Paris, Rouen, Le Havre - professur wolfgang schett
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Paris, Rouen, Le Havre - professur wolfgang schett
Paris, Rouen, Le Havre Von Stein zu Stahl Seminarreise Frühlingssemester 2013 Professur Wolfgang Schett ETHZ Eidgenössische Technische Hochschule Zürich 2 TeilnehmerInnen Reisedaten Alvfors Johan Capt Luca Cervenka Sabrina Cho Seo Yeon Dumont d Ayot Lou Hustinx Charlotte Jaberg Nadine Kugelmeier Martin Maillard Lisa Sophie Patà Achille Rechsteiner Yves Renggli Karin Schlatter Lukas Späni Corinne Studer Reto Toffel Thomas Umiker Janine von Stokar Sielentz Sylea Wangler Louis Wanner Céline Zemp Yasmine Zimmerli Andreas Hinreise nach Paris Montag 18.03.13 9:00 Treffpunkt Zürich HB 9:34 Zürich HB 13:37 Paris, Gare de Lyon Organisation Urs Jeltsch Martin Dubach Rückreise nach Zürich Freitag 23.03.13 18:23 Paris, Gare de Lyon 22:26 Zürich HB Hinreise nach Rouen, Le Havre Donnerstag 21.03.13 08:53 Paris, Gare Saint-Lazare 10:01 Rouen, Gare Rive Droite 18:04 Rouen, Gare Rive Droite 18:55 Le Havre Rückreise nach Paris Freitag 22.03.13 18:03 Le Havre 20:10 Paris, Gare Saint-Lazare Hotels Paris (18.03.-20.03) Hôtel Saint-André-des-Arts 66, rue Saint-André-des-Arts 75006 Paris Tél: +33 (0)1 43 26 96 16 Le Havre (21.03.) Best Western ARThotel 147, rue Louis Brindeau 76600 Le Havre Tél: +33 (0)2 35 22 69 44 Paris (22.03) Timhotel Gare de l’Est 27, rue des Récollets 75010 Paris Tél: +33 (0)1 46 07 07 07 3 Reiseprogramm Montag 18.03.13 Anreise, Paris Nachmittag Auguste Perret: Villa Seurat Henri Sauvage: Immeuble d’habitation avec piscine Palais de Tokyo Abend Dienstag, 19.03.13 Paris Morgen Marcel Lods, Eugene Beaudouin: Cité de la Muette Diener Diener: Musée de la Shoah Nachmittag Auguste Perret: Le Musée des Travaux Publics Henri Sauvage: Studio Building Mittwoch, 20.03.13 Paris Morgen Eduard Albert: Faculté des Sciences de Jussieu Marcel Lods, Eugene Beaudouin: Maison du Peuple Marcel Lods: Maison des Sciences de l’Homme Nachmittag Edouard Albert: Tour Croulebarbe Donnerstag, 21.03.13 Rouen Morgen Marcel Lods: Sotteville-lès-Rouen Nachmittag Marcel Lods: Cité de la Grand-Mare Abend Nachtessen im Bistrot Parisien (39, place de l’Hôtel de Ville, Le Havre) Freitag, 22.03.13 Le Havre Morgen Nachmittag Guy Lagneau, Raymond Audigier: Musée d’art moderne Auguste Perret: visite de la ville d’Auguste Perret (Appartement Témoin, Avenue Foch, Porte Océane, Église Saint Joseph) Samstag, 23.03.13 Paris, Rückreise Morgen Nachmittag Fernand Pouillon: Meudon la Forêt Auguste Perret: Notre-Dame de Raincy 4 5 6 Texte Auguste Perret B iografie 8 Auguste Perret und der klassische Rationalismus 10 Musée des Travaux Publics, Paris 26 Ambivalentes Le Havre 30 Rationalistischer Klassizismus in Frankreich34 Fernand Pouillon B iografie 9 Rationalistischer Klassizismus in Frankreich34 Résidence La Parc, Meudon-la-Forêt 56 Henri Sauvage B iografie 8 La piscine des Amiraux 58 Du Studio-building au Vert-Galant, le sensationnel et Ia polémique 65 «Studio Building», Paris 66 Marcel Lods & Eugene Beaudoin Biografien 68 Maison de Peuple in Clichy, Paris 70 Die Cité de la Muette 74 Marcel Lods 82 La Maison des Sciences de l‘Homme, Paris Un prototype d’architecture industrialisée 86 Plan d’aménagement et de reconstruction de Sotteville 92 Sotteville-lès-Rouen 94 Position 1950 96 Diener & Diener Architekten Erinnerung als Komposition 80 Edouard Albert B iografie 69 La Tour Croulebarbe, un tissage structurel 98 La faculté des sciences de Jussieu 104 Louis Arretche L’Église Sainte-Jeanne d’Arc à Rouen 107 Guy Lagneau & Raymond Audigier Le nouveau Musée d’Havre 108 Bibliografie 110 Übersichtspläne Paris112 Rouen116 Le Havre 120 7 8 Henri Sauvage *10.05.1873 Rouen, †21.03.1932 Paris Auguste Perret *12.02.1874 Ixelles/Elsene; Belgique, †27.08.1954 Paris Quittant l’atelier de Pascal en 1895, il panicipe au renouveau des ans décoratifs, fondant notamment une firme de papiers peints, et entame sa carrière d‘architecte en 1899 avec Ia villa Majorelle à Nancy, où inspiration régionaliste et réminiscences médiévales se mêlent à l’Art nouveau, puis le théâtre de Loïe Fuller à l’exposition de 1900, en collaboration avec le sculpteur Pierre Rache. Associé à Charles Sarazin (1873-1950) à partir de 1900, il construit à Biarritz les villas Océana (1903) et Leubas (1907), aux accents régionalistes, mais oriente principalement son activité vers Ia réalisation d’«habitations hygiéniques à bon marché» et d’immeubles de rapport; il édifie ainsi à Paris les immeubles des rues de Trétaigne, Ferdinand Flacon et de Ia Cité «L’Argentine» (1903), des rues Danville et Sévéro (1905), du bd. de I’Hôpital (1908), des rues de Chine (1909), Ia Boétie (1911), Vavin (1912). Après Ia guerre l’association avec Sarazin est rompue et il réalise seul les cinémas Gambetta (1920) et Sèvres (1922), l’agrandissement des magasins de Ia Samaritaine avec Frantz Jourdain (1926), les magasins Decré à Nantes (1931), Ia villa de Bunau-Varilla à Orsay (1927); mais les programmes de Iogements sociaux ou d’immeubles de rapport constituent encore l’essentiel d’une production parisienne de valeur inégale dont se détachent l’immeuble de Ia rue des Amiraux (1922) et le «Studio Building» de Ia rue La Fontaine (1926). Né à Bruxelles d’un père exilé à Ia suite des événements de Ia Commune et retourné en 1881 à Paris, où il est entrepreneur. Auguste Perret, après des études à l’ENSBA (atelier Guadet, 1892-1896), et avant d’être dipômé, s’engage dans Ia vie professionnelle. II construit des immeubles à Paris: rue du Faubourg Saint-Denis (1898), avenue de Wagram (1902), rue Franklin (1903). Avec ses frères Gustave et Claude, Auguste Perret prend Ia direction, à Ia mort de son père, de l’entreprise de bâtiment, étudie et réalise des constructions utilitaires, le garage de Ia rue Ponthieu (1907), les docks de Casablanca (1916), les ateliers Eders (1919) et Marinoni (1919). II participe à Ia concetion et construit le théâtre des Champs-Élysées (1911-1913), qui attire l’attention sur sa maîtrise du béton armé. II construit ensuite des édifices religieux, l’église du Raincy (1922-1923), l’église de Montmagny (1926), la chapelle d’Arcueil (1927), et il donne les projets d’une cathédrale Sainte-Jeanne-d’Arc (non-réalisé, 1926), et d’une église à Carmaux (non-realisé, 1939). II construit des ateliers d’artistes: Ia villa Cassandre (1926), la maison Chana Orloff (1926), l’atelie Braque (1927), et à Paris le théâtre provisoire de l’Exposition de 1925, Ia salle Cortot de l’École normale de Musique (1929), l’immeuble de Ia rue Raynouard (1930), Ia Marine nationale (1932), le Mobilier national (1934), le Musée des Travaux publies (1937). II dirige un atelier extérieur à I’École des Beaux-Arts (1923-1927), puis à l’École Spéciale (à partir de 1930). II est élu en 1942 à l’Institut. Pendant Ia Seconde Guerre mondiale, il étudie Ia reconstruction d’Amiens (place de Ia Gare, et tour Perret). II est ensuite architecte en chef de Ia reconstruction de Ia ville du Havre (1945-1954). II donne ensuite le plan général du Commissariat à I’Énergie Atomique à Saclay (1948- 1953). aus L’architecture moderne en France, 1889-1940, Gérard Monnier; Édition A. et J. Picard, Paris, 1997 aus L’architecture moderne en France, Du chaos à la croissance, Joseph Abram; Édition A. et J. Picard, Paris, 1999 Biografien 9 Fernand Pouillon *14.05.1912 Cancon, †24.07.1986 Belcastel Le Canard enchaîné, 22 mars 1961, figure illustrant l’article: «La saison des tuiles» Ses études à l’École des Beaux-arts de Marseille, puis à l’ENSBA, commencées en 1929, s’achèvent par le diplôme en 1942. Au moment de Ia reconstruction de Marseille, il s’impose par l’opération de Ia Tourette (500 Iogements, 1949-1953), et devient architecte-enchef de Ia reconstruction du Vieuxport (en association avec Perret et Devin, 1950-1953). Contrôlant Ia SET (bureau d’études, financé par Ies entreprises), associé à René Egger (jusqu’en 1953), il construit à Marseille l’usine Nestlé (1948) et Ia bibliothèque de Ia Faculté des sciences (1953), à Aix Ia bibliothèque de Ia Faculté de droit (1952), un ensemble de Iogements (1952), une Cité universitaire (1955). Invité à Alger par le maire, Jacques Chevallier, il construit de 1953 à 1957 des ensembles de Iogements: à Diar-el-Mahçoul (1800 Iogements), Climat-de-France (3500 Iogements). De 1954 à 1962, il construit plusieurs édifices publies en Iran (bâtiment pour l’État-major, à Téhéran, des gares, etc.). II construit I’aérogare de Margignane (19551962). Entre 1955 et 1962, il construit dans Ia région parisienne: à Montrouge, Ia Cité de Buffalo (550 Iogements), à Meudon-la Forêt (3500 Iogements), à Boulogne (2200 Iogements). Après le scandale du CNL (1961), il est condamné à trois ans de prison (1964). De 1965 à 1984, il dirige pour le gouvemement algérien de nombreuses opérations: ensembles hôteliers, Iogements, bâtiments universitaires. II est de retour en France en 1985. II a publié Les pierres sauvages (1964), et Mémoires d’un architecte (1968). aus L’architecture moderne en France, Du chaos à la croissance, Joseph Abram; Édition A. et J. Picard, Paris, 1999 10 Auguste Perret und der klassische Rationalismus Kenneth Frampton «Wie bereits gesagt, beruht die französische Tradition auf dem Parallelismus von klassischen Regeln und Baupraxis, und auf dem Wege über diesen Parallelismus haben die Regeln eine solche Automatik erworben, daß sie als Naturgesetze gelten. Perret, der ganz dieser Tradition verhaftet ist, wird spontan dazu gebracht, das Rahmenwerk aus Beton (das ein konstruktives Faktum ist) mit dem perspektivischen Rahmenwerk zu identifizieren und auf ersteres die räumlichen Erfordernisse und Verbindungen zu übertragen. Daher das Verlangen nach Symmetrie und die Suggestivkraft der klassischen Ordnungen, wenn nicht als formale Tatsache, so doch als Vergleichsobjekte... Wahrscheinlich glaubte er, das Bausystem gefunden zu haben, das am geeignetsten war, die traditionellen Bauvorhaben zu verwirklichen, denn die Integrität seiner Elemente ist real und nicht nur nach außen sichtbar, wie bei den antiken Ordnungen, die aus mehreren Werksteinen zusammengesetzt waren... Wenn Perrets Vertrauen in die universalen Regeln der Architektur uns auch heute unbegründet erscheint, so kann es doch nicht als bloßes persönliches Vorurteil abgetan, es muß in seinem historisehen Rahmen betrachtet werden. Die Verbindung zwischen Klassizismus und Bauwissenschaft ist um so dauerhafter, als sie sich in die praktische und organisatorische Sphäre zurückgedrängt sah, nachdem sie in der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts ihren ideologischen Unterbau eingebüßt hatte; die Form der Berechnungen und die Gewohnheiten auf den Baustellen spiegelt noch weitgehend alten Parallelismus wider, und sogar die beim Betonbau verwendete Nomenklatur - Pfeiler, Plinthe, Architrav, Konsole, Portal - ist die der klassischen Ordnungen. Ein ganzes Jahrhundert von Erfahrungen hat diese Konvention, aus der alle Fortschritte der Technik entstanden sind, herausgebildet und befestigt. In sie ist Perret hineingewachsen, er ist der Erbe von Durand und Labrouste, von Dutert und Eiffel; sein besonderes Verdienst ist es, erkannt zu haben, daß diese ruhmreiche, durch den Eklektizismus ärmer gewordene Tradition noch unentdeckte Möglichkeiten zur Lösung unserer Zeitprobleme in sich birgt, und diese Möglichkeiten mutig entwickelt zu haben. Dadurch hat er allerdings die letzten Chancen des strukturellen Klassizismus zerstört und endgültig gezeigt, daß dieser Weg in eine Sackgasse mündet, da die anfänglichen Voraussetzungen in einer überlebten Kultur wurzeln.» Leonardo Benevolo: Storia della architettura moderna, 19601 Wie wir nach der Überschrift der einzigen in englischer Sprache erschienenen, 1959 von Peter Collins veröffentlichten Studie über Auguste Perret Concrete, The Vision of a New Architecture, urteilen können, gründete Perrets architektonische Laufbahn auf der Artikulation der Stahlrahmenkonstruktion, als sei sie der Demiurg des Jahrhunderts. Während béton armé (Stahlbeton) eine vollkommen neue Technik war, stimmte dies für den Beton selbst nicht, denn sein Gebrauch geht auf die Entwicklung des opus caementicum zurück, das schon die Römer für das Fundament und die Füllung von Steinmauern verwendeten. In einem noch wichtigeren Zusammenhang verwendeten die Römer einfachen Beton in Verbindung mit einer Backsteinummantelung für die Kontruktion von Gewölben von beträchtlicher Spannweite, wie der Kuppel des römischen Pantheons, deren Durchmesser 44 m beträgt. Anders als bei den gotischen Bauten hing die Realisierung einer solchen Spannweite viel mehr von der Stärke der monolithischen Schale selbst als von Schub und Gegenschub, von Bogen und Widerlager ab. Mit Louis Vicats Vervollkommnung des hydraulischen Zements um 1800 erhielt der Beton eine neue Bedeutung und führte durch die französische Technik der Stampferde oder Pisé-Konstruktion zur Herstellung von kleinen speziellen Betonformen, die in Holzformen gegossen wurden, wie bei der ab 1850 üblichen Herstellung von Joseph Moniers vorfabrizierten, drahtverstärkten Blumenkübeln und Abflußrohren. Das Monopol der deutschen Firma Wayss und Freitag für das MonierSystem, dessen Patent sie 1884 vom Erfinder erworben hatte, hielt François Hennebique nicht davon ab, ein perfektionierteres Eisenbeton-Kontruktionssystem zu entwickeln. Bezeichnenderweise sollte der Bauunternehmer seine architektoniche Laufbahn als Restaurator gotischer Bauwerke beginnen und sich in dieser Zeit eingehende archäologische Kenntnisse aneignen. 1880 befaßte sich Hennebique jedoch intensiv mit dem Stahlbeton, mit der Absicht, ein billigeres System zur Herstellung von feuerbeständigen Decken aus Beton und Stahl auszuarbeiten. Daß er die verschiedenen Methoden, die er zur Lösung dieses Problems entwickelt hatte, erst 1892 patentieren Auguste Perret ließ, ist kennzeichnend für seine methodische, vorsichtige Arbeitsweise. Seinen wirklichen Durchbruch erlebte er jedoch fünf Jahre später mit der durch Patent geschützten Anwendung von Eisenbügeln als Widerstand gegen die Schubbeanspruchung bei Stahlbetonträgern. Zur Verbreitung seines Stahlbetonverfahrens bildete Hennebique Bauunternehmer aus, die es dann unter Lizenz anwandten. Das neue Verfahren war so geschätzt, daß es das Prestige der Firmen, die sich darauf berufen durften, steigerte. Sicherlich wurde Perrets Vater, der Bauunternehmer Claude-Marie Perret, von seinem Sohn angeregt, dieses System für sein Mietshaus in der Rue Franklin Nr. 25 in Paris anzuwenden.2 Perrets Laufbahn liegen zwei entgegengesetzte Erfahrungen zugrunde: die stimulierende, herausfordernde Wirklichkeit der väterlichen Baufirma und die vorzügliche humanistische Erziehung, die er an der Ecole des Beaux-Arts, vor allem bei seinem Theorieprofessor Julien Guadet, genossen hatte, dessen enzyklopädisches Werk Eléments et théories de l’architecture 1902 veröffentlicht wurde.3 Im uralten Streit zwischen Theorie und Praxis siegte bei Perret die Praxis; denn obwohl er sich 1891 pflichtgetreu an der Ecole des Beaux-Arts eingeschrieben hatte und während seines dortigen Studiums sieben Medaillen und den Prix des Architectes Américains erhielt, ging er 1897 plötzlich ab, ohne einen Entwurf für das Hauptdiplom einzureichen. Für Perret war Stahlbeton das perfekte homogene System, durch welches er die zweihundert Jahre alten Bestrebungen des gräko-gotischen Ideals zu einer Synthese vereinigen konnte, um - mit Perrets eigenen Worten - die Rauheit der platonischen Form mit der tektonischen Strenge und Ausdruckskraft des konstruktiven Rationalismus zu verbinden. Eingeleitet wurde diese Synthese in Perrets Architektur, als er mit drei epochemachenden Bauten - dem Spielkasino in Saint Malo, von 1899, dem Wohnblock 25bis, Rue Franklin in Paris (1903), und, ebenfalls in Paris, der 1905 entstandenen viergeschossigen Parkgarage in der Rue de Ponthieu von der brillanten Adaption der Grundsätze Viollet-le-Ducs zu den idealeren Formen des allerding immer noch auf dem Primat des Tragrahmens oder charpente beruhenden klassizistischen Rationalismus überging. Nebenbei bemerkt, erinnert die Bedeutung, die Perret der charpente beimaß (einem Begriff, der vom französischen Wort charpentier, Zimmermann, abgeleitet ist) an den hohen Status, der dem Zimmermann oder tekton im alten Griechenland gewährt wurde. Besonders interessant ist, daß die durch Paul Christophes Buch Le béton armé et ses applications von 1902 eingeleitete Verbreitung des Stahlbetons als allgemein anerkannte 11 Technik eine neue Situation herbeiführte, die eine TrennungsIinie zwischen dem Spielkasino und den beiden anderen Bauten entstehen ließ; darüber hinaus entfernte sich Perret, der sich überwiegend, wenn auch nicht ausschließlich, dieses Materials bediente, in seiner architektonichen Praxis von der Hauptrichtung des klassischen Rationalismus Viollet-le-Ducs, da Beton, wie Frank Lloyd Wright in einem anderen Zusammenhang bemerkte, ein ausgesprochenes Konglomerat war. Wie Wright nur allzu gut wußte, eignete sich Beton nicht besonders zur poetischen Veranschaulichung der Konstruktion, noch konnte die Art, in der er sich gegen die Schwerkraft behauptete, expressiv verdeutlicht werden, zumal Perret, abgesehen von seinen Nutzbauten, stets auf die typischen Vouten des Hennebiqueschen Rahmens zugunsten eines einheitlich profilierten Gebälks verzichtete. Diese architektonische Unterdrückung des Höchstspannungsmoments erfolgte sogar, wenn Hennebique selbst als Berater hinzugezogen wurde, wie beim Mietshaus in der Rue Franklin, was nicht einer gewissen Ironie entbehrt, da er eine ausgesprochene Vorliebe für die orientalisch anmutende Gotik hatte; an seinem eigenen 1904 in Bourg-la-Reine erbauten Haus ist dies deutlich abzulesen; dort sind die abgeschrägten Konsolen der vorkragenden Dächer, Terrassen und Balkone nicht weniger wichtige Konstruktionselemente als die durchbrochenen Fertigbeton-Balkone und der minarettartige Wasserturm. Bleibt das Spielkasino in Saint-Malo eine Übung im konstruktiven Rationalismus erstaunlich nah an der Art von Perrets amerikanischem Zeitgenossen Frank Furness, nimmt sich dagegen der Wohnblock an der Rue Franklin wie eine polemische Verherrlichung des Stahlbetonrahmens aus, denn hier ist der ganze Rahmen zu sehen, wie etwa beim traditionellen Fachwerkbau, anstatt (der damaligen Praxis entsprechend) hinter einer Steinverkleidung vollkommen zu verschwinden. Abgesehen vom Verzicht auf die Voute, wird der Rahmen selbst direkt gezeigt, und wir dürfen ihn sogar in engerem Sinne als unmittelbaren, ontologischen Ausdruck betrachten, zumal die Unterscheidung zwischen Rahmen und Ausfachung stets aufrechterhalten wird. Allerdings ist der Beton selbst nicht sichtbar, da das ganze Skelett mit Keramikfliesen ausgelegt wurde, die Alexandre Bigot patentieren ließ; dabei wurde sorgfältig zwischen Rahmen und Ausfachung unterschieden, die als Verkleidung ein dichtes Sonnenblumen-Mosaik aus dem gleichen Material erhielt. Daß der Gesamtausdruck repräsentierend ist, können wir nicht nur aus der Artikulation des Rahmens schließen, sondern auch aus einer be- 12 stimmten Ambivalenz im Detail. Ich denke an die dekorativen Spindeln, die unterhalb des ersten Stockwerks den Abschluß der Pfosten an den vorkragenden Fassadenfeldern bilden. Daß diese Elemente so aussehen, als seien sie gezimmert, verleitet dazu, den Rahmen so zu lesen, als sei er aus Holz. Diese analogische Behandlung wurde ohne Zweifel bis zu einem gewissen Grad von Auguste Choisys Histoire de L’architecture von 1899 angeregt, einem Werk, das einen überaus großen Einfluß auf Perrets Entwicklung ausübte. Dies gilt besonders für die von Choisy vertretene Theorie, das klassische griechische Gebälk sei eine Übertragung der archaischen Form der hölzernen Urtempel, wobei die zugfeste Skelettform als ein Symbol der Kontinuität4 beibehalten wurde. Neben ähnlichen von Guadet, Perrets eigentlichem Mentor an der Ecole des Beaux-Arts, angeführten Theorien, bildete dies sicherlich die Basis seiner lebenslangen Beschäftigung mit der Skelettkonstruktion oder charpente. In seiner Contribution à une théorie de l’architecture von 1952 formulierte er: «Am Anfang ist Architektur lediglich ein hölzerner Rahmen. Um das Abb. 5.10 Auguste Perret, Garage Ponthieu, Paris, 1905, Hauptfassade Feuer zu überlisten, baut man in hartem Material. Nun ist das Prestige des hölzernen Tragrahmens so groß, daß alles nachgebildet wird, einschließlich der Nägelköpfe.»5 Abgesehen von der Symmetrie des Entwurfs kann man den Wohnblock in der Rue Franklin kaum als ein krypto-klassizistischesWerk betrachten, denn dieser Bau läßt, wie schon erwähnt, mehr Affinität zur Gotik als zum griechischen Stil erkennen. Perrets Einstellung sollte sich jedoch bald ändern, wie die 1905 von der neu gegründeten Firma Perret Frères in der Rue de Ponthieu errichtete Garage zeigt (Abb. 5.10). Bei diesem Bau wurde der sichtbare Betontragrahmen entsprechend manipuliert, um traditionelle klassische Elemente vorzutäuschen; dies gilt vor allem für die Monumentalordnung, impliziert durch die zwei vorgezogenen Säulen beiderseits des mittleren Baukörpers und durch das attische Fenstergeschoß im vierten Stock, das mit einem rudimentär vorkragendem Gesims als bewußte Simulierung des klassischen Gebälkes erscheint. Allerding wird das griechische Aussehen durch die neugotische «Rose» mit Art-déco-Anklang im mittleren Fassadenfeld gemildert. Doch obwohl es sich um einen Nutzbau mit entsprechendem Charakter handelt, weist das Gebäude insgesamt Züge auf, die an den französischen Klassizismus erinnern. Peter Collins scharfsinnige Analyse der Fassade bestätigt diese Verwandtschaft: «Das breitere mittlere Fassadenfeld, die stark hervortrenden Hauptsäulen, der beschleunigte Rhythmus des obersten Stockwerks und die Variation in der Stärke der Träger wurden als ästhetische Elemente bewußt eingesetzt oder benutzt, um kontrastierende Proportionen von kalkuliertem emotionalem Wert zu erzeugen, während die Entasis der Hauptsäulen und die Art, auf welche die Balken durch Zwischenrahmen oder Pilaster mit ihnen verbunden sind, von einem seit dem Ancien Régime selten gewordenen Gefühl für die ausgeklügelten Feinheiten des Säulengebälks zeugen.»6 Trotz des freigelegten Sichtbetons und der unmittelbaren Präsenz des Tragrahmens selbst wurde die Fassade offensichlich tektonisch manipuliert. Um dies zu erkennen, braucht man nur die orthogonale Form der äußeren Balkenkonstruktion zu betrachten, die im Gegensatz zu den abgeschrägten Stützen steht, die die Balken des Stahlbetonrahmens im Inneren tragen. Hier sehen wir, daß Perret, wie Schinkel, bestimmte hierarchische Elemente in sein Werk einführte, die sich mit dem soziokulturellen Status der jeweiligen Institutionen änderten und zuweilen sogar innerhalb ein und desselben Baus variierten. So spiegeln bei der Garage in der Rue de Ponthieu die industriell hergestellten, verschiebbaren Paneele aus Mattglas den funktionel- Auguste Perret len Charakter der Galerien beiderseits des Mitteltraktes, auf welchen die Autos abgestellt werden, während die durch Schienen von gleicher virtueller Stärke befestigte Rose den repräsentativen Bereich des öffentlichen Auftretens darstellt, d.h. die Öffnung, durch welche Fußgänger und Autos herauskommen. Diese ausdrucksträchtige Differenzierung steht in krassem Gegensatz zu den ausgesprochenen Nutzbauten der Firma, bei welchen Stahlbetonrahmen oder Gewölbe à Ia Hennebique einfach als solche ausgebildet und in der Holzschalung gegossen wurden, wie zum Beispiel bei den 1915 in Casablanca entstandenen gewölbten einstöckigen Lagerhäusern oder bei dem Atelier für einen Bühnenbildner, das 1923 in der Rue Olivier-Métra in Paris errichtet wurde. Man kann nebenbei auch erkennen, daß die Garage in der Rue de Ponthieu ein Übergangswerk war. Darauf deutet eine Alternativlösung hin, eine Fassade mit Art-Nouveau-Anklängen, bei welcher die Hauptbetonstützen von Backsteinpilastern flankiert und die oberen Fensterbrüstungen mit hexagonalen Glassteinen in der gleichen Art wie jene gefüllt sind, die Perret für die Rückseite des Wohnblocks an der Rue Franklin benützte. Perrets konstruktiver Klassizismus fand einen weiteren Ausdruck in dem palladianischen A-B-A-B-A-Entwurf zum Foyer des 1913 vollendeten Théâtre des Champs-Elysées in der Avenue Montaigne in Paris. Der gleiche Rhythmus wird durch die vier Stützenpaare, auf welchen die das Dach tragenden Bogenbinder aufliegen, in die Tiefe weitergeführt. Diese Stützen tragen auch mehrere Galerien, die sich zum Luftraum des kreisförmigen Hauptzuschauerraums öffnen. Im Foyer selbst erzeugt dieses A-B-A-B-A-Achsensystem ein aus sechzehn Säulen Abb. 5.18 Auguste Perret, Théâtre des Champs-Elysées, Paris, 1911-13, Hauptfassade 13 bestehendes Peristyl, das den Raum in der Eingangshalle gliedert und dessen Existenz durch repräsentierende Pilaster an der Hauptfassade ablesbar ist (Abb. 5.18). Dieses Konstruktionssystem, das sich auf Boden und Decke wie ein gitterartiges Muster darstellt, wird um den ganzen Raum herumgeführt, um Säulenstruktur und umschließende Wände deutlich voneinander zu trennen. Die sich daraus ergebenden Spalten artikulieren das ganze Peristyl als ein a/ABABA/a Schema, wobei die Fassade die kleinere «a»-Achse als Pilaster und die größere «B»-Achse als gekoppelte aaPilaster zum Ausdruck bringt. Diese synkopische Anordnung ist von zwei monumentalen gekoppelten Pilastern flankiert, die die ganze Höhe der Fassade einnehmen und die Komposition eindrucksvoll umschließen. In Anlehnung an Henri Labrouste sind alle Pilaster von schmalen goldenen Simsen anstatt von Kapitellen gekrönt. Für die Fassade scheint sich Perret generell an die von François Mansart entwickelten Gestaltungsregeln gehalten zu haben. So achtete er auf das Prinzip der vraisemblance (Wahrscheinlichkeit) und brachte nach dem Vorbild des 1642 von Mansart errichteten Schlosses in Maisans-Laffitte die Pilaster an der Ecke an, um ihre hypothetische Tragfähigkeit darzustellen. Hier wird wiederum wie bei dem Wohnblock in der Rue Franklin kein Sichtbeton für die repräsentativen Teile des Baus verwendet: Fassade und Foyer sind mit Stein und Stuck verkleidet. Hinter den Bühnen und auf der Seite dagegen wurde der Rahmen so belassen, wie er aus der Holzschalung herauskam, und mit Ziegelmauerwerk ausgefacht. Bei den Gebäudenteilen mit Nutz-Charakter, wie zum Beispiel der Hinterbühne, kehrte Perret zu der am Beginn des 20. Jahrhunderts üblichen feuerbeständigen Betonrahmenkonstruktion zurück, wie man sie an den in Lille und Tourcoing von Hennebique gebauten Textilfabriken findet. Die endgültige Verschmelzung von klassizistischem Rationalismus und gräko-gotischen Idealvorstellungen wird mit der Kirche Notre-Dame du Raincy erreicht, die 1922 als Ehrenmal für die im Ersten Weltkrieg bei der Schlacht am Canal de L’Ourcq gefallenen Soldaten errichtet wurde (Abb. 5.22). Mit dieser Kirche nimmt Perret den freien Grundriß im wesentlichen vornweg, denn der Bau besteht aus einem Netz von 28 in eine geschlossene, nichttragende Hülle gesetzten zylindrischen Betonstützen. Diese 12m hohen, in einem Abstand von 11m stehenden Stützen verjüngen sich nach oben; ihr Durchmesser beträgt 43cm an der Basis und 35,5cm am Hals. Sie können sowohl ontologisch als darstellend begriffen werden, das erstere wegen ihrer Rolle als unverkleidete Betonträger, das letztere wegen des Abdrucks der halbrunden und dreieckigen 14 Holzplättchen, woraus ihre Schalung bestand. Diese Plättchen verleihen der Säule ein ambivalentes Profil, das als bewußter Doppelbezug - erstens zu der sich verjüngenden Kannelierung der dorischen Ordnung, zweitens zu den zylindrischen Formen der typischen gotischen Bündelpfeiler gedeutet werden kann. Abgesehen von den gräko-gotischen Implikationen dieser doppelten Referenz, erzeugt die freistehende Säule in der Hallenkirche jenen sublimen Wald-Effekt, den de Cordemoy und Laugier so sehr bewunderten und als Krönung der gotischen Kathedrale betrachteten. Perret selbst schrieb in einen Brief von 1924 an Abb. 5.22 A. & G. Perret, Notre-Dame du Raincy, 1922-24, Schnitt The American Architect: «Normalerweise hätte die äußere Reihe von Stützen in den umschließenden Wänden eingelassen sein sollen und jede einzelne nur leicht hervortreten müssen. Bei diesem Gebäude haben wir die Stützen von den Wänden vollkommen losgelöst, was eine freie Entfaltung der Wände ermöglicht. Durch die Freilegung aller Stützen werden vier Stützenreihen statt der üblichen zwei sichtbar. Diese gesteigerte Zahl sichtbarer Stützen läßt die Kirche größer erscheinen und verleiht ihr Großzügigkeit und Weite. Der bescheidene Umfang der Stützen, ihre besondere Höhe und das Fehlen ablenkender Details tragen wesentlich zu dieser Wirkung bei.»7 In diesem Punkt waren Perrets Absichten offensichtlich die gleichen wie jene, die J.N.L. Durand in seiner berühmten Kritik von Soufflots Sainte-Geneviève darlegte, was noch ein weiterer Beweis für die zwischen Notre-Dame du Raincy und der Kirche SainteGeneviève bestehende konzeptuelle Verbindung ist. Vittorio Gregotti hat diese Kontinuität des gräko-gotischen Ideals als eine Form von klassizistisch anmutendem Naturalismus gedeutet, der die französische Kultur seit der Aufklärung «als eine weltliche Religion des Fortschritts und der Vernunft und eine Suche nach der unerreichbaren natürlichen Objektivität...»8 durchdringe. Die Verbindung mit Sainte-Geneviève wird auch durch das Gewölbesystem von Notre-Dame du Raincy - Flachtonnen aus Beton, die im Hauptschiff transversal, in den Nebenschiffen longitudinal laufen - weiter belegt. Darüber hinaus wurde - wie bei Sainte-Geneviève ein zweites Außendach angebracht, um die nur 5cm starke, über das Hauptschiff und die Nebenschiffe gespannten Schalengewölbe zu schützen (Abb.5.22). Diese zweite Haut besteht aus einem über die Gesamtbreite der Kirche gespanntem System von leichtgebauten, mit Ziegeln gedeckten Rippengewölben. Die gotischen Elemente von Notre-Dame du Raincy wurden auf subtile Weise in die 56m langen Curtain wall eingefügt, die aus 0,18 m2 großen Betontafeln bestand, welche rechteckige, dreieckige oder kreisförmige, mit durchsichtigem oder gefärbtem Glas gefüllten Öffnungen einrahmten. Die Tafeln oder claustra, wie Perret sie nannte, wurden als symmetrische geometrische Gitter so angeordnet, daß sie in jedem Feld ein großes kreuzförmige Bild erzeugten. Die von Feld zu Feld etwas variierende «pointillistische» Buntglasfüllung wurde vom Künstler Maurice Denis so abgestimmt, daß sie von einer Farbe in die nächste dem natürlichen Farbspektrum entsprechend übergeht. Die claustra hatte Perret zum ersten Mal entworfen, als er 1902 für seinen Vater am Bau der von Albert Ballu entworfenen Kathedrale von Oran arbeitete. In Le Raincy erzeugte Auguste Perret nun Perret eine rhytmische Gliederung der curtain wall dadurch, daß er sie wie ein plastisches Gebilde behandelte, in welchem einige vertikale und horizontale Rippen ausgeprägter und tiefer waren als die normalen Fugen zwischen den claustra. Diese hierarchische Betonung diente nicht nur als Versteifung der Haut, sondern bildete auch die Umrandung und das Zentrum der einzelnen kreuzförmigen Figuren. Durch die musterartige Anordnung von nur fünf verschiedenen vorfabrizierten claustra, einem Kreuz, einem Kreis und einer Raute, je in ein Quadrat plus einem Halbquadrat und einem Viertelquadrat eingesetzt, gelang es Perret, die Eintönigkeit des regelmäßigen Curtain-wall-Rasters zu vermeiden und dem sonst undifferenzierten, säulenlosen Äußeren eine gewisse Dimension zu verleihen. Ebenfalls go- Abb. 5.26 Auguste Perret, Le Palais de Bois, Paris, 1924, Innenansicht 15 tisch war selbstverständlich auch der quadratische, 44m hohe Turm mit Glockenstuhl, der in gleicher Höhe vier, aus je vier Säulen von 43cm Durchmesser bestehende Bündelpfeiler aufwies, die sich entsprechend der Reduzierung des quadratischen Grundrisses zur Fiale in drei Abtreppungen verringerten. Wenn auch diese Anordnung die gleiche Proportion und Geometrie wie die übrige Kirche aufwies und zur Integration des durch den Turm und die Orgelempore gebildeten negativen Volumens in das Mittelschiffsfeld diente, so war ihr äußerer Aspekt weniger glücklich. Die Ähnlichkeit des Profils mit der Silhouette eines typisch gotischen Kirchturms erscheint etwas gekünstelt, während die daraus resultierende Komposition mehr auf ein stereotomische Aufschichten als auf einen Rahmen deutet. Bei Sainte-Geneviève 16 Abb. 5.30 Auguste Perret, Théâtre de l’Exposition des Arts décoratifs, Paris, 1929, Aussenansicht wie bei Le Raincy entstand die Verwechslung von tektonischer und stereotomischer Form aus dem gleichen Grund, nämlich einer verborgenen Verstärkung, die eine Konstruktion ermöglicht, die mit ihrer eigentlichen Natur unvereinbar ist. Diese Disjunktion wird von einer Unterdrückung der eigentlichen Verbindung bestimmt, was die seltsame «teleskopartige» Erscheinung des Turms von Le Raincy erklärt. Es ist bezeichnend, daß Perret syntaktische Beherrschung des Stahlrahmen gerade in dem Augenblick versagt, als es ihm nicht mehr um den expressiven Rahmen, sondern um ein nostalgisches Bild geht, d.h. in dem Augenblick, da das Bauwerk statt gräko-gotisch in modernisierter Form pseudo-gotisch wird. Bei zwei 1924 bzw. 1925 entworfenen, temporären Bauten, dem 1924 im Bois de Boulogne errichteten Palai de Bois (Abb. 5.26) und dem 1925 für die Exposition des Arts décoratifs gebauten Théâtre des Arts décoratifs (Abb. 5.30), sollte Perret zu einer unmittelbareren tektonischen Artikulation zurückkehren. Das Palais de Bois, ein Meisterstück in Holzkonstruktion, ließ eine Hierarchie aus tragenden und getragenen Elementen entstehen: ein freigelegtes Bohlendach auf Standard-Sparren überspannt, die wiederum von Pfetten gestützt sind, die auf hohen Holzbalken mit Konsolen und Holzstützen ruhen. Das zwischen den umlaufenden Pfetten und Sparren durchscheinende Licht erzeugt einen besonderen Strahlungseffekt, der zuweilen durch die Obergadenfenster und das gelegentlich durch das Dach einfallende Licht gesteigert wird. Rückblickend scheint es, als hätte Perret den Tragrahmen bewußt «orientalisch» gestaltet, denn man wird heute beim Beobachten einer Photographie des Palai de Bois unwillkürlich an die traditionelle japanische Architektur erinnert. Das Théâtre des Art décoratifs war ein mehr didaktisches, ehrgeizigeres Unternehmen. Bei diesem Werk versuchte Perret die klassische Syntax seiner gräko-gotischen Sprache mit den klar definierten Regeln des klassizistischen Rationalimus zu verbinden, d.h. sein nationalistisches Streben nach einer neuen französischen Ordnung auszudrücken. Mit seinen 900 Sitzplätzen war Perrets temporäres Theater die Verfeinerung eines neuen Saaltyps, genau wie seinerzeit Notre-Dame du Raincy eine Umdeutung der traditionellen Hallenkirche. Eigentlich handelte es sich um eine Übertragung der flachen, dreiteiligen Bühne, wie sie von Henri van de Veldes Werkbundtheater von 1914 verkörpert und schon von Max Krüger mit seiner Stilbühne von 1912 konzipiert worden war. Unmittelbar von der Holztektonik des Palais de Bois beeinflußt, löste sich die synkopierte orthogonale Ordnung des Theaters in ein längliches palladianisches System auf. Perret erweiterte das von Säulen umgebene Foyer des Théâtre des Champs-Elysées hier dergestalt, daß es den ganzen Saal erfaßt. 36 freistehende Stützen teilten den 55 x 12m großen Raum nach dem inneren Rhythmus A/ABA/A der Länge und ABA der Breite nach. Außen war der Baukörper in beiden Richtungen dreifach (mit jeweils einem etwas größeren Mittelteil) gegliedert. Durch die fehlende strukturelle Modulierung des Äußeren von Notre-Dame du Raincy gestört, brachte Perret zur Gliederung der kahlen Fassade zwölf funktionslose Säulen als repräsentative Ordnungen an, einschließlich zweier von den Ecken aus- Auguste Perret gehenden Säulen als Abschluß des Systems (vgl. die Ecklösung bei der Stahlrahmenkonstruktion des ITTBuilding von Mies van der Rohe in Chicago). Diese Säulen bestanden aus quadratischen, mit vier kannelierten Viertelkreisen verkleideten Holzstützen, die Hauptträger aus verstärktem Schlackenbeton in Leichtbauweise. Perret nahm diesen temporären Bau nicht nur als Anlaß zur Simulierung einer monolithischen Stahlbetonkonstruktion, sondern benützte die Gelegenheit, um eine prismatische Ästhetik mit eigenem Charakter zu entwickeln. Tagsüber strahlte das Licht durch hundertfünfzig Schirme aus weißem Leinen, die die quadratischen Felder der kassettenartigen Decke und der darunter befindlichen Obergadenfenster füllten, in den ganzen Saal. Als Vorbild für dieses Velarium, das von einem über den ganzen Raum gespannten Leichtbaustahlrahmen getragen wurde, könnten die ebenfalls in Leichtbauweise errichteten Gewölbe über dem Lesesaal der Labrousteschen Bibliothèque Nationale gedient haben. Der schillernde Effekt wurde durch die Farbgebung im Inneren noch gesteigert: die Seitenwände hatten einen matten Aluminiumanstrich erhalten, die wichtigen Elemente waren durch einen glänzenden Blattaluminium-Überzug hervorgehoben und die Sitze grau-braun gepolstert. Die Wirkung disese entmaterialisierten Raumes unter den wechselnden Lichtverhältnissen stand sicherlich im Gegensatz zum weitgehend künstlich beleuchteten Inneren der 1928 von Perret errichteten Ecole Normale de Musique, das aus Abb. 5.35 Auguste Perret, Haus 51, Rue Raynouard, Paris, 1930-32, Aufriss 17 akustischen Gründen ganz mit Sperrholz getäfelt war. Beim Anblick dieser dünnen Oberfläche auf einer Holzlattenwandung bemerkte der Auftraggeber - Alfred Cortot - höchst zufrieden: «Er sagte, er würde uns eine Geige bauen, geliefert hat er uns eine Stradivarius.»9 Sowohl beim Theater als auch beim Konzertraum bemühte sich Perret, einen anschaulichen, faßbaren Innenraum zu schaffen, der dem Besucher das Gefühl geben sollte, in eine eigene Welt zu treten. Zwei weitere tektonische Merkmale müssen noch erwähnt werden, die von der Komplexität des Théâtre des Arts décoratifs zeugen. Erstens besteht trotz der Simulation des Betons das innere Volumen aus einer in hohem Grad artikulierten Struktur, in der - wie beim Palais de Bois - das Wechselspiel zwischen Tragendem und Getragenem den Orient in doppeltem Sinne evoziert. Zum ersten läßt die orthogonale Artikulation des Baus an die Baukultur Japans denken, zum zweiten erinnern die Pendentifs im großen Saal an Schlüsselelemente der islamischen Raumgestaltung, zum dritten wird das Gebäude zum Vermittler dessen, was Perret als neue französische klassizistisch-rationalistische Ordnung betrachtete. Dies ist sicherlich der Grund für die regelmäßige «Kannelierung» der Säulen und für den Ventilationsfries aus alternierenden, halbkreisförmigen Röhren, der wie ein rudimentäres Gesims um das Gebäude läuft. Einen ähnlichen, aus verstellbaren Lüftungsschlitzen bestehenden metaphorischen Fries brachte Perret an der Fassade der Ecole Normale de Musique an. Ähnlich den Architekten der unmittelbar folgenden Generation, wie Mies, Le Corbusier und Louis Kahn, versuchte Perret, einen systematischen und nuancierten Umgang mit der Architektur durchzusetzen, der es erlauben sollte, den verschiedenen Bauaufgaben einen hierarchisch differenzierten Ausdruck zu verleihen. Vom normativen Standpunkt aus kristallisierten sich Perrets Methode und Syntax als allgemeines System in zwei Hauptwerken heraus: seinem eigenen, 1929 in der Rue Raynouard in Paris errichteten Mietshaus (Abb. 5.35), und dem Musée des Travaux Publiques in Paris, das 1936 begonnen, jedoch erst 1955, nach seinem Tod, vollendet wurde. Schon zuvor zeigte Perrets Werk trotz der Betonung der charpente allmählich Abstufungen, die dem Status der Bauaufgabe entsprachen. Typologisch betrachtet, reichten sie vom Tragrahmen im Architravbau der öffentlichen Gebäude bis hin zum Tragmauerwerk des Privathauses. Innerhalb dieses darstellenden Spektrums liegen, syntaktisch betrachtet, der Rahmen und die Ausfachung seiner Villen für die gehobenere Mittelschicht: typisch dafür ist die 1931 in Garches entstandene Maison Nubar Bey. Aus 18 dem gleichen Grund waren Perrets kleinere Häuser stets ausgemauert; die palladianische Maison Cassandre von 1926 in Versaille könnte als Beispiel dafür angeführt werden, während seine Mietshäuser, deren kollektiver Charakter auf einer höheren Ebene stand, immer eine Tragrahmenkonstruktion hatten. Anders als Le Corbusier, der überall pilotis einsetzte (die klassische, anti-klassische Trope, als bewußte Opposition zu Perrets klassischem Rationalismus) erlaubte sich Perret nur an repräsentativen Bauwerken - öffentlichen Gebäuden oder bestimmten monumentalen Ensembles, wie den Eingängen der Blocks, die die Wohnanlage im Zentrum von Le Havre umschließen - eine Kolonnade anzubringen. Beim interessanten Entwurf zum Wohnblock in der Rue Raynouard richtet sich unser besonderes Augenmerk auf die Art, wie der Status des Hauses in der Verkettung und Feinheit der konstruktiven Elemente ausgedrückt wird. Hier ist die Unterscheidung zwischen Rahmen und Ausfachung selbst an der Oberfächenbehandlung des Beton abzulesen. Dazu schreibt Peter Collin: «Das Grundprinzip dieses Systems erscheint, wenn erklärt, so selbstverständlich, daß das Ingeniöse daran möglicherweise nicht erkannt wird; man darf jedoch nicht vergessen, daß bis zu diesem Zeitpunkt kaum ein Architekt ernstlich daran gedacht hatte, Ort- und Fertigbeton systematisch bei einem Bauvorgang zu verwenden, es sei denn, der Fertigbeton werde als Dauerschalung für den Ortbeton gebraucht. Perrets Vorstellung, die konstruktiven Teile sollten als monolithischer Rahmen an Ort und Stelle gegossen und die nichttragenden Elemente für bestimmte Vorhaben statt im Werk auf der Baustelle selbst vorgefertigt werden, revolutionierte einen Aspekt des Stahlbetonbaus in einer Zeit, als Fertigbeton hauptsächlich als Mittel zur kommerziellen Massenproduktion betrachtet wurde, was sich nur rentiert, wenn sie von einer selbständigen Firma durchgeführt wird, die für Werbung und Vertrieb der einzelnen Fertigteile sorgt.»10 Perret kam es mehr auf rationelle als auf optimierte Produktion an, und für ihn war jedes reproduzierbare Teil eine tektonische Einheit, die als besondere Komponente für eine bestimmte Arbeit entworfen wurde; insofern sollten die an Ort und Stelle vorgefertigten Formen nach Beendigung der Arbeit nicht mehr in Gebrauch genommen werden. Bei dem Wohnblock in der Rue Raynouard und in späteren öffentlichen Bauten ergab sich auf dem Niveau des Rahmens die modenature der Fassade und folglich des ganzen Baukörpers weitgehend aus der in die Montagefolge eingebundenen hierarchischen Ordnung. Eine sequentielle Modulation wurde zwischen der Befes- tigung der vorgefertigten Fensterrahmen aus Beton und den vorgefertigten Paneele vorgenommen, die als Ausfachung zwischen der Fenstereinfassung und dem Skelett aus Ortbeton gespannt waren. Auf ähnliche Weise ergab sich die Modulation in der Tiefe aus den witterungsbedingt notwendigen Falzverbindungen und Gesimsen. Die Tiefe der Fensterrahmen selbst wurde durch die metallenen Pariser Faltläden bestimmt. Der allgemeine Rhythmus der Fassade erinnert wiederum an die Fassadengestaltung François Mansarts, besonders, weil die in ihrer vorgefertigten Betoneinfassung wuchtig eingerahmten geschoßhohen französischen Fenster wie eine Reminiszenz der für den franszösischen Klassizismus des 17. Jahrhunderts so typischen sogenannten «eingekeilten» Fenster anmuten. Zugleich erinnerte Perrets stetige Unterscheidung zwischen Ort- und Fertigbeton an das Wechselspiel zwischen Guß- und Schmiedeeisen im Werk Viollet-le-Ducs. Perrets Abkehr vom béton brut zugunsten des gestockten Betons ermöglichte ihm, den Unterschied zwischen dem unbehandelten Aggregat, aus welchem das auf der Baustelle gegossene Skelett bestand und der Latex-Glätte der vorgefertigten Elemente zu veranschaulichen. Um diese Wirkung zu erzielen, wandte Perret technische Verfahren an die zehn Jahre zuvor entwickelt und verfeinert worden waren. Das erste bestand in der Verdichtung des Betons durch Rüttler, das zweite in der Entfernung des Zementfilms an der Oberfläche zur Freilegung des darunter liegenden Gesteins. Collins bemerkte dazu: «(Perret initiierte)... eine Technik zur Entfernung des Zementfilms, die als bouchardage oder Stocken bezeichnet wird. Ob er der erste Architekt war, der diese Technik auf der rauhen Betonoberfläche anwandte, um den grob behauenen Bruchstein zu reinigen, ist unwichtig - wichtig ist, daß Perret genausoviel Wert auf den visuellen Ausdruck des Baumaterials wie auf den des Konstruktionssystems legte. Weit davon entfernt, keinen Sinn für das Detail zu haben, wird er von der Idee besessen, das Detail durch Profilieren und Farbgebung zu erzeugen. Die Profile erzielt er durch Modulationen im Holzrahmenwerk, die Polychromie durch die Anwendung von Zuschlagstoffen in verschiedener Größe und Farbe.»11 Der Wohnblock in der Rue Raynouard zwang Perret dazu, den kanonischen Status des traditionellen Hochfensters im Gegensatz zu Le Corbusiers fenêtre en longueur wieder einzuführen. Perret war jedoch keineswegs gegen den Einsatz großer, ungeteilter Glasflächen bei Räumen, die, wie sein eigenes Zeichenatelier in der Rue Raynouard, natürliches Licht in hohem Maße verlangten. Sonst maß er der französischen Fenstertür eine besondere kulturelle Be- Auguste Perret deutung bei. «La fenêtre en hauteur c’est le cadre de l’homme» (das Hohe Fenster ist der natürliche Rahmen des Menschen), pflegte er zu sagen. Für Perret signalisierte die porte-fenêtre, das französische Fenster mit seinen beiden nach innen sich öffnenden, doppelten Scharniertüren, die Präsenz des Menschen. Hier also bekommt ein überliefertes tektonisches Element eine symbolische anthropomorphe Dimension. Für Perret bedeutete die portefenêtre sogar mehr, denn sie bestimmte nicht nur den Rahmen des bürgerlichen Interieurs, dessen Rhythmus, Raum und Lichtabstufung, sondern auch die Kadenz der menschlichen Bewegung innerhalb des Raums. Dies zeigt sich vor allem am Wohnblock in der Rue Franklin, bei welchem die porte-fenêtre zur wesentlichen Akzentuierung der panoramischen Ensuite-Gestaltung des Raums wird. Sie schafft einen bestimmten Rahmen für jede Situation und tritt in einen spielerischen Dialog mit den undurchsichtigen Türen, die das Interieur unterteilen und die Fünf-Zimmer-Flucht, bestehend aus Herren- und Eßzimmer, Salon, Schlafzimmer und Boudoir, zu einem Kontinuum verbinden, wobei das Ganze, wie Henri Bresler bemerkte, die städtische Außenwelt in eine facettierte Einrahmung einbindet12. Die Breitwand der fenêtre en longueur stand im krassen Gegensatz zu dieser offenen, jedoch diskret abgeteilten Raumfolge.13 Daß dies einer der am schwierigsten zu überbrückenden Unterschiede zwischen Perret und Le Corbusier war, geht aus den Abbildungen zu den Fünf Punkten einer neuen Architektur hervor. In Perrets Augen schuf auch das französische Fenster eine fokussierte, perspektivische Verbindung zwischen innen und außen. Bruno Reichlin schrieb: «Durch das traditionelle Fenster öffnet sich der Innenraum nach außen; gleichzeitig definiert das Fenster aber auch den Ort und die Schwelle, was ein räumliches und empfindungsmäßiges «Ausschließen» bedeutet. Während das Langfenster «uns zum Anschauen eines endlosen Panoramas verurteilt», stellt Perret fest, animiert uns das Vertikalfenster, indem es uns einen vollständigen Raum (un espace complet) erblicken läßt: Straße, Garten, Himmel». Vor allem aber: diese Öffnungen lassen sich auch schließen.»14 Das Musée des Travaux Publics in Paris, das schon um 1938 beinahe fertig war, jedoch erst 1954 ganz vollendet wurde, ist ohne Frage das Meisterwerk in Perrets Laufbahn. Wie in keinem anderen Bauwerk, wenn man von den Blocks in Le Havre absieht, die zwar nach seiner Art, jedoch nicht von seiner Hand sind, behauptet sich bei diesem Gebäude der konstruktiv klassizistische Säulengang in seiner ganzen 19 Monumentalität. Diese 12m hohe Monumentalordnung - Perrets erster Versuch in diesem modernen französischen Stil - erfährt eine Reihe von Veränderungen. Erstens wird sie aus Beton statt aus Stein erstellt, wobei Perret von seiner üblichen Bauweise abgeht, um diesen Unterschied zu veranschaulichen. So sind Verjüngung und Entasis vertauscht, da die Säule an der Basis dünner als am Kapitell ist, in dessen Höhe ihr Durchmesser von 80cm auf 103cm zunimmt. Durch diese Umkehrung vermag Perret an der Basis die statische Gelenkfunktion der Säule, am Kapitell wiederum den Zustand monolitischer Stabilität auszudrücken. Diese Anordnung ist nah an jener, die Frank Lloyd Wright für den Johnsons Wax Verwaltungsbau von 1936 in Racine, Wisconsin, wählte. Bei Perret wie bei Wright verjüngen sich die kreisförmigen Betonstützen nach unten, um eine NullBiegung auf Bodenebene und eine Maximalbiegung am Verbindungspunkt zu erreichen. Dadurch erhält das spezifische Profil der Einzelelemente ganz andere Konnotationen, wobei Wright eine näher an den Regeln des konstruktiven Klassizismus liegende organische Kontinuität bevorzugt (vgl. die späten Projekte Anatole de Baudots). Perret dagegen kehrt zum gräko-gotischen Ideal und dessen Umwandlung unter dem Einfluß der modernen Technik zurück. Man kann behaupten, daß Perret, wie seinerzeit Semper, ein symbolisches Erhalten vorschwebte; so ahmte er die buchstäbliche Umwandlung von Holzdetails in Stein beim griechischen Tempel nach, indem er bestimmte Elemente seiner stereotomisehen Formensprache in seine monumentalen Ortbetonkonstruktionen übernahm. Man kann sogar sagen, daß er versuchte, die hellenistische Metamorphose von Holzelementen in Stein umzukehren, indem er gegossenes Material in Form eines Rahmens wiedergab. Und doch hat Perret stets den tektonischen Ursprung des Beton, nämlich die Holzschalung, sozusagen die Vorbedingung seiner Existenz, hervorgehoben. In seiner Suche nach einer neuen nationalen Ordnung sollte er tatsächlich durch die Verwandlung des traditionellen korinthischen Akanthusblatts in eine aus der Geometrie der Schalung entstehende organische Form ein vollkommen neue Kapitell entwickeln. Die raison d’être dieser Form, wie sie sich über ein Jahrzehnt vom Musée des Travaux Publics bis zu den Kapitellen, die die Säulen in Le Havre schmücken, entwickelte, erklärt Collins: «Historische Vorbilder lieferten wenig Richtlinien für den korrekten Abschluß der Schäfte eines monolithischen Rahmens, und sogar die Zimmerei bot außer einem allgemeinen Hinweis auf das, was zu vermeiden war, wenig Anhaltspunkte. Beim gemauerten Architravbau wurde die Frage der Übertragung 20 Abb. 5.54 Auguste Perret, Musée des Travaux Publics, Paris, 1936-37, Innenansicht der Last vom quadratischen Balken auf den runden Säulenschaft durch einzelne Steinblöcke gelöst. Bei der mittelalterlichen Holzkonstruktion... bestand die Notwendigkeit eines Abschlusses nicht (bis auf geschnitzte oder applizierte Ornamente), da Stützen wie Balken meist quadratisch waren. Perret hielt ein visuelles Zeichen der Lastübertragung nicht für wesentlich, und oft... fügte er, wie bei der Kolonnade im Musée des Travaux Publics, die Säulenschäfte unmittelbar an die rechteckigen Balken darüber an. Gäbe es jedoch irgendeine Möglichkeit, einen Übergang zu schaffen, der zugleich konstruktiv logisch und ästhetisch vorteilhaft wäre, so empfand er es als eine moralische Pflicht, diese zu finden.»15 Diese Verpflichtung deutet auf eine Verbindung zwischen der tektonischen Form und der Darstellung höherer Werte und könnte erklären, weshalb Perret sein schuppenartig verziertes Kapitell nur am äußeren Säulengang des Museums anbrachte und die normative Konstruktion der Galerien durch einen einfachen Perlstab zum Ausdruck brachte, der die runden Säulenköpfe von den Balken trennte. Sonst sind die Säulen innen und außen identisch und weisen die gleiche Kannelierung und die nach oben verlaufenden Entasis auf. Collins findet Perrets Museum zu organisch und zieht die gröberen, einfacher facettierten Kapitelle von Le Havre deutlich vor, die des Museums muten für sein Empfinden allzu ägyptisch an. Das für Le Havre entworfene Kapitell bildete einen groben, jedoch geometrisch präzisen, facettierten Übergang, der aus mehreren größeren, sich überschneidenden Ebenen bestand. Nach einer unabhängig von der Zahl der Flächen in der Schalung allgemein bewährten Methode, enden hier die spitzen aller Dreiecke über einer Kante der facettierten Säule, so daß «die Aufgabe des Architekten nur mehr in der Festlegung der Maße (bestand), wie es in der Vergangenheit immer der Fall war».16 Beim Musée des Travaux Publics erreichte Perret einen bemerkenswerten Grad an Präzision, indem er die Säulen direkt aus der Schalung löste, alle anderen Betonflächen jedoch mit dem Stockhammer behandelte, um die Zuschlagstoffe freizulegen und die Kanten und Fugen zu betonen. Dieser über alle Flächen laufende lineare Akzent verlieh dem Bau einen überraschend atektonischen Zug und erweckte die Vorstellung, die Aggregatflächen könnten das Material für Einzeltafeln sein. Gleichzeitig unterbrachen große, durchgehende Spiegelglasflächen mit Stahlrahmen, die hinter dem äußeren Säulengang liefen, den durch das tragende unterirdische Betongewölbe hervorgerufenen Eindruck von räumlicher Kontinuität. Diese räumliche Elision verlieh dem Museum das Format eines «Hauses im Haus», was sozusagen das Leitmotiv des ganzen Baus war (Abb. 5.54). Gleichzeitig überwand Perret die Notwendigkeit, überflüssige gekoppelte Säulen anzubringen, wie man sie innen und außen am Théâtre des Arts décoratifs von 1925 sehen konnte. In dieser Beziehung bildet das Muse- Auguste Perret um den Höhepunkt einer dialektischen Entwicklung, die von der These der Kirche in Le Raincy über die Antithese des Théâtre des Arts Décoratifs zur Synthese des Musée des Travaux Publics übergeht. Sogar die claustra bringen eine Lösung auf einer neuen Ebene, da überall das gleiche dreieckige Muster erscheint. Wie schon erwähnt, wurde die eigentlich erforderliche Anbringung von Doppelsäulen - die eine innen, die andere außen - durch den Kunstgriff des «Hauses im Haus» auf geniale Weise vermieden. Bei diesem Beispiel offenbart sich die zweite Artikulationsebene im zurückgesetzten Baukörper, vor allem im Rhythmus der Doppelpilaster hinter dem Säulengang. In den Hohlräumen zwischen diesen Pilastern befinden sich die Heizungsrohre, eine Lösung, die Louis Kahn spätere Integration von technischen Einrichtungen in die Konstruktion vorwegnimmt. Die tektonische Einheit des inneren Volumens wird durch die gestockten Unterzüge gewährleistet, die mit den sie tragenden, freistehenden Stützen monolithisch verbunden sind. Die Umfassungsbalken werden einzeln von querstehenden Wechselbalken getragen, die ihre Last auf in die Wand integrierte Pilaster verteilen. Durch die runde Laterne in der Mitte des über dem halbkreisförmigen Auditorium gespannten Daches fällt das Tageslicht in den Raum, während die zwischen den beiden Kuppeln angebrachten Beleuchtungskörper künstliches Licht spenden. Wie bei Notre-Dame du Raincy schützt jedoch eine dritte Haut aus leichtem Material die Oberfläche der oberen Kuppel. Während sich die untere Kuppel über dem Auditorium aus abgestuften Ringen von in Beton eingefaßten Glasziegeln - was er béton translucide nannte - zusammensetzt, besteht die obere Kuppel ganz aus Stahlbeton. Die kassettenartige Decke des Museums ist wie bei der Ecole Normale de Musique mit schallschluckenden Sperrholzplatten getäfel - ein typisches Merkmal in Perrets reifem Schaffen. Für ihn hatte die Akustik eines Raumes einen ontologischen Wert, der über die Frage der adäquaten Schalldämpfung oder Resonanz hinausging. Wie nach ihm Le Corbusier, scheint auch er den Klang als eine weitere Manifestation des räumlichen Charakters eines Gebäudes betrachtet zu haben. Für ihn wie für den dänischen Kritiker Steen Eiler Rasmussen sollte Architektur akustisch erlebt werden.17 Gleichzeitig entsprachen - wie beim Foyer des Théâtre des Champs-Elysées - die Behandlung der Decke und das Kasettenmuster dem orthogonalen Netzwerk des Skeletts. Bei diesem Bau war Perret allerdings übermäßig stolz darauf, daß kein einziger Quadratzentimeter Putz im Inneren verwendet wurde. An jedem Element war zu erkennen, aus welchem Material es bestand und wie es fabriziert 21 wurde. Schließlich war es ihm auch gelungen, in sein Werk das einzuführen, was er immer für den eigentlichen Beweis des Standes einer Zivilisation gehalten hatte - nämlich die räumliche und tektonische Qualität der im Raum aufsteigenden Urtreppe, wie es an der Wendeltreppe des Musée des Travaux Publics dokumentiert ist. Perrets theoretisches Hauptwerk, Contribution à une théorie de l’architecture, erschien 1952, zwei Jahre vor seinem Tod. Diese Theorie, die sich wie ein aus Steinchen zusammengesetztes Mosaik darstellt, ist in einem noch knapperen Stil verfaßt als Mies van der Rohes theoretische Schriften; sie wird in Form von Aphorismen dargelegt, die nach einem klassischen Schema auf der Buchseite angeordnet und in Großbuchstaben geschrieben sind, als sollte jeder Satz in Stein gemeißelt werden. Diese Aphorismen stehen jedoch in logischer Reihenfolge wie die Glieder einer Argumentation, obwohl jeder einzelne eine selbständige Aussage ist. Ihrer gibt es eigentlich sechzehn, und einige sind von kurzen Zitaten anderer Autoren begleitet. Perret beginnt so: «Die Technik, stetige Huldigung an die Natur, wesentlicher Nährboden der Phantasie, echte lnspirationsquelle, Glaubensbekenntnis jeder Wirkung. Muttersprache jedes schöpferischen Geistes, die Technik, poetisch ausgedrückt, führt zur Architektur.»18 Darauf folgt eine Behauptung, die sich fast wie eine unmittelbare Paraphrase des Aphorismus über die Kontruktion ausnimmt, mit welchem Viollet-le-Duc das Dictionnaire raisonné de l’architecture française beginnt. Perret schreibt: «Die Architektur ist die Kunst, den Raum zu organisieren. Durch die Konstruktion drückt er sich aus.»19 Dann unterscheidet er weiter zwischen beständiger und vergänglicher Form: «Ob beweglich oder unbeweglich, gehört all das, was Raum beansprucht, zum Bereich der Architektur. Die Architektur entsteht aus dem Raum, begrenzt ihn, schließt oder umschließt ihn. Sie hat den Vorzug, magische Plätze, Geistesgebilde zu schaffen. Von allen künstlerischen Ausdrucksmitteln ist die Architektur am meisten von materiellen Bedingungen abhängig. Die Dauerbedingungen werden von der Natur, die vorübergehenden vom Menschen auferlegt. Das Klima mit seinen Temperaturschwankungen, die Materialien und ihre Eigenschaften, die Stabilität und die Gesetze der Statik, die optischen Verformungen, die ewige, universelle Richtung der Linien und Formen erlegen Bedingungen auf, die beständig sind. Der Architekt ist derjenige, der durch die Verbindung von wissenschaftlichem Denken und Intuition Schiffe, Portiken, souveräne Behausungen konzipiert, die die verschiedenen, aus den funktionellen Bedürfnissen erwachsenden Organismen zu vereinen und aufzunehmen vermögen.»20 22 Diese Stelle ist eine implizite Kritik unseres irregeleiteten Strebens nach der Verwirklichung einer perfekten Übereinstimmung von Form und Funktion, die nur in den extremsten Überlebensfällen relevant sein kann. Darüber hinaus deutet sie darauf hin, daß unsere moderne Komfonrt-Besessenheit eine Art von Bequemlichkeit ist, die in den letzten fünfzig Jahren zur Entwicklung einer immer stärker kommerzialisierten Architektur beitrug. Statt dessen zieht Perret den Raum des «menschlichen Auftretens» vor, wie er zum ersten Mal in der griechischen Polis wahrnehmbar wurde, das aus dem Peristyl buchstäblich auftauchende menschliche Subjekt. Hier stellt Perret die Beständigkeit des Baudenkmals, sogar als Ruine, der Vergänglichkeit des greifbaren Alltagsobjektes entgegen. Diese Einstellung ist auch nah an Le Corbusiers Bemerkung, je enger unsere Beziehung zu einem Objekt sei, umso mehr spiegele es unsere anthropomorphe Figur wider, und umgekehrt: je schwacher unsere Beziehung, umso mehr tendiere das Objekt zur Abstraktion. Anschließend berührt Perret die Frage des poetischen Primats der Konstruktion: «Die Konstruktion ist die Muttersprache des Architekten. Der Architekt ist ein Dichter, der denkt und spricht in Form von Konstruktionen. Die großen Bauten unserer Zeit erfordern einen Rahmen, aus Stahl oder Stahlbeton. Für den Bau ist der Rahmen das gleiche wie für das Tier das Skelett. Ebenso wie das Skelett des Tieres rhythmisch, ausgeglichen und symmetrisch ist und die unterschiedlichsten, an verschiedenster Stelle befindlichen Organe einschließt und stützt, so muß auch der Tragrahmen eines Baus ausgewogen, rhythmisch, ausgeglichen und ganz symmetrisch sein. Auch er muß in der Lage sein, die unterschiedlichsten und an verschiedenster Stelle gelegenen Organe und Einrichtungen zu enthalten, die Funktion und Vereinbarungen erfordern.»21 Begleitet ist dieser Aphorismus von einem Zitat aus den Schriften des Bibliothekars der Ecole des Beaux-Arts, Charles Blanc, des Verfassers der 1867 veröffentlichten bedeutenden Abhandlung Grammaire des arts du dessin: «Die gründliche Studie alter Baudenkmäler zeigt auf einleuchtende Weise, daß Architektur auf höchster Ebene weniger dekorierte Konstruktion als konstruierte Dekoration ist.»22 Daraus läßt sich vieles ableiten, was einer Erläuterung bedarf. Erstens lehnte Perret sein Leben lang die dekorative Kunst kategorisch ab, obwohl er 1925 an der Exposition des Arts décoratifs teilnahm. Diese Ausstellung betrachtete er als einen Rückschritt im Vergleich zum Niveau der Pariser Weltausstellung 1900. In einem damaligen Interview mit Marie Dormoy erklärte er: «Die dekorative Kunst sollte verbo- ten sein. Ich möchte gern wissen, wer diese Wörter zusammengepappt hat: Kunst und dekorativ. Es ist ungeheuerlich. Da, wo die wahre Kunst ist, braucht man keine Dekoration.»23 Der zweite Punkt betrfft Perrets Haltung gegen die Simulation von tektonischer Form und Konstruktion. In diesem Zusammenhang gibt es in Denis Honeggers Buch Auguste Perret: Doctrine de l’architecture eine interessante Anmerkung, die diese Frage berührt. Perret habe ihm einmal gesagt: «Wir haben die Sprache des Steins verlernt. Alles, was wir heute aus diesem Material machen, ist nur Lüge und Schwindel. Wir wissen nicht mehr, wie man ein Gewölbe baut, und wir verankern unsere Steine mit Eisenkrampen. Die sichtbaren Stürze werden mit Eisen- oder Stahlbetonträgern gestützt. Ich wette, daß kein heutiger Architekt, wer es auch sein mag, in der Lage ist, das Hauptschiff der Kathedrale von Bourges mit der gleichen Sorgfalt und dem gleichen Gefühl für das Material wiederaufzubauen. Heute begnügen wir uns damit, Stahlbeton zu verwenden, ihn zu verputzen und die Fugen zu streichen.»24 Dieser kitschigen Simulation setzt Perret, wie Semper, den Primat des Rahmens entgegen. Semper anthropologisch begründete Rechtfertigung des Rahmens erweitert er nun zu einer eigenständigen Philosophie der Konstruktion. Mit ethischen Untertönen, die paradoxerweise an die Schriften Adolf Loos` erinnern, bemerkt er in seiner Contribution à une théorie de l’architecture: «Wer irgendeinen Teil des Tragrahmens versteckt, nimmt nicht nur der Architektur ihre einzige Rechtfertigung, sondern beraubt sie ihres schönsten Schmucks. Wer eine Stütze versteckt, macht einen groben Fehler, wer eine falsche hinstellt, begeht ein Verbrechen.»25 In seinen knappen Aphorismen folgt Perret sowohl Paul Valéry als auch Henri Bergson, wenn er die fundamentale Bedeutung der Beständigkeit des Tragrahmens, d. h. seine Fähigkeit, die Zeit zu überdauern, hervorhebt.26 In diesem Zusammenhang schreibt er: «Es ist der Rahmen, der dem Bau die Elemente und Formen verleiht, die die permanenten Verhältnisse erfordern, und der, der Natur unterworfen, der Vergangenheit verpflichtet, die Dauerhaftigkeit (la durée) des Werkes begründet. Nachdem er den transitorischen wie den permanenten Erfordernissen Genüge getan hat, bekommt das Bauwerk, nun Mensch und Natur ausgesetzt, einen bestimmten Charakter, erhält einen Stil, wird harmonisch. Charakter, Stil, Harmonie, dies sind die Meilensteine, die auf dem Weg der Wahrheit zur Schönheit führen.»27 In der Einführung zu seinem Theaterstück Histoire d’Amphion ging Valéry so weit, daß er das Gedächtnis Auguste Perret in der literarischen Kultur mit der Grundkonstruktion in der Architektur verglich: «Schon bei dem geringsten Vergleich muß man an das Dauerhafte denken, dies ist das Gedächtnis, d.h. die Form, genauso wie der Erbauer von Türmen und Glockenstühlen an die Konstruktion denken muß.»28 Auf den wesentlichen Einfluß Valérys auf die Entwicklung von Perrets Denken kann nicht genug hingewiesen werden. Valéry scheint Perret zum ersten Mal um 1909, also drei Jahre vor der Entstehung des Théâtre des Champs-Elysées, begegnet zu sein. Er war ein Theaterliebhaber und stand neben Perret in enger Verbindung zum ganzen Kreis, der an der Entstehung des Theaters beteiligt gewesen war, einschließlich Maurice Denis, von welchem die Innendekoration stammte, und Gabriel Thomas, dem Bauverwalter. Valérys Einstellung zur Architektur, wie in Eupalinos ou l’architecte (1922) dargelegt, ist polemisch tektonisch bis hin zum Rückständigen, da für ihn Architektur nur aus Naturstein bestehen konnte. In diesem Zusammenhang unterscheidet er zwischen 1. der einfachen, aus zugerichteten Steinen bestehenden Tragkonstruktion, 2. dem - meist mit Holz gerahmten - Netzverband, 3. der verstärkten Konstruktion aus Stahlbeton. Diese Unterscheidung kann als Antwort auf Perrets architektonische Bemühungen und zugleich als deren Kritik hingenommen werden, denn klassische Architektur ist zugleich eine tektonische Konfiguration und eine parataktische Gliederung, Stahlbeton dagegen eine monolithische Konfiguration und eine organische Gliederung. Während sich Perret alle Mühe gab, das tektonische Potential des Stahlbetonrahmens zu verwirklichen, entfernte sich sein Werk sui generis von den tieferen Wurzeln der Tektonik, wie sie Valéry aus der griechischen Kultur begriff.29 Valéry verbreitete sich über die Reinheit dieser etymologischen Herkunft auf typisch mediterrane Weise, indem er zwischen Eupalinos, der, der Tradition verpflichtet, in Stein baut und eine hierarchische menschliche Welt errichten sollte, und Tridon unterscheidet, der Schiffe aus Holz baut und gegen das Unbekannte, aber auch mit ihm arbeitet, um das Meer zu erobern. Hier erscheint der Homo Faber unter zwei Aspekten - der eine der Kultur, der andere der Natur zugewandt: die erste Figur ist die eines Welterbauers, die zweite dagegen die eines Handelnden im Sinne des Instrumentalismus.30 Perret scheint die Begriffe Charakter und Stil oft wie Synonyme gebraucht zu haben; doch ist es klar, daß er den Stil mit einer inneren Ordnung von fundamentaler Bedeutung assozierte, während er unter Charakter lediglich die äußere Manifestation eines bestimmten Augenblicks verstand. So sagte er zu Marcel Mayer: 23 «Eine Lokomotive hat nur Charakter; der Parthenon dagegen hat Charakter und Stil zugleich. In einigen Jahren wird die schönste Lokomotive von heute nichts als Schrott sein, aber der Parthenon wird immer singen.»31 «Stil», pflegte Perret in Anlehnung an Viollet-le-Duc zu sagen, «ist ein Wort, für das es keine Mehrzahl gibt.»32 Mit einem Aphorismus, der beinahe wie eine direkte Paraphrase von Mies van der Rohes Augustinus-Zitat «Schönheit ist der Widerschein der Wahrheit» anmutet, schließt Perret seine Abhandlung Contribution à une théorie de l’architecture und fügt, im Einklang mit der zur gleichen Zeit in Le Corbuiers Modulor vertretenen These hinzu, die Bereicherung eines Bauwerks durch die Proportion sei die Spiegelung des Menschen selbst.33 Mit dieser letzten Bemerkung beendet er auch sein Testament. Das gräko-gotische Ideal prägte das Werk Perrets auf allen Ebenen; während sein Rückgriff auf die neoplatonische Form und seine eigene Vision vom Menschenschicksal eindeutig griechisch waren, hatte seine Einstellung zur Produktion und sein Gefühl für Konstruktion ihre Wurzeln in der mittelalterlichen Kultur. Unter diesem doppelten Einfluß hatte er wenig Achtung vor der Renaissance: «Die Renaissance war für mein Gefühl eine nach rückwärts gerichtete Bewegung; es war keine Wiedergeburt, sondern reine Dekadenz, und man darf sagen, daß, obwohl einige geniale Männer nach Ende des Mittelalters Baudenkmäler errichtet haben, die Meisterwerke waren, wie die Val-de-Grâce-Kirche, der Invalidendom und das Versailler Schloß, diese Gebäude nichts als herrliche Bühnenbilder sind... Versailles ist schlecht gebaut, und wenn die Zeit ihre Wirkung auf das Schloß ausgeübt hat, wird keine Ruine, sondern ein Trümmergestein entstehen. Dies ist keine Architektur; Architektur ist das, was schöne Ruinen erzeugt.»34 Perret, der die Produktionsmittel vollkommen kontrollierte, hatte den einmaligen Vorzug, seine ganze Laufbahn hindurch behaupten zu dürfen, er sei viel mehr «Konstrukteur» als Architekt. Diese von tektonischem Denken zeugende Haltung wurde dadurch begünstigt, daß A. & G. Perret Constructeurs, die Firmenbezeichnung seines Architekturbüros bis 1945, mit dem Bauunternehmen Perret Frères zusammenhing, das stets mit der Durchführung der Arbeiten beauftragt wurde. Es war sicherlich diese symbiotische Verbindung, die es ermöglichte, eine solche Präzision in der Ausführung zu erreichen, einschließlich so schwieriger Ausgleicharbeiten wie der Korrektur der «optischen» Durchbiegung der durchlaufenden Balken, denn... waren in der griechischen Baukunst solche Verfeinerungen... das mühsame Ergebnis bildhauerischen Geschicks, wurden sie in Perrets Architektur allein durch die na- 24 türliche Elastizität des Holzes möglich. Die Schalung jedes einzelnen Balkens wurde vom Arbeiter flach und passend entworfen, und erst als man den Balken einsetzte, wurden diese Ausgleicharbeiten mit Hilfe von Unterlegeklötzen (oder scamilli impares, wie Vitruv sie bezeichnet hätte) vorgenommen, die unten verkeilt waren, um die erforderliche Wölbung nach oben zu erzielen.»35 Diese Fähigkeit, klassische Verfeinerungen mit modernen Konstruktionsmitteln zu erzielen, trug sicherlich dazu bei, Perrets Ruf als evolutionärer Realist zu begründen. Doch sollte ihn die tektonische Dimension in seinem Werk dazu führen, die Redaktion von L’Architecture Vivante zu verlassen, einer Zeitschrift, die er gegründet hatte, um eine lebensfähige Architektur zu fördern. Perrets Ausscheiden war die Folge einer Konfrontation mit dem Herausgeber Jean Badovici, die sich an dessen Entschluß entzündet hatte, Mondrians Polemik L’architecture future néo-plasticienne in der Herbstausgabe von 1925 zu veröffentlichen. Perret hatte L’Architecture Vivante als Anti-Beaux-Arts-Publikation gegründet, aber seine ablehnende Haltung gegenüber der Akademie bedeutete nicht, daß er gewillt war, die sich entwickelnde Tradition der tektonischen Kultur aufzugeben. Seine anschließende Distanzierung von der modernistischen Avantgarde und ihren verschiedenen Richtungen führte nicht nur zu einer Entfremdung von der nächsten Generation, sondern auch dazu, daß sein Werk in den Berichten über die Architekur des zwanzigsten Jahrhunderts nicht gebührend behandelt wurde. Man kann sagen, daß folgende Merkmale die besondere tektonische Linie, die Perret in seinem Werk verfolgte, stets kennzeichnen: 1. der Ausdruck des Skeletts als unerläßliches Ordnungsprinzip, 2. das Hervorheben des Gelenks als techno-poetisches Drehmoment, 3. die Neudeutung traditioneller Züge zur Wahrung einer bestimmten kulturellen Kontinuität, 4. die sich daraus ergebende Hervorhebung bestimmter Schlüsselelemente wie Gesims, Fenstertür und Wendeltreppe als Verkörperung der Zivilisation, und 5. das Festhalten am Rationalen als übertragbarer Methode zur Fortführung einer normativen Kultur. Dieser letzte Punkt hängt sicherlich mit Perrets Würdigung des Banalen zusammen, die sich in seinem Plan für den Wiederaufbau von Le Havre manifestiert. Im Vortrag, den er 1933 vor dem Institut d’Art et d’Architecture hielt, erklärte er: «Alt ist ein Land nur durch seine Monumente, denn die Natur ist ewig jung. Wer es vermag, ohne die modernen Bedingungen eines Programms oder den Gebrauch moderner Materialien zu verraten, ein Werk zu schaffen, das so aussieht, als sei es immer da gestanden, das - mit einem Wort - banal ist, der kann sich befriedigt ausruhen. Staunen und Aufregung sind Schocks, die nicht anhalten, sie sind nur bedingte und anekdotische Empfindungen. Der echte Zweck der Kunst besteht darin, uns dialektisch von Freude zu Freude über die einfache Bewunderung hinaus zur Wonne in ihrer reinsten Form zu führen.»36 Perrets heutige Bedeutung liegt in der Art, in der sein Werk eine Entwicklungslinie aufrechterhielt, die, wenn auch von der Ausdruckskraft der Avantgarde entfernt, doch die zweifache Ratlosigkeit der zweiten Hälfte des zwanzigsten Jahrhunderts - den nachahmenden Historismus einerseits und den reduzierenden Funktionalismus andererseits - zu vermeiden verstand. Sein Vermächtnis überwindet diesen doppelten Zwang und weist auf eine Zukunft hin, in der sich tektonische und stereotomische Elemente dialektisch verbinden können. Die Möglichkeit, Perrets Methode auf andere strukturelle Materialien zu übertragen, ist vielleicht am deutlichsten an seinen temporären Bauten, insbesondere am Palais de Bois und am Théâtre des Arts décoratifs erkennbar. Diese Werke deuten auf eine komplexere und freiere Artikulation als der «Staatsstil» seiner späteren Karriere. So spiegeln sich in der zwiespältigen Natur seines Einflusses Grenze und Verheißung seines Vermächtnisses. Einerseits gibt es seine ziemlich akademischen Nachfolger, zu denen auch Pierre Lambert und Jacques Poirier gehören, seine unmittelbaren Mitarbeiter beim Wiederaufbau von Le Havre, und sogar Denis Honegger, dessen 1939 gebaute Freiburger Universität eine exemplarische Übung in Perretscher Architektur war, die schon ins Dekorative abglitt. Andererseits gab es auch seine eigenen modernistischen Schüler, wie Erno Goldfinger, Paul Newton und Oscar Nitschke, sowie entferntere Nachfolger, wie der Amerikaner (tschechischer Herkunft) Antonin Raymond, dessen Golfclub von 193037 in Tokio eine Anpassung des konstruktiven Klassizismus Perrets an japanische Verhältnisse war, und sogar Karl Moser, dessen 1931 vollendeter Basler Bahnhof als eine ziemlich theatralische Übertragung von Perrets BetonSyntax betrachtet werden kann. Das allerletzte Werk, das die Methode Perret, im Gegensatz zu dessen Stil, internalisierte, mag vielleicht Raymond und Ladislav Rados Reader`s Digest Building sein, das 1951 in Tokyo errichtet wurde. Alles bei diesem reduzierenden, jedoch sublimen Bau, von der Artikulation der Konstruktion bis hin zur Präzision des Gußbetons, erinnert an die tektonische Strenge Perrets in seiner besten Zeit, ohne jedoch zu versuchen, die typische modenature seines Stils nachzuahmen. Auguste Perret aus Grundlagen der Architektur, Studien zur Kultur des Tektonischen, Kenneth Frampton; Oktagon Verlag, München-Stuttgart, 1993 1 Leonardo Benevolo, Geschichte der Architektur des 19. und 20. Jahrhunderts, S. 384-88. Deutsche Ausgabe von L. Benevolo, Storia della archittura moderna, 1960. 2 Der sonst äußerst logisch aufgebaute Text der Studie Collins' ist in diesem Punkt insofern widersprüchlich, als Collins auf Claude-Marie Perrets Abneigung gegen Beton hinweist und behauptet, bis zu dessen Tod im Jahre 1905 hätten keine Werke in diesem Material in seiner Firma ausgeführt werden können; dabei wußte Collins nur allzu gut, daß das Haus in der Rue Franklin in Beton gebaut wurde. S. Peter Collins, Concrete, The Vision of a New Architecture, London 1959, 174-175. 3 Zu Julien Guadet vgl. Theory and Design in First Machine Age, von Reyner Banham, 1960. 4 Vgl. Banham, a.a.O., S.30. (...) 5 Auguste Perret, Contribution à une théorie de l’architecture, unpaginiert, Cercles d’études architecturales, André Wahl, Paris 1952 (Erstveröffentlichung in Das Werk, Feb. 1947, S. 34-35). 6 Peter Collins, Concrete, London 1959, S. 186. 7 Ebd., S. 242. 8 Vittorio Gregotti, »Auguste Perret, 1874-1974, Classicism and Rationalism in Perret« in Domus, Nr. 534, Mai 1974, S. 19. 9 Collins, a.a.O., S. 254. 10 Collins, a.a.O., S. 217. 11 Peter Collins, »Auguste Perret«, MacMillan Encyclopaedia of Architects, New York 1982, S. 394. 12 Henri Bresler, »Fenêtres sur cour«, Rassegna 28, Mailand 1979. 13 Vgl. Henri Bresler, »Fenêtres sur cour«, Rassegna 28, Mailand 1979. (...) 14 B. Reichlin, »The Pros and Contras of the Horizontal Window, The Perret - Le Corbusier Controversy«, Daidalos 13, Sept. 1984, S. 71-82. 15 P. Collins, a.a.O., S. 206-207. 16 Ebd., S. 208. 17 Vgl. Steen Eiler Rasmussens Experiencing Architecture, Cambridge, Massachusetts, 1964, Kap. X, »Hearing Architecture«. 18 Perret, a.a.O. 19 Perret, a.a.O. 20 Perret, a.a.O. 21 Perret, a.a.O. 22 Perret, a.a.O. 23 Marie Dormoy, »Interview d’Auguste Perret sur l’exposition internationale des arts décoratifs«, L’amour de I’Art, Mai 1925, S.174. 24 Denis Honegger, »Auguste Perret: Doctrine de l’architecture«, Techniques et Architecture, 1-2, Bd. 9, 1949, S.111. 25 Perret, a.a.O . 26 Man denkt in diesem Zusammenhang an den deutschen Begriff Gegenstand, »gegen etwas stehen«. 27 Perret, a.a.O. 28 Paul Valéry, »Histoire d’Amphion«. Eupalinos ou l’architecte erschien 1921.(...) 29 Für viele dieser Gedanken bin ich Giorgios Simeofiridis Aufsatz über Valéry verpflichtet, insbesondere für den Hinweis auf das Werk des griechischen Architekten und Theoretikers Panayiotis Michelis und dessen Unterscheidung zwischen der tektonisch/ parataktischen Ordnung des Klassizismus und der monolithisch/ organischen Ordnung des Betons. Michelis The Aesthetics of Concrete Architecture, Athen, verdient, übersetzt und besser bekannt zu werden. Unter den von Simeofiridis benützten Quellen ist Paul Valéry Méditerranéen von Gabriel Faure, Paris 1954, besonders zu erwähnen. 30 Mit dem Begriff homo faber (der Mensch als Machender) beziehe ich mich auf die tiefen Einsichten in Hannah Arendts Buch The Human Condition, Chicago 1958, S. 158-174. Sie schreibt: »Erlaubt man den Standards des homo faber über die fertige Welt zu herrschen.. dann wird sich schließlich der homo faber alles vorhandenen bedienen, als gehöre es zur Klasse der chremata, der Gebrauchsgegenstände, so daß, um Platos Beispiel zu folgen, der Wind nicht mehr in seiner Eigenschaft als Naturkraft verstanden wird, sondern ausschließlich in Verbindung mit dem Bedürfnis des Menschen nach Wärme oder Erfrischung - was natürlich bedeutet, daß der Wind als objektiv erfahrenes Etwas aus 25 der menschlichen Erfahrung verbannt ist.« An einer weiteren Stelle (S. 173) schreibt sie: »Braucht das animal laborans die Hilfe des homo faber, um seine Arbeit zu erleichtern und seinen Schmerz zu lindern, und brauchen die Sterblichen seine Hilfe um ein Haus auf der Erde zu errichten, so brauchen agierende und sprechende Menschen die Hilfe des homo faber in seiner höchsten Fähigkeit, d. h. die Hilfe des Künstlers, des Dichters und des Geschichtsschreibers, der Erbauer von Monumenten oder der Schriftsteller, weil ohne sie das einzige Produkt ihres Handelns, die Geschichte, die sie entstehen lassen und erzählen, gar nicht überleben würde...« 31 P. Collins, a.a.O. S. 157. 32 Ebd., S. 158. 33 Perret, a.a.O 34 P. Collins, a.a.O. S. 163. 35 Ebd., S. 221. 36 Ebd. S. 223. 37 lnteressant ist, daß Raymonds Hauptassistent beim Bau des Tokioter Golf Clubs der Tscheche Bedrich Feuerstein war, der in Paris für Perret am Théâtre des Arts décoratifs mitgearbeitet hatte. Feuerstein fungierte auch als »job captain« bei dem Raymond`s Rising Sun Petroleum Company Building von 1927. 26 Musée des Travaux Publics, Paris 1936-1948 Conçu dans le cadre de l'Exposition internationale de 1937, le musée des Travaux publics est implanté sur une parcelle triangulaire entre les avenues d'Léna, du Président-Wilson et Albert-de-Mun. Le projet se présente comme un triangle isocèle dont le sommet est formé par une rotonde contenant une salle de conférences de huit cents places. Les salles hypostyles qui constituent les bras du triangle sont destinées à accueillir les maquettes du musée des Travaux publics. Le dossier d’archives est riche en documents graphiques qui permettent d'étudier les variantes des élévations sur les trois voies. Ces dessins - dont plusieurs vraisemblablement de Ia main d'Auguste Perret - témoignent du travail de composition qui surdétermine le dimensionnement des éléments et oriente les solutions techniques. Le dossier contient également de nombreuses études pour Ia rotonde ainsi que les divers types d'escalier, dont le remarquable escalier à double révolution. Perret reprend ici le principe de Ia double ossature développé au Mobilier national. «Les huit colonnes qui rythment Ia façade sur l’avenue d’Léna portent directement la dalle de la toiture et définissent ainsi l’ordre principal. Dans ce premier portique, lisible de l’extérieur, se glisse un second portique, intérieur, qui soutient le plancher intermédiaire. Seule Ia colonnade de l’avenue d’Léna a été réalisée selon le modèle initial (qui était symetrique).» À Ia différence des colonnes mises en oeuvre par Perret à partir du théâtre des Champs-Élysées, celles du musée des Travaux publics ne sont plus de simples cylindres. «Ce sont des colonnes tronconiques, fines à Ia base et s’élargissant progressivement vers leur sommet, où elles s’évasent en chapiteaux.» L’explication que donne Perret de Ia forme des colonnes témoigne du contant désir de justifier les choix esthétiques par des arguments techniques: «Ce qui fait Ia solidité du béton de ciment armé, c’est [...] le monolithisme de l’ossature, monolithisme où toutes les pièces sont encastrées les unes aux autres, et c’est pour exprimer cet encastrement que nous avons été conduits à faire nos points d’appui plus gros en haut qu’en bas, à l’inverse de ce qui se faisait jusqu’à présent pour les colonnes. Nous avons hésité longtemps avant d’oser cette forme et c’est, en Égypte, l’aspect d‘un groupe de palmiers dont les troncs lisses et nus s’élançaient du sol jusqu’à leurs palmes, à plus de vingt mètres de hauteur, en grossissant toujours, qui nous a décidés. [...]Ce n’est pas un chapiteau, c’est un Iien, mais ce Iien termine Ia colonne et fait d‘elle, avec son galbe et sa base, un individu, une personne, qu’on ne peut sans mutilation allonger ou raccourcir.» L’ensemble de l’oeuvre témoigne d‘une parfaite maîtrise du matériau béton. Les colonnes de 8m de hauteur en béton bouchardé ont des arêtes lisses qui expriment Ia texture de Ia matière. De même, les claustras triangulaires, les parpaings de béton rose ou les moulures de Ia corniche sont traités avec un soin extrême. Joseph Abram souligne que «les parpaings, bouchardés avant Ia pose, calepinés, numérotés, ont été mis en oeuvre ici avec les mêmes précautions que Ia pierre de taille». Perret n’écrit-il pas, au sujer du matériau du Mobilier national: «Le béton, c’est de Ia pierre que nous fabriquons, bien plus belle et plus noble que Ia pierre naturelle»? Le musée des Travaux publics constitue l’aboutissement de trente années de recherche, comme le démontre Joseph Abram: «Au musée des Travaux publics (1937), les frères Perret parachèvent leur long travail de formulation. Ils définissent un ordre architectural spécifique au materiau. [...] Avec cette oeuvre, les frères Perret réalisent en vraie grandeur l’idéal du «monument parfait» tel que l’avait défini Viollet-le-Duc dans sa lecture rationaliste du temple grec. La structure coïncide avec l’apparence, qui met Ia construction en représentation.» Mais ce monument témoigne aussi, paradoxalement, de l’épuisement des possibilités d’une recherche sur le béton armé en contradiction avec les techniques modernes de construction. Au moment où l’industrie du bâtiment s’oriente de plus en plus vers les techniques industrielles, Ia réalisation de ce «monument parfait» implique des processus de mise en oeuvre du béton largement fondés sur des méthodes artisanales. Avec le musée des Travaux publics, Perret achève la transmutation définitive du béton armé, faisant disparaître toute trace de sa nature composite (béton et armature) et de ses qualités statiques. aus Les frères Perret, L’oeuvre complète, Institute Français d’Architecture; Édition Norma, Paris, 2000 Auguste Perret 27 28 Auguste Perret Perspective axonométrique. En haut à gauche. Axonométrie éclatée. Perspective intérieur da la salle d’exposition. 29 30 Ambivalentes Le Havre Eine Annäherung an Potenziale und Defizite in Auguste Perrets Wiederaufbau des Stadtzentrums Aita Flury und Katharina Stehrenberger In der Literatur wird der Wiederaufbau von Le Havres Zentrum, das 1944 komplett zerstört worden war, als städtebaulich «dritter Weg» bezeichnet. Auguste Perret (1874-1954), Leiter des Wiederaufbaus, war in seinem Masterplan um eine Vereinigung zweier bis dahin als widersprüchlich betrachteten Konzepte bestrebt: Historische Kontinuität in der Horizontalen sollte mit modernen, funktionalistischen Aspekten wie Licht, Luft und Raum in der Vertikalen kombiniert werden. Deklination eines Regelwerks Die Aufnahme urbanistischer Prinzipien in der Tradition der Ecole des Beaux-Arts sollte die räumlichen Qualitäten der klassischen städtischen Textur mit strassen- und platzbegrenzenden Gebäuden und inneren Hofsituationen garantieren. Die herkömmliche Blockrandidee der in einem orthogonalen Raster angelegten «îlots» wurde aber bereits im Grundriss gesprengt, indem die Blöcke L- oder U-förmige Fussabdrücke aufweisen, die zu einer Durchlässigkeit der Gevierte führen. Die daraus entstehenden inneren Raumfiguren sind bewegter und die Blöcke weisen eine gleichwertige Behandlung von inneren und äusseren Fassaden auf. Was im Grundriss bereits aufscheint, nämlich die Abwendung von der Idee, die Identität der Bauten durch in sich geschlossene innere Höfe zu gewährleisten, wird durch die Behandlung des Schnitts offensichtlich: Die differenzierte Höhenentwicklung der Volumen entbindet diese gänzlich von ihrem Fussabdruck. Kein Schwarzplan, keine Stadtkarte von Le Havre schafft es, ein Gefühl für diese Raumfiguren adäquat wiederzugeben. Dieses unvermittelte Aufeinandertreffen unterschiedlicher Gebäudehöhen und die je nach Perspektive daraus resultierende kompositorische Staffelung, das «sichin-die-Höhe-Auftürmen» ist die grosse Einzigartigkeit des Stadtraums von Le Havre. Diese Raumkonzeption ist am reinsten südlich des Rathausplatzes in den für den Wiederaufbau prototypischen «îlots» der I.S.A.I. (immeubles sans affectation individuelle ou immediate) erfahrbar. Mittels 9-geschossiger Türme, die aus den U-förmigen Blöcken aufsteigen, wird das Rathausgebiet hier aus der zweiten Reihe skandiert. Diese Gebilde konstituieren die Rue Victor Hugo, einen Strassenraum von angenehmer Fussläufigkeit und - seiner vertikalen Bewegtheit zum Trotz - mir grossen Aufenthaltsqualitäten. Hier, wie auch in der nach Süden führenden Rue de Paris, zeigt sich die Deklination des grossen Regelwerks am besten: Räumliche und vorgeblendete Arkaden, über denen ein 2-geschossiger Strassenhorizont eingeführt wird, Variationen von Säulentypen sowie die Rhythmisierung der Fassaden durch plastische Überlagerung stehender Fensterproportionen und liegender Balkongesimse. Letztere setzt Perret als rein gestalterische, die Volumen gliedernde Mittel ein. Aus diesem Grunde fehlt vielen Wohnungen ein direkt zugänglicher, privater Aussenraum, was die Kritik an der Kollektivierung der Wohnung, der Abgeschlossenheit und der Anonymität massgeblich geschürt hat. Das modular geprägte Äussere vermittelt jedoch nicht, dass sich im lnnern unerwartet fliessende Grundrisse von hoher Flexibilität und Offenheit entwickeln. Der Charakter der Wohnungen wird von einer stark an die Konstruktion gebundenen Verteilung der Räume bestimmt. Das Platten-Stützen Tragwerk, das auf einem rigiden, die Stadt durchziehenden Grundraster von 6,24 m basiert, garantiert eine freiere Interpretation der Raumkammern. Die damit mögliche Vereinigung einzelner Zellen entlang der Fassaden und die Verspannung der Grundrisse in Querrichtung verleihen den Wohnungen ungeahnte Grosszügigkeit. Irreführende Kritik und räumliche Probleme Diesen Wohnungsqualitäten und der Harmonie der äusseren kompositorischen Volumenstaffelung zum Trotz scheint das Stadtzentrum von Le Havre rund sechzig Jahre nach seiner Genese an einer diffusen Ablehnung durch die Bevölkerung zu leiden. Die Gründe für die empfundene Unaneigenbarkeit werden meist der Überreglementierung, dem dogmatisch Durchgängigen, der Rigidität der Gebäudestrukturen und der Beschränkung auf den rohen Beton zugeschrieben, der, nebenbei bemerkt, beeindruckend makellos gealtert ist. Aspekte, die auch innerhalb des heutigen allgemeinen Trends zum «auseinanderdividierten» Städtebau als Argumente angeführt werden. Mit Blick auf das Modell Le Havre Iautet die Gegenthese hier, dass dieses nicht primär unter übermässiger, formwirksamer Reglementierung und Typologisierung leidet, sondern die Defizite sich an einigen elementaren, räumlichen Schwachpunkten festmachen lassen. Die Planungsgeschichte zeigt, dass die vom Atelier de Reconstruction zuerst verfolgten Massenpläne für das riesige terrain vague Auguste Perret Panoramaauschnitt der Rekonstruktion. Im Vordergrund links die I.S.A.I.-Blocke, in der Bildmitte der Rathausplatz mit Rathaus, nach oben abgehend die Avenue Foch mit der Porte Océan als Schlussstein. Rechts die ursprüngliche Neustadt, die im Zuge der Rekonstruktion des Zentrums zur «Altstadt» wurde. Foto; Patrick Boulen nicht simpel dem Nachzeichnen des Fussabdrucks der verschwundenen Stadt entsprachen. Wenn auch in den verschiedenen Entwürfen von Anfang an ein orthogonales Raster mit Inseln präsent ist, das durch die Richtungen der Rue de Paris und der Avenue Foch bestimmt ist, unterdrücken die frühen Vorschläge die 3. Richtung des 45° schräg dazu verlaufenden Boulevard Francois 1er. Heftiger Widerstand der Bevölkerung und konservativer Kräfte in der Stadtregierung zwangen aber zur Aufgabe der freieren Dispositionen, zugunsten einer Restituierung aller vormaliger Hauptachsen der Stadt. Das sogenannte Triangle d`Or, das sich zwischen den Eckpunkten Front de Mer Sud, Hôtel de Ville und Porte Océane aufspannt, 31 wurde damit zur prägenden Grundsetzung mit entscheidenden Folgen: Wahrenddem der alte Stadtgrundriss auf die 3. Richtung mit der Verformung der Blockränder reagierte, unterliegen die «îlots» der Rekonstruktion eindeutig dem konstruktiven Primat, den Modulen der schweren Vorfabrikation und damit einhergehender Unflexibilität. Diese fehlenden Auswirkungen der Bedingungen des Ortes auf die Struktur führen die Resträume am Boulevard Francois 1er paradigmatisch vor. Dieser Achse ist zum äusseren Hafen hin das Perrey-Quartier angelagert, eine ursprünglich von Industrie, Handwerk und Fischereibetrieben besetzte Zone, die erst seit den Sechzigerjahren in ein Wohngebiet transformiert wurde. Hier zeigt sich eine vom Perret-Plan unabhängige, hybride Textur aus linearen Riegeln und sich verselbständigten Figur-auf-Grund Objekten. Insbesondere die Residence de France, eine wabenförmige Struktur von Georges Candilis und Jacques Lamy aus den siebzigerjahren, sperrt die Perret-Stadt komplett vom Meer ab und delegiert sie damit in die zweite Reihe. Knapp formuliert verhindert die heutige Anlage des PerreyQuartiers eine durchlässige, sinnstiftende Beziehung zwischen Meer und Stadt. Gleichzeitig ist zu bemer- 32 ken, dass die zwei aus dem Perret-Plan entwickelten, ans Wasser stossenden Knotenpunkte der Front de Mer Sud im Süden und der Porte Océane im Westen auch keine räumlichen Höhepunkte darstellen. Bei Letzterem zeichnet sich ab, dass das Finden einer Endung für eine monumentale, aufs Wasser zulaufende Achse, die eine Schliessung nach Innen und gleichzeitige Öffnung auf die offene See Ieisten soll, keine einfache Aufgabe ist. In Realität handelt es sich heute bei beiden Kopfsituationen um vom Verkehr belastete Plätze ohne Aufenthaltsqualitäten, die wiederum das Ungeeignete der Gebäudetypologien zur Rekonstruktion eines axialsymmetrischen Strassen- und Platzsystems vorführen: Die in der Höhe bewegten Blöcke entfalten ihre volle Wirkung dort, wo sie als periphere Volumenkonstellationen in der Tiefe des Raums wahrgenommen werden. In einer axialsymmetrischen, frontalen Anordnung hingegen wirken sie steif und statisch. Vom Mangel an grosszügigen Grünräumen abgesehen (Ausnahme bildet der Park Square Saint-Roch im Norden) gilt die letzte Kritik den in wenig spannungsvolle Abfolgen eingebundenen, eher sonderlichen Plätzen. Markantestes Problem der beiden Hauptplätze Place de l`Hôtel de Ville und Place Charles de Gaulle bildet ihre Beziehung zu den Hauptachsen Avenue Foch und Rue de Paris. Beim Rathausplatz verursachen die umlaufenden Strassen einen von der Bebauung abgeschnittenen, diffus möblierten Platzraum, der Platz Charles de Gaulle wird durch die mittig durchführende Rue de Paris in zwei Hälften gespalten. Besonders ungünstig wirkt sich zudem die Tatsache aus, dass viele Plätze und wichtige Häuser im Verhältnis zum Strassenniveau abgetieft sind. So liegen z. B. der Rathausplatz, der Park Square Saint-Roch, die Cathedrale de Notre Dame und die von Perret als Schlussstein entworfene Eglise St-Joseph auf dem Niveau der ursprünglichen Stadt; eine Reminiszenz des originalen Vorschlags, der die gesamte Stadt auf eine 3,50 m vom Terrain abgehobene lnfrastruktur-Plattform stellen wollte! Neue Strategien für Le Havre Ab 2012 wird Le Havres Zentrum über eine 13 Kilometer lange Tramlinie mit der Agglomeration verbunden sein. Damit einhergehen sollen verschiedene Massnahmen zur komplementären Einrichtung des öffentlichen Raums. Das Projekt einer interdisziplinären Planergemeinschaft sieht Eingriffe im Bereich des Strandes und des Gebiets um das Rathaus vor. Der Fokus liege auf einer Verbesserung des Modal Splits, der Entflechtung und Klärung von Verkehrsströmen und Parkplätzen sowie der lmplementierung eines neuen Grünraums im Strandgebiet. Der Vorschlag zielt auf eine Belebung des Zentrums mittels klärender Verkehrsmassnahmen und zusätzlicher Begrünung ab und wendet dafür sicherlich bedachte Massnahmen an. Diese sind aber auf einer rein sekundären Ebene angelagert, was bereits die im Wettbewerb definierten Perimeter und Eingriffstiefe illustrieren. Diese Strategie der Zurückhaltung und Ehrfurcht, die offensichtlich vom Gewicht eines derart stark markierenden Städtebaus hervorgerufen wird, wird den ohnehin musealen Charakter des Stadtzentrums kaum wesentlich verschieben können. Sicherlich können valable Antworten aber auch nicht in extravaganten, antithetischen Setzungen gesucht werden, wie sie z.B. Oscar Niemeyers Kulturzentrum Le Volcan aus den siebzigerjahren demonstriert. Auch die zur Zeit forcierte Modernisierung des Hafenviertels als neue Parallelwelt scheint von den eigentlichen Problemen abzulenken. Die neuen Wahrzeichen, wie das gebaute «Bains des Docks» und das geplante Meereskundemuseum, beide aus Jean Nouvels Feder, künden primär von der heute ubiquitären Idee eine Stadt mit baukünstlerischen Highlights «aufzuforsten»; die eigentlichen Bruchstellen und urbanistischen Defizite des Zentrums werden dabei nicht behoben. Zur Stärkung und Aktivierung der einmaligen architektonischen Substanz wäre vielmehr die Um- und Verformung der Perretschen Idealtypen nötig. Ziel müsste die Manipulation des öffentlichen Raums sein, dahingehend wie ihn die Umstände, die Situation erfordern. Diejenigen Stellen, die heute eine empirische Reaktion auf den Ort vermissen lassen, müssten neu und radikal zur Disposition gestellt werden. Vermittelnde Massnahmen, die Herstellung neuer dialogischer Beziehungen zwischen «Baukörper» und «Raumkörper», das Erreichen robuster Aussenräume wären die wirklichen Herausforderungen - Eingriffe auf einer primären Ebene wären dazu notwendig das Perrer-Gerüst müsste dafür repariert, überlagert, verzahnt, justiert, modelliert werden. Aita Flury, 2006-2010 Dozentin für Entwurf und Archittekturtheorie an der HTW in Chur. Selbständige Tätigkeit als Architektin in Zusammenarbeit mit Roger Boltshauser, daneben Publikationen und Ausstellungen zu Architektur. Katharina Stehrenberger, selbständige Tätigkeit als Architektin 2001-2007, Assistentin an der Professur A. Deplazes ETHZ. Seit 2006 Dozentin für Architektur und Konstruktion an der zhaw in Wintenthur. aus werk, bauen + wohnen 3. 2010 Auguste Perret Oben: Ein Block der I.S.A.I.-Prototypen wird über eine Negativecke mit dem Raum des Rathausplatzes verzahnt. Im Hintergrund skandieren die Hochhäuser den Platz aus der zweiten Reihe. Rechts: Einführung eines zweigeschossigen Strassenhorizonts durch Blend-Arkade und Gewinn an Plastizität an der Rue de Pans. Die Säule zeigt einen Kegelstumpf-Querschnitt, dezidierte Kannelüren und eine Abstraktion eines korinthischen Kapitells. 33 34 Rationalistischer Klassizismus in Frankreich Auguste Perret und Fernand Pouillon als Stadtbauer Vittorio Magnago Lampugnani Der Städtebau hat zwei Epochen gekannt und scheint das Bedürfnis zu spüren, eine dritte zu kennen. Die Städte haben ganz klein angefangen und begonnen, sich durch die Erweiterung ihres Zirkulationssystems über dem Boden auszudehnen, in einem Wort sich zu vergrößern: horizontaler und zentrifugaler Städtebau. Die Städte sind riesenhaft geworden; sie ersticken und zermalmen sich; der chirurgische Städtebau, Methode Haussmann, hat sich angeschickt, mitten in ihrem Fleisch zu wühlen, das Herz zu befreien durch die Vervielfältigung der Hauptarterien und die Resektion des Gewühls von entschieden unentwirrbaren Nebengefäßen. Die Städte sind schließlich zu riesenhaft geworden und wir gelangen zur dritten Epoche des Städtebaus, eine Kunst, die alt wie die Vergangenheit ist, jung wie die Zukunft der Welt. Die Stadtbaumeister haben zunächst in die Weite, dann in die Tiefe geblickt: Herr Perret schaut in die Höhe.1 So beginnt ein Artikel in der Tageszeitung L’Intransigeant vom 25. November 1920. Den Lesern teilt er genau das mit, was der Titel verspricht: ‹Ce que j’ai appris à propos des villes de demain› (‹Was ich über die Städte von morgen gelernt habe›).2 Die Quelle der seinerzeit durchaus schockierenden Erkenntnisse ist kein Geringerer als Auguste Perret, der bei dieser Gelegenheit der Zeitung ein längeres Interview gewährt. Gelegenheit und Anlass unterschätzt er dabei in keiner Weise, im Gegenteil.»Mit einer sorgfältigen und kategorischen Handbewegung wischt er die aktuelle Wirklichkeit beiseite und streicht über seinen Zeichentisch«, berichtet ehrfurchtsvoll der glückliche Berichterstatter. »Hier ist, sagt er mir, die Stadt, die ich mir zu konzipieren gefalle.«3 Eine Stadtvision des Eisenbetonbaumeisters: Die Ville Tours Vor dem Journalisten und seiner Leserschaft beschwört Perret eine Stadt der Zukunft, die primär aus 6o-geschossigen Wohn- und Arbeitstürmen besteht. Sie sind etwa 250 Meter hoch, 150 Meter breit und stehen etwa 300 Meter voneinander entfernt. Jeder von ihnen enthält über 2100 Wohnungen und beherbergt etwa 1o.ooo Menschen. Von oben bis unten sind die Türme durch Aufzugsschächte aufgeschlitzt; untereinander sind sie durch Luftbrücken verbunden, die ein hochliegendes horizontales Verkehrsnetz bilden. Dächer und Passarellen der Wohnpaläste sind mit hängenden Gärten begrünt und verziert. Belüftet und beleuchtet werden die opulent geschnitte- nen Wohnungen durch großzügige Fenster, die in die vertikalen Lisenen der Fassaden eingeschnitten sind. Perret schwärmt dabei von der wunderbaren Lebensqualität, die vor allem die Wohnungen in den oberen Stockwerken bieten: Aus unerfindlichen Gründen ist er davon überzeugt, dass die Fliegen, der Staub und das »grässliche Geräusch, das die menschliche Existenz erzeugt, indem sie mit übertriebener und lächerlicher Geschwindigkeit auf dem Boden kriecht«, niemals über das vierzehnte Geschoss hinaussteigen werde. 4 Dadurch wird das Wohnen in den Türmen gesünder und erholsamer als auf dem Land. In der Mitte der Stadt erhebt sich ein Turmbau, in dem acht bis zehn Theater Raum finden. Die Plätze der Stadt sind immens und von öffentlichen Gebäuden gesäumt. Die Straßen sind ebenfalls gigantisch, 250 Meter breit, wobei 30 bis 40 Meter von der Hauptfahrbahn eingenommen sind, während rechts und links davon ein funktional differenziertes System von Parallelstraßen angelegt ist. Auf dem Dach eines zentral angeordneten Viadukts können Flugzeuge landen; das Erdgeschoss ist mit Geschäftsflächen belegt. Auch der Fluss, der die imaginierte Stadt durchfließt, ist durch monumentale Kaianlagen eingefasst. Indessen stellt die größte Innovation die künstliche Plattform dar, auf der die gesamte Zukunftsstadt zehn bis zwanzig Meter über dem Erdboden ruht. Darunter befinden sich die städtischen Infrastrukturen: von den Stationen der HochgeschwindigkeitsUntergrundbahn, die einen Ballungsraum mit einem Radius von etwa einhundert Kilometern erschließt, über weitere Eisenbahnlinien und Verkehrssysteme bis hin zu allen städtischen Versorgungs- und Entsorgungsanlagen, inklusive der Elektroleitungen, der Gasleitungen und der Abwasserkanäle. Selbst der Hafen, sollte sich die Stadt am Meer befinden, wird in dieses abgesenkte Dienstleistungssystem einbezogen, das bei perfekter technischer Ausrüstung den städtischen Raum von all dem entlastet, was nicht zur Schönheit des urbanen Lebens beiträgt. Das Wundermittel, das all dies ermöglicht, ist der Eisenbeton. Aus ihm ist die riesige Plattform gegossen, auf der sich die Stadt erhebt, und aus ihm bestehen die grandiosen Hochhäuser, die ihr Gesicht und ihre Silhouette prägen. Insofern bleibt der Konstrukteur Perret sich selbst auch dann treu, wenn er als visionärer Urbanist auftritt: Die schöne neue Stadt ist nichts anderes als das logische Produkt einer neuen Kons- Auguste Perret, Fernand Pouillon Mietshaus in der Rue Franklin, Paris, 1904-05 truktionsmethode. Vorläufer der Ville Tours Perrets städtebauliche Vision, die er im Interview von 1920 leichthin und nahezu improvisiert zu äußern scheint, war lange vorbereitet. Bereits mit dem Mietshaus in der Rue Franklin 25a in Paris, 1904-1905 zusammen mit seinem Bruder Gustave geplant und gebaut, hatte der Architekt und Ingenieur unter geschickter Ausnutzung der geringen Deckenstärken, die der Stahlbeton ermöglicht, so wie durch geringfügigen Verstoß gegen die Pariser Bauordnung von 1902 ein Gebäude errichtet, dessen zehn Stockwerke empfindlich höher emporragen als die damals üblichen Immeubles de rapport. Mit seinen großzügig geöffneten Wohnungen, seinen zurückgestaffelten obersten Stockwerken und seinen Dachgärten stellt es einen Wohnturm avant la lettre dar. Auf diesen Aspekt verwies auch Gustave Perret anlässlich eines Interviews mit einem Journalisten der Zeitung La Patrie.5 Das Gespräch fand im Juni 1905 auf der Terrasse des letzten Geschosses des soeben fertiggestellten Hauses statt, und Gustave Perret verwies explizit darauf, dass das 33 Meter hohe Betonhaus nur den ersten Schritt auf dem Weg zu einer ungleich kühneren und umfassenderen Hochhausarchitektur 35 darstellte. Diese Vision entwickelte Auguste Perret in den folgenden Jahren weiter. In einem Manuskript von 19146 skizzierte er bereits eine visionäre Stadt, die auf einer Stahlbetondecke gebaut werden und aus hohen Häusern bestehen sollte. Ihre Ziele sollten Funktionalität, Hygiene und nicht zuletzt eine neue, rationale Schönheit sein. Das Mittel, mit dem er all dies zu erreichen gedachte, war der Béton armé. Ein Jahr später, 1915, vermerkte Le Corbusier in seinem Notizheften die Quintessenz verschiedener Gespräche mit Perret. Aug. Perret sieht Türme: Anstelle von 4000 m2 Häusern mit fünf Stockwerken, setzt 1ooo m2 Häuser mit 20 Stockwerken ein. Und von den 3000 übriggebliebenen m2 macht Parks mit großen Bäumen. Reiht eure Türme in diesem Meer von Grün auf. Ihr werdet einen der eindrucksvollsten Boulevards haben, den ein Hirn jemals erträumen könnte.7 Hier taucht zum ersten Mal die Vorstellung der Wohntürme als einzelnstehende Objekte im Grünen auf, eine Vorstellung, die Perrets Hochhausstadt entschieden von ihren amerikanischen Vorbildern unterscheiden und in Le Corbusiers Ville contemporaine von 1922 zu einer architektonisch ausgearbeiteten Form finden sollte. In weiteren Notizen8 berichtet Le Corbusier über Perrets Ideen von städtischen Straßen: Sie können entweder baulich streng gefasst sein wie die Rue de Rivoli oder von regelmäßig zurückgestuften Baumassen und üppigem Baumbestand gesäumt werden. Hier taucht wieder das Haus an der Rue Franklin als Vorbild auf. Zugleich wird berichtet, Perret würde sich mit dem Gedanken an mobile Straßen tragen, die den Automobil- und Lastwagenverkehr verringern könnten. Im letzten Teil der Trilogie ‹Trois rappels à MM. Les Architectes›, der unter dem Titel ‹Le plan› im Januar 1921 in L’Esprit Nouveau erscheint,9 zeichnet Le Corbusier drei Schemata (Lageplan, Ansicht, Perspektive eines Boulevards) der Perretschen Stadtvision, die er als ‹Ville-Tours› bezeichnet. Der Schüler beschreibt konzis das Konzept des Meisters, kann es sich jedoch nicht versagen, auf dessen Grenzen und Übertreibungen hinzuweisen und für die Stadt auf der Beton-Plattform ein intellektuelles Primat zu beanspruchen, dessen Nachweis er allerdings schuldig bleibt. Im Sommer 1921, also etwa ein halbes Jahr nach dem Artikel im L’Intransigeant, erscheint erneut ein Interview mit Perret, diesmal in der Zeitung Excelsior.10 Aktueller Anlass ist der Wiederaufbau des Nordens Frankreichs nach dem Ersten Weltkrieg, der scharf kritisiert wird, weil er eines Finanzierungsplans und vor allem einer rationalen Stadtplanungshypothese entbehrt. Vor diesem Hintergrund greift Perret erneut das Thema der 36 idealen Stadt der Zukunft auf. Über das hinaus, was er bereits L’Intransigeant verraten hatte und lediglich wiederholt, lässt er sich über die Gesamtanlage der Stadt aus: Im Zentrum sollen die Büros in Hochhäusern untergebracht werden, an der Peripherie sollen Gartenstädte entstehen, die mittels eines leistungsstarken Verkehrssystems mit der Geschäftsstadt verbunden sind. Die Wohnhochhäuser entwickeln sich zu Terrassenhochhäusern weiter, die Kreuzungen der riesigen Boulevards werden mehrgeschossig ausgebildet. In den folgenden Jahren wird Perret von seiner Ville Tours einige Skizzen zu Papier bringen und etwas später weitere von seinem Mitarbeiter Charles Imbert anfertigen lassen. Deutlicher noch als die theoretischen Konzepte, die ihnen zugrunde liegen, verraten sie die Abhängigkeit von verschiedenen Vorbildern aus der französischen und internationalen zeitgenössischen architektonischen Kultur. Vorbilder der Ville Tours In erster Linie steht Perret in der Tradition der großen französischen Pioniere der Stahlbetonkonstruktion. Von François Coignet, Verfasser des Buches Bétons agglomérés appliqués à l’art de construire (1861)11 und Architekt des ersten Pariser Wohnhauses aus Beton an der Rue de Miromesnil (1867), übernimmt er die Idee der zusammenhängenden Betonplattform, auf der die neue Stadt gebaut und in welcher ihre technische Infrastruktur integriert wird; aber auch die Vision von Turmhäusern mit Dachgärten, die durch den frostfesten Béton aggloméré technisch möglich werden.12 François Hennebique, der zwischen 1892 und 1902 über 7200 Betonbauten errichtet hatte, empfindet er das Projekt eines 300 Meter hohen Turmhauses nach. Für dieses Turmhaus stand auch Charles Rabut Pate: Der Ingenieur, Theoretiker des Stahlbetons und Lehrer von Eugène Freyssinet, träumte in L’Evolution scientifique de l’art de bâtir (1918)13 davon, den Eiffelturm als Armierungsstruktur zu verwenden, um ihn auf eine Höhe von 5oo Metern aufzustocken.14 Für die eigenen Turmhäuser verarbeitet Perret sowohl nordamerikanische Beispiele, darunter Louis Sullivans und Dankmar Adlers Projekt für den Fraternity Temple in Chicago und Henry Cobbs Entwurf für das Hochhaus des Chicago Post Office, als auch die Experimente mit Maisons à gradins von Henri Sauvage und Charles Sarazin (von 1909 an) sowie die visionären Zeichnungen der Citta Nuova von Antonio Sant’Elia (19131914). Am stärksten steht er indessen in der Schuld von Eugène Hénard. Dieser hatte bereits 1887 eine Études sur une application du transport de la fiorce par l’éléctricité15 erarbeitet und in seinen Études sur les transformations de Paris (1903-1909)16 einen Boulevard à Redan mit offenen Höfen, einen Carrefour à voies superposées mit verschiedenen, übereinanderliegenden Fahrbahnen und die Rue à étager multipes mit unterirdischen Verkehrswegen und Versorgungsleitungen vorgeschlagen. Schließlich hatte er (seinerseits in offensichtlicher Anlehnung an Coignet) im Aufsatz ‹Les Villes de l’avenir› (1910)17 eine monolithische städtische Plattform aus Stahlbeton beschworen, die fünf Meter oberhalb des natürlichen Bodens errichtet werden und sämtliche Versorgungsleitungen und Kanalisationen aufnehmen sollte. Hénard postulierte die räumliche Trennung der Verkehrsarten, konzipierte zwei Ringstraßen, eine mit großen, 250 bis 300 Meter hohen Türmen und die andere mit 150 bis 200 Meter hohen Metallstrukturen, die erste, um die Stadt als Ganzes zu fassen, die zweite, um den der Luftfahrt vorbehaltenen Raum zu kennzeichnen; und zu guter Letzt artikulierte er die Vision eines 5oo Meter hohen Turmes mit einem Flutlicht als Orientierungselement und Symbolbau der Zukunftsstadt. Städtebauliche Vorschläge für Paris (1922-1932) Es ist wiederum in einem Interview, dass Perret seine Ideen zu einer abstrakten Idealstadt auf den konkreten Fall von Paris überträgt und damit an die Äußrungen seines Bruders Gustave von 1905 anknüpft. 1922 erscheint auf den Seiten von L’Illustration der Artikel ‹Les cathédrales de la cité moderne›.18 Nach einer kurzen Übersicht zurzeitgenössischen europäischen Hochhausdebatte, bei der er den Ergebnissen des Wettbewerbs für ein Hochhaus am Bahnhof Friedrichstraße in Berlin besondere Aufmerksamkeit schenkt, befragt der Journalist Perret nach seinen urbanistischen Vorstellungen für Paris. Der Meister erklärt erneut die historische Notwendigkeit von Häusern, die den Himmel als Decke haben, und von Straßen, die bislang unvorstellbare Dimensionen aufweisen müssen. Die Stadt selbst definiert er als immensen Square, der mit Türmen bestückt ist.19 Für Paris schlägt Perret eine neue Ringstrasse auf dem Gelände der ehemaligen Befestigungsanlagen sowie einen Boulevard in der Fortsetzung der Avenue de Neuilly über die Porte de Neuilly hinaus bis zur Croix-de-Noailles vor. Die beiden neuen Straßen sollten durch 100 respektive 200 neue Turmhäuser flankiert werden, in denen jeweils etwa 300 Menschen wohnen. Ihre interne Organisation vergleicht Perret mit jener des Phalanstère von Charles Fourier, allerdings tayloristisch und kapitalistisch neu gedeutet: nicht mehr als erbaulichen Ort gemeinschaftlichen Lebens, sondern als modernes Dispositiv für größtmögliche individuelle Freiheit -und für höchsten Komfort. Jedes Haus sollte über ein kooperatives Feinschmeckerrestaurant verfügen, über einen automatischen Tellerabwaschservice, einen Kinder- Auguste Perret, Fernand Pouillon garten und eine Hausschule, über eine modellhafte Erste-Hilfe-Station, Läden für den täglichen Bedarf und nicht zuletzt über eine Garage, in der die Automobile gewartet und gewaschen werden würden. Die luxuriösen 4- bis 5-Zimmer-Wohnungen sollten alle klimatisiert sein, über Rohrpost und Müllschlucker verfügen sowie über eine Staubsauganlage, um die minimalen Mengen Staub, die sich in derlei luftige Höhen verirren würden, ohne Anstrengung und ohne Hilfe von Dienstpersonal zu entsorgen. Die Aufmerksamkeit und Ingeniosität, die Fourier den kollektiv nutzbaren Kommunikationsbereichen seines Phalanstères gewidmet hatte, schenkt Perret mit einem Seitenblick auf nordamerikanische Vorbilder der bequemen Ausstattung der Einzelwohnung mit vornehmlich technischen Servicestrukturen. Eine Zeichnung seines Mitarbeiters Jacques Lambert illustriert die Äußerungen des Meisters. Die Perspektive, auf der Grundlage von Perretschen Skizzen erstellt, wie übrigens auch die Bildunterschrift beteuert, zeigt die Kreuzung der zwei neuen Pariser Straßen, des Ringboulevard und der Voie triomphale in Richtung Forêt de Saint-Germain. Die eklektische Formensprache der Turmhäuser dürfte eher Lamberts als Perrets Vorstellungen einer zeitgenössischen Architektur entsprechen; ansonsten folgt die Darstellung sowohl den Angaben des Interviews für L’Intransigeant20 als auch jenen des neuen Gesprächs. Die Wohnhochhäuser stehen auf einem quaderförmigen neungeschossigen Sockel, sind dort, wo der Sockel aufhört und eine begrünte Aussichtsterrasse bildet, über Passarellen miteinander verbunden, erreichen über verschiedene Abtreppungen eine Höhe von etwa siebzig Geschossen, werden zentral von Aufzügen erschlossen, die hinter vertikalen Öffnungen in der Fassade zu erkennen sind, und weisen zahlreiche Dachgärten auf. Die Boulevards sind immens breit, bestehen aus komplexen Sequenzen von Fahrbahnen und Grünbereichen und bieten in der Mitte Stadtbahnviadukten Raum. Perrets Vorschlag für die Stadterweiterung von Paris wird in Fachkreisen sofort kontrovers diskutiert. Le Corbusier kritisiert auf dem Städtebaukongress in Strasbourg 1923 den Ringboulevard, den er für überdimensioniert und vor allem falsch platziert hält: Die Entlastung, welche die Turmhäuser der Stadt zu bringen vermögen, soll nicht in der Peripherie, sondern im Stadtzentrum ansetzen.21 Diesem Konzept wird er 1925 in seinem Plan Voisin für Paris auch tatsächlich Rechnung tragen. Die Perretschen Vorstellungen einer Stadt als Park, der mit Hochhäusern bestückt ist, sowie von luxuriösen, hoch technisierten und komfortabel bedienten Wohnanlagen im Grünen werden hingegen bereits 1922 assimiliert, 37 und zwar in der Ville contemporaine. Diese wird ihrerseits die spätere architektonische Neugestaltung der Perretschen Wohnhochhäuser, wie sie etwa der Artikel ‹A la recherche du `homme scientifique`› in La Science et Ia Vie von 1925 exemplifiziert,22 entscheidend prägen. 1930 wird Perret eingeladen, am Ideenwettbewerb für die Neugestaltung des Areals um die Porte Maillot teilzunehmen. So kann er sich wieder, und diesmal nicht als eigener Auftraggeber, mit seinem Lieblingsthema der Voie triomphale beschäftigen, die in der Achse von Place de la Concorde und Place de l’Etoile vom Pont de Neuilly zur Forêt de Saint-Germain führt. Die Porte Maillot betrachtet er innerhalb dieser städtischen Sequenz als eine monumentale Episode, die überdies die Kreuzung mit dem von ihm ebenfalls bereits präfigurierten Peripheriegürtel markiert. Zunächst greift der Architecte-constructeur nahezu auf sein gesamtes bereits erprobtes städtebauliches Repertoire zurück, von den mehrgeschossigen Straßenkreuzungen bis zu den im Grünen aneinandergereihten Türmen auf kreuzförmigem, ypsilonförmigem sowie halbkreisförmigem Grundriss. Im definitiven Projekt beschränkt er sich dann auf eine einfache, aber außerordentlich wirksame architektonische Szenographie, die zwei breite, niedrige Baukörper mit hohen massiven Türmen kombiniert und symmetrisch die Avenue de la Grande Armée mit Blick auf den Arc de Triomphe einfasst. Hinzu kommen weitere, freier gestaltete Blöcke, die durch den quadratischen Modul der Stahlbetonspannweiten zusammengehalten werden; eine Maßnahme, die Perret auch in späteren Projekten und Realisationen einsetzen wird. Die eklektische und stellenweise futuristische Vision, welche die Feder von Lambert für L’Illustration verbildlicht hatte mutiert acht Jahre später zu einer strengen klassizistischen Inszenierung. In dieser Zeit mehren sich in Paris die Initiativen zur Neuplanung der Stadterweiterung. Perret hält sich abseits der offiziellen Konkurrenzen, zeichnet jedoch 1932 einen ‹Plan schématique du Plus Grand Paris›, bei dem die Altstadt verkehrstechnisch neu geordnet und im Norden, Süden und Osten durch einen drei bis fünf Kilometer breiten Grünstreifen eingegrenzt ist. Damit wird die Achse, die von den Champs-Elysées nach Westen läuft, die von Perret immer wieder vorgeschlagene Voie triomphale, zum Rückgrat der einzigen möglichen Stadtentwicklung. Deren Fläche soll die Form eines Rechtecks erhalten, dessen Seitenlängen dem Goldenen Schnitt entsprechen. Das historische Zentrum soll durch Abrisse aufgelockert und ausschließlich für den Tourismus und das Studium bestimmt werden; an den Knotenpunkten eines rigoros geometrisch geführten Verkehrs- 38 netzes sollen Satellitengartenstädte entstehen. Die Bandstadt, wie sie vor allem von den sowjetischen Desurbanisten entwickelt worden war, assimiliert das englische Trabantenstadtprinzip und nimmt eine klassische Form an. Im Jahr 1933 sieht es so aus, als ob Perrets Bemühungen, zum architektonischen Interpreten der städtebaulichen Zukunft der Stadt Paris zu werden, von Erfolg gekrönt würden: Anatole de Monzie, Minister für die Éducation Nationale und die Beaux-Arts, beauftragt ihn mit der Ausarbeitung des städtebaulichen Plans der ‹Exposition Internationale des Arts et des Techniques dans la Vie Moderne›, die 1937 in Paris stattfinden soll. Der ausgewählte Standort ist der Bereich des Hügels von Chaillot und des Champ de Mars, den Perret in Anlehnung an die napoleonischen Projekte und an die Planungen Haussmanns neu ordnet. Zentrales Element dieser Neuordnung ist ein architektonischer Komplex, in dem etliche städtische Museen zusammengefasst und Palais de Chaillot genannt werden. Auch hier, wie bereits bei der Porte Maillot, rahmen zwei symmetrische Türme den Blick, diesmal auf den Eiffelturm; der zentrale Portikus ist ein durchsichtiges Szenenbild, das als enigmatischer Abschluss einer großen neuen Achse fungiert; zur Seine hin treppen sich großzügige Aussichtsterrassen in anmutiger Sequenz. Wiederaufbauplan von Le Havre, 1945-55, Generalplan Mit dem Sturz der Regierung von Edouard Daladier wird auch das Perretsche Projekt fallengelassen. Immerhin wird der Meister noch einmal Gelegenheit haben, über die städtebauliche Ordnung des Hügels von Chaillot nachzudenken, als ihm 1936 der Auftrag für den Bau des Musee des Travaux Publiques unmittelbar neben dem neuen Palais de Chaillot von Léon Azéma, Louis-Hippolyte Boileau und Jacques Carlu zugesprochen wird. Debüt beim Wiederaufbau: Der Bahnhofsplatz von Amiens Bereits 1940 führte die Besetzung Frankreichs durch die deutschen Truppen zu schweren Zerstörungen von Dörfern und Städten, vor allem in den nordöstlichen Departements. Noch im gleichen Jahr leitete die Regierung von Vichy Maßnahmen für den Wiederaufbau ein. Etwa gleichzeitig mit dem Commissariat Technique à la Reconstruction Immobilière wurde das Comité Nationale de Ia Reconstruction ins Leben gerufen, dem die Genehmigung sämtlicher Wiederaufbauprojekte oblag. Die 1941 veröffentlichte Charte de l’architecte reconstructeur definierte die entsprechenden kulturellen Leitlinien und betonte die Notwendigkeit, auf regionale Traditionen einzugehen.23 Perret wurde 1942 zum Mitglied des Comité Nationale de la Reconstruction ernannt und erhielt in Auguste Perret, Fernand Pouillon diesem Rahmen auch sogleich den ersten professionellen Auftrag: die städtebauliche und architektonische Neugestaltung der Place Alphonse-Fiquet in Amiens, Bahnhofsplatz, Verkehrsknotenpunkt und Geschäftszentrum zugleich. Er nutzte geschickt die Neigung des Bodens aus, um sein altes Lieblingsthema der erhöhten Stahlbetonplattform zu realisieren: Sie nivelliert die Platzebene und macht sie von den darunter befindlichen Gleisen unabhängig. Der gesamte technische Bereich für den Kopfbahnhof und den Durchgangsbahnhof mit jeweils drei Doppeltrassen sowie den dazugehörigen Erschließungen liegt somit unterirdisch; im stadträumlich wirksamen Bahnhofsgebäude sind lediglich die öffentlichen Einrichtungen um die Schalterhalle untergebracht. Einem ähnlichen Prinzip folgt der Busbahnhof, der sich ebenfalls auf der unteren Ebene befindet. Die vertikal organisierte Trennung der Verkehrsarten und die Verbannung der großen Infrastrukturen in das Untergeschoss erlaubten Perret eine freiere Handhabung des eigentlichen Platzraumes. Er definiert ihn als exaktes Quadrat und fasst ihn durch Baumassen, die jenen des historischen Amiens entsprechen. Die «unité harmonieuse», die er im neuen Platz verwirklicht sehen will, gewährleistet sein modularer Aufbau, der jenem der tragenden Stahlbetonstruktur von 6,24 mal 6,24 Metern entspricht. Diesem Raster folgen sowohl die Platzfläche als auch sämtliche angrenzenden Bauten. In jeweils vier solcher Module können entweder eine 6-Zimmer-Wohnung oder zwei 2-Zimmer-Wohnungen untergebracht werden; ebenso günstige Bürogrundrisse. Beherrschende Elemente des Platzes sind das Bahnhofsgebäude mit der Kolossalordnung seiner monumentalen Fassade sowie der Turm mit Büros und Wohnungen, der mit seiner Höhe von über 100 Metern der privaten Nutzung zum Trotz den symbolischen Charakter eines städtischen Wachtoder Glockenturms erhält. Die restlichen Bauten sind eher zurückhaltend und primär durch die Tragstruktur aus Sichtbeton geprägt, die dort, wo sie zum Gestaltungselement wird, scharriert oder mit dem Meißel gestockt wird. Ihre Neutralität, Schlichtheit und EIeganz bewahrte Perret dadurch, dass er die Anbringung jeder Art von Reklame untersagt, mit Ausname von goldenen Lettern, die an den Brüstungen der Balkons im ersten Obergeschoss befestigt werden durften. Die Place Alphonse-Fiquet wurde nach Plänen die erst nach zahlreichen Varianten zu einer definitiven Form fanden, zwischen 1942 und 1948 realisiert. Sie stellt so etwas wie ein Fragment der idealen Stadt dar, über die Perret seit mehr als zwanzig Jahren nachdachte. Bis heute hat dieses Fragment die spröde Eleganz beibehalten, die bereits die ersten 39 Zeichnungen vermittelten. Der Turm ist neben der gotischen Kathedrale ein architektonisches Wahrzeichen der Stadt. Le Havre: Eine Gruppe kandidiert für den Wiederaufbau Im März 1943 schreibt Jacques Guilbert, ein Schüler von Perret, dem Meister einen Brief, um ihn zu seiner Wahl ins Institut de France zu beglückwünschen. Zugleich schlägt er ihm vor, mit Hilfe seiner Schüler, die seine Lehre »in der Zeit und im Raum« zu multiplizieren wüssten, die »neuen Zeiten« vorzubereiten.24 Damit ist zum ersten Mal die Idee der professionellen Institutionalisierung der Schule von Perret formuliert. Konkreter wird sie vom gleichen Guilbert zusammen mit Pierre-Edouard Lambert etwas über ein Jahr später erläutert: Frankreich zählt heute mehrere völlig zerstörte Städte, die nur durch die Verbindung von Architekten mit gemeinsamen Vorstellungen, die ihre Anstrengungen nach den Vorgaben eines verantwortlichen Meisters und Gesamtplaners ausrichten, erfolgreich rekonstruiert werden können. [ ... ] Wir fordern die Schaffung eines großen Wiederaufbaubüros [ ... ], um ein Werk von so großem Interesse durchzuführen. Der Rekonstruktion unserer Städte könnten wir allein durch dieses Mittel den Geist und den Glauben verleihen, der die Erbauer der Kathedralen beseelte.25 Kurz darauf werden erste Vorschläge für ein Organigramm, Statuten und ein kulturelles Programm zu Papier gebracht, das die Aphorismen wiederauflegt, die Perret in der Zeitschnft Techniques et architecture veröffentlicht hat. Aus alledem geht die Absicht hervor, eine exklusive, straff organisierte und unmissverständlich profilierte Gruppe zu schaffen, die sich durch bedingungsIose Unité de doctrine und absoluten Respekt der Autorität des Meisters hervortun soll. Am 5. September 1944 warfen die Alliierten über der Stadt von Le Havre, einem strategisch zentralen Marinestützpunkt, 11.ooo Tonnen Bomben ab. 5000 Menschen wurden getötet, über 10.000 Häuser zerstört; 8o.ooo Menschen hatten kein Dach mehr über dem Kopf. Der Hafen war verwüstet, von nahezu 300 Kränen war nur ein einziger stehen geblieben, über 17 Kilometer Kaianlagen mit den entsprechenden Infrastrukturen waren unbenutzbar. Das Stadtzentrum, ein Areal von etwa 150 Hektar, war eine Tabula rasa. In wenigen Stunden war aus dem stolzen Eingangstor vom Atlantik nach Frankreich die am stärksten zerstörte Stadt des Landes geworden. Damit war Le Havre aber auch ein geradezu ideales Versuchsobjekt für den Wiederaufbau. Die Gruppe der Perret-Schüler warf ihr Auge auf eine Testsituation, die ihr für ihre städtebaulichen und architektonischen Ambitionen geradezu prädestiniert schien. Ende 1944 nahm sie 40 Le Havre, Place de l’Hôtel de Ville, 1950 Verbindung mit dem Ministère de Ia Reconstruction et de l’Urbanisme auf und schlug dem Minister Raoul Dautry die Einrichtung eines Atelier de Reconstruction Auguste Perret vor, das später in Atelier de Reconstruction de la Ville du Havre umbenannt werden sollte. Beteiligt waren 22 Architekten, alle ehemalige Perret-Schüler, und die Leitung wurde dem Meister höchstpersönlich übertragen. Avancen und Profilierung führten bald zum Erfolg: Im Mai 1945 wurde Auguste Perret zum Architecte en chef von Le Havre ernannt; an der Arbeit für die Ausübung dieser Funktion beteiligte er das gesamte Atelier. Die städtebauliche Planung oblag indessen weiterhin Felix Brunau, der bereits Anfang 1941 von der Regierung von Vichy mit dem Bebauungs- und Wiederaufbauplan von Le Havre beauftragt worden war und im Juli 1945 als Urbaniste en chef bestätigt wurde. Seine Vorstellungen kollidierten jedoch zunehmend mit jenen Perrets. Nach zahlreichen Vermittlungsversuchen sollte der Konflikt dadurch gelöst werden, dass Brunau 1946 durch Henri Barman ersetzt wurde. Le Havre: Die Pläne und der Plan Im Sommer 1945 macht sich das frischgebackene Atelier de Reconstruction an die Arbeit. In Anlehnung an die Methodik der École Nationale Supérieure des Beaux-Arts wird eine Art interner Wettbewerb veranstaltet, bei dem jeder Einzelne oder eine kleine Gruppe einen eigenen Vorschlag für den städtischen Wiederaufbau entwickelt. Die Ergebnisse offenbaren nicht nur das bemerkenswerte entwerferische Potential des Ateliers, sondern auch den überraschenden Spielraum, den die selbstauferlegte Doktrin zulässt. Sie reichen von der Neudeutung der historischen morphologischen Strukturen der Stadt (Projekt von Guilbert) über Variationen der Perretschen städtebaulichen Themen (Projekt von André Le Donné und Guy Lagneau, Projekt von José Imbert, Projekt von Lambert) bis zu Experimenten mit immeubles à redent in einem urbanen Park im urbanistischen Fahrwasser von Le Corbusier (Projekt von André Hermant). Offensichtlich hat die zunehmend scharfe Polemik zwischen Perret und Le Corbusier nicht dazu geführt, dass die Vorschläge des Letzteren vom Ersteren a priori abgelehnt oder ignoriert würden. Diese Entwurfsalternativen, die man im Atelier intensiv diskutiert und kritisiert, werden anschließend von einer Auguste Perret, Fernand Pouillon kleinen Gruppe, der Le Donné, Hermant, Imbert und Lagneau angehören, einer Synthese zugeführt. Ihre wichtigsten Leitlinien sind: regelmäßiges Straßennetz mit dazwischen liegenden großen Baublöcken; monumentale Hervorhebung der Place de l’Hôtel de Ville; nicht minder monumentale Öffnung der Stadt im Westen durch die Avenue Foch und die Porte Océane; Schaffung einer Versorgungsachse als Verlängerung des Bassin du Commerce; Beibehaltung der Rue de Paris als kommerzielles Rückgrat der Innenstadt; Ersatz des Boulevard François 1er durch eine neue, eleganter geführte Straße; Schaffung einer neuen Wasserfront im Süden. Diese Leitlinien werden zu einem Plan verarbeitet, der dem alten Le Havre ein neues, punktuell verbessertes überlagert. Das Bassin du Commerce wird zum Generator eines quadratischen Blocksystems mit einer Seitenlänge von einhundert Metern, das den größten Teil des zentralen Stadtareals bestimmt. Daneben organisiert ein zweites geometrisches Netz, das sich am Bassin du Roy orientiert und um 45 Grad vom ersteren abweicht, das Stadtviertel Notre-Dame im Osten, wobei die île Saint-François ausgespart bleibt. Die Verbindung zwischen den beiden Geometrien bleibt vorerst ungelöst und schafft etliche ungünstige Resträume um die Kirche von Notre-Dame. Die Rue de Paris ist zurückgenommen und kaum von einer normalen Straße zu unterscheiden, der Boulevard François 1er ist dergestalt neu trassiert, dass er das Blocksystem exakt diagonal durchschneidet und an der südlichen Meeresfront mündet, die aufgewertet wird. Die monumentalen städtischen Gesten der Place de l’Hôtel de Ville, der Avenue Foch und der Porte Océane haben in der neuen Disposition wieder ihren festen Platz gefunden. Die Geometrie des quadratischen Straßenrasters, der übrigens exakt in Nord-Süd- respektive Ost-West- Richtung verläuft, verweist dabei auf eine feinere Einteilung: jene des Moduls von 6,24 mal 6,24 Metern, das Perret bereits in Amiens verwendet hat ßund das sowohl seiner Besessenheit von der exakten Konstruktion als auch seinem Streben nach harmonischer Ordnung entgegenkommt. Auch Le Havre soll die neue Stadt des Stahlbetons werden, und auch Le Havre soll sich dessen geradezu magischer Eigenschaft bedienen, konstruktive Perfektion zu zeitloser Schönheit mutieren zu lassen. Diesen ersten Syntheseplan präsentiert Perret im September 1945 dem Gemeinderat von Le Havre. Er betont dessen Rationalität, erläutert dessen Spielregeln und stellt als Voraussetzung für die reibungslose und effiziente Realisierung seine alte Lieblingsidee der erhöhten Plattform aus Eisenbeton vor, unter der die Bahnlinien, die Fahrstraßen, die Kanalisation und 41 sämtliche anderen Leitungen leicht zugänglich Platz finden, während sich darüber auf einer künstlichen, exakt planen Fläche die eigentliche Stadt mit ihren Straßen, die den Fußgängern vorbehalten sind, und ihren Häus erhebt. Ursprünglich sieht er für diesen artifiziellen Untergrund sieben Meter Höhe vor später solIte er auf 3,5 Meter, noch später auf 1,5 Meter zurückgehen. Doch auch diese drastische Reduktionn wird die Idee nicht retten: Nach anfänglicher Euphorie wird die Plattform als zu aufwendig deklariert, der dafür notwendige Beton, der ohnehin kontingentiert war, nicht zur Verfügung gestellt und das Konzept Anfang 1946 endgültig abgelehnt. Auch sonst wurden die Ambitionen, die der Plan verkörperte, empfindlich reduziert. Der an sich konservative Plan war denjenigen, die ihre alte Stadt noch in lebhafter Erinnerung hatten, nicht konservativ genug. Hinzu kam, dass Perret, der das Bild eines modernen Le Havre aus Stahlbeton beschwor dieses Bild damit rechtfertigte, dass die Vergangenheit zerstört worden und nicht wiederherstellbar sei. Damit unterschätzte er die Sehnsucht ihrer Bewohner nach Geschichte und Identität. Sämtliche Gebäude im neuen Le Havre sollten mit einem durchgehenden Balkon oberhalb des Erdgeschosses versehen werden. Davon versprach sich Perret nicht nur Schutz vor dem in der Normandie häufigen Regen, sondern auch eine formale Einheitlichkeit und eine bessere Proportionierung der Bauten. Der Meister bezog sich dafür auf keinen geringeren als Honoré de Balzac, der bereits 1844 eine solche Idee gehabt und diese nur deswegen nicht realisiert hätte, weil damals die Stahlbetontechnologie im Bauen noch nicht entwickelt gewesen sei. Inzwischen arbeitet das Atelier weiterhin an Planungsalternativen, die auf dem ersten Syntheseplan aufbauen und die neuen politischen Maßgaben berücksichtigen. Im Oktober 1945, während diese Arbeit noch voll im Gange ist, tagt der Gemeinderat von Le Havre erneut. Aus dem Plan von Brunau und den Vorschlägen von Perret und seinen Mitstreitern sind mittlerweile nicht, wie es die Charte de l’architecte reconstructeur nahelegte, komplementäre Lösungen, sondern gegensätzliche und untereinander inkompatible Planungshypothesen geworden.26 Die Mehrheit des Gemeinderats lehnt das Projekt des Atelier de Reconstruction de la Ville du Havre ab, aber die definitive Entscheidung wird um zwei Wochen verschoben, um Perret die Chance zu geben, seinen Vorschlag zu überarbeiten. Die Chance wird ergriffen, und dementsprechend glimpflicher geht die geheime Sitzung des Gemeinderats vom November 1945 aus. Überzeugend erläutert Perret, wie die gleichmäßigen Blöcke der neuen Stadt eben durch ihre 42 GIeichmäßigkeit zu großen Einsparungen bei der Realisierung führen können, dabei zahlreiche Variationen zulassen und damit die Gefahr der Monotonie bannen. Die Weiterarbeit des Ateliers wird genehmigt. Ein konsolidiertes Ergebnis sind zwei alternative Wiederaufbau-Hypothesen, die Anfang 1946 im Bericht Ville du Havre. Plan de Reconstruction27 vorgelegt werden. Beide Pläne gründen sich weiterhin auf einem teilweise quadratischen und überall orthogonalen Straßenraster, der diesmal jedoch mit geschichtlichen Argumenten erklärt und vertreten wird. Offensichtlich will Perret der Kritik entgegnen, er würde sich zu wenig am Gedächtnis von Le Havre orientieren. Diese beredt vorgebrachte Beteuerung besänftigt Gemeinderat und Bevölkerung. Es bleibt der Streitpunkt des Boulevard François 1er, auf dessen Wiederherstellung sowohl die Politiker als auch ihre Wähler beharren. Unmittelbar nach der Präsentation des Berichts mit den beiden Plänen und immer noch im Frühjahr 1946 muss das Atelier de Reconstruction de la Ville du Havre eine neue Version des Wiederaufbauplans entwickeln, bei welcher der umstrittene Boulevard wieder das rechtwinklige Rastersystem der Stadt schräg durchschneidet. Im definitiven Projekt schließlich, das in den folgenden Monaten entsteht, wird Perret auch auf die Einheitlichkeit des Rasters westlich und östlich des Boulevards verzichten müssen: Im Westen wird der Boulevard François 1er ein neues, nach seiner Straßenflucht gerichtetes geometrisches System bilden, das bis zum Front de mer Sud vordringt. Erst dieser Plan wird 1948 von der Gemeinde als Grundlage für den Wiederaufbau von Le Havre angenommen. Le Havre: Construction d’une grande ville moderne Bei der Realisierung ihres Plans für Le Havre können Perret und das Atelier de Reconstruction de la Ville du Havre lediglich die großen Züge der Umsetzung, einige architektonische Komplexe und vereinzelte singuläre Bauten direkt kontrollieren. Das entspricht nicht der Ambition, die neue Stadt als einheitliches und reines Gesamtkunstwerk zu planen, genügt jedoch, um ihr ein unverwechselbares Gesicht zu verleihen. Dazu trägt in entscheidendem Maß die Konstruktionstechnik bei: ein durchgängiges System von tragenden Betonstützen und Betondecken mit ebenfalls aus (meist mit Zuschlagstoffen veredeltem und zusätzlich handwerklich behandeltem) Beton gegossenen Ausfachungsplatten, in welche die Fenster als stehende Rechtecke eingelassen sind. Dieses System wird nach den ästhetischen Regeln des strukturellen Klassizismus angewendet, wie ihn Perret vor dem Krieg entwickelt hatte. Neben Barman, seit 1946 neuer Urbaniste en chef und für die stadtarchitek- tonischen Vorstellungen von Perret ausgesprochen empfänglich, kommt beim Wiederaufbau Jacques Tournant eine wichtige Rolle zu. Als Stadtplaner ausgebildet, Mitglied des Ateliers Perret und gegenüber seiner architektonischen Doktrin vorbehaltlos loyal, stellt er die Umsetzung des noch weitgehend abstrakten Gesamtplans für das Stadtzentrum sicher. Die dafür notwendigen Teilprojekte koordiniert er mittels eines großen Modells, das von der Place de l’Hôtel de Ville ausgehend schrittweise die gesamte neue Stadt in ihrem jeweiligen Planungsstand abbildet. Zugleich leitet Tournant die Neuverteilung des städtischen Bodens unter den von der Zerstörung betroffenen Grundbesitzern: Dabei wird jeder ehemalige Eigentümer durch die gleiche bebaute Fläche entschädigt, die er vor dem Bombardement besessen hatte, wobei die ursprünglich ungleichgewichtige und mit 26oo Einwohnern pro Hektar exorbitante Dichte der Stadt auf den als optimal betrachteten Durchschnitt von 8oo Einwohnern pro Hektar neu ausbalanciert wird. Somit beinhaltet die Entschädigung in der Regel auch einen Standortwechsel; dies erfordert wiederum großes politisches Geschick. Tatsächlich wird Tournant bald zum Vermittler zwischen dem Atelier und den Vertretern des Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, jenen der Gemeinde, den Verantwortlichen für die großen öffentlichen Einrichtungen und den Genossenschaften der Geschädigten. Für die einzelnen neuen Stadtteile bestimmt Perret sogenannte Architectes en chef adjoints, die ausnahmslos aus den Mitgliedern des Ateliers rekrutiert werden und sowohl die Umsetzung des Gesamtplans in Teilpläne beaufsichtigen als auch die dafür eingereichten architektonischen Projekte, die nicht unbedingt von Mitgliedern des Ateliers stammen müssen, prüfen und gegebenenfalls korrigieren. Diese strenge organisatorische Struktur, die überdies auf einer ebenso strengen architektonischen und städtebaulichen Doktrin basiert, wird die rigorose Einheitlichkeit der neuen Stadt garantieren. Der Wiederaufbau von Le Havre beginnt mit der Place de l’Hôtel de Ville. Mit der Bebauung seiner Südseite wird Perret 1946 beauftragt, und zwar im Rahmen eines staatlichen Wohnungsbauprogramms für Immeubles Sans Affeetation Individuelle (I.S.A.I.). Als Architectes en chef adjoints fungieren Branche, Lambert, Le Donné und Jacques Poirrier, die sich daranmachen, Alternativvorschläge für den in jeder Beziehung zentralen Platz zu entwickeln, der sowohl als Scharnier zwischen dem (alten) Boulevard de Strasbourg und den (neuen) Avenue Foch und Rue de Paris dienen als auch zwischen den administrativen, kulturellen, kommerziellen und wohnungsbezogenen Auguste Perret, Fernand Pouillon 43 Le Havre, Luftbild, 1997 Funktionen der Stadt vermitteln soll. Insgesamt werden an der Operation neunzehn Architekten beteiligt. Das zentrale Thema war weniger der Platz selbst, der als städtische Leerform von 250 mal 280 Metern bereits im Gesamtplan definiert worden war und im nördlichen Bereich gepflastert, im südlichen begrünt wurde, als die Frage der Blocktypologie in Relation zur Stadtform und vor allem zur Wohnung. Dafür existierten innerhalb des Ateliers Studien, die Hermant bereits am Anfang des Jahres entwickelt hatte. Er hatte begonnen, den konventionellen Block mit Innenhof so zu deformieren, dass er den Kriterien der Besonnung, der Belüftung und des Windschutzes, aber auch der stadträumlichen Definition entsprach. Auf diese Studien griff die Arbeitsgruppe für die Bebauung der Place de l’Hôtel de Ville zurück; und zwar unter Berücksichtigung einer Dichte, die von 8oo Einwohnern pro Hektar auf 1ooo erhöht wurde, weil dies für den zentralen Bereich möglich und angemessen schien. Ein erstes Projekt sah für die Platzwand eine kontinuierliche Sequenz hoher Bauten vor, ein weiteres grosse einzelne Blöcke, die durch einen mächtigen Sockel zusammengehalten werden sollten. Schliesslich entschlossen sich Perret und seine Gruppe für die Kombination einer vergleichsweise niedrigen Baufront von vier Stockwerken (das Maximum, das ohne Aufzüge genehmigungsfähig war) mit dazu querliegenden, nach hinten versetzten zehngeschossigen Türmen (das Minimum, um die Investition von Aufzügen zu rechtfertigen); zunächst wurden 330 Wohnungen gebaut. Die Fassaden sind einfach und streng, die sichtbar belassene Tragstruktur aus Stahlbeton ist formbestimmend. Über das Erdgechoss kragt ein zierlicher durchlaufender Balkon aus, Wetterschutz und optisches Vereinheitlichungselement zugleich; das Motiv wird zwei Stockwerke darüber wiederholt und bei den Türmen noch einmal drei Stockwerke weiter. Die stehenden 44 Fenster, die zum festen Repertoire der Perretschen Architektur gehören, verleihen den bereits durch Vorund Rücksprünge fein gegliederten Fassaden eine zusätzliche Rhythmik und eine ernste, klassizistische Physiognomie. Die Arbeit an der Blocktypologie, wie sie an der Place de l’Hôtel de Ville exemplarisch durchgeführt wird, zielt auf die Auflösung des konventionellen städtischen Blocks mit gleichmäßigem Blockrand und Innenhof zugunsten komplexerer, offener, »modernerer« Konfigurationen. Das Ergebnis ist ein breites Spektrum von Alternativen, die zuweilen Hausscheiben und Türme miteinander kombinieren, um geschickt zwischen stadträumlichen Desiderata und hygienischen Ansprüchen zu vermitteln. Was die Alternativen davor bewahrt, allzu disparat zu geraten, ist die Maßordnung von 6,24 auf 6,24 Meter, die aus dem Konstruktionsraster abgeleitet und zum Generalmodul des ganzen Stadtviertels, ja der ganzen wiederaufgebauten Stadt erhoben wird. Perret wird nicht müde, sein Geheimrezept für das urbanistische Gesamtkunstwerk zu preisen: «Dieses unsichtbare Gerüst lässt vollständige Freiheit, aber erlaubt die strengsten Regelungen [...] Auf die Konstruktion selbst übertragen, bringt es auch Ökonomie hervor, weil es die Standardisierung fördert.»28 Tatsächlich wird innerhalb des vorgegebenen quadratischen Moduls und seiner verschiedenen Adaptionen eine ganze Kombinatorik extrem reduzierter, aber ausgesprochen akzeptabler Wohnungsgrundrisse durchdekliniert. Dabei gelangen Perret und seine Adepten zu geradezu prototypischen funktionalen und räumlichen Lösungen: Entrée-corridor, Cuisine-laboratoire, Coin-repas, Salle-à-manger-séjour, Chambre-commandée-sur-séjour, Placard encastré. Von den Forschungen über die »Wohnung für das Existenzminimum« beeinflusst, aber durchaus den neuen Standards der Nachkriegszeit entsprechend, werden sie den französischen Wohnungsbau der Grands ensembles bis in die die siebziger Jahre hinein prägen. Das erste konkrete Ergebnis dieser breit angelegten, minutiösen und wegweisenden Arbeit, eben die Wohnbebauung an der Place de l’Hôtel de Ville wurde in Le Havre keineswegs mit Begeisterung aufgenommen. Die Immeubles Sans Affectation Individuelle wurden ebenso voreilig wie wechselhaft kritisiert: einmal weil sie bedrohlich, anonym und unmenschlich seien wie amerikanische Wohnhochhäuser, ein andermal weil sie archaisch, altertümlich und erdrückend anmuten würden. Das (vermeintlich) definitiv vernichtende Argument war indessen das ökonomische. Die Perretschen Wohnbauten erforderten eine relativ lange Bauzeit und kosteten bis zum Doppelten dessen, was für vergleichbare konventionelle Bauten veranschlagt wurde. Die Dauerhaftigkeit einer solchen Investition und die Qualität dessen, was sie erzeugte, wurden in der grobschlächtigen Polemik übersehen. Der Bürgermeister, Pierre Courant, erklärte die Unternehmung zu einer Erfahrung, die bereits zu lange gedauert hätte; und im Gemeinderat bezeichnete man das Wohnungsbauexperiment als blödsinnig (»démentiel«) und forderte lauthals, »dass man den Chefarchitekten in Pension schicken sollte, angesichts seines hohen Alters und zum größeren Wohle unserer Stadt«.29 Doch überstand der Architecte en chef auch diesen Sturm und fuhr unbeirrt mit seiner Arbeit fort. Bereits von 1947 an wurde im Atelier die stadtarchitektonische Lösung für die Rue de Paris diskutiert. Die Aufgabe, die sich stellte, war alles andere als einfach: Denn die Achse, welche die Place de l’Hôtel de Ville mit dem Quai de Southampton verband, war nicht nur die wichtigste Straße vom Stadtzentrum zum Hafen, sondern auch der beliebteste öffentliche Raum von Le Havre, ein lebendiger Flanierort mit Läden, Bars, Cafés und Restaurants. Perret beabsichtigte, entsprechend einer Unterscheidung, die er bereits 1915 artikuliert hatte, die neue Rue de Paris als Rue assujettie (als von der Bauflucht räumlich gefasste Trasse) zu gestalten. Als Vorbild bemühte er die Rue de Rivoli in Paris und schlug für ihr modernes Gegenstück in Le Havre eine mit achtzehn Metern vergleichsweise schmale, schnurgerade und beidseitig von Arkaden gesäumte Strasse vor. Die Hausfassaden sollten einheitlich sein, durchgehende Balkone und Gesimse die perspektivische Wirkung verstärken. Nach lebhaften und streckenweise hitzigen Diskussionen wurde diese Lösung Ende 1948 vom Gemeinderat als zu monoton abgelehnt. Der entsprechende Auftrag wurde nach der Realisierung des Nordabschnitts der Straße Perret und seinem Atelier entzogen und örtlichen Architekten übertragen. Diese hatten sich allerdings nach dem bereits verabschiedeten stadtarchitektomschen Konzept zu richten, das Arkaden für Erdgeschoss und Mezzanin vorschrieb, die gewerblichen Nutzungen vorbehalten waren, sowie drei darüberliegende, gleichmäßig gestaltete Wohngeschosse. Der strenge und dennoch flexible Rahmen wahrte die Einheitlichkeit des Straßenbildes und gestattete dabei die phantasievollsten Variationen dessen, was Perret den »ordre du béton armé«30 nannte. So lassen sich in der Rue de Paris unzählige Spielarten von Säulen mit unzähligen Spielarten von Kapitellen beobachten, die alle auf den rationalen Klassizismus Perrets zurückzuführen sind, aber auch ebenso viele Schattierungen in der architektonischen Ausprägung des strukturellen Rahmens der Hausfronten, seiner Ausfachungen Auguste Perret, Fernand Pouillon und der darin eingeschnittenen Fenster. Das funktionale Programm führte zu einer städtischen Straße, deren Benutzbarkeit und Lebendigkeit sich durchaus mit denen ihrer historischen Vorgängerin messen lassen. Dort, wo sich die Rue de Paris zum Meer hin öffnet, entstand zwischen dem Quai de Southampton und dem Quai Clémenceau (heute: Quai John Kennedy) über eine Länge von einem halben Kilometer der Front de mer Sud. Für die umfangreiche Wohnungsbauoperation mit über 1100 Wohneinheiten zeichnete Lambert verantwortlich, der etwa dreißig weitere Architekten, drei Ingenieurbüros und das Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) am Projekt beteiligte. Drei viergeschossige Scheiben à redents und zwei elfgeschossige Türme rechts und links von der Rue de Paris definieren mit einer souveränen städtebaulichen Geste die Stadtkante zum Wasser hin. Im Norden fügen sie sich mit weiteren vier- und zweigeschossigen Wohnscheiben zu offenen Blöcken. Die rigorose Anwendung des orthogonalen Stadtrasters führt stellenweise zu räumlich ungelösten Situationen und zu problematischen Anschlussstellen mit den unmittelbar benachbarten Stadteilen. Die vom Meer aus sichtbare Silhouette ist indessen bemerkenswert, und die sehr weit getriebene Standardisierung des Bauverfahrens, die im Rahmen des nationalen Industrialisierungsprogramms finanziert wurde, demonstriert mit ihrem Raffinement, dass sie mitnichten zur Routine werden muss. Bei der Avenue Foch, der Verbindung zwischen der Place de l’Hôtel de Ville und der westlichen Meeresfront, gab nicht die Rue de Rivoli, sondern die Champs-Elysées das Vorbild ab. 700 Meter lang und 8o Meter breit, mit einer zentralen sowie zwei seitlichen Fahrbahnen ausgestattet und mit zwei doppelten Baumreihen bepflanzt, die sich mit dem Square Saint-Roch zu einem großartigen Parkensemble verbinden, stellte sich die neue Straße als grandiose Achse dar, die nicht städtische Lebendigkeit, sondern bürgerliche Repräsentation ausstrahlt. Die siebengeschossigen, jeweils einem Thema gewidmeten Wohnscheiben, welche die Avenue säumen (Maison des fondateurs, Maisan des écrivains, Maisan des sciences), wurden außerhalb des Ateliers von ortsansässigen Architekten realisiert, doch auch hier stellte das stadtarchitektonische Regelwerk, das die Zusammenfassung von Erdgeschoss und erstem Obergeschoss durch polygonale Säulen vorschrieb, die Einheitlichkeit sicher, die der Arterie metropolitane Würde verleiht. In jeder Hinsicht bescheidener als die Rue de Paris und die Avenue Foch stellt sich der Boulevard François 1er dar, der die Letztere von der Porte Océane mit dem Front de mer Sud verbindet. Im Per- 45 retschen Plan von 1946 hätte der Boulevard eine Enfilade von quadratischen begrünten Plätzen diagonal durchschneiden sollen; das realisierte Kompromissprojekt hat nur mehr auf der Ostseite dreieckige Straßenaufweitungen, während die Westseite von einer durchgängigen, schräg verlaufenden Baulinie geprägt ist. Hier dominiert der Wohnungsbau, der auf der gegenüberliegenden Straßenseite mit öffentlichen Bauten alterniert: Schulen, Poliklinikum und die Kirche Saint-Joseph. Den Endpunkt der Avenue Foch bildet an der westlichen Meeresfront der Stadt die Porte Océane. Auch hier handelt es sich um Wohnungsbau, der allein durch seine Platzierung und Massierung eine monumentale Wirkung entfaltet. Rechts und links der Avenue türmen sich an einem weitläufigen rechteckigen Platz gewaltige Bauvolumina auf, die den Blick von der Stadt zum Wasser hin wirkungsvoll einrahmen: so, wie wenn man am Ende der Champs-Elysées durch den Arc de Triomphe nur den Himmel erblickte, gewahrt man jenseits des großartigen Abschlusses der Avenue Foch nur das Meer und den fernen Horizont. Der Platz selbst entpuppt sich bei näherem Hinschauen als zweigeteilt: spektakulärer Anschluss der Stadt an das Meer und zugleich Scharnier zwischen Avenue Foch und Boulevard François 1er. Die exakte Symmetrie des Torbaukomplexes überspielt zwei unterschiedliche Architektenhandschriften und zwei unterschiedliche Bautechniken: Der nördliche Teil wurde unter der Leitung von Poirrier vollständig in einer Fabrik unweit von Le Havre vorgefertigt und an Ort und Stelle zusammenmontiert; der südliche Teil, für den André Hermant firmierte, wurde hingegen traditionell gebaut, wobei der Beton für die Skelettstruktur vor Ort gegossen wurde. Vielleicht wie nirgendwo sonst im neuen Le Havre triumphiert hier die Idee der Stadt als kollektive Vorstellung über die individuellen Neigungen und die Eigenheiten der Herstellungsmethoden. Und vielleicht wie nirgendwo sonst im neuen Le Havre wird die Architektur von Perret und seinem Atelier zu einem veritablen Wahrzeichen, von der Stadt selbst ebenso deutlich sichtbar wie vom Meer aus, wenn man den Hafen mit einem Schiff ansteuert. Le Havre: Bilanz einer exemplarischen Operation In der Tat ist im wiederaufgebauten Le Havre der Triangle monumental, der von der Place de l’Hôtel de Ville über die Rue de Paris zum Front de mer Sud und über die Avenue Foch zur Porte Océane führt, die wiederum über den Boulevard François 1er mit dem Front de mer Sud verbunden ist, einer der erfolgreichsten stadtarchitektonischen Kommplexe im Europa der Nachkriegszeit. Zusammen mit den zahlreichen öffentlichen Bauten, die Perret oder Mit- 46 glieder seines Ateliers in Le Havre selbst realisiertenHôtel de Ville (Perret und Tournant, 1952-1958 ), Kirche Saint-Joseph (Perret, 1951-1957), Kollegium Raoul Dufy (Lambert, 1950-56), Handelsschule (Robert Royon, 1954-1957), Poliklinikum François 1er (Gilbert, Charles Sébillotte, Charles Fabre, Jean Le Soudier, Paul Nelson, 1950), Gebäude der Sparkasse (Alexandre Franche, Noël Boucher, Henri Vernot, 1949-1953), Warenhaus »Les Nouvelles Galeries« (Charles Fabre und Jean Le Soudier, 1951-1954), Stadtbibliothek (Jaques Lamy und Tournant), Hotel Normandie (Porrier, 1948-1951) - verleiht er der neuen Stadt eine unverwechselbare Physiognomie. So stellt sich der Wiederaufbau von Le Havre nicht einfach als Summe der Architektur von Perret und seinen Schülern dar, sondern auch und vor allem als Nachweis, dass sich aus dieser Architektur eine Stadt komponieren lässt. Bei kompositorischen Anstrengungen haben sich die Perretschen urbanistischen Instrumente bewährt: die rationale geometrische Anlage des Straßennetzes, die sorgfältige Kontrolle und Differenzierung des urbanen Raumes, die rigorose architektonische Disziplin, mit der dieser Raum gefasst wird, kurz: das Konzept, die Stadt als großmaßstäbliches architektonisches Artefakt zu begreifen und zu behandeln. Dies gilt umso mehr, als dieses Konzept im Zug der politischen, administrativen, wirtschaftlichen und materiellen Realisierung zunehmend erodiert wurde. Die Differenz zwischen den beiden Extrempunkten dieser Entwicklung, dem ursprünglichen Syntheseplan und dem realisierten neuen Le Havre, offenbart das Ausmaß dieser Erosion. Sie hat weniger die monumentalen Einzelbauten als die übergreifende Struktur der Stadt angegriffen. Im Mittelpunkt steht dabei der städtische Block: ursprünglich als geschlossene Form geplant, beliebig addierbar und vervielfältigbar, hat er sich nach und nach in jene Familie offener Konfigurationen verwandelt, welche die klassische Moderne seit den zwanziger Jahren propagiert hatte. Die Konsequenz ist eine stellenweise zu schwache Fassung des Stadtraumes, welche die amorphe Zerfransung vorwegzunehmen scheint, die in der Nachkriegszeit nicht nur die französischen Grandsensembles kennzeichnen wird. Über den städtischen Block gewinnt das Gebäude die Oberhand. Die neue Stadt implodiert innerhalb ihres eigenen Rasters. Dieser Prozess wird durch die Logik der Grundstücksentschädigungen beschleunigt, deren Homogenisierungstendenz in unvereinbarem Gegensatz zu jener Verdichtung steht, welche die historische Stadt zu dem gemacht hatte was sie war. Wenn sich die Bewohner und die Politiker gegen die Neuzeichnung ihrer Stadt durch Perret wenden, verkennen sie die wahre Frontenstellung: denn eben diese Zeichnung versucht, jene Unterschiede in der Stadt zu wahren, die der moderne Urbanismus auszuradieren sich anschickt. Schadensbegrenzend wirkt in Le Havre die ästhetisch-konstruktive Disziplin, die Perret sowohl bei seinen Schülern als auch bei den anderen am Wiederaufbau beteiligten Architekten durchsetzen kann und der er 1949 unter dem trockenen Titel ‹Contribution à une théorie de l’architecture› eine poetische Huldigung erweist.31 Sie gewährleistet eine Einheit, die weit mehr ist als ein Formalismus. Dank dieser Disziplin steht das neue Le Havre fest in der Tradition des französischen rationalistischen Klassizismus: als ein Wurf, der sich unaufgeregt und wie selbstverständlich aus einer langen Geschichte ableitet. Es ist keineswegs aus der Luft gegriffen, wenn ein zeitgenössischer Kritiker die wiederaufgebaute Stadt als ein »Versailles du logement«32 bezeichnet. Insofern verkörpert das neue Le Havre genau jenes Verhältnis zur Tradition, das Perret bereits seit Jahren theoretisch postuliert hatte. Als Reaktion auf ein Heft von L’Architecture d’Aujourd’hui, in dem es (unter anderem) um die Wiederbelebung des »goût français« ging,33 hatte er in einem Brief geschrieben: Regionalismus ja, aber authentisch, das heißt: ausgehend vom Klima, von den Bedürfnissen der Region, die mit lokal vorkommenden Materialien befriedigt werden. Aber sich inspirieren lassen von althergebrachten Formen, sie dann jedoch mit Hilfe von Materialien umsetzen, die von überall hergebracht worden sind, würde uns auf direktem Weg ins Dekor der komischen Oper führen. Tradition bedeutet, das zu machen, was unsere großen Vorfahren gemacht hätten, wären sie an unserer Stelle. Wären sie an unserer Stelle, würden sie heute nicht das machen, was sie gestern gemacht haben. Sie würden natürlich von den heutigen Mitteln Gebrauch machen, aber auf Grund ihrer Ausbildung wären sie in der Lage, diese den permanenten Bedingungen (Klima, Art der Materialien, Schutz gegen die Unbilden der Witterung, allgemeine, immerwährende Bedeutung von gewissen Linien und Formen etc.) anzupassen, denen die Architektur unterworfen ist, was ihre neuen Produkte in einen natürlichen Bezug zur Vergangenheit setzen würde.34 In der Tat verbindet sich das wiederaufgebaute Zentrum von Le Havre auf eine so selbstverständliche Weise mit der Vergangenheit der Stadt, dass die von der Planung Betroffenen lange Zeit die subtile Verbindung übersahen. Erst in der Sedimentation der neueren Geschichte hat das Meisterwerk von Perret und seinen Schülern seine innere Kohärenz, aber auch seine gelassene Neudeutung der Vergangenheit als tragfähiges zeitgenössisches Zeugnis Auguste Perret, Fernand Pouillon offenbart. Dass diese Deutung, dass dieses Zeugnis im Wiederaufbau nach dem Zweiten Weltkrieg weitgehend isoliert blieben, gehört zu den versäumten Chancen des 20. Jahrhunderts. Eine »skandalöse« Übergabe Im Jahr 1954, als ein Großteil des neuen Le Havre noch eine Baustelle war, starb Auguste Perret. Gustave war bereits zwei Jahre zuvor verschieden, und Claude beschloss, die Firma Perret Frères aufzulösen. In das Büro in der Pariser Rue Reinoir zog mit seinen Mitarbeitern ein 42-jähriger Architekt ein: Fernand Pouillon. Das gesamte Establishment der französischen, aber auch der internationalen Architekten war entrüstet. Denn die zumindest räumliche Nachfolge eines Meisters, der sowohl professionell als auch akademisch eine Institution darstellte, trat ein heftig umstrittener Außenseiter an, der als Abenteurer, ja als Hochstapler galt. Noch 1961 bedachten manche Kollegen Pouillons die Tatsache, dass dieser den Sessel und den Tisch von Perret okkupierte, mit höhnischer Wut. Dabei war die Büroübernahme alles andere als abwegig. Denn Pouillon hatte nicht nur zu Beginn der dreißiger Jahre bei Perret an der École Nationale Supérieure des Beaux-Arts in Paris studiert, sondern auch sein universalistisches konstruktives Credo vereinnahmt: Es können nicht drei auseinanderlaufende Geister in der Konstruktion einer Stadt existieren. Einem einzigen obliegt die Pflicht, mit den Räumen, der Architektur, der materiellen und technischen Realisation zu komponieren. Der Städtebauer kann nur als Architekt denken, und der Architekt als Konstrukteur.35 Seit dem Ende der vierziger Jahre hatte er immer wieder mit dem greisen Meister zusammengearbeitet, zuletzt auf dessen Einladung hin beim Flughafen von Marignane bei Marseille (1955-1962). Das Projekt jedoch, das nicht nur den Beginn des professionellen Bündnisses zwischen dem alten und dem jungen Architecte-constructeur markierte, sondern auch deren geistige Affinität demonstrierte, war der Wiederaufbau des Vieux Port von Marseille. Wiederaufbau in Stein: La Taurette und der Vieux Port in Marseille (1949-1953) Für die Rekonstruktion des gesamten Stadtviertels im Westen des alten Marseiller Hafens, das die deutschen Truppen 1943 zerstört hatten, wurde 1946 ein Wettbewerb veranstaltet. Zuvor hatte Eugene Beaudouin, mit dem Pouillon in Marseille bereits zusammengearbeitet hatte, die eigenen städtebaulichen Vorstellungen von 1942 wieder aufgenommen und den Wiederaufbau nach dem Leitbild einer monumentalen Moderne vorgeschlagen. Seine Idee, die Autobahnen, die von Norden und Osten in die Stadt 47 einmünden, bis ins Zentrum zu führen und in eine V0ie triomphale zu verwandeln wurde jedoch nicht weiter diskutiert. In der Folge des Wettbewerbs von 1946 wurde Sasportès zum Commissaite à la reconstruction und Roger Henri Expert zum Architecte en chef de la réconstruction sowie Urbaniste conseil de la ville ernannt. Expert schlug für den Vieux Port eine zuammenhängende Hauszeile zwischen Hôtel de Dieu und Hôtel de Ville vor, und jenseits des Letzteren vier Türme, die sich vierzehn Geschosse hoch über dreigeschossige Bauten erheben würden, die jene des 17. Jahrhunderts nachempfinden sollten. Der Vorschlag wurde angenommen und umgesetzt, aber bald stellte sich heraus, dass die Kosten prohibitiv waren. André Leconte, zusammen mit Le Corbusier, André Lurçat und Auguste Perret Mitglied des 1946 gegründeten Conseil d’Architecture du Ministère de la Réconstruction et de l’Urbanisme, wurde um ein Gutachten gebeten. Das Gutachten fiel vernichtend aus, Expert wurde 1948 zum Rücktritt gezwungen und Leconte übernahm seine Aufgabe. Er musste dabei zwei der Türme von Expert berücksichtigen, die bereits im Bau waren, aber immerhin nur siebengeschossig ausfielen, sowie eine lange Stützmauer unter dem erhöhten Teil der Altstadt. In seinem Projekt schlug er ein 6oo Meter langes Gebäude vor, das die neue Front des Hafens bilden und nur an drei Stellen unterbrochen werden sollte, um den Automobilverkehr durchzulassen. Die steinernen Fassaden sollten eher geschlossen wirken, ein durchgängiges Vordach aus Beton sollte die Läden im Erdgeschoss vor der Witterung schützen. Leconte beabsichtigte, bei der Realisierung seines Projekts eine größere Anzahl von Architekten und Architektengruppen zu involvieren; eine Vorstellung, die übrigens auch Expert gehegt hatte. Im gleichen Jahr 1948 wurde Claudius Petit zum Wiederaufbau-Minister ernannt und Michel Carlini zum Bürgermeister von Marseille gewählt. Beide zeigten sich gegenüber Lecontes Projekt skeptisch und baten zunächst Pouillon und André Devin, die zusammen mit anderen Architekten am Wettbewerb von 1946 teilgenommen hatten, Alternativstudien für die Hafenfront zu entwickeln. Diese gingen weit über die schüchterne Oberflächengestaltung hinaus, die man ihnen angetragen hatte: Unter anderem schlug Pouillon vor, den Leconteschen Bauten eine vier Meter breite Konstruktion vorzusetzen, die im Erdgeschoss eine öffentliche Arkade und in den Obergeschossen Loggien schaffen sollte. Diesmal war es Leconte, der zurücktreten musste. Das Team von Pouillon und Devin sollte nach dem Willen des Ministers und des Bürgermeisters weiterarbeiten, allerdings unter der Oberaufsicht von Auguste Perret. 48 Unmittelbar an den Vieux Port anschließend, aber weitgehend unberührt von den Querelen, die mit seinem Wiederaufbau zusammenhingen, realisierte Pouillon zunächst den Komplex von La Taurette: 200 Wohnungen mit Infrastruktureinrichtungen, die in vier Baukörper verteilt sind. Zu den zwei dominierenden Monumenten der Stadt, der Kathedrale von La-Major und dem Schloss, fügte Pouillon als drittes einprägsames Element einen zwanziggeschossigen Turm hinzu. Zusammen mit einem großen achtgeschossigen Bau und zwei kleineren viergeschossigen Blöcken entstand so um einen erhöhten Platz, der durch weitläufige Treppen und Rampen erschlossen wird, das Bruchstück einer Stadt der Moderne, die sich selbstsicher und gleichwohl logisch aus jener der Geschichte entwickelt. Die Aufgabe, die beiden Städte und in der neuen Stadt die einzelnen, betont unterschiedlichen Bauten zusammenzuhalten, vertraute Pouillon den Proportionen und vor allem dem Material an. Er wählte den gleichen Kalkstein, aus dem der Pont du Gard gebaut ist, und ließ ihn nach einem neuartigen Verfahren, das der Unternehmer Paul Marcerou entwickelt hatte, bereits im Steinbruch in Fontvieille zuschneiden. Die Steinplatten benutzte er nicht als Verkleidung, sondern fügte sie mit Holzbrettern zu einer Schalung zusammen, die er armierte und mit Beton ausgoss. Anschließend wurde das Holz entfernt; die Steinplatte hingegen, welche die Außenseite der tragenden Fassade bildete, blieb als Verbundelement mit dem Beton stehen. Dadurch konnte Pouillon schöne, massive Steinbauten mit sorgfältig gearbeiteten Profilierungen in ungewöhnlich kurzer Zeit fertigstellen. Er tat dies zu ungewöhnlich niedrigen Preisen. Die Bauten von La Tourette kosteten zwischen zwanzig und vierzig Prozent weniger als vergleichbare Gebäude in gleicher oder minderer Qualität. Um das zu erreichen, erfand und gründete Pouillon die Societe d’Études techniques (SET), eine Koordinierungsgesellschaft, die direkt von den Bauunternehmern finanziert, aber von Pouillon kontrolliert wurde. Der Bauvertrag wurde den Gewerken entsprechend unterteilt, die Preise wurden direkt mit den Gewerken vereinbart, und die gesamte Koordination wurde der SET übergeben. Dadurch konnte eine Kosten- und Zeitoptimierung erzielt werden, die später vielfach nachgeahmt werden sollte. Ähnlich operierte Pouillon beim Wiederaufbau des Vieux Port. Das Grundstück war 1200 Meter lang und das Programm umfasste 500 Wohnungen. Die drei Unterbrechungen des Baukörpers die Leconte vorgesehen hatte, wurden in kleine Plätze verwandelt, freundliche öffentliche Räume die sich dem Hafen zuwandten. Eine analoge Funktion der Öffnung der einzelnen Wohnungen zum Wasser hin übernahmen die Loggien, die überdies einen wirksamen Sonnenschutz boten. Wieder wurde Kalkstein nach neuartigen Methoden geschnitten und als Schalung verwendet; wieder wachte die SET über Kosten und Zeiteinhaltung. So entstand eine neue Hafenfront, die ihre Neuartigkeit nicht zur Schau trägt und die Würde der großen urbanen Eingriffe der Vergangenheit ausstrahlt. Zwischenspiele in Aix-en-Provence und Avignon Mit La Tourette und dem Vieux Port machte sich Pouillon einen Namen. 1950-1954 realisierte er daneben die Meeresfront von Les Sablettes bei Toulon mit 40 Wohnungen, zwei Hotels und 27 Läden in regionalistischen Formen. 1951 wurde er zum Architecte en chef de Ia réconstruction für den Vieux Port und zum Berater des Ministère de la Récontruction et d’Urbanisme für die Departements Vaucluse, Basse -Alpes und Hautes-Alpes ernannt. Ein Jahr darauf lud ihn der Bürgermeister von Aix-en-Provence ein, unter anderem ein neues Wohngebiet mit 2oo Einheiten am Cours des alpes zu realisieren (heute: Residences Fernand Pouillon). Bei den Wohnungen sollte es sich um Habitation à loyer modere (HLM) handeln, die nach 25 Jahren im Rückkaufverfahren von den Mietern erworben werden konnten. Pouillon fügte neun Einzelbauten, zwischen zwei und sechs Geschossen hoch, zu einem harmonischen Ensemble zusammen. Die tragenden Fassaden aus vollem Stein kombinierte er mit ebenso tragenden Trennwänden aus Lochziegeln, die Decken bildete er als Eisenbetonplatten aus. Unter den flachgeneigten Ziegeldächern spannte er dünne Ziegelgewölbe, die durch Zugelemente aus Stahl gehalten wurden. Im Einklang mit dieser geradezu archaischen Konstruktion wurden die Wohnungsgrundrisse extrem einfach konzipiert. Das Grundmodul ist ein Quadratmeter. In Folge dessen sind die Treppenhäuer fünf mal zwei Meter, die Wohnräume vier mal vier oder vier mal drei Meter, die Eingänge zwei mal zwei, vier mal zwei oder sechs mal zwei Meter, die Bäder zwei mal zwei oder zwei mal drei Meter groß. Besondere Aufmerksamkeit widmete Pouillon der Ausrichtung der Wohnungen, sowohl im Hinblick auf die Besonnung als auch auf die Aussicht. So entstand eine ausgesprochen wirtschaftliche, aber auch ausgesprochen wohnliche Stadt in der Stadt. 1955 plante Pouillon das HLMViertel La Croix des Oiseaux in Avignon, eine elegante Komposition unterschiedlich hoher Hauszeilen, die große Hofräume bilden und von einem dreizehngeschossigen Turm überragt werden. Es wurde von anderen Architekten realisiert, die Pouillons Materialvorgaben missachteten. Immer noch in Avignon und Auguste Perret, Fernand Pouillon immer noch 1955 entwarf Pouillon auch das Quartier der Cité administrative, mit dem er zugleich den Eingangsplatz der Stadt jenseits der mittelalterlichen Stadtmauer neu ordnete. Diesmal wurde ihm auch die Ausführung übertragen und damit die Gelegenheit gegeben, mit einfachen, gekonnt eingesetzten städtebaulichen Elementen und strengen Architekturen, die mit jenen von Eugène Emmanuel Violletle-Duc in einem produktiven Dialog stehen, einen exponierten urbanen Ort mit zurückhaltender Meisterschaft zu gestalten. Aufbruch zu neuen Ufern: Städtebau in Algerien (1953-1957) Im Jahr 1953 schloss Pouillon den Wiederaufbau des Vieux Port von Marseille ab und trennte sich von René Egger, mit dem er 1944 eine Partnerschaft eingegangen war und etliche elegante Bauten wie die Nestlé-Fabrik in Marseille (1948), das Hôtel de Police, wieder in Marseille (r95o), und den Universitätskomplex von Aix-en-Provence (1952) realisiert hatte. Gleichzeitig wurde er von Jacques Chevallier, dem aufgeschlossenen und energischen Bürgermeister, nach Algier eingeladen, wo sich 40.ooo Bewerbungen für Sozialwohnungen unerledigt auf den Tischen der Stadtverwaltung stapelten, während die Bidonvilles an den Stadträndern wucherten. Pouillon sollte mit seiner Arbeit als Architekt und Stadtplaner dieser Krise entgegentreten. Er tat es mit derartigem Erfolg, dass er bald zum Architecte en chef von Algier ernannt wurde. Die erste Siedlung, die Pouillon in Algerien realisierte, entstand in Diar es Saada, unweit von Algier. Ihre städtebauliche Struktur bestimmen zwei Ordnungslinien: die geschwungene Trasse eines baumbestandenen Boulevard und die schnurgerade Linie eines streng architektonisch gefassten Wasserlaufs, der von Fußgängerwegen und Freitreppen flankiert ist. An diesen beiden Elementen ordnete Pouillon eine Sequenz von Terrassen und Plätzen an, die er ebenso sorgfaltig wie differenziert gestaltete. Ihren Höhepunkt erreicht sie im Marktplatz, wo der Wasserlauf, der teilweise unter die Platzfläche geführt wird, in einem großen runden Bassin endet, das dreißig Meter Durchmesser aufweist und von Delfinskulpturen des Bildhauers Louis Arnaud belebt wurde. Der Künstler Jean Chauffrey veredelte die Platzfläche mit einem 3000 Quadratmeter großen Mosaik. Nicht minder eindrucksvoll ist die unweit gelegene Palmenterrasse mit ihren fünfzig Palmen in kreisrunden Beeten, die von der Pflasterung ausgespart sind. Der Marktplatz wird von einem 2o-geschossigen Turm dominiert, der von jenem in La Taurette abgeleitet, aber nicht zuletzt dank des Eingriffs des Bildhauers Jean Amado ungleich plastischer ge- 49 staltet ist. Anders die übrigen Bauten, die Pouillon als unterschiedlich hohe, einfache oder orthogonal abgeknickte Scheiben um Turm und Marktplatz herum komponierte. Die Fassaden, welche die öffentlichen Räume fassen oder die Siedlung von der Landschaft abgrenzen, wirken einfach und streng. Wie in Aix-enProvence sind sie aus gemauertem Naturstein und als tragende Elemente ausgebildet. Auch sämtliche Wände der übersichtlich geschnittenen Wohnungen sind statisch wirksam, bestehen jedoch, ebenfalls wie in Aix, aus eigens angefertigten Lochziegeln. Insgesamt zählt die Siedlung 6oo Wohnungen, die rationell, rasch und billig gebaut werden konnten. Sie wurden von ihren Bewohnern sofort angenommen und haben die teilweise rüde Behandlung und die durch keinerlei Pflege gemäßigte Alterung bemerkenswert gut überstanden. Diar el Mahçoul, die zweite Siedlung, die Pouillon bei Algier realisierte, war größer dimensioniert: 18oo Wohnungen in zwei Quartieren, einem für »medium confort« und einem für »grand confort«. Dazwischen legte Pouillon die Hauptstraße, die er erneut geschwungen führte. Eine Seilbahn mit sachlichen Stationsbauten verbindet Diar el Mahçoul mit dem Stadtgebiet von Algier. Das Viertel »grand confort« liegt am Hang mit Blick auf das Meer. Sein Herz bildet eine Sequenz von zwei Plätzen, einem höher gelegenen Marktplatz und einem niedrig gelegenen Platz, der sich zum Wasser hin öffnet. Die beiden öffentlichen Räume trennt ein Gebäude, das im Erdgeschoss durchlässig ist, wobei eine Pilasterarkade kühn neben einer Rundbogenarkade auftritt. Breite, monumentale Freitreppen vermitteln zwischen oben und unten. Die architektonisch bemerkenswerte Kirche, die das Quartier dominiert, wurde nach der politischen Unabhängigkeit Algeriens von Frankreich in eine Moschee umgewandelt, hauptsächlich indem der Glockenturm zu einem Minarett aufgestockt und umgebaut wurde. Das Stadtviertel »medium confort« besetzt eine etwas weniger attraktive Lage und verfügt auch nicht über derart großzügige öffentliche Räume. Dafür weist seine Architektur einen noch archaischeren Charakter auf. Sie nimmt vielerlei von dem vorweg, was in der dritten algerischen Siedlung von Pouillon zu einem Höhepunkt gelangen wird: Climat de France. Les deux cents colonnes, oder: Ein bewohnbares Monument für das Subproletariat Für Climat de France, eine Siedlung mit 3500 Wohnungen und den entsprechenden Infrastrukturen, entwickelte Pouillon mit seinem Team 1955 einen ersten Entwurf. Fundamentierungsprobleme, die sich aus den ungünstigen Bodenverhältnissen ergaben, zwangen ihn, das Projekt grundsätzlich in Frage zu 50 stellen. Er unternahm eine Reise in den Süden Algeriens, besichtigte die Stadt M’zab und die Ruinen von el Goléa und Timimoun. Als er zurückkam, erarbeitete er ein völlig neues Siedlungsprojekt, das weniger von der Suche nach Vielfalt und Lebendigkeit als von jener nach monumentalem Ernst zeugte. Es sollte das unumstrittene Meisterwerk des umstrittenen französischen Architekt werden. Auf dem dreißig Hektar großen Gelände, einem Steilhang über dem Meer, ordnete Pouillon die Siedlung nach einem orthogonalen Raster an. Auf den höchsten Geländepunkt setzte er die Moschee, auf den niedrigsten ein langgezogenes gekurvtes Gebäude, das wie ein Damm die bauliche Kaskade der Wohnhäuser aufzunehmen scheint. Die geschwungene Trasse der Überlandstraße, die auch der Haupterschließung dient, durchschneidet die geometrische Struktur etwa auf halber Höhe. Von der Moschee führt eine schnurgerade Achse den Hang hinab, eine breite, imposante Sequenz von Freitreppen und Podesten, die nahezu platzartige Dimensionen erreichen. Parallel dazu verlaufen weitere, kürzere Treppenanlagen, die das Viertel von Nordwesten nach Südosten erschließen und mit atemberaubenden Aussichten zum Meer hin öffnen. Orthogonal dazu, und damit annähernd entlang der Höhenlinien, sind ebenso geradlinig weitere Straßen, terrassenartige Fußgängerwege und Plätze angelegt. Dazwischen erheben sich die Bauten der Siedlung in einer geradezu phantasmagorischen typologischen Vielfalt: von dem gechlossenen Block mit Innenhof über dutzendfache Variationen des offenen Blocks bis hin zu hoch aufragenden Turmhäusern. Entsprechend differenziert sind die Fassaden ausgebildet, die bei aller massiven Einfachheit, die sich durch diese Siedlung wie auch durch die anderen beiden wie ein Leitmotiv zieht, jedem Haus eine eigene, unverwechselbare Physiognomie verleihen. Ihren städtebaulichen, architektonischen, räumlichen, typologischen und nicht zuletzt sozialen Höhepunkt erreicht Climat de France im parallel zum Hang angeordneten riesigen Platz. Offenichtlich vom Meidan von Isfahan beeinflusst, den Pouillon kurz zuvor besichtigt hatte, besteht er aus einer exakt waagerechten, 38 Meter breiten und 233 Meter langen Fläche, die sich scharf von dem bewegten steilen Hang absetzt. Gefasst wird sie durch 200 Pfeiler mit quadratischem Querschnitt, die dem nach strengen Zahlenverhältnissen proportionierten Platz die Einheitlichkeit und die Aura eines unerhörten Monuments verleihen. Hinter der Kolonnade, die aus massiven kubischen Steinen von einem Meter Seitenlänge konstruiert ist, erheben sich fünf- bis sechsgeschossige Wohnbauten aus Ziegelmauerwerk, ebenfalls als geometrisch exakte Großform mit bewegt eingeschnittenen Fensteröffnungen ausgebildet. Die Wohnungen sind klein, aber funktionell; erschlossen werden sie als Zweispänner über außenliegende Treppenhäuser. Zwischen dem Wohngebäude und der Kolonnade sind etwa 200 Handwerksbetriebe und Läden untergebracht. Über zwei axial an den Schmalseiten angeordnete, generöse Öffnungen sowie über verschiedene kleinere Durchgänge, die den städtebaulichen Randbedingungen entsprechend in die Seitenflügel eingeschnitten sind, ist der Platz mit der umliegenden Siedlung verbunden. Jeder Einwohner von Climat de France darf ihn betreten, jeder Besucher, und er kann auch befahren werden. Damit ist er ein öffentlicher Raum par excellence, architektonischer und gesellschaftlicher Brennpunkt der Siedlung zugleich. Die Siedler, die zu den Ärmsten der Armen in Algerien gehörten, nahmen von dem gigantischen städtischen Bau, der ihnen als Wohnung zugedacht war, sofort freudig Besitz. Nicht ohne Stolz fanden sie für »ihren« Platz einen eigenen Namen: Les deux cents colonnes, die zweihundert Säulen. Doch auch sonst bleibt Climat de France vorbildlich. Innerhalb der subtil geordneten Siedlungsstruktur, in welcher Moschee und Kolonnadenplatz klare Orientierungspunkte bieten, sind kleinere zusammenhängende Quartiere ausgebildet. Jedes von ihnen verfügt über ein reichhaltiges und brauchbares Angebot an öffentlichem Raum, jedes über ein eigenes Gesicht, jedes über ein Erkennungszeichen, das meistens ein Turmhaus bildet. Die Wohnbauten sind solide konstruiert und sorgfältig zum Meer hin ausgerichtet, um von der privilegierten Hanglage zu profitieren. Insgesamt demonstriert Climat de France aufs Eindrücklichste die städtebaulichen Kompositionsmaximen Pouillons, wie er sie 1953 in seinem Buch Ordonnances artikuliert hatte: Erst das Empfinden bringt die körperlichen Qualitäten, Raumformen und architektonischen Proportionen zum Ausdruck. Es genügt nicht, die schönsten Pläne zu zeichnen, wenn die Architektur selbst die Binnengestaltung nicht schrittweise mitdenkt. Die Genugtuung des Piloten kann das Unglück der Menschen, die auf der Bodenebene leben müssen und in der Hässlichkeit und Anonymität der seelenlosen Architektur gefangen sind, nicht auffangen.36 Wieder in Frankreich: Zwei introvertierte Stadtviertel vor den Toren von Paris (1955-1958) 1955, unmittelbar nach dem Beginn der Arbeit an Climat de France, kehrte Pouillon nach Paris zurück. Um substantielle Kredite für große Wohnungsbaumaßnahmen verfügbar zu machen, brachte er einige Unternehmer zusammen, mit denen er bereits zuvor punktuell zusammengearbeitet hatte. Mit deren Ka- Auguste Perret, Fernand Pouillon pital, zu dem er sein eigenes hinzufügte, gründete er die Comptoir nationale du Iogement als anonyme Aktiengesellschaft. Diese erwarb zwei Areale in der Pariser Banlieue, und Pouillon schickte sich an, dort zwei Wohngebiete zu planen und zu bauen. Beide Operationen sollten aus wirtschaftlichen Gründen rasch abgewickelt werden und dabei eine hohe Attraktivität erreichen. Die erste Wohnanlage, die Residence Buffalo mit 550 Wohnungen und einer Schule, entstand 1955-1958 in Montrouge, einer kleinen Stadt vor den Toren von Paris. Das Bauareal liegt in einem Gebiet, in dem geschlossene Blöcke überwiegen. Pouillon entwickelte in Zusammenarbeit mit dem jungen Architekten Roland Dubrulle eine alternative urbane Strategie. Er trat mit seiner Bebauung von der Straße deutlich zurück, schuf so etwa wie einen übergroßen Baublock und in dessen Innern einen halb öffentlichen Mikrokosmos aus Fußgängerwegen, Plätzen und Gartenanlagen. Baulich setzt sich die innovative Komposition aus drei Grundelementen zusammen: achtgeschossigen Hauszeilen, die an den am stärksten befahrenen Straßen stehen und das Ensemble vor Lärm und Schmutz schützen; viergeschossigen Hauszeilen, die vor allem raumbildend eingesetzt sind; schließlich einem Turm, der nicht mehr, wie es noch in La Tourette, aber auch in Climat de France der Fall war, das Zentrum der Siedlung markiert, sondern beiläufiger und auch geschmeidiger in die Gesamtkomposition eingefügt ist. Wieder einmal ist Naturstein das bevorzugte Material, wobei hier Marmor und Ziegel hinzukommen. Sämtliche Bauten sind nach klassischen Ordnungsprinzipien komponiert, mit Sockel, Hauptteil und Attika. Allerdings erfahren die traditionellen Elemente eine moderne Deutung: vor allem bei den zwei achtgeschossigen Riegeln, wo die drei obersten Geschosse zusammenhängend als Attika ausgebildet sind, mit einer dichten Befensterung und einer filigranen Eisenbrüstung zwischen dem fünften und dem sechsten Geschoss, welche die Zäsur zwischen den zwei Bauteilen elegant markiert. Fensterbänke, Brüstungen und Gesimse sind noch abstrakter gehalten als in Marseille oder Algier und auf ihre absolute Essenz reduziert. Stellt sich die Siedlung von außen als geschlossene Wohnfestung dar, entwickelt sie im Inneren eine überraschende Vielfalt an Räumen. Sie sind als Sequenz organisiert und nach Prinzipien komponiert, die fast jenen der Montage eines Films entsprechen. Vielleicht ist es kein Zufall, dass Sergej Michailowitsch Eisenstein in seiner Theorie der Montage37 diese als Kompositionstechnik behandelt und sich dabei auf den gleichen Auguste Choisy beruft den Pouillon immer wieder als Kron- 51 zeugen der eigenen stadtarchitektonischen Arbeit anführt. Jedenfalls gelingt in Montrouge eine bemerkenswerte Hoflandschaft, deren labyrinthische Raumfolge im kleinen quadratischen Platz am Fuß des Turmes, der seinerseits dadurch, dass er auf Stützen gestellt ist, im Erdgeschoss als urbane Loggia in Erscheinung tritt, einen außerordentlich wirksamen Abschluss findet. Ähnlichen Prinzipien, allerdings anders ausformuliert, folgt die zwischen 1955 und 1957 entstandene Residence Victor Hugo in Pantin. Auch hier hatte es Pouillon mit einem Grundstück zu tun, das mitten in einer geschlossenen Bebauung lag; er entschied sich jedoch für eine kritischere Auseinandersetzung mit einem Kontext, den er zwar respektierte, aber nicht fortschrieb. Er verteilte die 350 Wohnungen in überwiegend fünfgeschossigen Hauszeilen, die er wieder aus Naturstein baute und wieder in klassischer Dreiteilung komponierte. Sie sind so angeordnet, dass sie einen geräumigen quadratischen Platz bilden, der mit einem kreisrunden Brunnen veredelt ist und im Inneren des Quartiers sein eigenes urbanes Zentrum repräsentiert. Über ein Tor mit drei Pfeilerreihen ist der Platz im Norden mit der Straße verbunden. Im Süden öffnet er sich auf eine Grünanlage, die einer Baumallee nachempfunden ist und ebenfalls in eine öffentliche Straße mündet. Der Schnittpunkt der Grünanlage mit der Straße ist durch einen zehngeschossigen Turm markiert. Östlich des inneren Platzes befindet sich ein weiterer, ebenfalls quadratischer, aber entschieden kleinerer Platz. Stärker noch als in Montrouge ist hier die Introvertiertheit und Fremdheit des neuen Quartiers im Verhältnis zu seiner städtischen Umgebung thematisiert; allerdings ohne Letztere jemals zu negieren. Von der Avenue J. Lolive aus gewärtigt man die Residence Victor Hugo zunächst als Bruch in der geschlossenen Straßenrandbebauung, was dem massigen Turm eine noch stärkere Signalwirkung verleiht. Die Baukörper indessen, die sich derart quer zur bestehenden Stadtstruktur stellen, weisen überraschend vertraute Gesichter auf und sprechen nicht nur miteinander, sondern auch mit ihrer Umgebung. Bei genauerem Hinsehen erweist sich die neue Stadt in der Stadt als andersartige, aber durchaus vertraute Alternative zu dem, was sie zugleich verwirft, ergänzt und bereichert. Korsisches Zwischenspiel In den Jahren 1957-1958 entwickelte Pouillon in Zusammenarbeit mit Pierre Mélassou einen Vorschlag für den Wiederaufbau des Vieux Port von Bastia. Der alte Hafen war, wenngleich unter weniger dramatischen Umständen als jener von Marseille, im Zweiten Weltkrieg zerstört worden. Im Gegensatz zu 52 Meudon-la-Forêt, 1959-61, Photo 2005 anderen konkurrierenden Planungen, die einen modernistischen Eingriff vorsahen, entschied sich Pouillon für eine weitgehend getreue Rekonstruktion des ursprünglichen Zustands. Sein Projekt wurde rasch genehmigt und im zentralen Teil des Hafens umgesetzt. Das Ergebnis stellt sich als nur leicht modifizierte Kopie des Vorhandenen dar, als konservatives Experiment zum Thema der Wiederholung normaler Bauelemente und der Rekonstruktion von Identität. Immer noch in Paris: Zwei Grands ensembles, ein Prozess und ein »exemplarisches« Urteil Die Wohnanlagen Buffalo und Victor Hugo waren mit ihren insgesamt 900 Wohnungen für mittlere Einkommensschichten noch vergleichsweise kleine Eingriffe. Pouillons Ambitionen, die ihn zur Gründung des Comptoir national du Iogement bewogen hatten, gingen weit darüber hinaus. Mit der Regierung von Charles de Gaulle und der Verabschiedung der Baupolitik der Grands ensembles schienen sowohl die politischen Voraussetzungen als auch die gesellschaftlichen Nachfragen die kühnsten Träume des Architekten in Erfüllung gehen zu lassen. Pouillon in- volvierte Chevallier, der als Flüchtling aus dem mittlerweile unabhängigen Algier nach Paris kam, und nahm mit seiner Hilfe zwei neue Projekte in Angriff; Point du Jour in Boulogne und Meudon-la-Forêt, beide in der Region Paris. Diesmal ging es nicht um 900, sondern um insgesamt 7000 Wohnungen. Und sie waren nicht für Bezieher mittlerer, sondern für solche niedriger Einkommen vorgesehen. In Boulogne, wo er 2000 Wohnungen unterzubringen hatte, fand Pouillon ein verlassenes Industriegebiet sowie heruntergekommene Arbeiterwohnhäuser vor und ließ alles niederreißen. Um grosszügig planen zu können, arrondierte er das Areal, das sich im Besitz des Comptoir befand, durch den Kauf und Abtausch zusätzlicher Grundstücke. Die ökonomisch diktierte Verdichtung der Anlage zwang ihn allerdings zu Wohnbauten die bis zu neunzehn Geschossen hoch wurden. Er realisierte sie teilweise mit steinernen Fassaden, teilweise mit verglasten Fronten. Dazwischen schuf er grosszügige Gartenanlagen, die den öffentlichen Räumen eine hohe Aufenthalts- und Erholungsqualität verliehen; sie waren nur den Fuß- Auguste Perret, Fernand Pouillon 53 Meudon-la-Forêt, 1959-61, Lageplan gängern zugänglich, während die Automobile in Tiefgaragen verschwanden. In Meudon-la-Forêt, das Pouillon zur gleichen Zelt plante und baute, ging es um 5ooo Wohnungen mit zwei Einkaufszentren, aber die vorgesehene Dichte lag etwas niedriger als in Point du Jour. Pouillon wählte zwei Haustypen, fünfgeschossige und zehngeschossige Zeilen, und griff bei ihrer Realisierung wieder auf den Stein der Brüche von Fontvieille zurück. Er ließ ihn in Blöcken von 50 mal 100 Zentimeter schneiden und verwendete ihn als konstruktives Tragelement. Die fünfgeschossigen Bauten weisen eine klassische Dreiteilung auf, wobei die Fassaden teilweise als Lochfassaden, teilweise als Loggienkompositionen ausgebildet sind; die Attika ist eingeschossig und durch eine filigrane durchgehende Eisenbrüstung vom Hauptvolumen abgesetzt. Bei den zehngeschossigen Bauten beging Pouillon die Tollkühnheit, die Fassaden zwar weitgehend zu verglasen, die Verglasungen jedoch in Pfeilern einzufassen, die wie jene von Climat de France einen Querschnitt von ein mal ein Meter aufweisen und aus massivem Stein gemauert sind, diesmal aber nahezu dreißig Meter hoch aufragen. Da sie überdies stark vorspringen, bewirken sie zwei unterschiedliche Wahrnehmungen der Bauten: frontal und aus der Nähe betrachtet sind sie offen und fein strukturiert, seitlich und aus der Fernsicht geben sie sich als geschlossene Steinblöcke geradezu zyklopischen Ausmaßes. Diese Elemente fügte Pouillon nach den städtebaulichen Prinzipien, mit denen er vor allem in Algerien bereits erfolgreich experimentiert hatte zu einer offenen städtebaulichen Komposition, als deren Zentrum er ein riesiges rechteckiges Wasserbecken vorsah; bewusst sollte seine Fläche jene der Becken in den Gärten der Tuilerien oder des Jardin de Luxembourg übertreffen. Um dieses repräsentative Zentrum herum entstand eine Vielfalt von sorgfältig gestalteten und bepflanzten öffentlichen Räumen. Die rigorose orthogonale Ordnung des gewaltigen Ensembles wird lediglich durch zwei bestehende Bauten durchbrochen, die Pouillon erhielt und in denen er die Einkaufszentren unterbrachte. Pouillon selbst blieb die Problematik der schieren Größe des städtebaulichen Eingriffs nicht verborgen, weder in 54 Boulogne noch in Meudon-la-Forêt. Letzteres hielt er mitnichten für beispielhaft: Seine Verführungskraft läge allzu sehr in der städtischen Szenographie, in jenem beau geste, das stets die Gefahr der Theatralik in sich berge. In einem Interview, das er kurz vor seinem Tod gewährte, empfahl er rückblickend den Besuch von Buffalo in Montrouge anstelle von Meudon. Dennoch gebührt ihm das Verdienst, in Boulogne und vor allem in Meudon-la-Forêt zwei Ensembles urbains monumentaux realisiert zu haben, die aus der kruden Logik des funktionalen und ökonomischen Programms das Bestmögliche gemacht haben. In Meudon-la-Forêt zeigte sich dies nicht nur am überwältigenden kommerziellen Erfolg, welcher der neuen Stadt sofort beschieden war, sondern auch an der Art und Weise, wie sich diese in der Zeit bewährte: städtebaulich, architektonisch und sozial. Diese Verdienste hinderten die französische Staatsanwaltschaft nicht daran, gegen Pouillon zu ermitteln und ihn im März 1961 auf Grund unlauterer finanzieller Praktiken des Comptoir national du logement verhaften zu lassen. Tatsächlich hatte sich der Architekt beim Verkauf der noch nicht realisierten Wohnungen verspekuliert, und der Rückfluss an Kapital, welches das Comptoir für die Finanzierung der Grands ensembles benötigte, verzögerte sich. Die Banken gewährten ihm keine Kredite mehr und das Comptoir ging bankrott. Da Pouillon persönlich dafür haftete, wurde er in Verwahrung genommen. Im Jahr darauf floh er mit Unterstützung einer illegalen antikolonialistischen Organisation und tauchte in Fiesole unter. Wieder ein Jahr darauf stellte er sich freiwillig dem gegen ihn angestrengten Prozess und wurde zu einer dreijährigen Haftstrafe verurteilt. Im Gefängnis schrieb er den Roman Les pierres sauvages und seine Autobiographie Memoires d’un architecte.38 Nach dem Fall: Touristendörfer und weitere Trabantenstädte Nach Abbüßung seiner Gefängnisstrafe arbeitete Pouillon vor allem wieder in Algerien, wo er von 1966 an einen Plan für die Neuordnung von 960 Kilometern Küste entwickelte. Daneben und danach entstanden zahlreiche Hotelbauten und Feriendörfer: darunter das Hôtel Marhaba in der Oase Laghouat, das Hotel el Montazah in Seraïdi (beide 1967), das Feriendorf von Sidi-Ferruch (1968-1973), das Hôtel el Mekter in Ain Sefra (1968-1969), die Feriendörfer in Tipaza (1968-1972), das Hotel Gourara in Timimoun (1969) und das Hôtel des Rostémides in Ghardaïa (1971). In diesen Gebäuden, die zumeist landschaftlich ausgesucht schön gelegen und von der Ausstattung her ausgesprochen luxuriös sind, zog Pouillon sämtliche Register seiner eigenständigen Interpre- tationen traditioneller regionaler Bauformen. Die Ergebnisse sind von großer Qualität, wobei gerade die Souveränität, mit welcher der französische Architekt diese Bauten und Anlagen komponiert, sie zuweilen bis an den Rand des eleganten Kitsches geraten lässt. Etwas später, von 1975 an, realisierte er in Algier die Bauten der Universität für Sozialwissenschaften und drei Trabantenstädte mit insgesamt 3000 Wohnungen: Blida, Boufarik und Bordij-el Barhi. 1977-1980 entstanden ein Quartier mit 1000 Einzelhäusern mit Sozialwohnungen und eines mit 1200 luxuriösen Wohnungen in Abidjan, Elfenbeinküste; 1978 folgte die Neuordnung des Zentrums von Bouaké, ebenfalls Elfenbeinküste, mit 8oo Wohnungen. Daneben realisierte Pouillon, der mittlerweile zum Architekten des algerischen Tourismusministeriums, zum Architekten des Ministeriums für Bildung und wissenschaftliche Forschung, zum Architekten des Ministeriums des Post- und Fernmeldewesens, zum Architekten der algerischen Eisenbahn sowie zum Architekten des Ministeriums für das Habitat ernannt worden war, etliche Campusanlagen, darunter die von Oran und Constantine (beide 1979-1982). 1983 kehrte Pouillon nach Frankreich zurück und eröffnete dort erneut ein Architekturbüro. Daneben fuhr er mit seiner Aktivität als Verleger edler Kunstbücher fort, die er in den siebziger Jahren mit den Editions du Jardin des Flores und nun mit den Editions du Globe Fernand Pouillon ausübte. Für sein Gesamtwerk wurde er 1985, ein Jahr vor seinem Tod, mit der Légion d‘honneur ausgezeichnet. aus Die Stadt im 20. Jahrhundert. Visionen, Entwürfe, Gebautes. Band II; Verlag Klaus Wagenbach, Berlin 2010 1 «L'urbanisme a connu deux âges et semble éprouver le besoin d'en connaître un troisième. Les villes ont commencé par être toutes petites et s'étirer, par étendue au ras du sol leurs réseau circulatoire, en un mot par s'agrandir: urbanisme honzontal et centrifuge. Les villes sont devenues énormes; elles étouffent et s'éncrasent; l'urbanisme chirurgical méthode Haussmann, c'est mis à fouiller en pleine chair, à dégager le coeur par Ia multiplication des artères maitresses et Ia résection des écheveaux d'artérioles décidément inextricables. Les villes, enfin sont devenues par trop énormes et nous touchons au troisième âge de I'Urbanisme un art vieux comme le passé. jeune comme l'avenir du monde. Les bâtisseurs des villes ont vu d'abord en large, puis en profondeur: M. Perret voit en hauteur.« o. A...Ce que j'ai appris à propos des villes de demain, in: L'lntransigeant. Bd.41. Nr. 141722, 25 November 1920, S. 4 2 Ebd. 3 «D'un geste de Ia main soigneux et catégorique, il balaie la réalité actuelle et rase sa table à dessin: Voici, me dit-il, Ia cilé que je me plais à concevoir.» Ebd. 4 «La vie dans ces immeubles est saine et reposante: on y jouit des Auguste Perret, Fernand Pouillon bienfaits de la campagne, de mieux encore. Les mouches, en effet, les poussières. l’abominable bruit que fait l’existence humaine en rampant sur le sol à une vitesse excessive et dérisoire ne dépasseront jamais le quatorzième étage.» Ebd. 5 P. de L., >Une maison de dix étages. Terrasse fleurie. L’hôtel des Sportsmen<, in: La Pairie, 65. Jg., 21.Juni 1905, zitiert nach: Roberio Gargiani. Auguste Perret - La Théorie et I’Oeuvre, übersetzt von Odile Ménégaux, Paris (Gallimard/Electa) 1994, S 219-220. 6 Auguste Perret Manuskript, o. D. (um 1914), A.N., 535. A.P. 329, vgl. Roberto Gargiani. Auguste Perret, siehe Anm. 5, S. 224-225. 7 Le Corbusier, Notizblatt, Fondation Le Corbusier, Paris (P2.20.1o6), zitiert nach: Roberto Gargiani. Auguste Perret, siehe Anm. 5, S. 223. 8 Le Corbusier, Notizblatt. 1o. August 1915. Fondation Le Corbusier, Paris (P2.20.107). 9 Le Corbusier-Saugnier. >Trois rappels à MM. Les Architectes. ‘Le Plan’<, in: L’Esprit Nouveau, 1921, Heft 4, S.457-470, zitiert nach: Roberto Gargiani, Auguste Perret, siehe Anm. 5, S. 228-230. 10 M. Pays. >Esthétaque urbaine. L’adaptation des villes aux exigences de Ia vie contemporatne<, in: Excelsior, 12 Jg., Nr. 3909, 25. August 1921, S. 2-3. 11 François Coignet, Bétons agglomérés apliqués à l’art de construire. Notamment à l’état monolithes et à l’état de pierre artificielles, Paris (Librartie Scientifique. lndustrielle et Agricole Eugène Lacroix) 1861, S. 8. 12 O.A. [Auguste Perret?], Les Coignt, Typoskript, AN 535. AP 241; abgedruckt in: Techniques et architecture: (Paris), 9. Jg., 1949, Nr. 1-2, S.40-53. 13 Charles Rabut >L’évolution scientifique de l’art de bâtir< in: Revue générale des sciences pures et appliquées, Heft 29, 30. April 1918, S.229245; separat gedruckt unter dem Titel: ders., L’Évolution scientifique de l’art de bâtir, Paris (O.Doin et Fils) 1918. 14 Ebd., S. 244. 15 Eugène Hénard, Études sur une application du transport de Ia force par l’éléctricité. Projet de train continu (système breveté s.g.d.g.) pour l’exposition universlle de 1889, destiné à obtenir Ia suppression de Ia fatigue des visiteurs, Paris (Baudry) 1887. 16 Eugène Hénard, Études sur les transformations de Paris, Paris (Librairies-imprimeries réunies, Motteroz) 1903-1909: Heft I: >Projet de prolongement de Ia rue de Rennes avec pont-en-X sur Ia Seine<, Paris 1903; Heft 2: >les alignements brisés. La questiondes forlifications et le boulevard de Grande-Ceinture<, Paris 1903; Heft 3; >Les grands espaces libres. les parcs et jardins de Paris et Londres<, Paris 1903; Heft 4: >Le Champs de Mars et la Galerie des Machines. Les parcs des sports et les grands dirigeables<, Paris 1904; Heft 5: >La percée du Palais Royal. La nouvelle grande croisée de Paris<. Paris 1904; Heft 6: >La circulation darns les villes modernes. L’automobilisme et les voies rayonnantes de Paris<, Paris 1905; Heft 7: >Les voitures et les passants. Carrefours libres et carrefours à giration<, Paris 1906; Heft 8: >les places publiques<, Paris (Motteroz et Martinez) 1909. 17 Eugène Hénard. >Les Villes de l’avenir>, in: L’Architecture, 33. Jg., 1910, Heft 46, S. 387 ff. 18 Jean Labadié >les cathédrales de Ia cité moderne<, in: L’IIIustration, 160. Jg., Nr. 4145, 12. August 1922, S.131-135 19 Ebd., S. 132f. 20 >Ce que j’ai appris à propos des villes de demain<, siehe Anm. 1. 21 Le Corbusier, >Le Centre des grandes Ville<, in: Société Française des Urbanistes (Hg.), Où en est l’urbanisme en france et l’étranger, Akten des Congrès International d’Urbanisme et d’ Hygiène Municipale. Strasbourg 1923, Paris (Librairie de l’enseignement technique) 1923, S. 247-257, hier S. 254. 22 Jean Labadié, >A Ia recherche du ‘home scientifique’<, in: La Science et Ia Vie, 28. Jg., 1925, Nr. 102, S. 547-556, besonders S. 554-556. 23 Charte de l’architecte reconstructeur, hg. v. Secrétariat d’État aux Communications (Travaux et Transports), Commissariat Techmque à Ia Reconstruction lmmobilière, Paris (lmprimerie Nationale) 1941, bes. S. 8-11. 24 Brief von Jacques Guilbert an Auguste Perret, 11. März 1943, Archiv Perret (AN. 535-AP 321), zitiert nach: Encyclopédie Perret, hg. vom lnstitut Françase d’Architecture unter der Leitung von Jean-Louis Cohen u.a., Paris (Éditions du patrimoine) 2oo2, S. 226 und S. 236, Anm.I. 25 «La France compte aujourd’hui plusieurs villes entièrement détruites, qui ne peuvent être reconstruites avec bonheur que par le groupement d’architectes animés d’un esprit commun. coordonnant leurs 55 efforts suivant les directives d’un Maître responsable et ordonnateur de l’ensemble. (...) Nous réclamons Ia constitution d’un vaste atelier de reconstruction (...) pour entreprendre une oeuvre de très grand intérêt. Nous pourrons, par ce moyen seulement, apporter à la reconstruction de nos villes, l’Esprit et la Foi qui animaient les bâtisseurs de Cathédrales.» Jacques Guilbert, 4. Mai 1944, Archive privées Sardnal, zitiert nach: Encyclopédie Perret, siehe Anm. 24, S. 226 und Anm. 2, S. 236. 26 Charte de l’architecte reconstructeur, stehe Anm. 23, S. 5-7. 27 Ville du Havre, Plan de Reconstruction, Sammlung von Kopien und Tafeln, Zeichnungen und Notizen, o. J. (1946), nach: Roberto Gargiani, Auguste Perret, siehe Anm.5, S.272f. 28 «Cette trame invisible, qui laisse une liberté total, mais permet les disciplines les plus rigoureuses (...) Appliquée à la construction ellemême, elle est aussi génératrice d’économie, puisqu’elle favorise Ia standardisation.» Auguste Perret >La Reconstruction du Havre<, in: Techniques et architecture, 6. Jg., 1946, Nr. 7-8, S. 332-336, Zitat S. 334. 29 «(...) que l’ont mette l’architecte-en-chef à Ia retraite vue son grand âge et pour le plus grand bien de notre ville.» Zitiert in; >La séance du Conseil Municipal: le déficit des tramways, saine gesti0n du funiculaire, Ia reconstruction<, in: Le Havre, 12. September 1949. Vgl. auch: >le Conseil condamne à l’unanimité l’expérience actuelle de reconstruction du Havre<, in: Le Havre Eclair, 12. September 1949; zitiert nach: Philip Drew, Die dritte Generation. Architektur zwischen Produkt und Prozeß, Stuttgart, (Hatje) 1972, S.79. 30 Vgl. Joseph Abram, >Une structure de production insolite: l’agenceentreprise des frères Perret (1896-1954)<, in: Les frères Perret. L’oeuvre complète, hg. vom lnstitut Français d’Architecture unter der Leitung von Maurice Culot u.a., Paris (Éditions Norma) 2ooo, S. 15-39, hier S. 33. Vgl. auch Encyclopédie Perret, siehe Anm. 24, S. 235 31 Auguste Perret >Contribution à une théorie de l’architecture<, in: Techniques et architecture (Paris), 9. Jg., 1949, Nr. 1-2, S. 1o8-1o9; 1952 unter demselben Titel als Buch erschienen. Der kurze Text Perrets ist im Original mit einer Reihe von Zitaten von Eupalinos bis Charles Blanc glossiert und mit einer Abbildung der Pyramiden von Gizeh versehen. 32 Pierre Dalloz, >La Reconstruction de Ia Ville du Havre<, in: Techniques et architecture (Paris), 16. Jg., 1956, Nr.3, S.59. 33 Vgl. L’architecture d’aujourd’hui, 11. Jg., 1940, Nr. 1-2. 34 «Régionalisme oui, mais authentique, c’est-à-dire, issu du climat, des besoins de Ia région satisfaits au moyen des matériaux de Ia région. Mais s’inspirer des formes anciennes et les réaliser à l’aide de matériaux venus de partout nous conduira tout droit au décor d’Opéra Comique. La tradition, c’est faire ce que feraient nos grands anciens s’ils étaient à notre place. -S’ils étaient à notre place, ils ne feraient pas aujourd’hui ce qu’ils ont fait hier. lls emploieraient les moyens d’aujourd’hui, mais formés comme ils etaient, ils sauraient les soumettre à ces conditrons permanentes (climat, nature des matériaux, protection contre les intempéries, signification universelle et éternelle de certaines lignes et de certaines formes, etc.) qui régissent l’architecture, et qui rattacheraient naturellement au passé leurs productions nouvelles.« Brief von Auguste Perret an Maurice Wanecq, vom 28. November 1940, hg. vom lnstitut Français d’Architecture (535-AP.320). 35 «II ne peut exister trois esprits divergents dans Ia construction d’une ville. Un seul a le devoir de composer avec ensemble les Espaces, l’Architecture, la Réalisation materielle et technique. L’urbaniste ne peut penser qu’en architecte et l’architecte qu’en constructeur.» Zitiert in: Fernand Pouillon, Ordonnances, Aix-en-Provence (Cercle d’étude architecturale) 1953, S. 33. 36 «Les sentiments expriment la qualité des volumes, Ia forme des espaces Ia proportion des archatectures, et il ne suffit pas de faire des ravissants plans de ville, si l’architecture, pas à pas, ne suit pas Ia réalisation intérieure. La satisfaction de l’aviateur ne peut balancer le malheur des hommes oblgés de vivre au ras du sol, emprisonnés dans Ia laideur ou l’indifférence des architectures sans âme.» Fernand Pouillon, Ordonnances, siehe Anm. 35, S. 32 (Übersetzung: Matthias Noell). 37 Vgl. Sergei Michailowitsch Eisenstein, Towards a Theory of Montage, hg. von Michael Glenny und Richard Taylor, London (British Film Institute) 1991. 38 Fernand Pouillon, Pierres sauvages, Paris (Éditions du Seuil) 1964; ders., Mémoires d’un architecte, Paris (Éditions du Seuil) 1968. 56 Résidence La Parc, Meudon-la-Forêt 1957-1962 À Ia différence de Ia résidence Victor-Hugo, de Ia résidence Buffalo et de celle du Point-du-Jour, l’ensemble de Iogements de Meudon-la-Forêt n’est pas une réalisation du Comptoir national du Iogement. Par ailleurs, elle ne s’inscrit pas dans un contexte urbain déjà constitué (...). À Meudon, nous sommes sur un plateau, au bord de Ia forêt et sur des terrains «vierges», libres de toute construction; seul existe, non loin de Ià, le quartier de Ia Plaine, situé sur Ia commune voisine de Clamart, un quartier de Iogements sociaux construit à partir de 1947 par Robert Auzelle. En 1959, Jacques Chevallier,l’ancien maire d'Alger, est provisoirement revenu en métrapole (...). Avec son ami homme d'affaires Georges Blachette, il reprend au Comptoir national du Iogement - alors engagé dans Ia difficile opération du Point-du-Jour, qui causera sa faillite - l'option d'achat d'un grand terrain, proprieté d'un pépiniériste de Chatenay-Malabry. Fernand Pouillon y a déjà conçu, depuis 1957, un très ambitieux projet. Et Ia relation de confiance qu’il a nouée avec Jacques Chevallier en réalisant, dans Ies années précédentes, Ies trois opérations algéroises (...), conduit celui-ci à lui confier Ia maîtrise d'oeuvre de Ia résidence Le Parc, un ensemble de Iogements en accession à Ia propriété. La résidence s’étend sur une quarantaine d’hectares, soit le tiers environ de Ia superficie du projet initial de Pouillon. Autour d'un bassin rectangulaire (...),des bâtiments de différents types se disposent selon une trame orthogonale qui dessine des espaces réguliers et trace de longues perspectives. Les façades sont principalement en pierre, un matériau qui provient des carrières provençales de Fontvieille dont Georges Blachette, après diverses péripéties, est devenu propriétaire. La régularité et l'orthogonalité de l'ensemble ont comme contrepoints déliberés le motif pittoresque des deux petits centres commerciaux qui regroupent les boutiques nécessaires à Ia vie du grand ensemble: architectures kitsch, pastiches de fermes ou de moulins, avec arcades en pierre et toitures en tuiles ou en ardoises, qui se voudraient rassurants, familiers, rappelant un passé rural somme toute hypothétique. Pouillon, sans doute à cause de ses dimensions et peut-être aussi parce qu’il n'en est pas le promoteur, jugera que Ia résidence Le Parc n'est pas Ia meilleure de ses réalisations: elle est a ses yeux trop grande, trop sévère, d'une échelle dépassant celle des espaces urbains qu'il affectionne particulièrement comme Ia place des Vosges ou Ia place Dauphine, auxquels il fait si souvent référence. La résidence Le Parc est ainsi, des quatre grandes opérations de l'architecte présentées dans ce Iivre et situées en région parisienne, celle qui ressemble le plus à un «grand ensemble». Elle en connaîtra d'ailleurs les travers. Loin de tout, pendant longtemps mal reliés au réseau des transports metropolitains, ses habitants connaîtront Ia boue des chantiers et les difficultés de l'isolement. lls seront même quelquefois regardés comme des pionniers, Ies pionniers d'un nouveau territoire urbanisé. Avec Ia résidence Le Parc, il n’est pas question pour Fernand Pouillon de procéder selon les mêmes principes qu’à Pantin, Montrouge et Boulogne-Billancourt, c’est-à-dire de concevoir des suites de «pièces» régulières glissées dans les vides d’une trame urbaine sédimentée. II s’agit d’abord, à Ia manière de l’établissement d’un camp romain ou d’une ville neuve, de définir un tracé préalable. Le relief est ici de peu de secours - le terrain est plat, les différences de niveaux très faibles. Le paysage offre peu d’accroches, sinon de s’adosser à Ia forêt voisine, qui forme, au nord de l’ensemble, un écran protecteur. Par contre, si l’on prend de Ia hauteur, Ia vue pourra surplomber Ia forêt et, à l’horizon du nord-est, se dessinera Ia silhouette de Paris. La première décision concerne donc Ia détermination d’un cardo et d’un daecumanus, une orthogonalité à partir de laquelle s’établiront Ies voies, les espaces libres et Ies bâtiments. Pouillon trace une direction nord-sud et sa perpendiculaire est-ouest, mais une direction nord-sud légèrement inclinée vers le sud-ouest, privilégiant ainsi une orientation par rapport au soleil particulièrement propice au confort du Iogement. L’avenue du Général-de-Gaulle est l’axe est-ouest qui partage Meudon-la-Forêt. Au nord de cet axe, s’étend Ia résidence Le Parc; au sud, d’autres programmes immobiliers trouvent place; au milieu environ de son parcours, l’avenue traverse ce que l’on peut analogiquement nommer le forum: le centre civique constitué par Ia mairie, le marché et l’église. Le centre de Ia résidence Le Parc est le vide d’un très grand bassin rectangulaire, dans lequel se reflète le ciel. La «frontière» de l’ensemble est marquée, à l’ouest, parallèlement à Ia route nationale 118, par une longue «barre» de près de deux cents mètres de long qui borde un mail. Cette «barre» a deux Fernand Pouillon Vue générale du chantier faces différentes. Côté ouest, Ies baies vitrées sont enserrées dans un quadrillage carré, une immense grille abstraite. Côté est, des piles de pierre saillantes embrassent toute Ia hauteur du bâtiment: dans une vision frontale, les piles apparaissent régulièrement espacées et séparées par des baies vitrées; dans une vision latérale, Ies ouvertures s’effacent et Ia façade apparaît comme une surface murale opaque rythmée par des pilastres. Cet effet en quelque sorte cinétique est une expérience qui se reproduit souvent lorsque nous parcourons Ia résidence: constamment nous approchons latéralement ou frontalement Ies bâtiments, et notre perception est confrontée à des dispositifs qui mettent en scène des jeux d’écrans creusant les perspectives. Outre Ia «barre» qui vient d’être décrite, Ia résidence décline trois types de bâtiments principaux, orientés nord-sud ou est-ouest. Le premier type consiste en bâtiments verticaux à piles et pignons aveugles de pierre. Ce premier type peut être perpendiculairement assemblé à de longs bâtiments bas (le deuxième type) pour former des peignes entre les lames desquels se trouvent des jardins carrés. Le troisième type est aussi un bâtiment bas, mais qui cette fois se plie pour former une figure, par exemple sur Ia bordure nord du grand bassin cen- 57 tral. Avec ces types, Pouillon définit tous Ies espaces - rues, mail, squares, jardins, places, etc. - , sans que ceux-ci se referment comme à Montrouge ou au Point-du-Jour. De ce point de vue, l’ensemble de Meudon-la-Forêt se rapporte à I’ordre ouvert de l’urbanisme moderne. Mais ce qui différencie Ia résidence Le Parc de tout autre «grand ensemble» contemporain est l’omniprésence d’un matériau qui n’est pas le béton armé revêtu. Les photographies du chantier montrent l’amoncellement des pierres taillées, leur transport et les gestes de leur mise en oeuvre pour construire les piles colossales et les murs appareillés: travail véritablement cyclopéen, qui donne à l’ensemble une exceptionnelle solidité solidite - confirmée par son état de conservation - et Ies traits d’une cohésion quasiment «archaïque». aus Fernand Pouillon, Architecte, Jacques Lucan; Édition du Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2003 58 La piscine des Amiraux réhabilitée par Canal (1980-1981): de l’intuition à la patrimonialisation Jean-Baptiste Minnaert À partir du milieu des années Soixante-dix, la patrimonialisation de l’architecture des XIXe et XXe siècles et, parallèlement, le constat d’échec qui est dressé de l’urbanisme “tours et barres” pratiqué en France depuis les années Cinquante, conduisent nombre d’architectes, et pas seulement ceux de la génération de Mai 1968, à redécouvrir et admirer les qualités de conception et d’usage des architectures des pères fondateurs du Mouvement Moderne, et plus largement celles d’édifices des deux derniers siècles. C’est une rupture avec le discours dominant de la critique architecturale, qui érigeait jusque là en dogme la figure d’une histoire de l’innovation et du temps court. Si les premiers historiens du Mouvement Moderne comme Nikolaus Pevsner ou Sigfried Giedion ont tôt construit une dialectique articulant l’histoire de l’architecture et l’innovation technique et architecturale, les architectes de leur génération et de celles qui suivent, tout à leur souci de construire et d’innover à leur tour, n’ont pas toujours traduit cette dialectique histoire-innovation dans des pratiques attentives à la sauvegarde des oeuvres de leurs aînés. Après les protections patrimoniales massives de 1975, puis des années 1982-1986, les attitudes changent vis-à-vis de l’architecture existante et du déjà-là. Les destructions-reconstructions ne sont plus considérées comme la voie unique de la modernisation. En 1986, l’architecte Philippe Robert écrira qu’«à l’image de nombreux exemples depuis l’Antiquité, de plus en plus d’architectes pratiquent la réhabilitation, la reconversion, le recyclage d’éléments architecturaux, le collage neuf/ancien et d’autres formes d’intervention qui rendent souvent inutile la question de savoir s’il faut préserver ou détruire. Cette tendance témoigne d’un certain attrait pour l’architecture “de l’intérieur”. […] En préservant les volumes construits, on redécouvre aujourd’hui les espaces intérieurs, avec leurs potentialités en termes d’usage mais surtout leur géométrie, leur lumière, leur matière».1 Dans la critique architecturale française des années Soixante-dix et Quatre-vingt, Antoine Grumbach fut l’un de ceux qui manifestèrent cette appétence nouvelle pour l’histoire de l’architecture contemporaine en général, et leur intérêt pour les réalisations de l’architecte Henri Sauvage en particulier. Une exposition organisée en 1976 par Maurice Culot sous l’égide de la sadg2 fait redécouvrir aux architectes, de plus en plus curieux, que les Modernes aussi ont une histoire, et qu’après la fin de la suprématie du productivisme des grands ensembles et des architectures-types, l’histoire de l’architecture contemporaine, notamment celle du premier XXe siècle, est un recueil de modèles presque inépuisable. Ainsi Antoine Grumbach écrit-il, avec une clairvoyance symptomatique de cette époque où basculent les paradigmes: «En apportant quelques légères modifications qu’impliquent les exigences de notre époque, on pourrait ironiquement réaliser aujourd’hui un ensemble de même type [que l’immeuble à gradins de la rue des Amiraux] que construisit Sauvage il y a cinquante La coupe d’un immeuble à gradins, planche d’illustration du brevet n.439 292, pour un “Système de constructions” en gradins, déposé par Henri Sauvage et Charles Sarazin le 23 janvier 1912. (Paris, Institut national de la proprieté industrielle) Henri Sauvage Henri Sauvage, Piscine des Amiraux, coupe. (Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, Institut Français d’architecture) 59 60 ans, et cette réalisation n’aurait rien à envier à tous les modèles les plus récents. Cet exemple doit nous inciter à explorer et exploiter, avec des yeux sans préjugés, le futur du passé».3 L’immeuble d’habitation à bon marché à gradins du 13, rue des Amiraux (Paris XVIIIe) a été conçu et réalisé par Henri Sauvage (1873-1932) entre 1913 et 1930, dates extrêmes allant des premières études concernant l’immeuble, jusqu’à l’inauguration de la piscine. L’immeuble est construit entre 1922 et 1925. La piscine, insérée dans un second temps dans le volume central de cet immeuble de section pyramidale, a été construite entre 1927 et 1930, sur un projet qui date de juillet 1925. 4 L’immeuble et la piscine des Amiraux ont valu à Henri Sauvage une grande part de sa célébrité, malgré les difficultés techniques, réglementaires et financières qui accompagnèrent la conception, la construction, puis l’exploitation du bâtiment. Censé être hygiénique et économique, le 13, rue des Amiraux ne fut totalement ni l’un ni l’autre, ce qui ne l’a pas empêché de devenir une icône de l’architecture moderne, ni d’avoir contribué à consacrer Sauvage en héros de la saga du Mouvement Moderne.5 Malgré ses carences de conception, le bâtiment traversa le siècle, dans l’indifférence et parfois l’incurie, jusqu’en ces années Quatre-vingt où une nouvelle dimension culturelle va lui être conférée par sa patrimonialisation. Le 13, rue des Amiraux est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques dès 1986 pour ses façades et toitures, avant d’être classé Monument Historique en 1991 (pour ses façades, ses toitures et sa piscine; les autres intérieurs étant quant à eux inscrits).6 L’inscription de 1986 fait suite à celle d’autres oeuvres majeures d’Henri Sauvage, ainsi la villa Art Nouveau de Louis Majorelle à Nancy (1898-1902),7 l’immeuble à gradins du 26, rue Vavin à Paris (19121913)8 ou le Studio-Building du 65, rue La Fontaine à Paris (1927).9 Souffrant de problèmes d’entretien et de la vétusté de ses équipements techniques (les chaudières au charbon ont fonctionné jusqu’à la fin des années Soixante-dix), la piscine des Amiraux est réhabilitée en 1980-1981 par Canal, agence fondée en 1975 par les architectes Patrick et David Rubin, avec Annie Le Bot. Le maître d’ouvrage est la Direction de l’Architecture de la Ville de Paris, section locale d’architecture du XVIIIe arrondissement. La mission dévolue aux architectes est une prestation de conseil comportant recherches historiques, études, dessin du projet et suivi des travaux. Elle inclut l’élaboration de prescriptions sur le carrelage, l’éclairage, le flocage, la peinture, la serrurerie, la miroiterie, la menuiserie, la signalétique, une étude de la coloration générale de la piscine et le suivi de chantier jusqu’à sa réception. Les études se déroulent de mai à décembre 1980; les travaux courent sur l’année 1981.10 Patrick Rubin se souvient précisément de ce projet:11 «C’était une commande directe de la direction de l’architecture Ville de Paris. Une commande non pas de maîtrise d’oeuvre, mais de direction artistique et de conseil. Cette commande a été obtenue par hasard. Mon frère David et moi étions post-étudiants et avions sympathisé avec un ingénieur, Michel Miller, fonctionnaire de la Ville de Paris.12 C’était notre première réalisation, avec l’immeuble du journal Actuel.13 Michel Miller nous demanda des conseils pour, ditil, “colorer une piscine que je dois rénover. Venez la visiter avec moi”, proposa-t-il. Il n’y avait pas d’approche patrimoniale prévue dans ce projet. À l’issue de la visite, nous avons dit à Michel Miller: “C’est une architecture emblématique”. Le père de l’ingénieur Michel Miller était peintre. Il avait dit à son fils: “ne sois pas artiste comme moi, mais ingénieur”. Michel Miller qui renonça à la peinture avait une sensibilité artistique latente qui a beaucoup joué dans l’attention qu’il porta à nos conseils. «Le lendemain de cette visite, je filai au Centre Georges Pompidou. Je lus l’ouvrage de Maurice Culot et Lise Grenier,14 et l’offris à l’ingénieur. Lors d’une réunion suivante, l’un de ses collègues arriva avec un carreau de 40 x 40 cm: “Regarde ces carreaux de l’entreprise Rodriguez, ils sont en soldes”. Michel Miller lui répondit: “Il faut que je te dise, ce n’est pas un bâtiment normal”. Il me demanda: “Allez chercher les plans de la piscine des Amiraux à la mairie du Xe”. J’y allai, et je regardai dans le meuble à plans. Un tiroir coinçait: il y avait au fond les contrecalques marrons signés Sauvage. Je les récupérai et les montrai à Michel Miller. Il les fit reproduire. Ces copies sont aujourd’hui à mon agence. Ces plans sont pour quelques-uns les mêmes que ceux qui sont conservés au Centre d’archives d’architecture du XXe siècle de la rue de Tolbiac, où se trouvent les archives d’Henri Sauvage. «Le carrelage de Gentil & Bourdet utilisé par Sauvage pour les intérieurs de la piscine n’étant plus disponible, je me rabattis sur le carreau blanc biseauté “métro” d’Hippolyte Boulenger dont Sauvage couvrit les façades de l’immeuble. Des panneaux en mosaïque sont placés sur les passages de gaines nouvelles. “Petit bain”, “Grand bain”, “Ne courrez pas sur les plages”, “Ne pas plonger”: nous avons repris pour le lettrage de ces inscriptions les cartouches des plans de Sauvage. «Ce projet est la conjonction de notre jeunesse, d’un certain enthousiasme, et de la rencontre avec Michel Miller. Nous étions portés par la grâce. Nous avons travaillé hors des contraintes patrimoniales actuelles. Nous nous sommes glissés dans le projet à une époque où c’était Henri Sauvage La piscine réhabilitée par l’Atelier Canal en 1980-1981. ( Photo : Atelier Canal ) Vue de la piscine avant chantier, 1980. (Photo: Patrick Rubin) Vue de la piscine avant chantier, 1980. (Photo: Patrick Rubin) 61 62 facile. C’est une démarche intuitive, mais en même temps savante. Si nous avions travaillé après la publication du livre Créer dans le créé,15 nous aurions eu un concours international avec des sommités».16 C’est le hasard d’une rencontre avec un maître d’ouvrage sensibilisé à une approche patrimoniale et historienne naissante qui détermina les choix esthétiques du projet et fit de l’opération une démonstration immédiatement reconnue de l’intérêt de créer dans le créé. Sophie Anargyros consacre au projet un article dans la revue “Archi-Créé”: «Écouter ne signifie pas “répéter”. […] Canal, à qui la Direction de l’architecture de la Ville de Paris a confié ce programme, a pris un parti simple: faire que le travail sur la référence et la mémoire coexiste avec l’apport de technologies, c’est-à-dire respecter l’intégrité d’une architecture sans tomber pour autant dans le passéisme ou la reconstitution historique. La fidélité à l’esprit de Sauvage se traduit ici sur le mode de l’interprétation; une première référence, la verrière d’origine cassée il y a une quinzaine d’années est réinterprétée: des plateaux de verre suspendus, masquant les nouveaux éclairages, rappellent le travail de serrurerie et le graphisme original dessiné par Sauvage. De même, la création de bandeaux lumineux, dans les ébrasements des banquettes est directement inspirée du vocabulaire utilisé en façade dans le traitement des balcons de la rue Vavin. […] La référence devient un jeu. Il fallait que la piscine “illustre” son architecte».17 Patrick et David Rubin réfèrent leur intervention tant à l’esthétique du 13, rue des Amiraux qu’à celle de son devancier, l’immeuble à gradins du 26, rue Vavin. Leur projet n’implique nul retour à l’état originel, d’ailleurs techniquement, financièrement et réglementairement impossible. Ainsi les rambardes des coursives des deux niveaux supérieurs de cabines entourant le bassin, avec leurs potelets en fonte et leurs deux barres en tube, à l’allure de bastingage de paquebot, n’étant plus aux normes de sécurité, ontelles reçu des grilles métalliques dès avant la réhabilitation de Canal. Les jeunes architectes se contentent d’en modifier la couleur. Le projet remplace les portes de cabines et le mobilier encastré, sans citer les originaux. Le hall d’entrée est complètement refait, avec des mosaïques en camaïeu de bleus, dans une tonalité contemporaine sans rapport avec les conceptions de Sauvage. Comme le précise Sophie Anargyros, les verrières sommitales de Sauvage, détruites dès les années soixante, ont été remplacées par des verrières suspendues au plafond, alors que celles de Sauvage étaient scellées à son nu.18 À la date de l’intervention, ni la piscine ni l’immeuble des Amiraux n’étaient protégés. En revanche, l’immeuble à gradins du 26, rue Vavin était déjà inscrit au titre des Monuments Historiques et joua aussi son rôle de référence. L’exposition et la monographie que Maurice Culot et Lise Grenier consacrèrent à Sauvage en 197619 ont eu une grande importance dans l’approche des jeunes architectes, prouvant ainsi qu’un bon livre, par son caractère incitatif, est plus efficace que bien des coercitions patrimoniales. Soit dit en passant, la sensibilisation par l’archive et par le livre, que Maurice Culot initia à Bruxelles, puis à Paris, à partir des années Soixante-dix, a une importance comparable –bien que difficilement mesurable– aux vagues simultanées de protection de l’architecture des XIXe et XXe siècles. La réhabilitation de la piscine des Amiraux est prise dans une stratigraphie patrimoniale qui s’est enrichie de l’inscription des façades et toitures de l’immeuble au titre des Monuments Historiques en 1986, puis du classement des façades, des toitures et de la piscine en 1991. En 2005-2006, l’architecte en chef des monuments historiques Gabor Mester de Parajd a restauré les façades du 13, rue des Amiraux.20 L’intérieur de la piscine lui aussi mérite assurément une nouvelle intervention, qui serait menée, cette fois, dans les normes de restauration de monument historique. De la piscine des Amiraux, que faudrait-il restaurer? L’intervention de Canal a-t-elle acquis une historicité qui rendrait son démantèlement improbable? La réponse à cette question ne résidera sans doute pas dans des principes dogmatiques, mais dans le bon sens. Les normes de sécurité et d’hygiène actuelles rendant illusoire tout retour à l’état de 1930, le pragmatisme de certains choix opérés par Canal est peut-être le meilleur gage de leur durabilité. Sur le plan purement technique, le fonctionnement de la piscine diffère profondément de son état initial. La chaufferie, le filtrage, la désinfection et la circulation d’eau n’ont plus grand-chose à voir avec le système de verdunisation de 1930.21 Ces appareillages techniques ont été intégralement remplacés. Le bassin de 33 x 10 m a reçu un nouveau cuvelage. Le chauffage du volume d’air de la piscine, par air chaud provenant des chaudières et pulsé à travers des buses situées sous les bancs, a été supprimé. Le carrelage originel des sols serait sans doute interdit aujourd’hui, car trop glissant. Les garde-corps des premier et deuxième étages, à barres doubles, ne pourraient être remis en leur état initial, pour d’évidentes raisons de sécurité. Les verrières sommitales pourraient être refaites à l’image de celles d’Henri Sauvage, mais il est probable que les contraintes de sécurité n’autoriseraient pas la reproduction des assemblages de serrurerie des années Vingt. Les bains-douches du premier étage ont été totalement transformés, mais, ici en- Henri Sauvage core, un retour à l’état originel, hors-normes, semble illusoire. En revanche, le hall d’entrée de la piscine, refait par Canal en 1981, sans rapport à l’état initial, et qui, aujourd’hui, a de surcroît perdu une grande part de son caractère après trente années d’incurie, pose davantage la question d’un retour à l’état de 1930, mais ce serait un retour, là encore, partiel, car les circulations d’entrée et de sortie diffèrent de celles d’une piscine des années Trente. L’indisponibilité des carrelages Graiblanc de Gentil & Bourdet, en vue d’une éventuelle remise en l’état originel du carrelage des parois du rez-dechaussée, ouvre une alternative. Dans le cas d’une restauration fidèle, on pourrait envisager supprimer le carrelage métro posé en 1981, refabriquer le Graiblanc originel et le replacer. Cela n’est pas inenvisageable: lors de la restauration des façades de l’immeuble en 2006, l’Architecte en chef des Monuments Historiques a fait refabriquer certains modèles, notamment corniers, de carreau métro qui n’étaient plus dans le commerce. Le bon sens pousserait cependant à laisser le carrelage métro, qui est aujourd’hui en bon état et où s’insèrent les élégantes mosaïques dessinées d’après les lettrages des plans d’Henri Sauvage. Dès questions plus graves se posent dans l’immédiat: exposé à l’humidité depuis plus de quatrevingts ans, le béton armé des coursives des cabines aux premier et deuxième étages se détériore de manière inquiétante, entraînant le descellement des potelets en fonte et le déversement des gardecorps. Quoi qu’il en soit, toute restauration à venir intégrera une part de création, certes pas de même nature que celle que Canal a pu se permettre lorsque le bâtiment n’était pas encore patrimoine, mais qui, probablement, intégrera cette réhabilitation libre dans la sédimentation des états successifs.22 L’oeuvre de Canal fait aujourd’hui partie de l’histoire et de l’identité de la piscine des Amiraux. Notes _ 1. I. Maheu-Viennot, P. Robert (dir.), Créer dans le créé. L’architecture contemporaine dans les bâtiments anciens, catalogue de l’exposition (Paris, Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, 28 mai-7 septembre 1986 ), Electa Moniteur, Paris 1986, p. 11. _ 2. Société des Architectes Diplômés par le Gouvernement, devenue Société Française des Architectes. _ 3. A. Grumbach, Il était une fois l’habitat. Ensemble d’habitations, avec piscine incorporée, 13, rue des Amiraux, Paris 18e. Projet 1923, réalisation 1925, “H. Revue de l’habitat social ”, mai 1978, n. 30, s.p. _ 4. F. Loyer, H. Guéné, Henri Sauvage, les immeubles à gradins, set-back buildings, IFA, Mardaga, Paris-Liège 1987 ; J.B. Minnaert, The architectural drawings of Henri Sauvage, Garland Publishing, New York 1994 ; J.B. Minnaert, Henri Sauvage, ou l’exercice du renouvellement, Cité de l’architecture et du patrimoine, Norma, Paris 2002 ; J.B. Minnaert, Henri Sauvage le rationaliste, Éditions du Patrimoine, Centre des monuments nationaux, InFolio, Paris 2011. _ 5. L’immeuble est publié dans H.R. Hitchcock, Architecture, 19th and 20th Centuries, Penguin Books, Harmondsworth 1958, et dans R. Ban- 63 ham, Theory and Design in the First Machine Age, Praeger Publications, New York-Washington 1960. _ 6. Les façades, les toitures et la piscine (cad.BW 133) ont été classées par arrêté du 22 mars 1991. Les intérieurs, sauf la piscine classée (cad. BW 133) ont été inscrits par arrêté du 22 mars 1991. Les façades et toitures avaient été inscrites par arrêté du 25.06.1986 ( annulé ). Voir base de données Mérimée, Ministère de la culture: www.culture.gouv.fr/public/ mistral/merimee_fr. _ 7. Inscrite en 1975, classée en 1996. _ 8. Inscrit en 1975. _ 9. Inscrit en 1975. _ 10. Archives Canal Atelier d’architecture, Paris. _ 11. Entretien téléphonique avec Patrick Rubin, réecrit, 5 juillet 2011. _ 12. Michel Miller, était ingénieur des services techniques, chef de la section locale du XVIIIe arrondissement, et à ce titre responsable de la conduite de l’opération. _ 13. Réhabilitation d’un immeuble industriel du XXe siècle, dans la cour du 33, rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris, 1981-1982. _ 14. M. Culot, L. Grenier (dir.), Henri Sauvage 1873-1932, catalogue d’exposition, (Paris, novembre-décembre 1976 ; Bruxelles, janvier-février 1977), contributions de R. Delevony, M. Culot et L. Grenier, F. Loyer, B. Brace Taylor, J. Gubler, L. Miotto-Muret (édition française), avec un texte additionnel de Antoine Grumbach (édition anglaise), aam/sadg, Bruxelles-Paris 1976, 253 pages (éd.fr.), aam, Bruxelles 1978, 257 pages (éd. angl.). _ 15. I. Maheu-Viennot, P. Robert (dir.), Créer dans le créé. L’architecture contemporaine dans les bâtiments anciens, cit. _ 16. Patrick Rubin a travaillé au même moment sur la réhabilitation de la piscine de la rue de Pontoise à Paris (1934), l’une des quatre piscines construites à Paris par l’architecte-ingénieur Lucien Pollet, avec la Jonquière (1934), Pailleron (1934, rénovée par Marc Mimram en 2006) et la fameuse piscine Molitor (1929). Dans le cadre du concours de restauration de la piscine Molitor en 2007-2008, Patrick Rubin a conçu un projet mimétique, avec démontage de la piscine et réfection comme à l’identique. C’est l’équipe composée de Jacques Rougerie, Alain Derbesse et Alain-Charles Perrot, lauréate, qui restaure actuellement la piscine. _ 17. S. Anargyros, À l’écoute d’Henri Sauvage, “Archi-Créé”, avril-mai 1982, n. 188, p. 72-75. _ 18. Ces verrières ont été démontées dans les années Quatre-vingt-dix pour de probables raisons de sécurité, laissant aujourd’hui apparents d’inesthétiques skydomes. _ 19. M. Culot, L. Grenier (dir.), Henri Sauvage, 1873-1932, cit. _ 20. Le carrelage a été remplacé par larges surfaces. Les fenêtres des logements ont été remplacées. Le choix de la teinte s’est fait par grattage des vieilles huisseries et dégagement de la teinte initiale, reprise pour les huisseries nouvelles. Les parties communes en revanche n’ont pas fait l’objet d’une restauration. Les terrasses et toitures n’ont pas fait l’objet de reprise d’étanchéité. Au chapitre des contraintes et difficultés techniques et esthétiques : la fabrication de carreaux de même couleur, aspect et formes (quatre teintes, quatre aspects, quatre formes). Le montant total de l’opération est de 2.000.000 Euro hors taxes pour les travaux. _ 21. Ce procédé de désinfection, breveté par l’ingénieur Charles BunauVarilla, est alors réglementaire dans toutes les piscines parisiennes. Voir C.E. Sée, Bassins de natation & Piscines, “La Construction Moderne”, 25 mars 1934, p. 430-440, et 13 mai 1934, p. 563. _ 22. Edward Hollis, au demeurant, plaide pour une histoire de l’architecture qui n’arrêterait pas ses analyses à l’inauguration des édifices, mais qui embrasserait les temps de leur usage, de leur péremption et de leur réaffectation éventuelle. E. Hollis, The Secret Lives of Buildings, from the ruins of the Parthenon to the Vegas Strip in thirteen stories, Metropolitan Books, New York 2009. 64 The Amiraux Swimming Pool of Henri Sauvage, Rehabilitated by Canal (1980-1981): from Intuition to Patrimonialization The Amiraux swimming pool in Paris (1925-1930), built in the central volume of a terraced building designed by Henri Sauvage between 1913 and 1930, was rehabilitated by the Canal architectural agency at the beginning of the Eighties. Sauvage earned a large part of his fame from this apartment block and its swimming pool despite the technical, regulatory and financial difficulties linked to the design, the construction as well as the utilization of the building. Supposedly hygienic and economical, the Amiraux tiered apartment building has been neither one nor the other, but this has not prevented it from becoming an icon of the Modern Movement nor from contributing to consecrating Henri Sauvage as a hero of the modern architecture saga. Before being listed as a historical monument in 1991, the Amiraux building was included in the additional inventory of historical monuments in 1986, in a context of growing recognition of 19th and early 20th-century architecture. The project developed by the Canal Agency for the Amiraux swimming pool takes into account this raising awareness towards modern architecture and Henri Sauvage’s work. The canopies of the skylights are designed after the original ones; the interior tiling is of the same type as the métro tiling from the exterior facades. Canal also returned to the typography of Henri Sauvage’s plans in the swimming pool signage. Canal Architecture does not practice restoration but rather rehabilitation with a focus on heritage and history despite lack of such awareness on the part of those in charge of project management. It has been mostly through chance personal meetings with the project managers that the aesthetic choices were made and that this operation is today a widely recognized demonstration of the possibility to invent with a more perceptive approach in a new context: that of understanding modern architecture as heritage and history. Jean-Baptiste Minnaert Né en 1964, Jean-Baptiste Minnaert est historien de l’architecture, professeur à l’Université FrançoisRabelais, Tours, et membre de l’InTRu (Interactions, Transferts, Ruptures artistiques et culturels). Il a consacré sa thèse de doctorat à Henri Sauvage et a publié trois livres sur l’architecte parisien : The architectural drawings of Henri Sauvage (Garland, 1994), Henri Sauvage, l’exercice du renouvel- lement (Norma, 2002), Henri Sauvage le rationaliste (Éditions du Patrimoine, 2011). Spécialisé en histoire de l’architecture et de l’urbanisme de la première moitié du XXe siècle, Jean-Baptiste Minnaert a travaillé sur la ville-satellite d’Héliopolis au Caire. Il consacre aujourd’hui ses recherches au périurbain, avec le Conseil national de l’Inventaire général du patrimoine culturel au Ministère de la culture (actes de colloque à paraître en 2012). Henri Sauvage 65 Du Studio-building au Vert-Galant, le sensationnel et Ia polémique C'est à nouveau pour Jean Hallade25 qu'Henri Sauvage réalise, en 1927, un immeuble au 65, rue La Fontaine/ 33, rue des Perchamps/ rue du Général Largeau (Paris XVIe). L’opération commerciale est audacieuse. Le compétences techniques du commanditaire contribuent probablement à la sophistication de l'édifice.26 Tous les équipements intérieurs fonctionnent à l'électricité, les cuisines-offices sont ventilées au moyen d'un système actif avec conduites noyées dans l'épaisseur des planchers, les vide-ordures sont d'un modèle spécial27, les déchets étant recueillis dans un wagonnet qui fait le tour de colonnes de descente et qui est élevé par monte-charge jusqu'à la rue. Aux étages courants, de longues coursives accessible du rez-de-chaussée par un seul escalier de maître et un seul escalier de service, distribuent, aux 1er, 3e et 5e étages, l'entrée principale d'appartements comportant un volumineux espace de sept mètres de hauteur sous plafond, développé sur deux niveaux, éclairé par une vaste baie donnant sur rue. Prennent jour sur la cour une chambre en mezzanine reliée au salon par un escalier intérieur, ainsi qu’une saIle de bains et une petite cuisine. L’immeuble comporte, au 7e étage, des appartements conventionnels et, au 8e, des chambres de domestiques. Le rez-dechaussée et partagé entre des appartements ayant leur entrée particulière sur rue, et des garages automobiles. Ce particularités techniques et fonctionnelles sont mises au service d’une réalisation où la nouveauté est, en premier lieu, typologique. Comme en témoigne l’appartement acquis et aménagé par le décorateur René Prou, les monumentaux «studios» du 65, rue La Fontaine sont des espaces moins destinés à la pratique des arts qu’à satisfaire l’aspiration de la bourgeoisie des Années folles à épousseter son art de vivre. Dans cette perspective, la technicité de Ia mise en oeuvre et des équipements domestiques, l’esthétique provocatrice des façades sont des atouts publicitaires aussi efficaces que la juxtaposition de deux termes en vogue, «studio» et «building», pour baptiser l’opération. Au demeurant, on ne peut s’empêcher de penser que le Studio-building est une réponse -jusque dans la similitude de l’appellation- au fameux projet d’«immeuble-villas» (1922) de Le Corbusier. Bien qu’attentif à la mode, Henri Sauvage n’est pas le premier à adapter l’atelier d’artiste à l’usage de l’habitat bourgeois. Même le carrelage polychrome qui revêt les façades du 65, rue La Fontaine a, sur ce Plan des Ier, 3e et 5e étages programme, un devancier: le fameux immeuble de studios réalisé en 1911 par André Arfvidson au 31, rue Campagne Première. En l’occurrence, le fournisseur des deux architectes est le céramiste Gentil et Bourdet qui, célèbre dès les temps de l’Art nouveau, vise ici -tout comme Sauvage- à rajeunir l’image de sa production. Ainsi la cour du 65, rue La Fontaine estelle carrelée avec le modèle Graiblanc, dont la blancheur, connotée d’hygiénisme, réverbère la lumière vers l’arrière des studios et dans les coursives. Quant au revêtement des façades sur rue, sa polychromie échevelée a certes pour vocation d’affirmer l’originalité du programme. Elle flatte l’image moderniste de l’immeuble, véhiculée par l’agencement de carreaux standard produits industriellement. Mais l’architecte en fait aussi un usage savant. Contrairement au 163, boulevard de l’Hôpital et au 26, rue Vavin où la quasi-monochromie des carreaux tendait à valorisser la masse du bâtiment, ici le motifs polychromes du carrelage soulignent les saillies et les retraits qui structurent la façade, qui accusent l’épaisseur des embrasures et hiérarchisent les percements. «La couleur dont sont revêtues certaines parties leur donne un accent, un relief, qui précise leur place dans l’ensemble. Si la décoration devait connaître un regain de faveur dans l’architecture moderne, après en avoir été si durement exclue, c’est sans doute par ce moyen discret et logique28.» Ces propos d’un 66 chroniqueur de la revue L’Architecte résument avec pertinence le paradoxal retour d’Henri Sauvage à un ornement structurel qu’il avait progressivement banni de sa pratique depuis la réalisation du 163, boulevard de l’Hôpital en 1908. Si les motifs polychrome du carrelage, ici, illustrent les articulations de la structure en béton armé, ils n’en sont pas pour autant l’expression directe. La démarche est par conséquent comparable à celle qui avait abouti au motif factice de perches cerclées de bronze doré qui orne les bowwindows du 22, rue Beaujon. Cependant, le parement du Studio-building n’est pas un réinvention fantaisiste de la structure, mais un code qui, de manière rigoureusement viollet-le-ducienne, transpose dans le décor de l’epiderme le plan de l’immeuble, sa structure et ses articulations. La valeur d’art autant que la valeur historique et la valeur d’ancienneté 29 ont détérminé l’entrée rapide du 65, rue La Fontaine dans le domaine du patrimoine. En plus de l’originalité du programme et des façades, le nom de cet immeuble a joué un rôle dans sa patrimonisalisation. Le terme de building est évidemment impropre, mais la fascination pour l’Amérique capitaliste, éprise d’innovation, dont témoigne ici Henri Sauvage a marqué un jalon dans l’histoire du logement en France.(...) aus Henri Sauvage ou l’exercice du renouvellement, Jean-Baptiste Minnaert; Éditions NORMA, Paris, 2002 «Studio Building», Paris 1926-1928 Das Gebäude beherbergt auf zwei Stockwerken 49 Atelierwohnungen (eine davon gehörte René Prou). Es wurde unter Verwendung von vorgefertigten Elementen errichtet. Es ist mit dem Müllentsorgungssystem «Garchey» ausgestattet, das von Sauvage auch bei den habitations à bon marché in der Rue des Amiraux eingesetzt wurde: Der Müll wird im Tiefgeschoß gesammelt und dann mit einem Lastenaufzug auf Straßenniveau gebracht. Die Verkleidung der Fassaden besteht aus verschiedenfarbig emaillierten Fliesen: Weiße und beigerosa Fliesen werden neben der beige-rosa Grundierung von vertikalen, ockergelben Streifen eingefaßt, die die bow windows und das Gesims des Bauwerks unterstreichen sollen. Zur Hofseite hin, wo sich die Diensträume und die Flure befinden, wurden hellgraue Fliesen verwendet. Der Gebrauch der Farbe, die Gestaltung der Öffnungen und der Details verweisen auf die Absicht, das schöpferische Erbe des Art Nouveau weiterzuentwickeln. ln diesem Sinne muß man auch Sauvages besondere Fähigkeit verstehen, Themen des Rationalismus ganz eigenständig zu interpretieren. Das hier vorgestellte Gebäude liefert dafür einen überzeugenden Beweis. Henri Sauvage À gauche: Façades sur la rue des Perchamps et sur la rue du Général Largeau. (Photo Dominique Delaunay, 2001) Un appartement décoré par René Prou au 2e étage du Studio-building: la salle à manger et le salon. (Photographies d'époque) 67 68 Eugene Beaudoin *20.07.1898 Paris, †14.01.1983 Paris Études à I'ENSBA. Premier grand Prix de Rome en 1928. Réalise avec Marcel Lods, Ia Cité du Champ des Oiseaux à Bagneux (800 Iogements, 1930-1939), Ia cité de Ia Muette à Drancy (1000 Iogements, 19311934), l'école de plein air de Suresnes (1934-1935), un garde-meuble à Paris (1936), une usine et des Iogements à Moy (1935), l'aéro-club de Buc (avec Prouvé, 1938), Ia Maison BLPS à l'éxposition du Logement à Paris (avec Prouvé et les Forges de Strasbourg, 1938), Ia maison du peuple - marché couvert de Clichy (avec Prouvé et Vladimir Bodiansky, 1937-1939). Architecte BCPN, construit des ambassades à Accra, Ottawa, Prétoria, le palais du Bureau International du Travail à Genève et, dans Ia même ville, Ia nouvelle salle de conferences du Palais des Nations (avec P. L. Nervi); en France, Ia cité universitaire d’Antony, l’école nationale des lmpôts et Ia faculté de droit de Clermont-Ferrand. Architecte de plusieurs grands-ensembles: cité Rotterdam à Strasbourg (1951 ), cité du Bas-Coudrais à Sceaux, Zup de Cachan, Zup de Vénissieux. Participe à l’étude du complexe Maine-Montparnasse (19581974). Urbaniste-conseil de La Havane (1928 ), de Cap Town (1940), de Marseille (1942), Saïgon (1948), lspahan (1968), Montpellier, Monaco, Genève... Dirige un atelier a I’École des Beaux-Arts de Paris à partir de 1946. Directeur des études à I’École d’Architecture de Genève (1941-1968). Élu à l’Institut en 1961. Président de I’UIA (1965-1969). Président de Ia SFU (1962-1965). Marcel Lods *16.08.1891 Paris, †09.09.1978 Paris Études à l’ENSBA (1912-1923). Associé de 1923 à 1940 avec Eugène Beaudoin. Réalise avec lui: Ia Cité du Champ-des-Oiseaux à Bagneux, Ia Cité de Ia Muette à Drancy (1931-1934), l’École de plein air de Suresnes (1934-1935), un garde-meuble à Paris (1936), une usine et des Iogements à Moy (1935), le Club-House Roland-Garros à Buc (avec Prouvé, 1938), Ia Maison de Week-end BLPS à l’Exposition du Logement (avec Prouvé et les Forges de Strasbourg, 1938), Ia Maison du Peuple-Marché couvert à Clichy (avec Prouvé et Bodiansky, 1937-1939). Dans le cadre de Ia Reconstruction: plan directeur de Sotteville-lès-Rouen (1948), de Mayence (avec Hanning, 1950), plan d’aménagement du Sud-Ouest (avec Hanning, 1950). Construction de 800 Iogements à Sotteville-lès-Rouen (avec Alexandre, Malizard, Busse et Bance, 1948-1955), d‘un groupe d’habitations à Mulhouse (avec Meyer, 1956-1957); 1500 Iogements aux Grandes-Terres à Marly-le-Roi (1957-1959), 300 Iogements au ChâteauBlanc à Saint-Étienne du Rouvray (SCIC, 1953-1957). Lycée d’lvry-sur-Seine (1950), lycée d ‘Argenteuil (avec Ricome, 1968), groupes scolaires à Saint-Étienne du Rouvray (SCIC, avec Malizard et Alexandre, 1953-1957), à Neufchâtel-en-Bray (avec Bance, 1953). Constitue, en 1964, avec Depondt, Beauclair et des industriels (Péchiney-Saint-Gobain, Aluminium français, OTUA) le groupe GEAI. Construction de 500 Iogements GEAI à Ia Grande-Mare à Rouen (1968-1970). Avec Depondt, Beauclair: Faculté des Sciences de Reims (avec Dubar de Gaillard-Bois, 1964-1966), groupe d‘HLM à MEAUX (1964-1970), 1000 Iogements à Fontenay-sous-Bois (1962-1964 ). Avec Depondt, Beauclair et Malizard: groupe scolaire à Drancy, 700 HLM à Drancy, Maison des Seiences de l’Homme à Paris (1970). aus L’architecture moderne en France, De la croissance à la compétition, Gérard Monnier; Édition A. et J. Picard, Paris, 2000 Biografien 69 Édouard Albert *09.07.1910 Paris, †01.01.1968 Paris Édouard Albert à sa table de travail. Dessin de Jaques Lagrange, août 1957. Débute comme dessinateur industriel. Études à I’ENSBA (1932-1937). Après Ia Deuxième Guerre mondiale, travaille dans le cadre de Ia reconstruction (plans de villes, projets d’hopitaux). Son intérêt pour Ia préfabrication légère le conduit à collaborer avec des industriels: met au point des procédés métalliques pour des constructions économiques, démontables. En 1955, réalise à Paris, 85, rue Jouffroy, un immeuble de bureaux sur structure tubulaire. La tour d’habitation de Ia rue Croulebarbe (1958), les bâtiments administratifs d’Air France à Orly (1959), le Centre de recherche Vallourec à Aulnoye, Pas-deCalais (1962), confirment sa prédilection pour Ia construction légère. Plusieurs des projets conçus durant les années soixante ne seront pas réalisés: un theâtre populaire à Ia Défense, étudié en collaboration avec Jean Vilar, un hôtel place de Ia Résistance à Paris, Ia faculté des lettres et des sciences humaines de Tours. Construit en 1960 trois églises au Vietnam. Entreprend, en 1964, le grand projet de Ia faculté des Seiences de l’université de Paris et, en 1967, celui de Ia bibliothèque de l’université de Nanterre. Ces travaux seront achevés après sa mort en 1968, par Bernard Marotti. A dirigé, de 1963 à sa mort, un atelier extérieur à I’ENSBA. aus L’architecture moderne en France, Du chaos à la croissance, Joseph Abram; Édition A. et J. Picard, Paris, 1999 70 Maison du Peuple in Clichy, Paris 1938 Räumliche Organisation: Das Außergewöhnliche an diesem Bau bezieht sich vor allem auf folgende zwei Punkte: Unseres Wissens zum ersten Male ist in einem modernen Bau die Idee der mechanisierten Transformabilität in so konsequenter Weise durchgeführt worden. Gleichzeitig gelangte hier ein Montagebausystem mit vorfabrizierten, ausschließlich aus Eisen bestehenden Elementen mit seltener technischer und architektonischer Meisterschaft zur Anwendung. Die Idee der Transformabilität ergab sich aus der besonderen Aufgabe, die darin bestand, auf verhältnismäßig beschränktem Raum verschiedenen Zwecken zu genügen, nämlich den Markt von Clichy, einen großen Fest- und Volkssaal und einen Kinoraum für 700 Personen aufzunehmen. Die getroffene Lösung ist sowohl in funktionell-räumlicher, als auch in technisch-architektonischer Hinsicht überzeugend und hat sich praktisch bewährt: 1. Der Markt findet im Erdgeschoß statt, das sich nach allen vier Seiten öffnet und mit einziger Ausnahme der in die vier Ecken verteilten Treppen und Nebenräume ganz diesem Zweck dient. Für Stände mit nicht schmutzender, trockener Ware (Stoffe, Kurzwaren usw.) steht auch die Galerie im ersten Stock zur Verfügung, wobei die räumliche Verbindung zwischen den beiden Geschossen gewahrt bleibt. 2. Der Fest- und Volkssaal nimmt das ganze erste Obergeschoß ein, nachdem die Öffnung in der Mitte (17,5 mal 35m) durch Einfügen der im Bühnenraum gestapelten Bodenelemente geschlossen ist. Der Raum im Parterre zwischen den beiden Haupttreppen, der gegen den Markt durch Schiebewände abgeschlossen werden kann, dient in diesem Falle als Garderobe. 3. Der Kinosaal wird durch Einschließen des mittleren Teils des Volkssaales mit Wandelementen gebildet. Diese werden ebenfalls im Bühnenraum verwahrt; sie rollen an der Decke, und einzelne enthalten die Türen. Damit ist der Bühnenraum frei geworden und steht für Kino- und Theateraufführungen zur Verfügung. Das Dach über dem Mittelfeld des Baus ist verglast und kann gleichzeitig, in je zwei Teile geteilt, zurückgeschoben werden, so daß sowohl Markt, Volksfeste oder Kinovorführungen unter freiem Himmel stattfinden können. Diese beweglichen Deckenund Wandelemente werden wegen ihres großen Gewichtes mit elektrischer Motorkraft verschoben. Die Bedienung erfolgt von zentraler Stelle aus auf höchst einfache Weise. Diese Transformabilität gestattet natürlich noch andere als die erwähnten Verwendungen des Baus. Er erfüllt damit die Aufgabe des Volksund Gemeindehauses im wahren Sinne des Wortes. Technische Lösung: Nachdem die mechanisierte Transformabilität für die beweglichen Partien Eisen als Konstruktionsmaterial verlangte, haben die Architekten in konsequenter Überlegung Metallteile als Baustoff für den gesamten Aufbau gewählt. Dies führte zum Montagebau, bestehend aus einem Skelett und einmontierten Decken und Wandelementen, wobei die Vorbereitungsarbeit sowohl des Skelettes als auch der Füllelemente ganz in die Werkstatt verlegt wurde. Es handelt sich hier um ein bis in alle Einzelheiten durchstudiertes Bauen mit vorfabrizierten Elementen, dessen Vorteile -rasche Montage, präzise, qualifizierte Elemente und Senkung der Gestehungskosten- praktisch erzielt worden sind. Mit Ausnahme der Fundamente und des im Zeitpunkt des Baubeginnes notwendig gewordenen Luftschutzkellers, sowie der Konstruktion des Erdgeschoßbodens, wurde am ganzen Bau kein Zement oder Mörtel verwendet. Die Außen- und Innenwandelemente bestehen beidseitig aus in Metallrahmen eingesetzten, leicht bombierten Stahlblechplatten. Der Hohlraum ist mit Glaswolle gefüllt, wobei besondere Federn ihr Herunterrutschen verhindern. Diese Elemente sind jederzeit demontierbar und können ausgewechselt oder durch solche mit Glas ersetzt werden. Die lichtspendenden Fassadenpartien sind zweischichtig ausgeführt: außen Drahtglas und innen horizontal gewellte «Rodoïd-Platten» (ein nicht brennbarer Plastikstoff). Die Wandelemente des Kinosaals (104X 700 cm) sind zu zwei Gruppen von je dreißig Elementen zusammengekuppelt und können an die Rückwand des Bühnenraumes zurückgeschoben werden. Die Boden- und Deckenelemente weisen an der Untersicht ebenfalls Blechplatten auf, während sie oben einen Linoleumbelag auf die asphaltierte Blechunterlage erhielten. Auch für die Dachelemente wurde außen Blech verwendet. Besonders interessant ist die Lösung der beweglichen Bodenelemente, die den mittleren Hohlraum über dem Markt ausfüllen. Diese 5,40m breiten, 17,50m langen und 16t wiegenden Elemente werden durch Motorantrieb zunächst horizontal verschoben, um dann vermittelst einer Hebevorrichtung im Bühnenraum übereinander ge- Marcel Lods, Eugene Beaudouin schichtet zu werden. Dabei können z. B. die Sitze des Kinosaals an ihrem festen Orte belassen werden; sie machen die ganze Operation mit. Die Umwandlung des Marktes (auf beiden Geschossen) in den großen Volks- und Festsaal nimmt maximal 45 Minuten in Anspruch, während die Herrichtung des Kinosaals nur deren fünf benötigt. Abgesehen von den Elementen für Wände und Decken, wurden z. B. auch die Aborte als Einheiten und ebenso die verschiedenen Treppen in der Werkstatt vorfabriziert. Sonnenschutz und Verdunklung: Die Glaspartien werden durch Sonnenstoren vor zu starker Besonnung geschützt. Zur Verdunklung des Kinosaales dienen besondere schwarze Storen. Sämtliche Storen werden von zentraler Stelle mechanisch bedient. Künstliche Beleuchtung: Sie ist eine indirekte. Oberflächenbehandlung: Sämtliche Metall- elemente wurden in der Werkstatt vorgrundiert. Es erfolgte darauf auf der Baustelle außen ein Anstrich mit Aluminiumfarbe, innen mit Ölfarbe und Lackzusatz. Zur Architektur: Die Architektur des Baus ist konsequent aus der Aufgabe und der Konstruktionsart entwickelt und wird gekennzeichnet durch äußerste Klarheit und Einfachheit. Die Einheit des Materials -Eisen- verleiht dem Bau erhöhte Geschlossenheit und überläßt den architektonischen Ausdruck ausschließlich dem Räume und Volumen und ihren Formelementen. Keinerlei unwesentliche Zutaten formaler Natur stören diese völlig neuartige Architektur, welche die gestalterischen Möglichkeiten des Zeitalters der Technik in selten eleganter und überzeugender Weise zum Ausdruck bringt. aus Das Werk 34. 1947 Gesamtansicht vom Bd. de Lorraine (mit geöffnetem Glasdach) Versammlungssaal 71 72 Erdgeschoß Obergeschoß, Variante mit Galerie Obergeschoß, Variante als Versammlungssaal Obergeschoß, Variante mit Kino rechts, Gebäudeecke, Detail Marcel Lods, Eugene Beaudouin 73 74 Die Cité de la Muette Heroische Moderne. Vorhölle, Banalität, Monument Pieter Uyttenhove Von 1931-34 entstand in Drancy, einem Vorort in lockerer Einzelhaus-Struktur etwa zehn Kilometer nordöstlich von Paris, die Cité de la Muette. Dieses von den Architekten Eugene Beaudouin und Marcel Lods als «vertikale Gartenstadt» konzipierte Projekt fand in den Kreisen der Modernisten weltweit sofort begeisterte Anerkennung. Im Projekt von Drancy treffen verschiedene historische Entwicklungslinien aufeinander: Theorien und Experimente zur Gartenstadt; an die industrielle Rationalisierung des Bauens geknüpfte Erwartungen; Ideologien zum «Existenzminimum»; die Anfänge planmäßiger Erschließung des Umlands großer Metropolen; die Dringlichkeit sozialen Wohnungsbaus; der Hochhausbau; der sozi0-politische Entwurf der «Cité»; die Entflechtung der Städte; die Metapher der «Wohnmaschine» etc. Hier soll es um die Frage gehen, wieweit Architektur Entwürfe für soziale Utopie schaffen kann - oder ob gebaute Utopien sich nicht geradezu für eine totale Perversion ihrer ursprünglichen Intentionen anbieten? Die historische Entwicklung stellt ein Projekt der Moderne in Frage Im Jahr 1939, auf der Ausstellung zeitgenössischer Architektur, die das New Yorker Museum of Modern Art anlässtich seines zehnjährigen Bestehens ausrichtet, wird die Cité de la Muette in Drancy folgendermaßen charakterisiert: «Wenn die Arbeiten beendet sind, wird hier eine in sich geschlossene Stadt entstanden sein, mit eigenen Schulen, einer Kirche, Sportplätzen, einem Gebäude für Erholung und Freizeit, Läden und sogar einer gemeinsamen zentralen Wärmeversorgung. Finanziert durch den Staat. Die weiträumig verteilten Hochhäuser versprechen den Bewohnern Licht, Luft und ungestörtes Privatleben; ihre Lage am nördlichen Rand des Ensembles verhindert, dass bebaute Flächen überschattet werden. Trotz baulicher und technischer Mängel steht das Konzept für einen Lösungs-Typus im Wohnungsbau, der bisher nirgendwo realisiert wurde.» ln den dreißiger Jahren ist Lods felsenfest von seinem Projekt überzeugt: «In dieser Stadt, die sich anarchisch und rasend schnell entwickelte, wollte man wenigstens in einem Quartier Ordnung herstellen: in der Cité de Ia Muette. Drancy 1932, das waren die ersten Wohnhaustürme Europas, die ersten Wohnungsbautenmit 14 Geschossen! Gebäude mit Aufzügen, Zentralheizung, pneumatischer Abfallentsorgung, deutlich gehobenem Standard und einer großen zentralen Grünfläche für Kinder. Unter sozialem Wohnungsbau ist damit auch die Summe aller Aspekte des sozialen Zusammenlebens zu verstehen: neben dem Wohnumfeld auch Schulen, Müllabfuhr, Spielplätze.» Die Gesamtheit des sozialen Alltags ist die eigentliche Grundlage, auf der diese Architekturkonzeption basiert: «Freie Bodenflächen, Begrünung, deutliche und kompromisslose Ausrichtung, getrennte Verkehrsführung, maximale und ungestörte Aussicht, Gemeinschaftseinrichtungen im jeweiligen Wohnblock, kurz, die Wohnstadt der heutigen Zeit.» Was war fünf Jahre später noch übrig von diesem exemplarischen Urbanistik-Projekt, das zwei funktionalistische Architekten im Geist der Moderne entworfen hatten? Darf man nach Drancy-la-Muette mit den modernistischen Architekten weiterhin daran glauben, dass mit Hilfe von Architektur Gesellschaft zu formen sei? Einigen Architekturhistorikern gilt diese «ambivalente, aber wichtige Arbeit in der Geschichte des französischen Wohnungsbaus» als zugleich «wegweisend» und «gescheitert». Bereits mit Beginn der Bauarbeiten und ungeachtet der Anerkennung in fortschrittlichen Kreisen war die Cité de Ia Muette in der Bevölkerung alles andere als beliebt. Schon die Bauweise war ein erster Grund dafür. Leandre Vaillat ließ es sich denn auch nicht nehmen, auf das Missverhältnis zwischen der minderen Qualität der verwendeten Materialien und den «ungemein aufwendigen mechanischen Einbauten» hinzuweisen. Die damalige Presse apostrophierte die Türme als die «vermaledeiten Wolkenkratzer», als «absurde und unmenschliche Schuppen». In seinem monumentalen und konservativ-reaktionären Werk «Le Grand Paris» fragt sich Louis Thomas, «wer zum Teufel wohl auf den unsäglichen Einfall gekommen sein mag, dort diese fünf Türme mit 15 Geschossen aufzupflanzen und das Ganze auch noch mit einer überdachten Terrasse zu versehen?» Er sieht in der «seltsamen Stadt, deren Krönung jene prätentiösen Wolkenkratzer sein sollen», den Ausfluss «der überreizten Phantasie der beiden Herren Architekten Beaudouin und Lods, von denen sich zumindest so viel sagen lässt, dass sie sich viel eher als Theoretiker - irrealistische, exzessive und willkürliche Theoretiker - denn als besonnene und vorausschauende Baumeister erwiesen haben». ln seiner Interpretation der «Wirklichkeitsferne dieser verzückten Künstler einer Marcel Lods, Eugene Beaudouin Anfang der siebziger Jahre ist die Cité de Ia Muette baulich eingebunden in die Pariser Banlieue. hohlen Logik» sieht Thomas - anstatt mit Leandre Vaillat einen «modernen Romantizismus» des von ihnen vertretenen Ansatzes zu erkennen - in der «Nutzlosigkeit dieser Wolkenkratzer in solch einem Vorortwinkel» den Beweis für die «lrrationalität» und den «Irrsinn» der Hochhäuser von Drancy. Darüber hinaus kanzelt er das Projekt als «verfehlt intellektualistisch und eiskalt» ab. Wie eine kuriose Sehenswürdigkeit wird Drancy von zahlreichen Architekten und bedeutenden Persönlichkeiten aus dem Ausland besichtigt Für einige sind bereits an der Baustelle - wo vorgefertigte Betonteile auf ein Metallskelett montiert werden -die späteren Schwierigkeitenvorauszusehen. Schwachstellen werden schon jetzt benannt: Lärmdämmung, Schlampereien in der Ausführung, mangelnde Vorkehrungen gegen eindringende Feuchtigkeit, die zu dünnen Innenwände und die Tatsache, dass es in den oberen Geschossen im Sommer erstickend heiß, im Winter eisig kalt werden würde. Zwischen 1932 und 1935 werden die Türme und die Kammgebäude errichtet. Doch radikale Einschnitte 75 in das ursprüngliche Raumprogramm beeinträchtigen das funktionale und soziale Gesamtkonzept entscheidend. Von der zinnenartigen Gebäudegruppe, die das Ensemble nach Norden hin abschließen sollte, wird nur das westliche Teilstück gebaut. Viele Einrichtungen, etwa Gemeindezentrum, Schule und Kirche, werden gestrichen. Der Eingangshof wird erst nach dem Krieg errichtet. Mit der Amputation lebenswichtiger Organe verliert das Ensemble den Sinn, und die Cite kann das für die damalige Zeit ausgesprochen fortschrittliche Programm nicht erfüllen. Wie Jean-Louis Taupin bekräftigt, wird die bauliche Ausführung der Cité «zuerst stark eingeschränkt und gegen 1934 schließlich gänzlich unterbrochen, wobei in einem Klima sozialer Ungewissheit die wenig günstige Einschätzung zum Bevölkerungswachsrum die Bautätigkeit in Frankreich zusätzlich lähmt.» Rezession und Arbeitslosigkeit, die Mitte der dreißiger Jahre spürbarer werden, verbessern die Lage nicht gerade. Zusätzlich führen pragmatische Gründeetwa die Entfernung nach Paris, mangelnder öffentlicher Nahverkehr, die sparsam bemessenen Grundrisse und fehlende Arbeitsplätze - dazu, dass die Wohnungen nicht angenommen werden. Das Ganze erinnert an «einen Haufen schäbiger Schuppen». 76 Die überteuerten Mieten werden angeprangert. Zu einer Zeit, als die Front populaire aufkommt, suggeriert «die Gartenstadt ohne Garten» einen Entwurf für das gemeinschaftliche Zusammenleben, von dem manche befürchten, dass eine Konzentration von Menschen der Arbeiterklasse dort zu Aufständen führen und die Vorstädte in «revolutionäre Hochburgen» verwandeln könnte. Henri Sellier, Leiter des Büros für bezahlbaren Wohnraum im Departement Seine und Kommanditär für Drancy, muss aufgrund einer Kampagne gezielter Anfeindungen zurücktreten. Man greift den «Verschwendungswahn des Büros für bezahlbaren Wohnraum» an und beschuldigt die verantwortlichen Sozialisten der «Bereicherung». Drancy - wie auch die Gartenstadt von Plessis-Robinson - scheint ein gutes Fallbeispiel für «das Scheitern des großen urbanen Entwurfes, dem sich Sellier verschrieben hatte» zu liefern. Nachdem sich die Cite de Ia Muette als wenig attraktiv für Mieter erwiesen hatte, wird ein Teil, die Türme und der «Kamm», an die Gendarmes de Ia Garde mobile vermietet. Für Lods war rückblickend diese Nutzung durch die Gendarmerie «eine Katastrophe: wir wollten doch keine Kaserne!» Auf dem zentralen Platz, der ursprünglich Die Betonelemente werden in das Skelett eingehängt dicht mit Bäumen bepflanzt werden sollte, übten Lastwagenfahrer. Das ist erst der Anfang einer desaströsen Entwicklung. Mitte der dreißiger Jahre löste ein unerwarteter Temperatursturz ein wahrhaftes Inferno aus. Lods berichtet: «Die in Drancy einquartierten Militärs waren vom leitenden Hausmeister angewiesen worden, freitags vor dem Freigang bis zur Rückkehr Montag früh die Heizungen abzustellen. An einem solchen Freitag zeigt das Thermometer morgens 12, abends 2 bis 3 Grad an. Alle sind fort, die Heizungen abgedreht, die Fenster zum Lüften nur angelehnt. Samstag Morgen sind es -5, am Abend -15 Grad, erst am frühen Montagmorgen treffen die Mannschaften wieder ein: 6oo Heizkörper sind eingefroren, alle Rohre geplatzt, kurz: eine furchtbare Sache.» Seillers Gegner sehen ihre Chance, alle Zeitungen drucken donnernden Protest: Die Architekten seien unzivilisierte Wilde, die Gebäude unmenschlich usw. Zementbrocken aus den vorgefertigten Abdeckungen lösen sich vom Eisen-Tragwerk. Die Konstruktion wird sogar gefährlich. Laut einem zeitgenössischen Artikel «wird es immer kälter, je höher man kommt. Wenn schon im Erdgeschoss oder in einigen Metern Höhe bei moderaten Außentemperaturen die Aufenthaltsbedingungen in den Räumen gerade noch akzeptabel sind - wie soll es dann in 10, 15, 20, 3O oder 45 Metern Höhe in den Wohnungen überhaupt noch auszuhalten sein? Das ist der Fehler an den Neuerungen der Herren Beaudouin und Lods. Mit Mauerwerk wäre das nicht passiert. Wie oft muss man noch wiederholen, dass diese Konstruktionen aus Eisen und Stahl in unseren Breiten für unsere Wohnhäuser selbst bei bescheidenen Ansprüchen ungeeignet sind. Es gibt auch anderes als Eisen, das Wärme und Kälte ungedämmt weiterleitet. Ja, meine Herren Beaudouin und Lods, und auch Sie, Monsieur Sellier, falls Sie es noch nicht wissen sollten, sagen wir es Ihnen jetzt: Es gibt den hiesigen französischen Stein oder den Ziegel, den Backstein. Zumindest werden Ihre Experimente der Erkenntnis dienlich sein. Sie sind bloß teuer, mehr nicht.» Der Totalschaden droht. Louis Thomas beschreibt den Zustand von Verwahrlosung, in dem sich der so genannte Hufeisen-Bau befindet, jener Teil der Cite, dessen U-Form Beaudouin vom Großen Markt in lsphahan übernommen hatte: «Doch das riesige HufeisenGebäude im Westen des Komplexes steht leer. Man nutzt einige der Räume für eine Schule, aber 29 von 30 Teilen des Gebäudes voller riesiger Fensterflächen bleiben dem Übermut der Kinder überlassen, unter deren Steinwürfen bereits Scheiben im Wert von mehreren zehntausend Francs zu Bruch gegangen sind.» Marcel Lods, Eugene Beaudouin Die Cité wird zum Lager Weitaus dramatischer jedoch als dieser materielle Zerfall sind die dann folgenden Ereignisse. Die Cite erhält eine neue Funktion, der Anstoß dazu kommt bei Kriegsbeginn von der Regierung Daladier. Es geht darum, die Mitglieder der PCF (Partie Communiste Francais) und andere unerwünschte Personen zu isolieren. Francois Maspero schreibt in seinem Roman «Roissy-Express»: «Als die PCF ungesetzlich und die Kommunistenjagd rechtens wird, erhält die unvollendete Baustelle von Ia Muette eine neue Aufgabe: Die Machthaber richten das Hufeisen als Internierungslager ein. Eine mit Stacheldraht bewehrte Doppel-Mauer wird um das U gezogen, ein Rundgang mit Wachtürmen in den vier Ecken gebaut. Die Raumaufteilung des Hufeisens aus dem dritten Bauabschnitt leistete der Transformation der Baustelle in die Gefängnisanstalt der Republik Vorschub. Zu den Kommunisten gesellen sich die Verdächtigen der «Cinquieme Cotonne›. Sehr bald werden dort auch auf Ausweisung wartenden «Feinde» interniert, insbesondere deutsche Juden, die aus Deutschland entkommen waren». Unter dem Vichy-Regime wird das Lager von Drancy für die provisorische Inhaftierung von französischen und englischen Kriegsgefangenen und von Zivilisten genutzt. Die Deutschen besetzen den Ort und machen daraus ihr «Frontstalag III. Die Leitung des Lagers wird dem jungen SS-Offizier Theodor Dannecker übertragen, der am 18. Juni 1943 vom Hauptsturmführer der SS, Alois Brunner, abgelöst wird, wobei das Lager de facto in den Händen der französischen Polizei bleibt. Für Frankreich wird Drancy zur Drehscheibe der Deportationen. Das Hufeisen-Gebäude ist Transitlager für die Juden auf dem Weg in die deutschen Lager. Insgesamt hunderttausend Menschen waren dort interniert, die ersten treffen im August 1940 ein. Im Lager wurden bis zu 7000 Personen in Gebäuden zusammengepfercht, die für ursprünglich 700 Bewohner ausgelegt waren. Drancy, ein «von der Erinnerung heimgesuchter Ort», wird zum einzigen Sammelpunkt für die Deportationen aus dem gesamten Frankreich, Kopfbahnhof für Auschwitz. Vom ersten Transport am 22. Juni 1942 bis zu den Gefangenen, die am 17. August 1944 bei der Aufgabe des Lagers am Kriegsende verschleppt werden, sind über 67.000 Menschen von Drancy aus deportiert worden. Die U-Form des Hufeisens erwies sich als überaus günstig; um es zu schließen genügte ein Schlagbaum, während im Innenhof ebenerdige Sanitärbaracken aus Holz aufgeschlagen wurden. Die offene Seite wie auch der äußere Wachgang entlang der Flügel war mit Stacheldraht gesichert. «Die Anordnung der Gebäude bot sich für diese neue Funk- 77 tion als Internierungslager unter völliger Überwachung geradezu an. Die einzelnen Blocks heißen nach den Buchstaben des Alphabets, die 22 Treppenaufgänge sind durchnummeriert. Die Trennwände in den Wohnungen waren nie eingebaut worden, jeder Treppenabsatz führt in einen einzelnen, großen Raum pro Geschoss, mit hölzernen Stockbetten und einem Waschbecken darin. Dreißig bis vierzig Menschen sind hier zusammengepfercht. Die Räumlichkeiten im Erdgeschoss sind den allgemeinen Funktionen vorbehalten: Krankenstation, Friseur, Lagerladen, Schneiderei, Kantine, Vorratsraum für Gemüse und Schälküche», präzisiert der Historiker Remi Baudoui. Für die Polizeibeamten von Vichy ist die noch ungenutzte Cite de Ia Muette dank der Leichtigkeit, mit der der Raum abgeschlossen, kontrolliert und bewacht werden konnte, der ideale Ort für einen repressiven Apparat. Die Nähe zur Bahnlinie und die Tatsache, dass einige der Gebäude bereits an die Gendarmerie vergeben waren, haben zur Wahl der Cite de Ia Muette sicherlich das ihre beigetragen. Selbst 1944 wurde das Lager noch nicht aufgelöst. Bis 1946 diente es der Inhaftierung von Kollaborateuren. Anschließend wurde alles bereinigt. Francois Maspero konstatiert: «Die Cite de Ia Muette wurde ganz einfach ihrer ursprünglichen Funktion zugeführt. Es brauchte nicht viel, um ein Lager daraus zu machen. Stacheldraht und einige Holzbaracken genügten, daneben waren nur noch die Durchgänge unter den Galerien zuzumauern. Sogar die Gendarmerie stand schon bereit. Es war auch kein großer Aufwand, das Lager wieder dem sozialen Wohnungsbau zurückzuführen. Einfach Stacheldraht und Baracken demontieren, Kanalisation und Innenwände einbauen, anstreichen. Im Grunde eine Art erster «Wiedergutmachung». Man hielt es nicht einmal für nötig, die Gendarmerie zu verlegen. Sie ist immer noch dort, in den benachbarten Türmen.» Wenn auch seit dem Krieg laut Maspero «die Stadt ihr Äußeres verändert hat, so ist ihr doch die Grundstruktur und etwas Undefinierbares geblieben, welches wohl ihre eigentliche Natur ist.» Die erste Cité Lods stellte sein Projekt nie in Frage. ln einer Note an das Ministerium für Wiederaufbau und Städteplanung vom 20. März 1945 rekapituliert er die Gründe für seine Stadtplanerische Wahl von Drancy und unterstreicht den urbanen Charakter des Projektes, zugleich prangert er an, «wie dort die programmatische Ausstattung mit Gemeinschaftseinrichtungen zusammengestutzt worden war: «Es ist kein Wunder, dass man an dem unglücklichen Drancy nichts finden kann. Dass hier jeglicher Sinn fehlt, das ist allerdings 78 Blick in einen der Wohnhöfe, die zwischen den Riegelbauten aufgespannt sind. eine drastische Lektion. Daran wird unter anderem deutlich, dass vor allem eine übergeordnete Idee und ein Plan des Ganzen notwendig sind. Dieser einsame Vorstoß mitten in einem hoffnungslos chaotischen Umfeld entfaltet nur dann seinen ihm auf natürliche Weise eigenen Sinn, wenn seine Komposition in etwas eingebunden werden könnte. Muss man daran erinnern, dass der Versuch zwar unternommen wurde, dass er aber bei den verantwortlichen Verwaltungsbeamten der Region kaum auf Interesse stieß damals? Muss man noch erwähnen, dass der Entwurf gekappt und damit alle Gebäude, die daraus ein Ganzes hätten entstehen lassen, fehlen (vgl. beiliegende Skizze), dass es weder Parks noch Grünflächen gibt? Dass man die Gebäude, nachdem man sie vier Jahre lang hatte Ieerstehen lassen, zu einer Kaserne für die Gendarmen umbaute und so Magazine für Munition, Uniformen, Waffen und Geschütz entstanden, wo Kindergärten und Spielplätze geplant waren? Drancy muss man nicht als Gegenentwurf zu Tergnier begreifen. Tergnier ist eine Lösung mit verstreuten Einzelhäusern. Das ist angemessen, sofern ausreichend Bauland zur Verfügung steht. Drancy ist ein Entwurf für eine hohe Bevölkerungsdichte (mehr als hundert Wohneinheiten pro Hektar mit viel Luft, großzügigem Lichteinfall und sehr ausgedehnten Grünflächen). Tergnier ist ländlich. Drancy ist städ- tisch. Werden wir es besser machen? Sicherlich, darauf hoffe ich. Genau dafür arbeiten wir!» «Das Problem der Architektur, wie es an Drancy deutlich wird und das sich seit Anbeginn der Zeiten stellt, ist kein technisches, sondern ein politisches Problem: Die politischen Kräfte entscheiden einen Auftrag, die Architekten führen ihn aus», notiert Lods denn auch im Geist einer dirigistischen Politik, wie sie die VichyRegierung betrieben hat - «ein Regime, welches er nie wirklich abgelehnt, nie ganz unterstützt hat», so Daniele Voldman. «Welche Schlüsse ergeben sich aus dieser beklagenswenen Entwicklung, an der deutlich wird, wie ein Gebäude im Sinne eines Auftrages errichtet wurde und dann willkürlich einer funktional völlig entgegengesetzten Aufgabe zugeordnet werden konnte? Einfach, dass der Auftrag maßgeblich ist und dass sich die Architektur als gehorsame Dienerin des für die jeweilige Aufgabe beschlossenen Programmes zu erweisen hat, so wie wiederum die Konstruktionstechnik der Umsetzung des architektonischen Entwurfs dient», erklärt Lods. Für die Generation reformorientierter Architekten zwischen den Kriegen entscheidet sich in der Banlieue nicht nur das Schicksal der städtischen Gesellschaft, sondern auch das der modernen Architektur. Diese «rote Banlieue» der Gürtel aus Fabriken und Lagerhallen rund um Paris, aber auch die Garten-Städte von Sellier, die ersten Wolkenkratzer in Drancy, die Karl-MarxSchule von Andre Lurcat in Villejuif - fungiert als «Experimentierfeld» der verschiedenen Modernen von den zwanziger bis in die sechziger Jahre. Denn aus Stadt, Banlieue und Cite bzw. dem große GebäudeEnsemble ergibt sich eine Dreiecks-Konstellation, die die übliche bipolare Opposition von Innenstadt und Peripherie aufbricht. Die Bauform des großen Ensembles bietet sich als doppelter Lösungsansatz sowohl für die drängende Enge der Zentren als auch für die desorganisierten Vororte an: die Cité als dritter Weg. Von der Auseinandersetzung über die Architektur der Moderne, die kollektive Großbauten als Gegenentwurf zum isolierten Einzelhaus propagiert, suchte Lods sich durch eine Kritik abzugrenzen, die dem Einzelnen die Masse gegenüber stellt: «Ein Problem, das klar erkennbar hätte bleiben müssen, wurde verschleiert, indem man willkürlich persönliche Vorlieben, leidenschaftliches Engagement und Geschmack mit einbrachte, Elemente, die dort nichts verloren hatten. Es verfälscht die Auseinandersetzung, wenn man von internationaler Architektur im Gegensatz zur nationalen Architektur eines Landes mit «alter Zivilisation» redet. Es verfälscht, der «Muschelschale des kleinen Hauses» - eine Formulierung, die dem Französischen sozusagen eher entspricht - den «gi- Marcel Lods, Eugene Beaudouin gantischen Termitenhügel» entgegenzustellen, der wohl nur von unpatriotischem Geist erdacht werden konnte.» Lods Entwurf für den Wiederaufbau von Mayence stieß auf dieselben Anfeindungen, derer er sich bereits leidenschaftlich erwehrt hatte, indem er solche Angriffe mit den schlimmsten ideologischen Kontroversen zwischen totalitärem Gedankengut und demokratischer Einstellung gleichsetzte: «Die großen Gemeinschaftsbauten haben in Wahrheit niemals totalitäre Theorien begünstigt. Genau das Gegenteil ist jeweils eingetreten. Solche Vorhaben, die in Deutschland oder anderswo (etwa in Schweden, um nur die gelungensten zu nennen) als Versuch kollektiver Großbauten entstanden, wurden nie unter totalitären Regimes, sondern im Gegenteil immer in demokratischen Zeiten gebaut. Die große Bewegung der deutschen Architekturmoderne von 1925-30 realisierte eine Reihe kollektiver Projekte. Nennen wir zum Beispiel: Köln-Kerkerfeld 1927, Hamburg 1928, Frankfurt am Main 1928, Berlin-Siemensstadt 1927 und viele mehr. Diese Bewegung entstand ausschließlich zur Zeit der Weimarer Republik. Hitlers erste Sorge war, sie zu verjagen. Die fähigsten Architekten gingen ins Exil, die Länder, die sie aufnahmen und ihnen ein Auskommen boten, profitieren davon: Gropius lehrt in Harvard, Ernst May wirkt nach einer Schaffensperiode in der Sowjetunion derzeit in Südafrika, Mendelsohn arbeitet im Mittleren Osten, nachdem er in London Station gemacht hatte. Danach baute das Nazi-Regime - gerade weil es eine totalitäre Ordnung war - nur isolierte Einzelhäuser. So muss man die Annalen schreiben.» Ironie des Schicksals, dass die vertikale Gartenstadt Drancy zudem das erste Großensemble Frankreichs war. Architekten wie Lods und Beaudouin führten eine in ihrer Technikgläubigkeit totalitäre Denkweise in die Auffassung von moderner Architektur ein, während für die ideologisch inspirierten totalitären Regimes die Masse nicht nur zu Menschenmaterial im Dienste der Monumentalisierung des sozialen Lebens degradiert wurde, sondern darüber hinaus als das Objekt einer obsessiven und ununterbrochenen Kontrolle des «nackten Lebens» jedes Einzelnen herhalten musste. Diese Art Architektur, im Falle von Drancy provisorisch zum Lager umfunktioniert, ist ein System, in dem der Ausnahmezustand manifestiert wird. Mit Giorgio Agamben muss man sich fragen, worin genau die inhärente Struktur dieser Architektur und des zugehörigen Entwurfes besteht, damit die «pervertierte Wirkung» einer funktionalisierten Architektur eintreten kann: «Das Lager als Ort der Dislozierung ist die geheime Matrix eines politischen Konzeptes, in dem wir noch heute leben, und wir müssen 79 lernen, sie in ihren unterschiedlichen Erscheinungsformen wiederzuerkennen: ob in den Transithallen unserer Flughäfen oder den Vorstädten unserer Metropolen.» Bereits in den sechziger Jahren hatte Pierre Francastel wenig auf die Architektur Le Corbusiers gegeben. «In jener Welt, die sich Le Corbusier zusammengeträumt hat, sind Frohsinn und Sauberkeit ein Muss - vom Rest ganz zu schweigen. Ist sich Monsieur Le Corbusier darüber im Klaren, dass man in Buchenwald zu Geigenmusik einmarschierte? Dies ist ein absichtlich harsches Wort. Das Universum von Le Corbusier ist die Welt der Konzentrationslager. Es ist, im besten Fall, das Ghetto.» Gedenkstätte oder Kulturerbe Die Perversionen, zu denen die großen Gebäude-Ensembles verleiten, fasst Francois Maspero karikierend in einem historischen Kurzdrama zusammen: «Die Cité de Ia Muette, Stück in drei Akten. Strahlende Stadt. Stadt des Todes. Banale Stadt. Banal. Banalisiert. Und schon: rehabilitiert. Es heißt aber, man soll die Hoffnung nie aufgeben.» Gleich nach dem Krieg kann das Lager von Drancy noch nicht Erinnerungsstätte werden. «Nachlässigkeit oder willentliche Tilgung der Erinnerung? Der Schiffbruch des Gedächtnisses bewirkt Verdrängung», erklärt Remi Baudoui. Diese Unterlassungshandlung führte zu einem reduktionistischen Konzept für die Idee der Cite im historischen und philosophischen Sinn. Arnaud des Pallieres, Autor des Films «Drancy Avenir» von 1998 über das Lager in der Cité de Ia Muette, radikalisiert diese Analyse, indem er sagt: «Wer eine gegenteilige Auffassung vertritt, macht sich einer Naivität schuldig, die man schon als kriminell einstufen muss.» Es ist erstaunlich, dass die Cité de Ia Muette und ihr tragisches Schicksal von der Architekturkritik vor den siebziger Jahren nicht einmal gestreift wurde. Ginette Baty-Tornikian und Franrtois Laisney waren vermut lich die ersten, die die historischen Konturen von Drancy nachzeichneten, als die Türme und die Quergebäude abgerissen wurden, während der Hufeisen-Teil, das Lager, erhalten blieb. Für Baty-Tornikian ist die Cité von Drancy, ihre Geschichte und Zerstörung Teil vom infernalischen Zyklus des Objektes in der Konsumgesellschaft: «Produktion, Konsumtion, Ausverkauf, Zerstörung, Produktion...» Laisney erkennt im Abriss der Türme und Quergebäude von Drancy im Jahre 1976 eine Reihe von «Fragen, die unter anderem die Ambivalenz der Konservierungspolitik von Baudenkmälern der Moderne vor Augen führen.» Heute, mit dem zu erwartenden Eintrag in die Liste der Baudenkmäler, stellt sich der Cité de Ia Muette das doppelte Problem ihres Erhalts als Kulturerbe der 80 Moderne und gleichzeitig in ihrer Rolle als Erinnerungsort. Unter architektonischen Gesichtspunkten ist das Hufeisen nur ein blasser Abglanz der in den siebziger Jahren zerstörten Türme und des Kamms, die in Konstruktion und Entwurf weitaus moderner gewesen waren. Zudem ist fraglich, ob der Erinnerung an das Lager mit einer «Umwandlung dieser Spuren in ein Kulturerbe» gedient wäre. Entsprechend ihrer Auffassung, dass die Überbleibsel der Cité nur eine wertlose Ruine und aus architektonischer Sicht weder authentisch noch von Interesse seien, sieht Franrtoise Choay in der Cité de Ia Muette «eine echte und unumgängliche Erinnerungsstätte», von einem Typus, der wesentlich dem zwanzigsten Jahrhundert angehört. Ihrer Ansicht nach «geht es nicht mehr darum, die lebendige Erinnerung an eine bestimmte menschliche Gemeinschaft wach zu halten, wie es seit den Anfängen für herkömmliche Denkmäler typisch ist, um eine spezifische und lokale Identität zu stärken. Dieser Ort wendet sich an die lebendige Erinnerung aller Lebenden in ihrer Eigenschaft als Menschen, um ihnen jene Ereignisse ins Gedächtnis zu rufen, die ihr Menschsein in Frage stellten.» So steht das einstige Symbol einer progressiven Moderne, die Cité de la Muette, heute vor der Wahl, entweder ein Ort des Gedenkens an den Totalitarismus zu werden oder aber ein mittelmäßiges - und unreflektiertes- Zeugnis für die Architektur der Moderne. Erinnerung als Komposition Pieter Uyttenhove, Professor an der Fakultät für Architektur und Städtebau an der Universität Gent, ist Autor des Buches L’Architecture d’une action. Actes, mots et images de Marcel Lods Wie ein grosses Krokodil liegen auf dem Satellitenbild die gebündelten Stränge der grossen Rangierbahnhöfe in Drancy nördlich von Paris. Hier, 20 Kilometer von Frankreichs Hauptstadt entfernt, wurden im Zweiten Weltkrieg nach und nach 65 000 Juden und andere von den Nazis als minderwertig eingestufte Menschen in Eisenbahnwagons gepfercht und in die deutschen Vernichtungslager im ehemaligen Polen transportiert. Über 60 000 von ihnen wurden in den Mordfabriken wie etwa Auschwitz getötet, starben auf dem Weg dorthin oder in der Hölle der Baracken. Die Verschiebebahnhöfe von Drancy stellten damals nicht nur buchstäblich ein Rad im Getriebe einer perfekten Vernichtungsindustrie dar, wie sie die Welt bis dahin nie hervorgebracht hatte. Drancy war auch ein gefürchtetes Sammellager in dieser grausamen Maschinerie. Seine Geschichte zeugt von böser Ironie und dem Zynismus jener Kreise in Frankreich, die sich zu willigen Handlangern des deutschen Diktators haben machen lassen. Ein Teil des Lagers war damals nämlich die einstige soziale Wohnsiedlung Cité de la Muette, eine U-förmige Anlage, die seinerzeit von Aus dem Französischen von Agnes Kloocke aus Bauwelt 27-28 2008 Schoah-Gedenkstätte, Drancy Gérard Wirtz Foto; Yohan Zerdoun Diener & Diener Architekten den bekannten modernen Architekten Eugène Beaudouin und Marcel Lods in Zusammenarbeit mit Jean Prouvé geplant worden war. Einzigartiges Zeugnis Diese fortschrittliche, über Europa hinaus gelobte Betonarchitektur wurde, noch kaum fertiggestellt, vom rechten Frankreich zu einem Internierungslager zweckentfremdet, in dem militante Kommunisten in Gefangenschaft gehalten wurden. Nach der Menschenjagd auf Pariser Juden 1941, bei der 4000 Menschen verhaftet wurden, verwandelte sich die Cité de la Muette schliesslich aufgrund ihre Nähe zu den Bahnhöfen zum offiziellen Sammellager der deutschen Besatzer. Als Schauplatz der Deportation der Juden ist die Cité de la Muette daher heute ein einzigartiges Zeugnis der Geschichte der Schoah in Frankreich. Das Basler Architekturbüro Diener & Diener verwirklicht nun ein beachtenswertes Museumsgebäude zur Erinnerung an die Schoah und die Ereignisse in unmittelbarer Nachbarschaft zur Cité de la Muette, in der heute Sozialwohnungen untergebracht sind. Mit seinem Entwurf hat Roger Diener in einem international ausgeschriebenen Wettbewerb 2006 den ersten Preis gewonnen – die Stadt Drancy stellt dafür das Land für die Gedenkstätte zur Verfügung. «Der Neubau mit Besucherzentrum und Museum», sagt der Architekt, «soll die Erinnerung lebendig halten an eine Geschichte, die an diesem Ort ganz und gar unsichtbar geworden ist.» Das Centre d’histoire et de mémoire de Drancy, ein würdevolles und ästhetisch ansprechbares Werk, in das Diener auch den Schweizer Ausstellungsmacher Martin Heller (Heller Enterprises, Zürich) mit einbezogen hat, wird noch dieses Jahr seiner Bestimmung übergeben. Der aus Beton konstruierte Baukörper des Museums folgt dem für das Quartier typischen Entwurfsprinzip der Häuser und richtet sich mit der Stirnseite zur Strasse, die entlang der Cité führt, der Avenue Jean Jaurès. Seinen Ausdruck erhält das Museum, so Diener, durch die vertikale Gliederung und Schichtung. Dabei steht jede «Schicht» für eine andere Funktion. Der Eingangsbereich des Dokumentationszentrums und ein Aussichtsraum auf die gegenüberliegende Cité formen zusammen mit dem Geschoss für die Ausstellung eine klare Ordnung. An der Stirn erscheinen von aussen die nur durch Glas getrennten Innenräume und gewinnen in ihrer spannungsvollen Materialität eine starke symbolische Kraft. Der Basler Architekt erklärt: «Die Transparenz wird zum Mittel, durch das die Menschen im Gebäude in die Architektur eintre- 81 ten – betrachtend, arbeitend, nachdenkend.» Am sich spiegelnden Eingang des Museums sieht sich der Besucher selbst im Vorderund der Cité de la Muette – im Hintergrund seines eigenen Spiegelbilds. Ein funktionales Ganzes Die Begegnung des Besuchers mit diesem besonderen Ort und seiner Geschichte findet hier zum ersten Mal statt. Die Innenräume dieses Zentrums werden als ein räumliches und funktionales Ganzes gesehen. Dokumentation, Ausstellung, Unterricht und Verwaltung fliessen ineinander, jeder Raum ist mit den anderen Räumen verbunden. Das Gebäude ist aus Beton konstruiert. Die Hülle wird mit einer weissen Lasur bemalt, die den Beton durchscheinen lässt. Die Fenster sind alle zu grossen Feldern zusammengefasst und verleihen so dem kollektiven Charakter des Zentrums Ausdruck. Die Ränder der Fenster an der Rue Cormont sind zum Teil mit weissem Glas verziert, damit sich der Blick auf die Cité de la Muette konzentriert. Die Möbel und Schaukästen der Exponate – Fotos, Objekte und audio-visuelle Exponate – sind aus rohem Tannenholz gefertigt. Im Kontrast mit der Architektur des Raums spricht die Anordnung der Möbel und Geräte eine zurückhaltende Sprache, die hinter der Wirkung der Dokumente und Relikte selbst eher schweigsam als karg zurücktritt. Der Besucher soll sich des Orts und der Geschichte der Cité de la Muette selbst annehmen, das Museum und die U-förmige Hofanlage gehören so eng wie möglich zusammen. Um die Trennung zwischen beiden (durch die Strasse) räumlich zu mildern, werden die Cité und das Museum durch einen Birkenwald, der um und neben das Denkmal gepflanzt wird, ohne das Denkmal zu verbergen, in eine intensivere Beziehung zueinander gesetzt. aus Tacheles September 2011 82 La Maison des Sciences de l‘Homme, Paris 1970 La Maison des Sciences de l'Homme a un triple but: 1. celui de constituer elle-même un organisme technique mis à la disposition des centres ou instituts de recherches en sciences humaines, qui comprennent les disciplines principales suivantes: sociologie, psychologie, ethnologie, anthropologie, économie, sciences politiques, etc... Elle poursuit ces buts par ses services techniques: bibliothèques, centres de documentation, centre de calcul, service photo, reproduction, etc... 2. celui d'assurer dans les bâtiments dont elle sera pourvue, un regroupement géographique de certains centres ou instituts de recherches. 3. celui de stimuler, à l'aide de crédits d'origine extérieure au ministère de l'Education nationale, la collaboration entre spécialistes de disciplines différentes et de promouvoir des projets de recherche d'intérêt général pour les sciences humaines. La Maison abritera normalement 900 à 1000 personnes. Elle exerce son action par un certain nombre de services techniques: Bibliothèque - documentation Le service central Bibliothèque-Documentation ainsi que les bibliothèques parliculières des centres logés dans la Maison doivent former un organisme complexe mais unifié et participant à une même vie. Ainsi sera réuni un ensemble de moyens qui dépasse Vue de l'intérieur d'un bureau. normalement les possibilités de chacun des instituts de recherche. Les chercheurs pourront trouver, groupés dans un même bâtiment et couvrant l’ensemble des disciplines, les principaux instruments de travail nécessaires à leurs recherches: ils auront à leur disposition les moyens d’information les plus variés, ainsi qu’un équipement en matière de reproduction et de lecture des documents. Le service d’échange d’informations scientifiques Le Service d’échange d’informations scientifiques a pour but de mettre à la disposition des chercheurs toutes les informations scientifiques dont ils ont besoin, à l’exclusion des informations proprement bibliographiques qui relèvent de la compétence de la Bibliothèque. Le centre de calcul Le Centre de calcul aura pour tâche de traiter à l’aide des machines mécanographiques et électroniques les matériaux et documents divers qui lui seront soumis. Il répondra à trois grandes séries de besoins : - il pourra effectuer tous les calculs numériques dont ont besoin les chercheurs en sciences sociales, ces calculs entrent généralement dans la catégorie des calculs statistiques et sont utilisés par les économistes, les démographes, les sociologues, etc. qui procèdent par voie d’enquêtes et généralement tous les chercheurs qui manient les données chiffrées: - il effectuera également les calculs non-numériques: les documents ou plus généralement toutes sources d’information scientifique ayant été collectées par divers centres de recherche, sont soumis d’abord à une analyse qui a pour but d’en extraire les informations utiles et de présenter celles-ci sous une forme adéquate à l’exploitation ulténeure: - parmi les calculs non-numénques, la documentation automatique occupe une place à part: le Centre mettra à la disposition des services de documentation un ensemble de langage symboliques et de programmes qui permettront l’automatisation de certaines fonctions documentaires; ex.: recherche documentaire, bibliographies automaliques, indexation, etc. Notons enfin qu’outre ces trois grands services: Bibliothèque-Documentation, Service d’échange d’informalions scientifiques. Centre de calcul, il est envisagé d’installer à la Maison des Sciences de l’Homme un certain nombre d’autres services techniques qui apporteront un secours précieux aux chercheurs; mentionnons entre autres : un Marcel Lods Détail de la façade: coupe horizontale sur panneau courant: 3-manivelle, 18-patin rilsan, 19-dalle de verre brut. service de photographie et de reproduction, un service de cartographie, un service de photo-interprétation aérienne, un service d’éditions. Description générale des bâtiments: La Maison des Sciences de l’Homme comprend trois bâtiments : - un bâtiment de 4 étages sur rez-de-chaussée et deux sous-sols sur la rue du Cherche-Midi: - un grand bâtiment de 9 étages sur rez-de-chaussée et de deux sous-sols sur le boulevard Raspail: - un petit bâtiment de liaison faisant communiquer les deux bâtiments précédents en sous-sol et du rezde-chaussée au 4e étage. La surface totale de planchers est de 20 000 m2 environ. Deux sous-sols occupent la presque totalité de l’emprise de la parcelle sur laquelle les bâtiments sont construits. L’utilisation des différents niveaux est la suivante: - dans le deuxième sous-sol, sont installés: un centre de calcul équipé d’ordinateurs électroniques, un laboratoire photographique, un laboratoire à reproduction, des réserves à livres, des locaux techniques (salle des machines pour le conditionnement de l’air, station de surpression pour la distribution de l’eau dans les étages supérieurs, etc...). - Le premier sous-sol est ulilisé par un restaurant, un garage et abrite également la sous station électrique. - Le rez-de-chaussée servira de hall d’accueil, pouvant éventuellement être utilisé comme hall d’exposition. Il abrite également des bureau dans l’aile donnant sur la rue Cherche-Midi. - Aux étages, les locaux comprennent des bureaux, des salles de travail de différentes dimensions, des 83 salles de conférences, des bibliothèques. Les bibliothèques sont situées au centre de chaque étage du grand bâtiment. Mode de construction - caractéristiques techniques Les bâtiments sont à ossature métallique précontrainte et béton collaborant dans les planchers (procédé Wilenko). Les murs extérieurs sont constitués de panneaux de façade modulés, du type léger, à châssis fixes non ouvrants et vitrage double. Cette dernière disposition est prise en vue d’assurer une bonne isolation phonique sur l’extérieur. La protection solaire est assurée par stores extérieurs manoeuvrables de l’intérieur. Le cloisonnement intérieur a été réalisé avec des cloisons amovibles. Conditionnement d’air En raison de la situation des bâtiments dans un quartier particulièrement bruyant et pour assurer aux chercheurs l’ambiance calme, indispensable à de bonnes conditions de travail, les locaux sont complètement clos sur l’extérieur. Ils sont donc conditionnés en toute saison. Le conditionnement des salles situées au pourtour des bâtiments s’effectue au moyen d’éjecto-convecteurs disposés en allège des panneaux de façade (un éjecto-convecteur par module). Indépendamment de la régulation générale qui agit sur le traitement de l’air primaire, il a été prévu une régulation thermostatique par salle agissant sur deux ou trois éjecto-convecteurs. Les zones centrales et les circulations sont ventilées par l’air venant des locaux conditionnés en surpression et les extractions y sont pratiquées. L’air primaire distribué aux éjecto-convecteurs est pris à l’extérieur et traité dans deux caissons de préparation, logés sur la terrasse des deux bâtiments principaux. Il est filtré, et suivant les conditions extérieures, chauffé ou refroidi, séché ou humidifié, en fonction d’une régulation automatique par 84 zone. La vapeur nécessaire au chauffage est fournie par le réseau public de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (C.P.C.U.). L’eau froide est produite par des machines frigorifiques à compression. L’air comprimé nécessaire à la régulation pneumatique est pris sur le réseau public de la Société Urbaine de Distnbution d’Air Comprimé (S.U.D.A.C.). Bases de calcul: (...) lnstallations techniques diverses Le trasport des personnes est assuré: dans le grand bâtiment de 9 étages, par deux groupes d’ascenseurs duplex; dans le petit bâtiment de 4 étages par un ascenseur. L’immeuble est équipé en outre, de monte-charge, de monte-livres et monte-dossiers. Un système de gaines pneumaliques assure une intercommunication totale entre les différents niveaux du grand bâtiment avec un poste central au premier étage, en vue de la circulation ce fiches cartonnées. destinées au service de la bibliothèque. L’installation téléphonique comprend un autocommutateur à 16 lignes réseau et 500 postes. La recherche des personnes s’effectue au moyen d’appareils émetteursrécepteurs. Cloisons amovibles Les cloisons amovibles, à joints creux, sont composées d’éléments démontables et interchangeables qui permettent une modification rapide des locaux. Les divers éléments - éléments pleins, éléments blocs portes, éléments blocs placards - sont constitués d’une ossature en bois traité au Bondex noir, de panneaux de particules revêtus de toile plastique Cordoual. La modulation de ces éléments est de 1 ,25 m. Le système de réglage et de clavetage, qui est invisible une fois la mise en place terminée, permet le montage des cloisons sans aucune pression sur les faux plafonds et leur démontage en n’importe quel point sans toucher aux éléments contigus. Des joints mousses assurent les jonctions avec murs sols et plafonds. Dans ces panneaux, dont chaque face indépendante peut recevoir un revêtement de nature différente, le passage des canalisations électriques se fait verticalement et horizontalement. Leur indice d’affaiblissement acoustique médium est de 30 DB (400/1250 hertz) et leur classement coupe-feu pareflamme de 1/2 heure. Panneaux de façades Les panneaux de façades sont constitués par des profils extrudés en aluminium anodisé incolore de 15 microns et assemblés par vis et gorges de vissage. Ces panneaux, de 2500 x 1250 mm, sont composés de deux parties séparées par une coupure thermique constituée d’un joint néoprène. Le vitrage est en «Polyglass». Les panneaux de façades sont équipés de vo- lets destinés à arrêter les rayons solaires, ne laissant pénétrer que 30% de luminosité à l’intérieur du bâtiment. Ces volets, en tôle d’aluminium pliée, perforée et traitée par oxydation anodique, sont manoeuvrés par un mécanisme situé à l’intérieur du bâtiment. Structures Les structures, les fondations et les sous-sols sont en construction en béton armé classique. L’ossature de la superstructure est en construction métallique précontrainte au montage avec collaboration d’une dalle formant plancher. La construction est hyperstatique et traitée comme une structure en trois dimensions. Elle forme 3 travées de 7,50 m de portée dans le sens transversal et 6 travées de 7,50 m de portée dans le sens longitudinal. L’ossature a été montée de 3 étages en 3 étages, la précontrainte a été obtenue par préflexion des poutrelles par des vérins à vis et écrous. Après le bétonnage du plancher, le moment d’inertie des poutres est considérablement accru (2 fois à 2 fois 1/2). Cette précontrainte s’est ensurte propagée dans les poteaux. Le résultat final était la diminution effective de la contrainte de traction dans les poutrelles métalliques et l’augmentation de la contrainte de compression dans le béton, amenant ainsi les deux matériaux à travailler dans les meilleures conditions. Du fait de l’hyperstaticité de la structure du bâtiment principal, aucun contreventement n’a été nécessaire, les efforts dus au vent étant absorbés par les portiques. En ce qui concerne le bâtiment annexe, il est conçu dans le même mode de construction, mais, vu les portées moins grandes, les poutres précontraintes et collaborantes sont isostatiques, plusieurs croix de Saint-André étant disposées comme contreventements. La totalité de cet ensemble est extrêmement économique et le poids de la construction a été de plus de 30% moins lourd qu’une construction métallique collaborante mais non précontrainte, et de 55% moins lourd qu’une construction métallique classique. Le bilan économique, compte tenu de toutes les sujétions, a démontré que la construction exécutée était de 56% moins chère que la construction métallique classique. Ceci a permis à l’architecte un niveau d’équipement très élevé (façades de luxe, climatisation de l’air, etc.). aus techniques & ARCHITECTURE 3revue bimestrielle, 32e Série, 1970 Marcel Lods Plan du premier étage: bureaux dans le bâtiment sur la rue du Cherche-Midi, bibliothèque dans le bâtiment sur le boulevard Raspail. Plan du rez-de-chaussée. 85 86 Un prototype d’architecture industrialisée La société civile d’architectes Lods-Depondt-Beauclair, le procédé GEAI et l’opération de la Grand’Mare à Rouen (1968/69) Laurent Lehmann (sous la direction de Marie-Jeanne Dumont, École d’architecture de Paris Belleville, 2002) Le GEAI (Groupement pour l’étude d’une architecture industrialisée) L’aventure du GEAI a été rendue possible par un concours de circonstances exceptionnelles. Un demi siècle de débats théoriques et d’expériences artisanales, la seconde guerre mondiale, la reconstruction et la faillite architecturale et urbaine des ensembles réalisés par les procédés de préfabrication lourde ont permis la réunion de trois architectes de talent autours d’une association d’industriels ambitieux. De 1962 à 1973, Marcel Lods (1891-1978), Paul Depondt (né en 1926) et Henri Beauclair (né en 1932), s’associent au sein de la société civile d’architectes Lods-Depondt-Beauclair. Cette agence dessinera notamment les bâtiments de la faculté des sciences de Reims (1960-1968) et la Maison des sciences de l’homme à Paris (1959-1970), ainsi que la ZUP Meaux-Beauval. Cette association dure le temps de l’aventure du GEAI, acronyme de Groupement pour l’étude d’une architecture industrialisée. Ce groupement est fondée en 1962 par l’association de la société civile d’architectes Lods-Depondt-Beauclair, Saint Gobain, Péchiney-Saint-Gobain, l’Aluminium français et l’OTUA (Office technique pour l’utilisation de l’acier). Ce groupement d’architectes et d’industriels du verre, de l’aluminium et de l’acier entreprend des études de recherches autour d’une idée : la préfabrication industrielle du bâtiment. Menées continûment de 1962 à 1968, les études conduisent à la réalisation d’un prototype grandeur nature en 1966, puis à la construction en 1968-1969 d’une série de 500 logements : la Grand’Mare à Rouen. Le succès médiatique de ce projet sera très grand. La photographie de la structure tridimensionnelle des planchers, soulevées dans les airs par un camiongrue, fera le tour du monde et rentrera dans l’histoire de l’architecture. Cependant, le procédé dit «GEAI», promis à une large diffusion de par sa vocation industrielle, ne sera employé que dans une dizaine de projets ultérieurs. Quelques bâtiments sont réalisés en France et aux États-Unis, puis le procédé s’éteint, le groupement se sépare, les sociétés créées pour l’occasion font faillite. (...) Marcel Lods au sujet de la préfabrication industrielle: (...)«Le bâtiment de demain sera fait en usine. On verra disparaître, dans toute la mesure du possible, ce qui ne subsiste actuellement que dans le seul bâtiment, c’est- à-dire le «chantier». Qu’est-ce que le chantier? C’est un lieu situé en plein vent, assez généralement sans sol fini (d’où gadoue totale à la moindre pluie) dans lequel des ouvriers oeuvrent sans abri contre l’eau et le froid, en constituant de toutes pièces, puis en les assemblant, des éléments réalisés sur place dans des conditions d’inconfort telles qu’aucun rendement raisonnable ne saurait être espéré. Il suffit d’avoir pratiqué professionnellement le chantier durant quelques décades pour se rendre compte que l’on ne peut guère croire à la possibilité de son évolution profonde. Nos critiques portent bien, évidemment, sur le chantier Bâtiment. Le chantier Travaux publics est plus normal. (...) Par contre, le chantier bâtiment dans lequel on mélange l’électricien et le plâtrier doit être profondément modifié, sauf à demeurer un désastre. Gâchis d’argent, gâchis d’énergie, détérioration par une profession du travail des autres... Le chantier doit disparaître, remplacé par un atelier de montage. On ne «maçonnera» plus, on assemblera.» «La nécessité d’assurer successivement des fonctions différentes milite puissamment en faveur du bâtiment modifiable à la demande. Et celui-ci ne saurait être construit qu’en matériaux légers... Des façades ouvrantes, des cloisons clipsables, des toitures roulantes et des planchers mobiles peuvent se concevoir en acier, en aluminium, en bois même, ils ne sauraient se concevoir en pierre de taille, en briques, en moellons, voire même en béton armé. A la limite, on peut penser à une solution en béton précontraint... Mais nous voyons vraiment mieux les parties mobiles en métal léger qu’en tout autre matériau. Le bâtiment adaptable sera celui de demain parce que c’est lui qui permettra le plus facilement de faire face aux exigences des programmes de demain. Le bâtiment «presse-bouton», d’un bien autre intérêt pour la civilisation que la guerre du même nom, est désormais à notre portée.» Le problème: produire industriellement les bâtiments, dessiner le pays, Marcel Lods, T&A, nov. 1957 De l’idée au prototype: évolution du procédé (...)En 1965, après quatre années d’études, les plans d’un prototype sont validés et la construction commence dans un bâtiment désaffecté de Saint-Gobain à Aubervilliers (...). Loin d’être industrialisée, la construction est absolument artisanale (mais n’estce pas normal pour un prototype ?) La structure porteuse principale est dressée, une tour autostable de trois niveaux, constituée de poteaux verticaux contre- Marcel Lods Prototype d’Aubervilliers: Montage des Planchers Prototype d’Aubervilliers: Montage des Façades Prototype d’Aubervilliers: Projet Fini 87 ventés, comportant les circulations verticales. Les planchers, constitués d’une nappe tridimensionnelle de 30cm d’épaisseur (en panneaux de 2,40x3,60, soudés en usine à partir d’éléments de base 90x90, et boulonnés sur place), sont montés à terre, autour de la tour, dotés de leurs équipements (en particulier les gaines de chauffage et les réseaux électriques) et hissés successivement à l’aide de quatre treuils. Puis les poteaux de façade en acier Corten sont boulonnés, la toiture et les panneaux extérieurs (panneaux sandwich âme en mousse phénolique, contreplaqué plastifi é à l’intérieur et tôle d’aluminium laqué type Duralinox à l’extérieur en modules de 90) posés. Le bâtiment est hors eau et hors air. Ensuite viennent les éléments de sol (dalettes préfabriquées en granito de 90x60x4) et de plafond (Vermiculite), les cloisons intérieures (panneaux sandwich âme en mousse phénolique et contreplaqué plastifi é) et les derniers équipements. Le prototype est prêt et sert de laboratoire de mesure (acoustique, thermique, détails…), ainsi que d’outil de promotion auprès des décideurs. Bien que ce prototype reçoive un accueil favorablement, les premières tensions apparaissent néanmoins entre industriels et architectes (...). On peut d’ailleurs lire dans le texte de Marcel Lods du 7 juillet 1966 une réponse aux inquiétudes des industriels.(...) Edgar Pisani, ministre de l’Équipement et de la Construction, visite Aubervilliers et autorise le groupement à construire 500 logements, à la condition de trouver un terrain et un promoteur.(...) Au début de l’année 1966, le Fonds d’intervention pour l’aménagement du territoire qui a financé l’aérotrain, participe aux derniers essais. Olivier Guichard, délégué au Fonds d’intervention pour l’aménagement du territoire, facilite alors les contacts avec le l’Office public d’HLM de Rouen. En 1968, il commande au groupement un bâtiment de bureaux à Noyon, dernier essai grandeur nature avant la Grand’Mare (...). Du prototype au bâtiment Avec le soutien d’Edgar Pisani et du maire de Rouen, LDB reçoit du ministère de l’Équipement et de la Construction la commande de 500 logements HLM sur les hauts de Rouen, dans la ZUP de la Grand’Mare.(...) Le chantier commence en 1968. C’est Paul Depondt qui en a la charge, assisté du BET de l’entreprise CFEM. Le programme prévoit 500 logements (100 3 pièces, 312 4 pièces et 88 5 pièces). Les logements sont répartis en 25 plots de 20 logements, à l’extrémité du plateau de la Grand’Mare (du nom d’une ferme dont reste aujourd’hui encore un corps de bâtiment transformé en crèche) qui surplombe 88 Plan Masse du Projet Plan d’Etage Courant Rouen. Les plots sont regroupés en quatre ensembles identifiés par les couleurs du rez-de-chaussée, formant chacun une petite communauté distincte, avec sa «place centrale». Les plots sont disposés autour de ces «places» soit de façon autonome, soit en étant accolés (9 plots isolés, 2 groupes de 2 plots, 3 groupes de 4 plots). Chaque entrée dessert 20 logements par une circulation verticale sans ascenseurs. Le rez-dechaussée est opaque (traité en dégradés de couleurs) et contient les caves, local à vélo, local poubelle, local technique. Le chantier se déroule selon les voeux les plus chers de Lods: à sec, par simples boulonnage et emboîtement sur le chantier, hormis les fondations: 8 pieux battus système Muller, 35 dés de béton et une semelle de béton maigre (réduits au minimum car les bâtiments sont 4 à 5 fois moins lourds qu’une construction traditionnelle). Comme pour le prototype d’Aubervilliers, le noyau central, comprenant les escaliers desservant les 4 niveaux, est dressé en premier; provisoirement haubanné, il servira ultérieurement de contreventement à l’édifice, après réalisation des paliers. Tous les éléments arrivent soudés d’usine et sont boulonnés sur place.(...) Les éléments de base du plancher sont réalisés en acier Corten dans l’usine CFEM de Rouen, à partir de deux trames orthogonales de poutres treillis soudées (1,20x1,20) pour former les éléments de 2,40x3,60 (dimension imposée par le gabarit routier maximum de 2,60). Ils sont livrés par semiremorque, avant d’être stockés sur le chantier à l’extérieur (afin d’acquérir par oxydation leur couche protectrice).(...) Les plaques tridimensionnelles sont boulonnées au sol à l’abri d’un atelier de chantier, puis soulevées par un camion-grue, afi n d’être fixées entre le noyau central et les poteaux extérieurs d’acier Corten. Les gaines d’arrivée d’air pulsé et toutes les canalisations verticales d’amenée et d’évacuation sont réalisées à ce stade. Le clos et le couvert sont réalisés conformément au prototype d’Aubervilliers. L’étanchéité est assurée par bacs aluminium avec cheneau semicentral, et l’isolation par une épaisse couche de laine de verre. Les blocs baies extérieurs de 2,50 m de hauteur comportent les ouvrants coulissants (double vitrage Tégé), les volets et les gardes corps pré-montés en aluminium laqué et anodisé. Ils s’insèrent entre les panneaux plein. En quelques jours, le chantier est hors eau et hors air, protégé des chutes par les gardes-corps, et la suite du montage s’effectue donc à l’intérieur, au sec et au chaud. Les éléments de planchers sont posés après raccordement des gaines d’électricité, de chauffage et d’eau. Les dallettes de granito reposent sur la structure tridimensionnelle par l’intermédiaire d’une garniture en néoprène comprimée. Enfin le plafond de Vermiculite (60x60x3) est fixé à la structure tridimensionnelle. Les cloisons séparatives entre appartements sont constituées de 2 panneaux de 50mm livrés avec une face PVC blanc, emboîtée, en panneaux de 90cm de large, par rainures et languettes et montés sur lisses basse et haute. Un vide d’air de 30cm est ménagé entre panneaux pour assurer l’isolation acoustique. Les cloisons intérieures sont composées de panneaux de particule de 35mm plaqués 2 faces acajou. La pose des cloisons intérieures va de pair avec la mise en place des blocs portes et des éléments de rangement. Le chauffage est assuré par soufflage d’air chaud au niveau des baies, et pompage au niveau de la gaine technique centrale. Les appartements sont normalement en légère dépression. Une chaufferie centrale dessert les 500 logements; des récupérateurs de chaleur améliorent le dispositif dans chaque plot. Des vannes manuelles permettent de commander dans chaque logement la température.(...) L’eau chaude est produite dans chaque plot par un accumulateur électrique collectif. Marcel Lods Réussite du procédé et séparation Le succès de l’opération est immense. (Lods a 77 ans.) La société civile d’architectes Lods, Depondt, Beauclair obtient le Prix national du logement belge, auquel concourraient une cinquantaine d’architectes européens, ainsi que le prix Reynolds disputé par une soixantaine d’architectes du monde entier; le projet est largement publié dans les revues internationales d’architecture et de construction métallique.(...) La Grand’Mare et ses habitants Connus sous le pseudonyme de «Verre et Acier», les bâtiments de la Grand’Mare sont exploités par l’Office publique HLM de la Ville de Rouen, devenu depuis OPAC ROUEN-HABITAT. En 1969, lorsque le bâtiment est livré, les populations des classes moPlan de répartition des Appartements par Type 89 yennes contestataires rouennaises y voient un symbole de modernité, de liberté. De jeunes couples d’enseignants, de chercheurs, de professions libérales s’installent dans ce cadre arboré, où la nature pénètre d’une façon étonnante dans chaque logement. Des groupes de voisinage se constituent et pendant 11 ans la Grand’Mare représente un modèle d’habitation sociale, plébiscité par ses habitants qui forment une petite communauté très unie. Henri Beauclair rapporte que les habitants d’un étage décident de former une communauté en ménage. Ils se rendent auprès du directeur de l’OPHLM qui leur donne l’autorisation de déposer l’ensemble des cloisons du niveau. En dépit de l’enthousiasme de ses habitants, les difficultés techniques s’accumulent. Problèmes acoustiques, problèmes d’étanchéité (y compris entre logements)… Le caractère expérimental du bâtiment s’accommode 90 Perspective du Projet mal de son usage quotidien, et des restrictions de budget dont il a souffert au départ. En décembre 1980 un incendie dramatique fait basculer le destin de la Grand’Mare. Un incendie se déclenche au 1er étage d’un des plots, à proximité de la gaine technique. Celle-ci ne comporte pas de séparation horizontale. Le feu s’étend vite aux niveaux supérieurs et passe dans les appartements par les larges trappes de visite en aggloméré. Deux personnes périssent au dernier niveau, un père et sa fille.(...) Outre les graves conséquences juridiques pour l’équipe de conception (qui a économisée sur les primes d’assurance afin de rentrer dans les prix plancher…), cet incendie conduit le préfet de région à ordonner la fermeture de la Grand’Mare et le déménagement de ses 500 habitants. A contre-coeur ceuxci déménagent pensent-ils provisoirement, en attente de revenir; certains pourtant emménagent en accession à la propriété. Ce déménagement conduit à une vacance des logements de plusieurs années. La démolition des bâtiments est envisagée. Cependant, pendant ces onze années, des bâtiments à structure métallique ont été vendus en accession à la propriété. Démolir la Grand’Mare reviendrait donc à avouer la faiblesse intrinsèque de ce genre de constructions, et exposerait l’OPHLM à être contraint de racheter aux propriétaires inquiets un patrimoine considérable. Afin, semble-t-il, de ne pas créer de traumatisme, il est donc décider de conserver les bâtiments et de les réhabiliter. Mise aux normes La réhabilitation est conduite par l’entreprise Quille avec un objectif: faire de chaque logement une cellule coupe-feu 2h.(...) En 1983, les premiers habitants reviennent. Ce sont les anciens locataires du secteur vert, puis du secteur marron. Finalement, seuls 150 locataires sur 500 réintègrent leurs appartements. Afin d’amortir le prix des travaux, les loyaux sont revus à la hausse. Seules les familles bénéficiant des APL avec plusieurs enfants sont en mesure de s’installer à la Grand’Mare. Les allocations diminuant avec l‘âge des enfants, un cycle de 5 ans se met en place; les familles avec jeunes enfants déménageant après 5 années en raison du coût des loyers, pour être remplacées par de nouvelles familles avec enfants en bas âge. L’équilibre social du quartier est modifié. Les jeunes couples de 68 ont fait place à des familles nombreuses qui n’ont d’autre choix que le logement social. Sur les 150 locataires de la première heure, seuls 40 demeurent aujourd’hui. En 1993, le quartier, qui comporte aussi des barres et des tours, vit un cycle d’émeutes et de violences modifiant définitivement la physionomie du quartier. Marcel Lods Le nom de la Grand’Mare est aujourd’hui synonyme de «quartier» et 36 ethnies différentes s’y côtoient de façon pas toujours pacifique. Les bâtiments du GEAI sont cependant encore préservés, en partie grâce à l’enthousiasme et à la volonté de l’équipe chargée de l’entretien des bâtiments, installée sur place. Le quartier a été classé Zone urbaine sensible, et les établissements d’enseignement proches Zone d’éducation prioritaire. L’entretien de ce patrimoine coûte cher. Les modules de construction, créés pour l’occasion, n’ont jamais fait l’objet d’une exploitation industrielle. Chaque élément de construction est unique et introuvable. L’équipe de Rouen Habitat a ainsi été contraint de faire fabriquer un moule pour les aiguilles de roulement en téflon des baies (qui remplacent les billes d’origine) et commande à la demande des aiguilles de remplacement à chaque intervention. Les gardes corps des logements vacants sont déposés pour remplacer ceux, hors d’état, des logements occupés. De nouveau, aujourd’hui, la question de la démolition des bâtiments se pose, en particulier comptetenu du coût de fonctionnement de l’ensemble, et du classement en ZUS. Peut être classé patrimoine de l’architecture française, le salut de la Grand’Mare pourrait venir, comme le suggère le responsable de l’antenne locale de Rouen Habitat, de la déconstruction de certains plots, qui serviraient alors de SAV pour les plots restant…(...) Bibliographie (Lods, Depondt, Beauclair et le GEAI) •1966, LODS Marcel, Vers un domaine bâti réalisé industriellement, Paris, CPS, 1966 •1968, «Low-Cost Building Now in France – U.S. Next ?», Engineering News-Record, juillet 1968 •1969, «Façades légères et Cloisons Industrialisées», Revue Trimestrielle de la CIMUR, n°37 et 38, 1969 •1969, «Projet Marcel Lods», L’Architecture Française, n°328, nov/dec 1969 •1969, LODS Marcel, GEAI, film de 29 min., montage Cinéma et Construction, 1969 •1972, «Lake Grove Village», Architectural Record, août 1972 •1974, SCHIEDHELM M., «Marcel Lods», Architectural Design, n°44, 1974 •1976, «Un entretien avec Paul Depondt», Profil, n°13, 1976 •1976, LODS Marcel, entretiens avec LE BOTERF Hervé, Le Métier d’Architecte, Paris, Editions France-Empire, 1976 •1977, CHANCEL Jacques, Radioscopie, Marcel Lods, Paris, France Inter, 15 février 1977 •1983, ABRAM J., GROSS D., Bilan des réalisations expérimentales en matière de technologie nouvelle, Paris, Plan •1985, BATY-TORNIKIAN G., «Flexibilité, mais…», Bulletin d’informations architecturales, suppl. n°5, 1985 •1992, Marcel Lods, 1891-1978 photographies d’architecte, Album de l’exposition, Paris, Centre Georges Pompidou, 1992 •1994, SEITZ F., Architecture et métal en France, Paris, Editions de l’EHESS, 1994 •1999, AMC, n°114, 1999 •1999, Uyttenhove Pieter - thèse de doctorat sous la direction de Damisch Hubert, Marcel Lods (1891-1978) une architecture de raison, Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1999 91 92 Plan d’aménagement et de reconstruction de Sotteville par Marcel Lods, Urbaniste L'idée directrice du Plan de Sotteville peut être brièvement résumée de Ia façon suivante: Etant donné un pays: A) Dont les surfaces bâties ne peuvent plus être augmentées; B) Situé au contact même d’une ville importante, Rouen, donc destiné à voir s’accroître sa population; C) Ne disposant en espaces verts, que d’une surface déjà très faible et en danger d’être absorbée par Ia construction future; D) Uniquement construit en pavillons, partie en exploitations agricoles individuelles très anciennes, partie en pavillons modernes, disposés, au hasard, sans coordination d’ensemble. Comment pouvait-on établir un plan qui n’était rendu possible que par l’existence d’un volume considérable de destructions groupées au centre de Ia ville. Les évènements dont il fallait admettre l’existence étaient, dans l’ordre: - Un faisceau de chemin de fer, large de plusieurs centeines de mètres, dont Ia création avait eu pour conséquence première d’isoler une partie importante, celle qui bordait le fleuve en regardant les collines de Bon Secours et de couper pratiquement Ia ville en deux; - Des destructions exeraées parallèlement au dit faisceou; - Des lotissements désordonnés; - La pauverté d’espaces libres; - La nécessité de reloger les sinistrés et d’augmenter Ia population du pays. Voici comment on procéda pour tenter de concilier des exigences aussi contradictoires: 1.) La partie située à l’est du chemin de fer, entre celuici et Ia Seine a été classée comme zone industrielle; le niveau en sera relevé puisque cette zone est habituellement inondable. On y construira uniquement des usines qui seront l’objet de prescriptions sévères; ce sero de l’usine verte et rien d’autre. 2.) La partie du pays comprenant des pavillons et située en dehors de Ia zone de destruction sera Iaissée telle quelle. Les pavillons sont construits, il ne peut être question de changer de groupement et Ia suppression d’une maison par-ci, par-là, (à supposer qu’on ne reconstruise pas ce qui a été jeté à bas par des bombes isolées), n’apportera aucun remède sérieux. Par contre, dans les deux noyaux totalement détruits, on créera des cités d’habitations à grande hauteur, dans lesquelles on trouvera un supplément d’habitations tout en créant des espaces verts qui viendront s’ajouter au seul existant (le bois de Ia Garenne) et qui constitueront pour le pays le poumon indispensable. L’étude sur le premier des deux îlots a été faite successivement en pavillons et en Iogements à grande hauteur. En adoptant des pavillons de surface identique à ceux des Iogements qui sont prévus dans les immeubles collectifs, on arrive à trouver 260 pavillons, plus un groupe scolaire, plus le centre cultuel; ceci avec une viabilité considérable et un isolement assez réduit, les pavillons devant être réunis en longues bandes de lotissements jointifs. Par contre, Ia solution sur 10 étages nous amène à ne couvrir en habitations que 5 1/2 % de Ia surface du terrain, tout en obtenant non seulement le même centre culturel, le même groupe scolaire, mais une zone de parcs totale et l’aération, dans les meilleures conditions, de tous les Iogements. De plus, elle permettra Ia circulotion des piétons et des enfants dans tout l’ensemble de l’îlot où aucune voiture n’a plus à rentrer (à l’exception des voiltures de déménagement, des pompiers, des ambulances et des pompes funèbres). Enfin, elle donnere Ia possibilité de construire deux dispensaires, une maison du peuple, une piscine, une centre commercial, etc... , etc... , tous ce qu’il faut pour donner une vie sociale parfaite aux 820 logements qui remplacent les 260 pavillons. Le deuxième îlot, situé au sud du pays, sera construit sur des dispositions analogues, mais ne sera mis en train qu’après complet achèvement du premier. Les bâtiments publics auront tous leur emplacement dans le centre civique prévu dons Ia verdure. Le résultat total de l’opérotion est donc une augmentation massive de Ia population avec des conditions d’habitat infiniment préférables et Ia création d’espaces verts qui, actuellement, font totalement défaut dans l’ensemble du pays. aus L’architecture d’aujourd’hui 7-8, 1946 Marcel Lods Plan d’aménagement Plan masse général 93 94 Sotteville-lès-Rouen lmmeuble B, programme I. R. P. Cet immeuble collectif, actuellement en construction, comportera dix étages. II est divisé, en plan, en cinq cellules identiques, desservis chacune par un escalier avec ascenseur et comportant à chaque étage: un Iogement de deux pièces, deux Iogements de trois pièces, exceptionnellement à chacune des extrémités du bâtiment un Iogement de quatre pièces, au total 150 Iogement. Le bâtiment est du type I. R. P., orienté nord-sud. Il mesure en façade 120 mètres sur 10 à 12 mètres de largeur, suivant les saillies. Chaque Iogement comprend: un livingroom avec coin de feu, coin à manger et balcon (les living-rooms des 3 et 4 pièces ont une vue sur deux façades, ouest et est), les chambres, dont une avec conduit de fumée, une salle d’eau avec Iavabo et douche à receveur profond pour bains d’enfants, une cuisine équipée en tôle émaillée avec placard, passe-plats et installation pour le lavage du Iinge, entrée, w.-c., penderie. En outre, une cave individuelle au sous-sol. Un garage pour vélos et voitures d’enfants au rez-de-chaussée. Chauffage par air pulsé, gaz, électricité, eau chaude et froide aux appareils. La terrasse est accessible; galerie couverte au rez-de-chaussée. Construction. L’ossature est en béton armé, les murs de contre- lmmeuble B. Plan d'une cellule type; tros appartements. meulement sont constitués par des voiles en béton armé sur toute Ia hauteur du bâtiment; les murs extérieurs sont faits d’éléments préfabriqués sur un mur en parpaing enduit avec intérieur plâtre. Pour les escaliers, limons et marches préfabriqués en béton vibré, les planchers sont formés de poutrelles préfabriquées en béton vibré de compression coulée sur place, le sol est recouvert de linoléum dans les pièces d’habitation, de carrelage dans les pièces d’eau et cuisines. Les menuiseries extérieures sont en bois. Toiture en terrasse accessible dont l’étanchéité est assurée par un procédé multicouches. A chaque cage d’escalier correspond un ascenseur, muni d’arrêt tous les deux niveaux et à commandes enregistrées. Une gaine vide-ordures (système Kernerator) est complétée par un poste d’incinération au rez-de-chaussée. Le chauffage est assuré par un conduit de fumée individuel dans les pièces d’habitation. Le chauffage collectif est obtenu au moyen d’une chaufferie par vapeur à basse pression et échangeur individuel à air pulsé dans chaque appartement, permettant ainsi de dénombrer les calories utilisées. aus L’architecture d’aujourd’hui 32, 1950 Marcel Lods 95 96 Position 1950 par Marcel Lods Les immeubles présentés ici sont réalisés à l'aide de procédés de construction qui s'apparentent à ceux que nous avons employés il y a fort longtemps. II n'est pas sans intérêt d'examiner les raisons qui peuvent conduire à utiliser en 1950 ce qui nous semblait convenir en 1930, et ce que nous avions décidé d'abandonner en 1935. Les constructions que nous faisions en 1930 comportaient des ossatures en béton ou en fer sur lesquelles étaient fixées des pièces de béton préfabriquées dont le montage était fait à sec. Le système donnait des résultats intéressants en comparaison des résultats obtenus avec les procédés anciens. II n'en est pas moins vrai qu'à l'époque nous avons été amenés à constater qu'il était difficile d'espérer, avec de tels moyens, pousser indéfiniment l'évolution du bâtiment dans le sens qui nous semblait désirable. C'est ainsi que l'affinement au delà d'une certaine Iimite des pièces de béton rendrait celles-ci fragiles. C'est ainsi, également, qu'il s'avérait illusoire d'espérer obtenir, même avec les machines les plus parfaites et la main-d’oeuvre la plus exercée et Ia plus scrupuleuse, des pièce de béton aux cotes rigoureusement comparables. Ces constatations, et d’autres encore, conduisaient à un état d’esprit particulier. S’il était acquis que la pièce de béton ne pouvait sans risques graves continuer à être allégée, s’il était acquis également que l’exactitude des cotes ne pouvait être espérée au delà d’une certaine Iimite, on pouvait conclure que le procédé avait donné ses fruits, et qu’il était illusoire d’espérer mieux. C’était un bien gros défaut, assez gros pour rendre tentante une marche arrière. Les raisons de sécurité quant à Ia durée pouvaient conduire à alourdir les pièces, Ia recherche d’une certaine facilité de montage pouvant conduire à prévoir des jeux importants. On était de la sorte amené à revenir sur ses pas et à se rapprocher de Ia construction traditionnelle après avoir prétendu qu’il convenait de s’en éloigner. Nous avons estimé qu’il valait mieux reprendre le problème en entier et utiliser des matériaux plus aisément usinables, ce qui ne pouvait pas être sorti avec ce que j’ai appelé à l’epoque «le traditionnel évolué», dont Ia pièce de béton vibré est un excellent exemple. C’est ce qui nous conduisit, à l’époque, à lancer certains constructeurs métalliques dans Ia construction de panneaux légers, et à étudier avec eux la possibilité de mettre au point des revêtements en métal, soit par trés grands panneaux, soit par panneaux plus petits lorsque l’expérience nous eut montré que Ies grands panneaux présentaient de multiples inconvénients. Faut-il s’étonner que nous ayons été alors conduits à évoluer de Ia sorte? Ne doit-on pas, au contraire, estimer qu’il est parfaitement normal qu’il en ait été ainsi et que cette évolution a des chances de durer de longues années encore, chaque innovation dans le domaine du bâtiment devait être rapidement remplacée par une autre, car l’évolution doit demeurer rapide dans une profession où le retard est grand. Puis la guerre vint, qui interrompit tout; celle-ci achevée, il eut semblé normal que nous puissions repartir des bases où nous nous trouvions en 1939, en fait, il n’en fut rien et il n’était, hélas, plus question en 1946 d’utiliser Ia tôle, les quelques essais que nous avons pu tenter alors attirèrent la réprobation publique des autorités. Après cela, il était vain d’espérer obtenir les matériaux qui étaient nécessaires en quantités suffisantes pour permettre des essais concluants. Sans doute, eût-on pu penser, comme nous le répétions chaque jour, que la situation difficile dans laquelle se trouvait Ia France avait peu de chance de durer, et que le pays devenu exsangue à force de subir des prélèvements et des atteintes, devait revenir peu à peu à une situation normale à partir du moment où il pourrait travailler. Nous ne fûmes pas écoutés. Il semblait que nous ne devions disposer en France, pendant cinquante ans, que de matériaux trouvés sur place, pierre, ardoise etc., la brique même et Ie ciment ne devaient être obtenus qu’au compte-goutte parce que leur fabrication exigeait du charbon. Les événements ont tourné comme il était logique de penser qu’ils évolueraient: maintenant que le premier laminoir continu commence à fonctionner dans le Nord, il ne s’écoulera pas beauroup de temps avant que l’on ait des quantités considérables de tôle à sa disposition. ll n’en demeure pas moins que les bâtiments que nous avons projetés en 1946 eussent pu être prévus de manière différente si les responsables d’alors avaient eu une foi plus solide et une information plus valable. aus L’architecture d’aujourd’hui 32, 1950 À gauche, Sotteville-lès-Rouen, structure en béton d’un immenuble collectif, photo 1953 Marcel Lods 97 98 La Tour Croulebarbe, un tissage structurel 1956-61 Eric Lapierre Paris, 1956: dans le treizième arrondissement, au 33 de Ia rue Croulebarbe, l'architecte Edouard Albert et l'ingénieur Jean-Louis Sarf conçoivent Ia première tour d'habitation de Ia capitale. Un an plus tôt, Ia première barre de Iogement s'était élevée à Ménilmontant, au-dessus des décombres de l'îlot insalubre n° 11. Parallèlement, Raymond Lopez menait Ia grande enquête immobilière qui allait lui permettre de délimiter les 1500 hectares des secteurs de rénovation (1). Paris s'apprêtait à devenir moderne et Ia tour Croulebarbe, «le gratte-ciel n° 1», comme le précisait son panneau de chantier, symbolisait cet optimiste et dévastateur renouveau architectural et urbain. Cependant, Ia dimension Ia plus radicalement neuve de ce bâtiment ne réside pas dans le fait que c'est une tour, mais dans Ia mise en place d'un mode de composition et de structure inédit. La tour au moment de son achèvement, en 1961 Les promoteurs Josefson et Sullitzer, présentés par Jean-Louis Sarf à Edouard Albert, avaient demandé à cette jeune équipe - Sarf n’avait alors que vingtneuf ans et Albert ne possédait pas une structure professionnelle très importante pour l’époque - de s’associer avec l’agence plus établie de Roger Boileau et Jacques-Henri Labourdette, qui commençait alors tout juste Ia construction de Sarcelles. Le rôle de ces prestigieux associés de circonstance s’est Iimité à donner du poids à l’équipe de conception face à Ia soixantaine de commissions qui ont eu à se prononcer sur ce projet singulièrement ambitieux. La forme générate du bâtiment, dont les septième et huitième étages, non clos, constituent une terrasse sur Paris, est issue des contraintes fixées par le plan d’aménagement urbain du secteur, conçu par Adrien Brelet (2). Le bâtiment se situe dans l’axe de l’avenue de Ia Soeur-Rosalie, qui part de Ia place d’ltalie, sur une brisure de pente qui a donné lieu à Ia construction d’un mur de soutènement d’une hauteur de cinq étages au pied duquel se nichent des entrepôts de Ia RATP. Le plan Brelet prévoyait Ia construction d’une passerelle dans le prolongement de l’avenue qui, en passant au-dessus des entrepôts, aurait crée une place publique suspendue liée à Ia rue Croulebarbe par un escalier monumental installé à l’actuel emplacement de Ia tour (3). Ce dispositif avait pour but de mettre le bâtiment du Mobilier national, construit, face au numero 33, par Auguste Perret, dont Brelet était l’élève, en relation avec Ia place d’ltalie. Albert et Sarf ont donc intégré cette place publique dans leur tour, dont le sixième étage constitue une Ioge urbaine en double hauteur donnant Ia vue, au loin, sur Paris et, au premier plan, sur le Mobilier national et le square René-Le Gall, conçu par Jean-Charles Moreux en 1938. Mais Ia RATP n’a jamais accepté le passage de Ia passerelle au-dessus de ses bâtiments, et Ia terrasse demeure aujourd’hui inutilisée, même par les habitants de Ia tour. II semble aussi que Ia présence de ce sol artificiel au niveau du sixième étage ait, de plus, autorisé le bâtiment, lors du dépôt du permis de construire, à être exempté des contraintes réglementaires liées aux immeubles de grande hauteur, en prenant comme niveau de référence l’avenue de Ia Soeur-Rosalie et non Ia rue Croulebarbe située une quinzaine de mètres plus bas. Edouard Albert, dernier représentant du rationalisme constructif français Édouard Albert Une des dimensions les plus caractéristiques de Ia tour, n’est donc pas le résultat d’une volonté compositionnelle d’Albert. De ce point de vue, l’acceptation de ces contraintes apparaît comme une métaphore de Ia démarche de l’architecte qui estimait que «La théorie de Ia recherche ne pourrait s’accommoder d’une théorie quelconque de composition» (4). Albert entendait marquer Ià l’autonomie de l’architecture par rapport à Ia composition urbaine d’une part, et par rapport aux canons de Ia composition classique, d’autre part. II concluait donc, dans le même texte: «(...) essayer de planifier un urbanisme pour en tirer une architecture ne correspond à rien de réel; l’empirisme peut au contraire utiliser ce que l’évolution quotidienne met sans cesse de nouveau à notre disposition. (...) Ainsi, sans doute, les faux problèmes comme celui de l’orthogonalité ou celui des proportians resteront des dadas désuets» (5). Cette nouveauté mise à Ia disposition des architectes par l’évolution désigne, bien entendu, les modes de construction modernes. Et c’est par eux qu’Albert entend atteindre le but qu’il s’est fixé, qui «est d’établir Ia nécessité d’une architecture de (son) temps et d’en fixer le caractere» (6). Albert s’inscrit, à Ia suite d’Eugène Viollet-le-Duc, Julien Guadet, Anatole de Baudot ou Auguste Perret, dans Ia tradition du rationalisme constructif à Ia française, qui envisage de fonder le renouvellement de l’architecture, à Ia fois, sur une réflexion sur l’évolution des structures constructives autorisée par les nouveaux matériaux, et sur les nouveaux moyens expressifs et artistiques qui en découlent. Albert, Perspective montrant le projet d'aménagement de l'îlot 2418 avec ses trois tours. 99 comme tous ces architectes, lie ainsi expression et construction, et les propos que Ludwig Hilbarseimer tenait sur le travail de Perret, en 1932, peuvent aussi bien s’appliquer à son oeuvre: «C’est dans ces oeuvres que se manifeste, comme dans Ia structure constructive du gothique, Ia conséquence logique de l’esprit gaulois qui, sans ignorer les Iois statiques, aspire à une expression formelle» (7). Mais l’utilisation des matériaux nouveaux, en raison même de Ia liberté expressive qu’elle donne aux architectes, leur impose une rigueur finalement supérieure à celle exigée par les matériaux traditionnels, constructivement plus contraignants. Perret affirmait déjà, en 1935, à propos du béton armé: «Ia puissance presque illimitée de ce mode de construction n’a pas que des avantages; elle autorise Ies pires élucubrations: «ça tient toujours». II faut se servir du béton vertueusement» (8). Une trentaine d’années plus tard, Albert suit Ia même trace à propos, cette fois, de Ia construction métallique, lorsqu’il écrit: «Tout désordre peut créer une mode, mais un style ne peut naître que d’un certain ordre, celui dicté par l’esprit du temps. L’extrême licence qui nous est offerte par les quotidiennes découvertes techniques est dangereuse pour cette raison» (9). Le mur-rideau constitue, à ses yeux, une de ces dangereuses dérives: «(...) Ia construction par entassements et reports de charge sur des poutres et des piles a fait abandonner d’une façon définitive les façades porteuses. On en arrive à l’indigence, partout constatée, des murs dits rideaux, qui ne font qu’enclore le volume utile. (... ) L’architecte devient un carrossier» (10). Cette position théorique fonde tout le travail d’Albert: l’expression architecturale doit reposer sur Ia 100 structure, en particulier sur sa lisibilité en façade, et non pas sur Ia simple enveloppe. Cette position de principe, typique du rationalisme constructif français, va pourtant être largement dépassée par Albert à partir de Ia tour Croulebarbe. L’immeuble de I’Epargne de France, un premier essai d’architecture tubulaire Le tube métallique rond va fournir à Albert le principal support de sa recherche d’une nouvelle expression architecturale enracinée dans une réflexion constructive. C’est l’ingenieur Jean-Louis Sarf qui a, pour Ia première fois, mis Albert en contact avec ce matériau apparemment si commun. En 1954, Albert se voit confier Ia surélévation d’un hôtel particulier au 85 de Ia rue Jouffroy, dans le dix-septième arrondissement de Paris, pour le campte de I’Epargne de France. La conservation du bâtiment existant pour des raisons de garanties financières pose un important problème de structure. Sarf, présenté à Albert par André Marini, directeur du CSTB, commence à travailler sur le projet alors que l’architecte a déjà prévu une extension en béton armé reposant sur les murs existants. Après sondage, il s’avéra que ces murs étaient, en fait, constitués de plâtre et de gravois, et ne pouvaient en aucun cas supporter Ia surcharge d’une surélévation de sept niveaux. Le règlement urbain parisien prévoyait sur ce site que des colonnes pouvaient être implantées en avant de l’alignement. «A partir de Ia colonne on arrive vite au tube rond» Plan d’un étage courant (11), se souvient aujourd’hui Jean-Louis Sarf, qui implante alors une nouvelle structure, en avant de celle du bâtiment existant. Les tubes sont si fins (89 millimètres) (12) qu’ils sont considérés par les architectes voyers comme des éléments décoratifs et non pas structurels; à ce titre ils peuvent être implantés sur le trottoir. Mais le tube rond présente de nombreux autres avantages aux yeux des concepteurs. Sa surface, dénuée d’angles vifs est moins sensible à Ia corrosion que les autres types de profilés métalliques, et plus agréable à l’oeil. Dans un souci de rentabilité, il était nécessaire que le bâtiment soit, en plan, le plus épais possible. L’épaisseur dépendait de Ia hauteur libre de vitrage en façade, en vertu des règlements d’éclairement. Le recours à une petite trame de 1,20 mètre, en évitant les retombées de poutres en façade, augmentait Ia surface de vitrage et autorisait donc une épaisseur maximale du bâtiment, tout en permettant de gagner une hauteur d’étage, en limitant l’épaisseur des dalles collaborantes à six centimètres. Les tubes métalliques sont remplis de béton, pour éviter une trop forte conduction acoustique, et pour résister au feu. Afin d’éviter leur éclatement sous Ia pression de l’eau qui s’évapore du béton lors d’un incendie, les tubes sont régulièrement percés de trous. En revanche, pour des raisons réglementaires, le béton n’est pas pris en compte par les calculs de structure. La rue Jouffroy constitue le premier essai d’architecture tubulaire par l’équipe Albert-Sarf. Ce Édouard Albert 101 Les contreventements dispersés de Ia tour Croulebarbe constituaient, à Ia fin des années 50, une première mondiale. Une concentration des éléments de contreventement, comme c'est l'usage, aurait conduit à augmenter Ia section des éléments verticaux adjacents, sur lesquels auraient été reportés les efforts dus au vent. Afin de préserver Ia continuité de Ia structure, en n’ayant que des tubes de sections constantes, les éléments de contreventement ont été dispersés sur le pignon, de manière apparemment aléatoire. Les efforts dus au vent se répartissent ainsi sur l’ensemble du pignon et n’occasionnent pas d’augmentation ponctuelle de Ia sectiondes tubes. chantier leur a permis de tester, de mettre au point une méthode, en dépit du scepticisme ambiant (Ia Socotec n’accordera son accord pour les plans d’exécution qu’une fois le huitième étage construit...). La rue Croulebarbe, projet particulièrement complexe et ambitieux d’un point de vue structurel, constituera l’aboutissement de cette première tentative. L’architecture tubulaire, porteuse d’une nouvelle expression architecturale Albert voit aussitôt dans Ia proposition de Sarf pour Ia rue Jouffroy Ia voie pour aboutir son projet de renouvellement de l’expression architecturale par les nouveaux modes de construction. A «l’indigence des murs dits rideaux» qui masquent Ia structure en libérant Ia façade de sa fonction porteuse, Albert va, dès lors, opposer les structures tubulaires, qui permettent de conserver Ia nature structurelle des façades et de leur fournir, par là-même, les éléments constructifs propres à enrichir leur expression architecturale. II semble ainsi se situer dans le camp, de culture française, de l’expression de Ia structure, qui s’oppose à celui, de culture germanique, des partisans du revêtement. Mais Albert est un rationaliste constructif d’un type particulier, qui semble avoir entrevu Ia possibilité de réconcilier ces deux familles de pensée théoriquement irréconciliables. Les rationalistes constructifs traditionnels raisonnent en terme de masse; leurs bâtiments possèdent généralement de puissantes modénatures formées par le jeu de Ia structure et du remplissage. En ayant recours à Ia petite trame de tubes métalliques ronds qui va devenir sa signature, Albert entend mettre en place, dans ses constructions, une vibration qui n’a plus rien à voir avec les structures statiques du rationalisme constructif classique (13), comme il l’explique en 1964: «Le fait même du système qui amène au linéaire, au refus de Ia masse, nécessite Ia prédominance du dessin dans le sens de Ia gravure. On arrive à penser au tissage. Tisser une structure qui prenne possession de l’espace est à I’inverse de Ia recherche 102 vieille de toujours. On pose dans un paysage un cube, une pyramide ou une autre forme déterminée, une masse, qui vient soustraire une proportion de l’espace» (14). La question du tissage est, généralement, associée à celle du revêtement, à Ia suite des écrits de Gottfried Semper. Albert parle ici des structures tubulaires comme d’un tissu qui envelopperait le bâtiment. Mais ce tissage, que l’on pourrait qualifier de structurel est, à Ia fois, un enveloppement du bâtiment, mais aussi ce qui le fait tenir, comme si, métaphoriquement tout au moins, Ia structure et le revêtement tendaient à se confondre en un dispositif parfaitement continu. C’est bien ce qu’entendait Albert lorsqu’il disait vouloir renoncer à Ia composition. II n’y a pas, dans ce type de constructions, de hiérarchie, d’ordre majeur de Ia structure primaire encadrant des ordres mineurs liés à Ia présence d’un niveau de structure inférieur: il n’y a qu’un seul type de tube et un entraxe unique, parfaitement constant, entre tous les tubes. Si l’architecture de Perret, avec ses différents niveaux d’articulations, peut se comparer aux compositions, architecturale et musicale, classiques, qui instaurent des hiérarchies entre divers éléments, celle d’Albert et Sarf renvoie à Ia linéarité et à Ia monotonie de Ia musique sérielle. Comme tout grand architecte, sans doute, Albert a commencé, pour éviter Ia licence autorisée par les moyens modernes de construction, par réduire volontairement les moyens qu’il se donnait pour concevoir une architecture dont il assume parfaitement Ia monotonie: « (...) il est lumineux de constater que seuls les immeubles dont les façades n’ont pas voulu rompre Ia monotonie par un modelé qui sorte du plan, mais par Ia texture, par Ia matière et sa couleur, par Ia proportion de ses éléments, seuls ces immeubles se sont créé une âme. Comme je l’ai dit plus haut, c’est donc bien vers une discipline de peintre qui aurait des connaissances de transparence, des procédés et valeurs changeant selon les éclairements, que Ia plastique de notre temps doit se realiser» (15). Ce travail sur Ia texture renvoie beaucoup plus à une problématique bidimensionnelle - celle du revêtement - qu’à une problématique tridimensionnelle de structure. Mais Ia surface qu’évoque Albert est complexe, texturée, traversée de transparences, et possède une grande porosité avec l’espace qui l’environne, à l’image des tableaux que décrit le critique d’art américain Clement Grennberg, en 1955: «La chaleur sombre de Ia couleur dans les peintures de Newman, Rothko et Still estompe les valeurs et donne à Ia surface une planéité nouvelle, qui vibre et respire. Rompues par relativement peu d’accidents de dessin ou de composition, les surfaces exhalent Ia couleur avec un effet enveloppant (...). Les bords des plus grandes toiles fonctionnent exactement comme les lignes à l’intérieur: diviser mais non pas séparer, enfermer ou borner; délimiter et non limiter. Les tableaux ne se fondent pas dans l’espace environnant; ils gardent (...) leur intégrité et leur unité propre. Mais ils ne se dégagent pas non plus de l’espace comme autant d’objets isolés; en bref, ce ne sont pratiquement pas des peintures de chevalet (...) En définitive, les tableaux de Newman doivent être vus comme des champs»(16). Les façades de Ia tour Croulebarbe apparaissent comme des versions architecturales de ces champs produits par les peintres abstraits américains. «Délimiter et non limiter», tel semble être le rôle assigné à Ia résille de tubes placée devant Ia surface des panneaux de remplissage en acier inoxydables. L’écart entre Ia structure et le remplissage est si faible, à l’échelle du bâtiment, que les deux semblent parfois se confondre, créant ainsi une indétermination visuelle qui rend Ia Iimite du bâtiment vibrante et incertaine, Ia mise au point visuelle impossible. L’absence d’arêtes précises aux angles du volume, participe de ce phénomène de dématérialisation du volume qu’Albert décrivait déjà à propos de Ia rue Jouffroy: «Un volume, établi jusqu’ici par sa masse et son rythme, par Ia proportion de ses arêtes et Ia répartition de ses pleins et vides, pourra (...) s’exprimer plutôt par le tracé linéaire de sa trame porteuse qui cernera et isolera une fraction d’espace» l’épure créant ainsi Ia forme et son rythme» (17). La terrasse du sixième étage de Ia tour est une quintessence de ces fractions d’espace simplement définies par l’épure de Ia structure. Dans Ia tour Croulebarbe, les nez des dalles de quinze centimètres d’épaisseur, intégrant le chauffage par le sol, sont visibles sur les façades dont ils débordent de trente-cinq centimètres. L’alignement de ces dalles délimite ainsi un volume virtuel qui est contredit par Ia définition de celui enclos par les panneaux d’acier du remplissage. Entre ces deux volumes, Ia structure, en étant située en retrait par rapport aux angles, propose encore une autre lecture du parallélépipède en apparence simple de Ia tour. Ainsi, le bâtiment peut être perçu, à Ia fois, comme un tout parfaitement unitaire et comme un empilement de niveaux identiques. Cette indétermination volumétrique est encore renforcée par Ia disposition aléatoire des panneaux de remplissage, conséquence de Ia libre disposition des plans des appartements par les habitants. Afin de conserver une apparence parfaitement continue, rendue nécessaire par le principe architectural du tissage structurel, tout en économisant au maximum Ia matière, Ia section extérieure des tubes est constante, mais l’épais- Édouard Albert seur de leurs parois diminue vers le haut. Jean-Louis Sarf regrette que les croix de Saint-André du contreventement ne soient situées que sur les pignons. II aurait préféré, pour aller dans le sens de Ia cohérence du tissage structurel continu, comme il l’avait prévu dans une première version du projet, constituer une résille ne comprenant que des éléments obliques, et que le bâtiment tienne «comme une corbeille à papier» (18); que les éléments de reprise des charges verticales soient, en fait, confondus avec les éléments de contreventement, annulant ainsi Ia seule hiérarchie encore présente dans Ia structure finalement réalisée: celle qui distingue Ies poteaux des croix de Saint-André (19). Pour Ia première fois au monde, les calculs de structure de Ia tour Croulebarbe ont intégré le béton de remplissage des tubes. De plus, grâce à l’adoption par Sarf de Ia méthode de calcul des structures à Ia rupture, les sections des tubes et les épaisseurs des éléments de béton sont réduites au minimum, donnant à l’architecture d’Albert son étonnante légèreté. lssue de Ia collaboration exemplaire entre un ingénieur qui a su trauver une juste réponse structurelle en ayant recours au tube rond et un architecte qui a su s’emparer de ce principe technique pour le sublimer en un fait culturel et artistique, Ia tour Croulebarbe, qui était Ia première tour construite à Paris, a aussi été, grâce à l’action d’Anne Albert-Coutine, fille d’Edouard Albert, et d’Alain Terseur, architecte des Bâtiments de France de l’arrondissement, Ia première tour à être inscrite à l’lnventaire supplémentaire des Monuments historiques, en 1994. Sa restauration va, d’ailleurs, commencer sous peu. Oeuvre majeure et insuffisamment reconnue du XXe siècle, Ia tour Croulebarbe a inspiré, peu de temps après sa construction, deux tours de bureaux allemandes: le siège de Ia société Manesmann à Francfort et celui de Ia société Phoenix Rhein à Darmstadt. Des projets contemporains, tels que le siège social de Prada à Tokyo, de Jacques Herzog et Pierre de Meuron, Ia bibliothèque de Seattle de OMA-Rem Koolhaas, ou Ia médiathèque de Sendai par Toyo lto, mettent en lumière l’actualité des questions soulevées par Albert et Sarf à propos de Ia composition et des structures continues. Les premiers, par le recours à une façade constituée d’une résille structurelle continue, le second par son travail sur Ia dématérialisation de poteaux cylindriques constitués, eux aussi, d’une résille métallique qui évoque les pylônes de l’ingénieur soviétique Vladimir G. Suchov. La mort prématurée d’Albert ne lui a, malheureusement, pas permis de mener jusqu’au baut le développement des potentialités architecturales des structures tubulaires et du tissage structurel. Sa dernière réalisation, l’extraor- 103 dinaire bibliothèque universitaire de Nanterre, terminée un an après sa disparition, ou le projet non réalisé pour le théâtre national populaire de Courbevoie, permettent de penser qu’une vie plus Iangue lui aurait permis de marquer plus durablement sa discipline et, peut-être, d’en changer le visage, en cherchant des réponses à des questions qu’il a été le seul à poser, à une époque où l’architecture française avait déjà amorcé son virage vers un arbitraire formel duquel elle peine à sortir. aus amc, 117, 2001 1- A ce sujet, voir Jacques Lucan (dir.), Eau et gaz à tous les étages- Paris, cent ans de Iogement, Paris, éditions du Pavillon de I'Arsenal et Picard, 1992. 2- Merci à Simon Texier pour m'avoir aidé à rassembler les documents concernant le plan Brelet. Adrien Brelet a réalisé, au 51-67 de Ia rue Croulebarbe, en 1957, 284 Iogements qui constituent une des plus intéressantes opérations de rénovation de Ia capitale: une série de cours entre Ia rue et le boulevard Auguste-Bianqui est constituee de bâtiments donnant lieu à un jeu entre une ossature de béton armé et des panneaux de remplissage ornés de carreaux de couleur. 3- Conversation avec Jean-Louis Sarf, 23 mai 2001. Je remercie JeanLouis Sarf pour le temps qu'il a bien voulu me consacrer. 4- Edouard Albert, «Recherche architectonique», sans date, environ 1960, Une Option sur le vide, Paris, Sens & Tonka éditeurs, 1994, p. 60. 5- lbid. 6- Edouard Albert, «Conférence pour une architecture spatiale», septembre 1959, in E. Albert, op. cit., note 3, p. 45. 7- Ludwig Hilberseimer, «Perret», L’Architecture d’aujourd’hui, numéro spécial Perret, octobre 1932, p. 13 8- Auguste Perret, «Les Agglomérés», Encyclopédie française, XVI, novembre 1935, p. 16-20-9. Cité par Roberto Gargiani, Auguste Perret - La Théorie et l’oeuvre, Paris-Milan, Gallimard-Electa, 1993, p. 103. 9- Edouard Albert, texte dactylographié daté du 14 janvier 1963, op. cit., note 3, p. 88. 10- «Projet de texte pour une conférence», 11 novembre 1962, in E. Albert, op. cit., note 3, p. 86. 11- Conversation avec Jean-Louis Sarf, op. cit., note 3. 12- E. Albert était fasciné par ces éléments de structure plus fins que les descentes d’eau (conversation avec J.-L. Sarf, op. cit., note 11). 13- Aujourd’hui, Livio Vachini peut être vu, lui aussi, comme un héritier du rationalisme constructil. Mais il a plutôt choisi, à l’opposé d’Albert, Ia voie d’une recherche sur les grandes portées autorisées par les structure en béton armé, même si le gymnase de Losone peut être vu comme une tentative de «non composition» des façades, assez proche de Ia problématique d’Albert, de par Ia réduction du nombre d’éléments constructifs mis en jeu. 14- «Les Structures métalliques en architecture», 31 janvier 1964, in E. Albert, op. cit., note 3, p. 113. 15- E. Albert, op. cit., note 10, p. 87. 16- Clement Greenberg, «Peinture à l’américaine», Macula, n° 1-4, Paris, 1974. Paru initialement dans Partisan Review en 1955. 17- «Un Essai d’architecture tubulaire», 1956, in E. Albert, op. cit., note 3, p. 21. 18- Conversation entre D. Mignery et J.-L. Sarf, 7 mai 2001. 19- Les promoteurs eurent peur des éléments obliques de Ia structure qui passaient nécessairement devant certaines ouvertures de Ia façade, et refusèrent cette version du projet. 104 La faculté des sciences de Jussieu Bernard Marrey Ce n'est pas ici le lieu de reprendre Ia Iongue histoire de Ia faculté des sciences de Jussieu. II est maintenant difficile de se faire une idée de ce qu'elle aurait pu être, tant le projet a été mutilé et à peine ébauché dans sa partie essentielle, l'integration de l'art au milieu scientifique. Pour des raisons qui lui étaient propres, le ministère de I'Éducation nationale affectionnait de confier ses grands chantiers à quatre architectes; il est vrai que cela lui avait si bien réussi à Ia faculté de médecine de Ia rue des Saints-Pères. Après avoir longuement guerroyé pour évincer les «pinardiers», il avait confié le projet à Urbain Cassan, René Coulon, garde des sceaux du Grand Orient, Roger Seassal et Louis Madeline. lls dessinèrent une série de barres identiques de 160 m de longueur sur 70 m de hauteur qui s’étageaient sur Ia colline, parallèlement à Ia Seine sur 15 000 m2. Les travaux commencèrent en 1958 par le bâtiment le long du quai Saint-Bernard; les autres devaient s’étager jusqu’à Ia place de Jussieu. Mais, en 1961, Mare Zamansky est nommé doyen de Ia faculte. Un an plus tard, Louis Madeline meurt. En accord avec le nouveau doyen, André Malraux, ministre des Affaires culturelles, nomme Albert à son poste en lui demandant de changer le plan. Les trois architectes en place étaient des architectes «arrivés», sensiblement plus âgés qu’Albert qui avait pour Iui le soutien du ministre et du doyen, mais pas de I’Éducation nationale. Le nouveau plan est signé en mars 1963; tenant compte de Ia pente, il prévoit une dalle à ciel ouvert avec deux niveaux en sous-sol (près de Ia Seine) et, sur Ia dalle, des bâtiments de cinq étages cernant vingt et une cours de 45 m sur 33 m. Albert était parvenu a cette disposition pour deux raisons essentielles: Ia possibilité de mettre progressivement en place des unités sans attendre que l’ensemble soit achevé, et Ia destination même des bâtiments dont les études préliminaires avaient montré que le L répondait le mieux a Ia forme d’une unité, Ia branche longue abritait les recherches, Ia plus courte l’enseignement. En les construisant sur des pilotis, il réalisait une alternance de cours et de galeries couvertes qui permettaient d’introduire un jeu d’ombre et de lumière pour aérer, alléger cette grande concentration de bâtiments. lls sont construits sur des poteaux métalliques de 22 cm de diamètre, disposés tous les 3 m, chacun supportant une poutre transversale de 18 m en forme de gondole: apparentes au plafond, leur courbe régulière équilibre les lignes verticales des poteaux. À partir du premier étage, ceux-ci passent à 17 cm de diamètre et sont disposés tous les 1,50 m jusqu’à Ia terrasse qu’ ils dépassent de 1 m pour servir de gardecorps. Les façades en retrait sont constituées de châssis en acier inoxydable garnis d’une allège en marbre de Carrare de 3 cm d’épaisseur et d’un panneau vitré coulissant verticalement. Les bâtiments s’articulent par des tours en beton armé de 9,50 m de diamètre, qui abritent les circulations (escaliers, ascenseurs) et les fluides (eau, électricité... ) tout en servant de butées aux constructions métalliques qu’elles relient. À l’exception de Ia cour d’entrée, beaucoup plus grande, qui ouvre sur Ia place de Jussieu, toutes les cours sont fermées. L’intervention des artistes était d’autant plus importante dans l’esprit d’Albert qu’il avait conçu une architecture volontairement ascétique du fait de Ia démesure du programme et des limites budgétaires. Avec une modestie qui n’est pas si fréquente, il pensait que son architecture servirait d’écrin à Ia creation artistique qui apporterait Ia note poétique à ce que cette «usine a cerveaux» avait de systématique et de fonctionnel. Comme l’a joliment noté Manessier: «Toutes ces cours, vues des étages, sont en quelque sorte des lieux de fixation et de méditation. II est prévu que l’oeil se repose sur l’oeuvre d’art realisée à plat dans Ia cour. «On verra plus loin ce qu’il en advint. Soucieux de ne pas couper Ia faculté du quartier, Albert avait prévu tout autour de Ia faculté des sauts-deloup qu’il aurait voulu couvrir de mosaïques pour lesquelles Picasso avait été pressenti... mais le talus - qui existait au bord da la rue - a été nivelé de sorte que Ia daIIe de Ia faculté est au deuxième niveau par rapport à Ia rue: ce qui devait être un lieu informel d’échanges et de rencontres a été supprimé; mai 1968 avait fait peur. Pour loger les services administratifs qui ne pouvaient trouver place dans les autres bâtiments du fait de leur faible hauteur relative, Albert avait prévu une tour qui devait aussi servir de signal. Haute de 85 m, elle était dessinée selon un plan carré dont chaque étage était décalé de 6 cm par rapport à l’étage supérieur, s’écartant de plus en plus de Ia ligne des poteaux tubulaires. Cela aurait donné à Ia tour un mouvement hélicoïdal avec le triple avantage d’alléger visuellement Ia tour - surtout Ià où le besoin en est le plus grand, près de sa base - , de multiplier les Édouard Albert plans de chaque face et de donner à sa hauteur une justification esthétique, les deux carrés coïncidant au dernier étage. Les sous-faces de chaque étage devaient être couvertes d’immenses oiseaux en céramique de Georges Braque qui, déjà malade, n’eut que le temps d’ébaucher les maquettes de trois façades avant de mourir, le 31 août 1963. En fait, Albert aurait voulu associer les artistes dès l’avant-projet, mais devant lui-même reprendre le chantier en cours, il ne put que les associer à ce «rattrapage» et déléguer à son ami Jean Leseure le rôle et le travail de conseiller artistique de Ia faculté. II n’est pas exagéré d’écrire que les difficultés de tous ordres rencontrées pendant ce chantier, et plus spécialement le rejet par ses associés du projet de Ia tour, ont provoqué Ia très forte crise d’asthme dont Albert est mort le 18 janvier 1968. La révolte qui éclata quatre mois plus tard chez les étudiants, et Ia peur qu’elle suscita, amenèrent le gouvernement d’alors à arrêter le chantier, ne terminant que les bâtiments commencés, tant l’idée même d’une concentration d’étudiants dans Paris faisait peur. Cette décision était d’autant plus absurde que Jussieu abrite aujourd’hui deux universités (Curie et Diderot) qui réunissent quarante mille étudiants alors que, dans sa totalité, elle était prévue pour en accueillir vingt mille... L’interruption du chantier fit que les quatre cinquièmes des crédits alloués au titre du 1 %, soit près de 400 millions de francs, ne furent pas utilisés... et 105 rendus au ministère des Finances. Seuls Stahly et Vasarely eurent le temps de décorer leur cour; une sculpture de Jean Arp fut achetée. Gischia put mettre en place ses peintures sur lave émaillée à l’entrée, Lagrange et Bédard imaginant des courbes lyriques au sol pour le premier, sur le toit pour le second. Quant au mobile de Calder, il a atterri par on ne sait quel méandre administratif au parc floral de Vincennes. Mais les peintures de Bédard ont été recouvertes d’un badigeon, le bassin de Beaudin laissé continûment sans eau a été recouvert, le Iabyrinthe de Stahly est lentement, mais inexorablement désarticulé par le lierre, le paralum de Vasarely est crevé par des jets de pierre et des buissons sauvages... À Ia carence des pouvoirs publics, se sont ajoutés l’impéritie des universités, l’absence de reconnaissance de ce qui appartient à Ia collectivité et un mépris du droit des artistes, taut de même étonnant de Ia part d’universitaires si prompts à revendiquer leurs droits in tellectuels... Adam (mort en 1967), Dubuffet, Estève, Étienne-Martin, Lapicque, Manessier, Schoeffer, Gérard Singer, Ubac avaient été pressentis pour décorer les autres cours, mais les projets n’étaient pas suffisamment avancés pour faire l’objet d’une commande. Peut-être aussi ne vouluton pas poursuivre? La reprise d’un ancien projet de Fernand Leger pour décorer (masquer) le pignon du bâtiment sur le quai Saint-Bernard fut ajournée, car l’on savait que le nouveau président, 106 Le Dallage de Jacques Lagrange Georges Pompidou, n’y était pas favorable. À ma connaissance, seul le projet de Dubuffet s’est concrétisé... vingt ans plus tard. Toujours à l’affût de techniques nouvelles, Dubuffet avait imagine un monument de 8 m de hauteur en résine epoxy, matériau nouveau qui semblait approprié pour une faculté des sciences; il le réalisera sur 3 m de hauteur l’année suivante. Quelques années plus tard, il envisagea de l’agrandir à 24 m à Los Angeles, pour finalement - I’État français l’ayant honoré d’une commande en 1983 - en faire «La tour aux figures» élevée sur l’île Saint-Germain à lssy-les-Moulineaux en 1988. Le naufrage de Jussieu est Ia triste illustration de ce qu’une réalisation hors du commun - surtout de cette ampleur - ne peut aboutir qu’au prix d’une Iutte incessante. Albert s’y est usé. Lui mort, le projet s’est effondré. aus Édouard Albert, Bernard Marrey; Édition du Centre Pompidou, Paris, 1998 Louis Arretche 107 L‘Église Sainte-Jeanne d‘Arc à Rouen Dominique Amouroux (...) Un programme complexe: Plusieurs paramètres font de ce projet un exercice délicat. La polyvalence du lieu est prégnante: depuis le Moyen Âge, Ia place du marché est ancrée dans Ia vie rouennaise car elle est à Ia fois le lieu des exécuti0ns capitales, un emplacement religieux et un espace commercial avec les halles constituant le déboucheé majeur des denrées transitant par le port. Sa topographie est particulière: cet espace urbain a en effet une forme irrégulière en raison de trois agrandissements successifs, et le sol présente une déclivité prononcée. Son emplacement dans la cité est stratégique: il se situe dans Ia perspective de l’axe majeur de Ia ville, la rue du Gros-Horloge qui le relie à la cathédrale, et neuf autres rues y débouchent, créant un écheveau de chemmements. Il est riche de multiples vestiges: l’emplacement du bûcher où périt Jeanne d’Arc mais aussi les soubassements de l’église Saint-Sauveur, démolie en 1795, et les traces d’un ambitieux projet d’hôtel de ville. Ces éléments se combinent à un programme associant le sacré au profane: au mémorial national et à l’église s’ajoutent un marché couvert, un parking souterrain de 200 a 400 places, un hôtel ou un immeuble d’habitation. lls devront coexister dans l’espace strictement déterminé de Ia place. Des essais d’architecture: Fidèle à sa démarche, Louis Arretche progresse vite et lire dès février 1964 une note d’intention réduisant le projet à des problématiques fonctionnelles simples et à des réponses architecturales apaisantes: le monument national, intégré sous Ia forme d’une crypte en fond de place à un décor de vieilles maisons reconstituées, sera d’une grande simplicité; l’eglise considérée comme paroissiale sera de dimensions modestes, d’une «construction architecturale nouvelle» et s’imcorporera de façon harmonieuse dans le cadre ancien; le marché sera constitué d’abris de petites dimensions; au sol, un pavement fera apparaître l’emplacement du bûcher... Toutefois, cette première approche est révélatrice des questions qui marqueront Ia démarche de l’architecte: quelle visibilité donner au monument national? Comment répartir les trois élèments principaux du programme dans l’espace de Ia place pour la subdiviser harmonieusement? Faut-il maintenir libres les perspectives des rues principales? Comment gérer Ia pente de la place? Faut-il articuler l’église et le marché, et si oui comment? Quel style l’architecture doit-elle adopter? Une solution magistrale: C’est Henri Gaudin, ancien élève de l’atelier Arretche et alors collaborateur de l’agence, qui résout ces hésitations en avril 1969. II propose une solution cohérente d’un point de vue esthétique et spatial: une longue traîne fuselée s’élève lentement puis se redresse selon deux puissants paraboloïdes hyperboliques formant l’église, multipliées sous une forme miniaturisée pour générer une famille de quatorze hallettes, disposées en arc de cercle sur trois rangs. Henri Gaudin apporte ainsi une division logique de Ia place selon trois sous-espaces autonomes viables, une unité formelle aux éléments du programme, et il met en évidence l’intelligence contemporaine concordante des mathématques, de l’archttecture et des techniques. Cette proposition d’abord disséquée dans de nombreux dessins d’étude est ensuite transposée dans une grande maquette blanche et dûment photographiée pour être présentée aux Rouennais en mai 1969 après l’avoir été à Ia munictpalité, qui donne son accord. Mais les lignes pures et les volumes originaux rebutent tant le grand public, qui n’y voit que du béton, que les élites locales, qui raillent un bâtiment sans signe extérieur distinctif d’usage. L’accumulation des objets et der matières: (...) Pendant les mois suivants, l’architecte peaufine un projet totalement consensuel: le bois est affirmé jusque dans Ia voûte de l’église étudiée en sycomore, les vagues qui caractérisent les toitures de l’église et des hallettes sont couvertes d’écailles de châtaignier et de chêne, le nombre des hallettes est réduit à huit, les vitraux sont intégrés au prix d’un abaissement du sol, d’une modification de Ia façade latérale et de l’éclairage zénithal de l’église, l’édifice est légèrement déplacé... ...Sous les Iambris de l’hôtel de ville, le 11 décembre 1972, Jean Lecanuet et Louis Arretche présentent ce projet «retouché», disposé dans une immense maquette qui reconstitue fidèlement Ia place. Le conseil municipal se déclare séduit, l’archevêque approuve une conception satisfaisante et, en soirée, les Rouennais applaudissent... aus Louis Arretche, Dominique Amouroux; Édition du patrimoine Centre des monuments nationaux, Paris, 2010 108 Le nouveau Musée du Havre Architectes: Guy Lagneau, Raymond Audigier Le Musée est conçu comme une «création continue»; son installation intérieure devait répondre à une notion essentielle, la flexibilité. Le Musée du Havre est un «Espace Continu», libre d'entraves, dont la division en espaces particuliers, sans qu'intervienne réellement la notion des «salles», est obtenue à l'aide d'écrans, de panneaux mobiles, de rideaux, la monotonie des longues cimaises étant écartée. La plus grande flexibilité dans l'emploi de la lumière et de l'espace est la caractéristique principale du nouveau Musée, destiné à être un «outil» simple et efficace. Caractéristiques techniques essentielles Les fondations, et la structure jusqu’au plancher du rez-de-chaussée haut, sont réalisées en béton armé, le mur d’enceinte sud et les murets de soubassement des rampes et de la cour anglaise en béton banché. Structure au-dessus du plancher du rez-dechaussée haut réalisée en profilés d’acier, croisillons de contreventement en acier; les planchers sont réalisés par dallettes de béton recevant la chappe d’incorporation du chauffage par le sol. Façades. Les ossatures et menuiserie en aluminium protégé par traitement anodique et aluminitage. Remplissage: soit en glace (deux pans vitrés écartés de 80 cm, avec face extérieure en «Sécurit» sur les façades sud et ouest, exposées aux vents, entre les 2 pans, cordons chauffants et stores à lamelles orientables), soit en verre atherphone: pour obtenir l’isolation thermique, soit en châssis vitrés basculants dans les locaux de travail, soit en panneaux composés - bois (face intérieure), isolant et aluminium (face éxterieure), soit en placages profilés d’aluminium traité pour bandeaux et joues verticales d’angle. La toiture. Six pans inclinés en verre armé comprenant des dispositions spéciales d’étanchéité, protégés par un brisesoleil horizontal en aluminium supporté sur les faîtages de charpentes métalliques et les poteaux d’ossatures. Les plafonds. Suspendus à la charpente par câble acier - ossature légère 1 mètre sur 1 mètre, recevant soit des panneaux translucides, soit des panneaux pleins. Les sols. Dalles plastiques noires pour l’espace principal. Tapis pour les espaces complémentaires. Le chauffage. Se fait par panneaux de sol, complétés en façade par des cordons chauffants, à l’intérieur par une ventilation mécanique pour le renouvellement régulier et contrôle de l’air. L’éclairage. Accompagne la trame régulière d’organisation en complétant ou remplaçant l’éclairage naturel pour créer l’éclairage d’ambiance. aus Das Werk 48. 1961 Plan de l’étage supérieur Plan de du rez-de-chaussée Guy Lagneau, Raymond Audigier Salle d’exposition avec parois d’exposition mobiles Coupe (dessin perspectif) 109 110 Bibliografie L’architecture moderne en France, 1889-1940, Gérard Monnier; Édition A. et J. Picard, Paris, 1997 L’architecture moderne en France, Du chaos à la croissance, Joseph Abram; Édition A. et J. Picard, Paris, 1999 L’architecture moderne en France, De la croissance à la compétition, Gérard Monnier; Édition A. et J. Picard, Paris, 2000 Grundlagen der Architektur, Studien zur Kultur des Tektonischen, Kenneth Frampton; Oktagon Verlag, München-Stuttgart, 1993 Les frères Perret, L’oeuvre complète, Institute Français d’Architecture; Édition Norma, Paris, 2000 Die Stadt im 20. Jahrhundert. Visionen, Entwürfe, Gebautes. Band II; Verlag Klaus Wagenbach, Berlin 2010 Fernand Pouillon, Architecte, Jacques Lucan; Édition du Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2003 Henri Sauvage ou l’exercice du renouvellement, Jean-Baptiste Minnaert; Éditions NORMA, Paris, 2002 Édouard Albert, Bernard Marrey; Édition du Centre Pompidou, Paris, 1998 Louis Arretche, Dominique Amouroux; Édition du patrimoine Centre des monuments nationaux, Paris, 2010 La piscine des Amiraux, réhabilitée par Canal (19801981): de l’intuition à la patrimonialisation Jean-Baptiste Minnaert Un prototype d’architecture industrialisée, La société civile d’architectes Lods-DepondtBeauclair, le procédé GEAI et l’opération de la Grand’Mare à Rouen (1968/69), Laurent Lehmann (sous la direction de Marie-Jeanne Dumont, École d’architecture de Paris Belleville,2002) werk, bauen + wohnen 3. 2010 Das Werk 34.1947 / 48.1961 Bauwelt 27-28 2008 Tacheles September 2011 L’architecture d’aujourd’hui 7-8,1946 / 32, 1950 amc, 117, 2001 techniques & ARCHITECTURE 3revue bimestrielle, 32e Série, 1970 111 112 Paris 113 114 Paris 115 116 Rouen 117 118 Rouen 119 120 Le Havre 121 122 123 Impressum Seminarreise Frühlingssemester 2013 Professur Wolfgang Schett Departement Architektur ETH Eidgenössische Technische Hochschule Zürich Organisation, Programm, Broschüre Urs Jeltsch Martin Dubach Druck Reprozentrale ETH Hönggerberg © bei den jeweiligen Autoren Zürich, März 2013