire en sorte que tous y participent non comme auditeurs ou
spectateurs, mais de manière active. Ceci était extrêmement difficile à réaliser chez nous, car nous,
les moniales, nous nous trouvions dans nos stalles sur une haute tribune, complètement séparées, et
du prêtre célébrant, et des éventuels assistants à l’Eucharistie, séparées même par une grille devant
la tribune et une autre devant l’espace du sanctuaire. Cette tribune avait été construite après le
Concile de Trente avec l’introduction de la clôture stricte imposée alors à toutes les moniales de tous
Ordres. Pour porter la communion, le prêtre devait monter un escalier et nous la donner par une
petite fenêtre dans la grille.
Während 350 Jahren dachte man nicht daran, diesen Zustand zu ändern. Nun wurde es aber zu
einem sehnlichen Bedürfnis, das von der offiziellen Kirche unterstützt wurde. So liessen wir vorerst
einen tragbaren Holzaltar zimmern, der wochentags für die Messe oben im Chor aufgestellt wurde.
Die eventuellen Gäste holten wir herauf in den Klausurbereich, wo ihnen ein Platz eingeräumt wurde.
Etwas später begaben wir uns dann, wenigstens am Sontag in Prozession nach unten in den
Altarraum.
Tout était prié en latin. Heureuses celles qui étaient en mesure de l’apprendre pour comprendre,
au moins en gros. On commença par proclamer les lectures en français, la lectrice se postant devant
la grille du choeur pour être entendue par les éventuels fidèles et par le prêtre. Nous avions même
reçu une initiation à la lecture publique des textes liturgiques. Puis fut introduit le Missel dit « de
Paul VI » avec les quatre nouvelles Prières Eucharistiques en français, sujets d’enthousiasme pour
nous. L’autel portatif posé en semaine au milieu des stalles sur la tribune rendait déjà possible la
participation active de toutes. Là il était facile de célébrer ce que nous appelions la Messe dialoguée
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en français. Mutter Marie-Emmanuel Dupraz, unsere Äbtissin, liess auch einen neuen Kelch schaffen,
der es der ganzen Gemeinschaft erlaubte unter beiden Gestalten, Brot und Wein, Leib und Blut
Christi zu kommunizieren. La communion sous les deux espèces fut introduite lors de la Profession
solennelle de Sr. Marie-Emmanuel en 1967. Madame l’Abbesse, comme on disait alors, fit créer un
beau calice qui permit à toute la communauté de communier au Sang du Christ.
De plus en plus, la tribune fut ressentie comme une complication et une gêne pour la liturgie et
aussi comme une verrue architecturale. A grandi alors le désir de libérer le magnifique espace de
l’église en posant les stalles dans la nef, ce qui voulait dire, repenser toute l’église, restaurer aussi le
sanctuaire qui avait été transformé au temps du baroque. On y avait placeé un autel qui cachait cette
belle façade à l’est avec ses trois vitraux que nous aimons tant aujourd’hui. Une grande peinture
centrale de cet autel se trouve aujourd’hui dans la chapelle rotonde de Marsens , les quatre
sculptures de ses côtés sont maintenant au fond de notre église. A la fin du 19ème s, on a réouvert ces
3 fenêtres, partiellement, et posé un nouvel autel et encore un autre en 1935. Lorsqu’en 1974 j’ai
succédé à Mère Marie-Emmanuel Dupraz comme abbesse, j’ai su que cette tâche m’attendait : Tout
faire pour que nous puissions célébrer la liturgie ensemble, , vous les laïcs et nous les moniales, pour
signifier la communion entre nous. J’étais sûre que Dieu le voulait. Peu à peu, la communauté fut
aussi d’accord de se lancer dans ce projet, même si nous n’avions qu’une infime partie des finances
nécessaires pour cette réalisation.
Schon Mutter Äbtissin Marie-Emmanuel hatte den Wunsch, den Kirchenraum in seiner Einheit
und Reinheit wieder zu gewinnen, ihn von der hässlichen Tribüne zu befreien. Mir fiel es zu, dieses
nicht leichte Werk in Bewegung zu bringen. Die Mittel dazu hatten wir nicht. Wie sollten wir sie
beschaffen? Die göttliche Vorsehung steht jenen bei, die auf sie vertrauen. En M. René Binz, ancien
chancelier de l’Etat de Fribourg, nous avions pu trouver le président d’une commission de bâtisse.
Elle nous a accompagnées, conseillées et aidées tout au long de la mise en oeuvre de ce projet
énorme qui avait demandé des années de préparation. Projet réalisé finalement pour le 700ème
anniversaire de la dédicace de notre église en septembre 1984. Mais nous voulions vivre dans le
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nouvel espace avant d’aménager définitivement le lieu le plus sensible, le sanctuaire avec son
centre, l’autel. 1984 konnten wir die Restauration mit der Feier des 700sten Jahrestag der
Kirchweihe abschliessen, ohne jedoch das Werk ganz zu vollenden. Wir wollten noch mit einer
provisorischen Einrichtung des Altarraums leben, um zu erspüren, wie und wo Altar, Tabernakel,
Kreuz und Mutter- Gottes Statue zu stehen hatten. C’est 10 ans plus tard seulement que nous avons
pu aménager ce lieu en ayant trouvé les solutions que vous voyez aujourd’hui à la satisfaction de
tous.
Auch das Gebäude unseres grossen Stundengebetes wartete auf Erneuerung. Wir beteten den
ganzen Psalter über eine Woche verteilt auf lateinisch aus dem überlieferten Zisterzienserbrevier.
Nur in der Weihnachtszeit sangen wir nach dem Offizium ein oder zwei französische Lieder. Auch
die Lesungen der Heiligen Schrift und der Kirchenväter wurden lateinisch vorgetragen Kirchenmütter wurden damals nie öffentlich gelesen -.
La liturgie des heures, notre prière commune était très longue et entièrement en latin, même les
lectures. Là aussi, un chantier énorme nous attendait. Mais notre Madame l’Abbesse avait l’âge que
j’ai maintenant, elle était malade. Elle a donc décidé de donner sa démission en 1974, même si en ce
temps-là on ne parlait pas encore de limite d’âge. La communauté devait donc élire une nouvelle
abbesse. Elle a eu l’audace de charger de ce poids sa plus jeune soeur. Par ce choix, elle signifiait très
clairement son désir de renouveau. Im Jahr 1974 legte unsere kranke Mutter Äbtissin ihr Amt nieder.
Die Gemeinschaft hatte den Wagemut, es durch ihre Wahl auf die Schultern ihrer jüngsten, völlig
unerfahrenen Schwester zu legen.
So machten wir uns also an die Erneuerung des Stundengebetes. Es ging darum, durch die
Einführung der französischen Sprache und eine gewisse Verkürzung die innere Teilnahme und das
persönliche Engagement zu fördern. Mit grosser Freude begannen wir vorerst die langen Lesungen
der hl. Schrift und der Kirchenväter französisch vorzutragen.
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Nous commencions alors à lire en français les longues lectures des Vigiles de l’Ecriture Sainte et
des Pères de l’Eglise. Quelle joie pour notre vieille Sr. Alphonsine ! Je la vois encore assise sur les
marches des stalles, rayonnante avec la feuille d’une lecture de S. Grégoire le Grand, murmurant :
« Oh, comme c’est beau, c’est beau ! » Le changement de la liturgie pour une meilleure
compréhension, une plus profonde participation de toutes et une participation des hôtes fut un
énorme travail qui prit, lui aussi, beaucoup d’années. Et il n’est pas terminé !! Il nous ouvrit à une
écoute vraie de la Parole de Dieu dans tous les livres de la Bible. Dans ce but, nous avons invité des
moines et des moniales de communautés françaises pour nous initier à une nouvelle distribution des
psaumes récités en français aux Vigiles ou chantés pendant la journée. Nous ne pouvons oublier le
cher P. Aelred de Tamié qui nous a si bien aidées à choisir des tons de psaumes, et nous a appris
cette nouvelle manière de les chanter. Dans le foisonnement des créations poétiques et musicales en
France, nous devions trouver aussi des hymnes de style simple et sobre. Il fallait préparer un cycle
de lectures pour les temps liturgiques, les fêtes des Saints, créer des litanies.
Die Erneuerung des Stundengebetes war eine aufwendige Arbeit. Dafür ernannte ich ein Team
unter der Leitung von Sr. Claire. Wir verdanken ihr besonders wunderbare Loblitaneien für alle
Sonntage im Jahr, für die Festzeiten und Heiligenfeste. Sie hat mit ihrem Team unsere Liturgie
lebendig und reich gemacht. Ainsi lue ou chantée la Parole de Dieu nous interpelle de manière
toujours nouvelle. Notre Sr. Claire qui a 90 ans maintenant en fut le moteur, comme responsable de
l’équipe liturgique. Dans ce but, elle avait participé 3 années de suite à des sessions de liturgie avec
des moines et moniales français dont l’un des enseignants était le célèbre liturgiste français Joseph
Gelineau. Les échanges avec eux sur le sujet furent des plus stimulants.
Wir ernten heute mit Freude die Früchte dieser langjährigen Arbeit. Der Versuch den seit der
Gründung des Klosters überlieferten lateinischen gregorianischen Choral in die hauptsächlich
französische Liturgie einzubauen, scheint uns gelungen. Cette nouvelle liturgie intègre toutefois le
même chant grégorien dont nous conservons de précieux manuscrits, chanté par toutes les
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générations de moniales depuis la fondation de la Maigrauge. Nous la vivons maintenant avec
bonheur dans le bel espace de cette église restaurée.
Bibliothèque
Un autre volet du renouveau post-conciliaire fut le rapport aux livres. Pendant la restauration de
l’église, nous avions installé une chapelle provisoire dans l’ancien noviciat, une pièce assez spacieuse
désormais libre. Notre bibliothèque se trouvait jusqu’alors confinée dans trois petites pièces sous le
toit de la maison et n’était accessible qu’à travers la sœur bibliothécaire. Enfin, nous pouvions
installer en ce lieu spacieux donnant sur le cloître une vraie bibliothèque où les sœurs pouvaient
bouquiner et choisir librement leurs livres. C’est le grand mérite de notre Sénior, M. Marie-Joseph,
de nous avoir patiemment construit, à travers les années, une belle et bonne bibliothèque avec des
fichiers très utiles. Dank dem langjährigen Einsatz unserer Seniorin, M. Marie-Joseph haben wir
heute eine frei zugängliche, sehr gute und solide geordnete Bibliothek. Vor dem Konzil war sie in
einem kleinen Raum verschlossen. Nur die Bibliothekarin konnte gewünschte Bücher aushändigen.
Clôture
Pendant les années de préparation du projet de restauration de l’église, une autre difficulté s’est
manifestée. Nous étions dans un monastère cloîtré, et solidement cloîtré. Dans tous les parloirs, des
grilles séparaient les moniales des visiteurs, même des parents proches. Il n’y avait qu’une seule
porte de communication entre l’extérieur et l’intérieur du monastère, la grande porte d’entrée. Que
faire pour étudier ensemble les plans avec les architectes, avec la commission de bâtisse ? Les lois de
clôture étaient alors très strictes et respectées à la lettre, mais la réflexion sur leur bien-fondé se
faisait surtout parmi les plus jeunes sœurs, chez nous et dans d’autres monastères. Nous
commencions à parler d’ôter ces grilles. Ce qui semblait d’abord une vraie révolution, nous
apparaissait finalement une évidence, une nécessité. Chacune de nous était entrée et restée au
monastère librement. Nous n’avions pas besoin d’être retenues, ni protégées par des grilles.
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Die kontemplativen Frauenklöster waren strengen Klausurgesetzen unterworfen, die man vor
dem Konzil überhaupt nicht in Frage stellte. Mit den notwendigen Sitzungen vor der
Kirchenrestauration mussten wir uns gemeinsam mit den Architekten und der Baukommission über
Pläne setzen. Das war sehr kompliziert mit einem Gitter zwischen uns. So kam die Frage der Klausur
ins Rollen. Brauchten wir wirklich Gitter, um unser Gebetsleben zu schützen? Das hing doch viel mehr
von unserer Einstellung ab. So liessen wir diese eisernen Kunstwerke schliesslich ohne Skrupel
entfernen. Dies war eine grosse Erleichterung für die Betreuung der Gäste, die um Beherbergung für
Einkehrtage baten. Waren sie früher sehr selten, nahmen die Anfragen, besonders nach der
Kirchenrestauration, zu ohne jegliche Werbung. Die Aufnahme von Gästen im Kloster ist ja auch ganz
im Sinne der Benediktusregel, die ihr ein eigenes Kapitel widmet.
Accueil
La suppression des grilles n’avait toutefois pas résolu tous les problèmes dans cette maison de
l‘aumônerie que nous appelons aujourd’hui « hôtellerie », et pour cause ! Surtout après la
restauration de l’église, nous recevions de plus en plus de demandes de personnes qui désiraient
vivre des temps de retraite, de silence, de prière chez nous ou aussi de groupes de jeunes, de
premiers communiants, de Conseils pastoraux, etc… Mais la maison était peu adaptée pour un tel
accueil. Il y avait quelques chambres, oui, mais un mur épais séparait la partie de la maison en
clôture et celle hors clôture. L’intérieur et l’extérieur n’étaient reliés par aucune porte. Il fallait
monter les plats pour les repas de l’aumônier par un escalier raide qui avait causé des accidents.
L’ouverture de l’église appelait ainsi quasi logiquement l’ouverture d’une vraie maison d’accueil.
Partager notre lieu de prière, accueillir dans le silence et la paix du monastère nous paraissait un
devoir. C’est ainsi que nous avons décidé la restauration et restructuration de ce qui avait été
l’aumônerie en y intégrant encore le bâtiment nommé grenier employé depuis des décennies comme
débarras et comme atelier au rez-de-chaussée
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Um dem Wunsch von Menschen aller Altersstufen, in der Maigrauge innere Einkehr zu halten,
gerecht zu werden, was uns ein Gebot der Stunde schien, beschlossen wir denn die
Gesamtrestauration der sogenannten aumônerie, auf deutsch Beichtigerhaus, und die Integration in
dieses Projekt des alten Kornhauses, das zu einem Kapharnaum von alten Stühlen, beschädigten
Möbeln, alten Matratzen, Spinnrädern, usw. geworden war, um Gruppenräume und ein Oratorium
zu gewinnen.
Association des Amis
Das war nochmals ein Unterfangen, das unsere eigenen Möglichkeiten bei weitem überstieg. So
kam der Gedanke an die Gründung der Vereinigung der Freunde, der Jahre zuvor schon an uns
herangetragen wurde, zum Zünden und wurde dann auch verwirklicht mit der Starthilfe von Marius
Cottier, Nicolas Michel und Henry Desbiolles. Das war 1994. Bei der Gründung waren etwa dreissig
Freunde anwesend, die sich als Mitglieder verpflichteten. Heute sind wir eine Gemeinschaft von
etwa 850 MItgliedern.
C’est à l’occasion de ce nouveau projet gigantesque qu’a fait surface l’idée de fonder une
Association des Amis de la Maigrauge proposée par les amis Marius Cottier et Henry Desbiolles
quelques années plus tôt. Ensemble avec Nicolas Michel, ils ont élaboré des statuts. A la séance de
fondation une trentaine de membres étaient présents. Aujourd’hui, bientôt 20 ans plus tard, vous
êtes env. 850. Alors tout ce corps de bâtiments a été repensé de fond-en-comble. Il a fallu trois ans
pour commencer l’exécution du projet muni de tous les permis et promesses de subsides
nécessaires. C’est le chef d’œuvre de notre architecte Trudy Gross avec le concours de Mère
Marianne, notre Mère Abbesse actuelle, alors cellerière et de Sr.Marie-Emmanuel, notre hôtelière
qui ont formé un team parfait. C’est aussi l’œuvre commune de l’Association des Amis de la
Maigrauge dont nous sommes tous fiers, n’est-ce pas ? Cette hôtellerie tout à fait fonctionnelle est
aujourd’hui bien fréquentée par des personnes de tous les coins de notre pays et de l’étranger, et
également par des personnes appartenant à d’autres Confessions, notamment des pasteurs
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protestants et par toute sorte de groupes. Là se concrétise clairement l’ouverture de l’Eglise au
monde que le Concile a voulu promouvoir.
Heute ist unser Gästehaus ein Begegnungsort mit Gott, ein Ort auch der meist stillen, diskreten
Begegnung zwischen Menschen vielfältiger Herkunft und unserer Gemeinschaft. Es ist das erste und
überdies bestens gelungene Werk, an dem unsere Freundesvereinigung mit seinem Komitee kräftig
mitgearbeitet hat. Ende 1997 wurde es vollendet. Nach 15 Jahren sind wir voll zufrieden mit den
Möglichkeiten, die es vielen Einzelpersonen und Gruppen bietet. Die Öffnung der Kirche zur Welt, die
das Konzil fördern wollte, hat hier Gestalt angenommen.
Dialogue
So komme ich nun zum, wie mir scheint, wichtigsten Thema, worin uns das Konzil beeinflusst hat.
Ich sprach vom alten Schleier, der unsere Einsamkeit und unser Schweigen schützen wollte. Das
Konzil sprach von Dialog, von der Kirche als Gemeinschaft. Wir mussten miteinander sprechen
lernen.
J’ai parlé de l’ancien voile qui devait protéger notre solitude, notre silence. Le Concile a
encouragé au dialogue. Il a forgé l’expression « Eglise-communion ». D’éminents théologiens ont
même fondé une revue sous le titre de COMMUNIO. Le Concile a souhaité que commence un
dialogue fraternel à tous les niveaux de l’Eglise. A notre niveau communautaire, nous devions aussi
apprendre à vivre ce dialogue où chacune est écoutée et chacune peut s’exprimer, apprendre à
mettre ensemble nos idées, à accepter nos différences, à perdre nos peurs, à nous aimer telles que
nous sommes. Autrefois, nous ne connaissions que la récréation où on donnait des informations, où
on échangeait des nouvelles de nos familles, où on riait ensemble. Notre Madame l’Abbesse a alors
initié des groupes de partage d’Evangile. Elle donnait un passage de l’Evangile que chacune méditait
pour ensuite faire part aux autres de ses découvertes et expériences avec cette Parole. Un petit
groupe a fidèlement continué ce partage qui s’est transformé plus tard en prière partagée. Ensuite,
devant tant de changements à mettre en route, je voulais que chacune soit bien informée, donne son
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opinion, dise ses craintes, fasse des propositions pour que les décisions se prennent si possible par
consensus. Ce n’était pas si facile. Jamais autrefois, on n’avait fait cela. On ne parlait qu’aux
Supérieures, principalement à l’abbesse, ou à une autre sœur en qui on avait confiance. Peu à peu,
nous avons échangé aussi sur des thèmes de la Règle de St. Benoît et de la vie spirituelle, ce qui
contribua certainement à la cohésion intérieure de la communauté.
Das gemeinschaftliche Gespräch brauchte viel Übung, liess manchmal Ängste und Aggressivität
hochkommen, trug aber auch gute Früchte, wenn Entscheidungen gefällt werden mussten, die die
ganze Gemeinschaft betraf. Mit der Zeit sprachen wir auch über Themen des geistlichen Lebens, was
wesentlich zum gegenseitigen Verständnis, zu Liebe und wahrer Einheit beitrug. Aujourd’hui, avec
Mère Abbesse Marianne, ce dialogue s’intensifie encore pour notre joie et nous fait avancer
ensemble.
Dialogue, rencontres, communion ! A la suite du Concile, ces réalités ont débuté aussi entre
responsables de communautés. Il y a eu des réunions d’abbesses, puis d’abbés et d’abbesses, des
sessions de maîtresses des novices, puis de maîtres et maîtresses des novices, des hôteliers et
hôtelières, des jeunes moines et moniales, des novices avec leurs maîtres et maîtresses respectifs,
bref une collaboration entre les communautés pour favoriser là aussi la communion par des
rencontres et des formations communes.
L’intégration de la branche féminine dans les structures de gouvernement de l’Ordre cistercien a
été un cheminement d’une trentaine d’années. Il est significatif que le terme « structures de
gouvernement » ait été changé en « structures de responsabilité et de communion ». Le premier
Chapitre Général de l’Ordre cistercien mixte, en l’an 2000, a été une première dans l’histoire de
l’Eglise.
Auf allen Ebenen, in der Gemeinschaft, im Orden, wurde der Dialog gefördert. Es gab
Bildungswochen, wo sich Novizenmeister und-meisterinnen trafen, für die Verantwortlichen der
Gästehäuser, für die jungen Mönche und Nonnen, usw. Die Äbtissinnen hatten vorerst ihre eigenen
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Kongresse, aber bald gab es Versammlungen von Äbten und Äbtissinnen der Zisterzienserfamilie auf
regionaler Ebene. Eine internationale Kommission arbeitete während 30 Jahren auf die Integration
der Äbtissinnen in die Leitungsstrukturen des Ordens hin. Dies gelang im Jahr 2000 mit dem
gemeinsamen Generalkapitel, in dem die Äbtissinnen die gleichen Rechte und Pflichten wie die Äbte
erlangten, etwas ganz Neues in der Kirche. Mit der heutigen Möglichkeit der Simultanübersetzung ist
der Austausch ja auch über Sprachgrenzen hinweg möglich.
Depuis, les relations entre Révérendissimes Pères Abbés et Révérendissimes Mères Abbesses
sont devenues des relations simples entre frères et sœurs qui s’écoutent mutuellement et
apprennent volontiers les uns des autres au-delà des barrières linguistiques bien réduites grâce à la
traduction simultanée et les connaissances de bien des membres du Chapitre de deux ou plusieurs
langues.
Conclusion
Wenn ich die Entwicklung unseres Klosters in den 50 Jahren als Frucht des Konzils zusammenfassen
soll, würde ich sagen:
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Von äusserer Gesetzestreue zur gemeinsam gewollten Treue zu Evangelium und Regel als
Weg zur Liebe
Von der ängstlichen Beobachtung der von aussen bestimmten Klausur zum notwendigen
Raum als Schutz für Gebet, Kontemplation und dem inneren Zusammenhalt der
Gemeinschaft und als Nährboden der Offenheit für die Menschen
Entfaltung der Beziehung zur Bibel als Wort Gottes für uns und die Welt. Entfaltung eines
lebendigen Chorgebetes
Je pourrais encore raconter longtemps. Je n’ai de loin pas touché tous les éléments de l’évolution
que nous avons vécue.
L’essentiel me semble avoir été et être
• une ouverture responsable basée sur la loi fondamentale des deux commandements de
l’amour, amour de Dieu et du prochain et sur la Règle de St.Benoît qui dit que
• l’atelier où travailler à l’Oeuvre de Dieu doit se trouver à l’intérieur du monastère, oui, mais
avec l’ accueil des hôtes dans ce climat d’intériorité.
• Prière commune plus vivante pour nous et plus accessible pour nos hôtes . Epanouissement
de notre relation à la Bible comme Parole de Dieu pour nous.
• Relations humaines plus vraies et plus simples.
Ouverture et enracinement. L’équilibre entre les deux sera toujours à rechercher, mais surtout
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l’ouverture à l’Esprit Saint qui est à l’origine du Concile Vatican II et a inspiré ses réflexions et ses
Décrets et Constitutions.
Offenheit für die Menschen, für die Zeichen der Zeit, verwurzelt in Christus,
Offenheit für das Wirken des Heiligen Geistes, der in die Zukunft führt.
Ouverture et beisance à l’Esprit Saint. Qu’Il soit notre et votre guide vers l’avenir!
Sr. M. Gertrude Schaller