2 - Free
Transcription
2 - Free
RUGBY LAPORTE VIDE SON SAC (Pages 14 et 15) *60 ANNÉE - N 18 856 0,80 e o FOOTBALL 1 Bleu Rouge Noir Jaune PARIS TRUQUÉS : NOUVELLES RÉVÉLATIONS BASKET (Page 8) (Page 18) France métropolitaine TONY PARKER EST ALL-STAR www.lequipe.fr Vendredi 10 février 2006 T 00106 - 210 - F: 0,80 E 3:HIKKLA=[UU]U^:?k@c@l@a@a; LE QUOTIDIEN DU SPORT ET DE L’AUTOMOBILE À FOND SUR LES JEUX Les XXes Jeux Olympiques d’hiver débutent ce soir à Turin. Passé la cérémonie d’ouverture, 2 600 athlètes se disputeront dès demain, et jusqu’au 26 février, les 252 médailles mises en jeu. Parmi eux, 89 Français, dont le descendeur Antoine Dénériaz (notre photo), en lice dimanche. (Pages 2 à 7) CROIRE ET NE PAS OUBLIER DE TURIN – T L’ÉQUIPE semaine : ALLEMAGNE, 2 ; ANTILLES, LA RÉUNION, 1,3 ; AUTRICHE, 2 ; BELGIQUE, 1,5 ; ESPAGNE, 1,75 ; GRÈCE, 1,95 ; ITALIE, 1,7 ; LUXEMBOURG, 1,5 ; PAYS-BAS, 2 ; PORTUGAL CONT., 1,8 . Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Diffuseur Officiel Bleu Rouge SESTRIÈRES. – Pour Antoine Dénériaz, le meilleur descendeur français, les Jeux ont déjà débuté. Le premier entraînement chronométré de l’épreuve reine des JO, qui se déroulera dimanche, lui a permis de se placer d’emblée en embuscade. Il a signé le cinquième temps, juste devant l’autre Français, Pierre-Emmanuel Dalcin. (Photo Jérôme Prévost) Jaune Bleu Jaune CLAUDE DROUSSENT Noir Noir IENS, des Jeux Olympiques qu’on a à peine eu le temps de voir venir ! Turin et ses Jeux d’hiver 2006, c’est pourtant dès ce soir, pour deux bonnes semaines et, un comble au regard de cette approche si discrète, sur le pas de notre porte. Davantage autour de Sestrières et ses sommets en tout cas que de Turin, cent kilomètres plus à l’est. Sestrières, héritage des Agnelli, par-delà Briançon et Montgenèvre… Quasiment chez nous. Mais pourquoi diable, cela dit, aurions-nous entendu parler d’un rendez-vous dont l’Italie elle-même a paru se contreficher jusqu’à ces jours-ci ? L’approche politique et économique pour le moins chaotique de ces JO transalpins, plus caricaturale encore, c’est dire, que de ceux d’Athènes en 2004, nous a rappelé combien l’olympisme moderne vivait une période charnière de son histoire. Turin est la dernière ville hôte désignée (en 1999 et, aux dépens de Sion, dans des conditions douteuses) sous l’ère qui a précédé l’actuelle présidence, à la tête du CIO, de Jacques Rogge. Élu deux ans plus tard sur la perspective de grandes réformes, celui-ci a surtout paru depuis gérer un héritage complexe : Salt Lake City et ses scandales, Athènes et ses retards, Singapour et son vote contesté, Turin et son indifférence. Autant de poids qui ont contrebalancé ses avancées essentielles sur les luttes contre le dopage et la corruption. Quelques heures avant une cérémonie d’ouverture qui ranimera, comme toujours, la flamme en chacun d’entre nous, en ce Stadio Comunale – rebaptisé Stade olympique – qui, grâce à Michel Platini, du temps de sa splendeur turinoise, nous paraît toujours si familier, il faut pourtant revenir à l’essentiel. Croire en Jacques Rogge et ses convictions, sa vision du sport, son éthique. Et ne jamais oublier ces mots de Jean-Claude Killy dans L’Équipe, aujourd’hui : « Que l’olympisme soit le refuge ultime où l’on prenne ses références sportives et humaines. » 2 Bleu Rouge Noir Jaune JEUX OLYMPIQUES Les temps forts de la quinzaine Demain Dimanche 12 Lundi 13 Mardi 14 Mercredi 15 Jeudi 16 Vendredi 17 Samedi 18 Combiné nordique Combin q Ski de fond f Biathlon Ski alpi alpin p Combinéé nordique Combin q Ski de fo fond Ski de ffond Ski alpin p Individuel (saut : 11 heures ; ski de fond : 15 heures) Poursuite F (10 heures) Poursuite H (13 h 45) Biathlon Individuel F (12 heures) Ski alpin p Inddividuel hommes (13 heures) Ski free freestyle freesty Snowbo Snowboard Desscente H (12 heures) Biathlon iathlon Halff-pipe F (14 heures) Snowbo Snowboard Bosses femmes (19 heures) Combiné H (descente : 12 heures ; slalom : 17 heures et 19 h 30) Patinage aartistique Patinag Half-pipe H (14 heures) Par équipes (saut : 10 h 30 ; ski de fond : 15 heures) Ski ki alpin p Spriint H (13 h 30) Biathlon Descente F (12 heures) Patinage Patinag atinage aartistique atinag Libre couples (19 heures) 10 km classique F (10 heures) 15 km classique H (10 heures) Ski alpin p Sprint F (12 heures) Snowboard Snowbo nowboard nowbo Programme court H (19 heures) Saut à sskis Saut Snowbo Snowboard Patinage atinage aartistique Petiit tremplin (18 heures) Biathlon Com mbiné F (descente : 12 heures ; slalom : 17 heures et 19 h 30) Snowboardcross H (14 heures) Super-G H (11 heures) Pouursuite F (12 h 30) Pouursuite H (14 h 30) Saut à sskiss Saut Snowboardcross F (14 heures) Grand tremplin (16 heures) Skeleton Finaale (17 h 30) Librre H (19 heures) Au stade de la passion La cérémonie d’ouverture au Stadio Olimpico accordera une grande place à l’évocation de la culture et de l’art italiens. TURIN – La cérémonie en un clin d’oeil de notre envoyé spécial 20:00 Début de la cérémonie Les principaux porte-drapeaux (ALL) (AUT) (CAN) (CHN) (CRO) (ESP) (USA) (FRA) (ITA) (RUS) (SUE) 21:00 Entrée du drapeau italien, discours 22:15 Entrée de la flamme olympique 22:30 res Fin de la cérémonie En direct sur FranceTélévisions à partir de 19 h 55 , puis à 20 h 45 Sur à partir de 20 heures. ont aire sd ch a u de 2 6 6 10 0 vol pai res 10 0 k 00 m de 0 kg câble d 4 00 e feu d 0 m ’artifi ce ² 5 50 de sc è 0 ne 2 m 55 rec ssu ue asq la v de e r teu m hau a flam lt n eva Kati Wilhelm (biathlon) Renate Götschl (ski alpin) Danielle Goyette (hockey sur glace) Yang Yang (short-track) Janica Kostelic (ski alpin) Maria José Rienda Contreras (ski alpin) Chris Witty (patinage de vitesse) Bruno Mingeon (bobsleigh) Carolina Kostner (patinage artistique) Dmitri Dorofeev (patinage de vitesse) Anja Paerson (ski alpin) de mi spe télé llia cta spe rd teu rs cta s teu rs Défilé des délégations (temps estimé : 53’) 50 e6 0c à8 ost 2a u 35 mes ns 00 0 20:07 À 20 HEURES très précises, la cérémonie d’ouverture débutera au Stadio Comunale, rénové et rebaptisé olympique. D’une durée de 2 heures 30, elle sera placée sous le signe du « rythme, de la passion et de la vitesse » et devrait accorder une grande place à l’évocation de la culture et de l’art italiens. Sur la pelouse qui a vu Michel Platini s’illustrer sous le maillot de la Juventus, un immense podium de 4 000 m² a été installé pour accueillir les quelque 2 600 athlètes représentant 82 pays, ainsi que les officiels. Le début de ce spectacle, conçu par le producteur Marco Balich, verra un homme frapper sur une enclume d’où sortiront d’énormes flammes. Un orchestre dirigé à distance par Yuri Chechi, champion olympique de gymnastique en 1996, entonnera différents airs. Au cours du premier des quatorze tableaux, l’Italien sera entouré de plus de 300 danseurs représentant différents sports schématisés. Turin et l’Italie accueillent le monde. Le rouge omniprésent dans les premières minutes du spectacle et maintenant remplacé par le bleu, le blanc et le vert. Les sept pays alpins (Slovénie, Autriche, Suisse, Allemagne, Liechtenstein, France et Italie) seront à l’honneur à travers des danseurs déguisés en sapins et en boules de neige. Avec 581 médailles gagnées depuis 1896, l’Italie pré- sente alors vingt-six champions du passé, habillés par Giorgio Armani. Ils entourent Carla Bruni, native de Turin, qui remet le drapeau italien aux Carabiniers, dont la première compagnie a été créée dans la capitale du Piémont. Ils le hissent au son de Fratelli d’Italia, l’hymne national chanté par une jeune fille. Le drapeau flottera sur le stade durant tous les Jeux. Les Grecs entameront alors la parade des athlètes qui s’achèvera, 53 minutes après, évidemment par l’entrée des Italiens. Le final avec Luciano Pavarotti Le passé et le futur de la création transalpine seront évoqués à travers la Divine Comédie de Dante, la commedia del arte et la Vénus de Botticelli, incarnée par le mannequin tchèque Eva Herzigova, résidente turinoise. L’avant-garde de l’art du pays sera représentée par Roberto Bolle, danseur étoile de la Scala de Milan, qui interprétera une chorégraphie d’Enzo Cosimi. Ce sera l’heure de la partie officielle de cette cérémonie avec les discours de Valentino Castellani, président du comité d’organisation, et de Jacques Rogge, président du CIO. Puis, le président de la République Carlo Ciampi prononcera la fameuse phrase : « Je déclare ouverts les XXes Jeux Olympiques d’hiver de Turin. » Le drapeau olympique entrera alors dans le stade, porté comme voilà quatre ans à Salt Lake City par des hommes et des femmes de prestige. L’hymne olympique et celui des Jeux de Turin résonnent avant que Giorgio Rocca, le slalomeur italien, ne prête serment des athlètes avec un juge. Le spectacle reprend avec des acrobates qui précèdent l’arrivée de la flamme olympique après 64 jours d’un périple de 11 300 kilomètres. Le dernier et 10 001e relayeur devrait être, en fait, un collectif de plusieurs anciens champions italiens : la fondeuse Stefania Belmondo, la plus titrée aux JO avec dix médailles, les skieurs Deborah Compagnoni et Alberto Tomba, tous deux triples champions olympiques, et des relayeurs du 4 × 10 km de ski de fond, sacrés à Lillehammer en 1994. Le brasier entourera les athlètes et montera à 55 mètres pour embraser la vasque dessinée par Pininfarina. Une vasque en dehors du stade afin que les Turinois puissent la contempler sans entrer dans l’édifice. Puis viendra la phase finale du spectacle avec l’interprétation de la célèbre ode à la paix de John Lennon Imagine, tandis que des danseurs forment une colombe sur la partie nord du stade. Un grand rideau s’ouvre, un énorme lustre descend doucement : nous sommes dans le plus grand opéra du monde. Le ténor Luciano Pavarotti, récemment retraité, apparaît et chante Nessum dorma de Turandot. Les XXes Jeux d’hiver peuvent commencer. ALAIN LUNZENFICHTER SKI ALPIN – DESCENTE HOMMES IL L’AVOUE humblement. Là-haut, il ne faisait pas le malin. La faute à ce sort coquin qui lui avait offert le dossard 1, et donc l’honneur, comme il dit, « d’ouvrir la descente, mais aussi d’ouvrir les Jeux puisque c’était la première épreuve chronométrée ». Alors dans la cabane, au sommet de la Kandahar Banchetta, Yannick Bertrand avait « la boule », hier matin, avant LA MÉTÉO Lille 4 1 Brestt FFoott (L 2), 2) reç eçoit ço Crréteil é Lorient ient FFoott (LL 2), 2) reç eçoit ço Clerm mont 4 -2 avec 2 -2 Am mie iens S Sedan Le Havre FFoott (L 2), 2) reç eçoit ço Reims Caen 2 0 Metz Pa is 4 Pari F t (L 2) Foot 2), St Strasbourg 0 reçoit eçço Sète Sè Marcoussis 0 RRuugby, b entra t aîîn înem mennt équipe de France 1 Tours rss 4 -2 La Rochelle Bordeaux Biarritz iarritz Châteeauroux Châ eau x Foot (L 2), reç eçoit ç Amiens ço 3 -1 4 1 0 -2 3 -2 2 -3 Nanttes 7 4 4 1 3 -1 4 2 4 2 Dijo joon Fooot (L 2), reç re eçoit eç ço Istres ço es 1 -1 Gueugn eugnon g Foot (L 2), reç eçoit çoit GGuuingam i mp 4 0 Toulouuuse se Turin 6 -2 JO d’hiver, céré rémonie d’o ’ouverturee Grenoble Foot (L 2), reç eçoit çoit SSedan d SSt-Laurent-du-Var - Menton 12 4 CCyclisme li De Rhône-Alpes 0 Tarbes ((Tour Méditerranéenn, 4e étape) 6 à l’Auvergne, l’Alsace, 9 la Haute-Normandie et jusqu’au Nord-Pas5 Perp Perpignan de-Calais, les nuages dominent, ne laissant Bastia as a 14 la place qu’à quelques éclaircies. Averses de pluie Foot (L 2), 5 et de neige mêlées près des frontières belges. reç eçoit ç Laval ço En revanche, des plaines du Roussillon à Provence-Alp ce-AlpesCôte d’Azur,, le soleil est bien présent p . LA QUESTION D’HIER D’ailleurs, la Banchetta de Sestrières, parfaitement préparée, arrosée sur le sommet, sur une neige compacte et accrochante, fait l’unanimité. Un seul reproche pointe, le manque relatif de vitesse dans un tracé plutôt tournant. Daron Rahlves joue ainsi volontiers les porte-parole. « J’aime cette piste, c’est une descente mouvementée. Même si l’on ne prend pas la vitesse que l’on pourrait espérer », lâche ainsi l’Américain, épris des lieux depuis sa victoire, en mars 2004 à l’occasion des finales, dernière visite de l’alpin ici. Le Californien a d’ailleurs repris ses bonnes habitudes puisqu’il a signé le meilleur temps de ce test initial. Et largement ! Il colle plus d’une seconde à tous les autres. Un écart impressionnant mais peu significatif tant, derrière, et notamment ses dauphins autrichiens Walchhofer (2e à 1’’21) et Maier (toujours diminué par un rhume et 3e à 1’’27), rares sont ceux qui ont skié à plein régime. Fritz Strobl, le champion olympique, est 7e à 1’’66. Bode Miller, loin d’être encore totalement concerné, termine 16e à 2’’75. En sélection avec Andreas Buder, Klaus Kröll a quant à lui pris une belle option sur le quatrième ticket autrichien qui sera distribué tout à l’heure. Antoine Dénériaz voulait profiter de sa matinée pour « se mettre en confiance et être déjà devant ». Opération totalement réussie malgré « quelques petites courbes ratées ». Sixième, à 1’’53 de Rahlves mais seulement 0’’32 de Walchhofer et juste devant Pierre-Emmanuel Dalcin surpris de se retrouver si haut malgré ses imperfections, « Tonio » confie avoir « eu des bonnes sensations dès la reconnaissance ». Il se sent bien et ça se voit, ça s’écoute. « J’aime bien cette piste, affirme-t-il. Ça ressemble à des endroits où j’ai déjà fait de belles choses. » Il pense à Val Gardena et c’est bon signe. Dans RÉSULTATS DESCENTE HOMMES. Premier entraînement : Rahlves (USA), 1’49’’46 ; Walchhofer (AUT), 1’50’’67 ; Maier (AUT), 1’50’’73 ; Kröll (AUT), 1’50’’85 ; Dénériaz, 1’50’’99 ; Dalcin, 1’51’’00 ; F. Strobl (AUT), 1’51’’12 ; Svindal (NOR), 1’51’’21 ; Buechel (LIE), 1’51’’28 ; … Kjus (NOR), 1’51’’72 ; Bertrand, 1’52’’09 ; Aamodt (NOR), 1’52’’18 ; Miller (USA), 1’52’’21 ; Kernen (SUI), 1’52’’52 ; Buder (AUT), 1’53’’45 ; Raich (AUT), 1’54’’40 ; Grange, 1’57’’12 ; Bourgeat, 1’57’’60. SKI DE FOND DEUX FONDEURS DIMINUÉS. – Aurélie Perrillat, qui souffre d’un pied depuis le stage de Montgenèvre (à cause d’un frottement de sa chaussure), a dû être mise au repos pendant une dizaine de jours depuis la mi-janvier, et ne participera pas à la poursuite dimanche. Jean-Marc Gaillard, lui, est incertain pour cette même épreuve. Victime d’une légère déchirure à la cuisse lors de l’épreuve de Coupe du monde de Davos, le week-end dernier, il pourrait laisser sa place à Christophe Perrillat. Aux Jeux Olympiques de Turin, la France battra-t-elle son record de onze médailles ? PATINAGE ARTISTIQUE OUI ......................................................................................... 31 % NON ....................................................................................... 69 % (nombre de votants : 49 655) Selon le résultat de vos votes sur lequipe.fr et par SMS Le champion du monde suisse, qui souffrait d’une distension du ligament externe, a effectué plusieurs sauts sans ressentir de douleur mais, en revanche, a éprouvé une légère gêne sur les pirouettes. À la suite d’un problème technique, l’intitulé de la question d’hier sur Internet ne correspondait pas à la question parue dans le journal. cet autre jardin italien, le grand de Morillon a en effet déjà triomphé deux fois… Il est dans le coup et compte bien le confirmer aujourd’hui et demain pour les deux derniers entraînements avant la grande explication, dimanche. La descente olympique. Celle qui les fait tous fantasmer et qui a finalement un peu commencé hier matin… – B. L. LAMBIEL BON POUR LE SERVICE. – Comme prévu, Stéphane Lambiel a retrouvé la glace mercredi à Genève, après sept jours sans entraînement en raison d’une blessure au genou droit. ZAZOUI RATE L’ENTRAÎNEMENT. – Muriel Zazoui, l’entraîneur des danseurs Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder, a eu beau remuer ciel et terre, elle n’a pu assister hier PAS DE DESCENTE POUR GUAY. – Blessé au mollet gauche à l’entraînement avant les épreuves de GarmischPartenkirchen, les 28 et 29 janvier, Erik Guay espérait être remis pour la descente olympique. Mais les soins intensifs n’ont pas suffi et le meilleur descendeur canadien a dû renoncer à la course de dimanche. Il espère désormais être sur pied pour le super-G, le 18 février. SESTRIÈRES. – L’Américain Daron Rahlves s’est senti à l’aise, hier, lors du premier entraînement de la descente en réalisant le meilleur temps. Il sera dimanche un sérieux candidat au titre olympique. (Photo Olivier Morin/AFP) SKI FREESTYLE LAOURA CONFIANTE. – À la veille d’attaquer leur quatrième jour d’entraînement aujourd’hui à Sauze d’Oulx, sur la piste olympique, Sandra Laoura et son entraîneur Fabien Bertrand étaient confiants. « La piste est plutôt rapide, avec de petites bosses, et cela me convient. Il me reste encore une séance pour parfaire mes sauts et tout sera OK », confiait la bosseuse, qui sera en piste pour une médaille demain. Bertrand, qui a mis au point le programme de Laoura, était tout aussi serein après avoir vu la concurrence à l’entraînement. « Sandra a bien travaillé ses sauts, un hélico en haut et un back flip en bas. Toutes celles qui ont tenté des sauts désaxés se sont mal posées ou sont tombées. Je pense que tout se jouera sur l’engagement, et pour cela on peut faire confiance à Sandra. Il nous reste une séance d’entraînement pour travailler encore le deuxième saut, et après… il faudra appuyer sur “play” ! » à leur entraînement à la patinoire olympique faute de disposer d’une accréditation. Les Lyonnais rentrant en effet chez eux dès hier soir pour y rester jusqu’à mardi, et la délégation française ne disposant pas de laissez-passer en nombre suffisant, dame Zazoui ne sera accréditée qu’à ce moment et hier, elle a donc dû patienter dehors pendant que ses protégés testaient la glace turinoise. SNOWBOARD BONNE NOUVELLE POUR DE LE RUE. – Xavier De Le Rue, grand favori du snowboard-cross, qui souffre d’un trait de fracture à la cheville gauche depuis la mi-janvier, était censé reprendre l’entraînement le 13 février, soit trois jours avant l’épreuve olympique. Son état s’étant amélioré un peu plus vite que prévu, il se testera finalement dès dimanche sur la neige de Chamonix. LE BOARDER PRESQUE PRÊT. – Le parcours de snowboardcross, dont l’arrivée jouxte le pipe de Bardonecchia, est presque achevé. On devine déjà qu’il sera très sélectif et qu’il réclamera un engagement total de la part des athlètes. Avec ses virages extrêmement relevés et ses bosses hautes, il ne présente pas de difficultés techniques majeures, mais devrait offrir du spectacle. PAGE 2 VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge d’attaquer le premier des trois entraînements au programme. « Ce sont mes premiers Jeux et je découvrais la piste », s’excuse presque le Français, tout sourire. Car une fois l’émotion enfouie, « Bambou » s’est régalé. Même s’il a abordé ce baptême avec une relative prudence (13e chrono). « J’ai pris de la marge notamment sur les sauts », raconte-t-il, totalement séduit par le profil de la descente olympique, tout en mouvements de terrain et sans répit. de notre envoyé spécial Bleu Rouge SESTRIÈRES – Jaune Bleu Jaune L’Américain a dominé le premier entraînement devant Walchhofer et Maier. Dénériaz et Dalcin sont dans le coup. Noir Noir Rahlves, chef de bande 3 Bleu Rouge Noir Jaune JEUX OLYMPIQUES Dimanche 19 Lundi 20 Mardi 21 Mercredi 22 Jeudi 23 Vendredi 24 Samedi 25 Dimanche 26 Ski de fond f Ski alpin alpi p Combiné nordique Combin q Snowbo Snowboard Biathlon Ski alpin Biathlon Ski de fond f Relais H (10 heures) Géant H (9 h 30 et 13 heures) Ski alpi alpin Sprint (saut : 11 heures ; ski de fond : 14 heures) Saut à skis Saut ski Supper-G F (12 heures) Géant parallèle H (13 heures) Biathlon Épreuve par équipes (18 heures) Relais F (12 heures) Ski ki alpin Relais H (12 heures) Snowbo Snowboard Slallom F (14 h 45 et 17 h 45) Patinage aartistique Patinag Curling Géant a parallèle F (14 heures) Short-track Short-tr hort-track hort-tr Libre danse (19 heures) Géant F (9 h 30 et 13 heures) Départ en ligne H (10 heures) Départ en ligne F (12 heures) Ski alpin alpi Finaale H (17 h 30) 50 km départ en ligne H (10 heures) Hockey su sur glace Slaalom H (15 heures et 18 h 30) Finale H (14 heures) Patinage aartistique Patinag Relais F (19 h 30) Libre F (19 heures) Allumez le feu ! Les XXes Jeux d’hiver s’ouvrent ce soir à Turin. La capitale du Piémont veut susciter la passion autour de « ses » Jeux. Dès aujourd’hui, la quinzaine olympique (10-26 février) accueille près de 2 500 athlètes dans les deux pôles de compétition répartis entre Turin et les sites de montagne établis autour de Sestrières, près de la frontière française, à 100 kilomètres à l’ouest de la capitale du Piémont. Le chantier est à peine clos, alors que les épreuves débutent demain. SAN SICARIO. – Belle agitation, hier, pour les biathlètes qui effectuaient les derniers réglages. Demain, c’est là, à l’issue du 20 km individuel hommes, que seront décernées les premières médailles de la quinzaine olympique. (Photo Pierre Lahalle) SESTRIÈRES – (ITA) de notre envoyé spécial ses troisièmes Jeux (Salt Lake City, Athènes et Turin) au sortir d’années de mise en place légèrement agitées. À Salt Lake City, quelques mois seulement après les attentats du 11 septembre, il lui a fallu gérer la tension politique autour d’un tel événement et digérer le scandale de l’« Icegate » en patinage artistique autour du résultat de la compétition des couples. La Fédération internationale (ISU) a été sommée de réformer le travail des juges. Toujours en 2002, la quinzaine dans l’Utah s’était conclue sur un coup d’éclat de la lutte antidopage débusquant in extremis les fondeurs espagnol Mülhegg et russes Lazutina et Danilova, tous médaillés d’or. En quatre ans, l’Agence mondiale antidopage (AMA) n’a pas relâché ses efforts, donnant du crédit à Rogge et au CIO dans la course-poursuite, pas si vaine que ça, derrière les tricheurs. Jacques Rogge, dont le pouvoir sur son assemblée a été « chahuté » par des membres du CIO, lors de la désignation, à Singapour, de la ville hôte des Jeux de 2012, a passé les obstacles. Il lui reste un peu plus de trois ans, d’ici à la fin de son mandat en 2009, pour asseoir sa méthode. Le bon déroulement des Jeux de Turin ne pourrait qu’être versé à son crédit. Pour rebondir à l’avenir, le sport français, touché au moral par la défaite de Paris dans la course aux Jeux de 2012, a besoin de l’élan olympique. Aussi perçoit-on dans l’optimisme affiché par Jean-François Lamour, le ministre des Sports, sur un nombre élevé de médailles, l’envie de passer aux actes dès cette quinzaine piémontaise. Les 88 athlètes de la délégation défilant ce soir au Stadio Olimpico derrière leur porte-drapeau, le bobeur Bruno Mingeon, trente-huit ans, doyen des Bleus, ont de quoi avancer avec quelques certitudes dans ces Jeux. 89 athlètes représentent la France La France était présente dans quinze disciplines à Salt Lake City, elle n’apparaît que dans dix, ici en Italie. Sur un plan comptable, la délégation (116 athlètes dans l’Utah) est passée Cérrémonies d’ouverture et de clôture Skki de fond Pattinage artistique Bobsleigh Villlag lage olympique Biaathlon Hocckey sur glace Skeeleton Ski alpin Saaut à skis Paatin atinage de vitesse Snowboard wbo d Combiné nordique Shoort-track -t L ge Lug Modanee Ski acrobatique obat Cuurling Ca Caselle Tunnel du Fré réjus éj SS 24 SP 24 A 32 A Avigliana T RIN TURIN N Oulxx Pragelato g SP 58 U Usseaux 9 Sauze d’Oulx SR Cesana San Sicario Montgenèèvree 23 Sestrières SS 589 SP P 23 A 55 Cesana Pa Brian ria ia çon Pinerolo 3 SP 2 N 94 0 4 km FRANCE ÉTIENNE BONAMY « Ce n’est qu’un jeu » PRAGELATO – de notre envoyée spéciale A 32 monde de ski de fond, Vincent Vittoz, a un profil de leader. Et même l’enthousiasme du jeune Jason Lamy-Chappuis, surprenant auteur de deux podiums en combiné nordique cet hiver, ou celui des représentants du short-track ont de quoi séduire. Si cet esprit venait habiter le ski alpin et le patinage artistique, disciplines où la France entretient une relation passionnelle avec les Jeux d’hiver, ce serait parfait. Les quatre médailles de l’alpin et le titre en danse d’Anissina-Peizerat en 2002 mettent indirectement la pression sur Carole Montillet, JeanPierre Vidal, Brian Joubert et quelques autres. À ce niveau d’excellence, la réussite ne se négocie pas. JASON LAMY-CHAPPUIS, dix-neuf ans, deux podiums en Coupe du monde de combiné nordique, va vivre ses premiers Jeux en famille. Les sites, les 15 disciplines Bardonecchia symboliquement sous la barre des 100 engagés (89) mais cette cure d’amaigrissement n’a pas fait fondre tous les espoirs d’améliorer le « record » de médailles (11) établi en 2002. Franchement, les absences de l’équipe de hockey sur glace (pourtant présente cinq fois de suite de 1998 à 2002), d’une représentante féminine en patinage artistique, des sauteurs à skis, des lugeurs, du curling ou du patinage de vitesse ne privent d’aucune chance de podium la délégation tricolore. En revanche, la densité d’athlètes performants présents en biathlon ou snowboard (16 à Bardonecchia contre 12 en 2002) éclaire singulièrement les ambitions tricolores. Le champion du ITALIE VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 « MES PREMIERS JEUX vont commencer par une déception : ce soir, je ne pourrai pas assister à la cérémonie d’ouverture car je serai en action dès demain matin, pour le combiné nordique individuel. Depuis que j’ai obtenu deux podiums en Coupe du monde (deux troisièmes places), mon téléphone sonne souvent et, à l’autre bout du fil, on me parle de pression, de médailles. Moi, je crois que j’arrive à rester réaliste. Je me suis fixé comme objectif une place dans les dix premiers et je sais que je serai très heureux avec ça. « Dix-sept bonnets pour la famille » J’ai gagné ma sélection au mois de décembre et depuis, je rêve de ces Jeux comme d’une grande fête. Dans ma famille, autour de moi, tout le monde s’arrange pour me faire sentir que c’est un événement exceptionnel, de ceux qui n’arrivent qu’une fois dans la vie. Je suis né aux États-Unis, de mère américaine, et une de mes tantes, deux cousines et ma grand-mère vont quitter leur ranch du Montana, où on élève du bétail, pour découvrir l’Europe. Ma grand-mère, qui souffre d’une maladie respiratoire, a même emporté ses bouteilles d’oxygène ! Pour les accueillir, mes parents ont pris une semaine de vacances et tout le monde va loger dans un appartement pas loin de Sestrières. À Noël, sous le sapin, presque tout le monde a trouvé un billet pour les Jeux. Mon grand-père jurassien, qui a fait du saut quand il était jeune, sera dans les tribunes alors que, je crois, il n’est jamais sorti de France. Il a rajeuni de vingt ans ! Sa femme, ma grand-mère, a tricoté dix-sept bonnets pour tous les enfants de la famille, les cousins, les copains, qui viendront me voir, en bus, de mon village de Boisd’Amont. Sur l’arrière, elle a brodé les anneaux olympiques ; sur les oreilles, elle a mis un petit sauteur et un skieur de fond. Et puis, sur le devant, elle a inscrit : “Allez Jason !” Un jour, en souriant, elle m’a dit : “Si ça se passe bien pour toi, je pourrai remplacer le mot Allez par Bravo.” Je n’ai pas peur des Jeux. Je veux dire par là que je ne suis pas crispé à l’idée de sauter devant 8 000 spectateurs. J’aime bien quand il y a du monde, j’écoute les cris du public, le speaker qui met de l’ambiance et ça me donne de l’énergie. Pourtant, depuis que je suis certain d’y aller, j’ai essayé de ne pas trop y penser. Pour me changer les idées, quand je rentre chez moi, je vais voir mes trois petits cousins. Ils ont entre dix et douze ans et ils font du combiné et du saut spécial. Bien sûr, je suis un peu leur idole mais moi, j’aime les regarder. Quand ils rentrent de l’école, ils se précipitent dans un champ de neige, derrière chez eux, pour construire un petit tremplin. Ils sont capables d’y passer des journées entières, à sauter dessus, inlassablement. Ils me rappellent moi, quand j’étais enfant. Ils me rappellent que ce que je vais vivre, au fond, n’est qu’un jeu. » DOMINIQUE ISSARTEL 1,01€ /appel depuis un fixe - Conditions sur 118008.fr PAGE 3 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge cante, le secrétaire d’État, ancien patron du Comité national olympique. De l’enjeu économique, on a vite glissé à la querelle d’intérêts politiques et même législatifs quand il s’est agi de l’application de la loi italienne sur le dopage. Et, pendant ce temps-là, doucement, le chantier avançait, repoussant à plus tard toutes les interrogations. Aujourd’hui, il n’y a pas qu’à Turin que l’on a hâte de juger sur pièces. L’échéance des Jeux constitue en effet toujours une prise de température révélant l’état de forme du CIO. Jacques Rogge, élu en juillet 2001 à la tête de l’entité olympique, a déjà dépassé la moitié de son mandat de huit ans. À Turin, il va vivre en patron Bleu Rouge Quatre décennies plus tard, les Jeux sont plus grands et plus éparpillés. Des 821 athlètes et 32 nations en 1956, on est passé à 82 pays et près de 2 600 sportifs (record établi hier) en ce mois de février 2006. Au cœur de Turin, c’est par l’immense corso Unione Soviètica que l’on se rapproche du nouveau Palasport où se disputera le tournoi de hockey sur glace masculin, à côté du Stadio Olimpico, l’ancien Stadio Comunale rénové où jouait la Juventus de Michel Platini jusqu’au début des années 90. Mercredi, encore, l’actualité de la Vieille Dame et du Championnat transalpin de football passionnait davantage les Italiens que les ultimes préparatifs de l’ouvrage olympique. La bulle se crèvera sans doute avec les éclats de la cérémonie d’ouverture, ce soir. Comme d’habitude. En 1999, portée par la volonté du clan Agnelli, propriétaire de la FIAT et fondateur de la station de Sestrières, la candidature de Turin semblait encore rallier l’unanimité autour d’elle sur son sol. En un peu plus de six ans, le dossier piémontais n’a pourtant évité aucun piège. Un budget vacillant a obligé le gouvernement de Silvio Berlusconi à assurer la rallonge financière indispensable en échange de la mise en place d’un « superviseur » avec Mario Pes- Jaune Bleu Jaune Turin veut passionner toute l’Italie Noir Noir VOILÀ DOUZE ANS que la « vieille » Europe attend le retour du rendezvous olympique hivernal dans ses montagnes. Depuis les neiges et le froid polaire de Lillehammer (Norvège) en février 1994, la flamme a réchauffé Nagano au Japon en 1998 et Salt Lake City aux États-Unis, quatre ans plus tard. En attendant ce jour J, Turin, élu au printemps 1999, s’est hâté lentement pour mettre les derniers coups de pelle à son chantier. Quelques semaines de plus n’auraient sans doute pas été inutiles. Il faudra faire sans. Dans leur course contre la montre, bien plus que les efforts consentis pour toiletter la capitale piémontaise, rénover le Stade olympique et construire les installations, les organisateurs turinois se sont surtout épuisés à appeler à la mobilisation nationale sur un sujet aussi rassembleur que les Jeux Olympiques. Une opportunité rarissime de ce côté des Alpes puisque l’Italie, avant Turin, n’avait accueilli qu’une seule fois l’événement hivernal, il y a quarante ans, à Cortina d’Ampezzo. En 1956, le patinage artistique se disputait encore en… plein air mais la télévision allait diffuser les Jeux d’hiver pour la première fois. Et une équipe d’URSS y effectuait enfin son apparition. 4 Bleu Rouge Noir Jaune JEUX OLYMPIQUES « Une mission somptueuse » JEAN-CLAUDE KILLY, président de la Commission de coordination des JO, se livre sur les difficultés rencontrées par Turin. Et sur l’échec de Paris 2012. Jean-Claude Killy a présidé, au nom du CIO, la Commission de coordination des Jeux Olympiques de Turin. Cette expérience et sa propre histoire en font le témoin idéal pour parler des Jeux d’hiver. Depuis ceux à Innsbruck en 1964, il n’a manqué que ceux de 1976. Il a été successivement skieur (et triple médaillé d’or en 1968), consultant, organisateur, membre puis président de la Commission de coordination. « J’ai vu ces Jeux grandir, se transformer, aller vers plus de rigueur, d’excellence, de puissance. » Cet amoureux de l’olympisme revient aussi sur l’échec de Paris 2012, qui reste une souffrance. « VOUS AVEZ DÉJÀ VU en partie la cérémonie d’ouverture. Elle vous plaît ? – Elle sera magnifique et fellinienne. Ce soir, au Stadio Olimpico, surgira l’Italie qu’on aime, celle du passé et de l’avenir, de l’élégance et de la créativité. Une porte d’entrée éblouissante sur ces Jeux italiens. Cette ouverture concrétisera sept ans d’attente et d’efforts. Elle annoncera la fin de notre mission, sans que nous puissions en connaître le résultat. D’où l’émotion, peut-être la fébrilité. Une mission somptueuse, parce qu’entièrement tournée vers la pérennité de l’olympisme, seule vraie raison d’un engagement pareil. '' plaisanterie à côté de Turin ! J’ai été un témoin privilégié des problèmes. Ces Jeux, obtenus avec les garanties d’un gouvernement de gauche, ont été réalisés par un gouvernement de droite. La région, elle, était à droite, elle se situe maintenant à gauche… Il a fallu que tous admettent que l’intérêt de l’olympisme devait prévaloir, qu’ils comprennent qu’à travers Turin, l’Italie tout entière serait jugée. Même si on a toujours eu confiance dans le génie italien, la mise en place a été difficile jusqu’au bout. – Finalement, qui maîtrisera le contrôle antidopage ? – Un accord a été trouvé avec le ministre de la Santé italien, dont un récent décret avait surpris. Cet accord intègre à la commission antidopage, constituée de membres du CIO, du TOROC (Comité d’organisation) et de l’AMA (Agence mondiale antidopage), les représentants de ce ministère de la Santé. Il ne pouvait en être autrement. On ne passe pas au-dessus des lois d’un pays. Malgré les promesses faites lors de l’attribution des Jeux, engageant l’État italien et certifiant que la réglementation serait celle du Code mondial antidopage. – Et le budget ? – Le budget final avait été repoussé très tardivement. Un revirement in extremis du ministère des Finances… Rappelons que le budget de fonctionnement se monte, quand même, à 1 milliard 200 millions ! Afin de parvenir à l’équilibre, Turin et la région se sont engagées à garantir 30 millions d’euros. Et la Loterie olympique, créée par les finances, 30 autres millions. La billetterie a également fini par décoller. Dans ce secteur, les objectifs financiers sont atteints à 85 %. – À plusieurs reprises, la flamme olympique a été prise pour cible à l’occasion de manifestations diverses. Quelle est votre opinion sur ce que l’on pourrait appeler une transgression ? – Je pourrais m’appesantir sur la tristesse ressentie quand on s’attaque à un symbole de paix, et cela quelle que soit la cause que l’on cherche à défendre. Je préfère penser que ces épisodes malheureux sont, pour la flamme olympique, la reconnaissance de son importance dans le monde tel qu’il est. – Giovanni Agnelli (ex-patron de la FIAT), lui-même, avait obtenu ces Jeux avant de mourir. Croyez-vous encore possible d’attribuer des Jeux d’hiver à une ville de plaine ? – Mais Vancouver, qui accueillera les Jeux 2010, est dans une configuration proche ! Là-bas, le ski sera à une heure et demie. Les Jeux doivent être malléables et impérativement s’adapter à la ville désignée. On se rappelle les Jeux compacts de Lillehammer. Pourtant, la descente était à une heure et demie de voiture et l’aéroport était à Oslo ! – En sept ans, vous avez dû voir Turin se transformer – C’est phénoménal. Turin, c’était FIAT. Quand la ville a obtenu les Jeux, FIAT se portait mal. Turin se voyait sans avenir. Aujourd’hui, la ville n’est plus la même. Obligée par l’olympisme, elle a largement changé d’image. Et FIAT retrouve la forme. – Pourquoi les Jeux d’hiver sontils si compliqués à organiser ? – Très sincèrement, je crois que des Jeux d’hiver sont plus difficiles à mettre en place que des Jeux d’été. Même si on a toujours eu confiance dans le génie italien, la mise en place a été difficile jusqu’au bout '' La flamme olympique passait par Albertville ce lundi 6 février. Fort logiquement, Jean-Claude Killy, qui était coprésident des Jeux d’hiver dans cette même ville en 1992, fit partie des relayeurs. (Photo Pierre Augros / Le Progrès / PQR) – Vous quittez la commission de coordination des Jeux d’hiver. N’avez-vous aucun regret ? – Avant de m’arrêter, j’aurais aimé coordonner les Jeux d’été, par exemple ceux de Pékin 2008. – Il aurait fallu que Paris obtienne les Jeux ! – Mais un Français ne peut pas coordonner des Jeux à Paris ! Coordonner des Jeux et les organiser, ce n’est pas le même métier. Pas du tout. Turin est une mission de technicien pur et dur. Obtenir les Jeux pour son pays est une satisfaction d’un tout autre ordre. – Après le vote à Singapour, qui a consacré Londres aux dépens de Paris, on vous a vu pleurer… – J’avais les yeux rougis. C’était la fatigue. (Il sourit.) J.O. de Turin '' – Mon désaccord avec ce responsable et son bras droit (Armand de Rendinger) est de notoriété publique. Il n’y a plus eu de relations entre lui et moi à partir d’octobre 2004. Tant d’énergie, tant d’argent, tant de mecs bien qui ont bien travaillé… En plus, les politiques se sont très bien tenus, se sont même bien entendus. Jean-François Lamour a été solide et sûr. Bertrand Delanoë, qui n’est pas exactement de mon bord politique, a fait un excellent travail. Il n’a jamais voulu s’occuper de la candidature au quotidien. C’est par défaut qu’il l’a fait. – Huit mois après, la blessure est toujours aussi vive... – Les occasions manquées m’horripilent. Mais c’est la dernière fois que j’en parle. Chaque fois, ça me déglingue. Je vais déchirer ma documentation, mes papiers, même les lettres au maire de Paris. Et ce sera fini. – Les Jeux de Turin débutent. Quelle est votre définition actuelle de l’olympisme ? – J’ai une relation à l’olympisme un peu idéalisée. On s’aperçoit de plus en plus que ses valeurs sont les valeurs de tous les jours. J’en citerai deux : la rencontre, et donc la fraternité, qui permettent de gommer tous les préjugés, toutes les différences, tous les racismes. J’aimerais que l’olympisme soit la maison parfaite, le refuge ultime où l’on prenne ses références sportives et humaines. » OLIVIER MARGOT REPÈRES JEAN-CLAUDE KILLY a soixante-deux ans. Il est né le 30 août 1943 à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Veuf de la comédienne Danielle Gaubert, père de trois enfants, il réside à Cologny, près de Genève (Suisse). Il a trois ans quand sa famille s’installe à Val-d’Isère. Sa carrière de skieur, dans l’équipe de France d’Honoré Bonnet, est prodigieuse. Somptueux vainqueur du slalom de Kitzbühel en 1965, il remporte la descente et le combiné des Championnats du monde à Portillo au Chili en 1966. En 1967, il gagne la Targa Florio (automobile). La même année, il survole la première Coupe du monde de ski, obtenant 225 points, soit le maximum possible. Il renouvelle cette victoire l’année suivante. Aux JO de Grenoble, en 1968, il remporte les trois médailles d’or (descente, géant et slalom) et le titre mondial du combiné. À vingt-quatre ans, il quitte le ski. En 1969, grâce à son agent Mark McCormack, il fait de la promotion pour General Motors, les skis Head, United Airlines… En 1972, il est champion du monde de ski professionnel. En 1982, il remporte l’oscar de l’exportation pour la société de vêtements de sport Veleda-Killy. De 1987 à 1992, en compagnie de Michel Barnier, il préside aux JO d’hiver d’Albertville. Puis il devient, en 1993, président d’Amaury Sports Organisation (ASO), qui organise notamment le Tour de France. Élu, en 1995, membre du CIO, il devient, entre autres missions, membre de la commission de la coordination des Jeux d’hiver de Lillehammer (1994), de Nagano (1998), de Salt Lake City (2002), avant de présider celle des JO de Turin 2006. Il a participé à l’aventure de Paris 2012 et préside les Championnats du monde de ski de Val-d’Isère 2009. Il est également membre du conseil d’administration de Coca-Cola et administrateur du groupe Rolex. Jean-Claude Killy est grand officier de la Légion d’honneur. 30 Photo France 2 / Pierre Guibert Photo Digital Vision Photo France 2 / Pierre Guibert Chaque fois que je reparle de cet échec (de Paris 2012), cela me rend littéralement malade. J’ai fait ma partie, je crois, celle qui m’était allouée. Mais je n’en suis pas sûr K.-O. Jamais. Singapour est le reflet du parcours de la France et de la perception que les votants en ont eu. – Quelles sont les autres explications à cette défaite ? – Il y a eu trop souvent confusion entre l’accessoire et le principal, entre le cosmétique et la moelle. Le principal, ce sont les membres votants. Cette candidature a trop été tournée vers le franco-français. Placer “Paris 2012” au fronton de l’Assemblée nationale ou sur la tour Eiffel, par exemple, c’était beau, c’était bien, mais c’était de l’accessoire. – Le quatrième tour de scrutin, qui a scellé la victoire de Londres, n’a-t-il pas, simplement, révélé un certain isolement international de la France ? – Le vote de Singapour est intervenu un mois seulement après le non au référendum. C’était vivace. Exemple de l’effet référendum : trois des votants italiens sur quatre ont voté contre nous, ils l’ont dit dans la presse, alors que depuis un an et demi, les yeux dans les yeux, ils nous avaient garanti leurs voix. Trois voix – et je ne parle même pas de celles de l’Europe de l’Est –, c’est ce qui sépare la défaite de la victoire. Bien sûr, il y a eu d’autres raisons. L’éviction du gouvernement de Michel Barnier, ministre des Affaires étrangères et coorganisateur des Jeux d’Albertville, fut une erreur politique. C’était mettre sur la touche l’un des Français les plus respectés par le votant de base du CIO. Michel Barnier bossait sur le dossier comme un fou. Tout s’est passé comme si on n’avait pas vu venir Londres. On a mal utilisé nos champions. Et en face, il y avait Sebastian Coe, l’un des plus grands milers de l’histoire. Le CIO adore ça. Il nous a fait mal, c’est sûr. – Vous ne prononcez jamais le nom de Philippe Baudillon, le directeur général du Comité de candidature… heures de sport pour un week-end exceptionnel les 10, 11 et 12 février Coupe Davis le plus grand terrain de sport PAGE 4 VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge '' – Pourquoi, depuis le vote, avezvous si peu dit ce que vous aviez sur le cœur ? – Le responsable s’appelle Benazzi. Nous étions sous le choc, dans la salle, et déjà en règlement de comptes, quand Abdel nous a pris par l’épaule : “Les gars, faut rester solidaires !” Il avait tout compris. De toute façon, chaque fois que je reparle de cet échec, cela me rend littéralement malade. Je ne supporte pas la défaite. J’ai fait ma partie, je crois, celle qui m’était allouée. Mais je n’en suis pas sûr. Je ne me suis pas exprimé à mon meilleur. Je suis trop entier, trop perfectionniste, trop attentif au détail. – On conserve l’impression que Jacques Rogge, le président du CIO, n’a pas su tenir ses troupes. – C’est une erreur pitoyable. Kofi Annan est secrétaire général des Nations unies. Vous croyez vraiment qu’il tient dans sa main la totalité des délégués de tous les pays du monde ? C’est la même chose au CIO. – Comment Londres a-t-elle pu gagner ? – Parce que Paris a perdu ! Si notre candidature avait été compacte, avec des valeurs parfaitement identifiées et une attitude constante, elle se serait imposée. Car c’était le tour de Paris, ce n’était pas l’heure de Londres ! – Alors, pourquoi Paris a perdu ? – Tout Singapour s’explique par les deux ans qui ont précédé. Une compétition de ce niveau se gagne sur les détails. Et là… Déjà, quand on est demandeur, on regarde quelle est la cible. La cible, c’était 120 membres du CIO qui allaient voter, point. Aucun dossier, même excellent, ne gagne par Bleu Rouge Tournoi des VI nations populaire. On travaille avec le département de la Savoie, la région RhôneAlpes et avec Jean-François Lamour afin que ces Championnats servent l’avenir. Nous souhaitons les partager avec tout le ski français, nous voulons que des trains spéciaux amènent depuis Lyon la jeunesse des banlieues qui n’est pas exposée au ski, nous désirons la gratuité complète des épreuves. Et que le village soit en fête quinze jours durant, avec la soupe des Championnats du monde distribuée partout gratuitement. Jaune Bleu Jaune Pour des raisons de topographie et de météorologie. Par définition, ils ne peuvent se dérouler en un lieu unique. Et le risque existe du report des épreuves à cause du mauvais temps. Les retards de Turin 2006 ne proviennent pas de la ville même, ni du village olympique, ni des deux patinoires, ni de l’anneau de vitesse, où on peut mettre des ouvriers. Mais de la montagne en hiver. Les Jeux d’hiver, ce sont sept sports différents. Et le plus souvent, dans une géographie et des conditions climatiques différentes. – L’évolution des Jeux d’hiver vers une sophistication toujours plus grande, un budget sans cesse plus important, ne risquet-elle pas de les mettre en péril ? – Il faut voir le problème autrement. Les Jeux d’hiver sont un accélérateur technologique, un laboratoire extraordinaire. Dont les résultats produits sont, de plus, contrôlés par 10 milliards de téléspectateurs en audience cumulée. Donc pas le droit de se louper ! Dans tous les domaines, l’exigence monte. Et il faut fournir. En 1968, c’était Grenoble et De Gaulle. C’était aussi le système SECAM, les images télévisées en couleurs. À Albertville, nous avons été les premiers à faire des prévisions météo à 5, 10 ou 15 kilomètres. C’est ainsi qu’on a pu glisser le Géant hommes entre deux intempéries. C’est aussi à Albertville que, pour la première fois, la sécurité civile, la police, la gendarmerie, l’armée, ont travaillé ensemble. – Les Championnats du monde de ski 2009 à Val-d’Isère sont votre dernier grand défi ? – Ils se dérouleront dans un rayon de 800 mètres, grâce à notre “face-àface” : Solaise, la montagne pour les femmes, et Bellevarde, celle pour les hommes. Nous sommes guidés par un souci environnemental, qui n’a rien d’opportuniste. Ce sera un Championnat sans voitures. L’autre idée force est d’en faire une épreuve profondément Noir Noir – Vous présidez la Commission de coordination de ces Jeux après avoir été membre de cette commission lors des JO précédents de Lillehammer, Nagano et Salt Lake City. Pouvez-vous définir le rôle de cette commission et le vôtre ? – Mon positionnement, c’est de représenter le CIO, propriétaire des Jeux, auprès de ceux qui ont obtenu le privilège de les organiser. Cette commission est composée d’experts, membres du CIO ou non. C’est une entité très professionnelle, appelée à l’être toujours plus : on parle là de l’avenir des Jeux et, quand même, d’une franchise de plusieurs milliards de dollars ! Ses buts : le transfert des connaissances ; la protection des valeurs sportives, humaines, sociales de l’olympisme ; le respect de la franchise représentée par les cinq anneaux. Nous n’avons pas le pouvoir. Le CIO ne veut pas être considéré comme l’organisateur et délègue cette organisation à un comité national. Nous avons de l’influence, mais celleci a des limites. C’est un jeu subtil et passionnant. – Comment s’est passée votre nomination ? – Je ne voulais pas y aller ! Je m’étais engagé pour Sion, ville rivale de Turin. Logique : je réside en Suisse depuis trente-huit ans. Turin est désignée en 1999, j’ai eu Samaranch (alors président du CIO) sur le dos six mois durant et j’ai craqué. Les raisons ? Samaranch d’abord. Ensuite, j’ai une véritable passion pour l’Italie, pays dont je parle très bien la langue. La frontière n’est qu’à six kilomètres de Val-d’Isère… Enfin, je pouvais développer mes connaissances propres. Avec cette présidence, même s’il s’agit d’un total bénévolat, j’aurais fait tous les métiers du sport. – Vous aviez été vice-président de la commission à Salt Lake City… – Nommé en plein scandale, j’avais été chargé d’aller stabiliser la situation car Salt Lake ne voulait plus des Jeux. Quand je suis arrivé, le FBI occupait deux étages des locaux du SLOG, le comité d’organisation ! J’ai tenté d’expliquer aux rédactions que le CIO n’était pas une bande de malfaiteurs internationaux. Au final, nous avons exclu six personnes, et le SLOG a été blanchi par le FBI… – Où avez-vous rencontré le plus de difficultés, à Salt Lake City ou à Turin ? – Salt Lake, franchement, c’était une 5 JEUX OLYMPIQUES Bleu Rouge Noir Jaune BIATHLON Bailly prend ses repères Les Françaises, emmenées par Sandrine Bailly, ont participé hier matin à leur premier entraînement à San Sicario. Avec le sourire. SAN SICARIO – de notre envoyée spéciale « UNE HEURE ET DEMIE, ce n’est vraiment pas beaucoup ! » En renfilant sa veste bleue, Sandrine Bailly est déçue. Elle en aurait bien repris une petite tranche d’entraînement, hier matin à San Sicario. En cette belle matinée, tout semble réuni pour ravir la chef de file de l’équipe de France femmes. Le soleil chauffe même tellement les peaux qu’il faut se pincer pour ne pas confondre entraînement et vacances ! « Les conditions étaient super, dira Bailly. La neige était dure, juste comme il fallait, le site est bien arrangé… Ça fait vraiment plaisir d’être là. » Après une paire de jours chez elle, à Ruffieu, dans l’Ain, Sandrine Bailly et les autres Françaises, qui auparavant avaient effectué un gros stage en altitude à Bessans, ont pris leurs quartiers olympiques mercredi soir dans le petit village de San Sicario, à quelques centaines de mètres du stade. Dans de charmantes maisons aux pierres anciennes au bout d’une toute petite route qui, dans quelques jours peut-être, pourrait être rebaptisée le chemin de la gloire. Car à vingt-six ans, la reine de l’hiver 2005 est l’une des grandes favorites. À l’instar des Allemandes Kati Wilhelm, aussi célèbre pour ses cheveux rouges que pour sa nomination comme porte-drapea u de la Mannschaft, ou d’Ushi Disl, la Française est l’une des plus courtisées à la sortie de l’entraînement. Les caméras, les micros fleurissent autour d’elle. Et qu’importe si cela empiète de quelques minutes sur sa séance de tests de ski, Bailly répond avec le même sourire. Raconte qu’on leur a formellement interdit de manger la neige car celle-ci contient une bactérie. Puis se moque de sa combinaison olympique, toute blanche et donc… très transparente : « On a vu que les médailles qu’on pouvait obtenir ne permettait pas vraiment de faire parler du biathlon, alors si nos tenues peuvent faire davantage connaître notre sport… » Mais c’est seulement lundi, que les femmes en blanc entreront en piste, avec le 15 km, l’épreuve la plus longue à leur agenda. Alors, hier, elles ne devaient pas tout donner d’entrée. Tel était en tout cas le mot d’ordre du coach, Pascal Étienne : « Les filles ont fait du bon travail. On est encore à quatre jours de la course et il ne fallait surtout pas perdre trop d’énergie mentale. Et comme les filles sont très motivées… » Cette sortie inaugurale était aussi l’occasion de se familiariser avec l’altitude du site, perché à quelque 1 700 mètres (le maximum autorisé est de 1 800 m). « Avec notre stage à Bessans (situé à 1 750 m), cela fait maintenant dix jours qu’on vit à cette altitude et cela ne m’a pas posé de problèmes aujourd’hui (hier), glisse la championne du monde 2003 de sprint, Sylvie Bécaert. Mais on en bavera plus quand on effectuera des séances intensives. » En attendant de souffrir davantage, les Françaises profitent de leurs premiers instants olympiques. Sans pression, car toutes leurs adversaires de ces Jeux sont celles qu’elles croisent tout l’hiver en Coupe du monde. « Il ne faut surtout pas oublier de vivre les Jeux, insiste Bailly qui n’aurait manqué pour rien au monde, ce soir, la cérémonie d’ouverture au Stadio olimpico de Turin. C’est quand tu vois la flamme, que tu s ens vra im en t toute l’ambiance. » Bailly l’épicurienne est à l’heure olympique. ANNE LADOUCE DEFRASNE LÉGÈREMENT ENRHUMÉ. – Alors qu’ils avaient effectué une séance intensive mercredi, les Français n’ont réalisé qu’un léger entraînement, hier à San Sicario. À commencer par Vincent Defrasne, un petit peu enrhumé, qui a préféré ne pas prendre aucun risque. De même, Raphaël Poirée s’est peu entraîné avec seulement quarante cartouches tirées. Aujourd’hui, veille de son entrée en compétition avec le 20 km, Poirée laissera sa carabine au repos pour seulement skier. Poirée et Vittoz contrôlés TURIN – de notre envoyé spécial COMME ANNONCÉ précédemment, le comité d’organisation des Jeux de Turin (TOROC), représentant le CIO, et l’Agence mondiale antidopage (AMA) ont poursuivi hier leur politique de contrôles précompétition sur le mode opératoire prévu : interventions sur sites olympiques (villages officiels et sites de compétition) gérées par le TOROC, hors sites olympiques par l’AMA. Alors que Raphaël Poirée avait déjà subi un test sanguin mercredi en soirée (le cinquième contrôle de la saison), dans sa résidence de Cesana, diligenté en l’occurrence par les préleveurs de l’AMA, ce sont les fondeurs qui ont été l’objet, hier, d’une vaste opération de contrôles. Ces interventions, un temps annoncées par erreur comme étant ciblées en priorité sur les athlètes russes, ont, en fait, concerné la plupart des spécialistes du fond, hébergés en majorité dans des lieux privés. Parmi eux, les Français, dont Vincent Vittoz, ce qui, comme le soulignait Jean-Pierre Burdet, directeur de l’équipe de France, ne répond finalement qu’à la logique des choses. Mercredi, en fin de journée, le CIO annonçait avoir déjà procédé à près de 111 contrôles antidopage urinaires. Bleu Rouge Noir Jaune Rouge PAGE 5 Bleu Rouge VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Jaune Bleu Jaune FOND : HUIT ATHLÈTES INTERDITS DE DÉPART PENDANT 5 JOURS. – Huit fondeurs et fondeuses engagés ont été interdits jeudi soir de prendre le départ d’une course durant cinq jours en raison « d’un taux d’hémoglobine trop élevé », a annoncé la Fédération internationale de ski. « Cette interdiction n’est pas une sanction », ajoute la FIS dans son communiqué, précisant « qu’aucune mesure disciplinaire ne serait donc prise » à l’encontre de ces athlètes parmi lesquels figure Jean–Marc Gaillard. Noir Noir SAN SICARIO. – En attendant d’entrer en piste lundi pour le 15 km, Sandrine Bailly (ici à gauche, avec Florence Baverel-Robert) a testé la neige du site olympique et s’est offert ses premiers efforts à 1 700 m d’altitude. La Française, favorite de l’épreuve, a apprécié. (Photo Pierre Lahalle) Parmi ces 111 contrôles, 108 vont faire l’objet d’une détection de l’EPO, afin de cibler si possible les sportifs qui utiliseraient des protocoles de doses dites filées (prise d’EPO normale en précompétition, puis injections dans les jours suivants de micro-doses, difficilement détectables, afin de maintenir un taux hématocrite élevé). Parmi ces 111 tests urinaires pratiqués, 88 ont été couplés à des prélèvements sanguins, destinés principalement à la détection des homotransfusions. Par ailleurs, l’Américain Zach Lund, membre de l’équipe nationale de skeleton et grande chance de médaille pour son pays, a comparu hier à 13 h 30 devant la chambre ad hoc du Tribunal arbitral du sport (TAS). Contrôlé positif au Finastéride en novembre dernier, un produit masquant notamment la prise de nandrolone, mais également utilisé dans les traitements de repousse des cheveux, il n’avait pas été suspendu par l’USADA, entraînant du coup un appel immédiat de l’AMA devant le TAS. La décision des juges devrait intervenir ce matin. Lund saura alors s’il peut participer ou non aux Jeux d’hiver. Selon le barème du Code mondial, et quand bien même il aurait inscrit sur le PV de contrôle l’utilisation de ce produit, il devrait être logiquement suspendu et rentrer à la maison. – D. R. 6 Bleu Rouge Noir Jaune PROLONGATIONS JUGES ET PARTIES RENCONTRE Candidats à un titre olympique, Doriane Vidal et Brian Joubert comparent leurs disciplines soumises aux aléas du jugement humain. Ils se sont rencontrés pour la première fois à Paris en novembre dernier, mais entre Doriane Vidal, triple championne du monde de half-pipe, et Brian Joubert, quintuple médaillé européen de patinage artistique, la glace s’est très vite rompue. Lui a découvertunpeupluscettedisciplinedusnowboard, notée comme son sport. Elle a pris plaisir à parler d’un terrain aussi glissant que le sien. TURIN – de notre envoyée spéciale – D. V. : Moi j’étais dans la chambre avec Laetitia (Hubert) qui avait suivi cela et qui m’avait annoncé avant la compétition quel serait le podium en danse sur glace, en m’expliquant qu’il y avait eu magouille. Je lui disais : “ Non, ce n’est pas possible, c’est les Jeux quand même ! ” Mais quand le scandale de Salt Lake a éclaté, j’ai vu qu’elle avait raison… J’espère que, maintenant, ils essaient de le faire moins ouvertement… – Pourriez-vous être juges ? – B. J. : Moi ça ne me déplairait pas d’être juge international dans des grandes compétitions. Mais je ne ferais pas attention ni à la hiérarchie ni au pays, je m’attacherais uniquement à la performance. Je voudrais arrêter ces injustices pour éviter que les athlètes que l’on juge puissent lés d’une certaine façon, avec des pantalons larges, il y a une mode à suivre. Si tu mets un pantalon serré pour faire du pipe, tu n’auras pas de bonnes notes… Mais, moi, j’adore les vêtements du patinage, tous ces costumes avec des franges et des paillettes, je trouve ça super, ça fait rêver les gosses. C’est bien quand, dans un sport, l’esthétique compte beaucoup et c’est le cas dans le patinage. – B. J. : Il y a des modes aussi dans le patinage… Dans les années 80, il y avait un crochet qui fixait au pantalon, maintenant plus personne ne le fait parce que tout le monde trouve ça moche. Mais de là à porter des choses larges… Déjà, cela gêne pour faire des sauts. Et puis, c’ est un milieu tellement coincé que je ne sais pas si on arrivera à faire changer la mode avant dix ans. – Brian, vous êtes plus jeune que Doriane, mais c’est elle qui fait le sport de jeunes finalement… – B. J. : C’est vrai parce qu’en ce moment le snowboard est en pleine évolution contrairement au patinage qui reste avec son côté vieux jeu. – D. V. : Moi j’adore regarder le patinage à la télé, mais si je suis avec Brian JOUBERT Patinage. Vingt et un ans, né le 20 septembre 1984 à Poitiers. 1,79 m ; 77 kg. Entraîneur : Andreï Berezintsev. JO : 14e (2002). CM : 2e (2004) ; 6e (2003, 2005) ; 13e (2002). CE : 1er (2004) ; 2e (2003, 2005) ; 3e (2002, 2006). ressentir ce que nous ressentons de temps en temps. – D. V. : Moi, ça ne me plaît pas. Ça m’est déjà arrivé de juger, dans un camp d’été, avec des petites japonaises. Mais je me suis rendu compte que les riders que j’avais bien aimés j’avais envie de leur mettre de meilleures notes… Je n’étais pas à l’aise. – Vous êtes très solidaires entre riders, vous vous encouragez mutuellement, est-ce que ça existe aussi dans le patinage ? – B. J. : Nous, on se souhaite bonne chance, mais ça en reste là. (Rires.) Si le concurrent principal revient avec un grand sourire en ayant fait la performance de sa vie, on va le féliciter, mais ça nous embête quand même. – En matière de costumes, vos deux sports sont complètement à l’opposé… – D. V. : Nous, on a un style vestimentaire à part… On est tous habil- des snowboarders ils ne vont pas vouloir parce, pour eux, c’est le sport de la ménagère devant sa télé. – La musique fait partie du programme en patinage, mais est-ce qu’en half-pipe cela vous aide aussi ? – B. J. : Parce qu’il y a de la musique en half-pipe ? – D. V.: Oui, pendant les compétitions, ils nous mettent de la musique que l’on a le droit de choisir. Au niveau motivation, c’est hyperimportant et ça évite le stress. J’aime '' En ce moment le snow board est en pleine évolution, contrairement au patinage qui reste avec son côté vieux jeu (Brian Joubert) '' bien des musiques qui m’excitent un peu : hard rock, hip hop, reggae, ragga… – B. J. : Je ne peux pas patiner sans musique, même à l’entraînement. La musique évolue, notamment grâce à l’introduction des remix, c’était impensable avant, mais de là à patiner sur du hard ou du hip-hop, surtout du ragga… (Ils rient tous les deux.) – Autre point commun à vos deux sports, quand vous tom- bez, vous repartez et vous devez finir votre prestation. Est-ce que vous avez conscience que c’est très dur ? – B. J. : Moi, je sais qu’il y a des chutes assez violentes. On s’en prend une, une autre sur le saut d’après, il peut arriver que l’on chute sur chaque saut, mais que l’on doive quand même aller au bout. Physiquement et mentalement, c’est assez éprouvant, mais ça peut nous laisser une seconde chance. Pour un skieur, une chute et tout s’arrête. – D. V. : Quand tu tombes, en snow, il faut repartir et changer un peu la disposition du run, tu sais que tu ne seras pas dans les premiers, mais tu finis surtout pour le spectacle. – Qu’est-ce qui est plus fort pour vous, le sport ou le spectacle ? – D. V. : Je crois que c’est le mélange des deux. Si tu arrives à faire tout ce que tu sais faire, tu te fais plaisir et tu vis cette émotion-là avec les gens qui te regardent. C’est hyper important d’entendre le public crier et savoir que tu leur donnes aussi du plaisir. – B. J. : Le patinage c’est la même chose, à partir du moment où tu fais ta performance, après c’est un show et tu peux communier avec le public. Mais, moi, je ne peux pas, contrairement au half-pipe, me mettre la tête à l’envers en compétition. Mais j’envisage de le travailler après 2006 Doriane VIDAL Half-pipe. 29 ans ; née le 16 avril 1976 à Limoges (Haute-Vienne). 1,68 m ; 56 kg. Club : CBCM Canet-en-Roussillon. Entraîneur : Jean-Philippe Garcia. Planche Rossignol JO : 2e (2002) ; 12e (1998). CM : 1re (2001, 2003 et 2005). Coupe du monde de half-pipe : 23 podiums dont 5 victoires. Classement général : 1re (1998) ; 9e (2005). Classement 2006 (en cours) : 2e. et créer d’autres figures pour les galas… – Justement, vous avez tous les deux la possibilité d’être en l’air… Est-ce que c’est agréable ? – (Tous les deux.) Ah oui ! – B. J. : Toi, tu as parfois la tête en bas, mais nous le corps est toujours droit. Quand on fait un bon saut, on a l’impression de se poser sur un nuage et de voler. De planer et de se poser tout doucement. On ressent tout, on voit tout, autour, pourtant c’est très rapide. – D. V. : Plus on fait de rotations, plus on doit tourner vite, et moins on a le temps de voir ce qui se passe autour, mais c’est vrai que plus tu vas haut, plus tu as une impression de liberté. Le sentiment d’être à part. » SOPHIE TUTKOVICS TÉLÉVISION LA SÉLECTION DE « L’ÉQUIPE » RUGBY FOOTBALL FOOTBALL TENNIS « Étoiles des glaces. La revanche », de Maria Hemmleb. France 3 160 min Championnat de France Pro A H. 18 e journée. Poitiers-Tourcoing. Au Stade olympique de Turin (ITA). Eurosport 195 min NHL. Nashville Predators - Detroit Red Wings. TENNIS MAGAZINE CÉRÉMONIE D’OUVERTURE Au Stade olympique de Turin (ITA). Sport + 105 min Rediff. demain à 9 h 45 22.00 Eurosport 2 60 min WTA Tour. Open Gaz de France. Quarts de finale. À Paris. Rediff. à 23 h Eurosport HANDBALL ESPN Classic Sport 60 min Rediff. demain à 11 h 22.35 Euro 2006. Finale. France-Espagne. DOCUMENTAIRE 17.00 « Jeux blancs », de Christian Boisse et Alain Vernon. Voir article. L’Équipe TV 26 min NBA. New Jersey Nets - San Antonio Spurs. Également sur NBA +. BASKET 19.30 Paris Première 75 min À voir. Canal + Sport 60 min 19.55 France 3 50 min À ne pas rater. France 2 92 min CANAL +. Dimanche, 17 heures. Doc. Les Jeux d’hiver des animaux. 52’. 02.05 Canal + 120 min Rediff. demain à 0 h 45 Canal + Sport ZAP Les cases vertes correspondent aux retransmissions en direct. Ce soir 19 : 00 MAGAZINE > MATCH APRÈS MATCH Vincent Couëffé décortique les enjeux de la 26 e journée > FOOTBALL - LIGUE 1 PAGE 6 Jacques Lacarrière, capitaine de l’équipe de hockey en 1928 et 1936 (et disparu l’été dernier, après le tournage, à 99 ans). Dans cet album joliment illustré on découvre certaines séquences spectaculaires comme le ski-joering, en démonstration à SaintMoritz en 1928, une épreuve dans laquelle les skieurs sont traînés par des chevaux. Quelques chapitres plus loin, Jean Vuarnet explique pourquoi, en 1960, sa position ramassée de recherche de vitesse fut baptisée « position de l’œuf » par la presse américaine, en référence à une pièce de théâtre à succès de l’époque : The Egg and I (littéralement l’Œuf et Moi). Les Jeux Zoolympiques Intéressant. 19.40 CE SOIR, À L’ISSUE de la cérémonie d’ouverture des XXes Jeux d’hiver, diffusée en direct sur France Télévisions et Eurosport, France 2 gardera la flamme olympique en proposant les Jeux blancs. Réalisé par Alain Vernon et son complice Christian Boisse, ce documentaire épatant déroule la pelote de neige depuis 1924 et « la Semaine internationale des sports d’hiver » de Chamonix (rebaptisée « Jeux Olympiques » a posteriori). Construit autour d’archives restaurées par le CIO, le film fourmille de témoignages de champions tricolores (les sœurs Goitschel, Jean-Claude Killy, Franck Piccard…), dont celui de Canal + Sport 85 min 23.40 Sport + 180 min 19.00 «Jour de sport » 22.00 TENNIS 17.00 WTA Tour. Open Gaz de France. Quarts de finale. À Paris. Rediff. demain à 11 h 30 France 2 175 min HOCKEY SUR GLACE Allemagne-France. À Halle. MAGAZINE Sport + 90 min 20.45 Eurosport 30 min TF 1 135 min « Match après match » 20.30 CÉRÉMONIE D’OUVERTURE 16.50 Coupe Davis. 1 er tour. Arte 25 min VOLLEY-BALL 16.45 Championnat de France de football 1990-1991. Marseille-Caen. 20.15 Paris Première 275 min 14.00 Coupe d’Afrique des nations. Finale. Égypte - Côte d’Ivoire. Au Caire (EGY). Sport + 30 min DOCUMENTAIRE Retour de flamme FRANCE 2. 23 h 40. Doc. Les Jeux blancs. 92’. 20.00 « NBA Action » 13.55 « Émission spéciale Turin 2006 » FOOTBALL MAGAZINE Eurosport 90 min 13.30 « Le Magazine olympique » Au sommaire : « L’Histoire olympique du hockey sur glace ». MAGAZINE Rediff. à 4 h 09.30 Coupe Davis. 1 er tour. Allemagne-France. À Halle. MAGAZINE Eurosport 180 min Rediff. à 20 h 55 WTA Tour. Open Gaz de France. Quarts de finale. À Paris. TENNIS 20.00 Au Stade olympique de Turin (ITA). Canal + Sport 120 min Coupe d’Afrique des nations. Match pour le 3 e place. Sénégal-Nigeria. TENNIS CÉRÉMONIE D’OUVERTURE 07.20 Super 14. 1 re journée. Auckland Blues - Wellington Hurricanes. Sur la piste de Squaw Valley, le Savoyard ne battit pas les blancs en neige mais transforma le jaune en or à l’issue de la descente. Enfin, rassurons le téléspectateur inquiet de voir une double flamme à Innsbruck en 1976 : cette image pour le moins étrange n’est pas à mettre au compte de la fatigue, elle symbolisait la deuxième venue des Jeux dans la station autrichienne, après ceux de 1964. JOCELYN LERMUSIEAUX L’ÉQUIPE TV 6. Édition du matin. 10. Édition de la journée. 11. La Page rugby. 18.30 La Grande Édition. 19. Match après match. 22.30 Édition de la nuit. INFOSPORT ABSENTE À TURIN, Canal + ne néglige pas pour autant le cirque blanc en cette période olympique. Ainsi la chaîne cryptée diffuse-t-elle, dimanche, Les Jeux d’hiver des animaux. Dans cette fiction documentaire originale produite par la BBC, des champions olympiques affrontent une ménagerie bigarrée (ours polaire, manchot empereur et autre spermophile arctique) par le miracle des images de synthèse. Si, en slalom géant, Hermann Maier justifie son surnom de « Herminator » en surclassant une loutre du Canada et un manchot papou, la tâche s’avère plus ardue pour d’autres membres de la délégation humaine. Double champion olympique 2002 de saut à skis, Simon Ammann se heurte à un polatouche de Sibérie, petit (12 cm sous la toise) et pas très costaud (100 grammes) écureuil volant qui prouve que la taille ne fait pas la médaille. Autre curiosité : les commentaires de Stéphane Le Goff et François Trillo, dépêchés par le service des sports de Canal + pour couvrir ces Jeux, s’avèrent parfois aussi insolites que la compétition : « Très bon temps : 1’13’’ et 46 dixièmes » (sic). Drôles de comptes animaliers ! – J. L. 6. La Matinale sport, avec une page spéciale JO de Turin. 10. Le Journal en continu. 18. La Grande Heure, avec une page spéciale JO de Turin. LE COIN DES RADIOS Toute la journée. France Info. À 8 et à 38 de chaque heure, chronique sportive. 6.40 et 7.40 France Inter. 6.45 RTL. Le Journal des sports. 7.40 Europe 1. Sports. 16. RMC. DKP. 18. RMC. Larqué foot. 18. Sud Radio. Rugby & Compagnie. 18.53 RTL Mégasport. 19. RMC. Global olympique. 19.40 RMC. Global sport. 20. Europe 1. Multiplex. 20. RMC. Intégrale sport. 20. RTL. RTL foot. 20.30 France Inter (GO). Interfootball. 22.30 RMC. Cérémonie d’ouverture des XXes Jeux Olympiques d’hiver. VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge '' – B. J. : J’arrivais tout juste, je ne m’y suis pas trop intéressé. Mais je trouve cela dommage parce que ça donne une très mauvaise image du patinage et que la danse sur glace a failli être supprimée du programme olympique. Maintenant, à chaque fois qu’on parle du patinage, on parle de magouilles ou de Salt Lake City et je pense que cela va rester encore longtemps. Bleu – D. V. : Même si on sait que l’erreur est humaine, parfois on ne se contrôle pas. Grâce à l’expérience, je reste un peu plus calme quand je suis mal jugée. Avant, je pétais un câble. Je faisais un doigt aux juges dans l’aire d’arrivée, je les traitais de tous les noms. Quand tu t’es donné à fond et que tu n’as pas la note que tu mérites, ce n’est pas que tu joues ta vie, mais tu joues fort quand même… Dans le snowboard, quand tu n’es pas encore connu, tu n’es pas vraiment noté à ton niveau. Il faut que tu attendes quelques compétions, obtenir plusieurs résultats, avant d’être noté à ta valeur réelle. Et… (Joubert la coupe.) – B. J. : C’est un peu comme ça aussi dans le patinage ! Moi, j’ai gagné Jeux de Salt Lake City, comment avez-vous réagi à l’Ice Gate ? Jaune Rouge Jaune '' Quand le scandale de Salt Lake a éclaté, j’ai vu qu’elle (Laetitia Hubert) avait raison… J’espère que, maintenant, ils essaient de le faire moins ouvertement... (Doriane Vidal) Avant de s’envoler pour Turin, Brian Joubert et Doriane Vidal s’étaient rencontrés au siège du CNOSF à Paris. Rapidement, les similitudes de leurs disciplines respectives les rapprochèrent. (Photo Jean-louis Fel) Noir Bleu Noir « QUE CONNAISSEZ-VOUS du sport de l’autre ? – Brian Joubert : Je n’ai skié que deux fois dans ma vie et je n’ai jamais essayé le snowboard. Je ne connais pas les figures du half-pipe, mis à part les 360° (une rotation en l’air) et les 1 080° (trois rotations), ni les notes, ni les termes, mais je sais que ça se passe sur… (Il hésite.) – Doriane Vidal : Une rampe de skate ! (Elle sourit.) Moi, j’ai fait du patinage quand j’étais petite pendant un an. Ensuite, j’ai dû faire des choix parce que ça coûtait trop cher, alors j’ai arrêté. Mais ça m’a toujours fait rêver. Je connais quelques sauts, même si je confonds un peu les axels et les lutz… – Quand vous étiez petits, quels rapports aviez-vous avec les notes à l’école ? D. V. : Si je travaillais un peu, j’arrivais à avoir des bonnes notes. Mais j’étais fille de prof et ma mère enseignait dans mon collège. À cause de cela, des profs m’avantageaient et d’autres me saquaient. J’ai toujours trouvé que c’était subjectif… – B. J. : Moi, je n’ai jamais accroché avec l’école… Depuis que je suis gamin, le patinage passe au premier plan. Mais quand j’avais une mauvaise note, je vérifiais toujours, pour être sûr que c’était bien justifié. – Et aujourd’hui, dans vos sports ? – B. J. : En fait c’est pareil, c’est un jugement humain, donc c’est très subjectif. Même si le nouveau système de jugement a un peu modifié la donne, ça reste pareil, il y a une certaine hiérarchie dans le patinage. Moi, je n’en ai pas trop été victime, mais ce n’est pas toujours juste… une médaille de bronze dès mes premiers Championnats d’Europe, et c’est très rare, j’ai de la chance. Généralement, il faut faire plusieurs Championnats avant d’avoir de bonnes notes. Je trouve cela dommage. Ça met en colère… Mais moi je n’ai jamais fait de bras d’honneur aux juges. (Doriane rit.) Parce que le patinage, c’est un milieu assez coincé ! – D. V. : Oui, tu ne peux pas trop te permettre de faire ce genre de choses… – B. J. : Mais parfois ce n’est pas l’envie qui me manque… – Il existe pourtant une vraie différence : en half-pipe, les juges sont en bas, dans une petite cabine, le rider ne les voit pas quand il fait son run, alors que le patineur effectue son programme sous le nez des juges. – B. J. : Moi, j’ai pris l’habitude de voir cette rangée de juges. J’essaye d’avoir de bons contacts avec eux. Pas pour magouiller, mais pour discuter de ma performance, voir ce qu’ils en pensent, ce qu’il faut améliorer. J’ai appris à les connaître, mais je ne parle pas avec tous les juges, j’ai fait ma sélection au fur et à mesure. – D. V. : Moi, même si je ne les vois pas, je les connais. C’est un petit milieu, on voyage tous ensemble, on les croise tout le temps. J’ai de bons contacts avec eux, je crois que c’est important, pas pour “lécher” comme on dit ou se faire mieux noter, mais pour savoir pourquoi ça c’est mal passé. – Il y a une grande tradition dans le patinage où les juges soutiennent en général les patineurs de leur pays, est-ce que ça se passe comme ça en half-pipe ? – D. V. : Pas du tout ! Au début on se disait : chouette, on a enfin un juge français et il va pouvoir nous soutenir comme au patinage, parce que cela se passe comme ça pour d’autres pays, mais ce n’était pas du tout le cas pour nous. Alors, on lui a expliqué que ce serait bien, au moins de ne pas nous saquer… Maintenant ça se passe un peu mieux… – B. J. : Nous les juges français, à deux ou trois exceptions près, ne nous soutiennent pas trop. Souvent, quand un juge français est tiré au sort, on n’est pas contents, car ils ont tendance à nous sous-noter. – Est-ce que ça existe les magouilles en half-pipe ? – D. V. : Je pense que oui… Parfois on voit des trucs énormes… Quand un rider récupère pile les points qui permettent d’ouvrir un quota pour un pays, par exemple. Je n’irais pas jusqu’à dire que les juges ont été payés, mais… On se pose des questions. Malheureusement, de toute façon, tous les sports jugés sont susceptibles d’être touchés par des magouilles. – Vous étiez tous les deux aux 7 Bleu Rouge Noir Jaune JEUX OLYMPIQUES Salt Lake stories CIO Rogge sauve la face Il y a quatre ans, à Salt Lake City, leurs histoires avaient marqué la quinzaine olympique. Panorama de la situation, au jour d’aujourd’hui, de ces anciens héros... ou antihéros. Ni le base-ball ni le softball ne seront réintégrés aux Jeux de 2012. Une victoire du président du CIO. SESTRIÈRES – (ITA) TURIN – de notre envoyé spécial POUR LA PREMIÈRE FOIS depuis bien longtemps, le président du Comité international olympique (CIO) a remporté une grande victoire : faire bouger... le CIO. Hier, à Turin, les Fédérations internationales de base-ball et de softball ont tenté de revenir au programme des Jeux de 2012. Toutes deux ont échoué dans leur tentative. Rappelons qu’à Singapour, en juillet 2005, le base-ball avait été exclu par 54 voix à 50 alors que le softball échouait d’une seule voix. À force de lobbying, les deux requérants avaient obtenu l’examen de leur demande de réintégration lors de cette session de Turin. Pour cela, les deux fédérations avaient obtenu les signatures de quarante-cinq membres du CIO et se sentaient donc proches d’atteindre leur but. Mais c’était sans compter qu’un membre qui signe une pétition en public n’est pas forcément dans le même état d’esprit lorsqu’il pousse son bouton pour voter en privé. Cela, le base-ball et le softball l’ont oublié. De nombreux membres, surtout américains et sud-américains, poussèrent la requête des deux sports. Un seul, le ALAIN LUNZENFICHTER PLÉTHORE DE CANDIDATS. – Les prétendants à la commission exécutive du Comité international olympique avaient jusqu’à hier soir pour présenter leurs candidatures. Pour la vice-présidence : Thomas Bach (Allemagne), Jim Easton (ÉtatsUnis) et Mario Pescante (Italie). Pour les deux postes de membre : Thomas Bach (Allemagne), Anita DeFrantz (États-Unis), Alpha Diallo (Guinée), Jim Easton (États-Unis), Lassana Palemfo (Côte d’Ivoire), Mario Pescante (Italie), Tony Khoury (Liban) et Sam Ramsamy (Afrique du Sud). FRÉDÉRIC BERNÈS France Télévisions et Eurosport assurent une couverture dense des Jeux de Turin. « Cette association, c’est Amicalement vôtre, c’est Danny Wilde et Brett Sinclair, sourit Bilalian. Parfois, le patinage est un peu compassé, donc Philippe apporte sa gouaille. Et puis si un journaliste peut dire : “Ah, il vient de tomber !” lui, il dit : “Il va tomber !” C’est toute la nuance. » L’art de la nuance, c’est précisément ce qui devrait caractériser le ton d’Un jour à Turin, rendez-vous quotidien de vingt minutes programmé à 19 h 20 sur France 2 (à partir de lundi). « C’est essentiellement un résumé en images, explique Bilalian. Mais, comme on remplace la bande à Ruquier, il y aura forcément quelques notes d’humour. » Les Jeux non-stop sur Eurosport En charge de ce rendez-vous décalé, Nicolas Vinoy et Emmanuel Roux se sont amusés à décliner les émissions de la grille de France Télévisions à la mode olympique : Mathieu Crépel a répondu à un questionnaire « Up and down » sur le plateau de Tout le monde en parle, Christophe Hondelatte met en scène le duel Bode Miller Hermann Maier dans le décor de Faites entrer l’accusé, tandis que Pierre Fulla, « mascotte » des Jeux de Nagano 1998, présente… une page météo. Plus académique sera le Journal des Jeux, présenté par Henri Sannier en direct du Club France à Sestrières, à 20 h 10 sur France 3. Enfin, les noctam- bules auront l’occasion de voir sur France 3 les disciplines qui n’auront pas eu les honneurs du direct, faute de représentants tricolores. Sur Eurosport, les Jeux commencent cet après-midi dès 16 h 45. La faute à TF 1, qui a décidé de diffuser en direct et en exclusivité la finale de la Coupe d’Afrique des nations de football. Privée d’Égypte - Côte d’Ivoire (qu’elle diffusera en différé à 23 h 30), Eurosport propose une émission spéciale destinée à planter le décor avant la cérémonie d’ouverture et à mettre en avant son dispositif. Une mécanique déjà bien huilée puisque Eurosport suit l’intégralité de la saison blanche. « Ces Jeux sont l’aboutissement d’un travail de quatre saisons », revendique Patrick Goddet, directeur d’Eurosport France. Ainsi la chaîne thématique consacre l’intégralité de sa grille à l’événement, avec pas moins de 380 heures de diffusion. Buongiorno Torino ouvrira la journée à 6 h 30. Ce magazine de trente minutes (rediffusé jusqu’à 8 h 30) reviendra sur les temps forts de la veille et présentera les épreuves du jour. S’ensuivront près de quatorze heures de direct, entrecoupées de flashes d’info (à 14 et 18 heures). Le traitement des Jeux sera moins cocardier que sur le service public, du fait d’une programmation paneuropéenne. Saut à skis ou curling, disciplines récurrentes sur la chaîne, ne seront donc pas relégués au fin fond de la nuit. À 23 heures, Olympic Extra brossera sur soixante minutes un récapitulatif de la journée, avec des interviews et un zapping… Enfin, la nuit sera dédiée aux disciplines non couvertes en direct et à la rediffusion des épreuves majeures. Consultants historiques de la chaîne, Franck Piccard et Florence Masnada (ski alpin) seront accompagnés de Gwendal Peizerat (patinage artistique), Nicolas Jean-Prost (saut à skis) et Stéphane Bouthiaux (biathlon). Last but not least, Alberto Tomba apportera ponctuellement son analyse lors des épreuves alpines. Enfin, pour pimenter sa couverture, Eurosport lance un magazine quotidien de douze minutes, Daring Girls (diffusé vers 17 h 30 et minuit) : deux jeunes femmes, Fabie et Katharina, auront pour mission de relever des défis ludiques (comme affronter un biathlète au tir). Les chaînes d’info sportive en continu se mettent également à l’heure olympique. Ce soir, la Grande Édition de L’Équipe TV est réalisée à Sestrières. Pendant la durée des Jeux, trois envoyés spéciaux de la chaîne alimenteront les différentes éditions, tandis que la Grande Édition accueillera une série de grands témoins : David Poisson (descente hommes), Patrice BaillySalins (biathlon), Laurent Depouilly (patinage artistique)… De son côté, Infosport dispose d’un envoyé spécial et déroulera une page spéciale dans la Matinale sport et la Grande Heure. Le samedi 16 février 2002 restera un incroyable jour pour Steven Bradbury (à gauche). L’Australien, qualifié pour la finale du 1 000 m en short-track après une succession de chutes de ses adversaires, connaît le même scénario lors de la finale. Les favoris, l’Américain Ohno (au sol) et le Canadien Trucotte (à droite), se contenteront des accessits. (Photo Gero Breloer/AFP) La Plagne est fière de soutenir ses athlètes sélectionnés pour Turin : Bruno MINGEON et son équipiers : Stéphane Galbert, Alexandre Vanhoutte, Christophe Fouquet, Alain Menneron. Porte drapeau des Equipes de France Champion du monde 99 et médaillé de bronze 98 à Nagano en bobsleigh Sandra LAOURA & Silvan PALAZOT Membres des équipes de France de ski de bosses. Philippe CAVORET Skeleton Et félicite Marie Martinod-Routin, médaillée de bronze aux X-Games 2006 en ski freestyle (half pipe). JOCELYN LERMUSIEAUX ... et sur les ondes RMC A HUIT ENVOYÉS SPÉCIAUX, plus deux consultants : Jean-Luc Crétier et Edgar Grospiron. De 10 à 23 heures, un Flash olympique rythmera l’antenne toutes les vingt minutes. De 13 à 15 heures, la station proposera toutes les épreuves en direct dans L’Intégrale olympique. De 19 à 20 heures, Le Global olympique reviendra sur l’actualité du jour, en partenariat avec L’Équipe. De 21 heures à minuit, L’Intégrale olympique proposera un duplex de Turin et Sestrières, réunissant les médaillés du jour, les consultants de RMC et ceux d’Eurosport. Enfin, le week-end, L’Intégrale olympique s’installe à l’antenne de 10 heures à minuit. RTL dédie une page spéciale RTL JO : du lundi au vendredi (5 h 40, 6 h 45 et 18 h 53) ; le week-end (7 heures, 8 h 40 et 10 heures). Deux envoyés spéciaux interviendront dans les différents journaux, flashes et instantanés. Le dimanche, de 19 h 30 à 20 h 30, En direct de “L’Équipe” consacrera une partie de l’émission à l’événement. Europe 1 a recruté Florence Masnada comme consultante : elle livrera une chronique tous les matins, à 7 h 20. Quatre envoyés spéciaux alimenteront l’antenne, tandis qu’une large page sera dédiée aux Jeux dans Europe midi, de 12 heures à 13 heures. Radio France a dépêché cinq envoyés spéciaux pour alimenter ses différentes antennes. Sur Inter, tous les matins à 7 h 40, un billet sera consacré aux Jeux ; sur Info, Le Journal des Jeux sera diffusé quatre fois par jour : du lundi au samedi (5 h 40, 7 h 40, 9 h 40 et 10 h 40) ; dimanche (5 h 8, 7 h 8, 9 h08 et 11 h 8). – J. L. VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 La Plagne, fournisseur officiel de champions… réservez votre séjour à la Plagne et profitez de nos offres promos sur www.la-plagne.com et au 04 79 09 79 79 PAGE 7 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge LE PATINAGE ARTISTIQUE DANS LA TOURMENTE. – Salt Lake, c’est aussi l’Icegate, la sulfureuse affaire Le Gougne, la juge française accusée de tractations douteuses, et tout le tintouin. Champions olympiques de danse sur glace, éclaboussés par ricochet par le scandale, Marina Anissina et Gwendal Peizerat ont glissé vers le circuit pro juste après les JO. Interviewer pour Eurosport lors des récents Championnats d’Europe, à Lyon, Peizerat assurera, comme à Athènes, l’accueil des athlètes au club France à Turin. Au cœur de l’esclandre, il y avait deux couples qui partagèrent, en définitive, la médaille d’or : les Canadiens Jamie Sale et David Pelletier, reclassés sur tapis vert et devenus époux et femme cet hiver, et les Russes Elena Berezhnaïa et Anton Sikharulidze. Après les secousses d’Utah, nos quatre médaillés d’or passèrent pros et, drôle de clin d’œil, se retrouvèrent embarqués dans le même numéro de gala. Évitant soigneusement d’aborder le sujet qui fâche, ils nouèrent une assez solide amitié. Tout est bien… Bleu Rouge Scott, hilare, reçut, plus de deux ans et demi après l’épreuve, la médaille d’or de la poursuite. C’était l’aboutissement d’une longue bataille menée par le Comité olympique canadien pour déposséder les Russes Olga Danilova et Larissa Lazutina (positives à l’Aranesp, une forme d’EPO-retard) de leurs biens mal acquis. La Canadienne siège aujourd’hui au comité des sportifs de l’Agence mondiale antidopage (AMA). Elle est surtout une des grandes favorites des Jeux de Turin. Cette saison, en six courses, elle l’a emporté à trois reprises et s’est classée deux fois deuxième. BAXTER, L’ÉCOSSAIS DÉCHU. – Convaincu, lui aussi, de dopage à un stimulant, Alain Baxter avait été déchu, après un recours auprès du TAS, de sa breloque de bronze du slalom. L’Écossais, surnommé « Highlander », premier Britannique médaillé olympique en ski alpin, a repris la piste de la Coupe du monde après avoir observé ses trois mois de pénitence. À trente-deux ans, alors qu’il n’a jamais pu s’incruster dans une seconde manche cet hiver, Baxter s’apprête à slalomer à Sestrières. TICKETS À TARIF RÉDUIT.– Pour éviter d’avoir des stades ou sites partiellement vides, le comité d’organisation des Jeux Olympiques de Turin a décidé de vendre les 100 000 billets qui lui restent à tarif réduit. Vingt-cinq mille de ces billets sont destinés aux enfants des écoles. En revanche, il ne reste plus une place de libre sur l’esplanade de remise des médailles, piazza Castello. Non pas pour le spectacle sportif mais pour les vedettes qui viendront s’y produire. Parmi elles, Duran Duran, Whitney Houston, Ricky Martin, Lou Reed, Ennio Morricone et autres Anastacia. LE SEUL ATHLÈTE MAROCAIN PRIVÉ DE JEUX ? – Samir Azzimani traîne sa peine dans les rues de Turin. Arrivé avec sa voiture et ses paires de ski sur le toit, prêt à dormir dans son véhicule hier avant de trouver miraculeusement une chambre d’hôtel, le seul athlète susceptible de représenter le Maroc aux JO, après avoir réalisé les quotas en ski alpin, n’a pour l’instant pas d’accréditation. Azzimani s’est luxé l’épaule gauche début janvier et, sept semaines plus tard, il se sent en mesure de participer au slalom et au géant. Mais son comité olympique semble ne pas vouloir prendre le risque. Pourtant, aux Championnats du monde de Sankt Anton, en 2001, Samir avait couru avec un bras en écharpe, une semaine après s’être luxé l’épaule. « Pourquoi veut-on m’interdire de représenter mon pays aux Jeux Olympiques ? Je ne comprends pas », se désolait le jeune homme de vingt-huit ans, qui envisageait de déposer un recours devant le TAS. Jaune Bleu Jaune 2002, l’Allemand naturalisé espagnol était passé du statut de héros mythique à celui de pestiféré notoire en un temps canon. Alors qu’une réception en son honneur battait son plein, que le roi Juan Carlos venait de lui téléphoner ses hommages, on l’informait qu’il avait été contrôlé positif à l’EPO. Patatras ! Au placard. Suspendu deux ans, il dut rendre ses trois médailles d’or (50 km classique, 30 km libre et poursuite). Convaincu que « tout ça était politique », l’HispanoBavarois a décidé de se retirer pour de bon. À trente-cinq ans, il participe à l’occasion, « pour garder la forme », à des courses en amateur. Personnage mystique – il disait que son secret tenait dans l’eau bénite que lui rapportait sa femme de ménage portugaise –, Mühlegg quitte, une fois l’an, son domicile de Munich pour rejoindre sa maison de Huelva, en Espagne, le temps de la Semaine sainte. Amen. LA PATIENCE DE SCOTT. – À Salt Lake, les podiums de ski de fond avaient valsé au gré des révélations de dopage. Parfois à retardement. Le 25 juin 2004, juchée sur une estrade en plein centre de Vancouver, Beckie De la neige plein les écrans... LA QUINZAINE DU BLANC démarre ce soir à la télévision avec la cérémonie d’ouverture des XXes Jeux Olympiques d’hiver. Le Cirque blanc monte son chapiteau au Stade olympique de Turin dans une soirée tout feu tout flamme, qui permettra à France Télévisions et à Eurosport, les deux diffuseurs de la compétition, de détailler leur dispositif. Côté service public, le directeur des sports, Daniel Bilalian, monte au créneau dès 19 h 55 sur France 3 (relayée par France 2 à 20 h 45) pour commenter, au côté de Nelson Monfort, cette soirée marathon. « J’ai une certaine habitude de ce type de prestation, justifie Bilalian. C’est un peu comme la matinée du 6 juillet pour le vote du CIO ou un défilé du 14 Juillet. » Après avoir donné le coup d’envoi de la quinzaine turinoise, il promet de s’éclipser de l’antenne. Une position qui tranche avec celle de son prédécesseur, Frédéric Chevit, qui n’était pas avare de montrer sa trombine sur les plateaux. Cent quatre-vingts heures d’antenne (dont 120 de direct) seront consacrées à la compétition. Titulaire de la chaire olympique depuis Sydney 2000, Laurent Luyat lancera les directs de Paris, tandis que, complémentarité du service public oblige, le téléspectateur sera invité à slalomer entre France 3 et France 2 tout au long de la journée. « On accordera la priorité aux compétitions mettant en scène les Français », précise Bilalian, qui vise « 20 % d’audience » sur la quinzaine, misant sur les épreuves de nouvelle glisse pour attirer un public jeune. « Maintenant, l’audience sera variable selon que les Français flambent ou pas. » Pour faire vivre les Jeux, France Télévisions s’appuie sur une solide équipe de consultants, emmenée par Luc Alphand. Le récent vainqueur du Dakar auto retrouve son baquet de commentateur des épreuves alpines. Dans sa trace, on trouve Edgar Grospiron (ski freestyle), Corinne Niogret (biathlon), Franck Pedretti (snowboard), Sylvain Guillaume (combiné nordique) et Bruno Thomas (bobsleigh). Sans oublier Annick Dumont (patinage artistique), flanquée de l’attelage baroque Philippe Candeloro - Nelson Monfort. prince d’Orange, eut le courage de dire, en gros, que si le CIO revenait en arrière, il montrerait au monde qu’il ne sait pas ce qu’il veut. Sans le dire, Jacques Rogge se trouvait sur la même ligne mais ne pouvait, bien sûr, pas l’exprimer. Ses collègues, dans leur majorité, ont sans doute compris le message car la session confirma l’éviction des deux sports. Quarante-six à 42 contre le base-ball, 47 à 43 contre le softball. Rogge pouvait respirer. Il y aura donc vingt-six sports aux Jeux de Londres en 2012. Cette exclusion représente un manque à gagner de huit millions de dollars pour chacune des deux fédérations internationales, mais aussi une économie de cinquante millions de dollars (le coût de la construction des deux stades) pour les organisateurs de Londres 2012. S’ils veulent réintégrer le programme olympique, mais ce sera alors pour 2016, base-ball et softball devront recueillir suffisamment de voix lors de la session du CIO à Copenhague en 2009. Ils seront alors en concurrence avec au moins cinq autres sports qui ont fait part de leurs velléités olympiques : squash, rugby à 7, golf, roller et karaté. Noir Noir VOUS VOUS SOUVENEZ ? Mais si, voyons ! Le Monsieur Baraka du petit anneau de Salt Lake City. Mais si, le bonhomme au casque jaune citron qui avait soufflé l’or du 1 000 m, en shorttrack, profitant, alors qu’il était aux fraises, du carambolage insensé des quatre cadors dans le dernier virage de la finale. En quart et en demi-finale, il avait déjà bénéficié de gamelle ou de disqualification. Ça vous revient : Steven Bradbury, premier Australien médaillé d’or aux Jeux Olympiques d’hiver, restera à jamais un champion olympique à la marge. À son retour au pays, « Lucky Brad » annonça qu’il mettait fin à sa carrière. Promené dans tous les talk-shows, il s’employa sans relâche pour qu’on ne salisse pas sa médaille. « Il y aura toujours un gars pour dire que ce n’est pas normal que j’aie gagné. Moi, je sais que je l’ai méritée », plaide-t-il. Aujourd’hui, il possède sa propre chaumière, roule en voiture de sport, a suivi une formation pour devenir pompier et publié son autobiographie, intitulée, évidemment, Last Man standing (le dernier homme debout). Recruté, pour ces JO, comme consultant par la chaîne australienne Channel 7, Bradbury, trente-deux ans, officiera aussi à Turin en qualité de « gourou mental » pour les athlètes de son pays. « Mon message est : tout peut arriver. Et je suis mieux placé que personne pour y croire », explique-t-il. Le karma Bradbury est de retour. LA COMÈTE CECCARELLI. – Au musée de « Salt Lake » trônent également des destins étranges qu’on a grand-peine à suivre. Celui de Daniela Ceccarelli, championne olympique effarante du super-G, garde encore aujourd’hui tout son mystère. L’Italienne n’avait rien gagné avant et n’a toujours rien gagné depuis. Il y eut, après « Salt Lake », une deuxième place au super-G de Val-d’Isère en décembre 2002 ; mais c’était un mirage. Engagée à Turin, elle restera, peut-être, dans les livres comme la femme d’une seule course. LE MYSTÈRE AMMANN. – De loin, le cas Simon Ammann ressemble à s’y méprendre à celui de l’étoile filante Ceccarelli. Dans l’Utah, sa bouille de Harry Potter volant, ses petits binocles ronds avaient captivé le monde entier. Alors que son CV était maigrichon avant ces Jeux, le jeunot suisse, vingt ans alors, avait régné sur le saut à skis, capturant deux médailles d’or. Le faire-part de naissance d’un phénomène circula alors dans toutes les gazettes. Problème : depuis 2002, Ammann, qui défendra ses titres à Turin, n’a plus jamais gagné, exception faite en 2003 d’une réussite au bac scientifique. Régulièrement classé dans les quinze premiers des épreuves de Coupe du monde depuis trois ans (son dernier podium remonte en mars 2004), il ne se décourage pas. « J’attends que ça revienne », souritil. MÜHLEGG AU PILORI. – Johan Mühlegg, lui, ne reviendra pas. Il ne jettera même pas un œil distrait sur les épreuves de ski de fond à la télé. En de notre envoyé spécial 8 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL Jeux sans frontières Les affaires de paris sur des matches présumés truqués, en Belgique et en France, se multiplient. Les ramifications vont jusqu’en Chine. Les paris brûlent-ils ? Depuis quelques mois, les révélations de matches présumés truqués, qui auraient profité à des parieurs sur Internet, n’en finissent plus de fleurir. Tandis que certains des protagonistes mis en cause se défendent, d’autres, comme le joueur belge Laurent Wuillot, apportent aujourd’hui leur témoignage. Pendant ce temps, les enquêtes continuent en Belgique et en France. EN BELGIQUE, c’est un sujet qui fait la une des principaux quotidiens et occupe une large place, aussi, dans les journaux télévisés et sur les antennes radio. À la Chambre, les députés ont même interpellé le ministre de la Justice, Laurette Onkelinx, pour savoir où en était l’enquête. Depuis que VRT, la chaîne publique flamande, a consacré Panorama, son très respecté maga z ine d’i nfor ma tions du dimanche soir, à une enquête sur les matches présumés truqués, tout le pays veut connaître la vérité. Les journalistes de VRT avaient dévoilé que « sept matches de Première Division belge avaient été truqués cette saison sur commande d’une mafia chinoise œuvrant dans le secteur des paris. » Ce qui ne veut pas dire, bien au contraire, que la corruption n’existait pas les saisons précédentes. D’ailleurs, les noms de Stéphane Pauwels, ancien intendant du LOSC, et d’Albert Cartier, notamment, reviennent sur des matches comptant pour la saison 2004-2005. ENQUÊTE EN MARCHE EN BELGIQUE Les informateurs de VRT avaient exigé l’anonymat, ce qui est aisément compréhensible au regard du profil des corrupteurs présumés. Les méthodes mafieuses ne privilégient pas le dialogue au moment des représailles. La protection exigée a très vite volé en éclats. Éric Thomas, une personnalité qui dispose d’un réseau efficace dans le football belge, a été démasqué. Mercredi, il s’est donc rendu chez Silvania Versterken, la juge chargée de l’instruction du dossier, pour lui faire savoir qu’au début de l’année, cinq joueurs avaient reçu des menaces de trois personnes en relation avec l’enquête sur les matches truqués. S’ils parlaient, ils pouvaient faire une croix sur leur carrière. Depuis, la police de Seneffe multiplie les rondes devant le domicile de Thomas pour s’assurer de sa protection. L’affaire a pris une telle ampleur en Belgique qu’il sera bien difficile aux corrupteurs, désormais, d’empêcher la manifestation de la vérité. Dernier rebondissement en date : une équipe de VTM, une autre chaîne flamande, s’est rendue à Londres dans les bureaux de la société Betfair, spécialisée dans les paris sportifs sur Internet. Un responsable de Betfair a reconnu avoir remarqué des mises bizarrement élevées sur certains matches. Les parieurs sont contraints d’enregistrer leur identité pour pouvoir jouer. Information essentielle : le parquet belge devrait être en mesure, dans les prochains jours, de récupérer ces données. Ce qui constituerait une mesure exceptionnelle, aucun accord de collaboration n’existant entre les sociétés de paris et la justice belge. Dans cette liste, on retrouverait des noms déjà parus dans la presse belge. qué Joël Guitton hier. Mais à ce stade de l’enquête, aucun élément ne permet de confirmer les hypothèses émises dans la presse. L’enquête devrait être bouclée dans les semaines qui viennent. » UNE COLLABORATION FRANCO-BELGE EST-ELLE ENVISAGÉE ? Le procureur de la République n’a pas souhaité dire si une collabora- tion entre la justice française et la justice belge était à l’ordre du jour. Silvania Versterken, la juge belge, n’avait pas complètement écarté cette hypothèse en début de semaine. Fait troublant, la somme révélée par Stéphane Wuillot (200 000 euros) est la même que celle qui avait été proposée à l’agent de joueurs approché avant MetzLyon (L’Équipe du 19 novembre 2005). De plus, dans le reportage de la VRT diffusé dimanche, plusieurs noms de joueurs passés par le FC Metz apparaissent. Outre Stéphane Pauwels et Albert Cartier (lire par ailleurs), Geoffray Toyes, Gunther Van Handenhoven et Mario Espartero sont également cités. Selon une source proche du dossier, Grégory Proment, le capitaine du FC Metz, aurait reconnu, lors de son audition, avoir reçu un appel d’Espartero le lendemain de Metz-Lyon. Espartero – qui évolue désormais au FC Brussels, après avoir joué à La Louvière – aurait indiqué à Proment que le match contre Lyon avait été arrangé. Proment s’en serait étonné, mais aurait quand même averti dans la foulée un cadre du FC Metz. Contacté hier soir, le capitaine messin nous a répondu : « Je ne souhaite pas réagir. C’est une histoire qui m’énerve. Je ne confirme rien, je ne La justice française ne semble pas nourrir la même passion pour les paris truqués. À la suite des révélations faites par L’Équipe, le 19 novembre dernier, à propos d’une tentative de corruption sur la rencontre Metz-Lyon (0-4), qui s’était déroulée le 22 octobre, le FC Metz et l’ensemble des joueurs messins avaient conjointement déposé plainte auprès de Joël Guitton, le procureur de la République du tribunal de grande instance de Metz. La Fédération et la Ligue s’étaient également associées à cette action. L’enquête fut confiée à la police judiciaire de Metz. Après certains dirigeants du club mosellan, les enquêteurs sont allés auditionner les arbitres de la rencontre. Ils avaient reçu les cadres de l’effectif individuellement et les autres joueurs par groupe de quatre. Certains ont été entendus au palais de justice, d’autres au siège du club. Récemment, ils entendaient encore les agents des joueurs. Mais l’enquête ne remonterait pas jusqu’aux sociétés de paris. « Les investigations très minutieuses que nous avons entreprises ne sont pas terminées, nous a expli- LAURENT WUILLOT, ancien défenseur du FC Brussels, raconte comment on a tenté de le corrompre. Pour lui, la vérité sur les paris truqués sera bientôt faite. STÉPHANE PAUWELS semble être le lien tout trouvé entre les affaires française et belge. Il dément. « Tout cela va exploser » « On cherche à faire diversion » Laurent Wuillot avait un bel avenir. International espoir belge, cet ancien stoppeur de Mons, Charleroi (1994-1999), du Standard de Liège (1999-2002) et du FC Brussels (2003-2004), passé par Ajaccio (7 matches en 2002-2003), fut même aux portes de l’équipe nationale. À l’âge de trente ans, il a signé, il y a trois semaines, un contrat de quatre ans et demi en faveur du RRC Péruwelz, club de Division 4 belge. Dégoûté par les affaires de paris truqués et les mœurs qui souillent la Jupiler League (leChampionnatbelge),il témoigneaujourd’huide la tentative de corruption dont il a été victime en mai dernier, alors qu’il évoluait au FC Brussels (ex-RWDM), club de l’élite. Et avoue, honnêtement, qu’il a même failli se laisser tenter. Édifiant. « CONFIRMEZ-VOUS le fait d’avoir été approché pour laisser filer un match ? – Oui. La saison passée, j’ai été appelé sur mon portable la veille du match entre mon équipe, le FC Brussels, et le Lierse. Cet appel m’a évidemment surpris. Le deal était clair : je devais faire en sorte que mon équipe perde par deux buts d’écart. J’ai demandé quelques minutes de réflexion. Parce que c’était quand même 200 000 euros qu’on me proposait. Mais très vite, ma décision était prise. J’ai refusé. Le type qui m’a appelé m’a dit qu’il comprenait ma décision. Je ne veux tirer aucune gloire de cet épisode. Les gens qui me connaissent savent de toute façon que je suis quelqu’un d’intègre. Le match, on l’a gagné. Sur cette rencontre, je suis certain qu’aucun autre joueur de mon équipe n’a été contacté. On a même fourni une très grosse prestation. – Pourquoi n’avez-vous pas alerté les autorités compétentes ? – Mais parce que je voulais être tranquille avec cette affaire qui n’existait pas à partir du moment où j’avais refusé. Je n’ai été victime d’aucune menace. Le monsieur qui m’a appelé, je ne le connais pas. Cet appel a eu lieu au mois de mai dernier et je n’ai jamais eu la moindre pression, la moindre menace, le moindre problème. Et puis, dimanche, un journaliste de la télé flamande, VRT, m’a appelé. Il m’a dit qu’il savait que j’avais été approché. Je n’allais quand même pas lui mentir. – Depuis cette saison, vous avez quitté le haut niveau pour évoluer dans un club de niveau 4. Est-ce lié à cette affaire ? – Je pouvais rester au FC Brussels ou partir dans un club de D 1 roumaine (le FC Vaslui). Cette affaire m’a dégoûté, mais ce n’est qu’une goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En fait, j’ai joué en Division 3 entre seize et dix-huit ans. Et c’est à cette période que je m’amusais le plus. J’ai trente ans, et l’opportunité de signer un contrat de quatre ans et demi est intéressante. Je m’entraîne trois fois par semaine avec le même salaire qu’en D 1. Il faut quand même savoir que les salaires dans le football belge sont faibles. Le salaire minimum annuel d’un footballeur est de 15 000 euros. Les gens peuvent peut-être être tentés. Moi, j’ai la chance d’avoir très bien gagné ma vie à Ajaccio et au Standard de Liège. « Je ne suis pas le seul joueur à avoir été approché » – Êtes-vous prêt à collaborer avec la justice belge ? – Mais je n’ai rien à voir avec ces affaires. Que la justice parle avec les joueurs qui sont supposés avoir PAGE 8 accepté de truquer un match. Moi, je suis droit dans mes bottes. Je ne veux pas que mon nom soit lié à tout ça. Tout le monde sait que je n’ai rien touché. – Entre joueurs, les affaires de paris truqués sont-elles au centre des discussions ? – Des bruits, nous en avons tous entendus. Notamment à propos du match Metz-Lyon en France. Pour l’instant, ce ne sont que des bruits. Sont-ils fondés ? Ce qui m’étonne, c’est que le nom de Cartier soit sorti. Sincèrement, ça m’étonnerait qu’il soit dans cette affaire. Les paris truqués, c’est une affaire fondée. Je ne suis pas le seul joueur à avoir été approché. – Pensez-vous que la vérité sortira bientôt ? – Il ne fait aucun doute que tout cela va exploser. La justice est décidée à faire son travail. » – R. R. « VOUS AVEZ ÉTÉ directeur sportif de La Louvière avant d’être aujourd’hui le recruteur du FC Metz. Êtes-vous surpris d’être cité dans ces affaires de corruption ? – On mélange tout. On me reproche d’avoir acheté deux matches quand j’étais à Mons. Or, pour le premier, contre La Louvière, je n’étais pas encore arrivé, et le deuxième, contre le Germinal BA, a été perdu. Trois joueurs ont été entendus par la police et ont donné des noms. Pas le mien. Pour le reste, comment peut-on m’afficher avec des gens que j’ai attaqués en justice ? – Expliquez-nous. – Je suis arrivé le 1er juillet 2004 à La Louvière, j’en suis parti en janvier 2005. Depuis, je suis en procès avec le club. Je réclame 25 000 euros pour licenciement abusif. La décision doit être rendue le 25 avril. Je demande 75 000 euros au titre d’intérêts financiers non payés pendant cinq mois. Le tribunal de commerce doit se prononcer le 8 mai. Je suis le seul qui aie osé s’attaquer au système louviérois. – Quel système ? – Pietro Alatta (agent de joueur) et Me Denis, l’avocat du club, qui m’est vite apparu comme faisant du business avec les joueurs, ont essayé de m’acheter sur le transfert de Silvio Proto en m’intéressant à sa vente éventuelle dans un grand club. Pour moi, qui ai été à l’école Halilhodzic et Puel (à Lille), c’est inconcevable. Je fais du foot, c’est tout. J’ai demandé des explications à Alatta, qui m’a renvoyé sur Denis, lequel m’a dit “c’était pour voir comment tu réagirais”. Alors le président Gaone a clos l’affaire en lançant “arrêtez vos gamineries” et en ordonnant une évaluation sur mon travail. Voilà comment j’ai été viré. Pas pour mauvais travail mais parce que je gênais. Alors penser que j’ai pu acheter des matches… Avec quel argent ? Celui d’Alatta, peut-être ? Ça ne tient pas la route. Mais depuis, on ne me lâche plus. Ensuite, quand j’ai voulu signer à Valenciennes et à Metz, les présidents ont reçu des appels téléphoniques pour les dissuader. – Mais vous travaillez quand même pour Metz depuis le 1er juillet dernier en supervisant les joueurs aux Pays-Bas et en Belgique. – Normalement, je devais être embauché le 1er mai, mais Carlo Molinari et Patrick Razurel ont reçu des coups de fil disant que j’avais foutu le bordel à La Louvière. Depuis, je constate le même acharnement. On cherche à faire diversion pour donner des fausses pistes. C’est tellement facile. Mon nom est pour l’instant sali mais je serai réhabilité. La justice fait son travail. Je ne peux pas dire grandchose. Je tiens à ma vie. J’entends des rumeurs comme tout le monde mais je n’ai jamais été témoin de corruption. Quand j’ai appris la tentative sur MetzLyon, je suis tombé des nues. Tout de suite, mon nom a été associé. Heureusement, Razurel et Molinari m’ont appelé pour me rassurer. Mais je suis blanc comme neige. Je fais mon boulot, j’ai supervisé plus de deux cents matches, je ne connais que quatre joueurs messins et je ne suis allé que trois fois à Metz. De toute façon, je porte plainte contre les auteurs du reportage de la télévision flamande qui ont donné mon nom. Comme par hasard, j’avais déjà assigné l’un d’entre eux pour ses sous-entendus dans Footmag, un magazine belge. » MARC CHEVRIER VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Entraîneur de La Louvière la saison dernière, Albert Cartier se retrouve mêlé, malgré lui, à une affaire de paris sur des matches truqués dans le Championnat belge. Il a porté plainte contre la chaîne belge VRT, qui a dévoilé son nom. (Photo Reporters/Panoramic) Bleu Rouge Lors du reportage de la VRT, une scène tournée en caméra cachée dans une cave en Chine montre pourtant à quel point le club de La Louvière est réputé comme très rémunérateur quand on parie sur ses matches, via Internet. Les parieurs expliquent qu’ils bénéficient, grâce à des informateurs proches du club belge, de tuyaux en or leur permettant de miser sans risque. « Je ne savais même pas qu’on pouvait parier sur des matches en Belgique à l’autre bout du monde, plaide Cartier. Si tu doutes de tes joueurs, tu ne t’en sors plus. Si à chaque match, tu commences à te dire qu’il y a un coup de Trafalgar, autant arrêter d’entraîner. La confiance, c’est la clé de la réussite au plus haut niveau. » Jaune Bleu Jaune « Cette défaite m’avait fait mal » De la déroute de son ancienne équipe à Mons, Cartier conserve des souvenirs bien précis : « La veille du match, le président était venu parler aux joueurs et il leur avait dit qu’une victoire permettrait de récupérer quelques sponsors. Ce discours avait irrité les joueurs. Il n’explique pas la défaite, bien sûr. Mons était une équipe fébrile. Nous l’avions observé le week-end précédent. J’avais demandé à mes joueurs d’aller titiller nos adversaires d’entrée. Nous avons eu deux ou trois occasions que nous avons manquées. Ils ont ouvert la marque, nous avons égalisé. Puis ils ont pris l’avantage. Sur leurs quatre buts, il y a deux frappes en lucarne et un tir de vingt-cinq mètres imparables. À la mi-temps, cela avait chauffé entre un joueur de Mons et moi. Il venait d’insulter un gamin de mon équipe. Cela a failli mal tourner. Nous prenons deux buts au retour des vestiaires. Bien après le match, à notre retour au club, j’ai réuni mes joueurs à 1 heure du matin pour leur dire ce que je pensais de leur prestation. Cette défaite m’avait fait mal, comme les autres défaites, et j’ai fait un monologue pendant une heure. J’étais remonté. Je pense que nous sommes passés au travers mais ça peut aussi arriver. » Mardi matin, Albert Cartier s’est adressé aux joueurs du FC Brussels. Pour leur expliquer sa vérité. Il devra quand même attendre celle de la justice belge pour qu’elle soit validée. – R. R. Noir Noir 29 octobre 2005 : le match SaintTrond - La Louvière (1-3) fait l’objet de mises anormalement élevées sur les sites Internet de paris en ligne : 600 000 euros au lieu de 25 000 euros habituellement pour les matches du Championnat belge. 30 octobre 2005 : les policiers belges interpellent Ye Zheyun, soupçonné aujourd’hui d’être le principal organisateur des matches truqués pour le compte de la mafia chinoise. Il est remis en liberté sans être inculpé. Depuis, il est introuvable. 5 novembre 2005 : sur Cercle Bruges - Saint-Trond, les paris atteignent 250 000 euros. 19 novembre 2005 : L’Équipe révèle qu’un joueur messin aurait été approché, en vain, pour lever le pied lors de la rencontre Metz-Lyon (0-4) du 22 octobre 2005, sur lequel les paris en ligne ont été plus importants que d’habitude. Un agent de joueur aurait aussi subi une tentative de corruption. 22 novembre : le président du Lierse dépose plainte, notamment contre Ye Zheyun. Silvania Verstereken, la juge d’instruction, mène à Bruxelles depuis presque un mois une enquête « pour corruption active et escroquerie ». 24 novembre 2005 : les joueurs messins et le FC Metz portent plainte conjointement auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance de Metz. L’enquête est confiée à la police judiciaire. La FFF et la Ligue se constituent parties civiles. 1er décembre 2005 : trois jours après l’audition de plusieurs dirigeants messins, vingt joueurs sont entendus par des officiers de la police judiciaire de Metz. 5 février 2006 : un reportage, dans l’émission Panorama, sur la chaîne flamande VRT, affirme que sept matches de Première Division belge ont été truqués cette saison, sur commande d’une mafia chinoise œuvrant dans le secteur des paris. Six matches concerneraient le club de La Louvière. Le document donne quinze noms de personnes impliquées dans cette affaire de corruption. Parmi eux, quatre anciens Messins qui ont la particularité d’avoir défendu un jour les couleurs de La Louvière : Albert Cartier, Geoffray Toyes, Gunther Van Handenhoven et Mario Espartero. Superviseur du FC Metz et ancien manager de La Louvière, Stéphane Pauwels est aussi cité. 8 février : Albert Cartier, Mario Espartero et Stéphane Pauwels mandatent un cabinet d’avocats à Bruxelles pour déposer plainte en diffamation contre la VRT. L’entraîneur français se défend d’avoir participé au trucage d’un match, la saison passée, quand il entraînait La Louvière. Les primes ont finalement été payées et Cartier a signé au FC Brussels, en juillet dernier. « Je suis parti sans en vouloir au président Gaone. Mais je ne pouvais pas m’inscrire en dehors d’une logique de progression. » Les accusations portées par la VRT contre le club de La Louvière sont très lourdes. Six des sept matches truqués concerneraient « Les Loups ». Dès lundi, Filippo Gaone avait contre-attaqué en avançant la thèse du complot contre un petit club dont les résultats dérangent. Cartier ne soupçonne aucun de ses joueurs de l’époque d’avoir mouillé dans une quelconque combine. RAPHAËL RAYMOND (avec J. T.) Une succession d’affaires LA FRANCE AU POINT MORT Cartier dans la tourmente ALBERT CARTIER est remonté. Lundi matin, avant de rentrer en Belgique après avoir passé une partie du week-end à Metz, où son épouse et ses enfants résident toujours, il a rouvert son téléphone portable. « Il y avait plusieurs messages et on m’expliquait que mon nom était cité à la télévision belge, dans l’émission Panorama, diffusée par la chaîne VRT. Avant le match Mons - La Louvière (4-1), j’aurais demandé à mes joueurs de lever le pied de façon à favoriser une victoire de Mons. » Éclaboussé par les vagues qui agitent un club qu’il a quitté l’été dernier, et où il n’est resté qu’un an, Cartier a immédiatement demandé à son avocat, Me Daniel Spreutels, de déposer une plainte pour diffamation contre les responsables de l’émission. « Le préjudice est fait, se désole l’ancien défenseur messin. Il est énorme. On m’a mis en cause sans même m’interroger. J’ai toujours défendu des valeurs comme l’honnêteté. » Mais il a quand même dû collaborer, pendant une demisaison, avec un président qui ne souhaitait pas forcément voir son équipe gagner : « À la trêve, le président avait dit qu’il ne fallait plus gagner les matches, qu’en tout cas, il ne paierait plus les primes de victoire puisque l’objectif, le maintien, était d’ores et déjà rempli. Les choses étaient réglées puisqu’il a vendu cinq joueurs au mercato. » démens pas non plus. » Même si des mises anormalement élevées ont été constatées sur ce match, rien ne permet d’affirmer aujourd’hui que un ou plusieurs Messins ont été corrompus. Ceux qui s’attendaient à un interrogatoire poussé ont même été surpris d’être invités à signer des autographes. 9 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS (finale) ÉGYPTE - CÔTE D’IVOIRE Une tâche pharaonique Toute l’Égypte attend un final en apothéose. Les Éléphants de Côte d’Ivoire supporteront-ils la pression ? ÉGYPTE - CÔTE D’IVOIRE AUJOURD’HUI, 18 HEURES (17 HEURES, HEURE FRANÇAISE), AU CAIRE, STADE INTERNATIONAL ÉGYPTE : El-Hadary – Barakat, Gomaa, Saïd, El-Sakka, Abdel Wahab ou T. ElSayed – Shawki, Ahmed Hassan (cap.), Abo Treka – Zaki, Moteb. Remplaçants : A. W. El-Sayed (g.), Abdel Monsef (g.), A. El-Sayed, Fathy, Eno-Moetaz, Abdel Malek, Ali, Sabry, Mido, Hossam Hassan, T. El-Sayed ou Abdel Wahab, M. Hassan. Entraîneur : H. Chehata. CÔTE D’IVOIRE : Tizié – Éboué, Kouassi, K. Touré, Boka – Faé, Zokora, Y. Touré, Akalé – A. Koné, Drogba (cap). Remplaçants : Copa Barry (g.), Gnanhouan (g.), Demel, C. Domoraud, Zoro, Romaric, Tiéné, Yapi, Kalou, B. Koné, Meïté, Aruna. Entraîneur : H. Michel. LE CAIRE – de notre envoyé spécial Didier Drogba devrait souvent croiser ce soir le chemin du roc égyptien Wael Gomaa (à droite). Leur duel s’annonce comme une des clés du match. (Photo Kampbel/AFP) Pour les Éléphants, bien plus qu’une victoire sportive Écarté la veille, l’attaquant égyptien a été réintégré dans l’effectif des Pharaons. Il n’est pas prévu qu’il joue. Pas encore ? LE CAIRE – de notre envoyé spécial LA DRÔLE D’HISTOIRE CONTINUE. Après avoir annoncé l’exclusion d’Ahmed Hossam dit Mido mercredi, en raison de son attitude vis-à-vis de son entraîneur, Hassan Shehata, lors de son remplacement en demi-finale face au Sénégal (2-1), la Fédération égyptienne et son sélectionneur ont fait machine arrière. L’ancien Marseillais a réintégré sa sélection avant la finale de la Coupe d’Afrique, ce soir contre la Côte d’Ivoire, en conclusion d’une grande journée de réconciliation. Au Caire, l’affaire Mido a pris des proportions inouïes. Proche d’un joueur qu’il adore, l’un des fils du président Moubarak a décidé de s’emparer du dossier et a permis le rapprochement entre l’attaquant de Tottenham et son entraîneur. Au cours d’une réunion, ce dernier aurait expliqué qu’il n’avait pas eu vent des excuses de Mido. Il a cette fois décidé de les accepter et de le réintégrer dans le groupe. Les deux hommes se sont serré la main pour la première fois depuis mardi et le Pharaon a assisté à la séance d’entraînement de ses coéquipiers, sans pour autant y participer. Le deal semble en effet très clair : si Mido prendra part à la remise des médailles et aux éventuelles festivités d’après-match, il n’était toujours pas question, hier, qu’il participe à la rencontre. « Moi, je suis sûr qu’il va jouer », avait pourtant pronostiqué Didier Drogba dès la fin de la matinée. L’Ivoirien, qui aime beaucoup Mido avec qui il a joué à Marseille, ne semblait pas avoir d’informations particulières. Il était simplement persuadé que l’Égypte ne se permettrait pas de se passer de son buteur pour un événement aussi attendu. L’attaquant de Chelsea s’avance peut-être un peu. Mais, depuis l’annonce de la suspension de leur coéquipier, les joueurs égyptiens plaident pour son retour dans l’effectif et sur le terrain. Shehata ira-t-il jusque-là ? – S. Ta. (avec F. Ma.) Les maillons forts de l’Égypte L’équipe des Pharaons est composée de nombreux joueurs locaux ou peu connus. Présentation de ses hommes clés. LE CAIRE – de notre envoyé spécial AHMED HASSAN, LE CŒUR ET LES BUTS « C’est le meilleur joueur égyptien », a dit de lui Marcello Lippi, le sélectionneur de l’Italie, durant son séjour à la Coupe d’Afrique des nations (*). « C’est le meilleur joueur du tournoi », renchérit Joseph-Antoine Bell, consultant pour Radio France Internationale. Ahmed Hassan est l’un des grands bonhommes de cette CAN. À trente ans, le milieu défensif des Pharaons a marqué les esprits comme jamais. À Besiktas, il évolue derrière les deux attaquants et parfois même en pointe. On comprend pourquoi. Malgré son positionnement sur le terrain en équipe nationale, il a déjà inscrit quatre buts. Il est devenu l’âme de son équipe. Longtemps sous-coté, il fait enfin l’unanimité. Déjà vainqueur de la Coupe d’Afrique, en 1998, il a l’occasion de s’offrir un doublé. BARAKAT, LE MIRACULÉ Inconnu en Europe, il a été élu meilleur joueur africain de l’année 2005 par les internautes fréquentant le site de la BBC, devançant le Camerounais Samuel Eto’o et le Nigérian Obafemi Martins. Difficile à concevoir. Mais, en Afrique, Mohamed Barakat fait peur. S’il a toujours été considéré comme un milieu offensif et qu’il termina meilleur buteur de la dernière Ligue des champions africaine avec Al-Ahly (sept réalisations), il évolue régulièrement, en sélection, à un poste de latéral droit très avancé au sein d’une défense à cinq. Sa puissance, son coffre et sa technique lui permettent d’occuper ce couloir avec autant d’intensité en phase défensive qu’en phase offensive. Après deux saisons en Arabie saoudite et au Qatar, aux côtés d’Effenberg et Batistuta, il est revenu en Égypte en 2004, où il multiplie les succès. Avec cette Coupe d’Afrique, il éclate enfin au niveau international, à vingt-neuf ans, une décennie après avoir été tout près de mettre un terme à sa carrière. Prodige du football égyptien – il débuta sa carrière dans la Ligue 1 locale à seize ans –, il fut gravement blessé à un genou et cessa toute activité durant deux ans. Barakat est un miraculé. ABO TREKA, LE PASSEUR Généralement positionné en soutien des deux attaquants, Mohamed Abo Treka est un créateur, l’homme qui fait la différence grâce à ses coups de patte. Face au Sénégal (2-1), en demi-finale, il a distillé un nombre impressionnant de passes décisives gâchées par ses coéquipiers. Cela ne l’empêche pas de se faire plaisir. Depuis le début de la Coupe d’Afrique, il a inscrit deux buts. Il confirme, surtout, sa tardive montée en puissance. À vingt-sept ans, il n’évolue au plus haut niveau africain que depuis deux ans. « Ici, on estime que c’est le grand gâchis du football égyptien », raconte un confrère. Arrivé dans le monde professionnel à Tersana, il est resté dans ce petit club, naviguant entre la Première et la Deuxième Division jusqu’en 2004. Souvent demandé par les meilleurs clubs locaux, il fut longtemps bloqué par ses dirigeants. Mais, il y a deux ans, il parvint enfin à signer à AlAhly, où il est devenu l’associé préféré de Barakat. Son fait de gloire : six buts en quatre rencontres face au Zamalek, le grand rival du Caire. Il rêve d’une autre reconnaissance, tout à l’heure, face à la Côte d’Ivoire. GOMAA, UN CLIENT POUR DROGBA C’est un peu le Basile Boli local. Critiqué pour ses carences techniques, Wael Gomaa, trente ans, est un roc, ce type de défenseur que les attaquants abhorrent. Un stoppeur qui aime les duels, qui brille dans le marquage individuel. Après avoir éteint Marouane Chamakh lors du premier tour puis réglé la question Lua-Lua, en quart de finale, face à la RD Congo, il devrait s’attaquer à Didier Drogba. Dur, parfois à la limite, excellent dans le jeu aérien, Gomaa est l’une des très bonnes surprises de cette CAN. Lui aussi évolue à Al-Ahly, le dernier vainqueur de la Ligue des champions d’Afrique. Après deux années laborieuses, il est de retour au premier plan depuis quelques mois et cela se voit. Une grosse pression règne sur lui avant cette finale et son duel avec Drogba. SÉBASTIEN TARRAGO et FOUAD MANSOUR (*) Il était venu superviser le Ghana, adversaire de l’Italie lors de la Coupe du monde, en juin. nationale. Un succès en Coupe d’Afrique, le deuxième de leur histoire après celui obtenu en 1992 au Sénégal face au Ghana (0-0, 11-10 aux tirs au but), représenterait pour les Éléphants bien davantage qu’une victoire sportive. « Dans cette équipe, il y a des joueurs de tous les coins du pays et de toutes les ethnies et nous vivons parfaitement ensemble, résume Didier Drogba. Alors, si nous pouvons le faire, tout le DIDIER DROGBA, décisif avec la Côte d’Ivoire, regrette de ne pas être en pleine possession de ses moyens, mais rêve de rapporter la coupe à Abidjan. « Je ne fais rien d’exceptionnel » Pour sa première participation à la Coupe d’Afrique des nations, Didier Drogba, à vingt-sept ans, est en passe de remporter son pari égyptien. Sa feuille de route suffit pour comprendre l’impact du joueur de Chelsea sur son équipe : buteur contre le Maroc (1-0), contre la Libye (2-1), absent contre l’Égypte (1-3), décisif contre le Cameroun (1-1, 12-11 aux tirs au but : il a tiré le douzième tir au but) en quart de finale et contre le Nigeria (1-0) en demie. Même diminué par une blessure à un genou, il a hissé son équipe jusqu’à la finale. LE CAIRE – de notre envoyé spécial « COMMENT VOUS sentez-vous physiquement ? – Ça fait trois mois que je traîne une douleur au genou. Je me sens bien dans ma tête, mais je ne peux pas jouer comme j’ai envie. Lors des frappes, sur les appuis, dans les changements de direction, je ne suis pas au top. Même contre le Nigeria, je ne mets pas le tir que je veux. Je suis à 60 %. D’ailleurs, je ne fais rien d’exceptionnel. – Mais vous êtes l’homme clé de la Côte d’Ivoire… – En fait, je reproduis ce que j’ai appris en club. Je recherche l’efficacité. – Vous êtes le nouveau capita in e des Él ép hant s. Ce la change-t-il votre implication dans le groupe ? – Le brassard m’oblige à être beaucoup plus calme sur le terrain. Parler, je l’ai toujours fait, c’est ma nature. Aujourd’hui, j’ai compris qu’on a besoin de beaucoup communiquer. L’objectif de la CAN m’a fait me rapprocher des joueurs. – Vous avez pu toucher du doigt la “Drogbamania” sur le continent africain. Comment la vivezvous ? – Ça me surprend et me touche énormément. Je ne sais pas comment je vais repartir avec tous les cadeaux que j’ai reçus ! J’ai encore mal aux yeux tellement j’ai été pris en photo. Que dire aux gens ? Ça me rend fier. Je n’aurais pas imaginé ça quand mon oncle (Michel Goba, ancien pro) m’a présenté les grands anciens comme Gouaméné (entraîneur des gardiens). J’aime me trouver à côté de gens qui ont gagné. Ils t’expliquent comment ils ont fait pour y arriver. Je suis un peu un voleur, je les écoute. Ma réussite, c’est le vol de tous ces mecs (rire). « L’arbitrage est le fléau du foot africain » – Pendant cette CAN, avez-vous eu votre entraîneur à Chelsea, José Mourinho, au téléphone ? – Quasiment tout le temps. Au début, il me disait : “Tu vas en vacances. T’as intérêt à revenir frais !” Une façon de me faire comprendre qu’il aurait aimé VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 que je reste. Puis son discours a changé. Après le match du Cameroun, il m’a souhaité bonne chance : “Maintenant, faut la gagner, on est derrière vous !” – Vous laisse-t-il le droit d’aller à Abidjan après la finale ? – C’est réglé, même si on perd (Rire.) – Vous êtes resté très concentré lors des tirs au but contre le Cameroun (12-11 pour la Côte d’Ivoire)... – C’est marrant mais je savais que j’allais retirer. J’ai déconné un peu, j’ai chambré : c’étaient des tentatives d’intimidation, mais je suis resté concentré. Et j’y suis allé serein. Je voulais tirer en cinquième, mais les gars m’ont dit de débuter. J’ai senti que si je marquais, ça allait libérer les autres. – À quoi vous attendez-vous face à l’Égypte ? – Ça va être chaud. C’est une équipe dure à jouer, car elle est très technique et leurs joueurs aiment faire un pressing pendant les quinze, vingt premières minutes : ils seront dangereux. – Vous voyez-vous soulever la coupe dans le ciel du Caire ? – Par respect pour les anciens, si on gagne, je la soulèverai avec Cyrille (Domoraud). C’était lui le capitaine il n’y a pas si longtemps. – Redoutez-vous l’arbitrage de cette finale ? – Si l’arbitrage se passe comme contre le Sénégal, on a perdu d’avance (*). Ça ne sert à rien d’y aller. C’est le fléau du foot africain. Je n’ai rien contre les Égyptiens, au contraire, mais eux-mêmes le savent : c’est scandaleux. Il faudra être très fort pour les battre. Si on veut que le foot africain avance, prenne du poids au niveau mondial, on ne peut pas se permettre de continuer comme ça. – Est-ce que ça décrédibilise l’épreuve ? – Cette faute non sifflée est passée partout. Les gens m’appellent : ils sont scandalisés. La compétition perd de sa valeur, c’est malheureux. Attention, ça arrive de faire des erreurs. Mais là, c’était énorme. – Tout le monde s’accorde à reconnaître le fort potentiel de la Côte d’Ivoire... – Avoir un banc de qualité, c’est une monde peut y parvenir, comme avant. » Tout à l’heure, dans la folie de cette ville tentaculaire posée sur la tête du delta du Nil, les Ivoiriens seront confrontés à un défi hors normes. Un de ceux qui marquent une vie. Car une finale au Caire ne ressemble à aucune autre finale. JEAN-PHILIPPE COINTOT (*) Un million et demi de demandes de billets auraient été faites. MATCH POUR LA 3e PLACE SÉNÉGAL - NIGERIA : 0-1 (0-0) chose. Qu’il soit décisif, c’en est une autre. Le meilleur moyen est de faire sentir à tous les joueurs qu’ils sont importants. Il y a quelques mois, un garçon comme Akalé venait en sélection et savait qu’il n’allait pratiquement pas jouer. Que pouvait-il nous apporter en rentrant ? Rien. Là, le coach l’a remis dans l’équipe et il se sent beaucoup mieux, plus concerné. – Une équipe est-elle en train de naître ? – Disons plutôt qu’elle mûrit, qu’elle franchit des étapes. J’avais de l’appréhension en arrivant en Égypte : j’espérais d’abord qu’on passerait le premier tour. « Le foot, ce n’est pas plus important que ce qui se passe au pays » – Quels souvenirs avez-vous de la victoire ivoirienne lors de la CAN 1992 (en finale contre le Ghana, 0-0, 11-10 aux tirs au but) ? – Devant ma télé, je revois Gouaméné faisant semblant de plonger puis le mec qui lui tire dessus. Aujourd’hui, il n’arrête pas de nous dire que c’est lui qui a gagné la CAN. Pour le pays, cette épreuve est une grosse bouffée d’oxygène, une belle échappatoire. – Aujourd’hui, quand on pense Côte d’Ivoire, on pense guerre et Drogba… – Si nos succès peuvent avoir un petit effet, je serais l’homme le plus heureux du monde. Le foot, ce n’est pas plus important que ce qui se passe au pays. Quand j’entends parler de Drogba partout, ça me fait rire. Qui aurait pensé qu’on déclinerait mon nom comme ça ? Drogbacité, drogbamania, drogbut, drogbadaboum… C’est tout simplement incroyable. – Est-ce gênant d’être mis en avant par rapport au autres ? – J’essaie d’avoir le plus de respect possible pour les autres. C’est frustrant parfois quand certaines personnes viennent te dire : “T’as été bon, pas comme eux.” C’était le cas après le match contre le Cameroun à Abidjan (2-3) et ça m’énervait. – Qu’est-ce qui vous aura le plus marqué durant cette CAN en Égypte ? – La circulation ! C’est exceptionnel. Je pensais qu’à Abidjan, Dakar, c’était chaud, mais, ici, les voitures font marche arrière sur l’autoroute. Une autre roule en sens inverse. Y a des larges rétros à l’ancienne. Je ne crois pas que mon assurance accepterait que je conduise ici. » HERVÉ PENOT (*) Lors de la demi-finale Égypte-Sénégal (2-1), l’arbitre n’avait pas sifflé un penalty évident pour les Sénégalais en toute fin de match. Au Caire, stade de l’Académie militaire. Pelouse en mauvais état. 5 000 spectateurs. Arbitre : M. Coulibaly (MAL). But : Lawal (79e). Avertissements.– Sénégal : D. Kamara (44e) ; Nigeria : Odiah (45e). SÉNÉGAL : P. Diouf – Daf, Malickou, Guirame, Boukary – A. Faye, Bâ, Rahmane (H. Camara, 70e), Dino (B. Diop, 61e) – S. Camara (Niang, 77e), D. Kamara. Entraîneur : A. Sarr. NIGERIA : Enyeama – Taiwo, Yobo, Nwaneri, Odiah – Obodo, Okocha (Oruma, 67e), Nsofor (Kanu, 77e), Lawal – Martins, Utaka. Entraîneur : A. Eguavoen. Le tableau final Quarts de finale Demi-finales Finale (vendredi 3 et samedi 4 février) (mardi 7 février) (aujourd’hui, 17 heures, [18 heures, heure locale], TF 1) Au Caire, stade International : ÉGYPTE RD Congo 4 1 Au Caire, stade International : ÉGYPTE 2 Sénégal 1 À Alexandrie,, stade H. El-Hedood : Guinée SÉNÉGAL 2 3 Au Caire, stade International : Égypte Au Caire, stade de l’Académie militaire : 1 11-12 Cameroun CÔTE D’IVOIRE 1 aux t.a.b À Alexandrie, stade H. El-Hedood : CÔTE D’IVOIRE 1 Nigeria 0 Côte d’Ivoire À Port-Saïd : NIGERIA Tunisie 1 6-5 1 aux t.a.b 3e place p (hier) Au Caire, stade de l’Académie militaire : Sénégal - Nigeria, 0-1 BUTEURS 1. Eto’o (*) (Cameroun) ; Ahmed Hassan (Égypte) ; Feindouno (Guinée), Santos (Tunisie), 4 buts ; 5. Flavio Amado (Angola) ; Drogba (Côte d’Ivoire) ; Moteb (Égypte), 3 buts ; 8. Meyong (Cameroun) ; Abo Treka (Égypte) ; O. Bangoura, K. Diawara (Guinée) ; Martins (Nigeria) ; H. Camara, Niang (Sénégal), 2 buts ; 15. Maurito (Angola) ; Geremi (Cameroun) ; A. Koné, B. Koné, Y. Touré (Côte d’Ivoire) ; Hossam Hassan, Mido, Zaki (Égypte) ; Adamu, Amoah (Ghana) ; S. Bangoura (Guinée) ; Lua-Lua, Mputu (RD Congo) ; Kames (Libye) ; Lawal, Obi Mikel, Obinna, Obodo, Taiwo (Nigeria) ; Is. Ba, Bouba Diop, So. Camara (Sénégal) ; Chérif Touré, Kader (Togo) ; Benachour, Bouazizi, Haggui (Tunisie) ; Chamanga, C. Katongo, Tana (Zambie) ; Benjani, Chimedza (Zimbabwe), 1 but. Ont marqué contre leur camp : Kalemba (*) (RD Congo, pour le Cameroun) ; El-Sakka (Égypte, pour la RD Congo), 1 but. (*) Pour la Confédération africaine, Eto’o totalise cinq buts car elle lui accorde le deuxième du Cameroun contre la RD Congo. Mais le ballon avait percuté le poteau avant d’entrer grâce à la tête du gardien congolais. Le tir d’Eto’o n’étant pas cadré, L’Équipe estime qu’il s’agit d’un but contre son camp. PALMARÈS 1957 : ÉGYPTE-Éthiopie, 4-0 1959 : ÉGYPTE-Soudan, 2-1 1962 : ÉTHIOPIE-Égypte, 4-2 a.p. 1963 : GHANA-Soudan, 3-0 1965 : GHANA-Tunisie, 3-2 a.p. 1968 : CONGO-KINSHASA (actuelle RD Congo) - Ghana, 1-0. 1970 : SOUDAN-Ghana, 1-0. 1972 : CONGO-Mali, 3-2. 1974 : ZAÏRE (actuelle RD Congo) - Zambie, 2-2 a.p. puis 2-0 (finale rejouée). 1976 : MAROC (vainqueur de la poule finale à quatre). 1978 : GHANA-Ouganda, 2-0. 1980 : NIGERIA-Algérie, 3-0. 1982 : GHANA-Libye, 1-1, 7-6 aux t.a.b. 1984 : CAMEROUN-Nigeria, 3-1 1986 : ÉGYPTE-Cameroun, 0-0, 5-4 aux t.a.b. 1988 : CAMEROUN-Nigeria, 1-0 1990 : ALGÉRIE-Nigeria, 1-0 1992 : CÔTE D’IVOIRE - Ghana, 0-0, 11-10 aux t.a.b. 1994 : NIGERIA-Zambie, 2-1 1996 : AFRIQUE DU SUD - Tunisie, 2-0 1998 : ÉGYPTE - Afrique du Sud, 2-0 2000 : CAMEROUN-Nigeria, 2-2, 4-3 aux t.a.b. 2002 : CAMEROUN-Sénégal, 0-0, 3-2 aux t.a.b. 2004 : TUNISIE-Maroc, 2-1. En capitales, les noms des nations titrées ; en minuscules, ceux des finalistes. BILAN 4 victoires : Cameroun, Égypte, Ghana. 2 victoires : RD Congo (ex-Zaïre, ex-Congo-Kinshasa), Nigeria. 1 victoire : Afrique du Sud, Algérie, Congo, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Maroc, Soudan, Tunisie. PAGE 9 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Mido réintégré ! beaucoup de cette équipe et de ces joueurs, considérés comme des éléments fédérateurs de la nation. Des ambassadeurs de la paix qui, inconsciemment ou non, portent une petite partie du poids de la réconciliation Bleu plus des enfants. Ils sont là pour progresser et c’est ce qu’ils font chaque jour un peu plus. » La Côte d’Ivoire, qui vit des moments difficiles depuis quatre ans et le partage du pays en deux zones, attend Jaune Rouge Jaune Les caractéristiques égyptiennes n’ont de toute façon plus aucun secret pour les Ivoiriens. Placés dans le même groupe qualificatif pour la Coupe du monde, les amis de Drogba l’ont emporté par deux fois. À Abidjan (2-0) et à Alexandrie (2-1). Cet indéniable ascendant psychologique devrait permettre aux Éléphants de se forger une belle carapace tout à l’heure, lorsqu’ils pénétreront sur la pelouse du chaudron cairote. Timide en début de compétition, se reposant un peu trop sur ses nombreuses individualités, la Côte d’Ivoire a franchi un cap certain en éliminant le Cameroun, sa bête noire, lors des quarts de finale (1-1, 12-11 aux tirs au but). « Depuis ce match, il s’est passé quelque chose, explique Arouna Koné. Nous sommes devenus meilleurs mentalement. Aujourd’hui, on arrive à gérer la pression. On en a tous parlé entre nous. Avoir éliminé le Cameroun, qui nous a battus deux fois en phase éliminatoire de la Coupe du monde, nous a libérés. » Et unis. C’est du moins ce que pense Henri Michel, le sélectionneur des Éléphants : « Ce groupe est en train de grandir et de se renforcer moralement. L’équipe ne possède pas encore une grande expérience car les joueurs sont jeunes mais ils ne sont quand même pas ici pour apprendre. Ce ne sont Noir Bleu Noir DANS CETTE VILLE qui défie en permanence les critères de réflexion et de logique, dans cette métropole irrationnelle où l’on a toujours l’impression de se trouver au centre d’une marée humaine, les Éléphants de Côte d’Ivoire risquent d’éprouver certaines difficultés pour se frayer un passage jusqu’au sommet de leur belle aventure. Les pachydermes vont en effet devoir affronter onze Pharaons déchaînés, soutenus par plus de quatre-vingt mille spectateurs bouillants, une marée de drapeaux rouge, blanc, noir et tout un pays uni derrière son équipe dans un élan patriotique impressionnant. Avant-hier, alors que les guichets du stade international du Caire venaient juste d’ouvrir (*), une foule comparable à celle qui remplit d’ordinaire le Stade de France s’est précipitée vers le quartier de Madimet Nasr. Deux hommes, bousculés, écrasés, y ont laissé la vie. Ici, la passion pour le ballon rond n’a malheureusement pas de limites. Après avoir déjà remporté quatre Coupes d’Afrique des nations (1957, 1959, 1986 et 1998), les Égyptiens s’attaquent ce soir à leur sixième finale. Un cinquième titre des partenaires du vieux et légendaire Hossam Hassan, l’attaquant quadragénaire des Pharaons aux 168 sélections officielles, constituerait un nouveau record. Bien évidemment, personne, au sein de la République arabe d’Égypte, ne doute une seule seconde du succès. Tout au long de la compétition, les joueurs du vétéran Hassan Shehata n’ont jamais été menés à la marque. Mieux, ils sont parvenus à battre, en poule (3-1), une formation ivoirienne il est vrai allégée. « Pour la finale, il s’agira d’un autre match, relativise Shehata. Je l’ai dit aux joueurs, l’équipe que nous allons rencontrer ne ressemblera en rien à celle qui était déjà qualifiée pour le second tour. Oublions tout et repartons de zéro ! » 10 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL LIGUE 1 Paris tient à un fil Après le nul à Strasbourg (1-1) et avant le déplacement à Lille, dimanche, Guy Lacombe demeure préoccupé. LA PREUVE QUE LE PSG peut encore être renversant. Mercredi soir, dans les couloirs de la Meinau, Guy Lacombe disait de son équipe qu’elle avait produit « un match moyen, moins bon que celui à Nice » (0-1, le 21 janvier). Après avoir revu le match dans la nuit, l’entraîneur racontait, hier, avoir décelé « plus de choses positives que ce qu’on pensait ». De ces « choses positives », il a juste extrait « des progrès dans la sortie du ballon », « le fait que l’équipe n’a pas concédé d’occasions sur coups de pied arrêtés » et que « c’est la première fois qu’on revient au score à l’extérieur ». Ces « choses positives », Guy Lacombe, apparu hier sur la défensive, a accusé les journalistes de « ne pas en parler parfois ». À deux jours d’un déplacement capital à Lille, son équipe semble ne plus savoir à quelle lueur se raccrocher, hormis l’espoir avoué que ses rivaux s’empêtrent, comme lui, dans l’irrégularité. Reste à savoir si ce PSG 2006, à sa manière, ne souffre pas, lui, d’être trop régulier : un point et un but en trois matches de Championnat à l’extérieur. Et la tendance principale, celle du classement, a épousé une baisse constante. À un point de la deuxième place à la trêve, Paris, six journées plus tard, a vu cet écart enfler à sept points. « Depuis que l’entraîneur est arrivé, on n’obtient pas de bons résultats à l’extérieur, observait Mario Yepes, hier. Il y une perte de confiance en déplacement. On laisse passer des opportunités à chaque fois, mais on n’est pas loin de nos rivaux. » L’entraîneur n’en finit plus de déplorer le manque de force psychologique de son groupe. Hier, il a prononcé cette phrase troublante sur la mentalité de l’effectif actuel : « À Lille, les joueurs auront un comportement différent que celui affiché à Strasbourg car, pour eux, c’est plus excitant de jouer Lille. » Lacombe, dont le travail à Sochaux avait porté ses fruits au bout de trois mois, doit aujourd’hui gérer plusieurs difficultés dans l’urgence. Renouer avec la victoire dès dimanche. Trouver une communica- tion pour piquer l’orgueil du vestiaire en évitant des critiques trop abruptes « à la Halilhodzic ». Et définir une formule idéale au milieu, secteur soumis à l’irrégularité de ses occupants. Bueno égratigné À la question de savoir si Vikash Dhorasoo, au regard de son rendement actuel, risquait de perdre sa place dans l’équipe, Lacombe a été évasif. « Je pense que j’ai déjà sorti des joueurs avec un certain nom, a-t-il répondu. En plus, il n’y a pas de noms dans une équipe. Il y a des joueurs plus ou moins performants. Vikash, actuellement, il est comme il se sent… » Avant de souffler : « Je ne parlerai pas de sa prestation car, apparemment, vous (les journalistes) en feriez une polémique… » L’entraîneur a pris moins de gants avec Carlos Bueno, qu’il avait choisi d’aligner à droite à la Meinau, ce qui a surpris certains joueurs. « Je ne regrette pas mes choix. Pour Bueno, ça s’est très mal passé car il n’a pas cessé de rentrer dans l’axe. À Stras- bourg, Gmamdia n’est pas un joueur de couloir gauche et, pourtant, il a su respecter ce rôle. À Paris, ce n’est pas possible de demander ça à un joueur… Carlos a montré qu’il ne pouvait jouer que dans l’axe. » Interrogé plus tard, l’attaquant uruguayen a confirmé « préférer l’axe ». Ajoutant : « À droite, j’ai couru après le ballon. J’étais perdu… » Au fil des matches, Lacombe traîne un agacement à peine masqué. Jusqu’ici, il a eu le mérite de ne pas jouer ouvertement le couplet classique du « ce n’est pas moi qui ai choisi ce groupe ». L’inverse, il est vrai, sonnerait comme une remise en cause des choix du duo Blayau-Moutier à l’intersaison. Mais, entre les discours contrariés de l’entraîneur et les envies de départ de certains joueurs, se profile déjà un remaniement sensible de l’effectif à l’intersaison. À Paris, l’ère de la stabilité n’est peut-être pas encore pour demain. JÉRÔME TOUBOUL STRASBOURG. – Titularisé pour la première fois cette saison, Carlos Bueno, ici face à Anders Farnerud (à gauche), n’a pas forcément marqué des points auprès de son entraîneur. (Photo Stéphane Mantey) AFFAIRE GLOCHON-FFF LIGUE 2 (25e journée) Décision le 11 mai Lesage, le bel âge Le Pen au repos Après une nuit passée à l’hôpital, en raison du choc subi lors de la rencontre face au PSG (1-1) et de sa perte de connaissance, Le Pen a retrouvé le vestiaire, hier. Il se voit néanmoins imposer quarante-huit heures de repos complet et sera forfait face à Ajaccio demain. – P. M. BORDEAUX Jurietti est encore très incertain. Beto (béquille) et Planus (adducteurs) sont ménagés. – L. L. LE MANS Le Mans ne devrait pas compter sur Basa (adducteurs) et Matsui (cheville) face à Nice. Loriot (tendon d’Achille) n’est pas opérationnel. – Ch. L LYON Berthod travaille physiquement. Réveillère passera aujourd’hui une nouvelle IRM. Caçapa et Monsoreau sont toujours aux soins. Malouda devrait être titularisé au poste de latéral gauche. – C. C. MARSEILLE Bonnissel (hématome aux côtes) devrait être forfait contre Toulouse. Ribéry (gastro-entérite), Nasri (genou) et D. Ferreira ont repris l’entraînement. – H. F. MONACO Vieri a été ménagé hier. – E. B. NANTES Savinaud (cuisse gauche) est incertain. Cetto (béquille cuisse gauche) a repris. Quint (genou droit) s’est contenté de courir, tout comme Oliech, qui poursuit sa préparation physique. – Ph. C Pts J. — — 1. Lyon 55 24 2. Bordeaux 46 25 3. Auxerre 42 25 4. Lille 40 25 5. Paris-SG 39 25 6. Marseille 39 25 7. Lens 37 25 8. Monaco 36 24 9. Le Mans 36 25 10. Saint-Étienne 34 24 11. Nice 33 24 12. Toulouse 33 25 13. Nancy 32 24 14. Rennes 32 25 15. Nantes 30 24 16. Sochaux 27 25 17. Troyes 25 24 18. AC Ajaccio 20 25 19. Strasbourg 16 25 20. Metz 14 24 G. N. P. p. — — — — 16 7 1 39 12 10 3 22 13 3 9 32 11 7 7 34 11 6 8 31 11 6 8 26 8 13 4 32 10 6 8 25 10 6 9 24 8 10 6 23 8 9 7 19 9 6 10 25 9 5 10 24 10 2 13 25 8 6 10 24 6 9 10 18 6 7 11 21 4 8 13 14 2 10 13 16 2 8 14 14 c. — 15 12 25 19 25 27 21 19 19 22 19 28 19 38 24 25 30 29 33 39 Diff. — +24 +10 +7 +15 +6 -1 +11 +6 +5 +1 0 -3 +5 -13 0 -7 -9 -15 -17 -25 NICE Bagayoko (cuisse gauche), Fanni (cuisse droite) et Rool (mollet droit) sont quasiment forfait pour Le Mans. Varrault (entorse cheville) a couru et fera un nouvel essai ce matin. – Ja. G. RENNES En plus des forfaits de Frei, E. Didot, Ouaddou et Briand, Källström est « très incertain » selon Bölöni. La nature de sa blessure n’a pas été révélée. – J.-D. C. SAINT-ÉTIENNE Feindouno a rejoint ses partenaires à Cap Breton, où ils sont en stage depuis mercredi. Le Guinéen reprendra l’entraînement aujourd’hui. – J.-Y. D. TOULOUSE Revault, Aubey (cuisse), Taïder (mollet) et Congré (reprise) seront absents à Marseille. Santos et Emana, rentrés de la CAN, ont repris l’entraînement. Ce n’est pas le cas de Mansaré, malade. – N. S. LE HAVRE : Mandanda – Baca, Seck, Ducrocq (cap.), Medaci – Martot, Aït Ben Idir, Digard, Davidas – K. Traoré, Lesage. Remplaçants : Blondel (g.), Gauvin, A. Devaux, Roda, Hoarau. Entraîneur : T. Uvenard. REIMS : Weber – Truchet, Barbier, Delmotte (cap.), Giraudon – Bonnal, L. Bah, S. Didot, Féret – Nzigou, Baléguhé. Remplaçants : Balijon (g.), Jeannel, Ielsch, Lundblad, Maspimby. Entraîneur : T. Froger. Arbitre : M. Khendek. METTRE EN CAUSE ses qualités de buteur pourrait paraître incongru. Pourtant, Jean-Michel Lesage n’était pas vraiment attendu comme l’attaquant le plus prolifique de la L 2. Après sept saisons passées au Havre, sa moyenne de but annuelle ne faisait pas franchement rêver (*). Mais depuis la reprise, l’attaquant historique du club a changé de catégorie. Meilleur buteur du Championnat avec 12 buts, Lesage reconnaît « ne jamais s’être aussi bien senti ». « À la base, il est plutôt milieu gauche, rappelle Thierry Uvenard, son entraîneur. Mais pour moi, c’est dans l’axe qu’il s’exprime le mieux. Il a un pied gauche extraordinaire, et dans l’axe, il lui est plus facile d’utiliser sa frappe. Dès le troisième match, je l’ai repositionné attaquant, où il avait déjà évolué l’année de la montée (en 2001-02, il avait inscrit 11 buts). Vu son tempérament, on peut difficilement le cantonner à un poste. Il a besoin de courir, de décrocher, d’aller à gauche, à droite. » Tellement qu’il a longtemps eu du mal à trouver sa place sur le terrain. Généreux, volontaire et remuant, Lesage l’a toujours été. Efficace, beaucoup moins. « On me faisait souvent la remarque, se souvient-il. J’étais tout le temps à fond, au détri- ment parfois de mon rendement pour l’équipe. » Son entraîneur, qui a suivi toute sa carrière, se souvient d’un « feu follet. Aujourd’hui il maîtrise. Il est beaucoup plus respectueux de ce qu’on lui demande, y compris sur le plan tactique. Il a mûri, quoi ». Aujourd’hui, à bientôt vingt-neuf ans (le 1er mai), Lesage, qui s’avoue « timide », est devenu un cadre de l’équipe. Associé à Kandia Traoré (« On s’entraide pour progresser l’un et l’autre »), il est le leader incontesté d’une attaque parfois en manque d’idées. Et puisque cette saison, on commence à parler de lui, il aimerait se débarrasser de sa réputation de « gars qui ne sourit jamais. Certains pensent que je suis quelqu’un de pas facile dans un groupe. C’est vrai que je ne parle pas beaucoup. Il va falloir que je fasse des efforts. Sourire quand on m’interviewe, par exemple ». Le joueur, formé à Créteil et arrivé en Normandie à vingt ans, se dit « heureux au Havre ». « Il n’a pas toujours été reconnu ici, tempère son partenaire Pierre Ducrocq. Mais là, les gens se rendent compte qu’il a franchi un palier. Les compliments le rassurent, il a pris confiance. Il est prêt pour la L 1. » « Maintenant, c’est un joueur de L 1, lui fait écho Uvenard. Avant, tous les ans, il voulait partir en L 1, et tous les ans il repartait… avec Le Havre. Mais aujourd’hui, il ne lui manque plus rien. » Sinon une place à la hauteur de ses ambitions pour un club « qui a tout pour remonter », insiste l’attaquant. « Ce ne sera pas non plus cette saison, mais il me reste encore de belles choses à faire, et des buts à marquer, prévient-il. Maintenant que je suis devant, j’ai envie d’y rester. » MÉLISANDE GOMEZ (*) En Championnat, Lesage avait inscrit, avant cette année, 33 buts en sept saisons (soit 4,7 par an). BASTIA - LAVAL DIJON - ISTRES AUJORUD’HUI, 20 H 30, STADE ARMAND-CESARI, À FURIANI BASTIA : Penneteau – Marester, Laville, Lorenzi, Sauget – Diane, Camadini, Y. Gomez, Ben Saada – Meslin, André (cap.). Remplaçants : J.-L. Leca (g.), Ghisolfi, Jolibois, Née, Conombo. Entraîneur : B. Casoni. LAVAL : Catherine–Buzaré(cap.),Mienniel,De Magalhaes,Nattes–Ben Khalfallah, R. Gomis, M. Leroy – Mauricio, Yebda, Zoko. Remplaçants : Hiaumet (g.), Simon, Rebelo Lopes, Aït-Alia, Lebrun. Entraîneur : D. Troch. Arbitre : M. Lamarre. AUJOURD’HUI, 20 H 30, STADE GASTON-GÉRARD DIJON : Mouko – Tacalfred, Grégoire (cap.), A. Ba, Vosahlo – Livramento, Larcier, Asuar, Masson – Estevès, Laurent. Remplaçants : Perraud (g.), Ponge, J. Ba, Avezac, Makriev. Entraîneur : R. Garcia. ISTRES : Riou – Bilica, Savry, Cid – Hamed ou S. Pérez, Maurel, Bakour, Dumolin (cap.) – Cavalli – Bochu, Viale. Remplaçants : Legrand (g.), L. Malouda, M’Futi, S. Pérez ou Hamed, Yahiaoui. Entraîneur : J.-L. Gasset. Arbitre : M. Viléo. BREST - CRÉTEIL GRENOBLE - SEDAN AUJOURD’HUI, 20 H 30, STADE FRANCIS-LE BLÉ BREST : Elana – Bourgis, Oliveira, Charpenet, Massot, Elzéard – P. Sarr, Guégan (cap.), Auriac – Tomou, Malm. Remplaçants : J. Lachuer (g.), Aliaj, Bernardet, Verschave, De Carvalho. Entraîneur : A. Rust. CRÉTEIL : Trivino – Loja, J. Perez, Terrier, Ekobo (cap.) – Sessegnon, Grégori, Aubanel,L. Leroy–Boulebda,M’Bodji. Remplaçants: Levaux(g.),Amirèche,FanchesLean, Kimbembe, Pataca. Entraîneur : H. Velud. Arbitre : M. Thual. AUJOURD’HUI, 20 H 30, STADE LESDIGUIÈRES GRENOBLE: Bayiha – J. Stinat, S. Pelé, Matheus,N’Ganga– Da. Coulibaly,Kamissoko (cap.), Connen, Caillas – Kermorgant, Oguro. Remplaçants : Grau (g.), J. François, Belghazouani, Akrour, T. N’Diaye. Entraîneur : T. Goudet. SEDAN : Regnault – Ciani,Hénin (cap.), Sartre– Ducourtioux,Bastien, Noro,Belhadj – N’Diéfi, Boutabout, Gagnier. Remplaçants : Fabre (g.), Sabin, Mokaké, Amalfitano, L. Mendy. Entraîneur : S. Romano. Arbitre : M. Cailleux. CAEN - SÈTE GUEUGNON - GUINGAMP AUJOURD’HUI, 20 H 30, STADE MICHEL-D’ORNANO CAEN : Planté – Hengbart, Zubar (cap.), Sorbon, Seube – Gouffran, G. Leca, Matic, Lemaitre – Compan, Grandin. Remplaçants : Costil (g), Deroin, Ben Askar, Lesoimier, Valero. Entraîneur : F. Dumas. SÈTE: LaBruna –Lahaye,Leclercq,F.Silvestre(cap.),Kharrazi,Tanagro–Cami, Calabuig, Cohade, Psaume – Ouejdide ou Raynier. Remplaçants : S. Gimenez (g.), Vallar, Raynier ou Ouejdide, Kharbouchi, Carmona. Entraîneur : L. Batelli. Arbitre : M. Lecellier. AUJOURD’HUI, 20 H 30, STADE JEAN-LAVILLE GUEUGNON : Liébus – Rodrigues, Morestin, Zarabi, P. Correia (cap.) – Marty, Le Frapper, Colleauou Tsoumou,Hauw – Ramdani,Gueï. Remplaçants : Bouysse (g.), Tsoumou ou Colleau, Niflore, Dr. Coulibaly, Mo. Diarra. Entraîneur : V. Zvunka. GUINGAMP : Debes (cap.) – Bridonneau, Martini, Sikimic, Le Lan – Pinto-Borges, Shereni, Abriel, Jouffre – Kader ou Gonzalez, Suarez. Remplaçants : Gauclin (g.), Koscielny, Racon, Gonzalez ou Kader, B. Robert. Entraîneur : A. Ravera. Arbitre : M. Fautrel. CHÂTEAUROUX - AMIENS LORIENT - CLERMONT AUJOURD’HUI, 20 H 30, STADE GASTON-PETIT CHÂTEAUROUX:Fernandez–Viator, T. Bertin(cap.),Allegro,Moutaouakil– A.Ferreira, Mansouri, Sidibé – Boukari, Socrier, Vandenbossche. Remplaçants : Debec (g.), Hima, Mulenga, El-Jadeyaoui, Babin ou Merlin. Entraîneur : D. Ollé-Nicolle. AMIENS : Tangara – Scotto (cap.), Hernandez, Sami, Levrat – Buron, De Freitas, B. Traoré, Celdran– Fayolle, T. Camara.Remplaçants : Merville (g.), Casartelli, A. Baldé, I. Dia, Nicaise. Entraîneur : A. Dupont. Arbitre : M. Lannoy. AUJOURD’HUI, 20 H 30, STADE DU MOUSTOIR LORIENT : Audard (cap.) – Boutruche, Genton, Recorbet, Morel – K. Ziani ou Moullec, Ewolo, Guel, Pédron – Bourhani, Audel. Remplaçants : Salin (g.), Marveaux, Moullec ou K. Ziani, N’Guéma, Sy. Macé ou Reset. Entraîneur : C. Gourcuff. CLERMONT : Enjolras – Abdoulaye, Perrinelle, Uras, Lotiès, Ab. Coulibaly – Brando (cap.), Gourvennec, Grauss – Buengo, Fouret. Remplaçants : Hervier (g.), Kehiha, Tabet, Diomède, De Assis. Entraîneur : M. Collat. Arbitre : M. Bonnin. PAGE 10 PROCHAINE JOURNÉE. – Vendredi 17 février, 20 h 30 : Amiens - Brest, Guingamp - Créteil, Istres - Grenoble, Laval - Le Havre, Lorient - Dijon, Reims - Montpellier, Sedan - Caen, Sète - Gueugnon, Clermont - Bastia, Valenciennes Châteauroux. MATCH EN RETARD (24e journée). – Reste à fixer : Reims - Bastia. Diff. — +13 +16 +15 +10 +4 +12 -3 -2 +4 +1 +1 +6 -7 -1 -3 -10 -2 -13 -22 -19 BUTEURS 1. Lesage (Le Havre), 12 buts. 2. M’Bodji (Créteil) ; K. Traoré (Le Havre), 11 buts. 4. Savidan (Valenciennes), 10 buts. 5. Heitzmann (Reims 9, Valenciennes 0), 9 buts. 6. Meslin (Bastia) ; Buengo (Clermont) ; Bourhani (Lorient) ; Boutabout (Sedan), 8 buts. 10. I. Dia (Amiens) ; Jau (Bastia) ; Compan, Samson (Caen) ; Socrier (Châteauroux) ; Boulebda (Créteil) ; Akrour (Grenoble) ; Kharbouchi (Sète), 7 buts. MONTPELLIER - VALENCIENNES : 0-0 Valenciennes stagne MONTPELLIER - VALENCIENNES : 0-0 Tempsfrais.Pelouseen piteuxétat.5 347spectateurs.Arbitre: M.Falcone.Avertissements. – Montpellier : Delaye (32e, tacle irrégulier sur Rippert), Montaño (52e, geste d’énervement), Carotti (56e, jeu dur sur Mater), Taouil (90e + 2, tirage de maillot sur M. Traoré) ; Valenciennes: Bogaczyk (34e, charge irrégulière sur Carotti), Chelle (51e, tacle irrégulier sur Montaño). MONTPELLIER : Pionnier – Chakouri, F. Mendy, Ngambi, Colombo - Carotti (cap.), Taouil, Delaye,Darbion(Yachir, 79e) – Lafourcade(Ab. Cissé, 79e), Bugnet(Montaño, 46e). Entraîneur : J.-F. Domergue. VALENCIENNES : Klein – Mater, Chelle (cap.), Flachez, Rippert – Saez (M. Traoré, 78e), Doumeng, Bourgeois, Silvestri – Bogaczyk, Heitzmann. Entraîneur : A. Kombouaré. APRÈS DEUX DÉFAITES consécutives, Valenciennes a récolté un point de Montpellier et reste au pied du podium. Avec plus de spontanéité dans les enchaînements et plus de duels gagnés, VA fut moins pâle que Montpellier au cours d’une première période assez fade. On aperçut une occasion de part et d’autre : une tête plongeante de Heitzmann à côté sur un bon débordement de Bogaczyk pour Valenciennes (15e) contre une tête de Chakouri flirtant avec le poteau gauche de Klein (19e). Le second acte fut plus tendu et dominé par un Montpellier plus tranchant. VA fut une seule fois dangereux (tête de Chelle de peu à côté, 68e), alors que le siège de Montpellier dans sa surface s’avéra vain malgré, entre autres, un tir puissant du droit de Lafourcade repoussé par les poignets de Klein (61e) et une tête de Montaño un poil imprécise (83e). Jean-François DOMERGUE (entraîneur de Montpellier) : « On était un peu coincés psychologiquement en première période. La seconde a été plus intéressante dans le jeu et surtout au niveau de la récupération. Si on avait mis le même poids dans la bataille en première, on aurait pu finir par faire la différence. » Antoine KOMBOUARÉ (entraîneur de Valenciennes) : « On aurait pu espérer revenir avec un petit avantage à la pause. Ce fut plus décevant après, nous n’avons jamais pu mettre de rythme et nous avonsd manqué de précision dans le dernier geste. » – J. Ri. VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge STRASBOURG AUJOURD’HUI, 20 H 30, STADE JULES-DESCHASEAUX 1. Sedan 2. Bastia 3. Lorient 4. Valenciennes 5. Dijon 6. Créteil 7. Montpellier 8. Grenoble 9. Caen 10. Châteauroux 11. Le Havre 12. Reims 13. Gueugnon 14. Amiens 15. Brest 16. Istres 17. Guingamp 18. Laval 19. Clermont 20. Sète c. — 20 17 16 21 23 20 26 25 25 29 28 14 23 25 26 32 19 33 40 38 Bleu Rouge EN DIRECT DE LA LIGUE 1 Leader du classement des buteurs, l’attaquant du Havre, qui reçoit la meilleure défense de L 2, réalise à bientôt vingt-neuf ans la saison la plus accomplie de sa carrière. 20 H 30 Bastia - Laval Brest - Créteil Caen - Sète Châteauroux - Amiens Dijon - Istres Grenoble - Sedan Gueugnon - Guingamp Le Havre - Reims Lorient - Clermont Classement Pts J. G. N. P. p. — — — — — — 45 24 12 9 3 33 43 23 12 7 4 33 42 24 11 9 4 31 42 25 11 9 5 31 36 24 9 9 6 27 34 24 8 10 6 32 33 25 8 9 8 23 32 24 8 8 8 23 31 24 7 10 7 29 31 24 7 10 7 30 31 24 7 10 7 29 30 23 6 12 5 20 30 24 6 12 6 16 29 24 6 11 7 24 29 24 7 8 9 23 27 24 6 9 9 22 26 24 5 11 8 17 22 24 6 4 14 20 22 24 5 7 12 18 14 24 2 8 14 19 Jaune Bleu Jaune vite. C’est une marque de défiance visà-vis des prud’hommes et une marque de fébrilité. » Un argumentaire que l’avocat de la FFF, Me Olivier Chénedé, a vigoureusement rejeté. S’appuyant sur la loi du 16 juillet 1984, il a argué que l’arbitre était « sous tutelle de la Fédération, en tant qu’agent contractuel de droit public » et que le contentieux relevait donc du tribunal administratif, à l’instar « des sportifs de haut niveau qui contestent leur non-sélection ». Il a en outre ironisé : « Personne ne veut d’un statut de salarié. Que M. Glochon, en fin de carrière, ait décidé de se faire requalifier, c’est son affaire. Il n’a aucun soutien. » Ce que l’arbitre contestait, estimant ses collègues tenus au silence par « des enjeux financiers » mais assurant : « Tout le monde est attentif à la décision qui sera rendue le 11 mai. Elle donnera lieu à davantage de manifestations publiques. » Franck Glochon a réclamé 150 000 euros de dommages et intérêts pour « licenciement sans cause réelle et sérieuse ». – J.-D. C. HIER Montpellier- Valenciennes ......... 0-0 AUJOURD’HUI Noir Noir LES DÉBATS ONT ÉTÉ VIFS hier au conseil des prud’hommes de Nantes. Franck Glochon, ancien arbitre de L 1 et L 2 rétrogradé en National en 2004, poursuivait la FFF afin de faire requalifier son activité en un contrat de travail de droit privé. Son avocat, Me Stéphane Fouéré, a comparé l’arbitre à un « Commandeur sans statut », pointant ses multiples « contraintes » et « obligations » auxquelles il est soumis, établissant un « lien de subordination » vis-à-vis de la Fédération et contestant donc son statut de travailleur indépendant. « La Fédération a un intérêt évident en termes de charges sociales à considérer l’arbitre comme un travailleur indépendant (elle est d’ailleurs en conflit avec l’URSSAF devant le tribunal des affaires sociales à Paris), a-t-il remarqué. Mais il n’y a pas plus dépendant de la Fédération qu’un arbitre. Il applique ses règles, a des obligations matérielles et physiques. Si on peut sanctionner une personne qui travaille en votre nom, c’est un salarié. La Fédération a appelé le ministère à la rescousse pour légiférer LE HAVRE - REIMS 11 Bleu Rouge Noir Jaune Noir Jaune Rouge Rouge Bleu Rouge Bleu Jaune Bleu Jaune PAGE 11 Noir Noir VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 12 Bleu Rouge Noir Jaune FOOTBALL Le cauchemar du Real EURO 2008 Blocage sur le calendrier On les croyait guéris, relancés, mais le naufrage à Saragosse (1-6) replonge les Madrilènes en plein doute. LES SÉLECTIONNEURS (*) et membres des fédérations des sept pays du groupe B (France, Italie, Écosse, Ukraine, Lituanie, Géorgie, Îles Féroé) des éliminatoires de l’Euro 2008, réunis hier dans les salons du Sofitel Arc-de-Triomphe, à Paris, sont partis dîner ensemble sur la Seine sans être parvenus au moindre accord sur le calendrier du groupe. Dans un groupe à cinq ou à six, il était difficile de résoudre les problèmes. À sept, ils se trouvent multipliés : chacun a douze matches à caser sur les quatorze dates imposées par l’UEFA. Près de six heures de négociation n’ont débouché que sur de fragiles ententes. Ainsi en fin d’après-midi, les Italiens annonçaient avoir conclu un accord avec la France pour le calendrier des deux matches au sommet du groupe : en octobre 2006 en France, en septembre 2007 en Italie. Mais du côté de la délégation française, on se montre beaucoup plus circonspect. « Tout peut changer, souligne Raymond Domenech. Nous avons effectivement de nombreux accords bilatéraux, mais se mettre d’accord à deux dans un groupe de sept, ça ne suffit pas. » Le président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes, confirme : « Tout est imbriqué. Il suffit de déplacer un match pour tout remettre en cause. Les négociations à sept sont vraiment très difficiles. J’espère que la nuit portera conseil. Cela me gênerait que l’on s’en remette à un tirage au sort. » L’UEFA ne donne en effet que quatre- MADRID – de notre envoyé spécial IL A SUFFI d’une nuit, ou plutôt d’un cyclone nommé Saragosse, pour détruire ce que le Real Madrid avait reconstruit en un mois et demi. Sept victoires en neuf matches, une confiance retrouvée, les nouvelles connexions mises en place par Juan Ramon Lopez Caro, leur nouvel entraîneur, le cinquième en trente mois, le nouveau schéma tactique en 4-1-4-1, tout cela a volé en éclats face à un séduisant Real Saragosse, qui s’était déjà offert Barcelone au tour précédent (4-2, 1-2). À La Romareda, en demi-finale aller de la Coupe du Roi, le Real a encaissé six buts – quatre de l’excellent Argentin Diego Milito, deux du très rapide Brésilien Ewerthon – n’en a rendu qu’un seul et vécu un authentique cauchemar. Ramasser six fois le ballon au fond de ses filets, cela n’était jamais arrivé à Iker Casillas, « pas même à l’entraînement », a confié le gardien merengue, et il faut remonter à 1999, soit avant l’arrivée du président madrilène Florentino Pérez, pour trouver un séisme de même amplitude au palmarès des Madrilènes, toujours en Coupe du Roi, face à Valence (0-6). Pourtant depuis janvier, avant d’être balayé à Saragosse, le Real Madrid avait accumulé de nombreux indices de satisfaction. L’apport du Brésilien Cicinho, époustouflant au poste de latéral droit, son entente avec David Beckham, la stabilité de la défense madrilène qui n’avait encaissé que sept buts en neuf matches et surtout, le Real ne dépendait plus des miracles de Casillas ou des exploits de Ronaldo. D’ailleurs, en ce début d’année 2006, c’est à peine si l’absence du Brésilien, blessé pour la cinquième fois cette saison, avait été notée, sauf pour évoquer son départ… Gillot sanctionné L’entraîneur de Lens, Francis Gillot, et son adjoint, Éric Sikora, ont été suspendus de banc de touche et de vestiaire d’arbitre pour respectivement un et trois matches ferme. Cette sanction prise par la commission de discipline de la Ligue, hier, fait suite aux incidents qui avaient eu lieu dans le couloir après le match Bordeaux-Lens (1-0), le 28 janvier. Les autres sanctions prises par la commission de discipline sont les suivantes. LIGUE 1. – Un match de suspension ferme et un match avec sursis : P. Farnerud (Strasbourg) ; un match ferme : Demont (Lens), Assou-Ekotto (Lens), Z. Camara (Saint-Étienne), Helder Postiga (Saint-Étienne), Maicon (Monaco), Adailton (Rennes), Pagis (Marseille), Maoulida (Marseille), Matuidi (Troyes). LIGUE 2. – Un match ferme et un match avec sursis : Thiam (Caen) ; un match ferme : Oliveira (Brest), Loties (Clermont), Chaussidière (Laval), Belhadj (Sedan). ridiculisés cette saison dans la première manche du Clasico (3-0) à Bernabeu où les Madrilènes se sont déjà inclinés à quatre reprises. Mais le malaise a aussi gagné l’attaque. Le champ d’action de Ronaldo, hors de forme, se limite à deux mètres carrés. On en saura un peu plus dès ce weekend sur l’orgueil et les capacités du Real Madrid qui se rend à San Mamès défier l’Athletic Bilbao, AGENDA Un champion à crédit LIGUE 1 (26e journée) de notre envoyé spécial ÉVIDEMMENT, TOUT EST RELATIF. Révélé fin janvier, le déficit extravagant accumulé par le Chelsea FC (204 millions d’euros) lors du dernier exercice, arrêté au 30 juin 2005, est à la mesure de la fortune personnelle (11 milliards d’euros) de son propriétaire, Roman Abramovitch, le 21e homme le plus riche de la planète, selon le magazine Forbes. Il est donc quelque part purement fictif. L’oligarque russe l’effacera en effet d’un claquement de doigts, et sans doute même avec le sourire, dès lors que le titre de champion d’Angleterre 2005 – le premier des Blues depuis cinquante ans – ne lui aura coûté « que » 2,04 % de sa surface financière, elle même en progression constante, et lui aura permis d’injecter au total 675 millions d’euros dans le club depuis sa prise de pouvoir, à l’été 2003… Deux cent quatre millions d’euros, c’est pourtant une perte abyssale, qui représente par exemple pas loin du double du budget prévisionnel de l’Olympique Lyonnais, mais aussi le montant des recettes globales de… Chelsea (225 millions d’euros) lors de la saison 2004-2005 ! Pour relativiser le passif, l’état-major de Fulham Road avance des « phénomènes ponctuels », comme le dédit versé à Umbro (40 millions d’euros), afin que cette firme accepte d’interrompre son contrat d’équipementier au profit d’Adidas, ou les « compensations » accordées pour se séparer d’Adrian Mutu (21,5 millions d’euros) et Juan Sebas- tian Veron (14 millions d’euros), devenus indésirables (*). « L’argent qui a été investi à Chelsea a été totalement consacré au football, contrairement à ce qui s’est passé ailleurs lors d’un autre changement de propriétaire (allusion à Manchester United, racheté par Malcolm Glazer et aujourd’hui encore plus endetté que Chelsea), s’est défendu Peter Kenyon, le directeur exécutif des Blues. Je ne dis pas que nous sommes satisfaits d’avoir perdu autant d’argent. Mais ces pertes ne sont qu’une étape dans la restructuration du club. Roman Abramovitch est à Chelsea pour longtemps, ce qui n’est pas une raison pour dépenser sans mesure. Notre business plan prévoit un retour à l’équilibre en 2009-2010. » Le problème du stade Kenyon a le souci de faire de Chelsea une « marque mondiale », sur le modèle du Real Madrid ou de MU, susceptible de dépasser rapidement ses concurrents sur les marchés américains et asiatiques, notamment chinois. Il a déjà signé le plus gros contrat de sponsoring maillot (15,3 millions d’euros annuels sur cinq ans) avec Samsung, géant coréen de l’électronique, en attendant de battre un autre record avec Adidas qui garantira à Chelsea, dès juillet 2006, 18,5 millions d’euros par saison pendant huit ans. Le Chelsea FC a également mis en avant un certain nombre d’autres « signes positifs » la diminution de l’enveloppe consacrée aux transferts par rapport à la saison précédente (154 millions d’euros contre 270) comme de la masse salariale (170 millions d’euros contre 178), laquelle représente néanmoins toujours GUY ROGER (avec F. He.) DEMAIN 20 HEURES 17 H 15 Lens (7) - Lyon (1) (Canal +) 20 HEURES Champion d’Angleterre en titre, Chelsea a perdu 204 millions d’euros en 2004-2005. LONDRES – actuellement relégable. Quasiment éliminé de la Coupe du Roi, distancé par Barcelone en Championnat – 10 points d’écart à quinze journées de la fin – un nouvel échec serait presque définitif. Resterait alors la Ligue des champions pour sauver la saison. Pour les sinistrés de Saragosse, on parle presque d’inaccessible… 75 % des dépenses, un pourcentage irraisonnable, dont on admet à Stamford Bridge qu’à terme, il devra être ramené à 55 %. Comment ? « En développant notre Academy (centre de formation) pour former nous-mêmes une partie de nos stars de demain », explique Kenyon. Ce travail incombe au Danois Frank Arnesen, le directeur sportif spécialisé dans la chasse aux talents naissants, arraché à Tottenham il y a un an pour une indemnité de 7,7 millions d’euros, le plus gros transfert jamais réalisé pour un dirigeant et qui a, du reste, contribué au trou béant… Toutefois, pour cesser d’être un jour dépendant du bon vouloir de Roman Abramovitch, Chelsea aura à résoudre vite un problème à ce jour insoluble : la capacité de son stade. Tandis que Manchester United portera Old Trafford à 77 000 places dès avril, qu’Arsenal s’apprête à prendre possession de son flambant neuf Emirates Stadium (60 000 places), Stamford Bridge reste limité à 42 360 sièges, sans possibilité d’extension, dans le quartier le plus huppé de Londres. Sauf à raser le Chelsea Village (hôtels, pubs, megastore, etc.) construit en 1997 et lui-même très déficitaire… Abramovitch y songerait, à moins qu’il ne remette la main à la poche pour construire un nouveau stade sur le site voisin d’Earls Court. Cette hypothèse, avancée par la presse anglaise, a été démentie par le club, dont on sait pourtant qu’il n’en est plus à une démesure près… JEAN-MICHEL ROUET (*) Suspendu sept mois pour un contrôle positif à la cocaïne, Mutu a été licencié pour cette raison en 2004. Auxerre (3) - Metz (20) Bordeaux (2) - Rennes (14) Le Mans (9) - Nice (11) Monaco (8) - Troyes (17) Nancy (13) - Saint-Étienne (10) Nantes (15) - Sochaux (16) Strasbourg (19) - AC Ajaccio (18) (Ces sept matches sur Foot +) NATIONAL (23e journée, suite) COUPE DE FRANCE (16es de finale, matches en retard) Saint-Étienne - Nice (Foot +) Nantes - Troyes (Foot +) COUPE DE FRANCE (16es de finale, match en retard) 20 HEURES Châteauroux (L 2) - Sochaux MERCREDI 15 FÉVRIER COUPE DE L’UEFA (16es de finale aller) 16 H 30 (15 h 30, heure française) Litex Lovetch (BUL) - Strasbourg (TPS Star) 18 HEURES FC Bâle (SUI) - Monaco (TMC) 15 HEURES Sainte-Geneviève (CFA) - Calais (CFA) 18 HEURES AS Vitré (CFA) - Longuenesse (PH) 19 HEURES Lille - Chakhtior Donetsk (UKR) (Sport +) LIGUE 1 (26e journée, matches décalés) 18 HEURES Marseille (6) - Toulouse (12) (Canal + Sport) 21 HEURES Lille (4) - Paris-SG (5) (Canal +) COUPE DE FRANCE 11 H 30 Tirage au sort des huitièmes de finale (mardi 21 et mercredi 22 mars) dans l’émission Téléfoot sur TF1, effectué par Bernard Laporte. MARDI 14 FÉVRIER LIGUE 1 (24e journée, matches en retard) Bolton (ANG) - Marseille (M 6) 20 H 45 Udinese (ITA) - Lens (Sport +) JEUDI 16 FÉVRIER COUPE DE L’UEFA (16es de finale aller) VENDREDI 17 FÉVRIER LIGUE 1 (27e journée, match avancé) 20 H 45 Lyon - Nantes (Canal +) LIGUE 2 (26e journée) Voir page 12 NATIONAL (24e journée, matches avancés) OFFRE SPÉCIALE D’ABONNEMENT 20 NUMÉROS FRANCE FOOTBALL MARDI L’AFFAIRE OM-PERRIN RÉGLÉE À L’AMIABLE ? – Hier, le conseil des prud’hommes de Marseille devait rendre son jugement sur le licenciement d’Alain Perrin par l’OM pour « faits de harcèlement sexuel sur plusieurs employées, exhibition sur le lieu de travail, défaut d’information de l’employeur ». Il a en fait été remis au 12 avril. Mais l’avocat de l’OM, Me Labi, a indiqué que l’ancien entraîneur et le club devraient trouver un accord à l’amiable avant fin février. « Dans l’esprit, il n’y a plus d’affaire Perrin », a-t-il ajouté. RENNES : JEUNECHAMP PROLONGE. – En fin de contrat en juin prochain, Cyril Jeunechamp a prolongé d’un an avec Rennes. Blessé à un genou en septembre (rupture des ligaments croisés), le milieu breton espère rejouer d’ici la fin de saison. – J.-D. C. YAPI VERS LES YOUNG BOYS BERNE ? – Très peu utilisé depuis le début de la saison, Gilles Yapi, le milieu ivoirien du FC Nantes (24 ans), pourrait être prêté à un club suisse. En effet, les Young Boys Berne, entraînés par Gernot Rohr, lui auraient proposé un contrat de trois mois. Désireux de participer à la prochaine Coupe du monde, l’international ivoirien, qui dispute actuellement la CAN en Égypte, serait très tenté. – G. D. 19 H 45 (20 h 45, heure française) DIMANCHE 12 FÉVRIER RONALDINHO ABSENT À VALENCE ? – Le comité d’appel de la Fédération espagnole a maintenu hier le match de suspension infligé à Ronaldinho après sa sévère expulsion en Coupe du Roi contre Saragosse (2-4). Il ne devrait donc pas jouer dimanche à Valence, deuxième du classement. Mais le club fera un dernier recours aujourd’hui devant le comité de discipline sportive. – F. T. DOSUNMU INTÉRESSE LILLE. – L’attaquant nigérian du Germinal Beerschot d’Anvers (D 1 belge), Tosin Dosunmu, est suivi de près par Lille. Âgé de vingt-cinq ans, il est actuellement prêté au club anversois par l’Austria Vienne. – M. Bo. CAPELLO SE DÉFEND D’AVOIR VANTÉ L’HÉRITAGE DE FRANCO. – L’entraîneur de la Juventus Fabio Capello a déclenché un tollé en Espagne, après avoir tenu des propos élogieux sur le franquisme, dans une interview au quotidien italien la Repubblica. L’ancien entraîneur du Real avait fait part de sa nostalgie pour l’Espagne, un pays de « chaleur et de créativité latines tenues par un ordre rigoureux. Un ordre qui vient de Franco. » Hier, le technicien a répondu aux critiques et rectifié le tir : « J’ai été mal interprété, a-t-il déclaré. Je ne suis pas franquiste. » STUTTGART LIMOGE TRAPATTONI. – Stuttgart (1re Division allemande) a limogé jeudi soir son entraîneur italien Giovanni Trapattoni, en raison des mauvais résultats du club. NATIONAL (23e journée, matches avancés). – AUJOURD’HUI, 20 heures : GFCO Ajaccio (19) - Châtellerault (17), Cannes (8) - Nîmes (7). CFA, GROUPE C (19e journée, match avancé). – AUJOURD’HUI, 19 h 30 : Brive (12) - Le Mans B (5). ESPAGNE (Coupe, demi-finales aller). – MERCREDI, Saragosse - Real Madrid : 6-1. HIER, Espanyol Barcelone La Corogne: 2-1. Matches retour les mardi 14 et mercredi 15 février. La finale se tiendra mercredi 12 avril. PAYS-BAS (24e journée, match avancé). – AUJOURD’HUI, Sparta Rotterdam (14) - AZ Alkmaar (3). PORTUGAL (Coupe, huitièmes de finale). – MERCREDI, Benfica - Nacional Funchal : 0-0 (5-3 aux t.a.b.). BULLETIN D’ABONNEMENT OUI, je m'abonne à FRANCE FOOTBALL MARDI pour 20 numéros au tarif de 30 €. Je joins mon règlement par chèque ou mandat à l'ordre de FRANCE FOOTBALL. NOM.................................................................................... PRÉNOM............................................ ADRESSE........................................................................................................................................ CODE POSTAL PLUS DE POUR 27% 30 € DE REMIS E VILLE...................................................................... TÉL.................................................................. E-MAIL................................................................... Glissez ce bulletin et votre règlement dans une enveloppe non affranchie adressée à : FRANCE FOOTBALL - Libre Réponse 9650 - 75482 PARIS cedex 10. CETTE OFFRE EST VALABLE UNIQUEMENT POUR LES NOUVEAUX ABONNÉS, EN FRANCE MÉTROPOLITAINE, JUSQU’AU 28 AVRIL 2006. Conformément à la législation en vigueur, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour toute information vous concernant. ANEQ PAGE 12 RCS Nanterre B 332 978 485 VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge que le pire est à redouter en Ligue des champions. Dans deux semaines, en huitièmes de finale aller, les Madrilènes, chez eux à Bernabeu, seront opposés à Arsenal. Et sur ce qu’ils ont montré, aucun ne semble en mesure de stopper Thierry Henry. L’incurie des défenseurs « merengue » ne date pas d’hier. Ronaldinho, Eto’o ou Messi les avaient déjà Bleu Rouge ver. » Lopez Caro, lui, est encore plus définitif : « Cette demi-finale n’est perdue que pour les poltrons. » Audelà de la Coupe du Roi, on est en droit de se demander si l’affront de Saragosse ne va pas laisser une plaie plus profonde et difficile à cicatriser. La défense du Real, où Helguera, Salgado et Roberto Carlos ont incarné toute la misère du monde, est apparue si faible, si lente et si désorientée, PORTUGAL : LE PRÉSIDENT DE LA LIGUE MIS EN EXAMEN. – Le président de la Ligue du Portugal, Valentim Loureiro, et vingt-six autres personnalités du football portugais ont été formellement mis en examen, hier, dans une vaste affaire de corruption présumée. Seize arbitres sont notamment impliqués dans cette affaire, dite du « Sifflet doré », qui porte sur une trentaine de matches du club de Gondomar (D 2) pendant la saison 2003-2004. Loureiro est également soupçonné d’avoir joué de son influence auprès de la commission d’arbitrage pour aider le FC Porto afin d’atténuer des sanctions frappant des joueurs du club à l’époque où il était dirigé par José Mourinho. Le président du FC Porto, Jorge Pinto da Costa, avait déjà été mis en examen en 2004 puis inculpé pour corruption active et trafic d’influence. Jaune Bleu Jaune credi soir, de lancer Zidane, peu après l’heure de jeu, le score était déjà de 5-1, et le capitaine des Bleus a sombré avec ses partenaires. Les chances du Real de disputer la finale de la Coupe du Roi sont désormais minimes. Même si Casillas en a appelé à l’orgueil et « à l’état d’esprit » du regretté Juanito. « Il reste quatre-vingt-dix minutes à jouer à Bernabeu et on peut y arri- AMENDES À MONACO, NANTES ET STRASBOURG. – La LFP a infligé hier une amende de 40 000 à Monaco, Nantes et Strasbourg après le report des matches de la 24e journée de L 1, estimant que ces clubs n’avaient pas mis tous les moyens en œuvre pour permettre la tenue des matches. Aucune sanction n’a en revanche été prise à l’encontre de Saint-Étienne. Noir Noir SARAGOSSE. – Ronaldo (à gauche) se prend la tête, Salgado (à l’arrière-plan) et Robinho sont en plein désarroi. Jamais le Real des « Galactiques » (et seul Zidane n’était pas titulaire) n’avait encaissé six buts. (Photo Manu Fernadez/AP) ANGLETERRE Rappel prix de vente au numéro, 1 an : 107,60 € (*) Oleg Blokhine, le sélectionneur ukrainien, était le seul à manquer à l’appel. Il était représenté par Oleg Kuznetsov, mais devrait être là ce matin. DISCIPLINE Redresser la barre à Bernabeu Qui aurait donc pu prévoir que le Real courait à la catastrophe à Saragosse ? Sûrement pas Lopez Caro qui décida de laisser sur le banc Zidane, Cicinho, Mejia et Cassano, les hommes en forme, souvent décisifs ces dernières semaines. Sûrement pas non plus Florentino Pérez qui n’était plus qu’à deux pas de la finale de la Coupe, le seul trophée qu’il n’a jamais gagné. Mais le Real a exposé trop de lacunes dans toutes ses lignes. Il est apparu fragile, ordinaire, et ses Galactiques très en dessous de leur réputation. Quand l’entraîneur du Real a décidé, mer- vingt-dix jours aux pays concernés pour se mettre d’accord : sinon, il sera procédé à un tirage au sort. Mais la perspective effraie assez les délégations pour que l’on puisse imaginer un accord, aujourd’hui, en fin de matinée. « Tout le monde campe sur ses positions », résume Raymond Domenech. Quelles sont les positions françaises ? « Éviter, si possible, de jouer au mois de juin. Ne pas jouer les principaux matches retour à l’extérieur. Ne pas avoir et l’Italie, et l’Ukraine dans la dernière ligne. Par rapport à ces bases, nous sommes prêts à collaborer, mais pas à tout lâcher. » En revanche, la Coupe du monde de rugby ne semble pas une gêne déterminante quant à l’utilisation du Stade de France, qui serait indisponible en septembre 2007, mais libre à une date en octobre. « Ce n’est donc pas un problème majeur », souligne Jean-Pierre Escalettes. Et puisque les négociateurs ne peuvent pas passer leur temps à faire des ratures, Thierry Marszalek, l’homme de la vidéo et de l’informatique à Clairefontaine, est présent à la table des négociations pour effectuer les projections en temps réel. L’UEFA aura sûrement le même ordinateur pour lancer son propre calendrier si Paris n’inspire pas d’accord à tout ce beau monde, aujourd’hui. – V. D. 13 Bleu Rouge Noir Jaune ATHLÉTISME MEETING D’EAUBONNE (salle) Adversaires d’un soir Copines dans la vie, Christine Arron et Eunice Barber s’affrontent pour la première fois aujourd’hui, sur 60 m. L’ORGANISATEUR du meeting d’Eaubonne a choisi de les placer dans deux séries différentes du 60 m. Ce soir, il faudra donc attendre la finale pour, si tout va bien, voir Christine Arron et Eunice Barber au départ de la même course. Une opposition que les deux jeunes femmes prennent avec le sourire. Eunice Barber, qui vient de revenir d’un long séjour à Los Angeles pour entamer sa saison en salle, et Christine Arron, rentrée il y a quinze jours à Mondeville (7’’20 sur 60 m), sont ravies de se retrouver. Et d’évoquer, souvent avec humour, leur complicité. LEUR DUEL. – Bien sûr, le face-àface entre la sprinteuse, détentrice du record de France du 60 m (7’’08, en 2004) et l’heptathlonienne, qui n’a plus disputé de 60 m depuis 2000 (7’’36) est déséquilibré. Mais de l’avis de l’experte, « Eunice peut faire mieux que 7’’30 ». « Je peux partir vite, il faudra qu’elle me rattrape », chambre gentiment Eunice Barber. « Mais je peux partir aussi bien que toi », réplique Arron sur le même ton. « J’ai beaucoup travaillé la course, Bob (Kersee, son entraîneur) m’a donné des petits trucs, continue Barber. J’aimerais bien m’entraîner avec Christine. Je l’appelle pour qu’elle me donne des conseils, surtout sur le 200 m. » LEUR AMITIÉ. – Elles ont oublié leur première rencontre, n’ont que de vagues souvenirs de leurs premiers grands Championnats communs, les Mondiaux de Séville 1999 et les JO de Sydney 2000. « On se connaissait un peu, mais on s’est rapprochées à partir de 2002 et de la naissance de mon fils », explique Christine Arron. De la même génération (elles ont respectivement 32 et 31 ans), la Guadeloupéenne et la Sierra-Léonaise devenue rémoise se sont découvert un goût commun 12 mé médailles à Christine Arron pour le champagne, entre autres. « On aime bien manger, on a des copines en commun, on peut parler de beaucoup de choses », raconte la première. « J’aime la femme qu’elle est, sa détermination », continue la deuxième. « Ce qui nous réunit aussi, c’est qu’on a traversé beaucoup d’épreuves, analyse Arron. On est arrivées à un très haut niveau, même si Eunice a déjà été championne du monde en individuel et pas moi (« c’est très très bien déjà », coupe Barber), et on a aussi été très bas. » LEURS MONDIAUX D’HELSINKI. – Aux Championnats du monde 2005, elles ont enfin brillé en même temps. Deux médailles individuelles chacune (le bronze sur 100 m et 200 m, l’argent de l’heptathlon et le bronze de la longueur). « A un ongle près on avait exactement les mêmes, rappelle Christine Arron, à deux millièmes de l’argent sur 200 m. A nous deux ça fait quatre médailles sur les sept glanées par la France, et on a plus de trente ans. » Eunice ajoute un seul mot : « respect ». Souvent sur la piste en même temps, les deux athlètes n’ont pas trop pu suivre leurs performances respectives. « J’ai quand même vu le début de son heptathlon à la télé, raconte la sprinteuse. Il pleuvait, je me disais : “ Comment elle fait ? ” C’est vraiment une guerrière. » « Toi aussi, répond Barber. Pour Christine, ces médailles sont arrivées au bon moment. Et on a bien fêté ça. » LEUR ÉVOLUTION. – En pleine conversation, Christine Arron s’interrompt. Elle vient de découvrir un cheveu blanc sous la casquette d’Eunice. « Il faut pas l’enlever, ça porte chance », affirme Barber, qui prévient : « je vais encore faire de l’athlé pendant dix ans. » Les deux trentenaires ont été favorablement 7 RAQUIL À VALENCE. – Il devait faire l’impasse sur la saison en salle. Mais demain, Marc Raquil devrait courir le 400 m du meeting de Valence (ESP). « Il se sent bien, il veut se faire plaisir », confirme François Pépin, son coach, qui se dit satisfait du travail accompli en Afrique du Sud par le médaillé de bronze du tour de piste aux Mondiaux 2003. Avant d’ajouter malicieusement : « On a dit qu’il y aurait quelques petites surprises cet hiver. » – H. G. CLÉMENTINE BLONDET PROGRAMME AUJOURD’HUI. – Stade couvert d’Eaubonne, à partir de 19 heures. Principaux engagés. HOMMES. 60 m : Pognon, Eyana, Calligny. 200 m : Cheval, Djhone. 800 m : Hautcœur ; Kennouche (ALG). 60 m haies : Lavanne ; J. Brown (USA). Longueur : Sdiri, Gomis, Pincemail. FEMMES. 60 m : Arron, Mang, Hurtis, Barber ; Mballa-Eloundou (CAM). 200 m : Mbacke Thiam (SEN) ; Kondratieva (RUS). 1 500 m : Ghezielle ; Benida (ALG). 60 m haies : Ramalalanirina, Girard ; Dixon (JAM) ; Kirkland (USA). Perche : Boslak. Triple saut : N’Zola, Zongo. Tous français sauf mention. PARIS. – Redoutables compétitrices, Christine Arron (à gauche) et Eunice Barber, qui partagent dans la vie une réelle complicité, ne semblent pas prendre très au sérieux leur duel de ce soir. (Photo Marc Francotte) Eunice Barber BERGQVIST PLANE TOUJOURS. – Quatre jours après son record du monde en salle (2,08 m) à Arnstadt, en Allemagne, la Suédoise s’est imposée avant-hier au meeting de Göteborg. Son saut à 2 m lui permet de signer son 17e succès d’affilée. Dans le même temps, la Croate Blanca Vlasic franchissait 2,02 m à Weinheim (ALL) et le Russe Ivan Ukhov s’attaquait, sans succès, à une barre à 2,41 m après avoir remporté le concours avec 2,35 m. Ce soir, dès 18h30... Rouge Jaune MEETING DE FAYETTEVILE (salle) Le 300 m en vedette ESCRIME huit ans. Un mois plus tard, sur la même piste, Kerron Clement avait lui carrément battu le record du monde en salle de Michael Johnson (44’’57, contre 44’’63) ! Quant à Wallace Spearmon, il détient le record US du 200 m en salle depuis ses 20’’10 du 11 mars dernier à… Fayetteville. Cré- dité de 20’’57 fin janvier, Spearmon semble déjà plus en forme que Merritt (20’’72 cet hiver) et Clement (21’’10). Cependant, lors de cette tentative, l’attribution des couloirs aura aussi son importance puisque les candidats ne pourront se rabattre à la corde qu’après le 2e virage. – C. V. La Grande Édition. PRINCIPAUX ENGAGÉS. – HOMMES. 60 m : Crawford, Gay, Trammell ; Burns (TRI) ; Zakari (GHA). 300 m : Spearmon, Clement, Merritt ; O. Brown (JAM). 400 m : Jackson, Washington ; C. Brown (BAH). 3 000 m : Cragg (IRL). Perche : Walker, Hartwig, Harvey, Buller. FEMMES. 60 m : M. Barber, L. Williams, Trotter, Madison ; Campbell (JAM) ; Ferguson (BAH). Hauteur : Howard, Acuff. Tous américains sauf mention. En raison du décalage horaire, le compte rendu du meeting de Fayetteville sera publié dans notre édition de dimanche. À l’occasion de l’ouverture des Jeux de Turin, nos envoyés spéciaux analysent tous les enjeux et les chances des athlètes français. COUPE DU MONDE – FLEURET HOMMES Guyart contre le temps perdu Le champion olympique du fleuret espère continuer, à Venise, à accumuler les matches qui lui ont manqué l’an passé. ENCORE UN PETIT effort. Et pourquoi pas aujourd’hui et demain à Venise ? La dernière sortie de Brice Guyart, voici une semaine à La Corogne, n’a rien d’extraordinaire : élimination 15-3 face à l’Allemand Benjamin Kleibrink (futur vainqueur comme il l’avait été le 28 janvier à Paris) en huitièmes de finale. Huitièmes de finale ? Bof ! Oui, mais depuis sa victoire en finale olympique à Athènes, jamais le fleurettiste n’avait passé le cap des trente-deuxièmes. « Mais je n’ai rien ressenti de particulier, note Guyart. Je ne m’étais pas mis cette barrière et c’est Maître Marcelin qui m’y a fait penser après… » Venise, où il retrouvera ses coéquipiers champions du monde Nicolas Beaudan, Erwan Le Pechoux et Victor Sintès, pourrait donc être une nouvelle étape de ce retour au premier plan. Car, même si cela paraît durer depuis longtemps, les difficultés que connaît le champion olympique n’ont rien d’inexplicable. Depuis un an, Guyart a en effet enchaîné les ennuis de santé avec une régularité digne de Stéphane Diagana : une subluxation de l’épaule droite début février 2005, puis une opération de l’appendicite en mai et enfin une entorse de la cheville en novembre dernier. Pas évident pour lui de trouver ses marques. D’autant qu’il lui faut faire depuis Rouge et longueur en 2003) Argen Argent g (heeptathlon p en 2003 et 2005)) Broonze (longueur ( g en 2005)) Or (100 ( m et 4 x 100 m en 1998)) SUR LA PISTE à records de Fayetteville, dans l’Arkansas (USA), le 300 m du Tyson Invitational risque d’accoucher cette nuit d’une nouvelle meilleure performance de tous les temps. Les trois Américains LaShawn Merritt (19 ans), Kerron Clement (20 ans) et Wallace Spearmon (21 ans), ainsi que le Jamaïquain Omar Brown (23 ans) tenteront d’empocher la prime de 25 000 dollars promise à celui qui fera oublier l’actuelle référence sur la distance (32’’19 par Robson da Silva en 1989). Lors de l’édition 2005, Merritt avait marqué les esprits en couvrant le 400 m en 44’’93 à seulement dix- Bleu Or (heptathlon ( p en 1999 4 x 100 m en 1997) Jaune 5 Interrogé hier lors d’une conférence de presse sur la fin du contentieux opposant Marion Jones et Victor Conte (voir L’Équipe d’hier), Richard W. Pound, président de l’Agence mondiale antidopage (AMA), a livré son sentiment : « J’ai deux lectures face à information. En tant que juriste, je peux comprendre cette démarche. En tant que président de l’AMA, en revanche, j’éprouve une grande frustration face à cet accord, puisque je redoute qu’il nous prive d’informations supplémentaires sur cette affaire BALCO. » Le Canadien n’ignore pas, cependant, que l’USADA continue d’enquêter sur ce dossier, sans tenir compte des négociations à « l’amiable » entre les personnes supposées impliquées ; Terry Madden, boss de l’Agence américaine antidopage, l’a rappelé aux membres du comité exécutif de l’AMA, le 20 novembre, alors qu’il leur présentait un point complet sur les investigations de l’USADA et de la justice américaine sur le dossier BALCO. Et on apprenait par la voix de Thomas Bach, président de la commission juridique du CIO, que l’instance olympique continuait à enquêter sur le dossier Jones. – D. R. Noir Bleu Noir Or (4 ( x 100 m en 2003)) Argent g (4 ( x 100 m en 1999)) Bronze (100 m et 200 m en 20005 ; impressionnées par le retour, la semaine dernière sur 60 m haies, de Gail Devers, trente-neuf ans et jeune maman. « On est encore jeunes, conclut Barber. Mais je me sens plus posée, plus réfléchie. » Arron approuve. « Entre mes vingt et trente ans, c’est passé très vite. Maintenant, je profite de chaque année. » LEUR HIVER. – « Je ne sais pas si je vais aller à Moscou, il y fait trop froid », plaisante une Barber déjà refroidie par la grisaille parisienne, bien loin du soleil californien. Mais les deux jeunes femmes, jamais médaillées en salle, ont bien pour objectif hivernal les Championnats du monde dans la capitale russe (10-12 mars). Arron sur 60 m, Barber sur 60 m haies – sa priorité – et à la longueur. « Je ferai peut-être un pentathlon en meeting pour m’amuser », ajoute-t-elle. Après Eaubonne et avant Moscou, elles devraient se retrouver au meeting de Birmingham, l’une sur 60 m et l’autre à la longueur, le 18 février. Leur prochain affrontement, lui, n’est pas encore planifié… Accord Jones-Conte : l’AMA réagit Athènes avec de nouvelles règles (*) peu adaptées à son type d’escrime. « Ce n’est pas le fait qu’elles ne lui conviennent pas, nuance cependant son entraîneur Stéphane Marcelin, mais il s’est tellement formaté à l’extrême à bouleverser son jeu (avant Athènes) qu’il est obligé maintenant de faire le chemin en sens inverse. » Trop vite éliminé dans de trop rares compétitions, Guyart n’a pas eu le temps de trouver la bonne distance. Cela passe par la répétition des matches. C’est pour cela que, après son élimination précoce au Challenge international de Paris, Stéphane Marcelin l’a envoyé à La Corogne la semaine dernière alors que ce n’était pas prévu. Imposer son escrime Guyart en est revenu d’autant plus convaincu que c’est là que se trouve la clé. « J’ai été confronté à des adversaires différents et ça me donne des idées pour l’entraînement, dit-il. Je sais que ça se passe ainsi en compétition et j’essaie de l’adapter dans ma préparation, ce que je ne pouvais pas faire avant, faute de compétitions. » D’un tempérament offensif, Guyart doit aussi apprendre à canaliser son jeu. Apprendre la patience, certes, mais point trop n’en faut. « Il faut être plus patient, mais ne pas tomber dans COUPE DU MONDE ÉPEE HOMMES. – AUJOURD’HUI, salle des sports de l’académie Aspire à Doha (QAT), qualification individuelle à partir de 9 heures. DEMAIN : tableau d’élimination directe à partir de 9 heures ; finale à 18 heures. DIMANCHE : Coupe du monde par équipes à partir de 9 heures ; finale à 18 heures. Français engagés : F. et J. Jeannet, Boisse, Robeiri, Grumier, Lucenay, Lapierre, Hauwel. le travers de l’attentisme, précise Stéphane Marcelin. On ne peut pas se satisfaire de jouer en contre. Kleibrink ne fait pas qu’attendre ! » Ce que Guyart résume ainsi : « C’est à moi d’imposer mon escrime et mon rythme. » Tout ne s’ordonnera pas du jour au lendemain, mais la base est toujours là. Pour preuve, ses prestations par équipes où il accumule toujours les touches. « Par équipes, dit-il, j’ai des mecs derrière, je ne me pose pas toutes ces questions. Je cogite moins, je dois faire des choses et les imposer à mon adversaire. » Il n’y aura pas au Palasport Arsenale de Venise de compétition par équipes. Guyart ne devra compter que sur lui-même. Avec un objectif premier : « Me faire plaisir ». Et pour ça, il n’y a pas trente-six solutions : « C’est en gagnant des matches qu’on se fait plaisir. » Dixit Brice Guyart. Les experts de l’info sportive sont sur L’ÉQUIPE TV. MARC VENTOUILLAC (avec A. La.) (*) temps de blocage des lampes ramené de 750 à 300 millisecondes ; temps de contact passé à 15 millisecondes au lieu de 5. PROGRAMME AUJOURD’HUI.–Au PalasportArsenale de Venise, qualification individuelle à partir de 12 heures. DEMAIN. – Tableau d’élimination directe à partir de 9 heures ; finale à 16 h 30. Français engagés: Guyart, Beaudan, Le Pechoux, Sintès, Attely, Coutant, Ferrari, Joubert, Le Cabellec, Malachenko,Marcilloux,Pitta, Robin. Disponible sur VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 , le Câble, par ADSL et sur www.lequipe.fr PAGE 13 Bleu Rouge Noir Jaune 14 Bleu Rouge Noir Jaune RUGBY TOURNOI DES SIX NATIONS (2 journée) – FRANCE - IRLANDE (demain) e Un vieux coup de jeune Le retour des expérimentés Raphaël Ibanez et Olivier Magne est le changement le plus marquant dans une équipe modifiée d’un tiers. TOUJOURS VERTS. Les deux beaux-frères – ils ont épousé Sandra et Marion, sœurs de Richard Dourthe – Raphaël Ibanez et Olivier Magne commenceront le match, samedi, face aux Irlandais. Ils ont tous deux trente-deux ans et « pèsent » 74 sélections pour le premier, 83 pour le second. Mais dans l’explication de leur rappel, livrée hier matin par Bernard Laporte et Jo Maso, c’est leur enthousiasme et leur appétit de « jeunes dans leur tête » qui a prévalu sur leur expérience. Pour être apparus, face aux Écossais (défaite 20-16), repus du festin de novembre, quelques-uns de leurs cadets, vainqueurs des Australiens (26-16) ou des Sud-Africains (26-20), ont donc payé. Les mots sont durs. Le manager Maso va jusqu’à dire : « Certains ont trahi les règles du jeu. » L’entraîneur Laporte est pareillement tranchant : « Il y en a qui marchaient sur le terrain après avoir perdu un ballon ; ça c’est beaucoup plus impardonnable qu’un enavant… » Principal visé : le talonneur Dimitri Szarzewski, auquel les deux hommes ne sauvent pas longtemps la face en arguant une inflammation au talon d’Achille. Car Maso ajoute : « Même s’il n’avait pas été blessé, il aurait perdu sa place sur son match d’Edimbourg. » Même constat, mais punition allégée pour son partenaire du Stade Français, Rémy Martin, repoussé sur le banc des remplaçants. « Serge Betsen aurait pu y être mais il manque encore de compétition. Il postulera pour France-Italie (le 25 février) », explique l’entraîneur. À l’arrière, après sa perfor- mance « trop loin de son niveau » (Maso) à Edimbourg, Nicolas Brusque sort du groupe avec un mot du médecin (entorse cheville), comme son compère biarrot Thomas Lièvremont (contracture mollet), remplaçant face aux Écossais. Avec les retours de Magne et Ibanez, on note le déplacement d’un autre vétéran, Christophe Dominici (33 ans, 48 sélections), de l’aile vers l’arrière, poste qu’il se souvient avoir occupé « quatre ou cinq fois en équipe de France » (jamais comme titulaire), mais beaucoup plus au Stade Français : « J’y ai plus joué qu’à l’aile la saison dernière », à cause de la longue indisponibilité de Nani Corleto. Le Parisien assure que « cela ne (le) dérange plus », même s’il préfère son poste habituel, « plus au contact » de la ligne de front. Marty, de 29e homme à titulaire Pour David Marty, ce sera le numéro 12, même si la petite histoire de sa sélection remet en cause la fiabilité du service des renseignements de la FFR. Le centre de Perpignan – titulaire en novembre face au Canada et au Tonga – ne faisait pas partie, lundi, des vingt-huit joueurs convoqués. Il avait été sélectionné, la semaine précédente en France A, qui affronte aujourd’hui l’Irlande A à Limoges, et convoqué parmi les huit « sparring-partners » du quinze de France qui préparait son match à Edimbourg. Souffrant d’un lumbago, il s’est fait exempter et soigner afin de répondre à sa convocation en France A. Lundi matin, à Edimbourg, Laporte le cite encore parmi les « cinq centres actuellement bles- sés » (avec Traille, Liebenberg, Jauzion et Baby). Mais, mardi, apprenant que Marty n’est plus blessé, le staff décide de l’intégrer dans le groupe avant de le titulariser, quarante-huit heures plus tard, et de pousser Ludovic Valbon sur le banc. Aurélien Rougerie était bien là, lui, la semaine passée parmi les « sparring-partners » (avec Mas, Ibanez, Betsen, Lamboley, Mignoni et Elhorga). Titulaire face aux Australiens et aux Sud-Africains en novembre, il retrouve une place à l’aile que – les sélectionneurs l’assurent – il n’avait jamais vraiment perdue, si ce n’est à cause d’une fracture du troisième métacarpe de la main gauche le 23 décembre. C’est tout, ou presque puisque Sylvain Marconnet est le cinquième « sortant » – au profit d’Olivier Milloud – par rapport à l’équipe d’Edimbourg. Mais, « titulaire ou rempla- çant, quand on est pilier, c’est presque pareil maintenant », assure son coéquipier Pieter De Villiers qui, lui, ne fait pas partie de « ceux qui ont payé pour les autres, comme le dit si honnêtement Christophe Dominici : « A Edimbourg, nous avons été moyens devant et moyens derrière. Tout le monde pouvait sauter… » Il n’y en a eu « que » cinq. Les autres auront le droit de jouer « le match du rachat », comme le qualifie le capitaine Fabien Pelous. CHRISTIAN JAURENA LE TOURNOI 2006 DES BLEUS Dimanche 5 février : Écosse- France, 20-16. Samedi 11 février : FranceIrlande, à 14 h 30 au Stade de France. Samedi 25 février : France-Italie, à 15 heures au Stade de France. Dimanche 12 mars : France-Angleterre, à 16 heures au Stade de France. Samedi 18 mars : Galles-France, à 16 h 30 au Millennium Stadium. L’équipe de France contre l’Irlande Demain, à Saint-Denis, Stade de France, 14 h 30, France 2. 15 Dominici (Stade Français, 33 ans/48 sélections) 13 Fritz (Toulouse, 22/4) 14 Rougerie (Clermont, 25/38) 11 Heymans 12 Marty (Perpignan, 23/3) (Toulouse, 27/20) 9 Élissalde 10 Michalak (Toulouse, 23/38) (Toulouse, 28/15) 7 Magne 8 Bonnaire 6 Nyanga (Bourgoin, 27/15) (Toulouse, 22/15) (London Irish, ANG, 32/83) 5 Thion (Biarritz, 28/22) 3 De Villiers (Stade Français, 33/51) 4 Pelous (cap.) (Toulouse, 32/103) 2 Ibanez (Wasps, ANG, 32/74) 1 Milloud (Bourgoin, 30/31) Entraîneur : B. Laporte LES REMPLAÇANTS 16 Bruno (Sale, ANG, 31/15), 17 Marconnet (Stade Français, 29/59), 18 Nallet (Castres, 29/13), 19 Martin (Stade Français, 26/10), 20 Yachvili (Biarritz, 25/24), 21 Boyet (Bourgoin, 26/0), 22 Valbon (Brive, 29/3). Sur fond bleu, les nouveaux joueurs par rapport au quinze qui a débuté en Écosse. ILS ONT DIT TIENS, LE REVOILÀ. Olivier Magne (83 sélections) partageait la vedette, hier, avec Raphaël Ibanez (74 sélections), son « brother in law » (beaufrère), dans la salle de presse du Centre national de rugby à Marcoussis. Les deux joueurs ont pris, lundi après-midi, le même avion en provenance de Londres, pour répondre à la convocation « pour quatre jours » adressée par la Fédération française de rugby. Mais, pas plus que le talonneur des Wasps, le troisième-ligne des London Irish n’entendait faire le voyage pour « juste manger avec les autres ». « Dans mon esprit, c’était clair, je venais pour jouer », précise-t-il avant de s’étonner de voir autant de surpris par son retour face à lui. « Moi, je ne suis jamais parti, contrairement à Raphaël qui avait mis un terme à sa carrière internationale après la Coupe du monde… » Les deux beaux-frères n’ont plus joué ensemble en équipe de France depuis la demi-finale du Mondial 2003, perdue face à l’Angleterre (7-24). Depuis, ils se sont exilés dans le pays des champions du monde. Magne depuis cette saison seulement : « Pour y prendre un bol d’oxygène ; j’en avais besoin. » En 2005, ça n’a pas été le pied, en effet, pour ce fils du Cantal. Une séparation difficile avec Clermont – où il était resté six saisons – et seulement trois sélections (durant la tournée estivale en Afrique du Sud et en Australie) sur les douze matches disputés par l’équipe de France. Forfait pour tout le Tournoi – son dernier match dans l’épreuve demeure le France-Angleterre (24-21) pour le Grand Chelem, le 27 mars 2004 – en raison d’une déchirure sous la plante de son pied droit, il a encore dû renoncer à sa sélection pour la tournée d’automne, à cause de la même blessure… au pied gauche cette fois. « J’ai soigné ça par orthopédie. J’ai pu reprendre la course à la mi-décembre et les matches en janvier (*) ; je manque donc de compétition », prévient-il. Mais, même s’il ne s’estime pas « à (son) top », Olivier Magne n’appréhende nullement ses retrouvailles avec l’équipe de France. « J’ai toujours conservé une bonne hygiène de vie compatible avec le sport de haut niveau », promet-il. Il a regardé le match d’Édimbourg à la télévision et ne veut porter aucun jugement sur la performance de ses partenaires. Il dit juste : « J’ai retrouvé un groupe meurtri qui ressent beaucoup de pression. C’est normal, il était parti avec l’objectif d’un Grand Chelem. » Et, du haut de son expérience, il conseille : « Des matches comme ça, il m’est arrivé d’en perdre. L’important, c’est de ne pas s’écrouler, de vite se racheter pour l’effacer. » Olivier Magne sait pourquoi il a été retenu ; pour contribuer, par sa vitesse de déplacement, « à proposer des solutions au porteur de balle afin de franchir la ligne de défense, ce qui nous a tant manqué contre les Écossais ». Appelé pour franchir la ligne de défense Demain, ce sera contre les Irlandais. Il y voit un bon signe : « Je joue aux London Irish où tous les dirigeants et pas mal de joueurs sont irlandais. Mon meilleur ami, là-bas, est irlandais. La sage-femme qui a fait naître mon fils (Joseph, né le 21 janvier) est irlandaise… Cela fait beaucoup d’heureuses coïncidences. » Il juge sa paternité trop récente pour l’avoir modifié : « C’est sympa, il y a quelqu’un de nouveau à la maison que je dois apprendre à connaître mais le rugby reste ma passion. » Il rêve de grande famille, « pour plus tard, peutêtre », mais pas de la Coupe du monde, en 2007, en France. « Je sors d’une longue période de blessure. C’est difficile de se retrouver seul pendant que les autres jouent ou s’entraînent, même si les gens des London Irish m’ont toujours soutenu. » Il évoque son âge, pour philosopher : « Désormais, je ne regarde pas plus loin que le prochain entraînement et le match qui vient. » Le Mondial, il le range dans la catégorie « fantasmes » : « Là, je me vois gagner la finale car je n’entends pas participer autrement à la Coupe du monde. » En attendant, le staff compte sur lui, et son compère Ibanez, pour redonner de la chair et des tripes au fantôme de l’équipe de France qu’on a vu errer en Écosse. Face aux lutins verts qu’il connaît si bien : « Ça va être un match très tendu entre deux équipes qui ont raté leur premier match. Il ne faut pas IRLANDE O’Connell dans la lignée de notre envoyé spécial PAS LE PLUS GRAND, pas le plus rapide, pas le plus costaud, mais le plus fort assurément, Paul O’Connell. Le deuxième-ligne du Munster a pris rendez-vous demain au Stade de France pour livrer un terrible combat au pack bleu. « Les deux équipes ont beaucoup à prouver, admet-il. C’est le genre de confrontation que j’aime, un match où aucun joueur ne peut se défiler. » O’Connell, lui, aura un adversaire direct qu’il respecte par-dessus tout : Fabien Pelous. « C’est un immense compétiteur, un joueur dur, physique, qui ne triche pas, affirme-t-il. Un fantastique plaqueur. Je me rappelle d’un match où il avait retourné Keith Wood comme une crêpe. Pelous pour moi, c’est le symbole du pack français. Un type qui ne lâche rien. » Exactement ce que les Irlandais pensent de leur deuxième ligne. Élu homme du match contre les Italiens (victoire 26-16) samedi dernier dans un pack irlandais qu’il a porté à bout de bras, O’Connell a un compte à régler avec lui-même. Car 2005 aurait dû être son année et celle des Irlandais : échec dans le Tournoi (deux défaites), échec de la tournée des Lions en Nouvelle-Zélande et fracture d’un poignet au moment des tests de novembre perdus face aux All Blacks (7-45) et à l’Australie (14-30). « Je sais que je n’ai pas joué à mon niveau l’an passé. J’ai été très fier d’avoir disputé l’ensemble des trois tests avec les Lions, mais ce fut un rendez-vous manqué pour moi comme pour le rugby irlandais puisque l’on avait onze joueurs sélectionnés. » Attendu comme le successeur de Martin Johnson, Paul O’Connell se laissa déborder par l’enjeu et se fit surtout remarquer par son indiscipline (carton jaune au 1er test, notamment). « C’est pour- quoi, j’attendais beaucoup de ce début de saison, mais avec cette blessure, la frustration a été plus grande encore. » Surnommé « Old School » (« Vieille École ») en équipe d’Irlande parce qu’il cultive l’image d’un joueur à l’ancienne, O’Connell est pourtant le prototype de l’avant moderne, mobile et puissant. Cet athlète accompli, à la volonté farouche, ancien nageur de haut niveau s’était mis en tête, adolescent, de décrocher sa sélection pour les Jeux d’Atlanta en 1996. Son poids finit par avoir raison de cette ambition. Il se tourna alors vers le golf et atteint un handicap 3... Vieille école car il s’inscrit dans la grande tradition des avants irlandais : rude, attiré par le combat. Et puis, rien ne lui fait plus plaisir que d’écouter les histoires des grands anciens. Comme celles de Peter Clohessy (54 sélections comme pilier entre 1993 et 2002), qui a sévi pendant des années à Young Munster, l’un des clubs les plus populaires de Limerick, où O’Connell a débuté à ses côtés. Une source d’inspiration pour le deuxième ligne, très vite devenu un homme de base du pack irlandais et l’un des meilleurs du rugby international à son poste. Qui n’a pourtant jamais connu de joie face aux Bleus : « La France pour moi reste une équipe à part. Je ne l’ai jamais battue (4 défaites)… » (*) Olivier Magne a joué trente minutes à Parme le 14 janvier (succès 19-11), quarante contre Pau (victoire 75-12) le 21 et cinquante à Gloucester (victoire 13-9) le 28 janvier. Olivier MAGNE (London Irish) 32 ans, né le 11 avril 1973 à Aurillac 1,87 m ; 95 kg Troisième-ligne aile 83 sélections 65 points (13 essais) Première sélection : France Galles (27-22), le 15 février 1997 à Paris. Dernière sélection : Australie France (37-31), le 2 juillet 2005 à Brisbane. Palmarès : Grand Chelem 1997, 1998, 2002, 2004. PETITE JOURNÉE DE TRAVAIL, HIER MATIN, à Marcoussis. Tandis que les arrières restaient au chaud pour visionner et décortiquer à la vidéo les attaques irlandaises, les avants sélectionnés pour affronter l’Irlande ont peaufiné le travail en touche sur le terrain synthétique. Lancers, contres, soutien, la panoplie de ce secteur de jeu fut déployée sous le regard attentif de Bernard Laporte. Comme les jours précédents, on a pu noter une grosse détermination. Toute la semaine, on a senti les joueurs très appliqués sur ce qu’ils avaient à accomplir. L’après-midi, chacun a pu bénéficier d’une demi journée libre. – G. N. BERNARD VIVIÈS ET LE CPE. – Hier matin, comme on lui demandait où étaient passés les trois-quarts, absents sur le terrain d’entraînement, Bernard Viviès, entraîneur adjoint des Bleus, a répondu : « Ils sont en grève… Ils font grève contre le CPE… Pas le contrat de première embauche, mais la contre-performance contre les Écossais ! » Ils étaient en fait en séance vidéo. – G. N. LA QUESTION DU JOUR Est-il judicieux d’avoir rappelé les anciens Ibanez et Magne, trente-deux ans, pour affronter l’Irlande ? Pour voter, connectez-vous sur www.lequipe.fr entre 6 heures et 22 heures ou envoyez OUI ou NON par SMS entre 6 heures et 22 heures (0,34 euro + coût d’un SMS). AGENDA AUJOURD’HUI Paul O’Connell (Munster) 26 ans, né le 20 octobre 1979 à Limerick Li i k. Deuxième-ligne. 1,99 m, 111 kg. Sélections : 30 (4 essais). JULIEN SCHRAMM CORRIGAN REMPLACE HORAN. – Souffrant d’une gastro-entérite, Marcus Horan, le pilier gauche du Munster est forfait. Eddie O’Sullivan a fait appel à Reggie Corrigan (35 ans, 46 sélections), le pilier du Leinster. Corrigan n’est pas réputé pour sa tenue de mêlée. Lors de la dernière Coupe du monde, il avait explosé face à Marconnet lors du quart de finale gagné par les Bleus (43-21). – J. S. L’équipe d’Irlande : Murphy (Leicester,ANG) – Sh. Horgan(Leinster), O’Driscoll (Leinster, cap.), D’Arcy (Leinster), Bowe (Ulster) – (o) O’Gara (Munster), (m) Stringer (Munster) – Wallace (Munster), Leamy (Munster), S. Easterby (Llanelli) – O’Kelly (Leinster), O’Connell (Munster)– Hayes (Munster), Flannery(Munster), Corrigan (Leinster).Remplaçants : R. Best (Ulster), S. Best (Ultser), O’Callaghan (Munster), O’Connor (Wasps, ANG), Reddan (Wasps, ANG), Humphreys (Ulster), Trimble (Ulster). PAGE 14 s’attendre à de grandes envolées dès le début mais nous devrons vite marquer pour retrouver la confiance et ne pas laisser les Irlandais en prendre. » – C. J. FRANCE A - IRLANDE A Le deuxième-ligne du Munster, rude avant irlandais typique, se dit prêt à livrer un terrible combat demain face à des Bleus qu’il n’a jamais battus. DUBLIN – Court, mais avec application Harinordoquy de retour CE SOIR, PARC MUNICIPAL DES SPORTS DE BEAUBLANC À LIMOGES (19 H 30) FRANCE A : Thiery (Bayonne) – Clerc (Toulouse), Bidabé (Biarritz), Boussès (Bourgoin), Gobelet (Biarritz) – (o) Skréla (Stade Français), (m) Durand (cap.) (Perpignan) – Dusautoir(Biarritz),Harinordoquy(Biarritz),Le Corvec(Perpignan)– Marchois(Stade Français), Lamboley (Toulouse) – Mas (Perpignan), Kayser (Stade Français), Poux (Toulouse). Entraîneurs : M. Lièvremont et P. Chadebech. Remplaçants : Cabello (Bourgoin),Debaty (Perpignan),Bergez(Bayonne),Faure (Castres),Albouy(Castres), Peyrelongue (Biarritz), Messina (Stade Français). IRLANDE A : Duffy – McPhillips, B. Murphy, Lewis, Dowling – (o) Staunton, (m) O’Leary – Jennings, Heaslip, Best – McCullogh, O’Driscoll (cap.) – Young, Fogarty, Hogan. Entraîneur : M. Bradley et A. Clarke. Remplaçants : Blaney, McCormack, Cullen, Wilson, Keane, P. Wallace, Hearty. Arbitre : M. De Santis (Italie). C’EST LA RENTRÉE de l’équipe de France A, qui, pour son premier match de la saison, accueille son homologue irlandais à Limoges. On suivra plus particulièrement la prestation de quelques joueurs (Dusautoir, Harinordoquy – que l’on n’avait plus vus sous un maillot bleu depuis le 26 février 2005 –, Clerc, Lamboley, Mas) susceptibles d’être appelés à l’étage supérieur d’ici la fin du Tournoi. On suivra également la sortie de Guillaume Boussès, associé au centre au Biarrot Bidabé, laissé à la disposition des A après avoir été l’invité surprise du déplacement à Murrayfield le week-end dernier. – G. N. ANGLETERRE (14e journée). – Gloucester-Leicester, Leeds-Bristol. SUPER 14 (1re j.). – Auckland Blues (NZL) - Well. Hurricanes (NZL) ; Western Force (AUS) - ACT Brumbies (AUS) ; Free State Ch. (AUS) - North. Bulls (AFS). SAMEDI 11 FÉVRIER TOURNOI DES SIX NATIONS. – France-Irlande (14 h 30, en direct sur France 2) ; Italie-Angleterre (17 heures). TOP 14 (15e journée, match en retard). – Brive-Agen (18 h 30). ANGLETERRE (14e journée.) – Worcester-Sale. SUPER 14 (1re journée, suite). – Canterbury Crusaders (NZL) - Otago Highlanders (NZL) ; Queensland Reds (AUS) New South Wales Waratahs (AUS) ; Golden Cats (AFS) - Western Stormers (AFS) ; Coastal Sharks (AFS) - Waik. Chiefs (NZL). DIMANCHE 12 FÉVRIER TOURNOI DES SIX NATIONS. – Pays de Galles - Écosse (16 heures, direct sur France 2). ANGLETERRE (14e journée). – London Irish - Newcastle, Wasps - Northampton, Saracens - Bath. PRO D 2 (18e journée, matches en retard). – Béziers - Pays d’Aix (15 heures). Auch-Albi (15 h 30). VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Exilé aux London Irish, le troisième-ligne retrouve les Bleus presque deux ans après sa dernière apparition dans le Tournoi. Bleu Rouge Magne, sous le signe irlandais Raphaël IBANEZ (talonneur de l’équipe de France) : « J’ai ressenti beaucoup d’émotion en apprenant ma sélection (après le petit déjeuner). J’avais déjà été repris en novembre dernier pour FranceTonga et ce que je ressens aujourd’hui est identique. Pour revenir, j’ai beaucoup travaillé. La première chose que j’ai faite après être sorti de la salle de réunion, c’est de prévenir mon club que je ne pourrai pas jouer ce week-end en championnat contre Northampton. Je les ai remerciés aussi parce que si j’en suis là, c’est aussi grâce aux Wasps. Je leur dois beaucoup. Maintenant, il nous reste deux jours pour bien préparer ce match contre l’Irlande et recentrer les énergies, se resserrer. » – H. I. Jaune Bleu Jaune La dernière apparition d’Olivier Magne (ballon en main devant Jauzion [13], Pelous et Papé) dans le Tournoi des Six Nations remonte au 27 mars 2004, face à l’Angleterre de Phil Thompson (à terre) et Ollie Barkley. Le troisième-ligne aile revient pour sa capacité à franchir la ligne de défense adverse. (Photo Pascal Rondeau) David MARTY (trois-quarts centre de l’équipe de France) : « On va essayer de faire ce qu’il faut. Il faut mettre de l’envie et du combat dans notre jeu, ce sont les bases. Avec Florian Fritz, nous avons joué deux matches ensemble, en France A, il y a deux ans (Marty avait même inscrit cinq essais aux Italiens à Grenoble). Ça s’était bien passé. Jouer face à la paire D’Arcy-O’Driscoll ? Mais il faut apprendre à jouer contre tout le monde, y compris les plus forts. On a vu combien, même lorsqu’ils sont en difficulté, ils parviennent grâce à leur métier à faire " déjouer " leurs adversaires. Si j’ai une carte à jouer en vue de la Coupe du monde ? Il y a plein d’obstacles sur le chemin…» – G. N. Noir Noir Ibanez : « Beaucoup d’émotion » 15 Bleu Rouge Noir Jaune RUGBY TOURNOI DES SIX NATIONS (2 journée) – FRANCE - IRLANDE (demain) e « Ils se sont trahis » BERNARD LAPORTE, l’entraîneur des Bleus, commente ses choix et ses attentes en matière d’état d’esprit avant d’affronter l’Irlande. Fred l’a compris. S’il ne rend pas une meilleure copie contre l’Irlande, il lui arrivera ce qui est arrivé à d’autres. – On dit de lui qu’il est blessé à un adducteur. Est-il en pleine possession de ses moyens ? – Pour nous, il n’est pas blessé puisque lui-même dit qu’il n’a pas mal ! Et je vous fais remarquer que cette semaine, il a participé à tous les entraînements, contrairement à la précédente. De toute manière, à notre retour d’Écosse, les choses étaient claires : s’il ne s’entraînait pas, il ne jouait pas. L’entraîneur de l’équipe de France a peu parlé cette semaine. Une demi-heure lundi dernier, au lendemain de la défaite à Murrayfield. Plus trente autres minutes hier matin. Quand il s’est exprimé, il a convenu du fait que la semaine que les Bleus et lui venaient de vivre était particulière. Il l’a dit. Entre calme et irritation. « POURQUOI AVOIR PROCÉDÉ à autant de changements (*) ? – S’il y a un point sur lequel on ne doit jamais faillir, c’est l’engagement mental et physique. Et, dimanche dernier, certains ont manqué à ce devoir, ont marché, n’ont pas couru alors que l’équipe venait de perdre le ballon. Manquer d’envie, c’est impardonnable. – On attendait Bruno comme talonneur, et vous relancez Ibanez… – En novembre, on avait dit à Raphaël qu’on ne le prendrait pas pour le Tournoi. On voulait donner du temps de jeu aux autres, Dimitri (Szarzewski) et Sébastien (Bruno). Est-ce que, quelque part, on les a installés trop tôt ? Et, actuellement, Raphaël est en grande forme avec son club. Puis on avait besoin de retrouver des joueurs plus leaders, patrons, charismatiques. Encore une fois, on n’a pas senti d’esprit de révolte à certains postes. Or, il en faut. Ceux qui sortent n’ont pas tenu leur rôle. – Le retour d’Olivier Magne est une autre surprise… – Je n’ai pas de doutes sur “Charly”. Quand on le connaît, qu’on voit la qualité de ses entraînements, la fringale qu’il a… De toute manière, on dit sans cesse qu’il y a un groupede quarante et que l’on puise dedans. Mais si on ne fait pas jouer l’émulation, ceux à qui on n’a pas donné leur chance vont penser quoi ? “Qu’est-ce que je dois attendre pour jouer. Qu’il y ait des jambes cassées ?” Marty revient aussi au nom de cette concurrence. – Avec ces cinq changements opérés, on a quand même l’impression que la défaite en Écosse a remis beaucoup de choses en cause ? – Non, pas du tout. Ce n’est pas parce que l’on fait le Grand Chelem qu’on est assuré d’être champion du monde ou qu’on ne le fait pas qu’on est sûr de ne pas l’être. En 2002, on a réussi le Grand Chelem. Les Anglais, non. Et qui a été champion du monde en 2003 ? Ce qui s’est passé à Murrayfield n’a rien cassé. Seulement, on a montré que l’on n’était pas capables d’être présents dans tous les domaines : défendre, attaquer, gérer. – Et s’engager physiquement, donc ? – Oui. Là-bas, ils se sont trahis euxmêmes. À ce jeu, quand tu ne t’engages pas, tu trahis ton partenaire. Et la première chose, c’est d’être plus fort que l’adversaire physiquement. Le ballon porté que les Écossais nous ont mis dans la gueule sur 20 mètres, c’est symptomatique. Touche pour eux, ballon porté, on ne combat pas : 7 points ! On ne s’est pas engagés physiquement quand on n’avait pas le ballon. Quand il y a une “valise” du 9 écossais (Blair) autour d’un regroupement, il ne s’agit pas de jeu mais de défense ! Samedi, j’attends de voir l’état d’esprit qu’on doit posséder au rugby, je veux le minimum syndical d’agressivité. – La charnière Élissalde-Michalak a été décevante le week-end dernier. Elle échappe à la règle de la concurrence. Pourquoi ? – Jean-Baptiste n’a pas fait un grand match, c’est vrai. Mais il n’a pas fait un mauvais match. Frédéric non plus n’a pas fait une grande sortie, et il le sait. Quand on lui dit en séance vidéo : “T’as rendu trois ballons en dix minutes”, on ne lui dit pas : “C’est bien, continue.” VOLLEY-BALL « Je crois beaucoup en Fred (Michalak) » MARCOUSSIS. – Bernard Laporte, feuille en main, au milieu de ses joueurs, a maintenu les Bleus sous pression toute cette semaine à l’entraînement, leur répétant notamment que « manquer d’envie est impardonnable ». (Photo Alain de Martignac) – Êtes-vous agacé par ce débat ? – Non. Ce qui m’agace, en revanche, c’est quand on me dit qu’on ne sera pas champions du monde avec Fred en numéro 10. Je sors d’une interview avec la BBC et les journalistes anglais me l’ont redit. Cela m’agace, oui. Parce que moi, je suis persuadé du contraire. Je crois beaucoup en Fred. – La semaine d’entraînement a été rythmée par les séances en opposition. Le signe de votre colère ? – Oui. Mais de la bonne colère. On n’allait pas danser le tango non plus ! Je suis convaincu que cette semaine était un bon type de préparation. Avec vingt-huit ou vingt-neuf joueurs sur le terrain et composition d’équipe donnée le jeudi. Il faut que tout le monde goûte au gâteau. Ça permet de faire tourner, les mecs se fatiguent moins et, en donnant l’équipe le jeudi, on garde tout le monde sous pression. On a besoin de ça. Quand vous annoncez à un mec, le jeudi matin, qu’il quittera le groupe à midi, ça met celui qui reste en face de ses responsabilités. – Qu’en est-il des vôtres, en tant qu’entraîneur. Le jeu des Bleus a été remis en cause… – Quand tu es entraîneur, tu te remets en cause. On fait de la vidéo jusqu’à minuit chaque soir. Mais qui remet notre jeu en cause. (Il s’irrite.) La presse ? Ça ne me perturbe pas. Faites votre métier, écrivez ce que vous pensez, remettez qui et ce que vous voulez en question. Ce qui compte, pour moi, ce sont les joueurs. S’ils viennent me voir et me disent : “Bernard, on fait fausse route. Cette stratégie, cette option n’est pas la bonne, cette touche, elle ne marche pas.” Alors là, oui, j’écoute. Mais ce n’est pas le discours qu’on me tient. L’essentiel, c’est ce qui se passe en salle de réunions ou sur le terrain, entre nous. – Vous sentez-vous fragilisés par cette défaite en Écosse ? – Pas du tout. On est à dix-neuf mois de la Coupe du monde. Cette défaite nous a montré tout le chemin qu’il restait à faire. Je préfère que l’on perde 10 matches en 2006 et que l’on soit champions du monde en 2007, c’est tout. On cherche à grandir. » HAMID IMAKHOUKHENE (*) Ibanez, Milloud, Magne, Rougerie, Marty entrent ; Szarzewski, Marconnet, Martin, Brusque, Valbon sortent. WILKINSON REMPLAÇANT DIMANCHE AVEC NEWCASTLE. – Jonny Wilkinson, qui a été opéré en novembre des adducteurs, figure parmi les remplaçants pour le match London Irish - Newcastle dimanche, en Championnat d’Angleterre. L’ouvreur international anglais (26 ans, 52 sélections) n’a pas joué depuis fin novembre et un match face aux mêmes London Irish. Il n’a disputé que cinq rencontres avec Newcastle cette saison. Jonny Wilkinson, héros de la victoire de l’Angleterre lors de la Coupe du monde 2003, durant laquelle il avait inscrit un drop victorieux en prolongation de la finale contre l’Australie (20-17), avait ensuite connu dix-huit mois gâchés par des blessures à répétition. PRO A (18e journée) POITIERS - TOURCOING TOURCOING : 1 Delanghe (BEL, 1,93 m) ; 2 Descamps (1,98 m) ; 3 Duhagon (1,94 m) ; 5 Trommel (HOL, 1,94 m) ; 6 Tolar (1,99 m) ; 7 Montméat (1,96 m) ; 8 Capet (cap., 2,02 m) ; 9 J.-C. Monneraye (2,10 m) ; 11 Paulinho (BRE, 1,86 m) ; 12 Weick (1,90 m) ; 16 Bozko (BRE, 1,98 m) ; 17. Quiévreux (1,93 m). Entraîneur: M. Frckowiak (BRE). Arbitres : MM. Lambert et Debarre. POITIERS – de notre correspondant SA MÉDAILLE d’argent rapportée, en 1992, des Jeux Olympiques de Barcelone est restée chez lui, dans son appartement d’Amsterdam, mais son cœur vibre à Poitiers. Martin Teffer, ex-attaquant de Cannes et Nice, devenu entraîneur d’Omniworld Almere, aux Pays-Bas, et depuis deux saisons du Stade Poitevin, n’est pas enclin à la nostalgie. Forcément, il se souvient de moments forts du temps où il était joueur comme ces finales du Championnat et de la Coupe des coupes perdues en 1993 sous le maillot cannois, mais ses fonctions actuelles mobilisent, à quarante ans, toute son attention : « Ce boulot me plaît. Avant, je n’aurais jamais imaginé qu’un entraîneur puisse ressentir autant d’adrénaline. Sur le banc, on vit des choses extraordinaires, on ressort vidé après chaque match. » Il y a presque deux ans, lorsque les dirigeants poitevins l’ont contacté pour prendre l’équipe en main et la suite de Marc Francastel, Martin Teffer a immédiatement été séduit : « Poitiers, à l’époque où j’étais joueur, était pour moi un club mythique, qui jouissait d’un statut énorme et d’un public fantastique. Je savais qu’il avait perdu de son cachet et qu’il voulait redorer son blason. C’était pour moi un challenge très excitant à relever. » Sous contrat jusqu’en 2007 La première saison ne sera pourtant pas couronnée de succès. Le Stade Poitevin termine sixième de Pro A et rate la qualification pour une coupe d’Europe. Du jamais-vu depuis 1997 ! Vexé, le club décide de réagir vigoureusement, tout en maintenant sa confiance à Teffer sous contrat jusqu’en 2007. « Nous avons fait le pari de repartir avec un groupe restreint de dix joueurs, explique le coach. Bien entendu, nous n’avions pas prévu la blessure de Guillaume Samica (victime d’une algo-dystrophie, le réceptionneur-attaquant est arrêté depuis le 13 décembre et ne devrait pas être rétabli avant la fin de la saison). Le pari peut toujours tenir à condition de vite trouver un joker médical. » En apparence, l’équipe, troisième de Pro A à égalité de points avec Paris, continue tranquillement sa marche en avant : elle vient d’aligner une série probante de cinq victoires consécutives à l’extérieur, le seul accroc étant curieusement enregistré à domicile devant Cannes (0-3) le 21 janvier. Mais si l’on y regarde de plus près, elle ne se montre pas particulièrement. « Nous avons des problèmes en bout de filet, reconnaît Teffer. Paul Duerden (le pointu) est parfois un peu seul. » Pascal Crenn, le manager général, est plus critique : « Soyons lucides, actuellement, nous n’avons pas le niveau d’un deuxième du Championnat. On n’en est pas loin mais on manque d’exigence, de rigueur et d’efficacité. Notre fond de jeu nous sauve mais contre les grosses écuries comme Tourcoing, ça ne suffira pas. Notre marge de manoeuvre est réduite. L’aspect positif, c’est que l’équipe fait preuve d’un coeur énorme et qu’elle n’abandonne jamais. Un peu à l’image des Nordistes. » Une victoire, ce soir, permettrait aux Poitevins de repousser Tourcoing, actuel quatrième, à cinq longueurs et de conforter leur classement. « Ce qui ne voudrait pas dire qu’on les aurait écartés définitivement, avertit Teffer. Ce match est important car il peut nous donner de l’oxygène sans être décisif. » L’autre motivation de l’entraîneur et de ses troupes sera de gommer le lourd revers concédé à l’aller (0-3) : « Nous avons tous le souvenir d’une grosse fessée. Cette fois, nous voulons être à la hauteur. » HENRI BRISSOT MEILLEURS JOUEURS EUROPÉENS 2005 : CISOLLA ET SWIENIEWICZ HONORÉS. – L’Italien Alberto Cisolla et la Polonaise Dorota Swieniewicz, tous deux champions d’Europe avec leur sélection et désignés MVP de l’épreuve, ont été élus meilleurs joueur et joueuse européens de l’année 2005. En beach, l’Espagnol Pablo Herrera et la Grecque Vassiliki Karadassiou, médaillés d’or continentaux, ont été récompensés. Les quatre joueurs recevront leur trophée le 23 juin prochain, à Vienne, à l’occasion du tirage au sort de la Ligue des champions 2006-2007. LE BEACH DE NOUVEAU À PARIS CET ÉTÉ. – La Fédération internationale a confirmé la tenue cet été d’une étape (labellisée Grand Chelem) du circuit mondial, comme l’an passé, à Paris sous la tour Eiffel. Cette étape aura lieu du 25 au 30 juillet 2006. La capitale française a en outre obtenu l’assurance de pouvoir organiser l’événement jusqu’en 2008. 40 ans, né le 7 juin 1965 à Amsterdam (HOL). 50° 50 50° Entraîneur de Poitiers depuis 2004. Palmarès d’entraîneur : Avec Omniworld Almere : champion des Pays-Bas (2002), 2 Coupes des Pays-Bas (2003, 2004), 3e de la Top Teams Cup (2003). Palmarès de joueur : - En club : Avec Amstelveen : 3e de la Coupe des champions (1986, 1987, 1988), champion des Pays-Bas (1986, 1987, 1988), 3 Coupes des Pays-Bas (1986, 1987, 1988). Avec Cannes : 2e de la Coupe des Coupes (1993), 2e du Championnat de France (1993), 1 Coupe de France (1993). - En sélection : 2e aux JO (1992), 3e au CE (1989, 1991). 40° 40 40° 30° 30 30° Suivez les JO d'hiver 20° 20 20° 10° 10 10° 0° 0° TOURCOING : TOLAR DIMINUÉ. – Le central de Tourcoing, Jean-Stéphane Tolar, souffre toujours de son entorse à une cheville, mais sera néanmoins dans le groupe nordiste ce soir. – G. La. 10° 10 10° comme si vous y étiez. 20° 20 AUJOURD’HUI 20 H 30 Poitiers - Tourcoing DEMAIN 20 HEURES Avignon - Nice Cannes - Tours Narbonne - Rennes Paris - Ajaccio Beauvais - Toulouse DIMANCHE 17 HEURES Montpellier - Sète 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. Classement Pts — Tours 47 Paris 38 Poitiers 38 Tourcoing 36 Sète 32 Toulouse 31 Nice 30 Cannes 28 Beauvais 24 Montpellier 15 Narbonne 13 Rennes 12 Avignon 10 Ajaccio 3 J. — 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 G. — 17 13 13 12 11 10 10 9 8 4 4 4 3 1 Le Guide des JO de Turin, c'est 72 pages pour savoir surJO lesde Jeux : Letout Guide des Turin, le détail et le calendrier desc'est épreuves, la carte des sites, des interviews, 72 pages pour tout savoir sur les Jeux : des anecdotes et les programmes TV. le détail et le calendrier des épreuves, la carte des sites, des interviews, Demain, chez votre marchand de journaux. des anecdotes et les programmes TV. P. — 0 4 4 5 6 7 7 8 9 13 13 13 14 16 Demain, chez votre marchand de journaux. 1,80 € 1,80 € PROCHAINE JOURNÉE. – VENDREDI 24 FÉVRIER : Beauvais-Paris (20 heures) ; Sète-Cannes (20 h 30). SAMEDI 25 (20 heures) : Nice-Montpellier ; Tours-Narbonne ; Rennes-Poitiers ; Ajaccio-Avignon ; Toulouse-Tourcoing. VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 PAGE 15 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge POITIERS : 1 P.-M. Monneraye (1,94 m) ; 2 Tsvetanov (BUL, 1,98 m) ; 3 Moulinier (1,90 m) ; 5 Frangolacci (1,91 m) ; 6 Kvesic (CRO, 1,91 m) ; 8 Lanta (1,86 m) ; 9 Duerden (CAN, 1,95 m) ; 11 Kilama (1,83 m) ; 12 Marquet (cap., 1,94 m) ; 13 Pujol (1,90 m) ; 17 Kieffer (2 m) ; 18 Belhache (1,97 m). Entraîneur : M. Teffer (HOL). Martin Teffer Bleu AUJOURD’HUI, 20 H 30, SALLE LAWSON-BODY (en direct sur Sport +) Jaune Rouge Jaune Le médaillé d’argent olympique 1992, coach de Poitiers depuis deux saisons, travaille patiemment pour redonner à l’équipe son lustre d’antan. Noir Bleu Noir Teffer, le bâtisseur 16 TENNIS COUPE DAVIS (premier tour) Bleu Rouge Noir Jaune ALLEMAGNE - FRANCE L’union, sinon rien ALLEMAGNE Nicolas KIEFER 28 ans ; né le 5 juillet 1977 à Holzminden 1,82 m ; 80 kg Droitier, revers deux mains Classement ATP : 12e Meilleur classement : 4e (janvier 2000) Palmarès : 6 titres Coupe Davis : 17 matches (6 victoires, 8 défaites en simple ; 1 victoire, 2 défaites en double). Tommy HAAS 27 ans ; né le 3 avril 1978 à Hambourg 1,87 m ; 88 kg Droitier, revers à une main Classement ATP : 29e Meilleur classement : 2e (mai 2002) Palmarès : 8 titres dont 1 Masters Series (Stuttgart 2001) Coupe Davis : 20 matches (13 victoires, 4 défaites en simple ; 3 victoires, aucune défaite en double). Face à l’Allemagne, les Français tiennent l’occasion rêvée de démontrer qu’ils pratiquent aussi un sport collectif. Un esprit revanchard FACE-À-FACE GASQUET-HAAS : 0-1 2006, OPEN D’AUSTRALIE, Rebound Ace, 1er tour, Haas, 6-2, 7-5, 6-2. HALLE. – La bonne humeur règne au sein du camp français : comme si Richard Gasquet, Sébastien Grosjean et Guy Forget (de gauche à droite), principaux acteurs du jour, se plaisaient dans leur rôle d’outsiders. (Photo Michel Deschamps) Bleu Jaune Rouge un point à l’écot collectif pour créer l’exploit. Et écrire un nouveau chapitre de cette équipe dont l’esprit est né à Rennes, en 2000, lors d’un match pour le maintien, face à l’Autriche. Sinon ? Le mot « barrages » redeviendra d’actualité. Un mot que les Allemands connaissent bien : en septembre dernier, à Prague, ils n’avaient dû leur retour dans le Groupe mondial qu’à une victoire dans le cinquième match décisif. Le temps passe décidément bien vite. VINCENT COGNET ILS ONT DIT Guy FORGET (capitaine de l’équipe de France) : « Tous mes joueurs se sentent bien. Cette sélection était assez claire rapidement dans mon esprit. C’est le remake de Melbourne pour le premier jour ? Tiens, je n’y avais pas pensé. Ces matches sont frais. On sait ce qui n’a pas marché. On a travaillé ces dernières journées par rapport à ça. Tant pour Richard que pour Sébastien, les options tactiques sont bien calées. C’est bien quelque part d’avoir des revanches à prendre. Et puis les Allemands auront sans doute pas mal de pression sur les épaules. J’imagine que la presse locale attend une victoire. Ce n’est jamais très confortable de Gasquet n’attend que ça de notre envoyé spécial IL N’EST PLUS un bleu. Richard Gasquet entame sa deuxième campagne de Coupe Davis. Pour le bizutage, en juillet dernier à Moscou, il en vit de toutes les couleurs. D’abord rose avec une victoire le premier jour contre Andreev, puis gris avec une défaite deux jours plus tard contre Davydenko. Cette première expérience personnellement contrastée et collectivement infructueuse n’a pas diminué d’un pouce sa passion pour l’épreuve. Sa carrière déjà longue, malgré ses dixneuf ans et demi, est pleine de frissons ressentis dans les épreuves d’équipe. Toujours le plus jeune et toujours le plus fort dans les catégories d’âge, il a pris goût à la responsabi- lité partagée. Il connaît bien la solitude du joueur de tennis, il sait donc que rien ne vaut une semaine passée avec des coéquipiers pour se recadrer. À l’opposé, quand l’aventure collective s’achève, il peut survenir ce que Patrice Hagelauer appelle la « petite déprime d’après Coupe Davis ». « On se retrouve seul dans un tournoi, les copains ne sont plus là, poursuit l’entraîneur de l’équipe de France. C’est soudain le vide. » La déprime, Gasquet, lui, l’a connue avant. La semaine dernière à Zagreb où Clément le lâcha dès le premier tour. Pour combler le vide, il y avait bien la lecture du roman médiéval de Ken Follett, les Piliers de la terre qu’Éric Deblicker lui avait passé, mais comment ne pas être impatient d’enfiler le maillot tricolore ? Battu en Croatie dès le mercredi par Henman après un match inabouti, il avoua en sortant des vestiaires : « J’avais déjà la tête à la Coupe Davis. » Service compris C’est un Gasquet déjà à fond dans son sujet que Patrice Hagelauer a vu débarquer à Paris. « Dès qu’il a retrouvé l’ambiance de l’équipe, il a été tout de suite bien dedans et a rapidement retrouvé un excellent niveau. » Même avec le handicap de ce coude blessé qui l’a longtemps empêché de servir à 100 % ? « Le service ? Non, tout va bien. Il n’y a aucun problème technique », rassurait-il hier. Les entraînements l’ont montré en effet plus incisif dans ce secteur. « Hagel » confirmait la bonne nouvelle : « C’était un problème de motivation et de concentration. » Tant mieux car se profile dès aujourd’hui le choc contre Tommy Haas, soit le morceau de résistance d’emblée. Heureusement que Sébastien Grosjean aura déjà ouvert les débats face à Kiefer. « C’est pas plus mal, avoue Gasquet, je pourrai voir un peu le match de Seb’, l’ambiance, tout ça… » Tout ça, ce sont aussi les 12 300 spectateurs du central du Gerry Weber Stadion poussant derrière Haas. « Il est favori, mais je me donne quand même de bonnes chances, prévient le Français. Je me sens vraiment très bien, c’est la vérité. Avec beaucoup d’envie surtout. » Éliminé par Haas au premier tour de l’Open d’Australie, il ne démériterait pas en subissant le même sort dans un contexte plus difficile. « Non, je n’ai pas moins de pression. » Il ne veut pas céder un pouce de sa responsabilité. PASCAL COVILLE Kiefer bouillonne L’impétueux Allemand n’écoute que les conseils de sa grand-mère française pour se calmer. HALLE – de notre envoyé spécial ON NE PEUT pas naturellement « kiffer » Kiefer sur un court. Quand il n’éructe pas, l’Allemand grommelle, défie, provoque ou toise, redimensionnant souvent le court à l’échelle d’un ring où s’instruirait une usante guerre des nerfs. Rocky n’est-il pas son film préféré ? Si l’adversaire discute d’un point litigieux avec l’arbitre, il ne se gênera pas pour venir pourrir les débats. Rien de très surprenant donc qu’à Wimbledon l’an dernier, Julien Benneteau ne lui résume l’estime générale de ses pairs après une franche poignée de main en fin de match. « On m’avait dit que t’étais un connard. Eh ben, t’es un vrai connard ! » Ça ne l’a pas troublé. À ceux qui tentent l’introspection de la boule de nerfs, ou l’analyse de ses tics multiples (toucher le bord extérieur des lignes avec la raquette avant le retour, choisir la même douche en cas de victoire, etc.), « Kiwi » rappelle simplement qu’il « n’est pas une personne tranquille. Je sais qu’on me déteste ou qu’on m’adore. Mais j’ai besoin d’émotions. Déjà à l’école, je ne tenais pas en place. Un désastre ! Parfois, je ne sais pas ce qui m’arrive. Je suis telle- ment imprévisible. Il y a tellement de Nicolas Kiefer en moi. Le relax, le bon, le mauvais, le fou… Mais le plus important, c’est de ne pas changer sa personnalité. Et je resterai comme ça, même si certains ne m’aiment pas ». Jusqu’au-boutiste forcené, Kiefer aime répondre avec fureur aux défis qui se présentent à lui. Composer avec le si plombant héritage allemand de la trilogie Becker-Stich-Graf, gérer les blessures (cou, poignet, cheville) responsables de la dégringolade au classement après une arrivée foudroyante au sommet, surmonter les quatre balles de match gâchées pour une médaille d’or évaporée aux JO Patrick KÜHNEN (capitaine de l’équipe d’Allemagne) : « Bien sûr que les résultats de Melbourne ont conforté notre confiance. Mais tout le monde sait que la Coupe Davis est une compétition bien à part. Si nous assumons notre rôle de favori, nous connaissons aussi la réussite du tennis français en Coupe Davis. » LES AUTRES RENCONTRES Le numéro 1 français, plus collectif que jamais, paraît gonflé à bloc. HALLE – rentrer sur un court en se disant qu’on n’a pas le droit de perdre. Cela dit, on sait que l’équipe adverse a les moyens de placer la barre très haut. Et ce n’est pas en faisant un petit saut en ciseaux qu’on va la franchir. » d’Athènes en double. L’Allemand eut fort à faire pour s’extirper du guêpier de la frustration et du stress. Encore aminci de six kilos, il arbore aujourd’hui une chaîne magnétique acquise pour 99 dollars sur Internet, diffuseuse d’une énergie à laquelle « il croit beaucoup ». « Je ne suis pas du genre à me dire : Ça ne marche pas, on arrête, dit-il. En fait, j’essaie toujours de me trouver de nouvelles sources de motivation. Le but principal est de battre Roger (Federer). J’ai bientôt vingt-neuf ans, mais je me sens jeune comme jamais je ne l’ai été ! » Beaucoup plus policé hors du court, il lui arrive toutefois de vouloir guérir de ces PAGE 16 excès dont il reconnaît sans mal certaines démesures. Dans ces cas-là, « Kiwi » aime se ressourcer auprès de sa grand-mère française. Avec Zidane, qu’il vénère en pratiquant acharné de foot, « Grosse Mutter » fait partie de son patrimoine hexagonal légué par Simone, sa mère. « Elle me dit toujours de tourner la langue sept fois dans la bouche avant de parler. Et elle a raison ! » À quatre-vingt-dix ans, trinquant au champagne à chaque succès de l’impétueux petit-fils, n’a-t-elle pas réussi l’impensable : calmer (un peu) Kiefer ? FRANCK RAMELLA Ljubicic au four et au moulin IVAN LJUBICIC cumulera les fonctions de joueur de simple, de double et de capitaine ce week-end en Autriche. Goran Ivanisevic aurait dû officier en remplacement de Niki Pilic, capitaine en décembre dernier de l’équipe héroïque qui a rapporté le premier saladier d’argent à la Croatie. Pilic avait bien rendu ses galons, mais demeurait « conseiller ». Ivanisevic ne l’a pas accepté. La Fédération croate a proposé dans l’urgence le capitanat à Ljubicic. Le numéro 5 mondial, 26 ans, déjà deux titres en 2006 (Chennai et Zagreb), a accepté, mais avec méfiance : « Le capitaine peut faire plus de mal que de bien. Il y aura beaucoup de pression. » Parmi les autres premiers tours, à noter le faible niveau d’un Suisse-Australie privé de Federer, Hewitt et Philippoussis. Les Russes ont surpris en titularisant Tursunov aux côtés de Davydenko pour un match aux Pays-Bas sur une surface très rapide. Les Espagnols, sans Nadal ni Ferrero, seront en danger à Minsk. Chiliens et Argentins partent grands favoris sur leurs terres battues contre Slovaques et Suédois, tout comme l’équipe US emmenée en Californie par Roddick, Blake et les Bryan, face aux Roumains. AUTRICHE - CROATIE (Graz, terre battue indoor). – AUJOURD’HUI (à partir de 13 heures) : Melzer (AUT) - Ancic (CRO) ; Koubek (AUT) - Ljubicic (CRO). DEMAIN (à partir de 14 heures) : Knowle-Peya (AUT) - Ancic-Ljubicic (CRO). ARGENTINE - SUÈDE (Buenos Aires, terre battue). – AUJOURD’HUI (à partir de 15 heures) : Nalbandian (ARG) - Söderling (SUE) ; Acasuso (ARG) - T. Johansson (SUE). DEMAIN (à partir de 15 h 30) : Calleri-Nalbandian (ARG) - Aspelin-Björkman (SUE). BIÉLORUSSIE - ESPAGNE (Minsk, indoor). – AUJOURD’HUI (à partir de 13 heures) : Mirnyi (BLR) - Robredo (ESP) ; Voltchkov (BLR) - Ferrer (ESP). DEMAIN (à partir de 13 h 30) : Mirnyi-Voltchkov (BLR) - Verdasco-F.Lopez (ESP). SUISSE - AUSTRALIE (Genève, terre battue indoor). – AUJOURD’HUI (à partir de 13 heures) : Lammer (SUI) - Luczak (AUS) ; Wawrinka (SUI) - Guccione (AUS). DEMAIN (à partir de 13 heures) : Bastl-Allegro (SUI) - Arthurs-Hanley (AUS). PAYS-BAS - RUSSIE (Amsterdam, indoor). – AUJOURD’HUI (à partir de 12 heures) : Sluiter (HOL) - Tursunov (RUS) ; Van Gemerden (HOL) - Davydenko (RUS). DEMAIN (à partir de 13 heures) : Sluiter-Van Lottum (HOL) - Andreev-Davydenko (RUS). ÉTATS-UNIS - ROUMANIE (La Jolla, Californie, dur). – AUJOURD’HUI (à partir de 20 heures) : Roddick (USA) - Pavel (ROU) ; Blake (USA) - Hanescu (ROU). DEMAIN (à partir de 22 heures) : B. Bryan-M. Bryan (USA) - Pavel-Hanescu (ROU). CHILI - SLOVAQUIE (Rancagua, terre battue).- AUJOURD’HUI (à partir de 20 heures) : Gonzalez (CHL) - Mertinak (SLQ) ; Massu (CHL) - Hrbaty (SLQ). DEMAIN (à partir de 23 heures) : Gonzalez-Massu (CHL) - Hrbaty-Mertinak (SLQ). 1999, Cincinnati, dur, 1er tour, Kiefer, 7-5, 6-3 2000, Gstaad, terre battue, huitième de finale, Grosjean, 6-3, 6-1 2002, Indianapolis, dur, huitième de finale, Grosjean, 7-6 (7-4), 6-3 2004, Miami, dur, huitième de finale, Kiefer, 6-4, 6-2 2005, Hambourg, terre battue, 2e tour, Grosjean, 2-6, 6-3, 6-4 2006, OPEN D’AUSTRALIE, Rebound Ace, quart de finale, Kiefer, 6-3, 0-6, 6-4, 6-7 (1-7), 8-6. LEURS PARCOURS EN 2005 FRANCE, Gr. mondial, 1er tour : France b. Suède, 3-2 (France, terre battue indoor) Gr. mondial, quart de finale : Russie b. France, 3-2 (Russie, terre battue indoor). ALLEMAGNE, 1re Division, 2e tour : Allemagne b. Afrique du Sud, 3-2 (Af. Sud, dur indoor). Gr. mondial, barrage : Allemagne b. République tchèque, 3-2 (R. tchèque, terre battue indoor). LE SITE Gerry Weber Stadion de Halle. Capacité : 12 300 places. LA SURFACE Rebound Ace indoor. PROGRAMME Aujourd’hui, à partir de 14 heures : Kiefer (ALL) - Grosjean ; Haas (ALL) - Gasquet. Demain, à partir de 14 h 45 : HaasWaske (ALL) - Clément-Llodra. Dimanche, à partir de 13 heures : Kiefer (ALL) - Gasquet ; Haas (ALL) Grosjean. TÉLÉVISION Le premier simple sur France 3, le deuxième sur Sport +. HOOD DIT STOP. – Condamné avant-hier à un an de suspension après un contrôle positif au finastéride (produit contre la chute des cheveux mais interdit puisque pouvant aussi masquer la présence d’un produit dopant), le spécialiste de double argentin Mariano Hood, 32 ans, a annoncé hier qu’il prenait sa retraite : « Je ne vais plus jouer. Je ne peux pas attendre autant de temps parce que je vais reculer beaucoup au classement et à mon âge, je ne veux pas tout recommencer. Je me retire pour commencer à travailler comme entraîneur. » VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Noir comme de vrais guerriers. » Sa chance est de compter dans ses rangs trois joueurs à haute teneur offensive, capables du meilleur comme du pire (Gasquet, Grosjean, Llodra), et un équipier modèle (Clément), toujours prêt à se transcender dans l’épreuve, comme il l’a montré il y a un an, à Strasbourg, contre les Suédois. Optimiste pour le point du double, Forget croit aussi en les capacités de Grosjean et de Gasquet à faire sauter le verrou des simples. Méthode Coué ? Après tout, il suffirait à chaque équipier d’apporter GROSJEAN-KIEFER : 3-3 Bleu C’est pourtant dans cette adversité que l’équipe de France peut se nourrir d’ambitions. Fermement décidés à faire bloc autour d’un capitaine ébranlé par les accusations de Santoro, les joueurs français voudront se surpasser pour faire triompher leur credo (celui des Mousquetaires de Dumas) et repartir de Halle la tête haute. Pris un à un, ils ont tous une revanche à prendre : Grosjean sur Kiefer, qui l’a privé à Melbourne d’un rendez-vous avec le Federer Express ; Gasquet sur un début de saison cotonneux (une seule victoire en quatre tournois), bien éloigné de son extraordinaire potentiel ; Llodra-Clément, sur les sourires circonspects nés de leur sélection « par défaut » (en l’absence de qui vous savez). Rien de tel pour souder une équipe critiquée par certains, attendue au coin du bois par d’autres, et qui évolue de surcroît loin de ses bases, dans le froid et la neige de Halle. Le tableau devrait rappeler des souvenirs à quelques vieux aficionados du quinze de France parti à l’abordage des Springboks ou des All Blacks sur leur terre sacrée. Nécessaire, le cœur ne sera pourtant pas suffisant. Contraint par les circonstances à aligner une formation « classique », Forget exigera de ses joueurs une prise de risques maximale. « Il va falloir qu’on fasse preuve d’audace, martèle-t-il depuis le début du stage. Le vrai côté positif de la situation, c’est qu’on n’a rien à perdre. Alors, allons-y franchement ! Jouons le coup à fond Richard GASQUET 19 ans ; né le 18 juin 1986 à Béziers 1,82 m ; 75 kg Droitier, revers à une main Classement ATP : 16e Meilleur classement : 12e (septembre 2005) Palmarès : 1 titre (Nottingham 2005) Coupe Davis : 2 matches (1 victoire, 1 défaite en simple). Sébastien GROSJEAN 27 ans ; né le 29 mai 1978 à Marseille 1,75 m ; 72 kg Droitier, revers à deux mains Classement ATP : 23e Meilleur classement : 4e (octobre 2002) Palmarès : 3 titres (Nottingham 2000, Paris-Bercy 2001, Saint-Pétersbourg 2002) Coupe Davis : 19 matches (11 victoires, 8 défaites en simple). Jaune C’EST FOU comme le temps passe vite. Il fut une époque, pas si lointaine, où l’on pouvait remercier le sort de vous offrir l’Allemagne comme adversaire de Coupe Davis. Plombé par une épaule en capilotade, Tommy Haas courait derrière son passé de numéro 2 mondial. Tête enflée, confiance en rade, Nicolas Kiefer tombait dans les oubliettes. Leur manque d’atomes crochus assombrissait le panorama d’une équipe qui vivait de ses souvenirs, d’une époque où Boris Becker et/ou Michael Stich tenaient le groupe et le saladier à bout de bras. De l’autre côté du Rhin, la formation de Guy Forget enfilait les perfs en démontrant un état d’esprit au-dessus de tout soupçon (un titre, deux finales, une demi-finale entre 1999 et 2004). Un éventuel France-Allemagne tenait alors plus de l’affiche que du choc. Les derniers mois (surtout le dernier) ont suffi à inverser la tendance. À tel point qu’aujourd’hui, tout le monde s’accorde à octroyer aux Allemands le statut de favoris de la rencontre. Les vases ont joué leur rôle communicant : propulsés par une formidable campagne d’Australie, Haas et Kiefer font figure d’épouvantails ; fragilisée par le manque de références de Richard Gasquet et l’invraisemblable embrouillamini né de « l’affaire Santoro », la France s’est repliée sur une position plus sûre, celle d’outsider. S’il l’on en croit les résultats récents, on ne peut lui donner tort. Malgré son dossard de numéro 2 de de notre envoyé spécial FRANCE Noir HALLE – (ALL) l’équipe, Haas paraît en effet indéboulonnable. Non content d’être le seul joueur à avoir dominé Federer cette année (à l’exhibition de Kooyong, disputée une semaine avant Melbourne), il a également poussé le Suisse jusqu’aux cinq sets en huitième de finale de l’Open d’Australie. La suite fut tout aussi réjouissante : victoire dimanche dernier à Delray Beach. En changeant de coach et de coiffure, l’Allemand a retrouvé son naturel, celui du frappeur lourd assis sur un solide matelas de confiance. Son comparse a fait mieux – et moins bien : un seul set arraché à Federer à Melbourne, mais, lui, en demi-finale. Le tout après avoir éliminé… Sébastien Grosjean, au tour précédent, 8-6 au cinquième set. Quant au double Haas-Waske, moins intimidant que les deux solistes, il reste tout de même sur trois victoires en autant de rencontres. N’en jetez plus : les dés sont pipés. Confortée par les excellents résultats récents de Haas et de Kiefer, l’Allemagne part favorite de la rencontre. Mais les Français, Gasquet et Grosjean en tête, peuvent trouver dans les remous de « l’affaire Santoro » toutes les raisons de se transcender. Il leur faudra, dès aujourd’hui, faire preuve d’audace pour créer l’exploit. 17 Bleu Rouge Noir Jaune TENNIS OPEN GAZ DE FRANCE (WTA Tour, indoor) Amélie à la fête Pour son premier match – facilement remporté – depuis sa victoire à Melbourne, la numéro 2 mondiale a reçu l’accueil triomphal de son public. SANS EXAGÉRER, on peut dire qu’Amélie Mauresmo attendait ce moment dès son arrivée à Roissy, le lundi 30 janvier. La perspective de partager sa joie avec ses fans qui sont toujours au rendez-vous de l’Open Gaz de France, la remplissait de bonheur. Dix jours plus tard, sur le coup de 17 h 30, elle faisait enfin son entrée sur le court du stade Pierre-de-Coubertin dans une ambiance de kermesse. Des centaines de petits drapeaux sur lesquels on pouvait lire « Bravo Amélie » s’agitaient, alors que du haut des tribunes, les fans de la championne vêtus de tee-shirts bleus barrés du mot « France » brandissaient en lettres géantes un « Fabuleuse Amélie » du plus bel effet tout en chantant leur refrain favori : « Allez Amélie, allez Amélie, allez, allez, allez, Amélie !... » La championne de l’Open d’Australie, qui voulait goûter ce moment sans perdre sa concentration, leva la tête et regarda aux quatre coins des tribunes avec un large sourire qui en disait long sur sa jubilation intérieure. Au bord du court, Françoise, la maman, avait pris place dans une loge avec Loïc Courteau et les proches de sa fille. L’échauffement se déroula sous les « olé » et autres exclamations à chaque fois qu’elle frappait dans la balle. Mise en confiance par ces encouragements, Mauresmo commença son match contre la jeune Vera Douchevina (19 ans, 46 e mondiale) de la meilleure manière en remportant les cinq premiers jeux. Un petit moment de flottement de la part de la numéro 2 mondiale permit à la Russe de revenir à 5-2 puis de s’accrocher en début de deuxième set, mais alors qu’elle menait 3-2, Mauresmo jugea que la plaisanterie avait assez duré et aligna trois jeux époustouflants pour conclure le match, 6-2, 6-2 en 59 minutes. Un tonnerre d’applaudissements résonna alors sous la verrière. Tous LIGUE DES CHAMPIONS. – Quarts de finale retour. AUJOURD’HUI : Charleroi (BEL) Zagreb (aller : 2-3). DEMAIN : Ochsenhausen (ALL) - Niederösterreich (AUT) (aller : 1-3). DIMANCHE : Düsseldorf (ALL) - Grenade (ESP) (aller : 2-3) ; Gönnern (ALL) - Ochsenhausen (ALL) (aller : 3-1). SQUASH LA DER À BELO HORIZONTE. – Fin de la Coupe du monde en petit bassin ce weekend au Brésil, à Belo Horizonte. Aucun Français aligné, mais quelques pointures internationales, comme l’Allemand Thomas Rupprath, le Sud-Africain Ryk Neethling, médaille de bronze sur 100 m et 200 m aux Mondiaux de Montréal, la Roumaine Camelia Potec, championne olympique du 200 m. AUJOURD’HUI : séries. DEMAIN : finales à partir de 12 h 30, heure française, séries. DIMANCHE : finales à partir de 12 h 45, heure française. GOLF JOHNNY WALKER CLASSIC (AUS, Perth, The Vines Resort & Country Club, circuit européen hommes, 1 814 419 , 9-12 février). – Premier tour (par 72) : 1. Scott (AUS) et Stadler (USA), 64 ; 3. Choi (CDS), 65 ; 4. Carolan (AUS), Green (AUS) et Van de Velde, 66 ; 7. Fraser (AUS), O’Hern (AUS), Porter (AUS) et Rumford (AUS), 67 ; … 11. Cévaër, 68 ; 18. Havret, 69 ; 30. Jacquelin, 70. Une revanche à prendre Un peu plus tard, dans l’ambiance feutrée de la salle d’interview, Mauresmo en disait un peu plus sur les émotions ressenties. « J’avais hâte de vivre ce moment, et la journée a été longue avant que je n’entre sur le court. J’ai senti l’excitation monter petit à petit. Une fois sur le court, ce n’était pas facile à gérer parce que j’avais envie de profiter au maximum de cet accueil incroyable et de rester concentrée sur mon match. Finalement, j’ai réussi à me relâcher pour apprécier l’instant présent. Le sentiment le plus fort que j’ai ressenti, c’est de réaliser qu’il s’était vraiment passé quelque chose en Australie, non seulement pour moi mais aussi pour le public. Cela me donne conscience de l’impact produit en France par ma victoire. » Une demi-heure après la fin du match, le bonheur d’Amélie Mauresmo se traduisait par un autre sentiment. « Quand j’étais toute petite et que je commençais à jouer au tennis, j’essayais d’imaginer les émotions que l’on devait ressentir dans les grands moments. Aujourd’hui, je mesure la chance que j’ai de pouvoir vivre ces émotions. » Les moments magiques qu’elle venait de vivre ne lui faisaient pas oublier qu’il y avait un quart de finale à jouer, ce soir face à Dinara Safina, qui l’avait battue l’année dernière en finale. « Nous ne nous sommes pas affrontées depuis. À moi de me montrer solide pour effacer la défaite de l’an dernier. » Si elle fait preuve du même sérieux qu’hier, Mauresmo aura les atouts en main pour prendre sa revanche. ALAIN DEFLASSIEUX Dotation : 499 251 . – Deuxième tour : Schnyder (SUI) b. Pironkova (BUL), 6-2, 6-4 ; Petrova (RUS) b. Smashnova (ISR), 6-4, 6-1 ; Dementieva (RUS) b. Dechy, 7-6 (7-3), 6-4 ; Mauresmo b. Douchevina (RUS), 6-2, 6-2 ; Golovin b. Mirza (IND), 6-4, 6-2. RÉSULTATS PATTAYA (THA, WTA Tour, dur, 170 000 $, 5-12 février). – Deuxième tour : Bammer (AUT) b. Suarez (ARG), 1-6, 0-1, abandon ; Laine (FIN) b. Santangelo (ITA), 6-1, 7-5 ; Kostanic (CRO) b. Camerin (ITA), 6-1, 4-6, 7-5 ; Czink (HON) b. Bychkova (RUS), 2-6, 6-3, 7-6 (9-7). WROCLAW (POL, ATP Challenger, indoor, 106 250 , 6-12 février). – Deuxième tour : Zelenay (SLQ) b. Simon, 7-6 (9-7), 7-6 (7-5) ; Kubot (POL) b. Ascione, 6-4, 5-7, 7-6 (8-6). BERGAME (ITA, ATP Challenger, indoor, 42 500 , 6-12 février). – Deuxième tour : Schalken (HOL) b. Faurel, 7-5, 7-6 (8-6) ; Haehnel b. Dell’Acqua (ITA), 6-3, 6-2 ; Sanguinetti (ITA) b. Thomann, 7-6 (7-1), 6-3. HANDBALL CHAMPIONNATS DE FRANCE Gaultier attend son tour Retour sur terre Numéro 2 français, Grégory Gaultier tentera ce week-end, à Nîmes, de battre enfin son leader Thierry Lincou. IL Y A CEUX QUI n’ont pas attendu. Tenus de répondre aux impératifs de leur club dès la porte suisse refermée. Les frères Gille d’Hambourg par exemple. Embarqués dès le surlendemain de la finale pour un périple amical au Danemark. Deux rencontres face à Skjern et Aarhus. La première enlevée (17-12) grâce à deux buts de Bertrand et un de Guillaume ; la seconde abandonnée (19-20), à bout de souffle… « On nous a fait jouer une demi-heure, soupire Bertrand. Histoire de nous remettre immédiatement dans le bain. Et maintenant, on enchaîne avec deux déplacements, un en Bundesliga, l’autre en Coupe d’Allemagne. » Joël Abati connaît ça lui aussi. Magdebourg n’a pas trouvé mieux que de se remettre en jambes à Concordia Delitzsch mardi dernier. Victoire 36-26 avec cinq buts de l’inépuisable Martiniquais. Magdebourg qui, comme Hambourg, est également concerné par les deux compétitions domestiques, ce week-end puis en début de semaine… Kiel et Gummersbach, les deux autres abris de Français (Karabatic à Kiel, Narcisse à Gummersbach), deux des plus sérieux prétendants au titre, sont, eux, restés plus sages. Sages comme les Espagnols qui ne reprennent que demain. Barcelone (Fernandez) et Ciudad Real (Dinart), eux aussi en course pour le sacre, démarreront respectivement face à Santander et Irun. Il n’empêche… Le rythme et les exigences de l’Euro refont inévitablement surface. Huit rencontres en onze jours... Si de nombreux bobos sont à signaler, aucune blessure grave, contrairement à l’édition précédente, n’a été déplorée. Hormis celle à un mollet du gardien de Barcelone, David Barrufet, en finale face à la France. Mais si l’on considère le marathon médiatique du lendemain de la finale, certains n’auront donc disposé que de deux, voire trois jours de repos. « C’est la gymnastique habituelle, précise néanmoins le Parisien Olivier Girault, le capitaine des champions d’Europe. Avec l’expérience, on sait la gérer. À mes débuts en bleu, j’aurais peutêtre longtemps gardé la tête dans les étoiles, et j’aurais eu du mal à me replonger dans le Championnat. Mais autant j’ai l’amour du maillot tricolore, autant j’ai le respect pour le club. Paris m’a permis de me reposer jusqu’au jeudi (hier) et je suis prêt, maintenant, à tout mettre en œuvre pour que nous accrochions une place en Ligue des champions. » Elle passera par un succès ce soir à Istres, l’une des rencontres d’ouverture de la deuxième moitié de saison en France. « À moins d’une épidémie de grippe aviaire à Montpellier, le titre est déjà décerné, poursuit Olivier Girault. Maintenant, la lutte pour la deuxième place, qualificative pour la Ligue des champions, reste ouverte. » DIVISION 2 HOMMES (17e journée). – AUJOURD’HUI : Ajaccio - Belfort (20 heures) ; Aix - Porte-Normande ; Cesson - Villeneuve-d’Ascq (20 h 45). DEMAIN : SaintRaphaël - Conflans (20 heures) ; Nancy Wittelsheim (20 h 30) ; Aurillac - Villeurbanne (20 h 45). DIMANCHE : Nantes - Billère ; Metz - Livry-Gargan (16 heures). Classement : 1. Porte Normande, 40 pts ; 2. Conflans, 39 pts ; 3. Cesson, 37 pts ; 4. Villeurbanne, 37 pts ; 5. Saint-Raphaël, 36 pts ; 6. Nantes, 34 pts ; 7. Wittelsheim, 34 pts ; 8. Nancy, 33 pts ; 9. Aurillac, 32 pts ; 10. Villeneuved'Ascq, 30 pts ; 11. Billère, 27 pts ; 12. Ajaccio, 27 pts ; 13. Aix, 26 pts ; 14. Belfort, 26 pts ; 15. Livry-Gargan, 22 pts ; 16. Metz, 20 pts. LIGUE DES CHAMPIONS FEMMES ( 5e j o u r n é e ) . – G R O U P E C . – AUJOURD’HUI : Niederösterreich (AUT) Trondheim (NOR). DEMAIN : Valence (ESP) - Podgorica (SEM). Classement : 1. Niederösterreich, Trondheim, Podgorica et Valence, 4 pts. Les deux premiers de chaque groupe accèdent aux quarts de finale. CHALLENGE CUP FEMMES (8es de finale aller). – AUJOURD’HUI : Dijon Trabzon Belediyespor (TUR) (20 heures), match retour dimanche, toujours à Dijon (16 heures). DEMAIN : Buxtehude (ALL) Mérignac (18 heures), match retour le 19 février à Bordeaux (17 heures). NON, LE SQUASH français ne se résume pas au seul Thierry Lincou. Certes, le leader français, no 1 mondial toute l’année 2005 et champion du monde 2004, a attiré depuis quelques années l’essentiel des attentions. Mais derrière le Réunionnais de vingt-neuf ans, la relève pointe déjà. À vingt-trois ans, Grégory Gaultier est présenté par beaucoup comme le joueur français susceptible d’atteindre lui aussi les sommets du squash planétaire. Numéro 11 mondial après avoir pointé au neuvième rang en janvier 2005, le sociétaire d’Aix-en-Provence, double champion d’Europe en 2004 et 2005, est aujourd’hui redouté de tous les meilleurs joueurs de la planète : l’Égyptien Amr Shabana, le champion du monde 2003 et 2005, battu en novembre dernier au Qatar, l’Anglais Peter Nicol, meilleur joueur de la dernière décennie dominé en Hongrie en octobre… Plus aucun cador du circuit n’est désormais à l’abri du jeu offensif du jeune homme, vainqueur en 2001 du British Open juniors, le plus prestigieux rendez-vous chez les jeunes, double champion d’Europe juniors en 2000 et 2001, finaliste des Mondiaux juniors en 2000. « Il va mener une très belle carrière, dit de lui Lincou. Avec l’expérience et la maturité, il aura tout pour réussir. Il a même le profil pour devenir no 1 mondial. » Dimanche, si la logique est respectée dans les tours précédents, Gaultier COUPE NANCY-EVANS. – Demi-finales retour. HOMMES. AUJOURD’HUI : Plüderhausen (ALL) - Pontoise-Cergy (aller : 3-2). DEMAIN : Würzburg (ALL) - Frickenhausen (ALL) (aller : 1-3). FEMMES. AUJOURD’HUI : Carthagène (ESP) Berlin (2-3) ; Tostedt (ALL) - Homberg (ALL) (2-3). NATATION quelques balles avec des jeunes filles de la ligue de Seine-Saint-Denis, elle remonta lentement le court vers la sortie en signant des dizaines d’autographes. AUJOURD’HUI A Nîmes, début des Championnats de France HOMMES et FEMMES, huitièmes de finale. DEMAIN : quarts et demi-finales. DIMANCHE : Finales. Principaux engagés. – HOMMES. Lincou, Gaultier, Lavigne, Arcucci. FEMMES. Stoehr, Serme. tentera justement d’ajouter Lincou, champion en titre et déjà sacré à huit reprises, à son tableau de chasse dans une finale des Championnats de France attendue par beaucoup. Excepté dans des rencontres de club, Gaultier n’a en effet jamais réussi à battre son aîné. Lors de leur dernière confrontation, en huitièmes de finale des Championnats du monde de Hongkong, en décembre dernier, l’aîné, pourtant mené deux jeux à un, s’était encore imposé en cinq jeux au bout de soixante-seize minutes d’une rencontre acharnée. « Pour l’instant, il y a toujours comme un blocage, admet Gaultier, vainqueur de huit titres sur le circuit mondial, mais qui relativise son titre national obtenu en 2004 en l’absence de Lincou. Mais j’espère bien réussir à le battre assez tôt. J’ai le physique et la technique. Il faut maintenant que je progresse sur le plan mental pour passer encore un cap. Mais mon but dans les années à venir est de devenir champion du monde et no 1 mondial… » PASCAL GRÉGOIRE-BOUTREAU Cinq jours après la finale, les champions d’Europe retrouvent les compétitions domestiques. Lors des derniers Championnats du monde, Grégory Gaultier (au second plan) avait poussé Thierry Lincou (au premier plan), alors numéro 1 mondial, dans ses derniers retranchements. (Photo Richard A. Brooks/AFP) HOCKEY SUR GLACE JUDO LES BLEUS AUX PAYS-BAS. – Réunis en stage à Amiens durant la semaine, les hockeyeursde Dave Henderson vont disputer ce week-end un tournoi à Tilburg, aux PaysBas, pour peaufiner leur préparation au Mondial Division 1 A (24-30 avril, à Amiens). Ils affronteront la Norvège aujourd’hui à 17 heures, puis la Lituanie demain (17 heures) et enfin les Pays-Bas dimanche (16 heures). La sélection retrouvera certains expatriés qui, comme Sébastien Bordeleau (Berne), n’avaient pas pris part au début de la préparation. L’équipe de France. – Gardiens : Lhenry, Ferhi. Défenseurs : Bachet, Karreer, Bachelet, Besch, Bonnard, Barin, Amar. Attaquants : M. et F. Rozenthal, Meunier, Hecquefeuille, Zwikel, Desrosiers,Bellemare, Chauvel, Tardif, Coqueux, Gras, Lussier, Bordeleau. Remplaçants : Dietrich, Goetz, Favarin, Prunet, Mille, Pousset, Goncalves, Daramy, Lemoine, Papa. TEST-MATCHES FRANCO-JAPONAIS. – Après la victoire d’ensemble des douze juniors et jeunes seniors françaises sur leurs homologues japonaises, mercredi, sur le score de 14 à 10 (chaque fille a combattu à deux reprises), c’était au tour des hommes, hier, d’affronter leurs hôtes asiatiques dans une double série de sept test-matches. Si la première équipe française (avec notamment Berthelot, – 60 kg, et le lourd Teddy Riner) n’a pas pesé bien lourd face à son adversaire (1-6), la seconde (avec notamment Schmitt, – 73 kg, et Massimino, – 81 kg) n’a guère pu faire beaucoup mieux (2-5). NHL (saison régulière). – MERCREDI : Philadelphie - NY Islanders, 5-2 ; NY Rangers - Ottawa, 5-1 ; Columbus - Los Angeles, 7-4 ; Detroit-Nashville, 6-0 ; Calgary-Anaheim, 3-1 ; PittsburghBoston, 1-3 ; Vancouver - Saint Louis, 2-4 ; San Jose - Chicago, 2-1. TAEKWONDO BOXE Deux Championnats d’Europe à Reims DEUX CHAMPIONNATS d’Europe se dérouleront le vendredi 14 avril à Reims. Ainsi, Jackson Chanet défendra sa ceinture des supermoyens face à l’Arménien Mger Mkrtchian (29 ans, 22 victoires, dont 16 avant la limite, 2 défaites), tandis que Frédéric Klose affrontera l’Italien Antonio Lauri (26 ans, 27 victoires, dont 9 avant la limite, 2 nuls, 3 défaites) pour le titre vacant des welters. Quant à Medhi Sahnoune, absent depuis sa défaite en Championnat WBO des mi-lourds contre le Hongrois Zsolt Erdei, en octobre dernier, il affrontera un adversaire restant à déterminer. CHOMAZ PROFESSIONNELLE. – Championne d’Europe amateurs des plume, Myriam Chomaz dispute son premier combat pro face à la Roumaine Daniela David, ce soir aux Pennes-Mirabeau, près de Marseille. AUJOURD’HUI. – 19 heures, salle Jean-Roure, aux Pennes-Mirabeau. Demi-finale du Critérium des super-plume (4 × 3) : GommardSoudani. Demi-finale du Critérium des super-légers (4 × 3) : Serre-Wernet. Demifinale de la Coupe des super-moyens (8 × 3) : Mohammedi-Goury. Demi-finale de la Coupe des lourds-légers (8 × 3) : Tefouet b. Bellouati par forfait. Demi-finale du Championnat de France des lourds-légers (8 × 3) : Monrose-Zairi. Légers femmes (4 × 2) : Chomaz-David (ROU). RÉSULTATS RÉUNION DE SAINT-NAZAIRE (7 février). – Lourds-légers (6 × 3) : Mace b. Martin aux points. Mi-lourds (6 × 3) : Omang-Boya b. Chidici (ROU), arrêt de l’arbitre au 4e round. AUJOURD’HUI À PARTIR DE 13 H 30 : Schnyder (SUI) - Dementieva (RUS) ; Petrova (RUS) - Golovin ; Loit - Pierce. PAS AVANT 19 H 30 : MauresmoSafina (RUS). CHAMPIONNATS DE FRANCE AMATEURS : THOMAS RETROUVE LAMIRI. – Les demi-finales des championnats de France amateurs se dérouleront ce soir à Troyeset demain à Fontenaysous-Bois et au lac du Bairon (Ardennes). Ce soir, Jérôme Thomas affrontera le GrenobloisAmine Lamiri (21 ans, 11 victoires, 1 nul, 6 défaites), qu’il avait battu 32-12 en quart de finale de la Coupe des Nations, en mai 2005 à Bastia. AUJOURD’HUI. – 20 heures, salle omnisports à Troyes. FEMMES. 50 kg : Baena-Dherse. 52 kg : De Sousa-Ouchen. 54 kg : Garcia-De Santa Barbara. 57 kg : Ducastel-Amand. 63 kg : Eloire-Chevalier.66 kg : Dehoux-Gonthier. 70 kg : Alioua-Baccouche. HOMMES. Mi-mouche : Oubaali-Beccu. Mouche : Thomas-Lamiri. Coq : P. Frénois-Ziouti. Plume : G. Frénois b. Takoucht (blessé à la main) par forfait. Mi-lourds : DiambangHamadi. Super-lourds : Samoudi-Djeddi, Amanissi-Rousset. VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 NOMBREUX BLESSÉS. – Henk Meijer, le directeur des équipes de France, a regretté l’absence de nombreux athlètes, lors du stage des athlètes masculins des Pôles France en compagnie de l’élite d’Iran, jusqu’à dimanche soir à Boulouris. Bruno Ntep souffre des pieds et d’une élongation à la cheville, Firmin Zokou présente une tendinite à l’épaule et des douleurs à un genou, John Trouillet s’est fait un claquage et Arnaud Sangue a dû également renoncer à participer car trop diminué. LES AMÉRICAINS À PARIS. – Après la Chine, la semaine dernière à ChâtenayMalabry, et les hommes de l’équipe d’Iran, cette semaine dans les Alpes-Maritimes, l’équipe des États-Unis au grand complet est normalement attendue en stage fin mars à l’INSEP, juste après l’Open des Pays-Bas. Le multiple champion olympique et du monde Steven Lopez, ainsi que son frère Mark et sa sœur Diana, tous sacrés champions du monde en 2005 à Madrid, seront présents pour de nouvelles belles oppositions à offrir aux Bleus. Opération maintien pour Kempe et Ploquin Une lutte qui ne concerne pas Toulouse et ses deux médaillés. Une première partie de saison délicate a relégué la bande de Christophe Kempe et Yohann Ploquin loin des préoccupations du haut de tableau. « Notre priorité, explique le pivot, c’est d’assurer le maintien le plus rapidement possible. Bien sûr, il est difficile de passer de l’Euro au Championnat. Mais l’équipe de France, c’est un mois par an et le reste de l’année appartient au club. L’enjeu de cette reprise, c’est donc de battre Chambéry et de démarrer sur de nouvelles bases. » De vite, aussi, retrouver les affinités avec les coéquipiers : six semaines sont passées depuis les dernières rencontres avec le club… « Il faut surtout réapprendre une autre forme de jeu, insiste Kempe. En sélection, tu joues avec les meilleurs. Là, tu évolues aux côtés de joueurs moins aguerris, moins précis et, je le répète, il y a quand même urgence. » Urgence, aussi, à se refaire une santé. Dimanche dernier à Zurich, les internationaux semblaient épuisés, tant nerveusement que physiquement. Bertrand Gille n’avait même pas eu la force de participer aux agapes… Kempe sourit : « Même si je suis très fatigué, je sais où vont mes priorités. » Au club, à ses ambitions. Qui ne sont évidemment pas les mêmes à Kiel, Toulouse, Montpellier ou Hambourg. Qui ne sont pas, non plus, les mêmes en Allemagne et en France. On attend, mardi, plus de dix mille spectateurs à Kronau/Östringen pour la venue de Gummersbach. Combien seront-ils à Istres ou à Toulouse ce soir ? Impitoyable retour sur terre… PHILIPPE PAILHORIES EN DIRECT DE LA D 1 PARIS SANS DI SALVO. – Paris se déplace à Istres sans Di Salvo, touché à un pied. Les jeunes Maillard et Lacritick intègrent le groupe, qui a perdu lors la trêve hivernale Atajevas, parti en Suisse. Nîmes doit faire sans Taba, retenu en sélection du Japon. En face, Angers déplore quatre absents sur blessure : Chailly (pubalgie), Illès (entorse à une cheville), De La Bretèche (entorse à une cheville) et Daboul (fracture d’un poignet). Toujours privé de Plantin (hernie discale), Toulouse tentera de ménager ses deux champions d’Europe, Kempe et Ploquin. Chambéry évolue lui toujours sans Zuniga, blessé à un coude. – M. E. (Avec nos correspondants.) DIVISION 1 HOMMES (14e journée). – AUJOURD’HUI (20 heures) : Toulouse Chambéry ; Istres - Paris ; Nîmes - Angers. DEMAIN (20 heures) : Dunkerque - Sélestat ; Montpellier - Créteil ; Pontault-Combault Ivry ; Villefranche-en-Beaujolais - Tremblayen-France. Classement : 1. Montpellier, 37 pts ; 2. Chambéry, 32 pts ; Paris, 32 pts ; 4. Dunkerque, 32 pts ; 5. Ivry, 31 pts ; 6. Nîmes, 28 pts ; 7. Pontault-Combault, 24 pts ; 8. Créteil, 24 pts ; 9. Sélestat, 24 pts ; 10. Toulouse, 22 pts ; 11. Tremblay-en-Fr., 22 pts ; 12. Istres, 21 pts ; 13. Villefranche, 19 pts ; 14. Angers, 16 pts. PROCHAINE JOURNÉE. – VENDREDI 17 FÉVRIER : Créteil - Toulouse ; Angers - Villefranche (20 heures) ; Paris - Nîmes (20 h 30). SAMEDI 18 FÉVRIER : Tremblay Pontault (18 h 30) ; Chambéry - Dunkerque ; Sé le st at - I s t r e s ; I vr y - M on t pe ll i e r (20 heures). Fondateur : Jacques GODDET Direction, administration, rédaction, ventes et publicité commerciale : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-lesMoulineaux Cedex 9. Tél. : 01-40-93-20-20 Télex 631.653. CCP Paris 9.427.90-C. S.A. INTRA-PRESSE Capital : 2.150.620 . Durée : 99 ans. Principal associé : S.A. Éditions P. AMAURY. Président du Conseil d’administration : Philippe AMAURY. S.N.C. L’EQUIPE Capital : 50 000 . Durée : 99 ans du 12 avril 1985. Siège social : 4, rue Rouget-de-Lisle, 92793 Issy-lesMoulineaux Cedex 9. Gérant : Christophe CHENUT. Principal associé : S.A. INTRA-PRESSE. Directeur général, Directeur de la publication : Christophe CHENUT Directeur des rédactions : Claude DROUSSENT Directeur de la rédaction du quotidien : Michel DALLONI VENTE : Tél : 01-40-93-20-05 Allemagne, 2 ; Andorre, 1 ; Antilles, la Réunion, 1,30 ; Autriche, 2 ; Belgique, 1,50 ; Canada, 2,75 CAD ; Côte d’Ivoire, 1 400 CFA ; Danemark, 15 DKK ; Espagne, 1,75 ; États-Unis, 2,5 $ ; Gabon, 1 400 CFA ; Grande-Bretagne, 1,30 £ ; Grèce, 1,95 ; Italie, 1,70 ; Luxembourg, 1,50 ; Maroc, 10 MAD ; Pays-Bas, 2 ; Portugal, 1,8 ; Sénégal, 1 400 CFA ; Suisse, 2,30 FS ; Tunisie, 1,40 DIN. ABONNEMENTS : Tél. : 01-55-56-70-60. 22, rue René Boulanger, 75472 Paris Cedex 10. France Métropolitaine, lundi à samedi, 6 mois : 154,5 ; 1 an : 309 . Lundi à dimanche, 6 mois : 179,10 ; 1 an : 358,20 . ÉTRANGER : nous consulter. Modifications : joindre dernière bande. Publicité commerciale : MANCHETTE SPORTS, Tél. : 01-40-93-24-99. Petites annonces : 25, av. Michelet, 93408 St-Ouen Cedex. Tél. : 01-40-10-52-15. Commission paritaire no 1207I82523 ISSN 0153-1069. SE Tirage du jeudi 9 février 2006 : 432 192 exemplaires PAGE 17 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge COUPES D’EUROPE. – Ce soir, à Plüderhausen, Pontoise-Cergy, emmené par l’Allemand Franz (no 41), le Polonais Such (no 81) et le Tchèque Plachy (no 78) tentera de renverser la tendance du match aller (défaite 2-3) lors de la demi-finale retour de la Coupe Nancy-Evans. Un challenge délicat face aux tenants du titre, qui compteront sur le Dominicain Lin Ju (no 39), le Hongrois Paszy (no 90) et le Serbo-Monténégrin Karakasevic (no 44). les spectateurs, debout, adressèrent à leur héroïne une ovation qui se prolongea durant de longues minutes alors que la chorale reprenait à tuetête : « Si t’es fier d’Amélie, tape dans tes mains… » Visiblement émue, Mauresmo salua son public avant de s’adresser à lui : « C’est une énorme impression… Je savoure, merci à vous tous d’être là… C’est fantastique d’entrer sur le court en étant accueillie de cette manièrelà. » Puis, après avoir échangé mêmes appuis. J’ai encore peu joué depuis le début de la saison et c’est intéressant de voir à quel niveau j’arrive déjà à me hisser. » Tatiana Golovin pouvait en dire autant. Elle aussi était rentrée d’Australie et du Japon en restant sur deux défaites au premier tour. Hier, elle réussit d’excellentes choses face à Sania Mirza, une joueuse qui cogne sur tout ce qui bouge. Golovin lui régla son compte (6-4, 6-2) après avoir été menée 4-2 au premier set et exprima sa satisfaction en expliquant que son retour en forme était l’effet d’une bonne préparation hivernale avec Tarik Benhabiles, suivie de solides séances d’entraînement à Paris avec Nadia Petrova, qu’elle va retrouver aujourd’hui en quart de finale. – A. D. Bleu Rouge TENNIS DE TABLE AUX VICTOIRES d’Émilie Loit et Mary Pierce, mercredi, sont venues s’ajouter hier celles d’Amélie Mauresmo et Tatiana Golovin, ce qui porte à quatre le nombre de Françaises qui disputeront aujourd’hui les quarts de finale. Avec un poil de réussite supplémentaire, elles auraient même pu se retrouver à cinq, car Nathalie Dechy inquiéta longtemps Elena Dementieva avant de s’incliner 7-6, 6-4, victime du réveil brutal de la Russe et d’un point de contracture à la cuisse gauche. Avec un allant formidable, Dechy se détacha en début de match pour mener 5-2. Mais Dementieva, dont le premier jeu de service avait été catastrophique (six doubles fautes !), entra dans le match à partir du huitième jeu et commença à balayer les lignes de ses coups de fond de court ultrapuissants, tout en contrôlant bien son service. « À 6-5 pour moi au premier set, j’ai ressenti une douleur à la cuisse en courant sur une amortie, déplorait Dechy. Après m’être fait bander la cuisse, je ne pouvais plus prendre les Jaune Bleu Jaune Le milliardaire américain Steve Fossett survolait le Bangladesh hier, à 18 h 30, après avoir rencontré quelques turbulences en Inde, qui ne l’ont pas empêché de rester dans les temps pour battre le record de distance aérien en solitaire et sans escale. Son immense Virgin-Atlantic-GlobalFlyer avait toutefois rencontré quelques soucis de chauffage du cockpit. La température y a atteint 54 °C, obligeant Fossett à boire une grande quantité des dix litres d’eau qu’il transporte. Son objectif est de boucler 41 978 km en 80 heures, soit 1 126 km de plus que le record absolu de distance de vol ininterrompu. Quatre en quarts Noir Noir AIR Fossett a eu chaud PARIS. – Amélie Mauresmo n’a pas manqué ses retrouvailles avec le public parisien hier, disposant facilement de la jeune Russe Vera Douchevina. (Photo Mao) 18 Bleu Rouge Noir Jaune BASKET NBA (ALL-STAR GAME) Parker dans les étoiles À vingt-trois ans, Tony Parker a gagné sa première sélection au All-Star Game, une place de choix parmi les géants. SAN ANTONIO – (USA) de notre correspondant TONY PARKER est au basket français ce que le TGV est au réseau ferroviaire : sa fierté. Son « BGV » – basketteur à grande vitesse –, auteur depuis l’automne 2001 d’une foudroyante progression qui l’a conduit, d’abord, aux manettes d’une équipe championne NBA et, depuis hier, au All-Star Game de la NBA, ce match des Étoiles qui aura lieu le 19 février à Houston. La ligue professionnelle nord-américaine reste le summum du basket mondial et « TP » en connaît aujourd’hui tous les chemins de traverse. Titulaire aux San Antonio Spurs après seulement cinq matches, champion NBA dès sa deuxième saison, sacré à nouveau en juin dernier, Tony Parker (1,85 m, 23 ans) est devenu un des visages qui incarnent la ligue et même une des vedettes de la presse people depuis le début de sa relation avec Eva Longoria, star de la série télé Desperate Housewives. Sa sélection parmi les 24 meilleurs joueurs NBA, officialisée hier aux États-Unis, achève de l’installer sur une planète où seulement quelques étrangers ont été invités avant lui. Depuis Hakeem Olajuwon (alors Nigérian) en 1985, les représentants internationaux au All-Star Game se sont multipliés jusqu’à atteindre le nombre record de sept l’an passé, mais pour un total limité toutefois à quinze joueurs dans toute l’histoire, dont seulement sept Européens, avant donc notre premier Français. Tony Parker rejoint donc l’élite de l’élite après une formidable saison. « Il a joué comme un all-star depuis le début de la saison, admet son entraîneur, Gregg Popovich. Il nous a portés. Il a mûri, il le mérite. » Et comme s’il avait voulu arracher les derniers doutes, enraciner les dernières convictions des techniciens qui l’ont choisi, le meneur des Spurs a encore flambé mercredi soir à Toronto lors d’une victoire acquise en prolongation avec ses 32 points (12/19), 13 passes, 5 rebonds, en quarante et une minutes. Incisif et lapidaire, le discours de Popovich se passe de commentaires. Tout programmée au début des play-offs. « Il faut du temps pour mettre ça en place, rappelait-il dernièrement. Mais avec ce shoot, les défenses vont être obligées de me respecter à l’extérieur et je serai encore plus difficile à arrêter. » De cela, personne ne doute. L’ancien entraîneur et désormais analyste émérite, Doug Collins, avait d’ailleurs proclamé dans la semaine : « Si Tony Parker n’est pas sélectionné, il faudra ouvrir une enquête. » En studio ce soirlà pour la chaîne TNT, de Magic Johnson à Kenny Smith en passant par Charles Barkley, on était unanimes sur la nécessité d’offrir au meneur des Spurs sa première cape All-Star. Une reconnaissance partagée par ses pairs. « Il le mérite complètement. C’est un des meilleurs meneurs de l’année et un incroyable finisseur, avouait mercredi soir Rafer Alston, le meneur de Houston. Défendre sur lui est un des jobs les plus difficiles qui soient dans cette comme les 19,7 points de moyenne du joueur (soit 3,1 de mieux que la saison dernière, à ajouter à 5,9 passes et 3,8 rebonds) dans une équipe victorieuse de 38 matches sur 48 en dépit des pépins physiques de Manu Ginobili et Tim Duncan. Et surtout, 55 % de réussite aux tirs, soit le troisième pourcentage de toute la NBA et le titre officieux de joueur le plus prolifique dans la raquette – une aberration pour sa taille –, crédibilisent un peu plus le calibre de l’ancien pensionnaire de l’INSEP. Le moustique l’a mérité Mais sa progression ne surprend plus personne, Parker ayant donné l’habitude d’ajouter chaque saison une corde de plus à son instrument. Cette saison, la maturité a finalement devancé cette adresse extérieure après laquelle il court avec son entraîneur particulier. Mais l’arrivée de celle-ci est Ronny Turiaf est devenu le huitième Franççais à avoir évolué u en NBA. Voici les seept premieers : Tony Parker sera le huitième Européen à jouer le match des étoiles. Voici ceux qui l’ont précédé (par nombre d’éditions disputées, sous le maillot pour lequel ils ont été retenus).) Dirk Nowitzki 4 Tariq A *Tony Parker 3 *Boris Diaw 3 *Mickaël Pietrus (SEM/ Sacramento) 2 *Ronny Turiaf 1 1 1 1 – Que représente cette sélection ? – Je serai à jamais le premier Français champion NBA. Et maintenant le premier Français à aller au All-Star Game. On ne me l’enlèvera jamais. Je marque l’histoire. Et puis, je deviens le premier meneur européen à faire le All-Star Game. C’est bon, ça ! J’aime être le premier… – Vous êtes un goinfre en fait. Vous ne laissez rien aux autres… – (Il éclate de rire.) J’ouvre les portes Sept mois après son opération du cœur, l’intérieur français a débuté sous les couleurs des Lakers. HOUSTON – (USA) de notre envoyé spécial CERTAINES VICTOIRES se savourent en silence, avec un sourire mystérieux greffé sur les lèvres, « et avec les genoux qui tremblent », insistait dans un grand soupir de soulagement le numéro 21 des Los Angeles Lakers en quittant discrètement un vestiaire heureux après la victoire des Californiens sur le terrain de Houston, mercredi. Ronny Turiaf était simplement heureux des soixante et une secondes de jeu offertes par son coach dans les derniers instants de la partie. Huitième français à fouler les parquets de la NBA, il se contentait pleinement de ce premier plaisir après avoir côtoyé l’angoisse de la maladie pendant sept mois. Turiaf est totalement redevenu mercredi soir basketteur professionnel : « Je suis trop heureux. C’est le début d’une carrière. Je voulais mettre ce premier match derrière moi… C’est fait. J’ai eu peur, mais c’est passé. » Cette peur lui travaillait l’estomac depuis le matin, lorsque le légendaire Phil Jackson, son nouvel entraîneur, était venu lui glisser qu’il aurait besoin de lui si Yao Ming faisait des siennes dans la raquette. « Quand il m’a dit ça, mon cœur s’est mis à battre plus vite. J’ai failli tomber dans les pommes. J’ai un peu peur, mais c’est ce que j’attends depuis longtemps. Et c’est une bonne peur. Je suis fatigué, loin d’être dans ma forme optimale, mais il faut bien se lancer », lâchait-il tout d’un bloc quelques heures avant la rencontre. Pas au mieux après quatre défaites d’affilée, les Lakers eux, étaient ravis d’accueillir ce renfort attendu depuis de longues semaines. Ronny Turiaf n’est encore qu’un bizut de vingttrois ans mais une énergie guettée par un Phil Jackson peu satisfait de ses intérieurs : « Ronny, c’est de l’énergie à l’état brut. Il peut être une force pour nous grâce à ses rebonds, sa volonté et sa passion. Voilà ce qu’on attend de lui pour l’instant. » Une heure et demie avant le coup d’envoi, Turiaf piaffait, sachant que son statut venait d’être changé en « activé », même s’il s’attendait « à être vidé au bout de deux secondes. Car entre ma préparation physique et mon état d’excitation, je vais exploser rapidement ». Yao Ming n’étant pas assez agressif, Ronny s’est donc longtemps contenté de hurler, scander, gesticuler depuis le banc, portrait-robot du parfait coéquipier. « Je suis là pour ça. Pour apporter de la vie. De la passion, de l’énergie », admettait-il avant de rajouter : « Et pour gagner ma place dans l’équipe. » À une minute de la fin, son nom était appelé, le temps d’un peu d’effroi, d’un tir raté, mais surtout, d’un pur bonheur. Et d’expliquer avec humour : « C’est bien. Nous sommes invaincus avec moi dans l’équipe. J’espère que cela va continuer. » – O. Ph. GROUPE A. HIER : Ljubljana (SLV) - Trévise (ITA), 95-77 ; AEK Athènes (GRE) Bamberg (ALL), 51-65 ; Vitoria (ESP) - Strasbourg , 80-54 ; Kaunas (LIT) F. Bologne (ITA), 81-86. Classement : 1. VITORIA, 25 pts ; 2. F. BOLOGNE, 24 pts ; 3. Z. KAUNAS, 23 ; 4. TRÉVISE, 22 ; 5. BAMBERG, 21 ; 6. Ljubljana, 19 ; 7. Strasbourg(+ 2), 17 ; 8. AEK Athènes (– 2), 17. GROUPE B. HIER : M. Tel-Aviv (ISR) - Barcelone (ESP), 88-72 ; Milan (ITA) - Olympiakos (GRE), 75-84 ; C. Zagreb (CRO) - EP Istanbul (TUR), 60-49 ; Sopot (POL) LR Vilnius (LIT), 75-73. Classement : 1. M. TEL-AVIV (+ 5), 23 pts ; 2. EP ISTANBUL (– 5), 23 ; 3. LR VILNIUS, 22 ; 4. BARCELONE (+ 4) , 21 ; 5. OLYMPIAKOS (- 4), 21 ; 6. C. ZAGREB, 20 ; 7. Sopot (2v.), 19 ; 8. Milan (2d.), 19. Les équipes qualifiées sont en capitales et rejoignent celles du groupe C : Malaga, Panathinaïkos, CSKA Moscou, Real Madrid et Ü. Istanbul. LJUBLJANA - TRÉVISE : 95-77 (21-15 ; 27-16 ; 33-22 ; 14-24) LJUBLJANA : Szewczyk (8), Rizvic (4), Stringer (14), Rannikko (17), Markoishvili (12), D. Drobnjak (8), Van De Hare (4), Halperin (7), Oliver (8), D. Johnson (13), Antonijevic. Ent. : S. Sagadin. TRÉVISE : Kalve (3), Soragna (10), Slokar (11), Bargnani (19), Nicholas (18), Sottana, Goree (13), De Sousa (3). Entraîneur : D. Blatt. AEK ATHÈNES - BAMBERG : 51-65 (12-10 ; 12-19 ; 16-22 ; 11-14) AEK ATHÈNES : Hagag, Rimac (11), Panteliadis (9), Magkounis (3), Kalambokis (7), Papanikolaou, Tsiaras, Coppenrath (4), Bouroussis (2), Papaioakim (11), Chalmers (4). Ent. : L. Kakiousis. BAMBERG : Ensminger (3), Mallet (13), Hamann (8), Stafford (5), Helmanis (6), Garrett (6), Archibong, Nahar (5), Begley (8), Nelson (11). Entraîneur : D. Bauermann. Z. KAUNAS - F. BOLOGNE : 81-86 (25-17 ; 19-16 ; 19-19 ; 18-34) Z. KAUNAS : Ginevicius (6), Freeman (12), T. Beard (16), D. Lavrinovic (12), Maciulis (5), K. Anderson (6), Jankunas (9), Serapinas (15). Entraîneur : A. Sireika. F. BOLOGNE : Rombaldoni, Mancinelli (13), Becirovic (6), Belinelli (15), K. Garris (14), N. Green (16), Watson (5), Ress (4), Lorbek (13). Entraîneur : J. Repesa. Document ! le premier tir en NBA de Ronny Turiaf. (Photo Bill Baptist/NBAE via Getty Images) NBA EXPRESS À l’occasion des 60 ans de L’Équipe, testez vos connaissances sur l’histoire du journal. Jouez et gagnez jusqu’au 28 février 2006 sur www.lequipe.fr La French fiesta LES RÉSULTATS Toronto-San Antonio, 118-125 (a.p.) ; Washington-Golden State, 129-124 ; Indiana-Portland, 101-69 ; New Jersey-New York, 96-83 ; Charlotte-Philadelphie, 100-92 ; Detroit-LA Clippers, 97-87 ; Minnesota-Cleveland, 91-97 ; New Orleans/Oklahoma City-Seattle, 109-102 ; Milwaukee-Orlando, 94-89 (a.2.p.) ; Houston-LA Lakers, 78-89 ; Phoenix-Memphis, 108-102 ; DenverChicago, 107-110. LE FAIT DU JOUR Journée historiquemercredi soir pourle basket français avec la présence de cinq Frenchies sur les terrains NBA. Et pour une drôle de fiesta puisqu’à l’exception de Ronny TURIAF qui n’a guère eu que le temps de tenter un tir, tous ont marqué au moins 10 points… À commencer par le gourmand Tony PARKER, propulsé leader offensif en l’absence d’un Tim Duncan grippé (voir par ailleurs). Mickaël PIETRUS a de nouveau fait parler la poudre lors de la défaite des Warriors à Washington, avec 18 points (à 7/13, dont 2/6 à trois points), 5 rebonds, 2 passes, 1 interception en 36 minutes. Johan PETRO s’est fendu de 10 points (à 5/8), 4 rebonds, 1 contre et 1 balle perdue en 25 minutes face aux Hornets, mais les Sonics ont concédé leur quatrième défaite d’affilée. Et pendant ce temps-là, Boris DIAW (18 pts à 7/13 aux tirs, 8 rbds, 5 p.d., 3 contres en 47 min) a complété cet excitant tableau de chasse lors de la victoire de Phoenix devant Memphis. PAGE 18 Pd 3 11 2 2 1 1 20 Pd 1 2 3 2 1 1 10 PRO A (20e journée, match avancé). – AUJOURD’HUI, 20 heures : Nancy-Clermont. Deux formations au complet ont devancé l’appel pour ne pas concurrencer le renouveau footballistique lorrain, l’ASLN recevant Saint-Étienne samedi soir. Avant ce match, Nancy est 6e ex aequo avec 31 points ; Clermont, 14e avec 26 points. PRO B (20e journée). – AUJOURD’HUI, 20 heures : Golbey-Épinal - Vichy ; Maurienne-Quimper ; BesançonNanterre ; Saint-Étienne - Evreux ; Orléans - Saint-Quentin. DEMAIN, 20 heures : Charleville-Angers ; Boulazac-Châlons ; LevalloisAntibes ; Mulhouse-Nantes. Classement : 1. Orléans, 33 pts ; 2. Besançon et Châlons, 31 ; 4. Évreux, Quimper, Vichy et Boulazac, 30 ; 8. Angers, Saint-Quentin et Nantes, 29 ; 11. Golbey-Épinal ; 12. Mulhouse, Maurienne, Nanterre et Levallois, 27 ; 16. Saint-Étienne, 26 ; 17. Charleville, 25 ; 18. Antibes, 24. M. TEL-AVIV - BARCELONE : 88-72 (23-21 ; 14-14 ; 30-20 ; 21-17) M. TEL-AVIV : Baston (19), Sharp (3), Vujcic (11), A. Parker (13), Burstein (12), Shason (6), Solomon (16), Penney (6), Arnold (2), Green. Entraîneur : P. Gershon. BARCELONE : Basile (3), Fucka (2), Trias (10), Marconato (8), S. Williams (5), Navarro (15), De La Fuente (10), Kakiouzis (6), Thornton (6), Gasol (4), R. Grimau (3). Entraîneur : D. Ivanovic. MILAN - OLYMPIAKOS : 75-84 (24-19 ; 10-9 ; 17-23 ; 24-33) MILAN : Schultze (1), Montecchia (2), T. Grant (3), Shumpert (26), Coldebella (1), Bulleri (7), Galanda (11), Blair (14), Calabria (7), Gigena (3). Entraîneur : S. Djordjevic. OLYMPIAKOS : Edney (17), Papamakarios (3), Lewis (13), Hatzis, Seibutis (15), Barlos (3), Vasilopoulos (11), Schortsanitis (12), Printezis (9), Zizic (1), Harissis. Entraîneur : J. Kazlauskas. C. ZAGREB - EP ISTANBUL : 60-49 (20-17 ; 14-11 ; 20-14 ; 6-7) C. ZAGREB : Penn (28), Kus (6), Skelin, Davison (10), Rancic (2), Marcelic (3), Andric (1), Zuza (2), Rozic (6), Markota (2). Entraîneur : D. Anzulovic. EP ISTANBUL : Arslan (2), Ermis, Domercant (3), Prkacin (14), Akyol (2), Gonlum (7), Granger (9), Peker (5), M. Popovic (7). Entraîneur : O. Mahmuti. SOPOT - LR VILNIUS : 75-73 (20-16 ; 17-18 ; 27-18 ; 11-21) SOPOT : Masiulis (8), R. Atkins (2), Dylewicz (1), Dalmau (11), Wojcik (18), Jagodnik (23), M. Andersen (2), Pacesas (8), Nordgaard (2). Entraîneur : E. Kijewski. LR VILNIUS : Lukauskis, Baker (5), Slezas (2), House (9), Delininkaitis, Mujezinovic (13), Jasaitis (19), Javtokas (8), Buskevics, Nielsen (17). Entraîneur : N. Spahija. EUROCOUPE FEMMES (quarts de finale retour). HIER : Nadezhda (RUS) - AIX-EN-PROVENCE, 67-66 (aller : 57-73). NADEZHDA - AIX-EN-PROVENCE : 67-66 (14-22 ; 22-19 ; 13-15 ; 18-10) NADEZHDA : Dureika, Masilionene (15), Prochazkova, Berseneva (3), Gorodetskaya (11), Shamanina (2), Ovcharenko (16), Verameyenka (10), Shliakhova (3), Kuzina (7). Entraîneur : A. Kovalev. AIX-EN-PROVENCE : Dieme, Kostaki (21), E. Campbell (12), Lopez (7), Joens (7), Lacroix (6), Ndongue (6), Zurro (7). Entraîneur : A. Weisz. Demi-finales (aller le 23 février, retour le 2 mars) : Maddaloni (ITA) - Aix-en-Provence ; Spartak Region Moscou (RUS) - Salamanque (ESP). VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge Le basket français a tout pour lui Première victoire pour Turiaf Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd 26 9 4/7 - 1/4 1-2 30 10 3/4 1/2 3/4 2-1 27 19 6/10 4/7 3/4 2-3 18 5 2/4 1/2 - 0-3 15 2 0/5 0/3 2/2 2-1 14 2 0/2 0/1 2/2 30 22 9/14 - 4/5 0-4 24 11 4/6 - 3/6 1-6 16 0 0/5 0/1 - 200 80 28/57 6/16 18/27 8-21 Min Pts Tirs 3pts Lf Ro-Rd Wesson 20 4 2/7 0/1 0/2 0-2 Yaici 9 0 0/2 0/1 - 0-1 R. Greer 31 10 5/12 0/1 - 0-3 J. Greer 28 2 1/4 0/1 - 1-3 Jeanneau 28 4 1/2 - 2/2 0-1 Mccord 15 0 0/2 - - 0-3 Palmer 16 10 4/8 - 2/2 0-2 S. Jackson 13 0 0/2 0/1 - 1-1 Giffa 17 6 2/3 - 2/2 0-1 Starosta 23 18 7/10 - 4/4 3-4 TOTAL 200 54 22/52 0/5 10/12 5-25 80-54 (21-10, 18-16, 22-10, 19-18) Écarts. - VIT : + 27 (31e) ; STR : +3 (5e) Arb. : Jovcic (SEM), Piloidis (GRE), Ozols (LET) Scola Prigioni Hansen Vidal Ukic Erdogan David Splitter Jacobsen TOTAL Bleu Rouge « RACONTEZ-NOUS votre réaction à l’annonce de la bonne nouvelle... – Quand j’ai appelé la maison pour la leur faire partager, j’ai eu mon petit frère, Pierre, puis mon père, Eva, et tout le monde pleurait. Pareil quand j’ai appelé Paname, avec TJ et ma mère. J’ai passé ma soirée au téléphone. J’ai eu tout le monde. Tous mes amis : Gaétan, Alexis, Thierry Henry… On a parlé pendant trop longtemps. Titi était trop heureux pour moi. – Réalisez-vous ce que vous allez vivre le 19 février à Houston ? – Non, j’ai encore du mal… Je regardais le All-Star Game à la TV quand j’étais petit… Mon rêve, c’était de jouer en NBA. Le All-Star Game, c’était un truc complètement inaccessible… Mais je vois les larmes de mes proches et je sens bien que c’est quelque chose de fort. Même si je pense que je ne réaliserai pas vraiment avant qu’on annonce mon nom après celui de Kobe, T-Mac et les autres : “ Tony Parker, West All Star, from France ”… pour les autres. Le basket français a tout pour lui. On peut faire de grandes choses ensemble. Et c’est mon prochain objectif. J’ai été champion NBA, all star… et même si vous savez bien que je suis un “crevard” et que je ne veux pas m’arrêter là en NBA, j’aimerais bien une médaille d’or au Mondial ou aux JO avec l’équipe de France. – Tim Duncan, votre coéquipier aux Spurs, disputera là son huitième All-Star. Vous n’êtes pas près de le rattraper… – C’est sûr. Mais si c’est la routine pour lui, il était très content pour moi. Même un peu excité quand je lui ai dit que mon père en avait pleuré. Cela lui a rappelé sa première sélection. – C’est en tout cas un nouveau cap pour vous ? – C’est clair. Je réalise aujourd’hui à quel point c’est difficile d’être dans les vingt-quatre meilleurs. Il y a tellement de bons joueurs et de critères en jeu. L’an dernier, j’étais déçu de ne pas avoir été pris, mais cela a été un mal pour un bien. J’étais encore plus motivé cette saison. Chip (Engeland), mon shooting-coach me disait cet été que les Spurs n’étaient pas sûrs que je puisse passer un nouveau cap. Que passer d’un niveau de bon joueur à celui de grand joueur est très difficile. Mais j’ai encore faim. J’ai toujours faim, malgré Eva, la musique ou les titres… – Popovich vous a-t-il félicité ? – Bien sûr. Il m’a dit que j’avais trop progressé cette saison, que j’étais son gars et que le ciel était ma seule limite. Pour lui, je peux devenir le meilleur meneur en NBA. Prochaine étape : Steve Nash, Chauncey Billups et Jason Kidd ! Tout le monde sait que je fais partie du top 5. A moi de devenir le meilleur. » – O. PH. 80 54 Jaune Bleu Jaune de notre correspondant TORONTO. – Pénétration, et hop ! passe dans le dos pour un partenaire démarqué, Tony Parker en a fait voir de toutes les couleurs à Chris Bosh et à la défense de Toronto mercredi. (Photo J.P. Moczulski / Reuters) LA SIG A CONNU une fin d’Euroligue laborieuse. En déplacement chez le leader du groupe A, Vitoria, les Alsaciens ont bu la tasse (80-54) et n’ont fait illusion que cinq minutes. Derrière un grand Prigioni, tout près d’un triple double original (10 pts, 11 p.d. et 9 int.), un Hansen retrouvé (19 pts) et un David efficace (22 pts), les Basques ont pu dérouler. Invaincu à domicile, Vitoria, défait à Strasbourg au match aller (76-84, 7e j.), a donc conservé la tête du groupe A malgré la victoire de Bologne à Kaunas. Pour Strasbourg, c’est la fin d’une série de trois déplacements difficiles à Ljubljana (– 14), Bologne (– 24) et donc Vitoria (– 26). Les joueurs d’Éric Girard terminent à l’avant-dernière place de leur groupe, au bénéfice du point-average sur l’AEK Athènes (+ 2) et 22e sur l’ensemble des formations engagés. – N. R. VITORIA STRASBOURG Noir Noir TONY PARKER, premier Français et premier meneur européen all-star, avait bien conscience de la valeur de sa sélection. SAN ANTONIO – 1 2006 Une classe d’écart (San Antonio) « Je marque l’histoire » 144 VITORIA - STRASBOURG : 80-54 (HOL / Indiana) Tony Parker 190 EUROLIGUE HOMMES (1er tour, 14e journée) (RUS / Utah) Rik Smits 361 * Actuellement en NBA (SEM / Sacramento) Andreï eïï Kirilenko 2001 *Johan Petro (LIT / Cleveland) Vlade Divac 145 Antoine Rigaude (ALL/ Indiana, Seattle) Zydrunas Ilgauskas 236 Jérôme (ALL/ Dallas) Detlef Schrempf OLIVIER PHEULPIN Les Frannçais de la NBA Parker, huitième Européen du All-Star Game Peja Stojakovic ligue. Il va plus vite que moi. Il est plus jeune, mais il est incroyable. » Jusqu’à Kobe Bryant, la star des Lakers, qui lui aussi avait du mal à croire que Tony puisse être écarté du bal. « Est-ce vraiment une question ? Pour moi, elle ne mérite même pas d’exister. Le petit moustique d’eau (il employait le terme imagé de waterbug) mérite d’être au All-Star Game. » De son côté, Tony Parker Sr. confiait hier être « un papa très fier. C’est énorme. C’est au-delà des mots… Je suis heureux pour lui. Pour tous ses efforts. Il a toujours su progresser, année après année, et se retrouver tout là-haut à vingt-trois ans, c’est fort. En plus, gagner sa place au All-Star Game dans une équipe comme les Spurs, tout en respectant le plan collectif, c’est encore plus beau. Mais c’est aussi logique s’il veut devenir le meilleur meneur en NBA. » Prochaine étape ? 19 Bleu Rouge Noir Jaune CYCLISME Heras au bout de la route Suspendu deux ans pour un contrôle positif à l’EPO sur la Vuelta, l’Espagnol voit sa carrière compromise. Il va faire appel devant le TAS. coureur de Béjar. Je pense seulement à me battre pour démontrer ma bonne foi. » « Les éléments de la défense ne tenaient pas » Depuis mercredi, Roberto Heras, « surpris et touché par la nouvelle », selon son avocat, s’est muré dans le silence. Mais il a la ferme intention de ne pas en rester là. « Nous avons décidé de faire très vite appel de la décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Si nous n’étions pas une nouvelle fois enten- dus, nous aurions alors recours au tribunal civil espagnol », indiquait hier José Maria Buxeda. Je continue à croire qu’Heras est innocent et qu’il peut obtenir gain de cause. » La tâche s’annonce pourtant compliquée car la preuve irréfutable que le coureur de Liberty Seguros a bien été contrôlé positif à l’EPO lors du contrela-montre individuel entre Guadalajarra et Alcala de Henares, le 17 septembre dernier, où il avait pris la deuxième place de l’étape derrière son compatriote Ruben Plaza, a été formellement apportée par le laboratoire de Madrid, appuyé dans son verdict final par ses homologues de Lausanne et de Châtenay-Malabry. La Fédération espagnole de cyclisme, qui a anticipé l’annonce de la sanction afin d’éviter un battage médiatique devant ses locaux à Madrid, doit officiellement entériner sa décision aujourd’hui lors de son comité directeur. Elle n’a pas jugé les arguments de la défense suffisamment solides pour éviter une sanction. « Le comité des compétitions de la REFC a étudié très sérieusement la requête présentée par Heras et son avocat, expliquait hier Eugenio Bermudez, le secrétaire géné- ral de la fédération espagnole. Il s’avère que les éléments ne tenaient pas. Nous avons donc décidé d’appliquer strictement le règlement. Ce n’est pas très agréable, ni pour le sport, ni pour le cyclisme, et nous nous sommes limités à appliquer les normes en vigueur au sein de la fédération. » Heras, qui a eu trente-deux ans le 1er février, ne pourra donc retrouver le peloton, s’il le souhaite encore, qu’à l’aube de la saison 2008. Il aura alors trente-quatre ans (*). Même s’il fait appel devant le TAS comme il en a l’intention, la date du début de sa sus- LONDRES – de notre envoyée spéciale KEN LIVINGTSTONE, le maire de Londres, rêvait de recevoir le Tour de France pour inciter ses administrés à la pratique du cyclisme dans sa ville. Son vœu a été exaucé hier, lors de la signature en grande pompe de la convention du Grand Départ pour le Tour 2007 (voir L’Equipe du 25 janvier) sous les yeux de plus de 300 personnes, dont l’ancien Maillot Jaune Chris Boardman. « Outre le prestige de la ville, nous avons été sensibles à cette volonté de promouvoir le cyclisme, expliquait Jean-Marie Leblanc. De plus, Londres, avec l’Eurostar, le tunnel sous la Manche, n’est plus aussi éloignée de la France qu’avant. » Le goût amer de la défaite de Paris aux Jeux 2012 n’a pas perduré. « Nous sommes heureux de montrer que le fairplay n’est pas que d’un seul côté de la Kensingtoonn Road Kensington Comme ici lors de l’étape des lacs de Covadonga le 10 septembre 2005, Denis Menchov (en jaune) et Roberto Heras ont longtemps été au coude à coude dans cette Vuelta. Cinq mois plus tard, du fait du contrôle positif à l’EPO de l’Espagnol, le Russe se voit attribuer la victoire. (Photo Jean-Christian Biville) AUTOMOBILE Bro ad Ro vee g ave BBelgrave re SSquare JEAN-PIERRE BIDET PISTE : UN DUEL BOURGAIN-TOURNANT. – Les deux sprinterus de chez Cofidis s’affrontent aujourd’hui à Bordeaux, sur la piste des Championnats du monde (13-16 avril), sur 500 mètres départ arrêté, afin de pourvoir au poste de relayeur (le deuxième homme derrière le démarreur Baugé) en vitesse par équipes aux Mondiaux. Le vaincu conservera toutefois l’espoir de remplir le rôle du « finisseur » (l’homme du troisième tour), dont le nom sera dévoilé le 25 mars, à l’issue d’un stage de dix jours, qui se déroulera encore à Bordeaux. Le kilométreur François Pervis et le perdant du jour seront départagés par divers tests chronométriques autant que par l’appréciation personnelle de l’entraîneur national Florian Rousseau. VENDREDI 10 FÉVRIER 2006 Carlos Ghosn, le patron de la marque, a exposé un plan ambitieux visant à faire de Renault le constructeur européen le plus rentable à l’horizon de 2009. SI L’AVENIR appartient aux gens qui se lèvent tôt alors Renault se prépare des beaux jours. Il était exactement 8 h 01, hier matin, à l’horloge du Square Com du constructeur français à Boulogne-Billancourt, lorsque Carlos Ghosn a présenté son plan d’action pour les trois années à venir. En trentetrois minutes d’un discours télédiffusé sur tous les sites de Renault, le très médiatique patron du Losange a impressionné le parterre des quelque 400 invités par son aisance et sa maîtrise à dresser, sans note aucune, le bilan et les perspectives du groupe dont il occupe la présidence depuis le 29 avril dernier. Surtout, il a rassuré ses 130 000 salariés sur ses ambitions et son diagnostic sur l’état de santé d’une marque qui, si elle « n’est pas en crise, reste fragile ». Aux pessimistes qui redoutaient des suppressions d’emploi, aux passionnés qui craignaient de voir le Losange quitter la F 1, Carlos Ghosn a ainsi répondu par un programme de relance ambitieux qui vise à faire de Renault « le constructeur généraliste européen le plus rentable » à partir de 2009. 2006, ANNÉE DE TRANSITION. – Renault n’a aucun nouveau modèle majeur à proposer en 2006. « Il s’agira d’une année charnière où nous serons sur la défensive », observe Carlos Ghosn. L’objectif sera de maintenir la production au niveau de 2005 avec quelque 2,5 millions de véhicules écoulés. Pour parvenir à ce but, le constructeur mise, entre autres, sur la nouvelle Clio 3 ainsi que sur le lancement des phases 2 de Mégane, Scénic et Espace. Hors Europe, Renault com- es minster Weestm PRODUIT Renault vise haut allés reconnaître une fois le parcours. Après, Engoulvent, Caucchioli et Edaleine ont fait un super boulot et Renshaw a été exceptionnel. » C’est donc Jose Ivan Gutierrez, deuxième du Championnat du monde du chrono, qui, départagé aux places avec Lövkvist, s’élancera ce matin en jaune. Un coureur très complet entouré d’une équipe (troisième du chrono) bien décidée à ne rien lâcher : « Il va être dur à déloger », avouait même Madiot alors que Jean-Jacques Henry affichait, lui, une belle ambition : « On est encore capable de belles choses. On a plusieurs coureurs en embuscade (Caucchioli 3e, Botcharov 4e, Pauriol épatant 8e), les écarts sont infimes et, d’ici dimanche, il y a la place pour attaquer. » Le terrain sera dès aujourd’hui une fois encore propice à la bagarre avec, planté à 15 kilomètres de l’arrivée, l’ascension du redouté col de la Madone, dont Lance Armstrong s’était entiché lors de ses années niçoises (il s’y est étalonné, comme avant lui Tony Rominger, sous l’œil avisé de Michele Ferrari) au point de baptiser ainsi l’un de ses vélos. Une route très étroite au revêtement usé (« Un col préhistorique », s’amusait hier Lucien Aimar, le patron de la course) et dont la descente, très sinueuse, pourrait fort bien éclaircir le classement général. StSt Jam mes’ss Park Parrk mercialisera également des versions break 5 et 7 places de sa Logan. 26 NOUVEAUX MODÈLES D’ICI À 2009. – L’année 2007 marquera le lancement véritable de la stratégie Ghosn. Reprenant les recettes qui lui ont permis de faire de Nissan l’un des constructeurs les plus rentables de la planète, le successeur de Louis Schweitzer prévoit le lancement de vingt-six nouveaux modèles d’ici à 2009. « C’est une offensive produit sans précédent dans l’histoire de Renault », déclare Ghosn, désireux de limiter la dépendance de sa marque aux ventes d’un seul modèle, Mégane en l’occurrence. Dans le temps, l’apparition de ces vingt-six nouveautés, dont certaines s’appliqueront à des zones géographiques délimitées, s’échelonnera ainsi : deux en 2006, huit en 2007, sept en 2008 et neuf en 2009. Treize d’entre elles seront des modèles d’extension de gamme, les treize autres concernant des renouvellements. Cet accroissement de l’offre devrait également pousser Renault à investir dans des types de véhicules jusque-là délaissés par la marque : 4 x 4, SUV, cross-over et autres engins de niche. Avec ce renforcement de la gamme sur tous les créneaux, l’âge moyen des produits passera à 2,2 ans en 2009 contre 3,8 ans jusqu’à l’an dernier. LAGUNA EN FER DE LANCE. – Dans le plan triennal baptisé « Renault contrat 2009 » par Carlos Ghosn, la Laguna de troisième génération, qui apparaîtra courant 2007, devra incarner le nouveau label de la marque. En termes de qualité tant du produit que des services afférents, l’ambition sera de placer cette voiture parmi « les trois meilleures de son segment » et de « se battre avec les plus grands ». La satisfaction du client est également au centre des préoccupations du nouveau PDG de Renault. « Nous ne faisons pas des voitures pour nos ingénieurs », at-il rappelé, observant au passage qu’à chaque fois que Renault s’était laissé aller à cette tentation, cela s’était soldé par un échec commercial. ALPINE NE REVIVRA PAS. – Partant du constat qu’un client « n’achète pas une marque mais un produit », Carlos Ghosn ne voit aucun intérêt à redonner vie à Alpine, le label sportif de la marque. À ses yeux, la priorité consiste avant tout à concevoir des autos qui sont « dignes de porter le nom de Renault ». Pour le même motif, il ferme la porte à tout rachat éventuel d’une marque prestigieuse pour réussir à s’imposer dans le haut de gamme. TOUJOURS EN F 1. – Répétant ce qu’il avait déjà déclaré le 31 janvier lors de la présentation de la nouvelle R 26, Carlos Ghosn a rappelé : « Tant que la F 1 reste un bon investissement pour Renault, nous restons. Pour l’instant, on y va et on se bat. On regardera année après année… » Il voit, par ailleurs, dans la F 1 une opportunité de démontrer ce dont Renault est capable en matière de haute technologie et de savoir-faire. Son seul regret : que les succès en Grand Prix ne s’accompagnent pas dans la gamme actuelle par la commercialisation d’une véritable sportive, car, dit-il « on fait de la F 1, mais on n’a rien à vendre derrière ». PASCAL WINZENRIETH F 1 : LA NOUVELLE TORO ROSSO EN PISTE. – Avec la Super Aguri dont le premier roulage est prévu mardi prochain, la Toro Rosso était la dernière F 1 2006 à ne pas avoir foulé le bitume. Depuis hier matin, c’est chose faite sur le circuit de Jerez avec Vitantonio Liuzzi au volant. Pour ce baptême de piste, la voiture arborait les mêmes couleurs (bleu avec le bout du museau doré) que le châssis Red Bull avec lequel l’équipe roulait depuis le début de l’hiver. La STR 01 sera officiellement présentée le 9 mars à Bahreïn en même temps que sa grande sœur, la RB 02. BERGER SE PAIE UNE MOITIÉ DE TORO. – La Scuderia Toro Rosso n’est plus la seule propriété de Red Bull : via sa société de transports, Gerhard Berger a acheté la moitié des parts de l’ex-écurie Minardi. Le montage financier est d’ailleurs un peu plus compliqué : il s’agit en fait d’un échange d’actions puisque dans le même temps, Red Bull s’est porté acquéreur de 50 % des actions de la compagnie de transport de l’ancien pilote autrichien. Un prêté pour un rendu… RÉSULTATS ESSAIS F 1 (Jerez [ESP], 7-10 février). – De La Rosa (ESP, McLaren-Mercedes), 1’17’’451 (123 tours) ; Fisichella (ITA, Renault), 1’17’’479 (76) ; Webber (AUS, Williams-Cosworth), 1’17’’767 (104) ; Button (GBR, Honda), 1’17’’990 (118) ; Villeneuve (CAN, BMWSauber), 1’18’’179 (111) ; Heidfeld (ALL, BMW-Sauber), 1’18’’278 (63) ; Kovalainen (FIN, Renault), 1’18’’542 (45) ; Rosberg (ALL, Williams-Cosworth), 1’18’’843 (60) ; Räikkönen (FIN, McLaren-Mercedes), 1’18’’929 (40) ; Trulli (ITA, Toyota), 1’19’’083 (103) ; R. Schumacher (ALL, Toyota), 1’19’’320 (107) ; Liuzzi (ITA, Toro Rosso-Cosworth), 1’19’’394 (79) ; Albers (HOL, Midland-Toyota), 1’20’’685 (90) ; Monteiro (POR, Midland-Toyota), 1’20’’922 (63). En italique, moteur V 10 bridé. PAGE 19 Bleu Rouge Noir Jaune Rouge le peloton avait explosé au pied (« C’était l’hystérie », s’amusait Bradley McGee, l’homme de base de la FDJ), et les Madiot’s boys se comptaient encore trois (Lövkvist, qui pédalait rond, Di Gregorio, peut-être en surrégime devant les siens, et McGee) dans un groupe d’une quinzaine d’unités, d’où allait finalement s’extirper, dans les derniers mètres, l’Espagnol Jose Ivan Gutierrez, plutôt réputé bon rouleur, qui devançait Lövkvist. Trois heures plus tard, le jeune Suédois était très tendu au moment de s’élancer à l’assaut des 15 kilomètres d’un chrono par équipes tortueux et balayé par le vent. Derrière la locomotive McGee, les coureurs de la Française, qui avaient vite perdu un Di Gregorio rincé par ses efforts matinaux, tenaient leur rang. Mais à l’arrivée, ce sont les maillots verts du Crédit Agricole, qui possèdent une belle culture maison de l’exercice, qui raflaient la mise pour… six centièmes de seconde. Au grand bonheur, mais aussi au grand étonnement de leur directeur sportif, Jean-Jacques Henry : « On est ici avec une équipe de grimpeurs et même si tout le monde marche bien, je n’avais pas vraiment prévu ça. Je crois qu’on a fait la différence en gérant très bien le moment entre les deux étapes. On a fait comme si la course continuait, les gars n’ont pas dormi, ils ont très peu mangé et sont ton mp Départ Bleu TOUR MÉDITERRANÉEN (2.1, 8-12 février). – 2e étape, Berre-l’Étang - mont Faron : 1. Gutierrez (ESP, Caisse d’Épargne-Îles Baléares), les 111 km en 2 h 51’’5’’ (moy. : 39,174 km/h) ; 2. Lövkvist (SUE, Française des Jeux) ; 3. Nocentini (ITA, Acqua & Sapone) ; 4. Caucchioli (ITA, Crédit Agricole), t.m.t. ; 5. Arekeev (RUS, Asa), à 8’’ ; … 8. Dessel (AG2R Prévoyance), à 13’’ ; 12. Pauriol (CA), à 36’’ ; 13. Di Gregorio (Fdj), à 47’’. – 114 classés. 3e étape, c.l.m. par équipes La Garde-La Garde : 1. Crédit Agricole, les 15,3 km en 18’22’’34 (moy. : 49,977 km/h) ; 2. Française des Jeux, à 0’’06 ; 3. Caisse d’Épargne-Îles Baléares (ESP), à 2’’ ; 4. Lampre (ITA), à 5’’ ; 5. AG2R Prévoyance, à 7’’ ; … 9. Cofidis, à 48’’ ; 11. Agritubel, à 59’’. Classement général : 1. Gutierrez (ESP, Caisse d’Épargne-Îles Baléares), en 5 h 44’56’’ ; 2. Lövkvist (SUE, Française des Jeux), m.t. ; 3. Caucchioli (ITA, Crédit Agricole), à 4’’ ; 4. Botcharov (RUS, CA), 15’’ ; 5. Dessel (AG2R Prévoyance), à 24’’ ; … 8. Pauriol (CA), 40’’ ; 13. Talabardon (CA), à 1’3’’. AUJOURD’HUI. – 4e étape : Saint-Laurent-du-Var - Menton (91 km). Départ à 12 h 30, arrivée vers 15 h 15. TOUR DE LANGKAWI (2.HC, MYS, 3-12 février). – 7e étape, Muar-Kota Tinggi : 1. Aggiano (ITA, LPR), les 188, 2 km en 4 h 21’36’’ (moy. : 43, 17 km/h) ; 2. Downing (GBR, équipe nationale), à 3’’; 3. Van Ulden (USA, Navigators Insurance), m.t ; 4. Radochla (ALL, Team Wiesenhof Akud), à 7’’ ; 6. Flickinger (Bouygues Telecom) ; … 10. Hinault (Crédit Agricole) ; 47. George (AFS, équipe nationale). Classement général : 1. George (AFS, équipe nationale), en 24 h 49’25’’ ; 2. Missaglia (ITA, Selle Italia), à 1’57’’ ; 3. Bellotti (ITA, Crédit Agricole), à 2’19’’ ; 4. Pedraza (COL, Clm), m.t. ; 5. Grajales (COL, Navigators Insurrance), à 2’20’’ ; … 9. Lefèvre (Bouygues Telecom), à 4’54’’ ; 10. Poilvet (Crédit Agricole), à 5’42’’ ; 44. Aggiano (ITA, LPR), à 35’29’’. AUJOURD’HUI. – 8e étape : Yong Peng-Segamat (72,7 km). TROPHÉE MAGALLUF (1.1, ESP, 9 février). – 1. Kopp (ALL, Gerolsteiner), les 148 km en 3 h 50’11’’ (moy. : 38,656 km/h) ; 2. Bernucci (ITA, T-Mobile Team) ; 3. Isasi (ESP, Euskaltel Euskadi) ; 4. Sanchez (ESP, Comunidad Valenciana), t.m.t ; 5. Elmiger (SUI, Phonak H.S), à 2’’ ; … 39. Dumoulin (AG2R Prévoyance), à 10’’. GP INTERNATIONAL COSTA AZUL (2.1, POR, 9-12 février).– 1re étape, Setubal-Palmela : 1. McEwen (AUS, Davitamon Lotto), les 158,3 km en 4 h 1’54’’ (moy. : 39,264 km/h) ; 2. Eisel (AUT, Française des Jeux), à 1’’ ; 3. Cardoso (POR, Carvalhelhos-Boavista) ; 4. Neves (POR, Madeinox-Brica-Canel) ; 5. Duyn (HOL, Rabobank) ; ... 11. Martias (Bouygues Telecom), t.m.t ; 22. Brochard (Bouygues Telecom), à 6’’ ; 24. Pineau (Btl), m.t. AUJOURD’HUI . – 2e étape : Alcochete-Montijo (189,4 km) y adilly Jaune RÉSULTATS Picc Noir Rouge Jaune Pourtant, cette journée au sommet (étape matinale avec arrivée au mont Faron, contre-la-montre par équipes l’après-midi) avait plutôt pas mal commencé pour les hommes au trèfle. Après une approche du Faron vent dans le dos, ne k La Bleu Noir IL Y A DES JOURS comme ça où vous avez beau triturer le temps dans tous les sens, les aiguilles tournent toujours à l’inverse de vos rêves. Hier, Marc Madiot a vécu un petit cauchemar : « Quatre places de deux, rugissait le boss de la Française des Jeux. Trois ici et Manche. » Le prologue aura donc lieu le samedi 7 juillet, jour de la commémoration des attentats qui ont meurtri la ville l’an dernier au lendemain de l’attribution des Jeux, faisant 56 morts et plus de 700 blessés. « Cela montrera l’exceptionnelle force d’une démocratie, assurait de son côté Christian Prudhomme, qui sera ce jour-là désormais seul aux commandes du Tour. Les gens qui ont commis ces actes n’ont pas obtenu ce qu’ils voulaient. Le Tour n’est pas que la plus grande course du monde, il a aussi une vertu sociale et il la gardera. » Les coureurs, eux, n’en n’oublieront pas la course. Et le dimanche 8, elle les amènera lorgner vers Big Ben, la Tour de Londres et Tower Bridge, puis leur fera découvrir la campagne du Kent jusqu’à Canterbury (209 kilomètres). Le soir même, après un transfert en bus via le tunnel sous la Manche, ils dormiront déjà en France. – F. G. Gr Park Arrivée Gre Gree Green Vainqueur au Faron, l’Espagnol Gutierrez est le nouveau leader. Et Crédit Agricole a gagné le chrono par équipes. une au Portugal ! Le destin n’était pas avec nous, c’est tout. On oublie et ça va tourner ! » Par Hydee Park Dans un mouchoir de notre envoyé spécial (*) Et selon le règlement du Pro Tour, il ne pourra pas réintégrer une Pro Team avant quatre ans. Un prologue de 7,9 km TOUR MÉDITERRANÉEN LA GARDE – (Var) MANUEL MARTINEZ Deux jours outre-Manche DENIS MENCHOV, déclaré vainqueur après la suspension de Roberto Heras, se dit très heureux. Longtemps leader de c e Tour d’Espagne, Menchov avait été contraint de céder sa tunique de « oro » après la victoire d’Heras à Pajares, le 11 septembre, lors de la dernière étape de montagne de la ronde espagnole. Outre sa première place au classement général, l’ancien coureur de Liberty Seguros perd aussi le bénéfice de cette même victoire à Pajares, qui revient à Samuel Sanchez (Euskaltel), et l’étape remportée à Valdelinares, le 1er septembre, qui devient celle de… Denis Menchov. D’ores et déjà, les organisateurs de la Vuelta ont décidé d’organiser une cérémonie officielle prochainement afin de remettre au Russe son maillot de vainqueur du Tour d’Espagne. « L’idée est belle, soulignait Menchov. J’espère que ça va se faire très vite car je veux maintenant me concentrer sur le Tour. » C’est la deuxième fois qu’un tel déclassement se produit depuis l’origine de l’épreuve. Le premier avait eu lieu en 1982. Angel Arroyo, contrôlé positif aux amphétamines, avait dû rendre son maillot au profit de Marino Lejarreta, désormais directeur sportif chez… Liberty Seguros. – M. M. son », comme l’indiquait hier son service de presse. Seul Pablo Anton, manager du groupe sportif, a lâché quelques mots. « La sanction infligée à Heras est très dure, mais prévisible, signalait Anton. Ces derniers jours, il avait de grands espoirs de clémence. Si tout se confirme, j’ai peur que sa carrière s’arrête là. » Il ajoutait du même souffle qu’il mettait un terme au contrat de son coureur. TOUR DE FRANCE « Cette Vuelta me revient » LE RUSSE DENIS MENCHOV sera aujourd’hui, à l’issue du comité directeur de la Fédération espagnole, officiellement considéré comme le vainqueur du Tour d’Espagne 2005, après l’annonce de la suspension de Roberto Heras. À vingt-huit ans, Menchov n’est pas un inconnu. Il a débuté sa carrière chez Banesto en septembre 1999, remporté le Tour de l’Avenir en 2001, été sacré meilleur jeune du Tour de France en 2003 et gagné le Tour du Pays Basque en 2004. Et il accroche ce nouveau titre à son palmarès en vertu du règlement de l’Union cycliste internationale qui stipule que le deuxième ne peut être déclaré vainqueur d’une épreuve que s’il s’est soumis à un contrôle antidopage (négatif) le jour même où son rival a été confondu pour dopage. Ce qui fut son cas lors du chrono d’Alcala de Henares, le 17 septembre, alors même qu’Heras faisait, lui, l’objet d’un contrôle positif à l’EPO. « Même si je gagne dans des conditions un peu particulières, je suis heureux de savoir que cette Vuelta me revient, confiait hier au téléphone le coureur de l’équipe Rabobank. S’il est avéré qu’Heras a triché, alors il est normal que cette victoire soit pour moi. » pension prendra effet lorsqu’il aura signé l’accusé de réception du procèsverbal que va lui faire parvenir dès aujourd’hui le comité des compétitions de la REFC, soit dans deux ou trois jours. Dès lors, le Russe Denis Menchov, deuxième de cette Vuelta 2005, deviendra le lauréat officiel de l’épreuve (voir par ailleurs). Quant à Manolo Saiz, le directeur sportif de Liberty Seguros, actuellement en stage jusqu’au 16 février à Estepona (sud de l’Espagne), il n’a pas souhaité faire de déclarations et se contente « d’encadrer ses troupes afin de préparer convenablement la sai- La Tamise soir de l’annonce de la contre-expertise positive, le 25 novembre dernier, Buxeda et Heras avaient tenu à réunir la presse pour un long plaidoyer. « Il est démontré scientifiquement que la méthode a ses failles et sur plusieurs points, tentait de faire croire le juriste. La méthode de détection de l’EPO n’est pas fiable. » Une thèse aussitôt balayée par l’Union cycliste internationale qui réaffirmait « sa confiance inconditionnelle dans la méthode ». Ce soir-là, Heras, qui croyait avoir signé au mois de septembre un quatrième succès sur le Tour d’Espagne – le record absolu de victoire pour un coureur dans cette épreuve –, s’acharnait à clamer son innocence : « Même atteint, je ne suis pas dans la peau de quelqu’un qui a envie d’arrêter sa carrière, répétait le Buck in Palaa gham ce R oad ROBERTO HERAS ne sera sans doute plus jamais coureur. Mercredi soir, la Fédération espagnole de cyclisme (RFEC) a décidé de suspendre pour deux ans, comme le stipule le règlement de l’Union cycliste internationale, le leader de la formation Liberty Seguros, contrôlé positif à l’EPO lors du dernier Tour d’Espagne. Heras, qui se trouve actuellement chez lui à Béjar, a appris la nouvelle mercredi par courrier recommandé juste avant d’aller chercher sa fille à l’école, tandis que son avocat, José Maria Buxeda, était prévenu par fax. D’ailleurs, c’est le défenseur du coureur qui, le soir même (voir L’Équipe d’hier) a été le premier à communiquer. « Je crois en la force absolue de notre défense et je ne m’attendais pas à ce genre de sanction », a-t-il affirmé. Au 20 Bleu Rouge Noir Jaune Vivez les Jeux d'Hiver en direct et en intégralité sur Egalement disponible avec 1014 Agences France Télécom Durée minimum d’abonnement 12 mois, conditions contractuelles en point de vente, offre soumise aux conditions techniques particulières figurant à l’article 4 (point 3 du premier paragraphe) des Conditions Spécifiques MaLigne TV. France Télécom - DC - 6, Place d’Alleray 75505 Paris Cedex 15 - SA au capital de 10 406 399 336 € - RCS Paris 380 129 866. Bleu Rouge Noir Jaune Rouge MaLigne TV. Prenez une télé d'avance. Bleu Rouge Du 10 au 26 février, vous avez accès à des retransmissions exceptionnelles : • Une chaîne mosaïque pour vous permettre de passer d'une compétition à l'autre comme vous voulez. • 5 chaînes éditées par France Télévisions, pour suivre toutes les compétitions sur MaLigne TV en direct et en intégralité. • Une chaîne interactive pour retrouver les résultats, les dépêches, les programmes et les classements. Jaune Bleu Jaune Avec 7 chaînes dédiées, MaLigne TV vous transporte au coeur des Jeux d'Hiver de Turin. Noir Noir © Gettymages : le patinage - David Madison/arrivée ski de fond - Nathan Bilow/le snoboard - Alan Becker. © Zoom Agence : les 2 autres photos. avec