TUMEURS MULTIPLES DU REIN
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TUMEURS MULTIPLES DU REIN
TUMEURS MULTIPLES DU REIN P. De Brito, D. Eiss, E. Dekeyser, S. Poirée, A. Khairoune, JM. Correas, O. Hélénon Service de Radiologie Adultes, Hôpital Necker - Enfants Malades, Paris. Les tumeurs rénales dont les cancers restent majoritairement sporadiques et isolées. Plus rare, le caractère multifocal ou/et bilatéral des lésions font rechercher en premier lieu une origine tumorale métastatique ou lymphomateuse, mais doivent également évoquer un contexte syndromique avec prédisposition héréditaire de tumeurs rénales, notamment chez un patient jeune. Souvent l’absence de caractérisation formelle à l’imagerie de ces lésions multiples conduisent à réaliser une biopsie rénale percutanée. Les lésions susceptibles de multifocalité sont présentées selon la nature histologique avec le cas échéant les syndromes à prédisposition génétique qui peuvent s’y associer. Gamme diagnostique lésionnelle Tumeurs malignes primitives rénales : Tumeurs bénignes rénales : Angiomyolipomes → STB Hémangiomes Tumeurs malignes de localisation rénale : C. cellules claires → VHL, BHD, STB C. tubulopapillaires → carcinome tubulopapillaire familial, BHD Oncocytomes – chromophobes – tumeurs hybrides → BHD, diabète MODY 5 Néphroblastomes Lymphome Métastases Diagnostics différentiels : Cause infectieuse Vascularite Fibrose VHL : maladie de Von Hippel-Lindau STB : sclérose tubéreuse de Bourneville BHD : syndrome de Birt-Hogg-Dubé Tumeurs malignes primitives rénales multiples 1 à 4 % de l’ensemble des cancers du rein auraient une prédisposition héréditaire, avec un test génétique possible pour de nombreuses entités, ce qui permet une prise en charge spécialisée personnelle et familiale. Ces entités sont identifiées selon le type histologique de tumeurs rénales, parfois en y associant plusieurs types différents, une atteinte extrarénale. Toutes sont de transmission autosomique dominante. Les particularités cliniques communes aux formes héréditaires : - âge de survenue précoce (45 ans en moyenne) - multifocalité/bilatéralité - même critères descriptifs que les lésions uniques - récidives fréquentes Tumeurs malignes primitives rénales multiples C. cellules claires C. tubulopapillaires Oncocytomes – c. chromophobes – tumeurs hybrides Néphroblastomes Carcinomes rénaux à cellules claires multiples Forme de cancer rénal la plus répandue dans sa forme sporadique et isolée L’atteinte multiple doit faire rechercher une forme familiale : maladie de Von Hippel-Lindau cancer du rein familial “commun” à cellules claires syndrome Birt-Hogg-Dubé (cf. oncocytomatose/chromophobe) sclérose tubéreuse de Bourneville translocations constitutionnelles du chromosome 3 paragangliomes héréditaires associés au gène SDHB Carcinomes rénaux à cellules claires multiples masse solide, bien limitée iso/hyperéchogène, ± vascularisation au Doppler TDM : prise de contraste hétérogène, intense (>100 UH au temps artériel et tubulaire) remaniements nécrotico-hémorragique, calcifications intratumorales, envahissement veineux IRM : lésion en hypersignal T2 hétérogène, hypervasculaire formes atypiques : kystique (bosniak 3-4), hypovasculaire, infiltrant, hémorragique… TDM temps cortical CCR à cellules claires TDM temps tubulaire Carcinomes rénaux à cellules claires et maladie de Von Hippel-Lindau principale cause de cancer du rein héréditaire : > 200 familles en France, 20% de novo forte pénétrance (75% cancer du rein à 60ans) phacomatose gène VHL altéré (bras court du chromosome 3), gène suppresseur de tumeur avec surexpression de pVHL (régulateur de l’angiogénèse, rôle dans la différenciation et le contrôle de la prolifération cellulaire) Atteinte rénale : carcinomes du rein toujours à cellules claires - souvent multifocaux et bilatéraux survenue précoce (≈40 ans) principale cause de décès kystes rénaux TDM artériel (cliquez sur l’image) TDM temps tubulaire IRM T1 gado fat sat VHL : kystes et tumeurs rénales (CCR à cellules claires) IRM T2 IRM LAVA IV-, tubulaire kystes simples et kystes atypiques (type III classification de Bosniak) VHL : kystes et tumeurs rénales (CCR à cellules claires) maladie de Von Hippel-Lindau Autres manifestations cliniques majeures : phéochromocytome et paragangliome (10 à 20%) tumeur neuroendocrine et kyste du pancréas (30 à 70%) hémangioblastome du SNC (fosse postérieure et moelle) et de la rétine (60 à 80%) tumeur du sac endolymphatique (oreille interne) (2 à 11%) lésions mineures : cystadénome de l’épididyme (20-50%) VHL : Autres lésions susceptibles d’être décelées sur une imagerie abdominale TDM artériel IRM T2 fat sat TDM artériel Hémangioblastome médullaire Phéochromocytome surrénalien droit TDM artériel Kystes et cystadénomes séreux du pancréas Tumeur neuroendocrine du pancréas Carcinomes rénaux à cellules claires et autres formes familiales Translocations constitutionnelles du chromosome 3 : Paragangliomes héréditaires associés au gène SDHB : paragangliomes et phéochromocytomes associés Cancer du rein “commun” familial à cellules claires : hors maladie de VHL ou de tout autre syndrome héréditaire rare atteinte génomique du chromosome 3 et 8 suspectée Tumeurs malignes primitives rénales multiples C. cellules claires C. tubulopapillaires Oncocytomes – c. chromophobes – tumeurs hybrides Néphroblastomes Carcinomes tubulo-papillaires multiples 2 sous-groupes : type 1 : forme basophile, plus fréquente ++ type 2 : forme éosinophile (tumeur de haut grade, plus mauvais pronostic) Rares formes familiales : carcinome papillaire héréditaire syndrome Birt-Hogg-Dubé (cf. oncocytomatose/chromophobe) carcinomes papillaires thyroïde et carcinomes/adénomes papillaires rénaux de forme familiale carcinome rénal lié à la translocation Xp11.2 avec expression de TFE3 léiomyomatose héréditaire avec cancer rénal hyperparathyroïdie avec tumeurs des mâchoires Carcinomes tubulo-papillaires multiples masse homogène, contour régulier et net iso/hypoéchogène sans renforcement postérieur, contenu kystique (type 2) TDM : isodense, densité non strictement liquidienne (20-45 UH) hypovasculaire : réhaussement homogène, faible et retardé. ¬ intérêt de l’IRM : +++ hyposignal T2 , discret hypersignal T1 (lésions hémorragiques) meilleure sensibilité pour la prise de contraste Carcinome tubulo-papillaire héréditaire rare carcinomes papillaires de type 1 histologique, bilatéraux et multifocaux bas grade de malignité mais risque de métastases meilleur pronostic que CCR à cellules claires mutations du proto-oncogène MET, localisé sur le chromosome 7, rôle indirect dans la croissance et la différentiation cellulaire. Surveillance de « kystes rénaux »… (cliquez sur l’image) TDM iv-, cortical, tubulaire, tardif IRM T2 ; LAVA iv-, artériel, tubulovasculaire/tardif Carcinome papillaire héréditaire Carcinomes tubulo-papillaires et autres formes familiales Forme familiale qui associe carcinomes papillaires de la thyroïde et carcinomes/adénomes papillaires rénaux gène de prédisposition non identifié. Carcinome rénal lié à la translocation Xp11.2 avec expression de TFE3 adolescence, tumeurs souvent volumineuses, d’architecture papillaire de type2 Léiomyomatose héréditaire avec cancer rénal carcinomes rénaux tubulopapillaires de type 2, cancers des tubes collecteurs particularité : souvent unifocal (≠ autres formes familiales) léiomyomes cutanés et utérins multiples, léiomyosarcomes viscéraux gène responsable : gène FH, gène suppresseur de tumeur, localisé sur le chromosome 1 Hyperparathyroïdie avec tumeurs des mâchoires adénomes parathyroïdiens multiples, tumeurs ostéofibreuses des mâchoires lésions rénales variées : kystes rénaux, hamartomes, néphroblastomes à révélation tardive, cancer papillaire gène responsable: HRPT2, gène suppresseur de tumeur, localisé sur le chromosome 1 Tumeurs malignes primitives rénales multiples C. cellules claires C. tubulopapillaires Oncocytomes – c. chromophobes – tumeurs hybrides Néphroblastomes Oncocytomes et carcinomes chromophobes multiples Oncocytomatose : tumeurs bénignes, multifocales (5 à 10% cas) variante histologique : tumeurs hydrides (oncocytomes et carcinomes chromophobes) grand nombre de formes familiales : syndrome de Birt-Hogg-Dubé Carcinomes chromophobes : tumeurs malignes syndrome Birt-Hogg-Dubé diabète MODY 5 Oncocytomatose masse solide bien limitée, homogène, isoéchogène TDM : iso/hypodense, réhaussement précoce, homogène absence de calcification, d’hémorragie ou signes d’extension IRM : discret hyposignal T1, hypersignal T2 (stroma tumoral), réhaussement homogène si ≥ 3cm : Cicatrice excentrée ou non, de forme stellaire ou polygonale (cicatrice fibreuse) en hyposignalT1 et hypersignalT2 (composante mixoïde) à IRM ¬ cicatrice stellaire ou polygonale, homogénéité du tissu péri cicatriciel, absence de calcification ou d’hémorragie intra tumorale (cliquez sur l’image) TDM iv-, artériel, tubulaire, tardif IRM T2 IRM LAVA iv-, artériel, tubulaire Oncocytomatose Carcinomes chromophobes multiples masse bien circonscrite hypo/isoéchogène, peu vascularisé au Doppler TDM : isodense et homogène, ± calcifications punctiformes réhaussement modéré et homogène classiquement pas d’hémorragie, de nécrose ou d’envahissement de la veine rénale IRM : isosignal T1, hyposignal T2, réhaussement↔TDM Syndrome Birt-Hogg-Dubé Génodermatose, rare gène BHD, gène suppresseur de tumeur, localisé sur le chromosome 17 néoplasies rénales d’histologie variable : tumeurs hybrides carcinome à cellules chromophobes carcinomes à cellules claires oncocytomes rarement carcinomes tubulopapillaires tumeurs de disposition multifocale/bilatérale TDM iv-, artériel, tubulaire, tardif IRM T2 ; LAVA iv-, artériel, tubulaire/tardif Syndrome Birt-Hogg-Dubé Syndrome Birt-Hogg-Dubé Atteinte extrarénale : atteinte cutanée bénigne de la face et du tronc, pneumothorax spontanés récidivants, kystes pulmonaires, polypes et tumeurs recto-coliques TDM abdominal, fenêtres parenchymateuses Kystes pulmonaires Kystes pulmonaires Diabète MODY 5 mutations germinales du gène HNF1β, localisé sur le chromosome 17 atteinte rénale constante : reins dysplasiques, kystes rénaux carcinome rénal chromophobe Facteur de risque de tumeurs rénales multiples patients hémodialysés chroniques sur maladie multikystique acquise rénale néphropathie sous-jacente Örisque plus élevé de développer des tumeurs rénales : adénomes papillaires, oncocytomes, carcinomes du rein (papillaires, à cellules claires, chromophobes) Patient greffé du rein pour néphropathie indéterminée IRM T2 1. Rein natif gauche, oncocytome IRM T1, LAVA IV-, artériel, tubulaire Oncocytome, carcinome chromophobe et cancers papillaires des reins natifs Patient greffé du rein pour néphropathie indéterminée IRM T2 2. Rein natif droit, carcinome chromophobe (hydronéphrose chronique lié au montage chirurgical) 3. Foyers microscopiques bilatéraux de cancers papillaires IRM T1, LAVA IV-, artériel, tubulaire Oncocytome, carcinome chromophobe et cancers papillaires des reins natifs Tumeurs malignes primitives rénales multiples C. cellules claires C. tubulopapillaires Oncocytomes – c. chromophobes – tumeurs hybrides Néphroblastomes Néphroblastomes bilatéraux (tumeurs de Wilms) Tumeurs principalement de l’enfant , entre 2 et 4 ans, volumineuse, > 10 cm sphérique, bien délimitée (capsule) forme kystique (mutiloculaire, cloisons épaisses) : enfant < 2 ans Facteur prédisposant des formes bilatérales : néphroblastomatose (< 5 % cas) = persistance d’ilôts de blastème forme multifocale, peu réhaussé, distribution sous capsulaire formes familiale rares (<1%) Remerciements au Pr Brunelle - service d’imagerie pédiatrique du CHU Necker Néphroblastomatose Tumeurs bénignes rénales multiples Angiomyolipomes Forme familiale : sclérose tubéreuse de Bourneville Hémangiomes Angiomyolipomes (AML) multiples tumeur bénigne, hamartomateuse, avec 3 composantes en proportion variable : adipeuse, vasculaire dystrophique et musculaire lésion souvent échogène mais non pathognomonique Ö TDM systématique (coupes fines, sans injection, zoom) graisse intratumorale : densité ≤ -20 UH, absence de calcification IRM (EST1 sans et avec saturation de graisse, sans injection) : hypersignal T1 avec chute du signal en saturation de graisse (Pas séquences InPhase/OutPhase car chute de signal de certains cancers rénaux) forme particulière : AML sans graisse macroscopique Imagerie non contributive Ö biopsie nécessaire pour diagnostic TDM temps artériel AML bilatéraux à composante graisseuse et AML sans graisse macroscopique médiorénale postérieure droite (confirmation biopsique) Angiomyolipomes multiples et sclérose tubéreuse de Bourneville A rechercher dans les atteintes multiples d’angiomyolipome Forme familiale, prédominance féminine Atteinte rénale multiple : angiomyolipomes (50-80%), hamartomes, kystes rénaux, ± carcinomes à cellules claires du rein (1-2%) TDM sans injection TDM temps tubulaire AML qui confluent et infiltrent la totalité de volumineux reins Sclérose tubéreuse de Bourneville (cliquez sur l’image) Angiomyolipomes multiples et sclérose tubéreuse de Bourneville Atteinte extrarénale : angiomyofibromes faciaux, fibromes peri-unguéaux, plaques en «peau de chagrin », macules hypopigmentées, rhabdomyomes cardiaques, lymphangioléiomyomatose pulmonaire, hamartomes rétiniens, retard mental, tuber cérébraux, astrocytomes TDM abdominal, fenêtres parenchymateuses Lymphangioléiomyomatose pulmonaire : opacités réticulonodulaires fines et grossières ; kystes pulmonaires à paroi fine, distribution à l’emporte pièce atteinte bilatérale, prédominant aux bases Angiomyolipomes multiples Mise en jeu du pronostic vital des volumineux angiomyolipomes par risque hémorragique, complication d’anévrysmes intralésionnels Ö surveillance régulière des petites tumeurs < 4cm : échographie annuelle et TDM si modifications Ö si tumeur > 4 cm : prévention par traitement (embolisation sélective/chirurgie partielle) TDM IV- Echo Doppler rénal TDM artériel Lésion vascularisé polaire inférieure du rein droit, > 4 cm Sclérose tubéreuse de Bourneville angiomyolipomes multiples et anévrysme géant Cas clinique - Patient de 42 ans TDM sans injection TDM artériel Tumeurs rénales multifocales avec composante : - hypervasculaire - graisseuse → Angiomyolipomes et STBourneville ? Cas clinique - Patient de 42 ans TDM sans injection TDM artériel Tumeurs rénales multifocales avec composante : - hypervasculaire - graisseuse → Angiomyolipomes et STBourneville ? Mais CALCIFICATIONS Carcinomes à cellules claires Ö maladie de Von Hippel-Lindau Ö Tumeurs bénignes rénales multiples Angiomyolipomes Hémangiomes Hémangiomes multiples du rein tumeur vasculaire bénigne localisation rénale, rare adulte jeune multiple (≈ 10%) localisation médullaire/sinus > cortex/capsule Diagnostic radiologique difficile : lésion petite taille, tissulaire, bien limitée souvent échogène ; doppler TDM : réhaussement précoce périphérique centripéte puis hypodense homogène au temps tubulo excréteur IRM : Hyposignal T1, hypersignal T2, réhaussement↔TDM Forme syndromique : syndrome de Sturge-Weber, Syndrome de klippelTrenaunay, angiomatose systémique (cliquez sur l’image) Hémangiomes rénaux bilatéraux TDM iv-, artériel, tubulaire, tardif Hémangiomes rénaux bilatéraux IRM T2, iv-, artériel, tubulaire, tardif Hémangiomes rénaux bilatéraux Tumeurs malignes de localisation rénale Lymphome Métastases Lymphome rénal fréquent par extension extra ganglionnaire : LNH B>T (Hodgkin, < 1%) Rare (< 1%), lymphome rénal primitif sans atteinte systémique + fréquent, masses rénales multifocales/bilatérales (40-60%) : taille variable, contours flous, homogène nodule iso/hypoéchogène, Doppler - TDM +++ : Discrétement hyperdense, hypovasculaire IRM : hyposignal T1, hypo/isosignal T2 ; hypovasculaire présentation atypique : lésion kystisée, calcifiée Autres formes parfois associées : masse solitaire, néphromégalie, forme infiltrante, péri-rénale, localisation périnéphritique , extension d’une adénomégalie rétropéritonéale TDM temps tubulaire lésions nodulaires multiples et bilatérales dont certaines atypiques avec remaniements nécrotiques Lymphome B à grande cellules, VIH TDM iv-, artériel, tubulaire Orientation diagnostique de lymphome : - Masses rénales bilatérales homogènes, hypovascularisées, engainant les structures vasculaires sans thrombose - Adénopathies lombo-aortiques Lymphome B à grandes cellules rénal bilatéral Tumeurs malignes de localisation rénale Lymphome Métastases Métastases de localisation rénale Primitifs extra rénaux : bronchopulmonaire, mélanome, thyroïde, larynx, œsophage, sein, utérus, estomac, os, foie, prostate … métastases homolatérales/controlatérales de cancer du rein : diagnostic différentiel des formes multiples des cancers rénaux localisations rénales rarement isolées : diagnostic le plus probable dans un contexte de néoplasie Atteinte unique et multifocale/bilatérale lésions hypovasculaires rénales, souvent petites tailles mais caractère hypervasculaire de certaines métastases (mélanome) pas de calcifications TDM temps tubulaire Métastases rénales bilatérales d’un cancer thyroïdien IRM T2 IRM T1 FS temps tubulaire Métastases rénales bilatérales d’un cancer thyroïdien Diagnostics différentiels Cause infectieuse Vascularite Fibrose Cause infectieuse Abcès hématogènes rénaux Pyélonéphrite chronique : Forme focale pseudo-tumorale parfois multiples Parfois AEG sans fièvre (≠ pyélonéphrites aigues) ¬ diagnostic biopsique Ex. : Tuberculomes rénaux TDM IV-, tubulaire Lésion post infectieuse avec quelques calcifications Granulomes tuberculeux de localisation rénale (post BCGthérapie) TDM temps tubulaire Candidose rénale et splénique Vascularite rénale PAN contexte néoplasique (hémopathie : LMMC) cause infectieuse ou médicamenteuse (antibiotiques, chimiothérapie) lésions vasculaires anévrismales parfois compliqués d’hématomes Patient 54 ans, VIH, suivi pour leucémie myélomonocytaire chronique IRM T1 sans IV T1 avec IV T2 ► Une semaine plus tard… IRM T2 Echographie Hématomes associés à des lésions vasculaires anévrismales Fibrose rénale multifocale Origine primitive ou secondaire Localisation intrarénale, rare Autres localisations : rétropéritonéal médian ++ rétropéritonéal péri rénal péripancréatoduodénal intrapéritonéal, pelvien ► Altération de l’état général chez un patient de 59 ans Suspicion de lymphome rénal à la lecture du scanner (cliquez sur l’image) TDM IV … suspicion de lymphome Fibrose rénale multifocale et fibrose rétropéritonéale Démarche diagnostique Lésionnel : Biopsie prédisposition héréditaire : Bilan lésionnel extrarénal Enquête génétique Diagnostic lésionnel : Biopsie percutanée Indications : Tumeurs multifocales/bilatérales et synchrones hors contexte de maladie héréditaire connue, hors suspicion d’angiomyolipome rarement pratiquée si contexte lymphomateux, métastatique connu Sous TDM ou échographie contre indication : troubles de la coagulation (≥ 50 000 plaquettes, INR ≤ 1.5) anesthésie locale aiguille 18 G cibler de préférence la périphérie (éviter zones nécrotiques) ≥ 2 fragments, liquide formolé valeur que si + précise type histologique + grade nucléaire de Fuhrman. Complication : 1% hématomes Diagnostic de prédisposition héréditaire : étude génétique L’orientation clinique et radiologique de maladies rénales héréditaires, actuellement toutes à transmission autosomique dominante, est confirmé par l’analyse des principaux gènes de prédisposition réalisable en routine, après information et consentement éclairé des patients. Il permet un diagnostic présymptomatique pour l’entourage familial (parents, frères, sœurs, enfants) et n’impose ainsi qu’une surveillance aux seuls porteurs de la mutation. Un diagnostic prénatal peut également être proposé. En pratique consultation spécialisée avec un généticien : réalisation d’un arbre généalogique détaillé examen cutané explorations complémentaires spécifiques et orientées selon le type d’affection évoquée Diagnostic de prédisposition héréditaire : étude génétique Principaux gènes de prédisposition et localisations : maladie de Von Hippel-Lindau : gène VHL (3p 25-26) sclérose tubéreuse de Bourneville : gènes TSC1 (9q34) et TSC2 (16p13.3) syndrome de Birt-Hogg-Dubé : gène BDH (17p11.2) léiomyomatose cutanée familiale : gène FH (1q42-43) cancer papillaire héréditaire : gene MET (localisé en 7q31-q34) carcinomes papillaires de la thyroïde avec tumeurs rénales papillaires : gène inconnu (1q21) carcinomes rénaux à translocation Xp11.2 translocations constitutionnelles du chromosome 3 : gène inconnu (3;8)(p14;q24) paragangliomes héréditaires : gène SDHB : (1p36) diabète MODY 5 : gène HNF1β (17cenq21.3) hyperparathyroïdie avec tumeurs des mâchoires : gèneHRPT2 (1q24-32) Diagnostic de prédisposition héréditaire : étude génétique Quand prévoir une étude génétique : Patient apparenté à un patient suivi pour VHL Carcinome rénal à cellules claires et au moins une localisation majeure supplémentaire de la maladie VHL Carcinomes rénaux bilatéraux et/ou multifocaux Carcinome rénal avant 45 ans Carcinomes rénaux familiaux avec au moins 2 apparentés du 1er degré Traitement des cancers héréditaires et bilatéraux Actuellement le traitement est symptomatique : chirurgie conservatrice (traitement de référence) néphrectomie bilatérale parfois inévitable ± transplantation rénale (absence métastases > 2 ans) techniques alternatives proposées au cas par cas en centre spécialisé : ablation par radiofréquence ou cryothérapie Aucune thérapeutique génique n’existe à ce jour TUMEURS MULTIPLES DU REIN CONCLUSION Un contexte extrarénal connu, souvent hématologique ou néoplasique présume le plus souvent du diagnostic étiologique. Les angiomyolipomes sont habituellement de diagnostic radiologique et doivent faire suspecter en cas de multifocalité une sclérose tubéreuse de Bourneville. Autrement, la caractérisation lésionnelle nécessite généralement un recours à la biopsie. Plus rarement des lésions tumorales rénales multiples révèlent la présence d’une affection héréditaire. Il est important de savoir évoquer la maladie de Von Hippel-Lindau, principale affection héréditaire prédisposant aux cancers rénaux, par la présence de carcinomes à cellules claires multifocaux, la recherche de lésions extrarénales associées, afin d’assurer un diagnostic précoce et une prise en charge adaptée pour le patient et son entourage familial. Bibliographie (1) IMAGERIE DE L'APPAREIL GÉNITO-URINAIRE Hélénon O. Médecine Sciences - Flammarion - ISBN : 2-257-12003-5 PRÉDISPOSITIONS HÉRÉDITAIRES AU CANCER RÉNAL RICHARD S., JOLY D., CORRÉAS J.-M., CHRÉTIEN Y., VASILIU V., BENOÎT G. & Coll Actualités Néphrologiques 2006 - Médecine Sciences - Flammarion - ISBN : 2-257-10821-3 TUMEURS DU REIN MÉJEAN A., ANDRÉ M., DOUBLET J.D., FENDLER J.P., de FROMONT M., HÉLÉNON O. & Coll Progrès en Urologie 2004; 14: 997-1035 TUMEURS DU REIN ROY C., JEANTROUX J., TÉTÉKPOR S., LINDNER V. J Radiol 2006;87:1025-55 CLASSIFICATION ANATOMO PATHOLOGIQUE DES TUMEURS DU REIN Compérat E., Camparo P., Vieillefond A. J Radiol 2006;87:1015-24 RENAL MASS CORE BIOPSY: ACCURACY AND IMPACT ON CLINICAL MANAGEMENT Maturen KE, Nghiem HV, Caoili EM, Higgins EG, Wolf JS Jr, Wood DP Jr. AJR Am J Roentgenol 2007 Feb;188(2):563-70. Bibliographie (2) The evolution of renal angiomyolipomas in patients with tuberous sclerosis Van Baal JG, Smits NJ. Journal of Urology 1994;152: 35-38. 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