THE WHITE STRIPES
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THE WHITE STRIPES
MENSUEL GRATUIT JUIN 07 #97 www.openmag.fr LABELS Wall Of Sound Kindred Spirit ARTISTES Jazzy Jeff Guru, Sa-Ra Suzanne Vega Oï Va Voï Aronas Emil Friis Digitalism S E P I R T S E T I H W E H Toad-trip électrique r NE A L A N E D Y O J BLACKsSt nToRirOBE soul germanique noir c’e découvrez son nouvel album ÉCOUTEZ DIZZEE RASCAL AVEC LE CODE-BARRE Maths&English placez le code-barre sous une borne d’écoute EDIT openmag 22, rue Richer 75009 Paris T. 09 50 30 24 89 F. 01 47 70 92 12 Ce mois de Juin est la dernière ligne droite avant l’été et la traditionnelle trêve (moins de sorties de disques et encore plus de concerts et de festivals qu’à l’accoutumée). Les mots d’ordre de cette année : éclectisme et pluralité ! Les festivals autrefois thématiques ouvrent complètement leur programmation à des genres assez étonnants : on retrouve les Chemical Brothers ou Herman Düne au Montreux Jazz Festival, et The Roots ou Jimmy Cliff au Nice Jazz festival ! et les festivals ouverts font recette, comme les 3 Elephants qui fêtent allègrement ce mois-ci leur 10ème anniversaire, ou comme Microcosm, qui verra cette année Abd Al Malik côtoyer avec bonheur les 2 Many Djs ! Alors avant de sillonner l’hexagone en mal de sensations fortes, jetezl’oeil et une oreille curieuse sur nos dernières trouvailles discographiques, vous y trouverez de quoi contenter votre goût aventureux... Directeur de la publication et de la rédaction Anatole Amavi : [email protected] Développement, partenariats et publicité Mathias Olive : [email protected] Eléonore Klar : [email protected] Rédacteur en chef Joss Danjean : [email protected] Graphiste Elodie Defricourt Développement Internet Mathias Olive : [email protected] Publicité hors captifs PROFIL 18/30 134bis rue du point du jour BP 267 92108 Boulogne cedex Tél. : 01 46 94 84 24 Fax.: 01 46 94 00 98 Directeur commercial Thierry Remond : [email protected] Directeur de publicité Vincent Besse : [email protected] Chef d’exécution Elisabeth Girouard : [email protected] Secrétaire de rédaction Armelle Millet Ont collaboré à ce numéro Joss Danjean, Eléonore Klar, Julie Leveau, Sleman Osta, Philippe Deneuve, Capucine Leroy, y, Eléa Petitcolas. Agenda envoyez vos infos agenda, festivals, concerts à [email protected] retrouvez le site d’openmag. www.openmag.fr openmag est édité par B-E LAB sarl au capital de 8000E siège social : 22 rue Richer, 75009 Paris ISSN 1289-0294 R.C.S. PARIS 484 237 417 Tous droits de reproduction réservés Secrétariat/Comptabilité [email protected] Impression Rotimpress Le magazine est diffusé dans les 69 FNAC de France, certaines salles parisiennes... SOMMAIRE 4 Actus 5 Made in UK 6 Actus 8 Labels 10 En couverture : The White Stripes 12 Entrevue : Blackstrobe 14 Artistes : Pop/Rock/ Français/Electro Emil Friis, Mai, Vive La Fête, Shy Child, Datarock, Digitalism, Simian Mobile Disco, Apparat 20 Artistes : Blackmusic/ Soul/World/Jazz Dizzee Rascal, Jazzy Jeff, Guru Lilea Narrative, Sa-Ra, Joy Denalane, Malia, Oï Va Voï, Pura Fé, Idir, Lulendo, Aronas, DK Ibomeka, Suzanne Vega 30 Disc’Over 36 Dvd + Livres 38 Multimédia 40 Hi-Tech 42 Showcase 44 Festivals 46 Live report, Agenda ACTUS plus de news sur openmag.fr O GAGNEZ DES PLACES POUR LE FESTIVAL MICROCOSM SUR openmag.fr O LES NOCES DE DOMINO Domino vient d’annoncer la signature du songwritter Robert Wyatt et la sortie prochaine (septembre 2007) de son nouvel album, Comic Opera. une espèce strictement parisienne, ils se reproduisent aussi dans des contrées exotiques, comme à Bordeaux. La compilation « Bordeaux Teenage Rock » fait désormais état de cette vague de lycéens qui préfèrent réviser leurs riffs que leurs maths. O LA FIN D’AEREOGRAMME Le groupe écossais de rock progressif vient d’annoncer sa séparation, principalement pour des raisons financières. C’est le cœur lourd et fier des 4 albums réalisés qu’ils finiront malgré tout leur tournée estivale. O LES VOIX DE GAOU : COUP DE CŒUR DE L’ÉTÉ. O ÇA FAIT DÉSORDRE C’est la fin d’un mythe qu’a annoncé Peter Hook, bassiste du groupe anglais New Order, culte depuis les années 80. Il a confirmé que Bernard Sumner souhaitait s’impliquer totalement dans son projet parallèle, Electronic, entraînant de fait la séparation du groupe. Johnny Marr, l’autre moitié d’Electronic et ex-guitariste des Smiths, a quant à lui décidé de rejoindre le groupe Modest Mouse. Bernard risque de se sentir un peu seul. Ce sera cette année la onzième édition de ce festival riche en têtes d’affiche mais qui se targue de garder une organisation familiale et à taille humaine. L’île du Gaou à Six-Four accueillera cette année Peter Gabriel, Placebo, Ayo, Mika, Buena Vista Social Club et Olivia Ruiz, entre autres, du 11 au 30 Juillet. Pour amateur de festival dépaysant ! O KASABIAN ON THE DANCEFLOOR Une excellente surprise se cache sur le maxi du troisième single du nouvel album de Kasabian : un remix de Jacques Lu Cont ! Le faux Français, connu pour ses projets Les Rythmes Digitales, Zoot Woman, et pour son travail sur le nouveau Madonna, nous offre un mix du titre “Me Plus One” à la touche New Wave, furieusement club. O JARVIS CALLING Après Bowie ou Morrissey, c’est au tour de Jarvis Cocker d’enfiler la casquette de programmateur du Festival Meltdown de Londres. Un festival de luxe, qui verra se bousculer du 16 au 23 juin , Iggy & The Stooges, Devo, Motorhead, Gonzales, Cornershop, et d’autres… Bien joué Jarvis. O SOLIDARITÉ AU CABARET SAUVAGE Belle initiative que ce concert organisé le 30 Mai à Paris au profit des jeunes autistes et soutenu par la mairie de Paris, avec les Sergent Garcia pour parrain. C’est le groupe Percujam, composé de personnes autistes mélomanes, qui en a assuré la première partie. O VIVEMENT LA RENTRÉE ! Le nouvel album de Vanessa Paradis, dont on connaît seulement le nom du réalisateur, un certain Mathieu Chédid, qui devait initialement sortir en Juin a été repoussé au mois de Septembre (pour cause de mariage ?). Patience donc… O PASSE TON BAC D’ABORD ! Les baby-rockers ne sont pas BRUITS DE STUDIO... O METRIC La belle Emily Haines, copine de Feist au sein du collectif Torontois, Broken Social Scene, ne chôme pas ! Son premier album solo, Knives Don’t Have Your Back, est à peine dans les bacs que son groupe Metric retourne en studio pour bûcher sur un troisième album. Il est déjà annoncé comme un disque d’été, quelque soit sa date de sortie. O THE HIVES Victime de son génie musical, The Hives déplore d’avoir trop de bonnes chansons ! Le groupe à l’humilité relative est en train de sélectionner les titres qui figureront sur le quatrième opus du quintet suédois, Personal. O THE RACONTEURS La légende qui voudrait que Jack White soit l’homme le plus travailleur de la pop music se confirme : après un nouvel opus des White Stripes, il peaufine le deuxième album de son autre projet, The Raconteurs. Le guitariste se démène pour le boucler avant la tournée des White Stripes… dont il espère pouvoir assurer la première partie sur certaines dates avec les Raconteurs ! O !!! Les !!! sont déjà en studio, quelques semaines après la sortie de Myth Takes. Fausse joie, il ne serait pas question de préparer un prochain opus, mais de réenregistrer certains titres éprouvés sur scène. MADE IN UK GET CAPE. WEAR CAPE. FLY Trouve une cape. Mets ta cape. Vole ! Par Joss Danjean Sam Duckworth a tout juste 20 ans. Il écrit, enregistre et se produit sous le nom de Get Cape. Wear Cape. Fly. Il a grandi à Southern, dans le comté d’Essex, d’où vient aussi son idole Billy Bragg. Vous devriez écouter sa version de « A New England » et ensuite sa propre chanson « The Lighthouse Keeper », qui parle de sa relation d’amour et de sa haine pour cet endroit qui s’appelle sa maison. Il a joué dans des groupes hardcore, mais a bien vite réalisé qu’il avait plus à dire en solo. En janvier 2004, il sort « Eyespy » dont les 150 exemplaires se sont écoulés immédiatement. En avril 2005, il sort le maxi Get Cape. Wear Cape.Fly sur le label Big Scary Monsters. Quelques mois plus tard, on le retrouve en live à In The City devant un public médusé, dont notamment Huw Stephens de Radio One. Il signe en 2006 sur Atlantic Records. La musique de Sam, c’est le classicisme de la folk vu par l’œil acerbe d’un ado anglais qui ne s’en laisse pas conter. Son premier album Chronicles Of a Bohemian Teenager est un pur condensé de pop culture british qui fait du bien là où ça fait mal. Alors, vous attendez quoi ? http://www.getcapewearcapefly.com http://www.myspace.com/getcapewearcapefly Et pour être au courant de ce qui se passe chez nos voisins d’outre-manche, allez cliquer sur : Rap/ Hip Hop : www.rapnews.co.uk www.britishhh.co.uk www.ukhh.co.uk Généraliste : www.resonancefm.com www.bbc.co.uk/music (et sa chart page) www.nowax.co.uk www.factmagazine.co.uk www.residentadvisor.net/reviews Rock & Alternatif : www.nme.com/reviews www.soundxp.com www.musicomh.com www.thisisfakediy.co.uk www.clickmusic.com ACTUS plus de news sur openmag.fr O REEDITIONS STAX : ALBERT KING “LIVE WIRE/BLUES POWER”, “WEDNESDAY NIGHT IN SAN FRANCISCO” … Quinze ans après sa mort, le style âpre et perlé des solos à corde unique du guitariste gaucher du Mississipi reste encore influent. Quand l’an dernier Robert Cray enflamme Bercy en première partie d’Eric Clapton, c’est bien les phrases au puissant vibrato d’Albert King que le public entend. Ce dernier débute sur des petis labels (Parrot; Shara). Son passage à STAX, le label soul de Memphis, au milieu des années soixante, le rendra définitivement populaire. Avec des hits, comme “Born under a bad sign”, “Cold Feet”, ou “Cross Cut Saw”, (tous enregistrés avec Booker T and the MG’S), il conquiert les public du Blues et de la Soul... et met un pied dans la pop. Stax reéditera cent fois plusieurs concert mémorables au Fillmore West de San Francisco. Dans cette catégorie, n’ayons pas peur des mots : le disque “Live WIre/Blues Power” est un chef d’oeuvre, blues et rock confondus. (dist. Universal Jazz) BP O BOLLYWOOD SUR TOUS LES TONS ! Après Stax ou Fantasy, Universal Jazz nous gâte avec une magnifique collection thématique sur le son Bollywood des années 50 grâce au label Paris Jazz Corner. C’est l’occasion de retrouver les ambiances des films de l’âge du cinéma indien. Pas moins de 6 volumes comme la chanteuse Lata Mangeshkar ou sa sœur Asha Bhosle, mais aussi une sélection des divas du genre, de leurs homologues crooners masculins ou des meilleurs duos… De quoi voir la vie en technicolor ! The Golden Voices Of Bollywood Rare gems from the 50’s (Saregama India Ltd./Paris Jazz Corner/Universal Jazz) O BEE JAZZ EN LIGNE… Le label Bee Jazz se numérise. Ecoutez les podcasts des artistes; des interviews et des moments musicaux exclusifs, des séances « live » et acoustiques. A télécharger gratuitement sur le site www.abeillemusique.com O FERMETURE ÉCLAIR Après plus de neuf ans d’activité, le « Tonic », club de jazz fondé par John Zorn, doit fermer ses portes en raison d’un loyer trop élevé. p6 O DES NOUVELLES DE FRED £31,21 (d’après le titre du dernier opus du mini-géUn disque en trio du grand pianiste Fred Hersch est nie), se sont écoulés en 20 minutes. attendu ce mois-ci. Night and the Music paraîtra sous O UN DOCUMENTAIRE SUR LES MIXle label Palmetto. TAPES O MILES AU CINÉMA La promotion sauvage dans le hiphop, vous connaisDon Cheadle - héros du film Hotel Rwanda et des sez ? Si ce n’est pas encore le cas, plongez dans le Ocean’s 11, 12 et 13 – prépare, en tant que metteur en film-documentaire Mixtape, et découvrez comment ces cassettes illégales sont nées et sont aujourd’hui scène et acteur, un film sur Miles Davis. monnaie courante. O AFTER DE PLAISIR L’album solo de Teki Latex, éminence rose fluo de TTC, sortira enfin le 4 juin après de nombreux reports. Sa jouissive « Party de Plaisir » vous fera découvrir des featurings de Lio et Feist, entre autres. Retrouvez la chronique dans notre numéro 94 ou sur www.openmag.fr O TIMBALAND ET NELLY FURTADO REMETTENT ÇA ! Suite à leur collaboration sur l’album Loose de Nelly Furtado, le producteur de hits Timbaland et la chanteuse ont décidé de faire un opus en commun. Les deux artistes travailleraient actuellement sur la création d’un groupe de rock loin des sentiers battus. O WHITNEY HOUSTON A TROUVÉ UN NOUVEAU BODYGUARD Après une longue période de troubles, la diva Whitney Houston devrait bientôt réapparaître avec un nouvel opus. A la baguette de ce come-back Akon. La star montante a décidé d’apporter ces talents d’auteurcompositeur à cette voix d’or pour la faire revenir sur le devant de la scène. O ATK : AVOUE QUE TU KIFFES ! Il aura fallu attendre dix ans, mais ça y est, ATK est de retour ! Portés au statut de groupe de rap culte avec leur seul et unique album Heptagone, les parisiens de l’Est ont gardé les mêmes ingrédients pour nous mijoter un Silence radio des plus épicés. Courrez chez votre disquaire ! O BROUILLARD POURPRE SUR LONDRES Qui est assez gonflé pour annoncer une tournée européenne de 21 dates, dont 21 à Londres ? Le Kid de Minneapolis, qui d’autre ! Prince, 49 ans ce mois-ci, va passer l’été dans la capitale britannique, à l’O2 Arena. Record historique, les 140 000 billets, au prix de O PHARELL WILLIAMS RÉCIDIVE Producteur de hits, Pharell Williams, n’a pourtant pas eu le succès escompté pour son premier album In My Mind. Insatisfait (et on le comprend !), il a donc décidé de s’attacher les services de ?uestlove de The Roots pour en faire une nouvelle version, sans toucher aux textes. Intitulé pour le moment Out of My Mind, aucune information n’a été révélée concernant sa sortie. Info ou intox ? O GUIDE NEO-SOUL : Pour tous ceux qui voudraient trouver de nouveaux horizons en matière de son nu-soul, les compils Afromentals de Dj Jamad sont toutes conseillées. Finement mixée et surtout sélectionnée, cette série nouvellement distribuée vous guidera vers les talents les mieux cachés de ce style. Dj Jamad : Afromentals 21 (Mood Music / Nocturne) Dj Jamad : Afromentals 20 (Mood Music / Nocturne) O WHEN SMOKEY SINGS... Coup double pour la légende vivante de la soul William “Smokey” Robinson, autant chanteur émérite que compositeur à succès. Au moment où sort son nouvel album il apporte sa voix de velours aux standards – du jazz pour bigband à la musique pop – les plus romantiques des années 20, 30 et 40, ainsi qu’une chanson originale, sa propre composition “I Love Your Face.” Une nouvelle vie à des chansons que Smokey a toujours rêvé d’interpréter et il nous comblera avec tout son charisme à l’Olympia quelques jours plus tard. Que rêver de mieux? Smokey Robinson, “Timeless Love” nouvel album (Universal Jazz) dans les bacs le 2 Juillet. Concert à l’Olympia le 6 juillet. O SOPRANO TOUCHE LE PACTOLE Pour son premier solo, Soprano, le rappeur marseillais des Psy 4 de la Rime décroche un disque d’or. Entré directement sur le podium des meilleures ventes, son album Puisqu’il faut vivre a su s’imposer. Comme quoi une psychanalyse ça à toujours du bon. LABELS Groove à l’européenne Par Vincent Bordier Alors que les américains semblent à cours d’inspiration, c’est en Europe que le groove trouve ses meilleurs promoteurs et artistes. Ont ainsi émergé quelques labels devenus quasi incontournables. Après Tru-Thoughts en Angleterre, il vous faudra compter sur le Kindred Spirits d’Amsterdam. Comme souvent, c’est avec les intentions et les objectifs les plus sobres que les aventures les plus réussies se font. L’exemple hollandais de Kindred Spirits en témoigne et la bande mellowman batave est aujourd’hui l’une des griffes les plus respectées en matière de grooves électroniques. Ils le disent d’ailleurs eux-même, l’idée était très simple. Ce groupe d’amis Dj, graphiste et autres, a commencé par sévir dans les soirées du Paradiso à Amsterdam. Puis ils ont naturellement élargi ça au disque et à la production. Le seul mot d’ordre qu’ils osent se donner étant de travailler avec ceux qui correspondent et adhèrent à cette énergie commune. Chose troublante, mais rassurante, c’est ensuite le talent qui a fait la différence. C’est Rednose Distrikt qui ouvrit le bal avec Iller Dan Je Ouders en 2002. Et c’est aujourd’hui pour la sortie de leur deuxième opus Poes, que nous faisons le bilan. Déjantés et sans complexes, ces deux producteurs Hollandais ont un sens du groove ravageur, qui sévit particulièrement bien dans des ambiances soul ou hiphop, comme sur « Plop » ou sur le Madlibien « Wop » (extraits de Poes). La discog- raphie du label est ensuite un régal d’éclectisme et de goût, qui dépasse largement les frontières des Pays-Bas : hip-hop visionnaire avec Jneiro Jnarel, soul feutré chez Rich Medina (également DA du label aux USA), qui devient moins sage chez Benny Sings et Heavy ou encore vibes afro pour Nomo, Chico Mann ou dernièrement Anthony Joseph & The Spasm et le très bon Leggo De Lion. Bref Kindred est comme le cochon, tout est bon, jusqu’au graphisme soigné et original de leurs pochettes. www.kindred-spirits.nl Discographie Sélective : (Kindred Spirits/Pias) Rednose Distrikt : Poes Joseph & The Spasm : Loggo De Lion (Kindred Spirits/Pias) Chico Mann : Manifest Tone Vol.1 (Kindred Spirits/Pias) Rich Medina : Connecting The Dots (Kindred Spirits/Import) Jneiro Jarel : Three Piece Puzzle (Kindred Spirits/Import) Ou comment passer le mur du son Propos recueillis par Joss Danjean Lancé en 1993 par deux passionnés de musique dont Mark Jones, le label britannique Wall Of Sound est né de l’envie de faire danser les gens, tout simplement. Alors que le son Breakbeat/Big Beat bat son plein dans les soirées chez nos voisins d’outre-Manche, Mark Jones veut sortir une compilation qui regroupe de nouveaux artistes émergeant de cette scène en pleine effervescence. Ainsi naquit Give Em’Dope, un premier volume qui fera date. Depuis lors, il accumule les succès et offre les succès alternatifs les plus notables. L’étonnant single des Propellerheads “History Repeating” en 97, avec le comeback inattendu de Shirley Bassey ou les débuts de Jacques LuCont co-producteur de l’album Confessions on a dancefloor d’une certaine Madonna… Rencontre avec un homme à l’énergie communicative… OpenMag : Pourquoi avoir décidé de créer un label ? Mark Jones : Au début on ne voulait pas faire un label mais sortir de la bonne musique, il se passait beaucoup de choses en club mais on ne trouvait pas vraiment la musique qu’on voulait. On a donc commencé par une compilation. Et les artistes ont commencé à nous contacter et chemin faisant on s’est dit qu’il y avait peut-être une alternative à des labels comme Ninja Tune par exemple. Quelle est votre motivation pour continuer à faire ce que vous faites ? MJ : J’aime à penser que je vais aider des artistes à réaliser ce qui va être la bande-son de leur vie… C’est vraiment ce qui me rend heureux… Pourquoi avoir choisi ce nom de Wall Of Sound ? MJ : Evidemment cela a un rapport avec le procédé développé par le fameux producteur Phil Spector… Et puis j’aime cette idée de « Mur du son », ça sonne bien ! Vous avez commencé par signer des artistes d’obédience électronique mais maintenant votre catalogue s’est diversifié… MJ : En Angleterre tout est très compartimenté et on nous a toujours pris pour un label de BreakBeat et musiques apparentées, c’est pourquoi en 2002 nous avons p8 créé des sous-labels dédiés à d’autres styles : Nu Camp pour la Dance, Bad Magic pour le Hip-Hop et We Love You pour le Pop-Rock. Il faut savoir que nos artistes jouent live. Les jeunes dorénavant ne rêvent plus d’être dj mais de faire partie d’un groupe… Cela aussi a changé la donne… Wall Of Sound est très actif sur tous les fronts… MJ : Oui nous essayons d’être présents partout où c’est intéressant pour nos artistes : on a notre propre radio show, notre nuit Wall Of Sound mensuelle au club Fabric et des tas d’autres projets… Discographie sélective : Dirty Beatnicks, One one seven in the shade (1996) The Propellerheads, Decksanddrumsandrocknroll (1998) Les Rythmes Digitales, Liberation (1996), Darkdancer (2005) Mekon, Relax with Mekon (2000) Zoot Woman, Zoot Woman (2003) Infadels, We are not the Infadels (2006) Royskopp, Melody AM (2001), The Understanding (2005) Michael Andrews, Hands on String (2007) Shy Child, Noise won’t stop (2007) site : www.wallofsound.net DARENNE Le temps des promesses Propos recueillis par Joss Danjean Nouveau venu dans les petites structures discographiques, le label Darenne, du nom éponyme de son fondateur vient bousculer les idées reçues et changer la donne… Rencontre avec Lionel Darenne… OpenMag : Pourquoi créer votre propre label? Lionel Darenne : Il s’agit d’une évolution naturelle par rapport à ma profession d’ingénieur du son: je suis désormais plus impliqué dans le développement d’artistes que j’apprécie. Mon studio à Paris me permet de réaliser chaque production du label. Par ailleurs, je continue d’enregistrer des groupes pour d’autres labels (Babet, Fruitkey…) avec tout autant d’énergie ! Quel est le point commun de vos signatures? LD : Nos artistes (Fuko, Emil Friis, Warehouse) ont une identité forte, originale et viennent tous d’univers musicaux très différents. Comment avez-vous rencontré les artistes que vous avez signé? LD : Jusqu’à présent, toutes nos signatures se sont faites par relations, cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas signer un artiste repéré sur Myspace ou sur scène... Quel apport et savoir-faire particulier pensez-vous apporter à vos artistes par rapport à un autre label indépendant? LD : Il s’agit en fait d’avoir un producteur “maison” qui apporte sa touche personnelle grâce à un savoir-faire analogique et l’utilisation de nouvelles technologies. On s’inspire du temps où les labels avaient leur propre studio et développaient leur propre son. EMI, Stax, Sun records, Motown l’ont fait et restent des modèles. Quel sont vos projets à moyen/long terme? LD : Développer notre studio, notre catalogue d’artistes, note société d’édition tout en maintenant notre indépendance artistique. Pias, notre distributeur, en est le bon exemple... Site internet : http://www.myspace.com/darenne www.darenne.fr GET PHYSICAL L’âge de raison Par Joss Danjean Qui a dit que la musique club ne pouvait perdurer ? Le label berlinois Get Physical qui vient de fêter discrètement ses 5 ans le prouve haut la main. Fondé par le triumvirat Booka Shade, DJ T et M.A.N.D.Y, il mêle le plus habilement possible la house, l’électro, le disco et la minimale. On se souvient déjà des perles maisons qui ont squatté les flycases des plus grand djs de par le monde comme « Freemind » de DJ T, « I don’t know » ou « One & One » de Chelonis R Jones (dont on attend avec impatience un album pour la rentrée de septembre), « Body language » de M.A.N.D.Y vs Booka Shade… Avec cette double compilation, le label met en avant une galette foisonnant de remixes exclusifs de ses plus grands hits signés par un aréopage d’artistes de haute volée comme Hot Chip, Herbert, Dexter, Henrik Schwarz, Rapture, Lopazz, Michael Fakesh, Earl Zinger et même… Moby ! Quant au second cd il recèle moult titres inédits comme une version étonnante du « Oh Superman » de Laurie Anderson par M.A.N.D.Y vs. Booka Shade avec la participation de celle-ci ou de nouveaux morceaux signés par les ténors du label Chelonis R Jones ou DJ T mais aussi Elektrochemie, Jona ou Audiofly X. Bon anniversaire messieurs ! Site : www.physical-music.com Discographie sélective : Booka Shade Memento DJ T Boogie playground Chelonis R Jones Dislocated genius V/A Get Physical 5 Years EN COUVERTURE rock THE WHITE STRIPES road-trip électrique Par Eléonore Klar Photo : Autumn de Wilde Février 2007. Jack et Meg White annoncent via leur site web la mise en boîte de leur sixième album studio, Icky Thump. Trois mois plus tard, toujours rien, pas une note n’a filtré, pas un mot sur la couleur générale de l’album. Une vidéo de l’enregistrement circule, mais la musique y a été judicieusement remplacée. On murmure des titres… il y serait question d’enfer, de crasse et de Blues. Et puis enfin, depuis quelques jours, on a pu en juger par nous-même : Icky Thump est colossal, encore au-delà de nos espérances. La raison de cette impatience, c’est que Les White Stripes sont, avec les Strokes, les pionniers de la renaissance du rock’n’roll, celle qui fait les beaux jours de MTV2 et des jeans moulants. Meg à la batterie et Jack à la guitare, au chant et parfois au piano, puisent leur inspiration dans le punk et le blues. Leur rock minimal repose sur une recette presque biblique : au nom de la voix, de la batterie et de la sainte guitare. La batterie est basique mais insistante, la voix criarde mais rentrée, la guitare saturée mais nerveuse. Jack, légèrement monomaniaque, pousse son obsession de la trinité jusqu’aux visuels du groupe, strictement tricolores : rouges, noirs et blancs… Quelque part entre esthétique communiste et déguisement de cow-boy. Le mystère, la rumeur, l’odeur de souffre, le duo aime bien. De fait la genèse des Whites Stripes est l’objet d’une pléthore de fantasmes. A leurs débuts en 1999, Jack et Meg choisissent de laisser planer le doute sur leur lien, allant jusqu’à faire croire qu’ils sont frère et sœur. La réalité est tout autre : en 1994, Jack (de son vrai nom John Anthony Gillis) rencontre Meg White à Detroit, berceau de la Motown et de la techno, alors qu’il est batteur dans un groupe de « country-punk ». Quand ils se marient en 1996, l’anticonformisme de Jack lui souffle la bonne idée d’utiliser le patronyme de sa moitié : ainsi naquirent Jack et Meg White. Les fans s’apercevront du mensonge lors de la publication des papiers du divorce, en 2000. Soudés par les liens du divorce, ils rencontrent le succès avec leur 3ème album, White Blood Cells (2001), et provoquent l’hystérie collective avec Elephant (2003), sur lequel figurent les tubes « The Har- le spectre de leur rock s’élargit jusqu’à occuper tout l’espace disponible entre nos tympans et nos neurones p10 dest Button to button » et « Seven Nation Army ». Leur dernier album en date, Get Behind Me Satan, privilégiant le piano à la guitare, et de fait plus pop, connaîtra un démarrage historique en dépit des critiques mitigées. Depuis ses débuts, le duo clame qu’à moins d’être Gershwin, on n’a pas besoin de 24 pistes pour enregistrer un disque. Et voilà qu’avec Icky Thump, pour la première fois les White Stripes ont passé 3 semaines entières en studio. Et cela s’entend : Icky Thump relève du caprice foisonnant et outrancier, avec ses trompettes, cornemuses, tambourins et banjos. Les arrangements sont si parfaits et les titres si riches qu’on se demande ce qu’ils vont pouvoir en restituer sur scène. Que les aficionados se rassurent, Icky Thump ne poursuit pas la tentative entamée avec Get behind Me Satan (2005) de faire passer des vessies pour des lanternes ou des pianos pour des guitares. Certains titres sont résolument dans la lignée de leurs gros succès (« You don’t know what love is (you just do as you’re told) », « Bone Broke »). La patte blanche est bien là : tout est largement teinté de blues et de country. Mais le disque lorgne plutôt du côté du hard rock des années 60 et 70. Un hommage à l’ère des solos avec ses complaintes hystériques de guitare, et ses mélopées grandiloquentes de claviers. Une démesure qui frôle la démonstration technique mais jamais le ridicule. On a l’impression que les gringos du midwest s’offrent une échappée californienne, pas là où les filles sont blondes et où on boit des pina coladas. Mais plus bas, là où elles sont brunes et où la tequila coule à flot. Un road trip en Harley, délicieusement hillbilly, de Nashville jusqu’au Mexique, dont on peut entendre les mariachis sur « Conquest ». Un nouvel opus qui parvient à être à la fois un retour aux sources et une nouvelle étape. Icky Thump est cradingue et sexuel et peut-être trop immodéré pour certains (il s’autorise aussi des ballades juvéniles ou des délires celtes). Mais il nous tient en haleine de la première note à la dernière, et il nous prouve que jusqu’à preuve du contraire, les White Stripes restent indéniablement le groupe moteur du rock. Live ! : le 11 juin au Zénith (Paris) The White Stripes Icky Thump (XL / Beggars / Naïve) www.whitestripes.com Enregistré en 3 semaines à Nashville, le son de Icky Thump est brut, crasseux et fort bien huilé. Jack White, le guitariste prodige, s’en donne à cœur joie et n’hésite pas à aller chercher ses solos dans les tréfonds du hard rock 70’s. A l’inverse la batterie de Meg se fait plutôt discrète, et sa voix presque inaudible tout le long du disque, sauf sur le génial « Rag and Bone ». Pressez « Play » et c’est trop tard, Icky Thumps s’est emparé de vous pour 13 titres. Impossible de choisir : chacun est à lui seul le comble de la démesure. Un disque qui n’inspire qu’une action : la combustion spontanée. ENTREVUE rock BLACKSTROBE Noir c’est noir Propos recueillis par Joss Danjean photo Rebecca Miller De ses débuts en opposition à la French Touch, Blackstrobe alias Arnaud Rebotini a conservé son tempérament de frondeur. Seul album au compteur depuis ses débuts avec son projet Zend Avesta, il revient avec un « Burn your own church » dont l’évidente irrévérence n’a d’égal que le sentiment jouissif qui envahit l’auditeur après de longs mois (et même années) d’attente… La première écoute surprend pour les amateurs des balles dancefloors comme « Italian fireflies » ou « Me and Madonna », moins d’électronique, plus de guitares et de batterie. OpenMag : Peux-tu nous parler de tes débuts ? Blackstrobe : J’ai commencé en 97 avec un premier morceau sur une compilation Sourcelab. Je suis un autodidacte complet… Après l’aventure Zend Avesta (sorti chez Barclay via Artefact) qui avait connu un joli succès d’estime et de très bonnes critiques, j’ai commencé Blackstrobe sans pourtant recueillir une forte adhésion. J’ai réalisé et produit « Innestrings » sorti sur mon label Black In Black en 1999 mais j’ai eu du mal à en écouler 700 avec des distributeurs très frileux. Puis Trevor Jackson le boss d’Output a entendu le titre et a adoré dès la première écoute. Et de là les choses ont commencé… Et tes influences musicales… B : Pour moi Blackstrobe maintenant et Zend Avesta sont des projets assez proches : c’est l’idée de mélange de différents styles et d’influences et d’en faire mon propre son. Pour Zend Avesta c’est l’idée de la musique classique française à la Claude Debussy traitée comme de la pop dans l’esprit Talk Talk… Pour Blackstrobe c’est de prendre mon idée du blues, du rockabilly et de le faire manière moderne, en intégrant toute une part de la culture avec laquelle j’ai grandit. Quand tu écoutes même le début de Blackstrobe à savoir le ‘no shuffle mix’ d’« Innestrings » et ce que l’on fait maintenant on est dans la même veine. Le son assez rock, dur tout en étant groovy, avec les mêmes délires d’harmonies. Mais maintenant on a enlevé les 2 min de beats obligatoires pour les djs au début et à la fin de chaque titre. Et aussi moins d’électronique puisque pour l’album je voulais vraiment m’affranchir des règles habituelles de la dance music pour faire un disque que l’on peut aussi écouter à la maison. Un peu comme New Order, des fois c’était super club et d’autres fois super rock et personne n’a jamais remis en doute le style du groupe. On sent une filiation avec le courant Indus/New Wave dans ta musique, c’est quelque chose que tu revendiques aussi ? B : Si tu me parles de groupes comme Nitzer Ebb, je suis vraiment fan. Mais il faut savoir que dans leur musique étiquetée Indus il y a un coté métal évident quand tu écoutes le chant d’Andrew McCarthy. Donc Front 242 ou Nitzer Ebb je dis oui forcément. Mais rien n’est séparé, tout est interdépendant. Mais je ne me sens pas gothique pour autant non plus. Je n’aime pas trop les étiquettes d’ailleurs… p12 Ton album a été longtemps attendu, combien de temps pour écrire et produire les morceaux ? B : J’ai pris mon temps et c’est un an de travail. Mais la période s’est allongée car je n’ai pas fait que ça j’ai toujours travaillé sur plusieurs choses à la fois. Tu sembles travailler seul mais tu collabores pourtant avec d’autres… B : Oui je travaille avec Ivan Smagghe qui écrit les textes des chansons, mais il se consacre plus à sa carrière de dj. Mais c’est bien moi qui chante et qui compose la musique. J’écoute aussi pas mal l’avis d’Ivan sur les directions mais finalement je travaille pas mal en solitaire. Tu es connu aussi pour ton travail de remixeur… B : C’est pour cela que l’on a sorti une compilation de nos meilleurs remixes car depuis 3 ans on en a réalisé au moins 20 ce qui est vraiment beaucoup. J’aime bien l’idée de retravailler la musique de quelqu’un d’autre. En parallèle je sors aussi des morceaux plus formatés dancefloors sous mon nom Arnaud Rebotini, les deux derniers étant sortis sur Goodlife et Plink Plonk. BLACKSTROBE Burn your own church (Playlouder/Beggars/Naïve) www.myspace.com/blackstrobe Exit les tueries dancefloors dont on avait eu l’habitude pendant nos soirées enfiévrées, cette fois Blackstrobe livre un album en forme de manifeste post rock indus qui ouvre le feu avec le tonitruant « Brenn Di Ega Kjerke » et le très dark « Shining bright star ». Mais les ambiances ‘à la Tarantino’ sont aussi de la partie avec le vénéneux « Girl next door », sorte de rockabilly sous acide ou encore « Crave for speed » qui clôt l’album. Les réminiscences 80’s façon Nitzer Ebb et consort sont là aussi avec des titres comme « Blood shot eyes ». L’album regorge de références, plutôt bien digérées mais révèle à chaque écoute un peu plus de son univers. Laissez vous gagner par le coté obscur. Joss ARTISTES rock EMIL FRIIS Cow-boy danois Propos recueillis par Eléonore Klar Emil Friis, le songwriter danois au look de Johnny Cash timide, nous a enfin livré Mutineer, un premier album entre folk et country à l’américaine, étonnamment juste. L’aspirant cow-boy s’est fait aider de Lionel Darenne, ex-assistant de Steve Albini, pour façonner son univers acoustique, entre épure et émotion. OpenMag : Tu es danois et pourtant tu sembles obsédé par la folk et la country… Comment es-tu tombé dedans ? Emil Friis : L’Amérique est partout, ça n’a pas été très difficile à découvrir. J’ai découvert cette musique assez jeune et elle est restée à mes cotés depuis. J’écoute surtout du Bob Dylan, Elvis et beaucoup de trucs à l’ancienne. De la Mountain Music et bien sûr du Honkey Tonk (sous-genres de country, NDLR). Surtout de la musique américaine, mais tous ces trucs venaient en fait d’Europe et y reviennent. C’est un grand cercle. Mais je suppose que si on y regardait de plus près, ce que je n’ai jamais fait, on se rendrait compte que c’est juste du blues d’hommes blancs. Qu’est-ce que Lionel Darenne a apporté à ta musique ? EF : Je l’ai rencontré il y a quelques années quand je devais faire un EP pour un autre label français, qui n’est jamais sorti. Je voulais faire mon propre disque, Lionel et moi nous sommes tout de suite bien enten- dus, je me suis dit qu’il serait idéal pour le job. En plus, il travaillait pour Steve Albini et tout le monde me disait que c’était un gage de qualité. Et c’était le cas, je veux dire, c’est le cas. Je voulais un son très sec, et il l’a créé. Ça sonne parfaitement et peu de gens ont ce son ces temps-ci. Qui sont « The Absolute Believers » et quel rôle jouent-ils dans le processus de création ? EF : C’est le groupe qui m’accompagne. Quelqu’un m’a dit que je pourrais jouer avec n’importe qui, mais c’est faux. Si je veux restituer le son que j’ai sur l’album, il me faut les Absolute Believers. Super bon groupe si vous voulez mon avis. EMIL FRIIS AND THE ABSOLUTE BELIEVERS Mutineer (Darenne / Pias) www.emilfriis.com MAI Mélancolie scandinave Propos recueillis par Joss Danjean photo Benni Valsson p14 A l’instar de la nature du nord de la Suède d’où elle est issue, Johanna Wedin, sous des dehors fragiles, se révèle forte et osbtinée. Elle n’aura de cesse de s’essayer dans l’art qu’elle affectionne le plus. Comme une étoile, elle quitte Stockholm, lieu de ses premiers émois musicaux, pour Paris et ensuite New York mais revient en Europe. Son parcours est émaillé de rencontres avec des artistes et musiciens qui ajouteront chacun leur pierre à l’édifice phonographique de la belle. Still need a kiss est un très bel exemple de « folktronica » (chansons folk mêlées d’arrangements électroniques délicats, ndlr)... OpenMag : Quelles sont tes influences musicales principales ? Mai : Au début je citais tout de suite le Velvet Underground, beaucoup de groupes anglais comme les Stone Roses mais aussi suédois. Mais aussi du jazz comme Chet Baker… C’est difficile car j’écoute tellement de choses différentes… Bien sûr aussi Björk, Sigùr Ros et surtout Mùm que j’adore. Y a-t-il des thèmes récurrents dans tes textes ? Mai : Déjà dans le titre de mon album, Still need a kiss il s’agit de la recherche du ‘toujours plus’. Je ne pense pas forcément à la société de consommation mais plutôt de cette même recherche poussée dans les rapports humains, les sentiments, etc. Quelque chose qui fait que l’on n’en a jamais assez. C’est un peu la trame de mon disque même si chaque morceau a son histoire. Ta musique a une dimension assez mélancolique… Mai : Même si j’ai l’air heureuse et bien dans la peau, il y a quelque chose en moi qui est comme cela. Déjà le fait que tu veuilles toujours plus sans être satisfait c’est assez triste ou mélancolique en soi. Quels sont tes projets ? Mai : J’aimerais travailler plus avec Bardi Johansson dans le futur, j’ai d’ailleurs commencé à écrire pour un second album. Et collaborer avec Sébastien Schüller serait une grande joie pour moi. Et aussi me produire sur scène… Si tout se passe bien j’espère pouvoir commencer dès le mois de Juin… MAI Still need a kiss (Nacopajazz/Discograph) Site : www.nacopajazz.fr Dynamite la pop ! Propos recueillis par Joss Danjean photo Karl Lagerfeld VIVE LA FÊTE Cela faisait longtemps que l’on désirait rencontrer le duo belge déjanté Vive La Fête emmené par les toujours aussi amoureux Danny Mommens (ex-dEUS) et la belle Els Pynoo, bourré de bonne humeur communicative. Quittant cette fois leur verve électro-pop qu’on leur avait connu (on se souvient de leur tube « Nuit Blanche »), il se lancent avec ce « Jour de Chance » prometteur dans un exercice de style – réussi – plus pop-rock. Après près de deux années de tournée à la suite de leur dernier album « Grand Prix », leur performance scéniques les ont emmenés un peu partout jusque dans les fashion show de Chanel ou les parties privées de chez Dior, Vuitton ou de Caroline de Monaco ! Rencontre avec nos deux enfants terribles… OpenMag : Partagez-vous les mêmes influences musicales ? Danny Mommens : Je suis plus issu d’une école Dark/New Wave… Els Pynoo : J’ai toujours aimé la musique française des années 60 et 70 : Michel Polnareff, Christophe, Jacques Dutronc, Serge Gainsbourg… C’est pour cela que je chante en anglais. On s’est rencontré en 1997 à l’anniversaire de ma sœur et ce fut le coup de foudre direct… Un mois plus tard on enregistrait un cd ensemble… Nous sommes très impulsifs… Danny Mommens : On mélange ces 3 ingrédients : un peu de rock, de la new wave et la langue française et c’est ça Vive La Fête ! Dès vos débuts vous avez cultivé l’art du second degré avec des paroles à double-sens.. EP : Oui c’est voulu, je ne veux pas être une artiste à message mais pas non plus une écervelée. Les paroles paraissent toujours simples mais il y a toujours un double-sens qui apporte une touche d’ironie et d’humour. La ‘Hype’ s’est littéralement emparée de vous et les milieux de la Mode vous ont fait des ponts d’or… EP : On aime bien évoluer dans ces milieux car ils ont envie de faire la fête comme nous et sont un peu fous... C’est sans doute pour cela qu’il nous apprécie aussi. Tout est plus direct... Votre nouvel album est moins électro et plus rock… DM : On voulait faire un album avec lequel on pouvait directement partir en tournée sans se poser trop de questions techniques et avoir besoin d’un laptop sur scène... On adore la scène et on est pressé d’y revenir… VIVE LA FÊTE Jour De Chance (Uwe/Discograph) Site : www.vivelafete.be ARTISTES rock SHY CHILD Les Enfants Terribles Propos recueillis par Eléonore Klar. En bons new-yorkais, les Shy Child sont complètement décomplexés. Nate à la batterie et Pete au keytar (clavier/guitare) croisent structures rock, résonances électro, riffs funk et beats dancehall. Ultracools mais pas bêcheurs pour autant, les grands gamins du « synth rock » ont déjà sorti deux albums aux Etats-Unis et au Japon. Leur premier attentat musical en France, Noise won’t stop, disperse un son tapageur, chaloupé, versatile, entêtant, bariolé, explosif, audacieux, irrésistible… tout sauf timide. DATAROCK 1 plus 1 égal 2 Propos recueillis par Joss Danjean Nate : On ne veut pas se limiter à ce que nous impose la scène. D’ailleurs, il y a des titres de l’album pour lesquels on n’a pas trouvé de solution. La moitié des morceaux sont des morceaux qu’on avait joué en live avant l’enregistrement, les autres sont de purs produits de studio. Vous reconnaissez-vous dans l’appellation « new rave » ? Nate : J’aime à nous imaginer comme un groupe de « new dave ». Un « dave » qui aurait pris une douche, qui se serait rasé, quelqu’un lui aurait massé le dos et il serait un homme nouveau. Pete : Ça fait un moment qu’on essaye de la placer en interview celle-là ! SHY CHILD Noise Won’t Stop (Wall of Sound / Pias) www.shychild.com Les deux norvégiens de Datarock débarquent têtes baissées et jettent un véritable pavé dans la mare avec leur premier album mêlant une énergie punk-rock assez juvénile et des programmations électro bien senties. Pas vraiment ‘nerds’ ni rocker en herbe ils dynamitent la scène avec des titres accrocheurs comme leur single « Computer Love Camp »… OpenMag : Comment et quand vous êtes vous rencontrés ? DATAROCK : On s’est rencontré dans des soirées clubs et dans des bars le week-end lors de notre année de service militaire en 1997. Mais le groupe s’est vraiment formé durant l’été 2000. Partagez vous les mêmes goûts musicaux ? D : Oui mais on est venus par des chemins différents : par exemple Ket-ill jouait du punk quand il était plus jeune alors que je jouais du trash métal… Combien de temps pour écrire et produire ce disque ? D : Les chansons ont été écrites sur une période de 4 ans durant lesquels on a sorti plusieurs maxis mais l’enregistrement n’a pris que quelques semaines. Où puisez vous votre inspiration ? D : On tient cela de plein d’endroits différents : cela peut-être une chanson, un groupe, un film, un réalisateur ou une marque ou même un événement… Quelque chose de culturel en tout cas… c’est un processus bordélique en fait !!! Quelles sont les idées maîtresses contenues dans les paroles de vos chansons ? D : Il n’y a pas de sujet vraiment particulier mais je suppose que cela tourne autour de thèmes liés à notre génération et notre adolescence : les BMX, le p16 photo Yves Bottalico OpenMag : Quelles sont vos influences ? Pete et Nate : Talking Heads, Black Sabbath, Led Zeppelin, Neil Young, les Beatles, Aphex Twins, Justin Timerlake, Timbaland, le Dancehall. Créer à deux, ce n’est pas un peu contraignant ? Pete : Ca rend les décisions plus faciles, on n’a pas à voter, à convaincre 3 ou 4 personnes. C’est plus facile pour voyager, plus facile d’organiser des concerts et de se répartir les recettes… Voilà où mène le capitalisme. Est-ce que vous pensiez au live en écrivant l’album ? Pete : C’est une grande question. Oui, on y pense toujours dans un coin de notre tête. Mais quand on peut doubler une partie d’un morceau et qu’on trouve que ça sonne super bien, on ne va pas s’empêcher de le faire parce qu’on ne pourra pas le reproduire sur scène. Commodore 64, la musique qu’on a entendu… Il y a aussi tous les jeux de mots qu’on aime apporter dans nos paroles… Claviers ou guitares ? Basses ou batterie ? D : Guitares et lignes de basses ! C’est la base de chacun de nos titres. Avec qui aimeriez-vous collaborer idéalement ? D : David Byrne, Shaun Ryder, Mark Mothersbough, Bertrand Burgalat, Brian Ferry, David Bowie, Scott Walker, Brian Eno, Timbaland, The Neptunes, DFA, Rick Rubin... Votre prochain objectif ? D : Promotionner au mieux la sortie internationale de notre disque Datarock Datarock aussi écrire le prochain et plus que tout rester sains ! DATAROCK Datarock Datarock (Young Aspiring professionals/ Nettwerk/Pias) www.datarock.no www.myspace.com/datarock ARTISTES électro DIGITALISM Nightclubbing in Germany Propos recueillis par Joss Danjean OpenMag : Vous avez commencé comme djs séparément… Digitalism : Oui mais dorénavant nous jouons ensemble. Au début on a commencé par faire nos propres édits des morceaux qu’on voulait jouer pour avoir exactement les constructions que l’on souhaitait. Ensuite on avait un autre bootleg prêt à sortir et « Idealistic » devait être la face B. Mais le distributeur a préféré laisser tomber l’idée du bootleg et sortir juste notre morceau car ils aimaient beaucoup le titre. Vous avez monté votre propre studio ensuite ? D : Oui on voulait passer à la production mais il nous fallait du matériel, donc on s’est équipé avec l’argent gagné grâce à nos bookings de djs. Comment cela se peut-il d’être allemands basés en Allemagne et signés sur un label français ? D : Pour nous c’est une bonne combinaison. On avait envoyé des démos à des labels allemands mais c’est cool pour nous de ne pas être sur un label de notre pays car on n’a pas vraiment des racines solides à Hambourg, c’est juste là où l’on vit. Combien de copies de « Zdarlight » avez vous vendu à ce jour ? D : On sait pas vraiment, le disque est constamment re-pressé, en Angleterre dans certains magasins de disques par exemple, ils arrivent à écouler 20 copies photo Benni Valsson En Allemagne on parle souvent de villes comme Cologne pour la minimale, Berlin pour la techno et Munich pour l’électro-club mais rarement de la petite ville d’Hambourg. C’est pourtant là que Jens ‘Jence’ Moelle et Ismail ‘Isi’ Tuefekci se rencontrent dans un magasin de disques, deviennent tous deux djs et qu’ils donnent naissance en 2004 à leur premier tube club underground « Idealistic ». En 2006 ils enfoncent le clou avec leur 3ème titre « Jupiter Room » et démarre ce qui deviendra leur premier album « Idealistic ». Samplant leur propres guitares et avec des lignes de basses que ne renierait pas les mancuniens de New Order, il délivrent une véritable machine à danser imparable, avec la voix de Jence, brute ou modifiée à loisir. par semaine et recommandent tout le temps depuis la sortie en 2005 ! Peut-être qu’on a fait 50.000 copies à ce jour… C’est incroyable !… Vous avez adapté un titre de « The Cure » dans l’album… D : On aime beaucoup les groupes New Wave des Années 80. On peut enfin faire la musique dont on a rêvé. DIGITALISM Idealism (Labels/Emi) www.myspace.com/digitalism SIMIAN MOBILE DISCO La boîte à idées Propos recueillis par Joss Danjean Mais qui se cache derrière Simian Mobile Disco ? Simplement deux anciens étudiants mancuniens passionnés de musique club : James Ford et Jas Shaw. Après le raz de marée du single « Never Be Alone » et de son remix signé des frenchy Justice, ils sont repérés par le label Wichita. Simian Mobile Disco ce sont un peu les Underworld ou les Chemical Brothers de la nouvelle génération… OpenMag : Comment travaillez vous ensemble puisque vous n’avez pas les mêmes intérêts musicaux ? Simian Mobile Disco : On n’y pense pas trop. On branche nos machines et on tente des choses jusqu’à ce qu’à ce que qu’on aboutisse à quelque chose d’intéressant. Comment s’opère cette magie lorsque vous composez ? SMD : Alors ça c’est assez imprévisible. On essaie d’aider le facteur chance, cela donne parfois de bonnes surprises. Vous êtes aussi connus pour vos remixes, vous amusez-vous en revisitant la musique d’autres artistes ? SMD : Réaliser des remixes nous a définitivement aidé à trouver notre propre son. Nous réalisons notre musique un peu de la même manière, nous utilisons p18 juste des éléments personnels au lieu de ceux des autres. Combien de temps pour écrire et produire votre album ? SMD : L’album s’est construit sur une période couvrant une année. Nous faisions des morceaux que nous pouvions jouer, donc la plupart d’entre eux étaient directement testés. Mais au moment de faire réellement l’album cela a plus été celui d’un disque rock avec des titres plus courts et plus dynamiques, pour pouvoir être écouté de bout en bout sans s’ennuyer. Quels sont les artistes avec lesquels vous souhaiteriez collaborer ? SMD : Sans flagornerie : Outkast, Beck et Prince. Est ce que vous vous voyez plutôt comme un groupe électro ou rock ? SMD : On était dans un groupe pop rock avant mais maintenant on se sent vraiment comme un projet électro. Je crois que l’on fait la même chose en fait mais avec un angle différent. Poursuivez vous d’autres projets parallèles en plus de SMD ? SMD : Oui nous continuons de produire d’autres artistes, ensemble mais aussi séparément. Quels sont vos autres projets : vous produire sur scène, jouer comme dj, réaliser d’autres remixes… ? SMD : Nous venons juste de commencer à jouer live, ce qui s’avère être bien plus amusant que nous le pensions. Nous allons jouer dans beaucoup de festivals cet été et nous avons hâte d’y être ! SIMIAN MOBILE DISCO Attack Decay Sustain Release (Wichita/V2) www.simianmobiledisco.co.uk APPARAT Poesie moderne Par Joss Danjean Originaire d’Europe de l’Est et Co-fondateur du label Shitkatapukt avec son compère T.Raumschmiere, l’artiste berlinois Sasha Ring alias Apparat livre l’une de ses plus belles productions à ce jour, après sa dernière collaboration en date avec une autre figure de proue de l’électronique germanique, Ellen Allien. Ses influences vont autant de Steve Reich, à Radiohead qu’à Pink Floyd. De son enfance et adolescence en Europe de l’Est, il se souvient combien la découverte des ordinateurs a été une révélation pour lui. Il s’investit ensuite dans le djing et les soirées d’obédience techno dans les années 93-94. En s’installant à Berlin en 97 il se lance dans le graphisme… C’est en 2001 qu’il publie son premier album « Multifunktionsebene » mais c’est avec « Duplex » qu’il acquiert enfin la notoriété. On le connaît aussi pour ses remixes très inspirés dont il dit qu’il s’agit d’un réel processus de création pour lui : « c’est un vrai challenge personnel à chaque fois », explique-t-il. Plus récemment il découvre aussi le hip hop mais dans sa version instrumentale. Sur « Walls » il se met à donner de la voix : « c’est Ellen Allien qui m’a fait chanter » mais use aussi des talents de Raz Ohara et Klas Yngborn (sur le titre «Lime »). C’est un de ses vieux comparses Josh Eustis de Telefon Tel Aviv qui a mixé l’abum. « Je voulais vraiment utiliser les harmonies classiques sur cet album. Mais pour mes prochains projets je pense certainement retravailler avec Modeselektor -ils ont signé un maxi commun en 2003 sous le pseudonyme Moderat- et aussi réaliser un album complètement vocal avec seulement moi au chant. » Mais avant cela régalez-vous avec ce délicieux « Walls », parfait mélange de minimalisme, de blues électronique, de pop songs et d’accents classiques. Un petit bijou ! APPARAT Walls (Infiné/Discograph) www.apparat.net / www.shitkatapult.com / www.infine-music.com discographie sélective : Apparat Multifunktionsebene(Shitkatapult) Apparat Duplex (Shitkatapult) Apparat Silizium (Shitkatapult) 2001 2003 2005 Ellen Allien & Apparat Orchestra Of Bubbles (Bpitchcontrol) 2006 ARTISTES black DIZZEE RASCAL Rock Steady Boy Propos recueillis par Julie Leveau Le porte-parole du Grime underground londonien, Dizzee Rascal, a fait ses marques auprès d’un public averti en Europe. Maths&English est un concept plus accessible, né de sa volonté de s’ouvrir et de sa maturité, mais il n’en perd pas moins ses convictions sur le monde. Rencontre. p20 pour dire que j’étais underground. J’ai évolué dans ce milieu pour faire mon chemin et m’en sortir. C’est comme ça que je le vois, c’est un point départ. Mon propre style est en perpétuelle évolution. Tu alternes le style old school avec quelque chose de plus frais. DR : Oui, j’aime le style old school, c’est tellement plus simple et plus décontracté. Le flow est facile à manier, j’adore ça, c’est d’un autre temps. C’est un autre genre à expérimenter. C’est Cage, un producteur, qui a apporté cette touche plus moderne. Je veux assurer ma place dans l’Histoire du hip-hop. Je rends un hommage à l’essence du genre, tout en apportant des cotés actuels. Je l’utilise dans un format sur lequel je puisse rapper. Dans l’intro a world outside, à qui t’adresses tu ? DR : Je m’adresse à la fois aux gens des quartiers pauvres et de ghettos, pour leur dire qu’il y a un monde en dehors et d’autres choses dans la vie que la souffrance et la lutte. Ces gens pensent qu’ils sont bloqués, qu’il n’y a pas de sortie. Je m’adresse aussi aux gens qui ne sont pas conscients de ces difficultés pour qu’ils s’ouvrent. Comment t’est venu le titre « Sirens » ? DR : C’était il y a un an, les paroles me sont venues toutes seules, sans la mélodie. J’ai écrit la musique avec Cage seulement un an plus tard, moi j’ai joué la batterie. La fin de la chanson, un peu rock, est inspirée par Korn. En fait, j’avais commencé par rapper sur une de leurs chansons, mais à cause des droits d’auteur je ne pouvais pas la sortir. Nous avons donc fait une musique inspirée par Korn sur laquelle j’ai pu rapper librement. J’adore le heavy metal, pour l’énergie qui s’en dégage. Sites : www.dizzeerascal.co.uk www.myspace.com/dizzeerascal photo Tim & Barry OpenMag : Où as-tu grandi ? Dizzee Rascal : J’ai grandi à East London, dans le quartier de « Jack the ripper », certains disent que c’est le pire de Londres, ça se discute. C’est la partie de Londres qui a été la plus touchée par la seconde guerre mondiale. Comment as-tu commencé la musique ? DR : J’ai commencé tout seul en étant beatmaker à l’école, parfois j’accompagnais des groupes et j’enregistrais des morceaux de drum’n bass. J’ai écrit mes premiers textes à 12 ans. Et j’étais emcee dans une radio pirate pendant très longtemps et aussi dans des boites et sound system. Pour mon premier album j’étais dans un groupe, les « roll deep crew ». Pour toi la priorité est-elle de faire passer un bon moment avec ta musique ou de faire passer des messages ? DR : Les deux, je veux divertir mon public mais je parle de vraies choses. Je fais de la musique pour que les gens dansent et je rappe dessus. Je rappe aussi sur la musique d’autres artistes, et les gens rappent sur ma musique. Les fans sont la chose la plus importante, ils sont la raison pour laquelle je fais de la musique, même si c’est aussi pour apaiser mon âme. Maintenant je travaille pour rendre plus accessible ma musique au grand public. Sinon je fais de la musique et je la laisse chez moi !!! Comment as-tu défini ton style ? DR : J’ai été influencé par la drum’n bass, le garage, le heavy metal, reggae et plein d’autres choses ; et je les ai incorporées dans ma musique. Je n’y ai pas vraiment réfléchi, je l’ai juste fait. Le fait d’être issu de l’underground et d’avoir fait des sound system, j’avais une bonne raison de faire de la musique et de la faire écouter aux gens ; je suis donc devenu tellement connu que j’ai ressorti chez XL, un ancien album « I love you » qui m’a vraiment fait connaître dans l’underground. Et c’est devenu du sérieux… Ton album est beaucoup plus accessible que les précédents… DR : Oui, il est pour le grand public, je ne voulais pas rester dans l’underground toute ma vie juste DIZZEE RASCAL Maths&English (Dirty Stank recordings/XL Recordings/Beggars/Naïve) Dizzee Rascal, après Boy in da Corner et Showtime, nous livre un troisième album complet, dense, qui s’ouvre à de plus larges horizons. En invitant Lily Allen, sur le titre « Wanna Be », il nous montre que lui aussi peut s’exercer à une pop sucrée et pétillante et avec les Arctic Monkeys, il rappe sur une musique qui leur ressemble. Il critique la société avec des idées de fond, car pour lui « Le monde est un beau bordel parfois. Il y a beaucoup d’injustices, qui viennent des gens qui ont le pouvoir et qui sont sensés s’occuper des autres. Et rien n’est fait à ce propos ». Le producteur est Emcee, avec son propre label Dirtee Stank Recordings, il partira en tournée ce mois-ci au Royaume-Uni avec Footsie, qui fait partie du groupe Newham Generals. DJ JAZZY JEFF D’une constance presque magnifique Par Vincent Bordier Bien connu pour ses vols planés et autres frasques dans le Prince de Bel-Air, Jazzy Jeff reste également souvent réduit à sa collaboration avec Will Smith lorsqu’il s’agit de musique. Bien dommage quand on sait le travail accompli depuis plus de deux décennies. D’abord comme l’un des acteurs de l’évolution du scratching, puis comme véritable soutien et leader pour la scène de Philadelphie. Jazz a en effet su utiliser l’argent de l’aventure du Fresh Prince à bon escient, puisqu’il monte Touch Of Jazz dès 1990. Le label deviendra responsable de l’émergence d’artiste comme James Poyser, Viktor Duplaix et bien entendu de la belle Jill Scott. C’est ensuite chez BBE qu’il sortira enfin son premier solo The Magnificent, après un projet que lui avait refusé Sony quelques années plus tôt. Devenu un véritable classique, l’album avait, qui plus est, le mérite de révéler des jeunes pouces comme Kev Brown ou Oddisee qui ont tous confirmé depuis. Cela fait cinq années que nous attendions une suite, alléchés il y a peu par la sortie d’un EP 6 titres présageant du meilleur. The Return Of The Magnificent est finalement sans surprise, ce qui fait sa qualité et aussi son gros défaut. Se côtoient à nouveau les Pos (De La Soul), Method Man ou autre CL Smooth, avec quelques figures locales moins connues. Cette fois entièrement responsable de la production, Jeff distille à nouveau le son chaud et rond de la maison. Mais il pêche aussi par une sorte de classicisme redondant, avec des samples très grillés et des mélodies parfois limites. La formule reste incontournable sur plusieurs titres, surtout si l’on considère les alternatives peu convaincantes du moment. DJ JAZZY JEFF The Return Of The Magnificient (BBE/PIAS) www.djjazzyjeff.com ARTISTES black GURU & SOLAR Nouvelle formule Propos recueillis par Sleman Osta Deuxième sortie pour le label 7 Grand Records, de Guru et son « superproducer » Solar, et pas des moindres : Jazzmatazz Vol.4. Un classique du genre qui fait du neuf avec du vieux et inversement. Entrevue avec ce nouveau duo qui fait des étincelles. OpenMag : Vous dites que ce volet de Jazzmatazz est le meilleur. Pour quelles raisons? Guru : Je pense que c’est définitivement le meilleur. Il y a beaucoup de choses que j’aime dans chacun, mais celui-ci à la force de tous. On a d’abord analysé ceux d’avant car on ne voulait pas simplement en faire un quatrième. La valeur ajoutée est qu’il y a des artistes de plein d’horizons différents. Il y a aussi bien des légendes que des artistes en devenir. C’est la relation entre un producteur et des artistes. Comment avez-vous abordé ce nouveau projet ? Solar : Pour Guru cet album était important donc je ne voulais pas foncer. Je lui ai dit de me laisser y réfléchir. Je devais d’abord penser à ce que je pourrais apporter de nouveau en plus. Le plus dur c’était de s’inspirer pour faire le meilleur Jazzmatazz possible. G : Je cherchais des sons pour le futur Guru. Avec le premier album de 7Grand, Version 7.0 The Street Scriptures, ça a marché et même en terme de ventes. Aussi, ça n’était pas facile car partout où on allait en tournée, le public nous demandait ce que serait le prochain Jazzmatazz. Alors qu’on est rentré on s’est mis dessus. Pourquoi ce titre The hiphop messenger: Back to the future? S : Back to the future raconte que lorsque le hiphop est arrivé ce fut l’une des périodes les plus créa- tive. De même lorsque le jazz est né. J’ai regardé de plus près la relation entre les deux, et j’ai vu qu’ils étaient vraiment similaires. C’est ce que je voulais mettre dans cet album, le meilleur des deux. GURU’S JAZZMATAZZ VOL.4 The Hiphop Jazz Messenger : Back to the future (7 Grand Records/V2) www.guru7grand.com LILEA NARRATIVE Le côté obscur de la force Par Sleman Osta Le label Undercover continue de nous faire découvrir ses perles electro hiphop. Après Wax Taylor et RamOne, c’est au tour de Lilea Narrative. Inspiré par les sons de labels anglo-saxons tels que Ninja Tune et Warp, Laurent Feuillet aka Lilea Narrative, co-fondateur du collectif et label Purée Noire, a été repéré lors de ses prestations en festivals (Nördik Impakt, Trans’Musicales). Entremêlant des voix samplées avec du hiphop et de l’electro, la trouvaille caennaise délivre là un album sombre composé de morceaux puissants et mélodieux. Un gros travail de samples pour un album initialement prévu pour ne contenir que des instrumentaux, mais qui est finalement agrémenté par des collaborations bien choisies. Pour son deuxième essai, trois rappeurs font ainsi parti du casting pour l’accompagner dans ses explorations : Tes, Mutha, et Dose One. Le beatmaker offre alors des sonorités proches de celles de labels comme Anticon (Sage Francis, Themselves…), ou encore Def Juxx (El-P, Murs…). A défaut d’avoir percé dans le cinéma, comme il le souhaitait lorsqu’il était encore étudiant en arts du spectacle, Lilea Narrative devrait maintenant pouvoir imposer son empreinte sur la scène de l’abstrakt hiphop. D’ailleurs, Nouvelle chair est un hommage à David Cronenberg, sur lequel il devait faire sa maîtrise. L’album est donc une image so- p22 nore du concept récurrent des œuvres du réalisateur : le renouveau du corps humain. Et, puisqu’il reste très attaché à ce premier amour, sur scène, le show est accompagné par un mixage vidéo. Un opus dans la lignée de ses prédécesseurs. LILEA NARRATIVE Nouvelle chair (Undercover/Naïve) www.myspace.com/lileanarrative SA-RA Contre toute attente Par Vincent Bordier On attendait beaucoup de Sa-Ra, c’était sûrement un peu trop, comme souvent pour les disques trop attendus. Om’Mas Keith, Taz Arnold et Shafiq Husayn sont en effet trois producteurs, musiciens et chanteurs au CV et au buzz impressionnant depuis plus de deux ans. Ils ont travaillé à eux trois pour des noms comme Bilal, Jill Scott, Erykah Badu, Pharoahe Monch ou encore Dr. Dre. Mais c’est leur regroupement en trio et la sortie de nombreux remixes et maxis, ainsi que du EP Second Time Around, qui lancera vraiment un phénomène médiatique bien prévisible. Car si nos trois compères ont clairement un feeling et une créativité très séduisante, nous gratifiant de quelques superbes morceaux comme « Fish Fillet » ou « Simply So », la sauce a également pris grâce à une forme très stylisée autant dans leur son, que dans leur apparence physique dans la vie et sur scène. Oui mais voilà, comme nous l’avions ressenti lors de leur passage un peu raté aux Transmusicales l’an passé, il ne suffit pas de se donner du style et des coupes de cheveux pour avoir le génie d’un Prince ou d’un Sly, à qui certains les comparent parfois. Et si cet Hollywood Recordings est loin d’être à jeter avec quelques nouveaux titres réussis, comme le sexy « Rosebuds », il comporte trop de défauts pour obtenir l’unanimité. D’abord car il reprend de trop nombreux titres déjà connus des initiés, mais qui raviront les nouveaux venus. Ensuite car il s’égare très souvent dans des pirouettes dancefloor superflues, gonflées de synthés et pas forcément du meilleur goût. Les Sa-Ra sont trop vite tombés dans le piège de l’image et se sont enfermés dans une obligation d’originalité finalement assez ennuyeuse. A vouloir trop en montrer, les Sa-Ra se sont un peu perdus en route. Il n’en reste pas moins un disque à écouter pour les amateurs… Pour ceux qui ne connaissaient pas, cela reste quand même une bonne galette ! A vous de juger ! SA-RA Hollywood Recordings (Babygrande / Nocturne) www.sa-ra.net ARTISTES black JOY DENALANE Soul germanique Propos recueillis par Joss Danjean La nouvelle sensation soul s’appelle Joy Denalane. Son cas est exemplaire dans le sens où cette jeune femme d’origine sud-africaine nous vient tout droit de… Berlin ! Joy déferle dans toute l’Europe avec seulement un album studio (« Mamani » en 2002) mais déjà un album live flanqué d’un dvd au compteur. Et l’homme qui préside aux destinées de Joy n’est autre que son mari Max Herre (soliste du groupe Freundeskreiss). Le second album de Joy est doté d’un son vintage avec grand renfort de références musicales comme Curtis Mayfield, The 5th Dimension, The Impressions ou encore la musique du film Car Wash sur des titres comme « Something stirrin’ up »… OpenMag : Tu as commencé à chanter assez tôt vers l’âge de 16 ans… JD : Oui mais c’est vraiment quand j’ai eu 20 ans que je me suis lancée comme chanteuse. Tu as sorti ton premier album en 2002 en Allemagne, Suisse, Autriche, Afrique du Sud et au Japon. Les choses semblent s’accélérer maintenant pour toi… JD : Depuis mon premier album j’ai effectué 4 tournées et beaucoup de promotion dans les pays où l’album est sorti. J’ai aussi eu mon second enfant. Mon second album sort dans presque toute l’Europe mais l’on souhaite sortir aussi aux EtatsUnis. Dans les crédits des titres de l’album on remarque sur plusieurs morceaux le terme d’interpolation et non pas de sample... Peuxtu nous expliquer cela ? JD : Il ne s’agit pas de sample mais en fait il s’agit d’un titre existant comme le « Let me down easy » de Bettye Lavette qui est rejoué complètement et incorporé dans le nouveau morceau. Cela prend beaucoup de temps mais on conserve un grain dans le son qu’on peut contrôler et obtenir ainsi une couleur plus uniforme sur la longueur de l’album. Comment s’est passé la production du disque ? JD : J’ai dit à mes producteurs que je voulais choisir moi-même les ‘beats’ (rythmes) de l’album donc on a cherché dans une multitude d’enregistrements des rythmes qui m’inspiraient. J’ai écris avec Sékou Neblett les chansons avec cette matière et les samples originaux ensuite nous sommes allés à Philadelphie et nous avons tout rejoué et réenregistré à plusieurs endroits. Encore une belle dont la voix n’aura de cesse de vous faire chavirer corps et âmes avec sa voix de velours et son énergie communicative. JOY DENALANE Born & Raised (Nesola Gmbh/Four Music /Sony Bmg) site : www.joydenalane.com MALIA Une étoile sur tous les tons Propos recueillis pas Sleman Osta La coupe afro, le timbre de voix des grandes, dans ce nouvel album, Malia nous balade dans un décor jazzy élaboré, encore et toujours par André Manoukian. Entretien avec cette étoile qu’on croyait filante et qui pourtant continue de briller. p24 OpenMag : Comment avez-vous appréhendé cet enregistrement après les mauvais retours sur votre second album ? Malia : Pour moi, les chansons étaient meilleures, ma voix était meilleure et j’y avais gagné en assurance. Je l’aime, mais il est différent de Yellow Daffodils, car il a eu moins de succès. J’ai fait ces choses qui me plaisaient à un moment donné et elles évoquaient des choses pour moi à ce moment. Pour ce nouvel album, André et moi, nous nous connaissions encore mieux. Il est plus représentatif de notre travail, de qui nous sommes, de cette équipe. Vous saviez déjà ce que vous vouliez pour cet album ? M : Oui, nous voulions des chansons classiques qui ne feraient qu’une, mais il n’y avait pas de formule précise. On ne voulait dépendre d’aucune mode, ni faire des morceaux plus vendeurs. On les aimait avec ces belles mélodies et on voulait rester simple. On dirait que vous avez fait un retour aux sources autant dans les sons que dans le style… M : Ça n’est pas un changement. Je pense que c’est simplement ce que j’ai découvert en moi, et qui était déjà là. C’est juste être naturel, soi-même. C’est comme notre travail avec André. Du fait qu’on se connaisse beaucoup plus, il est plus vrai et plus pur. Pensez-vous un jour à faire un album sans André Manoukian ? M : On ne sait jamais ce qui peut arriver. Mais, ce qui est bien entre nous c’est que notre relation n’est pas uniquement une histoire de musique. On passe beaucoup de temps ensemble. On ne cherche pas à vendre des millions d’album, on fait juste de la musique par plaisir. MALIA Young Bones (Jive Epic/Sony BMG) www.malia-online.com ARTISTES world OÏ VA VOÏ Folklore Digital Propos recueillis par Julie Leveau Oï Va Voï : un nom de groupe, traduction Yiddish de l’expression « Oh my God », et le titre d’un album, recueil d’histoires vécues en Europe de l’Est. Du jazz, du flamenco, des rythmes tziganes, mêlés à des sons electro, voire trip-hop, pour un disque d’une richesse incroyable, qui met le métissage culturel et les racines du groupe à l’honneur. Josh Breslaw, percussionniste, nous livre ses impressions. OpenMag : Quelle est l’origine musicale du groupe ? Josh Breslaw : On s’est rencontrés dans la communauté musicale de Londres. On jouait tous d’instruments différents, issus d’univers différents comme le jazz ou le hip-hop. Certains d’entre nous étaient allés en Russie et en ont ramené un bagage musical très intéressant, enrichi par les sonorités d’Europe de l’Est. On s’est tout de suite sentis connectés à cette musique. Ces influences de l’Est sont venues naturellement ? JB : Oui, on s’en est imprégné pour développer notre style. Nous étions curieux de voir ce que ça pouvait donner avec notre background. C’était aussi pour ce que ça représentait, nos racines juives, que nous avons découvert un peu par hasard. Nous voulions mélanger ça à des sons plus modernes. Vous avez enregistré en Israël ? JB : Oui, quatre chansons ont été enregistrées là-bas. Elles nous ont coûté horriblement cher, mais elles ont ce grain unique, et ce sont les plus mélodieuses et les plus originales de l’album, notamment « Black Sheep » et ses rythmes entraînants, ou « Yuri », qui a ce côté flamenco asiatique. Vous considérez-vous comme un groupe engagé ? JB : Nous sommes socialement conscients, mais nous essayons de parler d’histoires intimes et personnelles. Nous ne parlons pas de politique, mais de réfugiés, de personnes immigrées qui quittent leurs maisons. On laisse de l’espace au public pour être transporté. Oï VA VOï Oï VA VOï (V2) http://www.myspace.com/oivavoi http://www.oi-va-voi.com ARTISTES world PURA FÉ Le blues indien de la grande prairie Le label Dixiefrog sort “Hold the rain”, le second disque en France de la guitariste indienne, encore plus poétique que le premier, encore plus émouvant. Pura Fé avait décroché le Prix de l’Académie Charles Cros en 2006. Cette année, elle apporte de nouveaux nuages des plaines d’Amérique. Propos recueillis par Bruno Pfeiffer photo : Patricia de Gorostarzu OpenMag : Y a-t-il une façon indienne de jouer le blues? Pura Fé : Oh oui, et ce n’est pas nouveau. Les vieux chants de récolte sont superbes. On y trouve davantage de mélodies que dans les mélopées noires des champs de coton, plus basés sur le rythme. Que racontez-vous dans ce disque ? PF : Je dis qu’il ne faut jamais perdre espoir, que les esprits veillent sur nous. Tenez le coup, voici mon message. La douleur peut être contenue, il suffit de tenir le coup. Mes paroles ne sont pas mélancoliques, elles cherchent à transmettre des ondes positives. Dans “Let heaven show”, je rassure : même dans le noir le plus total apparaît un rayon de lumière. Suivez-le, c’est la bonne direction. Parfois, cela exige un effort, quand, par exemple, le rayon indique une nouvelle voie. Une allusion à la situation politique américaine? PF : Non, je ne me suis pas engagée sur ce terrain cette fois-ci. J’ai voulu délivrer un message plus intemporel. Pour cela, j’ai laissé s’exprimer des sources supérieures : celles de mes ancêtres. Comment composez-vous ? IDIR « Un pays appartient à ceux qui l’aiment » Propos recueillis par Sleman Osta Après l’album Identités, en 1999, sur la reconnaissance des racines de chacun, le chanteur Kabyle, Idir, s’est attaché à montrer La France des couleurs. Parti à la rencontre d’une autre génération et d’autres genres musicaux, l’intéressé revient sur ce projet. OpenMag : A quand remonte ce projet? Idir : Cela fait un an. La maison de disque m’a proposé de faire un album avec des jeunes, des rappeurs, et je me suis dit qu’ils étaient aux antipodes de ce que j’étais. Dans le fond, j’avais peur. Petit à petit, je me suis rendu compte qu’on pouvait échanger énormément de choses. Au départ, le projet s’appelait Générations, mais je ne voulais pas vieillir trop vite, donc j’ai préféré France des couleurs. Comment s’est fait le choix des artistes? I : Il y a d’abord ceux que j’aime. Mon rap à moi est plus celui d’Akhenaton. Ensuite, j’ai découvert d’autres sensibilités malgré mes a priori, et là, il y a eu des déclics. Quand je les ai vu, on a partagé beaucoup de choses. Ces rencontres m’ont beaucoup appris. Je me suis rendu compte qu’on peut vivre dans un pays et l’aimer, car finalement un p26 pays appartient à ceux qui l’aiment. Il ne s’agit pas de drapeau. Qu’ont apporté toutes ces sensibilités différentes? I : Le projet c’est la France des couleurs. C’est un problème d’actualité. La France s’est faite avec tous ces gens. Cette France des couleurs défend les couleurs de la France. Il ne faut pas avoir à se battre pour être accepté. J’ai estimé qu’il était intéressant et important de réunir ces chanteurs d’horizons différents pour chanter cette France des couleurs sur des thèmes qui les concernent. IDIR La France des couleurs (Sony BMG) Live : Les 19 et 20 octobre 2007 au Zenith de Paris PF : Tantôt quelques notes flottent dans la tête. Je les attrape et je les fixe avec des mots. Tantôt c’est l’inverse : sur “Hold the rain”, j’ai voulu honorer la mémoire de mon père, d’origine sud-américaine et corse à la fois. La musique s’est mise à danser autour de mes paroles Pourquoi avoir émigré à Seattle? PF : J’ai quitté ma communauté l’an dernier car je savais que je pouvais composer ailleurs. Je suis allée dans la grande ville où un ami m’accueillait. La ville natale de Jimi Hendrix. Etes-vous allée visiter son musée? PF : Non, mais lui m’a visité en rêve. Je me promenais dans une ville tropicale avec un parapluie. Je me suis envolée au second étage d’un immeuble. A l’intérieur, Jimi jouait sur scène. Je me suis posée à ses côtés. Il m’a salué et m’a demandé avec bienveillance : “qu’est-ce que tu fous dans mon concert” ? Je suis repartie en survolant le public. PURA FÉ Hold the rain (Dixiefrog / Harmonia Mundi) bluesweb.com Photo : Frédéric Froument LULENDO Le souffle moderne de l’Afrique éternelle par Bruno Pfeiffer La Fiesta de Sète de cet été a soigneusement étudié sa programmation, et c’est tout naturellement qu’ils ont retenu l’Angolais Lulendo pour tenir le haut de l’affiche avec Manu Dibango. Le troisième disque du musicien, né dans la province de Uige dans l’ancienne colonie portugaise, mérite un coup de chapeau. Bien peu nombreux, en effet, les Africains qui ont intégré avec bonheur les avancées de l’électro dans leur langage traditionnel. Or c’est bien ce que réussit Lulendo dans les dix titres du “Live Sessions” sorti par Nola Musique. Il baptise “groove ethno” son nouveau langage, situe son origine dans les ghettos de Luanda, et se proclame “Africain des Villes”. Il a raison. Ses jaillissements musicaux traversent les brousses et les cités comme les poteaux télégraphiques d’une ligne à haute tension. Ils alimentent jour et nuit ceux qui se ressourcent à la beauté et à la force de l’Afrique. Mariage harmonieux du traditionnel et du moderne, mélange réussi de riffs de guitare électrique et de son Likembé (un piano à pouce en lamelles métalliques fabriqué par ses soins). Le triomphe qui a salué son concert du Bataclan avec DJ Frédéric Galliano résonne encore dans la tête de ceux qui étaient dans la salle. Il y a deux ans, le Cabaret sauvage lui a également réservé une ovation. L’ancien sportif (il a été champion de cyclisme) habite Paris depuis vingt ans. Une volute de mélancolie flotte parfois dans ses airs. On se repose dans cette apesanteur comme dans le souvenir perdu d’une période de joie. LULENDO Live sessions (Nola Musique) www.lulendo.com ARTISTES world ARONAS Le jazz décomplexé. Propos recueillis par Philippe Deneuve Produisant un jazz libéré de toutes convenances, les quatre Néo-zélandais du groupe Aronas naviguent entre groove et ballades cinématographiques. Elu meilleur nouveau talent d’Océanie en 2006, le quatuor, qui n’est jamais meilleur qu’en live, s’apprête à conquérir l’Europe. Son pianiste Aron Ottignon s’explique. la batterie et des percussions. Dans ma musique le groove est primordial. (Il joue avec deux batteurs). Je fais en sorte que ma musique très influencée par les rythmes des Caraïbes, de l’Afrique et du Brésil soit particulièrement dansante. Et le Free Jazz ? AO : Ma musique est free, tout le temps. Certains considèrent même qu’elle est punk ! Cecil Taylor est une référence importante pour moi. Je crée des boucles d’accords de manière à insuffler un rythme. Quant au rock, j’aime l’énergie que dégage Hendrix. Punk, hip-hop, rock, mon jazz est tout ça à la fois. Photo Camille Roumane OpenMag : Comment vous êtes vous rencontrés ? AO : Je suis parti de la Nouvelle Zélande vers l’Australie et j’ai commencé à jouer dans des jamsessions. Je travaillais de plus en plus avec le bassiste et le batteur du groupe. Ensemble nous avons joué dans tout le Pacifique. Notre rencontre était incroyable, tellement stimulante… Quelles sont vos influences majeures ? AO : Quand j’étais adolescent, ma grand-mère était pianiste de concert. Elle m’a poussé à jouer du piano jazz. J’écoutais les grands noms de cet instrument mais j’aimais aussi Busta Rhymes ou Snoop Doggy Dog. Etes-vous intéressé par la musique des Bad Plus ou d’Happy Apple ? AO : Oui. Je les ai écouté en Australie et les ai trouvé très rock, ça me plaisait. J’essaie de faire une musique instrumentale avec une forte présence de ARONAS Culture tunnels (exclaim) http://www.myspace.com/aronas DK IBOMEKA Un géant en devenir Propos recueillis par Philippe Deneuve Quiconque rencontre DK Ibomeka est impressionné par sa taille. En effet, ce jeune chanteur canadien, fils d’immigrés nigériens, fait prés de deux mètres…Repéré par l’agence de Diana Krall et Norah Jones, il s’est déjà produit avec les Neville Brothers et Patti Labelle. Aujourd’hui il signe un premier opus réussi, dédié aux « love songs ». Photo Camille Roumane p28 OpenMag : Comment avez-vous appris à chanter ? DK : Quand j’étais jeune j’ai découvert un merveilleux disque d’Ella Fitzgerald et j’ai commencé à chanter des titres de Nat King Cole ou Ray Charles pour le plaisir. Je me suis produit dans différents clubs parallèlement à mes études de chant. Mais tous les jours j’apprends vous savez… Pourquoi avez-vous choisi un répertoire de chansons d’amour ? DK : Quand j’entends une chanson, j’ai un feeling, une émotion qui me donne envie de l’interpréter. Votre façon de chanter semble inspirée du gospel… DK : J’aime le gospel. Moi-même j’essaie de chanter avec le cœur. Une de mes principales influences est le chanteur Al Jarreau. C’est un artiste tout à fait unique. Ce qu’il fait d’une chanson m’inspire beaucoup. Je pense qu’on assiste à un retour de la Soul Music. Otis Redding et Donny Hattasway sont im- mortels et ils séduisent toujours de jeunes musiciens comme moi. Ma chanteuse préférée de ces dernières années est sans nul doute Amy Winehouse. Elle représente le renouveau de la Soul. Aimez-vous la scène ? DK : Pour moi c’est l’expérience la plus enrichissante qui soit. La première fois que je suis monté sur scène j’avais peur. Mais aujourd’hui je m’épanouis pleinement au contact du public. De quoi parlent vos chansons ? DK : Essentiellement d’amour. Elles évoquent le premier rendez-vous, les ruptures, les relations humaines. DK IBOMEKA Love stories (In+Out records / Nocturne) http://www.dkibomeka.com Photo Albert Sanchez SUZANNE VEGA New York et moi Propos recueillis par Joss Danjean Il est bon de retrouver Suzanne Vega, celle qui nous a enchanté autant avec ses chansons atypiques : «Tom’s Diner» et autres «Luka»… A l’occasion de son nouvel album « Beauty & Crime » dédié à la ville de New York, elle est venue au Bose Blue Note Festival à Paris et sa performance au New Morning a conquis de nouveau une assistance suspendue à ses lèvres, nous l’avons rencontrée, avec sa voix velours mais son propos toujours piquant… OpenMag : Etes-vous amoureuse de New York ? Qu’y a-t-il de si spécifique à son propos ? Suzanne Vega : Parfois je l’aime, parfois je la déteste, comme tout ce que je connais bien. Elle a changé en bien des manières, elle est bien plus fragile qu’avant… Comment expliquez-vous que vous soyez née et que vous habitiez à New York et que l’on vous prenne toujours pour une anglaise ? SV : Cela doit être en raison de la couleur claire de ma peau et de mes vêtements sombres ! (rires) Comment était-ce de travailler avec Jimmy Hogarth (producteur entre autres de Corinne Bailey Rae) ? SV : C’était génial mais bien trop rapide à mon goût… Que pensez-vous lorsque l’on vous dit que vous avez montré la voie à une toute nouvelle génération d’artistes féminines ? SV : Je trouve cela super et je les remercie ! Vous venez de signer sur le label Blue Note, pourquoi ce choix ? SV : Parce qu’ils étaient vraiment intéressés par moi en tant qu’auteur et compositeur et ils cherchaient aussi à étendre leur label, spécialement après le succès de Norah Jones. Combien de temps pour écrire cet album ? Quelle est l’idée maîtresse du disque ? SV : Mon dernier album est sorti juste deux semaines après le 11 septembre et beaucoup de gens me demandaient comment cela pouvait s’être fait à New York et quelle était l’ambiance. J’ai donc écris « Anniversary in 2002 » comme une réponse à ces questions. Il ne semblait pas être suffisant d’écrire une seule chanson donc je me suis mise à en écrire d’autres. Cela m’a pris environ cinq ans pour écrire toutes ces chansons et quelques mois de pré-production et quelques semaines d’enregistrement. Vous avez donné une performance live dans le monde virtuel de « Second Life », pourquoi ? SV : Tout simplement parce que l’on m’y a invité et que les nouvelles technologies me passionnent. Quel est votre prochain challenge ? La scène ? Des Collaborations ? Autre chose ? SV : Bien sûr une tournée et aussi la promotion dans beaucoup de pays et être aussi la mère d’un adolescent s’avère aussi un gros challenge à relever pour moi ! (rires) SUZANNE VEGA Beauty & Crime (Blue Note/Emi) www.suzannevega.com DISC’OVER pop/rock Misha Modest Mouse Teardrop Sweetheart (Tomlab / Nocturne) We Were Dead Before The Ship Even Sank (Epic / Sony) Les deux musiciens de Misha ont grandi à Taipei avant de se retrouver à Hong Kong, puis à Paris, et enfin à New York où ils ont écrit ce premier album, Teardrop Sweetheart. Un goût du voyage qui explique qu’ils soient parvenus à faire coexister au sein de leurs morceaux un raffinement asiatique, un « air de rien » européen et un entrain américain. Leurs comptines électro-pop à la sauce aigre-douce se posent doucement sur une frontière imaginaire entre Air, Cornelius et Burt Bacharah. Les premières notes et les premiers mots du morceau d’ouverture, « Scars », suffisent à donner l’envie de découvrir l’univers candide et pastel de Misha et de s’y promener un moment. EK Voici venir le cinquième album du groupe qui a souvent sauvé nos lendemains de fête et nos lundis matins, notamment avec « Float On », leur hymne à la joie de 2004. Un opus qui marque fièrement l’arrivée au sein du groupe américain de l’Anglais Johnny Marr, le mythique guitariste des Smiths, qui co-signe tous les morceaux. 14 titres également réussis mélodieusement, allant de la pop-song fanfaronne (« DashBoard », « Florida »), à la ballade entêtante (« Fire it Up »,« Little Motel »). La collaboration de James Mercer (The Shins) ayant fait grimper le buzz, l’album s’est directement placé en première place des ventes US et Canadiennes… Juste reconnaissance du travail bien fait. EK Bonde Do Role With Lasers (Domino / Pias) Le Brésil pourrait devenir la prochaine référence de musicale ! branchitude Après CSS, c’est au tour de Bonde Do Role de préférer le punk à la bossa nova. Mais contrairement à CSS, les BDR utilisent les rythmes et la langue de leur pays natal. En somme, c’est de l’electrosamba-punk, plus favelas et moins intellectuel. Découverts grâce au remix irrésistible de « Melo Do Tabaco » par Spank Rock, on les retrouve avec un album des plus déboussolants. Instrus à la C&C Music Factory, gémissements d’un goût discutable, synthé approximatif, et on a pourtant envie d’y revenir, tiraillés entre un sentiment de franchement inaudible («Sobe o Som »), et de franchement génial (« Solo O Frango »). Un vrai plaisir coupable. EK Dawn Landes Handsome Furs To My Boy Fireproof (Fargo / Naïve) Plague Park (Sub Pop / Pias) Messages (XL / Beggars / Naïve) Fireproof est le deuxième long format de celle qu’on pourrait nommer héritière de Suzanne Vega, c’est-à-dire d’un courant de la folk music plutôt urbain et intellectualisant, plus branché poésie que nature. Mais Dawn Landes a eu la bonne idée de préserver, surtout dans sa voix et ses arrangements, quelques accents de son Kentucky Natal. Installée à New York, et membre de la communauté du Fast Folk de Greenwich Village, la douce Dawn a enregistré Fireproof en une journée, sur un vieux magnéto à bande. Le résultat suggère un univers d’une finesse rare, particulièrement perceptible à travers des titres comme « Twilight » ou « Picture Show ». Juste exquis. EK Elvis Perkins Ash Wednesday (XL / Beggars / Naïve) Le prénom du King, et le nom d’Anthony Perkins (à juste titre puisqu’il est son fils) on pourrait croire ce garçon né sous une bonne étoile. Mais non, Elvis a perdu son père du sida et sa mère dans les attentats du 11 septembre. Pourtant sa musique ne relève pas de la psychothérapie publique. D’un destin tragique, Elvis tire une pop/folk à la fois intelligente et légère. Ce « mercredi des cendres » regorge de ballades lunaires et de pop-songs enjouées. Le tout avec une voix à la Dylan, une grande force mélodique et une remarquable finesse des arrangements. Elvis Perkins prouve que le rock indépendant à l’américaine, quand il est bien fait, est indémodable. EK p30 Sur nos platines Nouvelle signature du label de référence Sub Pop (à qui l’on doit Nirvana et plus récemment CSS), Handsome Furs est le projet parallèle de Dan Boeckner, chanteur de Wolf parade, et de sa fiancée Alexei Perry. Les deux Montréalais ont imaginé un « parc des fléaux » froid, minimal et noisy, qui parvient malgré tout à ne jamais devenir morne. Leur rock languissant et répétitif aux touches électro plonge l’auditeur dans une léthargie vaporeuse plutôt agréable. L’hymne incontestable du duo, « Handsome Furs Hate this city », est une divine ballade électronique aux incantations de grand sage indien. Un disque qui pourrait être scandinave s’il n’était canadien. EK Someone Still Loves You Boris Yeltsin Broom (Polyvinyl / La Baleine) Encore un groupe repéré sur Internet, enfin un groupe qui le mérite ! Les chansons du groupe sont à l’image de son nom, comico-nostalgiques. Un peu de Weezer, beaucoup des Beatles et des Kinks. La batterie traîne un peu, la basse est un peu molle, les cœurs un peu faux, ça sent la répèt’ dans le garage. Pourtant, Broom est un album qui n’a l’air de rien, mais qui s’avère mélodiquement très costaud, avec ses ballades mélancoliques au piano (« Gwyneth ») ou ses pop-songs inattendues, telles « Travel Song », où une ligne de basse à la Nirvana rencontre des couplets à la The Shins. Du marshmallow pour l’âme ! EK Nouveaux venus de la scène « new rave » anglaise, ces disciples de Metronomy assurent en ce moment la première partie de Shitdisco. Le ton est donné, To My Boy est un groupe jeune, hype, nerd, fluo et électronique. Les ingrédients du duo : boite à rythme, basse électronique, synthé vintage. Messages nous sert une pop Lo-fi qui mélange punk, disco, funk, à la sauce décalée : accents improbables, paroles loufoques (« je suis le rayon X, j’aime ton squelette »), gimmicks moyens (« Eureka ka-ka-ka ! »). De ce disque très second degré ressortent pourtant quelques morceaux qu’on a du mal à se sortir de la tête, comme « Talk », « I am Xray » ou le single « Model ». A essayer. EK Fruitkey Chevaline (T-Rec / Anticraft) Après l’album Beauty is , Jason Glasser et son groupe Fruitkey nous envoûtent avec les mélodies malignes de Chevaline. Ce second album, délicieusement enivrant, nous embarque dans un voyage sensoriel. À travers une musique hétéroclite, Fruitkey nous fait pénétrer dans un univers surréaliste qui chevauche Rock, Folk, Country et electro. Bercé par une acoustique poétique, Chevaline nous évoque les tonalités suaves de Ben Harper. Une minute passe, et nous voici plongés dans l’univers Country. Clin d’œil à Bruce Springsteen ? Assurément unique, ce petit joyau est à écouter de toute urgence! EP DISC’OVER français Camille Bazbaz Le Bonheur Fantôme (Columbia/SonyBmg) On essaye tout juste de se remettre de la claque que l’on a pris avec le précédent album de Camille Bazbaz sorti en 2004 que revoici notre homme avec un album encore plus riche et varié ! Fort de ses travaux réalisés avec Winston McAnnuff, Sandrine Kimberlain ou encore Pierre Salvadori ces derniers temps, ce Bonheur Fantôme navigue entre chanson française et reggae, avec quelques teintes jazzy. On retiendra plus particulièrement les très radiophoniques «Excès d’Abus», «Con d’Homme» et «Tout ce que tu Veux», sans oublier cette chanson sublime et touchante, «D’Amour et d’Eau Fraîche», écrite par son pote Chet, dont on attend aussi l’album prochainement… Egalement deux duos roots avec Sly & Robbie. Ya pas à dire, Bazbaz est grand ! BC Oshen Je ne suis pas celle (V2/Warner) Trop vite cataloguée comme une pâle copie de notre Anaïs nationale, sa voisine de pallier (véridique !), pour qui elle a assurée moult 1ères parties, Oshen nous fait le cadeau de ce second opus, histoire de faire taire les critiques. Et pour se donner une crédibilité artistique, elle s’offre les services de Vincent Segal, la section rythmique de -M- et Bumcello, pour arranger les morceaux aux petits oignons et nous faire pleurer… Et l’on ressent sa patte dès «Dans la Peau», où de légères percussions entraînantes donnent le tempo à la suite. Malgré de nombreux morceaux non dénués d’humour, on pense au duo avec Anaïs (encore elle !), «Baratineur», ou «Jim», le ton de Je ne Suis pas Celle se veut plus grave où prédomine le thème des relations conflictuelles homme/femme. BC Spy Sur les Lignes à Hautes Tensions… (Out of Time/Mosaic Distribution) On les avait découvert il y a de cela quelques années avec un titre, «Christina Ricci», des plus efficaces, qui les avait vu squatté longtemps les ondes des radios Férarock, avec pour aboutir des prestations prestigieuses au festival Le Rock dans Tous ses Etats et en première partie, entre autres, de Hushpuppies et Deportivo. Il faut dire que nos ébroïciens cultivent leur différence en tentant de mêler à leur culture musicale anglo-saxonne des textes en français comme savaient si bien le faire des groupes comme Noir Désir ou Diabologum. On est totalement conquis par la fraîcheur de «I Want U Ooh !», qui ne serait pas s’en nous rappeler le groupe Welcome to Julian et l’énergie canalisée de Nada, Mysogine ou autre Sex & Glory. Un véritable talent à l’état brut. BC The sugar plum fairy pr. (Autoproduit) Sélectionné dans la catégorie rock pour les Découvertes du Printemps de Bourges cette année, ce groupe originaire de la région tourangelle, au nom énigmatique, surprend par la maturité qui se dégage de leur musique aérienne et minutieuse, que l’on compare déjà au travail de Thom Yorke avec Radiohead. Pour moins leur mettre la pression, on citera plutôt les Parisiens de Goo Goo Blown comme référence. En tout cas, une presse déjà dithyrambique et des prestations live de haute volée, avec des projections vidéo pour la touche visuelle, sont leurs atouts. A noter que leur album éponyme est produit par Derya Uzun (Arthur H, Noir Désir…). BC Contact/ Sin-Zéo : [email protected] DISC’OVER électro par Joss Danjean Justice Outlines (Ed Banger records/Because) Our lives are too short Benny … At home (Sonar Kollektiv/ Nocturne) Ces deux-là on les avait vu arriver depuis leur tonitruant début (le remix de « Never be alone » de Simian) et leur premier titre saturé de guitares abrasives à l’ambiance des plus noires « Waters of Nazareth ». Dignes descendants de la génération Daft Punk et logiquement hébergés chez Ed Banger Records, Xavier De Rosnay et Gaspard Augé déboulent avec un album ma foi intelligemment ficelé. Mélange habile de références disco passé sous acide, de verve rock filtrée et de voix trafiquées ou vocoder, le tout avec un son énorme compressé à mort (marque de fabrique des Daft d’ailleurs), le disque rempli haut la main son objectif. Reste à savoir s’il marquera autant les mémoires que celui de leurs prédécesseurs mais une chose est sûre : vous danserez à tous les coups cet été sur le tube cross-over « D.A.N.C.E. ». Bien joué les gars ! Kidkanevil Problems & Solutions (Firts Word record/La Baleine) Compils Voilà certainement l’une des plus jolies surprises du moment : cela faisait longtemps qu’on attendait un album estampillé ‘trip hop’ (oui ça existe encore !) de cette qualité… Après un maxi « Fire » qui avait fait parler de lui, le producteur anglais Kidkanevil de son vrai nom G. Roberts nous livre un « Problems & Solutions » qui couvre tout le spectre du genre : deep, hip hop, nu jazz, nu soul… On écoutera en boucle les magnifiques « The Hours » (dans la veine Cinematic Orchestra) ou encore le très Timbaland « The Profound Truth » pour ne citer que ceux-là. A noter les invités comme Lateef (Dj Shadow), Andreya Triana (Flying Lotus) ou encore Yarah Bravo (One Self). Vous attendez quoi là ? p32 Sur nos platines... Kitsuné Maison 4 (Kitsuné/Topplers) La maison Kitsuné ne fait que s’agrandir avec ce 4ème volume plus d’obédience pop que ses prédécesseurs. On découvre le remix de l’allemand Boys Noize du désormais tube « My Moon My Man » de Feist, encore des échappés de la scène nu rave avec Foals de Brighton, les jeunes rigolos et talentueux Hadouken de Londres, le futur tube « La Musique » des canadiens de Dragonette ici revisité par les australiens de Midnight Juggernauts… Bon c’est pas sûr que ces groupes laissent un souvenir impérissable (à part Feist ou Drakel bien sûr) mais pour l’instant c’est plutôt marrant et rafraîchissant. Mais que restera-t-il de la scène nue rave ? Voilà des français sur le label Sonar Kollektiv : le trio Outlines joue dans la même cour que les djs Mehdi et consorts mais avec une élégance plus évidente. Irfane (chanteur et producteur), Jérome Hadey et le graffeur Jay 1 livrent de nouveaux titres haut en couleur comme ces deux « Show me » et « Waiting in line » où s’invitent les Beat Assaillant ou ce « Too much to ask » avec Abd Al Malik, le tout au côté de leurs déjà connus « Our lives are too short » et « Listen to the drum ». Une belle découverte qui mélange habilement électronique, beats et influence hip hop de grande qualité et un sens de la mélodie étonnant. Toujours activiste Sonar Kollektiv nous offre du même coup l’album de Benny entre vocaux pop bricolo, rythmes décalés.. Un peu comme si Mika se lançait dans un croisement audacieux entre broken beat, pop et jazz. Encore un disque truffé de trouvailles sonores et de bonnes idées vocales qui fait du bien entre les oreilles ! Jouissif ! Lindstrom & Prins Thomas Soundboy rock (Columbia/ Sony Bmg) Tout le monde a déjà dansé sur les titres dancefloors concoctés par le duo anglais formé par Andy cato et Tom Findlay comme « If Everybody looked the same » ou « I see you you baby » ou plus ambiant comme « At the river ». Après un « best of » et une série de concerts des plus enlevés, le tandem s’est remis en selle chacun dans son studio puis ensemble et a produit une nouvelle bombe dont ils ont le secret. Toujours le même cocktail détonnant de groove danceflloor et d’ambiances planantes avec en invités Angie Stone (« Same as you »), Rhymefest (« The girls say »), Candi Staton (« Love sweet sound »), Simon Lord de Simian Disco Mobile (« The things that we could share ») ou Alan Donohoe de The Rakes (« See what u get ») pour ne citer qu’eux. Fabuleux ! Eddie Fowlkes Reinterpretations (Eskimo Recordings/La Baleine) Voilà une nouvelle version du premier album signé du duo norvégien Lindstrom et Prins Thomas sous le titre évocateur de « Reinterpretations » toujours sous le label Eskimo recordings. Alors que la première mouture du disque se perdait un peu en disco lente et éthérée, cette fois les deux compères proposent une relecture plus enjouée de leurs tubes comme « Turkish delight » (ici en version longue de plus de 10 minutes dans un trip à la ‘Metro Area’) ou « Mighty girl » et ses circonvolutions entêtantes au piano. A noter au passage les morceaux inédits « Nummer Fire En » et « Nummer Fire To ». Une très bonne séance de rattrapage en somme ! V/A Nothing much : best of Minus (Minus/La Baleine) Groove Armada- Welcome to my World (Submerge/Uwe/Discograph) A la suite des très belles sorties du label-distributeur techno de Detroit Submerge via les frenchy de Uwe comme Galaxy 2 Galaxy, Aux88 ou Dark Energy (James Pennington), on retrouve le vétéran Eddie ‘Flashin’ Folwkes dans ses œuvres avec un « Welcome to my world » qui s’affranchit des codes habituels du genre avec des titres comme le très deep « Brother man » ou l’entêtant « Deep groove ». Exit les ‘dj tools’ (ie morceaux pour les djs) pour un disque plus approprié à une écoute domestique. Depuis le début de sa carrière (son premier succès sur Metroplex date de 1986), Eddie a enregistré et remixé plus de 100 titres et on peut entrevoir aisément devant lui une longue carrière pour cet artiste bien ancré dans son époque. V/A a Radio Slave : Misch Masch (Fine/Four Music/Nocturne) On avait certainement tort de penser que la minimale était basée à Cologe via la plateforme Kompakt car encore et toujours les canadiens existent et signent. Ainsi Richie Hawtin avait relancé une nouvelle structure après feu +8 et son sous-label Probe : Minus. Lentement mais sûrement les sorties de grande qualité se sont succédées, installant le nom du label au panthéon du genre. La première double compilation du label est l’occasion de retrouver des petites merveilles du genre signées Magda, Marc Houle, Hearthrob, Troy Pierce ou le maître de maison Richie Hawtin luimême. Un must pour les amateurs. Après Tieschwarz et Dj Hell, c’est au tour de Radio Slave de s’y coller derrière les manettes de la série de compilation Misch Masch. Aucune faute de goût dans un mix qui ne vous lâche pas jusqu’à la fin. Rien à redire sur le choix des titres : Mocky, Trentemoller, Roman Flügel, Booka Shade pour ne citer qu’eux et 2 titres signé Radio Slave sans compter les remixes qu’ils signent aussi au passage. Le 2nd cd comme à son habitude reprend leurs remixes les plus marquants comme le génial « Darkness » de Carl Craig dont le coté hypnotique et lancinant est totalement respecté ou le très beau « Minimal » signé Pet Shop Boys. Parfait dans la discothèque de tout electro-addict qui se respecte. DISC’OVER black V/A Tu Shung Peng Absolut Funk Volume 4 (Body & Soul/Nocturne) Let’s Boogaloo, Volume 4 ) (Records Kicks/La Baleine) Around Tu Shung Peng (Education / Autoprod) Un concentré de funk old-school, de musique latine et de jazz dancefloor, mixé par Dj Andy Smith, connu pour son travail avec Portishead, et plébiscité par Gilles Peterson himself pour ses sélections funky à souhait. Il nous propose un mix pointu et deep funk imparable pour les érudits et les amateurs de la musique des 70’s. The New Mastersounds, The Belles et leurs voix sensuelles, prêtresses de la soul music, Billy Garner. La scène urbaine puise dans son patrimoine musical légué par les anciens, la sève qui alimente ses créations. Absolut Funk, aussi est un mix pointu de Funk de l’époque d’or de 1967 à 1976 comme les Jackson 5. Pour leurs 4ème volumes, ces compilations réveillent l’envie de soul music qui est en nous. JL Polyrythm Addicts Break Glass (BabyGrande/ Nocturne) Poussez le volume pour ce groupe dont on pensait la réunification impossible! Pourtant si, Mr Complex, Dj Spinna, Shabaam Shadeeq et Tiye Phoenix reviennent après des aventures solos avec un groove énorme. Reachin’ est un titre avec Pharaohe Monch, qui sortira son prochain album « Desire » le 26 Juin aux Etas-Unis. Polyrythm Addicts sait faire du rap conscient sur des belles boucles samplées, avec la voix féminine Phoenix qui a amplement la carrure d’une Eve au sein de Ruff Ryderz. Les featurings sont au rendez-vous : Large Professor, Planet Asia, Phonte de Little Brothers. Focalisés dans le hip-hop des années 90’s, Polyrythm veulent seulement servir un hip-hop de qualité à leurs addicts. JL p34 Sur nos platines A la manière de Groundation, cette formation de dix jeunes musiciens s’attache à refaire vivre le roots des années 70 dans un pur style original. Avec persévérance la troupe s’est montée en dix ans un studio et une structure à la hauteur de leurs exigences, et sort donc ce Around Tu Shung Peng après quelques maxis. Accompagnés régulièrement des chanteurs jamaicains Ganja Tree et Daniel Ray, les Tu Shung se décrivent aussi comme un backing-band et n’hésitent donc pas à inviter quelques grandes voix. Ainsi la France pourra se targuer d’avoir donné un second souffle à Ken Boothe en lui composant ce « Show Me That Love ». VB. Live : 15 juin “festival combo 93” à Cergy, 23 juin à Dampierre en burly, 12 juillet festival de Blois (organisé par philipe manoeuvre), 20 juillet à Villefranche sur saône New York City Band with Luther Vandross New York City Band (Douglas Records/ DG Diffusion) La réédition de ce disque va mettre un terme à l’idée que la bande originale d’un navet (Sunnyside qui a tenu deux jours en salle en 1979) est une carotte. En quittant le potager pour se rapprocher du disque, on y découvre des boucles disco-funk aux allures de comédie musicale. Une ballade dans le New York des 80’s grâce au New York City Band composé d’un orchestre, de choristes et de la voix que la Femme exige : Luther Vandross. Il suffira d’entendre les trois solos qu’il signe sur cet opus pour deviner que les années qui suivront, il deviendra l’égérie de la sensuelle black musique au même titre que Marvin. SC The Blacbyrds Lovebyrds Happy Musicn: The Best of the Blackbyrds (Fantasy/ Concord Music/ Universal Jazz) Ces deux compilations nécessaires et fort bien réalisées permettront à ceux qui ignorent encore la magie de ce groupe, de découvrir le meilleur de sa production. Donald Byrd lui-même, ancien membre des Jazz Messengers, a eu l’envie de monter en 1973 une formation avec quelques uns de ces étudiants. Très influencé par la vague jazz funk qui déferle sur l’Amérique, The Blackbyrds trouve son inspiration dans la musique des Headhunters, de Maceo and the Macks et de Parliament. Très vite les succès se sont enchaînés puisque « Happy Music », « Time is Moving », « Soft and easy » et « Supernatural feeling » culminèrent dans les charts pendant plusieurs mois. Précurseur de l’ère disco, ce groupe injustement méconnu ravivera les dancefloors plutôt «vintage ». PD Marco Polo Port Authority (Rawkus / Nocturne) Jeune canadien issu du collectif Beat Society, Marco Polo, trouve une place de prestige chez Rawkus pour ce premier opus. Après avoir fourni les Boot Camp Click, Masta Ace ou autre Talib Kweli, il prouve sur ce Port Authority un talent au delà de nos espérances. Plutôt enfermé jusqu’ici dans un style boom-bap new-yorkais parfaitement interprété, mais parfois redondant, il affiche une musicalité supérieure sur son solo, qui conserve un aspect assez classique au côté de OC, Edo-G ou Buckshot. Mais il ne s’empêche pas de faire un petit tour vers le groove serré de Kev Brown et du crew Low Budget, ainsi que vers la soul de J. Davey. VB. Lupe Fiasco Bouncer Crew Moka Only It Was Written (101 Distribution/Nocturne) Xtasy For Ladies (Inflammable Records/ Nocturne) Vermillion (Urbnet / 2Good) Ce titre d’album vous dit quelque chose ? Evidemment, c’est celui du deuxième album de Nas. Pour promouvoir son album Food and Liquor (déjà sorti), Lupe a décidé de le récupérer pour en faire un tribute sur sa mixtape. Bien sûr Nas est présent sur le morceau éponyme, mais ça n’est pas tout. Le jeune prodige de Chicago nous délivre à chaque titre une énergie contagieuse. Des remix, des lives, des invités de marque (Jay-Z, Evidence, Kanye West, Joy Denalane…) pour une friandise aussi savoureuse que l’album. Goûtez-y sans hésitation. S O La rencontre East Coast/West Coast au cœur de cet album réunissant les meilleurs, telle est l’initiative de Dj Cam producteur du projet. MC Eiht de Compton’s Most Wanted qui nous offre une reprise du titre Street Life de Crusaders, lourd de sens quand on vient du ghetto. Egalement la présence de Frank-N-Danc, les petits protégés du regretté Jay Dee, Buckshot, Med, Roc C (Stones Throw), Inlove, Supastition, Do It All de Lords of The Underground … Le tout mixé et produit par le frenchie Dj Cam, habitué des grosses sorties hip-hop, avec une tendance gangsta rap et abstract, ici d’une judicieuse homogénéité. JL Boudé par des USA comme souvent égocentriques, Moka Only est pourtant le meilleur artiste rap de ce début d’année. Alors qu’il vient d’enchaîner deux sorties tout aussi énormes l’une que l’autre, à savoir Desired Effect Vol.2 et The Station Agent, l’ex Swollen Members met le couvert pour la troisième fois en moins de six mois avec ce Vermillion. Nouveau sans faute, l’album appui le style de ses prédécesseurs, déjà habités par l’influence de Jay Dee. Moka s’amuse comme jamais et nous fait rentrer dans ses pensées d’un rap de haute volée. Il n’oublie pas de nous gratifier aussi de quelques refrains ou nappes chantés comme à son habitude. VB. DISC’OVER world/jazz Speedometers Four Flights Up (Freestyle Records/ La Baleine) Leurs précédents albums, Work It Out, et At the Speakeasy, étaient déjà reconnus comme une promesse d’avenir pour ce groupe, Speedometers, formé en 1999. Leur collaboration avec Marva Whitney, Lee Fields, est à la hauteur de leur talent. Leur spécialité est la reprise élargie de mythes du funk américain comme ChiLites dont ils reprennent brillement le « Are you my woman ». On est bien loin du schéma entrepris par le duo Jay-Z-Beyoncé, qui s’était attaqué au sample de ce morceau avec Crazy In Love. Ici, reprise exemplaire, tout pour habiller ces cuivres et ces rythmes funk. On chuchoterait même qu’ils s’entoureraient prochainement de DJ Format. JL Sur nos platines Mystic Revelation Of Rastafari Carried Beyond (Dixiefrog) Avec plus de 50 minutes de percussions et de chants sur une seule piste, la «Grounation» ne sera pas l’alliée de votre lecteur MP3 mais plutôt celui de votre chaîne de salon. Lors d’une soirée, seule face à un coup dur, elle permettra de surpasser les soucis, tellement elle communique en vibrations. Mystic Revelation Of Rastafari fondé en 1947 est le digne héritier de cette tradition et depuis d’autres influences comme le jazz et le blues l’ont rejoint. Une musique qui ne manque pas de rappeler la douloureuse histoire de l’esclavage mais qui regarde vers l’avant avec un esprit positif emprunt au mouvement rasta. SC Dr Das Billy Cobham Bad blood Emergency Basslines (VU Recordings / DG Diffusion) Art of four (In+Out records/Nocturne) Bassiste et programmeur de Asian Dub Foundation pendant plus de 13 ans, Dr Das sort son premier album solo, un instrumental sublime. La ligne de basse, fil conducteur de cet album, nous promène le long de ces sonorités dub avec une musique électronique remplie de distorsions, de percussions, de beats. Un album expérimental mais abouti, avec un sens du détail minutieux, comme en témoigne le titre Communique, inspiré de sonorités indiennes et orientales. Il prépare actuellement son second album, Sunadamala Vol 1, qui puise dans le reggae indien. Le mystère s’installe grâce à de nombreux bruits digitaux inlassablement placés autour de la fameuse basse. JL Après s’être récemment attelé au quintette et au trio, le prodige des cymbales Billy Cobham a formé un quartette. Les jazzmen qui l’entourent sont très respectés : Ron Carter, l’un des plus prolifiques bassistes de toute l’histoire du jazz, l’alto Donald Harrison et le pianiste James Williams. Ensemble, ils se réapproprient leurs compositions respectives telles que « Good for the Soul », « Last Resort » ou le classique « Alter ego » sanctifié par Kenny Barron. Mentions particulières pour la belle version d’ « If I were Bell », standard classé inoxydable. P.D Manu Codjia Xavier Rudd Songlines (Bee Jazz/Abeille) White moth (Anti / Pias) Tous les grands leaders s’arrachent ce guitariste de 31 ans : Daniel Humair pour son groupe Baby Boom, Henri Texier pour son Strada Sextet, Christophe Monniot pour son Monomania, ou Erik Truffaz pour son Ladyland quartet. Oui mais voilà , “je ferai un disque quand le moment sera venu de dire quelque chose de nouveau et de personnel”, nous avait confié le natif de Chaumont il y a quelques années. Ce moment est venu. Effectivement, la patte ressort : accords originaux, enchaînements et passages, résonance des notes, permanence du lyrisme. Le style chaloupé et sensuel de ceux qui ont fait avancer le langage de l’instrument. BP Inspiré par Paul Simon, Xavier Rudd se situe à mi-chemin entre, Jack Johnson, Frankenreiter et Bob Marley. Artiste multi instrumentaliste, ce jeune australien s’est crée son propre univers, qui navigue entre Rock, Folk, Reggae et world Music. White moth, son quatrième et dernier album, est avant tout un album intimiste, à travers lequel Xavier Rudd nous fait partager des parenthèses de vie, auprès de sa famille, sa rencontre avec les musiciens dans les tribus Australiennes, l’anniversaire de sa femme au Sri Lanka… White Moth est une subtile invitation au voyage. Alors, vite, évadez-vous ! EP Jacques Coursil Clameurs (Universal Jazz) A 67 ans, Jacques Coursil, une gloire du Free jazz de la fin des années soixante, enfourche un météore magnifique. “Ma trompette parle et crie. Je la laisse résonner, et je ponctue de paroles de poètes”, commente l’artiste qui, souriant et décontracté, n’a sans doute pas encore réalisé que son disque est un monument. Les élans fougueux de l’instrument, suivis du sillage brûlant des mots scandés, provoquent un plaisir fou; celui de la prise de conscience. “Le cri est le privilège de l’homme libre, je ne suis qu’un vecteur”, explique modestement l’Antillais. “ Je joue comme je parle, sans élever la voix, dans un souffle continu”. Bouleversant. BP Eric Le Lann / Jannick Top Le Lann – Top (Nocturne) La rencontre de ces deux instrumentistes paraissait improbable. D’un côté le suprême trompettiste Eric Le Lann qui a côtoyé durant sa carrière Mike Stern, Dexter Gordon et Chet Baker; de l’autre, le bassiste de rock et directeur musical Jannick Top qui est passé allégrement de Magma à Johnny Halliday. Toutes les compositions signées des deux leaders sont étoffées par Lionel Louéké, guitariste d’Herbie Hancock et le fantastique batteur Damien Schmitt. La basse souple et féline de Jannick Top rivalise d’inspiration avec la trompette aux accents davisiens d’Eric Le Lann. L’avenir de la fusion est là. P.D Suga Roy & Conrad Crystal Highest Grade (Heartbeat/Nocturne) Le producteur Suga Roy et le chanteur Conrad Crystal ont allié leurs talents pour un premier album, et la magie a opéré. Une alchimie née en 2002 qui débouche sur un opus reggae dance hall énergique chargé de textes porteurs d’espoirs en direction de la jeunesse. Une collaboration combinée à l’apparition de grands du reggae comme Richie Spice, Anthony B, ou encore Lee Scratch Perry, qui devrait devenir un classique. Avec ce premier essai de qualité, le duo est fin prêt à envahir l’Europe. Les deux rastaman devaient se trouver, c’est chose faite. La conquête ne fait que commencer. S O LIVRE + DVD O DVD Les Wampas Melting Pot For The Rock 2 – Les Portes du Futur (Atmosphériques/Universal) (Utter Staff/Justlikehiphop) Ce n’est pas un Retour vers le Futur volume 2 mais, en toute simplicité, une vision artistique d’un groupe au sommet de sa gloire (tardive), vu par une personne qui leur est très proche, en l’occurrence David Vallet. Vous allez (re)découvrir les facéties du combo punk le plus emblématique de la scène française, à travers leurs prestations scéniques des plus incroyables et leurs différentes facéties en direct des loges ! On a le droit également aux clips exclusifs de leur nouveau single et du titre nommé pour concourir à l’Eurovision, Faut Voter pour Nous. Et quand on connaît les résultats du côté tricolore, on aurait mieux fait d’y envoyer Didier Wampas et sa bande en Finlande ! Enfin, on ne refait pas le passé de nos « No Futur »… BC Un dvd qui nous plonge au cœur des soirées hip-hop régulières Abracadagroove où le brassage des genres est de rigueur et ce via la complicité d’Eclektik (Zio-John, Pez’Mo et Aldrick). Les plumes les plus habiles donnent ici toute leur énergie face à un public chaleureux. Quant à la teinte hiphop jazzy on la retrouve avec les artistes Kohndo, Séisme, Enz, Dernier Pro, Sept, le beatboxeur Tez. Les performances sont aussi au rendez-vous : Octobre Rouge, Puzzle, Zoxea pour un « Qu’est-ce qui fait marcher les sages » d’anthologie. Au final, bon nombre de découvertes intéressantes durant ces 4 heures de concerts inédits, d’interviews où les artistes s’expriment tout à leur aise, sous l’œil avisé du réalisateur Pierre Jampy. JL Marc Ribot Prince La corde perdue (La huit/Spirale) Sign’O The times (Barclay) Pour l’amateur français, le guitariste américain de jazz Marc Ribot existe comme une légende en résidence à New-York. Des bruits reviennent : cet émule d’Ornette Coleman et d’Albert Ayler serait le plus innovateur, le plus inspiré, le plus passionnant sur son instrument. On savait que les stars se l’arrachent, il a tout de même enregistré un disque entier avec Solomon Burke, a accompagné Wilson Pickett, Elvis Costello, Tom Waits, Marianne Faithfull et John Zorn. La réalisatrice Anaïs Prosaïc a voulu faire la part des choses. Eh bien annonçons la nouvelle. Nous voici en face d’un virtuose, d’un surdoué, desservi par un seul défaut : sa discrétion. Un documentaire bienvenu. BP Cette réédition du film de la tournée Sign’O the Times de 1987 est en fait une mise en scène imaginée par le kid de Minneapolis himself, qui mélange vraies scènes de live (« Housequake ») et vidéos en playback (« U got the look »). A l’exception de « Little Red Corvette », tous les titres proviennent du double-album éponyme, pour beaucoup le meilleur opus du nain pourpre. Les puristes re gretteront l’absence de « The Ballad of Dorothy Parker », qui est pourtant devenu un classique des tournées princières. Plus funky que jamais et entouré des fidèles Sheila E., Doctor Fink et Eric Leeds, Prince rayonne dans ce DVD royal ! EK O LIVRE Dictionnaire Raisonné du Punk Pierre Mikaïloff (Scali) Nous célébrons cette année les 30 ans de la naissance, et de fait de la mort du mouvement punk. Pierre Mikailoff, guitariste des Désaxés dans les années 80 ayant aussi joué avec Jacno, a profité de cet anniversaire pour bûcher sur un dictionnaire du punk qui, une fois n’est pas coutume, fait la part belle aux références françaises. Introduit par Richard Branson - le seul à avoir osé sortir le Never mind the Bollocks des Sex Pistols - toutes les références punk y figurent, depuis « Anarchy and the UK », jusqu’aux « Zip » des blousons noir. Un dico qui n’est pas réservé aux initiés, mais plutôt à tous ceux qui cherchent à approfondir leurs connaissances en punkitude. Pas très analytique, mais assez riche. EK Rip it up and start again Simon Reynolds (Allia) Si vous avez été passionné par la lecture de «England‚s dreaming» de Jon Savage, pavé traduit par Allia qui narrait le punk anglais, vous deviez attendre la suite avec impatience. Simon Reynolds, qui n’a pas vécu la furie punk (il était trop jeune pour cela), s’attaque en plus de six cent pages à la musique de 1977 à 1984. L’occasion de découvrir que les années 80 regorgeaient d’artistes de qualité, même si ce ne sont pas ceux là dont les médias ont le plus parlé à l’époque, ce qui fait qu’ils sont pour partie un peu méconnus. Voire culte. JMG Musique 2.0 Solutions pratiques pour nouveaux usages marketing Borey Sok (Irma) Ecrit par un jeune diplômé en communication, ce livre s’adresse aux professionnels de la musique. Mieux qu’un séminaire de trois jours, « Musique 2.0 » dresse l’inventaire de la vente de la musique, avec exemples à la clé. Un ouvrage stimulant qui complète bien la lecture de « Digital Magma » sorti il y a peu. JMG L’extravagante épopée du Printemps de Bourges Bertrand Dicale (Hugo Image) Entre ses collaborations au « Figaro », à rfimusique.com ou au « Fou du roi » et l’écriture de son récent blog (www.pasplushautquelebord. blogspot.com), Dicale trouve encore du temps pour raconter l’histoire d’un petit festival de chanson devenu un événement incontournable, qui ratisse désormais large, avec toujours une même envie : faire éclore les talents de demain. JMG MULTIMÉDIA Retrouvez chaque mois notre sélection des nouveautés multimédias !par Yvoman PC et XBOX 360 XBOX 360 Two World Harry Potter et l’ordre du Phénix Nobilis- EA Games Nous sommes tous des enfants devant la magie, et quel magicien n’est plus célèbre qu’Harry Potter, lui-même d’ailleurs de moins en moins un enfant et bien plus un « presque adulte » maintenant ! À chaque roman son film, et à chaque film son jeu ! Celui-ci ne déroge pas à la règle et profite en plus de la prodigieuse avancée technologique de la 360 pour sublimer chaque parcelle du jeu. Jamais Poudlard n’est apparu aussi beau, et pour la première fois, dans sa totale intégralité visitable, alors que bien sûr, pour le film, l’école est en réalité composée d’une multitude de lieux différents pour donner l’illusion d’un tout, grandiose ! La trame du film se confond parfaitement avec le jeu, l’interaction en plus ! p38 Profitant de l’engouement sans limites des fans d’Héroic Fantasy post « Seigneur des Anneaux », les éditeurs se surpassent parfois pour nous en mettre plein la vue, c’est indéniablement le cas avec Two World, qui joue dorenavant dans la cour très privée « d’Oblivion », autant par la qualité graphique de la réalisation, que par la richesse du game play. Qui des deux ténors en sera le vainqueur ? Impossible et surtout inutile à dire, car une chose est certaine, les joueurs seront eux, les grands gagnants ! WII PS3 DS Mario Strikers Charged ed Football Ghost Recon 2 Anno 1701 Nintendo UbiSoft Dawn of Discovery/Disney Interactive Lorsque la furieuse « bande à Mario » cherche à réinventer le football de papa, le terrain de jeu se transforme littéralement en une arène de combat déchaînée ! Il suffit de découvrir le ballon en métal utilisé dans le jeu, bourré d’énergie aux couleurs changeantes selon la charge, ainsi que le niveau de fureur démesurée des personnages et les nouvelles règles de jeu totalement « renversantes », pour réaliser que tout compte fait, le football de la FIFA ce n’est vraiment que pour les enfants de chœur ! Quelques mois après la 360, la PS3 s’offre une légende ! Mais, faut-il simplement rajouter un 2 pour faire d’un très bon jeu une nouvelle étoile du box-office ? Eh bien c’est définitivement OUI, le 2 c’est mieux, meilleure jouabilité, meilleurs graphismes, des fonctions supplémentaires (déclenchement d’explosifs à distance..) et aussi la refonte du « Cross-com » qui peut s’afficher dorénavant en plein écran ; les experts apprécieront ! Le jeu, quant à lui, reprend pour notre plus grand plaisir toutes les phases infiltration et opérations commandos en solo ou en groupe, avec un mode multijoueurs toujours aussi fun. Coloniser les Amériques à bord d’un trois mats, d’une bande de marins prêts à tout et d’un simple stylet de DS, c’est désormais possible ! Adaptation ultra-réussie de la version PC, ce jeu de gestion intuitif et captivant, propose au long de ses 15 missions en solo, le contrôle de nouvelles terres, d’en négocier certaines ou de guerroyer allégrement pour d’autres ! On ne s’ennuie jamais un instant sur Anno 1701, le gameplay est un modèle de fluidité, de simplicité et de plaisir garanti ! HIGH-TECH par Antoine Coïc ESTHÉTISME ET MINCEUR ! Ce mois ci, honneur à l’esthétique, la beauté et la légèreté. Rassurez vous, OpenMag ne s’est pas transformé en magazine féminin… Non, nous allons vous donner toutes les raisons de divorcer de votre vieux et gros tube cathodique pour passer aux dernières générations d’écrans plats disponibles sur le marché. LG 37LY95 Philips 42PFL7662 On les connaît moins bien que les gros acteurs du marché mais grâce à ce modèle dernière génération, LG a mis les petits plats dans les grands. 97cm, Full HD et complet en connectiques, ce modèle devrait satisfaire les personnes, qui comme moi, n’ont pas un très grand appartement mais désirent bénéficier d’une image de très haute qualité. Il dispose d’un pied pivotant et d’une jolie finition noire laquée. Grâce à cet écran, accédez au monde numérique en toute simplicité. Tuner TNT intégré, 2 prises HDMI, multi-affichage… Philips nous propose ici un véritable écran multimédia qui satisfera aussi bien les adeptes de la Hi fi que ceux du monde informatique. Grâce à son port USB, vous pourrez lire tous types de fichiers multimédias tels que vos photos numériques ou bien vos fichiers MP3. Les soirées diapos sont de retour mais en Full HD. C’est votre grand mère qui va être contente ! Dimension avec pied : 1005x661x265mm Dimension avec pied : 1046x749x265mm Sony KDL 46X2000 Canon Selphy ES1 Connu comme étant un des meilleurs acteurs du marché de la télévision, la marque japonaise avait fait un départ timide dans les nouvelles générations d’écran plat. Le tir a vite été corrigé cette année en nous proposant un très bel écran 117cm en Full HD. Equipé de toutes les connectiques possibles de dernière génération et d’enceintes de qualité, il sera le partenaire idéal des cinéphiles exigeants. Vous ne regardez plus un film, vous y participez ! Prévenez les cardiaques avant de lancer le film d’horreur ! En avez vous assez de ne pouvoir regarder vos photos numériques que sur un écran ? Assez de ne pas pouvoir donner des doubles de vos images préférées à vos amis ou à vos proches ? Cette petite imprimante 10x15 devrait palier à tous ces petits soucis. Compact et très simple à utiliser, elle est l’outil parfait pour les voyageurs ou encore les réfractaires à l’informatique qui souhaitent profiter ou faire profiter de leur clichés sur papier. Ajoutez-y une palette créative très complète avec même la possibilité de réaliser des calendriers et vous ne pourrez plus vous en passer. Dimension avec pied : 1173x778x279mm p40 SHOWCASE fnac H-BURNS SUSHEELA RAMAN ELECTRODUNES CAEN LYON PART-DIEU VENDREDI 8, 17H30 LUNDI 25 JUIN, 18H MERCREDI 27 JUIN, 17H30 RADIOSOFA NOVOX POUM TCHACK VENDREDI 29 JUIN, 17H30 ANGERS SKYE JEUDI 14 JUIN, 17H30 MARSEILLE – LA VALENTINE CANNES SAMEDI 9 JUIN, 16H VENDREDI 29 JUIN, 17H30 JEHRO ANNECY SASHIRD LAO VENDREDI 29 JUIN, 17H JEUDI 14 JUIN, 17H CERGY BOOGIE BALAGAN SAMEDI 9 JUIN, 16H00 MARSEILLE AIX-EN-PROVENCE MERCREDI 13 JUIN, 17H30 JAMAÏCA ALL STARS SPLINE PARIS – CHATELETLES-HALLES VENDREDI 15 JUIN, 17H30 ULTRA ORANGE ET EMMANUELLE SAMEDI 16 JUIN, 16H OURS MARDI 19 JUIN, 17H30 STOMY BUGSY MERCREDI 27 JUIN, 17H TIMIKE H-BURNS SAMEDI 16 JUIN, 15H30 BA CISSOKO AVIGNON PIERO BATTERY MERCREDI 27 JUIN, 17H30 SAMEDI 23 JUIN, 17H30 CHARTRES ROÉ VALERIE LEULLIOT SAMEDI 9 JUIN, 15H MONTPELLIER PARIS – ST LAZARE ROÉ JEUDI 7 JUIN, 17H30 BORDEAUX ZENZILA JEUDI 7 JUIN, 18H CLERMONT-FERRAND SAMEDI 9 JUIN, 16H30 PARIS – ITALIE 2 VENDREDI 15 JUIN, 17H30 SAMEDI 9 JUIN, 15H30 ROÉ IMBÉCILE MERCREDI 6 JUIN, 17H30 JEUDI 14 JUIN, 17H30 VENDREDI 15 JUIN, 17H30 VENDREDI 8 JUIN, 17H30 VERSARI KARLTONE RIDAN ENIGMATIK JEUDI 28 JUIN, 17H30 MERCREDI 27 JUIN, 16H30 SAMEDI 9 JUIN, 16H H-BURNS + HOT FLOWERS THE SHIELS ULTRA ORANGE ET EMMANUELLE BRICE JEUDI 14 JUIN, 17H30 SAMEDI 23 JUIN, 17H30 BB BRUNES PARIS – TERNES AXELLE RED DIJON VENDREDI 15 JUIN, 17H30 LA RUE JOSÉPHINE VENDREDI 29 JUIN, 17H30 JEUDI 14 JUIN, 17H30 NELSON ADRIENNE PAULY LUNDI 18 JUIN, 17H30 ROUEN GRENOBLE MERCREDI 13 JUIN, 17H30 JEUDI 7 JUIN, 17H00 STEPHAN EICHER VERSARI JEUDI 28 JUIN, 17H MARDI 26 JUIN, 17H00 OURS H-BURNS LIZ MCCOMB SAMEDI 23 JUIN, 15H CLYDE NANTES STRASBOURG VENDREDI 8 JUIN, 13H VENDREDI 8 JUIN, 17H30 JEUDI 14 JUIN, 17H30 BŒUF JEAN-MICHEL JARRE BRICE LYON BELLECOUR ORLÉANS TOULOUSE LOS CHICROS JEAN-MICHEL JARRE ROÉ BREST MERCREDI 13 JUIN, 18H30 SAMEDI 30 JUIN, 16H JEUDI 14 JUIN, 17H30 VENDREDI 29 JUIN, 17H30 VERSARI BOULOGNE VENDREDI 8 JUIN, 18H30 LA DÉFENSE-CNIT MARDI 5 JUIN, 17H30 JEUDI 7 JUIN, 17H30 IMBERT IMBERT L’OPÉ ELECTRO Retrouvez aussi l’essentiel des discographies de Daft Punk, des Chemical Brothers et de David Guetta. CHEMICAL BROTHERS DIGITALISM DAVID VENDETTA We are the Night (EMI) Idealism (EMI) Rendez-vous (Warner) JUSTICE DAVID GUETTA Justice (Because/Wagram) Pop Life (EMI) SIMIAN MOBILE DISCO Attack Decay Sustain Release (V2/Naïve) FÊTE DE LA MUSIQUE PARIS Hôtel de Sully 62 rue St Antoine Paris 4ème, De 18h à 23h30 LOÏC LANTOINE, CHET NUNETA, BOOGIE BALAGAN, LES FRÈRES GUISSÉ, LOLA LAFON, JEHRO, TÊTES RAIDES, OLIVIA RUIZ... DOUBLE STONE WASHED (BLUES, ROCK ’N’ ROLL) BREST LYON PART-DIEU Forum, 18H Les Invités de Villeurbanne : SOCALLED Place de la Liberté, 19H La Fnac de Brest vous proposera trois groupes à suivre de près ! FNAC LA DÉFENSE CNIT 1er étage du magasin RIGOLUS, JAZZ, ROCK, 13H DÉFENSE JAZZ FESTIVAL (15 JUIN AU 1ER JUILLET) MACEO PARKER, AHMAD JAMAL, MAMANI KEITA... FNAC TERNES en magasin, 16H “ZABUMBA” (BATUCADA), GOSPEL DREAM, Carte blanche à DOMINIQUE FILLON et MARCIO FARACO Rue Gonod, 18H « IMAGINEZ UN MONDE SANS MUSIQUE » La Fnac de Clermont-Ferrand invite des artistes-plasticiens à s’exprimer sur cette question. BETA SIMON (album produit par Tiken Jah Fakoly) Place François RUDE, 20H À 23H 3ème édition de la Scène Fnac Fête de la musique GRENOBLE Victor Hugo Forum Fnac, 15H À 18H Les Nuits en Or du court métrage LE MANS Centre ville du Mans, Place du Jet d’eau, 20H ANNECY Place Sainte Claire, DE 19H30 À 00H AILLEURS (PopRock), DREAD LION (Roots’n Ragga), NO MAD’S LAND (World) ANGERS Place du Ralliement, 20H À 2H SVISKA MEP (ROCK SKA), ADAMA YALOMBA (WORLD), ASTHÈNE ( POP ROCK) BORDEAUX au forum - 2ème étage, 17H30 MARSEILLE Cabaret aléatoire - La Friche, 19H Concerts, show, performances NANTES Forum, 17H30 Les labels nantais font leur fête de la musique (rock, hip hop, blues) La Scène Fnac Le Mans: NOVELS, IMBERT IMBERT, EKCE TERA ... Trophée d’Auguste à la Turbie, 19H30 La Fête de la Musique des Fnac de Monaco et Nice avec ROÉ ET KUTA, pour un concert en plein air, sous les oliviers et face à la mer… NÎMES Place du Musée du Vieux Nîmes, 20H La fnac de Nîmes organise une scène extérieure d’exception, avec MATIÈRE DES AXES, TRASH AKA L, et carte blanche à BEGGARS BANQUET. Hippodrome de Marcq-enBaroeul, 20H THE RABEATS + SCOTTLAND + AGENCE TASS LYON BELLECOUR Forum, 17H30 ULTRA ORANGE ET EMMANUELLE Boulevard Cunéo, devant le Bar à Thym, 17H30 KOUKOUROUKOU (batucada), DIABLOSON (salsa), OPEN SEASON, (jamaïcaine) et JACQUES DAOUD (Soul, Funk) TOULOUSE Concerts de HIRIPSIMÉ et BRICE, chanson française. TOURS Place des Turones, 19H Fête de la musique avec Fnac et “Terre de son” VALENCE Kiosque Peynet, 20H SIMÉO (chanson française), KARPATT (jazz), LES JUGES FULTON (punkrock français) VALENCIENNES Sur la place d’armes 18H ORLÉANS Fnac, TOUTE LA JOURNÉE LILLE TOULON Au forum, 17H30 NICE DIJON La Fnac présente : FMR.EXE (Découverte Bretagne du PRINTEMPS DE BOURGES), LEBOWSKI ET SENTINELLES. Au forum, 17H30 Forum de la Fnac, 17H30 CLERMONTFERRAND Place des Lices, DE 20H À 2H ST ETIENNE CAEN LILEA NARRATIVE, ELECTRO/HIP-HOP POUR « NOUVELLE CHAIR » (Naïve) RENNES Nouveaux Talents Jazz Un programme exceptionnel ! GLACIZ ET ZESKIMO, SINCLAIR Face au PhéniX, DE PAU Place Clémenceau, 21H Les Tambours du Bronx et guests PERPIGNAN Forteresse de Salse, 20H Programmation d’artistes Fnac 17H À 1H E-GARDEN 2007 scène ELECTRO avec LUD’O, JULIEN CONEM , CHRIS, ROMU !, MIKE KRÖFONE FESTIVAL NICE JAZZ FESTIVAL MICROCOSM LA ROCHE SUR YON LES 28, 29 ET 30 JUIN 2007 Pour cette 7ème édition, têtes d’affiche et découvertes rock, slam, electro, hip hop et pop se côtoient dans l’atmosphère surnaturelle qui a fait la réputation du festival. 28.06 : ABD AL MALIK 29.06 : 2 MANY DJ’S + HERMAN DUNE + WAX TAILOR + ZENZILE + I’M FROM BARCELONA + LITTLE BARRIE + SHY CHILD + HEY GRAVITY + MY NAME IS NOBODY 30.06 : GURU’S JAZZMATAZZ + AARON + YELLE + THE BELLRAYS + ART BRUT + DATAROCK + HUTCHINSON + BELONE QUARTET + 120 DAYS + RINOC EROSE www.festival-microcosm.com GAGNEZ DES PLACES POUR LE FESTIVAL EN VOUS CONNECTANT SUR openmag.fr SUMMER ROCK FESTIVAL CAP DÉCOUVERTE – LE GARRIC LES 15 ET 16 JUIN 2007 15.06 : BIRDY NAM NAM + NOUVELLE VAGUE + VIVE LA FETE + LE PEUPLE DE L’HERBE + SAYAG JAZZ MACHINE + HEY GRAVITY + MOLLY + TOY DOLLS + ANN PIERLE + KHOD BREAKER 16.06 : PLASTISCINES + UNDIRECTOR + WAX TAILOR + NO MEANS NO + DJ KRUSH + NICOLE WILLIS + GOJIRA + CENTER OF THE EARTH www.rocktime.org/summer 28ÈME FESTIVAL DJANGO REINHARDT SAMOIS-SUR-SEINE DU 28 JUIN AU 1ER JUILLET 2007 28.06 : EDDY WAELDO GROUP + FLORIN NICULESCU QUINTET + GORAN BREGOVIC 29.06 : ANGELO DEBARRE & LUDOVIC BEIER + AVISHAI COHEN + THOMAS DUTRONC 30.06 : ANDREAS OBERG & MARIAN PETRESCU QUARTET + PIERRICK PEDRON + NINO JOSELE + PATRICK SAUSSOIS & ALMA SINTI p44 NICE DU 18 AU 25 JUILLET 2007 Retrouver une programmation de haut niveau mêlant tradition et nouvelles tendances. On peut y entendre du jazz, de la pop, de la world music, du blues, de la soul, du R’n’B, du funk. Bref, le Nice Jazz Festival invite comme nul autre au métissage des genres avec beaucoup de générosité. 18.07 : JEFF BECK + AYO + MANU KATCHE + YARON HERMAN 20.07 : JIMMY CLIFF + GROUNDATION 21.07 : GIPSY KINGS + TOMATITO SEXTET + LEMMY CONSTANTINE 22.07 : ISAAC HAYES + SOLOMON BURKE + CHARLES WALKER 23.07 : THE ROOTS + DEE DEE BRIDGEWATER + RAUL PAZ 24.07 : LAURENT VOULZY + MADELEINE PEYROUX + PIERS FACCINI 25.07 : LAURYN HILL + MANU DIBANGO + ERIC LEGNINI www.nicejazzfest.com 01.07 : ERIC LEGNINI TRIO + WAWAU ADLER QUARTET + ROBIN MCKELLE + GILBERT LEROUX WASHBOARD GROUP http://django.samois.free.fr GARANCE REGGAE FESTIVAL PARIS LES 29 ET 30 JUIN 2007 29.06 : CHANNEL ONE + HORACE ANDY + KING SHILOH + MICKEY DREAD + MORGAN HERITAGE + RAS KAYLEB 30.06 : ABA SHANTI + BLACKBOARD JUNGLE + DUB INCORPORATION + STEEL PULSE + TWILIGHT CIRCUS + FAT FREDDY’S DROP www.garanceproductions.com FURIA SOUND FESTIVAL CERGY-PONTOISE DU 29 JUIN AU 1ER JUILLET 2007 29.06 : ARCHIVE + RENAUD + FRANK BLACK + BILLY TALENT + PLEYMO + THE RAKES + CASSIUS + THE BELLRAYS + KILL THE VULURE + SHIT DISCO + JOEY STARR + ADRIENNE PAULY 30.06 : THE ROOTS + TRYO + K’NAAN + TÉTÉ + LITTLE BARRIE + OXMO PUCCINO LES 3 ÉLÉPHANTS LASSAY-LES-CHÂTEAUX DU 27 JUILLET AU 28 JUILLET 2007 Cette année, ce festival atypique dans la jungle festivalière fête ses 10 ans et propose un éventail d’artistes éclectique dans une atmosphère unique, magique et colorée. 27.07 : AIR + GOOSE + KENY ARKANA + AU REVOIR SIMONE + HINDI ZAHRA + JAMIE T + C2C BEATORRENT TOUR + SCANNERS + PETER VON POEHL 28.07 : KID KOALA + SON OF DAVE + LES OGRES DE BARBACK + ANIMAL COLLECTIVE + DDAMAGE & EXISTEREO + TEZ + ARCHIE BRONSON OUTFIT + GROUNDATION + PUPPERMASTAZ PROGRAMMATION À SUIVRE… www.les3elephants.com + SHY CHILD + DELTAHEAD + BONDE DO ROLE + GRIOTS VS GODS + GUITAR WOLF 01.07 : QUEENS OF THE STONE AGE + SONIC YOUTH + ASIAN DUB FOUNDATION + SUPERBUS + GROUNDATION + JAMAIT + LOIC LANTOINE + NO ONE IS INNOCENT + TINARIWEN + POP LEVI + PETER VON POEHL www.furia.tm.fr LE ROCK DANS TOUS SES ÉTATS EVREUX DU 6 JUILLET AU 7 JUILLET 2007 06.06 : MIOSSEC + THE RAKES + MAXIMO PARK + !!! (CHK CHK CHK) + I’M FROM BARCELONA + SEAN LENNON + WAX TAILOR + BABET + NOSFELL + PELICAN + EXPLOSIONS IN THE SKY 07.06 : KAISER CHIEFS + FRANKBLACK + AARON + CAKE + CLAP YOUR HANDS SAY YEAH + + MIDLAKE + PETER BJORN AND JOHN + PETER VON POEHL + JEHRO + MADEMOISELLE K + SHARKO + POP LEVI + GOMM www.abordage.net/rock LES FEMMES S’EN MÊLENT BIARRITZ SOUS LA PLAGE PARIS DU 30 JUIN AU 9 SEPTEMBRE Le parc Javel André Citroën accueille sur trois week-ends les transats et les festivaliers pour une programmation qui aiguise la curiosité, interroge et propose de vrais moments de détente... Au programme, concerts, DJs sets, installations, expositions, ateliers jeune public, activités récréatives, projections, performances, soleil et gourmandises ! 30.06 : ADAM KESHER + KUDURO SOUND SYSTEM 01.07 : DIMITRI PLAYS + THE JOHN VENTURE + ABSTRACKT KEAL AGRAM 21.07 : ALIF TREE + CONGO PUNQ + DIMITRI PLAYS 22.07 : CASIOKIDS + MIKE LADD + QUIO + DIMITRI PLAYS 02.09 : DAEDELUS www.souslaplage.com MONTREUX JAZZ FESTIVAL MONTREUX (SUISSE) DU 6 JUILLET AU 21 JUILLET 2007 06.06 : THE CHEMICAL BROTHERS + ISMAEL LO + YOUSSOU ‘N DOUR 07.06 : HERMAN DÜNE + MOTORHEAD + THE GOOD, THE BAD… 08.06 : PLACEBO + INDIA ARIE + JOHN LEGEND + SASKIA LAROO 10.06 : FAITHLESS + BEASTIE BOYS 12.06 : GEORGE BENSON + AL JARREAU + RUFUS WAINWRIGHT 13.06 : SLY AND THE FAMILY STONE + LIVING COLOUR + TOKYO SKA 15.06 : JEFF BECK + RICKIE LEE JONES + MARIA BETHANIA 18.06 : VAN MORRISSON + WU TANG CLAN 20.06 : ABD AL MALIK + KEREN ANN + ERIK TRUFFAZ + BOOKERT&MG’S RAYON FRAIS LE 12 JUILLET 2007 TOURS A l’occasion du Roxy Jam qui réunit durant une semaine l’élite mondiale du longboard féminin, le festival Les femmes s’en mêlent s’installe sur la Plage du Port Vieux pour une soirée gratuite. 12.07 : CSS + PRAVDA + DJ CHLOE www.lfsm.net <http://www.lfsm.net/> DU 6 JUILLET 2007 AU 8 JUILLET 2007 Véritable geste artistique sur le territoire urbain, le festival proposera dans chacune des disciplines (arts urbains, art contemporain, théâtre, danse) des propositions élaborées et contextualisées. Pendant trois jours, plus de quarante propositions entièrement gratuites, feront écho avec la ville. Et côté musical, vous y retrouverez : PHILIPPE BILHEUR ET DENIS D’ARCANGELO, ANDRE PLIDUJEANZ, CLAIRE DITERZI, JASMINE VEGAS. www.tours.fr/rayonsfrais/index.html 21.06 : SEAL + JIMMY CLIFF + LAURENT GARNIER + ROCÉ www.montreuxjazz.com LES VIEILLES CHARRUES CARHAIX DU 19 JUILLET AU 22 JUILLET 2007 19.07 : CHARLES AZNAVOUR + LES RITA MITSOUKO + SANSEVERINO + KATERINE 20.07 : PETER GABRIEL + ARCADE FIRE + LCD SOUNDSYSTEM + CLAP YOUR HANDS SAY YEAH + ART BRUT + JACQUES HIGELIN + AYO 21.07 : BRYAN FERRY + KAISER CHIEFS + EMILIE SIMON + JUSTICE + HERMAN DUNE + PARA ONE + GOOSE + JOEY STARR + ADAMO 22.07 : SCISSOR SISTERS + GRAND CORPS MALADE + ABD AL MALIK + KLAXONS + RAUL PAZ + SINEAD O’CONNOR www.vieillescharrues. asso.fr/festival live report +agenda PARKER / OLIVIA RUIZ Interview croisée Propos recueillis par Ben Callens On retrouve nos deux protagonistes du soir dans les loges du Zénith à une heure des plus tardives. Morceaux choisis : On est aujourd’hui à Rouen, le public est-il différent selon les régions ? O : Malgré les réputations, tu restes surpris tout le temps. Mais à Lille ou Bruxelles par exemple, tu sais d’avance qu’il ne sera pas difficile et que tu vas te régaler. P : En fait, tu te rends compte que, globalement les gens dans le Nord, sont habitués à aller voir des concerts et étonnement, dans le Sud, c’est super difficile. Les gens là bas sont toujours dehors et pour peu que tu fasses de la musique par forcement festive, c’est difficile. O : Mais il y a des exceptions comme Toulouse ou Montpellier ! Vos souvenirs, la dernière fois que vous avez joué ici ? O : C’était à l’Exo7 avec personne dans la salle et un accueil déplorable ! On avait l’impression que d’avoir des bouteilles d’eau sur scène, c’est comme si on avait demandé 8 caisses de champagne ! P : Au Bateau Ivre, un café-concert avec un patron super sympa. Je me souviens, il y avait pleins de gens bien allumés qui voulaient écouter (du 18/04 au 10/05/07) Girrrl Riot ! Par Ben Callens Cette édition à un goût particulier car ce n’est pas moins que la dixième édition de ce festival atypique, réservé à la gent féminine, qui attire une foule de plus en plus nombreuse chaque année dans plusieurs villes de France (et même à Londres, en Suisse et en Belgique !). Il faut dire que la programmation, composée d’artistes reconnues et de découvertes incroyables, façonnée avec minutie et intelligence, est une réussite totale. Côté valeurs sûres, on a vraiment aimé l’énergie de Juliette and the Licks, le public unanime pour les divines Electralane et quelque peu partagé pour les poupées Plastiscines et la création spéciale et unique, en forme de beau cadeau, de notre Anaïs nationale. Mention spéciale pour la prestation de Laura Veirs qui aura enchanté le public massé dans une Maroquinerie pleine à craquer. Mais le festival ne serait pas ce qu’il est sans son lot d’artistes inconnues en devenir comme Anna Ternheim, Missill ou encore Under Byen les années précédentes. Cette année a encore perpétué la tradition. On pense notamment aux filles déjantées de Terry Poison, venues d’Israël, à Tender Forever qui aura toute seule enflammée la salle de la Cigale et à la plus réservée Klima. Les Femmes S’En Mêlent est dorénavant devenu incontournable dans le paysage des festivals hexagonaux, et nous montre l’engouement grandissant du public pour toutes ces filles qui font de la musique de qualité et dans tous les styles. On dépasse largement le phénomène de mode. AIR + PHOENIX + ALEX GOPHER MERCREDI 6 JUIN ALICE RUSSELL Maroquinerie (75) Trabendo (75) BLONDE REDHEAD Maroquinerie (75) Élysée Montmartre (75) DIMANCHE 24 JUIN LA RUMEUR ROSE + VALERIE LEULLIOT + THE SOKOS PUZZLE + SAYAG JAZZ MACHINE Summer Rock - Albi (81) Trabendo (75) Le Plan (Ris Orangis) Zénith (75) LUNDI 2 JUILLET AVION TRAVEL IMPROVISATORS DUB SAMEDI 16 JUIN LUNDI 25 JUIN THE KOOKS Jam à la Maison -Le Mans (72) THE ROLLING STONES JEHRO Olympia (75) LUNDI 11 JUIN SAYAG JAZZ MACHINE MARIO BIONDI Bolegason - Castres (81) BABET Zénith (75) Zèbre (75) NELSON Laiterie - Strasbourg (67) JEUDI 7 JUIN Cigale (75) HEY GRAVITY + ELDERBERRIES THE WHITE STRIPES Le Plan (Ris Orangis) JUSTICE Zénith (75) MARDI 12 JUIN Cigale (75) THEE, STRANDED HORSE ULTRA ORANGE & EMMANUELLE MERCREDI 13 JUIN Stade de France (75) LUNDI 18 JUIN SIZZLA KOOL AND THE GANG Bataclan (75) Cigale (75) MARDI 26 JUIN Château de Versailles (78) GEORGE BENSON & AL JARREAU AIR + PRAVDA Tous Sur Le Pont - Blois (41) Élysée Montmartre (75) BEASTIE BOYS Zénith (75) MARDI 3 JUILLET MARDI 19 JUIN JOY DENALANE + DAJLA IGGY AND THE STOOGES Maroquinerie (75) Palais des Sports (75) Maroquinerie (75) MERCREDI 27 JUIN Zénith (75) JÎ MOB + SANDRA NKAKÉ MERCREDI 20 JUIN SUZANNE VEGA New Morning (75) Élysée Montmartre (75) THEE, STRANDED HORSE ISRAEL VIBRATION EMILY HAINES + MICHAEL ANDREWS L’Embobineuze-Marseille (13) JEUDI 14 JUIN Maroquinerie (75) KLAXONS + DAFT PUNK COMING SOON Bercy (75) THEE, STRANDED HORSE Boule Noire (75) VENDREDI 8 JUIN MAXIMO PARK Bataclan (75) Point Ephémère (75) p46 du son ! C’est différent de ce soir où, quand tu es sur scène, tu te sens tout nu et en même temps, c’est tellement gigantesque que la masse en devient presque anonyme. Alors que devant 100 personnes, tu sens le regard des gens, tu peux presque les toucher en tendant le bras. O : C’est pour cela que dans les petites salles, on est meilleur parce tu as moins le droit à l’erreur, ça te met l’adrénaline. Des rituels avant le concert ? P : Le truc important, c’est qu’on me laisse seul 5 minutes avant de monter sur scène. Pas forcement pour me concentrer, mais juste pour faire le vide. O : Moi, j’en ai 3000 ! Et s’il m’en manque un, c’est panique à bord ! Je suis beaucoup moins stressée depuis que j’ai mis en place tous ces trucs là. Ca va de mettre du rescue (fleur de bach) dans ma gorge, boire une boisson chaude, faire le câlin à mes musiciens et mes techniciens. Ce n’est pas une mince affaire, on est 12 ! P : En fait, je crois que ces petits gestes te raccrochent à une certaine normalité, d’avoir un peu ton «chez toi». LES FEMMES S’EN MELENT Le Mandala - Toulouse (31) THEE, STRANDED HORSE Eve - Grenoble (38) Bon accueil - Rennes (35) VENDREDI 15 JUIN SAMEDI 9 JUIN DJ VADIM + SAYEM BLACK STROBE + GITHEAD ARCTIC MONKEYS Élysée Montmartre (75) MERCREDI 4 JUILLET JEUDI 28 JUIN Zénith (75) Laiterie - Strasbourg (67) IGGY & THE STOOGES + PLASTISCINES SNOOP DOGG VENDREDI 22 JUIN Tous Sur Le Pont - Blois (41) KOOL AND THE GANG Zénith - Nancy (54) BLOC PARTY + ANTONY & THE JOHNSON’S Zénith Arena - Lille (59) SAYAG JAZZ MACHINE Zénith - Rouen (76) RETROUVEZ L’INTEGRALITE DE L’AGENDA SUR MODEST MOUSE Les Invités - Villeurbanne (69) SAMEDI 23 JUIN VENDREDI 29 JUIN AU REVOIR SIMONE Locations : Fnac – Carrefour – 0 892 68 36 22 (0.34eur/min) – www.fnac.com <http://www.fnac.com/> WU TANG CLAN Palais des Sports - Grenoble (38) ARCTIC MONKEYS openmag.fr