CONSEIL CONFÉDÉRAL

Transcription

CONSEIL CONFÉDÉRAL
CONSEIL CONFÉDÉRAL
21, 22 et 23 octobre 1970
Terme biennal
1968-1970
SIXIEME REUNION DU CONSEIL CONFEDERAL DE LA C.S.N.
Québec, 21, 22 et 23 octobre 1970
Le Conseil confédéral de la Confédération des Syndicats Nationaux
a tenu sa sixième réunion pour le terme 1968-1970 à Québec (155 est,
boulevard Charest), mercredi, jeudi et vendredi, les 21, 22 et 23 octobre 1970.
PREMIERE SEANCE
mercredi
matin
Le confrère Marcel Pépin, président général, ouvre la séance à
10.15 hres a.m. et l'abbé Jacques Bissonnette, aumônier général, fait
la prière d'usage.
1.-
Accréditations
Proposé par le confrère Laurent Racicot, appuyé par le confrère
Jacques Bourdouxhe, que les accréditations soient acceptées suivant la
liste ci-après. - Adopté.
CONSEIL CONFEDERAL
nominations
démissions
Fédération du Bâtiment
Robert LeParc
Ernest
Fortin
Fédération du Commerce
Roch Tremblay
Ludovic Rousseau
Féd. Imprimerie-Information
Laval LeBorgne
Gilles
Menard
Féd. Ingénieurs et cadres
Jean-Guy Rodrigue
Georges
Dagenais
Féd. Métal.-Mines-Prod.chimiquesJean-Charles Audet
Guy Tremblay
Féd. Pâtes, papiers et forêt....Lester Carson
Oscar Fournier
Fédération des Services
Jean Bergeron
Réal Dessureault
Albert
Deschesnes
Roger Paillé
Gisèle
Cartier
(additionnelle)
Fédération du Vêtement
Gilles
Lafontaine
Laurent Rivard
Fonctionnaires provinciaux
J.-Roger Desloges
Yvon Blais,
Robert Routhier
Ls-Eugene Talbot
Conseil Central de la Cote Nord.Yvon Dumais
Renaud Tremblay
Maurice Richard
Guy Vaillancourt
Gaétan Boucher
Jacques Lejeune
Conseil Central de Granby
Roch Pivon
Roch Hébert
Conseil Central de
Montréal
Gilles
Beaulieu
Réal Bibeau
Michel Bourdon
Jean-Paul Guay
Conseil Central de Québec
Jacques Gagnou
Claudette Lemieux
Ls-Simon Bouchard
Louis
Garon
Magella
Blais
Marie-Rose Paradis
Jean Gagné
Léon Boutin
Gilles Marcotte
Léopold Côté
Conseil Central de Rimouski.....Roméo
St-Pierre
Jean-Paul Roy
Ray.-Marie Rouleau
Adalbert Beaulieu
Conseil Central de St-Hyacinthe.Rose-Aimée Lagacé
Fernand Lapalme
Conseil Central de Thetford
Laurent Bolduc
Hector Ouellet
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
-2SUBSTITUTS
Proposé par le confrère Jean-Paul Guillemette, appuyé par le confrère
Michel Bourdon, que les substituts pour la présente réunion soient acceptés
suivant la liste ci-après.- Adopté.
nominations
Fédération du Commerce
Fédération des Enseignants
Siméon Gagné
Francine Lalonde
Roger Boucher
Fédération des Ingénieurs
J.-Paul Brassard
Fédération des Services
Raymond Dupont
Fédération du Textile
Bertrand St-Onge
Fonctionnaires provinciaux
Laurent Deshaies
Conseil Central de Montréal
Donat Champagne
Gustave Desrochers
Hildège Dupuis
Réal Paré
Claude PréJean
René Rouillard
Micheline Vézina
Conseil Central de St-Hyacinthe...Léopold Michaud
Conseil Central de Victoriaville..Marcel
Lainé
2.-
absences
Robert Tremblay
Bernard Chaput
Jean-Marie Boutin
Jean-Guy Rodrigue
Gisèle Cartier
Yvon Lacaille
J.-Roger Dedoges
Victor Leroux
René Landry
Robert Lachance
R.-E. Sawyer
J.-Roger Desloges
P.-Armand Gagnon
M.-Claire Boudreault
Louise Descôteaux
Gérard Lemay
PRESENCES AU CONSEIL CONFEDERAL
Relevé des présences des délégués qui ont signé le registre.
Lee chiffres après chaque nom indiquent la présence à telle séance:
1 - mercredi matin
2 - mercredi après-midi
4 - jeudi matin
5 - jeudi après-midi
6 - vendredi matin
7 - vendredi après-midi
3 - mercredi à 5 h. p.m. ralliement FTQ-CEQ-CSN
EXECUTIF:
Marcel Pépin, président général (1234567)
Paul-E. Dalpé, vice-président général (l234567)
Raymond Parent, secrétaire général (1234567)
Jacques Dion, trésorier général (1234567)
Amédée Daigle, directeur général des services (1234567)
Abbé Jacques Bissonnette, aumônier général (1234567)
BUREAU CONFEDERAL:
Fédérations
Bâtiment-bois
Fonctionnaires provinciaux
Métal.-Mines-Prod.chimiques
Pâtes-papiers-forêt
Services
Services
publics
Textile
Vêtement
Renald Carey (1234567)
Jean-Paul Breuleux (12356)
Antoine Potvin (1256)
Victor Dahl (l234567)
Norbert Rodrigue (12345)
Jean Des Trois Maisons (1234567)
Paul-Emile Comtois (1234567)
Jean-Noël Godin (1256)
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
-3Syndicat des Permanents
Gilles Girard (1234567)
Conseils centraux
Québec
Mauricie
Estrie
Saguenay-Lac-St-Jean
Périphérie de Montréal
Côte Nord
CONSEIL CONFEDERAL:
Roland Tapin (124567)
André Gagnon (123457)
Jacques Lemoine (1234567)
Claude Girard (12456)
Dénis
Martel (1234)
Pierre Mascolo (123457)
Fédérations
Bâtiment-bois
Commerce
Enseignants...
substitut:
substitut:
substitut:
Fonctionnaires provinciaux
substitut:
Imprimerie-Information
Ingénieurs et cadres....substitut:
Métal.-Mines-Prod.chimiques
Pâtes-papiers et forêt
Services (Hôpitaux)
Ingénieurs et cadres
substitut:
Guy
Claude Gingras (12346)
Laurier Goulet (123457)
Guy Houle
(1234567)
Robert LeParc (123456)
Almas Tremblay (23456)
Denis Gaudette (12567)
Gilles Marquis (123567)
Roméo Tremblay (123567)
Siméon Gagné (2467)
Roger Boucher (123456)
Gauthier, Gilles-J.(6)
Francine Lalonde (12456)
Nicole Forget (123456)
Jean-Guy Fréchette (12356)
J.-L. Harguindeguy (123456)
Rolland St-Jean (13)
Robert Routhier (123)
Laurent Deshaies (12356)
Laval LeBorgne (234567)
Jean-Paul Brassard (12356)
Jean-Charles Audet (15)
Clément Fleury (1246)
Marius Lajoie (1234567)
Emilien Lessard (4567)
Louis Roy (1234567)
Guy Thibaudeau (124567)
Jean Vandal (123567)
Lester Carson (2456)
Robert Larouche (123456)
Jean Bergeron (1234567)
Albert Deschesnes (1234567)
Louis-Paul Doyon (1234567)
Denise Leduc (1234567)
Renaud Flynn (12345)
Gilles Grenier (23457)
Jacques Olivier (35)
Paul Ratté (124567)
Paul Tourangeau (14567)
Raymond Dupont (12356)
Bernard (1234567)
-4Services publics
Textile
Vêtement
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
Guy Beaudoin (1234567)
Jean-Louis Chabot (1234567)
Raynald Guérin (1234567)
Roger Lapierre (1234567)
Pierre Lauzon (1234567)
Raymond Rathier (124567)
substitut: Bertrand St-Onge (1234567)
Gérard Beaudoin (124567)
Gilles Lafontaine (1234567)
Eugène Rancourt (234567)
Conseils centraux
Beauharnois-Valleyfield
Côte Nord
Drummondville
Gaspésie
Granby
Hull-Ottawa
Joliette
Laurentides
Montréal
substitut:
substitut:
substitut:
substitut:
substitut:
substitut:
substitut:
Nord-Ouest-Québécois
Jean-Guy Théorêt (123)
Gaétan Boucher (1234567)
Yvon Dumais (1234567)
Lionel Leblanc (12347)
Maurice Richard (234567)
Bruno Désilets (123456)
Alban Lambert (1234567)
Roch Hivon (1234567)
Laurent Racicot (1234567)
Gérald Robidoux (1234567)
Mme Simone Scott (1234567)
Benoit Guilbault (1234567)
Guy Lévesque (123456)
Florian Morin (1245)
Jean-Pierre Gauthier (123467)
Gilles Beaulieu (1234567)
Clairmont Bergeron (1234567)
Michel Bourdon (13457)
Jacques Bourdouxhe (123567)
Fernand Foisy (1234567)
Jean-Paul Guillemette (134567)
Renaud Lacroix (123456)
Bernard Leclerc (1234567)
Colette Legendre (12356)
Jean Legendre (1234567)
Alfred Létourneau (123456)
Jean Mayer (1234567)
Maurice Plourde (1234567)
André Racicot (1234567)
Roland Souchereau (1234567)
Paul Thibault (2356)
Jacques Trudel (1234567)
Donat Champagne (234567)
Gustave Desrochers (1234567)
Hildège Dupuis (134567)
Réal Paré (1234567)
Claude Préjean (1234567)
René Rouillard (1234567)
Micheline Vézina (1234567)
Roger Lapointe (1234567)
Paul Rheault (1234567)
-5Québec
Rimouski
Saguenay-Lac-St-Jean
Shawinigan
Sherbrooke
Sorel
St-Hyacinthe
St-Jean
Thetford-Mines
Trois-Rivières
Victoriaville
Conseil Conf.
21-22-23 oct.70
Jean-Paul Barde (1234567)
Ls-Robert Bernier (1245)
Roger Bilodeau (1234567)
Magella Blais (1234567)
Ls-Simon Bouchard (1234367)
Maurice Dussault (1234567)
Jean Gagné (1234567)
Jacques Gagnon (1234567)
Jean-Paul Ferland (124567)
André Hudon (1234567)
Marcel Langlois (25)
Gilles Marcotte (1234567)
Thérèse Montpas (123457)
Maurice Richard (1234567)
Louis Robitaille (1234567)
René Simard (457)
Lauréat St-Laurent (1234567)
Marcel Trudel (l234567)
Adélard Vachon (12457)
Roméo St-Pierre (1234567)
Agathe Lauzier (l234567)
Wilfrid Cormier (1234567)
Léo Doucet (1234567)
Clément Dufour (1234567)
J.-B. Dupéré (1234567)
Jean-Charles Lavoie (1245)
René Pouliot (123456)
Raymond Rousseau (1234567)
Denis Simard (12)
André Lebordais (1234567)
Dénis Bellemare (1234567)
Robert Veillette (1234567)
Romuald Blais (124567)
J.-Claude Dumont (124567)
Robert Dupont (1234567)
Jean-Paul Houle (124367)
Mathias Péloquin (1267)
Richard Rouillard (1234567)
Richard Berger (1234567)
Maurice Jean (1234567)
Vincent Rancourt (14567)
Arthur Delage (1234567)
Rose-Aimée Lagacé(l234567)
Paul Legaré (1234567)
Jean-Louis Lemieux (1234567)
Laurent Bolduc (1234567)
Pierrette Cliché (1234567)
Nazaire Paquet (1234567)
Yves Bournival (1234567)
Sévérin Plante (1234567)
Henri-Paul Roux (123457)
substitut: Marcel Lainé (234567)
-6-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
Liste alphabétique des délégués fraternels qui ont assisté à plus
d'une séance d'après les signatures au registre des présences.
Claude Barbe, Adrien Beauvais, Robert Benoit, Marcel Bergeron,abbéPhilippe Bergeron, Joseph Biédron, Marcien Bisson, Maurice Boucher, Claude
Bourgault, Gilbert Bourgoin, Claude Bourret, Lilianne Breault, abbé Guy
Breton, Jean-Paul Brousseau, Ivon Bujold, abbé Claude Cantin, Joseph
Caron, Roch Charron, Maurice Côté, Jean-Paul Coulombe, Jean-Pierre Coulombe, Claude Couture, Lionel Couture, Raymond Couture, Jacques Daigle,
Normand Desmarais, Raymond Dion, Claude Dorion, Arthur Dorval, Louise
Doyon, Paul Doyon, Jean-Paul Drolet SSQ, Raynald Drolet, Paul Dubuc,
Jean-Louis Duchaîne, Lorenzo Duchesne, Marcel Dumas, Marcel Ethier,
Gilles Ferland, Guy Ferland, Robert Fleury, Bernard Fortin, Jacques
Fortin, P.-A. Gagnon, P.-Eugène Gagnon, Robert Garneau, Réal Labelle,
Jean-Louis Labonté, Eugène Lafond, Jean-Jacques Lafontaine, Pierre
Lapalme, Arthur Lapointe, Maurice Lapointe, Richard Lapointe, Roger
Lasalle, C.-E. Leblond, Albert Leduc, F.-X. Legaré, Majella Lemay,
Bertrand Lepage, Réal Levasseur, Gilles Loiselle, Laurence Lord, Raymond Lortie, Robert Marceau, Jean-Paul Marcotte, Guy Marsolais, Yvon
Martin, Marcel Meunier, Jean-Guy Michaud, Richard Milhomme, Yvan Noël,
Jean-Marie Ouellet, Conrad Parent, Georges Patenaude, Georges-Etienne
Patry, Jean-Paul Pelletier, Marcel Pelletier, Paul-Emile Petit, Jeannot
Picard, Gilles Plante, Claude Poitras, Gérard Poitras, André Poulin,
Jude Poulin, Lucien Poulin, Ferdinand Pouliot, Yves Ricard, Michel Rioux,
Maurice Rousset, Jovette Roy, Monique Roy, Charles Ruel, Michel Sawyer,
R.-Emile Sawyer, Sylvio Séguin, Denis Simard, J.-Paul Simon, Gustave
Steenland, Jacques St-Georges, Bill Sunstrum, Jacques Tardif, Gérard
Taylor, Jean Thibeault, Gilles Thivierge, Ernest Tremblay, Gilles
Trudel, Henri Vachon, Rémi Vachon, Pierre Vadboncoeur, Yvon Valcin,
Jean-Yves Vézina, Kemal Wassef.
3.-
Adoption du procès-verbal
Proposé par le confrère Renald Carey, appuyé par le confrère
Roger Bilodeau, que le procès-verbal de la réunion du Conseil confédéral, tenue à Montréal, les 3, 4 et 5 juin 1970, soit adopté tel que
rédigé et distribué. - Adopté.
4.-
Ordre du jour
L'acceptation de l'Ordre du jour est différée à une séance ultérieure pour permettre au président général de faire d'abord un exposé
de la position de la CSN sur les actes de terrorisme et les mesures de
guerre, après quoi les délégués auront l'opportunité d'exprimer leurs
points d e vue sur cinq (5) projets de résolution élaborés par les
dirigeants de la CEQ, de la FTQ et de la CSN, en prévision d'une réunion
conjointe des trois centrales au cours de l'après-midi.
-7-
2l-22-23
Conseil conf.
oct.70
RAPPORT DU PRESIDENT GENERAL
MARCEL PEPIN
(résumé)
Nous ne pouvons esquiver aucun problème.
Nous avons vécu des heures tragiques. Nous n'étions pas habitués à
des enlèvements dont l'un suivi d'un assassinat.
Il y a lieu de fournir des explications puisque le mouvement, le
président général en particulier, a pris certaines attitudes.
Je vous livrerai des faits pour démontrer comment ceux-ci se placent
dans un tout.
Devions-nous suivre le courant populaire ou nous élever, comme nous
l'avons toujours fait dans le passé, au-dessus de cela et dire des choses
qui nous apparaissent les plus raisonnables dans les circonstances ?
Il faut voir les problèmes à long terme, parce que vus à court terme,
nous pourrions payer très cher notre choix.
Lors du premier enlèvement de James Richard Cross, le problème était
surtout du domaine fédéral. Il était moins cuisant pour les Québécois que
celui de Pierre Laporte.
Pendant ces deux ou trois semaines, nous avons connu des déclarations
parfois intempestives, parfois judicieuses. Même, de nos membres n'ont
pas toujours compris la trame que nous suivions et les décisions que nous
avons prises.
Si accablés que nous puissions être par tous ces événements, ce
n'est pas dans un climat de défaitisme que nous devons aborder un problème.
Nous n'avons pas le droit, comme mouvement syndical, démocratique et
libre de ne pas élever la voix à l'assassinat du ministre Laporte.
Ceux qui me connaissent un peu savent jusqu'à quel point j'attache
du prix et de l'importance à l'individu, à la personne humaine.
Nous ne pouvions pas dire au gouvernement: "Sois bien rigide; ne
lâche rien, même s'il s'agit de la vie d'un homme, de deux hommes."
Nous ne pouvions pas dire aux ravisseurs: "Vous agirez quand vous voudrez."
Nous n'avons pas nui aux tractations qui ont été amorcées. J'ai donc
cru qu'il était préférable de ne pas m'aventurer dans un chemin qui pourrait faire en sorte de nuire aux négociations.
LES EVENEMENTS SE SONT PRECIPITES.
L'attitude prudente du premier ministre du Québec semblait être partagée par les autorités fédérales, si l'on en juge par les déclarations du
premier ministre du pays. Il y a eu accord pour que les deux gouvernements
négocient.
-8-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
Voyant la situation se détériorer, noua avons cru le moment venu de
faire une intervention avec d'autres gens qui, comme nous avaient une certaines responsabilités pour stimuler les négociations en vue d'épargner
des vies humaines
C'est ainsi que mercredi, le 15 octobre, de concert avec le directeur
du journal "Le Devoir", un des représentants autorisés des Caisses populaires, des représentants de la CEQ, de la FTQ, de l'UCC, du PQ et de la CSN,
un déclaration publique fut faite disant en substance au gouvernement provincial :
"Tu n'as pas négocié dimanche soir. Il semble maintenant que le
Fédéral tente de t'en empêcher. De grâce, maintiens ton attitude
et sois assuré que nous partageons la déclaration que tu faisais
le dimanche précédent pour entreprendre des pourparlers."
La déclaration comportait certaines conclusions. Il semble, pour
quelques-uns du moins, qu'on ait voulu politiser un débat qui devait à
tout prix être dépolitisé. Dans les circonstances tragiques que nous vivons, il ne s'agit pas pour moi, ni pour personne, de voir un aspect purement politique, opportuniste ou électoral.
Il s'agit de voir ce que des gens de bonne volonté et démocrates sont
prêts à faire dans ces circonstances tragiques, peu importe leur couleur
politique, peu importe leur allégeance constitutionnelle. Nous devions
décider, nous et avec d'autres, si nous laissons passer cette crise ou si
nous allons attendre la crise suivante pour réagir.
Cet appel des personnalités que j'ai mentionnées a été suivi d'une
forte série d'adhésions. "Le Devoir" a publié urne liste des supporteurs.
Cette première déclaration fut suivie d'une autre dimanche, le 18 octobre.
Position de la CSN, FTQ, CEQ
du Parti Québécois, de M. Claude Ryan.
"Un assassinat demeure toujours un assassinat. Quels que soient les
motifs qui font qu'un assassinat est commis, quelles que soient les personnes qui le commettent, un assassinat demeure toujours un assassinat.
Pierre Laporte a été assassiné. Nous condamnons avec véhémence cet acte
barbare.
"Une vie demeure encore en suspens: celle de monsieur J.-R. Cross.
Peut-être peut-elle être encore sauvée. Nous supplions le gouvernement
québécois de se décider enfin à négocier véritablement pour faire en sorte
que cette vie soit sauvée.
"Des valeurs fondamentales sont aujourd'hui en cause. Peut-être ne
sont-elles pas spontanément perçues. Mais, il est des valeurs qui doivent
être préservées, malgré les circonstances tragiques auxquelles nous avons à
faire face. Nous avons cru de notre devoir de défendre ces valeurs fondamentale".
"Si cet appel peut avoir un effet, nous le faisons. Vous qui avez
kidnappé J.-R.Cross, nous espérons que vous vous rendez compte que vous ne
devez pas continuer dans cette même ligne et que vous devezlerelâcherpour
le bien de tous les Québécois."
-9-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
Non seulement la situation ne s'est pas améliorée; elle a empiré.
Jeudi, le gouvernement fédéral, à la demande du gouvernement provincial
et des autorités de la ville de Montréal, ont fait appel à l'armée parce qu'on ne semblait pas suffire avec la police.
Le gouvernement a proclamé la Loi des mesures de guerre qui a conduit à des perquisitions et à des arrestations.
L'objectif visé par le geste posé par les personnalités déjà mentionnées, c'est de regrouper ceux qui croient encore à une démocratie
réelle et aussi ceux qui veulent faire entendre une certaine voix
raisonnable.
Personnellement, j'ai déjà exprimé à ce Conseil confédéral, que je
cherche des voies et moyens pour que nous puissions la transformer notre
société. Pour y arriver, justement il sera toujours difficile d'être
seule et de dire: "Nous, nous avons la solution." Et que ce serait suffisant pour apporter une adhésion.
Dans le climat où nous vivons au Québec, s'il n'y a pas de bouleversements profonds au plan social et au plan économique, comment passerons-nous au travers ?
Ou bien toutes résistances démocratiques seront écrasées; ou bien
bien les forces démocratiques qui vivent encore seront disposées à faire
une espèce de ralliement pour que nous puissions obtenir les modifications qui s'imposent.
Il va falloir que nous posions les questions les plus directes possibles à ceux qui sont en place pour que ceux qui gouvernent ne nous
imposent pas, au nom d'un sentiment de sécurité, des mesures telles que
la vie ne soit plus vivable ici.
Ce n'est pas sans raison que les trois centrales syndicales (CEQFTQ-CSN) se sont montrées disposées à agir ensemble pour démontrer à
la face du Canada et des travailleurs syndiqués, qu'en dépit de nos
divisions et de nos luttes, nous pouvions nous/unir sur un problème.
ré
C'est pourquoi le Bureau confédéral, unaniment, vous recommande la
tenue d'une réunion conjointe des trois centrales. Si vous acceptez
cette première recommandation, nous avons préparé des textes de résolution à cet effet autour d'objectifs communs sur lesquels les trois
centrales syndicales sont solidaires.
C'est une réalisation que nous devons poursuivre. l'essentiel est
de rebâtir une vie démocratique. Nous devons voir a ce que les maux
sociaux qui nous affligent "oient résolus!
* * *
Le président général indique les deux points à retenir au cours de
la discussion:
lo. acceptez-vous la tenue de la réunion conjointe ?
2o. acceptez-vous l'orientation que nous avons donnée?
-10-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
PROPOSE PAR LE CONFRERE RENAUD FLYNN, APPUYE PAR LA COMPAGNE COLETTE
LEGENDRE, QUE LA RECOMMANDATION DE L'EXECUTIF DE TENIR LA REUNION CONJOINTE
CEQ-FTQ-CSN CET APRES-MIDI SOIT ACCEPTEE. Adopté.
Le Conseil confédéral passe maintenant à l'étude de cinq (5) projeta
de résolution.
TEXTE NO 1
Considérant que les événements tragiques de ces dernières semaine!! ont
scandalisé avec raison la population, dont nous partageons entièrement les
sentiments de vive réprobation;
Considérant que le FLQ proclame lui-même sa responsabilité relativement
au double enlèvement et à l'assassinat qui ont jusqu'ici constitué ce drame;
La résolution suivante est proposée:
Nous condamnons absolument ces actes criminels, la violence considérée
comme moyen d'action politique, et le FLQ lui-même.
Considérant que ce qui reste à sauver maintenant, c'est la vie encore
menacée de M. Cross, et aussi le présent et l'avenir de l'existence démocratique légitime dans toute sa plénitude.
Il est résolu de répéter avec insistance la demande déjà faite au FLQ
de libérer M. Cross.
Il est résolu de demander avec une égale insistance aux gouvernements
de négocier avec efficacité, rapidité, réalisme et souci prioritaire de
rendre cette libération possible, chose qu'ils n'ont pas vraiment faite
jusqu'à date
PROPOSE PAR LE CONFRERE MICHEL BOURDON, APPUYE PAR LE CONFRERE RENE
ROUILLARD, QUE LE TEXTE NO 1 SOIT ADOPTE.
Adopté.
TEXTE NO
2 - RETRAIT DES MESURES DE GUERRE
La loi des mesures de guerre donne aux forces policières des pouvoirs
extraordinaires d'arrestation, de détention et de perquisition dans les
situations de grande crise comme les guerres, les invasions, les insurrections réelles ou éventuelles.
Or, le gouvernement n'a pas démontré que pareille situation existe.
Cette loi ouvre la porte à l'arbitraire, à la persécution d'innocents,
au viol injustifiable du domicile, à la destruction du règne démocratique.
Les renseignements qui circulent nous font craindre les pires abus
de la part des policiers.
-11-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
Officiellement, il y a eu a ce jour environ 1,627 perquisitions,
(mardi le 20 octobre) à toutes les heures du jour ou de la nuit, les
policiers défoncent les portes et terrorisent des heures durant des
familles et des enfants.
Officiellement, environ 341 arrestations sans mandat, sans recours
à des avocats et même sans que l'on sache qui est détenu et à quelles
conditions.
Tous nos efforts jusqu'à maintenant, auprès du procureur-général
chargé de l'application de la loi, et auprès de la sûreté du Québec
pour obtenir la liste des détenus, le lieu de l'emprisonnement, les
offenses imputées aux prisonniers sont restés sans réponse.
Le terrorisme policier et militaire, rendu possible par cette loi
et par la démagogie ministérielle d'Ottawa, constitue en soi une provocation plus génératrice de désaccord et de panique que de calme et de
paix sociale.
Considérant que le code criminel offre de lui-même toutes les possibilités d'opérer les arrestations et les perquisitions nécessaires a
l'ordre public, les centrales syndicales demandent le retrait immédiat
de ces mesures de guerre, qui menacent la démocratie et l'exercice des
libertés civiles. Le cartel syndical fera, à ces fins, les démarches
qui s'imposent auprès des autorités concernés.
PROPOSE PAR LE CONFRERE GILLES BEAULIEU, APPUYE PAR LE CONFRERE
JACQUES BOURDOUXHE, QUE LE TEXTE NO 2 SOIT ADOPTE. Adopté sur division.
La question préalable posée par le confrère Guy Bernard, appuyé par
le confrère Jacques Trudel, fut adoptée avant le vote sur le texte no 2,
TEXTE NO
3 - DEFENSE DES DETENUS
Des centaines de personnes sont détenues sans qu'il soit possible à
leurs proches ou à leurs procureurs non seulement d'entrer en contact
avec elles mais de vérifier leur présence en prison.
Nous demandons à un comité juridique mis sur pied de voir à effectue
les démarches nécessaires à atteindre les buts suivants:
1) Obtenir la liste complète d e détenus.
2) Faire corriger le communiqué erroné de l'escouade anti-terroriste
quant à l'illégalité de la distribution de la littérature à
caractère politique.
3) Obtenir, au besoin par voie de procédures légales, la libération
immédiate des personnes innocentes.
4) S'assurer, par les moyens légitimes jugés nécessaires,
du respect de la loi dans le traitement des prisonniers.
5) Une visite des prisons par un organisme indépendant.
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
-12-
PROPOSE PAR LE CONFRERE FERNAND FOISY, APPUYE PAR LA COMPAGNE COLETTE
LEGENDRE, QUE LE TEXTE NO 3 SOIT ADOPTE.
Adopté.
Amendement:
PROPOSE PAR LE CONFRERE LOUIS ROY, APPUYE PAR LE CONFRERE MAURICE
PLOURDE, QUE SOIT AJOUTE A LA FIN DE CE TEXTE L'ALINEA 5) UNE VISITE
DES PRISONS PAR UN ORGANISME INDEPENDANT.
Adopté.
Le texte no 5 comprend l'ajouté.
Ajournement à 12.45 hres p.m.
DEUXIEME SEANCE
mercredi après-midi
TEXTE NO 4 - STRUCTURES D'ACTION
1) Les trois centrales créent un cartel syndical.
2) Ces trois centrales syndicales seront disposées à participer à un
organisme groupant des associations non-syndicales poursuivant les
mêmes objectifs.
3) Le cartel syndical crée des comités nationaux:
4)
3.1
Un comité de coordination formé des officiers des trois centrales.
3.2
Un comité juridique formé d'un représentant par centrale ayant
comme objectif la protection des lois civiles.
3.3
Le cartel syndical créera les comités nécessaires pour assurer la
coordination de ses actions et les communications entre les trois
centrales.
Au niveau régional les centrales entreprennent auprès de leurs militants de base, des séances d'information portant d'abord sur les positions adoptées ces derniers jours par les leaders du mouvement,
nuis aussi sur les aspects sociaux, politiques et économiques que
ces positions sous-tendent.
5) Le cartel syndical recommande aussi, à la suite des diverses réunions
régionales, d'intensifier le nombre d'assemblées générales des syndicats pour que les membres soient informés et puissent suggérer à leur
tour des modes et moyens d'action.
LE TEXTE NO 4 FUT ADOPTE A LA FIN DU DEBAT.
(Page 14)
Le confrère Paul-E. Dalpé préside la séance.
-11-
21-22-23 oct.70
Proposition:
Proposé par le confrère Jean Gagné, appuyé par le confrère Guy Bernard:
Considérant la loi des mesures de guerre et sa condamnation
(texte no 2 ) ;
Considérant la faiblesse des responsables de l'information vis-à-vis
des pressions du ministère fédéral:
IL EST PROPOSE QUE:
Le rassemblement syndical proteste contre la manipulation des média
d'information dans la crise actuelle
ET QUE:
Le rassemblement syndical prenne les mesures pour occuper les ondes
de toutes les façons possibles (non violentes): communiqués, entrevues et
téléphones par les menbres de la base.
Amendement:
Proposé par le confrère Michel Bourdon, appuyé par la compagne Francine
Lalonde, que le cartel syndical consacre les sommes nécessaires à l'information du public, par la radio, la télévision et les journaux quant à l'urgence
de la situation et à l'enjeu du débat en cours:
Et que la CSN, quant à elle, consacre une somme maximum de $0.25 par
membre à cette fin.
Le président de la séance suggère de diviser l'amendement
en deux parties distinctes, vu que la CSN ne peut pas
décider des sommes à attribuer au nom des autres centrales.
Proposition incidente:
Proposé par le confrère Raymond Rousseau, appuyé par le confrère Guy
Bernard, que l'amendement soit divisé en deux parties: premièrement que
le Conseil confédéral se prononce sur le principe de l'amendement et
deuxièmement sur le moyen de financement quant à la CSN. - Adopté.
VOTE: La première partie de l'amendement est adoptée.
2e amendement:
Proposé par le confrère Jean Vandal, appuyé par le confrère Gérald
Robidoux, que le montant de $0.25 par membre soit pris à même le fonds de
défense professionnelle. - Adopté.
VOTE: La deuxième partie de l'amendement est adoptée.
Le confrère Jean-Louis Harguindeguy, appuyé par le confrère Laval
LeBorgne, pose la question préalable sur la proposition du confrère Jean
Gagné.
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
-14-
VOTES: La proposition du confrère Jean Gagné est adoptée sur division.
Le Texte no 4 est adopté .
Le confrère Marcel Pépin préside.
TEXTE NO
5 - ELABORATION D'UN PROGRAMME PRIORITAIRE
Que le cartel syndical élabore an plus tôt si possible avec des
groupements poursuivant des objectifs démocratiques, un programme politique d'urgence composé de mesures prioritaires destinées à amorcer un
redressement social, économique et politique.
PROPOSE PAR LE CONFRERE FERNAND FOISY, APPUYE PAR LE CONFRERE JEANCHARLES LAVOIE, QUE LE TEXTE NO 5 SOIT ADOPTE.
Adopté unanimement.
6.- Réunion du Cartel syndical
Le confrère Marcel Pépin
cartel syndical (CEQ-FTQ-CSN)
Les cinq résolutions adoptées
amendées dans un sens ou dans
sur ces cinq textes dans leur
informe les délégués que la réunion du
aura lieu à 5 heures au Centre Mgr Marcoux.
par le Conseil confédéral ne seront pas
un autre, parce qu'il y a déjà eu entente
ensemble.
Appel pressant est fait à tous les délégués d'être au Centre Mgr Marcoux à 4.45 hres p.m. pour manifester notre solidarité.
Ajournement à 3.45 h. p.m.
TROISIEME SEANCE
CONJOINTE - CEQ.-FTQ-CSN
mercredi. 5 heures p.m.
L'assemblée du cartel s'est ouverte à 5.15 hres p.m., sous la présidence conjointe des confrères Yvon Charbonneau, président de la Corporation
des Enseignants du Québec (CEQ), Louis Laberge, président de la Fédération
du Travail du Québec (FTQ), et Marcel Pépin, président de la Confédération
des Syndicats Nationaux (CSN).
Les cinq propositions étudiées séparément par les représentants mandatés de chacune des centrales, au cours de la journée, ont été entérinées.
Les quelque 500 délégués présents ont entendu les présidents des trois
centrales faire tour à tour appel à la solidarité ouvrière pour exiger des
gouvernements un véritable changement des structures sociales, économiques
et politiques.
Cette réunion conjointe, qualifiée à juste titre "historique" s'est
terminée par un vote symbolique par "assis et levés", à l'appui des cinq
résolutions.
Ajournement à 6.15 hres p.m.
-13-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
QUATRIEME SEANCE
jeudi
matin
Le confrère Marcel Pépin ouvre la séance à 9 heures a.m..
7.-
Adoption de l'Ordre du jour
Proposé par la compagne Denise Leduc, appuyé par le confrère Jean
Bergeron, que l'Ordre du jour soit accepté tel que présenté.
22 octobre
- Accréditation au congres.
- Affaire Syndicat de la Construction de Montréal et
Conseil Central des Syndicats nationaux de Montréal.
- Mémoire sur le Livre blanc Assurance-chômage.
- Conflits en cours.
- Front commun Fonction publique.
- Remarques sur les procès-verbaux du Bureau confédéral.
23 octobre
- La négociation sectorielle.
- Divers.
Adopté.
8.-
Accréditation au Congrès
Une liste est remise à chaque membre du Conseil confédéral énumérant
les syndicats qui n'ont pas reçu de lettre de créance pour raison d'arrérages de per capita, de paiement de prélèvement spécial ou d'entente nonrespectée.
Le trésorier de la CSN, le confrère Jacques Dion, fournit les explications demandées sur certains syndicats inscrits sur la liste.
On se référera à la séance de vendredi matin pour le cas du
Syndicat des Journalistes de Montréal.
Recommandation du Bureau confédéral 20/10/70
Le Bureau confédéral recommande au Conseil confédéral de proposer au
Congrès la procédure suivante pour l'accréditation des délégués au Congrès:
a) Le Comité des Lettres de créances transmet au Congrès dès sa première séance régulière un rapport indiquant:
i. la liste des accréditations qui ne posent pas de difficultés;
ii.
la liste des cas-problème?.
b) Que le Congrès soit alors invité à accréditer les délégués dont
l'accréditation ne crée pas de problème;
-16-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
c) Que le Congrès renvoie sans discussion au Comité des Lettres de
créances les cas-problèmes pour rapport ultérieur au Congrès.
Année financière: 31 mai
Proposé par le confrère Claude Gingras, appuyé par le confrère Almas
Tremblay, que la date du 31 mai serve de base à l'établissement des redevances et du nombre de délégués.
Adopté.
Adoption du Rapport du Bureau confédéral
Proposé par le confrère Renaud Flynn, appuyé par le confrère LouisPaul Doyon, que la recommandation du Bureau confédéral sur la procédure
d'accréditation au congrès soit adoptée.
Amendement :
Proposé par le confrère Jean Gagné, appuyé par le confrère Guy
Bernard, que la. recommandation du Bureau confédéral soit adoptée en
remplaçant les mots "rapport ultérieur au congrès" au paragraphe c)
par les mots "à chaque début de séance de tout accord intervenu".
Adopté.
9.- Affaire Syndicat de la Construction de Montréal
La Fédération du Bâtiment a désaffilié le Syndicat de la Construction
de Montréal.
Le Bureau confédéral réfère aux articles 13 et 14 des Règlements de
la CSN et à l'article 10 de la Constitution de la CSN.
13 - CONDITIONS DU MAINTIEN DE L'AFFILIATION À LA CSN EN CAS DE DESAFFILIATION D'UNE FEDERATION OU D'UN CONSEIL
Tout syndicat affilié à une fédération, conseil central ou régional
et qui obtiendra l'autorisation de s'en désaffilier conformément aux
statuts et règlements, devra, s'il veut demeurer affilié à la CSN,
payer en plus de la taxe per capita exigée par cet organisme, le
montant de la taxe per capita qu'il versait à sa fédération, conseil
central ou régional, au moment de sa désaffiliation, sinon, ce syndicat sera automatiquement exclu de la CSN.
14 - STATUT D'UN ORGANISME SEPARE, SUSPENDU OU EXCLU
Aucune organisation ou personne qui s'est séparée de la Confédération
des Syndicats Nationaux ou d'une fédération affiliée à cette Confédération, ou qui en a été suspendue ou exclue, ne pourra, pendant le
temps de cette pénalité, avoir le droit de représenter aucun corps
ou d'être reconnue dans cette Confédération ou tout conseil central
ou régional ou fédération en relation avec la CSN sous peine de la
suspension de l'organisme violant cet article.
-17-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
10 - RADIATION
Les radiations, soit pour non paiement de la cotisation confédérale,
soit pour toute autre cause provenant de l'inobservance des statuts,
seront prononcées par le Congrès confédéral.
Toutefois, en cas d'infraction grave, le Conseil confédéral pourra
prononcer la suspension de l'organisation en cause, jusqu'au jugement définitif du Congrès. La suspension a les mêmes effets que la
radiation.
Les groupements seront avisés par lettre recommandée au moins un moi*
à l'avance de la date de la séance du Conseil confédéral où leur
suspension sera proposée.
Dans les cas d'urgence, le Bureau confédéral aura les mêmes pouvoirs
que le Conseil confédéral.
Voici la position du Bureau confédéral du 20 octobre 1970
Le Syndicat de la Construction de Montréal n'a pas donné suite à
l'avis du Bureau confédéral qui lui demande de se conformer à l'article
14 des règlements de la CSN.
Le Bureau confédéral prend connaissance des dispositions de la constitution, particulièrement de l'article 10.
Le confrère Paul.-E. Dalpé apporte les précisions suivantes;
La décision de la suspension du Syndicat de la Construction de Montréal
a été prise par une autre instance que la CSN. C'est donc la Fédération du
Bâtiment qui a à décider du sort du Syndicat.
La CSN a
Bâtiment et du
pension, sera
la CSN que du
cherché à maintenir l'autorité morale de la Fédération du
bois. L'article 14 prévoit que le syndicat, durant sa susprivée de ses droits de représentation tant au niveau de
Conseil Central.
Le Syndicat et le Conseil Central ne se soumettant pas à l'article 14,
le Bureau confédéral devait prendre position en vertu de l'article 10 de
la Constitution qui prévoit que le Congrès peut appliquer cet article pour
non-observance des règlements tout en laissant au Conseil confédéral le
pouvoir de suspendre le syndicat.
Si le Conseil confédéral juge à propos de suspendre le Syndicat de la
Construction dé Montréal, 11 laisse un droit d'appel au Congrès.
Il noue apparaissait d'aucune utilité d'appliquer les pouvoirs d'urgences, stipulant que le Syndicat de la Construction de Montréal devait
cesser toute représentation au niveau du Conseil Central et de la CSN.
Le Bureau confédéral est d'avis que c'est l'article l4 des règlements
qui s'applique et qu'un deuxième avis doit être envoyé au Syndicat de la
Construction de Montréal.
Conseil conf.
2l-22-23 oct.70
-18Décisions du Conseil confédéral
En accord avec le procès-verbal du Bureau confédéral du 20 octobre
1970.
Proposé par le confrère Paul Ratté, appuyé par le confrère Pierre
Mascolo, que le Bureau confédéral ne se prévale pas des pouvoirs d'urgence à lui déférés par l'article 10 des statuts de la CSN et qu'il
donne un deuxième avis au Syndicat de la Construction de Montréal de
Montréal de se conformer à l'article 14 des réglements.
Adopté.
Proposé par le confrère Claude Girard, appuyé par le confrère Maurice Richard, que le secrétaire général avise à nouveau le Conseil Central de Montréal de l'obligation d'appliquer les dispositions de l'article 14 des règlements de la CSN.
Adopté.
10.-
Mémoire sur le Livre Blanc - Assurance-chômage
Le secrétaire général résume le mémoire de la CSN qui sera présenté à une commission gouvernementale du gouvernement fédéral le 27
octobre, relativement au Livre Blanc sur l'Assurance-chômage.
Ce document de 26 pages remis aux membres du Conseil confédéral
a fait l'objet de discussions pendant plus de deux heures.
Le confrère Yvon Valcin, économiste à la CSN, et le confrère Raymond Parent, secrétaire général, ont expliqué certains points et pris
note des remarques pour apporter quelques modifications au mémoire.
Du point de vue constitutionnelle, la politique de la CSN veut
le rapatriement de l'assurance-chômage au Québec* mais le Livre Blanc
vise au contraire à confier cette mesure sociale au gouvernement central (Ottawa).
La discussion se poursuit jusqu'à l'ajournement.
Ajournement à midi .
CINQUIEME SEANCE
jeudi après-midi
Le confrère Marcel Pépin ouvre la séance a 2 heures p.m..
Mémoire sur le Livre Blanc - Assurance-chômage (suite)
La discussion se poursuit sur le mémoire de la CSN.
En conclusion, le mémoire de la CSN viendra équilibrer les autres
forces qui ont présenté des mémoires à la commission gouvernementale et
qui ont qualifié le Livre Blanc de "trop progressif".
-19-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
Proposé par le confrère Raymond Rousseau, appuyé par le confrère
Jean-Louis Lemieux, que le Conseil confédéral accepte le mémoire qui
sera présenté par la CSN à une commission gouvernementale à Ottawa
sur le Livre Blanc de l'Assurance-chômage, en tenant compte des remarquer au cours de la discussion.
Adopté.
11.- Ministre Marchand vs FRAP
Sur une question de privilège, le confrère Jacques Bourdouxhe donne
lecture du projet suivant de résolution:
ATTENDU la déclaration suivante du Ministre Marchand:
"At this moment in Montréal as you know there is
an election. There is no relation between our
action and the election itself.
"But we have good reason to believe that the
FLQ which, as a front has the organisation
called FRAP in Montréal, is running candidates
in Montréal, wanted to disturb the election
by explosions of all kinds and by further
kidnappings or even shootings - at people."
(The Gazette, Oct. 22 1970)
ATTENDU que cette déclaration ne s'appuie sur aucune preuve ni raison
évidente, d'autant plus que les deux candidats du FRAP arrêtés, le Dr
Henri Bellemare et Jean Roy, viennent d'être relâchés sans aucune
inculpation;
ATTENDU que le FRAP est un mouvement politique qui regroupe les salariés
qui ont décidé de prendre leurs responsabilités au niveau municipal, non
plus en surveillant le pouvoir mais en voulant l'exercer, et ceci en accord avec les principes, les objectifs et les moyens préconisés par le
2e front adopté au dernier congrès de la CSN;
ATTENDU que le FRAP est le seul mouvement politique municipal à Montréal
dont le programme et les objectifs sont adoptés en congrès, le seul dont
les dirigeants sont élus en congrès et le seul également dont les candidats sont élus par des conventions démocratiques;
ATTENDU que Jean Drapeau a déjà déclaré publiquement qu'il ne voulait
aucune opposition à Montréal et que, de son propre aveu, son parti était
composé de "rubber stamps" sur lesquels il maintient une autorité absolue,
notamment en retirant leur mandat de candidat à ceux de ses conseillers
qui s'expriment trop ouvertement;
ATTENDU qu'il s'agit manifestement d'une collusion entre tous les pouvoirs
établis, puisque cette déclaration est faite à trois jours du scrutin et
que la loi des mesures de guerre, demandée par le régime Drapeau-Saulnier,
a servi également à freiner la campagne électorale du FRAP, par l'incar-
-20-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
cération de candidats et de militants, par des perquisitions, saisies de
tracta et de listes, intimidation de tout genre, etc...
ATTENDU que la conséquence pratique immédiate à Montréal est de compromettre la seule tentative sérieuse depuis 10 ans de créer une opposition
au parti unique et au pouvoir personnel de Drapeau;
ATTENDU que la conséquence à plus long terme peut être de décourager toute
entreprise visant a la représentation des salariés au niveau municipal et
aux autres niveaux de gouvernement par des moyens démocratiques;
ATTENDU que la déclaration de Marchand n'a pour but évident que de tenter
de justifier les exagérations qui ont servi de prétexte à la répression
militaire et la loi des mesures de guerre imposées au Québec par Ottawa;
ATTENDU que la diffamation du FRAP par Marchand prouve l'urgence et l'importance de la lutte entreprise par les trois centrales syndicales pour la
sauvegarde des libertés civiles et fondamentales au Québec;
IL EST RESOLU que le Conseil confédéral de la CSN:
1.-
condamne la déclaration injuste du ministre Marchand concernant le FRAP;
2.-
considère cette déclaration comme une tentative de sabotage de démocratie et comme une forme de violence contre les militants d'un mouvement démocratique;
3.-
demande au ministre Marchand de se rétracter publiquement et sans
équivoque dans les 24 heures;
4.-
considère que le ministre Marchand devrait démissionner s'il ne peut
faire preuve de plus de cohérence, de justice et de modération dans
ses déclarations publiques.
Proposition:
Proposé par le confrère Jacques Bourdouxhe, appuyé par le confrère
André Racicot, que la résolution précitée soit adoptée.
Motion de référence:
Proposé par le confrère Richard Rouillard, appuyé par le confrère Almas
Tremblay, que la proposition soit référée au Comité d'Action Politique du
Conseil Central de Montréal.
Le mérite du renvoi est longuement débattu.
Question préalable:
Proposé par le confrère Pierre Lauzon, appuyé par le confrère Gilles
Beaulieu, que le vote soit pris immédiatement sur la motion de référence.Question préalable adoptée.
VOTE: La motion de référence est rejetée.
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
-21Amendement :
Proposé par le confrère Raymond Parent, appuyé par le confrère Jean
Des Trois Maisons:
ATTENDU la déclaration du ministre Marchand relative au FRAP;
ATTENDU que la dénonciation du FRAP par le ministre Marchand étaye l'urgence et l'importance de la lutte entreprise par les trois centrales
syndicales pour la sauvegarde des libertés civiles et fondamentales au
Québec;
IL EST RESOLU que le Conseil confédéral de la CSN demande au ministre
Marchand de prouver dans les 24 heures ses accusations sur le caractère
terroriste ou favorable au terrorisme du FRAP. Adopté sur division.
Voir plus loin le résultat du vote.
Question préalable:
Proposé par le confrère René Pouliot, appuyé par le confrère Marcel
Trudel, que la question soit mise aux voix immédiatement. - Adopté.
Vote au scrutin secret:
Le confrère Raymond Parent demande le vote au scrutin secret.
Scrutateurs: confrères Denis Gaudette, Armand Gagnon, Raymond Dion, Raynald
Drolet et Jean-Paul Marcotte.
VOTE: Amendement adopté sur division:
89 pour,
53 contre,
1 nul.
Ajournement à 5.30 hres p.m.
SIXIEME SEANCE
vendredi matin
Le confrère Marcel Pépin ouvre la séance à 9.15 hres a.m..
12.- Elections municipales à Montréal
Le président Marcel Pépin, au nom de l'Exécutif de la CSN, a consulté
les représentants du Conseil Central de Montréal, à la suite des déclarations intempestives qui pourraient empêcher la tenue d'une élection démocratique à Montréal, dans le climat actuel.
L'Exécutif de la
une session spéciale,
retarder la tenue des
qui sera la durée des
CSN recommande au gouvernement provincial de tenir
lui donnant le pouvoir de modifier la loi et de
élections à Montréal pour une période de temps
mesures de guerre.
Cette recommandation de l'Exécutif de la CSN a reçu l'appui des
délégués du Conseil Central de Montréal.
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
-22-
Proposé par le confrère Paul Thibault, appuyé par le confrère Raymond
Rousseau, que la recommandation de l'Exécutif soit adoptée.
Adopté unanimement.
Un télégramme a été envoyé incessamment à l'honorable Robert Bourassa
par le secrétaire général de la CSN.
13.- Dette du Syndicat des Journalistes de Montréal
Le Syndicat des Journalistes de Montréal avait préparé un document de
trois pages pour exposer son point de vue sur la dette qui aurait été contractée envers certains organismes du mouvement avec l'endossement de la CSN,
lors de la grève à "La Presse" en 1964. Il faut se rappeler qu'en février
1965, le Bureau confédéral (organisme suprême du temps entre les congrès)
avait décrété un prélèvement spécial de $3.00 pour alimenter le Fonds de
Défense Professionnelle qui versait des secours de grève à ces journalistes.
Proposition:
Proposé par le confrère René Rouillard, appuyé par le confrère Cilles
Gilles Beaulieu, que le Conseil confédéral efface la dette du Syndicat des
Journalistes de Montréal envers la CSN, au montant de $77,094.89.
Motion de référence:
Proposé par le confrère Jean-Louis Harguindeguy, appuyé par le confrère
Guy Thibaudeau, que la proposition de radier des livres la dette du Syndicat
des Journalistes de Montréal, soit référée au prochain congrès.
Adopté sur division.
Proposé par le confrère Bernard Leclerc, appuyé par le confrère René
Rouillard, qu'une liste des dettes dues à la CSN par les corps affiliés,
à partir de 1968, soit fournie au congrès.
En amendement, proposé par le confrère Guy Thibaudeau, appuyé par le
confrère Clément Fleury, qu'à la liste des corps affiliés qui ont des dettes
envers la CSN soit ajoutée une liste de ceux qui ont payé des dettes.
Amendement adopté.
14.- Front commun de la Fonction publique
Le confrère Jeun-Paul Breuleux, président du Syndicat des Fonctionnaire-s Provinciaux, fait un exposé du Front commun de la fonction publique.
Le Front commun a débuté au mois de juin 1970, à la demande du Syndicat
des Fonctionnaires Provinciaux.
Le secteur de la fonction publique représente la moitié des effectifs
de la CSN.
Les négociations, même si elles étaient autonomes, étaient toutes
centrées ver un but, au sommet.
-21-
2l-22-23
Conseil conf.
oct.70
Nous avons pensé mettre nos ressources en commun à tous les points
de vue et particulièrement sur les recherches.
Le Front commun a eu une première rencontre.
a été désigné comme coordonnateur.
Le confrère Marcel Pépin
Une secrétaire permanente est attaché* au secrétariat et le confrère
Pierre Vadboncoeur est affecté à l'action politique.
Nous avons défini nos objectifs: d'une part, clauses à incidences
normatives; d'autre part, clauses à incidences monétaires.
Les comités établis ont fait des rapports qu'ils ont soumis au Comité
de coordination qui comprend des représentants de: La Fédération des Services
Les agents de la paix,
Les services publics,
La Régie des alcools,
Les ingénieurs,
Les professeurs de CEGEP
Le S P E Q , e t c . .
Il y a un comité également ou les 7 secteurs publics ou para-public
sont représentés.
Noue avons établi un bureau de recherches avec le personnel et les
documents nécessaires. Ce bureau sera une source considérable de documentation pour l'avenir.
Les recherches portent sur l'organisation provinciale, la masse salariale, le rattrapage, la répercussion économique.
L'autonomie de chacun des secteurs est respectée, par exemple: les
agents de la paix ne peuvent se comparer aux fonctionnaires provinciaux.
Nous avons admis que nous pouvions unir nos forces sur certaines
clauses normatives.
En général, on peut négocier le quantum de la masse salariale.
La masse monétaire représente 51%; peut-être pourrions nous atteindre 55%.
Négociation des termes et critères dans les secteurs publics et parapublics.
Il existe certaines marges de temps entre les échéances des conventions
collectives: les fonctionnaires sont les premiers à négocier; les services
(hospitaliers) sont les derniers.
Les échéances des conventions vont jusqu'à la fin de décembre. Si nous
ne pouvons pas nous entendre sur les critères et les quantums, nous pourrons faire une lutte des 100,000 membres du front commun.
Nous avons tenté d'avoir des rencontres avec la FTQ pour les membres
qu'elle représente afin d'en venir à un accord sur des objectif" communs.
-24-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
Les deux Centrales ont réagi assez favorablement à ce front commun,
mais cela n'est pas encore finalisé.
Entre autres moyens, nous ne négligerons pas celui de l'action
politique (non partisane) qui consistera à rassembler nos membres.
l'action politique aura pour mission de propager l'information
nécessaire chez nos membres et dans le public.
Il est nécessaire d'expliquer aux employés du secteur privé que les
salaires du secteur public et para-public pourraient avoir un effet bénéfique pour tous.
Au niveau de la recherche, un questionnaire a été distribué à tous
nos fonctionnaires, qui l'ont rempli dans une forte proportion. Ce questionnaire nous fournira des arguments, du fait de connaître tous les facteurs.
Le Front commun a passé peut-être la moitié de son temps à s'examiner.
Nous sommes arrivés à un "entendement" et nous pourrons réaliser ce qu'auparavent nous n'avons pu réussir.
Si nous négociions individuellement, cela nous coûterait beaucoup plus
cher. Ensemble, nous pourrons agir plus efficacement sur l'opinion publiqueposeiblement tentée d'être influencée par le gouvernement.
Nous voulons vous faire comprendre que travailler pour nous, c'est
travailler pour vous.
Voilà l'essentiel de ce que nous avons fait, de ce que nous voulons
faire et de ce que nous pouvons faire.
Le confrère Paul-E. Dalpé préside.
16.- La négociation sectorielle
Le confrère Marcel Pépin déclare qu'il est important, au niveau du
Conseil confédéral, de prendre connaissance de certaines données sur le
document que les délégués ont en main.
Un des sujets qui a été à l'étude, au Conseil Consultatif du Travail,
c'est la négociation sectorielle dont la formule contribuerait à une
syndicalisation plus poussée.
On dit que ce n'est pas rentable de faire de l'organisation dans les
petites unités. Ce motif n'est pas celui de la CSN qui n'a pas négligé
les petites unités.
Le Code du Travail donne à tous le pouvoir de se syndicaliser, malgré que dans le cas de petites unité" de 10, 12, 1$ employés, ceux-ci
sont beaucoup plus proches de l'employeur.
Les succès de la Fédération Canadienne des Associations Indépendantes
(FCAI) résident dans la formule des syndicats de boutique qu'elle réussit
à créer.
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
-25-
Les travailleurs dans les services connaissent très peu le syndicalisme. La négociation sectorielle pourrait amener une plus grande participation des travailleurs de ce secteur à leurs conditions de travail.
Les employeurs s'objectent à cette formule de la négociation sectorielle, parce que sa réalisation, il va de soi, conduirait à une syndicalisation plus poussée.
Ma position personnelle est qu'il y a là un des moyens de changer
la situation sociale. Le gouvernement doit intervenir pour établir la
négociation sectorielle où le salaire minimum est beaucoup trop bas.
Le confrère Pépin résume les propositions générales contenues dans
le document distribué aux membres présents ou Conseil confédéral.
(Voir ce document)
Ajournement à midi.
SEPTIEME SEANCE
vendredi après-midi
La séance ouverte à 2 heures est présidée par le confrère P.-E. Dalpé.
La négociation sectorielle (suite)
Le président Marcel Pépin continue l'analyse des propositions générales
concernant la négociation sectorielle.
Plusieurs délégués ont posé des questions auxquelles le confrère Pepin
a répondu, notamment pour dissiper certaines appréhensions sur les droits
acquis par les conventions collectives.
Le confrère Marcel Pépin préside.
17.- Moyens d'action, re: Décisions du cartel CEQ-FTQ-CSN
Le confrère Amédée Daigle, directeur des services, a été désigné par
l'Exécutif de la CSN pour coordonner les moyens d'action de notre centrale,
relativement aux décisions prises par le cartel CEQ-FTQ-CSN, lors de la
réunion conjointe en fin d'après-midi , mercredi, le 21 octobre 1970.
Voici quelques-uns de ces moyens d'action :
Pétitions.
Circulaires.
Journal "Le Travail" (numéros spéciaux).
Assemblées d'Information dans les Conseils centraux.
Film sur l'exposé du confrère Marcel Pépin au Conseil confédéral.
Diffusion de l'enregistrement de l'allocution du confrère Perin.
Présence d'un officier de la CSN aux assemblées des Conseils centraux.
-26-
Conseil conf.
21-22-23 oct.70
18.- Clôture de la réunion
Le confrère Marcel Pépin déclare qu'il faut sauvegarder cette
unanimité manifestée durant les discussions et ne pas s'alarmer outremesure des rumeurs de dissension colportées dans divers milieux, relativement aux résolutions adoptées par le front commun CSN-FTQ-CEQ.
Ce n'est pas seulement à l'Exécutif de la CSN que revient la tâche
de cette campagne d'information auprès de nos syndicats, mais à vous
tous, à moins que vous ne croyiez pas aux décisions que vous avez prises.
Nous n'avons pas à nous demander si l'on doit travailler uniquement
sur le front de la convention collective ou sur le front de la consommation.
Dans cette période critique, il faut régler le grief de la société québécoise.
La séance est levée à 5 heures p.m..
MARCEL PEPIN,
Président général.
RAYMOMD PARENT,
Secrétaire général.