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Prochain numéro : 18ème édition du Palmarès des entreprises bretonnes Découvrez les CA 2005 des 600 premières entreprises par secteur d’activité, les performances sectorielles et le portrait des PME-PMI qui montent ! Gros Plan : Le Père Jaouen, juste compromis entre l’Abbé Pierre et Terminator P. 32 Enquête : Accès des PME à la commande publique : peut mieux faire P. 38 Région : • La vie des pôles de compétitivité • Lancement de Bretagne 2015 N° 175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 • 4,20 € P. 34 DOSSIER : CRÈCHE, COVOITURAGE, CESU, CONCIERGERIE... Ces services qui fidélisent les salariés ! édito sommaire A ACTUALITÉS A L’AFFICHE FOCUS : Le discount touche tous les secteurs BRETAGNE EN RÉSEAU : Les “Cigales”cultivent l’esprit d’entreprise et de solidarité AILLEURS : Maud,le pôle matériaux à usage domestique (Nord-Paca) ..................................... 5 12 ... 14 ................................................................................................................................................................................... 16 ENTREPRISES Marée Gwen Morgane : mareyeur recherche fileteurs Algue Service à la conquête des palais Industyle aménage les véhicules utilitaires Cap Ouest propose colorants et additifs sur mesure ......................... 20 21 22 23 ................................................................... 24 ............................................................................... 30 ............................................................................................................. 32 ........... ...................................................................... .............................................................. DOSSIER L’essor des services sur le lieu de travail Entretien :Jorge Muñoz,maître de conférence à l’Université de Bretagne Occidentale GROS PLAN Michel Jaouen, le père marin RÉGION La vie des pôles de compétitivité Lancement de Bretagne 2015, interview de Jean-François Le Tallec .......................................................................................... 34 ................................................................................. 36 PRATIQUES ENQUÊTE : Accès des PME à la commande publique 38 FORMATION : 40 L’insertion sociale et professionnelle des handicapés JURIDIQUE : Foires et salons, pratiques commerciales 41 ............... ............. .. EDITION « BRETAGNE ECONOMIQUE » CRCI :1,RUE DU GÉNÉRAL GUILLAUDOT CS 14422 • 35044 RENNES CEDEX Rédaction : Tél.02 99 25 41 37 - Fax 02 99 63 35 28 e-mail :[email protected] Directeur de la publication : JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC Directeur délégué : RÉMI BILGER Responsable Publication : VÉRONIQUE MAIGNANT 02 99 25 41 39 Assistante rédaction et développement : ANNIE RENAULT Ont collaboré à ce numéro : C.CHERON - A.L.GROSMOLARD - V. MAIGNANT S. MARSHALL - Y.POUCHARD - V.ROLLAND C.VIART Publicité : 02 99 25 41 36 Couverture : Mauritius/JupiterImages Comité de rédaction : FRANÇOIS CLÉMENT VANESSA ERMEL Création, maquette & photogravure : ODÉBI Impression : CALLIGRAPHY PRINT ttirer, motiver, fidéliser des collaborateurs, les rendre plus disponibles et performants : la mission n’est pas nouvelle pour les directeurs de ressources humaines et les dirigeants d’entreprise… Et pourtant. Dans notre société où harmonie, équilibre de vie, bien-être sont érigés en valeurs, l’entreprise ne peut être à l’écart de ces préoccupations pour sa propre stratégie. Et d’ailleurs, pour attirer de jeunes collaborateurs, les entreprises auraient parfois intérêt à investir dans des services qui faciliteraient la vie de leurs salariés sur le long terme : crèche, salles de sport, de relaxation… plutôt que dans un système sophistiqué de primes. Bien sûr, les grandes entreprises sont souvent les premières à s’engager dans cette voie. En effet, pour ouvrir une crèche, un restaurant d’entreprise, il faut une taille critique et des moyens conséquents. Mais l’on voit apparaître des initiatives innovantes de partenariats entre plusieurs entreprises (au sein d’une même zone d’activité, par exemple) ou entre une entreprise et une collectivité locale pour aboutir à des projets ambitieux et complexes. Quoi qu’il en soit, cette attitude “ progressiste ” de l’entreprise motive et humanise la relation avec le salarié. Utiliser des services à la personne sur le lieu de travail est une véritable forme de management. Elle engage le salarié dans la réussite de l’entreprise, puisqu’elle lui donne les moyens de faciliter sa vie quotidienne et le soulage de certaines contraintes personnelles. Et d’une certaine manière, elle engage l’entreprise dans la vie privée de son salarié. Alors, peut-être y a-t-il là un paradoxe ? A vouloir, plus que jamais séparer vie professionnelle et vie personnelle, on en arrive, pour faciliter la première, à s’immiscer dans la deuxième et, finalement, la frontière entre les deux mondes reste bien ténue… Mais,en fait, là aussi, tout est question d’équilibre. Guy CANU Président de la CCI de Rennes 3 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 Le réseau des CCI FINISTÈRE PROSPECTIVE ET DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL Signature le 21 septembre dernier d’une convention de partenariat entre les trois entités consulaires de Cornouaille. La Chambre de commerce et d’industrie de Quimper Cornouaille, la Chambre d’agriculture du Finistère et la Chambre de métiers et de l’artisanat unissent leurs forces : De gauche à droite : Jacques Jaouen, président de la Chambre d’agriculture une dynamique de concertation qui correspond à l’action lancée par la nou- du Finistère, Jean-François Garrec, président de la CCI de Quimper Cornouaille, velle équipe de la CCI élue en 2004. Au premier plan de cette réflexion com- Michel Guéguen, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat. mune : la mise en œuvre des conditions favorables à la création, au développement et à la reprise d’entreprises sur le territoire. Les trois élus signataires souhaitent que leur union concertée pèse dans le débat public dans la perspective des prochaines mutations que devrait connaître le département. Les grands axes de ce partenariat privilégié sont : échange d’informations, réalisations communes de travaux d’études et coordination sur les dossiers liés à la Cornouaille. La première action de concert portera sur le délicat dossier du foncier, l’objectif premier étant de trouver des solutions “pour une maîtrise nécessaire dans ce domaine”. CONTACT : CCI de Quimper Cornouaille - 02 98 98 29 29 ACTUALITÉS Partenariat entre les chambres économiques ILLE-ET-VILAINE CÔTES-D’ARMOR COMMUNICATION “Ensemble pour l’entreprise” : un réseau pour sensibiliser au droit Le CJD 22, l’Ordre des experts-comptables, l’Ordre des avocats, l’Union patronale et la Chambre de commerce et d’industrie des Côtes d’Armor viennent de lancer sur le département un nouveau réseau interprofessionnel axé sur le droit des entreprises. Initié par le CJD et baptisé “Ensemble pour l’entreprise”, ce réseau a pour but de promouvoir le droit en tant qu’outil au service de toutes les entreprises, petites ou grandes. Quatre fois par an, des réunions d’information seront organisées pour les adhérents, sur des thèmes au cœur de leurs préoccupations. Ce réseau est une première dans le département et répond ainsi à des attentes aussi bien du côté des dirigeants que du côté des professionnels qui apportent leur expertise. CONTACT CJD : Stéphane Drobinski - 02 96 78 55 75 ÉTUDES ET PROSPECTIVE La logistique à la loupe de l’Observatoire 35 Créé par Force 5 (les 5 chambres consulaires d’Ille-et-Vilaine) et piloté par la CCI de Rennes, l’Observatoire économique 35 s’est donné pour objectif de connaître la situation économique du département afin d’anticiper les principaux enjeux pour le développement des entreprises. Il édite plusieurs publications : les Chiffres clés, permettant une lecture rapide des principales données socioéconomiques du département, une lettre 3 fois par an qui aborde l’évolution de secteurs d’activités et une étude annuelle prospective sur des thèmes porteurs d’enjeux pour l’Ille-et-Vilaine. La première concerne la logistique. Elle sera présentée lors d’une conférence le 28 novembre. Trois scénarios sur le développement de ce secteur d’activités seront présentés et discutés. CONTACT : Loïc Jézéquélou - CCI de Rennes - 02 99 33 66 24 MORBIHAN CRÉATION ET REPRISE D’ENTREPRISES Le dynamisme du Morbihan L’observatoire créé en 2001 par Odace1 Entreprendre en Morbihan a pour objectif de décrire la dynamique économique morbihannaise à travers la quantification de la création et de la reprise d’établissements sur une année. Pour 2005, Odace recense 3 496 créations d’établissements, soit une évolution positive de plus de 3 % par rapport à 2004. En trois ans, ce sont près de 10 000 nouveaux établissements qui ont vu le jour dans le département. Compte tenu des disparitions, le solde positif 2003-2005 s’affiche à 3 344 établissements. Ces résultats et d’autres sont développés dans le bilan 2005 de l’Observatoire. Ils font apparaître des tendances de fond positives pour la création en Morbihan. Ils montrent aussi que le partenariat entre les acteurs qui accompagnent les créateurs et les repreneurs dans leurs projets porte ses fruits. Contact : www.entreprendre-morbihan.com 1 qui regroupe la Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre de métiers et de l’artisanat, la Chambre d’agriculture et la Boutique de gestion – Carrefour des entrepreneurs, avec la participation financière du Conseil général et la collaboration de l’URSSAF. 5 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ACTUALITÉS CARNET ■ Olivier Aptel, 40 ans, est le nouveau directeur de l'ESC Rennes School of Business. Il était depuis 2002 directeur délégué de l'école de commerce Audencia de Nantes, en charge du management et du développement à l'international. Il remplace Michel Besnehard parti en retraite. ■ Georges Planes, 44 ans, vient de prendre la tête d'Oseo Batiroc, filiale régionale d'Oseo BDPME. Il occupait auparavant la même fonction en Languedoc-Roussillon. Il remplace Arnaud Peyrelongue parti à Lyon en tant que directeur de réseau au sein d'Oseo. ■ Stéphane Drobinski, 39 ans, vient de prendre la tête de la section costarmoricaine du CJD (Centre des jeunes dirigeants) pour une durée de 2 ans, succédant à Jean-Marc Destrez. Stéphane Drobinski est également Directeur des services aux entreprises de la CCI 22. ■ Gérard Solve, 57 ans, a pris le 1er septembre la direction de DCN services à Brest. Docteur en mécanique des fluides, il était depuis 2000 directeur de DCN Equipements navals à Ruelle près d'Angoulême. ■ Le Critt Santé Bretagne vient de recruter sa nouvelle directrice. Anne-Claude Lefebvre succède ainsi à Annie Audic. Elle assurait auparavant la mission de conseiller technologique en nutrition santé au sein du Critt et participait notamment au rapprochement des filières agro-alimentaire et santé. ■ Charles Legrand vient de prendre ses fonctions à la direction régionale de la concurrence de la consommation et de la Répression des Fraudes de Bretagne. Il était depuis 1997 directeur départemental à La Rochelle. Résultats jeu concours Bretagne Economique - La Banque Postale. Nous remercions vivement toutes les entreprises ayant participé à notre jeu concours. Si les 4 premières questions n'ont posé aucun problème, la cinquième question relative à l'année de création de Bretagne Economique a donné du fil à retordre à de nombreux candidats. Deux réponses étaient acceptables : 1962, naissance du titre “La Bretagne Economique” et 1987, naissance de la nouvelle formule. Les gagnants sont dans la catégorie plus de 10 salariés SA Neotip basée à Lannion et dans la catégorie - de 10 salariés, la société Ixtrawl basée à Loctudy (29). Félicitations aux gagnants et rendez-vous le dimanche 29 octobre à Saint-Malo ! DEVELOPPEMENT ■ Plus 30 % pour “A l’aise Breizh !”. Installée à Morlaix, cette entreprise de négoce compte 14 salariés et réalise un CA de 1,5 million d’euros. Avec une VPC qui double chaque année, 3 800 envois par an, A l'aise Breizh a su redynamiser avec humour une certaine imagerie bretonne. Dotée de son propre bureau de stylisme, elle réalise deux collections par an Homme, Femme et Enfant, en France et à l’étranger (Portugal, Laos…) et doit “déjà penser plus grand” depuis son entrepôt de 1 000 m2, explique Erwan Creac’h, dirigeant. “En fin d’année, nous aurons 9 boutiques en nom propre. Objectif 2007 : 15 magasins répartis sur tout le Grand Ouest.” Des boutiques où la marque assure tout elle-même, de la décoration à l’électricité ! Contact : 02 98 63 85 78 6 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ■ “Les travaux vont commencer d’ici la fin de l’année. Ces 1 200 m2 sont une nécessité.” Depuis Plancoët (22), Atelier Fanik (15 salariés) réalise des flacons pour des donneurs d’ordres régionaux spécialisés dans la cosmétique (Sciences & Mer, Agrimer, LCL…). Avec une montée en charge ces deux dernières années, “cet investissement de 600 000 euros dans de nouveaux murs est devenu indispensable et devrait nous permettre d’assurer notre diversification dans d’autre secteurs”, poursuit Annie Nicolas, codirigeante. Parapharmacie, sociétés de produits d’entretien… autant de futurs prospects que jauge actuellement Atelier Fanick. Contact : 02 96 84 30 17 ■ Pari engagé pour Hubert Stagnol. Installé à Bénodet (29), le chantier naval (une dizaine de salariés, 430 000 euros de CA attendu cette année) mise gros sur son Fyne, modèle de Fife 1889, “un énorme budget pour nous, pour un bateau qui sera proposé à 465 000 euros”, ne cache pas Florent Villard, responsable des ventes. Germée il y a 4 ans, l’idée de ce 18m (hors tout) x 2,18 m (large) monte en puissance depuis 2004. “On avance par phase. Chaque année, de nouveaux travaux sont réalisés. La coque est achevée, reste le pont, la mâture, les aménagements…” Convaincu de concevoir un bateau “d’exception” dans le monde des classiques, le chantier mise sur l’innovation. “Ce Fyne, déjà présenté en l’état au dernier Salon nautique où l’on a créé l’événement, témoigne de notre savoir-faire avec une coque bois moulée sous vide. Cette innovation technique nous ramène aussi des bateaux traditionnels à réparer.” Comme ce cotre américain de 1930, le Skal, dont le chantier vient d'achever l'entière restauration. “Au début, tout le monde nous a dit qu’on allait dans le mur ! Or, nous restons les seuls à refaire des bateaux d’après des plans originaux. Concernant le Seabird, petit frère du Fyne, nous en sommes au n° 8.” Porté sur les eaux, le chantier doit aujourd’hui s’atteler à un autre défi : récupérer des locaux ou investir dans de nouveaux murs “au plus près de l’eau”. Contact : 02 98 57 19 54 ■ Notamment installé à Fouesnant (29) où le rapprochement avec le site de Trégunc a été finalisé l’an passé avec les équipes et le matériel transférés (2 lignes de production à ce jour), Tipiak (crêpes, galettes et plats cuisinés - 200 salariés) annonce un chiffre d’affaires consolidé de 27,8 millions d’euros pour le 1er trimestre 2006, en hausse de 8,6 % par rapport au 1er trimestre 2005. L’accélération de la croissance réalisée en 2005 se poursuit. Les ventes des deux secteurs progressent. Le secteur “froid” enregistre une forte croissance (+12,4 %) grâce au dynamisme des ventes dans les circuits spécialisés surgelés et en GMS à la marque Tipiak (stimulées par la diffusion d’une campagne publicité TV). Le secteur “sec” retrouve la croissance (+3,4 %), issue du développement rapide des ventes à l’international (+16 %) et des lancements de nouveaux produits à marque Tipiak. Contact : 02 28 03 09 30 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT 7 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT ■ "Les cakes de Sophie", un marché de niche pour l'entreprise Guyader. Depuis un an, Eurocake, filiale du Groupe Guyader (Landrévarzec - 29), fabrique et distribue "les cakes de Sophie". Véritable succès de librairie, 1,5 million d'exemplaires vendus en 5 ans, ce livre de recettes a permis le rapprochement entre l'écrivain Sophie Dudemaine et l'entreprise Guyader. Eurocake, installé à Kervignac (56), emploie aujourd'hui 6 personnes et produira 800 000 cakes en 2006. Christian Guyader et Sophie Dudemaine Vendus en formats de 300 g et 2x80 g pour le snacking, les cakes à base de saumon, fromage, olives ou encore jambon sont fabriqués et distribués par Eurocake sous la marque "Les cakes de Sophie" dans le rayon traiteur des GMS. La forte médiatisation du livre et la qualité du produit ont permis à Christian Guyader, l'actuel dirigeant, d'être rapidement référencé chez Monoprix et Casino, demain chez Auchan. Le groupe Guyader emploie 160 personnes à travers 5 filiales : Guyader (produits élaborés de la mer), Groix et Nature (recettes de l'île de Groix), Gueguen (charcuterie du terroir), Eurocake et Euro Slice (atelier de découpe au laser) pour un CA 2006 de 25 millions d'euros dont 10 % à l'export. ■ Plus de cohérence dans la démarche clients et un meilleur “repérage” pour ses commerciaux. Altran Ouest (350 ingénieurs) est désormais articulée autour de 4 sociétés : Grenat à Nantes, Gerpi et Altior à Rennes et Atlantide à Brest. “Pour des offres plus claires avec deux cibles : les gros donneurs d’ordres et les sociétés locales”, explique Arnaud Maury, Dg de Grenat. Cette homogénéisation avec une offre globale et ces 4 structures “mises sous ombrelle” passe maintenant par des unités opérationnelles. “Les sociétés sont rapprochées par deux. Altior (7,2 millions d’euros de CA) et Grenat (5,2 millions d’euros) ont enregistré une progression cumulée de 28 % sur le 1er semestre 2006. La première propose une aide à la mise en place de la production, la seconde est spécialisée dans les systèmes d’information. Gerpi (11 millions d’euros) intervient dans l’informatique et l’électronique embarquée alors qu'Atlantide (4 millions d’euros) est positionnée sur l’océanographie.” Avec, en début d’été, des plans de recrutement très bien engagés (140 recrues attendues), “la dynamique de croissance est bien là.” Contact : 02 51 89 69 20 Nouveau Scénic 5 places ■ En France, les meilleurs résultats de Renault sont à l'Ouest. Arrivé en mai 2006 à la tête de la direction régionale Ouest de Renault (basée à Rennes), Laurent Payrat est plutôt satisfait de dévoiler les résultats de la marque en région au 30 août. “Si Renault est en recul au plan national, l'Ouest échappe au repli et à l'érosion des ventes. Le marché y affiche une croissance de 1,6 % tandis que nos volumes augmentent de 1,5 %” explique le nouveau directeur. Le marché des véhicules utilitaires est particulièrement dynamique en hausse de 6,9 % (3,8 % au plan national). La pénétration de Renault sur le marché régional des véhicules particuliers et des utilitaires est de 24,6 %. Clio, Logan et Scénic se vendent mieux dans l'Ouest que partout en France, “c'est pourquoi, nous attendons beaucoup du nouveau Scénic 5 places qui vient de sortir et dont la fourchette de prix se situe entre 19 850 et 30 700 euros. Tous modèles confondus, le Scénic est stratégique sur la rentabilité du groupe”. En 2007, Renault commercialisera trois nouveaux modèles : Logan break, Twingo et Laguna. 8 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ■ “On a rénové nos gammes afin de les adapter au marché actuel qui réclame des produits faciles à consommer et pas trop chers.” Forme des tranches revue, grammage corrigé : Bretagne Saumon (110 personnes à Châteauneuf-du-Faou - 29) a su rebondir sur les attentes du consommateur avec un CA en nette progression (+17 % attendus en 2006, 20 % en 2005, 17 millions d’euros). Avec une production de 1 000 T/an, la PME se distingue à 85 % sur le marché hexagonal, la grande distribution représentant 75 % de son marché (marque de distributeur), l’export se concentrant sur l’Italie, la Suisse, la Belgique ou encore le Luxembourg “zone où l’on travaille en flux tendu alors que c’est parfois plus délicat de livrer à Marseille” analyse Jean-François Floc’h, Dg, qui ne cache pas qu’entre la logistique et le prix de revient, l’Allemagne ou l’Europe de l’Est restent trop éloignés de son site de transformation (4 100 m2). Pour l’heure, la PME, également distribuée sous marques propres (dont La Cie du saumon), a recentré ses gammes et se place sur des marchés de niche. “Le bio, qui double tous les ans, 40 T de produits finis actuellement, ou encore l’axe nutrition et santé. Nous essayons de L’atelier de découpe de Bretagne Saumon proposer des produits à teneur en sel moins élevée.” Une recherche développée avec l’Adria (Quimper) qui a réalisé un audit produit pour toute l’offre de Bretagne Saumon. Contact : 02 98 81 71 66 ■ Arzur scinde ses activités. Depuis Lannion (22) où elle emploie une dizaine de salariés, la société dirigée par Sylvain Boudonnelle entend clarifier son expertise. “Quand on pense à nous, les entreprises ne pensent pas à notre métier de communication. Or, nous proposons des auditscommunication qui peuvent déboucher sur du conseil et de la stratégie marketing. A l’image de ce client qui pensait s’implanter à Erquy et que nous avons convaincu de choisir Le Légué au vu de son activité marine orientée vers la plaisance.” Plaquettes, flyers, prints, Arzur s’illustre aussi sur la production de films à haute valeur ajoutée. “Avec les solutions NTIC, on peut aujourd’hui mettre sur les sites de la vidéo, des bannières.” D’où ces vues aériennes présentes sur le site d’Armor Génie Climatique (Paimpol) pour illustrer son offre sur le solaire et la géothermie ou encore la gestion de leur vidéo pour le groupe Lafarge/France. CA attendu : 300 000 euros. Contact : 06 23 45 61 61 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT 9 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT ■ Travailler à donner plus de saveurs aux fruits et légumes mais aussi évaluer les nouvelles variétés de tomates sur le marché, pour en apprécier le goût : quelques exemples des missions sur lesquelles planche Bretagne Biotechnologie Végétale (BBV) employant 20 personnes à Saint-Polde-Léon. Semi-privé, semi-public, travaillant sur la base de contrats privés, BBV “se focalise de la fourche à la fourchette, explique Céline Baty-Julien, ingénieur. Beaucoup de nos clients nous demandent de travailler à des fruits et légumes meilleurs et plus sains”. Autre projet, les tables de polyphénols. “Il s'agit d'une vaste famille de molécules très présentes dans le vin et le chocolat, dotées de pouvoirs antioxydants qui ont des impacts sur les maladies dégénératives. Nos travaux portent notamment sur les paramètres qui font que dans la cuisson d’un aliment, il y a perte ou pas de ces polyphénols.” D’où la mise au point d’une table de composition destinée à être mise en ligne d’ici peu, “un projet que nous présentons dans le cadre de Valorial. Ces tables visent les médecins nutritionnistes, les consommateurs mais aussi les industriels qui cherchent des aliments riches en polyphénols. Pour des plats cuisinés par exemple.” Contact : 02 98 29 06 44 ■ Laser Conseil (Lannion-22) lance un tout nouveau système laser longue portée “effaroucheur d’oiseaux” pour les aéroports civils et militaires. Ce système vient compléter les techniques actuelles de sécurisation des pistes (systèmes sonores et pyrotechniques). Un exemplaire est en fonctionnement à l’aéroport de Nantes. D’autres aéroports nationaux et internationaux seront équipés à terme. Autre exemple de l’expertise de Laser Conseil en sécurité laser : l’entreprise certifie des appareils laser grand public : appareils de bricolage tels que niveaux laser, pointeurs laser ou de hifividéo tels que lecteurs et graveurs de CD et DVD. Plus largement, Laser Conseil est spécialiste de la sécurité des rayonnements optiques, laser, et propose des services de pointe en termes de conseil, assistance technique, audit, formation et fournitures des produits de sécurité laser (lunettes, écrans, hublots filtrants, rideaux de protection, etc.). Créée en 2000 par Alain Le Floch, l'entreprise connaît une croissance de 30 % chaque année qui lui permet d'atteindre en 2006 un CA de 300 000 euros. Contact : 02 96 48 79 96 Système “effaroucheur d’oiseaux” ■ + 4,5 % de progression attendus cette année, Constructions de la Côte d’Emeraude (19,5 millions d'euros de CA) connait toujours une bonne activité, un pied à Rennes, l’autre sur la côte. “Nous connaissons une forte activité sur la côte où Saint-Malo est boosté par le TGV, explique Yannick Ecobichon, dirigeant. Rien que sur la gare, 250 logements sont à venir. On est déjà positionné sur 2007. A Rennes, dans le cadre du plan local d'urbanisme et des logements sociaux, ce sont 4 500 logements qu’il faudrait construire par an !” Dans pareil contexte, en termes de ressources humaines, l’entreprise a atteint “la limite haute de ce qu’on s’était fixé. Soit au maximum 100 salariés fixes et 50 intérimaires en équivalent temps plein.” Contact : 02 96 39 50 91 ■ + 10 % de progression chaque année pour Sopral et un CA qui s’établit à 17 millions d'euros. Après avoir fait le choix de s’installer à Pléchâtel (35) suite à un incendie, la PME (55 salariés) a néanmoins conservé ses bureaux à Pont-Péan. “Se rapprocher de ses clients en se plaçant à quelques kilomètres de l’autoroute des Estuaires, à mi-chemin entre la Normandie et les Pays de la Loire, 10 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 atteste que la logistique est plus que jamais fondamentale pour une entreprise.” Spécialisée dans la production d’aliments pour chevaux, la PME s’adresse aux professionnels mais aussi aux particuliers. 20 % de sa production sont ainsi écoulés à l’export (Europe et Pays du Golfe). “Il y a toujours du potentiel dans ces territoires, en Europe notamment, lié au développement de l’exigence en termes de qualité et de performance des produits et pour des aliment plus “raisonnés, à forte valeur ajoutée et toujours sans dopants” pronostique Pierre Jolivet, Pdg. Des enjeux et ambitions qui devraient accroître les résultats aux alentours de 25 % sous trois ans. Contact : 02 99 05 61 61 ■ “Nous continuons à avancer avec 500 tonnes annuelles : ça commence à entrer dans les mœurs.” “Çà”, ce sont les moules mises en barquette sous vide. Un process sur lequel se distingue Ar-Mor Coquillages (société Moulexport, Hendaye) depuis Hillion (22). “Avec mon technicien, nous venons de l’IAA. Nous travaillons avec des machines “agro” classiques et cherchons à optimiser les changements de gaz. Pour le sous-vide, il s’agit d’évacuer l’air par un autre” précise Miguel Le Jean, dirigeant. Si Ar-Mor Coquillages a tenté la déclinaison avec la coquille Saint-Jacques, l’essai fut rapidement stoppé, faute de consommateurs. L’entreprise entend donc “bien s’implanter sur (son) marché de la moule en barquette. Il faudrait d’ailleurs tourner en 2x3 par souci de rentabilité.” Un défi que l’approvisionnement devrait aider : moules de bouchot de la baie de SaintBrieuc, de juin à décembre pour le haut de gamme, production d’Irlande en relais et parfois d’Espagne pour l’entrée de gamme. Contact : 02 96 32 37 82 ■ Coriolis Composites en phase de développement. Après plus de deux ans destinés à mettre au point un robot très innovant qui permet d’introduire le composite dans les industries aéronautique et automobile, la société (9 salariés à Lorient) peut aujourd’hui compter sur des contrats dans l’aéronautique. “Soutenus par des capitaux-risqueurs et des subventions, Oseo-Anvar et Ademe, rappelle Alexandre Hamlyn, co-créateur, nous sommes aujourd’hui les seuls en Europe à nous distinguer sur ce process. Notre robot permet de réaliser des pièces en composite, toujours structurelles. Nous sommes maintenant en pleine phase de commercialisation, la vente étant assurée par nous-mêmes avec l'aide de quelques partenaires.” En avril prochain, Coriolis sera présent au salon du composite à Paris, “le plus grand du monde”. Les enjeux sont d’importance car la société vise déjà, par étape, “l’éolien et le secteur automobile.” Contact : 02 97 59 94 98 ■ “Un escabeau peut encore faire la différence !” Surtout quand on doit faire face à la concurrence chinoise. Leader sur le marché de la table à tapisser professionnelle et spécialiste du matériel pour peintres, la société Théard (près de 75 salariés entre ses sites de Mafay et Bel Air, en Ille-et-Vilaine, 15 300 m2 de surfaces de production et de stockage, 1 800 références) vend “son savoir-faire pour des outils et du matériel plus techniques et plus modernes. Le nerf de la guerre, c’est proposer ce que ne fait pas le tout-venant” expose Christophe Théard, Dg. La R&D ? “Tout le monde cogite en interne, de la fabrication aux Masque de protection respiratoire, un des produits exportés par l’entreprise Théard commerciaux qui nous remontent ce qu’ils voient sur le terrain, auprès de nos clients.” C’est à ce prix que la PME (11 millions d’euros de CA, + 3 % de progression attendus en fin d’année) affiche réactivité et innovation. “La Chine a monté en gamme. Tout le monde y a ouvert des succursales et y a amené sa maîtrise. Pour nous, ça serait trop compliqué. Nous préférons nous positionner sur des niches et produire 300 pièces plutôt que des millions.” L’export, relais de croissance ? “Mettre en place une vraie politique demande du souffle. Les USA sont trop grands. L’économie est tendue en Allemagne où nous avons tenté notre chance. Mais ça marche très bien en Angleterre.” La PME y exporte son masque de protection respiratoire. Une manière d’avoir du souffle. Contact : 02 99 42 48 48 ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT 11 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 FOCUS ACTUALITÉS LE DISCOUNT, UN CONCEPT QUI TOUCHE TOUS LES SECTEURS le prix, (“Si tu paies t’as rien compris !” Du hard-discount au low-cost… meubles, bricolage, équipement de la personne et de la maison, le phénomène des prix bas dépasse l’alimentaire pour toucher tous les produits. La plupart du temps présentée dans des magasins ou entrepôts sans apparat – sols bruts, musique absente, présentation sur palettes ou en vrac – la marchandise est à peine déballée, jamais valorisée. Pourtant les clients affluent ! “Le low-cost, un bazar organisé” “Des low-cost aériens au ticket de cinéma à 5 euros qui vous offre deux autres séances, en passant par la freebox ou le succès des abonnements “neo” de Bouygues avec gratuité des appels à compter de telle heure : aujourd’hui ce ne sont plus seulement les biens tangibles qui sont touchés par le phénomène mais aussi les services.” Pour André Fady, maître de conférence à l’IGR-Rennes, spécialiste de la distribution, la tendance de fond est bien là. “Le low-cost est bien un phénomène qui touche tous les pays industrialisés. “Si tu paies le prix, c’est que t’as rien compris !” Curieusement, ce ne sont pas les classes les plus pauvres qui s’approvisionnent à ces sources. Elles n’ont pas toujours les codes et choisissent le magasin le plus proche qui va les “taxer”. La pression publicitaire est certes énorme de la part des distributeurs et le consommateur veut renouveler ses achats, mais le client-type du discount “réfléchit”, compare, cherche.” Autrement dit, il est éduqué. “Intuitivement, il sait que souvent il achète de la camelote. Mais ça ne l’ennuie pas. Et quand il veut craquer pour des chaussures à 5 euros, il veut aussi du choix. Produits sur palettes ou abandonnés dans un chariot, du bricolage au textile, “le désordre ne nuit pas. Au contraire. Le client a le sentiment que les équipes “font des efforts”. C’est en fait un désordre organisé, où la trouvaille se “mérite”, synonyme de bas-prix” conclut le spécialiste qui réfléchit au positionnement des magasins de Distri Center (35), “une enseigne de discount textile implantée dans les chefs lieux de canton. Ils se posent des questions sur leur offre et ont compris que si la marchandise est trop bien présentée, elle aura une image de cherté.” Croissance mécanique pour Michigan 42 magasins dans le Grand Ouest, dont 12 en Bretagne, 420 salariés et 52 milllions d'euros de CA, Michigan est “l’épicier de l’équipement maison” définit François Clérisse, co-dirigeant de ce groupe familial qui fête ses 25 ans. Son créneau ? “Un tiers de produits dédiés au bricolage, un second au bazar et un troisième aux meubles, literie et cuisine. Nous sommes les seuls à proposer en même temps autant de produits sur ces trois segments.” Sa réussite, Michigan la doit aussi à une stratégie d’ouverture loin des grands centres. Paradoxal ? “Nous visons les bourgs de 20 000 à 30 000 habitants pour une zone de chalandise d’une quinzaine de km.” Dans des bourgs tels qu’Hillion (22) ou Derval (44) où un 4ème magasin ouvre en franchise le 25 octobre, Michigan revitalise tout un territoire “là où souvent ne reste que l’alimentaire.” Pour satisfaire la demande, Michigan ne le cache pas : “98 % des produits sont référencés à l’année, seuls 2 % viennent de lots. Nous nous approvisionnons à 30 % en Chine, le reste se distribue entre fournisseurs européens.” C’est parce que le marché est “de plus en plus serré” que l’enseigne s'est lancée dans une politique dynamique d’ouvertures avec 4 déjà annoncées en 2007 rien que dans l’Ille-et-Vilaine. Présent pour la première fois cette année au Salon de la franchise, Michigan, 38 magasins en nom propre, s’ouvre aux franchisés. Détenteurs ou non des murs, l'investissement nécessaire pour ouvrir un Michigan (8 à 10 salariés) se chiffre entre 1 million d'euros et 1,5 million d'euros. 12 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 Des meubles entre 40 et 50 % moins cher chez le Faillitaire Le turn-over reste le principal problème, “heureusement que sur le segment équipement-décoration, on trouve des femmes plus motivées que les hommes.” Meubles, salons, literie, séries et invendus neufs, le tout proposé en discount : la réussite de cette enseigne née au départ de Rennes est indéniable, avec en 2006, 97 magasins dans l’hexagone et un CA passé de 118 millions d’euros en 2005 à 135 millions d’euros cette année. “On grossit tous les ans, reconnaît Pascal Dapolo, créateur en 95 de la franchise, ce jour-là en route pour Paris, parti reconduire le contrat de sponsoring qui l’unit pour trois ans à “Sans aucun doute”, émission de Julien Courbet sur TF1. Notre rythme de croisière : une quinzaine de magasins par an. Cette année, on en aura ouvert près de vingt.” La loi du premier entrant : le Faillitaire illustre la règle marketing. Car des concurrents à l’«air» peu engageant, Pascal en a vu apparaître au point de lancer VID’Stock pour gérer la concurrence. “Même si on a pu être un peu chahuté, on a toujours une longueur d’avance. Et quand on fait le total de ses enseignes, elles ne font que 50 % de notre CA.” La force du Faillitaire ? Tous les Louis de France et de Navarre, Louis Philippe, Louis XIV…En Italie, pays du contemporain et du baroque, Pascal Dapolo ferait un bide. Pas en France où il est le premier revendeur national. “J’aide beaucoup les usines en rachetant des stocks et fins de série ou en leur commandant une série bien arrêtée, ce qui est plus rare et jamais au prix du marché. Car il s’agit toujours de proposer un meuble entre 40 et 50 % moins cher.” D’une scierie en Espagne, il a ainsi ramené près de 600 tables en bois massif. Un produit qui trouvera acquéreur en France. D’ailleurs, les franchisés se portent bien et préfèrent s’agrandir que développer VID’Stock, enseigne que le créateur a mis en stand-by. “Avec Le Faillitaire, on a encore une quinzaine d’années devant nous.” ACTUALITÉS Le Faillitaire… la réussite ■ Serge Marshall 13 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 BRETAGNE EN RÉSEAU ACTUALITÉS AGENDA ■ 3ème édition du Forum de l’électronique du 17 au 19 octobre Paris expo Porte de Versailles Contact : 02 99 84 85 00 ■ Technotrans salon biennal professionnel du transport routier du 19 au 21 octobre à Nantes la Beaujoire Contact : 02 51 13 30 08 (www.salon-technotrans.com ) ■ Sial, salon international de l’alimentation, du 22 au 26 octobre Paris Nord Villepinte Contact : 01 49 68 54 88 ■ Interoute 2006 sur la construction - entretien exploitation - sécurité - aménagement du 24 au 26 octobre au parc expo de Rennes Aéroport Contact : 01 49 68 54 62 ■ Net Public Breton 2006 tenue des rencontres sur les avancées des technologies internet dans les collectivités territoriales le 24 octobre à Lannion Contact : www.megalis.org/netpublic ■ Euronaval, salon consacré à l’armement naval et aux actions de l’État en mer - participation du pôle Mer Bretagne du 23 au 27 octobre au Bourget Contact : [email protected] ■ Festival Quai des Bulles, festival de la bande dessinée, du 3 au 5 novembre Espace Duguay Trouin à Saint-Malo Contact : www.quaidesbulles.com ■ Equip’hôtel du 5 au 9 novembre Paris expo Porte de Versailles Contact : 01 47 56 24 14 ■ Pollutec du 28 novembre au 1er décembre – Lyon Eurexpo Contact : 01 47 56 21 24 ■ Forum Ingrédients Santé Bien-être les 7 et 8 décembre à Vannes Contact : 02 97 47 97 32 14 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 CLUB D’INVESTISSEURS POUR UNE GESTION ALTERNATIVE ET LOCALE DE L’ÉPARGNE SOLIDAIRE (Les ”cigales” font chanter l’épargne de proximité Structure de capital risque au service des projets de proximité, le réseau des Cigales propose à ses adhérents de cultiver l’esprit d’entreprise et de solidarité. “Le Cigalier se reconnaît d’abord à son esprit pionnier”, déclare Jean-François Rolin, secrétaire des “Mouettes”, à Brest, l’un des douze clubs Cigales bretons. Au carrefour des notions de proximité, d’épargne éthique et solidaire, “le club Cigales est une structure de capital risque solidaire mobilisant l'épargne de ses membres au service de la création et du développement de petites entreprises locales et collectives”. Depuis la création de ce mouvement national en 1983, chaque club est constitué de 5 à 20 personnes qui mettent en commun entre 15 et 50 euros par mois. La “Cigales” se réunit régulièrement pour recevoir les porteurs de projets et décider de ses placements. Le club a une durée de vie de 5 ans, prorogeable une fois. La “Cigales” est “un lieu d’échanges et d’auto-formation sur les questions économiques et de développement local, où investisseurs et porteurs de projet font l’expérience d’une économie socialement responsable et solidaire”. Le rendement n’est pas le premier critère de l’engagement cigalier, mais plutôt “l’intérêt pour l’investissement de proximité et la vie des créateurs d’entreprise près de chez soi”, précise Philippe le Goux, de la “Cigales les Petits ruisseaux” à Lanvollon Plouha (22). Créés en 2003, dans le prolongement de la réflexion de la communauté de communes sur le développement local, “les Petits ruisseaux ne jouent pas le rôle d’un banquier mais d’un “élément déclencheur” souvent complémentaire aux autres dispositifs d’aide à la création”. “L’investisseur est guidé par l’envie de s’impliquer dans un projet, c’est une démarche d’économie solidaire, confirme René Tropres, de la fédération départementale d’Ille-et-Vilaine. Les bénéficiaires sont le plus souvent des personnes ayant un projet original mais des difficultés pour trouver un financement en capital risque.” Une “Cigales” finance en général un ou deux projets par an, de 3 000 à 6 000 euros : “Interlocuteur privilégié, le club offre les compétences de ses membres.” La qualité du contact est déterminante. Le créateur doit apporter la preuve de sa crédibilité mais aussi de l’utilité sociale du projet (développement durable, création d’emploi etc). On peut ainsi citer, pour “les Mouettes” : une entreprise de transformation des algues, une pépinière d’entreprises, un bureau d'études spécialisé dans l’implantation Technic bois à la Mézière soutenu dans son projet par les Cigales d’éoliennes. Pour “Zed” (Rennes), une boulangerie traditionnelle dans un bourg de périphérie, une entreprise de géothermie etc. “Les petits ruisseaux” vont s’engager sur une entreprise de miroirs décoratifs : “Nous sommes plutôt en recherche de projets”, confirme l’ensemble des Cigales. ■ Clotilde Chéron Contact : www.cigales.asso.fr AILLEURS DE LA BARQUETTE À LA FOURCHETTE, LE PÔLE MATÉRIAUX À USAGE DOMESTIQUE (MAUD) INNOVE Labellisé en juillet 2005 sur les thématiques de la chimie, des matériaux et des aliments, le pôle Maud du Nord-Pas-de-Calais a pour vocation l'innovation au service du quotidien en chimie et matériaux de performance pour l'alimentation et les arts de la table. Ses marchés ? De l'emballage alimentaire aux produits de détergence en passant par la vaisselle. “Le pôle de compétitivité Maud rassemble d'une part les entreprises spécialisées dans les matériaux domestiques (papier, carton, verre, céramique, polymère, acier) et la chimie végétale ; d'autre part les structures de recherche en chimie des matériaux, publiques et privées. L'enjeu est de les amener à travailler ensemble pour générer de la croissance économique en améliorant la performance des matériaux domestiques.” En découvrant sur son site Internet la vocation du pôle Maud, le lecteur ne pourra s’empêcher de la trouver pour le moins transversale. De fait, tous les pôles de l’Hexagone ambitionnent de faire “travailler ensemble” gros et petits, PME-PMI et laboratoires… Et ici encore, le projet est avant tout porté par des ténors des arts de la table ou de l’agro-alimentaire : Arc International, Roquette, Ugine & ALZ, Bonduelle… Mais, dans le détail, comment Maud parvient-il à articuler les collaborations entre grands groupes et PME, voire TPE ? “C'est vrai, jusqu’à présent les PME ne sont pas leaders dans les projets ou alors sont des filiales sur sites de grands donneurs d'ordres qui les font travailler, reconnaît Jean-Claude Charenton, chef de projet. Mais on débute. Il y a six mois encore, je n’aurais même pas eu ce recul. IAA, chimie, matériaux : vous savez, à la différence d’autres pôles, il n’y avait pas ici de structures ou de filières déjà organisées. Tout se construit. L’axe fort du pôle est bien de se développer vers les PME-PMI, faire émerger des projets qui les sensibilisent et les entraîner sur des projets innovants, sans que cela passe forcément par de grands donneurs d’ordres. Il nous faut rester vigilants là-dessus.” 1 Des séances de brainstorming pour brasser les idées Direction Terre des Lys, une PME de 60 salariés. Son métier : la composition d’aliments surgelés en intégrant le contenant céramique. Ses clients : la grande distribution et le catering, les repas servis dans les transports aéronautique, ferroviaire… L’enjeu, relevé en amont avec plusieurs partenaires : que le contenant soit plus léger mais que les aliments restent chauds une fois déballés. “Soit tout un travail sur le contenant effectué en laboratoire en vue d’étudier ses propriétés thermique, mécanique… Suivi de tests sur prototypes et, enfin, d’essais.” Bref, trois ans de R&D engagés par la 16 Photo : Sical BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 Photo : Arc International ACTUALITÉS ( Maud met son nez dans les plats PME car il s’agit bien pour elle de trouver de nouveaux relais de croissance “sur le marché du catering comme du domestique”. Illustration-même d’une prise de conscience aux allures de défi économique. “Il y a d’un côté des entreprises qui hésitent : elles ont des idées mais pas de méthodologie. Labellisées ou pas, on va leur amener une méthode. Et puis, il y a celles qui veulent innover pour ne pas… couler ! Mais elles ne savent pas sur quoi.” D’où la stratégie mise en place par Maud avec des séances de brainstorming “pour phosphorer sur du concret. Hiérarchiser les compétences des PME-PMI, creuser leur valeur ajoutée et faire émerger un besoin où elles puissent s’illustrer – telle fonctionnalité sur un aliment via l’emballage –, voilà notre rôle !” Et les aider à trouver des partenaires, bien sûr. Car le pôle affiche des ambitions interdépartementales, voire européennes. Et avec la Bretagne, est-ce que des ponts sont jetés ? “On a plus de relations avec le pôle “Céramiques” de Limoges ou “Vitagora” de Dijon qui réfléchit sur de nouvelles propriétés alimentaires, les farines notamment, qu’avec votre région. En fait, vos IAA ne nous ont peut-être pas encore bien identifiés. Emballages (métallique, polymères, verre…), conservation, traçabilité via la RFID pour une information sur le contenu (hydrométrie, température, gaz inerte ou sous-vide…) Voilà tous nos axes de recherche. A nous aussi d’aller les voir” réfléchit Jean-Claude Charenton qui sait qu’il devra aussi jouer les commerciaux. “Tout est ouvert”. ■ Serge Marshall 1 L’Association INNOV-AA-LYS a pour mission d’assurer la coordination, la promotion, le développement et les échanges entre les différentes activités publiques et privées. Pour en savoir plus sur le pôle : www.polemaud.fr ACTUALITÉS DEVELOPPEMENT ■ Avec une douzaine de bateaux que les propriétaires lui laissent en gestion (frais de port, assurances, entretien) et six skippers, Club Croisières Alet (Saint-Malo) vogue avec assurance depuis sa création par Yves Hiroux en 1981. “Notre chance, comparé à d’autres, c’est que nous sommes polyvalents. Car l’économie ne va pas fort : entre le prix de l’essence et le coût de la vie, les gens se freinent.” Solution adoptée par la société : profiter des bateaux qui lui sont laissés pour proposer des croisières mais aussi faire “école de croisière, via des stages d’une semaine avec un skipper à bord. Ça fait aussi toute la différence car les gens sont parfois un peu perdus face à une offre très éclatée.” Le public vient essentiellement de la région parisienne ou encore de Belgique et de Suisse où se tiennent de gros salons maritimes qui ont longtemps profité à Yves Hiroux. “Les gens réservent de plus en plus à la dernière minute. Le planning est serré. Il faut s’adapter.” Pour une saison que le professionnel a vu s’allonger de fin mars à mi-novembre. Ensuite, saison d’hiver oblige, il migre avec skippers sous d’autres latitudes : la Martinique. Contact : 02 99 82 07 48 ■ “Que les entreprises pensent à sauver leurs données ! C’est leur épine dorsale.” Pour Daniel Anigon, dirigeant de V2+ (3 salariés à Lannion-22), les réflexes sont encore loin d’être acquis. Spécialisé notamment dans la gestion de réseaux (infogérance) des PME, le professionnel déplore que beaucoup d'entreprises ne sauvent toujours pas leurs données. “Or, perdre un disque dur peut être dramatique pour leur activité.” Autre métier sur lequel s’illustre V2+ : le partage de l’in- formation et de documents “avec des solutions open-source au niveau du serveur Intranet, primordial dans la gestion de la relation-client. L’open-source réduit considérablement les coûts avec licence, notamment quand vous partagez l’information avec 25 collaborateurs. Avec ces solutions, vous n'êtes plus obligé de payer pour chacun. Libres de droits (open office en lieu et place de Microsoft Office par exemple), elles sont intégrables sans coût, exactement comme une application classique, et utilisables tout de suite !” Conseil avisé d’une société qui, face aux aléas conjoncturels, rentre dans son 5ème exercice. “Nous sommes petits mais nous pouvons courber l’échine et moins subir les pertes de contrats. Nous travaillons en réseaux avec des indépendants, ce qui permet de pallier les surcharges de travail des uns et des autres.” Contact : 02 96 48 43 54 FINANCE ■ Aballea Finance à Brest rentre dans le giron de la Banque KBL France. Créée en 1982 par René Aballea, la société indépendante de gestion en patrimoine, Aballea Finance n'a cessé de croître et se développer sur tout le Grand Ouest. Après 24 ans d'indépendance et à la veille de faire valoir ses droits à la retraite, le PDG fondateur cède sa structure à une banque privée européenne, KBL France. Cette dernière fait partie du réseau KBL Group European Private Bankers, regroupant des banques et sociétés de gestion de fortunes à travers l'Europe. Le siège parisien emploie 80 personnes et n'avait pas encore de représentation dans l'Ouest. C’est chose faite en intégrant Aballea Finance et sa douzaine de salariés, la structure brestoise restant une filiale indépendante. Après avoir réalisé un CA 2005 de 2,2 millions d'euros, celle-ci annonce un CA en hausse de 20 % pour 2006. Contact : 02 98 80 65 71 Votre Agence Locale partenaire de vos recrutements 18 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ■ 10 000 euros pour Océan Travaux Services primée par Saint Malo Agglomération et la CCI du Pays de Saint-Malo lors de la fête des créateurs. “Mon tempérament et ma pêche ont fait la différence” explique Cyrille Gicquaire, 30 ans et chef d'entreprise depuis avril 2006. Jusque là free-lance, réalisant des missions à hauts risques en travaux sous marins (plongée en milieu pollué, pose de pipe-line…) pour des grands groupes comme Vinci, Spi ou Bouygues, le jeune créateur a décidé de se mettre à son compte. “Dans mon métier, c'est la qualité du plongeur qui prime. En tant que scaphandrier et contrôleur de travaux subaquatiques, diplômes obtenus àl’INPP (Institut national de plongée professionnelle) de Marseille, je dois être capable de travailler dans le noir à -50 mètres de profondeur. J'ai cette rare compétence et du coup passe l'essentiel de ma vie loin de mes proches. Avec Océan Travaux Services je vais me poser et proposer aux particuliers et professionnels des travaux au mouillage, pose de corps mort ou de chaînes par exemple et continuerai si nécessaire les travaux sous-marins”. Disposant aujourd'hui d'un ponton (Cale de la Vallée à Dinard), d'une grue et d'un camion d'intervention, Cyrille Gicquaire table sur un CA de 100 000 euros pour son premier exercice. Contact : 06 86 95 10 54 ■ Blanc, bleu, rêve, scénarise votre mariage. Désireuse de revenir en Bretagne et persuadée que le mariage a de beaux jours devant lui, à 29 ans, Sophie Payoux vient de créer son entreprise d’organisation de mariages. Pour 2 000 à 2 500 euros, elle s’occupe de tout selon votre budget (budget moyen d’un mariage : 10 000 euros) et vos désirs : réservation de salle, restaurant, menu, tenues, alliances, faire-part, fleuriste, animateur, photographe… Concept de service largement répandu à Paris, il se développe un peu partout aujourd’hui car “les gens se marient beaucoup plus tard, en moyenne 30 ans pour les hommes et 28 pour les femmes, travaillent et de ce fait disposent de revenus. Mais étant actifs, ils ont moins de temps et de plus en plus envie de se faire plaisir. Les parents participent également au budget. Paradoxalement, l’éclatement grandissant des familles redonne toute son importance à ces grandes fêtes. Et la grande tendance est le mariage à thème !” explique la jeune chef d’entreprise. Affiliée au réseau régional “Blanc, bleu rêve”, elle table sur un CA de 26 000 euros en 2007. Contact : 0 872 817 827 ACTUALITÉS CRÉATION 19 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 MARÉE GWEN MORGANE AVANCE SUR UN MARCHÉ EN PLEINE ÉVOLUTION ENTREPRISES Mareyeur recherche fileteurs Le récent emménagement de Marée Gwen Morgane dans des locaux ultra modernes a concrétisé l’essor de l’entreprise de mareyage. Un pari sur l’avenir au terme d’une adaptation incessante au marché. 1,8 million d’euros, tel est le montant qu’il a fallu investir pour offrir un outil de production performant aux 37 salariés de l’entreprise sur le site de la zone artisanale de la Ferrère, près de Saint-Brieuc. Lorsqu’il a lancé son entreprise, il y a 15 ans, Patrick Chabroullet ne pensait pas en arriver là. Car, si depuis 1991 la croissance de la filière pêche a participé au développement de l’entreprise, cela n’a pas été sans risque. “Sur une période très courte, il a fallu suivre le dynamisme des armateurs des Côtes d'Armor et s’adapter au fur et à mesure de l’agrandissement de la flotte hauturière. Nous devions donc réinvestir pour absorber la production de ces nouveaux bateaux. C’est une question de confiance mutuelle et de conscience professionnelle de part et d’autre”, explique Patrick Chabroullet. De fait, de 7 navires hauturiers en 1991, la flotte est passée à 25 en 2006. Parallèlement, la demande des consommateurs vers des produits plus élaborés a elle-même provoqué de grands bouleversements au sein de l’entreprise. “Auparavant, nous faisions 80 % de poissons entiers et 20 % de filets. Aujourd’hui, la tendance s’est complètement inversée, avec 80 % de filets”, poursuit Patrick Chabroullet. Or la main d’œuvre n’est pas du tout la même. Dès 1997, les difficultés de recrutement ont commencé : impossible de trouver des “fileteurs” dans un département à l’activité de mareyage récente. Mais le chef d’entreprise ne manque ni d’initiative, ni d’imagination… Former et fidéliser les salariés : un enjeu crucial Dans la vaste “salle de contrôle” du bâtiment, de larges baies vitrées donnent directement sur l’atelier. Là, les employés de filetage découpent en filets et darnes les arrivages du matin. Sept à huit tonnes de poissons sor- 20 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 tent chaque jour de Marée Gwen Morgane, en direction de la grande distribution nationale et européenne. Parmi ces employés, 15 ont bénéficié d’une formation leur permettant de découvrir ce nouveau métier. “Quand la question de la main-d’œuvre s’est posée, j’ai fait appel à Côtes d'Armor Développement. Cela a permis de fédérer tous les mareyeurs et de mettre en route un certificat de qualification professionnelle. Aujourd’hui, il nous manque encore 5 personnes et un autre cycle de formation est envisagé”. Former, mais aussi fidéliser les salariés sont des enjeux cruciaux pour le développement de l’entreprise. “Il est vrai que le mareyage souffre d’une mauvaise image, mais elle n’est plus d’actualité. Aujourd’hui, ce sont des horaires de jour classiques ; ce n’est pas la machine qui pousse l’homme, mais l’homme qui pousse son travail”. Et Patrick Chabroullet en sait quelque chose, lui qui met la main à la pâte comme toute son équipe. Présent dès 5h du matin à la criée d’Erquy, ses lots débarquent chez Marée Gwen Morgane vers 8h pour un premier départ vers 10h30. Dans l’atelier, lui aussi prépare les commandes, emballe le poisson… Car toutes les heures, un camion doit quitter le site vers les plates-formes de distribution. “Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Ici, tous les salariés font avancer la machine et permettent à l’entreprise de réussir. Ce sont eux qui me tirent en avant”. Avec un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros, il a déjà réalisé de grands pas en avant. Les étapes suivantes : mettre en place divers avantages sociaux pour les salariés, élargir l’offre aux produits préemballés et pourquoi pas créer sa propre marque ? ■ Véronique Rolland Le goût est mon credo ALGUE SERVICE À LA CONQUÊTE DES PALAIS “J’ai toujours voulu avoir une activité en lien avec la mer”. Henri Courtois, 42 ans, couvre d’un seul regard depuis son bureau le port du Bloscon de Roscoff, le bateau de la Brittany Ferries en partance et le début de l’horizon maritime. Pour ce Picard devenu Breton de cœur et spécialiste de l’algue alimentaire, le chemin vers la côte léonarde fut une suite d’étapes patiemment contrôlées. Une licence de sciences économiques, une école de commerce, et en 1996 le choix d’investir une niche alors en devenir, l’algue alimentaire. La SARL Algue Service et sa marque Bord à bord naissent donc à… Paris. “La région parisienne étant la plus forte zone de commercialisation des algues, il était logique que je m’y installe pour monter mon réseau de clientèle.” Henri Courtois se lance dans l’algue fraîche conservée dans le sel pour conquérir, seul, les deux marchés qu’il a identifiés, les magasins bio et diététiques, la restauration gastronomique et de poissons. Le réputé chef Alain Ducasse sera ainsi un de ses premiers clients. Pour se fournir en algues prêtes à la vente, le jeune patron sous-traite avec des fournisseurs bretons. En 1998, il ajoute à son catalogue un “tartare” d’algues, préparé pour lui en Bretagne à partir de trois variétés, la verte laitue de mer, la rouge Dulce et la brune Wakamé. Le produit plaît et figure toujours aujourd’hui en tête des ventes. Face au succès, viendront rapidement les conserves de haricots de mer, de salicornes et le pain pré-cuit aux algues. De Paris à Roscoff Henri Courtois, en commercial averti, a réussi son premier objectif de créer un réseau de vente. “La présence physique de l’entreprise sur Paris ne s’imposait plus, alors pour l’étape suivante, je suis parti m’installer auprès de mes fournisseurs afin de me lancer dans la fabrication.” En 2001, direction Roscoff où cinq des opérateurs de l’algue sur la douzaine que compte la Bretagne ont élu domicile. Un atelier-relais de 500 m2 construit par la mairie spécialement pour les activités liées à la mer offre une alimentation en eau de mer pompée au large, l’idéal pour travailler dans les meilleures conditions un produit sensible comme l’algue. Le temps de recruter sur place le personnel indispensable, la fabrication du tartare et des autres recettes peut commencer fin 2002. Aujourd’hui, patron compris, ils sont sept à gérer la gamme d’une dizaine de produits en plusieurs conditionnements adaptés aux deux marchés de l’entreprise. Un quart du CA de 600 000 euros est réalisé à l’export sur la Grande-Bretagne, le Bénélux, la Suisse ou l’Espagne. ENTREPRISES En petites verrines pour consommateurs gourmets ou en grands conditionnements pour les meilleurs chefs, les algues “Bord à bord” séduisent de plus en plus de palais. Sur une niche encore loin de sa marée haute, Henri Courtois pose ses jalons l’un après l’autre. Export et développement local “Il n’y a pas en France de tradition de l’algue dans l’alimentation et, avec des Français qui cuisinent de moins en moins chez eux, nous devons sans cesse expliquer et re-expliquer les plus de nos produits, dit Henri Courtois. C’est pour cela que nous participons à de nombreux salons grand public et professionnels, comme le Sial de Paris où, avec l’aide du Pays de Morlaix et de la CCI, nous serons présents fin octobre.” Parmi les arguments de la gamme Bord à bord : l’affichage sur étiquette de l’origine “Roscoff” des algues et, pour le tartare, le label “Eco-cert”. “Tous les ingrédients s’ajoutant aux algues, naturelles par essence et ramassées localement à pied aux grandes marées par notre fournisseur, sont issus de l’agriculture biologique, des cornichons aux câpres en passant par l’huile d’olive.” Pour 2006, Algue Service a dégainé un nouveau produit phare, la “Norinade”, déclinaison de son tartare autour de l’algue nori, au goût d’huître et chouchou des avertis consommateurs asiatiques. “Nous visons un développement à l’export et de la gamme des marinades, conclut Henri Courtois. Mais à la fin de l’année, l’entreprise pourra sans doute annoncer une nouvelle étape logique d’un développement en local pour encore mieux maîtriser sa chaîne. Pour l’instant, top secret !” ■ Yves Pouchard 21 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ENTREPRISES À BRÉAL SOUS MONTFORT (35), INDUSTYLE AMÉNAGE LES VÉHICULES UTILITAIRES “Nous sommes une société d’intégration” Avec 2 000 véhicules aménagés par an, Industyle, entreprise spécialisée dans l’aménagement intérieur d’utilitaires, a réussi sa percée. Créée en 1994 par Robert Jové, rejoint depuis par Laurent Girard, l’entreprise est passée de 2 à 18 salariés. Après avoir ouvert des agences sur tout le territoire, Industyle témoigne d’un glissement de plus en plus observé : comment passer de la production au service ? Fort de 5 agences, Industyle veut toucher les directions régionales… et Paris “Nous sommes plus une entreprise de service que de production pure. En fait, nous sommes des distributeurs.” De quoi ? D’aménagements intérieurs de véhicules afin de protéger au mieux tout ce qu’ils transportent. Un métier encore jeune en France, 15 ans tout au plus, compte Robert Jové, “là où l’Allemagne a commencé il y a 30 ans !”, mais sur lequel l’entreprise s’illustre remarquablement. Ses clients ? La Saur (Compagnie des eaux) pour qui elle aménage 200 véhicules chaque année, France Telecom, la SNCF, la ville de Rennes… “Notre montée en puissance a été progressive. En fait, je me suis lancé au bon moment, quand les entreprises ont compris qu’elles devaient se recentrer sur leur cœur de métier et externaliser ce qui n’en relevait pas. Il y avait un marché à prendre !” Et ainsi, Industyle devait-elle rapidement passer la seconde. “On ne trouvait personne sur le marché, ou de très petites entreprises locales, pour ne pas dire des menuisiers, rappelle le co-dirigeant qui fut vendeur “Société” chez Citroën, un bon terrain d’observation. Or, toute PME a besoin d’aménagements spécifiques pour ses utilitaires.” Dont acte. Avec 18 salariés, dont une bonne partie œuvre en atelier, Industyle compte en 2006, parmi une vingtaine de concurrents en France, “dans les 10 premiers en terme de CA et est tout aussi performante en terme de résultats” souligne celui qui a connu 100 % de progression de son chiffre en 2005 et + 30 % en 2006 (2,8 millions d'euros). Politique de l’entreprise pour afficher pareille santé ? La réponse a-daptée. Evident ? Pas si sûr. “Beaucoup d’entreprises cherchent avant tout à écouler leur production de meubles métalliques. Notre position est d’écouter le client et de répondre à ses attentes avec le bon produit. C’est 22 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 curieux : on a en France de grands carrossiers… qui ne se penchent pas sur les aménagements. Et bien ! Nous, on sait faire du service.” 10 agences d’ici 2010 Voire du sur-mesure. “Allemagne, Italie… Via les salons, nous avons conclu des accords de distribution avec des entreprises. Maintenant que nous avons atteint la taille critique, elles viennent toutes nous voir pour nous présenter leurs produits.” Optimiste pour l’avenir, Industyle s’est aussi engagée dans une politique d’ouverture d’agences, à Nantes, Cherbourg, Paris… Soit une par an, où œuvrent un responsable et deux menuisiers “attirés par une politique salariale relativement élevée et six mois de formation en interne”, défend le dirigeant qui compte «très peu de turn-over». Un développement qui a un coût, 70 000 euros pour une agence, mais qui doit à Industyle de connaître une croissance mécanique. Objectif sous 5 ans ? “Cinq autres agences pour monter à dix, confie André Jové déjà attelé à en ouvrir deux l’an prochain. Et toujours dans de grandes métropoles de plus de 200 000 habitants.” Il s’agit en effet de toucher les directions régionales… voire nationales. “Paris est pour nous un enjeu stratégique. C’est là que l’on touche les sociétés à décision nationale. Elles nous reçoivent très facilement. Vous savez pourquoi ? Parce que nous sommes un outil de travail pour elles. Elles nous mettent en concurrence bien sûr, mais elles ont besoin de nos compétences.” ■ Serge Marshall Sur-mesure et innovation pour industriels du plastique Cap Ouest s’est fait une jolie place en proposant aux industriels du plastique du Grand Ouest colorants et additifs sur mesure. En 2004, l’entreprise basée à Marzan (56) enregistrait un chiffre d’affaires de 400 000 euros. Elle devrait le doubler en cette fin d’année et passer de 7 à 10 salariés. Après des études d’ingénieur en matériaux et un DEA, Bruno Legentil intègre Hoechst en R&D, le plus grand groupe chimique du monde (devenu Clariant). Pendant 10 ans, il acquiert un savoir-faire pointu dans les colorants pour plastiques. Puis il crée une première entreprise dans la vallée d’Oyonnax, en Rhône-Alpes, fief du plastique, région comptant plus d’un millier de sociétés implantées. Son affaire tourne, mais un différend avec un associé le contraint à vendre ses parts. C’est une expérience de consultant et d’agent commercial dans le Grand Ouest qui lui fait prendre conscience du potentiel régional. “L’Ouest est devenu la deuxième région de transformation de matières plastiques, notamment à destination de l’agro-alimentaire. Et on y trouve différentes techniques : injection, extrusion de feuilles pour la fabrication de barquettes, etc. Pourtant, aucun fabricant de colorants ne s’y était implanté avant Cap Ouest…”. Trouver la bonne formule pour mélanger pigments et polymères Cap Ouest (comme “mettre le cap à l’Ouest” et “Colorants et additifs pour plastiques du Grand Ouest”) est créée en 2003, avec comme premier objectif la fabrication de “master batchs” (colorants maîtres). La SAS rejoint le club plutôt fermé d’une dizaine d’entreprises exerçant ce métier dans l’hexagone. Ses clients – des industriels du plastique – lui font part de leurs cahiers des charges (technique, toxicologie, respect de l’environnement…) et déterminent une couleur La coloriste organise les teintes à partir de pigments ENTREPRISES CAP OUEST : COLORANTS ET ADDITIFS Master batchs en joncs avant d’être découpés en granulés sur un nuancier. Cap Ouest cherche ensuite une formule pour mélanger les pigments de couleur avec les polymères souhaités. Le produit fini se présente sous forme de petits granulés, un concentré de matières colorantes dispersées dans un plastique. Une fois le colorant maître validé, la fabrication est lancée. Une semaine plus tard, les industriels peuvent utiliser les granulés à 2 % pour colorer leur matière. Valorisation de stocks, mélanges d’additifs, nouveaux matériaux Parce que tout se récupère, Cap Ouest propose aussi à ses clients de valoriser leurs stocks de matières plastiques inutilisés, par exemple dans la composition de nouveaux colorants maîtres. Dans son laboratoire, l’entreprise planche aussi sur des mélanges d’additifs permettant de rendre un plastique plus léger, ou résistant aux UV, ou moins sensible à la chaleur, etc. Passionné par l’innovation, Bruno Legentil s’intéresse aux nouveaux matériaux, comme les nano-particules à base d’argile et les bio-matériaux (amidon, lin…). Sur cette question, il mène une recherche avec le laboratoire L2PIC1 de l’Université de Bretagne Sud (Lorient). Avec l’école d’ingénieurs Icam de Nantes, il réfléchit à la substitution du plomb dans le domaine de la radio-protection ou de l’industrie automobile. Il a aussi établi un premier contact avec les pôles de compétitivité à vocation nationale et régionale EMC22 et Automobile haut de gamme3. ■ Charlotte Viart 1 L2PIC : laboratoire propriété des polymères aux interfaces et composites 2 EMC2 : pôle de compétitivité “Ensembles métalliques composites complexes”, (Pays de la Loire) 3 Pôle de compétitivité “Automobile haut de gamme” (Bretagne, Pays de la Loire et Poitou-Charentes) 23 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 DOSSIER CRÈCHE, COVOITURAGE, CESU, CONCIERGERIE… Ces services qui fidélisent les salariés 24 s! En Bretagne, comme ailleurs en France, les sociétés de services aux entreprises et à la personne se créent à vitesse grand V. Parallèlement, les services proposés par les entreprises aux salariés s’imposent peu à peu dans les nouvelles politiques des ressources humaines. Simple effet de mode ou réelle révolution ? A vec l’ouverture de la crèche interentreprises Tôt ou tard (voir encadré) en janvier 2007, la Bretagne comptera cinq crèches de ce type sur son territoire. Un nombre important si l’on considère que, selon la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf),“ près de 25 crèches d’entreprise ”avaient ouvert leurs portes à l’été dernier sur l’ensemble de l’Hexagone. Mais une avance qui pourrait ne pas durer si les 150 projets nationaux actuellement sous le coude de la Cnaf voient prochainement le jour. “ La Bretagne reste très porteuse de projets,indique toutefois Céline Jacquey, chargée de communication “d’Iziy-les enfants d’abord !”, expert en création et gestion de services d’accueil pour les jeunes enfants. Il y aurait actuellement 7 projets sur l’Ille-et-Vilaine, un dans le Finistère – bien avancé – et 2 dans le Morbihan. ” Pour faciliter l’accès au travail des femmes, et aujourd’hui de plus en plus d’hommes eux aussi concernés par les difficultés de garde d’enfants avec l’augmentation du recours à la garde alternée,ces crèches offrent sur le papier une solution idéale pour les actuelles ou futures salariées des entreprises concernées. “ Près de la moitié de nos salariés sont des femmes, argumente François Ollivier, directeur général adjoint de Monique Ranou, à l’initiative du projet. En créant Tôt ou tard,nous avons voulu leur offrir une solution de garde pour leurs enfants et leur ôter ainsi de nombreux soucis. ” Prévenir le papy-boom ! Dès janvier, l’entreprise finistérienne de salaisons disposera ainsi de neuf places au sein de la crèche (qui en comptera une trentaine au total) implantée directement sur la zone artisanale de Troyallach. Ce service offert à ses salariés a bien entendu un coût : 1 500 euros par an et par place. “ Et, encore, ajoute François Ollivier,on ne mesure pas les heures passées sur le dossier et le travail que cela représente. ” Mais l’entreprise sait bien, comme les autres qui l’ont rejoint – 4 nouvelles entreprises ont déjà émis le souhait de s’unir aux 6 de départ –, qu’il en va aussi de son intérêt.“ Soucieux de l’équité professionnelle et heureux de permettre aux femmes de venir travailler chez nous,nous avons aussi par là voulu prévenir le papy-boom que nous nous apprêtons à subir ”, souligne François Ollivier. 25 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 Photo : D. Poullenot DOSSIER La crèche partenariale Ty bon’home, projet piloté par le cabinet conseil Iziy-les enfants d’abord ! Pragmatiques, certaines entreprises se préparent ainsi à recruter en masse pour remplacer les nombreux prochains départs en retraite. Pour cela, elles ont besoin de se distinguer, afin d’attirer à elles les nouveaux salariés, et d’appréhender cette nouvelle génération d’hommes et de femmes bientôt sur le marché du travail. “ Les gens qui arrivent aujourd’hui sur le marché de l’emploi n’ont pas la même culture d’entreprise que leurs parents ou grands-parents, explique Stéphanie Cardot, fondatrice et directrice générale de To do today, entreprise de services à la personne (voir encadré). Aujourd’hui, si elle reste déterminante, la qualité du salaire n’est plus suffisante. ” Fini le temps où, selon l’expression commune, “ l’homme perd sa vie à la gagner ”.Aujourd’hui, le salarié travaille moins et aspire à équilibrer vie professionnelle et vie personnelle.Aussi, au même titre qu’il doit savoir vendre ses compétences en vue d’un recrutement, l’entreprise doit également apprendre à le charmer, à vendre ses services de ressources humaines. “ Une chose est certaine, souligne Jorge Muñoz, sociologue à Brest, si l’entreprise ne tient pas compte de l’évolution sociétale des rapports des salariés vis-à-vis du travail,elle va passer à côté de quelque chose. ” Les Plans de déplacements entreprise (PDE) se multiplient Photo : Covoiturage + Un coiffeur, une repasseuse, le lavage de votre voiture… c’est la conciergerie d’entreprise ▲ ▼ Le covoiturage : convivial et motivant Marc Le Dreves : séances de massage relaxation à Brest Conscientes de ce phénomène, certaines sociétés bretonnes multiplient peu à peu les initiatives.A l’heure où le pétrole pèse lourd dans le portemonnaie des Français,souvent obligés ou habitués à prendre leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail,les plans de déplacements entreprise (PDE) se multiplient. Si PSA, à Chartres-de-Bretagne, n’a pas attendu ces nouveaux dispositifs pour affréter 60 lignes de cars par jour afin de “ ramasser ” ses employés jusqu’à 70 km à la ronde, nombre de sociétés bretonnes se dotent aujourd’hui d’un PDE. “ Outre le service rendu aux salariés – moins de frais, moins de fatigue, … – et les problèmes de stationnement que cela règle, développe Renaud Michel de l’Ademe Bretagne, l’entreprise fait valoir son image d’entreprise soucieuse de l’environnement et de la qualité de vie de ses employés et de ses concitoyens. ” A travers la Bretagne, les initiatives se multiplient. Le Conseil général du Finistère a ainsi ouvert en 2005 un site internet totalement dédié au covoiturage et principalement destiné aux entreprises.A Rennes et dans sa métropole,l’association Covoiturage +,créée en 2002,ressent un net changement de comportement des entreprises vis-à-vis des services qu’elle leur offre. “ Au départ, raconte Brigitte Meunier,directrice de l’association,nous passions 50 % de notre temps à démarcher les sociétés de l’agglomération.Aujourd’hui, elles viennent directement à nous.Elles ont compris leur intérêt à proposer ce type de services.D’ailleurs,si elles ont bien le choix de laisser le prix de l’adhésion du salarié à sa charge,c’est souvent elles qui le règlent. ” Et les résultats sont là. Les salariés de ces sociétés,outre les économies réalisées,parlent des bienfaits du covoiturage en termes de “ convivialité,de santé et de motivation ”. La fidélisation est assurée. “Le succès du covoiturage est indéniable” L’association s’apprête à proposer ses services aux entreprises de l’agglomération de Saint-Malo.Et se félicite d’avoir participé activement aux recrutements de dizaines de salariés pour Bretagne Ateliers,à la Touche Tizon. “ Lors de recrutements de nouvelles personnes pour leVSD (vendredi-samedidimanche), nous voulions toucher des gens, outre reconnus handicapés par la Cotorep, éloignés de l’emploi comme des étudiants ou des femmes, se souvient Koulmig Cheney, responsable des ressources humaines chez Bretagne Ateliers. L’aide de Covoiturage + nous a permis de recruter des personnes qui n’auraient pas pu travailler pour nous sinon,faute de véhicules ou de revenus. 26 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 LE CHÈQUE EMPLOI SERVICE UNIVERSEL (CESU) Les PME de plus en plus séduites Nouvel instrument de paiement créé en février 2006 en faveur du développement des services à la personne, le Cesu bancaire ouvre droit aux bénéficiaires du service à une réduction d’impôt sur le revenu de 50 % des sommes engagées au titre des services à la personne. Les prestations de services fournies par des associations et entreprises agréées bénéficient d’un taux de TVA réduit à 5,5 %. Le Cesu préfinancé permet à une entreprise d'aider ses salariés dans leur quotidien. Il est d'une valeur prédéfinie (comme le chèque restaurant) et diffusé par des cofinanceurs (Natexis Intertitres, DomiServe, Banque Postale…). A ce titre, l'entreprise bénéficie d'exonération de cotisations sociales (plafonnée à 1 830 euros par salarié) et d’un crédit d’impôt de 25 % des aides versées. A la fin août 2006, quelque 3 000 entreprises proposaient des Cesu à leurs salariés soit 6 millions de chèques. La valeur moyenne des Cesu préfinancés étant de 14 euros, on estime que plus de 80 millions d'euros ont d’ores et déjà été mis en circulation pour payer des gardes d'enfants, du ménage, du dépannage informatique, des travaux de jardinage… Selon l’Association nationale de services à la personne (ANSP), les PME rassurées par la facilité d'utilisation du dispositif ont été plus promptes à s’en emparer que les grands groupes. La demande des salariés est forte et la marge de progression énorme. Contact : www.servicesalapersonne.gouv.fr 27 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 DOSSIER Le succès a été tel que Covoiturage + a constitué avec nous les équipes de weekend en fonction des équipages. ” S’il s’avère que la Bretagne s’approprie bien les crèches interentreprises ou les plans de déplacement, il semblerait toutefois que certains services aux salariés peinent à pénétrer le marché.Depuis 2004,Marc Le Drévès, installé à Brest, propose aux entreprises d’offrir à leurs salariés des séances de massage-relaxation. Et regrette la “ frilosité de certains dirigeants et responsables de ressources humaines pourtant bien au fait de la gravité des conséquences du stress et soucieux de lutter contre le fléau de l’absentéisme ”. Selon lui, “ en Bretagne, les responsables d’entreprise n’en sont pas encore là. Ils connaissent les problèmes,sont satisfaits des démonstrations mais tardent souvent à sauter le pas de la signature du contrat. ” “ Il faut montrer aux entreprises qu’elles ont tout à y gagner ”, ajoute Jean-Jacques Roulliard, responsable d’Ankhéos, qui propose de suivre et d’accompagner les salariés dans diverses activités physiques, notamment pour lutter contre les maladies professionnelles.“ On est encore au stade du soin plus qu’à celui de la prévention, regrette-t-il. Mais je suis sûr que les entreprises,notamment avec le recul de l’âge de la retraite,vont vite s’apercevoir qu’il est nécessaire de maintenir ses salariés en bonne santé. ” Si le service rime avec bien-être, il est aussi garant de productivité. Et c’est ce qu’ont bien compris les plus grands comme PSA, sûrement, ou encore PPR, EADS ou Carrefour, clients de To do today. “ Au-delà de se positionner comme employeurs de référence et d’éviter ainsi les problèmes de recrutement ou de turn-over, insiste Stéphanie Cardot, les dirigeants qui font appel à nous assurent à leurs employés un confort qui leur permet d’être plus productifs,plus disponibles sur leurs lieux de travail. ” Un argument également développé par le gouvernement avec la mise en place des Chèques emploi service universel pré-financés (voir encadré) à destination des entreprises pour leurs salariés. Si l’argument développé, selon lequel les femmes consacrent 20 % de leur temps de travail “ à la gestion à distance des problèmes de la maison ”, semble très fallacieux, il est certain qu’améliorer la vie quotidienne des Français les rend plus à même de se consacrer entièrement,physiquement et psychologiquement,à leur travail.Jusqu’à les rendre dépendants ? “ Non, certifie Stéphanie Cardot. Si les services proposés sont un vrai plus pour l’entreprise comme pour ses collaborateurs,le salaire reste la principale motivation des salariés. ” UN CONCEPT QUI SE DÉVELOPPE EN FRANCE La conciergerie d’entreprise s’occupe de tout Le linge repassé et livré sur le lieu de travail, le lavage de sa voiture sur le parking de l'entreprise, la prise d'un rendez-vous chez le dentiste, le recrutement d'une nounou ou encore les formalités de passeport à effectuer… La mission d'une conciergerie d'entreprise est d'alléger les salariés de toutes les tracasseries du quotidien afin de leur permettre de se concentrer sur leur travail. Né dans les pays anglo-saxons où les Comités d'entreprise n'existent pas, le concept a été importé en France ces dernières années par plusieurs sociétés pionnières qui connaissent en général une forte croissance. Interview de Stéphanie Cardot PDG de To do today Depuis bientôt cinq ans, Stéphanie Cardot dirige To do today, société de services aux entreprises et à la personne qu’elle a ellemême fondée. Cette jeune dirigeante s’est inspirée de son expérience américaine, puisqu’elle a vécu et travaillé cinq ans aux Etats-Unis, de 1995 à 2000, au sein du cabinet Deloitte sur un “gros programme des ressources humaines quant aux politiques de recrutement, de fidélisation et donc de services aux salariés”. To do today propose aux entreprises le panel le plus large possible de services de proximité ou à domicile. “Nous nous implantons sur place, dans les locaux de l’entreprise ou des immeubles de bureaux, explique Stéphanie Cardot, une véritable conciergerie d’entreprise qui, outre le concierge, peut compter un coiffeur, une esthéticienne, une repasseuse, …” 28 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 La petite entreprise de To do today compte aujourd’hui quelque 100 salariés. “Nous avons ouvert en tout une quinzaine de conciergeries et 25 autres sont actuellement en projet”, souligne la jeune trentenaire. Parmi ses clients, de grands noms comme PPR, EADS, Carrefour, etc ou de grands immeubles de bureaux. “Notre plus petite conciergerie travaille pour une société de 150 personnes, dont 147 sont inscrits 9 mois sur 12. Notre plus gros site regroupe lui 3 000 à 4 000 personnes, ce qui nécessite une équipe de 6 personnes sur place.” En cinq ans, Stéphanie Cardot a vu les choses évoluer, dans son sens. “Les dirigeants commencent réellement à comprendre les enjeux du développement des services à destination des salariés, argumente-t-elle. Ils comprennent de plus en plus l’importance que cela peut avoir dans la relation employeurssalariés et le bénéfice que cela apporte à leur image. Ils se positionnent ainsi comme des employeurs de référence.” Un petit plus qui a toutefois un coût. En large moyenne, une conciergerie coûte à l’employeur entre 100 000 et 250 000 euros par an. “Même si, souligne Stéphanie Cardot, on peut en ouvrir pour 50 000 euros l’année. Cela ne pose aucun problème. Ou les PME peuvent encore mutualiser les coûts en ouvrant une conciergerie à plusieurs”. En véritable mordue, Stéphanie Cardot profite elle-même des services de la conciergerie d’un client, “située juste à côté”. “Je suis une vraie assistée”, conclut-elle. INITIÉE PAR MONIQUE RANOU, LA PREMIÈRE CRÈCHE INTERENTREPRISES FINISTÉRIENNE VERRA LE JOUR EN JANVIER 2007 “Rendre l’entreprise attractive” En janvier 2007, la première crèche interentreprises du Finistère ouvrira ses portes. Elle comptera 30 places, auxquelles s’ajoute une place occasionnelle dite “d’urgence”, et sera ouverte de 5h30 à 22h30 du lundi au dimanche. Ainsi, avec cette amplitude importante des horaires de garde, la crèche “Tôt ou tard” accueillera quelque 40 enfants par semaine. “C’est la fin d’un long parcours pour nous”, se réjouit François Ollivier, directeur général adjoint de Monique Ranou. L’entreprise de salaisons, à l’origine du projet, s’est attaquée au problème dès 1998. “On s’est réuni avec d’autres entreprises, comme Père Dodu par exemple, et notre projet a très vite pris forme.” Mais la bonne volonté de ces quelques dirigeants se heurta à la réglementation : pour la protection maternelle et infantile (PMI), impossible d’ouvrir une crèche avant 8h et de la fermer après 19h. S’ajoute à cela la totale prise en charge financière par les entreprises. Le projet tourne court jusqu’en 2002. “A cette date, nous nous sommes associés au projet Equal avec le Conseil général et d’autres entreprises, se souvient François Ollivier. Nous travaillions sur l’égalité professionnelle, un thème majeur pour nous qui employons 43 % de femmes. Par ailleurs, l’idée de rendre notre entreprise attractive à l’aube du papy (ou mamy) boom nous intéressait.” Très vite, le projet de crèche interentreprises refait surface. La nouvelle souplesse de la PMI sur les horaires et le bilan positif de l’étude sur les besoins menée par un cabinet externe motive encore plus les troupes. François Ollivier et Christine Serres, responsable RH, prennent “leurs bâtons de pèlerin” et vont à la rencontre de nouvelles entreprises. Cinq sociétés se laissent facilement convaincre. Et une pierre importante s’ajoute à l’édifice : la participation de la Communauté de communes du pays fouesnantais qui, tout en prenant en charge la construction de la crèche, y réserve également 9 places. “Les mentalités doivent encore évoluer” S’ils ont souvent un coût, mais parfois pas plus qu’un ballotin de chocolat pour tous à la fin de l’année et toujours plus rentables, certains avantages peuvent “ peser ”de façon minime,voire quasi nulle sur les comptes. Antoine de Geyer, responsable de Bretagne relocation, propose aux entreprises de s’occuper de leurs employés dans leurs démarches de recherche de logement, d’inscription des enfants aux écoles, etc. “ Nous proposons nos services à tout salarié en mobilité,que celle-ci soit due à une mutation ou une embauche.Nous lui cherchons un logement selon les critères qu’il nous transmet,nous assurons les branchements si nécessaire quand il a trouvé ce qui lui convient,nous pouvons accueillir les déménageurs,inscrire les enfants à la crèche ou à l’école,lui faire visiter la région,… bref une palette de petits services qui évitent les freins à la mobilité et lui assurent une arrivée sur les lieux plus tranquille. ” Cela peut coûter jusqu’à 2 000 euros par salarié pour une société, comme ne rien lui coûter ou presque. “ Les entreprises qui cotisent au 1 % logement peuvent obtenir une subvention Mobilipass qui rembourse les frais d’agence,les honoraires des prestataires tels que nous,les doubles charges de logement ”, explique Antoine de Geyer. Mais peu d’entre elles le savent. Les mentalités doivent donc encore évoluer. Aux entreprises de s’informer, histoire de précéder les difficultés. Certes, l’économie bretonne souffre peu de turn over, mais le papy boom pointe son nez. Il est donc peut-être temps de sortir du “ Moyen-Age ”,comme le souhaite Laurent Defrance, PDG de Defrance automobiles et président d’Activ’est, club d’entreprises très actif près de Rennes. “ Toute entreprise moderne devrait mettre une salle de repos à la disposition de ses salariés. Quand je fais la sieste après manger, je peux vous assurer que je suis plus performant l’après-midi. Pas vous ? ” ■ Anne-Laure Grosmolard 29 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 DOSSIER INTERVIEW DE JORGE MUÑOZ, SOCIOLOGUE, MAÎTRE DE CONFÉRENCE À L’UNIVERSITÉ DE BRETAGNE OCCIDENTALE “Les services, un moyen de soulager le salarié pour le rendre plus disponible, voire plus performant” Comment expliquez-vous le développement des services mis en place par les entreprises pour leurs salariés ? On est face à une évolution des conditions de travail et des politiques d’entreprise. Depuis cinq-sept ans, il y a une prise de conscience globale des nouveaux risques que sont le stress, la violence au travail, les addictions, … que ce soit par les dirigeants ou par les services de prévention. Pourtant, les premiers travaux sur ces “nouveaux” risques datent déjà des années 60. Mais le fait que les médias se soient emparés depuis une petite décennie de ce sujet n’est sans doute pas étranger à la prise de conscience collective. En France, par exemple, il y a souvent un grand décalage entre la connaissance médicale, d’un côté, et sa traduction en terme législatif de l’autre et les solutions pratiques et techniques apportées par les employeurs. Prenez le cas de l’amiante. On en parle beaucoup depuis une dizaine d’années réellement, pourtant ses méfaits tragiques sont bien connus depuis 1946-47, date de création de la Sécurité sociale. On parle là uniquement des conditions de travail et de leur amélioration indispensable… Tous les services offerts par les entreprises aux salariés vont dans ce sens. Il s’agit toujours, par un moyen ou un autre, de soulager le salarié afin de lui permettre d’être plus disponible, voire plus performant. Mais il est vrai que soigner le mal sans en prévenir la cause n’est pas une bonne solution. Je me souviens d’une compagnie de transport en commun qui voyait le taux d’absentéisme et le stress de ses conducteurs, victimes d’agression de la part des usagers, grimper fortement. L’entreprise leur a offert des séances de relaxation pour apprendre à gérer leurs angoisses. C’est bien mais largement insuffisant. Dans cet exemple, le vrai problème se trouve occulté, l’employeur oublie la demande initiale de son personnel. Est-ce à dire qu’il y a différentes formes de services ? A partir du moment où une entreprise développe des services pour ses salariés, il faut l'encourager, c’est bien. Mais il ne faut pas que l’on oublie de traiter aussi la cause du stress, des maladies professionnelles ou autres… Certaines entreprises très volontaires l’ont bien compris. En même temps qu’elles offrent des massages à leurs employés, elles améliorent les postes de travail par exemple. Surtout qu’elles ont tout à y gagner en termes de résultats : moins de congés maladie, moins d’absentéisme, une productivité accrue, etc. Et elles fidélisent également leurs salariés, heureux que l’on se soucie de leur bien-être. 30 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 Le retour sur investissement est alors incontestable ? Bien sûr. Que ce soit directement financier ou en rapport avec le gain de productivité due à une motivation accrue. Quand une entreprise affrète un nombre important de cars pour acheminer ses salariés sur son site de production, elle leur rend service et tranquillise leur déplacement vers leur lieu de travail. Mais elle risque aussi moins d’accidents du travail, surtout quand on sait que ceux-ci surviennent pour la plupart lors du trajet domicile-travail, et paie ainsi moins de cotisations sociales. Ce qui n’est pas aussi flagrant pour de nombreux autres services, comme ceux offerts par les conciergeries par exemple ? Il s’agit toujours d’améliorer la vie quotidienne du salarié en lui permettant d’accéder à des services sur place. Pressing, garde d’enfants, courses, repassage, … Mais vous savez, finalement, ce n’est pas très nouveau. Au XIXème siècle, les dames patronnesses, qui vivaient auprès de l’entreprise, effectuaient déjà de multiples tâches pour les ouvriers. ■ Propos recueillis par Anne-Laure Grosmolard GROS PLAN MICHEL JAOUEN, LE PÈRE MARIN Rebelle pour un Bel Espoir “Je suis jésuite et je le revendique.” Michel Jaouen, de sa voix de stentor, s’exprime au quotidien sans espoir pour son interlocuteur de gagner la contradiction. “J’ai été programmé pour aller travailler en Chine mais, juste avant mon départ, Mao a pris le pouvoir et fermé les frontières. Alors, je suis resté ici faire mieux que lui pour les exclus.” A Landéda, d’un regard gourmand, il embrasse le panorama maritime de son camp de PenEnez, ses baraques, son île de Stagadon, et au large, le phare de l’île Vierge. “Ici des gars reprennent goût à la vie en bossant. Le cadre compte beaucoup et avec ces ‘connards’ d’écolos, aujourd’hui nous n’aurions même pas le droit de nous installer sur ce bord de mer. Sans parler du Conservatoire du littoral qui nous a expropriés d’une bonne partie du terrain contre 50 centimes du mètre-carré pour maintenant laisser à l’abandon ces surfaces sur lesquelles nous aurions pu aider d’autres jeunes. Ce monde est fou et il ne faut pas s’étonner si c’est le bordel un peu partout !” Une voie toute tracée Né en 1920 sur l’île d’Ouessant où son père est médecin, Michel Jaouen revient sur le continent à l’âge de quatre ans, le plus jeune de quinze enfants, pour suivre papa qui, lassé de la vie insulaire, a trouvé à s’installer à Kerlouan, au “pays pagan”, pays païen des naufrageurs. “Je ne me suis jamais posé de questions : j’entrerai dans les ordres, un point c’est tout.” Son cursus scolaire auprès 32 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 des jésuites du Bon-Secours de Brest jusqu’en math-élem l’a préparé à suivre une voie tracée pour l’élite. Les bons élèves s’y partagent en deux clans, ceux qui intègrent ensuite le corps des officiers de la Royale et ceux qui rejoignent les cadres de l’Eglise. En 1939, à Laval, il confirmera son intégration parmi les jésuites. Au fait, c’est quoi un jésuite selon le Père Jaouen ? “Un curé s’occupe des gens d’une paroisse délimitée, un Jésuite a le monde pour paroisse et est partout chez lui... surtout si ça ne plaît pas aux gens en place !” Plaire restera bien le dernier de ses soucis. Ce caractère tout d’un bloc ne sera sans doute pas étranger à son intégration facile dans le monde carcéral : faute de mission en Chine, le voilà aumônier de la prison de Fresnes. “Les conditions de vie en prison sont dégueulasses mais le plus dur est la sortie : on largue dans la rue des gars sans s’occuper de ce qu’ils vont devenir et après, on s’étonne qu’il y ait des récidives. Aujourd'hui, c’est même pire qu’à l’époque où je m’en occupais !” En ce début des années 50, Michel Jaouen prend le problème à bras le corps. Il trouve les moyens de faire construire un immeuble de 100 chambres, le foyer “Les Épinettes”, où les sortants de prison seront hébergés et aidés à reprendre pied dans la vie ordinaire. Une aventure de dix ans qui en ouvrira une autre : pour sortir les ex-détenus du cadre parisien, il achète à petit prix aux Domaines des landes, dont personne ne veut, au bord de l’Aber-Wrac’h, dans sa Bretagne natale. A 86 ans, le Père Jaouen, juste compromis entre l’Abbé Pierre et Terminator, ne serait-ce que par l’imposante stature, n’a rien perdu de la volonté farouche d’un pourfendeur d’a priori et bousculeur de pouvoirs assis. Au profit des ex-taulards, des drogués ou de tout un chacun. A Brest, il récupère des baraques de bois construites après la destruction de la ville lors de la Seconde guerre mondiale. Puis, c‘est l’achat d’un voilier, le Bel espoir, pour Au camp de Pen-Enez à Landéda réapprendre la solidarité en naviguant. Le camp de Pen-Enez est né et le père Jaouen s’y consacrera à plein temps. Sur le Bel-Espoir qui partira en décembre pour une nouvelle croisière aux Antilles parlaient entre eux que de ça, entretenant le problème, avec à la clé de trop nombreux échecs. La mixité avec seulement un tiers de toxicos au milieu de passagers ordinaires, passionnés de vieux gréements ou retraités, a tout réglé.” Sur le sujet de la drogue, Michel Jaouen a sa vision : “le problème de la drogue est fondamentalement affectif. La cause n'en est pas le produit, car il y a toujours eu de la drogue et il y en aura toujours (l’alcool n'est pas une des moindres !). Notre société se voile la face et se donne bonne conscience quand elle prétend résoudre le problème en faisant la chasse aux trafiquants, quand elle refuse d'admettre que la question essentielle est : pourquoi les gens se droguent-ils ? Mais il est plus facile de lutter avec des moyens matériels et politiques que de remettre en cause les fonctionnements sociaux. Les produits légaux de substitution, Subutex, Méthadone, ne soignent pas le mal affectif à la source de tout : il faut les supprimer eux aussi pour s’en sortir.” Photo : AJD Au jour le jour Michel Jaouen ne veut pas savoir combien de jeunes passent chaque année par PenEnez (ils seraient un millier). “Qui veut vient. Pour travailler au chantier naval qui entretient nos bateaux ou pour embarquer en payant son séjour : ils trouvent de l’argent pour acheter leur dope, ils peuvent en trouver pour en sortir !” Pas question non plus de parler des ressources de l’association (3 salariés) : “nous ne touchons aucune subvention et savoir d’où viennent nos finances ne regarde personne. Tout ce que je peux vous dire, c‘est que les gens sont bien plus généreux qu’on ne le dit et qu’en versant des Repères Sur le minibus bringuebalant racheté pour transporter les anciens prisonniers les jeudi et dimanche, sont inscrites, comme le voulait la réglementation d’alors, les lettres AJD, soit Aumônerie de la jeunesse délinquante. Un sigle discriminatoire qui ne plaît pas au père. Un jour, un des passagers en ignorant la signification est interrogé par un curieux : spontanément, il répondit “les amis de jeudi-dimanche”. Le nom restera. L’action de Michel Jaouen enlève une épine du pied aux politiques, ne sachant que faire des jeunes sortants de prison ; alors en 1968, Joseph Comity, secrétaire d'Etat à la jeunesse, lui propose une nouvelle mission, prendre en charge des toxicomanes en post cure. Pour 80 000 francs, Michel Jaouen rachète le “Prince Louis II”, une goélette 3 mâts de 38 mètres, navire-école anglais sur lequel le prince Charles fit ses classes. Il est rebaptisé “Bel Espoir II”. “Au début, nous avons fait la connerie de n’embarquer que des drogués. Finalement, ils ne Photo : AJD Des délinquants aux drogués Repères 1920 : Naissance sur Ouessant 1951 : Aumônier de la prison de Fresnes 1954 : Création d’AJD, aumônerie de la jeunesse délinquante 1968 : Achat du “Bel Espoir II” 1969 : Arrivée des premiers drogués 1974 : Don du “Rara Avis” Décembre 2006 : Nouvelle croisière du “Bel Espoir” dons aux Amis de Jeudi-Dimanche, ils savent à quoi sert vraiment leur argent !” Le “Rara Avis”, autre grand vieux gréement d’AJD, fut ainsi offert par le pdg du “Bazar de l’Hôtel de Ville” de Paris dont c’était le yatch personnel, tout comme l’île Stagadon, 4 hectares, auparavant propriété de Pierre Bergé, l’exmonsieur Yves-Saint-Laurent. En révision à Brest pour cet automne, le Bel Espoir mènera une nouvelle croisière à la mi-décembre vers les Antilles. Le père Jaouen sera à bord comme toujours. “Quand nous faisons escale à New-York, un quai agréable et un accueil chaleureux nous attendent. Nous avons là-bas une autre reconnaissance qu’en France où les politiques se foutent de ce qu’on fait. Je n’ai jamais de projet à long terme : je gère chaque sujet au jour le jour, l’un après l’autre et puis quand il le faut, de l’Aber-Wrac’h, je ne suis qu’à vingt minutes de Paris… le temps d’aller prendre l’avion à Brest !” ■ Yves Pouchard 33 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 La vie des pôles de compétitivité DU PROJET DE RECHERCHE À L’APPLICATION INDUSTRIELLE RÉGION Période d’apprentissage pour Valorial “Le contenu des projets présentés dans le cadre du pôle de compétitivité doit être en adéquation avec les besoins du marché” : Loïc Roger, PDG de Nutrinov LRBEVA et adhérent de Valorial, le pôle de compétitivité agro-alimentaire breton. “Il nous faut apprendre à présenter des projets de recherche avec des applications industrielles clairement identifiées. Toutes les étapes, de l'étude scientifique jusqu'à la mise en place du produit sur le marché, doivent être inscrites au projet” explique Michel Pinel, directeur de Valorial. “Faute de cela, les financements FCE1 partiront ailleurs”. C'est ainsi qu'en juillet dernier, le projet nutrition, porté par Nutrinov/LRBEVA (Bruz-35) et Armor Protéines (Saint-Brice-en-Cogles-35) en lien avec des laboratoires, s'est vu recalé par la commission d'appel d'offres : “Dans un environnement concurrentiel fort, il faut avoir une puissance de feu industrielle supérieure à la nôtre actuellement. Avec 25 % d'industriels, nous ne sommes pas assez crédibles. Pour présenter à nouveau notre projet, nous devons monter à 50 % autant que les laboratoires ou centres de recherche et être capables de l'évaluer en termes d'emploi et d'accessibilité au marché. Un pôle comme “nutrition-santé-longévité” de Lille, constitué de poids lourds comme Bonduelle ou l'Institut Pasteur, a plus d'antériorité et de poids que Valorial. Sur un axe aussi porteur que l'obésité et face à plusieurs projets, les financeurs, qui sont aussi des banquiers, jouent la carte de la sécurité. Nous manquions d'envergure pour présenter un projet s'élevant à 1,5 million d'euros. Mieux vaut présenter un projet plus petit avec une forte spécificité ou un projet à plusieurs étages et prendre le temps de répondre à l'appel d'offres 34 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ….quitte à laisser passer 6 mois pour être fin prêt. Répondre en 15 jours est trop risqué, commente Loïc Roger, PDG de Nutrinov/ LRBEVA. Et c'est là que le comité de labellisation Valorial doit pleinement jouer son rôle : valider les thèmes scientifiques des projets mais aussi leur montage en tenant compte de l'environnement concurrentiel des autres pôles et “ne pas hésiter à critiquer des projets poursuit Loïc Roger. Nous devons sortir de notre vision sans doute trop régionaliste du pôle et apprendre à coopérer avec un réseau national voire international”. ■ Véronique Maignant 1 Fonds de compétitivité des entreprises 2 Agence national de la recherche CALENDRIER 2ème semestre 2006 Mise en place de l'équipe d'animation composée de trois salariés et deux chargés de mission, Jean Kérouedan et Gilles Laudren. 2 ■ 5 projets sélectionnés par l'ANR pour un montant de 2,4 millions d'euros. Minipig, le plus gros (690 000 euros) est porté par l'Inra Bretagne. Il s'agit de l'étude de races de mini-porcs en vue de l'obtention d'un animal modèle en nutrition humaine ■ Ouverture du site : www.pole-valorial.fr ■ Mise en place d'un projet de veille et d'intelligence économique en lien avec la Région et l'Arist Ouest. ■ Rencontres avec les autres pôles bretons ainsi que le club national des pôles agro-alimentaires (une dizaine de structures) ■ Préparation du prochain appel d'offre gouvernemental en décembre : 4 projets seront soumis (thématiques lait et nutrition) ■ 18 octobre : colloque innovation Valorial ■ 22 et 26 octobre : participation au Sial ■ LE PÔLE IMAGES ET RÉSEAUX, UN TREMPLIN POUR LA PME CAMKA SYSTEM (56) Photo : Laboratoire Sciences et mer navires marchands peuvent ainsi être dépannés rapidement même à l'autre bout du monde. Basée à Queven, l'entreprise compte aujourd'hui 18 salariés pour un CA 2006 de 900 000 euros en hausse de 25 %. Adhérent au pôle Images et Réseaux, ce procédé unique lui a permis d'être repéré par Alcatel,l’un des grands groupes fondateurs du pôle.Fin 2005,ce dernier contacte la PME pour lui proposer de collaborer au projet companym@ges. L'objectif : rendre la télévision plus accessible avec des techniques nouvelles de fabrication de programmes. "Il a fallu faire vite car nous devions rendre notre copie fin janvier.Deux semaines pleines de travail ont été nécessaires pour bâtir et rédiger le projet. Il s'agissait d'adapter notre système à la plateforme Alcatel, pilote du projet. Sa mise en œuvre C'est en 2000, et à 36 ans, que Pierre Couëdelo rachète une entreprise de maintenance industrielle et crée dans la foulée le premier système de maintenance vidéo assisté, Camka System. Celui-ci permet à un expert de faire réaliser à distance une opération technique sans se déplacer. Machines outils, plates-formes pétrolières, ces sessions sont réservées à 15 participants PME adhérentes maximum. www.pole-mer-bretagne. Inscriptions : [email protected] ■ Le Pôle Mer Bretagne s’est associé au réseau Noé (dont la mission est de promouvoir la dimension européenne de la R&D dans le Grand Ouest) et à l’ANRT (Association nationale de la recherche technique) pour organiser les 5 et 6 décembre 2006 l’Ecole de l’innovation. Cette initiative réservée aux PME adhérentes du Pôle Mer Bretagne permettra à 15 PME volontaires durant 1,5 jour d’être formées et accompagnées sur le portage de programmes européens dans le cadre du 7ème PCRD (programme communautaire de recherche et développement). Il s’agit d’un véritable parcours pédagogique accompagnant les PME dans l’élaboration des projets de recherche et d’innovation de coopération. Très pragmatiques, ces journées seront organisées sur mesure en fonction des attentes recensées préalablement des participants. Attention : ■ Le Pacte PME arrive en Bretagne. Le premier “speed-dating” entre grands comptes et PME innovantes aura lieu à Rennes le 12 décembre prochain. Comment ça marche ? Lancé en septembre 2005 à l'initiative du Comité Richelieu (association française des PME de haute technologie indépendante des pouvoirs publics et des grandes entreprises) et d'Oséo, le pacte PME vise à renforcer les relations techniques et commerciales entre PME innovantes et grands comptes. À cette fin, Oséo, et la Meito démarre ces jours-ci avec un aboutissement prévu dans trois ans. Pour l'instant, nous travaillons en binôme avec leurs responsables et n'avons pas eu l'occasion de rencontrer les autres PME, partenaires du projet (Iwedia, Avilinks, Atlantide,Active Circle,Neotip,Niji).Ces années de recherche et développement en lien direct avec un grand groupe vont nous apporter une méthodologie et un réseau difficilement accessibles pour une PME. Le grand intérêt du pôle est l'apprentissage d'une logique collaboratrice avec d'autres sociétés. C'est pourquoi j'ai également adhéré au Pôle Mer, mais il est trop tôt pour parler des projets",conclut Pierre Couëdelo.D'un montant de 8,3 millions d'euros,companym@ges a été sélectionné par le gouvernement en juillet dernier pour bénéficier d'un financement à hauteur de 30 à 40 %. Les aides diverses des collectivités locales et régionales et d'Oséo Anvar devraient permettre d'atteindre 50 %. RÉGION Interview de Pierre Couëdelo, son PDG Véronique Maignant en Bretagne, vont organiser une dizaine de rencontres annuelles. La première se tiendra à la Meito, le 12 décembre et réunira une quinzaine de PME spécialisées en technologie sans fil (Wireless). Les grands donneurs d’ordre présents détailleront leurs besoins le matin puis recevront tour à tour chaque PME, l'après midi, pendant 7 minutes. A charge pour elles de les convaincre de travailler ensemble. Le comité Richelieu s'engage à transmettre régulièrement des indicateurs (nombres de contrats signés, adéquation des offres, satisfaction des grands comptes) aux PME. L'enjeu : faire évoluer sensiblement la part des achats de ces puissants donneurs d'ordres vers les PME. Aujourd'hui, elle stagne entre 8 et 15 %. Contacts : www.pactepme.org ou www.meito.com ou www.oseo.fr De gauche à droite : Marc Testard (Comité Richelieu), Michel Thurel (Meito), Jacques Peres (Oséo Anvar) et Georges Planes (Oséo Batiroc). BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 35 LES CCI LANCENT BRETAGNE 2015, UNE DÉMARCHE PRAGMATIQUE POUR PORTER LES PRIORITÉS DES CHEFS D’ENTREPRISE ENTRETIEN AVEC JEAN-FRANÇOIS LE TALLEC, PRÉSIDENT DE LA CRCI BRETAGNE RÉGION “Ecoutons les chefs d’entreprise” cident pas avec les rythmes économiques. Or, les politiques économiques jouent sur les facteurs de compétitivité de l’entreprise. Leur efficacité impacte donc sur le dynamisme et la richesse de nos territoires et, par voie de conséquence, sur la pérennité des entreprises et des emplois. Nous voulons avec Bretagne 2015 rapprocher les chefs d’entreprise des acteurs et centres de décisions politiques. Le dialogue, une confiance réciproque, la bonne compréhension des rôles, moyens d’action et contraintes des uns et des autres sont des préalables essentiels à une politique concertée et efficace. Quels sont pour les chefs d’entreprise les enjeux de l’économie bretonne à 10 ans ? Qu’attendent-ils des acteurs publics ? Avec Bretagne 2015, nous voulons placer les dirigeants bretons au cœur des politiques territoriales et mettre à profit leur connaissance de l’entreprise, leur expérience. Nous voulons savoir ce qu’ils estiment indispensable de mettre en œuvre pour la pérennité, la compétitivité et le développement des entreprises. A partir de leur vision des enjeux de l’économie bretonne à 10 ans mais aussi de leurs attentes, nous construirons un projet économique fort, accompagné de propositions d’action concrètes, que nous porterons à partir de mi 2007 auprès des acteurs politiques du développement régional. Associer les chefs d’entreprise, qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Bretagne 2015, pour être pertinent, efficace et réellement utile, doit être la traduction directe des préoccupations de ceux qui font l’économie régionale : les chefs d’entreprise. De septembre à décembre 2006, plus de 300 d’entre eux se seront exprimés dans le cadre de tables rondes sur les 21 pays bretons. Les conclusions de cette première phase seront ensuite soumises par voie de questionnaire à plus de 20 000 entreprises. Les organismes consulaires et les organisations professionnelles, étroitement associés à la démarche, apporteront leur expertise à chacune des étapes de l’étude pilotée par le cabinet TMO. Vous vous lancez dans une démarche longue. Quels constats vous ont motivés à engager un tel projet ? Nous sommes partis du double constat suivant : les chefs d’entreprise sont insuffisamment associés à l’élaboration des politiques qui les concernent directement et les calendriers des politiques territoriales ne coïn- 36 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 Comment s’inscrit Bretagne 2015 par rapport aux politiques Europe Etat Région qui sont actuellement en phase de concrétisation pour la période 2007-2013 ? Le calendrier politique auquel vous faites référence, nous y avons déjà répondu en apportant notre vision et nos propositions pour l’élaboration des schémas régionaux : SRDE, SRDT, CPER et fonds structurels. Ils définissent un cadre général et une politique sur 6 ans au niveau européen, national et régional. Mais ils sont évolutifs. Une concertation permanente avec les acteurs économiques est notamment prévue dans le cadre du SRDE permettant de faire évoluer les objectifs et moyens d’action en cours de programme. Notre ambition est autre. Bretagne 2015 se veut : ■ plus proche des réalités de terrain ■ plus pointu en terme d’approche territoriale à travers une analyse par pays car les atouts, handicaps et enjeux de développement ne sont pas nécessairement identiques d’un pays à l’autre. ■ plus pragmatique dans ses propositions d’actions ■ plus prospectif par une vision de long terme et par la nature des champs d’investigation car l’ensemble des problématiques soulevées de manière récurrente par les chefs d’entreprise sera traité. Bretagne 2015 sort des cadres traditionnels pour réellement répondre aux problématiques spécifiques de l’entreprise. ■ Propos recueillis par la rédaction CALENDRIER Bretagne 2015 Phase 1 : Octobre - Novembre 2006 ■ Écoute des chefs d’entreprise ■ Identification des principaux enjeux territoriaux Phase 2 : Novembre - Décembre 2006 ■ Synthèse et choix des thèmes prioritaires Phase 3 : Décembre 2006 - Février 2007 ■ Large consultation auprès des entreprises Phase 4 : Mai 2007 ■ Médiatisation Enquête ACCÈS DES PME À LA COMMANDE PUBLIQUE PRATIQUES Peut mieux faire ! Malgré les assouplissements apportés par le nouveau code des marchés publics et la dématérialisation des offres, la réponse des PME à la commande publique reste freinée non par des critères techniques mais par des modes de fonctionnement très différents. Le nouveau code des marchés publics est entré en vigueur à partir du 1er septembre. Il vise à harmoniser l’ancien code français avec la directive européenne de 2004, mais aussi à favoriser l’accès des PME à la commande publique : les administrations sont invitées à procéder par allotissement, les jeunes entreprises peuvent répondre même si elles ont peu ou pas de références à de précédents marchés. ple, la Coopérative lesnevienne de construction (72 salariés à Lesneven) réalise 80 % de son chiffre d’affaires en répondant aux appels d’offres publics et privés dont le dirigeant prend connaissance par la presse locale (Moniteur, Ouest France, Télégramme, Courrier du Trégor). Nettoyage services (40 personnes) à Guingamp relève les propositions dans la presse locale ou sur internet. Cependant, les entreprises soulignent le temps qu’elles doivent consacrer pour remplir les dossiers : “Ocea Routage (20 salariés à Quimper) gère 20 millions de plis sur la Bretagne, les Pays de la Loire et Paris. La société répond à deux appels d’offres par mois, explique Eric Le Guen, son dirigeant, mais il faut 2 heures pour rédiger les documents quand 10 minutes suffisent à établir un devis”. Précis Moule à Péaule (56) emploie 35 personnes à la fabrication de pièces plastiques par injection pour l’industrie agro-alimentaire. “La recherche d’information se fait facilement, reconnaît Gilles Rouquenelle, responsable commercial, mais il faut du temps pour récupérer les dossiers, ce qui peut même exiger un déplacement en région. La classification est complexe, l’envoi d’échantillons demande d’organiser un routage particulier”. “Beaucoup de signatures, d’attestations du dirigeant (sur le travail illégal), de clauses particulières (clause d’insertion)”, confirme Philippe Belmont de la Coopérative lesnevienne de construction. Une information accessible Priorité au critère “prix” Commençons par les aspects positifs de la relation entreprises et marchés publics : l’information semble facilement accessible. Pour exem- Arrive la réponse : “les critères de sélection sont indiqués dans l’appel d’offres mais le choix se fait toujours sur le prix, nous avons perdu un Pour Précis Moule, la classification est complexe et l’envoi d’échantillons contraignant LA RÉGION MET EN PLACE UNE PLATE-FORME D’E-ADMINISTRATION “Un coffre fort électronique pour les PME bretonnes” Dès 2007, une plate-forme d’e-administration sera accessible sur Megalis. Le premier réseau régional de services à haut débit répondra ainsi à l’obligation du Code des marchés publics de dématérialiser les appels d’offres d’un montant supérieur à 210 000 euros.Les entreprises pourront télécharger l’ensemble des documents uti- 38 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 les et disposeront d’un coffre-fort électronique où elles pourront déposer les pièces administratives récurrentes.Elles pourront répondre en ligne aux appels d’offres. La plate-forme disposera d’un système de référencement des entreprises permettant aux collectivités locales d’avoir une meilleure connaissance de leurs interlocuteurs. En lien avec les chambres consulaires, la Région prévoit de former les entreprises à l’utilisation de la plate-forme.Ce projet,qui s’inspire d’une expérience menée avec succès en Bourgogne, a présenté sa candidature au programme européen e-TEM,pour dupliquer la plate-forme notamment dans sa dimension de services aux entreprises. TÉMOIGNAGE DE PHILIPPE MERER, DIRECTEUR COMMERCIAL CHEZ CLOÎTRE IMPRIMEUR “Une expérience en demi-teinte” PRATIQUES Imprimeur offset feuille généraliste à Saint-Thonan (29), Cloître emploie 115 personnes pour un chiffre d’affaires de 111 millions d'euros.Il répond tous les mois à trois ou quatre marchés à procédure adaptée (marchés de moins de 210 000 euros) “relevés de manière plus ou moins exhaustive sur le BOMP ou les sites en ligne des collectivités locales”, indique Philippe Mérer. Certaines commandes sont floues.Nous renonçons ainsi à répondre à des appels d’offres qui demandent 50 à 100 calculs de prix,quand on sait qu’un assistant commercial ne peut en réaliser qu’une vingtaine par jour”.Pour l’imprimeur,le critère de prix intervient en théorie pour 50 % dans le choix de la collectivité. “Il pèse sans doute plus en réalité car,sur nos métiers,la qualité technique reste très difficile à démontrer”. Si l’entreprise locale “peut vivre sans”,la commande publique a quand même un effet régulateur.De plus, “le choix des élus relève aussi d’une démarche de développement durable.En faisant travailler les PME locales,ils confortent l’emploi”, conclut Philippe Mérer. marché de 500 000 euros pour 200 euros, poursuit le dirigeant. Et il n’y a pas moyen de discuter puisque l’offre est sous pli cacheté”. “Nous avons fait une seule expérience, continue le responsable de Précis Moule. Nos prix sont très tirés. Certains concurrents se sont organisés pour répondre aux appels d’offres, ils ont l’outillage et l’organisation qui leur permet d’être compétitifs et rentables”. “Le prix intervient pour 50 % dans le choix, suivi du délai d’exécution et de la qualité (20 %), reprend Gilles Rouquenelle. Nous pouvons aussi compter sur les habitudes de travail et nos références antérieures”. “Nous sommes régulièrement retenus dans des conditions minimum de rentabilité. Quand l’habitude est prise de travailler avec nous, le critère du prix perd un peu de son importance”, indique aussi Thierry Le Gall, gérant de Nettoyage services. Un constat bien différent de celui de Philippe Belmont : “On ne capitalise pas sur les chantiers antérieurs. Il faudrait aussi pouvoir prendre en compte les délais entre la commande et l’exécution des travaux. Nous avons pu attendre très longtemps pour démarrer un chantier, avec tout ce que cela suppose en matière d’organisation du travail, ou d’évolution du coût des matériaux”. Un interlocuteur incontournable Heureusement, les délais de paiement restent raisonnables et la surface financière du client public n’est jamais remise en cause. Ce qui explique sans doute que toutes les entreprises estiment “incontournable” la réponse aux commandes publiques “qui régulent le marché”, ou encore “qui génèrent d’autres demandes hors appel d’offres”. “Nous travaillons surtout sur des productions spécifiques mises au point par notre bureau d’études. Nous retournerons vers ces marchés. Mais il s’agira d’une décision stratégique, accompagnée d’investissements lourds”, conclut le dirigeant de Précis Moule. ■ Clotilde Chéron 39 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 Formation - emploi INSERTION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE DES HANDICAPÉS PRATIQUES L’apprentissage accompagné : un parcours d’excellence pour jeunes handicapés Depuis 1992, Grafic Bretagne a permis à près de 1 500 jeunes déficients intellectuels de suivre un parcours diplômant. Avec, à la clé, un emploi durable en milieu ordinaire de travail. “À condition que le projet professionnel ait été étudié, vérifié et validé en amont, Grafic (Groupement régional pour l’accompagnement, la formation et l’insertion concertée) Bretagne propose au jeune handicapé un accompagnement dès la signature du contrat d’apprentissage, rappelle Daniel Bredoux, responsable du Groupement. Plus de la moitié des jeunes obtiennent un CAP complet dans plus de cent métiers différents : travaux paysagers, cuisine, peinture, maçonnerie, mais aussi taille de pierre ou peintre en lettres. Les deux tiers sont en emploi six mois après leur diplôme et 5 % seulement sont retournés en milieu protégé”. sociale et professionnelle qui intègre la formation. Les jeunes admis dans le dispositif bénéficient tous d’une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) ou assimilé, et viennent d’IME ou de Segpa. Après avoir effectué un stage en rapport avec le métier choisi, ils intègrent l’un des 33 centres de formation des apprentis (CFA) partenaires et suivent l’enseignement en alternance avec leur formation en entreprise. Ils bénéficient d’un soutien à la formation, à raison de deux jours par mois (reprise individualisée des enseignements). Le suivi professionnel en entreprise s’organise autour de rendez-vous toutes les 6 à 8 semaines : le référent Grafic Bretagne définit avec le maître d’apprentissage des objectifs à atteindre qui sont communiqués au CFA. Enfin, le jeune bénéficie d’un accompagnement éducatif et social. Cette réussite repose sur un principe : il s’agit de mettre en place un véritable parcours d’insertion ■ Pas suffisamment soutenus par la loi, trop méconnus des PME – et pourtant… ça marche ! – créés il y a une dizaine d’années, les groupements d’employeurs (GE) font la preuve de leur pertinence. “Mutualisation, fidélisation des emplois, développement des territoires et des PME-PMI : quand on y a goûté, on ne peut plus s’en passer. Mes meilleurs commerciaux ? Les PME” relate Franck Delalande, président du GE Venetis (Vannes, 140 entreprises adhérentes en deux ans). “Mais on est toujours sur le champ de l’innovation. Dans les entreprises comme en politique, en France, on tient des raisonnements trop sectoriels. Prenez les services à la personne, cela va créer beaucoup de temps partiels là où un GE propose des temps pleins pour les personnes mises à disposition entre des PME.” Cadres en qualité, gestion, DRH, cadre à l’export “avec une personne dédiée à l’export de quatre PME bretonnes, jamais concurrentes”… L’enjeu est aujourd’hui de “créer des emplois très qualifiés à dimension régionale” avec l'ouverture, cette rentrée, du Centre de ressources des GE de Bretagne. “Il s’agit bien d’être reconnu comme un acteur majeur de la politique de l’emploi, de devenir un outil d’information et de promotion des GE et d’animer un réseau de partenaires au service de l’emploi et du développement économique.” Contact : 02 97 54 64 70 ■ Pour sa 3ème édition des Cré'ACC de Bretagne (concours d'aide à la création d'entreprises), les experts-comptables de Bretagne et l'agence pour la création d'entreprises (APCE) ont plébiscité 3 projets parmi 13 pour participer à la finale parisienne. Le prix “Création innovante” revient à Nadine Philippe (Librecom-35) qui a mis au point un logiciel interactif permettant de créer une multitude de textes différents à partir de mots ou d'expressions rentrés par l'utilisateur. Dans la catégorie “jeunes de moins de 30 ans”, c'est Florent Bohuon et son projet d'entreprise "4ème dimension production" qui remporte le prix. Il propose des produits et services audiovisuels de 40 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ■ Clotilde Chéron communication aux entreprises. Enfin, le prix “deuxième vie professionnelle” a été décerné à Alex Mérigault pour son projet d'ouverture d'une piscine destinée à la seule De gauche à droite : Florent Bohuon, Alex Mérigault formation d'enseiet Nadine Philippe gnement des activités de la natation (Aquacité-35). Les trois lauréats ont reçu chacun, des mains des partenaires engagés dans ce concours, un chéquier conseil d'une valeur de 600 euros. Parmi eux, citons les CCI de Bretagne, les plates-formes d'initiative locale, le CMB, Ikkon, Ciel, La Banque de Bretagne et l'Atelier du management. Contact : 02 99 83 37 37 ■ “Pépinières d'entreprises de Bretagne” et “Groupements d'employeurs de Bretagne”, deux nouveaux outils au service du développement économique et de l'emploi. Mises à jour et rééditées pour la 3ème fois par la CRCI Bretagne, ces deux études comportent chacune trois parties présentant l'organisation et la finalité de ces structures au niveau national. La dernière partie est réservée à la situation en Bretagne avec une fiche détaillée relative à chaque pépinière ou groupement d'employeurs (GE) existants dans notre région à fin 2006. 47 pépinières d'entreprises et 10 GE sont ainsi répertoriés. Tout comme l'ensemble des aides accordées par les collectivités territoriales pour en favoriser la création, le démarrage et le développement. Chaque étude est téléchargeable sur le site de la CRCI Bretagne à l'adresse suivante : http://www.bretagne.cci.fr/librairie/index.htm Juridique PRATIQUES COMMERCIALES La conciliation entre la protection du consommateur et les besoins du commerce est parfois délicate. Les foires et salons focalisent l’attention. Dans l'arsenal juridique de protection, se trouvent les règles répressives des articles L 122-8 et suivants (abus de faiblesse) du Code de la Consommation et spécifiquement le cas du démarchage par téléphone ou les transactions faites dans le cadre des foires et salons. Il faut ici démontrer l’abus. Mais le démarchage (art L.121-21 et suivants) qui est le fait d’inciter un consommateur à conclure un contrat en dehors des lieux spécifiquement dévolus au commerce (ex magasins) ne s’applique pas aux achats dans une foire ou un salon. La réglementation sur le démarchage impose à peine de nullité du contrat et de sanction pénale : ■ la conclusion d’un contrat écrit avec un papillon détachable permettant d'exercer un droit de rétractation dans un délai de 7 jours, ■ l’interdiction faite au vendeur de recevoir une somme d’argent ou un engagement avant l'expiration de ce délai. L’incidence indirecte de ces règles peut donc être considérable et source d’insécurité tant pour le professionnel imprudent, mais pas nécessairement déloyal, que pour le consommateur. A leur insu, ils peuvent violer la loi ce qui est de nature à entraîner la nullité du contrat et une sanction pénale. Des éléments de solution pourraient procéder de la transposition en droit interne avant juin 2007 de la directive 2005/29/CE et qui permettrait dans le cadre d’un toilettage des textes de mieux appréhender les pratiques sur les foires et salons. C’est ce que laissait entendre, sans autre précision, Monsieur le Ministre des PME en réponse à la question posée par Mr le Député Poniatowski au printemps 2005. Pour le surplus, cette réponse ministérielle est formulée en des termes identiques à celle de 2003. PRATIQUES La foire au salon du démarchage Affaire à suivre donc… Laurent Boivin Avocat au Barreau de Rennes Les associations de consommateurs et les parlementaires interpellent le gouvernement aux fins de voir étendre les dispositions relatives au démarchage aux foires et salons (délai de rétractation) car “les consommateurs sont soumis à de fortes pressions commerciales, mises en oeuvre par les professionnels aguerris et qui visent à faire consentir sur place à des particuliers des achats de produits souvent très coûteux laissant le consommateur dans la croyance erronée que le prix annoncé n'est valable que sur l'instant et qu'il aura de toute façon sept jours pour se rétracter” ce qui constitue un propos manifestement mensonger. Les démarches parlementaires n'ont pas reçu d'écho favorable de la part du gouvernement qui indiquait dès 2003 que, si le consommateur ne peut invoquer à raison des transactions conclues les règles des articles L 121-21 et suivants, il bénéficie des dispositions sanctionnant l’abus de faiblesse. La protection existe et il n’y pas lieu de la modifier. Pour le consommateur il est plus difficile de rapporter cette preuve que de pouvoir bénéficier d'une protection légale liée au délai de rétractation. L’état des textes est à ce jour inchangé. Mais le droit de la consommation peut s’inviter sur les foires et salons. Si la commande est passée avec une demande de crédit affecté à l’achat, le consommateur bénéficie du régime de l’opération de crédit qui lui ouvre un délai de rétractation de 7 jours. En raison de l’interdépendance des contrats, l’exercice du droit de rétraction au titre du crédit entraîne la disparition de la vente. Le juge sanctionne les ventes sur les foires et salons au titre du démarchage, à charge pour le consommateur de pouvoir établir qu’il a été personnellement incité à se rendre sur le stand ou dans le magasin par courrier ou par téléphone par exemple. Relève de la réglementation sur le démarchage le fait de solliciter la conclusion d'un contrat, même à l'initiative du consommateur. 41 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 Annonces > 35 – Rennes PRATIQUES ■ > 35 – Fougères ■ 02 99 79 33 34 AU CŒUR DE LA ZI SUD/EST Bâtiment industriel : 2.500 m2 4 quais de chargement – 2 portes à niveau. Cour bitumée pour aire de manœuvre – bon état général Terrain : 3.900 m2 A LOUER NANTES EST à 100 m du périphérique Local d’activité neuf : 480 m2 Disponibilité immédiate A VENDRE / A LOUER ■ NANTES NORD Immeuble indépendant : 1.000 m2 - divisible à partir de 200 m2. Livré aménagé. AVRIL 2007 A LOUER > 49 – Angers ■ 02 31 43 01 01 > 29 – Quimper et Brest SUD CAEN – proche périphérique : ensemble de 1.285 m2 - bureaux / atelier - 3 accès différents terrain clos : 4.000 m2 A LOUER ■ QUIMPER - Zone de l’hippodrome Locaux disponibles environs 1.300 m2 comprenant 900 m2 de stockage, 300 m2 de show-room et 100 m2 de bureaux. A LOUER / A VENDRE ■ SUD CAEN – axe CAEN / LE MANS (future A88) – bâtiments industriels et agricoles : 2 x 5.800 m2 terrains clos 5 ha accès gros porteurs A VENDRE ■ BREST - Zone de Kergaradec Locaux disponibles : 600 m2 sur terrain 3.800 m2 Très bel emplacement A LOUER / A VENDRE 02 97 37 35 35 02 40 35 05 48 ANGERS OUEST – plateau de bureaux de 1.200 m2, divisible à partir de 300 m2 A LOUER / A VENDRE ■ > 56 – Lorient et Vannes 02 40 35 05 48 ■ 02 99 79 72 15 A 40 mn Est de RENNES Locaux d’activités en ZAC - 3.100 m2 entrepôts / bureaux / chambres froides 6 quais – terrain : 5.000 m2 A VENDRE > 14 – Caen et environs > 44 – Nantes > 22 – St Brieuc et environs 02 98 33 70 77 02 97 37 35 35 ■ AURAY - bordure voie express : immeuble de bureaux à construire de 956 m2 divisibles - parking A VENDRE ■ SAINT-BRIEUC - Zone Beaufeuillage : locaux d’activités à construire 1.000 et 1.200 m2 - bel emplacement A LOUER / A VENDRE ■ VANNES : terrains viabilisés à bâtir de 9.800 et 7.700 m2 A VENDRE ■ PLERIN - bordure 4 voies : locaux d’activités de 588 et 688 m2 avec bureaux – belle façade commerciale A LOUER ■ VANNES - façade voie express : immeuble de bureaux neuf plusieurs surfaces disponibles A LOUER / A VENDRE ■ Proche LAMBALLE - bordure voie express : bât. industriel de 3.600 m2 sur terrain de 15.000 m2 - bureaux 200 m2 A LOUER ■ LANESTER : Parc d’activités Technellys - bordure 4 voies - ateliers / bureaux / stockage toutes surfaces A LOUER 42 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006 ITÉ USIV L C EX > 53 – Laval ■ ZI des Touches Bâtiment industriel : 700 m2 Hauteur : 6 m - 3 portes sectionnelles Aire de lavage – terrain clos : 4.000 m2 Disponibilité immédiate A LOUER / A VENDRE 06 76 86 17 28 IMMEUBLES BUREAUX AUTONOMES • 113 m2 - RENNES NORD - Rdc 3 parkings - Libre rapidement • 161 m2 - CESSON 4 parkings - Libre fin 2006 • 205 - 237 m2 - Rdc Immeuble neuf avec 15 parkings - RENNES OUEST S E L E C T I O N S BUREAUX A LOUER • 35 à 65 m2 - RENNES CENTRE et périphérie, Libre rapidement • 80 et 84 m2 - RENNES CENTRE et périphérie pour prof. libérales • 105 m2 - RENNES CENTRE avec parkings - Libre de suite • 169 m2 - bon état libre - CESSON près rocade • 200 m2 - Rez de chaussée NOYAL, face 4 voies • 583 m2 sur 1 niveau, près métro, Libre (2 lots possibles) RENNES SUD • 746 m2 - PACÉ Immeuble autonome neuf. Pour février 07 LOCAUX REZ DE CHAUSSÉE RENNES ET PÉRIPHÉRIE • Bureaux ou locaux com. 113 m2 + 1 garage - RENNES NORD • Local commercial et bureaux 230 m2 - Vitrine - Libre rapidement LOCAUX ACTIVITES A LOUER • 250 m2 - Bureau et atelier dépôt isolé - chauffé - Libre - RENNES EST • 590 m2 (dont 120 m2 de bureaux) libre - zone activité VERN • 1 650 m2 - dont 300 m2 de bureaux Libre - RENNES OUEST • 2 360 m2 - dont 400 m2 de bureaux face rocade - RENNES SUD EST • 3 500 m2 - dont 680 m2 de bureaux près centres commerciaux RENNES NORD Autres sites, nous consulter 1, Place Général Giraud (35000) RENNES Tél. 02 23 42 42 42 - Fax 02 99 30 21 28 E. Mail : [email protected] - [email protected] Distribution de motos Affaires à céder neuves et occasions Clientèle : Particuliers C.A. 30/11/2005 : > 5.000 K€ RN 30/11/2005 : > 50 K€ Effectif moyen : 20 personnes L’entreprise se positionne sur les marques “pointues”. Ce développement pourrait se concrétiser dans d’autres villes de l’Ouest. Politique de vente d’accessoires appuyée par une centrale et des marques. Motif de la cession : Départ en retraite Objet de la cession : 100% des titres (Grand Ouest) 1. Négoce de matériels et consommables informatiques C.A. : 1 M€ 2. Négoce de véhicules d’occasion C.A. : 3 M€ 3. Tôlerie industrielle et petite chaudronnerie intervenant dans les secteurs du bâtiment (60 % CA), des armoires électriques (15 %), de l’agro-alimentaire (15 %) et de la pétrochimie (10 %) C.A. : 5 M€ 4. Affaire spécialisée dans la conception et la vente d’accessoires pour l’éclairage public C.A. : 2 M€ 5. Affaire de plasturgie C.A. : 1,5 M€ Constructeur de maisons individuelles Clientèle : Particuliers C.A. 2005 : > 2.700 K€ RN 2005 : > 130 K€ Effectif moyen : 12 personnes Constructeur intégrant gros œuvre, menuiserie et charpente. Positionné haut de gamme dans un secteur géographique à forte augmentation d’habitat et de construction de résidences secondaires. Motif de la cession : Départ en retraite Objet de la cession : 100% des titres PRATIQUES Annonces Entreprises recherchées (Région Ouest) Investisseur national recherche toutes entreprises exerçant une activité proche du bâtiment “In Bonis” : . serrurerie . couverture . étanchéité, . plomberie . électricité . peinture, . cloisons . maintenance . menuiserie bois. Ces entreprises devront être situées près de l’agglomération nantaise. Pour toute demande de renseignement, achat, cession JTB ENTREPRISES : RENNES Félix JOLIVET Le Quirinal • 16, mail Anne-Catherine 35000 Rennes Tél 02 23 400 400 - Fax 02 23 400 403 E-mail : [email protected] NANTES Jacques THIÉBAUT 16, rue Marie-Anne du Boccage 44 000 Nantes Tél 02 40 69 29 90 ou 06 11 88 75 24 E-mail : [email protected] ABONNEZ-VOUS À BRETAGNE ÉCONOMIQUE 35 € au lieu de 41,20 € Bulletin d’abonnement à retourner à Bretagne Économique 1, rue du Général-Guillaudot - CS 14422 - 35044 RENNES Cedex - Tél. 02 99 25 41 37 1 an d’abonnement = 35 €* 8 numéros Je joins mon règlement à l’ordre de Bretagne Économique - *TVA 5,5 % incluse Offre valable jusqu’au 31 décembre 2006 Société ........................................................................................................................ Destinataire ................................................................................................................... Adresse ........................................................................................................................ Ville ............................................................................................................................. Code postal .............................. Tél. .......................................... Fax .......................................... Code APE ................................. Signature Date : .......... / .......... / .......... ou cachet 43 BRETAGNE ÉCONOMIQUE • N°175 • OCTOBRE-NOVEMBRE 2006
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