droit droit - LERINS JOBARD CHEMLA AVOCATS
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droit droit - LERINS JOBARD CHEMLA AVOCATS
N° 196 - Mercredi 18 décembre 2013 ISSN 2105-1909 & DROIT AFFAIRES Toute l’équipe d’Option Droit & Affaires souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année à ses lecteurs, qu’elle retrouvera à partir du 8 janvier 2014. L’événement SBKG & Associé renforce son pôle immobilier en accueillant Vincent Lassalle L e cabinet SBKG & Associés a annoncé l’arrivée de Vincent Lassalle en qualité d’associé au sein de sa pratique opérations et financements immobiliers à compter du 1er janvier 2014. Accompagné de deux collaboratrices, le nouvel associé quitte donc King & Wood Mallesons SJ Berwin qu’il avait rejoint en 2008 et où il occupait la fonction de coresponsable du département immobilier. Il rejoindra l’équipe composée de David Gordon-Krief, associé gérant, Sophie Erignac-Godefroy et Julien Mayeras, spécialisés en investissement et financement immobiliers, ainsi qu’en asset management et contentieux immobiliers. Il pourra également s’appuyer sur l’expertise de l’équipe de Clarisse Bainvel en droit de l’urbanisme et de la construction ainsi que sur celle de Philippe Schmidt et Caroline Couzineau en fiscal. «La pratique de SBKG & Associés en immobilier permettra d’offrir à nos clients une plateforme de compétences pointues tant en investissement, financement et fiscalité qu’en baux commerciaux, urbanisme, construction et contentieux immobiliers, se félicite Vincent Lassalle. Outre le spectre de compétences, l’équipe de six associés et douze collaborateurs dédiée à l’immobilier offre aussi la profondeur d’équipe indispensable pour intervenir sur les opérations ou contentieux immobiliers complexes.» SBKG poursuit donc son développement et accroît sa force de frappe en immobilier en accueillant un associé qui affiche plus de quinze ans d’expérience. «Nous sommes un cabinet dynamique qui est toujours à la recherche d’hommes et de femmes de qualité nous permettant d’être réactifs, flexibles et de comprendre les enjeux de nos clients. Toutes ces qualités sont réunies chez Vincent Lassalle, que nous connaissons depuis de nombreuses années et qui nous permet de renforcer nos compétences et de diversifier nos clients. C’est donc un rapprochement assez naturel et complémentaire», explique David Gordon-Krief. Vincent Lassalle intervient, tant en conseil qu’en contentieux, auprès d’une clientèle française et internationale d’investisseurs immobiliers et d’opérateurs hôteliers, ainsi que d’utilisateurs (groupe de retail, grands corporate, acteurs du luxe). Il s’est notamment illustré cette année en assistant Accor lors de la cession de la société détenant les murs et le fonds de commerce du Sofitel Le Faubourg, rue Boissy d’Anglas, à Mount Kellet Capital. Il a également conseillé Cordea Savills dans l’acquisition du parc d’activité commerciale Parisis à Franconville auprès de Henderson, ou encore Vivarte dans la prise de bail des locaux anciennement occupés par Surcouf, boulevard Haussmann, pour y installer La Halle. Titulaire d’une maîtrise de droit des affaires et d’une maîtrise de droit privé général (Paris II, 1994) ainsi que d’un DEA de droit anglais et nord-américain des affaires (Paris I, 1995), Vincent Lassalle a commencé sa carrière d’avocat chez Gide Loyrette Nouel en 1998, avant de rejoindre Freshfields Bruckhaus Deringer en 2001 puis SJ Berwin en 2008 (devenu King & Wood Mallesons SJ Berwin) en qualité d’associé. n Florent Le Quintrec au sommaire Droit&Communauté Les 20 qui ont marqué l’année 2013 Droit&Affaires p.2-5 DS Avocats crée un pôle informatique, numérique et données personnelles p.6 Carnet p.6 Deals p.7 Droit&Expertise Prix de transfert 2014 : année critique pour les contribuables p.8-9 L’octroi d’une sûreté réelle en garantie d’une créance antérieure et le principe d’égalité des créanciers p.10-11 &Communauté Droit Focus Les 20 qui ont marqué l’année 2013 2013 a été marquée par plusieurs mouvements et événements majeurs dans la communauté des avocats d’affaires. Option Droit & Affaires fait le rappel des 20 Par Florent Le Quintrec qui ont marqué ces douze derniers mois. Betto Seraglini, boutique dédiée à l’arbitrage international, ouvre ses portes Jean-Georges Betto (ancien associé de Hogan Lovells) accompagné de trois associés fondateurs, Christophe Jean-Georges Betto Seraglini (Counsel chez White & Case), Thierry Tomasi (of counsel chez STC Partners) et Gaëlle Le Quillec (ex-counsel de Hogan Lovells), ont décidé de créer, début janvier, une boutique dédiée à la résolution des litiges internationaux. La nouvelle structure compte six collaborateurs et intervient auprès d’une clientèle de grands comptes français et étrangers. Les quatre spécialistes reconnus collaborent par ailleurs avec des cabinets étrangers non implantés en France ou ne proposant pas de pratique arbitrale en interne. Xavier Comaills quitte Ashurst pour rejoindre Clifford Chance Xavier Comaills a rejoint en avril le cabinet Clifford Chance en tant qu’associé, en provenance d’Ashurst, pour prendre la tête du groupe structuration de fonds. Précédemment menée par l’associé fiscaliste Alexandre Lagarrigue, la pratique se dote d’un expert réputé de la matière, disposant de plus de quatorze ans d’expérience dans la création et la levée de fonds d’investissement et fonds de dette. Il est également très actif dans le cadre d’opérations secondaires. Xavier Comaills a commencé sa carrière en 1999 chez Salans avant de rejoindre l’équipe du célèbre George Pinkham chez SJ Berwin deux ans plus tard, puis de créer l’équipe structuration de fonds chez Ashurst. 2 Mercredi 18 décembre 2013 Naissance du cabinet Villey Girard Grolleaud Le 1er janvier 2013, Daniel Villey, Pascale Girard et Yann Grolleaud ont quitté le cabinet Darrois Villey Maillot Brochier pour créer leur propre structure, baptisée Villey Girard Grolleaud. Accompagnés de trois collaborateurs, les associés continuent de traiter des dossiers de fusions-acquisitions, de marchés capitaux et de contentieux pour le compte de groupes familiaux non cotés, d’entreprises cotées et de dirigeants. Ils ont également développé une activité de capitalinvestissement pour le compte de fonds étrangers. Ils entendent rivaliser avec les cabinets d’affaires les plus prestigieux et se sont déjà imposés sur plusieurs dossiers d’envergure cette année. Reed Smith ouvre un pôle concurrence Reed Smith a accueilli Michel Debroux en qualité d’associé pour fonder un département dédié au droit de la concurrence. En pleine expansion, le cabinet d’origine américaine se dote ainsi d’une pratique au cœur des grandes stratégies de développement des grands groupes. Inscrit aux barreaux de Paris et Bruxelles, Michel Debroux a commencé sa carrière chez Lafleur Brown en Belgique avant de rejoindre JeantetAssociés à Paris en 1995, puis d’intégrer Herbert Smith en 2000 et d’en devenir associé en 2001. Après un passage chez Clifford Chance (2002-2005), il rallie Hogan & Hartson (devenu Hogan Lovells). STC Partners et l’américain WTAS s’associent STC Partners a signé une alliance avec WTAS, un groupe de conseil patrimonial et fiscal issu d’anciens d’Arthur Andersen. STC deviendra WTAS France et guidera le développement d’un réseau WTAS en Europe. Les clients du nouvel ensemble pourront ainsi bénéficier d’un réseau de plus de 700 avocats et conseils répartis partout dans le monde. Après avoir interrompu son partenariat avec KPMG, avec qui il maintient des liens privilégiés, STC Partners se recentre donc sur les fondamentaux qui ont guidé la création du cabinet SarrauThomasCouderc en 2005 : l’accompagnement d’une clientèle de capital privé (dirigeants, groupes familiaux, fonds d’investissement et actionnaires d’entreprise). &Communauté Droit White & Case développe sa pratique marchés de capitaux White & Case a recruté, en mars, cinq associés très réputés pour développer la pratique marchés de capitaux du cabinet. Composée de Philippe Herbelin, Gilles Endréo, Cenzi Gargaro, Séverin Robillard et Thomas Le Vert, l’équipe est intégralement issue du cabinet Linklaters et rejoint ainsi l’associé Colin Chang, spécialisé en financement high yield. Le bureau parisien de la firme poursuit Philippe Herbelin ainsi sa stratégie de développement au niveau mondial. Avant de rejoindre White & Case, la nouvelle équipe s’était illustrée sur des opérations majeures, comme la première émission «Yankee» de Danone aux côtés des banques ou encore l’émission d’Ornane de Silic. Le cabinet a depuis coopté Véronique Delaittre en tant qu’associée. Laurent Jourdan et Barna Evva viennent renforcer Racine en restructuring Le cabinet Racine a annoncé en avril l’arrivée de Laurent Jourdan et de Barna Evva en qualité d’associés pour renforcer la pratique restructuring. Accompagnés de trois collaboratrices, ils ont ainsi rejoint l’équipe d’Antoine Diesbecq et d’Emmanuel Laverrière, qui interviennent essentiellement en procédures collectives. S’ils interviennent sur cet aspect des restructurations, les nouveaux associés permettent surtout au cabinet de se positionner désormais sur les phases préventives des renégociations, comme le mandat ad hoc et la conciliation. Laurent Jourdan intervient également en contentieux haut de bilan et financiers. Orrick recrute Charles Kaplan en arbitrage et Etienne Boursican en corporate Deux recrues de poids pour Orrick Rambaud Martel ! Le spécialiste de l’arbitrage international Charles Kaplan a quitté Herbert Smith pour rejoindre l’équipe de l’associé Laurent Jaeger. Son arrivée permet au cabinet de passer à la vitesse supérieure dans cette pratique et de traiter les plus grands dossiers d’arbitrage. Il intervient essentiellement dans les dossiers d’arbitrages commerciaux, comme avocat mais aussi comme arbitre. Plus récemment, Orrick s’est adjoint les services d’Etienne Boursican comme associé corporate, venu de King & Wood Mallesons SJ Berwin. Il y poursuivra son activité en M&A, droit boursier, marchés de capitaux et conseil en gouvernance. Herbert Smith Freehills crée un département DCM Louis de Longeaux a rejoint Herbert Smith Freehills, en provenance d’Orrick Rambaud Martel, pour créer la pratique Debt Capital Market du bureau parisien, au sein de l’équipe banque/ finance. Son arrivée en tant que quatrième associé de l’activité marchés de capitaux vient compléter les compétences du cabinet qui ne disposait que d’une équipe en Equity Capital Market. Il intervient pour le compte de groupes industriels français pour les produits de dette classiques ainsi que pour les banques dans le cadre de financements plus complexes, avec une expertise particulière dans les financements de projets et de PPP pour le secteur Oil & Gas. Arthur Dethomas et François Kopf créent leur cabinet Arthur De Thomas et François Kopf ont créé en janvier dernier Dethomas Kopf, un cabinet spécialisé en contentieux, droit pénal des affaires et restructuring, accompagnés de quatre collaborateurs. Arthur Dethomas, venu du cabinet CVML, est reconnu pour sa pratique en matière de contentieux boursier et financier et droit pénal des affaires. Précédemment associé du cabinet Scotto & Associés, François Kopf est quant à lui spécialisé en contentieux d’acquisition et de responsabilité ainsi qu’en restructuring, pour une clientèle de sociétés et d’administrateurs et liquidateurs judiciaires. Ils présentent également une expertise en M&A et private equity. (cf Rumeur en p.6) Mercredi 18 décembre 2013 3 &Communauté Droit Focus Ann Baker, Olivier Edwards, Pierre-Antoine Dubecq, Karen Noël, Christian Nouel, Jean Leygonie, David-James Sebag, Anne Tolila et François Vergne Gide recrute la quasi-totalité de Morgan Lewis Paris Faute d’avoir pu se rapprocher de Veil Jourde, Gide Loyrette Nouel a frappé un grand coup en accueillant 19 avocats de Morgan Lewis Paris, dont neuf associés : Ann Baker, Olivier Edwards, Pierre-Antoine Dubecq, Karen Noël, Christian Nouel, Jean Leygonie, David-James Sebag, Anne Tolila et François Vergne. Souhaitant développer son activité en capital-investissement, Gide est rejoint par l’une des meilleures équipes du marché, notamment en capital-risque et structuration de fonds. Cette arrivée permet également au cabinet de se renforcer en concurrence avec Jean Leygonie, en fiscal avec Christian Nouel et en social avec François Vergne. Denis Musson devient le nouveau Président du Cercle Montesquieu Quatre anciens de Gide créent BDGS Associés Denis Musson a été élu Président du Cercle Montesquieu à l’issue du conseil d’administration de l’association le 18 avril dernier. Membre du conseil d’administration du Cercle Montesquieu depuis 2009 et vice-président depuis 2010, il succède ainsi, pour un mandat de trois ans, à Yannick Chalmé, directeur juridique du groupe L’Oréal. Denis Musson est également directeur juridique et secrétaire du Conseil d’Imerys depuis 1999 et membre de son comité Exécutif. Il est titulaire d’un DESS de droit des affaires et fiscalité de l’université Paris II et il est diplômé d’un LLM de University of Pennsylvania. Sébastien Robineau crée une boutique M&A, Homère Avocats Sébastien Robineau a fondé en juillet sa boutique M&A, Homère Avocats. Le cabinet conseille des dirigeants de groupes familiaux et de sociétés midcaps, implantés en France et en Europe mais également dans l’arc Antillais, sur l’ensemble des opérations structurantes et liées à la vie de leurs entreprises. L’ancien responsable du département corporate et M&A de Courtois Lebel, brièvement passé par la suite chez Akléa, dispose d’une connaissance pointue du milieu des entrepreneurs et a le souci d’apporter à ses clients un esprit boutique avec des solutions sur-mesure, de la disponibilité et de la réactivité. Le cabinet BDGS Associés a ouvert ses portes à Paris en avril. Antoine Gosset-Grainville, directeur général adjoint de la CDC, a ainsi retrouvé trois talents de chez Gide, Antoine Bonnasse, Youssef Djehane et Jean-Emmanuel Skovron afin de créer un cabinet dédié aux opérations de fusionsacquisitions, de restructurations et à leurs aspects complexes. Ils ont également été rejoints par deux jeunes associés, Mathilde Damon et Max Baird-Smith ainsi que cinq collaborateurs. L’objectif de la nouvelle structure est de fonder un cabinet de renom capable d’intervenir directement à Bruxelles et d’offrir un réseau privilégié de relations à Londres et à New York. Jean-Marie Gauvain, nouveau directeur des risques juridiques de Casino Jean-Marie Gauvain a rejoint en novembre le groupe Casino pour prendre en charge les dossiers contentieux et précontentieux en tant que directeur des risques juridiques. Diplômé d’un DEA en droit des affaires (Paris II), il commence sa carrière comme juriste fiscaliste chez Coteba. En 1993, il devient directeur juridique Europe de Foster Wheeler, où il s’occupe également des problématiques juridiques au Moyen-Orient. En 1999, il rejoint Jacobs France toujours en tant que directeur juridique Europe, mais en charge également de l’Asie. En 2006, il est nommé directeur juridique Groupe de Suez Environnement où il restera six ans avant de rejoindre Casino. 4 Mercredi 18 décembre 2013 &Communauté Droit DLA Piper accueille David Chijner et Noam Ankri Matthieu Grollemund rejoint Dechert Matthieu Grollemund a quitté Orrick Rambaud Martel pour rejoindre Dechert en tant qu’associé au sein du département corporate/droit des affaires, accompagné de sa collaboratrice Hélène Parent. Il complète ainsi l’offre du bureau parisien, déjà réputé en corporate, notamment dans le secteur pharmacie et biotech. Il dispose d’une expertise reconnue en private equity sur des opérations franco-américaines et cross-borders. Diplômé de l’ESCP et de l’université Panthéon-Sorbonne et admis aux barreaux de Paris, Londres et New York, il a commencé sa carrière chez Freshfields avant de rejoindre le cabinet de conseil McKinsey. En 2004, il intègre Paul Hastings à Londres et rejoint Orrick à Paris en 2009. Les cabinets Lerins et Jobard Chemla ont fusionné Le cabinet Lerins Jobard Chemla Avocats a vu le jour en septembre 2013, à l’issue de la fusion entre Lerins Avocats et Jobard Chemla & Associés. La nouvelle structure compte environ 20 avocats et juristes dont neuf associés. Elle développe son expertise autour du droit des affaires, en conseil et contentieux, pour le compte de PME, filiales de grands groupes, dirigeants d’entreprise et investisseurs, français ou étrangers. Elle propose six pôles de compétences : corporate, contrats commerciaux, contentieux et arbitrage, droit fiscal, droit social, nouvelles technologies et propriété intellectuelle. L’équipe intervient également en management package et conflit entre actionnaires. & DROIT AFFAIRES Directeur de la publication : Jean-Guillaume d’Ornano 01 53 63 55 55 Rédactrice en chef : Ondine Delaunay Chambaud 01 53 63 55 61 [email protected] Rédaction : Florent Le Quintrec 01 53 63 55 73 [email protected] David Chijner et Noam Ankri ont quitté le cabinet Fried Frank pour intégrer la pratique restructuring de DLA Piper. Ils viennent compléter l’équipe du bureau parisien jusqu’ici portée par Pierre-Alain Bouhenic en procédure collectives et préventives, ainsi que Maud Manon et Michel Frieh en renégociations de dette. Ils interviennent régulièrement aux côtés des investisseurs et des créanciers obligataires, dans des dossiers de private equity, M&A, droit boursier et contentieux. Le duo s’est notamment fait remarquer dans le dossier Belvédère comme conseil de trustee BNY Mellon ainsi que dans la restructuration de Médiannuaire PagesJaunes pour Goldman Sachs. Mark Rollinger prend les rênes de la direction juridique de PSA Peugeot Citroën Mark Rollinger est, depuis le 1er octobre, le nouveau directeur juridique groupe de PSA Peugeot Citroën, rattaché au secrétaire général, Pierre Todorov. Diplômé des universités de Yale et Harvard, Mark Rollinger, 44 ans, a commencé sa carrière comme avocat au sein du cabinet Cleary Gottlieb, Steen & Hamilton. Délaissant la robe après cinq ans, il rejoint la direction juridique de Rhodia en tant que juriste en charge des fusions-acquisitions et intègre en 2003 le groupe Lafarge, où il exercera différentes fonctions juridiques mais également opérationnelles. En 2009, il rejoint le Groupe Sodexo en tant que directeur juridique. SJ Berwin s’allie avec King & Wood Mallesons SJ Berwin a fusionné le 1er novembre avec le cabinet King & Wood Mallesons, luimême issu du rapprochement entre le cabinet chinois King & Wood et l’Australien Mallesons en 2012 et dont le siège se situe en région Asie-pacifique. Baptisée King & Wood Mallesons SJ Berwin, cette nouvelle structure permet à la firme d’origine britannique d’offrir à ses clients une passerelle unique vers le marché asiatique où le private equity, l’une de ses spécialités, est en plein essor. Constitué sous forme de verein suisse, le cabinet compte plus de 530 associés dans 30 bureaux à travers le monde. La dénomination SJ Berwin sera abandonnée à terme. Editeur et responsable commercial : Lucy Letellier 01 53 63 55 56 [email protected] Directeur de la publicité : Lionel Fischer 01 53 63 55 86 [email protected] Assistante : Sylvie Alinc 01 53 63 55 55 [email protected] Conception graphique : Florence Rougier 01 53 63 55 68 Maquettiste : Gilles Fonteny (55 69) Secrétaire générale : Laurence Fontaine 01 53 63 55 54 Responsable des abonnements : Magali Viette 01 53 63 55 58 [email protected] 10 rue Pergolèse • 75016 Paris • Tél. 01 53 63 55 55 Administration, abonnements Service abonnements : 123, rue Jules Guesde CS 70029 - 92309 Levallois Perret Cedex Tél 01 44 84 80 45 - Fax 04 42 00 56 92 [email protected] Impression : Ambiance graphique - Hôtel d’Entreprises, rue Aristide Bergès, Local D1 - 17180 Périgny N° de commission paritaire : 0117 I 90179 N° ISSN : 2105-1909 Editeur : Option Droit & Affaires est édité par Option Finance SAS au capital de 2 043 312 euros. Siège social : 10 rue Pergolèse 75016 PARIS - RCS Paris B 342 256 327 Fondateur : François Fahys Option Finance édite : Option Finance, Option Finance à 18 heures, Option Droit & Affaires, Funds, Family Finance, AOF, Option Finance Expertise. Mercredi 18 décembre 2013 5 &Communauté Droit LE CABINET DE LA SEMAINE DS Avocats crée un pôle informatique, numérique et données personnelles D S Avocats vient d’annoncer l’arrivée d’Arnaud Tessalonikos tualisation des projets informatiques d’envergure. Inscrit au en qualité d’associé pour créer le pôle d’expertise en droit barreau de Paris depuis 2000, Arnaud Tessalonikos est titulaire de l’informatique, du numérique et des données d’un master 2 méthodes expertales et arbitrales personnelles. Accompagné de deux collaboraen informatique et techniques associés (Paris II, trices, le nouvel associé vient renforcer l’activité 1995). Il a commencé sa carrière en tant que en droit de la propriété intellectuelle et de l’inconsultant juriste au sein d’une SSII dirigée par novation du cabinet. Arnaud Tessalonikos interdes experts judiciaires en informatique (1996vient pour le compte de grandes entreprises 1997), avant d’exercer dans les cabinets Alain dans les secteurs bancaire et financier, de l’asBensoussan Avocats (1997-2000 et 2001-2004) surance ainsi que dans le secteur pharmaceuet Salans avec Christiane Feral-Schuhl (2000tique, auprès de la direction des achats, direc2001). Il rejoint ensuite le département information juridique, direction informatique ou encore tique et réseaux de Courtois Lebel en qualité de direction métiers. L’équipe participe notamment counsel (2004-2008). Il crée en 2008 le cabinet aux audits portant sur les actifs incorporels ainsi Abaque Avocats avant de reprendre la direction qu’au pilotage juridique des grands projets infor- Arnaud Tessalonikos du pôle propriété intellectuelle et technologies matiques. Elle assiste également les professionnels de l’infor- avancées de Bignon Lebray. Il retrouve Courtois Lebel en 2010 matique (SSII, intégrateurs, etc.) durant les phases de contrac- où il devient associé. CARNET Comme annoncé en novembre (ODA 193), Stehlin & Associés accueille AnnaChristina Chaves en qualité d’associée en droit social. Elle intègre l’équipe de l’associée Anne Grenaud et aura en charge la gestion et le développement du département droit social. Elle intervient en conseil dans le cadre de la gestion quotidienne des ressources humaines et d’opérations exceptionnelles (M&A, JV, LBO, restructurations) ainsi qu’en contentieux lourds (nullité de PSE, etc.). Titulaire d’un magistère de droit social et du DEA de droit social et droit syndical (Paris X), elle a exercé pendant douze ans chez Landwell & Associés avant de rejoindre Stehlin. 6 Mercredi 18 décembre 2013 Chammas & Marcheteau coopte Camille Hurel en tant qu’associée à compter du 1er janvier. Elle intervient sur les trois pôles de compétences du cabinet : private equity, fusions-acquisitions et fonds & services financiers. Agée de 37 ans, elle a également développé une expertise spécifique en matière de structuration corporate (structurations intragroupes, rapprochements, réorganisations postacquisitions, etc.). Camille Hurel est titulaire d’un DEA de droit de l’Union européenne (Paris II) et du mastère de droit des affaires internationales et managements de l’ESSEC. Avocate depuis 2003, elle a précédemment exercé chez Joffe & Associés, puis Baker & McKenzie avant de rejoindre Chammas & Marcheteau en 2008. n Rumeur Le cabinet Dethomas Kopf serait sur le point de se rapprocher de Frédéric Peltier et Olivier de Juvigny, actuellement associés du cabinet Viguié Schmidt Peltier Juvigny, pour créer une structure spécialisée en contentieux, restructuration, M&A boursier et concurrence. &Affaires Droit actualités Fusions-acquisitions Plusieurs conseils sur le rachat par Carrefour de 127 galeries commerciales à Klépierre Un consortium mené par Carrefour et capitalisé par des investisseurs institutionnels va racheter un portefeuille de 127 galeries commerciales auprès de Klépierre pour un montant de 2 milliards d’euros. La transaction devrait être finalisée au deuxième trimestre 2014. De Pardieu Brocas Maffei conseille Carrefour en juridique et fiscal ainsi que l’acquéreur et le cédant pour les aspects corporate, immobilier et réglementaire de l’opération, avec Emmanuel Fatôme, associé, Marlène Benoist-Jaeger, counsel, et Amandine Joulié en immobilier, Nicolas Favre, associé, Sébastien SaynUrpar, Caroline Parat et Alexandre Wibaux en corporate, Emmanuel Chauve, Marie-Laure Bruneel, associés, et François Perthuison en fiscal, ainsi qu’Arnaud Pince, counsel, en réglementaire. Carrefour est également conseillé par Clifford Chance, avec Mathieu Remy, associé, Marianne Pezant, counsel, Justine Souchay et Marie-Aude Kfouri pour la négociation avec les investisseurs, Thierry Arachtingi, associé, Anne Vrignaud, counsel, et Maroussia Cuny en financement, Patrick Hubert, associé, et Mélanie d’Anglejan-Châtillon en antitrust ainsi que Christian Lachèze en social. Klépierre a pour conseil White & Case, avec Brice Engel, associé, Louise Duvernois, Anne Petitjean et Amandine Lieurade en immobilier, Guilain Hippolyte, Noémie Baroux et Léo Catafau-Castellet en corporate. Bredin Prat conseillait également la foncière, avec Olivier Assant, associé, et Karine Angel, counsel, en corporate, Pascale Lagesse, associée, Charlotte Guirlet et Alice Mony Decroix en social, Marc Pittie, associé, et Valérie Landes, counsel, en concurrence, ainsi que Samuel Pariente, associé, en financement. Arsene Taxand s’est occupé des aspects fiscaux, avec François Lugand, associé, Stéphanie Hamis, Driss Tof et Valentine Roulin. Quatre cabinets sur le partenariat entre GDF Suez et Crédit Agricole dans l’éolien GDF Suez a conclu un partenariat avec Crédit Agricole Assurances, via Predica, dans l’éolien terrestre, en lui cédant 50 % du capital de sa filiale Futures Energies Investissement Holding (FEIH). Cette société exploite 440 mégawatts de capacités installées en France. GDF Suez a par ailleurs refinancé la dette de la structure auprès de BNP Paribas. GDF Suez était conseillé par une équipe d’Allen & Overy pilotée par Alexandre Ancel et Rod Cork, associés, assistés par Frédérique Dugué et Sandra Clapaud en corporate, Caroline Delavet en financement, Florence Ninane, associée, et Camille Paulhac en concurrence, Romaric Lazerges, associé, Antoine Coursault-Durand et Arthur Sauzay en réglementaire, Jean-Dominique Casalta, associé, et Marjorie Seignette en immobilier, Victor Grandguillaume et Raïssa Bambara en projet. Le groupe gazier avait également pour conseil CGR Legal, avec Philippe Raybaud, associé, Marie Hostiou et Julia Kurdoglian en corporate, Fabrice Cassin, associé, et Hélène Gelas en réglementaire. Watson Farley Williams conseillait Predica, avec Vincent Trevisani, associé, Clémence Halpern, Claire Gamain et Félicien Bardsley en corporate, Laurent Battoue, Julien Barba et Florent Segalen en réglementaire et immobilier. Romain Girtanner, associé, et Cynthia Gozan, en fiscal, ainsi que Laurence MartinezBellet, associée, Thomas Lugez et Jean-François Tournier en fincancement. BNP paribas était assisté par une équipe de Freshfields Bruckhaus Deringer menée par Pascal Cuche, associé, avec Emmanuel Ringeval, associé, Rhéa Christophilopoulous, counsel, Caroline Marion et Hélène Fouillet en financement, Dougall Molson, associé, Laurent Thibeault pour le contrat de couverture de taux, Marc Lordonnois, counsel, Marie Nezam et Juliana Coppier en réglementaire et projet. Droit général des affaires Plusieurs cabinets sur la restructuration de Frans Bonhomme Frans Bonhomme a signé un accord permettant au fonds Centerbridge Partners de devenir son actionnaire majoritaire, au détriment de Cinven. Selon les termes de cet accord prévoyant une conversion d’une partie importante de la dette en capital, les fonds Angelo Gordon et Avenue Capital deviennent également actionnaires minoritaires tandis que Cinven garde une participation minoritaire. La dette du groupe est par ailleurs réduite de moitié, à moins de 300 millions d’euros, avec des frais financiers réduits et des maturités étendues. Centerbridge et Angelo Gordon étaient conseillés par Wilkie Farr & Gallagher, avec Alexandra Bigot, associée, en restructuring, Cédric Hajage, associé, Jeffrey Fouts, Laure Pistre, David Lambert et Liza Scemama en corporate, Philippe Grudé, special european counsel, en fiscalité, David Tayar, associé, et Nicolas Cassauba en concurrence, ainsi que Paul Lombard, associé, et Claire de Bonnières en financement. Frans Bonhomme et ses actionnaires avaient pour conseils Weil Gotshal & Manges, avec Jean-Dominique Daudier de Cassini, associé, Anne-Sophie Noury en restructuring, David Aknin et Alexandre Duguay, associés, en corporate, James Clarke, associé, en financement, ainsi que TAJ en fiscal, avec Arnaud Mourier, associé, et Fanny Grillo. Orrick Rambaud Martel conseillait Avenue Capital, avec Saam Golshani, associé, et Thomas Forin. Private equity SLVF, Viguié et Marvell sur le rachat d’Aragan par Calcium Capital Le fonds Calcium Capital a procédé à l’acquisition de la société Aragan aux côtés de son management, auprès du groupe D&A Pharma. Le nouvel actionnaire apporte ainsi à Aragan de nouveaux moyens pour poursuivre son développement et devenir un leader des compléments alimentaires santé. L’acquéreur était conseillé par Scemla Loizon Veverka & de Fontmichel, avec Fabrice Veverka, François Bourrier-Soifer et Louis Chenard, associés, en corporate, et Christel Alberti, associée, en fiscal. Viguié Schmidt Peltier Juvigny conseillait le cédant, avec Nicolas Viguié, associé, et Louise-Marie Guillet. Les managers avaient pour conseil Marvell, Rémy Blain, associé, Marta de Franciscis et Marie Lambeau en corporate, Serge Wilinski, associé, en social, et Emmanuelle Sorine, counsel, en fiscal. Mercredi 18 décembre 2013 7 &Expertise Droit DROIT FISCAL Prix de transfert – 2014 : année critique pour les contribuables 2014 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices pour les prix de transfert : un ensemble de mesures, prévues par le projet de loi de finances pour 2014 et la loi relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière, viennent en effet considérablement durcir la réglementation en matière de prix de transfert. Par Antoine Glaize, avocat associé, 1. Renforcement du corpus documentaire La première mesure, prévue par la loi relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière en vigueur depuis le 8 décembre dernier, instaure une nouvelle obligation déclarative en matière de documentation des prix de transfert. En effet, les entreprises entrant dans le champ d’application de l’obligation documentaire «classique», prévue par l’article L. 13 AA du Livre des procédures fiscales, devront en outre adresser à l’administration fiscale dans les six mois à compter du dépôt de la déclaration d’IS, une synthèse de cette documentation, comprenant les informations générales sur le groupe (approche dite «Masterfile») et des informations spécifiques concernant l’entreprise (approche dite «Countryfile»). Les principaux points d’attention de cette mesure sont les suivants : - L’aspect déclaratif de l’obligation qui met la France dans une position finalement isolée, en Europe et dans le monde puisque seuls quelques pays prévoient un dispositif aussi contraignant (Chine, Canada notamment). - L’ajout d’un état récapitulatif des opérations réalisées avec d’autres entreprises associées, par nature et par montant, lorsque le montant agrégé par nature de transactions excède 100 000 euros. Si le principe d’un seuil de matérialité est indéniablement pertinent, le niveau auquel il a été fixé l’est moins dans la mesure où les groupes ont des activités différentes (ex : services/industrie), des tailles différentes et des natures de flux différentes (ex : services intragroupe/ ventes de produits) qui rendront l’exercice de recensement et de cartographie très complexe pour les entreprises. Cette mesure appelle à tout le moins des clarifications de la part de l’administration. 8 Mercredi 18 décembre 2013 - La mesure s’applique aux entreprises dont l’obligation de dépôt de la déclaration d’IS arrivera à échéance à compter de l’entrée en vigueur de la loi, soit le 8 décembre 2013. Les entreprises doivent donc se tenir prêtes à très court terme dans la mesure où celles qui clôturent leurs comptes le 31 décembre, devront procéder à cette cartographie des flux quasi rétrospectivement. Il convient par ailleurs de noter que projet de loi de finances pour 2014 vient compléter l’étendue des informations contenues dans l’obligation documentaire classique par la déclaration des «rulings» accordés par des administrations étrangères. 2. Aggravation de la pénalité pour défaut de documentation La deuxième mesure visant les prix de transfert inscrite au projet de loi de finances pour 2014, a pour objet l’aggravation de la pénalité en cas de défaut de présentation de la documentation prix de transfert. Ainsi, la pénalité pourrait s’élever jusqu’à 0,5 % du chiffre d’affaires pour chaque exercice vérifié, contre 5 % des montants redressés jusqu’à aujourd’hui. Cette mesure a pour effet de décorréler la pénalité pour insuffisance de documentation d’un éventuel transfert de bénéfices à l’étranger, afin de permettre une sanction, quand bien même aucun redressement ne serait prononcé. Il s’agit dès lors d’une pénalité de pure «compliance» dont la base est totalement indépendante d’un éventuel redressement, sans rapport avec le volume des transactions concernées et dont le taux définitif est fixé de manière discrétionnaire par le vérificateur sans que les critères déterminant sa modulation soient clairement définis. Le Conseil Constitutionnel pourrait toutefois encore censurer ce dispositif au motif que la pénalité, sans lien avec l’infraction constatée et potentiellement hors de proportion avec la gravité de celle-ci, contreviendrait au principe de proportionnalité des peines. &Expertise Droit 3. Introduction d’une disposition visant le transfert de fonctions et de risques Le projet de loi de finances pour 2014 prévoit par ailleurs une extension des règles en matière de prix de transfert aux transferts de fonctions et de risques, s’inspirant principalement des travaux de l’OCDE sur la notion de «business restructuring». Il s’agit donc de taxer non plus les seules cessions d’actifs, mais aussi les transferts intragroupes de fonctions et de risques, pour autant qu’ils aient entraîné un appauvrissement de la société cédante. Cet appauvrissement est mesuré par la baisse d’au moins 20 % du résultat d’exploitation au cours de l’un des deux exercices suivant le transfert par rapport à la moyenne des résultats d’exploitation réalisés au cours des trois exercices précédant la cession. Un tel dispositif facilitera grandement la tâche de l’administration fiscale en renversant la charge de la preuve sur le contribuable qui devra démontrer la pertinence de l’indemnité reçue en contrepartie du transfert ou l’absence de transfert. L’administration était en effet jusqu’alors contrainte, pour aboutir à ce résultat, de qualifier un transfert de fonds de commerce. Or, dans les cas de réorganisation intragroupe, cette qualification reste complexe à démontrer s’agissant par exemple d’une activité de prestation de services intragroupe destinée à une clientèle captive ou d’une gestion centralisée de la trésorerie (CAA Paris, 5 février 2013, n° 11 PA 02914, Nestlé Finance International Limited et n° 12 PA 00469, Nestlé Entreprises) voire impossible s’agissant des «conversions», c’est-à-dire la transformation d’un acteur de plein exercice en intervenant sans risque. Ce texte soulève de prime abord 3 points d’attention : - L’absence de définition des notions de fonctions et de risques Si la notion de «fonction» est plus ou moins délimitée, puisqu’il s’agit intuitivement des moyens matériels et humains mis à la disposition d’une société afin de réaliser son activité, la notion de «risque», quant à elle, demeure plus imprécise, selon qu’elle est retenue dans son sens juridique ou financier. A ce stade, il apparaît plus judicieux de se référer aux différents travaux de l’OCDE qui ont apporté de plus amples précisions sur les notions de «fonction» et de «risque», notamment le chapitre IX des Principes de l’OCDE applicables en matière de prix de transfert traitant les réorganisations d’entreprises. - La généralisation de l’exercice de valorisation Le texte prévoit que la charge de la preuve incombe au contribuable, qui devra démontrer la pertinence de l’indemnité reçue – ou de l’absence d’indemnité – en contrepartie du transfert, ce qui implique nécessairement le recours à un exercice de valorisation complexe. Cette tendance a été largement amorcée par les récents travaux de l’OCDE sur les incorporels où le recours aux méthodes de valorisation issues de la communauté financière dans le but de valoriser d’un point de vue fiscal les transferts intragroupes de «business» ou d’actifs (Discounted Cash Flows, méthodes des multiples, coûts capitalisés, coût moyen pondéré du capital, etc.) est vivement recommandé. et Vincent Desoubries, avocat associé, Arsene Taxand - Le résultat d’exploitation comme garde-fou Ce seuil de 20 % du résultat d’exploitation semble avoir pour but d’éviter que les opérations courantes de réorganisation, qui sont légion au sein des groupes, ne soient pas systématiquement sanctionnées. Ce garde-fou présente néanmoins un effet pervers : il est probable que l’administration soit particulièrement vigilante à l’évolution du résultat d’exploitation et utilise le dépassement du seuil pour présumer d’un transfert de fonction alors même que, dans la plupart des cas, une diminution du profit est plutôt le reflet d’une situation économique difficile. En outre, la référence au résultat d’exploitation de la société n’apparaît pas pertinente dès lors qu’il peut être formé par la combinaison d’activités et de transactions variées dont celles ayant fait l’objet d’un transfert ne sont qu’une composante. 4. Suppression de la suspension de la mise en recouvrement en cas de procédure amiable Le projet de loi de finances pour 2014 prévoit enfin que, pour les procédures amiables ouvertes à compter du 1er janvier 2014, la suspension du délai de mise en recouvrement des impositions faisant l’objet de la procédure sera supprimée. La suspension automatique de la mise en recouvrement complétait opportunément la faculté de surseoir à payer l’impôt offerte par l’article L. 277 du LPF, moyennant la constitution de garanties, qui vise les situations contentieuses où l’issue est par nature incertaine. Dans de nombreuses procédures amiables, l’issue est certaine puisqu’une obligation de résultat pèse sur les autorités compétentes. Lorsqu’elle avait été instituée, cette mesure avait constitué une véritable avancée pour la sécurité juridique des contribuables et pour l’équité financière à leur égard. La remettre en cause constitue un recul évident. n Mercredi 18 décembre 2013 9 &Expertise Droit RESTRUCTURING L’octroi d’une sûreté réelle en garantie d’une créance antérieure et le principe d’égalité des créanciers L Par Jean-Paul Poulain, avocat associé, e principe d’égalité des créanciers est l’âme des procédures collectives. Principe d’ordre public ayant vocation à garantir le traitement collectif du passif d’une société placée en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire, ce principe implique un traitement égalitaire de l’ensemble des créanciers disposant d’une créance antérieure, c’est-à-dire d’une créance ayant un fait générateur antérieur à l’ouverture de la procédure collective. Dès lors, comment concilier un tel principe avec l’octroi d’une nouvelle sûreté portant sur les biens d’une société placée en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire au bénéfice de l’un seulement de ses créanciers ? La prise d’une sûreté non concomitante avec la naissance de la créance qu’elle garantit, qui plus est née antérieurement à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire fait naître la crainte d’un avantage octroyé à un créancier au détriment des autres créanciers de la procédure collective. En effet, une sûreté est généralement consentie dans le cadre de la mise en place d’un financement, aux fins d’en permettre son obtention. Si le financement a été accordé sans qu’il n’ait été nécessaire au débiteur d’émettre une sûreté réelle (hypothèque, gage, nantissement, fiducie), le débiteur n’a aucune obligation à garantir ainsi la dette déjà née. En a-t-il d’ailleurs la possibilité alors que l’ouverture de la procédure collective à son encontre le place dans un cadre législatif contraignant (1) ? Une réponse positive à cette interrogation nous conduirait alors à nous interroger sur l’atteinte éventuelle du principe d’égalité des créanciers dans cette hypothèse de traitement différencié entre créanciers d’une société placée en procédure collective (2). Le débiteur peut-il constituer une nouvelle sûreté en garantie d’une créance antérieure ? Le législateur édicte comme nuls de plein droit toute hypothèque, tout gage et tout nantissement 10 Mercredi 18 décembre 2013 constitués en garantie d’une créance antérieure par un débiteur en état de cessation des paiements (cette nullité n’existe pas en procédure de sauvegarde puisque le débiteur n’est pas en état de cessation des paiements). Cette nullité de droit, fondée sur le principe d’égalité des créanciers, joue lorsque les sûretés susvisées ont été octroyées entre la date de survenance de l’état de cessation des paiements et l’ouverture de la procédure de redressement judiciaire et ce, que la prise de sûreté soit concomitante ou postérieure à la naissance de la dette. Le transfert d’un bien dans un patrimoine fiduciaire au titre d’un contrat de fiducie, pour sa part, est nul de plein droit si ce transfert est intervenu postérieurement à la naissance de la créance antérieure qu’il vient garantir. En revanche, une fois que le redressement judiciaire est prononcé, le législateur a envisagé la possibilité pour un débiteur d’octroyer une garantie à l’un de ses créanciers, titulaire d’une créance postérieure mais aussi antérieure. Tel est également le cas en procédure de sauvegarde. Lors de la phase dite de «période d’observation», la constitution d’une sûreté réelle est en principe interdite en ce qu’elle constitue un acte de disposition d’un bien étranger à la gestion courante de l’entreprise. Néanmoins, le législateur a prévu, dans un souci de favoriser le redressement de l’entreprise, que «le juge-commissaire peut autoriser le débiteur à faire un acte de disposition étranger à la gestion courante de l’entreprise, à consentir une hypothèque, un gage ou un nantissement» et ce, que ces sûretés viennent garantir une créance antérieure ou postérieure. L’intérêt pour le débiteur de constituer une sûreté réelle en garantie d’une créance antérieure postérieurement à l’ouverture de la procédure collective peut par exemple résider dans la mise à disposition d’un nouveau financement utile à la poursuite de l’activité pendant cette phase intermédiaire ou dans l’extinction d’un droit de rétention. Quoi qu’il en soit, la constitution d’une nouvelle sûreté en période d’observation doit toujours être justifiée par l’intérêt de l’entreprise et/ou la &Expertise Droit poursuite de la période d’observation. A défaut, le juge-commissaire ne l’autorisera pas. Dans le cadre d’un plan de sauvegarde ou de redressement, le législateur semble permettre la constitution d’une nouvelle sûreté en garantie d’une créance antérieure en disposant que le projet de plan qui est présenté au tribunal «définit les modalités de règlement du passif et les garanties éventuelles que le débiteur doit souscrire pour en assurer l’exécution». Les tribunaux ont eu l’occasion, à plusieurs reprises, de valider une telle constitution qui doit toutefois être justifiée par l’élaboration et l’exécution du plan et donc par la perspective de redressement de l’entreprise. Cela peut par exemple être le cas lorsqu’un établissement bancaire, créancier antérieur, accepte de refinancer une entreprise à la condition d’être garanti tant pour ses créances à naître que pour ses créances antérieures. Il convient de préciser que cette constitution ne peut être réalisée que dans le cadre d’un plan puisque les créanciers concernés sont soumis, comme les autres créanciers antérieurs, aux échéanciers de ce plan. Ainsi, le seul moyen d’octroyer une sûreté en garantie d’une créance antérieure postérieurement à l’homologation du plan serait de solliciter du tribunal, préalablement à sa constitution, une modification du plan et l’autorisation de cette constitution. La constitution d’une nouvelle sûreté en garantie d’une créance antérieure respecte-t-elle le principe d’égalité des créanciers ? Il serait possible de penser, à première vue, que la constitution d’une nouvelle sûreté en garantie d’une créance antérieure ne respecte pas le principe d’égalité des créanciers. Toutefois, cela reviendrait à ignorer la signification réelle de ce principe : tous les créanciers antérieurs sont soumis à la discipline collective (déclaration de créances, arrêt des poursuites, interdiction de paiement des créances antérieures, arrêt des inscriptions des sûretés, etc.). Ce principe ne signifie pas que tous les créanciers doivent être payés de la même manière. Une différence de traitement se justifie par une différence de situation. L’égalité est un principe qui suppose que les créanciers se trouvent dans des situations identiques. Le législateur prévoit d’ailleurs, en période d’observation, le paiement de certains créanciers antérieurs afin d’assurer la pérennité de l’entreprise, tel par exemple le paiement du créancier gagiste pour obtenir le retrait de la chose gagée ou le paiement du créancier fiduciaire afin que le bien mis en fiducie retourne dans le patrimoine du débiteur, lorsque ce retrait ou ce retour est justifié par la poursuite de l’activité. Par ailleurs, tous les créanciers antérieurs ne sont pas traités de manière uniforme dans le cadre du plan de sauvegarde ou de redressement tant lors de l’élaboration de celui-ci que dans le cadre de ses modalités. Ainsi, si en principe tous les créanciers antérieurs qui ont déclaré leurs créances doivent être consultés sur les délais et remises qu’ils acceptent de consentir, ceux dont le projet de plan ne modifie pas leurs modalités de paiement ou prévoit un traitement intégral de leur créance dès l’arrêté du plan peuvent ne pas être consultés. Par ailleurs, les créanciers ayant accepté des réductions de créances ou des délais supérieurs ne sont pas soumis aux délais uniformes de paiement imposés par le tribunal. Enfin, le plan peut organiser un traitement différencié pour des mêmes catégories de créanciers. Ces catégories sont extrêmement variées : créanciers bénéficiant de délais de remboursement plus courts en contrepartie de remises de dettes ; créanciers dont la créance est convertie en capital ; créanciers dont la créance est apurée sur une durée supérieure à celle du plan ; créanciers remboursés à la fin du plan ; créanciers disposant d’une créance de faible importance ; créanciers superprivilégiés soumis à un régime particulier ; créanciers revendiquant échappant au plan ; créanciers membres de chacun des comités de créanciers et de l’assemblée des obligataires, etc. Le législateur consacre ainsi un traitement différencié des créanciers, à la condition cependant que leur différence de situation le justifie. Le traitement du passif dans le plan laisse de moins en moins de place à l’égalité de situations. Ces différences de traitement se justifient par les objectifs des procédures collectives, à savoir la poursuite de l’activité économique, le maintien de l’emploi et l’apurement du passif. Dans la même veine, la constitution d’une sûreté en garantie d’une créance antérieure peut permettre de préserver ces intérêts. Cette constitution ne contrevient en rien au principe d’égalité des créanciers, à la condition que la sûreté ainsi constituée le soit au profit d’un créancier (ou d’une catégorie de créancier) placé dans une situation différente des autres, comme cela pourrait être le cas pour des créanciers ayant accepté de refinancer la société placée en procédure collective et donc de faire un effort particulier pour favoriser sa pérennité. n et Stéphanie Paget, avocat, Poulain & Associés Mercredi 18 décembre 2013 11 Abonnez-vous au Service professionnel de veille concurrentielle et d’analyses dédié au Droit des Affaires La Lettre Les rencontres d’experts Le Magazine + + Bulletin d’abonnement privilégié A compléter et à retourner à : Service abonnements 123, rue Jules Guesde CS 70029 - 92309 Levallois Perret Cedex Tél 01 44 84 80 45 - Fax 01 42 00 56 92 - [email protected] J’accepte votre offre et vous demande d’enregistrer mon abonnement à DROIT AFFAIRES au tarif de : ❏ Entreprise : 898 euros H.T./an ❏ Cabinet de moins de 10 avocats : 1 098 euros H.T./an ❏ Cabinet entre 10 et 50 avocats : 1 398 euros H.T./an ❏ Cabinet ayant plus de 50 avocats : 1 698 euros H.T./an Mon abonnement comprend : & – la lettre hebdomadaire Option Droit &Affaires (46 numéros par an) que je recevrai chaque mercredi soir après 18H, consultable au sein de l’entreprise ou du cabinet sur le web, tablettes et smartphones – les magazines de classements (5 par an) – les suppléments «les rencontres d’experts» (7 par an) Nous vous informons que les années suivantes votre abonnement sera reconduit pour un an par tacite reconduction sauf avis contraire de votre part par lettre recommandée deux mois avant la date d’échéance. 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