La Voie 06 11/06/2007 Sur toutes les lignes Eiffage Travaux Publics

Transcription

La Voie 06 11/06/2007 Sur toutes les lignes Eiffage Travaux Publics
JUIN 2007
L a voie 06
Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics
DOSSIER
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
SUR TOUTES LES LIGNES
La société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE, anciennement Eiffel Construction
Métallique, a fait l’objet, par décision exécutoire de la Cour d’Appel de Bordeaux en
date du 16 mai 2011, d’une mesure d’interdiction d’usage du nom Eiffel à quelque
titre que ce soit.
Le présent document réalisé antérieurement au prononcé de cette décision comporte
donc encore le nom Eiffel qui n’est plus utilisé à ce jour à titre de marque,
dénomination sociale ou nom commercial par la société EIFFAGE CONSTRUCTION
METALLIQUE.
Il convient donc de noter que le nom Eiffel n’appartient plus et n’est plus utilisé dans
la vie des affaires par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE.
EDITO
SOMMAIRE
ACTUALITÉ
De g. à dr. : Maurice Ouzoulias, président du Siaap,
Michèle Fritsch, vice-présidente et Jean Guénard,
lors du baptême du tunnelier de l’opération Tima 2.
« Pendant les travaux,
la vente continue »
C’est en ces termes, certes triviaux mais compréhensibles de tous, que je me suis adressé à
vous, salariés d’Eiffage Travaux Publics, au cours
de la dernière souscription Sicavas, à laquelle
vous avez apporté, signe évident de confiance
maintenue, 80 % de votre intéressement.
Pendant que la direction générale du groupe
dénoue avec pugnacité les pièges de l’actionnariat, nous continuons d’assurer nos engagements
à l’égard de nos clients, de poursuivre croissance
externe et harmonisation de la branche et de
renouveler notre carnet.
Après l’achèvement du premier lot de Toarc de la
route des Tamarins à la Réunion et le lancement
commercial de la LGV Est, ce début d’été 2007
verra l’aboutissement d’autres très belles opérations : livraison de 150 kilomètres de Norscut au
Portugal, inauguration de la station d’épuration
d’Achères, ouverture de la ligne B du métro de
Toulouse.
La rentrée s’annonce également très riche en
événements majeurs avec le percement du
deuxième tronçon de l’A86 pour Cofiroute et la
sortie, à Perpignan, des tunneliers Mistral et
Tramontane après 8,3 km sous les Pyrénées ;
sans oublier, pour autant que les fournisseurs de
bitume fassent front, les centaines de milliers de
mètres carrés de chaussées qui, à travers tout le
pays, seront revêtues grâce à vous.
Merci et bon courage à tous.
Jean Guénard
Président
La Réunion : le groupe poursuit sa route après les Tamarins
Chantier historique à Lyon
Tous en Seine
Environnement préservé à Wissous
Trémie pour tous à Douai
Au cœur des Liens Bleus d’Europe
Trio gagnant pour le tram de Lyon
Marseille : mini-tunnel pour maxi-gain de temps
En piste ! De Rennes à La Rochelle
Application d’enrobés : un Clermontois à Dakar
DÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION
Retraitement de chaussées : nouveaux exemples en Rhône-Alpes / Auvergne
EBT® : la technique séduit les Américains
p. 9
p. 9
VIE DE L’ENTREPRISE
Savoirs minimaux de sécurité : la prévention enseignée et valorisée
Michel Pantaléon : la prévention chevillée au corps
p. 10
p. 11
SAVOIR-FAIRE
Toulouse : la Seso rejoint Eiffage Travaux Publics
p. 12
DOSSIER INFRASTRUCTURES FERROVIAIRES
Eiffage Travaux Publics sur toutes les lignes
Bordeaux : un nouveau pont ferroviaire sur la Garonne
Transroute : la troisième voie
STPV Voies Ferrées : des rails au kilomètre
Portraits
p. 15
p. 17
p. 18
p. 19
p. 20
EIFFAGE INFOS
Millau : 10 millions d’adeptes… et 10 000 coureurs émerveillés
Challenge Eiffage : les sélections se poursuivent
En couverture :
LGV Est - Viaduc sur la Moselle.
p. 1
p. 1
p. 2
p. 3
p. 3
p. 4
p. 5
p. 6
p. 7
p. 8
p. 21
p. 21
1•
2•
A CTUALITÉ
LA RÉUNION
LE GROUPE POURSUIT SA ROUTE
APRÈS LES TAMARINS
1-2• Le premier lot de Toarc confié au
groupe sur la route des Tamarins à la
Réunion a été livré le 12 avril dernier.
Aujourd’hui, un lot de Toarc, deux
ouvrages d’art exceptionnels et deux
lots d’ouvrages d’art non courants sont
encore en travaux sur cette artère dont
l’ouverture est prévue en 2009.
Fougerolle Ballot Terrassements vient de
remporter, en groupement, les travaux de
la déviation de Grand Bois sur la RN2 au
sud de l’île de la Réunion.
Long de 4 km, le projet, qui nécessitera
500 000 m3 de déblais, démarrera cet été
et sera mené en 14 mois. Il représente plus
de 15 M€ de travaux.
Premier chantier de terrassements traité
après la route des Tamarins, la déviation de
Grand Bois témoigne de la volonté
d’Eiffage Travaux Publics, par ailleurs présente à travers DLE (cf. La Voie N° 5), de
s’installer durablement dans l’île et d’y
développer l’ensemble de ses activités.
Elle offre également de belles perspectives
aux équipes locales qui ont livré, le 12 avril
dernier, le premier des six lots réalisés par
le groupe sur la route des Tamarins. Long
d’environ 7,5 km, ce tronçon, situé sur la
CHANTIER HISTORIQUE À
L’agence Royans Travaux d’Eiffage TP Rhône-Alpes vient de décrocher un chantier très atypique au cœur de Lyon : la rénovation d’un
hôtel particulier du XVIIIe siècle classé Monument historique.
L’Hôtel de Cuzieu, dont la restauration a été imaginée par le cabinet Wilmotte & Associés, maître d’œuvre, est implanté dans un
environnement ultra-urbain qui interdit toute installation de grue.
Les travaux, encadrés par Patrick Morin, directeur du chantier, et
LYON
suivis par l’architecte en chef des Monuments historiques, Lionel
Dubois, vont ainsi être intégralement réalisés à la main. Un sacré
challenge pour la cinquantaine de personnes affectée au chantier
lorsqu’au programme se trouvent l’approfondissement de caves
voûtées, la création d’un sous-sol sous 20 % du bâtiment, avec
reprise en sous-œuvre par micropieux, le creusement d’un parking
et l’installation d’une piscine... l’ensemble en moins d’un an !
REPÈRES
Terrassements en sous-œuvre : 3 400 m3
Démolition maçonnerie : 1 900 m3
Démolition plancher : 2 700 m2
Béton pour planchers et sous-œuvre :
2 500 m3
Coffrages : 6 000 m2
Aciers : 112 t
Ouvertures en sous-œuvre : 80
Surface totale de plancher : 4 000 m2
1
commune de Saint-Paul, comprenait
1 200 000 m3 de terrassements, dont
900 000 m3 à miner, ainsi que 350 000 m3
de décapage, 850 000 m3 de remblai,
500 000 t de concassage et 110 000 m3
de couche de forme, mais également cinq
passages inférieurs (PI), onze ouvrages
hydrauliques (OH) et cinq rétablissements
de communication, l’ensemble pour un
montant total de plus de 43 M€.
[ LA VOIE N°6 ]
A CTUALITÉ
TOUS
EN SEINE
Creuser un tunnel sous la Seine,
pour mieux la protéger, telle est
la tâche assignée à la quarantaine
de collaborateurs d’Eiffage TP
emmenée par Guy Lechantre
actuellement à pied d’œuvre dans
les sous-sols de la capitale.
1•
Pour lutter contre les inondations et éviter
les rejets directs d'eaux non traitées en
Seine, le Syndicat interdépartemental pour
l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) a choisi Eiffage TP pour creuser un tunnel de 800 m de long. Appelé
Tima 2 – pour tunnel intercepteur IvryMasséna n° 2, son principe est simple. Il
transportera les eaux pluviales captées
dans deux déversoirs jusqu’à présent reliés
directement au fleuve, jusqu’à Tima 1, l’autre ouvrage du programme, quai Panhard
Levassor, qui lui les stockera – en cas
d’orage violent jusqu’à 80 000 m3 d'eaux
pourront attendre tranquillement un retour
météo à la normale – avant de les acheminer pour traitement sur un autre site bien
connu du groupe : la station d'épuration de
Valenton.
Signé en 2005 en groupement, notamment
avec Forclum, dont les équipes réaliseront
l’installation électrique début 2008, le projet
est déjà bien avancé. Le puits de descente
de 12 m de diamètre et de 35 m de haut est
terminé, la chambre de raccordement en
grande partie réalisée – elle viendra coiffer
le système de vannage installé sur le premier déversoir existant –, et le tunnelier a
été remis à neuf dans les ateliers du groupe
au Perray-en-Yvelines, jusqu’à ce jour
d’avril dernier, le 25, où Michèle, c’est désormais son nom, a été baptisé.
Depuis, Michèle creuse. Les premiers voussoirs ont été posés le 30 mai et l’engin qui
poursuit actuellement sa route sous le périphérique parisien traversera en août – raccordement au deuxième déversoir oblige –
le cœur d’un puits intermédiaire, autrement
dit des parois moulées d’un mètre d’épaisseur ! À la rentrée, Michèle passera sous la
Seine, dans les sables d’Auteuil, un matériau particulièrement délicat pour maintenir
la machine dans l’axe avant d’atteindre
Tima 1, quai Panhard Levassor. Nous
serons alors en octobre… et l’ultime difficulté concernera la sortie, sans encombre
et au sec, du tunnelier. Une étape toujours
délicate pour laquelle les équipes de Tima 2
semblent néanmoins avoir trouvé la parade.
Cette fois, pas de grave ciment en quantité
industrielle pour remplir le puits d’arrivée,
mais un système breveté par Eiffage TP, sur
lequel La Voie reviendra dans son numéro
de fin d’année, qui pourrait bien faire école.
À suivre…
1• Maurice Ouzoulias, président du Siaap, lors du baptême du tunnelier Michèle auquel assistait également, Jean Guénard, président d’Eiffage Travaux Publics, Tahar Azi, président de
Forclum et Philippe Seitz, directeur régional Ile-de-France / Centre d’Eiffage Travaux Publics. 2• Michèle, le tunnelier du Tima 2, a été baptisé le 25 avril dernier. Il porte le prénom de sa
marraine, Michèle Fritsch, Conseillère générale de Colombes et vice-présidente du Siaap. Équipé d'une roue de coupe spécialement adaptée, l’engin est un tunnelier à pression de terre.
3• Le puits de descente du tunnelier, creusé à deux pas de la porte de Charenton à Paris.
2•
3•
[ LA VOIE N°6 ]
2
ENVIRONNEMENT
PRÉSERVÉ À
WISSOUS
1•
À Wissous, à la lisière de l’Essonne, s’élèveront bientôt les premiers bâtiments du nouveau
quartier Saint-Éloi. Un projet très important, dont la ville a confié l’aménagement à Gestec –
la filiale spécialisée d’Eiffage Construction –, auquel est associée Appia Sud Ile-de-France.
Sept cents logements, répartis dans de petits bâtiments et des maisons de ville, des commerces de proximité, une crèche… le tout dans
la verdure à quelques kilomètres de Paris intra-muros et en lieu et
place d’une friche industrielle, tel est le programme concocté par
Gestec à Wissous. À ses côtés, en charge de la voirie et de l’assainissement – et dans une opération de cette taille ce n’est pas une mince
affaire – les hommes d’Appia Sud Ile-de-France qui disposent de trois
ans pour réaliser 37 000 m3 de terrassements, 3 850 m d’assainissement, 11 600 m de réseaux, 17 500 m2 de chaussées et… planter pas moins de 9 000 végétaux. Et l’entreprise qui a la main verte
ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a en effet prévu la réutilisation de quelque 10 000 t de matériaux issus des démolitions pour la
construction des chaussées.
Un argument de plus pour les clients d’Eiffage Immobilier – le promoteur propose ici plusieurs programmes – dont les préoccupations
environnementales se font chaque jour plus prégnantes.
À signaler : la présence sur le site des équipes d’Eiffage Construction,
chargées de l’édification de plusieurs bâtiments et celles de Forclum
qui réaliseront les travaux d’électricité.
2•
1• Le futur quartier Saint-Éloi à Wissous, imaginé par Xavier Bohl, architecte, Gestec,
aménageur et réalisé, notamment, par Eiffage Construction et Appia Sud Ile-de-France.
2• Le Firenze et le Palazzo, deux résidences conçues par Synthèse Architecture pour
Eiffage Immobilier : un petit air d’Italie à Wissous.
TRÉMIE
POUR TOUS
À DOUAI
Trams, piétons et cyclistes dessus, autos
dessous, la trémie routière inaugurée le 18
février dernier à Douai et réalisée par les
équipes d’ECGC contribue au réaménagement des abords de la gare et devrait voir
passer Evéole, le futur tramway sur pneus
de la ville dès sa mise en service, mi-2008.
3
[ LA VOIE N°6 ]
A CTUALITÉ
À l’instar des autres ouvrages d’art bâtis le long des trois voies d’eau, le pont des Couteaux était trop bas pour permettre la navigation sur le canal. Les tabliers levants du nouvel ouvrage
régleront définitivement ce problème.
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
NORD / PAS-DE-CALAIS
AU CŒUR DES LIENS BLEUS D’EUROPE
À Roubaix, les équipes d’Eiffage Travaux Publics ont démarré très récemment le réaménagement du
pont des Couteaux, un important carrefour routier, à cheval sur le canal.
L’opération, inscrite dans le vaste projet européen Blue Links, comprend la création d'une trémie routière entre la voie rapide urbaine et la route de la République et prévoit, en outre, la mise en mobilité
des deux ponts. Objectif affiché : redonner ses lettres de noblesse à la navigation de plaisance.
Quarante mois de travaux, voilà ce qui
attend les Roubaisiens avant la réouverture
du pont des Couteaux. Quarante mois au
cours desquels les hommes d’Appia Nord,
de SND, d’ECGC et d’Eiffel, notamment,
vont se succéder sans relâche sur le pont.
Chargés des VRD, les premiers ont attaqué
en février dernier. Puis, début mars, les
équipes de SND, spécialistes des travaux
maritimes et fluviaux, ont investi les lieux.
Au programme : battage de palplanches et
travaux liés au canal. Très prochainement,
les travaux de génie civil démarreront,
emmenés par les équipes d’ECGC, rejointes, un peu plus tard, par les constructeurs
métalliques d’Eiffel qui s’attelleront aux
tabliers levants. La patience sera donc le
maître mot de cette opération d’envergure
mais, en 2010, à la mise en service de l’ouvrage, elle devrait être récompensée.
Automobilistes, plaisanciers et riverains
devraient en effet être alors comblés. Les
premiers grâce à la mise en souterrain de la
liaison entre la voie rapide urbaine (VRU) et
la Belgique, distincte, enfin, des voies de circulation locales entre Roubaix, Tourcoing et
Wattrelos. Les seconds de pouvoir de nouveau admirer la diversité des paysages depuis
les canaux grâce aux tabliers levants du nouveau pont. Et les derniers, de la porte d’entrée
de la Zac de l’Union incarnée par l’ouvrage.
Cette zone d’aménagement concerté, créée
par la communauté urbaine, prévoit de développer sur 400 000 m2, locaux dédiés à la
recherche, bâtiments tertiaires, d’activité et
de services et logements.
BLUE LINKS
POUR QUE VOGUENT LES NAVIRES
Projet européen imaginé par le programme de coopération transfrontalière Interreg III France Wallonie
Flandres, Blue Links vise à rouvrir la navigation de plaisance sur la Marque Urbaine, le canal de Roubaix
et son prolongement belge, le canal de l’Espierre, soit plus de 28 km de voies fluviales, entre la Deûle et
l'Escaut. Un pari touristique également l’occasion pour la communauté urbaine Lille-Métropole de se doter
de 10 000 ha d’espaces verts d’ici à 2015.
[ LA VOIE N°6 ]
4
Eiffage TP, Appia Rhône et Gauthey viennent de démarrer de
concert les travaux de T4, la dernière-née des lignes de tramway
lyonnais.
Le trio est en effet chargé, par le Syndicat des transports de l'agglomération lyonnaise (Sytral), d’un des deux lots d'infrastructures du tracé,
portant sur 4,5 km et représentant un chiffre d’affaires de 14,4 M€.
Le chantier, très urbain, prévoit la requalification du boulevard des
États-Unis de façade à façade et comprend essentiellement démolitions et décaissements, réseaux divers et raccordements, ainsi
que des qualitatifs (granit, enrobés spéciaux, bétons de sol, etc..) et
le génie civil de huit stations.
Les travaux, dont la maîtrise d’œuvre est assurée par
Arcadis/Systra, dureront 20 mois et, en 2009, T4 reliera Lyon à
Vénissieux, en passant par le boulevard des États-Unis via le quartier du même nom créé dans les années vingt par l'architecte Tony
Garnier. En outre, la nouvelle ligne offrira des connexions avec la
ligne D du métro, le bus, la ligne de tramway T2 et les lignes SNCF.
TRIO
GAGNANT
POUR LE
TRAM
DE LYON
5
[ LA VOIE N°6 ]
A CTUALITÉ
MARSEILLE
MINI-TUNNEL
POUR MAXI-GAIN DE TEMPS
1•
À Marseille, l’ouverture du tunnel Louis-Rège – 265 m – va faire gagner
un temps précieux aux automobilistes de la Cité phocéenne.
Inauguré le 4 juin dernier par Jean-Claude Gaudin, le maire de la ville,
en présence de nombreux élus, il a été réalisé en groupement par les
équipes régionales d’Eiffage Travaux Publics : Eiffage TP et Appia 13.
Au programme des génie civilistes : construction de murs de soutènement, dont une paroi berlinoise cloutée de 400 m2, édification de trois
ponts sur pieux, enterrés sous 7 m de remblais, réalisation d’un ouvrage
d’art en encorbellement à deux niveaux et prolongement du tunnel existant sur 50 m, en taupe, avec création d’une trémie d’accès d’une centaine de mètres.
Quant aux routiers, chargés des travaux de chaussées, trottoirs et
réseaux secs, à leur crédit : 280 m de chaussée en tunnel et sur trois
niveaux d’échangeur, via la mise en œuvre de 9 000 m3 de matériaux de
carrière 0/80 et 0/315 et l’application de 6 000 t de grave bitume et
béton bitumineux semi grenu 0/10, ainsi que la réalisation de 4 000 m
de bordures et caniveaux.
Mené pour la Société marseillaise du tunnel Prado-Carénage (SMTPC),
choisie par la Communauté urbaine de Marseille Provence Métropole
pour en superviser les travaux, cet ouvrage permet aujourd’hui de relier
gratuitement les quartiers de Mempenti et du Rouet et, en outre, de
rejoindre l'A50 et le tunnel Prado-Carénage.
1• Le sénateur maire de Marseille et président de la Communauté urbaine de Marseille Provence Métropole, Jean-Claude Gaudin, a inauguré le tunnel Louis-Rège, le 4 juin dernier.
2• Creusé sous le parc du 26e Centenaire, le tunnel Louis-Rège, concédé jusqu’en 2025 à la SMTPC, met, gratuitement, le Prado à 40 secondes de l’autoroute : un gain de temps de
20 minutes aux heures de pointe.
2•
[ LA VOIE N°6 ]
6
EN PISTE !
DE RENNES À LA ROCHELLE
Pour le plus grand plaisir des amateurs de
spectacles féeriques, Appia Bretagne et Appia
Charentes se sont toutes deux mobilisées ces
derniers mois autour de la dernière production
du théâtre équestre Zingaro.
Battuta, l’ultime création de la troupe du célèbre Bartabas, a en effet été présentée à
Rennes et La Rochelle, sous un chapiteau
conçu spécialement par les hommes du
groupe.
Dans un village de 16 000 m dédié à l’art
équestre, les artistes ont pu, chaque soir,
accueillir dans un chapiteau central de 40 m
de diamètre quelque 1 400 spectateurs.
En coulisses les semaines précédentes, une
dizaine de collaborateurs de l’entreprise se
sont chaque fois affairés pour extraire les remblais, effectuer les mises à niveau, appliquer
les enrobés à chaud, poser les fourreaux EDF
2
et installer le réseau d’eau potable… Sécurité
oblige, aucune approximation n’était tolérée,
qu’il s’agisse de la piste extérieure (gradins),
ou de la piste centrale dotée d’un anneau de
vitesse recouvert de sable spécial*. Sur cette
dernière, les chevaux, lancés au galop, prennent appui sur une pente bitumée comme sur
un vélodrome, tandis que les cavaliers exécutent des acrobaties de haut vol.
* Le sable de la piste centrale, teinté et issu de roches
volcaniques a été amené par semi-bennes des Carrières
Chauvet en Charente-Maritime.
Vous avez manqué le spectacle à Rennes et
à La Rochelle, retrouvez Battuta au Fort
d’Aubervilliers du 21 septembre au 31
décembre prochains.
Plus d’infos : www.zingaro.fr
7
[ LA VOIE N°6 ]
A CTUALITÉ
APPLICATION D’ENROBÉS
UN CLERMONTOIS
À DAKAR
Pour compléter la formation des équipes de Fougerolle Sénégal,
un chef d’application d’enrobés auvergnat a passé trois semaines
à Dakar.
1•
Fougerolle Sénégal, chargée des travaux
d’extension du port autonome de Dakar – une
opération de plus de 7 M€ qui
comprend également d’importants travaux
maritimes –, vient d’achever le tapis d’enrobés de la plate-forme de distribution du site.
Une phase du chantier qui nécessitait l’application de quelque 13 000 t de béton bitumineux semi-grenu (BBSG) 0/14 amélioré au
PR Plast Mousse pour laquelle la filiale sénégalaise a lancé un « appel à services ». Pour
optimiser le fonctionnement des équipes finisseurs, elle cherchait en effet un professionnel
rodé aux techniques d’application d’enrobés et
capable de former ses équipes in situ.
C’est ainsi que trois semaines durant, l’entreprise a bénéficié de l’appui technique et
du savoir-faire d’Abdel Meziane, chef d’application d’enrobés, venu tout spécialement de
Clermont-Ferrand.
Pour Abdel Meziane, après 18 ans passés
dans le groupe, il s’agissait cependant d’un
défi. Parti sous les encouragements de
Christiane Guyard, chef d’agence Appia
Clermont-Ferrand, et de Philippe Bisi, directeur de l’établissement Loire-Auvergne, il a
immédiatement reçu à Dakar, l’aide du laboratoire et des équipes locales qu’il espérait.
L’homme de l’art a ainsi pu transmettre son
expérience tant au niveau du fonctionnement
des matériels (finisseur, compacteur à jantes,
compacteur à pneus) qu’à travers ces petites
astuces qui font la réussite et la beauté d’un
tapis d’enrobés et que l’on n’acquiert habituellement qu’au fil d’un grand nombre de
chantiers.
9 000 tonnes d’enrobés ont ainsi été appliquées en présence d’Abdel Meziane à Dakar,
qui aujourd’hui rentré en France, est intarissable sur ses jours « noir bitume » et ses
nuits blanches passées dans la capitale
sénégalaise.
Accueil chaleureux, immersion totale dans
l’équipe, échanges professionnels et culturels
fructueux… d’un continent à l’autre, les avis
sont unanimes : l’expérience est une réussite. À
renouveler, sans aucun doute !
3•
2•
1-2• Au siège de la société, on se félicite de cette coopération franco-sénégalaise. 3• Abdel Meziane, entourés des hommes de Fougerolle Sénégal.
[ LA VOIE N°6 ]
8
Lors de la journée de présentation de l’Arc 700®, Frédéric Brusq, chef de chantier de 26
ans, embauché en octobre 2005 via un contrat de qualification par Appia Loire Auvergne,
a reçu les félicitations de Jean-Paul Scalliet, directeur général adjoint de la Délégation aux
Infrastructures du Conseil général, en présence de Laurent Girou, directeur régional
d’Eiffage Travaux Publics Rhône-Alpes/Auvergne et de Philippe Bisi, directeur d’Appia
Loire Auvergne.
D ÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION
RETRAITEMENT DE CHAUSSÉE
NOUVEAUX EXEMPLES EN RHÔNE-ALPES / AUVERGNE
À Mornand, dans la plaine du Forez,
sur la RD 6, Appia Loire Auvergne
s’est une fois de plus illustrée sur une
opération environnementale.
Menée pour le Conseil général, maître
d’ouvrage et sa délégation aux infrastructures, maître d’œuvre, le chantier, attribué à l’entreprise sur une
variante de retraitement de chaussée,
s’est déroulé entre les mois de mars
et d’avril derniers. Précisons que la
formule était attractive puisqu’elle
permettait d’économiser 5 000 t de
grave bitume par le traitement de la
chaussée sur 10 000 m2 au liant
Rolac.
Appia Loire Auvergne, qui simultanément réalisait un projet du même type
à Yssingeaux, aux confins sud de
l’Auvergne et du Vivarais, a profité du
chantier de Mornand pour présenter à
des clients venus de toute la région le
procédé Arc 700® proposé par le
groupe, et prolongé l’exposé par une
sensibilisation aux Enrobés Basse
Température (EBT®) brevetés par
Eiffage Travaux Publics.
ARC 700® QUÈSACO ?
L’Arc 700® est un atelier de retraitement de chaussées qui
revalorise le gisement de granulats constitué par l’ancienne
chaussée, en traitant les matériaux avec un liant hydraulique et/ou bitumineux renforcé, le cas échéant, par un
apport de granulats.
Le procédé reconstitue une nouvelle assise stable, homogène, résistante et prête pour un nouveau cycle de vie.
Économe en énergie, limitant les pollutions liées au transport grâce à la valorisation des matériaux en place, l’Arc
700® est un procédé résolument environnemental qui peut
être utilisé sur tous types de voiries.
ENROBÉS BASSE
TEMPÉRATURE
LA TECHNIQUE SÉDUIT
LES AMÉRICAINS
Lors de sa tournée européenne – US Scanning Tour – 2007, une délégation d’experts américains a été accueillie le 31 mai dernier à la FNTP
par l’Union des syndicats de l’industrie routière française (Usirf). Elle a
pu assister à une série d’exposés, dont un préparé par François Olard
(CER Corbas), sur les techniques françaises d’enrobés et en particulier
celle des Enrobés basse température (EBT®).
La théorie, après la pratique. La veille, en effet, la délégation s’était rendue en Seine-et-Marne. Tout d’abord pour y visiter un chantier
d’Enrobés basse énergie (EBE®), via Lea-Co – la société créée par
Eiffage Travaux Publics et Fairco pour développer ce type de procédés.
Puis, quelques heures plus tard, pour assister à la fabrication d’Enrobés
basse température sur le poste de Monthyon, avant, pour conclure la
journée, de participer à la mise en œuvre du matériau sur une petite
section à Saint-Soupplets.
9
Les quatorze Américains, issus d’organisations nationales réputées –
Federal Highway, Asphalt Institute, National Asphalt Pavement
Association, Department of Transportation… – ont été très intéressés
par ces techniques très environnementales.
Saluons ici le maire de Saint-Soupplets, Francis Delabarre, qui a permis l’organisation d’un chantier-test sur sa commune, ainsi que les
équipes de Routière Morin Monthyon, son directeur, Pascal Vivenot, et
Marc Jourdan, responsable Technique régional, pour leur démonstration très concluante.
Précisons que le US Scanning Tour permet régulièrement de fructueux échanges franco-américains à travers des rencontres organisées avec l’Administration (Direction des Routes, LCPC…) et les
entreprises sous l’égide de l’Usirf.
[ LA VOIE N°6 ]
V IE DE L’ENTREPRISE
SAVOIRS MINIMAUX DE SÉCURITÉ
LA PRÉVENTION ENSEIGNÉE ET VALORISÉE
Les métiers du BTP sont par nature dangereux mais plus de 75 % des accidents sont directement
liés au comportement des uns et des autres sur le chantier. En partant de ce constat, les équipes
Prévention d’Eiffage Travaux Publics se sont lancées dans une véritable bataille pour la sécurité. Et
ont créé les SMS : Savoirs minimaux de sécurité. Un cursus de formation original qui représente un
investissement considérable pour le groupe, dont l’engagement, au plus haut niveau, n’est pas un
secret.
nés, elles se terminent module après module par une évaluation. Un
questionnaire à choix multiples permet de valider les acquisitions des
stagiaires qui, s’ils atteignent une moyenne minimale de 12/20, se
voient remettre un Certificat d’aptitude au travail en sécurité (Cates).
Dans le cas contraire, ils reçoivent les formations complémentaires
nécessaires pour atteindre ce résultat.
S’il est beaucoup trop tôt pour tirer un bilan de ces formations aux
SMS, côtés participants, on est optimiste. Les formateurs sont
convaincus du bien-fondé de la formule. Quant aux stagiaires, si certains arrivent parfois sur la défensive, persuadés de connaître parfaitement leur métier et d’en maîtriser tous les aspects, ils repartent
dans un tout autre état d’esprit, conscients d’avoir appris quelque
chose et regrettent juste, de temps en temps, que leurs chefs ne suivent pas la formation avec eux !
« Mi-2009, tous les ouvriers d’Eiffage Travaux Publics – c’est-à-dire
quelque 11 000 personnes – auront suivi le cursus SMS », explique
Erick Lemonnier, responsable de la prévention, « et nous demandons désormais aux entreprises de travail temporaire avec lesquelles nous travaillons de monter le même type de dispositif pour leur
personnel ».
Cette formation, dispensée sur trois jours, se décompose en six à
sept modules, suivant les postes (cf. encadré). Elle a été préparée
après une étude très pointue des types d’accidents et de leurs principales causes laquelle a permis de dégager un certain nombre de
points susceptibles d’infléchir les courbes.
UNE COMPÉTENCE VALORISÉE
« Si l’objectif est avant tout de protéger l’intégrité du salarié, il s’agit
pour cela de définir un standard de connaissances Sécurité et de
s’assurer de son acquisition par le personnel ouvrier. Mais également d’inscrire, enfin, la sécurité comme une compétence valorisée, au même titre que le savoir-faire technique. S’en suivront de
fait une modification des comportements et une amélioration des
résultats statistiques » poursuit le responsable de la prévention.
Les premières sessions ont démarré début 2007. Organisées par les
filiales et établissements et dispensées, selon les cas, par les préventeurs et/ou des organismes extérieurs soigneusement sélection-
SMS
DES MODULES SAVAMMENT ÉTUDIÉS
Règles communes
➔
Règlement intérieur
Gestes et postures
Manœuvre et élingage
Protections collectives
Fouille et tranchée
Ouvrages provisoires (modules réservés aux ouvriers de génie civil)
Carrière et industrie (module réservé aux ouvriers affectés à ces activités)
➔
➔
➔
➔
➔
➔
➔
10
Des équipements de protection individuelle aux attitudes à tenir
face à un accident, en passant par la propreté du chantier ou le
respect du matériel.
Rappel des droits et des devoirs du salarié
Comment faire bien sans se faire mal ? Les gestes à éviter.
Manœuvre des engins et levage ne sont pas des actions anodines.
Garde-corps et signalisation de chantier ne sont pas des gadgets.
Les dangers de la terre.
Quelques consignes pour ne pas tomber de haut.
Les dangers particuliers rencontrés dans ces métiers.
[ LA VOIE N°6 ]
V IE DE L’ENTREPRISE
Chez Roland (160 salariés – 27,6 M€ de CA en 2006), qui réalise actuellement une
importante plate-forme logistique destinée au site de vente en ligne Amazone.fr à Saran
dans le Loiret, seuls deux accidents du travail ont été recensés l’an dernier.
MICHEL
PANTALÉON
LA PRÉVENTION
CHEVILLÉE AU CORPS
Non, les accidents du travail dans nos métiers ne sont pas une
fatalité. Ce n’est pas Michel Pantaléon, 38 ans de terrassements
chez Roland dont il est aujourd’hui le « préventeur » qui vous dira
le contraire. Mais, les chiffres sont têtus et lorsqu’en dépit d’investissements importants les taux de fréquence et de gravité refusent
obstinément de baisser, il faut agir. En trois ans et demi passés
dans la prévention, Michel Pantaléon, qui depuis le début de l’année consacre 50 % de son temps aux formations aux SMS en Ilede-France / Centre, a fait bouger les choses. Jugez plutôt, le taux
de fréquence est passé chez Roland de 60 en 2003 à… 5 l’année dernière. Et il en va de même pour le taux de gravité, situé en
dessous de 1. Passages inopinés sur les chantiers, instauration
d’un vrai climat de confiance avec les équipes et les membres des
CHSCT, qui n’hésitent pas à lui signaler une anomalie. Il corrigera
mais ne dénoncera pas. Il fait la part des choses, explique avant
de sanctionner et, peut compter sur le soutien sans faille de Jean
Vintaer, son directeur, qui lui laisse carte blanche.
Terrassier dans l’âme, Michel Pantaléon est emballé par son nouveau métier de formateur. « On apprend des tas de choses, on
échange. Et on peut, par ce biais, détecter ceux de nos ouvriers qui
rencontrent des problèmes liés à une mauvaise maîtrise du français, pour tenter de trouver des moyens d’y remédier. A contrario,
il nous arrive aussi de découvrir des talents cachés. Et ça aussi, ça
fait plaisir ». Mais, Michel déplore le manque de réactivité de certains patrons. « On pense à tort que la sécurité coûte. C’est faux.
C’est même exactement le contraire. Face à la santé et à l’intégrité
des salariés, ou face à des arrêts de chantier coûteux ».
Quoi qu’il en soit, s’il a prévu de prendre sa retraite en 2008,
Michel ne compte pas laisser tomber la formation. Il se voit bien
conduire quelques sessions par mois, histoire d’apporter encore
sa pierre à l’édifice.
11
[ LA VOIE N°6 ]
S AVOIR-FAIRE
TOULOUSE
LA SESO REJOINT
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
La famille d’Eiffage Travaux Publics vient de s’agrandir. Le 1er avril 2007, les collaborateurs de la
Société d’entreprises du Sud-Ouest, basée à Toulouse, ont rejoint le groupe. Présentation.
Un tour d’horizon des chantiers de génie civil sur Toulouse
et sa périphérie suffit pour en être convaincu : la Société
d’entreprises du Sud-Ouest (Seso) fait partie du paysage de
la région. Dès qu’il s’agit de génie civil, on compte sur les
doigts de la main les marchés où elle n’est pas intervenue
à un titre ou à un autre. Des preuves ? Elle a été associée à
une multitude de chantiers aussi emblématiques que ceux
des halls de fabrication des Airbus ou du métro de Toulouse,
en passant par la pose de conduites forcées en Andorre, la
réparation de barrages en base vie pour EDF dans les
Pyrénées, la réhabilitation lourde de bâtiments, l’exécution
d’ouvrages d’art, de stations d’épuration, de murs de soutènement et de confortement de talus pour les collectivités
territoriales et la SNCF. « La Seso est particulièrement
connue en Midi-Pyrénées pour son sérieux, la qualité de ses
réalisations et ses compétences en génie civil », souligne
Pierre Meunier, qui a occupé la fonction de président directeur-général de la société pendant 18 ans.
Le printemps 2007 marquera le début d’une nouvelle page
de l’histoire de la Seso. C’est en effet le 1er avril dernier
qu’elle a rejoint le groupe Eiffage Travaux Publics, conformément au souhait de Pierre Meunier (cf. interview). À l’approche de la retraite, celui-ci a souhaité pérenniser l’activité
de son entreprise en la confiant entre de bonnes mains !
« L’image d’Eiffage est très positive au regard de ses grandes réalisations comme le viaduc de Millau ou encore la
ligne Perpignan-Figueras, souligne Gérard Subercaze,
directeur d’exploitation de la Seso. Elle apparaît comme
une entreprise dynamique, jeune et accordant beaucoup
d’autonomie à ses filiales. Ces valeurs correspondent à
notre approche et à la façon dont nous exerçons notre
métier. »
1•
>>>>
1• Station Empalot de la ligne B du métro de Toulouse.
2• Pont de Luscan.
[ LA VOIE N°6 ]
12
S avoir-faire
2•
>>>>
UNE ENTREPRISE RECONNUE
SUR LE BASSIN TOULOUSAIN
Le passage de la Seso sous les couleurs d’Eiffage Travaux Publics
se situe dans la droite ligne d’une stratégie parfaitement bien définie. En effet, début 2006, il a été décidé que le groupe soit représenté dans chacune des régions françaises et ce, dans les
différentes spécialités des « TP » : route, terrassement, génie civil et
environnement. « Dans notre périmètre géographique, notre offre
"en propre" ne portait que sur l’activité route, constate Denis
Vuillien, directeur commercial régional Sud-Ouest d’Eiffage Travaux
Publics. Pour les projets de génie civil les plus lourds, nous faisions
appel aux Grands Travaux, et pour les opérations plus marginales,
nous demandions à Eiffage Construction d’intervenir. Notre volonté
était de nous implanter sur les deux grands bassins d’activités de la
région, à savoir Bordeaux et Toulouse. » Un souhait qui s’est traduit
en Aquitaine par la montée en puissance de DLE… et en MidiPyrénées par la reprise de la Seso. Un ticket gagnant-gagnant, qui
permet à Eiffage Travaux Publics d’accéder de plain-pied au bassin
toulousain et de bénéficier de l’image de marque d’une entreprise
reconnue ; et à la Seso d’aborder des chantiers plus importants et
porteurs d’avenir, tels que les partenariats public-privé, tout en
maintenant son fonds de commerce. Alors, bienvenue à chaque collaborateur de la Seso au sein de la grande famille d’Eiffage Travaux
Publics !
CARTE D’IDENTITÉ DE LA SESO
Directeur : Pierre Meunier
Date de création : 1950
Nombre de collaborateurs : 100, dont 16 cadres, 15 chefs de chantier, 10 Etam, 59 compagnons.
Spécialité : génie civil
Chiffre d’affaires 2006 : 16,6 M€, soit + 20 % par rapport à 2005.
À noter que la Seso a doublé son chiffre d’affaires en une dizaine d’années.
Adresse : 52, rue Corneille, 31100 Toulouse.
Téléphone : 05 61 43 66 43.
GÉNIE CIVIL, MÉTRO,
TORTUE ET ARCHÉOLOGIE
Les équipes de la Seso ont activement participé à la construction de la ligne B du métro de Toulouse. Ce chantier leur a
réservé une surprise pour le moins originale. Lors des fouilles
archéologiques qui ont accompagné le creusement du puits
Launaguet, à 25 m de profondeur, une tortue fossilisée a été
mise à jour et sortie des entrailles de la terre ! Une découverte
extraordinaire pour les paléontologues, l'animal datant de plusieurs centaines de milliers d'années à l'époque où le pays toulousain ne devait être qu'un vaste marécage. Comme quoi du
génie civil à la paléozoologie, il n’y a parfois qu’un pas à franchir… à la vitesse d’une tortue.
13
[ LA VOIE N°6 ]
S avoir-faire
PIERRE MEUNIER :
« LA MEILLEURE FAÇON
DE PASSER LE RELAIS »
1•
Pierre Meunier a présidé aux
destinées de la Seso pendant 18 ans.
À 58 ans, il choisit de passer la main,
et c’est à Eiffage Travaux Publics qu’il
décide de remettre les clés de
l’entreprise. Entretien.
La Voie : Que signifie pour vous la cession de la Seso ?
Pierre Meunier : Très franchement, pour un chef d’entreprise
comme moi, la vente de ma société représente quelque chose de
difficile sur le plan humain. J’ai mis plusieurs mois – et parfois
avec un certain sentiment de culpabilité – à me faire à l’idée que
j’allais franchir le pas. Mais il faut savoir mettre ses sentiments de
côté pour faire parler la raison : la cession de la Seso à Eiffage
Travaux Publics nous permet d’intégrer un major des TP et de
pérenniser notre société.
La Voie : Pourquoi avez-vous choisi Eiffage Travaux Publics ?
PM : J’ai clairement senti que rejoindre le groupe Eiffage était une
bonne façon de passer le relais, tant sur le plan professionnel que
sur celui de la culture d’entreprise. Parmi les différents contacts
que j’ai établis, Eiffage apparaissait comme la seule société possédant cette volonté d’intégrer et surtout de préserver des PME
telles que la Seso. Je dois maintenant m’habituer à un nouveau
système de fonctionnement, celui d’un groupe, qui n’est pas celui
d’un patron de PME !
La Voie : Comment vos équipes ont-elles réagi ?
PM : J’ai dit à mes collaborateurs que la solution prise était la
meilleure. Je pense que l’on a fait un bon choix, et quand je dis
"on", il s’agit aussi bien d’Eiffage Travaux Publics que de la Seso.
Je suis profondément convaincu que nous allons faire de belles
choses ensemble. Dans ce contexte, les plus jeunes sont résolument tournés vers l’avenir et ceux qui sont là depuis quelques
années voient tout l’intérêt qu’il y a à faire partie d’un grand
groupe. Les plus fortes interrogations viennent des "anciens" qui
sont très attachés aux couleurs et au logo de la Seso.
1• Puits Launaguet - Ligne B du métro de Toulouse.
[ LA VOIE N°6 ]
14
La Voie : Comment voyez-vous l’évolution de cette dernière ?
PM : Avec confiance ! Midi-Pyrénées est une région qui bouge.
Malgré quelques états d’âme actuellement, Airbus devrait retrouver sa vitesse de croisière dès l’année prochaine et de nouveaux
prolongements de lignes de métro pourraient sortir des cartons
d’ici peu. Je n’ai donc pas de soucis particuliers quant au potentiel d’activité auquel nous pourrons prétendre. Notre entreprise
possède un bel avenir avec de beaux projets de génie civil en
perspective.
La Voie : Le fait d’avoir intégré Eiffage Travaux Publics va-til constituer un facteur de développement pour la Seso ?
PM : Cela devient de plus en plus difficile pour les PME de se
positionner sur les marchés de travaux publics. D’ici quelques
années, seuls les majors pourront y être représentés de façon
significative. La cession de la Seso va dans le sens de l’histoire.
Nous devrions donc évidemment profiter de la force d’Eiffage
Travaux Publics. Jusqu’à présent notre dimension ne nous permettait pas de répondre à des appels d’offres pour des projets tels
que les partenariats public-privé (PPP) ou les marchés de concession. Nous aurons maintenant la "carrure" pour aborder ce type
d’opérations. Et d’ores et déjà, je peux annoncer que nous participerons activement à l’opération signée par Eiffage Travaux
Publics dans le cadre du PPP pour le traitement des eaux pluviales de l’aéroport de Toulouse - Blagnac. Cela ne pouvait pas mieux
commencer !
D OSSIER
INFRASTRUCTURES
FERROVIAIRES
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
SUR TOUTES LES LIGNES
Lignes à grande vitesse, pont sur la Garonne, pose de voies ferrées : Eiffage Travaux Publics
possède un savoir-faire complet dans le domaine des infrastructures ferroviaires. Mais derrière ces
projets emblématiques se cache un marché aux multiples facettes.
orsque deux et deux font deux, il y a forcément un problème quelque part ! Pas besoin d’être docteur en
mathématiques pour l’affirmer. Un problème qui, à
Bordeaux, se traduit par de fréquents embouteillages
ferroviaires au niveau du franchissement de la
Garonne : les deux voies arrivant de Nantes rejoignent les deux voies
venant de Paris pour franchir le fleuve sur la passerelle Eiffel construite
il y a près d’un siècle et demi sur deux voies seulement. Ce point de passage unique vers le sud-ouest de la France, totalement saturé, empêche
la SNCF de développer son offre de transport. Une situation qui ne peut
perdurer au regard de l’ouverture de la LGV Sud Europe Atlantique d’ici
2016. La solution ? Un nouveau pont à quatre voies, capable d’absorber
la hausse de trafic d’ores et déjà programmée. « Pour cela, RFF a lancé
un appel d’offres en conception construction, résume Patrick Charlon,
directeur du département Ouvrages d’art, Génie civil et Précontrainte.
Après le viaduc de Jaulny, sur la LGV Est, il s’agissait de la seconde opération du genre… que nous avons une nouvelle fois remportée ! »
Jaulny et Bordeaux : dans un cas comme dans l’autre, Eiffage Travaux
Publics a su répondre exactement aux attentes d’un client particulièrement exigeant quant au respect des prescriptions spécifiques concernant les infrastructures ferroviaires. Ces deux succès reposent sur une
méthodologie qui a fait mouche. « Nous avons constitué un groupement
composé, entre autres, d’un bureau d’études musclé et d’architectes*
qui ont parfaitement bien compris les impératifs techniques mis en avant
L
par les ingénieurs, détaille Patrick Charlon. Ainsi, à chaque fois, nous
avons proposé des solutions satisfaisant les cahiers des charges et
assorties d’originalités générant des économies financières et matérielles. La simplicité et l’efficacité de nos projets ont su séduire nos interlocuteurs. » Un climat de confiance s’est développé tout au long de la
construction du viaduc de Jaulny entre RFF et les équipes d’Eiffage
Travaux Publics, qui ont su montrer qu’elles avaient la « carrure » pour
mener à bien de tels projets. Planning, qualité, sécurité, environnement :
un sans-faute sur tous les plans.
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS AU
RYTHME DE LA GRANDE VITESSE
Au fils des ans, Eiffage Travaux Publics s’est affirmée comme un
interlocuteur incontournable pour la construction d’infrastructures
ferroviaires. Nord, Méditerranée, Atlantique, Est, Perpignan-Figueras
et Rhin-Rhône : toutes les lignes à grande vitesse (LGV) portent en
grande partie la griffe de l’entreprise et de ses filiales. Avec, à chaque fois, des dizaines d’ouvrages d’art à réaliser et des montagnes
à transporter ! « Les 24 km du lot 31 de la LGV Est ne comportaient
pas moins de 6 millions de mètres cubes de déblais et 5 de remblais, rappelle Étienne Hosotte, directeur de Fougerolle Ballot. Il
s’agissait pour nous du plus grand chantier de terrassement de la
ligne. Tous nos moyens de production y ont été mobilisés pendant
* pour le pont sur la Garonne, le bureau d’études est formé par Greisch et l’ingénierie de la SNCF, les architectes étant Duval et Jean de Giacinto.
>>>>
15
[ LA VOIE N°6 ]
D OSSIER
Le viaduc de Jaulny sur la LGV Est est le premier ouvrage attribué par RFF
en conception construction.
>>>>
plusieurs mois et nous avons reçu le soutien de la Forézienne, de
Tinel et de Roland. Ensuite, nous avons déporté une partie de nos
engins sur le lot 34A, où nous étions mandataires d’un groupement
d’entreprises. 16 millions de mètres cubes étaient au programme
sur une longueur de 26 km ! » Au total, plus de 20 % des travaux
de génie civil et de terrassement de la ligne ouverte au public le 10
juin dernier ont été réalisés par le groupe qui s’est, au passage, vu
attribuer l’ouvrage d’art le plus long – 1 500 m – pour franchir la
Moselle au niveau de Pont-à-Mousson – et celui le plus haut –
50 m – sur la commune de Jaulny.
L’exécution et la livraison des chantiers concernant les LGV rythment la vie de plusieurs centaines de collaborateurs d’Eiffage
Travaux Publics. Du côté des Pyrénées, sur la plate-forme France de
la LGV Perpignan-Figueras, l’heure est à la mise en place de la couche de forme et de la sous-couche sous ballast. 100 % des ouvrages d’art sont achevés, dont deux viaducs réalisés avec Eiffel, et les
tunneliers Mistral et Tramontane reverront bientôt la lumière du jour
après une course de 8,3 km sous le Perthus. En septembre 2007,
d’autres filiales d’Eiffage assureront la pose des voies (Wittfeld) et
des équipements électriques (Forclum).
Sur la LGV Rhin-Rhône, Fougerolle Ballot a en charge les terrassements des lots B1 (mandataire), un Toarc de 21 km comprenant 29
ponts, et B3 (sous-traitant) avec, dans les deux cas, un problème
crucial à résoudre : la détection et le traitement de cavités karstiques, très nombreuses dans ce terrain calcaire. De leur côté, les
équipes de génie civil ont remporté deux lots, à savoir la construction des viaducs de la Lizaine et des Epenottes d’une part, et celle,
avec Eiffel, du viaduc de la Savoureuse, le plus emblématique de
cette LGV, d’autre part. Rendez-vous en 2009 pour l’inauguration de
la ligne Perpignan-Figueras et en 2011 pour la première section de
la LGV Rhin-Rhône.
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS ET LES LGV
LGV EST
Lot 11A (Seine et Marne) : franchissement A104, longueur 2 km, CA : 24 M€
Lot 18 (Seine-et-Marne) : interconnexion des LGV en Ile-de-France, longueur 3,5 km,
CA : 64 M€. Particularités : réalisation d’un pont-canal de 30 m en BSI® Ceracem pour
l’évacuation des eaux pluviales du tablier et première utilisation en ferroviaire de poutres
à fils adhérents.
● Lot 31 (Meuse) : Toarc, longueur 24 km, CA : 76 M€.
● Lot 34A (Meurthe-et-Moselle/Moselle) : Toarc, longueur 26 km, CA : 118 M€.
● Lot 38 (Meurthe-et-Moselle) : viaduc de Jaulny, longueur 480 m, CA : 21 M€.
● Lot 39 (Meurthe-et-Moselle) : viaduc de la Moselle, longueur 1 500 m, CA : 56 M€.
●
●
LGV PERPIGNAN-FIGUERAS
Fougerolle Ballot a pris en charge la totalité du terrassement des 24,6 km de la plateforme extérieure côté français, soit 8 millions de mètres cubes de déblais-remblais et la
mise en œuvre de 500 000 m3 de matériaux élaborés.
● Eiffage TP a réalisé 9 ponts-routes, 5 ponts à poutres préfabriquées, 13 cadres béton
armé, 2 sauts-de-mouton et 5 ouvrages d’art non courants (OANC) : 4 viaducs et 1 multicadre. Soit un total de 55 000 m3 de béton, 6 500 t d’acier pour les armatures et 6 370 t
de charpente métallique.
●
LGV RHIN-RHÔNE
Lot B1 (Haute-Saône) : Toarc, longueur 20 km, CA : 75 M€
Lot B3 (Haute-Saône) : Toarc, longueur 37 km, CA : 37 M€. Particularité : Fougerolle Ballot
agit en tant que sous-traitant, responsable du terrassement (études, exécution, suivi de la
qualité, environnement).
● Lot C4 (Haute-Saône) : viaducs des Epenottes (450 m) et de la Lizaine (724 m), CA : 45 M€.
● Lot C5 (Territoire de Belfort) : viaduc de la Savoureuse (792 m), CA : 52 M€.
●
●
[ LA VOIE N°6 ]
16
BORDEAUX
UN NOUVEAU PONT FERROVIAIRE
SUR LA GARONNE
ong de 445 m et large de
21 m, le nouveau pont sur
la Garonne construit par
Eiffage Travaux Publics est
un ouvrage tri-caisson
métallique avec deux demi-hourdis en
béton. « Il repose sur 8 appuis, dont 5 dans
le fleuve, détaille William Carrignon, directeur des travaux. Pour ces derniers, un système de batardeaux alternant des profilés
métalliques en H et des palplanches a été
mis en place. Il s’agit d’une première mon-
L
diale pour de telles "boîtes fermées" résistant parfaitement à la pression de l’eau ».
Les équipes ont ensuite excavé le terrain
instable en fond de rivière (jusqu’à environ
15 m sous la surface) avant de couler
– sous l’eau avec l’aide de plongeurs – une
dizaine de mètres d’épaisseur de béton, formant ainsi un bouchon en substitution de
sol. L’intérieur des batardeaux a été alors
asséché, permettant un travail dans un
environnement de travail classique pour
élever les piles. Trois d’entre elles sont creu-
ses (P2 à P4) et deux sont pleines (P5 et
P6). « Pour la pose des travées fabriquées
par Eiffel, une grue de 750 t posée sur une
barge ballastée a été amenée sur le chantier », précise Matthieu Carry, coordinateur
Études et Travaux. Principale difficulté ?
L’approvisionnement de ces pièces métalliques géantes est lié aux marées… qui
conditionnent le passage sous le Pont de
Pierre, quelques centaines de mètres en
aval.
« CONCEPTION RÉALISATION :
LA MEILLEURE MÉTHODE POUR LA
CONSTRUCTION D’UN OUVRAGE D’ART »
« Pour RFF, la réalisation d’un ouvrage d’art en conception réalisation,
comme le nouveau pont ferroviaire sur la Garonne, est la méthode la plus
efficace pour maîtriser les coûts et l’exécution. Nous nous sommes
appuyés sur la première expérience de ce type menée à Jaulny (Meurtheet-Moselle) pour la construction d’un viaduc sur la LGV Est afin d’aller
encore plus loin dans la fourniture d’un produit clés en main. Chaque jour,
je peux apprécier l’avantage de ce mode de fonctionnement. De tous les
chantiers en cours dans la région, c’est certainement celui du franchissement de la Garonne qui est le mieux conduit. »
Françoise Achard, chef de service des projets d’investissements
RFF Aquitaine Poitou-Charentes.
17
[ LA VOIE N°6 ]
D OSSIER
TRANSROUTE
LA TROISIÈME VOIE
Face à l’engorgement que risque de provoquer l’arrivée des TGV Est en Alsace, une troisième voie
est en construction sur la ligne Strasbourg-Mulhouse. Transroute est de la partie.
Il n’y a pas que les TGV dans la vie. Il y a aussi les TER, même si les
deux sont parfois liés, comme en Alsace. « Nous réalisons actuellement
près de 10 km de terrassement entre Fergersheim et Ernstein en vue
de la création prochaine d’une troisième voie ferrée reliant Strasbourg,
Mulhouse et Bâle, explique Thierry Klotz, directeur de Transroute. Située
parallèlement aux deux voies existantes, elle permettra de fluidifier la
circulation des trains, de renforcer l’offre de transport et d’améliorer le
phasage des TER roulant à 200 km/h avec les TGV desservant la gare
de Strasbourg. » Ce contrat constitue une première référence en ferroviaire pour les équipes de Transroute. Et toutes ont bien conscience du
défi qu’elles doivent relever : lorsque l’on construit une voie ferrée, c’est
pour 100 ans minimum. Le droit à l’erreur n’est donc pas permis.
Lancés en août 2006 suite à un appel d’offres restreint, les travaux
ne devront pas durer plus de douze mois. À la fin de l’été prochain,
tout sera terminé. Un délai particulièrement tendu compte tenu de
la configuration du chantier, à savoir un étroit couloir de 8 m de
large seulement n’autorisant l’utilisation que d’un seul échelon
d’engins – dont un stabilisateur de sol de 600 CV (WR 2400) – et
isolé des voies existantes par une clôture de sécurité. Côté chiffres,
entre le décapage du terrain, les déblais et les remblais,
100 000 m3 de terrassement seront effectués. La couche de forme
et la sous-couche sous ballast nécessiteront la mise en œuvre de
30 000 m3 de matériaux et 120 000 m2 de terrain seront traités au
liant hydraulique, avant la mise en place d’une couche de 23 cm de
ballast (20 000 t).
[ LA VOIE N°6 ]
18
Le chantier a été placé sous les sceaux du développement durable et
de la communication : le recyclage et la valorisation sur place des produits de terrassement ont considérablement diminué les nuisances
liées à leur transport, tout en générant de substantielles économies.
« Nous avons profité de cette opération phare pour entretenir nos relations avec les établissements d’enseignement d’Alsace, souligne
Thierry Klotz. Des visites ont été organisées à l’attention des étudiants
en BTS, IUT et des élèves ingénieurs. Cela nous a permis d’améliorer
notre notoriété dans la région ! » Une notoriété, soit dit en passant, qui
ne devrait pas cesser de grandir. Plusieurs autres projets ferroviaires
(tram et train) ne devraient pas tarder à sortir des cartons. Et fort de son
expérience, Transroute fera certainement encore parler ses bulls, ses
dumpers et ses pelles !
TRANSROUTE, C’EST…
300 collaborateurs
46 M€ de chiffre d’affaires en 2006
● 40 % de terrassement, 30 % de VRD et 30 % d’enrobés
● Une entreprise basée à Wolxheim (Bas-Rhin)
et Réguisheim (Haut-Rhin)
● Un rayonnement sur toute l’Alsace
● Une activité terrassement en développement sur la Lorraine
●
●
STPV VOIES FERRÉES
DES RAILS AU KILOMÈTRE
STPV Voies Ferrées possède un savoir-faire unique en France au sein d’Eiffage Travaux Publics : la
pose de voies. Un marché en pleine renaissance.
es travaux ferroviaires vont-ils bientôt connaître un
nouvel âge d’or ? Possible. Le temps des déconstructions de voies ferrées et des fermetures de
lignes de tramways semble bel et bien appartenir au
passé. Le tram fait l’objet d’un engouement croissant auprès de collectivités territoriales de plus en plus nombreuses
à ouvrir de nouvelles liaisons. En outre, plusieurs centaines de kilomètres de voies portuaires jusque-là prises en charge par RFF vont
être rétrocédées aux autorités en charge de la gestion des ports.
Rien que sur Dunkerque, cela représente environ 330 km de rails et
500 aiguillages ! « En 2005, STPV Voies Ferrées a acquis le statut de
filiale à part entière d’Eiffage Travaux Publics, rappelle Laurent
Delannoy, responsable d’exploitation. Cela traduit la volonté du
groupe de développer cette activité, non seulement au niveau de
notre région, mais sur l’ensemble du territoire national. Nous disposons des compétences pour intervenir en tout point de l’Hexagone,
même si, dans un premier temps, nous axons notre croissance sur
un grand quart nord-est de la France. » Avec des contrats potentiels
à donner le vertige : d’ici 2020, RFF prévoit d’investir 50 milliards
d’euros pour la rénovation des voies et des caténaires.
L
STPV Voies Ferrées possède tous les atouts pour partir à la conquête
de ces marchés. D’ores et déjà, elle affiche des références prestigieuses : la pose des voies des lignes 1 (2 x 9 km) et 2 (2 x 7 km) du tram
de Valenciennes (14 M€ au total), l’entretien pour six années du tram
reliant Lille à Tourcoing (90 k€/an) et la simplification de deux postes
de triage à Aulnoye-Aymeries et Somain. « Ces marchés de plusieurs
centaines de milliers d’euros portent sur le renouvellement de voies
et d’aiguillages, précise Laurent Delannoy. Pour cela, nous avons loué
une "bourreuse lourde" pour assurer un réglage parfait des équipements, tant en altimétrie qu’en planimétrie. Une fois ces chantiers
réalisés, nous pourrons prétendre à la certification "haute mécanisation" qui nous ouvre la porte de tous les appels d’offres lancés par
RFF et la SNCF. » Parallèlement, STPV Voies Ferrées cherche à accroître les synergies à l’intérieur même du groupe Eiffage. Dernier exemple en date : Eiffage Construction Atlantique lui a confié la réalisation
d’une installation terminale embranchée (ITE) pour le compte de l’un
de ses clients, Sernam, situé à Bègles (Gironde). Au programme, la
pose de 300 m de voies et d’un aiguillage de raccordement au réseau
RFF. Un contrat de 200 k€, comprenant aussi bien la fourniture du
matériel (rails, aiguillage, ballast…) que de la main-d’œuvre.
1 • Travaux sur voie principale SNCF à Valenciennes. Vitesse d’exploitation : 160 km/h. Renouvellement de traversée jonction double plancher bois et de l’appareil de
voie tangente 0,85 plancher béton. Travaux réalisés avec interception de circulation et mise hors tension de la caténaire pendant 9 heures.
2 • Travaux de maintenance sur le réseau du tramway de Lille, menés sous interception de circulation et mise hors tension de la caténaire.
1•
STPV VOIES FERRÉES EN BREF
Créée il y a 70 ans, STPV Voies Ferrées est basée à Marly-lesValenciennes (Nord) et compte 40 collaborateurs. Elle est spécialisée
dans la pose de voies en tous genres : trains, trams, ponts roulants,
grues mobiles, etc. Son chiffre d’affaires a doublé ces trois dernières
années, pour atteindre 4,2 M€ en 2006.
Depuis mai dernier, STPV Voies Ferrées est certifiée UIC (Union des
Industries Chimiques), ce qui lui permet désormais d’intervenir sur des
sites classés Seveso. Une certification qui témoigne de la politique
Sécurité mise en place dans l’entreprise.
2•
19
[ LA VOIE N°6 ]
D OSSIER
BERNARD DELGOVE
« EN VOULOIR, Y CROIRE ET
AIMER SON MÉTIER »
Attention ! Il n’en a pas l’air, mais cet homme peut se révéler dangereux. Bernard
Delgove a un virus en lui… et il fait tout pour le transmettre aux autres. Ce virus,
Bernard l’a attrapé alors qu’il n’avait que 15 ans et, plus jamais, il n’a pu s’en défaire.
Le nom de cette « maladie » ? Le BTP ! Une vraie passion qui l’a amené à gravir un à
un tous les échelons du métier. Embauché comme manœuvre sans aucune qualification, il occupe aujourd’hui la fonction de conducteur de travaux principal en charge,
pour Eiffage TP, du génie civil des lots C4 et C5 de la LGV Rhin-Rhône. Une ascension
professionnelle sans anicroche. « Il suffit d’en vouloir, d’y croire et d’aimer ce que l’on
fait, lance Bernard, qui reconnaît – à juste raison – être fier de son parcours. Après 31
ans de carrière, j’ai gardé l’envie de progresser même si, aujourd’hui, je me dois de
transmettre mon savoir aux jeunes afin d’assurer la relève. » La contagion risque d’être
sévère !
GEORGES HECKMANN
« LES JOURNÉES SONT TROP COURTES »
Lorsque son ancien chef de chantier lui a proposé de le former avant de
partir à la retraite, Georges Heckmann a immédiatement accepté de relever le défi. Conducteur d’engins depuis plus de dix-huit ans, Georges avait
eu l’occasion d’être aux commandes de tous les types de pelles utilisées
pour les terrassements de routes, de voies ferrées ou autres plates-formes.
« Cela fait maintenant quatre ans que je suis passé chef de chantier chez
Transroute, résume-t-il. Dans ce métier, tout me plaît : la découverte de
nouveaux chantiers, la variété des tâches, le travail en équipe… On ne
s’ennuie pas et les journées sont trop courtes ! » Depuis quelques semaines, Georges participe à la construction de la troisième voie de chemin de
fer entre Strasbourg et Mulhouse. Et après ? Il ne sait pas encore où il sera
affecté. Mais, il n’a aucune inquiétude, car dans les travaux publics,
« du boulot, il y en a ! ».
RÉMI FONTAINE
« DERRIÈRE LES GODETS…
LA MATIÈRE GRISE ! »
A priori, rien ne destinait Rémi Fontaine à travailler chez Fougerolle Ballot. Sa formation de l’École d’ingénieurs de la ville de Paris devait logiquement l’orienter vers une
carrière dans le génie urbain. Mais à la suite de son stage de fin d’études, lorsqu’on
lui propose un poste dans les grands travaux, aucune hésitation : il accepte ! A89, A85
et depuis quelques mois LGV Rhin-Rhône (lot B1), Rémi enchaîne les chantiers et
passe du statut d’ingénieur méthodes à celui d’adjoint technique au directeur des travaux. « Ma mission consiste, entre autres, à assurer très en amont la parfaite coordination entre les différents services intervenant sur le chantier (études géotechniques,
méthodes, planning, production…), explique Rémi. Je gère tout ce travail de préparation avant de donner le feu vert au lancement des engins sur le terrain. » Une tâche
immense – et bien souvent « cachée » – que Rémi se plaît à résumer en une phrase :
« Derrière un godet, il y a du monde, du papier… et de la matière grise ! »
[ LA VOIE N°6 ]
20
E IFFAGE / INFOS
MILLAU : 10 MILLIONS D’ADEPTES…
Inauguré le 14 décembre 2004, le viaduc de Millau a vu passer, le
9 mai dernier, son dix millionième usager, ce qui signifie qu’en
moyenne, un véhicule a franchi l’ouvrage toutes les 7,5 secondes
ces 29 derniers mois ! Une belle surprise pour les exploitants du
pont qui pensaient atteindre ce chiffre en août prochain seulement.
ET 10 000 COUREURS ÉMERVEILLÉS
Quelques jours plus tard, le dimanche 13 mai, point d’usagers sur
le pont mais des sportifs… en nombre !
Organisée par la Compagnie Eiffage du Viaduc de Millau (CEVM),
Eiffage, Run in Live et VO2, la Course du viaduc a en effet attiré
quelque 10 000 coureurs – c’était le chiffre maximum – pour une
épreuve de 24 km, dont un aller-retour sur l’ouvrage. Du bonheur
pour tous et une grande satisfaction pour les collaborateurs du
groupe de voir Noreddine Khezzane, célèbre Furet, se classer 3e au
classement général dans cette course éminemment symbolique.
Noreddine Khezzane félicité par Jean-François Roverato et
Jacques Godfrain, le maire de Millau.
CHALLENGE EIFFAGE
LES SÉLECTIONS SE POURSUIVENT
Photos de 4e de couverture :
Œuvre de l'artiste Jean-Paul
Marcheschi à la station Carmes de la
ligne B du métro de Toulouse et station Empalot de cette même ligne.
L’aventure du Challenge a débuté mi-avril. Au 15 juin, 8 qualifications sur 12 ont déjà été organisées, au cours desquelles quelque
1 500 sportifs ont participé aux épreuves de football, rugby ou multiactivité (course à pied – 10 km ; VTT – 20 km, Tir à l’arc – environ 10 m, en équipe ou en individuel). Partout, l’esprit d’équipe est
mis en avant et les qualifications permettent aux meilleurs de
décrocher un billet pour Boulouris, près de Saint-Raphaël, où se
déroulera la finale nationale, les 6 et 7 juin 2008.
Ces épreuves sont ouvertes à tous les salariés d’Eiffage, sans distinction.
À ce jour, 4 qualifications sont encore à venir en septembre : à Tours
(le 7), près de Rennes (le 14), près de Bordeaux (le 21) et en
Espagne, pour les collaborateurs européens, (le 28).
Il est encore temps de vous inscrire pour participer à ces grands
moments sportifs et peut-être concourir lors des olympiades 2008,
qui verront, en outre, l’organisation d’un tournoi de foot féminin.
Résultats, modalités d’inscriptions et règlements sont disponibles
sur le site www.challenge-eiffage.com.
La voie
Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics
2, rue Hélène-Boucher BP 92 - 93337 Neuilly-sur-Marne cedex - Tél. 01 49 44 92 00
Directeur de la publication : Jean Guénard
Rédactrice en chef : Sandra Weigand
Rédaction : Dominique Duchemin - Jean-Claude Roeland
Conception - Édition : Agence Bonnecarrère, Tél. 01 56 79 26 26 Crédit photos : Altogéo – Alex Béraud – Fred Boucher – L. Charrier/Capa/RFF – Gérard
Detaille – Frédéric Hédelin – Optima – Antoine Poupel – L. Rothan/Capa/RFF – Romain Saada / Girafe Photo – Thierry Schneider / Girafe Photo –
Photothèque Eiffage Travaux Publics – DR
Le Magazine qui vous
ouvre la voie