Untitled - Centre du graphisme
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Le peuple veut exposition collective, conférence, rencontre autour de la révolution tunisienne L’exposition Cette exposition présente des dessins de presse, des affiches, du graphisme populaire réalisés en soutien à la révolution tunisienne. Elle met en lumière le talent créateur de ces très nombreux dessinateurs et graphistes qui contribuent à l’analyse critique du monde contemporain. Quelques mois après la révolution tunisienne, c’est une exposition engagée qui s’implique à chaud dans les événements du Printemps arabe. Regards croisés de nombreux professionnels et étudiants, les affiches et dessins de presse présentés forment un ensemble inédit qui sera accueilli, après Caen, par Sfax, Tunis, Sousse, Marrakech, Échirolles, Saint-Ouen, Paris, Besançon, Évry, Annecy et Varsovie, Turin et Amman. En France, c’est à l’initiative de Thierry Sarfis et de René Wanner que sont publiées sur internet, dès janvier 2011, les premières affiches de la révolution à l’œuvre. En Tunisie, c’est par l’énergie de Raouf Karray, enseignant à l’école des Beaux-arts de Sfax, que naît une large mobilisation graphique relayée à travers cette exposition itinérante. Le vernissage de l’exposition se fera le jeudi 24 novembre à 18 h 30. Appel à projet lycées et écoles supérieures d’art en graphisme Le centre du Graphisme invite les lycées et les écoles supérieures d’art en graphisme et de communication visuelle à participer au projet pédagogique intitulé « Croquez l’actualité : le peuple veut ». Les étudiants et élèves sont invités à s’exprimer au travers de la réalisation d’une affiche en format 40 x 60 sur le thème de la révolution tunisienne. Les réalisations seront présentées dans les Silos, aux moulins de Villancourt d’Échirolles, dans le cadre de l’expositon collective « Le peuple veut » du 21 novembre au 23 décembre 2011. Toute histoire a un début extrait du catalogue Tout d’abord, il y a eu les Tunisiennes et les Tunisiens qui firent s’enfuir le dictateur et s’écrouler les structures de la tyrannie, suivis de mouvements avec les mêmes objectifs en Égypte, Libye, Yémen, Jordanie, Maroc, Algérie, Bahreïn et Syrie. Puis il y a eu l’envie de comprendre, d’aider et de soutenir. Au début, Thierry Sarfis en a parlé avec Raouf Karray de Sfax qui en a parlé à Mohammad Guiga de Tunis. Il fut décidé de lancer un appel à contribution auprès des graphistes sans trop savoir où l’on allait. Des mails furent envoyés, www.posterpage.ch le site de René Wanner fut mis à contribution. Et c’est parti. Amir, Ayadi, Liza Castres, Hassen Chaaban, Bruno Souêtre, Michel Stauss, Denise Lataste, Jean-Benoît Meybeck, Jérémy Vey, Bernard Fournier, Elsa Maillot, Ahmed Chardi, David Criado, Anne-Lise Boutin, Jean-Pol Rouard, Miklos Mesner, Paul Weber, Pascal Colrat, Andrea Rauch, Sébastien Marchal, Émilie Bruyère, Ivan Lira, Laurent Sciamma, Max Skorwider, Saad Hajo, Othman Selmi, Ossama Hajjaj, Mariam Meybeck, Imad Hajjaj, Maryline Tréol, Sarah Fouquet, Thierry Sarfis, Raouf Karray, Mohammad Guiga, Nathanaël Mikles, Kevin Lucbert, Jason Boyer, Anne Jacquinot, Clémence Estivals, Élise Bouis, Yann Bagot, Ensaders, Cécile Benoiton, Malte Martin, Philippe Bissières, Gisèle Bonin, Gabriel Alonso, Raphaël Larre, Nous travaillons ensemble, Olivier Cabon, Faiza Jouaia, Houssama Chhih, Jihad Ritouni, Mohamad Lakhdar, Nayrouz, Nabil Sarih, Oria Pivard, Louise Houel, Sarah Poulain, Clémence Mignot, Abdessalem Miladi, Aziz Tnani, Wassim Ghozlani Régis Léger, Pierre Garçon et François Frédéric Leroy répondirent avec passion. Le peuple veut exposition collective, conférence, rencontre autour de la révolution tunisienne les rendez-vous «TAHIR» documentaire de Stefano Savona vendredi 4 novembre à 20h à la Cinémathèque de Grenoble Salle Juliet Berto – passage de l’Ancien Palais de Justice – 38000 Grenoble Information et réservation au 04 76 54 43 51 CONFÉRENCES Monsieur Raouf Karray, enseignant à l’école des Beaux-Arts de Sfax et graphiste tunisien — le lundi 21 novembre à 18 h 30 au centre culturel tunisien 11 avenue Albert 1er de Belgique - 38000 Grenoble Tout public - sans inscription. — le mardi 22 novembre à 17 heures à l’Institut de la Communication et des Médias, Institut de la Communication et des Médias, 11 avenue du 8-Mai-1945, 38130 Échirolles. Etudiants - Inscription au 04 76 23 64 65. « KHARBGA - JEU DE POUVOIR » compagnie Chatha, danse création. La Rampe, le mardi 22 novembre à 20 heures : les deux chorégraphes tunisiens inventent au fil de leurs créations un langage dansé commun tout en parlant de leur dualité. Information et réservation auprès de la Rampe 04 76 400 505 VERNISSAGE de l’exposition Le peuple veut - Jeudi 24 novembre à 18h30 - Moulins de Villancourt MARDI DE L’ÉCRITURE : le printemps arabe le mardi 6 décembre de 18h à 22h aux Moulins de Villancourt Inscription obligatoire - maison des écrits Tél 04 76 09 75 20 APÉROGRAPHIQUE le vendredi 9 décembre 2011 à 18 h 30 aux Moulins de Villancourt visite commentée de l’exposition, accompagnée d’une animation musicale proposée en partenariat avec le conservatoire à rayonnement intercommunal Jean-Wiener. Inscription obligatoire auprès d’Isabelle Monier : [email protected] informations pratiques Entrée gratuite à l’exposition, aux conférences et aux rencontres. Exposition ouverte du lundi au samedi, de 15 heures à 19 heures salle d’exposition des moulins de Villancourt, 116 cours Jean-Jaurès, 38130 Échirolles téléphone 04 76 98 53 63 — bus ligne 1 ou tram ligne A, puis bus ligne 16. Pour les groupes, visites sur inscription auprès du centre du Graphisme Information et réservation [email protected] — 04 76 23 64 65 Le peuple veut exposition collective, conférence, rencontre autour de la révolution tunisienne Raouf Karray Bernard Fournier Paul Weber Pascal Colrat Le peuple veut exposition collective, conférence, rencontre autour de la révolution tunisienne petit a petit ca s’est declanché je m’appel Mohamed Bouazizi j’ai 26 ans Je suis au chommage femmes et enfants participaient jai une famille a nourir humilié et dechu j’avais une charette je me suis immolé ils m’ont confisqué mes biens et depuis ce jour tout a changé Nayrouz, étudiant à l’Ésav de Marrakech Clémence Estivals, étudiante à l’Ésam de Caen Ivan Lira Thierry Sarfis Le peuple veut exposition collective, conférence, rencontre autour de la révolution tunisienne Z Ali Nabz Kader Chelbi Willis Le peuple veut exposition collective, conférence, rencontre autour de la révolution tunisienne dessinateurs tunisiens Kader Chelbi Ali Nabz Seif Neichi > http://seifnechi.posterous.com Selmen Arts Othman Selmi > http ://othman.ultra-bookcom/ Willis Z > http://www.debatunisie.com dessinateurs, illustrateurs, photographes Gabriel Alonso > http://gabrielalonso.blogspot.es Cécile Benoiton > http://www.collectifr.fr/ reseaux/cecile-benoiton Gisèle Bonin > http://www.giselebonin.com Anne-Lise Boutin > http://anneliseboutin. blogspot.com/ Collectif Ensaders > http://ensaders.over-blog.com Sarah Fouquet > http://presse-papier.over-blog.com Imad Hajjaj Ossama Hajjaj Saad Hajo > http://www.saadhajo.com Raphaël Larre > http://raphaellarre.com Maryline Tréol graphistes Philippe Bissières > http://www.jba.fr/ Emilie Bruyère Olivier Cabon > http://www.thotm.com/ Ahmed Chardi Pascal Colrat > http://www.pascalcolrat.fr David Criado > http://davidcriado.blogspot.com Collectif Défense d’afficher > http://www.defensedafficher.org/ Bernard Fournier Mohammed Guiga Nous Travaillons Ensemble > http://www.noustravaillonsensemble.org/ Raouf Karray Ivan Lira Régis Léger > http://duguduss.blogspot.com/ François Frédéric Leroy Elsa Maillot > http://www.elsa-maillot.com Sébastien Marchal Malte Martin > http://www.agrafmobile.net Miklos Mesner Andréa Rauch > http://www.rauchdesign.com/ Jean-Pol Rouard Thierry Sarfis > http://www.sarfis.com/ Laurent Sciamma > http://laurentsciamma.tumblr.com/ Max Skorwider > http://maxskorwider.blogspot.com/ Bruno Souëtre Michel Strauss Paul Weber étudiants de l’école supérieure des arts visuels de Marrakech (Ésav) Houssama Chhih Faiza Jouala Mohamed Lakhdar Nayrouz Jihad Ritouni Nabil Sarih étudiants de l’école supérieure d’arts & médias de Caen (Ésam) Élise Bouis Liza Castres Clémence Estivals Juliette Hoefler Louise Houel Anne Jacquinot Clémence Mignot Oria Pivard Sarah Poulain ainsi que les étudiants de deuxième année du département Design graphique Le peuple veut exposition collective, conférence, rencontre autour de la révolution tunisienne le catalogue - Je - Tunisie - Il - Nous - Vous - Elles petit petit s’est declanché petit aa petit caca s’est declanché je m’appel Mohamed Bouazizi jai une famille a nourir j’ai 26 ans ca grandissait chaque jour le nombre augmente Je suis au chommage j’avais une charette femmes enfants participaient femmes etet enfants participaient ils s’acharnent de plus en plus mais ca a causé des victimes les manifestants s’enragent l’intervention des forces de l’ordre ils m’ont confisqué mes biens et la colére les ronge Mohamed LAKHDAR ateliergut- Tunisie design@or ange.fr ارﺣﻞ humilié et dechu je me suis immolé et depuis ce jour tout a changé le nombre augmente encore plus le pays est en desordre le president a pris la fuite Dégage, élections, formation. félicitations 9 782914 531122 ISBN 2-914531-12-5 Thotm 5 rue Guy-de-la-Brosse 5 euros 75005 Paris Thotm éditions +33 1 4 3 37 56 58 impression Expression II télécopie +3 3 9 5 9 12 21 88 couverture Mohammed Guiga [email protected] Zin el Abidin Ben Ali : « Petite Leyla j’ai envie d’un shapati (sandwich). Toujours avec du henné. » Des systèmes qui tombent, Aussitôt des peuples qui se lèvent, Mais il y a ceux qui se bloquent. Ces martyrs de la Tunisie libre et digne. "A l'instant où l'esclave décide qu'il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent." Ton entrée dans l’avion c’est pas comme ta sortie. Gandhi Rédacteur en chef: Sarih Nabil Actualité de La Révolution 2 0 1 0 - 2 0 1 1 Action de Raouf Karray et des étudiants de l’institut supérieur des Arts et Métiers de Sfax. B R U N O S O U Ê T R E Bientôt dans les airs : — J’ai avec moi un président en fuite. — Et moi j’ai un roi en fuite. — Et moi j’ai un dauphin. Et moi j’ai une première dame en fuite. Le peuple veut ! La révolution tunisienne n’a pas simplement consisté à renvoyer un chef autoritaire et corrompu quitte à le remplacer, comme c’est parfois le cas, par un successeur plus présentable. La chute, le 14 janvier 2011, de la dictature de Zine El Abidine Ben Ali n’en est qu’un des éléments. Si l’on peut parler, pour ce qui se passe en Tunisie depuis le début de l’année, de véritable révolution, c’est parce que tout un système a été mis à bas, et pas seulement un homme. Dans le désordre souvent, l’anarchie parfois, l’imprévu toujours, tout est en train de se libérer dans ce pays : l’expression, la parole, les opinions, les façons de s’exprimer et de communiquer, les manières de se voir et de voir les autres. Le propre des révolutions, c’est qu’elles ne changent pas uniquement la donne politique. Elles influencent tous les domaines de la vie collective, elles transforment les rapports sociaux et éclairent d’un jour nouveau les relations entre les gens, jusqu’au plus intime des individus. Toute période révolutionnaire, l’histoire l’a montré, s’accompagne d’une explosion de la créativité. Celle-ci avait commencé en Tunisie depuis plusieurs années, et l’ancien régime a aussi été renversé par une révolution culturelle. Derrière toute une jeunesse qui en a été l’initiatrice, les intellectuels, les artistes, les chercheurs veulent désormais — chacun et chacune à sa façon et dans son domaine — contribuer à façonner l’avenir libre et démocratique d’un pays riche à la fois d’un long passé qui leur sert de patrimoine et sorte de page blanche à remplir, tant est neuve chez nous l’idée de révolution. C’est dans la libération de la culture qu’elle donne aussi aujourd’hui le meilleur d’elle-même. Non au gouvernement Non à la police politique. Et ceux qui l’auraient trompé seraient toujours là. Avec la caricature distinguée (slogan de l’auteur). Moi je vous ai compris, mais Lui, ne vous a pas compris ! Sophie Bessis, secrétaire générale adjointe de la fédération internationale des Droits de l’Homme rue du 7-Novembre (1987, date de la prise de pouvoir de Ben Ali). Propriété de Leila. Je mange Tu manges Il mange Nous mangeons Vous mangez Ils mangent Je mange Tu manges Il mange Tu manges Nous mangeons Tu manges Vous mangez Tu manges Ils mangent Tu manges Révolution responsable Les médias tunisiens (sous la chasse d’eau) Vous dégagez des odeurs ! (sous la télé) اليومذلكفيبهماشعرتكما...أبداالفرحةوبطعماحلرّيةمبعنىيوماأشعرأكنلم »الشابيالقاسمأبي«و»درويشمحمود«صرخاتأعماقنامنفيهخرَجتالذي البلدانبعضبعدهاومناخلضراءتونسأجواءمألتصرخات...غُ رّدحلنأحلىفي ٍ اجلميعألهمتصيحات...أبعادهاوعميقبِرنينهاجذّ ابةصيحاتوعَ ــلَت...العربيّة ورعبالطغاةبقيوداحملكومةاملدنشوارعفياحلاملةاجلماهيرحتملهرمزاوأصبحت الفجرمطلعحتّىوالثورةالتحريرميادينوفيالقصبةساحاتوفيالسفاحني... بيوميحلمأنويريد...اإلنعتاقويريد...احلياةيريد؟يريدماذا...يريدالشعب القدريستجيبحتّىأجمل... ...وترحلترحلأنيكفييهمال...؟أينوإلى...أينمن...إرحل...إرحل بالدنانسائمفيوطيبا...أجسادناعلىوَشمً االوطنويبقىنحنونبقىعنّـــاوترحلوا للفرحصَرحً اأرضنافييبنيوساعدا... ...شئتمؤأينماشئنــامتى...عنّـــــاإرحلواإرحل...إرحل نعملماوطننافيفلنا... هنايرضيكمالمالنا... احلر ّيةصوتلنا... الثورةنداءولنا... اجلميلاحللملنا... واملستقبلاحلاضرولنا.. واحلجرالتربةولنااملطرماءلنا... والشجروالبحرالزيتونزيتلنا... ارحلـــــــــوا...ارحل...فارحل... يريدالشعــــــب ّألن... ...الذياليومذلكفيبهاشعرتكماأبداوحرارتهااأللوانبصفاءأشعرأكنلم أجملفيالثوريّةالذّ اكرةأعماقمنصُ و ًراوحدبصوب ّكلمنعلينافيهطَ ـلَعت ...أبداأعشقهلمكماعَ ـشِـقـتُـهمبدعلشبابالتلقائيالتعبيرعفويّةومن،أشكالها فصمّ مواالثورةلنداءاستجابواالذينالعاملينيالكرافيكمصمّ مميمنوملجموعة، والصحفيّةالكريكاتوريّةوالرسومامللصقاتمنمجموعةمشكورينوأجنزوا... ّ فكرتهعلى»سرفِيستاري«الكرافيكيالفنانصديقناإلىاجلزيلبالشكره ّأتوج جميعفيالكرافيكينياملصمّ منيبنيالفكرةلنشربهاقامالتياإلتصاالتوعلىالرائعة اجلميلالعملهذاإجنازفيساهممن ّكلإلىواإلمتنانالشكر ّوكل...العالمأنحاء العربيّةللثوراتالداعم 2011أفريل،الكرايرؤوف Je veux une augmentation de salaire. Beaucoup l’ont rêvé, notre peuple l’a fait Un trait sans limite pour un jour sans fin Le 14 janvier, restera à jamais gravé dans nos mémoires car ne ressemblant à aucun autre jour. L’impossible fut réalisé. Avec le recul on a presque envie de dire ça a été si facile, pourquoi a-t-on mis tant de temps pour y aller. Une étincelle a vite embrasé tout le pays tant l’emprise du régime dictatorial était grande sur un peuple pris en otage. Eh oui, quelque 11 millions de Tunisiennes et de Tunisiens vivants à l’intérieur et à l’extérieur de la Tunisie se sont enfin libérés. Cette libération est au sens propre comme au figuré, car n’est libre que celui qui peut jouir de toute la liberté, et comme le dit Max Stirner « La liberté ne peut être que toute la liberté ; un morceau de liberté n’est pas la liberté. » Ces dessins en sont l’illustration la plus criante, ils n’expriment pas seulement cette soif mais ils illustrent surtout la rage de vivre et de s’arracher à une fatalité et un destin qui a englué un peuple dans les méandres de la peur faisant de lui un spectateur de sa propre vie. La révolution a été salvatrice car elle est arrivée à un moment où la résignation commençait à gagner les plus résistants parmi nous. En accompagnant cette exposition et ces jeunes talents nous avons en mémoire les paroles de l’écrivain guadeloupéen Daniel Maximin « il s’agit pour nous de montrer aussi les pousses et tout ce qui est à l’œuvre en ce moment… les graffitis sur les murs font tomber les murs, de Berlin jusqu’au Maghreb. » Aujourd’hui les Tunisiennes et les Tunisiens pourront s’approprier ces paroles de Paul Éluard Et par le pouvoir d’un mot Je recommence ma vie Je suis né pour te connaître Pour te nommer Liberté. Un dessinateur de presse a choisi de se confronter chaque jour au plus inépuisable des sujets : l’actualité. Il a plus que conscience du monde qui l’entoure tant il l’observe, l’analyse et le vit en temps réel, dessinant au rythme des événements. Son trait est une mesure perpétuelle du temps, une trace permanente de l’histoire, la voix même de l’opinion. Autant témoin qu’acteur, il se doit de prendre une position instantanée afin d’envisager la moindre de ses images. Réflexe vital de dénoncer les injustices, besoin oppressant de crier la vérité, il préfère toujours rire du pire plutôt qu’en pleurer. « Dites-moi si les dessinateurs de presse s’expriment librement dans votre pays et je vous dirai qui vous êtes » ? C’est une phrase qui pourrait servir d’introduction à un chef d’état avant qu’il ne s’apprête à serrer la main d’un éventuel dictateur. Ici et ailleurs, on pratique avec condescendance l’autocensure, comme un luxe bien-pensant à l’occidentale, mais qu’en est-il de la vraie censure ? Celle qui t ue ? Les événements tunisiens ont capté toutes les attentions ces derniers mois et engagé un mouvement historique irréversible. Qui n’a pas entrevu un nouveau monde se dessiner sous ses yeux ? Car c’est bien de là que tout commence, des images, d’abord celles d’atroces violences et ensuite, de sublime liberté. Des drapeaux rouges, des croissants blancs, des étoiles, des hommes et des femmes poings levés… Ces images en font naître de nouvelles, sous le trait des dessinateurs tunisiens, empreintes cette fois d’humour et de poésie. Le 14 janvier 2011, sous la signature de Willis, un chat prend la parole pour mieux couper la sienne à Ben Ali et ce jour-là plus rien ne le fera taire, lui et tous les autres. À travers ces dessins, c’est aujourd’hui la Tunisie tout entière qui nous raconte sa grande et belle révolte. Nadia Chaabane, secrétaire générale de l’association des Tunisiens en France Sarah Fouquet, enseignante à l’école supérieure d’arts et médias de Caen Toute histoire a un début Tout d’abord, il y a eu les Tunisiennes et les Tunisiens qui firent s’enfuir le dictateur et s’écrouler les structures de la tyrannie, suivis de mouvements avec les mêmes objectifs en Égypte, Libye, Yémen, Jordanie, Maroc, Algérie, Bahreïn et Syrie. Puis il y a eu l’envie de comprendre, d’aider et de soutenir. Au début, Thierry Sarfis en a parlé avec Raouf Karray de Sfax qui en a parlé à Mohammad Guiga de Tunis. Il fut décidé de lancer un appel à contribution auprès des graphistes sans trop savoir où l’on allait. Des mails furent envoyés, www.posterpage.ch le site de René Wanner fut mis à contribution. Et c’est parti. Amir, Ayadi, Liza Castres, Hassen Chaaban, Bruno Souêtre, Michel Stauss, Denise Lataste, Jean-Benoît Meybeck, Jérémy Vey, Bernard Fournier, Elsa Maillot, Ahmed Chardi, David Criado, Anne-Lise Boutin, Jean-Pol Rouard, Miklos Mesner, Paul Weber, Pascal Colrat, Andrea Rauch, Sébastien Marchal, Émilie Bruyère, Ivan Lira, Laurent Sciamma, Max Skorwider, Saad Hajo, Othman Selmi, Ossama Hajjaj, Mariam Meybeck, Imad Hajjaj, Maryline Tréol, Sarah Fouquet, Thierry Sarfis, Raouf Karray, Mohammad Guiga, Nathanaël Mikles, Kevin Lucbert, Jason Boyer, Anne Jacquinot, Clémence Estivals, Élise Bouis, Yann Bagot, Ensaders, Cécile Benoiton, Malte Martin, Philippe Bissières, Gisèle Bonin, Gabriel Alonso, Raphaël Larre, Nous travaillons ensemble, Olivier Cabon, Faiza Jouaia, Houssama Chhih, Jihad Ritouni, Mohamad Lakhdar, Nayrouz, Nabil Sarih, Oria Pivard, Louise Houel, Sarah Poulain, Clémence Mignot, Abdessalem Miladi, Aziz Tnani, Wassim Ghozlani Régis Léger, Pierre Garçon et François Frédéric Leroy répondirent avec passion. Et que vive l’imaginaire collectif ! Là-dessus Dorotea Marciak, attachée culturelle à Tunis, nous fit connaître une bande de dessinateurs de presse : Willis, Z, Selmen Nahdi, Kader Chelbi, Seif Nechi et Ali Nabz. L’idée de faire une exposition, des rencontres et peut-être plus commença à prendre forme. Il fallut trouver un premier lieu. Malte Martin donna les coordonnées de l’énergique Sarah Fouquet, qui fit passer son enthousiasme à l’école supérieure d’arts et média de Caen, qui décida de monter l’exposition. Trouver d’autres lieux ! Au cours d’une réunion des « graphistes en lutte » Sébastien Marchal fit part de ses contacts avec l’association des Tunisiens de France et l’association Traversée. Rendez-vous fut pris et tout de suite un contact chaleureux s’instaura. Durant cette réunion le titre de l’exposition fut trouvé, ce sera « Le Peuple veut » et leurs contacts avec la mairie du dixième arrondissement de Paris se révélèrent fructueux, l’exposition sera aussi à Paris en attendant d’autres bonnes nouvelles. Puis le centre du Graphisme d’Échirolles, toujours au rendez-vous des bonnes causes, décida de faire venir l’exposition et d’organiser des workshops. Maurice Martinez de la maison de la France à Sfax, toujours en contact avec les forces vives de la création, proposa de faire des tirages numériques pour que l’exposition puisse tourner en Tunisie et au Maroc, car à Marrakech, Florence Robert de l’école supérieure des Arts visuels (département design graphique-media design) a créé une dynamique pédagogique autour des thèmes qui sont au cœur des mouvements populaires et décide de recevoir l’exposition. De même, Michel Strauss et ses amis artivistes de « Défense d’Afficher » se démènent pour la faire venir à Toulouse et en Midi-Pyrénées. D’autres pistes sont en cours, elles forment les trois points qui nous laissent imaginer une suite à l’histoire… Ce catalogue publié aux éditions Thotm accompagne l’exposition Le Peuple veut qui est une coproduction du centre du Graphisme d’Échirolles et de l’école supérieure d’arts et médias de Caen. Avec la participation de l’institut français de Coopération (Tunisie), de l’association des Tunisiens de France, la mairie du dixième arrondissement de Paris, du ministère de la Culture et de la Communication, de l’école supérieure des Arts visuels de Marrakech, de la Ville de Grenoble et de l’école supérieure d’Art de Grenoble. Le peuple veut exposition collective, conférence, rencontre autour de la révolution tunisienne organisation centre du Graphisme 9 rue du 19-Mars-1962, bp 175, 38432 Échirolles cedex téléphone 04 76 23 64 65, télécopie 04 76 23 64 66 [email protected] Le centre du Graphisme est financé par la ville d’Échirolles avec le soutien du conseil général de l’Isère, du conseil régional Rhône-Alpes, de la Drac Rhône-Alpes Visuel de l’exposition Sébastien Marchal. partenaires Un projet en partenariat entre la ville d’Échirolles, le centre du Graphisme, la ville de Grenoble et le comité de jumelage Grenoble-Sfax. comité de jumelage Grenoble-Sfax 2 passage du palais de justice 38000 Grenoble Ville de Grenoble - Service des relations internationales 2 passage du palais de justice 38000 Grenoble Avec la participation de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers de Sfax (ISBAS) et de l’Institut Supérieur des Beaux Arts de Tunis (ISBAT). Exposition soutenue par le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Culture et de la Communication. Cet événement itinérant est une coproduction du centre du Graphisme d’Échirolles, de l’Ésam Caen, et de l’institut français de coopération de Tunis. En partenarait avec la Maison de France à Sfax. Remerciements à Nadia Chaabane, Sarah Fouquet, Dorotea Marciak, Julie Laisney, Saadi Boufares, Amel Zaza, Maurice Martinez, Malte Martin, Moujahed Jarbaoui.