Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux
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Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux
Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté à la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté à la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Table des matières Introduction ................................................................................................................................................ 1 Plan du mémoire ................................................................................................................................... 2 Liste des recommandations................................................................................................................... 2 À propos d’Ecosystem et de son président, André Rochette ................................................................ 2 Pourquoi les bâtiments? ............................................................................................................................ 3 Où se trouvent les économies? ................................................................................................................. 3 Les améliorations énergétiques globales et approfondies offrent les meilleurs avantages ...................... 4 Dans les bâtiments publics et parapublics ............................................................................................ 4 Dans les bâtiments commerciaux ......................................................................................................... 4 Création d’emplois et autres avantages économiques ......................................................................... 5 L’environnement .................................................................................................................................... 6 Programmes publics et politiques gouvernementales............................................................................... 6 Ce qui a bien fonctionné ........................................................................................................................ 7 Ce qui doit être amélioré ....................................................................................................................... 8 Recommandations d’Ecosystem basées sur les meilleures pratiques ..................................................... 9 Recommandation n°1 : Faire du gouvernement et des organisations publiques des leaders qui donnent l’exemple ................................................................................................................................. 9 Recommandation n°2 : Étendre la portée des programmes d’efficacité énergétique aux secteurs commercial et industriel ....................................................................................................................... 10 Recommandation n°3 : Mettre en place des cibles mesurables pour sensibiliser, provoquer des changements et obtenir des résultats concrets ................................................................................... 10 Recommandation n°4 : Offrir des moyens financiers pour atteindre les cibles................................... 11 Recommandation n°5 : Généraliser l’usage d’un modèle contractuel qui aligne les intérêts des parties et favorise les projets d’efficacité énergétique les plus performants ................................................... 12 Études de cas .......................................................................................................................................... 13 État de New York ................................................................................................................................. 13 Ville de New York ................................................................................................................................ 13 France.................................................................................................................................................. 14 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Introduction Ecosystem se réjouit de la nouvelle politique énergétique envisagée par le gouvernement du Québec et perçoit plus que favorablement sa volonté d'établir des cibles ambitieuses de réduction des gaz à effet de serre (GES) et de faire de l’efficacité énergétique et de l’énergie propre deux piliers du développement économique pour toutes les régions du Québec. Nous saluons tout particulièrement la volonté du gouvernement de remettre l’économie d’énergie à l’ordre du jour et d’envisager pour 2020 une cible de réduction des émissions de GES de 25 % par rapport au niveau de 1990. Le fait de hausser de 5 % la cible du Plan d’action 2013-2020 sur les changements climatiques est, selon nous, un bon moyen d’atteindre pour 2050 une cible de 80 %1 de réduction des GES par rapport aux émissions de 1990. Il existe au Québec des conditions plus que favorables pour l’augmentation de la compétitivité des entreprises, la réduction des dépenses des institutions, la lutte contre les changements climatiques, l’indépendance énergétique et le maintien d’une vitalité économique permettant d’affronter la volatilité du marché de l’énergie. Cependant, comme l’affirme le document de consultation de la Commission, le Québec doit effectuer « un rattrapage nécessaire dans tous les secteurs » et « doit absolument instaurer des mesures d’envergure » pour parvenir à ses objectifs. Le mémoire d’Ecosystem se concentre exclusivement sur les bâtiments. Selon nous, les bâtiments renferment un tel potentiel d’amélioration et de bénéfices qu’ils peuvent permettre au Québec d’atteindre ses objectifs énergétiques les plus ambitieux. Les bâtiments consomment plus de 40 % de l’énergie disponible2, 25 % des réserves globales d’eau3 et 40 % des ressources de la Terre4 tout en émettant 30 % des émissions planétaires de GES5. Or, comme le mentionne le document de consultation de la Commission, les programmes d’améliorations énergétiques des bâtiments constituent d’ « importants créateurs d’emplois » qui « engendrent des retombées à la fois à court et à long terme ». Ils constituent également l’un des moyens les moins coûteux pour réduire les émissions de GES6, que ce soit par la récupération de chaleur ou par le recours aux énergies propres : géothermie, biomasse, énergies solaire et éolienne. Ecosystem est donc en tous points d’accord avec le gouvernement : « il faudra de nouveaux programmes pour convaincre le secteur commercial et institutionnel d’investir dans l’efficacité énergétique ». Et c’est pourquoi nous recommandons que le Québec se dote de programmes et de politiques qui soutiennent et encouragent les améliorations globales et approfondies des bâtiments institutionnels, commerciaux et industriels. Les améliorations énergétiques peuvent générer des économies majeures lorsqu’elles visent des cibles de réduction concrètes, qu’elles bénéficient d’un accès facile au financement et qu’elles sont encadrées par des contrats de performance énergétique alignant les intérêts des propriétaires et des professionnels. Sur la base de notre expérience, nous entendons démontrer que les améliorations globales et approfondies des systèmes électromécaniques peuvent réduire la consommation d’énergie des bâtiments de 30 % à 50 %. Ce type de projet génère des millions de dollars d'économies, crée des emplois et réduit significativement les émissions de gaz à effet de serre. En résumé, l’amélioration globale et approfondie des systèmes électromécaniques des bâtiments est l’approche par excellence pour réduire les émissions de GES et engager le Québec sur la voie de l’autonomie énergétique. 1 Cette cible a été énoncée en juillet 2008 par les États-Unis et les membres du G8. 2 Programme des Nations Unies pour l’environnement, Buildings and Climate Change: Status, Challenges and Opportunities, 2007. 3 Programme des Nations Unies pour l’environnement, Why Buildings? http://www.unep.org/sbci/AboutSBCI/Background.asp 4 Ibid. 5 Programme des Nations Unies pour l’environnement, Buildings and Climate Change: Status, Challenges and Opportunities, 2007. 6 McKinsey et al., Pathways to a Low-Carbon Economy: Version 2 of the Global Greenhouse Gas Abatement Cost Curve, 2009. Page 1 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Plan du mémoire Ce mémoire présente cinq recommandations basées sur les meilleures pratiques en efficacité énergétique des bâtiments. Elles visent à permettre au Québec d’atteindre ses cibles ambitieuses de réduction des émissions de GES et de préparer son indépendance énergétique. Avant d’expliquer ces recommandations, nous présenterons brièvement notre entreprise ainsi que l’orateur que nous proposons, André Rochette, président d’Ecosystem. Puis, nous expliquerons pourquoi il est pertinent de miser sur les bâtiments et comment il est possible d’en tirer des économies financières substantielles. Nous nous attarderons ensuite sur les bénéfices générés par une approche d’améliorations énergétiques globales et approfondies dans différents secteurs immobiliers. Suivra un bilan des programmes et politiques implantées au Québec dans les dernières années, puis l’exposé de chacune des cinq recommandations. En conclusion, notre mémoire présente des études de cas de la France et des États-Unis. Liste des recommandations 1. Faire du gouvernement et des organisations publiques des leaders qui donnent l’exemple 2. Étendre la portée des programmes d’efficacité énergétique aux secteurs commercial et industriel 3. Mettre en place des cibles mesurables pour sensibiliser, provoquer des changements et obtenir des résultats concrets 4. Offrir des moyens financiers permettant d’atteindre les cibles énergétiques 5. Généraliser l’usage d’un modèle contractuel qui aligne les intérêts des parties et favorise les projets d’efficacité énergétique les plus performants À propos d’Ecosystem et de son président, André Rochette Ecosystem est la plus grande entreprise québécoise spécialisée dans l'amélioration énergétique des bâtiments. Démarrée à Québec il y a 20 ans, elle compte désormais 160 employés répartis dans ses bureaux de Québec, Montréal, Toronto et New York. Ses projets sont récipiendaires de nombreuses récompenses incluant le prix international ASHRAE Technology Award 2013. Ecosystem a conçu et implanté plus de 700 projets d'amélioration dans des bâtiments des secteurs publics et privés, incluant le CHU de Québec, le CHU de Sherbrooke, le CHU Ste-Justine, l’Université du Québec à Trois-Rivières, Radio-Canada/CBC, plus de 35 commissions scolaires et le complexe Espace pour la vie (Biodôme, Insectarium, Jardin botanique de Montréal), gagnant de plusieurs prix prestigieux. Pour l’année 2012, Ecosystem a fait économiser exactement 12 380 000 kilowattheures à ses clients des secteurs de la santé et de l’éducation, ce qui place l'entreprise en tête du palmarès des partenaires du programme Bâtiments d'Hydro-Québec pour le nombre de kilowattheures économisés. Depuis sa fondation, Ecosystem a permis à ses clients d’éviter d'émettre plus de 308 000 tonnes de gaz à effet de serre en plus de générer 167 200 000 $ en économies cumulées. André Rochette, président et fondateur d’Ecosystem André Rochette, président et fondateur d’Ecosystem et entrepreneur de l'année dans la catégorie « Services » au Grand Prix de l’Entrepreneur Ernst &Young, détient plus de 20 ans d'expérience en projets d’efficacité énergétique autofinancés et en énergies renouvelables. C’est un expert chevronné qui peut contribuer de façon significative aux débats touchant l'économie d'énergie. Page 2 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Pourquoi les bâtiments? Les bâtiments consomment 40 % de l’énergie globale et contribuent à plus de 30 % des émissions planétaires de GES. Ce sont par ailleurs les bâtiments qui offrent le plus grand potentiel d’économies d’énergie, et ce, à meilleur coût et en offrant les meilleurs bénéfices. Car investir dans l’amélioration globale et approfondie des systèmes électromécaniques génère non seulement des économies financières, mais améliore également le confort des occupants et accroît la « valeur verte » des bâtiments ainsi améliorés. Au Canada, les bâtiments sont responsables de 28 % des émissions totales de CO2, ce qui équivaut à peu près à l’empreinte énergétique du secteur des transport. Mais réduire les émissions des bâtiments coûte beaucoup moins cher que de réduire celles du secteur des transports, un objectif qui exige quant à lui des investissements colossaux. Cela est d’ailleurs reconnu par le gouvernement du Québec, de l’Allemagne, de la France, du RoyaumeUni et des États-Unis (Californie, New York et Chicago), de même que par plusieurs leaders du monde des affaires et de la politique partout dans le monde. Pourtant, comme le note le document de consultation de la Commission : « [Bien que] le secteur commercial et institutionnel comporte un fort potentiel de gains énergétiques, la taille des bâtiments, leur utilisation et leur structure de propriété font toutefois que le coût d’énergie n’est une priorité ni pour le locataire ni pour le propriétaire, ce qui relègue la recherche d’efficacité énergétique à l’arrière-plan, derrières des multiples autres considérations d’affaires ». Certes, le Québec a déjà implanté et soutenu des programmes et des politiques qui ciblaient les bâtiments publics et qui ont réduit de manière notable la consommation d'énergie et les émissions de GES. Toutefois, beaucoup de travail reste encore à faire. Où se trouvent les économies? Chez Ecosystem, nous sommes persuadés que les améliorations globales et approfondies des systèmes électromécaniques des bâtiments peuvent libérer un potentiel d’efficacité énergétique immense et insoupçonné. Notre avis repose sur 20 ans de projets d’efficacité énergétique. Il est par ailleurs également partagé par des experts de renommée mondiale dans le domaine de l’efficacité énergétique. Les améliorations globales et approfondies apportées aux systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation des bâtiments peuvent réduire la consommation énergétique de ces derniers de 30 %, 40 %, 50 %, voire même davantage. Selon les estimations du Rocky Mountain Institute, un groupe de recherche mondialement reconnu, ce genre d’intervention sur les bâtiments peut réduire jusqu’à 70 %7 l’utilisation d’énergie primaire. 7 Rocky Mountain Institute, Reinventing Fire: Bold Business Solutions for the New Energy Era, Chelsea Green Publishing Company, 2011. Page 3 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Il augmente la valeur du bâtiment8, améliore son confort interne, réduit ses émissions de GES9 et peut être réalisé en optimisant les coûts d’implantation et en créant des emplois10. Ces améliorations intégrales des bâtiments sont guidées par l’innovation et inspirées par les meilleures pratiques. Ce sont des projets qui produisent des effets beaucoup plus significatifs que les améliorations ciblées, menées à la pièce, qui laissent de côté le meilleur potentiel d’économies en misant uniquement sur l’éclairage ou l’isolation ou en se contentant de remplacer des équipements par d’autres plus efficaces. Les améliorations globales et approfondies exigent plus de temps pour la conception des solutions, incitent à envisager le bâtiment comme un tout avec une approche 100 % adaptée à ses besoins. De cette façon, elles permettent d’améliorer l’efficacité de tous les systèmes électromécaniques d’un bâtiment et de procurer ainsi les résultats les plus spectaculaires. Les améliorations énergétiques globales et approfondies offrent les meilleurs avantages Dans les bâtiments publics et parapublics Pour les municipalités, les universités, les écoles et les établissements de santé, le nouveau plan énergétique à long terme constitue une excellente occasion de faire preuve de leadership en matière de gestion énergétique. Avec des bâtiments à haute efficacité, ces institutions peuvent s’offrir de précieuses baisses de coûts d’exploitation, un rempart contre la volatilité du prix de l’énergie ainsi que des meilleures conditions internes, lesquelles vont de pair avec un bon service à la communauté. Les économies substantielles générées par des améliorations globales et approfondies peuvent servir de levier financier permettant de répondre à d’autres nécessités, telles que les déficits d'entretien, le renouvellement des biens ou tous autres besoins allant de l'embauche de nouveaux employés jusqu’au financement de nouvelles activités. Dans les bâtiments commerciaux « Même s’il fait des progrès réels, le Québec est à la traîne en matière d’intensité énergétique (consommation d’énergie/PIB) par rapport à d’autres États ou pays, ce qui nuit directement à sa compétitivité tant à l’échelle continentale que planétaire » – Document de consultation de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec La « valeur verte »11 permet de revaloriser l’actif, d’augmenter le taux de location et d’occupation et de procurer plus de liquidités pour l’achat, la vente et la location. Plusieurs facteurs motivent les propriétaires de bâtiments à investir dans la « valeur verte », notamment l’augmentation constante des factures énergétiques, la dévalorisation de l’immobilier énergivore, et 8 Rocky Mountain Institute, Deep Energy Retrofit 101 http://www.rmi.org/retrofit_depot_101 9 Rocky Mountain Institute, Achieving Radically Energy Efficient Retrofits: The Empire State Building Example, 2010. http://www.rmi.org/Knowledge-Center/Library/2010-13_RadicallyEnergyEfficientRetrofits 10 Deutsche Bank Climate Change Advisors and The Rockefeller Foundation, United States Building Energy Efficiency Retrofits: Market sizing and Financing Models, 2012 http://www.rockefellerfoundation.org/uploads/files/791d15ac-90e1-4998-89325379bcd654c9-building.pdf 11 La valeur verte correspond à la plus-value financière qu’aurait un bien immobilier de qualité ayant fait l’objet d’une attention particulière dans sa réalisation ou dans sa rénovation sur les thématiques énergétiques et environnementales par rapport à sa situation de référence. Page 4 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 l’obligation d’audits énergétiques et autres réglementations gouvernementales. Aujourd'hui, la plupart des grands investisseurs immobiliers recherchent cette valeur verte qui, en plus de l’intérêt financier, leur procure un avantage marketing et une atténuation des risques d'obsolescence. Selon des estimations de l’Agence américaine de protection environnementale, chaque dollar investi dans les améliorations énergétiques d’un bâtiment augmente de deux à trois dollars la valeur immobilière de ce dernier. Dans un rapport paru en mai 2012, le Conference Board du Canada a fait le tour de tous ses articles, entrevues avec des experts et analyses antérieures et les a synthétisés en une liste des 10 raisons pour lesquelles il faut implanter des mesures d’efficacité énergétique dans les bâtiments commerciaux : 1. Réduction de la facture d’énergie 2. Réduction de la consommation d’énergie et gains environnementaux 3. Diminution des rejets de GES 4. Réduction des frais d’exploitation à long terme 5. Diminution des bris d’équipements et des pannes 6. Gain de valeur pour le bâtiment 7. Plus grand attrait aux yeux d’une clientèle recherchant des édifices « verts » 8. Augmentation de la productivité du personnel occupant 9. Leadership reconnu en matière de pratiques de développement durable 10. Positionnement marketing « vert »12 Enfin, en ce qui concerne les grands industriels et les petites et moyennes industries (PMI), il est bon de noter que le potentiel rentable de réduction de la consommation d’énergie est de 21 % à 23 % d’ici 2020. Cela représente plus de 9300 GWh annuellement13. Création d’emplois et autres avantages économiques « L’efficacité énergétique est avant tout un formidable outil de développement économique ». Cela est vrai et vérifié, notamment en ce qui concerne la création d’emplois. Une recherche conjointe entre Deutsche Bank Climate Change Advisors et la Fondation Rockefeller a mis en lumière le potentiel de création d’emplois dans le secteur de l’immobilier aux États-Unis avec les projets d’efficacité énergétique : selon cette étude, investir 1 billion de dollars sur 10 ans pour mettre en œuvre une stratégie capable d’améliorer de 30 % l’efficacité énergétique des bâtiments commerciaux pourrait créer plus de 3,3 millions d’années-emploi cumulatives14. Un rapport soumis récemment par GreenJobs BC15 offre un aperçu de la provenance de ces emplois : 12 Conference Board du Canada, Energy Management in Commercial Buildings: The Value of Best Practices, 2012 http:/www.conferenceboard.ca/e-library/abstract.aspx?did=4832 13 J Harvey Consultant et associés, Potentiel technico-économique d'économies d'énergie électrique des petites, moyennes et grandes industries du Québec, rapport à l’attention de la Direction de l’efficacité énergétique – Hydro-Québec, 2011, page 1. http://www.regie-energie.qc.ca/audiences/Suivis/SuiviD-2011-028_PTE/HQD_PTE_Revision2010_SecteursPMI-GI_30juin2011.pdf 14 DB Climate Change Advisors and The Rockefeller Foundation, United States Building Energy Efficiency Retrofits: Market sizing and Financing Models, 2012. http://www.rockefellerfoundation.org/uploads/files/791d15ac-90e1-4998-8932-5379bcd654c9building.pdf 15 GreenJobs BC, Buildings, Energy Efficiency Retrofits and Green Jobs in BC, 2012. http://greenjobsbc.org/wpcontent/uploads/2012/01/GJBC-building-retrofits.pdf Page 5 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 L’environnement Un rapport récent de Ressources naturelles Canada indique qu’au pays, les bâtiments sont responsables de 28 % des émissions de GES16. Et tel qu’exposé récemment dans un rapport rédigé par McKinsey & Company, les investissements dans l’efficacité énergétique constituent l’option la moins coûteuse pour réduire les émissions de CO217. Or, les améliorations énergétiques globales et approfondies réalisées sur les systèmes électromécaniques réduisent significativement les rejets de GES grâce à la réduction de la consommation d’énergie et par le recours à des sources énergétiques propres telles que la géothermie, la biomasse, le soleil et le vent. Programmes publics et politiques gouvernementales En matière d’énergie, le gouvernement du Québec entretient des objectifs ambitieux. Mais comme le mentionne le document de consultation de la Commission, ils sont encore loin d’être atteints. Il est donc vrai que pour y parvenir, le Québec « doit absolument instaurer des mesures d’envergure ». Cela signifie qu’il est nécessaire d’identifier quels sont les programmes et politiques publiques du Québec et d’ailleurs qui fournissent les meilleurs résultats afin d’esquisser le cadre législatif à mettre en place. Dans sa Stratégie énergétique du Québec 2006-2015, le gouvernement faisait connaître son intention de « montrer l’exemple » et de « renforcer le leadership du secteur public » en misant sur la réduction de la consommation d’énergie des bâtiments publics. L’État possède ainsi quelque 5 000 bâtiments, dont la facture énergétique dépassait 700 millions de dollars en 2005, et représentait à elle seule près de 3 % de la dépense énergétique totale du Québec… pour les bâtiments publics existants, l’Agence de l’efficacité énergétique collaborera avec la Société immobilière du Québec, les réseaux et les autres ministères et organismes en adoptant une approche globale, combinant les mesures à court et à long termes afin de réduire la facture d’énergie par des investissements rentables18. 16 Ressources naturelles Canada, Office de l’efficacité énergétique, Energy Use Data Handbook, 1990 to 2006, 2009. 17 McKinsey et al., Pathways to a Low-Carbon Economy: Version 2 of the Global Greenhouse Gas Abatement Cost Curve, 2009. Gouvernement du Québec, La stratégie énergétique du Québec 2006-2015 : L’énergie pour construire le Québec de demain, 2006. 18 Page 6 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Les cibles de réduction de la consommation unitaire à atteindre en 2010 par rapport à l’année 2003 étaient les suivantes : Société immobilière du Québec : 10 % Réseau de l’éducation : o Commissions scolaires : 10 % o Enseignement supérieur (cégeps et universités) : 14 % Réseau de la santé et des services sociaux : 14 % Autres ministères et organismes gouvernementaux : 12 % Ce qui a bien fonctionné Des cibles qui motivent l’action et le changement Un effet inattendu mais positif de la législation a été d’encourager une certaine concurrence entre les gestionnaires institutionnels. En effet, plusieurs d’entre eux se sont engagés dans une sorte de course informelle pour réduire la consommation d’énergie de leur parc immobilier. Et bien qu'aucune mesure punitive n’ait été prévue, la crainte de voir leur financement remis en question en cas de non-respect des objectifs prescrits a encouragé plusieurs institutions à tenter de respecter les cibles. Offrir les moyens financiers pour atteindre les cibles Parmi les autres facteurs qui se sont révélés motivants et constructifs, mentionnons la décision du gouvernement d’offrir aux institutions une marge de crédit distincte du financement typique des dépenses d’investissement et d’exploitation ainsi que des subventions provenant d’Hydro-Québec et de divers ministères. Les subventions ont permis aux gestionnaires des parcs immobiliers hospitaliers et éducatifs de montrer leur leadership en gestion de l’énergie. Ces gestionnaires ont vu les incitatifs gouvernementaux comme une excellente manière de réduire leurs coûts d’exploitation, mais aussi de résorber les énormes déficits d’entretien. Les économies générées par ces investissements étaient conservées par les établissements. Un modèle d’approvisionnement qui aligne les intérêts des parties et encourage les améliorations innovantes et approfondies Le modèle québécois d’encadrement des projets de services énergétiques a résolu de manière significative un problème structurel dont souffre typiquement le marché de la construction : le fait que les donneurs d’ouvrage et les professionnels aient des intérêts totalement divergents. Un processus d’approvisionnement basé sur la valeur actuelle nette (VAN) a encouragé les soumissionnaires à faire preuve de créativité et à adopter une approche globale vis-à-vis le bâtiment, ce qui favorise les améliorations plus approfondies et, donc, de plus grandes économies d’énergie. Les entreprises sont appelés à s’engager contractuellement à garantir la VAN d’un projet comprenant un vaste ensemble de mesures d’efficacité énergétique. Cette VAN combine les coûts du projet, les économies financières et la période de recouvrement de l’investissement. Le contrat est octroyé à la firme qui s’engage à livrer les économies les plus élevées possible pour un coût le plus bas possible. Ceci est résumé dans l’article 29 du Règlement sur les contrats de travaux de construction des organismes publics, RRQ, c C-65.1, r 5 : L'organisme public adjuge le contrat à l'entrepreneur qui a présenté la soumission comportant la valeur économique pondérée la plus élevée. Pour l'application du premier alinéa, la valeur économique d'une soumission est l'économie nette actualisée qui résulte du projet, soit la valeur actuelle des économies moins la valeur actuelle des coûts engendrés par le projet. La valeur économique pondérée s'obtient en multipliant la valeur économique du projet par la note finale en pourcentage obtenue pour la qualité. Page 7 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Ce modèle d’appel d’offres basé sur la VAN est destiné à des projets dans lesquels le donneur d’ouvrage entre en partenariat avec une firme unique qui s’occupera à la fois de la conception, de l’implantation et du suivi des mesures d’efficacité énergétique. L’autre caractéristique essentielle de ces projets est que leur coût est remboursé par les économies qu’ils génèrent. Ainsi, contrairement au modèle traditionnel de partenariat dans lequel les professionnels sont rémunérés sur la base d’un pourcentage du coût des travaux ou sur un taux horaire, les firmes tirent leurs revenus sur la base des sommes économisées et non pas dépensées. Ce mode de rémunération incite à mettre plus de temps et d’efforts dans la phase de conception afin de créer le projet le plus performant qui soit, celui qui offre le plus de valeur pour le client. On peut dire qu’ainsi les intérêts des professionnels et des propriétaires sont alignés. La conclusion à propos de ce qui a bien fonctionné Ecosystem a été le témoin direct des effets positifs majeurs des législations passées : des millions de dollars économisés et des milliers de tonnes de GES évités. Des emplois ont été créés. Des institutions se sont dotées de sources fiables de fonds récurrents qui leur ont permis de moderniser leurs bâtiments ou de développer d’autres activités. Mais si le gouvernement du Québec tient à ses objectifs ambitieux, il doit renouveler ses politiques publiques qui ont eu tant de succès par le passé de même que les cibles d’efficacité énergétique qui ont expiré en 2010. Il doit aussi évidemment tenter d’y apporter toutes les améliorations possibles. Surtout, il doit en étendre la portée au-delà du secteur institutionnel et viser les secteurs commercial et industriel. Ce qui doit être amélioré Nous croyons que les cibles de 2010 étaient plutôt conservatrices. Sur la base de notre expérience et de notre connaissance des meilleures pratiques internationales, nous croyons qu’il y a lieu d’aller plus loin. 1. Il faut libérer le potentiel d’économies générées par des améliorations globales et approfondies et augmenter le taux annuel de modernisation des bâtiments. Il faut des cibles élevées d’économies d’énergie. Ces dernières années, les propriétaires et les investisseurs ont eu tendance à préconiser des mesures dont l’investissement se rembourse rapidement et qui génèrent moins de 30 % d’économies sur la facture d’énergie. De toute évidence, le potentiel d’économies est sousestimé. C’est pourquoi la promotion des approches innovatrices et le soutien du gouvernement s’avèrent nécessaires. 2. Un lien avec le financement des organismes influence positivement les gestionnaires à procéder aux améliorations requises pour réduire leur consommation. 3. Le gouvernement devrait étendre les cibles et les programmes au-delà du secteur institutionnel pour toucher les secteurs commercial et industriel. 4. Le modèle contractuel basé sur la valeur actuelle nette, qui oblige les professionnels à s’engager à livrer des résultats, pourrait très bien être utilisé à plus grande échelle. Le domaine de la construction neuve, par exemple, gagnerait à délaisser le modèle traditionnel qui fait en sorte que la rémunération des professionnels n’a aucun lien avec la performance énergétique du bâtiment qui sera construit. 5. L’indépendance énergétique devrait d’abord s’appuyer sur une réduction massive de la consommation plutôt que sur une source d’énergie en particulier. Il faut valoriser nos actifs et éviter le gaspillage de nos ressources, qu’elles soient hydro-électriques, gazières ou pétrolières. Les sections suivantes contiennent les recommandations d’Ecosystem sur le type de programmes et de politiques qui permettraient de réaliser les améliorations mentionnées ci-dessus. Page 8 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Recommandations d’Ecosystem basées sur les meilleures pratiques Ecosystem recommande que le gouvernement du Québec fasse de l’amélioration énergétique globale et approfondie des bâtiments publics et privés la pièce maîtresse de son plan de réduction de la consommation énergétique et des rejets de GES. Nous croyons qu’il y a un risque pour que, dans le grand débat sur les politiques énergétiques du Québec, les bâtiments soient marginalisés par rapport aux questions plus générales concernant la production et le transport de l’énergie. En effet, certaines barrières se dressent devant les projets d’améliorations énergétiques globales et approfondies. Mentionnons à ce titre : des investissements initiaux plus élevés, un plus grand risque perçu19, une pensée à court terme et l’opposition des intérêts des propriétaires et des professionnels20. En outre, la bonne compréhension du processus d’approvisionnement et du mode de financement de ces améliorations peut représenter un certain défi21. Or, voici cinq recommandations qui constituent autant de moyens de faire tomber ces barrières. Suivront trois études de cas montrant comment les projets d’améliorations énergétiques globales et approfondies peuvent permettre au Québec d’atteindre ses objectifs énergétiques et environnementaux. Recommandation n°1 : Faire du gouvernement et des organisations publiques des leaders qui donnent l’exemple L’État doit jouer un rôle fédérateur pour inciter les décideurs des secteurs immobiliers publics et privés à investir dans l’efficacité énergétique. Les ministères, les organisations parapubliques et les municipalités doivent eux aussi s’engager dans l’efficacité énergétique. Elles doivent endosser une partie des responsabilités techniques et financières liées aux projets d’améliorations énergétiques globales et approfondies et rassembler les acteurs autour d’intérêts communs. Pour ce faire, Ecosystem recommande que le gouvernement instaure un nouveau programme pour améliorer ses propres bâtiments et ceux des institutions publiques. Le gouvernement a la possibilité de donner l’exemple en se servant de ses propres actifs. Il peut tester différentes approches d’améliorations énergétiques innovatrices. Ce faisant, il donnera de la visibilité à ces approches tout en contribuant à amener au-delà d’un seuil critique22 la demande pour des améliorations énergétiques globales et approfondies. Plusieurs bâtiments publics possèdent un énorme potentiel d’économies d’énergie, surtout si on les compare aux bâtiments européens. La surconsommation de nos bâtiments publics peut être due à une conception initiale déficiente, au bas coût de l’énergie au Québec ou à une évolution du bâtiment qui n’a pas pris en compte l’efficacité énergétique. Enfin, le fait d’être locataire de certains bâtiments offre aussi à l’État une excellente occasion de faire preuve de leadership en efficacité énergétique des bâtiments. Il a en effet la possibilité d’envoyer un signal clair aux propriétaires immobiliers en acceptant de s’installer uniquement dans des bâtiments qui répondent à des normes d’efficacité énergétique rigoureuses (Energy Star, par exemple). 19 Rocky Mountain Institute, Deep Energy Retrofit101: How is it Different? http://www.rmi.org/retrofit_depot_101_how_is_it_different. Consultée le 29 juillet 2013. 20 Conference Board du Canada, Energy Management in Commercial Buildings: The Value of Best Practices, 2012. 21 Pike Research LLC, 2010. Bloom, H. Retrofit Industry Needs Assessment Study, Public White Paper, Boulder, CO. 22 Deutsche Bank Climate Change Advisors and The Rockefeller Foundation, United States Building Energy Efficiency Retrofits: Market sizing and Financing Models, 2012. http://www.rockefellerfoundation.org/uploads/files/791d15ac-90e1-4998-89325379bcd654c9-building.pdf Page 9 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Recommandation n°2 : Étendre la portée des programmes d’efficacité énergétique aux secteurs commercial et industriel Offrir des programmes avantageux au secteur commercial et industriel aurait pour effet de : 1. Convaincre les propriétaires d’implanter des solutions qui améliorent leurs actifs à long terme 2. Augmenter la compétitivité des entreprises en les amenant à s’engager dans une course à l’excellence en matière de développement durable La certification LEED constitue le parfait exemple à cet égard. Plusieurs propriétaires immobiliers ont suivi la tendance LEED afin de s’assurer de ne pas être relégués au second rang dans le marché immobilier. De même, la réduction des coûts d’exploitation devrait aussi devenir une tendance attrayante – et rentable – pour les propriétaires immobiliers. Si plusieurs d’entre eux emboîtent le pas, il y a lieu de croire que les autres voudront suivre le mouvement. Nous croyons par ailleurs que la Caisse de dépôt et placement du Québec serait en mesure de jouer un rôle majeur dans la promotion des programmes d’efficacité énergétique. De par son influence et sa capacité financière, elle peut faciliter un virage vers des améliorations globales et approfondies qui permettraient à ses clients d’augmenter substantiellement la valeur de leurs actifs à moyen terme. La section « Études de cas » présente d’autres exemples d’approches fécondes et de pratiques constructives en efficacité énergétique des bâtiments. Recommandation n°3 : Mettre en place des cibles mesurables pour sensibiliser, provoquer des changements et obtenir des résultats concrets (a) Promouvoir une méthode de mesure claire et significative Ecosystem recommande l’adoption d’une méthode et d’une étiquette (label) pour mesurer les données de performance énergétique (consommation, kW/h, m3 de gaz, etc.) des bâtiments, et ce, pour le secteur public comme pour le secteur privé. Quand il y aura suffisamment de demandes pour des bâtiments à haute performance énergétique de la part des locataires – en particulier les plus influents, comme le gouvernement, les municipalités, les hôpitaux et les écoles – plusieurs verront alors la nécessité d’investir dans les économies d’énergie substantielles. Pour stimuler cette demande, Ecosystem recommande que le système de mesure de la performance énergétique soit basé sur les résultats de la performance énergétique et non pas seulement sur les intentions énoncées à l’étape de la conception des projets. Ce système de référence devrait être facile à comprendre. Il devrait permettre de voir qu’en comparant la performance de deux bâtiments, on compare bel et bien « des pommes avec des pommes ». (b) Mettre en place de nouvelles cibles de réduction de la consommation d’énergie pour les bâtiments gouvernementaux et institutionnels Les cibles énergétiques sont des outils extrêmement efficaces pour encourager les projets d’améliorations aux bâtiments. Elles sont de plus en plus adoptées par des gouvernements de divers niveaux dans toute l’Amérique du Nord. C’est pourquoi Ecosystem recommande que Québec énonce et impose des cibles ambitieuses de réduction de consommation et de frais d’exploitation à court et à long terme pour tous les bâtiments dans lesquels il a une implication financière – ses propres bâtiments, mais aussi ceux des institutions (municipalités, établissements de santé et d’éducation) et ceux qui sont de propriété privée. Page 10 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 La poursuite de ces cibles va non seulement contribuer à réduire la consommation d’énergie des bâtiments publics, mais elle va aussi, comme nous l’avons mentionné précédemment, faire du Québec un leader en efficacité énergétique, prouvant au marché immobilier la valeur et le sérieux des améliorations énergétiques globales et approfondies. Recommandation n°4 : Offrir des moyens financiers pour atteindre les cibles Une fois que des cibles sont prescrites, il faut assurer l’accès au financement des améliorations. C’est la clé du succès. Pour ce faire, Ecosystem recommande que le gouvernement explore une série d’options de financement, dont : L’établissement d’un crédit distinct pour les améliorations énergétiques des bâtiments Une offre de subventions provenant de l’État et d’organismes publics La mise sur pied d’une « banque verte » pour permettre le financement de projets d’efficacité énergétique à partir de capitaux privés La création de fonds de roulement destinés aux entreprises permettant de stimuler les investissements privés, accompagnée d’un volet promotionnel mettant de l’avant des exemples de stratégies d'investissements réussies en efficacité énergétique. Pour des subventions qui favorisent les améliorations globales et approfondies… dans tous les secteurs Les programmes de subventions influencent incontestablement la décision des gestionnaires au moment où ceux-ci envisagent d’implanter un projet d’économie d’énergie. Même lorsqu’elles ne couvrent qu’une partie des travaux, les subventions font souvent la différence et peuvent très bien constituer l’élément déclencheur d’un projet. C’est du moins ce dont nous avons été témoin en collaborant depuis plusieurs années avec des institutions qui ont profité des subventions provenant du Ministère de la Santé et des Services sociaux et du Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. Or, les subventions qui ont permis l’existence de projets d’améliorations énergétiques globales et approfondies dans les hôpitaux, les cégeps et les commissions scolaires ne sont pas offertes aux secteurs municipal, commercial et industriel. Ainsi, les projets d’efficacité énergétique plus vastes et qui se financent à plus long terme (ceux qui, par exemple, incluent la géothermie, la biomasse, l’énergie solaire et le traitement des déchets), peuvent très difficilement être réalisés dans ces secteurs. Des subventions associées à des produits en particulier (ex : chaudière efficace, éclairage efficace, systèmes d’entraînement à vitesse variable) existent dans plusieurs secteurs. Mais elles ne profitent qu’à de plus petits projets d’efficacité énergétique et ne favorisent pas l’innovation. Car remplacer un équipement suffit très rarement à générer des économies substantielles. À titre d’exemple, les programmes actuels d’Hydro-Québec favorisent surtout les projets contenant des mesures que la société d’état a pré-ciblées ou les projets qui comprennent l’achat de certains produits (comme des luminaires spécifiques). Pour obtenir les montants de subventions associés à de tels programmes, les gestionnaires vont alors acheter des produits spécifiques et implanter des mesures simples au détriment de projets d’améliorations globales et approfondies générant des économies massives. Selon Ecosystem, il serait pertinent et plus avantageux pour le Québec qu’Hydro-Québec permette une plus grande flexibilité dans le choix des mesures d'économie d'énergie admissibles aux subventions. Chaque bâtiment est unique et requiert des mesures d'économie d'énergie adaptées et non pas dictées par une grille ou une liste de produits. Page 11 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Recommandation n°5 : Généraliser l’usage d’un modèle contractuel qui aligne les intérêts des parties et favorise les projets d’efficacité énergétique les plus performants La présente recommandation est essentielle pour le développement d’un cadre législatif qui promeut les améliorations énergétiques globales et approfondies et permet d’aligner les intérêts des professionnels de l’industrie avec ceux des propriétaires. L’opposition structurelle des intérêts des parties dans l’industrie de la construction a été largement analysée et commentée par des organisations telles que l’American Institute of Architects. Celle-ci a d’ailleurs fait la promotion d’un modèle innovateur de conception et de réalisation de projet23. Certains appels d’offres pour les projets d’efficacité énergétique privilégient l’adjudication du mandat au soumissionnaire qui présente les coûts de conception-construction les plus bas. Cette façon de faire n’aligne pas les intérêts des professionnels avec ceux des propriétaires quand vient le temps et la nécessité d’innover et de concevoir le projet qui offre le plus de valeur ajoutée pour le propriétaire. Au contraire, elle incite les professionnels à passer le moins de temps possible sur la conception du projet et à ne surtout pas s’engager sur la voie de l’innovation, si coûteuse en temps et en efforts. L’adjudication au plus bas soumissionnaire a pour résultat des projets d’améliorations ciblées plutôt que globales, souvent superficielles, avec des cibles de performance assez basses. Comme nous l’avons mentionné précédemment, Québec a déjà fait preuve de leadership en matière de projets d’efficacité énergétique. C’est pourquoi aujourd’hui Ecosystem appuie avec force et conviction l’utilisation généralisée d’un modèle d’appel d’offres qui évalue les soumissionnaires sur la base de la valeur actuelle nette (VAN) du projet d’efficacité énergétique qu’ils proposent. Un tel modèle d’appel d’offres vise à sélectionner le projet qui offre la plus haute VAN, laquelle inclut les coûts du projet, les montants de subventions admissibles, les économies et la période de recouvrement de l’investissement. En d’autres mots, il s’agit d’embaucher la firme qui s’engage contractuellement à livrer le plus d’économies et de valeur tout en utilisant le moins d’argent pour y arriver. Ce modèle d’appel d’offres basé sur la VAN incite les professionnels à faire preuve de créativité et à investir plus de temps et d’efforts afin de concevoir les mesures qui sauront exploiter au maximum le potentiel d’économies que recèle le bâtiment. Il fait en sorte que les intérêts des parties soient alignés et qu’ensemble elles collaborent à produire des résultats concrets… et exceptionnels. Comme nous l’avons démontré dans la section « Programmes publics et politiques gouvernementales », en citant l’article 29 du Règlement sur les contrats de travaux de construction des organismes publics (RRQ), le modèle d’appel d’offres basé sur la VAN n’est actuellement obligatoire que pour les projets dans lesquels le client signe un contrat avec une firme unique qui conçoit et implante le projet dont les économies remboursent l’investissement au bout d’une certaine période. Ecosystem recommande que le modèle d’appel d’offres basé sur la VAN soit obligatoire ou à tout le moins très fortement encouragé pour tous les projets d’efficacité énergétique et pour tous les projets de construction neuve dans les secteurs publics et privés. 23 American Institute of Architects, Integrated Project Delivery: A Guide, 2007. Page 12 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Études de cas Pour illustrer l’applicabilité de nos recommandations, nous vous présentons des études de cas provenant de la France et des États-Unis (New York), lesquelles montrent comment les programmes d’améliorations énergétiques des bâtiments peuvent s’adapter à différents secteurs immobiliers. État de New York En 2012, à l’intérieur du programme BUILD SMART NY, le gouverneur de New York s’est fixé comme objectif d’améliorer l’efficacité énergétique des édifices de l’État de 20 % sur sept ans. L’État en est à évaluer la consommation d’énergie de ses bâtiments et à mettre en œuvre des plans directeurs en la matière pour les sites les plus énergivores. Ces plans visent entre autres la modernisation de bâtiments existants. Quelques projets dignes de mention : L’édifice à bureaux gouvernemental Dulles La Grand Central Station Le projet de New York State Thruway Authority Le parc d’autobus de la Ville de New York Pour la Grand Central Station, par exemple, le but principal est la conservation d’énergie. La première phase du projet consiste à mettre à niveau les systèmes d’éclairage, à remplacer les moteurs des trains et les compresseurs d’air et à installer des compteurs à la fine pointe de la technologie. Un autre programme novateur, l’Existing Facilities Program de l’organisme New York State Energy Research and Development Authority (NYSERDA), offre toutes sortes d’incitatifs pour compenser le coût des mesures éco-énergétiques dans les installations commerciales de l’État de New York. Ainsi, d’ici décembre 2015, cette initiative primée mettra 50 millions de dollars à la disposition des entreprises de l’endroit. Les fonds proviennent de la Systems Benefits Charge (SBC), une taxe recueillie par la Commission de la fonction publique auprès de la plupart des entreprises de services publics afin de couvrir les coûts de diverses améliorations dans l’industrie. Le programme du NYSERDA vise entre autres à redistribuer parmi ces entreprises une bonne partie des sommes fournies par les entrepreneurs sous la forme d’incitatifs à l’efficacité énergétique. Ville de New York Le Greener, Greater Buildings Plan (GGBP), lancé à New York dans le programme PlaNYC, est l’une des initiatives de remise à niveau les plus ambitieuses du pays. L’objectif global du PlaNYC est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 % d’ici 203024. Comme 75 % des gaz à effet de serre générés à New York proviennent de bâtiments25, soit près de deux fois la moyenne nationale, l’administration municipale a dû intervenir. Parmi les principaux règlements du GGBP intégrés à la loi en 2009, on compte des codes énergétiques rigoureux, des mesures éco-énergétiques obligatoires et des dispositions sur la vérification de la consommation d’énergie et d’eau dans les édifices de plus de 50 000 pieds carrés. On estime que l’adoption de ces mesures peut réduire de près de 5 % les émissions de gaz à effet de serre sans 24 Lancé par le maire de New York en 2007, le programme PlaNYC vise à stimuler l’économie urbaine, à combattre les changements climatiques et à améliorer la qualité de vie des résidents. 25 PlaNYC, About PlaNYC Green Buildings & Energy Efficiency, (en ligne), (consulté le 19 août 2013). http://www.nyc.gov/html/gbee/html/about/about.shtml Page 13 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 compter les économies nettes de 7 milliards de dollars et la création d’environ 17 800 emplois en construction au cours des 10 prochaines années26. Voici un aperçu des principaux instruments législatifs du GGBP : Le Règlement municipal no 84 (Benchmarking) oblige les propriétaires et les gestionnaires d’installations publiques ou privées à divulguer leurs données sur la consommation d’énergie et d’eau. L’évaluation annuelle du rendement énergétique permet de comparer les données des bâtiments de taille et de type de propriétaire semblables. Ces renseignements doivent être entrés chaque année dans la base de données en ligne de l’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis grâce au gestionnaire de portefeuille ENERGY STAR. Le Règlement municipal no 85 (NYC Energy Conservation Code – NYCECC) s’applique à tous les nouveaux projets visant des bâtiments existants. En vertu du NYCECC, les rénovations touchant moins de 50 % du bâtiment ne seront plus exemptées des procédures établies par le code énergétique. Le Règlement municipal no 87 (Energy Audits and Retro-commissioning) impose des vérifications énergétiques de niveau II, effectuées par l’organisme American Society of Heating, Refrigerating and AirConditioning Engineers (ASHRAE), ainsi que la mise à niveau des bâtiments tous les 10 ans. Les édifices municipaux doivent faire l’objet de mesures d’amélioration immobilières désignées lors de cette vérification ainsi que de travaux de rénovation, pourvu que leur investissement initial soit entièrement compensé par les économies d’énergie des sept prochaines années. Cette mesure est recommandée, mais n’est pas obligatoire pour les autres types de bâtiment. Le Règlement municipal no 88 (Lighting Upgrades & Sub-metering) oblige les propriétaires de grands immeubles non résidentiels (de plus de 10 000 pieds carrés) à moderniser leurs systèmes d’éclairage, conformément aux exigences actuelles du NYCEEC, à installer des compteurs électriques divisionnaires pour chaque grand espace non résidentiel et à fournir des relevés mensuels de leur consommation d’énergie. Pour multiplier les économies d’énergie, les propriétaires sont également tenus de transmettre ce relevé mensuel aux locataires pour les sensibiliser à leurs habitudes de consommation. France Politique française et européenne pour la rénovation du parc bâti L’Europe a fixé un objectif ambitieux d’amélioration de 20 % de l’efficacité énergétique en 2020 ainsi que des mesures sectorielles renforcées pour les bâtiments et l’étiquetage énergétique des produits. En France, la part la plus importante de cet effort a été orientée vers le bâtiment : l’objectif pris lors du Grenelle de l’Environnement27 de réduire de 38 % la consommation moyenne des bâtiments existants d’ici 2020 représente 85 % de l’effort à consentir pour atteindre globalement -20 % à l’horizon 2020. Financement dans l’efficacité énergétique Amélioration de la réhabilitation énergétique est actuellement financée par des prêts à faible intérêt (1,9 % pour 15 ans) et correspond à une réduction d'impôt pouvant aller jusqu'à 25 % des investissements. Régime national de prêt douce « Eco-prêt » à 0 %28 est disponible pour les investissements dans l'isolation thermique, cofinancés par les collectivités locales (conseils régionaux) et les banques pour les résidents dans les régions « Île de France », « Picardie » et « Nord-Pas-de-Calais ». En outre, les bâtiments locatifs appartenant à l'État peuvent bénéficier jusqu'en 2047 du financement pour l'audit thermique à l’intérieur du partenariat public-privé jusqu'à 50 M €/année. 26 PlaNYC, Greener, Greater Buildings, (en ligne), (consulté le 29 juillet 2013). http://www.nyc.gov/html/gbee/html/plan/plan.shtml 27 Le Grenelle Environnement est un ensemble de rencontres politiques organisées en France, visant à prendre des décisions à long terme en matière d'environnement et de développement durable. Les échanges ont aboutis au vote de la loi dite « Grenelle I » et de la loi «Grenelle 2 » 28 Caisse des Dépôts mobilise l’épargne de particuliers par le Livret de Développement Durable. Le fonds mobilisé participe notamment au financement des PME et permet de bénéficier d’un éco-prêt pour financer des travaux d’économie d’énergie dans les logements. Page 14 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Les secteurs moins rentables bénéficient du soutien d’État En France l’accent est mis sur le parc bâti résidentiel, y compris sur l’habitat diffus. En mars 2013, le Président de la République a présenté un plan d’investissement pour le secteur résidentiel encourageant la rénovation énergétique de logements. Ce plan vise également à repérer, valoriser et diffuser les initiatives et démarches mises en œuvre par les collectivités locales. Le plan va permettre de rénover 500 000 logements par an d’ici à 2017 afin d’atteindre une diminution de 38 % de la consommation d’énergie d’ici à 2020. Les mesures déjà existantes, par exemple, le crédit d’impôt développement durable (CIDD) et l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), seront optimisées pour favoriser les rénovations lourdes. En plus, un dispositif de tiers-financement pourra suppléer les subventions publiques (voir plus bas). Audit énergétique obligatoire dans des bâtiments tertiaires La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 a introduit l’obligation, pour les bâtiments existants du secteur tertiaire, de réaliser des travaux d’amélioration de la performance énergétique dans un délai de 8 ans à compter du 1er janvier 2012. Il faut noter également que la réalisation des audits énergétiques obligatoires pour les grandes entreprises avant fin 2015, fixés dans la Directive Efficacité énergétique Européenne, est en cours de transposition en France. Le problème de motivation partagée est réglé En France, le locataire peut contribuer directement aux travaux de réhabilitation énergétique. Cette contribution permet au propriétaire du bâtiment d'ajouter une troisième ligne de quittance au loyer « Contribution au partage de l'économie de charges ». Cette contribution peut être demandée le mois suivant la fin des travaux, ne peut pas dépasser la moitié des économies estimées sur les charges et est d'une durée de 15 ans maximum. Les propositions sont en cours actuellement pour relever le taux des économies d’énergie récupérées par le propriétaire auprès du locataire de 50 %, augmenter la durée de la 3e ligne de quittance jusque 25 ans ou l’aligner sur le temps de retour énergétique des investissements. Rénovation énergétique des bâtiments en France : les initiatives locales Des nouveaux outils et partenariats se développent dans le financement de projets d’efficacité énergétique en France. En premier lieu, on remarque l’apparition des tiers investisseurs « ensembliers », les nouveaux acteurs pour financer l’efficacité énergétique dans les secteurs les plus fragilisés financièrement. Nombre de territoires se positionnent actuellement en France sur la création de ces ensembliers, sociétés de tiers investissement (STI) à l’intérieur de stratégies de lutte contre le changement climatique (exemples : Île-de-France, Picardie, Nord-Pas de Calais, Région Rhône-Alpes, etc.). Cette approche est novatrice en France et elle vise à mettre en place des financements alternatifs avec effet de levier. Ces STI devront posséder une triple compétence : ensemblier immobilier, ingénierie financière et garantie de performance énergétique. En effet, les STI apportent une solution globale (organisationnelle, juridique, financière, technique, de coordination). Elles trouvent les fonds et veillent à leur efficacité pour la rénovation thermique et s’attachent à créer des « pools » de bâtiments pour chaque opération de réhabilitation. Il faut noter que l’État joue un rôle de précurseur et d’incitateur dans la création de ces opérateurs, surtout dans la mobilisation des fonds nécessaires (prêts bonifiés, épargne de la communauté, etc.). Les autorités locales et le secteur privé participent au capital de la STI. Le rôle de la STI est primordial pour gérer d'importants investissements à faible rentabilité avec des engagements à long terme. Ce schéma peut être efficace afin de convaincre plus facilement d’autres investisseurs et de permettre d’accéder à des financements bancaires à des taux plus favorables. Ces démarches sont en phase de conception en France et l’expérience des premiers ensembliers peut servir en tant que « démonstrateurs » pour tirer des exemples et concevoir les schémas viables et pérennes pour leur multiplication. Page 15 Les bâtiments : une source de bénéfices environnementaux et économiques à exploiter dès maintenant Mémoire présenté par André Rochette, président d’Ecosystem 23 septembre 2013 Energies POSIT'IF L'exemple de ce modèle est un projet en cours de réalisation : Energies POSIT'IF - une entreprise publique/privée démarrée en janvier 2013 par la région Île-de-France. Le projet a le soutien financier des institutions financières publiques (la Caisse des Dépôts et Consignations et la Caisse d'Épargne Île-deFrance. L'initiative comprend: Logement collectif : s’attache principalement à aborder les copropriétés, mais aussi les petits bailleurs sociaux pour engager des rénovations énergétiques de type « Bâtiment Basse consommation » en apportant la coordination technique des travaux avec un engagement de performance énergétique et une offre de financement. Patrimoine des collectivités territoriales : sur ce segment, l’opérateur régional devrait apporter aux collectivités une offre de conseil de rénovations/réhabilitations avec un objectif également de type « Bâtiment Basse consommation (BBC) ». Énergies Renouvelables : l’opérateur proposera conseils et participations financières dans des projets de production de chaleur (géothermie profonde et superficielle, méthanisation…) et d’électricité verte (cogénération, photovoltaïque, éolien…) portés par les acteurs du territoire francilien. La capitalisation initiale de la SEM pour la période 2012-2014 sera de 6,8 M €. À plus long terme (2020), les fonds propres de l’opérateur devraient être portés à 15,5 M€. Opérateur de Services Énergétiques Régional en Rhône-Alpes La Région Rhône-Alpes vise à mettre en place, à côté des dispositifs de financement classiques sur ressources budgétaires, des outils à fort effet de levier. Mi-2011, la Région Rhône-Alpes s’est engagée dans une démarche de projet pour constituer un Opérateur de Services Énergétiques Régional (OSER). L’objectif poursuivi par la Région grâce à son opérateur est triple : amplifier la dynamique de réhabilitation thermique sur le patrimoine public, apporter une offre de services (technique et financière) aux collectivités locales visant le niveau de performance énergétique BBC, susciter et accompagner les projets de développement des énergies renouvelables à l’initiative d’acteurs publics ou privés et mutualiser les compétences et les moyens. Page 16