PRÉCONTRAINTE DE PLANCHERS Une technique

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PRÉCONTRAINTE DE PLANCHERS Une technique
Sols&Structures
LE MAGAZINE DU GROUPE FREYSSINET
FOCUS GNL : UNE PRÉCONTRAINTE CRYOGÉNIQUE
HIGH-TECH DÉRIVÉE DU NUCLÉAIRE
RÉALISATIONS PONT DE KANNE (BELGIQUE) :
UNE PREMIÈRE POUR LE COHESTRAND
N° 222 Second semestre 2005
HISTOIRE 1930-2005 : L’ASCENSION DU LEVAGE
PRÉCONTRAINTE
DE PLANCHERS
Une technique
à longue portée
P A N O R A M A
SOMMAIRE
Barres et câbles de
précontrainte sur la voie
PANORAMA
L’ACTIVITÉ ET LA VIE DU GROUPE
EN BREF DANS LE MONDE
2
GRAND ANGLE
SUNGAI PRAI,
PRÊT POUR LE SERVICE
6
FOCUS
GNL : UNE PRÉCONTRAINTE CRYOGÉNIQUE
HIGH-TECH DÉRIVÉE DU NUCLÉAIRE
8
DOSSIER
PRÉCONTRAINTE DE PLANCHERS
Une technique
à longue portée
10
Belgique. Le réseau ferroviaire à grande vitesse belge
s’étend et vient de s’équiper de quatre viaducs franchissant plusieurs vallées encaissées sur la ligne
reliant Liège à la frontière allemande. De décembre 2004 à mai 2005, Freyssinet Belgium a
apporté sa contribution à la construction
de ces ouvrages en fournissant et en
mettant en œuvre 650 barres de précontrainte de liaison entre béquilles et poutres et 1 200 t de
câbles (13C15, 19C15) dans
les béquilles, les poutres
et les dalles sous ballast.
RÉALISATIONS
PONT DE KANNE
(BELGIQUE)
16
CONTOURNEMENT DE MBABANE
(SWAZILAND)
18
PLATE-FORME DE MONDRAGON
(FRANCE)
19
TOURS MIRAGE
(MEXIQUE)
19
ENCEINTES DE CONFINEMENT
NUCLÉAIRES
(INDE, CHINE, FINLANDE)
20
PLATE-FORME DE CALARASI
(ROUMANIE)
21
PLATE-FORME DE KWANG YANG
(CORÉE DU SUD)
22
VIADUC DE LA SIOULE
(FRANCE)
23
PONT-RAIL DE SAINT-CHÉRON
(FRANCE)
24
PONT DE KONIN
(POLOGNE)
25
PONT DE GAEGOK
(CORÉE DU SUD)
25
PONT DE BAI CHAY
(VIETNAM)
26
MÉTIER
OPÉRATEUR CMC : UN CONTRÔLE
DE TOUS LES INSTANTS
27
ENTREPRISE
UNE OFFRE COMPLÈTE
EN CORÉE DU SUD
28
HISTOIRE
1930-2005 L’ASCENSION DU LEVAGE
30
2 Sols & Structures Second semestre 2005
Savoir-faire
à la tribune
Écailles nature au zoo
Turquie. Les 31 mai et 1er juin derniers,
sous la présidence respective du
professeur Erhan Karaesman et d’Emre
Aykar, le directeur général de Yapi
Merkesi, Freyssinet International et Cie
et Freysas, la filiale turque du Groupe,
ont organisé à Ankara et Istanbul deux
conférences sur la conception des ponts
de grande portée et les méthodes de
construction associées. Au total, près de
200 personnes ont suivi à cette occasion
les présentations de Michel Virlogeux,
de Benoît Lecinq et de Jérôme Stubler.
Espagne. Les architectes du nouveau zoo
de Valence ont retenu la Terre armée pour les
ouvrages délimitant les différentes zones du
parc. Tierra Armada (Freyssinet) réalise donc
actuellement 13 600 m2 de murs de séparation,
sur lesquels seront fixés des panneaux imitant
la pierre et ornés de motifs inspirés de la jungle.
PANORAMA
Succès
pour
les CMC
Troisième ouvrage
en voûtes TechSpan
Émirats arabes unis. À 150 km à l’ouest de Doha sur la route
Umm Bab-Salwa, Reinforced Earth réalise le troisième
chantier de voûtes préfabriquées TechSpan du Qatar,
un ouvrage mettant en œuvre 8 éléments de 13 m d’ouverture
et de 34 m de long. À chaque débouché, les murs tympans
recevront un parement Freyssisol.
États-Unis. En proposant
sa solution de traitement
de sol par colonnes
à module contrôlé (CMC),
DGI-Menard (Freyssinet)
a remporté puis exécuté
au cours de l’été les
travaux préalables
à la construction d’une
station service à
Monongahela, en
Pennsylvanie. Au
lendemain de ce chantier
où 135 CMC ont été
réalisées, l’entreprise
décrochait un nouveau
contrat du même
type dans la région de
Washington.
Intégration
paysagère
Précontrainte
extérieure
Espagne. Dans l’île de Tenerife, aux
Canaries, deux murs de soutènement
en terrasses de 5 580 m2 et de 1 312 m2
conçus par Tierra Armada (Freyssinet) ont
été édifiés à l’occasion de l’élargissement
de la route côtière Tf-142 entre El Guincho
et Icod. Pour ces deux ouvrages, les écailles
de parement ont fait l’objet d’un soin
architectural particulier, afin d’assurer une
parfaite intégration dans l’environnement.
Russie. À Kolomna, près
de Moscou, Freyssinet fournit
et met en œuvre depuis
le début du mois de juin
la précontrainte extérieure
de la toiture métallique
d’une nouvelle patinoire.
En forme de selle de cheval,
cette dernière est longue
de 250 m et large de 150 m.
3600
tonnes
de précontrainte
Émirats arabes unis. Freyssinet Gulf vient
d’obtenir le contrat de fourniture et d’installation pour la précontrainte (3 600 t) du pont
Ras Al Khor. Reliant la partie continentale
de Dubaï à une péninsule de 11 km de long
dont elle est séparée par un bras de mer,
l’ouvrage comporte deux tabliers offrant six
nouvelles voies de circulation et se compose
de 8 travées de 60 m de portée.
Fourniture
et assistance
Maroc. Sur le nouvel axe autoroutier
Casablanca – El-Jadida, Freyssinet apporte
depuis février 2005 son assistance
technique à l’entreprise marocaine SGTM,
qui construit le pont sur l’Oum er-Rebia.
Comportant deux tabliers parallèles
de 500 m de long constitués de voussoirs
coulés en place, cet ouvrage construit en
encorbellement supportera deux fois deux
voies de circulation. Freyssinet supervise
les travaux de construction et a fourni deux
paires d’équipages mobiles ainsi que la
précontrainte et les équipements d’ouvrage.
Second semestre 2005 Sols & Structures 3
P A N O R A M A
Terre armée
sur le périphérique romain
Italie. Après en avoir assuré les études, Terra Armata (Freyssinet)
fournit les matériaux de plusieurs murs de soutènement
en Terre armée pour le nouveau périphérique de Rome.
Mesurant jusqu’à 14 m de haut et 350 m de long, ces ouvrages
en Terre armée font appel à deux types de parements :
les écailles cruciformes classiques et le treillis soudé TerraTrel.
Des portées
de 50 m
Précontrainte pour
quatre réservoirs de gaz
Iran. Plus vaste que le département du Val-d’Oise avec plus
de 1 300 km2, le champ de South Pars, dans le golfe Persique,
est l’un des plus importants gisements de gaz naturel
au monde, et le développement de son exploitation nécessite
l’aménagement régulier d’installations terrestres. Quatre
réservoirs sont actuellement en cours d’achèvement : deux
de 55 000 m3 destinés au stockage du propane et deux de
45 000 m3 pour le butane. Sur ces quatre ouvrages, la totalité
de la précontrainte (900 t) et plus de 1 100 ancrages ont été
fournis et mis en œuvre par Freyssinet.
Corée du Sud. Équipé d’un
cintre autolanceur de type MSS
(movable scaffolding system),
Freyssinet Korea construit
les deux tabliers parallèles
des ponts autoroutiers
Hwaebuk 1 (520 x 12,15 m) et Hwaebuk 2 (300 x 12,15 m) entre
les localités de Chungwon-gun et Chungcheongbuk-do, dans
l’est du pays. Grâce à cet appareillage de 60 m de long et
d’un poids de 200 t, 35 jours seulement suffisent pour réaliser
les travées précontraintes d’une portée de 50 m.
Haute liaison
Symposium de la fib 2005
Hongrie. Freyssinet et Pannon Freyssinet, la filiale hongroise
du Groupe, ont participé ensemble au symposium de
la fib (Fédération internationale du béton), qui était
organisé du 23 au 25 mai dernier à Budapest sur le thème
« Keep concrete attractive » (« Comment valoriser le béton »).
Présentant sur son stand ses dernières réalisations
dans le monde et notamment en Europe orientale,
le Groupe a aussi pris part au congrès avec un exposé
remarqué de Benoît Lecinq sur le pont suspendu de Kanne,
en Belgique, et l’utilisation du toron Cohestrand.
4 Sols & Structures Second semestre 2005
Mexique. À proximité de Texcapa, sur l’autoroute Mexico-Tuxpán,
vient de s’achever la construction d’un pont de 365 m
de long dont le tablier culmine à plus de 100 m de hauteur.
Présent sur le chantier depuis décembre 2003, Freyssinet
de México a assuré la conception et la fourniture des équipages
mobiles, des joints de chaussée et de la précontrainte,
que l’entreprise a également mise en œuvre.
PANORAMA
Un parement
bien inspiré
Sur le fleuve
Moraca
États-Unis. La ville
de Castle Rock
(Colorado) vient de
s’équiper d’un pont
routier franchissant
une voie ferrée et
une intersection
routière. Conçu par
les autorités municipales et les ingénieursconseils en concertation avec les habitants,
l’ouvrage intègre un parement inspiré
du motif rocheux typique de la région afin
de se fondre dans son environnement.
La conception et la fourniture des murs
de soutènement, qui ont été confiées
à Reinforced Earth, ont conduit l’entreprise
à reproduire ce motif sur les écailles de
parement selon six canevas différents. Cellesci ont ensuite été disposées de façon aléatoire
sur l’ensemble de l’ouvrage pour reproduire
au mieux l’aspect irrégulier du rocher.
Monténégro. Débutée en mai 2005,
la pose des haubans du pont
Millennium, près de Podgorica, s’est
achevée au début de l’été, permettant
ainsi l’inauguration de l’ouvrage le
13 juillet dernier. Pour cet ouvrage
qui franchit le fleuve Moraca avec une
travée de 173 m, Freyssinet a fourni
les haubans (300 t) et supervisé leur
mise en œuvre par l’entreprise
générale dans le cadre d’une mission
d’assistance technique.
750 t de précontrainte
pour un viaduc
Hongrie. Pannon Freyssinet, la filiale
hongroise du Groupe, commencera en mars
2006 l’installation des 750 t de précontrainte
intérieure du viaduc de Köröshegy. Situé entre
Zamardi et Balatonszaszo, à 120 km au
sud-ouest de Budapest, ce nouvel ouvrage
qui supportera l’autoroute M7 mesure 1 800 m
de long et compte 17 travées, dont
les plus hautes culminent à 88 m de hauteur.
Mecatiss rejoint Freyssinet
France. Après l’intégration de Salvarem au début 2005, le rachat de Mecatiss
le 6 septembre 2005 marque le renforcement de l’offre du Groupe dans
le domaine du nucléaire. Dirigée par Bernard Marquez et rattachée au pôle
Structures de Freyssinet, Mecatiss conçoit, fabrique et applique des systèmes
coupe-feu, d’étanchéité et de protection contre les rayonnements
répondant aux exigences des industries nucléaires, de la pétrochimie,
de la construction navale, des aéroports et des établissements publics.
Dotée d’un laboratoire d’essais intégré, la société poursuit un programme
actif de R&D et étudie toutes les nouvelles techniques et applications
concernant les textiles, les élastomères silicones, les résines et les fibres
minérales pour répondre aux besoins spécifiques de ses clients.
Un quai prêt à monter
Corée du Sud. Pour aménager un
nouveau quai dans une zone du port
battue par la houle, les autorités
maritimes de Pusan ont retenu une
conception privilégiant la protection.
Confié à l’entreprise générale Posco E&C
Corp., l’ouvrage (350 x 50 m) fait
largement appel à des éléments
préfabriqués sous-traités à Freyssinet
Korea. Pour réaliser les 100 caissons en
béton précontraint, les 800 dalles
(8 x 4 m) et les 500 panneaux verticaux
(22 x 1,6 m) de l’ouvrage, l’entreprise
coulera un total de 15 000 m3 de béton
à hautes performances et installera
729 t d’acier de précontrainte.
Couverture
haubanée
Égypte. Pour accueillir
les épreuves finales de
la prochaine coupe d’Afrique
des nations de football,
qui se jouera en janvier et
février 2006 en Égypte,
Alexandrie a mis en chantier
un stade de 80 000 places.
18 haubans horizontaux
et 19 haubans verticaux,
fournis et mis en œuvre
par Freyssinet constituent
la suspension de la toiture
qui surmontera partiellement
l’ouvrage.
Second semestre 2005 Sols & Structures 5
G R A N D
A N G L E
Sungai Prai, prêt
pour le service
Le fleuve Prai est franchi : les derniers haubans qui soutiennent le
tablier de 485 m de long du pont principal ont été installés par Freyssinet le 25 juillet 2005. Sur cet ouvrage, situé à Butterworth, dans l’ouest
de la péninsule malaise, l’enteprise a installé 112 haubans depuis le
9 octobre 2004, soit un délai serré de mise en œuvre. L’ouverture du
pont est prévue pour janvier 2006.
6 Sols & Structures Second semestre 2005
Second semestre 2005 Sols & Structures 7
F O C U S
JÉRÔME STUBLER, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT
GNL: une précontrainte cryogénique
high-tech dérivée du nucléaire
Participant depuis plus de 30 ans et partout
dans le monde à l’aménagement des enceintes de
confinement des centrales nucléaires, Freyssinet a
perfectionné sans relâche son système de précontrainte.
Sa qualité et ses performances en font aujourd’hui
la solution d’excellence pour la construction
des réservoirs de gaz naturel liquéfié (GNL).
Explications avec Jérôme Stubler, directeur général
adjoint de Freyssinet et directeur du pôle Structures.
Sols & Structures. - Acteur
privilégié de l’aménagement du parc de
centrales nucléaires en
France, dont il a fourni
et installé l’ensemble
de la précontrainte,
Freyssinet positionne
aujourd’hui cette
technologie sur
le marché des réservoirs
de gaz naturel liquéfié
(GNL). De quoi s’agit-il
précisément ?
Jérôme Stubler. –
Comme la structure qui
abrite un réacteur
nucléaire, l’enveloppe de
béton d’un réservoir de
gaz naturel liquéfié est
une enceinte de confinement. L’une et l’autre
sont des enceintes circulaires conçues pour
contenir la pression
interne que pourrait provoquer un accident, mais
aussi un fonctionnement
normal dans le cas de
certains réservoirs dont
le liner métallique
interne prend appui sur
l’enveloppe de béton.
Dans les deux cas, la qualité de la précontrainte
est l’élément déterminant de la performance
et de la pérennité de la
structure. Cette qualité,
qui a consacré Freyssinet
dans le domaine des centrales nucléaires, est aussi
la marque de son offre
sur le marché du GNL.
Dans les trois dernières
années, elle s’est illustrée
sur de nombreux chantiers de construction de
réservoirs dans le monde
(voir p. 9).
En quoi la précontrainte
nucléaire Freyssinet estelle différente ?
Au cours des 30 dernières
années, l’entreprise
a été associée à la construction de toutes les
enceintes de confinement de centrales
en France et d’un très
grand nombre de celles
réalisées en béton précontraint dans le monde.
Aujourd’hui, on retrouve
l’entreprise aussi bien en
Inde et en Chine, sur des
chantiers de centrales
classiques, qu’en Finlande, où est construit à
Olkiluoto le premier réacteur EPR (European Pressure Reactor), qui va
prendre le relais des
installations aujourd’hui
en exploitation (voir aussi
p. 20). Ce succès, à l’origine lié aux exigences
d’EDF, qui ont été déterminantes pour le déve-
Costa Azul, un projet au Mexique
avec VINCI Construction Grands Projets
Le 4 juillet 2005, Freyssinet a obtenu en sous-traitance de VINCI Construction Grands Projets le contrat
pour la fourniture et la mise en œuvre de la précontrainte de deux réservoirs de gaz naturel liquéfié à
construire au Mexique, à Costa Azul, au sud de Tijuana
(Basse-Californie), une zone de forte activité sismique.
Ces ouvrages seront édifiés par VINCI Construction
Grands Projets pour le compte de Sempra, une
société américaine de commercialisation de gaz.
8 Sols & Structures Second semestre 2005
Dotés chacun d’une capacité de 160 000 m3, ces deux
réservoirs nécessiteront la mise en place de 920 t de
précontrainte, soit une précontrainte horizontale composée de câbles 19T15 et une précontrainte verticale
en U assurée par des câbles 13T15. Le site a été
approvisionné avec les premiers éléments de précontrainte et matériels en septembre 2005 pour une
mise en œuvre qui durera de la fin 2006 jusqu’au printemps 2007.
loppement de modèles
performants, tient également à une exigence
interne et s’est illustré
depuis lors par une avancée continue dans le
domaine des produits,
des études et de la mise
en œuvre.
En matière de produits
spécialement développés
pour les enceintes
nucléaires, une vingtaine
d’innovations ont été
développées parmi
lesquelles il faut citer
l’ancrage 55C15 type
nucléaire, la plus puissante unité existante ;
les systèmes de gainage
sous tubes rigides ductiles, qui apportent une
garantie supplémentaire
en terme d’étanchéité
des structures ; les coulis
spéciaux très thixotropes
« thixogel » permettant
des injections totalement
exemptes de ressuage et
donc une protection anticorrosion optimale et
plus durable.
Parallèlement, de nouveaux procédés de mise
FOCUS
Idku (Égypte).
Sakhaline (Russie).
South Pars (Iran).
en œuvre ont été développés, tels les vérins
à équitension, qui
permettent d’obtenir une
même tension dans tous
les torons et de réduire
leur fluage – là encore
une garantie supplémentaire de pérennité. Mais
l’offre précontrainte
nucléaire de Freyssinet
n’est pas seulement une
offre produit : l’entreprise
fournit des méthodes
détaillées d’exécution et
met à la disposition des
maîtres d’ouvrage des
équipes dédiées, rodées
aux conditions de mise
en œuvre et aux procédures d’assurance qualité
très rigoureuses propres à
ce type d’ouvrage.
Altamira (Mexique).
C’est donc un modèle qui
a fait ses preuves, sur
lequel Freyssinet
s’appuie aujourd’hui pour
développer ses positions
sur le marché du GNL ?
L’analogie des structures
et l’importance de la sécurité et de la pérennité des
ouvrages sont à la base de
la démarche, mais celle-ci
vise avant tout à apporter
la réponse technique adéquate, garante de la qualité. Les réservoirs de GNL
ont une particularité qui
est la très basse température, – 160 °C, à laquelle
le gaz doit être maintenu
pour rester à l’état liquide.
Cette température affectant du même coup
la structure, Freyssinet
a travaillé sur une précontrainte «cryogénique»,
c’est-à-dire qui garde sa
ductilité et ne se fragilise
pas malgré les conditions
de température. Les solutions proposées pour
les deux réservoirs en
cours de construction à
Chengdu, en Chine,
ont passé avec succès
l’épreuve de tests de
résistance cryogénique.
Parallèlement à ce type
de réponse technique, et
sur le modèle nucléaire,
Freyssinet propose à ses
clients une organisation
qui met à leur disposition
la totalité de l’expérience
de son réseau au niveau
des études et de l’opéra■
tionnel.
Références,
chantiers, projets
En 2004, Freyssinet a fourni et installé 700 t de
précontrainte sur les 2 réservoirs de 140 000 m3
d’Idku, en Égypte, réalisés avec VINCI Construction
Grands Projets.
Des réservoirs sont par ailleurs en cours
de construction :
• Sakhaline (Russie) : 2 réservoirs de 130 000 m3
(750 t de précontrainte) ;
• Fos-Cavaou (France) : 3 réservoirs de 103 300 m3
(1 400 t de précontrainte) ;
• South Pars (Iran) : 2 réservoirs LPG (liquefied
petroleum gaz) de 55 000 m3 et 2 réservoirs LBG
(liquefied butane gaz) de 40 000 m3
(1 000 t de précontrainte) ;
• Chengdu (Chine) : 2 réservoirs de 160 000 m3
(1 230 t de précontrainte), etc.,
et plusieurs autres sont en projet au Mexique (voir
encadré), en Espagne, en Belgique et au Nigeria.
Second semestre 2005 Sols & Structures 9
D O S S I E R
PRÉCONTRAINTE DE PLANCHERS
UNE TECHNIQUE À LONG
Les nécessités du marché, la force
des habitudes et la culture du secteur
ont favorisé l’épanouissement de
la précontrainte de planchers dans de
nombreux pays, mais ne lui ont pas
permis de se développer en France.
Cet état de fait pourrait évoluer
avec l’entrée en vigueur en 2006
d’une nouvelle réglementation et
grâce à la mobilisation des énergies
chez Freyssinet.
LA TOUR TELECOM
MALAYSIA à Kuala Lumpur
(Malaisie) : 76 étages,
230 000 m2 (1997).
PLUS D’UN DEMI-SIÈCLE DE
DISTANCE, les résistances rencontrées en France par les planchers précontraints rappellent chez
Freyssinet celles que dut surmonter
en son temps l’invention d’Eugène
Freyssinet. Bien sûr, il ne s’agit pas
cette fois d’imposer une idée ou un
matériau neuf, mais plutôt d’infléchir des habitudes de conception et
de réalisation pour permettre à la
technique d’élargir son champ
d’application au-delà des quelques
cas où elle s’impose. « Heureuse-
À
10 Sols & Structures Second semestre 2005
ment, les références ne manquent
pas », commente Fernand De Melo,
le directeur technique de Freyssinet
France, qui, après avoir longtemps
travaillé à l’étranger, évoque tout
naturellement l’Australie, l’Asie du
Sud-Est, Singapour et Hong Kong,
des zones où la conjonction d’une
croissance urbaine rapide et du
manque d’espace a favorisé la technique. « Mais, souligne-t-il, beaucoup plus près de nous la GrandeBretagne est un exemple clé, pour ne
pas dire un modèle (voir page 13).»
« Pour une part, les avantages de la
technique sautent aux yeux », poursuit le directeur technique, invitant
à comparer deux photos de parking
(voir p. 14), l’un coutumier avec sa
forêt de poteaux, l’autre étonnamment spacieux et d’évidence plus
à même de faciliter circulation et
stationnement. « En fait explique
Fernand De Melo, l’intérêt de la précontrainte, que l’on retrouve dans le
génie civil comme dans le bâtiment
avec ce type de planchers, se
résume en deux mots : augmentation des portées, qui dans ce cas
peuvent atteindre 15 m au lieu de 7
à 8 m, et allégement des structures
(l’épaisseur des planchers peut être
ramenée de 40 à 20 ou 25 cm) » –, ce
LA PRÉCONTRAINTE ADHÉRENTE est formée de torons
nus enfilés dans une gaine injectée avec un produit rigide
(coulis de ciment par exemple).
LA PRÉCONTRAINTE NON ADHÉRENTE se compose de
torons gainés graissés directement installés dans
le ferraillage ou insérés dans des gaines injectées de produit
souple (cire, graisse, etc.).
DOSSIER
GUE PORTÉE
Une panoplie complète
de solutions
DEUX TECHNIQUES…
En planchers précontraints, deux types de techniques existent : la
précontrainte par post-tension adhérente, où les torons nus dans
une gaine lisse ou nervurée sont injectés au coulis de ciment
après mise en tension de part et d’autre de la dalle, et la précontrainte par post-tension non adhérente, qui met en œuvre des
torons restant libres à l’intérieur d’une gaine où ils sont protégés
de la corrosion par une graisse.
Plus économique pour les planchers qui ne subissent pas de
charge excessive, la précontrainte non adhérente est moins avantageuse si l’on a besoin de beaucoup de précontrainte (locaux
soumis à des charges importantes, du type bâtiment d’archives)
ou si des trémies risquent d’être ouvertes après coulage, car la
précontrainte non adhérente oblige à y recréer des ancrages.
Dans certains cas, les deux techniques sont associées : la précontrainte adhérente dans les poutres et la non-adhérente dans
les dalles.
… DEUX SORTES DE TORONS, PLUSIEURS TYPES D’ANCRAGES
Les deux diamètres de toron utilisés sont 15,70 mm (toron T15)
et 13 mm (T13).
Selon le diamètre et le nombre de torons qu’ils reçoivent (1, 3, 4,
5), les ancrages sont désignés par des noms de code facilement
déchiffrables : 1E15 (1 toron de 15), 3E13, 3E15, 4E13, 4E15,
etc.
MISE EN ŒUVRE
À la différence des lots sous-traités qui n’interfèrent pas avec le
« chemin critique » de la réalisation, la précontrainte de plancher
implique une intervention coordonnée de l’entreprise de gros
œuvre avec les équipes de Freyssinet qui en assurent la mise en
œuvre et le contrôle. Le respect des tolérances de positionnement dans l’épaisseur de la dalle (de l’ordre de 5 mm) est en
général le point délicat de la phase d’exécution. Il a conduit Austress Freyssinet à développer une gamme de « chaises » permettant de garantir au millimètre près le positionnement des gaines,
qui sont désormais également utilisées en Grande-Bretagne.
De vastes plateaux
Pour les architectes et les maîtres
d’œuvre, c’est la possibilité de « gagner de la place » avec de vastes pla-
teaux sans poteaux, propices à la
réalisation d’open spaces facilement
aménageables, très adaptés aux
immeubles de bureaux, mais aussi
des équipements de type centre
commercial, aéroports et parcs de
stationnement. Pour les maîtres
d’ouvrage, ce gain de place se traduit aussi de façon très concrète par
des mètres carrés supplémentaires,
notamment pour les immeubles de
grande hauteur, où un niveau peut
contrainte ne fait pas partie de la
culture du bâtiment en France,
estime Fernand De Melo, d’une part
parce que les bureaux d’études bâtiment ne sont pas habitués à la calculer, d’autre part, parce que les
entreprises générales, qui pourraient recourir à des bureaux spécialisés, répugnent à le faire par
crainte de perdre la maîtrise de
leurs cycles. » « Elle souffre également d’un statut de technique spéciale qui la limite à des cas de portée
importante avec surcharge et à ce
qu’on appelle les planchers de
reprise, où elle représente pour
ainsi dire l’alternative obligée
▼
▼
qui induit toute une cascade d’avantages comme la diminution des
joints de dilatation et de leurs coûts
de maintenance, etc. De ces données de base se déduit très logiquement l’intérêt de la technique en
termes d’applications.
être gagné tous les 20 à 25 étages.
Enfin, qui dit allégement de structures dit économies de matériaux et
diminution du coût global – des
avantages auxquels les entreprises
ne peuvent rester insensibles dans
la préparation de leurs réponses
aux appels d’offres, car l’économie
réalisable, estime-t-on chez Freyssinet, est de l’ordre de 15 à 20 %.
Or, paradoxalement, depuis qu’elle
a vu le jour, dans les années 1980,
comme une adaptation au bâtiment de la technique appliquée aux
ouvrages d’art, la précontrainte de
planchers n’a jamais véritablement
percé dans l’Hexagone : « La pré-
Second semestre 2005 Sols & Structures 11
PRÉCONTRAINTE DE PLANCHERS
D O S S I E R
1 2
5
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4
6
▼
▼
au béton armé », précise de son
côté Christian Lacroix, le directeur
de la région Île-de-France de Freyssinet.
La réglementation a constitué un
autre frein. En effet, le mode de calcul du BPEL (béton précontraint
aux états limites), auquel se réfèrent les bureaux de contrôle, s’ap-
12 Sols & Structures Second semestre 2005
plique aux ouvrages d’art mais se
révèle défavorable aux planchers
précontraints, où il conduit à augmenter les quantités d’acier passif
et donc le prix de revient.
Dans ce contexte apparemment
verrouillé, un changement important va pourtant intervenir à partir
de 2006, avec l’entrée en vigueur de
7
l’Eurocode. Plus favorable à la technique, cette réglementation, élaborée dans le cadre de l’Europe, pourrait en effet réamorcer une dynamique en permettant aux entreprises de faire appel à des bureaux d’études appliquant le nouveau mode
de calcul pour proposer des offres
plus novatrices et compétitives. « Le
département technique de Freyssinet dédié aux planchers précontraints est constitué d’un responsable dans chaque agence régionale
de Freyssinet France, qui doit assurer la mise en commun des expertises et fonctionner en réseau,
indique Fernand De Melo, et nous
souhaitons pouvoir nous appuyer
DOSSIER
Dans le cas de la
précontrainte adhérente,
les torons sont livrés
sur le chantier sous forme
de bobines (environ 3 t).
Ils sont déroulés, coupés
à longueur et enfilés
dans les gaines avant
bétonnage (2). Pour
la précontrainte non
adhérente, les câbles (1)
sont le plus souvent livrés
préfabriqués (équipés des
ancrages aux extrémités).
Ils sont installés
directement dans
le ferraillage (3), sur
les chaises posées sur
le coffrage. Les câbles
peuvent être tendus
au vérin léger monotoron
en général trois jours
après le bétonnage,
permettant ainsi la
dépose du coffrage (4 - 7).
La technique fait «gagner de la place»
et abaisse le coût global des réalisations.
« En Belgique : 25 ans d’avance,
mais les mêmes freins »
« Sur les dix dernières années, les réalisations belges
et luxembourgeoises de Freyssinet Belgium doivent
représenter une moyenne de 30000 m2 de planchers
précontraints par an, estime Edouard Henrard, responsable commercial de Freyssinet Belgium. Ce chiffre
traduit simplement l’adaptation des entreprises à
leurs marchés : en France, l’aménagement des autoroutes a généré beaucoup d’activité jusqu’en 1985 ;
cela n’a pas été le cas en Belgique, qui est un petit
pays où ce type de travaux s’est achevé dans les
années 1970. La nécessité faisant loi, voilà plus de 25
ans que nous nous sommes tournés vers les planchers
précontraints et que nous avons noué des contacts
avec des bureaux d’études très actifs. Nos premières
réalisations ont été des immeubles de bureaux en Belgique et au Luxembourg (bureaux pour la Fortis
Banque, aéroport de Bruxelles-National, Institut sociopédagogique et hôpitaux, parkings et centres commerciaux, immeubles de bureaux en open space, etc).
Pour autant, nous rencontrons les mêmes freins que la
France à tous les niveaux de la chaîne. Un handicap
supplémentaire, en France, tient au développement
très important de la préfabrication et à la part de marché de cette technique dans les parkings et les bâtiments à faible portée. »
Grande-Bretagne :
la réglementation change tout
sur la Belgique, où Edouard Henrard (voir encadré ci-dessus) travaille de longue date avec un
bureau d’études. » D’ici l’entrée en
vigueur de la nouvelle réglementation, ce département bénéficiera
aussi du savoir-faire en calcul de
deux ingénieurs spécialisés. Dans
ce domaine, l’appui à l’équipe française viendra d’outre-Manche, où
les Britanniques travaillent d’après
un règlement (le British Standard)
proche de l’Eurocode et se sont
engagés à apporter conseil et
accompagnement dans le choix et
l’utilisation d’un logiciel de calcul.
Comment expliquez-vous le succès des planchers précontraints
en Grande-Bretagne ? Est-ce un
phénomène récent ?
PATRICK NAGLE. – Il y a encore 10 ans,
nous devions démarcher les architectes et les ingénieurs-conseils
comme vous semblez devoir le faire
en France avec vos partenaires pour
les convaincre des avantages de la
précontrainte de planchers. Ces
temps sont révolus, et depuis la fin
des années 1990, la tendance a
changé et les mentalités aussi.
Aujourd’hui, c’est nous qui sommes
sollicités pour chiffrer des solutions
qui intègrent la précontrainte dès la
conception. Les dossiers nous arrivent sous la forme d’avant-projets
(configuration de la dalle, épaisseur,
charges) à finaliser, ce que fait notre
bureau d’études. Ce succès est le
fruit du travail entrepris de longue
date par Freyssinet Ltd et d’autres
sociétés ou ingénieurs-conseils
pour changer les mentalités et la
culture au Royaume-Uni, et il a pris
du temps. Autre explication, liée à
un phénomène plus récent, l’augmentation du prix de l’acier, associée à l’intervention d’équipes
réduites, ont encore renforcé l’attrait de la précontrainte. J’ajouterai
aussi le gain de temps sur chantier
par rapport à une solution en béton
armé, qui représente autant d’économie pour l’entreprise générale, et
le gain de place qu’offrent les plan-
chers précontraints. En effet, dans
une même « enveloppe », le designer
peut prévoir des étages en plus.
Pour finir je dirais que le succès a été
dopé par l’augmentation moyenne
de la hauteur des immeubles. En
2004, à Manchester, Freyssinet Ltd a
réalisé 31 350 m2 de planchers précontraints pour un immeuble de
47 étages, culminant à 170 m, qui
abritera l’hôtel Hilton de Deansgate.
Est-ce que la réglementation britannique est favorable à cette
technique ?
PAUL BOTTOMLEY. – L’obligation que
vous avez en France de devoir utiliser un minimum d’acier passif qui
est plutôt un maximum n’existe pas
en Grande-Bretagne. Ici, les règles
pour la conception des planchers
précontraints sont définies par la
norme BS8110 (British Standard),
complétée par le rapport technique
n° 43 édité par la Concrete Society.
Ces recommandations sont en effet
très favorables à la technique puisqu’elles permettent de réduire
▼
▼
Dans les 20 dernières années, le volume de production
annuel des planchers précontraints outre-Manche
est passé de 20 000 m2 à 1,3 million de mètres carrés.
Au terme d’un exercice 2005 particulièrement riche en
réalisations en Angleterre et en Irlande, Patrick Nagle,
le directeur général de la filiale britannique Freyssinet Ltd,
et Paul Bottomley, le directeur technique et des ventes,
ont répondu à trois questions pour Sols & Structures.
Second semestre 2005 Sols & Structures 13
D O S S I E R
PRÉCONTRAINTE DE PLANCHERS
2
1
3
1. 72 000 m2 de dalles précontraintes ont été
réalisés pour la station d’épuration de Neder-overHeembeek à Vilvorde (Belgique).
2. Tour de la Banque Nationale à Abu Dhabi
(Émirats arabes unis).
3. En plein centre de Londres (Royaume-Uni),
l’ensemble de bureaux de prestige Esso Glen totalise
50 000 m2 de planchers précontraints.
4. Un parking sans planchers précontraints, avec sa forêt
de colonnes et ses espaces de stationnement restreints.
5. Le parking de l’aéroport Atatürk d’Istanbul (Turquie),
conçu avec des dalles précontraintes, offre d’importants
dégagements.
6. La précontrainte a été utilisée pour l’hémicycle
du Parlement européen de Strasbourg (1998) afin
de limiter la hauteur de la structure (épaisseur réduite
des planchers), de donner une stabilité et un
comportement monolithique résistant aux séismes
à l’ensemble et d’optimiser les portées entre voiles.
7. Le dallage précontraint employé pour le nouveau
centre d’exposition de Londres, baptisé ExCel,
offre au bâtiment une capacité de charge élevée.
4
5
«Ce qui fait la force de Freyssinet Ltd,
c’est sa grande expertise et son bureau d’études.»
14 Sols & Structures Second semestre 2005
DOSSIER
6
▼
▼
les armatures conventionnelles
au minimum. Aucun pourcentage
d’acier passif n’est imposé : en pratique, nous pouvons supprimer
tous les aciers passifs en partie
supérieure et la plupart en partie
inférieure. C’est tout à fait différent
des usages français… À côté de cela,
ce qui fait la force de Freyssinet Ltd
dans ce domaine est sa grande
expertise et son bureau d’études.
Dans la pratique, comment s’organise votre intervention sur les
chantiers, en particulier avec l’entreprise chargée du gros œuvre ?
P. N. – Parfois, surtout en Irlande,
nous intervenons auprès de l’entreprise générale, mais, le plus souvent, notre client est justement l’entreprise de gros œuvre, qui est chargée des coffrages, des armatures et
du bétonnage. C’est avec elle que
nous travaillons pour la réalisation
des dalles. À la différence de la
France, où l’on réalise plutôt de
petites surfaces en rotations quotidiennes, nous travaillons sur des
surfaces de 500 m2 avec un cycle de
8 à 10 jours. Notre rôle consiste à
installer les éléments de précontrainte, à effectuer la mise en
tension des torons et leur injection
au coulis de ciment. La technique
n’a pas bouleversé l’organisation
des chantiers, car nous sommes
relativement autonomes par rapport aux autres opérations. C’est
nous qui nous adaptons, et c’est
pourquoi les entreprises de gros
œuvre font appel à nous.
7
Émirats : une technique
adaptée à la demande
Dans les Émirats arabes unis, la précontrainte de
planchers est couramment utilisée depuis les années
1990. Khalil Doghri, directeur général de Freyssinet
Middle East à Dubaï, et Khalid Rabadi, responsable de la
division précontrainte de bâtiment, expliquent pourquoi.
Quelles sont dans les grandes
lignes les données de l’activité
planchers précontraints
de Freyssinet Middle East ?
KHALIL DOGHRI. – La technique,
limitée à la précontrainte adhérente, a démarré dans la zone dans
les années 1990 après avoir été
introduite par les Australiens. Elle
est très utilisée aujourd’hui dans
les émirats et en particulier à
Dubaï, qui connaît un véritable
boom dans le domaine de la construction (on y construit la plus
haute tour du monde). La précontrainte de planchers fait partie
de l’offre de nombreuses entreprises, dont certaines venues d’Asie,
d’Australie, d’Inde, etc., et y compris d’une ou deux entreprises
générales qui en ont acquis le
savoir-faire pour des réalisations
de moindre importance.
Comment expliquez-vous
ce succès ?
K. D. – Les constructions présentant des portées supérieures à 7 m
sont de plus en plus souvent proposées par les architectes pour
leur meilleure commodité en
terme d’exploitation de l’espace et
d’aménagement. Or c’est exactement le type de portée qu’autorise
notre technique, qui apporte
beaucoup d’autres avantages :
diminution de l’épaisseur des
planchers, suppression des retombées de poutres, gain sur la hauteur du bâtiment, facilité d’aménagement des équipements de climatisation, etc. Pour les entreprises de gros œuvre aussi la technique est intéressante puisqu’elle
leur permet de construire plus
vite, en utilisant moins d’acier et à
moindre coût. En ce qui concerne
la diffusion de la technique, nous
sommes dans une situation inverse de celle de la France mais
pour la même raison : le poids des
habitudes, la culture des ingénieurs, l’art de construire des
entreprises ont assuré le développement de la précontrainte dans
les planchers de bâtiment.
Comment s’organise votre
collaboration avec
les entreprises générales ?
KHALID RABADI . – En amont des
projets, notre bureau de design
(bureau d’études) étudie pour les
entreprises des solutions à proposer et quantifie les économies
réalisables. Ces solutions optimisées représentent 50 à 60 % des
contrats que nous traitons.
Lorsque l’entreprise a emporté
l’affaire, nous fournissons l’assistance à la mise en œuvre et les
matériaux : câbles, gaines, ancrages, etc. Nos chefs de chantier
supervisent les ouvriers de l’entreprise générale qui mettent en
place la précontrainte, mais nous
avons la responsabilité des travaux
et sommes présents au moment
du bétonnage. Au-delà de la technique, nous mettons en avant une
qualité de service qui ne fait qu’un
avec la qualité technique et la
garantie apportée sur les travaux.
Dans la pratique, cela suppose une
organisation sans faille, de façon à
fournir les matériaux au moment
voulu et à articuler nos interventions avec celles du gros œuvre, ce
que tous les fournisseurs n’ont pas
la capacité de faire. Sans doute
pourrions-nous encore améliorer
notre maîtrise de ce service et
notre compétitivité en mettant
davantage en commun nos expériences à l’échelle du Groupe. ■
Second semestre 2005 Sols & Structures 15
R É A L I S A T I O N S
STRUCTURES/PONT DE KANNE
Une première
pour le Cohestrand
Spécialement
développé par
Freyssinet pour
répondre aux
contraintes des
câbles porteurs
des ponts
suspendus, le
toron Cohestrand
est mis en œuvre
pour la première
fois à l’échelle
industrielle sur
le pont de Kanne,
en Belgique.
UVERT À LA NAVIGATION EN
1939 et long de 129 km, le
canal Albert, qui relie Anvers à
Liège, supporte aujourd’hui plus
d’un tiers du trafic du réseau navigable belge. Pourtant, dans la province du Limbourg, en Flandre,
une partie de l’ouvrage n’est toujours pas accessible aux convois
poussés de 9 000 t qui sont devenus le standard en Europe. D’importants travaux d’élargissement
ont donc été lancés pour moderniser cet axe stratégique.
Dans la ville de Kanne, au sudouest de Maastricht (Hollande), la
mise au gabarit du canal a conduit
à remplacer le pont bow-string
existant par un nouvel ouvrage.
« La solution du pont suspendu a
été choisie pour des considérations architecturales et pour
conserver un gabarit fluvial élevé
sans devoir réaliser des rampes
d’accès trop pentues, indique
O
16 Sols & Structures Second semestre 2005
Claude Mortier, le directeur de
Freyssinet Belgium. C’est le premier ouvrage de ce type qui est
construit en Belgique depuis les
années 1960. Toutefois, le maître
d’ouvrage a porté une attention
toute particulière à la durabilité
des câbles de suspension, qu’il
voulait comparable à celle des
câbles de haubans, ce qui supposait notamment de garantir la
continuité des barrières anticorrosion au travers des colliers. »
Deux câbles de 75 torons
Pour répondre à cette exigence,
c’est le système Cohestrand de
Freyssinet (voir ci-dessous) qui a
été choisi. « Ce chantier en est
d’ailleurs la première mise en
œuvre à l’échelle industrielle sur un
pont suspendu, explique Benoît
Lecinq, le directeur technique de
Freyssinet, puisque jusqu’alors seul
un pont prototype de 88 m de portée avec des câbles de suspension
principaux à 7 torons avait été
construit à Chartrouse, en Camargue, sur une propriété privée. »
Métallique, le nouveau pont comprend une travée principale de 96,20
m de long et deux travées latérales
de 14,80 m. Des viaducs d’accès en
structure mixte acier-béton encadrent l’ouvrage. Le tablier, de 21 m
Composition du toron
Cohestrand
Élément principal en traction. Toron de 7 fils, d’un diamètre
nominal de 15,70 mm, présentant une résistance à la rupture
de 1 860 MPa et une résistance à la fatigue de 300 MPa sur
2 millions de cycles.
Protection contre la corrosion interne. Galvanisation à chaud,
suivant la norme NF A 35-035.
Protection contre la corrosion externe : polyéthylène à haute densité (PEHD noir, classe PE 80 ou PE 100) de 1,50 mm d’épaisseur, extrudé sur le toron et formulé pour offrir une excellente
résistance au vieillissement.
Garnissage liant : composé d’une résine polybutadiène enveloppant l’ensemble des fils, y compris le fil central, et d’un élément
assurant l’adhérence sur le polyéthylène (ce composé liant est un
produit hydrophobe, résistant à la vapeur d’eau et à l’oxygène et
il est capable de transférer les efforts de compression [bridage]
et de cisaillement [force tangentielle du collier de suspente] du
polyéthylène aux fils d’acier).
de large, supporte deux voies de
circulation automobile situées
entre les plans des suspentes et
deux pistes réservées aux cycles et
aux piétons aménagées à l’extérieur. De part et d’autre, les câbles
porteurs, constitués chacun de
75 torons, sont supportés par des
mâts cylindriques hauts de 25 m
(16 m au-dessus du tablier).
Une gaine protectrice
Sur chacun des câbles, 24 suspentes espacées de 3,70 m supportent
le tablier. Entre les colliers, une
gaine externe en PEHD blanc spécialement conçue pour protéger
les torons contre l’effet du rayonnement ultraviolet et les agressions mécaniques recouvre le
câble porteur. « Chaque suspente
se compose de 5 monotorons
T15,7 également logés dans une
gaine externe en PEHD blanc et
peut être assimilée à un câble de
hauban Freyssinet », ajoute Benoît
Lecinq. Au niveau du collier, l’ancrage supérieur de la suspente est
assuré par une chape articulée, et
RÉALISATIONS
Les raisons du choix
au niveau inférieur il se fait sur un
tube supportant le tablier.
La mise en place de la suspension
aura été l’autre particularité du
chantier, puisqu’elle est intervenue en phase finale de l’exécution.
Préfabriqués sur le tablier, soutenu
par un appareillage temporaire, les
câbles équipés de leurs colliers ont
été mis en place sur les pylônes en
deux temps : à l’aide d’une grue
pour la première extrémité puis
■
par hissage pour la seconde.
▼
▼ ▼ ▼
▼
▼
INTERVENANTS
Maître d’ouvrage: Ministerie
van de Vlaamse Gemeenschap
Departement Leefmilieu en
Infrastructuur Afdeling Maas
en Albertkanaal.
Entreprise générale: THV
Herbosch Kiere Antwerpse
Bouwwerken - Louis Duchêne.
Bureau d’études: IV-INFRA.
Bureau de contrôle: Seco.
Construction métallique:
Victor Buyck Steel Construction.
Entreprise spécialisée:
Freyssinet Belgium et
Freyssinet.
« L’exigence de durabilité pour les câbles principaux a naturellement conduit à choisir le Cohestrand, explique Benoît Lecinq, le directeur technique de Freyssinet, car ce câble a précisément
été développé par Freyssinet à la fin des années
1990 pour résister aux forces transversales de bridage et aux forces longitudinales de glissement et
préserver ainsi la continuité de la protection
contre la corrosion au droit des colliers des
suspentes des ponts suspendus ou des selles de
déviation dans le cas de ponts haubanés.
Comme les torons d’un câble de hauban, dont la
cire pétrolière est ici remplacée par une résine
spéciale, les torons du Cohestrand bénéficient
d’une triple barrière de protection – galvanisation,
interstices interfils et entre fils et gaine remplis
par un polymère adhérisant, gaine PEHD extrudée
et adhérisée au toron –, dont la qualité, l’homogénéité et la fiabilité sont le fruit de méthodes industrielles. Et comme les câbles de haubans à torons
parallèles, ceux du Cohestrand possèdent à la
conception un potentiel de vie de 100 ans. Un
essai en vraie grandeur a d’ailleurs été réalisé sur
un tronçon du câble principal pour vérifier la résistance au glissement du collier. Mené en août
2004 dans le laboratoire de Freyssinet, il a prouvé
que le collier était capable de résister à une force
longitudinale dépassant 1 200 kN avant tout glissement. »
Prix de l’innovation VINCI 2005 :
le grand prix pour Freyssinet
Le 5 décembre 2005, lors du palmarès final
du Prix de l’Innovation VINCI 2005, Antoine
Zacharias, président-directeur général de
VINCI, a remis le grand prix à Benoît Lecinq
(directeur technique de Freyssinet), Sébastien Petit (ingénieur au sein de la cellule
Structures câblées) et Ivica Zivanovic (responsable développement de produit) pour le
système de câbles de pont suspendu en
Cohestrand utilisé sur le pont de Kanne.
Outre l’innovation technique, le jury a apprécié « le niveau d’excellence technologique
atteint par les équipes de Freyssinet avec ce
produit. »
Second semestre 2005 Sols & Structures 17
R É
E A L I S A T I O N S
789 km d’armatures
BABANE, LA CAPITALE DU
SWAZILAND, un royaume d’à
peine 17 300 km2 enclavé entre l’Afrique du Sud à l’ouest et le Mozambique à l’est, est desservie par deux
autoroutes internationales, venant
l’une du sud-est depuis Manzini et
l’autre du nord-ouest depuis la ville
frontalière de Ngwenya. Tandis que
la première se prolonge jusqu’aux
portes de la ville, la seconde s’interrompt à une dizaine de kilomètres,
où elle rejoint une ancienne autoroute (dénommée MR3 Corridor)
M
18 Sols & Structures Second semestre 2005
longue de 5 km, en cours de modernisation. Pour créer une liaison
entre ces deux axes sans scinder la
ville en deux, les autorités du pays
ont opté pour une solution de
contournement dont le chantier a
commencé en 2004. « Nous sommes intervenus très en amont, dès
septembre 2002, dans les projets de
contournement de Mbabane et de
modernisation de la route MR3 »,
précise Andrew Smith, le directeur
de la filiale sud-africaine Reinforced Earth. Les réponses techniques
Répartis à la fois sur le tronçon
MR3 et le contournement de la
capitale, 14 murs de soutènement
(totalisant 5 500 m2), 12 culées porteuses et 4 culées mixtes pour huit
ponts (5 000 m2) et 4 murs en terrasses – Mangwaneni (9 500 m2),
Qabalembadada (8 500 m2), Esitebeni (4 500 m2) ainsi qu’un mur servant de bretelle d’accès à Mangwaneni (3 000 m2) – doivent être construits d’ici à 2007. « Les murs en terrasses supportant le tracé autoroutier constituaient une solution
variante des ponts poussés dont les
INTERVENANTS
▼
de l’entreprise ont de toute évidence séduit et convaincu, car
deux ans plus tard Reinforced Earth
signait avec WBHO, l’entreprise
générale chargée du programme,
l’un de ses plus importants contrats, portant sur la conception et la
fourniture de 36 000 m2 d’ouvrages
en Terre armée.
▼
Au cœur du Swaziland,
en Afrique australe,
Reinforced Earth a
conçu et assure la fourniture
des matériaux des 25 ouvrages
en Terre armée de la liaison
de contournement de la capitale.
▼
Un contrat record
de 36 000 m2 de Terre armée
▼
SOLS/CONTOURNEMENT DE MBABANE
portées auraient atteint entre 30 et
40 m de long et nécessitaient des
piles de 50 à 60 m de haut, indique
Andrew Smith. Pour les rampes
d’accès de Mangwaneni, la Terre
armée s’est imposée comme la
meilleure solution technique pour
contenir un remblai de 35 m de
haut. »
Un même schéma a été adopté pour
tous les murs : des terrasses de 3 m
de haut en retrait chacune de 2 m, à
l’exception du mur d’Esitebeni
(pour lequel il fallait prévoir le passage d’une route de service) et celui
de Qabalembadada, beaucoup plus
haut. Sur chaque ouvrage, un remblai identique composé de granite
altéré avec peu de fines est mis en
place. Les écailles, de type cruciforme TerraClass, sont ancrées par
des armatures HAR (haute adhérence renforcée) de 45 mm de large,
5 mm d’épaisseur et d’une longueur
variant de 4 à 22 m. « Tous les matériaux doivent être livrés avant la fin
2005, ce qui représente un total
de 1 735 t d’acier et l’équivalent de
789 km pour les armatures »,
■
conclut Andrew Smith.
Maître d’ouvrage : ministère
des Travaux publics et des
Transports du Swaziland.
Maître d’œuvre : Groupement
BCEOM/Otieno Odungo &
Partners.
Entreprise générale :
WBHO Afrique du Sud.
Entreprise spécialisée :
Reinforced Earth.
RÉALISATIONS
INTERVENANTS
▼
Mondragon (Vaucluse), où doit être
prochainement édifiée une usine
spécialisée dans la transformation
de boues d’élevage en compost.
« C’est un système de process complexe qui exigeait le parfait contrôle
des tassements absolus et différentiels, en particulier sur la zone de
2 500 m2 où sera construit un radier
devant supporter des charges de
6 t/m2 », précise Rémi Chatte, ingénieur chez Ménard Soltraitement.
Pour traiter le sol, composé de
limons et d’argile sur 6 m de profondeur, 980 colonnes ballastées
(5 500 m) ont été mises en œuvre
selon une maille carrée variant de
2 à 2,50 m de côté. Avec une
cadence de production record de
500 m par jour (contre 250 m avec
Maître d’ouvrage : Société
de distribution d’eau
intercommunale.
Maître d’œuvre : Safege
environnement.
Entreprise générale :
groupement Spie-Batignolles
Sud-Est - Mathis Screg Sud-Est.
Entreprise spécialisée :
Ménard Soltraitement.
STRUCTURES/TOURS MIRAGE
57 300 m2 de planchers
précontraints au Mexique
U CŒUR DE LA LOMA, une zone résidentielle du quartier de Santa Fe,
à Mexico, a été construit récemment un ensemble immobilier totalisant
235 appartements sur 15 000 m2. Pour optimiser la surface habitable et alléger la structure de trois bâtiments de 17 étages édifiés sur trois niveaux de
parking souterrain, les tours Mirage,
l’architecte José Luis Camba CastaINTERVENANTS
ñeda a retenu la solution des dalles
Maître d’ouvrage :
précontraintes. 57 300 m2 de planCelta Bienes Raices, SA de CV.
chers précontraints ont ainsi été réaliMaître d’œuvre : José Luis
Camba Castañeda.
sés au total, mettant en œuvre 160 t de
Entreprise spécialisée :
monotorons extrudés fournis et
Freyssinet de México.
installés par Freyssinet de México. ■
▼
A
▼
traitement et Enteco sous le nom
de code E600 ne manquent pas. Sur
le terrain, elle vient d’être employée
pour la deuxième fois, pour consolider un terrain de 5 700 m2 situé à
▼
LUS PUISSANTE, PLUS RAPIDE, PLUS EFFICACE… Les
« plus » de la nouvelle machine à
colonnes ballastées développée
conjointement par Ménard Sol-
P
▼
Plus performante, la nouvelle grue de Ménard
Soltraitement permet de redimensionner à la hausse
les colonnes ballastées. Démonstration à Mondragon.
▼
Des colonnes ballastées
nouvelle génération
une machine classique), les travaux réalisés en un seul poste de
quatre personnes n’ont duré que
quatre semaines. Les avantages de
cette nouvelle machine ne s’arrêtent pas là puisqu’elle permet de
fonder les colonnes ballastées jusqu’à 16 m de profondeur et que la
poussée qu’elle délivre en prenant
appui sur ses patins arrière atteint
35 t (25 t pour les modèles classiques), améliorant ainsi la qualité
des colonnes ballastées (leur résistance en pointe, testée au pénétromètre statique, oscille entre 20 et
30 MPa). « Nous avons même établi un record validé par un huissier
sur le chantier test précédent en
enregistrant une poussée de 38 t, »
■
conclut Rémi Chatte.
▼
SOLS/PLATE-FORME DE MONDRAGON
Second semestre 2005 Sols & Structures 19
R É
E A L I S A T I O N S
STRUCTURES/ENCEINTES DE CONFINEMENT NUCLÉAIRES
Une expertise mondialement reconnue
Spécialiste de la précontrainte
des enceintes de confinement
des centrales nucléaires, Freyssinet
en a assuré depuis plus de 30 ans
l’installation sur une centaine
de projets dans 13 pays. Aujourd’hui,
l’entreprise intervient sur plusieurs
programmes d’envergure.
2
1. Construction du radier de l’enceinte de confinement du
nouveau réacteur européen EPR à Olkiluoto. 2. Local d’ancrage
de la précontrainte verticale d’une enceinte de confinement en
Chine.
1
ANS L’ÉTAT DE TAMIL NADU,
dans le sud de l’Inde, deux
réacteurs nucléaires de type VVER
1000, de conception russe, sont en
cours d’installation près de la ville
de Trivandrum, sur le site de
Kudankulam. Pour chacune des
deux enceintes de confinement,
composées d’une paroi en béton
précontraint de 1 200 mm d’épaisseur renforcée par un liner d’étanchéité métallique intérieur de
6 mm, Freyssinet a mis en œuvre
60 câbles de précontrainte verticaux en U inversés, 53 câbles horizontaux bouclés sur deux nervures
et 15 câbles horizontaux bouclés
sur le dôme, tous constitués de faisceaux de 55 torons gainés graissés,
D
20 Sols & Structures Second semestre 2005
injectés au coulis de ciment avant
tension. « 2 713 t d’acier et 514
ancrages 55C15 ont ainsi été mis en
place », indique Jean-Lucien Mongauze, ingénieur d’affaires chez
Freyssinet. Tous les torons sont
enfilés un par un dans une gaine
souple pour les câbles horizontaux
et dans des tubes rigides pour la
précontrainte verticale. S’agissant
de précontrainte non adhérente,
des opérations de pesage, retension
ou de remplacement peuvent être
effectuées ultérieurement si nécessaire.
En Chine, Freyssinet vient de terminer l’installation de la précontrainte des deux enceintes de
confinement de la centrale de Tian-
wan, située près de la ville de Lianyungang dans la province du
Jiangsu. Freyssinet apporte aussi
son concours à la réalisation de
deux centrales nucléaires, dénommées Ling-Ao phase II et Extension
de Qinshan phase II, en fournissant
et en installant la précontrainte des
enceintes de confinement (37 m de
diamètre et 56,70 m de haut). La
première est une extension de la
centrale Ling-Ao phase I (ellemême extension de la centrale de
Daya Bay), construite dans la province du Guandong, au sud de
Shenzhen entre 1997 à 2002 et
équipée de deux réacteurs PWR
de 900 MW. Le système de précontrainte mis en œuvre se compose de 176 câbles de dôme 19T16,
224 câbles horizontaux du même
type et 145 câbles verticaux 37T16,
soit 2 506 t de torons, 1 600 ancra-
ges 19K16 et 580 ancrages 37K16.
Le second projet, Qinshan phase II,
porte sur l’agrandissement de la
centrale de Qinshan II qui a été
construite entre 1996 et 2002.
D’une puissance moins élevée que
Ling-Ao, avec une capacité de production électrique de 600 MW,
cette centrale a été en grande partie
conçue par les ingénieurs chinois.
Pour les enceintes de confinement,
174 câbles de dôme 19T16, 199 câbles horizontaux 19T16 et 144 câbles verticaux 37T16 sont mis en
place par l’entreprise générale avec
l’assistance technique de Freyssinet.
En Europe, c’est en Finlande que
Freyssinet intervient, dans le projet
de construction du nouveau réacteur EPR (European Pressure Reactor) sur le site d’Olkiluoto. Programme d’exception, il requiert,
pour la protection du réacteur, une
RÉALISATIONS
« L’enceinte de confinement est
l’ultime barrière en cas d’accident », rappelle Jean-Lucien Mongauze. Dès lors, sa construction et
la mise en œuvre de la précontrainte sont une affaire de spécialiste, répondant à des exigences de
qualité drastiques et nécessitant
des câbles de forte puissance.
Depuis ses premières interventions pour le programme nucléaire
français avec EDF dans les années
1970, Freyssinet n’a eu de cesse
d’améliorer son système de précontrainte en développant notamment de nouveaux coulis d’injection et en améliorant l’étanchéité
Sur les deux enceintes nucléaires construites à Kudankulam
(Inde), 256 câbles de précontraintes ont été mis en place.
SOLS/PLATE-FORME DE CALARASI
Un rendement record
OUR CONSTRUIRE sa nouvelle
usine de fabrication de verre
plat, un projet comportant notamment un entrepôt de stockage de
21 500 m2 devant supporter une
surcharge d’exploitation de 8 t/m2,
Saint-Gobain a choisi la ville de
Calarasi, à une centaine de kilomètres à l’est de Bucarest, un site
où les conditions de sol (lœss compressible affaissable et argile
molle) et le risque sismique imposaient une consolidation. Au projet initial de plancher porté sur
pieux a finalement été préférée la
solution de Ménard Soltraitement
consistant à mettre en œuvre un
dallage traditionnel de 25 cm
d’épaisseur reposant sur un sol
consolidé par un réseau de CMC
(colonnes à module contrôlé) par
l’intermédiaire d’un matelas de
répartition en grave de 60 cm d’épaisseur. « Avec cette solution,
nous pouvions garantir un tassement absolu d’environ 3 cm et un
tassement différentiel inférieur à
1/500° », indique Philippe Liausu,
le directeur général de Ménard
Soltraitement. Pour effectuer les
travaux dans des délais très serrés
sans s’exposer à des pénalités de
retard prohibitives, l’entreprise a
P
En juillet et août,
les deux ateliers mobilisés ont
consolidé la plate-forme qui
accueillera la nouvelle usine
de Saint-Gobain en Roumanie.
mobilisé en juillet et août derniers
deux ateliers de CMC et réalisé
3 900 CMC de 360 mm de diamètre
(l’équivalent de 65 000 ml) selon
une maille carrée de 2,25 m à une
profondeur moyenne de 17 m. Le
rythme très soutenu a permis d’atteindre un record de production
de 1 740 ml de colonnes pour un
atelier travaillant en un poste de
12 heures, soit environ 200 m3 de
mortier. « Nous avons aussi dû utiliser trois centrales à béton pour
pouvoir produire les 8 000 m3 de
mortier dont nous avions besoin »,
ajoute Philippe Liausu. Cette
mobilisation a porté ses fruits :
l’entreprise a livré ses travaux avec
■
trois jours d’avance.
INTERVENANTS
▼
Une offre de réalisation
et de contrôle
et la rigidité des conduits par l’utilisation de tubes rigides ductiles
pour les parties verticales ou à
forte courbure ainsi que de manchons thermo-rétractables et de
raccords d’injection. Aujourd’hui,
l’offre de Freyssinet se compose de
plusieurs types de précontraintes,
choisies en fonction du cahier des
charges de maintenance, de remplacement et de durée de vie des
centrales.
En complément de ces prestations
de réalisation, Freyssinet propose à
ses clients un contrôle et un suivi de
la précontrainte pendant et après
les travaux. « Nous disposons de
différents systèmes de mesure, précise Jean-Lucien Mongauze. Dans
certains cas, en plus des extensomètres à cordes vibrantes qui permettent de connaître l’état des contraintes dans le béton, nous instrumentons quelques câbles de
chaque type avec des dynamomètres. Dans d’autres cas, nous avons
en plus la possibilité de peser tous
les câbles par la méthode du lift-off
et de contrôler la présence d’une
éventuelle corrosion en détendant
et en examinant quelques câbles
lors des arrêts pour maintenance
de la centrale. Freyssinet propose
aussi l’étude et la fourniture des
nacelles et portiques permettant
l’accès aux câbles pour leur installation et leur contrôle durant la vie
■
de la centrale.
▼ ▼ ▼
double coque hors norme comprenant une coque de protection
contre les chutes d’avion de
1 800 mm d’épaisseur recouvrant
tout l’îlot nucléaire ainsi qu’une
enceinte interne de 1 300 mm d’épaisseur avec, sur la face interne,
un liner métallique de 6 mm assurant l’étanchéité. Intervenant pour
le compte de Framatome, Freyssinet fournit une prestation clés en
main pour la fourniture et l’installation de la précontrainte de l’enceinte interne de confinement.
Ainsi, 104 câbles gamma 54T16,
119 câbles horizontaux 54T16 et 47
câbles verticaux 54T16 sont installés, soit un total de 2 050 t de torons
et 540 ancrages 55C15.
Maître d’ouvrage : SaintGobain.
Entreprise générale : Hervé.
Bureau de contrôle : Socotec.
Entreprise spécialisée :
Ménard Soltraitement.
Second semestre 2005 Sols & Structures 21
R É
E A L I S A T I O N S
SOLS/PLATE-FORME DE KWANG YANG
Consolidation
atmosphérique
sur 350 000 m2
À Kwang Yang (Corée du
Sud), le procédé Menard
Vacuum permet de consolider
des terrains gagnés sur la mer.
ES AUTORITÉS SUD-CORÉENNES ont décidé de faire du
port de Kwang Yang, situé dans le
sud du pays, près de Yosu, l’une
des zones portuaires les plus dynamiques d’Asie, ce qui supposait
d’augmenter la capacité de stockage de conteneurs et le nombre
de quais de déchargement du site.
Depuis plusieurs années, des travaux titanesques de remblaiement
de la mer y ont donc été entrepris :
l’opération consiste à remplir, sur
le fond marin constitué d’argile
marine molle, d’immenses casiers
formés par des digues en remblai
rocheux avec de l’argile draguée ;
le nez de quai est quant à lui constitué de caissons en béton immergés du côté mer. La résistance des
L
22 Sols & Structures Second semestre 2005
terrains ainsi obtenus se révélant
très médiocre, une consolidation
s’imposait. « La solution de traitement par consolidation atmosphérique (procédé Menard Vacuum)
que nous avons proposée a été
retenue en 2003 pour le traitement
d’une première plate-forme de
295 000 m2 (lot 3-1) qui vient d’être
livrée, indique Daniel Berthier, le
vice-président de Sangjee Menard,
et l’entreprise vient de démarrer les
travaux d’une seconde zone de
55 000 m2 (lot 3-2). »
La mise en œuvre du procédé comprend plusieurs étapes. Dans le cas
du lot 3-2, les dépôts argileux sousmarins ont une épaisseur d’environ
15 m et sont surmontés par les remblais hydrauliques de dragage jus-
qu’à la cote + 8,50 ; il s’agit donc au
total de 25 m d’argile très molle, gorgée d’eau, sur laquelle est déroulé un
géotextile. Celui-ci est ensuite recouvert d’un matelas sableux drainant
puis d’une couche de tout-venant.
Un réseau de drains
« C’est à ce moment que Sangjee
Menard entre en jeu pour installer
des drains verticaux cylindriques
dans le sol selon une maille carrée
de 1 m de côté », explique Daniel
Berthier. À partir de juin 2005,
55 000 drains (1 300 000 m), enfoncés à une profondeur de 26 m sous
terre, ont été mis en place en à peine
un mois et demi, grâce à la mobilisation de deux ateliers de pose et à
raison de 12 000 m par jour et par
machine. Subissant la pression du
remblai (et, plus tard, la dépression
créée par le pompage), l’eau emprisonnée dans l’argile reflue vers la
couche de sable supérieure où elle
est captée par un système de drains
horizontaux eux-mêmes reliés à des
pompes.
Afin de renforcer l’imperméabilité
du système et en particulier de
contrecarrer l’effet néfaste des lentilles de sable dans l’argile de dragage, un mur en pieux sécants a été
réalisé sur tout le pourtour, en
mixant le sol en place avec un coulis bentonite-ciment. Des tôles d’acier interconnectées ont en outre
été fichées dans la partie supérieure
du mur afin d’en améliorer l’efficacité. Une membrane en PEHD de
1,50 mm d’épaisseur, scellée dans
l’argile des tranchées creusées audessus du mur et recouvrant la totalité du remblai, est venue compléter
l’installation. Puis le pompage est
amorcé, après une minutieuse vérification de l’étanchéité du système.
Au fur et à mesure que les pompes
créent le vide (vacuum) sous la
membrane et évacuent l’eau du sol,
le terrain se restructure en se tassant. Ce travail en sous-sol est complété en surface par l’effet de surcharge d’un remblai apporté audessus de la membrane.
Sur le lot qui vient d’être mis en
chantier, un tassement de 7 m est
attendu en quelque 12 mois, avec
un tassement résiduel, garanti
sous 10 ans, de 10 cm en consolidation primaire sous une charge
■
de service de 5 t/m2.
Le réseau souterrain de 1 300 km de drains relié à des pompes va
permettre de restructurer le sol en 12 mois.
RÉALISATIONS
STRUCTURES/VIADUC DE LA SIOULE
1 200 t de précontraintes multiples
INTERVENANTS
▼
D
1 200 tonnes d’acier
Pour le tablier, le groupement
d’entreprises Campenon BernardDodin (VINCI Construction) a
choisi la méthode de construction
par encorbellements successifs
avec voussoirs coulés en place et a
confié la précontrainte à Freyssinet. « On devrait plus précisément
dire “les” précontraintes, rectifie
Alain Ghenassia, le directeur de
Freyssinet région Rhône-Alpes.
Celles-ci utilisent toutes notre système C et représentent un total de
1 200 t d’acier. »
Chronologiquement, une précontrainte transversale injectée au coulis de ciment a d’abord été appliquée dans le hourdis inférieur des
voussoirs sur pile (eux-mêmes
le caisson pour reprendre les
efforts d’exploitation induits à la
structure. Insérés dans une gaine
noire en PEHD injectée à la cire
pétrolière selon les recommandations de la CIP (Commission interministérielle de la précontrainte),
ces derniers pourront être retendus, voire individuellement remplacés si nécessaire.
Après 36 mois de travaux pour le
génie civil, le viaduc sera ouvert au
■
trafic au début 2006.
▼ ▼ ▼ ▼
ANS LE PARC NATUREL RÉGIONAL DES VOLCANS D’AUVERGNE, entre les communes de
Bromont-Lamothe et de SaintOurs-les-Roches, a pris fin en septembre dernier la construction
du viaduc de la Sioule, sur l’A89
(Clermont-Ferrand – Bordeaux).
Conçu par la Société d’études et de
calculs en ouvrages d’art (Secoa) et
l’architecte Berdj Mikaelian, l’ouvrage se compose d’un caisson
unique en béton dont la hauteur
varie de 5,50 m en clé de voûte à
10 m au droit des piles. Ses huit
travées, dont les deux centrales
sont longues de 192 m, reposent
sur des piles creuses en béton
armé dont la plus haute atteint
135 m.
Le tablier abrite une
double précontrainte :
l’une solidarisant les
voussoirs de part et
d’autre des piles, l’autre
supportant les efforts de
l’ouvrage en exploitation.
▼
Dans le Puy-de-Dôme
viennent de s’achever
les travaux du plus important
viaduc construit en béton en France
– un ouvrage où la précontrainte est
partout présente.
« cloués » en tête de pile au moyen
de deux ou quatre câbles 19T15
selon les piles). En partie haute des
voussoirs, dans le hourdis supérieur, des monotorons ont ensuite
été installés transversalement tous
les 250 mm. « Nous avons proposé
l’emploi de torons gainés graissés
en variante d’une solution qui
aurait fait appel à des unités plus
importantes et aurait donc nécessité des moyens de mise en œuvre
plus lourds », explique Alain Ghenassia. Au cours de la construction
des travées, une première précontrainte intérieure a été installée
pour solidariser les voussoirs entre
eux et reprendre le poids propre de
la structure. Ancrés par paire de
voussoirs de part et d’autre des
piles, ces câbles sont formés de faisceaux de 19 torons de 15,70 mm nus
insérés dans une gaine métallique
injectée au coulis de ciment dont le
plus long atteint 200 m.
Enfin, une précontrainte extérieure de continuité assurée par
des câbles (31C15) mesurant jusqu’à 250 m a été installée entre
décembre 2004 et juillet 2005 dans
Maître d’ouvrage: Autoroutes
du Sud de la France.
Maître d’œuvre: Setec TPI.
Concepteur: Secoa.
Architecte: Berdj Mikaelian.
Entreprise générale:
groupement
Campenon Bernard TP-Dodin.
Entreprise spécialisée:
Freyssinet.
Second semestre 2005 Sols & Structures 23
R É A L I S A T I O N S
STRUCTURES/PONT-RAIL DE SAINT-CHÉRON
Méthode express
pour ouvrage ferroviaire
Acquise par
Freyssinet au
début de l’année,
la technique
d’Autoripage®
permet de
mettre en place
un ouvrage sous
une ligne
ferroviaire en
n’interrompant le
trafic que
quelques heures.
Illustration à
Saint-Chéron
(France).
24 Sols & Structures Second semestre 2005
1
2
3
4
ANS LA COMMUNE DE SAINTCHÉRON (ESSONNE), le passage à niveau de la ligne BrétignyTours n’est plus qu’un souvenir
pour les automobilistes. Désormais,
ceux-ci peuvent franchir les voies
ferrées en toute simplicité grâce au
réaménagement de la route départementale 116 et à la construction
d’un pont-rail qui a pu être mis en
place en quelques heures grâce à
l’Autoripage®, une technique venue
compléter l’offre de Freyssinet dans
le domaine de la construction avec
l’acquisition de la société JMB
Méthodes en janvier dernier.
D
50 mètres en 5 heures
« Nous avions prévu une fenêtre de
12 heures par sécurité, mais il ne
nous aura finalement fallu que
5 heures pour exécuter la manœuvre et faire glisser l’ouvrage de son
Ne mobilisant que des
équipes réduites
intervenant en partie
basse de l’ouvrage, la
technique se révèle
également intéressante
sur le plan de la
prévention des risques.
aire de préfabrication à son emplacement définitif », indique
Jean-Luc Bringer, directeur de la
cellule SCCM (Service centralisé
câbles et manutention) de Freyssinet. Ce gain de temps de quelques
heures vient en réalité ponctuer
une économie de temps beaucoup
plus importante si l’on considère
le projet dans sa globalité. « La
solution conventionnelle aurait
consisté à réaliser directement un
pont sur le tracé et à basculer le
trafic ferroviaire sur un ouvrage
provisoire, ce qui aurait entraîné
une importante baisse de la vitesse
moyenne des trains et parfois
même leur immobilisation », explique Jean-Marie Beauthier, l’inventeur du procédé. Avec l’Autoripage®, le pont est entièrement préfabriqué sur une aire attenante au
talus ferroviaire avant d’être mis
en place. Hormis le temps très
limité nécessaire à cette opération,
qui impose l’arrêt du trafic entre
10 et 48 heures, la circulation des
trains ne subit aucune perturbation pendant la construction de
l’ouvrage.
Posé sur son radier à 50 m de distance de son emplacement définitif, le pont-rail de Saint-Chéron se
présentait donc comme un ouvrage de 2 400 t, long de 35 m, présentant un biais de 74,4 grades et
possédant deux travées centrales,
destinées l’une à la circulation routière (12 m de large) et l’autre aux
cyclistes (4 m de large), encadrées
par deux travées d’approche. La
mise en place de l’ouvrage s’est
effectuée par glissement à l’aide
d’un système de câbles et de trois
vérins servant de treuils linéaires de
1 000 t de capacité unitaire et d’une
course de 350 mm, spécialement
conçus pour ce type d’activité par
la société Hebetec, la filiale de
Freyssinet spécialisée dans la
manutention de charges lourdes.
« Avec ce dispositif, nous pouvons
atteindre une vitesse de poussage
maximale de 12 à 13 mètres par
heure », précise Martin Duroyon,
conducteur de travaux chez Freyssinet. À Saint-Chéron, cette allure a
été réduite de moitié pour permettre aux engins de terrassement de
dégager le talus en amont.
Travail d’équipe, l’opération a également mis à contribution la société
Advitam, rattachée au groupe
VINCI, qui avait élaboré un système
de monitoring pour garantir le pilotage centralisé des vérins et le contrôle du déplacement de la structure (mesure des déplacements et
des efforts, mouvements altimétriques et latéraux).
RÉALISATIONS
STRUCTURES/PONT DE KONIN
Poussage sur la rivière Warta
KONIN (POLOGNE), sur l’axe
autoroutier Varsovie-Poznan,
Freyssinet Polska, la filiale polonaise du Groupe, a prêté son
concours à la construction d’un
nouveau pont métallique en assurant les opérations de poussage
au-dessus de la rivière Warta.
De forme générale courbe, l’ouvrage mesure 440 m et comprend
cinq travées rectilignes. La mise en
place du tablier par tronçons de 220
m (780 t) s’est déroulée en deux
phases, en juillet puis en août, en
seulement cinq jours. « La principale difficulté que nous avons rencontrée, explique Anna Oldziejewska, responsable marketing de
Freyssinet Polska, résidait dans la
géométrie de l’ouvrage, en arc de
cercle, et de ses ailes inférieures,
dont ni la largeur ni la hauteur n’é-
À
tait constante. » Pour compenser
ces écarts et permettre à la structure
de reposer axialement sur les
appuis, des dispositifs roulants
« auto-axés » (spécialement conçus
par Freyssinet pour cet ouvrage)
associés à cinq vérins de 30 t de
capacité unitaire ont été employés.
STRUCTURES/PONT DE GAEGOK
Une réalisation 100% Freyssinet
▼
ans le sud de la Corée du Sud, un
nouveau tronçon autoroutier
traverse une région au relief particulièrement accidenté dans les
environs de Gaegok et emprunte un
ouvrage d’art long de 280 m (sur
20 m de large), dont Freyssinet
Korea assure la réalisation complète, y compris le génie civil.
D
Reposant sur des piles atteignant
50 m pour la plus haute, le tablier
comprend cinq travées (70, 50, 55,
35 et 70 m) construites en encorbellement et reçoit une précontrainte
intérieure constituée de câbles non
adhérents 19C13 (220 t). « Nos équipes sur le chantier, qui comptent
35 personnes, réalisent un voussoir
de part et d’autre des piles tous les
18 jours », indique Jong Tae Han, le
directeur travaux de Freyssinet
Korea. Les culées sont quant à elles,
réalisées sur échafaudages.
À l’achèvement de l’ouvrage, en
juin 2006, les équipes de Freyssinet Korea ne quitteront pas la
région et s’attaqueront à un autre
ouvrage sur le même tracé, le
pont de Beobgy I, doté d’un tablier
de 20 m de large et de 180 m de
■
long.
INTERVENANTS
▼
▼ ▼
▼
▼
▼
▼
INTERVENANTS
Maîtrise d’ouvrage travaux
ferroviaires : RFF.
Maîtrise d’ouvrage
travaux routiers : conseil
général de l’Essonne.
Maîtrise d’œuvre déléguée :
SNCF Rive Gauche.
Maîtrise d’œuvre :
SNCF-EVEN Val d’Orge.
Entreprise générale : Guintoli.
Autoripage : Freyssinet France,
Service centralisé câbles et
manutention (SCCM).
Études et méthodes :
JMB Méthodes.
Le poussage proprement dit a
requis l’utilisation de quatre vérins
de 60 mm de course déployant
une force de 892 kN. Une fois le
poussage terminé, Freyssinet
Polska a installé 60 appareils d’ap■
pui à pot.
▼
Inventée par Jean-Marie Beauthier
en 1992, la technique d’Autoripage® consiste à déplacer un ouvrage complet de type pont-rail
depuis son aire de fabrication jusqu’à son emplacement définitif
dans un délai très court, limitant
ainsi la coupure de la circulation
ferroviaire entre 10 et 48 heures.
Les ouvrages auxquels elle s’applique sont élevés sur un radier et
comprennent deux travées d’approche soutenues par des bracons
inclinés à 45 ° qui se substituent
aux perrés traditionnels (cette
disposition permet ultérieurement
d’éviter les opérations de remblaiement aux abords de l’ouvrage, la réalisation d’une dalle de
transition ou de murs en aile). L’opération d’Autoripage® proprement dite consiste à faire glisser
l’ouvrage à même le sol sur un lit
de coulis lubrifiant à base de bentonite et à l’aide d’un système de
câbles et de vérins hydrauliques
jusqu’à son emplacement définitif. L’ouvrage n’exerçant au sol
qu’une pression très basse (de 0,3
à 0,7 bar), l’Autoripage® peut être
réalisé sur n’importe quel type de
terrain.
Depuis le rachat de JMB Méthodes
par Freyssinet, plusieurs ouvrages
ont été mis en place à l’aide de
ce procédé à Thonon-les-Bains,
Thaon-les-Vosges, Saint-Rémylès-Chevreuse, Chalon-sur-Saône,
■
au Luxembourg, etc.
▼
Autoripage® : le principe
Maître d’ouvrage :
Gyeongsangnam-do.
Entreprise générale :
Daewoo E&C Corporation.
Entreprise spécialisée :
Freyssinet Korea.
Second semestre 2005 Sols & Structures 25
R É A L I S A T I O N S
RÉALISATIONS
ITUÉ SUR LE TRACÉ DE LA
FUTURE AUTOROUTE N° 18,
qui reliera l’aéroport international
Noi Bai, au nord de Hanoi, à Bac
Luan, à la frontière avec la Chine,
le pont de Bai Chay franchira en
S
26 Sols & Structures Second semestre 2005
2006 un bras de mer donnant
sur la baie d’Along et sera la clé
du développement économique
d’une région à fort potentiel,
doublement stimulée par la situation de la ville industrielle d’Hai-
INTERVENANTS
▼
Dans le golfe du Tonkin
(Vietnam), en bordure
de la baie d’Along, se
poursuit la construction du pont de
Bai Chay, un ouvrage doté des
haubans et des gaines Freyssinet
de dernière génération.
▼
Haubans paysagers
sur la baie d’Along
Une gaine spéciale
Selon leur emplacement, les faisceaux de câbles comprennent de
37 à 75 torons et leur longueur varie
▼
STRUCTURES/PONT DE BAI CHAY
phong le long de l’autoroute et
par la forte activité touristique et
portuaire de la baie.
Avec une portée centrale de 435 m
et une longueur totale de 903 m, le
pont de Bai Chay devance les ponts
de l’Elorn (France), de Sunshine
Skyway (États-Unis) ou encore de
Coatzacoalcos (Mexique) et il bat le
record de longueur des ponts en
béton précontraint supportés par
une nappe centrale de haubans.
« La disposition des haubans ne traduit pas la volonté de battre un
record, précise Roger Raymond,
responsable de la zone pour Freyssinet, mais plutôt la recherche de
mise en valeur d’un site inscrit au
patrimoine mondial de l’Unesco. »
Offrant deux voies de circulation
dans chaque sens ainsi que deux
trottoirs, le tablier, composé de
voussoirs coulés en place, mesure
25,30 m de large. Construit en
encorbellement, il sera supporté
par 112 haubans ancrés dans deux
pylônes culminant à plus de 137 m.
▼
Une nappe centrale de
haubans, des gaines
de protection plus fines
aux coloris spéciaux : trois
solutions pour mieux fondre
l’ouvrage dans le panorama.
de 50 à 230 m. Tous sont enfilés
dans une gaine « à faible traînée »,
équipée d’un dispositif permettant
de prévenir les vibrations liées à
l’action combinée du vent et de la
pluie. L’originalité des gaines de Bai
Chay ne s’arrête pas là, car le maître
d’ouvrage souhaitait y utiliser trois
nuances de jaune pour créer un
dégradé en trompe-l’œil du centre
des pylônes vers l’extérieur évoquant le coucher de soleil. « Grâce à
sa maîtrise de la technologie des
haubans, Freyssinet a pu répondre
favorablement à cette demande,
indique Benoît Lecinq, le directeur
technique de Freyssinet. Nos travaux de R&D nous ont permis de
trouver des formulations pour les
gaines qui laissent libre cours à l’expression architecturale des concepteurs. Freyssinet propose ainsi à ses
clients des gaines aux coloris différents qui conservent intactes leurs
caractéristiques mécaniques et leur
résistance aux rayons ultraviolets. »
Pour absorber les vibrations, le
pont sera en outre équipé d’amortisseurs internes de trois types
selon la longueur des haubans. Par
pylône, 20 amortisseurs internes
radiaux (IRD) seront installés sur
les câbles les plus longs, 20 amortisseurs internes hydrauliques
(IHD) pour les longueurs intermédiaires et enfin 16 amortisseurs
internes en élastomère (HDR)
■
pour les plus courts.
Maître d’ouvrage: République
socialiste du Vietnam –
ministère des Transports –
Projet n° 18.
Financement: Japan Bank
for International Cooperation.
Maître d’œuvre: Japan Bridge
& Structure Institute Inc.;
Pacific Consultants
International; Transport
Engineering Design
Incorporation ; Hyder
Consulting-CDC Ltd.
Entreprise spécialisée:
Freyssinet.
M É T I E R
MÉTIER
OPÉRATEUR CMC:
UN CONTRÔLE DE TOUS LES INSTANTS
arrivant sur un chantier,
« Enexplique
Mathieu Prot, opérateur de colonnes à module contrôlé
(voir ci-dessous) de Ménard Soltraitement, notre premier geste est
de vérifier le matériel dans son
ensemble – c’est-à-dire la grue, son
mât et la pompe à béton qui assure
son approvisionnement – et de
nous assurer que tout fonctionne.
La réalisation des CMC ne laisse en
effet aucune place à l’improvisation, et le béton que nous utilisons nous oblige à travailler en
continu. » Son check-up d’inspection terminé, l’opérateur gagne son
poste de travail, une cabine où voisinent manettes de commande et
écran d’ordinateur. Il n’en ressortira qu’une fois la réserve de béton
de la pompe épuisée (45 ou 90 m3
selon les modèles).
Au sol, un marquage déterminé par
les ingénieurs de Ménard Soltraitement lui indique la position exacte
des CMC à réaliser. Guidé par un
manœuvre qui assure en parallèle
le déplacement de la pompe, un
engin télécommandé sur chenilles,
l’opérateur place précisément sa
tarière sur les marques en veillant à
la verticalité de son mât, qu’il règle
à l’aide d’un inclinomètre. Dès que
celle-ci amorce sa pénétration dans
le sol, la totalité des paramètres du
forage est consignée en temps réel
par l’ordinateur. En véritable chef
d’orchestre éclectique, à la fois
informaticien, conducteur d’engin
et mécano, l’opérateur surveille
scrupuleusement la verticalité du
mât, le travail de la tarière, son couple de rotation et la profondeur
qu’elle atteint. Toutes ces données
lui sont transmises, ainsi qu’à l’ordinateur de bord, par la table de
rotation fixée au mât, « un véritable concentré de technologie hightech » bardé de capteurs.
Outre le contrôle de l’opération,
appelant décision ou geste correctif
immédiat, les informations recueillies permettent d’établir la traçabi-
Des inclusions cimentées
semi-rigides
Procédé de renforcement de sol, les colonnes à module contrôlé
(CMC) sont des inclusions semi-rigides et cimentées dont les
modules de déformation sont de 5 à 30 fois plus faibles que ceux
du béton. Dans la pratique, les CMC sont réalisées par une vis
spéciale à refoulement du sol, et cette technique, qui ne nécessite ni vibration ni battage, est sans incidence sur l’environnement. L’outil est vissé dans le sol jusqu’à la profondeur désirée
puis remonté sans déblais. Un coulis fluide est alors incorporé
dans le sol par l’âme de la tarière creuse (la vis spéciale) pour former une colonne de 25 à 60 cm de diamètre environ de matériau
cimenté, qui admet des contraintes de 10 à 50 bars selon les
dosages.
Pour l’opérateur, rien n’est
laissé au hasard : les emplacements des CMC sont rigoureusement délimités par les ingénieurs et toutes les données
d’exécution sont enregistrées
par l’ordinateur de bord.
lité des travaux et sont régulièrement remises au client et au bureau
d’études par Ménard Soltraitement.
Une fois la profondeur voulue
atteinte commence pour l’opérateur la deuxième phase de mise en
œuvre, qui ne demande pas moins
d’attention, car il s’agit maintenant
de doser l’incorporation du mortier
et d’en vérifier la pression. Lié à la
nature du sol, le nombre de CMC
réalisé quotidiennement est variable mais se mesure en réalité en
nombre de mètres. En moyenne,
Mathieu Prot estime qu’il en réalise
de 500 à 600 m par jour.
Avec des machines toujours plus
performantes – qui garantissent en
particulier un ajustement vertical
du mât automatique –, le métier
d’opérateur CMC évolue et devient
toujours plus spécialisé et pointu,
ce qui explique aussi qu’il soit pour
l’essentiel transmis sur le terrain
par un opérateur confirmé et sous
la supervision d’un conducteur de
■
travaux.
Second semestre 2005 Sols & Structures 27
E N T R E P R I S E
UNE OFFRE COMPLÈTE
EN CORÉE DU SUD
En un peu plus de 10 ans,
Freyssinet Korea et Sangjee Menard
sont parvenus à déployer dans
le pays la totalité des savoir-faire
du Groupe en signant un ensemble
de belles références.
1
2
1
l’entreprise d’accéder au statut de
grand acteur des travaux publics.
En plein essor au lendemain de
cette réussite, l’entreprise élargit
son offre aux métiers de la réparation et signe en 1997 son premier
chantier, le renforcement d’un
pont construit en encorbellement,
puis elle intervient sur cinq grands
projets dans les années qui suivent : installation des voussoirs
d’un pont pour le train à grande
vitesse à l’aide du système MSS
(movable scaffolding system) ; lancement du pont de Jang-An ; mise
en œuvre de haubans sur les ponts
2
▼
Effectif : 66 cadres,
techniciens et administratifs,
201 ouvriers.
Chiffre d’affaires 2004 :
21640 millions de wons
(18 millions d’euros).
Directeur général : JY Kim.
▼
i la présence de Freyssinet en
Corée du Sud remonte à
septembre 1999, moment où le
Groupe ouvre un bureau de représentation à Séoul, l’entreprise
n’est formellement enregistrée
sous le nom Freyssinet Korea que
depuis 1993. Composée de cinq
personnes, la société est alors dirigée par WS Park et JY Kim, devenu
directeur général depuis 1989.
Intervenant d’abord dans les travaux de précontrainte et d’équipement d’ouvrage, Freyssinet Korea
connaît un véritable tournant avec
le chantier du pont de Seohae en
1995. « Sur cet ouvrage, indique JY
Kim, nous avons assuré la préfabrication des voussoirs des 52 travées
des deux tabliers, la manutention
lourde, la pose des voussoirs, de la
précontrainte, des joints de chaussée et des haubans. » – une prestation très étendue qui a permis à
S
FICHE D’IDENTITÉ
▼
Freyssinet Korea
3
4
5
6
7
8
COLLABORATEURS FREYSSINET KOREA
Une partie de l’équipe de direction de Freyssinet Korea : Ji Yeong Kim (1), directeur général ; Byung Joo Huh (2), chef du département Terre
Armée ; Ki Chul Won (3), directeur marketing ; Jong Tae Han (4), directeur travaux ; Yoon Ik Cha (5), directeur approvisionnement et matériel ;
Sung Woo Kim (6), directeur administratif et financier ; Hyun Kwon Hong (7), chef du département technique ; Sang Jin Park (8), directeur
de la division géotechnique ; Seung Ik Kim (9), directeur de la division Structures et directeur technique.
28 Sols & Structures Second semestre 2005
9
ENTREPRISE
Sangjee Menard
3
de Samcheonpo, Yeong-Heung et
de Namdo (bow-string).
Soutien de Reinforced
Earth
Entre-temps, l’entreprise a encore
étoffé son offre en intégrant les
métiers du sol renforcé et des voûtes préfabriquées. Sitôt recrutés,
les ingénieurs géotechniciens
voient les projets de murs en Terre
armée s’enchaîner, ce qui conduit
Freyssinet Korea à se rapprocher
de Reinforced Earth, la filiale australienne du Groupe, pour bénéficier de son expertise et de son soutien dans la formation du personnel et les premières études. De
même, l’Australie prête main-forte
à la Corée du Sud lorsque les premiers chantiers de voûtes TechSpan sont remportés en 2005 pour
la construction de deux tranchées
couvertes sur les autoroutes
1. Entre 1998 et 2000,
Freyssinet Korea a prêté son
concours à la construction
du pont de Seohae, un ouvrage
de 7 310 m franchissant
la baie d’Asan, en concevant
un cintre autolanceur pour
la réalisation des travées,
et en fournissant et installant
la précontrainte des pylônes et
les haubans.
3. Sur le pont de Jang-An, situé
à 100 km au sud-ouest de Séoul
et long de 525 m, Freyssinet
Korea a effectué de 1999 à
2000 tous les travaux de construction de la superstructure,
la précontrainte et le poussage.
2. Dans le domaine des sols,
Freyssinet Korea va réaliser
en 2006 son premier chantier
de voûtes TechSpan sur l’axe
autoroutier Cheongwon-Sangju ;
un ouvrage qui nécessitera l’installation de 524 demi-voûtes.
Cheongwon-Sangjiu et TaebaekSeohak. Parallèlement s’est poursuivi le déploiement des compétences en matière de structures
avec l’introduction de la précontrainte de planchers (Samsung
Leeum Museum) en 2003 puis du
toron Cohestrand et des selles de
déviation, qui seront mis en œuvre
■
en 2006.
Au Pays du matin calme, les travaux d’amélioration de sol sont
assurés par Sangjee Menard, une joint-venture à parts égales
créée en 1992 entre la société coréenne Sangjee Co. Ltd et Ménard
Soltraitement, qui a réalisé son premier chantier à la raffinerie
Honam-Oil de Yeosu en 1993 (70 000 m2 de compactage dynamique et de plots ballastés). En 1995, les travaux d’une seconde
phase à Honam-Oil, similaire à la précédente, et l’application du
procédé Menard Vacuum sur la plate-forme de la station d’épuration de Kimhae (85 000 m2) confirment l’entreprise dans son statut
de spécialiste du traitement de sols. À partir de 1997, c’est la station d’épuration de Jangyoo qui sera traitée par Ménard Vacuum
(70 000 m2).
Après une modification de la structure du capital de la joint-venture, où Ménard Soltraitement porte sa participation à 80 % en
2003, le groupement est actuellement dirigé par Ki Hyun Song,
également président de Sangjee, et par Daniel Berthier, vice-président et représentant de Ménard Soltraitement dans le pays. La
société a réalisé en 2004 un chiffre d’affaires de 7 M€ ; elle
compte 11 collaborateurs sur chantier et huit personnes au
siège, et elle mène aujourd’hui son plus important chantier à
Kwang Yang, dans le sud du pays (voir page 22).
1
2
COLLABORATEURS SANGJEE MENARD
Ki Hyun Song, président de Sangjee Menard (1), Daniel
Berthier, vice-président de Sangjee Menard et représentant
de Ménard Soltraitement en Corée du Sud (2).
Second semestre 2005 Sols & Structures 29
H I S T O I R E
DU VÉRIN AU LAO : L’ASCENS
Pionnier de l’utilisation des vérins
dans la manutention et le levage,
Freyssinet a pris une part active
au développement de la technologie.
Couplée à l’informatique, celle-ci
permet aujourd’hui d’exécuter
des manœuvres avec une précision
micrométrique.
1930/1940
1960
Sur le chantier de construction de
l’anneau de stockage de l’accélérateur linéaire d’Orsay, qu’elle réalise
dans les années 1960, la société
fournit des vérins plats pour maîtri-
ser avec une excellente précision le
niveau de l’ouvrage pendant les travaux. Cette utilisation ouvre la voie
à une nouvelle forme d’utilisation
des vérins : au-delà de la maîtrise
des efforts et des déformations, les
ingénieurs de la Stup s’intéressent
désormais aux mouvements et aux
déplacements de charges horizontaux et verticaux. L’entreprise participe à plusieurs chantiers de ce
type, en particulier pour le déplacement des temples d’Abou-Simbel,
en Égypte, lors de la construction
du barrage d’Assouan sur le Nil en
1967, puis, moins spectaculaires, de
nombreux levages d’ouvrages d’art
routiers dont il faut changer les
appareils d’appui.
1970
En 1932, pour consolider les fondations de la gare maritime du
Havre, qui s’affaissaient de 1 à
2 cm par mois, Eugène Freyssinet
propose d’installer de nouveaux
pieux en utilisant des vérins de
fonçage à piston. À cette époque,
l’utilisation des vérins se limite en
effet à l’organisation ou à la réorganisation des efforts internes des
1950
En 1956, l’entreprise, alors
dénommée Stup (Société technique pour l’utilisation de la précontrainte), s’illustre dans la réorganisation de contraintes sur structures et emploie des vérins plats
pour réaliser des mouvements de
faible amplitude dans des ouvrages. C’est ainsi qu’elle consolide les
clochers de l’église de La Chaise-
30 Sols & Structures Second semestre 2005
structures. Ce sera encore le cas
avec les vérins plats qu’Eugène
Freyssinet invente en 1938 et utilise pour la première fois sur le
barrage des Beni-Bahdel, en Algérie puis lors de la construction des
ponts sur la Marne, en 1946, pour
régler la poussée des arcs surbaissées en associant vérins plats et
calage.
Dieu (Haute-Loire), un monument
datant du XIVe siècle. À cette
époque, l’entreprise prête couramment son concours au développement de la manutention et des
déplacements de charges en étudiant le lançage et le ripage de poutres droites pour la construction de
ponts.
Le maintien des gabarits disponibles sous certains
ouvrages autoroutiers après rechargement de
chaussée impose parfois des surévélations d’une
hauteur dépassant la course des vérins plats, exigeant alors le recours à des vérins mécaniques.
C’est aussi le moment où Freyssinet réalise le premier levage, « pas à pas », lors de la construction du
réservoir d’eau de Libourne. Coulée au sol, la
cuve d’une capacité supérieure à 1 000 m3 est
construite au sol puis levée au fur et à mesure de la
construction de la tour au moyen de 24 vérins de 75 t et 20 cm de course
placés sur des poteaux constitués d’éléments préfabriqués à joints conjugués. D’autres ouvrages de ce type seront ensuite construits de la même
manière en particulier à Saint-Lô (Manche) et au Moyen-Orient. La technique reste rudimentaire : elle consiste à envoyer un volume d’huile identique dans chaque vérin. Des ajustements manuels sont nécessaires pour
corriger les écarts.
HISTOIRE
ION DU LEVAGE
1990
1980
L’intérêt grandissant pour la construction au sol et la mise en place
d’ouvrage en hauteur donne ses lettres de noblesse au levage par vérin,
qui devient une véritable méthode
de construction reconnue et appliquée par des professionnels. En
1982, pionnier dans ce domaine,
Freyssinet fabrique la première centrale synchronisée, que Pierre Guinard met au point. Un même
volume d’huile est injecté simultanément dans huit vérins ; la lecture
des déplacements se fait sur des afficheurs électriques regroupés sur la
centrale et permet d’agir manuellement sur chaque voie pour apporter
des corrections. De son côté, la filiale
Cipec développe son propre système. En 1989, sur le chantier des
Barrières du Havre, Freyssinet doit
procéder au nivellement de huit
piles marteaux avec 12 voies de
levage simultanées. Pour cette opération délicate, la première machine
de levage assisté par ordinateur
(LAO) voit le jour. Un ordinateur
arrête automatiquement le process
en cas de dépassement de tolérance
et réajuste l’assiette de niveau. La
précision du levage est de l’ordre du
millimètre. Révolutionnaire, le système s’impose rapidement et permet le développement du levage par
câble et vérin qui se révèle plus
rapide et obtient les faveurs des
entreprises de construction. En
1983, le levage de la cuve du réservoir de Saint-Quentin-en-Yvelines
est ainsi le premier d’une longue
série.
L’année 1992 est marquée par la
mise au point par les ingénieurs de
Freyssinet d’une machine de levage
pilotée par automate programmable. Désormais, les tâches sont
réparties : un processeur calcule
tandis qu’un automate pilote. Les
erreurs dues au temps d’ouverture
et de fermeture des électrovannes
sont réduites. La vitesse augmente
considérablement et la précision
atteint le dixième de millimètre en
levage comme en descente. Chaque
machine comporte plusieurs voies
de levage et peut être couplée à
d’autres machines qu’elle asservit,
permettant ainsi des combinaisons
infinies. L’utilisation de capteurs
améliore encore les performances
du système qui n’a désormais plus
besoin de point fixe de référence au
sol pour situer le plan dans l’espace.
En synchronisant 240 vérins, c’est ce
dispositif qui permet, en 1996, de
décintrer les dalles de couvertures
en béton armé du bâtiment F de
l’aéroport de Roissy pour déformer
la charpente métallique de suspente
sans gauchir les dalles de couverture.
2000
Développant son activité de levage lourd (ci-dessus, le levage de la toiture du
casino de Campione, en Suisse) et souhaitant renforcer son offre dans ce
domaine, Freyssinet rachète en 2004 l’entreprise suisse Hebetec, spécialiste
du levage, de la descente et du déplacement de charges lourdes.
Second semestre 2005 Sols & Structures 31
Le groupe Freyssinet dans le monde
Afrique et
Moyen-Orient
Afrique du Sud
Freyssinet Posten Pty Ltd
Olifantsfontein
Tél. : (27.11) 316 21 74
Fax : (27.11) 316 29 18
Reinforced Earth Pty Ltd
Johannesburg
Tél. : (27.11) 726 6180
Fax : (27.11) 726 5908
Egypte
Freyssinet Egypt
Giza
Tél. : (20.2) 345 81 65
Fax : (20.2) 345 52 37
Émirats arabes unis
Freyssinet Middle East LLC
Dubaï
Tél. : (971) 4 286 8007
Fax : (971) 4 286 8009
Freyssinet Gulf LLC
Dubaï
Tél. : (971) 4 286 8007
Fax : (971) 4 286 8009
Koweït
Freyssinet International &
Co.
Safat
Tél. : (965) 906 7854
Fax : (965) 563 5384
Maroc
Freyssinet International &
Cie Maroc
Rabat
Tél. : (212) 37 56 44 35 /
37 56 39 48
Fax : (212) 37 71 73 68
Amérique
Argentine
Freyssinet
Tierra Armada SA
Buenos Aires
Tél. : (54.11) 4372 7291
Fax : (54.11) 4372 5179
Brésil
Terra Armada Ltda
Rio de Janeiro
Tél. : (55.21) 2233 7353
Fax : (55.21) 2263 4842
Colombie
Stup de Colombia Ltda
Bogota
Tél. : (57.1) 236 3786
Fax : (57.1) 610 3898
Indonésie
PT Freyssinet Total
Technology
Jakarta
Tél. : (62.21) 830 0222
Fax : (62.21) 830 9841
États-Unis
Drainage & Ground
Improvement, Inc - Ménard
Bridgeville, PA
Tél. : (1.412) 257 2750
Fax : (1.412) 257 8455
Japon
FKK
Tokyo
Tél. : (81.3) 5220 2181
Fax : (81.3) 5220 9726
Freyssinet LLC
Sterling, VA
Tél. : (1.703) 378 2500
Fax : (1.703) 378 2700
TAKK
Tokyo
Tél. : (81.44) 722 6361
Fax : (81.44) 722 3133
The Reinforced Earth
Company
Vienna, VA
Tél. : (1.703) 821 1175
Fax : (1.703) 821 1815
Malaisie
Freyssinet
PSC (M) Sdn Bhd
Kuala Lumpur
Tél. : (60.3) 7982 85 99
Fax : (60.3) 7981 55 30
Guatemala
Presforzados Técnicos SA
Guatemala City
Tél. : (502) 2204 236
Fax : (502) 2500 150
Mexique
Freyssinet de México –
Tierra Armada S.A.
Mexico DF
Tél. : (52.55) 5250 7000
Fax : (52.55) 5255 0165
Salvador
Fessic SA de CV
La Libertad
Tél. : (503) 278 8603
Fax : (503) 278 0445
Vénézuela
Tierra Armada Ca
Caracas DF
Tél. : (58.212) 576 6685
Fax : (58.212) 577 7570
Ménard Geosystems Sdn
Bhd
Subang Jaya Selangor
Tél. : (60.3) 5632 1581
Fax : (60.3) 5632 1582
Reinforced Earth
Management
Services Sdn Bhd
Kuala Lumpur
Tél. : (60.3) 6274 6162
Fax : (60.3) 6274 7212
Pakistan
Reinforced Earth
Pvt Ltd
Islamabad
Tél. : (92.51) 2273 501
Fax : (92.51) 2273 503
Bewehrte Erde
Seevetal
Tél. : (49) 4105 66 48 16
Fax : (49) 4105 66 48 66
Belgique
Freyssinet Belgium NV
Vilvoorde
Tél. : (32.2) 252 0740
Fax : (32.2) 252 2443
Terre Armee Belgium NV
Vilvoorde
Tél. : (32.2) 252 0740
Fax : (32.2) 252 2443
Danemark
A/S Skandinavisk
Spaendbeton
Vaerlose
Tél. : (45.44) 35 08 11
Fax : (45.44) 35 08 10
Espagne
Freyssinet SA
Madrid
Tél. : (34.91) 323 9500
Fax : (34.91) 323 9551
Ménard Soltraitement
Madrid
Tél. : (34.91) 323 9550
Fax : (34.91) 323 9551
Tierra Armada SA
Madrid
Tél. : (34.91) 323 9500
Fax : (34.91) 323 9551
France
Freyssinet France
Vélizy
Tél. : (33.1) 46 01 84 84
Fax : (33.1) 46 01 85 85
Asie
Singapour
PSC Freyssinet (S) Pte Ltd
Singapour
Tél. : (65) 6899 0323
Fax : (65) 6899 0761
Freyssinet
International & Cie
Vélizy
Tél. : (33.1) 46 01 84 84
Fax : (33.1) 46 01 85 85
Corée du Sud
Freyssinet Korea Co. Ltd
Séoul
Tél. : (82.2) 2056 0500
Fax : (82.2) 515 4185
Reinforced Earth
(SEA) Pte Ltd
Singapour
Tél. : (65) 6316 6401
Fax : (65) 6316 6402
Ménard Soltraitement
Nozay
Tél. : (33.1) 69 01 37 38
Fax : (33.1) 69 01 75 05
Sangjee Ménard Co. Ltd
Anyang-Si – Kyunggi-Do
Tél. : (82.2) 587 9286
Fax : (82.2) 587 9285
Thaïlande
Freyssinet Thailand Ltd
Bangkok
Tél. : (66.2) 266 6088/90
Fax : (66.2) 266 6091
Canada
Reinforced
Earth Company Ltd
Mississauga
Tél. : (1.905) 564 0896
Fax : (1.905) 564 2609
Hong Kong
Freyssinet Hong Kong Ltd
Kwung Tong - Kowloon
Tél. : (852) 2794 0322
Fax : (852) 2338 3264
Chili
Tierra Armada S.A.
Santiago de Chile
Tél. : (56.2) 2047 543
Fax : (56.2) 225 1608
Reinforced
Earth Pacific Ltd
Kwung Tong
Tél. : (852) 2782 3163
Fax : (852) 2332 5521
Vietnam
Freyssinet Vietnam
Hanoi
Tél. : (84.4) 826 1416
Fax : (84.4) 826 1118
Europe
Allemagne
Menard Dyniv GmbH
Seevetal
Tél. : (49) 4105 66 480
Fax : (49) 4030 23 98 25
PPC
Saint-Remy
Tél. : (33.3) 85 42 15 15
Fax : (33.3) 85 42 15 14
Terre Armée SNC
Vélizy
Tél. : (33.1) 46 01 84 84
Fax : (33.1) 46 01 86 87
Grande-Bretagne
Corrosion Control
Services Ltd
Telford
Tél. : (44.1952) 230 900
Fax : (44.1952) 230 906
Reinforced
Earth Company Ltd
Telford
Tél. : (44.1952) 201 901
Fax : (44.1952) 201 753
Russie
Freyssinet
Moscou
Tél. : (7 095) 7475 179
Fax : (7 095) 7475 179
Hongrie
Pannon Freyssinet Kft
Budapest
Tél. : (36.1) 209 1510
Fax : (36.1) 209 1510
Slovénie
Freyssinet Adria
Ajdovscina
Tél. : (386) 5 36 90 331
Fax : (386) 5 36 90 200
Irlande
Freyssinet Ireland
Kildare
Tél. : (353) 45 884 896
Fax : (353) 45 884 969
Suède
AB Skandinavisk
Spaennbetong
Malmö
Tél./fax : (46.40) 98 14 00
Reinforced Earth
Company Ireland (Ltd)
Kildare
Tél. : (353) 45 431 088
Fax : (353) 45 433 145
Suisse
Hebetec Engineering AG
Hindelbank
Tél. : (4134) 411 71 71
Fax : (4134) 411 71 70
Italie
Terra Armata S.r.l
Rome
Tél. : (39.06) 418 771
Fax : (39.06) 418 77 201
Freyssinet SA
Moudon
Tél. : (4121) 905 09 05
Fax : (4121) 905 09 09
Macédoine
Freyssinet Balkans
Skopje
Tél. : (389.2) 3118 549
Fax : (389.2) 3118 549
Turquie
Freysas
Kadiköy – Istanbul
Tél. : (90.216) 349 8775
Fax : (90.216) 349 6375
Norvège
A/S Skandinavisk
Spennbetong
Snarøya
Tél./fax : (47.67) 53 91 74
Reinforced Earth Insaat
Proje Ve Tic.A.S
Umraniye – Istanbul
Tél. : (90.216) 484 4179
Fax : (90.216) 484 4174
Pays-Bas
Freyssinet Nederland BV
Waddinxveen
Tél. : (31.18) 2630 888
Fax : (31.18) 2630 152
Océanie
Terre Armée BV
Waddinxveen
Tél. : (31.18) 262 27 35
Fax : (31.18) 263 60 31
Pologne
Freyssinet Polska Sp z.o.o.
Milanówek
Tél. : (48.22) 792 13 86 /
724 68 93
Fax : (48.22) 724 68 94
Australie
Austress Freyssinet Pty Ltd
Seven Hills, NSW
Tél. : (61.2) 8824 0555
Fax : (61.2) 8824 0588
Austress Menard
North Ride
Tél. : (61.2) 9491 7100
Fax : (61.2) 9491 7111
Austress Freyssinet Pty Ltd
Melbourne
Tél. : (61.3) 9326 58 85
Fax : (61.3) 9326 89 96
Portugal
Freyssinet - Terra Armada
Lisbonne
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Ont collaboré à ce numéro : Cécile Baubeau, Jean-Marie Beauthier, Daniel Berthier, Roger Bloomfield, Paul Bottomley, Rémy Chatte, Stéphane Cognon, Pascal Martin-Daguet, Fernand De Melo, Khalil Doghri, Bernard Fargeot, Alain Ghenassia, Dion Gray, Anik
Jean, JY Kim, Marc Lacazedieu, Christian Lacroix, Benoît Lecinq, Salvador Lorente, Philippe Liausu, Yannick Marchard, Jean-Lucien Mongauze, Claude Mortier, Sylviane Mullenberg, Patrick Nagle, Anna Oldziejewska, Bertrand Petit, Sébastien Petit,
Ines Rebelo Pinto, Khalid Rabadi, Sanae Raissouni, Andrew Smith, Jérôme Stubler, Christian Tourneur. - Secrétariat de rédaction : Jean-Marc Brujaille - Conception et réalisation : Idé - Crédits photos : Francis Vigouroux, StT, Photothèque Freyssinet,
Actophotos - Régis Bouchu, Lim Jeong Eui. ISSN : n°1761-8037
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