n° 8 - Cinéma Beaubien
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n° 8 - Cinéma Beaubien
magazine n˚8 · mars et avril 2014 GRATUIT n° 8 CINÉMA GASTRONOMIQUE PRENEZ ET MANGEZ-EN TOUS… LE CINÉMA VU PAR... ANDRÉ SAUVÉ VALEUR SÛRE LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE! ENTREVUE BERTRAND TAVERNIER 21 nouveautés à l’affiche QUAI D’ORSAY • MAÏNA • TOM À LA FERME • EN SOLITAIRE Mot de la rédaction UN TRAVAIL N° 8 D’ÉQUIPE! Souvent, on me félicite pour le Cinéma Beaubien : sa programmation, son charme, son atmosphère… Toujours, je réponds la même chose : c’est un travail d’équipe. Qui sont ces personnes derrière le décor? Comme organisme à but non lucratif, la Corporation du Cinéma Beaubien compte sur ses membres et ses administrateurs. On y retrouve un spécialiste des communications, une avocate, une comédienne, un réalisateur… Plusieurs habitent le quartier et représentent la population qui a soutenu le Cinéma Beaubien depuis le début. Ce sont des personnes dévouées qui ne comptent pas leur temps. Merci à Catherine, Danièle, Patricia, André, Daniel, Jean François et Philippe. Pour superviser tout le travail, nous comptons sur une équipe de direction professionnelle et attentionnée. Leurs responsabilité sont diverses : gestion du personnel, comptabilité, projection, relations publiques et de nombreuses tâches administratives variées sont leur lot quotidien. Merci à Armand, Alain, Adel, Éric, Francine et Alain. Moi? J’ai le plaisir de travailler avec une merveilleuse équipe, et de savoir que vous appréciez leur travail. (M.F.) Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 Et finalement, les premières personnes que vous rencontrez quand vous franchissez les portes du cinéma sont les membres de notre équipe du service à la clientèle. Que ce soit à la billetterie, au comptoir de friandises ou encore à la porte, tous s’efforcent pour rendre votre expérience la plus agréable possible. Vous donner de l’information juste au téléphone, vous servir un cappuccino, s’assurer que les salles sont propres, vous renseigner sur les films pour vous aider à choisir, ils et elles font tout cela, et bien plus encore! Merci Dany, Olivia, Paul, Antoine, Vicky, Indigo, Loïc, Aricia, Kevin, Élise, Jules, Christian, Rose-Marie et Caroline. cinemabeaubien.com 3 Sommaire n° 8 Chroniques ENTREVUE • Bertrand Tavernier 18 VALEUR SÛRE 08 LE CINÉMA VU PAR... • André Sauvé Les Garçons et Guillaume, à table! « Ne manquez pas l’une des comédies françaises de l’année. […] Guillaume Gallienne est sans doute la meilleure chose qui nous soit arrivée depuis longtemps. Son film en est la preuve. Son hymne à la mère dévoreuse est à croquer. Alors, à table! » (Alain Spira, Paris Match) 14 CINÉMA GASTRONOMIQUE Dans ce numéro 05 En couverture · 9 mois ferme 12 Info-ciné / Carte Cinéma 22 Index 16 Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 4 cinemabeaubien.com Un film de Albert Dupontel Du même réalisateur : Enfermés dehors France « Ce cinquième long métrage d’Albert Dupontel est à la fois son meilleur film et l’une des comédies les plus désopilantes de l’année. (P. Binétury, Positif) GÉNÉRIQUE : France. 2013. 82 min (V.O.F.). SYNOPSIS : Juge carriériste et célibataire Comédie écrite et réalisée par Albert Dupontel. Mus. orig. : Christophe Julien. Int. : Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Bouli Lanners. endurcie, Ariane Felder s’aperçoit contre toute attente qu’elle est enceinte. Tentant de trouver l’origine de cet incident de parcours, elle retracera le géniteur, Bob, rencontré le soir d’une beuverie dont elle ne garde aucun souvenir. Les ennuis ne feront que commencer puisque Bob est considéré comme dangereux et s’apprête de plus à subir un procès. Bande-annonce Rencontré à Paris à l’invitation d’UniFrance, voici ce qu’avait à dire le réalisateur et comédien Albert Dupontel sur… Le choix de Sandrine Kiberlain : « Au départ, je voulais faire le film en anglais avec Emma Thompson. Pour des raisons de production, on l’a tourné en français. Mais je n’arrivais pas à trouver la bonne actrice jusqu’à ce que ma productrice m’informe de l’intérêt de Sandrine pour le rôle, et ce, même si je voyais la juge petite, brune et agressive. Au cours des essais, Sandrine a amené une émotion et une tendresse étonnantes. Ça n’a pas été simple cependant. Comme tous les gens doux, elle est un peu désinvolte, un peu dilettante, les répétitions étaient compliquées, mais elle s’est mise à travailler pas mal et est entrée dans la danse. » cinemabeaubien.com » NOTES : Albert Dupontel est de retour avec une comédie qui égratigne, aussi absurde que loufoque, et dans laquelle Sandrine Kiberlain épate. Les seconds rôles sont aussi nombreux que saugrenus, de Terry Gilliam à Gaspar Noé en passant par Bouli Lanners. Les rebondissements, eux, n’ont d’égal que la satire sociale dans laquelle Dupontel nous entraîne. Et la séquence où la juge tente de retracer le fil des événements à l’aide de caméras de surveillance est un véritable morceau d’anthologie burlesque. (P.B.) Sur l’étonnant succès de 9 MOIS FERME : « Mon film a attiré plus de deux millions de spectateurs, mais il n’était pas conçu pour ça. Je pense encore que c’est un quiproquo. Je ne fais pas un cinéma populaire, je fais un cinéma à tendance populaire, c’est très différent. Comme artiste, j’ai envie de raconter des choses, j’ai besoin des gens, de leur amour, de leur retour. Le succès du film me donne tout ça. » Sur la survie du cinéma en Europe : « L’exception culturelle française devrait être la norme pour tous les pays européens. Ce n’est pas normal qu’il n’y ait plus de cinéma allemand, espagnol et italien. La Vieille Europe a encore beaucoup de choses à raconter. Elle est plus nuancée, plus tolérante et plus humaine que l’Amérique qui est vorace, cupide et avide. Ce n’est pas à un Québécois que je vais apprendre ça. » 5 Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 9 MOIS FERME L’ANGE-GARDIEN Festival du film de Sarlat 2013 – Prix du jury jeune Un film de Jean-Sébastien Lord Du même réalisateur : Le Petit Ciel Québec GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. 95 min (V.O.F.). Drame écrit et réalisé par Jean-Sébastien Lord. Mus. orig. : Ramachandra Borcar. Int. : Guy Nadon, Marilyn Castonguay, Patrick Hivon. SYNOPSIS : Nathalie, une jeune femme désœuvrée, cherche refuge chez Normand, un ancien policier d’âge mûr qui l’a surprise quelques semaines auparavant à voler dans l’édifice où il travaille en tant que gardien de nuit. Elle quémande son aide, car elle a peur de son ex-conjoint, en liberté conditionnelle, qui devient plus violent et impatient depuis la tentative de vol ratée. Entraîné malgré lui dans cette histoire, Normand devra faire des choix douloureux. NOTES : Œuvre sensible s’attardant aux hasards de la vie et aux destins d’âmes esseulées, L’ANGE GARDIEN, second long métrage du fils de Jean-Claude Lord, mise sur une distribution de haut calibre. Guy Nadon est une fois de plus au sommet de son art dans le rôle solitaire du gardien de nuit, et Marilyn Castonguay (L’Affaire Dumont) est d’un naturel troublant dans ce rôle de mère démunie en quête de sécurité et d’affection. (P.B.) UN PARALLÈLE PLUS TARD Un film de Sébastien Landry Québec « Dans un quadruple salto scénaristique, Klapisch boucle avec pétillance cette trilogie qui s’interroge sur tous les aspects du couple moderne. (P. Vavasseur, Le Parisien) » CASSE-TÊTE CHINOIS Un film de Cédric Klapisch Du même réalisateur : L’Auberge espagnole France Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. 95 min GÉNÉRIQUE : France. 2013. 114 min (V.O.F.). Comédie dra- (V.O.F.). Drame réalisé par Sébastien Landry. Scén. : Alexandre Soublière. Mus. orig. : Will Driving West. Int. : Maxime Dumontier, Sophie Desmarais, Louise Richer. matique écrite et réalisée par Cédric Klapisch. Mus. orig. : Christophe Minck. Int. : Romain Duris, Audrey Tautou, Cécile de France. SYNOPSIS : Sur un coup de tête, Léandre décide de quitter sa copine, Claire, et son emploi d’informaticien spécialisé afin de se rendre sur la Côte-Nord, dans son village natal. Il s’installe dans la maison de sa tante et renoue avec Ève, un amour de jeunesse. Cependant, la situation dégénère lorsque la police se met à ses trousses à la suite d’une enquête le reliant à la vente d’informations confidentielles à la mafia. SYNOPSIS : Quarantenaire et nouvellement séparé, Xavier s’installe à New York pour retrouver ses enfants qui y vivent avec leur mère. Sur place, il tente de se refaire une vie, ici croisant son premier amour Martine et là, fécondant, à sa demande, sa meilleure amie Isabelle. À travers ce tourbillon d’aventures, il devra aussi dénicher un emploi et se marier afin de régulariser sa situation d’immigrant. Bref, un vrai casse-tête chinois. NOTES : UN PARALLÈLE PLUS TARD est le quatrième long métrage à prendre l’affiche depuis un an mettant en vedette Sophie Desmarais. Loin d’être redondant, ce nouveau rôle permet une fois de plus à la jeune comédienne de crever l’écran. Le décor naturel de Havre-SaintPierre et l’intrigue policière font de ce premier film de Sébastien Landry une œuvre singulière dans le paysage du cinéma québécois. (P.B.) 6 NOTES : Après L’Auberge espagnole et Les Poupées russes, CASSE-TÊTE CHINOIS relate à nouveau les péripéties du personnage de Xavier incarné par Romain Duris. Ce troisième volet laisse entrevoir une réflexion plus posée sur nos choix de vie et l’évolution actuelle des relations hommefemme. Parsemé de clins d’œil, dont un à la série Web Bref, le nouveau film de Klapisch jette un regard amusé sur les amours de la génération X, et ce, sans faire la morale. (P.B.) cinemabeaubien.com inc. QUAI D’ORSAY Un film de Bertrand Tavernier Du même réalisateur : La Princesse de Montpensier France GÉNÉRIQUE : France. 2013. 113 min (V.O.F.) Comédie réalisée par Bertrand Une publication DES ÉDITIONS Tavernier. Scén. : Bertrand Tavernier, Christophe Blain et Antonin Baudry, d’après l’œuvre d’Abel Lanzac et Christophe Blain. Mus. orig. : Philippe Sarde, Bertrand Burgalat. Int. : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup. Éditeurs Les Éditions Le Clap Mario Fortin Coordonnateur du contenu Simon Leclerc SYNOPSIS : Arthur Vlaminck est un jeune diplômé fraîchement sorti de l’ENA, à Paris. Il est engagé pour écrire les discours d’Alexandre Taillard de Worms, ministre des Affaires étrangères de la France. C’est en côtoyant quotidiennement le ministre et ses nombreux conseillers qu’il découvrira les mascarades politiques de la diplomatie internationale. NOTES : Adaptation de la série de bandes dessinées popularisée par Christophe Blain et Abel Lanzac, QUAI D’ORSAY nous transporte avec son humour parfois absurde dans l’univers chaotique de l’aristocratie politique d’un important ministère. S’inspirant du parcours de Dominique de Villepin, le récit, mis en images par Bertrand Tavernier, offre à Thierry Lhermitte l’occasion de revenir en force au grand écran, lui qui incarne avec un naturel désarmant le ministre en question, roitelet distingué du Quai d’Orsay. (P.B.) Directrice artistique Martine Lapointe Responsable de la programmation Mario Fortin Réviseure Marie Chabot Chroniqueurs Christian Bégin, Pierre Blais, David Cantin André Caron, Marcel Gaumond, Sami Gnaba Claire Goutier, Paul Jacques, Nicolas Lacroix Patrick Lonergan, Pier-Hugues Madore Serge Pallascio Publicité Pierre Bourassa : 514 794-3489 [email protected] Richard Harvey : Sans frais : 1 800 361-2470, poste 132 [email protected] Sabrina Castonguay : Sans frais : 1 800 361-2470, poste 128 [email protected] Horaire des films · 514 721-6060 Courriel · [email protected] Site Internet · cinemabeaubien.com Plus de 300 points de distribution Le Magazine Beaubien est publié 6 fois par année par les Éditions Le Clap inc. Distribution Publicité Sauvage Distributeur officiel du magazine Beaubien LES ÉDITIONS LE CLAP 2327, boul. du Versant-Nord, bureau 290 Québec (Québec) G1N 4C2 cinemabeaubien.com MIRACULUM Un film de Podz · Du même réalisateur : L’Affaire Dumont Québec GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. 104 min (V.O.F.). Drame réalisé par Podz. Scén. : Gabriel Sabourin. Int. : Xavier Dolan, Robin Aubert, Anne Dorval, Julien Poulin, Marilyn Castonguay. SYNOPSIS : Un couple de témoins de Jéhovah convaincus, un homme revenu de loin pour se faire pardonner après un geste irréparable, un couple dans la soixantaine aux premiers balbutiements de sa passion amoureuse et un autre marqué par la routine… Des êtres sans lien apparent dont le destin sera transformé à tout jamais après un accident d’avion. NOTES : Avec ce film choral d’une fluidité remarquable, Podz continue son exploration des tréfonds de l’âme humaine en faisant se croiser les récits parallèles d’êtres travaillés par la foi, les désillusions, la culpabilité, le désir ou encore l’impuissance à communiquer… Profitant des performances émouvantes de ses acteurs, des chants éthérés et sublimes de Julianna Barwick et d’une mise en scène maîtrisée de bout en bout, MIRACULUM s’affirme comme l’œuvre de la maturité pour Podz, révélant plus que jamais l’ambition et l’étonnante vitesse avec lesquelles son jeune cinéma s’épanouit. (S.G.) 7 Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 Infographiste Catherine Ducharme ENTREVUE BERTRAND TAVERNIER RÉALISATEUR DU FILM QUAI D’ORSAY par Pierre Blais PHOTO : FRed Kriel LA POLITIQUE D’UN AUTEUR Paris. Vingt-deuxième long métrage du cinéaste Bertrand Tavernier, QUAI D’ORSAY raconte l’histoire d’Arthur, un jeune homme engagé par le ministre des Affaires étrangères pour s’occuper de l’écriture de ses discours. Il va entrer dans un univers insoupçonné, un monde dément, chaotique, dans lequel le ministre survolté rajoute au bordel ambiant. Une expérience stupéfiante à laquelle, peu à peu, Arthur s’adaptera. Éditions Le Clap : QUAI D’ORSAY est avant tout une série de bandes dessinées à succès du tandem Blain-Lanzac basée sur la vie politique de Dominique de Villepin et de son entourage. Qu’est-ce qui vous a convaincu de l’adapter au grand écran? Bertrand Tavernier : Premièrement, la très grande force comique mêlée à l’impression de vérité extraordinaire. Toutes les réactions, délirantes, paraissaient vraies. Ma rencontre avec l’auteur m’a d’ailleurs révélé que c’était autobiographique. Ça m’a beaucoup plu. La deuxième chose, c’est qu’il y avait beaucoup de personnages hauts en couleur dans cette histoire. Enfin, je dirais que cet univers est fascinant parce que les gens qui y sont n’arrêtent jamais, mais jamais de bosser. E.L.C. : Pourquoi faire confiance à Raphaël Personnaz et Thierry Lhermitte pour incarner Arthur et le ministre? Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 B.T. : J’ai choisi Raphaël Personnaz dès le début de l’écriture du scénario. J’avais envie de voir son regard découvrant ce monde et je savais qu’il allait être épatant. Comme Niels Arestrup et Anaïs Demoustier. Thierry, lui, est venu un peu plus tard. J’ai eu peur qu’il ne veuille pas revenir à la comédie délirante. Mais en le rencontrant, j’ai réalisé qu’il était le ministre : il a l’élégance, la forme physique, le côté délirant. Il est génial! En plus, quand il cite un auteur, on y croit. Thierry, il l’a! Il peut citer Héraclite, ça ne paraît pas incongru. Il a le timing comique. Il m’a même proposé d’illustrer avec des gestes tout ce que dit le ministre. Le ministre, il était insomniaque, il était incapable d’être seul et il épuisait tout le monde. Thierry le rend bien. Et l’opposition avec Niels Arestrup, qui est comme un rocher, ça devient un ressort de comédie formidable. E.L.C. : En 45 ans de carrière, qu’aimez-vous le plus de votre métier de cinéaste, et qu’aimez-vous le moins? B.T. : Toutes les fonctions du métier de réalisateur sont à la fois grisantes et parfois angoissantes. La pire, c’est la recherche de l’argent : c’est la plus éprouvante, celle qui vous use, celle qui un moment vous donne envie d’abandonner le métier quand vous devez passer un an, deux ans, à essayer de convaincre des gens qui vous disent que votre film n’atti8 rera personne. Heureusement, pour QUAI D’ORSAY, ç’a été le bonheur absolu. Sinon, l’écriture et le tournage, ce sont aussi de beaux moments à vivre malgré les doutes. Mais le moment le plus enthousiasmant sur tous mes films, c’est l’enregistrement de la musique. J’ai eu des musiques magnifiques, qu’elles soient de Philippe Sarde, Antoine Duhamel, de musiciens de jazz comme Louis Sclavis. On se dit que le musicien, c’est le premier critique. Si mon film lui inspire cette musique, c’est qu’il doit y avoir quelque chose d’intéressant. C’est impossible qu’une musique aussi belle naisse sur rien. Les musiciens, surtout les musiciens de jazz, ce sont des gens rares, ce sont mes frères. Ils se foutent de la pause, ils veulent obtenir le morceau parfait! E.L.C. : Est-ce qu’il y a un comédien ou une comédienne que vous aimeriez diriger pour une première fois, ou pour une nouvelle fois? B.T. : Il y en a beaucoup! J’aurais adoré retravailler avec Philippe Noiret ou Tommy Lee Jones – une des plus grandes rencontres de ma vie, même si parfois c’était difficile. Quel acteur! Vincent Lindon, lui, il a joué dans quinze films formidables ces dernières années, le nombre de films où il est épatant. En France, nous avons aussi des comédiennes géniales comme Emmanuelle Devos, Léa Seydoux, Émilie Dequenne. J’adore aussi Sandrine Kiberlain, elle est inouïe dans le film d’Albert Dupontel (9 mois ferme). Au niveau acteurs-actrices, je n’ai que l’embarras du choix. E.L.C. : En conclusion, revenons sur votre plus récent film : qu’est-ce qui vous rend le plus fier de QUAI D’ORSAY? B.T. : D’abord, je me suis posé plein de défis, j’ai travaillé avec une nouvelle équipe, je suis toujours en train de chercher, d’avoir cette même excitation et de continuer à m’amuser à faire des films sans cynisme comme chez les cinéastes que j’ai toujours admirés tels Claude Sautet ou Michael Powell. Mais surtout, c’est un film qui est réellement drôle. Et aussi, plusieurs personnes me l’ont dit, c’est un film qui fait preuve d’une énergie, qui montre que je n’ai pas abdiqué, que la passion est toujours là. Ça fait « premier film » et pour moi, c’est pas mal comme qualité! (P.B.) Les frais de ce voyage ont été payés par UniFrance. ■ cinemabeaubien.com TOM À LA FERME Un film de Xavier Dolan Du même réalisateur : Les Amours imaginaires Québec · France GÉNÉRIQUE : Québec · France. 2013. 95 min (V.O.F.). Drame réalisé par Xavier Dolan. Scén. : Xavier Dolan, d’après l’œuvre de Michel Marc Bouchard. Mus. : Gabriel Yared. Int. : Xavier Dolan, Pierre-Yves Cardinal, Évelyne Brochu. Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 SYNOPSIS : Tom vient de perdre son amant, récemment décédé. Ne connaissant pas sa belle-famille, il se rend aux funérailles dans une lointaine campagne afin d’en rencontrer les membres. Sur place, Tom constate que personne n’était au courant de sa relation amoureuse avec le défunt. Afin d’empêcher que la vérité n’éclate au grand jour, le frère aîné l’entraîne dans un jeu de rôles des plus malsains. NOTES : Adapté de la pièce de théâtre de Michel Marc Bouchard, TOM À LA FERME offre à Xavier Dolan un rôle ambigu dans une histoire où le mensonge et la violence psychologique dominent. L’univers dépeint le fossé parfois immense qui sépare la vie rurale de celle en milieu urbain. Avec ce quatrième long métrage, Dolan revient aux émotions brutales de J’ai tué ma mère, tout en approfondissant la réflexion sur l’amour et ses tabous grâce à la plume parfois cruelle du dramaturge. (P.B.) cinemabeaubien.com 9 LA MARCHE Un film de Nabil Ben Yadir Du même réalisateur : Les Barons France · Belgique GÉNÉRIQUE : France • Belgique. 2013. 120 min (V.O.F.). Comédie dramatique écrite et réalisée par Nabil Ben Yadir. Mus. : Stephen Warbeck. Int. : Olivier Gourmet, Vincent Rottiers, Charlotte Le Bon. SYNOPSIS : En 1983, en réaction à l’intolérance raciale qui sévit en France, des adolescents organisent une marche pacifique entre Marseille et Paris afin de sensibiliser la population face à la montée du racisme. Au fil des 1 000 kilomètres à parcourir, ils rallieront à leur cause plus de 100 000 personnes, créant un mouvement de masse des plus inattendus. NOTES : Alliant drame et comédie, LA MARCHE rappelle ce pèlerinage méconnu contre le racisme tenu sous l’ère Mitterrand. Donnant la parole à une galerie de personnages provenant de tous les milieux, le cinéaste démontre qu’au sein même des militants, les querelles et les dissensions étaient nombreuses même si tous partageaient cet élan pacifiste et rassembleur. Au final, cela donne un film réaliste, revendicateur et surtout essentiel, compte tenu des débats sociaux actuels en France. (P.B.) UVANGA Un film de Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu Québec · Canada « » Le spectacle marin est total et l’épopée humaine touche en plein cœur. (V. Pescheux, Télé 7 Jours) EN SOLITAIRE Un film de Christophe Offenstein France GÉNÉRIQUE : Québec · Canada. 2014. 86 min (V.O.A. et inuktitute avec sous-titres français). Drame réalisé par Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu. Int. : Marianne Farley, Lukasi Forrest, Travis Kunnuk, Peter-Henry Arnatsiaq. GÉNÉRIQUE : France. 2013. 96 min (V.O.F.). Drame réalisé par Christophe Offenstein. Scén. : Christophe Offenstein, Jean Cottin et Thomas Bidegain. Mus. orig. : Patrice Renson. Int. : François Cluzet, Samy Seghir, Karine Vanasse. SYNOPSIS : Anna retourne pour la première fois à Igloolik, un SYNOPSIS : Au pied levé, Yann Kermadec doit prendre le relais d’un ami blessé et participer en solitaire à la nouvelle course en voilier du Vendée Globe. Ce tour du monde se passe comme prévu jusqu’au moment où le skipper trouve à son bord un jeune réfugié mauritanien dont la présence peut le mettre hors concours. Dès lors, la course ne sera plus la même. village où elle a enseigné quinze ans plus tôt. Elle fait le voyage avec son fils Tomas, né d’une idylle avec l’un des villageois. Alors qu’elle est heureuse de faire découvrir à son fils ses origines, leur séjour est assombri par les souvenirs entourant la mort de son ancien amant. NOTES : Le collectif Arnait Video revient avec une œuvre originale Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 et intéressante après de longues années d’absence. Les réalisatrices Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu signent leur second long métrage, UVANGA, le premier film contemporain entièrement tourné à Igloolik sur l’île de Baffin, lieu de tournage des films Atanarjuat, la légende de l’homme rapide et Le Journal de Knud Rasmussen. (P.-H.M.) 10 NOTES : Une fois de plus, François Cluzet se révèle hautement crédible dans un rôle de composition qui l’amène à braver les éléments, dans ce premier film réalisé par le directeur photo Christophe Offenstein. Œuvre sportive qui met l’accent sur les dangers de la haute mer et le courage de ceux qui la parcourent, EN SOLITAIRE se penche sur le sort des réfugiés, et offre de plus l’occasion à Karine Vanasse, en skipper en détresse, de prendre un bain d’eau salée. (P.B.) cinemabeaubien.com LÉGENDES V.F. Version française V.O.A. V.O.S.-T.F. Version originale anglaise Version originale avec sous-titres français V.O.S.-T.A. Version originale avec sous-titres anglais CLASSEMENT DES FILMS En attente de classement. Peut être vu par des personnes de tous âges. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus ou accompagnées d’une personne majeure. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus. CONDITIONS D'UTILISATION DE LA CARTE CINÉMA. La détention ou l'usage de cette carte constitue l'acceptation des conditions régissant son utilisation. Ce document a préséance sur toute autre information imprimée concernant la Carte cinéma du Beaubien. Le Cinéma Beaubien ne garantit pas le remplacement de votre carte perdue ni le remplacement des entrées non utilisées après la perte ou le vol de votre carte. Des frais s'appliquent pour les représentations en 3D. Non monnayable. Le Cinéma Beaubien se réserve le droit de modifier les conditions d'utilisation en tout temps. Espace publicitaire Faites connaître votre entreprise et vos services… Ré l’un de nos représentants! Pierre Bourassa, 514 794-3489, [email protected] Sabrina Castonguay, 1 800 361-2470, poste 128 · sabrina.ca Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 12 cinemabeaubien.com BILLETTERIE EN LIGNE CARTE CINÉMA DU BEAUBIEN TAXES INCLUSES Vous pouvez acheter vos billets à notre billetterie en ligne 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Général CINÉMA FAMILLE ADMISSION TAXES INCLUSES L’environnement du Cinéma Beaubien est idéal pour les représentations « jeune famille ». L’entrée est gratuite (programmation courante seulement) pour les enfants de trois ans et moins. 6 FILMS Générale Réservez au plus tôt une salle du Cinéma Beaubien et profitez de nos tarifs avantageux. Réservations : 514 721-6060, poste 18 ou [email protected] CARTE ACCÈS MONTRÉAL La carte Accès Montréal donne droit à un billet gratuit à l’achat d’un billet à prix courant, le lundi après 18 h (selon la disponibilité des places). CARTE-CADEAU Les cartes-cadeaux, parfaites en toute occasion! En vente au guichet et au comptoir du cinéma. RÉGULIER 3D 12 $ 14 $ Tous les jours avant midi Lundi au vendredi – avant 17 h (sauf les jours fériés) CINÉMA POUR GROUPE 54,00$ Des frais de 2 $ par film s’appliquent pour les représentations en 3D. 9$ 11 $ 10,50 $ 12,50 $ Dernier jour (admission générale) 5$ 7$ Étudiants (du dimanche au jeudi après 21 h) 10 $ 12 $ Âge d’or (65 ans et plus) 10 $ 12 $ Jeune (14 à 17 ans) Enfant (13 ans et moins) 10 $ 12 $ 8,50 $ 10,50 $ Enfant (moins de 2 ans) GRATUIT Une preuve d’âge sera exigée pour bénéficier des tarifs spéciaux. Prix sujets à changement sans préavis POUR NOUS JOINDRE 2396, rue Beaubien Est, Montréal (Québec) H2G 1N2 Téléphone : 514 721-6060 · Courriel : [email protected] Site Internet : cinemabeaubien.com éservez votre espace publicitaire dès maintenant en communiquant avec Info-ciné Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 a | Richard Harvey, 1 800 361-2470, poste 132 · [email protected] [email protected] cinemabeaubien.com 13 LE CINÉMA VU PAR… par Serge Pallascio aussi être très critique si je ne crois pas aux personnages et sortir de la salle de cinéma, ce qui est un bon exercice d’affirmation de soi. E.L.C. : Quels sont les trois films que l’on devrait regarder en priorité pour comprendre une partie de votre géographie intérieure? André SAUVÉ A.S. : Mon premier choix serait Happiness de Todd Solondz (1999) avec Philip Seymour Hoffman. Mon deuxième film serait Lune de fiel de Roman Polanski (1992). J’aime ces deux films parce qu’ils décrivent le côté plutôt sombre de l’être humain afin qu’on puisse regarder comment celui-ci fait partie de J’AIME LES CINÉASTES MARGINAUX notre identité au lieu de le nier. En contrepartie, mon troisième choix serait la trilogie de Marcel Pagnol : Marius, Fanny et César dans sa version noir et blanc réalisée entre 1931 et 1936. J’avoue que je suis plutôt puriste. J’aime les André Sauvé n’a jamais pensé qu’il pourrait être humoriste un jour. Et pourtant, versions originales et, de plus, ce sont des films extraordinaires. On rit et on ceux qui le connaissent depuis longtemps s’accordent à dire qu’il fait actuellement pleure en même temps. la même chose qu’il faisait lorsqu’il était plus jeune et qu’il se déguisait en chevalier du Moyen Âge à la recherche du Graal. Aujourd’hui, il a cessé de vouloir être E.L.C. : Quel est votre cinéaste de prédilection? quelqu’un d’autre. « Devenir soi-même est déjà tout un défi », confie-t-il. Il préfère s’interroger sur l’être humain et sa quête du bonheur. Un mélange de lucidité et A.S. : J’apprécie beaucoup le réalisateur américain Jim Jarmusch à cause de la d’absurdité. Une coexistence du sage et du fou à l’intérieur de lui. « Je me sers de lenteur de ses films. Il y a peu de dialogue. Il utilise souvent le noir et blanc. ce qui m’oppresse et me préoccupe pour faire rire les gens », avoue notre invité en Il a le don du portrait. J’aime les cinéastes marginaux. ajoutant du même souffle : « L’humour m’a sauvé la vie ». André Sauvé a accepté de partager avec nous son Graal cinématographique. E.L.C. : Quelle est selon vous la plus grande force du cinéma québécois actuel? « » Éditions Le Clap : Quel est votre premier souvenir cinématographique? A.S. : Le Québec a un pouvoir de création dont nous ne rendons pas toujours compte. Nous sommes partis d’un cinéma qui, il n’y a pas si long- André Sauvé : Je me souviens de deux films en technicolor, un procédé qu’on temps, se regardait avec complaisance. Aujourd’hui, le cinéma québé- utilisait dans les superproductions. Le Magicien d’Oz (Victor Flemming, 1939, cois a un rayonnement international grâce à des cinéastes comme Denis avec Judy Garland) dont la fantaisie et l’aventure de la quête ont frappé mon Villeneuve, Jean-Marc Vallée. Quand on songe qu’on est un petit pays de imaginaire d’enfant et Les Dix Commandements (Cecil B. DeMille, 1956) qui 7 millions d’habitants, c’est assez extraordinaire. J’adore ça. m’a complètement bouleversé. Moïse a été mon héros de jeunesse. E.L.C. : Accepteriez-vous une invitation à jouer dans un film québécois et quel E.L.C. : Ne pourrait-on pas dire que Le Magicien d’Oz correspond au versant fou serait le cinéaste le plus susceptible de vous convaincre? de votre personnalité et Les Dix Commandements à votre versant sage? A.S. : J’ai le fantasme de travailler avec Robert Lepage d’ici cinq ans. Il n’a pas A.S. : Tout à fait. Ces grands thèmes me transportaient déjà lorsque j’étais jeune : fait énormément de films, mais j’adore son travail. la quête de sens, le périple héroïque du héros, le sage. Par la suite, j’ai beaucoup lu Jung et j’y ai trouvé un écho à ce qui me préoccupait. E.L.C. : Vous complétez la phrase : « Si le cinéma n’existait pas… » E.L.C. : Quels films ont par la suite développé votre lien avec le cinéma? A.S. : Si le cinéma n’existait pas, on irait voir ailleurs parce que l’être humain a trop besoin de se faire raconter des histoires. A.S. : J’ai regardé un peu de tout, mais ce que je recherchais avant tout, c’était l’émotion. J’allais de l’humour des Monty Python au portrait des côtés sombres Raconter des histoires. Voilà ce qui anime André Sauvé. Celui qu’on a surde l’être humain dans des films comme Lune de fiel (Roman Polanski, 1992). nommé « la comète solitaire » reconnaît ne pas se sentir à l’aise dans un groupe. Il préfère la solitude qui permet d’être à l’écoute de soi et de ce qui se passe en E.L.C. : Quel est le film qui change complètement votre relation avec le cinéma? dedans. Passage obligé à propos duquel il avoue : « Je ne ris pas beaucoup quand j’écris ». Heureusement, il y a la méditation que l’humoriste pratique régulièA.S. : Le film Baraka (Ron Fricke, 1992) m’a beaucoup rejoint et m’a ouvert les rement. « Cela fait partie de ma vie. C’est un garde-fou qui m’est très utile ». antennes, tout comme l’a fait le film Koyaanisqatsi (Godfrey Reggio, 1982). Ce Retour à la dichotomie du fou et du sage chez André Sauvé. La musique de Jeanne sont pas des films d’acteurs, mais les images sont d’une grande beauté et te Sébastien Bach envahit l’espace. La quête peut commencer. ■ transportent complètement. Ce sont des films contemplatifs et d’une classe à part. Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 E.L.C. : Que demandez-vous à un film? A.S. : J’aime que le film me bouscule, qu’il me fasse chavirer, qu’il m’émeuve. LE MUSÉE IMAGINAIRE d’André Sauvé J’aime qu’un film me fasse oublier que je suis en train de regarder un film. C’est ce que j’ai vécu avec À l’origine d’un cri (2010) du réalisateur québécois Robin Aubert. Un auteur : Christian Bobin. C’est mon maître à penser. Une œuvre littéraire : L’Inespérée de Bobin est un baume pour l’âme. Un musicien : Jean-Sébastien Bach. Sa musique joue en sourdine E.L.C. : Quel spectateur êtes-vous? Une œuvre musicale : Sympathy for the Devil des Rolling Stones. Un artiste visuel : Un aria d’opéra interprété par Maria Callas. Une œuvre visuelle : Le peintre américain Jackson Pollock Un lieu géographique : Quelque part en Indonésie A.S. : Si un film m’émeut, je ne me retiens pas et je pleure. C’est ce que j’ai fait devant le film Des hommes et des dieux (Xavier Beauvois, 2010). Mais je peux 14 lorsque j’écris. cinemabeaubien.com Recette extraite du livre Le Dîner de Babette CINÉMA GASTRONOMIQUE par Christian Begin PHOTO : TÉLÉ-QUÉBEC Mon premier film à vie… Je vous le donne en mille : La Petite Aurore, l’enfant martyre (Québec, Jean-Yves Bigras, 1952)… Vous savez, cette version qui flirte avec le mélodrame mexicain à la Mama Dolores et un film d’horreur de série Z… Nous partons avec ça cette fois-ci… Peut-on parler d’un traumatisme d’enfance? Certes! Je suis au cinéma Broadway, à Montréal-Est. Je suis avec mes cousins et mes cousines et les tablettes de chocolat se vendent dix cennes… J’ai cinq Barre Six de Cadbury dans le chargeur… Armé pour veiller tard ou être ben malade. C’est selon… C’est un programme double. Ça commence avec un genre de Godzilla ou d’Ultraman, c’est pas clair… Mais y’a des monstre de carton-pâte et, ma foi, on est crampé toute la gang… Pas peur une minute. Pas un frisson, rien, nada… On fait du bruit en masse, on s’excite, on dérange tout le monde… et on s’empiffre qui de Aero, qui de Caramilk, qui, comme moi, de Barre Six… Le chocolat rentre au poste, le cinéma ici n’est qu’accessoire… On a eu une piasse chacun de mon oncle Bernard et on compte bien l’utiliser…! Le film finit par finir… On va se refaire les poches au casse-croûte, pop-corn, liqueur… C’est fou comme on est riche avec une piasse à cette époque… Et je ne parle pas du début du siècle là… Nous sommes en 1972, je dirais… J’ai neuf ans… Puis l’autre représentation commence… C’est l’aube d’un cauchemar qui hantera mes nuits pour des années à venir! Et c’est mon premier contact avec le cœur de ce papier : « La bouffe au cinéma »… J’ai souvenir encore du visage en gros plan de la belle-mère d’Aurore (Lucie Mitchell) qui s’approche de nous en caméra suggestive… J’en tremble! Le voilà le monstre qui devait nous terrifier tous et toutes… Cousins, cousines, on est pétrifiés, statufiés à jamais… Nous ne sortirons pas vivants de ce cinéma! Le fer à repasser, les ciseaux, les ronds de poêle, les coups, l’humiliation, tout y passe! On n’est pas conscient à ce moment-là que c’est un mauvais film, un « four » d’ailleurs qu’on dit… Quand même! On se fout de tout ça, on a peur… On a VRAIMENT peur! Puis vient le savon… Scène initiatique pour moi, évidemment! Le savon qu’Aurore devra manger… 16 Sa belle-mère, la marâtre, qui se fera insulter dans la rue plus tard, les gens ne discriminant pas la comédienne du rôle, cette femme laide et méchante fera manger du savon à sa petite fille…! Pour laver sa bouche de ses mauvais mots!!! Et là, je ne me demande pas si elle l’a mangé pour vrai, je ne me pose même pas la question. Aurore mange du savon. On est loin de Babette, de La Grande Bouffe, de L’Odeur de la papaye verte… J’ai cherché pour vous une recette de savon comestible… Un clin d’œil comme ça, un doigt d’honneur à Marie-Louise Andois! Rien trouvé! Je sais seulement que certaines boutiques érotiques en offre, mais ça semble être comme la recette des épices du colonel Sanders ou le secret de la Caramilk que j’évoquais candidement plus haut… Disons seulement ici que si on offre des sous-vêtements comestibles, des p’tites culottes mangeables, l’existence d’un savon qu’on peut partager goulûment et manger à bouche-que-veux-tu n’est pas étonnant outre mesure… Magasinez maintenant…! Mais prenez soin de bien lire les ingrédients avant de vous lancer dans un snack qui pourrait vous surprendre…! C’est comme ça donc que ça a commencé. Bien sûr, ça se raffine maintenant et j’ai des souvenirs de bouffe au cinéma qui sont mémorables, indicibles, hautement sensuels, voire érotiques… Babette et son festin (titre original : Babettes Gæstebud, Danemark, 1986, réalisateur, Gabriel Axel) demeure, encore aujourd’hui, une expérience troublante, un plaisir mêlé de sensations multiples et intimes… D’ailleurs, si vous ne l’avez pas vu, lancez-vous! Puis, parce que je vous aime bien, je vous offre le menu de Babette afin de vous mettre l’eau à la bouche. PLATS Soupe de tortue géante Blinis Demidoff (blinis au caviar et à la crème) Cailles en sarcophage au foie gras et sauce aux truffes Salade d’endives aux noix Fromages Savarin et salade de fruits glacés Fruits frais (raisins, figues, ananas…) VINS Xérès amontillado avec la soupe Champagne Veuve Clicquot 1860, accompagne les blinis Clos de Vougeot 1845 avec cailles et fromages Fine Champagne Eau avec les fruits Café accompagné de baba au rhum BLINIS DEMIDOFF Pour 8 personnes Temps de préparation : 3 heures (temps de repos compris) Temps de cuisson : 15 minutes INGRÉDIENTS 1/2 pain de levure fraîche ou 1/2 paquet de levure sèche 1 tasse de lait tiède ou chaud, mais pas bouilli 1 + 1/2 tasse de farine 2 jaunes d’œufs battus légèrement 1/4 tasse de crème épaisse (35 % au moins!) 1 pincée de sel 2 blancs d’œufs battus rapidement presque en neige 1 cuillère à soupe de beurre clarifié 1 tasse de crème fraîche ou de crème sûre 125 g de caviar – au choix! – ou plus selon les goûts MÉTHODE 1- Dans un grand bol, dissoudre la levure dans le lait. Ajouter 1 tasse de farine et battre jusqu’à ce que le mélange soit lisse. Couvrir avec un tissu propre dans un endroit tiède pour lever pendant 2 heures. 2- Ensuite, faire un puits et mettre les jaunes d’œufs, la crème et la 1/2 tasse de farine restante. Ajouter le sel et les blancs en neige sans casser les blancs. Couvrir encore et laisser pendant 30 à 40 minutes (il faut que le mélange soit léger). 3- Placer un poêlon à fond épais ou une tôle sur le feu moyen et ajouter le beurre. En utilisant une cuillère à soupe, former des blinis d’environ 7 cm avec le mélange obtenu et levé. Mettre plusieurs blinis en même temps dans le poêlon. Les faire dorer de chaque côté. Quand les blinis sont prêts, les mettre sur une plaque chauffante 4- Servir 3 à 4 blinis par assiette avec de la crème fraîche et le caviar. C’est facile! Pis c’est bon! TADAM! À bientôt! Bon appétit! Bon cinéma! Et parce que, parce que ça sera une habitude maintenant, je vous offre en annexe la recette des blinis… Comme ça, pour votre cinéma maison! Sinon, je vous parlais de La Grande Bouffe (film franco-italien réalisé par Marco Ferreri, en 1973). Là, on est incontestablement ailleurs! Dans la démesure, la goinfrerie, voire l’indécence, la décadence… L’orgie! Cœur fragile s’abstenir… Le film fut très controversé, hué, conspué, mais il livre un portrait à la fois surréaliste (un peu à la Buñuel), empathique et impitoyable de notre société de consommation qui, encore plus et désespérément aujourd’hui, se gave de plaisirs insipides et creux. Se nourrit, jusqu’à en vomir, jusqu’à se « chier l’âme » – je fais ici référence à une scène précise du film – afin de combler le vide abyssal dans lequel nous sombrons… OK, ça c’était trash… Terminons ici avec la beauté pure, la sensualité et le raffinement asiatique… L’explosion des goûts, la fête dans la bouche, la joie pour les yeux… Tous les sens sollicités avec art! Je vous parle ici de L’Odeur de la papaye verte (ou Mùi đu đu xanh, film franco-vietnamien réalisé par Tran Anh Hung et sorti en 1993). Qu’en dire sinon que j’y reviens encore et encore! Ouf! De la nourriture pour l’âme! Allez! Faites-vous plaisir! Prenez et mangez-en tous…! À LA PROCHAINE! P.S. : En rentrant chez moi, après le cinéma Broadway, j’ai TELLEMENT été malade…! TELLEMENT…! cinemabeaubien.com TEL PÈRE, TEL FILS Un film de Kore-Eda Hirokazu Du même réalisateur : Still Walking Japon GÉNÉRIQUE : Japon. 2013. 120 min (V.O. Festival de Cannes 2013 – Prix du jury japonaise avec sous-titres français). Drame écrit et réalisé par Kore-Eda Hirokazu. Int. : Fukuyama Masaharu, Ono Machiko, Maki Yoko, Lily Franky. SYNOPSIS : Ryoata, un architecte ne jurant que par sa réussite professionnelle, forme avec son épouse et son enfant de six ans une famille modèle. Tout bascule le jour où ils apprennent que, au moment de la naissance de leur enfant, une erreur est survenue à l’hôpital : deux bébés, dont le leur, ont été échangés. L’hôpital organise une rencontre avec la famille de leur enfant biologique élevé dans un milieu beaucoup plus modeste. ANGÉLIQUE Un film de Ariel Zeitoun France · Belgique · République tchèque · Autriche GÉNÉRIQUE : France · Belgique · République tchèque · Autriche. 2013. 113 min (V.O.F.). Drame d’aventures réalisé par Ariel Zeitoun. Scén. : Philippe Blasband, Ariel Zeitoun, Serge, Anne et Nadia Golon. Mus. orig. : Nathaniel Mechaly. Int. : Nora Arnezeder, Gérard Lanvin, Mathieu Kassovitz. SYNOPSIS : Alors qu’elle est destinée à épouser contre son gré le richissime Joffrey de Peyrac, Angélique se rebiffe jusqu’à ce qu’elle constate que ce dernier s’oppose vivement aux politiques tyranniques du roi Louis XIV. Déterminée elle aussi à nuire au pouvoir en place, elle se liera d’amour et de cause à cet homme d’honneur, plus âgé, mais aussi insoumis qu’elle à l’autorité. NOTES : La série de films et de romans Angélique, marquise des anges de cinéma bouleversante qui provoque d’importants questionnements sur les liens qu’un père peut créer en fondant une famille. La génétique est-elle plus importante que le temps passé ensemble à partager et à se comprendre? Le talentueux et primé cinéaste japonais Kore-Eda Hirokazu pose ces questions à travers une mise en scène élégante et un scénario qui réserve aussi beaucoup d’humour. Un film tendre qui redonne foi en l’humanité. (P.L.) MARINA Un film de Stijn Coninx Belgique GÉNÉRIQUE : Belgique. 2013. 118 min (V.O. néerlandaise avec sous-titres français). Drame biographique réalisé par Stijn Coninx. Scén. : Stijn Coninx et Rick D’Hiet. Mus. orig. : Michelino Bisceglia. Int. : Matteo Simoni, Evelien Bosmans, Donatella Finocchiaro, Lugi Lo Cascio. a marqué l’imaginaire voilà plus de 40 ans. Ariel Zeitoun nous en présente sa version avec ce premier volet d’un diptyque qui profite du charme et de la fougue de Nora Arnezeder, au point de faire oublier Mylène Demongeot, l’Angélique d’origine. Gérard Lanvin apporte quant à lui une crédibilité à ce récit haletant, ancré dans une France aux prises avec de nombreuses guerres de pouvoir. (P.B.) LES YEUX JAUNES DES CROCODILES Un film de Cécile Telerman France GÉNÉRIQUE : France. 2014. 122 min (V.O.F.). Drame réalisé par Cécile Telerman. Scén. : Charlotte De Champfleury, d’après l’œuvre de Katherine Pancol. Int. : Emmanuelle Béart, Julie Depardieu, Patrick Bruel. SYNOPSIS : Italie, 1948. Le père du jeune Rocco quitte le pays pour rejoindre la Belgique, terre promise pour des milliers d’Italiens en quête d’un avenir meilleur. Ce qui devait être un séjour de courte de durée se prolonge, au point que ce dernier fait venir toute sa famille. Fraîchement installé, Rocco est alors confronté à un environnement et à une langue qui lui sont étrangers. Il se cherche… trouve refuge dans sa passion pour la musique. SYNOPSIS : Iris, épouse élégante et bourgeoise, mène une vie superfi- NOTES : Produit par les frères Dardenne (Le Gamin au vélo), NOTES : Adapté du célèbre roman de Katherine Pancol portant le même titre, le long métrage explore les différences de classes et de valeurs à travers le parcours de deux sœurs que tout oppose. Emmanuelle Béart et Julie Depardieu semblent prédestinées dans ces rôles, abordant chacune avec un souci de réalisme autant les scènes comiques que plus dramatiques, s’imposant dans cette réflexion filmique sur la providence. (P.B.) MARINA est inspiré des souvenirs d’enfance du célèbre chanteur et accordéoniste italo-belge Rocco Granata. Absolument passionnante, cette célébration d’un talent en pleine éclosion permet au réalisateur belge Stijn Coninx de rappeler une page d’histoire peu reluisante de son pays, soit l’hostilité et le racisme rencontrés par les immigrants italiens dans les années 50. Essentiel et touchant. (S.G.) cinemabeaubien.com cielle parsemée de multiples dîners mondains parisiens. Sa sœur Joséphine, elle, est historienne et banlieusarde, séparée et mère de deux filles, et peine à joindre les deux bouts. Sa vie changera du tout au tout lorsque Iris, qui lors d’une soirée a prétendu être écrivaine, la persuade d’écrire un livre sous son nom. L’étonnant succès de l’ouvrage transformera le destin des deux frangines. 17 Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 NOTES : Drame intimiste, TEL PÈRE, TEL FILS est une œuvre « Anxiogène et hilarant, entre analyse burlesque et règlement de comptes attendri, le film a la grâce comique et la justesse des premiers Woody Allen. (R. Cros, Première) » VALEUR SÛRE LES GARÇONS ET GUILLAUME, À TABLE! Un film de Guillaume Gallienne France · Belgique GÉNÉRIQUE : France · Belgique. 2013. 85 min (V.O.F.). Comédie écrite et réalisée par Guillaume Gallienne. Int. : Guillaume Gallienne, André Marcon, Françoise Fabian.a Ferilli. SYNOPSIS : Guillaume ne ressemble ni à son père ni à ses frères : véritables icônes de la virilité. Rapidement étiqueté de « fille manquée » et d’« homosexuel » par ses pairs, il s’attache grandement à sa mère, au point de vouloir être comme elle… En revanche, sa mère lui parle comme s’il était une fille! Malgré sa vie constituée de malentendus, Guillaume devra faire le point sur sa véritable identité. Que fera-t-il de celle qu’on lui a assignée? « Un film bouleversant, drôle, inventif et chargé en émotions et en poésie dont on va essayer d’en révéler le moins possible tant il fonctionne sur la surprise et le décalage de ton. (C. Foltzer, Écran Large) » ATTILA MARCEL Un film de Sylvain Chomet France GÉNÉRIQUE : France. 2013. 106 min (V.O.F.). Comédie écrite et réalisée par Sylvain Chomet. Mus. orig. : Franck Monbaylet, Sylvain Chomet. Int. : Guillaume Gouix, Anne Le Ny, Bernadette Lafont. SYNOPSIS : Paul est un grand enfant trentenaire qui vit à Paris en compagnie de ses deux vieilles tantes. Passionné de piano, il est hélas muet comme une carpe et n’a aucun souvenir de sa jeunesse. Sa routine sera bouleversée par sa rencontre avec madame Proust, une voisine qui, à l’aide d’une tisane, se révèle capable de faire ressurgir ce qui était profondément enfoui dans sa mémoire. NOTES : Voilà plus de dix ans, Les Triplettes de Belleville nous avait NOTES : Pour son premier long métrage, l’acteur et scénariste Guillaume Gallienne nous livre un récit autobiographique adapté d’un de ses spectacles humoristiques. Drôle et touchant, le film réussit à aborder des sujets difficiles comme l’identité sexuelle, et ce, avec légèreté. Par sa distribution éclatante, Guillaume Gallienne accomplit un grand coup en incarnant le personnage principal ainsi que celui de la matriarche, rendant ainsi un hommage touchant à sa propre mère. (P.L.) Snowdon Centre Segal des arts de la scène 5170, ch. de la Côte-Ste-Catherine centresegal.org Concerto Della Donna, 27 avril 2014 à 14 h littéralement charmés. Son réalisateur, Sylvain Chomet, délaisse cette fois le dessin animé et pénètre dans l’imaginaire de l’enfance où se côtoient un adulescent et des personnages féminins colorés, incarnés par Anne Le Ny, Hélène Vincent et l’inoubliable Bernadette Lafont dans son dernier rôle au grand écran. Le cinéaste crée avec ATTILA MARCEL un univers foisonnant qui rappelle ceux de Jacques Demy, Boris Vian et même celui, candide, d’Amélie Poulain. (P.B.) Fabre Théâtre Aux Écuries 7285, rue Chabot auxecuries.com « Ce film confirme [...] un don pour faire exister les personnages. Le cinéaste Claudel regarde chacun d’eux comme un roman à part entière. (F. Strauss, Télérama) » AVANT L’HIVER Un film de Philippe Claudel France · Luxembourg GÉNÉRIQUE : France • Luxembourg. 2012. 102 min (V.O.F.). « […] À ceux et à celles qui se plaignent que le cinéma français ne crée pas assez de bons rôles pour les actrices, voilà la belle réponse d’une cinéaste qui a la vie devant elle. (B. Icher, Libération) » SUZANNE Un film de Katell Quillévéré De la même réalisatrice : Un poison violent France Drame écrit et réalisé par Philippe Claudel. Mus. orig. : André Dziezuk. Int. : Daniel Auteuil, Kristin Scott Thomas, Leila Bekhti, Richard Berry. GÉNÉRIQUE : France. 2013. 90 min (V.O.F.) Drame réalisé par Katell SYNOPSIS : Neurochirurgien de renom, Paul mène une vie en apparence heureuse avec sa femme, jusqu’au jour où des bouquets de roses commencent à être livrés anonymement chez lui. Au même moment, une jolie femme mystérieuse se disant son ancienne patiente commence à s’immiscer dans sa vie… L’harmonie du couple est bouleversée. SYNOPSIS : D’une enfance marquée par la mort de sa mère jusqu’à NOTES : Dans son premier film, Philippe Claudel évoquait l’enfermement carcéral d’une femme. Ici, Paul et Lucie résident dans une magnifique maison anxiogène, « un cercueil de verre » qui, de l’extérieur, fait envie, mais dans lequel règnent une incommunicabilité et une lassitude attendant d’être exposées... Entremêlant ingénieusement drame intimiste et thriller, porté par les solides performances de Kristen Scott Thomas et Daniel Auteuil se remettant en question, AVANT L’HIVER radiographie la matière enfouie et complexe des sentiments d’un couple entré dans l’hiver de sa vie. (S.G.) Quillévéré. Scén. : Katell Quillévéré et Mariette Désert. Mus. orig. : Verity Susman. Int. : Sara Forestier, François Damiens, Adèle Haenel, Paul Hamy. une cavale criminelle et amoureuse, en passant par la jeune maternité et les liens rompus avec une famille aimante, SUZANNE trace le récit d’une vie qui se dérègle au fil de vingt ans de fuites et de mauvais choix. NOTES : Ce qui aurait pu n’être qu’une confortable relecture d’un portrait de femme perdue (le souffle brûlant de l’amour passionnel, la quête éperdue de liberté…) ou un énième décalque de l’œuvre de Maurice Pialat (de qui Katell Quillévéré s’inspire avec une admiration certaine) s’impose, au final, comme l’éclatante affirmation d’une des plus belles voix du jeune cinéma français… Pour donner corps et émotion à sa chronique, la réalisatrice a fait appel à la fabuleuse Sara Forestier (L’Esquive, Le Nom des gens) qui se jette ici à corps perdu dans ce qui est incontestablement son plus beau rôle à ce jour. (S.G.) votre prochaine sortie est sur EN MOUVEMENT AVEC sorties culturelles commerces amis secrets d’initiés BUNKER Un film de Patrick Boivin et Olivier Roberge Québec GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. 87 min (V.O.F.). Drame d’anticipation réalisé par Patrick Boivin et Olivier Roberge. Scén. : Olivier Roberge. Mus. orig. : Louis Tremblay, Steve Lalonde. Int. : Patrice Robitaille, Martin Dubreuil, Julien Poulin. SYNOPSIS : Deux militaires canadiens aux caractères opposés se retrouvent dans un bunker, dans le nord du Québec. Leur mission : durant six mois, être de garde; car si l’alarme se déclenche, ils ont pour directive d’aussitôt riposter à cette possible attaque nucléaire en ciblant la Russie. Lorsque le pire surviendra, ces hommes devront opter entre suivre les ordres ou suivre leur instinct. NOTES : Tourné dans la vallée de la Jacques-Cartier, BUNKER présente un face-à-face opposant deux acteurs transparents et intenses, Patrice Robitaille et Martin Dubreuil. Explorant autant les relations humaines, l’isolement que l’éthique militaire, le film démontre tout le savoir-faire de deux réalisateurs aussi astucieux que sensibles dans leur démarche. Avec cette œuvre singulière, ils se permettent une réflexion porteuse sur la nature humaine et son désir de survie. (P.B.) LA GARDE Un film de Sylvain Archambault Québec « Cette aventure n’est pas sans rappeler les films Atanarjuat, la légende de l’homme rapide et Le Journal de Knud Rasmussen. (Le Clap) » MAÏNA Un film de Michel Poulette · Du même réalisateur : Histoire de famille Canada Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 GÉNÉRIQUE : Québec. 2014. (V.O.F.). Drame réalisé par Sylvain Archambault. Scén. : Ian Lauzon, Daniel Diaz et Ludovic Huot. Mus. orig. : Michel Corriveau. Int. : Paul Doucet, Antoine L’Écuyer, Sandrine Bisson. GÉNÉRIQUE : Canada. 2014. 102 min (V.O. en innu et en inuk- SYNOPSIS : Subissant une ordonnance d’interdiction de contact avec son enfant d’une durée de cinq ans, un homme enfreint la loi afin de renouer avec son fils. Il le kidnappe et entreprend un voyage de chasse en espérant rétablir les liens brisés à la suite de sa séparation avec la mère. Isolés en pleine forêt, le père et son adolescent devront s’apprivoiser pour mieux survivre. SYNOPSIS : Après une terrible bataille entre son clan et celui des Inuits, Maïna, la jeune fille d’un grand chef innu, décide de partir à la recherche de Nipki, le fils de son amie mourante. Rapidement, Maïna est capturée par Natak, chef des Inuits, tout comme Nipki. Contrainte à voyager avec l’ennemi à travers la Terre Glacée, la jeune femme tombera amoureuse de son ravisseur. NOTES : Bien que Paul Doucet (Funkytown) soit déjà considéré comme un des bons comédiens québécois, ce rôle offert par Sylvain Archambault l’établira définitivement comme l’un des grands acteurs de sa génération. Dans ce drame, le spectateur se sentira écartelé entre un père, admirablement joué par Doucet, qui veut à tout prix regagner le cœur de son fils et l’implacable logique judiciaire à laquelle font face de nombreux couples séparés. (P.B.) 20 titut avec sous-titres français). Film d’aventures réalisé par Michel Poulette. Scén. : Pierre Billon, d’après l’œuvre de Dominique Demers. Mus. orig. : Michel Cusson, Kim Gaboury. Int. : Roseanne Supernault, Ipellie Ootoova, Graham Greene.erdone, Sabrina Ferilli. NOTES : Inspiré du roman de Dominique Demers (La Mystérieuse Mademoiselle C.), MAÏNA a été adapté par Pierre Billon, auteur de Nouvelle-France de Jean Beaudin. Cette aventure n’est pas sans rappeler les films Atanarjuat, la légende de l’homme rapide et Le Journal de Knud Rasmussen. C’est le cinquième long métrage du réalisateur Michel Poulette d’abord connu pour ses comédies (Louis 19, le roi des ondes et la série RBO). (P.-H.M.) cinemabeaubien.com Index des films Films à l’affiche n° 8 9 mois ferme Un film de Albert Dupontel ...................................................à partir du 4 avril ................p. 5 Ange gardien, L’ Un film de Jean-Sébastien Lord...........................................à partir du 7 mars ...............p. 6 Angélique Un film de Ariel Zeitoun .......................................................à partir du 21 mars ..........p. 15 Attila Marcel Un film de Sylvain Chomet...................................................à partir du 18 avril ...........p. 18 Avant l’hiver Un film de Philippe Claudel ..................................................à partir du 7 mars ............p. 19 Ayiti Toma, au pays des vivants Un film de Joseph Hillel .......................................................à partir du 21 mars ..........p. 23 Bunker Un film de Patrick Boivin et Olivier Roberge .........................à partir du 7 mars ............p. 21 Casse-tête chinois Un film de Cédric Klapisch ...................................................à partir du 25 avril ..............p. 6 En solitaire Un film de Christophe Offenstein .........................................à partir du 18 avril ...........p. 10 Garçons et Guillaume, à table!, Les Un film de Guillaume Gallienne ............................................à partir du 14 mars ..........p. 18 Garde, La Un film de Sylvain Archambault ...........................................à partir du 4 avril .............p. 21 Maïna Un film de Michel Poulette ...................................................à partir du 21 mars ..........p. 21 Marche, La Un film de Nabil Ben Yadir ...................................................à partir du 11 avril ...........p. 10 Marina Un film de Stijn Coninx ........................................................à partir du 7 mars ............p. 15 Miraculum Un film de Podz ...................................................................à partir du 28 février ...........p. 7 Quai d’Orsay Un film de Bertrand Tavernier ..............................................à partir du 14 mars .............p. 7 Suzanne Un film de Katell Quillévéré..................................................à partir du 4 avril .............p. 19 Tel père, tel fils Un film de Kore-Eda Hirokazu ..............................................à partir du 28 mars ..........p. 15 Tom à la ferme Magazine Beaubien n° 8 · mars et avril · 2014 Un film de Xavier Dolan .......................................................à partir du 11 avril ..............p. 9 Un parallèle plus tard Un film de Sébastien Landry ................................................à partir du 25 avril ..............p. 6 Une autre vie Un film de Emmanuel Mouret ...............................à partir du 18 avril | cinemabeaubien.com Uvanga Un film de Marie-Hélène Cousineau et Madeline Piujuq Ivalu ......à partir du 14 mars ..........p. 10 Yeux jaunes des crocodiles, Les Un film de Cécile Telerman ..................................................à partir du 31 mars ..........p. 15 22 cinemabeaubien.com AYITI TOMA, AU PAYS DES VIVANTS Un film de Joseph Hillel Canada GÉNÉRIQUE : Canada. 2014. 83 min (V.O. multilingue avec sous-titres français). Documentaire écrit et réalisé par Joseph Hillel. Mus. orig. : Jowee Omicil. Participants : Lody August, Sean Penn, Laënnec Hurbon. SYNOPSIS : Haïti est la première république à être issue de l’esclavage. Au fil du temps, Haïti a survécu à l’impérialisme, aux dictatures et à de nombreuses catastrophes naturelles. Au-delà de cette Haïti, on trouve Ayiti Toma, un pays dont sont amoureux des rescapés, des intellectuels exilés, des humanitaires et des adeptes du vodou haïtien. Tous témoignent de l’importance de la sauvegarde de cette culture créole riche et battante. NOTES : Signifiant « notre pays qui est nôtre », AYITI TOMA est le titre de ce documentaire de Joseph Hillel qui s’intéresse aux différentes couches de la société haïtienne. Même Sean Penn, en aidant humanitaire, témoigne de son affection pour ce peuple qui peine parfois à entrevoir un avenir meilleur. Ensemble, les intervenants offrent une multitude de points de vue, partageant une passion commune pour ce pays de tous les possibles. (P.B.) À L’AFFICHE DÈS LE 21 MARS